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SOMMAIRE Un petit journal qui ne respecte rien! Série internet – N°29 : 26 janvier 2011 P1 Agenda, EH DITES OH !, bon appétit P2 Pourquoi tant de haine ? ; « Nous résisterons au fascisme patronal » de la FIAT P3 CONFERENCE DE MICHEL ETIEVENT ; ESTROSI, LES SOLDES ET LA TUNISIE P4 Interview d'Hamma Hammami, porte-parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit) dans Mediapart P5 Quand l’opportuniste BHL cherche à inscrire son nom dans l’Histoire du peuple tunisien P6 Intervention en plénière sur la situation en Tunisie ; Accès aux soins : 120 médecins lancent un manifeste P7-8 Fiscalité : les plus riches paient moins que les plus modestes (proportionnellement) P8 TOUT N’EST PAS PERMIS ; TOUT N’EST PAS PERMIS (bis) ; Les classes sociales exclues du programme de Première ; POUR LES MARCHÉS, C'EST BEN ALI LE MEILLEUR ; FACE A LA DROITE, REFUSONS LA DIVISION ; LA QUESTION P9-10 Les hôpitaux du Léman en danger : adresse à la population + questionnaire P11 C’est le syndicalisme qu’on assassine P12 Pétition P13 Pétition centre des congrès P14 Perroquets AGENDA Ceci est de la politique. DANGER ! 23 janvier au 4 février 3ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DES DROITS DE L’HOMME EN HAUTE SAVOIE (programme sur e-Galopin 28) Mardi 25 janvier Repaire de Cervens, Mercredi 26 janvier 18h, salle Marcel Anjot, rue de la providence, Annecy, le POI rend compte de la conférence qui s’est tenue à Alger Vendredi 28 janvier 19H sous le Météore soirée PCF pour construire un programme populaire et partagé. Thème : des idées pour l’emploi et la retraite. 20H30 salle Eugène Verdun centre Bonlieu à Annecy conférence Albert Jacquard autour de son livre : Halte aux jeux! Jeudi 27 – vendredi 29 janvier, 3ème Carrefour genevois de la solidarité : la souveraineté alimentaire, organisé par la Fédération genevoise de coopération (FGC) au Théâtre Forum Meyrin. Lundi 31 janvier à 20h30 Cinéma le Parnal (Thorens) Soirée débat autour du film "Water makes money" Mardi 2 février, 20h : café-lecture à Boëge, à la Diligence (place du Marché) UPVV http://upvv74.over-blog.org Jeudi 3 février 19H au Dersim, à Meythet : repaire là- bas si j’y suis Samedi 5 février 16H30 cercle du silence RESF 14h30 visite guidée de l’expo à la Villa du Parc proposée par l’Université Populaire de la Vallée Verte (covoiturage possible depuis Boëge) Oui, on peut ! Plus que jamais en 2011, la lutte contre tous les fascismes s’impose, et il est bon de rappeler que hyper- capitalisme et fascisme sont 2 faces de la même médaille. Cela doit pousser à réfléchir plus avant dans nos luttes nombreuses pour les syndicalistes, pour la santé (2 pétitions dans ce numéro), pour l’environnement… Des chiffres peu connus doivent être donnés : dans ce numéro, une analyse bien peu médiatisée rappelle que les riches ne sont pas écrasés par le fisc ! L’attaque subie par Mélenchon, amalgamé à Le Pen vise habilement à brouiller les cartes entre populiste et populaire en assimilant le Front de Gauche au Front national. Pas un démocrate ne doit accepter cela. Pour autant, il ne faut pas que le même Mélenchon, en course pour la présidentielle, prenne la grosse tête ! On ne prendra pas la grosse tête suite à la manif pour l’éducation de samedi, mais, il faut penser à la Tunisie. Qui aurait annoncé le 1 er janvier que Ben Ali, qui semblait installé sur son trône jusqu’au cimetière, doive céder en 15 jours, et que l’onde de démocratie ébranle l’Algérie, l’Egypte, le Liban, le Yémen. Evidemment, on nous ressert les mêmes plats qu’en France, avec une sur- médiatisation des islamistes et un « oubli » des communistes. Ce numéro rétablit un peu l‘équilibre et rappelle aussi des faits désagréables à une personnalité médiatisée. C’est l’occasion de rappeler que celui qui lutte a toujours un espoir de gagner, comme le montre la vie exemplaire d’Ambroise Croizat. Pierre BOUKHALFA Le Galopin est ouvert aux articles de tout partenaire : journaliste en herbe, association, syndicat ou parti aux infos n’intéressant pas la presse sarkozyste. Polémistes ou poètes aux coups de gueule ou de cour, et surtout caricaturistes sont recherchés avec le plus grand intérêt. Adresse : Boukhalfa Pierre 2, rue Pierre Mendès France 74960 Cran-Gevrier Site : http://galopin74.free.fr Blog : http://galopin74.gauchepopulaire.fr

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SOMMAIRE

Un petit journal qui ne respecte rien! Série internet – N°29 : 26 janvier 2011

P1 Agenda, EH DITES OH !, bon appétit P2 Pourquoi tant de haine ? ; « Nous résisterons au fascisme patronal » de la FIAT P3 CONFERENCE DE MICHEL ETIEVENT ; ESTROSI, LES SOLDES ET LA TUNISIE P4 Interview d'Hamma Hammami, porte-parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit) dans Mediapart P5 Quand l’opportuniste BHL cherche à inscrire son nom dans l’Histoire du peuple tunisien P6 Intervention en plénière sur la situation en Tunisie ; Accès aux soins : 120 médecins lancent un manifeste P7-8 Fiscalité : les plus riches paient moins que les plus modestes (proportionnellement) P8 TOUT N’EST PAS PERMIS ; TOUT N’EST PAS PERMIS (bis) ; Les classes sociales exclues du programme de Première ; POUR LES MARCHÉS, C'EST BEN ALI LE MEILLEUR ; FACE A LA DROITE, REFUSONS LA DIVISION ; LA QUESTION P9-10 Les hôpitaux du Léman en danger : adresse à la population + questionnaire P11 C’est le syndicalisme qu’on assassine P12 Pétition P13 Pétition centre des congrès P14 Perroquets

AGENDA Ceci est de la politique. DANGER ! 23 janvier au 4 février 3ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DES DROITS DE L’HOMME EN HAUTE SAVOIE (programme sur e-Galopin 28) Mardi 25 janvier Repaire de Cervens, Mercredi 26 janvier 18h, salle Marcel Anjot, rue de la providence, Annecy, le POI rend compte de la conférence qui s’est tenue à Alger Vendredi 28 janvier 19H sous le Météore soirée PCF pour construire un programme populaire et partagé. Thème : des idées pour l’emploi et la retraite. 20H30 salle Eugène Verdun centre Bonlieu à Annecy conférence Albert Jacquard autour de son livre : Halte aux jeux! Jeudi 27 – vendredi 29 janvier, 3ème Carrefour genevois de la solidarité : la souveraineté alimentaire, organisé par la Fédération genevoise de coopération (FGC) au Théâtre Forum Meyrin. Lundi 31 janvier à 20h30 Cinéma le Parnal (Thorens) Soirée débat autour du film "Water makes money" Mardi 2 février, 20h : café-lecture à Boëge, à la Diligence (place du Marché) UPVV http://upvv74.over-blog.org Jeudi 3 février 19H au Dersim, à Meythet : repaire là-bas si j’y suis Samedi 5 février 16H30 cercle du silence RESF 14h30 visite guidée de l’expo à la Villa du Parc proposée par l’Université Populaire de la Vallée Verte (covoiturage possible depuis Boëge)

Oui, on peut ! Plus que jamais en 2011, la lutte contre tous les

fascismes s’impose, et il est bon de rappeler que hyper-capitalisme et fascisme sont 2 faces de la même médaille. Cela doit pousser à réfléchir plus avant dans nos luttes nombreuses pour les syndicalistes, pour la santé (2 pétitions dans ce numéro), pour l’environnement…

Des chiffres peu connus doivent être donnés : dans ce numéro, une analyse bien peu médiatisée rappelle que les riches ne sont pas écrasés par le fisc !

L’attaque subie par Mélenchon, amalgamé à Le Pen vise habilement à brouiller les cartes entre populiste et populaire en assimilant le Front de Gauche au Front national. Pas un démocrate ne doit accepter cela. Pour autant, il ne faut pas que le même Mélenchon, en course pour la présidentielle, prenne la grosse tête !

On ne prendra pas la grosse tête suite à la manif pour l’éducation de samedi, mais, il faut penser à la Tunisie. Qui aurait annoncé le 1er janvier que Ben Ali, qui semblait installé sur son trône jusqu’au cimetière, doive céder en 15 jours, et que l’onde de démocratie ébranle l’Algérie, l’Egypte, le Liban, le Yémen. Evidemment, on nous ressert les mêmes plats qu’en France, avec une sur-médiatisation des islamistes et un « oubli » des communistes. Ce numéro rétablit un peu l‘équilibre et rappelle aussi des faits désagréables à une personnalité médiatisée. C’est l’occasion de rappeler que celui qui lutte a toujours un espoir de gagner, comme le montre la vie exemplaire d’Ambroise Croizat. Pierre BOUKHALFA

Le Galopin est ouvert aux articles de tout partenaire : journalisteen herbe, association, syndicat ou parti aux infos n’intéressant pas la presse sarkozyste. Polémistes ou poètes aux coups de gueule ou de cour, et surtout caricaturistes sont recherchés avec le plus grand intérêt. Adresse : Boukhalfa Pierre 2, rue Pierre Mendès France 74960 Cran-Gevrier Site : http://galopin74.free.fr

Blog : http://galopin74.gauchepopulaire.fr

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Pourquoi tant de haine ? (éditorial de l’Humanité du 22/1/2011)

On reste interdit devant tant de haine. Cette semaine, dans le Point, Franz-Olivier Giesbert, que l’on a connu mieux inspiré, évoque en ces termes la grève des dockers et grutiers qui serait, selon lui « une histoire bien française qui résume notre déclin ». Une histoire, écrit-il, « où l’on a du mal à faire la part entre ce qui relève du corporatisme, de la pègre, du syndicalisme et de la bêtise pure et simple. Elle se déroule dans tous les ports de France, où les grutiers et les dockers se plaignent en permanence de la « pénibilité de leur métier, où la plupart ne font certes pas 35 heures par semaine ». On croit entendre la droite au temps du Front populaire stigmatisant « les salopards en casquette ». Et ces guillemets, placés autour de la «�pénibilité�» ! Car, il sait ce que c’est, sans doute, Franz-Olivier Giesbert, à son poste de directeur du Point, avec ses émissions de télé et le salaire correspondant. Mais stop sur ce sujet, car nous voilà, tout de suite, suspects de populisme et pétris de rancœur à l’encontre «�des élites�» autoproclamées.

Les dockers, donc, comme le titre cet article, sont « ceux qui

massacrent l’économie française ». Oubliés les traders, les parachutes dorés, les fantastiques salaires des grands patrons, les vagues de licenciements, les délocalisations. La crise du capitalisme n’est toujours pas finie et l’on crie «�Vive le

capitalisme�» ! Car on sent dans cette haine comme un lâche soulagement. Ce dont l’article de Franz-Olivier Giesbert est le nom, c’est de l’esprit de revanche de la classe dominante après l’automne des retraites. Des témoignages qui se multiplient dans les départements font état d’un regain antisyndical touchant particulièrement la CGT. L’automne, face au pouvoir, face au Medef et à la puissance de la Finance, a démontré à l’envi qu’en France, le peuple ne courbait pas la tête et que le système lui-même était en question.

Nicolas Sarkozy avait tenté, l’été précédent, une diversion majeure et indigne avec les Roms, les délinquants étrangers… Depuis deux mois maintenant, on nous ressert régulièrement Mme Le Pen et le lifting de son vocabulaire, que d’aucuns feignent de prendre pour un nouveau visage. Faut-il se demander pourquoi ? La réponse va de soi. Toujours et partout, hier comme aujourd’hui en Europe, les extrêmes droites ont servi à détourner les

aspirations populaires et les révoltes, comme le démontrent, sous différents angles, les contributions à nos pages débats (p. 10 et 11). Et, tandis que la tentation de faire grandir le FN pour affaiblir la droite effleure certains esprits, d’autres y voient une raison d’aller toujours plus à droite, jusqu’à saluer, comme Ivan Rioufol dans le Figaro, « un électrochoc utile�».

Mais il ne suffit pas d’assurer la promotion et la banalisation de Mme Le Pen. Il faut aussi discréditer toute volonté de changement et toute perspective alternative à la politique actuelle. L’épisode tout à la fois scandaleux et surprenant du dessin de Plantu n’est pas un fait isolé. Voilà des semaines que les chroniqueurs en cour, dans leurs diverses tribunes, distillent cet amalgame entre le FN et la gauche qui n’a pas renoncé. Mais c’est aussi le livre de Stéphane Hessel, que certains commentateurs ont inscrit sur leur liste noire au nom de la stérilité, voire de la « bêtise » selon Luc Ferry, philosophe instrumental, de « l’indignation ». Et c’est

ainsi que Franz-Olivier Giesbert perd pied, dans un pathétique naufrage de l’esprit critique.

Par Maurice Ulrich

« Nous résisterons au fascisme patronal » de la FIAT déclarait le secrétaire-général de la FIOM avant le référendum à Mirafiori sur la remise en cause des droits des travailleurs du site

Le patron de la FIAT Sergio Marchionne espérait faire du référen-dum du 15 janvier un plébiscite. Au prix du maintien de l'activité

sur le site historique de FIAT-Mirafiori les travailleurs du site étaient

sommés d'abdiquer leurs droits sociaux et syndicaux.

Certes, le projet patronal est passé. Mais 46% des salariés du

site ont tout de même opposé un courageux « Non » à cette odieuse tentative réitérée de chantage et d'intimidation. Le couteau sous la gorge, lâchés par une gauche syndicale (la FIM-CISL membre de la CES tout comme la CGIL) et politique réfor-miste (le Parti démocrate) plus berlusconienne que Berlusconi lui-même, les ouvriers de FIAT Mirafiori ont résisté en masse.

Seuls avec leur syndicat de classe, la FIOM (branche métal-lurgiste de la CGIL), désormais interdite sur le site de Mirafiori à la suite de ce référendum anti-démocratique. Le spectre des accords de Vidoni signés en 1925 entre État fasciste, syndicats corporatistes et patronat plane sur cet honteux plébiscite.

A Mirafiori comme dans le reste de l'Italie, la lutte ne fait que commencer. Nous publions ici le communiqué livré par le secré-taire national de la FIOM avant la tenue du référendum qui reste

toujours d'actualité après le scrutin. Introduction et traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Le précédent : chantage du patron de FIAT à l'usine de Pomi-gliano, alignement sur les conditions de travail des ouvriers polonais ou fermeture de l'usine. Les enjeux du chantage : Remise en cause historique des droits syndicaux par le patron de FIAT à Mirafiori-Turin: le syndicat des métallurgistes FIOM crie au « néo-corporatisme » et appelle à la grève le 28 janvier

Nous résisterons au fascisme patronal de Giorgio Cremaschi, secrétaire-national de la FIOM Quelque soit l'issue du référendum à Mirafiori, nous irons de

l'avant. La lutte contre l'autoritarisme et le fascisme patronal de Marchionne et pour que le travail retrouve sa dignité et sa liberté continuera.

C'est la FIAT qui a voulu ce référendum, comme l'ont démontré également les revendications malavisées émises par certains syndicats pour le repousser. C'est la FIAT qui a voulu le jugement de Dieu définitif sur les conventions collectives nationales, ainsi que sur les droits et les libertés syndicales.

Les travailleurs de Mirafiori devraient voter au nom de tous les travailleurs italiens le renoncement à tout. Ce référendum n'a aucune légitimité formelle ou morale, il s'agit seulement d'une extorsion brutale au détriment des travailleurs et travailleuses qui, s’il se trouvait dans des conditions de liberté, voteraient Non sans l'ombre d'un doute. La FIAT dès le départ a déclaré ne pas être disposée à accepter le « Non » menaçant dans le cas de fermer l'usine. Pourquoi alors, dans le cas contraire, la FIAM devrait accepter le « Oui »? Sachant que ceux qui voteront « Oui » le feront également avec la rage et la larme aux yeux?

Que le principal parti d'opposition, qui s'auto-qualifie de démo-crate, ne voie pas la violation des principes constitutionnels de la démocrate dans ce plébiscite autoritaire, c'est la plus grande victoire de Berlusconi. Ce référendum est illégitime formelle-ment et moralement, également parce que, dans les termes de l'accord, cela devrait être la dernière fois que l'on vote. Comme dans toutes les tyrannies, on vote de ne plus jamais voter. On n'élira plus jamais de représentations syndicales, et les assemblées actuelles devraient être les dernières libres. L'adhésion à la FIOM sera interdite, tout comme toute forme de libre adhésion syndicale. Comment appeler cela, si ce n'est du fascisme patronal? D'autre part, pour imposer les conditions de super-exploitation que veut la FIAT, on ne peut que créer un ré-gime de chantage permanent. Même après le vote, si le « Oui » venait à l'emporter, les travailleurs subiront toujours la menace soit du licenciement individuel, avec les clauses qu'ils seront contraints de signer un par un la corde au cou, soit celle de la fermeture de l'usine, comme cela est inscrit dans l'accord.

Face à cette honte, tous les mots paraissent insuffisants, et peut-être que seules les larmes du retraité de la FIAT, que l'on a retrouvé sur toutes les chaînes de TV, expriment le drame. Celui qui y voit le progrès est soit un voyou soit un idiot.

Quelle que soit l'issue du vote, les travailleurs ne resteront pas seuls car ils auront la FIOM à leur côté, dans et hors de l'usine, dans l'initiative syndicale comme devant les juges. La FIOM ne signera jamais cet accord et continuera la lutte pour le renverser. Les allemands ne sont pas parvenir à détruire Mirafiori en 1945, Marchionne n'y réussira pas aujourd'hui.

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CONFERENCE DE MICHEL ETIEVENT Michel Etiévent développe les raisons qui l’ont amené à écrire

son livre. Raison familiale d’abord : il a été élevé dans la maison d’Ambroise Croizat à Notre-Dame de Briançon. Les ouvriers en parlaient avec les yeux qui brillent car il leur avait apporté la dignité. En cela, la Sécu a été une rupture : avant, la France vivotait avec des assurances sociales créées en 1928, qui ne concernaient que 2 des 7 millions de salariés et ne donnaient qu’une aumône pour les nécessiteux. Elle a permis de passer de la charité à la solidarité de garantie. A la Libération, seul 1 sur 7 millions de retraités l’ont, les autres doivent travailler jusqu’au cimetière car ne peuvent accéder à un repos décent. C’est la terreur de la maladie, de l’accident, une opération coûte une fortune : en 1939, une paysanne doit vendre 2 de ses 4 vaches pour payer une opération de l’appendicite ! Michel Etiévent confie son attachement au personnage car se définit comme « fils de Comité d’Entreprise » : il est allé en vacances, il a pu se payer des études, … grâce au C.E. créé par Ambroise Croizat.

Il souligne la beauté du chemin parcouru par ce fils d’ouvriers né en 1901 qui deviendra ministre du travail, et nous a légué bien des lois qui ont façonné l’identité sociale de la France. Mais son nom ne figure pas dans le dictionnaire. Pour le 50ème anniver-saire de la Sécu, son nom a été à peine cité. Ca va un peu mieux aujourd’hui. Ainsi le lycée de Moûtiers est Lycée Ambroise Croizat.

Son père, Antoine, manœuvre, pauvre, travaillait 12 heures par jour pour 8 sous de l’heure. C’était l’époque de Germinal, les ouvriers n’avaient pas de bleu de travail, les accidents étaient nombreux… Il fut un des premiers syndicalistes de Savoie, qui a fait une grande grève en 1906, déjà pour la protection sociale. Il lutte pour le premier syndicat dans la chimie en Tarentaise, crée une caisse de secours pour compenser l’absence de protection sociale. Licencié suite à la grève de 1906, il ira travailler à Ugine dans l’acier, organisera une nouvelle grève et sera à nouveau licencié. En 1914, il partira à la guerre.

A 13 ans, Ambroise est ajusteur dans l’usine Seyin à Lyon. Dès le 2ème jour, il adhère à la CGT lors de la grande manif contre la guerre. En 1918, il est un responsable syndical important sur Lyon et dans la SFIO. En 1920, il rejoint le PCF et devient responsable de la JC. Il mène les batailles antimilitaristes et anticolonialistes contre les guerres du Rif et de Syrie. A la CGTU, il est à la fédé des métaux à Paris. Il part régulièrement sur le terrain. D’usine en usine de 1927 à 1932, il accomplit un véritable tour de France et rencontre Marcel Paul, de la fédé de l’éclairage. Ce dernier a connu une trajectoire quasi identique qui l’a mené de la découverte bébé abandonné sur un banc à ministre.

Constatant que pour résister au nazisme, il faut unir, ils applaudissent au Front Populaire. Ambroise Croizat est élu député de Paris 14e et Marcel Paul Conseiller de Paris. Le 2ème jour après son installation, Ambroise Croizat parle d’installer des crèches et d’organiser des secours d’urgence. Député, il reste secrétaire de la fédé des métaux.

Les 2 participent aux accords de Matignon, qui signent les grandes conquêtes du Front Populaire :

- les congés payés (A une réunion à Notre-Dame de Briançon, un délégué annonçant la nouvelle, un paysan lui demande ce que c’est et ne croit pas à la réponse qui lui est donnée !)

- la semaine passe de 65 à 40H (la semaine des 2 dimanches) - les conventions collectives (on passe du droit oral du patronat

à des conventions écrites avec l’accord des salariés) - des classifications codifiées, qui remplace l’arbitraire Mais il n’y a pas de réforme de structure, ça causera l’échec. Le

Front Populaire se divise sur la guerre d’Espagne, que les socialistes refusent de soutenir alors que les communistes organisent les Brigades Internationales. Suite à une grève le 30 janvier 1938, Daladier supprime les 40H, augmente les prix et baisse les salaires. Ceux qui ont fait grève ce jour-là ne travaillent plus : le patronat établit une liste noire, ceux qui y sont n’auront pas de travail durant des années. C’est l’acharnement patronal, marqué par une volonté de revanche. Le 7 octobre 1939, Ambroise Croizat est arrêté sur le parvis de l’Assemblée Nationale avec 36 autres députés et mis à la prison de la santé. Pendant la guerre, il part en fourgon cellulaire, fait 24 prisons et finit au bagne d’Alger. Il sera libéré en février 1943, suite au débarquement de novembre.

Ambroise Croizat rejoint De Gaulle pour la Constitution du Gouvernement Provisoire d’Alger. En novembre 1945, il est réélu député et est appelé par De Gaulle au ministère où il agira jusqu’en mai 1947 : il bâtit la Sécu, multiplie par 3 les allocations, crée les Comités d’Entreprise, la Médecine du travail, la prévention, les Comités d’Hygiène et de Sécurité, les statuts d’EDF, des mineurs, la caisse intempéries du bâtiment…

L’article 5 du programme le CNR, en mars 1944, est consacré à la Sécu, inspirée de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793. Autour de Croizat, Laroque met en forme le groupe de médecins, syndicalistes, qui aboutira aux ordonnances de 1945. La Sécu est créée par des ouvriers anonymes qui croient que tout est possible, sur leur temps de congés. Elle repose sur 4 principes : unicité

(tous les risques sociaux traités par une seule caisse), universalité (pour tout le monde, de la naissance à la mort. La retraite n’est plus l’antichambre de la mort mais un moment de la vie), solidarité, entre actifs et non-actifs, entre valides et malades (c’est payé par la richesse), démocratie, elle est gérée par les intéressés. La première élection des administrateurs de la Sécu a lieu le 24/4/1947

Mais dès l’époque, il y a des difficultés : droite et patronat n’en veulent pas, la CFTC, des médecins, des mutualistes freinent. Il a fallu batailler pour l’imposer. Le même problème s’est posé notamment pour le statut d’EDF pour lequel il a fallu une menace de grève. C’était la prise en main d’une gestion privée devenue publique.

Ambroise Croizat est moderne. Ses 2 grands axes de combat sont la santé pour tous plus le repos décent. C’est un homme de terrain, de la base. Il a bénéficié d’une grande liberté dans son parti et a été soutenu par une fédé forte. Paul était aussi syndical, de terrain, de base, d’usines. Il disait aux gens « La Sécu n’est pas qu’une affaire de décrets-lois » ; « Il n’y aurait jamais de politique efficace sans assentiment des gens ». Pour relever le pays, il y avait des besoins de formation profession-nelle. La loi Croizat a créé des centres d’apprentissage, qui ont préfiguré les LEP. Il a su marier une politique de grande idée comme la Sécu et la satisfaction immédiate de besoins avec notamment la loi sur les heures supplémentaires.

Il meurt jeune de maladie à Paris le 10 février 1951. Dans son dernier discours à l’Assemblée en octobre 1950, il dit « Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avan-tages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès. »

ESTROSI, LES SOLDES ET LA TUNISIE LE RIDICULE NE TUE PLUS (un communiqué de Bob Injey

conseiller municipal communiste de Nice) Samedi la ville de Nice a connu sans nul doute une des

manifestations les plus émouvantes de ces dernières années. Une manifestation où se mêlaient tout à la fois, la liesse des Tunisiens, leur joie de voir Ben Ali... fuir, mais aussi leur détermination à ne pas se laisser voler leur victoire. Dans ce contexte on aurait pu croire que le maire de Nice, à défaut d'avoir soutenu, hier, les démocrates victimes de la dictature Ben Ali, exprime aujourd'hui sa solidarité avec ce peuple. Et cela d'autant plus que Nice est la capitale du réseau Euromed.

Et bien, non. Dans le communiqué publié par la ville de Nice au soir de cette journée de samedi :"Christian Estrosi, Député-Maire de Nice, Président de Nice Côte d’Azur, tient à remercier l’ensemble des forces de l’ordre qui a encadré aujourd’hui, à Nice, la manifestation de la communauté tunisienne. Le dispo-sitif de sécurité mis en place, ainsi que l’étroite collaboration entre la Police Municipale et la Police Nationale, ont permis que l’activité commerciale, en cette période de premiers jours des soldes, se poursuive dans les meilleures conditions. "

Un peuple vient de retrouver sa liberté, sa dignité et la seule préoccupation de C. Estrosi c'est que rien ne soit venu gêner "l'activité commerciale". Tout au long de la "Révolution du Jasmin" le gouvernement français a été pitoyable, soutenant jusqu'au bout Ben Ali, proposant ses services pour maintenir l'ordre.... le maire de Nice lui aussi n'aura pas brillé dans cette période.

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Interview d'Hamma Hammami, porte-parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit)

dans Mediapart Comment accueillez-vous l'annonce de la démission de plusieurs

ministres, moins de vingt-quatre heures après la formation du gouvernement tunisien ?

Lundi déjà, le PCOT a exprimé son refus de ce nouveau gouverne-ment, parce qu'il ne répond pas aux aspirations du peuple tunisien. Les manifestations avaient d'ailleurs commencé lundi avant même l'annonce de la composition du gouvernement, pour dire qu'on ne voulait pas du RCD, ni d'un gouvernement qui poursuive le «bena-lisme» sans Ben Ali. Outre le PCOT, de nombreuses forces démo-cratiques, syndicales, de gauche et des militants des droits humains, les jeunes qui ont été si actifs sur Facebook..., tous ont été tenus à l'écart des discussions pour constituer ce gouvernement. Nous ne voulons pas de cette confiscation de cette révolte populaire.

C'est la rue qui a fait pression sur les ministres, par le biais notamment de l'Union générale des travailleurs tunisiens. Car c'est la direction de l'UGTT qui a pris la décision de se joindre à ce gouvernement d'union nationale, sans consulter les bases syndicales, qui, du coup, ont fait savoir leur mécontentement. Ce matin, c'est donc sous la pression considérable de sa base que l'UGTT a décidé son retrait du gouvernement.

Le parti islamiste historique d'opposition, Nahda, a, comme le PCOT, été tenu à l'écart des tractations gouvernementales. Quelles conclusions en tirez-vous ?

Avant Nahda, avant le PCOT, c'est le peuple tunisien qui a été marginalisé. Les médias du RCD et certains milieux essaient de faire croire qu'il n'y a que le PCOT et Nahda qui ont été mis de côté, pour dire : «On a simplement tenu à l'écart l'extrémisme religieux et l'extrême gauche.» Encore une fois, ce sont toutes les forces politiques et associatives non reconnues qui sont aujourd'hui en dehors du processus. La vérité, c'est que le peuple tunisien ne veut plus du RCD, car il ne veut pas seulement le départ du dictateur, mais aussi de la dictature. Dans les manifestations, les gens scandent d'ailleurs ce slogan : «Ben Ali est en Arabie saoudite, et ici, c'est toujours la même bande.»

Que demandez-vous concrètement aujourd'hui ? Une nouvelle assemblée constituante, et la dissolution des piliers

fondamentaux de la dictature, qui sont toujours en place. C'est bien sûr le RCD, qui doit être dissous, car il est responsable de nombreux crimes économiques, racket, chômage de masse dus à l'abandon des politiques sociales, et bien sûr politiques, avec la torture et les massacres qu'il a commis tout long de ces dernières années. Le Parlement est une chambre fantoche, et les grands représentants de l'administration, de l'appareil judiciaire, doivent aussi payer le prix de leur participation à la répression, tout comme la police politique et celle de l'information. On ne pourra pas avancer tous ensemble vers la démocratie si on ne place pas ces problèmes au cœur des discussions et si on ne juge pas ceux qui en sont res-ponsables, dans le cadre d'un Etat de droit. Il y a un passif qui doit être discuté, et l'on ne peut pas simplement décider de tourner la page. Sans ça, aucune réconciliation nationale ne sera possible.

De même, la constitution actuelle n'est plus qu'un chiffon de papier, que le pouvoir de Ben Ali a maintes et maintes fois amendé à son profit. Il nous faut donc un nouveau texte. Pour préparer l'assemblée constituante, nous avons besoin d'un gouvernement formé d'hommes et de femmes sans liens avec l'ancien régime, qui jouissent véritablement du respect et de la confiance des forces démocratiques qui n'ont jamais cessé d'agir dans le pays. Ces femmes et ces hommes existent aujourd'hui. C'est grâce à eux que nous pourrons espérer jeter les bases d'une démocratie en Tunisie, dans un délai de trois à six mois, si le climat politique le permet.

«La Tunisie n'a pas besoin de sauveur» En Tunisie pourtant, beaucoup de discussions tournent autour

de l'absence d'opposition crédible, et sur le fait que le peuple ne vous connaît pas, pas plus qu'il ne connaît Nahda ou le Parti démocrate progressiste (PDP, opposition légale).

Les campagnes de dénigrement de l'opposition et toutes cesannées de clandestinité nous ont fait beaucoup de mal. Moi-même, en tant que porte-parole du PCOT, je n'ai jamais eu l'honneurd'être invité à une seule émission de radio ou de télévision. J'aiété de nombreuses fois emprisonné sans aucun motif.

Aujourd'hui cependant, nous commençons tous à rattraper notre retard, par le biais notamment des réunions des organi-sations syndicales ou culturelles. Etant toujours interdit, nous avons du mal à évaluer le nombre de nos sympathisants. Mais il convient de rappeler que notre parti, et sa presse, existent depuis 1984, et n'ont jamais disparu malgré l'intense répression dont nous avons fait l'objet. De son côté, le PDP a commis l'erreur de sa vie en participant à ce gouvernement. Ils se sont mis à dos une large partie des Tunisiens, et de ses militants de base.

Pourtant, je le répète, nous devrons œuvrer tous ensemble, car c'est une révolution populaire, qui ne peut être confisquée par une force politique ou quelques experts en droit. Il est ainsi évident que nous devons passer à un régime parlementaire, car le peuple a trop souffert en Tunisie du régime présidentiel.

S'il y a une force politique qui a montré ces dernières semaines une grande capacité à mobiliser, c'est bien l'UGTT. Pensez-vous que c'est autour de la centrale syndicale que se nouera la recomposition politique en Tunisie ?

Ce n'est pas ainsi que cela doit se passer. Tout d'abord, ce n'est pas l'UGTT en tant que telle, mais ses militants qui ont soutenu la mobilisation. La bureaucratie syndicale était sur une tout autre ligne. Il y a aujourd'hui, c'est vrai, une évolution au sein de l'UGTT, la base est parvenue à se faire entendre. Mais la bureaucratie, qui a toujours soutenu Ben Ali, continue de confisquer le pouvoir dans les instances internes. Cette fissure entre la base et la tête fait qu'aujourd'hui on ne peut pas parler de l'UGTT comme d'une force solidaire et unie. On l'a encore vu lundi, quand la bureaucratie du syndicat a décidé la participation au gouvernement, sans consulter les bases. La recomposition politique doit donc se faire en dehors de la centrale, en toute indépendance vis-à-vis d'elle.

Ancien candidat à l'élection présidentielle en 1994, en exil depuis, Moncef Marzouki était de retour à Tunis ce mardi matin. Pensez-vous qu'il constitue un interlocuteur crédible ?

C'est l'un des symboles de la lutte démocratique en Tunisie. Mais il n'est pas le seul. Il était un symbole à l'étranger, il y en a d'autres à l'intérieur du pays qui, eux aussi, ont dit «non» aux mafieux et à Ben Ali. La Tunisie n'a pas besoin d'un sauveur, mais d'institutions démocratiques. La personnalisation du pouvoir et de la politique, c'est fini, on en a trop souffert.

La police a réprimé durement les manifestations à Tunis, les milices de l'ancien président demeurent. Pensez-vous qu'un retournement soit encore possible ?

Il ne faut pas négliger cette hypothèse. Il y a des tentatives pour déstabiliser cette révolution démocratique. Certaines forces, comme le RCD, ont peur du changement. La police politique, qui a commis tant de crimes, notamment durant ce mouvement, n'a aucun intérêt à ce que l'ouverture persiste et à ce que l'on vienne lui demander des comptes. Elle continue donc de réprimer.

Et cette armée, mise de côté sous Ben Ali, et qui a joué son rôle dans le processus révolutionnaire ?

Jusqu'ici, l'armée s'est donné pour mission de protéger les populations civiles et les biens publics et privés. Son rôle a été positif. Mais l'Etat d'urgence, qu'on le veuille ou non, constitue également une menace pour le processus démocratique, et ne doit plus perdurer longtemps. Troquer une dictature civile pour une autre, militaire celle-là, c'est ce qui peut nous arriver. Il faut donc que l'armée rentre dans les casernes le plus tôt possible, dès que l'ordre sera rétabli.

Un mot sur le rôle de la France pendant cette révolution ? Écoutez, il n'y a eu aucune surprise de ce côté-là : la France

a toujours soutenu la dictature chez nous. J'entends encore Sarkozy donner la leçon lors de sa visite, il y a 3 ans : «Bravo, vous progressez bien en matière de libertés et de démocratie avec votre cher président Ben Ali.» Chirac, de son côté, avait inventé le concept resté célèbre de «miracle économique tunisien». Dernièrement, les propos de Madame Alliot-Marie, qui offrait l'aide de ses policiers à Ben Ali, sont venus confirmer que la Tunisie n'avait rien à attendre de la France, dans son processus de libération. Paris préfère protéger ses petits intérêts commerciaux, dont un pays où elle compte des participations dans quelque 1.200 entreprises. C'est sa manière de faire de la politique étrangère.

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Quand l’opportuniste BHL cherche à inscrire son nom dans l’Histoire du peuple tunisien Inès Fezzani - Tunisie Magazine

Avec les événements relatifs à l’attaque par le groupe Anonymous des sites ayant dénié leurs services à la plateforme de Wikileaks,Bernard-Henri Lévy a semble-t-il découvert l’existence d’une com-munauté de hackers activistes. Une force de contestation aux poten-

tialités bien alléchantes qu’il aura pensé pouvoir moduler pour servir ses buts – diriger contre ses cibles personnelles en les appâtant avec sa rhétorique alambiquée et auto-contradictoire. L’appel qu’il lance aux hackers de tous les pays de s’unir et de coordonner des attaques ciblées sur les sites officiels tunisiens sonne résolument faux. Il ne suffit pas de prendre à l’occasion des accents altermondialistes pour occulter la substance résolument impérialiste d’un discours.

Nous Tunisiens avons la conviction que notre colère est légitimeet que notre révolte est à la fois nécessaire et salutaire. Mais la foique nous avons en notre cause ne nous aveugle pas encore aupoint de ne pas comprendre les motivations réelles de l’appel ausabotage de BHL. Alors que notre but est de faire entendre nosrevendications, celui de BHL se limite à encourager la destructiondes infrastructures, non pas dans l’optique de nous aider àavancer dans notre marche vers la démocratie, mais dans celled’assurer un chaos persistant dans un pays au bord de la rupture.La vraie révolution est une construction, et non une destruction.

Nos manifestations, notre relais de l’information via les réseaux so-

ciaux, nos campagnes de don de sang dans les hôpitaux pour soute-nir les victimes, nos comités de quartier de rondes de nuit organiséespar les habitants soucieux de la sécurité. Or le plan ingénieux de BHLpour la Tunisie c’est « faisons des dégâts tant que c’est presque gra-tuit ». Tant qu’il y est, qu’il soutienne également le pillage des ma-gasins et autres déprédations commises par une minorité motivéepar autre chose que le combat civique, déplorable réalité de cetype de transition dans le rapport de force entre le pouvoir et larue que nous sommes actuellement en train de vivre.

BHL qui s’indigne également dans son intervention le silence hon-teux des autorités françaises n’appelle pourtant pas à une attaquedes sites français. Homme de contacts et de multiples réseaux, en-tretenant des relations cordiales sinon amicales avec nombre deshommes politiques français, pourquoi ne se fait-il pas entendre au-près d’eux, pourquoi ne les contacte-t-il pas directement pour leurexposer son indignation toute candide de pourfendeur des injustices du monde et soutien des peuples en révolution ? Quand la Ministredes Affaires Etrangères française Michèle Alliot-Marie propose le sa-voir-faire français à la police tunisienne pour « régler les situationssécuritaires » (séance de l’Assemblée Nationale du 12 janvier 2011), pourquoi ne lance-t-il pas un appel à l’attaque des sites de l’Elysée ?

L’amitié de longue date qui lie BHL au président français NicolasSarkozy n’a jamais empêché le philosophe de se prononcer parfois, entre 2 sorties en commun à Marrakech ou Val d’Isère, aux antipodesde la politique de l’homme d’Etat. Des prises de positions très critiques contre par exemple la participation de la France aux JO de Pékin ou la visite officielle du colonel Kadhafi à l’Elysée ont été largement re-layées par la presse écrite et les médias audiovisuels dont BHL a lesfaveurs. Pourtant, il n’avait jamais rien reproché au président Sarkozy sur sa gestion des relations franco-tunisiennes mêlées de faveurspersonnelles (comme l’indulgence envers les 2 jeunes Trabelsi, neveux de l’épouse du président tunisien, dans l’affaire des yachts volés).

Aujourd’hui alors que Ben Ali a fui la Tunisie et que la France, par-tenaire et collaboratrice de longue date d’un des régimes les plusautoritaires d’Afrique du Nord, a refusé d’accueillir sur son territoire le tyran déchu, il n’est pas très risqué de se positionner du côté des ennemis de la dictature. La position embarrassante de la France vis-à-vis du régime tunisien ne date pourtant pas des dernières semai-nes et une voix dénonciatrice, une seule, aurait été la bienvenue.

Pendant de longues années, au vu et au su de toute une classe poli-tique, économique et médiatique, la France sous les présidences suc-cessives de Mitterrand, Chirac et Sarkozy fait des affaires avec l’en-tourage proche du président tunisien, notamment au travers dePrincesse El Metari Holding, groupe commercial de Sakhr el Metari,gendre de Ben Ali ou au travers de partenariats tels que ceux quilient des grands groupes français comme Danone ou Carrefour à des entreprises tunisiennes aux mains des Trabelsi, famille de l’influente épouse de l’ex-président. Cette étroite collaboration aurait pu soule-ver l’indignation d’un BHL familier des sphères d’élite françaises, si

ses prises de position étaient motivées par des principes et non

des intérêts. BHL qui n’a jamais exprimé de soutien à la cause des opposants politiques tunisiens exilés, n’a jamais manifesté aux côtés de nos compatriotes de la diaspora, se sert aujourd’hui de la révolution que le peuple tunisien défend au prix du sang de sa jeunesse pour satisfaire les exigences des buts qu’il poursuit. Nous pourrions qualifier sa démarche d’arrivisme historique.

Les innombrables interventions médiatiques du philosophe at-testent de la géométrie variable des principes qu’il défend selon les acteurs en cause. On l’a vu soutenir l’armée israélienne dans sa mutinerie des civils de Gaza ou se positionner pour la guerre du Golfe au nom d’une lutte prétendue contre le terrorisme sans égard pour les victimes. Positions aberrantes mais soit, qui se justifient peut-être par une étrange perspective du monde. Mais lorsqu’il en vient à se contredire lui-même dans ses combats successifs, il fournit lui-même les preuves de ses arrangements libres avec la réalité au gré des objectifs à atteindre.

Ainsi, au fil des pages relatant son enquête parsemée d’affa-bulations Qui a tué Daniel Pearl ?, l’a-t-on vu accuser le régime pakistanais d’avoir pris part dans la mort abominable du jour-naliste américain en étroite collaboration avec les terroristes islamistes, et a contrario affirmer son soutien à ce même ré-gime lors de la révolte de la Mosquée Rouge, justifiant le sang civil versé par les troupes d’intervention du pouvoir au nom d’une lutte contre ce même terrorisme islamiste.

De même a-t-il apporté son soutien à Tsahal lorsqu’elle as-sassine des activistes humanitaires à bord de la flottille de la liberté qu’il qualifie d’« épopée misérable », oubliant semble-t-il son propre soutien dans un appel cosigné avec Bernard Kouch-ner, Max Gallo et d’autres il y a plus de 30 ans à une flottille hu-manitaire pour le peuple vietnamien affamé par une guerre ter-rible. Alors qu’il s’érige en défenseur acharné de Sakineh Ash-tiani, l’Iranienne condamnée à mort pour adultère, il n’exprime

aucun soutien pour Haneen Zoabi, arabe-israélienne membre de

la flottille internationale et membre de la Knesset lors de son lyn-chage médiatique et politique à son retour en Israël et la pro-cédure visant à la déchoir de sa nationalité israélienne.

L’engagement de BHL pour la défense des intérêts de l’Etat d’Israël dans le conflit arabo-israélien et sa présence sur la scène publique israélienne n’est un mystère pour personne, tout comme nul n’ignore que malgré l’existence de divergences nombreuses dans les points de vue des citoyens tunisiens sur leur politique intérieure et extérieure, il est un sujet qui de tout temps les a fédérés, c’est la solidarité avec le peuple palestinien et l’attachement pour la cause palestinienne.

Recevoir un soutien, ne serait-ce que symbolique, d’une per-sonne aussi opposée à nos principes nous semble aussi incongru que si au temps de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud

on avait vu Jean-Marie Le Pen monter à la tribune pour lancer un appel à la solidarité avec Nelson Mandela. Pendant plus de 2

décennies, nous Tunisiens avons été les victimes d’une dictature

policière, dans l’indifférence générale de toutes les classes poli-tiques, de tous les penseurs, de tous les philosophes de la Répu-blique Française. Les bonnes affaires et le caractère « laïc » du ré-gime qui nous privait de liberté d’expression et d’action leur suf-fisait certainement pour relativiser nos souffrances, sous l’excu-se que Ben Ali, c’était le rempart contre l’islamisme. BHL s’était-il jamais penché sur la question tunisienne et s’il l’a fait s’est-il jamais fendu d’un appel à saboter les organes d’un pouvoir tant

que durerait notre répression ? Sa soudaine solidarité avec le

peuple tunisien ne cache-t-elle pas plutôt la poursuite de

desseins différents, le même type de desseins qui lui font tirer à

boulets rouges sur le régime pakistanais un jour et soutenir son

action sanglante un autre jour ou approuver certaines flottilles

humanitaires alors qu’il en condamne d’autres ? Ni les Tunisiens

ni les hackers ne sont dupes : alors que ceux-ci n’accepteront

jamais d’être l’instrument dévoué à l’exécution d’un des plans

retors soutenus par BHL, ceux-là n’accepteront à aucun prix d’en

être l’alibi. La Tunisie 2011 vient de vivre sa 2e indépendance et le

peuple tunisien est allé courageusement chercher sa liberté ; car plus jamais nous ne voulons être la Tunisie de Ben Ali, la Tunisie des petits arrangements entre amis des palais présidentiels de l’Elysée et de Carthage, la colonie du temps de la Tunisie française ou encore la Tunisie au service des arrivistes.

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Intervention en plénière sur la situation en Tunisie "C'est avec une certaine fierté et beaucoup d'émotion que j'in-

terviens aujourd'hui dans cet hémicycle au nom de mon groupe, laGauche Unitaire européenne/Gauche Verte Nordique. En effet, nous avons été très peu nombreux, (peu nombreuses même dirais-je), sur ces bancs à dénoncer les dérives du régime tunisien et ce qu'il fai-sait subir à tous ceux et toutes celles qui osaient, envers et contretout, le critiquer et dénoncer ses pratiques et notamment la torturedes défenseurs des droits de l'Homme. Il a fallu qu'un jeune hommede 26 ans s'immole par le feu pour que le peuple tunisien se lève, qu'il n'ait plus peur car il se sentait bien seul, oui un espoir de liberté yest né. Mais il a fallu attendre plus de 50 morts pour que l'Union européenne ose un timide communiqué dans lequel elle appelait à la retenue dans l'usage de la force sans mettre en cause en quoi que cesoit le sacrosaint partenariat de l'UE avec la Tunisie, sans condamner les violences jusqu'à samedi. Et le moins que l'on puisse dire M.Füle, c'est que le régime tunisien ne vous a guère entendu depuisvotre nomination. Ces mots de "retenue dans l'usage de la force"me sont restés au travers de la gorge. Les instances européennessavent pourtant être plus véhémentes avec d'autres régimes.

La Française que je suis sait quelles sont aussi les responsabilitésdes autorités françaises puisque dans mon pays, il a fallu attendresamedi pour que le gouvernement condamne les violences et je ne re-

viendrai pas sur les propos inadmissibles de notre ministre des affai-res étrangères, cela a déjà été dit. Visiblement, pour certains, le temps des colonies n'est pas encore révolu. Mais espérons que tout ceci fait partie du passé. Grâce au courage du peuple tunisien en quelquesjours, le "miracle tunisien" si cher à certains ici, s'est effondré et amontré son vrai visage. Aujourd'hui la responsabilité de l'UE estgrande pour accompagner sans ingérence le peuple tunisien danssa transition démocratique. L'Union européenne doit suivre leprocessus électoral, et veiller à ce qu'une commission d'enquêteindépendante fasse toute la lumière sur ce qui s'est passé (lesviolences et la corruption). Le peuple tunisien ne doit pas êtrespolié: les biens et avoirs des familles Ben Ali et Trabelsi doiventêtre gelés sur tout le territoire de l'Union européenne.

En Tunisie, l'Union européenne a failli. Un long chemin devra être parcouru pour que les Tunisiens reprennent confiance. Aujourd'huiles choses sont encore difficiles mais un nouvel espoir s'est levé enTunisie. Il doit avoir valeur d'exemple. Nous savons que des soulève-ments identiques peuvent avoir lieu dans tous ces pays où les occi-dentaux font toujours passer leurs propres intérêts avant ceux despeuples concernés. Des hommes se sont déjà immolés en Algérieen Egypte et en Mauritanie. Il est temps de passer des discoursaux actes en matière de démocratie et de droits de l'homme. Il esttemps de refonder les partenariats de l'UE avec les pays du sud etde construire enfin ceux-ci sur l'exigence démocratique, le respectdes droits de l'Homme et l'égalité. Sinon l'UE fera effectivement lelit des intégristes". Marie-Christine Vergiat

Accès aux soins : 120 médecins lancent un manifeste 120 médecins solidaires ont lancé un manifeste pour dénoncer les

consignes de restriction de l'accès aux soins remboursés et la pri-vatisation de la sécurité sociale. Il a pour origine le soutien à un pra-ticien désobéissant, le docteur Didier Poupardin en conflit judiciaireavec l'Assurance maladie, car fait bénéficier systématiquement sespatients en longue maladie de remboursements à 100%.

Lors d'une conférence de presse, en présence de députés ou re-présentants de partis de gauche et de syndicats, il a dénoncé le ma-traquage idéologique sur la maîtrise des dépenses de santé et la res-ponsabilisation des patients pour limiter le déficit de la Sécurité so-ciale qui est en premier lieu un déficit de ressources. Didier Menard,vice-président du syndicat de la médecine générale, praticien àSaint-Denis (93) a déclaré que la poursuite en justice du DrPoupardin "a réveillé la conscience de beaucoup de médecins", que le sens du manifeste était d'organiser une "indignation active maiscollective" parmi le plus grand nombre possible de médecins. Il faut "sortir du bricolage (...) pour aider les patients à avoir un meilleuraccès aux soins et le faire de façon plus politique et poser cettequestion sur la place publique". "Nous sommes dans un système quiexclut de plus en plus les couches populaires". La Sécurité sociale,contenue dans le programme du Conseil National de la Résistance,"reposait sur un principe majeur de solidarité et d'équité: chacuncotise selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins".

Mais ce principe recule et tend à s'inverser: chacun doit payer selon ses besoins (si vous êtes très malade vous devez payer beaucoup) et reçoit selon ses moyens (si vous êtes très riche, vous êtes bien soigné). Les médecins seront invités à signer le manifeste sous la phrase suivante: "Nous déclarons vouloir ré-sister aux consignes de restriction de l'accessibilité aux soins".

Manifeste des médecins solidaires, signez la pétition ! Soutenons le Dr Poupardin : signons la pétition ! Médecins, chargés de soigner, dépister, prévenir les maladies

de nos patients, nous ne pouvons pas rester indifférents devant l’accroissement des mesures qui tendent à restreindre l’accès aux soins remboursés et à privatiser la sécurité sociale, NOUS REFUTONS LA CAMPAGNE IDEOLOGIQUE RECURRENTE : ►NOUS REFUSONS que l’on déplore l’augmentation des

coûts de santé dans l’un des pays les plus riches du Monde. C’est une marque de civilisation que les techniques médicales et chirurgicales progressent et soient accessibles à tous. Loin de s’en réjouir, les pouvoirs publics prennent prétexte de l’augmentation des dépenses de santé pour livrer aux assurances privées l’édifice de solidarité. ►NOUS REFUTONS l’analyse selon laquelle le déficit de la

Sécurité Sociale serait dû avant tout à un excédent de dépenses et non à un manque de ressources, qui, de notoriété publique, est lié à la baisse de la masse salariale - qui creuse les inégalités - et aux dettes impayées(1). ►NOUS SOMMES SCANDALISÉS par la campagne

idéologique de culpabilisation à l’égard des médecins et des malades, accusés de dépenser trop, de refuser de prendre des risques, d’être assoiffés de soins, d’examens coûteux, alors que les renoncements aux soins explosent. ►NOUS SOMMES OPPOSES aux mesures dites de «

responsabilisation » qui en découlent et qui augmentent ce que chacun doit payer individuellement pour se soigner ►NOUS DENONÇONS le contrôle social de la population : La

carte vitale permet des remboursements plus rapides mais sert à les individualiser et à les brouiller. Maintenant, la photo transforme les malades aux yeux des soignants en fraudeurs potentiels. Nous refusons ce dénigrement. Nous soignons des personnes dignes de respect, insérées dans une société productiviste et inégalitaire. Nous refusons que la carte vitale devienne un instrument de fichage médical de la population, inexorablement dangereux pour les libertés.

NOUS CONTESTONS LES POUVOIRS EXORBITANTS, L’AUTO-RITARISME des directions de la sécurité sociale et des agences régionales de santé qui ont pour caractéristique commune de ne pas être élues démocratiquement par la population.

Or, au nom d’une rentabilisation de la médecine calquée sur le secteur privé, elles encouragent l’envol de la pratique des dépassements d’honoraires, qui détruisent le principe du rem-boursement normal et égalitaire dans le cadre de la médecine conventionnée ; elles exigent des médecins et soignants de collaborer à la restriction de l’accessibilité aux soins, de prescrire le moins possible de médicaments remboursés, d’examens et d’arrêts de travail ; tandis qu’elles ferment et éloignent toujours plus les hôpitaux publics, elles y imposent le travail à « flux tendu » d’un personnel qui doit essayer de compenser par son dévouement les brèches du suivi et de l’accompagnement humain des malades. Nous refusons l’infantilisation des médecins et soignants, récompensés ou

sanctionnés voire notés, mis en concurrence sur des objectifs de rentabilité décrétés « de bonne pratique médicale »

PROFONDÉMENT ATTACHÉS au principe d’une médecine de qualité, égale pour tous, et d’une sécurité sociale solidaire ; à la relation de confiance nécessaire à la qualité des soins, menacée par la mise en opposition de la santé des gens avec la prospérité économique des structures de soins et de protection sociale ; à la possibilité de soigner les personnes malades, en notre âme et conscience ;

NOUS DECLARONS VOULOIR RÉSISTER AUX CONSIGNES DE RESTRICTION DE L’ACCESSIBILITÉ AUX SOINS.

NOM-PRENOM MODE D’EXERCICE ADRESSE OU CACHET SIGNATURE Renvoyez votre signature au Dr POUPARDIN 4 rue Arthur

Rimbaud 94400 Vitry ou [email protected]

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Fiscalité : les plus riches paient moins que les plus modestes (proportionnellement)

www.revolution-fiscale.fr.Voilà un site à aller consulter alors que s’engagent les premiers travaux relatifs à la réforme de la fiscalité du patrimoine, annoncée pour juin par Sarkozy; Ce site est directement lié à la publication du livre “Pour une révolution fiscale”. Ses auteurs, trois économistes, Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, ont établi un état des lieux du système fiscal français et émettent des propositions pour “une imposition plus juste”. Voici quelques constats établis par ces économistes, en -uns qui alimenteront le débat qui s’ouvre.

Concentration de la détention du patrimoine Les 10% de Français les plus riches (revenu brut mensuel

individuel supérieur à 5 200 €) détiennent 62% du patrimoine total (patrimoine moyen de 1,12 million d’euros). Les “très aisés”, soit 1% des Français (gagnant plus de 14 000 €), contrôlent près du quart (24%) du patrimoine, en moyenne 4,36 millions d’euros.

Dans une étude publiée en novembre 2010, l’Insee avait indiqué que début 2010, 94,7% de l’ensemble des ménages vivant en France possédaient un patrimoine : 92% détiennent des produits financiers, 61,7% disposent d’un bien immobilier et 15,7% ont des actifs professionnels (13% des ménages possèdent les 3 à la fois).

Concentration aussi des revenus tirés du patrimoine

Une autre étude, publiée en avril 2010 par l’Insee et consacrée aux très hauts revenus, indiquait que seules 40%

des personnes en France sont concernées par des revenus du

patrimoine. Les 10% de Français les plus riches reçoivent près de deux tiers des revenus du patrimoine. Les très hauts revenus (au-delà de 84 500 € de revenu déclaré annuel) qui ne constituent que 1% de la population, représentent quant à eux 32,4% des revenus du patrimoine.

Taux d’imposition Les taux des prélèvements obligatoires (impôts, CSG, ISF,

cotisations sociales…) auxquels sont soumis ces mêmes Français les plus riches sont proportionnellement plus faibles que ceux qui s’appliquent aux 50% “les plus modestes” (revenu brut mensuel individuel de 1 000 à 2 000 €).

Les taux d’imposition varient entre 41 % et moins de 48 % pour les plus modestes. Ils baissent pour les 5 % de revenus les plus élevés (gagnant plus de 6 900 euros), passant sous la barre des 40 % pour les 1 % les “très aisés”.

“La plupart des hauts revenus et des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values, loyers) bénéficient d’exemptions et de règles dérogatoires leur permettant d’échapper au barème de l’impôt sur le revenu”.

Nouvel impôt Le livre qu’ils publient est aussi l’occasion pour les trois

économistes de proposer la création d’un nouvel impôt sur le revenu, qui remplacerait la contribution sociale généralisée (CSG), l’impôt sur le revenu, le prélèvement libératoire et l’impôt proportionnel à 18% sur les plus-values, la prime pour l’emploi, le bouclier fiscal. Cet impôt unique serait “payé par tous les Français, prélevé à la source sur les revenus du travail et du capital (comme l’actuelle CSG, avec la même assiette que cette dernière), suivant un barème progressif (comme l’actuel impôt sur le revenu)”, indiquent-ils.

Ce barème s’appliquerait à la somme de tous les revenus bruts individuels actuellement soumis à la CSG (salaire, revenu d’activité non salarié, retraite, chômage, revenus du capital, y compris plus values). Le tout rapporterait “environ 147 milliards d’euros”. Si les économistes ont retenu des taux d’imposition allant de 2 % à 60 %, ils proposent également des schémas différents - en conservant ce principe d’un seul impôt, différents barèmes qu’ils qualifient “de droite”, “de gauche”… mais qui rapportent tous les mêmes recettes.

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NB : à noter que le site propose également un simulateur qui permet de modifier le barème de l’impôt sur le revenu, ou le barème et l’assiette de l’impôt sur la fortune (ISF) et de regarder l’impact produit sur le déficit budgétaire et sur les inégalités.

TOUT N’EST PAS PERMIS Publié le 20 janvier 2011 par Patrick Le Hyaric Tout n’est pas permis ! Mes confrères de l’Express publient

cette semaine un dessin tendant à créer un odieux amalgame entre le Front National – dont le nom a d’ailleurs été volé aux Résistants contre le nazisme – et le Front de Gauche ; entre Jean-Luc Mélenchon et Mme Le Pen.

Nous n’étions pas habitués à ce que le talent du dessinateur Plantu soit mis au service de si basses manœuvres. Ce dessin se situe dans le droit fil de ce qu’une majorité de médias a porté depuis des semaines : la valorisation de Mme Le Pen, baptisée Marine alors qu’elle n’est que la fille Le Pen de l’extrême-droite.

Ce procédé, digne de journaux d’une autre époque, est une tentative de salissure de la personne de Jean-Luc Mélenchon dont toute la vie publique et les actes sont à l’opposé de la droite et de son extrême. Bien sûr, chacun a le droit de le critiquer, comme de critiquer les choix du Front de gauche eux-mêmes, Plantu comme quiconque.

Mais nous ne sommes plus ici dans la libre caricature ou dans le débat politique et dans la confrontation politique normale. Sous couvert de ce terme de «populisme », désormais mis à toutes les sauces, on veut créer dans l’espace public un cocktail de brouillages des repères, des valeurs, des idées parce que dans la crise les puissants ne veulent surtout pas qu’on les montre du doigt et que même au cœur de la souffrance du peuple, les oligarchies puissent être bien protégées par les droites et les extrêmes-droites qui accèdent au pouvoir dans de nombreux pays en Europe.

Le Front de Gauche mène l’action contre ces possédants et pour solidariser les citoyens dans le combat pour la justice et l’égalité afin que Nicolas Sarkozy et sa politique soient battus. A l’opposé, le Front National sème la haine, attise les tensions et les divisions entre les diverses catégories de la population pour pré-server ces mêmes forces de l’argent. Qui la comparaison odieuse et humiliante Le Pen/ Mélenchon sert-elle sinon la digne fille de son père? Qui a intérêt à ces amalgames odieux pour continuer à faire monter l’extrême-droite et au fond pour boucher toute perspective progressiste, dont le peuple dans sa diversité a tant besoin ?

Poser la question, c’est y répondre

TOUT N’EST PAS PERMIS (bis) On apprend le départ de l'économiste Christophe RAMAUX de la

tête de la Commission Economie du PG, en désaccord avec le fonctionnement ultra-personnel de Mélenchon et l'éviction de Claude DEBONS, ancien animateur du Mouvement social de ZCCD, de la Commission "droits des salaries, chômage, précarité" du PG. Mélenchon hyper-président ???

Les classes sociales exclues du programme de Première Karl Marx va se retourner dans sa tombe : la notion de "classes

sociales" va disparaître des nouveaux programmes de Première économique et sociale. Les programmes, qui seront applicables dès la rentrée prochaine, ont été revus dans le cadre de la réforme du lycée. Mais 2.500 professeurs de Sciences économiques et sociales - la moitié de la profession - ont signé une pétition pour rejeter les rejeter.

POUR LES MARCHÉS, C'EST BEN ALI LE MEILLEUR L'agence de notation Moody's a annoncé mercredi qu'elle

avait abaissé d'un cran la note de la Tunisie en raison des incertitudes qui pèsent sur le pays.

FACE A LA DROITE, REFUSONS LA DIVISION Communiqué de Christian Favier, Président du Conseil

général du Val-de-Marne Je viens d’apprendre avec étonnement et regret que la

fédération du Val-de-Marne du parti socialiste avait décidé hier soir de s’orienter vers un accord électoral avec Europe Ecologie les Verts en vue des élections cantonales de mars prochain pour présenter des candidatures communes contre des Conseillers généraux communistes sortants.

Cet accord ne vise ni à porter un projet alternatif ni à s’attaquer à la droite. Il ne rassemble pas la gauche, il la divise. Cette situation est d’autant plus paradoxale que je me suis toujours attaché à respecter l’apport original de chacune des composantes de la gauche dans la gestion de ce département. Le dialogue et le travail collectif sont nos règles de conduite.

Au moment où Sarkozy et la droite accentuent leurs réformes antisociales, au moment où la crise frappe durement les populations, au moment où certains remettent en cause les conquêtes sociales, je pense tout particulièrement aux 35 heures, le choix effectué par la fédération du parti socialiste et par Europe Ecologie les Verts est lourd de sens et incompréhensible pour celles et ceux qui ont la gauche chevillée au corps.

C’est un mauvais coup porté aux Val-de-Marnais. Depuis plusieurs semaines, avec mes amis communistes, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour aboutir à un accord rassemblant l’ensemble de la gauche pour les élections cantonales. Nous avons ainsi accepté l’élaboration d’une liste commune aux élections sénatoriales, proposé un large rassemblement des forces de gauche et écologiste dans les cantons aujourd’hui détenus par la droite, y compris en proposant à Europe Ecologie les Verts des candidatures uniques dans deux cantons de droite gagnables –Vincennes Est et Chennevières. Les communistes du Val-de-Marne ont proposé de soutenir la candidature du Conseiller général socialiste sortant, en grande difficulté dans le canton de Villeneuve-Saint-Georges centre. J’ai, pour ma part, proposé également d’accroitre la représentation des élus socialistes au sein de l’exécutif départemental au delà de leur représentativité réelle.

Je suis étonné que dans tous les échanges que nous avons eus depuis des semaines, certains aient semblé plus intéressés par les places et les stratégies politiciennes que par les enjeux politiques et les projets utiles à la vie de nos concitoyens. Ce n’est pas ma conception de l’action publique.

Je constate donc avec regret que la direction départementale du parti socialiste préfère choisir l’aventure avec une force politique qui prône la disparition des départements plutôt que la poursuite loyale d’une gestion solidaire et partagée de notre collectivité départementale.

Pour ma part je reste persuadé que plus que jamais l’heure est au rassemblement de la gauche pour résister et répliquer aux politiques de régression sociale menées par la droite et continuer à construire un Val-de-Marne solidaire et tourné vers l’avenir.

Avec tous les élus qui -au sein de la majorité de gauche du Val-de-Marne –incarnent la volonté d’agir concrètement et efficacement pour réduire les inégalités et les injustices et continuer d’innover au service de tous, j’entends poursuivre l’action que nous menons au service du Val-de-Marne et de sa population.

J’appelle donc les val-de-marnaises et les val-de-marnais qui sont attachés aux valeurs et aux actions portées par la majorité de gauche que j’anime au sein du Conseil général du Val-de-Marne à se rassembler autour des élus et des candidats présentés par le front de gauche.

Christian FAVIER Président du Conseil général du Val-de-Marne Créteil le 5 janvier 2011

LA QUESTION Doit-on payer l'énergie au même prix pour se

chauffer en hiver que pour éclairer une enseigne de grande surface pendant la nuit ?

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C’estlesyndicalismequ’onassassine!

e Jeudi 27 Janvier 2011, 5militants syndicaux (Pascal CLAUZEL, Max CUAZ etAlainGOUBETdelaCGT,BernardMARCONetFréddyMAZUERdeSOLIDAIRES)et1 journaliste sont convoqués devant la Chambre Correctionnelle du TGI

deChambéry.Onleurreproched’avoirle2Novembre2010,danslecadredesactionscontre le projet de réforme des retraites, «troublé ou entravé la circulation destrains»,faitsréprimésparl’article21delaLoidu…15Juillet1845!

6Millionsdemanifestants!En2010,c’estprèsde6Millionsdepersonnesquiontparticipéàl’uneaumoinsdesnombreusesactionsmenéesparlessyndicatscontreleprojetduGouvernementetduMEDEFde«réforme»desretraites.C’estunemobilisationqu’onn’avaitpasconnuedepuisdesdécennies.Ilfautdirequelesraisonsd’agircontrelacassesystématiquedetoutenotreprotectionsocialenemanquentpas!Etquelalutteesttrèsloind’êtreterminée.D’autantquenosdirigeantsn’entendentpasenresterlàetvonts’attaqueren2011àlaSécuritéSocialeetaurégimed’AssuranceChômageainsiqu’auxRetraitesComplémentaires,toutenpoursuivantlacassedesServicesPublics,etlesremisesencausedesdroitsdessalariés!Nousavonsdoncledevoirderéagir,etdeluttertousensemble!

Tousensemble,noussommesinfinimentplusfortsquenosadversairesdupatronatetdugouvernement,etilslesaventbien!C’estbienparcequ’ilsontpeurdenousqu’ilsdéveloppentunestratégiedelarépression,afindedissuaderlestropnombreuxsalariés,chômeursetretraitésquihésitentencoreàs’engagerdansl’action:c’estainsiqueleslycéensontdûsubirlesprovocationsdesforcesdel’ordre,avantd’êtredurementsanctionnésparlesTribunaux,quedessalariésd’entreprisesprivéessesontvuréquisitionner,souspeinedelicenciement,defaçontotalementillégale,etquedesmanifestantsseretrouventencorrectionnellepouravoirvouludéfendreleursidées!Lessyndicalistes,lessalariés,leslycéens,tousceuxquisebattentpourdéfendreleursrevendicationsnesontpasdesdélinquants!

C’estpourquoinousappelonstoutescellesetceuxquisontattachés

auxlibertésd’expressionetdemanifestation,tousceuxquisoutiennentlesactionspourunesociétéplusjusteetplushumaine,

àsignerlapétitiondesoutien,etàunRassemblementJeudi27Janvierà8H00devantlePalaisdeJusticedeChambéry. Publiéparnossoins Janvier2011

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C’est le syndicalisme qu’on assassine !

e 2 Novembre 2010, dans le cadre des actions contre la «réforme» desretraites,plusieursdizainesdemanifestantssesontrassembléssurlesvoiesferréesàproximitédelagaredeChambéry.

La SNCF a porté plainte contre 6 d’entre eux: 3 militants de la CGT, PascalCLAUZEL,MaxCUAZ etAlainGOUBET,2militantsdeSudSolidaires,BernardMARCONetFreddyMAZUER,ainsiqu’unjournaliste.

Nousappelonstoutescellesetceuxquisontattachésauxlibertésd’expressionetdemanifestation,tousceuxquisoutiennentlesactionspourunesociétéplusjusteetplushumaine,

àsignerlapétitionci­dessous,etàunRassemblementJeudi27Janvierà8H00devantlePalaisdeJusticedeChambéry.

Prénom, Nom Ville Signature

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Pétition

Nous, signataires de cette pétition, avons appris avec surprise et consternation votre décision d’implanterun ceNtre de coNgrès sur la presqu’Île d’albigNy et vous demandons de la reconsidérer. D’autres solutions existent et doivent être trouvées, afin de : 4 préserver la presqu’île d’Albigny de l’altération irrémédiable qui

résulterait de l’implantation d’un ensemble de 8000 m2 et éviter les expropriations que celle-ci nécessiterait,

4 respecter l’esprit de la Loi Littoral en maintenant à la plage d’Albigny et à ses environs leur caractère d’espace de loisirs familiaux, et en poursuivant la politique

d’ouverture au public des berges du lac,4 ne pas fournir l’occasion d’une opération immobilière couvrant l’ensemble du secteur.

Nous demandons que soient pris en considération les autres sites, qui ont fait l’objet d’études, cela permettant de concilier les légitimes préoccupations de qualité de l’environnement et les besoins d’activité économique. En souhaitant que vous teniez compte de chacune de nos signatures afin de réviser votre position.

Nom prénom Ville signature

à l’attention des élus de la communauté d’agglomération d’annecy (c2a).

Les Amis de la Terre

lac d’annecy environnementALAE - BP 11

74320 Sevrier

Maison des associations, 23, allée des Harmonies74960 CrAn-Gevrier

HAute-SAvoie

58, avenue de Genève74000 AnneCY

A copier, à diffuser, et à envoyer à l’une des associations soutenant la pétition.

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