un grand ancêtre : victor schoelcher ( 1804 – 1893 )

of 12 /12
VICTOR BASQUEL UN GRAND ANCETRE VICTOR SCHOELCHER (1804-1893) Prix : 2 francs MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre

Author: bibliotheque-numerique-manioc-scd-universite-antilles

Post on 16-Mar-2016

214 views

Category:

Documents


1 download

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Auteur. Basquel, V. / Ouvrage patrimonial de la Bibliothèque numérique Manioc. Service commun de la documentation, Université des Antilles et de la Guyane. Ville de Pointe-à-Pitre, Réseau des bibliothèques.

TRANSCRIPT

  • VICTOR B A S Q U E L

    UN GRAND ANCETRE VICTOR SCHOELCHER

    (1804-1893)

    Prix : 2 francs MANIOC.orgRseau des bibliothques

    Ville de Pointe--Pitre

  • MANIOC.orgRseau des bibliothques

    Ville de Pointe--Pitre

  • MESSIEURS,

    I] y aura, bientt, quarante-trois ans que nous avons con-duit le grand philantrope, Victor SCHELCHER, ici, sa der-nire demeure, par une froide matine de fin dcembre 1893. Devant le char funbre, mon ami, Henry Lemery et moi, tous deux alors tudiants, nous portions une lourde couronne d'im-mortelles, dans un cortge imposant de doctes personnages, de dlgations diverses et de tout le personnel de la Lgation de la Rpublique d'Hati Paris. Derrire le cercueil marchaient, comme reprsentants des Colonies, faisant le deuil, outre les Parlementaires d'alors, nos deux minents compatriotes, le lieutenant de Vaisseau Mortenol et le lieutenant des Cuirassiers Lucien Vigne. Plusieurs fois depuis, l'anniversaire de sa naissance, je suis revenu en votre Compagnie, sur cette tombe de pierres patines par les saisons, sous ces arceaux de verts feuillages, qui ressemblent, dans leur immobilit et dans le silence de leur ombre, aux votes finement lances de nos cathdrales gothiques.

    Ce plerinage constitue, surtout en des temps aussi troubls que maintenant, non seulement un hommage de notre ternelle reconnaissance, mais il nous fournit encore une leon de rcon-fort et d'nergie morale, par l'vocation de l'apostolat qu'a t la vie de l'honnte homme qui a pour nom Victor SCHL-CHER, dfenseur infatigable de l'humanit et de la libert.

    Ernest Legouv, qui l'a beaucoup frquent, trace de lui une esquisse trs pittoresque, dont je vous demande la per-mission de vous citer quelques traits : Depuis 54 ans que je le connais, crit-il, il n'a pas plus chang d'opinion que de costume. Depuis 54 ans, il a la mme redingote noire bouton-ne jusqu'en haut, le mme collet rabattu sur le mme col en satin noir, les mmes manchettes, le mme chapeau larges bords, la mme canne surmonte d'une tte antique en bronze, comme il a les mmes ides politiques, les mmes ides de morale, les mmes gots d'art; son appartement est son por-trait. Tout ce qui sert son usage est invent par lui ; ses pelles, ses pincettes, ses boutons de porte, ses garnitures de chemine, MANIOC.org

    Rseau des bibliothquesVille de Pointe--Pitre

  • 2

    ses meubles sont faits sur des modles fournis par lui et excuts pour lui.

    Non, non, Messieurs, dtrompez-vous, ce n'est pas le maniaque dcrit par La Bruyre, cet homme est un caractre, un caractre plein de noblesse, un esprit passionn de toutes les causes justes, un adversaire irrductible du mensonge et de l'hypocrisie, un serviteur rsolu de la libert, un homme plus grand que nature, un autre Abb Grgoire, voil ce que fut SCHLCHER.

    SCHLCHER, a t exil de son pays pour ses opinions politiques, comme Victor Hugo, il a mieux aim ne point bnficier de deux lois d'amnistie successives pour n'avoir rien modifier de sa conviction toujours d'une sincrit profonde. Il considrait l'Empire comme synonyme de servitude, expuls en 1851, il n'est rentr en France que durant la guerre de 1870 pour se mettre au service de son pays, en qualit de Colonel d 'Etat-Major. Il a refus de devoir jamais de la gra-titude un rgime qu'il abhorrait.

    Je vous ai cit, un portrait, combien vivant, de SCHL-CHER, peint par son ami Ernest Legouv, je voudrais encore faire appel son tmoignage l'occasion d'une confrence fort intressante, faite par notre illustre bienfaiteur, le 24 Juillet 1879, Paris, sur Toussaint Louverture, gnral en chef de l'Arme Coloniale de Saint-Domingue, sous la prsidence d'Ernest Legouv, en prsence des Snateurs Cheurer-Kest-ner, Testelin, Desmazes et des Dputs Allgre, qui fut nom-m deux ans plus tard Gouverneur, puis Snateur de la Mar-tinique, Clemenceau, Rouvier, Lockroy, de Mahy et du Minis-tre d'Hati Paris.

    A son accoutume, SCHLCHER campe un portrait gran-diose et frappant de ressemblance avec celui que Chateau-briand dans ses Mmoires, dnomme le Napolon Noir. Il ne lui mnage point, toutefois, ses critiques, quand le hros de Saint-Domingue, pour reconstruire la Socit Coloniale, asseoit son despotisme d'un bras de fer, mme si c'est dans l'intention de produire beaucoup de bien. Il reconnat son gnie, il vante sa fermet de caractre, il loue sa dignit de vie. Cet enfant de la fort Africaine a des principes qui lui font le plus grand honneur, car ils s'apparentent aux plus nobles aspirations de l'me. C'est ainsi que Toussaint recommande les bonnes murs et les impose, par l'exemple, car, disait-il, le scandale donn par les hommes publics a des consquences plus dange-

    MANIOC.orgRseau des bibliothques

    Ville de Pointe--Pitre

  • 3

    reuses que celui donn par un simple citoyen, il reste un modle de rserve. N'est-ce pas sublime, une telle maxime mme de la part d'un autre que d'un ancien ilote noir? ScHLCHER ter-mine sa confrence en rappelant l'indcente supercherie la-quelle, d'ordre de l'Empereur, les autorits Dominicaines ont eu recours pour embarquer de force Toussaint et le jeter dans une prison du Jura, dans le Chteau de Joux, o il meurt de chagrin, de froid et surtout de mauvais traitements Il compare cette fin, celle survenue au bourreau de Toussaint, lui-mme, qui tait devenu prisonnier, son tour, onze ans aprs, Sainte-Hlne. Il conclut en disant : Toussaint fut magnifique de fiert, il se rsigna son sort, toujours calme et digne dans son malheur, comme s'il avait t lev l'co'e des Stociens, le Ngre avait une plus grande me que lui, voil ce qu'crira l'histoire vengeresse des lois divines et humaines.

    La confrence de ScHLCHER eut un succs norme. L'im-provisation laquelle se livra ensuite Legouv, pour rpondre au discours du confrencier, fut un modle d'lgance et de finesse d'esprit, toutes qualits, d'ailleurs, qui l'avaient fait proclamer le premier causeur de France. Je m'excuse, Mes-sieurs, d'abuser encore de votre bienveillante attention, je ne puis rsister au dsir de vous en rapporter quelques chos et, pour ce faire, je lui cde la parole :

    Vous avez entendu cette noble et touchante biograph'e, vous avez admir le hros, vous avez applaudi l'historien. Mais cette biographie, certes, trs intressante, me parat incomplte. J 'y trouve une grande lacune, je vais essayer de la combler.

    Monsieur ScHLCHER a dit que l'esclavage avait t aboli en 1 794 par la Convention et qu'il avait t rtabli en 1802 par le futur Empereur. Mais il n'a pas dit que l'escla-vage a t de nouveau aboli par la Rvolution de Fvrier.

    Il y a prs d'une soixantaine d'annes, un jeune homme, fils d'un grand industriel de Paris, fut envoy par son pre au Mexique avec une cargaison de marchandises qu'on appelle pacotille.

    Il en revint aprs quelques mois, ayant assez mal vendu ce qu'il avait vendre, la bourse fort peu garnie, mais rappor-tant en lui, au fond de son coeur, quelque chose qui valait des sacs d'cus contre l'esclavage et la ferme volont de contribuer de toutes ses forces le faire abolir.

    Il arrive Paris, se met en relation avec des journalistes

    MANIOC.orgRseau des bibliothques

    Ville de Pointe--Pitre

  • _ 4

    et publie dans les journaux des articles qui renfermaient des observations de voyage en mme temps que ses principes.

    A ce moment, existait Paris, une Socit pour l'aboli-tion de l'esclavage. Notre jeune homme y fut admis. Cette Socit comptait les noms des hommes les plus illustres, entre autres, Lamartine, de Broglie... le pre.

    Un jour, arrive la runion une masse norme de docu-ments trs importants, mais dont le volume effraie les membres prsents. Pour dpouiller cette immense liasse de papiers, il faudrait s'y mettre quatre ou cinq et compter de longs mois de travail.

    Le jeune homme s'offrit, on accepta. Six semaines aprs, il revenait, ayant tout lu, tout compuls, apportant un travail qui tmoignait de tant d'intelligence, de tant de cur, que Lamartine lui dit : Jeune homme, tous nos remerciements seraient insuffisants, il n'y a que Dieu qui puisse vous r- compenser d'un tel dvouement.

    A cette poque, les partisans de l'esclavage avaient sans cesse la bouche ce refrain que les abolitionnistes n'taient abolitionnistes que par ignorance : les esclaves n'y sont pas plaindre, les colons n'y sont pas blmer. D'ailleurs qu'ils viennent et qu'ils jugent par eux-mmes!

    Eh bien, se dit notre jeune homme, j 'y vais... Le voil parti. A son arrive la Martinique, que trouve-t-il? Un cartel son adresse, qu'il accepte videmment.

    Heureusement, des hommes plus calmes et plus sages s'interposrent, le car tel fut retir, et le jeune homme put ache-ver ses voyages et ses investigations.

    Il revint aprs dix-huit mois, les mains pleines des tmoi-gnages les plus accablants contre les habitudes de cruaut et de barbarie qu'on exerait contre les esclaves. Il les a publis.

    Il se rendit ensuite sur la terre d'Afrique, y contracta des fivres.

    Il continua ses voyages au milieu des plus dures souffran-ces et revint Paris comme la Rvolution venait d'clater. Son courage et ses glorieux services le dsignaient au gouverne-ment provisoire. Il fut nomm Sous-Secrtaire d 'Etat au Minis-tre de la Marine et travailla sans relche l'uvre de l'abo-lition de l'esclavage. II trouva dans le grand Arago un auxi-liaire ardent et il insra au mois d'Avril, dans un dcret sign de sa main : L'Esclavage est aboli dans toutes les posses- sions franaises.

  • 5

    Eh bien! Cet homme qui tait revenu d'Amrique 20 ans avec une si mince cargaison de marchandises et une riche car-gaison d'honneur, le vritable auteur devant l'Histoire de ce grand acte d'mancipation, cet homme tait Victor SCHL-CHER.

    Voil pourquoi il n'en a pas parl, cet historien fidle. Il vous a dit tout l'heure que son hros, avait d son

    surnom de Louverture ce qu'il ouvrait les portes de toutes les forteresses, ce qu'il avait l'il ouvert sur tout. Eh bien! lui, ScHLCHER, il a eu le cur ouvert sur toutes les qualits sociales.

    Et Legouv de conclure :

    J 'ai bonne envie de vous faire une proposition. Termi-nons, si vous voulez, en l'appelant ScHLCHER LOUVERTURE.

    ScHLCHER, qui tait, devant l'ennemi, un officier sans peur et sans reproche, avait beaucoup souffert des horreurs de la guerre fratricide durant la Commune, il fut mme arrt par ordre des autorits communalistes pendant quelques jours pour avoir tent de pacifier les esprits. Tout naturellement l'esprit se reporte vers l'aptre de toutes les grandes causes sociales et l'on se demande quels conseils cet homme de libre pense, ce chroniqueur de haute conscience, ce philantrope compatissant aux souffrances des dshrits, donnerait nos dirigeants, dans les heures graves que nous vivons maintenant.

    L'ennemi de tous les Napolon, grand et petit, car il les tenait pour des despotes, c'est--dire des oppresseurs de la libert des autres, n'et point pli les genoux devant aucune mystique ddaigneuse des contingences et trop encline au fana-tisme aveugle et la superstition ignare et cruelle.

    D'autre part, ScHLCHER que rien d'humain ne laissait indiffrent, sans jamais penser aucun profit personnel, et qui rpondait toujours prsent, ds qu'il s'agissait d'une de ces nobles entreprises contre la misre, l'ignorance et le vice, qui sont les tares de la Socit moderne, aurait, sans aucun doute, dans le conflit aujourd'hui plus aigu, qui oppose le capital au travail, plaid la cause de l'ouvrier, de l'employ avec toute la ferveur de sa foi et la chaleur rayonnante de son loquence, pour assurer au travailleur plus de libert, plus de bien-tre, plus de joie, plus de bonheur dans son foyer et dans sa vie. SCHLCHER se serait, certes, enrl dans cette nouvelle croi-

  • 6

    sade, au cri de : L'humanit le veut! Il aurait tenu la balance gale entre les uns et les autres, les confondant tous dans une seule et mme affection, tous fils d'une seule et mme patrie, la France, patrie de Descartes et de la saine logique, tous unis sous les plis du drapeau national, sous l'gide duquel s'est inscrite la proclamation des Droits de l'homme et du citoyen.

    Aprs les massacres impies de nos magnanimes voisins des Pyrnes, SCHLCHER aurait hurl son indignation, cette sainte colre des honntes gens. Qu'importe, en effet, la valeur relle des doctrines qui s'affrontent si, pour dpartager leur mrite chacune, il faut semer la mort parmi ses nationaux, massacrer ses propres frres?

    Mais, dans de telles angoissantes conjonctures, que de-vient la cacochyme Socit des Nations?

    Si, avec la crainte prventive du gendarme, avec le solen-nel appareil judiciaire, avec les rpressifs cachots d 'Etat, la nation est incapable de maintenir l'ordre dans son foyer, com-ment la conscience humaine, rehausse de son seul prestige spirituel, pourra-t-elle prtendre dclarer la paix au monde?

    II est douteux qu'elle survive ce nouveau coup plus terri-ble encore que les prcdents.

    Mais alors, l'esprit recule, horrifi, devant l'autre alterna-tive, l'antique axiome, la loi de la Jungle, la force primant le droit.

    Un clbre homme d 'Etat anglais, doubl d'un fin lettr, M. Baldwin. a exprim dernirement cette pense qui me pa-rat empreinte d'une vrit indiscutable : Il est souhaiter que les Universits, lieux de runion des lites, produisent plus de potes que jamais. Ainsi s'appliqueraient-ils redonner l'Europe et au Monde entier, le vrai sens de la libert et de l'unit humaine.

    Et il ajoute :

    Les grands potes sont rares, plus rares que les hommes de science. J 'ai toujours estim que c'tait une des sombres tragdies de l'existence, un malheur pour le monde, que les dcouvertes des plus grands chimistes soient utilises par l'esprit du diable et pour la destruction de l'espce humaine. Aucun de ces mfaits ne saurait tre imput au pote, qui mne presque toujours une vie innocente, son uvre est pleine de bienfaits pour l'humanit.

  • 7

    Il est de fait que la posie, en vers comme en prose, est un des plus beaux fleurons de la couronne de gloire de la civili-sation; les potes, ces berceurs de la souffrance humaine, ces chevaliers de l'idal toujours poursuivi, ces sages aux yeux pleins de rves, ont beaucoup fait pour rendre la plante plus habitable, le malheur est que trop souvent hlas! comme ran-on tant d'minents services, ils ont connu l'exil comme Dante, comme Byron, comme Victor Hugo, ou la guillotine comme Andr Chnier.

    Heureusement, leur souffrance, eux, contribue les ren-dre plus chers nos curs attrists, ou bien alors, il faudrait vraiment dsesprer de la pauvre humanit si, dans l'chelle de nos rcompenses pour les apaisements que ces valeureux ades apportent nos maux d'ici-bas, nous continuions ajou-ter la mort et la honte.

    Messieurs, voici peut-tre, de la visite pieuse de ce jour la tombe de ScHLCHER le message qui pourrait tre dgag, plus spcialement pour nous autres des Colonies et plus parti-culirement, pour la gnration qui monte.

    Nous avons de belles qualits de cur : l'amour, l'amiti, la gnrosit, suivant la formule de Spencer et qui est la vraie, ce sont les sentiments qui mnent le monde, les ides leur servent seulement de guides pour le mener o ils veulent , donnons libre cours aux ntres, laissons ces nobles lans s'lever en une gerbe de solidarit fraternelle pour s'panouir ensuite en une uvre de bienfaisance et de charit humaine. Dirige par la volont et la mthode, facults dont nous ne sommes pas naturellement dpourvus, mais qu'une molle indolence nous empche, parfois, de cultiver en nous, notre intelligence prime-sautire, mais relle, pourrait nous aider augmenter sensible-ment notre contribution au bien-tre de la collectivit.

    En parlant de la sorte, je ne veux nullement faire de nous un portrait trop flatt. Je m'excuserais par avance d'une telle faute de got, si j 'avais pu laisser une pareille impression. Mon dsir tait seulement de me borner rsumer, en toute objec-tivit, les traits qu'il m'a t donn d'observer chez des Compa-triotes Antillais tablis Panama depuis une trentaine d'an-nes, dans un voyage que je viens de faire dans la rgion.

    Dans ce monde nouveau, o le machinisme est roi, et o le fils de Cham ne saurait compter sur aucun appui, j 'a i ren-contr d'humbles ouvriers Martiniquais, Guadeloupens. mi-grs, lors des travaux du percement du canal, sur ces rives

  • 8

    R o d e z , i m p . P. Carrre ( M a i s o n f o r d e en 1 6 2 4 ) .

    jadis ingrates, toutes ravages par le typhus et la malaria, ces modestes artisans se sont groups, d'abord, dans une misra-ble case en planches pour causer de la petite patrie lointaine, puis, ils ont constitu une socit de secours mutuels, qui fonc-tionne aujourd'hui normalement et d'une faon trs prospre. Ils ont construit deux immeubles en ciment arm l'un Panama , l'aure Colon, d'une valeur totale de cinq six cent mille francs. Ils sont chez eux, ils organisent des ftes, auxquelles est toujours invit le Consul de France et la Fte Nationale est toujours clbre avec le plus grand clat. Il y a trois ans, ils ont reu nos clbres aviateurs Costes et Le Bris, et dans une belle rception donne en leur honneur, leur ont offert chacun un stylo en or et leur ont fait signer leur Livre d'Or. Ils jouis-sent de l'estime et de la considration des Autorits Franaises, Amricaines et Panamennes. Ils ont ouvert leur foyer aux descendants des vieilles familles franaises de la Mtropole installes dans le pays, c'est l, sans nul doute, la meilleure procdure pour la ralisation de la doctrine de l'assimilation si chre tous les curs Antillais et Guyanais et, qui sera l'uvre de demain, grce au concours de nos dvous repr-sentants actuels au Parlement, comme elle a t l'un des articles du programme de tous leurs devanciers, et notamment de S C H L C H E R .

    Messieurs,

    Je m'excuse d'avoir t un peu long, mais, il est difficile de limiter le temps consacr la Commmoration du souvenir de S C H L C H E R , lui, qui n'a jamais su, pour nous, s'pargner ni son temps, ni ses peines.

    Pour terminer, j 'a i l'honneur, Messieurs, ainsi que vous avez bien voulu me mandater pour ce faire, d'adresser, en votre nom tous et au mien, notre Auguste et Vnr Matre, l'hommage de notre reconnaissance profonde et de notre res-pect le plus absolu.