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la revue de l’UFOLEP Février 2016 - N° 20 - Prix 3,50 en jeu une autre idée du sport e j REPORTAGE Plurisport en Aveyron FÉDÉRAL L’Ufolep chez le Président DÉVELOPPER LE SPORT DANS LES QUARTIERS

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revue fédérale de l'Ufolep, fédération sport pour tous Au sommaire : Invité : Patrick Vassort Dossier: Le sport dans les quartiers Fédéral: L'Ufolep reçue à l'Elysée Reportage: Plurisport, pour se démarquer Histoires: Marianne Lassus, Miss Tic

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la revue de l’UFOLEP Février 2016 - N° 20 - Prix 3,50 €

en jeu une autre idée du sportejREPORTAGE

Plurisport en Aveyron

FÉDÉRALL’Ufolep

chez le Président

DÉVELOPPER LE SPORT DANS LES QUARTIERS

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 32 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

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Par Philippe Machu, président de l’Ufolep

Rencontrer, écouter, partager : trois verbes, trois attitudes, trois démarches indissociables de l’action de l’Ufolep pour développer les activités phy-siques pour tous.Rencontrer, c’est par exemple converser avec le président de la Répu-

blique, comme nous en avons eu l’occasion dans le cadre des échanges avec la société civile que se ménage François Hollande. Nous avons plaidé auprès du chef de l’État la cause du sport pour tous et souligné les coopérations néces-saires entre les fédérations sportives, les collectivités territoriales et les services publics, au regard d’objectifs de santé et de bien-être, de vitalité associative et de cohésion sociale. Une vision que, désormais, l’Ufolep défend également au sein du groupe d’experts du sport pour tous récemment constitué par la déléga-tion à l’éducation et à la culture de la Commission européenne.Écouter, c’est s’ouvrir à des regards extérieurs et d’autres façons de penser. Y compris la « critique radicale » que Patrick Vassort, notre invité du mois, porte sur le sport en tant que pratique sociale. C’est là une manière d’interroger l’usage que nous faisons des pratiques physiques et sportives dans notre projet éducatif et sociétal, dans les quartiers comme en milieu rural.Mais rencontrer les gouvernants et écouter les observateurs les plus indépen-dants du monde du sport ne prend tout son sens que dans l’accueil et le par-tage avec le plus grand nombre. Partager de nouvelles activités ou de nouvelles formes de pratique – le plurisport par exemple – pour mieux répondre aux attentes des différents publics. Partager aussi, et relayer, les initiatives autour de la laïcité et de la citoyenneté de nos associations et de nos comités. Rencon-trer, écouter, partager, c’est l’incarnation d’une laïcité vivante, celle du dialogue avec tous, dans le respect mutuel et celui des valeurs de la République.Bonne année 2016 à tous. ●

coup de crayonpar Jean-Paul Thebault

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 3

Rencontrer, écouter, partager

en jeu “une autre idée du sport” est la revue de l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep), secteur sportif de la Ligue de l’enseignement Ufolep-Usep 3, rue Récamier, 75341 Paris Cedex 07 Téléphone 01 43 58 97 71 Fax 01 43 58 97 74 Site internet www.ufolep.org Directeur de la publication Nelly Aradan Président du comité de rédaction Philippe Machu Rédacteur en chef Philippe Brenot Ont participé à ce numéro Isabelle Gravillon ; Adil El Ouadehe ; Nicolas Armand ; Benoît Gallet ; Laurence Brien ; Nicolas Béchu Photo de couverture Sophie Robichon/Mairie de Paris Maquette Agnès Rousseaux Impression et routage Centr’Imprim, rue Denis Papin 36 100 Issoudun Abonnement annuel 13,50 € Numéro de Commission paritaire 1015 K 79982 Numéro ISSN 1620-6282 Dépôt légal Février 2016 Tirage de ce numéro 8227 exemplaires

som

mai

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4 actualitéLe rugby commotionnéVuLuEntendu : La Famille rugby, Serge Laget (De Borée) ; La surface de réparation, Alain Gillot, (Flammarion) ; Balades à raquettes, Pierre Millon (Glénat)

6 invité8 juridiqueAssurances : obligations de l’association

9 dossier16 pratique La circulaire Valls

17 fédéral

L’Ufolep chez le Président ;Appel à projets « Citoyen du sport » ; Dispositif Se’Coureurs

20 initiative

L’aïkido Ufolep en bonne voie

22 reportage25 réseauUfolep Essonne : sport au travail ;Ufolep Var : laïcité et animation sportive 150 ans de la Ligue : Joël Hardy, archer fidèle et innovant

28 histoiresMorceaux choisis : « Devenir une légende », Timothy S. Lane (Stock) Je me souviens : Marianne LassusL’image : « Flashback », par Miss Tic (Critères éditions)

30 repèresLe sport en France à l’épreuve du racisme (Nouveau Monde)

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bas

INVITÉPatrick Vassort, contre le sport destructeur

DR

Dans Le sport ou la passion de détruire, Patrick Vassort pointe les phénomènes de dopage, souffrance et dépression. Une critique très argumentée.

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Le sport dans les quartiers

DOSSIER

Alors que les pouvoirs publics souhaitent faire du sport un vecteur d’insertion et de cohésion sociale dans les quartiers, la pratique, licenciée ou non, y est plus faible qu’ailleurs. La développer passe par une meilleure connaissance du terrain et une redéfinition de l’offre sportive, en collaboration avec les différents acteurs éducatifs et sociaux.

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Inauguration d’un terrain de sport à Saint-Denis (93).

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Comment s’emparer du concept de « plurisport » pour mieux se distinguer des autres fédérations ? L’exemple du comité

Ufolep de l’Aveyron.

REPORTAGEPlurisport,

pour mieux se démarquer

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é propre », s’est félicité le ministre de l’Intérieur Lothar de Maizière. La mesure ne fait cependant pas l’unanimité. Le président de l’Agence mondiale antidopage, sir Craig Reedie, a ainsi maintes fois manifesté son « opposition complète à la criminalisation des athlètes ». (L’Équipe du 5 janvier)

Pacte de performance

Un an après le lancement par le gouvernement du « pacte de performance » destiné à permettre aux athlètes de haut niveau de préparer conjointement les grandes compétitions et leur reconversion, 176 contrats ont été signés auprès de 80 entreprises. François Hollande, accompagné du ministre des Sports Patrick Kanner et du secrétaire d’État Thierry Braillard, s’en est félicité lors

Un Vidal du sport

Après des années de travail, le Médicosport-santé est aujourd’hui consultable en ligne sur www.franceolympique.com. L’ouvrage réunit les propositions de fédérations ayant réfléchi à la manière d’adapter leurs disciplines à quatre pathologies (d’autres suivront prochainement) : maladies métaboliques (comme le diabète de type 2), cardiovasculaires, cancers et vieillissement. Son initiateur, Alain Calmat, président de la commission médicale du Comité national olympique et sportif français depuis 2009, l’a lui-même surnommé le « Vidal du sport », en référence au fameux dictionnaire médical où figurent les caractéristiques de tous les médicaments sur le marché. Le travail de vingt fédérations a été intégré dans le Médicosport-santé,

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chaque fiche proposant une séance sport-santé évaluée selon plusieurs critères (dépense énergétique, intensité…) et précisant contre-indications et bienfaits. La FFR propose par exemple du rugby à cinq sans placage tandis que la FFTT propose l’utilisation de balles de tennis plus lentes et d’un diamètre différent. Les propositions de trente autres fédérations (dont, on l’espère, celles de l’Ufolep) seront également prises en compte au fur et à mesure.

Les dopés allemands risquent la prisonLes sportifs allemands convaincus de dopage sont désormais passibles de prison, selon la loi entrée en vigueur après avoir été votée au Bundestag fin 2015. Le texte prévoit des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour des athlètes contrôlés positifs qui auraient été trouvés en possession de produits interdits. Ceux qui auraient transmis ces substances, entraîneurs et médecins, risquent jusqu’à dix ans de prison. « C’est un net engagement de l’Allemagne pour un sport

LE RUGBY COMMOTIONNÉ« Commotions : alerte maximale » titrait le 14

décembre Midi-Olympique pour accompagner

le témoignage de l’ancien rugbyman interna-

tional Marc Dal Maso, atteint de la maladie de

Parkinson. Une pathologie identifiée en 2012

mais dont l’ancien talonneur, âgé de 48 ans,

estime que les premiers symptômes sont apparus dès l’âge de

30 ans, et évoque un K.-O. et deux commotions cérébrales.

Quelques jours plus tard, L’Équipe parlait de « Générations

commotions » en citant le cas de l’ancien pilier Stéphane

Delpuech, qui souffre d’une probable encéphalopathie chro-

nique traumatique (ECT). Lui en fait remonter les prémices

à un choc à la tête lors d’un entraînement au joug, en 2002.

« Un match ne vaut pas une santé » commente dans les mêmes

colonnes Robins Tchale-Watchou, président de Provale, le syn-

dicat des joueurs professionnels, lui dont le fils de 14 ans s’est

retrouvé dans le coma après avoir heurté, sous ses yeux, la

tête d’un coéquipier lors d’un plaquage… Et le deuxième ligne

de Montpellier d’observer : « La Coupe du monde qui vient de

s’achever est celle qui a révélé le plus fort taux d’accidento-

logie. À tous les niveaux, nous avons la preuve que le rugby

d’aujourd’hui provoque une grande casse. »

Pour autant, aucune remise en cause de ce

qu’est devenu ce sport depuis sa professionna-

lisation ne semble encore se faire jour. Certes,

un « protocole commotion » a été mis en place

en 2012 chez les professionnels : interdiction

de reprendre le jeu, examens neurologiques,

période d’arrêt. Mais il ne fait que limiter les effets. Depuis

toujours, le rugby est fier de se présenter comme un « sport

de combat », même si le but du jeu est de porter le ballon

chez l’adversaire. Sauf que celui-ci se résume de plus en plus

à un affrontement, au détriment des attaques déployées.

Désormais, les rugbymen n’ont plus grand-chose à envier aux

gladiateurs du football américain, si ce n’est leur casque…

« Je vous le dis, les gars, on va faire de vilains vieux », s’amu-

sait autrefois Michel Crauste, troisième ligne international

aujourd’hui âgé de 81 ans, en référence aux oreilles en chou-

fleur et autres points de suture récoltés en son temps dans la

mêlée. Cela faisait alors partie du folklore. Mais aujourd’hui,

entre la maladie de Parkinson de Marc Dal Maso, l’encéphalo-

pathie de Stéphane Delpuech et les maux que d’autres taisent

ou découvriront bientôt, la troisième mi-temps n’est vraiment

plus ce qu’elle était. ● PhiliPPe Brenot

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VuLuEntendud’une réception à l’Insep, début décembre. Ces athlètes bénéficient désormais d’un contrat de travail aménagé ou d’un contrat d’image et de parrainage ainsi que d’un engagement d’insertion dans l’entreprise après leur carrière sportive. Le ministère des Sports souligne que les entreprises partenaires sont de toutes tailles et appartiennent à divers secteurs d’activité : évènementiel, hôtellerie, construction automobile, santé, industrie, alimentaire… 41% de ces athlètes sont des femmes et 19,4% des athlètes en situation de handicap, tandis que 20 fédérations olympiques sur 29 sont concernées.

Paris 2024, rêve ou cauchemar ? « Pourvu qu’on ne les ait pas ! » : c’est ainsi que la revue Capital de décembre évoque en titre d’un article de plusieurs pages la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024. Si, en raison des équipements déjà existants, le budget est estimé à seulement 6 milliards d’euros (dont 1,5 Md à la charge des contribuables), le mensuel économique rappelle que ce montant explose toujours, pour un « effet sur l’économie nul », à en croire les experts cités.Ceci étant, la candidature parisienne poursuit son chemin. Alors que son logo devait être dévoilé fin janvier, la ville de Paris, la région Île-de-France et l’État ont débloqué chacun 10 millions d’euros afin que le comité de candidature – qui portera le dossier jusqu’à Lima, où la cité gagnante sera désignée en septembre 2017 – puisse embaucher une cinquantaine de salariés. Le judoka Teddy Riner vient par ailleurs d’intégrer le comité, aux côtés de l’athlète handisport Marie-Amélie Le Fur. Tous deux auront appris sans déplaisir que Paris compte un concurrent de moins : consultés mi-décembre par référendum, les habitants de Hambourg ont dit non à 51,6% à la candidature de leur ville. En revanche, le renoncement de Boston et son remplacement par Los Angeles, candidat autrement plus dangereux, n’est pas une bonne nouvelle. Sauf pour Capital et ceux qui partagent son avis...

LA FAMILLE RUGBYLa Famille rugby est un album sépia né de l’humeur nostalgique de Serge Laget, puits d’érudition sportive et gardien d’une iconothèque sans égal dont cet ouvrage est le prétexte à exhumer les trésors encore inexploités : tickets, programmes, publicités, dessins, gravures, pein-tures, coupures de presse, porte-clés, décalcomanies, pochettes de disques, etc. On trouve surtout dans ce merveilleux bric-à-brac une myriade de clichés du temps où l’Ovalie était le royaume de la bonne franquette : ah, le revigorant bouillon servi à la mi-temps de ce Tou-louse-Bègles de l’hiver 1949 ; et ce sourire extatique des Néo-Zélandais victorieux du bon géant Brian Lochore, escortés par les danseuses du Lido en 1967… Pour faire bonne mesure, Serge Laget ajoute à cette collection d’images une sélection de textes sortant des sentiers battus de la littérature sportive.Tout à sa fantaisie, il a imaginé une dynastie d’amateurs en guise de fil rouge : Eugène, dont la passion se confond avec la Belle Époque et les Années folles ; Serge, témoin des années d’après-guerre ; et Lionel, contemporain de « l’aire moderne ». Trois prête-noms qui permettent d’en évoquer d’autres, joliment mis en situation : André Boniface en gonfleur de ballon, les frères Cambérabéro prenant l’autocar pour la gloire, Jean-Pierre Rives sonnant la charge… Tous oncles et cousins de la chaleureuse famille que s’est choisie l’auteur. ●La Famille rugby, Serge Laget et John Victor, préfaces de Denis Lalanne, Bernard Lapasset et Lucien Mias, éditions De Borée, 190 pages, 29,90 €.

BALADES À RAQUETTESDepuis une dizaine d’années, les raquettes sont venues élargir la palette des sports d’hiver, en proposant une alternative au ski pour ceux qui goûtent peu la glisse et la vitesse et apprécient de prendre leur temps, hors des pistes damées et des sentiers battus. C’est justement le parti pris de Pierre Millon, ancien enseignant et accompagnateur en mon-tagne, qui signe trois guides de poche, à la fois attrayants et pra-tiques : « autour des villages du Mont-Blanc », « entre Bornes et Aravis » et « dans le Chablais-Faucigny ». Il s’efforce tout particulièrement de proposer des itinéraires différents de ceux proposés par les stations. De longueur variable, ils vont jusqu’à plus de 6 heures pour les balades à la journée. ● Balades à raquettes (autour des villages du Mont-Blanc, entre Borne et Aravis, dans le Chablais-Faucigny), Pierre Millon, Glénat, 128 ou 80 pages, 12,50 € ou 9, 50 € selon les titres.

LA SURFACE DE RÉPARATIONCarton plein pour La surface de réparation : ce premier roman s’est vu décerner en 2015 les prix Jules Rimet et Sport Scriptum, qui tous deux célèbrent les noces du sport et de la littérature. Il raconte d’une plume alerte l’histoire de Vincent, entraîneur d’une équipe de foot-ball de jeunes, et de son neveu Léonard, atteint d’une forme rare d’autisme : le syndrome d’Asperger. Vincent, ours mal léché, récupère pour quelques jours la garde de cet enfant de 13 ans, au comporte-ment déroutant : Léonard ne croise jamais le regard des autres, joue seul aux échecs en pleine nuit, tombe de sommeil à tout moment… Et quand son oncle l’initie au football, il décortique les vidéos des matchs pour analyser chaque action, avant de se révéler un gardien de but fin stratège.Ces pages sont les plus réussies. Malheureusement, après avoir évité dans un premier temps l’écueil du sentimentalisme, que pouvait faire craindre le sujet, l’auteur finit par s’y échouer. Comme Alain Gillot est scénariste et qu’une adaptation cinématographique est en cours, on pourrait dire que La surface de réparation commence en film d’auteur pour s’achever en téléfilm de consommation courante. À savoir une fiction grand public au happy end de rigueur et dont les protagonistes, après avoir avoué l’un après l’autre leurs blessures intimes, finissent par vivre en communauté dans le pavillon du bonheur. Dommage. ● Ph.B.La surface de réparation, Alain Gillot, Flammarion, 2015, 160 pages, 17 €.

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indemne d’une carrière de rugbyman. Il y a cette destruc-tion. De plus, la pratique à haute dose génère fatalement des formes de dépendance et abîme les individus. Si mon livre peut apparaître comme un pamphlet, il s’appuie sur une réalité vérifiée.

Ce titre fait également référence aux travaux d’un psychanalyste américain…Exactement. Il s’agit d’Erich Fromm, psychanalyste d’ori-gine allemande (1). Pour reprendre le vocabulaire de la psychanalyse, on peut en effet identifier des situations de « transfert » et de « contre-transfert » dans ce pro-cessus de destruction, et y voir une sorte d’unité des contraires. Dans un premier temps, on se tourne vers la pratique sportive parce qu’on y trouve du plaisir, une uti-lité en terme de santé. Mais dans un second temps – c’est le contre-transfert – celle-ci a des conséquences néga-tives, en contradiction avec ces aspirations premières, et l’individu devient dépendant d’une pratique suscep-tible de détruire : c’est la dimension psychanalytique de l’affaire…

Vous affirmez que « la pratique sportive n’est sans doute pas ce qu’elle prétend être » : que prétend-elle donc être ?Le discours dominant fait l’amalgame entre pratiques physiques et pratiques sportives, les premières disparais-sant derrière les secondes, ce qui permet de clamer que le sport est bon pour la santé ou pour le développement des liens sociaux. Or la réalité est tout autre. Un exemple : un individu qui, deux fois par semaine durant 40 minutes, marche ou court sur un tapis roulant y trouvera un béné-fice pour sa santé. Mais si le même individu est placé en situation sportive, s’il prend part à des compétitions et s’entraîne, parfois tous les jours, afin de réaliser la meil-leure performance, cela pourra provoquer, notamment chez les femmes, une série de problèmes pathologiques : déséquilibre hormonal, aménorrhée, ostéoporose, pro-blèmes comportementaux, problèmes nutritifs et de sommeil, problèmes cardiaques… La pratique sportive devient alors totalement contre-productive.

Mais si la compétition n’est qu’un aiguillon et demeure secondaire par rapport au souci d’avoir une activité physique et le plaisir de la sociabilité ?

P atrick Vassort, vous avez publié un ouvrage qui, bien que très argumenté, pourra être considéré comme un pamphlet. Son titre-choc, Le sport ou la passion de détruire, va en effet à l’encontre

du sens commun…Ce titre interpelle parce qu’on refuse de voir la « des-tructivité » que développe notre société, une destruc-tivité qu’illustre parfaitement le sport. C’est ce que je montre, exemples à l’appui. Le sport est une institution, une pratique où l’on rencontre le dopage et la souffrance. Pourquoi parler de désir ou de « passion » de détruire ? Parce que nul n’ignore plus les conséquences du dopage, avec des pathologiques spécifiques en rapport avec les produits utilisés. Les sportifs dopés ont plus de chances d’être victimes de cancers ou de maladies comme la sclé-rose latérale amyotrophique par exemple. Il y a ensuite la destruction liée au fait de tenter d’améliorer sans cesse la performance, avec une spécialisation des gestes qui n’est pas sans conséquences pour la santé. S’y ajoutent la violence et les chocs générés par des sports comme le football, le rugby ou la boxe. Aujourd’hui, on ne sort pas

Patrick Vassort, contre le sport destructeurDans Le sport ou la passion de détruire, Patrick Vassort pointe les phénomènes de dopage, souffrance et dépression. Une critique très argumentée.

Sociologue, enSeignant à l’univerSité de caen

Maître de conférences en sociologie à l’UFR Staps (Sciences et

techniques des activités physiques et sportives) de l’université de

Caen, Patrick Vassort développe une critique radicale du sport au

sein du collectif Illusio. Liée à celle du capitalisme, cette critique

s’incarne dans la revue du même nom et plusieurs ouvrages parus

aux éditions Le Bord de l’eau, aux titres sans ambiguïté : Pourquoi

nier le mal sportif ? (Nicolas Oblin), Je hais le foot (Claude Javeau),

Le sport contre les femmes (Ronan David). Patrick Vassort y a lui-

même publié Le sport ou la passion de détruire, dont le propos est

ainsi résumé : « Derrière l’idéologie dominante d’un sport “fac-

teur d’épanouissement et de bien-être pour tous”, se cachent les

dérives d’une compétition toujours plus prégnante, toujours plus

massive, qui déstabilise les individus, les déséquilibre, les met en

situation de souffrance et parfois les détruit (dopage, agression,

addiction, violence, pathologies et déséquilibres psychologiques

divers…). » ●

UNE CRITIQUE RADICALE DU SPORT

invi

Le sport ou la passion de détruire, Le Bord de l’eau, coll. Altérité critique Sport, 68 pages, 6 €.

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Sociologue, enSeignant à l’univerSité de caen

service marchand (2), le démontre. J’y vois l’expression d’une philosophie du rendement où le taux de croissance de l’économie va de pair avec le taux de pratique sportive licenciée. C’est pourquoi je préférerais une auto-organi-sation totale, comme quand des individus se retrouvent sur la plage pour y jouer au football ou au volley-ball en toute liberté, selon les règles de leur choix.

Mais, aujourd’hui, les politiques publiques se tournent de plus en plus vers l’encouragement des pratiques physiques, avec un souci de santé. Et la sédentarité, qui se traduit par une épidémie d’obési-té, n’est-elle pas un aussi grand danger que le dopage et le surentraînement ?Tout d’abord, l’obésité a des causes multiples, la principale étant l’alimentation industrielle qui est la nôtre aujourd’hui et la présence de bisphénol A, un perturbateur endocrinien présent dans de nombreux emballages et aliments, et dont les plus pauvres sont les premières victimes. Certes, la séden-tarité n’arrange rien. Mais pourquoi vouloir lutter contre elle par le développement de la pratique « sportive », dont on sait qu’elle entraîne parfois une alimentation plus importante, quand il suffit de marcher, de faire du vélo, de jardiner, c’est-à-dire avoir une activité « physique ». La sédentarité est liée à notre mode de vie : elle est le résultat des déséquilibres de notre société, de son système productif, et il peut sembler paradoxal de vouloir y répondre par le sport. Plutôt que de chercher dans le sport un médicament, demandons-nous pourquoi les individus sont devenus sédentaires, et évitons de nous rendre malades ! ●

ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

(1) Auteur de La Passion de détruire. Anatomie de la destructivité humaine (Robert Laffont, 1975).(2) En l’occurrence, l’application « Tout terrain » est gratuite.

Je vais prendre une image. Une arme permet de se pro-téger, mais sa finalité est malgré tout de tuer. De même, la finalité du sport réside dans la performance. Voyez la devise des Jeux olympiques : « Plus vite, plus haut, plus fort ». Même après avoir intégré l’idée qu’on ne sera jamais champion du monde, on espère parfois être cham-pion de son pays, de sa région, de son village… Certes, l’âge venant, on devient aussi membre d’un club sportif pour avoir des relations sociales. Pour autant, la finalité du sport demeure avant tout de désigner le meilleur, le champion. Même dans une équipe de jeunes, une équipe de village ou de quartier, un enfant possédant des quali-tés au-dessus de la moyenne attirera l’œil des recruteurs, désireux de l’enrôler dans un club de niveau supérieur. La pyramide sportive repose sur la masse, dont on extrait les meilleurs pour les conduire vers le haut niveau et la production de la performance.

Mais cette logique n’est pas celle des fédérations affi-nitaires et multisports comme l’Ufolep…Je le conçois, car elles offrent l’avantage de ne pas être dédiées à une seule activité. Motiver les personnes à avoir différentes pratiques permet d’éviter d’aller vers des formes de spécialisation outrancières. Pratiquer des disci-plines différentes d’une saison à l’autre ou même durant l’année, de façon légère, c’est plutôt bon. Mais alors on n’est pas obligé d’inscrire ces pratiques physiques ou ces jeux dans le cadre d’un championnat, dans le cadre du sport. Et, d’un dimanche à l’autre, on peut décider de faire du football, mais aussi de la voile, de la randonnée pédestre… La diversité éloigne de la préoccupation spor-tive et de son institutionnalisation, laquelle mène irré-médiablement à la production de sportifs de haut niveau.

Et du foot à 7 auto-arbitré, dans un championnat sans montée ni descente où chaque équipe est tenue d’accueillir l’autre de manière conviviale ?Cela semble plutôt sympathique. Néanmoins je me méfie de la récurrence du match, qui porte en elle le risque d’institutionnalisation. Prenez l’exemple du ski de bosses qu’Edgar Grospiron a contribué à rendre populaire. Cette pratique incarnait la joie, la spontanéité et un certain anticonformisme, avant qu’elle ne soit « normalisée » en devenant discipline olympique. Dès qu’elles connaissent un certain succès, ces pratiques sont happées par les fédérations, qui les font entrer dans une logique sportive pure et dure.

Justement, l’Ufolep développe, en partenariat avec le ministère des Sports, une application pour smart-phone baptisée « Tout terrain ». Elle permet à chacun de trouver des partenaires pour un jogging ou une partie de foot ou de basket, en dehors de tout cadre institutionnel…L’idée est intéressante. Mais ne retrouve-t-on pas, der-rière, la doxa du sport ? S’il y a un ministère des Sports, c’est parce qu’il existe une délégation de service public vers les fédérations. Sans doute le ministère se préoc-cupe-t-il de la santé des individus, mais est-ce sa fina-lité première ? Je crains que le ministère des Sports ne souhaite mettre tout individu en situation sportive pour d’autres raisons, notamment économiques, car le sport est un marché et l’application smartphone, qui est un

Patrick Vassort : « La pratique à haute dose génère fatalement des formes de dépendance et abîme les individus. »

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 98 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

PREUVE. Sur le plan de la responsabilité, aucun régime spé-

cifique ne s’applique aux accidents sportifs. Pour recevoir

une indemnité, le sportif blessé par un autre doit prouver

la faute de ce dernier (articles 1382 et 1383 du Code civil),

sauf si le dommage est causé par un objet (bâton de ski,

patin à glace…) ou un animal. En effet, le « gardien de la

chose » ou de l’animal est alors présumé responsable.

RESPONSABILITÉS PARTAGÉES. Pour un acte entraînant

un dommage, la responsabilité du sportif l’ayant provo-

qué peut être engagée si les règles ou les usages du sport

concerné ont été enfreints. Les responsabilités peuvent

aussi être partagées. Toutefois, dans le domaine sportif, la

responsabilité peut être atténuée, voire non reconnue, si

le dommage est dû à un geste involontaire ou à un acte

non déloyal. Cela concerne tout particulièrement les sports

d’équipe comportant un certain risque (rugby, football...).

Les tribunaux considèrent alors que le sportif est censé en

connaître les risques normaux et les avoir acceptés.

PRISE EN CHARGE. Si le pratiquant est reconnu responsable,

c’est son assureur en responsabilité civile qui prend en

charge l’indemnisation de la victime. Cette garantie de res-

ponsabilité est acquise soit parce qu’il l’a souscrite à titre

individuel, soit parce qu’il adhère à une association spor-

tive. Dans ce dernier cas, l’assurance collective souscrite par

le club ou l’association couvre obligatoirement la responsa-

bilité civile en cas de dommages causés aux autres. ●

EN CAS DE RESPONSABILITÉ D’UN PRATIQUANT

licencié ou pas) est couverte par l’assurance de l’asso-ciation ; dans un établissement d’activités physiques et sportives (EAPS, secteur commercial), la responsabilité civile du pratiquant est couverte par l’assurance de l’ex-ploitant (le contrat devant être affiché dans l’enceinte de l’établissement) ; dans une structure d’animation la responsabilité civile du pratiquant est couverte par l’assurance de l’organisateur ; dans l’école en dehors des heures de classe. Enfin, lors d’activités périscolaires (sus-ceptibles d’être animées par des cadres ou des bénévoles d’une association sportive), la responsabilité civile des élèves est couverte par les garanties d’assurance prises obligatoirement soit par l’association sportive scolaire, soit par les parents. La responsabilité peut aussi être celle de la mairie ou d’une autre collectivité locale (la région, le département) si l’activité est organisée par elle. ●

nicolas armand, dtna de l’[email protected]

(1) Article L321-1 du Code du Sport.(2) Article L321-4 du Code du Sport. Les structures d’animation (centres de loisirs, colonie de vacances...) ont la même obligation d’information.

Assurances : obligations de l’associationOutre sa responsabilité civile « collective », l’association sportive doit aussi proposer à ses pratiquants de souscrire une assurance individuelle.

R ESPONSABILITÉ CIVILE. Toute association sportive a l’obligation légale de souscrire pour l’exercice de ses activités des garanties d’assu-rance couvrant sa responsabilité civile, celle de ses

salariés ou bénévoles et celle des pratiquants (1). En effet, toute personne peut causer involontairement un dommage à autrui, tout particulièrement dans le cadre d’activités sportives. La responsabilité civile, définie par la loi, crée l’obligation de réparer le dommage causé. ASSURANCE INDIVIDUELLE. L’association doit par ail-leurs informer ses licenciés de l’intérêt de souscrire un contrat d’assurance individuel couvrant les dommages corporels auxquels leur pratique peut les exposer (2). L’« individuelle accident » couvre ainsi un assuré contre tous les dommages corporels dont il est victime, notam-ment si sa propre responsabilité est engagée ou s’il n’y a aucun tiers identifié : après une mauvaise réception lors d’un saut par exemple.En cas d’accident, la personne est alors prise en charge pour ses frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques, et d’hospitalisation. Le préjudice financier lié à un arrêt de travail ou à une incapacité permanente ouvre droit au versement d’indemnités. Enfin, en cas de décès (l’assu-rance envisage toutes les éventualités), un capital est versé aux ayant-droits.L’article L.321-6 du Code du Sport stipule en outre que, lorsqu’une fédération sportive propose à ses adhérents des garanties « individuelle accident », elle doit le faire dans un document spécifique mentionnant la possibilité de souscrire des garanties complémentaires.CADRES DIFFÉRENTS, MODALITÉS DIFFÉRENTES. En fonction du cadre de pratique, les réponses assurantielles pourront varier. Dans une association sportive, le res-ponsabilité civile du pratiquant (régulier ou occasionnel,

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Le sport dans les quartiers

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 9

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Alors que les pouvoirs publics souhaitent faire du sport

un vecteur d’insertion et de cohésion sociale dans les

quartiers, la pratique, licenciée ou non, y est plus faible

qu’ailleurs. La développer passe par une meilleure

connaissance du terrain et une redéfinition de l’offre

sportive, en collaboration avec les différents acteurs

éducatifs et sociaux.

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 9

Le sport dans les quartiers

Animation parkour à Fougères par le comité Ufolep d’Ille-et-Vilaine.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 1110 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

Depuis les années 1980, le plus faible taux de pratique sportive constaté dans les zones urbaines sensibles par rapport au reste du

territoire pose question. Car trente ans après les débuts de la politique de la ville, tandis que dans un contexte politique et social dégradé on assigne plus que jamais au sport des objectifs de cohésion sociale, les données n’ont guère changé. La pra-tique licenciée ne concernerait par exemple que 10% de la population dans les quartiers

populaires, essentiellement des jeunes et des garçons (1).On sait par ailleurs que le taux de pratique, licenciée ou non, chute quand aucun des deux parents n’est diplômé (2) et que le déficit est particulièrement criant chez les filles, qui sont 32% à faire du sport dans les zones urbaines sensibles, contre 51% sur l’ensemble du territoire (3). « Moins les parents appartiennent à une catégorie sociale élevée, moins leur revenu est élevé et moins leurs enfants font du sport. D’où

cette faible pratique dans les quartiers popu-laires », résume Carine Guérandel, socio-logue rattachée à l’Université de Lille 3 (4).

CARENCE D’ÉQUIPEMENTS OU QUESTION SOCIALE ?

Outre le coût de la pratique, que certaines études invitent toutefois à relativiser (5), le manque d’équipements sportifs est souvent pointé du doigt. Les zones urbaines sensibles abritent en effet 9 000 équipements ou sites de pratique, soit moins de 3% de l’offre nationale, alors que 7% de la population française y réside. Ce niveau d’équipement moindre a pour conséquence une palette d’activités « praticables » plus réduite que sur les territoires environnants (6). « Il faut ici évoquer la contrainte foncière. Les quartiers prioritaires étant des zones d’habitat très dense, les collectivités locales ne disposent pas de suffisamment de place pour construire de nouveaux équipements » affirme Stéphan Ludot, chef de bureau au Commissariat général à l’égalité des terri-toires (CGET). City-stades et autres terrains de basket en libre accès ne suffisent pas à résoudre le problème…« Dans les quartiers, beaucoup d’équipe-ments datent des années 1960-70. La plu-part d’entre eux n’ont jamais été rénovés depuis, faute de moyens. Piscines et stades sont alors tombés en état de délabrement » ajoute Nicolas Delorme, maître de confé-rences en Staps à l’université de Bordeaux (7). Et la baisse de la dotation globale de fonctionnement accordée par l’État aux col-lectivités locales risque fort d’aggraver une situation déjà peu favorable. Ceci dit, même si les communes trou-vaient les fonds nécessaires pour rénover

Des zones urbaines insuffisamment sportives

QuelS Sont leS freinS ?

Comment favoriser la pratique sportive dans les quartiers concernés par la politique de la ville ? Regards croisés et exemples de terrain.

Difficiles à quantifier et empruntant souvent aux

cultures urbaines, à la danse et à la musique, les

pratiques sportives libres – ou auto-organisées –

fleurissent dans les quartiers. « Elles séduisent parce

qu’elles sont synonymes de liberté et de flexibilité,

correspondent à un certain rejet, par les jeunes gar-

çons essentiellement, d’une pratique contraignante

au sein d’une institution avec respect de règles et d’un

engagement » analyse le sociologue Nicolas Delorme.

Sa collègue Gaëlle Sempé, qui s’est penchée sur le sujet dans le cadre d’une

étude centrée sur le 19e arrondissement de Paris, leur attribue plusieurs ver-

tus. « En se retrouvant sur un terrain pour faire du sport ensemble, les jeunes

créent du lien social dans leur quartier. À travers leur pratique, ils entre-

tiennent aussi un goût pour l’activité physique, tout en créant une forme de

culture sportive. D’une certaine manière, ils réinvestissement les valeurs du

modèle sportif compétitif à travers des enjeux de performance, des défis spor-

tifs » décrypte-t-elle. Problème : ces pratiques auto-organisées se traduisent

la plupart du temps par l’appropriation des terrains en accès libre par les

jeunes garçons, au détriment des filles ou des pratiquants plus âgés. ● I.G.

PRATIQUES LIBRES, MAIS PAS POUR TOUS

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 11

leurs équipements et des terrains pour en construire de flambants neufs, il y a fort à parier que cela ne suffirait pas à attirer les pratiquants en masse. Car, fondamen-talement, le problème se situe du côté de l’offre. « De nombreux clubs sportifs implan-tés en banlieue peinent à répondre à la ques-tion sociale qui leur est posée » avance Gilles Vieille Marchiset, professeur à l’université de Strasbourg et directeur de l’ouvrage Clubs sportifs en banlieue, des innovations sociales à l’épreuve du terrain (8). « Sur les 24 clubs que nous avons étudiés, seul un petit tiers a pris ce tournant, explique le chercheur. Ce sont des structures pour lesquelles le sport n’est pas une fin mais un moyen. Leur pro-jet associatif inclut dès le départ un accom-pagnement social et éducatif des jeunes, en plus de la proposition sportive. L’animateur sportif y est un homme “à tout faire”, un éducateur au sens noble, qui connait la famille du jeune, s’intéresse à ses résultats scolaires, peut même l’accompagner s’il est convoqué par un travailleur social. »

« Nos animateurs possèdent tous une double compétence, sportive et socio-culturelle, sou-ligne de son côté Camille Collet, qui coor-donne le dispositif « socio-sport » du Cercle Paul-Bert de Rennes et travaille parallèle-ment à une thèse sur le sujet cofinancée par l’Ufolep (9). Ils savent comment appro-cher ce public particulier et n’attendent pas forcément que les jeunes viennent à eux, comme dans une structure plus classique. »

AMBIVALENCES DU MODÈLE COMPÉTITIF

De leur côté, les clubs traditionnels fonc-tionnant sur un modèle compétitif sont pris dans certaines contradictions. « L’idée que le sport reste le dernier ascenseur social possible pour les jeunes des quartiers est très présente. Les clubs sont immanqua-blement soumis à ces injonctions sociétales de repérer les meilleurs et de les faire réus-sir. Et cela fonctionne plutôt bien, si l’on observe la forte représentation des jeunes issus des quartiers parmi les sportifs de haut niveau, relève Carine Guérandel. Mais

ces “héros sportifs” ne sont qu’une infime poignée et, en pratiquant l’élitisme, ces clubs excluent de fait de nombreux jeunes, renforçant leur sentiment de ne pas avoir de place ni de valeur. L’exact contraire d’un objectif d’intégration et de socialisation ! » Une façon, pour la sociologue, de rappeler que le sport n’est pas intégrateur et socia-lisateur en soi…« S’il suffisait de faire jouer les jeunes au ballon pour les prévenir de certaines dérives, ça se saurait ! Il faut en finir avec cette croyance selon laquelle le sport est la recette miracle pour la pacification sociale dans les quartiers. Quand la violence fait rage entre des joueurs de foot, quand la triche corrompt le jeu ou quand l’arbitre n’est pas respecté, où est la dimension socialisante ? » s’exclame Nicolas Delorme.Ces différences de fonctionnement et de philosophie entre les différents acteurs sportifs œuvrant dans les zones urbaines sensibles, Gaëlle Sempé les a parfaitement identifiées. Maître de conférences en Staps

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Le sport dans les quartiers

Animation floorball à Nantes, Ufolep de Loire-Atlantique.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 1312 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

à l’Université de Rennes, elle a mené une étude sur le sport dans le 19e arrondisse-ment de Paris, et plus précisément le rôle de cohésion sociale qu’il peut jouer. « Nous avons constaté une méconnaissance réci-proque entre les différents acteurs, et surtout une forte concurrence. Ils sont souvent dans une logique de lutte et de tension plutôt que de collaboration. C’est dommage, car chacun a son utilité dans les quartiers prioritaires. Les uns pour prendre en charge un public certes généralement déjà bien socialisé et intégré, mais en demande d’une offre com-pétitive sur place, car n’ayant pas forcément les moyens matériels de se rendre ailleurs. Les autres pour s’occuper des publics vulné-rables, les plus éloignés de la pratique spor-tive, mais dont une partie, un jour peut-être, souhaitera pratiquer dans le cadre de clubs traditionnels », insiste la sociologue.

COLLABORATIONS DE TERRAIN

À Rennes, Camille Collet a elle-même obser-vé dans sa pratique de terrain que des pas-serelles sont possibles entre sport à visée sociale et sport traditionnel compétitif. « Avec le Cercle Paul-Bert, nous organisons chaque année dans un quartier prioritaire différent un tournoi de foot féminin, “Le ballon aux filles”, qui accepte aussi bien les joueuses licenciées que non licenciées. La dimension compétitive y est secondaire et nous privilégions la convivialité. Ce qui n’a pas empêché certaines filles de s’inscrire ensuite en club. Sans que cela soit notre objectif premier, le socio-sport a ainsi servi

de relais vers le sport licen-cié » explique-t-elle.Le Cercle Paul-Bert est tou-tefois un club à part : multis-port et solidement implanté, il proclame sur son site qu’il propose la pratique de 11 activités, réunit 11 000 prati-quants et est implanté dans 11 quartiers de la capitale bretonne. Ses liens avec l’Ufo-lep et la Ligue de l’enseigne-ment traduisent également une vocation sociale qui l’a conduit à se lancer dans un projet « socio-sport », paral-lèlement au développement d’une pratique licenciée clas-sique, compétitive ou non.En vertu de ce pedigree, le Cercle Paul-Bert est naturel-lement ouvert à la collabora-tion avec d’autres partenaires et au travail en réseau. L’été dernier, pour des ani-mations « bas de tours » pen-dant les vacances scolaires dans un quartier dénué de tout équipement sportif, le comi-té Ufolep d’Ille-et-Vilaine a ainsi été sol-licité pour prêter ses structures gonflables et mettre à disposition des animateurs sportifs. D’autres actions sont également menées avec le soutien du club de rugby local. « Nous nous appuyons aussi sur des “éducateurs présence de rue” qui sont en relation quotidienne avec les jeunes et ont

fait le lien entre eux et nous. Une collabo-ration qui a porté ses fruits puisque l’opé-ration a été un succès », se réjouit Camille Collet.

S’INSCRIRE DANS LA DURÉE

« Depuis les attentats de novembre dernier, l’attente des pouvoirs publics à l’égard du sport est encore plus forte », observe Gaëlle Sempé, qui juge celle-ci « légitime et pas

DU « SOCIO-SPORT » À « SPORT ET SOCIÉTÉ »« Le sport dans les quartiers n’est pas une nouveauté pour

l’Ufolep. Dès les années 1980 et 1990, une réflexion a émergé

sur le sujet, à travers des expériences de terrain réunies au

niveau national sous le vocable de “socio-sport” » rappelle

Adil El Ouadehe, en charge du pôle sport et société à l’Ufolep.

Entre-temps, l’Ufolep a compris qu’intervenir à bon escient

dans les quartiers nécessitait d’être au clair sur les attentes

et besoins particuliers des habitants de ces territoires.

« C’est pourquoi nous finançons des études de chercheurs sur

le terrain, comme celle d’Haïfa Tlili sur la pratique sportive

des jeunes filles dans les ZUS en 2014, ou celle que mène

actuellement Camille Collet dans les quartiers prioritaires de

Rennes » précise le DTN adjoint. La fédération mise égale-

ment sur la formation de ses cadres, éducateurs sportifs

mais aussi dirigeants bénévoles des comités départemen-

taux et régionaux. « Nos élus doivent eux aussi bénéficier

d’une formation adaptée afin de maîtriser un certain nombre

de concepts essentiels, comme la question de la discrimina-

tion dans le sport ou celle de l’égalité » insiste-t-il.

Enfin, l’action de l’Ufolep dans les quartiers s’inscrit depuis

décembre 2014 dans le cadre d’une convention avec le

Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET). Parmi

les types d’actions mentionnés figurent le recrutement de

jeunes dans le cadre de missions de service civique, des ini-

tiatives en faveur de la pratique féminine, des projets relatifs

à la parentalité et au soutien à la petite enfance, etc. « C’est

une reconnaissance de notre positionnement et de notre tra-

vail dans les quartiers », se félicite le DTN adjoint. ● I.G.

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Escalade, caravane des sports de l’Ufolep Ille-et-Vilaine.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 13

complètement irréaliste, à condition toute-fois de s’en donner les moyens, et le temps. » En dépit des multiples attentions dont la pratique sportive dans les quartiers est l’ob-jet, trop souvent on lance dans l’urgence des actions qui peinent à s’inscrire dans la durée, alors même que « l’apprentissage social est un travail de longue haleine », insiste l’universitaire.Il convient aussi de mieux former les acteurs de terrain et que les cadres dirigeants des structures concernées aient une vision fine du terrain. « Beaucoup d’animateurs spor-tifs sont complètement dépassés par la réa-lité des quartiers. Ils devraient par exemple être sensibilisés aux difficultés sociales des familles, à ce qu’est la radicalisation reli-

gieuse, ou aux problèmes particuliers qu’y rencontrent les jeunes filles » relève Gaëlle Sempé. Or l’expérience montre que, dans les quartiers, le prêt-à-porter sportif mène rarement très loin. ●

isaBelle Gravillon

(1) Source : Ministère de la Jeunesse et des Sports, 2005. (2) Si 83% des jeunes de 12 à 17 ans font du sport dans les familles où l’un des deux parents au moins est diplômé, ce pourcentage tombe à 52% quand aucun des deux parents ne possède de diplôme. Source Insee Pre-mière, n°932, novembre 2003, « La pratique sportive des jeunes dépend avant tout de leur milieu socioculturel ». (3) Source : Rapport Femmes et sports réalisé en 2004 par Brigitte Deydier à la demande du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative.(4) Auteur de Le sport fait mâle. La fabrique des filles et des garçons dans une cité, Presses Universitaires de

Grenoble, à paraître en 2016. (5) Selon une enquête de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Ile-de-France (DRJSCS) rendue publique début 2015, portant il est vrai sur l’ensemble de la région, seuls 27% des enquêtés citent le coût de la pratique comme frein prin-cipal à l’affiliation dans un club.(6) Source : enquête réalisée en 2013 par le Credoc à la demande du ministère de la Jeunesse et des Sports. (7) Coauteur d’une étude financée par l’Ufolep : « Pour-quoi les jeunes filles ne pratiquent pas d’activités phy-siques et sportives ? Une recherche action dans les Zones urbaines sensibles française », Université Paris Des-cartes, décembre 2014. (8) Presses Universitaires de Strasbourg, 2015.(9) Cette thèse porte sur « les enjeux et les usages du socio-sport » et les adaptations nécessaires du modèle sportif traditionnel pour développer la pratique dans les quartiers prioritaires. Elle est en partie financée par un contrat Cifre (Conventions industrielles de formation par la recherche).

Le sport dans les quartiers

À Perpignan, l’Ufolep coordonne

vité et de tisser des relations avec l’encadre-ment » souligne Patrice Deviu. En 2014, cela a concerné 140 jeunes et mobilisé 7 centres sociaux et 6 associations.Le deuxième volet, ce sont des séjours spor-tifs durant les vacances : tir à l’arc, équi-tation, plongée, futsal, kayak, activités de pleine nature… Ceci pour une centaine de jeunes environ.Enfin, le troisième volet est une aide à la prise de licence (football, badminton, boxe, arts martiaux, rugby, multi-activité) dont ont bénéficié 161 jeunes sur l’année. Elle va de pair avec une aide à la création d’asso-ciations ou de sections sportives, féminines en particulier. Outre des sections minimes et cadets du club de rugby du centre social Saint-Martin, ces créations ont en effet

En 2013, seulement 7% des jeunes des quartiers – très populaires – du centre-ville de Perpignan étaient licenciés dans des associations sportives, contre 25% sur l’ensemble du département. Or ce n’était pas par manque d’appétence pour les activités physiques et sportives, bien au contraire.

C’est pourquoi la Direction départementale de la cohésion sociale des Pyrénées-Orien-tales a lancé une opération initialement ciblée sur ces quartiers situés en zone de sécurité prioritaire (ZSP), avant de l’élargir aux quartiers plus périphériques du Vernet, puis à tous ceux concernés par la politique de la ville. La municipalité est alors venue compléter le financement du Fonds inter-ministériel de prévention de la délinquance et du Centre national de développement du sport (1). Pour sa part, le comité Ufolep coordonne le projet. « Il s’agit de mettre en relation les associations et les habitants des quartiers, à travers notre implication dans les centres sociaux, les accueils de loisirs ou la mission locale jeune », explique le délégué départe-mental Patrice Deviu.L’opération « sport dans les quartiers » com-porte plusieurs volets, le premier consistant en des cycles sportifs (de 12 semaines ou plus) réunissant de 15 à 20 jeunes : esca-lade, boxe, pentathlon, hip-hop, danse… « Cela permet de découvrir vraiment l’acti-

concerné une section féminine rugby du Foyer laïque du Haut-Vernet, un club de football féminin et l’association Miss Sport 66, dédiée à la multi-activité. Il est égale-ment envisagé de s’appuyer sur les centres sociaux pour créer, à partir de septembre 2016, des Juniors Associations (2) dédiées à la pratique du futsal.« Cette action désormais bien ancrée loca-lement a touché 400 personnes en 2014 et complète dans le domaine sportif les actions développées par l’État et les collectivités territoriales pour renforcer le lien social », souligne Patrice Deviu. ● Ph.B.(1) En 2015, 31 000 € ont été consacrés au projet : 16 000 € du FIDP, 12 000 € du CNDS et 3000 € de la Ville. (2) Fédérées par la Ligue de l’enseignement, les Juniors Associations sont des structures souples destinées à encourager la prise de responsabilités des mineurs.

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Atelier boxe dans le cadre de l’opération « sport dans les quartiers ».

Page 14: Ufolep 20 bat hd février 2016

14 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

Une méthodologie et des actions

ÉDUCATION PAR LE SPORT. Le sport est également utilisé à des finalités éducatives : éducation à la citoyenneté, au respect des autres, mais aussi à la santé ou à l’environnement et au dévelop-pement durable. Depuis plusieurs années, l’Ufolep Champagne-Ardenne réunit ces différentes dimensions dans son projet « Du bitume à la verdure », qui fédère des jeunes des quartiers autour d’un raid nature par étapes dont ils sont aussi partie prenante, dans sa conception et son organisation.

INSERTION SOCIALE ET PROFESSION-NELLE. Les activités sportives permettent de travailler le « savoir-être », indispensable à la vie en société. Elles permettent aussi de développer des compétences profession-nelles et d’ouvrir les portes du monde du travail à des jeunes en échec scolaire ou en rupture sociale. Ce double objectif est au cœur du « parcours animation citoyen » coordonné par l’Ufolep Bretagne (lire page suivante). Autre exemple : depuis 2014, le comité de l’Hérault a formé 25 jeunes des quartiers qui, désormais, encadrent les acti-

L’ intervention de l’Ufolep au sein des quartiers prioritaires passe principalement par des actions menées par ses comités dépar-

tementaux ou régionaux, en collaboration et en complémentarité avec les acteurs éducatifs et sociaux locaux. Il est en effet indispensable de prendre en compte les spécificités propres à ces territoires et d’identifier les attentes et les besoins des habitants. Plusieurs portes d’entrée sont ensuite possibles.

DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS PHY-SIQUES ET SPORTIVES. Le premier axe d’intervention vise à favoriser une pratique sportive autonome, qu’elle soit de loisir ou compétitive. Longtemps, ces actions ont ciblé un public jeune et masculin. Mais l’Ufo-lep est aujourd’hui attentive à proposer aussi aux femmes, et pas seulement aux jeunes filles, des activités qui leur conviennent. Par exemple en Meurthe-et-Moselle, où le projet « Toutes actives » (en lien avec la campagne nationale 2016 « Toutes sportives ») encou-rage la pratique régulière des femmes des quartiers identifiés comme « prioritaires », en s’appuyant notamment sur les activités d’entretien et de bien-être.

vités périscolaires dans des écoles de Mont-pellier. Mais les 18-25 ans ne sont pas le seul public ciblé : en partenariat avec une mission locale, et à l’instar d’autres comi-tés, l’Ufolep Savoie accompagne à travers l’activité sportive une démarche de socia-lisation de femmes isolées et éloignées du marché du travail.Ces trois axes résument la stratégie d’action globale de l’Ufolep auprès de quartiers où ses propres associations ne sont pas toujours présentes. Chaque comité privilégie ensuite un ou plusieurs axes, selon son diagnostic de terrain et les partenaires présents. Cette autonomie est gage d’efficacité et d’innova-tion. Un dernier terme qui vaut pleinement pour l’action des « médiateurs nomades » de l’Ufolep de la Somme qui, depuis 2013 vont, dans la journée à la rencontre des jeunes des quartiers nord d’Amiens et encadrent le soir une pratique « libre » du futsal dans des gymnases spécialement ouverts à cette intention. Élargie à la rentrée 2015, cette action vise également à rapprocher les jeunes des structures sociales (missions locales, Pôle emploi) et à offrir aux plus motivés des for-mations qualifiantes.Autant d’actions que les préconisations du plan « Citoyens du sport » mis en place aujourd’hui par le gouvernement ne font que conforter. ●

adil el ouadehe, dtna sPort et société[email protected]

L’Ufolep développe également des actions visant à l’inclusion sociale par

le sport, comme en région Centre, où des éducateurs départementaux ani-

ment des activités sportives hebdomadaires pour le public très spécifique des

personnes hébergées dans les établissements sociaux : demandeurs d’asile,

femmes battues, personnes marginalisées...

L’Ufolep est aussi présente de façon plus politique et institutionnelle sur les

questions de lutte contre les discriminations, d’égalité, de parité et de laïcité

dans le sport. Elle le fait par la diffusion d’outils et de guides pédagogiques ou

à travers les propres initiatives de ses comités. L’Ufolep Yonne organisait par

exemple le 15 décembre avec la Ligue de l’enseignement une conférence sur le

thème : « Différents mais tous pareils dans le sport ». ●

INCLUSION ET LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Pour réPondre aux SPécificitéS deS territoireS

Développement des activités physiques et sportives, éducation par le sport et insertion sociale et professionnelle sont les principaux axes d’intervention de l’Ufolep dans les quartiers prioritaires.

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Handball « pied d’immeuble » proposé par l’Ufolep d’Ille-et-Vilaine.

Page 15: Ufolep 20 bat hd février 2016

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 15

Devenir animateur sportif ou socioculturel

La troisième étape va de mars à août : les jeunes ont l’occasion de passer le Bafa, brevet d’aptitude à la fonc-tion d’animateur (stage théorique, pratique, et approfondissement). Cette formation est couplée à un contrat de service civique au sein d’une association, et à une formation pour acquérir les savoirs de base, indispensables pour travail-ler dans le secteur de l’ani-mation : expression orale, écrite, animation et « aisance aquatique ».S’ils le souhaitent, les jeunes pourront ensuite se lancer en septembre dans la qua-trième étape : la préparation d’un certifi-cat de qualification professionnelle (CQP), option animateur périscolaire ou animateur de loisir sportif (1). Elle les mènera si tout va bien jusqu’en mars 2017. Les plus motivés pourront alors prétendre à un emploi ou à une formation professionnelle de niveau 4 : c’est la cinquième et dernière étape.Tout au long de ce « parcours animation citoyen », le jeune est accompagné indivi-duellement par un référent formation (en plus du conseiller de la mission locale et des tuteurs).

OBJECTIF EMPLOI

Pour l’Ufolep, ce « parcours animation citoyen » n’est pas un saut dans l’inconnu. Il reprend en effet, sous une appellation différente, un dispositif qui a connu deux éditions et que coordonnait jusqu’alors la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). L’Ufolep Bretagne en était déjà partie prenante, tout comme étaient impli-qués deux animateurs du comité départe-mental et du Cercle Paul-Bert de Rennes.Le bilan du « parcours coordonné » 2014-2015 offre ainsi des éléments d’analyse : 71 jeunes (dont 21 femmes) ont été repérés, 41 ont participé au séjour « starter » et 33

De l’insertion sociale à l’insertion professionnelle : c’est le pari du « parcours animation citoyen » piloté par l’Ufolep Bretagne en

Ille-et-Vilaine. Le public : des 18-25 ans habitant pour la plupart des quartiers de Rennes, Saint-Malo, Fougères et Vitré entrant dans le périmètre de la politique de la ville (QPV).Ces garçons et ces filles ont été « repé-rés » en lien avec différents partenaires de terrain : missions locales, animateurs du Conseil départemental, Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), associations et travail-leurs sociaux… Ces jeunes sont considérés comme étant « en rupture » avec le système scolaire ou « éloignés » du milieu profession-nel, ou bien en situation de « fragilité », d’« isolement ». Et ils montrent un intérêt « plus ou moins prononcé » pour les métiers de l’animation sportive ou socioculturelle.

UN PARCOURS EN CINQ ÉTAPES

À l’issue de réunions d’information pro-longées par des entretiens individuels, 70 jeunes ont ainsi été repérés entre novembre et mi-janvier : c’était la première étape du parcours.La deuxième, qui s’appuie sur un effec-tif d’une quarantaine de participants, vise à renforcer – et si besoin réorienter – leur projet professionnel. Elle se déroule en trois temps : deux séjours de cinq et trois jours, début février puis début mars, encadrent une période de mise en situation en milieu professionnel. « Nous parlons de “stage de rupture”, explique Gaëlle Arzur, conseil-lère technique de l’Ufolep Bretagne. Car remobiliser ces jeunes au regard des règles sociales (être à l’heure, en tenue, sobre, ne pas fumer dans les lieux publics) est un préa-lable. » Au programme : ateliers d’écriture, de lecture et de mise en scène, activités socio-sportives et de pleine nature, et préparation d’une séquence d’animation pédagogique pour des enfants des écoles. À la fin de cette « action starter », le point de vue du jeune est confronté à celui de l’encadrement.

ont passé le Bafa. 32 se sont ensuite enga-gés dans un CQP, 2 ont continué vers une formation de niveau IV, et 2 autres vers une formation de niveau V. À titre d’exemple, à Fougères, 80% des jeunes ayant participé au parcours l’an passé sont aujourd’hui en situation d’emploi. ● Ph.B.(1) L’encadrement de la première option est assuré par la Ligue de l’enseignement, celui de la seconde par l’Ufo-lep. Le CQP est une formation en alternance (217 h de formation théorique + 200 h minimum en milieu pro-fessionnel).

avec l’ufoleP en ille-et-vilaine

L’Ufolep Bretagne pilote un parcours de formation qui permet à des jeunes en difficulté sociale d’accéder à l’emploi dans l’animation ou le sport.

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Mise en situation pédagogique.

Le sport dans les quartiers

PRINCIPES PÉDAGOGIQUES• L’équipe pédagogique réunit des édu-cateurs à forte utilité sociale (postes cofinancés par l’État), des cadres d’État, des formateurs et les acteurs des struc-tures ayant participé au repérage.• À chaque étape, à titre dérogatoire il est possible pour un jeune d’entrer ou de sortir du dispositif. En outre, bien que construit en cinq étapes, le parcours repose sur deux phases dis-tinctes : la première est ciblée sur des apprentissages de base et le savoir-être, la seconde sur l’acquisition de savoir-faire spécifiques.• Le « parcours » est associé si possible à un contrat aidé, synonyme pour le jeune de statut social renforcé et d’expérience professionnelle supplémentaire.

Page 16: Ufolep 20 bat hd février 2016

16 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

prat

ique

Les rapports entre les associations sportives et les collecti-

vités locales se traduisent généralement par la mise à dis-

position de créneaux horaires dans les équipements sportifs

et des subventions accordées au titre de l’encouragement à

la vie associative. Toutefois, les associations sont de plus en

plus souvent invitées à inscrire leur action dans des projets

territoriaux à caractère social ou de santé, au-delà du seul

objet sportif. C’est là un nouveau type de relation, qui les

positionne comme un partenaire de l’action publique (1).

En outre, les actions partenariales des associations spor-

tives locales avec les collectivités se sont diversifiées ces

dernières années. Cela va de l’animation des temps d’ac-

tivités périscolaires (parcours éducatifs, interventions en

accueils collectifs de mineurs) à l’organisation d’activités

dans le cadre de la politique de la ville ou de stages sportifs

pendant les vacances scolaires.

Comme cela est déjà mentionné, la circulaire Valls instaure

également des délégués régionaux vie associative. Les comi-

tés et associations Ufolep ont tout intérêt à se rapprocher

d’eux. Parmi leurs missions figure notamment la gestion

du Fonds pour le développement de la vie associative : un

levier pour financer la formation de bénévoles ou lancer

des projets dans le cadre du développement de nouveaux

services à la population. ●

Benoît Gallet, dtn adjoint de l’ufoleP

(1) Rappelons qu’avec 10,8 milliards d’euros la contribution des collectivités locales (communes et groupement de communes) représentait en 2012 près de 30% de la dépense sportive nationale, juste derrière les ménages français.

UN NOUVEAU TYPE DE RELATIONS

gérer les décalages de paiement de leurs financeurs. Sur ce point, la circulaire prévoit le versement d’une avance maximum de 50% de la subvention automatique avant le 31 mars de chaque année.MODALITÉS ADMINISTRATIVES SIMPLIFIÉES. Les ins-tructions administratives sont simplifiées : recommanda-tion d’utiliser le formulaire unique Cerfa ; instauration d’un dossier « permanent » de l’association auprès de son partenaire public ; possibilité de procéder à un recueil d’initiatives associatives dont les modalités seront pré-cisées dans le guide d’usage des subventions à paraître. Enfin, la réaffirmation du rôle des délégués départemen-taux à la vie associative (DDVA) et la création de délé-gués régionaux (DRVA) vise à donner toute sa cohérence à la politique associative de l’État. ● nicolas armand

Publiée le 29 septembre 2015, la circulaire « Valls » remplace la circulaire « Fillon » de 2010 sur « les relations entre les pouvoirs publics et les associa-tions ». En effet, de nombreux acteurs n’avaient

eu de cesse de dénoncer un texte favorisant la « mar-chandisation » de la vie associative. Pour le Collectif des associations citoyennes, la circulaire Valls représente ainsi « une nette amélioration par rapport à la logique antérieure » en ce qu’elle apporte « des infléchissements notables par rapport à la soumission de l’ensemble des associations à des logiques concurrentielles ». En favori-sant de nouvelles relations partenariales entre associa-tions et collectivités, y compris avec l’État, le nouveau texte permet de « sortir de la logique du “tout prestataire ou marchand” qui prévalait auparavant ». Il s’inscrit aussi dans la continuité de la définition de la notion de « sub-vention » contenue dans la loi sur l’économie solidaire et sociale (ESS) de juillet 2014.Concrètement, la circulaire Valls simplifie les relations des associations avec les collectivités en proposant des conventions-types et des formalités simplifiées. Elle per-met aussi de dégager un excédent de gestion.CONVENTIONS-TYPES. Un modèle de CPO (convention pluriannuelle d’objectifs) simplifié est établi pour les associations recevant moins de 500 000 euros d’aides sur trois ans ou n’ayant pas d’activité économique. Ce modèle est simplifié car il n’intègre pas les obligations comptables et administratives induites par la législation européenne sur les aides d’État.EXCÉDENT DE GESTION. Il est possible de réaliser et de conserver un excédent de gestion. Cela facilitera l’uti-lisation de fonds propres des associations qui doivent

La circulaire VallsElle simplifie les partenariats entre associations et pouvoir publics, en proposant notamment des conventions-types.

Phili

ppe

Bren

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Les collectivités locales sont le premier partenaire des associations et comités Ufolep.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 17

L’actualité était chargée et pesante, une semaine après les attentats qui venaient d’ensanglan-ter Paris et dix jours avant l’ouverture de la conférence sur le climat. Mais le président de la

République n’a pas ajourné le rendez-vous avec l’Ufolep qui figurait à son agenda du vendredi 20 novembre 2015.Cet entretien avait été sollicité en juillet auprès de Ber-nard Combes, son conseiller pour les relations avec les élus. Dans le cadre de ses fonctions élyséennes, le maire de Tulle organise en effet pour François Hollande des ren-dez-vous qui s’ouvrent aussi à des représentants de la société civile. Ce que n’ignorait pas Thierry Broydé, élu national Ufolep et président du comité de Corrèze, qui a participé aux côtés de Philippe Machu et Pierre Chevalier, président et directeur technique national de l’Ufolep, à cette rencontre d’une quarantaine de minutes.

LE FLÉAU DE L’INACTIVITÉ

Dans un premier temps, Philippe Machu a exposé au président de la République la conception du sport que défendent l’Ufolep et la Ligue de l’enseignement (1). Il l’a fait en pointant « le fléau de l’inactivité » et son coût humain (estimé à 9% des décès en France) et financier, en raison des pathologies liées. « Or l’offre sportive actuelle ne sait pas répondre aux besoins d’activités physiques adaptées pour cette population sédentaire, d’autant plus difficile à attirer qu’elle est très éloignée des représenta-tions du sport proposées par les médias » a-t-il souligné.Le président de l’Ufolep a plaidé en faveur d’une autre approche du sport que celle du modèle fédéral et compé-titif, qui demeure la norme. Une approche « innovante », élargie à d’autres acteurs que les clubs et les comités sportifs : collectivités locales, maisons de quartier, etc. Philippe Machu a insisté sur la nécessité de compléter le savoir-faire technique des éducateurs sportifs par d’autres compétences en matière de transmission des valeurs de la République. De même, le président de l’Ufolep a appelé de ses vœux une meilleure « reconnaissance » des fédéra-tions affinitaires et multisports, souvent marginalisées au sein du mouvement sportif alors qu’elles sont souvent plus à l’écoute des évolutions de la société. N’étant pas mobilisées par les résultats sportifs et le rayonnement d’une seule activité, elles s’investissent en effet davan-tage dans le champ social ou le sport-santé.Le travail réalisé conjointement par les fédérations affinitaires (2) pourrait ainsi servir de base à l’Institut national du sport loisir dont François Hollande dessinait les contours dans son programme de candidat. Un tel organisme permettrait de légitimer et de renforcer leur

action. Pour sa part, l’Ufolep promeut déjà, en France et en Europe, ce qu’elle identifie comme une « nouvelle culture sportive ». En témoigne l’Université européenne du sport organisée l’an passé à Strasbourg.

ET L’INSTITUT NATIONAL DU SPORT LOISIR ?

Sans que ses propos l’engagent, François Hollande n’a pas écarté l’idée d’un tel institut et s’est interrogé, avec un sourire entendu, sur le chef de file susceptible de por-ter ce projet… Il a également rebondi sur la question du financement de la pratique des personnes inactives : si cela permet de réduire les dépenses de santé et le risque de décès, dans quelle mesure la Sécurité sociale, les mutuelles ou les compagnies d’assurances pourraient-elles y contri-buer ? Enfin, le sujet des valeurs de la République, que la pratique sportive peut aider à transmettre, a suscité des échanges sur le plan Citoyen du sport du gouvernement.Sur quoi ces échanges déboucheront-il ? De caractère informel, ils n’avaient pas vocation à se traduire par une quelconque annonce. Mais l’Ufolep est désormais en contact avec Nathalie Iannetta, conseillère sport du Président. Et, lors de prochains arbitrages, celui-ci sera peut-être enclin à ménager une plus grande place au sport pour tous à côté du sport d’élite qui, s’il porte les couleurs de la France, ne peut occuper tout l’espace à l’heure où, plus que jamais, l’activité physique est un enjeu de société. ● PhiliPPe Brenot

(1) En tant que vice-président de la Ligue de l’enseignement, Philippe Machu a profité de l’occasion pour renouveler au président de la Répu-blique l’invitation à honorer de sa présence, fin juin, le congrès des 150 ans de la Ligue. Il a également mentionné dans la conversation les nou-velles formes d’engagement des jeunes dans les quartiers proposées par la Ligue de l’enseignement. (2) Ufolep, FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail), FSCF (Fédération sportive et culturelle de France), FFEPMM Sports pour Tous, Léo Lagrange, UNCU (Union nationale des clubs universitaires)...

L’Ufolep chez le PrésidentLe président et le DTN de l’Ufolep ont été reçus à l’Élysée, vendredi 20 novembre, et ont plaidé auprès de François Hollande la cause du sport pour tous.

Pour y défendre une autre concePtion du SPort

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ue La délégation Ufolep et le Président,

entouré de ses conseillers.

Page 18: Ufolep 20 bat hd février 2016

18 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

L’Ufolep figure parmi la quarantaine de fédérations qui seront aidées financièrement par le ministère des Sports dans le cadre d’un appel à projets lancé l’été dernier pour appuyer son plan « Citoyen du sport ».

ANIMATIONS AUTOUR DES CITY-STADES. La première des deux actions proposées par l’Ufolep et retenues en appui du plan « Citoyen du sport » porte sur l’anima-tion de plateaux sportifs de type « city-stades ». Bapti-sée « CIToYen Sportif », elle cible les 12-25 ans habitant les quartiers concernés par la politique de la Ville ou les zones de revitalisation rurale. Parmi les objectifs visés figurent la découverte de sports émergents (sports collectifs, sports de nature) et de nou-velles cultures sportives (urbaines notamment), « l’ap-proche des pratiques sportives comme média des valeurs citoyennes (laïcité, lutte contre les discriminations) », « la pérennisation d’une offre de pratique sportive asso-ciative dans les territoires carencés » ou bien encore le fait de « favoriser l’incubation d’associations sportives et des jeunes ». D’une durée de deux ans, le projet ciblera tout d’abord un département dans chacun des nouveaux territoires régionaux. Un appel à candidature sera diffusé en mars pour connaître les comités Ufolep intéressés pour décliner cette opération. Chaque comité Ufolep concerné identifiera pour cela un site en milieu urbain et un autre en milieu rural. La deuxième année, il est prévu d’étendre le projet à l’ensemble des départements de la région.RENCONTRES THÉMATIQUES. Le second projet retenu consiste en l’animation de réunions thématiques organi-sées en région sur les questions de sport et de citoyen-

neté. Des réunions en lien avec l’Université européenne du sport initiée en 2015 par l’Ufolep, en partenariat avec l’Usep et la Ligue de l’enseignement, et dont la seconde édition est envisagée en 2017. Ces « rencontres thé-matiques territoriales » reprendront l’esprit et la forme des quatre réunions organisées à Montpellier, Colmar, Limoges et Marseille de novembre 2014 à mars 2015. Treize villes ont été pressenties pour les accueillir (1). L’idée est de réunir à la fois des responsables des collecti-vités locales et des administrations (y compris des agents de l’ordre au sein de l’espace public), des éducateurs, des enseignants, des responsables associatifs… Outre les par-tenariats avec l’État et les collectivités locales, chaque réunion sera organisée en collaboration avec des uni-versités, les pôles ressources du ministère des Sports et l’association des Maires de France. ●

(1) Paris, Orsay, Marseille, Caen, Montpellier, Nantes, Amiens, Orléans, Rennes, Strasbourg, Limoges, Clermont-Ferrand et Nevers.

aPPel à ProjetS « citoyen du SPort »

Deux actions Ufolep retenues

Phili

ppe

Bren

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L’Ufolep animera notamment des city-stades.

L’an passé, dix comités Ufolep ont été dotés de

kits de matériel afin de mettre en place, sur

leurs courses hors stade et autres pratiques de

plein air à caractère itinérant (marche nordique,

cyclotourisme, etc.), le dispositif Se’Coureur

imaginé par l’Ufolep des Pyrénées-Atlantiques

avec plusieurs partenaires locaux (1). En janvier, dix nouveaux

comités volontaires ont été dotés de ces sac à dos réunissant le

matériel de base de tout secouriste : eau, pansements, coussin

hémostatique d’urgence, couverture de survie, etc.

Le principe de Se’Coureur est en effet que des diplômés PSC1

(premiers secours civiques niveau 1), engagés dans une course

hors stade, soient susceptibles d’intervenir sans délai auprès

d’un concurrent malade ou blessé, en l’absence de poste de

secours proche. Ils cessent alors d’être un participant de la

course pour promulguer les soins nécessaires.

Afin de valoriser l’engagement des comités,

l’Ufolep nationale se propose de les aider à

organiser des conférences de presse ou des

tables rondes sur le thème du secourisme

afin de présenter ce dispositif pleinement

« citoyen ». Le Dr Arnaud Ximenez, médecin

urgentiste membre de l’équipe pédagogique nationale secou-

risme, a par ailleurs invité l’Ufolep à présenter le disposi-

tif lors d’un congrès médical réunissant, les 4 et 5 février à

Biarritz, médecins du sport et spécialistes de traumatologie.

Enfin, un jeune interne prépare sous sa direction une thèse

consacrée à la problématique des soins sur les courses hors

stade qui s’intéressera tout particulièrement au dispositif

Se’Coureurs. ●

laurence Brien, dtn adjointe, Pôle formation

(1) En Jeu Ufolep n°14, décembre 2014, page 15.

DISPOSITIF SE’COUREUR : VINGT COMITÉS DOTÉS

Page 19: Ufolep 20 bat hd février 2016

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 19

TENEZ VOS BONNES RÉSOLUTIONS EN 2016 !Déjà téléchargeable sur Android, l’application Tout Terrain l’est aussi depuis début janvier sur iPhone. À cette occasion, une campagne de communication axée sur les #BonnesRésolutions a été menée sur les réseaux sociaux. Si vous aussi avez besoin de motivation, envie de rencontrer d’autres partenaires sportifs ou de découvrir de nouveaux lieux de pratique : téléchargez l’appli-cation Tout Terrain et rejoignez la communauté sur la page facebook dédiée : Facebook.com/AppToutTerrain !

En bref Stage des nouveaux professionnels à Urrugne

La seconde session de formation des nouveaux professionnels de l’Ufolep a réuni 14 stagiaires et s’est déroulée du 7 au 10 décembre 2015 au centre Vacances pour tous d’Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), parallèlement à un stage de formateurs aux premiers secours (PSC1).Cette seconde session est venue compléter celle précédemment organisée en septembre à Marcoussis et était ouverte non seulement aux délégués départementaux (6 étaient présents) mais aussi aux agents de développement (8). On soulignera que les femmes étaient majoritaires et que la moyenne d’âge se situait entre 20 et 30 ans.Outre les échanges avec les quatre formateurs (délégués, CTS, DTN adjoint), les stagiaires ont bénéficié de témoignages concrets sur le quotidien d’un agent de développement (dans l’Indre), sur celui d’un délégué (dans les Pyrénées-Atlantiques) ou sur la façon de développer conjointement les secteurs « sport et société » et « sport éducation » (dans la Creuse).

Deux animations sportives étaient également proposées : pelote basque et marche nordique, avec pour cadre de cette dernière le sentier littoral d’Hendaye. Dernière particularité de ce stage : quatre interventions de cadres nationaux Ufolep ont été faites par visioconférence depuis le siège national à Paris.

Labellisez vos événements « 150 ans de la Ligue »

Lorsque l’Ufolep a vu le jour en 1928 au sein de la Ligue de l’enseignement, il s’agissait de donner un nouvel élan et plus de

visibilités aux pratiques physiques et sportives qui y étaient déjà présentes. Or on célébrera en 2016 les 150 ans de la Ligue de l’enseignement, fondée par Jean Macé en 1866, sous le Second Empire, afin « d’éduquer au suffrage universel ».Les associations et les comités Ufolep retrouveront sur le site http://150ans-laligue.org divers documents illustrant les engagements et les activités de la Ligue de l’enseignement. Ils sont eux-mêmes invités à déposer sur ce portail archives, documents écrits, photos, films et vidéos.Par ailleurs, l’Ufolep vous propose, tout au long de l’année 2016, d’accoler à vos événements le label « Citoyen du sport-150 ans de la Ligue ». Outre le fait de montrer votre attachement aux valeurs et à l’histoire de la Ligue de l’enseignement, ce label vous permettra de bénéficier d’une valorisation de votre événement sur le site des 150 ans de la Ligue, du prêt de supports visuels (kakémono, banderoles) et d’un kit de

communication « 150 ans de la Ligue ».Tous les formulaires et outils sont téléchargeables sur www.ufolep.org, onglet communication.Pour tout renseignement : [email protected]

Ufolep Picardie : cohésion et citoyenneté

L’Ufolep Picardie, qui réunissait les comités de l’Oise, de la Somme et de l’Aisne avant que la région ne fusionne au 1er janvier avec le Nord-Pas-de-Calais, a organisé les 21 et 22 décembre un « stage de cohésion » destiné au personnel administratif, aux délégués etaux éducateurs départementaux. Il a réuni 21 personnes.Outre la découverte d’activités sportives, les personnels administratifs ont échangé sur les modes de fonctionnement propres à chaque comité et réfléchi aux adaptations entraînées par le nouveau découpage territorial.De leur côté, les éducateurs ont travaillé sur « sport et citoyenneté » à la suite d’une intervention d’Adil El Ouadehe, responsable du pôle sport et société à l’échelon national. Ils ont ensuite pu préciser en atelier ce que signifie cette approche « citoyenne » dans les interventions auprès de publics spécifiques : jeunes des quartiers, sport au travail ou seniors. olivier viviès

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20 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

Antonio Barbas, pouvez-vous présenter l’aïkido ?L’aïkido est un art martial japonais dont on peut définir le sens en décomposant les trois syllabes qui composent son nom : « aï » signifie

harmonie, amour ; « ki » (« chi » en chinois) correspond à l’énergie intérieure ; enfin, « do » c’est la voie, la recherche, l’étude (1). Après la mort du fondateur de l’aïkido, Morihei Ueshiba, en 1969, ses élèves ont diffusé son enseignement un peu partout dans le monde, principalement en Europe et aux États-Unis. Chacun selon ses affinités, ce qui a entraîné l’apparition de plusieurs écoles. En France, on recense cinq à six courants et, au plan fédéral, l’aïkido s’incarne dans deux fédérations distinctes, la FFAB et la FFAAA (2), auxquelles le ministère des Sports a néanmoins demandé de collaborer au sein d’une entité commune, l’Union des fédérations d’aïkido (UFA), afin d’harmoniser les grades et les diplômes.

Dans quelles circonstances vous êtes-vous rapprochés de l’Ufolep ?Notre club de Blois suivait les préceptes de maître Tamu-ra. Mais après son décès en 2010, la FFAB, à laquelle nous étions affiliés, a pris une nouvelle orientation politique qui nous empêchait d’enseigner selon nos aspirations. Cela s’est traduit dans le passage des grades, qui sont au cœur de notre activité, et ceci d’autant plus qu’en aïkido, à la différence de l’escrime ou du judo, il n’y a pas de compétitions (3). Ces grades sont étroitement liés à l’enseignement propre à chaque maître. Or la commission spécialisée commune aux deux fédérations impose une normalisation pouvant aboutir à ce que les jurys accor-

dant les grades soient composés de personnes étrangères à cet enseignement, et ne connaissant donc pas les élèves ni leur investissement. Je pense en particulier à l’un de mes élèves, malentendant, qui ne pourrait prétendre pas-ser ses grades dans ce cadre trop rigide. Voilà pourquoi, il y a trois ans, nous avons rejoint l’Ufolep, avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs.

Quelle parenté l’aïkido a-t-il avec une pratique comme le taï chi, également développée en Ufolep (4) ?Il faut savoir que les arts martiaux se sont perpétuelle-ment adaptés au fil de l’histoire. Le taï chi et les autres « boxes molles » sont apparues à la suite d’interdiction des arts martiaux, dont ils constituent une forme dansée. Il existe des points communs à nos deux pratiques : la

avec la création d’un brevet fédéral

L’aïkido Ufolep en bonne voieL’aïkido Ufolep s’est doté d’un brevet fédéral sous l’impulsion d’Antonio Barbas, animateur d’un club à Blois et responsable national de l’activité. Il en explique ici la finalité.

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BREVET FÉDÉRAL AÏKIDO, MODE D’EMPLOI« Le tout nouveau brevet fédéral aïkido

de l’Ufolep comporte un volet spécifique

portant sur l’activité, correspondant à une

formation de 20 heures, que complètent

un tronc commun et une formation aux

premiers secours (PSC1). Pour postuler,

il faut au minimum trois ans de pratique

assidue, généralement plutôt quatre.

Ensuite, il faut compter un an pour obtenir le brevet fédéral,

avec 40 heures d’enseignement en club, une fois validés les

trois volets.

« Les différents courants de l’aïkido que l’on rencontre en Ufolep

peuvent parfaitement se retrouver dans

ce diplôme. Il existe en effet à Bordeaux,

Lyon ou Clermont-Ferrand des clubs ou des

groupes appartenant à d’autres écoles que

la nôtre. Si l’architecture du brevet fédéral

est la même pour tous, chaque école peut

adapter le contenu de la partie spécifique

en fonction de ses conceptions – c’est d’ail-

leurs ce à quoi leurs représentants travaillent aujourd’hui. C’est

aussi cela, l’esprit Ufolep ! Et nous travaillons d’ores et déjà à la

mise en place de formations de formateurs, pour un rayonnement

sur tout le territoire. » ●

Ant

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Antonio Barbas

Page 21: Ufolep 20 bat hd février 2016

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 21

souplesse, la recherche de l’utilisation de l’énergie (le chi chinois qui correspond au ki japonais), la fluidité des gestes. L’aïkido, très marqué par la culture japonaise, se caractérise par l’utilisation de trois armes : la principale et la plus emblématique est le sabre ; les autres sont le bâton et le couteau. Mais, à côté de cette dimension de combat, il y a tout un travail sur la respiration et l’ap-prentissage de techniques très fines, très compliquées. Et, comme je l’ai déjà mentionné, il n’y a pas de compé-tition. C’est justement ce qui m’avait attiré, à l’âge de 15 ans : la compétition est envers soi-même. C’est aussi cet esprit que j’ai retrouvé en Ufolep.

En quoi votre engagement au sein du comité Ufolep du Loir-et-Cher et du groupe de travail national aïki-do rejoint-il celui qui est le vôtre en club ?Dans mon club, rebaptisé Era-aïkido, je suis le seul ensei-gnant pour environ 35 personnes, âgées de 15 à 65 ans, dont un tiers de femmes. Sur le plan technique, nous appartenons à un groupe nommé Eurasia dont le fonda-teur est Maître Nebi Vural. Il fut l’un des élèves le plus proche de Maître Tamura et Eurasia rayonne sur une tren-taine de pays. Je suis moi-même le responsable pour la France et le Portugal : chaque mois, trois de mes week-ends sont occupés par l’organisation de stages (5). Au niveau départemental, j’œuvre également à la création de petites associations ou de sections aïkido. Or si je suis moi-même titulaire du brevet d’État, et possède le grade de 6e dan, créer un brevet fédéral d’animateur au sein de l’Ufolep était indispensable pour que les pratiquants désireux d’enseigner et de créer à l’avenir des clubs ou des sections aïkido puissent le faire. C’est ce à quoi nous avons travaillé au sein du GT : ce brevet est à présent formalisé et a été validé par le pôle formation de l’Ufolep. Le premier stage « spécifique » de ce brevet fédéral d’ani-mateur de niveau 1 accueillera dix candidats, du 19 au 21 février, à Vendôme. ●

ProPos recueillis Par PhiliPPe Brenot

(1) Wikipédia précise que l’aïkido est né de la rencontre entre des tech-niques de combats et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l’ère moderne. Patriote dans les années 1930, celui-ci devint en effet un fervent pacifiste après-guerre. L’aïkido est également intimement lié à la religion Shinto.(2) La FFAB (Fédération française d’aïkido budo) et la FFAAA, dite 2F3A (Fédération française d’aïkido, aïkibudo et affinitaires) reven-diquent chacune 900 clubs et 30 000 licenciés. (3) Les 6 premiers grades conduisent à l’obtention de la ceinture marron, qui signifie que l’on connaît toutes les techniques de combat. Les sui-vants concernent la ceinture noire et mesurent une progression dans la maîtrise et l’anticipation, précise Antonio Barbas.(4) Le groupe technique national taï chi installé en 2014, parallèlement au GT aïkido, développe la même démarche que celui-ci et travaille notamment à la création d’outils techniques et pédagogiques et à la construction d’un plan national de formation. Le plan national de forma-tion (PNF) taï chi s’appuiera aussi sur les pratiques de bien-être telles que le qi gong et les autres gymnastiques chinoises.(5) Précisons qu’Antonio Barbas ne vit pas de mon enseignement mais principalement de son métier de responsable projet pour une entreprise industrielle.

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En 2015, l’aïkido Ufolep réunissait 1080 licenciés (en activité

principale) dans 86 associations. Si cela demeure modeste, il faut

savoir qu’ils étaient moins de 700 l’année précédente : proportion-

nellement, l’activité est donc en nette progression, même si seu-

lement 17 comités réunissent plus de 5 licenciés… Les pôles les

plus actifs sont le Rhône, Bordeaux, la Lorraine et la région Centre

(élargie à des départements limitrophes), avec des associations à

Blois, Tours, Vendôme, Gien, Sens ou Nevers. Surtout, cette activité

de loisir, sans compétition, se structure. Le premier rassemble-

ment fédéral des référents aïkido s’est déroulé l’an passé à Ceyrat,

près de Clermont-Ferrand, et le groupe de travail national a établi

un plan national de formation (dont le brevet fédéral d’animateur,

le BF 1, constitue la première pierre) et formalisé les outils tech-

niques qui vont avec. ●

UNE PETITE ACTIVITÉ QUI MONTE…

Formation à Vendôme.

Page 22: Ufolep 20 bat hd février 2016

22 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

repo

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eM ardi 1er décembre, 20 h 30, gymnase du

Monastère, dans l’agglomération de Rodez. Ils sont une trentaine, hommes et femmes entre vingt et quarante ans, à avoir répondu à l’invi-

tation de la première soirée « plurisport » Ufolep de l’année. Tandis qu’une moitié d’entre eux découvrent ou renouent avec le tchoukball, déroutant sport de ballon inspiré du handball, avec un trampoline en guise de but, les autres s’essaient aux joies plus individuelles du curling, de la sar-bacane et de la pétéca. La concentration sur ces disciplines « innovantes » n’empêche pas la bonne humeur, voire la franche rigolade. Et, à la mi-temps de la séance, on alterne.

DU BASKET AU PLURISPORT

La plupart des présents sont licenciés au Basket Aveyron Loisir Mixte (Balm) : issu d’une pratique « corpo », ce club atypique fédère une centaine de licenciés, répartis en une dizaine d’équipes disputant un même championnat. « Mais nous percevions quelques signes d’essoufflement, avec la désaffection d’une ou deux équipes. C’est pourquoi nous avons souhaité relancer une dynamique, en diversi-fiant nos activités afin d’élargir notre audience, tout en restant dans un esprit loisir » explique Steve Ferfer, nou-veau président du club.En cela, ce jeune élu du comité départemental était sur la même longueur d’ondes que le délégué, Jean-Michel Sebert, lui-même convaincu que, localement, l’avenir de l’Ufolep passe par le développement d’une pratique loisir ne se réduisant pas à une seule discipline. « Le pluris-port permet de se démarquer face à l’offre très concur-rentielle des fédérations délégataires, y compris sur la pratique loisir, où elles sont promptes à récupérer les

bonnes idées. Cela nous permet aussi de nous distinguer des fédérations affinitaires comme la Retraite sportive, la FFEPMM Sports pour Tous et la Gymnastique volontaire, très actives en Aveyron sur les activités d’entretien et le sport-santé », analyse le délégué départemental.

SÉANCES DE DÉCOUVERTE

Jean-Michel Sebert et Steve Ferfer se sont donc empa-rés du concept de « plurisport », développé à l’échelon national, en proposant sur le premier semestre 2015 des séances mensuelles de découverte. D’abord réservées aux licenciés du Balm, elles se sont ouvertes en fin de sai-son aux amis et aux proches. Après une reprise un peu tardive cet automne, ce rythme mensuel a été reconduit jusqu’en juin. Surtout, il est prévu de passer dès sep-tembre à la vitesse supérieure, avec une séance hebdo-madaire. Une séance qui, outre les pratiquants de basket intéressés par cette offre supplémentaire, pourrait attirer de nouveaux licenciés...Dans sa démarche, le comité de l’Aveyron ne part pas de rien. Depuis plusieurs années déjà, le plurisport s’incarne dans le centre de loisir sportif Ufolep de Baraqueville, près de Rodez. Ce CLSU est animé pour le jeune public par Damien Falgayrat, un éducateur salarié par le comité. Damien apporte d’ailleurs son concours – et son matériel – aux soirées plurisport.De son côté, le délégué promeut le plurisport au sein du réseau Ufolep. Lors de la dernière assemblée générale départementale, il a par exemple projeté le clip de pré-sentation (téléchargeable sur www.ufolep.org) et proposé d’animer une séance de découverte dans les associations intéressées. Deux l’ont sollicité, dont une importante association de gymnastique artistique à Saint-Affrique, au sud du département. La proposition a également été faite auprès des commissions techniques départemen-tales (activités cyclistes, foot brésilien, volley...). « Plu-tôt avec un bon retour, car souvent leurs membres sont

ufoleP aveyron

Plurisport, pour se démarquerComment s’emparer du concept de « plurisport » pour mieux se distinguer des autres fédérations ? L’exemple de l’Ufolep Aveyron.

Est-ce lié à cet activisme en faveur du plurisport ? L’Ufolep a accueil-

li en début de saison deux nouvelles associations qui, jusqu’alors,

n’adhéraient à aucune fédération. La première, à Bozouls, à 30 km

de Rodez, est une association cyclosport et VTT qui a récem-

ment élargi ses activités à la course hors stade, à la randonnée

pédestre et à la marche nordique. La seconde, La Grappe sportive

de Clairveaux-d’Aveyron, en plein vignoble du Marcillac, est issue

d’une randonnée VTT organisée par le comité des fêtes, laquelle a

ensuite débouché sur une pratique autonome du badminton. Tout

à fait l’esprit du plurisport Ufolep… « Nous allons d’abord les lais-

ser s’organiser, tout en leur proposant des animations ponctuelles

et du prêt de matériel », indique Jean-Michel Sebert. ●

DEUX NOUVELLES ASSOCIATIONS

Asso

ciat

ion

Balm

La pratique est évidemment mixte.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 23

tives comme celle-ci », explique Jean-Michel Sebert.Le délégué entend également solliciter toutes les com-pétences disponibles. Dans cette perspective, au prin-temps l’association de marche nordique d’un comité voi-sin pourrait venir animer une sortie en plein air. Idem pour une association d’escalade, aveyronnaise cette fois-ci. « Cela permet de créer du lien entre associations et renforce notre identité de fédération multisport, en interne comme en externe », insiste Jean-Michel Sebert. Et d’ajouter : « Le mot pourra paraître fort, mais je pense que le développement du plurisport est une question de survie, en particulier sur un territoire où, politiquement, l’Ufolep n’est pas forcément très soutenue. »Mais n’est-ce pas souvent dans l’adversité que l’on trouve les conditions du renouveau ? En l’occurrence, le comité de l’Aveyron est persuadé que la multiactivité peut y aider. ● PhiliPPe Brenot

également impliqués dans l’animation locale », souligne Jean-Michel Sebert.

CRÉER DU LIEN

Le délégué prospecte également auprès d’associations offrant un profil favorable. Des associations dans l’esprit des amicales laïques, comme l’Office culturel et social du capdenacois, qui compte plusieurs sections – pas seule-ment sportives – et salarie deux éducateurs susceptibles d’encadrer du plurisport. Ou comme le Centre culturel et sportif de Séverac-le-Château, qui possède une école de sport dont l’animateur, au statut d’auto-entrepreneur, pourrait lui aussi animer du plurisport, pour l’associa-tion ou ailleurs sur ce secteur de l’est du département. « Le recrutement d’un animateur dédié a été évoqué en comité directeur. Mais, au moins dans un premier temps, nous préférons nous tourner vers des solutions alterna-

UN ANIMATEUR DIPLÔMÉ EST-IL INDISPENSABLE ?d’activités. L’un d’eux s’est même pris de passion pour

le curling et anime à chaque fois l’atelier, explique

le délégué Ufolep, Jean-Michel Sebert. Aussi, en sep-

tembre prochain, lors des quatre premières séances,

nous nous efforcerons avec Damien, l’éducateur sportif

du CLSU de Baraqueville, de former les adhérents prêts

à encadrer certaines activités. » L’idée est que la pra-

tique se poursuive sur le mode de l’autogestion, par

cycles de six séances, en mettant à profit des fiches

plurisport Ufolep que le délégué trouve « très bien

faites ». Restera à financer l’achat de matériel : si,

une fois par mois, il est possible de se « débrouiller »

(avec un coup de pouce de l’Usep), pour un rendez-

vous hebdomadaire, il faut désormais compter sur

soi-même… ●

(1) Par exemple titulaire du BP Jeps « activités de loisir sportif » (BP Jeps : Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport).

Peut-on se passer du savoir-faire pédagogique et de

la connaissance des activités innovantes d’un ani-

mateur diplômé (1) pour encadrer du plurisport ?

A priori non. Ses compétences sont indispensables

pour lancer l’activité et il est ensuite un gage de

pérennisation de l’activité. D’autant plus que, géné-

ralement, il apporte lui-même le matériel…

Cependant, en certains lieux, et particulièrement en

campagne, il peut s’avérer difficile de trouver l’oi-

seau rare, compétent et prêt à se déplacer pour un

créneau de deux heures. Ce à quoi s’ajoutent parfois

des difficultés pour financer sa prestation.

Mais des solutions existent si, une fois l’activité ins-

tallée, des bénévoles prennent le relai. C’est l’expé-

rience que tentera l’association Balm à la rentrée.

« Ceux qui participent régulièrement à nos soirées

mensuelles sont déjà familiarisés à toute une palette

Asso

ciat

ion

Balm

Tchoukball, curling, pétéca et sarbacane étaient au menu de cette séance plurisport de rentrée.

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24 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

(escrime, boxe…), d’expression (danse, gymnastique…), « nou-velles activités » (tchoukball, kinball…) ou « autres » (escalade, roller, tir à l’arc…), sous réserve que les activités soient classées en risque assurance de type 1 ou 2. Généralement, une activité est proposée durant quatre à cinq séances, l’objectif étant l’initia-

tion et la découverte.Le public concerné est celui des 12 ans et plus, chaque association étant libre de répondre à la demande locale. Parmi les deux premières à avoir ouvert un créneau (1), avec un effectif d’une vingtaine de personnes pour l’ins-tant, l’Amicale laïque de Cancale accueille actuellement des adultes quand la section du club omnisports de Romillé réunit des parents et leurs enfants (même plus jeunes que la limite fixée).Chaque signature d’une convention donne lieu à un temps protocolaire, conjointement à une séance de lancement où sont invités des élus et la presse locale. De quoi infor-mer les pratiquants et donner un bon écho à la démarche. Ce qui n’est pas inutile quand on sait que l’un des princi-paux freins au développement du plurisport réside dans la difficulté d’obtenir un créneau dans un gymnase. ●

nicolas Béchu, déléGué ufoleP 35

(1) Rejointes depuis par le Cercle Paul-Bert de Rennes dans le quartier du Blosne.

I l y a trois ans, l’Ufolep d’Ille-et-Vilaine avait approché des associations – Ufolep ou non – possédant plusieurs

sections sportives, afin de leur proposer de mettre en place des créneaux multisports. Il s’agis-sait d’offrir au public adolescent et adulte une pratique sportive régulière et variée, inspirée de ce qui existe pour les enfants à travers les écoles de sport. La démarche n’avait pourtant rencontré aucun succès.En septembre dernier, le comité a renouvelé l’initiative en s’appuyant plus précisément sur le concept de plu-risport, avec une communication toujours ciblée sur les associations les plus susceptibles d’être intéressées, mais en y ajoutant une aide financière et du prêt de matériel.Le coût de l’affiliation est de 141 €, et celui de la licence personnelle facturée à l’association de 25 €. Selon les termes de la convention proposée, le comité Ufolep s’engage à prendre en charge, au cours de la première année, la somme de 40 € par créneau horaire, dans la limite de 30 séances dans la saison (soit jusqu’à 1200 €). Une façon de convaincre les clubs hésitant à prendre un risque financier.De son côté, l’association doit proposer au cours de l’année au moins six activités différentes, appartenant à trois champs d’activités. Ces derniers sont ainsi identi-fiés : sports de raquette, collectifs, de nature, d’opposition

L’Ille-et-Vilaine accompagne ses associationsLe comité accorde notamment 40 € par créneau horaire pour animer du plurisport durant la première année

Ufo

lep

35

Soirée flag-rugby à l’Amicale laïque de Cancale.

Parmi les 25 comités départementaux ayant vu augmenter

leurs effectifs en 2014-2015, tous ou presque ont intégré

le nouveau code activité « plurisport ». Celui-ci a regrou-

pé 1500 licenciés : un chiffre encore modeste mais qui ne

prend en compte ni les initiatives développées depuis la

rentrée ni celles de nos partenaires affiliés, hors associa-

tions sportives.

Le plurisport recrute en effet sur trois terrains. Première-

ment, les associations Ufolep ou de la Ligue de l’enseignement

souhaitant diversifier leurs activités (comme les amicales

laïques de Loire-Atlantique). Deuxièmement, les structures

partenaires, les comités d’entreprise (comme dans le Tarn)

et les mutuelles (comme la MGEN dans la Creuse). Troisiè-

mement, les collectivités locales, en particulier les commu-

nautés de communes de territoires « carencés » en matière

de pratiques sportives. C’est là un terrain que les comités

Ufolep, dont beaucoup comptent désormais des animateurs

professionnels dans leurs rangs, sont invités à investir.

Pour que les interventions des comités puissent déboucher

après un an ou deux sur une pratique associative, l’éche-

lon national leur apportera des outils de projet et une aide

financière et matérielle dans le cadre d’un nouveau disposi-

tif : baptisé « Start Ufolep Plurisport », ou « Start Up », il sera

dévoilé lors de l’AG d’avril. Par ailleurs, la palette des « fiches

activités » téléchargeables sur www.ufolep.org continue de

s’étoffer, la dernière en date étant consacrée au poull ball.

On observera que chaque comité développe le plurisport

selon ses moyens humains et ceux de ses associations. Le

plus souvent, un animateur départemental encadre l’activité.

Ailleurs, le comité forme des bénévoles qui ensuite animent

eux-mêmes le créneau plurisport. Ou bien encore le comité

s’appuie sur des associations déjà employeurs. Enfin, la co-

opération associative est à l’honneur, des associations Ufolep

voisines spécialisées dans telle ou telle activité étant volon-

tiers sollicitées pour animer une séance. ● Benoît Gallet

[email protected]

DONNER UN COUP DE « START UP »

Des fiches activités sont téléchargeables sur www.ufolep.org

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 25

Contact :[email protected]él. 01 43 58 97 61

rése

aufait depuis la rentrée le comité de l’Essonne. « Depuis plusieurs années les salariés de la Ligue de l’enseignement et de l’Ufolep, qui partagent les mêmes bureaux, demandaient à pouvoir pratiquer une activité physique sur le temps de pause du midi. Nos locaux ne nous permettant pas ce type d’activité je me suis rapprochée de la ville d’Évry, avec qui nous travaillons régulièrement » explique Carole Perdry.La déléguée a obtenu la mise à disposition, le lundi de 12 h 15 à 13 h 15, de la salle de boxe d’un gymnase, à cinq minutes à pied. Elle-même et sa collègue Pauline Grenier, agent de développement à l’Ufolep, animent les séances en alternance. S’il s’agit exclusivement de fitness, les courts varient chaque semaine. « Ce sont les côtés “plaisir et défoulement” qui sont surtout recherchés » insiste le flyer présentant le concept fédéral Ufo Fit.

SPORT EN ENTREPRISE : LES SALARIÉS DU COMITÉ MONTRENT L’EXEMPLE !

Encourager le développement des pratiques sportives en entreprise, comme le fait aujourd’hui l’Ufolep au plan national, c’est bien. Mais pourquoi ne pas le promouvoir également en notre sein lorsque cela est possible ? C’est précisément ce que

L’activité est organisée en partenariat avec la Ville d’Évry et la préfecture. Outre trois des quatre salariés de l’Ufolep et la moitié des huit employés de la Ligue de l’enseignement, le créneau est ainsi ouvert aux salariés des deux administrations, qui aujourd’hui sont six à en profiter. Mais il l’est également au personnel de l’Usep et à tous les salariés, bénévoles et membres des associations Ufolep ou des partenaires institutionnels de la fédération.« À moyen terme, précise Carole Perdry, l’idée est de reproduire l’initiative dans nos associations et de développer les activités physiques d’entretien, ou autres, dans les entreprises. Mais nous ne sommes qu’aux prémices du projet, et nous devrons alors adapter les jours, lieux et horaires en fonction des disponibilités des salariés intéressés… » Ph.B.

Ufolep Essonne91

Ufo

lep

Esso

nne

Vaucluse : laïcité et animation sportiveQuel rapport y a-t-il entre la laïcité dont l’Ufolep se réclame et la façon dont ses éducateurs encadrent les pratiques sportives ? Comment les conceptions huma-nistes que la fédération partage avec la Ligue de l’ensei-gnement se traduisent-elles dans la façon d’animer une séance, en particulier auprès des jeunes ?« Il ne faut laisser aucun enfant en chemin et être attentif à la diversité et aux capacités de chacun », répond Max Albinet, élu de l’Ufolep Vaucluse chargé de la formation. C’est ce qu’il a souhaité expliciter en novembre dernier auprès des 15 animateurs qu’emploie le comité. Il l’a fait en deux temps. D’abord à travers une intervention orale qui s’appuyait sur un texte spécialement rédigé à cette intention, puis en animant une séance sportive, un samedi matin.« J’avais eu l’occasion d’observer plusieurs de nos éduca-teurs sportifs lors de diverses animations et des activités périscolaires proposées dans mon village de Plan d’Orgon. Or leur comportement n’était pas très cohérent avec nos intentions pédagogiques », estime Max Albinet avec son expérience d’ancien cadre national Ufolep-Usep. Et d’expliquer : « Nos animateurs, garçons et filles, offrent des profils divers. Les uns possèdent une licence Staps, les autres un BP Jeps animateur de loisir sportifs, et bon nombre se sont formés dans des fédérations unisport. Ils maîtrisent parfaitement l’activité et savent généralement très bien conduire une séance. En revanche, ils ne sont pas toujours suffisamment à l’écoute des effets produits. Si un enfant n’est pas très à l’aise et ne progresse pas, c’est aussi parce que l’éducateur sportif ne sait pas s’adapter à son niveau pour le faire progresser. »Afin de faire passer le message, Max Albinet a utilisé l’in-

tercrosse, une activité que peu d’entre eux connaissent ou ont l’habitude de pratiquer. Chacun part ainsi avec le même niveau. « Avec la déléguée, Zinebe Gogibus-Addaoui, nous nous sommes efforcés de montrer comment il était possible d’adapter la pratique aux capacités de chacun, sans perdre le sens de l’activité et le but du jeu. Par exemple, la cible à atteindre est différente selon les niveaux de réussite observés, de même que les exigences pour y parvenir » explique l’éducateur.« Une observation attentive des attitudes des acteurs (enfants, adolescents ou adultes) est la base même de cette attitude pédagogique, axée prioritairement sur les pratiquants et leur réaction face aux situations problèmes à résoudre, poursuit Max Albinet. Respecter un enfant ou un jeune et l’aider à découvrir son pouvoir d’agir et de réussir est un élément fondamental de l’esprit laïque dont nous nous recommandons. » ● Ph.B.

Ufo

lep

84

Incarner la laïcité dans l’enseignement des pratiques.

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26 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

LUTTE CONTRE LE DOPAGE : SANCTIONSL’agence française de lutte contre le dopage (AFLD) nous demande de diffuser les sanctions prises à l’encontre des sportifs suivants, convaincus de dopage :

M. Abraham KIPROTICH (licencié FF athlétisme) : interdiction de participer pen-dant deux ans aux compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par la FFA, par la fédération française de sport d’entreprise, par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gym-nique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 7 octobre 2016.

M. X lors de la rencontre Montchanin-Tavaux-Damparis (licencié FF de rugby) : interdiction de participer pendant trois ans aux compétitions et manifes-tations sportives la FF de rugby, par la FF de rugby à XIII, par la fédération française de sport d’entreprise, par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 29 mars 2017.

Mme Sylvie DUVERGER (licenciée FFHMFAC*) : interdiction de participer aux compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FHMAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 28 août 2016.

M. Nicolas GOMEZ (licencié FFHMFAC) : interdiction de participer aux compé-titions et manifestations sportives organisées ou autorisées par la FFHMAC, par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 25 août 2016.

M. Philippe MERLIN (licencié FFHMFAC) : interdiction de participer aux com-pétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FH -MAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 9 août 2018.

M. Nicolas FREDERICO (licencié FFHMFAC) : interdiction de participer aux com-pétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FH -MAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 7 octobre 2016.

Mme Anne-Sophie SCHNEIDER (licenciée FF Boxe) : interdiction de participer aux compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par la FFB, par la FFSBF, par la FFKBMT, par la fédération française de sport d’entreprise, par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédéra-

tion sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 30 avril 2016.

Mme Marie-Ange DI FRANCO (licenciée FFHMFAC) : interdiction de participer aux compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FHMAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 23 septembre 2016.

Mme Sarah SALBOT (licenciée FFHMFAC) : interdiction de participer aux com-pétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FH -MAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 4 septembre 2016.

M. Grégory BOURDON (licencié FFHMFAC) : interdiction de participer aux com-pétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FH -MAC , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 6 septembre 2018.

M. Grégory GIMENEZ (licencié FFR XIII) : interdiction de participer aux com-pétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par l a F FR X I I I , l a F FR , par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gymnique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 6 novembre 2016.

M. Fabrice ROUZET (licencié FSGT) : interdiction de participer aux compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations fran-çaises jusqu’au 27 septembre 2017 inclus.

Mme Laïla TRABY (licenciée athlétisme) : interdiction de participer aux compé-titions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations françaises jusqu’au 19 mai 2018 inclus.

M. Jérémy CHATEAU (licencié rugby) : interdiction de participer aux compéti-tions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations françaises jusqu’au 5 octobre 2018 inclus.

M. Victorin LABAR (licencié FF Billard) : interdiction de participer pendant trois ans aux compétitions et manifestations sportives organisées ou auto-risées par la FFB, par la fédération française de sport d’entreprise, par la Fédération sportive et culturelle de France, par la Fédération sportive et gym-nique du travail et par l’Ufolep. Sa suspension prendra fin le 21 mars 2018.

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Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 27

La vie est faite de hasards. Un jour, sur un fronton de pelote basque, Joël Hardy sympathise avec une jeune femme adepte du tir à l’arc. « Je n’ai jamais revu la fille, mais j’ai pris une licence. Et depuis je

suis fidèle à une activité que je pratique toujours au sein de la Compagnie des Archers du Sanglier, à Salies-de-Béarn » sourit-il aujourd’hui. C’était vers 1992. Deux ans plus tard, le club, affilié à la fédération délégataire, décide de s’ouvrir à l’Ufolep. Joël Hardy est des pionniers qui participent aux fiançailles. Il entame un cycle de formation d’animateur et de formateur et est repéré par les membres de la commission nationale tir à l’arc, qui l’invitent à les rejoindre. C’était il y a vingt ans, et l’amour dure encore.

INNOVER

Derrière ses lunettes, ses moustaches et son humour pince sans rire, Joël Hardy porte bien son nom. C’est un éclaireur qui ne garde pas ses flèches dans le même car-quois. Salarié de France Télécom – devenu Orange – dans le civil, il révolutionne la communication au sein de l’activité avec l’usage du Minitel : « Avec le recul, c’était lourd et difficile à gérer. C’était pourtant une vraie avan-cée technologique en ces temps d’avant Internet ! » Depuis, toujours à la pointe il a contribué à développer le site Internet de l’activité (1) et l’outil de gestion « Gestarc ».Innovateur sur le plan technique, Joël Hardy l’est aussi côté activité. Il est de ceux qui créent en 2003 le concept du rassemblement jeunes. Destiné aux 11-16 ans, il se distingue d’une pratique adulte axée sur la compétition, avec ses cibles bien alignées.Le rassemblement jeune, lui, propose un parcours de 24 cibles, avec des blasons représentant des végétaux. S’y ajoute une dimension culturelle, avec à chaque halte des questions sur le patrimoine local, l’histoire du tir à l’arc ou l’Ufolep… « Le plus dur a été de motiver les accompa-gnateurs » se rappelle-t-il.C’est un peu pour eux que Joël Hardy et ses camarades entreprennent alors de développer la sarbacane, avec un « national » couplé au rassemblement jeunes, histoire que les adultes ne fassent pas le voyage pour rien. Bien que généralement pratiquée en complément du tir à l’arc, la sarbacane Ufolep compte désormais plus de 160 adeptes purs et durs.

LOISIR ET CONVIVIALITÉ

Souhaitant mettre l’accent sur la convivialité, Joël Hardy a également imaginé, avec d’autres, de marier tir à l’arc et marche en raquettes. Tel est le concept de l’Arc-ath-lon, expérimenté en Pyrénées-Atlantiques. « D’autres éditions ont été organisées dans les Hautes-Pyrénées et en Isère. L’idée, c’est un week-end de neige en famille ou

entre amis où ceux qui ne tirent pas font de la balade. »Cheville ouvrière de son club de Salies, gros bourg situé à mi-chemin entre Pau et Bayonne, Joël Hardy a aussi effec-tué un mandat (1998-2002) comme président du comité des Pyrénées-Atlantiques. Mais il préfère s’investir au sein de la commission nationale, « où on nous laisse prendre des initiatives, même s’il s’agit bien entendu de répondre aux orientations nationales ». « Un travail d’équipe, insiste-t-il, avec des membres qui, bien que renouvelés, depuis vingt ans tirent dans le même sens. » Tout juste regrette-t-il parfois, lui qui pense les projets sur le long terme, « le temps d’adaptation des nouveaux élus nationaux chargés de l’activité ». Car, en bon archer, Joël Hardy aime à la fois regarder loin et tirer vite. ● PhiliPPe Brenot

Joël Hardy, archer fidèle et innovateurVice-président du club de Salies-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques), Joël Hardy est un pilier de la commission nationale Ufolep de tir à l’arc.

MeMbre de la cnS tir à l’arc dePuiS vingt anS

DR

Le tir à l’arc est l’une de ces activités qui, tout en occupant rare-

ment le devant de la scène, participent pleinement à la vie spor-

tive Ufolep. Il réunit officiellement 4 769 licenciés (en activité

principale) dans 327 associations, soit près de 2 000 gagnés en dix

ans ! La région Centre en est l’un des fiefs, en particulier l’Indre-

et-Loire (qui concentre un dixième des licenciés Ufolep) et ses

voisins du Loir-et-Cher et de l’Eure-et-Loir.

Nord, Pas-de-Calais, Oise et Somme sont aussi des terres d’archers,

ce qui fera de la future région Nord-Picardie le plus grand réser-

voir de licenciés. Lors des rassemblements nationaux, le Finistère

représente la Bretagne et la Loire-Atlantique les Pays-de-la-Loire,

tandis que le grand Sud-Ouest réunit des clubs éparpillés en

Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Gers et Landes.

Enfin, le tir à l’arc a d’autant plus sa place en Ufolep qu’il se prête

particulièrement à une pratique multisport, notamment lors de

raids ou de manifestations de pleine nature. ●

4 700 ARCHERS UFOLEP

Joël Hardy, l’innovation en ligne de mire.

À l’occasion des 150 ans de la Ligue de l’enseignement, En Jeu met l’accent sur des engagements sportifs qui ont contribué à son rayonnement et à celui de l’Ufolep.

Page 28: Ufolep 20 bat hd février 2016

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 2928 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

Il se dirige vers le tableau élec-trique, actionne la manette. On entend des cliquetis à l’intérieur des murs. Bonne nuit, bonne nuit, disent-ils, le ronronnement des tubes fluorescents ralentit puis s’ar-rête. Il fait noir.Seul le panneau exit reste éclairé. C’est suffisant pour permettre à Jimmy de voir les noms écrits et réécrits au fil des ans sur son bal-lon gris. L’un en lettres plus foncées et plus grasses que les autres. Trois lettres. Il grogne et lance le ballon. Qui vole au-dessus des gradins mais rebondit sur une surface métallique.

Opiniâtre, il roule pour revenir s’arrêter à quelques pas du garçon.Sous l’arceau, le capiton est bleu et épais. Jimmy fixe alors son point de mire un peu vers la gauche, là où commence le mur de brique rouge. Il se met en position de sprin-teur. Pose le bout des doigts de chaque main derrière la ligne de départ. Prêt, partez. Il démarre en trombe, puis il ralentit et s’arrête. Fait volte-face, les mains sur la tête. Revient vers le milieu du terrain. Chacun des bruits qu’il émet – respiration ou pas – suscite un écho. Comme s’il y avait quelqu’un d’autre dans le gymnase, chuchotant, et qu’il ne se retournait jamais assez vite pour l’apercevoir.Il se laisse tomber au sol, enchaîne dix pompes à toute vitesse. Se relève. De nouveau en position de sprinteur. De nouveau il démarre en trombe, puis il faiblit, ralentit, s’arrête.Il n’y arrive pas. Il pleure. Son visage trempé capte la lumière rouge du panneau exit. Il tousse, son nez coule. Il enlève son T-shirt. Le déchire en deux. Ecoutez ses hurlements, prolongés par les échos du gymnase. L’air froid sur sa poitrine le soulage. Un peu. Alors il fait glis-ser son short par-dessus ses chaussures. En caleçon, il s’accroupit au sol. Il tremble plus que jamais, mais il res-pire toujours. À défaut d’autre chose, ce garçon possède au moins de la détermination.Prend appui sur l’extrémité des doigts.Les orteils tiennent bon.Et c’est parti. Adieu, Jimmy le mou, bienvenue à Kamikaze Kirkus. Glapissements, chuintements, disparu le vieux, voici le nouveau...Il lui faut quatorze foulées aussi rapides que ses forces le lui permettent pour atteindre le mur de brique. Il prévoit de le heurter les yeux ouverts. Mais. Certaines choses sont imprévisibles. La sueur par exemple. Les réflexes aussi. Il ferme les yeux à la dernière seconde, met ses mains en avant – le lâche. Jimmy le mou. Sa tête frappe bien le mur, mais pas de plein fouet. Ça fait mal, mais pas assez. ●

© Stock

hist

oire

s )

Morceaux choisis tiMothy S. lane

Devenir une légendeR egardez-le ce garçon en bas-

kets. Tant de pureté chez un gamin, c’est du jamais vu. Pureté d’intentions, pureté

du regard et, le plus important pour les 8 652 habitants de Columbia City, Oregon : pureté du tir.Jimmy Kirkus, seul dans le gymnase. Ce vieux gymnase imbibé de sueur baptisé la Maison de brique. Cette cathédrale du basket reléguée au creux des vallonnements verdoyants de la petite ville. Oubliée – sauf l’hiver, saison du basket. Durant ces mois les plus froids, la Maison de brique s’échauffe littéralement. Les gens viennent de cinquante kilomètres à la ronde s’y abriter de la pluie et du brouillard. Hurler leur amour pour leur équipe. Taper des pieds au milieu des détritus des matchs précédents : pop-corn rassis, papiers d’emballage poisseux, programmes froissés et jetés en boule. Brailler : « ON VA GAGNER ! » Depuis que quatre garçons du lycée de Columbia City ont intégré l’université d’Oregon pour la mener jusqu’au championnat universitaire dans les années trente – ce qui leur a valu le surnom de Sapins Géants – cette ville n’est plus que dribbles, dribbles et shoots. Le basket-ball pour Columbia City, c’est comme la messe pour l’Église : l’expression hebdomadaire de la foi.Et, un jour, Jimmy Kirkus fut consacré sauveur.Regardez-le Jimmy, on dirait qu’il flotte dans la lumière jaune, en bordure de la ligne de tir à trois points. À l’ex-térieur du gymnase, c’est un poisson hors de l’eau, mais ici et maintenant il est dans son océan. Jaillissant à la vitesse de l’éclair, lançant ballon après ballon.Cependant quelque chose ne va pas. Ses yeux sont pleins à déborder. Son nez coule et sa gorge se serre à chaque inspiration.

LES TOURMENTS D’UN JEUNE BASKETTEURQu’est-ce qui peut pousser un adolescent de 16 ans, jeune espoir

du basket, à se fracasser volontairement la tête contre le mur du

gymnase du trou perdu où il accumule les exploits ? Ancien jour-

naliste sportif, Timothy S. Lane signe avec Devenir une légende un

premier roman construit sur le mode du flash-back et où la desti-

née du père, à la carrière sportive avortée, éclaire celle du fils. Un

récit dense, ancré dans la vie quotidienne d’une petite ville des

États-Unis où le basket constitue l’un des rares divertissements et

cimente la fierté locale. Une histoire américaine également, qui

fait une large place aux rapports filiaux, avant la réhabilitation

finale du héros. ● Ph.B.

Devenir une légende, Stock, coll. La Cosmopolite, 2015, 366 pages, 21,50 €.

DR

Page 29: Ufolep 20 bat hd février 2016

Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20 29

Je me souviens des vignettes Panini de mon album « Mundial 1982 ». Je me souviens de l’agression de Schumacher sur Battiston et de mes larmes quand la France avait été éliminée par la RFA à l’issue des

penalties. J’avais neuf ans… Je me souviens aussi, quatre ans plus tard, de France-Brésil au Mexique et des commen-tateurs qui n’arrivaient pas à prononcer « Guadalajara », la ville où se déroulait le match.Je me souviens être allée supporter le PSG de Safet Sušic au Parc des Princes. Grâce à la « filière périgourdine » d’un ami de mon père – l’entraineur était alors Georges Peyroche –, nous pouvions avoir des places en tribune d’honneur et je me souviens y avoir fait la bise à mon idole, Luis Fernandez, qui avait dû écoper d’une suspen-sion de match suite à un coup de sang sur le terrain... Comme nous n’habitions pas très loin de la forêt de Saint-Germain, mon père m’a aussi amenée voir les joueurs au camp des Loges. Et, le soir, je rêvais aux exploits de mon club favori dans ma chambre tapissée de posters.Je me souviens, j’étais la première – et le plus sou-vent la seule fille – à taper dans le ballon dans la cour de l’école, aux Mureaux puis à Aubergenville. J’aurais voulu m’inscrire en club mais mon père, professeur d’EPS, avait refusé, arguant que « le foot, ce n’était pas pour les filles »… Alors j’ai fait de l’athlétisme, spécia-lité demi-fond, réussissant à entraîner dans mon sillage

mes trois sœurs et mes parents. C’étaient les Jeux olym-piques de Los Angeles et j’admirais Zola Budd, l’athlète sud-africaine qui courait pieds nus.Je me souviens des étés chauds du Tour de France et des petits guides Pif Gadget où je notais le résultat de chaque étape. Je me souviens des expéditions familiales – papa, maman, mamie, tonton, tata, les frangines et la cousine – et des nuits sous la tente, au col du Tourmalet, afin d’être aux premières loges pour applaudir les coureurs le lendemain. Et aussi de la chasse aux autographes, les soirs d’étape à Pau. Je conserve encore ceux des coureurs de l’équipe Café de Colombie et de leur leader, le grimpeur Lucho Herrera, dont j’étais une grande aficionada.Je me souviens des séances de « fractionnés » sur la piste d’athlétisme du stade Alain-Mimoun d’Aubergenville, des cross dans la neige avec l’équipe cadette du club, de mes copines Caroline, Mariam, Zakia, des exploits de mes copains Saïd et Zouhair et des parties de rigolade pour les interclubs. C’étaient mes années collège, ban-dana rouge autour du cou et main orange « Touche pas à mon pote » au revers de ma veste en jean, pour pro-tester contre le crime raciste du Bordeaux-Vintimille.Je me souviens, je me rêvais en sport-études, mais les études m’ont peu à peu éloignée du tartan. Je me voyais aussi journaliste à L’Équipe et me voilà finale-ment historienne du sport ! ●

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je me souviens... Marianne laSSuS

Née en 1973, Marianne Lassus est agrégée et docteure en histoire, matière qu’elle enseigne au lycée de Nay (Pyrénées-Atlantiques) tout en poursuivant ses travaux de recherche. Vice-présidente du comité d’histoire des ministères chargés de la jeunesse et des sports, elle a récemment codirigé l’ouvrage Le sport en France à l’épreuve du racisme (lire page 30).

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MISS TIC, « FLASHBACK » (Critères éditions)l’image

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Flasback (Miss Tic, 30 ans de création), Critères éditions (www.criteres-editions.com), coll. Urbanités, 224 pages, 29 €.

Au hasard du dédale parisien, votre regard a forcément ren-contré un jour ou l’autre l’un de ces pochoirs dont l’érotisme, tantôt diffus tantôt provocant, sonne comme une revendica-tion d’indépendance féminine. Les dessins de Miss Tic s’accom-pagnent de formules coups de griffe ou de slogans rêveurs, comme celui qui traduit les pensées de cette coureuse de fond, intemporelle en dépit de son short à la coupe désuète… Pour célébrer trente ans de carrière, Miss Tic a préféré le terme de « Flashback », très années 1980, à celui plus convenu de rétros-pective. Mais néanmoins accepté de coucher sur papier glacé des icônes mutines qui, d’ordinaire, préfèrent courir les rues. ●

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30 Février 2016 en jeu une autre idée du sport ufolep n°20

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EN JEU, UNE AUTRE IDÉE DU SPORT LA REVUE DE L’UFOLEPabonnez-vous !

double réalité du monde sportif avec, d’un côté, le sport associatif comme espace de tolérance, de métissage de citoyenneté et d’intégration et, de l’autre, ce même sport comme lieu d’expression et de commentaire de la différenciation sociale. » Et William Gasparini de poursuivre : « Déconstruire les préjugés racistes suppose, d’une part, d’en rendre compte par la logique de la preuve et, d’autre part, de sensibiliser les sportifs et les supporters au respect des différences pour un “vivre ensemble” dans et hors des terrains sportifs. » Le sport en France à l’épreuve du racisme, sous la direction de Claude Boli, Patrick Clastres et Marianne Lassus, éditions Nouveau Monde, 384 p., 25 €. Sur le même sujet, lire aussi le dossier de En Jeu Ufolep n°15, février 2015.

MUSCLE URBAINMettre à profit toutes les ressources de l’environnement de nos villes pour varier les exercices musculaires est à la mode. Banc, barres, chaîne, escalier, grille, marche, muret, pente, poteau, rondin : aucun élément de mobilier urbain n’est négligé. En fonction de chacun de ces éléments et de la partie du corps que l’on souhaite solliciter, les deux auteurs (qui animent des ateliers santé en entreprise et un club d’entraînement urbain) proposent des fiches pratiques. Le tout avec des exemples de circuits conçus autour de thématiques spécifiques : renforcement musculaire, étirements, équilibre, cardio-training…Entraînement urbain (exercices et circuits au service de votre bien-être et de votre préparation physique), Walig Chartrain et Nicolas Fonteneau, Amphora, 256 p., 21,50 €.

JOHAN CRUYFF, GÉNIE POP ET DESPOTEFin octobre, quelques semaines après la parution de cette

biographie, on apprenait que Johan Cruyff, icône de l’Ajax

d’Amsterdam et de la grande équipe de Hollande des

années 1970, était atteint d’un cancer du poumon. Il est

vrai que le n°14 le plus célèbre au monde, aujourd’hui âgé

de 68 ans, fut un fumeur invétéré… Collaborateur de So

Foot et RMC, Chérif Ghemmour ne tait d’ailleurs aucun des

défauts de ce génie égocentrique qui se rendait souvent insupportable auprès

de ses partenaires. Mais, sur le terrain, le port altier, il enchantait le jeu, et

prolongea cet esprit comme entraîneur du FC Barcelone, dont il créa le style,

aujourd’hui devenu marque de fabrique. Johan Cruyff préférait perdre avec

panache que gagner petitement : une philosophie de jeu, et de vie. ● Ph.B.Johan Cruyff, génie pop et despote, Chérif Ghemmour, préface de Michel Platini, Hugo Sport, 382 pages, 17, 50 €. L’été dernier, So Foot a également consacré au joueur un remarquable hors-série, utile complément de cette biographie détaillée.

JOGGING EXPERT« Marc Lamouche est un coureur qui écume les pelotons depuis plus de trente ans. Curieux et perfectionniste, à la recherche du meilleur entraînement, il a recueilli les témoignages et impressions de nombreux coureurs et techniciens afin de concevoir une méthode permettant à chacun de s’améliorer en fonction de son niveau et de ses objectifs. Il vous détaille, dans ce manuel résolument pratique et accessible, des séances spécifiques regroupées en cycles de 21 jours. » L’argumentaire de l’ouvrage est fidèle à son contenu, et débutants, joggers, athlètes et autres experts apprécieront un ton très direct. Pour peu que l’on s’accommode d’un petit côté adjudant… Ph.B.Course à pied, méthode d’entraînement par cycles, Marc Lamouche. Amphora, 160 p., 18,50 €.

SPORT ET RACISME

Fort d’une vingtaine de contributions d’historiens et de sociologues, ce livre collectif sur Le sport en France à l’épreuve du racisme est une commande du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Il a vocation, explique Patrick Kanner en préface, à « enrichir la présentation de l’actuel plan national de lutte contre le racisme (…) par un regard dirigé vers le passé récent, le XXe siècle ». Pour autant, les articles qui retiendront le plus l’attention des responsables associatifs seront probablement moins ceux pointant les préjugés racistes dans les années 1930 ou sous Vichy que ceux abordant, en fin d’ouvrage, les politiques de lutte contre le racisme dans le sport. On citera en particulier l’éclairage de William Gasparini sur « le paradoxe du sport », entre tolérance et racisme ordinaire. « Dans le sport, observe le sociologue, le racisme coexiste avec une vision positive de la diversité. Émerge une

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7 épreuves conviviales qui vous rassemblent

] Samedi 23 avril La Gérard Simonnot (16) Le Moulin d’Ecoyeux - 16 250 JURIGNAC [email protected]

] Samedi 21 mai l’Ekoï Tour (17) 53 rue des Pêcheurs d’Islande - 17 300 ROCHEFORT www.ekoitour.fr

] Dimanche 29 mai Rando la Pierre Jodet (36)* 9 rue AFN - 36 500 VENDOEUVRES http://perso.wanadoo.fr/lapierrejodet

] Samedi 4 juin La Limousine (87) 19, rue Turgot - 87 350 PANAZOL www.lalimousinecyclo.com

] Dimanche 19 juin La Béarn Cycl’Espoir (64) 17, rue de Boyrie - 64 000 PAU www.bearn-cycl-espoir.com

] Dimanche 3 juillet Les Copains Cyfac (63) Esplanade Robert Lacroix - 63 600 AMBERT www.cyclolescopains.fr

] Samedi 20 aout La Paul Poux (16) Routard du sport - Le Breuil - 16 560 ANAIS www.routardusport.com

] Dimanche 4 sept L’Écureuil (23) Vélo 23 - 31 rue du Lizou - 23300 LA SOUTERRAINE www.ecureuilcyclo.com

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