ubx2 – octobre 2008 prévention vaccinale des méningites purulentes neisseria meningitidis...
TRANSCRIPT
UBx2 – Octobre 2008
Prévention vaccinale des
méningites purulentes
Neisseria meningitidis
Haemophilus influenzae b
Streptococcus pneumoniae
UBx2 – Octobre 2008
Épidémiologie
Incidence mondiale (OMS)
- ~1 million de cas par an, mortalité 10-15%
- 2/3 des cas chez des enfants < 5 ans
- 0,7-3 / 100 000 dans les pays industrialisés
- ≥ 10 / 100 000 dans les pays en développement
Principaux agents
- Neisseria meningitidis
- Haemophilus influenzae b
- Streptococcus pneumoniae
UBx2 – Octobre 2008
Physiopathologie
Sang Septicémie
LCR Méningite
Gorge PortageFacteurs
favorisants
UBx2 – Octobre 2008
Bactéries capsulées
Capsule polyosidique antigénique
Ac protecteurs
UBx2 – Octobre 2008
Limites de l’immunogénicité dupolyoside capsulaire
Peu ou pas de réponse Ac chez le nourrisson et le jeune enfant
Pas de mise en place de la mémoire immunitaire
Après le déclin des anticorps maternels, les nourrissons sont donc
très exposés au risque d’infections invasives dues à une bactérie
encapsulée entre 3 et 24 mois
Nécessité d’un vaccin efficace dès les premiers mois
de la vie
UBx2 – Octobre 2008
Avantage des vaccins conjugués
Induire une réponse en anticorps protecteurs, précoce,dès l’âge de 6 à 8 semaines
Induire la mémoire immunitaire- Réponse anamnestique à un contact ultérieur
Induire des anticorps d’avidité plus élevée et d’activité fonctionnelle meilleure- Efficacité vaccinale attendue meilleure
Induire une réponse immune au niveau des muqueuses- Infections mucosales
- Portage nasopharyngé réduit Effet indirect : immunité de groupe
UBx2 – Octobre 2008
Prévention vaccinale des infections
invasives à méningocoque
UBx2 – Octobre 2008
Présence de diplocoques à Gram négatifdans le LCR
UBx2 – Octobre 2008
Capsule polyosidique – 13 sérogroupes
5 sont responsables des cas de maladies invasives de
part le monde: A,B,C,Y et W-135
Antigènes de capsule Vaccins (A/C/Y/W135)
UBx2 – Octobre 2008
Caractéristiques principales des cinq sérogroupesles plus fréquents
A– Principale cause d’épidémies dans le monde– Le plus fréquent en Afrique, Chine, Russie– Rare en Amérique et en Europe de l’Ouest
B – Principale cause d’IIM en Europe, en Amérique, dans le Sud-Est asiatique et en Océanie
C – Cause majeure d’IIM en Europe, en Amérique et en Océanie
Y– Peu fréquent au niveau mondial– En en Amérique du Nord– Associé à des pneumonies, particulièrement chez le sujet âgé
W-135– Globalement peu fréquent au niveau mondial– Récemment : cause d’épidémies dans plusieurs pays (pèlerinage à la Mecque)– Capable d’entraîner de grandes épidémies (Afrique)
UBx2 – Octobre 2008
Réservoir
Rhinopharynx de l’homme
Pourcentage de porteurs
- Europe : < 10 %
- Épidémies africaines : 20 à 30 %
- Contacts proches : 10 - 50 %
Disparaît après 5-15 semaines
UBx2 – Octobre 2008
Transmission directe
< 1 m
Pflügge
UBx2 – Octobre 2008
Sujet réceptif
Absence d’immunité naturelle
Immunité acquise « à l’ancienneté »
Portage le plus souvent asymptomatique
UBx2 – Octobre 2008
Immunité
J0 J2 J10
Invasion(1/1000)
Portage
UBx2 – Octobre 2008
Facteurs de risque
Transmission
- Contacts rapprochés, promiscuité, vie confinée
- Rassemblements (pèlerinages), transports
Infection invasive
- Fragilisation muqueuse (froid, Harmattan, infections VAS)
- Déficit complément, dénutrition, fatigue, surmenage,
- Sujets « neufs », jeunes
- Virulence de la souche
Épidémies
- Absence d’immunité contre la souche en circulation
- Caractère épidémiogène de la souche
UBx2 – Octobre 2008
Foyers épidémiques
incidence sur une période courte
Ex. : méningocoque C
- Espagne
- France : Auvergne et Sud-Ouest
UBx2 – Octobre 2008
Vagues hyperendémiques
Méningocoques B
Durée longue ( 10 ans)
Exemples :
- Norvège 1975 (ET-5)
- France, Seine-Maritime, depuis 2003
UBx2 – Octobre 2008
Mode endémo-épidémique sahélien
Apparition en saison sèche
Décembre à mai
Progression d’Est en Ouest, de l’Éthiopie
au Sénégal
Lorsque des épidémies se produisent, elles sont
explosives
Taux d’attaque de 100 à 800/100 000 (Afrique)
UBx2 – Octobre 2008
Mode endémo-épidémique sahélien
0
10
20
30
40
50
60
19
97
_1
19
97
_11
19
97
_2
11
99
7_
31
19
97
_4
11
99
7_
51
19
98
_9
19
98
_1
91
99
8_
29
19
98
_3
91
99
8_
49
19
99
_7
19
99
_1
71
99
9_
27
19
99
_3
71
99
9_
47
20
00
_5
20
00
_1
52
00
0_
25
20
00
_3
52
00
0_
45
20
01
_3
20
01
_1
32
00
1_
23
20
01
_3
32
00
1_
43
20
02
_1
20
02
_11
20
02
_2
12
00
2_
31
20
02
_4
12
00
2_
51
20
03
_9
20
03
_1
92
00
3_
29
20
03
_3
92
00
3_
49
tau
x d
'att
aqu
e (c
as/1
00.0
00)
UBx2 – Octobre 2008
Année
020,000
40,000
60,000
80,000
140,000
170,000
200,000
50 60 70 80 90 96
92,34780,743
88,939
188,345Nombre de cas
02
100,000
45,978
68,089
La méningite épidémique en Afrique
Entre 1988 et 1997 704.000 cas 100.000 décès
1996 188.000 cas 20.000 décès
2002 45.978 cas 5.547 décès
UBx2 – Octobre 2008
Caractéristiques des épidémies Décrites en Afrique depuis près de 100 ans
Surtout présentes dans la ceinture de la méningitesub-saharienne
Surviennent pendant la saison sèche (décembre à juin)
Durent 2 à 3 saisons, avec interruption pendant la saison de pluie intermédiaire
Cycles irréguliers tous les 5 à12 ans
Plus fréquentes et irrégulières de nos jours
UBx2 – Octobre 2008
Fond endémique et exacerbation saisonnière chaque année
Jusqu’en 2002, dues au sérogroupe A
2002 : émergence au Burkina Fasodu sérogroupe W135
UBx2 – Octobre 2008
Ougadougou
Bobo-Dioulasso
Épidémie à N. meningitidis W135 au Burkina Fasoen 2002 (S1-S23) (OMS Afro, MdS, Oslo OMS centre coll, CDC)
Districts épidémiques
Hounde
• 13 243 cas ; 1 530 morts (létalité : 11,5%)
• Culture au niveau central
• Nm : 84 % sérogroupe W135
UBx2 – Octobre 2008
Au total
Grandes épidémies meurtrières tous les 5 à 12 ans
Épidémies saisonnières annuelles
Sérogroupe A
Sérogroupe W135 - Émerge en 2002
- Minoritaire en 2005, mais représente une menace potentielle
UBx2 – Octobre 2008
Historique du développement des vaccins
Entre 1900 en 1940, vaccin bactérien entier tué
En 1930, utilisation de filtrats de culture de N.meningitidis
En 1940, Sherp et Rake montrent que des sérums de
chevaux immunisés avec des polyosides capsulaires
protégent les souris. Cependant, ces polysaccharides
apparaissent peu immunogènes chez l’homme
UBx2 – Octobre 2008
En 1960, Gotschlich (Walter Reed Army Institute) développe
une technique de purification permettant, d’obtenir des
polyosides de haut poids moléculaire, immunogènes
chez l’homme
Cependant deux problèmes persistent: Les vaccins polyosidiques sont peu immunogènes
chez le jeune enfantAbsence de vaccins contre le sérogroupe B
Développement de vaccins conjugués et nouvelles approches
pour développer un vaccin efficace contre le sérogroupe B
UBx2 – Octobre 2008
Les vaccins polyosidiques
les vaccins disponibles sont A/C, A/C/W135 et A/C/Y/W135. Ils contiennent 50 g de chacun des polyosides lyophilisés
UBx2 – Octobre 2008
• Immunogénicité
Parce qu’ils sont « thymo-indépendants » les polyosides ne sont parfaitement immunogènes qu’après 2 ans. L’immunogénicité des vaccins polyosidiques augmente avec l’âge
Les adultes développent une immunité protectrice 7 à 10 jours après l’injection. Le taux maximum d’anticorps est atteint après 2 à 3 semaines
La durée de l’immunité protectrice a été estimée à 4 ans chez l’adulte. Chez l’enfant, elle est de plus courte durée et dépend de l’âge auquel est effectué la vaccination
UBx2 – Octobre 2008
• Efficacité vaccinale
De nombreuses études d’efficacité clinique chez les sujets de 2 à 30 ans ont montré qu’elle était de 80 à 100 % pour les polyosides A et C :
l’efficacité vaccinale pour le polyoside C est dépendante de l’âge. Elle décroît après la vaccination l’efficacité clinique du polyoside A est supérieure. Elle décroît également très rapidement chez le jeune enfant après vaccination l’efficacité vaccinale des vaccins Y et W135 est peu détaillée dans la littérature
UBx2 – Octobre 2008
deux conjugués sont disponibles à l’heure actuelle, le vaccin C et le vaccin tétravalent A/C/Y/W135
Toutes les préparations contiennent 10 g de polyoside. En fonction des fabricants, il est conjugué soit à l’anatoxine tétanique soit à l’anatoxine diphtérique
En 2001, la fondation « Bill and Melinda Gates » a lancé un projet pour le développement d’un vaccin A conjugué pour l’Afrique. Deux organisation sont en charge de ce projet: l’OMS et PATH (Program for Applied Technology in Heath)
UBx2 – Octobre 2008
Propriétés des vaccins anti-méningococciques
Immunogénicité
5 ans - adultes
Jeunes enfants
Réaction au rappel
Qualité des anticorps chez l’enfant
Avidité
Activité bactéricide
Mémoire
Effet sur le portage
Elevée
Faible
Faible
Faible
Faible
Non
Non
Vaccinspolyosidiques
Vaccinsconjugués
Elevée
Elevée
Elevée
Elevée
Elevée
Oui
Oui
UBx2 – Octobre 2008
Stratégies de contrôle des épidémies de méningites à méningocoque dans les pays de la ceinture
Basée sur l’utilisation des vaccins polyosidiques
Contrôle des épidémies: surveillance épidémiologique
Stratégie réactive : vaccination de masse des populations à risque entre 2 et 19 ans
Prévention de la létalité : traitement précoce par une dose de chloramphénicol huileux
UBx2 – Octobre 2008
Les seuils : définitions opérationnelles
ALERTE EPIDÉMIE
< 30.000 h- 2 cas en 1 semaine
- / année antérieure
- 5 cas en 1 semaine
- Nb cas x 2 en 3 semaines
> 30.000 h. - 5 cas/100.000 h./ 1 sem. - 15 cas/100 000 h./ 1 sem.
Risque élevé - 10 cas/100 000 h./ 1 sem
Proximité zone épidémique
- 5 cas/100 000 h./ 1 sem.
Camp réfugiés - 2 cas/1 semaine
UBx2 – Octobre 2008
Signes cliniques de la méningite
UBx2 – Octobre 2008
Liquide céphalo-rachidien purulent
UBx2 – Octobre 2008
Méningococcies, accessibles à une vaccination?
Isolement au laboratoire
Identification
Détermination du sérogroupe
Étude de la sensibilité aux ATB
et pas en solution saline.
UBx2 – Octobre 2008
Antigènes solubles
Utilisation de milieu Transisolate
Identification sur le terrain
UBx2 – Octobre 2008
Tauxd’Incidencep.1000
Épidémie de méningite à méningocoqueBOZOUM, REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, 1992
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Seuil épidémique
semaines
vaccination de masse vaccination de masse
UBx2 – Octobre 2008
Limites et difficultés
Défaut de la surveillance : alerte trop tardive +++
Absence de stocks de sécurité de vaccins Retard
d’approvisionnement
Difficultés organisationnelles des campagnes de
vaccination
UBx2 – Octobre 2008
Stratégies à long terme
La seule solution à long terme au problème posé par les épidémies de méningite en Afrique sub-saharienne est un vaccin qui offre une protection à long terme contre la maladie : vaccin conjugué A
Marc Laforce - MVP
UBx2 – Octobre 2008
Projet de vaccination méningococcique A conjugué
Polyoside monovalent A conjugué
A inclure dans le PEV après des campagnes de rattrapage
0,4 US $ par dose
En espérant que l’incidence du méningocoque W135 reste basse !
UBx2 – Octobre 2008
Haemophilus influenzae type b
UBx2 – Octobre 2008
Haemophilus InfluenzaeBurkina Faso, 2004-2005
97,3
34,0
2,1 0,550,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
<1 <5 5 to 14 15+
Age in years
Inci
den
ce
UBx2 – Octobre 2008
Vaccin anti-Hib
1er vaccin conjugué à une protéine
Ag thymo-indépendant thymo-dépendant
= efficace chez les nourrissons
inclusion possible dans le PEV avec DTC-1-2-3
UBx2 – Octobre 2008
UN VACCIN ALTRUISTE
Les enfants vaccinés protègent les enfants non vaccinés
Après vaccination, le portage pharyngé d’Hib disparaît : donc plus de contagion
UBx2 – Octobre 2008
00
1010
2020
3030
19871987 19881988 19891989 19901990 19911991 19921992 19931993 19941994
0-4 ans0-4 ans
Diminution de 92 % en 2 ans dans les méningites Hib de 0 à 4 ansDiminution de 92 % en 2 ans dans les méningites Hib de 0 à 4 ans
O Garpenholt, Scand. J. Infect. Dis., 1996; 28: 165-169 O Garpenholt, Scand. J. Infect. Dis., 1996; 28: 165-169 O Garpenholt, PIDJ, 1999; 18(6): 490-3O Garpenholt, PIDJ, 1999; 18(6): 490-3
SUEDE Programme National 1992 - 1994SUEDE Programme National 1992 - 1994
Couverture vaccinale de 49 % en 1993, 63 % en 1994 (0 à 4 ans)Couverture vaccinale de 49 % en 1993, 63 % en 1994 (0 à 4 ans)
Act-HIBAct-HIB® ® incidence de la méningite ( / 100.000)incidence de la méningite ( / 100.000)
4040
UBx2 – Octobre 2008
Streptococcus pneumoniae
UBx2 – Octobre 2008
UBx2 – Octobre 2008
Le pneumocoque
Principal facteur de virulence : la capsule
- Polyoside
- Près de 100 sérotypes, répartis dans 45 sérogroupes
- Infections invasives : nombre limité
Résistance aux antibiotiques
- Sérotypes de sensibilité diminuée aux antibiotiques :
6B, 9V, 14, 19F & 23F
UBx2 – Octobre 2008
Mobidité liée aux infections invasives à pneumocoque dans la petite enfance
Otite moyennes
Pneumonies
Bactériémies
Méningite
Sé
véri
té d
e l’
infe
cti
on
Pour chaque cas de méningite à pneumocoque en une année :
X 1000 à 10 000
X 100 à 1000
X 10
Fré
qu
en
ce
Invasive
Non-invasive
Abramson JS, Pediatrics 2000
UBx2 – Octobre 2008
Les infections à pneumocoque en Afrique
Prédominance du sérotype 1 en Afrique (1/3)- Épidémique
Saisonnalité
Létalité élevée : 50 % - Séquelles fréquentes
Traitement prolongé (amoxicilline, ceftriaxone, chloramphénicol)
UBx2 – Octobre 2008
Saisonnalité des méningites à pneumocoqueBurkina Faso
0
5
10
15
20
25
30
35
Mar
Apr
May Jun
Jul
Aug Sep
Oct
Nov
Dec Jan
Feb
Mar
Apr
Number
2002-3
2004-5
UBx2 – Octobre 2008
Évaluation prévaccinale de la diversité génétique du pneumocoque au Burkina Faso
1
111111111
111111111
111111111 111111111
111111111111111111
111111111
555555555
111111111111111111
222222222
666666666
333333333
666666666
666666666
111111111
666666666
777777777
111111111
777777777
777777777444444444
777777777
777777777777777777
222222222
888888888
888888888
999999999
999999999
101010101010101010
111111111
12A
1
12B
25A
1
5
1
5
25F
21
19A
25A
6B
6A
25F
7
ND
19F
14
11
21
1
10
14
1
1
6A6A
24A
1
2002-2003
2004-2005
UBx2 – Octobre 2008
Premier vaccin antipneumococcique utilisé :23-valent (Pneumo-23)
UBx2 – Octobre 2008
Application de la technologie de conjugaison au polyoside capsulaire du pneumocoque
Pas d’antigénicité croisée entre les sérogroupes, mais un certain degré d’antigénicité croisée entre les sérotypes d’un même sérogroupe,
La majorité des infections invasives de l’enfant est due à un nombre limité de sérotypes, permettant la sélection des sérotypes vaccinaux :
4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F (vaccin 7v)
1,3, 5, 7 (vaccin 11v)
6A,19A (vaccin 13v)
UBx2 – Octobre 2008
Impact du vaccin conjugué
importante des infections invasives à
pneumocoque dues aux sérotypes vaccinaux
- Effet direct
- Effet indirect
des infections dues à des sérotypes non
vaccinaux (importance variable selon le pays)
UBx2 – Octobre 2008
Efficacité du vaccinanti-pneumococcique en Afrique
• Étude randomisée, en double-aveugle, contrôlée par placebo
• Vaccin pneumococcique conjugué 9-valent
• Efficacité contre les pneumonies et les infections invasives en Gambie
Dr Felicity Cutts, Lancet 2005