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et DESPOTES POTES Saynètes interactives pour parler du respect, des violences et des différences Cet outil, qui permet des anima- tions avec des groupes de jeunes (en collège ou autre) à partir de 11 ans, est né de la demande d’établis- sements scolaires et d’animateurs jeunesse. Ceux-ci souhaitaient trou- ver un outil interactif pour parler de diverses situations de violence auxquelles ils étaient confrontés : violence entre jeunes, entre jeu- nes et adultes. A L’ADIJ 22, et dans le réseau Information Jeunesse costarmori- cain, nous travaillons en anima- tion de prévention depuis plu- sieurs années avec le programme VIRAJ (Violence dans les Rela- tions Amoureuses des Jeunes), dans les lycées du département. Nous trouvons cet outil interactif très pertinent pour se poser les bonnes questions sur le sujet. Souvent la demande nous était faite de travailler de la même manière dans les collèges pour aborder les notions de respect et de violence sous leurs différentes formes. Nous avons alors discuté avec les élèves de quelques classes de collèges pour leur expliquer notre projet et leur demander quels aspects de la violence ils aimeraient voir évo- qués. Ensuite nous avons travaillé au collège Ernest Renan de Tréguier avec une classe de cinquième et une compagnie de théâtre et théâtre forum (les Comédiens Associés) pendant deux jours pour commencer la création de saynètes. Puis nous avons nous- mêmes continué cette création sur les thèmes qui n’avaient pas pu être abordés, faute de temps, à Tréguier. C’est ainsi que nous pouvons pré- senter aujourd’hui 15 saynètes. Elles mettent en scène des jeunes, parfois des jeunes et des adultes, sur le même principe que VIRAJ. HISTORIQUE Livret d’accompagnement 1

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et DESPOTESPOTES

Saynètes interactives pour parler du respect, des violences et des différences

Cet outil, qui permet des anima-tions avec des groupes de jeunes (en collège ou autre) à partir de 11 ans, est né de la demande d’établis-sements scolaires et d’animateurs jeunesse. Ceux-ci souhaitaient trou-ver un outil interactif pour parler de diverses situations de violence auxquelles ils étaient confrontés : violence entre jeunes, entre jeu-nes et adultes.

A L’ADIJ 22, et dans le réseau Information Jeunesse costarmori-cain, nous travaillons en anima-tion de prévention depuis plu-sieurs années avec le programme VIRAJ (Violence dans les Rela-tions Amoureuses des Jeunes), dans les lycées du département. Nous trouvons cet outil interactif très pertinent pour se poser les bonnes questions sur le sujet.

Souvent la demande nous était faite de travailler de la même manière dans les collèges pour aborder les

notions de respect et de violence sous leurs différentes formes. Nous avons alors discuté avec les élèves de quelques classes de collèges pour leur expliquer notre projet et leur demander quels aspects de la violence ils aimeraient voir évo-qués.

Ensuite nous avons travaillé au collège Ernest Renan de Tréguier avec une classe de cinquième et une compagnie de théâtre et théâtre forum (les Comédiens Associés) pendant deux jours pour commencer la création de saynètes. Puis nous avons nous-mêmes continué cette création sur les thèmes qui n’avaient pas pu être abordés, faute de temps, à Tréguier.

C’est ainsi que nous pouvons pré-senter aujourd’hui 15 saynètes. Elles mettent en scène des jeunes, parfois des jeunes et des adultes, sur le même principe que VIRAJ.

Historique

Livret

d’accompagnement

1

Objectifs de l’Outil

• Promouvoir un changement des attitudes et des comporte-ments pour prévenir le recours aux différentes formes de vio-lence utilisées pour dominer et contrôler une personne.

• Faire prendre conscience que la personne qui reçoit notre violence (insultes, racket...) éprouve des sentiments qui risquent de l’atteindre, parfois gravement.

• Faire prendre conscience de l’importance de se parler sans s’insulter, de négocier, de don-ner son avis, de s’autoriser à exprimer ce que l’on ressent lorsqu’on nous agresse.

• Faire réfléchir à ce qu’est une réelle amitié, une vraie camara-derie.

QuelQues principes impOrtants

• Etre en désaccord et se fâcher est naturel, mais certaines ex-pressions de la colère sont inac-ceptables.

• Même quand les insultes sont banalisées et considérées com-me peu dommageables elles sont en réalité des formes de violence qui atteignent parfois très profondément la personne qui en est l’objet.

• Etre rabaissé, méprisé, humi-lié n’est jamais constructif. Les processus de dévalorisation ont des conséquences non né-gligeables.

cOntenu du classeur

• Les 15 saynètes en 2 ou 3 exemplaires chacune (suivant le nombre de personnages) : 1 pour chaque acteur.

• Le livret d’accompagnement (à destination des intervenants) comprenant :> la présentation de l’outil, les

conseils pour l’animation : durée, techniques.

> chaque saynète avec son thè-me, son objectif, le message principal à faire passer, des questions (non exhaustives) pour animer la discussion.

> pour certaines saynètes, quel-ques données juridiques ou des connaissances sur le sujet, ou encore des informations prati-ques.

> 1feuille d’évaluation à pho-tocopier à destination des jeunes.

les saynètes : thèmes et sOus-thèmes

Voir sommaire des saynètes.

Chaque thème a une dominante de couleur pour mieux se repérer.

Nous avons volontairement choisi des titres qui n’indiquent pas le sous-thème de la saynète afin que les jeunes essaient de trouver la problématique principale par eux-mêmes.Pour certaines saynètes, nous avons préféré ne pas impliquer les jeunes en situation directe, mais

2

dans des conversations qu’ils rap-portent, afin de ne pas les mettre en difficulté (exemple dans «C’est pas mes oignons»).

durée d’une animatiOn et nOmbre de saynètes utilisées par animatiOn

La durée idéale se situe entre 1h30 et 2h. Pendant ce temps, il est possible de travailler sur 3, 4 ou 5 saynètes maximum. Si la discussion est très animée, 3 say-nètes suffiront peut-être.

nOmbre d’intervenants

Il est important d’être 2 anima-teurs pour assurer une séance. L’un sera chargé de l’animation, l’autre sera plutôt observateur. Les rôles peuvent s’inverser en cours d’animation, pour rebon-dir et se compléter.

nOmbre de participants

Entre 10 et 18 personnes. 10 personnes minimum permettent d’avoir des avis différents pour que le débat s’instaure. Au-delà de 18, certaines personnes peu-vent ne pas se sentir à l’aise pour s’exprimer.

chOix des saynètes

Lors d’une animation, vous pou-vez traiter de manière approfon-die un thème, ou bien balayer l’ensemble des problématiques avec une saynète de chaque thème. Cela dépend de la de-mande qui vous est faite ou de vos objectifs.

Certaines saynètes pourraient rele-ver de plusieurs thèmes (exemple : « Rencontre internet » aurait pu être placée également dans la ca-tégorie « relations garçons-filles »).

ANiMAtioNs

Deux types d’animation sont possibles en fonction des moyens et des partenaires dont on peut disposer localement :

a- selOn les techniQues classiQues du débat

On demande à des volontaires du groupe de jouer chacun un personnage et de lire la scène. On leur propose de la lire tout bas

Livret

d’accompagnement

3

dans un premier temps pour s’en imprégner. Ils la jouent ensuite devant le groupe une première fois, voire deux fois si nécessaire pour une bonne appropriation du texte par l’ensemble des participants (un des animateurs lit les passages en italique). Si aucun jeune n’est volontaire pour lire les saynètes (c’est rare !), les animateurs peuvent les jouer. De même si l’on est dans une classe ou avec un groupe de jeunes très mal à l’aise à l’écrit.On demande aux acteurs ce qu’ils pensent de la scène, s’ils auraient réagi comme leur personnage.On demande ensuite à l’ensemble des jeunes ce qu’ils pensent de la situation, si cela leur rappelle quelque chose qu’ils ont vécu. On laisse un temps de discussion informelle qui est utile aussi aux animateurs pour mieux connaître le groupe et ses préoccupations face au thème abordé.On s’inspire des « questions suggérées pour animer la discussion » relatives à chaque saynète.On rappelle bien qu’il s’agit de personnages et que le jeune ne joue pas son propre rôle.

Autre rappel important à faire : ce qui se dit dans le groupe ne devra pas en sortir afin de respecter la parole de chacun.

b- selOn les techniQues de mise en situatiOn

interactive

Techniques proches de celle du théâtre forum d’Augusto Boal

On commence l’animation de la même manière que dans la méthode précédente, et au fil du débat, on propose aux acteurs

de prolonger la scène ou de la rejouer à partir de la phrase où ils ne sont plus d’accord avec ce qui est écrit.On invite aussi les autres participants à agir pour faire changer les choses : que peut faire la personne opprimée pour que ça ne se passe pas comme ça ? Qu’auriez-vous fait dans la même situation ?On rejoue la scène et les participants interrompent pour proposer leur propre suggestion d’attitude, de parole, d’expression en remplaçant le personnage qui subit la domination.Le public est fortement encouragé à venir jouer toutes les propositions même les plus modestes dans une perspective de prise de conscience de ce qui suit :

Il existe de multiples possibilités de réactions face à une situation où quelqu’un exerce une domination à l’encontre de l’autre.

• Réagir peut faire changer une situation.

• Exprimer son refus est une étape qui peut faire changer le cours d’un échange.

Les animateurs s’appuient là aussi sur les questions proposées dans les fiches pour amener le débat.

accessOires

Il peut être intéressant d’avoir quelques accessoires : ballon, ancien téléphone portable (cela évite le risque que les jeunes fassent malencontreusement tomber le leur en jouant la scène)...

4

et

n les differences :

01 - Le croche-pied : le regard sur le handicap physique

02 - Les délégués de classe : le regard sur le handicap mental

03 - Le nouveau : le rejet de l’étranger

04 - Les chaussures de marque : l’importance des marques

n les insultes et leurs cOnseQuences :

05 - Ma place : la violence verbale - l’espace public et l’espace privé

06 - Salut ! : les insultes

n les relatiOns GarcOns-filles :

17 - La partie de foot : la discrimination sexiste

1 8 - C’est pas mes oignons : les gestes qui agressent l’autre

19 - Les devoirs : le contrôle de l’autre par le chantage affectif

10 - La cata : la sexualité et les conduites à risques

n les risQues :

11 - L’anniversaire : la pression du groupe dans les premières consommations de produits nocifs

12 - Rencontre internet : les risques dans les rencontres par internet

13 - Le portable d’Elodie : le racket

n les relatiOns adOs-adultes :

14 - Les résultats du contrôle de maths : les relations professeurs- élèves

15 - Ras l’bol : les relations parents-adolescents

SOMMAIRE des saynètes

«potes et despotes» a pu voir le jour :

> grâce au soutien financier des partenaires costarmorcains suivants :

- la Préfecture - la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS)

- l’Assurance Maladie (CPAM)- le Conseil Général

> grâce également au soutien financier de :

- l‘Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances

> grâce à la participation active :

- de la Direction Départementale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse 22

- de la Compagnie «Les Comédiens Associés», de Plombières-Les-Dijon (antenne «Comédiens Associés Bretagne»)

- des jeunes et des infirmières de l’EREA de Taden- de la classe de 5ème C (année 2007-2008) et du personnel du collège Ernest Renan de Tréguier

- des animateurs du réseau Information Jeunesse des Côtes d’Armor

Merci aussi :

- aux jeunes Clémentine LANOE et Fanny BRIENS- à la Délégation Régionale aux Droits des Femmes et à l’Egalité d’Ile-de-France qui a adapté le programme québécois VIRAJ dont nous nous sommes inspirés.

- à la Délégation Départementale aux Droits des Femmes et à l’égalité des Côtes d’Armor pour son soutien actif.

Remerciements

et DESPOTESPOTES

evaluatiOn à destinatiOn des jeunes

Date de l’animation : ................................................................................Etablissement où elle s’est déroulée : ..........................................................

o Fille o Garçon Age ...................................................

En résumé, que retiens-tu de ces animations ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Encercle le visage qui correspond le mieux à la façon dont tu te sens par rapport à chacune des phrases suivantes :

a) J’ai aimé cette animation

b) J’ai participé aux discussions

c) J’ai participé aux sketches

d) J’ai appris des choses utiles

e) Je me sentais à l’aise par rapport au sujet

Que suggères-tu pour améliorer ces animations ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Quelle saynète t’a le plus intéressé ? ........................................................................................................................................................................................................................................................................................

Pourquoi ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Y a-t-il des thèmes en rapport avec les violences, les différences et le respect que nous n’avons pas abordés et que tu aurais souhaité traiter ? ...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Merci d’avoir rempli ce questionnaire

1Le croche-pied

> Océane est assise sur un banc au collège ou au lycée.

> Erwan, mal voyant, passe à côté du banc, tenant le bras de Malika.

> Océane fait un croche-pied à Erwan qui manque de tomber.

- Océane

- Erwan

- Malika

CONTEXTE

3 p

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es

Malika Ca ne va pas, non, Océane ! Qu’est-ce qui te prend ?

océane Oh ! Ca va ! C’est pas grave quand même ! C’est drôle même !

erwan J’ai cru que c’était une pierre sur la cour. Pas très sympa ça, Océane. J’aurais pu tomber.

océaneOh ! Eh ! tous les deux !

Vous n’allez pas faire une histoire avec si peu. Vous n’avez pas le sens de l’humour !

Malika Parce que tu appelles ça de l’humour ? T’as pas tout compris !

océane Tu me prends la tête, Malika. Déjà, j’vois pas comment tu peux être copine avec un bigleux !

repères pOur l’animatiOn

Le croche-pied

thème

le regard sur le handicap physique

Objectif

Aborder le handicap physique et montrer qu’une personne handicapée ne se réduit pas à son handicap. Aborder éventuellement d’autres différences que le handicap.

messaGeIl est important de dépasser le handicap d’une personne pour chercher à la connaître et apprécier ses qualités.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que pensez-vous de la situation ?

• Est-ce qu’elle vous rappelle des situations que vous avez vécues, sur ce handicap ou sur d’autres handicaps ?

• Avez-vous essayé, d’une manière ou d’une autre, d’aller vers des personnes ayant un handicap physique ?

• Sinon, qu’est-ce qui vous retient ?

• Qu’est-ce qu’Erwan peut ressentir dans cette situation ?

• Océane a-t-elle essayé d’imaginer ce que ressent Erwan ?

• Quelles qualités peut avoir développé Erwan du fait de son handicap visuel ? (réponse : il a développé les autres sens : toucher, ouïe, odorat ...)

• Que pourrait vous apporter l’amitié d’une personne handicapée ?

• Avez-vous déjà essayé de fermer les yeux pour vous rendre compte de la difficulté à se repérer quand on ne voit pas ?

• Essayez de continuer la scène : Malika répond à Océane sur les raisons pour lesquelles elle est amie avec Erwan.

• Peut-on réussir à ne plus être blessé par les insultes ? Peut-on en quelque sorte se faire une carapace ?

Les déEléEguéEs de classe

2

Tous les trois sont assis autour d’une table, dans le bureau de la directrice.

CONTEXTE

La directrice

Bonjour, Liza et Camille. Je vous ai fait venir dans mon bureau parce que je voudrais que vous

m’aidiez à trouver des solutions à un problème. Liza, explique-nous ce qui te préoccupe.

Liza J’en ai marre.

Camille De quoi ?

Liza Que les élèves des autres classes nous traitent de gogol parce qu’on a des difficultés.

Camille Mais c’est pas tout le monde, Liza.

Liza C’est quand même insupportable à entendre !

Camille Laisse-les dire ! T’occupe pas d’eux !

LizaEn plus, c’est pas notre faute si on est handicapé.

Les autres croient qu’on ne sait rien faire alors qu’on sait tous lire et écrire dans la classe.

CamilleC’est vrai que ça ne doit pas être drôle d’être traité de noms pas très sympas. Mais je ne sais pas ce

que j’peux faire, moi.

La directrice

Eh ! bien,justement, Camille, c’est pour ça que je t’ai fait venir. Je voulais que tu entendes Liza et que tu discutes avec les autres délégués de ce que vous

pourriez faire pour que ça change.

3 p

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es - Liza, déléguée de la classe d’intégration

- Camille (garçon ou fille), délégué(e) des délégués du collège

- La directrice du collège

repères pOur l’animatiOn

Les dEéléEguéEs de classe

thème

le regard sur le handicap mental

Objectif

Aborder le handicap mental et montrer combien cette discrimination peut être difficile à vivre, pour soi-même si on est handicapé, mais aussi pour les frères et sœurs des élèves concernés par un handicap.

messaGes

> Il est normal d’être respectueux vis-à-vis d’une personne ayant un handicap mental, que celui-ci soit important ou pas.

> Il est important d’être vigilant dans les termes que l’on emploie parce qu’ils peuvent blesser.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• De quel mot vient l’injure «gogol» ?

• Que veut dire au départ «Mongolien» ?

• Pourquoi appelle-t-on les personnes trisomiques des Mongoliens ?

• Que nous montre Liza ?

• Que ressent Liza ?

• Les enfants handicapés ressentent-ils les mêmes émotions que les autres ?

• Pensez-vous que quand vous traitez quelqu’un de «gogol», même s’il n’a aucun handicap, cela peut être blessant ?

• Avez-vous déjà pensé, si vous utilisez ce mot, qu’un de vos camarades, peut avoir un frère ou une sœur trisomique ?

QuelQues clefs :

• Gogol vient du terme Mongolien, terme incorrect pour parler d’une personne trisomique.

• 1 enfant sur 1000 est atteint de trisomie 21. Il est donc probable que dans un collège un élève ait un frère, une sœur ou un cousin trisomique. Pour cet élève, le terme de «gogol» peut entraîner une souffrance.

Le nouveau 3

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- Samuel

- Damien

Dans la cour du collège ou du lycée.

samuel Eh ! T’as vu le nouveau ?

Damien Oui, eh bien quoi ?

samuel T’as vu la tête qu’il a ? En plus, il ne parle même pas français.

Damien Moi je trouve qu’il se débrouille bien : il n’est en France que depuis 3 mois.

samuel Comment tu sais ça toi ?

Damien Il n’habite pas loin de chez moi.

samuel Dis donc, ça devient la zone ton quartier. S’il y a des vols, faudra pas t’étonner.

Damien Mais t’es raciste ou quoi ?

samuel Non, j’suis pas raciste, mais chacun chez soi.

CONTEXTE

repères pOur l’animatiOn

Le nouveau

thème

le rejet de l’étranger

Objectif

Montrer que l’étranger n’est pas différent de nous, et que l’on peut s’entendre avec lui si on ne s’arrête pas à des préjugés et des idées reçues.

messaGe

Le rejet de l’étranger ou de celui qui est différent vient souvent du fait qu’on n’essaie pas de parler avec lui pour mieux le comprendre et apprendre de sa culture.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que pensez-vous de la situation ?

• Quelles sont les différences réelles entre le nouveau et les autres élèves ?

• Est-ce une différence importante ?

• Est-ce que la langue est un obstacle infranchissable à la rencontre de l’autre ?

• Quels sentiments peuvent amener Samuel à craindre cet étranger ?

• Qu’est- ce qu’on pourrait proposer à Samuel de faire pour connaître le nouveau ?

• Comment la scène pourrait-elle continuer ?

• Pourquoi Damien est-il plus ouvert à l’échange avec l’autre ?

Les chaussures de marque

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Sur la cour ou dans la rue, deux camarades de classe se rencontrent.

- Fabien

- Tristan

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CONTEXTE

Fabien T’es nul, t’as vu tes chaussures ? Elles doivent même pas coûter 30 euros, ya pas de marque dessus !

tristan Et alors ?

Fabien T’es pas à la mode ! J’ai pas envie de me balader avec toi en ville.

tristan Tu choisis tes copains à leurs chaussures, toi ? Bravo !

FabienYa un minimum quand même...

Trouve-toi une autre bande.

repères pOur l’animatiOn

Les chaussures de marque

thème

l’importance des marques

Objectif

Amener les jeunes à être critiques sur l’importance qu’ils donnent aux marques pour appuyer ou affirmer leur personnalité.

messaGe

L’amitié ne se fonde pas sur l’aspect extérieur de quelqu’un mais sur les qualités réelles de la personne.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Comment réagissez-vous à cette scène ?

• Est-ce que vous choisissez vos copains à leur tenue vestimentaire ?

• Pour quelles raisons certains jeunes ne mettent pas de vêtements de marque ?

• Est-ce une forme de discrimination que de refuser dans une bande ceux qui ne s’habillent pas comme les autres ?

• Pourquoi les marques sont importantes pour certains d’entre vous ? Que représentent-elles à vos yeux ?

• Quels autres aspects extérieurs peuvent être l’objet de moqueries ?

• Est-ce difficile à accepter quand on se fait rejeter à cause de son physique ou de ses tenues ?

• Que pensez-vous de l’idée d’un uniforme à l’école ?

• Que répondriez-vous à Fabien ?

• Si Fabien avait suffisamment confiance en lui, ferait-il ce genre de remarque ?

2 p

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es

- Audrey

- Tiphaine

La scène se passe au self du collège ou du lycée . Audrey est assise et Tiphaine se dirige vers elle.

ACCESSOIRES :1 table et 1 chaise

tiphaine Hey ! C’est ma place !

Audrey Y’a pas ton nom écrit dessus !

tiphaine Dégage de là, bouffonne !

Audrey Pas question ! J’étais là avant toi, je reste !

tiphaine(en

bousculant Audrey)

Dégage, pétasse !

5Ma place

CONTEXTE

repères pOur l’animatiOn

Ma placethème

la violence verbale. l’espace public et l’espace privé

Objectifs> Réfléchir sur les espaces communs et les raisons pour lesquelles on peut

avoir besoin de s’approprier des lieux.> Faire comprendre que le manque de mots et d’échanges peut conduire

au geste violent.> Faire prendre conscience du besoin de reconnaissance et d’avoir sa

place dans la société.

messaGeIl n’est pas facile de trouver ses repères, mais il est important malgré tout de voir quels lieux on peut s’approprier et quels lieux doivent rester publics.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Qu’ont ressenti les deux jeunes qui ont joué la scène ?• Qu’en pensent les autres ?• La chaise appartient-elle à Tiphaine ?• Imaginez la suite• Si on tient à sa place au self, dans le bus, n’est-ce pas pour se sentir bien

quelque part ? N’est-ce pas un repère rassurant ?• Quels espaces nous appartiennent ? (la chambre ?)• Quels sont les autres sens du mot place ? Ont-ils un lien avec cette

saynète ?• «Peur de perdre sa place» : est-ce facile de se faire une place dans la

société ?• Qu’est-ce qu’on ne veut pas partager avec les autres ? Et qu’est-ce qu’on

partage ?• A-t-on aujourd’hui assez de lieux où l’on se sente en sécurité ?• Dans l’individualisme, n’y aurait-il pas un besoin de reconnaissance ?• Si on reçoit souvent des insultes, est-ce qu’on devient indifférent ou est-ce

qu’on finit par croire qu’on les mérite ?

QuelQues clefs• Les escaliers, les bus, les chaises sont des espaces de liaison.• Si l’on s’approprie les espaces publics, c’est peut-être parce que l’on

manque de lieux à nous.• L’écran (télé, ordinateur, portable…) est pour certains le seul lieu

d’intimité.

CONTEXTE

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es

- Martin

- Thomas

2 jeunes qui se connaissent se croisent.

Martin Salut, connard !

6Salut !

Voir ce que répond ou comment réagit Thomas.

Proposer à plusieurs jeunes, à la suite, de jouer le rôle de Thomas (4 ou 5) pour voir les différentes manières de réagir à l’insulte de Martin.

Les jeunes préposés au rôle de Thomas sont à l’extérieur de la classe ou de la salle. On les fait rentrer un par un pour rencontrer Martin.

A l’attention d’une fille, remplacer «connard» par «connasse».

repères pOur l’animatiOn

Salut !

• Que pensez-vous des différen-tes manières de réagir à ce qu’a dit Martin ?

• A votre avis, y a-t-il des raisons pour que Martin aborde ainsi Thomas ?

• S’il n’y a pas de raison particu-lière, pourquoi Martin aborde-t-il ainsi les autres ?

• Martin a-t-il réfléchi avant à la réaction que pourrait avoir Thomas ?

• Quelle(s) réaction(s) attend-t-il de Thomas ?

• A votre avis Martin s’adresse-t-il ainsi à tous les élèves ou à certains élèves ? Lesquels ?

• Est-ce que la solution de Tho-mas est la revanche ?

• Peut-on souffrir sur la cour quand on nous parle ainsi ?

• Pourquoi banalise-t-on les insultes ?

• Est-ce que ce genre de compor-tement peut engendrer de la violence physique ?

• Est-ce qu’il faut être violent pour se faire respecter ?

• Quelles insultes font le plus mal ?• Faut-il se taire si l’on subit régu-

lièrement ce genre d’insultes ? • A qui en parler ?• Si on ne parle pas, n’y a-t-il pas

risque de devenir bouc émis-saire ?

• Quelle est la réaction la plus saine à ces insultes ?

• Comment apprendre à se dé-fendre ?

• Comment se sent-on quand on se fait insulter comme ça ?

• Que peut-on répondre à une personne qui nous insulte sans l’insulter en retour ?

thème : les insultes

Objectif Faire prendre conscience de la banalisation des insultes et du fait que ce qui n’est pas une insulte pour l’un peut l’être pour l’autre.

messaGes> Les effets produits par les insultes peuvent être de la souffrance s’ils

se répètent.> La pauvreté du langage amène à remplacer les mots par des gestes

agressifs. D’où l’importance d’enrichir son vocabulaire.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

QuelQues clefs• On peut répondre en exprimant ce que l’on ressent soi-même. Les jeunes

ont du mal à s’imaginer que ça puisse être une solution à leur âge, mais il est malgré tout important de la présenter comme une des solutions.

• On peut critiquer le geste ou l’action de la personne sans critiquer la personne elle-même.

CONTEXTE

La partie de foot

3 p

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- Sarah

- Marc

- Louis

Sur la cour du collège. Une dizaine de garçons se préparent à faire une partie de foot improvisée. Une fille s’approche.

ACCESSOIRE : un ballon.

sarah Je peux jouer avec vous ?

Marc Si tu veux.

Louis Ca va pas, non ! On ne va pas prendre une fille dans notre équipe quand même !

Marc Et pourquoi pas ?

sarah Je joue en club avec des garçons et c’est souvent moi qui met les buts.

Marc(à Louis)

Tu vois, avec elle, on pourrait gagner.

Louis Je préfère perdre que prendre une fille dans mon équipe.

7

repères pOur l’animatiOn

La partie de foot

• Que pensez-vous de cette scène ?

• Pourquoi pensez-vous que Louis ne veut pas prendre Sarah dans son équipe alors qu’elle joue bien ?

• Et si elle ne jouait pas bien, serait-il normal de ne pas la prendre alors qu’on accepte même les garçons qui ne jouent pas bien ?

• Y a-t-il des sports réservés aux garçons ?

• Pourquoi y a-t-il beaucoup moins de filles que de garçons à jouer au foot ?

• Y a-t-il des raisons physiques ou physiologiques à cela ?

• Dans quel sport ou quelle activité les garçons pourraient-ils, eux, être refusés ?

• Est-ce que la danse vous semble être une activité féminine ? Pourquoi ?

• Un garçon peut-il jouer à la poupée quand il est petit ? Et la fille aux petites voitures ?

• La mixité est-elle une bonne ou une mauvaise chose ?

• Qu’est-ce que le sexisme ?• A partir de quel âge peut-on

éduquer les enfants à l’égalité des sexes ?

• Est-ce plus facile d’être une fille ou un garçon ? Pourquoi ?

thèmela discrimination sexiste

ObjectifFaire prendre conscience aux jeunes du sexisme ordinaire dans la société.

messaGeLes garçons et les filles peuvent pratiquer les mêmes activités. Or dès le plus jeune âge, on nous inculque des modèles féminins et masculins prédéterminés sans raison.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

une clef

définition du sexisme : C’est une attitude de discrimination par rapport à l’autre sexe. Cela implique un ensemble de comportements qui nient le droit à la liberté et à l’égalité de toute personne humaine. C’est tout ce qui dévalorise un sexe par rapport à l’autre.Exemple : refuser un emploi à quelqu’un à cause de son sexe est du sexisme. (source : outil pédagogique Câlins Malins, ADIJ 22).

CONTEXTE

C’est pas mes oignons

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- François

- Léo

- Louna

Sur la cour.C’est la récréation.

François Tout à l’heure, quand je revenais du self, j’ai vu un garçon qui tripotait Julie.

Louna Et Julie, elle appréciait ?

François Non, pas du tout, elle se débattait.

Léo Tu parles, elle faisait semblant de se débattre, oui.

Louna Qu’est-ce que t’en sais ? Tu l’as déjà fait, toi, tripoter une fille sans lui demander son avis ?

Léo Ben... Oui : quand la situation se présente.

LounaT’es dégueulasse. Les filles ont le droit de décider

quand même ! Tu ne dis rien, toi, François. T’es comme lui alors ?

François Euh… Non.

Louna Et pourquoi t’as rien dit au garçon et que tu as laissé faire, alors ?

François C’était pas mes oignons.

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repères pOur l’animatiOn

C’est pas mes oignons

• Est-ce que vous trouvez grave de tripoter quelqu’un qui n’en a pas envie ?

• Est-ce une agression physique ou sexuelle ?

• Qu’est-ce que vous donneriez comme argument à Louna pour expliquer que c’est grave ?

• Imaginez la suite de la discus-sion.

• Que peut faire Julie pour que ça ne se reproduise plus ?

• Qu’est-ce que vous pouvez faire si vous voyez une scène de ce genre ?

• Est-ce que François aurait dû in-tervenir ?

• Est-ce que c’est facile d’intervenir ?• Et si ça se passe dans une soirée

et que les choses peuvent aller plus loin, quels sont les risques ?

• Pourquoi Léo (qui n’a pas vu la scène) pense que Julie fait sem-blant de se débattre ?

• Est-ce facile d’aller se plaindre à un adulte ?

• Quels sentiments peuvent éprou-ver les personnes agressées en allant en parler à un adulte ?

• Quel adulte ressource avez-vous dans l’établissement ?

• Vers qui iriez-vous plus facilement pour en parler ?

thèmeles gestes qui agressent l’autre

Objectifs> Faire prendre conscience qu’on ne peut pas disposer du corps de

l’autre à sa guise.> Faire comprendre que certains gestes peuvent être perçus comme un jeu par

certains, mais sont vécus comme une réelle agression par d’autres.

messaGe

Il est inacceptable d’avoir des gestes déplacés sur les autres. A partir du moment où l’autre n’est pas d’accord, on ne doit pas le toucher sur des parties du corps qu’il (elle) considère comme intimes.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

> « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, mena-ce ou surprise » : Article 222-22 du Code Pénal.

> Il y a agression quand la parole de l’autre est niée. Les atteintes sexuelles peuvent prendre la forme d’attouchements, de caresses, de baisers, tout ceci imposé à l’autre.

> Ce qui est important, c’est son propre désir et le respect du désir ou du non-désir de l’autre.

> Les lieux et personnes ressources lorsque la personne estime qu’il y a eu agression sexuelle :- le centre de planification, les ur-gences hospitalières, le médecin traitant

- pour porter plainte : la police ou la gendarmerie.

QuelQues clefs

CONTEXTE

Les devoirs

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- Marine

- Pierre

Marine et Pierre sortent ensemble.Ils sont chez Marine.

Marine S’il te plaît, Pierre, fais-moi mon exercice d’anglais.

Pierre Oh non ! J’ai déjà fait ta rédaction. Et en plus, je n’aime pas l’anglais.

Marine

T’es pas sympa ! Tu pourrais bien me le faire quand même, l’exercice.

T’es meilleur que moi en anglais. Et je suis fatiguée, j’ai regardé la télé tard hier soir...

Je ne sors plus avec toi si tu ne me le fais pas.

Pierre Bon… allez, je le fais, ton exercice.

9

repères pOur l’animatiOn

Les devoirs

thèmele contrôle de l’autre par le chantage affectif

ObjectifMontrer que le chantage affectif est un moyen de manipuler l’autre par les sentiments.

messaGeUne relation amoureuse ou amicale ne peut pas être basée sur le chan-tage.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que pensez-vous de la situation ?• Y a-t-il du contrôle de la part d’un des deux jeunes ?• Qui exerce le contrôle ?• Qu’est-ce que Marine essaie de contrôler ?• A-t-on le droit d’utiliser ses difficultés personnelles pour contrôler l’autre ?• Est-ce que vous auriez réagi comme Pierre ?

une clefUn problème personnel ne justifie pas un comportement de contrôle. Le (la) partenaire n’est pas chargé(e) de régler, ou de tout assumer, des problèmes personnels de son ami(e).

CONTEXTE

La cata

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- Olivier 18 ans

- Félix 22 ans

Olivier et Félix sont frères.Ils se trouvent dans la chambre de Félix et discutent.

olivier Félix, je suis dans la merde.

Félix Pourquoi ?

olivier Si je te dis, t’en parleras pas aux parents ?

Félix Ben... Non. Evidemment !

olivier

Bon je t’explique. L’autre jour, à l’anniversaire de Cédric, on avait tous pas mal picolé, je suis sorti avec Emilie

et on l’a fait ! Je l’ai un peu forcée, mais pas beaucoup. Sur le coup, elle était plutôt d’accord.

Mais maintenant elle dit que c’est parce qu’elle avait bu. Ses parents sont au courant

et il paraît qu’ils veulent porter plainte.

Félix Ouah !!... Mais Emilie, elle en pense quoi ? Tu l’as revue ?

olivier

Emilie, elle sait pas trop. Elle va pas très bien, elle a honte. Elle voulait pas que ça aille aussi loin entre

nous. Et du coup, c’est elle qui a dit à ses parents qu’il fallait peut-être porter plainte. Elle n’a pas encore 18 ans.

Félix Oui, t’es mal là. Et tu avais des préservatifs, au moins ?

olivier Euh !... Non, parce que c’était pas prévu que ça finisse comme çà.

Félix Dis donc mon pote, t’es pas très prudent. Et tu fais comment maintenant ?

10

repères pOur l’animatiOn

La catathème

la sexualité et les conduites à risque

ObjectifMontrer qu’un acte réalisé sous l’effet de l’alcool peut ne pas être vrai-ment voulu, et avoir des conséquences importantes.

messaGes> Il est important de savoir que si Emilie porte plainte, la justice peut

rejeter la plainte pour le motif qu’elle était consentante au moment de l’acte ; mais la justice peut aussi accepter la plainte et considérer les actes posés par Olivier comme une agression sexuelle. L’alcool ne sera en aucun cas une excuse pour Olivier. Si la victime dit : « je n’étais pas en état de dire non », cela ne dédouane pas l’auteur.

> Les rapports non protégés peuvent entraîner une grossesse mais aussi des infections sexuellement transmissibles.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Qu’avez-vous envie d’exprimer suite à cette saynète ?

• Pourquoi Emilie ne va pas bien ?

• Qu’est-ce qui est le plus difficile pour Olivier ?

• Pensez-vous qu’Emilie ait raison de porter plainte ?

• Si une plainte est déposée, selon vous, que va décider la justice ?

• Imaginez la suite de la discussion.

• Comment comprenez-vous : «un peu forcée mais pas beaucoup» ?

• Pensez-vous qu’Olivier devrait en parler à ses parents ?

• S’il ne veut absolument pas en parler à ses parents, à qui peut-il demander conseil ?

• Quelles précautions auraient pu prendre ces jeunes pour éviter le risque de la grossesse ?

• Que peut faire Emilie pour savoir si elle est enceinte ?

QuelQues clefs

> Le préservatif est le seul moyen de se protéger du SIDA et des autres IST (infections sexuelle-ment transmissibles).

> Pour éviter une grossesse, il existe différents moyens de contracep-tion : préservatifs (masculins et féminins), pilule, stérilet, implant, patch contraceptif, anneau vagi-nal.

> Il existe 2 sortes de tests de gros-sesse :

- Le test urinaire peut être fait dès la première semaine de retard de rè-gles (à confirmer par test sanguin).

- Les tests sanguins peuvent être réalisés avant même le retard de règles (au minimum 10 jours après le rapport supposé).(source : outil pédagogique Câ-lins Malins, ADIJ 22).

> Au niveau juridique, ce qui est difficile à repérer, c’est le consen-tement de chacun au moment des faits. Le moment qui fait trauma-tisme est celui où l’agression n’est pas reconnue. On ne juge pas le fait que quelqu’un a des pulsions, mais la manière dont la personne les gère par rapport à autrui.

11L’anniversaire

- Antoine

- Lucas

- Julie

CONTEXTE

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Antoine Salut ! Désolé j’suis en retard, j’ai eu un p’tit problème.

Lucas C’est pas grave ! Et t’arrives juste à temps, on allait boire un coup, assieds-toi !

Antoine Euh... Vous buvez quoi ?

Julie De la vodka, rien de plus consistant !

Antoine Beurk ! Non merci.

Julie Allez, fais pas ta mauviette, je l’ai piquée à un pote, elle est bonne !

Antoine Mais non !... J’aime pas çà !

Lucas Tu vas voir, avec du jus d’orange c’est super bon !

Antoine Mais non, je te dis, je ne bois pas d’alcool.

Antoine hésite.

Julie Allez !

Antoine Ok, mais juste une gorgée !

Ils finissent la bouteille. Antoine en boit finalement autant que les autres.

Lucas Tu vois ?... C’est bon !

Antoine(ivre et énervé)

Ouais... Maintenant j’vais... rentrer chez moi en scoot.

Antoine est invité à une fête chez des copains pour un anniversaire. Quand il arrive, la fête bat son plein.

repères pOur l’animatiOn

L’anniversaire

Objectifs> Faire percevoir le rôle du groupe dans

les premières consommations d’alcool, de cigarettes ou de drogue.

> Montrer qu’avoir une bonne estime de soi aide à résister.

messaGeApprendre à dire non dans un grou-pe n’est pas facile, mais c’est pour-tant très important de résister à la pression quand on pense que quel-ques chose n’est pas bon pour nous.

• Qu’en pensez-vous ?• Est-ce facile de dire non ?• Qu’est-ce que les copains d’Antoine

exercent sur lui ?• Quel rôle joue le groupe ?• Aurait-on pu jouer cette saynète en

remplaçant l’alcool par d’autres pro-duits ?

• Quel goût a la première cigarette avant de la fumer ?

• Que veut dire «être avec les autres» ? Cela implique quoi ?

• L’alcool, ça sert à quoi quand on est dans un groupe ?

• Peut-on faire la fête sans alcool ?

• Le pouvoir que les uns exercent sur les autres est-il une forme de violence ?

• Qu’est-ce qui fait qu’on cède ou qu’on ne cède pas à la pression ?

• Y a-t-il des leaders dans ce groupe de copains ?

• Selon vous, Lucas a-t-il bu autant que les autres ?

• Qu’est-ce qu’on recherche en buvant en grande quantité ?

• Quelles formes de violence peut en-traîner l’alcool ?

• L’image que l’on a de soi : qu’est-ce que je suis prêt à faire pour mon image (bon ou pas bon pour moi) ?

> La 1ère cigarette a le goût des autres : les autres du groupe, les copains, les plus grands... > Les risques à court terme :- Diminution de la vigilance.- Perte de contrôle pouvant amener violence, agressions, suicides, acci-dents.

- Exposition à des agressions en raison d’une attitude parfois provocatrice ou du fait que la personne en état d’ébrié-té n’est plus capable de se défendre.

> Les risques à plus long terme :- La dépendance : besoin de consom-mer permanent, consommation soli-taire amenant un mal-être pour soi et pour les gens avec qui on vit.

> Un verre de bière a la même quantité d’alcool qu’un verre de whisky ou un verre de vin, dans un bar. A la mai-son, se méfier des doses plus impor-tantes qu’on peut se servir.

> Taux d’alcoolémie : il augmente rapi-dement après une consommation. Le maximum est atteint en une heure au cours d’un repas et en une 1/2 h à jeun. Ce taux diminue lentement, à raison de 0,15 g/litre/h. Et aucun moyen n’existe pour faire baisser le taux plus rapidement.

> 45000 morts liés directement ou indi-rectement à l’alcool chaque année en France. L’alcool est impliqué dans 28% des accidents mortels de la route.

QuelQues clefs

thèmela pression du groupe dans les premières consommations

d’alcool, de cigarettes ou de drogue.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

L’alcool est une drogue, même s’il est licite. C’est un psychotrope pouvant entraî-ner un état de dépendance. Un psychotrope agit chimiquement sur le psychisme.

CONTEXTE

12Rencontre internet

Les deux personnages sont installés devant leur ordinateur respectif, dans deux lieux différents. Ils tapent sur leur clavier.

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- Etienne

- Mélodie

Mélodie Salut, tu vas bien ?

etienne Oui, mais tu es qui ?

Mélodie Ben ! C’est moi, Mélodie !

etienne Désolé, on ne se connaît pas.

Mélodie Tu n’es pas David ?

etienne Non, moi c’est Etienne, et toi ?

Mélodie Oh, excuse, j’ai fait une erreur dans l’adresse...moi c’est Mélodie. Tu veux qu’on corresponde ?

etienne Oui, d’accord. T’as une photo de toi ?

Mélodie Oui, je te l’envoie tout de suite.

etienne Ah ! oui, t’es mignonne ! Je t’envoie ma photo aussi dès que je peux. Là j’en ai pas.

Mélodie Ok. J’habite Saint-Brieuc, et toi ?

etienne Moi aussi !!!! Ca te dirait qu’on se donne rendez-vous ? On pourrait se voir tout à l’heure.

Mélodie D’accord. Rendez-vous place du Chais dans un quart d’heure, ok ?

etienne Ok ! A tout de suite. Je te reconnaîtrai grâce à ta photo.

repères pOur l’animatiOn

Rencontre internet

thèmele risque des rencontres par internet.

Objectif

Mettre en évidence les risques d’internet et de faire confiance à un inconnu.Faire réfléchir à la manière dont on tisse des liens.

messaGes> Se méfier des situations qui vous amènent à une relation que vous n’avez

pas souhaitée.> Il est prudent de ne pas aller seul à un rendez-vous pris par internet. Une

autre précaution est de donner le rendez-vous dans un lieu où il y a du passage.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que pensez-vous de cette saynète ?• Qui Mélodie va-t-elle rencontrer à

votre avis ?

Si la réponse donnée est : un adulte • Comment peut-elle réagir ?• Quels sont les risques ?• Que cherche cet adulte ?• Selon vous, est-ce une forme de vio-

lence de la part de l’adulte ? • Mélodie a-t-elle été assez prudente

par Internet ?• Qu’est-ce qu’elle aurait pu faire pour

ne pas prendre de risques ?• Avez-vous des amis à qui cela est

arrivé ?

• Que peut devenir cette relation ?• Mélodie doit-elle en parler à ses pa-

rents ?Si la réponse donnée est : un jeune • Qu’est-ce qui peut se passer ?• N’aurait-il quand même pas été plus

prudent de correspondre plus long-temps avec la personne par internet avant de la rencontrer ?

• N’y a-t-il pas de la vigilance à avoir dans les confidences que l’on fait par Internet du fait qu’on ne sait pas vrai-ment qui se cache derrière le tchat-cheur ?

- Il est important de ne pas se donner rendez-vous par internet sur les si-tes de tchat, car d’autres personnes peuvent venir au rendez-vous par surprise.

- Il est préférable, sur un blog, de ne pas donner des informations sur vous ne correspondant pas à ce que vous êtes réellement : un employeur ou quelqu’un d’autre peut retrouver ces

éléments même des années plus tard, et cela peut vous porter préjudice.

- Se méfier des adultes pouvant vous transmettre des images pédophi-les par internet : de plus en plus de plaintes sont déposées à ce sujet. C’est de la pédophilie, et la loi consi-dère qu’utiliser le canal internet est un facteur aggravant pour l’auteur des faits.

QuelQues clefs

13Le portable d’Elodie

Elodie envoie un SMS en rentrant du collège ou du lycée.Elle n’a pas vu que Benjamin et Alex se dirigent vers elle et lui barrent la route

ACCESSOIRE : un téléphone portable.

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es - Elodie

- Benjamin

- Alex (garçon ou fille)

Benjamin Salut, ça va ?... Tiens, on dirait le même portable que le mien. Montre un peu, voir si c’est le même.

Elodie, un peu hésitante, lui tend le portable et Benjamin le saisit.

Benjamin Ah ouais, c’est le même. Tiens, regarde Alex.

Alex Oui, mais il est mieux que le tien, c’est le dernier modèle.

Benjamin fait semblant de rendre le portable à Elodie.

Benjamin Et il est à toi ce portable ?

elodie Oui, bien sûr.

Benjamin Eh non ! Il n’est plus à toi, ah ah !!... Allez dégage !

Alex Allez ! Dégage de là !! Et ne parle de ça à personne, t’entends ?

Les amis s’éloignent.

Benjamin Il est vraiment chouette ce portable, je suis trop content !

CONTEXTE

repères pOur l’animatiOn

Le portable d’Elodiethème

le racket

ObjectifMettre en évidence les méthodes d’intimidation des racketteurs et la nécessité d’avoir une bonne estime de soi pour s’en sortir.

messaGeOn ne peut pas tout excuser et tout accepter des autres même sous la me-nace. Il est important de savoir demander l’aide des adultes quand elle est indispensable. Si on ose porter plainte, c’est qu’on estime ne pas devoir subir ce racket : on s’estime.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que peut ressentir Elodie ?• Quel type de contrôle est exercé ici ?• Le racket, c’est quoi pour vous ?• Cela vous est-il arrivé ?• Quel est le risque, le danger, si

Elodie essaie de récupérer son portable ?

• Quel est le risque si elle ne réagit pas tout de suite ?

• Quelles différentes solutions s’of-frent à Elodie ?

• En parler aux adultes, est-ce être une «balance» ou avoir du courage ?

• Elodie est seule face aux deux gar-çons : est-ce facile de résister ?

• Est-ce que cette situation est plus simple à vivre lorsqu’on connaît l’auteur du racket ?

• Est-ce une agression ?• Que laisse entendre Alex en di-

sant à Elodie de n’en parler à per-sonne ?

• Faut-il porter plainte ?• Si on ne porte pas plainte, ne gar-

de-t-on pas une peur en nous ?• A quels adultes est-il possible d’en

parler ? • Est-ce que le fait de passer devant

le juge peut faire prendre conscien-ce de leur acte aux racketteurs ?

> Le racket est un vol. La loi dit qu’il faut respecter ce qui appartient aux autres. Le vol est puni par la loi. Nous avons donc le droit de réagir quand les autres ne respectent pas la loi vis-à-vis de nous.

> Le racket est très souvent accom-pagné de chantage, qui montre que le racketteur agit dans la peur. C’est aussi pour cela qu’il est important de ne pas se laisser impressionner, sinon on entre dans le cercle vicieux

de la peur, qui amène au cercle vi-cieux de la violence et de la loi du silence. Mais il est important de ne pas agir seul et de se faire aider par des adultes.

> Le racket est une agression. Réa-gir à une agression, c’est avoir la capacité de résister à la violence et de trouver notre place dans nos diffé-rents groupes de vie. C’est avoir une bonne estime de soi.

QuelQues clefs

14Les réesultats du contrÔoôle de maths

CONTEXTE

La scène se déroule dans une classe, un lundi matin.

- Un professeur de maths

- Une élève : Angélina

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Le professeur

Bonjour à tous. Vous avez passé un bon week-end ? ...Bon, alors, je vous avais dit que je vous rendrais

aujourd’hui vos devoirs de maths mais il va falloir attendre mercredi car je n’ai pas eu le temps de les corriger.

Angelina Comment ça, on va devoir attendre mercredi ? Mais vous nous aviez dit aujourd’hui.

Le professeur Oui, je sais, mais je n’ai pas eu le temps.

AngelinaPourtant, vous savez qu’on attend avec impatience nos résultats... On est en fin d’année et cette note compte

beaucoup pour nous !

Le professeur

Bon, Angélina, écoute, je ne vais pas passer mon heure de cours sur ce sujet, alors tu attendras mercredi

comme tout le monde.

Angelina(se lève de sa

chaise)

Et bien justement, c’est au nom de tout le monde que je parle : vous n’auriez pas dû nous dire qu’on aurait nos résultats

aujourd’hui si vous n’étiez pas sûr de pouvoir corriger nos copies ! Vous vous êtes engagé devant toute la classe...et vous

avez eu tout un week-end pour les corriger !

Le professeur

Bon maintenant ça suffit la Défenseuse des Opprimés ! Tu sors de cette classe et tu y rentreras quand j’aurai

décidé que tu es suffisamment calme.

Angélina sort de la classe.

repères pOur l’animatiOn

Les réEsultats du controôle de maths

thème

les relations professeurs-élèves

Objectifs

> Montrer que les élèves exigent beaucoup des professeurs et que le professeur n’a parfois comme seule solution que d’être très ferme.

> Montrer aussi que les élèves ont droit au respect.

messaGe

Il peut arriver exceptionnellement qu’un professeur ne puisse pas remplir ses engagements, de même que les élèves. On peut être tolérant les uns envers les autres si chacun fait généralement des efforts.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Que pensez-vous de cette situation ?

• Le professeur a-t-il raison de faire sortir Angélina de la classe ?

• Le professeur avait-il une autre solution par rapport au comportement d’Angélina ?

• Est-on certain qu’Angélina parle réellement au nom de toute la classe ?

• Que peut avoir comme empêchement le professeur pour corriger les copies ?

• Arrive-t-il que des élèves ne respectent pas les délais pour faire un travail ?

• Dans quels cas les professeurs peuvent accepter un retard de délai des élèves ?

• Quels sont les rôles du professeur dans une classe ?

• Le respect doit-il fonctionner dans les deux sens : élèves profs et profs élèves ?

• Un professeur peut-il en venir aux mains si l’élève n’obéit pas ? Et l’élève ?

15Ras l’bol

CONTEXTE

Valérie et Katell sont à la maison. Valérie s’apprête à mettre une lessive en marche quand arrive sa fille Katell.

- Valérie, la mère

- Katell, la fille

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Valérie

Ah ! J’suis crevée ! Quelle journée ! Pfouou ! Reste encore la lessive à faire.

Elle ne sent pas bon, la veste de Katell !… Le prof de sports leur a encore fait faire du sport

sans qu’ils se changent !

Elle regarde si les poches de la veste sont vides. Katell arrive.

Katell Hey !! J’peux savoir ce que tu fais ?

Valérie Ben oui, je vais faire une lessive, je regarde s’il ne reste rien dans tes poches.

Katell On peut dire que tu fouilles quoi !

Valérie Non mais, faut bien que je fasse la lessive quand même ! Si t’es pas contente, t’as qu’à t’en occuper toi-même !

Katell Ok ! Donne-moi ma veste, je m’en vais.

Valérie Ras l’bol, moi ! Je fais tout ici et personne n’est content en plus.

repères pOur l’animatiOn

Ras l’bol

thème

les tensions dans les relations parents-adolescents

Objectifs

> Réfléchir aux raisons de l’incompréhension entre parents et adolescents, et à la montée des conflits entre eux.

> Faire comprendre que les adultes aussi ont leurs soucis et qu’ils ne sont pas toujours disponibles.

messaGe

La violence naît souvent de l’incompréhension entre deux personnes. Il est impor-tant de laisser à l’autre le temps de s’expliquer. On ne tient pas assez compte du contexte particulier (fatigue, contrariété) de part et d’autre.

QuestiOns suGGérées pOur animer la discussiOn

• Quel est le réel problème ?

• Que craint Katell ? A-t-elle quelque chose à cacher ?

• Comment sont, au moment de la scène, les relations entre Valérie et sa fille ?

• D’où vient la violence de la mère ? Et la violence de la fille ?

• Auriez-vous réagi ainsi à la place de Katell ?

• A votre avis qu’attend Katell de sa mère ?

• Est-ce que Valérie a respecté l’intimité de Katell ?

• Comment peuvent-elles s’organiser toutes les deux pour qu’il n’y ait plus de conflit à ce sujet ?

• Est-ce forcément à la mère de faire la lessive ?

• Qu’est-ce qui occasionne la montée de violence ?