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Haute Ecole Arc Santé Filière soins infirmiers Travail de Bachelor Directeur de travail de Bachelor Monsieur Olivier SCHIRLIN « Quel est l’impact de la collaboration médecin infirmière sur la qualité de la fin de vie de l’adulte dans un service de soins aigus ?» Sovrane SHEHOLLI Aranya VALLIPURAM Julie MIGY Sovrane SHEHOLLI Promotion 2015-2018 – Delémont, le 5 juillet 2018

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Haute Ecole Arc Santé

Filière soins infirmiers

Travail de Bachelor

Directeur de travail de Bachelor Monsieur Olivier SCHIRLIN

« Quel est l’impact de la collaboration

médecin infirmière sur la qualité de la

fin de vie de l’adulte dans un service

de soins aigus ?»

Sovrane SHEHOLLI

Aranya VALLIPURAM

Julie MIGY

Sovrane SHEHOLLI

Promotion 2015-2018 – Delémont, le 5 juillet 2018

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Tables des matières Résumé ..............................................................................................iv

Problématique ....................................................................................... v

Concepts abordés .................................................................................. v

Méthode ............................................................................................... v

Résultats ............................................................................................... vi

Conclusion ............................................................................................ vi

Mots-clés .............................................................................................. vi

Remerciements ................................................................................. vii

Chapitre 1 : Introduction ............................................................... 1

Chapitre 2 : Problématique ............................................................ 5

2.1. Survenue de la question de départ ................................................ 6

2.2. Mise en lien avec le métaparadigme et les savoirs infirmiers ........... 7

2.3. Revue exploratoire de littérature ................................................. 13

2.4. Mise en avant des concepts retenus comme pertinents ................. 23

2.5. Perspectives de la problématique pour la pratique ........................ 23

Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaire infirmiers ............ 27

3.1. Concepts ................................................................................... 28

3.1.1. Interdisciplinarité ................................................................. 28

3.1.2. Fin de vie ............................................................................ 33

3.1.3. Qualité de vie ...................................................................... 36

3.1.4. Soins aigus .......................................................................... 38

3.2. Champs disciplinaire infirmier ...................................................... 39

3.2.1. La théorie de la fin de vie paisible: Cornelia M. Ruland & Shirley

M. Moore ......................................................................................... 40

3.2.2. De novice à expert: Patricia Benner ....................................... 45

Chapitre 4 : Méthode ................................................................... 49

4.1. Question PICOT ......................................................................... 50

4.2. Méthode de recherche ................................................................ 51

4.3. Articles retenus .......................................................................... 56

4.4. Analyse des articles avec la grille de Fortin (2010) adaptée ........... 57

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Chapitre 5 : Synthèse des résultats et discussion ....................... 58

5.1. Synthèse des résultats des articles .............................................. 59

5.1.1. Les rôles infirmiers versus les rôles des médecins .................. 59

5.1.2. La communication et la collaboration ..................................... 63

5.1.3. L’expérience, l’expertise et la formation ................................. 67

5.1.4. Qualité des soins .................................................................. 71

5.2. Développement des résultats en lien avec la question PICOT ........ 74

5.3. Perspectives et propositions pour la pratique ............................... 76

Chapitre 6 : Conclusion ................................................................ 79

6.1. Apport du travail ........................................................................ 80

6.2. Limites ...................................................................................... 81

6.3. Perspectives pour la recherche .................................................... 82

7. Références................................................................................. 84

8. Appendices ................................................................................ 92

Appendice A : RETRANSCRIPTIONS ...................................................... 93

Appendice B : GRILLES ADAPTÉES DE FORTIN .................................... 120

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Liste des tableaux Tableau 1 : Mots clés PICOT ................................................................... 52

Tableau 2 : Descripteur PICOT ................................................................ 53

Tableau 3 : Articles et descripteurs .......................................................... 54

Tableau 4 : Articles et mots-clés anglais .................................................. 54

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Résumé

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Problématique

Notre hypothèse reposait sur l’impact positif ou négatif de la collaboration

médecin/infirmière sur la qualité des soins au patient. Ce questionnement est

ancré dans la discipline infirmière par le biais des quatre concepts du

métaparadigme infirmier (Fawcett, 1984, 2005) ainsi qu’avec les quatre modes

de savoirs infirmiers (Carper, 1978). La problématique contient la

retranscription d’entretiens auprès d’infirmières de la région ainsi que les

résultats de notre revue de littérature. Elle apporte également des perspectives

de la problématique pour la pratique.

Concepts abordés

Les concepts retenus sont l'interdisciplinarité, la qualité des soins, les soins

aigus et la fin de vie. Ils sont ensuite mis en lien avec deux cadres théoriques

traitant de la fin de vie paisible de Ruland et Moore (1998) ainsi que de la

théorie de Novice à Expert de Benner (1982).

Méthode

La méthodologie PICOT (Melnyk & Fineout-Overholt, 2011) a été utilisée

pour la formulation de notre question de recherche. Afin de pouvoir trouver

des articles scientifiques fiables, nous nous sommes rendues sur les différentes

bases de données telles que Cinhal, PsycInfo, Medline, PubMed, Cochrane et

JBI.

Les critères d’inclusion des articles étaient la date de publication (filtre <10

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vi

ans), l’inclusion des concepts que nous avons dégagé de notre question de

recherche ainsi que la notion de contrôle et de randomisation des articles.

Nous avons finalement retenu nos articles en fonction de leur impact factor

(>1,5).

Résultats

Les résultats sont présentés en quatre thématiques que nous avons

retrouvées dans chacun des articles retenus; les rôles infirmiers versus les

rôles du médecin, la communication et la collaboration, l’expérience/l'expertise

ainsi que la formation et pour finir la qualité des soins. La collaboration

interprofessionnelle a un impact sur la qualité des soins de fin de vie, sur la

satisfaction et sur la confiance des patients. La collaboration peut être

influencée par différents facteurs tels que l’expertise et l’expérience de

l’infirmière, la communication, la confiance et la connaissance des rôles de

chacun.

Conclusion

Les éléments mis en avant dans ce chapitre sont les apports que ce travail

nous a amenés ainsi que les limites rencontrées durant l’élaboration de ce

dernier et les perspectives pour les recherches ultérieures.

Mots-clés

Adulte - Fin de vie - Collaboration médecin/infirmière - Soins aigus - Qualité

de fin de vie

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Remerciements

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Tout au long de la réalisation de notre travail de Bachelor, nous avons eu

le soutien, l’aide, et le réconfort de plusieurs personnes que nous aimerions

remercier.

En premier lieu, nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur

Schirlin Olivier, qui a été notre directeur de travail de Bachelor. Il a eu un

regard critique quant à notre démarche et a su nous apporter sa disponibilité,

ses encouragements et son engagement. Il a su répondre à nos

questionnements avec énormément de pédagogie et nous a guidé tout au long

de ce travail.

De plus, pour rester dans le cadre de la He-Arc, nous voulons remercier

Madame Schwander-Maire Françoise, Madame Ross Pauline, Monsieur Comte

Pascal ainsi que Monsieur Voirol Christian, qui nous ont guidé durant les cours

consacrés à la recherche dans le cadre du travail de Bachelor.

Un grand merci à Madame Tisserand Bénédicte, directrice par intérim des

soins de l’Hôpital du Jura, pour la relecture de notre travail et son apport

précieux de connaissances des soins.

Monsieur Maschietto Cédric et Madame Migy Cosette pour le temps

consacré à la relecture assidue et à la correction de l’orthographe et de la

syntaxe de notre dossier. Madame Groell Sarah, pour ses compétences en

informatique et son aide précieuse pour la mise en page de notre travail de

Bachelor.

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Les infirmières de l’Hôpital du Jura pour leur disponibilité, leur expérience,

leurs précieux conseils et leur récit concret qui adérait parfaitement à notre

problématique de recherche: Mesdames Gorrara Alessia, Bouduban Claire,

Worreth Anne, Zupranski Laurence, Sangsue Laurie, Hug Emilie et Villien

Noémie.

Ainsi que tous nos proches, familles, amis, ayant contribué de près ou de

loin à la réalisation de ce travail. Ils nous ont apporté du courage et de la

motivation.

Enfin, chacune de nous tient à appuyer et à remercier la bonne

collaboration et l’engagement du groupe qui a été la clé de la réalisation de ce

travail de Bachelor.

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Chapitre 1 : Introduction

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Il est important de préciser que les auteurs de ce travail emploient

principalement le terme « infirmière » au féminin. Il va de soi que le

masculin pourrait également s’employer.

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Dans la pratique des soins infirmiers, les prises de décision se sont longtemps référées et se réfèrent encore aujourd’hui à l’intuition et à l’expertise clinique. Le contexte des soins est également important. Référer sa pratique à des savoirs scientifiques avérés et actualisés est une exigence nouvelle. La pratique basée sur des résultats probants ou Evidence Based Nursing (EBN) n’est pas uniquement une utilisation de recherches, ni l’amélioration de qualité, ou la pratique de la recherche infirmière, bien qu’elle puisse être associée à chacun de ces processus. Elle aide des infirmières et infirmiers à fournir des soins de haute qualité basés sur les dernières pratiques courantes en se référant davantage à des résultats de la recherche plutôt que sur les leçons du passé, des sentiments, des conseils et sur ce que nous avons toujours fait (HES-SO, 2012).

L’infirmière, malgré son image populaire d’être l’exécutrice du médecin,

possède des rôles qui lui sont propres et indépendants de la volonté de ce

dernier. Effectivement, les compétences d’une infirmière englobent plusieurs

rôles dont ceux d’expert(e), de communicateur(trice), de collaborateur(trice),

de manager, de promoteur(trice) de la santé, d’apprenant(e)/formateur(trice)

et de professionnel(le). Elle doit aussi être habilitée à faire de la recherche afin

de fournir les soins possibles.

Le travail de Bachelor nous permet d’accroître nos savoirs théoriques,

culturels et sociaux tout en développant des compétences de compréhension,

d’analyse et de critique d’articles scientifiques. Ces derniers nous permettront

de développer nos savoirs de façon probante et avec le plus haut niveau de

preuve par rapport à une problématique posée afin de l’utiliser dans notre

pratique professionnelle et ainsi garantir une qualité de soins optimale

prodiguée au patient.

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Afin de poser notre problématique, nous sommes amenées à poser une

question à l’aide de la formulation PICOT ; cette manière de faire permet une

formulation claire, spécifique et structurée de manière à ce que la question

soit comprise de tous.

Nous élaborerons notre travail de Bachelor au travers d’une problématique

afin d’améliorer un phénomène rencontré dans les domaines des soins et de

la santé.

Nous allons nous intéresser à des concepts et des champs disciplinaires

infirmiers qui constituent un corpus théorique (théories de soins, philosophies)

sur lequel s’appuyer afin d’éclairer la problématique.

Notre revue littéraire portera sur 14 articles scientifiques - choisis dans

différentes bases de données découlant des mots clés utilisés dans la

problématique - qui seront analysés à l’aide de la grille de Fortin.

Les résultats des articles scientifiques seront analysés et synthétisés puis

éclairés avec les théories de soins retenues.

Enfin, la conclusion portera sur les perspectives adéquates et pratiques

infirmières découlant du travail de recherche. Elle contient également les

apports et les limites de la recherche.

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Chapitre 2 : Problématique

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2.1. Survenue de la question de départ

Afin de trouver une thématique pour notre travail de Bachelor, il nous a

été demandé de choisir une question de départ parmi plusieurs. Après

réflexion, et suite à nos expériences professionnelles et estudiantines

respectives, la question suivante nous a interpelées : « La qualité de la

collaboration entre infirmières et médecins a-t-elle un impact sur la qualité des

soins ? ». Il est vrai que durant nos propres expériences dans les soins, nous

avons remarqué que la collaboration, la communication et la confiance entre

les différents professionnels de la santé avaient un certain impact sur la qualité

de soin du patient, particulièrement en milieu aigu. Faire un travail de Bachelor

sur cette thématique nous permettra de faire des recherches plus approfondies

et d’éventuellement valider cette question.

Dans le but d’approfondir nos réflexions en lien avec cette question, nous

nous sommes directement adressées à des infirmières diplômées travaillant

dans différents services de médecine interne de l’Hôpital Cantonal de notre

région. Durant nos rencontres avec les professionnels, nous leur avons posé

des questions que nous avions au préalable préparées en nous basant sur nos

propres avis et interrogations sur la thématique de la collaboration entre

infirmières et médecins ainsi que de l’impact de cette dernière sur la qualité

des soins prodigués au patient.

Nous espérons pouvoir transmettre les recherches et les connaissances que

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nous aurons acquises durant ce travail de Bachelor aux différents soignants

intervenant auprès des patients, tous rôles confondus, afin d’optimiser le plus

possible la qualité des soins qui leur sont donnés.

2.2. Mise en lien avec le métaparadigme et les savoirs infirmiers

En reprenant les quatre concepts du métaparadigme des soins infirmiers,

Pepin, Kérouac & Ducharme (2010) déclarent que la discipline infirmière

s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des personnes, des

familles, des communautés et des populations qui, en interaction continue

avec leur environnement, vivent des expériences de santé.

Etre humain :

La personne est un tout formé des diverses composantes biologiques,

psychologiques, sociologiques, culturelles et spirituelles, qui sont elles-mêmes

en relation (Pepin, Kérouac & Ducharme, 2010).

Notre travail de Bachelor sera développé sur un focus patient. Il est donc

important de considérer l’être humain de façon holistique et indissociable et

de faire en sorte que chaque soin prodigué ait un impact positif sur la santé

du patient.

Santé :

Le concept de la santé se réfère aux processus humains de vivre et de

mourir (Fawcett, 2005).

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La collaboration médecin/infirmière est nécessaire pour la qualité de la

santé du patient. Effectivement, les deux collaborateurs travaillent ensemble

pour le maintien de la santé du patient avec des interventions de prévention

et promotion de la santé, ainsi que pour le processus de guérison et

l’accompagnement dans la maladie ou de la fin de vie.

Environnement :

Le concept de l'environnement se réfère à un milieu physique des êtres humains, ainsi qu'aux environnements dans lesquels se déroulent les soins infirmiers, allant des maisons privées aux établissements de soins de santé jusqu'à la société dans son ensemble. Le concept du métaparadigme de l'environnement fait également référence à toutes les conditions culturelles, sociales, politiques et économiques locales, régionales, nationales et mondiales associées à la santé des êtres humains (Fawcett, 2005).

Dans ce travail, nous avons choisi de nous focaliser sur le milieu hospitalier

aigu. C’est un lieu qui peut être très anxiogène pour la personne soignée car

si cette dernière est hospitalisée, c’est parce qu’elle est malade et souffrante.

C’est aussi un lieu de travail qui peut être stressant pour l’infirmière ou le

médecin du fait que ce contexte est aigu et souvent instable, ce qui peut avoir

un impact négatif sur la collaboration et donc sur la qualité de soin du patient.

Soins :

Le concept de soins infirmiers se réfère à la définition des soins infirmiers, aux mesures prises par les infirmières pour le compte ou à l'égard des êtres humains et aux objectifs ou aux résultats des activités infirmières. Les actions en soins infirmiers sont considérées comme un processus mutuel entre les participants aux soins infirmiers et aux infirmières. Le processus englobe les

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activités fréquemment appelées évaluation, étiquetage, planification, intervention et évaluation (Fawcett, 2005).

L’infirmière est de jour comme de nuit auprès du patient. Elle est capable

d’observer, d’analyser et de mettre en place des actions infirmières en lien

avec son rôle propre et médico-délégué si une situation problématique de

santé se présente. Elle est aussi capable, grâce à ses compétences

professionnelles et interdisciplinaires, de collaborer avec le médecin pour

intervenir sur l’état de santé du patient.

Dans la revue systématique de Eddy, Jordan, & Stephenson (2016), il est

dit que la division du travail entre les professionnels de la santé signifie

qu’aucun professionnel ne peut livrer un épisode complet de soins de santé et

que les professionnels de la santé ayant une expertise spécifique doivent

travailler ensemble pour s’assurer que les patients reçoivent tous les soins dont

ils ont besoin.

Le savoir:

Le Dictionnaire Petit Robert (2013) définit le savoir comme un « ensemble de connaissances plus ou moins systématisées, acquises par une activité mentale suivie ». Du point de vue disciplinaire, Chinn et Kramer (2008) indiquent que le savoir infirmier réfère à l’expression de la compréhension qui peut être partagée aux autres et qui reflète ce que les membres d’une collectivité ont retenu comme standards et comme critères leur étant propres. En fait, selon ces auteurs, plusieurs savoirs sont nécessaires à l’infirmière pour comprendre les problèmes et les questions disciplinaires (Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).

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Savoir Ethique :

Carper (1978 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014) soutient que le savoir éthique exige la compréhension des différentes positions philosophiques de ce qui est juste et bon, et de ce qui est souhaitable pour la personne. Bien qu’il soit généralement associé au cadre déontologique et à la notion d’obligation, le savoir éthique rejoint d’abord et avant tout un processus créatif, conscient et raisonné qui permet de clarifier les valeurs et d’explorer les alternatives lors d’une prise de décision (Chinn & Kramer, 2011 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).

L’infirmière a besoin du savoir éthique afin de fournir les meilleurs soins

possibles au patient en tenant compte des quatre principes fondamentaux;

c’est-à-dire l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice

(L’éthique dans la pratique des soins. ASI, 2003).

Les valeurs de l’infirmière sont constamment confrontées à celles du

médecin et à celles du corps interdisciplinaire mais aussi à celles du patient.

De plus en plus, l’empowerment du patient est mis en avant et doit être pris

en compte par les différents acteurs de santé. C’est pourquoi notre question

de départ peut être mise en lien avec le savoir éthique.

Savoir Personnel :

Selon Carper (1978 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014), le savoir personnel est l’un des savoirs les plus difficiles à maîtriser et à enseigner. Il correspond au processus qui facilite la connaissance, la rencontre et l’actualisation du soi personnel et celui des autres (Lechasseur, 2009; Lechasseur et al., 2011, dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014). Il représente ce que l’infirmière connaît d’elle-même (Pepin et al., 2010, dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014). Lorsqu’il est bien développé, le savoir personnel permet l’ouverture de l’infirmière aux autres, et l’interaction qui émerge de la relation enrichit

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l’expérience (Chinn & Kramer, 2008 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).

Ce savoir nécessite une prise de conscience personnelle nécessaire à la

relation à l’autre et à la collaboration professionnelle.

Plus une infirmière est expérimentée et plus son savoir personnel est

développé. C’est-à-dire qu’au cours de sa vie, elle aura développé une certaine

confiance en elle, une certaine gestion des émotions et une capacité

d’adaptation dans les relations. De ce fait, elle aura acquis des compétences

quant à l’approche du patient et du corps interdisciplinaire.

Savoir esthétique :

Phenix (1964) présente le savoir esthétique comme étant la compréhension d’une situation plutôt que sa connaissance. Carper (1978) pour sa part, présente le savoir esthétique comme étant une appréciation profonde du sens d’une situation. Concrètement, Chinn et Kramer (2011) soutiennent que les habiletés liées à la pensée rationnelle, au jugement clinique et aux habiletés techniques prennent nécessairement appui sur le savoir esthétique. En saisissant le sens des situations vécues par le patient et par ses proches, l’infirmière de soins critiques assure une surveillance clinique optimale du patient en fonction de sa globalité et de son unicité. Le savoir esthétique amène à reconnaître les besoins du patient en percevant les indices fins liés à une situation (Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014),

L’infirmière, dans son quotidien, doit faire preuve de créativité dans le but

d’acquérir des compétences de communication et d’adaptation afin de garantir

une prise en soins optimale du patient et une collaboration professionnelle

avec le corps interdisciplinaire. De ce fait, l’infirmière est continuellement en

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train de mettre en place des stratégies afin d’améliorer la qualité des soins au

patient.

L’infirmière est capable de prodiguer des soins individualisés tout en

prenant en compte le contexte dans lequel le patient se trouve et en s’y

adaptant. Dans le cas de la problématique exposée le contexte touche un

milieu aigu.

Savoir Empirique :

Le savoir empirique fait référence aux connaissances qui sont systématiquement organisées à travers des lois générales et des théories afin de décrire, d’expliquer et de prédire des phénomènes liés à la discipline infirmière (Carper,1978). En fait, le savoir empirique est lié à ce que nous voyons, touchons et entendons (Chinn & Kramer, 2011)

Plus l'infirmière met à jour ses connaissances empiriques et plus elle démontre une certaine confiance en elle, ainsi cela lui permettra d’entrer en communication et aussi de se confronter à l’avis des différents acteurs de la santé et du médecin. En effet, ces savoirs exigent de la part de l’infirmière une remise en question constante de ses pratiques et d’intégrer à ses interventions des savoirs issus de la recherche (Chinn et Krammer, 2008).

Les savoirs empiriques permettent d’affirmer son jugement clinique et son

argumentation dans le but d’offrir des soins de qualité aux patients. Pour nous,

les savoirs empiriques font partis des facilitateurs à la collaboration.

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2.3. Revue exploratoire de littérature

Pour commencer notre revue exploratoire de littérature, nous nous

sommes fait notre propre opinion sur ce qui pouvait poser problème dans la

collaboration entre le médecin et l’infirmière grâce à nos expériences

professionnelles. Par la suite nous avons recherché les thèmes issus de notre

réflexion dans la littérature, que ce soit des revues ou des articles scientifiques.

Ceci nous a permis d’élaborer des questions à poser à des infirmières

diplômées avec des années d’expérience variées. Enfin, les problématiques

consécutives à ces divers entretiens ont orienté nos recherches en lien avec

notre question de départ.

Suite à nos expériences professionnelles précédant la formation en

sciences infirmières et à nos formations pratiques lors des divers stages

effectués à ce jour, nous nous sommes rendus compte que les problèmes

principaux liés à la collaboration sont le manque de connaissances - ou de

reconnaissance - des compétences de l’infirmière par le médecin ainsi qu’une

mauvaise communication entre ces derniers.

Ce sont deux problématiques qui ont été validées suite à nos recherches

dans la littérature scientifique, plus précisément dans deux revues

systématiques trouvés sur JBI et Cochrane. En effet, selon Eddy, Jordan, &

Stephenson (2016), un manque de connaissance du rôle de l’autre et les

différents niveaux de compétences de chacun peuvent amener à une mauvaise

collaboration entre l’infirmière et le médecin. Ils ajoutent à cela la hiérarchie

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(les membres de l’équipe peuvent craindre d’interroger ou de défier les

professionnels de niveau perçu comme supérieur, en l’occurrence les

médecins) ce qui entraîne une difficulté à s’exprimer de la part des infirmières

ou une insécurité pour remettre en question les actions entreprises par

d’autres et prévenir les erreurs médicales et donc de porter atteinte à la qualité

des soins prodigués au patient. Aussi, ils expliquent qu’il existe toute une

gamme de compétences pour le développement professionnel et qui favorisent

la collaboration entre les disciplines et le travail en équipe telles que le

professionnalisme, l’environnement d’équipe ou le mentorat.

De plus, selon Zwarenstein, Goldman, & Reeves (2014), une mauvaise

collaboration peut avoir une incidence négative sur les prestations de soins au

patient. A l’inverse, une bonne collaboration peut diminuer les frais

d'hospitalisations des patients, mais également les erreurs médicales et les

réhospitalisations fréquentes des bénéficiaires.

Dans le rapport « To err is human », Kohn, Corrigan, & Molla (1999)

rapportent que 50’000 à 100’000 personnes meurent chaque année dans les

hôpitaux aux Etats-Unis suite à des erreurs médicales qui auraient pu être

évitées grâce à une meilleure collaboration ; c’est plus que mourir d’accidents

de véhicules à moteur, de cancer du sein ou de sida – trois causes qui reçoivent

beaucoup plus d’attention publique.

A la suite de nos différentes recherches, certaines questions ont émergé

telles que « quel est le rôle de l’infirmière ? », « qu’est-ce que la collaboration

? », « quels sont les facilitateurs à la collaboration et quels en sont les obstacles

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? », « quelles sont les répercussions liées à une mauvaise collaboration ? » et

enfin « que peut-on mettre en place pour favoriser une collaboration

médecin/infirmière adéquate dans le but de garantir la qualité des soins offerts

au patient ? ».

Nous sommes allées présenter le fruit de nos réflexions aux

professionnelles de la santé qui nous ont proposé leur point de vue ; En ce qui

concerne le rôle de l’infirmière il est expliqué que premièrement, il diffère selon

le contexte dans lequel elle pratique ; selon notre choix, elle se situe en milieu

aigu. Deuxièmement, l’infirmière doit être capable d’évaluer l’état clinique, les

besoins, l’environnement et les ressources du patient quotidiennement et de

l’accompagner en lui garantissant la meilleure autonomie possible en l’aidant

à comprendre ce qui lui arrive et en lui laissant la possibilité de s’exprimer.

C’est ce que l’on appelle le rôle propre de l’infirmière. Troisièmement, on

trouve le rôle médico-délégué : l’infirmière doit être capable de comprendre,

de planifier et d’exécuter la prescription médicale en respectant les critères de

qualité ; elle doit faire preuve de connaissances théoriques et humaines, et

des compétences en négociation et en communication.

La collaboration est d’évaluer son patient, d’en ressortir le problème et de

l’orienter vers différents corps de métier, de communiquer avec eux et de fixer

un objectif commun dans l’optique de maintenir ou de rétablir une bonne

qualité de soin.

Les facilitateurs à la collaboration sont dans un premier temps de connaître

le cahier des charges et donc les rôles et compétences de chaque corps de

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métier, mais aussi de reconnaître ses propres limites. Ensuite, il y a la curiosité,

l’envie d’apprendre et d’avancer dans la réflexion avec le médecin. Enfin, il

faut échanger avec le professionnel avec qui on collabore, avoir le courage de

dire les choses qui ne sont pas satisfaisantes mais aussi de savoir dire quand

ça va bien. Finalement, la pratique de l’évaluation clinique pertinente est

bénéfique et accroît la notion de confiance. Selon Jarvis (2015), « l’évaluation

clinique vise à l’identification et la réponse aux besoins des patients. Il permet

de formuler des diagnostics infirmiers et/ou des problèmes à traiter en

collaboration interdisciplinaire, le choix des interventions et l’établissement des

priorités de soins infirmiers ».

Les obstacles sont donc contraires aux facilitateurs, c’est-à-dire une

méconnaissance du cahier des charges d’autrui et le dépassement de son

propre cadre de compétences. On trouve aussi la notion des médecins qui

pensent que l’infirmière ne fait qu’exécuter les thérapies prescrites. Enfin, le

fait de ne pas être sûre de soi-même ou de remettre systématiquement en

cause les prescriptions médicales péjore la collaboration médecin/infirmière.

Les répercussions liées à un manque de collaboration sont les

réhospitalisations plus fréquentes et précoces, les erreurs médicamenteuses

et la perte de confiance du patient.

A la suite des divers entretiens, les infirmières rencontrées nous ont donné

plusieurs pistes pour améliorer la collaboration médecin/infirmière telles que

l’élaboration d’un manuel dans lequel figureraient les différentes compétences

de l’infirmière et qui serait distribué à chaque nouveau médecin ou encore la

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mise en place de cours en commun de collaboration pour les étudiants en

médecine et infirmiers, voire des journées de simulation sur la collaboration

pour les professionnels infirmiers et médecins.

Suite à ces quelques réponses à nos questions, nous allons présenter les

thèmes principaux de notre question de départ. Tout d’abord, il nous semblait

important de présenter la profession infirmière, puis l’acteur de santé que nous

côtoyons le plus, le médecin, ainsi que ce qui les lient c’est-à-dire la

collaboration, la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité. Ensuite les différents

thèmes ressortis lors des lectures de revues systémiques et des entretiens

avec les infirmières notamment: la communication, la qualité des soins, la

professionnalisation et enfin le contexte de soins sur lequel nous nous axons:

le milieu aigu.

« L’infirmière est une personne habilitée à assurer la surveillance des

malades et à les soigner sur prescription médicale » (Larousse, 2011).

Les soins infirmiers ont pour rôle d’accompagner les bénéficiaires de soins

et leur entourage à s’épanouir pleinement, que ce soit physiquement,

mentalement ou socialement, dans leur environnement respectif. Ces soins

respectent également les codes de déontologie, c’est-à-dire les règles et les

devoirs d’une profession. De plus, les soins infirmiers permettent la

participation de l’individu, de sa famille, de son entourage. De ce fait, ils

prennent en compte les différentes dimensions de la personne afin de pouvoir

exercer une prise en charge globale et ainsi permettre une évolution et une

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reprise de l’autonomie du patient et de son autodétermination. Les soins

s’exercent de manière autonome ou en collaboration avec plusieurs disciplines

rencontrées dans la santé. C’est une branche de la santé qui englobe

également les notions de promotion de la santé ou de prévention de la

maladie.

« Le processus de professionnalisation des infirmières est un travail qui

permet le développement des caractéristiques de la profession et détermine le

statut de la profession d’infirmière » (Hamilton, 1992). « Sur la base des

résultats de diverses études, il a été illustré que l'un des principaux facteurs

dans la professionnalisation des infirmières est l'indépendance dans leur

travail » (Haririan, 2016).

L’infirmière dispose de compétences spécifiques à la profession, nécessaire

à une pratique de qualité. Elle dispose de sept rôles développés par la

conférence des Recteurs de Hautes écoles Spécialisées Suisse (KFH) qui sont:

le rôle d’expert-e en soins infirmiers, le rôle de communicatrice, le rôle de

collaboratrice, le rôle de manager, le rôle de promotrice de la santé, le rôle de

formatrice et enfin le rôle de professionnelle. Tous ces rôles englobent chacun

quatre différentes compétences. De plus, bien que durant des années

l’infirmière prenait des décisions en se référant à des leçons, des sentiments

et des conseils, il lui est aujourd’hui demandé d'actualiser ses savoirs

scientifiques afin d’obtenir des résultats probants ou Evidence Based Nursing

(EBN), qui l’aident à prodiguer des soins de hautes qualité basés sur les

dernières pratiques courantes. Pendant toute sa carrière, l’infirmière devra

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collaborer avec une discipline en particulier : les médecins. En effet, le médecin

est la personne qui est titulaire d’un diplôme de docteur en médecine.

Les médecins ont également plusieurs compétences spécifiques à leurs

rôles. Selon Bürgi et al. (2008) il y a le rôle de communicateur, qui est un rôle

important dans la relation médecin-patient. Cette compétence permettra au

médecin de créer des échanges dynamiques afin de pouvoir construire une

relation de confiance avec le bénéficiaire de soins. Le rôle de collaborateur est

également présent dans la médecine. En effet, un médecin se doit de travailler

au sein d’une équipe de soins afin de prodiguer et d’obtenir des soins de qualité

aux patients. La collaboration devient un rôle de plus en plus important dans

le monde de la santé du fait que les environnements de travail se font

pluridisciplinaires. Ainsi, les soins sont largement partagés entre plusieurs

disciplines. Le médecin présente également des compétences de directeur en

participant à l’organisation des soins de santé, des pratiques durables, en

prenant des décisions sur l’allocation des ressources et contribue ainsi à

l’efficacité du système de santé. Et l’une des dernières compétences du

médecin est d’être avocat de la santé en utilisant de manière responsable son

expertise afin de favoriser le bien-être et la santé des patients d’une part, mais

également de l’entourage, de la communauté et de la population. Le médecin

se doit également d’être professionnel en prodiguant et en s’engageant dans

la santé grâce à une pratique éthique, en respectant les normes de

comportement personnelles.

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Ces deux disciplines sont amenées à travailler ensemble, ce pourquoi nous

trouvons important de définir les notions de collaboration, de pluridisciplinarité

et d'interprofessionnalité qui seront développées dans le chapitre 3 dédié aux

différents concepts retenus.

Le travail en interdisciplinarité nécessite un investissement personnel pour

chaque soignant, en particulier en ce qui concerne la communication. En effet,

un travail d'équipe efficient et une communication adaptée sont des notions

essentielles à la sécurité des bénéficiaires de soins dans les services de santé.

Le développement des compétences en équipe est important pour une

efficacité dans le travail interprofessionnel au sein des services de soins aigus

qui est le contexte sur lequel notre travail de Bachelor portera.

D’après une étude réalisée aux hôpitaux universitaire de Genève sur la

qualité des soins, Garnerin et al. (2001) expliquent que depuis plus d’une

décennie, l’intérêt porté à la qualité des soins par les professionnels, les

pouvoirs publics, les compagnies d’assurance ou les patients ne cesse de

croître. Plusieurs phénomènes contribuent à cet intérêt: la médecine est

devenue progressivement plus efficace mais aussi plus complexe et plus

dangereuse, l’augmentation des coûts des soins attire inévitablement

l’attention des organismes payeurs qui ne veulent pas couvrir des prestations

qui seraient inutiles ou mal justifiées. De nombreuses études ont montré une

grande variabilité dans les pratiques médicales. Plus généralement, la société

a changé, la médecine a perdu de son prestige, et une attitude critique du

public envers la médecine est désormais considérée comme légitime.

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Selon la définition de l’OMS, la qualité des soins est une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins (Santé publique, 2013).

Afin de focaliser notre travail sur le patient, nous avons décidé de l’orienter

sur la fin de vie dans un service de soins aigus car, durant nos expériences

lors des périodes de formation pratiques, nous avons remarqué que lorsqu’il y

avait un patient en situation de fin de vie, il y avait régulièrement des

problèmes de collaboration entre médecins et infirmières. L'infirmière est la

soignante la plus proche du patient durant son séjour à l’Hôpital, elle objective

chaque signe ou changement d’état du patient, que ce soit de l’ordre de

l’amélioration ou de la péjoration, et bien souvent c’est elle qui proposera au

médecin la mise en place de soins de fin de vie. Les désaccords surviennent

généralement lorsque l’infirmière a objectivé qu’il n’est plus possible de fournir

des soins curatifs au patient et qu’il faut instaurer des soins de confort et de

fin de vie, soins que l’on appelle soins palliatifs. Les médecins sont parfois

réfractaires à cela et le patient continue de recevoir des soins dits aigus, alors

que des soins de confort sembleraient plus appropriés pour lui permettre une

fin de vie paisible et sans acharnement thérapeutique1, d’où le choix de mettre

1 Fait d’employer tous les moyens thérapeutiques pour maintenir en vie un malade qu’on

estime dans un état désespéré (Petit Larousse, 2017)

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en lien notre travail de Bachelor avec la théorie de la fin de vie paisible de

Ruland & Moore.

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2.4. Mise en avant des concepts retenus comme pertinents

Grâce aux diverses informations que nous avons pu recueillir par le biais

de nos expériences professionnelles, de la littérature et des différents

entretiens avec des infirmières, nous avons décidé de retenir quatre concepts

prioritaires et pertinents liés à notre question de départ. Nous présenterons

plus en détails dans le chapitre 3 « Concepts et champs disciplinaires infirmiers

» les concepts de l'interdisciplinarité, de la fin de vie, de la qualité de vie ainsi

que des soins aigus.

2.5. Perspectives de la problématique pour la pratique

Au travers de notre revue exploratoire de littérature, des différents

entretiens menés auprès des professionnels et de nos propres expériences,

nous avons pu nous rendre compte qu’il y a effectivement une problématique

liée à la collaboration entre le médecin et l’infirmière. En effet, les problèmes

ressortis principalement sont le manque de connaissance du rôle propre de

chacun, les difficultés de communication, le manque de confiance et de

connaissances empiriques (Blondon et al., 2017).

Nous avons découvert plusieurs répercussions pouvant être graves suite à

une mauvaise collaboration entre le médecin et l’infirmière. Les impacts

rencontrés le plus fréquemment sont les erreurs médicales, le manque de

confiance de la part du patient, des réhospitalisations plus fréquentes et

précoces, l’augmentation des frais d’hospitalisation ainsi que l’augmentation

de la durée séjour d’hospitalisation (Blondon et al., 2017)

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Nous pouvons nous poser la question de savoir si l’infirmière est

suffisamment préparée à la relation avec le médecin lors de sa formation en

soins infirmiers. En effet cette question a été soulevée à plusieurs reprises lors

de nos différents entretiens; cela a également un lien direct avec l’expérience

et la confiance en soi de l’infirmière qui est acquise après plusieurs années de

pratique. En lien avec ce questionnement, nous pouvons nous demander ce

qui peut être mis en place pour remédier à cette lacune objectivée.

La deuxième question qui peut être posée est le fait de savoir si les

médecins sont suffisamment formés à la connaissance du cahier des charges

de l’infirmière et donc du rôle de cette dernière. En lien avec ce

questionnement, nous pouvons nous demander ce qui peut être mis en place

pour remédier à une éventuelle méconnaissance des compétences infirmières.

Suite à quelques recherches, nous avons trouvé une revue qui donne des

recommandations qui nous semblent pertinentes et en lien avec les questions

qui ont été soulevées durant nos entretiens avec les professionnels de la santé.

Dans leur article, Eddy, Jordan, & Stephenson (2016) proposent que tous les

membres d’une équipe devraient être encouragés par les supérieurs à

participer à des programmes d’éducation de travail en équipe, que les experts

en collaboration devraient explorer les besoins d’apprentissage des

participants et leurs expériences antérieures de travail en équipe, que les

experts en collaboration devraient comprendre la façon dont les équipes

fonctionnent et tenir compte de ces facteurs lors de la prestation de la

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formation, que la simulation à haute-fidélité devrait être envisagée dans les

hôpitaux de soins de courte durée pour la formation des aptitudes en travail

d’équipe; les scénarios offrent des possibilités réalistes aux participants pour

mettre en pratique des stratégies de communication qui améliorent le travail

en équipe, et finalement, que les supérieurs devraient exploiter la nouvelle

confiance et la motivation du personnel en matière de collaboration après avoir

participé à des programmes d’éducation en équipe et s’assurer qu’il existe des

possibilités d’appliquer de nouvelles compétences et connaissances dans la

pratique quotidienne. Nous pouvons donc comprendre que les auteurs de cet

article souhaitent mettre en place des programmes d’éducation à la

collaboration afin d’améliorer cet aspect pour dispenser des soins de qualité

aux patients.

Quelques propositions ont été amenées par les professionnels de santé que

nous avons rencontrés mais aussi par nos propres expériences

professionnelles. Voici quelques hypothèses de propositions: créer un livret

avec les compétences infirmières à remettre à chaque nouveau médecin dans

les hôpitaux, l’idée de journées simulées a été favorable pour toutes les

infirmières rencontrées. De plus, durant notre 2ème année de formation, nous

avons eu le privilège de collaborer avec un médecin qui jouait le rôle du

médecin récalcitrant. Nous devions faire des jeux de rôle et nous positionner

face à lui; tous les étudiants de notre volée ont apprécié cet échange qui nous

a paru pertinent pour la préparation de notre future collaboration avec les

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médecins. Ce cours a été donné pour la première fois cette année et nous

souhaiterions que cela perdure pour les années à venir.

Le but de ce travail de Bachelor n’est pas d’imposer des solutions toutes

faites aux professionnels de la santé mais de pouvoir comprendre et expliquer

les impacts qu’une mauvaise collaboration entre le médecin et l’infirmière peut

avoir sur la qualité des soins dispensés au patient et peut-être proposer des

pistes quant à la gestion et l’amélioration de la collaboration entre le médecin

et l’infirmière et les différentes composantes de ce thème grâce aux différents

articles scientifiques que nous analyserons dans la suite de ce travail de

Bachelor.

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Chapitre 3 : Concepts et

champs disciplinaire infirmiers

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3.1. Concepts

Comme expliqué précédemment, nous allons maintenant définir nos

concepts plus précisément. Nous commencerons par l’interdisciplinarité, puis

la fin de vie, ensuite la qualité de vie et, pour finir, les soins aigus.

3.1.1. Interdisciplinarité

Dans ce présent chapitre, nous allons approfondir le concept

d’interprofessionnalité. Pour ce faire, il est important d’éclairer plusieurs

notions qui gravitent autour en commençant par différencier ce que sont la

pluri et l’interdisciplinarité.

Premièrement, nous pensons nécessaire de définir ce qu’est une discipline.

Pour Bayle & Maisch (2014), une discipline est l’ensemble spécifique de

connaissances qui a des caractéristiques propres sur le plan de l’enseignement,

de la formation, des mécanismes, des méthodes et des manières. Nous

considérons une discipline comme une branche de savoirs, propre à chacun.

Dans le cas de notre travail de Bachelor, les disciplines concernées sont celles

de l’infirmière et celles du médecin, on parle alors de pluridisciplinarité.

L’infirmière, tout comme le médecin, ne peut pas travailler seule, elle travaille

dans le but de fournir les meilleurs soins possibles au patient, tout comme le

médecin; ils travaillent alors dans un but commun. C’est ce que défend

Mucchielli (2016) lorsqu’il désigne une équipe comme étant un ensemble de

personnes travaillant ensemble, lié par des interrelations, conscientes d’une

appartenance au groupe et poursuivant un but commun. C’est là que la notion

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d’interdisciplinarité prend tout son sens.

Ensuite, il est important de préciser que la notion de pluridisciplinarité est

synonyme à celle de multidisciplinarité. En cherchant l’origine de ce nom, nous

pouvons déterminer que le mot « pluri » signifie plusieurs et nous amène donc

à dire que plusieurs disciplines travaillent ensemble. Selon le Bulletin officiel

de la Société neuchâteloise de médecine (2017), la pluridisciplinarité consiste

à aborder un sujet selon des points de vue différents grâce au travail de

différents professionnels et de faire coexister plusieurs disciplines sur ce même

sujet. Aussi, et toujours selon cette société, jusqu’à maintenant, le médecin

semblait être au sommet d’une vision pyramidale de la continuité des soins.

Nous comprenons donc qu’il semble y avoir une certaine hiérarchie avec

comme personne qui décide le médecin. C’est aussi ce que nous avons pu

observer lors de nos expériences dans les soins ainsi que lors de nos entretiens

avec les infirmières. Grâce à leurs compétences de plus en plus élargies, les

infirmières souhaitent être davantage autonomes et participer à la prise de

décision en collaborant de manière égale avec les médecins et en exerçant

plus que leur rôle médico-délégué. Aujourd’hui, on tend de plus en plus vers

une organisation dite transversale, voire elliptique, avec au centre le patient

et tout autour les prestataires de soins (Bulletin officiel de la Société

neuchâteloise de médecine, 2017). Selon la psychologue clinicienne Sanson

(2006) « la pluridisciplinarité signifiant que plusieurs disciplines ou domaines

de recherche sont à l’œuvre et sous-entend donc un partenariat. Ainsi, un long

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travail de préparation est à mettre en place, qui inclut tous les membres d’une

même équipe ». En allant dans une approche de la pluridisciplinarité plus

intime et individuel, Perrenoud (1999) décrit la pluridisciplinarité comme suit:

« Le travail en équipe n’est pas une technologie, ni même une méthodologie.

Il touche ce qu’il y a de plus profond en chacun, son rapport à soi et à autrui,

la peur d’être percé à jour ou phagocyté, la confiance, la dépendance,

l’autonomie, le goût du pouvoir, l’envie d’être accepté, reconnu et estimé ».

L’essence même du travail en équipe se loge donc au plus profond de nous-

mêmes; nous avons tous une certaine personnalité qui nous donne la capacité

de prendre une place dans une équipe de soins.

Dans le monde des soins, nous pouvons être amenées à travailler avec

différents corps de métiers: des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des

diététiciens, des psychologues, des psychomotriciens et d’autres médecins. Il

y a donc une notion de pluridisciplinarité importante. Ce qui nous intéresse

maintenant, c’est la capacité de ces professionnels à travailler ensemble et

surtout dans un but commun qui est la prise en soins du patient. C’est ici que

la notion d’interdisciplinarité prend tout son sens. Elle est indispensable pour

des soins efficients portés aux différents besoins de la personne soignée. Selon

Jalmalv et al. (2008) « l’approche interdisciplinaire des différents membres de

l’équipe de soins, infirmière, aide-soignante, médecin, assistante sociale,

ergothérapeute, physiothérapeute, aumônier, psychologue, bénévole, et

autres, constitue un des moyens les plus efficaces de soigner et

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d’accompagner la personne gravement malade et ses proches dans toutes les

dimensions de leur souffrance (bio – psycho - sociale et spirituelle) », tout

comme pour Jacquemin (2009), l’interdisciplinarité est un processus dans

lequel le professionnel développe des compétences en analyse et en synthèse

grâce aux forces de plusieurs disciplines dans le but de traiter une

problématique dans son ensemble, c’est-à-dire un processus qui traite chaque

dimension de la personne, en tenant compte de toutes les relations entre les

différentes disciplines concernées. L’expression interdisciplinaire expose donc

la dynamique entre les professionnels qui interagissent à partir de leur propre

domaine de connaissance. Ceci n’implique pas seulement le fait de démontrer

beaucoup de connaissances, mais de les allier par la discussion, afin qu’ils

puissent ensemble trouver des solutions adéquates. Selon Bayle & Maisch

(2014), « le but de l’interdisciplinarité n’est pas d’éviter les conflits entre les

personnes, car il y en aura naturellement. Il s’agit davantage de ne pas oublier

que, grâce à eux, la recherche se construit et permet une évolution dans la

prise en soins. En réfléchissant ensemble, l’équipe résout des problématiques

et s’interroge sur son activité quotidienne. C’est souvent le moment où chacun

peut exprimer ses valeurs, ses émotions, sa vision du soin ».

L’interdisciplinarité étant définie, il est désormais intéressant de la coupler

avec la collaboration. Le terme collaboration vient du latin cum laborare

signifiant « travailler avec ». Pour D’Amour, Sicotte, & Lévy (1999), la

collaboration interprofessionnelle désigne un ensemble de relations et

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d’interactions qui permettent ou non à des professionnelles de mettre en

commun, de partager, leurs connaissances, leur expertise, leur expérience

ainsi que leurs habiletés, pour les mettre, de façon concomitante au service et

pour le plus grand bien des clients.

Il est donc d’une extrême importance pour chaque discipline de collaborer

de manière optimale et en respectant son cahier des charges dans le but de

prodiguer des soins de la plus haute qualité possible à la personne soignée.

Selon la littérature il existe des obstacles et des facilitateurs à la collaboration.

Staffoni et al. (2017) ont déterminé trois facteurs facilitant la collaboration. Le

premier est lié aux patients et à leurs pathologies. En effet, les institutions

accueillent de plus en plus des patients atteints de pathologies complexes et

polymorbides, ce qui a pour effet d’augmenter le stress du personnel et donc

d’améliorer la cohésion et le soutien d’équipe. Deuxièmement, il y a le contexte

organisationnel. Selon les auteurs précités, la diversité des professions étant

en contact dans un service de soins rendrait plus probable la collaboration, car

elle peut pousser les divers intervenants à discuter de leurs rôles respectifs.

Le troisième est lié au professionnel en lui-même et à ses caractéristiques: le

respect, la tolérance, la solidarité, la tolérance, l’empathie, l’humilité, la

sagesse, l’ouverture ou encore la capacité d’adaptation. De même,

l’ancienneté, et l’expérience accumulée qui lui est associée, apparaît en effet

comme un facteur pouvant favoriser la collaboration. En effet, l’expérience

solidifie l’expertise, et donc la confiance du professionnel en ses propres

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compétences. Au contraire, selon Baldwin (1996), on comprend que les

obstacles vont de la dilution de l’identité professionnelle aux différences

d’horaires et de routines professionnelles. A cela s’ajoute les différences

historiques et culturelles, les rivalités interprofessionnelles et

intraprofessionnelles, les différences de langages et de jargon et des niveaux

variés de préparation, qualification et statuts. Nous pouvons ajouter à ceci que

le manque de connaissance et de reconnaissance des rôles de chacun peut

devenir un frein à la collaboration.

En lien avec notre thème sur la fin de vie, nous avons remarqué que le

travail en collaboration en fin de vie améliore la satisfaction du patient et de

son entourage, le contrôle des symptômes, la diminution des coûts et le

respect du patient quant au choix de sa fin de vie (Hearn and Higginson, 1998).

Des études sur la collaboration indiquent que partager l’histoire psychosociale

du patient contribue à renforcer les liens entre membres de l’équipe

(Wittenberg-Lyles, 2005). De plus, discuter de la situation des patients en fin

de vie, ensemble et en détail, améliore la compréhension de leur condition de

vie et renforce les relations entre les membres d’une équipe (Mahmood-

Yousuf, 2008).

3.1.2. Fin de vie

Un peu d’histoire… Traditionnellement, selon Garnier (2011) l’expression

était utilisée au stade d’une vieillesse, avec ses premières complications

pathologiques dont on pouvait mourir rapidement ainsi qu’au moment de

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l’agonie, pour inciter à appeler les instances religieuses afin de se préparer à

la mort. Toujours selon cet auteur, le concept de fin de vie est apparu avec la

médecine moderne dans les années 1960-1970; c’est dans ces années que

surgirent l’acharnement thérapeutique et les premières expériences de soins

palliatifs.

D’après nos expériences, la fin de vie ne peut se limiter à une définition.

C’est d’ailleurs ce que propose l’Ordre national des infirmières (2014) lorsqu’il

indique qu’il est difficile de restreindre la fin de vie à une seule dimension, tant

elle est diverse (personne atteinte d’une maladie incurable, d’une maladie

chronique, sujet âgée qui souhaite terminer sa vie sans tomber dans la

dépendance, grand vieillard qui n’attend plus rien de la vie ou qui est isolé).

En approfondissant la question, Mauro & Mauro (2010) déclarent qu’afin de

comprendre le concept de fin de vie, il est important de faire le lien avec la

personne, son histoire de vie, son parcours avec des expériences heureuses

ou plus douloureuses. Il faut en outre faire le lien avec qui nous sommes en

tant que personne unique mais également ce qui fait ce que nous sommes

maintenant, au moment présent. Prendre en compte la fin de vie rejoint le fait

de reconnaître les souffrances que la personne porte tout en apportant des

moyens qui peuvent soulager cette peine tels que des moyens auxiliaires, mais

aussi par le fait d’être dans une relation d’humain à humain.

Selon de Broucker (2010), dans le concept de la fin de vie, il est possible

de faire un lien avec l’état de santé de la personne qui à son tour est lié à la

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notion de fragilité. Par exemple, l’existence d’une maladie incurable pourrait

engendrer, selon son niveau de sévérité, une souffrance, un ou plusieurs

handicaps, une dépendance progressive, mais également des problèmes

sociaux. La notion de souffrance globale, dans la fin de vie est très présente.

Elle peut être physique, psychique, sociale ou spirituelle. Et toutes ses

dimensions tendent à amplifier la notion de fragilité de la personne malade.

De ce fait, les soins infirmiers ont une importance capitale pour assurer le bien-

être et le confort du patient en fin de vie. Tout repose sur une question

d’anticipation et les objectifs pour le patient doivent être clarifiés dans le projet

thérapeutique. Le patient est donc au centre de la prise en charge. Il faudra

dès lors prioriser sa qualité de vie et son confort, respecter son rythme,

recueillir son consentement, ses souhaits mais également observer le patient

dans sa globalité.

Dans le monde des soins, les soins de fin de vie sont quasiment synonymes

de soins palliatifs. Selon la définition de l’OMS (2002), « les soins palliatifs

cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, face aux

conséquences d’une maladie potentiellement mortelle par la prévention et le

soulagement de la souffrance, identifiée précocement et évaluée avec

précision et par le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques,

psychologiques et spirituels qui lui sont liés ».

Selon Duffet, Janmougin, Malhoine & Prudhomme (2013), la démarche

palliative repose sur une organisation pluriprofessionnelle qui dispense des

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soins en réponse aux besoins du patient en fin de vie. Il y a donc une prise en

charge de la douleur du patient, de son bien-être, de sa qualité de vie et de

son confort en tenant compte de son entourage, de ses souhaits et de son

histoire de vie. Dans les situations de fin de vie, la douleur est le principal

symptôme à prendre en charge. Elle s’inscrit dans un contexte de souffrance

globale qui contient quatre dimensions: physique, psychologique, sociale et

spirituelle. Il y a également d’autres symptômes qui peuvent augmentés la

douleur ou l’inconfort. De ce fait, il faut trouver la cause et la traiter. Ces

symptômes peuvent être la dyspnée, les troubles urinaires, la constipation, le

prurit, les nausées ou les vomissements. Ces divers éléments modulent la

perception douloureuse et la potentialisent. On parle alors de souffrance

globale pour illustrer les situations où une douleur physique n’est qu’un des

éléments parmi d’autres de la souffrance exprimée par le patient.

3.1.3. Qualité de vie

La qualité de vie est définie et évaluée comme une manifestation de la

satisfaction au moyen d’une évaluation empirique de résultats tels que le

soulagement des symptômes et la satisfaction à l’égard des relations

interpersonnelles (Ruland & Moore, 1998).

Selon Formarier (2007), ce n’est que très progressivement que ce concept

a pris de l’ampleur. D’après certains scientifiques, le concept de qualité de vie

serait déjà né de la philosophie d’Aristote (né 384 av. J.C.) qui décrit le

bonheur comme étant une activité de l’âme, congruente avec les mœurs et

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aboutissant à une bonne vie. De plus, Aristote ajoute que tous les êtres

humains aspirent à une vie heureuse, quel que soit leur état. Au cours des

années 1940, on identifie les prémices de la qualité de vie et ses premiers

indicateurs grâce aux différentes échelles créées telles que l’échelle de Katz

(1970) qui se base sur les activités de la vie quotidienne et de la dépendance

ou encore l’échelle de Karnofski (1949) qui elle se base sur l’état physique du

patient. Nous pouvons également lier la qualité de vie avec la définition de la

santé donnée par l’OMS (1947) qui énonce le fait que la santé n’est pas

l’absence de maladie ou d'infirmité mais plutôt un état de bien-être physique,

mental et social. Le concept de qualité de vie est apparu aux alentours des

années 70. Il s’est développé en parallèle aux développements des maladies

dites chroniques telles que le diabète, les maladies neurologiques ou encore

le SIDA. Ce concept s’est également développé avec le vieillissement de la

population et la multiplication des handicaps liés aux accidents graves tels que

accidents de voitures, accidents vasculaires cérébrales. Actuellement, le

concept de qualité de vie est l’un des concepts les plus importants dans le

monde de la santé. Dans les pays industrialisés, la conception des soins actuels

repose sur le fait de traiter médicalement les patients mais également de leur

permettre de vivre le mieux possible avec leur état de santé.

Selon l’Office fédéral de la statistique (2016), la qualité de vie est un

concept pluridimensionnel comportant plusieurs dimensions interdépendantes.

Tout un chacun aspire à une bonne qualité de vie, mais la réalisation

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individuelle peut en être très variable.

Selon Formarier (2007), le concept de qualité de vie ne peut être évalué

que par la personne concernée elle-même. Elle seule peut évaluer le niveau

de sa qualité de vie en fonction de ce qui est important pour elle, de ses

croyances et de ses valeurs. Il y a également la notion du temps à prendre en

compte car au fil des années, pour un même patient, la conception de la qualité

de vie peut fluctuer en fonction de sa maturité, de son âge, de son état de

santé ou de son handicap, de son niveau socio-économique, de ses aspects

psychologiques et spirituels ou encore de sa famille et de son entourage. De

ce fait, on peut dire que le concept de la qualité de vie est abstrait, complexe

et multifactoriel.

3.1.4. Soins aigus

Selon ASI, Curaviva, & H+ (2004), les soins aigus se passent durant la

période aiguë de la maladie. Elle est limitée dans le temps et se situe entre 30

et 60 jours qui, lors de maladie aiguë ou d’accident, sont associés à une

indication médicale exigeant un diagnostic médical et un traitement médical.

Des périodes aiguës surviennent aussi au cours d’une maladie chronique. Elle

peut apparaître au sein d’un hôpital, dans une organisation de soins à domicile

ou en établissement médico-social.

Selon World Health Organization (2016), les services de soins aigus

comprennent toutes les actions de promotion, de prévention, curatives,

adaptatives ou palliatives, orientées vers les individus dont l’objectif principal

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est d’améliorer la santé et dont l’efficacité dépend des interventions rapides.

Ces services sont les plus sensibles au temps, ils interviennent lors d’épisodes

aigus, urgents ou émergents de blessures et de maladie pouvant entraîner la

mort ou un handicap, si une intervention rapide n’est pas effectuée. Les

services de soins aigus ont pour but la stabilisation à court terme des patients

hospitalisés. Les soins dans ces services peuvent être liés à des besoins

chirurgicaux, tels que des blessures potentiellement mortelles, une appendicite

aiguë ou des hernies étranglées, des infarctus aigus du myocarde, des

accidents vasculaires cérébraux aigus, ou encore l’évaluation de patients

souffrant de douleurs aiguës.

Nous constatons que la littérature explicite le besoin de soigner la personne

malade de façon curative, mais il n’est que peu développé la notion du prendre

soin de la personne en fin de vie dans un service aigu, du « lâcher prise » et

de l’accompagnement palliatif de la personne soignée.

3.2. Champs disciplinaire infirmier

Maintenant que nos concepts sont définis, nous avons retenu la théorie de

la fin de vie paisible qui est éclairée par un certain nombre de cadres

théoriques et dont les auteurs sont Mesdames Cornelia M. Ruland et Shirley

M. Moore. C’est une théorie qui indique directement des interventions

infirmières et qui sont applicables sur le terrain. Nous estimons que cette

théorie met à l’épreuve la collaboration médecin-infirmière et se concentre

également sur la fin de vie, ce qui entre donc parfaitement dans notre travail

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de Bachelor. Aussi, et pour renforcer la thématique de la collaboration entre

l’infirmière et le médecin, nous avons décidé de choisir une deuxième théorie

qui est celle de Patricia Benner: De Novice à Expert. En effet, ce qui a émergé

de nos recherches et de nos entretiens est qu’une infirmière dite experte aurait

davantage d’aisance en ce qui concerne la collaboration avec le médecin.

3.2.1. La théorie de la fin de vie paisible: Cornelia M. Ruland &

Shirley M. Moore

La théorie de la fin de vie paisible est une théorie intermédiaire qui a pour

objectif d’être concrète et de s’adresser à un groupe de patients spécifiques

qui nécessitent des soins infirmiers particuliers (Alligood, 2010). Elle n’est

actuellement pas classée dans une école de pensée.

Présentation des auteurs.

D’après Alligood (2014), Cornelia M. Ruland a obtenu son doctorat en

sciences infirmières en 1988 au sein de la Western Reserve University de

Cleveland, Ohio. Elle se concentre sur des aspects et des outils de prise de

décision partagée dans des situations cliniques lourdes pour les patients

confrontés à des décisions difficiles de traitement ou de dépistage pour

lesquelles ils ont besoin d’aide afin de comprendre les avantages et les

inconvénients potentiels des options alternatives, et sur la gestion ajustée des

préférences de la maladie chronique ou aigüe. Shirley M. Moore a obtenu son

diplôme en soins infirmiers à l’Université de Kent State (1974) ainsi qu’un

doctorat en sciences infirmière à l’Université Case Western Reserve. Elle a

enseigné les sciences infirmière et mène un programme de recherche et de

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développement théorique qui traite du rétablissement après des événements

cardiaques.

Modèles.

Selon Alligood (2014), cette théorie est basée sur deux modèles: le premier

est celui de la structure de Donabedian (1988) qui a été développée à partir

de la théorie générale du système qui est utilisée pour expliquer la complexité

des interactions et des organisations en matière de soins de santé. Dans le

cadre de la théorie de la fin de vie paisible, le système est la structure familiale

(patient et personnes importantes) qui reçoit des soins de professionnels dans

une unité hospitalière de soins de courte durée, ce qui correspond tout à fait

à notre choix. Le deuxième se base sur la théorie de la préférence de Brandt

(1979). Elle est utilisée pour expliquer et définir la fin de vie. Dans la théorie

de la préférence, la qualité de vie est définie comme l’obtention de ce qu’on

veut, une approche qui semble particulièrement appropriée dans les soins de

fin de vie (Alligood, 2014).

Hypothèses.

Deux hypothèses de la théorie de Ruland et Moore (1998) sont identifiées

comme suit:

(1) Les occurrences et les sentiments de l’expérience de fin de vie sont

personnels et individualisés.

(2) Les soins infirmiers sont essentiels pour créer une expérience de fin de

vie paisible. Les infirmières évaluent et interprètent les indices qui reflètent

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l’expérience de fin de vie de la personne et interviennent de manière

appropriée pour atteindre ou maintenir une expérience paisible, même lorsque

la personne mourante ne peut pas communiquer verbalement.

Deux hypothèses supplémentaires sont implicites:

(3) La famille est une partie importante des soins de fin de vie.

(4) L’objectif des soins de fin de vie n’est pas d’optimiser les soins, dans le

sens où le traitement doit être le meilleur, le plus technologiquement avancé;

un type de soins qui rejoint souvent le problème du sur-traitement. Au

contraire, l’objectif des soins de fin de vie est de maximiser le traitement, c’est-

à-dire que les meilleurs soins possibles seront fournis par l’utilisation judicieuse

de la technologie et des mesures de confort afin d’améliorer la qualité de vie

et de confort.

But.

Cette théorie se centre sur le patient et ses besoins pour une fin de vie

paisible. Elle a été développée spécialement pour les patients en phase

terminale dans le but d’accroître la qualité des soins de fin de vie (Ruland &

Moore, 1998).

Les principaux concepts.

Dans la théorie de la fin de vie paisible, Ruland et Moore ont identifié cinq

concepts sur lesquels l’infirmière doit s’appuyer (Alligood, 2014). (1) Ne pas

avoir mal (not being in pain):

« La douleur est considérée comme étant une expérience sensorielle et

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émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou décrite en

termes d’un tel dommage » (International Association for the Study of pain,

1979). Cela englobe la surveillance de la douleur et le soulagement de cette

dernière par le biais d’administration de traitement pharmacologique, situation

dans laquelle la collaboration entre le médecin et l’infirmière est très

importante, mais aussi non pharmacologique.

(2) Expérience de confort (experience of comfort):

Selon Kolcaba (1991), l’expérience du confort est vue comme le

soulagement de l’inconfort et tout ce qui fait que la vie est facilitée. L’infirmière

prévient les complications, surveille et soulage l’inconfort physique, facilite le

repos, la relaxation et le contentement

(3) Expérience de dignité et de respect (experience of dignity and respect):

Il est important que les valeurs personnelles de la personne soient

exprimées selon les principes de l’éthique, de l’autonomie et du respect

(Ruland & Moore, 1998). En d’autres termes, inclure le patient et ses proches

dans la prise de décision et traiter le patient avec dignité, empathie et respect.

L’infirmière peut jouer le rôle d’avocate entre les décisions du médecin et celles

du patient.

(4) Être en paix (being at peace):

Selon Ruland & Moore (1998), la paix est définie comme étant un

sentiment de calme, d’harmonie, de contentement. C’est être libre de l’anxiété,

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de l’agitation, des soucis ainsi que de la peur. L’infirmière fournit un soutien

émotionnel au patient. Elle va surveiller et répondre à ses besoins. Elle fournira

également des conseils aux personnes soignées et aux proches sur des

questions pratiques. L’infirmière peut aider le patient à accepter son statut de

fin de vie en transmettant au médecin ses observations, mais également, par

le biais de la communication, décider d’un commun-accord le passage des

soins curatifs aux soins palliatifs.

(5) Proximité des personnes importantes (closeness to significant others):

Il s'agit pour Ruland & Moore de la proximité physique ou émotionnelle qui

est exprimée par une relation intime. Cette relation est un sentiment de

connexion avec un autre humain qui prend soin de soi (Alligood, 2014). La

soignante s’occupe de la peine, des inquiétudes et des questions des proches.

Elle facilite les opportunités de proximité familiale car les proches contribuent

à l’expérience du patient dans la fin de vie.

Cette théorie traite parfaitement de la fin de vie et intègre les dimensions

biologiques, psychologiques, sociales et spirituelles de la personne soignée.

Elle prend en compte l’unicité, la singularité, les choix et l’entourage de l’être

humain. Dans les différents concepts décrits par Ruland & Moore, nous

pouvons traiter de la collaboration entre l’infirmière et le médecin, mais cela

nous semble trop faible pour faire des liens concrets entre la discipline

infirmière et le concept de l’interdisciplinarité; c’est pourquoi nous avons

décidé d’ajouter à notre raisonnement la théorie de Patricia Benner: De novice

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à expert.

3.2.2. De novice à expert: Patricia Benner

Présentation de l’auteur.

Patricia Benner est née en 1942 à Hampton, Virginie. Elle a fait son

Bachelor en soins infirmiers en 1964, puis à travailler aux soins intensifs ainsi

qu’aux soins à domicile et a fait un master en soins infirmiers. Elle a ensuite

été cheffe de projet AMICAE (The Achieving Methods of Intrapersonal

Consensus, Assessment and Evaluation) afin de déterminer les différences

entre l’infirmière débutante et l’experte par rapport aux performances cliniques

et à l’évaluation des situations de soins. Elle obtient son doctorat sur le thème

du stress, du coping et de la santé en 1982. Elle publiera par la suite plusieurs

recherches, notamment « Expertise in nursing practice, caring, clinical

judgment, and ethic »” en 1996.

Modèles.

Patricia Benner s’est inspirée de la phénoménologie qui se définit comme

étant l'étude de faits dont la composition se base sur l’analyse de l’expérience

vécue par une personne, de l’approche interprétative de Heidegger, des

travaux du psychologue Richard Lazarus sur le stress et le coping, du modèle

d’acquisition des compétences de Dreyfus ainsi que du caring.

L’ensemble du travail de Benner postule qu’il y a une différence entre le

« savoir quoi » qui provient de connaissances théoriques et le « savoir

comment » qui prend source dans le savoir pratique. Le but est alors de

découvrir comment les infirmières développent le « savoir comment » qui peut

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les amener à une pratique experte (Alligood & Marriner-Tomev, 2010;

Altmann, 2007; George, 2010).

Concepts.

Expérience: Selon Alligood & Marriner-Tomey (2010), elle ne correspond

pas simplement à une notion temporelle mais à une démarche active qui

consiste à affiner et changer les théories, les idées, les notions préconçues lors

d’une confrontation à une situation réelle. Ceci implique un dialogue entre ce

qui est réellement vu en pratique et ce à quoi on s’attend.

Intuition: D’après Benner et al. (2011), elle se caractérise comme la

compréhension directe du sens et des particularités d’une situation sans

réflexion consciente ou articulation. Le fait de saisir intuitivement une situation

se fonde sur l’expérience reliée aux situations similaires ou non-similaires.

Penser en action: Selon Benner et al. (2011), cela correspond aux modes

et habitudes de pensées et d’actions qui sont reliés directement aux réponses

à donner aux patients et aux familles ainsi qu’aux demandes qu’implique une

situation changeante. Il s’agit aussi de la vigilance à avoir lorsque ce qui est

attendu cliniquement ne se déroule pas dans la réalité.

Raisonner en transition: D’après Benner et al. (2011), cela fait référence à

un raisonnement pratique où un clinicien prend en considération ce qu’il peut

comprendre ou ce qu’il ne peut pas comprendre lorsqu’une situation de

transition survient.

Agency: Selon Benner et al. (2011), cela se traduit par son propre sens des

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responsabilités et des habiletés à agir de manière à influencer une situation

basée sur la compréhension des besoins et de sa capacité à agir. Fait référence

à la prise de décision.

Salience: Condition par laquelle certains aspects d’une situation

apparaissent comme plus ou moins importants (Benner et al., 2011).

Jugement clinique: D’après Benner et al. (2011), il se réfère à la manière

dont les infirmières en viennent à comprendre les problèmes, les questions,

les préoccupations des patients, à obtenir les informations essentielles, à y

répondre avec implication et intérêt.

Niveaux de performances cliniques.

Suite à plusieurs observations et entretiens sur le terrain, les recherches

de Patricia Benner ont donné naissance à 5 niveaux de performances cliniques.

(1) Stade 1: Novice

Selon Benner (1982), les novices n’ont aucune expérience des situations

auxquelles elles risquent de se retrouver confronter. Pour les informer et leur

permettre d’acquérir l’expérience nécessaire au développement de leurs

compétences, on leur décrit ces situations en termes d’éléments objectifs.

(2) Stade 2 : Débutante

Le comportement des débutantes confirmées est partiellement acceptable:

elles ont fait face à suffisamment de situations réelles pour noter les facteurs

signifiants qui se reproduisent dans des situations identiques. Il faut de

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l’expérience pour reconnaître ces « aspects » en situation réelle (Benner,

1982).

(3) Stade 3 : Compétente

D’après Benner (1982), l’infirmière compétente travaille dans le même

service depuis deux ou trois ans. Elle devient compétente lorsqu’elle

commence à percevoir ses actes en termes d’objectifs ou de plans à long terme

dont elle est consciente.

(4) Stade 4 : Performante

Selon Benner (1982), l’infirmière performante apprend par l’expérience

quels événements typiques risquent d’arriver dans une situation donnée, et

comment il faut modifier ce qui a été prévu pour faire face à ces événements

(Benner, 1982).

(5) Stade 5 : Experte

D’après Benner (1982), l’experte, qui a une énorme expérience, comprend

à présent de manière intuitive chaque situation et appréhende directement le

problème sans se perdre dans un large éventail de solutions et de diagnostics

stériles.

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Chapitre 4 : Méthode

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Dans ce chapitre, nous allons expliciter l’approche qui nous a permis, suite

à nos recherches consacrées à la revue exploratoire, de choisir les articles

scientifiques de manière efficiente dans le but de répondre à notre question

PICOT.

4.1. Question PICOT

Notre questionnement de départ « La qualité de la collaboration entre

infirmières et médecins a-t-elle un impact sur la qualité des soins? » a été

modifiée en questionnement « PICOT » (Melnyk & al., 2013) de type meaning

« Quel est l’impact de la collaboration médecin infirmière sur la

qualité de la fin de vie de l’adulte dans un service de soins aigus? ».

La question de type meaning permet de répondre à la question de savoir

comment une expérience/phénomène peut influer sur le résultat (Melnyket al.,

2013).

Population (P) : Adulte en fin de vie.

Nous avons ciblé la population adulte. Légalement, elle concerne les

personnes dès 18 ans. Cependant, nous n’avons pas limité la tranche d’âge

supérieure car la fin de vie peut survenir à tout âge.

Intervention (I) : La collaboration médecin/infirmière dans un service de

soins aigus

Nous souhaitons connaître l’impact que la collaboration entre le médecin

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et l’infirmière peut avoir lors de la prise en soins du patient dans un service de

soins aigus.

Comparaison (C) : Dans notre question de recherche, le (C) n’est pas pris

en considération.

Outcomes (O) : Qualité de la fin de vie

Le but de notre recherche est de comprendre en quoi la collaboration entre

le médecin et l’infirmière peut influencer positivement ou négativement la

qualité de fin de vie du patient.

Temps (T): Dans notre question de recherche, le (T) n’est pas pris en

considération.

4.2. Méthode de recherche

Afin de réaliser le tableau ci-dessous, nous avons déterminé quels seraient

nos mots-clés français grâce à la question PICOT. Ensuite, nous avons utilisé

le « Grand Dictionnaire Terminologique » afin d’obtenir des termes pertinents,

précis et proches du mot initial en anglais.

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Tableau 1 : Mots clés PICOT

Population Intervention Outcomes

Mots-clés français

Adulte

Fin de vie

Collaboration médecin/infirmière

Soins aigus

Impact Qualité de fin de vie

Mots-clés anglais

Adult

End-of-life

Collaboration physician/nurse

Collaboration doctor/nurse

Acute care

Impact Quality of end-of-life

Une fois les mots-clés en anglais retenus, nous sommes allées sur les bases

de données Cinhal, PsycInfo, Medline et PubMed pour trouver les descripteurs

qui leur sont propres en lien avec les mots-clés anglais afin de trouver des

articles probants liés à notre questionnement et dans le but de pouvoir y

répondre.

Les descripteurs MeSH (Medical Subject Heandings) sont les descripteurs

médicaux qui font partis du thesaurus de la banque de données

bibliographique Medline, donc Pubmed (NCBI, 2015).

Le descripteur OVID est un système de recherche permettant

l’interrogation de différentes bases de données bibliographiques à l’aide d’une

même interface et fournit un accès à plusieurs bases de données spécialisées

(Medline, PsycInfo, Cinhal) (Gaillard Sylviane, 2006).

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Tableau 2 : Descripteur PICOT

P I O

Cinhal Adult

End of life

Nurse-physician relations

Nurse-physician communication

Acute care

Impact Quality of life

Quality of end-of-life

PsycInfo Adult

End of living

Interprofessional collaboration

Nurse / physician

Acute care, acute hospital

Impact Quality end-of-life

Quality of end-of-life

Medline Adult

End of life

Collaboration Phyician Nurse

Acute care

Impact Quality of life

PubMed End of life Collaboration

Acute care

Impact Quality of end of life

Nous avons activé les filtres tels que « ancienneté de maximum 10 ans »,

« articles en anglais », « RCT » et « full text ». Nous avons utilisé uniquement

l’opérateur « and » afin d’associer tous les mots-clés entre eux.

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Tableau 3 : Articles et descripteurs

Bases de données

Nombre d’articles trouvés

Nombre d’articles retenus

Cinhal

11 1

PsycInfo 1 0

Medline 15 2

PubMed 5 1

Après avoir fait nos recherches sur les bases de données en nous axant

sur les descripteurs, nous n’avons trouvé que très peu d’articles et ces derniers

ne conviennent pas à notre questionnement. De ce fait, nous allons reprendre

la même méthode de recherche, mais de manière plus assouplie en utilisant

nos propres mots-clés à la place des descripteurs dans le but d’avoir une

variété d’articles plus grande. De plus, nous avons utilisé les opérateurs

« and » et « or » afin de trouver un plus large éventail de données.

Tableau 4 : Articles et mots-clés anglais

Bases de données

Mots-clés anglais Nombre d’articles trouvés

Nombre d’articles retenus

Cinhal Collaboration nurse/doctor End of life Acute care

2811

1

PsycInfo

Collaboration physician/ nurse End of life

79

5 (dont 1 trouvé dans Cinhal)

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Medline Collaboration nurse/physician End-of-life Quality of end-of-life

20

2

PubMed Professional communication End-of-life Quality end-of-life Acute care

13

2 (dont 1 le même que lors de la précédente recherche)

Cochrane JBI

1 1

Nous avons également retenu trois articles issus de recherches ultérieures

effectuées durant notre formation provenant de Cochrane et de JBI et qui nous

semblaient tout à fait adéquats pour soutenir notre argumentation.

Les articles pertinents retenus, nous avons recherché le facteur d’impact

de chacun de leur journal respectif. Afin de prendre la décision de retenir ou

non un article scientifique, le facteur d’impact doit être supérieur à 1,5.

Suite aux critères d’inclusion exprimés plus haut, nous avons retenus 14

articles, dont deux non-conformes que nous trouvons néanmoins pertinents

pour les mobiliser autour de notre questionnement.

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4.3. Articles retenus

End-of-life decisions in the Intensive Care Unit (ICU) – Exploring the experiences of ICU nurses and doctors – A critical literature review (Flannery, Ramjan, & Peters, 2016)

Facteur d’impact : 1.907

Perspectives of physicians and nurses regarding end-of-life care in the intensive care unit (Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin, 2012)

Facteur d’impact: 2.156

Am I Doing the Right Thing? Provider Perspectives on Improving Palliative Care in the Emergency Department (Smith et al., 2009)

Facteur d’impact : 5.352

Concordance of nurses and physicians on whether critical care patients are receiving futile treatment (Neville et al., 2015)

Facteur d’impact : 1.883

Interprofessional collaboration: Effects of practice-based interventions on professional practice and healthcare outcomes (Zwarenstein, Goldman, & Reeves, 2009)

Facteur d’impact : 6.264

Encouraging early discussion of life expectancy and end-of-life care: A randomised controlled trial of a nurse-led communication support program for patients and caregivers (Walczak et al., 2017)

Facteur d’impact : 3.755

Improving confidence and competence of healthcare professionals in end-of-life care: An evaluation of the « Transforming End of Life Care » course at an acute hospital trust (Selman et al., 2016)

Facteur d’impact : 20.785

Using Nurse Ratings of Physician Communication in the ICU To Identify Potential Targets for Interventions To Improve End-of-Life Care (Ramos et al., 2016)

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Facteur d’impact : 2.230

Physician and nursing perceptions concerning interprofessional communication and collaboration (Matziou et al., 2014)

Facteur d’impact : 2.205

Health professionals’ experience of teamwork education in acute hospital settings: a systematic review of qualitative literature (Eddy, Jordan, & Stephenson, 2016)

Facteur d’impact : Non trouvé

The evolving role of the nurse during the cancer treatment decision-making process: A literature review (Tariman & Szubski, 2015)

Facteur d’impact : 0.627

ICU bedside nurses involvement in palliative care communication : a multicenter survey (Anderson et al., 2016)

Facteur d’impact : 2.905

Negociating futility, managing, emotions : nursing the transition to palliative care (Broom et al., 2015)

Facteur d’impact : 2.036

Interprofessional collaborative reasoning by residents and nurses in internal medicine: Evidence from a simulation study (Blondon et al., 2017)

Facteur d’impact : 2.502

4.4. Analyse des articles avec la grille de Fortin (2010) adaptée

Tous nos articles ont été analysés à l’aide de la grille de Fortin qui se trouve

en annexe.

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Chapitre 5 : Synthèse des

résultats et discussion

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Dans ce cinquième chapitre, nous allons présenter les différents résultats

que nous avons retenus et allons procéder à leur analyse en les liant aux

concepts et aux deux théories infirmières.

Nous allons ensuite répondre à notre question PICOT grâce aux différents

résultats obtenus.

Finalement, nous allons émettre quelques propositions pour la pratique.

5.1. Synthèse des résultats des articles

Durant l’analyse de nos articles, nous avons remarqué que plusieurs

thèmes ressortaient fréquemment. (1) Les rôles infirmiers versus les rôles

médicaux (2) la communication et la collaboration (3) l’expertise et la

formation et (4) l’impact sur la qualité des soins sont des thématiques que les

auteurs ont souvent évoqués dans leur article. Ces thèmes se reliant fortement

à notre problématique et ayant des liens avec nos deux théories de soins, nous

trouvons donc pertinent de les traiter et de les lier directement aux cadres

théoriques choisis.

5.1.1. Les rôles infirmiers versus les rôles des médecins

Selon Blondon et al. (2017), il existe une mauvaise connaissance du rôle

des infirmières par les médecins, ce qui implique pour ces dernières un

manque de confiance en soi pouvant altérer l’interprofessionnalité. Le

raisonnement diagnostic diffère entre les médecins et les infirmières. Les

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médecins utilisent un raisonnement hypothétique, en mettant fortement

l’accent sur l’étiologie, alors que les infirmières posent des diagnostics cliniques

basés sur la physiologie. Les médecins ne s’attendaient pas à ce que les

infirmières veuillent contribuer au processus de raisonnement et certaines

infirmières ont estimé qu’elles n’étaient pas les exécutrices des décisions des

médecins.

D’après Anderson et al. (2016), qui se sont penchés sur l’évaluation des

points de vues des infirmières sur leur participation à la communication sur les

soins palliatifs, du niveau de confiance dans les tâches de communication et

des obstacles que celles-ci perçoivent à leur participation aux discussions lors

du passage de soins curatifs aux soins palliatifs, les infirmières ont déclaré être

très confiantes lors des discussions avec la famille et les patients sur les

besoins d’information concernant la pathologie et les traitements. C’est ce

qu’éclaire la théorie de Benner et al. (2011), définissant le concept « penser

en action », qui est relié directement aux réponses à donner aux patients et

aux familles, ainsi qu’aux demandes qu’implique une situation changeante. De

plus, d’après Flannery, Ramjan & Peters (2016), les infirmières sont les

professionnelles qui passent le plus de temps auprès des patients et se

trouvent dans une position unique car la famille et/ou le patient discutent

souvent avec elles de leurs souhaits quant à la fin de vie notamment. C’est

également ce que soutiennent Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012),

lorsqu’ils disent que les infirmières passent plus de temps avec les patients et

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peuvent être réellement plus conscientes de leur souffrance. Cela rejoint une

des hypothèses de la théorie de Ruland et Moore (1998) qui affirme que la

famille est une partie importante des soins de fin de vie. Néanmoins, les

médecins et les infirmières perçoivent que ces dernières ont une participation

minimale, voire inexistante, à la prise de décision en fin de vie.

Selon Matziou et al. (2014), les infirmières ont fait remarquer que les

médecins étaient moins explicites, précis et réalistes quant au pronostic et

qu’ils utilisaient des termes médicaux, ne restaient pas avec le patient et

évitaient la famille. En outre, les médecins ont permis aux infirmières de

clarifier les détails, mais ont ignoré leurs opinions. De plus, d’après Flannery,

Ramjan, & Peters (2016), les médecins dirigent le processus décisionnel de la

fin de vie, cependant les décisions médicales unilatérales sont inappropriées

et devraient toujours inclure toutes les parties prenantes clés telles que les

infirmières, ainsi que le patient lui-même et les membres de sa famille proche

ou son représentant thérapeutique. Malgré cela, la littérature indique que les

infirmières ne font pas partie intégrante du processus décisionnel de fin de vie

et sont parfois exclues du processus de prise de décision. Latour, Fulbrook et

Albarran (2005), indiquent que l’inclusion incohérente des infirmières dans les

discussions de fin de vie entraîne un manque d’uniformité et une ambiguïté du

rôle des infirmières. De plus dans une étude qualitative menée aux Etats-Unis

dans une unité de soins intensifs, les infirmières ont toutes convenues que le

médecin-traitant était la personne appropriée pour prendre les décisions de fin

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de vie, en tant que responsable des soins du patient, alors que les infirmières

étaient considérées comme les plus susceptibles de reconnaître le point où le

traitement du patient devenait futile. En effet, Breier-Mackie (2001) a suggéré

que les infirmières jouent un rôle crucial dans l’intégration de l’autonomie du

patient dans le discours éthique portant sur une chimiothérapie agressive futile

pour le traitement du myélome. Selon la quatrième hypothèse de la théorie de

Ruland et Moore (1998), le but des soins de fin de vie n’est pas d’avoir le

traitement le meilleur possible ou le plus technologiquement avancé qui est un

type de soins qui rejoint souvent le problème du surtraitement. En revanche,

Goodman (2003) a suggéré que, dans des décisions éthiques et difficiles, la

voix de l’infirmière est absente, insinuant la possibilité que les infirmières

soient réduites au silence par des limites professionnelles, légales ou par un

manque de confiance.

Selon Tariman & Szubski (2015), les infirmières fournissent un soutien

psychologique essentiel aux patients et aux familles tout au long du continuum

des soins contre le cancer. Pendant l’administration de la chimiothérapie, les

infirmières sont impliquées dans l’évaluation, la surveillance et la prise en

charge des symptômes. En conclusion, les auteurs ont créé un modèle qui

montre le rôle évolutif de l’infirmière depuis les rôles antérieurs de l’éducation

et du plaidoyer des patients jusqu’aux rôles les plus récents dans l’évaluation,

la surveillance et la gestion des symptômes. Les infirmières doivent bien

connaître leur rôle professionnel dans la prise de décision en matière de

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traitement du cancer, comprendre et surmonter les obstacles à l’actualisation

de leur rôle et utiliser des interventions fondées sur des données probantes

qui peuvent réduire l’incertitude des décisions des patients. Ceci est éclairé par

la théorie de Ruland et Moore (1998), pour qui le rôle de l’infirmière est

d’évaluer et d’interpréter les indices qui reflètent les expériences de fin de vie

de la personne et intervient de manière appropriée pour atteindre ou maintenir

une expérience paisible. Cela est également soutenu par la théorie de Benner

et al. (2011), dont le concept « jugement clinique » se réfère à la façon dont

les infirmières en viennent à comprendre les problèmes, les questions, les

préoccupations des patients, à obtenir les informations essentielles et à y

répondre avec implication et intérêt.

5.1.2. La communication et la collaboration

Selon Tariman & Szubski (2015), les infirmières font parties intégrantes de

l’équipe multidisciplinaire en oncologie et participent aux discussions de cas,

partagent leurs points de vue sur les problèmes cliniques auxquels les patients

sont confrontés et contribuent à la prise de décision en matière de traitement

par le biais de réunions multidisciplinaires, ceci est éclairé par le concept

« expérience de dignité et de respect » selon Ruland & Moore (1998) qui

indique qu’il faut inclure le patient et ses proches dans la prise de décision

mais également que l’infirmière peut jouer le rôle d’avocate entre les décisions

du médecin et celles du patient. Cependant, dans l’étude d’Anderson et al.

(2016), 60% des infirmières ayant participées à l’étude mentionnent que les

médecins ne leur demandent pas leurs points de vue alors que les infirmières

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en unité de soins intensifs perçoivent qu’elles jouent un rôle important dans la

communication sur les soins palliatifs. Il ressort de l’étude de Muller Juge et

al. (2013) que les médecins d’un service de médecine souhaitent une

participation plus active des infirmières durant le processus de prise de

décision. Les médecins souhaitent que les infirmières aient une meilleure

compréhension de la situation, anticipent les problèmes, vérifient les décisions

médicales et échangent davantage des informations. Dans le contexte des

soins palliatifs, les infirmières sont essentielles pour fournir des informations

sur la symptomatologie et la trajectoire de la maladie, les trois principaux

besoins d’informations des patients étant liés au pronostic, au diagnostic et au

traitement (Tariman & Szubski, 2015). C’est ce qui est également soutenu

dans Blondon et al., (2017), qui dans cette étude, démontrent que les

infirmières ont contribué au processus de gestion du patient par l’anticipation,

les suggestions et les réponses critiques aux ordres médicaux, en s’appuyant

sur des données fondées sur des symptômes ou sur des pratiques habituelles.

Selon l’étude de Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012) qui visait

à explorer les différences entre les médecins et les infirmières sur les soins de

vie en soins intensifs, il a été démontré que malgré un certain nombre

d’accords entre les médecins et les infirmières, beaucoup de domaines de

désaccords existent. Les infirmières se sentent incapables de faire part de leurs

préoccupations concernant les politiques et pratiques de soins de fin de vie

par peur de recevoir des critiques sévères du médecin ou encore en raison du

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sentiment que leur opinion ne compte ni pour les médecins, ni pour la famille.

Par contre, presqu’aucun médecin ou infirmière pensent que la mort d’un

patient reflète d’une erreur médicale. Matziou et al. (2014) - dont le but était

d’examiner les perceptions des médecins et des infirmières concernant la

communication et la collaboration - estiment que la grande majorité des

infirmières se sentent reconnues et respectées par le personnel médical.

Cependant, pour une partie des infirmières, la forme actuelle de la

collaboration avec les médecins ne les fait pas se sentir appréciées pour leurs

compétences et elles ne sont pas traitées comme des membres égaux de

l’équipe interprofessionnelle. De plus, les infirmières travaillant dans des

cliniques plus petites ont mentionné que de bonnes relations assuraient la

collaboration et que les médecins acceptaient plus facilement leur jugement

sur la prise de décision. Vice-versa, les médecins qui travaillent dans de plus

grandes structures ont déclaré qu’ils n’approuvaient guère les jugements des

infirmières concernant le traitement ou la prise de décision. Les auteurs

appuient également le fait que les tensions non résolues influencent la

dynamique du travail d’équipe et leur collaboration en raison de relations de

pouvoir historiques et d’interactions interpersonnelles. Une étude qualitative

suggère que lorsque la collaboration mène à un désaccord, les médecins et les

infirmières préfèrent ignorer le conflit plutôt que de s’y engager. De plus, les

conflits entre les médecins et les infirmières sont souvent le résultat d’attentes

différentes selon lesquelles les infirmières se concentrent sur le travail d’équipe

et souhaitent appliquer leurs connaissances directement aux soins des

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patients, tandis que les médecins se considèrent comme les principaux

dispensateurs de soins avec la perception que la fonction principale des soins

infirmiers consiste à exécuter des ordres. Selon Skorshammer (2013), les

infirmières ont signalé que le manque de respect, la tonalité de la voix, le refus

des médecins de répondre à leurs questions, les appels répétés, les critiques,

le racisme, le stress et les conflits de la part des médecins interféraient avec

la collaboration. Selon les médecins, les compétences médiocres des

infirmières, la communication insatisfaisante, l’exécution tardive de leurs

ordres, les appels téléphoniques entre 23h et 7h ou en fin de semaine sont les

principales raisons de leur mauvais comportement envers les infirmières.

Aussi, le niveau de collaboration interpersonnelle peut être influencé par des

facteurs sociaux, culturels et éducatifs qui déterminent les rôles et les modèles

sociaux (Matziou et al., 2014). Pour les infirmières, une mauvaise coopération

avec les médecins est une cause principale de retraite anticipée et affecte

négativement sur l’estime de soi (Casanova et al., 2007, Ho et al., 2005),

Moser et Armer, 2000).

Selon Blondon et al. (2017), les infirmières doivent sans cesse utiliser des

mots-clés pour faire venir le médecin interne de toute urgence. Les médecins

comptent sur l’évaluation de l’infirmière pour se faire une idée de la situation.

Pour les infirmières, les ordres médicaux manquent souvent de précisions ce

qui les incitent à faire des suggestions sur la gestion des patients et/ou à

anticiper l’intervention de l’interne ce qui est éclairé par le concept « intuition »

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de la théorie de Benner et al. (2011) qui se caractérise comme la

compréhension directe du sens et des particularités des situations sans

réflexion consciente ou articulation et dont le but est de saisir intuitivement

une situation. D’après Reeves et al. (2008), la clé d’une véritable collaboration

interprofessionnelle semble être la négociation interprofessionnelle continue

entre les infirmières et les médecins et les autres professionnels de la santé

(Matziou et al., 2014). Dans la même approche, l’étude de Neville et al. (2015)

montre que le pronostic est amélioré lorsque les médecins et les infirmières

s’entendent sur l’évaluation d’un traitement, ce qui laisse croire qu’une

collaboration interprofessionnelle accrue pourrait améliorer les soins aux

patients.

D’après Anderson et al. (2016), une détresse morale - qui est définie

comme un déséquilibre psychologique et un sentiment négatif lorsqu’une

personne, ici le médecin, prend une décision morale mais n’effectue pas un

comportement en lien avec cette décision - est vécue par les infirmières

(Neville et al., 2015). Cependant, selon Smith et al. (2009), les professionnels

du service d’urgence ont trouvé que les discussions liées aux objectifs de soins

de fin de vie avec les patients et leur famille étaient difficiles, principalement

parce qu’ils n’avaient aucune relation établie avec ces patients.

5.1.3. L’expérience, l’expertise et la formation

Anderson et al. (2016), dit que l’obstacle le plus souvent cité à la

participation des infirmières aux discussions avec les familles et les médecins

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sur le pronostic des patients, les objectifs de soins et les soins palliatifs est un

besoin accru de formations. C’est également ce que soutiennent Selman et al.

(2016) après avoir réalisé leur étude sur l’introduction d’un cours sur les soins

de fin de vie, lorsqu’ils affirment que la majorité des participants ont dit qu’ils

recommanderaient le cours et qu’il influencerait leur pratique positivement,

cette formation ayant amélioré la confiance, les compétences et les

connaissances sur les soins de fin de vie. Dans leur étude sur l’introduction

d’un cours sur les soins de fin de vie et dans le but d’évaluer la confiance en

soi, les compétences et les connaissances des infirmières et des médecins,

Selman et al. (2016) affirment que la confiance, les compétences et les

connaissances des participants étaient améliorées, en particulier dans la

communication avec les patients, les familles et les collègues, après

l’achèvement du cours. C’est ce qu’éclaire le concept « expérience » de Benner

(2012) qui consiste en une démarche active afin d’affiner et changer les

théories, les idées, les notions préconçues lors d’une confrontation à une

situation réelle. Néanmoins, selon Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin

(2012), les attitudes des médecins et des infirmières, en regard des soins de

fin de vie, évoluent avec l’entraînement et l’expérience. Cela peut refléter le

fait qu’une des meilleures méthodes d’apprentissage pour prodiguer des soins

de fin de vie de qualité est à travers l’expérience. Cela peut aussi refléter le

fait qu’un service de soins intensifs est forcé d’apprendre à fournir des soins

de fin de vie de qualité à travers l’expérience, car beaucoup de programmes

ne contiennent pas d’entraînements de soins de fin de vie et beaucoup de

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livres médicaux n’abordent pas le sujet. De plus, selon Broom et al. (2015), le

bilan émotionnel des infirmières durant la transition aux soins palliatifs est lié

non seulement au rôle infirmier mais aussi aux personnalités individuelles, aux

idiosyncrasies et aux stratégies de « survie professionnelle ». Les

répercussions émotionnelles sur les soins infirmiers ont également été perçues

comme étant attribuables à un manque de préparation aux problèmes palliatifs

et de fin de vie dans la formation en soins infirmiers.

D’après Flannery, Ramjan & Peters (2016), par un manque de politique

structurée sur les différentes personnes impliquées dans les soins de fin de

vie, tous les participants à l’enquête ont convenu que le médecin- traitant est

la personne qui initie et dirige les décisions de fin de vie. Les infirmières

peuvent participer à ces décisions, mais cela est variable et généralement

attribuée au niveau d’expérience de chaque infirmière. De ce fait, les

infirmières ayant peu d’expériences sont moins susceptibles d’être impliquées

dans les décisions de fin de vie en lien d’une part avec leur réticence quant à

leur participation, mais également du fait de la réticence des médecins pour

les impliquer dans cette décision de fin de vie. C’est ce qu’éclaire la théorie de

Benner (1982) en émettant le fait qu’il y a différents niveaux d’expertise allant

de l’infirmière novice à l’infirmière experte, affirmant que cette dernière a une

énorme expérience et comprend chaque situation de façon intuitive. Selon

Matziou et al. (2014) les années d’expérience antérieures semblent également

influencer les opinions. Plus précisément, les infirmières ayant moins

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d’expérience (10 ans) ont indiqué que souvent les médecins du département

ne les informaient pas correctement et qu’elles étaient plus sceptiques quant

à la confiance des médecins dans leur travail. Aussi, les infirmières ayant fait

des études supérieures étaient plus disposées à communiquer avec le

personnel médical et ont clairement indiqué que les médecins acceptaient leur

point de vue sur le processus décisionnel et le traitement. Les médecins plus

jeunes ayant moins d’expérience clinique reconnaissent les compétences des

infirmières et ont tendance à accepter plus facilement leur opinion sur le

traitement et la prise de décision. De plus, selon l’étude de McMillen (2008),

des infirmières spécialisées en soins intensif identifient le fait que les

infirmières plus expérimentées étaient plus susceptibles d’être incluses dans la

prise de décision de la fin de vie par le médecin traitant. Il y a également

l’identification de la futilité des soins que les infirmières ont signalée au

médecin. Cependant, il s’avère que la participation d’une infirmière dépend de

la préférence du médecin, du niveau d’expérience ou de l’ancienneté de

l’infirmière au sein de l’équipe. Les médecins quant à eux, émettent le fait que

la décision de fin de vie est déclarée en tenant compte des chances de survie

du patient, mais également de sa qualité de vie. Ils ont indiqué que leur

opinion reposait sur leur propre niveau d’expérience. De plus, dans les

recherches de Westphal et McKee (2009), les médecins et les infirmières qui

participaient à l’étude ont identifié que les décisions de fin de vie impliquaient

les connaissances et les croyances du médecin de soins intensifs en fin de vie.

Néanmoins, selon les principaux résultats des entretiens de Forte et coll

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(2012), les médecins expérimentés ont tendance à prendre des décisions de

fin de vie très similaires, ce qui ne correspond pas aux décisions des médecins

moins expérimentés. De plus, les médecins expérimentés ont préféré

l’inclusion des infirmières dans le processus de prise de décision en fin de vie,

ce qui a créé une approche plus cohésive de la prise de décision et une

satisfaction accrue des infirmières et des médecins. Ainsi, il était possible pour

les infirmières d’émettre leur point de vue sur la futilité de certains traitements

et ainsi de diminuer l’anxiété et la frustration ressentie par ces dernières.

5.1.4. Qualité des soins

Selon Matziou et al. (2014), lorsque la relation entre les membres de

l’équipe interprofessionnelle est explicite et constructive, la qualité des soins

fournis s’améliore, ce qui se traduit par une plus grande satisfaction des

patients et des professionnels de la santé. Il y a un lien à faire avec la théorie

de Ruland et Moore (1998) et son concept « être en paix », qui décrit la paix

comme étant un sentiment de calme, d’harmonie, de contentement grâce à

l’amélioration de la cohésion d’équipe et donc de la qualité des soins.

Néanmoins, la colère des médecins semble affecter négativement les

infirmières, conduisant à une baisse de l’estime de soi, une pression accrue,

un stress et une performance au travail altérée. De plus, cette colère influence

l’environnement de travail, la collaboration professionnelle et surtout la qualité

des services de santé. Matziou et al. (2014) soutiennent qu’une formation

interprofessionnelle commune contribuerait au développement d’une

collaboration efficace, visant primairement à fournir des soins de haute qualité

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et secondairement à la satisfaction des professionnels dans leur

environnement de travail. Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012)

approfondissent cet impact en affirmant que les infirmières sont une

composante essentielle du travail d’équipe, nécessaire pour fournir des soins

de fin de vie de qualité en soins intensifs. Les infirmières ont souvent perçu

qu’il y avait un conflit d’informations et d’opinions qui sont donnés aux patients

et à leur famille par la variété de médecins qui soignent le même patient.

Aussi, il est nécessaire pour les prestataires de soins intensifs d’être

compétents pour prodiguer des soins à des patients de cultures, de religions

et de croyances différentes. Le concept « expérience de dignité et de respect »

de Ruland & Moore (1998), décrit qu’il est important que les valeurs

personnelles de la personne soient exprimées selon les principes de l’éthique,

de l’autonomie et du respect. Les désaccords entre les médecins et les

infirmières ont été associés à la qualité de la fin de vie et peuvent être un

indicateur qu’un ou plusieurs besoins du patient ne sont pas n’ont pas été pris

en compte Aussi, selon Broom et al. (2015), l’une des principales dynamiques

observées par les infirmières est la tendance des patients à retenir leurs

sentiments et leurs préférences dans les consultations médicales et à les

exprimer dans des moments informels avec les infirmières. C’est ce qu’explicite

le concept « être en paix » de Ruland & Moore (1998) qui définit l’infirmière

comme étant la personne qui fournit un soutien émotionnel au patient. Elle va

surveiller et répondre à ses besoins. Elle pourra transmettre au médecin ses

observations et, par le biais de la communication, décider d’un commun-accord

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le passage des soins curatifs aux soins palliatifs. De plus, Broom et al. (2015)

déclarent que les infirmières devaient souvent faire office « d’éponge » à la

suite d’interactions brèves et brusques entre le médecin et le patient. Dans

une autre vision, selon Walczak et al. (2017), souvent par crainte de détruire

l’espoir de guérison ou la relation thérapeutique, les médecins évitent de parler

du pronostic et des soins de fin de vie avec les patients. Cette thématique est

souvent abordée à proximité de la mort alors que le processus de décisions

critiques concernant les traitements et les soins intensifs a déjà débuté.

Selon Blondon et al. (2017), 88% des infirmières participant à l’étude

indiquent que leurs participations aux discussions concernant le pronostic, les

objectifs et les soins palliatifs était très importante et est un élément-clé de la

qualité globale des soins aux patients. L’étude de Curley (1998), vu dans la

revue de littérature de Zwarenstein et al. (2009), a révélé que s’il existait des

réunions de groupe interdisciplinaires, la durée de séjour et les coûts des

patients diminuaient. La durée moyenne du séjour des patients pour

lesquelles, une discussion interdisciplinaire avait eu lieu, était à 5.46 jours

comparativement à 6.06 jours en l’absence d’une telle discussion, et les coûts

passaient de 6681$ à 8090$, selon qu’une discussion interdisciplinaire avait eu

lieu ou non.

Selon Neville et al. (2015), les infirmières ont également évalué leur charge

de travail comme étant plus lourde lorsqu’elles fournissaient un traitement

qu’elles jugeaient inapproprié.

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Anderson et al. (2016) appuient le fait que les infirmières ne participent

pas forcément aux discussions liées à la fin de vie du fait de l’implication

émotionnel que cela engendre. Ceci est également éclairé par le concept

« proximité des personnes importante » de Ruland et Moore (1998) pour qui

la soignante s’occupe de la peine, des inquiétudes et des questions des

proches et du patient.

5.2. Développement des résultats en lien avec la question PICOT

A la lumière des résultats des articles scientifiques retenus pour notre revue

de littérature, nous allons répondre du mieux possible à notre question de

recherche PICOT. Pour rappel, nous l’avions développée comme suit: « Quel

est l’impact de la collaboration médecin infirmière sur la qualité de la fin de vie

de l’adulte dans un service de soins aigus? »

En regard des résultats obtenus dans notre analyse, nous pourrions

répondre à la question : « la collaboration entre les médecins et les infirmières

aurait-elle un impact sur la qualité des soins? » La réponse serait oui, la

collaboration médecin-infirmière, quelle qu'elle soit, a un impact global sur la

qualité des soins. En effet, la majorité des articles que nous avons examinés,

mentionne que la collaboration multidisciplinaire est favorable à la qualité des

soins prodigués aux patients, notamment en ce qui concerne la diminution de

la durée moyenne du séjour des patients et du coût des soins. De plus, une

bonne collaboration entre le personnel soignant démontre que la plupart des

patients éprouvent une plus grande satisfaction en ce qui concerne les soins

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fournis ainsi qu’une confiance accrue quant aux soignants. Néanmoins, ces

articles ne précisent pas clairement ce que sont ces impacts. Par ailleurs, les

articles énoncent des facteurs pouvant influencer la collaboration et de ce fait

avoir un impact indirect sur la qualité des soins prodigués aux patients. Parmi

ceux-ci, nous retrouvons le niveau d’expertise des infirmières mais également

celui des médecins, le manque de formation sur la communication dans les

situations de fin de vie, le manque de respect mutuel, le refus des médecins

de répondre aux questions des infirmières ainsi que le stress.

En ce qui concerne la fin de vie dans un service aigu, le rôle de l'infirmière

est primordial, car elle se doit d’être l’avocate du patient et de son entourage

en défendant l’opinion et les décisions de ceux-ci auprès du médecin lorsqu’il

soutiendra le traitement futile. Nous trouvons important de préciser que toutes

les études ont été effectuées dans des services aigus et que les résultats

obtenus les plus explicites sont la difficulté des médecins à sortir des soins

curatifs, l’utilisation d’un vocabulaire trop médicalisé envers les patients et leur

famille ainsi que la fuite par crainte de détruire l’espoir de guérison et de

percevoir la souffrance émotionnelle du patient. A nouveau cela aura donc des

conséquences indirectes sur la qualité de la fin de vie.

Dans de nombreux articles, il est souvent démontré que la collaboration

entre le médecin et l’infirmière peut aussi avoir un impact sur l’infirmière elle-

même. En effet, cette dernière peut présenter une détresse morale, un

épuisement professionnel et une charge de travail plus lourde lorsqu’un

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traitement mis en place est considéré comme futile ou lorsque les médecins

ne les incluent pas dans les décisions liées à la prise en soins des situations de

fin de vie. De plus, lorsque les infirmières font face à la colère des médecins,

elles peuvent développer un stress, une diminution de l’estime d’elles-mêmes

et une perte de confiance.

Nous ne possédons donc pas de suffisamment de résultats précis sur

l’expérience de la fin de vie des patients lors d’une collaboration adéquate ou

non, dans un service aigu pour approfondir notre questionnement.

5.3. Perspectives et propositions pour la pratique

Comme mentionné précédemment, certains articles relèvent le fait qu’il est

nécessaire de former les infirmières ainsi que les médecins travaillant dans des

contextes aigus à la communication et à la collaboration interprofessionnelle,

en insistant sur les situations de fin de vie. En effet, au regard des résultats,

ceci pourrait amener une amélioration globale en ce qui concerne la

satisfaction des patients, des familles et des infirmières; selon nous, cela

pourrait également représenter un avantage pour les médecins. Certains

articles proposaient différentes formations telles que la gestion de la douleur,

les soins palliatifs, la communication, la collaboration interdisciplinaire et les

simulations.

Aussi, il serait intéressant de proposer des instants de débriefing aux

infirmières par la médiation interdisciplinaire lors de situations de fin de vie où

elles ont estimé qu’un traitement était futile et que le choix du patient n’était

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pas respecté. Ceci dans le but de prévenir la détresse morale ainsi que

l’épuisement professionnel que ce genre de situation peut amener et afin que

les médecins prennent conscience que la décision unilatérale n’est pas

favorable à la prise en soins de la fin de vie, pour enfin amener à une

collaboration par la prise de décision partagée.

Nous soutenons que l’expertise et l’expérience professionnelle favorisent la

communication ainsi que la collaboration et de ce fait, la prise en soins des

patients en fin de vie. Ces variables s’améliorent avec le temps et la pratique.

Comme le mentionne Benner (1982), il y a une ascension entre le moment où

l’infirmière débute et celui où elle devient experte. Elle soutient le fait qu’une

infirmière a besoin d’expériences et de temps pour lui permettre d’atteindre le

stade d’experte. C’est donc un paramètre pour lequel la notion de temps est

primordiale. Néanmoins, par le biais de recherches, d’intérêt pour la pratique,

de motivation et d’initiative, l’infirmière peut accélérer cette progression.

Selon nous, il serait judicieux qu’il y ait au moins une infirmière ayant

obtenu une spécialisation en soins palliatifs dans chaque contexte de soins

aigus. Cela dans le but de permettre à l’équipe interdisciplinaire une réflexion

plus élargie ainsi qu’un questionnement plus éthique des soins de fin de vie.

De plus, nous avons remarqué que dans certains articles, l’aspect des

directives anticipées a été abordé; nous ne l’avons que peu développé,

cependant nous trouvons important de l’évoquer ici, car l’infirmière et le

médecin peuvent s’y référer pour faire valoir la décision des patients et donc

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respecter la déontologie.

Par ailleurs, l’appel téléphonique sur la satisfaction de la prise en soins est

une pratique courante lorsque le patient retourne à domicile. De ce fait, nous

trouverions intéressant que cet engagement soit également réalisé auprès des

familles endeuillées, afin d’évaluer la satisfaction par rapport aux soins

prodigués à la personne décédée et à l’accompagnement de sa famille.

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Chapitre 6 : Conclusion

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6.1. Apport du travail

Au terme de ce travail de Bachelor, nous constatons que nous avons acquis

de nouvelles connaissances et compétences.

En effet, ce travail nous a permis d’affiner la collaboration au sein de notre

groupe. Nous avons développé la capacité d’écoute et la prise en considération

des points de vue de chaque membre du groupe. Bien que nous avions déjà

une certaine expérience dans la réalisation d’autres travaux, celui-ci a

néanmoins demandé plus d’engagement car il portait sur du long terme et il a

une importance capitale pour l’obtention de notre Bachelor. Ceci a parfois

demandé une remise en question de nos compétences de collaboration et de

communication et nous avons su mettre en place des stratégies adéquates afin

d’en réaliser et d’en assurer la continuité. De plus, la force de nos qualités

différentes et complémentaires nous a permis de mener à bien notre revue de

littérature.

Nous avons appris à utiliser la méthodologie scientifique en utilisant des

bases de données et à analyser des articles en développant notre esprit

critique.

De plus, ayant acquis des connaissances sur la collaboration et la fin de vie

durant notre cursus, ce travail de Bachelor nous a permis de les approfondir.

Pour conclure, le fait de devoir mobiliser des théories de soins et de les

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relier aux résultats obtenus suite à l’analyse des articles scientifiques nous a

permis de développer notre capacité à faire des liens théorie-pratique.

6.2. Limites

Lors de la rédaction de cette revue de littérature, nous avons fait face à

diverses limites. La première concernait notre organisation de travail. En effet,

chacune possédant un emploi hors contexte He-Arc et travaillant les week-ends,

la nuit et en fin de journée, il nous a été difficile de moduler notre temps pour

nous retrouver.

Ensuite, au cours des deux dernières années, nous avons été confrontées à

des travaux de groupe pour la validation de certains modules. Cela a quelques

fois empiéter sur le temps que l’on aurait voulu accorder à l’élaboration de notre

travail de Bachelor.

En outre, étant donné que les articles scientifiques étaient en anglais, il nous

a été difficile de comprendre l’entièreté des études. En effet, certains résultats

n’étaient pas compréhensibles et nous sommes peut-être passées à côté

d’éléments importants dans l’analyse de ces derniers.

Aussi, nous avons constaté que la recherche sur la collaboration entre le

médecin et l’infirmière est nouvelle, et plus particulièrement la recherche sur

l’impact que cette collaboration a sur les soins de fin de vie au patient. Cela a

eu pour conséquence un nombre restreint d’articles et une incapacité à

répondre précisément à notre questionnement PICOT. Nous avons également

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découvert qu’il y avait peu de recherche sur les soins palliatifs en service aigu.

De plus, notre problématique traitant de deux grands concepts que sont la

collaboration et la fin de vie, il nous a été difficile de trouver une théorie

infirmière réunissant ces deux thèmes. De ce fait, nous avons fait le choix

d’utiliser deux théories infirmières. Néanmoins, nous aurions trouvé judicieux

de pouvoir en mobiliser une troisième traitant de la collaboration

interprofessionnelle telle que la théorie de D’amour et al. (1999).

Finalement, comme évoqué dans notre problématique, nos expériences

antérieures ont suggéré qu’il y avait souvent des problèmes de collaboration

entre le médecin et l’infirmière dans les situations de fin de vie. De ce fait,

nous nous sommes trop focalisées sur cela, ce qui a peut-être eu pour

conséquence l’influence de notre esprit critique sur l’analyse des résultats, où

la collaboration serait éventuellement plus positive que ce que l’on a interprété.

6.3. Perspectives pour la recherche

Au terme de ce travail, certaines interrogations restent en suspens et

pourraient donc faire l'objet de perspectives de recherche ultérieures.

Ce qu’il nous a clairement manqué à la suite de l’analyse des articles étaient

les différents impacts ainsi que leur force sur la qualité de la fin de vie. Nous

recommanderions donc d’effectuer des études sur l’approfondissement et la

précision de ces derniers en incluant les perceptions du patient dans ses

derniers moments de vie ainsi que de la famille et en insérant la variable de la

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collaboration médecin-infirmière.

Dans un second temps, nous pouvons émettre, suite aux différents

résultats obtenus, une autre question PICOT qui s’accorde mieux à la théorie

de Patricia Benner: « Quel doit être le niveau d’expertise d’une infirmière pour

faire face à sa collaboration avec le médecin en ce qui concerne la qualité de

la fin de vie d’un adulte dans un service de soins aigus ? ». En effet, nous

avons souvent remarqué que le niveau d’expertise influençait la collaboration

entre le médecin et l’infirmière ce qui avait pour conséquence une influence

sur la qualité de la prise en soins.

En parallèle de cette revue littéraire, il serait possible de compléter nos

recherches sur le terrain. Notamment par la rencontre de professionnels

spécialisés en soins palliatifs et de patients en fin de vie dans le but d’explorer

leur perception respective par rapport à l’impact de la collaboration médecin-

infirmière sur la qualité des soins.

Ce travail de Bachelor terminé, une introspection sur notre processus de

professionnalisation a été entreprise. Il en ressort quelques pistes de réflexion

pour la discipline et la pratique infirmière afin d’améliorer la collaboration

médecin-infirmière en vue d’accompagner au mieux les personnes en fin de

vie d’une part et les familles endeuillées d’autre part.

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7. Références

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8. Appendices

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Appendice A : RETRANSCRIPTIONS

Entretien n°1

[Rires].

Aranya : Alors c’est quoi être infirmière pour vous ?

Infirmière : C’est quoi être infirmière ? Oulalala. Vaste question. [Rires].

Qu’est-ce qu’elle fait une infirmière en fait c’est ça ? Ça dépend j’imagine où

elle travaille déjà. J’pense que ça dépend du contexte. Ici en soins aigus une

infirmière j’pense c’est quelqu’un qui est capable de [euhm] d’évaluer les

besoins de son patient d’abord, [euhm] au jour le jour déjà donc de

réactualiser, d’évaluer l’environnement et les ressources du des patients, les

moyens qu’il a aussi, [euhhh] c’est quelqu’un on est toujours en soins aigus

qui est capable de de donner les possibilités à son patient de s’exprimer,

j’pense que ça c’est important, après [euuuuhm] donc évaluer les besoins ça

veut dire aussi beaucoup de choses hein [rires] donc et notamment il y a aussi

tout ce qui est du contexte de la santé [euhm] de de rendre le patient j’imagine

le plus autonome possible donc qui comprenne le mieux possible ce qu’il lui

arrive pour se prendre en charge, enfin je pense c’est important. Voilà. Et pis

après ben y’a tout ce qui est [euhm] médico-délégué donc de de pouvoir

[euh] planifier des soins qui ont été prescrits et les exécuter de manière [euh]

correcte en respectant euh] tous les critères [hum] - vous voulez savoir

lesquels [rires] qui est capable aussi de réfléchir à ce qui est prescrit donc de

comprendre [euh, mhmh] au niveau physiopathologique c’qu’il se passe de

comprendre les pathologiques, d comprendre les traitements, de mettre en

lien avec c’qu’elle voit et du coup par rapport à ça de faire aussi l’évaluation

précise de son patient, des symptômes, de l’évolution, des traitements est-ce

que c’est bénéfique est-ce que ça [aaa] sert à quelque chose ou pas, donc ça

c’est tout ce qui est évaluation clinique ça j’pense c’est aussi important.

[euuuh] voilà c’est quelqu’un qui travaille aussi en collaboration donc qui fait

partie d’une équipe interdisciplinaire [eeeeet] ben qui est capable de défendre

son [rires] son bout de gras [euh] [rires] par rapport à l’équipe

interdisciplinaire avec un patient [euh] ben qui a des besoins et des ressources

et tout ça voilà. Qu’est-ce qu’elle fait encore une infirmière ? C’est déjà pas

mal hein. Ouais ben voilà pis qu’est-ce qu’elle fait – ben elle travaille aussi

avec son [son] corps de discipline avec les autres infirmières, elle échange,

voilà, ça c’est en gros. Après donc ça demande des connaissances [euh]

théoriques importantes et humaines aussi et de négociateur aussi [rires] de

communication. J’ai oublié quelque chose ? Nan ?

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Aranya : Et pis c’est quoi la collaboration pour vous ? Au sens large

Infirmière : Au sens large ? Ben la collaboration c’est d’abord [euh] j’dirais

hein dans l’idéal hein, c’est pas toujours fait comme ça, mais c’est d’abord

d’évaluer son patient, ça veut dire c’est le patient qui fait part de ses besoins

donc faut déjà aller chercher ça hein [euh] ça se fait pas toujours souvent on

pense [euh] des besoins parce que on pense que mais on est complètement

à côté de la plaque donc j’pense que l’évaluation là elle est hyper importante

[euhm] donc une fois qu’on a évalué un besoin [euh] on met en place la

collaboration ça veut dire on regarde quel corps de métier peut amener quoi

pour résoudre le problème du patient ou améliorer quelque chose ou je n’sais

pas. Et pis donc [euh] ben collaborer c’est [euh] aller rechercher l’évaluation

de son patient pour savoir ce qu’il, si ce qu’on lui propose c’est ben efficace

ou pas [euh] et donc c’est toujours cette évaluation/réévaluation qu’est

importante et collaborer du coup ben c’est échanger avec ben son patient et

tous les autres corps de métier [euhm] dans le but qu’on s’est fixé

pasqu’évidemment quand on évalue le patient faut fixer un objectif et pis ben

cet objectif là on a des étapes donc collaborer c’est communiquer tous les

temps de temps un temps qu’on se fixe pour [euh] voir si on est toujours en

train de d’aller dans la direction qu’on s’était fixée ou si faut réajuster ; c’est

un peu comme une tripartite en fait hein [rires] est-ce qu’on va dans la bonne

direction ou on s’est trompé ? et donc collaborer dans la collaboration y’a

j’pense qui faut être [euh] au clair avec s’qu’on s’qu’est notre profession ou

s’qu’on peut amener et c’est souvent flou pour les infirmières, c’est très clair

pour les autres corps de métier ils ont des cahiers des charges très précis y

peuvent te faire des bilan de s’qui ont fait d’ergo, d’physio, d’machin c’est

super précis c’est centré sur un truc pis quand tu d’mandes à l’infirmière

d’évaluer son patient ben tu patauges dans la jauconte ? [rires] donc c’est

compliqué pour les infirmières je pense la collaboration parce que souvent

s’que j’ai pu découvrir c’est que leur rôle spécifique il est pas assez clair donc

elles savent pas s’qu’elles doivent évaluer donc pour collaborer y faut avoir un

objectif, y faut réévaluer, y faut avoir un objectif et y faut être au clair avec

son rôle, je pense. Pis après ben y faut savoir parler, y faut dire les choses

[euh] de manière polie [rires] voilà.

Infirmière : Et pis c’est quoi une bonne collaboration médecin/infirmière pour

vous ?

Claire : [Euh] moi ça change pas médecin/infirmière de infirmière à quelqu’un

d’autre hein, j’dirais hein, moi, parce que j’suis une vieille [euh] [ben] c’est

collaborer comme avec quelqu’un d’autre un autre corps de métier ça veut dire

que j’pense pour collaborer faut bien comprendre aussi – ah ouais c’est s’que

j’ai pas dit avant ptetre – pour collaborer y faut comprendre le cahier des

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charges des autres corps de métier ça j’ai pas dit donc si j’veux bien collaborer

avec le médecin ou avec d’autres ben j’dois bien comprendre s’qui fait et [euh]

s’qu’il a mis en place, j’dois si j’adhère pas j’dois essayer de comprendre les

objectifs donc j’pense qui a une phase vraiment de de compréhension d’abord

pour une bonne collaboration parce que sinon on va à contre-sens souvent.

Pis bien collaborer ça veut dire que moi j’dois connaître son cahier des charges

mais lui y doit aussi connaître le mien. J’pense que là y’a un [euh], j’pense

qu’avec les médecins suisses les jeunes internes suisses j’ai l’impression que

ça marche vraiment bien. Je, enfin de mieux en mieux disons, je, j’ai

l’impression qui savent s’qu’on fait en formation enfin ça c’est mon r’senti, y

savent s’qu’on fait en formation aussi [euhm] y connaissent aussi, y savent

qu’on fait de l’évaluation clinique donc y savent aussi qu’on fait des choses un

peu plus spécifiques par rapport à y’a quelques années en arrière, [euhm] c’est

plus facile avec eux qu’avec certains médecins qui viennent de l’étranger ou

ben forcément le cahier des charges de l’infirmière est pas l’même donc c’est

[euh] assez compliqué y doivent se mettre é la page – c’était quoi la question ?

[rires]

Aranya : C’est quoi une bonne collaboration médecin/infirmière ?

Julie : Tu peux ajouter les facilitateurs comme tu en as déjà dit

Infirmière : mais du coup la bonne collaboration ben j’pense que la bonne

collaboration ben elle est j’imagine c’est djà dans l’cursus mais j’sais que ça

s’fait en collaboration à avec la HES vous avez des cours en commun

maintenant je sais plus exactement quoi mais j’imagine que c’est un facilitateur

quand eux dans ces cours y voient bien ces compétences que cous acquérez

à l’école etc. Après dans les facilitateurs ben c’est [euhm] c’est de bien

connaître son propre cahier des charges pour ne pas empiéter sur le travail de

l’autre pour ne pas faire des doublons aussi j’imagine c’est un peu compliqué

en soins aigus surtout avec l’évaluation clique parce que [euh] y’a plein de

redondance hein si on fait 36 fois les évaluations ça sert à quoi on peut se

demander enfin y’a des choses comme ça. [Euh] donc [euh] [silence] – j’en

étais où ? –

Julie : les facilitateurs

Infirmière : Oui les facilitateurs donc s’qui s’passe au niveau d’la formation

des médecins et des infirmières c’est important. L’infirmière elle doit bien

connaître son cahier des charges ça veut dire qu’elle doit savoir de quelles

informations le médecin a besoin par rapport au patient pour [euh] pour

avancer donc ça veut dire qu’elle est doit [euh] pour répondre à ses questions,

anticiper sur ses questions pour faire son évaluation avant par exemple la visite

médicale j’pense ça c’est hyper important [euhm] ça veut dire qu’elle doit lui

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amener elle doit rester dans son cadre de compétences mais lui amener des

éléments qui font que le médecin prenne d’autre décisions par rapport à son

patient. Ça j’imagine. Elle peut aussi suggérer des choses ou ou ou en

demandant à apprendre certaines choses, avancer dans la réflexion avec les

médecins ça j’pense c’est une bonne collaboration. Après la mauvaise

collaboration c’est de r’mettre systématiquement en cause tout s’qui s’passe

avec un médecin ça ça arrive pis ça ça marche pas pasqu’ils se sentent

complètement inculpés. Voilà pis de l’autre côté l’médecin ben pareil ben y doit

comprendre le cahier des charges j’ai djà dit et pis [euhm] j’imagine que

l’infirmière est souvent en demande d’apprendre aussi des nouvelles choses

au niveau médical pis ça c’est un truc en tout cas quand ça s’passe c’est

toujours intéressant de pouvoir améliorer ses connaissances théoriques. Après

dans les facilitateurs y’aurait pleins de trucs à faire qui s’font pas [rires].

Julie : On pose une question sur ça après, tu nous les diras.

Infirmière : Y’en a d’autre des facilitateurs ? J’imagine c’est aussi échanger,

d’essayer de dire les choses au moment où on les dit alors ça j’dis mais c’est

pas forcément quelque chose que j’sais bien faire hein des fois on s’fait

ramasser pour des trucs et pis [euh] on n’ose pas ou on va pas [euh] de dire

ou ou ou essayer d’expliquer notre intention à ce moment-là enfin voilà.

Aranya : Et pis du coup ben quels sont les obstacles à la collaboration ?

Claire : Ben j’pense que les obstacles c’est, c’est – à la collaboration actuelle

hein – c’est, c’est une mauvaise connaissance du cahier des charges [rires],

c’est des médecins qui sont vieillots quoi qui pensent que l’infirmière c’est

quelqu’un qui exécute les thérapies prescrites par le médecin, j’pense que si

on a affaire à quelqu’un comme ça c’est super difficile d’aller plus loin, [euhm]

la mauvaise collaboration [euhm] j’pense c’est quelqu’un qui sort de son cadre

de compétences ça amène vraiment à des histoires pas nettes quoi où le

médecin peut vraiment se braquer. [Euhm] Qu’est-ce qui peut [rires] bloquer…

Oui les histoires où on sort des compétences. Ah par contre, j’peux rvenir en

arrière ?

Julie : Bien sûr.

Infirmière : Vous vous y retrouverez hein ça va ? [rires] Ce qui facilite c’est

une infirmière qui [euh] fait des liens et pis qui [euh] amène sur le terrain une

évaluation clinique pertinente quoi hein donc quelqu’un qui peut dire moi j’ai

observé ça ça et ça [euh] j’ai vu ça ça et ça blablabla enfin un truc vraiment

pertinent ça ça amène quelque chose de miraculeux et pis ça ne fait pas du

tout d’opposition en général les médecins y sont prenant quoi ça c’est sûr

même j’pense même un vieux médecin aigri et vieillot j’pense même pas qu’lui

y s’ra grinche d’avoir une infirmière qui lui dit des choses pertinentes, c’est

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juste nous qui flippons pis qui fantasmons avec ça. [Euh] oui et pis dans ce

qui ne facilite pas donc qui [euh] qui limite c’est ben justement quand on n’est

pas pertinent qu’on on dit des y me semble que pis des j’ai l’impression que

ça c’est pas du tout pertinent pis ça j’pense que vraiment ça péjore la

collaboration. [Euh] les infirmières qui paniquent pour tout et rien qui qui

appellent les médecins à gauche à droite alors qu’elles ont pas évalué leur

patient ça j’pense ça péjore. [Euh] les personnes qui parlent [rires] pour ne

rien dire un peu à bâton rompu qui disent tout s’qui leur passe par la tête sans

réfléchir ça c’est très pénible ça j’pense vraiment qu’c’est quelque chose qui

péjore. [Euh] Les gens qui remettent systématiquement en cause [euh] les

prescriptions. [Euh] Oui je pense aussi les personnes qui savent pas qui

arrivent pas à évaluer de manière précise leur patient pis qui va dans les trucs

plus physiques où elles ont pas à bout de leur évaluation pis elles amènent

des constats qui sont pas [euh] qui sont pas vérifiés par le médecin parce

qu’en fait en allant un tout petit peu plus loin dans l’anamnèse d’un symptôme

par exemple on le médecin voit qu’c’est pas du tout s’qu’on a décrit ça j’pense

que ça met des bâtons dans les roues. Donc voilà la précision, la pertinence

ça j’pense c’est hyper important pour améliorer la collaboration.

Aranya : Pis du coup c’est quoi la répercussion sur la qualité des soins au

patient ?

Infirmière : Donc si on collabore pas bien ? C’est quoi la répercussion sur la

qualité des soins ? ouf. Ben alors si on laisse pas le patient s’exprimer ça peut

être grave parce que [rires] si on a le patient déjà qu’est intimidé tout ça pis

qu’en plus on l’évalue mal pis que on transmet des choses qui sont pas justes

et pis enfin bref ça peut aller assez loin. [Euh] si on a un patient qui s’exprime

et pis qui réajuste tout le temps ça va y peut on peut sauver encore les choses

[rires]. [Euh] mais moi j’pense que déjà la collaboration alors maintenant on

est vraiment sorti de tout ce qui est médecin infirmière on est dans

l’interdisciplinarité donc j’pense dans votre travail ça vaudra la peine de dire

que y faut sortir juste de ça pis les décisions elles se prennent en

interdisciplinarité normalement hein alors ça c’est dans le monde des

bisounours hein c’est quand même souvent hein si on les rattrape pas au vol

c’est quand même souvent le médecin qui décide le patient peut sortir mais

moi j’ai vu vraiment une nette amélioration maintenant ces deux dernières

années j’dirais, même cette dernière année par rapport à ça. Maintenant quand

même avec les choses qu’on a mis en place aussi ici y tiennent compte

vraiment de l’avis interdisciplinaire pour décider des sorties alors on doit des

fois rattraper des trucs au vol mais j’veux dire si on arrive avec de arguments

ben y’a plus de problème en fait. Y va pas décider tout seul de laisser sortir

les gens. Donc si ça se fait pas comme ça pis qu’le médecin [euh] tout seul

décide d’une sortie pis qu’l’infirmière elle dit oui oui alors qui a 36'000 trucs

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qui f’raient qui diraient pas nous ce patient peut pas sortir ben là au niveau

des risques qui soit ré hospitalisé des risques de complications ben oui c’est

sûr alors maintenant j’pense que la situation est très différente en chir comme

j’ai compris ou c’est quand même encore le médecin qui prend des décisions

un peu tout seul d’après c’que j’vois dans les patients qui sont ré hospitalisés

ici j’ai l’impression que [euh] en médecine en tant cas que [euh] la l’évaluation

elle se fait plus avec tout le monde ça c’est pas 100% de réussite hein j’dirais

mais ben que ça c’est sûr au niveau ré hospitalisation c’est évident que ça doit

entrer en compte.

Aranya : Et pis [euh] que faudrait-il mettre en place pour une bonne

collaboration médecin/infirmière pour une bonne qualité de soin ?

Infirmière : Qu’est-ce qui faudrait mettre en place ? Moi c’que j’ai déjà

proposé y’a déjà hyper longtemps mais qu’on n’a pas fait, je pense que on

devrait dans les services [euh] à l’accueil des nouveaux collaborateurs

médecins leur [euhm] raconter s’qu’on fait au niveau infirmière, notre travail

infirmier dans c’service c’est quoi parce que en fait on a une formation

tellement [euh] généraliste que c’est très spécifique d’un contexte à un autre,

ça c’est mon avis donc y peuvent forcément y s’y r’trouvent pas y sont dans

un coin c’est comme si. Moi j’pense que j’ai fait ces propositions y’a longtemps

mais on a toujours rien fait c’est que je pense que y faut s’dire que on les

accueille chez nous et dans notre service donc on est quand même capable de

décider dans notre service s’qu’on aimerait comme soins infirmiers donc on

pourrait es accueillir en leur disant ben voilà là c’est chez nous, nos attentes,

on travaille comme ça, c’est de développer ceci et cela blablabla donc pour ça

y faut réfléchir en équipe, s’qu’on n’a toujours pas fait. [Euh] et pis et pis

essayer de mettre en avant le rôle infirmier dans notre service, ça se serait

pour moi une des première proposition parce que ça veut dire que parce que

toutes les autres propositions souvent c’est l’infirmière qui s’adapte à c’que

veut l’méd’cin moi j’aimerais qu’ça soit une fois [rires] aussi un peu le contraire,

ça m’intéresserais aussi bien pasqu’en fait on est toujours en train d’essayer

quand même alors on on prône plein de discours hein mais quand même nous

comme infirmière on essaie tout l’temps quand même de s’adapter à tout ce

que le médecin veut et moi maintenant je suis vieille et pis j’ai plus envie d’ça

et j’trouve y faut juste s’affirmer nous et nous on peut pas quand même à

chaque fois qu’un nouveau médecin vient dans un service s’adapter à lui, nous

on est chez nous on continue d’être là alors ils peuvent aussi, voilà, moi j’pense

que ce s’rait géant au niveau valorisation de notre rôle dans les services parce

que ça nous permettrait aussi d’nous de définir s’qu’on fait de définir notre

rôle [rires] ça changerait tout parce que j’pense pour certain c’est hyper flou

le rôle infirmier, j’pense c’est aussi ça qui est dans la collaboration. S’qui

pénalise aussi ça j’l’ai pas dit c’est que pour certaines infirmières leur rôle

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infirmier il est hyper flou [rires] pis comme c’est flou ben y savent pas s’qu’on

fait. C’est s’que j’ai dit avant moi pour connaitre pour collaborer j’dois connaître

le cahier des charges de l’autre mais souvent [euh] je pense que c’est fou

l’infirmière elle n’arrive pas à définir s’qu’elle fait en fait elle fait tout et

n’importe quoi elle papillonne partout pis on sait pas trop bien elle sert en fait

à mettre ensemble tout le monde ouais mais tu fais quoi toi comme infirmière

c’est quoi ton rôle. Ça j’pense que c’est voilà pis dans les autres propositions

qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place ben j’pense que s’qui s’passe à la HES

c’est que j’ai cru comprendre qu’il y a des cours que vous faites ensemble dans

les mises en situation j’sais pas trop quoi, à la Source en tout cas, ça c’est

génial – et pis c’était quoi la question ? –

Aranya : [Euhm] Que faudrait-il mettre en place pour une bonne

collaboration ?

Infirmière : J’pense que le poste d’IRC qui a été mis en place améliore la

collaboration où y’a une personne en plus qui évalue les besoins, les ressources

et les moyens du patient donc du coup [euhm] du coup [euhm] notre

évaluation elle est encore plus pertinente par rapport au patient donc ça c’est

quelque chose qui améliore la collaboration ça j’pense ça améliore la prise en

charge globale pis [euh] l’évaluation par rapport à un retour à domicile par

exemple.

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Entretien n°2

Julie : alors pour toi c’est quoi être infirmière?

Infirmière : euh, pour moi, être infirmière, bonne question, ben c’est déjà

avoir envie de travailler avec les gens, c’est vouloir faire une école pour avoir

pleins de compétences, pour pouvoir soigner au mieux les gens. C’est mettre

à profit tout ce qu’on apprend comme compétences, et pi c’est continuer à se

former euh, une fois qu’on est infirmière pour aller plus haut encore.

Julie : Okay. Euh, la collaboration au sens large, c’est quoi?

Infirmière : c’est pouvoir échanger avec euh, les différents corps de métier

que ce soit les collègues, l’équipe pluridisciplinaire pour permettre une

meilleure euh, prise en charge des patients.

Julie : et pi la collaboration médecin-infirmière, c’est quoi?

Infirmière : moi je pense qu’elle est importante parce qui a autant des

informations au niveau médical qui sont aussi importantes pour la prise en

charge infirmière et puis y’a tout un travail au niveau infirmier qui est hyper

important pour prendre des décisions au niveau médical. Et puis c’est vraiment

un échange euh, de toutes nos compétences pour permettre une bonne prise

en charge des patients.

Julie : okay. Euh, si y’a pas une bonne collaboration médecin-infirmière euh,

est-ce que t’as déjà vu des répercussions sur la qualité des soins?

Infirmière : oui c’est, je pense que ça augmente aussi le mécontentement

des gens et puis au niveau de la qualité des soins c’est vrai que, je pense que

quand il y a une mauvaise collaboration au niveau infirmier on est, on perd un

peu notre crédibilité et puis je pense qu’il y a vraiment une perte de confiance

de la part des patients, parce qu’ils ne savent plus qui croire et puis euh, c’est,

on leur dit une chose et après on leur dit le contraire et je pense vraiment que

ça casse le lien de confiance et puis ça peut créer vraiment un

mécontentement ben de l’hôpital.

Julie : mmh, okay. Ouai mais est-ce que tu as déjà vu des erreurs

médicamenteuses, ou des ré-hospitalisations plus fréquentes ou bien une

durée de séjour plus longue?

Infirmière : ouai alors ça j’ai vu maintenant, est-ce que c’est à cause d’une

mauvaise collaboration, je, ça je ne sais pas mais euh, comment, on va dire,

je pense que euh, ouai je pense que ça peut au niveau d’une mauvaise

collaboration, je pense qu’il y aura une perte de temps, euh, au niveau des

erreurs je pense c’était plus avant sur Kardex où c’était noté à la main, je

pense que là il y avait plus de risque d’erreurs de lecture enfaite, de l’ordre

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maintenant avec le SIC je pense qu’il n’y a plus, au niveau des erreurs c’est

vraiment une erreur de prescription, une erreur d’ordre relevé mais euh, voilà

au niveau infirmier oui on a notre responsabilité mais c’est vrai que trois

comprimés euh, je sais pas trop quoi, on les donne quand même finalement,

mais je pense que depuis qu’il y a le SIC, il y a moins d’erreurs comme ça ouai

Julie : okay, euh, quelles sont les facilitateurs de la collaboration?

Infirmière : ben je pense déjà qu’il faut avoir envie premièrement, que ça

soit de la part du médecin, de la part des soignants. L’envie de collaborer. Il

faut euh, ouai de, avoir envie que le patient euh, ait cette confiance. Et puis

euh, pour les au niveau médecin, que pour moi en tout cas, il faut que le

médecin je sente qu’il ait envie de m’écouter et puis qu’il ait envie de répondre

à mes questions, il faut qu’il ait vraiment cet échange pour qu’on puisse se

sentir à l’aise quand on le voit enfaite, quand on lui pose pas la question ou

quand on est là et puis enfaite euh, notre avis enfaite ils en ont pas besoin

euh, au niveau médical c’est vrai que ça facilite pas l’échange, on laisse couler

quoi, mais quand on sent que le médecin a vraiment besoin de nous pour les

informations et puis qu’il nous le montre, moi ça me donne vraiment envie de

euh, m’investir et puis de pouvoir collaborer

Julie : okay. Et puis du coup au contraire les obstacles de cette collaboration?

Infirmière : les obstacles qui pour faire, c’est euh, quand vraiment on a un

manque de temps ou on prend pas le temps du coup on a envie de vite finir

euh, la visite parce qu’on sait qu’on a pas le temps, ben comme je disais quand

on voit le euh, le non intérêt du médecin pour euh, les infirmiers, le non-

respect, c’est aussi un obstacle à la bonne communication. Euh, je pense que

le fait aussi, l’obstacle à la bonne communication c’est quand ça change tout

le temps de médecin, quand il y a pas un suivi régulier au niveau médical, mais

quand chaque jour il y a quelqu’un d’autre où il faut reparler depuis le début,

où ils ne connaissent pas les gens ça je pense que c’est vraiment un entrave

euh, à ça. Après, la toute de suite je vois pas plus euh, que ça

Julie : okay.

(rires)

Julie : à ton avis qu’est-ce qui faudrait mettre en place pour qu’il ait une

bonne collaboration médecin-infirmière pour la qualité des soins?

Infirmière : mmh ben tout dépend quel médecin est là, je pense qu’il faut

les changer et puis (rire) euh, moi je pense qu’il faut vraiment sensibilisé les

chefs, parce que je pense que c’est eux qui drille aussi les assistants, les chefs

de clinique, il faut que eux soit convaincu de cette collaboration et puis euh,

qu’elle puisse vraiment être adapté euh, qu’on puisse adapter les visites en

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visite infirmière – médecin et pas en visite médicale, on pose quand même 2-

3 questions après, il faut vraiment qu’on soit dans l’action, qu’on soit là

vraiment dans un échange et ça je pense ça passe au niveau des chefs qui

doivent euh, être convaincu de ça, ouai. Et puis bon au niveau infirmier euh il

faut, ben voilà qu’on ait des bonnes connaissances aussi de nos gens pour

qu’on puisse euh aller à l’essentiel et puis vraiment euh, qu’on puisse avoir le

sens des priorités pour pas dire tout ce qu’on a fait un matin mais vraiment ce

qu’il faut dire euh, pour le médecin.

Julie : okay, euh, est-ce que les moyens mis en place comme par exemple le

SIC empêche ou améliore la collaboration (comme les transmissions écrites ou

orales) ?

Infirmière : moi je pense que ça améliore. Enfin moi je trouve que c’est un

très très bon outil le SIC euh, je pense déjà qu’il a une moins grande perte

de temps donc ça c’est tout du temps qu’on a pour collaborer pour être avec

le patient, du coup si on est plus avec le patient on peut aussi plus savoir de

quoi il a besoin et puis euh, après voilà c’est vrai que des fois il y a des ordres

qui tombent, on sait pas forcément pourquoi, ils savent qu’ils sont dans

l’obligation si c’est quelque chose d’urgent de nous appeler quand même pour

euh, nous dire s’il faut transfuser ou autre. Maintenant on a rien, je m’empêche

pas de les appeler pour dire ben j’ai vu que tu as mis ça est-ce que tu peux

me dire pourquoi euh, souvent, l’idée est de quand même pourquoi mais euh,

ouai il faut pas avoir peur d’aller demander. Moi je pense que le SIC c’est bien.

Julie : ouai, et puis est-ce que tu as déjà suivi des journées simulées sur la

collaboration médecin-infirmier ou bien une formation sur la collaboration que

ce soit à l’école ou bien ici.

Infirmière : des simulations non, ça j’ai pas eu. Des cours, euh, oui j’ai eu

des cours sur l’interdisciplinarité euh, mais pas spécifiquement infirmière-

médecin ça je ne me souviens pas en tout cas.

Julie : et puis est-ce que tu penses qu’il y aurait un intérêt pour euh, la qualité

des soins de mettre des journées comme ça?

Infirmière : mmh est-ce que... je suis pas convaincue là toute de suite, je

sais pas si euh, parce que je pense que la bonne collaboration elle vient aussi

avec l’expérience avec euh, les mois, les années qu’on peut faire, où c’est ciblé

mais maintenant faire une journée, je pense que ça peut être bien mais pas

forcément pour la communication avec le médecin. Parce que je pense qu’au

niveau infirmier, à l’école, je pense qu’il y a d’autre priorité à intégrer que ça,

mais voilà si à l’école il nous apprenne à ciblée ce qu’on veut dire à mettre les

priorités à savoir dans une situation qu’est-ce qui est prioritaire ça je pense

c’est le bénéfice de voir comment on dit les choses au médecin euh, pourquoi

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pas mais je pense qu’il y a pas besoin de simulé. Je pense c’est vraiment en

priorité s’exercer avec le patient sur ce qu’on voit sur ce qu’on fait, après

comment on le dit pourquoi pas mais c’est, je pense c’est secondaire.

Julie : okay, d’acc! Merci.

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Entretien n°3

Sovrane : C’est quoi la collaboration pour toi ?

Infirmière : ben c’est de, euh, prendre soin des gens, soigner les gens, aussi

bien au niveau psychologique au niveau des soins, au niveau euh du retour à

domicile, de pouvoir tout organiser pour poursuivre euh uuuun retour à la

maison, une continuité avec l’hospitalisation (inspiration bouche)

Julie : au sens large

Infirmière : au sens large?

Julie : mmh

Infirmière : ben c’est un, c’est de travailler avec (petit moment de silence)

une autre discipline enfin euh y’a pas de euh lien de hiérarchiser, il y a

simplement une collaboration, un échange pour pouvoir travailler tous

ensemble pour le patient. C’est quoi une bonne collaboration médecin –

infirmière pour moi? Euh ben c’est qu’il y ait une écoute qui se fasse aussi bien

d’un côté que de l’autre. Que ben l’exemple des fois que quand on est pas tout

à fait d’accord avec le médecin c’est qu’on puisse argumenter que lui puisse

aussi argumenter et pi que en fonction de la discussion ben on (inspiration

bouche) on prend, je sais pas, on prend une décision commune, parce que

c’est quand même le médecin qui décide mais au moins que le euhh que les

informations de part et d’autre soient prises et pi que euh après on puisse

avoir une décision pour que euh qu’elle soit la meilleure pour le patient. La

répercussion sur la qualité des soins du patient (personnes derrière qui

parlent). Erreurs médicamenteuses, hospitalisation plus fréquente de patients,

durée.

Julie : surtout au niveau d’une mauvaise collaboration, ça c’est des exemples,

mais...

Infirmière : AH

Julie : est-ce que tu as déjà vécu des erreurs

Infirmière: c’est donc la répercussion d’une mauvaise collaboration euh sur

la qualité

Julie : ouai

Infirmière : ben le patient il ne se sent pas en sécurité , parce qu’on la déjà

vu hein, s’il y a un discours différents entre l’infirmière ou entre les soins euh

ou avec une autre discipline ben le patient il se sent pas en sécurité (inspiration

bouche) parce que ben justement on lui dit euh une manière d’un côté et de

l’autre qui je crois, euh, ben s’ils se sent pas en sécurité y’a peut-être aussi

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des répercussions sur euh, ben sur sa capacité de récupérer, parce qu’il y a le

côté psychologique qui joue aussi, il fait pas que ça mais je pense que le côté

psychologique peut aider à la (petit silence) à la, soit à la guérison soit à la,

l’observance du traitement ou au suite, au suivi du traitement à prendre après,

si les personnes sont en confiance après ben c’est plus facile de leur faire

accepter un traitement ou de leur expliquer, ils seront plus dans la compliance.

(Silence) Les facteurs, facilitateurs de la collaboration? Au je pense qu’il y a

une bonne entente entre euh (silence) avec la, avec la personne (silence)

Sovrane : avec le médecin du coup ?

Infirmière : avec le médecin. Beuh le médecin ou euh moi avec les

(inspiration bouche) les autres euh (bruits de bouche), en chuchotant

comment ça (silence), les autres euh

Sovrane : intervenants?

Infirmière : intervenants dans le service (S : mmh), que ce soit les physios,

que ce soit la collaboration elle se fait avec tous les corps de métier

Sovrane : mmh

Infirmière: c’est vrai que si euh, on se rend pas disponible pour l’autre non

plus, (inspiration bouche), ben au premier abords des fois c’est pas évident, si

euh ben moi j’ai un physio qui vient effectivement j’suis très occupé

(inspiration bouche), euh si je lui laisse pas un moment donné la possibilité de

dire ben okay la j’suis occupé, je reviendrai, je reviens dans 5 minutes ou j’te

rappelle ou si j’dis non je peux pas et pi que je bloque euh la communication

euh la collaboration il y en aura pas.

Julie : mmh

Infirmière : Je veux dire on est tous occupé un moment donné il faut soit se

rendre disponible ou le rappeler après et plus tard expliquer pourquoi on peut

pas tout de suite

Sovrane : mmh

Infirmière : les obstacles à la collaboration? (moment de silence) Euh,

comment je pourrais expliquer ça (inspiration bouche) euh, ben c’est ce que

je disais tout à l’heure, euh, si tu te rends pas disponible c’est un obstacle.

Euh, y’a la communication qui est importante aussi pour la collaboration. Il

faut pas hésiter non plus à questionner et puis à pouvoir à l’inverse, donner

les éléments, euh, nécessaire pour cette collaboration (4 :07 – pas compris)

Si les physios ne viennent pas les chercher est-ce que nous quand on va dans

la chambre on peut pas dire est-ce que tu as besoin de renseignements, est-

ce que ça va pour toi ou s’il ne vient pas nous dire ben voilà j’ai euh, je me

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suis occupé de madame un tel euh, et pi qui s’en va tout de suite, à ce

moment-là autant nous peut être lui dire voilà, j’ai vu que tu t’étais occupé de

tel personne, est-ce que ben t’as fait les transmissions ou qu’est-ce que t’en

pense ou euh il faut aussi pouvoir euh, induire la communication de la

collaboration, aller chercher les, si on est infirmier et pi qu’on cherche pas non

plus à avoir un renseignement, euh.

Sovrane : Que faudra-t-il faire/mettre en place pour une bonne collaboration

médecin/infirmière pour la qualité des soins au patient?

Infirmière : Euh, alors nous, on a déjà mis en place quelque chose ici dans

le service. C’est vrai que par rapport au enquêtes MECON il y a beaucoup de

choses qui ressortait où il y avait un problème de communication avec euh les

médecins. Et on a mis en place, donc il y a la visite infirmière, je sais pas si les

collègues vous en ont parlé un petit peu. Donc ça c’est vrai que nous on y va

sans soins, on a pas d’actes médico-délégué vers le patient et puis donc on

reprend un petit peu ses attentes, ses questions, des fois il y a rien mais euh,

et une fois qu’on a fini cette visite infirmière, on demande au chef de clinique

de passer, cette fois ci pas aux internes parce que nous notre interlocuteur

principal quand on fait les visites ben c’est les internes. Et puis ben les internes

doivent toujours euh, reprendre contactent avec leur chef de clinique soit

attendre la, quand il se retrouve, un petit peu leur contre-visite entre midi et

deux ou euh, ben se rediriger vers eux pour reposer la question parce qu’ils

ne peuvent pas prendre la décision, ben on a décidé qu’après cette visite

infirmière, qu’on faisait un check de 5 minutes pour le service, ben en tout cas

pour un secteur et puis on lui dit voilà ce qui manque comme ça au moins on

a pas à redemander à l’interne qu’il, ce qui nous permet une collaboration avec

le chef de clinique parce que lui des fois il a pas forcément tout qui est remonté

par les internes soit par manque de temps parce qu’entre temps on l’a

intercepté hein je dis pas que les internes euh, ne l’ont pas demandé mais des

fois ben voilà c’est peut-être pas leur priorité à eux ou euh, donc nous du coup

on voit directement avec le chef de clinique et euh, on a plus de retour positif.

Parce qu’on, même pour eux (répond au téléphone). J’en étais à la

collaboration, les moyens à mettre en place, je disais que donc on voyait le

chef de clinique où, après la visite infirmière parce qu’il se permettait de

résoudre pas mal de questionnements et pi qu’à la communication pour avoir

posé la question après parce que nous c’est une phase test pour se rendre

compte que c’est bien d’avoir euh, ben ce retour, qu’ils ont pas forcément les

informations des internes, et puis ben des fois nous on peut avoir des réponses

plus rapidement et pi au niveau de la prise en charge c’est mieux, donc la prise

en charge est mieux, on intervient sur la qualité euh, après de la prise en

charge, sur la confiance au niveau du patient.

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Sovrane : Est-ce que les moyens mis en place (SIC) empêchent ou améliorent

la collaboration?

Infirmière : Boh, ça améliore. Ça améliore parce que toute façon, ils sont

obligés de mettre leurs ordres, c’est plus clair, donc on est quitte d’aller leur

reposer la question, parce que des fois on n’arrivait pas à les lire. Donc là euh,

je trouve qu’il y a une certaine clarté au niveau des ordres et puis ça se passe

bien. Et pi les médecins peuvent voir nos cibles, je sais pas s’ils le font mais ils

peuvent voir nos cibles, nos notes, parce que des fois on se met des notes

quand on fait euh, pour avoir les questions pour la visite médical, ça arrive

que certains internes lisent les notes avant, je dis pas tous mais euh, ils

répondent déjà avant qu’on leur pose la question euh, si c’est un FODAR qui

doit être demandé, c’est pour ça que ça facilite aussi. C’est un bon outil.

Sovrane : As-tu déjà suivi des journées simulées sur la coll...

Infirmière : Non. Par formation sur la collaboration. Oui ben avec mon CAS

en gestion de projet.

Sovrane : Si oui, une mise en place aurait-il un intérêt pour toi?

Infirmière : Ben je pense qu’il y a un intérêt pour moi oui, et pi pour l’équipe.

Julie : et pis la mise en place de journées simulées? Ça pourrait être

intéressant?

Infirmière : j’arrive pas à voir sous quelle forme ça peut être

Julie : ben c’est des, par exemple comme des cours qu’on doit faire un peu

chaque année

Infirmière : ouai

Julie : ben là on dit, ben toi tu t’inscris pour ce cours

Infirmière : ouai

Julie : il y aura des médecins, des infirmières

Infirmière : ouai

Julie : il y aura un spécialiste dans les facilitateurs de la collaboration

Infirmière : mmh

Julie : qui va te faire une simulation ben comment le médecin va se comporter

avec les infirmières comment les infirmières

Infirmière : c’est des jeux de rôles enfaite?

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Julie : voilà

Infirmière : d’accord

Julie : et à la fin de la journée, y’a un compte rendu, un débriefing

Infirmière : il faut pas que ce soit que du côté infirmière, il faut pas que ce

soit que du côté soin

Julie : non vraiment il y aurait les deux, médecin et des infirmières

Infirmière : ouai

Julie : et pi heu, ben, pour avoir un peu des pistes sur comment mieux

collaborer

Infirmière : mmh, ouai ça peut être intéressant

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Entretien n°4

Aranya : c’est quoi être infirmière pour toi ?

Infirmière : quelle question, (rire),

Julie : vous avez tous la même réaction (rires)

Infirmière : (rires) ouai, euh, être infirmière pour moi, euh, on ne va pas dire

de conneries (rire), c’est ben voilà être avec les gens, être à leur écoute,

pouvoir leur apporter un soutien, euh, c’est aussi l’école, et tout ce qui va avec

c’est les soins, c’est voilà, être avec la personne

Julie : pour toi le sens de la collaboration au sens large du terme, c’est quoi?

Infirmière : ben c’est de travailler avec ben, toutes les disciplines, enfin être

ensemble, aller dans le même sens (rire) voilà d’aller dans le même sens, dans

le même discours, de s’échanger les informations, enfin qu’on sache de quoi

on parle, où on va et pi voilà.

Julie : la collaboration médecin-infirmière

Infirmière : très importante, alors médecin infirmière, je pense que c’est la

plus importante enfin tout dépend des services mais euh, ben voilà on travaille

quand même en étroite collaboration avec eux, euh, voilà les infos

s’échangent, on a besoin d’eux pour savoir où on va et puis ils ont besoin de

nous ben pour avoir les infos, parce qu’on est au lit du patient plus qu’eux

quoi, je pense qu’il y a une part importante

Julie : okay, euh, si il y a une mauvaise collaboration médecin-infirmière est-

ce que il a des répercussions sur la qualité des soins? Par exemple des erreurs

médicamenteuses, des ré-hospitalisation plus fréquente, une durée de séjour

plus longue. Ou autre chose...

Infirmière : alors, je pense qu’il y aura un impact si on collabore pas bien,

ben la personne déjà le patient va le ressentir euh, si le médecin lui donne une

info que nous on est pas au courant et puis qu’il nous en parle ben voilà on a

pas l’air fin quoi mais après répercussion est-ce qu’il y a une ré-hospitalisation

possible euh, je pense pas, euh, des erreurs oui, c’est possible mais c’est

surtout après au niveau aussi au niveau de la relation de confiance avec le

patient, je pense que la ça joue et ben du coup ça se répercute sur la qualité.

Julie : okay, euh, quels sont les facilitateurs de la collaboration ?

Infirmière : l’écoute, la communication, euh, comment on dit, le respect des

compétences de l’un et de l’autre, je pense que c’est aussi important, la

confiance, (moment de silence), je pense que c’est déjà pas mal. (Rire)

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Julie : et puis au contraire les obstacles ?

Infirmière : euh, je pense que si le médecin ou inversement il y a pas la

confiance je pense que ça peut être quand même un obstacle. Si on travaille

chacun de son côté aussi, ben voilà ça reprend un petit peu l’inverse de tous

les facteurs facilitants enfaite

Julie : okay, euh, pour toi qu’est-ce qu’il faudrait mettre en place ou qu’est-

ce qui est déjà en place dans le service pour qu’il y ait une bonne collaboration

médecin-infirmière qu’il y ait un impact sur la prise en soins ?

Infirmière : ben là actuellement ce qui est mis en place c’est la visite avec le

médecin auprès du patient donc il y a quand même, la situation est quand

même discutée avec le médecin donc on sait déjà où on va. Après eux c’est

vrai que parfois ils font leur contre-visite avec leur chef, nous on a plus la

contre visite mais à mon avis c’est quand même un temps qui était important

pour refaire le point, pour revoir parce que des fois il y a des changements des

décisions qui ont été prises qui changent encore en cours de route donc voilà

refaire le point je pense avec le médecin, avoir un temps dès que eux ils sont

disponibles, que nous on est disponible pour être ensemble, je pense que ça

peut être pas mal,

Julie : d’accord, euh, est ce que les moyens mis en place comme le SIC,

empêche ou au contraire améliore la collaboration?

Infirmière : (moment de silence), c’est pas que ça empêche mais peut être

que ben voilà, sur le SIC il y a des ordres qui sont mis, des infos qui sont noter

et on est pas toujours derrière notre ordi donc c’est vrai que ben comme c’est

déjà arrivé t’as un ordre qui tombe et puis le médecin la pas communiqué et

heu, ben voilà c’était à faire et c’est passé à la trappe, on le fait le lendemain

ou on le fait plus tard. Obstacles je ne pense pas mais après le fait qu’on ne

soit pas toujours non plus derrière l’ordi enfin ce n’est pas notre job principal.

Donc euh, Voilà

(Rire)

Julie : euh, est-ce que tu as déjà suivi des journées simulées à l’école ou bien

à l’hôpital sur la collaboration médecin infirmière ou bien une formation sur la

collaboration ? Et s’il y aurait une future mise en place, est-ce que tu y verrais

un intérêt ?

Infirmière : je crois pas que j’ai, euh, simulé à l’école oui dans la journée de

simulation des urgences parce qu’il y a des médecins qui sont avec nous donc

là on voit bien la collaboration et puis l’importance de travailler avec le médecin

après formation je crois pas que j’ai eu quelque chose, mais si ça se met en

place ouai je pense que ça pourrait être bien dans une équipe comme dans

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l’autre, voilà de remettre un peu les choses en place et de revoir un peu ben

l’essentiel de la collaboration

Julie : okay

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Entretien n°5

Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ?

Infirmière: C’est prendre le patient en charge dans sa globalité, euh, ben,

répondre à ses besoins, et puis, euh, faire que la prise en charge se passe

bien, collaborer avec les différents acteurs qu’il y ai une collaboration, puis, je

pense que c’est un peu le pilier de la prise en charge infirmière, euh, qu’elle

puisse, euh, intervenir, faire le lien aussi avec tous les collaborateurs du

service.

Sovrane: La collaboration pour toi c’est quoi ?

Infirmière: Ben c’est que la prise en charge du patient, euh, ben que tout le

monde soit au courant de la prise en charge du patient, que tous les liens

soient fait entre les différents intervenants, que, euh, il y ai une bonne

communication quoi euh,, qu’il y ai une communication qui soit bien faite dans

l’intérêt du patient et puis que, ouais, enfin voilà, que tout le monde soit au

courant de chaque évènement, et puis que tout le monde puisse en tenir

compte pour actualiser ses interventions .

Sovrane: C’est quoi une bonne collaboration médecin-infirmière ?

Infirmière: Ben, que, je pense que la collaboration c’est avant tout la

communication que tout le monde euh, que tout le monde puisse bien discuter

de tout, et puis euh, que tout le monde se met au courant de chaque

évènement, ouais que, tant le médecin que l’infirmière, puisse mettre au

courant l’infirmier ou le médecin de, euh, des évènement qui se passent avec

le patient et que la prise en charge puisse se faire correctement, que si il y a

des changements au niveau des traitements et que l’évolution au niveau de la

prise en charge, euh, que tout le monde soient au clair, et euh, que tout puisse

se dérouler de la bonne manière. Je ne sais pas si je suis claire.

Sovrane: Est-ce qu’il y aurait une répercussion sur la qualité de soin au

patient s’il y a une mauvaise collaboration ?

Infirmière: ben, ouais, je pense qu’il peut y avoir des oublie, euh, et que si

la collaboration n’est pas bonne il peut y avoir des, ouais que ça soit, ouais,

qu’il peut y avoir des erreurs, des oublis, des incompréhensions, et puis euh,

du coup ça peut se répercuter sur la patient, si les choses sont pas faite

clairement, il y aura, peut-être, euh, des ré hospitalisations qui peuvent être

faite, et puis, euh, prolongées, et puis euh, ouais ça peut être grave certaines

fois je pense, pis y a des oublis qui peuvent être, ou avoir de grandes

répercussions.

Sovrane: Quels sont les facilitateurs d’une bonne collaboration ?

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Infirmière: Ben je pense que, euh, les visites médicales, je pense que c’est

une grande partie de la collaboration qui se fait là, euh, je pense que c’est la

communication, faut qu’il y a une communication verbale je pense avant tout,

et puis euh, enfin voilà, faut qu’on soit clair les deux, et puis que, qu’on aille

dans le même sens.

Sovrane: Ajout de question : Est-ce que la professionnalisation pourrait être

un facilitateur à la collaboration ?

Infirmière: Ben je pense moi, comme je suis nouvelle diplômée, je pense

qu’au début on ose peut-être pas trop aller, des fois on a plus de mal, plus

d’appréhension d’aller euh, vers le médecin et puis euh, a dire vraiment les

choses, pis euh, on sait pas trop, des fois on a un peu peur de se faire euh,

renvoyé euh, ou bien dire, soit je l’ai déjà dit ou euh, on se dit ben je devrai

savoir ça, alors j’ose pas aller demander euh, je pense que oui, euh, avec

l’expérience, je pense qu’on sait ce qu’on doit aller dire au médecin, euh,

quand est-ce qu’on doit le faire, au bon moment et euh, si on peut attendre

ou pas,

Sovrane: Ajout : Est-ce que tu as plus peur de poser une question au médecin

ou à une infirmière qui est diplômée depuis un moment ?

Infirmière: ben ça dépend ce que c’est le problème, mais je pense que, euh,

avant d’aller voir le médecin si on pense que, euh, une collègue elle peut me

répondre, je vais déjà aller voir ma collègue ouais

Sovrane: Est-ce que le statu de médecin fait plus peur qu’un statu d’infirmière

?

Infirmière: Oui, moi je pense, oui, après les assistants, euh, t’osera peut-

être plus aller vers l’assistant que le chef, mais ouais je pense que voilà, tu

sais que tu vas être accueillit différemment,

Sovrane: Quels sont les obstacles à la collaboration ?

Infirmière: ben une mauvaise communication, euh, peut être le stress, le

temps, le manque de temps, euh, pis, peut-être l’environnement, suivant

l’endroit où tu poses la question, voilà,

Sovrane: Les moyens mis en place comme le Sic, est-ce que pour toi, ça

empêche ou sa améliore la collaboration ?

Infirmière: ben ça peut la facilité parce que les choses elles restent, elles

sont écrites, donc on peut retourner en arrière et puis euh, bien voir, enfin,

c’est écrit noir sur blanc, tant dis ce que, euh, au niveau oral il peut y avoir

une mauvaise compréhension, euh, ouais on est mal comprise, ouais euh, on

a pas tout compris comment la personne tant dis-ce que sur le SIC c’est écrit

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alors on peut vérifier, mais après il y a des choses qui se perdent quand même,

je pense euh, les petits détails qui sont oubliées, ou euh, des informations qui

ont été oublis d’être notées.

Sovrane: Est-ce que tu as déjà suivi une journée de simulation sur la

collaboration ?

Infirmière: Nan, jamais,

Sovrane: Est-ce que tu penses que ça aurait un intérêt ?

Infirmière: Ouais, je pense qu’à l’école c’est aussi un manque ça, parce que

euh, genre euh, même visite médicale tout ça on n’apprend rien, ouais je veux

dire, ils pourraient juste nous faire une fois un cours sur comment faut

préparer sa visite médicale, et puis euh, comment savoir répondre au médecin

ou bien, ça je trouve, on l’avait déjà dit mais euh c’est un peu un manque je

trouve quand même que ce serait bien pour la collaboration.

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Entretien n°6

Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ? Infirmière: Etre infirmière pour moi, c’est être au près du patient, le prendre dans sa globalité et être le lien entre tous les acteurs qui gravite autour du patient, voilà. Sovrane: C’est quoi la collaboration pour toi ? Infirmière: Pour moi c’est travailler côte à côte avec les médecins et puis tous les différents partenaires que l’on peut avoir. Sovrane: Une bonne collaboration pour toi c’est quoi ? Infirmière: C’est qu’il y a du respect mutuel, de l’écoute, et puis qu’on se dise les choses euh, surtout et qu’on se dise les choses surtout et puis du respect, c’est ça. Sovrane: C’est quoi la répercussion sur la qualité des soins au patient s’il y a une mauvaise collaboration ? Infirmière: Ben qu’on ne travaille pas pour le bénéfice du patient et puis ben qu’il y à la source d’erreur en fait, je réfléchis, et puis ce n’est pas prendre en compte la volonté du patient aussi. C’est ne pas travailler pour lui, et puis chacun fait c’est petites choses de son côté et puis euh voilà. Sovrane: Quels sont les facilitateurs à la bonne collaboration ? Infirmière: Que chacun connaisse le rôle vraiment de chaque intervenant, genre que le médecin nous prenne pas pour sa petite bonniche, et puis qu’il peut avoir confiance en notre jugement, et puis euh, nous qu’on respect aussi euh, qu’on autre passe pas notre rôle et qu’on écoute ce que le médecin a à nous dire aussi. Sovrane: Les obstacles à la communication ? Infirmière: Le non-respect des compétences de chacun. Je prends un exemple, un médecin qui prend toujours l’infirmière pour sa bonniche euh, c’est qu’ils n’écoutent pas ce qu’on a a leur dire, on fait des visites avec certains médecins qui nous regarde pas, qui nous écoute même pas, ils nous prennent pour des petites infirmières, c’est un exemple d’une mauvaise collaboration. Sovrane: Que faudrait-il mettre en place pour une bonne collaboration ?

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Infirmière: Je pense que par exemple, pour la visite médicale cela serait bien qu’on suit une espèce d’ithème, enfin tu vois, un ordre précis de comment on voit les choses et que ça ne partent pas dans tous les sens. Qu’il y a par exemple un, tu vois, un petit pense-bête. Voilà, d’abord il y a l’infirmière qui parle, elle dit ce qu’elle a à dire, après c’est le médecin, des fois on a tendance à partir un peu dans tous les sens, et puis, ben, au final il y a des choses qui passent à l’as et qu’on oublie. Sovrane: Est-ce que le Sic empêche ou améliore la collaboration ? Infirmière: Alors je pense les deux, je pense que le faite qu’on est moins de transmission orales, si on ne nourrit pas le SIC y a plein de choses qui sont oubliées. Par contre après, tout ce qui est écrit sur le Sic c’est traçable, donc je dirais que si t’es pas consciencieuse et que tu ne notes pas tout ça empêcherait une bonne collaboration et puis si t’es consciencieuse c’est bien aussi mais on perte un peu cette richesse des transmissions orales je pense. Sovrane: Journée de formation ? Infirmière: Non, non ais je pense que ça serait bien. Pour qu’on apprenne à s’écouter un peu en fait.

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Entretien n°7 Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ? Infirmière: Infirmière pour moi, déjà moi c’est un métier que j’ai toujours voulu faire plus ou moins parce que c’est prendre en soin les gens et j’aime tout ce qui est relationnel, tout ce qui est euh, euh, médecine, médicale et out ça, donc c’est le bon compris entre euh, médecin qui a beaucoup d’étude et puis euh, donc infirmière peut moi euh, c’est pendre soins des gens. Donc euh, être infirmière c’est prendre en soins, prendre en les gens qui en ont besoin, et puis euh, je me sens outils en faisant ce métier. Sovrane: La collaboration pour toi c’est quoi ? Infirmière: Euh, la collaboration multidisciplinaire, au sens large, la bonne entente, la communication, la cohésion, euh aller dans la même direction dans le but de, euh, dans le même but et euh, ouais c’est out ça la bonne collaboration, c’est justement avoir le même but que la physio, que le médecin, d’avoir euh, une bonne communication, de savoir ce qu’ils font, en temps et en heure euh, ouais, moi je dirais en premier temps la communication. Plus tu communique plus tu sais ou c’est qu’ils vont, plus tu vas dans leur sens ou eux vont dans ton sens quoi. Et dans le même sens. Sovrane: C’est quoi une bonne collaboration médecin-infirmière ? Infirmière: Une bonne communication. Primordiale communication et une confiance. S’il n’a pas confiance en toi, toi aussi t’as pas confiance en lui ce qui est déjà arrivé euh, voilà des relations qui, et puis aussi une bonne relation. Si t’as des bonnes relations, euh ouais si t’es en confiance du coup t’as des bonnes relations, du coup ben justement tu fais une bonne collaboration avec lui, si t’as pas peur de l’appeler pour savoir ceci-cela, si t’as pas peur de lui demander quoi que ce soit, ou bien de lui dire j’ai pas compris cette prescription, tu peux l’expliquer ou, ça c’est de la bonne collaboration. C’est de la bonne communication aussi quoi Sovrane: Est-ce qu’il y aurait une répercussion sur la qualité de soin au patient s’il y a une mauvaise collaboration ? Infirmière: Ben justement ouais, euh, si tu, par exemple ils te disent pas ben tels patient à ça, déjà tu te trouves idiote devant le patient parce que tu ne sais pas par exemple à quelle heure il part, euh, enfaite t’as l’impression que les patients ils ne savent plus où ils en sont, le médecin dit quelque chose, l’infirmière n’est pas au courant elle te dit une autre chose et vice-versa. Donc, euh, la qualité du patient, le patient ne va pas se sentir en confiance. Et puis euh, ouais, tu peux faire des erreurs médicamenteuses parce que tu es persuadé qu’il va avoir ce traitement-là pis il t’as pas dit et il a changé de

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traitement, ou par exemple, il veut cette prise de sang il t’as pas téléphoné et tu as pas regarder le SIC, enfin, il y a pleins de choses, si tu communique pas, si tu collabore pas pour le patient ouais tu peux faire des erreurs, et le patient du coup ben il se sent pas en confiance quoi. Donc ouais je pense que c’est primordial que justement le patient voit cette bonne collaboration pour qu’il se sente lui aussi en confiance. Qu’il sache, à ben ouais l’infirmière elle me dit la même chose que le médecin elle sait de quoi elle parle, il sait de quoi elle parle, Sovrane: Quels sont les facilitateurs à la bonne collaboration ? Infirmière: Confiance, euh, ben, euh, le temps, être joignable, être euh disponible pour le médecin, que le médecin soit disponible pour l’infirmière être disponible pour le patient, euh, ouais c’est ça je pense. Sovrane : Ajout, professionnalisation Infirmière: ouais je pense, plus tu as des années d’expérience, plus tu oses dire les choses au médecin, plus tu as confiance en toi déjà en tant qu’infirmière en tant que, ouais tu prends plus d’assurance, donc t’oses plus les appeler pour demander des choses tu connais plus au niveau des médicaments, donc tu sais quels médicaments joue ou ne joue pas. C’est sûr que plus tu as de l’expérience plus tu oseras poser des questions ou demander si ça joue ou pas ces traitements ses prescription et ouais. Plus t’as d’expérience plus sa facilite la collaboration Sovrane: Les obstacles à la communication ? Infirmière: Ben le manque de confiance, soit en soi, soit en le médecin. Euh, je vais me répéter mais mauvaise communication. Sovrane: Que faudrait-il mettre en place pour une bonne collaboration ? Infirmière: Des colloques, comme euh là on a essayé de mettre en place, un check up de ce qu’il s’est passé. Faire des check up avec les médecins cheffe pas avec les assistants comme ça on sait en temps réel ce qu’il s’est dit et ce qu’il s’est passé entre eux. Sovrane: Est-ce que le Sic empêche ou améliore la collaboration ? Infirmière: Compliqué, Améliore parce que c’est des traces écrites et que ça reste, et empêche parce que on a encore cette difficulté d’aller voir le SIC et pis du coup on communique moins ben que quand ma collègue arrive de sa pose et que je lui dit directement quelque choses et que c’est plus facile de

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communiquer à l’orale que de tout écrire donc ouais je pense qu’on a encore des effort à faire nous par rapport à la traçabilité et euh, d’aller ouvrir le SIC pour voir mais je pense que c’est un effort du côté des infirmière qu’il faut faire. Plus de temps pour écrie et d’y penser surtout, parce que c’est plus facile de la dire oralement que de l’écrire mais la traçabilité est plus importante que l’orale. C’est bien pour la traçabilité, mais c’est sûr que si tu as une question l’ordinateur ne va pas te répondre quoi. C’est aucun rapport humain, c’est un peu le point faible du SIC quoi. Sovrane: Journée de formation ? Infirmière: Non, ça aurait un intérêt mais qu’il y a des infirmières et des médecins ça auraient un intérêt. Pour voir ce que l’on peut mettre en place pour améliorer la collaboration se serait vraiment bien ouais. D’ailleurs, je pense que ce serait un truc à faire.

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Appendice B : GRILLES ADAPTÉES DE FORTIN

Grille adaptée de Fortin (2010)

End-of-life decisions in the intensive care unit (ICU) – Exploring the experiences of ICU

nurses and doctors – A critical litterature review

(Flannery et al., 2016)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Décisions de fin de vie dans l'unité de soins intensifs (USI) - Explorer

les expériences des infirmières et des médecins de l'USI - Un examen

critique de la littérature

Le titre précise les différents concepts clés :

• Décisions fin de vie

• Unité de soins intensifs

• Expériences des infirmières et des médecins

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche à savoir

le problème, la méthode, les résultats et la discussion.

Contexte: La prise de décision en fin de vie dans l'unité de soins

intensifs peut être difficile sur le plan émotionnel multi-facettes. Les médecins et les infirmières sont parfois placés dans une position

précaire où ils sont nécessaires pour prendre des décisions pour les

patients qui pourraient être incapables de participer au processus décisionnel. Il y a une fréquence croissante de la nécessité de prendre

de telles décisions en USI, avec des études rapportant que la plupart des décès en unité de soins intensifs sont annoncés par une décision de retirer ou de suspendre un traitement de maintien de la vie.

Objectifs: Le but de cet article est d'examiner de manière critique la

littérature relative à la décision de fin de vie faire parmi les médecins et les infirmières des soins intensifs et se concentre sur trois

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domaines: (1) Qui est impliqué dans la fin de vie décisions à l'unité de soins intensifs? (2) Quels sont les défis rencontrés par les médecins

et les infirmières des soins intensifs les décisions? et (3) Ces décisions

sont-elles une source de détresse morale pour les médecins et les infirmières des soins intensifs?

Méthode d'examen: Cet examen a tenu compte à la fois de la

recherche qualitative et quantitative menée de janvier 2006 à mars

2014, le rapport sur les expériences des médecins et des infirmières des soins intensifs dans les décisions de fin de vie fabrication de

Études axées sur la pédiatrie, les perspectives de la famille et de la famille, les directives sur les soins préalables et l'euthanasie ont été exclues. Un total de 12 articles a été identifié pour l’examen.

Résultats: Des différences ont été signalées dans le processus de

prise de décision et la collaboration entre les médecins et les infirmières (qui dépendaient de la préférence des médecins ou de

l'ancienneté des infirmières), responsabilité attribuée au médecin. Ambiguïté des rôles, problèmes de communication, indécision sur la

futilité traitement, et le lancement de discussions sur la fin de la vie

ont été parmi les plus grands défis. Le l'impact de ces décisions comprenait une diminution de la satisfaction au travail, un épuisement émotionnel et psychologique.

Conclusions: Des recherches supplémentaires sont justifiées pour

répondre à la nécessité d'une approche plus complète, standardisée approche pour soutenir les cliniciens (médicaux et infirmiers) dans la

prise de décision de fin de vie dans l'USI. Contexte: La prise de décision de fin de vie dans l'unité de soins intensifs (USI) peut être

émotionnellement difficile et multi-facettes. Les médecins et les

infirmières sont parfois placés dans une position précaire où ils sont nécessaires pour prendre des décisions pour les patients qui

pourraient être incapables de participer au processus décisionnel. Il y a une fréquence croissante de la nécessité de prendre de telles

décisions en USI, avec des études rapportant que la plupart des décès

en unité de soins intensifs sont annoncés par une décision de retirer ou de suspendre un traitement de maintien de la vie.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Dans cet article, il s’agit d’enquêter sur le processus de prise de

décision en fin de vie des infirmières et des médecins de l’unité de

soins intensifs. Ils font une étude sur différents articles qui traitent

sur ce phénomène.

• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié

dans le contexte des connaissances actuelles ?

Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances

actuelles, car peu d’études ont été réalisées à ce sujet.

Cette étude permettra de répondre à différentes questions tels que :

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Quels sont les défis rencontrés par les médecins et les infirmières des

soins intensifs prise de décision en fin de vie ?

Ces décisions sont-elles une source de détresse morale pour les médecins des soins intensifs infirmières ?

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Oui, une recension a été entreprise.

• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?

La recension précise qu’environ 140 000 australiens meurent chaque

année dont 54% meurent dans les soins de courte durée, la plupart

étant précédées d’une décision de fin de vie. Cela correspond aux

données internationales qui confirment la fréquence accrue des

décisions de fin de vie dans un contexte de soins intensifs.

Les médecins et infirmières en soins intensifs sont toujours en

dilemme éthique quant à la mort associée au retrait des stratégies de

soutien de la vie.

Les infirmières et les médecins ont révélé qu’en dépit de leurs

connaissances et de leur expérience, ils ont souvent peur d’avoir

échoué en abandonnant prématurément l’espoir.

• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter

une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène

ou le problème à l’étude ?

L’auteur présente l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude, comme nommé ci-dessus.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les concepts clés tels que la décision de fin de vie, les unités de soins intensifs, les infirmières et les médecins ne sont pas décrit

précisément. Cependant, ils sont cités à plusieurs reprises dans l’introduction.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Oui, le but est clairement énoncé. A savoir que le but étant d’enquêter

sur le processus de prise de décision en fin de vie des infirmières et

des médecins de l’unité de soins intensifs.

• Les questions de recherche ou les hypothèses

reflètent- elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles

de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?

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Les questions de recherche sont énoncées :

Quels sont les défis rencontrés par les médecins et les infirmières des

soins intensifs prise de décision en fin de vie ?

Ces décisions sont-elles une source de détresse morale pour les

médecins des soins intensifs infirmières ?

La population étant les personnes en fin de vie.

Les questions traitent de l’expérience et des perceptions des

infirmières et des médecins en soins intensifs.

• Les variables reflètent-elles les concepts précisés

dans le cadre de recherche ?

Les variables ne sont pas clairement explicitées.

• Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-

jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?

Les questions s’appuient sur des bases philosophiques, comme cité ci-dessus.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? La méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

Cette revue a pris en compte des études qualitatives et quantitatives

évaluées par des pairs qui ont rapporté les expériences des infirmières

et / ou des médecins dans la prise de décisions de fin de vie dans une

unité de soins intensifs.

L’échantillon d’études a été déterminé selon différents critères :

Langue anglaise

De janvier 2006 à mars 2014

Toutes les méthodologies de recherche qualitative et quantitative ont

été incluses si elles ont capturé, exploré ou expliqué l’expérience

humaine sur le fait de prendre des décisions de fin de vie.

Après une longue méthode de recherche, 12 articles ont été retenu pour cette étude.

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Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Les auteurs n’ont pas pris de moyens de sauvegarde les droits des

participants car cette étude reprend des articles afin de faire une synthèse de la problématique.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son

but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

Le devis n’est pas précisé puisque cette étude reprend différents articles afin de faire une synthèse pour répondre à la problématique.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Les auteurs ont mis des MeSH termes et des mots clés qui ont été

examiné par un bibliothécaire universitaire. Les termes de recherches

utilisés étaient les soins en fin de vie, les soins intensifs, la prise de

décision, les médecins et les infirmières. Les coordonants tels que «

ET » et « OU » ont été utilisés entre les mots clés médecins et

infirmières. Les bases de données de recherche comprenaient

Proquest, Cinahl, Cochrane, Pubmed, Medlin et Google Scholar.

Le diagramme de flux PRISMA a été utilisé pour cartographier ce

processus. 215 enregistrements ont été identifiés grâce à la recherche

dans les bases de données.

78 doublons ont été supprimés. Sur les 148 articles restants, 49 autres ont été exclus lors de la sélection des résumés, car ils n’étaient pas

pertinents pour cet examen. Les 99 articles restants ont été revus manuellement en version intégrale, ce qui a permis d’exclure plus de

87 articles en les comparants aux critères d’exclusion. 12 articles ont

été identifiés pour cette revue de littérature chacun évalué de manière critique en utilisant l’outil CASP14.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Le processus de collecte de données est clairement décrit (voir ci-

dessus)

• Si l’étude comporte une intervention (variable

indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante?

L’étude ne comporte pas d’intervention.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

L’outil pour analyser les revues est cité. Cependant, elle n’est pas

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décrite.

• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats

sont-ils pris en considération dans les analyses ? Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats ne sont pas cités.

• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-

il en évidence les extraits rapportés ?

Il n’y a pas de résumé des résultats.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Les résultats sont présentés grâce à un texte narratif. Cependant il

n’y a pas de tableaux, ni de figures qui représentent les résultats.

Les thèmes sont logiquement associés entre eux afin de bien

représenter le phénomène.

• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les

participants ou par des experts ?

Les auteurs n’ont pas fait évaluer les données par des participants ou par des experts.

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

Les résultats montrent qu’il est nécessaire d’améliorer les méthodes

de prise de décision en fin de vie afin qu’elles soient optimates pour

tous les parties prenants clés.

L’accent mis sur l’amélioration de la communication autour des

décisions de fin de vie impliquerait la formation du personnel et la

mise en œuvre d’une cadre de prise de décision partagée.

Dans le contexte des soins intensifs, les médecins expérimentés ont

tendance à inclure les infirmières dans le processus de prise de

décision et à éviter de prolonger la vie des patients au point de

devenir futile. Ces actions augmentent la valeur de l’infirmière dans

le processus de prise de décisions et réduisent considérablement les

difficultés de conflit et de communication, en rationalisant le

processus de prise de décisions en fin de vie. Ces facteurs démontrent

clairement l’intérêt de concentrer la recherche sur le développement

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de l’éducation en fin de vie pour les médecins et les infirmières et

d’évaluer l’impact sur les infirmières et les médecins une fois qu’elle

a été mise en œuvre.

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

Les résultats concordent avec les études antérieures puisque leur

conclusion s’appuie sur ces études antérieures.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Les limites de l’étude n’ont pas été définies.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

Les auteurs ne soulèvent pas la question du caractère transférable

des conclusions.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude

pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

L’auteur ne fait pas de recommandations pour la pratique et les

recherches futures.

A mon avis, les données sont riches pour appuyer les conclusions.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Perspectives of physicians and nurses regarding end-of-life care in the intensive care

unit »

(Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin, 2012)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Le titre précise clairement les concepts clés qui sont les perspectives

médecins/infirmières, les soins de fin de vie et l’unité de soins intensifs.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé synthétise le résumé de la recherche sous forme de :

contexte, objectif, conception, lieu, résultats et conclusion ; ce qui

correspond au listing habituel.

Contexte : La prestation des soins de fin de vie dans les unités de

soins intensifs (ICU) varie considérablement d’un fournisseur de soins

de santé à l’autre. Les opinions divergentes des infirmières et des

médecins en ce qui concerne la fin de vie peuvent aider à identifier

les domaines d’amélioration.

Objectifs : Explorer les différences entre les médecins et les

infirmières sur la fin de vie dans les ICU et comment ces différences

varient selon le niveau de compétence auto déclarée et de l’unité de

travail principal.

Conception : Enquête transversale auprès de 69 médecins des soins

intensifs et de 629 infirmières en soins intensifs.

Lieu : Etablissement universitaire de soins tertiaires.

Résultats : Un total de 50 médecins (72%) et 331 infirmières (53%)

ont participé à l’enquête. Des différences significatives entre les

médecins et les infirmières ont été notées dans les domaines

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suivants : capacité à soulever des inquiétudes, à ne pas ressusciter,

à discuter des directives de soins de santé, à consulter en temps

opportun les soins palliatifs, à utiliser les services sociaux de

l’éducation à la fin de vie. Dans tous les domaines de la fin de vie, les

médecins ont déclaré une perception plus positive que les infirmières.

Des différences additionnelles ont été notées entre les médecins en

fonction de l’expérience, ainsi qu’entre les infirmières selon leur unité

de travail primaire et le niveau de compétences auto déclarées.

Conclusion : Il subsiste une différence importante entre les points de vue des infirmières et des médecins, ainsi que les médecins entre eux

et les infirmières entre elles. Ces différences peuvent constituer des

obstacles importants à la mise en place d’une fin de vie complète, cohérente et coordonné dans les ICU.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Dans l’introduction il est dit que 20% des américains meurent dans

les unités de soins intensifs. Les compétences de fournir des soins de

fin de vie étant essentielles pour les fournisseurs de soins intensifs.

Une fin de vie optimale nécessite diverses perspectives des différents

membres d’une équipe médicale. Le succès d’une implantation de fin

de vie requière de la délibération, du leadership et une collaboration

explicite. Les auteurs décrivent plusieurs problématiques liées à la fin

de vie :

• Les infirmières et les médecins ont une vue différente de la fin de vie dans un service de soins intensifs

• Aussi, lorsqu’ils étudient séparément, les infirmières et les

médecins présentent une variabilité considérable entre eux

• 73% des médecins et 33% des infirmières ont jugé que les processus de prise de décision concernant le retrait des

traitements de maintien de la vie en soins intensifs étaient

satisfaisants. 90% des fournisseurs de soins pensent que cette décision doit être collaborative, mais 50% des médecins

et 27% des infirmières pensent que ce travail d’équipe est actuellement compliqué.

• La présence d’opinions divergentes entre les membres d’une

équipe a été associée à des pauvres résultats pour les patients, les familles, les infirmières et les médecins.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Il n’y a aucune recension des écrits dans l’introduction.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les concepts clés sont cités de manière implicite lorsque les auteurs parlent de la collaboration, de la fin de vie ou des soins intensifs mais ils ne sont pas clairement définis.

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Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Oui, le but de la recherche est d’explorer les différentes perspectives

du médecin et de l’infirmière dans la fin de vie en soins intensifs. Les auteurs ont mené un sondage auprès des médecins assistants, des

spécialistes et des infirmières en soins intensifs. Ils ont également cherché à déterminer comment les perspectives infirmières ont été

influencées par le niveau de compétences auto déclarées et de l’unité de travail primaire (médecine, chirurgie).

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

La population est définie de manière assez précise puisque les auteurs

expliquent que ce sondage a été fait auprès de médecins assistants

en soins intensifs, de spécialistes et d’infirmières travaillant dans un

centre médical universitaire à Rochester, Minnesota. Les médecins et

les spécialistes ont des antécédents en médecine interne, en unité de

soins intensifs chirurgicale et mixte ainsi qu’en anesthésie.

Néanmoins, l’échantillon est présenté dans le chapitre « résultats-

démographie ». L’enquête a été envoyée à 69 médecins et 629

infirmières.

Il n’est pas expliqué quelle méthode a été utilisée pour recruter les participants.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Il est seulement expliqué que l’enquête était auto-administrée et anonyme.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son

but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ? C’est un sondage transversal. Il y a des questionnaires avec des

statistiques ce qui amène à faire penser à de la recherche quantitative.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

Oui, l’étude contenait 12 énoncés à réponse fixe utilisant l’échelle de

Likert à 5 points (1, complètement en désaccord ; 2, en désaccord ;

3, non en désaccord et non en accord ; 4, en accord ; 5,

complètement en accord). Les médecins ont été invités à s’identifier

en tant que médecin ou en tant que spécialiste. Les infirmières ont

été invitées à identifier leur unité de travail primaire (médecine,

chirurgie) et de reporter leur niveau de compétences en utilisant le

modèle de Dreyfus sur l’acquisition des compétences (novice,

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débutant, compétent, performant et expert).

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

L’instrument d’enquête a été développé par une modification d’une

enquête préexistante de la fin de vie dans une unité de soins intensifs (Douglas M, Wheaton Franciscan Health Care, Inc, unpublished, used

with permission) avec des déclarations additionnelles. L’instrument de

sondage a été pré testé pour la validité du contenu par un échantillon de médecins et d’infirmières qui ne connaissaient pas bien l’unité mais qui sont familiers avec les soins de vie.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Un paquet d’enquêtes ont été envoyées à tous les participants. Il

contenait une enveloppe de retour pré-adressée et une lettre

expliquant l’enquête. Un envoi en double a été envoyé à tous les participants 2 mois après le premier envoi dans l’intention de

maximiser le taux de réponses. Toutes les réponses reçues 3 mois après le premier envoi étaient inclues dans l’analyse.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Oui, des tests statistiques ont été calculés pour chaque item

d’enquête séparément. Les tests de Wilcoxon ont été utilisés pour les

comparaisons entre 2 groupes (médecin versus infirmières et médecin

versus spécialistes). Les tests de Kruskals-Wallis ont été utilisés pour

comparer des autres groupes (unité de travail et niveau de

compétences auto déclarées). L’analyse statistique a été faite avec le

logiciel JMP (JMP, Version 5, SAS Institute Inc, Cary, North Carolina).

La P value <.05 était considérée comme statistiquement significative.

L’analyse primaire de cette étude était de comparer les réponses de

chacun des 12 items parmi les médecins et les infirmières.

Additionnellement, les réponses des médecins étaient comparées en divisant ce groupe entre médecins et spécialistes. Les réponses des

infirmières étaient comparées par l’unité de travail et le niveau de compétences auto déclarées.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

Oui, il y a plusieurs tableaux et graphiques.

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Oui. Il est dit qu’en tout, 50 médecins (72%) et 331 infirmières (53%)

ont retourné l’enquête pour un taux total de réponse de 55%. 5

enquêtes ont été retournées sans identification (médecin/infirmière)

et ont été exclues de l’enquête. 93% des réponses des infirmières ont

reportées leur auto déclaration au niveau de performant. Ainsi, les

infirmières ont été divisées comme 10 novices, 43 débutantes, 51

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compétentes, 122 performantes et 82 expertes. 51% des infirmières

ont reporté leur unité de travail primaire. Les infirmières ont été

regroupées en unités de travail « médecine » (27%), « chirurgie »

(41%) et « mixte » (32%).

Les résultats complets pour chacun des 12 items ont été présentés

dans le tableau 3. L’analyse suggère des différences significatives

dans les perspectives de la fin de vie entre les médecins et les

infirmières dans 7 des 12 déclarations Dans chacune des 7

déclarations qui ont montré une différence, les médecins ont rapporté

un haut niveau d’accord comparé aux infirmières.

L’analyse du 2ème objectif suggère des différences entre les assistants et les spécialistes dans 2 déclarations, des différences parmi les

infirmières de soins intensifs en fonction de leur unité de travail primaire dans 3 déclarations et des différences parmi les infirmières

en fonction de leur niveau de compétences auto déclarées dans 5 déclarations.

DISCUSSION

Interprétation des résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

Tout n’est pas explicité dans le texte, il y a des résultats intéressants

au sujet du niveau de compétence de l’infirmière qui ne figurent pas

dans la narration.

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

Les auteurs ne comparent que très peu leur recherche à des études

antérieures. Lorsqu’ils le font, ils ne présentent pas de sources.

• L’interprétation et les conclusions sont-elles

conformes aux résultats d’analyses ?

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

Les résultats ont démontré que tandis qu’il y a beaucoup d’accords

entre les médecins et les infirmières, beaucoup de domaines de

désaccords existent. Les résultats suggèrent aussi que des différences

existent parmi les médecins basées sur l’expérience (assistant versus

spécialistes, ainsi que parmi les infirmières quant à leur travail

primaire et dans leur niveau de performance.

Cinq domaines de différence entre l’évaluation de la fin de vie des

infirmières et des médecins ont été trouvés. Les infirmières se

sentaient incapables de faire part de leurs préoccupations concernant

les politiques et les pratiques de soins de fin de vie en toute sécurité,

alors que les médecins se sentaient plus à l’aise de le faire. Cette

trouvaille avait déjà été documentée dans une précédente étude. Les

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raisons pour lesquelles les infirmières peuvent se sentir incapables

d’exprimer leurs préoccupations sont la peur de recevoir des critiques

ou encore le sentiment que leur opinion ne compte ni pour les

médecins ni pour la famille. Les infirmières sont une composante

essentielle du travail d’équipe nécessaire pour fournir des soins de fin

de vie de qualité.

De plus, les auteurs ont constaté que les médecins étaient plus

susceptibles d’être en accord avec le maintien de la vie. Des études

antérieures ont suggéré que les infirmières étaient plus disposées que

les médecins à retirer leur soutien de la vie, en particulier dans les

populations de patients présentant un risque de décès imminent. Les

facteurs qui peuvent empêcher les médecins de prendre rapidement

des mesures de réduction de réanimation n’ont pas encore été

entièrement élucidés.

Plusieurs raisons ont été proposées pour expliquer les contradictions

entre les médecins et les infirmières, ainsi que les niveaux

constamment plus élevés de satisfaction reportés par les médecins.

Premièrement, les médecins et les infirmières perçoivent que les

infirmières ont une participation minimale, voire inexistante, à la prise

de décision en fin de vie. Deuxièmement, les infirmières ont souvent

perçu qu’il y a un conflit d’information et d’opinion qui sont donnés

aux patients et à leur famille par la variété de médecins qui soignent

le même patient. Troisièmement, un manque de communication peut

conduire à l’insatisfaction parmi les infirmières. Quatrièmement,

quand elles présentent un scénario, les infirmières en soins intensifs

semblent expérimenter un haut niveau de stress comparé aux

médecins. Les infirmières ont aussi passé plus de temps avec les

patients et peuvent être réellement plus consciente de la souffrance.

Plus loin, les facteurs contribuant peuvent inclure les différences dans

l’autorité, l’éducation et la philosophie du travail. Chacune de ces

causes contradictoires représente une opportunité pour des

interventions.

Les désaccords entre les médecins et les infirmières ont été associés

avec la qualité de la fin de vie, et peuvent être un indicateur qu’un ou

plusieurs besoins du patient ne sont pas rencontrés.

Additionnellement, les résultats comme une pauvre compréhension,

l’anxiété et la dépression ont été reportés quand la collaboration entre

le médecin et l’infirmière est absente.

Outre avoir trouvé ces différences, les auteurs ont aussi noté

d’importants domaines d’accords entre les médecins et les infirmières.

Presque aucun médecin ou infirmière pensent que la mort d’un patient

reflète d’une erreur médicale. La plupart des médecins et infirmières

pensent que les soins de fin de vie étaient une expérience

enrichissante. Cet accord peut être dû aux récents efforts des

institutions visant à offrir une formation en soins de fin de vie aux

médecins.

Les attitudes des médecins et des infirmières en regard des soins de

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fin de vie évoluent avec l’entraînement et l’expérience. Cela peut

refléter le fait qu’une des meilleures méthodes d’apprentissage pour

prodiguer des soins de fin de vie de qualité est au travers de

l’expérience. Cela peut aussi refléter le fait qu’un service de soins

intensifs doit apprendre à fournir des soins de fin de vie de qualité au

travers de l’expérience car beaucoup de programme ne contiennent

pas de formation sur la fin de vie et beaucoup de livres médicaux

n’abordent pas le sujet.

L’étude première a rapporté des différences basées sur l’unité de travail. L’étude suggère que la satisfaction était plus haute dans un

service de médecine, plus basse dans un service mixte et encore plus

basse dans un service de chirurgie. L’enquête suggère aussi qu’il y a des différences entre les infirmières qui travaillent en médecine, en médecine/chirurgie et en chirurgie.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Une limitation importante de l’étude est que les auteurs ont seulement

testé les perceptions des fournisseurs de soins et non les pratiques

actuelles de fournir des soins de fin de vie en soins intensifs. Ils n’ont

pas testé les possibles variables comme le genre, l’âge, l’ethnie, les

modèles administratifs et les facteurs sociaux. Des autres limitations

de cette étude incluent le taux total de réponses de 55% de réponses

fermées et le manque de connaissance du niveau de fiabilité repos-

restest. L’application de ces résultats peut être limitée du fait qu’ils

venaient d’un centre médical unique.

En conclusion, les auteurs ont identifié d’importantes différences parmi les médecins et les infirmières de soins intensifs en ce qui

concerne les soins de fin de vie en soins intensifs. Ils ont aussi identifié des différences en ce qui concerne le niveau d’expérience et

l’unité de travail (médecine/chirurgie). Les médecins continuent de

reporter une haute satisfaction des soins de fin de vie en soins intensifs comparé aux infirmières. Ces différences peuvent

représenter des barrières signifiantes vers la fourniture de soins de fin de vie compréhensifs, consistants et coordonnés en soins intensifs,

et en tant que tels sont des cibles potentielles pour de plus amples efforts de recherche et d’amélioration de qualité.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Am I Doing the Right Thing ? Provider perspectives on Improving Palliative care in the

Emergency Department »

(Smith et al., 2009)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Est-ce que je fais la bonne chose? Perspectives des fournisseurs sur

l'amélioration des soins palliatifs au service des urgences

La population n’est pas décrite mais le contexte est donné

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Il n’y a pas de résumé de la recherche dans l’article.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Il s’agit d’une étude qualitative pour explorer les perceptions, les

expériences et les croyances des fournisseurs de services d’urgence

en matière de soins palliatifs à l’urgence.

Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances

actuelles, car peu d’études ont été réalisé à ce sujet.

Selon les auteurs, cette étude permettrait d’identifier les différents

obstacles aux soins palliatifs optimaux à l’urgence, ainsi que des possibilités d’exploration et d’amélioration.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Cette étude ne décrit pas si une recension a été entreprise

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les différents concepts clés sont cités dans l’introduction cependant

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ils ne sont pas décrit de façon adéquate.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Le but de l’étude étant d’explorer les perceptions, les expériences et

les croyances des professionnels de service d’urgence en matière de

soins palliatifs.

Les questions de recherche ou les hypothèses ne sont pas cités dans l’introduction.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

Cette étude utilise trois groupes de discussion de professionnel de

services d’urgence. La population visée étant des médecins, des

infirmières, des travailleurs sociaux et des techniciens. Ce sont les

professionnels séniors qui ont été choisi car pour les auteurs ils

seraient susceptibles de fournir des descriptions riches et détaillées

pertinentes.

Les auteurs précisent avoir choisi d’inclure des techniciens car ce sont

eux qui sont souvent impliqués dans le triage des patients à la

réception. De plus, dans l’exercice de leur fonction (vérification des

signes vitaux, déplacement des patients, assistances des infirmières,

question de terrain, les techniciens de ces services d’urgence passent

beaucoup de temps avec les patients et leur famille.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Cette étude a été approuvée par le comité d’examen institutionnel de l’Institut du cancer Dana Farber / Harvard Cancer Center qui couvre toutes les institutions participantes.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle

conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

Devis de recherche qualitatif.

Ce devis est particulièrement utile dans les situations où l’ont sait peu

de choses sur un domaine particulier.

La recherche qualitative fournit un moyen de cibler la recherche future

en identifiant les zones de besoin.

L’une des limites des études qualitatives est que les méthodologies

d’échantillonnage empêchent d’estimer les fréquences dans la

population plus large à partir de laquelle l’échantillon est prélevé.

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Ainsi la recherche qualitative est souvent suivie d’une recherche

quantitative pour tester des hypothèses et faire des estimations

empiriques.

Le temps passé sur le terrain et auprès des participants n’est pas cité

dans l’article.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs en médecine d’urgence,

en soins palliatifs et en médecine interne générale a élaboré un guide

de groupe de discussion basé sur leurs expériences dans ce domaine,

une expertise en recherche qualitative et une revue de la littérature.

Le guide a commencé par demander aux participants s’ils

comprenaient les soins palliatifs. Les participants ont ensuite reçu une

définition des soins palliatifs adaptée de l’American Academy Of

Hospice and Palliative Medicine : « le but des soins palliatifs est de

prévenir et de soulager la souffrance et de soutenir la meilleure

qualité de vie possible pour les patients et leurs familles,

indépendamment du stade de la maladie ou les besoins d’autres

thérapies. Les soins palliatifs peuvent être dispensés en même temps

que les soins qui prolongent la vie ou comme le principal objectif des

soins. Les soins palliatifs sont atteints grâce à une gestion efficace de

la douleur et d'autres symptômes pénibles, tout en intégrant des soins

psychosociaux et spirituels selon les besoins, les valeurs, les

croyances et les cultures du patient / de la famille.

On a demandé aux participants leurs réactions à cette définition, ainsi

que leurs opinions sur la mesure dans laquelle il existe une

compréhension commune des moyens de soins palliatifs parmi les

fournisseurs de soins d'urgence. Ensuite, on a demandé aux

participants de partager leurs expériences en matière de soins

palliatifs aux urgences, y compris des sondages spécifiques sur les

raisons pour lesquelles les patients ayant besoin de soins palliatifs

viennent à l'urgence et les défis et les avantages de prendre soin de

ces patients. Finalement, on a fourni aux participants une liste de

domaines potentiels pour améliorer les soins palliatifs au SU et on leur

a demandé de classer leurs principales priorités de 1 (la plus élevée)

à 3. La liste a été élaborée par l'équipe d'étude multidisciplinaire

interventions. Les participants ont été encouragés à envoyer par

courrier électronique d'autres idées ou commentaires aux enquêteurs.

Les réponses envoyées par courrier électronique ont été codées de la

même manière que les transcriptions des groupes de discussion (voir

ci-dessous). Après avoir examiné la transcription du premier groupe

de discussion, plusieurs questions ont été ajoutées au guide d'étude

afin de clarifier davantage les idées et d'explorer des domaines

spécifiques de façon plus détaillée.

Les questions étaient ouvertes et le modérateur a utilisé des sondages

pour clarifier et approfondir les réponses.

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• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Il n’y a pas d’instruments crées spécifiquement pour cette étude.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Les séances ont été enregistrées et transcrites textuellement avec un

service de transcription professionnel. Les analyses qualitatives ont

été menées selon un processus itératif et selon des techniques

théoriques standard enrobées. Les transcriptions ont été codées par

trois co-auteurs médecins expérimentés respectivement en médecine

palliative, en urgence et en médecine interne fédérale. Ces

chercheurs ont codé une partie des transcrits ensemble pour

développer une structure codante commune et chacun a codé le reste

des transcrits indépendamment.

Toutes les informations pertinentes ont été récoltées afin de

minimiser les biais et ceci par des professionnels compétents.

Le processus de collecte des données et les variables prisent en

compte ont été clairement décrites (voir mode de collecte

de données)

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Ils ont examiné les transcriptions ligne par ligne jusqu’à ce qu’un

concept apparaisse et qu’un code soit appliqué. Les sections

précédemment codées ont été examiné pour une interprétation plus

approfondie, et les concepts ont été regroupés en thèmes. Les

quelques divergences qui se sont produites parmi les codeurs ont été

résolues par consensus. De nouveaux codes ont été ajoutés au besoin

et les transcriptions précédentes ont été recodées de façon itérative

jusqu'à ce qu'aucune nouvelle idée ne soit apparue. Dans la recherche

qualitative, l'échantillonnage jusqu'au point de redondance ou de

saturation thématique fournit la preuve de la crédibilité de la théorie

développée et constitue un critère d'échantillonnage accepté. Des

citations illustratives ont été éditées pour la grammaire.

Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats ne sont pas pris en

en considération dans l’analyse.

Il n’y a pas de résumé des résultats.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Les résultats sont adéquatement présentés à l’aide de tableaux.

Les thèmes présentés dans les résultats représentent bien le

phénomène.

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Les tableaux sont tout d’abord présentés et expliqué par un texte

narratif.

Les résultats ont été étudiés par des médecins expérimentés respectivement en médecin palliative, en urgence et en médecine interne générale.

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

L’étude démontre que les professionnels croient que les soins palliatifs

représentaient des soins axés sur le confort pour les patients en fin

de vie, ils n’apprécient pas que les soins palliatifs soient souvent

prodigués parallèlement aux soins qui prolongent la vie. L’équilibre

entre les soins palliatifs et les soins prolongeant la vie est ajusté en

fonction des objectifs de soins, des symptômes, de l’état fonctionnel

et du potentiel de guérison ou de prolongation de la vie.

Des obstacles structurels à la prestation de soins palliatifs optimaux

dans un service d’urgence ont été identifiés, comme un

environnement chaotique, des demandes concurrentes et de longs

délais d’attente.

Il y a également un certain nombre de problèmes de communication

dans les soins des patients ayant des besoins en soins palliatifs.

De plus, les professionnels ont décrit plusieurs cas où les souhaits des

patients ou les directives anticipées préalables étaient en conflit avec

les souhaits des membres de la famille.

Enfin les professionnels craignaient que la formation à la gestion de

la douleur soit inadéquate.

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

La concordance entre les résultats avec les études antérieures menés

sur les mêmes sujets n’est pas explicitée.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

L’interprétation et les conclusions sont conformes aux résultats

d’analyses.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Les auteurs émettent le fait qu’ils pensent que les efforts de la

collaboration entre les professionnels de soins d’urgence, palliatifs et

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ambulatoires est la meilleure façon d’améliorer les soins pour les

patients atteints d’une maladie grave et pour leur famille.

Les auteurs explicitent qu’ils sont actuellement en train de mener une entrevues qualitatives en personne avec des patients qui ont des

besoins en soins palliatifs et qui sont admis au service d’urgence et avec leurs soignants.

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Grilles adaptées du Fortin (2010)

Concordance of nurses and physicians on whether critical care patients are receiving futile

treatment

(Neville et al., 2015)

Eléments

d’évaluations

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Le titre précise clairement les concepts, qui sont, la fin de vie, la

concordance des infirmières et des médecins, les soins aigus, et les

traitements futiles. La population n’est pas clairement précisé mais

nous savons que ce sont les personnes qui sont hospitalisés soins

intensifs.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé contient:

Contexte: Les infirmières et les médecins décrivent souvent les soins

critiques qui ne sont pas censés procurer un bénéfice significatif à un

patient comme étant futiles, et la fourniture de traitements perçus

comme futiles est associée à une détresse morale.

Objectifs : Explorer la concordance des évaluations des médecins et

des infirmières sur les soins critiques futiles.

Méthode : Un groupe de discussion composé de cliniciens a élaboré

une définition consensuelle des soins critiques « futiles ». Tous les

jours pendant trois mois, les médecins et les infirmières en soins

intensifs d'un système de soins de santé ont identifié des patients

perçus comme ayant reçu un traitement futile. Les évaluations et la

survie des patients ont été comparées entre les infirmières et les

médecins.

Résultats : Les infirmières et les médecins ont fait 6254 évaluations

partagées sur 1086 patients. Ils ont évalué à peu près le même

nombre de patients ayant reçu un traitement futile.

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La concordance était faible quant aux patients qui ont été évalués

comme recevant un traitement futile.

110 patients catégorisés par les infirmières comme recevant un

traitement futile avaient une mortalité à 6 mois plus faible que les

113 patients ainsi évalué par les médecins.

Les patients évalués comme recevant un traitement futile par les 2

prestataires étaient plus susceptibles de mourir à l’hôpital que les

patients évalués comme recevant un traitement futile par l’infirmière

seule.

Conclusions : La concordance interprofessionnelle sur la prestation

de soins critiques perçue comme futile est faible ; cependant, les

prédictions conjointes entre les médecins et les infirmières étaient les

plus prédictives des résultats des patients ce qui suggère la valeur

dans la prise de décision collaborative.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement

formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Le problème de l’étude est clairement formulé, il s’agit d'étudier la

concordance des traitements futiles (considérer comme des

traitements ne répondant pas aux objectifs de la situation) entre les

infirmières et les médecins dans un service de soin intensif.

• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié

dans le contexte des connaissances actuelles ?

Oui, le problème est pertinent, car selon des études, 20% des

patients américains meurent pendant ou peu de temps après un séjour en unité de soins intensifs. Les soins de fin de vie vont devenir

partie intégrante des soins critiques. Fournir des soins agressifs aux

patients les plus malades qui ne sont pas censés s'améliorer peut amener les prestataires à percevoir qu’ils fournissent un traitement qui peut être considéré comme futiles.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Oui une recension des écrits a été entreprise mais, les études

n’apparaissent pas dans l’introduction.

• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la

question par rapport au problème de recherche ?

• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il

l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?

Oui, la synthèse montre que les infirmières éprouvent plus de

détresse morale face à ces circonstances. 3 infirmières ont non

seulement perçu plus de circonstance moralement pénible que les

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médecins, mais elles associent cela aussi à l’environnement éthique

des soins intensifs (qui est de procurer des soins d’urgence

curatives).

Dans une étude transversale menée en Europe, les chercheurs ont

rapporté que les infirmières ont décrit plus de détresse morale. Elles

ont également évalué leur charge de travail comme étant plus lourde

lorsqu’elle fournissait un traitement qu’elle jugeait inapproprié. Ils

associent cela au manque de contrôle décisionnel.

Les infirmières sont souvent plus intimement impliquées avec les

patient et les familles des patients et peuvent être plus sensibles aux

souffrances émotionnelles, physiques et spirituelle parce qu’elles

passent plus de temps au chevet du patient que tout autre

fournisseur.

• La recension présente t’elle des sources primaires ?

La recension ne mentionne pas de sources primaires dans

l’introduction.

Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Oui, les concepts clés sont la détresse morale des infirmières lors de

soins critiques inappropriés.

L’insatisfaction des infirmières au niveau de la collaboration médecin-

infirmières dans des situations moralement pénibles.

La communication entre les médecins et les infirmières a été

identifiée comme un objectif pour améliorer la qualité des soins de

fin de vie en réanimation.

• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les

bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et

appropriées à l’étude ?

Très peu d’études ont démontré empiriquement que la collaboration

améliore les soins aux patients.

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Buts et question de

recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et

concise ?

Le but de l’étude est d’évaluer les différences entre les évaluations

des médecins et des infirmières et examiner si la combinaison des

évaluations des médecins et des infirmières pourrait améliorer

l’implication pronostique de ces évaluations.

• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont

les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?

Il n’y a pas de variable clé si ce n’est que les évaluations seules ou

en collaboration sur le pronostic de ces évaluations.

• Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et

découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles

de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?

Non

• Les variables reflètent-elles les concepts précisés

dans le cadre de recherche ?

Oui elle reflète des concepts précisés dans le cadre de recherche

• Les questions s’appuient-elles sur des bases

philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?

Non

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou

recruter les participants est-elle appropriée ?

La population visée était les patients recevant un traitement perçu

futiles, un traitement qui était probablement futile ou un traitement

qui n’était pas perçue comme futile.

Pour les patients jugés comme ayant reçu un traitement futile, on a

demandé au prestataire de fournir les raisons pour laquelle le

traitement était jugé futile parmi les raisons tirées du groupe de

discussion.

Les autres collectes de données (obtenu à partir des données

administratives de l’hôpital) sont les suivantes :

• Les données démographiques

• L’âge

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• Le sexe

• L'ethnie

• La race

• Le type d’assurance

• Le code postal (utilisé pour calculer la distance de la maison

à l’hôpital)

• Le poids lié au diagnostic de gravité

• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il

envisagé des moyens d’accroître la représentativité

de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements

significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une

saturation des données ?

La date d'admission à l’hôpital a été soustraite de la date de

l’évaluation par le médecin ou l’infirmière pour calculer la journée

d’hospitalisation de l’évaluation de la futilité. Les données du

recensement de minuit et de midi ont été obtenues pour chaque USI

afin de déterminer l'occupation quotidienne. Une unité de soins

intensifs était considérée comme « pleine » les jours où le

recensement moyen à minuit et à midi indiquait moins de deux lits

disponibles (un lit est toujours réservé comme « lit codé »). La

mortalité hospitalière et la mortalité à 6 mois ont été extraites des

dossiers médicaux électroniques les registres de décès accessibles au

public.

• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été

déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?

La taille de l’échantillon n’a pas été déterminée. Nous savons que les infirmières on évaluer 110 patients et que les médecins en on évaluer 113.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Cette étude a été approuvée par le comité d'examen institutionnel de

l'UCLA.

• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les

participants ?

Aucun récit ne mentionne cela.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle

conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

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La méthode de recherche est le TEST R2 qui a été utilisé pour :

• Evalué les jours ou le médecin et l’infirmière ont évalué le

même patient. Pour ces jours, le nombre d’évaluation de

traitement futiles, probablement futiles et non futiles par les médecins par rapport aux infirmières ont été comparée en

utilisant le test R2.

• Il a également été utilisé pour comparer le nombre de patient évalué comme recevant un traitement futile par les

médecins, les infirmières ou les deux.

• La fréquence et les nombres de raison énuméré pour une

évaluation futile par un médecin ou une infirmière ont été comparé en utilisant un test R2 et un T

Ils ont également utilisé un modèle à effet mixte probit à des niveaux

multiples pour tenir compte des mesures répétées sur les patients et

les prestataires.

Les modèles ont été estimés en utilisant la fonction MCMC-glmm dans

R 3.0.18. Le modèle probit ordonné suppose que les prédicteurs ont

approximativement les effets sur le passage d'un traitement non-

futile à un traitement probablement futile et le passage d'un

traitement stérile probablement futile à un traitement futile perçu.

• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les

questions de recherche ou les hypothèses ?

Nous avons testé le proportionnel-hypothèse pour les modèles de

médecins et d'infirmiers en comparant 2 modèles où le résultat

ordinal était dichotomisé en non-stérile par opposition à futile et

perçu dans le premier modèle et non-futile et probablement futile

versus futile perçu dans le deuxième modèle. Les estimations du

modèle ne différaient pas significativement entre les deux modèles

pour les médecins ou les infirmières, ce qui indique que l'hypothèse

de proportionnalité a été respectée dans les deux cas. Nous avons

présenté le changement marginal moyen dans la probabilité d'un

patient de recevoir chaque type d'évaluation pour un changement de

1 unité du prédicteur. Pour évaluer les implications pronostiques

d'une évaluation de traitement futile, nous avons comparé la

mortalité hospitalière et la mortalité à 6 mois des patients évalués

comme recevant un traitement futile par le médecin mais pas par

l'infirmière, par l'infirmière mais pas par le médecin. Par le médecin

et l'infirmière.

• Le choix du devis permet-il de respecter les critères

scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)

L’article ne le mentionne pas

• Y a-t-il suffisamment de temps passé sur le terrain et

auprès des participants ?

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Le temps passé sur le terrain est de 6 mois.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

Les outils de recherches sont le TEST R2 et T, ainsi qu’un modèle à

effet mixtes probit mais les outils ne sont pas explicités mais juste

nommés.

• Les questions de recherche ont-elles été bien posées

ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la

suite ?

Les observations du phénomène ont bien été ciblées. Il s’agissait de

comparer des traitements futiles entre l’évaluation de l’infirmière et

du médecin.

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

L’autre ne le mentionne pas.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Ils ont commencé par une discussion où il y a eu une retranscription

et ensuite par les tests R2 et T

• Les données ont-elles été recueillies de manière à

minimiser les biais en faisant appel à du personnel

compétent ?

Chaque jour, du 15 décembre 2011 au 15 mars 2012, des assistants

de recherche ont administré le questionnaire aux médecins traitants

et aux infirmières en soins intensifs prodiguant des soins dans 5 USI.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Nommées mais pas décrites

• Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?

Non

RÉSULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou

modèles ?

Les résultats sont présentés par un petit tableau où ils comparent la

mortalité des patients recevant des traitements futiles par les

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médecins VS les infirmières. Ils sont aussi présentés par un texte

• Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement

associés entre eux afin de bien représenter le

phénomène ?

Oui

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Oui. Pour les infirmières comme pour les médecins, la mortalité

hospitalière et la mortalité à six mois étaient significativement plus

élevées chez les patients perçus comme recevant un traitement futile

ou probablement futile que chez les patients recevant un traitement

non futile (P <0,001). Les 113 patients catégorisés par les médecins

comme recevant un traitement futile avaient une mortalité à 6 mois

plus élevée que les 110 patients ainsi évalués par les infirmières

(85% vs 68%, P = 0,005, Tableau 4). Pour évaluer si la concordance

entre les évaluations des médecins et des infirmières était liée aux

résultats des patients, nous avons comparé les patients évalués

comme recevant un traitement futile par le médecin et l'infirmière

avec des patients qui ont été évalués comme recevant un traitement

futile uniquement par l'infirmière ou seulement par le médecin

(Tableau 5). Les 66 patients évalués comme recevant un traitement

futile par les deux prestataires (42% de tous ceux évalués comme

ayant un traitement futile) étaient plus susceptibles de mourir à

l'hôpital que les 44 patients (28%) évalués comme n'ayant reçu qu'un

traitement futile par l'infirmière (76 % vs 32%, p <0,001) ou les 47

patients (30%) évalués comme étant sous traitement médical par le

médecin seul (76% vs 57%, p = 0,04).

• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?

Rien ne mentionne cela.

DISCUSSION

Interprétations des résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

Oui, ils ont remarqué que les médecines et les infirmières évaluent

les mêmes patients les mêmes jours, mais un désaccord était

considérable quant aux patients qui recevaient un traitement perçu

comme futile.

Les deux ensembles ont convenu que 66 patients recevaient un

traitement futile.

99 ont été évalués comme recevant un traitement futile par un

groupe de prestataire mais pas par les autres.

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157 patient évalué recevant un traitement futile par l’infirmière ou le

médecin représentaient seulement 14.5% des patients évalué

pendant la période d’étude de 3 mois, mais assimilés à au moins 1

patient perçu comme recevant un traitement futile dans chaque unité

presque tous les jours et tous les membres de l’équipe de soins

intensifs ont pu supporter le fardeau de la prestation de soins perçu

comme futiles, indépendamment des soins directs prodigués aux

patients.

La détresse morale est courante chez les infirmières en SI. Elle a été

définie comme « le déséquilibre psychologique et l'état de sentiments

négatifs vécus lorsqu’une personne prend une précision morale mais

ne le suis pas en effectuant le comportement moral ».

Elle est souvent perçue lors d’un traitement futile au SI.

Elle est perçue comme une plus faible satisfaction professionnelle, un

épuisement professionnel plus élevé et à un taux de roulement plus

élevé.

Il est donc important de réduire la détresse morale dans les SI.

Les évaluations des médecins correspondaient plus étroitement à la

mortalité

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

Contrairement à Piers et coll, qui dans une récente étude transversale

présentaient également les évaluations des médecins et des

infirmières sur les soins inappropriés perçus, nous sommes en

mesure d'évaluer la concordance entre les évaluations des médecins

et des infirmières et corréler ces évaluations avec les résultats des

patients. Notre étude montre que lorsque les estimations des

infirmières et des médecins étaient combinées, les évaluations de la

futilité étaient associées à un taux de mortalité plus élevé que

l'évaluation seule.

Cette constatation suggère qu'un modèle collaboratif d'évaluation du

traitement approprié pourrait être le meilleur, compatible avec les

publications antérieures préconisant un cadre de collaboration

interprofessionnelle et Les évaluations des traitements futiles et des

pronostics peuvent être expliquées de manière explicite au cours des

rondes et documentées dans le dossier médical afin de favoriser la

discussion et la prise en considération entre les patients.

Tous les membres de l'équipe de soins de santé. Des interventions

devraient être entreprises pour vérifier si une telle collaboration

conduit à une prise de décision améliorée et peut-être moins de

détresse morale.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

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149

Cette étude a plusieurs limites, y compris le site d'étude unique et de

courte durée. De plus, les catégories de traitements médicaux futiles

étaient basées sur des groupes de discussion de médecins qui

n'incluent pas les infirmières. Pourtant, les infirmières ont utilisé la

répartition des catégories dans une mesure encore plus grande que

les médecins.

Les perspectives des patients et de leurs familles n'étaient pas

incluses. Nous nous sommes concentrés sur des évaluations futiles

de traitement plutôt que des évaluations que le traitement était

probablement futile; Cependant, le niveau de désaccord entre les

infirmières et les médecins sur la catégorie plus large du « traitement

probablement futile ou futile » était similaire, sinon supérieur à celui

du traitement futile.

Seul. De plus, la sortie de l'hôpital et la survie sont des validations

grossières de la futilité. Une compréhension plus détaillée de la base

des évaluations infirmière des infirmières et des médecins est

nécessaire.

• Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?

En résumé, l'exploration des différences dans la perception d'un

traitement futile entre les infirmières et les médecins peut fournir de

plus amples informations sur les diverses hypothèses et bases de la

conceptualisation du traitement « futile ». Nous avons montré que le

pronostic est amélioré lorsque les médecins et les infirmières

s'entendent sur l'évaluation du traitement futile, ce qui laisse croire

qu'une collaboration interprofessionnelle accrue pourrait améliorer

les soins aux patients. Faire de telles évaluations explicitement - par

exemple, en les déclarant lors des rondes interdisciplinaires - peut

non seulement dissiper les perceptions erronées du pronostic (ou

améliorer la discussion pour clarifier les différences de point de vue),

mais aussi favoriser un palliatif plus précoce lorsque nécessaire.

Conséquences et recommandations

• Les données sont-elles suffisamment riches pour

appuyer les conclusions ?

Il n’existe pas de conclusion ni de recommandation à par celle qui se

trouvent dans l’introduction soit :

La concordance interprofessionnelle sur la prestation de soins critiques perçue comme futile est faible; Cependant, les prédictions

conjointes entre les médecins et les infirmières étaient les plus

prédictives des résultats des patients, ce qui suggère la valeur dans la prise de décision collaborative. (American Journal of Critical Care, 2015, 24: 403-411)

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Grilles adaptées du Fortin (2010)

“Interprofessional collaboration: effects of practice-based interventions on professional

practice and healthcare outcomes (Review)”

(Zwarenstein et al., 2009)

Eléments

d’évaluations

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Collaboration interprofessionnelle : effet des interventions fondées

sur la pratique professionnelle et les résultats des soins de santé.

Les concepts clés et la population sont clairement précisés.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé contient :

Le contexte : Une mauvaise collaboration interprofessionnelle (IPC)

peut avoir une incidence négative sur la prestation des services de

santé et des soins aux patients. Les interventions qui traitent des

problèmes de la CIB ont le potentiel d'améliorer la pratique

professionnelle et les résultats en matière de soins de santé.

Objectifs : Pour évaluer l'impact des interventions basées sur la

pratique conçues pour changer la CIP, par rapport à aucune

intervention ou à une autre intervention, sur un ou plusieurs des

principaux résultats suivants: la satisfaction du patient et / ou

l'efficacité des soins de santé fournis.

Principaux résultats : Cinq études répondent aux critères d'inclusion;

Deux études ont examiné des séries interprofessionnelles, deux ont

examiné des réunions interprofessionnelles et une étude a examiné

l'audit interprofessionnel facilité par l'extérieur.

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Conclusions des auteurs : L'examen suggère que les interventions de

la CIB axées sur la pratique peuvent améliorer les processus et les

résultats des soins de santé, mais en raison des limites du nombre

limité d'études, de la taille des échantillons, des problèmes de

conceptualisation et de mesure de la collaboration et de

l'hétérogénéité des interventions et des contextes, De tirer des

conclusions générales sur les éléments clés de la CIB et sur son

efficacité. Des études plus rigoureuses et randomisées sur les

grappes, avec un accent explicite sur la CIB et sa mesure, sont

nécessaires pour mieux démontrer l'impact des interventions de la

CIB sur la pratique professionnelle et les résultats des soins de santé.

Ces études devraient inclure des méthodes qualitatives pour mieux

comprendre comment les interventions affectent la collaboration et

comment une meilleure collaboration contribue aux changements

dans les résultats.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Oui, le problème est clairement formulé. Il s’agit d’étudier la qualité

des soins liés à la collaboration interprofessionnelle

Le phénomène est pertinent car une étude sur les équipes

interprofessionnelles en Suède a révélé que les professionnels de la

santé identifiaient les problèmes de la collaboration interprofessionnel

comme ayant un impact négatif sur les soins et le service des patient

(Kyarnstro 200(). Des études aux Etats-Unis et au Canada ont

documenté l’impact des problèmes de communication sur les

processus de travail et la sécurité des patients en chirurgie (Lingard,

2004). Lors d’une alerte de la mortalité infantile et des blessures

pendant l’accouchement, les problèmes de communication ont été

identifiés comme causes profonde dans 72% des 47 cas identifiés et

plus de la moitié des organisations cité la culture organisationnelle

comme un obstacle à la communication efficace et au travail d’équipe.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Une recension a été entreprise, Ils ont mis en évidence par plusieurs

recherches d’étude que la collaboration interprofessionnelle avait

plusieurs impacts et avait plusieurs angles de vu.

Par ex : la CIP comporte également des problèmes dus à la

collaboration de différents professionnels, tels que la dynamique du

pouvoir problématique, la mauvaise communication, le manque de

compréhension des rôles et des responsabilités de chacun et des

autres, ainsi que les conflits liés aux approches variées des soins aux

patients. La recherche à démontrer que les problèmes liés à la CIP

peuvent avoir des effets néfastes sur les soins de santé. Leurs

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152

recherches dans le domaine de la CIP sont compliquées par

l’utilisation des termes variés tels que la collaboration, la

communication, la coordination et le travail d’équipe, ainsi que le

chevauchement du domaine avec d’autres domaines d’étude qui

examinent également comment les soins de santé sont organisé et

dispensé. La prise en charge partagée met l’accent sur la relation

entre les différents types de médecins et n’a pas une portée

interprofessionnelle.

Oxaman 2008 a trouvé plus de 40 définitions distinctes de la coordination des soins dans une revue systématique, tout en

partageant cinq éléments clés. Ces éléments clés comprenaient : la

participation de nombreux participants à la coordination des soins, la nécessité de la coordination, l’importance des participants ayant une

connaissance de leurs rôles respectifs et de l’importance des échanges d’information. La CIP pourraient être placée au sein de

cette littérature plus large sur la coordination des soins, mails l’accent

explicite sur l'interpersonnel permet d’examiner les questions pertinentes et cible les approches d’interventions potentielles.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les concepts clés sont mis en évidence et définis sur le plan

conceptuel. Ils disent que l’intervention de la CIP est une intervention

qui implique des membres de plus d’une profession de santé et/ou

de soins sociaux qui interagissent avec l’objectif explicite d’améliorer

la collaboration interprofessionnelle.

Buts et question

de recherche • Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire

et concise ?

Le but de l’étude est de documenter les problèmes de la CIB et les

effets sur les soins de santé et les résultats pour les patients

s’accumulent et il est donc important de comprendre l'efficacité des

interventions visant à améliorer la CIP et les soins de santé.

Pour évaluer l'impact des interventions basées sur la pratique conçues

pour changer la CIP, par rapport à aucune intervention ou à une

intervention de remplacement, sur un ou plusieurs des résultats

suivants: la satisfaction du patient et / ou l'efficacité et l'efficience

des soins de santé fournis Et / ou le degré d'IPC atteint.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

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153

La revue visait en 2000 la collaboration entre infirmière et médecins.

Cette revue a été actualité, car il voulait étendre leur attention à des

études visant à améliorer la collaboration entre tous les type de de

professionnels de la santé et des soins sociaux, par ex : Podologue,

pédiatres, thérapeutes complémentaires, dentistes, diététistes,

hygiénistes, sages-femmes, infirmières, ergothérapeutes

pharmaciens, physiothérapeutes, psychologues, psychothérapeutes,

radiologues, travailleurs sociaux et orthophonistes. Cet élargissement

de l’étude est fait pour reconnaître la contribution des divers

professionnels et leur rôle potentiellement important dans les soins

collaboratifs.

Les échantillons sont les suivants : mesures de santé patient / client

mesurées objectivement ou auto-déclarées (instrument validé) (telles

que la mortalité, l'incidence de la maladie, la durée ou les taux de

guérison), les mesures de la qualité de vie et les taux de

complications; Et / ou les résultats des processus de soins de santé,

tels que les taux de réadmission, les taux d'adhésion, la continuité

des soins, l'utilisation des ressources (c'est-à-dire les analyses coûts-

avantages) et / ou la satisfaction du patient ou de la famille.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Les démarches éthiques ne sont pas précisées.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle

conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

Les devis de recherche ont été : Cochrane, CINHAL et MEDLINE. De

plus ils y ont inclus tous les types de professionnels de la santé et des

services sociaux.

Les recherches ont porté sur les périodes suivantes :

• MEDLINE : 1950 à septembre 2007

• CINAHL : 1982 à septembre 2007

• Et dur MEDLINE : le temps n’est pas indiqué.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Idéalement, nous aurions effectué une méta-analyse des résultats de

l'étude pour cette revue. Cela n'a toutefois pas été possible en raison

du petit nombre d'études incluses et des différences en ce qui

concerne la conception méthodologique et les mesures de résultats à

travers les études. Par conséquent, nous avons présenté les résultats

dans un format narratif.

RESULTATS

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Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Nous avons présenté les résultats dans un format narratif.

5 études ont été utilisées.

4 études ont comparé une intervention à un groupe témoin qui n’a

reçu aucune intervention alors que la cinquième a comparé des types

d’interventions interprofessionnelles.

Ils ont catégorisé les études en 3 principaux types d’interventions

interprofessionnelles.

1. Les tournées interprofessionnelles 2. Les réunions interprofessionnelles

3. Vérification interprofessionnelle

Toutes les études ont répondu au premier type de critères de

mesures des résultats d’un patient ou d’un processus de soins de

santé.

Il y avait des limites avec les méthodes utilisées, et ils ont donc

rapporté les résultats d’une seule étude.

Rencontre interprofessionnelles ; examiner les effets des rondes

interdisciplinaire quotidienne dans les salles de soins hospitalier dans

un hôpital de soins aigus aux USA. Le groupe d’intervention ce

compose de 3 service qui ont mis en place des ronde de travail

interdisciplinaires et ont été comparés au groupe témoin, composé

de 3 autres services qui ont poursuivi les ronde traditionnelles. Les

membres de l’équipe comprenaient des stagiaires, et des internes en

médecines, des infirmières, des ICUS, des pneumologues, des

pharmaciens, des nutritionnistes et des travailleurs sociaux. Ils ont

examiné la durée du séjour et les frais d’hospitalisation. Les études

ont duré 6 mois.

Wild 2004 a étudié les effets des cycles quotidiens interdisciplinaires

dans une unité de télémétrie d'un hôpital communautaire aux États-

Unis. Dans cette étude, 42 patients ont été répartis au hasard dans

une équipe médicale qui a effectué des rondes interdisciplinaires

quotidiennes, et 42 patients ont été randomisés à une équipe

médicale qui a fourni des soins de routine. Au cours des cycles

interdisciplinaires, les médecins résidents, les infirmières, un

gestionnaire de cas, un pharmacien, un diététiste et un

physiothérapeute ont passé de 2 à 5 minutes à discuter de chaque

patient et à identifier et à résoudre les problèmes de décharge

possibles. Les tours ont duré 30-45 minutes. Les données sur la durée

du séjour ont été extraites des tableaux médicaux. Aucune

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information sur la durée de l'intervention n'a été fournie.

Principaux résultats

L'étude de Curley 1998 a révélé des différences pour la durée du

séjour et les coûts pour les patients dans le groupe interdisciplinaire

par rapport au groupe de soins traditionnels. La durée moyenne du

séjour pour les patients du groupe de rondes interdisciplinaires était

de 5,46 jours, comparativement à 6,06 jours pour les soins

traditionnels (P = 0,006) et les charges totales moyennes étaient

respectivement de 6 681 $ et 8 090 $ (P = 0,002) pour les deux

groupes

Wild 2004 n'a constaté aucune différence de durée entre le groupe

expérimental (3,2 ± 2,7 jours) qui participait à des cycles

interdisciplinaires et le groupe témoin (3,2 + 3,2 jours) (P = 0,90).

Réunions interprofessionnelles : Schmidt 1998 a évalué l'impact des

réunions d'équipes pluridisciplinaires sur la qualité et la quantité de

la prescription de psychotropes dans les foyers de soins en Suède.

Dans 15 foyers de soins expérimentaux, un pharmacien a aidé à

organiser des réunions d'équipe qui ont eu lieu environ une fois par

mois sur une période de 12 mois. Les participants à la réunion

comprenaient un médecin, un pharmacien, des infirmières et des

infirmières auxiliaires sélectionnées. Tous les participants ont été

encouragés à participer aux discussions de la réunion sur la

consommation de drogues des résidents.

Wilson 2004 a comparé l'audioconférence multidisciplinaire et la

vidéoconférence multidisciplinaire avec une équipe qui a travaillé

dans deux hôpitaux à 16 km l'un de l'autre en Australie. Les membres

de l'équipe participante étaient des spécialistes du personnel médical,

des registres médicaux, des infirmières, un orthophoniste, des

ergothérapeutes, un travailleur social et des étudiants en médecine.

Les patients ont été assignés au hasard au groupe d'audioconférence

ou de vidéoconférence. Il y a eu 38 séances de conférence qui ont

inclus 263 discussions individuelles de patients par l'équipe.

Réunions interprofessionnelles

Principaux résultats

Dans l'étude de Schmidt 1998, les résultats montrent qu'après 12

mois de réunions d'équipe dans les foyers expérimentaux, le nombre

moyen de médicaments prescrits dans les foyers expérimentaux était

le même avant et après l'intervention (2,07% avant intervention et

2,08% après intervention) Le nombre moyen de médicaments était

de 7% dans les foyers témoins (2,06% avant l'intervention à 2,20%

après l'intervention, p = 0,02). L'utilisation d'hypnotiques non

recommandés a diminué de 37% (P <0,001) dans les foyers

expérimentaux contre une diminution de 3% dans les foyers témoins.

Il n'y a eu aucun changement dans la prescription d'anxiolytiques non

recommandés dans les foyers expérimentaux et une augmentation

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de 7% dans les foyers témoins. Les médicaments antidépresseurs

non rémiges ont diminué de 59% (P <0,001) dans les foyers

expérimentaux et de 34% (P = 0,002) dans les foyers témoins.

Dans Wilson 2004, le nombre moyen d'audio conférences détenues

par patient (3,3 + 4,4) était supérieur au nombre moyen de

vidéoconférences (1,9 + 1,3) (P = 0,04); Il y avait aussi une réduction

de la durée moyenne de traitement pour le groupe de visioconférence

(6,0 + 4,5 jours) par rapport au groupe d'audioconférence (10,2 +

12,3 jours) (P = 0,03). Il n'y avait pas de différence entre le nombre

d'occasions de service (12,5 + 12,8 pour le groupe d'audioconférence

et 8,9 + 7,9 pour le groupe de vidéoconférence, P = 0,11) ou la durée

de la conférence (2,6 + 1,8 minutes pour le groupe d'audioconférence

et 2,6 + 1,0 pour Groupe de vidéoconférence, P = 0,89) pour les

deux groupes.

Vérification interprofessionnelle : Cheater 2005 a été une évaluation

d'un programme externe facilité visant à améliorer l'audit

multidisciplinaire dans les soins secondaires. Vingt-deux équipes

multidisciplinaires de cinq hôpitaux de soins actifs au Royaume-Uni

ont participé. Il y avait 11 équipes avec 77 participants dans le groupe

d'intervention et 11 équipes avec 64 participants dans le groupe

témoin. Chaque équipe était composée d'infirmières et de médecins

ainsi que d'un ou de plusieurs des groupes suivants: professionnels

associés à la médecine (p. Ex. Pharmacien, travailleur social,

physiothérapeute), personnel de soutien (ex. Gestionnaires. Une

gamme de spécialités (chirurgie, médecine, accident et urgence,

néphrologie, médecine respiratoire, obstétrique et gynécologie) a été

représentée. Après avoir participé à un atelier de deux jours sur les

compétences, les facilitateurs externes ont facilité cinq réunions pour

chacune des équipes pluridisciplinaires randomisées à l'intervention,

sur une période de six mois. Les équipes d'intervention étaient tenues

d'effectuer une vérification et de soumettre un rapport. Les équipes

de contrôle ont également été invitées à effectuer une vérification et

ont eu accès au niveau habituel de soutien à la vérification disponible

dans leur établissement. La qualité de la vérification a été signalée.

Principaux résultats

Dans Cheater 2005, la participation au programme d'intervention a

été associée à l'augmentation de l'activité de vérification, neuf des 11

équipes rapportant des améliorations aux soins et sept équipes

terminant le cycle de vérification complet. La majorité des équipes du

groupe de contrôle n'ont fait aucun progrès dans la réalisation de

l'audit et seules deux équipes ont effectué une première collecte de

données et mis en œuvre des changements. Sur la base des rapports

de six équipes d'intervention qui avaient terminé des audits complets,

deux rapports des équipes de contrôle qui avaient entrepris la

première collecte de données et mis en œuvre des changements et

un rapport d'une équipe de contrôle qui avait entrepris la première

collecte de données, Les 55 critères d'audit de qualité étaient de 76%

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157

pour les équipes d'intervention et de 45% pour les équipes de

contrôle.

Risque de biais dans les études incluses

Parmi les cinq études, nous avons classé une étude comme «de

qualité supérieure» (Schmidt, 1998) et quatre études comme «de

qualité moyenne» (Cheater 2005, Curley 1998, Wild 2004, Wilson

2004) (voir Risque de biais dans les tableaux inclus) .

DISCUSSION

Interprétations des résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ? • Les conclusions découlent-elles logiquement

des résultats ?

Les rondes interdisciplinaires quotidiennes dans les salles médicales

hospitalisées dans un hôpital de soins de courte durée ont eu un

impact positif sur la durée de séjour et les charges totales mais n'ont

pas eu d'impact sur la durée du séjour dans une salle de télémétrie

hospitalière communautaire

Les réunions mensuelles de l'équipe multidisciplinaire ont amélioré la

prescription de médicaments psychotropes dans les maisons de soins

infirmiers. La vidéoconférence par rapport aux conférences de cas

multidisciplinaires d'audioconférence a montré des résultats mitigés;

Il y a eu un nombre réduit de conférences de cas par patient et une

durée de traitement plus courte, mais aucune différence en cas de

service ou la durée de la conférence. Il n'y avait pas non plus de

différence entre les groupes dans le nombre de communications entre

les professionnels de la santé enregistrés dans les notes. Des

réunions multidisciplinaires avec un facilitateur externe, qui utilisaient

des stratégies pour encourager le travail collaboratif, étaient

associées à une activité d'audit accrue et à des améliorations

apportées aux soins

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de

l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Dans Wild 2004, il est suggéré que les résultats négatifs de l'étude

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158

pourraient être dus au fait que bon nombre des diagnostics

d'admission étaient sur une voie clinique avec des soins standardisés

et que les patients sont plus stables, présentent un risque de

complications moindre et sont généralement plus sains, De sorte que

les cycles interdisciplinaires n'offraient aucun avantage

supplémentaire. Wilson 2004 note que les patients de leur étude ont

été traités plus rapidement, mais le coût pour le fournisseur était le

même.

Il y avait des limites à la qualité de la preuve. Par exemple, deux

études avaient une petite taille d'échantillon (Wild 2004; Wilson

2004). L'étude de Wilson 2004 manquait d'un groupe témoin qui n'a

participé à aucun type de confrontation pluridisciplinaire. Par

conséquent, il n'est pas possible d'examiner l'effet relatif de la

conférence multidisciplinaire par rapport à une conférence non

multidisciplinaire, mais seulement l'effet de deux types alternatifs de

conférences multidisciplinaires. De plus, étant donné que la même

équipe multidisciplinaire a participé aux audioconférences et aux

vidéoconférences, il est possible que la contamination entre les

Deux types de conférences multidisciplinaires ont eu lieu, ce qui peut

avoir contribué aux résultats mitigés obtenus.

Le résultat secondaire, la collaboration interprofessionnelle, n'a pas

été bien examiné dans les études. Schmidt 1998 n'a pas examiné la

collaboration et les auteurs reconnaissent que nous ne connaissons

pas les processus décisionnels des équipes ou les stratégies utilisées

par les pharmaciens dans leur rôle de facilitateurs d'équipe. Curley

1998 a utilisé un sondage non validé pour examiner la communication

interdisciplinaire dans le quartier. Wild a utilisé un questionnaire pour

se renseigner sur la communication, mais cela n'a été administré

qu'au groupe expérimental. De même, Cheater 2005 a utilisé une

échelle de pratique collaborative modifiée, qui a également été

complétée par le groupe expérimental. Wilson a utilisé le nombre de

communications entre les professionnels de la santé enregistrés dans

les notes pour mesurer la communication, ce qui est une mesure

limitée de la collaboration.

Faiblesses potentielles dans le processus de révision

Les auteurs n'ont aucun intérêt personnel ou professionnel quant à

savoir si oui ou non cette revue présente les avantages des

interventions basées sur la pratique sur la collaboration

interprofessionnelle.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Encouraging early discussion of life expectancy and end-of-life care

A randomised controlled trial of a nurse-led communication support program for patients

and caregivers »

(Walczak et al., 2017)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

. Le titre précise clairement les concepts, qui sont, les soins de fin de vie, et la communication

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé contient:

Contexte: Souvent, les patients ne reçoivent pas les informations

nécessaires pour comprendre leur pronostic et des choix

thérapeutiques éclairés, de nombreuses personnes ayant par

conséquent des soins et une qualité de soins la vie à la fin de la vie.

Objectifs: Évaluer l'efficacité d'un programme de soutien à la

communication facilité par les infirmières pour les patients avec un

cancer avancé et incurable pour les aider à discuter du pronostic et

des soins de fin de vie.

Conception: Un modèle d'essai contrôlé randomisé en groupes

parallèles a été utilisé.

Paramètres: Cet essai a été mené dans six centres de traitement du

cancer affiliés à de grands hôpitaux Sydney, Australie. Participants:

110 patients atteints d'un cancer avancé et incurable ont participé.

Méthodes: Le programme de soutien à la communication incluait

l'exploration guidée d'une liste de questions, les défis en matière de

communication, les valeurs et les préoccupations des patients et

l'intérêt de discuter tôt des soins de fin de vie; avec des oncologues

appelés à endosser l'utilisation de la liste de questions et de questions.

Les patients ont été randomisés après l'achèvement de la mesure de

référence, une consultation régulière en oncologie a été enregistrée

et un suivi a été effectué. Questionnaire a été rempli un mois plus

tard. Communication, qualité de vie liée à la santé et Des mesures de

satisfaction et un système de codage de consultation manuel ont été

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utilisés. Descriptif, Mixte Des analyses de modélisation et de

modélisation mixte linéaire généralisée ont été réalisées à l'aide de

SPSS version 22.

Résultats: Les bénéficiaires du programme de soutien à la

communication ont donné beaucoup plus d'indices pour la discussion

pronostic, les soins de fin de vie, les options de soins futurs et les

problèmes généraux non ciblés par l'intervention pendant

consultations enregistrées, mais n'a pas posé plus de questions sur

ces questions ou d'une manière générale. Question des oncologues la

liste rapide et la question demandant l'approbation étaient

incohérentes. Programme de soutien à la communication l'auto-

efficacité des bénéficiaires à savoir quelles questions poser à leur

médecin ont été significativement améliorées au suivi tandis que

l'auto-efficacité des patients sous contrôle a diminué. Le programme

de soutien à la communication n'a pas eu d'impact la qualité de vie

liée à la santé des patients ou la probabilité que leur information sur

la santé ou leur décision partagée faire des préférences serait atteint.

La satisfaction à l'égard du programme de soutien à la communication

était élevée.

Conclusions: Compte tenu de l'importance de clarifier les attentes pronostiques et les souhaits de soins de fin de vie Dans un contexte

de cancer avancé, le programme de soutien à la communication semble être un reçu une solution pour encourager la recherche

d'information précoce liée à ces problèmes, mais son long terme l'impact reste peu clair. La nature manuelle de l'intervention, conçue

avec le personnel clinique existant esprit, peut le rendre approprié

pour la mise en œuvre dans un cadre clinique, bien que le travail supplémentaire est nécessaire pour identifier pourquoi la question

posée n'a pas été affectée et établir son impact plus tard dans la trajectoire de la maladie.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Malgré les progrès du traitement, le CA reste une maladie souvent

mortelle. Une communication opportune sur le pronostic et les

préférences en matière de soins peut offrir aux patients et aux

familles des occasions de se préparer à la FDV et de s’assurer que les

soins sont conformes aux valeurs des patients.

Les discussions peuvent réduire les soins médicaux intensifs et les

coûts associés à ceux-ci. Ils peuvent également augmenter les soins

palliatifs précoces ou les soins palliatifs non précoces et augmenter la

satisfaction des soins et améliorer la qualité de vie et la survie.

Cet article rapporte les résultats d'un essai comparatif randomisé de

groupe parallèle d'un programme de soutien à la communication

(PSC) dirigé par des infirmières pour des patients en oncologie avec

un pronostic <1 an. Le CSP a associé l'éducation et la communication

à un QPL mettre en évidence les problèmes liés à l'EOL. Son principal

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161

objectif était d'aider les patients et les soignants à rechercher des

informations sur le pronostic, la fin de vie et les soins futurs et à

promouvoir la discussion sur la planification préalable des soins (PPS).

Nous avons émis l'hypothèse que, par rapport aux contrôles, les

participants recevant le CSP:

Résultat primaire:

• Posez plus de questions et exprimez plus d'indices de discussion au total et concernant les questions

spécifiquement ciblées par l'intervention lors d'une

consultation de suivi en oncologie.

Résultats secondaires

• Signaler augmentation de l'auto-efficacité dans la

communication avec leur oncologue.

• Être plus susceptible de répondre à leurs préférences en matière de réception d'information et de participation à la

prise de décision.

• Signaler une amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Nous visions également à examiner la satisfaction des

participants à tous les aspects de l'intervention

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Des études antérieures sur la QPL ont démontré des améliorations

substantielles dans les questions posées aux patients (Clayton et al.,

2007), le rappel et l'anxiété (Bruera et al., 2003). Le support de

communication a inclus utiliser les infirmières comme courtiers en

communication pour aider les patients, les familles et les cliniciens

dans les discussions sur la fin de vie (Alfred et al., 1995).

Les résultats de ces études ont été modestes à nuls, mais ils semblent

être réalisables et d'une certaine valeur pour les patients et les soignants (Walczak et al., 2016). Étant donné que de telles

interventions se sont concentrées uniquement sur la facilitation des

discussions, ont mal ciblé l'activation des patients et des soignants et n'ont pas fourni d'outils de communication concrets, une intervention

de soutien à la communication peut être améliorée en l'associant à une LDP.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Oui, les concepts sont : la communication, le pronostic, la fin de vie, et les soins futurs

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Évaluer l'efficacité d'un programme de soutien à la communication

facilité par les infirmières pour les patients avec un cancer avancé et

incurable pour les aider à discuter du pronostic et des soins de fin de

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162

vie.

Nous avons émis l'hypothèse que, par rapport aux contrôles, les

participants recevant le CSP:

Résultat primaire:

Posez plus de questions et exprimez plus d'indices de discussion au

total et concernant les questions spécifiquement ciblées par

l'intervention lors d'une consultation de suivi en oncologie.

Résultats secondaires

Signaler augmentation de l'auto-efficacité dans la communication

avec leur oncologue.

Être plus susceptible de répondre à leurs préférences en matière de

réception d'information et de participation à la prise de décision.

Signaler une amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Nous

visions également à examiner la satisfaction des participants à tous

les aspects de l'intervention.

Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le

contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du

but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances,

des valeurs ou des perceptions ?

Les auteurs ne traitent pas de l’expérience des participants, des

croyances, des valeurs ou des perceptions.

Oui, elle reflète, la communication, les interventions, l’amélioration de

la qualité de vie, mais ne traite pas clairement de la fin de vie.

Oui, les hypothèses se basent sur la recension des écrits.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

Les participants étaient des patients anglophobes, adulte, en

oncologie médicales avec divers diagnostique avancés et incurables

de CA et une espérance de vie de 2 à 12 mois évalué par un

oncologue.

Les oncologues ont été invités à référer les patients ou les ne seraient

pas surpris s’ils mouraient au cours des 12 prochains mois, mais ils

pensaient qu’il y avait de bonne chances qu’ils vivent au moins 2 mois

de plus.

Les données démographiques des patients participants et les

maladies.

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Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Comité d'éthique des services de santé de Sydney South West Royal

Prince Alfred, Côte-Nord Royale, Rapatriement Concord Les officiers

généraux et les officiers de la gouvernance de l'hôpital de

Campbelltown approbations éthiques (approbation: X10-0032).

Oui, les assistants de recherche ont obtenu un consentement éclairé

de tous les participants.

Devis de recherche Les mesures pertinentes aux analyses actuelles comprenaient

l’Echelle de l’efficacité perçue chez les médecins et les patients, la

mesure de la qualité de vie liée à la santé FACT-G, Cassilth information

préférences (CPS). De plus amples détails sur la justification de

l’étude, les procédures et les mesures sont publiés ailleurs.

Le temps passé sur le terrain n’est pas mentionné. Mais nous savons que les patients avaient entre 2 et 12 mois d’espérance de vie.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Les données ont été analysées à l’aide de la version 22 de SPSS. Des

tests t-échantillons khi-carré ou indépendants ont été utilisés pour

identifier les différences significatives entre les facteurs

démographiques et pathologiques d’intervention et de contrôles

inclusion dans les analyses ultérieures.

Les scores de base et de suivi de sous-échelle et les scores totaux de

l’auto-efficacité des patients et de la qualité de vie ont été calculés

conformément à l’instruction standard.

Les résultats de suivi de l’information et la participation aux scores de

la prise de décision ont été soustraits des scores de préférence de

base.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Non cela n’est pas clairement décrit. Nous savons que les

enregistrements audio existent, mais il n’est pas clairement défini. Un

directeur de recherche, ne connaissant pas l’identité des participants a ouvert les enveloppe pour distribuer les participant aux oncologues pour déterminer la randomisation.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Il n’existe pas de résumé des résultats dans la partie méthode

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

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• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Par tableau et par textes narratif

363 patients éligibles ont été invités à participer à l’étude et 110 ont

participé.

L’âge moyen des patients était 64.4 ans et 65.5% étaient des

hommes.

Il y avait un questionnaire sur la fidélité remplis pour chaque séance

d’intervention indiquant que les principaux objectifs avaient été

atteints pour presque tous les participants.

Les objectifs clés suivant de l’intervention du PSC ont été complétés

pour tous les participants à l’intervention :

• Présentation et discussion du programme de la session

• Apprendre à connaître les participants

• Induire le QPL

L’objectif « explorer la QPL et la communication sur les soins de

santé » n’a pas été entièrement atteint pour 2 participants.

Il y a un des entretiens par téléphone ou des enregistrements ont eu

lieu

Oui, il y a eu des analyses sur :

• Livraison d’intervention et fidélité :

L’intervention a été dispensée dans des environnements privés dans

6 centres de traitement participatifs, y compris des salles d’éducation

ou de consultation des patients.

• Les comparaisons démographiques entre intervention et contrôle de groupes

La plupart des patients (ayant reçue une intervention) avaient reçu

une chimiothérapie et avaient un niveau plus élevé d’éducation par

rapport aux témoins. Cette variable a été incluse dans les analyses

subséquentes.

• Comportement de communication en consultation

enregistrée Patients :

Les analyses multivariées, le nombre de questions et réponses était

significativement plus élevée chez les patients du groupe CSP que

chez les patients du groupe contrôle pour le pronostic, les soins de fin

de vie, les options de soins futures, les cibles CSP et les questions

générales. Lorsqu’ils ont été analysés séparément, les questionnaires

et les indices indiquaient que les patients du groupe d’intervention ne

posaient pas beaucoup plus de questions sur un sujet donné, mais

donnaient plus de précisions sur le pronostic, les soins de fin de vie,

les sujets cibles du PSC, les questions générales mais pas pour les

soins futurs.

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165

Soignants :

Seuls les nombres de questions de pronostic + indices étaient

significatif plus élevés pour les soignants dans le groupe

d’intervention. Non significatif entre les groupes ont été identifiées

lorsque les comptes de questions et d’indices ont été explorés

séparément.

La consultation durait en moyenne 20.6 minutes pour le groupe

d’intervention et 20.4 pour le groupe témoins.

• La communication auto-efficacité

Pas de différence significative entre les groupes au fil du temps. Les

analyses exploratoires des aspects de l’auto-efficacité de la

communication individuelle ont révélé un effet d’intervention

significatif seulement pour l’auto-efficacité de savoir quelles questions

poser aux médecins. L’auto-efficacité moyenne pour savoir quelles

questions poser au médecin a augmenté de 3,6 à 4,2 dans le groupe

CSP mais a diminué de 3.9 à 3.6 dans le groupe témoin.

• Préférences pour l’information et la prise de décision

Il n'y avait aucune différence significative entre les groupes quant à

la probabilité que les patients atteignent ou dépassent les préférences

pour la quantité et le type d'information reçue ou dépassent les

préférences pour le niveau de contrôle décisionnel qu'ils ont partagé

avec leur oncologue ou leur soignant pendant la consultation. 4).

• Qualité de vie

Aucun effet d'intervention significatif n'a été trouvé pour les scores de

qualité de vie totale FACT-G ou les scores de sous-échelle de bien-

être physique, social, émotionnel ou fonctionnel

• Satisfaction à l’intervention Les mesures de satisfaction ont été complétées par 50,8% (n = 31)

des patients du groupe CSP. Les scores moyens de satisfaction pour

chaque élément de la séance en face à face allaient de 3,90 à 4,21 sur 5, ce qui suggère un haut niveau de satisfaction. De même, la

satisfaction moyenne à l'égard de chaque élément de l'appel téléphonique de suivi variait de 3,93 à 4,21

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

Les patients qui ont reçu le programme de soutien à la communication

(PSC) ont donné beaucoup plus d'indices qu'ils voulaient discuter du

pronostic, des soins de fin de vie, des options de soins futurs et des

questions générales durant la consultation. Cependant, contrairement

à notre hypothèse, ils n'ont pas posé plus de questions sur ces

questions ou d'une manière générale. Cela est surprenant étant

donné le format de question directe de la LPQ et d'encouragement et

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166

de coaching pour poser des questions directes dans le DSP.

L’hypothèse, selon laquelle les patients rapporteraient une

amélioration de la qualité de vie liée à la santé, n'a pas été soutenue.

Il est également en contradiction avec les résultats antérieurs selon

lesquels la demande de questions était plus élevée que l'expression

lorsque les patients recevaient une QPL (Clayton et al., 2007). Peut-

être cela reflète-t-il les défis inhérents à poser des questions sur le

pronostic et les problèmes de fin de vie on ne reçoit pas exclusivement

des soins palliatifs. Les patients peuvent encore se sentir plus à l'aise

pour aborder ces problèmes de manière indirecte, même lorsqu'ils

sont motivés à obtenir cette information. Ces résultats peuvent aussi

avoir été influencés par le manque d'approbation de la QPL par les

oncologues participants. Enfin, malgré les discussions avec l'infirmière

sur les avantages d'une discussion précoce du pronostic et des

questions de fin de vie, même lorsque la mort n'est pas imminente,

les participants ont pu croire qu'ils étaient encore trop bien ou avaient

d'autres possibilités de traitement avant la fin de leur vie la vie les

problèmes étaient pertinents (Walczak et al., 2015). Fait intéressant,

et contrairement aux conclusions précédentes que l'approbation de

poser des questions seul (sans disposition ou approbation d'une LSP)

n'a pas d'impact significatif sur la question posée aux patients

(Clayton et al., 2012), l'approbation par l'oncologue communication

avec le patient et le soignant.

Il est également possible que, malgré le fait que les bénéficiaires du

DSP donnent plus de points de discussion, les oncologues n'ont peut-

être pas reconnu et traité eux, car ils n'ont pas reçu de formation

spécifique pour répondre aux comportements de recherche

d'information des patients. Les futures itérations de la PCS

bénéficieront probablement d'une formation sur les compétences en

communication des oncologues afin de maximiser la probabilité que

les tentatives des patients de chercher de l'information soient

reconnues et répondues de manière appropriée.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Cet essai comporte plusieurs limites qui méritent d'être prises en

considération lors de l'interprétation des résultats et de la conception

de futures études impliquant des interventions similaires et des

populations types. La collecte de données a été considérablement

entravée par le déclin des patients. Alors que les protocoles d'étude

ont été conçus autour d'un minimum de survie de deux mois, les

lignes directrices de recrutement ont été établies en consultation avec

des cliniciens et des experts en méthodologie de pronostic et tous les

efforts ont été déployés pour recruter des patients qui étaient assez

bien pour effectuer le suivi primaire, certains patients sont décédés

ou étaient autrement incapables de terminer le suivi primaire en

raison de la santé déclinante, Les études futures incluant cette

population devraient minimiser l'intervalle d'évaluation de base / suivi

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167

primaire pour minimiser l'attrition.

En raison de contraintes logistiques et budgétaires, une seule

consultation de suivi en oncologie a été enregistrée par participant.

Bien que l'intervention ait pu susciter des changements de

comportement dans cette consultation, l'analyse des discussions dans

un sous-ensemble de séances de DSP en face-à-face (Walczak et al.,

2015) a suggéré que les patients pourraient retarder les problèmes

de QPL jusqu'à plus tard dans la trajectoire de la maladie. Ainsi, le

plein effet du DSP sur la recherche d'information des patients n'a

peut-être pas été capturé lors d'une seule consultation; l'impact

pourrait plutôt être plus important au fil du temps. En outre, compte

tenu de la durée de vie limitée l'attente des participants et le risque

de décrochage avec un délai de suivi plus long, il a été décidé

d'enregistrer la première consultation après la première session du

DSP (face à face) session face-à-face). L'impact de la session de

rappel, qui a été livrée après la première consultation suite à la

session CSP en face-à-face, n'a donc pas été pris en compte dans ces

données comportementales ne nécessite une enquête plus

approfondie. Des questionnaires de suivi ont toutefois été complétés

après la présentation de la séance de rappel. Les futures études

devraient explorer l'impact de ces interventions dans plusieurs

consultations ultérieures afin d'en explorer plus avant l'impact.

Des analyses exploratoires ont suggéré que le CSP augmentait l'auto-

efficacité des patients en ce qui concerne les questions à poser à leur

oncologue.

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

Cela n’a pas été mentionné, les auteurs disent tout de fois que, les

études futures devraient envisager d'utiliser la randomisation en

grappes au niveau de l'oncologue pour réduire la probabilité de

contamination si l'on parvient à un nombre de patients équilibré et à

des données démographiques équilibrées.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude

pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

L'ajout d'une formation en communication pour les oncologues

pourrait être bénéfique. L'intervention a également augmenté de

manière significative l'auto-efficacité de la communication des

patients en ce qui concerne le fait de savoir quelles questions poser

à leur clinicien et la satisfaction à l'égard de l'intervention était très

élevée. D'autres aspects de l'auto-efficacité de la communication

n'ont pas été affectés par l'intervention, tout comme la qualité de vie

liée à la santé des patients. La nature manuelle de l'intervention,

conçue de manière à pouvoir être dispensée par le personnel clinique

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168

existant, comme une infirmière supérieure, et nécessitant une période

relativement courte mais solide de formation des animateurs, semble

avoir facilité un niveau élevé de fidélité à l'intervention.

Les études futures devraient envisager d'utiliser la randomisation en

grappes au niveau de l'oncologue pour réduire la probabilité de

contamination si l'on parvient à un nombre de patients équilibré et à

des données démographiques équilibrées.

Des investigations complémentaires sont nécessaires pour identifier

pourquoi des hypothèses concernant le questionnement en particulier, ainsi que des hypothèses secondaires concernant l'auto-

efficacité de la communication, la satisfaction des préférences d'information et de participation et la qualité de vie, ont été non

supportées. L'exploration de l'impact du CSP plus tard au cours de la maladie des patients serait également utile.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Improving confidence and competence of healthcare professionals in end-of- life care:

An evaluation of the « Transforming End of Life Care » course at an acute hospital

Trust »

(Selman et al., 2016)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Le titre présente la population comme étant les professionnels de la

santé, il présente le développement de la confiance et des compétences grâce à un cours sur les soins de fin de vie dans un hôpital de soins aigus.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Oui, le résumé est synthétisé en : Contexte, but, évaluation,

participants, résultats et conclusion.

Les cliniciens et le public britannique souhaitent voir des améliorations

dans les soins de fin de vie. Cependant, les compétences et les

connaissances des professionnels de la santé pour dispenser des soins

de qualité font souvent défaut. Depuis mai 2012, le personnel des

soins palliatifs d’un hôpital tertiaire a organisé un cours

« Transforming End of Life Care » (TEoLC) de deux jours pour

améliorer la confiance et les compétences dans les soins de fin de vie

au sein des hôpitaux et de la communauté.

Le cours a amélioré la confiance en soi, les compétences et les connaissances des participants dans les soins de fin de vie.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Des soins qualifiés et emprunts de compassion devraient être au cœur

d’un service de santé, et plus que tout pour les personnes vulnérables,

comme celles qui sont en fin de vie. Outre les compétences cliniques

solides en évaluation et en tâches pratiques, la capacité des

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170

professionnels de la santé à communiquer et à répondre aux

détresses du patient et de la famille est essentielle. Chez les

professionnels de la santé, le manque d’expertise pour répondre aux

besoins d’humanité des patients se traduit par des sentiments de

frustration, d’inadéquation et d’impuissance. Aussi, cela est associé à

l’absentéisme du personnel, au roulement du personnel plus élevé et

à l’augmentation des coûts des soins de santé.

Afin d’éviter les échecs dans les soins, une formation efficace basée

sur des preuves en matière de soins de fin de vie et de communication doit étayer la formation du personnel, le soutien du personnel et la

pratique clinique. Depuis 2012, un hôpital tertiaire au Royaume-Uni,

un cours gratuit destiné aux prestataires de soins palliatifs non spécialisés nommé « Transforming End of Life Care » a été mis en place.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Il n’y a pas de recension des écrits, mise à part dans la partie discussion où les auteurs compare un résultat avec une autre étude.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Ils sont mis en évidence de manière implicite. On peut comprendre que les auteurs parlent des soins de fin de vie, de formation, de la communication, de l’expertise et des professionnels de la santé.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Le but est d’évaluer la confiance en soi, les compétences et la

connaissance des soins de fin de vie.

Le cours de deux jours vise à fournir au personnel de soins palliatifs

multi professionnelle et non spécialisé travaillant dans les hôpitaux

locaux et dans la communauté des compétences essentielles en

matière de connaissances et de communication afin d’assurer une

communication efficace et compatissante. Le cours aborde des

aspects spécifiques des soins de fin de vie :

- compréhension des derniers jours de la vie et des soins des

professionnels de la santé

- gestion de l’incertitude

- aide aux personnes à atteindre le lieu privilégié de soins

- gestion de la décharge accélérée

- évaluation et gestion des symptômes

- éthique et loi

- planification des soins des derniers jours de la vie

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171

- conversations difficiles

- aspects spirituels culturels de la mort

- soutien familial et deuil

L’enseignement du cours comprend des conférences, des travaux de

groupe liés à des études de cas, des simulations, des ateliers

interactifs et des séances questions/réponses.

Le contenu du cours a été élaboré par l’équipe de soins palliatifs de l’hôpital en fonction des impératifs de politique nationale et des

besoins informels exprimés par le personnel. Le cours est dynamique, répondant aux besoins des participants et enseigné par des

infirmières, des médecins, un aumônier et des travailleurs sociaux de

l’équipe de soins palliatifs. Les participants choisissent eux-mêmes de venir au cours.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

236 membres du personnel ont terminé le cours entre mai 2012 et

avril 2014. 42% travaillaient dans des hôpitaux et 55% dans la

communauté. Les rôles les plus fréquents étaient les infirmières qualifiées (49%), les infirmières de chevets (16%) et les médecins (15%).

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Ce travail a été soutenu par la subvention des programmes

stratégiques de la Health Education South Lond. Aucun intérêt

concurrent n’a été déclaré. Cette étude d’évaluation ne nécessitait pas d’approbation éthique selon les directives du comité d’éthique de la

recherche du King’s College de Londre. L’approbation de publier a été accordée par le directeur clinique du service de soins palliatifs.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son

but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

C’est une étude qui a utilisé des méthodes quantitatives et qualitatives mixtes.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Les participants au cours ont rempli des questionnaires

immédiatement avant et après avoir suivi le cours, comprenant :

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1. Collecte de données quantitatives :

14 items d’auto-évaluation ont mesuré la confiance en soi perçues par

les participants, leur compréhension et leur connaissance de la fin de

vie. Après le cours, il a été demandé aux participants s’ils

recommanderaient le cours à un collègue et dans quelle mesure le

cours influencerait leur pratique (évalué de 1 [pas du tout] à 10

[beaucoup]).

2. Collecte de données qualitatives :

Avant le cours, il a été demandé aux participants leur raison de leur

participation. Avant et après le cours, il a été demandé aux participants de nommer trois symptômes courants qui surviennent

dans les derniers jours/heures de la vie et de décrire les différentes

conversations qu’ils pourraient avoir avec les patients au sujet du traitement. Après le cours, il a été demandé aux participants de

nommer trois principes de prise en charge des patients dans les derniers jours/heures de la vie dans leur propre pratique, et d’indiquer

ce qu’ils étaient plus susceptibles de faire et moins susceptibles de faire.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Difficile de le différencier du mode de collectes de données.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

1. Pour les items d’auto-évaluation, les scores moyens par sujet, les

scores moyens de changement et les tests T ont été calculés pour

chaque paire. L’ajustement de Bonferroni a été appliqué pour corriger

les tests multiples : plutôt que de considérer un p<0.05 comme

statistiquement significatif, comme 14 tests ont été menés, les

auteurs ont considéré qu’une valeur de p<0.0036 était significative.

Une paire a été définie comme un ensemble de réponses valides (non-

manquantes / Illisibles) du même participant à la même question sur

les questionnaires pré et post cours.

2. Les réponses qualitatives ont été analysées à l’aide de l’analyse de contenu thématique. Les cadres de codages initiaux pour les thèmes

et les sous-thèmes ont été générés de manière inductive. En suivant

la pratique standard en analyse thématique, la réponse d’un seul participant à une question spécifique pourrait être codée selon

plusieurs thèmes / sous-thèmes, selon ce qui est jugé approprié. Enfin, les occurrences de thèmes et de sous-thèmes ont été comptées

pour présenter la fréquence des opinions. Toutes les réponses qualitatives ont été analysées, peu importe si elles étaient de pair.

1. Les donn

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

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173

Caractéristiques du participant :

236 participants ont rempli les questionnaires avant et après le cours,

entre mai 2012 et avril 2014, dans 10 cours différents. Parmi eux, il y

a avait : 49.2% infirmières qualifiées, 16.1% infirmières cheffes,

15.3% médecins généralistes, 5.5% aides-soignantes, 5.1% diplômés

en médecine et 9% autres (professionnels, étudiants). 41.9% des

participants travaillaient dans les hôpitaux et 54.7% dans la

communauté.

Résultats quantitatifs :

217 participants (92%) ont déclaré qu’ils recommanderaient le cours,

1 (0.4%) a répondu « peut-être » et aucun n’a répondu non. 215

participants (98.1%) ont indiqué que le cours influencerait leur

pratique (score 6-10), et 4 (1.9%) ont dit que ce ne serait pas le cas

(score de 1-5). Le score moyen pour la pratique d’influence était de

9. Une amélioration significative (p<0.001) a été identifiée dans tous

les sujets d’auto-évaluation, la plus forte amélioration étant survenue

dans les items liés à la décharge accélérée.

Résultats qualitatifs :

Les raisons les plus communes pour entreprendre la formation étaient

d’apprendre, ou de gagner confiance dans les soins de fin de vie en

général, ou d’apprendre des aspects spécifiques de la prise en soins

de la fin de vie (par exemple : la gestion des symptômes, les

politiques de fin de vie, les directives et procédures, soutenir les

familles) n = 162, manque n = 9). D’autres raisons ont trait au rôle

actuel des participants ou à leurs aspirations professionnelles, ainsi

qu’à la formation et à l’appui des collègues.

Avant et après la formation, il a été demandé aux participants

d’indiquer trois symptômes communs qui se manifestent lorsqu’une

personne se trouve dans les derniers jours/heures de la vie. Les huit

réponses les plus fréquentes n’ont pas changé : douleur, sécrétion de

mucus des voies aériennes, respiration superficielle, agitation,

dyspnée, changement de la cognition/conscience, fatigue et

diminution de l’apport oral (cachexie, déshydratation). Les cinq

premiers symptômes ont été signalés plus fréquemment après le

cours et les trois derniers moins fréquemment. Le symptôme le plus

fréquemment signalé aux deux moments était la douleur. (Total

demandé : n = 162, manquant [pré] : n = 30, manquant [post] n =

16)

Les participants ont indiqué avant et après la formation les différents

types de conversations sur le traitement qu’ils pourraient avoir avec

les patients (nombre total de participant demandé : n = 58, manquant

[pré] : n = 16, manquant [post] : n = 13). Les cinq sujets de

conversation les plus fréquemment rapportés ne variaient pas en pré-

cours et post-cours, avec les préférences concernant les soins futurs,

la localisation des soins/décès, le retrait ou refus de

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traitement/nutrition/fluide les plus fréquemment citées.

Après la formation, les participants ont été invités à préciser les

principes de prise en charge des patients pour leur propre pratique

(nombre de participants demandés : n = 30, manquant n = 8). En

dehors des principes généraux de soins (par exemple : compassion,

ne pas nuire), les principes les plus fréquemment cités étaient la

communication (par exemple : s’assurer que les patients/familles

reçoivent du soutien) et les familles plus confiantes d’avoir des

conversations ouvertes avec les patients.

Il a été demandé aux participants d’indiquer ce qu’ils étaient plus

susceptibles de faire à la suite de la formation. Les thèmes les plus fréquents étaient fournir des meilleurs soins de fin de vie en général

(94 fois), communiquer mieux avec les patients et les familles (57 fois) et utiliser correctement le parcours AMBER / Liverpool Care (52

fois). Les participants ont également indiqué ce qu’ils étaient moins

susceptibles de faire à la suite de la formation. Les thèmes les plus fréquents étaient communiquer mal avec les patients et les familles

(48 fois), fournir des soins de fin de vie faibles (43 fois), se sentir confus/affligé/dépassé dans les soins de fin de vie (27 fois) (nombre

total de participants demandés : n = 236, manquant [plus susceptibles de le faire] : n = 25, manquant [moins susceptible de le faire] : n = 82).

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

Les résultats démontrent la valeur perçue du cours TEoLC, soulignant

les améliorations dans la confiance, les compétences et les

connaissances des participants dans les soins de fin de vie, en

particulier la communication avec les patients, les familles et les

collègues après l’achèvement du cours. Presque tous les participants

ont déclaré qu’ils recommanderaient le cours et aucun n’a dit qu’il ne

le ferait pas. Presque tous ont indiqué que le cours influencerait leur

pratique, le score moyen élevé indiquant que le personnel considère

le cours comme très efficace. Des améliorations significatives ont été

observées dans tous les sujets d’auto-évaluation, la plus grande partie

des améliorations ayant trait à la compréhension et à la mise en

œuvre de la décharge accélérée. Les données qualitatives suggèrent

en engagement accru pour un bon travail d’équipe et des soins

holistiques à la suite de la formation.

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

L’augmentation des connaissances et de la confiance, ainsi que la

satisfaction très élevée détectée dans cette évaluation sont en accord

avec les résultats des études sur d’autres interventions de formation

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en soins de fin de vie. Cependant, toutes les formations n’aboutissent

pas à de telles améliorations. Ces résultats suggèrent que la

combinaison des méthodes utilisées dans la formation était

acceptable et appropriée pour les participants. Cela rejoint l’analyse

de Thomson et al. sur la formation continue des professionnels de la

santé, selon laquelle les approches combinées et les ateliers

interactifs peuvent entraîner des changements modérément

importants dans la pratique professionnelle. Les stratégies

d’apprentissage participatives et interactives peuvent être

particulièrement importantes dans la formation sur les soins de fin de

vie. Il est à noter que le cours TEoLC est multi professionnel par

conception et les auteurs croient que cette caractéristique du cours

est essentielle pour son succès à accroître la confiance et les

connaissances du personnel.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Il y a plusieurs limites à cette étude. La taille de l’échantillon pour

trois des 14 articles était relativement faible (entre 45 et 50), ce qui

a réduit la puissance et donc la fiabilité du test T pour ces articles.

L’utilisation d’éléments d’auto-évaluation mesurant la confiance, la

compréhension et la connaissance des sujets pertinents est biaisée,

les participants étant peut-être plus susceptibles de prendre en

compte l’impact du cours. Le questionnaire fait avant le cours peut

influencer sur le fait que les participants peuvent être plus sensibles

au contenu du cours, alors que les membres du personnel ne sont

pas motivés par le sujet. Tandis que les éléments qualitatifs ont testé

certains éléments de connaissances acquises lors de la formation, une

méthode plus objective d’évaluation de l’effet de la formation consiste

à évaluer les changements dans les résultats du patient, de la famille

et / ou du personnel. Il serait également intéressant d’évaluer l’impact

de la formation au fil du temps ; par exemple, la confiance, la

compétence et l’effet sur les résultats cliniques à 3 et 6 mois après la

formation. En conclusion, TEoLC est prometteur et justifie un

développement ultérieur basé sur les résultats de cette évaluation.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Des recherches futures sont nécessaires pour optimiser l’intervention

et déterminer la méthodologie d’essai optimale pour évaluer son impact sur les patients, les familles et les résultats du personnel et la

rentabilité. Une exploration qualitative approfondie des expériences

et des points de vue des participants, de la famille et du personnel fournirait des preuves précieuses pour éclairer un essai futur. Les

conclusions ont une utilité au-delà du Royaume-Uni à la lumière des recommandations de politique internationale visant à améliorer les

compétences en soins palliatifs des fournisseurs de soins de santé généralistes.

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176

Grilles adaptées du Fortin (2010)

« Using Nurse Ratings of Physician Communicationin the ICU To Identify Potential Targets

for Interventions To Improve End-of-Life Care »

(Ramos et al., 2016)

Eléments

d’évaluations

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la

population de l’étude ?

Les concepts clés sont l’infirmière, la communication avec les

médecins, identifier les interventions de soins de fin de vie, unité de

soins intensifs

Le titre précise clairement les concepts clés et la population d’étude.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé synthétise clairement le contexte, l’objectif de l’étude, la

méthode et les résultats et la conclusion.

Contexte: La communication entre les médecins, les infirmières et les

familles contribue à la qualité des soins de fin de vie, mais elle est

difficile à améliorer.

Objectif: Notre objectif était d'identifier les aspects de

communication appropriés pour les interventions visant à améliorer

la qualité de la mort dans l'unité de soins intensifs (USI).

Méthodes: Cette étude observationnelle a utilisé des données

provenant d'un essai randomisé en grappes d'une intervention

interdisciplinaire visant à améliorer les soins de fin de vie dans 15

hôpitaux de la région de Seattle / Tacoma (2003-2008). Les

infirmières ont rempli des sondages auprès des patients décédés à

l'USI. Nous avons examiné les associations entre les prédicteurs

évalués par l'infirmière (communication médecin-infirmière,

communication médecin-famille) et les évaluations infirmières de la

qualité de la mort des patients (infirmière-QODD-1). Résultats: Sur

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177

la base de 1173 enquêtes auprès des infirmières, quatre des six

sujets de communication entre le médecin et l'infirmière étaient

positivement associés à la QODD-1: questions familiales, dynamique

familiale, questions spirituelles / religieuses et questions culturelles.

Les discussions entre les infirmières et les médecins au sujet des

préoccupations des infirmières à l'égard des patients ou des familles

ont été négativement associées. Toutes les cotes de communication

médecin-famille, évaluées par les infirmières, étaient positivement

associées à l'infirmière-QODD-1: répondre aux questions de la

famille, écouter la famille, poser des questions sur les traitements

souhaités, aider la famille à décider des désirs du patient et

communiquer globalement. L'analyse de la trajectoire suggérait que

la communication globale entre le médecin et la famille et l'aide

apportée à la famille pour intégrer les souhaits du patient étaient

directement associées à l'infirmière QODD-1.

Conclusions: Plusieurs aspects de la communication médecin-

infirmière, selon les infirmières, étaient associés à une qualité de

décès plus élevée, tandis qu'un sujet, les préoccupations des

infirmières pour le patient ou la famille, était associé à des cotes plus

faibles. Les évaluations plus élevées de la communication entre le

médecin et la famille étaient uniformément associées à une qualité

de vie plus élevée, ce qui souligne l'importance de cette

communication. Le soutien des médecins à la prise de décisions en

matière de famille était particulièrement important, ce qui laisse

supposer que les interventions pourraient améliorer les soins de fin

de vie.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Cette étude vise à utiliser les évaluations des infirmières de soins

intensifs sur la qualité de la communication et de la qualité de la mort

pour identifier des cibles spécifiques pour des interventions afin

d’améliorer les expériences de mort des patients.

• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?

Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances

actuelles, car peu d’études ont été réalisées à ce sujet.

• Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les

postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?

Cette étude permettra d’améliorer la communication médecin-infirmière mais également la communication médecin-famille.

Recension des • Une recension a-t-elle été entreprise ?

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écrits

Oui, une recension a été entreprise, cependant la nature de ses

données n’est pas clairement stipulée.

• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?

La recension précise que les différents évaluateurs des soins de fin

de vie aux soins intensifs comprennent les patients, les membres de

la famille et les cliniciens. Ils précisent également que malheureusement les patients sont souvent incapables de participer

aux évaluations et que les membres de la famille ont une bonne image des soins de fin de vie dans un service de soins intensifs en

dépit des preuves indiquant qu’ils sont angoissés par les expériences de fin de vie de leurs proches.

Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de

façon adéquate ?

Les concepts clés comme la fin de vie, les soins intensifs ou la communication médecin-infirmière ne sont pas décrit précisément. Cependant, ils sont cités à plusieurs reprises dans l’introduction.

Buts et question de

recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Le but de l’étude étant d’utiliser les évaluations des infirmières de

soins intensifs sur la qualité de la communication et la qualité de la

mort pour identifier des cibles spécifiques pour les interventions de

la communication afin d’améliorer les expériences de mort des

patients.

• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont

les variables clés et la population à l’étude, sont-elles

clairement énoncées ?

Les hypothèses ne sont pas clairement énoncées.

Cependant, la population cible est précisée : les infirmières de soins

intensifs.

• Les questions de recherche ou les hypothèses

reflètent- elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-

elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?

La question de recherche reflète clairement le contenu de la

recension des écrits. De plus, elle traite les expériences des

infirmières et de leurs perceptions.

METHODE

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Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou

recruter les participants est-elle appropriée ?

Les auteurs ont choisi les différents hôpitaux en fonction des décès

qu’il y a eu en soins intensifs afin de répondre aux exigences de taille

d’échantillonnage pour l’essai randomisé.

Ils ont donc choisi 15 hôpitaux à savoir 3 hôpitaux affiliés à une

université, 3 hôpitaux d’enseignement non universitaires et neuf

hôpitaux non universitaires.

• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il

envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage

utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements

significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation

des données ?

Les auteurs n’ont pas envisagé de moyens afin d’accroître la

représentativité de l’échantillonnage.

• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été

déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?

La taille de l’échantillonnage n’a pas été clairement définie mis à part

le nombre d’hôpital qui allait participer à la recherche à savoir 16 hôpitaux en tout.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des

participants sont-ils adéquats ?

Au niveau de la considération éthique, Toutes les procédures ont été

approuvées par les comités d’examen institutionnel de tous les établissements. Les sujets ont les documentations concernant le

consentement et des fiches d’informations, cependant aucune signature n’était requise.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable

avec les outils de collecte des données proposés ?

Le devis étant que les patients admissibles à la recherche étaient

ceux qui étaient décédés dans une unité de soins intensifs ou dans

les 30 heures suivant leur transfert dans un autre hôpital. Les

patients étant restés moins de 6h dans une unité de soins intensifs

ont été exclus.

• La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?

La méthode de recherche proposée est appropriée à l’étude du

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problème puisqu’on s’intéresse aux patients en fin de vie, décédé

dans une unité de soins intensifs.

• Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et

auprès des participants ?

Le temps passé sur le terrain auprès des participants n’est pas précisé.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

Dans les 72h suivant le décès du patient, des questionnaires

infirmiers ont été distribués dans la boîte aux lettres des infirmières

de soins intensifs qui prenait soin du patient au moment du décès.

Le matériel du questionnaire comprenait un bon pour un café, une

enveloppe de retour préaffranchie et un livret de questionnaire.

Afin d’améliorer les taux de réponse, des envois de suivi ont été

distribués, y compris des cartes postales de remerciements, trois semaines après la distribution initiale, suivi d’une deuxième série de documents pour les non-répondants après cinq semaines.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Le processus de collecte de données / enregistrement n’est pas

clairement décrit.

• Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel

compétent ?

Les données ont été recueillies de manière suivante : chaque patient

pourrait être évalué par deux infirmières et que chaque infirmière

pourrait évaluer plusieurs patients. Pour simplifier cette conception,

les auteurs ont sélectionné une évaluation par patient qui comprenait

les réponses les plus complètes sur le QODD. Dans le cas où les deux

questionnaires deux infirmières différents étaient égaux, l’une était

sélectionnée de manière aléatoire.

• Si l’étude comporte une intervention (variable

indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante?

Les différentes variables sont clairement définies tels que le facteur

de confusion qui comprenait les caractéristiques des infirmières (genre et années en soins intensifs), les caractéristiques des patients

(sexe, appartenance raciale/ethnique minoritaires, âge et cause de

décès comme cancer, traumatisme, autre) ; site hospitalier et groupe d’intervention

Analyse des • Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

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données La méthode d’analyse étant : sélection une évaluation infirmière par

patient qui comprenait les réponses les plus complètes.

• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats

sont-ils pris en considération dans les analyses ?

Lorsqu’un prédicteur d’intérêt était associé au résultat à une valeur P

de 0,20 ou moins dans un modèle non ajusté, les auteurs ont testé

chaque variable dans le pool de facteurs de confusion dans un

modèle ajusté. Si l’addition du facteur de confusion modifiait le

coefficient du prédicteur d’intérêt de 10% ou plus, les auteurs l’ont

inclus dans le modèle final pour le prédicteur d’intérêt. C’est ainsi que

les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont pris en

considération dans les analyses.

• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-

il en évidence les extraits rapportés ?

Le résumé des résultats n’est pas clairement décrit dans l’analyse des données.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à

l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

Les résultats sont clairement décrits et résumé dans des tableaux :

le premier étant le tableau de l’association entre l’évaluation des

infirmières par rapport à la communication médecin-famille et la

qualité de fin de vie du patient, le deuxième tableau étant les effets

directes et indirecte de la communication médecin-famille sur la

qualité de la fin de vie.

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Les résultats sont clairement décrits par un texte narratif

Concernant la communication médecin-infirmière :

• 88% des infirmières ont signalé avoir eu une communication avec un médecin. Cependant l’évaluation de la qualité de

cette conversation équivaut à 0.09%.

• 95% des évaluations ont indiqué que les infirmières et les

médecins ont discuté des perceptions du diagnostic et/ou du pronostic du patient et /ou de la famille était le thème le plus

abordé.

• Les thèmes qui ont également été le plus abordés sont : les questions familiales particulières, dynamique familiale,

considérations spirituelles et considérations culturelle

• Cependant, la communication quant à la préoccupation des infirmières liées au patient ou à la famille était très très

faible.

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Concernant la communication médecin-famille :

• Les médecins ont eu des évaluations les plus élevé

concernant la communication globale envers la famille et du

rôle du médecin pour aider la famille à décider des traitements souhaités. Ils ont également su répondre aux

questions de la famille sur la maladie ou le traitement, ils ont su écouter ce que la famille du patient avait à dire et poser

des questions sur les traitements souhaités

• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?

L’auteur ne précise pas s’ils ont fait évaluer les résultats par des experts.

DISCUSSION

Interprétations des résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

Les résultats montrent que la simple participation à des discussions

avec des médecins n’aboutissait pas à une amélioration des

évaluations infirmières. De plus, les infirmières et les médecins ont

discuté des perceptions du patient et/ou de la famille du diagnostic

et/ou du pronostic plus fréquemment que tout autre sujet et les

discussions de ce type n’étaient pas associées à la qualité de la mort.

Concentrer les conversations sur la spiritualité lors de la fin de vie et

des préoccupations du patient pourrait améliorer la qualité de la

mort.

Les interventions potentielles pour améliorer la qualité des soins de

fin de vie pourraient inclure l’enseignement de médecins et

d’infirmières à discuter de sujets qui tourne autour de la fin de vie.

La communication des préoccupations des infirmières liées au patient

ou à la famille avait une évaluation basse. Cette constatation suggère

que l’apparition de discussion des préoccupations des infirmières

liées au patient ou à la famille pourrait être un indicateur des

problèmes observés dans la prestation de soins centrés sur le patient

ou la famille. Il pourrait s’agir d’un drapeau rouge indiquant un

désaccord entre les membres de l’équipe au sujet de l’approche des

soins du patient.

En revanche, la communication entre le médecin et l’infirmière autour

des questions de famille, de la dynamique familiale, des

considérations spirituelles et des considérations culturelles était

significativement associé à des évaluations plus élevées de la qualité

de la mort par les infirmières. Il peut s’agir de sujets, qui, lorsqu’ils

sont discutés, peuvent améliorer la qualité des soins de fin de vie.

Par exemple, des recherches antérieures ont montré que les patient

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et les familles apprécient les discussions sur les soins spirituels dans

une unité de soins intensifs, mais que les médecins hésitent é

soulever spontanément ce sujet.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Les limites de cette étude sont que bien que ces données proviennent

d’un essai randomisé, ces analyses ont combiné les données

provenant des groupes d’intervention et de contrôle et ont donc

fourni des résultats d’observation qui ne peuvent être considérés

comme causaux. Bien que nous ayons trouvé des associations entre

les évaluations des infirmières sur la qualité de la mort et la

communication médecin-infirmière, des variables confusionnelles ou

intermédiaires non mesurées pourrait jouer un rôle. De plus les

infirmières pourraient avoir vécu des expériences personnelles qui

pourraient entraîner chez ces patients une détresse morale

susceptible de fausser le classement des infirmières.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de

l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des

résultats ?

Les auteurs précisent que lorsque les infirmières déclarent partager

des informations avec leurs collègues médecins au sujet de questions

familiales, de la dynamique familiale, de considérations spirituelles et

de considération culturelles, les infirmières évaluent la qualité de la

mort des patients comme étant plus élevée.

En revanche, lorsque les infirmières des soins intensifs soulèvent des

préoccupations au sujet des patients et des familles, ces discussions

sont associées à des niveaux inférieurs concernant la qualité de la mort et peuvent suggérer la présence d’obstacles à des soins de fin de vie de bonne qualité.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Physician and nursing perceptions concerning interprofessional communication and

collaboration »

(Matziou et al., 2014)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Oui, il cite la communication et la collaboration interprofessionnelle chez les médecins et les infirmières

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé n’est pas divisé en problème, méthode, résultats et

discussion. Il est sous forme de texte narratif.

Il est dit que le but de l’étude était d’examiner les perceptions des

médecins et des infirmières concernant la communication et la

collaboration ainsi que les facteurs qui peuvent influencer ces activités. Une enquête par questionnaire a été envoyée à un

échantillon aléatoire de 93 médecins et 197 infirmières basés dans deux grands hôpitaux publics à Athènes, en Grèce. Les statistiques

descriptives, le test t et le test du chi carré ont été réalisés avec le logiciel statistique SPSS19.0. les années d’expérience, la taille de la

clinique, le diplôme universitaire et les études de troisième cycle ont

été jugés comme des facteurs significatifs selon le point de vue des infirmières. Pour les médecins, l’âge, le sexe, les années d’expérience

et la taille de la clinique ont eu une incidence significative sur la communication et la collaboration avec le personnel infirmier. En

résumé, ces résultats suggèrent que les infirmières et les médecins

ne partagent pas les mêmes points de vue concernant l’efficacité de leur communication et le rôle des infirmières dans le processus

décisionnel des soins aux patients. L’obstacle le plus important à l’établissement de bonnes relations entre ces professions, selon les

médecins, était le fait qu’ils ne reconnaissaient pas le rôle professionnel des infirmières. L’étude a également indiqué que

l’absence de collaboration interprofessionnelle pourrait entraîner une

plus grande possibilité d’erreurs et d’omissions dans les soins prodigués aux patients. Par conséquent, dans la pratique quotidienne,

les infirmières et les médecins devraient reconnaître l’importance de leur communication et ils devraient élaborer et mettre en œuvre des

interventions de travail d’équipe interprofessionnelles pour améliorer

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la collaboration. De plus, les infirmières doivent constamment consolider leur rôle dans le processus décisionnel et la prise en charge

des patients, en particulier dans les pays où la culture de la

collaboration interprofessionnelle est limitée. En outre, les facteurs qui améliorent les attitudes des médecins à l’égard de la collaboration et d’une communication efficace devraient être explorés davantage.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Oui, il est clairement formulé et complet.

La collaboration entre les fournisseurs de soins de santé est

nécessaire dans tous les milieux de soins, car il n’y a pas de profession

unique qui puisse répondre à tous les besoins des patients. Par

conséquent, la qualité des soins dépend de la collaboration des

professionnels dans des équipes interprofessionnelles (Elligson, 2002,

Reeves, Lewin, Espin et Swarenstein, 2010). Une communication

efficace entre les professionnels de la santé est également essentielle

pour fournir un traitement complet, efficace et axé sur le patient

(Elligson, 2002, Ushiro et Nakayama, 2010). De plus, de plus en plus

de preuves démontrent qu’une mauvaise communication entre les

professionnels de la santé nuit aux patients (Zwarenstein, Rice,

Gotlib-Conn, Kenaszchuk et Reeves, 2013).

Dans la pratique clinique, la collaboration interprofessionnelle est

influencée par divers facteurs individuels, professionnels,

organisationnels, éducatifs et structurels (Reeves et al., 2010).

La collaboration interprofessionnelle efficace semble problématique, principalement en raison du rôle historique du médecin en tant que

chef et décideur, en particulier dans les systèmes de santé occidentalisés (MacMillan, 2012). Puntillo et McAdam (2006) ont

constaté que la majorité des infirmières font face à des difficultés de communication avec les médecins et décrivent les conflits avec eux

comme un facteur de stress. Ainsi, les infirmières recherchent une

autonomie professionnelle et souhaitent le respect et la reconnaissance de leur rôle par les médecins. D’un autre côté, les

médecins considèrent les conflits et les problèmes de collaboration comme des problèmes moins importants. Le modèle paternaliste

classique du « jeu médecin-infirmière » a servi à renforcer la

hiérarchie existante qui encadrait les infirmières comme « servantes » des médecins. Selon le modèle de Stein, infirmières et médecins

interagissaient de telle manière que l’infirmière visait toujours l’approbation (Stein, 1967). Cependant, le rôle infirmier ne cesse de

s’étendre et les infirmières ont tendance à être plus autonomes dans

leurs domaines d’expertise. D’un autre point de vue, Hart (2011) a indiqué que de nombreuses tensions dans la pratique

interprofessionnelle demeurent non résolues malgré le développement continu de l’équipe en raison des discours cachés qui

sous-tendent la collaboration interprofessionnelle et le travail d’équipe. Par conséquent, la communication interprofessionnelle peut

être complexe pour une myriade de raisons. L’amélioration des

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connaissances des infirmières et des médecins concernant leurs différentes approches et perceptions de la communication et de la

collaboration entre les infirmières et les médecins pourrait mener à

une meilleure compréhension mutuelle et à une relation de collaboration plus efficace. La majorité de la littérature actuelle porte

sur le niveau de collaboration et moins sur les variables qui déterminent la communication et la collaboration, et encore moins sur

la contribution des médecins et/ou infirmières à la communication dans la dyade infirmière-médecin (Baker, Egan-Lee, Martimianakis et

Reeves, 2011, Hughes et Fitzpatrick, 2010, Manojlovich et DeCicco,

2007, Onishi, Komi et Kanda, 2013, Puntillo et McAdam, 2006, Ushiro et Nakayama, 2010, Vaismoradi, Salsali, Esmaeilpour et Cheraghi, 2011).

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Oui, les auteurs s’appuient sur de nombreux écrits pour expliquer la problématique.

Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les auteurs s’appuient sur de nombreuses définitions de la collaboration interprofessionnelle fournies dans la recension des écrits.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Il n’est pas clairement explicité dans l’introduction mais plutôt dans le résumé. Le but étant d’examiner les perceptions des médecins et des

infirmières concernant la communication et la collaboration ainsi que les facteurs qui peuvent influencer ces activités.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

L’échantillon était composé de 100 médecins et 200 infirmières qui ont été choisis au hasard dans deux hôpitaux publics à Athènes, en

Grèce. Plus précisément, tous les noms des médecins (333) et des infirmières (356) travaillant dans ces hôpitaux ont été importés dans

une base de données et un échantillon aléatoire a été sélectionné. La taille de l’échantillon a été jugée suffisamment grande pour les

besoins de cette évaluation. La sélection des hôpitaux était fondée

sur le ratio infirmière-médecin (1 :1) qui était proche du ratio national moyen.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

L’étude a été approuvée par la Faculté des sciences infirmières de la Commission d’examen de l’Université nationale d’Athènes. De plus, la

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participation à l’étude du personnel médical et infirmier a été approuvée par le comité d’éthique de chaque hôpital. De plus, le

consentement éclairé a été obtenu par chaque individu. La

participation à l’enquête était volontaire et tous les participants ont rempli un questionnaire anonyme.

Devis de recherche C’est une étude descriptive.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

L’enquête comprenait une section sur la démographie, y compris le

sexe, l’âge, l’éducation et l’expérience professionnelle, ainsi que le

questionnaire « communication et collaboration entre médecins et

infirmières » (Vazirani et coll, 2005). Les auteurs ont choisi cet outil

de sondage en raison de sa simplicité, de sa fiabilité, de sa spécificité

et de ses questions pertinentes pour leur culture et leur pratique

professionnelle. Il se composait de 28 questions réparties en quatre

sous-groupes. Les infirmières répondaient exclusivement à la partie A

du questionnaire et incluaient trois sous-groupes de questions (15

questions) évaluant les points de vue des infirmières sur : la

communication (1er sous-groupe), l’information et la collaboration

avec les médecins (2ème sous-groupe), leur participation au processus

décisionnel (3ème sous-groupe). Les médecins et les infirmières ont

répondu à la partie B du questionnaire. Il comprenait 13 questions

communes aux médecins et aux infirmières en ce qui concerne leurs

opinions sur leur relation avec les patients (4ème sous-groupe). Les

questions ont été légèrement modifiées pour tenter de conserver le

sens de la version originale sans soulever de conflit ni enfreindre le

droit d’auteur du propriétaire du questionnaire, bien qu’une

permission d’utiliser le questionnaire ait été obtenue. Tous les items

comportaient quatre options de réponses possibles, allant de

fortement d’accord à fortement en désaccord (échelle d’évaluation de

Likert).

Le questionnaire a été évalué par plusieurs professionnels afin d’affirmer sa validité et sa fiabilité

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Le questionnaire a été traduit de l’anglais vers le grec avec une

méthode de rétro-traduction. Le processus de collecte de donnés est peu clair, on comprend seulement que l’échantillon a reçu un questionnaire à remplir.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Oui, les variables numériques sont présentées sous la forme de

valeurs moyennes tandis que les variables catégorielles sont présentées sous forme de fréquences absolues et relatives. Les

corrélations bivariées ont été réalisées via l’estimation du coefficient de corrélation de Pearson et du coefficient de corrélation de rang de

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Kendall. Des tests de Chi-2 et de t-test ou de Mann-Whitney pour des échantillons indépendants ont également été utilisés pour l’analyse de

données. Un niveau de 0,05 a été utilisé pour tous les tests

statistiques. Les analyses ont été effectuées à l’aide de SPSS Statistics for Window, version 19.0.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Oui, il y a plusieurs tableaux et un texte narratif. Les auteurs ont

séparé les résultats en deux catégories : les perspectives des soins

infirmiers et les perspectives médicales.

1. Perspectives des soins infirmiers

Le taux de réponse était de 98,5% (197/200) pour les infirmières.

L’âge moyen était d’environ 33,08 ; la plupart d’entre elles étaient des

femmes (83,76%), des diplômées des institutions technologiques

(73,1%), qui travaillent dans divers départements. La grande majorité

des infirmières ont déclaré que leur travail était reconnu et respecté

par le personnel médical (80,2%) et que la qualité de la relation

médecin-infirmier déterminait leur collaboration (90,3%). Cependant,

près de la moitié des infirmières croyaient que les médecins

n’évaluaient pas leur travail équitablement (49,8%) et plus de la

moitié (60,4%) croyaient ne pas avoir collaboré avec eux durant le

processus thérapeutique et/ou décisionnel. Elles ont également

déclaré que les médecins n’étaient pas sensibles à la situation

familiale des infirmières (65,9%) et à leurs besoins personnels

(69%). Le sexe des infirmières n’a montré aucun effet sur les

paramètres de la collaboration entre les infirmières et les médecins.

Au contraire, les années d’expérience antérieure semblent influencer

les opinions des infirmières. Plus précisément, les infirmières ayant

moins d’expérience (10 ans) ont indiqué que souvent les médecins ne

les informaient pas correctement et elles étaient plus sceptiques

quant à la confiance des médecins dans leur travail. En outre, ils sont

plus en désaccord avec l’opinion que de bonnes relations ont abouti

à une meilleure collaboration. Elles ont également déclaré que la

forme actuelle de collaboration avec les médecins ne les faisait pas se

sentir appréciées pour leurs capacités administratives et qu’ils ne les

traitent pas comme des membres égaux de l’équipe

interprofessionnelle. Les infirmières ayant fait des études supérieures

(diplômes universitaires et postdoctorales) étaient plus disposées à

communiquer avec le personnel médical et ont clairement indiqué que

les médecins coopératifs acceptaient leurs points de vue sur le

processus décisionnel et le traitement. Les infirmières travaillant dans

des cliniques plus petites ont mentionné que de bonnes relations

assuraient la collaboration et que les médecins travaillaient avec elles

dans le processus thérapeutique et la prise de décision.

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2. Perspectives médicales

Le taux de réponses pour les médecins était de 93% (93/100). Les

52,7% des médecins participants étaient des hommes, avec un âge moyen de 38,13 ans. La majorité des médecins étaient occupés dans

la pratique clinique (91,4%) avec une expérience antérieure de moins de 10 ans (68,8%) dans divers départements des hôpitaux généraux

et pédiatriques. La majorité des médecins ont déclaré respecter le

travail des infirmières (95,7%) et accepter la responsabilité des infirmières dans les soins aux patients (98,9%). Ils ont également

noté que la relation entre les médecins et les infirmières déterminait leur coopération (95,7%). Enfin, les médecins estimaient qu’ils étaient

sensibles à la situation familiale des infirmières (87,1%) et à leurs besoins personnels (90,4%). Les médecins plus jeunes et ayant moins

d’expérience clinique reconnaissent les compétences d’administration

des infirmières et ont tendance à accepter plus facilement leur opinion sur le traitement et la prise de décision. Les médecins de sexe

masculin ont montré une plus grande sensibilité dans la situation familiale des infirmières que les femmes. Aucune différence

statistiquement significative due à la hiérarchie ou au niveau

d’éducation n’a été trouvée. D’autre part, les années d’expérience professionnelle semblaient avoir un effet puisque les médecins moins

expérimentés ont déclaré qu’ils acceptaient plus facilement les décisions des infirmières concernant les soins aux patients. Les

compétences administratives des infirmières ont été moins reconnues par les médecins travaillant dans les services de moins de 15 patients.

Les médecins ont répondu qu’ils n’approuvaient guère les jugements

des infirmières concernant le traitement ou la prise de décision. De plus, il n’y avait pas de corrélation significative entre l’âge des

infirmières et les perceptions du médecin, bien qu’une tendance à reconnaître la contribution des infirmières plus âgées dans la prise de décision ait été détectée.

DISCUSSION

Interprétation des résultats

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

Oui, la discussion est assez longue du fait des nombreuses

comparaisons entre l’étude réalisée et des études antérieures. Les

auteurs y présentent les similitudes et les différences.

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

Oui, chaque résultat est repris, expliqué et comparé à d’autres études.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Oui. La principale limite de l’étude était l’échantillon limité de

seulement deux hôpitaux publics en Grèce. La taille de l’échantillon a

été jugée suffisamment grande pour les besoins de cette évaluation,

et l’échantillonnage aléatoire a cherché à minimiser le biais de

sélection. Cependant, il n’est pas possible de savoir si d’autres

opinions ont pu être omises en limitant la taille d’échantillon de cette

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190

façon. Une autre limite était que les points de vue des autres

professionnels de la santé et des patients concernant la

communication et la collaboration n’étaient pas inclus dans la

présente étude.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

Oui

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Une conclusion de cette étude avec une implication clinique

importante était que les infirmières et les médecins ne partageaient

pas les mêmes points de vue concernant la collaboration et que les

infirmières se sentaient dévaluées. Les responsables de la santé

doivent reconnaître ces différences et élaborer des stratégies pour

surmonter les obstacles à la communication. Une formation

interprofessionnelle commune contribuera au développement d’une

collaboration efficace, visant principalement à fournir des soins de

haute qualité et secondairement à la satisfaction des professionnels

de leur environnement de travail

Les médecins et les infirmières respectent la contribution de chacun

aux soins des patients. Le respect interprofessionnel est un résultat

important de la communication efficace entre les infirmières et les

médecins menant à des relations de travail et à une collaboration

efficace. Les infirmières de l’enseignement supérieur sont plus

intéressées à communiquer avec les médecins et les infirmières

travaillant dans des services plus petits reconnaissent davantage leur

contribution au processus décisionnel et expriment leur volonté

d’assumer un rôle plus actif. D’autre part, un défi majeur pour les

médecins et les infirmières est de gérer une variété d’émotions en

raison de la nature du travail. Par exemple, la colère émotionnelle des

médecins à la suite d’un retard dans l’exécution de leur ordre médical

ou des appels téléphoniques à des moments « inappropriés » peut

avoir un effet négatif sur le fonctionnement personnel et le rendement

au travail et entraîner une attitude négative envers les infirmières. Les

médecins ayant moins d’années d’expériences acceptent plus

facilement les opinions des infirmières sur le traitement et la prise de

décision. Les médecins travaillant dans des services ne comptant pas

plus de 15 patients déclarent qu’ils n’acceptent guère le point de vue

des infirmières sur la thérapie ou le processus de prise de décision.

Le jeu médecin-infirmière semble toujours être actif, mais son cadre

est affecté par une variété de facteurs.

Un cadre interprofessionnel de soins doit être le fondement sur lequel

des services de soins de haute qualité sont fournis aux patients et à

leurs familles. Ce cadre doit favoriser la négociation

interprofessionnelle continue entre les infirmières et les médecins en

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191

améliorant le respect réciproque et la compréhension ainsi que des

rôles et des responsabilités professionnelles clairement mis à jour,

mutuellement acceptés. Cela donnera aux infirmières la possibilité de

coopérer également avec les médecins dans le processus de prise de

décision, en améliorant les niveaux de satisfaction non seulement

pour les patients et leur famille, mais aussi pour le personnel soignant.

Reeves et al. (2010) dans leur cadre conceptuel concernant le travail

d’équipe interprofessionnel offrent de tels fondements et ils ont

regroupé les facteurs influents du travail d’équipe dans quatre

domaines (relationnel, processuel, organisationnel et contextuel) en

mettant l’accent sur le chevauchement entre les domaines et le multi-

effet de chaque facteur.

Par conséquent, dans la pratique quotidienne, les infirmières et les

médecins devraient reconnaître l’importance de leur communication

efficace et ils devraient élaborer et mettre en œuvre des interventions

de travail d’équipe interprofessionnelles pour améliorer la

collaboration. Les infirmières doivent constamment consolider leur

rôle dans le processus décisionnel et la prise en charge des patients.

Une étude future des perspectives des patients concernant la

collaboration interprofessionnelle et le rôle des infirmières serait intéressante dans l’établissement d’un nouveau système de soins de santé centré sur le patient avec des rôles infirmiers plus autonomes.

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192

Grille adaptée de Fortin (2010)

Health professionals’ experience of teamwork education in acute hospital settings: a

systematic review of qualitative literature

(Eddy, Jordan, & Stephenson, 2016)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

« Expérience des professionnels de la santé en matière d’éducation en milieu de travail »

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le travail d’équipe est considéré comme un élément important des

soins aux patients en milieu hospitalier aigu. La complexité du

cheminement des soins pour les patients souligne la nécessité pour

les professionnels de la santé de collaborer et de communiquer

clairement entre eux. Les organismes de santé des pays occidentaux

s’engagent à améliorer la sécurité des patients grâce à l’éducation

du personnel et les programmes d’éducation en équipe font partie

intégrante de cet objectif.

L’objectif de cette revue systématique était de rechercher les meilleures données disponibles sur les expériences des

professionnels de la santé qui participent à l’éducation en milieu de travail en milieu de soins aigus.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Non.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

En l’absence d’études de recherche, d’autres textes tels que les documents d’opinion, les documents de travail et les rapports ont

été examinés. Les études publiées en anglais de 1990 à 2013 ont été incluses dans cette revue.

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193

Problème de recherche et Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Le travail effectué dans les établissements de soins de santé aigus

est reconnu comme étant un facteur intégral de la prestation de soins

de haute qualité. La prestation de services dans les hôpitaux aigus

se caractérise par un nombre croissant de patients présentant des

états complexes et graves, un nombre croissant de patients

développant des maladies chroniques et des changements continus

dans les structures organisationnelles des hôpitaux par les

organismes gouvernementaux. La division du travail entre les

professionnels de la santé signifie qu’aucun professionnel ne peut

livrer un épisode complet de soins de santé. Les professionnels de la

santé ayant une expertise spécifique doivent souvent travailler

ensemble pour s’assurer que les patients reçoivent les soins dont ils

ont besoin. il existe un éventail de professionnels de la santé dans

les hôpitaux aigus qui possèdent des connaissances, des

compétences et des valeurs particulières de travail.

Outre l’expertise clinique, il existe toute une gamme de compétences

qui sont importantes pour le développement professionnel de toutes

les disciplines de la santé dans le développement de compétences «

non techniques » et favorisent la collaboration entre les disciplines

et le travail d’équipe. L’éducation médicale a permis de constater qu’il

existe un certain nombre de compétences liées au travail d’équipe

qui sont importantes pour un médecin. Il s’agit des compétences

interpersonnelles et du professionnalisme, de l’interaction avec les

patients et la famille, de l’environnement d’équipe et du mentorat.

Les compétences, en plus des compétences techniques et cliniques,

sont nécessaire pour toutes les professions qui travaillent en équipe

afin d’être efficace dans les environnements complexes des milieux

hospitaliers aigus. Les agents de santé qui n’utilisent pas de

compétences professionnelles compétentes peuvent être un risque

pour la performance des équipes de santé dans le soin des patients.

Les rapports sur la sécurité des patients indiquent que les

organisations de soins de santé manquent de travail d’équipe

efficace. Le rapport « To er ris Human » indique que au moins 44'000

personnes et peut-être par moins de 98'000 personnes meurent

chaque année dans des hôpitaux aux Etats-Unis suite à des erreurs

médicales qui auraient pu être évitées.

Il existe une série de raisons pour lesquelles le travail d’équipe et en

particulier la communication au sein des équipes ne se produit pas

ou peu échouer. Les différences professionnelles et les hiérarchies

qui existent actuellement dans les milieux de la santé, où les

membres de l’équipe peuvent craindre d’interroger ou défier les

membres perçus de l’équipe de haut niveau, comme le personnel

médical, peuvent affecter le fonctionnement de l’équipe.

Les infirmières ont signalé qu’il était difficile de s’exprimer, que les

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194

désaccords n’étaient pas résolus de façon appropriée, qu’il fallait plus

de données pour prendre des décisions et que l’apport des infirmières

n’était pas bien reçu.

Le travail d’équipe exige également que les gens puissent relever les

défis de se rapprocher, de faire face aux conflits et d’échanger dans

des environnements de travail souvent stressants. Le manque de

respect parmi les professionnels de la santé a été identifié comme

un obstacle important à la création d’un environnement de travail

positif et d’équipe efficace.

D’autres obstacles qui mènent à un travail d’équipe médiocre

comprennent les différentes perceptions de ce que le travail d’équipe

est, les différents niveaux de compétences par rapport à la façon de

fonctionner en tant que membre de l’équipe, un manque de rôles

définis parmi les membres de l’équipe, où le personnel ne se sent

pas suffisamment en sécurité pour contester les actions des autres

et prévenir les erreurs.

Le travail d’équipe peut être défini par les connaissances, les

compétences et les valeurs que les gens utilisent pour entreprendre

un travail interdépendant, y compris les aspects affectifs, cognitifs et

motivationnels qui apparaissent au cours de ce travail.

Les organisations de santé des pays occidentaux, dont le Royaume-

Uni, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la Norvège et l’Australie

sont actuellement engagées à améliorer l’efficacité de l’équipe dans

les hôpitaux aigus. Les programmes d’éducation en équipe font

partie intégrante de cet engagement. Il est donc important de

développer un aperçu et une compréhension de l’expérience des

professionnels de la santé de l’éducation en équipe.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Cf. cadre de la recherche.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

Cette revue a porté sur des études faisant état d’expériences de professionnels de la santé qui travaillent dans les hôpitaux de soins

de courte durée. Cela comprenait des professionnels de la santé, des soins infirmiers et des sages-femmes et des professionnels de la santé connexes.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Non.

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195

Devis de recherche Cette revue a porté sur des études qualitatives incluant, sans s’y limiter, les conceptions telles que la phénoménologie, la théorie fondée, l’ethnographie, la recherche-action et la recherche féministe.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

L’outil d’évaluation critique standardisé de l’instrument d’évaluation

qualitative et d’examen de JBI a été utilisé pour évaluer la qualité méthodologique des documents inclus.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Cf. mode de collectes de données.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Les données de la recherche qualitative ont été regroupées en

utilisant JBI-QARI. Cela impliquait l’agrégation et la synthèse des résultats pour générer un ensemble d’énoncés qui représentaient cette agrégation.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à

l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Au total, 116 articles ont été sélectionnés pour l’analyse du texte

intégral, 11 articles ont été sélectionnés pour l’évaluation critique et

sept documents ont été sélectionnés pour la synthèse de données. Il

en a résulté 44 constatations. Les résultats ont été attribués à 16

catégories fondées sur des similitudes identifiées dans les

documents. Les catégories ont été intégrées dans 6 métas-

synthèses :

1) Il est important de reconnaître que la culture organisationnelle et

les attentes ont un impact sur la participation des professionnels de

la santé et l’expérience de l’éducation en équipe.

2) La compréhension du fonctionnement des équipes est essentielle

au développement des programmes d’éducation en équipe et à

l’expérience des participants.

3) L’expérience d’une formation en travail d’équipe d’un

professionnel de la santé sera influencée par son point de départ

d’apprentissage.

4) Les participants apprécient hautement les programmes

d’éducation en équipe qui sont mis en œuvre par des facilitateurs qui

créent des occasions d’apprentissage authentiques et pratiques et

qui encouragent la réflexion et le débriefing pour les participants.

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196

5) La simulation de hautefidélité utilisée avec des stratégies de

communication spécifiques offre aux professionnels de la santé une

excellente occasion d’apprendre à travailler en équipe.

6) Les participants ont une confiance accrue et sont motivés à

appliquer leurs compétences nouvellement acquises en travail d’équipe dans leur pratique quotidienne.

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

L’examen a identifié des données qualitatives qui peuvent guider les

organisations et les facilitateurs de l’éducation dans le

développement et la mise en œuvre de l’éducation en équipe dans

les hôpitaux aigus. Bien que la qualité des programmes spécifiques

d’éducation en équipe soit un facteur important, un certain nombre

de problèmes ont également eu une incidence sur les expériences

des professionnels de la santé qui ont participé à des programmes

d’éducation en équipe. Il s’agit notamment du contexte dans lequel

le programme a été dispensé, de la diversité des équipes de soins de

santé, des points de départ des apprenants individuels, du type

d’outils utilisés dans les programmes d’éducation, des niveaux de

confiance et de motivation des apprenants après la formation et de

la possibilité de transférer.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

A partir des conclusions synthétisées de l’examen, des

recommandations pour la pratique ont été élaborées afin de guider

le développement et la mise en œuvre de l’éducation en équipe dans

les hôpitaux aigus et d’améliorer l’expérience des professionnels de

la santé. JBI utilise les notes de recommandation pour évaluer une

stratégie de gestion de la santé en fonction de ses effets

souhaitables, des preuves de la qualité adéquate de son utilisation,

des avantages de l’utilisation et de l’inclusion de l’expérience, des

valeurs et des préférences des patients. Une forte recommandation

a une note A et une faible recommandation a une note B. L’échelle

FAME (Faisabilité, adéquation, sensibilité et efficacité) a été utilisée

pour éclairer la force des 6 recommandations suivantes pour la

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197

pratique :

Recommandation 1 :

Tous les membres d’une équipe devraient être encouragés par leur

organisation / gestionnaires à participer à des programmes

d’éducation en équipe afin de favoriser une culture positive

d’apprentissage et de travail d’équipe au sein de l’équipe.

Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation est

appropriée et applicable à tous les professionnels de la santé en

milieu hospitalier aigu, est associé à des expériences positives pour

les participants des programmes d’éducation en équipe et a un effet

bénéfique sur les participants.

Recommandation 2 :

Les facilitateurs des programmes d’éducation en équipe doivent

comprendre la façon dont les équipes fonctionnent et tenir compte

de ces facteurs lors de la planification ou de la prestation de la

formation. Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation

est associée à des expériences positives pour les participants et crée

un effet bénéfique sur la qualité d’un programme d’éducation en

équipe.

Recommandation 3 :

Les facilitateurs des programmes d’éducation en équipe doivent

explorer les besoins d’apprentissage des participants et leurs

expériences antérieures de travail en équipe avant de mettre en

œuvre des programmes d’éducation en équipe. Recommandation JBI

: Grade A : Cette recommandation crée un effet bénéfique pour les

participants des programmes d’éducation en équipe et la qualité de

l’éducation dispensée par les animateurs.

Recommandation 4 :

Les animateurs de programme d’éducation en équipe devraient offrir

des possibilités d’apprentissage qui soient pratiques et authentiques

pour les participants et favoriser un débriefing et une réflexion

constructive. Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation

s’applique à tous les professionnels de la santé et aux circonstances

dans laquelle l’éducation au travail en équipe se produit. Effet

bénéfique sur les participants.

Recommandation 5 :

La simulation à hautefidélité doit être envisagée dans les hôpitaux de

soins de courte durée pour la formation des aptitudes en travail

d’équipe en plus des compétences cliniques. Les scénarios offrent

des possibilités réalistes aux participants pour mettre en pratique des

stratégies de communication qui améliorent le travail en équipe.

Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation s’applique à

tous les professionnels de la santé et les circonstances dans

lesquelles l’éducation au travail en équipe a lieu et a un effet

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198

bénéfique sur les participants aux programmes d’éducation.

Recommandation 6 :

Les gestionnaires d’équipe doivent exploiter la nouvelle confiance et

la motivation du personnel en matière de travail d’équipe après avoir

participé à des programmes d’éducation en équipe et s’assurer qu’il

existe des possibilités d’appliquer de nouvelles compétences et

connaissances dans la pratique quotidienne. Recommandation JBI :

Grade A. Cette recommandation s’applique à tous les professionnels

de la santé et les circonstances dans lesquelles l’éducation au travail

en équipe se produit, est adaptable à une variété de circonstances

et a un effet bénéfique sur la pratique quotidienne des professionnels

de la santé.

Afin de renforcer la base de données probantes sur l’éducation en

équipe dans les hôpitaux aigus, il faut faire des recherches

quantitatives et qualitatives sur :

- Comment les organisations qui ont intégré avec succès une culture

de la collaboration et la sécurité dans les équipes de santé ont

planifié, mis en œuvre et évalué des programmes d’éducation en

équipe dans les hôpitaux aigus ?

- Quelles sont les caractéristiques des équipes qui ont mené à une

participation réussie à l’éducation en équipe et a des résultats positifs

pour la performance de l’équipe ?

- Quelles sont les expériences, la formation et le soutien offerts aux

facilitateurs de l’éducation qui ont réussi à mettre en œuvre des

programmes d’éducation en équipe dans les hôpitaux d’urgence ?

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« The evolving role of the nurse during the cancer treatment decision-making process: A

literature review »

(Tariman & Szubski, 2015)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Le titre précise clairement les concepts clés qui sont l’évolution du rôle de l’infirmière, le processus de prise de décision, le traitement du cancer.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le résumé synthétise le résumé de la recherche sous forme de :

contexte, objectifs, méthodes, constatations.

Contexte : de nombreux modèles de relations entre le médecin et le

patient ont été décrits depuis les années 1950. Parmi ceux-ci figurent

le modèle informatif, le modèle du médecin en tant qu’agent, le

modèle de soins partagés, le modèle centré sur la famille et les

modèles de prise de décision de Degner et Beaton. Dans le résumé

du contexte, il n’y a aucune information qui inclut le rôle de l’infirmière

dans la prise de décision.

Objectifs : cet article vise à examiner le rôle de l’infirmière dans le

processus de prise de décision en matière de traitement du cancer.

Méthode : cet article passe en revue le rôle actuel et basé sur des

preuves de l’infirmière pendant la prise de décision du traitement du

cancer, et les implications pour la pratique et la recherche.

Constatations : en raison de forces externes telles que l’augmentation du coût des soins de santé, l’augmentation du consumérisme dans les

soins de santé et l’accent mis sur les soins centrés sur le patient, le modèle de soins prend forme en particulier dans le cancer. L’évolution

de ces modèles a entraîné un changement dans le dialogue lié à la prise de décision en matière de traitement du cancer entre les patients

et les médecins ainsi que les infirmières en oncologie. Ces

événements contribuent à l’évolution du rôle de l’infirmière durant le processus de prise de décision en matière de traitement du cancer.

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200

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

L’introduction décrit l’évolution de la relation entre le médecin et le

patient ; ce n’est qu’à la fin du chapitre que la notion du changement

de rôle de l’infirmière apparaît.

De la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 1970,

le modèle de soins pour une relation patient-médecin était

principalement patriarcal (Feldmann, 1973, Planche, 1951). Pendant

cette période, les patients ont refusé de participer à la sélection de

leur propre traitement, même lorsque le médecin les y exhortait. Les

patients ont essentiellement dit : « cela dépend de vous, docteur,

vous êtes l’expert ». au milieu des années 1970, le paternalisme est

devenu impopulaire et un modèle de soins partagé est apparu

(McKinstry, 1992, Medhat, Hassanein et Beisecker, 1988). Les experts

ont suggéré que les forces responsables de ce changement étaient

les coûts croissants des soins de santé (Ford, 1977, Lachner, 1970,

Lalonde, 1977) ; une augmentation du consumérisme en soins de

santé en Amérique du Nord, en Europe et en Australie (McDevitt,

1986, Price, 1981, Sparrow, 1978) ; et une importance accrue

accordée aux soins centrés sur le patient (Cohen et Naughton, 1995,

Hardegg, 1976).

De nombreux modèles de relations patient-médecin ont été décrits

depuis qu’un modèle paternaliste a été postulé au début des années 1950 (Planche, 1951). Parmi eux, le modèle informatif (Emanuel &

Emanuel, 1992), le modèle médecin-agent (Emanuel & Emanuel,

1992, McKinstry, 1992), le modèle de soins partagés (Charles, Gafni, & Whelan, 1997, 1999), le modèle centré sur la famille (Freedman,

Pierce et Reiss, 1978) et le modèle de prise de décision de Degner et Beaton (Degner et Russell, 1988). L’évolution de ces modèles

contribue également à l’évolution du rôle de l’infirmière lors de la prise de décision en matière de traitement du cancer.

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Oui, tout au long de l’introduction, les auteurs appuient leurs déclarations sur des écrits.

Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les concepts clés sont cités de manière implicite lorsque les auteurs

parlent de la relation entre le médecin et le patient, le rôle de

l’infirmière qui est visé à changer ainsi que la prise de décision en matière du traitement du cancer.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Oui, le but de la recherche est de passer en revue les rôles actuels et basés sur des preuves de l’infirmière pendant la prise de décision du

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201

traitement du cancer, et les implications pour la pratique et la recherche.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

C’est une revue systématique de la littérature menée dans PubMed, Cinahl et PsycInfo. Les descripteurs MesH utilisés étaient « le rôle de

l’infirmière », « le cancer », « la prise de décision » et « Le traitement ».

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Pas d’information.

Devis de recherche C’est une revue systématique de la littérature.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Cf « population et échantillons ». Les auteurs ont trouvé 186 articles sur Pubmed, 22 articles sur Cinahl et 15 articles sur PsycInfo.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Tous les titres et résumés ont été examiné, 32 articles répondaient

aux critères de cette revue (inclusion d’une description du rôle de

l’infirmière tout au long du processus décisionnel) et ont donc été

retenus.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Non.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

Oui, il y a des figures ainsi qu’un tableau qui présente la synthèse des

articles inclus dans la revue qui présente le rôle de l’infirmière ainsi

que le résumé.

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Oui, ils sont résumés par un texte narratif synthétisant 7 rôles de

l’infirmière:

1. Partage de l’information à l’équipe de soins multidisciplinaire :

L’approche de l’équipe multidisciplinaire a été adoptée dans plusieurs

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202

sous-spécialités en cancérologie, notamment le cancer du poumon

(Leo, Venissac, Poudenx, Otto et Mouroux, 2007), le cancer de la tête

et du cou (Stalfors, Lundberg et Westin, 2007), le cancer colorectal

(Wood et al., 2008) et le cancer du sein (Jenkins, Fallowfield et poole,

2001). Les infirmières font partie intégrante de l’équipe

multidisciplinaire en oncologie et participent aux discussions de cas,

partagent leurs points de vue sur les problèmes cliniques urgents

auxquels les patients sont confrontés et contribuent à la prise de

décision en matière de traitement par le biais de colloques. Il a été

démontré que l’approche de l’équipe multidisciplinaire aux soins

améliore les résultats des soins contre le cancer, y compris

l’amélioration de la survie (Kesson, Allardice, George, Burns et

Morrison, 2012).

Lamb et al. (2014) ont rapporté que les patients avaient des

expériences positives avec une approche d’équipe multidisciplinaire.

Dans cette étude, les chercheurs ont recommandé que le rôle de

l’infirmière dans la prise de décision au sein d’une équipe soit renforcé

afin d’améliorer la représentation des intérêts des patients.

L’infirmière est dans une excellente position pour recueillir de

l’information sur les préférences des patients en matière de

traitement et améliore donc la qualité de la prise de décision lors des

colloques (Kidger, Murdoch, Donovan et Blazeby, 2009). Dans une

étude de Muller-Juge et al. (2013), des chercheurs ont découvert que

les médecins assistants d’un service de médecine interne souhaitent

une participation plus active des infirmières durant le processus de

prise de décision clinique. Les médecins assistants voulaient que les

infirmières aient une meilleure compréhension de la situation clinique

du patient, anticipent les problèmes, vérifient les décisions médicales

et échangent plus d’informations. Le partage d’informations avec les

médecins a été le rôle de l’infirmière le plus important au cours de la

prise de décision de fin de vie (de Veer, Francke et Poortvliet ; 2008).

2. Donner de l’information aux patients et aux familles :

L’information a été une partie essentielle du rôle de l’infirmière dans

la pratique clinique. Dans une étude qualitative des influences sur les

décisions de traitement prises par les patients atteints d’un cancer du

poumon avancé, les chercheurs ont identifié l’infirmière comme une

source fiable d’information (Thornton, Parry, Gill, Mead et Macbeth,

2011). Une autre étude a également soutenu le rôle de l’infirmière

dans l’information donnée aux patients concernant divers types de

thérapies et de tests (Jenkins et al., 2001). Une étude sur la prise de

décision de traitement chez 20 personnes âgées diagnostiquées avec

un myélome où les patients ont identifié les infirmières comme l’une

des sources d’information (Tariman, Doorenbos, Schepp, Becker, &

Berry, 2014).

Dans le contexte des soins palliatifs, les infirmières sont essentielles

pour fournir des informations sur la symptomatologie et la trajectoire

de la maladie. Kennedy (2005) a signalé que les infirmières trouvaient

difficile de discerner quand donner des informations « dévastatrices »

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203

aux patients et aux familles, et les infirmières ont partagé qu’elles

doivent équilibrer la prise de décisions cliniques en fonction des

préférences et des souhaits du patient et de sa famille. Une revue

systématique de 30 études publiées sur la priorité des besoins

d’information pour les patients cancéreux a révélé que le trois

principaux besoins d’information des patients étaient liés au pronostic,

au diagnostic et au traitement, et que les infirmières jouent un rôle

important dans la maladie et le traitement des informations (Tariman,

Doorenbos, Schepp, Singhal et Berry, 2014). Les infirmières faisaient

parties des sources d’informations fiables des patients et de leurs

aidants (Kennedy, 2005, Tariman, Doorenbos, Schepp, Becker et coll.,

2014).

3. Plaidoyer

L’infirmière est le membre de l’équipe de soins de santé le plus digne

de confiance selon un sondage « Gallup » (Newport, 2012). Pour

cette raison, les infirmières sont dans une excellente position pour

défendre le droit du patient à l’autonomie et à la prise de décision

éclairée. Cependant, une question difficile met constamment en péril

le noyau éthique de l’infirmière : « Quel est le rôle de l’infirmière dans

les décisions de traitements futiles ? » Beaucoup d’infirmières en

oncologie sont confrontées à cette situation courante dans laquelle

les oncologues sont autorisés à passer outre l’autonomie du patient.

Une constatation ethnographique sur le point de vue des médecins et

des infirmières sur l’autonomie du patient a révélé que les médecins

tenaient compte de l’autonomie du patient en insistant sur la

bienfaisance par le biais d’un traitement (Robertson, 1996). Breier-

Mackie (2001) a suggéré que les infirmières jouent un rôle crucial

dans l’intégration de l’autonomie du patient dans le discours éthique,

en plus de contribuer de manière significative aux discussions

éthiques dans un discours portant sur une chimiothérapie agressive

futile pour le traitement du myélome. En revanche, Goodman (2003)

a suggéré que, dans les décisions éthiques et juridiques difficiles, la

voix de l’infirmière est absente, insinuant la possibilité que les

infirmières soient réduites au silence par des limites professionnelles,

légales ou par un manque de confiance. Une étude a découvert que

le rôle de l’infirmière en soins intensifs néonatales dans la prise de

décision implique le plaidoyer, la participation à des discussions

éthiques et la communication avec les familles et les membres de

l’équipe soignante (Monterosso et al., 2005). Briggs et Colvin (2002)

et Tee, Balmaceda, Grenade, Fowler et Payne (2013) ont constaté

que, lors de la prise de décision en fin de vie, le rôle de l’infirmière

est principalement celui de la défense des patients.

4. Soutien psychologique

Les infirmières fournissent un soutien psychologique essentiel aux

patients et aux familles tout au long du continuum des soins contre

le cancer. Par exemple, les infirmières apportent un soutien

psychologique lors de la prise de décision en permettant aux patients

de parler de ce qui est important dans leur vie et de trouver un moyen

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204

de vivre la vie jusqu’à la fin (Kohara & Inoue, 2010). Pendant les soins

de fin de vie, les infirmières fournissent des conseils, de l’information

et du soutien aux patients et aux familles lors de décisions difficiles

sur l’alimentation artificielle (Bryon, Gastmans et de Casterlé, 2008)

et refusent les mesures de survie (Bouley, 2011). Les infirmières

fournissent également un soutien émotionnel aux femmes qui suivent

un traitement précoce du cancer du sein pour les aider à se sentir

satisfaites de leurs décisions et à prévenir la détresse psychologique

(Budden, Hayes et Buetner, 2014).

5. Rôle complexe

Brownhill, Chang, Bidewell et Johnson (2013) ont décrit le rôle de

l’infirmière durant le processus décisionnel dans les soins de fin de vie

comme un « rôle complexe », caractérisé par une prise de décision

discrétionnaire et subordonnée à plusieurs variables dans le contexte

de l’incertitude. Un thème similaire de complexité et le rôle de plus en

plus important des infirmières dans la prise de décision ont été

signalés dans le processus décisionnel des infirmières lors de

l’extubation des patients après une chirurgie cardiaque (Hancock et

Easen, 2006). Hancock et Easen (2006) ont constaté que de

nombreuses variables, notamment les relations, la hiérarchie, le

pouvoir, le leadership, l’éducation, l’expérience et la responsabilité ont

influencé le processus décisionnel des infirmières.

6. Evaluation des symptômes, surveillance et gestion

Pendant l’administration de la chimiothérapie, des études ont montré

que les infirmières sont impliquées dans l’évaluation, la surveillance

et la prise en charge des symptômes, souvent à l’aide de listes de

contrôle standardisées chez les patients adultes atteints de cancer

(Williams, Lantican, Bader et Lerma, 2014). Une vaste étude

randomisée a également identifié ce rôle grâce à l’utilisation d’un

programme de soins infirmiers à domicile décrivant les actions

infirmières spécifiques qui se rapportent à l’évaluation et la gestion

des symptômes (Molassiotis et al., 2009). De même, Mcmillan et

Small (2007) ont également démontré ce rôle infirmier important en

recourant à l’intervention COPE (Caring, Optimism, Planning and

Expert information), conçue pour répondre aux besoins spécifiques

des familles qui soignent les patients atteints de cancer à domicile et

qui reçoivent des soins palliatifs.

7. Evaluation des résultats :

Les infirmières ont participé à des initiatives d’évaluation des résultats

en raison de la popularité de la pratique fondée sur des données

probantes. Une étude a démontré que les infirmières pouvaient

élaborer, mettre en œuvre et évaluer l’efficacité d’un outil d’évaluation

des risques en ce qui concerne la neutropénie fébrile chez les patients

hospitalisés atteints de cancer recevant une chimiothérapie (O’Brien,

Dempsey et Kennedy, 2014). Les infirmières de pratique avancée sont

également impliquées dans l’évaluation des résultats pour examiner

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l’efficacité et l’analyse coûts-avantages du sous-traitement des effets

secondaires de la chimiothérapie, tels que les nausées et les

vomissements (Viale, Grande et Moore, 2012).

En se basant sur les divers rôles de l’infirmière pendant le processus

de prise de décisions en matière de traitement du cancer identifié dans cette revue de littérature, les auteurs ont proposé un modèle

pour refléter l’évolution des rôles. Le modèle montre le rôle évolutif de l’infirmière depuis les rôles antérieurs de l’éducation et du

plaidoyer des patients jusqu’aux rôles les plus récents dans

l’évaluation, la surveillance, la gestion des symptômes et l’évaluation des résultats. Le rôle complexe est au milieu du modèle pour refléter

le thème central selon lequel le rôle de l’infirmière dans la prise de décision en matière de traitement du cancer est multidimensionnel et

l’infirmière répond aux besoins du patient en fonction de variables contingentes.

DISCUSSION

Interprétation des résultats

• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

Il y a des comparaisons et des concordances entre les différentes

études choisies et des études antérieures.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Non, elles ne sont pas définies.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

L’une des compétences décrites par l’Association américaine des

collèges d’infirmières (AACN, 2008, 2010, 2012) pour les infirmières

ayant différents niveaux d’éducation (du baccalauréat au doctorat)

est de fournir des informations de santé appropriées aux patients, aux

familles et à la communauté. Le plaidoyer pour les patients, guidé par

les principes éthiques de la pratique infirmière, est également un rôle

que les infirmières accomplissent dans la pratique clinique. Cette

revue de la littérature démontre clairement que l’éducation des

patients et les rôles de plaidoyer sont largement observés dans la

pratique. Cependant, les divergences entre les rôles infirmiers ont été

documentées dans la littérature, en particulier dans les domaines de

la prise de décision organisationnelle et de l’éducation des patients

(Takase, Mause, & Manias, 2006). Une étude sur la participation des

infirmières en soins intensifs aux processus décisionnel de fin de vie

a révélé que les proches des patients voulaient plus d’implication des

infirmières (Lind, Lorem, Nortvedt et Hevroy, 2012).

Les infirmières doivent s’efforcer de réaliser l’actualisation du rôle

(performance réelle du rôle attendu et souhaité) pour fournir une

éducation complète du patient et défendre les personnes atteintes de

cancer, en particulier pendant les périodes d’incertitude de la décision.

Berry et al. (2013) ont mis au point une intervention sur internet pour

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206

les patients nouvellement diagnostiqués avec le cancer de la prostate

appelée « Profil Personnel Prostate », qui traite de l’incertitude des

décisions et facilite la sélection de thérapies anticancéreuses

conformes aux valeurs et aux préférences personnelles du patient.

En pratique infirmière avancée, le rôle de l’infirmière praticienne au

moment de la prise de décision est très sensible au contexte et

dépend largement des lois régissant la portée de la pratique

infirmière, des politiques du système de santé sous contrôle médical

ainsi que du leadership infirmier (Kilpatrick, 2013). De plus, les

infirmières praticiennes doivent s’attaquer de manière proactive aux

obstacles à l’actualisation complète du rôle infirmier lié à la prise de

décision en matière de traitement du cancer. Les administrateurs des

soins infirmiers et les infirmières cheffes doivent élaborer des

politiques et des procédures axées sur l’actualisation des rôles liés à

la prise de décision en matière de traitement du cancer.

Les infirmières doivent bien connaître leur rôle professionnel dans la

prise de décision en matière de traitement du cancer, comprendre et surmonter les obstacles à l’actualisation de leur rôle, utiliser des

interventions fondées sur des données probantes qui peuvent réduire

l’incertitude des décisions des patients et continuer à améliorer les résultats cliniques et les prises de décision en matière de traitement du cancer.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ? Oui.

Il existe peu de recherche en soins infirmiers sur le rôle idéal et le rôle

réel des infirmières dans la prise de décision sur le traitement du

cancer. Les patients demandent souvent aux infirmières en oncologie

« si vous étiez moi, quel traitement choisiriez-vous ? » il n’y a pas de

bonne réponse à cette question, car il n’existe aucune approche

unique du traitement du cancer. Selon une revue de littérature par

Tariman, Berry, Cochrane, Doorenbos et Schepp (2012), de

nombreux facteurs pourraient influencer les décisions de traitement

du cancer, y compris les facteurs spécifiques au patient, au médecin

et au contexte. Une hypothèse selon laquelle la capacité de l’infirmière

à éduquer les patients, à donner des informations sur la santé et à

défendre les patients peut être influencée par la formation

professionnelle, les années de métier et les types de pratique

(Hewman, 2002). Cependant, une étude plus systématique est encore

nécessaire pour tester cette hypothèse. Une étude sur la prise de

décision en matière de traitement chez les patients atteints d’un

cancer avancé a révélé qu’il est nécessaire de clarifier le rôle

spécifique des infirmières durant les différentes étapes du processus

décisionnel (McCullough, McKinlay, Barthow, Moss, & Wise, 2010). De

même, un examen du rôle des infirmières dans le processus de prise

de décision clinique nécessite également davantage d’études qui

traitent des contributions spécifiques des infirmières pendant la prise

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207

de décision clinique, ce qui peut potentiellement améliorer les

résultats des soins de santé (Campos & Graveto, 2009).

Les auteurs de l’article actuel croient que les soins de santé sont

maintenant ancrés dans l’ère du modèle décisionnel partagé, où les

patient sont invités à participer au processus de prise de décision sur

le traitement du cancer (Charles et al., 1999, Colella et DeLuca, 2004,

Elwyn et al., 2012, Fenton, 2003, Kane, Halpern, Squiers, Treiman et

McCormack, 2014, Muller, 2012). Le modèle de soins paternaliste a

perdu de sa popularité (Feldmann, 1973, McKinstry, 1992, Medhat et

al., 1988) et le modèle de prise de décision partagée prend son essor,

en particulier dans le domaine du cancer (Lund, Jonler, Graversen,

Borre et Bro, 2013, Shad, Myers et Hennessy, 2012, Tariman, Berry,

Cochrane, Doorenbos et Schepp, 2010). L’Agence pour la recherche

et la qualité en soins de santéa reconnu le rôle important des

infirmières dans l’éducation des patients afin de mobiliser les patients

et de fournir des informations sur les options de traitement (Clancy,

2012). La façon dont les rôles des infirmières ont évolué en réponse

à ce changement de paradigme dans la relation médecin-patient n’a

pas été étudiée auparavant. Par conséquent, une étude qui se

concentre sur l’examen du rôle contemporain des infirmières au cours

du processus de prise de décision en matière de traitement du cancer

est nécessaire.

Une vaste étude menée dans 17 pays européens sur les perceptions

des médecins de l’implication des infirmières dans la prise de décision en fin de vie a révélé des différences géographiques dans le niveau

de participation perçu, avec une plus grande implication dans la

région nord-européenne (Benbenishty et al., 2006). Les chercheurs de cette étude ont suggéré que ces différences géographiques

peuvent être dues à la diversité des cultures de travail dans différentes régions d’Europe. Les infirmières travaillant dans les

régions du nord ont plus de relations collégiales avec les médecins. Des investigations complémentaires sont nécessaires pour valider ces

résultats, et une investigation supplémentaire est nécessaire pour

explorer les facteurs ou les variables associés à un niveau plus élevé de participation des infirmières lors de la prise de décision en matière de traitement du cancer.

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208

Grilles adaptées du Fortin (2010)

« ICU bedside nurses involvement in palliative care communication : a multicenter survey »

(Anderson et al., 2016)

Eléments

d’évaluations

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?

Implication des infirmières au chevet des soins intensifs dans la

communication sur les soins palliatifs.

Les concepts clés sont donc : communication, soins palliatifs, soins intensifs

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et

discussion ?

Le résumé contient :

Contexte : L’intégration réussie et soutenue des soins palliatifs dans

l’unité de soins intensifs nécessite l’engagement actif des infirmières

de chevet.

Objectifs : Décrire les points de vue des infirmières de chevet des

soins intensifs sur leur participation à la communication sur les soins

palliatifs.

Méthodes : Un sondage a été conçu, sur la base de travaux

antérieurs, pour évaluer les points de vue des infirmières sur la

communication en soins palliatifs, y compris l’importance et la

fréquence de leur participation, de la confiance et des obstacles. Le

soudage de 46 questions a été distribué par courriel en 2013 aux

infirmières de chevet travaillant dans les unités de soins intensif dans

les 5 centres médicaux universitaires de l’Université de Californie, aux

Etats-Unis.

Résultats : L’enquête a été envoyé à 1791 infirmière ; 598 (33%) ont

répondu. La plupart des participants (88%) ont indiqué que leur

participation aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins

et les soins palliatifs était très importante pour la qualité des soins

aux patients. Une minorité a indiqué qu’elle discutait souvent de

consultations en soins palliatifs avec des médecins (31%) ou des

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209

familles (33%) ; 45% ont déclaré ne participer que rarement ou

jamais à des réunions de famille. Les infirmières participantes ont

mentionné le plus souvent les obstacles suivants à leur participation

à la communication sur les SP. Besoin de plus de formation (66%),

les médecins ne demandent pas leur point de vue (60%) et le bilan

émotionnel des discussions (43%).

Conclusion : Les infirmières de chevet de l’USI considèrent leur

participation aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins

et les soins palliatifs comme un élément clé de la qualité globale des

soins aux patients. Sur la base des obstacles identifiés par les

participants concernant leur engagement, les interventions sont

nécessaires pour s’assurer que les infirmières ont l’éducation, les

opportunités et le soutien nécessaires pour participer activement à

ces discussions.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement

formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Un Américain sur cinq meurt soit dans une unité de soins intensifs

(USI), soit peu après une admission en unité de soins intensifs, et

l'utilisation des services de soins intensifs en fin de vie augmentent.

Les efforts pour intégrer les soins palliatifs à l'USI sont nationaux

priorité absolue, mais les patients et les familles des unités de soins

intensifs ont souvent des besoins palliatifs non satisfaits. Le soutien

affectif des membres de la famille et la communication sur le

pronostic et les objectifs des soins sont des domaines largement

reconnus.

• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?

En raison de leur formation et de leur rôle dans les soins Les infirmiers

chevronnés ont des interactions particulièrement intenses et durables

avec les patients et les familles les infirmières jouent des rôles de

confidente, d'éducatrice, de conseillère, de liaison culturelle et de

traductrice, tentant parfois d'atténuer les conflits entre le patient et

la famille, entre la famille et les médecins. Par conséquent, du point

de vue des patients, des familles et des médecins, l'engagement actif

des infirmières de chevet est une composante essentielle du travail

nécessaire pour fournir des soins palliatifs de haute qualité dans les

unités de soins intensifs.

• Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les

postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?

Non.

Recension des • Une recension a-t-elle été entreprise ?

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écrits Oui une recension des écrits a été faite, mais il n’indique pas les quelle. Ils disent juste que : Des travaux antérieurs indiquent que

même si les infirmières de chevet valorisent leur rôle dans la

communication et la prise de décision à l'USI, elles ne participent souvent pas aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins

et les soins palliatifs. Nous avons mené une enquête multicentrique pour évaluer les points de vue des infirmières sur la communication

en soins palliatifs, y compris les attitudes des infirmières de chevet

quant à leur rôle dans la communication sur les soins palliatifs, la fréquence et la fréquence des soins palliatifs. de la participation des

infirmières aux discussions clés, du niveau de confiance dans les tâches de communication en soins infirmiers palliatifs et des obstacles

que les infirmières perçoivent à leur participation aux discussions sur les soins palliatifs.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de

façon adéquate ?

La communication, les soins palliatifs ainsi que le contexte des soins

aigu apparaissent souvent dans l’introduction et le problème de

l’étude.

• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les

bases philosophiques et théoriques ainsi que la

méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?

Non, il ne s’inscrive pas dans une cadre de référence.

Buts et question

de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et

concise ?

Évaluer les points de vue des infirmières sur la communication en

soins palliatifs, y compris les attitudes des infirmières de chevet quant

à leur rôle dans la communication sur les soins palliatifs, la fréquence

et la fréquence des soins palliatifs, de la participation des infirmières

aux discussions clés, du niveau de confiance dans les tâches de

communication en soins infirmiers palliatifs et des obstacles que les

infirmières perçoivent à leur participation aux discussions sur les soins

palliatifs.

• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont

les variables clés et la population à l’étude, sont-elles

clairement énoncées ?

Il n’existe pas clairement de question de recherche, ni d’hypothèse.

• Les variables reflètent-elles les concepts précisés

dans le cadre de recherche ?

Il n’existe pas de variable.

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MÉTHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou

recruter les participants est-elle appropriée ?

L’enquête a été effectuée sur des infirmières en soins intensifs

travaillant dans des grands hôpitaux tertiaires (400-620 lits) dans 5

centres médicaux de juillet à novembre 2013. Chaque centre médical

comprenait 1 à 2 hôpitaux et comptait entre 5-8 unité de SI, pour un

total de 26 unités de SI, y compris l’unité de grand brûlé,

cardiovasculaire, médicale, neurologiques, chirurgicale et

traumatologie.

• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité

de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements

significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle

justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?

Le sondage a été élaboré par les auteurs mais aussi par des

infirmières en soins intensifs, des infirmières en SP et des médecins

en SP. Lorsque cela était possible, ils ont utilisé ou adapté des

éléments d’enquête issus de travaux antérieurs. Le champ d’exercice

des infirmières auxiliaires en communication en SP y compris les types

de discussion et de tâches liées au SP, était basé sur des travaux

antérieurs.

• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été

déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?

La taille de l’échantillon n’a pas été déterminée par une base de statistique.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des

participants sont-ils adéquats ?

Les infirmières ont reçu une invitation à participer à l’étude par

courriel comprenant un lien vers le sondage en ligne. Chaque

infirmière revenait un lien unique et ne pouvait répondre qu’une seule

fois. Les infirmières n’ayant pas répondu au courriel ont reçu deux

rappels.

• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les

participants ?

Oui, les infirmières n’ayant pas répondu au courriel ont reçu 2 rappels.

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Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son

but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

Cela a été fait par sondage en ligne.

• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?

Ils ont utilisé le STATA 12 (Statcorp LP, college station, TX) Pour comparer les réponses, ils ont dichotomisé la confiance en « très

confiant, par rapport à « non-confiant », « confiant » et « confiant ». Ils ont également comparé des éléments de barrière, dichotomisé

comme « fortement d’accord » et « d’accord » contre « fortement en désaccord « en désaccord » et « neutre » par type d’unité de SI. Les

tests du chi carré ont été utilisés par les comparaisons. Ils ont

considéré que les valeurs Infirmière à 0.05 étaient statistiquement significatives.

Modes de collectes de données

-

Conduite de la recherche

-

Analyse des données

-

RÉSULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Presque tous les participants (95%) ont indiqué que les discussions

entre les familles et les cliniciens sur le pronostic et les objectifs des

soins étaient très importantes pour la qualité des soins prodigués aux

patients en soins intensifs gravement malades. La grande majorité

(88%) estime également que les infirmières de chevet discutant du

pronostic et des objectifs des soins avec les familles et les médecins

sont très importantes pour la qualité des soins prodigués aux

patients.

La fréquence de la participation des infirmières à différents types de

discussions sur les soins palliatifs variait grandement (tableau 2). Bon

nombre d'entre eux ont déclaré « souvent » participer à des

discussions sur les objectifs de soins avec les médecins (75%) et les

familles (70%). Pourtant, peu d'infirmières ont déclaré qu'elles

assistaient « souvent » à des réunions familiales (24%), « souvent »

à des réunions familiales (19%) ou «souvent» à des discussions sur

les services de soins palliatifs avec des médecins (32% ) ou les

familles (13%).

La confiance des infirmières participantes à l'égard de divers éléments

de la communication sur les soins palliatifs variait également. Peu de

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213

participants (10%) étaient « très confiants » dans leur capacité de

s'assurer que les patients et les familles reçoivent des soins palliatifs

au besoin. De plus, peu de participants (11%) étaient « très confiants

» dans leur capacité à utiliser des pratiques d'auto soins pour prévenir

l'épuisement et la fatigue de la compassion. Parmi les autres tâches

de soins palliatifs pour lesquelles peu d'infirmières se sentaient « très

confiantes », mentionnons être une participante active et participante

à une réunion de famille (17%), communiquer la valeur des soins

palliatifs aux médecins (14%) et décrire les soins palliatifs à une la

famille du patient (13%). Le plus haut degré de confiance était dans

la communication des besoins de la famille aux médecins, 34%

d'entre eux déclarant qu'ils étaient « très confiants » dans ce

domaine. Un cinquième des infirmières ont également indiqué

qu'elles étaient plus confiantes quant aux besoins de la famille en

matière d'information sur la maladie et les traitements d'un patient,

22% d'entre elles se disant « très confiantes » dans ce domaine.

L'obstacle le plus souvent cité à la participation des infirmières

participantes aux discussions avec les familles et les cliniciens sur le

pronostic des patients, les objectifs des soins et les soins palliatifs

était le besoin de formation accrue, 66% des participants étant

d'accord ou fortement d'accord. 4). Parmi les autres obstacles

souvent retenus, mentionnons les médecins qui ne demandent pas le

point de vue des infirmières (60%), le stress émotionnel des

discussions (42%) et le manque de clarté des rôles des infirmières de

chevet dans la communication des soins palliatifs (42%). Peu de

participants étaient d'accord ou fortement d'accord avec le fait que le

manque de temps constituait un obstacle à leur participation aux

discussions au chevet du patient (10%) ou à la participation aux

réunions familiales (19%). Seulement 4% des participants étaient

d'accord ou fortement d'accord que le manque de soutien de la part

de l'infirmière gestionnaire constituait un obstacle. Parmi les

obstacles supplémentaires identifiés dans les items de réponse libre

figuraient un rôle moins clair pour les infirmiers qui travaillent

habituellement de nuit, le manque d'occasions pour les infirmières de

donner leur avis aux médecins, les différences culturelles entre les

cliniciens et les familles et les difficultés d'intégration des soins

palliatifs. Paramètres. La confiance des participants à l'égard des

éléments clés de la communication sur les soins palliatifs variait selon

le changement et le type d'unité de soins intensifs dans laquelle ils

travaillaient principalement; Le tableau 5 résume les réponses

stratifiées par ces variables pour les éléments ayant des différences

statistiquement significatives par changement ou type.

Comparativement aux infirmières qui travaillaient principalement de

jour, moins d'infirmières qui travaillent principalement de nuit ont

déclaré être très confiantes dans les tâches liées aux réunions

familiales, notamment communiquer le besoin d'une réunion familiale

à un médecin, organiser une réunion familiale et participer

activement en réunion de famille. De plus, nous avons constaté que

la confiance des médecins vis-à-vis des objectifs de soins et de

confiance pour utiliser les pratiques de soins personnels pour prévenir

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l'épuisement et la fatigue de compassion variait selon le type d'USI,

tout comme les obstacles à l'implication des infirmières dans les soins

palliatifs. Les discussions sur les soins et les médecins ayant des

réactions négatives aux soins palliatifs

• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les

participants ou par des experts ?

Cela n’est pas mentionné.

DISCUSSION

Interprétations des résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou

hypothèses ?

Oui, mais l’étude ne mentionnait pas d’hypothèse.

La plupart des participants ont indiqué que leur participation aux

discussions sur le pronostic, les objectifs des soins et les soins

palliatifs était très importante pour la qualité des soins aux patients.

Pourtant, peu ont souvent participé à des discussions sur les soins

palliatifs clés, comme celles qui ont eu lieu lors des réunions

familiales. Moins d'un tiers a souvent parlé du besoin de consultations

sur les soins palliatifs avec les médecins et les familles. Les obstacles

les plus évidents à la participation des infirmières étaient l'éducation

insuffisante des infirmières et infirmiers, les médecins qui ne

demandaient pas de participation aux soins infirmiers et le poids

émotionnel de la participation aux discussions.

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

Oui, La recherche démontre de plus en plus la valeur de l'intégration

des soins palliatifs pour les patients et les familles, y compris le

soutien, la gestion des symptômes et la communication sur le

pronostic et les objectifs des soins. Plusieurs modèles ont été utilisés

pour intégrer les soins palliatifs à l'USI. consultation proactive par des

équipes de soins palliatifs ou de déontologie, formation du personnel

de l'USI, interventions de soutien pour les membres de la famille,

protocoles de communication, lignes directrices et recommandations

de pratique et interventions à multiples facettes comprenant un ou

plusieurs des modèles susmentionnés , y compris l'intégration des

soins palliatifs à l'USI, montrent que le succès et la large diffusion des

soins palliatifs au sein de l'USI dépendent de la participation active

des infirmières de chevet

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

Oui.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

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Dans des recherches antérieures: manque de clarté sur leur rôle dans

la communication sur le pronostic et les objectifs des soins et des

soins palliatifs, manque de sensibilisation des médecins sur ce que

les infirmières peuvent apporter, et le poids émotionnel de leur

participation aux discussions. Les obstacles, y compris les médecins

qui n'appuient pas la participation des infirmières aux discussions sur

les soins palliatifs et les médecins qui ont des réactions négatives aux

soins palliatifs, varient selon le type d'unité et soutiennent que les

soins palliatifs sont traités différemment selon les types d'USI. Les

obstacles cités donnent un aperçu de deux domaines clés

d'intervention. Tout d'abord, le travail émotionnel des infirmières

associé à la communication pendant ces moments clés de la

trajectoire de la maladie montre qu'il est nécessaire de développer le

travail émotionnel des infirmières en soins infirmiers et en médecine.

Les interventions de soutien et de maintien du bien-être des

cliniciens. La communication sur les soins palliatifs à l'USI est un

besoin particulier de soutien pour les cliniciens en raison de la

combinaison de pratiques hautement émotives dans un milieu de

travail hautement intensif. Des solutions uniques sont nécessaires

pour intégrer les soins palliatifs dans différentes cultures unitaires.

Ce rapport a les limites suivantes :

Premièrement, les infirmières qui n'ont pas répondu au sondage ont

peut-être eu des points de vue différents. Cependant, nous avons eu

un grand échantillon avec une large représentation de cinq centres

médicaux, y compris plusieurs types d'unités de soins intensifs et des

équipes de jour et de nuit, suggérant un échantillon représentatif.

Deuxièmement, nous avons seulement évalué les perceptions des

infirmières, par opposition à leur engagement et à leur compétence

réelle. Cependant, comme notre objectif était de recueillir de

l'information pour peaufiner une intervention éducative pour les

infirmières en soins intensifs, leurs perceptions personnelles sont

essentielles. Troisièmement, les tests psychométriques de notre

instrument d'enquête se limitaient à l'évaluation de la validité du

contenu. Enfin, ce travail a été mené dans de grands hôpitaux de

soins tertiaires situés dans des centres universitaires en Californie

(États-Unis); les infirmières d'autres milieux peuvent avoir des

expériences et des points de vue différents.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des

résultats ?

Oui : nous avons constaté que les infirmières de chevet de l'USI

perçoivent qu'elles jouent un rôle important dans la communication

sur les soins palliatifs. Nous avons également constaté que des

interventions sont nécessaires pour renforcer l'implication et la

confiance des infirmières dans cette communication et pour soutenir

leur auto-prise en charge. Ce travail montre que les équipes

spécialisées en soins palliatifs peuvent améliorer les soins prodigués

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aux patients gravement malades en formant et en aidant les

infirmières de chevet. Avec une telle formation, les infirmières des

soins intensifs peuvent participer plus fréquemment et plus

activement à la communication palliative bénéfice des patients, des

familles et d'autres cliniciens

• Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?

Cela n’est pas mentionné.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de

l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des

résultats ?

Oui Cf. discussion.

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Sur la base des résultats de cette enquête, il y a plusieurs domaines

clés pour de futures recherches et interventions visant à accroître la

participation des infirmières dans la communication palliative à l'USI.

Bien qu'un travail important ait déjà été fait pour clarifier et

démontrer le rôle clé que les infirmières peuvent jouer dans cette

communication, éducation des infirmières et des médecins est

nécessaire pour mieux faire connaître la portée de la pratique

infirmière. En communication de soins palliatifs. L'éducation est

également nécessaire pour que les infirmières et les infirmiers

augmentent leur confiance dans les discussions sur le pronostic, les

objectifs des soins et les soins palliatifs avec les patients et les

médecins. Il y a un besoin évident d'interventions pour soutenir les

soins personnels des infirmières afin qu'elles puissent être soutenues

dans ce travail difficile. Des interventions au niveau des systèmes

sont nécessaires pour s'assurer que les infirmières ont la possibilité

de s'engager dans des discussions sur les soins palliatifs; Nos

données indiquent que les secteurs clés pour une participation accrue

des infirmières sont les réunions familiales et les discussions avec les

familles et les médecins au sujet des consultations spécialisées en

soins palliatifs. En particulier, les interventions pourraient être axées

sur l'amélioration de la communication interdisciplinaire avec les

familles pendant les soirées et les nuits. Bien que les familles puissent

être encore plus présentes dans les unités de soins intensifs durant

ces heures, nos participants qui travaillaient principalement de nuit

ont signalé une baisse de confiance à s'engager dans des discussions

interdisciplinaires avec les familles.

• Les données sont-elles suffisamment riches pour

appuyer les conclusions ?

Oui ! Cf. discussion

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Negotiating Futility, Managing Emotions: Nursing the Transition to Palliative Care»

(Broom et al., 2015)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Négocier la futilité, gérer les émotions ; soigner la transition vers les

soins palliatifs.

Les concepts sont donc : Négociation de la futilité, gestion des émotions, soins palliatifs. La population n’est pas mentionnée.

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Dans cette étude, le résumé ne ressemble pas aux résumés connus

dans les autres études. Celui-ci est un texte narratif, sans précision

d’introduction, le problème, de méthode, de résultat et de discussion

Néanmoins, nous comprenons que le problème de la recherche

concerne les difficultés émotionnelles, la complexité

interprofessionnelle et les conflit interprofessionnel des infirmières qui

jouent un rôle central dans la prise en charge de patient pendant la

transition des soins prolongeant la vie aux soins palliatifs.

Tirant des entretiens avec 20 infirmières australiennes, nous

déballons les comptes de soins infirmiers au moment de la transition

; comptes de communication et les stratégies de représentation des

soins palliatifs ; engagement émotionnel et fardeau ; et les principaux

défis interprofessionnels.

Les infirmières occupent des relations interpersonnelles et précaires. Ainsi que des espaces interprofessionnels qui impliquent un ordre

négocié autour du travail sentimental, en leur fournissant à la fois des

capitaux (accès privilégiés) et le fardeau (souffrance émotionnelle) dans leur travail quotidien.

INTRODUCTION

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Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Les tentatives pour actualiser le passage aux soins palliatifs peuvent

entraîner une résistance importante de la part des patients et de leur

famille, qui hésitent souvent à abandonner tout espoir de

prolongation de la vie (Hibbert et al., 2003; Zimmermann, 2007). Une

telle dynamique peut à son tour produire des difficultés de

communication et de relations professionnelles entre patients (Arnold,

2011, Hanratty et al., 2011). Il a été bien documenté que certains

médecins peuvent être réticents à initier la transition vers les soins

palliatifs (par exemple, Broom, Kirby, Good, Wooton et Adams, 2013,

Melvin et Oldham, 2009) malgré des preuves cliniques solides des

avantages - à la fois les termes de qualité et de quantité de vie - des

transitions précoces et bien gérées aux soins palliatifs (voir, par

exemple, Temel et al., 2010). Bien que les expériences des patients

et des médecins aient été examinées (p. Ex., Broom, Kirby, Good et

coll., 2012, 2013), le rôle des infirmières est demeuré inexploré en

dépit de leur rôle clé dans la négociation des trajectoires de soins.

• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?

Oui

• Le problème/phénomène a-t-il une signification

particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?

Les postulats sous-jacents ne sont pas précisés

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Oui il existe une recension des écrits pour chaque contexte évoqué

dans l’étude

• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?

Le travail infirmier à ce stade est donc fortement influencé par la

dynamique interprofessionnelle et les structures hiérarchiques. Ces

limites comprennent les articulations du rôle infirmier par rapport au

rôle médical, et ce que ces distinctions conceptuelles et adoptées

signifient pour les négociations entourant le traitement et les soins.

Bien que les soins infirmiers tendent à apporter confort et soutien

aux patients et aux familles, les infirmières agissent également

comme médiateurs entre le personnel médical et les patients /

familles pendant les moments d'anxiété ou de détresse. Le temps

passé avec les patients permet souvent aux infirmières d'agir

comme une boucle de rétroaction cruciale entre le médecin et le

patient, offrant un potentiel de désaccord et de conflit

interprofessionnel. Les infirmières médiatisent ainsi le point de vue

des patients sur la futilité ou leur désir d'arrêter le traitement à vie

du personnel médical, mais dans le cadre de ce processus, ils

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articulent et exécutent les valeurs infirmières. Ce rôle de médiateur

et l'adoption de l'expertise en soins infirmiers se situent à leur tour

dans une dynamique de domination médicale, un processus impliqué

dans l'implication fondamentale des infirmières dans le travail

sentimental

• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il

l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?

Oui. Le problème est bien mis en avant grâce à la recension des

écrits. Cet article c’est basé sur beaucoup d’autre pour introduire le

problème de recherche.

• La recension présente t’elle des sources primaires ?

Des sources primaires sont présentes.

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis

sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Oui, les concepts clé sont, la négociation, les rôles, l’émotion et les

soins palliatifs.

• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un

cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la

méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?

Oui, la négociation s’inscrit dans le cadre de référence de Strauss (1978) et de Svensson (1996) qui englobe également l’émotion.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et

concise ?

• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?

Dans le contexte de l'article actuel, une grande partie de cette

négociation est axée sur le travail émotionnel. La centralité de la

négociation signifie également que les directives formelles ou les

tâches prescrites par l'organisation pourraient ne pas refléter

réellement ce qui est fait dans le travail infirmier et médical au jour le

jour (Svensson, 1996). Nous soutenons ici que, bien qu'il s'agisse

avant tout d'une décision médicale de référer un patient à des soins

palliatifs, les médecins et les infirmières négocient activement et

informellement autour du statut médical du patient. Ci-dessous, nous

explorons en détail le rôle spécifique de l'infirmière dans cette

négociation et ses implications.

• Les questions de recherche ou les hypothèses

reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles

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de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?

Il n’existe pas d’hypothèse.

• Les questions s’appuient-elles sur des bases

philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?

Oui sur les bases de Strauss et de Svensson.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment

détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

C’est une étude qualitative pour explorer une gamme d’expériences

de soins des infirmières dans la transition vers les SP. L’infirmière

contactée travaillent dans 2 hôpitaux de Brisbane en Australie et

participaient régulièrement à la transition vers les SP. Les infirmières

ont reçu des fiches d’information afin de voir si elles seraient

intéressées par l’étude. 30 ont reçu des formulaires et 20 ont accepté

de participer. Les infirmières venaient de l’oncologie, hématologie, de

la médecine, de la radiologie, des soins palliatifs.

• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il

envisagé des moyens d’accroître la représentativité

de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements

significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?

Ils ont continué d’interviewer jusqu’à la saturation des données c’est

à dire que aucun nouveau thème ne ressortait des entrevues.

• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été

déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?

Cela n’est pas spécifié, mais nous savons qu’au cours des entrevues semi-structurées, d’une durée de 30-60 minutes, ils se sont

concentrés sur les domaines suivants de l'expérience infirmière: la base de la pratique infirmière aux points de transition; interagir avec

les patients / familles au sujet de la futilité, des soins palliatifs et de

la fin de vie; la dynamique intra- et interprofessionnelle évidente dans la transition vers les soins palliatifs; et les répercussions émotives et interpersonnelles sur les infirmières à ce stade des soins.

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Une approbation éthique a eu lieu (accordé par le comité d’éthique

de la recherche humaine de l’Université de Queensland).

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• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les

risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?

Les participantes ont soigné un consentement écrit, les entrevues ont été enregistrés et transcrite en entiers.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but

? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?

C’est une étude qualitative, basée sur des entrevues de 30-60 minutes.

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?

Ils se sont inspirés des traditions d’interprétation de la recherche

qualitative. Cela impliquait d’adopter une approche exploratoire

approfondie de la collecte de données, visant à documenter les

expériences subjectives et complexes des répondants. L’objectif était

de parvenir à une compréhension détaillée des différentes positions

adaptées et de les situer dans un éventail de croyance et ou

d’agendas sous-jacents plus larges.

• Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ?

Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?

Cela reposait sur 4 questions adaptées à partir de l’approche de

Charmaz (1190) de l’analyse des données, fondées sur une théorie

fondée :

1. Quelle est la base d’une expérience, d’une action, d’une

croyance, d’une relation ou d’une structure particulière ?

2. Que supposent-ils implicitement ou explicitement à propos de

sujets et de relations particuliers ?

3. De quel processus plus large est cette action / croyance et

ainsi de suite ?

4. Quelles sont les implications de telles action / croyances pour

des acteurs / formes institutionnelles particulaires ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Elle a été importée de Charmaz

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

L’analyse a été abordée en effectuant une analyse thématique initiale,

en écrivant des notes et en discutant des idées au sein de l’équipe de

recherche. A l’intérieur de ce processus, ils ont constamment cherché

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à conserver la richesse des expériences des répondants, en

documentant les cas atypiques, les conflits et les contradictions dans

les données. Une fois le thème identifié, ils ont cherché dans les

interviews d’autre commentaire connexes, en utilisant une

comparaison constante pour développer ou compliquer d’avantage

ces thèmes. Ce processus a permis de faire en sorte que les

événements initialement considérés comme non liés puissent être

regroupés au fur et à mesure que les interdépendances devenaient

évidente. La dernière était consistait à revisiter la littérature et à

chercher des outils conceptuels qui pourraient être utilisé pour donner

un sens aux modèles qui avaient émergé des données.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

Oui, mais étant donné que c’est une recherche qualitative, cela reste

assez vague.

• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?

Oui, le facteur de l’expérience de l’infirmière est pris en compte

• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?

Il n’existe pas de résumé des résultats dans l’analyse

• Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?

Oui.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide

de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Il n’y a pas de tableau qui présentent les résultats mais beaucoup de

texte narratif qui est séparé en plusieurs catégories et dans chacune

de ces catégories se trouvent des résultats d’interview puis

l’explication des auteurs.

1. Le but des soins infirmiers dans la transition vers les soins palliatifs :

Les entrevues ont porté sur les expériences des infirmières en matière

de gestion de la transition des patients, des soins potentiellement

prolongés aux soins palliatifs et/ou de fin de vie. Le dialogue était

donc axé sur la façon dont les infirmières abordaient ces périodes de

transition complexes en termes d’interactions avec les médecins, les

patients et les familles. Le dialogue tendait à s’orienter vers les

dilemmes de la gestion de la futilité des traitements, de la

maximisation du confort et de la réduction des souffrances

émotionnelles et physiques. Dans cette première partie, les auteurs

cherchent à savoir la signification de la transition vers les soins

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palliatifs pour une infirmière. Les réponses des infirmières étaient

axées sur leurs points de vue sur les valeurs fondamentales de la

profession (soulager la souffrance, maintenir la dignité et le confort.

Les infirmières accompagnant les personnes mourantes ont l’occasion

de participer à « une bonne mort » ; les compétences en soins

infirmiers étaient considérées comme particulièrement cruciales, voire

même plus importantes que dans les contextes qui prolongent la vie.

Plutôt que de refléter un échec dans les soins de prolongation de la

vie, la transition a reflété un mouvement vers l’activité principale du

travail infirmier.

2. Parler aux patients des soins palliatifs et de la mort :

Bien que des conversations formelles sur le besoin de soins palliatifs

aient souvent été initiées et menées par le personnel médical, les

infirmières ont parlé de la responsabilité de parler avec les patients

de la mort, des questions d’espoir et de la souffrance. Les infirmières

estimaient que c’était de leurs compétences et responsabilités

d’accéder à ce qui « se passait vraiment » avec les patients. Recadrer

les soins palliatifs comme quelque chose à ne pas craindre était

considéré comme un rôle clé des infirmières. Les infirmières ont parlé

de « prendre le temps », d’avoir des conversations difficiles en

recadrant les soins palliatifs et d’évaluer la façon dont leurs patients

faisaient face à leur traitement durable. L’une des principales

dynamiques observées par les infirmières était la tendance des

patients à retenir leurs sentiments et leurs préférences dans les

consultations médicales et à les exprimer dans des moments

informels avec les infirmières. Les infirmières auraient donc été

transformées en médiateurs médecin-patient introduisant une série

de dynamiques interprofessionnelles complexes, exprimant des

hiérarchies du milieu de travail et débouchant même sur des

désaccords concernant les soins. Les infirmières se perçoivent comme

ayant une bien meilleure compréhension de la situation et de

l’expérience réelle du patient, soulignant à son tour la force de

l’idéologie des infirmières en tant que défenseurs des patients.

3. Familles, soins palliatifs et soins infirmiers :

Les infirmières se considéraient comme responsables de gérer les

émotions des membres de la famille dans la paroisse et acceptaient

le défi d'aider les familles à faire face à l'inévitabilité de la futilité

médicale et au besoin de soins palliatifs. Les interactions et les

dynamiques familiales ont fortement influencé l’expérience des soins

infirmiers au point de vue de la futilité et de la transition vers les soins

palliatifs. Bien que le personnel médical ait été mentionné comme

interagissant formellement avec les familles, ce sont les soins

infirmiers informels où la majorité du travail était perçue comme étant

effectuée. Ces fonctions/compétences ont été considérées comme

faisant partie du rôle des infirmières.

4. Le péage émotionnel des soins infirmiers :

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Les émotions, telles qu’elles ont émergé lors des entretiens, ont été

considérées comme des ressources, des compétences mais aussi des

entraves au sein des soins infirmiers. Il est ressorti des entrevues que

le bilan émotionnel des soins infirmiers pendant la transition était lié

non seulement au rôle infirmier mais aussi aux personnalités

individuelles, aux idiosyncrasies et aux stratégies de « survie

professionnelle ». Les répercussions émotionnelles sur les soins

infirmiers ont également été perçues comme étant attribuables à un

manque de préparation aux problèmes palliatifs et de fin de vie dans

la formation en soins infirmiers. Le bilan émotionnel des soins

infirmiers et l’accent mis sur le rôle émotionnel de l’infirmière ont été

perçus par chacun des participants comme étant particulièrement

difficiles dans la gestion des patients et de leur famille. Cependant et

malgré ces complexités, les infirmières se sont finalement retrouvées

au centre de ces formes de soins et de traitement au sein de l’hôpital.

C’est-à-dire, bien qu’étant incroyablement difficile, le maintien de

l’ordre sentimental et la gestion des émotions demeuraient une

responsabilité clé de l’infirmière.

5. Communication médecin-patient, dynamique interprofessionnelle et soins infirmiers :

Dans la gestion de la transition vers les soins palliatifs, les soins aux

patients sont en grande partie base sur l’équipe. Les infirmières ont

constamment parlé de l’influence de la façon dont les médecins ont

parlé aux patients des soins palliatifs et du processus de la mort.

« Tout tourne autour des conversations des médecins et de la façon

dont les médecins ont communiqué avec les patients. . . . Il peut être

beaucoup mieux si le médecin est vraiment honnête et franc avec le

patient. Vous savez, certains d'entre eux le font magnifiquement,

mais certains d'entre eux ne le font pas du tout parce que c'est une

conversation difficile à avoir, et cela le rend vraiment difficile pour les

infirmières. Vous savez, parfois, des patients que vous connaissez ont

une maladie métastatique, aucune chance de survie, et pourtant nous

continuons à faire des traitements actifs. Et cela envoie juste un

message très contradictoire au patient. (N, GMW) ».

Bien que les comptes rendus des infirmières sur les approches des

médecins en matière de soins palliatifs aient été assez variés, les

infirmières étaient d’avis que la communication dans les milieux

cliniques était difficile. Les infirmiers devaient « éponger les choses »

à la suite d’interactions brèves et parfois brusque entre le médecin et

le patient.

Une distinction clé du rôle infirmier du point de vue des participants

était la capacité de reconnaître la futilité et d’agir sur la détresse du patient. De cette façon, les infirmières se considéraient comme

idéalement placées pour défendre le patient auprès du médecin qui était perçu comme davantage axé sur les aspects cliniques des soins

prolongeant la vie que sur les considérations psychosociales et de

soutien. Le statut professionnel était un facteur de communication entre les infirmières et les médecins ; toutes les infirmières se disant

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225

préoccupées par la façon dont les médecins pourraient réagir au plaidoyer des patients et/ou à l’incitation agressive/explicite des

références en soins palliatifs. Ce qui était clair, cependant, était la centralité de l’infirmière comme défenseur des patients avant tout.

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

Oui, les auteurs font un brève résumé de la problématique et

s’appuient ensuite sur les résultats pour répondre à leur

questionnement (mieux comprendre les négociations entourant les

soins palliatifs et la mesure dans laquelle elles s’inscrivent dans une

dynamique interpersonnelle et interprofessionnelle, comprendre

l’interaction entre la pratique infirmière et les relations sociales

d’espoir, de résistance et de futilité, comprendre comment les

infirmières négocient leur travail, leurs rôles et les complexités

interpersonnelles.

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?

Non, il n’y a pas de comparaison avec des études antérieures ;

néanmoins, les auteurs s’appuient sur la théorie de la négociation de

Strauss (1978) pour éclairer leurs résultats.

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

Oui, les auteurs expriment le fait que cette analyse de données donne

un aperçu des perspectives et des expériences infirmières et qu’il

serait nécessaire d’approfondir les perspectives des autres

intervenants, y compris les médecins, les patients et les familles. Le

travail au sein de la communauté étendrait également la

compréhension développée ici pour explorer les relations et les

négociations dans des contextes matériels et organisationnels

spécifiques.

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

Oui, les auteurs reprennent les 5 catégories explicitées dans les

résultats.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?

Cette philosophie infirmière impose des exigences considérables aux

infirmières, à la fois en termes d’équilibre entre la performance

quotidienne et les soins infirmiers techniques, tout en faisant du

travail attentionné et émotionnel.

Le rôle des infirmières doit fortement reposer sur la défense des droits

des patients et des familles et sur la prestation précoce et efficace de

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soins de soutien. En assumant le rôle de médiateurs intimes, les

infirmières sont confrontées à d’importants conflits de philosophie et

de perspective, particulièrement en ce qui concerne le besoin de soins

palliatifs par opposition à la recherche d’options de prolongation de la

vie. Les patients se sentent parfois pris au piège dans une hiérarchie

médico-infirmière par laquelle ils étaient conscients de la nécessité

d’un traitement palliatif, alors que le statut palliatif ne leur était pas

offert d’un point de vue médical. Ainsi, même si les infirmières parlent

d’accès privilégiés aux besoins et aux souffrances des patients et ont

recommandé des soins palliatifs précoces, elles soulignent également

la persistance de la dominance médicale dans leur travail clinique

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

Les auteurs en parlent dans les limites de l’étude.

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Grille adaptée de Fortin (2010)

« Interprofessional collaborative reasoning by residents and nurses in internal medicine »:

Evidence from a simulation study

(Blondon et al., 2017)

Eléments d’évaluation

Questions fondamentales à se poser

Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?

Raisonnement collaboratif interprofessionnel des résidents et des infirmières en médecine interne: résultats d'une étude de simulation

Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la

recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?

Le raisonnement clinique a été étudié chez des résidents ou des

infirmières, à l'aide d'entrevues ou de rencontres avec des patients.

Malgré un intérêt croissant pour la collaboration interprofessionnelle,

la notion de raisonnement collaboratif n'a pas été bien étudiée en

clinique.

Notre étude vise à explorer le raisonnement collaboratif résident-

infirmière dans un contexte de simulation. Nous avons recruté 14

équipes infirmières résidentes d'une division de médecine interne

générale dans le cadre d'une étude sur les méthodes mixtes. Les

équipes ont chacune géré l'un des quatre scénarios de cas aigus, suivi

d'une séance de rappel stimulé. Une analyse qualitative et inductive

des transcriptions a identifié cinq dimensions du raisonnement

collaboratif: le raisonnement diagnostique, la gestion du patient, le

suivi du patient, la communication avec le patient et la communication

en équipe. Trois chercheurs (deux médecins principaux, une

infirmière) ont évalué les performances individuelles et collectives à

l'aide d'une échelle de Likert en cinq points, puis ont extrait des

éléments soutenant le processus de raisonnement collaboratif.

L'évaluation globale de l'équipe infirmière-résidente n'était pas

simplement une moyenne des performances individuelles. Les résultats qualitatifs ont souligné la nécessité d'améliorer la

connaissance de la situation, en particulier en ce qui concerne la surcharge de tâches. La communication d'équipe a aidé les membres

de l'équipe à se tenir au courant des pensées de chacun et à améliorer

leur efficacité. Les résidents et les infirmières ont des processus de

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raisonnement différents et la sensibilisation à cette différence peut contribuer à améliorer la collaboration interprofessionnelle.

Comprendre le raisonnement collaboratif peut apporter une dimension supplémentaire à la formation interprofessionnelle.

INTRODUCTION

Problème de la recherche

• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?

Le raisonnement clinique des médecins est un processus initialement

étudié par les psychologues cognitifs. Le processus commence avec

une plainte principale, et le clinicien utilise des stratégies pour

identifier les caractéristiques pertinentes de l'histoire, l'examen

physique et les tests auxiliaires afin de diagnostiquer et de traiter leurs

patients (Higgs & Jones 2000). Des publications récentes ont

également fait état de ce processus chez les infirmières (Cappelletti

et al., 2014, Chiffi & Zanotti, 2015). Cependant, il n'a pas été examiné

comme un effort d'équipe. Dans la plupart des études, les cliniciens

sont invités à expliquer leur raisonnement lors de l'élaboration d'un

cas (stratégie thinkaloud) (Ericsson 2007, Durning et al., 2011), ou ils

sont invités à commenter un enregistrement vidéo ou audio d'un cas.

à leurs décisions et actions (stratégie de rappel stimulée) (Norman

2005, Nendaz et al.2006). Dans ces deux approches, l'accent est mis

sur le raisonnement clinique d'un clinicien individuel. Une telle

approche est moins appropriée dans les cas où les soins aux patients

sont fournis par une équipe de professionnels de la santé.

Les soins aux patients en milieu hospitalier résultent le plus souvent d'un travail d'équipe et de nombreuses études ont porté sur les

compétences de travail d'équipe et la collaboration interprofessionnelle (Baggs et Schmitt 1997, Ferguson 2008, Muller-

Juge et autres 2013, Wingo et autres 2015). La notion de «

compétence collective » (Anderson 2012) suggère un discours individualiste et collectiviste à la compétence. Notre article se

concentre sur le discours collectiviste, basé sur les différences et les similitudes entre les perceptions de la situation par les individus et les

modèles mentaux partagés qui en résultent parmi les différents membres de l'équipe. Nous utiliserons le terme de raisonnement

collaboratif pour décrire le processus d'atteinte d'un modèle mental partagé (Mason 1996).

Recension des écrits

• Une recension a-t-elle été entreprise ?

Cf. Problème de recherche

Cadre de recherche

• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?

Les études menées dans des milieux autres que les soins de santé

suggèrent que les modèles mentaux peuvent améliorer la

coordination et l'efficacité de l'équipe en anticipant les réponses des

autres membres, en particulier dans des situations complexes,

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inhabituelles ou urgentes (Mathieu et al., 2000).

De plus, la mesure dans laquelle les membres de l'équipe partagent

des modèles mentaux d'équipe est corrélée avec la performance de l'équipe (Lim et Klein 2006). Une meilleure compréhension du

processus de raisonnement collaboratif pourrait profiter aux soins futurs des patients et pourrait représenter une dimension supplémentaire de la formation interprofessionnelle.

Buts et question de recherche

• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?

Dans cet article, nous nous concentrons sur les soins aux patients dans les services de médecine interne générale. Notre objectif était

d'explorer les caractéristiques et les stratégies du raisonnement collaboratif dans le contexte de la médecine interne et leur relation à la collaboration interprofessionnelle.

METHODE

Population et échantillon

• La population visée est-elle définie de façon précise ?

L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?

14 résidents bénévoles et 14 infirmières résidentes

Considérations éthiques

• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?

Ils ont obtenu un stat d’exemption de l’état du comité d’éthique avant de recruter les bénévoles.

Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son

but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données

proposées ?

Méthodes mixtes (Fereday & Muir-Cochrane 2006)

Modes de collectes de données

• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et

permettent-ils de mesurer les variables ?

• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?

Ils ont créé 4 prototypes de situation de patients en médecine interne,

basé sur des situations aigues.

- Un choc hémorragique

- Un choc septique

- Une insuffisance cardiaque congestive

- Un infarctus du myocarde inférieur

Les cas de saignement et d’infarctus du myocarde ont été attribués

au hasard à quatre équipes, et les cas de choc septique et

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230

d’insuffisance cardiaque ont été attribués au hasard à trois équipes.

Il demande donc à chaque équipe de résidents et d’infirmières de

prendre en charge un patient hospitalisé qui devient instable et qui a

besoin de soins d’urgence.

Les scénarios ont commencé avec le malade se sentant malade et

appelant l’infirmière, qui a ensuite appelé le médecin assistant. Les

scénarios se sont terminés par l’arrivée et la remise du cas au médecin

chef, soit car :

• Le patient était stabilisé

• L’équipe avait besoin de plus de soutien de la part d’un médecin superviseur

• La durée du scénario était supérieure à 15 minutes

L’étude a voulu reproduire cette séquence, comme les événements

rencontrés en aigues chez des patients hospitalisés dans des services

de médecine interne.

Après chaque simulation, chaque participant a été interviewé lors d’une session de rappel stimulé semi-structurée individuelle pour

explorer ses pensées et ses actions tout en examinant le scénario de simulation sur vidéo.

Conduite de la recherche

• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?

Cf. mode de collectes de données.

Analyse des données

• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?

La simulation et l’interview ont été transcrites textuellement et

anonymisées pour une analyse ultérieure.

Deux médecins seniors et une infirmière chef ont indépendamment

codé les transcriptions des simulations et des rappels stimulés en

utilisant une approche inductive (Crabtree & Miller 1999, Fereday &

Muir-Cochrane 2006) pour explorer le raisonnement collaboratif. Sur

la base de cette analyse qualitative et de la littérature sur les tâches

dans le raisonnement clinique (Goldszmidt et al., 2013), ils ont créé

un modèle de 5 dimensions du raisonnement collaboratif :

• Raisonnement diagnostique

• Gestion des patients

• Suivi des patients

• Communication d’équipe

• Communication avec le patient

Le tableau 1 répertorie et fournit des définitions de ces dimensions.

Ces dimensions ont été utilisées pour mieux encadrer notre

description de la façon dont elles se présentent dans la pratique pour

servir le raisonnement collaboratif.

Les enquêteurs ont ensuite évalué la qualité des individus et des

performances de l’équipe à travers ces dimensions, en utilisant une

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échelle de Likert à 5 points :

• 1 = ¼ faible

• 5 = ¼ fort

Pour évaluer comment chaque dimension a contribué au

raisonnement collaboratif lors de la rencontre. Ils ont également donné une note d’évaluation globale, qui prenait en compte l’efficacité

de l’équipe en termes de traitement et de gestion des patients, basée sur des attentes validées pour chaque cas au moment de la

construction du scénario. Nous avons utilisé des statistiques descriptives pour analyser les scores par cas et en moyenne sur les

cas (résidents individuels, infirmières et performances d’équipe). Ils

ont également utilisé un teste bilatéral U de Mann Whitney pour évaluer les différences entres les résidents et les infirmières, et le test

de Kruskal-Wallis H pour les différences entre les cas. L’accord inter-évaluateur (kappa) parmi les codeurs était de 0,76.

RESULTATS

Présentation des résultats

• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?

• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?

Les résultats sont résumés par un texte narratif. Ils ont évalué les

données par des résidents et des infirmières avec un âge moyen de

34 ans. Les résidents avaient moins d’expérience postuniversitaire

que les infirmières (4 contre 10).

La durée du scénario était en moyenne de 18 minutes.

Le score le plus bas pour les résidents était pour la communication en

équipe, alors que les infirmières obtenaient le score le plus bas pour

les explications au patient. Pas trouvé de différence significative entre

les performances des résidents et des infirmiers pour un thème.

Raisonnement diagnostique :

Les infirmières ont participé au processus de raisonnement

diagnostique de diverses manières, notamment en communiquant

leur évaluation initiale. Bien que certaines infirmières ayant des

évaluations initiales solides aient fait des suggestions sur la gestion

des patients au résident, la qualité de l'évaluation initiale en elle-

même n'était pas suffisante pour prédire un solide raisonnement

collaboratif. Team11, en particulier, a montré une faible collaboration

malgré une bonne évaluation initiale et une bonne gestion par

l'infirmière. Team11, en particulier, a montré une faible collaboration

malgré une bonne évaluation initiale et une bonne gestion par

l'infirmière.

Malgré une certaine répétition, la double évaluation a permis d'éviter

les biais de raisonnement et la fermeture prématurée: lorsque les

infirmières sont restées au chevet pendant l'évaluation du résident,

elles ont eu l'occasion de fournir des informations supplémentaires ou

de faire des suggestions à partir de leur propre évaluation initiale. Par

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exemple, Dr14 a discuté de l'anticoagulant du patient pour un

saignement G-I suspecté, et Nurse14 a ajouté: «Il est également sous

aspirine». Ainsi, la présence conjointe du résident et de l'infirmière

peut améliorer le partage d'un modèle mental d'équipe.

Le raisonnement diagnostique différait entre les résidents et les

infirmières. Les résidents ont utilisé un raisonnement hypothétique

pour comprendre les constellations des résultats, en mettant

fortement l'accent sur l'étiologie. Les infirmières avaient des

diagnostics cliniques, basés sur des concepts physiologiques

Gestion des patients :

Les infirmières ont contribué au processus de gestion du résident par

l'anticipation et les suggestions, et par des réponses critiques aux

commandes médicales.

Les participants se sont mis d'accord sur l'interdépendance dans les

soins aux patients, avec des décisions médicales et des ordres donnés

par le résident, puis administrés par l'infirmière. Il était également

clair que les résidents comptaient beaucoup sur les infirmières pour

de nombreux aspects de la gestion.

En outre, il s'attendait à ce que l'infirmière fournisse des informations

sur son patient, en particulier pour les examens qui avaient été

effectués.

Les infirmières ont participé au processus de raisonnement en

anticipant, ou en faisant des suggestions pour la gestion du patient.

L’infirmière a appelé le médecin: "le patient a mal au ventre, il a

mentionné que c'était un peu oppressif, mais quand je lui ai demandé

si c'était au niveau de la poitrine, Il a dit non. Donc, je vais prendre

son pouls comme vous l'avez demandé, puis je vais le démarrer sur

Diclofenac. Ok? "Cette basée sur les symptômes reflète une faible

utilisation des hypothèses diagnostiques et raisonnement étiologique,

et conduit à un raisonnement erroné (c'est-à-dire "douleur - besoin

d'un analgésique"), sans tenir compte du fait que le Diclofénac

pourrait aggraver un ulcère de l'estomac potentiel. Comme mentionné

dans le diagnostic processus de raisonnement, en s'appuyant sur des

suggestions basées sur les symptômes ou "pratique habituelle" était

souvent valide, mais pourrait aussi conduire à raisonnement erroné.

Par exemple, l’infirmière a proposé la nitroglycérine pour la douleur

thoracique du patient. Lorsque les résidents et les infirmières ne

partagent pas modèle mental, cependant, des erreurs peuvent

survenir. Appeler le médecin a créé un inconfort, en particulier pour

les plus expérimentés professionnels des soins infirmiers. Ces

individus plus tard ont exprimé qu'ils ne souhaitaient pas être

réprimandés pour appel médical inutile. : par exemple, après avoir

appelé le médecin, une équipe a même décidé de prétendre qu’ils

n'avaient pas appelé quand le patient a finalement regagné

conscience.

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Surveillance des patients :

Dans cette section, nous examiner quels paramètres et comment ils

ont été surveillés. Nous explorer également qui a fait le suivi dans

l'équipe. La douleur était souvent surveillée, plus efficacement lorsque

vous utilisez une échelle visuelle-analogique.

En outre, une utilisation plus élevée de l'échelle visuelle-analogique

pour évaluer la douleur aurait pu permettre une meilleure évaluation

de la douleur et de sa tendance au fil du temps.

Communication d’équipe :

Bien que la communication ne soit pas un marqueur du raisonnement

lui-même, c'est un outil essentiel de collaboration et de partage de

vision. La communication était importante pendant toute la période

interactive.

Les infirmières ont utilisé des mots clés pour faire venir le résident de

toute urgence. Les résidents ont compté sur l'évaluation de

l'infirmière, en utilisant les éléments présentés par l'infirmière pour

"se faire une idée" de ce qui les attendaient. Le score le plus bas des

résidents était dans ce domaine.

Les perceptions des rôles ont clairement influencé le contenu des

communications infirmière.

Le manque de précision de l’ordre médical a parfois incité les

infirmières à faire des suggestions sur la gestion des patients, ou

anticiper ce que le résident signifiait

Enfin, la communication était moins efficace lorsqu’un intermédiaire

était impliqué, en particulier pour les appels téléphoniques.

Communication avec le patient :

Les résidents ont principalement fourni des explications sur le plan de

gestion, tandis que les infirmières ont tendance à expliquer les

procédures. Cette différence peut expliquer le score faible pour les

infirmières sur cette dimension. Les résidents semblaient fournir une

gestion plus générale des informations que les infirmières. Les

infirmières se concentrent davantage sur les explications

procédurales.

Nous avons observé une faible utilisation de la vérification de la

compréhension du patient. Bien que les infirmières soient restées au

chevet du patient, aucun des professionnels n’ont pensé à contrôler

la compréhension du patient.

Facteurs contributifs et organisation du travail :

La perception et l'attente des rôles pourraient influencer la façon dont

les participants se sont comportés, au-delà du diagnostic de

processus de raisonnement discuté ci-dessus (Muller-Juge et al.

2013). Certains résidents ne s'attendaient pas à ce que les infirmières

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contribuent au processus de raisonnement, et certaines infirmières

ont estimé qu'elles étaient seulement les exécutrices des décisions

des résidents. Au niveau de la perception de la compétence, tel que

le manque de confiance en soi pourrait aussi avoir découragé

certaines personnes de faire des suggestions.

Dans chaque équipe, il y avait des signes de surcharge de tâches. Les

résidents tendance à passer de nombreux ordres dans une période

très courte de temps, souvent trop pour les infirmières pour les gérer

adéquatement. Les résidents n'ont pas réalisé que les infirmières

avaient des difficultés.

C'est dur être organisé, de ne rien oublier. Les résidents ont non

seulement donné des ordres médicaux, mais ils ont également

demandé aux infirmières de nombreuses autres choses, telles que

"Savez-vous où sont les aiguilles pour un gaz du sang artériel? »

De plus. les infirmières sont souvent interrompues dans leur travail par les résidents.

DISCUSSION

Interprétation des

résultats

• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre

de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?

• Les résultats concordent-ils avec les études

antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils

discutés à la lumière d’études antérieures?

• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?

• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?

• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?

Cette étude visait à explorer la notion de compétence collective,

particulièrement en ce qui concerne le raisonnement clinique, et à

mieux décrire les dimensions du raisonnement collaboratif, c'est-à-

dire le processus d'atteinte d'un modèle mental partagé du problème

du patient et de sa gestion. En utilisant une méthodologie qualitative,

nous avons d'abord identifié cinq dimensions soutenant le

raisonnement collaboratif: le raisonnement diagnostique, la gestion

du patient, le suivi du patient, la communication de l'équipe et la

communication avec le patient.

Nos analyses quantitatives sur la qualité du raisonnement collaboratif

évalué à travers ces dimensions ont montré que les évaluations de

l'équipe étaient plus faibles que l'évaluation des individus. Ce résultat

reflète les résultats antérieurs de Hodges et Lingard, où la

compétence collective d'une équipe peut différer de la simple

moyenne des compétences individuelles (Hodges & Lingard 2013).

L'ajout de compétences individuelles n'est donc pas une garantie de

performance d'équipe efficace, car tous les ingrédients favorisant une

bonne collaboration ne sont pas nécessairement réunis.

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Dans les cinq dimensions du raisonnement collaboratif, nous avons

trouvé des éléments de soutien pour atteindre un modèle mental

partagé. Pour le raisonnement diagnostique, bien que les résidents et

les infirmières aient utilisé des approches différentes pour

comprendre l'état du patient, nous avons constaté qu'une évaluation

initiale solide de l'infirmière peut jeter les bases d'une meilleure

collaboration, mais ne prédisait pas nécessairement une meilleure

performance. Lorsque l'infirmière est restée au chevet du résident, il

y avait plus d'occasions de partager leurs résultats.

Au cours de la gestion des patients, nous avons vu le raisonnement

collaboratif grâce à l'utilisation de suggestions opportunes et utiles,

principalement par des infirmières. Ces suggestions étaient souvent

basées sur l'expérience antérieure, en réponse à une découverte

isolée. Cependant, leurs occurrences opportunes et délibérées

indiquent qu'elles étaient le reflet d'un raisonnement autonome qui

pourrait influencer les décisions concernant la gestion des patients,

ce qui dépasse le simple contexte situationnel du raisonnement du

médecin (Durning & Artino 2011). Les résidents doivent évaluer de

façon critique les suggestions avant de les accepter dans le cadre de

la gestion des patients. Cette évaluation contextualisée était valable

dans de nombreuses situations et était similaire à la « construction de

sens » décrite dans d'autres domaines (Mamykina et al., 2015). Nous

avons également vu l'utilisation de caucus pour optimiser la gestion

des patients. Selon le cadre de travail de TeamSTEPPSVR (Ferguson

2008), les rassemblements sont une réunion ad hoc pour rétablir la

conscience situationnelle, renforcer les plans déjà en place et évaluer

la nécessité d'ajuster le plan. Les résidents et les infirmières sur la

même longueur d'onde peuvent mieux collaborer et peut anticiper les

actions futures.

La détection précoce des changements d'état du patient nécessite une

surveillance étroite du patient. Pourtant, le suivi tend à être faible

parmi les équipes, qui semblent ignorer cette dimension. Dans le cas

des signes vitaux, bien que les deux professionnels puissent décider

et prendre des signes vitaux, les résidents étaient plus susceptibles

de commander la surveillance et les infirmières étaient plus

susceptibles d'effectuer cette mesure. En outre, la surveillance peut

être améliorée par l'utilisation de mesures standardisées, en

particulier pour des caractéristiques subjectives comme la douleur.

Les tendances de la douleur étaient difficiles à évaluer lorsque

l'échelle visuelle-analogique n'était pas appliquée.

Notre analyse de la communication a soulevé deux points principaux.

D'abord, les infirmières avaient tendance à communiquer leurs

résultats aux résidents sans nommer les hypothèses diagnostiques.

Dans certains cas, cela a entraîné un retard jusqu'à ce que la

résidente atteigne ses propres hypothèses. Bien qu'une certaine

prudence soit nécessaire pour éviter une fermeture prématurée,

suggérer une hypothèse diagnostique à un résident peut améliorer la

performance de l'équipe en termes de précision. Deuxièmement,

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236

l'amélioration de la précision des commandes médicales peut

également améliorer l'efficacité, en évitant d'autres questions

nécessaires pour les expliciter. Les équipes ont pris le temps

d'expliquer les procédures ou les prochaines étapes au patient, ce qui

a parfois même servi de caucus. Cependant, la collaboration d'équipe

devrait également se renseigner sur la compréhension du patient,

plutôt que de simplement fournir des informations.

Les facteurs contributifs et l'analyse du rendement au travail montrent

comment nos constatations générales antérieures sur les rôles et les

conditions de la performance de l'équipe (Muller-Juge et coll., 2013,

2014) s'appliquent également spécifiquement au raisonnement

collaboratif. Par exemple, les résidents ont souvent une faible

conscience de la situation. Cela a entraîné une surcharge de travail et

d'ordre pour l'infirmière, qui souvent n'en a pas parlé. De même, nous

avons également constaté une surcharge d'information parmi les

équipes. Créer une atmosphère plus ouverte, où l'expression de ses

difficultés n'est pas perçue comme de l'incompétence, et un soutien

mutuel plus fort pourrait être utile. En plus d'accroître la

sensibilisation et le soutien mutuel, le développement d'une meilleure

anticipation pourrait également aider à surmonter ces difficultés.

Enfin, nos équipes ont parfois des performances médiocres malgré de

bonnes connaissances médicales. Dans la littérature antérieure, les

individus ayant ce comportement étaient étiquetés « diagnostic

vagabond », car ils généraient de nombreux diagnostics, sautant de

l'un à l'autre avec chaque nouvelle donnée, sans une vue d'ensemble

des données (Rudolph et al., 2007).

La performance des équipes dans les cinq dimensions varie

considérablement et peut être due à plusieurs facteurs: spécificité des

cas (équipes évaluées sur un scénario unique, quoique commun et

prototypique), niveaux d'expérience, en général et en médecine

interne (de 6 mois à 25 ans) ans), le niveau de confiance (les appels

aux médecins superviseurs n'ont pas fourni beaucoup de conseils lors

des scénarios) et la mise en place de la simulation, notamment en

termes de connaissance du patient.

Conséquences et recommandations

• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude

pour la discipline ou la pratique clinique ?

• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?

L'utilisation de la simulation hautefidélité a fourni une occasion unique

de comparer les équipes dans des situations standardisées et urgentes. Notre échantillon était représentatif de la main-d'œuvre

réelle en termes de sexe, d'âge et d'expérience. Les antécédents des enquêteurs en tant que médecins et infirmiers ont permis de mieux

comprendre les attentes légitimes concernant le raisonnement

clinique et les compétences de chaque professionnel. Enfin, notre approche inductive a permis une approche exploratoire de la notion de raisonnement collaboratif en milieu clinique.

Page 247: Travail de Bachelor - REROdoc.rero.ch/record/323179/files/Quel_est_l_impact... · traitant de la fin de vie paisible de Ruland et Moore (1998) ainsi que de la théorie de Novice à

237

Notre étude a des limites. Premièrement, la généralisation de nos

résultats est limitée, car nos données ont été recueillies dans un seul

centre. Deuxièmement, l'utilisation d'un mannequin aurait pu

empêcher certains participants d'agir pleinement comme ils

l'entendaient, en termes de collaboration, de communication avec le

patient ou d'actions individuelles telles que le positionnement du

patient ou l'utilisation de certains matériaux. Troisièmement, les

participants n'avaient que peu de connaissances sur leur patient pour

le scénario, de sorte que certaines attentes pouvaient difficilement

être satisfaites (par exemple, les attentes des résidents concernant

les connaissances des infirmières sur les patients). Enfin, si les

évaluateurs ont évalué la qualité du raisonnement collaboratif sur la

base d'une définition forte et d'un bon accord inter-évaluateurs, les

conceptions des observateurs auraient néanmoins pu influencer

l'évaluation des équipes. Baser l'évaluation des processus de

raisonnement sur le rappel stimulé peut également présenter la

limitation de ne pas accéder à tout travail cognitif.

Nos résultats démontrent un raisonnement collaboratif entre les résidents et les infirmières, exprimé à travers les dimensions du

raisonnement diagnostique, de la gestion et de la surveillance du

patient, fournissant des explications au patient et une communication d'équipe, basée sur la connaissance situationnelle.

Ils indiquent également différents processus de raisonnement utilisés par les infirmières et les résidents. La sensibilisation aux

spécificités dans les approches de raisonnement de chaque profession et une meilleure compréhension du raisonnement

collaboratif peuvent fournir des dimensions supplémentaires à la

collaboration interprofessionnelle et à l'éducation. Des études supplémentaires sont nécessaires pour explorer davantage le

processus de raisonnement clinique collaboratif et comment il diffère du raisonnement de chaque individu.