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Haute Ecole Arc Santé
Filière soins infirmiers
Travail de Bachelor
Directeur de travail de Bachelor Monsieur Olivier SCHIRLIN
« Quel est l’impact de la collaboration
médecin infirmière sur la qualité de la
fin de vie de l’adulte dans un service
de soins aigus ?»
Sovrane SHEHOLLI
Aranya VALLIPURAM
Julie MIGY
Sovrane SHEHOLLI
Promotion 2015-2018 – Delémont, le 5 juillet 2018
Tables des matières Résumé ..............................................................................................iv
Problématique ....................................................................................... v
Concepts abordés .................................................................................. v
Méthode ............................................................................................... v
Résultats ............................................................................................... vi
Conclusion ............................................................................................ vi
Mots-clés .............................................................................................. vi
Remerciements ................................................................................. vii
Chapitre 1 : Introduction ............................................................... 1
Chapitre 2 : Problématique ............................................................ 5
2.1. Survenue de la question de départ ................................................ 6
2.2. Mise en lien avec le métaparadigme et les savoirs infirmiers ........... 7
2.3. Revue exploratoire de littérature ................................................. 13
2.4. Mise en avant des concepts retenus comme pertinents ................. 23
2.5. Perspectives de la problématique pour la pratique ........................ 23
Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaire infirmiers ............ 27
3.1. Concepts ................................................................................... 28
3.1.1. Interdisciplinarité ................................................................. 28
3.1.2. Fin de vie ............................................................................ 33
3.1.3. Qualité de vie ...................................................................... 36
3.1.4. Soins aigus .......................................................................... 38
3.2. Champs disciplinaire infirmier ...................................................... 39
3.2.1. La théorie de la fin de vie paisible: Cornelia M. Ruland & Shirley
M. Moore ......................................................................................... 40
3.2.2. De novice à expert: Patricia Benner ....................................... 45
Chapitre 4 : Méthode ................................................................... 49
4.1. Question PICOT ......................................................................... 50
4.2. Méthode de recherche ................................................................ 51
4.3. Articles retenus .......................................................................... 56
4.4. Analyse des articles avec la grille de Fortin (2010) adaptée ........... 57
ii
Chapitre 5 : Synthèse des résultats et discussion ....................... 58
5.1. Synthèse des résultats des articles .............................................. 59
5.1.1. Les rôles infirmiers versus les rôles des médecins .................. 59
5.1.2. La communication et la collaboration ..................................... 63
5.1.3. L’expérience, l’expertise et la formation ................................. 67
5.1.4. Qualité des soins .................................................................. 71
5.2. Développement des résultats en lien avec la question PICOT ........ 74
5.3. Perspectives et propositions pour la pratique ............................... 76
Chapitre 6 : Conclusion ................................................................ 79
6.1. Apport du travail ........................................................................ 80
6.2. Limites ...................................................................................... 81
6.3. Perspectives pour la recherche .................................................... 82
7. Références................................................................................. 84
8. Appendices ................................................................................ 92
Appendice A : RETRANSCRIPTIONS ...................................................... 93
Appendice B : GRILLES ADAPTÉES DE FORTIN .................................... 120
iii
Liste des tableaux Tableau 1 : Mots clés PICOT ................................................................... 52
Tableau 2 : Descripteur PICOT ................................................................ 53
Tableau 3 : Articles et descripteurs .......................................................... 54
Tableau 4 : Articles et mots-clés anglais .................................................. 54
Résumé
Problématique
Notre hypothèse reposait sur l’impact positif ou négatif de la collaboration
médecin/infirmière sur la qualité des soins au patient. Ce questionnement est
ancré dans la discipline infirmière par le biais des quatre concepts du
métaparadigme infirmier (Fawcett, 1984, 2005) ainsi qu’avec les quatre modes
de savoirs infirmiers (Carper, 1978). La problématique contient la
retranscription d’entretiens auprès d’infirmières de la région ainsi que les
résultats de notre revue de littérature. Elle apporte également des perspectives
de la problématique pour la pratique.
Concepts abordés
Les concepts retenus sont l'interdisciplinarité, la qualité des soins, les soins
aigus et la fin de vie. Ils sont ensuite mis en lien avec deux cadres théoriques
traitant de la fin de vie paisible de Ruland et Moore (1998) ainsi que de la
théorie de Novice à Expert de Benner (1982).
Méthode
La méthodologie PICOT (Melnyk & Fineout-Overholt, 2011) a été utilisée
pour la formulation de notre question de recherche. Afin de pouvoir trouver
des articles scientifiques fiables, nous nous sommes rendues sur les différentes
bases de données telles que Cinhal, PsycInfo, Medline, PubMed, Cochrane et
JBI.
Les critères d’inclusion des articles étaient la date de publication (filtre <10
vi
ans), l’inclusion des concepts que nous avons dégagé de notre question de
recherche ainsi que la notion de contrôle et de randomisation des articles.
Nous avons finalement retenu nos articles en fonction de leur impact factor
(>1,5).
Résultats
Les résultats sont présentés en quatre thématiques que nous avons
retrouvées dans chacun des articles retenus; les rôles infirmiers versus les
rôles du médecin, la communication et la collaboration, l’expérience/l'expertise
ainsi que la formation et pour finir la qualité des soins. La collaboration
interprofessionnelle a un impact sur la qualité des soins de fin de vie, sur la
satisfaction et sur la confiance des patients. La collaboration peut être
influencée par différents facteurs tels que l’expertise et l’expérience de
l’infirmière, la communication, la confiance et la connaissance des rôles de
chacun.
Conclusion
Les éléments mis en avant dans ce chapitre sont les apports que ce travail
nous a amenés ainsi que les limites rencontrées durant l’élaboration de ce
dernier et les perspectives pour les recherches ultérieures.
Mots-clés
Adulte - Fin de vie - Collaboration médecin/infirmière - Soins aigus - Qualité
de fin de vie
Remerciements
Tout au long de la réalisation de notre travail de Bachelor, nous avons eu
le soutien, l’aide, et le réconfort de plusieurs personnes que nous aimerions
remercier.
En premier lieu, nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur
Schirlin Olivier, qui a été notre directeur de travail de Bachelor. Il a eu un
regard critique quant à notre démarche et a su nous apporter sa disponibilité,
ses encouragements et son engagement. Il a su répondre à nos
questionnements avec énormément de pédagogie et nous a guidé tout au long
de ce travail.
De plus, pour rester dans le cadre de la He-Arc, nous voulons remercier
Madame Schwander-Maire Françoise, Madame Ross Pauline, Monsieur Comte
Pascal ainsi que Monsieur Voirol Christian, qui nous ont guidé durant les cours
consacrés à la recherche dans le cadre du travail de Bachelor.
Un grand merci à Madame Tisserand Bénédicte, directrice par intérim des
soins de l’Hôpital du Jura, pour la relecture de notre travail et son apport
précieux de connaissances des soins.
Monsieur Maschietto Cédric et Madame Migy Cosette pour le temps
consacré à la relecture assidue et à la correction de l’orthographe et de la
syntaxe de notre dossier. Madame Groell Sarah, pour ses compétences en
informatique et son aide précieuse pour la mise en page de notre travail de
Bachelor.
Les infirmières de l’Hôpital du Jura pour leur disponibilité, leur expérience,
leurs précieux conseils et leur récit concret qui adérait parfaitement à notre
problématique de recherche: Mesdames Gorrara Alessia, Bouduban Claire,
Worreth Anne, Zupranski Laurence, Sangsue Laurie, Hug Emilie et Villien
Noémie.
Ainsi que tous nos proches, familles, amis, ayant contribué de près ou de
loin à la réalisation de ce travail. Ils nous ont apporté du courage et de la
motivation.
Enfin, chacune de nous tient à appuyer et à remercier la bonne
collaboration et l’engagement du groupe qui a été la clé de la réalisation de ce
travail de Bachelor.
1
Chapitre 1 : Introduction
2
Il est important de préciser que les auteurs de ce travail emploient
principalement le terme « infirmière » au féminin. Il va de soi que le
masculin pourrait également s’employer.
3
Dans la pratique des soins infirmiers, les prises de décision se sont longtemps référées et se réfèrent encore aujourd’hui à l’intuition et à l’expertise clinique. Le contexte des soins est également important. Référer sa pratique à des savoirs scientifiques avérés et actualisés est une exigence nouvelle. La pratique basée sur des résultats probants ou Evidence Based Nursing (EBN) n’est pas uniquement une utilisation de recherches, ni l’amélioration de qualité, ou la pratique de la recherche infirmière, bien qu’elle puisse être associée à chacun de ces processus. Elle aide des infirmières et infirmiers à fournir des soins de haute qualité basés sur les dernières pratiques courantes en se référant davantage à des résultats de la recherche plutôt que sur les leçons du passé, des sentiments, des conseils et sur ce que nous avons toujours fait (HES-SO, 2012).
L’infirmière, malgré son image populaire d’être l’exécutrice du médecin,
possède des rôles qui lui sont propres et indépendants de la volonté de ce
dernier. Effectivement, les compétences d’une infirmière englobent plusieurs
rôles dont ceux d’expert(e), de communicateur(trice), de collaborateur(trice),
de manager, de promoteur(trice) de la santé, d’apprenant(e)/formateur(trice)
et de professionnel(le). Elle doit aussi être habilitée à faire de la recherche afin
de fournir les soins possibles.
Le travail de Bachelor nous permet d’accroître nos savoirs théoriques,
culturels et sociaux tout en développant des compétences de compréhension,
d’analyse et de critique d’articles scientifiques. Ces derniers nous permettront
de développer nos savoirs de façon probante et avec le plus haut niveau de
preuve par rapport à une problématique posée afin de l’utiliser dans notre
pratique professionnelle et ainsi garantir une qualité de soins optimale
prodiguée au patient.
4
Afin de poser notre problématique, nous sommes amenées à poser une
question à l’aide de la formulation PICOT ; cette manière de faire permet une
formulation claire, spécifique et structurée de manière à ce que la question
soit comprise de tous.
Nous élaborerons notre travail de Bachelor au travers d’une problématique
afin d’améliorer un phénomène rencontré dans les domaines des soins et de
la santé.
Nous allons nous intéresser à des concepts et des champs disciplinaires
infirmiers qui constituent un corpus théorique (théories de soins, philosophies)
sur lequel s’appuyer afin d’éclairer la problématique.
Notre revue littéraire portera sur 14 articles scientifiques - choisis dans
différentes bases de données découlant des mots clés utilisés dans la
problématique - qui seront analysés à l’aide de la grille de Fortin.
Les résultats des articles scientifiques seront analysés et synthétisés puis
éclairés avec les théories de soins retenues.
Enfin, la conclusion portera sur les perspectives adéquates et pratiques
infirmières découlant du travail de recherche. Elle contient également les
apports et les limites de la recherche.
5
Chapitre 2 : Problématique
6
2.1. Survenue de la question de départ
Afin de trouver une thématique pour notre travail de Bachelor, il nous a
été demandé de choisir une question de départ parmi plusieurs. Après
réflexion, et suite à nos expériences professionnelles et estudiantines
respectives, la question suivante nous a interpelées : « La qualité de la
collaboration entre infirmières et médecins a-t-elle un impact sur la qualité des
soins ? ». Il est vrai que durant nos propres expériences dans les soins, nous
avons remarqué que la collaboration, la communication et la confiance entre
les différents professionnels de la santé avaient un certain impact sur la qualité
de soin du patient, particulièrement en milieu aigu. Faire un travail de Bachelor
sur cette thématique nous permettra de faire des recherches plus approfondies
et d’éventuellement valider cette question.
Dans le but d’approfondir nos réflexions en lien avec cette question, nous
nous sommes directement adressées à des infirmières diplômées travaillant
dans différents services de médecine interne de l’Hôpital Cantonal de notre
région. Durant nos rencontres avec les professionnels, nous leur avons posé
des questions que nous avions au préalable préparées en nous basant sur nos
propres avis et interrogations sur la thématique de la collaboration entre
infirmières et médecins ainsi que de l’impact de cette dernière sur la qualité
des soins prodigués au patient.
Nous espérons pouvoir transmettre les recherches et les connaissances que
7
nous aurons acquises durant ce travail de Bachelor aux différents soignants
intervenant auprès des patients, tous rôles confondus, afin d’optimiser le plus
possible la qualité des soins qui leur sont donnés.
2.2. Mise en lien avec le métaparadigme et les savoirs infirmiers
En reprenant les quatre concepts du métaparadigme des soins infirmiers,
Pepin, Kérouac & Ducharme (2010) déclarent que la discipline infirmière
s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des personnes, des
familles, des communautés et des populations qui, en interaction continue
avec leur environnement, vivent des expériences de santé.
Etre humain :
La personne est un tout formé des diverses composantes biologiques,
psychologiques, sociologiques, culturelles et spirituelles, qui sont elles-mêmes
en relation (Pepin, Kérouac & Ducharme, 2010).
Notre travail de Bachelor sera développé sur un focus patient. Il est donc
important de considérer l’être humain de façon holistique et indissociable et
de faire en sorte que chaque soin prodigué ait un impact positif sur la santé
du patient.
Santé :
Le concept de la santé se réfère aux processus humains de vivre et de
mourir (Fawcett, 2005).
8
La collaboration médecin/infirmière est nécessaire pour la qualité de la
santé du patient. Effectivement, les deux collaborateurs travaillent ensemble
pour le maintien de la santé du patient avec des interventions de prévention
et promotion de la santé, ainsi que pour le processus de guérison et
l’accompagnement dans la maladie ou de la fin de vie.
Environnement :
Le concept de l'environnement se réfère à un milieu physique des êtres humains, ainsi qu'aux environnements dans lesquels se déroulent les soins infirmiers, allant des maisons privées aux établissements de soins de santé jusqu'à la société dans son ensemble. Le concept du métaparadigme de l'environnement fait également référence à toutes les conditions culturelles, sociales, politiques et économiques locales, régionales, nationales et mondiales associées à la santé des êtres humains (Fawcett, 2005).
Dans ce travail, nous avons choisi de nous focaliser sur le milieu hospitalier
aigu. C’est un lieu qui peut être très anxiogène pour la personne soignée car
si cette dernière est hospitalisée, c’est parce qu’elle est malade et souffrante.
C’est aussi un lieu de travail qui peut être stressant pour l’infirmière ou le
médecin du fait que ce contexte est aigu et souvent instable, ce qui peut avoir
un impact négatif sur la collaboration et donc sur la qualité de soin du patient.
Soins :
Le concept de soins infirmiers se réfère à la définition des soins infirmiers, aux mesures prises par les infirmières pour le compte ou à l'égard des êtres humains et aux objectifs ou aux résultats des activités infirmières. Les actions en soins infirmiers sont considérées comme un processus mutuel entre les participants aux soins infirmiers et aux infirmières. Le processus englobe les
9
activités fréquemment appelées évaluation, étiquetage, planification, intervention et évaluation (Fawcett, 2005).
L’infirmière est de jour comme de nuit auprès du patient. Elle est capable
d’observer, d’analyser et de mettre en place des actions infirmières en lien
avec son rôle propre et médico-délégué si une situation problématique de
santé se présente. Elle est aussi capable, grâce à ses compétences
professionnelles et interdisciplinaires, de collaborer avec le médecin pour
intervenir sur l’état de santé du patient.
Dans la revue systématique de Eddy, Jordan, & Stephenson (2016), il est
dit que la division du travail entre les professionnels de la santé signifie
qu’aucun professionnel ne peut livrer un épisode complet de soins de santé et
que les professionnels de la santé ayant une expertise spécifique doivent
travailler ensemble pour s’assurer que les patients reçoivent tous les soins dont
ils ont besoin.
Le savoir:
Le Dictionnaire Petit Robert (2013) définit le savoir comme un « ensemble de connaissances plus ou moins systématisées, acquises par une activité mentale suivie ». Du point de vue disciplinaire, Chinn et Kramer (2008) indiquent que le savoir infirmier réfère à l’expression de la compréhension qui peut être partagée aux autres et qui reflète ce que les membres d’une collectivité ont retenu comme standards et comme critères leur étant propres. En fait, selon ces auteurs, plusieurs savoirs sont nécessaires à l’infirmière pour comprendre les problèmes et les questions disciplinaires (Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).
10
Savoir Ethique :
Carper (1978 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014) soutient que le savoir éthique exige la compréhension des différentes positions philosophiques de ce qui est juste et bon, et de ce qui est souhaitable pour la personne. Bien qu’il soit généralement associé au cadre déontologique et à la notion d’obligation, le savoir éthique rejoint d’abord et avant tout un processus créatif, conscient et raisonné qui permet de clarifier les valeurs et d’explorer les alternatives lors d’une prise de décision (Chinn & Kramer, 2011 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).
L’infirmière a besoin du savoir éthique afin de fournir les meilleurs soins
possibles au patient en tenant compte des quatre principes fondamentaux;
c’est-à-dire l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice
(L’éthique dans la pratique des soins. ASI, 2003).
Les valeurs de l’infirmière sont constamment confrontées à celles du
médecin et à celles du corps interdisciplinaire mais aussi à celles du patient.
De plus en plus, l’empowerment du patient est mis en avant et doit être pris
en compte par les différents acteurs de santé. C’est pourquoi notre question
de départ peut être mise en lien avec le savoir éthique.
Savoir Personnel :
Selon Carper (1978 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014), le savoir personnel est l’un des savoirs les plus difficiles à maîtriser et à enseigner. Il correspond au processus qui facilite la connaissance, la rencontre et l’actualisation du soi personnel et celui des autres (Lechasseur, 2009; Lechasseur et al., 2011, dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014). Il représente ce que l’infirmière connaît d’elle-même (Pepin et al., 2010, dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014). Lorsqu’il est bien développé, le savoir personnel permet l’ouverture de l’infirmière aux autres, et l’interaction qui émerge de la relation enrichit
11
l’expérience (Chinn & Kramer, 2008 ; dans Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014).
Ce savoir nécessite une prise de conscience personnelle nécessaire à la
relation à l’autre et à la collaboration professionnelle.
Plus une infirmière est expérimentée et plus son savoir personnel est
développé. C’est-à-dire qu’au cours de sa vie, elle aura développé une certaine
confiance en elle, une certaine gestion des émotions et une capacité
d’adaptation dans les relations. De ce fait, elle aura acquis des compétences
quant à l’approche du patient et du corps interdisciplinaire.
Savoir esthétique :
Phenix (1964) présente le savoir esthétique comme étant la compréhension d’une situation plutôt que sa connaissance. Carper (1978) pour sa part, présente le savoir esthétique comme étant une appréciation profonde du sens d’une situation. Concrètement, Chinn et Kramer (2011) soutiennent que les habiletés liées à la pensée rationnelle, au jugement clinique et aux habiletés techniques prennent nécessairement appui sur le savoir esthétique. En saisissant le sens des situations vécues par le patient et par ses proches, l’infirmière de soins critiques assure une surveillance clinique optimale du patient en fonction de sa globalité et de son unicité. Le savoir esthétique amène à reconnaître les besoins du patient en percevant les indices fins liés à une situation (Gagnon, Lechasseur, & Milhomme, 2014),
L’infirmière, dans son quotidien, doit faire preuve de créativité dans le but
d’acquérir des compétences de communication et d’adaptation afin de garantir
une prise en soins optimale du patient et une collaboration professionnelle
avec le corps interdisciplinaire. De ce fait, l’infirmière est continuellement en
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train de mettre en place des stratégies afin d’améliorer la qualité des soins au
patient.
L’infirmière est capable de prodiguer des soins individualisés tout en
prenant en compte le contexte dans lequel le patient se trouve et en s’y
adaptant. Dans le cas de la problématique exposée le contexte touche un
milieu aigu.
Savoir Empirique :
Le savoir empirique fait référence aux connaissances qui sont systématiquement organisées à travers des lois générales et des théories afin de décrire, d’expliquer et de prédire des phénomènes liés à la discipline infirmière (Carper,1978). En fait, le savoir empirique est lié à ce que nous voyons, touchons et entendons (Chinn & Kramer, 2011)
Plus l'infirmière met à jour ses connaissances empiriques et plus elle démontre une certaine confiance en elle, ainsi cela lui permettra d’entrer en communication et aussi de se confronter à l’avis des différents acteurs de la santé et du médecin. En effet, ces savoirs exigent de la part de l’infirmière une remise en question constante de ses pratiques et d’intégrer à ses interventions des savoirs issus de la recherche (Chinn et Krammer, 2008).
Les savoirs empiriques permettent d’affirmer son jugement clinique et son
argumentation dans le but d’offrir des soins de qualité aux patients. Pour nous,
les savoirs empiriques font partis des facilitateurs à la collaboration.
13
2.3. Revue exploratoire de littérature
Pour commencer notre revue exploratoire de littérature, nous nous
sommes fait notre propre opinion sur ce qui pouvait poser problème dans la
collaboration entre le médecin et l’infirmière grâce à nos expériences
professionnelles. Par la suite nous avons recherché les thèmes issus de notre
réflexion dans la littérature, que ce soit des revues ou des articles scientifiques.
Ceci nous a permis d’élaborer des questions à poser à des infirmières
diplômées avec des années d’expérience variées. Enfin, les problématiques
consécutives à ces divers entretiens ont orienté nos recherches en lien avec
notre question de départ.
Suite à nos expériences professionnelles précédant la formation en
sciences infirmières et à nos formations pratiques lors des divers stages
effectués à ce jour, nous nous sommes rendus compte que les problèmes
principaux liés à la collaboration sont le manque de connaissances - ou de
reconnaissance - des compétences de l’infirmière par le médecin ainsi qu’une
mauvaise communication entre ces derniers.
Ce sont deux problématiques qui ont été validées suite à nos recherches
dans la littérature scientifique, plus précisément dans deux revues
systématiques trouvés sur JBI et Cochrane. En effet, selon Eddy, Jordan, &
Stephenson (2016), un manque de connaissance du rôle de l’autre et les
différents niveaux de compétences de chacun peuvent amener à une mauvaise
collaboration entre l’infirmière et le médecin. Ils ajoutent à cela la hiérarchie
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(les membres de l’équipe peuvent craindre d’interroger ou de défier les
professionnels de niveau perçu comme supérieur, en l’occurrence les
médecins) ce qui entraîne une difficulté à s’exprimer de la part des infirmières
ou une insécurité pour remettre en question les actions entreprises par
d’autres et prévenir les erreurs médicales et donc de porter atteinte à la qualité
des soins prodigués au patient. Aussi, ils expliquent qu’il existe toute une
gamme de compétences pour le développement professionnel et qui favorisent
la collaboration entre les disciplines et le travail en équipe telles que le
professionnalisme, l’environnement d’équipe ou le mentorat.
De plus, selon Zwarenstein, Goldman, & Reeves (2014), une mauvaise
collaboration peut avoir une incidence négative sur les prestations de soins au
patient. A l’inverse, une bonne collaboration peut diminuer les frais
d'hospitalisations des patients, mais également les erreurs médicales et les
réhospitalisations fréquentes des bénéficiaires.
Dans le rapport « To err is human », Kohn, Corrigan, & Molla (1999)
rapportent que 50’000 à 100’000 personnes meurent chaque année dans les
hôpitaux aux Etats-Unis suite à des erreurs médicales qui auraient pu être
évitées grâce à une meilleure collaboration ; c’est plus que mourir d’accidents
de véhicules à moteur, de cancer du sein ou de sida – trois causes qui reçoivent
beaucoup plus d’attention publique.
A la suite de nos différentes recherches, certaines questions ont émergé
telles que « quel est le rôle de l’infirmière ? », « qu’est-ce que la collaboration
? », « quels sont les facilitateurs à la collaboration et quels en sont les obstacles
15
? », « quelles sont les répercussions liées à une mauvaise collaboration ? » et
enfin « que peut-on mettre en place pour favoriser une collaboration
médecin/infirmière adéquate dans le but de garantir la qualité des soins offerts
au patient ? ».
Nous sommes allées présenter le fruit de nos réflexions aux
professionnelles de la santé qui nous ont proposé leur point de vue ; En ce qui
concerne le rôle de l’infirmière il est expliqué que premièrement, il diffère selon
le contexte dans lequel elle pratique ; selon notre choix, elle se situe en milieu
aigu. Deuxièmement, l’infirmière doit être capable d’évaluer l’état clinique, les
besoins, l’environnement et les ressources du patient quotidiennement et de
l’accompagner en lui garantissant la meilleure autonomie possible en l’aidant
à comprendre ce qui lui arrive et en lui laissant la possibilité de s’exprimer.
C’est ce que l’on appelle le rôle propre de l’infirmière. Troisièmement, on
trouve le rôle médico-délégué : l’infirmière doit être capable de comprendre,
de planifier et d’exécuter la prescription médicale en respectant les critères de
qualité ; elle doit faire preuve de connaissances théoriques et humaines, et
des compétences en négociation et en communication.
La collaboration est d’évaluer son patient, d’en ressortir le problème et de
l’orienter vers différents corps de métier, de communiquer avec eux et de fixer
un objectif commun dans l’optique de maintenir ou de rétablir une bonne
qualité de soin.
Les facilitateurs à la collaboration sont dans un premier temps de connaître
le cahier des charges et donc les rôles et compétences de chaque corps de
16
métier, mais aussi de reconnaître ses propres limites. Ensuite, il y a la curiosité,
l’envie d’apprendre et d’avancer dans la réflexion avec le médecin. Enfin, il
faut échanger avec le professionnel avec qui on collabore, avoir le courage de
dire les choses qui ne sont pas satisfaisantes mais aussi de savoir dire quand
ça va bien. Finalement, la pratique de l’évaluation clinique pertinente est
bénéfique et accroît la notion de confiance. Selon Jarvis (2015), « l’évaluation
clinique vise à l’identification et la réponse aux besoins des patients. Il permet
de formuler des diagnostics infirmiers et/ou des problèmes à traiter en
collaboration interdisciplinaire, le choix des interventions et l’établissement des
priorités de soins infirmiers ».
Les obstacles sont donc contraires aux facilitateurs, c’est-à-dire une
méconnaissance du cahier des charges d’autrui et le dépassement de son
propre cadre de compétences. On trouve aussi la notion des médecins qui
pensent que l’infirmière ne fait qu’exécuter les thérapies prescrites. Enfin, le
fait de ne pas être sûre de soi-même ou de remettre systématiquement en
cause les prescriptions médicales péjore la collaboration médecin/infirmière.
Les répercussions liées à un manque de collaboration sont les
réhospitalisations plus fréquentes et précoces, les erreurs médicamenteuses
et la perte de confiance du patient.
A la suite des divers entretiens, les infirmières rencontrées nous ont donné
plusieurs pistes pour améliorer la collaboration médecin/infirmière telles que
l’élaboration d’un manuel dans lequel figureraient les différentes compétences
de l’infirmière et qui serait distribué à chaque nouveau médecin ou encore la
17
mise en place de cours en commun de collaboration pour les étudiants en
médecine et infirmiers, voire des journées de simulation sur la collaboration
pour les professionnels infirmiers et médecins.
Suite à ces quelques réponses à nos questions, nous allons présenter les
thèmes principaux de notre question de départ. Tout d’abord, il nous semblait
important de présenter la profession infirmière, puis l’acteur de santé que nous
côtoyons le plus, le médecin, ainsi que ce qui les lient c’est-à-dire la
collaboration, la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité. Ensuite les différents
thèmes ressortis lors des lectures de revues systémiques et des entretiens
avec les infirmières notamment: la communication, la qualité des soins, la
professionnalisation et enfin le contexte de soins sur lequel nous nous axons:
le milieu aigu.
« L’infirmière est une personne habilitée à assurer la surveillance des
malades et à les soigner sur prescription médicale » (Larousse, 2011).
Les soins infirmiers ont pour rôle d’accompagner les bénéficiaires de soins
et leur entourage à s’épanouir pleinement, que ce soit physiquement,
mentalement ou socialement, dans leur environnement respectif. Ces soins
respectent également les codes de déontologie, c’est-à-dire les règles et les
devoirs d’une profession. De plus, les soins infirmiers permettent la
participation de l’individu, de sa famille, de son entourage. De ce fait, ils
prennent en compte les différentes dimensions de la personne afin de pouvoir
exercer une prise en charge globale et ainsi permettre une évolution et une
18
reprise de l’autonomie du patient et de son autodétermination. Les soins
s’exercent de manière autonome ou en collaboration avec plusieurs disciplines
rencontrées dans la santé. C’est une branche de la santé qui englobe
également les notions de promotion de la santé ou de prévention de la
maladie.
« Le processus de professionnalisation des infirmières est un travail qui
permet le développement des caractéristiques de la profession et détermine le
statut de la profession d’infirmière » (Hamilton, 1992). « Sur la base des
résultats de diverses études, il a été illustré que l'un des principaux facteurs
dans la professionnalisation des infirmières est l'indépendance dans leur
travail » (Haririan, 2016).
L’infirmière dispose de compétences spécifiques à la profession, nécessaire
à une pratique de qualité. Elle dispose de sept rôles développés par la
conférence des Recteurs de Hautes écoles Spécialisées Suisse (KFH) qui sont:
le rôle d’expert-e en soins infirmiers, le rôle de communicatrice, le rôle de
collaboratrice, le rôle de manager, le rôle de promotrice de la santé, le rôle de
formatrice et enfin le rôle de professionnelle. Tous ces rôles englobent chacun
quatre différentes compétences. De plus, bien que durant des années
l’infirmière prenait des décisions en se référant à des leçons, des sentiments
et des conseils, il lui est aujourd’hui demandé d'actualiser ses savoirs
scientifiques afin d’obtenir des résultats probants ou Evidence Based Nursing
(EBN), qui l’aident à prodiguer des soins de hautes qualité basés sur les
dernières pratiques courantes. Pendant toute sa carrière, l’infirmière devra
19
collaborer avec une discipline en particulier : les médecins. En effet, le médecin
est la personne qui est titulaire d’un diplôme de docteur en médecine.
Les médecins ont également plusieurs compétences spécifiques à leurs
rôles. Selon Bürgi et al. (2008) il y a le rôle de communicateur, qui est un rôle
important dans la relation médecin-patient. Cette compétence permettra au
médecin de créer des échanges dynamiques afin de pouvoir construire une
relation de confiance avec le bénéficiaire de soins. Le rôle de collaborateur est
également présent dans la médecine. En effet, un médecin se doit de travailler
au sein d’une équipe de soins afin de prodiguer et d’obtenir des soins de qualité
aux patients. La collaboration devient un rôle de plus en plus important dans
le monde de la santé du fait que les environnements de travail se font
pluridisciplinaires. Ainsi, les soins sont largement partagés entre plusieurs
disciplines. Le médecin présente également des compétences de directeur en
participant à l’organisation des soins de santé, des pratiques durables, en
prenant des décisions sur l’allocation des ressources et contribue ainsi à
l’efficacité du système de santé. Et l’une des dernières compétences du
médecin est d’être avocat de la santé en utilisant de manière responsable son
expertise afin de favoriser le bien-être et la santé des patients d’une part, mais
également de l’entourage, de la communauté et de la population. Le médecin
se doit également d’être professionnel en prodiguant et en s’engageant dans
la santé grâce à une pratique éthique, en respectant les normes de
comportement personnelles.
20
Ces deux disciplines sont amenées à travailler ensemble, ce pourquoi nous
trouvons important de définir les notions de collaboration, de pluridisciplinarité
et d'interprofessionnalité qui seront développées dans le chapitre 3 dédié aux
différents concepts retenus.
Le travail en interdisciplinarité nécessite un investissement personnel pour
chaque soignant, en particulier en ce qui concerne la communication. En effet,
un travail d'équipe efficient et une communication adaptée sont des notions
essentielles à la sécurité des bénéficiaires de soins dans les services de santé.
Le développement des compétences en équipe est important pour une
efficacité dans le travail interprofessionnel au sein des services de soins aigus
qui est le contexte sur lequel notre travail de Bachelor portera.
D’après une étude réalisée aux hôpitaux universitaire de Genève sur la
qualité des soins, Garnerin et al. (2001) expliquent que depuis plus d’une
décennie, l’intérêt porté à la qualité des soins par les professionnels, les
pouvoirs publics, les compagnies d’assurance ou les patients ne cesse de
croître. Plusieurs phénomènes contribuent à cet intérêt: la médecine est
devenue progressivement plus efficace mais aussi plus complexe et plus
dangereuse, l’augmentation des coûts des soins attire inévitablement
l’attention des organismes payeurs qui ne veulent pas couvrir des prestations
qui seraient inutiles ou mal justifiées. De nombreuses études ont montré une
grande variabilité dans les pratiques médicales. Plus généralement, la société
a changé, la médecine a perdu de son prestige, et une attitude critique du
public envers la médecine est désormais considérée comme légitime.
21
Selon la définition de l’OMS, la qualité des soins est une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins (Santé publique, 2013).
Afin de focaliser notre travail sur le patient, nous avons décidé de l’orienter
sur la fin de vie dans un service de soins aigus car, durant nos expériences
lors des périodes de formation pratiques, nous avons remarqué que lorsqu’il y
avait un patient en situation de fin de vie, il y avait régulièrement des
problèmes de collaboration entre médecins et infirmières. L'infirmière est la
soignante la plus proche du patient durant son séjour à l’Hôpital, elle objective
chaque signe ou changement d’état du patient, que ce soit de l’ordre de
l’amélioration ou de la péjoration, et bien souvent c’est elle qui proposera au
médecin la mise en place de soins de fin de vie. Les désaccords surviennent
généralement lorsque l’infirmière a objectivé qu’il n’est plus possible de fournir
des soins curatifs au patient et qu’il faut instaurer des soins de confort et de
fin de vie, soins que l’on appelle soins palliatifs. Les médecins sont parfois
réfractaires à cela et le patient continue de recevoir des soins dits aigus, alors
que des soins de confort sembleraient plus appropriés pour lui permettre une
fin de vie paisible et sans acharnement thérapeutique1, d’où le choix de mettre
1 Fait d’employer tous les moyens thérapeutiques pour maintenir en vie un malade qu’on
estime dans un état désespéré (Petit Larousse, 2017)
22
en lien notre travail de Bachelor avec la théorie de la fin de vie paisible de
Ruland & Moore.
23
2.4. Mise en avant des concepts retenus comme pertinents
Grâce aux diverses informations que nous avons pu recueillir par le biais
de nos expériences professionnelles, de la littérature et des différents
entretiens avec des infirmières, nous avons décidé de retenir quatre concepts
prioritaires et pertinents liés à notre question de départ. Nous présenterons
plus en détails dans le chapitre 3 « Concepts et champs disciplinaires infirmiers
» les concepts de l'interdisciplinarité, de la fin de vie, de la qualité de vie ainsi
que des soins aigus.
2.5. Perspectives de la problématique pour la pratique
Au travers de notre revue exploratoire de littérature, des différents
entretiens menés auprès des professionnels et de nos propres expériences,
nous avons pu nous rendre compte qu’il y a effectivement une problématique
liée à la collaboration entre le médecin et l’infirmière. En effet, les problèmes
ressortis principalement sont le manque de connaissance du rôle propre de
chacun, les difficultés de communication, le manque de confiance et de
connaissances empiriques (Blondon et al., 2017).
Nous avons découvert plusieurs répercussions pouvant être graves suite à
une mauvaise collaboration entre le médecin et l’infirmière. Les impacts
rencontrés le plus fréquemment sont les erreurs médicales, le manque de
confiance de la part du patient, des réhospitalisations plus fréquentes et
précoces, l’augmentation des frais d’hospitalisation ainsi que l’augmentation
de la durée séjour d’hospitalisation (Blondon et al., 2017)
24
Nous pouvons nous poser la question de savoir si l’infirmière est
suffisamment préparée à la relation avec le médecin lors de sa formation en
soins infirmiers. En effet cette question a été soulevée à plusieurs reprises lors
de nos différents entretiens; cela a également un lien direct avec l’expérience
et la confiance en soi de l’infirmière qui est acquise après plusieurs années de
pratique. En lien avec ce questionnement, nous pouvons nous demander ce
qui peut être mis en place pour remédier à cette lacune objectivée.
La deuxième question qui peut être posée est le fait de savoir si les
médecins sont suffisamment formés à la connaissance du cahier des charges
de l’infirmière et donc du rôle de cette dernière. En lien avec ce
questionnement, nous pouvons nous demander ce qui peut être mis en place
pour remédier à une éventuelle méconnaissance des compétences infirmières.
Suite à quelques recherches, nous avons trouvé une revue qui donne des
recommandations qui nous semblent pertinentes et en lien avec les questions
qui ont été soulevées durant nos entretiens avec les professionnels de la santé.
Dans leur article, Eddy, Jordan, & Stephenson (2016) proposent que tous les
membres d’une équipe devraient être encouragés par les supérieurs à
participer à des programmes d’éducation de travail en équipe, que les experts
en collaboration devraient explorer les besoins d’apprentissage des
participants et leurs expériences antérieures de travail en équipe, que les
experts en collaboration devraient comprendre la façon dont les équipes
fonctionnent et tenir compte de ces facteurs lors de la prestation de la
25
formation, que la simulation à haute-fidélité devrait être envisagée dans les
hôpitaux de soins de courte durée pour la formation des aptitudes en travail
d’équipe; les scénarios offrent des possibilités réalistes aux participants pour
mettre en pratique des stratégies de communication qui améliorent le travail
en équipe, et finalement, que les supérieurs devraient exploiter la nouvelle
confiance et la motivation du personnel en matière de collaboration après avoir
participé à des programmes d’éducation en équipe et s’assurer qu’il existe des
possibilités d’appliquer de nouvelles compétences et connaissances dans la
pratique quotidienne. Nous pouvons donc comprendre que les auteurs de cet
article souhaitent mettre en place des programmes d’éducation à la
collaboration afin d’améliorer cet aspect pour dispenser des soins de qualité
aux patients.
Quelques propositions ont été amenées par les professionnels de santé que
nous avons rencontrés mais aussi par nos propres expériences
professionnelles. Voici quelques hypothèses de propositions: créer un livret
avec les compétences infirmières à remettre à chaque nouveau médecin dans
les hôpitaux, l’idée de journées simulées a été favorable pour toutes les
infirmières rencontrées. De plus, durant notre 2ème année de formation, nous
avons eu le privilège de collaborer avec un médecin qui jouait le rôle du
médecin récalcitrant. Nous devions faire des jeux de rôle et nous positionner
face à lui; tous les étudiants de notre volée ont apprécié cet échange qui nous
a paru pertinent pour la préparation de notre future collaboration avec les
26
médecins. Ce cours a été donné pour la première fois cette année et nous
souhaiterions que cela perdure pour les années à venir.
Le but de ce travail de Bachelor n’est pas d’imposer des solutions toutes
faites aux professionnels de la santé mais de pouvoir comprendre et expliquer
les impacts qu’une mauvaise collaboration entre le médecin et l’infirmière peut
avoir sur la qualité des soins dispensés au patient et peut-être proposer des
pistes quant à la gestion et l’amélioration de la collaboration entre le médecin
et l’infirmière et les différentes composantes de ce thème grâce aux différents
articles scientifiques que nous analyserons dans la suite de ce travail de
Bachelor.
27
Chapitre 3 : Concepts et
champs disciplinaire infirmiers
28
3.1. Concepts
Comme expliqué précédemment, nous allons maintenant définir nos
concepts plus précisément. Nous commencerons par l’interdisciplinarité, puis
la fin de vie, ensuite la qualité de vie et, pour finir, les soins aigus.
3.1.1. Interdisciplinarité
Dans ce présent chapitre, nous allons approfondir le concept
d’interprofessionnalité. Pour ce faire, il est important d’éclairer plusieurs
notions qui gravitent autour en commençant par différencier ce que sont la
pluri et l’interdisciplinarité.
Premièrement, nous pensons nécessaire de définir ce qu’est une discipline.
Pour Bayle & Maisch (2014), une discipline est l’ensemble spécifique de
connaissances qui a des caractéristiques propres sur le plan de l’enseignement,
de la formation, des mécanismes, des méthodes et des manières. Nous
considérons une discipline comme une branche de savoirs, propre à chacun.
Dans le cas de notre travail de Bachelor, les disciplines concernées sont celles
de l’infirmière et celles du médecin, on parle alors de pluridisciplinarité.
L’infirmière, tout comme le médecin, ne peut pas travailler seule, elle travaille
dans le but de fournir les meilleurs soins possibles au patient, tout comme le
médecin; ils travaillent alors dans un but commun. C’est ce que défend
Mucchielli (2016) lorsqu’il désigne une équipe comme étant un ensemble de
personnes travaillant ensemble, lié par des interrelations, conscientes d’une
appartenance au groupe et poursuivant un but commun. C’est là que la notion
29
d’interdisciplinarité prend tout son sens.
Ensuite, il est important de préciser que la notion de pluridisciplinarité est
synonyme à celle de multidisciplinarité. En cherchant l’origine de ce nom, nous
pouvons déterminer que le mot « pluri » signifie plusieurs et nous amène donc
à dire que plusieurs disciplines travaillent ensemble. Selon le Bulletin officiel
de la Société neuchâteloise de médecine (2017), la pluridisciplinarité consiste
à aborder un sujet selon des points de vue différents grâce au travail de
différents professionnels et de faire coexister plusieurs disciplines sur ce même
sujet. Aussi, et toujours selon cette société, jusqu’à maintenant, le médecin
semblait être au sommet d’une vision pyramidale de la continuité des soins.
Nous comprenons donc qu’il semble y avoir une certaine hiérarchie avec
comme personne qui décide le médecin. C’est aussi ce que nous avons pu
observer lors de nos expériences dans les soins ainsi que lors de nos entretiens
avec les infirmières. Grâce à leurs compétences de plus en plus élargies, les
infirmières souhaitent être davantage autonomes et participer à la prise de
décision en collaborant de manière égale avec les médecins et en exerçant
plus que leur rôle médico-délégué. Aujourd’hui, on tend de plus en plus vers
une organisation dite transversale, voire elliptique, avec au centre le patient
et tout autour les prestataires de soins (Bulletin officiel de la Société
neuchâteloise de médecine, 2017). Selon la psychologue clinicienne Sanson
(2006) « la pluridisciplinarité signifiant que plusieurs disciplines ou domaines
de recherche sont à l’œuvre et sous-entend donc un partenariat. Ainsi, un long
30
travail de préparation est à mettre en place, qui inclut tous les membres d’une
même équipe ». En allant dans une approche de la pluridisciplinarité plus
intime et individuel, Perrenoud (1999) décrit la pluridisciplinarité comme suit:
« Le travail en équipe n’est pas une technologie, ni même une méthodologie.
Il touche ce qu’il y a de plus profond en chacun, son rapport à soi et à autrui,
la peur d’être percé à jour ou phagocyté, la confiance, la dépendance,
l’autonomie, le goût du pouvoir, l’envie d’être accepté, reconnu et estimé ».
L’essence même du travail en équipe se loge donc au plus profond de nous-
mêmes; nous avons tous une certaine personnalité qui nous donne la capacité
de prendre une place dans une équipe de soins.
Dans le monde des soins, nous pouvons être amenées à travailler avec
différents corps de métiers: des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des
diététiciens, des psychologues, des psychomotriciens et d’autres médecins. Il
y a donc une notion de pluridisciplinarité importante. Ce qui nous intéresse
maintenant, c’est la capacité de ces professionnels à travailler ensemble et
surtout dans un but commun qui est la prise en soins du patient. C’est ici que
la notion d’interdisciplinarité prend tout son sens. Elle est indispensable pour
des soins efficients portés aux différents besoins de la personne soignée. Selon
Jalmalv et al. (2008) « l’approche interdisciplinaire des différents membres de
l’équipe de soins, infirmière, aide-soignante, médecin, assistante sociale,
ergothérapeute, physiothérapeute, aumônier, psychologue, bénévole, et
autres, constitue un des moyens les plus efficaces de soigner et
31
d’accompagner la personne gravement malade et ses proches dans toutes les
dimensions de leur souffrance (bio – psycho - sociale et spirituelle) », tout
comme pour Jacquemin (2009), l’interdisciplinarité est un processus dans
lequel le professionnel développe des compétences en analyse et en synthèse
grâce aux forces de plusieurs disciplines dans le but de traiter une
problématique dans son ensemble, c’est-à-dire un processus qui traite chaque
dimension de la personne, en tenant compte de toutes les relations entre les
différentes disciplines concernées. L’expression interdisciplinaire expose donc
la dynamique entre les professionnels qui interagissent à partir de leur propre
domaine de connaissance. Ceci n’implique pas seulement le fait de démontrer
beaucoup de connaissances, mais de les allier par la discussion, afin qu’ils
puissent ensemble trouver des solutions adéquates. Selon Bayle & Maisch
(2014), « le but de l’interdisciplinarité n’est pas d’éviter les conflits entre les
personnes, car il y en aura naturellement. Il s’agit davantage de ne pas oublier
que, grâce à eux, la recherche se construit et permet une évolution dans la
prise en soins. En réfléchissant ensemble, l’équipe résout des problématiques
et s’interroge sur son activité quotidienne. C’est souvent le moment où chacun
peut exprimer ses valeurs, ses émotions, sa vision du soin ».
L’interdisciplinarité étant définie, il est désormais intéressant de la coupler
avec la collaboration. Le terme collaboration vient du latin cum laborare
signifiant « travailler avec ». Pour D’Amour, Sicotte, & Lévy (1999), la
collaboration interprofessionnelle désigne un ensemble de relations et
32
d’interactions qui permettent ou non à des professionnelles de mettre en
commun, de partager, leurs connaissances, leur expertise, leur expérience
ainsi que leurs habiletés, pour les mettre, de façon concomitante au service et
pour le plus grand bien des clients.
Il est donc d’une extrême importance pour chaque discipline de collaborer
de manière optimale et en respectant son cahier des charges dans le but de
prodiguer des soins de la plus haute qualité possible à la personne soignée.
Selon la littérature il existe des obstacles et des facilitateurs à la collaboration.
Staffoni et al. (2017) ont déterminé trois facteurs facilitant la collaboration. Le
premier est lié aux patients et à leurs pathologies. En effet, les institutions
accueillent de plus en plus des patients atteints de pathologies complexes et
polymorbides, ce qui a pour effet d’augmenter le stress du personnel et donc
d’améliorer la cohésion et le soutien d’équipe. Deuxièmement, il y a le contexte
organisationnel. Selon les auteurs précités, la diversité des professions étant
en contact dans un service de soins rendrait plus probable la collaboration, car
elle peut pousser les divers intervenants à discuter de leurs rôles respectifs.
Le troisième est lié au professionnel en lui-même et à ses caractéristiques: le
respect, la tolérance, la solidarité, la tolérance, l’empathie, l’humilité, la
sagesse, l’ouverture ou encore la capacité d’adaptation. De même,
l’ancienneté, et l’expérience accumulée qui lui est associée, apparaît en effet
comme un facteur pouvant favoriser la collaboration. En effet, l’expérience
solidifie l’expertise, et donc la confiance du professionnel en ses propres
33
compétences. Au contraire, selon Baldwin (1996), on comprend que les
obstacles vont de la dilution de l’identité professionnelle aux différences
d’horaires et de routines professionnelles. A cela s’ajoute les différences
historiques et culturelles, les rivalités interprofessionnelles et
intraprofessionnelles, les différences de langages et de jargon et des niveaux
variés de préparation, qualification et statuts. Nous pouvons ajouter à ceci que
le manque de connaissance et de reconnaissance des rôles de chacun peut
devenir un frein à la collaboration.
En lien avec notre thème sur la fin de vie, nous avons remarqué que le
travail en collaboration en fin de vie améliore la satisfaction du patient et de
son entourage, le contrôle des symptômes, la diminution des coûts et le
respect du patient quant au choix de sa fin de vie (Hearn and Higginson, 1998).
Des études sur la collaboration indiquent que partager l’histoire psychosociale
du patient contribue à renforcer les liens entre membres de l’équipe
(Wittenberg-Lyles, 2005). De plus, discuter de la situation des patients en fin
de vie, ensemble et en détail, améliore la compréhension de leur condition de
vie et renforce les relations entre les membres d’une équipe (Mahmood-
Yousuf, 2008).
3.1.2. Fin de vie
Un peu d’histoire… Traditionnellement, selon Garnier (2011) l’expression
était utilisée au stade d’une vieillesse, avec ses premières complications
pathologiques dont on pouvait mourir rapidement ainsi qu’au moment de
34
l’agonie, pour inciter à appeler les instances religieuses afin de se préparer à
la mort. Toujours selon cet auteur, le concept de fin de vie est apparu avec la
médecine moderne dans les années 1960-1970; c’est dans ces années que
surgirent l’acharnement thérapeutique et les premières expériences de soins
palliatifs.
D’après nos expériences, la fin de vie ne peut se limiter à une définition.
C’est d’ailleurs ce que propose l’Ordre national des infirmières (2014) lorsqu’il
indique qu’il est difficile de restreindre la fin de vie à une seule dimension, tant
elle est diverse (personne atteinte d’une maladie incurable, d’une maladie
chronique, sujet âgée qui souhaite terminer sa vie sans tomber dans la
dépendance, grand vieillard qui n’attend plus rien de la vie ou qui est isolé).
En approfondissant la question, Mauro & Mauro (2010) déclarent qu’afin de
comprendre le concept de fin de vie, il est important de faire le lien avec la
personne, son histoire de vie, son parcours avec des expériences heureuses
ou plus douloureuses. Il faut en outre faire le lien avec qui nous sommes en
tant que personne unique mais également ce qui fait ce que nous sommes
maintenant, au moment présent. Prendre en compte la fin de vie rejoint le fait
de reconnaître les souffrances que la personne porte tout en apportant des
moyens qui peuvent soulager cette peine tels que des moyens auxiliaires, mais
aussi par le fait d’être dans une relation d’humain à humain.
Selon de Broucker (2010), dans le concept de la fin de vie, il est possible
de faire un lien avec l’état de santé de la personne qui à son tour est lié à la
35
notion de fragilité. Par exemple, l’existence d’une maladie incurable pourrait
engendrer, selon son niveau de sévérité, une souffrance, un ou plusieurs
handicaps, une dépendance progressive, mais également des problèmes
sociaux. La notion de souffrance globale, dans la fin de vie est très présente.
Elle peut être physique, psychique, sociale ou spirituelle. Et toutes ses
dimensions tendent à amplifier la notion de fragilité de la personne malade.
De ce fait, les soins infirmiers ont une importance capitale pour assurer le bien-
être et le confort du patient en fin de vie. Tout repose sur une question
d’anticipation et les objectifs pour le patient doivent être clarifiés dans le projet
thérapeutique. Le patient est donc au centre de la prise en charge. Il faudra
dès lors prioriser sa qualité de vie et son confort, respecter son rythme,
recueillir son consentement, ses souhaits mais également observer le patient
dans sa globalité.
Dans le monde des soins, les soins de fin de vie sont quasiment synonymes
de soins palliatifs. Selon la définition de l’OMS (2002), « les soins palliatifs
cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, face aux
conséquences d’une maladie potentiellement mortelle par la prévention et le
soulagement de la souffrance, identifiée précocement et évaluée avec
précision et par le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques,
psychologiques et spirituels qui lui sont liés ».
Selon Duffet, Janmougin, Malhoine & Prudhomme (2013), la démarche
palliative repose sur une organisation pluriprofessionnelle qui dispense des
36
soins en réponse aux besoins du patient en fin de vie. Il y a donc une prise en
charge de la douleur du patient, de son bien-être, de sa qualité de vie et de
son confort en tenant compte de son entourage, de ses souhaits et de son
histoire de vie. Dans les situations de fin de vie, la douleur est le principal
symptôme à prendre en charge. Elle s’inscrit dans un contexte de souffrance
globale qui contient quatre dimensions: physique, psychologique, sociale et
spirituelle. Il y a également d’autres symptômes qui peuvent augmentés la
douleur ou l’inconfort. De ce fait, il faut trouver la cause et la traiter. Ces
symptômes peuvent être la dyspnée, les troubles urinaires, la constipation, le
prurit, les nausées ou les vomissements. Ces divers éléments modulent la
perception douloureuse et la potentialisent. On parle alors de souffrance
globale pour illustrer les situations où une douleur physique n’est qu’un des
éléments parmi d’autres de la souffrance exprimée par le patient.
3.1.3. Qualité de vie
La qualité de vie est définie et évaluée comme une manifestation de la
satisfaction au moyen d’une évaluation empirique de résultats tels que le
soulagement des symptômes et la satisfaction à l’égard des relations
interpersonnelles (Ruland & Moore, 1998).
Selon Formarier (2007), ce n’est que très progressivement que ce concept
a pris de l’ampleur. D’après certains scientifiques, le concept de qualité de vie
serait déjà né de la philosophie d’Aristote (né 384 av. J.C.) qui décrit le
bonheur comme étant une activité de l’âme, congruente avec les mœurs et
37
aboutissant à une bonne vie. De plus, Aristote ajoute que tous les êtres
humains aspirent à une vie heureuse, quel que soit leur état. Au cours des
années 1940, on identifie les prémices de la qualité de vie et ses premiers
indicateurs grâce aux différentes échelles créées telles que l’échelle de Katz
(1970) qui se base sur les activités de la vie quotidienne et de la dépendance
ou encore l’échelle de Karnofski (1949) qui elle se base sur l’état physique du
patient. Nous pouvons également lier la qualité de vie avec la définition de la
santé donnée par l’OMS (1947) qui énonce le fait que la santé n’est pas
l’absence de maladie ou d'infirmité mais plutôt un état de bien-être physique,
mental et social. Le concept de qualité de vie est apparu aux alentours des
années 70. Il s’est développé en parallèle aux développements des maladies
dites chroniques telles que le diabète, les maladies neurologiques ou encore
le SIDA. Ce concept s’est également développé avec le vieillissement de la
population et la multiplication des handicaps liés aux accidents graves tels que
accidents de voitures, accidents vasculaires cérébrales. Actuellement, le
concept de qualité de vie est l’un des concepts les plus importants dans le
monde de la santé. Dans les pays industrialisés, la conception des soins actuels
repose sur le fait de traiter médicalement les patients mais également de leur
permettre de vivre le mieux possible avec leur état de santé.
Selon l’Office fédéral de la statistique (2016), la qualité de vie est un
concept pluridimensionnel comportant plusieurs dimensions interdépendantes.
Tout un chacun aspire à une bonne qualité de vie, mais la réalisation
38
individuelle peut en être très variable.
Selon Formarier (2007), le concept de qualité de vie ne peut être évalué
que par la personne concernée elle-même. Elle seule peut évaluer le niveau
de sa qualité de vie en fonction de ce qui est important pour elle, de ses
croyances et de ses valeurs. Il y a également la notion du temps à prendre en
compte car au fil des années, pour un même patient, la conception de la qualité
de vie peut fluctuer en fonction de sa maturité, de son âge, de son état de
santé ou de son handicap, de son niveau socio-économique, de ses aspects
psychologiques et spirituels ou encore de sa famille et de son entourage. De
ce fait, on peut dire que le concept de la qualité de vie est abstrait, complexe
et multifactoriel.
3.1.4. Soins aigus
Selon ASI, Curaviva, & H+ (2004), les soins aigus se passent durant la
période aiguë de la maladie. Elle est limitée dans le temps et se situe entre 30
et 60 jours qui, lors de maladie aiguë ou d’accident, sont associés à une
indication médicale exigeant un diagnostic médical et un traitement médical.
Des périodes aiguës surviennent aussi au cours d’une maladie chronique. Elle
peut apparaître au sein d’un hôpital, dans une organisation de soins à domicile
ou en établissement médico-social.
Selon World Health Organization (2016), les services de soins aigus
comprennent toutes les actions de promotion, de prévention, curatives,
adaptatives ou palliatives, orientées vers les individus dont l’objectif principal
39
est d’améliorer la santé et dont l’efficacité dépend des interventions rapides.
Ces services sont les plus sensibles au temps, ils interviennent lors d’épisodes
aigus, urgents ou émergents de blessures et de maladie pouvant entraîner la
mort ou un handicap, si une intervention rapide n’est pas effectuée. Les
services de soins aigus ont pour but la stabilisation à court terme des patients
hospitalisés. Les soins dans ces services peuvent être liés à des besoins
chirurgicaux, tels que des blessures potentiellement mortelles, une appendicite
aiguë ou des hernies étranglées, des infarctus aigus du myocarde, des
accidents vasculaires cérébraux aigus, ou encore l’évaluation de patients
souffrant de douleurs aiguës.
Nous constatons que la littérature explicite le besoin de soigner la personne
malade de façon curative, mais il n’est que peu développé la notion du prendre
soin de la personne en fin de vie dans un service aigu, du « lâcher prise » et
de l’accompagnement palliatif de la personne soignée.
3.2. Champs disciplinaire infirmier
Maintenant que nos concepts sont définis, nous avons retenu la théorie de
la fin de vie paisible qui est éclairée par un certain nombre de cadres
théoriques et dont les auteurs sont Mesdames Cornelia M. Ruland et Shirley
M. Moore. C’est une théorie qui indique directement des interventions
infirmières et qui sont applicables sur le terrain. Nous estimons que cette
théorie met à l’épreuve la collaboration médecin-infirmière et se concentre
également sur la fin de vie, ce qui entre donc parfaitement dans notre travail
40
de Bachelor. Aussi, et pour renforcer la thématique de la collaboration entre
l’infirmière et le médecin, nous avons décidé de choisir une deuxième théorie
qui est celle de Patricia Benner: De Novice à Expert. En effet, ce qui a émergé
de nos recherches et de nos entretiens est qu’une infirmière dite experte aurait
davantage d’aisance en ce qui concerne la collaboration avec le médecin.
3.2.1. La théorie de la fin de vie paisible: Cornelia M. Ruland &
Shirley M. Moore
La théorie de la fin de vie paisible est une théorie intermédiaire qui a pour
objectif d’être concrète et de s’adresser à un groupe de patients spécifiques
qui nécessitent des soins infirmiers particuliers (Alligood, 2010). Elle n’est
actuellement pas classée dans une école de pensée.
Présentation des auteurs.
D’après Alligood (2014), Cornelia M. Ruland a obtenu son doctorat en
sciences infirmières en 1988 au sein de la Western Reserve University de
Cleveland, Ohio. Elle se concentre sur des aspects et des outils de prise de
décision partagée dans des situations cliniques lourdes pour les patients
confrontés à des décisions difficiles de traitement ou de dépistage pour
lesquelles ils ont besoin d’aide afin de comprendre les avantages et les
inconvénients potentiels des options alternatives, et sur la gestion ajustée des
préférences de la maladie chronique ou aigüe. Shirley M. Moore a obtenu son
diplôme en soins infirmiers à l’Université de Kent State (1974) ainsi qu’un
doctorat en sciences infirmière à l’Université Case Western Reserve. Elle a
enseigné les sciences infirmière et mène un programme de recherche et de
41
développement théorique qui traite du rétablissement après des événements
cardiaques.
Modèles.
Selon Alligood (2014), cette théorie est basée sur deux modèles: le premier
est celui de la structure de Donabedian (1988) qui a été développée à partir
de la théorie générale du système qui est utilisée pour expliquer la complexité
des interactions et des organisations en matière de soins de santé. Dans le
cadre de la théorie de la fin de vie paisible, le système est la structure familiale
(patient et personnes importantes) qui reçoit des soins de professionnels dans
une unité hospitalière de soins de courte durée, ce qui correspond tout à fait
à notre choix. Le deuxième se base sur la théorie de la préférence de Brandt
(1979). Elle est utilisée pour expliquer et définir la fin de vie. Dans la théorie
de la préférence, la qualité de vie est définie comme l’obtention de ce qu’on
veut, une approche qui semble particulièrement appropriée dans les soins de
fin de vie (Alligood, 2014).
Hypothèses.
Deux hypothèses de la théorie de Ruland et Moore (1998) sont identifiées
comme suit:
(1) Les occurrences et les sentiments de l’expérience de fin de vie sont
personnels et individualisés.
(2) Les soins infirmiers sont essentiels pour créer une expérience de fin de
vie paisible. Les infirmières évaluent et interprètent les indices qui reflètent
42
l’expérience de fin de vie de la personne et interviennent de manière
appropriée pour atteindre ou maintenir une expérience paisible, même lorsque
la personne mourante ne peut pas communiquer verbalement.
Deux hypothèses supplémentaires sont implicites:
(3) La famille est une partie importante des soins de fin de vie.
(4) L’objectif des soins de fin de vie n’est pas d’optimiser les soins, dans le
sens où le traitement doit être le meilleur, le plus technologiquement avancé;
un type de soins qui rejoint souvent le problème du sur-traitement. Au
contraire, l’objectif des soins de fin de vie est de maximiser le traitement, c’est-
à-dire que les meilleurs soins possibles seront fournis par l’utilisation judicieuse
de la technologie et des mesures de confort afin d’améliorer la qualité de vie
et de confort.
But.
Cette théorie se centre sur le patient et ses besoins pour une fin de vie
paisible. Elle a été développée spécialement pour les patients en phase
terminale dans le but d’accroître la qualité des soins de fin de vie (Ruland &
Moore, 1998).
Les principaux concepts.
Dans la théorie de la fin de vie paisible, Ruland et Moore ont identifié cinq
concepts sur lesquels l’infirmière doit s’appuyer (Alligood, 2014). (1) Ne pas
avoir mal (not being in pain):
« La douleur est considérée comme étant une expérience sensorielle et
43
émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou décrite en
termes d’un tel dommage » (International Association for the Study of pain,
1979). Cela englobe la surveillance de la douleur et le soulagement de cette
dernière par le biais d’administration de traitement pharmacologique, situation
dans laquelle la collaboration entre le médecin et l’infirmière est très
importante, mais aussi non pharmacologique.
(2) Expérience de confort (experience of comfort):
Selon Kolcaba (1991), l’expérience du confort est vue comme le
soulagement de l’inconfort et tout ce qui fait que la vie est facilitée. L’infirmière
prévient les complications, surveille et soulage l’inconfort physique, facilite le
repos, la relaxation et le contentement
(3) Expérience de dignité et de respect (experience of dignity and respect):
Il est important que les valeurs personnelles de la personne soient
exprimées selon les principes de l’éthique, de l’autonomie et du respect
(Ruland & Moore, 1998). En d’autres termes, inclure le patient et ses proches
dans la prise de décision et traiter le patient avec dignité, empathie et respect.
L’infirmière peut jouer le rôle d’avocate entre les décisions du médecin et celles
du patient.
(4) Être en paix (being at peace):
Selon Ruland & Moore (1998), la paix est définie comme étant un
sentiment de calme, d’harmonie, de contentement. C’est être libre de l’anxiété,
44
de l’agitation, des soucis ainsi que de la peur. L’infirmière fournit un soutien
émotionnel au patient. Elle va surveiller et répondre à ses besoins. Elle fournira
également des conseils aux personnes soignées et aux proches sur des
questions pratiques. L’infirmière peut aider le patient à accepter son statut de
fin de vie en transmettant au médecin ses observations, mais également, par
le biais de la communication, décider d’un commun-accord le passage des
soins curatifs aux soins palliatifs.
(5) Proximité des personnes importantes (closeness to significant others):
Il s'agit pour Ruland & Moore de la proximité physique ou émotionnelle qui
est exprimée par une relation intime. Cette relation est un sentiment de
connexion avec un autre humain qui prend soin de soi (Alligood, 2014). La
soignante s’occupe de la peine, des inquiétudes et des questions des proches.
Elle facilite les opportunités de proximité familiale car les proches contribuent
à l’expérience du patient dans la fin de vie.
Cette théorie traite parfaitement de la fin de vie et intègre les dimensions
biologiques, psychologiques, sociales et spirituelles de la personne soignée.
Elle prend en compte l’unicité, la singularité, les choix et l’entourage de l’être
humain. Dans les différents concepts décrits par Ruland & Moore, nous
pouvons traiter de la collaboration entre l’infirmière et le médecin, mais cela
nous semble trop faible pour faire des liens concrets entre la discipline
infirmière et le concept de l’interdisciplinarité; c’est pourquoi nous avons
décidé d’ajouter à notre raisonnement la théorie de Patricia Benner: De novice
45
à expert.
3.2.2. De novice à expert: Patricia Benner
Présentation de l’auteur.
Patricia Benner est née en 1942 à Hampton, Virginie. Elle a fait son
Bachelor en soins infirmiers en 1964, puis à travailler aux soins intensifs ainsi
qu’aux soins à domicile et a fait un master en soins infirmiers. Elle a ensuite
été cheffe de projet AMICAE (The Achieving Methods of Intrapersonal
Consensus, Assessment and Evaluation) afin de déterminer les différences
entre l’infirmière débutante et l’experte par rapport aux performances cliniques
et à l’évaluation des situations de soins. Elle obtient son doctorat sur le thème
du stress, du coping et de la santé en 1982. Elle publiera par la suite plusieurs
recherches, notamment « Expertise in nursing practice, caring, clinical
judgment, and ethic »” en 1996.
Modèles.
Patricia Benner s’est inspirée de la phénoménologie qui se définit comme
étant l'étude de faits dont la composition se base sur l’analyse de l’expérience
vécue par une personne, de l’approche interprétative de Heidegger, des
travaux du psychologue Richard Lazarus sur le stress et le coping, du modèle
d’acquisition des compétences de Dreyfus ainsi que du caring.
L’ensemble du travail de Benner postule qu’il y a une différence entre le
« savoir quoi » qui provient de connaissances théoriques et le « savoir
comment » qui prend source dans le savoir pratique. Le but est alors de
découvrir comment les infirmières développent le « savoir comment » qui peut
46
les amener à une pratique experte (Alligood & Marriner-Tomev, 2010;
Altmann, 2007; George, 2010).
Concepts.
Expérience: Selon Alligood & Marriner-Tomey (2010), elle ne correspond
pas simplement à une notion temporelle mais à une démarche active qui
consiste à affiner et changer les théories, les idées, les notions préconçues lors
d’une confrontation à une situation réelle. Ceci implique un dialogue entre ce
qui est réellement vu en pratique et ce à quoi on s’attend.
Intuition: D’après Benner et al. (2011), elle se caractérise comme la
compréhension directe du sens et des particularités d’une situation sans
réflexion consciente ou articulation. Le fait de saisir intuitivement une situation
se fonde sur l’expérience reliée aux situations similaires ou non-similaires.
Penser en action: Selon Benner et al. (2011), cela correspond aux modes
et habitudes de pensées et d’actions qui sont reliés directement aux réponses
à donner aux patients et aux familles ainsi qu’aux demandes qu’implique une
situation changeante. Il s’agit aussi de la vigilance à avoir lorsque ce qui est
attendu cliniquement ne se déroule pas dans la réalité.
Raisonner en transition: D’après Benner et al. (2011), cela fait référence à
un raisonnement pratique où un clinicien prend en considération ce qu’il peut
comprendre ou ce qu’il ne peut pas comprendre lorsqu’une situation de
transition survient.
Agency: Selon Benner et al. (2011), cela se traduit par son propre sens des
47
responsabilités et des habiletés à agir de manière à influencer une situation
basée sur la compréhension des besoins et de sa capacité à agir. Fait référence
à la prise de décision.
Salience: Condition par laquelle certains aspects d’une situation
apparaissent comme plus ou moins importants (Benner et al., 2011).
Jugement clinique: D’après Benner et al. (2011), il se réfère à la manière
dont les infirmières en viennent à comprendre les problèmes, les questions,
les préoccupations des patients, à obtenir les informations essentielles, à y
répondre avec implication et intérêt.
Niveaux de performances cliniques.
Suite à plusieurs observations et entretiens sur le terrain, les recherches
de Patricia Benner ont donné naissance à 5 niveaux de performances cliniques.
(1) Stade 1: Novice
Selon Benner (1982), les novices n’ont aucune expérience des situations
auxquelles elles risquent de se retrouver confronter. Pour les informer et leur
permettre d’acquérir l’expérience nécessaire au développement de leurs
compétences, on leur décrit ces situations en termes d’éléments objectifs.
(2) Stade 2 : Débutante
Le comportement des débutantes confirmées est partiellement acceptable:
elles ont fait face à suffisamment de situations réelles pour noter les facteurs
signifiants qui se reproduisent dans des situations identiques. Il faut de
48
l’expérience pour reconnaître ces « aspects » en situation réelle (Benner,
1982).
(3) Stade 3 : Compétente
D’après Benner (1982), l’infirmière compétente travaille dans le même
service depuis deux ou trois ans. Elle devient compétente lorsqu’elle
commence à percevoir ses actes en termes d’objectifs ou de plans à long terme
dont elle est consciente.
(4) Stade 4 : Performante
Selon Benner (1982), l’infirmière performante apprend par l’expérience
quels événements typiques risquent d’arriver dans une situation donnée, et
comment il faut modifier ce qui a été prévu pour faire face à ces événements
(Benner, 1982).
(5) Stade 5 : Experte
D’après Benner (1982), l’experte, qui a une énorme expérience, comprend
à présent de manière intuitive chaque situation et appréhende directement le
problème sans se perdre dans un large éventail de solutions et de diagnostics
stériles.
49
Chapitre 4 : Méthode
50
Dans ce chapitre, nous allons expliciter l’approche qui nous a permis, suite
à nos recherches consacrées à la revue exploratoire, de choisir les articles
scientifiques de manière efficiente dans le but de répondre à notre question
PICOT.
4.1. Question PICOT
Notre questionnement de départ « La qualité de la collaboration entre
infirmières et médecins a-t-elle un impact sur la qualité des soins? » a été
modifiée en questionnement « PICOT » (Melnyk & al., 2013) de type meaning
« Quel est l’impact de la collaboration médecin infirmière sur la
qualité de la fin de vie de l’adulte dans un service de soins aigus? ».
La question de type meaning permet de répondre à la question de savoir
comment une expérience/phénomène peut influer sur le résultat (Melnyket al.,
2013).
Population (P) : Adulte en fin de vie.
Nous avons ciblé la population adulte. Légalement, elle concerne les
personnes dès 18 ans. Cependant, nous n’avons pas limité la tranche d’âge
supérieure car la fin de vie peut survenir à tout âge.
Intervention (I) : La collaboration médecin/infirmière dans un service de
soins aigus
Nous souhaitons connaître l’impact que la collaboration entre le médecin
51
et l’infirmière peut avoir lors de la prise en soins du patient dans un service de
soins aigus.
Comparaison (C) : Dans notre question de recherche, le (C) n’est pas pris
en considération.
Outcomes (O) : Qualité de la fin de vie
Le but de notre recherche est de comprendre en quoi la collaboration entre
le médecin et l’infirmière peut influencer positivement ou négativement la
qualité de fin de vie du patient.
Temps (T): Dans notre question de recherche, le (T) n’est pas pris en
considération.
4.2. Méthode de recherche
Afin de réaliser le tableau ci-dessous, nous avons déterminé quels seraient
nos mots-clés français grâce à la question PICOT. Ensuite, nous avons utilisé
le « Grand Dictionnaire Terminologique » afin d’obtenir des termes pertinents,
précis et proches du mot initial en anglais.
52
Tableau 1 : Mots clés PICOT
Population Intervention Outcomes
Mots-clés français
Adulte
Fin de vie
Collaboration médecin/infirmière
Soins aigus
Impact Qualité de fin de vie
Mots-clés anglais
Adult
End-of-life
Collaboration physician/nurse
Collaboration doctor/nurse
Acute care
Impact Quality of end-of-life
Une fois les mots-clés en anglais retenus, nous sommes allées sur les bases
de données Cinhal, PsycInfo, Medline et PubMed pour trouver les descripteurs
qui leur sont propres en lien avec les mots-clés anglais afin de trouver des
articles probants liés à notre questionnement et dans le but de pouvoir y
répondre.
Les descripteurs MeSH (Medical Subject Heandings) sont les descripteurs
médicaux qui font partis du thesaurus de la banque de données
bibliographique Medline, donc Pubmed (NCBI, 2015).
Le descripteur OVID est un système de recherche permettant
l’interrogation de différentes bases de données bibliographiques à l’aide d’une
même interface et fournit un accès à plusieurs bases de données spécialisées
(Medline, PsycInfo, Cinhal) (Gaillard Sylviane, 2006).
53
Tableau 2 : Descripteur PICOT
P I O
Cinhal Adult
End of life
Nurse-physician relations
Nurse-physician communication
Acute care
Impact Quality of life
Quality of end-of-life
PsycInfo Adult
End of living
Interprofessional collaboration
Nurse / physician
Acute care, acute hospital
Impact Quality end-of-life
Quality of end-of-life
Medline Adult
End of life
Collaboration Phyician Nurse
Acute care
Impact Quality of life
PubMed End of life Collaboration
Acute care
Impact Quality of end of life
Nous avons activé les filtres tels que « ancienneté de maximum 10 ans »,
« articles en anglais », « RCT » et « full text ». Nous avons utilisé uniquement
l’opérateur « and » afin d’associer tous les mots-clés entre eux.
54
Tableau 3 : Articles et descripteurs
Bases de données
Nombre d’articles trouvés
Nombre d’articles retenus
Cinhal
11 1
PsycInfo 1 0
Medline 15 2
PubMed 5 1
Après avoir fait nos recherches sur les bases de données en nous axant
sur les descripteurs, nous n’avons trouvé que très peu d’articles et ces derniers
ne conviennent pas à notre questionnement. De ce fait, nous allons reprendre
la même méthode de recherche, mais de manière plus assouplie en utilisant
nos propres mots-clés à la place des descripteurs dans le but d’avoir une
variété d’articles plus grande. De plus, nous avons utilisé les opérateurs
« and » et « or » afin de trouver un plus large éventail de données.
Tableau 4 : Articles et mots-clés anglais
Bases de données
Mots-clés anglais Nombre d’articles trouvés
Nombre d’articles retenus
Cinhal Collaboration nurse/doctor End of life Acute care
2811
1
PsycInfo
Collaboration physician/ nurse End of life
79
5 (dont 1 trouvé dans Cinhal)
55
Medline Collaboration nurse/physician End-of-life Quality of end-of-life
20
2
PubMed Professional communication End-of-life Quality end-of-life Acute care
13
2 (dont 1 le même que lors de la précédente recherche)
Cochrane JBI
1 1
Nous avons également retenu trois articles issus de recherches ultérieures
effectuées durant notre formation provenant de Cochrane et de JBI et qui nous
semblaient tout à fait adéquats pour soutenir notre argumentation.
Les articles pertinents retenus, nous avons recherché le facteur d’impact
de chacun de leur journal respectif. Afin de prendre la décision de retenir ou
non un article scientifique, le facteur d’impact doit être supérieur à 1,5.
Suite aux critères d’inclusion exprimés plus haut, nous avons retenus 14
articles, dont deux non-conformes que nous trouvons néanmoins pertinents
pour les mobiliser autour de notre questionnement.
56
4.3. Articles retenus
End-of-life decisions in the Intensive Care Unit (ICU) – Exploring the experiences of ICU nurses and doctors – A critical literature review (Flannery, Ramjan, & Peters, 2016)
Facteur d’impact : 1.907
Perspectives of physicians and nurses regarding end-of-life care in the intensive care unit (Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin, 2012)
Facteur d’impact: 2.156
Am I Doing the Right Thing? Provider Perspectives on Improving Palliative Care in the Emergency Department (Smith et al., 2009)
Facteur d’impact : 5.352
Concordance of nurses and physicians on whether critical care patients are receiving futile treatment (Neville et al., 2015)
Facteur d’impact : 1.883
Interprofessional collaboration: Effects of practice-based interventions on professional practice and healthcare outcomes (Zwarenstein, Goldman, & Reeves, 2009)
Facteur d’impact : 6.264
Encouraging early discussion of life expectancy and end-of-life care: A randomised controlled trial of a nurse-led communication support program for patients and caregivers (Walczak et al., 2017)
Facteur d’impact : 3.755
Improving confidence and competence of healthcare professionals in end-of-life care: An evaluation of the « Transforming End of Life Care » course at an acute hospital trust (Selman et al., 2016)
Facteur d’impact : 20.785
Using Nurse Ratings of Physician Communication in the ICU To Identify Potential Targets for Interventions To Improve End-of-Life Care (Ramos et al., 2016)
57
Facteur d’impact : 2.230
Physician and nursing perceptions concerning interprofessional communication and collaboration (Matziou et al., 2014)
Facteur d’impact : 2.205
Health professionals’ experience of teamwork education in acute hospital settings: a systematic review of qualitative literature (Eddy, Jordan, & Stephenson, 2016)
Facteur d’impact : Non trouvé
The evolving role of the nurse during the cancer treatment decision-making process: A literature review (Tariman & Szubski, 2015)
Facteur d’impact : 0.627
ICU bedside nurses involvement in palliative care communication : a multicenter survey (Anderson et al., 2016)
Facteur d’impact : 2.905
Negociating futility, managing, emotions : nursing the transition to palliative care (Broom et al., 2015)
Facteur d’impact : 2.036
Interprofessional collaborative reasoning by residents and nurses in internal medicine: Evidence from a simulation study (Blondon et al., 2017)
Facteur d’impact : 2.502
4.4. Analyse des articles avec la grille de Fortin (2010) adaptée
Tous nos articles ont été analysés à l’aide de la grille de Fortin qui se trouve
en annexe.
58
Chapitre 5 : Synthèse des
résultats et discussion
59
Dans ce cinquième chapitre, nous allons présenter les différents résultats
que nous avons retenus et allons procéder à leur analyse en les liant aux
concepts et aux deux théories infirmières.
Nous allons ensuite répondre à notre question PICOT grâce aux différents
résultats obtenus.
Finalement, nous allons émettre quelques propositions pour la pratique.
5.1. Synthèse des résultats des articles
Durant l’analyse de nos articles, nous avons remarqué que plusieurs
thèmes ressortaient fréquemment. (1) Les rôles infirmiers versus les rôles
médicaux (2) la communication et la collaboration (3) l’expertise et la
formation et (4) l’impact sur la qualité des soins sont des thématiques que les
auteurs ont souvent évoqués dans leur article. Ces thèmes se reliant fortement
à notre problématique et ayant des liens avec nos deux théories de soins, nous
trouvons donc pertinent de les traiter et de les lier directement aux cadres
théoriques choisis.
5.1.1. Les rôles infirmiers versus les rôles des médecins
Selon Blondon et al. (2017), il existe une mauvaise connaissance du rôle
des infirmières par les médecins, ce qui implique pour ces dernières un
manque de confiance en soi pouvant altérer l’interprofessionnalité. Le
raisonnement diagnostic diffère entre les médecins et les infirmières. Les
60
médecins utilisent un raisonnement hypothétique, en mettant fortement
l’accent sur l’étiologie, alors que les infirmières posent des diagnostics cliniques
basés sur la physiologie. Les médecins ne s’attendaient pas à ce que les
infirmières veuillent contribuer au processus de raisonnement et certaines
infirmières ont estimé qu’elles n’étaient pas les exécutrices des décisions des
médecins.
D’après Anderson et al. (2016), qui se sont penchés sur l’évaluation des
points de vues des infirmières sur leur participation à la communication sur les
soins palliatifs, du niveau de confiance dans les tâches de communication et
des obstacles que celles-ci perçoivent à leur participation aux discussions lors
du passage de soins curatifs aux soins palliatifs, les infirmières ont déclaré être
très confiantes lors des discussions avec la famille et les patients sur les
besoins d’information concernant la pathologie et les traitements. C’est ce
qu’éclaire la théorie de Benner et al. (2011), définissant le concept « penser
en action », qui est relié directement aux réponses à donner aux patients et
aux familles, ainsi qu’aux demandes qu’implique une situation changeante. De
plus, d’après Flannery, Ramjan & Peters (2016), les infirmières sont les
professionnelles qui passent le plus de temps auprès des patients et se
trouvent dans une position unique car la famille et/ou le patient discutent
souvent avec elles de leurs souhaits quant à la fin de vie notamment. C’est
également ce que soutiennent Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012),
lorsqu’ils disent que les infirmières passent plus de temps avec les patients et
61
peuvent être réellement plus conscientes de leur souffrance. Cela rejoint une
des hypothèses de la théorie de Ruland et Moore (1998) qui affirme que la
famille est une partie importante des soins de fin de vie. Néanmoins, les
médecins et les infirmières perçoivent que ces dernières ont une participation
minimale, voire inexistante, à la prise de décision en fin de vie.
Selon Matziou et al. (2014), les infirmières ont fait remarquer que les
médecins étaient moins explicites, précis et réalistes quant au pronostic et
qu’ils utilisaient des termes médicaux, ne restaient pas avec le patient et
évitaient la famille. En outre, les médecins ont permis aux infirmières de
clarifier les détails, mais ont ignoré leurs opinions. De plus, d’après Flannery,
Ramjan, & Peters (2016), les médecins dirigent le processus décisionnel de la
fin de vie, cependant les décisions médicales unilatérales sont inappropriées
et devraient toujours inclure toutes les parties prenantes clés telles que les
infirmières, ainsi que le patient lui-même et les membres de sa famille proche
ou son représentant thérapeutique. Malgré cela, la littérature indique que les
infirmières ne font pas partie intégrante du processus décisionnel de fin de vie
et sont parfois exclues du processus de prise de décision. Latour, Fulbrook et
Albarran (2005), indiquent que l’inclusion incohérente des infirmières dans les
discussions de fin de vie entraîne un manque d’uniformité et une ambiguïté du
rôle des infirmières. De plus dans une étude qualitative menée aux Etats-Unis
dans une unité de soins intensifs, les infirmières ont toutes convenues que le
médecin-traitant était la personne appropriée pour prendre les décisions de fin
62
de vie, en tant que responsable des soins du patient, alors que les infirmières
étaient considérées comme les plus susceptibles de reconnaître le point où le
traitement du patient devenait futile. En effet, Breier-Mackie (2001) a suggéré
que les infirmières jouent un rôle crucial dans l’intégration de l’autonomie du
patient dans le discours éthique portant sur une chimiothérapie agressive futile
pour le traitement du myélome. Selon la quatrième hypothèse de la théorie de
Ruland et Moore (1998), le but des soins de fin de vie n’est pas d’avoir le
traitement le meilleur possible ou le plus technologiquement avancé qui est un
type de soins qui rejoint souvent le problème du surtraitement. En revanche,
Goodman (2003) a suggéré que, dans des décisions éthiques et difficiles, la
voix de l’infirmière est absente, insinuant la possibilité que les infirmières
soient réduites au silence par des limites professionnelles, légales ou par un
manque de confiance.
Selon Tariman & Szubski (2015), les infirmières fournissent un soutien
psychologique essentiel aux patients et aux familles tout au long du continuum
des soins contre le cancer. Pendant l’administration de la chimiothérapie, les
infirmières sont impliquées dans l’évaluation, la surveillance et la prise en
charge des symptômes. En conclusion, les auteurs ont créé un modèle qui
montre le rôle évolutif de l’infirmière depuis les rôles antérieurs de l’éducation
et du plaidoyer des patients jusqu’aux rôles les plus récents dans l’évaluation,
la surveillance et la gestion des symptômes. Les infirmières doivent bien
connaître leur rôle professionnel dans la prise de décision en matière de
63
traitement du cancer, comprendre et surmonter les obstacles à l’actualisation
de leur rôle et utiliser des interventions fondées sur des données probantes
qui peuvent réduire l’incertitude des décisions des patients. Ceci est éclairé par
la théorie de Ruland et Moore (1998), pour qui le rôle de l’infirmière est
d’évaluer et d’interpréter les indices qui reflètent les expériences de fin de vie
de la personne et intervient de manière appropriée pour atteindre ou maintenir
une expérience paisible. Cela est également soutenu par la théorie de Benner
et al. (2011), dont le concept « jugement clinique » se réfère à la façon dont
les infirmières en viennent à comprendre les problèmes, les questions, les
préoccupations des patients, à obtenir les informations essentielles et à y
répondre avec implication et intérêt.
5.1.2. La communication et la collaboration
Selon Tariman & Szubski (2015), les infirmières font parties intégrantes de
l’équipe multidisciplinaire en oncologie et participent aux discussions de cas,
partagent leurs points de vue sur les problèmes cliniques auxquels les patients
sont confrontés et contribuent à la prise de décision en matière de traitement
par le biais de réunions multidisciplinaires, ceci est éclairé par le concept
« expérience de dignité et de respect » selon Ruland & Moore (1998) qui
indique qu’il faut inclure le patient et ses proches dans la prise de décision
mais également que l’infirmière peut jouer le rôle d’avocate entre les décisions
du médecin et celles du patient. Cependant, dans l’étude d’Anderson et al.
(2016), 60% des infirmières ayant participées à l’étude mentionnent que les
médecins ne leur demandent pas leurs points de vue alors que les infirmières
64
en unité de soins intensifs perçoivent qu’elles jouent un rôle important dans la
communication sur les soins palliatifs. Il ressort de l’étude de Muller Juge et
al. (2013) que les médecins d’un service de médecine souhaitent une
participation plus active des infirmières durant le processus de prise de
décision. Les médecins souhaitent que les infirmières aient une meilleure
compréhension de la situation, anticipent les problèmes, vérifient les décisions
médicales et échangent davantage des informations. Dans le contexte des
soins palliatifs, les infirmières sont essentielles pour fournir des informations
sur la symptomatologie et la trajectoire de la maladie, les trois principaux
besoins d’informations des patients étant liés au pronostic, au diagnostic et au
traitement (Tariman & Szubski, 2015). C’est ce qui est également soutenu
dans Blondon et al., (2017), qui dans cette étude, démontrent que les
infirmières ont contribué au processus de gestion du patient par l’anticipation,
les suggestions et les réponses critiques aux ordres médicaux, en s’appuyant
sur des données fondées sur des symptômes ou sur des pratiques habituelles.
Selon l’étude de Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012) qui visait
à explorer les différences entre les médecins et les infirmières sur les soins de
vie en soins intensifs, il a été démontré que malgré un certain nombre
d’accords entre les médecins et les infirmières, beaucoup de domaines de
désaccords existent. Les infirmières se sentent incapables de faire part de leurs
préoccupations concernant les politiques et pratiques de soins de fin de vie
par peur de recevoir des critiques sévères du médecin ou encore en raison du
65
sentiment que leur opinion ne compte ni pour les médecins, ni pour la famille.
Par contre, presqu’aucun médecin ou infirmière pensent que la mort d’un
patient reflète d’une erreur médicale. Matziou et al. (2014) - dont le but était
d’examiner les perceptions des médecins et des infirmières concernant la
communication et la collaboration - estiment que la grande majorité des
infirmières se sentent reconnues et respectées par le personnel médical.
Cependant, pour une partie des infirmières, la forme actuelle de la
collaboration avec les médecins ne les fait pas se sentir appréciées pour leurs
compétences et elles ne sont pas traitées comme des membres égaux de
l’équipe interprofessionnelle. De plus, les infirmières travaillant dans des
cliniques plus petites ont mentionné que de bonnes relations assuraient la
collaboration et que les médecins acceptaient plus facilement leur jugement
sur la prise de décision. Vice-versa, les médecins qui travaillent dans de plus
grandes structures ont déclaré qu’ils n’approuvaient guère les jugements des
infirmières concernant le traitement ou la prise de décision. Les auteurs
appuient également le fait que les tensions non résolues influencent la
dynamique du travail d’équipe et leur collaboration en raison de relations de
pouvoir historiques et d’interactions interpersonnelles. Une étude qualitative
suggère que lorsque la collaboration mène à un désaccord, les médecins et les
infirmières préfèrent ignorer le conflit plutôt que de s’y engager. De plus, les
conflits entre les médecins et les infirmières sont souvent le résultat d’attentes
différentes selon lesquelles les infirmières se concentrent sur le travail d’équipe
et souhaitent appliquer leurs connaissances directement aux soins des
66
patients, tandis que les médecins se considèrent comme les principaux
dispensateurs de soins avec la perception que la fonction principale des soins
infirmiers consiste à exécuter des ordres. Selon Skorshammer (2013), les
infirmières ont signalé que le manque de respect, la tonalité de la voix, le refus
des médecins de répondre à leurs questions, les appels répétés, les critiques,
le racisme, le stress et les conflits de la part des médecins interféraient avec
la collaboration. Selon les médecins, les compétences médiocres des
infirmières, la communication insatisfaisante, l’exécution tardive de leurs
ordres, les appels téléphoniques entre 23h et 7h ou en fin de semaine sont les
principales raisons de leur mauvais comportement envers les infirmières.
Aussi, le niveau de collaboration interpersonnelle peut être influencé par des
facteurs sociaux, culturels et éducatifs qui déterminent les rôles et les modèles
sociaux (Matziou et al., 2014). Pour les infirmières, une mauvaise coopération
avec les médecins est une cause principale de retraite anticipée et affecte
négativement sur l’estime de soi (Casanova et al., 2007, Ho et al., 2005),
Moser et Armer, 2000).
Selon Blondon et al. (2017), les infirmières doivent sans cesse utiliser des
mots-clés pour faire venir le médecin interne de toute urgence. Les médecins
comptent sur l’évaluation de l’infirmière pour se faire une idée de la situation.
Pour les infirmières, les ordres médicaux manquent souvent de précisions ce
qui les incitent à faire des suggestions sur la gestion des patients et/ou à
anticiper l’intervention de l’interne ce qui est éclairé par le concept « intuition »
67
de la théorie de Benner et al. (2011) qui se caractérise comme la
compréhension directe du sens et des particularités des situations sans
réflexion consciente ou articulation et dont le but est de saisir intuitivement
une situation. D’après Reeves et al. (2008), la clé d’une véritable collaboration
interprofessionnelle semble être la négociation interprofessionnelle continue
entre les infirmières et les médecins et les autres professionnels de la santé
(Matziou et al., 2014). Dans la même approche, l’étude de Neville et al. (2015)
montre que le pronostic est amélioré lorsque les médecins et les infirmières
s’entendent sur l’évaluation d’un traitement, ce qui laisse croire qu’une
collaboration interprofessionnelle accrue pourrait améliorer les soins aux
patients.
D’après Anderson et al. (2016), une détresse morale - qui est définie
comme un déséquilibre psychologique et un sentiment négatif lorsqu’une
personne, ici le médecin, prend une décision morale mais n’effectue pas un
comportement en lien avec cette décision - est vécue par les infirmières
(Neville et al., 2015). Cependant, selon Smith et al. (2009), les professionnels
du service d’urgence ont trouvé que les discussions liées aux objectifs de soins
de fin de vie avec les patients et leur famille étaient difficiles, principalement
parce qu’ils n’avaient aucune relation établie avec ces patients.
5.1.3. L’expérience, l’expertise et la formation
Anderson et al. (2016), dit que l’obstacle le plus souvent cité à la
participation des infirmières aux discussions avec les familles et les médecins
68
sur le pronostic des patients, les objectifs de soins et les soins palliatifs est un
besoin accru de formations. C’est également ce que soutiennent Selman et al.
(2016) après avoir réalisé leur étude sur l’introduction d’un cours sur les soins
de fin de vie, lorsqu’ils affirment que la majorité des participants ont dit qu’ils
recommanderaient le cours et qu’il influencerait leur pratique positivement,
cette formation ayant amélioré la confiance, les compétences et les
connaissances sur les soins de fin de vie. Dans leur étude sur l’introduction
d’un cours sur les soins de fin de vie et dans le but d’évaluer la confiance en
soi, les compétences et les connaissances des infirmières et des médecins,
Selman et al. (2016) affirment que la confiance, les compétences et les
connaissances des participants étaient améliorées, en particulier dans la
communication avec les patients, les familles et les collègues, après
l’achèvement du cours. C’est ce qu’éclaire le concept « expérience » de Benner
(2012) qui consiste en une démarche active afin d’affiner et changer les
théories, les idées, les notions préconçues lors d’une confrontation à une
situation réelle. Néanmoins, selon Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin
(2012), les attitudes des médecins et des infirmières, en regard des soins de
fin de vie, évoluent avec l’entraînement et l’expérience. Cela peut refléter le
fait qu’une des meilleures méthodes d’apprentissage pour prodiguer des soins
de fin de vie de qualité est à travers l’expérience. Cela peut aussi refléter le
fait qu’un service de soins intensifs est forcé d’apprendre à fournir des soins
de fin de vie de qualité à travers l’expérience, car beaucoup de programmes
ne contiennent pas d’entraînements de soins de fin de vie et beaucoup de
69
livres médicaux n’abordent pas le sujet. De plus, selon Broom et al. (2015), le
bilan émotionnel des infirmières durant la transition aux soins palliatifs est lié
non seulement au rôle infirmier mais aussi aux personnalités individuelles, aux
idiosyncrasies et aux stratégies de « survie professionnelle ». Les
répercussions émotionnelles sur les soins infirmiers ont également été perçues
comme étant attribuables à un manque de préparation aux problèmes palliatifs
et de fin de vie dans la formation en soins infirmiers.
D’après Flannery, Ramjan & Peters (2016), par un manque de politique
structurée sur les différentes personnes impliquées dans les soins de fin de
vie, tous les participants à l’enquête ont convenu que le médecin- traitant est
la personne qui initie et dirige les décisions de fin de vie. Les infirmières
peuvent participer à ces décisions, mais cela est variable et généralement
attribuée au niveau d’expérience de chaque infirmière. De ce fait, les
infirmières ayant peu d’expériences sont moins susceptibles d’être impliquées
dans les décisions de fin de vie en lien d’une part avec leur réticence quant à
leur participation, mais également du fait de la réticence des médecins pour
les impliquer dans cette décision de fin de vie. C’est ce qu’éclaire la théorie de
Benner (1982) en émettant le fait qu’il y a différents niveaux d’expertise allant
de l’infirmière novice à l’infirmière experte, affirmant que cette dernière a une
énorme expérience et comprend chaque situation de façon intuitive. Selon
Matziou et al. (2014) les années d’expérience antérieures semblent également
influencer les opinions. Plus précisément, les infirmières ayant moins
70
d’expérience (10 ans) ont indiqué que souvent les médecins du département
ne les informaient pas correctement et qu’elles étaient plus sceptiques quant
à la confiance des médecins dans leur travail. Aussi, les infirmières ayant fait
des études supérieures étaient plus disposées à communiquer avec le
personnel médical et ont clairement indiqué que les médecins acceptaient leur
point de vue sur le processus décisionnel et le traitement. Les médecins plus
jeunes ayant moins d’expérience clinique reconnaissent les compétences des
infirmières et ont tendance à accepter plus facilement leur opinion sur le
traitement et la prise de décision. De plus, selon l’étude de McMillen (2008),
des infirmières spécialisées en soins intensif identifient le fait que les
infirmières plus expérimentées étaient plus susceptibles d’être incluses dans la
prise de décision de la fin de vie par le médecin traitant. Il y a également
l’identification de la futilité des soins que les infirmières ont signalée au
médecin. Cependant, il s’avère que la participation d’une infirmière dépend de
la préférence du médecin, du niveau d’expérience ou de l’ancienneté de
l’infirmière au sein de l’équipe. Les médecins quant à eux, émettent le fait que
la décision de fin de vie est déclarée en tenant compte des chances de survie
du patient, mais également de sa qualité de vie. Ils ont indiqué que leur
opinion reposait sur leur propre niveau d’expérience. De plus, dans les
recherches de Westphal et McKee (2009), les médecins et les infirmières qui
participaient à l’étude ont identifié que les décisions de fin de vie impliquaient
les connaissances et les croyances du médecin de soins intensifs en fin de vie.
Néanmoins, selon les principaux résultats des entretiens de Forte et coll
71
(2012), les médecins expérimentés ont tendance à prendre des décisions de
fin de vie très similaires, ce qui ne correspond pas aux décisions des médecins
moins expérimentés. De plus, les médecins expérimentés ont préféré
l’inclusion des infirmières dans le processus de prise de décision en fin de vie,
ce qui a créé une approche plus cohésive de la prise de décision et une
satisfaction accrue des infirmières et des médecins. Ainsi, il était possible pour
les infirmières d’émettre leur point de vue sur la futilité de certains traitements
et ainsi de diminuer l’anxiété et la frustration ressentie par ces dernières.
5.1.4. Qualité des soins
Selon Matziou et al. (2014), lorsque la relation entre les membres de
l’équipe interprofessionnelle est explicite et constructive, la qualité des soins
fournis s’améliore, ce qui se traduit par une plus grande satisfaction des
patients et des professionnels de la santé. Il y a un lien à faire avec la théorie
de Ruland et Moore (1998) et son concept « être en paix », qui décrit la paix
comme étant un sentiment de calme, d’harmonie, de contentement grâce à
l’amélioration de la cohésion d’équipe et donc de la qualité des soins.
Néanmoins, la colère des médecins semble affecter négativement les
infirmières, conduisant à une baisse de l’estime de soi, une pression accrue,
un stress et une performance au travail altérée. De plus, cette colère influence
l’environnement de travail, la collaboration professionnelle et surtout la qualité
des services de santé. Matziou et al. (2014) soutiennent qu’une formation
interprofessionnelle commune contribuerait au développement d’une
collaboration efficace, visant primairement à fournir des soins de haute qualité
72
et secondairement à la satisfaction des professionnels dans leur
environnement de travail. Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin (2012)
approfondissent cet impact en affirmant que les infirmières sont une
composante essentielle du travail d’équipe, nécessaire pour fournir des soins
de fin de vie de qualité en soins intensifs. Les infirmières ont souvent perçu
qu’il y avait un conflit d’informations et d’opinions qui sont donnés aux patients
et à leur famille par la variété de médecins qui soignent le même patient.
Aussi, il est nécessaire pour les prestataires de soins intensifs d’être
compétents pour prodiguer des soins à des patients de cultures, de religions
et de croyances différentes. Le concept « expérience de dignité et de respect »
de Ruland & Moore (1998), décrit qu’il est important que les valeurs
personnelles de la personne soient exprimées selon les principes de l’éthique,
de l’autonomie et du respect. Les désaccords entre les médecins et les
infirmières ont été associés à la qualité de la fin de vie et peuvent être un
indicateur qu’un ou plusieurs besoins du patient ne sont pas n’ont pas été pris
en compte Aussi, selon Broom et al. (2015), l’une des principales dynamiques
observées par les infirmières est la tendance des patients à retenir leurs
sentiments et leurs préférences dans les consultations médicales et à les
exprimer dans des moments informels avec les infirmières. C’est ce qu’explicite
le concept « être en paix » de Ruland & Moore (1998) qui définit l’infirmière
comme étant la personne qui fournit un soutien émotionnel au patient. Elle va
surveiller et répondre à ses besoins. Elle pourra transmettre au médecin ses
observations et, par le biais de la communication, décider d’un commun-accord
73
le passage des soins curatifs aux soins palliatifs. De plus, Broom et al. (2015)
déclarent que les infirmières devaient souvent faire office « d’éponge » à la
suite d’interactions brèves et brusques entre le médecin et le patient. Dans
une autre vision, selon Walczak et al. (2017), souvent par crainte de détruire
l’espoir de guérison ou la relation thérapeutique, les médecins évitent de parler
du pronostic et des soins de fin de vie avec les patients. Cette thématique est
souvent abordée à proximité de la mort alors que le processus de décisions
critiques concernant les traitements et les soins intensifs a déjà débuté.
Selon Blondon et al. (2017), 88% des infirmières participant à l’étude
indiquent que leurs participations aux discussions concernant le pronostic, les
objectifs et les soins palliatifs était très importante et est un élément-clé de la
qualité globale des soins aux patients. L’étude de Curley (1998), vu dans la
revue de littérature de Zwarenstein et al. (2009), a révélé que s’il existait des
réunions de groupe interdisciplinaires, la durée de séjour et les coûts des
patients diminuaient. La durée moyenne du séjour des patients pour
lesquelles, une discussion interdisciplinaire avait eu lieu, était à 5.46 jours
comparativement à 6.06 jours en l’absence d’une telle discussion, et les coûts
passaient de 6681$ à 8090$, selon qu’une discussion interdisciplinaire avait eu
lieu ou non.
Selon Neville et al. (2015), les infirmières ont également évalué leur charge
de travail comme étant plus lourde lorsqu’elles fournissaient un traitement
qu’elles jugeaient inapproprié.
74
Anderson et al. (2016) appuient le fait que les infirmières ne participent
pas forcément aux discussions liées à la fin de vie du fait de l’implication
émotionnel que cela engendre. Ceci est également éclairé par le concept
« proximité des personnes importante » de Ruland et Moore (1998) pour qui
la soignante s’occupe de la peine, des inquiétudes et des questions des
proches et du patient.
5.2. Développement des résultats en lien avec la question PICOT
A la lumière des résultats des articles scientifiques retenus pour notre revue
de littérature, nous allons répondre du mieux possible à notre question de
recherche PICOT. Pour rappel, nous l’avions développée comme suit: « Quel
est l’impact de la collaboration médecin infirmière sur la qualité de la fin de vie
de l’adulte dans un service de soins aigus? »
En regard des résultats obtenus dans notre analyse, nous pourrions
répondre à la question : « la collaboration entre les médecins et les infirmières
aurait-elle un impact sur la qualité des soins? » La réponse serait oui, la
collaboration médecin-infirmière, quelle qu'elle soit, a un impact global sur la
qualité des soins. En effet, la majorité des articles que nous avons examinés,
mentionne que la collaboration multidisciplinaire est favorable à la qualité des
soins prodigués aux patients, notamment en ce qui concerne la diminution de
la durée moyenne du séjour des patients et du coût des soins. De plus, une
bonne collaboration entre le personnel soignant démontre que la plupart des
patients éprouvent une plus grande satisfaction en ce qui concerne les soins
75
fournis ainsi qu’une confiance accrue quant aux soignants. Néanmoins, ces
articles ne précisent pas clairement ce que sont ces impacts. Par ailleurs, les
articles énoncent des facteurs pouvant influencer la collaboration et de ce fait
avoir un impact indirect sur la qualité des soins prodigués aux patients. Parmi
ceux-ci, nous retrouvons le niveau d’expertise des infirmières mais également
celui des médecins, le manque de formation sur la communication dans les
situations de fin de vie, le manque de respect mutuel, le refus des médecins
de répondre aux questions des infirmières ainsi que le stress.
En ce qui concerne la fin de vie dans un service aigu, le rôle de l'infirmière
est primordial, car elle se doit d’être l’avocate du patient et de son entourage
en défendant l’opinion et les décisions de ceux-ci auprès du médecin lorsqu’il
soutiendra le traitement futile. Nous trouvons important de préciser que toutes
les études ont été effectuées dans des services aigus et que les résultats
obtenus les plus explicites sont la difficulté des médecins à sortir des soins
curatifs, l’utilisation d’un vocabulaire trop médicalisé envers les patients et leur
famille ainsi que la fuite par crainte de détruire l’espoir de guérison et de
percevoir la souffrance émotionnelle du patient. A nouveau cela aura donc des
conséquences indirectes sur la qualité de la fin de vie.
Dans de nombreux articles, il est souvent démontré que la collaboration
entre le médecin et l’infirmière peut aussi avoir un impact sur l’infirmière elle-
même. En effet, cette dernière peut présenter une détresse morale, un
épuisement professionnel et une charge de travail plus lourde lorsqu’un
76
traitement mis en place est considéré comme futile ou lorsque les médecins
ne les incluent pas dans les décisions liées à la prise en soins des situations de
fin de vie. De plus, lorsque les infirmières font face à la colère des médecins,
elles peuvent développer un stress, une diminution de l’estime d’elles-mêmes
et une perte de confiance.
Nous ne possédons donc pas de suffisamment de résultats précis sur
l’expérience de la fin de vie des patients lors d’une collaboration adéquate ou
non, dans un service aigu pour approfondir notre questionnement.
5.3. Perspectives et propositions pour la pratique
Comme mentionné précédemment, certains articles relèvent le fait qu’il est
nécessaire de former les infirmières ainsi que les médecins travaillant dans des
contextes aigus à la communication et à la collaboration interprofessionnelle,
en insistant sur les situations de fin de vie. En effet, au regard des résultats,
ceci pourrait amener une amélioration globale en ce qui concerne la
satisfaction des patients, des familles et des infirmières; selon nous, cela
pourrait également représenter un avantage pour les médecins. Certains
articles proposaient différentes formations telles que la gestion de la douleur,
les soins palliatifs, la communication, la collaboration interdisciplinaire et les
simulations.
Aussi, il serait intéressant de proposer des instants de débriefing aux
infirmières par la médiation interdisciplinaire lors de situations de fin de vie où
elles ont estimé qu’un traitement était futile et que le choix du patient n’était
77
pas respecté. Ceci dans le but de prévenir la détresse morale ainsi que
l’épuisement professionnel que ce genre de situation peut amener et afin que
les médecins prennent conscience que la décision unilatérale n’est pas
favorable à la prise en soins de la fin de vie, pour enfin amener à une
collaboration par la prise de décision partagée.
Nous soutenons que l’expertise et l’expérience professionnelle favorisent la
communication ainsi que la collaboration et de ce fait, la prise en soins des
patients en fin de vie. Ces variables s’améliorent avec le temps et la pratique.
Comme le mentionne Benner (1982), il y a une ascension entre le moment où
l’infirmière débute et celui où elle devient experte. Elle soutient le fait qu’une
infirmière a besoin d’expériences et de temps pour lui permettre d’atteindre le
stade d’experte. C’est donc un paramètre pour lequel la notion de temps est
primordiale. Néanmoins, par le biais de recherches, d’intérêt pour la pratique,
de motivation et d’initiative, l’infirmière peut accélérer cette progression.
Selon nous, il serait judicieux qu’il y ait au moins une infirmière ayant
obtenu une spécialisation en soins palliatifs dans chaque contexte de soins
aigus. Cela dans le but de permettre à l’équipe interdisciplinaire une réflexion
plus élargie ainsi qu’un questionnement plus éthique des soins de fin de vie.
De plus, nous avons remarqué que dans certains articles, l’aspect des
directives anticipées a été abordé; nous ne l’avons que peu développé,
cependant nous trouvons important de l’évoquer ici, car l’infirmière et le
médecin peuvent s’y référer pour faire valoir la décision des patients et donc
78
respecter la déontologie.
Par ailleurs, l’appel téléphonique sur la satisfaction de la prise en soins est
une pratique courante lorsque le patient retourne à domicile. De ce fait, nous
trouverions intéressant que cet engagement soit également réalisé auprès des
familles endeuillées, afin d’évaluer la satisfaction par rapport aux soins
prodigués à la personne décédée et à l’accompagnement de sa famille.
79
Chapitre 6 : Conclusion
80
6.1. Apport du travail
Au terme de ce travail de Bachelor, nous constatons que nous avons acquis
de nouvelles connaissances et compétences.
En effet, ce travail nous a permis d’affiner la collaboration au sein de notre
groupe. Nous avons développé la capacité d’écoute et la prise en considération
des points de vue de chaque membre du groupe. Bien que nous avions déjà
une certaine expérience dans la réalisation d’autres travaux, celui-ci a
néanmoins demandé plus d’engagement car il portait sur du long terme et il a
une importance capitale pour l’obtention de notre Bachelor. Ceci a parfois
demandé une remise en question de nos compétences de collaboration et de
communication et nous avons su mettre en place des stratégies adéquates afin
d’en réaliser et d’en assurer la continuité. De plus, la force de nos qualités
différentes et complémentaires nous a permis de mener à bien notre revue de
littérature.
Nous avons appris à utiliser la méthodologie scientifique en utilisant des
bases de données et à analyser des articles en développant notre esprit
critique.
De plus, ayant acquis des connaissances sur la collaboration et la fin de vie
durant notre cursus, ce travail de Bachelor nous a permis de les approfondir.
Pour conclure, le fait de devoir mobiliser des théories de soins et de les
81
relier aux résultats obtenus suite à l’analyse des articles scientifiques nous a
permis de développer notre capacité à faire des liens théorie-pratique.
6.2. Limites
Lors de la rédaction de cette revue de littérature, nous avons fait face à
diverses limites. La première concernait notre organisation de travail. En effet,
chacune possédant un emploi hors contexte He-Arc et travaillant les week-ends,
la nuit et en fin de journée, il nous a été difficile de moduler notre temps pour
nous retrouver.
Ensuite, au cours des deux dernières années, nous avons été confrontées à
des travaux de groupe pour la validation de certains modules. Cela a quelques
fois empiéter sur le temps que l’on aurait voulu accorder à l’élaboration de notre
travail de Bachelor.
En outre, étant donné que les articles scientifiques étaient en anglais, il nous
a été difficile de comprendre l’entièreté des études. En effet, certains résultats
n’étaient pas compréhensibles et nous sommes peut-être passées à côté
d’éléments importants dans l’analyse de ces derniers.
Aussi, nous avons constaté que la recherche sur la collaboration entre le
médecin et l’infirmière est nouvelle, et plus particulièrement la recherche sur
l’impact que cette collaboration a sur les soins de fin de vie au patient. Cela a
eu pour conséquence un nombre restreint d’articles et une incapacité à
répondre précisément à notre questionnement PICOT. Nous avons également
82
découvert qu’il y avait peu de recherche sur les soins palliatifs en service aigu.
De plus, notre problématique traitant de deux grands concepts que sont la
collaboration et la fin de vie, il nous a été difficile de trouver une théorie
infirmière réunissant ces deux thèmes. De ce fait, nous avons fait le choix
d’utiliser deux théories infirmières. Néanmoins, nous aurions trouvé judicieux
de pouvoir en mobiliser une troisième traitant de la collaboration
interprofessionnelle telle que la théorie de D’amour et al. (1999).
Finalement, comme évoqué dans notre problématique, nos expériences
antérieures ont suggéré qu’il y avait souvent des problèmes de collaboration
entre le médecin et l’infirmière dans les situations de fin de vie. De ce fait,
nous nous sommes trop focalisées sur cela, ce qui a peut-être eu pour
conséquence l’influence de notre esprit critique sur l’analyse des résultats, où
la collaboration serait éventuellement plus positive que ce que l’on a interprété.
6.3. Perspectives pour la recherche
Au terme de ce travail, certaines interrogations restent en suspens et
pourraient donc faire l'objet de perspectives de recherche ultérieures.
Ce qu’il nous a clairement manqué à la suite de l’analyse des articles étaient
les différents impacts ainsi que leur force sur la qualité de la fin de vie. Nous
recommanderions donc d’effectuer des études sur l’approfondissement et la
précision de ces derniers en incluant les perceptions du patient dans ses
derniers moments de vie ainsi que de la famille et en insérant la variable de la
83
collaboration médecin-infirmière.
Dans un second temps, nous pouvons émettre, suite aux différents
résultats obtenus, une autre question PICOT qui s’accorde mieux à la théorie
de Patricia Benner: « Quel doit être le niveau d’expertise d’une infirmière pour
faire face à sa collaboration avec le médecin en ce qui concerne la qualité de
la fin de vie d’un adulte dans un service de soins aigus ? ». En effet, nous
avons souvent remarqué que le niveau d’expertise influençait la collaboration
entre le médecin et l’infirmière ce qui avait pour conséquence une influence
sur la qualité de la prise en soins.
En parallèle de cette revue littéraire, il serait possible de compléter nos
recherches sur le terrain. Notamment par la rencontre de professionnels
spécialisés en soins palliatifs et de patients en fin de vie dans le but d’explorer
leur perception respective par rapport à l’impact de la collaboration médecin-
infirmière sur la qualité des soins.
Ce travail de Bachelor terminé, une introspection sur notre processus de
professionnalisation a été entreprise. Il en ressort quelques pistes de réflexion
pour la discipline et la pratique infirmière afin d’améliorer la collaboration
médecin-infirmière en vue d’accompagner au mieux les personnes en fin de
vie d’une part et les familles endeuillées d’autre part.
84
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92
8. Appendices
93
Appendice A : RETRANSCRIPTIONS
Entretien n°1
[Rires].
Aranya : Alors c’est quoi être infirmière pour vous ?
Infirmière : C’est quoi être infirmière ? Oulalala. Vaste question. [Rires].
Qu’est-ce qu’elle fait une infirmière en fait c’est ça ? Ça dépend j’imagine où
elle travaille déjà. J’pense que ça dépend du contexte. Ici en soins aigus une
infirmière j’pense c’est quelqu’un qui est capable de [euhm] d’évaluer les
besoins de son patient d’abord, [euhm] au jour le jour déjà donc de
réactualiser, d’évaluer l’environnement et les ressources du des patients, les
moyens qu’il a aussi, [euhhh] c’est quelqu’un on est toujours en soins aigus
qui est capable de de donner les possibilités à son patient de s’exprimer,
j’pense que ça c’est important, après [euuuuhm] donc évaluer les besoins ça
veut dire aussi beaucoup de choses hein [rires] donc et notamment il y a aussi
tout ce qui est du contexte de la santé [euhm] de de rendre le patient j’imagine
le plus autonome possible donc qui comprenne le mieux possible ce qu’il lui
arrive pour se prendre en charge, enfin je pense c’est important. Voilà. Et pis
après ben y’a tout ce qui est [euhm] médico-délégué donc de de pouvoir
[euh] planifier des soins qui ont été prescrits et les exécuter de manière [euh]
correcte en respectant euh] tous les critères [hum] - vous voulez savoir
lesquels [rires] qui est capable aussi de réfléchir à ce qui est prescrit donc de
comprendre [euh, mhmh] au niveau physiopathologique c’qu’il se passe de
comprendre les pathologiques, d comprendre les traitements, de mettre en
lien avec c’qu’elle voit et du coup par rapport à ça de faire aussi l’évaluation
précise de son patient, des symptômes, de l’évolution, des traitements est-ce
que c’est bénéfique est-ce que ça [aaa] sert à quelque chose ou pas, donc ça
c’est tout ce qui est évaluation clinique ça j’pense c’est aussi important.
[euuuh] voilà c’est quelqu’un qui travaille aussi en collaboration donc qui fait
partie d’une équipe interdisciplinaire [eeeeet] ben qui est capable de défendre
son [rires] son bout de gras [euh] [rires] par rapport à l’équipe
interdisciplinaire avec un patient [euh] ben qui a des besoins et des ressources
et tout ça voilà. Qu’est-ce qu’elle fait encore une infirmière ? C’est déjà pas
mal hein. Ouais ben voilà pis qu’est-ce qu’elle fait – ben elle travaille aussi
avec son [son] corps de discipline avec les autres infirmières, elle échange,
voilà, ça c’est en gros. Après donc ça demande des connaissances [euh]
théoriques importantes et humaines aussi et de négociateur aussi [rires] de
communication. J’ai oublié quelque chose ? Nan ?
94
Aranya : Et pis c’est quoi la collaboration pour vous ? Au sens large
Infirmière : Au sens large ? Ben la collaboration c’est d’abord [euh] j’dirais
hein dans l’idéal hein, c’est pas toujours fait comme ça, mais c’est d’abord
d’évaluer son patient, ça veut dire c’est le patient qui fait part de ses besoins
donc faut déjà aller chercher ça hein [euh] ça se fait pas toujours souvent on
pense [euh] des besoins parce que on pense que mais on est complètement
à côté de la plaque donc j’pense que l’évaluation là elle est hyper importante
[euhm] donc une fois qu’on a évalué un besoin [euh] on met en place la
collaboration ça veut dire on regarde quel corps de métier peut amener quoi
pour résoudre le problème du patient ou améliorer quelque chose ou je n’sais
pas. Et pis donc [euh] ben collaborer c’est [euh] aller rechercher l’évaluation
de son patient pour savoir ce qu’il, si ce qu’on lui propose c’est ben efficace
ou pas [euh] et donc c’est toujours cette évaluation/réévaluation qu’est
importante et collaborer du coup ben c’est échanger avec ben son patient et
tous les autres corps de métier [euhm] dans le but qu’on s’est fixé
pasqu’évidemment quand on évalue le patient faut fixer un objectif et pis ben
cet objectif là on a des étapes donc collaborer c’est communiquer tous les
temps de temps un temps qu’on se fixe pour [euh] voir si on est toujours en
train de d’aller dans la direction qu’on s’était fixée ou si faut réajuster ; c’est
un peu comme une tripartite en fait hein [rires] est-ce qu’on va dans la bonne
direction ou on s’est trompé ? et donc collaborer dans la collaboration y’a
j’pense qui faut être [euh] au clair avec s’qu’on s’qu’est notre profession ou
s’qu’on peut amener et c’est souvent flou pour les infirmières, c’est très clair
pour les autres corps de métier ils ont des cahiers des charges très précis y
peuvent te faire des bilan de s’qui ont fait d’ergo, d’physio, d’machin c’est
super précis c’est centré sur un truc pis quand tu d’mandes à l’infirmière
d’évaluer son patient ben tu patauges dans la jauconte ? [rires] donc c’est
compliqué pour les infirmières je pense la collaboration parce que souvent
s’que j’ai pu découvrir c’est que leur rôle spécifique il est pas assez clair donc
elles savent pas s’qu’elles doivent évaluer donc pour collaborer y faut avoir un
objectif, y faut réévaluer, y faut avoir un objectif et y faut être au clair avec
son rôle, je pense. Pis après ben y faut savoir parler, y faut dire les choses
[euh] de manière polie [rires] voilà.
Infirmière : Et pis c’est quoi une bonne collaboration médecin/infirmière pour
vous ?
Claire : [Euh] moi ça change pas médecin/infirmière de infirmière à quelqu’un
d’autre hein, j’dirais hein, moi, parce que j’suis une vieille [euh] [ben] c’est
collaborer comme avec quelqu’un d’autre un autre corps de métier ça veut dire
que j’pense pour collaborer faut bien comprendre aussi – ah ouais c’est s’que
j’ai pas dit avant ptetre – pour collaborer y faut comprendre le cahier des
95
charges des autres corps de métier ça j’ai pas dit donc si j’veux bien collaborer
avec le médecin ou avec d’autres ben j’dois bien comprendre s’qui fait et [euh]
s’qu’il a mis en place, j’dois si j’adhère pas j’dois essayer de comprendre les
objectifs donc j’pense qui a une phase vraiment de de compréhension d’abord
pour une bonne collaboration parce que sinon on va à contre-sens souvent.
Pis bien collaborer ça veut dire que moi j’dois connaître son cahier des charges
mais lui y doit aussi connaître le mien. J’pense que là y’a un [euh], j’pense
qu’avec les médecins suisses les jeunes internes suisses j’ai l’impression que
ça marche vraiment bien. Je, enfin de mieux en mieux disons, je, j’ai
l’impression qui savent s’qu’on fait en formation enfin ça c’est mon r’senti, y
savent s’qu’on fait en formation aussi [euhm] y connaissent aussi, y savent
qu’on fait de l’évaluation clinique donc y savent aussi qu’on fait des choses un
peu plus spécifiques par rapport à y’a quelques années en arrière, [euhm] c’est
plus facile avec eux qu’avec certains médecins qui viennent de l’étranger ou
ben forcément le cahier des charges de l’infirmière est pas l’même donc c’est
[euh] assez compliqué y doivent se mettre é la page – c’était quoi la question ?
[rires]
Aranya : C’est quoi une bonne collaboration médecin/infirmière ?
Julie : Tu peux ajouter les facilitateurs comme tu en as déjà dit
Infirmière : mais du coup la bonne collaboration ben j’pense que la bonne
collaboration ben elle est j’imagine c’est djà dans l’cursus mais j’sais que ça
s’fait en collaboration à avec la HES vous avez des cours en commun
maintenant je sais plus exactement quoi mais j’imagine que c’est un facilitateur
quand eux dans ces cours y voient bien ces compétences que cous acquérez
à l’école etc. Après dans les facilitateurs ben c’est [euhm] c’est de bien
connaître son propre cahier des charges pour ne pas empiéter sur le travail de
l’autre pour ne pas faire des doublons aussi j’imagine c’est un peu compliqué
en soins aigus surtout avec l’évaluation clique parce que [euh] y’a plein de
redondance hein si on fait 36 fois les évaluations ça sert à quoi on peut se
demander enfin y’a des choses comme ça. [Euh] donc [euh] [silence] – j’en
étais où ? –
Julie : les facilitateurs
Infirmière : Oui les facilitateurs donc s’qui s’passe au niveau d’la formation
des médecins et des infirmières c’est important. L’infirmière elle doit bien
connaître son cahier des charges ça veut dire qu’elle doit savoir de quelles
informations le médecin a besoin par rapport au patient pour [euh] pour
avancer donc ça veut dire qu’elle est doit [euh] pour répondre à ses questions,
anticiper sur ses questions pour faire son évaluation avant par exemple la visite
médicale j’pense ça c’est hyper important [euhm] ça veut dire qu’elle doit lui
96
amener elle doit rester dans son cadre de compétences mais lui amener des
éléments qui font que le médecin prenne d’autre décisions par rapport à son
patient. Ça j’imagine. Elle peut aussi suggérer des choses ou ou ou en
demandant à apprendre certaines choses, avancer dans la réflexion avec les
médecins ça j’pense c’est une bonne collaboration. Après la mauvaise
collaboration c’est de r’mettre systématiquement en cause tout s’qui s’passe
avec un médecin ça ça arrive pis ça ça marche pas pasqu’ils se sentent
complètement inculpés. Voilà pis de l’autre côté l’médecin ben pareil ben y doit
comprendre le cahier des charges j’ai djà dit et pis [euhm] j’imagine que
l’infirmière est souvent en demande d’apprendre aussi des nouvelles choses
au niveau médical pis ça c’est un truc en tout cas quand ça s’passe c’est
toujours intéressant de pouvoir améliorer ses connaissances théoriques. Après
dans les facilitateurs y’aurait pleins de trucs à faire qui s’font pas [rires].
Julie : On pose une question sur ça après, tu nous les diras.
Infirmière : Y’en a d’autre des facilitateurs ? J’imagine c’est aussi échanger,
d’essayer de dire les choses au moment où on les dit alors ça j’dis mais c’est
pas forcément quelque chose que j’sais bien faire hein des fois on s’fait
ramasser pour des trucs et pis [euh] on n’ose pas ou on va pas [euh] de dire
ou ou ou essayer d’expliquer notre intention à ce moment-là enfin voilà.
Aranya : Et pis du coup ben quels sont les obstacles à la collaboration ?
Claire : Ben j’pense que les obstacles c’est, c’est – à la collaboration actuelle
hein – c’est, c’est une mauvaise connaissance du cahier des charges [rires],
c’est des médecins qui sont vieillots quoi qui pensent que l’infirmière c’est
quelqu’un qui exécute les thérapies prescrites par le médecin, j’pense que si
on a affaire à quelqu’un comme ça c’est super difficile d’aller plus loin, [euhm]
la mauvaise collaboration [euhm] j’pense c’est quelqu’un qui sort de son cadre
de compétences ça amène vraiment à des histoires pas nettes quoi où le
médecin peut vraiment se braquer. [Euhm] Qu’est-ce qui peut [rires] bloquer…
Oui les histoires où on sort des compétences. Ah par contre, j’peux rvenir en
arrière ?
Julie : Bien sûr.
Infirmière : Vous vous y retrouverez hein ça va ? [rires] Ce qui facilite c’est
une infirmière qui [euh] fait des liens et pis qui [euh] amène sur le terrain une
évaluation clinique pertinente quoi hein donc quelqu’un qui peut dire moi j’ai
observé ça ça et ça [euh] j’ai vu ça ça et ça blablabla enfin un truc vraiment
pertinent ça ça amène quelque chose de miraculeux et pis ça ne fait pas du
tout d’opposition en général les médecins y sont prenant quoi ça c’est sûr
même j’pense même un vieux médecin aigri et vieillot j’pense même pas qu’lui
y s’ra grinche d’avoir une infirmière qui lui dit des choses pertinentes, c’est
97
juste nous qui flippons pis qui fantasmons avec ça. [Euh] oui et pis dans ce
qui ne facilite pas donc qui [euh] qui limite c’est ben justement quand on n’est
pas pertinent qu’on on dit des y me semble que pis des j’ai l’impression que
ça c’est pas du tout pertinent pis ça j’pense que vraiment ça péjore la
collaboration. [Euh] les infirmières qui paniquent pour tout et rien qui qui
appellent les médecins à gauche à droite alors qu’elles ont pas évalué leur
patient ça j’pense ça péjore. [Euh] les personnes qui parlent [rires] pour ne
rien dire un peu à bâton rompu qui disent tout s’qui leur passe par la tête sans
réfléchir ça c’est très pénible ça j’pense vraiment qu’c’est quelque chose qui
péjore. [Euh] Les gens qui remettent systématiquement en cause [euh] les
prescriptions. [Euh] Oui je pense aussi les personnes qui savent pas qui
arrivent pas à évaluer de manière précise leur patient pis qui va dans les trucs
plus physiques où elles ont pas à bout de leur évaluation pis elles amènent
des constats qui sont pas [euh] qui sont pas vérifiés par le médecin parce
qu’en fait en allant un tout petit peu plus loin dans l’anamnèse d’un symptôme
par exemple on le médecin voit qu’c’est pas du tout s’qu’on a décrit ça j’pense
que ça met des bâtons dans les roues. Donc voilà la précision, la pertinence
ça j’pense c’est hyper important pour améliorer la collaboration.
Aranya : Pis du coup c’est quoi la répercussion sur la qualité des soins au
patient ?
Infirmière : Donc si on collabore pas bien ? C’est quoi la répercussion sur la
qualité des soins ? ouf. Ben alors si on laisse pas le patient s’exprimer ça peut
être grave parce que [rires] si on a le patient déjà qu’est intimidé tout ça pis
qu’en plus on l’évalue mal pis que on transmet des choses qui sont pas justes
et pis enfin bref ça peut aller assez loin. [Euh] si on a un patient qui s’exprime
et pis qui réajuste tout le temps ça va y peut on peut sauver encore les choses
[rires]. [Euh] mais moi j’pense que déjà la collaboration alors maintenant on
est vraiment sorti de tout ce qui est médecin infirmière on est dans
l’interdisciplinarité donc j’pense dans votre travail ça vaudra la peine de dire
que y faut sortir juste de ça pis les décisions elles se prennent en
interdisciplinarité normalement hein alors ça c’est dans le monde des
bisounours hein c’est quand même souvent hein si on les rattrape pas au vol
c’est quand même souvent le médecin qui décide le patient peut sortir mais
moi j’ai vu vraiment une nette amélioration maintenant ces deux dernières
années j’dirais, même cette dernière année par rapport à ça. Maintenant quand
même avec les choses qu’on a mis en place aussi ici y tiennent compte
vraiment de l’avis interdisciplinaire pour décider des sorties alors on doit des
fois rattraper des trucs au vol mais j’veux dire si on arrive avec de arguments
ben y’a plus de problème en fait. Y va pas décider tout seul de laisser sortir
les gens. Donc si ça se fait pas comme ça pis qu’le médecin [euh] tout seul
décide d’une sortie pis qu’l’infirmière elle dit oui oui alors qui a 36'000 trucs
98
qui f’raient qui diraient pas nous ce patient peut pas sortir ben là au niveau
des risques qui soit ré hospitalisé des risques de complications ben oui c’est
sûr alors maintenant j’pense que la situation est très différente en chir comme
j’ai compris ou c’est quand même encore le médecin qui prend des décisions
un peu tout seul d’après c’que j’vois dans les patients qui sont ré hospitalisés
ici j’ai l’impression que [euh] en médecine en tant cas que [euh] la l’évaluation
elle se fait plus avec tout le monde ça c’est pas 100% de réussite hein j’dirais
mais ben que ça c’est sûr au niveau ré hospitalisation c’est évident que ça doit
entrer en compte.
Aranya : Et pis [euh] que faudrait-il mettre en place pour une bonne
collaboration médecin/infirmière pour une bonne qualité de soin ?
Infirmière : Qu’est-ce qui faudrait mettre en place ? Moi c’que j’ai déjà
proposé y’a déjà hyper longtemps mais qu’on n’a pas fait, je pense que on
devrait dans les services [euh] à l’accueil des nouveaux collaborateurs
médecins leur [euhm] raconter s’qu’on fait au niveau infirmière, notre travail
infirmier dans c’service c’est quoi parce que en fait on a une formation
tellement [euh] généraliste que c’est très spécifique d’un contexte à un autre,
ça c’est mon avis donc y peuvent forcément y s’y r’trouvent pas y sont dans
un coin c’est comme si. Moi j’pense que j’ai fait ces propositions y’a longtemps
mais on a toujours rien fait c’est que je pense que y faut s’dire que on les
accueille chez nous et dans notre service donc on est quand même capable de
décider dans notre service s’qu’on aimerait comme soins infirmiers donc on
pourrait es accueillir en leur disant ben voilà là c’est chez nous, nos attentes,
on travaille comme ça, c’est de développer ceci et cela blablabla donc pour ça
y faut réfléchir en équipe, s’qu’on n’a toujours pas fait. [Euh] et pis et pis
essayer de mettre en avant le rôle infirmier dans notre service, ça se serait
pour moi une des première proposition parce que ça veut dire que parce que
toutes les autres propositions souvent c’est l’infirmière qui s’adapte à c’que
veut l’méd’cin moi j’aimerais qu’ça soit une fois [rires] aussi un peu le contraire,
ça m’intéresserais aussi bien pasqu’en fait on est toujours en train d’essayer
quand même alors on on prône plein de discours hein mais quand même nous
comme infirmière on essaie tout l’temps quand même de s’adapter à tout ce
que le médecin veut et moi maintenant je suis vieille et pis j’ai plus envie d’ça
et j’trouve y faut juste s’affirmer nous et nous on peut pas quand même à
chaque fois qu’un nouveau médecin vient dans un service s’adapter à lui, nous
on est chez nous on continue d’être là alors ils peuvent aussi, voilà, moi j’pense
que ce s’rait géant au niveau valorisation de notre rôle dans les services parce
que ça nous permettrait aussi d’nous de définir s’qu’on fait de définir notre
rôle [rires] ça changerait tout parce que j’pense pour certain c’est hyper flou
le rôle infirmier, j’pense c’est aussi ça qui est dans la collaboration. S’qui
pénalise aussi ça j’l’ai pas dit c’est que pour certaines infirmières leur rôle
99
infirmier il est hyper flou [rires] pis comme c’est flou ben y savent pas s’qu’on
fait. C’est s’que j’ai dit avant moi pour connaitre pour collaborer j’dois connaître
le cahier des charges de l’autre mais souvent [euh] je pense que c’est fou
l’infirmière elle n’arrive pas à définir s’qu’elle fait en fait elle fait tout et
n’importe quoi elle papillonne partout pis on sait pas trop bien elle sert en fait
à mettre ensemble tout le monde ouais mais tu fais quoi toi comme infirmière
c’est quoi ton rôle. Ça j’pense que c’est voilà pis dans les autres propositions
qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place ben j’pense que s’qui s’passe à la HES
c’est que j’ai cru comprendre qu’il y a des cours que vous faites ensemble dans
les mises en situation j’sais pas trop quoi, à la Source en tout cas, ça c’est
génial – et pis c’était quoi la question ? –
Aranya : [Euhm] Que faudrait-il mettre en place pour une bonne
collaboration ?
Infirmière : J’pense que le poste d’IRC qui a été mis en place améliore la
collaboration où y’a une personne en plus qui évalue les besoins, les ressources
et les moyens du patient donc du coup [euhm] du coup [euhm] notre
évaluation elle est encore plus pertinente par rapport au patient donc ça c’est
quelque chose qui améliore la collaboration ça j’pense ça améliore la prise en
charge globale pis [euh] l’évaluation par rapport à un retour à domicile par
exemple.
100
Entretien n°2
Julie : alors pour toi c’est quoi être infirmière?
Infirmière : euh, pour moi, être infirmière, bonne question, ben c’est déjà
avoir envie de travailler avec les gens, c’est vouloir faire une école pour avoir
pleins de compétences, pour pouvoir soigner au mieux les gens. C’est mettre
à profit tout ce qu’on apprend comme compétences, et pi c’est continuer à se
former euh, une fois qu’on est infirmière pour aller plus haut encore.
Julie : Okay. Euh, la collaboration au sens large, c’est quoi?
Infirmière : c’est pouvoir échanger avec euh, les différents corps de métier
que ce soit les collègues, l’équipe pluridisciplinaire pour permettre une
meilleure euh, prise en charge des patients.
Julie : et pi la collaboration médecin-infirmière, c’est quoi?
Infirmière : moi je pense qu’elle est importante parce qui a autant des
informations au niveau médical qui sont aussi importantes pour la prise en
charge infirmière et puis y’a tout un travail au niveau infirmier qui est hyper
important pour prendre des décisions au niveau médical. Et puis c’est vraiment
un échange euh, de toutes nos compétences pour permettre une bonne prise
en charge des patients.
Julie : okay. Euh, si y’a pas une bonne collaboration médecin-infirmière euh,
est-ce que t’as déjà vu des répercussions sur la qualité des soins?
Infirmière : oui c’est, je pense que ça augmente aussi le mécontentement
des gens et puis au niveau de la qualité des soins c’est vrai que, je pense que
quand il y a une mauvaise collaboration au niveau infirmier on est, on perd un
peu notre crédibilité et puis je pense qu’il y a vraiment une perte de confiance
de la part des patients, parce qu’ils ne savent plus qui croire et puis euh, c’est,
on leur dit une chose et après on leur dit le contraire et je pense vraiment que
ça casse le lien de confiance et puis ça peut créer vraiment un
mécontentement ben de l’hôpital.
Julie : mmh, okay. Ouai mais est-ce que tu as déjà vu des erreurs
médicamenteuses, ou des ré-hospitalisations plus fréquentes ou bien une
durée de séjour plus longue?
Infirmière : ouai alors ça j’ai vu maintenant, est-ce que c’est à cause d’une
mauvaise collaboration, je, ça je ne sais pas mais euh, comment, on va dire,
je pense que euh, ouai je pense que ça peut au niveau d’une mauvaise
collaboration, je pense qu’il y aura une perte de temps, euh, au niveau des
erreurs je pense c’était plus avant sur Kardex où c’était noté à la main, je
pense que là il y avait plus de risque d’erreurs de lecture enfaite, de l’ordre
101
maintenant avec le SIC je pense qu’il n’y a plus, au niveau des erreurs c’est
vraiment une erreur de prescription, une erreur d’ordre relevé mais euh, voilà
au niveau infirmier oui on a notre responsabilité mais c’est vrai que trois
comprimés euh, je sais pas trop quoi, on les donne quand même finalement,
mais je pense que depuis qu’il y a le SIC, il y a moins d’erreurs comme ça ouai
Julie : okay, euh, quelles sont les facilitateurs de la collaboration?
Infirmière : ben je pense déjà qu’il faut avoir envie premièrement, que ça
soit de la part du médecin, de la part des soignants. L’envie de collaborer. Il
faut euh, ouai de, avoir envie que le patient euh, ait cette confiance. Et puis
euh, pour les au niveau médecin, que pour moi en tout cas, il faut que le
médecin je sente qu’il ait envie de m’écouter et puis qu’il ait envie de répondre
à mes questions, il faut qu’il ait vraiment cet échange pour qu’on puisse se
sentir à l’aise quand on le voit enfaite, quand on lui pose pas la question ou
quand on est là et puis enfaite euh, notre avis enfaite ils en ont pas besoin
euh, au niveau médical c’est vrai que ça facilite pas l’échange, on laisse couler
quoi, mais quand on sent que le médecin a vraiment besoin de nous pour les
informations et puis qu’il nous le montre, moi ça me donne vraiment envie de
euh, m’investir et puis de pouvoir collaborer
Julie : okay. Et puis du coup au contraire les obstacles de cette collaboration?
Infirmière : les obstacles qui pour faire, c’est euh, quand vraiment on a un
manque de temps ou on prend pas le temps du coup on a envie de vite finir
euh, la visite parce qu’on sait qu’on a pas le temps, ben comme je disais quand
on voit le euh, le non intérêt du médecin pour euh, les infirmiers, le non-
respect, c’est aussi un obstacle à la bonne communication. Euh, je pense que
le fait aussi, l’obstacle à la bonne communication c’est quand ça change tout
le temps de médecin, quand il y a pas un suivi régulier au niveau médical, mais
quand chaque jour il y a quelqu’un d’autre où il faut reparler depuis le début,
où ils ne connaissent pas les gens ça je pense que c’est vraiment un entrave
euh, à ça. Après, la toute de suite je vois pas plus euh, que ça
Julie : okay.
(rires)
Julie : à ton avis qu’est-ce qui faudrait mettre en place pour qu’il ait une
bonne collaboration médecin-infirmière pour la qualité des soins?
Infirmière : mmh ben tout dépend quel médecin est là, je pense qu’il faut
les changer et puis (rire) euh, moi je pense qu’il faut vraiment sensibilisé les
chefs, parce que je pense que c’est eux qui drille aussi les assistants, les chefs
de clinique, il faut que eux soit convaincu de cette collaboration et puis euh,
qu’elle puisse vraiment être adapté euh, qu’on puisse adapter les visites en
102
visite infirmière – médecin et pas en visite médicale, on pose quand même 2-
3 questions après, il faut vraiment qu’on soit dans l’action, qu’on soit là
vraiment dans un échange et ça je pense ça passe au niveau des chefs qui
doivent euh, être convaincu de ça, ouai. Et puis bon au niveau infirmier euh il
faut, ben voilà qu’on ait des bonnes connaissances aussi de nos gens pour
qu’on puisse euh aller à l’essentiel et puis vraiment euh, qu’on puisse avoir le
sens des priorités pour pas dire tout ce qu’on a fait un matin mais vraiment ce
qu’il faut dire euh, pour le médecin.
Julie : okay, euh, est-ce que les moyens mis en place comme par exemple le
SIC empêche ou améliore la collaboration (comme les transmissions écrites ou
orales) ?
Infirmière : moi je pense que ça améliore. Enfin moi je trouve que c’est un
très très bon outil le SIC euh, je pense déjà qu’il a une moins grande perte
de temps donc ça c’est tout du temps qu’on a pour collaborer pour être avec
le patient, du coup si on est plus avec le patient on peut aussi plus savoir de
quoi il a besoin et puis euh, après voilà c’est vrai que des fois il y a des ordres
qui tombent, on sait pas forcément pourquoi, ils savent qu’ils sont dans
l’obligation si c’est quelque chose d’urgent de nous appeler quand même pour
euh, nous dire s’il faut transfuser ou autre. Maintenant on a rien, je m’empêche
pas de les appeler pour dire ben j’ai vu que tu as mis ça est-ce que tu peux
me dire pourquoi euh, souvent, l’idée est de quand même pourquoi mais euh,
ouai il faut pas avoir peur d’aller demander. Moi je pense que le SIC c’est bien.
Julie : ouai, et puis est-ce que tu as déjà suivi des journées simulées sur la
collaboration médecin-infirmier ou bien une formation sur la collaboration que
ce soit à l’école ou bien ici.
Infirmière : des simulations non, ça j’ai pas eu. Des cours, euh, oui j’ai eu
des cours sur l’interdisciplinarité euh, mais pas spécifiquement infirmière-
médecin ça je ne me souviens pas en tout cas.
Julie : et puis est-ce que tu penses qu’il y aurait un intérêt pour euh, la qualité
des soins de mettre des journées comme ça?
Infirmière : mmh est-ce que... je suis pas convaincue là toute de suite, je
sais pas si euh, parce que je pense que la bonne collaboration elle vient aussi
avec l’expérience avec euh, les mois, les années qu’on peut faire, où c’est ciblé
mais maintenant faire une journée, je pense que ça peut être bien mais pas
forcément pour la communication avec le médecin. Parce que je pense qu’au
niveau infirmier, à l’école, je pense qu’il y a d’autre priorité à intégrer que ça,
mais voilà si à l’école il nous apprenne à ciblée ce qu’on veut dire à mettre les
priorités à savoir dans une situation qu’est-ce qui est prioritaire ça je pense
c’est le bénéfice de voir comment on dit les choses au médecin euh, pourquoi
103
pas mais je pense qu’il y a pas besoin de simulé. Je pense c’est vraiment en
priorité s’exercer avec le patient sur ce qu’on voit sur ce qu’on fait, après
comment on le dit pourquoi pas mais c’est, je pense c’est secondaire.
Julie : okay, d’acc! Merci.
104
Entretien n°3
Sovrane : C’est quoi la collaboration pour toi ?
Infirmière : ben c’est de, euh, prendre soin des gens, soigner les gens, aussi
bien au niveau psychologique au niveau des soins, au niveau euh du retour à
domicile, de pouvoir tout organiser pour poursuivre euh uuuun retour à la
maison, une continuité avec l’hospitalisation (inspiration bouche)
Julie : au sens large
Infirmière : au sens large?
Julie : mmh
Infirmière : ben c’est un, c’est de travailler avec (petit moment de silence)
une autre discipline enfin euh y’a pas de euh lien de hiérarchiser, il y a
simplement une collaboration, un échange pour pouvoir travailler tous
ensemble pour le patient. C’est quoi une bonne collaboration médecin –
infirmière pour moi? Euh ben c’est qu’il y ait une écoute qui se fasse aussi bien
d’un côté que de l’autre. Que ben l’exemple des fois que quand on est pas tout
à fait d’accord avec le médecin c’est qu’on puisse argumenter que lui puisse
aussi argumenter et pi que en fonction de la discussion ben on (inspiration
bouche) on prend, je sais pas, on prend une décision commune, parce que
c’est quand même le médecin qui décide mais au moins que le euhh que les
informations de part et d’autre soient prises et pi que euh après on puisse
avoir une décision pour que euh qu’elle soit la meilleure pour le patient. La
répercussion sur la qualité des soins du patient (personnes derrière qui
parlent). Erreurs médicamenteuses, hospitalisation plus fréquente de patients,
durée.
Julie : surtout au niveau d’une mauvaise collaboration, ça c’est des exemples,
mais...
Infirmière : AH
Julie : est-ce que tu as déjà vécu des erreurs
Infirmière: c’est donc la répercussion d’une mauvaise collaboration euh sur
la qualité
Julie : ouai
Infirmière : ben le patient il ne se sent pas en sécurité , parce qu’on la déjà
vu hein, s’il y a un discours différents entre l’infirmière ou entre les soins euh
ou avec une autre discipline ben le patient il se sent pas en sécurité (inspiration
bouche) parce que ben justement on lui dit euh une manière d’un côté et de
l’autre qui je crois, euh, ben s’ils se sent pas en sécurité y’a peut-être aussi
105
des répercussions sur euh, ben sur sa capacité de récupérer, parce qu’il y a le
côté psychologique qui joue aussi, il fait pas que ça mais je pense que le côté
psychologique peut aider à la (petit silence) à la, soit à la guérison soit à la,
l’observance du traitement ou au suite, au suivi du traitement à prendre après,
si les personnes sont en confiance après ben c’est plus facile de leur faire
accepter un traitement ou de leur expliquer, ils seront plus dans la compliance.
(Silence) Les facteurs, facilitateurs de la collaboration? Au je pense qu’il y a
une bonne entente entre euh (silence) avec la, avec la personne (silence)
Sovrane : avec le médecin du coup ?
Infirmière : avec le médecin. Beuh le médecin ou euh moi avec les
(inspiration bouche) les autres euh (bruits de bouche), en chuchotant
comment ça (silence), les autres euh
Sovrane : intervenants?
Infirmière : intervenants dans le service (S : mmh), que ce soit les physios,
que ce soit la collaboration elle se fait avec tous les corps de métier
Sovrane : mmh
Infirmière: c’est vrai que si euh, on se rend pas disponible pour l’autre non
plus, (inspiration bouche), ben au premier abords des fois c’est pas évident, si
euh ben moi j’ai un physio qui vient effectivement j’suis très occupé
(inspiration bouche), euh si je lui laisse pas un moment donné la possibilité de
dire ben okay la j’suis occupé, je reviendrai, je reviens dans 5 minutes ou j’te
rappelle ou si j’dis non je peux pas et pi que je bloque euh la communication
euh la collaboration il y en aura pas.
Julie : mmh
Infirmière : Je veux dire on est tous occupé un moment donné il faut soit se
rendre disponible ou le rappeler après et plus tard expliquer pourquoi on peut
pas tout de suite
Sovrane : mmh
Infirmière : les obstacles à la collaboration? (moment de silence) Euh,
comment je pourrais expliquer ça (inspiration bouche) euh, ben c’est ce que
je disais tout à l’heure, euh, si tu te rends pas disponible c’est un obstacle.
Euh, y’a la communication qui est importante aussi pour la collaboration. Il
faut pas hésiter non plus à questionner et puis à pouvoir à l’inverse, donner
les éléments, euh, nécessaire pour cette collaboration (4 :07 – pas compris)
Si les physios ne viennent pas les chercher est-ce que nous quand on va dans
la chambre on peut pas dire est-ce que tu as besoin de renseignements, est-
ce que ça va pour toi ou s’il ne vient pas nous dire ben voilà j’ai euh, je me
106
suis occupé de madame un tel euh, et pi qui s’en va tout de suite, à ce
moment-là autant nous peut être lui dire voilà, j’ai vu que tu t’étais occupé de
tel personne, est-ce que ben t’as fait les transmissions ou qu’est-ce que t’en
pense ou euh il faut aussi pouvoir euh, induire la communication de la
collaboration, aller chercher les, si on est infirmier et pi qu’on cherche pas non
plus à avoir un renseignement, euh.
Sovrane : Que faudra-t-il faire/mettre en place pour une bonne collaboration
médecin/infirmière pour la qualité des soins au patient?
Infirmière : Euh, alors nous, on a déjà mis en place quelque chose ici dans
le service. C’est vrai que par rapport au enquêtes MECON il y a beaucoup de
choses qui ressortait où il y avait un problème de communication avec euh les
médecins. Et on a mis en place, donc il y a la visite infirmière, je sais pas si les
collègues vous en ont parlé un petit peu. Donc ça c’est vrai que nous on y va
sans soins, on a pas d’actes médico-délégué vers le patient et puis donc on
reprend un petit peu ses attentes, ses questions, des fois il y a rien mais euh,
et une fois qu’on a fini cette visite infirmière, on demande au chef de clinique
de passer, cette fois ci pas aux internes parce que nous notre interlocuteur
principal quand on fait les visites ben c’est les internes. Et puis ben les internes
doivent toujours euh, reprendre contactent avec leur chef de clinique soit
attendre la, quand il se retrouve, un petit peu leur contre-visite entre midi et
deux ou euh, ben se rediriger vers eux pour reposer la question parce qu’ils
ne peuvent pas prendre la décision, ben on a décidé qu’après cette visite
infirmière, qu’on faisait un check de 5 minutes pour le service, ben en tout cas
pour un secteur et puis on lui dit voilà ce qui manque comme ça au moins on
a pas à redemander à l’interne qu’il, ce qui nous permet une collaboration avec
le chef de clinique parce que lui des fois il a pas forcément tout qui est remonté
par les internes soit par manque de temps parce qu’entre temps on l’a
intercepté hein je dis pas que les internes euh, ne l’ont pas demandé mais des
fois ben voilà c’est peut-être pas leur priorité à eux ou euh, donc nous du coup
on voit directement avec le chef de clinique et euh, on a plus de retour positif.
Parce qu’on, même pour eux (répond au téléphone). J’en étais à la
collaboration, les moyens à mettre en place, je disais que donc on voyait le
chef de clinique où, après la visite infirmière parce qu’il se permettait de
résoudre pas mal de questionnements et pi qu’à la communication pour avoir
posé la question après parce que nous c’est une phase test pour se rendre
compte que c’est bien d’avoir euh, ben ce retour, qu’ils ont pas forcément les
informations des internes, et puis ben des fois nous on peut avoir des réponses
plus rapidement et pi au niveau de la prise en charge c’est mieux, donc la prise
en charge est mieux, on intervient sur la qualité euh, après de la prise en
charge, sur la confiance au niveau du patient.
107
Sovrane : Est-ce que les moyens mis en place (SIC) empêchent ou améliorent
la collaboration?
Infirmière : Boh, ça améliore. Ça améliore parce que toute façon, ils sont
obligés de mettre leurs ordres, c’est plus clair, donc on est quitte d’aller leur
reposer la question, parce que des fois on n’arrivait pas à les lire. Donc là euh,
je trouve qu’il y a une certaine clarté au niveau des ordres et puis ça se passe
bien. Et pi les médecins peuvent voir nos cibles, je sais pas s’ils le font mais ils
peuvent voir nos cibles, nos notes, parce que des fois on se met des notes
quand on fait euh, pour avoir les questions pour la visite médical, ça arrive
que certains internes lisent les notes avant, je dis pas tous mais euh, ils
répondent déjà avant qu’on leur pose la question euh, si c’est un FODAR qui
doit être demandé, c’est pour ça que ça facilite aussi. C’est un bon outil.
Sovrane : As-tu déjà suivi des journées simulées sur la coll...
Infirmière : Non. Par formation sur la collaboration. Oui ben avec mon CAS
en gestion de projet.
Sovrane : Si oui, une mise en place aurait-il un intérêt pour toi?
Infirmière : Ben je pense qu’il y a un intérêt pour moi oui, et pi pour l’équipe.
Julie : et pis la mise en place de journées simulées? Ça pourrait être
intéressant?
Infirmière : j’arrive pas à voir sous quelle forme ça peut être
Julie : ben c’est des, par exemple comme des cours qu’on doit faire un peu
chaque année
Infirmière : ouai
Julie : ben là on dit, ben toi tu t’inscris pour ce cours
Infirmière : ouai
Julie : il y aura des médecins, des infirmières
Infirmière : ouai
Julie : il y aura un spécialiste dans les facilitateurs de la collaboration
Infirmière : mmh
Julie : qui va te faire une simulation ben comment le médecin va se comporter
avec les infirmières comment les infirmières
Infirmière : c’est des jeux de rôles enfaite?
108
Julie : voilà
Infirmière : d’accord
Julie : et à la fin de la journée, y’a un compte rendu, un débriefing
Infirmière : il faut pas que ce soit que du côté infirmière, il faut pas que ce
soit que du côté soin
Julie : non vraiment il y aurait les deux, médecin et des infirmières
Infirmière : ouai
Julie : et pi heu, ben, pour avoir un peu des pistes sur comment mieux
collaborer
Infirmière : mmh, ouai ça peut être intéressant
109
Entretien n°4
Aranya : c’est quoi être infirmière pour toi ?
Infirmière : quelle question, (rire),
Julie : vous avez tous la même réaction (rires)
Infirmière : (rires) ouai, euh, être infirmière pour moi, euh, on ne va pas dire
de conneries (rire), c’est ben voilà être avec les gens, être à leur écoute,
pouvoir leur apporter un soutien, euh, c’est aussi l’école, et tout ce qui va avec
c’est les soins, c’est voilà, être avec la personne
Julie : pour toi le sens de la collaboration au sens large du terme, c’est quoi?
Infirmière : ben c’est de travailler avec ben, toutes les disciplines, enfin être
ensemble, aller dans le même sens (rire) voilà d’aller dans le même sens, dans
le même discours, de s’échanger les informations, enfin qu’on sache de quoi
on parle, où on va et pi voilà.
Julie : la collaboration médecin-infirmière
Infirmière : très importante, alors médecin infirmière, je pense que c’est la
plus importante enfin tout dépend des services mais euh, ben voilà on travaille
quand même en étroite collaboration avec eux, euh, voilà les infos
s’échangent, on a besoin d’eux pour savoir où on va et puis ils ont besoin de
nous ben pour avoir les infos, parce qu’on est au lit du patient plus qu’eux
quoi, je pense qu’il y a une part importante
Julie : okay, euh, si il y a une mauvaise collaboration médecin-infirmière est-
ce que il a des répercussions sur la qualité des soins? Par exemple des erreurs
médicamenteuses, des ré-hospitalisation plus fréquente, une durée de séjour
plus longue. Ou autre chose...
Infirmière : alors, je pense qu’il y aura un impact si on collabore pas bien,
ben la personne déjà le patient va le ressentir euh, si le médecin lui donne une
info que nous on est pas au courant et puis qu’il nous en parle ben voilà on a
pas l’air fin quoi mais après répercussion est-ce qu’il y a une ré-hospitalisation
possible euh, je pense pas, euh, des erreurs oui, c’est possible mais c’est
surtout après au niveau aussi au niveau de la relation de confiance avec le
patient, je pense que la ça joue et ben du coup ça se répercute sur la qualité.
Julie : okay, euh, quels sont les facilitateurs de la collaboration ?
Infirmière : l’écoute, la communication, euh, comment on dit, le respect des
compétences de l’un et de l’autre, je pense que c’est aussi important, la
confiance, (moment de silence), je pense que c’est déjà pas mal. (Rire)
110
Julie : et puis au contraire les obstacles ?
Infirmière : euh, je pense que si le médecin ou inversement il y a pas la
confiance je pense que ça peut être quand même un obstacle. Si on travaille
chacun de son côté aussi, ben voilà ça reprend un petit peu l’inverse de tous
les facteurs facilitants enfaite
Julie : okay, euh, pour toi qu’est-ce qu’il faudrait mettre en place ou qu’est-
ce qui est déjà en place dans le service pour qu’il y ait une bonne collaboration
médecin-infirmière qu’il y ait un impact sur la prise en soins ?
Infirmière : ben là actuellement ce qui est mis en place c’est la visite avec le
médecin auprès du patient donc il y a quand même, la situation est quand
même discutée avec le médecin donc on sait déjà où on va. Après eux c’est
vrai que parfois ils font leur contre-visite avec leur chef, nous on a plus la
contre visite mais à mon avis c’est quand même un temps qui était important
pour refaire le point, pour revoir parce que des fois il y a des changements des
décisions qui ont été prises qui changent encore en cours de route donc voilà
refaire le point je pense avec le médecin, avoir un temps dès que eux ils sont
disponibles, que nous on est disponible pour être ensemble, je pense que ça
peut être pas mal,
Julie : d’accord, euh, est ce que les moyens mis en place comme le SIC,
empêche ou au contraire améliore la collaboration?
Infirmière : (moment de silence), c’est pas que ça empêche mais peut être
que ben voilà, sur le SIC il y a des ordres qui sont mis, des infos qui sont noter
et on est pas toujours derrière notre ordi donc c’est vrai que ben comme c’est
déjà arrivé t’as un ordre qui tombe et puis le médecin la pas communiqué et
heu, ben voilà c’était à faire et c’est passé à la trappe, on le fait le lendemain
ou on le fait plus tard. Obstacles je ne pense pas mais après le fait qu’on ne
soit pas toujours non plus derrière l’ordi enfin ce n’est pas notre job principal.
Donc euh, Voilà
(Rire)
Julie : euh, est-ce que tu as déjà suivi des journées simulées à l’école ou bien
à l’hôpital sur la collaboration médecin infirmière ou bien une formation sur la
collaboration ? Et s’il y aurait une future mise en place, est-ce que tu y verrais
un intérêt ?
Infirmière : je crois pas que j’ai, euh, simulé à l’école oui dans la journée de
simulation des urgences parce qu’il y a des médecins qui sont avec nous donc
là on voit bien la collaboration et puis l’importance de travailler avec le médecin
après formation je crois pas que j’ai eu quelque chose, mais si ça se met en
place ouai je pense que ça pourrait être bien dans une équipe comme dans
111
l’autre, voilà de remettre un peu les choses en place et de revoir un peu ben
l’essentiel de la collaboration
Julie : okay
112
Entretien n°5
Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ?
Infirmière: C’est prendre le patient en charge dans sa globalité, euh, ben,
répondre à ses besoins, et puis, euh, faire que la prise en charge se passe
bien, collaborer avec les différents acteurs qu’il y ai une collaboration, puis, je
pense que c’est un peu le pilier de la prise en charge infirmière, euh, qu’elle
puisse, euh, intervenir, faire le lien aussi avec tous les collaborateurs du
service.
Sovrane: La collaboration pour toi c’est quoi ?
Infirmière: Ben c’est que la prise en charge du patient, euh, ben que tout le
monde soit au courant de la prise en charge du patient, que tous les liens
soient fait entre les différents intervenants, que, euh, il y ai une bonne
communication quoi euh,, qu’il y ai une communication qui soit bien faite dans
l’intérêt du patient et puis que, ouais, enfin voilà, que tout le monde soit au
courant de chaque évènement, et puis que tout le monde puisse en tenir
compte pour actualiser ses interventions .
Sovrane: C’est quoi une bonne collaboration médecin-infirmière ?
Infirmière: Ben, que, je pense que la collaboration c’est avant tout la
communication que tout le monde euh, que tout le monde puisse bien discuter
de tout, et puis euh, que tout le monde se met au courant de chaque
évènement, ouais que, tant le médecin que l’infirmière, puisse mettre au
courant l’infirmier ou le médecin de, euh, des évènement qui se passent avec
le patient et que la prise en charge puisse se faire correctement, que si il y a
des changements au niveau des traitements et que l’évolution au niveau de la
prise en charge, euh, que tout le monde soient au clair, et euh, que tout puisse
se dérouler de la bonne manière. Je ne sais pas si je suis claire.
Sovrane: Est-ce qu’il y aurait une répercussion sur la qualité de soin au
patient s’il y a une mauvaise collaboration ?
Infirmière: ben, ouais, je pense qu’il peut y avoir des oublie, euh, et que si
la collaboration n’est pas bonne il peut y avoir des, ouais que ça soit, ouais,
qu’il peut y avoir des erreurs, des oublis, des incompréhensions, et puis euh,
du coup ça peut se répercuter sur la patient, si les choses sont pas faite
clairement, il y aura, peut-être, euh, des ré hospitalisations qui peuvent être
faite, et puis, euh, prolongées, et puis euh, ouais ça peut être grave certaines
fois je pense, pis y a des oublis qui peuvent être, ou avoir de grandes
répercussions.
Sovrane: Quels sont les facilitateurs d’une bonne collaboration ?
113
Infirmière: Ben je pense que, euh, les visites médicales, je pense que c’est
une grande partie de la collaboration qui se fait là, euh, je pense que c’est la
communication, faut qu’il y a une communication verbale je pense avant tout,
et puis euh, enfin voilà, faut qu’on soit clair les deux, et puis que, qu’on aille
dans le même sens.
Sovrane: Ajout de question : Est-ce que la professionnalisation pourrait être
un facilitateur à la collaboration ?
Infirmière: Ben je pense moi, comme je suis nouvelle diplômée, je pense
qu’au début on ose peut-être pas trop aller, des fois on a plus de mal, plus
d’appréhension d’aller euh, vers le médecin et puis euh, a dire vraiment les
choses, pis euh, on sait pas trop, des fois on a un peu peur de se faire euh,
renvoyé euh, ou bien dire, soit je l’ai déjà dit ou euh, on se dit ben je devrai
savoir ça, alors j’ose pas aller demander euh, je pense que oui, euh, avec
l’expérience, je pense qu’on sait ce qu’on doit aller dire au médecin, euh,
quand est-ce qu’on doit le faire, au bon moment et euh, si on peut attendre
ou pas,
Sovrane: Ajout : Est-ce que tu as plus peur de poser une question au médecin
ou à une infirmière qui est diplômée depuis un moment ?
Infirmière: ben ça dépend ce que c’est le problème, mais je pense que, euh,
avant d’aller voir le médecin si on pense que, euh, une collègue elle peut me
répondre, je vais déjà aller voir ma collègue ouais
Sovrane: Est-ce que le statu de médecin fait plus peur qu’un statu d’infirmière
?
Infirmière: Oui, moi je pense, oui, après les assistants, euh, t’osera peut-
être plus aller vers l’assistant que le chef, mais ouais je pense que voilà, tu
sais que tu vas être accueillit différemment,
Sovrane: Quels sont les obstacles à la collaboration ?
Infirmière: ben une mauvaise communication, euh, peut être le stress, le
temps, le manque de temps, euh, pis, peut-être l’environnement, suivant
l’endroit où tu poses la question, voilà,
Sovrane: Les moyens mis en place comme le Sic, est-ce que pour toi, ça
empêche ou sa améliore la collaboration ?
Infirmière: ben ça peut la facilité parce que les choses elles restent, elles
sont écrites, donc on peut retourner en arrière et puis euh, bien voir, enfin,
c’est écrit noir sur blanc, tant dis ce que, euh, au niveau oral il peut y avoir
une mauvaise compréhension, euh, ouais on est mal comprise, ouais euh, on
a pas tout compris comment la personne tant dis-ce que sur le SIC c’est écrit
114
alors on peut vérifier, mais après il y a des choses qui se perdent quand même,
je pense euh, les petits détails qui sont oubliées, ou euh, des informations qui
ont été oublis d’être notées.
Sovrane: Est-ce que tu as déjà suivi une journée de simulation sur la
collaboration ?
Infirmière: Nan, jamais,
Sovrane: Est-ce que tu penses que ça aurait un intérêt ?
Infirmière: Ouais, je pense qu’à l’école c’est aussi un manque ça, parce que
euh, genre euh, même visite médicale tout ça on n’apprend rien, ouais je veux
dire, ils pourraient juste nous faire une fois un cours sur comment faut
préparer sa visite médicale, et puis euh, comment savoir répondre au médecin
ou bien, ça je trouve, on l’avait déjà dit mais euh c’est un peu un manque je
trouve quand même que ce serait bien pour la collaboration.
115
Entretien n°6
Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ? Infirmière: Etre infirmière pour moi, c’est être au près du patient, le prendre dans sa globalité et être le lien entre tous les acteurs qui gravite autour du patient, voilà. Sovrane: C’est quoi la collaboration pour toi ? Infirmière: Pour moi c’est travailler côte à côte avec les médecins et puis tous les différents partenaires que l’on peut avoir. Sovrane: Une bonne collaboration pour toi c’est quoi ? Infirmière: C’est qu’il y a du respect mutuel, de l’écoute, et puis qu’on se dise les choses euh, surtout et qu’on se dise les choses surtout et puis du respect, c’est ça. Sovrane: C’est quoi la répercussion sur la qualité des soins au patient s’il y a une mauvaise collaboration ? Infirmière: Ben qu’on ne travaille pas pour le bénéfice du patient et puis ben qu’il y à la source d’erreur en fait, je réfléchis, et puis ce n’est pas prendre en compte la volonté du patient aussi. C’est ne pas travailler pour lui, et puis chacun fait c’est petites choses de son côté et puis euh voilà. Sovrane: Quels sont les facilitateurs à la bonne collaboration ? Infirmière: Que chacun connaisse le rôle vraiment de chaque intervenant, genre que le médecin nous prenne pas pour sa petite bonniche, et puis qu’il peut avoir confiance en notre jugement, et puis euh, nous qu’on respect aussi euh, qu’on autre passe pas notre rôle et qu’on écoute ce que le médecin a à nous dire aussi. Sovrane: Les obstacles à la communication ? Infirmière: Le non-respect des compétences de chacun. Je prends un exemple, un médecin qui prend toujours l’infirmière pour sa bonniche euh, c’est qu’ils n’écoutent pas ce qu’on a a leur dire, on fait des visites avec certains médecins qui nous regarde pas, qui nous écoute même pas, ils nous prennent pour des petites infirmières, c’est un exemple d’une mauvaise collaboration. Sovrane: Que faudrait-il mettre en place pour une bonne collaboration ?
116
Infirmière: Je pense que par exemple, pour la visite médicale cela serait bien qu’on suit une espèce d’ithème, enfin tu vois, un ordre précis de comment on voit les choses et que ça ne partent pas dans tous les sens. Qu’il y a par exemple un, tu vois, un petit pense-bête. Voilà, d’abord il y a l’infirmière qui parle, elle dit ce qu’elle a à dire, après c’est le médecin, des fois on a tendance à partir un peu dans tous les sens, et puis, ben, au final il y a des choses qui passent à l’as et qu’on oublie. Sovrane: Est-ce que le Sic empêche ou améliore la collaboration ? Infirmière: Alors je pense les deux, je pense que le faite qu’on est moins de transmission orales, si on ne nourrit pas le SIC y a plein de choses qui sont oubliées. Par contre après, tout ce qui est écrit sur le Sic c’est traçable, donc je dirais que si t’es pas consciencieuse et que tu ne notes pas tout ça empêcherait une bonne collaboration et puis si t’es consciencieuse c’est bien aussi mais on perte un peu cette richesse des transmissions orales je pense. Sovrane: Journée de formation ? Infirmière: Non, non ais je pense que ça serait bien. Pour qu’on apprenne à s’écouter un peu en fait.
117
Entretien n°7 Sovrane: C’est quoi être infirmière pour toi ? Infirmière: Infirmière pour moi, déjà moi c’est un métier que j’ai toujours voulu faire plus ou moins parce que c’est prendre en soin les gens et j’aime tout ce qui est relationnel, tout ce qui est euh, euh, médecine, médicale et out ça, donc c’est le bon compris entre euh, médecin qui a beaucoup d’étude et puis euh, donc infirmière peut moi euh, c’est pendre soins des gens. Donc euh, être infirmière c’est prendre en soins, prendre en les gens qui en ont besoin, et puis euh, je me sens outils en faisant ce métier. Sovrane: La collaboration pour toi c’est quoi ? Infirmière: Euh, la collaboration multidisciplinaire, au sens large, la bonne entente, la communication, la cohésion, euh aller dans la même direction dans le but de, euh, dans le même but et euh, ouais c’est out ça la bonne collaboration, c’est justement avoir le même but que la physio, que le médecin, d’avoir euh, une bonne communication, de savoir ce qu’ils font, en temps et en heure euh, ouais, moi je dirais en premier temps la communication. Plus tu communique plus tu sais ou c’est qu’ils vont, plus tu vas dans leur sens ou eux vont dans ton sens quoi. Et dans le même sens. Sovrane: C’est quoi une bonne collaboration médecin-infirmière ? Infirmière: Une bonne communication. Primordiale communication et une confiance. S’il n’a pas confiance en toi, toi aussi t’as pas confiance en lui ce qui est déjà arrivé euh, voilà des relations qui, et puis aussi une bonne relation. Si t’as des bonnes relations, euh ouais si t’es en confiance du coup t’as des bonnes relations, du coup ben justement tu fais une bonne collaboration avec lui, si t’as pas peur de l’appeler pour savoir ceci-cela, si t’as pas peur de lui demander quoi que ce soit, ou bien de lui dire j’ai pas compris cette prescription, tu peux l’expliquer ou, ça c’est de la bonne collaboration. C’est de la bonne communication aussi quoi Sovrane: Est-ce qu’il y aurait une répercussion sur la qualité de soin au patient s’il y a une mauvaise collaboration ? Infirmière: Ben justement ouais, euh, si tu, par exemple ils te disent pas ben tels patient à ça, déjà tu te trouves idiote devant le patient parce que tu ne sais pas par exemple à quelle heure il part, euh, enfaite t’as l’impression que les patients ils ne savent plus où ils en sont, le médecin dit quelque chose, l’infirmière n’est pas au courant elle te dit une autre chose et vice-versa. Donc, euh, la qualité du patient, le patient ne va pas se sentir en confiance. Et puis euh, ouais, tu peux faire des erreurs médicamenteuses parce que tu es persuadé qu’il va avoir ce traitement-là pis il t’as pas dit et il a changé de
118
traitement, ou par exemple, il veut cette prise de sang il t’as pas téléphoné et tu as pas regarder le SIC, enfin, il y a pleins de choses, si tu communique pas, si tu collabore pas pour le patient ouais tu peux faire des erreurs, et le patient du coup ben il se sent pas en confiance quoi. Donc ouais je pense que c’est primordial que justement le patient voit cette bonne collaboration pour qu’il se sente lui aussi en confiance. Qu’il sache, à ben ouais l’infirmière elle me dit la même chose que le médecin elle sait de quoi elle parle, il sait de quoi elle parle, Sovrane: Quels sont les facilitateurs à la bonne collaboration ? Infirmière: Confiance, euh, ben, euh, le temps, être joignable, être euh disponible pour le médecin, que le médecin soit disponible pour l’infirmière être disponible pour le patient, euh, ouais c’est ça je pense. Sovrane : Ajout, professionnalisation Infirmière: ouais je pense, plus tu as des années d’expérience, plus tu oses dire les choses au médecin, plus tu as confiance en toi déjà en tant qu’infirmière en tant que, ouais tu prends plus d’assurance, donc t’oses plus les appeler pour demander des choses tu connais plus au niveau des médicaments, donc tu sais quels médicaments joue ou ne joue pas. C’est sûr que plus tu as de l’expérience plus tu oseras poser des questions ou demander si ça joue ou pas ces traitements ses prescription et ouais. Plus t’as d’expérience plus sa facilite la collaboration Sovrane: Les obstacles à la communication ? Infirmière: Ben le manque de confiance, soit en soi, soit en le médecin. Euh, je vais me répéter mais mauvaise communication. Sovrane: Que faudrait-il mettre en place pour une bonne collaboration ? Infirmière: Des colloques, comme euh là on a essayé de mettre en place, un check up de ce qu’il s’est passé. Faire des check up avec les médecins cheffe pas avec les assistants comme ça on sait en temps réel ce qu’il s’est dit et ce qu’il s’est passé entre eux. Sovrane: Est-ce que le Sic empêche ou améliore la collaboration ? Infirmière: Compliqué, Améliore parce que c’est des traces écrites et que ça reste, et empêche parce que on a encore cette difficulté d’aller voir le SIC et pis du coup on communique moins ben que quand ma collègue arrive de sa pose et que je lui dit directement quelque choses et que c’est plus facile de
119
communiquer à l’orale que de tout écrire donc ouais je pense qu’on a encore des effort à faire nous par rapport à la traçabilité et euh, d’aller ouvrir le SIC pour voir mais je pense que c’est un effort du côté des infirmière qu’il faut faire. Plus de temps pour écrie et d’y penser surtout, parce que c’est plus facile de la dire oralement que de l’écrire mais la traçabilité est plus importante que l’orale. C’est bien pour la traçabilité, mais c’est sûr que si tu as une question l’ordinateur ne va pas te répondre quoi. C’est aucun rapport humain, c’est un peu le point faible du SIC quoi. Sovrane: Journée de formation ? Infirmière: Non, ça aurait un intérêt mais qu’il y a des infirmières et des médecins ça auraient un intérêt. Pour voir ce que l’on peut mettre en place pour améliorer la collaboration se serait vraiment bien ouais. D’ailleurs, je pense que ce serait un truc à faire.
120
Appendice B : GRILLES ADAPTÉES DE FORTIN
Grille adaptée de Fortin (2010)
End-of-life decisions in the intensive care unit (ICU) – Exploring the experiences of ICU
nurses and doctors – A critical litterature review
(Flannery et al., 2016)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Décisions de fin de vie dans l'unité de soins intensifs (USI) - Explorer
les expériences des infirmières et des médecins de l'USI - Un examen
critique de la littérature
Le titre précise les différents concepts clés :
• Décisions fin de vie
• Unité de soins intensifs
• Expériences des infirmières et des médecins
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche à savoir
le problème, la méthode, les résultats et la discussion.
Contexte: La prise de décision en fin de vie dans l'unité de soins
intensifs peut être difficile sur le plan émotionnel multi-facettes. Les médecins et les infirmières sont parfois placés dans une position
précaire où ils sont nécessaires pour prendre des décisions pour les
patients qui pourraient être incapables de participer au processus décisionnel. Il y a une fréquence croissante de la nécessité de prendre
de telles décisions en USI, avec des études rapportant que la plupart des décès en unité de soins intensifs sont annoncés par une décision de retirer ou de suspendre un traitement de maintien de la vie.
Objectifs: Le but de cet article est d'examiner de manière critique la
littérature relative à la décision de fin de vie faire parmi les médecins et les infirmières des soins intensifs et se concentre sur trois
121
domaines: (1) Qui est impliqué dans la fin de vie décisions à l'unité de soins intensifs? (2) Quels sont les défis rencontrés par les médecins
et les infirmières des soins intensifs les décisions? et (3) Ces décisions
sont-elles une source de détresse morale pour les médecins et les infirmières des soins intensifs?
Méthode d'examen: Cet examen a tenu compte à la fois de la
recherche qualitative et quantitative menée de janvier 2006 à mars
2014, le rapport sur les expériences des médecins et des infirmières des soins intensifs dans les décisions de fin de vie fabrication de
Études axées sur la pédiatrie, les perspectives de la famille et de la famille, les directives sur les soins préalables et l'euthanasie ont été exclues. Un total de 12 articles a été identifié pour l’examen.
Résultats: Des différences ont été signalées dans le processus de
prise de décision et la collaboration entre les médecins et les infirmières (qui dépendaient de la préférence des médecins ou de
l'ancienneté des infirmières), responsabilité attribuée au médecin. Ambiguïté des rôles, problèmes de communication, indécision sur la
futilité traitement, et le lancement de discussions sur la fin de la vie
ont été parmi les plus grands défis. Le l'impact de ces décisions comprenait une diminution de la satisfaction au travail, un épuisement émotionnel et psychologique.
Conclusions: Des recherches supplémentaires sont justifiées pour
répondre à la nécessité d'une approche plus complète, standardisée approche pour soutenir les cliniciens (médicaux et infirmiers) dans la
prise de décision de fin de vie dans l'USI. Contexte: La prise de décision de fin de vie dans l'unité de soins intensifs (USI) peut être
émotionnellement difficile et multi-facettes. Les médecins et les
infirmières sont parfois placés dans une position précaire où ils sont nécessaires pour prendre des décisions pour les patients qui
pourraient être incapables de participer au processus décisionnel. Il y a une fréquence croissante de la nécessité de prendre de telles
décisions en USI, avec des études rapportant que la plupart des décès
en unité de soins intensifs sont annoncés par une décision de retirer ou de suspendre un traitement de maintien de la vie.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Dans cet article, il s’agit d’enquêter sur le processus de prise de
décision en fin de vie des infirmières et des médecins de l’unité de
soins intensifs. Ils font une étude sur différents articles qui traitent
sur ce phénomène.
• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié
dans le contexte des connaissances actuelles ?
Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances
actuelles, car peu d’études ont été réalisées à ce sujet.
Cette étude permettra de répondre à différentes questions tels que :
122
Quels sont les défis rencontrés par les médecins et les infirmières des
soins intensifs prise de décision en fin de vie ?
Ces décisions sont-elles une source de détresse morale pour les médecins des soins intensifs infirmières ?
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Oui, une recension a été entreprise.
• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension précise qu’environ 140 000 australiens meurent chaque
année dont 54% meurent dans les soins de courte durée, la plupart
étant précédées d’une décision de fin de vie. Cela correspond aux
données internationales qui confirment la fréquence accrue des
décisions de fin de vie dans un contexte de soins intensifs.
Les médecins et infirmières en soins intensifs sont toujours en
dilemme éthique quant à la mort associée au retrait des stratégies de
soutien de la vie.
Les infirmières et les médecins ont révélé qu’en dépit de leurs
connaissances et de leur expérience, ils ont souvent peur d’avoir
échoué en abandonnant prématurément l’espoir.
• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter
une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il l’état des connaissances actuelles sur le phénomène
ou le problème à l’étude ?
L’auteur présente l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude, comme nommé ci-dessus.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les concepts clés tels que la décision de fin de vie, les unités de soins intensifs, les infirmières et les médecins ne sont pas décrit
précisément. Cependant, ils sont cités à plusieurs reprises dans l’introduction.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Oui, le but est clairement énoncé. A savoir que le but étant d’enquêter
sur le processus de prise de décision en fin de vie des infirmières et
des médecins de l’unité de soins intensifs.
• Les questions de recherche ou les hypothèses
reflètent- elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles
de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
123
Les questions de recherche sont énoncées :
Quels sont les défis rencontrés par les médecins et les infirmières des
soins intensifs prise de décision en fin de vie ?
Ces décisions sont-elles une source de détresse morale pour les
médecins des soins intensifs infirmières ?
La population étant les personnes en fin de vie.
Les questions traitent de l’expérience et des perceptions des
infirmières et des médecins en soins intensifs.
• Les variables reflètent-elles les concepts précisés
dans le cadre de recherche ?
Les variables ne sont pas clairement explicitées.
• Les questions s’appuient-elles sur des bases philosophiques, sur la méthode de recherche sous-
jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Les questions s’appuient sur des bases philosophiques, comme cité ci-dessus.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? La méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Cette revue a pris en compte des études qualitatives et quantitatives
évaluées par des pairs qui ont rapporté les expériences des infirmières
et / ou des médecins dans la prise de décisions de fin de vie dans une
unité de soins intensifs.
L’échantillon d’études a été déterminé selon différents critères :
Langue anglaise
De janvier 2006 à mars 2014
Toutes les méthodologies de recherche qualitative et quantitative ont
été incluses si elles ont capturé, exploré ou expliqué l’expérience
humaine sur le fait de prendre des décisions de fin de vie.
Après une longue méthode de recherche, 12 articles ont été retenu pour cette étude.
124
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Les auteurs n’ont pas pris de moyens de sauvegarde les droits des
participants car cette étude reprend des articles afin de faire une synthèse de la problématique.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
Le devis n’est pas précisé puisque cette étude reprend différents articles afin de faire une synthèse pour répondre à la problématique.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Les auteurs ont mis des MeSH termes et des mots clés qui ont été
examiné par un bibliothécaire universitaire. Les termes de recherches
utilisés étaient les soins en fin de vie, les soins intensifs, la prise de
décision, les médecins et les infirmières. Les coordonants tels que «
ET » et « OU » ont été utilisés entre les mots clés médecins et
infirmières. Les bases de données de recherche comprenaient
Proquest, Cinahl, Cochrane, Pubmed, Medlin et Google Scholar.
Le diagramme de flux PRISMA a été utilisé pour cartographier ce
processus. 215 enregistrements ont été identifiés grâce à la recherche
dans les bases de données.
78 doublons ont été supprimés. Sur les 148 articles restants, 49 autres ont été exclus lors de la sélection des résumés, car ils n’étaient pas
pertinents pour cet examen. Les 99 articles restants ont été revus manuellement en version intégrale, ce qui a permis d’exclure plus de
87 articles en les comparants aux critères d’exclusion. 12 articles ont
été identifiés pour cette revue de littérature chacun évalué de manière critique en utilisant l’outil CASP14.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Le processus de collecte de données est clairement décrit (voir ci-
dessus)
• Si l’étude comporte une intervention (variable
indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante?
L’étude ne comporte pas d’intervention.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
L’outil pour analyser les revues est cité. Cependant, elle n’est pas
125
décrite.
• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats
sont-ils pris en considération dans les analyses ? Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats ne sont pas cités.
• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-
il en évidence les extraits rapportés ?
Il n’y a pas de résumé des résultats.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Les résultats sont présentés grâce à un texte narratif. Cependant il
n’y a pas de tableaux, ni de figures qui représentent les résultats.
Les thèmes sont logiquement associés entre eux afin de bien
représenter le phénomène.
• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les
participants ou par des experts ?
Les auteurs n’ont pas fait évaluer les données par des participants ou par des experts.
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Les résultats montrent qu’il est nécessaire d’améliorer les méthodes
de prise de décision en fin de vie afin qu’elles soient optimates pour
tous les parties prenants clés.
L’accent mis sur l’amélioration de la communication autour des
décisions de fin de vie impliquerait la formation du personnel et la
mise en œuvre d’une cadre de prise de décision partagée.
Dans le contexte des soins intensifs, les médecins expérimentés ont
tendance à inclure les infirmières dans le processus de prise de
décision et à éviter de prolonger la vie des patients au point de
devenir futile. Ces actions augmentent la valeur de l’infirmière dans
le processus de prise de décisions et réduisent considérablement les
difficultés de conflit et de communication, en rationalisant le
processus de prise de décisions en fin de vie. Ces facteurs démontrent
clairement l’intérêt de concentrer la recherche sur le développement
126
de l’éducation en fin de vie pour les médecins et les infirmières et
d’évaluer l’impact sur les infirmières et les médecins une fois qu’elle
a été mise en œuvre.
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
Les résultats concordent avec les études antérieures puisque leur
conclusion s’appuie sur ces études antérieures.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les limites de l’étude n’ont pas été définies.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Les auteurs ne soulèvent pas la question du caractère transférable
des conclusions.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude
pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
L’auteur ne fait pas de recommandations pour la pratique et les
recherches futures.
A mon avis, les données sont riches pour appuyer les conclusions.
127
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Perspectives of physicians and nurses regarding end-of-life care in the intensive care
unit »
(Festic, Wilson, Gajic, Divertie, & Rabatin, 2012)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Le titre précise clairement les concepts clés qui sont les perspectives
médecins/infirmières, les soins de fin de vie et l’unité de soins intensifs.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé synthétise le résumé de la recherche sous forme de :
contexte, objectif, conception, lieu, résultats et conclusion ; ce qui
correspond au listing habituel.
Contexte : La prestation des soins de fin de vie dans les unités de
soins intensifs (ICU) varie considérablement d’un fournisseur de soins
de santé à l’autre. Les opinions divergentes des infirmières et des
médecins en ce qui concerne la fin de vie peuvent aider à identifier
les domaines d’amélioration.
Objectifs : Explorer les différences entre les médecins et les
infirmières sur la fin de vie dans les ICU et comment ces différences
varient selon le niveau de compétence auto déclarée et de l’unité de
travail principal.
Conception : Enquête transversale auprès de 69 médecins des soins
intensifs et de 629 infirmières en soins intensifs.
Lieu : Etablissement universitaire de soins tertiaires.
Résultats : Un total de 50 médecins (72%) et 331 infirmières (53%)
ont participé à l’enquête. Des différences significatives entre les
médecins et les infirmières ont été notées dans les domaines
128
suivants : capacité à soulever des inquiétudes, à ne pas ressusciter,
à discuter des directives de soins de santé, à consulter en temps
opportun les soins palliatifs, à utiliser les services sociaux de
l’éducation à la fin de vie. Dans tous les domaines de la fin de vie, les
médecins ont déclaré une perception plus positive que les infirmières.
Des différences additionnelles ont été notées entre les médecins en
fonction de l’expérience, ainsi qu’entre les infirmières selon leur unité
de travail primaire et le niveau de compétences auto déclarées.
Conclusion : Il subsiste une différence importante entre les points de vue des infirmières et des médecins, ainsi que les médecins entre eux
et les infirmières entre elles. Ces différences peuvent constituer des
obstacles importants à la mise en place d’une fin de vie complète, cohérente et coordonné dans les ICU.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Dans l’introduction il est dit que 20% des américains meurent dans
les unités de soins intensifs. Les compétences de fournir des soins de
fin de vie étant essentielles pour les fournisseurs de soins intensifs.
Une fin de vie optimale nécessite diverses perspectives des différents
membres d’une équipe médicale. Le succès d’une implantation de fin
de vie requière de la délibération, du leadership et une collaboration
explicite. Les auteurs décrivent plusieurs problématiques liées à la fin
de vie :
• Les infirmières et les médecins ont une vue différente de la fin de vie dans un service de soins intensifs
• Aussi, lorsqu’ils étudient séparément, les infirmières et les
médecins présentent une variabilité considérable entre eux
• 73% des médecins et 33% des infirmières ont jugé que les processus de prise de décision concernant le retrait des
traitements de maintien de la vie en soins intensifs étaient
satisfaisants. 90% des fournisseurs de soins pensent que cette décision doit être collaborative, mais 50% des médecins
et 27% des infirmières pensent que ce travail d’équipe est actuellement compliqué.
• La présence d’opinions divergentes entre les membres d’une
équipe a été associée à des pauvres résultats pour les patients, les familles, les infirmières et les médecins.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Il n’y a aucune recension des écrits dans l’introduction.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les concepts clés sont cités de manière implicite lorsque les auteurs parlent de la collaboration, de la fin de vie ou des soins intensifs mais ils ne sont pas clairement définis.
129
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Oui, le but de la recherche est d’explorer les différentes perspectives
du médecin et de l’infirmière dans la fin de vie en soins intensifs. Les auteurs ont mené un sondage auprès des médecins assistants, des
spécialistes et des infirmières en soins intensifs. Ils ont également cherché à déterminer comment les perspectives infirmières ont été
influencées par le niveau de compétences auto déclarées et de l’unité de travail primaire (médecine, chirurgie).
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
La population est définie de manière assez précise puisque les auteurs
expliquent que ce sondage a été fait auprès de médecins assistants
en soins intensifs, de spécialistes et d’infirmières travaillant dans un
centre médical universitaire à Rochester, Minnesota. Les médecins et
les spécialistes ont des antécédents en médecine interne, en unité de
soins intensifs chirurgicale et mixte ainsi qu’en anesthésie.
Néanmoins, l’échantillon est présenté dans le chapitre « résultats-
démographie ». L’enquête a été envoyée à 69 médecins et 629
infirmières.
Il n’est pas expliqué quelle méthode a été utilisée pour recruter les participants.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Il est seulement expliqué que l’enquête était auto-administrée et anonyme.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ? C’est un sondage transversal. Il y a des questionnaires avec des
statistiques ce qui amène à faire penser à de la recherche quantitative.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Oui, l’étude contenait 12 énoncés à réponse fixe utilisant l’échelle de
Likert à 5 points (1, complètement en désaccord ; 2, en désaccord ;
3, non en désaccord et non en accord ; 4, en accord ; 5,
complètement en accord). Les médecins ont été invités à s’identifier
en tant que médecin ou en tant que spécialiste. Les infirmières ont
été invitées à identifier leur unité de travail primaire (médecine,
chirurgie) et de reporter leur niveau de compétences en utilisant le
modèle de Dreyfus sur l’acquisition des compétences (novice,
130
débutant, compétent, performant et expert).
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
L’instrument d’enquête a été développé par une modification d’une
enquête préexistante de la fin de vie dans une unité de soins intensifs (Douglas M, Wheaton Franciscan Health Care, Inc, unpublished, used
with permission) avec des déclarations additionnelles. L’instrument de
sondage a été pré testé pour la validité du contenu par un échantillon de médecins et d’infirmières qui ne connaissaient pas bien l’unité mais qui sont familiers avec les soins de vie.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Un paquet d’enquêtes ont été envoyées à tous les participants. Il
contenait une enveloppe de retour pré-adressée et une lettre
expliquant l’enquête. Un envoi en double a été envoyé à tous les participants 2 mois après le premier envoi dans l’intention de
maximiser le taux de réponses. Toutes les réponses reçues 3 mois après le premier envoi étaient inclues dans l’analyse.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Oui, des tests statistiques ont été calculés pour chaque item
d’enquête séparément. Les tests de Wilcoxon ont été utilisés pour les
comparaisons entre 2 groupes (médecin versus infirmières et médecin
versus spécialistes). Les tests de Kruskals-Wallis ont été utilisés pour
comparer des autres groupes (unité de travail et niveau de
compétences auto déclarées). L’analyse statistique a été faite avec le
logiciel JMP (JMP, Version 5, SAS Institute Inc, Cary, North Carolina).
La P value <.05 était considérée comme statistiquement significative.
L’analyse primaire de cette étude était de comparer les réponses de
chacun des 12 items parmi les médecins et les infirmières.
Additionnellement, les réponses des médecins étaient comparées en divisant ce groupe entre médecins et spécialistes. Les réponses des
infirmières étaient comparées par l’unité de travail et le niveau de compétences auto déclarées.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Oui, il y a plusieurs tableaux et graphiques.
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Oui. Il est dit qu’en tout, 50 médecins (72%) et 331 infirmières (53%)
ont retourné l’enquête pour un taux total de réponse de 55%. 5
enquêtes ont été retournées sans identification (médecin/infirmière)
et ont été exclues de l’enquête. 93% des réponses des infirmières ont
reportées leur auto déclaration au niveau de performant. Ainsi, les
infirmières ont été divisées comme 10 novices, 43 débutantes, 51
131
compétentes, 122 performantes et 82 expertes. 51% des infirmières
ont reporté leur unité de travail primaire. Les infirmières ont été
regroupées en unités de travail « médecine » (27%), « chirurgie »
(41%) et « mixte » (32%).
Les résultats complets pour chacun des 12 items ont été présentés
dans le tableau 3. L’analyse suggère des différences significatives
dans les perspectives de la fin de vie entre les médecins et les
infirmières dans 7 des 12 déclarations Dans chacune des 7
déclarations qui ont montré une différence, les médecins ont rapporté
un haut niveau d’accord comparé aux infirmières.
L’analyse du 2ème objectif suggère des différences entre les assistants et les spécialistes dans 2 déclarations, des différences parmi les
infirmières de soins intensifs en fonction de leur unité de travail primaire dans 3 déclarations et des différences parmi les infirmières
en fonction de leur niveau de compétences auto déclarées dans 5 déclarations.
DISCUSSION
Interprétation des résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Tout n’est pas explicité dans le texte, il y a des résultats intéressants
au sujet du niveau de compétence de l’infirmière qui ne figurent pas
dans la narration.
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
Les auteurs ne comparent que très peu leur recherche à des études
antérieures. Lorsqu’ils le font, ils ne présentent pas de sources.
• L’interprétation et les conclusions sont-elles
conformes aux résultats d’analyses ?
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Les résultats ont démontré que tandis qu’il y a beaucoup d’accords
entre les médecins et les infirmières, beaucoup de domaines de
désaccords existent. Les résultats suggèrent aussi que des différences
existent parmi les médecins basées sur l’expérience (assistant versus
spécialistes, ainsi que parmi les infirmières quant à leur travail
primaire et dans leur niveau de performance.
Cinq domaines de différence entre l’évaluation de la fin de vie des
infirmières et des médecins ont été trouvés. Les infirmières se
sentaient incapables de faire part de leurs préoccupations concernant
les politiques et les pratiques de soins de fin de vie en toute sécurité,
alors que les médecins se sentaient plus à l’aise de le faire. Cette
trouvaille avait déjà été documentée dans une précédente étude. Les
132
raisons pour lesquelles les infirmières peuvent se sentir incapables
d’exprimer leurs préoccupations sont la peur de recevoir des critiques
ou encore le sentiment que leur opinion ne compte ni pour les
médecins ni pour la famille. Les infirmières sont une composante
essentielle du travail d’équipe nécessaire pour fournir des soins de fin
de vie de qualité.
De plus, les auteurs ont constaté que les médecins étaient plus
susceptibles d’être en accord avec le maintien de la vie. Des études
antérieures ont suggéré que les infirmières étaient plus disposées que
les médecins à retirer leur soutien de la vie, en particulier dans les
populations de patients présentant un risque de décès imminent. Les
facteurs qui peuvent empêcher les médecins de prendre rapidement
des mesures de réduction de réanimation n’ont pas encore été
entièrement élucidés.
Plusieurs raisons ont été proposées pour expliquer les contradictions
entre les médecins et les infirmières, ainsi que les niveaux
constamment plus élevés de satisfaction reportés par les médecins.
Premièrement, les médecins et les infirmières perçoivent que les
infirmières ont une participation minimale, voire inexistante, à la prise
de décision en fin de vie. Deuxièmement, les infirmières ont souvent
perçu qu’il y a un conflit d’information et d’opinion qui sont donnés
aux patients et à leur famille par la variété de médecins qui soignent
le même patient. Troisièmement, un manque de communication peut
conduire à l’insatisfaction parmi les infirmières. Quatrièmement,
quand elles présentent un scénario, les infirmières en soins intensifs
semblent expérimenter un haut niveau de stress comparé aux
médecins. Les infirmières ont aussi passé plus de temps avec les
patients et peuvent être réellement plus consciente de la souffrance.
Plus loin, les facteurs contribuant peuvent inclure les différences dans
l’autorité, l’éducation et la philosophie du travail. Chacune de ces
causes contradictoires représente une opportunité pour des
interventions.
Les désaccords entre les médecins et les infirmières ont été associés
avec la qualité de la fin de vie, et peuvent être un indicateur qu’un ou
plusieurs besoins du patient ne sont pas rencontrés.
Additionnellement, les résultats comme une pauvre compréhension,
l’anxiété et la dépression ont été reportés quand la collaboration entre
le médecin et l’infirmière est absente.
Outre avoir trouvé ces différences, les auteurs ont aussi noté
d’importants domaines d’accords entre les médecins et les infirmières.
Presque aucun médecin ou infirmière pensent que la mort d’un patient
reflète d’une erreur médicale. La plupart des médecins et infirmières
pensent que les soins de fin de vie étaient une expérience
enrichissante. Cet accord peut être dû aux récents efforts des
institutions visant à offrir une formation en soins de fin de vie aux
médecins.
Les attitudes des médecins et des infirmières en regard des soins de
133
fin de vie évoluent avec l’entraînement et l’expérience. Cela peut
refléter le fait qu’une des meilleures méthodes d’apprentissage pour
prodiguer des soins de fin de vie de qualité est au travers de
l’expérience. Cela peut aussi refléter le fait qu’un service de soins
intensifs doit apprendre à fournir des soins de fin de vie de qualité au
travers de l’expérience car beaucoup de programme ne contiennent
pas de formation sur la fin de vie et beaucoup de livres médicaux
n’abordent pas le sujet.
L’étude première a rapporté des différences basées sur l’unité de travail. L’étude suggère que la satisfaction était plus haute dans un
service de médecine, plus basse dans un service mixte et encore plus
basse dans un service de chirurgie. L’enquête suggère aussi qu’il y a des différences entre les infirmières qui travaillent en médecine, en médecine/chirurgie et en chirurgie.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Une limitation importante de l’étude est que les auteurs ont seulement
testé les perceptions des fournisseurs de soins et non les pratiques
actuelles de fournir des soins de fin de vie en soins intensifs. Ils n’ont
pas testé les possibles variables comme le genre, l’âge, l’ethnie, les
modèles administratifs et les facteurs sociaux. Des autres limitations
de cette étude incluent le taux total de réponses de 55% de réponses
fermées et le manque de connaissance du niveau de fiabilité repos-
restest. L’application de ces résultats peut être limitée du fait qu’ils
venaient d’un centre médical unique.
En conclusion, les auteurs ont identifié d’importantes différences parmi les médecins et les infirmières de soins intensifs en ce qui
concerne les soins de fin de vie en soins intensifs. Ils ont aussi identifié des différences en ce qui concerne le niveau d’expérience et
l’unité de travail (médecine/chirurgie). Les médecins continuent de
reporter une haute satisfaction des soins de fin de vie en soins intensifs comparé aux infirmières. Ces différences peuvent
représenter des barrières signifiantes vers la fourniture de soins de fin de vie compréhensifs, consistants et coordonnés en soins intensifs,
et en tant que tels sont des cibles potentielles pour de plus amples efforts de recherche et d’amélioration de qualité.
134
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Am I Doing the Right Thing ? Provider perspectives on Improving Palliative care in the
Emergency Department »
(Smith et al., 2009)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Est-ce que je fais la bonne chose? Perspectives des fournisseurs sur
l'amélioration des soins palliatifs au service des urgences
La population n’est pas décrite mais le contexte est donné
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Il n’y a pas de résumé de la recherche dans l’article.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Il s’agit d’une étude qualitative pour explorer les perceptions, les
expériences et les croyances des fournisseurs de services d’urgence
en matière de soins palliatifs à l’urgence.
Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances
actuelles, car peu d’études ont été réalisé à ce sujet.
Selon les auteurs, cette étude permettrait d’identifier les différents
obstacles aux soins palliatifs optimaux à l’urgence, ainsi que des possibilités d’exploration et d’amélioration.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Cette étude ne décrit pas si une recension a été entreprise
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les différents concepts clés sont cités dans l’introduction cependant
135
ils ne sont pas décrit de façon adéquate.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Le but de l’étude étant d’explorer les perceptions, les expériences et
les croyances des professionnels de service d’urgence en matière de
soins palliatifs.
Les questions de recherche ou les hypothèses ne sont pas cités dans l’introduction.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Cette étude utilise trois groupes de discussion de professionnel de
services d’urgence. La population visée étant des médecins, des
infirmières, des travailleurs sociaux et des techniciens. Ce sont les
professionnels séniors qui ont été choisi car pour les auteurs ils
seraient susceptibles de fournir des descriptions riches et détaillées
pertinentes.
Les auteurs précisent avoir choisi d’inclure des techniciens car ce sont
eux qui sont souvent impliqués dans le triage des patients à la
réception. De plus, dans l’exercice de leur fonction (vérification des
signes vitaux, déplacement des patients, assistances des infirmières,
question de terrain, les techniciens de ces services d’urgence passent
beaucoup de temps avec les patients et leur famille.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Cette étude a été approuvée par le comité d’examen institutionnel de l’Institut du cancer Dana Farber / Harvard Cancer Center qui couvre toutes les institutions participantes.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle
conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
Devis de recherche qualitatif.
Ce devis est particulièrement utile dans les situations où l’ont sait peu
de choses sur un domaine particulier.
La recherche qualitative fournit un moyen de cibler la recherche future
en identifiant les zones de besoin.
L’une des limites des études qualitatives est que les méthodologies
d’échantillonnage empêchent d’estimer les fréquences dans la
population plus large à partir de laquelle l’échantillon est prélevé.
136
Ainsi la recherche qualitative est souvent suivie d’une recherche
quantitative pour tester des hypothèses et faire des estimations
empiriques.
Le temps passé sur le terrain et auprès des participants n’est pas cité
dans l’article.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs en médecine d’urgence,
en soins palliatifs et en médecine interne générale a élaboré un guide
de groupe de discussion basé sur leurs expériences dans ce domaine,
une expertise en recherche qualitative et une revue de la littérature.
Le guide a commencé par demander aux participants s’ils
comprenaient les soins palliatifs. Les participants ont ensuite reçu une
définition des soins palliatifs adaptée de l’American Academy Of
Hospice and Palliative Medicine : « le but des soins palliatifs est de
prévenir et de soulager la souffrance et de soutenir la meilleure
qualité de vie possible pour les patients et leurs familles,
indépendamment du stade de la maladie ou les besoins d’autres
thérapies. Les soins palliatifs peuvent être dispensés en même temps
que les soins qui prolongent la vie ou comme le principal objectif des
soins. Les soins palliatifs sont atteints grâce à une gestion efficace de
la douleur et d'autres symptômes pénibles, tout en intégrant des soins
psychosociaux et spirituels selon les besoins, les valeurs, les
croyances et les cultures du patient / de la famille.
On a demandé aux participants leurs réactions à cette définition, ainsi
que leurs opinions sur la mesure dans laquelle il existe une
compréhension commune des moyens de soins palliatifs parmi les
fournisseurs de soins d'urgence. Ensuite, on a demandé aux
participants de partager leurs expériences en matière de soins
palliatifs aux urgences, y compris des sondages spécifiques sur les
raisons pour lesquelles les patients ayant besoin de soins palliatifs
viennent à l'urgence et les défis et les avantages de prendre soin de
ces patients. Finalement, on a fourni aux participants une liste de
domaines potentiels pour améliorer les soins palliatifs au SU et on leur
a demandé de classer leurs principales priorités de 1 (la plus élevée)
à 3. La liste a été élaborée par l'équipe d'étude multidisciplinaire
interventions. Les participants ont été encouragés à envoyer par
courrier électronique d'autres idées ou commentaires aux enquêteurs.
Les réponses envoyées par courrier électronique ont été codées de la
même manière que les transcriptions des groupes de discussion (voir
ci-dessous). Après avoir examiné la transcription du premier groupe
de discussion, plusieurs questions ont été ajoutées au guide d'étude
afin de clarifier davantage les idées et d'explorer des domaines
spécifiques de façon plus détaillée.
Les questions étaient ouvertes et le modérateur a utilisé des sondages
pour clarifier et approfondir les réponses.
137
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Il n’y a pas d’instruments crées spécifiquement pour cette étude.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Les séances ont été enregistrées et transcrites textuellement avec un
service de transcription professionnel. Les analyses qualitatives ont
été menées selon un processus itératif et selon des techniques
théoriques standard enrobées. Les transcriptions ont été codées par
trois co-auteurs médecins expérimentés respectivement en médecine
palliative, en urgence et en médecine interne fédérale. Ces
chercheurs ont codé une partie des transcrits ensemble pour
développer une structure codante commune et chacun a codé le reste
des transcrits indépendamment.
Toutes les informations pertinentes ont été récoltées afin de
minimiser les biais et ceci par des professionnels compétents.
Le processus de collecte des données et les variables prisent en
compte ont été clairement décrites (voir mode de collecte
de données)
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Ils ont examiné les transcriptions ligne par ligne jusqu’à ce qu’un
concept apparaisse et qu’un code soit appliqué. Les sections
précédemment codées ont été examiné pour une interprétation plus
approfondie, et les concepts ont été regroupés en thèmes. Les
quelques divergences qui se sont produites parmi les codeurs ont été
résolues par consensus. De nouveaux codes ont été ajoutés au besoin
et les transcriptions précédentes ont été recodées de façon itérative
jusqu'à ce qu'aucune nouvelle idée ne soit apparue. Dans la recherche
qualitative, l'échantillonnage jusqu'au point de redondance ou de
saturation thématique fournit la preuve de la crédibilité de la théorie
développée et constitue un critère d'échantillonnage accepté. Des
citations illustratives ont été éditées pour la grammaire.
Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats ne sont pas pris en
en considération dans l’analyse.
Il n’y a pas de résumé des résultats.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Les résultats sont adéquatement présentés à l’aide de tableaux.
Les thèmes présentés dans les résultats représentent bien le
phénomène.
138
Les tableaux sont tout d’abord présentés et expliqué par un texte
narratif.
Les résultats ont été étudiés par des médecins expérimentés respectivement en médecin palliative, en urgence et en médecine interne générale.
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
L’étude démontre que les professionnels croient que les soins palliatifs
représentaient des soins axés sur le confort pour les patients en fin
de vie, ils n’apprécient pas que les soins palliatifs soient souvent
prodigués parallèlement aux soins qui prolongent la vie. L’équilibre
entre les soins palliatifs et les soins prolongeant la vie est ajusté en
fonction des objectifs de soins, des symptômes, de l’état fonctionnel
et du potentiel de guérison ou de prolongation de la vie.
Des obstacles structurels à la prestation de soins palliatifs optimaux
dans un service d’urgence ont été identifiés, comme un
environnement chaotique, des demandes concurrentes et de longs
délais d’attente.
Il y a également un certain nombre de problèmes de communication
dans les soins des patients ayant des besoins en soins palliatifs.
De plus, les professionnels ont décrit plusieurs cas où les souhaits des
patients ou les directives anticipées préalables étaient en conflit avec
les souhaits des membres de la famille.
Enfin les professionnels craignaient que la formation à la gestion de
la douleur soit inadéquate.
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
La concordance entre les résultats avec les études antérieures menés
sur les mêmes sujets n’est pas explicitée.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
L’interprétation et les conclusions sont conformes aux résultats
d’analyses.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Les auteurs émettent le fait qu’ils pensent que les efforts de la
collaboration entre les professionnels de soins d’urgence, palliatifs et
139
ambulatoires est la meilleure façon d’améliorer les soins pour les
patients atteints d’une maladie grave et pour leur famille.
Les auteurs explicitent qu’ils sont actuellement en train de mener une entrevues qualitatives en personne avec des patients qui ont des
besoins en soins palliatifs et qui sont admis au service d’urgence et avec leurs soignants.
140
Grilles adaptées du Fortin (2010)
Concordance of nurses and physicians on whether critical care patients are receiving futile
treatment
(Neville et al., 2015)
Eléments
d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Le titre précise clairement les concepts, qui sont, la fin de vie, la
concordance des infirmières et des médecins, les soins aigus, et les
traitements futiles. La population n’est pas clairement précisé mais
nous savons que ce sont les personnes qui sont hospitalisés soins
intensifs.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé contient:
Contexte: Les infirmières et les médecins décrivent souvent les soins
critiques qui ne sont pas censés procurer un bénéfice significatif à un
patient comme étant futiles, et la fourniture de traitements perçus
comme futiles est associée à une détresse morale.
Objectifs : Explorer la concordance des évaluations des médecins et
des infirmières sur les soins critiques futiles.
Méthode : Un groupe de discussion composé de cliniciens a élaboré
une définition consensuelle des soins critiques « futiles ». Tous les
jours pendant trois mois, les médecins et les infirmières en soins
intensifs d'un système de soins de santé ont identifié des patients
perçus comme ayant reçu un traitement futile. Les évaluations et la
survie des patients ont été comparées entre les infirmières et les
médecins.
Résultats : Les infirmières et les médecins ont fait 6254 évaluations
partagées sur 1086 patients. Ils ont évalué à peu près le même
nombre de patients ayant reçu un traitement futile.
141
La concordance était faible quant aux patients qui ont été évalués
comme recevant un traitement futile.
110 patients catégorisés par les infirmières comme recevant un
traitement futile avaient une mortalité à 6 mois plus faible que les
113 patients ainsi évalué par les médecins.
Les patients évalués comme recevant un traitement futile par les 2
prestataires étaient plus susceptibles de mourir à l’hôpital que les
patients évalués comme recevant un traitement futile par l’infirmière
seule.
Conclusions : La concordance interprofessionnelle sur la prestation
de soins critiques perçue comme futile est faible ; cependant, les
prédictions conjointes entre les médecins et les infirmières étaient les
plus prédictives des résultats des patients ce qui suggère la valeur
dans la prise de décision collaborative.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement
formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le problème de l’étude est clairement formulé, il s’agit d'étudier la
concordance des traitements futiles (considérer comme des
traitements ne répondant pas aux objectifs de la situation) entre les
infirmières et les médecins dans un service de soin intensif.
• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié
dans le contexte des connaissances actuelles ?
Oui, le problème est pertinent, car selon des études, 20% des
patients américains meurent pendant ou peu de temps après un séjour en unité de soins intensifs. Les soins de fin de vie vont devenir
partie intégrante des soins critiques. Fournir des soins agressifs aux
patients les plus malades qui ne sont pas censés s'améliorer peut amener les prestataires à percevoir qu’ils fournissent un traitement qui peut être considéré comme futiles.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Oui une recension des écrits a été entreprise mais, les études
n’apparaissent pas dans l’introduction.
• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la
question par rapport au problème de recherche ?
• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il
l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
Oui, la synthèse montre que les infirmières éprouvent plus de
détresse morale face à ces circonstances. 3 infirmières ont non
seulement perçu plus de circonstance moralement pénible que les
142
médecins, mais elles associent cela aussi à l’environnement éthique
des soins intensifs (qui est de procurer des soins d’urgence
curatives).
Dans une étude transversale menée en Europe, les chercheurs ont
rapporté que les infirmières ont décrit plus de détresse morale. Elles
ont également évalué leur charge de travail comme étant plus lourde
lorsqu’elle fournissait un traitement qu’elle jugeait inapproprié. Ils
associent cela au manque de contrôle décisionnel.
Les infirmières sont souvent plus intimement impliquées avec les
patient et les familles des patients et peuvent être plus sensibles aux
souffrances émotionnelles, physiques et spirituelle parce qu’elles
passent plus de temps au chevet du patient que tout autre
fournisseur.
• La recension présente t’elle des sources primaires ?
La recension ne mentionne pas de sources primaires dans
l’introduction.
Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Oui, les concepts clés sont la détresse morale des infirmières lors de
soins critiques inappropriés.
L’insatisfaction des infirmières au niveau de la collaboration médecin-
infirmières dans des situations moralement pénibles.
La communication entre les médecins et les infirmières a été
identifiée comme un objectif pour améliorer la qualité des soins de
fin de vie en réanimation.
• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les
bases philosophiques et théoriques ainsi que la méthode sous-jacente sont-elles explicitées et
appropriées à l’étude ?
Très peu d’études ont démontré empiriquement que la collaboration
améliore les soins aux patients.
143
Buts et question de
recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et
concise ?
Le but de l’étude est d’évaluer les différences entre les évaluations
des médecins et des infirmières et examiner si la combinaison des
évaluations des médecins et des infirmières pourrait améliorer
l’implication pronostique de ces évaluations.
• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont
les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Il n’y a pas de variable clé si ce n’est que les évaluations seules ou
en collaboration sur le pronostic de ces évaluations.
• Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et
découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles
de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
Non
• Les variables reflètent-elles les concepts précisés
dans le cadre de recherche ?
Oui elle reflète des concepts précisés dans le cadre de recherche
• Les questions s’appuient-elles sur des bases
philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Non
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou
recruter les participants est-elle appropriée ?
La population visée était les patients recevant un traitement perçu
futiles, un traitement qui était probablement futile ou un traitement
qui n’était pas perçue comme futile.
Pour les patients jugés comme ayant reçu un traitement futile, on a
demandé au prestataire de fournir les raisons pour laquelle le
traitement était jugé futile parmi les raisons tirées du groupe de
discussion.
Les autres collectes de données (obtenu à partir des données
administratives de l’hôpital) sont les suivantes :
• Les données démographiques
• L’âge
144
• Le sexe
• L'ethnie
• La race
• Le type d’assurance
• Le code postal (utilisé pour calculer la distance de la maison
à l’hôpital)
• Le poids lié au diagnostic de gravité
• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il
envisagé des moyens d’accroître la représentativité
de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements
significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une
saturation des données ?
La date d'admission à l’hôpital a été soustraite de la date de
l’évaluation par le médecin ou l’infirmière pour calculer la journée
d’hospitalisation de l’évaluation de la futilité. Les données du
recensement de minuit et de midi ont été obtenues pour chaque USI
afin de déterminer l'occupation quotidienne. Une unité de soins
intensifs était considérée comme « pleine » les jours où le
recensement moyen à minuit et à midi indiquait moins de deux lits
disponibles (un lit est toujours réservé comme « lit codé »). La
mortalité hospitalière et la mortalité à 6 mois ont été extraites des
dossiers médicaux électroniques les registres de décès accessibles au
public.
• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été
déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
La taille de l’échantillon n’a pas été déterminée. Nous savons que les infirmières on évaluer 110 patients et que les médecins en on évaluer 113.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Cette étude a été approuvée par le comité d'examen institutionnel de
l'UCLA.
• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les
participants ?
Aucun récit ne mentionne cela.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle
conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
145
La méthode de recherche est le TEST R2 qui a été utilisé pour :
• Evalué les jours ou le médecin et l’infirmière ont évalué le
même patient. Pour ces jours, le nombre d’évaluation de
traitement futiles, probablement futiles et non futiles par les médecins par rapport aux infirmières ont été comparée en
utilisant le test R2.
• Il a également été utilisé pour comparer le nombre de patient évalué comme recevant un traitement futile par les
médecins, les infirmières ou les deux.
• La fréquence et les nombres de raison énuméré pour une
évaluation futile par un médecin ou une infirmière ont été comparé en utilisant un test R2 et un T
Ils ont également utilisé un modèle à effet mixte probit à des niveaux
multiples pour tenir compte des mesures répétées sur les patients et
les prestataires.
Les modèles ont été estimés en utilisant la fonction MCMC-glmm dans
R 3.0.18. Le modèle probit ordonné suppose que les prédicteurs ont
approximativement les effets sur le passage d'un traitement non-
futile à un traitement probablement futile et le passage d'un
traitement stérile probablement futile à un traitement futile perçu.
• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les
questions de recherche ou les hypothèses ?
Nous avons testé le proportionnel-hypothèse pour les modèles de
médecins et d'infirmiers en comparant 2 modèles où le résultat
ordinal était dichotomisé en non-stérile par opposition à futile et
perçu dans le premier modèle et non-futile et probablement futile
versus futile perçu dans le deuxième modèle. Les estimations du
modèle ne différaient pas significativement entre les deux modèles
pour les médecins ou les infirmières, ce qui indique que l'hypothèse
de proportionnalité a été respectée dans les deux cas. Nous avons
présenté le changement marginal moyen dans la probabilité d'un
patient de recevoir chaque type d'évaluation pour un changement de
1 unité du prédicteur. Pour évaluer les implications pronostiques
d'une évaluation de traitement futile, nous avons comparé la
mortalité hospitalière et la mortalité à 6 mois des patients évalués
comme recevant un traitement futile par le médecin mais pas par
l'infirmière, par l'infirmière mais pas par le médecin. Par le médecin
et l'infirmière.
• Le choix du devis permet-il de respecter les critères
scientifiques ? (Véracité-applicabilité-consistance-Neutralité)
L’article ne le mentionne pas
• Y a-t-il suffisamment de temps passé sur le terrain et
auprès des participants ?
146
Le temps passé sur le terrain est de 6 mois.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Les outils de recherches sont le TEST R2 et T, ainsi qu’un modèle à
effet mixtes probit mais les outils ne sont pas explicités mais juste
nommés.
• Les questions de recherche ont-elles été bien posées
ou les observations du phénomène, bien ciblées ? Ont-elles été rigoureusement consignées par la
suite ?
Les observations du phénomène ont bien été ciblées. Il s’agissait de
comparer des traitements futiles entre l’évaluation de l’infirmière et
du médecin.
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
L’autre ne le mentionne pas.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Ils ont commencé par une discussion où il y a eu une retranscription
et ensuite par les tests R2 et T
• Les données ont-elles été recueillies de manière à
minimiser les biais en faisant appel à du personnel
compétent ?
Chaque jour, du 15 décembre 2011 au 15 mars 2012, des assistants
de recherche ont administré le questionnaire aux médecins traitants
et aux infirmières en soins intensifs prodiguant des soins dans 5 USI.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Nommées mais pas décrites
• Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Non
RÉSULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou
modèles ?
Les résultats sont présentés par un petit tableau où ils comparent la
mortalité des patients recevant des traitements futiles par les
147
médecins VS les infirmières. Ils sont aussi présentés par un texte
• Les thèmes ou les modèles sont-ils logiquement
associés entre eux afin de bien représenter le
phénomène ?
Oui
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Oui. Pour les infirmières comme pour les médecins, la mortalité
hospitalière et la mortalité à six mois étaient significativement plus
élevées chez les patients perçus comme recevant un traitement futile
ou probablement futile que chez les patients recevant un traitement
non futile (P <0,001). Les 113 patients catégorisés par les médecins
comme recevant un traitement futile avaient une mortalité à 6 mois
plus élevée que les 110 patients ainsi évalués par les infirmières
(85% vs 68%, P = 0,005, Tableau 4). Pour évaluer si la concordance
entre les évaluations des médecins et des infirmières était liée aux
résultats des patients, nous avons comparé les patients évalués
comme recevant un traitement futile par le médecin et l'infirmière
avec des patients qui ont été évalués comme recevant un traitement
futile uniquement par l'infirmière ou seulement par le médecin
(Tableau 5). Les 66 patients évalués comme recevant un traitement
futile par les deux prestataires (42% de tous ceux évalués comme
ayant un traitement futile) étaient plus susceptibles de mourir à
l'hôpital que les 44 patients (28%) évalués comme n'ayant reçu qu'un
traitement futile par l'infirmière (76 % vs 32%, p <0,001) ou les 47
patients (30%) évalués comme étant sous traitement médical par le
médecin seul (76% vs 57%, p = 0,04).
• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
Rien ne mentionne cela.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
Oui, ils ont remarqué que les médecines et les infirmières évaluent
les mêmes patients les mêmes jours, mais un désaccord était
considérable quant aux patients qui recevaient un traitement perçu
comme futile.
Les deux ensembles ont convenu que 66 patients recevaient un
traitement futile.
99 ont été évalués comme recevant un traitement futile par un
groupe de prestataire mais pas par les autres.
148
157 patient évalué recevant un traitement futile par l’infirmière ou le
médecin représentaient seulement 14.5% des patients évalué
pendant la période d’étude de 3 mois, mais assimilés à au moins 1
patient perçu comme recevant un traitement futile dans chaque unité
presque tous les jours et tous les membres de l’équipe de soins
intensifs ont pu supporter le fardeau de la prestation de soins perçu
comme futiles, indépendamment des soins directs prodigués aux
patients.
La détresse morale est courante chez les infirmières en SI. Elle a été
définie comme « le déséquilibre psychologique et l'état de sentiments
négatifs vécus lorsqu’une personne prend une précision morale mais
ne le suis pas en effectuant le comportement moral ».
Elle est souvent perçue lors d’un traitement futile au SI.
Elle est perçue comme une plus faible satisfaction professionnelle, un
épuisement professionnel plus élevé et à un taux de roulement plus
élevé.
Il est donc important de réduire la détresse morale dans les SI.
Les évaluations des médecins correspondaient plus étroitement à la
mortalité
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
Contrairement à Piers et coll, qui dans une récente étude transversale
présentaient également les évaluations des médecins et des
infirmières sur les soins inappropriés perçus, nous sommes en
mesure d'évaluer la concordance entre les évaluations des médecins
et des infirmières et corréler ces évaluations avec les résultats des
patients. Notre étude montre que lorsque les estimations des
infirmières et des médecins étaient combinées, les évaluations de la
futilité étaient associées à un taux de mortalité plus élevé que
l'évaluation seule.
Cette constatation suggère qu'un modèle collaboratif d'évaluation du
traitement approprié pourrait être le meilleur, compatible avec les
publications antérieures préconisant un cadre de collaboration
interprofessionnelle et Les évaluations des traitements futiles et des
pronostics peuvent être expliquées de manière explicite au cours des
rondes et documentées dans le dossier médical afin de favoriser la
discussion et la prise en considération entre les patients.
Tous les membres de l'équipe de soins de santé. Des interventions
devraient être entreprises pour vérifier si une telle collaboration
conduit à une prise de décision améliorée et peut-être moins de
détresse morale.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
149
Cette étude a plusieurs limites, y compris le site d'étude unique et de
courte durée. De plus, les catégories de traitements médicaux futiles
étaient basées sur des groupes de discussion de médecins qui
n'incluent pas les infirmières. Pourtant, les infirmières ont utilisé la
répartition des catégories dans une mesure encore plus grande que
les médecins.
Les perspectives des patients et de leurs familles n'étaient pas
incluses. Nous nous sommes concentrés sur des évaluations futiles
de traitement plutôt que des évaluations que le traitement était
probablement futile; Cependant, le niveau de désaccord entre les
infirmières et les médecins sur la catégorie plus large du « traitement
probablement futile ou futile » était similaire, sinon supérieur à celui
du traitement futile.
Seul. De plus, la sortie de l'hôpital et la survie sont des validations
grossières de la futilité. Une compréhension plus détaillée de la base
des évaluations infirmière des infirmières et des médecins est
nécessaire.
• Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
En résumé, l'exploration des différences dans la perception d'un
traitement futile entre les infirmières et les médecins peut fournir de
plus amples informations sur les diverses hypothèses et bases de la
conceptualisation du traitement « futile ». Nous avons montré que le
pronostic est amélioré lorsque les médecins et les infirmières
s'entendent sur l'évaluation du traitement futile, ce qui laisse croire
qu'une collaboration interprofessionnelle accrue pourrait améliorer
les soins aux patients. Faire de telles évaluations explicitement - par
exemple, en les déclarant lors des rondes interdisciplinaires - peut
non seulement dissiper les perceptions erronées du pronostic (ou
améliorer la discussion pour clarifier les différences de point de vue),
mais aussi favoriser un palliatif plus précoce lorsque nécessaire.
Conséquences et recommandations
• Les données sont-elles suffisamment riches pour
appuyer les conclusions ?
Il n’existe pas de conclusion ni de recommandation à par celle qui se
trouvent dans l’introduction soit :
La concordance interprofessionnelle sur la prestation de soins critiques perçue comme futile est faible; Cependant, les prédictions
conjointes entre les médecins et les infirmières étaient les plus
prédictives des résultats des patients, ce qui suggère la valeur dans la prise de décision collaborative. (American Journal of Critical Care, 2015, 24: 403-411)
150
Grilles adaptées du Fortin (2010)
“Interprofessional collaboration: effects of practice-based interventions on professional
practice and healthcare outcomes (Review)”
(Zwarenstein et al., 2009)
Eléments
d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Collaboration interprofessionnelle : effet des interventions fondées
sur la pratique professionnelle et les résultats des soins de santé.
Les concepts clés et la population sont clairement précisés.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé contient :
Le contexte : Une mauvaise collaboration interprofessionnelle (IPC)
peut avoir une incidence négative sur la prestation des services de
santé et des soins aux patients. Les interventions qui traitent des
problèmes de la CIB ont le potentiel d'améliorer la pratique
professionnelle et les résultats en matière de soins de santé.
Objectifs : Pour évaluer l'impact des interventions basées sur la
pratique conçues pour changer la CIP, par rapport à aucune
intervention ou à une autre intervention, sur un ou plusieurs des
principaux résultats suivants: la satisfaction du patient et / ou
l'efficacité des soins de santé fournis.
Principaux résultats : Cinq études répondent aux critères d'inclusion;
Deux études ont examiné des séries interprofessionnelles, deux ont
examiné des réunions interprofessionnelles et une étude a examiné
l'audit interprofessionnel facilité par l'extérieur.
151
Conclusions des auteurs : L'examen suggère que les interventions de
la CIB axées sur la pratique peuvent améliorer les processus et les
résultats des soins de santé, mais en raison des limites du nombre
limité d'études, de la taille des échantillons, des problèmes de
conceptualisation et de mesure de la collaboration et de
l'hétérogénéité des interventions et des contextes, De tirer des
conclusions générales sur les éléments clés de la CIB et sur son
efficacité. Des études plus rigoureuses et randomisées sur les
grappes, avec un accent explicite sur la CIB et sa mesure, sont
nécessaires pour mieux démontrer l'impact des interventions de la
CIB sur la pratique professionnelle et les résultats des soins de santé.
Ces études devraient inclure des méthodes qualitatives pour mieux
comprendre comment les interventions affectent la collaboration et
comment une meilleure collaboration contribue aux changements
dans les résultats.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Oui, le problème est clairement formulé. Il s’agit d’étudier la qualité
des soins liés à la collaboration interprofessionnelle
Le phénomène est pertinent car une étude sur les équipes
interprofessionnelles en Suède a révélé que les professionnels de la
santé identifiaient les problèmes de la collaboration interprofessionnel
comme ayant un impact négatif sur les soins et le service des patient
(Kyarnstro 200(). Des études aux Etats-Unis et au Canada ont
documenté l’impact des problèmes de communication sur les
processus de travail et la sécurité des patients en chirurgie (Lingard,
2004). Lors d’une alerte de la mortalité infantile et des blessures
pendant l’accouchement, les problèmes de communication ont été
identifiés comme causes profonde dans 72% des 47 cas identifiés et
plus de la moitié des organisations cité la culture organisationnelle
comme un obstacle à la communication efficace et au travail d’équipe.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Une recension a été entreprise, Ils ont mis en évidence par plusieurs
recherches d’étude que la collaboration interprofessionnelle avait
plusieurs impacts et avait plusieurs angles de vu.
Par ex : la CIP comporte également des problèmes dus à la
collaboration de différents professionnels, tels que la dynamique du
pouvoir problématique, la mauvaise communication, le manque de
compréhension des rôles et des responsabilités de chacun et des
autres, ainsi que les conflits liés aux approches variées des soins aux
patients. La recherche à démontrer que les problèmes liés à la CIP
peuvent avoir des effets néfastes sur les soins de santé. Leurs
152
recherches dans le domaine de la CIP sont compliquées par
l’utilisation des termes variés tels que la collaboration, la
communication, la coordination et le travail d’équipe, ainsi que le
chevauchement du domaine avec d’autres domaines d’étude qui
examinent également comment les soins de santé sont organisé et
dispensé. La prise en charge partagée met l’accent sur la relation
entre les différents types de médecins et n’a pas une portée
interprofessionnelle.
Oxaman 2008 a trouvé plus de 40 définitions distinctes de la coordination des soins dans une revue systématique, tout en
partageant cinq éléments clés. Ces éléments clés comprenaient : la
participation de nombreux participants à la coordination des soins, la nécessité de la coordination, l’importance des participants ayant une
connaissance de leurs rôles respectifs et de l’importance des échanges d’information. La CIP pourraient être placée au sein de
cette littérature plus large sur la coordination des soins, mails l’accent
explicite sur l'interpersonnel permet d’examiner les questions pertinentes et cible les approches d’interventions potentielles.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les concepts clés sont mis en évidence et définis sur le plan
conceptuel. Ils disent que l’intervention de la CIP est une intervention
qui implique des membres de plus d’une profession de santé et/ou
de soins sociaux qui interagissent avec l’objectif explicite d’améliorer
la collaboration interprofessionnelle.
Buts et question
de recherche • Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire
et concise ?
Le but de l’étude est de documenter les problèmes de la CIB et les
effets sur les soins de santé et les résultats pour les patients
s’accumulent et il est donc important de comprendre l'efficacité des
interventions visant à améliorer la CIP et les soins de santé.
Pour évaluer l'impact des interventions basées sur la pratique conçues
pour changer la CIP, par rapport à aucune intervention ou à une
intervention de remplacement, sur un ou plusieurs des résultats
suivants: la satisfaction du patient et / ou l'efficacité et l'efficience
des soins de santé fournis Et / ou le degré d'IPC atteint.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
153
La revue visait en 2000 la collaboration entre infirmière et médecins.
Cette revue a été actualité, car il voulait étendre leur attention à des
études visant à améliorer la collaboration entre tous les type de de
professionnels de la santé et des soins sociaux, par ex : Podologue,
pédiatres, thérapeutes complémentaires, dentistes, diététistes,
hygiénistes, sages-femmes, infirmières, ergothérapeutes
pharmaciens, physiothérapeutes, psychologues, psychothérapeutes,
radiologues, travailleurs sociaux et orthophonistes. Cet élargissement
de l’étude est fait pour reconnaître la contribution des divers
professionnels et leur rôle potentiellement important dans les soins
collaboratifs.
Les échantillons sont les suivants : mesures de santé patient / client
mesurées objectivement ou auto-déclarées (instrument validé) (telles
que la mortalité, l'incidence de la maladie, la durée ou les taux de
guérison), les mesures de la qualité de vie et les taux de
complications; Et / ou les résultats des processus de soins de santé,
tels que les taux de réadmission, les taux d'adhésion, la continuité
des soins, l'utilisation des ressources (c'est-à-dire les analyses coûts-
avantages) et / ou la satisfaction du patient ou de la famille.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Les démarches éthiques ne sont pas précisées.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle
conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
Les devis de recherche ont été : Cochrane, CINHAL et MEDLINE. De
plus ils y ont inclus tous les types de professionnels de la santé et des
services sociaux.
Les recherches ont porté sur les périodes suivantes :
• MEDLINE : 1950 à septembre 2007
• CINAHL : 1982 à septembre 2007
• Et dur MEDLINE : le temps n’est pas indiqué.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Idéalement, nous aurions effectué une méta-analyse des résultats de
l'étude pour cette revue. Cela n'a toutefois pas été possible en raison
du petit nombre d'études incluses et des différences en ce qui
concerne la conception méthodologique et les mesures de résultats à
travers les études. Par conséquent, nous avons présenté les résultats
dans un format narratif.
RESULTATS
154
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Nous avons présenté les résultats dans un format narratif.
5 études ont été utilisées.
4 études ont comparé une intervention à un groupe témoin qui n’a
reçu aucune intervention alors que la cinquième a comparé des types
d’interventions interprofessionnelles.
Ils ont catégorisé les études en 3 principaux types d’interventions
interprofessionnelles.
1. Les tournées interprofessionnelles 2. Les réunions interprofessionnelles
3. Vérification interprofessionnelle
Toutes les études ont répondu au premier type de critères de
mesures des résultats d’un patient ou d’un processus de soins de
santé.
Il y avait des limites avec les méthodes utilisées, et ils ont donc
rapporté les résultats d’une seule étude.
Rencontre interprofessionnelles ; examiner les effets des rondes
interdisciplinaire quotidienne dans les salles de soins hospitalier dans
un hôpital de soins aigus aux USA. Le groupe d’intervention ce
compose de 3 service qui ont mis en place des ronde de travail
interdisciplinaires et ont été comparés au groupe témoin, composé
de 3 autres services qui ont poursuivi les ronde traditionnelles. Les
membres de l’équipe comprenaient des stagiaires, et des internes en
médecines, des infirmières, des ICUS, des pneumologues, des
pharmaciens, des nutritionnistes et des travailleurs sociaux. Ils ont
examiné la durée du séjour et les frais d’hospitalisation. Les études
ont duré 6 mois.
Wild 2004 a étudié les effets des cycles quotidiens interdisciplinaires
dans une unité de télémétrie d'un hôpital communautaire aux États-
Unis. Dans cette étude, 42 patients ont été répartis au hasard dans
une équipe médicale qui a effectué des rondes interdisciplinaires
quotidiennes, et 42 patients ont été randomisés à une équipe
médicale qui a fourni des soins de routine. Au cours des cycles
interdisciplinaires, les médecins résidents, les infirmières, un
gestionnaire de cas, un pharmacien, un diététiste et un
physiothérapeute ont passé de 2 à 5 minutes à discuter de chaque
patient et à identifier et à résoudre les problèmes de décharge
possibles. Les tours ont duré 30-45 minutes. Les données sur la durée
du séjour ont été extraites des tableaux médicaux. Aucune
155
information sur la durée de l'intervention n'a été fournie.
Principaux résultats
L'étude de Curley 1998 a révélé des différences pour la durée du
séjour et les coûts pour les patients dans le groupe interdisciplinaire
par rapport au groupe de soins traditionnels. La durée moyenne du
séjour pour les patients du groupe de rondes interdisciplinaires était
de 5,46 jours, comparativement à 6,06 jours pour les soins
traditionnels (P = 0,006) et les charges totales moyennes étaient
respectivement de 6 681 $ et 8 090 $ (P = 0,002) pour les deux
groupes
Wild 2004 n'a constaté aucune différence de durée entre le groupe
expérimental (3,2 ± 2,7 jours) qui participait à des cycles
interdisciplinaires et le groupe témoin (3,2 + 3,2 jours) (P = 0,90).
Réunions interprofessionnelles : Schmidt 1998 a évalué l'impact des
réunions d'équipes pluridisciplinaires sur la qualité et la quantité de
la prescription de psychotropes dans les foyers de soins en Suède.
Dans 15 foyers de soins expérimentaux, un pharmacien a aidé à
organiser des réunions d'équipe qui ont eu lieu environ une fois par
mois sur une période de 12 mois. Les participants à la réunion
comprenaient un médecin, un pharmacien, des infirmières et des
infirmières auxiliaires sélectionnées. Tous les participants ont été
encouragés à participer aux discussions de la réunion sur la
consommation de drogues des résidents.
Wilson 2004 a comparé l'audioconférence multidisciplinaire et la
vidéoconférence multidisciplinaire avec une équipe qui a travaillé
dans deux hôpitaux à 16 km l'un de l'autre en Australie. Les membres
de l'équipe participante étaient des spécialistes du personnel médical,
des registres médicaux, des infirmières, un orthophoniste, des
ergothérapeutes, un travailleur social et des étudiants en médecine.
Les patients ont été assignés au hasard au groupe d'audioconférence
ou de vidéoconférence. Il y a eu 38 séances de conférence qui ont
inclus 263 discussions individuelles de patients par l'équipe.
Réunions interprofessionnelles
Principaux résultats
Dans l'étude de Schmidt 1998, les résultats montrent qu'après 12
mois de réunions d'équipe dans les foyers expérimentaux, le nombre
moyen de médicaments prescrits dans les foyers expérimentaux était
le même avant et après l'intervention (2,07% avant intervention et
2,08% après intervention) Le nombre moyen de médicaments était
de 7% dans les foyers témoins (2,06% avant l'intervention à 2,20%
après l'intervention, p = 0,02). L'utilisation d'hypnotiques non
recommandés a diminué de 37% (P <0,001) dans les foyers
expérimentaux contre une diminution de 3% dans les foyers témoins.
Il n'y a eu aucun changement dans la prescription d'anxiolytiques non
recommandés dans les foyers expérimentaux et une augmentation
156
de 7% dans les foyers témoins. Les médicaments antidépresseurs
non rémiges ont diminué de 59% (P <0,001) dans les foyers
expérimentaux et de 34% (P = 0,002) dans les foyers témoins.
Dans Wilson 2004, le nombre moyen d'audio conférences détenues
par patient (3,3 + 4,4) était supérieur au nombre moyen de
vidéoconférences (1,9 + 1,3) (P = 0,04); Il y avait aussi une réduction
de la durée moyenne de traitement pour le groupe de visioconférence
(6,0 + 4,5 jours) par rapport au groupe d'audioconférence (10,2 +
12,3 jours) (P = 0,03). Il n'y avait pas de différence entre le nombre
d'occasions de service (12,5 + 12,8 pour le groupe d'audioconférence
et 8,9 + 7,9 pour le groupe de vidéoconférence, P = 0,11) ou la durée
de la conférence (2,6 + 1,8 minutes pour le groupe d'audioconférence
et 2,6 + 1,0 pour Groupe de vidéoconférence, P = 0,89) pour les
deux groupes.
Vérification interprofessionnelle : Cheater 2005 a été une évaluation
d'un programme externe facilité visant à améliorer l'audit
multidisciplinaire dans les soins secondaires. Vingt-deux équipes
multidisciplinaires de cinq hôpitaux de soins actifs au Royaume-Uni
ont participé. Il y avait 11 équipes avec 77 participants dans le groupe
d'intervention et 11 équipes avec 64 participants dans le groupe
témoin. Chaque équipe était composée d'infirmières et de médecins
ainsi que d'un ou de plusieurs des groupes suivants: professionnels
associés à la médecine (p. Ex. Pharmacien, travailleur social,
physiothérapeute), personnel de soutien (ex. Gestionnaires. Une
gamme de spécialités (chirurgie, médecine, accident et urgence,
néphrologie, médecine respiratoire, obstétrique et gynécologie) a été
représentée. Après avoir participé à un atelier de deux jours sur les
compétences, les facilitateurs externes ont facilité cinq réunions pour
chacune des équipes pluridisciplinaires randomisées à l'intervention,
sur une période de six mois. Les équipes d'intervention étaient tenues
d'effectuer une vérification et de soumettre un rapport. Les équipes
de contrôle ont également été invitées à effectuer une vérification et
ont eu accès au niveau habituel de soutien à la vérification disponible
dans leur établissement. La qualité de la vérification a été signalée.
Principaux résultats
Dans Cheater 2005, la participation au programme d'intervention a
été associée à l'augmentation de l'activité de vérification, neuf des 11
équipes rapportant des améliorations aux soins et sept équipes
terminant le cycle de vérification complet. La majorité des équipes du
groupe de contrôle n'ont fait aucun progrès dans la réalisation de
l'audit et seules deux équipes ont effectué une première collecte de
données et mis en œuvre des changements. Sur la base des rapports
de six équipes d'intervention qui avaient terminé des audits complets,
deux rapports des équipes de contrôle qui avaient entrepris la
première collecte de données et mis en œuvre des changements et
un rapport d'une équipe de contrôle qui avait entrepris la première
collecte de données, Les 55 critères d'audit de qualité étaient de 76%
157
pour les équipes d'intervention et de 45% pour les équipes de
contrôle.
Risque de biais dans les études incluses
Parmi les cinq études, nous avons classé une étude comme «de
qualité supérieure» (Schmidt, 1998) et quatre études comme «de
qualité moyenne» (Cheater 2005, Curley 1998, Wild 2004, Wilson
2004) (voir Risque de biais dans les tableaux inclus) .
DISCUSSION
Interprétations des résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ? • Les conclusions découlent-elles logiquement
des résultats ?
Les rondes interdisciplinaires quotidiennes dans les salles médicales
hospitalisées dans un hôpital de soins de courte durée ont eu un
impact positif sur la durée de séjour et les charges totales mais n'ont
pas eu d'impact sur la durée du séjour dans une salle de télémétrie
hospitalière communautaire
Les réunions mensuelles de l'équipe multidisciplinaire ont amélioré la
prescription de médicaments psychotropes dans les maisons de soins
infirmiers. La vidéoconférence par rapport aux conférences de cas
multidisciplinaires d'audioconférence a montré des résultats mitigés;
Il y a eu un nombre réduit de conférences de cas par patient et une
durée de traitement plus courte, mais aucune différence en cas de
service ou la durée de la conférence. Il n'y avait pas non plus de
différence entre les groupes dans le nombre de communications entre
les professionnels de la santé enregistrés dans les notes. Des
réunions multidisciplinaires avec un facilitateur externe, qui utilisaient
des stratégies pour encourager le travail collaboratif, étaient
associées à une activité d'audit accrue et à des améliorations
apportées aux soins
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de
l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Dans Wild 2004, il est suggéré que les résultats négatifs de l'étude
158
pourraient être dus au fait que bon nombre des diagnostics
d'admission étaient sur une voie clinique avec des soins standardisés
et que les patients sont plus stables, présentent un risque de
complications moindre et sont généralement plus sains, De sorte que
les cycles interdisciplinaires n'offraient aucun avantage
supplémentaire. Wilson 2004 note que les patients de leur étude ont
été traités plus rapidement, mais le coût pour le fournisseur était le
même.
Il y avait des limites à la qualité de la preuve. Par exemple, deux
études avaient une petite taille d'échantillon (Wild 2004; Wilson
2004). L'étude de Wilson 2004 manquait d'un groupe témoin qui n'a
participé à aucun type de confrontation pluridisciplinaire. Par
conséquent, il n'est pas possible d'examiner l'effet relatif de la
conférence multidisciplinaire par rapport à une conférence non
multidisciplinaire, mais seulement l'effet de deux types alternatifs de
conférences multidisciplinaires. De plus, étant donné que la même
équipe multidisciplinaire a participé aux audioconférences et aux
vidéoconférences, il est possible que la contamination entre les
Deux types de conférences multidisciplinaires ont eu lieu, ce qui peut
avoir contribué aux résultats mitigés obtenus.
Le résultat secondaire, la collaboration interprofessionnelle, n'a pas
été bien examiné dans les études. Schmidt 1998 n'a pas examiné la
collaboration et les auteurs reconnaissent que nous ne connaissons
pas les processus décisionnels des équipes ou les stratégies utilisées
par les pharmaciens dans leur rôle de facilitateurs d'équipe. Curley
1998 a utilisé un sondage non validé pour examiner la communication
interdisciplinaire dans le quartier. Wild a utilisé un questionnaire pour
se renseigner sur la communication, mais cela n'a été administré
qu'au groupe expérimental. De même, Cheater 2005 a utilisé une
échelle de pratique collaborative modifiée, qui a également été
complétée par le groupe expérimental. Wilson a utilisé le nombre de
communications entre les professionnels de la santé enregistrés dans
les notes pour mesurer la communication, ce qui est une mesure
limitée de la collaboration.
Faiblesses potentielles dans le processus de révision
Les auteurs n'ont aucun intérêt personnel ou professionnel quant à
savoir si oui ou non cette revue présente les avantages des
interventions basées sur la pratique sur la collaboration
interprofessionnelle.
159
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Encouraging early discussion of life expectancy and end-of-life care
A randomised controlled trial of a nurse-led communication support program for patients
and caregivers »
(Walczak et al., 2017)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
. Le titre précise clairement les concepts, qui sont, les soins de fin de vie, et la communication
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé contient:
Contexte: Souvent, les patients ne reçoivent pas les informations
nécessaires pour comprendre leur pronostic et des choix
thérapeutiques éclairés, de nombreuses personnes ayant par
conséquent des soins et une qualité de soins la vie à la fin de la vie.
Objectifs: Évaluer l'efficacité d'un programme de soutien à la
communication facilité par les infirmières pour les patients avec un
cancer avancé et incurable pour les aider à discuter du pronostic et
des soins de fin de vie.
Conception: Un modèle d'essai contrôlé randomisé en groupes
parallèles a été utilisé.
Paramètres: Cet essai a été mené dans six centres de traitement du
cancer affiliés à de grands hôpitaux Sydney, Australie. Participants:
110 patients atteints d'un cancer avancé et incurable ont participé.
Méthodes: Le programme de soutien à la communication incluait
l'exploration guidée d'une liste de questions, les défis en matière de
communication, les valeurs et les préoccupations des patients et
l'intérêt de discuter tôt des soins de fin de vie; avec des oncologues
appelés à endosser l'utilisation de la liste de questions et de questions.
Les patients ont été randomisés après l'achèvement de la mesure de
référence, une consultation régulière en oncologie a été enregistrée
et un suivi a été effectué. Questionnaire a été rempli un mois plus
tard. Communication, qualité de vie liée à la santé et Des mesures de
satisfaction et un système de codage de consultation manuel ont été
160
utilisés. Descriptif, Mixte Des analyses de modélisation et de
modélisation mixte linéaire généralisée ont été réalisées à l'aide de
SPSS version 22.
Résultats: Les bénéficiaires du programme de soutien à la
communication ont donné beaucoup plus d'indices pour la discussion
pronostic, les soins de fin de vie, les options de soins futurs et les
problèmes généraux non ciblés par l'intervention pendant
consultations enregistrées, mais n'a pas posé plus de questions sur
ces questions ou d'une manière générale. Question des oncologues la
liste rapide et la question demandant l'approbation étaient
incohérentes. Programme de soutien à la communication l'auto-
efficacité des bénéficiaires à savoir quelles questions poser à leur
médecin ont été significativement améliorées au suivi tandis que
l'auto-efficacité des patients sous contrôle a diminué. Le programme
de soutien à la communication n'a pas eu d'impact la qualité de vie
liée à la santé des patients ou la probabilité que leur information sur
la santé ou leur décision partagée faire des préférences serait atteint.
La satisfaction à l'égard du programme de soutien à la communication
était élevée.
Conclusions: Compte tenu de l'importance de clarifier les attentes pronostiques et les souhaits de soins de fin de vie Dans un contexte
de cancer avancé, le programme de soutien à la communication semble être un reçu une solution pour encourager la recherche
d'information précoce liée à ces problèmes, mais son long terme l'impact reste peu clair. La nature manuelle de l'intervention, conçue
avec le personnel clinique existant esprit, peut le rendre approprié
pour la mise en œuvre dans un cadre clinique, bien que le travail supplémentaire est nécessaire pour identifier pourquoi la question
posée n'a pas été affectée et établir son impact plus tard dans la trajectoire de la maladie.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Malgré les progrès du traitement, le CA reste une maladie souvent
mortelle. Une communication opportune sur le pronostic et les
préférences en matière de soins peut offrir aux patients et aux
familles des occasions de se préparer à la FDV et de s’assurer que les
soins sont conformes aux valeurs des patients.
Les discussions peuvent réduire les soins médicaux intensifs et les
coûts associés à ceux-ci. Ils peuvent également augmenter les soins
palliatifs précoces ou les soins palliatifs non précoces et augmenter la
satisfaction des soins et améliorer la qualité de vie et la survie.
Cet article rapporte les résultats d'un essai comparatif randomisé de
groupe parallèle d'un programme de soutien à la communication
(PSC) dirigé par des infirmières pour des patients en oncologie avec
un pronostic <1 an. Le CSP a associé l'éducation et la communication
à un QPL mettre en évidence les problèmes liés à l'EOL. Son principal
161
objectif était d'aider les patients et les soignants à rechercher des
informations sur le pronostic, la fin de vie et les soins futurs et à
promouvoir la discussion sur la planification préalable des soins (PPS).
Nous avons émis l'hypothèse que, par rapport aux contrôles, les
participants recevant le CSP:
Résultat primaire:
• Posez plus de questions et exprimez plus d'indices de discussion au total et concernant les questions
spécifiquement ciblées par l'intervention lors d'une
consultation de suivi en oncologie.
Résultats secondaires
• Signaler augmentation de l'auto-efficacité dans la
communication avec leur oncologue.
• Être plus susceptible de répondre à leurs préférences en matière de réception d'information et de participation à la
prise de décision.
• Signaler une amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Nous visions également à examiner la satisfaction des
participants à tous les aspects de l'intervention
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Des études antérieures sur la QPL ont démontré des améliorations
substantielles dans les questions posées aux patients (Clayton et al.,
2007), le rappel et l'anxiété (Bruera et al., 2003). Le support de
communication a inclus utiliser les infirmières comme courtiers en
communication pour aider les patients, les familles et les cliniciens
dans les discussions sur la fin de vie (Alfred et al., 1995).
Les résultats de ces études ont été modestes à nuls, mais ils semblent
être réalisables et d'une certaine valeur pour les patients et les soignants (Walczak et al., 2016). Étant donné que de telles
interventions se sont concentrées uniquement sur la facilitation des
discussions, ont mal ciblé l'activation des patients et des soignants et n'ont pas fourni d'outils de communication concrets, une intervention
de soutien à la communication peut être améliorée en l'associant à une LDP.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Oui, les concepts sont : la communication, le pronostic, la fin de vie, et les soins futurs
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Évaluer l'efficacité d'un programme de soutien à la communication
facilité par les infirmières pour les patients avec un cancer avancé et
incurable pour les aider à discuter du pronostic et des soins de fin de
162
vie.
Nous avons émis l'hypothèse que, par rapport aux contrôles, les
participants recevant le CSP:
Résultat primaire:
Posez plus de questions et exprimez plus d'indices de discussion au
total et concernant les questions spécifiquement ciblées par
l'intervention lors d'une consultation de suivi en oncologie.
Résultats secondaires
Signaler augmentation de l'auto-efficacité dans la communication
avec leur oncologue.
Être plus susceptible de répondre à leurs préférences en matière de
réception d'information et de participation à la prise de décision.
Signaler une amélioration de la qualité de vie liée à la santé. Nous
visions également à examiner la satisfaction des participants à tous
les aspects de l'intervention.
Les questions de recherche ou les hypothèses reflètent-elles le
contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du
but ? Traitent-elles de l’expérience des participants, des croyances,
des valeurs ou des perceptions ?
Les auteurs ne traitent pas de l’expérience des participants, des
croyances, des valeurs ou des perceptions.
Oui, elle reflète, la communication, les interventions, l’amélioration de
la qualité de vie, mais ne traite pas clairement de la fin de vie.
Oui, les hypothèses se basent sur la recension des écrits.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Les participants étaient des patients anglophobes, adulte, en
oncologie médicales avec divers diagnostique avancés et incurables
de CA et une espérance de vie de 2 à 12 mois évalué par un
oncologue.
Les oncologues ont été invités à référer les patients ou les ne seraient
pas surpris s’ils mouraient au cours des 12 prochains mois, mais ils
pensaient qu’il y avait de bonne chances qu’ils vivent au moins 2 mois
de plus.
Les données démographiques des patients participants et les
maladies.
163
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Comité d'éthique des services de santé de Sydney South West Royal
Prince Alfred, Côte-Nord Royale, Rapatriement Concord Les officiers
généraux et les officiers de la gouvernance de l'hôpital de
Campbelltown approbations éthiques (approbation: X10-0032).
Oui, les assistants de recherche ont obtenu un consentement éclairé
de tous les participants.
Devis de recherche Les mesures pertinentes aux analyses actuelles comprenaient
l’Echelle de l’efficacité perçue chez les médecins et les patients, la
mesure de la qualité de vie liée à la santé FACT-G, Cassilth information
préférences (CPS). De plus amples détails sur la justification de
l’étude, les procédures et les mesures sont publiés ailleurs.
Le temps passé sur le terrain n’est pas mentionné. Mais nous savons que les patients avaient entre 2 et 12 mois d’espérance de vie.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Les données ont été analysées à l’aide de la version 22 de SPSS. Des
tests t-échantillons khi-carré ou indépendants ont été utilisés pour
identifier les différences significatives entre les facteurs
démographiques et pathologiques d’intervention et de contrôles
inclusion dans les analyses ultérieures.
Les scores de base et de suivi de sous-échelle et les scores totaux de
l’auto-efficacité des patients et de la qualité de vie ont été calculés
conformément à l’instruction standard.
Les résultats de suivi de l’information et la participation aux scores de
la prise de décision ont été soustraits des scores de préférence de
base.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Non cela n’est pas clairement décrit. Nous savons que les
enregistrements audio existent, mais il n’est pas clairement défini. Un
directeur de recherche, ne connaissant pas l’identité des participants a ouvert les enveloppe pour distribuer les participant aux oncologues pour déterminer la randomisation.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Il n’existe pas de résumé des résultats dans la partie méthode
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
164
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Par tableau et par textes narratif
363 patients éligibles ont été invités à participer à l’étude et 110 ont
participé.
L’âge moyen des patients était 64.4 ans et 65.5% étaient des
hommes.
Il y avait un questionnaire sur la fidélité remplis pour chaque séance
d’intervention indiquant que les principaux objectifs avaient été
atteints pour presque tous les participants.
Les objectifs clés suivant de l’intervention du PSC ont été complétés
pour tous les participants à l’intervention :
• Présentation et discussion du programme de la session
• Apprendre à connaître les participants
• Induire le QPL
L’objectif « explorer la QPL et la communication sur les soins de
santé » n’a pas été entièrement atteint pour 2 participants.
Il y a un des entretiens par téléphone ou des enregistrements ont eu
lieu
Oui, il y a eu des analyses sur :
• Livraison d’intervention et fidélité :
L’intervention a été dispensée dans des environnements privés dans
6 centres de traitement participatifs, y compris des salles d’éducation
ou de consultation des patients.
• Les comparaisons démographiques entre intervention et contrôle de groupes
La plupart des patients (ayant reçue une intervention) avaient reçu
une chimiothérapie et avaient un niveau plus élevé d’éducation par
rapport aux témoins. Cette variable a été incluse dans les analyses
subséquentes.
• Comportement de communication en consultation
enregistrée Patients :
Les analyses multivariées, le nombre de questions et réponses était
significativement plus élevée chez les patients du groupe CSP que
chez les patients du groupe contrôle pour le pronostic, les soins de fin
de vie, les options de soins futures, les cibles CSP et les questions
générales. Lorsqu’ils ont été analysés séparément, les questionnaires
et les indices indiquaient que les patients du groupe d’intervention ne
posaient pas beaucoup plus de questions sur un sujet donné, mais
donnaient plus de précisions sur le pronostic, les soins de fin de vie,
les sujets cibles du PSC, les questions générales mais pas pour les
soins futurs.
165
Soignants :
Seuls les nombres de questions de pronostic + indices étaient
significatif plus élevés pour les soignants dans le groupe
d’intervention. Non significatif entre les groupes ont été identifiées
lorsque les comptes de questions et d’indices ont été explorés
séparément.
La consultation durait en moyenne 20.6 minutes pour le groupe
d’intervention et 20.4 pour le groupe témoins.
• La communication auto-efficacité
Pas de différence significative entre les groupes au fil du temps. Les
analyses exploratoires des aspects de l’auto-efficacité de la
communication individuelle ont révélé un effet d’intervention
significatif seulement pour l’auto-efficacité de savoir quelles questions
poser aux médecins. L’auto-efficacité moyenne pour savoir quelles
questions poser au médecin a augmenté de 3,6 à 4,2 dans le groupe
CSP mais a diminué de 3.9 à 3.6 dans le groupe témoin.
• Préférences pour l’information et la prise de décision
Il n'y avait aucune différence significative entre les groupes quant à
la probabilité que les patients atteignent ou dépassent les préférences
pour la quantité et le type d'information reçue ou dépassent les
préférences pour le niveau de contrôle décisionnel qu'ils ont partagé
avec leur oncologue ou leur soignant pendant la consultation. 4).
• Qualité de vie
Aucun effet d'intervention significatif n'a été trouvé pour les scores de
qualité de vie totale FACT-G ou les scores de sous-échelle de bien-
être physique, social, émotionnel ou fonctionnel
• Satisfaction à l’intervention Les mesures de satisfaction ont été complétées par 50,8% (n = 31)
des patients du groupe CSP. Les scores moyens de satisfaction pour
chaque élément de la séance en face à face allaient de 3,90 à 4,21 sur 5, ce qui suggère un haut niveau de satisfaction. De même, la
satisfaction moyenne à l'égard de chaque élément de l'appel téléphonique de suivi variait de 3,93 à 4,21
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
Les patients qui ont reçu le programme de soutien à la communication
(PSC) ont donné beaucoup plus d'indices qu'ils voulaient discuter du
pronostic, des soins de fin de vie, des options de soins futurs et des
questions générales durant la consultation. Cependant, contrairement
à notre hypothèse, ils n'ont pas posé plus de questions sur ces
questions ou d'une manière générale. Cela est surprenant étant
donné le format de question directe de la LPQ et d'encouragement et
166
de coaching pour poser des questions directes dans le DSP.
L’hypothèse, selon laquelle les patients rapporteraient une
amélioration de la qualité de vie liée à la santé, n'a pas été soutenue.
Il est également en contradiction avec les résultats antérieurs selon
lesquels la demande de questions était plus élevée que l'expression
lorsque les patients recevaient une QPL (Clayton et al., 2007). Peut-
être cela reflète-t-il les défis inhérents à poser des questions sur le
pronostic et les problèmes de fin de vie on ne reçoit pas exclusivement
des soins palliatifs. Les patients peuvent encore se sentir plus à l'aise
pour aborder ces problèmes de manière indirecte, même lorsqu'ils
sont motivés à obtenir cette information. Ces résultats peuvent aussi
avoir été influencés par le manque d'approbation de la QPL par les
oncologues participants. Enfin, malgré les discussions avec l'infirmière
sur les avantages d'une discussion précoce du pronostic et des
questions de fin de vie, même lorsque la mort n'est pas imminente,
les participants ont pu croire qu'ils étaient encore trop bien ou avaient
d'autres possibilités de traitement avant la fin de leur vie la vie les
problèmes étaient pertinents (Walczak et al., 2015). Fait intéressant,
et contrairement aux conclusions précédentes que l'approbation de
poser des questions seul (sans disposition ou approbation d'une LSP)
n'a pas d'impact significatif sur la question posée aux patients
(Clayton et al., 2012), l'approbation par l'oncologue communication
avec le patient et le soignant.
Il est également possible que, malgré le fait que les bénéficiaires du
DSP donnent plus de points de discussion, les oncologues n'ont peut-
être pas reconnu et traité eux, car ils n'ont pas reçu de formation
spécifique pour répondre aux comportements de recherche
d'information des patients. Les futures itérations de la PCS
bénéficieront probablement d'une formation sur les compétences en
communication des oncologues afin de maximiser la probabilité que
les tentatives des patients de chercher de l'information soient
reconnues et répondues de manière appropriée.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Cet essai comporte plusieurs limites qui méritent d'être prises en
considération lors de l'interprétation des résultats et de la conception
de futures études impliquant des interventions similaires et des
populations types. La collecte de données a été considérablement
entravée par le déclin des patients. Alors que les protocoles d'étude
ont été conçus autour d'un minimum de survie de deux mois, les
lignes directrices de recrutement ont été établies en consultation avec
des cliniciens et des experts en méthodologie de pronostic et tous les
efforts ont été déployés pour recruter des patients qui étaient assez
bien pour effectuer le suivi primaire, certains patients sont décédés
ou étaient autrement incapables de terminer le suivi primaire en
raison de la santé déclinante, Les études futures incluant cette
population devraient minimiser l'intervalle d'évaluation de base / suivi
167
primaire pour minimiser l'attrition.
En raison de contraintes logistiques et budgétaires, une seule
consultation de suivi en oncologie a été enregistrée par participant.
Bien que l'intervention ait pu susciter des changements de
comportement dans cette consultation, l'analyse des discussions dans
un sous-ensemble de séances de DSP en face-à-face (Walczak et al.,
2015) a suggéré que les patients pourraient retarder les problèmes
de QPL jusqu'à plus tard dans la trajectoire de la maladie. Ainsi, le
plein effet du DSP sur la recherche d'information des patients n'a
peut-être pas été capturé lors d'une seule consultation; l'impact
pourrait plutôt être plus important au fil du temps. En outre, compte
tenu de la durée de vie limitée l'attente des participants et le risque
de décrochage avec un délai de suivi plus long, il a été décidé
d'enregistrer la première consultation après la première session du
DSP (face à face) session face-à-face). L'impact de la session de
rappel, qui a été livrée après la première consultation suite à la
session CSP en face-à-face, n'a donc pas été pris en compte dans ces
données comportementales ne nécessite une enquête plus
approfondie. Des questionnaires de suivi ont toutefois été complétés
après la présentation de la séance de rappel. Les futures études
devraient explorer l'impact de ces interventions dans plusieurs
consultations ultérieures afin d'en explorer plus avant l'impact.
Des analyses exploratoires ont suggéré que le CSP augmentait l'auto-
efficacité des patients en ce qui concerne les questions à poser à leur
oncologue.
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
Cela n’a pas été mentionné, les auteurs disent tout de fois que, les
études futures devraient envisager d'utiliser la randomisation en
grappes au niveau de l'oncologue pour réduire la probabilité de
contamination si l'on parvient à un nombre de patients équilibré et à
des données démographiques équilibrées.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude
pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
L'ajout d'une formation en communication pour les oncologues
pourrait être bénéfique. L'intervention a également augmenté de
manière significative l'auto-efficacité de la communication des
patients en ce qui concerne le fait de savoir quelles questions poser
à leur clinicien et la satisfaction à l'égard de l'intervention était très
élevée. D'autres aspects de l'auto-efficacité de la communication
n'ont pas été affectés par l'intervention, tout comme la qualité de vie
liée à la santé des patients. La nature manuelle de l'intervention,
conçue de manière à pouvoir être dispensée par le personnel clinique
168
existant, comme une infirmière supérieure, et nécessitant une période
relativement courte mais solide de formation des animateurs, semble
avoir facilité un niveau élevé de fidélité à l'intervention.
Les études futures devraient envisager d'utiliser la randomisation en
grappes au niveau de l'oncologue pour réduire la probabilité de
contamination si l'on parvient à un nombre de patients équilibré et à
des données démographiques équilibrées.
Des investigations complémentaires sont nécessaires pour identifier
pourquoi des hypothèses concernant le questionnement en particulier, ainsi que des hypothèses secondaires concernant l'auto-
efficacité de la communication, la satisfaction des préférences d'information et de participation et la qualité de vie, ont été non
supportées. L'exploration de l'impact du CSP plus tard au cours de la maladie des patients serait également utile.
169
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Improving confidence and competence of healthcare professionals in end-of- life care:
An evaluation of the « Transforming End of Life Care » course at an acute hospital
Trust »
(Selman et al., 2016)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Le titre présente la population comme étant les professionnels de la
santé, il présente le développement de la confiance et des compétences grâce à un cours sur les soins de fin de vie dans un hôpital de soins aigus.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Oui, le résumé est synthétisé en : Contexte, but, évaluation,
participants, résultats et conclusion.
Les cliniciens et le public britannique souhaitent voir des améliorations
dans les soins de fin de vie. Cependant, les compétences et les
connaissances des professionnels de la santé pour dispenser des soins
de qualité font souvent défaut. Depuis mai 2012, le personnel des
soins palliatifs d’un hôpital tertiaire a organisé un cours
« Transforming End of Life Care » (TEoLC) de deux jours pour
améliorer la confiance et les compétences dans les soins de fin de vie
au sein des hôpitaux et de la communauté.
Le cours a amélioré la confiance en soi, les compétences et les connaissances des participants dans les soins de fin de vie.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Des soins qualifiés et emprunts de compassion devraient être au cœur
d’un service de santé, et plus que tout pour les personnes vulnérables,
comme celles qui sont en fin de vie. Outre les compétences cliniques
solides en évaluation et en tâches pratiques, la capacité des
170
professionnels de la santé à communiquer et à répondre aux
détresses du patient et de la famille est essentielle. Chez les
professionnels de la santé, le manque d’expertise pour répondre aux
besoins d’humanité des patients se traduit par des sentiments de
frustration, d’inadéquation et d’impuissance. Aussi, cela est associé à
l’absentéisme du personnel, au roulement du personnel plus élevé et
à l’augmentation des coûts des soins de santé.
Afin d’éviter les échecs dans les soins, une formation efficace basée
sur des preuves en matière de soins de fin de vie et de communication doit étayer la formation du personnel, le soutien du personnel et la
pratique clinique. Depuis 2012, un hôpital tertiaire au Royaume-Uni,
un cours gratuit destiné aux prestataires de soins palliatifs non spécialisés nommé « Transforming End of Life Care » a été mis en place.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Il n’y a pas de recension des écrits, mise à part dans la partie discussion où les auteurs compare un résultat avec une autre étude.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Ils sont mis en évidence de manière implicite. On peut comprendre que les auteurs parlent des soins de fin de vie, de formation, de la communication, de l’expertise et des professionnels de la santé.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Le but est d’évaluer la confiance en soi, les compétences et la
connaissance des soins de fin de vie.
Le cours de deux jours vise à fournir au personnel de soins palliatifs
multi professionnelle et non spécialisé travaillant dans les hôpitaux
locaux et dans la communauté des compétences essentielles en
matière de connaissances et de communication afin d’assurer une
communication efficace et compatissante. Le cours aborde des
aspects spécifiques des soins de fin de vie :
- compréhension des derniers jours de la vie et des soins des
professionnels de la santé
- gestion de l’incertitude
- aide aux personnes à atteindre le lieu privilégié de soins
- gestion de la décharge accélérée
- évaluation et gestion des symptômes
- éthique et loi
- planification des soins des derniers jours de la vie
171
- conversations difficiles
- aspects spirituels culturels de la mort
- soutien familial et deuil
L’enseignement du cours comprend des conférences, des travaux de
groupe liés à des études de cas, des simulations, des ateliers
interactifs et des séances questions/réponses.
Le contenu du cours a été élaboré par l’équipe de soins palliatifs de l’hôpital en fonction des impératifs de politique nationale et des
besoins informels exprimés par le personnel. Le cours est dynamique, répondant aux besoins des participants et enseigné par des
infirmières, des médecins, un aumônier et des travailleurs sociaux de
l’équipe de soins palliatifs. Les participants choisissent eux-mêmes de venir au cours.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
236 membres du personnel ont terminé le cours entre mai 2012 et
avril 2014. 42% travaillaient dans des hôpitaux et 55% dans la
communauté. Les rôles les plus fréquents étaient les infirmières qualifiées (49%), les infirmières de chevets (16%) et les médecins (15%).
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Ce travail a été soutenu par la subvention des programmes
stratégiques de la Health Education South Lond. Aucun intérêt
concurrent n’a été déclaré. Cette étude d’évaluation ne nécessitait pas d’approbation éthique selon les directives du comité d’éthique de la
recherche du King’s College de Londre. L’approbation de publier a été accordée par le directeur clinique du service de soins palliatifs.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
C’est une étude qui a utilisé des méthodes quantitatives et qualitatives mixtes.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Les participants au cours ont rempli des questionnaires
immédiatement avant et après avoir suivi le cours, comprenant :
172
1. Collecte de données quantitatives :
14 items d’auto-évaluation ont mesuré la confiance en soi perçues par
les participants, leur compréhension et leur connaissance de la fin de
vie. Après le cours, il a été demandé aux participants s’ils
recommanderaient le cours à un collègue et dans quelle mesure le
cours influencerait leur pratique (évalué de 1 [pas du tout] à 10
[beaucoup]).
2. Collecte de données qualitatives :
Avant le cours, il a été demandé aux participants leur raison de leur
participation. Avant et après le cours, il a été demandé aux participants de nommer trois symptômes courants qui surviennent
dans les derniers jours/heures de la vie et de décrire les différentes
conversations qu’ils pourraient avoir avec les patients au sujet du traitement. Après le cours, il a été demandé aux participants de
nommer trois principes de prise en charge des patients dans les derniers jours/heures de la vie dans leur propre pratique, et d’indiquer
ce qu’ils étaient plus susceptibles de faire et moins susceptibles de faire.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Difficile de le différencier du mode de collectes de données.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
1. Pour les items d’auto-évaluation, les scores moyens par sujet, les
scores moyens de changement et les tests T ont été calculés pour
chaque paire. L’ajustement de Bonferroni a été appliqué pour corriger
les tests multiples : plutôt que de considérer un p<0.05 comme
statistiquement significatif, comme 14 tests ont été menés, les
auteurs ont considéré qu’une valeur de p<0.0036 était significative.
Une paire a été définie comme un ensemble de réponses valides (non-
manquantes / Illisibles) du même participant à la même question sur
les questionnaires pré et post cours.
2. Les réponses qualitatives ont été analysées à l’aide de l’analyse de contenu thématique. Les cadres de codages initiaux pour les thèmes
et les sous-thèmes ont été générés de manière inductive. En suivant
la pratique standard en analyse thématique, la réponse d’un seul participant à une question spécifique pourrait être codée selon
plusieurs thèmes / sous-thèmes, selon ce qui est jugé approprié. Enfin, les occurrences de thèmes et de sous-thèmes ont été comptées
pour présenter la fréquence des opinions. Toutes les réponses qualitatives ont été analysées, peu importe si elles étaient de pair.
1. Les donn
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
173
Caractéristiques du participant :
236 participants ont rempli les questionnaires avant et après le cours,
entre mai 2012 et avril 2014, dans 10 cours différents. Parmi eux, il y
a avait : 49.2% infirmières qualifiées, 16.1% infirmières cheffes,
15.3% médecins généralistes, 5.5% aides-soignantes, 5.1% diplômés
en médecine et 9% autres (professionnels, étudiants). 41.9% des
participants travaillaient dans les hôpitaux et 54.7% dans la
communauté.
Résultats quantitatifs :
217 participants (92%) ont déclaré qu’ils recommanderaient le cours,
1 (0.4%) a répondu « peut-être » et aucun n’a répondu non. 215
participants (98.1%) ont indiqué que le cours influencerait leur
pratique (score 6-10), et 4 (1.9%) ont dit que ce ne serait pas le cas
(score de 1-5). Le score moyen pour la pratique d’influence était de
9. Une amélioration significative (p<0.001) a été identifiée dans tous
les sujets d’auto-évaluation, la plus forte amélioration étant survenue
dans les items liés à la décharge accélérée.
Résultats qualitatifs :
Les raisons les plus communes pour entreprendre la formation étaient
d’apprendre, ou de gagner confiance dans les soins de fin de vie en
général, ou d’apprendre des aspects spécifiques de la prise en soins
de la fin de vie (par exemple : la gestion des symptômes, les
politiques de fin de vie, les directives et procédures, soutenir les
familles) n = 162, manque n = 9). D’autres raisons ont trait au rôle
actuel des participants ou à leurs aspirations professionnelles, ainsi
qu’à la formation et à l’appui des collègues.
Avant et après la formation, il a été demandé aux participants
d’indiquer trois symptômes communs qui se manifestent lorsqu’une
personne se trouve dans les derniers jours/heures de la vie. Les huit
réponses les plus fréquentes n’ont pas changé : douleur, sécrétion de
mucus des voies aériennes, respiration superficielle, agitation,
dyspnée, changement de la cognition/conscience, fatigue et
diminution de l’apport oral (cachexie, déshydratation). Les cinq
premiers symptômes ont été signalés plus fréquemment après le
cours et les trois derniers moins fréquemment. Le symptôme le plus
fréquemment signalé aux deux moments était la douleur. (Total
demandé : n = 162, manquant [pré] : n = 30, manquant [post] n =
16)
Les participants ont indiqué avant et après la formation les différents
types de conversations sur le traitement qu’ils pourraient avoir avec
les patients (nombre total de participant demandé : n = 58, manquant
[pré] : n = 16, manquant [post] : n = 13). Les cinq sujets de
conversation les plus fréquemment rapportés ne variaient pas en pré-
cours et post-cours, avec les préférences concernant les soins futurs,
la localisation des soins/décès, le retrait ou refus de
174
traitement/nutrition/fluide les plus fréquemment citées.
Après la formation, les participants ont été invités à préciser les
principes de prise en charge des patients pour leur propre pratique
(nombre de participants demandés : n = 30, manquant n = 8). En
dehors des principes généraux de soins (par exemple : compassion,
ne pas nuire), les principes les plus fréquemment cités étaient la
communication (par exemple : s’assurer que les patients/familles
reçoivent du soutien) et les familles plus confiantes d’avoir des
conversations ouvertes avec les patients.
Il a été demandé aux participants d’indiquer ce qu’ils étaient plus
susceptibles de faire à la suite de la formation. Les thèmes les plus fréquents étaient fournir des meilleurs soins de fin de vie en général
(94 fois), communiquer mieux avec les patients et les familles (57 fois) et utiliser correctement le parcours AMBER / Liverpool Care (52
fois). Les participants ont également indiqué ce qu’ils étaient moins
susceptibles de faire à la suite de la formation. Les thèmes les plus fréquents étaient communiquer mal avec les patients et les familles
(48 fois), fournir des soins de fin de vie faibles (43 fois), se sentir confus/affligé/dépassé dans les soins de fin de vie (27 fois) (nombre
total de participants demandés : n = 236, manquant [plus susceptibles de le faire] : n = 25, manquant [moins susceptible de le faire] : n = 82).
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Les résultats démontrent la valeur perçue du cours TEoLC, soulignant
les améliorations dans la confiance, les compétences et les
connaissances des participants dans les soins de fin de vie, en
particulier la communication avec les patients, les familles et les
collègues après l’achèvement du cours. Presque tous les participants
ont déclaré qu’ils recommanderaient le cours et aucun n’a dit qu’il ne
le ferait pas. Presque tous ont indiqué que le cours influencerait leur
pratique, le score moyen élevé indiquant que le personnel considère
le cours comme très efficace. Des améliorations significatives ont été
observées dans tous les sujets d’auto-évaluation, la plus grande partie
des améliorations ayant trait à la compréhension et à la mise en
œuvre de la décharge accélérée. Les données qualitatives suggèrent
en engagement accru pour un bon travail d’équipe et des soins
holistiques à la suite de la formation.
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
L’augmentation des connaissances et de la confiance, ainsi que la
satisfaction très élevée détectée dans cette évaluation sont en accord
avec les résultats des études sur d’autres interventions de formation
175
en soins de fin de vie. Cependant, toutes les formations n’aboutissent
pas à de telles améliorations. Ces résultats suggèrent que la
combinaison des méthodes utilisées dans la formation était
acceptable et appropriée pour les participants. Cela rejoint l’analyse
de Thomson et al. sur la formation continue des professionnels de la
santé, selon laquelle les approches combinées et les ateliers
interactifs peuvent entraîner des changements modérément
importants dans la pratique professionnelle. Les stratégies
d’apprentissage participatives et interactives peuvent être
particulièrement importantes dans la formation sur les soins de fin de
vie. Il est à noter que le cours TEoLC est multi professionnel par
conception et les auteurs croient que cette caractéristique du cours
est essentielle pour son succès à accroître la confiance et les
connaissances du personnel.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Il y a plusieurs limites à cette étude. La taille de l’échantillon pour
trois des 14 articles était relativement faible (entre 45 et 50), ce qui
a réduit la puissance et donc la fiabilité du test T pour ces articles.
L’utilisation d’éléments d’auto-évaluation mesurant la confiance, la
compréhension et la connaissance des sujets pertinents est biaisée,
les participants étant peut-être plus susceptibles de prendre en
compte l’impact du cours. Le questionnaire fait avant le cours peut
influencer sur le fait que les participants peuvent être plus sensibles
au contenu du cours, alors que les membres du personnel ne sont
pas motivés par le sujet. Tandis que les éléments qualitatifs ont testé
certains éléments de connaissances acquises lors de la formation, une
méthode plus objective d’évaluation de l’effet de la formation consiste
à évaluer les changements dans les résultats du patient, de la famille
et / ou du personnel. Il serait également intéressant d’évaluer l’impact
de la formation au fil du temps ; par exemple, la confiance, la
compétence et l’effet sur les résultats cliniques à 3 et 6 mois après la
formation. En conclusion, TEoLC est prometteur et justifie un
développement ultérieur basé sur les résultats de cette évaluation.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Des recherches futures sont nécessaires pour optimiser l’intervention
et déterminer la méthodologie d’essai optimale pour évaluer son impact sur les patients, les familles et les résultats du personnel et la
rentabilité. Une exploration qualitative approfondie des expériences
et des points de vue des participants, de la famille et du personnel fournirait des preuves précieuses pour éclairer un essai futur. Les
conclusions ont une utilité au-delà du Royaume-Uni à la lumière des recommandations de politique internationale visant à améliorer les
compétences en soins palliatifs des fournisseurs de soins de santé généralistes.
176
Grilles adaptées du Fortin (2010)
« Using Nurse Ratings of Physician Communicationin the ICU To Identify Potential Targets
for Interventions To Improve End-of-Life Care »
(Ramos et al., 2016)
Eléments
d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la
population de l’étude ?
Les concepts clés sont l’infirmière, la communication avec les
médecins, identifier les interventions de soins de fin de vie, unité de
soins intensifs
Le titre précise clairement les concepts clés et la population d’étude.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé synthétise clairement le contexte, l’objectif de l’étude, la
méthode et les résultats et la conclusion.
Contexte: La communication entre les médecins, les infirmières et les
familles contribue à la qualité des soins de fin de vie, mais elle est
difficile à améliorer.
Objectif: Notre objectif était d'identifier les aspects de
communication appropriés pour les interventions visant à améliorer
la qualité de la mort dans l'unité de soins intensifs (USI).
Méthodes: Cette étude observationnelle a utilisé des données
provenant d'un essai randomisé en grappes d'une intervention
interdisciplinaire visant à améliorer les soins de fin de vie dans 15
hôpitaux de la région de Seattle / Tacoma (2003-2008). Les
infirmières ont rempli des sondages auprès des patients décédés à
l'USI. Nous avons examiné les associations entre les prédicteurs
évalués par l'infirmière (communication médecin-infirmière,
communication médecin-famille) et les évaluations infirmières de la
qualité de la mort des patients (infirmière-QODD-1). Résultats: Sur
177
la base de 1173 enquêtes auprès des infirmières, quatre des six
sujets de communication entre le médecin et l'infirmière étaient
positivement associés à la QODD-1: questions familiales, dynamique
familiale, questions spirituelles / religieuses et questions culturelles.
Les discussions entre les infirmières et les médecins au sujet des
préoccupations des infirmières à l'égard des patients ou des familles
ont été négativement associées. Toutes les cotes de communication
médecin-famille, évaluées par les infirmières, étaient positivement
associées à l'infirmière-QODD-1: répondre aux questions de la
famille, écouter la famille, poser des questions sur les traitements
souhaités, aider la famille à décider des désirs du patient et
communiquer globalement. L'analyse de la trajectoire suggérait que
la communication globale entre le médecin et la famille et l'aide
apportée à la famille pour intégrer les souhaits du patient étaient
directement associées à l'infirmière QODD-1.
Conclusions: Plusieurs aspects de la communication médecin-
infirmière, selon les infirmières, étaient associés à une qualité de
décès plus élevée, tandis qu'un sujet, les préoccupations des
infirmières pour le patient ou la famille, était associé à des cotes plus
faibles. Les évaluations plus élevées de la communication entre le
médecin et la famille étaient uniformément associées à une qualité
de vie plus élevée, ce qui souligne l'importance de cette
communication. Le soutien des médecins à la prise de décisions en
matière de famille était particulièrement important, ce qui laisse
supposer que les interventions pourraient améliorer les soins de fin
de vie.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Cette étude vise à utiliser les évaluations des infirmières de soins
intensifs sur la qualité de la communication et de la qualité de la mort
pour identifier des cibles spécifiques pour des interventions afin
d’améliorer les expériences de mort des patients.
• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
Cette étude semble appropriée par rapport aux connaissances
actuelles, car peu d’études ont été réalisées à ce sujet.
• Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les
postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Cette étude permettra d’améliorer la communication médecin-infirmière mais également la communication médecin-famille.
Recension des • Une recension a-t-elle été entreprise ?
178
écrits
Oui, une recension a été entreprise, cependant la nature de ses
données n’est pas clairement stipulée.
• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
La recension précise que les différents évaluateurs des soins de fin
de vie aux soins intensifs comprennent les patients, les membres de
la famille et les cliniciens. Ils précisent également que malheureusement les patients sont souvent incapables de participer
aux évaluations et que les membres de la famille ont une bonne image des soins de fin de vie dans un service de soins intensifs en
dépit des preuves indiquant qu’ils sont angoissés par les expériences de fin de vie de leurs proches.
Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de
façon adéquate ?
Les concepts clés comme la fin de vie, les soins intensifs ou la communication médecin-infirmière ne sont pas décrit précisément. Cependant, ils sont cités à plusieurs reprises dans l’introduction.
Buts et question de
recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Le but de l’étude étant d’utiliser les évaluations des infirmières de
soins intensifs sur la qualité de la communication et la qualité de la
mort pour identifier des cibles spécifiques pour les interventions de
la communication afin d’améliorer les expériences de mort des
patients.
• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont
les variables clés et la population à l’étude, sont-elles
clairement énoncées ?
Les hypothèses ne sont pas clairement énoncées.
Cependant, la population cible est précisée : les infirmières de soins
intensifs.
• Les questions de recherche ou les hypothèses
reflètent- elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-
elles de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
La question de recherche reflète clairement le contenu de la
recension des écrits. De plus, elle traite les expériences des
infirmières et de leurs perceptions.
METHODE
179
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou
recruter les participants est-elle appropriée ?
Les auteurs ont choisi les différents hôpitaux en fonction des décès
qu’il y a eu en soins intensifs afin de répondre aux exigences de taille
d’échantillonnage pour l’essai randomisé.
Ils ont donc choisi 15 hôpitaux à savoir 3 hôpitaux affiliés à une
université, 3 hôpitaux d’enseignement non universitaires et neuf
hôpitaux non universitaires.
• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il
envisagé des moyens d’accroître la représentativité de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage
utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements
significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation
des données ?
Les auteurs n’ont pas envisagé de moyens afin d’accroître la
représentativité de l’échantillonnage.
• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été
déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
La taille de l’échantillonnage n’a pas été clairement définie mis à part
le nombre d’hôpital qui allait participer à la recherche à savoir 16 hôpitaux en tout.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des
participants sont-ils adéquats ?
Au niveau de la considération éthique, Toutes les procédures ont été
approuvées par les comités d’examen institutionnel de tous les établissements. Les sujets ont les documentations concernant le
consentement et des fiches d’informations, cependant aucune signature n’était requise.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable
avec les outils de collecte des données proposés ?
Le devis étant que les patients admissibles à la recherche étaient
ceux qui étaient décédés dans une unité de soins intensifs ou dans
les 30 heures suivant leur transfert dans un autre hôpital. Les
patients étant restés moins de 6h dans une unité de soins intensifs
ont été exclus.
• La méthode de recherche proposée est-elle appropriée à l’étude du problème posé ?
La méthode de recherche proposée est appropriée à l’étude du
180
problème puisqu’on s’intéresse aux patients en fin de vie, décédé
dans une unité de soins intensifs.
• Y a-il suffisamment de temps passé sur le terrain et
auprès des participants ?
Le temps passé sur le terrain auprès des participants n’est pas précisé.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
Dans les 72h suivant le décès du patient, des questionnaires
infirmiers ont été distribués dans la boîte aux lettres des infirmières
de soins intensifs qui prenait soin du patient au moment du décès.
Le matériel du questionnaire comprenait un bon pour un café, une
enveloppe de retour préaffranchie et un livret de questionnaire.
Afin d’améliorer les taux de réponse, des envois de suivi ont été
distribués, y compris des cartes postales de remerciements, trois semaines après la distribution initiale, suivi d’une deuxième série de documents pour les non-répondants après cinq semaines.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Le processus de collecte de données / enregistrement n’est pas
clairement décrit.
• Les données ont-elles été recueillies de manière à minimiser les biais en faisant appel à du personnel
compétent ?
Les données ont été recueillies de manière suivante : chaque patient
pourrait être évalué par deux infirmières et que chaque infirmière
pourrait évaluer plusieurs patients. Pour simplifier cette conception,
les auteurs ont sélectionné une évaluation par patient qui comprenait
les réponses les plus complètes sur le QODD. Dans le cas où les deux
questionnaires deux infirmières différents étaient égaux, l’une était
sélectionnée de manière aléatoire.
• Si l’étude comporte une intervention (variable
indépendante), celle-ci est-elle clairement décrite et appliquée de façon constante?
Les différentes variables sont clairement définies tels que le facteur
de confusion qui comprenait les caractéristiques des infirmières (genre et années en soins intensifs), les caractéristiques des patients
(sexe, appartenance raciale/ethnique minoritaires, âge et cause de
décès comme cancer, traumatisme, autre) ; site hospitalier et groupe d’intervention
Analyse des • Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
181
données La méthode d’analyse étant : sélection une évaluation infirmière par
patient qui comprenait les réponses les plus complètes.
• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats
sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Lorsqu’un prédicteur d’intérêt était associé au résultat à une valeur P
de 0,20 ou moins dans un modèle non ajusté, les auteurs ont testé
chaque variable dans le pool de facteurs de confusion dans un
modèle ajusté. Si l’addition du facteur de confusion modifiait le
coefficient du prédicteur d’intérêt de 10% ou plus, les auteurs l’ont
inclus dans le modèle final pour le prédicteur d’intérêt. C’est ainsi que
les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont pris en
considération dans les analyses.
• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-
il en évidence les extraits rapportés ?
Le résumé des résultats n’est pas clairement décrit dans l’analyse des données.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à
l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Les résultats sont clairement décrits et résumé dans des tableaux :
le premier étant le tableau de l’association entre l’évaluation des
infirmières par rapport à la communication médecin-famille et la
qualité de fin de vie du patient, le deuxième tableau étant les effets
directes et indirecte de la communication médecin-famille sur la
qualité de la fin de vie.
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Les résultats sont clairement décrits par un texte narratif
Concernant la communication médecin-infirmière :
• 88% des infirmières ont signalé avoir eu une communication avec un médecin. Cependant l’évaluation de la qualité de
cette conversation équivaut à 0.09%.
• 95% des évaluations ont indiqué que les infirmières et les
médecins ont discuté des perceptions du diagnostic et/ou du pronostic du patient et /ou de la famille était le thème le plus
abordé.
• Les thèmes qui ont également été le plus abordés sont : les questions familiales particulières, dynamique familiale,
considérations spirituelles et considérations culturelle
• Cependant, la communication quant à la préoccupation des infirmières liées au patient ou à la famille était très très
faible.
182
Concernant la communication médecin-famille :
• Les médecins ont eu des évaluations les plus élevé
concernant la communication globale envers la famille et du
rôle du médecin pour aider la famille à décider des traitements souhaités. Ils ont également su répondre aux
questions de la famille sur la maladie ou le traitement, ils ont su écouter ce que la famille du patient avait à dire et poser
des questions sur les traitements souhaités
• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les participants ou par des experts ?
L’auteur ne précise pas s’ils ont fait évaluer les résultats par des experts.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
Les résultats montrent que la simple participation à des discussions
avec des médecins n’aboutissait pas à une amélioration des
évaluations infirmières. De plus, les infirmières et les médecins ont
discuté des perceptions du patient et/ou de la famille du diagnostic
et/ou du pronostic plus fréquemment que tout autre sujet et les
discussions de ce type n’étaient pas associées à la qualité de la mort.
Concentrer les conversations sur la spiritualité lors de la fin de vie et
des préoccupations du patient pourrait améliorer la qualité de la
mort.
Les interventions potentielles pour améliorer la qualité des soins de
fin de vie pourraient inclure l’enseignement de médecins et
d’infirmières à discuter de sujets qui tourne autour de la fin de vie.
La communication des préoccupations des infirmières liées au patient
ou à la famille avait une évaluation basse. Cette constatation suggère
que l’apparition de discussion des préoccupations des infirmières
liées au patient ou à la famille pourrait être un indicateur des
problèmes observés dans la prestation de soins centrés sur le patient
ou la famille. Il pourrait s’agir d’un drapeau rouge indiquant un
désaccord entre les membres de l’équipe au sujet de l’approche des
soins du patient.
En revanche, la communication entre le médecin et l’infirmière autour
des questions de famille, de la dynamique familiale, des
considérations spirituelles et des considérations culturelles était
significativement associé à des évaluations plus élevées de la qualité
de la mort par les infirmières. Il peut s’agir de sujets, qui, lorsqu’ils
sont discutés, peuvent améliorer la qualité des soins de fin de vie.
Par exemple, des recherches antérieures ont montré que les patient
183
et les familles apprécient les discussions sur les soins spirituels dans
une unité de soins intensifs, mais que les médecins hésitent é
soulever spontanément ce sujet.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Les limites de cette étude sont que bien que ces données proviennent
d’un essai randomisé, ces analyses ont combiné les données
provenant des groupes d’intervention et de contrôle et ont donc
fourni des résultats d’observation qui ne peuvent être considérés
comme causaux. Bien que nous ayons trouvé des associations entre
les évaluations des infirmières sur la qualité de la mort et la
communication médecin-infirmière, des variables confusionnelles ou
intermédiaires non mesurées pourrait jouer un rôle. De plus les
infirmières pourraient avoir vécu des expériences personnelles qui
pourraient entraîner chez ces patients une détresse morale
susceptible de fausser le classement des infirmières.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de
l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des
résultats ?
Les auteurs précisent que lorsque les infirmières déclarent partager
des informations avec leurs collègues médecins au sujet de questions
familiales, de la dynamique familiale, de considérations spirituelles et
de considération culturelles, les infirmières évaluent la qualité de la
mort des patients comme étant plus élevée.
En revanche, lorsque les infirmières des soins intensifs soulèvent des
préoccupations au sujet des patients et des familles, ces discussions
sont associées à des niveaux inférieurs concernant la qualité de la mort et peuvent suggérer la présence d’obstacles à des soins de fin de vie de bonne qualité.
184
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Physician and nursing perceptions concerning interprofessional communication and
collaboration »
(Matziou et al., 2014)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Oui, il cite la communication et la collaboration interprofessionnelle chez les médecins et les infirmières
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé n’est pas divisé en problème, méthode, résultats et
discussion. Il est sous forme de texte narratif.
Il est dit que le but de l’étude était d’examiner les perceptions des
médecins et des infirmières concernant la communication et la
collaboration ainsi que les facteurs qui peuvent influencer ces activités. Une enquête par questionnaire a été envoyée à un
échantillon aléatoire de 93 médecins et 197 infirmières basés dans deux grands hôpitaux publics à Athènes, en Grèce. Les statistiques
descriptives, le test t et le test du chi carré ont été réalisés avec le logiciel statistique SPSS19.0. les années d’expérience, la taille de la
clinique, le diplôme universitaire et les études de troisième cycle ont
été jugés comme des facteurs significatifs selon le point de vue des infirmières. Pour les médecins, l’âge, le sexe, les années d’expérience
et la taille de la clinique ont eu une incidence significative sur la communication et la collaboration avec le personnel infirmier. En
résumé, ces résultats suggèrent que les infirmières et les médecins
ne partagent pas les mêmes points de vue concernant l’efficacité de leur communication et le rôle des infirmières dans le processus
décisionnel des soins aux patients. L’obstacle le plus important à l’établissement de bonnes relations entre ces professions, selon les
médecins, était le fait qu’ils ne reconnaissaient pas le rôle professionnel des infirmières. L’étude a également indiqué que
l’absence de collaboration interprofessionnelle pourrait entraîner une
plus grande possibilité d’erreurs et d’omissions dans les soins prodigués aux patients. Par conséquent, dans la pratique quotidienne,
les infirmières et les médecins devraient reconnaître l’importance de leur communication et ils devraient élaborer et mettre en œuvre des
interventions de travail d’équipe interprofessionnelles pour améliorer
185
la collaboration. De plus, les infirmières doivent constamment consolider leur rôle dans le processus décisionnel et la prise en charge
des patients, en particulier dans les pays où la culture de la
collaboration interprofessionnelle est limitée. En outre, les facteurs qui améliorent les attitudes des médecins à l’égard de la collaboration et d’une communication efficace devraient être explorés davantage.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Oui, il est clairement formulé et complet.
La collaboration entre les fournisseurs de soins de santé est
nécessaire dans tous les milieux de soins, car il n’y a pas de profession
unique qui puisse répondre à tous les besoins des patients. Par
conséquent, la qualité des soins dépend de la collaboration des
professionnels dans des équipes interprofessionnelles (Elligson, 2002,
Reeves, Lewin, Espin et Swarenstein, 2010). Une communication
efficace entre les professionnels de la santé est également essentielle
pour fournir un traitement complet, efficace et axé sur le patient
(Elligson, 2002, Ushiro et Nakayama, 2010). De plus, de plus en plus
de preuves démontrent qu’une mauvaise communication entre les
professionnels de la santé nuit aux patients (Zwarenstein, Rice,
Gotlib-Conn, Kenaszchuk et Reeves, 2013).
Dans la pratique clinique, la collaboration interprofessionnelle est
influencée par divers facteurs individuels, professionnels,
organisationnels, éducatifs et structurels (Reeves et al., 2010).
La collaboration interprofessionnelle efficace semble problématique, principalement en raison du rôle historique du médecin en tant que
chef et décideur, en particulier dans les systèmes de santé occidentalisés (MacMillan, 2012). Puntillo et McAdam (2006) ont
constaté que la majorité des infirmières font face à des difficultés de communication avec les médecins et décrivent les conflits avec eux
comme un facteur de stress. Ainsi, les infirmières recherchent une
autonomie professionnelle et souhaitent le respect et la reconnaissance de leur rôle par les médecins. D’un autre côté, les
médecins considèrent les conflits et les problèmes de collaboration comme des problèmes moins importants. Le modèle paternaliste
classique du « jeu médecin-infirmière » a servi à renforcer la
hiérarchie existante qui encadrait les infirmières comme « servantes » des médecins. Selon le modèle de Stein, infirmières et médecins
interagissaient de telle manière que l’infirmière visait toujours l’approbation (Stein, 1967). Cependant, le rôle infirmier ne cesse de
s’étendre et les infirmières ont tendance à être plus autonomes dans
leurs domaines d’expertise. D’un autre point de vue, Hart (2011) a indiqué que de nombreuses tensions dans la pratique
interprofessionnelle demeurent non résolues malgré le développement continu de l’équipe en raison des discours cachés qui
sous-tendent la collaboration interprofessionnelle et le travail d’équipe. Par conséquent, la communication interprofessionnelle peut
être complexe pour une myriade de raisons. L’amélioration des
186
connaissances des infirmières et des médecins concernant leurs différentes approches et perceptions de la communication et de la
collaboration entre les infirmières et les médecins pourrait mener à
une meilleure compréhension mutuelle et à une relation de collaboration plus efficace. La majorité de la littérature actuelle porte
sur le niveau de collaboration et moins sur les variables qui déterminent la communication et la collaboration, et encore moins sur
la contribution des médecins et/ou infirmières à la communication dans la dyade infirmière-médecin (Baker, Egan-Lee, Martimianakis et
Reeves, 2011, Hughes et Fitzpatrick, 2010, Manojlovich et DeCicco,
2007, Onishi, Komi et Kanda, 2013, Puntillo et McAdam, 2006, Ushiro et Nakayama, 2010, Vaismoradi, Salsali, Esmaeilpour et Cheraghi, 2011).
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Oui, les auteurs s’appuient sur de nombreux écrits pour expliquer la problématique.
Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les auteurs s’appuient sur de nombreuses définitions de la collaboration interprofessionnelle fournies dans la recension des écrits.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Il n’est pas clairement explicité dans l’introduction mais plutôt dans le résumé. Le but étant d’examiner les perceptions des médecins et des
infirmières concernant la communication et la collaboration ainsi que les facteurs qui peuvent influencer ces activités.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
L’échantillon était composé de 100 médecins et 200 infirmières qui ont été choisis au hasard dans deux hôpitaux publics à Athènes, en
Grèce. Plus précisément, tous les noms des médecins (333) et des infirmières (356) travaillant dans ces hôpitaux ont été importés dans
une base de données et un échantillon aléatoire a été sélectionné. La taille de l’échantillon a été jugée suffisamment grande pour les
besoins de cette évaluation. La sélection des hôpitaux était fondée
sur le ratio infirmière-médecin (1 :1) qui était proche du ratio national moyen.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
L’étude a été approuvée par la Faculté des sciences infirmières de la Commission d’examen de l’Université nationale d’Athènes. De plus, la
187
participation à l’étude du personnel médical et infirmier a été approuvée par le comité d’éthique de chaque hôpital. De plus, le
consentement éclairé a été obtenu par chaque individu. La
participation à l’enquête était volontaire et tous les participants ont rempli un questionnaire anonyme.
Devis de recherche C’est une étude descriptive.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
L’enquête comprenait une section sur la démographie, y compris le
sexe, l’âge, l’éducation et l’expérience professionnelle, ainsi que le
questionnaire « communication et collaboration entre médecins et
infirmières » (Vazirani et coll, 2005). Les auteurs ont choisi cet outil
de sondage en raison de sa simplicité, de sa fiabilité, de sa spécificité
et de ses questions pertinentes pour leur culture et leur pratique
professionnelle. Il se composait de 28 questions réparties en quatre
sous-groupes. Les infirmières répondaient exclusivement à la partie A
du questionnaire et incluaient trois sous-groupes de questions (15
questions) évaluant les points de vue des infirmières sur : la
communication (1er sous-groupe), l’information et la collaboration
avec les médecins (2ème sous-groupe), leur participation au processus
décisionnel (3ème sous-groupe). Les médecins et les infirmières ont
répondu à la partie B du questionnaire. Il comprenait 13 questions
communes aux médecins et aux infirmières en ce qui concerne leurs
opinions sur leur relation avec les patients (4ème sous-groupe). Les
questions ont été légèrement modifiées pour tenter de conserver le
sens de la version originale sans soulever de conflit ni enfreindre le
droit d’auteur du propriétaire du questionnaire, bien qu’une
permission d’utiliser le questionnaire ait été obtenue. Tous les items
comportaient quatre options de réponses possibles, allant de
fortement d’accord à fortement en désaccord (échelle d’évaluation de
Likert).
Le questionnaire a été évalué par plusieurs professionnels afin d’affirmer sa validité et sa fiabilité
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Le questionnaire a été traduit de l’anglais vers le grec avec une
méthode de rétro-traduction. Le processus de collecte de donnés est peu clair, on comprend seulement que l’échantillon a reçu un questionnaire à remplir.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Oui, les variables numériques sont présentées sous la forme de
valeurs moyennes tandis que les variables catégorielles sont présentées sous forme de fréquences absolues et relatives. Les
corrélations bivariées ont été réalisées via l’estimation du coefficient de corrélation de Pearson et du coefficient de corrélation de rang de
188
Kendall. Des tests de Chi-2 et de t-test ou de Mann-Whitney pour des échantillons indépendants ont également été utilisés pour l’analyse de
données. Un niveau de 0,05 a été utilisé pour tous les tests
statistiques. Les analyses ont été effectuées à l’aide de SPSS Statistics for Window, version 19.0.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Oui, il y a plusieurs tableaux et un texte narratif. Les auteurs ont
séparé les résultats en deux catégories : les perspectives des soins
infirmiers et les perspectives médicales.
1. Perspectives des soins infirmiers
Le taux de réponse était de 98,5% (197/200) pour les infirmières.
L’âge moyen était d’environ 33,08 ; la plupart d’entre elles étaient des
femmes (83,76%), des diplômées des institutions technologiques
(73,1%), qui travaillent dans divers départements. La grande majorité
des infirmières ont déclaré que leur travail était reconnu et respecté
par le personnel médical (80,2%) et que la qualité de la relation
médecin-infirmier déterminait leur collaboration (90,3%). Cependant,
près de la moitié des infirmières croyaient que les médecins
n’évaluaient pas leur travail équitablement (49,8%) et plus de la
moitié (60,4%) croyaient ne pas avoir collaboré avec eux durant le
processus thérapeutique et/ou décisionnel. Elles ont également
déclaré que les médecins n’étaient pas sensibles à la situation
familiale des infirmières (65,9%) et à leurs besoins personnels
(69%). Le sexe des infirmières n’a montré aucun effet sur les
paramètres de la collaboration entre les infirmières et les médecins.
Au contraire, les années d’expérience antérieure semblent influencer
les opinions des infirmières. Plus précisément, les infirmières ayant
moins d’expérience (10 ans) ont indiqué que souvent les médecins ne
les informaient pas correctement et elles étaient plus sceptiques
quant à la confiance des médecins dans leur travail. En outre, ils sont
plus en désaccord avec l’opinion que de bonnes relations ont abouti
à une meilleure collaboration. Elles ont également déclaré que la
forme actuelle de collaboration avec les médecins ne les faisait pas se
sentir appréciées pour leurs capacités administratives et qu’ils ne les
traitent pas comme des membres égaux de l’équipe
interprofessionnelle. Les infirmières ayant fait des études supérieures
(diplômes universitaires et postdoctorales) étaient plus disposées à
communiquer avec le personnel médical et ont clairement indiqué que
les médecins coopératifs acceptaient leurs points de vue sur le
processus décisionnel et le traitement. Les infirmières travaillant dans
des cliniques plus petites ont mentionné que de bonnes relations
assuraient la collaboration et que les médecins travaillaient avec elles
dans le processus thérapeutique et la prise de décision.
189
2. Perspectives médicales
Le taux de réponses pour les médecins était de 93% (93/100). Les
52,7% des médecins participants étaient des hommes, avec un âge moyen de 38,13 ans. La majorité des médecins étaient occupés dans
la pratique clinique (91,4%) avec une expérience antérieure de moins de 10 ans (68,8%) dans divers départements des hôpitaux généraux
et pédiatriques. La majorité des médecins ont déclaré respecter le
travail des infirmières (95,7%) et accepter la responsabilité des infirmières dans les soins aux patients (98,9%). Ils ont également
noté que la relation entre les médecins et les infirmières déterminait leur coopération (95,7%). Enfin, les médecins estimaient qu’ils étaient
sensibles à la situation familiale des infirmières (87,1%) et à leurs besoins personnels (90,4%). Les médecins plus jeunes et ayant moins
d’expérience clinique reconnaissent les compétences d’administration
des infirmières et ont tendance à accepter plus facilement leur opinion sur le traitement et la prise de décision. Les médecins de sexe
masculin ont montré une plus grande sensibilité dans la situation familiale des infirmières que les femmes. Aucune différence
statistiquement significative due à la hiérarchie ou au niveau
d’éducation n’a été trouvée. D’autre part, les années d’expérience professionnelle semblaient avoir un effet puisque les médecins moins
expérimentés ont déclaré qu’ils acceptaient plus facilement les décisions des infirmières concernant les soins aux patients. Les
compétences administratives des infirmières ont été moins reconnues par les médecins travaillant dans les services de moins de 15 patients.
Les médecins ont répondu qu’ils n’approuvaient guère les jugements
des infirmières concernant le traitement ou la prise de décision. De plus, il n’y avait pas de corrélation significative entre l’âge des
infirmières et les perceptions du médecin, bien qu’une tendance à reconnaître la contribution des infirmières plus âgées dans la prise de décision ait été détectée.
DISCUSSION
Interprétation des résultats
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
Oui, la discussion est assez longue du fait des nombreuses
comparaisons entre l’étude réalisée et des études antérieures. Les
auteurs y présentent les similitudes et les différences.
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Oui, chaque résultat est repris, expliqué et comparé à d’autres études.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Oui. La principale limite de l’étude était l’échantillon limité de
seulement deux hôpitaux publics en Grèce. La taille de l’échantillon a
été jugée suffisamment grande pour les besoins de cette évaluation,
et l’échantillonnage aléatoire a cherché à minimiser le biais de
sélection. Cependant, il n’est pas possible de savoir si d’autres
opinions ont pu être omises en limitant la taille d’échantillon de cette
190
façon. Une autre limite était que les points de vue des autres
professionnels de la santé et des patients concernant la
communication et la collaboration n’étaient pas inclus dans la
présente étude.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Oui
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Une conclusion de cette étude avec une implication clinique
importante était que les infirmières et les médecins ne partageaient
pas les mêmes points de vue concernant la collaboration et que les
infirmières se sentaient dévaluées. Les responsables de la santé
doivent reconnaître ces différences et élaborer des stratégies pour
surmonter les obstacles à la communication. Une formation
interprofessionnelle commune contribuera au développement d’une
collaboration efficace, visant principalement à fournir des soins de
haute qualité et secondairement à la satisfaction des professionnels
de leur environnement de travail
Les médecins et les infirmières respectent la contribution de chacun
aux soins des patients. Le respect interprofessionnel est un résultat
important de la communication efficace entre les infirmières et les
médecins menant à des relations de travail et à une collaboration
efficace. Les infirmières de l’enseignement supérieur sont plus
intéressées à communiquer avec les médecins et les infirmières
travaillant dans des services plus petits reconnaissent davantage leur
contribution au processus décisionnel et expriment leur volonté
d’assumer un rôle plus actif. D’autre part, un défi majeur pour les
médecins et les infirmières est de gérer une variété d’émotions en
raison de la nature du travail. Par exemple, la colère émotionnelle des
médecins à la suite d’un retard dans l’exécution de leur ordre médical
ou des appels téléphoniques à des moments « inappropriés » peut
avoir un effet négatif sur le fonctionnement personnel et le rendement
au travail et entraîner une attitude négative envers les infirmières. Les
médecins ayant moins d’années d’expériences acceptent plus
facilement les opinions des infirmières sur le traitement et la prise de
décision. Les médecins travaillant dans des services ne comptant pas
plus de 15 patients déclarent qu’ils n’acceptent guère le point de vue
des infirmières sur la thérapie ou le processus de prise de décision.
Le jeu médecin-infirmière semble toujours être actif, mais son cadre
est affecté par une variété de facteurs.
Un cadre interprofessionnel de soins doit être le fondement sur lequel
des services de soins de haute qualité sont fournis aux patients et à
leurs familles. Ce cadre doit favoriser la négociation
interprofessionnelle continue entre les infirmières et les médecins en
191
améliorant le respect réciproque et la compréhension ainsi que des
rôles et des responsabilités professionnelles clairement mis à jour,
mutuellement acceptés. Cela donnera aux infirmières la possibilité de
coopérer également avec les médecins dans le processus de prise de
décision, en améliorant les niveaux de satisfaction non seulement
pour les patients et leur famille, mais aussi pour le personnel soignant.
Reeves et al. (2010) dans leur cadre conceptuel concernant le travail
d’équipe interprofessionnel offrent de tels fondements et ils ont
regroupé les facteurs influents du travail d’équipe dans quatre
domaines (relationnel, processuel, organisationnel et contextuel) en
mettant l’accent sur le chevauchement entre les domaines et le multi-
effet de chaque facteur.
Par conséquent, dans la pratique quotidienne, les infirmières et les
médecins devraient reconnaître l’importance de leur communication
efficace et ils devraient élaborer et mettre en œuvre des interventions
de travail d’équipe interprofessionnelles pour améliorer la
collaboration. Les infirmières doivent constamment consolider leur
rôle dans le processus décisionnel et la prise en charge des patients.
Une étude future des perspectives des patients concernant la
collaboration interprofessionnelle et le rôle des infirmières serait intéressante dans l’établissement d’un nouveau système de soins de santé centré sur le patient avec des rôles infirmiers plus autonomes.
192
Grille adaptée de Fortin (2010)
Health professionals’ experience of teamwork education in acute hospital settings: a
systematic review of qualitative literature
(Eddy, Jordan, & Stephenson, 2016)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
« Expérience des professionnels de la santé en matière d’éducation en milieu de travail »
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le travail d’équipe est considéré comme un élément important des
soins aux patients en milieu hospitalier aigu. La complexité du
cheminement des soins pour les patients souligne la nécessité pour
les professionnels de la santé de collaborer et de communiquer
clairement entre eux. Les organismes de santé des pays occidentaux
s’engagent à améliorer la sécurité des patients grâce à l’éducation
du personnel et les programmes d’éducation en équipe font partie
intégrante de cet objectif.
L’objectif de cette revue systématique était de rechercher les meilleures données disponibles sur les expériences des
professionnels de la santé qui participent à l’éducation en milieu de travail en milieu de soins aigus.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Non.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
En l’absence d’études de recherche, d’autres textes tels que les documents d’opinion, les documents de travail et les rapports ont
été examinés. Les études publiées en anglais de 1990 à 2013 ont été incluses dans cette revue.
193
Problème de recherche et Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Le travail effectué dans les établissements de soins de santé aigus
est reconnu comme étant un facteur intégral de la prestation de soins
de haute qualité. La prestation de services dans les hôpitaux aigus
se caractérise par un nombre croissant de patients présentant des
états complexes et graves, un nombre croissant de patients
développant des maladies chroniques et des changements continus
dans les structures organisationnelles des hôpitaux par les
organismes gouvernementaux. La division du travail entre les
professionnels de la santé signifie qu’aucun professionnel ne peut
livrer un épisode complet de soins de santé. Les professionnels de la
santé ayant une expertise spécifique doivent souvent travailler
ensemble pour s’assurer que les patients reçoivent les soins dont ils
ont besoin. il existe un éventail de professionnels de la santé dans
les hôpitaux aigus qui possèdent des connaissances, des
compétences et des valeurs particulières de travail.
Outre l’expertise clinique, il existe toute une gamme de compétences
qui sont importantes pour le développement professionnel de toutes
les disciplines de la santé dans le développement de compétences «
non techniques » et favorisent la collaboration entre les disciplines
et le travail d’équipe. L’éducation médicale a permis de constater qu’il
existe un certain nombre de compétences liées au travail d’équipe
qui sont importantes pour un médecin. Il s’agit des compétences
interpersonnelles et du professionnalisme, de l’interaction avec les
patients et la famille, de l’environnement d’équipe et du mentorat.
Les compétences, en plus des compétences techniques et cliniques,
sont nécessaire pour toutes les professions qui travaillent en équipe
afin d’être efficace dans les environnements complexes des milieux
hospitaliers aigus. Les agents de santé qui n’utilisent pas de
compétences professionnelles compétentes peuvent être un risque
pour la performance des équipes de santé dans le soin des patients.
Les rapports sur la sécurité des patients indiquent que les
organisations de soins de santé manquent de travail d’équipe
efficace. Le rapport « To er ris Human » indique que au moins 44'000
personnes et peut-être par moins de 98'000 personnes meurent
chaque année dans des hôpitaux aux Etats-Unis suite à des erreurs
médicales qui auraient pu être évitées.
Il existe une série de raisons pour lesquelles le travail d’équipe et en
particulier la communication au sein des équipes ne se produit pas
ou peu échouer. Les différences professionnelles et les hiérarchies
qui existent actuellement dans les milieux de la santé, où les
membres de l’équipe peuvent craindre d’interroger ou défier les
membres perçus de l’équipe de haut niveau, comme le personnel
médical, peuvent affecter le fonctionnement de l’équipe.
Les infirmières ont signalé qu’il était difficile de s’exprimer, que les
194
désaccords n’étaient pas résolus de façon appropriée, qu’il fallait plus
de données pour prendre des décisions et que l’apport des infirmières
n’était pas bien reçu.
Le travail d’équipe exige également que les gens puissent relever les
défis de se rapprocher, de faire face aux conflits et d’échanger dans
des environnements de travail souvent stressants. Le manque de
respect parmi les professionnels de la santé a été identifié comme
un obstacle important à la création d’un environnement de travail
positif et d’équipe efficace.
D’autres obstacles qui mènent à un travail d’équipe médiocre
comprennent les différentes perceptions de ce que le travail d’équipe
est, les différents niveaux de compétences par rapport à la façon de
fonctionner en tant que membre de l’équipe, un manque de rôles
définis parmi les membres de l’équipe, où le personnel ne se sent
pas suffisamment en sécurité pour contester les actions des autres
et prévenir les erreurs.
Le travail d’équipe peut être défini par les connaissances, les
compétences et les valeurs que les gens utilisent pour entreprendre
un travail interdépendant, y compris les aspects affectifs, cognitifs et
motivationnels qui apparaissent au cours de ce travail.
Les organisations de santé des pays occidentaux, dont le Royaume-
Uni, les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la Norvège et l’Australie
sont actuellement engagées à améliorer l’efficacité de l’équipe dans
les hôpitaux aigus. Les programmes d’éducation en équipe font
partie intégrante de cet engagement. Il est donc important de
développer un aperçu et une compréhension de l’expérience des
professionnels de la santé de l’éducation en équipe.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Cf. cadre de la recherche.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
Cette revue a porté sur des études faisant état d’expériences de professionnels de la santé qui travaillent dans les hôpitaux de soins
de courte durée. Cela comprenait des professionnels de la santé, des soins infirmiers et des sages-femmes et des professionnels de la santé connexes.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Non.
195
Devis de recherche Cette revue a porté sur des études qualitatives incluant, sans s’y limiter, les conceptions telles que la phénoménologie, la théorie fondée, l’ethnographie, la recherche-action et la recherche féministe.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
L’outil d’évaluation critique standardisé de l’instrument d’évaluation
qualitative et d’examen de JBI a été utilisé pour évaluer la qualité méthodologique des documents inclus.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Cf. mode de collectes de données.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Les données de la recherche qualitative ont été regroupées en
utilisant JBI-QARI. Cela impliquait l’agrégation et la synthèse des résultats pour générer un ensemble d’énoncés qui représentaient cette agrégation.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à
l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Au total, 116 articles ont été sélectionnés pour l’analyse du texte
intégral, 11 articles ont été sélectionnés pour l’évaluation critique et
sept documents ont été sélectionnés pour la synthèse de données. Il
en a résulté 44 constatations. Les résultats ont été attribués à 16
catégories fondées sur des similitudes identifiées dans les
documents. Les catégories ont été intégrées dans 6 métas-
synthèses :
1) Il est important de reconnaître que la culture organisationnelle et
les attentes ont un impact sur la participation des professionnels de
la santé et l’expérience de l’éducation en équipe.
2) La compréhension du fonctionnement des équipes est essentielle
au développement des programmes d’éducation en équipe et à
l’expérience des participants.
3) L’expérience d’une formation en travail d’équipe d’un
professionnel de la santé sera influencée par son point de départ
d’apprentissage.
4) Les participants apprécient hautement les programmes
d’éducation en équipe qui sont mis en œuvre par des facilitateurs qui
créent des occasions d’apprentissage authentiques et pratiques et
qui encouragent la réflexion et le débriefing pour les participants.
196
5) La simulation de hautefidélité utilisée avec des stratégies de
communication spécifiques offre aux professionnels de la santé une
excellente occasion d’apprendre à travailler en équipe.
6) Les participants ont une confiance accrue et sont motivés à
appliquer leurs compétences nouvellement acquises en travail d’équipe dans leur pratique quotidienne.
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
L’examen a identifié des données qualitatives qui peuvent guider les
organisations et les facilitateurs de l’éducation dans le
développement et la mise en œuvre de l’éducation en équipe dans
les hôpitaux aigus. Bien que la qualité des programmes spécifiques
d’éducation en équipe soit un facteur important, un certain nombre
de problèmes ont également eu une incidence sur les expériences
des professionnels de la santé qui ont participé à des programmes
d’éducation en équipe. Il s’agit notamment du contexte dans lequel
le programme a été dispensé, de la diversité des équipes de soins de
santé, des points de départ des apprenants individuels, du type
d’outils utilisés dans les programmes d’éducation, des niveaux de
confiance et de motivation des apprenants après la formation et de
la possibilité de transférer.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
A partir des conclusions synthétisées de l’examen, des
recommandations pour la pratique ont été élaborées afin de guider
le développement et la mise en œuvre de l’éducation en équipe dans
les hôpitaux aigus et d’améliorer l’expérience des professionnels de
la santé. JBI utilise les notes de recommandation pour évaluer une
stratégie de gestion de la santé en fonction de ses effets
souhaitables, des preuves de la qualité adéquate de son utilisation,
des avantages de l’utilisation et de l’inclusion de l’expérience, des
valeurs et des préférences des patients. Une forte recommandation
a une note A et une faible recommandation a une note B. L’échelle
FAME (Faisabilité, adéquation, sensibilité et efficacité) a été utilisée
pour éclairer la force des 6 recommandations suivantes pour la
197
pratique :
Recommandation 1 :
Tous les membres d’une équipe devraient être encouragés par leur
organisation / gestionnaires à participer à des programmes
d’éducation en équipe afin de favoriser une culture positive
d’apprentissage et de travail d’équipe au sein de l’équipe.
Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation est
appropriée et applicable à tous les professionnels de la santé en
milieu hospitalier aigu, est associé à des expériences positives pour
les participants des programmes d’éducation en équipe et a un effet
bénéfique sur les participants.
Recommandation 2 :
Les facilitateurs des programmes d’éducation en équipe doivent
comprendre la façon dont les équipes fonctionnent et tenir compte
de ces facteurs lors de la planification ou de la prestation de la
formation. Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation
est associée à des expériences positives pour les participants et crée
un effet bénéfique sur la qualité d’un programme d’éducation en
équipe.
Recommandation 3 :
Les facilitateurs des programmes d’éducation en équipe doivent
explorer les besoins d’apprentissage des participants et leurs
expériences antérieures de travail en équipe avant de mettre en
œuvre des programmes d’éducation en équipe. Recommandation JBI
: Grade A : Cette recommandation crée un effet bénéfique pour les
participants des programmes d’éducation en équipe et la qualité de
l’éducation dispensée par les animateurs.
Recommandation 4 :
Les animateurs de programme d’éducation en équipe devraient offrir
des possibilités d’apprentissage qui soient pratiques et authentiques
pour les participants et favoriser un débriefing et une réflexion
constructive. Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation
s’applique à tous les professionnels de la santé et aux circonstances
dans laquelle l’éducation au travail en équipe se produit. Effet
bénéfique sur les participants.
Recommandation 5 :
La simulation à hautefidélité doit être envisagée dans les hôpitaux de
soins de courte durée pour la formation des aptitudes en travail
d’équipe en plus des compétences cliniques. Les scénarios offrent
des possibilités réalistes aux participants pour mettre en pratique des
stratégies de communication qui améliorent le travail en équipe.
Recommandation JBI : Grade A. Cette recommandation s’applique à
tous les professionnels de la santé et les circonstances dans
lesquelles l’éducation au travail en équipe a lieu et a un effet
198
bénéfique sur les participants aux programmes d’éducation.
Recommandation 6 :
Les gestionnaires d’équipe doivent exploiter la nouvelle confiance et
la motivation du personnel en matière de travail d’équipe après avoir
participé à des programmes d’éducation en équipe et s’assurer qu’il
existe des possibilités d’appliquer de nouvelles compétences et
connaissances dans la pratique quotidienne. Recommandation JBI :
Grade A. Cette recommandation s’applique à tous les professionnels
de la santé et les circonstances dans lesquelles l’éducation au travail
en équipe se produit, est adaptable à une variété de circonstances
et a un effet bénéfique sur la pratique quotidienne des professionnels
de la santé.
Afin de renforcer la base de données probantes sur l’éducation en
équipe dans les hôpitaux aigus, il faut faire des recherches
quantitatives et qualitatives sur :
- Comment les organisations qui ont intégré avec succès une culture
de la collaboration et la sécurité dans les équipes de santé ont
planifié, mis en œuvre et évalué des programmes d’éducation en
équipe dans les hôpitaux aigus ?
- Quelles sont les caractéristiques des équipes qui ont mené à une
participation réussie à l’éducation en équipe et a des résultats positifs
pour la performance de l’équipe ?
- Quelles sont les expériences, la formation et le soutien offerts aux
facilitateurs de l’éducation qui ont réussi à mettre en œuvre des
programmes d’éducation en équipe dans les hôpitaux d’urgence ?
199
Grille adaptée de Fortin (2010)
« The evolving role of the nurse during the cancer treatment decision-making process: A
literature review »
(Tariman & Szubski, 2015)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Le titre précise clairement les concepts clés qui sont l’évolution du rôle de l’infirmière, le processus de prise de décision, le traitement du cancer.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le résumé synthétise le résumé de la recherche sous forme de :
contexte, objectifs, méthodes, constatations.
Contexte : de nombreux modèles de relations entre le médecin et le
patient ont été décrits depuis les années 1950. Parmi ceux-ci figurent
le modèle informatif, le modèle du médecin en tant qu’agent, le
modèle de soins partagés, le modèle centré sur la famille et les
modèles de prise de décision de Degner et Beaton. Dans le résumé
du contexte, il n’y a aucune information qui inclut le rôle de l’infirmière
dans la prise de décision.
Objectifs : cet article vise à examiner le rôle de l’infirmière dans le
processus de prise de décision en matière de traitement du cancer.
Méthode : cet article passe en revue le rôle actuel et basé sur des
preuves de l’infirmière pendant la prise de décision du traitement du
cancer, et les implications pour la pratique et la recherche.
Constatations : en raison de forces externes telles que l’augmentation du coût des soins de santé, l’augmentation du consumérisme dans les
soins de santé et l’accent mis sur les soins centrés sur le patient, le modèle de soins prend forme en particulier dans le cancer. L’évolution
de ces modèles a entraîné un changement dans le dialogue lié à la prise de décision en matière de traitement du cancer entre les patients
et les médecins ainsi que les infirmières en oncologie. Ces
événements contribuent à l’évolution du rôle de l’infirmière durant le processus de prise de décision en matière de traitement du cancer.
200
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
L’introduction décrit l’évolution de la relation entre le médecin et le
patient ; ce n’est qu’à la fin du chapitre que la notion du changement
de rôle de l’infirmière apparaît.
De la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 1970,
le modèle de soins pour une relation patient-médecin était
principalement patriarcal (Feldmann, 1973, Planche, 1951). Pendant
cette période, les patients ont refusé de participer à la sélection de
leur propre traitement, même lorsque le médecin les y exhortait. Les
patients ont essentiellement dit : « cela dépend de vous, docteur,
vous êtes l’expert ». au milieu des années 1970, le paternalisme est
devenu impopulaire et un modèle de soins partagé est apparu
(McKinstry, 1992, Medhat, Hassanein et Beisecker, 1988). Les experts
ont suggéré que les forces responsables de ce changement étaient
les coûts croissants des soins de santé (Ford, 1977, Lachner, 1970,
Lalonde, 1977) ; une augmentation du consumérisme en soins de
santé en Amérique du Nord, en Europe et en Australie (McDevitt,
1986, Price, 1981, Sparrow, 1978) ; et une importance accrue
accordée aux soins centrés sur le patient (Cohen et Naughton, 1995,
Hardegg, 1976).
De nombreux modèles de relations patient-médecin ont été décrits
depuis qu’un modèle paternaliste a été postulé au début des années 1950 (Planche, 1951). Parmi eux, le modèle informatif (Emanuel &
Emanuel, 1992), le modèle médecin-agent (Emanuel & Emanuel,
1992, McKinstry, 1992), le modèle de soins partagés (Charles, Gafni, & Whelan, 1997, 1999), le modèle centré sur la famille (Freedman,
Pierce et Reiss, 1978) et le modèle de prise de décision de Degner et Beaton (Degner et Russell, 1988). L’évolution de ces modèles
contribue également à l’évolution du rôle de l’infirmière lors de la prise de décision en matière de traitement du cancer.
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Oui, tout au long de l’introduction, les auteurs appuient leurs déclarations sur des écrits.
Cadre de recherche • Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les concepts clés sont cités de manière implicite lorsque les auteurs
parlent de la relation entre le médecin et le patient, le rôle de
l’infirmière qui est visé à changer ainsi que la prise de décision en matière du traitement du cancer.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Oui, le but de la recherche est de passer en revue les rôles actuels et basés sur des preuves de l’infirmière pendant la prise de décision du
201
traitement du cancer, et les implications pour la pratique et la recherche.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
C’est une revue systématique de la littérature menée dans PubMed, Cinahl et PsycInfo. Les descripteurs MesH utilisés étaient « le rôle de
l’infirmière », « le cancer », « la prise de décision » et « Le traitement ».
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Pas d’information.
Devis de recherche C’est une revue systématique de la littérature.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Cf « population et échantillons ». Les auteurs ont trouvé 186 articles sur Pubmed, 22 articles sur Cinahl et 15 articles sur PsycInfo.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Tous les titres et résumés ont été examiné, 32 articles répondaient
aux critères de cette revue (inclusion d’une description du rôle de
l’infirmière tout au long du processus décisionnel) et ont donc été
retenus.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Non.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
Oui, il y a des figures ainsi qu’un tableau qui présente la synthèse des
articles inclus dans la revue qui présente le rôle de l’infirmière ainsi
que le résumé.
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Oui, ils sont résumés par un texte narratif synthétisant 7 rôles de
l’infirmière:
1. Partage de l’information à l’équipe de soins multidisciplinaire :
L’approche de l’équipe multidisciplinaire a été adoptée dans plusieurs
202
sous-spécialités en cancérologie, notamment le cancer du poumon
(Leo, Venissac, Poudenx, Otto et Mouroux, 2007), le cancer de la tête
et du cou (Stalfors, Lundberg et Westin, 2007), le cancer colorectal
(Wood et al., 2008) et le cancer du sein (Jenkins, Fallowfield et poole,
2001). Les infirmières font partie intégrante de l’équipe
multidisciplinaire en oncologie et participent aux discussions de cas,
partagent leurs points de vue sur les problèmes cliniques urgents
auxquels les patients sont confrontés et contribuent à la prise de
décision en matière de traitement par le biais de colloques. Il a été
démontré que l’approche de l’équipe multidisciplinaire aux soins
améliore les résultats des soins contre le cancer, y compris
l’amélioration de la survie (Kesson, Allardice, George, Burns et
Morrison, 2012).
Lamb et al. (2014) ont rapporté que les patients avaient des
expériences positives avec une approche d’équipe multidisciplinaire.
Dans cette étude, les chercheurs ont recommandé que le rôle de
l’infirmière dans la prise de décision au sein d’une équipe soit renforcé
afin d’améliorer la représentation des intérêts des patients.
L’infirmière est dans une excellente position pour recueillir de
l’information sur les préférences des patients en matière de
traitement et améliore donc la qualité de la prise de décision lors des
colloques (Kidger, Murdoch, Donovan et Blazeby, 2009). Dans une
étude de Muller-Juge et al. (2013), des chercheurs ont découvert que
les médecins assistants d’un service de médecine interne souhaitent
une participation plus active des infirmières durant le processus de
prise de décision clinique. Les médecins assistants voulaient que les
infirmières aient une meilleure compréhension de la situation clinique
du patient, anticipent les problèmes, vérifient les décisions médicales
et échangent plus d’informations. Le partage d’informations avec les
médecins a été le rôle de l’infirmière le plus important au cours de la
prise de décision de fin de vie (de Veer, Francke et Poortvliet ; 2008).
2. Donner de l’information aux patients et aux familles :
L’information a été une partie essentielle du rôle de l’infirmière dans
la pratique clinique. Dans une étude qualitative des influences sur les
décisions de traitement prises par les patients atteints d’un cancer du
poumon avancé, les chercheurs ont identifié l’infirmière comme une
source fiable d’information (Thornton, Parry, Gill, Mead et Macbeth,
2011). Une autre étude a également soutenu le rôle de l’infirmière
dans l’information donnée aux patients concernant divers types de
thérapies et de tests (Jenkins et al., 2001). Une étude sur la prise de
décision de traitement chez 20 personnes âgées diagnostiquées avec
un myélome où les patients ont identifié les infirmières comme l’une
des sources d’information (Tariman, Doorenbos, Schepp, Becker, &
Berry, 2014).
Dans le contexte des soins palliatifs, les infirmières sont essentielles
pour fournir des informations sur la symptomatologie et la trajectoire
de la maladie. Kennedy (2005) a signalé que les infirmières trouvaient
difficile de discerner quand donner des informations « dévastatrices »
203
aux patients et aux familles, et les infirmières ont partagé qu’elles
doivent équilibrer la prise de décisions cliniques en fonction des
préférences et des souhaits du patient et de sa famille. Une revue
systématique de 30 études publiées sur la priorité des besoins
d’information pour les patients cancéreux a révélé que le trois
principaux besoins d’information des patients étaient liés au pronostic,
au diagnostic et au traitement, et que les infirmières jouent un rôle
important dans la maladie et le traitement des informations (Tariman,
Doorenbos, Schepp, Singhal et Berry, 2014). Les infirmières faisaient
parties des sources d’informations fiables des patients et de leurs
aidants (Kennedy, 2005, Tariman, Doorenbos, Schepp, Becker et coll.,
2014).
3. Plaidoyer
L’infirmière est le membre de l’équipe de soins de santé le plus digne
de confiance selon un sondage « Gallup » (Newport, 2012). Pour
cette raison, les infirmières sont dans une excellente position pour
défendre le droit du patient à l’autonomie et à la prise de décision
éclairée. Cependant, une question difficile met constamment en péril
le noyau éthique de l’infirmière : « Quel est le rôle de l’infirmière dans
les décisions de traitements futiles ? » Beaucoup d’infirmières en
oncologie sont confrontées à cette situation courante dans laquelle
les oncologues sont autorisés à passer outre l’autonomie du patient.
Une constatation ethnographique sur le point de vue des médecins et
des infirmières sur l’autonomie du patient a révélé que les médecins
tenaient compte de l’autonomie du patient en insistant sur la
bienfaisance par le biais d’un traitement (Robertson, 1996). Breier-
Mackie (2001) a suggéré que les infirmières jouent un rôle crucial
dans l’intégration de l’autonomie du patient dans le discours éthique,
en plus de contribuer de manière significative aux discussions
éthiques dans un discours portant sur une chimiothérapie agressive
futile pour le traitement du myélome. En revanche, Goodman (2003)
a suggéré que, dans les décisions éthiques et juridiques difficiles, la
voix de l’infirmière est absente, insinuant la possibilité que les
infirmières soient réduites au silence par des limites professionnelles,
légales ou par un manque de confiance. Une étude a découvert que
le rôle de l’infirmière en soins intensifs néonatales dans la prise de
décision implique le plaidoyer, la participation à des discussions
éthiques et la communication avec les familles et les membres de
l’équipe soignante (Monterosso et al., 2005). Briggs et Colvin (2002)
et Tee, Balmaceda, Grenade, Fowler et Payne (2013) ont constaté
que, lors de la prise de décision en fin de vie, le rôle de l’infirmière
est principalement celui de la défense des patients.
4. Soutien psychologique
Les infirmières fournissent un soutien psychologique essentiel aux
patients et aux familles tout au long du continuum des soins contre
le cancer. Par exemple, les infirmières apportent un soutien
psychologique lors de la prise de décision en permettant aux patients
de parler de ce qui est important dans leur vie et de trouver un moyen
204
de vivre la vie jusqu’à la fin (Kohara & Inoue, 2010). Pendant les soins
de fin de vie, les infirmières fournissent des conseils, de l’information
et du soutien aux patients et aux familles lors de décisions difficiles
sur l’alimentation artificielle (Bryon, Gastmans et de Casterlé, 2008)
et refusent les mesures de survie (Bouley, 2011). Les infirmières
fournissent également un soutien émotionnel aux femmes qui suivent
un traitement précoce du cancer du sein pour les aider à se sentir
satisfaites de leurs décisions et à prévenir la détresse psychologique
(Budden, Hayes et Buetner, 2014).
5. Rôle complexe
Brownhill, Chang, Bidewell et Johnson (2013) ont décrit le rôle de
l’infirmière durant le processus décisionnel dans les soins de fin de vie
comme un « rôle complexe », caractérisé par une prise de décision
discrétionnaire et subordonnée à plusieurs variables dans le contexte
de l’incertitude. Un thème similaire de complexité et le rôle de plus en
plus important des infirmières dans la prise de décision ont été
signalés dans le processus décisionnel des infirmières lors de
l’extubation des patients après une chirurgie cardiaque (Hancock et
Easen, 2006). Hancock et Easen (2006) ont constaté que de
nombreuses variables, notamment les relations, la hiérarchie, le
pouvoir, le leadership, l’éducation, l’expérience et la responsabilité ont
influencé le processus décisionnel des infirmières.
6. Evaluation des symptômes, surveillance et gestion
Pendant l’administration de la chimiothérapie, des études ont montré
que les infirmières sont impliquées dans l’évaluation, la surveillance
et la prise en charge des symptômes, souvent à l’aide de listes de
contrôle standardisées chez les patients adultes atteints de cancer
(Williams, Lantican, Bader et Lerma, 2014). Une vaste étude
randomisée a également identifié ce rôle grâce à l’utilisation d’un
programme de soins infirmiers à domicile décrivant les actions
infirmières spécifiques qui se rapportent à l’évaluation et la gestion
des symptômes (Molassiotis et al., 2009). De même, Mcmillan et
Small (2007) ont également démontré ce rôle infirmier important en
recourant à l’intervention COPE (Caring, Optimism, Planning and
Expert information), conçue pour répondre aux besoins spécifiques
des familles qui soignent les patients atteints de cancer à domicile et
qui reçoivent des soins palliatifs.
7. Evaluation des résultats :
Les infirmières ont participé à des initiatives d’évaluation des résultats
en raison de la popularité de la pratique fondée sur des données
probantes. Une étude a démontré que les infirmières pouvaient
élaborer, mettre en œuvre et évaluer l’efficacité d’un outil d’évaluation
des risques en ce qui concerne la neutropénie fébrile chez les patients
hospitalisés atteints de cancer recevant une chimiothérapie (O’Brien,
Dempsey et Kennedy, 2014). Les infirmières de pratique avancée sont
également impliquées dans l’évaluation des résultats pour examiner
205
l’efficacité et l’analyse coûts-avantages du sous-traitement des effets
secondaires de la chimiothérapie, tels que les nausées et les
vomissements (Viale, Grande et Moore, 2012).
En se basant sur les divers rôles de l’infirmière pendant le processus
de prise de décisions en matière de traitement du cancer identifié dans cette revue de littérature, les auteurs ont proposé un modèle
pour refléter l’évolution des rôles. Le modèle montre le rôle évolutif de l’infirmière depuis les rôles antérieurs de l’éducation et du
plaidoyer des patients jusqu’aux rôles les plus récents dans
l’évaluation, la surveillance, la gestion des symptômes et l’évaluation des résultats. Le rôle complexe est au milieu du modèle pour refléter
le thème central selon lequel le rôle de l’infirmière dans la prise de décision en matière de traitement du cancer est multidimensionnel et
l’infirmière répond aux besoins du patient en fonction de variables contingentes.
DISCUSSION
Interprétation des résultats
• Les résultats concordent-ils avec les études antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
Il y a des comparaisons et des concordances entre les différentes
études choisies et des études antérieures.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Non, elles ne sont pas définies.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
L’une des compétences décrites par l’Association américaine des
collèges d’infirmières (AACN, 2008, 2010, 2012) pour les infirmières
ayant différents niveaux d’éducation (du baccalauréat au doctorat)
est de fournir des informations de santé appropriées aux patients, aux
familles et à la communauté. Le plaidoyer pour les patients, guidé par
les principes éthiques de la pratique infirmière, est également un rôle
que les infirmières accomplissent dans la pratique clinique. Cette
revue de la littérature démontre clairement que l’éducation des
patients et les rôles de plaidoyer sont largement observés dans la
pratique. Cependant, les divergences entre les rôles infirmiers ont été
documentées dans la littérature, en particulier dans les domaines de
la prise de décision organisationnelle et de l’éducation des patients
(Takase, Mause, & Manias, 2006). Une étude sur la participation des
infirmières en soins intensifs aux processus décisionnel de fin de vie
a révélé que les proches des patients voulaient plus d’implication des
infirmières (Lind, Lorem, Nortvedt et Hevroy, 2012).
Les infirmières doivent s’efforcer de réaliser l’actualisation du rôle
(performance réelle du rôle attendu et souhaité) pour fournir une
éducation complète du patient et défendre les personnes atteintes de
cancer, en particulier pendant les périodes d’incertitude de la décision.
Berry et al. (2013) ont mis au point une intervention sur internet pour
206
les patients nouvellement diagnostiqués avec le cancer de la prostate
appelée « Profil Personnel Prostate », qui traite de l’incertitude des
décisions et facilite la sélection de thérapies anticancéreuses
conformes aux valeurs et aux préférences personnelles du patient.
En pratique infirmière avancée, le rôle de l’infirmière praticienne au
moment de la prise de décision est très sensible au contexte et
dépend largement des lois régissant la portée de la pratique
infirmière, des politiques du système de santé sous contrôle médical
ainsi que du leadership infirmier (Kilpatrick, 2013). De plus, les
infirmières praticiennes doivent s’attaquer de manière proactive aux
obstacles à l’actualisation complète du rôle infirmier lié à la prise de
décision en matière de traitement du cancer. Les administrateurs des
soins infirmiers et les infirmières cheffes doivent élaborer des
politiques et des procédures axées sur l’actualisation des rôles liés à
la prise de décision en matière de traitement du cancer.
Les infirmières doivent bien connaître leur rôle professionnel dans la
prise de décision en matière de traitement du cancer, comprendre et surmonter les obstacles à l’actualisation de leur rôle, utiliser des
interventions fondées sur des données probantes qui peuvent réduire
l’incertitude des décisions des patients et continuer à améliorer les résultats cliniques et les prises de décision en matière de traitement du cancer.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ? Oui.
Il existe peu de recherche en soins infirmiers sur le rôle idéal et le rôle
réel des infirmières dans la prise de décision sur le traitement du
cancer. Les patients demandent souvent aux infirmières en oncologie
« si vous étiez moi, quel traitement choisiriez-vous ? » il n’y a pas de
bonne réponse à cette question, car il n’existe aucune approche
unique du traitement du cancer. Selon une revue de littérature par
Tariman, Berry, Cochrane, Doorenbos et Schepp (2012), de
nombreux facteurs pourraient influencer les décisions de traitement
du cancer, y compris les facteurs spécifiques au patient, au médecin
et au contexte. Une hypothèse selon laquelle la capacité de l’infirmière
à éduquer les patients, à donner des informations sur la santé et à
défendre les patients peut être influencée par la formation
professionnelle, les années de métier et les types de pratique
(Hewman, 2002). Cependant, une étude plus systématique est encore
nécessaire pour tester cette hypothèse. Une étude sur la prise de
décision en matière de traitement chez les patients atteints d’un
cancer avancé a révélé qu’il est nécessaire de clarifier le rôle
spécifique des infirmières durant les différentes étapes du processus
décisionnel (McCullough, McKinlay, Barthow, Moss, & Wise, 2010). De
même, un examen du rôle des infirmières dans le processus de prise
de décision clinique nécessite également davantage d’études qui
traitent des contributions spécifiques des infirmières pendant la prise
207
de décision clinique, ce qui peut potentiellement améliorer les
résultats des soins de santé (Campos & Graveto, 2009).
Les auteurs de l’article actuel croient que les soins de santé sont
maintenant ancrés dans l’ère du modèle décisionnel partagé, où les
patient sont invités à participer au processus de prise de décision sur
le traitement du cancer (Charles et al., 1999, Colella et DeLuca, 2004,
Elwyn et al., 2012, Fenton, 2003, Kane, Halpern, Squiers, Treiman et
McCormack, 2014, Muller, 2012). Le modèle de soins paternaliste a
perdu de sa popularité (Feldmann, 1973, McKinstry, 1992, Medhat et
al., 1988) et le modèle de prise de décision partagée prend son essor,
en particulier dans le domaine du cancer (Lund, Jonler, Graversen,
Borre et Bro, 2013, Shad, Myers et Hennessy, 2012, Tariman, Berry,
Cochrane, Doorenbos et Schepp, 2010). L’Agence pour la recherche
et la qualité en soins de santéa reconnu le rôle important des
infirmières dans l’éducation des patients afin de mobiliser les patients
et de fournir des informations sur les options de traitement (Clancy,
2012). La façon dont les rôles des infirmières ont évolué en réponse
à ce changement de paradigme dans la relation médecin-patient n’a
pas été étudiée auparavant. Par conséquent, une étude qui se
concentre sur l’examen du rôle contemporain des infirmières au cours
du processus de prise de décision en matière de traitement du cancer
est nécessaire.
Une vaste étude menée dans 17 pays européens sur les perceptions
des médecins de l’implication des infirmières dans la prise de décision en fin de vie a révélé des différences géographiques dans le niveau
de participation perçu, avec une plus grande implication dans la
région nord-européenne (Benbenishty et al., 2006). Les chercheurs de cette étude ont suggéré que ces différences géographiques
peuvent être dues à la diversité des cultures de travail dans différentes régions d’Europe. Les infirmières travaillant dans les
régions du nord ont plus de relations collégiales avec les médecins. Des investigations complémentaires sont nécessaires pour valider ces
résultats, et une investigation supplémentaire est nécessaire pour
explorer les facteurs ou les variables associés à un niveau plus élevé de participation des infirmières lors de la prise de décision en matière de traitement du cancer.
208
Grilles adaptées du Fortin (2010)
« ICU bedside nurses involvement in palliative care communication : a multicenter survey »
(Anderson et al., 2016)
Eléments
d’évaluations
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t’il clairement les concepts clés et la population à l’étude ?
Implication des infirmières au chevet des soins intensifs dans la
communication sur les soins palliatifs.
Les concepts clés sont donc : communication, soins palliatifs, soins intensifs
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la recherche : problème, méthode, résultats et
discussion ?
Le résumé contient :
Contexte : L’intégration réussie et soutenue des soins palliatifs dans
l’unité de soins intensifs nécessite l’engagement actif des infirmières
de chevet.
Objectifs : Décrire les points de vue des infirmières de chevet des
soins intensifs sur leur participation à la communication sur les soins
palliatifs.
Méthodes : Un sondage a été conçu, sur la base de travaux
antérieurs, pour évaluer les points de vue des infirmières sur la
communication en soins palliatifs, y compris l’importance et la
fréquence de leur participation, de la confiance et des obstacles. Le
soudage de 46 questions a été distribué par courriel en 2013 aux
infirmières de chevet travaillant dans les unités de soins intensif dans
les 5 centres médicaux universitaires de l’Université de Californie, aux
Etats-Unis.
Résultats : L’enquête a été envoyé à 1791 infirmière ; 598 (33%) ont
répondu. La plupart des participants (88%) ont indiqué que leur
participation aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins
et les soins palliatifs était très importante pour la qualité des soins
aux patients. Une minorité a indiqué qu’elle discutait souvent de
consultations en soins palliatifs avec des médecins (31%) ou des
209
familles (33%) ; 45% ont déclaré ne participer que rarement ou
jamais à des réunions de famille. Les infirmières participantes ont
mentionné le plus souvent les obstacles suivants à leur participation
à la communication sur les SP. Besoin de plus de formation (66%),
les médecins ne demandent pas leur point de vue (60%) et le bilan
émotionnel des discussions (43%).
Conclusion : Les infirmières de chevet de l’USI considèrent leur
participation aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins
et les soins palliatifs comme un élément clé de la qualité globale des
soins aux patients. Sur la base des obstacles identifiés par les
participants concernant leur engagement, les interventions sont
nécessaires pour s’assurer que les infirmières ont l’éducation, les
opportunités et le soutien nécessaires pour participer activement à
ces discussions.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement
formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Un Américain sur cinq meurt soit dans une unité de soins intensifs
(USI), soit peu après une admission en unité de soins intensifs, et
l'utilisation des services de soins intensifs en fin de vie augmentent.
Les efforts pour intégrer les soins palliatifs à l'USI sont nationaux
priorité absolue, mais les patients et les familles des unités de soins
intensifs ont souvent des besoins palliatifs non satisfaits. Le soutien
affectif des membres de la famille et la communication sur le
pronostic et les objectifs des soins sont des domaines largement
reconnus.
• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
En raison de leur formation et de leur rôle dans les soins Les infirmiers
chevronnés ont des interactions particulièrement intenses et durables
avec les patients et les familles les infirmières jouent des rôles de
confidente, d'éducatrice, de conseillère, de liaison culturelle et de
traductrice, tentant parfois d'atténuer les conflits entre le patient et
la famille, entre la famille et les médecins. Par conséquent, du point
de vue des patients, des familles et des médecins, l'engagement actif
des infirmières de chevet est une composante essentielle du travail
nécessaire pour fournir des soins palliatifs de haute qualité dans les
unités de soins intensifs.
• Le problème/phénomène a-t-il une signification particulière pour la discipline concernée ? Les
postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Non.
Recension des • Une recension a-t-elle été entreprise ?
210
écrits Oui une recension des écrits a été faite, mais il n’indique pas les quelle. Ils disent juste que : Des travaux antérieurs indiquent que
même si les infirmières de chevet valorisent leur rôle dans la
communication et la prise de décision à l'USI, elles ne participent souvent pas aux discussions sur le pronostic, les objectifs des soins
et les soins palliatifs. Nous avons mené une enquête multicentrique pour évaluer les points de vue des infirmières sur la communication
en soins palliatifs, y compris les attitudes des infirmières de chevet
quant à leur rôle dans la communication sur les soins palliatifs, la fréquence et la fréquence des soins palliatifs. de la participation des
infirmières aux discussions clés, du niveau de confiance dans les tâches de communication en soins infirmiers palliatifs et des obstacles
que les infirmières perçoivent à leur participation aux discussions sur les soins palliatifs.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de
façon adéquate ?
La communication, les soins palliatifs ainsi que le contexte des soins
aigu apparaissent souvent dans l’introduction et le problème de
l’étude.
• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les
bases philosophiques et théoriques ainsi que la
méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Non, il ne s’inscrive pas dans une cadre de référence.
Buts et question
de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et
concise ?
Évaluer les points de vue des infirmières sur la communication en
soins palliatifs, y compris les attitudes des infirmières de chevet quant
à leur rôle dans la communication sur les soins palliatifs, la fréquence
et la fréquence des soins palliatifs, de la participation des infirmières
aux discussions clés, du niveau de confiance dans les tâches de
communication en soins infirmiers palliatifs et des obstacles que les
infirmières perçoivent à leur participation aux discussions sur les soins
palliatifs.
• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont
les variables clés et la population à l’étude, sont-elles
clairement énoncées ?
Il n’existe pas clairement de question de recherche, ni d’hypothèse.
• Les variables reflètent-elles les concepts précisés
dans le cadre de recherche ?
Il n’existe pas de variable.
211
MÉTHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou
recruter les participants est-elle appropriée ?
L’enquête a été effectuée sur des infirmières en soins intensifs
travaillant dans des grands hôpitaux tertiaires (400-620 lits) dans 5
centres médicaux de juillet à novembre 2013. Chaque centre médical
comprenait 1 à 2 hôpitaux et comptait entre 5-8 unité de SI, pour un
total de 26 unités de SI, y compris l’unité de grand brûlé,
cardiovasculaire, médicale, neurologiques, chirurgicale et
traumatologie.
• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il envisagé des moyens d’accroître la représentativité
de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements
significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle
justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
Le sondage a été élaboré par les auteurs mais aussi par des
infirmières en soins intensifs, des infirmières en SP et des médecins
en SP. Lorsque cela était possible, ils ont utilisé ou adapté des
éléments d’enquête issus de travaux antérieurs. Le champ d’exercice
des infirmières auxiliaires en communication en SP y compris les types
de discussion et de tâches liées au SP, était basé sur des travaux
antérieurs.
• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été
déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
La taille de l’échantillon n’a pas été déterminée par une base de statistique.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des
participants sont-ils adéquats ?
Les infirmières ont reçu une invitation à participer à l’étude par
courriel comprenant un lien vers le sondage en ligne. Chaque
infirmière revenait un lien unique et ne pouvait répondre qu’une seule
fois. Les infirmières n’ayant pas répondu au courriel ont reçu deux
rappels.
• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les risques et maximiser les bénéfices pour les
participants ?
Oui, les infirmières n’ayant pas répondu au courriel ont reçu 2 rappels.
212
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
Cela a été fait par sondage en ligne.
• Le devis fournit-il un moyen d’examiner toutes les questions de recherche ou les hypothèses ?
Ils ont utilisé le STATA 12 (Statcorp LP, college station, TX) Pour comparer les réponses, ils ont dichotomisé la confiance en « très
confiant, par rapport à « non-confiant », « confiant » et « confiant ». Ils ont également comparé des éléments de barrière, dichotomisé
comme « fortement d’accord » et « d’accord » contre « fortement en désaccord « en désaccord » et « neutre » par type d’unité de SI. Les
tests du chi carré ont été utilisés par les comparaisons. Ils ont
considéré que les valeurs Infirmière à 0.05 étaient statistiquement significatives.
Modes de collectes de données
-
Conduite de la recherche
-
Analyse des données
-
RÉSULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Presque tous les participants (95%) ont indiqué que les discussions
entre les familles et les cliniciens sur le pronostic et les objectifs des
soins étaient très importantes pour la qualité des soins prodigués aux
patients en soins intensifs gravement malades. La grande majorité
(88%) estime également que les infirmières de chevet discutant du
pronostic et des objectifs des soins avec les familles et les médecins
sont très importantes pour la qualité des soins prodigués aux
patients.
La fréquence de la participation des infirmières à différents types de
discussions sur les soins palliatifs variait grandement (tableau 2). Bon
nombre d'entre eux ont déclaré « souvent » participer à des
discussions sur les objectifs de soins avec les médecins (75%) et les
familles (70%). Pourtant, peu d'infirmières ont déclaré qu'elles
assistaient « souvent » à des réunions familiales (24%), « souvent »
à des réunions familiales (19%) ou «souvent» à des discussions sur
les services de soins palliatifs avec des médecins (32% ) ou les
familles (13%).
La confiance des infirmières participantes à l'égard de divers éléments
de la communication sur les soins palliatifs variait également. Peu de
213
participants (10%) étaient « très confiants » dans leur capacité de
s'assurer que les patients et les familles reçoivent des soins palliatifs
au besoin. De plus, peu de participants (11%) étaient « très confiants
» dans leur capacité à utiliser des pratiques d'auto soins pour prévenir
l'épuisement et la fatigue de la compassion. Parmi les autres tâches
de soins palliatifs pour lesquelles peu d'infirmières se sentaient « très
confiantes », mentionnons être une participante active et participante
à une réunion de famille (17%), communiquer la valeur des soins
palliatifs aux médecins (14%) et décrire les soins palliatifs à une la
famille du patient (13%). Le plus haut degré de confiance était dans
la communication des besoins de la famille aux médecins, 34%
d'entre eux déclarant qu'ils étaient « très confiants » dans ce
domaine. Un cinquième des infirmières ont également indiqué
qu'elles étaient plus confiantes quant aux besoins de la famille en
matière d'information sur la maladie et les traitements d'un patient,
22% d'entre elles se disant « très confiantes » dans ce domaine.
L'obstacle le plus souvent cité à la participation des infirmières
participantes aux discussions avec les familles et les cliniciens sur le
pronostic des patients, les objectifs des soins et les soins palliatifs
était le besoin de formation accrue, 66% des participants étant
d'accord ou fortement d'accord. 4). Parmi les autres obstacles
souvent retenus, mentionnons les médecins qui ne demandent pas le
point de vue des infirmières (60%), le stress émotionnel des
discussions (42%) et le manque de clarté des rôles des infirmières de
chevet dans la communication des soins palliatifs (42%). Peu de
participants étaient d'accord ou fortement d'accord avec le fait que le
manque de temps constituait un obstacle à leur participation aux
discussions au chevet du patient (10%) ou à la participation aux
réunions familiales (19%). Seulement 4% des participants étaient
d'accord ou fortement d'accord que le manque de soutien de la part
de l'infirmière gestionnaire constituait un obstacle. Parmi les
obstacles supplémentaires identifiés dans les items de réponse libre
figuraient un rôle moins clair pour les infirmiers qui travaillent
habituellement de nuit, le manque d'occasions pour les infirmières de
donner leur avis aux médecins, les différences culturelles entre les
cliniciens et les familles et les difficultés d'intégration des soins
palliatifs. Paramètres. La confiance des participants à l'égard des
éléments clés de la communication sur les soins palliatifs variait selon
le changement et le type d'unité de soins intensifs dans laquelle ils
travaillaient principalement; Le tableau 5 résume les réponses
stratifiées par ces variables pour les éléments ayant des différences
statistiquement significatives par changement ou type.
Comparativement aux infirmières qui travaillaient principalement de
jour, moins d'infirmières qui travaillent principalement de nuit ont
déclaré être très confiantes dans les tâches liées aux réunions
familiales, notamment communiquer le besoin d'une réunion familiale
à un médecin, organiser une réunion familiale et participer
activement en réunion de famille. De plus, nous avons constaté que
la confiance des médecins vis-à-vis des objectifs de soins et de
confiance pour utiliser les pratiques de soins personnels pour prévenir
214
l'épuisement et la fatigue de compassion variait selon le type d'USI,
tout comme les obstacles à l'implication des infirmières dans les soins
palliatifs. Les discussions sur les soins et les médecins ayant des
réactions négatives aux soins palliatifs
• L’auteur a-t-il fait évaluer les données par les
participants ou par des experts ?
Cela n’est pas mentionné.
DISCUSSION
Interprétations des résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou
hypothèses ?
Oui, mais l’étude ne mentionnait pas d’hypothèse.
La plupart des participants ont indiqué que leur participation aux
discussions sur le pronostic, les objectifs des soins et les soins
palliatifs était très importante pour la qualité des soins aux patients.
Pourtant, peu ont souvent participé à des discussions sur les soins
palliatifs clés, comme celles qui ont eu lieu lors des réunions
familiales. Moins d'un tiers a souvent parlé du besoin de consultations
sur les soins palliatifs avec les médecins et les familles. Les obstacles
les plus évidents à la participation des infirmières étaient l'éducation
insuffisante des infirmières et infirmiers, les médecins qui ne
demandaient pas de participation aux soins infirmiers et le poids
émotionnel de la participation aux discussions.
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
Oui, La recherche démontre de plus en plus la valeur de l'intégration
des soins palliatifs pour les patients et les familles, y compris le
soutien, la gestion des symptômes et la communication sur le
pronostic et les objectifs des soins. Plusieurs modèles ont été utilisés
pour intégrer les soins palliatifs à l'USI. consultation proactive par des
équipes de soins palliatifs ou de déontologie, formation du personnel
de l'USI, interventions de soutien pour les membres de la famille,
protocoles de communication, lignes directrices et recommandations
de pratique et interventions à multiples facettes comprenant un ou
plusieurs des modèles susmentionnés , y compris l'intégration des
soins palliatifs à l'USI, montrent que le succès et la large diffusion des
soins palliatifs au sein de l'USI dépendent de la participation active
des infirmières de chevet
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
Oui.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
215
Dans des recherches antérieures: manque de clarté sur leur rôle dans
la communication sur le pronostic et les objectifs des soins et des
soins palliatifs, manque de sensibilisation des médecins sur ce que
les infirmières peuvent apporter, et le poids émotionnel de leur
participation aux discussions. Les obstacles, y compris les médecins
qui n'appuient pas la participation des infirmières aux discussions sur
les soins palliatifs et les médecins qui ont des réactions négatives aux
soins palliatifs, varient selon le type d'unité et soutiennent que les
soins palliatifs sont traités différemment selon les types d'USI. Les
obstacles cités donnent un aperçu de deux domaines clés
d'intervention. Tout d'abord, le travail émotionnel des infirmières
associé à la communication pendant ces moments clés de la
trajectoire de la maladie montre qu'il est nécessaire de développer le
travail émotionnel des infirmières en soins infirmiers et en médecine.
Les interventions de soutien et de maintien du bien-être des
cliniciens. La communication sur les soins palliatifs à l'USI est un
besoin particulier de soutien pour les cliniciens en raison de la
combinaison de pratiques hautement émotives dans un milieu de
travail hautement intensif. Des solutions uniques sont nécessaires
pour intégrer les soins palliatifs dans différentes cultures unitaires.
Ce rapport a les limites suivantes :
Premièrement, les infirmières qui n'ont pas répondu au sondage ont
peut-être eu des points de vue différents. Cependant, nous avons eu
un grand échantillon avec une large représentation de cinq centres
médicaux, y compris plusieurs types d'unités de soins intensifs et des
équipes de jour et de nuit, suggérant un échantillon représentatif.
Deuxièmement, nous avons seulement évalué les perceptions des
infirmières, par opposition à leur engagement et à leur compétence
réelle. Cependant, comme notre objectif était de recueillir de
l'information pour peaufiner une intervention éducative pour les
infirmières en soins intensifs, leurs perceptions personnelles sont
essentielles. Troisièmement, les tests psychométriques de notre
instrument d'enquête se limitaient à l'évaluation de la validité du
contenu. Enfin, ce travail a été mené dans de grands hôpitaux de
soins tertiaires situés dans des centres universitaires en Californie
(États-Unis); les infirmières d'autres milieux peuvent avoir des
expériences et des points de vue différents.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des
résultats ?
Oui : nous avons constaté que les infirmières de chevet de l'USI
perçoivent qu'elles jouent un rôle important dans la communication
sur les soins palliatifs. Nous avons également constaté que des
interventions sont nécessaires pour renforcer l'implication et la
confiance des infirmières dans cette communication et pour soutenir
leur auto-prise en charge. Ce travail montre que les équipes
spécialisées en soins palliatifs peuvent améliorer les soins prodigués
216
aux patients gravement malades en formant et en aidant les
infirmières de chevet. Avec une telle formation, les infirmières des
soins intensifs peuvent participer plus fréquemment et plus
activement à la communication palliative bénéfice des patients, des
familles et d'autres cliniciens
• Soulève-t-on la question du caractère transférable des conclusions ?
Cela n’est pas mentionné.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de
l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ? L’auteur a-t-il précisé les conséquences des
résultats ?
Oui Cf. discussion.
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Sur la base des résultats de cette enquête, il y a plusieurs domaines
clés pour de futures recherches et interventions visant à accroître la
participation des infirmières dans la communication palliative à l'USI.
Bien qu'un travail important ait déjà été fait pour clarifier et
démontrer le rôle clé que les infirmières peuvent jouer dans cette
communication, éducation des infirmières et des médecins est
nécessaire pour mieux faire connaître la portée de la pratique
infirmière. En communication de soins palliatifs. L'éducation est
également nécessaire pour que les infirmières et les infirmiers
augmentent leur confiance dans les discussions sur le pronostic, les
objectifs des soins et les soins palliatifs avec les patients et les
médecins. Il y a un besoin évident d'interventions pour soutenir les
soins personnels des infirmières afin qu'elles puissent être soutenues
dans ce travail difficile. Des interventions au niveau des systèmes
sont nécessaires pour s'assurer que les infirmières ont la possibilité
de s'engager dans des discussions sur les soins palliatifs; Nos
données indiquent que les secteurs clés pour une participation accrue
des infirmières sont les réunions familiales et les discussions avec les
familles et les médecins au sujet des consultations spécialisées en
soins palliatifs. En particulier, les interventions pourraient être axées
sur l'amélioration de la communication interdisciplinaire avec les
familles pendant les soirées et les nuits. Bien que les familles puissent
être encore plus présentes dans les unités de soins intensifs durant
ces heures, nos participants qui travaillaient principalement de nuit
ont signalé une baisse de confiance à s'engager dans des discussions
interdisciplinaires avec les familles.
• Les données sont-elles suffisamment riches pour
appuyer les conclusions ?
Oui ! Cf. discussion
217
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Negotiating Futility, Managing Emotions: Nursing the Transition to Palliative Care»
(Broom et al., 2015)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Négocier la futilité, gérer les émotions ; soigner la transition vers les
soins palliatifs.
Les concepts sont donc : Négociation de la futilité, gestion des émotions, soins palliatifs. La population n’est pas mentionnée.
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Dans cette étude, le résumé ne ressemble pas aux résumés connus
dans les autres études. Celui-ci est un texte narratif, sans précision
d’introduction, le problème, de méthode, de résultat et de discussion
Néanmoins, nous comprenons que le problème de la recherche
concerne les difficultés émotionnelles, la complexité
interprofessionnelle et les conflit interprofessionnel des infirmières qui
jouent un rôle central dans la prise en charge de patient pendant la
transition des soins prolongeant la vie aux soins palliatifs.
Tirant des entretiens avec 20 infirmières australiennes, nous
déballons les comptes de soins infirmiers au moment de la transition
; comptes de communication et les stratégies de représentation des
soins palliatifs ; engagement émotionnel et fardeau ; et les principaux
défis interprofessionnels.
Les infirmières occupent des relations interpersonnelles et précaires. Ainsi que des espaces interprofessionnels qui impliquent un ordre
négocié autour du travail sentimental, en leur fournissant à la fois des
capitaux (accès privilégiés) et le fardeau (souffrance émotionnelle) dans leur travail quotidien.
INTRODUCTION
218
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Les tentatives pour actualiser le passage aux soins palliatifs peuvent
entraîner une résistance importante de la part des patients et de leur
famille, qui hésitent souvent à abandonner tout espoir de
prolongation de la vie (Hibbert et al., 2003; Zimmermann, 2007). Une
telle dynamique peut à son tour produire des difficultés de
communication et de relations professionnelles entre patients (Arnold,
2011, Hanratty et al., 2011). Il a été bien documenté que certains
médecins peuvent être réticents à initier la transition vers les soins
palliatifs (par exemple, Broom, Kirby, Good, Wooton et Adams, 2013,
Melvin et Oldham, 2009) malgré des preuves cliniques solides des
avantages - à la fois les termes de qualité et de quantité de vie - des
transitions précoces et bien gérées aux soins palliatifs (voir, par
exemple, Temel et al., 2010). Bien que les expériences des patients
et des médecins aient été examinées (p. Ex., Broom, Kirby, Good et
coll., 2012, 2013), le rôle des infirmières est demeuré inexploré en
dépit de leur rôle clé dans la négociation des trajectoires de soins.
• Le problème/phénomène est-il pertinent /approprié dans le contexte des connaissances actuelles ?
Oui
• Le problème/phénomène a-t-il une signification
particulière pour la discipline concernée ? Les postulats sous-jacents à l’étude sont-ils précisés ?
Les postulats sous-jacents ne sont pas précisés
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Oui il existe une recension des écrits pour chaque contexte évoqué
dans l’étude
• La recension fournit-elle une synthèse de l’état de la question par rapport au problème de recherche ?
Le travail infirmier à ce stade est donc fortement influencé par la
dynamique interprofessionnelle et les structures hiérarchiques. Ces
limites comprennent les articulations du rôle infirmier par rapport au
rôle médical, et ce que ces distinctions conceptuelles et adoptées
signifient pour les négociations entourant le traitement et les soins.
Bien que les soins infirmiers tendent à apporter confort et soutien
aux patients et aux familles, les infirmières agissent également
comme médiateurs entre le personnel médical et les patients /
familles pendant les moments d'anxiété ou de détresse. Le temps
passé avec les patients permet souvent aux infirmières d'agir
comme une boucle de rétroaction cruciale entre le médecin et le
patient, offrant un potentiel de désaccord et de conflit
interprofessionnel. Les infirmières médiatisent ainsi le point de vue
des patients sur la futilité ou leur désir d'arrêter le traitement à vie
du personnel médical, mais dans le cadre de ce processus, ils
219
articulent et exécutent les valeurs infirmières. Ce rôle de médiateur
et l'adoption de l'expertise en soins infirmiers se situent à leur tour
dans une dynamique de domination médicale, un processus impliqué
dans l'implication fondamentale des infirmières dans le travail
sentimental
• La recension des écrits vous semble-t-elle présenter une base solide pour l’étude ? L’auteur présente-il
l’état des connaissances actuelles sur le phénomène ou le problème à l’étude ?
Oui. Le problème est bien mis en avant grâce à la recension des
écrits. Cet article c’est basé sur beaucoup d’autre pour introduire le
problème de recherche.
• La recension présente t’elle des sources primaires ?
Des sources primaires sont présentes.
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis
sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Oui, les concepts clé sont, la négociation, les rôles, l’émotion et les
soins palliatifs.
• Est-ce que les concepts clés s’inscrivent-ils dans un
cadre de référence ? Est-il lié au but de l’étude ? Les bases philosophiques et théoriques ainsi que la
méthode sous-jacente sont-elles explicitées et appropriées à l’étude ?
Oui, la négociation s’inscrit dans le cadre de référence de Strauss (1978) et de Svensson (1996) qui englobe également l’émotion.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et
concise ?
• Les questions de recherche ou les hypothèses, dont les variables clés et la population à l’étude, sont-elles clairement énoncées ?
Dans le contexte de l'article actuel, une grande partie de cette
négociation est axée sur le travail émotionnel. La centralité de la
négociation signifie également que les directives formelles ou les
tâches prescrites par l'organisation pourraient ne pas refléter
réellement ce qui est fait dans le travail infirmier et médical au jour le
jour (Svensson, 1996). Nous soutenons ici que, bien qu'il s'agisse
avant tout d'une décision médicale de référer un patient à des soins
palliatifs, les médecins et les infirmières négocient activement et
informellement autour du statut médical du patient. Ci-dessous, nous
explorons en détail le rôle spécifique de l'infirmière dans cette
négociation et ses implications.
• Les questions de recherche ou les hypothèses
reflètent-elles le contenu de la recension des écrits et découlent-elles logiquement du but ? Traitent-elles
220
de l’expérience des participants, des croyances, des valeurs ou des perceptions ?
Il n’existe pas d’hypothèse.
• Les questions s’appuient-elles sur des bases
philosophiques, sur la méthode de recherche sous-jacente ou sur le cadre conceptuel ou théorique ?
Oui sur les bases de Strauss et de Svensson.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ? L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment
détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
C’est une étude qualitative pour explorer une gamme d’expériences
de soins des infirmières dans la transition vers les SP. L’infirmière
contactée travaillent dans 2 hôpitaux de Brisbane en Australie et
participaient régulièrement à la transition vers les SP. Les infirmières
ont reçu des fiches d’information afin de voir si elles seraient
intéressées par l’étude. 30 ont reçu des formulaires et 20 ont accepté
de participer. Les infirmières venaient de l’oncologie, hématologie, de
la médecine, de la radiologie, des soins palliatifs.
• Dans le plan d’échantillonnage, l’auteur a-t-il
envisagé des moyens d’accroître la représentativité
de l’échantillon ? La méthode d’échantillonnage utilisée a-t-elle permis s’ajouter des renseignements
significatifs et d’atteindre les objectifs visés ? Est-elle justifiée sur la base statistique ou par une saturation des données ?
Ils ont continué d’interviewer jusqu’à la saturation des données c’est
à dire que aucun nouveau thème ne ressortait des entrevues.
• Comment la taille de l’échantillon a-t-elle été
déterminée ? Est-elle justifiée sur une base statistique ?
Cela n’est pas spécifié, mais nous savons qu’au cours des entrevues semi-structurées, d’une durée de 30-60 minutes, ils se sont
concentrés sur les domaines suivants de l'expérience infirmière: la base de la pratique infirmière aux points de transition; interagir avec
les patients / familles au sujet de la futilité, des soins palliatifs et de
la fin de vie; la dynamique intra- et interprofessionnelle évidente dans la transition vers les soins palliatifs; et les répercussions émotives et interpersonnelles sur les infirmières à ce stade des soins.
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Une approbation éthique a eu lieu (accordé par le comité d’éthique
de la recherche humaine de l’Université de Queensland).
221
• L’étude a-t-elle été conçue de manière à minimiser les
risques et maximiser les bénéfices pour les participants ?
Les participantes ont soigné un consentement écrit, les entrevues ont été enregistrés et transcrite en entiers.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son but
? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données proposés ?
C’est une étude qualitative, basée sur des entrevues de 30-60 minutes.
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et permettent-ils de mesurer les variables ?
Ils se sont inspirés des traditions d’interprétation de la recherche
qualitative. Cela impliquait d’adopter une approche exploratoire
approfondie de la collecte de données, visant à documenter les
expériences subjectives et complexes des répondants. L’objectif était
de parvenir à une compréhension détaillée des différentes positions
adaptées et de les situer dans un éventail de croyance et ou
d’agendas sous-jacents plus larges.
• Les questions de recherche ont-elles été bien posées ou les observations du phénomène, bien ciblées ?
Ont-elles été rigoureusement consignées par la suite ?
Cela reposait sur 4 questions adaptées à partir de l’approche de
Charmaz (1190) de l’analyse des données, fondées sur une théorie
fondée :
1. Quelle est la base d’une expérience, d’une action, d’une
croyance, d’une relation ou d’une structure particulière ?
2. Que supposent-ils implicitement ou explicitement à propos de
sujets et de relations particuliers ?
3. De quel processus plus large est cette action / croyance et
ainsi de suite ?
4. Quelles sont les implications de telles action / croyances pour
des acteurs / formes institutionnelles particulaires ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Elle a été importée de Charmaz
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
L’analyse a été abordée en effectuant une analyse thématique initiale,
en écrivant des notes et en discutant des idées au sein de l’équipe de
recherche. A l’intérieur de ce processus, ils ont constamment cherché
222
à conserver la richesse des expériences des répondants, en
documentant les cas atypiques, les conflits et les contradictions dans
les données. Une fois le thème identifié, ils ont cherché dans les
interviews d’autre commentaire connexes, en utilisant une
comparaison constante pour développer ou compliquer d’avantage
ces thèmes. Ce processus a permis de faire en sorte que les
événements initialement considérés comme non liés puissent être
regroupés au fur et à mesure que les interdépendances devenaient
évidente. La dernière était consistait à revisiter la littérature et à
chercher des outils conceptuels qui pourraient être utilisé pour donner
un sens aux modèles qui avaient émergé des données.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
Oui, mais étant donné que c’est une recherche qualitative, cela reste
assez vague.
• Les facteurs susceptibles d’influer sur les résultats sont-ils pris en considération dans les analyses ?
Oui, le facteur de l’expérience de l’infirmière est pris en compte
• Le résumé des résultats est-il compréhensible et met-il en évidence les extraits rapportés ?
Il n’existe pas de résumé des résultats dans l’analyse
• Les thèmes font-ils ressortir adéquatement la signification des données ?
Oui.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide
de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Il n’y a pas de tableau qui présentent les résultats mais beaucoup de
texte narratif qui est séparé en plusieurs catégories et dans chacune
de ces catégories se trouvent des résultats d’interview puis
l’explication des auteurs.
1. Le but des soins infirmiers dans la transition vers les soins palliatifs :
Les entrevues ont porté sur les expériences des infirmières en matière
de gestion de la transition des patients, des soins potentiellement
prolongés aux soins palliatifs et/ou de fin de vie. Le dialogue était
donc axé sur la façon dont les infirmières abordaient ces périodes de
transition complexes en termes d’interactions avec les médecins, les
patients et les familles. Le dialogue tendait à s’orienter vers les
dilemmes de la gestion de la futilité des traitements, de la
maximisation du confort et de la réduction des souffrances
émotionnelles et physiques. Dans cette première partie, les auteurs
cherchent à savoir la signification de la transition vers les soins
223
palliatifs pour une infirmière. Les réponses des infirmières étaient
axées sur leurs points de vue sur les valeurs fondamentales de la
profession (soulager la souffrance, maintenir la dignité et le confort.
Les infirmières accompagnant les personnes mourantes ont l’occasion
de participer à « une bonne mort » ; les compétences en soins
infirmiers étaient considérées comme particulièrement cruciales, voire
même plus importantes que dans les contextes qui prolongent la vie.
Plutôt que de refléter un échec dans les soins de prolongation de la
vie, la transition a reflété un mouvement vers l’activité principale du
travail infirmier.
2. Parler aux patients des soins palliatifs et de la mort :
Bien que des conversations formelles sur le besoin de soins palliatifs
aient souvent été initiées et menées par le personnel médical, les
infirmières ont parlé de la responsabilité de parler avec les patients
de la mort, des questions d’espoir et de la souffrance. Les infirmières
estimaient que c’était de leurs compétences et responsabilités
d’accéder à ce qui « se passait vraiment » avec les patients. Recadrer
les soins palliatifs comme quelque chose à ne pas craindre était
considéré comme un rôle clé des infirmières. Les infirmières ont parlé
de « prendre le temps », d’avoir des conversations difficiles en
recadrant les soins palliatifs et d’évaluer la façon dont leurs patients
faisaient face à leur traitement durable. L’une des principales
dynamiques observées par les infirmières était la tendance des
patients à retenir leurs sentiments et leurs préférences dans les
consultations médicales et à les exprimer dans des moments
informels avec les infirmières. Les infirmières auraient donc été
transformées en médiateurs médecin-patient introduisant une série
de dynamiques interprofessionnelles complexes, exprimant des
hiérarchies du milieu de travail et débouchant même sur des
désaccords concernant les soins. Les infirmières se perçoivent comme
ayant une bien meilleure compréhension de la situation et de
l’expérience réelle du patient, soulignant à son tour la force de
l’idéologie des infirmières en tant que défenseurs des patients.
3. Familles, soins palliatifs et soins infirmiers :
Les infirmières se considéraient comme responsables de gérer les
émotions des membres de la famille dans la paroisse et acceptaient
le défi d'aider les familles à faire face à l'inévitabilité de la futilité
médicale et au besoin de soins palliatifs. Les interactions et les
dynamiques familiales ont fortement influencé l’expérience des soins
infirmiers au point de vue de la futilité et de la transition vers les soins
palliatifs. Bien que le personnel médical ait été mentionné comme
interagissant formellement avec les familles, ce sont les soins
infirmiers informels où la majorité du travail était perçue comme étant
effectuée. Ces fonctions/compétences ont été considérées comme
faisant partie du rôle des infirmières.
4. Le péage émotionnel des soins infirmiers :
224
Les émotions, telles qu’elles ont émergé lors des entretiens, ont été
considérées comme des ressources, des compétences mais aussi des
entraves au sein des soins infirmiers. Il est ressorti des entrevues que
le bilan émotionnel des soins infirmiers pendant la transition était lié
non seulement au rôle infirmier mais aussi aux personnalités
individuelles, aux idiosyncrasies et aux stratégies de « survie
professionnelle ». Les répercussions émotionnelles sur les soins
infirmiers ont également été perçues comme étant attribuables à un
manque de préparation aux problèmes palliatifs et de fin de vie dans
la formation en soins infirmiers. Le bilan émotionnel des soins
infirmiers et l’accent mis sur le rôle émotionnel de l’infirmière ont été
perçus par chacun des participants comme étant particulièrement
difficiles dans la gestion des patients et de leur famille. Cependant et
malgré ces complexités, les infirmières se sont finalement retrouvées
au centre de ces formes de soins et de traitement au sein de l’hôpital.
C’est-à-dire, bien qu’étant incroyablement difficile, le maintien de
l’ordre sentimental et la gestion des émotions demeuraient une
responsabilité clé de l’infirmière.
5. Communication médecin-patient, dynamique interprofessionnelle et soins infirmiers :
Dans la gestion de la transition vers les soins palliatifs, les soins aux
patients sont en grande partie base sur l’équipe. Les infirmières ont
constamment parlé de l’influence de la façon dont les médecins ont
parlé aux patients des soins palliatifs et du processus de la mort.
« Tout tourne autour des conversations des médecins et de la façon
dont les médecins ont communiqué avec les patients. . . . Il peut être
beaucoup mieux si le médecin est vraiment honnête et franc avec le
patient. Vous savez, certains d'entre eux le font magnifiquement,
mais certains d'entre eux ne le font pas du tout parce que c'est une
conversation difficile à avoir, et cela le rend vraiment difficile pour les
infirmières. Vous savez, parfois, des patients que vous connaissez ont
une maladie métastatique, aucune chance de survie, et pourtant nous
continuons à faire des traitements actifs. Et cela envoie juste un
message très contradictoire au patient. (N, GMW) ».
Bien que les comptes rendus des infirmières sur les approches des
médecins en matière de soins palliatifs aient été assez variés, les
infirmières étaient d’avis que la communication dans les milieux
cliniques était difficile. Les infirmiers devaient « éponger les choses »
à la suite d’interactions brèves et parfois brusque entre le médecin et
le patient.
Une distinction clé du rôle infirmier du point de vue des participants
était la capacité de reconnaître la futilité et d’agir sur la détresse du patient. De cette façon, les infirmières se considéraient comme
idéalement placées pour défendre le patient auprès du médecin qui était perçu comme davantage axé sur les aspects cliniques des soins
prolongeant la vie que sur les considérations psychosociales et de
soutien. Le statut professionnel était un facteur de communication entre les infirmières et les médecins ; toutes les infirmières se disant
225
préoccupées par la façon dont les médecins pourraient réagir au plaidoyer des patients et/ou à l’incitation agressive/explicite des
références en soins palliatifs. Ce qui était clair, cependant, était la centralité de l’infirmière comme défenseur des patients avant tout.
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
Oui, les auteurs font un brève résumé de la problématique et
s’appuient ensuite sur les résultats pour répondre à leur
questionnement (mieux comprendre les négociations entourant les
soins palliatifs et la mesure dans laquelle elles s’inscrivent dans une
dynamique interpersonnelle et interprofessionnelle, comprendre
l’interaction entre la pratique infirmière et les relations sociales
d’espoir, de résistance et de futilité, comprendre comment les
infirmières négocient leur travail, leurs rôles et les complexités
interpersonnelles.
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils discutés à la lumière d’études antérieures?
Non, il n’y a pas de comparaison avec des études antérieures ;
néanmoins, les auteurs s’appuient sur la théorie de la négociation de
Strauss (1978) pour éclairer leurs résultats.
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
Oui, les auteurs expriment le fait que cette analyse de données donne
un aperçu des perspectives et des expériences infirmières et qu’il
serait nécessaire d’approfondir les perspectives des autres
intervenants, y compris les médecins, les patients et les familles. Le
travail au sein de la communauté étendrait également la
compréhension développée ici pour explorer les relations et les
négociations dans des contextes matériels et organisationnels
spécifiques.
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Oui, les auteurs reprennent les 5 catégories explicitées dans les
résultats.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude pour la discipline ou la pratique clinique ?
Cette philosophie infirmière impose des exigences considérables aux
infirmières, à la fois en termes d’équilibre entre la performance
quotidienne et les soins infirmiers techniques, tout en faisant du
travail attentionné et émotionnel.
Le rôle des infirmières doit fortement reposer sur la défense des droits
des patients et des familles et sur la prestation précoce et efficace de
226
soins de soutien. En assumant le rôle de médiateurs intimes, les
infirmières sont confrontées à d’importants conflits de philosophie et
de perspective, particulièrement en ce qui concerne le besoin de soins
palliatifs par opposition à la recherche d’options de prolongation de la
vie. Les patients se sentent parfois pris au piège dans une hiérarchie
médico-infirmière par laquelle ils étaient conscients de la nécessité
d’un traitement palliatif, alors que le statut palliatif ne leur était pas
offert d’un point de vue médical. Ainsi, même si les infirmières parlent
d’accès privilégiés aux besoins et aux souffrances des patients et ont
recommandé des soins palliatifs précoces, elles soulignent également
la persistance de la dominance médicale dans leur travail clinique
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
Les auteurs en parlent dans les limites de l’étude.
227
Grille adaptée de Fortin (2010)
« Interprofessional collaborative reasoning by residents and nurses in internal medicine »:
Evidence from a simulation study
(Blondon et al., 2017)
Eléments d’évaluation
Questions fondamentales à se poser
Titre • Le titre précise-t-il clairement les concepts clés et la population de l’étude ?
Raisonnement collaboratif interprofessionnel des résidents et des infirmières en médecine interne: résultats d'une étude de simulation
Résumé • Le résumé synthétise clairement le résumé de la
recherche : problème, méthode, résultats et discussion ?
Le raisonnement clinique a été étudié chez des résidents ou des
infirmières, à l'aide d'entrevues ou de rencontres avec des patients.
Malgré un intérêt croissant pour la collaboration interprofessionnelle,
la notion de raisonnement collaboratif n'a pas été bien étudiée en
clinique.
Notre étude vise à explorer le raisonnement collaboratif résident-
infirmière dans un contexte de simulation. Nous avons recruté 14
équipes infirmières résidentes d'une division de médecine interne
générale dans le cadre d'une étude sur les méthodes mixtes. Les
équipes ont chacune géré l'un des quatre scénarios de cas aigus, suivi
d'une séance de rappel stimulé. Une analyse qualitative et inductive
des transcriptions a identifié cinq dimensions du raisonnement
collaboratif: le raisonnement diagnostique, la gestion du patient, le
suivi du patient, la communication avec le patient et la communication
en équipe. Trois chercheurs (deux médecins principaux, une
infirmière) ont évalué les performances individuelles et collectives à
l'aide d'une échelle de Likert en cinq points, puis ont extrait des
éléments soutenant le processus de raisonnement collaboratif.
L'évaluation globale de l'équipe infirmière-résidente n'était pas
simplement une moyenne des performances individuelles. Les résultats qualitatifs ont souligné la nécessité d'améliorer la
connaissance de la situation, en particulier en ce qui concerne la surcharge de tâches. La communication d'équipe a aidé les membres
de l'équipe à se tenir au courant des pensées de chacun et à améliorer
leur efficacité. Les résidents et les infirmières ont des processus de
228
raisonnement différents et la sensibilisation à cette différence peut contribuer à améliorer la collaboration interprofessionnelle.
Comprendre le raisonnement collaboratif peut apporter une dimension supplémentaire à la formation interprofessionnelle.
INTRODUCTION
Problème de la recherche
• Le problème/phénomène à l’étude est-il clairement formulé et circonscrit ? Que s’agit-il d’étudier ?
Le raisonnement clinique des médecins est un processus initialement
étudié par les psychologues cognitifs. Le processus commence avec
une plainte principale, et le clinicien utilise des stratégies pour
identifier les caractéristiques pertinentes de l'histoire, l'examen
physique et les tests auxiliaires afin de diagnostiquer et de traiter leurs
patients (Higgs & Jones 2000). Des publications récentes ont
également fait état de ce processus chez les infirmières (Cappelletti
et al., 2014, Chiffi & Zanotti, 2015). Cependant, il n'a pas été examiné
comme un effort d'équipe. Dans la plupart des études, les cliniciens
sont invités à expliquer leur raisonnement lors de l'élaboration d'un
cas (stratégie thinkaloud) (Ericsson 2007, Durning et al., 2011), ou ils
sont invités à commenter un enregistrement vidéo ou audio d'un cas.
à leurs décisions et actions (stratégie de rappel stimulée) (Norman
2005, Nendaz et al.2006). Dans ces deux approches, l'accent est mis
sur le raisonnement clinique d'un clinicien individuel. Une telle
approche est moins appropriée dans les cas où les soins aux patients
sont fournis par une équipe de professionnels de la santé.
Les soins aux patients en milieu hospitalier résultent le plus souvent d'un travail d'équipe et de nombreuses études ont porté sur les
compétences de travail d'équipe et la collaboration interprofessionnelle (Baggs et Schmitt 1997, Ferguson 2008, Muller-
Juge et autres 2013, Wingo et autres 2015). La notion de «
compétence collective » (Anderson 2012) suggère un discours individualiste et collectiviste à la compétence. Notre article se
concentre sur le discours collectiviste, basé sur les différences et les similitudes entre les perceptions de la situation par les individus et les
modèles mentaux partagés qui en résultent parmi les différents membres de l'équipe. Nous utiliserons le terme de raisonnement
collaboratif pour décrire le processus d'atteinte d'un modèle mental partagé (Mason 1996).
Recension des écrits
• Une recension a-t-elle été entreprise ?
Cf. Problème de recherche
Cadre de recherche
• Les concepts clés sont-ils mis en évidence et définis sur le plan conceptuel ? Est-il justifié et décrit de façon adéquate ?
Les études menées dans des milieux autres que les soins de santé
suggèrent que les modèles mentaux peuvent améliorer la
coordination et l'efficacité de l'équipe en anticipant les réponses des
autres membres, en particulier dans des situations complexes,
229
inhabituelles ou urgentes (Mathieu et al., 2000).
De plus, la mesure dans laquelle les membres de l'équipe partagent
des modèles mentaux d'équipe est corrélée avec la performance de l'équipe (Lim et Klein 2006). Une meilleure compréhension du
processus de raisonnement collaboratif pourrait profiter aux soins futurs des patients et pourrait représenter une dimension supplémentaire de la formation interprofessionnelle.
Buts et question de recherche
• Le but de l’étude est-il énoncé de façon claire et concise ?
Dans cet article, nous nous concentrons sur les soins aux patients dans les services de médecine interne générale. Notre objectif était
d'explorer les caractéristiques et les stratégies du raisonnement collaboratif dans le contexte de la médecine interne et leur relation à la collaboration interprofessionnelle.
METHODE
Population et échantillon
• La population visée est-elle définie de façon précise ?
L’échantillon est-il décrit de façon suffisamment détaillée ? la méthode utilisée pour accéder au site ou recruter les participants est-elle appropriée ?
14 résidents bénévoles et 14 infirmières résidentes
Considérations éthiques
• Les moyens pris pour sauvegarder les droits des participants sont-ils adéquats ?
Ils ont obtenu un stat d’exemption de l’état du comité d’éthique avant de recruter les bénévoles.
Devis de recherche • Le devis utilisé permet-il que l’étude atteigne son
but ? la méthode de recherche choisie est-elle conciliable avec les outils de collecte des données
proposées ?
Méthodes mixtes (Fereday & Muir-Cochrane 2006)
Modes de collectes de données
• Les outils de mesure sont-ils clairement décrits et
permettent-ils de mesurer les variables ?
• L’auteur indique-t-il si les instruments ont été créés pour les besoins de l’étude ou s’ils sont importés ?
Ils ont créé 4 prototypes de situation de patients en médecine interne,
basé sur des situations aigues.
- Un choc hémorragique
- Un choc septique
- Une insuffisance cardiaque congestive
- Un infarctus du myocarde inférieur
Les cas de saignement et d’infarctus du myocarde ont été attribués
au hasard à quatre équipes, et les cas de choc septique et
230
d’insuffisance cardiaque ont été attribués au hasard à trois équipes.
Il demande donc à chaque équipe de résidents et d’infirmières de
prendre en charge un patient hospitalisé qui devient instable et qui a
besoin de soins d’urgence.
Les scénarios ont commencé avec le malade se sentant malade et
appelant l’infirmière, qui a ensuite appelé le médecin assistant. Les
scénarios se sont terminés par l’arrivée et la remise du cas au médecin
chef, soit car :
• Le patient était stabilisé
• L’équipe avait besoin de plus de soutien de la part d’un médecin superviseur
• La durée du scénario était supérieure à 15 minutes
L’étude a voulu reproduire cette séquence, comme les événements
rencontrés en aigues chez des patients hospitalisés dans des services
de médecine interne.
Après chaque simulation, chaque participant a été interviewé lors d’une session de rappel stimulé semi-structurée individuelle pour
explorer ses pensées et ses actions tout en examinant le scénario de simulation sur vidéo.
Conduite de la recherche
• Le processus de collecte des données/enregistrement est-il décrit clairement ?
Cf. mode de collectes de données.
Analyse des données
• Les méthodes d’analyse sont-elles décrites ?
La simulation et l’interview ont été transcrites textuellement et
anonymisées pour une analyse ultérieure.
Deux médecins seniors et une infirmière chef ont indépendamment
codé les transcriptions des simulations et des rappels stimulés en
utilisant une approche inductive (Crabtree & Miller 1999, Fereday &
Muir-Cochrane 2006) pour explorer le raisonnement collaboratif. Sur
la base de cette analyse qualitative et de la littérature sur les tâches
dans le raisonnement clinique (Goldszmidt et al., 2013), ils ont créé
un modèle de 5 dimensions du raisonnement collaboratif :
• Raisonnement diagnostique
• Gestion des patients
• Suivi des patients
• Communication d’équipe
• Communication avec le patient
Le tableau 1 répertorie et fournit des définitions de ces dimensions.
Ces dimensions ont été utilisées pour mieux encadrer notre
description de la façon dont elles se présentent dans la pratique pour
servir le raisonnement collaboratif.
Les enquêteurs ont ensuite évalué la qualité des individus et des
performances de l’équipe à travers ces dimensions, en utilisant une
231
échelle de Likert à 5 points :
• 1 = ¼ faible
• 5 = ¼ fort
Pour évaluer comment chaque dimension a contribué au
raisonnement collaboratif lors de la rencontre. Ils ont également donné une note d’évaluation globale, qui prenait en compte l’efficacité
de l’équipe en termes de traitement et de gestion des patients, basée sur des attentes validées pour chaque cas au moment de la
construction du scénario. Nous avons utilisé des statistiques descriptives pour analyser les scores par cas et en moyenne sur les
cas (résidents individuels, infirmières et performances d’équipe). Ils
ont également utilisé un teste bilatéral U de Mann Whitney pour évaluer les différences entres les résidents et les infirmières, et le test
de Kruskal-Wallis H pour les différences entre les cas. L’accord inter-évaluateur (kappa) parmi les codeurs était de 0,76.
RESULTATS
Présentation des résultats
• Les résultats sont-ils adéquatement présentés à l’aide de tableaux et de figures, graphiques ou modèles ?
• Les résultats sont-ils résumés par un texte narratif ?
Les résultats sont résumés par un texte narratif. Ils ont évalué les
données par des résidents et des infirmières avec un âge moyen de
34 ans. Les résidents avaient moins d’expérience postuniversitaire
que les infirmières (4 contre 10).
La durée du scénario était en moyenne de 18 minutes.
Le score le plus bas pour les résidents était pour la communication en
équipe, alors que les infirmières obtenaient le score le plus bas pour
les explications au patient. Pas trouvé de différence significative entre
les performances des résidents et des infirmiers pour un thème.
Raisonnement diagnostique :
Les infirmières ont participé au processus de raisonnement
diagnostique de diverses manières, notamment en communiquant
leur évaluation initiale. Bien que certaines infirmières ayant des
évaluations initiales solides aient fait des suggestions sur la gestion
des patients au résident, la qualité de l'évaluation initiale en elle-
même n'était pas suffisante pour prédire un solide raisonnement
collaboratif. Team11, en particulier, a montré une faible collaboration
malgré une bonne évaluation initiale et une bonne gestion par
l'infirmière. Team11, en particulier, a montré une faible collaboration
malgré une bonne évaluation initiale et une bonne gestion par
l'infirmière.
Malgré une certaine répétition, la double évaluation a permis d'éviter
les biais de raisonnement et la fermeture prématurée: lorsque les
infirmières sont restées au chevet pendant l'évaluation du résident,
elles ont eu l'occasion de fournir des informations supplémentaires ou
de faire des suggestions à partir de leur propre évaluation initiale. Par
232
exemple, Dr14 a discuté de l'anticoagulant du patient pour un
saignement G-I suspecté, et Nurse14 a ajouté: «Il est également sous
aspirine». Ainsi, la présence conjointe du résident et de l'infirmière
peut améliorer le partage d'un modèle mental d'équipe.
Le raisonnement diagnostique différait entre les résidents et les
infirmières. Les résidents ont utilisé un raisonnement hypothétique
pour comprendre les constellations des résultats, en mettant
fortement l'accent sur l'étiologie. Les infirmières avaient des
diagnostics cliniques, basés sur des concepts physiologiques
Gestion des patients :
Les infirmières ont contribué au processus de gestion du résident par
l'anticipation et les suggestions, et par des réponses critiques aux
commandes médicales.
Les participants se sont mis d'accord sur l'interdépendance dans les
soins aux patients, avec des décisions médicales et des ordres donnés
par le résident, puis administrés par l'infirmière. Il était également
clair que les résidents comptaient beaucoup sur les infirmières pour
de nombreux aspects de la gestion.
En outre, il s'attendait à ce que l'infirmière fournisse des informations
sur son patient, en particulier pour les examens qui avaient été
effectués.
Les infirmières ont participé au processus de raisonnement en
anticipant, ou en faisant des suggestions pour la gestion du patient.
L’infirmière a appelé le médecin: "le patient a mal au ventre, il a
mentionné que c'était un peu oppressif, mais quand je lui ai demandé
si c'était au niveau de la poitrine, Il a dit non. Donc, je vais prendre
son pouls comme vous l'avez demandé, puis je vais le démarrer sur
Diclofenac. Ok? "Cette basée sur les symptômes reflète une faible
utilisation des hypothèses diagnostiques et raisonnement étiologique,
et conduit à un raisonnement erroné (c'est-à-dire "douleur - besoin
d'un analgésique"), sans tenir compte du fait que le Diclofénac
pourrait aggraver un ulcère de l'estomac potentiel. Comme mentionné
dans le diagnostic processus de raisonnement, en s'appuyant sur des
suggestions basées sur les symptômes ou "pratique habituelle" était
souvent valide, mais pourrait aussi conduire à raisonnement erroné.
Par exemple, l’infirmière a proposé la nitroglycérine pour la douleur
thoracique du patient. Lorsque les résidents et les infirmières ne
partagent pas modèle mental, cependant, des erreurs peuvent
survenir. Appeler le médecin a créé un inconfort, en particulier pour
les plus expérimentés professionnels des soins infirmiers. Ces
individus plus tard ont exprimé qu'ils ne souhaitaient pas être
réprimandés pour appel médical inutile. : par exemple, après avoir
appelé le médecin, une équipe a même décidé de prétendre qu’ils
n'avaient pas appelé quand le patient a finalement regagné
conscience.
233
Surveillance des patients :
Dans cette section, nous examiner quels paramètres et comment ils
ont été surveillés. Nous explorer également qui a fait le suivi dans
l'équipe. La douleur était souvent surveillée, plus efficacement lorsque
vous utilisez une échelle visuelle-analogique.
En outre, une utilisation plus élevée de l'échelle visuelle-analogique
pour évaluer la douleur aurait pu permettre une meilleure évaluation
de la douleur et de sa tendance au fil du temps.
Communication d’équipe :
Bien que la communication ne soit pas un marqueur du raisonnement
lui-même, c'est un outil essentiel de collaboration et de partage de
vision. La communication était importante pendant toute la période
interactive.
Les infirmières ont utilisé des mots clés pour faire venir le résident de
toute urgence. Les résidents ont compté sur l'évaluation de
l'infirmière, en utilisant les éléments présentés par l'infirmière pour
"se faire une idée" de ce qui les attendaient. Le score le plus bas des
résidents était dans ce domaine.
Les perceptions des rôles ont clairement influencé le contenu des
communications infirmière.
Le manque de précision de l’ordre médical a parfois incité les
infirmières à faire des suggestions sur la gestion des patients, ou
anticiper ce que le résident signifiait
Enfin, la communication était moins efficace lorsqu’un intermédiaire
était impliqué, en particulier pour les appels téléphoniques.
Communication avec le patient :
Les résidents ont principalement fourni des explications sur le plan de
gestion, tandis que les infirmières ont tendance à expliquer les
procédures. Cette différence peut expliquer le score faible pour les
infirmières sur cette dimension. Les résidents semblaient fournir une
gestion plus générale des informations que les infirmières. Les
infirmières se concentrent davantage sur les explications
procédurales.
Nous avons observé une faible utilisation de la vérification de la
compréhension du patient. Bien que les infirmières soient restées au
chevet du patient, aucun des professionnels n’ont pensé à contrôler
la compréhension du patient.
Facteurs contributifs et organisation du travail :
La perception et l'attente des rôles pourraient influencer la façon dont
les participants se sont comportés, au-delà du diagnostic de
processus de raisonnement discuté ci-dessus (Muller-Juge et al.
2013). Certains résidents ne s'attendaient pas à ce que les infirmières
234
contribuent au processus de raisonnement, et certaines infirmières
ont estimé qu'elles étaient seulement les exécutrices des décisions
des résidents. Au niveau de la perception de la compétence, tel que
le manque de confiance en soi pourrait aussi avoir découragé
certaines personnes de faire des suggestions.
Dans chaque équipe, il y avait des signes de surcharge de tâches. Les
résidents tendance à passer de nombreux ordres dans une période
très courte de temps, souvent trop pour les infirmières pour les gérer
adéquatement. Les résidents n'ont pas réalisé que les infirmières
avaient des difficultés.
C'est dur être organisé, de ne rien oublier. Les résidents ont non
seulement donné des ordres médicaux, mais ils ont également
demandé aux infirmières de nombreuses autres choses, telles que
"Savez-vous où sont les aiguilles pour un gaz du sang artériel? »
De plus. les infirmières sont souvent interrompues dans leur travail par les résidents.
DISCUSSION
Interprétation des
résultats
• Les résultats sont-ils interprétés en fonction du cadre
de recherche et pour chacune des questions ou hypothèses ?
• Les résultats concordent-ils avec les études
antérieures menées sur le même sujet ? Sont-ils
discutés à la lumière d’études antérieures?
• L’interprétation et les conclusions sont-elles conformes aux résultats d’analyses ?
• Les limites de l’étude ont-elles été définies ?
• Les conclusions découlent-elles logiquement des résultats ?
Cette étude visait à explorer la notion de compétence collective,
particulièrement en ce qui concerne le raisonnement clinique, et à
mieux décrire les dimensions du raisonnement collaboratif, c'est-à-
dire le processus d'atteinte d'un modèle mental partagé du problème
du patient et de sa gestion. En utilisant une méthodologie qualitative,
nous avons d'abord identifié cinq dimensions soutenant le
raisonnement collaboratif: le raisonnement diagnostique, la gestion
du patient, le suivi du patient, la communication de l'équipe et la
communication avec le patient.
Nos analyses quantitatives sur la qualité du raisonnement collaboratif
évalué à travers ces dimensions ont montré que les évaluations de
l'équipe étaient plus faibles que l'évaluation des individus. Ce résultat
reflète les résultats antérieurs de Hodges et Lingard, où la
compétence collective d'une équipe peut différer de la simple
moyenne des compétences individuelles (Hodges & Lingard 2013).
L'ajout de compétences individuelles n'est donc pas une garantie de
performance d'équipe efficace, car tous les ingrédients favorisant une
bonne collaboration ne sont pas nécessairement réunis.
235
Dans les cinq dimensions du raisonnement collaboratif, nous avons
trouvé des éléments de soutien pour atteindre un modèle mental
partagé. Pour le raisonnement diagnostique, bien que les résidents et
les infirmières aient utilisé des approches différentes pour
comprendre l'état du patient, nous avons constaté qu'une évaluation
initiale solide de l'infirmière peut jeter les bases d'une meilleure
collaboration, mais ne prédisait pas nécessairement une meilleure
performance. Lorsque l'infirmière est restée au chevet du résident, il
y avait plus d'occasions de partager leurs résultats.
Au cours de la gestion des patients, nous avons vu le raisonnement
collaboratif grâce à l'utilisation de suggestions opportunes et utiles,
principalement par des infirmières. Ces suggestions étaient souvent
basées sur l'expérience antérieure, en réponse à une découverte
isolée. Cependant, leurs occurrences opportunes et délibérées
indiquent qu'elles étaient le reflet d'un raisonnement autonome qui
pourrait influencer les décisions concernant la gestion des patients,
ce qui dépasse le simple contexte situationnel du raisonnement du
médecin (Durning & Artino 2011). Les résidents doivent évaluer de
façon critique les suggestions avant de les accepter dans le cadre de
la gestion des patients. Cette évaluation contextualisée était valable
dans de nombreuses situations et était similaire à la « construction de
sens » décrite dans d'autres domaines (Mamykina et al., 2015). Nous
avons également vu l'utilisation de caucus pour optimiser la gestion
des patients. Selon le cadre de travail de TeamSTEPPSVR (Ferguson
2008), les rassemblements sont une réunion ad hoc pour rétablir la
conscience situationnelle, renforcer les plans déjà en place et évaluer
la nécessité d'ajuster le plan. Les résidents et les infirmières sur la
même longueur d'onde peuvent mieux collaborer et peut anticiper les
actions futures.
La détection précoce des changements d'état du patient nécessite une
surveillance étroite du patient. Pourtant, le suivi tend à être faible
parmi les équipes, qui semblent ignorer cette dimension. Dans le cas
des signes vitaux, bien que les deux professionnels puissent décider
et prendre des signes vitaux, les résidents étaient plus susceptibles
de commander la surveillance et les infirmières étaient plus
susceptibles d'effectuer cette mesure. En outre, la surveillance peut
être améliorée par l'utilisation de mesures standardisées, en
particulier pour des caractéristiques subjectives comme la douleur.
Les tendances de la douleur étaient difficiles à évaluer lorsque
l'échelle visuelle-analogique n'était pas appliquée.
Notre analyse de la communication a soulevé deux points principaux.
D'abord, les infirmières avaient tendance à communiquer leurs
résultats aux résidents sans nommer les hypothèses diagnostiques.
Dans certains cas, cela a entraîné un retard jusqu'à ce que la
résidente atteigne ses propres hypothèses. Bien qu'une certaine
prudence soit nécessaire pour éviter une fermeture prématurée,
suggérer une hypothèse diagnostique à un résident peut améliorer la
performance de l'équipe en termes de précision. Deuxièmement,
236
l'amélioration de la précision des commandes médicales peut
également améliorer l'efficacité, en évitant d'autres questions
nécessaires pour les expliciter. Les équipes ont pris le temps
d'expliquer les procédures ou les prochaines étapes au patient, ce qui
a parfois même servi de caucus. Cependant, la collaboration d'équipe
devrait également se renseigner sur la compréhension du patient,
plutôt que de simplement fournir des informations.
Les facteurs contributifs et l'analyse du rendement au travail montrent
comment nos constatations générales antérieures sur les rôles et les
conditions de la performance de l'équipe (Muller-Juge et coll., 2013,
2014) s'appliquent également spécifiquement au raisonnement
collaboratif. Par exemple, les résidents ont souvent une faible
conscience de la situation. Cela a entraîné une surcharge de travail et
d'ordre pour l'infirmière, qui souvent n'en a pas parlé. De même, nous
avons également constaté une surcharge d'information parmi les
équipes. Créer une atmosphère plus ouverte, où l'expression de ses
difficultés n'est pas perçue comme de l'incompétence, et un soutien
mutuel plus fort pourrait être utile. En plus d'accroître la
sensibilisation et le soutien mutuel, le développement d'une meilleure
anticipation pourrait également aider à surmonter ces difficultés.
Enfin, nos équipes ont parfois des performances médiocres malgré de
bonnes connaissances médicales. Dans la littérature antérieure, les
individus ayant ce comportement étaient étiquetés « diagnostic
vagabond », car ils généraient de nombreux diagnostics, sautant de
l'un à l'autre avec chaque nouvelle donnée, sans une vue d'ensemble
des données (Rudolph et al., 2007).
La performance des équipes dans les cinq dimensions varie
considérablement et peut être due à plusieurs facteurs: spécificité des
cas (équipes évaluées sur un scénario unique, quoique commun et
prototypique), niveaux d'expérience, en général et en médecine
interne (de 6 mois à 25 ans) ans), le niveau de confiance (les appels
aux médecins superviseurs n'ont pas fourni beaucoup de conseils lors
des scénarios) et la mise en place de la simulation, notamment en
termes de connaissance du patient.
Conséquences et recommandations
• Quelles sont les conséquences des résultats de l’étude
pour la discipline ou la pratique clinique ?
• L’auteur fait-il des recommandations/applications pour la pratique et les recherches futures ?
L'utilisation de la simulation hautefidélité a fourni une occasion unique
de comparer les équipes dans des situations standardisées et urgentes. Notre échantillon était représentatif de la main-d'œuvre
réelle en termes de sexe, d'âge et d'expérience. Les antécédents des enquêteurs en tant que médecins et infirmiers ont permis de mieux
comprendre les attentes légitimes concernant le raisonnement
clinique et les compétences de chaque professionnel. Enfin, notre approche inductive a permis une approche exploratoire de la notion de raisonnement collaboratif en milieu clinique.
237
Notre étude a des limites. Premièrement, la généralisation de nos
résultats est limitée, car nos données ont été recueillies dans un seul
centre. Deuxièmement, l'utilisation d'un mannequin aurait pu
empêcher certains participants d'agir pleinement comme ils
l'entendaient, en termes de collaboration, de communication avec le
patient ou d'actions individuelles telles que le positionnement du
patient ou l'utilisation de certains matériaux. Troisièmement, les
participants n'avaient que peu de connaissances sur leur patient pour
le scénario, de sorte que certaines attentes pouvaient difficilement
être satisfaites (par exemple, les attentes des résidents concernant
les connaissances des infirmières sur les patients). Enfin, si les
évaluateurs ont évalué la qualité du raisonnement collaboratif sur la
base d'une définition forte et d'un bon accord inter-évaluateurs, les
conceptions des observateurs auraient néanmoins pu influencer
l'évaluation des équipes. Baser l'évaluation des processus de
raisonnement sur le rappel stimulé peut également présenter la
limitation de ne pas accéder à tout travail cognitif.
Nos résultats démontrent un raisonnement collaboratif entre les résidents et les infirmières, exprimé à travers les dimensions du
raisonnement diagnostique, de la gestion et de la surveillance du
patient, fournissant des explications au patient et une communication d'équipe, basée sur la connaissance situationnelle.
Ils indiquent également différents processus de raisonnement utilisés par les infirmières et les résidents. La sensibilisation aux
spécificités dans les approches de raisonnement de chaque profession et une meilleure compréhension du raisonnement
collaboratif peuvent fournir des dimensions supplémentaires à la
collaboration interprofessionnelle et à l'éducation. Des études supplémentaires sont nécessaires pour explorer davantage le
processus de raisonnement clinique collaboratif et comment il diffère du raisonnement de chaque individu.