traitements thermiques dans la masse

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D. Issa ______________________________________________ _D. Lotfi PARTIE I Traitements thermiques dans la masse La structure et les propriétés mécaniques (R r , R e , A % , K) des aciers peuvent être modifiées par un chauffage suivi par un refroidissement contrôlée. Ce sont les traitements thermique dans la masse : trempe, revenu et recuit. I- Trempe : 1-Principe : Lorsque la vitesse de refroidissement est suffisamment rapide, les atomes de carbone n’ont plus le temps de diffuser. L’austénite n’a pas le temps de perdre son carbone et ne peut se transformer ni en ferrite ni en perlite. La solution de fer obtenue saturée en carbone, est appelée martensite ; elle très dure, HB=750, est très fragile. C’est le constituant de base des aciers trempés. 2-Procédé : En chauffe la pièce jusqu’à température d’austénitisation suivi d’un maintien de température afin d’homogénéiser la structure, puis on refroidi rapidement (eau, huile, air…).La transformation de toute l’austénite en martensite n’est possible que si la vitesse de refroidissement est suffisamment rapide .Dans le cas contraire, il y a formation d’autre constituants plus tendres : bainite, perlite… TP- Matériaux_______________________________________________ENIT-2005/06 1

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Page 1: Traitements Thermiques Dans La Masse

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PARTIE I

Traitements thermiques dans la masse

La structure et les propriétés mécaniques (Rr, Re, A%, K) des aciers

peuvent être modifiées par un chauffage suivi par un refroidissement

contrôlée. Ce sont les traitements thermique dans la masse : trempe,

revenu et recuit.

I- Trempe   :

1-Principe   :

Lorsque la vitesse de refroidissement est suffisamment rapide, les

atomes de carbone n’ont plus le temps de diffuser. L’austénite n’a pas le

temps de perdre son carbone et ne peut se transformer ni en ferrite ni en

perlite. La solution de fer obtenue saturée en carbone, est appelée

martensite ; elle très dure, HB=750, est très fragile. C’est le constituant

de base des aciers trempés.

2-Procédé   :

En chauffe la pièce jusqu’à température d’austénitisation suivi d’un

maintien de température afin d’homogénéiser la structure, puis on

refroidi rapidement (eau, huile, air…).La transformation de toute

l’austénite en martensite n’est possible que si la vitesse de

refroidissement est suffisamment rapide .Dans le cas contraire, il y a

formation d’autre constituants plus tendres : bainite, perlite…

3-Propriétés   :

Elle augmente Rr, Re et H mais diminue A% et K . Elle amène aussi

l’apparition de tensions internes génératrices de criques et de

déformations.

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4- Types   :

Hypertrempe :

Elle se produit chaque fois que la température de tempe est trop

élevée. La conséquence est la persistance après refroidissement, d’une

grande quantité d’austénite résiduelle adoucissant l’acier.

Trempe étagée :

Si une tempe classique, refroidissement en une seule opération, est

trop brutale (risque de déformation et de fissuration des pièces) on

pratique une tempe étagée avec refroidissement en plusieurs étapes. Les

trempes étagées martensitiques et bainitiques sont les plus utilisées.

5-Recommandation pour la conception des pièces trempées   :

Eviter les arrête vives, les brusques variations d’épaisseur ou de

sections (à l’origine de contraintes résiduelles, criques, fissures …). Ne

pas perdre de vue que la transformation de l’austénite en martensite

s’accompagne d’un accroissement de volume de 4%.

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II- Revenu   :

1-Principe   :

Après trempe, la martensite, très dur et très fragile, est pratiquement

inutilisable en l’état. Afin de corriger l’effet de fragilisation, tout en

conservant un bon ensemble de caractéristiques (H, Rr, Re), on pratique

un revenu.

2-Procédé   :

Il s’applique aux pièces trempées et consiste en un chauffage à

température inférieure à 700°C , suivi d’un maintien en température pour

homogénéiser la structure, puis d’un refroidissement lent et contrôlé. Le

traitement permet d’amener les caractéristiques mécaniques au niveau

souhaité.

3-Propriétés   :

Augmentation de K et A% ; atténuation de contraintes internes.

4- Inconvénients   :

Diminution de H, de Re et de Rr .Les résultats dépendent

essentiellement de la température de réchauffage.

5-Principaux revenus   :

Un réchauffage jusqu’à 220°C élimine les contraintes internes et est

pratiquement son effet sur la dureté .un accroissement de la température

amènera un adoucissement de plus en plus grand du métal, une dureté

plus basse et une plus grande ductilité .Les températures de dureté les

plus usuelles sont comprises entre 500°C et 675°C.

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III- Recuit   :

1-Principe   :

Son effet est inverse à celui de la trempe. Le métal est amené au

maximum de ses caractéristiques de ductilité : A%et K maximales, Rr et H

minimales. La structure obtenue, perlite et ferrite, présente une meilleure

usinabilité.

2-Procédé   :

Le procède consiste à un chauffage au dessus de la température

d’austénitisation suivi d’un maintien en température pour

homogénéiser la structure, puis d’un refroidissement lent.

3- Différents recuits   :

Recuit d’homogénéisation ou de diffusion : il détruit

l’hétérogénéité chimique des aciers bruts de coulée.

Recuit de régénération : il affine et uniformise le grain du métal.

Recuit de détente : il fait disparaître les contraintes internes

après moulage ou soudage.

Recuit de recristallisation : pour les aciers forgés ou écrouis.

Recuit complet : il facilite l’usinage et la déformation à froid en

faisant disparaître les constituants les plus durs Sur le plan industriel

une même opération de recuit peut englober les caractéristiques des

cinq cas précédents.

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Recuit de normalisation : a pour but d’obtenir un état de

référence pour l’acier à grains fins et des propriétés mécaniques aussi

intéressantes que possible pour les applications les plus courantes.

Recuit d’adoucissement ou de sphéroidisation : il est destiné

aux aciers à forte et moyenne teneur en carbone qui présentent à l’état

de recuit de normalisation, une dureté relativement élevée. Cette

dernière rend moins facile leur mise en forme à froid notamment par

usinage.

Recuit isotherme : lorsque la vitesse critique de recuit est très

faible, il n’est pas commode à l’échelle industrielle de réaliser le

traitement de recuit de manière an isotherme. Il est réalisé alors selon

les conditions isothermes de décomposition de l’austénite.

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PARTIE II

Les aciers

I- Définition :

Un acier est un alliage métallique dont l'élément essentiel est le fer,

et dont la teneur en carbone est inférieure à 2%. Il est à noter que la

présence de faibles teneurs en éléments carburigènes peut modifier cette

limite de la teneur en carbone.

Les aciers non alliés et alliés sont les matériaux les plus concernés

par ces traitements thermiques compte tenu des valeurs très larges des

propriétés qu’ils couvrent, ce qui implique leur grande utilisation dans les

domaines industriels. Les traitements thermiques représentent donc une

valeur ajoutée pour ces aciers. Ils se basent essentiellement sur :

- Le chauffage à vitesse contrôlée de l’acier jusqu’à une température

dite de traitement.

- Le maintien contrôlé à cette température.

- Le refroidissement à vitesse contrôlée dans des conditions définies.

Les opérations, qui couvrent le principe de base des traitements

thermiques, restent à spécifier d’avantage pour chaque type de

traitement.

II- Modes d’obtention :

Il existe plusieurs méthodes d’obtention de l’acier, dont le quel on peut

citer les modes suivants.

1-Acier à oxygène   :

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Convertisseur   :

- Hauteur 11.67m

- Diamètre extérieur 8m

- Poids 280 tonnes

2-Acier électrique   :

- Tension 10 à 200V

- Intensité 50000A

III- Principaux types d’acier :

1-Définitions   :

Carbone total : quantité totale de carbone contenue dans l’acier,

sous quelque forme qu’il soit. Ces quantités s’expriment presque toujours

sous forme de pourcentage en poids.

Acier d’usage général : les caractéristiques mécaniques et

chimiques ainsi que les conditions de livraison et de contrôle des pièces

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Page 8: Traitements Thermiques Dans La Masse

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en acier moulé, destinées à l’usage général en construction mécanique,

sont définies par la norme NF A 32-054.

Autres aciers moulés   : de nombreuses autres références

d’acier à usage spécifiques sont définies par la norme. Le tableau

suivant indique les références de normes pour quelques familles

d’acier.

Familles d’aciers Normes

Aciers magnétiques NF A 35-052

Aciers pour emploi à basse

température

NF A 35-053

Aciers pour chaudière et

appareils à pression

NF A 35-055

Aciers inoxydables NF A 35-056

Aciers et alliages apparents

moulés réfractaires

NF A 35-057

Aciers austénitiques au

manganèse

NF A 35-071

Variétés allotropiques de l’acier suivant pourcentage de

carbone :

® %C ≤ 0.77% : acier hypoeutèctoide

→ %C ≤ 0.25% : acier doux

→ 0.25% ≤ %C ≤ 0.4% : acier mi-dur

→ 0.4% ≤ %C ≤ 0.6% : acier dur

® %C = 0.77% : acier eutèctoide

® 0.77% ≤ %C ≤ 2.11% : acier hypereutectoide

→ 0.77% ≤ %C ≤ 0.9% : acier extra-dur

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Page 9: Traitements Thermiques Dans La Masse

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Composition moyenne :

Carbone  : 3 à 4%

Silicium : 0.5 à 2.5%

Manganèse : 0.4 à 1%

Phosphore : 0 à 2%

Soufre : <= 0.12%

Modes d'obtention :

                 a) Fontes de première fusion : c'est la fonte de base qui

est obtenue directement par le traitement du minerai. Le déroulement des

opérations est le suivant :

                * Extraction du minerai

                * Concassage, broyage

                * Enrichissement pour éliminer le plus possible de gangue.

                * Agglomération pour en faire des blocs.

                * Réduction de ce minerai dans un haut fourneau pour

obtenir de la fonte de première fusion, dont une partie sera affinée pour

mouler des pièces en fonte.

                 b) Fontes de composition chimique définie : ces

fontes peuvent être élaborées dans plusieurs sortes d'appareils, les

cubilots qui sont les plus utilisés, les fours électriques, fixes ou non, à arcs

ou à induction.

                 c) Fontes de seconde fusion : elles sont obtenues par

refusion des gueuses de premières fusion, affinage et dosage en fonction

de la nuance voulue. Il faut remarquer que la plupart du temps on rajoute

à ces gueuses des retours de fonderie.

                 d) Fontes synthétiques : elles sont obtenues par fusion

d'une charge permettant de réaliser une synthèse chimique de tous les

éléments simples qui constituent la fonte. Le fer est alors apporté par des

riblons d'aciers non alliés, les éléments à introduire, par des ferro-alliages

correspondants. Pour le carbone, on ajoute du ferromanganèse carburé,

ou du graphite.

Différents types de fontes :

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Page 10: Traitements Thermiques Dans La Masse

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Définitions :

                 Carbone total (Ct): quantité totale de carbone contenue

dans la fonte, sous quelque forme qu'il soit. Ces quantités s'expriment

presque toujours sous forme de pourcentage en poids.

                Carbone graphitique (Cgr): pourcentage de carbone pur

cristallisé dans le système hexagonal, on en parle seulement lorsque la

totalité du carbure ne se présente pas sous cette forme dans la fonte.

C'est un constituant très tendre et très friable n'ayant aucune cohésion.

                 Carbone équivalent (Céq):

                Eutectique : se situe à 4.3% de C pour les fontes grises et à

4.25% de C pour les fontes blanches. Dans le cas d'une fonte alliée on se

sert de l'indice de saturation du carbone Sc.

                                               Sc = % Ct / D

 D = 4.25 ou 4.3 -(0.31 Si) - (0.25 P) + 0.07 (Mn -2S) - (0.14 Cr)

- (0.11 Ni) - (0.16 Al) - (0.4 Mo)

                Si Sc > 1 : Fonte hypoeutectique

                Si Sc < 1 : Fonte hypereutectique

Structure des fontes :

                On peut dire en première approximation que la structure

d'une fonte est comparable à la structure d'un acier qui possèderait ou

non du graphite et ayant une teneur en carbone variable.

Dans le cas d'une fonte blanche (sans graphite), la solidification et le

refroidissement s'opèrent suivant le diagramme métastable : Fer-

cémentite. Dans le cas d'une fonte à graphite, mis à part celui-ci qui peut

se présenter sous différentes formes, le pourcentage en carbone de la

matrice dépendra de la vitesse de refroidissement. Plusieurs cas se

présentent, si la vitesse de refroidissement est très lente, tout le

refroidissement depuis l'état liquide s'opérera suivant le diagramme fer-

graphite, et on aura une structure finale ferrite graphite. Si on augmente

la vitesse de refroidissement, la solidification commencera suivant le

diagramme fer-graphite et à un moment ou un autre se poursuivra selon

le diagramme fer-cémentite. C'est le cas le plus complexe où l'on pourra

trouver dans la matrice ferrite-perlite ou perlite seule. Il arrive également

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Page 11: Traitements Thermiques Dans La Masse

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que dans ces deux matrices on note la présence d'une lédéburite soit pure

soit enrichie de phosphore. Si la vitesse de refroidissement devient rapide,

la solidification et le refroidissement suivront les lois du diagramme fer

cémentite. Dans ce cas on aura de la ferrite et de la lédéburite. Plusieurs

facteurs ont une influence sur la vitesse de refroidissement, facteurs liés

au moule, à la grosseur de la pièce, à la température de la fonte au

moment de la coulée, à la température de décochage.

Action des principaux éléments présents dans la fonte :

    Carbone : on le trouve sous forme de graphite et combiné au fer.

On a remarqué que l'augmentation du carbone graphitique se fait plus

rapidement que celle du carbone total. C'est pour cette raison que l'on

peut dire que le carbone est un élément graphitisant.

Chrome : c'est un élément très durcissant et carburigène. Il affine la

perlite, améliorant ainsi les caractéristiques mécaniques.

                avec 1% de chrome, apparition de carbures.

                avec 2% de chrome, la fonte devient blanche

                avec 12% de chrome les carbures s'affinent

                avec 30% de chrome la structure est une ferritique au

chrome donnant une bonne résistance à la corrosion.

Cuivre : éléments soluble dans le fer jusqu'à 1.5%. C'est un

graphitisant, 1% de cuivre équivaut à 0.3% de silicium. Il stabilise le

graphite et affine la perlite.

Étain : cet élément est intéressant dans les pièces courantes de

fonderie, lorsque l'on veut obtenir une matrice perlitique. Ainsi avec 0.1%

de Sn seulement, on transforme une matrice ferrito-perlitique en une

matrice perlitique.

Manganèse : il est maintenu à une teneur suffisante pour

neutraliser le soufre en formant du sulfure de manganèse (MnS). Cette

teneur minimale est fixée à :

Mn = 1.7 %S + 0.3

Au dessus de cette proportion, il agit comme un faible stabilisant des

carbures. En outre il affine la perlite et de ce fait élève la résistance à la

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Page 12: Traitements Thermiques Dans La Masse

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traction. Sa teneur dans les fontes grises est généralement de 0.5 à

0.8%.

Molybdène : élément carburigène, il favorise la formation de

structure aciculaire et affine celle -ci Bonne action sur la résistance aux

chocs. On l'associe souvent au nickel et au chrome en addition de 0.3 à

1%. On peut en trouver jusqu'à 10% dans les fontes blanches.

Nickel : soluble dans le fer, il n'est pas carburigène. C'est un

élément graphitisant, trois fois moins énergétique que le silicium. Il affine

la structure et plus on en ajoute, plus il modifie celle-ci qui passe de perlite

en martensite, puis en austénite.

Phosphore : sa teneur varie en pratique de 0.05 à 1.5%. A partir

d'une teneur de 0.1% environ, il forme un eutectique  Fe-Fe3C-Fe3P

fondant à 983°C. Cet eutectique phosphoreux ou steadite, crée des

difficultés d'usinage et peut engendrer des porosités. Cependant le

phosphore améliore beaucoup la fluidité et la coulabilité des fontes, tant

que la composition n'est pas hypereutectique. Pour cette raison on

emploie des fontes phosphoreuses de 0.7 à 1.2% de phosphore pour la

fabrication des pièces à parois minces.

Silicium : c'est un graphitisant puissant, il déplace les points de

transformation vers la gauche, ainsi pour 2% de silicium, l'eutectique se

trouve à 3.7% au lieu de 4.3% de carbone, et l'eutectoïde à 0.6% de

carbone au lieu de 0.8% de carbone. Il augmente également la

température eutectique. Ces deux actions combinées font diminuer

l'intervalle de solidification pour une teneur en carbone donné, d'où une

meilleure fluidité. On en trouve généralement de 1% à 3%.

Soufre : c'est un élément nuisible qui diminue la coulabilité. Il

stabilise les carbures et rend la fonte dure, fragile et poreuse. On combat

son effet par une addition de manganèse.

Fontes grises :

                Dans ces fontes, la plupart du carbone se trouve sous forme

de lamelles de graphite, formées par la solidification suivant le diagramme

fer-graphite. Ce graphite donne aux fontes une cassure d'aspect gris, d'où

leur nom.

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Page 13: Traitements Thermiques Dans La Masse

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a) Structure :

                Graphite : dans l'espace, les particules de graphite se

présentent comme des feuilles au profil plus ou moins tourmenté. Au

microscope, elles apparaissent alors sous forme de bâtonnets aux

extrémités effilées. Leur longueur peut atteindre le millimètre.

                Matrice : comme dans les aciers, la matrice à l'état brut de

coulée est composée de ferrite, perlite, ou d'un mélange des deux. On y

trouve en plus des cristaux d'eutectique phosphoreux lorsque celui-ci

dépasse 0.1% environ. Elle peut également contenir des carbures, lorsque

la vitesse de refroidissement est importante ou lorsqu'elle contient des

éléments carburigènes.

                Ferrite : elle est plus dure que celle des aciers en raison de

sa teneur en silicium plus élevée. La tendance à sa formation croît avec la

quantité de carbone équivalent et celles des éléments graphitisants, mais

elle diminue avec la vitesse de refroidissement (sauf s'il y a du graphite de

type D).

                 Perlite : sa dureté croît avec la finesse de ses lamelles, sa

qualité et sa finesse dépendent de la composition chimique de la fonte et

augmentent avec la vitesse de refroidissement.

b) influence du graphite :

                Si les lamelles de graphite n'ont que très peu d'influence

sur la résistance à la compression, par contre il diminue considérablement

la résistance à la traction de la matrice.D'une part car il diminue la section

efficace, d'autre part car les lamelles du fait de leur forme créent un effet

d'entaille. De ce fait lorsqu'un acier et une fonte présentent une dureté

identique, la résistance à la traction de la fonte est beaucoup plus faible

que celle de l'acier.

                Exemple :

                * XC 38 recuit HB = 180  Rm = 600 N/mm2

                * Fonte grise  HB = 200  Rm = 200 N/mm2

c) influence de la structure de la matrice :

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                L'influence des différents constituants est identique à celle

qu'ils auraient dans un acier, mis à part la dureté de la ferrite qui est plus

importante que dans le cas d'un acier (effet durcissant du silicium).

d) influence de l'épaisseur :

                Les caractéristiques mécaniques dépendent beaucoup de

l'épaisseur des pièces, car celle-ci fait varier la vitesse de refroidissement

qui elle même a une grande influence sur la grosseur et la répartition du

graphite ainsi que lorsque l'épaisseur des pièces diminue, la résistance et

la fragilité augmentent, d'où la composition chimique de la fonte devra

être adaptée aux épaisseur des pièces pour obtenir les caractéristiques

mécaniques voulues.

Fontes à graphite sphéroïdal :

                 Ces fontes sont caractérisées par un graphite de

solidification sphéroïdal ( de forme VI) réparti de manière uniforme dans la

matrice ferritique, ferrito-perlitique, perlitique ( à l'état brut de coulée).

Leurs différentes propriétés et caractéristiques mécaniques sont définies

par la norme NF A32-201.

a) Elaboration :

                 La fonte de base destinée à la transformation en GS peut

être élaborée dans l'un des quelconques fours généralement utilisés en

fonderie. Elle peut avoir une composition chimique variable, mais une très

faible teneur en soufre, généralement inférieure à 0.02%.

%C %Si %Mn %S %P

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2.7 à 2.8 1 à 1.7 0.3 à 0.65 0.06 à 0.20.08 à

0.15

%C %Si %Mn %P %S

3.2 à 4.0 1.8 à 2.8 0.18 à 0.8 <=0.06 <= 0.02

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Page 16: Traitements Thermiques Dans La Masse

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Fontes blanches :

                Leur solidification se fait suivant le diagramme fer-

cémentite. De ce fait, leur structure est formée d'un réseau important de

carbures et d'une matrice perlitique. Leur cassure présente un aspect

métallique blanc brillant. Ces fontes ont une bonne coulabilité, légèrement

inférieures aux fontes grises.

                Il ne faut pas confondre fonte blanche avec les fontes

trempées, il ne s'agit pas là d'une fonte martensitique. Une fonte de

composition comparable à celle d'une fonte grise, coulée contre un

refroidisseur peut se transformer en fonte blanche sur une certaine

épaisseur. Cela permet d'allier de bonnes caractéristiques de résistance à

l'usure avec une meilleure capacité de résistance aux chocs. Dans la zone

de transition entre la fonte blanche et la fonte grise, existe une structure

intermédiaire (fonte blanche dans laquelle sont insérées des lamelles de

graphite) dite fonte truitée.

                Par rapport aux aciers, les fontes blanches présentent une

dureté élevée, d'où une grande résistance à l'usure par frottement et par

abrasion, par contre cette dureté les rend fragiles et pratiquement

inusinables par les moyens courants.

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Page 17: Traitements Thermiques Dans La Masse

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Diagramme de transformations en refroidissement continu   :

Un diagramme de transformations en refroidissement continu,

ou diagramme TRC, est un diagramme utilisé pour prévoir la structure

cristallographique d'un solide soumis à des transformations

thermomécaniques.Ces diagrammes sont généralement tracés par étude

dilatométrique. On homogénéise les échantillons dans la phase de haute

température. On refroidit ensuite ceux ci à différentes vitesses contrôlées.

La dilatation des échantillons est mesurée.

Les points d'inflexion des courbes dilatométriques déterminent le

début et la fin des transformations de phases. L'examen micrographique

des échantillons permettra de le déterminer la nature des phases en

présence.

Diagramme temps-température-transformation   :

Le diagramme temps-température-transformation, ou diagramme

TTT, est utilisé pour étudier les transitions de phases ou d'état.

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Page 18: Traitements Thermiques Dans La Masse

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Ce type de diagramme s'obtient par des expériences de trempe suivi

d'un maintien à une température donnée. On mesure alors le taux de

transformation.

Il existe une compétition entre l'énergie motrice de transformation et

de diffusion :

À une température donnée il faut un certain temps pour débuter la

transformation de phase. Ce temps augment lorsqu'on s'approche de la

température de transformation à l'équilibre (diagramme de phase). En

effet, une différence de température est nécessaire pour débuter la

transformation : c'est l'énergie motrice de transformation .

Au contraire lorsqu'on diminue la température vers l'ambiante, la

diffusion dans le solide devient plus lente. Cette diffusion est nécessaire à

la transformation de phase. Le début de la transformation apparaît donc

également après un temps plus long.

Si on refroidit le matériau très rapidement (trempe) jusqu'à une

température suffisamment basse, il n'y a pas de diffusion possible, la

transformation est dite displacive (exemple : Transformation

martensitique).

Ces diagrammes sont dans la réalité très délicats à obtenir car ils

nécessiteraient un maintien homogène et très précis de la température de

l'éprouvette d'essai. Dans l'industrie, les diagrammes TRC sont donc

préférés car ils correspondent à des courbes à refroidissement constant.

Ils sont donc plus proches des conditions de refroidissement industrielles.

Perlite   :

La perlite est un constituant biphasé de l'acier. C'est un agrégat

formé de 89 % de ferrite et 11 % de cémentite. Sa structure est

généralement formée de lamelles alternées de cémentite et de ferrite. La

germination se fait au joints de grain de la phase mère austénitique.

Cémentite   :

La cémentite (ou carbure de fer) est un composé chimique dont la

formule est Fe3C dont la structure est orthorhombique. Elle contient

6,67% de C. C'est un composé très dur (dureté Vickers HV=700 à 800)

mais très fragile A=0%, Rm=700N/mm².

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Elle forme avec la ferrite un constituant appelé perlite.

Ferrite   :

Le ferrite est une sorte de céramique obtenue par moulage à forte

pression et à haute température (plus de 1000°C) à partir d'oxyde de fer

Fe2O3 et d'oxyde ou carbonate de nickel, de manganèse, de zinc... C'est un

matériau très dur, difficile à usiner et assez fragile, de couleur grise à

noire. Les caractéristiques magnétiques (perméabilité, gamme de

fréquence...) d'un noyau en ferrite varient beaucoup en fonction non

seulement de ses composants mais aussi du processus de fabrication. Le

point de Curie de ces matériaux est généralement compris entre 125 et

350°C.

Etudes expérimentales   (fonte grise):

Trempe   :

Dureté HRC :

Essai 1 Essai 2 Essai 3 moyenne

Trempe à

l’huile

9 12 12 11

Trempe à air 11 9 10.5 10.16

Trempe à

eau

51 44 53 49.33

Recuit   :

Dureté HRC :

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Essai 1 Essai 2 Essai 3 moyenne

Recuit à

350°C

37 38 38 37.66

Recuit à

450°C

18 19 22 19.66

Recuit à

550°C

14 16 17 15.66

Recuit à

650°C

6 5 5 5.33

Micrographie   :

Trempe à l’eau : structure austénite + martensite.

Trempe à l’huile : structure ferrite en nodules + perlite.

Trempe à l’air : structure ferrito-perlitique.

Recuit (refroidi au four) : structure ferrito-perlitique.

PARTIEIII

Etude expérimentale d’échantillon d’acier

-Nuance 35NCD16-

I- Explication de la désignation :

35NCD16   : acier faiblement allié (c'est-à-dire teneur de chaque

élément est <5% et teneur en manganèse >=1%) à 0 ,35% de carbone,

0,64%de Nickel et quelques traces de chrome et de molybdène.

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Acier pour traitement thermique   : Pour la nuance 35 NCD16,

selon norme NF A35-501, ou 36NiCrMo16, selon norme EN 10027, on

détermine les caractéristiques suivantes :

- Dureté de brinell maximale pour le produit délivré de l’état adouci.

- Diamètre

- Caractéristiques mécaniques :

La limite supérieure d’écoulement, ou la limite conventionnelle

d’élasticité à 0.2%

La résistance à la traction.

L’allongement en pourcentage de la rupture.

La striction

La résilience des éprouvettes longitudinales entaille ISO en V

- Propriétés : très forte trempabilité pour pièces de grosses sections ; et

grosse trempabilité à l’air même sur grosses pièces.

II- Préparation des échantillons   :

On prépare sept échantillons d’acier 35NCD16  de diamètre égale à

16mm et de longueurs plus ou moins différents.

1-Température de chauffage   :

On chauffe le four jusqu’à une température de Ө=900 °C puis on met

les sept échantillons dans ce four jusqu’à l’écoulement de 20 mn.

2-Trempe   :

On fait la trempe de six échantillons réparties de la manière

suivante :

-quatre trempes dans l’eau

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-une trempe à l’huile

-une trempe à l’air

3-Recuit   :

Le septième échantillon on le laisse plus que 16 heures dans le four à

étain, puis on le reprend.

4-Revenu   :

On prend les quatre échantillons trempés dans l’eau durant 30mn et

on fait le revenu comme suit :

-1ère échantillon : revenu à 300°C

-2ème échantillon : revenu à 400°C

-3ème échantillon : revenu à 500°C

-4ème échantillon : revenu à 600°C

5-Polissage   :

L’opération de polissage se fait à l’aide d’une machine dont on

appelle « polisseuse » ; et en utilisant différent types de papiers abrasifs

comme l’indique le schéma suivant :

Utilité de polissage   : l’opération de polissage nous permet d’éliminer

les défauts de surface et plutôt d’améliorer la rugosité.

6-Attaque chimique   :

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Attaque chimique   : →95 CH3_CH2OH

Nital 5%

→5ml HNO3C

Utilité de l’attaque chimique   : après la rectification de la surface à

étudier à l’aide du papier abrasif1200, puis le traitement surfacique par

l’alumine, la surface devient miroir. Microscopiquement on ne voit qu’une

surface blanche. A ce moment, on fait l’opération de l’attaque chimique à

l’aide du Nital.

III- Etude dela dureté   :

1-Définition   :

La dureté est la résistance que présente un solide à sa pénétration par un autre solide.Essai de dureté :L’essai consiste à appliquer une charge P à un pénétrateur en contact avec la pièce. L’empreinte est plus ou moins profonde en fonction de la dureté du matériau.Il existe une relation approximative entre la résistance à la rupture et la

dureté Brinell qui est valable uniquement pour les aciers.

Pour l’acier 35NCD16, on fait la dureté Rockwell (HRC) :

•estompe cone diamant 120°

•force F=150 Kg

•lecture directe de la donnée HRC sur l’échelle noire.

2-Echantillons trempées   :

ESSA

I 1

ESSA

I 2

ESSA

I 3

ESSA

I 4

moye

nne

Tremp

e à eau

58 56 58 57 57 .2

5

Tremp 49 50 51 48 49.5

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e à

huile

Tremp

e à air

39 37 39 39 38.5

3-Recuit   :

ESSA

I 1

ESSA

I 2

ESSA

I 3

ESSA

I 4

moyenn

e

recui

t

10 11 12 11 11

4-Revenu   :

ESSAI

1

ESSAI

2

ESSAI

3

ESSAI

4

moyenne

Reven

u à

300°C

50 48 48 49 48 ,75

Reven

u à

400°C

39 40 40 40 39 ,75

Reven

u à

500°C

36 35 35 34 35

Reven

u à

600°C

24 20 22 21 21,75

III- Aspects micrographiques   :

1-35NCD16 trempé à l’eau   :

→ Morphologie   : structure Martensitique

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2-35NCD16 trempé à l’huile   :

→ Morphologie   : Martensite+Bainite :

3-35NCD16 trempé à l’air   :

→ Morphologie   : Bainite +Perlite

4-35NCD16 recuit (refroidi au four)   :

→ Morphologie   : Perlite +Ferrite :

IV- Conclusion   :

Au bout de trois séances de T.P de matériaux concernant le

traitement thermique dans la masse suivi d’un traitement surfacique au

niveau de l’étude morphologique de l’acier 35NCD16, on a trouvé à des

résultats proches de celle estimé théoriquement. A ce moment, le

traitement thermique dans la masse améliore bien les caractéristiques de

l’acier qui met en besoin de la

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