traitement des sols aux liants hydrauliques

8/12/2019 Traitement Des Sols Aux Liants Hydrauliques

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REVUE FORESTIRE FR N ISE

TRAITEMENT DES SOLSAUX LIANTS HYDRAULIQUES

PARR ROIS

Ingnieur Principal des Eaux et Forts,charg de cours l Ecole Forestire des Barres

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La stabilisation des sols aux liants hydrauliques, et plus particulirement aux ciments, est connue depuis plus- de vingt ans. Elle at pratique notamment aux U.S.A. puis en Grande-Bretagne eten Allemagne sou le nom de sol ciment plusieurs annes avant defaire son apparition en France. Les mthodes de stabilisation utilises l tranger ont en effet donn lieu des critiques, intressanttant la durabilit des ralisations que les prix de revient d application des sols ciment. Avant de les admettre au rang de techniqueroutire d intrt gnral, les ingnieurs franais ont donc multipli les tudes thoriques, les essais de laboratoire, les chantiersexprimentaux. Ces recherches ont abouti la mise au point detechniques mieux adaptes aux conditions conomiques et naturellesde notre pays. On s est orient en France sur des mthodes utilisant des dosages de liants nettement plus faibles que les mthodestrangres. Ces mthodes, qu on peut nommer techniques des solstraits ou amliors aux liants hydrauliques, connaissent maintenantun essor spectaculaire et il n est plus permis quiconque s intresseaux problmes d quipement routier de le ignorer en raison desservices qu elles peuvent rendre.

I - omainedes sols traits aux liants hydr uliquesTout d abord il est essentiel de ne pas assimiler les sols cimentaux btons maigres. Les principales diffrences tiennent moins auxdosage en ciment - qui peuvent tre du mme ordre dans lesdeux cas puisqu on ralise des btons maigres partir de 8-10


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4 8 REVUE FORESTIRE FRANAISEde ciment alors qu'on peut doser plus de 10 certains solsciment - qu la nature des matriaux utiliss et au comportementde l'assise sous le trafic. La fabrication du bton maigre exige l'emploi des granulats classiques du bton alors que la prparation d unsol ciment se fait partir d un sol - c'est--dire d un mlanged'lments de toutes dimensions -. D autre part, une assise debton est une assise rigide dont la rsistance mcanique se calculepar les formules de la rsistance des matriaux. On dit qu'elle produit un effet de dalle >> Si elle se fissure, sa rsistance mcanique devient sensiblement plus faible ou mme nulle. Une assise desol ciment est au contraire un lment de chausse souple. Elle nepossde pas d'effet de dalle - ou tout au moins n en tient-on quepeu ou pas du tout compte dans le calcul de la chausse - maisen contrepartie elle peut se fissurer par suite du retrait. sans que saportance et son comportement ultrieurs en soient sensiblement af-fects. La fissuration est mme presque constante dans les assisesde sols ciment, mais elle se produit sous forme de micro-fissuration qui donne l'assise de la souplesse sans altrer sa portance.Quant la distinction entre sols ciment et sols amliors aux ciments ou aux liants hydrauliques, elle est floue et ne prsente pasun intrt majeur. Dans les normes anglaises des sols ciment onexige, pour des prouvettes normalises, une rsistance sept jours la compression simple comprise entre 12,5 et 25 kg/cm2 Cette prescription impose des dosages de liants gnralement suprieurs 6 o/o souvent de l'ordre de 10 et plus.Dans les sols simplement amliors au ciment , on cherchesurtout obtenir la persistance dans le temps des qualits routiresd une assise. Les rsistances la compression qui sont demandes une couche de chausse dpendent de son emplacement dans lecorps de la chausse. On est plus exigeant pour une couche de baseque pour une couche de fondation ou fortiori pour une couchede forme. Dans l'ensemble, les dosages sont compris entre 3 -et mme 2 pour cl'e:x;cellentes graves traites en centrale - et. De toute faon, le traitement au ciment, mme ces faibles.teneurs, amliore sensiblement la rsistance la compression elu sol,indpendamment des qualits trs importantes, nouvelles et durables,qu'il confre ce sol.Dans la suite de cet expos, l'expression sol ciment sera employedans son sens gnral le plus large de sol trait aux liants hydrauliques.

II. - eseffets des li nts hydr uliques d ns le solLes services que l'on peut attendre de l'incorporation d un lianthydraulique (L.H.) sont varis.En premier lieu, il neutralise les fines plastiques d un sol sensible l'eau. Les fines sont agglomres en particules beaucoup


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TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES 429plus grosses, plus ou moins impermables en surface. Leur surfacespcifique tant rduite, elles sont moins sensibles au gonflementpar imbibition et par suite l'action du gel. L'indice de plasticitd'un sol trait est trs sensiblement abaiss.L'incorporation de L.H. ralentit l'volution par attrition d'unsol friable, les liaisons mcaniques dues la prise du liant s'opposant dans une certaine mesure au frottement rciproque des grainssous les contraintes dveloppes par la circulation. L usure des particules, gnratrice de fines plastiques, est donc trs ralentie. Lesfines argileuses qui se forment nanmoins, mais en plus faible quantit, sont neutralises au fur et mesure de leur apparition par lachaux libre dgage progressivement par le liant au cours de sondurcissement. Ce dgagement ne se produit qu'avec certains ciments.Dans le mme ordre d'ide, la prsence de L.H. ralentit ou peutarrter l'volution des sols altrables, c'est--dire des sols qui contiennent en proportion notable des lments tels que micas, feldspaths ou feldspathodes. En prsence du C0 2 de l'air, ces lmentsse dgradent par le phnomne de la kaolinisation qui donne naissance des argiles. Le ciment peut neutraliser l'argile au fur et mesure de son apparition si le processus est lent, mais surtoutles liaisons introduites pat le L.H. en gnral ralentissent ou inhibent l'altration du sol en freinant la circulation de l'air et de l'eauet en iwlant les particules.

Le gonflement l'eau et l'aggravation par le gel de ses consquences, et l'effritement par attrition, tant des causes majeures de .dgradation des chausses, le L.H. en rduisant l'importance de cesphnomnes a donc bien une influence heureuse comme agent de stabilisation.Ensuite, l'incorporation de L.H. peut faciliter l'excution decertain travaux. La circulation des engins de chantier est difficileou impossible sous une forme de sable fin ou encore de sol plastiquedtremp, l'un comme l'autre tant presque ou totalement incompactables; le traitement aux L.H. de la couche superficielle de solen place (dite alors couche de forme) permet une circulation normale des engins. D autre part, rendant compactable cette couche,il permet de la travailler et de l'inclure dans le corps de la chausse, ce qui rduit l'importance des matriaux d'apport.Enfin - cela a dj t signal plus haut - le traitement auxL.H. confre toujours aux sols traits une amlioration notable eleurs rsistances mcaniques.

III. - Les sols susceptibles d tre traitses limites d emploiLa gamme des sols justiciables de traitements aux L.H. estbeauco).lp plus tendue que pour la stabilisation purement mcanique. Thoriquement mme, presque tous les sols courants sont


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430 REVUE FORESTif:RE FRANAiSEsusceptibles d'tre traits. Mais si l'on s'carte par trop des normes de la stabilisation mcanique (granularit, limites d'Atter-berg, quivalent de sable ..* le dosage en ciment atteint des valeursprohibitives-. C est surtout dans le domaine de l'indice de plasticit(I.P.) que les gains sont le plus sensibles. On traite normalementcertains sols I.P. dpassant 10 et mme 15 avec 4 5 de ciment (les normes de la stabilisation mcar:ique limitent nratiquement I.P. 5-6 ).

Bien entendu, le comportement d'une assise traite dpend dansune large mesure des caractristiques du sol avant traitement. Suivant les qualitt's attendre d'une assise on est donc plus ou moinsexigeant sur le choix du sol initial, et l'ventail des sols aptes constituer aprs traitement une couche de base sera moins ouvertque pour une couche de fondation ou une couche de forme.

Les sols les plus couramment traits sont des graves et, techniqueplus rcente, des sables. es graves

Une grave est un mlange naturel ou non de cailloux, de graviers ou de sable, avec parfois addition de particules plus fines. Sila proportion de ces particules fines dans la grave est insuffisantepour donner de la plasticit son mortier, la grave est dite maigre.Sinon, elle est dite limoneuse ou argileuse, selon sa teneur en finesactives (nomenclature routire, page 14). Les graves sont trsabondamment reprsentes dans les valles des fleuves et rivires,soit dans les terrasses alluvionnaires, soit dans le lit mme descours d eau; elles constituent un appoint prcieux de matriaux routiers dans de nombreuses rgions qui en manquent.

Pour une grave plastique, on recherche surtout son insensibilisation l'action de l'eau par traitement l'aide de 3 5 de ciment.Pour une grave maigre, il s'agit plutt de la rendre compactableet de lui donner une certaine rigidit. Le rle demand au ciment(dos 2 4 ) est essentiellement de corriger la granularit parl'apport d'lments fins et d'amliorer la cohsion insuffisante dece matriau.

es sablesSuivant la proportion d'lments fins (plus ou moins de 10d'lments passant au tamis de 0,100 mm), on distingue les sableslimoneux et les sables propres. Ils se diffrencient surtout des gra

ves par l'absence ou l'insuffisance des lments grossiers, caillouxet graviers.* Voir Aperus sur l'volution de la technique routire ). R.P.F. n 2,fvrier 1962.


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Les sables limoneux exigent des pourcentages de ciment relativement levs, 5 8 . Leur traitement au ciment est dlicat, maiscependant ralisable. Cette catgorie de sols concerne tout particulirement les sables provenant de grs friables, grs vosgiens parexemple, et certains sables du nord du Bassin Parisien (Oise, Aisne,Somme).Les sables propres sont incompactables l'tat naturel et ne peuvent donc constituer en cet tat une assise de chausse. Leur importance vient de leur trs grande abondance, notamment dans le Bassin Parisien (Oise, Seine-et-Marne) et dans les rgions couvertesde dunes modernes, zones souvent boises d'importantes ou trsimportantes forts. Les grandes difficults de ralisation et les prixlevs de toutes les solutions connues antrieurement ont eu pourconsquence un sous-quipement de ces forts. C'est dire l'intrt pour les forestiers d'une technique permettant de traiter cessols. Pour leur incorporer en quantit suffisante les lments quileur font dfaut sans faire appel un dosage massif de ciment, ona t amen raliser des mlanges ternaires: sable, ciment, cendresvolantes. Suivant les caractristiques dsires et le sol initial, onajoute 3 6 de ciment et 5 15 de cendres. L'apport de cendres non seulement permet de rduire le pourcentage de ciment,

mais confre en outre au mlange des qualits partintlires duesaux proprits spcifiques de5 cendres, proprits qui seront vuesplus loin.

Autre f solsDes sols de natures diffrentes peuvent galement tre traits auxL.H. mais ces techniques intressent moins directement le gnieforestier: ou bien elles sont trs dlicates et donc ne sont pratiquement applicables qu' des chantiers trs importants - ce qui estexceptionnel dans les travaux forestiers - ou bien elles peuventtre remplaces par des mthodes plus simples ou plus avantageuses.Il convient de faire une remarque qui concerne tous les solssusceptibles d'tre traits et cette remarque intresse directementles routes forestires. La prsence de composs humiques dans unsol complique son traitement au ciment, l'acide humique ayant uneaction inhibitrice sur la prise du ciment. Pour que la stabilisationse droule normalement, il est donc ncessaire de combattre cette

dif:fi.cult. On peut parvenir soit en expurgeant le sol des dbrisvgtaux avant traitement, soit en neutralisant l'acide humique parun pr-traitement .la haux, ou par le mlange de chaux au cimentau cours de l'opration de stabilisation. La chaux se combine auxacides humiques pour former des humates de calcium qui sont sansaction nocive vis--vis du ciment


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432 REVUE FORESTIRE FRANAISEIV. - es liants t leurs rles

Jusqu un rcent pass, on a utilis presque exclusivement desciments et surtout les ciments Portland (C.P.A.) de la classe 210-325 (nouvelle classe adopte par la rglementation de 1961, correspondant l ancienne classe 250-315). Cette catgorie de liants, quine contiennent que des clinkers (constituant classique et autrefoisunique des ciments artificiels) a pour caractristiques principales:une assez grande rapidit de prise, de bonnes performances mcaniques obtenues tt aprs la mise en uvre, un dgagement dechaux libre au cours du durcissement, dgagement dont l intensitva en dcroissant mais qui se prolonge pendant une longue priode.Cette dernire proprit, qui joue un rle important dans- certainscas, amliore progressivement dans le temps les rsistances mcaniques d une assise traite au C.P.A.On trouve actuellement dans le commerce des ciments Portlandavec constituants secondaires,, notamment le laitier de haut fourneau. Le C.P.A.L., qui contient 10 20 de laitier, est mmeactuellement le ciment dont la production est la plus leve enFrance. L addition un ciment Portland d une fraction de laitier- qui a par lui-mme des proprits hydrauliques - entran lesconsquences suivantes : ralentissement de la vitesse de prise, rduction de la tendance la fissuration, tous deux consquences favorables; mais en contrepartie rduction ou suppression de la formation de chaux libre. Le ralentissement de la prise se traduit parune plus grande souplesse dans l organisation de chantiers, les dlais de mise en uvre tant largis,.D autres constituants secondaires peuvent tre incorpors auC.P.A. et notamment les cendres volantes de centrales thermiques.Les cendres volantes n ont pas de proprits hydrauliques par elles,mmes, mais fixent la chaux libre pour former des composs ayat1tdes proprits hydrauliques: on dit qu elles ont des proprits pouzzolaniques. De cette constatation est ne l ide de les associer auxC.P.A. qui librent peu peu de la chaux. Des mlanges prparsen usine existent sous le nom de C.P.A.C., la fraction de cendrestant galement de 10 20 . Il y a intrt pour la stabilisationete certains sols et surtout des sables propres, - qui ont une granularit trs serre et manquent d lments fins - utiliser un mlange clinkers-cendres avec une proportion de cendres beaucoup plusleve que celle existant clans les C.P.A.C.: les cendres, formesd lments de trs faibles dimensions, remplacent les fines qui fontdfaut dans ces sols. Leur apport permet de rduire notablementle dosage en ciment, d o conomie substantielle. Le mlange estconstitu sur le chantier mme et ralis au dosage voulu. Le durcissement d un matriau trait au mlange C.F.A.-cendres est lentet trs progressif, la rigidit de l assise augmente avec le temps, etla fissuration de retrait est plus faible que celle constate avec


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un dosage normal de ciment employ seul. On a par ailleurs essayd utiliser les cendres comme liant unique de stabilisation pour letraitement de sous-couches ou de couches de fondation. Ce procds apparente plutt ceux de la stabilisation mcanique.N ont pas t cits dans cette numration les ciments nonnormaliss tels que les ciments pouzzolano-mtallurgiques et lesciments aux cendres, qui peuvent tre intressants pour certainstravaux routiers.

La chaux minemment hydraulique (X.E.H.) mrite aussila mention. Des essais de stabilisation au mlange chaux-cendresvolantes ont t ralises avec des graves maigres et des sables fins.Une route exprimentale a t construite trs rcemment SainteEulalie en Born (Landes) avec une section dont la couche de basea t traite au mlange 6 chaux 1 cendres. Les rsultatssemblent encourageants. La chaux peut jouer d autre part un rleimportant dans la neutralisation des acides humiques comme il at dit ci-dessus.

V. - rocdset matriels de mise en uvreLes tudes de laboratoire supposes effectues et donc l opportunit de la stabilisation aux L.H. tant vrifie et le dosage appli

quer tant connu, le problme essentiel consiste obtenir une rpartition homogne du liant, produit pulvrulent, dans un sol. Demme que pour un liant hydrocarbon, le L.H. peut tre incorporau sol traiter soit sur place, soit en centrale.tabilisation en place

Le sol doit d abord tre pulvris. Comme dans toute stabilisation, on utilise pour cela les engins classiques : charrue disquesou Rotava or ou pulvimixter (de mme principe que le rota vat ormais montage plus robuste); ventuellement ces appareils pourront tre prcds du scarificateur ou du rooter pour des sols troprsistants.Le liant est alors rpandu sur le sol, on peut utiliser pour cetteaction divers procds; ou bien on se contente de rpartir et ouvrir les sacs sur la surface traiter ; ou encore on vide les sacsdans une saigne amnage la partie suprieure d un cordon desol ; ou enfin on utilise des pandeurs mcaniques approvisionnsen sacs ou en vrac (sur tous chantiers importants, le liant est approvisionn en vrac, dans des containers, dont le contenu est transvas dans des pandeurs ou stock en silo).Le malaxage visant obtenir la plus grande rgularit possibledu dosage en liant, vient ensuite. Il peut se faire par le procddit multipass , avec des engins de chantier non spcialiss : lepulvimixter ou rotava or brasse le mlange sur place en plusieurspasses ; la niveleuse rassemble le mlange en un cordon, le dplacelatralement plusieurs fois d un bout l autre de sa lame, puis l tale


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434 REVUE FORESTIRE FR N ISEen fin d opration. Entre deux sries de passes, on arrose le mlangepour l amener la teneur en eau indique par le laboratoire; lecompactage, destin obtenir la densit sche voulue, complte l opration.Le malaxage peut se faire aussi en une seule passe (mthodeSingle-pass ) par des engins spcialiss peu rpandus en France.Ce sont le Single pass soil stabilizer P et H , les trainsLinnhoff ou Howard, 1 e stabilisateur Voegele. Ces engins ralisenttout ou partie des oprations suivantes: pulvrisation du sol, distribution du liant, malaxage et humidification du mlange, compactage.

Le malaxage peut enfin se faire au moyen d appareils qui avalenttm cordon de mlange prpar l avance, malaxent le mlange, puisle restituent l arrire, toujours sous forme de cordon. Ce sontle road mixer vVood, le travel plant Barber-Greene, le motopaver.Les deux dernires catgories ne comprennent que des enginsde grandes dimensions dont l einploi ne se justifie que sur des chantiers importants.

Stabilisation e z centraleL installation comprend essentiellement, outre les stocks d agrgats, silos de ciment, convoyeurs et distributeurs divers, un malaxeur qui reoit sparment le sol ou le mlange d agrgats, leliant et l eau. Le mlange malax est distribu par l intermdiaired une trmie de chargement dans les bennes de camions; il est transport sur chantier, dvers sur l assise support, rgale et compacte, l avant d un pandeur ou Spreader suivi d une niveleuse. Lacouche ainsi constitue ne doit pas dpasser 5 20 cm d paisseuraprs compactage. Si l assise constituer doit avoir une paisseursuprieure, elle devra tre ralise en deux couches successives.

Centrale de malaxage.


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TliAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES 4 5Comparaison des deux mthodes e stabilisation

a stabilisation en place ne demande que du matriel peu speclalis et convient donc bien pour des chantiers de petite et moyenneimportance. Mais la constance et l homognit du mlange (rgularit du dosage en liants surtout) sont moins bonnes qu avec lastabilisation en centrale. Celle-ci offre en effet les mmes garantiesque pour la prparation d enrobs aux liants hydrocarbons, et permet en outre l excution de contrles de laboratoire. On peut dansce cas doser le liant la teneur dtermine par les essais de laboratoire. Avec la stabilisation en place, l homognit obtenue tantmoins bonne, on est oblig de surdoser - d un point par exemple -le liant, pour qu chaque point de l assise le dosage minimal effectivement obtenu corresponde la teneur voulue.

La stabilisation en centrale entrane par contre les sujtions quilui sont propres: dplacement d un important matriel ncessaireau fonctionnement de la centrale, choix d un emplacement relativement proche du lieu d emploi (la distance de transport est limite par le dlai de mise en uvre), constitution pralable de stocksd agrgats, de liants, d eau, disposition d une importante flotte decamions de transport (10 5 suivant la distance pour un chantiernormal). Ces sujtions sont telles que la stabilisation en centralene peut intresser que des chantiers importants; pour des chantiersforestiers, elle ne sera gnralement possible que lorsqu une centrale, mise en uvre par un autre service, fonctionnera faibledistance. Dans cette situation favorable, les chantiers bnficientdes avantages de la mthode : qualit rgulire, bas prix, rductiondes inconvnients dus aux intempries.

Achvement des oprationsLa couche de sol ciment une fois constitue doit tre ventuellement humidifie pour compenser l vaporation et compacte ladensit sche dtermine en laboratoire. Aprs pandage et rgalagedu mlange, vient un premier engin de compactage, un cylindrevibrant de prfrence, toujours suivi d une niveleuse pour rectifierles profils. Quelques passes de rouleau pneus, avec apport d eaupar arroseuse par temps sec, et enfin le passage d un cylindre vibrant lger achvent le compactage et le surfaage.L assise doit ensuite tre laisse au repos quelques jours: c est la

cure du sol ciment. Pendant ce dlai, toute circulation d enginslourds est prohibe ; mais celle de vhicules lgers est possible etmme conseille. Par temps trs sec, il faut en outre remdier une vaporation trop intense par des pulvrisations d eau; si l assisede sol ciment est destine jouer le rle de couche de base, onprocge ds que possible l pandage d un liant d imprgnation as-


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436 REVUE FORESTIRE FRANAISfsurant une protection durable de l assise et permettant l accrochageultrieur d une couche de surface.

Schma de l atelier de mise en uvre.

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VI. - erspectivesd emploi des sols cimentpour les routes forestires

Les routes forestires en dpit des caractristiques et des conditions de trafic qui leur sont propres, ne posent pas de problmesspciaux en ce qui concerne leur construction, leur amlioration ouleur entretien. Les techniques gnrales sont parfois adaptermais leurs principes restent les mmes. Les particularits des chantiers forestiers dans le domaine des sols ciment semblent tenir trois causes. La premire est que le volume des travaux effectuerest en gnral relativement faible, ce qui conduit envisager surtout l utilisation de procds mettant en uvre des matriels courants la stabilisation en place par la mthode multipass parattre la plus adapte nos besoins, hormis le cas o un chantier setrouve dans le rayon normal d une centrale mise en uvre par unautre service. La deuxime particularit est sans doute le fait que,pour une ouverture de route forestire, le sol en place est gnralement contamin par des composs humiques et qu il s ensuit lancessit de prcautions spciales pour neutraliser l action de cescomposs; la chose est dans le domaine du possible et du raisonnable. La dernire particularit tient au fait que les routes forestires sont gnralement moins bien ares et plonges dans un milieu plus rgulirement humide que les autres routes; cela imposera


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TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES 4 7peut-tre une plus grande svrit au sujet de certains essais delaboratoire, peut-tre la mesure de l I.P., sans doute l essai geldgel.Dans le gnie forestier les sols ciment doivent trouver des applications conomiques, soit pour la confection d assises de chaussesneuves, soit pour le renforcement de chausses existantes.

Pour une chausse neuve, il sera souvent possible de constituerle corps de la chausse d une assise unique de sol ciment, qui sera la fois couche de fondation et couche de base, ou bien de deuxassises superposes, l une de fondation, l autre de base, cette dernire tant alors dose un peu plus richement que la prcdente.Pour les sols sableux il sera souvent - et sans doute de plus enplus dans l avenir - fait appel au mlange ciment-cendres volantes; il semble que les rgions o les sables dominent et o lesmatriaux traditionnels font dfaut (forts des Landes, du BassinParisien, et probablement des Vosges) soient celles o les sols cimenttrouveront leur domaine d application le plus intressant.

Quant au renforcement des chausses existantes, puisqu il fautgnralement difier sur une chausse use une assise nouvelle base de matriaux d apport, les L.H. permettent de stabiliser cetteassise au mme tit re que les liants noirs : le choix du liant se feraen fonction des conditions particulires du chantier. La stabilisation l aide de liants de l une ou l autre catgorie est en tout casprfrable la stabilisation purement mcanique : elle est ouverte une gamme de matriaux plus tendue et elle est toujours plusdurable.Une couche de base en sol ciment est normalement surmonted une couche de surface. L application de cette dernire couche -souvent un enrob - ne suit pas ncessairement de prs la miseen uvre de l assise de sol ciment. Une bonne imprgnation, dontl action est utilement renforce par un enduit superficiel ou gravillonnage, peut sffire pour plusieurs annes. La pose du tapis d enrobs peut donc tre diffre. Cela a t expriment pour de gran-des routes publiques, en particulier la dviation de Nogent-sur-Vernisson, sur la R.N. 7Les problmes de prix n entrent pas dans le cadre de cet expos,il suffit de prciser que, selon l exprience acquise par les Pontset Chausses, la confection d un sol ciment n est gnralement pasplus onreuse que l application des autres procds qualit gale,et mme souvent moins onreuse. La prparation en centrale est cet gard la solution la meilleure, en raison de la rationalisation deJ organisation de chantier qu elle permet, et du dosage minimal de

liant qu elle requiert.Comme toutes les techniques rcentes, le traitement au L.H.permet l emploi de matriaux que les techniques traditionnelles nepeuvent utiliser. Les L.H. n apportent pas une solution tous lesproblmes : il est des sols qui ne peuvent pas tre traits par ces


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4 8 REVUE F O R S T I ~ R FRANAiSliants. D autre sols peuvent tre traits aussi bien aux liants hydrocarbons qu au L.H. C est le laboratoire qui dcide de la solutionla plus sre et la moins onreuse et il n est pas envisager de sepasser de son diagnostic; lui seul peut valablement dcider si unsol peut tre trait, l aide de quel liant, quel dosage, avec quelsrisques (l essai gel-dgel peut avoir une influence dterminante surle choix d une solution).

La technique du sol ciment a maintenant fait ses preuves etacquis droit de cit. Les responsables de l Administration des Pontset Chausses n hsitent plus l appliquer pour la construction oul amlioration de grandes routes. Il n y a aucune raison pour quel Administration forestire ne l applique pas son tour, et l on nepeut que se rjouir de disposer d un moyen supplmentaire pourpoursuivre et amliorer l quipement routier de la fort franaise.Je tiens exprimer ici toute ma gratitude M. GoDIN, Ingnieur des Ponts et Chausses, ancien chef de l arrondissement deMontargis, actuellement au Service Spcial des Autoroutes, qui m apermis d utiliser les lments de deux de ses rapports, et M. RE-

NIE, Ingnieur des Ponts et Chausses, chef actuel de cette circonscription, qui a bien voulu me guider de ses conseils. Il m estagrable de souligner aussi le rle minent jou par les Ingnieursdes Ponts et Chausses de Montargis et leur personnel de laboratoire dans la mise au point de mthodes conomiques des sols cimenten France.

BIBLIOGRAPHIEc La stabilisation aux liants hydrauliques rapport pralable, cycled tudes 1959, prsente par la Direction des Routes et de la CirculationRoutire.- Emplois et perspectives de la stabilisation au ciment technique rou

tire , par M. P. GoDIN, Ingnieur des Ponts et Chausses, Annales del Institut Technique du Btiment et des Travaux Publics, janvier 1962 (expos du 25 avril 1961 . Notice rdige par l arrondissement des Ponts et Chausses de Montargis relative aux programmes des rechargements en grave-ciment - campagnes 1961-1962 (Les deux schmas reproduits dans ces pages ont t extraitsde cette notice).

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