traitement des prothèses unicompartimentaires infectées

1
S374 88 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique rales en un temps. Les résultats fonctionnels (pré- et postopératoire à 6 mois) ont été mesurés via les scores de KOOS et IKS. Résultats.— Nous avons donc inclus 14 patients (11 hommes, 3 femmes), âgés de 65 ans de moyenne. La durée d’hospitalisation moyenne retrouvée est de 9 jours (7—13), le temps de garrot cumulé de 122 minutes et les pertes sanguines moyennes de 932 mL. Seuls 2 patients ont dû être transfusés. Le KOOS retrouve un score moyen pré et postopératoire respectivement de 54,8 % et 89,1 %. Le score IKS moyen est de 184,1 à droite et 185,9 à gauche. Les radiographies de contrôle ne montrent pas de descellement. On ne note qu’une complication avec reprise à j6 pour hématome. Aucune complica- tion thromboembolique n’est à déplorer. Discussion.— La durée d’intervention reste d’1 heure par genou. On constate une récupération fonctionnelle rapide de manière symé- trique ainsi qu’une amélioration du ressenti par les patients. La reprise pour hématome n’étant pas spécifique d’une chirurgie en un temps opératoire, on peut raisonnablement dire que celle-ci n’entraîne pas plus de complications. La durée d’hospitalisation a été biaisée par le délai d’obtention des places en convalescence. Cette technique opératoire n’a pas posé de problèmes techniques particuliers, n’amenant pas plus de complications postopératoires et permettant de ne réaliser qu’une seule anesthésie, une seule hos- pitalisation et un séjour en convalescence diminuant le coût pour le système de santé. De plus, la rééducation a été facilitée par la prise en charge simultanée des 2 articulations arthrosiques, véri- table frein lors de la prise en charge séquentielle et a permis une récupération plus rapide ayant un impact social moindre pour les patients. Conclusion.— La PUC bilatérale en un temps représente une indi- cation chirurgicale peu fréquente pour laquelle une sélection rigoureuse des patients doit être effectuée. Ces premiers résultats à court terme sont encourageants car comparables à ceux de la chi- rurgie en 2 temps voire mieux tolérés. Ils méritent d’être confirmés par une étude de plus grande envergure. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.263 364 Traitement des prothèses unicompartimentaires infectées Charlotte Labruyere , Valérie Zeller , Luc Lhotellier , Nicole Desplaces , Philippe Léonard , Patrick Mamoudy , Simon Marmor Hôpital Croix-Saint-Simon, 75020 Paris, France Auteur correspondant. Introduction.— Les principales causes de reprise des prothèses uni- compartimentaires (PUC) sont le descellement, l’usure, l’extension de l’arthrose à un autre compartiment et l’infection. Aucune étude ne décrit la prise en charge des PUC infectées dont l’incidence oscille entre 0,3 % et 0,5 %. L’objectif de cette étude était de décrire les résultats infectieux et mécaniques des changements de PUC par prothèse totale du genou (PTG) en 1 temps pour infection. Patients et méthode.— Étude monocentrique rétrospective de cohorte incluant consécutivement tous les patients atteints d’une infection chronique de PUC. L’infection était confirmée par une ponction articulaire systématique en préopératoire. Les caractéris- tiques des patients ont été extraites à partir de la base de données du service et des dossiers médicaux. Résultats.— Neuf patients issus d’une cohorte de 233 prothèses de genou infectées ont été pris en charge entre 2003 et 2010. Il s’agissait de 4 PUC internes, 4 PUC externes et une prothèse fémoro- patellaire. L’âge moyen était de 65 ans (36 à 83 ans). Cinq patients étaient en échec d’une précédente prise en charge par synovec- tomie, lavage et antibiothérapie. Le traitement consistait en un changement de PUC par PTG en un temps, associé à une double antibiothérapie intraveineuse adaptée au germe, pour une durée de 6 semaines suivi d’un relais par voie orale de 6 semaines. Les bacté- ries identifiées étaient 6 staphylococcus (4 épidermidis, un capitis, un lugdunensis), un streptocoque déficient, un entérocoque et un Escherichia coli. Avec un recul moyen de 45 mois (6 à 72 mois), aucune récidive d’infection n’a été observée. Aucun patient n’a été réopéré pour une cause infectieuse. Les reprises chirurgicales (2 patients) étaient 2 évacuations d’hématome et une mobilisation sous anesthésie générale. Les complications médicales (4 patients) étaient une cytolyse, une cholestase hépatique, une diarrhée, une infection et une thrombose du cathéter central. Aucune n’a empê- ché la poursuite d’une antibiothérapie adaptée. Une patiente est décédée après deux ans de suivi d’une pathologie cardiaque. Discussion et conclusion.— La particularité de ces infections est d’associer sur la même articulation une infection de prothèse à une infection du cartilage natif. En cas d’infection chronique, ni la PUC, ni le cartilage ne peuvent être traité de fac ¸on conservatrice. Les infections chroniques de PUC peuvent être traitées après identifi- cation du germe par ponction, par un changement en un temps par PTG associé à une double antibiothérapie adaptée pendant 3 mois. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.264 365 La section accidentelle du tendon poplité au cours d’une prothèse totale de genou est-elle un facteur de laxité ? Guillaume Demey , Vitto De Simone , Robert Magnussen , Sébastien Lustig , Elvire Servien , Philippe Neyret Lyon ortho clinic, 29b, avenue des Sources, immeuble le trait d’union, 69009 Lyon, France Auteur correspondant. Introduction.— La section accidentelle du tendon poplité peut sur- venir lors de la pose d’une prothèse totale de genou. Sa fréquence est largement sous-estimée et ses conséquences ont été peu étu- diées. Nous avons réalisé une étude biomécanique afin de mesurer la laxité en varus au cours d’une prothèse totale de genou à l’aide d’un système de navigation dont la précision est validée. Notre hypothèse est que la section du tendon poplité entraîne une aug- mentation de la laxité en varus forcé proportionnelle au degré de flexion du genou. Matériel et méthodes.— Cette étude était in vitro, cadavérique. Dix cadavres frais entiers étaient utilisés (n = 10 genoux droits). Le système de navigation utilisé était le système PLEOS. L’implant uti- lisé était une prothèse postéro-stabilisée HLS Kneetec. La laxité en varus était mesurée sur le genou non prothésé à différents degrés de flexion : 0 , 30 , 60 puis 90 . Les mesures étaient répétées selon la séquence suivante : mise en place de la prothèse puis section isolée du tendon poplité puis section additionnelle du ligament collatéral latéral (LCL). La force exercée en varus était de 150 N et contrôlée par dynamomètre. La flexion du genou était validée par le système de navigation. Résultats.— L’axe fémoro-tibial mécanique avant et après mise en place de la prothèse était respectivement de 178,8 et 180,1 (NS). Après implantation, la laxité en varus n’était pas modifiée. Après section isolée du tendon poplité, la laxité en varus était signi- ficativement augmentée à 30 , 60 et 90 de flexion (p = 0,008, p = 0,003 et p < 0,001). L’augmentation était de 0,84 à 30 de flexion, 0,77 à 60 et de 1,05 à 90 . Il n’y avait pas de différence à0 de flexion. Après section additionnelle du LCL, l’augmentation de la laxité était de 3,6 à0 de flexion (p < 0,001), de 12,4 à 30 de flexion (p < 0,001), de 19,3 à 60 de flexion (p < 0,001) et de 19,7 à 90 de flexion (p < 0,001). Discussion/Conclusion.— Cette étude est unique et apporte des don- nées précises sur les conséquences de cette lésion iatrogène. La

Upload: simon

Post on 30-Dec-2016

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Traitement des prothèses unicompartimentaires infectées

S374 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

rales en un temps. Les résultats fonctionnels (pré- et postopératoireà 6 mois) ont été mesurés via les scores de KOOS et IKS.Résultats.— Nous avons donc inclus 14 patients (11 hommes,3 femmes), âgés de 65 ans de moyenne. La durée d’hospitalisationmoyenne retrouvée est de 9 jours (7—13), le temps de garrot cumuléde 122 minutes et les pertes sanguines moyennes de 932 mL. Seuls2 patients ont dû être transfusés. Le KOOS retrouve un score moyenpré et postopératoire respectivement de 54,8 % et 89,1 %. Le scoreIKS moyen est de 184,1 à droite et 185,9 à gauche. Les radiographiesde contrôle ne montrent pas de descellement. On ne note qu’unecomplication avec reprise à j6 pour hématome. Aucune complica-tion thromboembolique n’est à déplorer.Discussion.— La durée d’intervention reste d’1 heure par genou. Onconstate une récupération fonctionnelle rapide de manière symé-trique ainsi qu’une amélioration du ressenti par les patients. Lareprise pour hématome n’étant pas spécifique d’une chirurgie enun temps opératoire, on peut raisonnablement dire que celle-cin’entraîne pas plus de complications. La durée d’hospitalisation aété biaisée par le délai d’obtention des places en convalescence.Cette technique opératoire n’a pas posé de problèmes techniquesparticuliers, n’amenant pas plus de complications postopératoireset permettant de ne réaliser qu’une seule anesthésie, une seule hos-pitalisation et un séjour en convalescence diminuant le coût pourle système de santé. De plus, la rééducation a été facilitée par laprise en charge simultanée des 2 articulations arthrosiques, véri-table frein lors de la prise en charge séquentielle et a permis unerécupération plus rapide ayant un impact social moindre pour lespatients.Conclusion.— La PUC bilatérale en un temps représente une indi-cation chirurgicale peu fréquente pour laquelle une sélectionrigoureuse des patients doit être effectuée. Ces premiers résultatsà court terme sont encourageants car comparables à ceux de la chi-rurgie en 2 temps voire mieux tolérés. Ils méritent d’être confirméspar une étude de plus grande envergure.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.263

364Traitement des prothèsesunicompartimentaires infectéesCharlotte Labruyere ∗, Valérie Zeller ,Luc Lhotellier , Nicole Desplaces ,Philippe Léonard , Patrick Mamoudy ,Simon MarmorHôpital Croix-Saint-Simon, 75020 Paris, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Les principales causes de reprise des prothèses uni-compartimentaires (PUC) sont le descellement, l’usure, l’extensionde l’arthrose à un autre compartiment et l’infection. Aucune étudene décrit la prise en charge des PUC infectées dont l’incidenceoscille entre 0,3 % et 0,5 %. L’objectif de cette étude était de décrireles résultats infectieux et mécaniques des changements de PUC parprothèse totale du genou (PTG) en 1 temps pour infection.Patients et méthode.— Étude monocentrique rétrospective decohorte incluant consécutivement tous les patients atteints d’uneinfection chronique de PUC. L’infection était confirmée par uneponction articulaire systématique en préopératoire. Les caractéris-tiques des patients ont été extraites à partir de la base de donnéesdu service et des dossiers médicaux.Résultats.— Neuf patients issus d’une cohorte de 233 prothèsesde genou infectées ont été pris en charge entre 2003 et 2010. Ils’agissait de 4 PUC internes, 4 PUC externes et une prothèse fémoro-patellaire. L’âge moyen était de 65 ans (36 à 83 ans). Cinq patientsétaient en échec d’une précédente prise en charge par synovec-tomie, lavage et antibiothérapie. Le traitement consistait en unchangement de PUC par PTG en un temps, associé à une doubleantibiothérapie intraveineuse adaptée au germe, pour une durée de

6 semaines suivi d’un relais par voie orale de 6 semaines. Les bacté-ries identifiées étaient 6 staphylococcus (4 épidermidis, un capitis,un lugdunensis), un streptocoque déficient, un entérocoque et unEscherichia coli. Avec un recul moyen de 45 mois (6 à 72 mois),aucune récidive d’infection n’a été observée. Aucun patient n’aété réopéré pour une cause infectieuse. Les reprises chirurgicales(2 patients) étaient 2 évacuations d’hématome et une mobilisationsous anesthésie générale. Les complications médicales (4 patients)étaient une cytolyse, une cholestase hépatique, une diarrhée, uneinfection et une thrombose du cathéter central. Aucune n’a empê-ché la poursuite d’une antibiothérapie adaptée. Une patiente estdécédée après deux ans de suivi d’une pathologie cardiaque.Discussion et conclusion.— La particularité de ces infections estd’associer sur la même articulation une infection de prothèse à uneinfection du cartilage natif. En cas d’infection chronique, ni la PUC,ni le cartilage ne peuvent être traité de facon conservatrice. Lesinfections chroniques de PUC peuvent être traitées après identifi-cation du germe par ponction, par un changement en un temps parPTG associé à une double antibiothérapie adaptée pendant 3 mois.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.264

365La section accidentelle du tendonpoplité au cours d’une prothèse totalede genou est-elle un facteur delaxité ?Guillaume Demey ∗, Vitto De Simone ,Robert Magnussen , Sébastien Lustig ,Elvire Servien , Philippe NeyretLyon ortho clinic, 29b, avenue des Sources, immeuble le traitd’union, 69009 Lyon, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La section accidentelle du tendon poplité peut sur-venir lors de la pose d’une prothèse totale de genou. Sa fréquenceest largement sous-estimée et ses conséquences ont été peu étu-diées. Nous avons réalisé une étude biomécanique afin de mesurerla laxité en varus au cours d’une prothèse totale de genou à l’aided’un système de navigation dont la précision est validée. Notrehypothèse est que la section du tendon poplité entraîne une aug-mentation de la laxité en varus forcé proportionnelle au degré deflexion du genou.Matériel et méthodes.— Cette étude était in vitro, cadavérique.Dix cadavres frais entiers étaient utilisés (n = 10 genoux droits). Lesystème de navigation utilisé était le système PLEOS. L’implant uti-lisé était une prothèse postéro-stabilisée HLS Kneetec. La laxité envarus était mesurée sur le genou non prothésé à différents degrés deflexion : 0◦, 30◦, 60◦ puis 90◦. Les mesures étaient répétées selon laséquence suivante : mise en place de la prothèse puis section isoléedu tendon poplité puis section additionnelle du ligament collatérallatéral (LCL). La force exercée en varus était de 150 N et contrôléepar dynamomètre. La flexion du genou était validée par le systèmede navigation.Résultats.— L’axe fémoro-tibial mécanique avant et après mise enplace de la prothèse était respectivement de 178,8◦ et 180,1◦ (NS).Après implantation, la laxité en varus n’était pas modifiée. Aprèssection isolée du tendon poplité, la laxité en varus était signi-ficativement augmentée à 30◦, 60◦ et 90◦ de flexion (p = 0,008,p = 0,003 et p < 0,001). L’augmentation était de 0,84◦ à 30◦ deflexion, 0,77◦ à 60◦ et de 1,05◦ à 90◦. Il n’y avait pas de différenceà 0◦ de flexion. Après section additionnelle du LCL, l’augmentationde la laxité était de 3,6◦ à 0◦ de flexion (p < 0,001), de 12,4◦ à 30◦de flexion (p < 0,001), de 19,3◦ à 60◦ de flexion (p < 0,001) et de19,7◦ à 90◦ de flexion (p < 0,001).Discussion/Conclusion.— Cette étude est unique et apporte des don-nées précises sur les conséquences de cette lésion iatrogène. La