traces magazine #90

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PAGE 3 ROBERT CHARLEBOIS | PAGES 8-9 ENCORE PLUS SUR LE WEB Au pied des pentes & sur le golf TRACES magazine Vol. 8 no. 06 - 18 avril 2014 | MENSUEL GRATUIT | 20 000 COPIES CERTIFIÉES | IMPRESSION INTERGLOBE TC TRANSCONTINENTAL LAURENTIDES | LANAUDIÈRE | LAVAL | MONTRÉAL + WEB

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ed. avril 2014

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Page 1: TRACES magazine #90

PAGE 3

RoBERT ChaRLEBoIS | PAGEs 8-9EnCoRE PLuS suR LE WEB

Au pied des pentes& sur le golf

TRACESmagazine

Vol. 8 no. 06 - 18 avril 2014 | mEnsuEL GRAtuit | 20 000 coPiEs cERtiFiéEs | imPREssion intERGLoBE tc tRAnscontinEntAL

LAuREntiDEs | LAnAuDiÈRE | LAvAL | montRéAL + WEB

Page 2: TRACES magazine #90

2 18 avril 2014

GAstRonomiE

Pour cette chronique, j’ai croisé un de mes clients au guichet automatique :

— Salut, mon Hugues ! Je vais ar-rêter manger au Bistro à Vino, voir Chantal et Tony. Ils sont tellement sympathiques ! Viens-tu ?

— Je vais arrêter pour un verre seu-lement, pas plus, parce que je suis content de te voir.

J’avais imaginé ma soirée en man-geant tranquillement un plat vite fait devant la télé. J’étais crevé et je rêvais d’aller dormir tôt.

Au Bistro à Vino de Saint-Sauveur règne une ambiance élégante, mo-derne et branchée dès qu’on passe le hall d’entrée. La cuisine en contrebas et la beauté des céramiques attirent le regard. L’endroit est classe, et l’ac-cueil de Chantal, copropriétaire avec

son conjoint Tony, né en Sicile, est toujours chaleureux.

On mange ici une nourriture ita-lienne gourmande authentique ! J’aime ne pas avoir à choisir quand je vais au restaurant. Mon ami me conseille de goûter le crabe à cara-pace molle; je suis bon public et je deviens rapidement conquis.

Pour le plat, le chef me suggère un risotto aux truffes « parce que la sai-son des truffes d’hiver est presque terminée ». Nous sommes en début de semaine. Tony prend le temps de m’apporter mon plat et me râpe de cette truffe noire qu’il vient de rece-voir. Wow, ce n’est pas tous les jours qu’on râpe de la truffe fraîche direc-tement dans mon assiette ! Mon plat est accompagné d’un verre de barolo d’importation privée conseillé par

Chantal; le mariage est absolument sublime. La portion est généreuse et tout à fait abordable. Je ne mange pas tout et je me permets d’en rapporter à la maison. Le lendemain, je man-gerai le reste et me rendrai compte une deuxième fois que mon plat était absolument goûteux et savoureux.

J’attire ici votre attention sur un geste peu banal, voire rare et excep-tionnel. On a râpé de la truffe fraîche directement dans mon assiette ! Cela n’arrive pas tous les jours.

Le chef y est allé avec délicatesse et le plat était parfaitement bien dosé. Parce que si la truffe se trouve être la médaillée d’or des champignons du monde, c’est qu’elle est non seu-lement une espèce rare, mais aussi qu’elle est très goûteuse, car elle met des mois à venir à maturité. Alors,

manger de la truffe fraîche, quand on y pense, c’est comme manger un aliment qui a un goût de surnaturel. Ça devient presque mystérieux, et j’y accorde un grand respect.

— Alors, comment tu fais, Tony, pour recevoir de la truffe comme ça ?

— J’ai un fournisseur à qui je la commande, et la truffe prend l’avion en Italie dès le lendemain.

Ça, c’est de la restauration comme je l’aime. Merci pour l’authenticité !

Pour le dessert, j’ai commandé une mousse de tiramisu et j’ai été une fois de plus conquis. Vive la cuisine faite maison !

J’en profi te pour saluer Sylvio, le frère de Tony, que je ne connais pas, mais qui tient le Bistro à Vino de Sainte-Adèle, situé au 996, rue Vali-quette : 450 229-2727.

Bistro à Vino St-Sauveur 50, avenue de la Gare

450 227-6436

hugues néron est restaurateur. Il a travaillé au Québec, en France et en Italie et a voyagéen constante recherche de bonnes tables...

Le coup de cœur du restaurateur deuxième chronique

Hugues Néron

Je vous préviens tout de suite : vous ne me verrez jamais casser un restaurateur pour une mauvaise perfor-mance, car il peut tous nous arriver de tomber sur une mauvaise journée, un serveur qui se lève de la patte gau-che, un cuisinier tombé malade qui doit rester à la maison ou un achalandage imprévu. Cela peut soudainement rendre une expérience au restaurant désagréable. Si cela m’arrive, je me contenterai de changer d’adresse tout simplement en gardant le silence...

vins BLAncsChardonnay albizzia,

Marchesi de Frescobaldi (Italie – Toscane – 15 $)

Petite incursion en Italie, plus précisé-ment en Toscane, avec ce chardonnay élaboré par une grande maison de ce coin de pays. Le vin est sec, droit et franc, et d’une amplitude moyenne. Plus sur la légèreté que la concentra-tion, il possède néanmoins les atouts pour se marier à un poisson meunière.

Vin de pays d’Epanomi 2013,

domaine Gerovassiliou

(Grèce – Thessalonique – 19,95 $)

On sort des sentiers battus avec ce vin d’un des meilleurs producteurs grecs. Issu du rare malagousia et de l’assyrtiko, il se présente paré d’une jolie couleur aux re-fl ets verts. On découvre au nez des par-fums de jasmin, de melon et d’agrumes, et la bouche est vive et joliment fruitée.

Pacherenc du Vic-Bilh 2011,

Rêves d’automne, Ch. Laffi tte-Teston

(France – Béarn – 19,80 $; 500 ml)

Les amateurs de vins doux se régaleront avec ce vin élaboré avec des raisins vendan-gés tardivement. D’une jolie robe dorée et doté de parfums miellés aux accents exo-tiques, il est sucré, mais tout en équilibre grâce à sa vivacité naturelle.

vins Rosés Rioja, Bodegas Marqués de Caceres

(Espagne – Rioja – 14,95 $)

D’une belle robe assez soutenue, ce vin de la Rioja offre des arômes de fruits rouges comme la fraise et la groseille. Sec et moyen-nement corsé, il possède une bonne fraî-cheur grâce au cépage tempranillo, cueilli à point et vinifi é dans les règles de l’art.

Costières de nîmes, Buti nages,R. Gassier (France – Rhône – 15,60 $)

C’est avec une jolie robe saumonée brillant de tout son éclat que le vin du château de Nages nous arrive dans le verre. Sec, friand et fruité, il accompa-gnera à merveille une pasta accompa-gnée d’une sauce tomatée, avec pas bien loin quelques rayons de soleil.

vins RouGEsBaga Reserva 2009, Marquês de Marialva

(Portugal – Bairrada – 16,85 $)

L’air de rien, ce vin, élaboré avec le cépage baga, se présente moyennement corsé et structuré, avec au nez un bouquet de fruits noirs, nuancé de tabac et d’épices douces. Il jouera sans complexe le jeu de l’harmo-nie avec des viandes sautées et une daube de bœuf au vin rouge.

Morgon, Georges dubœuf(France – Beaujolais – 19 $)

Classiques comme toujours, les vins de Georges Dubœuf respectent le terroir d’ori-gine et le cépage utilisé. Dans ce cas, c’est avec le gamay que l’on produit ce vin tout en fruit, d’une grande souplesse et doté de parfums de cerise, typiques de l’appellation morgon. Servir légèrement rafraîchi.

Shiraz Bin 555, Wyndham Estate

(Australie – Nouvelle-Galles du Sud – 18,50 $)

Ce vin du bout du monde, élaboré avec le cépage syrah, ravira les amateurs de confi ture de prune, qu’ils trouveront dans le nez de ce vin corsé et capiteux. Servir sans hésiter avec une côte de bœuf accompagnée d’une sauce au poivre.

Coteaux du Languedoc 2011, Bronzinelle,

Ch. St-Martin de la Garrigue

(France – Languedoc – 19,10 $)

Avec les cépages syrah (en majorité), gre-nache, mourvèdre et carignan, ce vin ap-porte tout ce que la garrigue a de bon à nous offrir : des parfums de romarin et de thym, et des notes d’épices douces, que l’on retrouve en bouche. Un régal aussi grâce à des tanins mûrs et bien enrobés.

dolcetto d’alba 2012, Prunotto

(Italie – Piémont – 19,40 $)

Produit par une grande maison, ce dol-cetto du sud du Piémont est élaboré en cuve pour conserver toute sa matière fruitée. Avec un nez de framboise et de mûre, il nous prépare à sa bouche gour-mande, ronde et soyeuse. Un vin de plaisir à servir entre 14 et 16 °C !

deuxième chronique

Jacques Orhon

DiX vins divins à moins de vingt

Page 3: TRACES magazine #90

ARTliving

Un choix pour une qualite de vie superieure !

Disponiblesur le golf et au pied des pentes

Duplex ou cottage

Golf et ski côte à côte

Page 4: TRACES magazine #90

4 18 avril 2014

PoésiE

tRAcEs est un mensuel gratuit distribué dans les Laurentides, dans Lanaudière, à Laval età montréal.www.tracesmagazine.com

adMInISTRaTIon6, avenue Filion, saint-sauveur(Québec) J0R 1R0

dIRECTIon dE La PuBLICaTIonAnnie Depont514 [email protected]

aSSISTanTE nathalie Daragon

dIRECTEuR PuBLICITé Pascal Kauffmann 514 [email protected]

GRaPhISMEclaire Delpla, communicDesign.ca

RéVISIon dES TEXTESLauraine croteau-Bertrand

RéVISIon MaQuETTEcynthia cloutier marenger

IMPRESSIon interglobe

TIRaGE20 000 exemplaires

SITE WEBmichèle potvin, [email protected]

déPÔT LéGaLBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du canadaissn 1922-3463

Toute reproduction des annonces et articles de TRaCES est interdite sauf contrat spécifi que.

Prochaine tombée : 30 avril

Nancy R. Lange

Le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières est pour moi un rendez-vous incontournable. C’est au cours d’un de ses déjeuners-poé-sie que j’y ai entendu, il y a quelques années, ce poème récité par Rodney Saint-Éloi. Ce texte, qui ouvre son recueil Récitatif au pays des ombres, m’avait tellement emballée que je l’avais traduit en direct pour les autres poètes invités qui, étant anglo-phones, ne pouvaient le comprendre.

J’ai souvent recroisé Rodney par la suite. Infatigable, l’auteur est aussi éditeur. C’est un homme qui aime créer des ponts. Originaire d’Haïti, où il avait fondé la maison d’édition Mémoire, il a fondé, deux ans après son arrivée au Québec en 2001, Mé-moire d’encrier. Il se défend toutefois du fait que le noir, que le terme en-crier peut évoquer, soit l’unique cou-leur associée à sa maison d’édition.

« En créole, le mot noir n’existe pas, dit-il. Notre plateforme se veut mul-ticolore, aux couleurs des imaginaires du monde, humaine et intergénéra-tionnelle. »

Mémoire d’encrier a été la première maison d’édition à travailler à la mise en valeur de corpus amérindiens, haïtiens et africains, entre autres avec le collectif Aimititau ! Parlons-nous !, dirigé par la Québécoise d’origine bretonne Laure Morali. Décidé-ment, il fallait bien un Français et une Bretonne pour jumeler ainsi des auteurs du Québec et des auteurs des Premières Nations et initier ce dialo-gue essentiel !

« Dès mon arrivée au Québec, j’ai senti qu’il manquait ici une diversité sur le plan littéraire, explique Rodney Saint-Éloi. Il manquait ce rapport à l’histoire. Le premier peuple d’Haïti, celui qui a été exterminé par les co-lonisateurs, c’était aussi un peuple

d’Amérindiens, plein de poésie, de danse et de chanson. »

L’humanisme de Rodney Saint-Éloi, si inspirant, traverse aussi son dernier recueil, Jacques Roche, je t’écris cette lettre, présentement en lice pour le prix du Gouverneur général. Dédié à la mémoire de son ami assassiné à Port-au-Prince en 2005, ce très beau livre cherche l’alchimie permettant de transformer le deuil en beauté :

« Qui me dira comment nommer la mort quand le tombeau est celui d’un ami ? »

Faisant d’abord alterner oubli et mé-moire, il s’élance ensuite dans une longue quête qui, ultimement, cé-lèbre la persistance, la victoire fi nale de la présence, au-delà de la mort :

« les bourgeons disent comme toi

Ils ne savent pas ce que c’est que mourir ».

Jacques Roche, je t’écris cette lettre, Rod-ney Saint-Éloi, Mémoire d’encrier.

Récitatif au pays des ombres, Rodney Saint-Éloi, Mémoire d’encrier.

Rodney Saint-Éloipoète à la barre de Mémoire d’encrier depuis onze ans

« Le poème est un cheval fou.il abat les cloisons, franchit l’horizon dépaysé,

contraint le chemin à être dans les yeux ébahis du promeneur. »Rodney Saint-Éloi

EnCoRE PLuS SuR

www. traces magazine .com

Page 5: TRACES magazine #90

18 avril 2014 5

1. duolingoGrâce à cette application primée, il est fa-cile d’apprendre à son rythme et selon son niveau au moyen d’exercices motivants et amusants. Elle est gratuite et visuellement attrayante. Un exemple d’utilisation opti-male des capacités de l’iPad. Babbel peut être une option valable. Elle est payante, par contre.

2. BusuuEn plus de pouvoir apprendre les subtili-tés langagières et mots clés sur 150 thèmes du quotidien, il est possible de faire des exercices de traduction qui pourront être révisés par la communauté d’utilisateurs.

3. nemo Ce qui la distingue ? Outre le fait qu’elle aide à maîtriser les mots et expressions essentiels, elle permet de travailler son ac-cent en offrant de vous enregistrer pour ensuite comparer votre énoncé à la pro-nonciation de l’application.

4. VerblingCette application offre d’assister à des cours en ligne, en direct, à toute heure du jour. Les cours et exercices sont don-nés par des gens sélectionnés à travers le monde. Attention, pour participer aux cours, il faut adhérer à la version payante !

5. helloTalkVoici une intéressante utilisation des ré-seaux sociaux au profi t de l’apprentissage. Après avoir créé son profi l en indiquant sa langue familière ainsi que le niveau de celle à pratiquer, l’utilisateur peut entrer en contact avec d’autres membres corres-pondant à ses critères et commencer une conversation sous forme de clavardage.

6. Parlez & TraduisezUn interprète dans le creux de votre main ! Elle peut traduire d’une façon étonnante 32 langues grâce à sa techno-logie de reconnaissance vocale exception-nelle. Simple d’utilisation.

7. myLanguage Traducteur GratuitContrairement aux autres traducteurs, celui-ci utilise la communauté mondiale pour produire les traductions. Ainsi, il tient compte des particularités et patois de la langue en fonction de la région. Comme avec Wikipédia, les experts peuvent réviser les traductions qui ne sont pas tout à fait exactes. Une option ? Google Traduction.

8. dictionnaire anglais-français La-roussePour approfondir ses connaissances, un dictionnaire peut s’avérer bien utile. Pou-vant être consulté hors ligne, on peut y trouver les traductions de mots, d’expres-sions, d’abréviations, de proverbes ainsi que les conjugaisons. WordLink English French Dictionary est une option gra-tuite valable, mais à utilisation restreinte sans Internet.

Adiós y buena suerte !

11 applications iPad/iPhonepour apprendre une autre langueDominic Guay

Pas toujours facile d’apprendre les rudiments d’une autre langue. Malgré les bonnes intentions, le manque de temps et de motivation ont souvent raison de l’apprenant. Voici quelques applications qui vous permettront à tout moment de parfaire vos connaissances.

tEchno

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Durée de 60 mois Bail de 45 mois Versement initial 1 975 $** durant l’Événement du printemps

LA BERLINE C 300 4MATICMC ÉDITION AVANTGARDE 2014. PRIX TOTAL1 : 44 665 $**

Financement à l’achat Taux à la location Paiements mensuels Inclut un crédit de

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Franke Mercedes-Benz •1751 Rue Principale, Ste-Agathe Des-Monts •1 888-480-9075 • Ouvert les samedis

Renseignez-vous sur notre service d’entretien prépayé au Mercedes-Benz.ca/EPP

© Mercedes-Benz Canada Inc., 2014. Véhicules illustrés : B 250 2014 avec l’Ensemble Sport/Berline C 350 4MATICMC Édition Avantgarde 2014. PDSF national : 32 500 $/52 800 $. ** Le prix total de 32 915 $/44 665 $ et le versement initial incluent les frais de transport et de préparation de 2 245 $, les frais du RDPRM de 55,49 $, la taxe de 100 $ sur le climatiseur et les droits de 15 $ sur les pneus. * Offres de location basées sur la B 250 2014/la berline C 300 4MATICMC Édition Avantgarde 2014 proposées uniquement par l’intermédiaire des Services financiers Mercedes-Benz sur approbation du crédit, pendant une durée limitée. Exemple basé sur une location de 368 $/458 $ (incluant un rabais de 1 000 $/3 555 $) par mois pendant 45/27 mois. Versement initial de 1 975 $/2 995 $ plus dépôt de sécurité de 400 $/500 $ et taxes applicables payables à la date d’entrée en vigueur du bail. PDSF à partir de 30 500 $/42 250 $. Taux annuel de location de 2,9 %/2,9 %. Obligation totale : 18 935 $/15 861 $. Kilométrage limité à 18 000 km par an (0,20 $/km supplémentaire). Exemple de financement basé sur un terme de 60 mois au taux annuel de 0,9 %/0,9 % et un prix de 32 915 $/44 665 $. Le paiement mensuel est de 510 $/649 $ (avant taxes) avec un versement initial de 1 975 $/2 995 $. Le coût de l’emprunt est de 660 $/825 $, pour une obligation totale de 32 575 $/41 935 $. Frais d’immatriculation, d’enregistrement et d’assurance en sus. Le concessionnaire peut louer ou offrir du financement à prix moindre. Les offres peuvent changer sans préavis et ne peuvent être jumelées à d’autres offres. Pour connaître les détails, voyez votre concessionnaire Mercedes-Benz autorisé ou communiquez avec le Service à la clientèle de Mercedes-Benz au 1 800 387-0100. Les offres prennent fin le 30 avril 2014.

L’Événement du printemps se termine le 30 avril.Des taux de location et de financement exceptionnels, en plus de crédits saisonniers, vous sont offerts pour une durée limitée.

Page 6: TRACES magazine #90

6 18 avril 2014

société

Patrice G. Llavador

À l’heure où ces quelques mots sont commis, les dés seront jetés, mais cette période qui en a dégoûté plus d’un, et pas des moindres, est pro-bablement le résultat de l’adaptation ratée de cette démocratie qui se traîne lamentablement depuis des décen-nies. Et qui semble aller de plus en plus mal, sur une planète de moins en moins bleue.

Le petit film de Guy Nantel, au titre évocateur de vox populi, la voix du peuple, est à cet égard significatif de l’un des deux courants majeurs qui écartèlent ce mode social, « sociétal », comme on dit sur le Plateau et à Paris. D’un côté, une classe politique qui se goinfre de manière honteuse et visiblement admise et convenue. De l’autre côté, une autre classe politique qui se démène pour ses semblables, celle-ci se moquant complètement de ce qui se passe, plus occupée à

survivre qu’à observer cette lutte sus-pecte pour le pouvoir. Dans le film en question, Nantel se borne à at-traper dans ses filets le petit peuple du Québec. Évidemment, ceci n’est pas une étude, simplement un cliché malicieux, mais bien évocateur du désintérêt croissant de la classe po-pulaire pour cette élite qui se déchire pour mieux s’installer aux manettes du distributeur de billets.

Et c’est de celle-ci que vient proba-blement tout le malheur de notre époque. Il y a trente ans, on aurait appris que le Dr Porter avait des re-lations étroites avec un candidat au poste de premier ministre, celui-ci se serait immédiatement réfugié dans un trou de souris à jamais. Au-jourd’hui, ça passe comme dans du beurre, et on a même l’impression que ça a un impact positif. Où que l’on se tourne, on sait ou on se doute que les élus doivent remercier leurs affidés, et distribuer la viande qu’ils

ont chassée. C’est non seulement basique, mais profondément gravé dans les fibres de l’homo politicus, dans son ADN, comme on aime à le dire aujourd’hui. Et ceci rejoint une idée qui me trotte dans la tête depuis la constatation de l’ancrage de la corruption dans nos mœurs récentes : à savoir que nous revenons à l’établissement non pas de la dé-mocratie, mais de la « tribu ». Un an-thropologue chercheur à l’École des hautes études en sciences sociales, M. Jean-Loup Amselle, dans un pa-pier du Monde1, nous rappelait fort opportunément que le don faisait partie du système de régulation, de récompense obtenue sur le pays pour rétribuer le clan, les membres de la tribu de son soutien. Le salaire pour avoir permis l’élection, ou la nomi-nation, ou encore plus simplement la prise du pouvoir : « Le lien politique en Afrique est régi essentiellement par des principes de prédation et de

redistribution du type clientéliste. » Face au creux des propositions, face au fondement imbécile de la petite politique sur l’économique et les emplois, et rien d’autre, conduisant au vide sidéral des propositions de nos élus, le vide se crée. Et comme notre Mère Nature est bien moulée, et qu’elle a horreur du vide, les vieux comportements reviennent au grand galop combler les carences. Et pour être élu, il ne faut plus seulement tenter de faire le bien sans réussir; il faut s’appuyer sur les petits et grands amis. Et pas seulement au Québec ou au Canada, qui n’est plus le « Canada clean » qu’on nous a vendu avec les ours et la police montée. La nature a horreur du vide. Et elle le remplit comme elle le peut.

1-Le Monde, 6 décembre 2013, « Un conti-nent frappé par l’effondrement de l’État».

La nature a horreur du vide

C’est la question à laquelle s’est at-taqué J.-Claude St-Onge, professeur de philosophie à la retraite et docteur en socioéconomie, dans son essai Tous fous ?, consacré à l’influence de l’industrie pharmaceutique sur la psychiatrie. La thèse de l’auteur, sou-tenue par moult études et faits pour le moins troublants, est claire : les compagnies pharmaceutiques sont prêtes à tout pour nous le faire croire.

Pourquoi ? Parce que la maladie mentale rapporte. En atteste le taux de profits de l’industrie pharmaceu-

tique, qui a doublé depuis 1970, époque où l’approche psychothéra-peutique d’inspiration freudienne a cédé la place au modèle biomédical, selon lequel, le cerveau étant déré-glé, il faudrait en rétablir l’équilibre à l’aide de substances chimiques. Or, selon J.-Claude St-Onge, « les preuves des origines biologiques de la vaste majorité des troubles mentaux sont inconnues, voire inexistantes ».

Dans ces circonstances, traiter les « malades » avec des médicaments serait non seulement inefficace, mais

également potentiellement dan-gereux. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple parmi cent, sauf pour la dé-pression très sévère, un placebo a les mêmes effets qu’un antidépresseur et la psychothérapie se révèle plus bé-néfique à moyen et long terme. Par ailleurs, de nombreux essais cliniques font état d’effets secondaires parfois désastreux – agitation, anxiété, hosti-lité, idées suicidaires, etc. –... allant à l’encontre du but recherché !

Alors, qu’est-ce qui nous pousse à consommer ces médicaments ? J.-Claude St-Onge met en évidence la manipulation qu’exerce l’industrie pharmaceutique sur l’opinion pu-blique : dissimulation ou minimisa-tion des effets négatifs dans la presse médicale, campagnes publicitaires agressives, pots-de-vin à des « leaders d’opinion », liens financiers inces-

tueux avec les rédacteurs du DSM, la « bible » américaine des maladies mentales dont, soit dit en passant, le nombre est passé de 62 en 1952 à plus de 400 aujourd’hui...

De quoi faire réfléchir, « dans une société [...] qui sourcille au moindre trait d’originalité, de différence, d’intensité émotionnelle » et qui, « à force de tout vouloir simplifier, [perd] de vue ce qui fait le tissu même de la vie : la complexité ». Et si nous jouions le jeu des compagnies pharmaceutiques ?

Tous fous ? L’influence de l’industrie phar-maceutique sur la psychiatrie, J.-ClaudeSt-Onge, Éditions Écosociété, 2013.

Sommes-nous tous fous ?« Dorénavant, le monde se divise en deux :

les malades et ceux qui l’ignorent. »

Cynthia Cloutier Marenger

En 2010, 64,8 millions d’ordonnances de psychotropes, les médicaments utilisés pour traiter une maladie mentale, ont été distribuées au Canada, soit l’équivalent de deux ordonnances par personne. Les psychotropes arrivaient au deuxième rang des médicaments les plus prescrits, alors qu’en 1980 ils ne faisaient même pas partie des 15 premiers. Serions-nous plus fous qu’il y a 30 ans ?

Page 7: TRACES magazine #90

18 avril 2014 7

édIToAnnie Depont

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Bon !un répit à la xénophobie

Quelles que soient les accusations de malhonnêteté des pouvoirs de tous poils, nous allons au moins éviter l’enflure de la xénophobie. Pas de charte, moins d’insultes aux immigrants — dont je suis. Si je subis quelques tracasseries, j’imagine ce que doivent endurer les minorités visibles.

Avec les libéraux, le Québec va peut-être engager une réflexion sur sa politique d’immigration au lieu d’essayer de rectifier le tir après coup. Tout contenant se définit par une capacité maximale, tout mélange a sa recette d’équilibre; on ne changera pas l’eau en vin pour rectifier le cocktail.

PKP, je l’ai rencontré !Voici un homme controversé qui va peut-être apporter un vent nouveau dans notre paysage culturel et médiatique. Nous irons lui dire, pour commencer, comment se comporte sa base « québecoroise » envers ses (petits) concurrents. Ensuite, nous élargirons le débat vers l’état de la culture1. Il a prouvé, au cours de sa carrière, qu’il n’y est pas insensible. Pierre-Karl Péladeau a ce charisme étonnant qui vous fait sentir seul et unique dans une foule, pendant que vous lui parlez. Quand l’écoute est là, l’action n’est pas loin. Espérons.

1-Voir les chiffres éloquents dans « Exception culturelle », de Christian Delpla, p. 12

Recherchonsconseillerspublicitaires

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Page 8: TRACES magazine #90

8 18 avril 2014

En vEDEttE

Paul Daraîche26 avril

Ingrid St-Pierre10 mai

Michel Rivard17 mai

Clémence DesRochers3 octobre

26 sept.

Lyne Rouillé

Non seulement Robert Charlebois y revient régulièrement présenter son spectacle, no-tamment le 19 avril, mais il en a été désigné le parrain de la 48e saison ! Dire qu’il est tou-ché par cet honneur est un euphémisme. Ému jusqu’au fond du cœur, il revoit, comme quand on feuillette un album de souvenirs, sa propre carrière. Arrêt sur Jean-Guy Moreau : « Je l’ai perdu en mai 2012… Ça me tire les larmes quand je vois sa photo près de la porte. »

Nous sommes dans La boîte à chansons, la petite scène du Patriote, qui perpétue la vo-cation des lieux depuis les années 60 ainsi que le spectacle dont Charlebois a fait la mise en scène et qui a fait le tour du Québec bien des fois : « C’est drôle la vie, car c’est Jérôme qui a inauguré cette salle l’an dernier. Ainsi, je succède à mon fils ! Au fait, il faisait partie du spectacle du même nom avec Jean-Guy, Pierre Calvé, Claude Gauthier, Pierre Létourneau et Michel Donato. Mais c’est comme les Beatles : quand il en manque un, il n’y a plus de Beatles. »

Un p’tit brin de nostalgie flotte dans l’air de ce haut lieu de la vie artistique francophone où l’on vient depuis près d’un demi-siècle, de

Vigneault à Vallières, de Clémence à Kaïn, de Robert à Jérôme. Si les aînés ont pris quelques rides, les années entretiennent et confirment leur popularité. Après deux années de tour-née, le voisin de Morin-Heights est toujours surpris de voir se déplacer les foules : « 50 ans de carrière ! Je trouve que c’est un mi-racle. Un miracle que j’aie pu chanter dans la même semaine à Sainte-Thérèse, à Saint-Jérôme, à Hollywood et à Sainte-Agathe ! In-croyable ! Avec des salles pleines en plus ! Et de ma gang à moi, il reste Dubois, Pagliaro… Rivard et ceux de sa génération sont des bé-bés, comparés à nous ! »

Du souffle, du ressort, de la vitalité, il en a à revendre pour offrir les 50 chansons tradui-sant autant d’années de célébrité inaltérable, à bourlinguer contre vents et marées, contre modes et stars éphémères. J’t’aime comme un fou, c’est peut-être sa déclaration d’amour à son public !

Le Patriote, un lieu béni depuis 48 ans !

Saviez-vous qu’à l’origine, ce bâtiment est d’abord une grange érigée en 1920 sur l’im-mense propriété de 525 acres de Lorne Mc-

Gibbon ? À la mort de cet industriel fortuné, en 1934, ses héritiers vont la vendre aux pères Oblats, qui vont y établir la maison de Marie-Immaculée. En 1964, ils vont léguer ce domaine à la Ville de Sainte-Agathe, qui lui donne une vocation culturelle. Cette grange, baptisée le Théâtre de la Sablière, fait désor-mais partie du patrimoine des Agathois.

Les membres du Conseil des arts de Sainte-Agathe font appel à Gilles Mathieu pour éla-borer le programme artistique de leur salle. Il a converti en 1959 un poulailler en boîte à chan-sons, à Val-David, et réussi à mobiliser les Ferré, Ferrat, Mouloudji et Gréco français jusqu’à nos Laurentides. Il devrait faire des miracles, avec d’autres troubadours de la chanson française, à quelques coups d’aile du lac des Sables !

Le soir du 17 juin 1967, Gilles Vigneault fait littéralement vibrer la Sablière en chantant, en giguant sur les planches de la petite scène. Sainte-Agathe-des-Monts, tout comme Val-Da-vid, est une destination obligatoire pour qui est connu ou veut se faire connaître. Et l’on vient de loin pour applaudir Jean-Pierre Ferland, Claude Gauthier, Pierre Calvé, Pierre Létourneau, Ray-mond Lévesque, Clémence DesRochers, Jean-Guy Moreau et Tex Lecor, Félix…

Robert Charlebois 50 ans de carrière en 50 chansons

« Le Patriote est un lieu mythique. c’est dans ma cour et je suis toujours resté attaché à la place, d’autant que tous mes amis y ont aussi chanté. » Robert Charlebois

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18 avril 2014 9

258, rue Saint-Venant, Sainte-Agathe-des-Monts819 326-3655 | 1 888 326-3655 (sans frais)

Horaire de la billetterie Du lundi au vendredi : 9 h à 17 h | Samedi et dimanche : 10 h à 16 h La billetterie est ouverte les soirs de spectacle jusqu’à la fin de l’entracte.

Michel Rivard17 mai

26 sept.

Trois ans plus tard, l’écho des montagnes porte le nom de l’ancienne grange jusqu’à la grande ville. Percival Bloomfield et son asso-cié Yves Blais, intrigués par le succès de la Sablière, viennent repérer les lieux. Coup de foudre pour les propriétaires du Patriote en ville, et ils signent un bail sur-le-champ pour établir leurs quartiers d’été. Ainsi est né Le Pa-triote de Sainte-Agathe, en 1970. Les artistes à l’affiche de la boîte de la rue Sainte-Cathe-rine vont plutôt se faire voir et entendre dans les Laurentides. « C’est grâce à eux que je suis venu ici pour la première fois, en 1970 , rap-pelle Robert Charlebois. Aujourd’hui, j’y re-viens en voisin. »

En 2014, la moisson est encore plus riche et plus savoureuse grâce au directeur général, Alexandre Gélinas, qui accueille artistes et publics en amis, avec respect et passion.

Théâtre Le Patriote

819 326-3655

www.theatrepatriote.comPh

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LittéRAtuRE

France Théoret a reçu le prestigieux Prix Athanase-David du Québec pour l’ensemble de son œuvre.

« Hôtel des quatre chemins est un roman bouleversant, écrit avec sobriété et fi nesse. » Suzanne Giguère, Le Devoir

« Livre intense et forcément porteur que cette Zone grise qui s’éclaire d’une voix lumineuse. » Hugues Corriveau, Le Devoir

www.pleinelune.qc.ca

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Nancy R. Lange

Dès la première œuvre en 1979, dès la première phrase, une terrible prise de parole : « Le regard du dedans furieuse-ment tue ». Ce regard, c’est celui venu de l’extérieur, de la famille, du social, rapetissant, annihilant. Regard mépri-sant de l’autre, qui finit par devenir celui qu’on porte sur soi. Jusqu’à se faire violence. Parce que femme, tuée, dans sa parole, dans son désir d’être.

Bloody Mary de France Théoret est, au moment de sa parution et encore aujourd’hui, une bombe, éructant en caillots la formidable colère face au constat : « Je tiens le poignard je porte ton revolver la nuit m’est fatale je ne peux pas écrire », « Je n’aurai jamais pitié. Les mots font le ventre épais. La fille épinglée ».

Et cela déferle, encore et encore, l’insur-rection face à l’injustice d’être femme dans un monde d’hommes, avec un destin prescrit : « Bloody Mary Holy Mary. Full top pincée poignée. Bloody Mary Holy Mary Crunchy Mary. Mo-nument à la gloire du fils. Quelle loi pourrait saluer la fille : à qui appartient ce gage contre ordre mamifamilial. Transgresser pour le fils. Régresser pour elle. »

Le ton est si actuel : on pourrait croire l’extrait génial d’une pièce de poésie performée sur une scène montréalaise. Comme Michèle Lalonde l’avait fait en 1968 avec Speak White, France Théoret

insère l’anglais au cœur de ce texte pour dire l’aliénation sociale, sauf qu’ici, celle-ci se focalise sur la condition fé-minine. Doublement aliénée parce que francophone et femme en territoires conquis.

Comme dans l’univers glauque d’un Zola, « le dehors n’existe pas mais pré-existe ». Chez l’auteure, il fait naître une écriture de nécessité. Face à un discours du savoir qui s’accorde au masculin, France Théoret, « Nécessairement pu-tain », dit-elle, entreprend une véritable déconstruction du langage. « Que je déparle », dit-elle, pour dénoncer tous les pouvoirs. Suivront une vingtaine d’œuvres, recueils de poésie, récits, théâtre, essais, toujours ancrées dans le social et rédigées dans un constant souci de nommer avec précision l’alié-nation, la rigueur étant la seule façon de déjouer le piège.

L’environnement, la famille comme machine à briser les femmes, est chez elle un thème central. J’en avais glissé un mot en avril 2013 alors que j’avais souligné l’obtention du prestigieux prix Athanase-David 2012 par l’auteure. J’avais alors aussi commenté le très beau roman Hôtel des quatre chemins, publié aux éditions de la Pleine Lune. L’artiste Claire Aubin s’est inspirée de ce roman pour créer dix sculptures dont les photographies ouvrent la première partie de La Zone grise, dernier opus de madame Théoret, publié aux éditions

de la Pleine Lune l’automne dernier. Chaque photographie est accompa-gnée d’un extrait du roman, offrant un dialogue sensible et prenant. Dans la deuxième partie, un court récit s’arrête sur un moment particulier, l’arrivée de la famille à Saint-Colomban dans les années 50, lieu qui sera synonyme d’iso-lement et d’aliénation ultime pour la nar-ratrice. Enfin, dans la deuxième partie, on trouve un long poème en vers libres qui m’avait éblouie au Festival International de la Poésie de Trois-Rivières 2013 et qui clôt de façon magis-trale l’essentiel témoi-gnage et le magnifique objet qu’est La Zone grise :

« Le bâillon la langue assassinée

je suis celle-là de l’outrance

de l’outrage par conséquent ».

La Zone grise, France Théoret, Les éditions de la Pleine Lune.

France Théoretd’indignation, de tristesse et de rigueur

BLoody MaRy, FRanCE ThéoRET

France Théoret et France Boisvert seront les auteures invitées

à Femmes de Paroles. Lectures et micro ouvert.

Le 22 mai prochain

Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie

1214, rue de la Montagne, Montréal.

Pour info et pour réserver : 514 861-0880.

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18 avril 2014 11

cinémA | théâtRE

450 229 2727 996, rue ValiquetteSainte-Adèle, QC - J8B 2M3

pensezpour

à réserverla fête

«de la mama»dimanche 11 mai 2014

Léo Pinéda, collaboration spéciale

As is (Tel quel) est l’œuvre de Simon Boudreault, qui nous présente Satur-nin, un jeune intellectuel qui tente son entrée sur le marché du travail. Dans un univers très québécois, non sans rappeler Michel Tremblay, la pièce évolue vite vers un regard pro-fond sur la hiérarchie et les différents personnages de l’Armée du Rachat, un pastiche de l’Armée du Salut.

Le scénario soutenu qui, dès le dé-part, est teinté d’humour, garde son rythme tout au long de la pièce, et ce, malgré les chansons qui le ponc-tuent. Bien intégrées à l’ensemble, elles nous font, entre autres, décou-vrir la voix de Félix Beaulieu-Du-chesneau. Enchanteresse s’il en est, cette voix rocailleuse porte sur elle la partie musicale de cette pièce, assez élaborée, avec la présence de trois

musiciens qui vont et viennent sur la scène au gré des morceaux.

Tous les personnages sont remarqua-blement bien interprétés par Gene-viève Alarie, Denis Bernard, Marie Michaud, Patrice Bélanger, Jean-François Pronovost et Catherine Ruel. Le personnage principal recèle une surprenante profondeur, malgré le jeune âge apparent de l’acteur.

Revêtant un caractère humoristique, la pièce porte un regard critique sur une partie de la société et la différence des classes sociales. As is (Tel quel) est facile d’accès, sans pour autant être dénuée de sens, et représente un bon divertissement pour tous.

du 11 mars au 5 avril 2014

3900, rue saint-Denis, montréal

As is (Tel quel) – Théâtre d’Aujourd’hui

Cynthia Cloutier Marenger

Si vous êtes amateur de cinéma et que vous suivez un tant soit peu l’actualité culturelle, grandes sont les chances que vous ayez eu vent des déclarations de Vincent Guzzo1 sur l’état du cinéma québécois, dont l’auditoire s’est effrité en 2013. Pour résumer, selon M. Guzzo, les spec-tateurs voudraient davantage de films divertissants et moins de films « lamentards » dont l’objectif serait d’éduquer2.

Sans vouloir répliquer directement à ces propos, ouvertement influen-cés par les intérêts financiers de M. Guzzo, force m’est néanmoins d’admettre qu’ils rejoignent une ambiguïté que je porte comme cri-tique de cinéma, et même comme

« simple » spectatrice. Que privilégier quand vient le temps de déterminer si un film est un « bon film » : le plai-sir ressenti pendant le visionnement ou le bagage qu’il laisse en nous ?

Les plus malins diront qu’un bon film conjugue ces deux aspects ! Je suis bien d’accord, mais c’est plutôt rare. Et certaines œuvres ont le don d’échapper à la catégorisation.

C’est notamment le cas de deux films (québécois, tiens !) que j’ai vus récemment... et que je m’abstiendrai de recommander ou de déconseiller ! Parce que lors du visionnement d’Enemy, de Denis Villeneuve, et de Miron : un homme revenu d’en dehors du monde, de Simon Beaulieu, j’ai ressenti par moments un réel déplai-

sir, mais que les deux me trottent dans la tête depuis.

Bien qu’a priori très différents, Enemy et Miron ont en commun de ne rien donner tout cuit dans le bec du spec-tateur. Ils font appel à sa patience en exploitant notamment la lenteur pour le premier et l’absence de pro-gression narrative pour le second. Ils jouent sur ses nerfs non seulement en créant une ambiance lourde grâce à leur musique et à leur travail sur l’image, mais aussi en fournissant des clés de compréhension ouvertes à l’interprétation.

Inutile de dire que l’adepte de films divertissants n’y trouve pas son compte ! Dans mon cas, je me suis souvent demandé : « C’est-tu bientôt fini ? » pendant la projection, ce que

j’interprète habituellement comme un mauvais signe. Et pourtant, je ne cesse de ruminer Enemy, et mon amour pour Miron s’est encore in-tensifié. Paradoxe ? Et si un bon film, ce pouvait être aussi un film ambigu ?

1-Vincent Guzzo est chef d’exploitation et vice-président directeur des Cinémas Guzzo et président de l’Association des exploitants de salles de cinéma du Québec.

2-Vous trouverez les déclarations complètes de M. Guzzo faites aux Francs-tireurs et à Tout le monde en parle dans la Zone vidéo de Télé-Québec et sur ici.radio-canada.ca.

Une part d’ambiguïté

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oPinion

Yan Barcelo

Au départ de cette série de chro-niques, j’annonçais le besoin de concevoir une charte des devoirs et droits, responsabilités et libertés de la personne. Un passage obligé était de repenser nos notions de liberté et je proposais, dans la dernière chro-nique, de démontrer que la respon-sabilité fonde la liberté.

La conception de la liberté qui pré-vaut dans notre société est celle d’un être de « nature », totalement sou-verain et détaché de tout lien aux autres, et qui ne s’engage que sélec-tivement dans des « contrats » qui le lient ainsi à un ensemble de devoirs

et de responsabilités. Quand ça ne lui tente plus de « jouer », il déchire le contrat et retourne dans sa grande forêt panser ses plaies, où il n’aura de nouveau qu’à traiter avec un ordre de « nature » : éléments, « ourlots » et bêtes à grande queue.

Je caricature, mais c’est parce que le mythe rousseauiste qui fonde cette notion de liberté est lui-même une caricature. Or, chez l’humain, il n’y a pas d’état de « nature ». L’enfant qui naît est immédiatement pris en charge par un héritage humain qui l’insère dans un vaste réseau de pra-tiques et d’acquis. Son apprentissage clé sera celui de la langue et de l’écri-ture : ces instruments que l’huma-

nité a pris des millénaires à mettre en place, il les apprendra en moins de quinze ans.

C’est dire que chacun vient au monde avec une immense dette de gratitude et le devoir de porter et de transmettre cet héritage. Chacun a le devoir de parfaire un des ces héri-tages (affaires, droit, art, sport, etc.) et assume la responsabilité, si pos-sible, de le transmettre à son tour. Ce n’est que dans la mesure où il assume ces charges que la communauté, en retour, lui reconnaît des droits. Celui qui refuse cette prise en charge de sa dette humaine et qui se sert de l’hé-ritage acquis pour abuser de la com-munauté (vol, violence, médisance,

etc.) voit ses droits et libertés consi-dérablement réduits.

Je propose un renversement des prio-rités auxquelles une majorité adhère aujourd’hui. La responsabilité fonde la liberté; le devoir fonde le droit. Les droits et libertés sont essentiellement des privilèges accordés aux personnes pour leur permettre d’exercer leurs devoirs et responsabilités.

Dans la prochaine chronique, je tâcherai d’articuler ces liens entre responsabilité et liberté autour de quelques articles qui me sembleraient essentiels à une charte des devoirs et droits, responsabilités et libertés.

La responsabilité fonde la liberté

Christian Delpla

La France a depuis toujours défendu le principe de l’exception culturelle, qui refuse de mettre sur le même plan des produits manufacturés et des produits culturels tels qu’une chan-son, une pièce de théâtre ou un livre. Dans le contexte actuel de mondia-lisation des échanges, le but premier de cette position est de défendre l’originalité de la culture d’un pays et d’éviter que celle-ci soit submergée par des produits uniformisateurs. On peut penser par exemple à la force du cinéma états-unien. L’Union euro-péenne a aussi pris conscience de la nécessité de la défense de sa variété culturelle. Cependant, cette prise de conscience avait peu d’éléments sta-tistiques sur quoi baser ses actions. Depuis le début des années 2000, des efforts ont été faits pour bâtir des

bases de données appropriées, et les résultats sont surprenants. Il faut être conscient que les chiffres, divulgués de part et d’autre de l’Atlantique, sont difficiles à comparer, car ils n’en-globent pas toujours les mêmes acti-vités ou ne portent pas sur les mêmes périodes. Ils permettent malgré tout d’établir certains constats.

La culture représente 650 M€ en Europe, 60 M€ en France, 62 M$ au Canada et 10 M$ au Québec, soit de 3 % à 4 % du PIB. Il faut noter que la culture représente en France sept fois le secteur de l’automobile et de l’ordre de trois fois celui-ci en Europe. De même, on peut com-parer les 3,2 % du PIB que cette activité représente en Europe avec l’activité immobilière (2,1 %) ou l’industrie alimentaire (1,9 %). Le nombre d’employés de ces industries

est respectivement 5,8 M, 670 000, 350 000 et 120 000, soit respective-ment 2,5 % à 3,5 % de la popula-tion active. Il est remarquable aussi que les activités culturelles ont crû ces dernières années plus rapidement que l’ensemble du PIB. Sans abuser des chiffres, on peut tirer quelques conclusions.

Tout d’abord, le secteur culturel re-présente une part importante de l’activité de ces pays. La France, qui a toujours eu dans ce domaine une position avant-gardiste, a créé le néo-logisme, à saveur d’oxymore, d’« in-dustrie culturelle ». Dans le contexte actuel de la mondialisation, il est moins exposé que les secteurs ma-nufacturiers, qui subissent de plein fouet la concurrence des pays émer-gents. Une pièce de théâtre ou un film sont moins facilement délocali-

sables qu’un jouet ou un stylo à bille. La culture peut aussi être un facteur d’entraînement pour d’autres activi-tés, que l’on pense au patrimoine et au tourisme. La concurrence ne vient cependant pas seulement des pays émergents. Dans le domaine du ci-néma, l’industrie cinématographique états-unienne fait des ravages avec sa capacité à mettre sur le marché des blockbusters très coûteux à réaliser et ne pouvant être rentabilisés que par un très large marché international. Le point positif de tout cela est que malgré tout on semble se diriger, à petits pas, vers une société de loisirs, c’est-à-dire une société de consom-mation de produits intangibles qui risque moins d’épuiser notre planète en ressources minières de tous ordres.

Exception culturelle

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18 avril 2014 13

Du 22 au 29 avril

EXPOSITION DUO

RobeRt ouellet Artiste [email protected]

SuzAn ouellet Créatrice de bijouxwww.suzanouellet.com

VernissageVendredi 25 avril

de 17 h à 21 h

Galerie D’ART CARTE BLANCHE

1853 rue Amherst, Montréal (Qc) H2l 3l7

tél.: 514 949-3117

GARE DE NOMININGUE ET SON HAMEAU

EXPo aRTISanaLES

DU 21 JUIN AU 1er SEPTEMBRE

(7 jours semaine)

DU 7 SEPTEMBRE AU 13 OCTOBRE

(samedi et dimanche)

*Aux artisans désirant exposer, veuillez contacter Robert au : 819 275-5205

RETouR du JaPon LUCIE LACROIxDu 29 avril au 30 mai Vernissage 8 mai à partir de 17 h

90, rue Morin,Ste-Adèle450.229.3586

anthracitegalerie.com

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14 18 avril 2014

Samedi 31 mai - 20hÉglise Saint-Elzéar, 16, boul. Saint-Elzéar Est, Laval (Vimont)

Ensemble vocal Cantivo sous la direction de Patricia Abbott

Flûte Alors ! Quatuor de fl ûtes à bec virtuoseVincent Lauzer, Marie-Laurence Primeau, Alexa Raine-Wright, Caroline Tremblay

Un printemps RenaissanceAdriano Banchieri, John Bennet, Roland de Lassus, John Dowland, Giovanni Gastoldi, Clément Janequin,

Thomas Morley et d’autres.

Billet 15$, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans En vente à la porte ou auprès des choristes INFO Louise Boisvert, 450 224-7258 ou [email protected]

&

•Salle andré-Mathieu | 1 877 677-2040 | 475, boulevard de l’Avenir, Laval

•Théâtre des-Pays-d’en-haut | 450 224-5757 / 1 855 551-5757

•Carol à gogo | 450 227-8660 | 16,av. de la Gare, saint-sauveur-des-monts

•Musée d’art contemporain des Laurentides | 450 432-7171101, place du curé-Labelle, saint-Jérômes

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•14-15 maiSUGAR SAMMY

•16 maiP-A MÉTHOT

•28-29-30 maiJEAN-MARC PARENT

•9 maiROBERT CHARLEBOIS

•1ER maiLOUIS-JEAN CORMIER

•25 avrilFREDDIE JAMES •Du 29 mars au 8 juin

•5-6-7 juinLISE DION

•8 juillet au 30 aoûtHOMMAGE À JOHNNY CASH

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LeSaintSau.com 236, rue PrincipaleSt-Sauveur (Québec) J0R 1R0 450-227-0218LeSaintSau.com

Nouveau serviceSalon de tisane

Wi-FiLivres sur horticulture

pour consultation sur place

PREMIER PRIX6 FOLLES ESCALESGASTRONOMIQUES

•3 couples auront la chance de découvrir les en-droits les plus prestigieux de notre région en ma-tière de gastronomie au cours d’étapes où seront offerts apéro, entrée, plat principal, fromages, des-sert, bulles et quelques rencontres surprises.

•Spectacle de fin de soirée incluant un droit d’accès à la section « VIP » du Théâtre des Pays d’en Haut de Saint-Sauveur, des consommations gratuites à l’entracte et une rencontre avec l’artiste après le spectacle.

•Transport en limousine (une gracieuseté de LUXO LIMO).

AUSSI À GAGNER :

•2 paires de billets pour un spectacle de votre choix pendant la saison d’été 2014.

Gracieuseté de TRACES MAGAZINE et du pro-ducteur LES ÉVÉNEMENTS ARTISTIQUES PIERRE LE-GAULT INC., qui présente, depuis maintenant 17 ans, une programmation variée et de très grande qualité au Théâtre des Pays d’en Haut (anciennement Chapiteau Saint-Sauveur).

Les gagnants de marspour 2 paires de billets :DIANE GEORGES&MARC LABELLE

2 folles escapades restent à gagner. N’hésitez pas à vous réinscrire !

À GAGNER :POUR PARTICIPER :

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TRACES Magazine, en collaboration avec les Événements artistiques Pierre Legault inc.,vous invite à participer au concours

Sur les TRACESd’une Virée gastronomiqueUN ÉVÉNEMENT CULTUREL ET GASTRONOMIQUE… SANS PAREIL !

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LuxoLimo

À L’EXPRESSGOURMANDÀ L’EXPRESS

•9 maiROBERT CHARLEBOIS

•1ER maiLOUIS-JEAN CORMIER

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Frida Kahlo