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Département Micro-électronique et télécommunications Deuxième année 2003/2004 TP de Physique des Composants Sandrine BERNARDINI Pascal MASSON Bruno IMBERT Ecole Polytechnique Universitaire de Marseille Laboratoire Matériaux et Micro-électronique de Provence (L2MP)

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Département Micro-électronique et

télécommunications

Deuxième année – 2003/2004

TP de Physique des Composants

Sandrine BERNARDINI

Pascal MASSON

Bruno IMBERT

Ecole Polytechnique Universitaire de Marseille

Laboratoire Matériaux et Micro-électronique de Provence (L2MP)

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Table des matières

Valeurs des constantes .......................................................................................... 5

TP NO1 : Le transistor bipolaire ........................................................................... 7

TP NO 2 : La conductance ...................................................................................... 9

TP NO 3 : Le transistor MOS ............................................................................... 19

TP NO 4 : Courants dans une jonction PN polarisée....................................... 23

TP NO 5 : La capacité MOS.................................................................................. 25

TP NO 6 : Diode en commutation de l’état passant à l’état bloqué. Charges

stockées. Temps de recouvrement inverse ......................................................... 27

TP NO 7 : Capacité d’une jonction PN polarisée en inverse ........................... 29

ANNEXE 1 : Nombre de Gummel ................................. Erreur ! Signet non défini.

ANNEXE 2 : Temps de recouvrement inverse des diodes ................................ 31

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Valeurs des constantes

Les constantes à utiliser à température ambiante, T = 300 K, au cours de ces TP sont :

La charge d’un trou q = 1.61019 C

Permittivité du vide 0 = 8.851012 Fm1

Permittivité du silicium Si = 11.9 0

Permittivité de l’oxyde de silicium ox = 3.9 0

Constante de Planck h = 6.6261034 Js

Constante de Boltzmann k = 1.3811023 JK1

Masse de l’électron M0 = 0.9111030 Kg

Largeur de la bande interdite EG = 1.12 eV

Concentration intrinsèque de porteurs ni = 1.171010 cm3

Densité effective d’état dans la bande de valence

du silicium.

NV = 1.041019 cm3

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TP NO1 : Le transistor bipolaire

Le but de ce TP est de tracer et d’exploiter les caractéristiques statiques d’un transistor bipolaire

de type NPN.

I : Introduction

Les différentes manipulations sont gérées par ordinateur, sous environnement HPVee. Les

calculs et le tracé des différentes courbes se font à l’aide du logiciel Excel.

Le Coefficient de diffusion dans la base, DB, est égal à 20 cm2s1.

II : Théorie

Co

nsidérons le montage de polarisation du transistor en émetteur commun (c.f. Figure (I.1)).

R

Ve (t)

IC

EB

V

Vs (t)

RB

IB

ICVCC

RC

R

Ve (t)

IC

EB

V

Vs (t)

RB

IB

ICVCC

RC

Figure I.1 : Schéma électrique du transistor

bipolaire en émetteur commun

II.1. Rappeler les trois états de fonctionnement du transistor.

II.2. Tracer la caractéristique statique d’entrée du transistor IB(VBE).

II.3. Tracer les caractéristiques statiques de sortie du transistor IC(VCE) pour différentes valeurs de

IB.

II.4. Ecrire l’équation de la droite de charge du circuit (i.e IC en fonction de VCE). Donner l’allure de

la caractéristique statique de sortie du transistor et y placer la droite de charge en repérant les

points caractéristiques de fonctionnement (bloqué et saturé).

III : Manipulation

III.1. Mesure des capacités CBE et CBC : En prenant garde aux polarisations des jonctions, mesurer, à l’aide du capacimètre, la valeur de :

La capacité de la jonction Base/Emetteur non polarisée, CBE.

La capacité de la jonction Collecteur/Base, polarisée en inverse ( 9.9 V), CCB.

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Connaissant les valeurs des surfaces des jonctions : ABE = 5104 cm2 et ACB = 1103 cm2,

déterminer les valeurs de WBE et WCB correspondant aux largeurs des régions désertées des

jonctions B/E et C/B ainsi polarisées. En déduire le dopage du collecteur en précisant les

hypothèses formulées. (On rappel que dans le silicium la tension de seuil d’une jonction PN est

Vb = 0.6 V).

III.2. Etude de la caractéristique d’entrée IB(VBE)

III.2.a. Mesurer la variation du courant de base IB en fonction de la tension VBE. Tracer les

graphes IB(VBE) et log(IB(VBE)). Reconnaître les différentes régions de fonctionnement de la diode

B/E, puis expliquer l’origine de chacune d’elles.

III.2.b. Montrer que lorsque la polarisation VBE est suffisamment grande le courant IB est donné

par l’expression (III.1), où par définition correspond au facteur d’idéalité d’une diode (1<<2).

kT

qVexpII BE

sB (III.1)

III.2.c. Déterminer les valeurs des courants de saturation IS et des coefficients d’idéalité de la

diode .

III.2.d. Connaissant la valeur de WBE (question (III.1)) et celle du courant de saturation de la

base dans la région de très faible injection, calculer la durée de vie des porteurs dans la région

désertée de la jonction Base/Emetteur.

III.3. Etude de la caractéristique de sortie IC = f (VCE) Mesurer les variations du courant collecteur IC en fonction de la tension VCE pour différentes

valeurs de IB.

Tracer le réseau de caractéristiques de sortie IC = f (VCE). Expliquer pourquoi le courant collecteur

ne sature pas.

Déterminer la conductance EARLY (G = IC/VCE) pour VCE = 4V. Comment varie G en fonction de

IB ?

III.4. Etude de la variation de en fonction du courant collecteur.

Mesurer IC = f(IB) puis tracer en fonction de IC.

Donner une interprétation qualitative des différentes régions caractéristiques de cette variation.

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TP NO 2 : La conductance

Le but de ce TP est de déterminer la distribution de la densité des états à l’interface Si-SiO2 en

fonction de leur énergie. Cette distribution s’effectue à partir de la variation de la conductance

d’une capacité MOS en fonction de la polarisation grille et à diverses fréquences de modulation.

I : Les défauts électriquement actifs du système Si-SiO2

Le système Si-SiO2 et notamment son interface font l’objet de nombreuses recherches destinées à

mieux connaître sa structure et surtout à en améliorer la qualité. Les mesures électriques, comme

par exemple le pompage de charge, le bruit basse fréquence ou encore la conductance, donnent

certaines informations sur les défauts présents dans l’oxyde (à l’interface avec le silicium et en

volume) : densité d’états et sections efficaces de capture. La composition chimique du SiO2 à

l’interface ainsi que sa structure atomique sont déterminées par des techniques comme la

résonance paramagnétique électronique (RPE), la spectroscopie d’électrons Auger (AES), la

spectroscopie photo-électronique, etc.

I.1. Caractéristiques de l’oxyde de silicium

Le silicium et l’oxygène ont une très forte affinité l’un pour l’autre ; d’où une oxydation

spontanée du Si à l’air ambiant. Cela explique l’exceptionnelle qualité du SiO2 et de son interface

avec le silicium.

Pour le système Si-SiO2, on distingue généralement au niveau de l’oxyde :

Le volume : c’est la zone située loin de l’interface. Elle est constituée d’une association de

tétraèdres SiO4. L’angle Si-O-Si dans le SiO2 cristallin est de 144° mais il peut varier de

120° à 180° dans la phase amorphe. Notons que dans le cas des transistors MOS, l’oxyde de

silicium se présente sous forme amorphe.

L’interface : c’est une zone de transition (SiOx avec x < 2) où la structure passe du silicium

cristallin au dioxyde de silicium.

En raison de sa rapidité de croissance et d’un point de vue plus général de ses propriétés

physico-chimiques et électriques, le dioxyde de silicium a une place privilégiée dans la fabrication

des circuits intégrés. Cet isolant présente une très large bande interdite (8.9 eV) selon sa perfection

stoechiométrique, ce qui fait de lui un bon isolant électrique empêchant le passage de porteurs.

Ainsi, la hauteur de barrière (énergétique) à l’interface Si-SiO2 est de 3.2 eV pour les électrons et de

4.6 eV pour les trous. Il a aussi une élasticité élevée et donc une bonne tenue aux contraintes

mécaniques. A ces qualités s’ajoutent une bonne conductivité thermique et une stabilité chimique

importante.

Bien que le dioxyde de silicium n’ait pas encore trouvé de remplaçant (sauf pour quelques

applications), il n’est pas le matériau idéal pour la fabrication des transistors MOS notamment en

raison de sa faible constante diélectrique (ox = 3.9) et de sa structure peu compacte qui le rend

perméable aux impuretés (comme le bore provenant du poly-silicium de grille). De plus, sa faible

inertie chimique le rend sensible aux procédés de gravure (diminution de la surface effective du

canal du transistor).

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I.2. Le système Si-SiO2 : les défauts

I.2.a. Notion de défaut électriquement actif

Les ruptures dans la périodicité du SiO2 donnent naissance à des états électroniques qui peuvent

changer de charge électrique en capturant et en émettant des électrons et des trous avec une

certaine constante de temps, pouvant aller de la picoseconde à plusieurs jours. Ces états affectent

directement plusieurs caractéristiques des composants MOS comme la tension de seuil, la pente

sous le seuil et le niveau de bruit présent sur le courant de drain. La densité de ces états est

susceptible de varier fortement lors de toute modification du procédé de fabrication ou de

l’utilisation du composant, entraînant ainsi une variation de ses caractéristiques qui peut conduire

dans les cas extrêmes au dysfonctionnement du composant et par suite du circuit.

L’existence d’une zone de transition entre le dioxyde et le substrat laisse supposer une densité

plus importante de défauts à l’interface que dans le volume de l’oxyde. Ces pièges peuvent être

classés dans deux catégories selon leur état de charge :

Type donneur : neutre si occupé par un électron et chargé positivement si inoccupé.

Type accepteur : neutre si inoccupé par un électron et chargé négativement si occupé.

A cela s’ajoute la catégorie des sites dits amphotères qui peuvent prendre trois états de charge (+,

0, ).

Chaque piège est caractérisé par un niveau d’énergie Et dans la bande interdite du semi-

conducteur et par deux sections efficaces de capture n et p pour les électrons et les trous

respectivement. Un défaut est dit électriquement actif lorsque le passage du niveau de Fermi au

niveau d’énergie Et provoque un changement de charge.

Defect

Localisation

Interface Traps«Border Traps»

Electrical

Response

Switching States

SiOxideGate

Oxide Traps

SiOxideGate

Fixed States

V

V

a

b

Figure I.1. Classement des défauts dans l’isolant des structures MOS en fonction de leur

localisation (a) et de leur réponse électrique (b).

En fonction de la rapidité et des amplitudes de tension appliquées au composant, ces états

auront le temps ou non de capturer et d’émettre des porteurs et donc d’introduire ou non un effet

capacitif supplémentaire dans la réponse électrique de la structure MOS (effet non désiré). Pour

des signaux rapides, ce sont plutôt les pièges proches de l’interface avec le silicium (0 à 0.1 nm) qui

sont sollicités et pour des signaux plus lents s’ajoutent des pièges plus éloignés de l’interface. Les

défauts , et qui sont indiqués sur la figure (I.2), illustrent cet éloignement des pièges par

rapport à l’interface et donc l’augmentation du temps de réponse (si on suppose que leurs sections

de capture sont identiques). On conçoit aisément que les états qui n’ont pas le temps d’agir

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pourront être considérés comme des charges fixes dans l’oxyde. Fleetwood a défini une

nomenclature permettant de faire une distinction entre les pièges en fonction de leur localisation

dans l’isolant et leur temps de réponse, comme cela est illustré à la figure (I.1) :

Les états pouvant répondre lors d’une mesure (Switching States) sont situés juste à

l’interface Si-SiO2 (Interface Traps) et un peu plus profondément dans l’isolant (Border

Traps).

Tout les états qui ne répondent pas lors de la mesure sont considérés comme charges fixes

(Fixed States).

Le terme piège (Trap) devrait être préférentiellement utilisé pour localiser le défaut dans

l’isolant alors que le terme état (State) devrait se reporter à la réponse électrique.

I.2.b. Les liaisons pendantes

Les liaisons pendantes, c’est-à-dire les liaisons covalentes non satisfaites, sont a priori les

candidats les plus plausibles pour expliquer la présence de niveaux d’énergie accessibles par les

porteurs dans la bande interdite.

Silicium

Oxyde de

Silicium

Si

O

H, Cl

Na+, K+

1

2

3

4 5

6

7

Figure I.2. Représentation schématique de quelques défauts du système Si-SiO2.

Pour une meilleure compréhension et une plus grande clarté, nous avons représenté l’oxyde de

silicium sous sa forme cristalline alors qu’il se présente sous forme amorphe dans les transistors

MOS.

Les expériences de RPE permettent de remonter à la structure atomique. Le centre Pb0 (P pour

paramagnétique et b pour l’indexation du pic de résonance sur le spectre RPE) a été identifié par

Caplan et al. comme étant l’association d’un atome de silicium et de trois autres Si avec une liaison

pendante orientée vers l’oxyde. Ce défaut ( et sur la figure (I.2)), est usuellement noté SiSi3.

En fonction de la position du niveau de Fermi (EF) dans la bande interdite du semi-conducteur,

ce défaut va prendre trois états de charge possibles. Lorsque EF est proche de la bande de valence,

l’électron de la liaison non satisfaite est émis et le défaut se charge positivement. Quand le niveau

de Fermi est au milieu de la bande interdite, le défaut capture un électron et redevient neutre.

Finalement, pour un niveau de Fermi proche de la bande de conduction, le défaut capture un

électron et se charge négativement. Ce sont les porteurs du substrat qui ont la plus grande

probabilité d’être capturés ou émis, bien qu’un piège puisse aussi capturer un électron d’un défaut

voisin.

Un atome de silicium trivalent (avec trois liaisons covalentes) peut être associé à un, deux ou

trois autres atomes de silicium ou d’oxygène (par exemple le centre Pb1 noté SiSi2O). Ces

différentes possibilités conduisent à une large gamme de niveaux d’énergie permis avec toutefois

deux pics dans la bande interdite comme nous l’indiquons à la figure (I.3). Celui de la partie

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inférieure correspond à des états de type donneur alors que celui de la partie supérieure correspond

à des états de type accepteur.

L’hydrogène, en apportant un électron à l’atome de silicium auquel il se lie, passive le défaut, le

rendant ainsi inactif. Un tel groupement, noté Si3SiH, correspond au centre PbH illustré à la

figure (I.2) avec le numéro . Outre passiver les défauts, l’hydrogène peut aussi relaxer certaines

contraintes. Notons que les liaisons pendantes peuvent aussi être comblées par des atomes tels que

le chlore, le fluor ou le deutérium (isotope naturel de l’hydrogène).

I.2.c. Les liaisons distordues

Les liaisons distordues ainsi que les faibles interactions sont aussi à l’origine des états

d’interface. Par exemple, les lacunes d’oxygène ou les liaisons faibles Si-Si, illustrées par le défaut

de la figure (I.2), donnent un état liant dans la partie inférieure de la bande interdite et un état

anti-liant dans la bande de conduction. Les liaisons et interactions du type Si-O donnent des états

dans la partie supérieure de la bande interdite. En considérant une multitude d’états très proches

énergétiquement les uns des autres et dont le nombre décroît avec la profondeur dans l’isolant,

Sakurai et Sugano arrivent à une densité d’états en forme de U dans la bande interdite, comme

illustré sur la figure (I.3).

ECEV Ei

Den

sité

d’é

tats

E

liaisons distordues

liaisons pendantes

Figure I.3. Représentation

schématique de la densité d’états

d’interface introduits par les

liaisons pendantes et distordues.

I.2.d. Charges fixes dans l’isolant

Lorsque trois atomes de silicium se lient à un atome d’oxygène (Si3O), ce dernier gagne trois

électrons au lieu de deux comme l’illustre le défaut de la figure (I.4). Cet électron supplémentaire

est facilement perdu et l’atome d’oxygène s’ionise positivement. Ce type de défaut est étroitement

lié aux conditions d’oxydation du silicium et on l’attribue généralement à la présence de Si en excès

dans l’oxyde. On montre en effet que si la température d’oxydation augmente (ce qui produit une

augmentation de la vitesse de consommation du silicium excédentaire), la charge fixe diminue. On

peut aussi raisonnablement supposer que ce type de défaut est essentiellement présent dans une

région proche de l’interface plutôt qu’en volume. Pour les transistors MOS, cette charge fixe

positive déplace la caractéristique IDS(VGS) vers les tensions de grille négatives. Une conséquence

directe de ce phénomène est, dans le cas des transistors à canal n et à tension de drain donnée, une

augmentation du courant IDS pour une tension de grille nulle.

I.2.e. Charges mobiles

Les charges mobiles, représentées par le défaut sur la figure (I.2), sont dues à des ions

alcalins qui s’introduisent dans l’oxyde lors des diverses étapes technologiques de fabrication des

transistors MOS. L’application d’un champ électrique aux bornes de l’oxyde peut déplacer ces

charges et conduire à une instabilité des composants (transistors et capacités).

II : Modélisation de l’activité électrique des pièges

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II.1. La statistique Shockley-Read-Hall (SRH)

A l’origine, la statistique SRH fut élaborée pour rendre compte de la génération-recombinaison

électrons-trous dans le volume du semi-conducteur. A la figure (II.1), nous représentons le

diagramme de bandes du volume d’un semi-conducteur où apparaissent le bas de la bande de

conduction, noté EC, et le haut de la bande de valence, noté EV. On considère une densité volumique

Nss de pièges situés au niveau d’énergie Et (dans la bande interdite du semi-conducteur). Ces pièges

capturent et émettent des porteurs libres. Ils peuvent donc être soit occupés par des électrons

(carrés noirs) soit occupés par des trous (carrés blancs).

Les mécanismes de remplissage des pièges sont définis par les différents taux de capture et

d’émission suivants :

Ucn : taux de capture des électrons de la bande de conduction.

Uen : taux d’émission des électrons des pièges vers la bande de conduction.

Ucp : taux de capture des trous de la bande de valence vers les pièges (ou émission

d’électrons vers la bande de valence).

Uep : taux d’émission des trous vers la bande de valence (ou capture d’électrons de la

bande de valence).

piège occupé piège inoccupé

électron trou

EC

Et

EV

Ucn

(cn)Uen

(en)

Ucp

(cp)

Uep

(ep)

Figure II.1. Diagramme de bandes du

semi-conducteur faisant apparaître des

pièges au niveau d’énergie Et ainsi que

les taux de capture et d’émission des

porteurs libres.

La probabilité qu’un centre soit occupé par un électron est notée ft et la densité d’électrons piégés

dans le volume du semi-conducteur est NSS ft. Inversement, la probabilité qu’un piège soit

inoccupé est notée (1 ft) et la densité de pièges vides s’écrira NSS (1 ft). A l’équilibre

thermodynamique la probabilité ft est donnée par la fonction de distribution de Fermi-Dirac :

kT

EEexp1

1f

Ftt (II.1)

En situation hors équilibre thermodynamique, ft ne s’exprime pas avec le niveau de Fermi EF

mais en le remplaçant par les quasi-niveaux de Fermi EFn et EFp des électrons et des trous.

II.2. Emission et capture de porteurs

Soit un piège situé au même niveau d’énergie, Et, que le niveau de Fermi, EF, donc occupé par un

électron. Supposons une diminution de la position du niveau de Fermi (EF < Et) qui impose que le

piège se débarrasse de son électron. Pour cela le piège a le choix entre émettre son électron vers la

bande de conduction, ce qui lui coûte l’énergie EC Et ou émettre son électron vers la bande de

valence, ce qui revient à capturer un trou (de cette bande). Ce dernier mécanisme ne coûte pas

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d’énergie au piège (puisque l’électron descend !) mais dépend du nombre de trous disponibles dans

la bande de valence. Par exemple, la densité de trous à l’interface d’une capacité MOS (à substrat

P) est très importante en régime d’accumulation mais extrêmement faible en régime d’inversion

forte donc la capture d’un trou est très peu probable dans ce dernier régime.

Si le niveau de Fermi repasse au dessus de Et, le piège va devoir se remplir pour être à

l’équilibre avec le niveau de Fermi. Pour cela il a le choix entre capturer un électron de la bande de

conduction, ce qui suppose la présence d’électrons disponibles dans cette bande (en régime

d’inversion forte par exemple). Ce mécanisme ne coûte pas d’énergie au piège puisque l’électron

descend. Le piège peut aussi émettre son trou vers la bande de valence (i.e. capturer un électron de

cette bande) ce qui lui coûte de l’énergie.

En résumé, il est très important de noter que les taux d’émission des électrons et des trous

dépendent de la position énergétique du piège. Au contraire, les taux de capture des électrons et

des trous sont indépendants de la position énergétique du piège mais dépendent des densités

d’électrons et de trous à l’interface.

II.3. Charge piégée et équation aux potentiels

Soit une densité Dit (eV1m2) de pièges d’interface répartie uniformément en énergie dans la

bande interdite (BI) du semi-conducteur. On montre que la charge piégée, Qit, à l’équilibre est

donnée par la relation suivante et ce quelle que soit la répartition des pièges de type donneur ou

accepteur dans la BI :

Sit0itit qDQQ (II.2)

où Qit0 est une constante et S le potentiel de surface.

A partir de la conservation de la neutralité électrique de la structure MOS, on peut écrire :

oxSCitM QQQQ (II.3)

Le potentiel aux bornes de l’isolant est donné par :

ox

oxSCit

ox

Mox C

QQQ

C

QV

(II.4)

où Cox est la capacité de l’oxyde par unité de surface.

L’équation aux potentiels s’écrit :

oxSMSGB VV (II.5)

soit en remplaçant Vox et Qit par leur expression :

ox

SCS

ox

Sit

ox

ox0itMSGB C

Q

C

qD

C

QQV

(II.6)

On conçoit dès lors qu’à potentiel de grille donné, la présence des pièges d’interface modifie la

valeur du potentiel de surface et par suite la valeur de la charge du semi-conducteur.

La position du niveau de Fermi à l’interface par rapport au haut de la bande de valence (à

l’interface) est donnée par la relation suivante :

FSF qEiqE (II.7)

où F représente le potentiel de volume du substrat :

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i

AF n

Nln

qkT (II.8)

II.4. Potentiel de surface en régime déserté ou d’inversion faible

En régime de désertion et d’inversion faible la charge du semi-conducteur est donnée par

l’expression suivante :

A

S0SCAdASC qN

2qNxqNQ

(II.9)

où xd représente la longueur de la ZCE.

Hors charges fixes, l’équation aux potentiels devient :

ox

S0SCAS

ox

Sit

ox

0itMSGB C

qN2

C

qD

C

QV

(II.10)

Pour simplifier, on définit la tension de bandes plates comme étant égale à :

ox

0itMSFB C

QV (II.11)

A partir des équations (II.10) et (II.11), on détermine l’expression du potentiel de surface à VGB

donné en régime déserté et d’inversion faible.

0SCA

FBGB2

ox2

ox

0SCAFBGBS qN

VVC211

C

qNVV (II.12)

III :Modélisation de la courbe C-V et méthode de conductance

La capacité équivalente de la structure est donnée par :

S

SCitox QQ1

C1

C1

(III.1)

soit en développant :

SCitox

S

SC

S

itox CC1

C1

QQ1

C1

C1

(III.2)

où CSC et Cit représentent respectivement la capacité du semi-conducteur et la capacité des

pièges d’interface (par unité de surface) avec :

itit qDC (III.3)

Appliquons à présent une polarisation statique sur la grille telle que le substrat se trouve en

régime d’inversion faible et appliquons une petite polarisation alternative qui fait osciller très

légèrement le niveau de Fermi à l’interface. On suppose dans tout ce qui suit, que la couche

d’inversion se crée à l’équilibre avec le niveau de Fermi quelque soit la fréquence du petit signal. Si

le petit signal a une fréquence très basse, les pièges d’interface vont avoir le temps de capturer et

émettre des électrons pour être à l’équilibre. Si on augmente fortement cette fréquence, les pièges

auront beaucoup moins de temps pour émettre les électrons vers la bande de conduction et ils ne

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seront plus à l’équilibre avec le niveau de Fermi. En conséquence la variation de la charge piégée

est moins importante qu’à plus basse fréquence. On en déduit que la capacité des pièges devient

inférieure à qDit ce qui se modélise simplement en ajoutant une conductance, Git, en série avec la

capacité des pièges. La conductance ou plutôt la constante de temps associée aux pièges dépend de

la position énergétique de ces pièges dans la bande interdite du semi-conducteur : plus les pièges

sont proches des bords de bandes, plus ils répondent rapidement (émission de porteurs plus facile).

La constante de temps des pièges est donnée par :

it

it

GC (III.4)

Le schéma équivalent d’une capacité MOS (ayant des états d’interface) en situation de désertion

est donné à la figure (III.1.a) où Rit est la résistance associée aux états d’interface. On peut faire

correspondre à la branche série relative aux états d’interface un schéma parallèle plus facilement

accessible par l’expérience (figure III.1.b).

Cox

CD

Cp

Rp

Cox

CD

CitRit

a b

Cox

CD

Cp

Rp

Cox

CD

CitRit

a b

Figure III.1. Schémas électriques équivalents de la capacité MOS faisant apparaître la

contribution des pièges en schéma série (a) ou parallèle (b).

III.1. Ecrire la relation donnant l’admittance équivalente (Yeq1) correspondant à la branche série

relative aux états d’interface (Cit en série avec Rit). Donner alors la relation de l’admittance

équivalente (Yeq2) correspondant au schéma parallèle relative aux états d’interface (Cp en parallèle

avec Rp). En identifiant les parties réelles puis imaginaires des deux admittances retrouver les

expressions suivantes :

2it

2itit

2itit

p

p

1

C

CR1

CR

R1

G

(III.5)

22

itp

1

CC

(III.6)

III.2. On définit la capacité Csub comme étant égale à CSC + CP. La figure (III.2) donne la variation

de (CSC-CD)/Cit et de Gp/Cit en fonction de . On observe que Gp/Cit est maximum pour = 1. Ce

maximum est donné par Gp/Cit = 0.5. Déterminer l’expression de Cit puis de Dit (au voisinage du

niveau de Fermi) en fonction du maximum de la conductance, Gpmax.

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17

1.0

0.5

10.1 10

(Csub-CSC)/Cit

(Gp)/Cit

1.0

0.5

10.1 10

(Csub-CSC)/Cit

(Gp)/Cit

Figure III.2. Variation de (CSC-CD)/Cit et de

Gp/Cit en fonction de .

III.3. Dans ce TP, l’admittance de la capacité MOS est déterminée par la mesure de la composante

en phase (proportionnelle à la conductance parallèle Gm) et de la composante en quadrature du

courant (proportionnelle à la capacité parallèle Cm) (c.f. Fig.(III.3.a)). Le coefficient de

proportionnalité est déterminé par un étalonnage préalable en remplaçant la capacité MOS par un

condensateur de référence, Cr, qui donne un signal en quadrature. Cm et Gm dépendent d’une

résistance série, Rs, de la capa MOS (c.f. Fig.(III.3.b)). Cette résistance a une influence importante à

haute fréquence sur la conductance et sur la valeur de la capacité.

Cm

Gm

COXRS

a b

Cm

GmGm

COXRS

COXRS

a b

Figure III.3. Schémas électriques équivalents de la capacité MOS faisant apparaître la

conductance parallèle Gm, la capacité parallèle Cm de la capacité MOS (a) et la résistances série Rs

(b).

En rappelant qu’en régime d’accumulation la capacité de la structure MOS est égale à la

capacité de l’oxyde, une mesure de la capacité parallèle Cma et de la conductance parallèle Gma

permet de déterminer Rs et Cox. Ecrire l’impédance (Zeq1) équivalente au schéma de la figure

(III.3.a), puis donner la relation de l’impédance équivalente (Zeq2) correspondant au schéma de la

figure (III.3.b). En identifiant les parties réelles puis imaginaires des deux impédances retrouver

les expressions suivantes :

2ma

22ma

maS

CG

GR

(III.7)

2

ma

mamaox C

G1CC (III.8)

Pour une fréquence et une polarisation données, la capacité et la conductance parallèle de la

capacité MOS, corrigées de la résistance série, sont déterminées par :

DNaGC (III.9)

D

CNC m

C (III.10)

où N = Gm2 + 2 Cm

2, a = Gm NRS et D = a2 + 2 Cm2.

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18

La détermination de CC et GC au maximum du pic de la conductance permet de calculer pour une

fréquence et une polarisation données, le rapport (GP/)max et par conséquent la densité des états

d’interface (c.f. question (III.2)), en utilisant la relation suivante :

2Cox2

C

C2

ox

max

P

CCG

GCG

(III.11)

Ainsi la détermination de la densité des états d’interface exige un traitement de données assez

important surtout si on doit tenir compte d’une distribution continue des états d’interface et de la

constante de temps associée. Finalement, le pilotage par ordinateur du dispositif expérimentale

devient inévitable.

IV : Manipulation

Ce TP est entièrement assisté par micro-ordinateur qui :

pilote les appareils de mesure et acquiert les valeurs de ces mesures,

indique les montages et les opérations à effectuer à l’aide de menus déroulant,

exécute des calculs et trace les courbes (les courbes ne sont pas lissées, vous devrez

réaliser ces lissages).

Les résultats, déterminés pour les différentes fréquences 1, 2, 4, 6 , 8 et 10 Khz, devront

être donnés sous forme d’un tableau de valeurs.

Données :

Surface de la capacité MOS, A = 0.3024102 cm2 , dopage du substrat, NA = 21016 cm3, tension de

bandes plates VFB = 1 V.

IV.1. A l’aide des graphes, tracés pour les différentes fréquences, déterminer en régime

d’accumulation (VG = 5V pour un PMOS), la capacité Cma et la conductance Gma.

IV.2. En utilisant les relations déduites du circuit équivalent (Eq. III.7) et (Eq. III.8), calculer RS et

Cox.

IV.3. En se plaçant au pic de conductance, déterminer à l’aide des graphes, la capacité Cm et la

conductances Gm.

IV.4. Calculer la capacité CC (Eq. III.10), la conductance GC (Eq. III.9) et le rapport (Gp/)max

(Eq. III.9). A partir de la question (III.2), déduire la densité des états d’interface Dit.

IV.5. En utilisant l’équation (II.12) donnant le potentiel de surface s (en supposant que la charge

piégée n’influence pas s tant que Dit < 1011 eV1m2), calculer la position des niveaux d’énergie des

états d’interface à partir de l’équation (II.7). On rappelle que les pièges qui répondent se trouvent à

quelques kT autour de la position du niveau de Fermi. Que pensez-vous des résultats obtenus par

rapport aux hypothèses formulées?

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19

TP NO 3 : Le transistor MOS

Le but de ce TP est de déterminer les caractéristiques d’un transistor MOS, à substrat de type P,

telles que sa transconductance, gm, la mobilité surfacique des électrons, µ0, le facteur linéaire de

réduction de la mobilité, , et sa tension de seuil, VT.

I : Introduction

La technologie CMOS (Complementary Metal-Oxide-Semiconductor) représente actuellement

75 % du volume total des dispositifs à semi-conducteurs. C’est grâce à son développement à

tendance perfectionniste que de nombreux autres composants intégrés ont été fabriqués avec

succès. Elle a atteint un haut niveau de fiabilité et répond jusqu'à présent aux exigences les plus

drastiques imposées par l'intégration. Le développement de la technologie CMOS avancée est

nécessaire pour obtenir des circuits intégrés toujours plus denses et complexes : des

microprocesseurs (Intel/Pentium, Processeur RISC...), des circuits pour le codage et la compression

vidéo, etc…

La longueur de la grille des transistors (longueur du canal) est réduite actuellement à 0.18 µm -

bientôt à 0.12 µm - afin d’augmenter les fréquences de fonctionnement et la densité d’intégration

des circuits. A titre d'exemple, les transistors d’une longueur de 10 µm en 1972 permettaient la

fabrication de mémoires DRAM d’une capacité de 1 Kbit et pour des technologies de 0.25 µm et de

0.05 µm, cette capacité passe respectivement de 64 Mbits (année 1998) à 64 Gbits (année 2012). Il

est à noter que durant ces 25 dernières années, la fréquence des microprocesseurs grand public

est passée de moins de 1MHz à prés de 2.8 GHz.

II : Etude théorique

II.1. Expliquer le principe de fonctionnement d’un transistor MOS. Indiquer le rôle des zones

source et drain (notamment par rapport à la capacité MOS).

II.2. Représenter l’allure des courbes IDS(VGS) et IDS(VDS) en mettant en évidence les différents

régimes de fonctionnement (ohmique, non ohmique, saturé, inversion faible, inversion forte).

II.3. Afin de simplifier l’expression du courant de drain en régime d’inversion forte, on fait

l’hypothèse que dans ce régime de fonctionnement le potentiel de surface est égale à 2F + C(y).

C(y) représente la variation de l’écart entre les quasi-niveaux de Fermi entre la source (y = 0) et le

drain (y = L). A partir de l’équation aux potentiels, donner l’expression de la charge du semi-

conducteur, QSC(y), qui est égale à la somme de deux autres charges : la charge de la zone désertée

et la charge d’inversion. Donner l’expression de la charge de la zone désertée, QD, et en déduire la

charge d’inversion Qn(y).

II.4. Le courant de drain s’obtient par l’intégrale suivante :

)Ly(

)0y(

CDSC0DS

C

C

dQQμLW=I (II.1)

A partir de l’expression de Qn et de l’équation (II.1), donner l’expression de IDS si l’on suppose que

C(y = 0) = 0 et que C(y = L) = VDS. Simplifier cette expression lorsque VDS << 2F. Donner alors

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20

l’expression de la tension de seuil du transistor MOS, VT, que vous comparerez avec la tension de

seuil de la capacité MOS. Quelle est la particularité de la courbe IDS(VGS) ?

II.5. Dans l’expression trouvée précédemment, le terme µ0 correspond à la mobilité des porteurs

sous faible champ électrique. D’un point de vue physique, il est clair que cette mobilité n’est pas

celle qui convient pour décrire le transport des porteurs en régime d’inversion forte. En effet,

certaines interactions porteurs-milieu ne peuvent plus être négligées dès lors que la densité de

porteurs en surface du canal devient importante. On est donc amené à introduire une mobilité

effective µeff qui tient compte de ces interactions. Pour les isolants épais et les transistors longs, la

mobilité effective des porteurs a pour expression empirique (lorsque C (y = 0) = 0) :

2

VVV1

µ=µ

DSTGS

0eff (II.2)

Donner l’expression de la transconductance du transistor gm = IDS/VGS.

II.6. Donner l’expression de la fonction Y définie comme étant égale à IDS/gm. Quelle est la

particularité de la courbe Y(VGS) et quels paramètres peut-on obtenir à partir de cette courbe?

Donner l’expression de la fonction H définie comme étant égale à 1/gm. Quelle est la particularité

de la courbe H(VGS) et quel paramètre peut-on obtenir à partir de cette courbe?

II.7. L’expression du courant de drain trouvée précédemment est valable en régime ohmique. En

supposant que le régime saturé commence pour VDS = VGS VT, donner l’expression du courant en

régime saturé.

III : Manipulation

Le transistor n-MOS à étudier se trouve dans un circuit intégré de type CD 4007. La grille est

reliée à la borne 3, le drain à la borne 5, la source à la 4 et le substrat à la 7 (les barrettes dessinées

sur la plaquette correspondent à ces bornes). Le rapport de la largueur sur la longueur du canal,

W/L, est égal à 20 et l’épaisseur de l’isolant de grille est de 41 nm. Les mesures se font avec l’aide

d’un micro-ordinateur qui pilote les appareils par un BUS IEEE 488. Un logiciel à menus déroulant

vous donnera toutes les indications nécessaires pour le T.P notamment pour la réalisation des

montages qui devront être vérifiés par un enseignant. Les calculs et le tracé des différentes courbes

se feront à l’aide du logiciel Excel.

III.1. Relever toutes les caractéristiques à l’aide du logiciel en prenant garde de sauvegarder vos

fichiers à la fin de chaque mesure:

a) IDS(VGS) pour VDS = 0.2 V et VDS = 8 V.

b) IDS(VDS) pour VGS variable.

c) IDS(VGS) pour VBS variable (modification du montage).

III.2. Tracer sur un même graphe IDS(VGS) pour VDS = 0.2 V et VDS = 8 V. Pour quelle valeur de VDS

le courant de drain est-il le plus important ?

Tracer et commenter l’allure de la courbe obtenue à VDS = 0.2 V en échelles linéaire et semi-

logarithmique. Pourquoi la pente sous le seuil n’est pas observable ? Pourquoi la courbe IDS(VGS)

en inversion forte n’est pas linéaire ?

III.3. A partir des valeurs sauvegardées pour la courbe IDS(VGS) pour VDS = 0.2 V, calculer puis

tracer la transconductance gm du transistor en fonction de VGS pour VD = 0.2 V.

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21

Expliquer l’origine de la chute de la courbe à fort VGS.

III.4. Calculer et tracer la fonction Y et déterminer la tension de seuil, VT, ainsi que la mobilité

des électrons, µ0. Comparer la mobilité µ0 avec la mobilité en volume des électrons dans le silicium

µn = 1400 cm2V1s1.

III.5. A partir du calcul et du tracer de la fonction H, déterminer le facteur linéaire de réduction de

la mobilité.

III.6. A partir des paramètres extraits précédemment, simuler la courbe IDS(VGS) à VDS = 0.2 V et

tracer sur le même graphe cette simulation et la mesure. Comparer mesure et simulation

notamment autour de VGS = VT + VDS/2.

III.7. Tracer et commenter l’allure de la courbe IDS(VGS) obtenue à VDS = 8 V en indiquant quelle

partie de la courbe correspond au régime de saturation. Pour cela, on pourra repérer la partie de la

courbe correspondant à VGS < VT + VDS. Simuler la courbe IDS(VGS) dans ce régime de

fonctionnement et tracer sur le même graphe cette simulation et la mesure.

III.8. Tracer les caractéristiques IDS(VDS) et faire apparaître les points VDS = VGS + VT.

III.9. On s’intéresse à présent à l’effet substrat. Relever et tracer les caractéristiques IDS(VGS) pour

VBS variable. En remarquant que le facteur linaire de réduction de la mobilité influence très peu la

courbe IDS(VGS) pour VGS proche de VT + VDS/2, déterminer et tracer la courbe VT(VBS). Sachant que

la tension de seuil du transistor MOS est donnée par la relation suivante :

21

FBSox

SiAFFBT 2V

C

qN22VV

(III.1)

déterminer le dopage du substrat, NA.

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TP NO 4 : Courants dans une jonction PN polarisée

Le but de ce TP est d’étudier les variations du courant dans une jonction PN polarisée en directe ou

en inverse en fonction de la tension. Le module Peltier permettra également l’étude de l’influence

de la température sur le courant à une tension donnée.

La concentration intrinsèque de porteurs est donnée par l’expression suivante où T représente la

température :

kT2

EexpT1087.3n G5.116

i (A)

I : Etude théorique

I.1. Représenter les diagrammes de bandes de la jonction PN à l’équilibre thermodynamique, en

polarisation directe et en polarisation inverse. Expliquer alors le principe de fonctionnement d’une

jonction PN.

I.2. En vous aidant du TD sur la jonction PN lorsqu’on la considère comme longue, donner les

principales étapes permettant de trouver l’expression du courant total de cette diode. Quelle est la

dépendance de JS par rapport à ni ?

I.3. Comme vous venez de le démontrer, en polarisation inverse le courant de la diode est égale JS.

Pour cette polarisation, il existe une génération de paires électron-trou dans la zone de charge

d’espace. Le taux de génération-recombinaison (nombre de porteurs qui sont créés ou qui

disparaissent par unité de temps) est donné par la relation de Shockley-Read :

npn2

npn1ri

2i

m

(I.1)

r négatif correspond à de la génération et r positif à de la recombinaison.

Comparer l’ordre de grandeur des densités d’électrons et de trous libres dans la ZCE par rapport à

la densité intrinsèque de porteurs pour une polarisation inverse. Simplifier l’équation (I.1) en

conséquence. Que deviennent les porteurs générés dans la ZCE ? En supposant que la génération

est uniforme dans toute la ZCE, donner l’expression du courant de génération Jg et du courant total

de la diode en inverse. Quelle est la dépendance de Jg avec ni ?

I.4. En polarisation directe, la relation de Shockley-Read n’est pas aussi facilement simplifiable et

s’écrit de la façon suivante après avoir remplacé n et p par leurs expressions :

kT2

qVexp1n2

1kT

qVexpn

1r

i

2i

m (I.2)

Simplifier l’équation (I.2) pour le cas où V >> kT/q.

En supposant que la recombinaison des porteurs ne se fait que sur une partie de la ZCE que l’on

notera Weff, donner l’expression du courant de recombinaison Jr et du courant total de la diode en

directe. Quelle est la dépendance de Jr par rapport à ni ?

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II : Manipulation

ATTENTION : la mesure de courants inférieurs à 1 µA nécessite l’insertion dans le

montage d’un convertisseur courant/tension.

II.1. Mesurer la caractéristique directe de la diode. Pour cela vous ferez varier ID de quelques nano-

ampères à une vingtaine de mA en appliquant la tension par paliers. A partir d’un courant de

l’ordre du mA, vous effectuerez la mesure le plus rapidement possible afin d’éviter l’échauffement

du composant. Tracer la courbe obtenue en échelle semi-logarithmique et identifier les différents

types de courants (recombinaison, courant de diffusion, forte injection) en fonction de la

polarisation.

II.2. A partir de la caractéristique direct, déterminer alors la valeur de JS. Déterminer la pente de

la courbe correspondant au courant de diffusion (en mV/dec) et la comparer à la valeur théorique.

On suppose que la jonction est dissymétrique avec ND >> NA = 31014 cm3 et que

Dn = 37(300/T)1.2, T étant donnée en Kelvin, déterminer la durée de vie des porteurs

minoritaires dans la zone quasi-neutre coté P.

II.3. Mesurer et tracer la caractéristique inverse de la diode. Comparer la valeur de l’amplitude du

courant inverse avec la valeur de JS et donner l’origine possible de cette différence.

II.4. On se propose de vérifier si le courant inverse de notre diode correspond à un courant de

diffusion en mesurant la dépendance du courant inverse avec la température. Faire le montage

correspondant et polariser le composant à une tension inverse V = 10 V. Vous mesurerez le

courant pour les températures suivantes : 100°C , 90°C, 80°C … jusqu’à -10°C. Pour les

températures inférieures à l’ambiante, la régulation sera manuelle alors que pour les températures

supérieures à l’ambiante, la régulation se fera à l’aide du régulateur.

Calculer et tracer sur le même graphe les courbes log(ni), log(ni2) et log(JD) en fonction de 1000/T, T

étant donnée en Kelvin.

Conclure sur le type de courant en polarisation inverse de notre diode.

II.5. On se propose de mesurer le courant direct de la diode en fonction de la température

(de 100°C , 90°C, 80°C … jusqu’à -10°C) pour une polarisation égale à 0.4 V.

Faire les mesures correspondantes et tracer sur le même graphe log(ni), log(ni2) et

log(JD/(Dnexp(qV/kT))).

Conclure sur le type de courant en polarisation direct pour cette polarisation. Est-ce que cela

confirme vos commentaires sur le graphe de la question (II.1) ?

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TP NO 5 : La capacité MOS

Le but de ce TP est de déterminer les caractéristiques d’une capacité MOS, à substrat de type P,

telles que son épaisseur d’isolant, tox, son dopage de substrat, NA, sa tension de bandes plates, VFB,

ainsi que sa tension de seuil, VT.

I : Etude théorique

On rappelle que la tension de seuil VT est définie comme la tension qui, appliquée à la grille,

inverse exactement, à sa surface, le type du semi-conducteur (par rapport aux caractéristiques du

substrat). On désigne par F le potentiel de Fermi du substrat, tel que EF Ei = qF, où EF et Ei

sont respectivement le niveau de Fermi et le niveau de Fermi intrinsèque dans le substrat.

I.1. A partir de la notion de potentiel de surface, expliquer les différents régimes de fonctionnement

de la capacité MOS (accumulation, désertion, inversions faible et forte). Donner les diagrammes de

bandes d’énergie correspondants à chaque régime.

I.2. Expliquer l’allure de la courbe C-V de la capacité MOS en basse fréquence (BF) en distinguant

tous les régimes de fonctionnement. Expliquer la différence d’allure de la courbe C-V en haute

fréquence (HF) pour VG > VT par rapport à la courbe BF. Expliquer l’allure de la courbe C-V lorsque

le semi-conducteur est en régime de désertion profonde.

I.3. A partir de l’équation aux potentiels, déterminer l’expression de 1/C2 en fonction de VG, VFB, Cox

(en F) et NA en régimes de désertion et d’inversion faible. Quelle est la particularité de la courbe

1/C2 = f(VG) ? En supposant Cox connue, qu’obtient-on comme informations à partir de cette courbe ?

I.4. En régime d’accumulation, la charge d’accumulation est donnée par l’expression suivante :

kT2

qexpNkT2Q

SASiSC (I.1)

A partir de l’équation aux potentiels (en faisant la remarque que le potentiel de surface peut être

négligé par rapport aux autres potentiels) et de l’équation (I.1), donner l’expression de 1/C en

fonction de VG et VFB. Quelle est la particularité de la courbe 1/C = f(1/VG) et que peut-on obtenir

comme informations avec cette courbe ?

II : Manipulation

Les différentes manipulations sont gérées par ordinateur, sous environnement HPVee. Les calculs

et le tracé des différentes courbes se font à l’aide du logiciel Excel. Le montage est présenté à la

figure (II.1) et la capacité à caractériser a une surface S = 2103 cm2. Le calibre du capacimètre

est fixé à 300pF.

II.1. Mesurer la courbe C-V dans l’obscurité (fenêtre Cmosdep) et relever la valeur maximale de la

capacité (pour VG = 6 V) que l’on supposera égale à Cox. Eclairer la plaque pendant 10 secondes

puis mesurer à nouveau la courbe C-V (fenêtre Cmosinv).

II.2. Tracer les deux courbes obtenues précédemment sur le même graphique et identifier les

régimes de fonctionnement. Pourquoi avoir éclairer la plaque avant de faire la deuxième mesure ?

Placer la tension de seuil, VT, de la capacité sur le graphique et donner sa valeur.

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26

Substrat type P

Alim HP

E3631A

Multimètre HP

34401A

Bus IEEE 488

PC

+ HPVee

+ Exel

Isolant SiO2

Grille poly-Si

Fortement

Dopé N+

Gate oxyde

condensator

S = 2 103 cm2

N+

GSt

Alim

Lampe Capacimètre

Substrat type P

Alim HP

E3631A

Multimètre HP

34401A

Bus IEEE 488

PC

+ HPVee

+ Exel

Isolant SiO2

Grille poly-Si

Fortement

Dopé N+

Gate oxyde

condensator

S = 2 103 cm2

N+

GSt

Alim

Lampe Capacimètre

Figure II.1. Schéma du montage

II.3. A partir de la valeur de Cox, déterminer l’épaisseur du diélectrique.

II.4 A partir de la courbe C-V en HF et de votre réponse à la question (I.3) tracer la courbe 1/C2 et

déterminer le dopage du substrat, NA, ainsi que la tension de bandes plates, VFB, que vous placerez

sur le graphique des courbes C-V.

II.5. En supposant que le métal de grille et du poly-silicium dégénéré de type N++ (i.e. le niveau de

Fermi du poly-silicium est au niveau du bas de sa bande conduction), déterminer la tension de

bandes plates de la structure MOS, notée VFB0, hors présence de charges parasites dans l’isolant.

Calculer la tension de seuil correspondante VT0. Comparer les valeurs de VFB et de VFB0 et

déterminer la densité surfacique de charges parasites présentes dans l’isolant.

II.6. On cherche, à présent, à déterminer le profil du dopage entre l’interface et le volume du semi-

conducteur, NA(x). Pour cela, il faut utiliser la particularité de la zone de charge d’espace (ZCE) qui

est vide de charges mobiles. En régime de désertion, d’inversion faible ou de désertion profonde la

longueur de la ZCE pour une polarisation de grille est donnée par la relation :

oxGsiG

C1

VC1SVx (II.1)

Le dopage du substrat à la distance x (donc pour un VG donné) est alors donné par la relation :

G

2

2

si

A

dV

C1d

Sq

2xN

(II.2)

A partir de la courbe C-V en désertion profonde, calculer et tracer la courbe d(1/C2)/dVG. Expliquer

l’origine du bruit sur la courbe notamment pour les forts VG. Pour éliminer ce bruit, il est

nécessaire de réaliser un filtrage (ou lissage) lors de la dérivation (pour VG > VFB). Prenons par

exemple, un filtre d’ordre 2.

En posant X=VG et Y=1/C2, la dérivée Y’= d(1/C2)/dVG s’écrira :

2n2n

2n2n

1n1n

1n1n

XX

YY

XX

YY

2

1'Y (II.3)

Tracer la courbe d(1/C2)/dVG après filtrage. Déterminer alors la courbe NA(x) et expliquer sa forme

en partant de l’hypothèse qu’avant de fabriquer la capacité, le substrat était dopé uniformément en

volume.

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27

TP NO 6 : Diode en commutation de l’état passant à l’état bloqué.

Charges stockées. Temps de recouvrement inverse

Le but de ce TP est de calculer le temps de recouvrement inverse et le temps de stockage pour une

diode en commutation de l’état passant à l’état bloqué.

I : Introduction

La transition entre l’état de conduction et de non conduction dans une jonction PN ne s’effectue pas

instantanément. En effet, on sait qu’il existe dans les deux régions une charge excédentaire

proportionnelle au niveau d’injection, c’est à dire à la tension extérieure appliquée.

Au moment où l’on inverse brutalement la polarité de la tension extérieure appliquée à la jonction,

le courant dans la diode s’inverse brusquement. Cependant, l’intensité de ce courant (dans la diode)

ne correspond pas au courant de saturation de la diode, mais au courant dû au déplacement des

porteurs positifs et négatifs, préalablement emmagasinés pendant la période de conduction dans la

zone quasi-neutres N et P, et qui se dirigent ensuite vers le niveau de la jonction sous l’effet de la

diffusion.

Ce courant diminue ensuite exponentiellement jusqu’au moment où la jonction, au bout d’un temps

théoriquement infini, retrouve ses propriétés inverses caractérisées par son courant inverse. Celui-

ci diminue par suite de la diminution des charges emmagasinées dans les deux régions (écoulement

dans le circuit extérieur et recombinaison). Pour observer ce phénomène, on utilise le montage

suivant (attaque en tension) (Fig. (I.1)) :

Id

Oscillo

R

E

a

Blocage effectif (ts)

E2

E1

0

0

Ir

Id

1

trr

tIr/10

b

Id

Oscillo

R

E

a

Id

Oscillo

R

EE

a

Blocage effectif (ts)

E2

E1

0

0

Ir

Id

1

trr

tIr/10

b

Blocage effectif (ts)

E2

E1

0

0

Ir

Id

1

trr

tIr/10

b

Figure I.1 : Schématisation du montage (a) pour obtenir le tracer du courant de la diode (b).

II : Théorie

II.1. Expliquer ce qui se passe lorsque la tension E passe de la valeur E2 à la valeur E1.

II.2. Que représente la partie hachurée de la figure (I.1.b).

II.3. Pourquoi observe-t-on un palier pour le courant inverse ? Vous pouvez vous aider d’un

graphique représentant l’évolution de la courbe n(x) dans la zone quasi-neutre coté P en fonction du

temps.

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III : Manipulation

On appelle trr le temps de recouvrement inverse et ts le temps de stockage. Après avoir étudié

l’article (cf. Annexe), on réalisera le montage ci-dessus.

Le générateur de fonction permet d’obtenir des signaux carrés plus ou moins décalés par rapport au

zéro (réglage DC offset) et d’amplitude variable (potentiomètre amplitude). Ceci permet de

soumettre la diode à tester (1N4001) à des courants directs ou inverses variables.

Nous nous intéressons à la transition :

- Etat passant de la diode : (E > 0) (tension positive aux bornes de R repérée par rapport à la

masse).

- Etat bloqué E < 0.

Les calculs et le tracé des différentes courbes se font à l’aide du logiciel Excel. Dans tous les cas

Id = VR / 50.

III.1. Après avoir régler l’oscilloscope, observer le signal sur l’oscilloscope pour divers courants

directs et inverses compris entre 2mA et 100mA. En faisant varier le courant de diffusion tout en

maintenant le courant inverse constant (ou inversement), observer la variation des temps

caractéristiques. Relevez les temps caractéristiques pour quatre valeurs de courants

judicieusement choisis puis comparer les résultats.

Pour ces courants, des copies de l’écran de l’oscilloscope pourront être obtenues sur papier grâce au

logiciel BENCHLINK (option image) et à la fonction trace de l’oscilloscope numérique. Pour copier

les données dans excel, choisir dans le menu waveform new/edit/copy data puis coller les données

dans le logiciel excel.

III.2. Mesurer le temps de stockage pour différents rapports If / Ir.

III.3 Tracer le graphe correspondant à

r

fs

II1Lnft en essayant de bien répartir les abscisses

sachant que la variable n’est pas If / Ir mais

r

f

II1Ln . Déterminer à partir de ce graphe, la durée

de vie des porteurs minoritaires.

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TP NO 7 : Capacité d’une jonction PN polarisée en inverse

Le but de ce TP est de mesurer la capacité d’une jonction PN à l’aide d’un pont de mesure de

capacités automatique fonctionnant à 1MHz.

I : Introduction

Ce pont de mesure permet d’appliquer, à la jonction testée, une tension de polarisation continue

inverse donc d’étudier les variations de Cj (capacité de la jonction) en fonction de la tension inverse

(Vr).

Deux types de jonctions seront étudiées :

Une jonction abrupte : il s’agit d’une diode de technologie planar (fabriquée par F.Floret à St

Jérôme).

Une jonction graduelle : diode d’accord « varicap » (application de la propriété étudiée ici).

II : Théorie

II.1. En vous aidant du TD sur la jonction PN, retrouver l’expression de la largueur de la zone de

charge d’espace (ZCE) en fonction de la concentration des dopants NA et ND et de la barrière de

potentiel Vb lorsque la diode n’est pas polarisée. Que se passe-t-il pour la ZCE si ND >> NA ?

Simplifier alors l’expression de la largueur de la ZCE trouvée précédemment.

II.2. Que se passe-t-il, lorsque l’on applique une tension Va aux bornes de la diode ? Donner la

nouvelle expression de la largueur de la ZCE en considérant la diode ainsi polarisée. En déduire

l’expression de la charge présente dans la ZCE, QZCE.

II.3. Sachant que la capacité totale de la diode CT est égale à dQZCE / dV, exprimer CT en fonction

de la concentration des dopants NA , de la barrière de potentiel Vb et de la tension de polarisation

Va.

II.4. A partir de l’équation donnant la capacité totale de la diode CT (question (II.3)) et en

considérant Va < Vb, retrouver l’expression de NA(Va) en fonction de d(1/C2)/d(Va).

II.5. En identifiant l’expression de la capacité totale de la diode CT avec celle de la largeur de la

ZCE, X, exprimer X en fonction de CT pour une diode polarisée par une tension Va.

III : Manipulation

Les calculs et le tracé des différentes courbes se font à l’aide du logiciel Excel. On saisira

directement au clavier les valeurs de Cj et Vr. Dans tous les cas, on portera sur les graphes la

valeur absolue de Vr.

III.1. Relever les valeurs des capacités des jonctions pour Vr variant de 0 à – 10V par pas de – 0.1V

de 0 à – 2V puis par pas de – 0.2V de – 2.2V à – 10V. On trouvera sur le boîtier des diodes la valeur

numérique des surfaces.

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III.2. Etude de la jonction abrupte :

III.2.a. Tracer les courbes Cj = f (Vr) et )V(fC

1r

2j

. Penser à titrer les graphiques et faire

apparaître les échelles.

III.2.b. Déterminer le potentiel de diffusion Vd (cad la barrière de potentiel Vb) et le dopage du

substrat en porteurs/cm3. Donner également (par le calcul) les profondeurs (µm) de la jonction

(valeurs min. et max. atteintes au cours de ces mesures).

III.3. Etude de la jonction graduelle :

III.3.a. Tracer les courbes Cj = f (Vr) et )V(fC

1r

2j

. Penser à titrer les graphiques et faire

apparaître les échelles. Quelle est la particularité de ce graphe. Que cela signifie-t-il en terme de

dopage.

III.3.b. A partir des relations (Eq. II.1 et Eq. II.4), le dopage du substrat à la distance x (donc

pour une tension inverse Vr donnée) peut être déterminé. Comme pour le TP Capacité MOS, les

résultats obtenus à partir de la dérivation des données ne sont pas bons.

Pour éliminer ce bruit, il est nécessaire de réaliser un filtrage (ou lissage) lors de la dérivation.

Prenons par exemple, un filtre d’ordre 2.

En posant X= Vr et Y=1/C2, la dérivée Y’= d(1/C2)/dVr s’écrira :

2n2n

2n2n

1n1n

1n1n

XX

YY

XX

YY

2

1'Y (III.1)

Déterminer NA(Vr) (Eq. II.4) en dérivant littéralement ce polynôme.

Déterminer X(Vr), la largeur de la zone désertée à l’aide de l’équation (Eq. II.1).

Tracer NA = f(X), à partir des représentations paramétriques NA(Vr) et X(Vr) où NA s’exprime en

porteurs/cm3 et x en µm.

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ANNEXE : Temps de recouvrement inverse des diodes