K-1 : Jérôme Le Banner nouveau défi à Tokyo I...1

1re revue mondiale d'Arts Marti»« N° 307 - décembre 2002co

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amouraisepontage au coeures dernières écoles

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Dossier: La méthode pour se forger un mental d'acier, p.41

Yang Jwing-ming, découverte d'ungrand Maître de Kung-fu Wushu éprisde liberté, p. 34

GAMPEOHATOS'3 MUNÛO CSI

En direct de Madrid,Tout sur lesChampionnats dumonde de Karaté, p.76

Reportage au JaponChez un héritier des techniquessamouraïs, p. 26

K-1 World GP Jérôme Le Banner,le profil du combattant parfait.p. 96

Les huit guerriers du K-1 World GP+ Cinéma : Un Jackie Chan magique

dans "Le Smoking" p.59Karaté Bushido/décembre 2002

sommaireEditeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George V75008 PARIS. Tél. 01 49 52 14 00. Fax : 01 49 52 14 44.

Site Internet : http://www.karatebushido.com

Ka rate-Bus h i do N° 307 - Décembre 2002Printed in FranceCouverture Jackie Chan (photo DR). Jérôme Le Banner(Photo J.Vayriot}. Le samouraï (Sylvain Guintard)

4. Zoom10. Courrier des lecteurs12.Edlto14. Panorama des Arts Martiaux18. Stages20. Club Bruce Lee24. Shopping de Noël26. Reportage au JaponChez Maître Tanaka, héritier des samouraïs

34. Grand MaîtreYang Jwing-ming, le Kung-fu de la Chine libre

41. DOSSier : se forger un mental d'acierLes méthodes modernes et traditionnelles

49. Le Guide des pratiquantsSavoir-faire: le nunchaku parTarik Floyd.Self-défense : parer une attaque à l'arme blanche

56. La chronique d'Henry Plée58. Le Club du MoisLe Karaté Club de Suresnes : du traditionnel au moderne

68. Nourredine ZenatiDu Kung-fu au combat politique

70. Yqshinao NanbuL'histoire d'un guerrier assagi

76. Les Championnats du monde de KaratéReportage complet par nos envoyés spéciaux à Madrid

86 Les Championnats d'Europe de Kung-fu WushuDe l'or pour la France

90. CinémaPrésentation du Smoking avec un Jackie Chan inédit

96. Finale du K-1 World GPLes concurrents, les règles, les coulisses

100. Jérôme Le Banner, un combattant parfaitDes champions jugent ses coups gagnantsLa star se confie

104. ChampionGrégory Tony veut s'éclater au K-1

105. Reportage : le Muay ThaïUne école de la vie

106. Panorama du ContactL' actualité des sports de combat

122. Les adressesUn catalogue numéroté de I à VIII est insérédans ce Karaté-Bushido de la P. 59 à la P. 66

Le prochain numérode Karaté Bushido

paraîtra le 27 décembre

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Héritier d'une grande famille de Samouraï,Maître Tanaka nous a ouvert les portes de deux

écoles guerrières emplies de mystère. Desécoles fermées aux Occidentaux où Ton

pratique des styles anciens quasiment inconnus.Par la grâce de parchemins tenus secrets depuisdes siècles, il nous livre des informations encore

médites sur le Budo japonais.Par notre envoyé spécial au Japon Sylvain Guintard

Karaté Bushido/décembre 2002 27

L 'entraînement est terminé.Il a duré plusieurs heures audojo central de l'Association

Japonaise Koden Fushimusoh. " Soké "Tanaka se dirige alors vers ce qu'il appellesa pièce secrète : un petit dojo aménagé audernier étage d'un immeuble. Là. deuxdisciples équipés d'armures médiévaless'entraînent. Maître Tanaka converse surle budo en général. Malade, il auraitpourtant pu annuler le rendez-vous. Mais,sans mots dire, il a fait son cours puisrépondu aux questions toute la journée. Sonestomac le fait souffrir. Mais on ne devinerien. Aucun signe de douleur ne transparaît.C'est aussi cela, l'esprit Samouraï !Né le 13 décembre 1943 à Osaka, FumonTanaka commence fa pratique martiale parle Kendo (escrime au sabre) à treize ans. "Au commencement, avoue-t-il, jen'appréciais guère les techniques avec lesabre, que je trouvais désuètes etpoussiéreuses, ainsi que le travail de Jujitsu.qui semblaient resurgir d'un passé révolu.Avec le temps, je me suis rendu comptequ'elles étaient profondes et pleinesd'enseignements". Tanaka obtient le 4e danà 25 ans. De par son grand-père, samouraïchargé de la protection de l'Empereur, ilreçoit très jeune un entraînementconcernant les Kobudo (arts martiauxanciens du Japon) et sera gradé 5e dan.

M aître Ta naka adéjà désignéç.ïo

Fumon Tanaka est l'un des maîtres les plus grades du Budo japonaisFumon Tanaka fait aussi deux rencontresimportantes. La première en 1963, lorsqu'ilest accepté comme disciple par le maître-moine Nichikan Kobayashi, 10e Grand-maître (Soké) de l'école ancienne de sabreEnshin-ryu.

Enshin-ryu, l'école des 18 arts martiauxFondée vers 1520 par un membre de lagarde impériale, Hayami Nagato, cette écoleest parvenue jusqu'à nous grâce à une lignéeininterrompue de maîtres et disciples. C'estune école qui se pratique dans sa formeancienne selon les dix-huit arts de la guerre: sabres, lances, bâtons, hallebardes, lutteen armure, etc). La particularité de l'écoleest l'utilisation du No-dachi ou O-tachi, ungrand sabre de plus de deux mètres, en faitun compromis entre le grand sabre, la lanceet la hallebarde. Les 8e et 9e Soké (lesmaîtres Kobayashi Masahira et KobayashiNichikan Masanori) furent les rénovateursdu style moderne, en y rajoutant des kata,

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seuls et avec partenaire. Le maître deTanaka, Kobayashi Nichikan, fut un prêtrebouddhiste de l'école Nichiren, 78esupérieur et chef-abbé du monastèreMyorenji.En 1975, Fumon Tanaka est choisi poursuccéder à son maître à la tête de l'école etdevient le Ile Soké. Après avoir reçu, en1973, le certificat de maîtrise complète(menkyo kaiden), il reçoit le Gokui-kaiden(transmission de toutes les techniquesprofondes) de l'école Enshin-ryu.concernant : l'art du dégainer rapide avec legrand sabre (Koden-iai), le Kenjutsu, leJujutsu, le Kumiuchi-hyogo (fusion duKenjutsu et Jujutsu), le Bojutsu (bâtons),le Sojutsu (lances), le Naginata(hallebardes) et le Honmon sucmonogiriKcnpo (techniques de coups). SokéKobayashi n'a même pas enseigné cestechniques à son propre fils. Seul Tanakaen est devenu le dépositaire !L'art du bâton long des moines-soldats

La seconde rencontre eut lieu en 1973. SokéTanaka est admis comme disciple duGrand-maître Minaki Saburoji Masanori,17e légat des écoles Kukishinden-ryu etHontai Yoshin-ryu. L'école Kukishin futfondée à l'époque des Deux Coursimpériales (Nanbukocho) par le moinesoldat Yakushimaru Kurambô. Celui-ci aidal'Empereur Go Daigo à s'enfuir de Kyotojusqu'au village de Yoshino. Kurambô, enremerciements, fut anobli par l'Empereur.11 reçut le nom de Takazané Kuki et le fiefdu village de Kuki (nord de Kumano) avecle titre de Vicomte. La famille Kuki s'illustralors de grands faits d'armes, puisque l'unde ses descendants, Kuki Yoshitaka.construisit le port maritime militaire de laville de Toba, dans la baie d/Isc, et devint lechef de la flotte du Shogun Oda Nobunaga.La particularité de cette école est l'art dubâton long des moines-soldats, la lance de1,80 m, et le bâton court de 90 cm (qui étaiten réalité le bâton de commandement des

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Dans les écoles d'armesanciennes du Japon, lesSamouraïs apprenaient àse défendre contre le sabreavec un bâton.

C'est à partir des gravuresprésentes sur lesparchemins anciens qu'ilpossède que Maître Tanakaa décoré son dojo privé.Sur cette gravure, leSamouraï tient dans samain le célèbre O-Tachi del'école Enshin-Ryu, unearme longue de plus de 2mètres, un compromisentre le grand sabre, lalance et la hallebarde.

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les gradesde Maître TanakaMaître Tanaka est l'un des maîtres les plusprestigieux du Buda japonais. Il estnotamment :- 19e Soké de l'école Kukishinden-ryuBujutsu- 11e Soké de l'école Koden Enshin-ryu(école ancienne)- 4e Soké de l'école restaurée HonmonEnshinryu suémonogiri (coupe avec lesabre)- 19e Soké de l'école Tenshin Hyogo ShodenKukami-shi-ryu- Soké-dairi pour de nombreuses autresécoles de Budo anciens.- 7e dan pour la coupe au sabre obtenu en1974.- 7e dan pour le Yawara Jujutsu et lai-jutsu(décerné par la Zen Nippon Kobudo SogoRenmei qui est la fédération japonaise detous les arts martiaux anciens)

chefs miltaires féodaux). L'étude de l'écolecomprend le Kumi-uchi, le Jujutsu-yawara,provenant de l'école Takagi Yoshin-ryu,fondée par Oriémon Shigétoshi Takagi. Ilexiste une version très secrète de l'écoleKukishin, créée par l'un des patriarches,Nakatomi Shinden, qui a reçul'enseignement à la suite de la vision dudieu-démon Konjin.Dans Kukishin, Ku se traduit par neuf Ki,qui sont en fait des démons mais aussi desdieux. Le maître dit : " Lorsque les démonsperdent la corne qui ornent leur front, ilsdeviennent des dieux." Ces neuf dieux sonten rapport avec une constellation. Tous lesdocuments ne sont pas écrits en japonaisancien ou en chinois, mais avec descaractères "que les dieux eux-mêmeemployaient" et dont l'origine remonteraità plusieurs milliers d'années. Cesparchemins, recopiés il y a plus de trois centsans, expliquent la stratégie miltaire, ladivination et l'astrologie. Les parcheminsdétenus par la famille Kuki furent remis en1989 à Soké Tanaka. Depuis desgénérations, le chef de la famille Kuki estaussi le supérieur du sanctuaire Shinto de laville de Kumano.

Des parchemins rares sur le Nin-jutsuEn 1985, Fumon Tanaka reçoit le Menkyokaiden. Le 18e Soké des écoles Kukishin etYoshin-ryu, Monsieur Kyodo Matsuda nesera Soké qu'une seule journée. Tanaka estnommé à sa suite 19e Soké. Dès 1969,Tanaka a commencé des recherches sur leShinto (religion traditionnelle animiste ^k

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^ du Japon). Le vicomte de Kuki lui atransmis plus de quinze parchemins secretssur le koshinto (religion ancienne) del'école Kukishin. En 1989, il devint le Sokéd'une très ancienne tradition martiale, liéeaux pratiques religieuses des guerriersmontagnards, les Yamabushi : l'écoleTenshin Hyoho Shoden Kukami-shi-ryudorïl le domaine martial s'étendait aux dix-huit arts de la guerre, les fameux Bugcijuhappan.En 1997, Tanaka fut nommé Soké-dairi.pour les écoles : Fudo-ryu, Shindo Tenshin-ryu, Asayama Ichiden-ryu, Hontai TakagiYoshin-ryu et Bokuden-ryu. Tous les

Maître Tanaka possède un véritable muséed'armes traditionnelles : sabres, chaînes,bâtons, griffes, etc.

et Koga. Depuis cet été, il est le responsabletechnique du musée Ninja de Koga. Aprésent. Soké Tanaka est activementengagé dans la rédaction d'ouvrages sur lesarts martiaux : "Koryu kenjutsu" (Fartclassique du sabre) et "Koryu Kenjutsugairon" (au-delà de la tradition classiquedu sabre). Soké Tanaka a une passion pourles armes de jet (shuriken) qu'il a sutransmettre à sa fille. Il fabrique lui-mêmecertaines armes d'après des parcheminsanciens. Maître Tanaka est en effet untémoin du passé, un homme du Japon

II fabrique certaines armes d'après des parchemins anciensdocuments officiels relatifs à ces écoles setrouvent en possession de Soké KaminagaTenshin qui est un des meilleurs amis de

Soké Tanaka.Tanaka est aussi le détenteur de plusieursdocuments anciens sur le Ninjutsu de Iga

Un Soké, kezako ?Le terme de soké est souvent traduit par fondateur, grand-maître, maître-fondateurou héritier. Le premier soké d'une école en est effectivement le fondateur ; lesuivant (le 2e soké) est alors l'héritier. En tant que tel, le nouveau soké reçoit en legnon seulement les techniques de l'école mais aussi tous les documents(parchemins secrets) la concernant. Son devoir est de préserver son héritage, et dele transmettre intact à son successeur. H peut faire évoluer l'école, mais il nechange rien d'essentiel. Sur les parchemins qu'il a reçus et qu'il donne à sonsuccesseur, il a pris soin d'écrire son propre nom et de mentionner les faitsmarquants survenus sous son " mandat ". En tant que soké officiel, maître Tanakaest désigné par le gouvernement japonais pour effectuer des démonstrations etdes séminaires partout dans le monde. Les documents des écoles anciennes et lessoké sont considérés, au Japon, comme des Trésors Nationaux.

médiéval. Son enseignement n'est donc pasfondé sur des modes pédagogiquesmodernes mais sur la tradition desSamouraïs. " Pour être comprise, latechnique doit être vue cinq fois si elles'adresse à un homme de 50 ans. quatre fois

-.si c'est une personne de 40 ans, trois foiss'il a 30 ans, mais une seule ibis s'il a 20 ans.On dit que je suis exigeant avec mes élèves;mais comme aucun ne manque les cours,je pense qu'ils m'apprécient beaucoup,raconte-t-il, j'enseigne le Bushido (la voiedes guerriers) ! C'est un message difficileà faire passer de nos jours. L'important estde transmettre le sens des responsabilités.Ce que j'enseigne est l'esprit de sacrifice etde dévouement. " Tel un vraiSamouraï I

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