toutes - decitre · 2017-05-04 · catherine guillerit florence nielly anglais caroline garnier...

Objectif

TOUTESles matières

APhilosophieLisa KLEINYohann DURAND

LittératureIsabelle de LISLE

Histoire-GéographieCatherine GUILLERITFlorence NIELLY

AnglaisCaroline GARNIER

Littérature étrangère en langue étrangèreFrédéric MILON

EspagnolLaurent CAMERINI

AllemandVéronique VEYRIER-MILAN

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Crédits photographiques

PARTIE PHILOSOPHIESauf mention contraire, ci-après, tous les portraits de philosophes sont crédités : © Photothèque Hachette. Hannah Arendt : © Suddeutsche Zeitung/Rue des Archives. Émile Durkheim : © The Bridgeman Art Library. Sigmund Freud : © Keystone, Eyedea. Martin Heidegger : © BNF. Emmanuel Lévinas : © Louis Monier/Rue des Archives. Claude Lévi-Strauss : © INA Photothèque. John Locke : cliché Hachette, © BNF. Maurice Merleau-Ponty : © ImageForum/AFP. John Stuart Mill : © Harlingue/Roger-Viollet. Karl Popper : © Leemage/Effi gie. Paul Ricœur : © Leemage/Effi gie. Jean-Paul Sartre : © D.R.

PARTIE LITTÉRATUREp. 90 : © Photothèque Hachette. p. 92 : Lebrecht/Leemage. pp. 100, 102 : © Photothèque Hachette. p. 103 : © DeAgostini/Leemage. p. 104 : © Josse/Leemage / ADAGP, Paris, 2014. p. 105 : © RMN-Grand Palais/Michèle Bellot. p. 106 : © Photothèque Hachette. p. 107 : © Josse/Leemage. p. 110 : © Photothèque Hachette. pp. 111, 113, 114 : © Photothèque Hachette. p. 115 : © Photo communiquée par l’Inspection des Antiquités du Maroc. p. 121 : © Eisa/leemage. pp. 122, 123 : © Josse/Leemage. p. 125 : Eisa/Leemage.

PARTIE HISTOIRE-GÉOGRAPHIEp. 134 : Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon © INA/B. Allemane ; p. 137 : Mémorial de la guerre d’Algérie © Service photographique de la Présidence de la République ; p. 143 : Logo « Die Linke » © Die Linke, DR ; p. 144 : L’Aurore © Photothèque Hachette ; p. 146 : La police vous parle, Atelier populaire de l’École des Beaux-Arts de Paris ; p. 151 : Une de Newsweek © Newsweek ; p. 152 : Mao Zedong © AKG-Images/IAM ; p. 153 : Affi che chinoise © Leemage/Fototeca ; p. 155 : Carte du Proche-Orient, extraite de Histoire-Géographie Terminale STG, page 53 © Éditions Magnard, 2007 ; p. 156 : Accords de Camp David © AKG-Images/IAM ; p. 158 : Programme CNR © Photothèque Hachette ; p. 159 : Centre Beaubourg © Leemage/Covi/Electa ; p. 160 : Affi che de campagne de Mitterrand, collection particulière, DR ; p. 163 : Jean Monnet… © AKG-Images/E. Lessing ; p. 164 : Carte de l’UE © Hachette Éducation ; p. 166 : Logo OMC © OMC ; p. 197 : Dharavi, © Adam Ferguson/The New York Times-REDUX-REA ; carte de Mumbai © Hachette Éducation.Cartographie des pages 172 à 174, 176-177, 179 à 182, 189, 193 à 195, 198, 199 (haut), 200 : AFDEC pour Hachette Éducation.Cartographie des pages 188 et 192 : Fabrice le Goff pour Hachette Éducation.Cartographie de la page 190 : Catherine Guillerit pour Hachette Éducation.Cartographie de la page 199 (bas) : Médiamax pour Hachette Éducation.

PARTIE ESPAGNOLP. 274 : Marina Alabau, photographie de Laurence Griffiths/Getty Images © AFP.

Conception graphiqueCouverture : Stéphanie Benoit

Intérieur : Françoise Bouvard –

RéalisationComposition et mise en pages :

© Hachette Livre 2017, 58, rue Jean Bleuzen, CS 70007, 92178 Vanves Cedex.ISBN : 978-2-01-701184-2www.hachette-education.com

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L 122-4 et L 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanction-née par les articles 425 et suivants du Code pénal.

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SommaireAvant-propos ....................................................................................................................... 4

Littérature étrangère en langue étrangère ..... 225

Méthodes Méthodes types ................ 228

Cours ..................................................... 242

Dossier L’écrivain dans son siècle ... 252

Espagnol ................................. 259

Cours ..................................................... 262

Annales Sujet du Bac ........................ 272

Corrigés des Annales ............................ 277

Allemand ............................... 283

Cours ..................................................... 283



Philosophie .......................... 5

Cours ..................................................... 8

Annales Sujets du Bac ...................... 22, 38, 56, 68

Corrigés des Annales ............................ 23, 39, 57, 69

Littérature ............................ 83

Méthodes Méthodes types ................ 87

Cours .................................................... 96



Histoire-Géographie .... 131

Cours ..................................................... 134

Annales Sujets du Bac ...................... 138, 147, 168, 183, 191

Corrigés des Annales ............................ 140, 148, 169, 184, 192

Anglais ..................................... 201

Cours .................................................... 204



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Avant-proposConforme aux programmes, cet ouvrage a été conçu pour vous accompagner durant toute votre année de Terminale L et vous permettre d’acquérir et de maîtriser les connais-sances et les méthodes nécessaires à votre réussite tout au long de l’année et le jour du baccalauréat.Les différentes rubriques de chaque matière ont été élaborées pour vous aider, que vous souhaitiez réviser ou mieux comprendre votre cours, vous entraîner dans la perspective d’un contrôle ou trouver un soutien pour réussir un devoir à la maison. Le travail régulier de ces différentes rubriques vous préparera efficacement à l’ensemble de vos épreuves du baccalauréat.Grâce au sommaire général (p. 3) et au sommaire détaillé en page d’ouverture de chaque matière, vous trouverez immédiatement la question que vous voulez travailler.

Le cours completChaque séquence développe un point du programme. Les encadrés (mot-clé, exemple, personnage-clé…) et les documents vous aideront à comprendre et à mémoriser votre cours.

Les méthodesCorrespondant aux principaux devoirs que l’on vous demandera tout au long de l’année, ces savoir-faire vous expliquent la méthode à mettre en œuvre pour chaque type de sujet.

Les annales du BacDans chaque matière, nous vous proposons de vous entraîner à partir de sujets donnés au baccalauréat. Pour chaque sujet, nous vous expliquons « comment traiter le sujet » puis nous vous fournissons un corrigé complet ou sous forme de plan détaillé.

Nous espérons que cet ouvrage répondra à toutes vos attentes et vous souhaitons une brillante réussite.

Les auteurs

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Tout au long de l’ouvrage, des logos vous signalent l’existence en ligne de courtes vidéos qui portent sur :– des exercices types ou des applications de cours

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PhilosophieDescriptif de l’épreuve ....................................................................................................... 6

L’interprétation .............................. 48 Le vivant ......................................... 50 La matière et l’esprit .................... 52 La vérité .......................................... 54

Annales L’explication de texte ........ 56 Corrigés ............................... 57

La politique La politique .................................... 60 La société ....................................... 62 La justice et le droit ...................... 64 L’État ............................................... 66

Annales La dissertation .................... 68 Corrigés ............................... 69

La morale La morale ........................................ 72 La liberté ........................................ 74 Le devoir ......................................... 76 Le bonheur ..................................... 78

Les repères philosophiques .......... 80

Lexique .................................... 82

Le sujet Le sujet ........................................... 8 La conscience ................................. 10 L’inconscient .................................. 12 La perception ................................. 14 Autrui .............................................. 16 Le désir ........................................... 18 L’existence et le temps ................. 20


La culture La culture ........................................ 26 Le langage ...................................... 28 L’art ................................................. 30 Le travail et la technique ............. 32 La religion ...................................... 34 L’histoire ......................................... 36


La raison et le réel La raison et le réel ........................ 42 Théorie et expérience ................... 44 La démonstration .......................... 46

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Descriptif de l’épreuve et conseilsLors de l’épreuve écrite, trois sujets sont proposés au choix des candidats : deux sujets de dissertation et un sujet-texte. Les élèves admis au rattrapage peuvent décider de passer une épreuve orale de contrôle.

Épreuve écrite Épreuve orale de contrôle

Durée 4 heures• Préparation : 40 minutes

• Passage devant l’examinateur : 20 minutes

Coefficient 7 7

La méthode de la dissertation

Principe de l’exerciceDisserter, c’est réfléchir de façon ordonnée à partir d’une question faisant problème, c’est-à-dire confrontant plusieurs réponses possibles à la question. Le plan a pour but d’établir une progression faisant apparaître ces différentes réponses.

Principes de rédactionL’introduction doit faire apparaître, dans l’ordre : – une définition de la (ou des) notion(s) en jeu dans le sujet proposé ;– un paradoxe opposant les différentes réponses possibles et les justifiant (« On peut croire que… car… mais on peut aussi penser que… car… ») ;– le problème résumant ce paradoxe (par une question en « … ou bien… », par exemple) ;– l’annonce du plan sous forme de questions (« En quoi, tout d’abord… ? » ; « En quoi, toutefois… ? » ; etc.).Le plan doit proposer les différentes réponses possibles à la question posée, ainsi que la réponse per-mettant de résoudre leur opposition.

Exemple : pour le sujet « Le bonheur est-il inaccessible à l’homme ? », une première partie peut montrer sur quoi repose l’idée que le bonheur semble facilement accessible à l’homme (par quels moyens ?). Puis une deuxième partie peut montrer sur quoi repose l’idée selon laquelle le bonheur peut paraître également inaccessible à l’homme (quels sont les obstacles au bonheur ?). Enfin, une troisième partie peut chercher les manières de surmonter cette inaccessibilité au bonheur (comment dépasser les obstacles ?).

Les transitions doivent, d’une part, faire le bilan de la partie achevée et, d’autre part, annoncer, sous forme de question, la partie à venir.La conclusion a un rôle de synthèse : il s’agit de reprendre, dans l’ordre, les différentes parties déve-loppées et de répondre ainsi, de façon claire, à la question de départ et au problème posé.

S’entraîner tout au long de l’annéeIl est nécessaire de s’exercer toute l’année à la dissertation, en tenant compte, à chaque nouveau devoir ou exercice, des remarques faites par le professeur. Le tableau ci-dessous résume les différents défauts reprochés et les moyens d’y remédier.

Remarque sur la copie Conseil pour progresser

Absence du problème Opposez deux idées ou réponses possibles à la question en les justifiant.

Manque de lien avec le sujetVos idées ne sont pas rattachées au sujet. Il faut montrer quelle réponse elles appuient.

Logique de l’argumentation à revoirVotre raisonnement manque de rigueur. Il faut vérifier les liens logiques et ne pas vous contredire.

Analyse trop superficielleVous n’analysez pas assez les concepts en jeu ou il y a trop d’exemples. Il faut des arguments et des références.

Analyse trop rapideVous ne prenez pas le temps de développer vos idées. Il faut davantage définir les concepts utilisés et justifier vos arguments.

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La méthode de l’explication de texte

Principe de l’exerciceIl s’agit de faire une explication ordonnée (linéaire) et détaillée d’un texte dont l’auteur figure au programme et d’en ébaucher une critique venant prolonger l’explication proprement dite. Le but est de clarifier le texte par une analyse des concepts et d’en montrer la progression logique. Il convient donc de citer régulièrement le texte en évitant tout excès (citer peu et expliquer beaucoup ou inversement) et de répondre à la question de savoir ce que « fait » l’auteur (d’un point de vue logique : il définit, il illustre, il tire une conséquence, il oppose…).

Principes de rédactionL’introduction doit faire apparaître, dans l’ordre :– la définition de la notion sur laquelle porte principalement le texte ;– le problème posé (question à laquelle l’auteur répond) ;– la thèse (réponse de l’auteur au problème) ;– le plan du texte (en indiquant les différentes parties ainsi que les lignes) ;– le dépassement critique.Le plan de l’explication doit contenir autant de parties que le texte. À cela s’ajoute un paragraphe cri-tique, mais proportionnellement moins développé que l’ensemble de l’explication (une demi-page environ).La partie critique peut proposer une autre réponse possible que celle de l’auteur (au même problème) ou bien prolonger la thèse de l’auteur en la complétant. On peut faire référence à d’autres auteurs.La conclusion a une fonction de synthèse. Elle doit reprendre la thèse en montrant son intérêt philoso-phique (en quoi elle résout un problème), ainsi que le dépassement opéré par le paragraphe critique.

S’entraîner tout au long de l’annéeIl est nécessaire de s’exercer toute l’année à l’épreuve de l’explication de texte, en tenant compte, à chaque nouveau devoir ou exercice, des remarques faites par le professeur. Le tableau ci-dessous résume les différents défauts reprochés et les moyens d’y remédier.

Remarque sur la copie Conseil pour progresser

Absence de la thèseVous n’avez pas, dans l’introduction, exposé l’idée principale du texte, ce que veut montrer l’auteur.

ParaphraseVous répétez le texte au lieu de l’expliquer. Posez-vous les questions suivantes : pourquoi l’auteur affirme-t-il cela ? que veut-il dire ?

Logique du texte à revoirVous ne faites pas apparaître la progression logique du texte. Montrez davantage comment l’auteur progresse dans son raisonnement, ce qu’il fait logiquement.

Analyse trop superficielleVous n’analysez pas assez les concepts en jeu. Arrêtez-vous sur les mots importants et définissez-les.

Analyse trop rapideVous ne prenez pas le temps de suivre précisément le texte ; vous résumez. Il faut faire une analyse linéaire.

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1 Le sujet

Le sujet (du latin sub, « sous », et jectum, « jeté ») désigne l’homme en tant que « personne », être conscient de lui-même, n’appartenant qu’à lui-même, maître de ses pensées et de ses actes. La question est de savoir si cette dimension de sujet n’a que ce sens positif. Le sujet humain n’est-il pas plutôt obscur à lui-même et ne peut-il être aussi dépossédé de lui-même ?

Un sujet conscient et maître de lui-même…

… ou dépossédé de lui-même ?

Un sujet en devenir et en question

HEGEL(1770-1831)

KANT(1724-1804)

SPINOZA(1632-1677)

FREUD(1856-1939)

PLATON(427-347 AV. J.-C.)

FREUD(1856-1939)

Une « double existence »

« Il est une seule et même

personne »

Un corps soumis

à des désirs

« Le Moi n’est pas maître

dans sa propre maison »

« Connais-toi toi-même »

« Rentre en toi-même »

1 Maîtrise et transparence du sujet

A L’homme : un sujet conscient de lui-même• Dire de l’homme qu’il est un sujet, c’est vouloir le distinguer de l’objet et de l’animal, pour poser que, « sous » l’être physique, il y a une conscience. L’homme a une intériorité, une sub-jectivité, c’est-à-dire une existence non seulement physique mais aussi spirituelle. Il a ainsi ce que Hegel nomme une « double existence ».

• Kant montre également que ce pouvoir de se représenter soi-même et de se dire « Je pense » élève l’homme à la dignité de personne : l’homme n’est ni un objet ni un animal dont on pour-rait « disposer à sa guise » ; il dispose de lui-même et décide de ses pensées et de ses actes (Anthropologie d’un point de vue pragmatique, 1798).

B Transparence et souveraineté du sujet

Un tel pouvoir de « se penser » peut ainsi faire croire que l’être humain a la capacité de se représenter tout ce qu’il est, d’être conscient de tout ce qu’il est et donc d’être un sujet « souverain* », ayant tout pouvoir sur lui-même, sur ses actes et ses pen-sées, n’appartenant qu’à lui-même.

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A

« L’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence : d’une part, il existe au même titre que les choses de la nature, mais, d’autre part, il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense. »Georg W. F. Hegel, Esthétique, 1835 (posthume).

Citation-clé B

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COURSLe sujet

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2 Un sujet obscur à lui-même et dépossédé de lui-même

A L’illusion de la conscience• On peut toutefois suggérer, avec Spinoza, que l’homme n’est pas seulement un esprit mais qu’il est et a aussi un corps, soumis à des désirs qu’il ne connaît ni ne maîtrise. De ce fait, la conscience de soi n’est pas une véritable connaissance de soi, car elle est en partie illusoire. Le sujet est donc « subjectif » : il ne se voit que depuis lui-même, sans véritable recul.

• De même, Freud nous met en garde contre l’illusion que nous avons de tout connaître de notre âme, de nos pensées, comme si nous n’étions gouvernés que par notre conscience. En posant que « le Moi n’est pas maître dans sa propre maison » (Essais de psychanalyse appli-quée, 1917), Freud remet en question la souveraineté du sujet : le sujet humain ne se connaît qu’en partie et ne s’appartient pas pleinement ; des aspects de sa personne et de ses pensées lui échappent.

B Un sujet divisé et changeantPlus encore, le sujet peut apparaître comme divisé : certes, il est une seule personne, mais composée de plusieurs éléments (le Moi, le Ça et le Surmoi – cf. p. 13) qui peuvent entrer en contradiction. Le dédoublement que permet la conscience de soi, c’est-à-dire le fait de se penser, rend possible aussi le fait d’être en désaccord ou en conflit avec soi-même. De même, la permanence du sujet (rester la même personne au cours du temps) est à interroger : ne changeons-nous pas sans cesse ?

3 Un sujet en devenir et en question

A Un sujet dont l’existence serait à construire

Il nous faut donc concevoir le sujet humain non pas comme un être « donné », déter-miné (tel un objet qui ne peut être que ce qu’il est), mais comme une existence à construire et à éprouver dans une connais-sance de soi incertaine. Être soi-même, exister, ce serait chercher une forme de coïncidence avec ce que l’on veut et peut être, à l’aide d’une conscience limitée par sa subjectivité.

B Un sujet à interroger sans cesseSi Platon a déjà l’intuition de cette difficulté en faisant dire à Socrate « Connais-toi toi-même », Freud la souligne plus encore : « Rentre en toi-même profondément et apprends d’abord à te connaître », nous conseille-t-il pour ne pas « tomber malade » (Essais de psychanalyse appli-quée). C’est le rôle de la philosophie et de la psychanalyse (sinon de l’introspection*) que de permettre une telle recherche et de viser un tel équilibre entre ce que l’on est, ce que l’on veut être et ce que l’on a conscience d’être.

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A

B

3

La subjectivité désigne deux choses : d’une part, le fait d’avoir une conscience et d’avoir ainsi une sorte de monde intérieur propre à soi ; d’autre part, le fait d’être subjectif, c’est-à-dire incapable de sortir de son propre point de vue. La subjectivité renvoie donc à l’ambivalence du sujet humain : l’homme est capable de se dédoubler pour se pen-ser, mais il ne peut sortir de lui-même pour se voir extérieurement comme un objet.

Mot-clé A

B

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2 La conscience

La conscience (du latin cum, « avec, ensemble », et scientia, « connaissance, savoir ») désigne la capacité du sujet à se représenter le monde ainsi que lui-même (il peut « se » penser) ; elle a également un sens moral, en tant que capacité à penser le bien et le mal, le juste et l’injuste. La question est de savoir si une telle connaissance peut être objective et si ses valeurs morales sont fiables. La conscience n’est-elle pas plutôt l’expression de la subjectivité humaine ?

Une conscience objective et fiable…

… ou subjectiveet faillible

Les remèdesà la subjectivité

DESCARTES(1596-1650)

KANT(1724-1804)

SPINOZA(1632-1677)

FREUD(1856-1939)

HEGEL(1770-1831)

SARTRE(1905-1980)

Une substance pensante

« La loi morale

en moi »

L’illusion de la liberté

Des pensées inconscientes

L’acquisition pratique de

la conscience

Autrui entre moi et moi-même

1 L’objectivité et la fiabilité de la conscience

A La conscience de soi comme modèle de vérité• La conscience permettrait à l’homme de se questionner sur lui-même et de se connaître inté-rieurement. Il pourrait savoir ce qu’il est (un homme) et qui il est (telle personne unique). Il aurait ainsi conscience « de lui-même » (conscience réfléchie), à la différence des animaux (conscience spontanée).

• Dans son Discours de la méthode, Descartes, doutant de tout pour chercher une vérité absolument certaine, montre qu’il est impossible de douter de la conscience que l’on a de soi-même. Le fait même de penser prouve que l’on existe.

B Une conscience morale innéeOn peut croire aussi que l’homme a un sens inné* du bien et du mal, qu’il « sait » ce qu’il doit faire, et que sa conscience morale est le meilleur guide pour bien agir. S’inspirant de Rousseau, qui montre, dans Émile ou De l’éducation, la présence en tout homme d’une conscience morale innée et universelle, Kant montre que tout homme a en lui « la loi morale », permettant d’agir « par devoir » (ce qu’il nomme « l’impératif catégorique* »).

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« Pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessai-rement que moi qui le pensais fusse quelque chose. »

René Descartes, Discours de la méthode (IV), 1637.

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