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Tour de table Les finissantes et les finissants du Diplôme de 2 e cycle en pratiques artistiques actuelles Du 13 au 30 août 2014

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Tour de tableLes finissantes et les finissantsdu Diplôme de 2e cycleen pratiques artistiques actuelles

Du 13 au 30 août 2014

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Second tour de pisteCette équipe de créateurs-chercheurs nous présente

le fruit d’une année de travail annonçant ainsi la fin du second tour de piste pour le diplôme de 2e cycle en pratiques artistiques actuelles de l’Université de Sherbrooke.

Cette cohorte de 2013-2014 s’est donné un temps pour réfléchir sur sa démarche autant que pour tisser de nouveaux liens avec un mentor, avec des collègues, avec un milieu. Toutes et tous ont neutralisé la frénésie de leurs activités normales afin de parcourir les voies actuelles de l’évolution de l’art. L’art, cette singulière activité humaine.

Évidemment, à l’heure du profit à tout crin, des misères omniprésentes, des violences aveugles, des catastrophes naturelles ou écologiques, des batailles territoriales ou symboliques, cela peut paraître luxueux ou un peu futile. Mais, qu’en est-il dans une vie de l’importance accordée à la contemplation, à l’intériorité, à la curiosité, à la pensée, à l’acte créateur? N’est-ce pas là l’essentiel?

Ces artistes en recherche sont restés à l’affût de leurs sensations et de leurs perceptions. Ils ont fait le pari d’arpenter des chemins théoriques hasardeux dans le but de se réfléchir et d’observer leur pratique. Empruntant des méthodes imprudentes, ils sont allés au plus près d’eux-mêmes, côtoyant des questionnements souvent déstabilisants, jamais faciles. Quelque soit le genre de l’œuvre achevée, l’artiste explore des formes possibles de représentation symbolique du quotidien aveugle. L’objectif étant de vous rendre perceptible une organisation différente du réel; de vous réveiller à la nature d’un phénomène en lui donnant une corporéité, une tangibilité. Cette exposition, le résultat de cette recherche-création est pour vous et pour votre jouissance esthétique.

Nicole Benoit

Responsable du Diplôme de 2e cycle en pratiques artistiques actuelles, Département de lettres et communications

Vernissez!Je sais, le verbe « vernisser » ne signifie pas « assister à

un vernissage », mais j’innove! D’autant plus qu’il s’agit du vernissage de la cohorte 2013-2014 du diplôme de 2e cycle en pratiques artistiques actuelles.  Ces étudiantes et étudiants ont reçu le mandat d’explorer les avenues complexes, et parfois singulières, de l’art actuel. Et cela fait un an qu’ils vont à leurs cours, font de multiples lectures, rencontrent leur mentor, visitent des expositions, participent à des manifestations culturelles…

Tout ce temps précieux passé en compagnie du corps enseignant, des consœurs et confrères de classe et des artistes avérés de Sporobole a enrichi la pratique artistique des dix finissantes et finissants de cette année.

Alors, même si vous n’enduisez pas de vernis les poteries et les faïences, rendez-vous à la Galerie d’art du Centre culturel! Les exposantes et exposants se feront un plaisir de vous expliquer leur démarche de création et le sens de leur réalisation.

André Marquis, Directeur du Département des lettres et communications

Tour de tableL’exposition Tour de table des finissantes et des

finissants du diplôme de 2e cycle en pratiques artistiques actuelles, produite par le département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke, s’inscrit dans la saison estivale de la Galerie d’art du Centre culturel de belles manières.

Voici l’occasion d’apprécier les œuvres de dix artistes – Nathalie Ampleman, François Bienvenue, Joanna Chelkowska, Johanne Côté, Lissette Leivas Villanueva, Kévin Lombarte-Loncle, Lucie Marchand, Hélène Martin, Rodrigo Moreira et Lysanne Picard – qui ont emprunté les chemins de la création pour noter leurs réflexions et inscrire leurs revendications. J’exprime ici mes compliments à ses artistes-chercheurs pour la qualité de leur travail.

Je souhaite aux finissantes et aux finissants de cette promotion 2014 un avenir prometteur. Je voudrais surtout que cette exposition présentée à la Galerie d’art du Centre culturel soit le début d’une série d’événements heureux pour toutes et tous.

Suzanne Pressé, Commissaire

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TrajectoireDans ma pratique, j’utilise la photographie comme un

dispositif unique, avec son propre temps et son propre espace. J’expérimente différentes façons de générer une image en combinant des procédés numériques et anciens. J’investis la photographie comme une matière malléable travaillant avec les imprévus et les accidents des procédés photographiques désuets. Cet investissement me permet d’agrandir l’écart entre la reproduction pure du réel que peut amener l’idée de la photographie et pose la question sur ce qu’elle est ou ce qu’elle pourrait être.

Trajectoire présente des photographies issues d’un processus d’impression de chimies photosensibles exposées au soleil. Ce sont des empreintes lumineuses : celles produites par des arbres, une forêt, le tracé du soleil dans le ciel... J’arpente le territoire, armée de petites chambres photographiques bricolées contenant du papier sensibilisé. Je les laisse au hasard de ma route sur le sol ou bien sur une branche. Parfois l’exposition peut prendre jusqu’à 2 heures.

L’installation murale présente l’accumulation de ces fragments photographiques positifs ou négatifs bleus et colorés. Ces mondes multiples, patiemment recueillis au fil des mois, semblent suspendus dans le temps. Pourtant ils poursuivent leur course en dévoilant une partie de mon univers. Trajectoire révèle une expérience intimement vécu du paysage ainsi que son impermanence: son apparition, sa transformation, sa disparition.

Originaire de Montréal, Nathalie Ampleman habite dans les Cantons de l’Est depuis 7 ans. Photographe depuis 15 ans, elle a reçu en 2012 une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Récipiendaire du deuxième prix du concours Flickr de la BNL MTL 2011, son œuvre a été exposée au Centre international d’art contemporain de Montréal (CIAC). Elle expose régulièrement depuis 2010 dans divers lieux comme dans les musées régionaux, lors d’évènements artistiques et dans des galeries.

www.ampleman.com

Nathalie Ampleman

Boîtes en processus de prise de vue, 2014©Nathalie AmplemanBoîte, 2014©Rodrigo MoreiraCyano-négatif, 46 cm de diamètre, 2014©Nathalie Ampleman

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Fin de partie : PassagesMes œuvres sont des amalgames d’approches et de

techniques, des assemblages de divers matériaux, d’objets trouvés, de dessins et de sculptures. J’y vois une sorte de compte-rendu de ma propre mythologie intérieure. J’ai envie de raconter, en inventant des trajectoires, en récoltant les empreintes ou en cartographiant des processus abstraits, mais vivants. Ce sont des passages de vie, des séquences d’introspection, des mosaïques de réflexions.

Avec tout le bagage accumulé dans mon parcours en arts de la scène, je me concentre aujourd’hui sur des ambitions plus intimes, sur mon théâtre intérieur. Je cherche les espaces limites, frontières entre l’installation et la scénographie; entre le théâtre et les arts visuels.

Je souhaite étendre mon amalgame d’approches à travers la sculpture et l’installation. Comme l’explorateur, je veux investiguer un parcours, un processus particulier, et l’exhiber tel un récit, le raconter tel un fait vécu. Alors, j’enquête, je récolte les empreintes.

Je m’intéresse à notre infime moment de passage dans ce vaste flux de l’évolution. Je suis surtout attiré par les indices, les symboles, les objets, les icônes qui nous enseignent les connaissances intuitives, abstraites, spirituelles ou métaphysiques. À ma façon, j’aimerais transmettre la conscience d’un langage de l’inconscient.

Avec la série Fin de partie : Passages, par assemblages métaphoriques, j’invente un protagoniste et je tente de montrer, en une seule image, la traversé de sa vie. Dans ce parcours d’espace-temps, cette narration par l’objet, j’aimerais faire apparaître une empreinte, un récit.

Ma démarche est celle d’un explorateur. C’est une expédition dans les diverses contrées de l’art en quête d’expériences, de découvertes, de connaissances et de compétences. Je navigue à travers les disciplines manifestant ma voie, ma raison d’être, mon langage.

François Bienvenue

Fin de partie : Passage no 2, détail©François Bienvenue

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Par la pratique du dessin et du collage, j’aborde la condition de l’individu aux prises avec les malaises de la société contemporaine : obsession du corps, douleur, perte de repères, dissolution des liens sociaux, repli sur soi, etc. Ma pratique se nourrit d’images provenant d’ouvrages illustrés : représentations du corps, motifs ornementaux et végétaux, illustrations animalières et planches anatomiques. La pratique du collage, par nature intuitive, permet de faire advenir des combinaisons fortuites dans lesquelles on perçoit en filigrane le travail de l’inconscient. Mon travail peut évoquer intrigue, malaise, paranoïa, mystère, onirisme ou tension érotique.

Dans une production éclatée qui oscille entre surréalisme, expressionnisme et symbolisme, il m’arrive aussi d’employer la stratégie picturale de la répétition d’un même élément figuratif afin de créer un rythme frénétique, une représentation d’entassement et de débordement. Dans ces dessins plus abstraits et de grands formats, la ligne du dessin devient foisonnante de détails. Mon intention est d’explorer la relation entre la notion d’individualité et de collectivité, de calme et de désordre, de vertige et d’équilibre. Dans les séries qui mettent en scènes la narration de la figure humaine, le tracé est dépouillé ou seulement esquissé d’une ligne schématique. Ces dessins mettent en scène des interactions humaines dans lesquelles émergent rapports de force et polarités entre dominé/dominant, normal/anormal, observé/observant, de manière à souligner la complexité des relations humaines, la difficulté inhérente à tout rapport à l’autre.

Le projet de dessin animé La reprise présente des individus placés côte à côte à la manière d’une classe de yoga. Les corps disloqués, à la fois êtres de chair et mannequins, se meuvent frénétiquement, mais n’interagissent que rarement ensemble.

Joanna Chelkowska

Extraits du dessin animé La reprise, 2014©Joanna Chelkowska

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Ma démarche artistique en arts visuels intègre les techniques mixtes, la peinture, l’infographie, la photographie et la vidéo dans l’installation. Je suis sensible aux arts textiles comme art de récupération et utilitaire. Dans mes projets artistiques, j’explore les thèmes de la mémoire, de l’identité, du legs familial et des technologies obsolètes par l’utilisation d’objets usinés tels que la diapositive, la disquette souple, le papier de « patron de couture » et les boutons « vintages ». Mon intention est de traiter de l’impermanence et de la pérennité de la mémoire que ce soit par l’allusion à la mémoire du cerveau, à la mémoire des sens et à la mémoire fixée sur divers supports technologiques. Une mémoire qui peut être fragile, volatile, matérielle et immatérielle.

Fils de mémoire Fils de mémoire est une installation qui se veut un

hommage aux couturières autant de type artisanes qu’industrielles. Cette œuvre sensible remémore le dépassement de soi et la résistance que les femmes ont portés avec le médium de l’art textile et de la couture. Un fil conducteur vers nos aïeules. Elle parle aussi des traditions et de la sensibilité de ce qui est fait main. La trace que laissent ces ouvrages aux générations futures qui les délaissent et perdent peu à peu la mémoire de la confection fait main. Le labeur, le temps et la patience que tu dois user pour arriver à un résultat probant. Un questionnement sur le lègue familial, la mémoire et les manufactures de textiles.

[email protected]/JCote.ArtsVisuels

Johanne Côté

Johanne Côté à l’atelier de Sporobole, 2014.Gracieuseté de Rodrigo Moreira ©Johanne Côté

Fils de mémoire en création, 2014.©Johanne Côté

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L’immigrationL’émigration est un phénomène qui a toujours existé et qui va toujours exister...Leonardo Padura

Émigrer à 40 ans est un acte de valeur, c’est naître à 40 ans… Mon œuvre raconte les moments qui ont marqué mon histoire et celle de ma famille dans cette migration de La Habana au Québec. C’est pour ça que l’œuvre présentée ne sera donc pas uniquement mon œuvre, mais bien notre œuvre.

Bienvenue ! Merci ! symbolise notre temps et notre espace, vus par chaque membre de la famille à travers les saisons. Un grand mur - le livre - est une pièce murale artisanale fabriquée à partir de copies des documents légaux exigés par le processus de demande d’immigration, qui exposent le long et difficile processus migratoire, mes questionnements sur les thèmes de la mémoire, de la transmission, de savoir-faire et de l’identité. Ce mur représente un processus migratoire totalement à aveugle. Pour accompagner cette première partie de l’œuvre, une vidéo artistique témoigne de la richesse issue des métissages culturels qui représentent déjà notre intimité, notre évolution socioculturelle, la diversité et la transformation de chaque membre de ma famille pendant notre première année ici au Québec. Cette video s’appui sur l’esthétique du cinéma muet pour communiquer notre impression d’avoir avancé sans parler la langue française. C’est une œuvre qui expose une cohabitation du travail manuel et virtuel comme symboles des valeurs socioculturelles associées respectivement aux communautés d’origine et d’adoption. « Notre » démarche est basée sur cette expérience.Ce projet est un hommage au phénomène de

l’immigration, un sujet de plus en plus présent au Québec et au Canada. C’est une représentation physique de deux matérialités différentes et similaires à la fois. Nous vous remercions de votre accueil, mais aussi nous remercions notre vie passée et ce que nous sommes. Bienvenue ! Merci ! est doté d’une force spirituelle qui souhaite sensibiliser les québécois et canadiens pour que l’expression « immigrant » ne soit jamais considérée comme une expression péjorative. Merci.

Lissette Leivas Villanueva

Détail de Bienvenue ! Merci !, 2014.©Lissette Leivas Villanueva

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Issu d’une école supérieure en illustration et bande dessinée, je me destinais à travailler dans le milieu de l’édition. Les aléas de la vie m’ont amené à découvrir la peinture à l’huile. Véritable révélation, j’ai décidé de privilégier ce médium et choisi de me lancer en tant qu’artiste-peintre, car ce métier offre une grande liberté de réflexion et d’expression.

Ma création s’est rapidement dirigée vers la passion que je cultive depuis l’enfance pour les corps et les visages. J’ai toujours eu le souci de traiter le caractère et la psychologie des êtres que je peins ou que j’invente. Récemment, je me suis rendu compte qu’à travers ce processus, je développais une notion d’identité. En 2007, j’avais abordé ce thème avec une série très personnelle d’oeuvres expressionnistes. Baptisés « présences », ces corps, élaborés en toute liberté et improvisation, avaient une vie propre. Entouré de ces entités, j’ai découvert un sentiment de bien-être et d’intimité qui m’a fait comprendre qu’elles étaient des parties de moi-même. Je venais de réaliser une sorte d’autoportrait. Je puise dans mon vécu cet intérêt identitaire et la volonté d’amener le public à réfléchir à la façon dont on s’envisage les uns les autres.

Mon projet le plus récent, Autoportrait 2.0, approfondit le thème de l’identité en intégrant la problématique du médium numérique. En m’inspirant du glitch, une défaillance électronique, je m’intéresse à la perception que l’on a de soi et des autres et au rapport entre les pratiques traditionnelles et celles issues des nouvelles technologies.

Kévin Lombarte-Loncle

Extrait de la vidéo d’art©Kevin Lombarte-Loncle

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Ombres portées 1.0 - Casting Shadows 1.0Ombres portées 1.0 est une installation immersive dans

laquelle est projetée une animation d’images numériques à l’aide d’un projecteur digital. Elle présente un lent déplacement horizontal le long d’un panorama d’une berge de lac morcelée par les captures photographiques qui la composent.

Un théâtre d’ombres se dessine en couches temporelles grâce à des écrans translucides fabriqués en feutre et disposés dans l’espace. À l’échelle et de forme humaine, ils sont accrochés à des branches mortes suspendues. D’autres branches, au sol, dessinent un sentier à suivre. Ces artefacts absorbent les images projetées tandis que leurs silhouettes texturées rebondissent dans la projection. Ils invitent les spectateurs à la découverte de nouvelles transformations qui se multiplient au gré de leur déplacement.

Je m’interroge et j’apprivoise notre lecture de la photographie numérique. Représentante de plus en plus imposante de notre connaissance, je me demande comment peu à peu notre expérience sensible s’en trouve affectée ?

J’essaie de transmettre mon expérience, immergée dans le lieu du sujet avant sa photographie; celui d’un territoire naturel aquatique.

J’explore la fluidité, la non-linéarité du montage numérique.

Le son ambiant suit son propre rythme.

Je souhaite donner envie au spectateur d’aller expérimenter en solitaire une rive naturelle.

BioOmbres portées 1.0 est la signature du retour à la pratique

artistique de Lucie Marchand qui se nomme avec humour, artiste réémergente.

Elle remercie pour leur généreux soutien Claire Guérette, feutrière d’art et artiste de la fibre, Nathalie Ampleman, Joanna Chelkowska, Hélène Martin et Claude Paré.

Lucie Marchand

©Lucie Marchand

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Habiter Il n’y a pas de hiérarchie dans les expériences que nous avons du mondeAnnie Ernaux

L’art est pour moi une quête dont je suis l’acteur principal. Je suis à la fois l’observateur et l’observé. Interpellée par l’expérience humaine, dans ses dimensions spirituelle et matérielle, je témoigne du monde qui m’entoure.

Dans un style formel et poétique, je tente le partage d’une vision ralentie des choses. Les thèmes de la présence, du corps et de l’esprit s’inscrivent au centre d’une expression multidisciplinaire qui prend forme par le dessin, la peinture ou l’installation.

Je me définis comme une artiste éclectique. J’accorde beaucoup d’importance à la recherche, la considérant comme l’appropriation de nouveaux territoires. Le monde vivant, la philosophie et l’anthropologie sont les principales disciplines qui servent de terreau fertile à l’enracinement de mes propositions. Tout objet ou matériau est potentiellement utilisable pour mes réalisations. Je les choisis en fonction de leur pouvoir d’évocation, de leur symbolique ou de leurs qualités formelles ou intrinsèques. J’installe ainsi une dynamique de composition où les différents éléments entrent en résonnance comme autant de métaphores visuelles.

HabiterDedans et dehors, ici et ailleurs à la fois, le quotidien

se perd dans le point de fuite de notre attention. Au fait, existe-t-il vraiment? Rapports de formes, de sens ou de force qu’instruisent nos sens, l’ordre ou le désordre des objets nous rappellent qu’êtres et avoirs cohabitent.

Hélène Martin

Habiter (détail), 2014Installation, objets divers.

©Hélène Martin

Hélène Martin à la Galerie d’art du Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, 2014.

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Histoire, abstraction et sociétéRodrigo est photographe professionnel et habite à

Montréal depuis 2011. Ayant un bac en Publicité, il s’intéresse aux comportements de consommation et toutes les problématiques liées à la psychologie et aux médias.

L’artiste s’intéresse aussi à l’Histoire, au passage du temps et aux empreintes laissées sur les ruines, surtout sur celles trouvées entre le territoire de transition de la campagne à la ville.

« Mes séries photographiques font souvent voir le côté abstrait et même surréel des sujets qui m’interpellent. L’histoire des personnes et des choses, leurs rapports avec le temps qui passe et les transformations subies par ces sujets sont explorés dans mes séries d’images.

Dans sa série nommée Le Désir Liquide, Rodrigo montre la sublimation du désir par rapport à la nudité. C’est le corps féminin qui subit des effets de déformation en face d’un miroir ondulé pour incorporer l’antithèse d désir. La perte des références anatomiques sur les images transforme ces corps en objets étrangement bizarres.

Son projet Merchandising de Femme Moderne, est la suite du travail commencé avec Le Désir Liquide. Dans cette série de couvertures de revues et publicités du magazine Femme Moderne, l’artiste montre les sensations qui confrontent les femmes et les hommes face à leur image véhiculée, souvent tordue et irréelle, dans les médias imprimés. Ce travail porte sur l’histoire du regard sur le corps féminin - et plus récemment sur le corps de l’homme - un regard qui ne change pas face à la puissance des stéréotypes sexistes ancrés dans la société. La forme des œuvres présentées comme une installation d’affiches publicitaires est une façon de questionner la publicité et les flux d’informations … Le marketing a-t-il la puissance de moduler la pensée de la société ou nourrit-il simplement des clichés et préjugés?

Rodrigo Moreira

©Rodrigo Moreira

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Faire Image« Les êtres humains peuvent se détacher partiellement de l’expérience courante et se souvenir, évoquer, imaginer, jouer, simuler. Ils décollent ainsi vers d’autres lieux, d’autres moments et d’autres mondes. »Pierre Lévy

Mon travail artistique se définit d’abord par des actions: inventer, jouer, dessiner. Ces actions nous détachent de la situation courante pour proposer d’autres situations, d’autres lieux, d’autres expériences.

Je cherche à créer des lieux et des images qui nous permettent d’être à plusieurs endroits en même temps. Je m’intéresse au concept de l’ubiquité et la superposition des espaces par le virtuel. Une réflexion sur la virtualisation par le dessin et le numérique nourrit mon travail plastique. Celui-ci prend la forme d’installations et des dessins de paysages et d’inventions imaginaires, des constructions qui oscillent entre réalité et fiction, physique et numérique. Je me questionne sur la façon dont la virtualisation forme ou informe notre monde actuel en offrant des possibles.

Dans ma plus récente proposition Faire Image, j’ai voulu rendre visible notre compréhension du numérique telle que nous nous l’imaginons collectivement. J’ai demandé à certaines personnes de me décrire, métaphoriquement, à quoi ressemblerait le phénomène de l’internet. Je me suis intéressé au potentiel fictif de ces descriptions. À partir de celle-ci, j’ai construit par le dessin des paysages et des inventions de science-fiction.

Lysanne Picard

©Lysanne Picard

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Pavillon Irénée-Pinard (B6)2500, boulevard de l’UniversitéSherbrooke, Québec J1K 2R1819 [email protected]

Horaire :Du mercredi au samedi, de midi à 16 h