toni vianello - mostra: manger la couleur

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I N V I S I B L E Présente Toni VIANELLO Manger la couleur du 20 septembre au 4 novembre 2012 Toni VIANELLO - l’homme Né le 5 Janvier 1950 à Portogruaro, en Vénétie, Toni Vianello est un enfant passionné par la peinture, dont les impressionistes sont les premiers maîtres. Comme eux, il peint dans la nature, et lorsqu’il intègre une école de dessin industriel, son geste gagne en technicité sans inhiber sa fibre artistique. Il la cultive même pendant son service militaire au cours duquel il s’adonne aux copies. Photographe pendant quelques mois par amitié, il arrive à Londres, où pour vivre et peindre, il fait la plonge dans un restaurant, dont le chef français l’initie à la bonne cuisine. C’est par amour qu’il vient vivre à Paris, ville où il trouve sa première place de chef. De bonnes adresses en belles adresses, il trouve encore le temps de peindre. Mais le succès de sa cuisine le piège, au point qu’il fonde son propre restaurant, L’Osteria, qui accueille galeristes, artistes et célébrités. Des livres de cuisine, de risottos et pâtes, édités chez Flammarion et Jean-Paul Rocher gardent la mémoire de son talent. 2005 est l’année du grand saut : Vianello quitte la restauration pour devenir peintre à plein temps. Il rejoint alors Miquel Barceló à Génève pour l’assister dans la réalisation de la coupole des Droits Humains à l’ONU. Sa peinture en est profondément impactée et les premières expositions arrivent, à Paris et en Vénétie où il expose son travail fait en France, en Italie ou au Cap Vert, des natures mortes, des vanités, des paysages capverdiens... Toni VIANELLO - l’artiste Quand Toni Vianello parle de sa peinture, il livre des recettes. Comment fabriquer l’encre de seiche avec une belle pièce achetée le matin au marché, extraire le jus de la pastèque et de la grenade pour obtenir du rouge carmin. Décanter, filtrer, mélanger, autant d’opérations de cuisine qui s’ajoutent à celles de l’artiste que sont regarder, sentir, s’exprimer. Dans une joie des sens, l’âme de l’artiste et celle du cuisinier sont confondues pour produire une peinture lumineuse, saupoudrée de flous et aux glacis riches. Ce sont des « natures mortes » qui constituent le thème de l’exposition à La Galerie INVISIBLE, Manger la Couleur , qui racontent des retours de pêche au Cap Vert, des achats de chapons sur le Vieux Port de Marseille, de fruits et légumes tranchés pour en révéler toute la richesse des teintes.

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Gallerie INVISIBLE 2 rue du Petit Puits MARSEILLE

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Page 1: Toni Vianello - Mostra: Manger la couleur

I N V I S I B L EP r é s e n t e

Toni VIANELLOManger la couleur

du 20 septembre au 4 novembre 2012

Toni VIANELLO - l’hommeNé le 5 Janvier 1950 à Portogruaro, en Vénétie, Toni Vianello est un enfant passionné par la peinture, dont les impressionistes sont les premiers maîtres. Comme eux, il peint dans la nature, et lorsqu’il intègre une école de dessin industriel, son geste gagne en technicité sans inhiber sa fibre artistique. Il la cultive même pendant son service militaire au cours duquel il s’adonne aux copies. Photographe pendant quelques mois par amitié, il arrive à Londres, où pour vivre et peindre, il fait la plonge dans un restaurant, dont le chef français l’initie à la bonne cuisine. C’est par amour qu’il vient vivre à Paris, ville où il trouve sa première place de chef. De bonnes adresses en belles adresses, il trouve encore le temps de peindre. Mais le succès de sa cuisine le piège, au point qu’il fonde son propre restaurant, L’Osteria, qui accueille galeristes, artistes et célébrités. Des livres de cuisine, de risottos et pâtes, édités chez Flammarion et Jean-Paul Rocher gardent la mémoire de son talent.2005 est l’année du grand saut : Vianello quitte la restauration pour devenir peintre à plein temps. Il rejoint alors Miquel Barceló à Génève pour l’assister dans la réalisation de la coupole des Droits Humains à l’ONU. Sa peinture en est profondément impactée et les premières expositions arrivent, à Paris et en Vénétie où il expose son travail fait en France, en Italie ou au Cap Vert, des natures mortes, des vanités, des paysages capverdiens...

Toni VIANELLO - l’artisteQuand Toni Vianello parle de sa peinture, il livre des recettes. Comment fabriquer l’encre de seiche avec une belle pièce achetée le matin au marché, extraire le jus de la pastèque et de la grenade pour obtenir du rouge carmin. Décanter, filtrer, mélanger, autant d’opérations de cuisine qui s’ajoutent à celles de l’artiste que sont regarder, sentir, s’exprimer. Dans une joie des sens, l’âme de l’artiste et celle du cuisinier sont confondues pour produire une peinture lumineuse, saupoudrée de flous et aux glacis riches.

Ce sont des « natures mortes » qui constituent le thème de l’exposition à La Galerie INVISIBLE, Manger la Couleur, qui racontent des retours de pêche au Cap Vert, des achats de chapons sur le Vieux Port de Marseille, de fruits et légumes tranchés pour en révéler toute la richesse des teintes.

Page 2: Toni Vianello - Mostra: Manger la couleur

De la gourmandise.Il y a une tradition millénaire dans la peinture de natures mortes, jusqu’à la considérer comme un genre mineur, si on n’avait pas eu des peintres de la taille d’Evaristo Baschenis au 17ème et de Jean-Baptiste Chardin au 18ème. Et puis il y a surtout la grande leçon de Paul Cezanne. La patience, l’amour des petites choses de tous les jours, l’intimité avec ses propres pensées qui caresse les choses qui nous environnent, font du peintre l’artiste humble qui, dans le rituel de son métier, trouve sa propre spiritualité intérieure. C’est le cas de tous les métiers artisanaux, ni mécaniques, ni répétitifs, et qui laissent l’espace à la créativité. Parmi tous ces métiers, un des premiers est celui de cuisinier. Lui, mesure, cueille, lave, étudie et pose un œil amoureux sur les choses qu’il sait pouvoir transformer. C’est le cas de Toni Vianello, grand cuisiner, qui a œuvré dans son restaurant parisien, l’Osteria, pendant 10 ans. Maintenant, comme l’auteur du Prince, Nicolas Machiavel, sa veste de travail retirée, il revêt celle du peintre, et reprend sur la toile les sujets de son quotidien, tels que légumes, fruits et poissons, pour les transformer en « nature morte ». Toni Vianello, peintre de tout temps, peint à l’huile jusqu’à la transparence. Travaillant avec Miquel Barceló, il s’est nourri des secrets liés aux couleurs et à la transformation de la matière. Mais surtout son regard artistique devient prépondérant avec des cadrages photographiques qui rapprochent esthétiquement son travail de la peinture pop, mais plus encore du grand peintre italien Domenico Gnoli, qui fait du détail, du particulier, la base de son art. Vianello, amplifie, magnifie sa nature morte au point de la porter à notre œil sous la forme du désir, à la façon d’une possession fétichiste. Là, dans la zone où œil et gourmandise coïncident, se trouve le secret de cette peinture, si poétique et réelle, au point de faire naitre en nous l’émotion de posséder et s’identifier à elle.

Boris Brollo – Août 2012traduction Toni Vianello et Pascaline Zicavo