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LONDRES FÊTE LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE DE L’AZERBAÎDJAN Également dans ce numéro: L’Azerbaïdjan entre au Conseil de sécurité des Nations Unies Le Parlement européen fête les vingt ans de progrès de Azerbaïdjan TEAS aide Ibonna Botto-Shirmammadova à retourner en France après de longues années Le jazzman Sarabsky émerveille le public de Berlin La conférence bancaire de TEAS apporte un éclairage à la City de Londres MAGAZINE Culture • Volet Entreprise • Politique www.teas.eu Actualités • Points de vue • Interviews Novembre 2011 Photo: BRD Associates

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LONDRES FÊTE LE VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE DE L’AZERBAÎDJANÉgalement dans ce numéro:L’Azerbaïdjan entre au Conseil de sécurité des Nations Unies Le Parlement européen fête les vingt ans de progrès de AzerbaïdjanTEAS aide Ibonna Botto-Shirmammadova à retourner en France après de longues années Le jazzman Sarabsky émerveille le public de BerlinLa conférence bancaire de TEAS apporte un éclairage à la City de Londres

MAGAZINECulture • Volet Entreprise • Politiquewww.teas.euActualités • Points de vue • Interviews

Novembre 2011

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P 3Politique et Actualités

P 5Culture

P 7Personalities

P 10Haut-Karabagh

P 12Monde des Affaires

P 14Profil d’entreprise

P 15EvènementsIteca Caspienne

P 16Faits et Chiffres

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• Informations sur 46 secteurs et industries dans 30 pays, 24 heures sur 24• Suivi de milliers d’entreprises, banques, politiciens, oligarques et personnes présentant un intérêt particulier • En anglais, russe et allemand, rapports et analyses spécialement adaptées, grande base de données.

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21 NovembreLe théâtre de génie: examiner la vie et l’œuvre du Professeur Elchin EfendiyevPushkin House, 5a, Bloomsbury Square, Londres, WC1A 2TA19h30. Admission gratuiteLe théâtre et la prose du professeur Elchin Efendiyev ravit le public depuis des décennies. Il est en effet bien admiré par ses compatriotes natifs d’Azerbaïdjan ainsi que par d’éminents critiques de la Fédération de Russie. Cependant, le professeur Elchin reste méconnu dans les pays de l’Ouest. Au cours de cette conférence parrainée par TEAS, David Parry va discuter de la satire très distinctive de ce remarquable dramaturge, ainsi que de ses idées surréalistes et de ses réflexions philosophiques. Cette conférence se tiendra au Horse Hospital, à Londres en Grande Bretagne en décembre 2011, avant la Première de la comédie du professeur Elchin intitulée ‘Shakespeare’. Pour y participer, envoyez un courriel à: [email protected]

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TEAS a étendu ses activités européennes en organisant au Parlement européen de Bruxelles une conférence de 60 intervenants. Tenue le 20 Octobre, elle fut intitulée ‘20 ans d’indépendance: les opportunités futures de l’Azerbaïdjan.’ Pendant l’événement, les éminents Membres du Parlement Européen (MPE) Tunne Kelam (PPE - Estonie); Evgeni Kirilov (S&D - Bulgarie), et Ivo VAJGL (ALDE - Slovénie) se sont joint aux propos de S.E. Emin Eyyubov, ambassadeur d’Azerbaïdjan aux Institutions Européennes, qui a fait part d’une vision optimiste pour le pays. Ils ont souligné la nécessité de paix dans le conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh et la continuité d’un développement économique accéléré. Tale Heydarov, président et fondateur de TEAS, ainsi que Göran Lindblad, ancien vice-président de la Commission des Questions Politiques de l’APCE ont également animé le débat.

Dans un premier temps, M. Kelam a donné un bref aperçu de l’histoire de l’Azerbaïdjan en expliquant comment la République Démocratique d’Azerbaïdjan (RDA) avait été la première démocratie de l’Orient musulman, quelques temps avant l’invasion soviétique. M. Kirilov a poursuivi en expliquant la nécessité de la réconciliation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sur la situation du Haut-Karabagh ainsi que l’impératif de maintien de la souveraineté du territoire azerbaïdjanais.

M. Vajgl a poursuivi en soulignant que les États membres de l’UE développaient de bonnes relations avec l’Azerbaïdjan et contribuaient à la résolution des conflits. Il a déclaré que la question du Haut-Karabagh restait « un morceau de la Guerre Froide » et un «problème politique profondément enraciné». L’eurodéputé a commenté les activités du Groupe de Minsk de l’OSCE et a exhorté les co-présidents à accroître leurs efforts. Il a plaidé en faveur d’un chemin clair dans l’alliance de l’UE avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie afin d’accélérer le développement régional.L’Ambassadeur Eyyubov a évoqué le développement démocratique de l’Azerbaïdjan et a expliqué que son pays était à la fois «une ancienne nation» et un

Le Parlement européen reconnait le

succès de l’AzerbaïdjanL’Azerbaïdjan prend siège au Conseil de sécurité de l’OnULe 24 Octobre, l’Azerbaïdjan s’est vu attribuer le dernier siège ouvert au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, suite à l’abandon de la proposition par la Slovénie. Cela a permis à l’Azerbaïdjan d’obtenir les trois quarts des voix dans le scrutin final. Les azerbaïdjanais et les amis du pays à travers le monde ont applaudi ce progrès.

Elmar Mammadyarov, ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, a déclaré que son pays était un digne vainqueur. Il a déclaré : «Bien entendu, vous pouvez imaginer notre sentiment après les 17 tours de scrutin. Je pensais honnêtement que allions être élu, parce que vendredi soir et toute la journée d’aujourd’hui, la tendance globale était que l’Assemblée générale soutenait principalement l’Azerbaïdjan.»

L’Azerbaïdjan et la Slovénie étaient en compétition pour le cinquième siège cette année. L’Azerbaïdjan était donné en tête et suite à 16 tours de scrutin à l’Assemblée générale de l’ONU à laquelle ont participé les 193 nations membres de l’ONU, la Slovénie a décidé de se retirer. Après le vote, Susan Rice, l’ambassadeur américain à l’ONU, a publié une déclaration félicitant le nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité. Elle a expliqué: «Dans l’année à venir, le Conseil de sécurité répondra à plusieurs défis mondiaux urgents dont la non-prolifération nucléaire, la lutte contre le terrorisme, la prévention et la résolution des conflits, la surveillance des opérations complexes sur le terrain de l’ONU, et les Etats-Unis se réjouissent d’un partenariat solide avec les nouveaux membres.»

Dennis Sammut, directeur exécutif de LINKS, a commenté: «L’élection de l’Azerbaïdjan au Conseil de sécurité de l’ONU est le reflet d’une politique étrangère très active et à bien des égards réussie. Durant les élections, l’Azerbaïdjan a été fortement appuyé par les États membres de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) par la Ligue arabe et par le Mouvement des non-alignés ainsi que par la plupart des pays de la CEI. Elmar Mammadyarov a été un ministre de la Politique Etrangère très efficace à bien des égards et il a travaillé afin d’assurer son siège au conseil de Sécurité de l’ONU depuis un certain temps. Cet organisme international est l’ultime garant de la paix mondiale et les membres du Conseil de sécurité sont tenus de donner l’exemple.»

«jeune État». Suite à une période initiale de «désarroi» entre 1991 et 1993, en raison de la guerre avec l’Arménie, combinée à la récession économique, la situation s’est rapidement améliorée et la stabilité a été atteinte. Il a souligné les avantages économiques potentiels pour l’Arménie si la paix était atteinte car cela permettrait le transport des ressources en hydrocarbures au travers de son territoire.

L’ambassadeur a souligné que, depuis 1994, l’Azerbaïdjan avait été transformé en «locomotive» pour les ressources en hydrocarbures, devenant ainsi une source d’énergie sûre en Europe occidentale. Il a cité les chiffres du journal ‘The Economist’, qui avait conclu que l’Azerbaïdjan avait connu la plus forte croissance du PIB du monde au cours des dix dernières années, représentant aujourd’hui à lui seul 83 pour cent de l’ensemble du PIB du Caucase du Sud.

En matière de sécurité, il a souligné la participation de son pays dans diverses missions de maintien de la paix de l’OTAN, dont certaines en Afghanistan. Il a reconnu que le plus grand défi demeurait dans la réalisation d’une «solution constructive» à la situation du Haut-Karabagh.

M. Vajgl a exprimé l’espoir d’une coopération renforcée entre l’UE et l’Azerbaïdjan, qui pourrait potentiellement devenir un membre de l’UE. Il a également appelé à mettre fin à l’invasion arménienne du territoire azerbaïdjanais. M. Kirilov a expliqué la nécessité d’une diversité d’approvisionnement énergétique et a également mentionné l’importance de l’amélioration des relations avec le Turkménistan et du développement accéléré des pipelines Transcaspiens. L’ambassadeur a indiqué que la décision du gouvernement azerbaïdjanais sur le projet de pipelines serait finalisée d’ici la fin 2011.

La conférence a été suivie d’une réception à laquelle ont participé les députés, les membres de la commission de l’Union européenne, la communauté diplomatique et des représentants d’ONG.

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L’assistance a reconnu la réussite de l’Azerbaïdjan au cours des deux dernières décennies: (de gauche à droite) Tale Heydarov, S.E. Emin Eyyubov; et les députés européens Tunne Kelam ; Göran Lindblad, Ivo VAJGL et Evgeni Kirilov

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Une française revient chez elle après 65 ans passés en AzerbaïdjanAvec l’aide de TEAS, une Française qui avait épousé un soldat soviétique en 1947 et l’avait suivi en Azerbaïdjan est retournée pour la première fois dans son village natal dans les Alpes françaises, alors qu’elle est aujourd’hui âgée de 83 ans.

Ibonna Botto-Shirmammadova (née Yvonne Marie Botto), est retournée dans un premier temps à Passy, en Haute-Savoie, dans le Sud Est de la France, pour visiter la tombe de ses parents. Coiffée d’un foulard bleu et parlant dans un français rouillé, Ibonna a exprimé sa joie: «Je suis heureuse de voir ma maman et mon papa.» Elle a ajouté en azerbaïdjanais: «C’est très émouvant pour moi d’être ici, et je suis triste de ne pas voir leurs visages.»

Eliza Pieter, agent principal des affaires publiques de la section parisienne de TEAS, nous rappelle son histoire: «Elle avait 19 ans quand elle s’est séparée de ses parents. Aujourd’hui, 65 ans plus tard, ils se sont réunis à nouveau, dans un cimetière.»

Quelques jours avant de quitter sa petite maison, nichée dans une colonie cotonnière, situé à environ 260 km de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, Ibonna avait déclaré à l’agence AFP comment elle avait rencontré son mari, qui captif des nazis s’était échappé de sa captivité et avait rejoint la Résistance française. Elle se souvient: «Après la guerre, il est resté en France parce que Staline a dit qu’il ne voulait pas de ceux qui avaient été capturés (par les Allemands). Il a trouvé un emploi dans une usine où mon père travaillait aussi.»

Le père d’Ibonna était un communiste qui avait fourni aux résistants des armes et de la nourriture. Le jeune azerbaïdjanais avait commencé à assister à des rassemblements communistes à la maison familiale et c’est comme cela qu’Ibonna est tombée amoureuse du jeune soldat soviétique. Cependant, trois ans après son arrivée dans l’Union Soviétique, son mari bien-aimé est malheureusement décédé.

Elle a dit: «Il a été roué de coups parce qu’il avait été un prisonnier allemand et c’est pour cela qu’il est mort si jeune.» Ibonna avait alors pris la décision de retourner en France avec l’unique enfant du couple, et avait demandé aux autorités soviétiques la permission de rentrer. Elle a rappelé: «Moscou m’avait répondu que je pouvais rentrer. Mais ils m’avaient expliqué que je ne pouvais pas emmener mon fils avec moi, car il était un enfant soviétique.» Ibonna avait donc décidé qu’elle ne pouvait pas abandonner son fils et elle était restée en Azerbaïdjan.

Son père est décédé en 1964, sa mère en 1978 et son frère en 1989. Elle n’avait jamais rencontré beaucoup de monde et beaucoup d’habitants de Passy étaient incertains quant à son existence. Marcelle Botto, sa cousine, a expliqué: «Ce fut un mythe familial et j’avais seulement vu quelques photos. Nous n’avions pas eu de nouvelles depuis 1993 et j’avais presque perdu espoir.»

Le passeport français d’Ibonna avait été confisqué lors de son entrée en Union soviétique. Depuis, elle avait été incapable de fournir la preuve de sa citoyenneté française et ses demandes de visas avaient échoué. Marcelle a poursuivi: «Elle avait écrit au président ‘François Vitterran’ en 1991. Je ne sais pas pourquoi, mais nous n’avons jamais obtenu les visas.» Après un voyage de neuf jours, Ibonna est retournée à sa terre adoptive, où vivent ses sept enfants et ses 30 petits-enfants.

Afin d’obtenir un visa pour Ibonna, TEAS a fourni des documents, des photos et un certificat de naissance à partir des archives françaises qui se sont additionnées à celles du Musée National de la Résistance en France. TEAS est également en train de produire un documentaire télévisé sur sa vie, qui sera projeté à la télévision française.

L’ambassadeur s’adresse aux étudiants de la LsES.E. Fakhraddin Gurbanov, Ambassadeur de la République d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni, a donné une conférence au Club de Relations Internationales Grimshaw de l’Union des Etudiants de la LSE, dans le cadre des célébrations pour commémorer le 20ème anniversaire de reconquête de l’indépendance de l’Azerbaïdjan. S’exprimant devant 40 élèves, il a souligné la lutte pour reconquérir l’indépendance lors de l’effondrement de l’Union soviétique et comment cela s’est appuyé sur les réalisations progressives de la République démocratique d’Azerbaïdjan (RDA) (1918-1920).

L’ambassadeur a poursuivi: «L’Azerbaïdjan est situé dans une zone géopolitique complexe et lorsque il a regagné son indépendance il était dans un état difficile de désavantage économique. L’enclave azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh a toujours contenue autour de 75 pour cent d’Arméniens mais les deux nationalités vivaient côte à côte. Le conflit avec l’Arménie a entraîné l’expulsion de leur patrie de près d’un million de réfugiés et de personnes déplacées internes (PDI), qui sont par la suite allés vivre dans des camps dans leur propre pays. Après le cessez le feu en 1994, l’Arménie a ignoré les quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée contre son occupation illégale de ces territoires.» Il a aussi expliqué l’échec du groupe de Minsk de l’OSCE qui tenté depuis 1994 de parvenir à un cessez-le feu négocié.

L’ambassadeur Gurbanov a poursuivi en décrivant l’adhésion azerbaïdjanaise auprès de divers organismes internationaux, dont l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), le Partenariat oriental de l’UE et sa participation au Programme de Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Il a ensuite évoqué les principes de base proposés par l’Azerbaïdjan pour assurer la résolution pacifique du conflit du Haut-Karabagh dont l’octroi d’un degré élevé d’autonomie pour la région.

L’ambassadeur a également discuté des réalisations de l’Azerbaïdjan au cours des deux dernières décennies: «Depuis plusieurs années, l’Azerbaïdjan a affiché le plus fort taux de croissance de PIB du monde et est dans une situation privilégiée. Actuellement, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), dont BP détient le contrôle, délivre 1 million de barils de pétrole par jour. Il y a plus de 170 sociétés britanniques en Azerbaïdjan, ce dernier étant le foyer de plus de 5 000 expatriés britanniques. L’Azerbaïdjan cherche à diversifier son économie hors du secteur du pétrole et du gaz et il se concentre particulièrement sur des secteurs comme l’informatique, le tourisme et l’agriculture.»

Il a achevé son discours en précisant que «20 ans est une courte période et l’Azerbaïdjan a été confronté à de nombreux défis. Il a réalisé de grandes choses et le gouvernement a la responsabilité d’assurer sa viabilité économique.» Le discours a été suivi par une grande session de questions-réponses, couvrant des domaines tels que les préparatifs pour accueillir le Concours Eurovision de la chanson et la menace potentielle de conflit armé dans le Haut-Karabagh.

Politique et Actualités

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Farahim a accompagné sa mère Ibonna, au cours de sa première visite à Paris depuis plus de 60 ans

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La londonienne Nikki a démontré les qualités qui ont fait d’elle une gagnante de l’Eurovision

Le Groupe Rast Jazz a été le clou du spectacle avec leur riche mélange de pop occidentale, de soul, de jazz et de mugham azerbaïdjanais

pour les citoyens de l’Azerbaïdjan. Il y a tout juste 20 ans, je n’aurais pas cru que mon pays aurait été transformé en l’un des plus jeunes états développés de l’ère post-soviétique. L’Azerbaïdjan est désormais un membre de l’ONU, de l’OSCE et du Conseil de l’Europe ainsi que d’autres organisations internationales. Lorsque l’Union Soviétique s’est effondrée, ce fut indéniablement un moment difficile pour le pays mais la stabilité a été rapidement atteinte et les deux dernières décennies nous ont permis d’atteindre de grands objectifs.»

Le Dr Laurie Bristow, ancien ambassadeur britannique en Azerbaïdjan, a poursuivi: «Durant ma période en tant qu’ambassadeur, de 2004 à 2007, j’ai vu l’histoire se dérouler devant mes yeux. L’Azerbaïdjan possède maintenant une grande confiance sur la scène mondiale et joue un rôle essentiel dans le maintien d’une source d’énergie sûre pour l’UE. Il cherche également à développer le secteur non pétrolier. J’attends les 20 prochaines années avec impatience.»

Tale Heydarov a rajouté qu’ «à l’occasion du 20ème anniversaire de l’indépendance, nous devons reconnaitre que l’Azerbaïdjan a réalisé beaucoup de choses. L’indépendance a donné aux jeunes d’Azerbaïdjan la chance d’étudier à l’Ouest et la nation prend aujourd’hui la direction tracée par le Royaume-Uni et des autres pays développés. Nous avons tiré nos valeurs

Le 19 Octobre, c’est plus de 1 500 personnes qui se sont rendues au Central Hall de Westminster, situé à un jet de pierre du Palais de Westminster, pour célébrer le 20ème anniversaire de la reconquête de l’indépendance de l’Azerbaïdjan. Cet événement étincelant a été organisé par l’Ambassade de la République d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni et par TEAS, avec le soutien de la Fondation Heydar Aliyev et du ministère azerbaïdjanais de la Culture et du Tourisme.

Plus de 70 personnalités étaient présentes dont notamment SE Fakhraddin Gurbanov, l’Ambassadeur d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni, SE Volodymyr Khandogiy, ambassadeur d’Ukraine au Royaume-Uni, SE Giorgi Badridze, Ambassadeur de Géorgie au Royaume-Uni; Farkhad Khalilov, président de l’Union des artistes azerbaïdjanais et Tale Heydarov, président de TEAS.

Suite à une réception au cours de laquelle les participants ont pu apprécier le vin, les jus de fruits et les baklavas tout en regardant une exposition photographique qui se penchait sur la culture et l’histoire azerbaïdjanaise, Sabina Rakcheyeva, membre du Parlement Culturel Européen et conseiller culturel de TEAS, a accueilli tous les participants.

L’Ambassadeur Gurbanov a ensuite pris la parole : «C’est une journée spéciale

Le 20e anniversaire de l’indépendance de l’Azerbaïdjan célébré dans le style

de l’Europe occidentale et nous sommes parvenus à la stabilité.»

Faisant référence à la permanence du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh et des sept régions environnantes, il a continué: «Nous ne devons pas oublier les conflits dans la région et nous avons besoin du soutien du Royaume-Uni et des autres pays pour résoudre ce problème. Un des avantages les plus importants de l’indépendance était que nous pouvions établir notre propre, et indépendante, politique étrangère. Vive l’Azerbaïdjan et vive l’indépendance!»

En mai de cette année, l’Azerbaïdjan a remporté le Concours Eurovision de la chanson grâce au duo de la londonienne Nigar Jamal et du Bakounais Eldar Gasimov, connus sous le nom de scène d’Ell et Nikki, avec leur chanson intitulée ‘Running Scared’. Ainsi, dans la célébration de la réussite de leur pays, ils ont repris la chanson gagnante et ont reçu de chaleureux applaudissements. Le Groupe Rast Jazz a également donné à entendre leur mélange passionnant de jazz occidental, de pop, de soul et de mugham azerbaïdjanais illustrant une musicalité de premier ordre en Azerbaïdjan.

Ce fut un événement dynamique et passionnant et une célébration digne du succès de l’Azerbaïdjan au travers de ces deux décennies.

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Plus de 1 500 personnes ont assisté à la célébration de l’indépendance

Le Dr Laurie Bristow, ancien ambassadeur britannique en Azerbaïdjan, a expliqué comment elle avait assisté au développement rapide du pays au cours de son mandat

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Une combinaison harmonieuse à PiccadillyLa violoniste azérie de 23 ans, Nazrin Rachidova, a donné un concert mémorable à l’église St. James de Piccadilly, en duo avec le guitariste bulgare Stanislav Hvartchilkov. Le concert a commencé avec la Sonate de Bach en La Mineur, écrite à l’origine pour flûte et continuo, dans un arrangement de Tilman Hoppstock dans lequel la guitare se charge de la partition de continuo. La pièce comportait un merveilleux Adagio serein et un Allegro très vivant. Cette œuvre a été suivie par le Duo en G de Mozart, écrit à l’origine pour violon et alto, dans un arrangement par Eliot Fisk qui a retenu la partie de violon d’origine. La pièce mettait en vedette un mélodieux Allegro, un Adagio glorieux et profond et un Rondeau rempli de rythmes de danse.

La dernière pièce a été nettement plus contemporaine, présentant l’œuvre du compositeur argentin Astor Piazzolla, la Suite ‘Histoire du Tango’, initialement écrite pour flûte et guitare. Retraçant le développement du tango à partir de 1900, la pièce était pleine de rythmes entrainants et de mélodies lyriques, offrant beaucoup plus de possibilités pour les deux instrumentistes de démontrer une gamme d’effets percussifs. Après des applaudissements fournis, le duo a effectué l’envoutant ‘Salut d’Amour’ d’Elgar que Stanislav a dédié à sa femme.

La Rêverie de Renara de retour à LondresLa remarquable pianiste et compositrice azerbaïdjanaise Renara Akhoundova, vivant à Paris (Voir le Magazine de TEAS d’Octobre 2010, pages 11-12) a prévu de retourner à Londres le 18 Novembre pour un concert intime à l’église Saint-James, située à 197 Piccadilly, à Londres, W1J 9LL. Durant une carrière internationale couronnée de succès, Renara, de formation classique, a joué dans plus de 40 pays et a sorti sept albums. Ses concerts sont remarquables de par leur développement spirituel, leurs qualités méditatives et ils sont souvent conclus par un morceau

Le Jazzman sarabsky devient ‘hip’ à BerlinIsfar Sarabsky, lauréat du prix de piano au ‘Festival International de Jazz de Montreux de 2009’ a attiré des applaudissements passionnés des amateurs de jazz et des politiciens au cours de deux concerts à Berlin qui se sont tenus dans le cadre des célébrations du 20ème anniversaire de la commémoration de la reconquête de l’indépendance de l’Azerbaïdjan. Organisé par la division TEAS de Berlin, en collaboration avec Jazz Radio Berlin, il a effectué les deux soirées consécutives aux côtés de Makar Novikov (basse) et Alexander Mashin (batterie). Le premier concert, le 8 Novembre, a eu lieu à l’Asphalt Club, un endroit souterrain récemment ouvert, devant un public admiratif d’environ 150 auditeurs de Radio Jazz Berlin. Initialement, Sabina Rakcheyeva, Membre du Parlement culturel européen et conseiller culturel de TEAS, a expliqué l’engagement de TEAS dans la sensibilisation de la culture unique de l’Azerbaïdjan sur un niveau pan-européen. Suite à cela, une présentatrice de la radio, Joanna Ratajczak, a rencontré les musiciens.

La nuit suivante, le trio d’Isfar a donné un autre concert au ‘Karlsson’, situé au cœur de Berlin, au-dessus des toits de la capitale, devant un public composé d’environ 160 jeunes membres du Bundestag ainsi que d’autres dignitaires. Lors de son introduction, Tale Heydarov, président et fondateur de TEAS, a parlé de la longue tradition du jazz azerbaïdjanais et de son lien avec le mugham traditionnel de l’Azerbaïdjan, qui demandent tous deux un haut niveau d’improvisation. Il a également parlé des relations économiques et politiques de longue date, mutuellement bénéfiques, entre l’Azerbaïdjan et l’Allemagne, qui se sont développées au cours des deux dernières décennies. Tous ont été captivés par la fusion unique d’Isfar entre des compositions de jazz occidentales et des morceaux de jazz mugham, attirant plusieurs rappels lors des deux concerts. Pour voir Isfar au sommet de son talent dans un concert pour la télévision française, rendez-vous sur http://bit.ly/roZYkF .

totalement improvisé, inspiré par le public du moment. Une partie du concert de Londres de l’année dernière peut être consulté à l’adresse http://bit.ly/v0vrV7 . Pour acheter des billets à £15 (tarif réduit: £10), appelez le +44(0)207 381 0441; e-mail: [email protected]

Les travaux du professeur Elchin mis sur le devant de la scèneLe théâtre et la prose du professeur Elchin Efendiyev, vice-Premier ministre de l’Azerbaïdjan, ont ravi le public depuis des décennies. Son nom reste extrêmement bien connu à la fois de ses compatriotes natifs d’Azerbaïdjan et dans la CEI, et ses œuvres ont été traduites dans plus de 20 langues. À ce jour, il a rédigé près de 100 livres et plus de 5 millions de copies de ses œuvres ont été vendues (voir le magasine de TEAS, Septembre 2011, pages 6-7). Malgré cela, le professeur Elchin reste largement méconnu en Occident. Pour lui rendre justice, David Parry explorera la remarquable satire distinctive de ce dramaturge, sa pensée surréaliste et ses réflexions philosophiques au cours d’un débat sponsorisé par TEAS le 21 novembre à Pushkin House, 5a Bloomsbury Square, Londres, WC1A 2TA, intitulé ‘Le théâtre d’un génie : la vie et l’œuvre du Professeur Elchin Efendiyev’. L’entrée est gratuite, et pour plus d’informations, vous pouvez envoyer un e-mail à: [email protected]

Le shakespeare d’Elchin fait ses débuts en langue anglaiseLa traduction anglaise de ‘Shakespeare’, la pièce absurde du professeur Elchin Efendiyev fera sa première du 5 au 9 décembre au ‘Horse Hospital Colonnade’, Bloomsbury, Londres, WC1N 1JD. La pièce se déroule dans un asile d’aliénés en Azerbaïdjan, juste après la reconquête de l’indépendance du pays, les patients délirants faisant clairement preuve d’une plus grande sensibilité et de bon sens que le personnel. Cette interprétation dadaïste est la première performance entièrement mise en scène organisée par le Groupe de Théâtre de Gruntler. Les billets pour la soirée d’ouverture sont délivrés uniquement sur invitation. Pour plus d’informations et pour réserver des billets à £10 (£7 en tarif réduit), rendez-vous sur www.thehorsehospital.com. Des billets à prix réduit (£8) peuvent être achetés via PayPal en contactant [email protected] .

Le maître pianiste azerbaïdjanais Isfar Sarabsky a captivé toute son audience.

Culture

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Le guitariste Stanislav Hvartchilkov et la violoniste Nazrin Rachidova ont démontré toute la gamme de leur considérable talent au cœur de l’église St. James de Piccadilly.

Photo: Thérèse Saba

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Né à Bakou en 1946, Farkhad Khalilov reste l’un des artistes les plus connus et les plus renommés d’Azerbaïdjan, notamment en raison de sa position de président de l’Union des Artistes Azerbaïdjanais durant les 24 dernières années. Il a d’abord étudié à l’Ecole d’Art Azim Azimzade de Bakou après quoi il a passé deux ans au Collège Stroganoff à Moscou où les autorités soviétiques ont dénigré son travail. Farkhad a ensuite étudié à l’Institut polygraphique de Moscou où son approche novatrice a été acceptée et appréciée. Son travail est remarquable pour son accent mis sur l’Azerbaïdjan nature et les deux dernières décennies ont vu se réduire sa palette avec une dérive vers l’abstraction.

TEAS eu le grand honneur de rencontrer Farkhad au cours d’un récent voyage à Londres pour assister à son exposition inaugurale britannique, intitulée ‘Acquaintance’(Connaissance), qui s’est tenue dans la ‘Great Room’ 1508, Londres, SW1P 1BB. Cela a été rendu possible grâce à Farkhad et Tatiana Akmedov, l’exposition ayant été ouverte par SE Fakhraddin Gurbanov, Ambassadeur d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni.

Vous avez exposé dans plus de 40 pays depuis 1967 et pourtant votre travail n’a jamais été vu au Royaume-Uni. Pourquoi?En fait, ce n’est pas strictement exact puisque certaines de mes œuvres ont déjà été présentées à Londres au sein de quelques expositions groupées. Toutefois, c’est ma première exposition individuelle à Londres et j’ai décidé seul de la manière dont mes travaux ont été présentés. Mes peintures ont d’abord été exposées à Moscou et huit expositions personnelles de mon travail se sont déroulées là-bas à ce jour.

Suite à la reconquête de l’indépendance l’Azerbaïdjan il y a 20 ans, la société a connu une véritable catastrophe et de grandes effusions de sang. Ce fut un moment inapproprié pour l’exposition d’œuvres d’art et je me suis concentré sur le traitement d’autres impératifs. Cependant, j’ai continué de créer des peintures et des croquis. La première grande exposition de mon travail après la reconquête de l’indépendance de l’Azerbaïdjan a eu lieu à Paris en 2000.

Qu’est-ce qui vous a décidé à exposer au Royaume-Uni aujourd’hui?J’avais toujours été attiré par Londres puisque la ville est une référence sur les tendances en œuvres d’art et qu’elles reçoivent une attention au niveau international. C’est l’une des capitales mondiales de la culture et j’ai toujours eu pour objectif d’exposer ici.

Pourquoi l’exposition est-elle intitulée Acquaintance? En fait, le terme ‘Acquaintance’ (Connaissance), n’est pas une traduction parfaitement exacte du titre. Je considère que le terme ‘Meeting’ (Réunion) est plus approprié puisque l’exposition permet aux spectateurs de ‘venir à la rencontre’ de mes œuvres.

L’ouverture à un large public s’est faite à la galerie le 6 Octobre. Quelle a été la réaction face à vos œuvres ? Les visiteurs à qui j’ai parlé semblaient très bien réagir, selon moi. Malheureusement, je n’ai eu que peu de temps pour m’entretenir avec les critiques professionnels. Sir Norman Rosenthal, ancien conservateur de la Royal Academy of Arts, a décrit mon travail comme «Très fort et expressif». Parmi les visiteurs, j’ai pu voir Anna Somers Cocks, directrice générale de la rédaction au journal

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‘The Art’, Simon de Pury de Suisse, commissaire-priseur artistique et également collectionneur, Lord Poltimore, le président de Sotheby Russie, également vice-président de Sotheby Europe, ainsi que le professeur Sarah Wilson de l’institut Artistique de Courtauld. Tous semblaient très impressionnés.

Bien souvent, les critiques visitent seulement les galeries lors de la soirée d’ouverture, ou lors de divers galas. Donc, j’ai été agréablement surpris par certains qui sont venus visiter la galerie à d’autres moments - hier, j’ai rencontré quelques artistes de Moscou qui avaient leur propre galerie ainsi qu’un propriétaire de galerie à Zürich qui aimait mon travail et qui était spécialement venu à Londres pour l’exposition.

Lorsque vous avez étudié au Collège Stroganoff dans les années 1960, vous étiez considéré comme un radical. Etiez-vous activement rebellé contre le régime soviétique ou avez-vous simplement cherché la liberté d’expression, loin du réalisme socialiste?J’étais préoccupé par l’art et non par un changement de régime. Cependant, je savais que je n’étais pas d’accord avec le système soviétique et avec le gouvernement dès le début de ma carrière - Je savais que je percevais le monde environnant d’une manière différente de celle des autorités. Mon art n’a pas confirmé les normes du réalisme socialiste, mais je savais parfaitement ce que je disais et ce que je créais. A cette époque, j’ai travaillé avec quelques grands maîtres de l’art à Moscou, comme Javad Mirjavad et Kamal Ahmad, donc j’ai reçu une excellente éducation artistique avant de fréquenter le collège à Bakou. J’étais déjà un artiste avec mes propres opinions et elles n’étaient pas conformes à ce que les autorités s’imaginaient du Collège Stroganoff. J’ai voulu partir, mais mon père a insisté sur l’importance de finir mon éducation supérieure.

Suite à cela, je me suis inscrit à l’Institut Polygraphique de Moscou où j’ai été très heureux et mes camarades provenaient de toutes les républiques soviétiques. J’ai montré mon travail à Andrey Gontcharov, directeur de l’Institut, qui a apprécié mon style qui ne m’a imposé aucune restriction.

FARkhAd khALiLOv - UnE REnCOnTRE AvEC LE mAîTRE

Pluie dans les Montagnes (2003), une peinture typiquement évocatrice par Farkhad Khalilov

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À l’Institut polygraphique de Moscou vous avez eu la chance d’explorer le travail d’artistes contemporains de l’époque. Y a-t-il des artistes ou des enseignants qui vous ont particulièrement inspiré?Mon premier héros artistique a été Vincent Van Gogh, après avoir lu sa biographie par Irving Stone, intitulée ‘Lust for Life’ à l’âge de 15 ans. Tout au long de mes œuvres, j’ai été à la recherche de Van Gogh, qui réussissait vraiment à peindre avec son cœur. Mes autres influences majeures furent Paul Cézanne, Henri Matisse et Pablo Picasso. Le milieu du 20ème siècle, dans lequel je suis né, a été une période très influente pour l’art lorsque Dali, Picasso et Matisse étaient encore actifs. L’influence de Matisse ne cesse de croître en moi - je connaissais à peine son œuvre lorsque j’ai débuté, mais son travail a changé ma vie et j’ai apprécié l’ensemble de ses périodes. J’aime particulièrement ‘the Open Window’ (1905), qui est à la dérive vers l’abstraction et qui se compose de taches noires et bleues.

Dans les années 1960 lorsque j’ai débuté, peu d’informations étaient disponibles dans l’Union Soviétique sur l’art étranger. Cependant, cela a changé à partir du début des années 1970. J’ai été particulièrement impressionné par le grand art de Mark Rothko et de Nicolas de Staël.

Tirez-vous votre inspiration des

autres arts, comme la musique, le cinéma ou la littérature?Bien sûr et je considère la musique et la littérature comme ayant autant de valeur et autant d’influence sur mon travail que les beaux-arts. J’écoute un large éventail de musique, allant du chant populaire à Ray Charles et à Thelonious Monk. Je n’écoute pas toujours de la musique lorsque je fais de la peinture, bien qu’il n’y ait aucun doute que certains de mes travaux expriment une réponse émotionnelle à la musique.

Y a-t-il un élément philosophique ou religieux dans votre travail qui glorifie le monde qui nous entoure?Tout l’art, par définition, est surnaturel. Un bon art est lié à l’esprit, avec l’artiste en tant que

créateur. Il y a près de 3 000 ans, il a été dit que “l’Amour est Dieu”, mais aujourd’hui c’est plutôt “Dieu est Amour” - je préfère la version antérieure. La philosophie est très importante, conceptuellement parlant et certains éléments de la peinture y sont inextricablement liés. Parmi les auteurs qui m’ont touché il y a William Faulkner, Fiodor Dostoïevski, Franz Kafka, Albert Camus, Jean-Paul Sartre et, plus récemment, J.M. Coetzee et Iain Banks. La philosophie et la littérature m’aident à vivre.

Votre travail semble très inspiré par la nature et les phénomènes naturels. Vos premières œuvres, comme Goradil, sont-elles une transposition stylisée de la réalité ou y a-t-il un sens caché?Cette œuvre a été achevée en 1966 et peu après j’ai déménagé à Moscou puisque je rencontrais des problèmes pour faire accepter mon travail au Collège Stroganoff. Picasso et le cubisme nous ont tous influencés à cette époque et c’est Paul Cézanne, qui était le père du cubisme, qui m’a surtout inspiré. Cependant, Goradil représente une situation réelle avec quelques éléments stylistiques.

Au cours des 25 dernières années, votre art a progressivement dérivé vers l’abstraction. Quel a été le catalyseur de cette évolution?En réalité, mon art a commencé avec dans ‘ In Goradil’, dans lequel j’ai utilisé des éléments humbles afin de traduire mes sentiments. Depuis cette période, j’ai progressivement éliminé les aspects superflus et le résultat est ce que vous voyez aujourd’hui. Tous les détails superflus ont été abandonnés.

Malgré vos difficultés à vos débuts pour gagner l’acceptation vous avez été élu à la présidence de l’Union des artistes azerbaïdjanais en 1987, peu de temps avant la fin du régime

Personalities

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(from left) Nicolas Iljine, Global Cultural Asset Management Group; Leyla and Arzu Aliyeva; and Simon de Pury, Chairman, Phillips de Pury & Company, at the London opening of Acquaintance

One of the paintings in the Recollection cycle, inspired by a visit to New York

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soviétique en Azerbaïdjan. Avez-vous rencontré une opposition à cela?Bien sûr, et certaines personnes influentes au sein du gouvernement soviétique d’Azerbaïdjan étaient fermement contre mon élection à ce poste. Cependant, j’ai gagné le soutien des artistes et ils ont fait connaître leurs opinions. À plusieurs reprises, au cours des trois dernières années de la domination soviétique, il m’a été fortement recommandé de devenir un membre du Parti Communiste, pourtant je n’ai pas succombé. En fait, ma nomination a été l’une des premières manifestations de la liberté dans le pays. Mon élection était uniquement attribuable au fait que les artistes croyaient en moi et j’ai depuis eu pour objectif de faire autant que possible pour soutenir les artistes d’Azerbaïdjan sur le plan international. J’ai été nommé à un moment de transition très difficile pour l’Azerbaïdjan et accomplir adéquatement mon rôle en tant que président de l’Union a entraîné une réduction de ma propre production artistique.

Est-ce que la reconquête de l’indépendance de l’Azerbaïdjan a eu un impact sur votre art?

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Pour plus d’informations sur le travail de Farkhad Khalilov, visitez : www.farhadkhalilov.com

L’impact est désormais négligeable - nous vivons tous aujourd’hui dans le même monde. Bien sûr, à l ’époque, l ’ indépendance a influencé tout le monde. Comme chacun le sait , les troupes soviétiques ont marché sur Bakou le 22 Janvier 1990 et ont uti l isé les chars pour écraser les civils qui exigeaient la l iberté. Ce fut une période très dif f icile pour tous les Azerbaïdjanais.

Pouvez-vous nous parler de vos méthodes de travail? Quelles peintures util isez-vous? Faites-vous des croquis sur votre toile au crayon ou peignez-vous à main levée?Pour commencer, j ’uti l ise un carnet de croquis pour mettre en forme et pour peindre mes idées mais je prends toute mon inspiration de la nature. Les couleurs de la nature sont extrêmement importantes pour moi et j ’ai pris l ’habitude de peindre directement sur la toile. Toutefois, une idée peut se développer en moi pendant 30 ans et je la manifeste au final sur ma toile lorsque le moment est venu. L’aspect le plus important est le concept, non pas la forme, et je ressens le même impératif que Van Gogh à m’exprimer.

Je comprends que certaines peintures soient travaillées dans votre studio pendant dix, vingt, voire trente ans. Pourquoi donc ? Quel niveau doit-être atteint avant que vous ne soyez satisfait de votre propre travail?Il est vrai que les peintures les plus anciennes du cycle intitulé ‘Meeting’ datent de 1983 tandis que mes dernières œuvres datent de 2008. Certaines formes et concepts prennent beaucoup de temps pour évoluer à l’intérieur de l’artiste avant qu’il ne soit prêt à les exprimer. Il y a beaucoup d’influences sur l’artiste et tout cela altère la perception et la conception.

Comment voyez-vous évoluer votre travail?Je voudrais revenir à New York où j’ai été inspiré dans la peinture de quelques-unes des toiles qui composent mon cycle ‘Recollection’. Bien qu’ayant souvent visité Paris ce serait aussi très bien d’y peindre à nouveau.

Dans ‘Summer on Coast’, Khalilov a éliminé tous les éléments extérieurs pour parvenir à une vision purement subjective

L’artiste Farkhad Khalilov est entouré par Nicolas Iljine, de ‘Global Cultural Asset Management Group’ (l’organisateur de l’exposition) (à sa gauche) et par Nadim Samman (le commissaire de l’exposition)

Farkhad Khalilov (au centre) discute de son interprétation unique du monde naturel avec deux amis

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La Grande Muraille du Haut-Karabagh?L’agence de presse azerbaïdjanaise ANS a rapporté qu’un mur était en construction le long de la ligne de contact. La structure en pierre va s’étirer sur près de trois kilomètres dans le district de Terter afin de protéger les résidents des villages azerbaïdjanais des balles arméniennes.

Un lieutenant azerbaïdjanais tué par les tirs des snipers Le capitaine Teymur Abdullayev, porte-parole du Ministère de la Défense d’Azerbaïdjan a révélé que le lieutenant de 25 ans Emin Elmar Aliyev avait été tué par des tirs de snipers arméniens le 2 novembre dernier à proximité du village de Kuropatkino dans la région de Khodjavend.

Le lieutenant était un neveu du major général Lankaran Aliyev, qui s’est exprimé ainsi : «Emin a défendu ses soldats et fut tué par un tireur ennemi embusqué. Nous sommes fiers de son sacrifice.»

NOUVELLES EN BREF

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Tout change sur le front du karabagh?Des sources azerbaïdjanaises ont avancé que la prochaine rencontre entre le président azerbaïdjanais Aliyev et le président arménien Sarkissian pourrait avoir lieu sous la médiation du président français Nicolas Sarkozy. Ces sources affirment que la proposition a été faite lors de la récente visite du leader français dans la région et qu’elle avait été discutée et approuvée par les présidents russes et américains.

Le rapport des Coprésidents du Groupe de minsk publiéLes coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE - les ambassadeurs Bernard Fassier (France), Robert Bradtke (Etats-Unis) et Igor Popov (Fédération de

Russie) en collaboration avec Andrzej Kasprzyk, Représentant personnel du Président en exercice de l’OSCE - ont présenté leur rapport annuel au Conseil permanent de l’OSCE, qui précède la prochaine réunion du Conseil ministériel de l’OSCE à Vilnius. Selon le communiqué de presse de l’OSCE, les coprésidents ont signalé qu’ils avaient visité la région huit fois au cours de l’année dernière, qu’ils avaient tenu 14 réunions distinctes dans divers endroits avec le président azerbaïdjanais Aliyev et le président arménien Serge Sarkissian. Les coprésidents ont également franchi la ‘ligne de contact’ à pied quatre fois au cours des 14 derniers mois, prouvant ainsi que la ligne n’était pas une barrière permanente entre les peuples de la région et que la coordination militaire sur la mise en œuvre d’un cessez-le feu était réalisable à partir du moment où les parties seraient prêtes.

Soulignant l’engagement continu de leurs trois gouvernements, les co-présidents ont réaffirmé qu’il n’y aurait pas de solution militaire. Ils ont souligné que la volonté politique des deux parties était essentielle pour s’assurer que les décisions, difficiles mais nécessaires, étaient faites et que les parties pouvaient aller au-delà de ce statu quo inacceptable et qu’elles pouvaient parvenir à la paix.

Les coprésidents ont également décrit les efforts supplémentaires mis en œuvre pour favoriser une atmosphère propice aux négociations ; renforcer l’application du cessez le feu et promouvoir la compréhension entre les peuples de la région. L’objectif des co-présidents est de revisiter la région à la fin Novembre afin de développer davantage les propositions sur ces questions et afin de discuter de la poursuite du processus de négociation.

L’UnEsCO aborde la question de la destruction des monuments azéris par l’ArménieEleonora Huseynova, Représentante permanente de l’Azerbaïdjan à l’UNESCO a attiré l’attention sur l’occupation arménienne en cours, du territoire azerbaïdjanais lors de la 36ème session de la Conférence générale de l’UNESCO à Paris.

Elle a expliqué que cette occupation avait entraîné la destruction de nombreux monuments historiques et culturels au travers de l’Azerbaïdjan. Huseynova a révélé que neuf des infrastructures bibliothécaires centralisées, comprenant 927 bibliothèques et 4,6 millions de livres, avaient été pillées et détruites dans la région du Haut-Karabagh occupée par l’Arménie ainsi que dans les sept régions environnantes. Les territoires occupés abritaient également 22 musées qui contenaient plus de 100 000 pièces; 808 clubs; quatre théâtres; deux salles de concert; huit parcs d’attractions; quatre galeries d’art et 85 écoles de musique.

Des sources azerbaïdjanaises ont fait du président français Nicolas Sarkozy le nouvel arbitre du conflit arméno-azerbaïdjanais

Les co-présidents du Groupe de Minsk (de gauche à droite), Igor Popov (Fédération de Russie), Robert Bradtke (Etats-Unis) et Bernard Fassier (France) ont rappelé la nécessité d’une solution négociée

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Un projet de la Banque mondiale pour améliorer les conditions des déplacésEn raison d’un projet financé par la Banque mondiale, près de 185 000 personnes déplacées internes (PDI) en Azerbaïdjan bénéficieront d’un accès amélioré aux infrastructures, aux services, aux conditions de logement et à l’emploi. Le mouvement suit une approbation par le conseil d’administration de la Banque Mondiale pour un prêt de 50 million de dollars (£31,1 millions) de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), dans le but de renforcer le ‘projet azerbaïdjanais d’amélioration des conditions de vie et des moyens de subsistance des personnes déplacées’. Comprenant la contribution du gouvernement de l’ordre de 28,5 millions de dollars (£17,7 millions), le financement total du projet devrait atteindre 78,5 millions de dollars (£48,8 millions).

La Banque mondiale reconnaît que l’Azerbaïdjan continue d’avoir l’une des plus fortes concentrations de personnes déplacées par habitant dans le monde. Actuellement, sept pour cent de sa population reste déplacée, en raison de l’occupation arménienne du Haut-Karabagh et des sept territoires environnants. Environ la moitié de ces personnes déplacées continuent de vivre dans des conditions inacceptables.

Joanna De Berry, chef de l’équipe de la Banque mondiale qui s’est attelée au rapport, nous a précisé que «Des recherches récentes ainsi que les analyses de la Banque mondiale et du gouvernement azerbaïdjanais indiquent que malgré beaucoup d’investissements les personnes déplacées internes restent vulnérables et elles sont plus susceptibles de connaître la pauvreté que les personnes qui se sont pas déplacées. Elles ont aussi de plus mauvaises conditions de vie et leur taux d’emploi est inférieur à celui du reste de la population. Ces personnes s’appuient également beaucoup sur les transferts publics qui sont leur principale source de revenu. Le projet est conçu pour répondre à ces défis et pour compléter les projets en cours de fourniture de logements aux personnes déplacées, financés par l’État. Le projet s’appuie sur l’expérience acquise dans le ‘programme de la Banque mondiale sur les déplacements forcés’ et veut améliorer les moyens de subsistance des ruraux pauvres à travers le monde.»

Ce nouveau projet va s’appuyer sur la mise en œuvre réussie de nombreux

anciens projets de soutien aux personnes déplacées, financés par la Banque mondiale, en vertu desquels plus de 400 microprojets ont déjà été mis en œuvre et dont plus de 120 000 déplacés internes ont bénéficié à travers l’Azerbaïdjan. Cela permettra d’élargir l’éventail de microprojets communautaires tout en renforçant l’accent mis sur l’amélioration des conditions de vie des personnes déplacées qui continuent de résider dans des bâtiments publics et en leur offrant des possibilités d’emploi durable pour améliorer leur indépendance.

Asad Alam, directeur de la division du Caucase du Sud de la Banque mondiale, a souligné: «Le gouvernement azerbaïdjanais et la Banque mondiale ont entrepris un partenariat de 12 ans pour promouvoir le développement en faveur des personnes déplacées internes dans le pays. Le succès de ce partenariat est attribuable au niveau élevé d’engagement montré par le Gouvernement azerbaïdjanais face aux exigences des déplacés.»

Les objectifs du projet comprennent:

• l’investissement dans les infrastructures de petite taille et dans des microprojets de services que les communautés de déplacés identifieront comme leur priorités. Nous estimons que 200 microprojets bénéficieront à 120 000-150 000 personnes.

• la réhabilitation de 95 centres collectifs, permettant ainsi d’améliorer les conditions de logement d’environ 30 000 personnes.

• la formation professionnelle et des subventions pour environ 1400 jeunes pour faciliter la création d’entreprises personnelles.

• la formation et les ressources pour près de 200 groupes communautaires pour financer le lancement de petites entreprises. Dans le cadre des activités génératrices de revenus, environ 1 500 micro-crédits seront étendus aux personnes déplacées pour leur permettre de démarrer ou de développer leurs entreprises.

Depuis qu’il a rejoint la Banque mondiale en 1992, l’Azerbaïdjan a reçu environ 2,9 milliards de dollars (£1,8 milliards) à travers 43 projets.

L’iCG rejette l’espoir d’une résolution du conflit sous deux ansSabine Freizer, directrice du Programme Européen de ‘l’International Crisis Group’ (ICG), a rejeté toute chance de parvenir à

la résolution du conflit du Haut Karabagh au cours des deux prochaines années. Lors d’une conférence de presse à Istanbul elle a expliqué que «La situation va perdurer parce que des élections sont prévues dans les pays des coprésidents du Groupe de Minsk- aux Etats-Unis, en Russie et en France. Suite à cela, des élections se tiendront en Azerbaïdjan et en Arménie.»

Freizer a poursuivi en expliquant que les négociations restaient toujours lentes à la veille des élections: «La communauté mondiale, dont les coprésidents, ont placé de grands espoirs sur la réunion de Kazan. Malheureusement, le sommet n’a donné aucun résultat.» Toutefois, elle a exprimé l’avis que même si des réunions de haut niveau n’étaient pas organisées, le contact par le biais des sociétés civiles dans les deux pays demeurait une nécessité.

Réunion potentielle entre les communautés azerbaïdjanaises et arméniennes du haut-karabaghRabiyyat Aslanova, Responsable du Comité des Droits de l’Homme du Milli Majlis (Parlement azerbaïdjanais) a révélé que les communautés azerbaïdjanaise et arméniennes du Haut-Karabakh allaient probablement se réunir à Khankandi, à condition que leur sécurité soit assurée. Cette déclaration intervient dans le sillage d’une initiative de Bahar Muradova, le Vice-Président du Milli Majlis afin d’organiser une telle réunion. À son tour, le leader non reconnu de la communauté arménienne du Haut-Karabagh a répondu que Khankandi pourrait être un lieu possible.

Dans un premier temps, Aslanova a rappelé que Khankandi restait un territoire sous la souveraineté de l’Azerbaïdjan. Elle a expliqué: «Cette rencontre est nécessaire. Dans tous les cas, quel que soit le nom de ville utilisée, il y a un grand besoin d’une rencontre entre les deux communautés. Nous devons aussi écouter l’autre côté - les Arméniens vivant dans le Haut-Karabagh, qui est une terre azerbaïdjanaise. Ils détiennent toujours la citoyenneté azerbaïdjanaise. Aujourd’hui, certains Arméniens, rêvent d’une double nationalité.»

Aslanova a poursuivi: «Nous pensons à demain et nous croyons que la question du Haut-Karabagh sera résolu pacifiquement. Nous sommes prêts à reconstruire les bâtiments et à mettre en œuvre le déminage dans ces zones.»

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La City de Londres découvre les possibilités financières de l’AzerbaïdjanPlus de 150 personnes – des banquiers, des spécialistes de l’investissement, des avocats, des consultants, des analystes et des journalistes - se sont rendus le 7 Novembre au siège britannique de Baker & McKenzie dans la City de Londres, où ils ont pu découvrir les opportunités intéressantes que présente le nouveau secteur financier azerbaïdjanais.

Intitulée ‘Les opportunités inexploitées de l’Azerbaïdjan: tout ce que les institutions financières doivent savoir’, la conférence a été organisée par TEAS et par Baker & McKenzie CIS Ltd. Lord Laird, président du Conseil consultatif de TEAS, a commenté: «L’Azerbaïdjan est un pays qui se tourne vers l’Ouest et beaucoup de jeunes qui travaillent dans le secteur financier ont reçu leur éducation dans des pays occidentaux. Ils suivent l’exemple du Royaume-Uni et des autres pays de l’Ouest et cela engendre le développement rapide de l’Azerbaïdjan. Le Royaume-Uni et l’Azerbaïdjan ont des liens particulièrement solides et le Royaume-Uni demeure le plus grand investisseur direct étranger (IDE) du pays.»

Dan Matthews, Associé de Baker & McKenzie CIS Ltd, a déclaré: «L’économie azerbaïdjanaise dépend du pétrole et du gaz et, malgré la crise financière mondiale, le PIB a continué à se développer. Total a récemment fait d’autres découvertes dans la mer Caspienne, et la Compagnie pétrolière d’État de la république azerbaïdjanaise (SOCAR) prévoit la construction d’une raffinerie indépendante. L’économie va rester vigoureuse et l’Azerbaïdjan tourne son regard vers l’extérieur. Le pays s’intéresse en particulier à l’Occident pour développer son secteur financier. Il a quelques petites dettes extérieures mais son secteur bancaire reste sous-développé. Le coût du financement reste élevé et il a un besoin urgent de financement extérieur.»

Pendant la première session, dédiée au secteur bancaire, Fouad Huseynli, Directeur Général et Président adjoint des Communications chez VTB Capital (Londres) a ajouté: «Nous avons un vif désir de nous diversifier hors de la sphère des hydrocarbures et nombre de projets, tels que le développement de l’infrastructure ferroviaire, sont maintenant en cours de planification. De plus, maintenant SOCAR prévoit de faire une émission obligataire vers la fin de l’année. L’Azerbaïdjan accueille les pays de l’Ouest et de nombreux projets dans notre pays ont besoin de financement provenant de l’étranger.»

Israfil Mammadov, Principal responsable des placements au Fonds pétrolier d’État de l’Azerbaïdjan (SOFAZ) a expliqué: SOFAZ exploite un fonds souverain, visant à investir les revenus provenant de ressources d’hydrocarbures limitées afin d’assurer le développement durable de l’économie. Les investissements doivent être faits en dehors de l’Azerbaïdjan, ce qui offre des opportunités pour les banques occidentales.»

La deuxième session, dont le titre était ‘Les Marchés Financiers’ a souligné certains domaines de développement. Emin Muradov, Chef du département de la recherche et du développement des marchés au Comité d’État pour les marchés obligataires a expliqué: «Nous avons grand besoin d’avoir un marché obligataire en Azerbaïdjan. Des titres sont particulièrement nécessaires pour financer le développement de projets d’infrastructure et faciliter l’expansion des petites et moyennes entreprises (PME).» Taco Sieburgh Sjoerdsma, Directeur financier de Capital Sturgeon, base ses observations sur ses 15 ans d’expérience à Bakou, en déclarant: «Il est nécessaire de développer le marché des capitaux par le biais de dépôts bancaires à long terme et d’appliquer la législation qui favorise la capitalisation».

La dernière session était sur le sujet des ‘Institutions financières internationales (IFI) en tant qu’investisseurs stratégiques en Azerbaïdjan’. Tout d’abord, quelques observations ont été faites par Christopher Falco, Chef des Institutions financières à la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). Ayant déjà passé 18 mois à Bakou, Falco a expliqué: «L’Azerbaïdjan est un pays en début de transition et nous avons mis en place un programme d’investissement bancaire. Il est nécessaire que des institutions financières occidentales soient présentes afin d’assurer le développent et le fonctionnement du système de la meilleure façon possible». Il a également révélé que le rapport de 2011 sur la transition, fait par le bureau azerbaïdjanais de la BERD, sera publié le 15 Novembre.

Une approche similaire a été recommandée par Uzma Khalil, spécialiste financier de la Banque Mondiale, à la section du Développement du secteur privé et financier en Europe et Asie Centrale. Il a expliqué: «La Banque travaille en étroite collaboration avec le Comité d’Etat des valeurs afin de finaliser un cadre réglementaire efficace, concernant en particulier les méthodologies de surveillance. Il est nécessaire d’avoir de grandes banques et plus de concurrence dans le secteur et nous nous efforçons de mettre en œuvre le Programme d’État sur le développement du marché des capitaux.»

Suite à une session questions réponses, toutes les personnes présentes ont reconnu l’importance de l’événement à ce moment charnière dans l’évolution du secteur bancaire azerbaïdjanais.

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Dan Matthews, associé chez Baker & McKenzie CIS Ltd, a succinctement expliqué l’état actuel du secteur financier azerbaïdjanais

Les participants ont profité des occasions de réseautage

Le Fmi procède à son évaluationUne délégation du Fonds monétaire international (FMI) s’est rendue à Bakou du 20 octobre au 2 novembre afin d’avoir des discussions et consultations au sujet de l’Article IV de son Acte constitutif. Des réunions ont eu lieu avec Artur Rasizade, Premier ministre azerbaïdjanais; Samir Charifov, Ministre azerbaïdjanais des finances; Elman Rustamov, Gouverneur de la Banque centrale d’Azerbaïdjan (CBA) ainsi qu’avec d’autres hauts fonctionnaires et des représentants du secteur privé, de la société civile et de la communauté diplomatique.

Après les discussions, Nadeem Ilahi, Directeur adjoint du Fonds monétaire international du Département du Moyen-Orient et de l’Asie centrale (FMI), a déclaré: «Depuis le début de l’actuel boom pétrolier, l’Azerbaïdjan a eu une croissance économique rapide et une bonne stabilité macroéconomique et a vu une importante réduction de la pauvreté. Cette année, il est prévu que la croissance économique dans le domaine non-hydrocarbures soit de près de 9 pour cent, alors qu’elle était seulement de 7 pour cent l’an dernier, et elle pourrait atteindre 6 pour cent en 2012, avec le soutien des dépenses publiques. L’inflation a récemment ralenti car la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires s’est ralentie et il est prévu qu’elle sera aux alentours de 8 pour cent d’ici la fin 2011.»

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Asie-Europe (TAE), accroissant ainsi l’influence de notre pays et de nos entreprises locales. Les travaux sur le segment azerbaïdjanais du câble seront terminés fin 2011.» Selon Mammadov, l’Azerbaïdjan a été choisi car la traversée du territoire représente le plus court chemin, utilise un réseau de fibre-optique stable, et répond aux normes internationales.

Mammadov a expliqué: «Ce projet viendra compléter le projet de l’Autoroute de l’information Trans-Eurasie (TASIM). Delta Telecom est le principal partenaire d’implémentation de ce projet et le projet de l’EPEG a une capacité de 540 giga-octets par seconde (gbps).»

Le Fmi et la Banque mondiale vont réévaluer le secteur financier en Azerbaïdjan Nadeem Ilahi, Directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie Centrale du Fonds monétaire international (FMI) a expliqué que le FMI et la Banque mondiale vont réévaluer le secteur financier azerbaïdjanais dans le cadre du programme d’évaluation du secteur financier (PESF) dans le courant de la seconde moitié de l’année 2012. Au cours d’une conférence de presse, Ilahi a déclaré: «Le gouvernement azerbaïdjanais a fait appel au FMI afin de procéder à une évaluation dans le cadre du PESF. Les préparatifs pour cette évaluation commenceront au début de l’année prochaine, et nous supposons que la réévaluation aura lieu dans le courant de la seconde moitié de l’année 2012.»

Dans le cadre de ce programme, le FMI et la Banque mondiale avait fait une première évaluation en 2003. Suite à cela, une législation bancaire avait été adoptée pour éliminer les lacunes identifiées lors du PESF. Les experts avaient effectué des tests de résistance du secteur financier azerbaïdjanais et établit que le système bancaire était relativement résistant au risque.

L’Azerbaïdjan et la Turquie signent un accord concernant le prix du gazL’Azerbaïdjan et la Turquie sont parvenus à un accord sur le prix du gaz, qui restera stable jusqu’en 2018, bien que ce prix n’ait pas encore été annoncé. Ces commentaires du Ministre turc de l’énergie et des ressources naturelles Taner Yildiz, ont été reportés dans un rapport du journal Aksam. Le prix concerne le gaz azerbaïdjanais pour l’exportation à destination de la Turquie provenant de Shah Deniz I. A la fin octobre, l’Azerbaïdjan et la Turquie ont signé un ensemble de contrats gaziers qui précisent les prix du gaz azerbaïdjanais pour l’exportation à destination de la Turquie provenant de Shah Deniz II et le volume des livraisons de gaz à la Turquie provenant de ce champ au-delà de 2017, ainsi qu’un accord de transport du gaz azerbaïdjanais à travers la Turquie. Les réserves de gaz du champ de Shah Deniz sont estimées à 1,2 trillions de mètres cubes (TCM).

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Etablissement d’une nouvelle politique d’investissement de sOFAZ Selon Shahmar Movsumov, Directeur exécutif du Fonds pétrolier d’État de la République d’Azerbaïdjan (SOFAZ), une nouvelle politique d’investissement est en cours de préparation pour 2012; elle reflète les changements des règles de stockage, de placement et de gestion de ses réserves de devises. A la suite de son élaboration, la politique sera présentée au Conseil de Surveillance de SOFAZ et au président azerbaïdjanais Aliyev.

Ces changements vont être faits pour la première fois depuis dix ans et ils démontrent que SOFAZ suit une politique conservatrice, avec des investissements potentiels qui se concentrent notamment sur les actions, l’immobilier et l’or. Il est prévu que la Turquie et la Russie soient ajoutées à la liste des pays dans lesquels les actifs peuvent être placés.

Les actifs de SOFAZ, qui a été créé en 1999, se montent maintenant à 32 milliards de dollars (£19,9 milliards). Ses fonds peuvent être utilisés pour la construction et la reconstruction d’infrastructures importantes d’un point de vue stratégique, ainsi que pour résoudre des problèmes nationaux. La société finance actuellement plusieurs grands projets d’irrigation et de transport.

L’Azerbaïdjan va participer à l’EPEGLa troisième réunion de l’Europe-Persia Express Gateway (EPEG) (Porte d’entrée rapide Europe-Perse) a eu lieu à Bakou. Iltimas Mammadov, sous-ministre azerbaïdjanais des Communications et de l’Informatique, a commenté: «Le projet sera lancé en mai 2012 et les entreprises azerbaïdjanaises participeront au transit du trafic international de Francfort à Oman. Les lignes fibre-optique primaires et secondaires définies dans le projet passeront par l’Azerbaïdjan, et ce projet est d’une grande importance pour notre pays.»

Il a poursuivi: «Le trafic de transit international nécessitera l’utilisation d’un câble fibre-optique Trans-

BP investit 33 milliards de dollars dans des projets énergétiques en AzerbaïdjanIIan Sutherland, Directeur financier de BP, a mentionné qu’à ce jour BP a investi 33 milliards de dollars (£20,5 milliards) dans les projets pétroliers de Shah Deniz et Azéri-Chirag-Guneshli (ACG); ainsi que dans le projet de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et celui du pipeline du Sud-Caucase. Les déclarations ont été faites lors d’une conférence à Bakou intitulée ‘La place et le rôle de SOFAZ dans le domaine de la stratégie nationale pétrolière de l’Azerbaïdjan’. Sutherland a indiqué que 1,8 milliards de barils de pétrole provenant des champs ACG ont été produits depuis le début du projet et 26 milliards de m3 de gaz ont été extraits de Shah Deniz.

Les Etats-Unis saluent le nouvel accord de transit entre l’Azerbaïdjan et la TurquieHillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, a salué la signature d’accords énergétiques entrel’Azerbaïdjan et la Turquie. Lors d’un discours sur les relations entre les Etats-Unis et la Turquie à Washington D. C., elle a déclaré: «J’applaudis la récente signature d’un accord énergétique très important par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev. Nous explorons les méthodes par lesquelles les Etats-Unis peuvent aider la Turquie à tirer parti des marchés obligataires et des marchés de capitauxd’une manière qui aurait été impossible il y a cinq ans ».

NOUVELLES EN BREF

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Fondée en 1993, Evans Randall est une entreprise privée qui s’occupe d’investissements dans le secteur de l’immobilier commercial de haut standing, en Europe de l’Ouest (notamment au Royaume-Uni) et en Russie. Il acquiert des bâtiments avec baux emphytéotiques, qui sont loués à des locataires de premier ordre. Son portefeuille, qui s’élève à une somme évaluée entre 4 et 5 milliards de Livres Sterling, comprend des bâtiments emblématiques de Londres tels le Swiss Re Tower (Gherkin); le bâtiment du siège de Man Group; le bâtiment de la Banque d’Amérique; et l’immeuble BlackRock. Evans Randall travaille à la fois avec des partenaires indépendants et avec des institutions et les invite à co-investir dans ces transactions.

Evans Randall est en train de travailler avec la communauté des investisseurs azerbaïdjanais afin d’examiner les possibilités d’opportunités mutuellement bénéfiques. Il souhaite rencontrer des personnes et des institutions qui seraient intéressés par le co-investissement dans le secteur de l’immobilier à Londres et qui aimeraient se pencher sur des investissements de haute qualité. La réputation d’Evans Randall garantit la fiabilité à la fois pour les vendeurs et pour les partenaires dans la sécurisation de propriétés uniques dans un environnement extrêmement concurrentiel. TEAS a discuté avec Henry Dallal, Directeur exécutif d’Evans Randall, pour en savoir plus:

Quelle est la spécialisation de votre entreprise?Evans Randall a acquis quelques bâtiments parmi les plus lucratifs de Londres et d’Europe occidentale, loués à des locataires qui sont généralement notés AA- ou même au-dessus, par Standard & Poors. La société a atteint cet objectif avec une prise ferme des titres dans les transactions. Cette méthode permet de garantir que les accords soient signés rapidement et efficacement, elle assure les vendeurs de leur intégrité et donne un avantage concurrentiel important. Grâce à cela, l’entreprise a acquis une excellente réputation et dans un article de la revue EG Capital de mars 2008, Evans Randall a été surnommé le “Roi des grands biens immobiliers.”

L’entreprise se concentre sur l’acquisition de propriétés louées à bas prix, avec baux de longue durée (de 12 à 30 ans), qui ont des locataires sérieux et fournissent

des revenus prévisibles. Il cible les actifs et les locataires considérés comme étant « les meilleurs des meilleurs», et trouve des financements à long terme qui correspondent à la durée de chaque bail. Ayant des locataires tels que le Financial Services Authority (FSA), Swiss Re, BlackRock, Credit Suisse, Commerzbank, la Commission européenne, ING, Deutsche Telekom et le gouvernement britannique, il est très peu probable que la société puisse subir des pertes de loyer.

Quelle est la taille de votre entreprise?Evans Randall a une structure de gestion simple qui comprend seulement 12 professionnels chevronnés, ayant tous une expérience de longue durée dans l’immobilier.

Quels sont les points forts d’Evans Randall?Typiquement l’entreprise s’occupe de transactions allant de 100 à 500 millions de dollars (de 62 à 311 millions de Livres). À ce jour, elle a arrangé et/ou investi environ 35 milliards de dollars (£21.8 milliards) en faisant des transactions dans le monde entier. Evans Randall est reconnu pour sa capacité à décider et à agir vite et pour le respect de ses engagements. Dans une transaction typique, il s’occupe de ses investisseurs pendant environ 5 à 7 ans et gère activement la structure de financement et d’investissement afin d’en maximiser sa valeur. La société est restée active pendant le récent ralentissement économique de 2009-2010, ayant acquis et vendu des actifs d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars (£ 622 millions).

Evans Randall plc.,Queensberry House,

3, Old Burlington Street, London W1S 3AE, UK

Tel: +44 (0)20 7072 2200; website: www.evansrandall.com

EvAns RAndALL

Profil d’entreprise

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Henry Dallal, directeur exécutif d’Evans Randall

Ayant des actifs et des rendements de très haute qualité, Evans Randall est impatient de travailler avec des investisseurs et de fonder des relations à long terme, essentielles pour le développement de son modèle économique. La société se trouve dans une période unique, puisque la valeur de l’immobilier commercial de qualité a considérablement baissé. En raison de l’effondrement de la livre sterling, les partenaires basés dans la zone du dollar américain peuvent profiter d’investissements très attractifs lorsque ces occasions se présentent.

Le portefeuille d’Evans Randall comprend l’emblématique Gherkin de Londres

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AZERBAÏdJAn: FAiTs En BREF

Nom officiel: La République d’AzerbaïdjanCapitale : BakouSuperficie : 86 600 km²Population : 9 000 000Densité: 104 habitants / km ² Population urbaine: 51,8 pour cent Population des villes principales excluant les banlieues: Bakou (2 500 000); Gandja (300 000); Sumgait (270 000); Mingäçevir (95 000) Religions: Musulmans chiites (65 pour cent), Musulmans sunnites (28 pour cent), Chrétiens orthodoxes (5 pour cent), Autres (2 pour cent)Exports principaux : Le pétrole, le gaz, l’aluminium, les tapis Langue officielle: L’azerbaïdjanaisLangues commerciales: L’anglais et le Russe

Indicateurs monétaires 2006 2007 2008 2009 2010

Taux de change moyen annuel d’1 USD 0,89 0,86 0,82 0,81 0,80

Taux de change du 12/11/2011: AZN 1 = USD 1,27; US$ 1 = AZN 0,79; AZN 1= £ 0,79; £ 1 = AZN 1,26 ; AZN 1 = € 0,93; 1 € = AZN 1,08

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