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I.M.P.A.C.T.S INVESTIGATION DES MANIFESTATIONS TRAUMATIQUES POST ATTENTATS ET PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE ET DE SOUTIEN DES PERSONNES IMPLIQUÉES DANS LES ATTENTATS (JANVIER 2015) Stéphanie Vandentorren, Lyderic Aubert, Alice Sanna, Philippe Pirard, Yvon Motreff, Nicolas Dantchev et Thierry Baubet EQUIPE IMPACTS: - SANTÉ PUBLIQUE FRANCE: Lyderic Aubert, Jérémie Carré, Alice Sanna, Yvon Motreff, Philippe Pirard, Stéphanie Vandentorren - APHP, CUMP: Thierry Baubet, Nicolas Dantchev, Botero Alexandra (94), Coq Jean Michel (75), Cholin Nathalie (95), Grohens Marc (92), Rochedreux Aurelia (91), Selma Toufik (77), Zeltner Laure (78), Cremniter Didier (75) - INTERVENANTS: Matthieu Petitclerc (BSPP), Laurent Simeoni (CRF), Eric Labonne (PCP), Catherine Pinson (Police Nationale) - ASSOCIATIFS: Stéphane Gicquel (FENVAC), … POUR LA COHORTE A VENIR: Pierre Chauvin (IPLESP, ERES) FINANCEMENT: Oliver Grémont (FAVT fond d’aide aux victimes de terrorisme) INSTITUTIONNELS: Michel Gentil, Catherine Isserlis, Laurent Kossorotoff, Nadine Weissleib, Anne Gallay, Thierry Cardoso, Jean Claude Desensclos, Clothilde Hachin Cump

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I.M.P.A.C.T.S INVESTIGATION DES MANIFESTATIONS TRAUMATIQUES POST

ATTENTATS ET PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE ET DE SOUTIEN

DES PERSONNES IMPLIQUÉES DANS LES ATTENTATS (JANVIER 2015)

Stéphanie Vandentorren, Lyderic Aubert, Alice Sanna, Philippe Pirard, Yvon Motreff, Nicolas Dantchev et Thierry Baubet

EQUIPE IMPACTS:

- SANTÉ PUBLIQUE FRANCE: Lyderic Aubert, Jérémie Carré, Alice Sanna, Yvon Motreff, Philippe Pirard, Stéphanie Vandentorren

- APHP, CUMP: Thierry Baubet, Nicolas Dantchev, Botero Alexandra (94), Coq Jean Michel (75), Cholin Nathalie (95), Grohens Marc (92), Rochedreux

Aurelia (91), Selma Toufik (77), Zeltner Laure (78), Cremniter Didier (75)

- INTERVENANTS: Matthieu Petitclerc (BSPP), Laurent Simeoni (CRF), Eric Labonne (PCP), Catherine Pinson (Police Nationale)

- ASSOCIATIFS: Stéphane Gicquel (FENVAC), … POUR LA COHORTE A VENIR: Pierre Chauvin (IPLESP, ERES)

FINANCEMENT: Oliver Grémont (FAVT fond d’aide aux victimes de terrorisme)

INSTITUTIONNELS: Michel Gentil, Catherine Isserlis, Laurent Kossorotoff, Nadine Weissleib, Anne Gallay, Thierry Cardoso, Jean Claude Desensclos,

Clothilde Hachin

Cump

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OBJECTIFS ET POPULATION D’ÉTUDE

Objectifs: évaluer l’impact psycho-traumatique et décrire les trajectoires de soin et

d’accompagnement des personnes impliquées dans les attentats de janvier 2015

Estimer, dans notre population d’étude, la survenue d’état de stress post traumatique et

des formes sub-syndromiques

Mieux comprendre les déterminants associés à l’apparition des troubles de la santé

mentale

Identifier les facteurs de recours ou de non recours à une prise en charge sanitaire ou

d’accompagnement suite aux évènements

Population d’étude

Personnes impliquées dans les attaques du 7, 8 et 9 janvier 2015, à partir de 16 ans

Selon différents degrés d’implication (exposition), basé sur le « critère A » (stressor)

de l’ESPT (DSM-5, réédition 2013)

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RECRUTEMENT DE LA POPULATION CIVILE

Sur listes nominatives des prise en charge/soutien,

complétées par les institutions d’intervenants

Listes nominatives : Cump, AP HP, Sinus, Ose,

…Ministère de la justice

Institutions sollicitées : Samu, BSPP, Cump et Hôtel

Dieu, Forces de l’ordre et d’intervention, Croix-Rouge

française, Protection civile de Paris, Ordre de malte,

associations d’aide aux victimes

A partir d’une enquête terrain (riverains et

professionnels des lieux 50-100m)

Lettre d’information et questionnaires d’inclusion dans

les boîtes postales / directement aux entreprises

Inclusion par retour de courrier ou par internet

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RECRUTEMENT DE LA POPULATION

INTERVENANTS

1. Information relayée par la hiérarchie à

ses agents (courrier fourni par l’InVS

transmis aux intervenants par mail)

2. (auto)Inclusion par mail

sur site sécurisé (page inclusion Voozanoo)

5 RESTITUTION RÉSULTATS DE L’ÉTUDE IMPACTS

AU COMITÉ DE PILOTAGE

COLLECTE DES DONNÉES

Vérification critères sélection

et accord participation

Base unique d’identification

sécurisée

Recrutement 24 / 400 enquêteurs

psychologues formés au

psychotrauma

Entretiens en face à face Saisie

Base unique

anonymisée

1

2

3

4

Via les impliqués directs (blessés,

otages, menacés)

Questionnaire population civile

et intervenants Identité socio-démo

Modalités exposition

Antécédents psy

Description parcours de

soins, juridique et social

Echelles de scores

Questionnaire « MINI »

2nd

temps

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RÉSULTATS : POPULATION D’ÉTUDE

La population d’étude (n=422) parmi 752 éligibles (235 refus, 85 sans suite)

= 190 « civils » (45%) et 232 « intervenants » (55%)

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CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES

DONNEES SOCIO-

DEMOGRAPHIQUES Intervenants Population civile

Sexe ratio 2,2 0,65

Age médian [min-max] 36 [19 – 70] 41 [19-84]

Situation matrimoniale

Marié(e) pacsé(e) en union libre

143 (62%) 108 (57%)

Divorcé(e) 7 (3%) 13 (7%)

Célibataire 81 (35%) 68 (36%)

Veuf/veuve 1 (0,5%) 1 (0,5%)

Catégorie Socio Professionelle

Employés, ouvriers 17 (7,3%) 45 (23,7%)

Cadres/Prof intellect Sup 100 (43,1%) 100 (52,6%)

Professions intermédiaires 93 (40,1%) 10 (5,3%)

Artisans, commerçants, chefs d’entreprise

5 (2,2%) 19 (10%)

Sans activités 17 (7,3%) 7 (3,7%)

Différences entre les types d’intervenants

Sex-ratio H/F global: 2.2

5,7 BSPP 1 secours MédicoPsy

Age médian 36 [19-70] ans

30 associatifs 47 secours médicoPsy

Mariés, en pacs ou union libre dans le 62% des cas

40% associatifs 82% forces de l’ordre

Catégories socio-professionnelles

43% prof intellectuelles sup (++ prof. de santé, 62%)

40% professions interm. (71% forces ordre, 52% BSPP)

22% assoiatfs sans activité professionnelle

En population civile 82% (n=156) en activité professionnelle

53% (n=100) cadres, prof intellectuelles sup (++ Paris)

24% (n=45) ouvriers/employés

10% (n=19) artisans et commerçants (++ Vincennes)

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ANTÉCÉDENTS ET SOUTIEN SOCIAL

ANTECEDENTS

(avant attentats de janvier 2015)

Intervenants Population

civile

Suivi depuis plus de 6 mois pour un problème d’ordre psychologique

34 (15%) 47 ( 25%)

Traitement pour insomnie, dépression ou anxiété 17 ( 7%) 28 (15%)

ECLAIRAGE SUR LA CONFRONTATION A DES ÉVÈNEMENTS TRAUMATISANTS AUPARAVANT

Atcd trauma: 158 (68%) tous intervenants et 87 (45,8%) en population civile: CADRE TRAVAIL (+++ multi Atcd)

Difficultés pendant l’année: 75 (32%) tous intervenants et 65 (34,2%) en population civile

* Avec quelqu’un qui avait 5 ans ou plus que vous

Vous vous sentez :

Tous

intervenants

confondus

Population

civile

« SEUL » 13 (6%) 27 (14%)

« ENTOURE » 218 (94%) 163 (86%)

FORT SENTIMENT D’APPARTENANCE A UN CORPS (INTERVENANTS)

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CARACTERISTIQUES POPULATION D’ETUDE

FORTE EXPOSITION PAR RAPPORT AUX AUTRES INTERVENANTS (directement menacés et endeuillés +)

DURÉE D’INTERVENTION +++ Jour J: en mye 6h (7h forces de l’ordre, 8h pour les secours) et Après

intervention: en mye 5 j (13j pour les forces de l’ordre)

GRADIENT D’EXPOSITION Population civile

Directement menacé 58 (31%)

Témoin sur les lieux 82 (43%)

Témoin à proximité ‘ 36 (19%)

Exclusivement proche d’une victime

14 (7%)

Témoin sur les lieux

(n=134)

Témoin à proximité

(n=84) Menacés

(n=14)

INTERVENANTS POPULATION CIVILE

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REPERCUSSIONS

SANTÉ TRAVAIL

SANTÉ GENERALE

RÉPERCUSSIONS Tous intervenants

confondus Population civile

Mise au repos à l’issue de l’intervention

20 (9%) Non concernés

Impossibilité de travailler avec reprise du travail

18 (8%) 60 (32%) dont 11 (6%)

encore en arrêt à 6 mois

Prescription d’un arrêt de travail 15 (6%) 48 (25%)

• La durée médiane des arrêts : 5,5 j intervenants et 15j population civile

Déclarent

Tous

intervenants

confondus

Population

civile

Troubles somatiques liés aux

attentats

47 (20%) 47 (25%)

Augmentation consommation

substances psycho-actives

22 (9%) 42 (22%)

11

Présomption

Tous

intervenants

confondus

Population

civile

PTSD 7 (3%) 34 (18%)

Dépression 2 (1%) 19 (10%)

Troubles anxieux 32 (14%) 59 (31%)

PREVALENCE DES TROUBLES

ET FACTEURS ASSOCIES (1)

OR [IC 95%] p

Score STRS (1 point) 1,15 [1,09 -1,22] < 0,001

Perception du soutien social Entouré 1 < 0,001

Seul 18,8 [4,17 -84,73]

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PREVALENCE DES TROUBLES ET FACTEURS ASSOCIES (2)

OR [IC 95%] p

Sexe Masculin 1 0,009

Féminin 3,95 [1,40-11,15]

Impact sur l’activité

économique de l’entreprise

où la personne travaille

Non 1 0,003

Oui, de façon limitée 3,19 [1,08-9,44] 0,036

Oui, de façon importante 9,48 [2,41-37,29] 0,001

Catégorie socio-

professionnelle

Professions intellectuelles supérieures 1 0,013

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 2,79 [0,66 -11,86] 0,16

Employés, ouvriers, prof. intermédiaires, sans

activité

4,29 [1,53-12,02] 0,006

Prise en charge médico-

psychologique à 48h

Non 1 0,029

Oui 0,32 [0,12-0,89]

Analyse multivariée: dépression et/ou troubles anxieux vs aucune pathologie étudiée

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PRISE EN CHARGE

Prise en charge Intervenants Population

civile

Immédiate (T0 à J+2) 82 (35%) 101 (53%)

Post-immédiate J+2 à J+7 60 (26%) 104 (55%)

A distance des évènements > 7J 48 (21%) 87 (46%)

Les personnes ne consultent majoritairement pas de leur propre initiative dans l’urgence d’où

l’importance de venir à eux.

Intervenants: cette première pec s’est faite dans l’institution sous la forme d’un entretien collectif ou

individuel

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ANALYSE QUALITATIVE

• Les récits sont fréquemment emprunts de perceptions sensorielles brutes (vue des corps - bruits

des coups de feu, sonneries de téléphones, odeurs etc…)

• rapport aux médias:

- générateur de colère en particulier pour ce qui concerne les évènements porte de

Vincennes (médias à l’affut venant gêner la prise en charge des victimes et mettre en

péril leur sécurité)

- diffusion répétée d’images, sans analyse ou commentaires, ne facilitant pas la prise de

recul voire alimentant une certaine forme de répétition

- participe d’une prise de conscience à distance de l’ampleur des évènements et leurs

différents impacts (individuels, collectifs, au niveau national et international…)

• Intervenants: vécus témoignant parfois d’un sentiment de désorganisation : situation d’exception

qui contraste avec le quotidien des interventions et vient mettre à l’épreuve les procédures de

secours habituelles, ambivalence par rapport au soutien psychologique (nécessaire, insuffisant,

devant être systématisé ou non, individuel ou collectif…)

• Population civile: étude perçue comme une opportunité de PEC, sentiment illégitimité

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PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

POPULATION POPULATION CIVILE

TITRE DE LA PRÉSENTATION

LES CONSÉQUENCES PSYCHOTRAUMATIQUES DE L’ÉVÈNEMENT DANS LA POPULATION

INTERVIEWÉE SONT IMPORTANTES ET FRÉQUENTES :

- à 6 mois des évènements, 38% de la population présentent au moins un trouble de santé mentale :

un état de stress post traumatique [20%], une dépression caractérisée [10%] ou au moins un trouble

anxieux [30%] et 25% de la population a consulté un médecin pour un problème autre que

psychologique qu’ils considèrent comme lié à l’évènement

RENFORCER LES DISPOSITIFS D’INFORMATION ET D’ACCÈS AUX SOINS VOIRE AUX DROITS

SI BESOIN EN DIRECTION DES PERSONNES NON DIRECTEMENT MENACÉES.

La proportion de stress post-traumatique chez les personnes exposées mais pas directement ou

indirectement menacée n’est pas négligeable (11%)

VU L’IMPORTANCE DU CERTIFICAT MÉDICAL INITIAL POUR LES DÉMARCHES JUDICIAIRES ET

ADMINISTRATIVES ULTÉRIEURES, CE RÉSULTAT INCITE À PROMOUVOIR AUPRÈS DES

INTERVENANTS L’ÉTABLISSEMENT DE CE CERTIFICAT INITIAL.

PRISE EN COMPTE DES FACTEURS : IMPORTANCE DES RÉACTIONS PÉRI-TRAUMATIQUES ET DE LA PERCEPTION

D’ENTOURAGE PAR LES PROCHES (PTSD) ET IMPORTANCE DE LA PRISE EN CHARGE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE

IMMÉDIATE (TROUBLES ANXIEUX ET DEPRESSION)

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PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

POPULATION INTERVENANTE

TITRE DE LA PRÉSENTATION

LES CONDITIONS D’INTERVENTION SONT UN FACTEUR À PRENDRE EN COMPTE

- temps d’intervention et durée de mobilisation considérable un tiers des intervenants étaient

intervenus sur plusieurs sites

- Les conséquences psychopathologiques de l’évènement sont moins fréquentes qu’en

population non intervenante mais autres retentissement (somatiques, famille ++++ ) .

- Importance d’une formation spécifique préalable au stress psychique (majorité des intervenants

ayant ESPT n’avaient pas sensibilisation au stress dépassé, au traumatisme psychique, à

l’épuisement professionnel

- Un peu plus de la moitié des intervenants ont eu une prise en charge médico-psychologique,

essentiellement au sein de leur institution et plus d’un tiers des intervenants a pu bénéficier d’une

orientation au sein de leur institution ou en libéral

- RÉPARTIR ET RELAYER LES ÉQUIPES

- PRENDRE EN COMPTE DES ÉLÉMENTS DE VULNÉRABILITÉ

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SECONDE VAGUE « I.M.P.A.C.T.S » EN JUIN 2016

Ces premiers résultats de la première vague de l’étude IMPACTS vont être consolidés et enrichis

par la réalisation d’une seconde vague d’enquête auprès de la même population

• a débuté le 1er juin (12 mois après la première)

• avec le même design

• Entretiens en face à face par des psychologues auprès des personnes recontactées acceptant de

participer

• Questionnaire de suivi à un an / 18 mois après les évènements, centré sur la santé mentale, le

retentissement psychosocial et la prise en charge (et l’exposition éventuelle aux évènements de

novembre 2015)

Cette étude de cohorte est reprise par l’Inserm, dans l’Equipe de recherche en épidémiologie

sociale (ERES) de Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique (UMRS 1136, Inserm-

UPMC), dans le cadre d’une convention ANSP - Paris 13 - Inserm

Financement du terrain de la seconde vague : ARS-IdF et ANSP