tissus conjonctifs non specialises iii le … · dividualisé comme une structure à part entière...

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49˚˚˚ TISSUS CONJONCTIFS NON SPECIALISES III LE TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE (suite) C’est le tissu qui se rapproche le plus chez l’adulte du tissu mésenchymateux embryonnaire. Comme le mésenchyme, le tissu conjonctif lâche fibreux vient combler les espaces entre les autres tissus et/ou organes. ˚ Morphologiquement le tissu conjonctif fibreux lâche est formé d’une composante matricielle une substance fondamentale, invisible en microscopie optique et plus ou moins gélifiée, contient 3 grands types de fibres (fibres de réticuline, de collagène et élastiques). Le tissu conjonctif lâche contient aussi différents types de cellules. Elles sont non jointives. Cer- taines sont liées à la composante matricielle , d’autres sont libres dans le réseau matriciel ; leur présence est plus inconstante (souvent originaires du sang). Enfin on retrouve presque toujours des vaisseaux et des nerfs qui traversent ce tissu ˚ Le tissu conjonctif fibreux lâche possède de très grandes activités métaboliques, ne serait-ce que parce qu’on le retrouve au contact de tout épithélium dont il ne sera séparé que par une lame basale. En effet un des rôles essentiels du tissu conjonctif lâche est d’apporter de bonnes con- ditions de trophicité aux épithéliums : c’est le conjonctif lâche qui amêne la vascularisation, le draînage lymphatique, l’innervation. ˚ Dans bien des cas, ce tissu conjonctif lâche porte le nom de chorion (chorion de la muqueuse buc- cale, chorion de la paroi vésicale, etc). Au niveau du tube digestif le chorion sous jacent à l’épithélium de recouvrement luminal porte le nom de lamina propria. Dans certains cas, les histologistes l’ont in- dividualisé comme une structure à part entière ; c’est le cas du derme et de l’hypoderme cutanés. Le tissu conjonctif lâche fibreux répond au descriptif simple présenté dans le tableau suivant.

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Page 1: TISSUS CONJONCTIFS NON SPECIALISES III LE … · dividualisé comme une structure à part entière ; c’est le cas du derme et de l’hypoderme cutanés. ... capillaires comme des

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TISSUS CONJONCTIFS NON SPECIALISES

III LE TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE (suite)C’est le tissu qui se rapproche le plus chez l’adulte du tissu mésenchymateux embryonnaire.

Comme le mésenchyme, le tissu conjonctif lâche fibreux vient combler les espaces entre les autres tissus et/ou organes. Morphologiquement le tissu conjonctif fibreux lâche est formé d’une composante matricielle où une substance fondamentale, invisible en microscopie optique et plus ou moins gélifiée, contient 3 grands types de fibres (fibres de réticuline, de collagène et élastiques). Le tissu conjonctif lâche contient aussi différents types de cellules. Elles sont non jointives. Cer-taines sont liées à la composante matricielle, d’autres sont libres dans le réseau matriciel ; leur présence est plus inconstante (souvent originaires du sang).Enfin on retrouve presque toujours des vaisseaux et des nerfs qui traversent ce tissu Le tissu conjonctif fibreux lâche possède de très grandes activités métaboliques, ne serait-ce que parce qu’on le retrouve au contact de tout épithélium dont il ne sera séparé que par une lame basale. En effet un des rôles essentiels du tissu conjonctif lâche est d’apporter de bonnes con-ditions de trophicité aux épithéliums : c’est le conjonctif lâche qui amêne la vascularisation, le draînage lymphatique, l’innervation.  Dans bien des cas, ce tissu conjonctif lâche porte le nom de chorion (chorion de la muqueuse buc-cale, chorion de la paroi vésicale, etc). Au niveau du tube digestif le chorion sous jacent à l’épithélium de recouvrement luminal porte le nom de lamina propria. Dans certains cas, les histologistes l’ont in-dividualisé comme une structure à part entière ; c’est le cas du derme et de l’hypoderme cutanés. Le tissu conjonctif lâche fibreux répond au descriptif simple présenté dans le tableau suivant.

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LES COMPOSANTES DU TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE

LES CELLULES :CELLULES RELIEES AU RÉSEAU MATRICIEL :

Fibroblastes et FibrocytesCellules endothéliales et péricytes

(vaisseaux capillaires)Cellules adipeuses

CELLULES LIBRES (à présence variable)Monocytes = Histiocytes macrophagiquesMastocytesLymphocytesPolynucléaires éosinophilesPlasmocytes

LES FIBRES :de collagènede réticulineélastiques

LA SUBSTANCE FONDAMENTALE (Peptidoglycanes, molécules d’adhésion, facteurs de croissance, etc)

LES VAISSEAUX SANGUINS ET LYMPHATIQUES, LES NERFS

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A l’observation on est d’emblée frappé par l’importance des espaces occupés par la subs-tance fondamentale. Elle apparait transparente avec les techniques usuelles de microscopie opti-que et électronique. Au sein de cette substance fondamentale on reconnait facilement les fibres constitutives de la trame matricielle extracellulaire.

 Les fibres de réticuline sont les plus ténues, formant un réseau microfibrillaire, parfois d’aspect grillagé ou bien regroupées en minces trousseaux.

 Les fibres de collagène sont les plus abondantes. Elles forment des faisceaux de densité variable.

 Les fibres élastiques sont le plus souvent très minces et anastomosées en un réseau à large maille. Les fibres élastiques ont un aspect tendu et étiré.

Les cellules du tissu conjonctif sont dispersées au sein de la trame matricielle.  Certaines cellules sont des constituants intrinsèques du tissu conjontif lâche.

- Les fibroblastes et les fibrocytes, ainsi que quelques adipocytes. Ils dérivent directe-ment de la cellule mésenchymateuse embryonnaire.

- Bien que ce ne soit pas une vision classique, Il n’est pas illogique de considérer les vaisseaux capillaires comme des éléments constitutifs du tissu conjonctif lâche. En effet, il ne faut pas oublier que ces vaisseaux se sont formés in situ au sein du mésenchyme (ilots vasculaires, cordons an-gioblastiques). C’est en particulier le cas pour les cellules endothéliales des capillaires, ainsi que pour les péricytes entourant l’endothélium (cellules à capacités contractiles, adaptant le diamètre des capillaires et modulant le débit sanguin dans la microcirculation).

 D’autres cellules sont retrouvées dans les tissus conjonctifs lâches. Mais elles sont incons-tantes. Même si la plupart dérivent du mésoblastes elles peuvent appartenir à d’autres tissus. C’est en particulier le cas de certaines cellules du sang : Lymphocytes, Granulocytes éosinophiles, Monocytes et Plasmocytes. On peut aussi observer des Mastocytes, des Histiocytes macro-phagiques. Enfin des mélanocytes (dérivés de la crête neurale) sont exceptionnellement présents (iris).

LES COMPOSANTES DU TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE VUES SOUS LE MICROSCOPE

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LE TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE : Aspect général en Microscopie optique

1 : Fibroblaste2 : Fibrocyte3 : Cellules adipeuses4 : Cellules endothéliales et Péricytes

5 : Histiocyte ou macrophage6 : Mastocyte7 : Lymphocyte8 : Plasmocyte9 : Polynucléaire (éosinophile)10 : Monocyte (histiocyte circulant)

11 : Fibres de réticuline12 : fibre de collagène13 : fibres élastiques

14 : vaisseau lymphatique15 : hematies dans un vaisseau sanguin16 : prolongements nerveux

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Le fibroblaste (A) dérive directement de la cellule més-enchymateuse. Il en a gardé bien des aspects morpho-logiques. Le fibroblaste est étoilé et émet de nom-breux prolongements cytoplasmiques (1) en contact avec ceux des cellules adjacentes. Le noyau est irré-gulier, avec une chromatine nucléaire peu condensée. Le cytoplasme est abondant et riche en structures im-pliquées dans la synthèse très active de protéines ex-portables (2) (voir cours de biologie cellulaire).A l’inverse le fibrocyte (B) est plus fusiforme, le noyau est nettement plus condensé (hétérochromatine), le cytoplasme est moins abondant et plus pauvre en or-ganites (3).Le fibrocyte est en fait un fibroblaste définitive-ment ou transitoirement au repos, souvent passé en G0. On observe de nombreux contacts entre les fi-broblastes et les fibres matricielles de collagène (5) ou élastiques (6). Il est également clair sur cette figure que certaines fibres de réticulines (4) dérivent des fi-bres de collagène (flêches).

Nota : On abandonne le terme de fibrocyte, pour parler de fibroblastes actifs ou quiescents, de fi-broblastes mitotiques ou post mitotiques, comme nous le verrons plus loin.

FIBROBLASTE ET FIBROCYTE : Deux états fonctionnels pour une même entité cellulaire

B

A

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LE FIBROBLASTE, CELLULE HYPERFONCTIONNELLE : BIOSYNTHESE DES

COMPOSANTES MATRICIELLES Le fibroblaste est la cellule de base du tissu conjonctif fibreux. Elle synthétise

la presque totalité des composantes matricielles.

(A) Des molécules de procollagène (2) sont exocytées (2a) via des vésicules

spécifiques (3).

La structure primaire du tropocollagène , protéine étirée et à plusieurs domaines,

permet un autoassemblage extracellulaire orienté qui produit des fibres de précolla-

gène puis de collagène (4). Ces fibres ont une striation transversale caractéristique

en microscopie électronique. Le tropocollagène peut aussi s’organiser en fibres de

réticuline, elles mêmes striées transversalement (5).

(B) L‘appareil de golgi sécrète d’autres types de vésicules . Certaines contien-

nent des fibrillines (6) ; d’autres contiennent une molécule fibreuse, l’élastine (7).

L’assemblage extracellulaire des fibrillines et de l’élastine permet la formation des fi-

bres élastiques (8).

(C) Le fibroblaste fournit également les molécules de la substance fonda-

mentale (9) qui s’assemblent en un réseau non visible en microscopie mais dont

l’encart en pointillé est une interprétation moléculaire (10 : peptidoglycanes (PGs) ;

11 : chaînes glycosylées des PGs ; 12 : molécules de liaison, ions minéraux, etc ;

13 : hyaluronane (voir aussi pages 82à 87).

C’est ce réseau moléculaire qui est responsable de l’état plus ou moins gélifié des

espaces constitutifs du tissu conjonctif.

C’est aussi dans ce réseau que de nombreuses molécules (facteurs de croissance,

hormones, oligoéléments, médicaments, etc) vont pouvoir être piégées avec une

biodisponibilité ultérieure variable (voir cours précédents et suivants).

(D) Enfin le fibroblaste synthétise de nombreuses molécules d’adhésion (la

fibronectine en est le chef de file), ainsi que les récepteurs spécifiques sur sa mem-

brane plasmique (type intégrines ou récepteur de l’élastine).

Notons également que certains fibroblastes (et/ou cellules réticulaires) pourront se

transformer de façon réversible en adipocytes (voir plus loin)

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L’HISTIOCYTE ou MACROPHAGE

L’histiocyte correspond à un mo-nocyte sanguin (fabriqué dans la moelle osseuse) qui a migré dans la trame matricielle conjonctive (ils ne retournent jamais dans le sang). Par ses capacités de phagocytose et lytiques, l’histiocyte est capable de détruire de nombreux corps étrangers, des bactéries ou des cel-lules en souffrance et/ou en dégé-nerescence. L’histiocyte macropha-gique se reconnaît à son dispositif lysosomial :

1 - Les lysosomes primaires (1) formés à partir de la face trans de l’appareil de Golgi sont très nombreux.

2 - Des phagosomes (3) s’individualisent à partir de la-mes cytoplasmiques périphériques (7). En fonction de l’activité du macrophage la membrane plasmique revêt des aspects très variables. Elle peut paraître très irrégu-lière et boursoufflée (6) avec des puits phagocytiques (8), ou bien ne posséder que quelques microvillosités (5) si le macrophage est quiescent. Les phagosomes se transforment ensuite en hétérophagolysosomes (2) qui sont éliminés sous forme de corps résiduels (4).

L’encart montre la phagocytose de globules rouges. Une lame cytoplasmique englobe une hématie (2). On observe dans l’histiocyte (1) une autre hématie en voie de lyse ( 5)

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LE MASTOCYTE : ASPECTS MORPHOLOGIQUES

Les mastocytes sont des cellules très caractéristiques :1 - Elles sont très souvent localisées en périphérie des pe-tits vaisseaux capillaires.2 - Il s’agit de cellules sphériques ou ovoïdes à noyau central arrondi et dont le cytoplasme contient de volumineuses gra-nulations très denses et fortement basophiles (1). Ces granu-lations sont métachromatiques : elles possèdent la propriété de faire virer la teinte de certains colorants basophiles (du bleu au rouge violacé), tel le bleu de toluidine3 - En microscopie électronique, les granulations sont encore plus aisément reconnaissables grace à la présence de structu-res cylindriques phospholipidiques disposées en rouleaux.4 - La membrane plasmique des mastocytes est très irrégulière, émettant de nombreuses expansions à type de microvillosités (2), ou bien formant des lames cytoplasmiques (3), ou encore des invaginations profondes (4) qui s’ouvrent à la surface (5). Ces différents aspects tiennent compte de l’état d’activation du mastocyte. Les granulations des mastocytes contiennent de nombreux composants chimiques et en particulier : - de l’histamine - de l’héparine - de la sérotonine - mais également des prostaglandines et des leucotriènes.

Ces molécules vont toutes être impliquées dans la réaction de défense primaire et la réponse anaphylactique qui correspond à la réaction d’hypersensibilité de type I, avec une vasodilatation locale, un oedème, des extravasations sanguines, autant de signes aisément explicables par la sécré-tion des molécules précédemment citées (voir aussi vos cours de biochimie).

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LE MASTOCYTE ET LA REACTION DE DEFENSE PRIMAIRE : le mécanisme d’initiation

RecepteurauxIgE

Quiescent

IgE Antigène

Activé

Le mastocyte possède des ré-cepteurs membranaires aux immuno-globulines de type IgE.Lorsque des IgE ont été sensibilisées par des antigènes, la reconnaissance par les récepteurs de surface des mastocytes des complexes IgE va déclencher une cascade de messages intra-cellulaires provoquant la sécrétion des granules du mastocyte et la libération de tous les com-posants chimiques responsables de la réaction inflammatoire .

x 9000 x 9000

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LE MASTOCYTE ET LA REACTION DE DEFENSE PRIMAIRE : la libération des granules

L’exocytose est ici un phénomène ra-pide qui permet l’ex-pulsion de la totalité du contenu sécré-toire grace à un pro-cessus de fusion séquentielle des membranes des gra-nules. Ce processus d’exo-cytose est nettement visible dans la zone marquée par des étoiles. Il explique la brutalité de la réponse allergi-que, avec libération massive in-situ d’his-tamine, d’héparine, etc.

**

** *

x 12000 x 12000

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LES AUTRES CELLULES LIBRES DU TISSU CONJONCTIF LACHE

L y m p h o c y t e s P l a s m o c y t e s P o l y n u c l é a i r e s

Pour éviter des recoupements et redites, ces cellules, souvent observées au sein du tissu conjonctif fibreux, seront étudiées dans le détail dans le chapitre concer-nant le tissu sanguin

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LE TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE : LES FIBRES

Comme nous venons de le voir, le fibroblaste synthétise trois types de fibres qui constituent l’essentiel de la trame matricielle (illustration page suivante)

Les Fibres de collagène : des sous unités sont synthétisées par le fibroblaste et s’assemblent par 3 pour former le procollagène (procollagène de type I). Après sécrétion, un “processing” élimine les extrémités des chaînes , pour former des unités de tropocollagène. Les molécules de tropocollagène (environ 300 nm) se regroupent bout à bout pour former des fibrilles. Les fibrilles s’associent parallèlement en fibres avec un chevauchement de 70 nm pour les molécu-les de tropocollagène constitutives de 2 fibrilles adjacentes. C’est ce chevauchement qui correspond à la périodicité (striation) observée pour le collagène. Les fibres sont liées entre elles par des inter-actions latérales sur des radicaux lysyl, rendant les faisceaux de collagène très résistants .

Les Fibres de réticuline : Il s’agit d’une autre variante de chaîne (collagène de type III), aboutissant à une architecture plus ramifiée des fibrilles, bien que l’architecture fine soit peu dif-férente de celle du collagène I à l’observation sous le microscope électronique. NOTA : De nombreux intermédiaires existent entre les fibres de collagène et les fibres de réticuline. Cette hétérogénéité tient compte des nombreux variants de sous-unité : plus de 20 connus ac-tuellement. Par ailleurs, nous l’avons déja vu et nous le reverrons, certains collagènes (comme le colla-gène de type IV) s’organisent spécifiquement en réseau pour former les lames basales.

Les Fibres élastiques sont également synthétisées par le fibroblaste. La composante majoritaire correspond à de l’élastine, une glycoprotéine qui s’interpose entre des microfibrilles constituées par différentes variantes de fibrillines, glycoprotéines également sécrétées par le fibro-blaste.

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LES TROIS TYPES DE FIBRES DU TISSU CONJONCTIF FIBREUX LACHE EN MICROSCOPIE OPTIQUE

Dans leur aspect

le plus habituel, et

avec des colorations

spécifiques, les 3 ty-

pes de fibres sont fa-

ciles à identifier.ET

TROUSSEAUX DE FIBRES

(x 300)

(x 80)

(x 2000)

(x 200)

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(x 10000) (x 80000)(x 40000)

FIBRES DE COLLAGENE : ASPECT ULTRASTRUCTURAL

Sur la figure de gauche les faisceaux de fibre de colla-gène sont observés à faible grandissement à la fois en sec-tion longitudinale et transver-sale. La striation est déjà visi-ble (flêche), même à ce gran-dissement (x 10000) sur les sections longitudinales. Noter que les fibres élastiques (FE) sont généralement beaucoup plus épaisses

A plus fort grandissement (x 40000 et x 80000) cette striation est parfaitement visi-ble. Elle résulte de l’alignement longitudinal des chaines de tro-pocollagène, avec un décalage correspondant à la périodicité caractéristique de 65/70 nm.

Une striation caractéristique...

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Un réseau de soutien dans la plupart des tissus et organes...

FIBRES DE RETICULINE : ASPECT ULTRASTRUCTURAL

La photographie corres-pond à la face externe de l’am-nios (x5000) et montre un ré-seau de fibres de réticuline ob-servé en microscopie électroni-que à balayage..

La striation transversale n’est pas visible par cette technique.

L’enchevêtrement des fibres aboutit à l’aspect “grillagé” déjà décrit. Certaines fibres se regroupent en amas plus com-pacts (trousseaux : flêches sur la figure).

Cette trame semi-rigide sert d’architecture fine à la plupart des organes et tissus et nous aurons l’occasion de la décrire fréquemment. Cette trame de fibre de réticuline est particulièrement déve-loppée dans les organes hématopoïetiques, ganglions lymphatiques, rate, moëlle osseuse, etc. (voir ultérieurement les cours correspondants).