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CultureL’EXPRESS - L’IMPARTIAL / JEUDI 29 JANVIER 2009

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Page 1: Culture · Théâtre du Passage, Neuchâtel Ve à 20h, sa à 18h THÉÂTRE CONSERVATOIRE ... Luc Châtelet, Frédéric Carrière, Etienne Frenk et Chistiane Graf (de gauche à droite)

CultureL’EXPRESS - L’IMPARTIAL / JEUDI 29 JANVIER 2009

Page 2: Culture · Théâtre du Passage, Neuchâtel Ve à 20h, sa à 18h THÉÂTRE CONSERVATOIRE ... Luc Châtelet, Frédéric Carrière, Etienne Frenk et Chistiane Graf (de gauche à droite)

15 CultureL’EXPRESS - L’IMPARTIAL / JEUDI 29 JANVIER 2009

AU PASSAGEL’enfant juif et le vieux soufiUn cheminement vers la tolérance. C’est ce que proposeEric-Emmanuel Schmitt dans «Monsieur Ibrahimet les fleurs du Coran», un récit adapté à la scène.Théâtre du Passage, Neuchâtel Ve à 20h, sa à 18h

THÉÂ

TRE CONSERVATOIRE

Un conte pour les enfantsUn prince et une princesse s’aiment d’amour tendre.Mais voici que la princesse est enlevée... La suitedans «VaVireVole!», un conte musical pour les enfants.Salle de concert du Conservatoire, Neuchâtel, Ve 18h; Salle Faller, La Chaux-de-Fonds Sa 11h

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Résidants de la Maison duConcert, Les Chambristes ypoursuivent la saison avecHaydn et Tchaïkovsky.Rendez-vous dimanche matin.

DOMINIQUE BOSSHARD

Les Chambristes avaientdébuté leur saison neu-châteloise en se mettant«A l’heure de... la musi-

que espagnole». Ils poursui-vent leur voyage musical, versl’Est cette fois-ci, avec un pro-gramme intitulé «A l’heurede... la musique russe» pré-senté dimanche au théâtre duConcert, à Neuchâtel. «Cettesérie de concerts à thèmes,c’est une façon de donner unfil conducteur à la saison, unetentative de fidéliser un peu lepublic dans ce lieu», expliquele musicien Etienne Frenk,président de l’association LesChambristes. Un lieu de rési-dence désormais, puisque laformation y a rejoint d’autrescompagnies (lire ci-contre).

Cap sur la Russie, donc, àl’heure de l’apéritif, puisque leconcert est agendé à 11 heures.«L’offre est pléthorique dansles créneaux plus habituels.Avec cet horaire, nous nousinscrivons dans un cadre plusfamilial, les enfants peuventvenir. Le concert n’excède pasune heure, le programme n’estpas rébarbatif». Dimanche, unquatuor de Haydn précéderaun sextuor de Tchaïkovsky.Haydn? Ne parlions-nous pasd’heure russe? «Il s’agit d’unclin d’œil, le soleil se lève àl’Est et le quatuor No 78 en sibémol majeur op. 76 No 4s’intitule «L’aurore». Plus sé-

rieusement, Etienne Frenkmentionne l’air et la thémati-que slaves du 3e mouvement.«Il fallait trouver une œuvrecourte qui puisse bien intro-duire Tchaïkovsky. Le sextuorà cordes opus 70 est une parti-tion plus conséquente, unestructure de chambre rare-ment jouée. Avec six instru-ments sur scène, on s’approchedes sonorités orchestrales», ex-plique Etienne Frenk. L’exécu-tion en a été confiée à six mu-siciens qui tous occupent unposte à l’Orchestre symphoni-que de Bienne, avec qui LesChambristes collaborent cetteannée pour cette série. «Noussommes quatre passionnés demusique de chambre à la base.On s’est vite rendu comptequ’il était très difficile de mon-ter un ensemble, vu la disponi-bilité restreinte des collègues.Alors on a opté pour une for-mation à géométrie variable,on invite des artistes au fil desprojets.»

Cet esprit d’ouverture a con-duit Les Chambristes hors dessentiers balisés de la musiqueclassique, il leur arrive de pac-tiser avec d’autres domainesartistiques. «On a fait, parexemple, un conte pour en-fants avec Steve Muriset. Çanous a beaucoup plu, ça nous adonné l’occasion de rencontrerun public plus large, qui peutainsi découvrir la musiqueclassique par un autre biais. Etpourquoi pas, par ce biais-là,faire revenir les gens à des con-certs tels qu’on les présentedans la série?» /DBO

Neuchâtel, théâtre du Concert,dimanche 1er février, 11h

LES CHAMBRISTES Birgit Frenk, Ariane Franceschi, Alexandre Dubach, Luc Châtelet, Frédéric Carrière,Etienne Frenk et Chistiane Graf (de gauche à droite) reprendront le programme Piazzolla le 8 févrierau temple de Cortaillod. (SP)

CONCERT

La Russie en guise d’apéritif

«J’écris pour que tu meures.»Chloé Delaume visite les tombesd’un cimetière, en particulier celle desa mère, dont elle n’a pas fait le deuil,en compagnie de Théophile. En2004, sa grand-mère a appris indirec-tement à l’orpheline, «une bonnenouvelle qui va [lui] faire plaisir»:son père n’est pas son père. «Boule dehaine» bouleversée dans son identité,Chloé souhaite la mort de la vieilledame et espère que «Dans ma maisonsous terre», un livre écrit sur unetombe, provoquera une crise cardia-que chez son aïeule.

Attachée aux notions de labora-toire et d’écriture expérimentalecomme elle le dit sur son site internet(www.chloedelaume.net) et dans sonlivre, l’auteure pratique l’autofictionexpérimentale. Son père a réellementtué sa mère avant de se suicider, etChloé Delaume se rend des semainesdurant sur la tombe de sa mère afind’écrire cette autofiction, «vécu misen fiction, mais jamais inventé». Ellesemble en tirer un roman pour se re-

construire, un roman pour faire ledeuil. Concernant Chloé, un échecpartiel, puisqu’elle a beau vouloir«poursuivre [sa] démarche, conserver[ses] principes, quitte à mettre endanger [sa] propre santé mentale»,elle choisit la vie et non l’écriturelorsque sa psychiatre lui interdit devisiter une morgue, destination quela jeune femme imagine salutaire,pour elle, ou son livre. Elle affirmedans une lettre adressée à sa famillehonnie: «Je ne ferai pas de roman ca-pable de tuer [ma grand-mère]. Lavie ou l’écriture, j’ai trop choisi lavie.» Un échec partiel pourtant, puis-que Théodore lui dit: «Vous êtesprête.»

«Dans ma maison sous terre» peutséduire le lecteur, à moins que lamort ne soit un sujet inabordablepour lui. Dès la première page, l’au-teure décrit crûment les étapes de ladécomposition des corps. Un petitpeu plus loin, une lettre désespérée etenfantine adressée à Madame laMort, «s’il vous plaît aidez-moi, fau-

chez Mamie Suzanne, elle n’en aplus, au mieux, que pour une décen-nie», ne manque pas d’humour noir.Le texte frise le cynisme lorsqu’onapprend que la mère de Chloé auraitappris la chanson «Scandale» à safille dans la famille: «Ton père n’estpas ton père mais ton père ne l’saitpas.»

Cependant, ces audaces réjouissan-tes n’imprègnent pas la totalité du li-vre, et les complaisances de ChloéDelaume envers son «personnaged’affliction» et sa tendance à se regar-der écrire pèsent un peu dans son ro-man. Ses phrases, qui voudraient ti-rer leur force de leur spontanéité oude leur nécessité, glissent volontiersdans le pathétique et ne sont pas tou-jours à la hauteur de leur ambition:«Est-ce que c’est important, m’inter-roge Théophile, et je réponds queoui, que c’est même capital.»

LAURENCE DE COULON

«Dans ma maison sous terre»,Chloé Delaume, éditions du Seuil, 2009 CHLOÉ DELAUME Des audaces, mais aussi une dose de complaisance. (SP-HERMANCE TRIAY)

THÉÂTRE

Le tempstroué deL’Alakran

Le théâtre est l’art du pré-sent. Alors Oskar Gómez Matamet le spectateur au cœur duprocessus de ses créations artis-tiques. Une expérience que cer-tains ont vécue l’automne der-nier à La Chaux-de-Fonds avec«Epiphaneia», un spectacle lu-dique et poétique sur la cécité.

De retour demain dans laCité horlogère avec «Kaïros», lemetteur en scène de la compa-gnie de L’Alakran nous convieà explorer le temps, matièrecentrale des préoccupationshumaines comme de ses pro-pres préoccupations artisti-ques.

Chez les Grecs, la notion de«kaïros» traduit le temps adé-quat pour faire les choses, la re-connaissance du moment pro-pice pour agir. Dans le tempschronologique dont nous som-mes prisonniers, dans la réalitéde nos vies, Oskar GómezMata nous propose de faire destrous. «Les trous de la possibi-lité, les trous de l’opportunité.Vous verrez: derrière le trou, ily a tout»! /comm-dbo

La Chaux-de-Fonds, L’Heure bleue-théâtre, vendredi 30 janvier à 20h30

L’AKAKRAN Une démarche qui sortde l’ordinaire. (SP-NICOLAS LIEBER)

«Un lieu de création exceptionnel»A l’origine des Chambristes, ils sont quatre,

tels les Mousquetaires: Etienne Frenk,violoncelliste, Birgit Frenk, pianiste, FrédéricCarrière, altiste, et Doruntina Guralumi,bassoniste. Créée en 2004, l’association a sonsiège à Neuchâtel. «Je m’y suis établi avecmon épouse, à une époque où elle étudiait àBâle et moi à Lausanne», dévoile Etienne Frenk.«Neuchâtel se situait à mi-chemin! Nous ysommes restés car nous y apprécions laqualité de vie.»

En septembre 2008, Les Chambristes ontposé leurs étuis à la Maison du Concert, dans

la foulée de leur collaboration avec CédricPipoz sur la création de «Sons dessus-dessous». «La Maison du Concert est un lieude création exceptionnel, car elle nous laissedu temps pour se préparer et tenter, ensuite, dedonner une vraie vie à notre travail», apprécieEtienne Frenk. «Car le but ultime, c’est depouvoir présenter ailleurs nos programmes, àl’image du concert Piazzolla qui a déjà«tourné» dans diverses localités. J’éprouvetoujours beaucoup de regrets à ne présenterqu’une seule fois des œuvres qui ont demandédes heures et des heures de répétitions.» /dbo

CHLOÉ DELAUME

La littérature expérimente le meurtre