thème : l’ÉvangÉlisation - topchretien

33
Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens N° 2 Automne 2001 8 12 18 21 24 28 Thème : L’ÉVANGÉLISATION Billy Graham Dr. George O. Wood Luis Palau Loren Triplett Douglas A. Oss Dr. Richard Dobbins Joseph Aldrich Fais l’œuvre d’un évangéliste Les perdus : restaurer le sentiment d’urgence La priorité oubliée de l’Église Servir la grande cause de l’évangélisation Étude de mot : puissance dúnamis — Les priorités du foyer pastoral Quand l’Église sort de ses murs 3 L’évangéliste le plus célèbre de ce siècle s’adresse aux pasteurs et aux leaders chrétiens à cœur ouvert. Avons-nous une vision biblique des perdus ? Basé sur Luc 15, cet article met l’emphase sur ce qui est au cœur de l’Évangile. L’Église ferait-elle passer ses multiples activités avant ce qui est essentiel : atteindre les perdus ? L’évangéliste bien connu explique comment rétablir les priorités. À qui revient la tâche d’évangéliser dans le corps de Christ ? Un appel bouleversant à ceux qui sont appelés par Dieu à évangéliser chez eux et à l'étranger. Une approche du concept biblique de la puissance spirituelle. Comment peut-on rester en bonne santé sur les plans spirituel, émotionnel et physique dans le ministère ? Une analyse équilibrée sur la possibilité d'adopter un style de vie pastorale sain. Un regard nouveau sur le modèle néo-testamentaire de l’évangélisation qui marche encore aujourd'hui. Une évangélisation efficace est-elle une question de méthodes, ou bien de nouveaux programmes ?

Upload: others

Post on 16-Oct-2021

8 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

1Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 2 Automne 2001

8

12

18

21

24

28

Thème :L’ÉVANGÉLISATION

Billy Graham

Dr. George O. Wood

Luis Palau

Loren Triplett

Douglas A. Oss

Dr. Richard Dobbins

Joseph Aldrich

Fais l’œuvre d’un évangéliste

Les perdus : restaurer le sentiment d’urgence

La priorité oubliée de l’Église

Servir la grande cause de l’évangélisation

Étude de mot : puissancedúnamis —

Les priorités du foyer pastoral

Quand l’Église sort de ses murs

3L’évangéliste le plus célèbre de ce siècle s’adresse aux pasteurs et aux leaderschrétiens à cœur ouvert.

Avons-nous une vision biblique des perdus ? Basé sur Luc 15, cet article metl’emphase sur ce qui est au cœur de l’Évangile.

L’Église ferait-elle passer ses multiples activités avant ce qui est essentiel :atteindre les perdus ?L’évangéliste bien connu explique comment rétablir les priorités.

À qui revient la tâche d’évangéliser dans le corps de Christ ?Un appel bouleversant à ceux qui sont appelés par Dieu à évangéliserchez eux et à l'étranger.

Une approche du concept biblique de la puissance spirituelle.

Comment peut-on rester en bonne santé sur les plans spirituel, émotionnel etphysique dans le ministère ?Une analyse équilibrée sur la possibilité d'adopter un style de vie pastorale sain.

Un regard nouveau sur le modèle néo-testamentaire de l’évangélisation quimarche encore aujourd'hui. Une évangélisation efficace est-elle une question deméthodes, ou bien de nouveaux programmes ?

Page 2: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

2

N° 2 AUTOMNE 2001

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les ASSEMBLEES DE DIEU des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gérald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal, une publication desAssemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens

QUELQUES PENSÉESSUR L’ÉVANGÉLISATION

Quelqu’un a comparé l’évangélisation à un men-diant qui trouve du pain et le partage avec un autremendiant. Partager le glorieux Évangile de Jésus-Christ avec ceux qui sont perdus dans leurs péchéset les voir ainsi transformés par la puissance duSaint-Esprit est la substance même de ce que nousentendons par ce mot « évangélisation ».

La question délicate n’est pas tant de définirl’évangélisation que de savoir comment l’Église peutévangéliser efficacement dans notre générationmoderne. Dans notre société actuelle, la plupart desgens ne vivent qu’avec un vague souvenir de cequ’est vraiment le christianisme. En France, nationpost-chrétienne, bien des gens n’ont pas de diffi-culté majeure à se considérer à la fois athée, catho-lique et français. Quel est le moyen le plus efficaced’évangéliser dans une culture où beaucoup consi-dèrent comme « politiquement incorrect » de par-ler de choses spirituelles avec un camarade de clas-se, un voisin ou un collègue de travail ?

Malheureusement, beaucoup ont une idée trèsnégative de ce que signifie devenir chrétien et dis-ciple de Jésus-Christ. Se pourrait-il que cela soitdû au fait que la plupart des gens pensent sou-vent à l’existence de Dieu, la personne de Jésusou l’inspiration de la Bible en termes «d’argu-ments » ? Dans la mentalité actuelle, une discus-sion concernant les questions spirituelles est sou-vent considérée comme une démarche de prosé-lytisme conquérant, plutôt que comme le partagedu message de l’amour rédempteur de Dieu. Debien des façons, les non-croyants perçoivent l’Évan-gile comme un message qui consiste essentielle-ment à nous éviter d’aller en enfer.

Quelles sont les questions que posent les non-croyants ? Se peut-il que nous abordions dansl’évangélisation des sujets qui ne sont pas d’ac-tualité pour ceux qui l’entendent ? Certains sedemandent si le fait de devenir chrétien fera d’euxune meilleure personne. D’autres s’ils pourrontêtre chrétiens sans haïr ceux qui ont une autrereligion. D’autres encore considèrent les chrétienscomme étroits d’esprit, jugeant les autres, arro-gants et intransigeants. Si nous leur répondons

en énumérant les raisons pour lesquelles les autresreligions ont tort, nous ne faisons que leur prou-ver que nous ne sommes pas le genre de person-ne qu’ils voudraient devenir.

Face à l’ordre de la Parole de Dieu de prêcherl’Évangile à toutes les nations, nous devons évan-géliser d’une manière responsable. S’il est certesutile d’inviter les gens aux réunions d’évangéli-sation, à répondre à l’appel et à les conduire dansune prière de repentance et de conversion, l’évan-gélisation efficace devrait aussi également inclu-re le processus important qui permet à un nou-veau converti de devenir un véritable disciple deJésus-Christ (Nous aborderons ce sujet dans unprochain numéro).

E. Stanley Jones fut missionnaire en Inde pen-dant plus de cinquante ans et l’auteur de nom-breux livres. Peu de temps avant sa mort, il écrivitces paroles dans son journal personnel : « Seigneur,quand j’arriverai au ciel, il ne me faudra que vingt-quatre heures pour saluer ma famille et mes amisqui m’auront précédé. Ensuite, je te demanderais’il n’existe pas un autre monde où existe encoredes gens qui n’ont pas entendu le message deton amour rédempteur. Si c’est le cas, Seigneur,envoie-moi vers eux car il n’est pas d’autre cielque de pouvoir parler aux autres de ta grâce quiseule nous sauve. » Que cette même motivationpuisse nous animer afin que nous atteignonsnotre génération pour Christ.

Vous trouverez aussi dans ce numéro un arti-cle du Dr Richard Dobbins qui nous oblige à réflé-chir en ce qui concerne le pasteur et sa relationavec sa famille. Le Dr Dobbins est pasteur et auteur ;il a particulièrement reçu un ministère dans la rela-tion d’aide pastorale. Nous croyons que cet article,ainsi que ceux qui traitent de ce sujet si importantde l’évangélisation, seront pour vous une sourced’inspiration et de bénédiction.

Bill L. Williams

Page 3: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

3

Jamais le monde n’a été autant pré-paré à entendre la proclamation del’Évangile.

Les gens sont désillusionnés ; les ré-ponses qu’offre le monde n’ont pas sules satisfaire. Notre culture a tout essayédans sa quête pour la paix, la sécurité,et l’épanouissement personnel sans ja-mais les atteindre. Le matérialisme, lapolitique, les drogues et l’alcool, le sexeet l’argent, l’occultisme et le culte deSatan, les fausses religions et autres phi-losophies ont tous échoué. C’est pour-quoi des millions de gens sont ouvertsau message d’espérance qu’offre la vienouvelle en Christ.

Ces paroles de Jésus retentissent dansmon cœur plus que jamais comme undéfi : « Ne dites-vous pas qu'il y a encorequatre mois jusqu'à la moisson ? Eh bien !je vous le dis, levez les yeux et regardezles champs qui sont blancs pour la mois-son. » (Jean 4 : 35). Les gens sont prêtset attendent. Ceux qui parlent dans les« talk-shows » disent : « Je veux trouverce qui pourra me satisfaire. Je veuxm’épanouir, mais je n’y parviens pas. »Leur foyer se brise. La moralité est surson déclin.

Mon père était fermier, et je m’y con-nais un peu en agriculture. Certes, ilaurait aimé que j’en sache beaucoupplus. Mais j’ai, en tout cas, appris unechose : le temps de la moisson est trèscourt. Que ce soit aux États-Unis, au Ca-nada, au Mexique ou partout ailleursdans le monde, le temps de la moissonest arrivé. Je n’ai jamais vu autant de gens

venir à Christ en si peu de temps quemaintenant.

LE MESSAGE DE L’ÉVANGILEQuand Paul quitta Corinthe, que dé-

clara-t-il ? « Car je n'ai pas jugé bon desavoir autre chose parmi vous, sinon Jé-sus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Co-rinthiens 2 : 2). Tel était son message. Ilaurait pu avoir recours à ses compétencesintellectuelles ou à sa verve oratoire, maisil n’en fit rien.

J’étais en Australie à l’occasion de la pre-mière réunion d’une de nos campagnesdans un grand stade. Je me suis tourné versl’Archevêque Marcus Loane, un des plusgrands hommes de Dieu qu’il m’ait étédonné de connaître, président du comitéd’organisation de cette campagne, et je luiai demandé : « Marcus, que devrais-je prê-cher ce soir ? »

Il m’a répondu : « Prêchez sur Jean3 : 16, et faites de même pendant les troissemaines que vous allez passer ici. C’estbien là le message que l’Australie a besoind’entendre. »

Si vous pouviez demander à Paul :« Comment communiquais-tu l’Évangi-le ? Quel était ton secret ? », il vous ré-pondrait : « J’ai prêché Christ. » Paulconnaissait cette puissance qui est in-hérente au message de l’Évangile, etqu’aucun prédicateur ne pourrait con-

FAIS L’ŒUVRE

Aucun évangélisteou prédicateurne peut connaîtrela manifestationde Dieu dans sonministère sansprendre consciencede certaines réalitéset sans prêcherpar la puissancedu Saint-Esprit.

Par le docteur Billy GrahamAdapté de divers messages du Dr Graham

LE SAINT-ESPRIT PRENDSURNATURELLEMENT LE MESSAGE

DE L’ÉVANGILE ET LE COMMUNIQUEAU CŒUR ET À L’ESPRIT AVEC PUISSANCE.

D’UN ÉVANGÉLISTE

Page 4: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

4

Je n’ai jamais vu autant de gens venir à Christen si peu de temps que maintenant.

Page 5: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

5

trefaire. Il nous faut en être bien cons-cient quand nous nous levons pour prê-cher ou quand nous communiquons entête-à-tête avec quelqu’un.

Paul savait que le Saint-Esprit se saisitdu simple message de la croix, de la grâ-ce et de l’amour rédempteur manifestépar la proclamation de Christ, afin de l’ap-pliquer à la vie de ses auditeurs avec auto-rité et puissance. Quand nous prêchonsChrist crucifié, la puissance de Dieu estsemblable à de la dynamite (cf. 1 Corin-thiens 15).

Celui qui proclame l’Évangile doittoujours réaliser que, comme Paul lesouligne, l’homme naturel ne peut ac-cepter la vérité de Christ sans que levoile ne soit ôté par le Saint-Esprit. Maiscombien il est merveilleux de voir com-ment le Saint-Esprit prend surnaturel-lement ce message et le communiqueavec force au cœur et à l’esprit de l’hom-me ! Et il anéantit toutes les barrières.Aucun évangéliste ou prédicateur nepeut connaître la manifestation divinedans son ministère sans qu’il n’ait prisconscience de ces choses et qu’il ne prê-che dans la puissance du Saint-Esprit. Enfin de compte, c’est le Saint-Esprit quiest celui qui communique.

POURQUOI L’ÉVANGÉLISATIONEST-ELLE EFFICACE ?Quand je proclame l’Évangile, que ce

soit au coin d’une rue à Nairobi, dans uneréunion à Séoul, parmi une tribu lointai-ne ou dans un grand stade à New-York, jesais que certaines choses du cœur et del’esprit de tout homme sont vraies : desfacteurs psychologiques et spirituels com-muns à tous les hommes. Tandis que jetente de communiquer, je peux faire con-fiance au Saint-Esprit pour toucher la cor-de sensible de chaque individu quim’écoute.

L’évangélisation est efficace parce que :1. Les besoins humains ne sont pas totale-

ment satisfaits par le progrès social ou l’affluen-ce matérielle. Cela est vrai quelle que soit laculture. Jésus a dit : « Même dans l'abon-dance, la vie d'un homme ne dépend pasde ce qu'il possède » (Luc 12 : 15).

2. Il existe dans la vie de tout être hu-main sans Christ un vide fondamental. Tou-te l’humanité soupire après quelque

chose. Donnez à quelqu’un cinq millionsde francs, et il ne sera toujours pas sa-tisfait. Donnez-lui du sexe et toutes lesformes de sensualité, et ses aspirationsles plus profondes ne seront toujourspas assouvies. J’ai entendu le cri pitoya-ble d’étudiants qui sont ainsi perdus,tant sur le plan intellectuel et psycho-logique, que spirituel.

Comme Pascal l’a bien dit, il y a dansla vie de chacun un vide que Dieu seulpeut combler. Quand nous proclamonsl’Évangile, nous traitons directement ceproblème du vide. La personne avec la-quelle vous communiquez, que ce soitdans le témoignage personnel ou dans ungroupe, possède une certaine réceptivitéau message de la croix, car seul Christpeut combler le vide.

3. Nos auditeurs, quels qu’ils soient, con-naissent tous la solitude – cette solitude quecertains qualifient de cosmique. Cette soli-tude est souvent inexplicable. Ils peuventsouffrir de solitude tout en étant prochede leur conjoint. Ils peuvent se sentir seulsau milieu une foule. Sans qu’ils en soientconscients, c’est une solitude à laquelleDieu seul peut remédier.

4. Nous nous adressons à des gens qui sesentent coupables. Cette expérience humai-ne est universelle ; elle est aussi des plusdévastatrices. Le responsable d’un hôpi-tal psychiatrique londonien a dit un jour :« Je pourrais renvoyer la moitié de mespatients si seulement je savais commentles débarrasser de leur sentiment de cul-pabilité. » On demandait un jour à MarkTwain : « Quels sont selon vous les deuxmots les plus importants de notre lan-gue ? » Après avoir réfléchi un moment,il répondit : « Non coupable ! »

Quand nous prêchons Christ, nousabordons de front le problème tenace etterrible de la culpabilité. Nul besoin deculpabiliser quiconque : chacun lutte déjàavec des sentiments de culpabilité ! Di-tes-leur simplement que la racine de leurculpabilité vient de leur rébellion enversDieu, et enseignez-leur que la croix est laseule réponse.

5. La crainte de la mort est universelle.En repassant souvent de bons vieux filmsavec des acteurs décédés depuis long-temps, la télévision a estompé l’impactde la mort. Mais si vous écoutez attenti-

Page 6: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

6

vement les médias, vous découvrez quele spectre de la mort est toujours pré-sent. Cette crainte subtile ne peut êtreréduite au silence. Mais voici la glorieu-se nouvelle : notre Seigneur est venuneutraliser la mort ! Par sa propre mortet sa résurrection, il a fait que trois for-ces deviennent inopérantes pour ceuxqui croient en lui : le péché, la mort etl’enfer. Tel est le message de la Croix !Telle est la bonne nouvelle !

PRÊCHEZ L’ÉVANGILE COMME...UNE BONNE NOUVELLE !• Communiquez l’Évangile avec autorité.

Prêchez-le avec assurance, vous souvenantque la foi vient de ce que l’on entend de laParole (Cf. Romains 10 : 17). Sid Bonnelldisait à ses étudiants à l’université de Prin-ceton : « Si vous prêchez sous l’onction duSaint-Esprit, vos auditeurs entendront uneautre « voix ». » On ne peut parler de pré-dication que lorsque les gens sont cons-cients qu’il s’agit en effet d’une autre voix.L’entendent-ils lorsque vous prêchez ?Êtes-vous rempli de l'Esprit (Cf. Éphé-siens 5 : 18), et vos messages sont-ils rem-plis de la Bible ? Une des raisons pour les-quelles les gens écoutaient Jésus, c’est qu’ilparlait avec autorité.

• Prêchez l’Évangile avec simplicité. LeDr James Stewart, d’Edinburgh, a dit : « Sivous ne prêchez pas l’Évangile avec sim-plicité, alors ce n’est pas l’Évangile. » Ilajouta : « Si vous passez au-dessus de latête de vos auditeurs, tout ce que vousprouvez, c’est que vous ne savez pas vi-ser juste. » Tel était l’un des secrets denotre Seigneur : « Et une grande foulel'écoutait avec plaisir » (Marc 12 : 37).Pourquoi ? Parce qu’ils le comprenaient.Il parlait leur langue.

• Prêchez sans crainte de vous répéter.Le professeur James Denney de Glasgow,a dit un jour que Jésus s’est probable-ment répété plus de cinq cents fois ! Celadevrait encourager tout véritable évan-géliste. L’Évangile peut parfois nous sem-bler bien connu. Mais répétez-le et ré-

pétez-le encore. C’est la bonne nouvellepour la multitude. Ne vous lassez pas etn’ayez jamais honte de redire encore etencore cette bonne nouvelle.

• Prêchez avec urgence. Ceux qui vousentendent n’auront peut-être plusd’autre occasion de recevoir l’Évangile.Dwight Moody prêchait à Chicago. Unsoir, il décida de ne pas lancer d’invita-tion à la conversion. Il voulait attendreet laisser le travail de conviction se faireprogressivement, ce qui était souventpratiqué à l’époque. Mais ce soir-là, unimmense incendie ravagea la ville deChicago. Il y échappa grâce au Lac Mi-chigan tout proche. C’est alors qu’il dità Dieu : « Ô ! Seigneur, dire que je n’ai pasdonné l’occasion à ces gens de se conver-tir alors qu’ils vont mourir ce soir... » Dèslors, et jusqu’à la fin de sa vie, il n’a plusjamais prêché où que ce soit sans appe-ler son auditoire à venir à Christ.

• Prêcher en vue d’une décision. La pré-dication de l’Évangile doit inclure un ap-pel à la décision : un appel à tout hommeet toute femme à recevoir le Christ. L’Évan-gile de Jésus-Christ n’est pas un simpleensemble de données auxquelles l’indivi-du est appelé à acquiescer intellectuelle-ment. C’est un appel à se repentir du pé-ché et d’avoir négligé Dieu, et à se tour-ner vers Christ dans la foi, l’acceptantcomme Seigneur et Sauveur.

Dites aux gens qu’ils doivent prendreune décision. Puis expliquez-leur com-ment vous voulez qu’il la manifeste : quece soit en levant la main, en s’avançantpour un temps de prière, ou d’une autremanière. Assurez-vous que leur nom soitnoté et qu’il y ait un programme de suite.Veillez à ce qu’ils soient présentés à deschrétiens et à une église où ils pourrontgrandir dans la foi.

Mais si nos cœurs ne sont pas en rè-gle avec Dieu et que nous ne marchionspas dans la pureté, nous ne pouvonsnous attendre à ce que Dieu bénissequand nous appelons les gens à la con-version. Quand je lance mon appel, jesais que je dépends totalement de Dieu.C’est le moment où je me sens physi-quement, émotionnellement et spiri-tuellement le plus sollicité, à cause ducombat spirituel qui se livre dans lecœur de beaucoup de gens. Nous de-

Dès que jecommenceà communiquerl’Évangile,je peux comptersur le Saint-Espritpour toucherles points sensiblesdu cœurde l’auditeur.

LA PERSONNE AVEC LAQUELLE VOUSCOMMUNIQUEZ... POSSÈDE UNE CERTAINE

RÉCEPTIVITÉ À L’ÉGARD DU MESSAGEDE LA CROIX, CAR SEUL CHRIST

PEUT COMBLER LE VIDE DE SA VIE.

Page 7: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

7

Par sa mort et sa résurrection, il a rendu trois forces inopérantes pour ceux quicroient en lui : le péché, la mort et l’enfer. Tel est le message de la croix !Telle est la teneur de la bonne nouvelle !

Dites-leur quela racine de leurculpabilité vientde leur rébellionenvers Dieu,et enseignez-leurque la croixest la seuleréponse.

vons être dans une attitude de prièreprofonde jusqu’à l’agonie.

Le message de l’Évangile aide la per-sonne à se voir telle qu’elle est à la lu-mière de la Parole de Dieu. C’est ainsiqu’elle peut voir la décision qu’il con-vient de prendre face au message an-noncé. Tout au long du message, il estbon de poser des questions telles que :« Avez-vous jamais vraiment placé votreconfiance en Christ ? Êtes-vous sûr d’al-ler au ciel si vous mouriez mainte-nant ? » Vous pouvez même dire : « Vousne pouvez rester neutre concernantChrist. Laissez Christ entrer dès main-tenant dans votre vie et vous purifierde vos péchés et donner un nouveausens à votre vie. » Tout au long du mes-sage, j’essaie de montrer clairement quel’Évangile exige une décision qui impli-que l’intellect et les émotions, mais par-dessus tout la volonté.

Je me réjouis que Dieu m’ait permisde voir se lever l’aube d’un jour nouveaupour l’évangélisation. Le mal est trèspuissant, mais Dieu l’est plus encore ! L’humanité est au bord du précipice del’autodestruction, mais Dieu continue de

bouleverser la vie d’hommes et de fem-mes qu’il attire à lui. Il se peut que noussoyons dans les derniers jours. Je penseque nous sommes dans ces temps quedécrivit Joël et dont Pierre parla à la Pen-tecôte. Quel temps merveilleux dans le-quel vivre et amener des hommes et desfemmes à Christ !

Billy Graham vit en Caroline du Nord avecson épouse Ruth. Il a prêché personnellementdevant plus de 100 millions de personnes lorsde diverses campagnes et autres réunions,sans compter les millions qui l’ont vu et en-tendu à la télévision ou dans des films. Cetarticle a été adapté par Bill Conard, membrede l’Association de Billy Graham pour l’évan-gélisation, à partir de messages donnés parBilly Graham à Amsterdam et à Louisville, auKentucky. Son autobiographie Tel que je suis,publiée par les Editions EPH, encourage cha-que chrétien à partager la bonne nouvelle deChrist avec les autres.

Page 8: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

8

Par George Wood

LES PERDUS :RESTAURER LE SENTIMENT

D’URGENCE

Page 9: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

9

LA PERDITION DU POINTDE VUE DE DIEUIl y a quelques années, de nombreux

chrétiens se sont unis pour une campa-gne d’évangélisation qui consista à utili-ser des autocollants placés notammentsur les voitures, et disant : « Je l’ai trou-vé ! » Une occasion de témoignage étaitainsi donnée quand quelqu’un deman-dait : « Qu’avez-vous donc trouvé ? »

Mais des non-croyants montèrent unecontre-campagne. Leurs autocollants di-saient : « Je ne l’ai jamais perdu ! » Dansnotre culture, c’est ce point de vue quil’emporte. Nous vivons au temps du syn-crétisme religieux dans lequel les croyan-ces de l’un sont tout aussi valables quecelles des autres. L’idée selon laquelle leshommes seraient perdus et auraient be-soin de salut est outrageuse. Quand j’étaispasteur en Californie du sud, un jeunecouple apparenté à des membres de no-tre assemblée est parti camper dans ledésert, près d’un site populaire où toutessortes de gens amoureux du désertaiment se retrouver. Les parents étaientoccupés à s’installer quand ils remarquè-rent que leur petite Laura, âgée de troisans, avait disparu. La maman l’appela envain. Les heures, puis les jours et les se-maines passèrent pendant lesquels descentaines de volontaires la cherchèrentsans jamais la trouver.

Si Laura avait été kidnappée et qu’ellesoit toujours en vie aujourd’hui, elle se-rait une adolescente. Elle ne se souvien-drait pas de sa véritable famille, mais sesparents savent toujours bel et bien qu’el-le s’est perdue.

De même, Dieu seul sait à quel pointles gens sont perdus, y compris ceux quin’en ont pas du tout conscience.

Jésus révèle le cœur même de l’Évan-gile dans le texte de Luc 15 à travers troiscourtes histoires : la brebis perdue, la piè-ce perdue, et le fils perdu. Il sait combientoute l’humanité est perdue et a besoind’être retrouvée et sauvée (Cf. Luc 19 : 10).C’est pour cela qu’il a raconté ces histoi-res qui illustrent comment les gens seperdent de diverses façons. Prises dansleur ensemble, ces histoires nous donnenttoute la dimension de la mission que Dieus’est fixée et qu’il nous a confiée en vuedu salut des perdus.

PERDU PAR NÉGLIGENCELa brebis perdue illustre le cas de la per-

sonne qui s’éloigne de Dieu dans l’insou-ciance, broutant de plus en plus loin duberger, sans se poser de question. La brebiss’égare ainsi d’un lopin de terre à un autre,les yeux rivés sur son seul plaisir immé-diat. Elle regarde le sol, sans même pren-dre conscience qu’elle se perd en s’éloi-gnant insensiblement du troupeau et dessoins du berger. Cette brebis n’a jamais eul’intention de se perdre.

De même, les gens sont souvent en-traînés par les soucis et les richesses dece monde. J’ai vu des familles dans certai-nes églises devenir modérément prospè-res, s’acheter un camping-car, commen-cer à négliger leur assemblée le diman-che, et finir par prendre des distancesd’avec le peuple de Dieu et le bon Bergerlui-même. Beaucoup se perdent fauted’avoir levé la tête pour se demander :« D’où est-ce que je viens ? Que fais-je ici ?Où vais-je ? »

PERDU PAR LA NÉGLIGENCEDES AUTRESLa pièce perdue représente ceux qui

sont perdus de par la négligence desautres ou les mauvais traitements qu’ilsont subis. La pièce ne peut pas bêler com-me la brebis pour appeler à l’aide, ni re-trouver son chemin comme le fils. Elle estperdue parce qu’elle a été malmenée parles autres.

Bien des gens ont été victimes desautres de multiples façons. Ceux qui leuront fait du mal ont contribué à briser leurvision de Dieu.

Jésus a mis en garde ses disciples con-tre le danger d’être une occasion de scan-dale ou de chute auprès des petits en-fants. Combien de jeunes dans nos égli-ses ont été perdus quant à la foi à causedu piètre exemple donné par les chrétiensplus anciens ?

PERDU PAR UN CHOIXPERSONNELLe fils, quant à lui, s’est perdu à cause

de son propre choix, contrairement à labrebis ou à la pièce. Zelma et Ira Stan-phill ont exprimé l’Évangile avec beau-coup de clarté quand ils ont composé lecantique qui dit : « Il y a une place pour

Page 10: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

10

toi à la croix. » Peu de temps après, Zel-ma quitta Ira, abandonna la foi, partitchanter dans des boîtes de nuit, et eutune liaison avec une personnalité dushow-business. Cinq ans plus tard, ellepérit dans un accident de la route alorsqu’elle rentrait d’un night-club où ellevenait de chanter. Nul ne sait si dans sesdernières secondes de vie elle a choisi demettre en pratique ces paroles qu’elleavait elle-même composées. Ces parolesn’en ont pas moins aidé des milliersd’autres à répondre à l’appel de l’Évangi-le. Un couplet de ce chant ajoute : « Mêmesi des millions se sont déjà approchés, ily a encore là une place ; oui, il y a uneplace pour toi à la croix. » 1

DIEU SEUL SAIT À QUEL POINTLES GENS SONT PERDUS,

Y COMPRIS CEUX QUI N’EN ONTPAS DU TOUT CONSCIENCE.

Son parcours ressemble à celui detous ceux qui sont longtemps restés as-sis dans nos églises, ont chanté les can-tiques, prié avec nous, pour finir par toutabandonner. Ô ! Puisse Dieu nous en-voyer un réveil par lequel tous les fils etles filles qui se sont perdus pourront re-venir au bercail !

Ceux qui vivent sans le Seigneur sontperdus parce qu’ils ignorent Dieu, ne luiressemblent plus et vivent loin de lui.Ils sont perdus dans tous les sens duterme tel que Jésus l’emploie à traversces trois histoires : par leur propre né-gligence, par celle des autres et par leurpropre choix.

Si nous ne saisissons pas le sérieuxde l’état de perdition de ceux qui nousentourent, nous ne ressentirons pas l’ur-gence de notre mission. Quand quel-qu’un est perdu, nul ne doit vivre com-me si de rien n’était.

DIEU VEUT QUE LES PERDUSSOIENT SAUVÉSQui se préoccupe d’aider les perdus à re-

trouver leur chemin ? Dieu en personne !Les perdus lui appartiennent tous :

qu’ils s’agisse d’une brebis, d’une pièceou d’un fils. Chacun dévoile un aspect dif-férent de l’œuvre de Dieu le Père, le Filset le Saint-Esprit dans le salut.

JESUS EST CELUI QUI NOUS CHERCHEJésus est le bon berger qui cherche la

brebis perdue. L’idée qui prévalait autemps de Jésus était que Dieu pourrait,à la rigueur, accepter de recevoir un pé-cheur pénitent, mais qu’il n’irait jamaisjusqu’à aller le chercher.

Mais Jésus est celui qui cherche la bre-bis perdue « jusqu’à ce qu’il la trouve »(v.4). De même, la maîtresse de maisoncherche sa pièce de monnaie « jusqu’à cequ’elle la trouve » (v.8).

L’amour ne se satisfait pas de voir unebonne proportion de sauvés à côté d’unnombre plus faible de perdus. 99% desbrebis étaient en sécurité ; 90% de l’argentétait en lieu sûr ; quant au fils, c’était 50%.Qui ne se satisferait pas de telles statisti-ques de croissance dans son église ? Et si99% des habitants de votre ville étaientdans votre église ?

Mais les âmes ne sont pas des statisti-ques ni des pourcentages. Quand des pa-rents perdent un enfant, peut-on leurdire : « Oh, il vous en reste d’autres ! » LeSeigneur recherche l’individu qui se perd,et l’Église doit faire de même.

Le chrétien et l’Église ne prennentréellement part à la mission de Jésus età sa passion que lorsqu’ils vont et cher-chent, refusant de se contenter de res-ter là à attendre.

LE SAINT-ESPRIT NOUS CHERCHEL’activité du Saint-Esprit consiste à cher-

cher ceux qui ne peuvent plus s’aider eux-mêmes. Semblable à cette pièce de mon-naie, l’humanité est inerte, sans vie, inca-pable de répondre à l’appel de Dieu si cen’est par l’Esprit qui l’attire.

Je préfère considérer le récit de cettefemme qui cherche sa pièce, comme uneallégorie. La lampe allumée nous parleainsi de l’Église (Cf. Matthieu 5 : 14). LeSaint-Esprit veut prendre une lampe etpartir à notre recherche.

Ce n’est pas chose facile que d’aller à larecherche des perdus. Cela nécessite desefforts. Mais qu’adviendrait-il si la lampes’éteignait ?

LE PÈRE ATTENDLa brebis et la pièce peuvent être ra-

menées sans leur consentement, mais iln’en va pas de même des hommes. Le fils

Page 11: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

11

George O. Woodest le secrétaire généraldes Assemblées de Dieudes États-Unis à Springfield,dans le Missouri.

rebelle est bien plus difficile à trouver. Ildoit tout d’abord revenir à lui-même, puisà son père.

Le problème du fils est de chercherà dépenser les ressources du père loinde sa présence. Saint Augustin l’a biendit : « Un cœur enténébré est un payslointain, car ce ne sont pas nos piedsmais nos affections dont nous nous ser-vons pour nous éloigner de Toi ou pourrevenir à Toi. »

Bruce Larson l’a exprimé en d’autrestermes : « Le pays lointain est le lieu oùvous êtes profondément déçu de ce quevous êtes. Vous êtes autant dans ce payséloigné que vous n’êtes désillusionné aupoint de dire : « Est-ce là tout ce qu’il y aà vivre ? » Et le Père de répondre : « Biensûr que non. Rentre à la maison. » 2

DIEU SE RÉJOUIT QUANDCEUX QUI SE PERDENTSONT RETROUVÉSLe berger, la femme et le père se ré-

jouissent tous les trois et veulent que lesautres participent à leur joie quand cequi était perdu est retrouvé. Le seul à nepas se réjouir, c’est le fils aîné. Il repré-sente tous ces gens religieux dont la re-lation avec Dieu s’est attiédie. Il est ce-lui qui n’a jamais connu la moindre pei-ne à la pensée du frère éloigné. Il n’a ja-mais partagé la souffrance du père, pasplus qu’il ne prendra part à sa joie quandil rentrera à la maison.

Ce fils aîné représente l’Église qui secontente volontiers de poursuivre sesactivités routinières dans la maison duPère sans jamais se préoccuper vraimentdes perdus, ni faire le moindre effort enleur faveur.

En 1982, Thomas Keneally a écrit celivre qui est devenu un best-seller : Laliste de Schindler. Il s’agit du récit authen-tique de la vie d’Oscar Schindler qui em-ploya et sauva plus de 1200 juifs à Cra-covie, en Pologne, entre 1939 et 1945.Ceux qui figuraient sur cette liste furentsauvés des fours crématoires d’Aus-chwitz et d’autres camps de concentra-tion. À la fin de la guerre, alors que toutle monde considérait qu’il avait faitquelque chose de remarquable, Schin-dler était hors de lui-même de ne pasavoir fait plus.

Nous devrions nous demander : « Quiest sur ma liste ? » J’ai récemment visitéYad Vashem, le Mémorial de l’Holocausteà Jérusalem. On y trouve des arbres plan-tés en souvenir de ces « païens justes » quiont sauvé la vie de juifs. J’ai trouvé là l’ar-bre en l’honneur d’Oscar Schindler.

Y aura-t-il un arbre planté dans le jar-din éternel qui portera votre nom ? « Unchrétien juste », quelqu’un qui aura con-tribué à sauver la vie d’un autre ? Aprèstout, Jésus a une liste : elle s’appelle leLivre de vie de l’Agneau.

En tant qu’Assemblées de Dieu, nouscontenterons-nous de dire : « Nous som-mes les instruments dont Dieu s’est ser-vi pour inscrire 30 millions de noms surla liste » ? Ou dirons-nous plutôt : « Il yen a des centaines de millions d’autresqui ne sont pas encore atteints », et cejusqu’au dernier ?

Une église véritablement pentecôtistene se contente jamais du nombre de mem-bres qui figurent sur son registre. Elleprend plutôt part à la passion de Dieu pourtous ceux qui sont encore perdus.

NOTES1. Ira F. Stanphill, Room at the cross (Nashville, Tenn. :The Benson Co., 1946).2. Bruce Larson, Luke, The Communicator’s Com-mentary, ed. Lloyd J. Ogilvie (Waco : Word Books,1983), p. 230.

Page 12: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

12

Récemment, le conseil d’administra-tion d’une église qui soutient notre mi-nistère d’évangélisation nous a informéqu’il allait réduire ce soutien de moitié.La lettre disait à peu près ceci : « Nousvous aimons, nous avons beaucoup deconsidération pour vous, mais les offran-des baissent. Puisse Dieu pourvoir à vosbesoins. » Rien d’inhabituel. Je suis sûrque toute organisation reçoit de telleslettres de temps à autre. Dans la mêmeenveloppe se trouvait le bulletin hebdo-madaire de l’église en question. Une desannonces me surprit quelque peu : « Lepasteur et vingt hommes de notre égliseainsi que leurs épouses passeront la se-maine qui vient aux Bahamas, à l’occa-sion d’un tournoi de golf. Merci de prierpour eux. » Je n’ai absolument rien con-tre les tournois de golf et ces vingt et uncouples peuvent dépenser leur argentcomme ils l’entendent. Mais je dois con-fesser que j’ai été quelque peu troublé àla pensée que cette église semblait ac-corder plus d’attention à poursuivre unepetite balle blanche que le ministère de

« Comme le ditun vieux dicton, il fautque l’essentiel restel’essentiel, ce qui signifiepour nous jeter des lignesde vie, d’espérance et depaix vers tous ceux quisont écrasés et submer-gés par le désespoir. » 5

LA PRIORITÉPar Luis Palau

OUBLIÉE DE L’ÉGLISE

12

Page 13: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

13

FACTEURS POUVANT FAIRE OBSTACLES AUX EFFORTSD’ÉVANGÉLISATION D’UNE ÉGLISE

• L’absence de vision pour une évangélisation dont l’église est la base.• Le manque de mobilisation dans l’évangélisation, parce qu’elle n’est pas considérée comme un

but prioritaire de l’église.• L’absence de mobilisation dans la prière au niveau de l’église entière, pour soutenir ses efforts

d’évangélisation.• Un manque de relations suivies avec des non-chrétiens.• Un manque d’intérêt quant au sort des non-chrétiens.• La tendance à faciliter des décisions plutôt que des conversions.• L’église se repose trop sur le pasteur qui doit assurer l’évangélisation.• Un manque d’engagement et d’initiative dans l’évangélisation de la part du pasteur.• L’absence d’une stratégie d’évangélisation.• Le manque d’objectifs mesurables permettant de faire le point sur l’impact effectif de nos méthodes.• L’incapacité à changer les méthodes utilisées, pour d’autres plus efficaces.• La médiocrité des activités proposées.• Le fait de n’offrir aux non-chrétiens qu’un seul mode d’accès à la vie de l’église.• Le manque de formation des chrétiens capables d’évangéliser.• Des responsabilités sont confiées sans l’autorité qui doit les accompagner.• Manque de reconnaissance des efforts accomplis, de l’obéissance à l’appel de Dieu, et de ses

bénédictions.• Les divisions au sein des églises.

Adapté de Evangelism That Works de George Barna (Ventura : Calif. : Regal Books, 1995) p.139.

13

Page 14: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

14

l’évangélisation. Je crois que l’évangélisation est la principale tâ-che de l’église. J’ai beaucoup discuté sur ce point avec des amis.Un de mes frères aînés dans la foi croit que si l’église sait adorerDieu comme il convient le dimanche, et que la Bible y soit ensei-gnée de manière systématique, ses membres deviendront auto-matiquement des témoins dans leur travail et leur quartier pen-dant toute la semaine.

En 1966 lors d’un congrès mondial sur l’évangélisation, un ora-teur évangélique des plus respectables a dit : « L’évangélisationse fait naturellement quand le peuple de Dieu marche avec Dieu. »Mais un peu plus de trente ans d’expérience m’ont montré quece n’est pas le cas. Je connais beaucoup de croyants qui aimentadorer Dieu mais ne partagent pas leur foi ; pour eux, l’évangéli-sation ne se produit jamais. Si l’évangélisation devait se faire na-turellement, le Seigneur n’en aurait pas fait un ordre répété àplusieurs occasions.

RIEN N’EST PLUS IMPORTANTPour le chrétien, l’évangélisation est

l’acte d’obéissance le plus important à lavolonté révélée de Dieu car rien n’est plusimportant aux yeux de Dieu que de toutmettre en œuvre afin « que tous les hom-mes soient sauvés » (1 Timothée 2 : 4 ; cf.2 Pierre 3 : 9).

SI L’ÉVANGÉLISATION DEVAITSE FAIRE NATURELLEMENT,

LE SEIGNEUR N’EN AURAIT PAS FAITUN ORDRE RÉPÉTÉ À PLUSIEURS

OCCASIONS.

La mission de Jésus est on ne peut plusclaire : « Car le Fils de l’homme est venuchercher et sauver ce qui était perdu » (Luc19 : 10). Nous connaissons le dernier com-mandement qu’il nous a laissé : « Allez etfaites de toutes les nations des disciples »(Matthieu 28 : 19). Il ne s’agit pas là d’unesuggestion laissée à notre appréciation,mais d’un grand ordre de mission. Mais denos jours, cette mission est souvent igno-rée. 1 Il y a certes des actions ponctuelles,mais pour des milliers d’églises et beau-coup de chrétiens, l’évangélisation n’estpas une priorité, et moins encore la priori-té. Depuis 1990, notre association a eupour objectif de contribuer à la ré-évangé-lisation des États-Unis. Mon équipe et moi-même avons conduit des campagnesd’évangélisation dans plus de quinze vil-les. Dans chaque ville, ceux qui se sont leplus opposés à cette initiative ont souventété des chrétiens. Il faut beaucoup d’effortspour convaincre certains chrétiens de ve-nir à une réunion d’évangélisation, sansparler de prier pour ses proches inconver-tis, d’établir une relation amicale avec sonentourage, ou d’inviter des amis à venirécouter l’Évangile avec eux.

Avant une de nos campagnes, mon filsKévin est intervenu dans une grande égli-se. Après qu’il ait expliqué que cet ef-fort donnait à chacun l’occasion de par-tager l’Évangile avec les membres de lafamille, les proches et les voisins, il de-manda à ses auditeurs d’inscrire sur lacarte de prière le nom de cinq pour per-sonnes qu’elles allaient inviter à cettecampagne. Cette église soutenait globa-lement le projet de cette campagne, maisseulement 1% des 2000 présents rendi-rent la carte remplie.

PORTRAIT DU MALAISEÉVANGÉLIQUE

Nous avons observé que les églises s’intéressent au faitde grandir numériquement mais s’engagent très peudans l’évangélisation. Les résultats d’une étude récente(aux États-Unis) fait ressortir les points suivants :• Pour 10 F. dépensés pour une activité à l’extérieur,

l’église protestante moyenne dépense plus de 50 F.pour ses locaux et leur entretien.

• Seulement 28% des pasteurs interrogés ont affirmé quele fait de voir des non-chrétiens se convertir à Christétait une des plus grandes, sinon la plus grande joie.

• Seulement 12% des pasteurs interrogés étaient toutà fait d’accord pour affirmer que « la plupart deschrétiens adultes sont capables de partager leur foiefficacement avec des non-chrétiens. »

• Moins de 50% des pasteurs interrogés considèrentqu’ils font un bon ou très bon travail pour entraînerleur église dans l’évangélisation.

• Moins de 25% des pasteurs interrogés considèrent leuréglise comme pleinement engagée dans l’évangélisa-tion. Parmi les 14 caractéristiques prises en compte pourdécrire leur église, l’évangélisation a été la moins citée.

• Sept pasteurs sur dix ont placé l’évangélisation autroisième rang de leurs priorités pour l’année à venir.

• En moyenne, les pasteurs disent consacrer environ2 heures par semaine à des activités d’évangélisation.

• Seulement une église sur trois proposait un programmede formation régulier à ses membres.

• Seulement 2% des revenus annuels bruts reçus parune église moyenne sont consacrés à des projetslocaux d’évangélisation.

Adapté de Evangelism That Works de George Barna(Ventura : Calif. : Regal Books, 1995) p.84.

Page 15: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

15

Je suis conscient que certaines églisessont malheureusement hostiles à la métho-de d’évangélisation par les grandes cam-pagnes, sans pour autant qu’elles soientindifférentes à l’évangélisation. Mais pen-dant les mois de préparation parmi leséglises, nos équipiers ont découvert, enparlant avec les pasteurs, que dans les faits,la plupart de ces églises consacraient trèspeu de leur énergie à quelque formed’évangélisation que ce soit.

Il arrive que l’opposition à telle ou tel-le méthode d’évangélisation masque uneattitude défensive à l’encontre du conte-nu de l’Évangile. Certains chrétiens, ayanthonte de l’Évangile, préfèrent « mettre lalampe sous le boisseau » et rester « socia-lement corrects ».

Contester les méthodes ne constituesouvent qu’un écran de fumée pour couvrirl’inaction. Dwight Moody répondait à ceuxqui critiquaient l’évangélisation dite « demasse » en ces termes : « Je n’aime pas tropces méthodes non plus. Mais parlez-moide vos méthodes ? » Quand ses critiquesadmettaient qu’en fait, ils n’utilisaientaucune méthode et n’évangélisaient pas,il leur répondait : « Hé bien, je préfère mafaçon de m’y prendre que la vôtre ! »

POUR LE CHRÉTIEN,L’ÉVANGÉLISATION EST L’ACTE

D’OBÉISSANCE LE PLUS IMPORTANTÀ LA VOLONTÉ RÉVÉLÉE DE DIEU,CAR RIEN N’EST PLUS IMPORTANT

AUX YEUX DE DIEU.

VEUILLEZ M’EXCUSERLes critiques et les gens passifs ne

manquent pas. Voici quelques-unes desexcuses les plus couramment entenduesdans les églises pour ne pas évangéliser,et la réponse que nous y donnons :

• « Nous sommes trop occupés. » Mais êtes-vous occupés à accomplir la tâche la plus impor-tante : celle que le Seigneur nous a confiée ?

• « Nous ne croyons pas en l’évangéli-sation ». Alors en quoi croyez-vous ? Votre égli-se est-elle chrétienne ?

• « Actuellement, notre vie d’église estsurtout axée sur la prière. » Priez-vous cha-que jour pour vos voisins non-chrétiens, vosproches, vos amis ? Ensemble, nous voulonsleur annoncer l’Évangile.

• Il nous faut d’abord édifier les saintsavant de passer à l’évangélisation. » Com-

ment mieux édifier les croyants qu’en les impliquant dans l’accomplisse-ment du grand ordre de mission que nous a laissé le Seigneur ? Selonl’apôtre Paul, Dieu utilise l’Évangile pour « affermir » les croyants (Ro-mains 16 : 25).

• « Nous sommes en plein projet de construction. » Formidable !Travaillons ensemble pour bâtir le royaume de Dieu en même temps afinque votre église soit remplie de nouveau-nés en Christ !

George Barna lance un défi et un appel aux chrétiens à « se jeterà l’eau et partager aujourd’hui et maintenant la bonne nouvelle ! » 2

Il ajoute : « N’est-il pas ironique qu’en ces temps où la proclama-tion de l’Évangile et sa puissance de guérison sont plus attendusque jamais, les rangs de ses messagers soient réduits dans des pro-portions anémiques ! » 3

DU ZÈLE POUR L’ÉVANGILELa ferveur dans l’évangélisation se manifeste en général sur-

tout chez les jeunes. Après avoir découvert une relation person-nelle avec Jésus-Christ, ils deviennent souvent des évangélistes ins-tantanés semblables à Pierre et Jean après le jour de la Pentecôte :« Nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu etentendu ! » (Actes 4 : 20).

Mais pour la plupart des chrétiens, le zèle à partager l’Évangiles’estompe bien trop tôt. Peut-être redoutent-ils d’être considéréscomme des « fous pour Christ » (1 Corinthiens 4 : 10), des fanati-ques ou des extrémistes religieux.

Le zèle suppose des sacrifices : être prêt à aller où que cesoit, à abandonner quoi que ce soit, et à tout supporter pourJésus, tout en dépendant constamment de sa vie de résurrec-tion agissant en nous.

Helen Roseveare a démontré ce qu’est la vie d’une chrétien-ne zélée. Tandis qu’elle œuvrait en tant que médecin mission-naire au Zaïre (qui était alors le Congo belge) pendant la guerrecivile, en 1964, elle fut capturée par des soldats rebelles, frap-pée et violée. Après sa libération et un temps de congés dansson pays, Helen est retournée à son ouvrage au Zaïre où ellepassa sept ans de plus.

« Je veux que les gens soient animés d’un amour profond pourJésus au point que plus rien d’autre ne compte pour eux, dit-elle. Le monde pense que je suis folle de retourner là-bas. Maissi Dieu me renvoie en Afrique avec ma famille, il saura bien pren-dre soin de nous... Si j’attrape le sida, ce sera parce que Dieuveut que je sois un témoin auprès de ceux qui en souffrent déjà.Et pourquoi pas ? Je suis une fanatique. Rien ne compte si cen’est de savoir que vos péchés ont été pardonnés par le sang deJésus. Nous ne disposons que de cette courte vie pour annon-cer cette vérité aux autres. » 4

Beaucoup des églises d’aujourd’hui ne sont pas convaincues dedevoir proclamer cet évangile dépouillé et simple de Jean 3 :16-18et 1 Corinthiens 15 :1-3. Chaque fois que nous prêchons, nous de-vons faire savoir à ceux qui nous écoutent que Dieu les aime etmet toute son énergie à les rechercher.

DES SAUVETEURS DÉTERMINÉSMon ami Jim Reapsome comparait la mission de l’Église à l’hé-

roïsme des Marines qui sont allés délivrer le pilote d’un F-16,

Page 16: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

16

Scott O’Grady. Il me disait comment, se-lon lui, beaucoup d’églises gaspillentleur énergie sur des questions secondai-res telles que le choix des chœurs delouange plutôt que celui des cantiquesclassiques. Pendant ce temps, « le dia-ble a le champ libre. Toutes ces luttesinternes sont autant de manœuvres luipermettant de nous empêcher de rem-plir notre mission première : abattre lesmurailles de son royaume de ténèbrespour que des gens passent au royaumede lumière de Dieu. Les Marines qui ontsauvé le capitaine O’Grady ne sont pasrestés assis à discuter pour savoir quel-le version choisir de tel ou tel hymnedu Corps des Marines. Ils n’avaientqu’une mission en tête : sauver un pilo-te en détresse, et rien n’allait les détour-ne de cet objectif. »

IL Y A CERTES DES ACTIONSPONCTUELLES, MAIS POUR

DES MILLIERS D’ÉGLISESET POUR BEAUCOUP DE CHRÉTIENS,

L’ÉVANGÉLISATION N’ESTPAS UNE PRIORITÉ,

ET MOINS ENCORE LA PRIORITÉ.

Jim conclut ainsi son article : « Com-me le dit un bon vieux dicton, il ne faut

pas lâcher la proie pour l’ombre ; ilnous faut donc lancer des lignes de vie,d’espérance et de paix vers ceux quisont écrasés et submergés par le dé-sespoir. » 5

Je sais que mon père et ma mère sontau ciel grâce à des missionnaires qui ontsu lancer de telles lignes de vie pour lepeuple d’Amérique du sud. Dieu soit bénipour le message de l’Évangile et pour lesmissionnaires qui n’ont reculé devantaucun sacrifice pour apporter à notre fa-mille l’assurance de la vie éternelle (Cf.Jean 10 : 28).

SOMMES-NOUSCONSCIENTSDE L’URGENCE ?L’Église d’aujourd’hui n’est pas animée

d’un sentiment d’urgence pour l’évangé-lisation, et ce en partie parce que nousne sommes pas pleinement convaincusque les perdus sont réellement perdus.Certes, nous ne nions pas qu’ils le soient,mais nous ne laissons pas cette vériténous saisir et nous embraser. Autrement,nous mettrions tout en œuvre pour con-vaincre les perdus qui se meurent sansDieu de se tourner vers le Christ (Cf.Psaume 39 : 5).

S’étant engagé à évangéliser,notre homme fait tout pour atteindre son objectif…

Page 17: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

17

La mère d’un de mes amis est en trainde mourir, et, bien qu’elle ne soit pas mamère, je ressens l’urgence de la voir setourner vers Christ, alors que mon ami,son propre fils, ne ressent pas cette ur-gence. Je sais que cet homme aime samère, mais si c’était la mienne et qu’ellesoit sur le point de mourir sans connaîtrele Seigneur, je serai tous les jours à ge-noux au pied de son lit, dans la prière,jusqu’à ce qu’elle lui donne son cœur.George Barna raconte comment son cœura été bouleversé en entendant Bill Hybelsprêcher sur le riche et Lazare dans Luc16 : 27-28 : « À ce jour, plus de dix ans plustard, je me souviens de ce message et del’horreur qui a rempli mon cœur quandj’ai réalisé, peut-être pour la première fois,l’atrocité d’une éternité passée en enfer,mais aussi la valeur de la mort de Christpour moi, et l’impératif d’utiliser toutes lesressources disponibles pour partager lavérité sur la vie, la mort, le péché et la grâ-ce avec tous ceux que je côtoie. » 6 La viede Barna, en tant que témoin de Christ, ena été profondément bouleversée.

LE ZÈLE SUPPOSE DES SACRIFICES :ÊTRE PRÊT À ALLER OÙ QUE CE SOIT,À ABANDONNER QUOI QUE CE SOIT,ET À TOUT SUPPORTER POUR JÉSUS,

TOUT EN DÉPENDANT CONSTAMMENTDE SA VIE DE RÉSURRECTION

AGISSANT EN NOUS.

Mon collègue évangéliste Clyde Dupindisait : « Rien n’est plus important pourDieu que de venir au secours de ceux qu’ila créés. » Nous avons tous besoin d’êtreresensibilisés à cette vérité et renouvelésdans notre amour pour ceux qui vivent etmeurent sans Jésus.

Je désire être animé d’une passion plusgrande encore venant de Dieu pour tousceux qui vivent encore pour eux-mêmes,en proie au péché et en marche vers laperdition éternelle. J’ai un fardeau pourmes amis qui ne saisissent pas le fait quela grande responsabilité du chrétien n’estpas de prendre la retraite le plus tôt pos-sible pour courir pendant des heuresaprès une balle de golf. S’ils pouvaientseulement être aussi passionnés par leurengagement envers le royaume de Dieuqu’après leur prochain tournoi ou le pro-chain match…

CHAQUE FOIS QUE NOUS PRÊCHONS,NOUS DEVONS FAIRE SAVOIR À CEUX QUI

NOUS ÉCOUTENT QUE DIEU LES AIMEET MET TOUTE SON ÉNERGIE

À LES RECHERCHER.

Comment les convaincre qu’ils trouve-raient bien plus de plaisir et de satisfac-tion dans l’évangélisation ? L’évangélisa-tion est un combat spirituel. Il n’est doncpas étonnant que l’on nous claque par-fois la porte au nez et que l’on s’en pren-ne même parfois à nos familles et à nosvies. Mais il y a une telle joie à obéir auSeigneur ! Laissez-moi évangéliser : c’estlà que je prends le plus de plaisir ! Rienn’est plus enthousiasmant que de pouvoirpartager l’Évangile et introduire des hom-mes et des femmes dans le royaume deDieu. Donnez-vous tout entier à l’évan-gélisation ; vous n’avez qu’une vie à in-vestir dans ce projet.

Adapté de The Only Hope for America(Westchester, Ill. : Crossway Books, 1996).

Luis Palauest un évangéliste qui a prêchél’Évangile dans 95 pays par diversmédias et lors de nombreusescampagnes d’évangélisation.Il a écrit plus de quarantelivres et brochures.

NOTES1. George Barna, Evangelism That Works (Ventura,Calif. : Regal Books, 1995), p.35-36. « L’adulte amé-ricain typique a sans nul doute été souvent placédevant ce défi qui ne date pas d’hier, mais il a finipar oublier le contenu de ce défi. »2. Barna, p.15.3. Barna, p.22.4. The Cost of Loving Jesus, Christianity Today, 12mai 1989, p. 45.5. Jim Reapsome, Captain O’Grady’s Lifeline, Pulse,21 juillet 195, p.8.6. Barna, p.12-13.

Page 18: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

18

Imaginez le jardin idyllique d’Éden. Pasde circulation, ni de pollution, ni de bruit,ni de stress, pas de péché avec ses consé-quences. Quel commencement pour l’es-pèce humaine ! Comme Dieu l’avait dit detoute la création, c’était bon. Tout étaitbon, y compris l’acte par lequel Dieu cou-ronna sa création : Adam et Ève.

LA GRANDE CALAMITÉMais le premier Adam a chuté. Main dans

la main, le premier couple s’est jeté dans lepiège de Satan, gâchant ainsi leur bonheur :ce fut la fin du jardin d’Éden. Un ange, avecune épée flamboyante, en garderait désor-mais la porte. L’homme en était expulsé. Denos jours, le mot Éden est employé pourdécrire une beauté inimaginable.

Par Loren Triplett

Avant l’expulsion du premier couple,Éden fut le théâtre d’une scène des plusétonnantes et des plus émouvantes quisoient ; une scène qui se répète encoreet encore tout au long des Écritures. Dieuvint en Éden pour rendre visite à ses en-fants, mais ils n’étaient pas là. Quand ilsl’entendirent approcher, ils se cachèrent.Dieu les attendit au lieu du rendez-vous,les chercha du regard, puis finit par lesappeler : « Adam, où es-tu ? »

Dieu venait de perdre sa créature.C ’est un peu comme s’il s’écriait :« Adam, comment pourrai-je t’abandon-ner ? » Nous voyons là la profonde souf-france de Dieu face à une grande calami-té. Dès lors, plus rien n’a jamais été com-me avant.

18

Page 19: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

19

LA GRANDE CAUSEEn dépit de la chute, nous voyons

l’amour passionné de Dieu se manifesterenvers l’homme déchu tout au long del’Écriture. C’est la grande cause de Dieu :la campagne divine pour le retour de larace d’Adam. Il n’a jamais cessé d’aimerles perdus. Même lorsqu’il a dû juger tousceux qui vivaient sur la terre, il a trouvéune exception en la personne de Noé.Dieu a ainsi rétabli le contact avec leshommes par Noé le juste et ses fils. Plustard, il a parfois été à deux doigts de con-damner Israël. Mais Moïse plaida sa cau-se : « Pardonne maintenant leur péché !Sinon, je t’en prie, efface-moi de ton livreque tu as écrit » (Exode 32 : 32).

LA GRANDE CAUSE DIVINE CONSISTEÀ CHERCHER INLASSABLEMENT

À FAIRE TRIOMPHER LA SOLUTIONÀ LA GRANDE CALAMITÉ.

Si Dieu a fini par envoyer son peupleen captivité parmi les païens, il n’en es-pérait pas moins qu’à tout moment, sesenfants se prosterneraient et invoque-raient sa miséricorde et son pardon. Dieun’aime pas punir son peuple. Il est lent àla colère. Sa miséricorde éclaire tous sesrapports avec les humains. Il n’est pas unDieu de vengeance mais un Dieu de mi-séricorde et de réconciliation. La grandecause divine consiste à chercher inlassa-blement à faire triompher la solution à lagrande calamité.

LA GRANDEUR DU CALVAIREDans la plénitude des temps, Dieu a mis

en œuvre le projet qu’il avait conçu bienavant la fondation du monde. Ce projetconsistait en une solution stupéfiante etradicale qui ne pouvait échouer. Il s’agis-sait du don de la vie du Fils unique de Dieuen sacrifice pour tous les péchés de l’es-pèce humaine. Dieu lui-même, sous la for-me d’un homme, consentirait au sacrificele plus inconcevable qui n’ait jamais étéoffert sur un autel. Ce fut un sacrifice divinet une agonie divine : celle de Christ sur lacroix. C’est en cela que réside la grandeurdu Calvaire. Le Calvaire est la pièce maî-tresse de la grande cause divine. Le Calvai-re est le chemin que Dieu a choisi pourvenir jusqu’à nous. Le Calvaire déclare di-

vinement à Satan qu’il y aura toujours uneville de refuge où le coupable pourra trou-ver miséricorde. Le Calvaire est la portede cette ville. Passer par le Calvaire nemasque pas nos péchés, mais nous en pu-rifie. « Si vos péchés sont comme le cra-moisi, ils deviendront blancs comme laneige » (Ésaïe 1 : 18).

DANS LA PLÉNITUDE DES TEMPS,DIEU A MIS EN ŒUVRE LE PROJETQU’IL AVAIT CONÇU BIEN AVANT

LA FONDATION DU MONDE.

LA GRANDE MISSIONAvant son retour dans la gloire, notre

Seigneur a mis en place une stratégie pouratteindre les perdus avec le message duCalvaire. Nous appelons parfois ce projet« la grande mission » ; c’est un mandatpour la plus noble et la plus grande causeque l’on ait jamais défendue : celle del’évangélisation.

Au premier coup d’œil, cela sembletout à fait inadapté à la réalité. La gran-de mission n’en est pas moins le projetdivin par lequel chaque croyant né denouveau devient partie intégrante dugrand réseau de communication divin.Puisque Christ est mort pour tous, Dieuveut que tous entendent la nouvelle duCalvaire. C’est pourquoi chaque croyantdoit être un instrument en vue du salutdes perdus, un soldat dans l’armée ré-demptrice de Dieu.

Tous les croyants sont appelés par Dieuà transmettre la bonne nouvelle du Cal-vaire et du tombeau vide à tous les peu-ples, toutes les nations, toutes les tribus,et toutes les langues. Nous sommes tousmandatés, missionnaires.

CE PROJET CONSISTAIT ENUNE SOLUTION STUPÉFIANTE

ET RADICALE QUI NE POUVAIT ÉCHOUER.IL S’AGISSAIT DU DON DE

LA VIE DU FILS UNIQUEDE DIEU EN SACRIFICE POUR

TOUS LES PÉCHÉSDE L’ESPÈCE HUMAINE.

Nul besoin de craindre d’être dépasséspar l’ampleur de la tâche. Dieu sait quenous n’en sommes pas capables par nous-mêmes. C’est pour cela que Jésus a dit,alors qu’il était sur le point de quitter cet-

Main dans la main,le premier couplese jeta dans le piègede Satan, gâchantainsi leur bonheur.

Page 20: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

20

te terre, que, dès qu’il arriverait là-haut,aux côtés de son Père céleste, il nous en-verrait le don du Saint-Esprit qui nous qua-lifierait pour notre mission (Cf. Jean 16 :7). Il nous rend capables d’obéir au grandordre de mission afin que nous fassionsnotre part en vue d’annoncer le Calvaireau monde. Quand nous obéissons, nousdécouvrons la joie de participer à cettegrande cause divine consistant à trouverles perdus et à les amener à tourner lesregards vers le Calvaire.

UNE GRANDE OBLIGATIONPrendre part à la réalisation de ce

grand ordre de mission ne se résume passeulement à un acte d’obéissance au pro-jet de Dieu. C’est aussi être animés parun souci de justice. Comment pourrions-nous jouir de la joie du salut et de sesbienfaits sans nous préoccuper des mil-lions qui n’en savent rien ?

L’Écriture parle à plusieurs occasionsde la consolation et de la guérison quiviennent par la connaissance de Dieu. Lepsalmiste exprime l’espérance de voirtoutes les nations guéries afin qu’ellesplacent leur confiance dans le Tout-Puis-sant (Cf. Psaume 67 : 2-3). Les peuplesde toutes les nations doivent avoir l’oc-casion de connaître l’amour de Dieu etses promesses.

Il y a dans le monde entier une grandearmée de soldats en service commandé quisemble ne jamais s’arrêter en chemin. Ilsse considèrent comme appelés à répan-dre la connaissance de Son nom parmitous les peuples.

Un étudiant de notre nouvelle écolebiblique en Éthiopie revenait d’une cam-pagne d’évangélisation à la fin du premiersemestre de cours. Les missionnaires Dua-ne et Sylvia Stewart nous racontèrent l’his-toire de Nagusi, un chargé de mission.

Nagusi voyageait pour se rendre à unautre village où il devait prêcher quandil fut surpris par la pluie. Il fit donc ceque font tous les Éthiopiens : il s’arrêtachez quelqu’un pour demander asile. Ungroupe se trouvait là réuni, qui le reçutcordialement. En parlant avec les uns etles autres, il remarqua un homme assisdans un coin qui ne parlait avec person-ne. La pluie persista longtemps, et Na-gusi demanda s’il pouvait dire quelques

Loren Triplettfut longtemps Directeur exécutifde la Mission Étrangèredes Assemblées de Dieu des États-Unis,à Springfield, dans le Missouri.

mots au groupe. Ils acquiescèrent, et illeur prêcha donc l’Évangile. Il pria ensui-te. Le Saint-Esprit tomba sur lui, et il semit à parler en d’autres langues. L’hom-me qui était assis dans un coin bonditalors sur ses pieds et leva ses mains versle ciel. Il dit alors à Nagusi :

« Comment avez-vous appris ma lan-gue ?

LE CALVAIRE, DANS SA GRANDEUR,EST LA PIÈCE MAÎTRESSE

DE LA GRANDE CAUSE DIVINE.

– Je ne l’ai pas apprise, répliqua Nagu-si, mais c’est l’Esprit du Seigneur qui a parléà travers moi.

– Tu m’as dit, dans ma langue, deme tenir debout, ce que je ne pouvaisplus faire car ma jambe était paralysée.Regardez comment je me tiens deboutà présent ! »

Il est certain que les chargés de mis-sion envoyés par Dieu seront remplis decourage, d’audace et de puissance. Puis-sions-nous renouveler nos vœux de ser-vir la grande cause divine en faveur desperdus vers lesquels il déverse sonamour. Telle est la volonté de Dieu pourson Église. Nous devons servir la grandecause de l’évangélisation en faisant con-naître à tous l’amour éternel de Dieuenvers eux, et son merveilleux salut pré-paré à leur intention.

Page 21: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

21

Page 22: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

22

Le mouvement de Pentecôte a toujoursdépendu de la puissance de Dieu, dans etpar l’Église, en vue de sa propre vitalitéspirituelle et de l’efficacité dans le témoi-gnage qu’elle doit rendre de Christ. Enfait, à aucun moment de notre histoire,en tant que mouvement, le besoin demarcher dans la présence et la puissancede Christ n’a été aussi fort qu’aujourd’hui.

Cette étude de mot apportera quelqueéclairage sur la nature de la manifestationde la puissance de Christ dans la vie ducroyant. Essentiellement associé à la puis-sance, dans le Nouveau Testament, le mot

dúnamisest un terme fréquemment utilisé dansnotre langage théologique courant, et dece fait assez connu de la plupart 1. Nousétudierons l’ensemble des textes où il estutilisé afin de parvenir à une compréhen-sion de la diversité de son usage dans leNouveau Testament.

LA PERSONNE DE CHRISTEn étudiant la puissance dans le Nou-

veau Testament, nous voyons que le prin-cipe essentiel est que tout pouvoir vientdu Christ Jésus et que son but ultime estd’exalter et glorifier le Seigneur dans etpar l’Église (Cf. Apocalypse 5 : 12). En fait,c’est là ce qui constitue le cœur mêmede notre héritage pentecôtiste. Toutenotre compréhension de la puissance spi-rituelle est résumée par la promessed’Actes 1 : 6-8 (voir en particulier le v.8et l’utilisation du mot dúnamis), et sonaccomplissement dans Actes 2. C’est ain-si que nous sommes assurés de pouvoirrendre témoignage au Seigneur ressus-cité et exalté, Jésus le Christ. Et c’est leSeigneur Jésus-Christ lui-même, en saqualité de fils de David, qui déverse sonEsprit et sa puissance sur son peuple (Ac-tes 2 : 22 ; cf. 1 Samuel 16 : 13).

De plus, la puissance que Christ don-ne au croyant est la même puissance del’Esprit dont il dépendait pendant l’incar-nation (Cf. l’usage de dúnamis dans Luc4 : 14 ; Actes 10 : 38, et l’expression équi-valente « rempli de l’Esprit » dans Luc4 : 1). En fait, la dúnamis de Dieu est siétroitement liée à Christ qu’il est écrit que

sa personne même définit « la puissancede Dieu » (1 Corinthiens 1 : 24 ; cf. 2 : 5 ;4 : 19-20 ; Romains 1 : 16 [la puissance del’Évangile de Christ] ; Luc 22 : 69). C’estcette même puissance de Christ qui agiten nous (2 Corinthiens 12 : 9 ; Éphésiens3 : 20-21). Mais la dúnamis de Christ ne semanifeste que dans notre faiblesse (2 Co-rinthiens 12 : 9-10). C’est là une condi-tion à remplir si nous voulons voir la puis-sance du Seigneur agir en nous et à tra-vers nous : nous devons mettre de côtétout ce qui relève du monde et de sa pro-pre nature.

MIRACLES ET ACTESSURNATURELSDúnamis est souvent employé pour

décrire les « miracles » ou la puissance quileur est associée dans le Nouveau Testa-ment (Cf. Matthieu 7 : 22 ; 11 : 20 ; 13 : 54,58 ; Marc 5 : 30 ; 6 : 5 ; Luc 6 : 19 ; 8 : 46 ;1 Thessaloniciens 1 : 5). Les guérisons etautres miracles sont considérés commela démonstration de la puissance mêmede Dieu. En fait, figure parmi les donsénumérés dans la liste de 1 Corinthiens12 : 4-11 les energemata dunameon (« le dond’opérer des miracles » v. 10). Ce don estici associé au don de la foi (v. 9) et distin-gué des dons de guérison ; il constituevraisemblablement un éventail plus larged’actes miraculeux qui incluent le fait dechasser des démons.

Plus loin, l’usage de dúnamis, dans lelivre des Actes, apportera davantage delumière sur sa signification. Par exemple,il est dit d’Étienne qu’il était « plein degrâce et de puissance » (pleres charitos kaidunameos) et qu’il « opérait de grands pro-diges et des signes parmi le peuple » (Ac-tes 6 : 8).

DANS LE NOUVEAU TESTAMENT,NOUS VOYONS QUE LE PRINCIPE

ESSENTIEL EST QUE TOUTE PUISSANCEVIENT DU CHRIST JÉSUS.

Ce même type de puissance est asso-cié à Philippe en Samarie (Actes 8 : 13« miracles »), et à Paul à Éphèse (Actes19 : 11, également traduit par « mira-cles »). Nous en déduisons que ce termes’applique à des manifestations miracu-leuses et spécifiques de la puissance de

Page 23: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

23

Dieu, surtout en rapport avec la guérisonet le fait de chasser les démons. Le dé-ploiement de la puissance de Dieu quicouronnera le tout sera bien sûr la résur-rection d’entre les morts (Romains 1 : 4 ;8 : 11 ; 1 Corinthiens 15 : 43).

UNE PROCLAMATION PLEINED’ASSURANCEUn autre usage significatif de dúnamis as-

socie ce terme à un enseignement et à untémoignage puissants. Cette perspectiveparticulière de la puissance commencedans le Nouveau Testament avec le pro-pre enseignement de Jésus et continuedans le témoignage de l’Église du premiersiècle. L’Évangile de Luc et le livre des Ac-tes mettent particulièrement l’accent surla manifestation de cette puissance dansla proclamation et le témoignage sousl’onction du Saint-Esprit. Par exemple, audébut du ministère de Jésus, son ensei-gnement, autant que ses miracles, émer-veillaient ses auditeurs parce qu’il agis-sait par la puissance (dúnamis) de l’Espritavec une autorité (exousia) qu’ils n’avaientjamais vue précédemment dans l’ensei-gnement de leurs scribes et des Pharisiens(Cf. Luc 4 : 1-44). Cette proclamation etce témoignage puissants continuent dansle livre des Actes à commencer par la pré-dication de Pierre au jour de la Pentecôte(Cf. Actes 2 : 1-39) mais aussi tout au longdu livre (Cf. Actes 4 : 31-33 ; 6 : 8 ; 8 : 4 ;19 : 8 ; Romains 15 : 18-19 ; Philippiens3 : 10). Prêcher avec assurance sousl’onction de l’Esprit avec les signes qui sui-vent était caractéristique du témoignagede l’Église du premier siècle (Cf. 1 Thes-saloniciens 1 : 5).

SI NOUS DEVONS VEILLERÀ NE PAS ÊTRE ARROGANTS

DANS LE COMBAT SPIRITUEL (JUDE 8),NOUS POUVONS NÉANMOINS AVOIRDE L’ASSURANCE PAR LA PUISSANCE

DU SANG DE JÉSUS QUI A VAINCUTOUS SES ENNEMIS.

LA PUISSANCE DES TÉNÈBRESDúnamis est aussi utilisé en relation

avec la puissance du mal. Les puissancesmauvaises sont mentionnées comme fai-sant partie du royaume des ténèbresdans plusieurs textes (Cf. Éphésiens 6 :

À aucun momentde notre histoire,en tant quemouvement,le besoin de marcherdans la présenceet la puissancede Christ n’a étéaussi fortqu’aujourd’hui.

12 ; Colossiens 1 : 16 ; 2 : 15 ; et éven-tuellement Romains 8 : 38). L’œuvre deces puissances est résumée par la mani-festation de Satan à travers l’antichrist.Ce dernier est même capable de contre-faire miracles, signes et prodiges (2 Thes-saloniciens 2 : 1-11). En fait, l’action dela trinité diabolique décrite dans Apoca-lypse 13 : 1-18 séduira la plupart deshabitants de la terre par la puissance deSatan (13 : 2).

Mais la croix n’en a pas moins vaincula puissance des ténèbres en faveur dupeuple de Dieu. Satan n’est ni l’alter egoni la contrepartie égale du Seigneur. Ils’oppose à Dieu mais ne sera jamais ca-pable de se mesurer à la puissance deDieu ; le souffle de la bouche du Seigneursuffira à le détruire (2 Thessaloniciens2 : 8 ; cf. Apocalypse 20 : 7). Si nous de-vons veiller à ne pas être arrogants dansle combat spirituel (Jude 8), nous pouvonsnéanmoins avoir de l’assurance par lapuissance du sang de Jésus qui a vaincutous ses ennemis.

En résumé, en ces temps de la fin, Dieua ordonné à son peuple de marcher dansla présence et la puissance du Christ res-suscité par le Saint-Esprit. Si nous nouslivrons à lui, il nous oindra de cette mêmepuissance que nous trouvons déployéedans les pages de l’Écriture.

Douglas A. Ossest responsable de la sectiond’éducation biblique de l’universitéCentral Bible College à Springfield,dans le Missouri.

1 Dúnamis est plus couramment associé aux mira-cles ou à des actes surnaturels, ou encore à desparoles puissantes, tandis que exousia revêt davan-tage le sens d’autorité. Cet article a voulu mettrel’accent sur les œuvres miraculeuses de Dieu. C’estpour cela que nous ne parlerons pas ici de l’em-ploi de dúnamis en référence à la capacité humai-ne ou à des compétences naturelles (Cf. 2 Corin-thiens 8 : 3 où le mot dúnamis est traduit par « pos-sibilités »).

Page 24: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

24

Aucune profession ne génère plus destress provoqué par l’homme que celle depasteur. Rester en forme et en bonne san-té sur le plan spirituel, émotionnel, etphysique, dans le cadre du ministère, de-vient de ce fait un défi de plus en plusgrand à relever. Pour y parvenir avec suc-cès, le serviteur de Dieu doit avoir despriorités bien définies, et choisir de sediscipliner afin de les respecter.

Une révision de 1 Timothée 3 : 1-7,Tite 1 : 6-9, et 1 Pierre 5 : 1-4 permet derecueillir certains principes généraux quinous y aideront. Il s’en dégage les priori-tés suivantes dans la vie du pasteur :

1. sa relation personnelle avec Christ2. sa relation avec son conjoint3. sa relation avec ses enfants4. sa relation avec le corps de Christ.

VOTRE RELATIONPERSONNELLE AVEC CHRISTVotre relation avec Dieu est celle qui,

par excellence, durera pendant toute

Par Richard Dobbins

LES PRIORITÉSl’éternité. Elle mérite certainement la pre-mière place. Votre consécration person-nelle envers le Seigneur est aussi la res-source la plus vitale de votre vie. Vous nerencontrerez pas de plus grand défi quecelui de maintenir une bonne santé spiri-tuelle et une réelle consécration par ladiscipline spirituelle d’une vie quotidien-ne de communion avec Dieu. En tra-vaillant avec des centaines de couples endifficulté dans le ministère, par le biaisde notre association Emerge, nous avonsdécouvert que la discipline d’une commu-nion personnelle régulière avec Dieu estle point faible du ministère.

L’ennemi fait tout pour amener le pas-teur à confondre son service pour Dieuavec sa marche avec Dieu. Parce qu’il litla Bible pour préparer ses prédications etqu’il prie pour les autres dans le cadre deson activité, le serviteur de Dieu est faci-lement enclin à se mentir à lui-même enconsidérant que ce temps suffit à répon-dre à ses propres besoins spirituels.

L’ennemi fait toutpour amenerle pasteurà confondreson servicepour Dieuavec sa marcheavec Dieu.

DU FOYER PASTORAL

24

Page 25: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

25

Et pourtant, le temps passé à étudierla Bible pour prêcher, et à prier pour lesautres en tant que pasteur, ne devrait ja-mais être confondu avec sa vie spirituellepropre. En plus, et en dehors de ces tempsconsacrés à votre service, vous avez be-soin de votre propre rendez-vous quoti-dien avec Dieu. Il n’y a pas toujours derelation directe entre le service du pas-teur et sa vie personnelle. Vous pouvezconnaître un certain succès dans votreservice, et l’échec dans votre marche avecDieu. Dieu se préoccupe davantage devotre marche avec lui que de votre servi-ce pour lui. Il n’en est pas moins vrai queles pasteurs ont tendance à privilégier leurtravail et à négliger leur marche avec leSeigneur.

Qu’advient-il lorsque le pasteur eststressé et à bout de ressources ? Tropsouvent, le pasteur fatigué ne va pas s’at-tendre au Seigneur pour être renouveléet ressourcé après avoir affronté unejournée difficile. Toute la journée, il pen-se à ses prédications, visite les croyants,les malades et les mourants, s’occupe desbesoins financiers de l’église, écoute lesmécontents, résout des conflits de per-sonnalité parmi les responsables, puisrentre chez lui. Il est alors facile d’êtrehypnotisé par la télé au lieu de passer dutemps dans la prière et la méditation. Onse trouve alors bien des excuses : « Je n’aiplus assez d’énergie pour penser à celamaintenant. Je suis fatigué et j’ai besoinde me changer les idées. » Il s’endort alorsdans son fauteuil préféré, la télécomman-de à la main.

La télévision n’a jamais renouvelé lesforces de qui que ce soit. Ce n’est qu’ens’attendant au Seigneur que nos forcesse renouvellent (Ésaïe 40 : 31). Notre re-lation avec Dieu est notre principalesource d’énergie ; c’est la relation la plusvitale. À nous de la sauvegarder et de re-nouveler notre vie de prière sous diffé-rentes formes.

Par les pétitions, résistez à la tentationde vous fixer sur vos propres besoins. Aulieu de cela, fixez votre attention sur lesbesoins dont Jésus parle dans ses prièresafin que, lorsque le Père vous écoute, ilentende l’écho de la prière de son Fils.Étudiez ses prières qui nous sont rappor-tées dans le Nouveau Testament et déve-

loppez votre vie de prière sur ce modèle.C’est alors que, plus que jamais, vous sau-rez prier « au nom de Jésus ».

Prenez le temps de prier dans l’inter-cession. Cette forme de prière est particu-lièrement appropriée quand on ne sait pascomment prier pour quelque chose quinous trouble. Dans l’intercession, le Saint-Esprit intercède lui-même par nous selonla volonté de Dieu (Romains 8 : 27).

Souvenez-vous aussi qu’il est écrit :« Priez sans cesse » (1 Thessaloniciens5 : 17). C’est là une des plus merveilleu-ses dimensions de la prière : cette con-versation informelle et impromptue avecDieu à tout moment de la journée, luiparlant ainsi de nos tâches au fur et àmesure que nous les abordons. C’est uneligne ouverte qui permet une communi-cation constante avec Dieu.

Vous pouvez aussi chanter et célébrerle Seigneur dans votre cœur. Avez-vousdéjà essayé de communiquer ainsi avecDieu tout en restant déprimé ? Paul etSilas ont chanté en dépit de leurs circons-tances (Actes 16 : 16-25).

Plus vous cherchez, plus vous trouve-rez des moyens et des occasions de com-muniquer avec Dieu tout au long de lajournée. Prier, c’est tellement plus quedemander à Dieu de pourvoir à nos be-soins et nos désirs : c’est une attitude quidoit devenir un élément de notre vie dechaque jour.

Prenez le temps de lire la Bible chaquejour pour nourrir votre propre foi, indé-pendamment du temps que vous prenezpour vous préparer à prêcher ou à ensei-gner dans les divers aspects de votre mi-nistère. Découvrez le plaisir de cacher laParole dans votre cœur, juste entre vouset lui. Peut-être aurez-vous l’occasion departager ce que vous avez reçu dans cesmoments, plus tard dans tel ou tel messa-ge, mais recherchez régulièrement la facede Dieu pour entendre ce qu’il a à vousdire personnellement.

Diversifiez votre lecture biblique per-sonnelle afin qu’elle reste une source derafraîchissement. Étudiez les familles dela Bible. Notez les traits de caractère. Étu-diez la Bible de manière suivie et par thè-me. Faites des études de mots à partir del’hébreu et du grec. Étudiez les grandesdoctrines de la Bible.

Vos relations,que ce soit avecDieu, votre conjoint,vos enfants,vos amis et tousceux qui constituentle corps de Christ,sont les seulséléments de votrevie qui vousaccompagnerontdans l’éternité.

Page 26: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

26

VOTRE RELATION AVECVOTRE CONJOINTLa seconde priorité de votre vie est

votre mariage. Votre relation avec votreconjoint est celle qui est appelée à durerle plus longtemps sur cette terre.

Votre relation avec Dieu et avec vo-tre conjoint vous soutiennent, ensemble,à travers toutes ces années où les enfantsnaissent, grandissent, puis quittent lenid. La vie de couple mérite et nécessitedonc beaucoup d’attention. En fait, vo-tre relation avec Dieu et celle avec votreconjoint sont les deux seules relationsqui soient sources d’énergie dans votrevie. Toutes les autres relations, y com-pris celles avec vos enfants, attendent devous que vous dépensiez de votre éner-gie en leur faveur.

Consacrez-vous à votre conjoint. Don-nez aux membres de votre église un bonexemple de vie de couple. Rien n’apporte-ra davantage de crédibilité à votre messa-ge que de donner le modèle d’un coupledont chacun sait qu’il est épanoui.

Si vous ne priez pas ensemble en tantque couple, trouvez le moment et letemps de le faire. Faites de ce momentde prière quotidien avec votre conjointun moment d’intimité où vous vous pré-occupez de son bien-être spirituel, et nonpas comme un pasteur qui prie avec unmembre de l’église.

Si vous avez des enfants en bas âge oudans les petites classes, ou si votre fem-me travaille même à temps partiel horsdu foyer, tenez compte des exigences quecela place sur son emploi du temps. N’at-tendez pas d’elle qu’elle joue du piano,dirige la chorale, s’occupe de la poupon-nière et du groupe de femmes. N’oubliezpas qu’elle est d’abord votre partenairede cœur dans le ministère, et qu’elle ap-préciera d’autant plus d’être à vos côtésdans votre ministère public, si elle n’estpas chargée par une multitude d’autresactivités. Ne la culpabilisez pas si elle nepeut pas se faire tout à tous.

Laissez-lui la latitude de garder les en-fants ou de travailler au dehors sans exi-ger d’elle qu’elle soit présente à toutes lesréunions spéciales de l’église. Elle appré-ciera votre attention, et vos enfants sau-ront que l’église est un endroit où l’on ap-prend à connaître un Dieu qui nous aime

et qui est attentif à nos besoins.Il n’y a rien qui ne fasse autant plaisir

à l’adversaire que de voir sévir la guerredans le foyer du pasteur. Cela suffit pourqu’il puisse paralyser des églises entiè-res. Les couples pastoraux feraient biende dédramatiser le fait de demander del’aide quand ils sont confrontés à certainsproblèmes dans leur vie de couple. Il estbien préférable de gérer les problèmesavant qu’ils n’atteignent des proportionstrop grandes.

Prenez le temps d’investir l’énergienécessaire à vivre une vie de couple épa-nouie. Identifiez les points faibles quideviennent des brèches dont l’adversaireprofiterait. Ne lui permettez pas de vouspousser à prétexter que vous devez don-ner tout votre temps à l’église pour vouséloigner de votre conjoint et faire naîtrede l’amertume dans son cœur. Dites-vousbien que six mois après que vous aurezquitté votre église, peu de gens se sou-viendront de vous. Mais votre femme seratoujours votre femme, et vos enfants se-ront toujours vos enfants. Des relationssaines avec Dieu, votre conjoint et vosenfants seront une source d’énergie et deforces à travers les périodes de change-ment que l’avenir peut vous réserver. Ilfaut donc les privilégier à tout prix dèsmaintenant.

VOTRE RELATIONAVEC VOS ENFANTSIl n’est pas nécessaire d’être des pa-

rents parfaits, mais il est important defaire de son mieux. Paul exhortait lesÉphésiens : « Et vous, pères, n’irritez pasvos enfants, mais élevez-les en les corri-geant et en les avertissant selon le Sei-gneur » (Éphésiens 6 : 4). Veillez à pour-voir à leurs besoins spirituels, physiques,émotionnels et sociaux, ainsi qu’à leursdésirs, lorsqu’ils sont raisonnables ! Maisne leur permettez jamais de vous montercontre votre conjoint.

En tant que responsable spirituel de-vant Dieu, prenez du temps régulièrementpour prier ensemble. Soyez un berger. Neles tyrannisez pas, mais soyez un exem-ple (1 Pierre 5 : 2-3). En tant que père, lepasteur doit dépendre davantage de sarelation affective avec ses enfants que desa position de pasteur.

Page 27: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

27

Instituez de bonnes habitudes spiri-tuelles dans votre foyer. Lisez l’histoire deNoël en famille à l’occasion des Fêtes defin d’année. Profitez de Pâque pour lireensemble le récit de la mort et de la ré-surrection de Christ. Saisissez les occa-sions qui se présentent.

Prenez le temps de vivre ensemble lesmoments de séparation et de retrou-vailles. Montrez à vos enfants que dansvotre famille, avant de se séparer le soir,on ne craint pas de se serrer dans les braset peut-être même de s’embrasser et dese dire : « Je t’aime ». Pourquoi ? Parce quel’enseignement par l’exemple est de loinle plus efficace.

VOTRE RELATION AVECLE CORPS DE CHRISTLa bonne nouvelle de l’Évangile, c’est

que notre avenir peut être différent etmeilleur que notre passé, quelles qu’aientpu être nos fautes. Le futur sera toujoursaffecté par notre passé, mais il peut êtremeilleur. Demandez à Dieu de vous aiderà identifier les domaines de votre vie per-sonnelle et professionnelle qui ont besoind’être renforcés, et de vous montrer com-ment y remédier de façon constructive etcréative. Faites-lui confiance pour agir etrestaurer la vie et le cœur de ceux qui voussont chers.

Pourquoi cela est-il important ? Parceque vos relations, que ce soit avec Dieu,votre conjoint, vos enfants, vos amis, ettous ceux qui constituent le corps deChrist, sont les seuls éléments de votrevie qui vous accompagneront dans l’éter-nité (Matthieu 6 : 20).

En considérant votre relation et vo-tre engagement envers le corps de Christà travers l’église locale, vous devez êtrebien au clair sur le rôle que vous devezjouer. Les gens regardent leur pasteurcomme une figure d’autorité et un repré-sentant de Dieu. C’est ainsi que leur re-lation avec leur pasteur est influencéepar des souvenirs conservés depuis leurenfance. Afin de devenir le modèle queDieu veut que vous soyez en tant queconducteur spirituel, pensez aux quali-tés que l’on attend d’un bon père. Puisdemandez à Dieu de vous aider à deve-nir cette sorte de père spirituel pour vosenfants spirituels.

Certains tendent à faire de leur pas-teur leur dieu, mais ne prenez pas celatrop à cœur. Humiliez-vous en vous sou-venant du symbolisme du pupitre chaquefois que vous vous en approchez pourprêcher la Parole de Dieu. Cet assembla-ge de bois et de métal nous rappelle quel’Écriture n’a pas besoin de nous pour sub-sister ; elle demeure très bien sans notreaide. De même, l’Église de Dieu subsiste-ra sans notre aide. C’est l’Église de Dieu,et non la nôtre ; c’est le corps de Christ,et non le nôtre.

Une seconde après votre mort, vous vi-vrez encore dans le cœur de ceux en quivous aurez investi une partie de vous-même.Acceptez cela pleinement et vivez selon cespriorités à la lumière de l’Écriture.

Ne permettez pas à l’ennemi de pré-texter l’urgence des tâches exigeantes etles multiples sollicitations pour vous vo-ler le temps et l’énergie que vous êtesappelé à investir dans ces relations pri-mordiales et productrices d’énergie dansvotre vie.

Quand ces priorités qui s’inspirent dela Parole de Dieu seront les éléments dé-terminants de votre vie, votre vie spiri-tuelle en sera d’autant plus épanouie etfructueuse ; votre impact pour le royau-me de Dieu dans votre église et votre vil-le sera d’autant plus grand. Votre exem-ple en incitera beaucoup à chercher dansleur propre vie ce que vous avez décou-vert dans la vôtre.

Richard Dobbinsest le fondateur et directeur deEmerge Ministries, Inc. ,à Akron dans l’Ohio.Il est aussi assistant auprèsdu surintendant des Assembléesde Dieu du district de l’Ohio.

Il n’y a rienqui ne fasse autantplaisir à l’adversaireque de voir sévirla guerre dansle foyer du pasteur.Cela suffit pour qu’ilpuisse paralyserdes églises entières.

Page 28: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

28

QUAND L’ÉGLISE

28

Jésus envoya ses disciples aux carrefourset le long des chemins (Cf. Matthieu 22 :9). Quand il déploya les soixante-dix pourpréparer les villes et les villages à sa visite,il leur demanda de demeurer dans les mai-sons où on les accueillerait. « Demeurez danscette maison-là, leur dit-il. Ne passez pas demaison en maison... Celui qui vous écoutem’écoute » (Cf. Luc 10 : 5-16).

Si les gens ne viennent pas à l’église,l’église est-elle prête à aller vers eux ? C’estune nécessité si elle veut avoir un impactsur sa génération. Le Seigneur a fait de sesdisciples des « pêcheurs d’hommes ». « Pê-cher » des hommes sous-entend vivre à leurcontact, souvent sous leur propre toit. Quedevons-nous enseigner afin de susciter des« pêcheurs d’hommes » équipés pour évan-géliser leurs contemporains ?

Il n’y a pas d’impact sans contact. Notrestratégie est celle du « corps à corps ». Jé-sus aurait pu nous inviter au ciel pour nousannoncer l’Évangile. Au lieu de cela, il estvenu dans ce monde comme un serviteur.Il a marché dans nos rues, mangé de notrenourriture, guéri nos maladies, visité nosfoyers, pleuré sur notre misère, partagé labonne nouvelle avec nous, et donné sa viepour qu’il y ait une bonne nouvelle à par-tager. Quand ses détracteurs ne voulaientpas reconnaître sa divinité, il les défiait decroire en lui sur la base de ses miracles.

Pour beaucoup d’églises, l’évangélisa-tion se résume tout au mieux à pêcherdes poissons dans un aquarium en verreteinté. Le pasteur prépare le message.L’auditoire contribue à réunir les pois-sons ; le pasteur dit : « Invitez-les à venirà l’église, et je les inviterai à venir àChrist. » Certes, il y a des résultats, maisdans la plupart des cas, on attrape peu depoissons, et il arrive qu’il faille attendrebien longtemps.

L’ÉVANGELISATION SELONLE NOUVEAU TESTAMENTL’Église du premier siècle n’avait pas

d’aquarium en verre teinté, ni d’orgue, nide groupe de louange, ni de programmesde radio. Si « le Seigneur ajoutait chaque jourà l’église ceux qui étaient sauvés », je me suissouvent demandé si c’était parce qu’« ilsobtenaient la faveur de tout le peuple ». Ilsvivaient la bonne nouvelle.

L’évangélisation selon le Nouveau Tes-tament ne relève pas tant de méthodesque l’on doit utiliser ni de programmes àadopter que d’une façon de vivre. La stra-tégie de communication de Dieu consis-te à utiliser des hommes et des femmescomme « emballage » de son message afinqu’ils soient des « lettres vivantes connueset lues de tous ». Nous devons être la lec-ture de ce monde. Au sens le plus fonda-

L’évangélisation, selon le modèle du Nouveau Testament,n’est pas tant liée aux méthodes qui sont employées

ou aux programmes que l’on élabore,qu’à une façon de vivre.

Par Joseph Aldrich

QUAND L’ÉGLISE

Page 29: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

29

SORT DE SES MURS

29

mental, l’évangélisation utilise les donsque nous manifestons sous l’autorité duSeigneur en les mettant au service denotre prochain et de notre communauté.Toutes nos capacités viennent de Dieu etdeviennent des dons spirituels quand el-

les sont placées sous l’autorité et la sei-gneurie de Christ, produisant ainsi desrésultats spirituels. L’évangélisation s’ac-complit à travers nos dons.

Paul le disait ainsi : « Car, bien que jesois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le

Pour beaucoupd’églises,l’évangélisationse résume toutau mieux à pêcherdes poissonsdans un aquariumen verre teinté.

SORT DE SES MURS

Page 30: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

30

serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre » (1 Corinthiens9 : 19). On ne peut gagner sans servir. Les évangélistes efficacessont ceux qui savent prendre le linge et le bassin pour laver lespieds de leurs semblables. Un tel esprit de service est la musiquede l’Évangile aux oreilles de l’incroyant. Notre stratégie d’évangéli-sation doit consister en partie à équiper les chrétiens, afin qu’ilsvivent une vie remplie d’espérance, et qu’ils soient prêts à en don-ner les raisons à ceux qui les leur demandent. Beaucoup ont enten-du les paroles de l’Évangile ; plus rares sont ceux qui en ont enten-du la musique.

SI LES GENS NE VIENNENTPAS À L’ÉGLISE, L’ÉGLISE EST-ELLE

PRÊTE À ALLER VERS EUX ?

Tandis que Jésus remplissait sa mission qui consistait notam-ment à faire de ses disciples des pêcheurs d’hommes, il fit uneremarque très intéressante à ses disciples perplexes suite à sa dis-cussion avec une femme près d’un puits. Il leur dit : « Je vous aienvoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun travail ; d’autres onttravaillé, et c’est dans leur travail que vous êtes entrés » (Jean 4 : 38).Jésus disait donc que moissonner n’est pas la partie la plus difficiledu travail. N’importe quel fermier le sait bien. Jésus sous-entend

ici que la qualité de la moisson dépendde la qualité du travail qui l’a précédée.Pour récolter des fruits, quelqu’un doitd’abord avoir transpiré. Paul disait : « J’aiplanté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croî-tre » (1 Corinthiens 3 : 6).

LES TROIS PHASESDE L’ÉVANGÉLISATIONJe vois l’évangélisation comme un pro-

cessus en trois phases.1. Cultiver le terrain. Un appel au cœur qui

passe par une relation que l’on construit. Celaimplique du temps passé à servir, partager,et donner dans un esprit de sacrifice.

2. Ensemencer le terrain. Un appel à lapensée et à l’intelligence par le partage dela révélation de l’Évangile. Cela peut in-clure un témoignage personnel, destracts, livres, cassettes, études bibliques,rencontres de partage, la prédication etl’enseignement.

ÉVITEZ LE MAL... PAS L’ÉVANGELISATION !Voici quelques observations d’ordre général et quelques principes que je vous suggère en vue

d’être efficaces dans l’évangélisation :1. Nous ne sommes pas capables de comprendre parfois nos propres motivations, et encore

moins celles des autres croyants. Obéissons à Paul et cessons de juger nos frères et sœurs sur toutessortes de questions secondaires.

2. Nous devrions être attentifs à l’égard de nos frères et sœurs plus faibles dans la foi. Leschrétiens sont appelés à veiller à ne pas les offenser, ainsi qu’à les aider à grandir.

3. Nous devons être conscients du fait que des chrétiens qui ne vivent pas leur foi tout à fait dela même façon sera toujours un sujet de tension. Paul a dit clairement que ceux qui « mangent dela viande » comme ceux qui n’en mangent pas sont tout autant membres du corps de Christ.

4. Nous ne devons pas sacrifier la vérité sous prétexte de rechercher l’approbation de ceux quinous entourent. Dans l’Église du premier siècle, certains se croyaient mandatés pour sauvegarderleur compréhension déformée de l’Évangile, mais ni Jésus ni Paul n’ont succombé à leur pression niau conformisme.

5. Nous devons veiller à éviter le mal. Ce que nous sommes détermine où nous en sommes. Plusnous sommes adultes en Christ, mieux nous sommes préparés à apporter l’Évangile efficacement àceux qui ne le connaissent pas.

6. Moins nous nous engageons dans une évangélisation personnelle efficace, plus nous seronsenclins à nous adonner à la critique. Ceux qui s’opposent au fait de devenir l’ami d’un non-chrétienn’ont probablement pas d’ami non-chrétien.

7. Il y a une différence entre s’identifier au monde et devenir identique à lui. Comme le disait Rebec-ca Pippert : « Christ était efficace grâce à son identification radicale et à sa différence radicale. »

8. Dans la vie, la tentation du compromis est inévitable. Au fur et à mesure que nous avançons,nous découvrons que certains de nos principes les plus chers doivent tomber face à la maturité et àla vérité. Nous n’en devons pas moins tous avoir des convictions profondément enracinées dans laParole infaillible de Dieu, afin de ne pas céder au compromis.

Adapté de Lifestyle Evangelism de Joe Aldrich(Sisters, Oreg . : Questar Publishers, 1993) p.50-53. Avec permission.

Page 31: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

31

3. Récolter la moisson. Un appel à lavolonté qui est appelée à se positionner.À ce stade, une explication précise del’Évangile est nécessaire.

Quand ces trois phases sont présen-tes dans la vie normale d’une église, l’in-croyant est attiré par cette église.

IL N’Y A PAS D’IMPACTSANS CONTACT.

Se peut-il que ce qui suit vous soit déjàarrivé ? Après une journée harassante, vousprenez le train ou l’avion, cherchez le siè-ge 7c comme indiqué sur votre billet, puisvous vous écroulez à votre place en espé-rant bien que personne ne prendra le siè-ge 7b. Vous êtes à bout de souffle. Vousn’aspirez qu’à une chose : rentrer chezvous. Si le siège central reste vide, vous nevous sentirez pas obligé de parler à la per-sonne qui est sur le siège 7a. Quand l’heu-re du départ arrive, vous criez intérieure-ment victoire et vous vous dites : « Super !Le 7b est resté inoccupé. Merci Seigneur. »Puis la culpabilité vous rattrape. Vous sen-tez qu’il est de votre devoir de partagervotre foi, bien que vous ne le fassiez passouvent. Avez-vous honte de l’Évangile ?Peut-être que la question serait plutôt :Êtes-vous un cultivateur, un semeur ou unmoissonneur ?

La plupart de l’enseignement qui estdonné dans nos églises en vue de l’évan-gélisation concerne des étrangers aveclesquels nous n’avons aucune relation.Dans ces cours de témoignage, on metsurtout l’accent sur les mots qu’il fautconnaître pour pouvoir parler de l’Évan-gile. L’évangélisation tend alors à devenirune activité à laquelle on se livre tel outel jour de la semaine plutôt qu’une fa-çon de vivre.

La quasi-totalité de ceux qui reçoiventChrist dans leur vie parviennent à cettedécision suite à diverses influences. C’estle corps de Christ qui amène les hommeset les femmes au pied de la croix. Le mois-sonneur a la joie de récolter le fruit, qui,dans certains cas, a été cultivé et arrosépendant des années par ceux qui ont faitle plus dur : une grand-mère pieuse qui aprié tous les jours pour le salut de sesenfants, un professeur qui se préoccupaitdu sort de ses élèves, un voisin de cham-

bre qui conduisait un groupe d’étude biblique, des parents quiaimaient Dieu, un prédicateur qui prêchait fidèlement la Parole deDieu, une bonne église, un conseiller spirituel avisé lors d’un campde jeunesse...

Tous ces gens sont des cultivateurs et des semeurs. Dieu lesutilise pour retourner la terre, enlever les pierres, arracher lesmauvaises herbes, chasser les oiseaux et planter la semence. Culti-ver le terrain fait appel au cœur par une relation suivie. C’est untravail souvent long et fastidieux.

TOUTES NOS CAPACITÉS VIENNENTDE DIEU ET DEVIENNENT DES DONS SPIRITUELS

QUAND ELLES SONT PLACÉESSOUS L’AUTORITÉ ET LA SEIGNEURIE

DE CHRIST, PRODUISANT AINSIDES RÉSULTATS SPIRITUELS.

J’ai rencontré un homme venant de l’Inde qui sert le Seigneurauprès des étudiants. Il est particulièrement efficace pour commu-niquer l’Évangile aux musulmans et aux hindous. Je lui ai demandéquelle était sa stratégie. Sa réponse : « Nous nous contentons deles présenter à Jésus. » Je lui ai alors demandé comment il s’y pre-nait. « Chaque dimanche, nous en invitons entre 40 et 50 à manger.Nous leur manifestons beaucoup d’amour jusqu’à ce qu’ils nousdemandent pourquoi. » Quand ils apprennent que Jésus est la rai-son de cet amour, ils y sont réceptifs. Ce groupe travaillant aveccet homme sont des cultivateurs. Ils se rendent serviteurs de touspour en gagner le plus grand nombre.

Quel impact avez-vous sur ceux que vous ne connaissez pas ?C’est un véritable défi que de jouer la musique de l’Évangile à l’oc-cupant du siège 7b. Il ou elle ne connaît rien de vous, et ne sait passi vous êtes digne de confiance ; cette personne peut soupçon-ner que vous faites partie d’une entreprise commerciale dégui-sée ; elle ne sait rien de votre famille, de votre passé, ni de votreréputation. Et pourtant, des gens se tournent vers Christ par cet-te approche familière de l’évangélisation. Ceux qui ont ainsi lajoie de voir des perdus trouver le Seigneur sont résolument desmoissonneurs. Il est probable qu’environ 10% des chrétiens d’uneéglise ont reçu ce don assez particulier.

Les moissonneurs doivent réaliser que ces étrangers auxquelsils s’adressent ont probablement eu plusieurs contacts avec l’Évan-gile dans leur vie. Savoir percevoir le degré de réceptivité de l’in-croyant fait partie du grand défi du moissonneur.

NOTRE PROCHAINQu’en est-il de notre prochain ? Il nous est donné l’ordre de

l’aimer. L’aimer signifie être pour lui un bon prochain, un bon voi-sin. « Voisin » vient d’un mot qui signifie proche ou rapproché. Unprochain ou un voisin, c’est donc quelqu’un qui se rapproche. No-tre responsabilité envers notre prochain consiste donc à chercherà développer un lien social solide qui finira par l’amener à ouvrirson cœur. Personne ne recevra Christ par votre témoignage sansd’abord vous recevoir. Vous êtes une lettre vivante, une étoilebrillante, un parfum de bonne odeur, du sel, de la lumière, uncultivateur prudent, un pêcheur, une belle semence qui doit êtreplantée. Vous êtes le message.

Page 32: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

32

Vous souvenez-vous de cette histoire ?Si les disciples étaient rejetés d’une mai-son ou d’un village, ils devaient secouerla poussière de leurs pieds et aller plusloin. Par contre, si quelqu’un leur ouvraitla porte et les accueillait, les disciplesavaient pour ordre de rester et de ne pasaller de maison en maison. Ceux quis’ouvrent à notre amitié deviennent sem-blables à des bancs de poissons !

Que devons-nous faire pour aimer no-tre prochain ? Cultiver, semer, servir.Nous lui jouons la musique de l’Évangi-le. Nous nous attendons ensuite à Dieuafin qu’il amène notre prochain, ou no-tre voisin, à chercher l’explication quisous-tend et motive notre espérance. Cedont ce monde a le plus grand besoin,c’est bien de découvrir cette espérancevivante qui est la nôtre.

LES ÉVANGÉLISTES EFFICACESSONT CEUX QUI SAVENT PRENDRE

LE LINGE ET LE BASSINPOUR LAVER LES PIEDSDE LEURS SEMBLABLES.

UN TEL ESPRIT DE SERVICEEST LA MUSIQUE DE L’ÉVANGILEAUX OREILLES DE L’INCROYANT.

L’UNITÉQue cherchent donc les gens ? L’unité.

Au plus profond du cœur de chaque êtrehumain, il y a le désir et l’espoir de parve-nir à vivre unis, sans incompréhension, dis-crimination, sans comportement agressifni tromperie ; l’espoir de vivre une vie plu-tôt marquée par la pureté, l’amour, la sain-teté, le pardon, la beauté, la communionet une pleine communication.

La chose la plus belle dans le jardind’Éden n’était pas la splendeur des lieux,ni les animaux, ni les parfums exquis desplantes. Quoi que Dieu ait fait d’Adamet Ève des « créatures si merveilleuses »,cette beauté était surpassée par celle del’unité et de l’intimité qu’ils partageaientensemble et avec Dieu. « Voici qu’il est bon,qu’il est agréable pour des frères d’habiterunis ensemble... Car c’est là que l’Éterneldonne la bénédiction, la vie pour l’éternité »(Cf. Psaume 133 : 1-3).

La plus grande tragédie de la chute,c’est la rupture de cette précieuse com-munion, de cette merveilleuse intimité,de cette unité inégalée. Avant la chute,

Dieu faisait des visites à domicile. Le cal-me du soir était réservé à la communionavec ses enfants bien-aimés. Il pouvaitpasser par-là à toute heure du jour oude la nuit, sans même prévenir, et êtretoujours reçu avec joie par ses enfants.Il n’y avait rien à cacher, rien à posséder,rien à craindre. Dieu, l’homme et la fem-me dans une parfaite unité.

Du jour où l’homme et la femme ontpéché, plus rien ne fut comme avant. Lesgens soupirent encore après le jardind’Éden, le paradis de Dieu. Ils aspirent àtrouver l’unité dans le couple, le foyer, lafamille, le travail. Les hommes et les fem-mes cherchent quelqu’un qui les compren-ne, qui les acceptent, et qui leur dironttoujours la vérité. Ils désirent ardemmenttrouver quelqu’un qui les écoutera et avecqui ils pourront partager ce qui est toutau fond de leur cœur. La plupart des cou-ples qui échangent leurs vœux devant lemaire aspirent à une vie unie et harmo-nieuse. Beaucoup ne la trouve pas, et lerêve meurt d’une mort lente. Ceux qui onttrouvé ces choses sont les meilleurs émis-saires de l’Évangile.

Les anciens et les diacres font partieintégrante de la stratégie de Dieu pourl’évangélisation afin que les rayons del’espérance pénètrent les ténèbres. Il estattendu de tous ceux qui ont de tellespositions qu’ils aiment exercer l’hospi-talité. Le cercle de leur foyer doit êtreouvert afin que ceux qui sont en recher-che puissent participer à sa routine, sesactions et ses réactions. Romains 12 : 13dit : « Tâchez d’exercer (litt. poursuivez)l’hospitalité ». Cette expression va plus loinque le fait d’inviter des amis pour un re-pas. Elle signifie très littéralement aimerles étrangers. Quand ceux qui ne sont pasencore chrétiens observent l’unité dansla famille, quand ils ressentent un amourauthentique, quand ils discernent un réelesprit de service, leur détecteur d’espé-rance se met à clignoter, et ils demandentalors : « Se pourrait-il qu’il existe une so-lution à la confusion qui nous environne ?Se peut-il que les cœurs brisés trouventla guérison ? Que les foyers soient restau-rés ? Que des églises abandonnent leuresprit de jugement ? Des chrétiens peu-vent-ils réellement constituer une com-munauté de foi ? »

Page 33: Thème : L’ÉVANGÉLISATION - TopChretien

33

« Fais-moi confiance, Michel... Dès que tu seras dans la rue pour témoigner,tu oublieras que tu as froid aux pieds »

NOTRE RESPONSABILITÉ ENVERSNOTRE PROCHAIN CONSISTE

DONC À CHERCHER À DÉVELOPPERUN LIEN SOCIAL SOLIDE

QUI FINIRA PAR L’AMENERÀ OUVRIR SON CŒUR.

La lumière s’éclaire pour votre prochainquand il découvre qu’il existe dans cet uni-vers un Dieu qui non seulement demeuredans l’unité de la Trinité, mais aussi dansl’unité des croyants réunis pour vivre se-lon son exemple. Jésus a lui-même définil’unité quand il a dit : « Tout ce qui est à moiest à toi, et tout ce qui est à toi est à moi »(Jean 17 : 10). Il semble bien que l’Églisedu premier siècle ait bien reçu le message(Cf. Actes 2 : 44-45 ; 4 : 32).

Au sein de la Trinité, il n’y a pas decompétition, de convoitise, de jalousie,d’envie. Quand les croyants manifestentle modèle de l’unité dans la Trinité parleur exemple, apprenant à s’entendre lesuns avec les autres, un tel comportementa un pouvoir rédempteur. Il est si sur-prenant qu’il interpelle et attire l’atten-tion des incroyants, les convainquant del’amour de Dieu pour eux, lui qui est alléjusqu’à donner son Fils pour eux. Ça,c’est une bonne nouvelle !

Satan, le grand ennemi de l’unité, a di-visé les anges ; il a divisé la première fa-mille, le royaume de David, les discipleset des milliers d’églises locales. Dieu nerépand pas sa bénédiction aveuglément.Il bénit ceux qui demeurent dans l’uni-té. Étant bénis, les cultivateurs cultivent,les semeurs sèment, et les moissonneursmoissonnent, tandis que Dieu ajoute cha-que jour à leur nombre ceux qui vien-nent à la foi.

Joseph Aldrichest président du Multnomah BibleCollege and Biblical Seminary ;il est l’auteur de cinq livres dontLifestyle Evangelism(Multnomah Books, 1993).