thème: diversité moléculaire et phylogénie de

45
Ministère de l'Enseignement Supérieur République de Côte d' Ivoire Union - Discipline - Tr a vail , 1' 1\ . l:.J-t ,..11 L:. NANGUIABROGO Université Nangui Abrogoua U F R d e s Science s d e l a N a t ure DEA de Gestion et Valorisation des Ressources Naturelles Option : Biologie et Protec t ion des végétaux Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de Cucumi s mel o subsp. agresti s (L.) Naudin (Cucurbitaceae) Présenté par Angui Chia Michelle VaJérie Mémoire soutenu le 04 Janvier 20 l3 devant le jury composé de : Président: Directeur Scientifique: Examinateur: Rapporteur : Prof esseur Tra Bi Fezan Honora Prof esseur Zoro Bi I rié Arsène Prof esseur D jè Koffi Marcellin Prof esseur Adépo-Gourène A B.

Upload: others

Post on 20-Jun-2022

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Ministère de l'Enseignement Supérieur République de Côte d'Ivoire Union - Discipline - Travail

, 1'1\. l:.J-t,..11 L:. NANGUIABROGO

Université Nangui Abrogoua

UFR des Sciences de la Nature

DEA de Gestion et Valorisation des Ressources Naturelles

Option : Biologie et Protection des végétaux

Thème:

Diversité moléculaire et phylogénie de Cucumis melo subsp. agrestis (L.) Naudin

(Cucurbitaceae)

Présenté par Angui Chia Michelle VaJérie

Mémoire soutenu le 04 Janvier 20 l3 devant le jury composé de :

Président:

Directeur Scientifique:

Examinateur:

Rapporteur :

Professeur Tra Bi Fezan Honora

Professeur Zoro Bi Irié Arsène

Professeur Djè Koffi Marcellin

Professeur Adépo-Gourène A B.

Page 2: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

DEDICACE

A tous ceux qui m'ont transmis leur savoir et leur passion.

Il

Page 3: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

REMERCIEMENTS

Ce document est un mémoire réalisé en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes

Approfondies de Biologie et Protection des Végétaux. Il rentre dans le cadre d'un projet de

recherche intitulé "Valorisation des cultures vivrières mineures de la Côte d'Ivoire : cas des

pistaches (Cucurbitacée à graines consommées en sauce)". Supervisé par la Commission

Universitaire pour le Développement (CUD) et financé par la Coopération Belge au

Développement (DGCD), ce projet est piloté par l'Université Nangui Abrogoua (UFR des

Sciences de la Nature) en partenariat avec la Faculté Universitaire des Sciences

Agronomiques de Gembloux (UER de Phytotechnie Tropicale et d'Horticulture). Que les

autorités de ces institutions soient remerciées.

Au terme de la rédaction, je tiens à exprimer ma reconnaissance à toutes les personnes

qui, de près ou de loin, ont contribué à l'accomplissement de ce travail.

Je tiens à remercier particulièrement:

Le Professeur Zoro Bi Irié Arsène, pour la confiance qu'il m'a accordée pour la

réalisation de ce travail, ainsi que pour sa disponibilité. Profonde gratitude.

Aux membres du jury, pour leurs critiques, suggestions et la portée scientifique à

l'élaboration de ce document.

Aux Docteurs Koffi Kouamé Kévin, Kouassi Kouadio Ignace, Kouakou Kouakou

Laurent, pour l'aide précieuse lors des manipulations au laboratoire et pour la rédaction de ce

document.

Aux Doctorants Yao Koffi Bertin, Goré Bi Boh Nestor, Béket Bonny Sévérin,

Gnamien Yah Gwladys, pour leur aide pour la réalisation de ce travail et pour tous ces

moments de bonne humeur passés.

À Mme Djanbra Opportune, pour son accueil et pour l'aide inestimable apportée lors

de ma prospection effectuée à Agbaou. A Kobé Chévri pour m'avoir guidé au cours de mes

recherches.

À Mr Aka Denis et à toute sa famille à Assié-Kournassi, je ne sais par quels mots vous

exprimer ma profonde gratitude. Que Dieu tout-puissant vous le rende au centuple.

À Mr Amon Pierre et sa famille ainsi qu'à Mr Yapi Julien à Yakassé-Mé, merci

infiniment pour votre disponibilité et votre soutien.

Au chef du village d' Ananda et à toute sa famille, au chef du village d' Assabli­

Komenank:ro, à Mme Ani Suzanne et à Mr Kouomenan Frédéric à Kouakoussekro, merci

pour toute 1 'aide apportée.

111

1

Page 4: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

À Mme Kouadio Cécile à M'Bahiakro, merci tantie, que Dieu guide tes pas et soit ton

bouclier et ta force. Au commandant Assiri Tanoh Maximin, pour toute l'aide apportée.

À mes chers amis prospecteurs, à Ouattara Djoudjo, Gbotto Anique, pour la bonne

ambiance vécue. À mon père et ma mère, pour leur soutien inconditionnel et leur bienveillance. Toute

ma reconnaissance et tout mon amour. À mes amis, Amangoua Ferdinand, Konan Jacky, N'Gaza Félicité, Doubi Bi Serge,

Guiraud Brigitte, Kouassi Franck, pour toute votre aide et votre disponibilité.

À tous ceux qui m'ont apporté leur soutien et dont j'ai oublié de citer le nom, que Dieu

vous bénisse.

IV

Page 5: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

RESUME

L'espèce Cucumis melo est une importante plante cultivée dans le monde. Celle-ci est

subdivisée en deux sous-espèces : la sous-espèce melo et la sous-espèce agrestis. Plusieurs

études moléculaires de la diversité génétique ont été réalisées sur cette espèce. Mais la

classification de certaines variétés reste controversée, surtout pour les types cultivés en

Afrique. Dans la présente étude, les marqueurs ISSR ont été utiJisés pour évaluer la diversité

génétique entre deux variétés de l'espèce Cucumis melo subsp. agrestis cultivée en Côte

d'Ivoire. Les relations phylogénétiques de ces deux variétés avec d'autres variétés de melons

ont été également évaluées.

Vingt et une (21) accessions ont été sélectionnées dont 16 accessions des deux variétés

"légume" et "oléagineuse" et 5 accessions des autres variétés du melon (momordica,

cantalupensis, flexuosus, dudaim, inodorusy. Les quatre amorces utilisées ont produit 82 loci

ISSR. Une forte similarité a été établie entre les variétés: par contre entre les accessions une

grande diversité génétique a été observée.

Les relations phylogénétiques établies et I' AFD (Analyse Factorielle Discriminante) ont

permis de regrouper les différentes accessions. Les relations phylogénétiques ont permis de

mettre en évidence deux (2) grands groupes. Quant à I' AFD trois (3) groupes se sont

distingués. Les résultats des analyses moléculaires n'ont pas permis de différencier les

variétés "légume" et "oléagineuse" ni également d'élucider la phylogénie de ces deux variétés

avec les autres variétés de melons utilisés dans cette étude.

Mots-clés : Cucurbitaceae, Cucumis melo subsp. agrestis, Caractérisation moléculaire. ISSR

Diversité génétique, Phylogénie.

V

Page 6: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES

TABLEAUX

Tableau 1: Liste des accessions 14

Tableau 2: Liste des amorces sélectionnées 17

Tableau 3: Nombre d'amorces, pourcentage des Loci polymorphes généré par amorce et PlC

par amorce 19

Tableau 4: Poids moléculaire (pb) et nombre de loci amplifiés par amorce chez les 21

accessions de melons 21

Tableau 5: Analyse de la variance moléculaire (AMOY A) testant la différenciation génétique

de 21 accessions de Cucumis melo selon les variétés et les zones de collecte Erreur!

Signet non défini.

FIGURES

Figure 1: Zone d'amplification des marqueurs ISSR 5

Figure 2: Fruits et graines de deux variétés de Cucu mis melo subsp. agrestis 8

Figure 3: Localisation des zones de collectes des accessions échantillonnées en Côte d'Ivoire

...................................................................................................................................... 13

Figure 4: Graines des sept variétés de melons utilisées dans cette étude 15

Figure 5: Polymorphisme (présence / absence) révélé par amplification de l'amorce

(AC)8YC chez 16 individus de melons 20

Figure 6: Mise en évidence des groupes d'individus identifiés à partir de I' AFD portant sur

21 accessions de Cucumis melo 25

Figure 7: Dendrogramme obtenu par la méthode de Ward pour la différenciation génétique

basé sur la distance de Jaccard des marqueurs ISSR entre 21 accessions de Cucumis

melo 27

Figure 8: Relations phylogénétiques entre les 103 individus de melons révélés par la méthode

UPGMA basée sur les coefficients de dissimilarités 28

VI

Page 7: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

LISTE DES ABREVIATIONS

AFD: Analyse Factorielle Discriminante

AFLP: AmpLified Fragment Lenght Polymorphism

AMOVA: Analyse de la Variance Moléculaire

FAO: Food and Agriculture Organisation of the United Nations

ISSR: Inter Simple Sequence Repeats

PCR: Polymerase Chain Reaction

PIC: Polymorphism Information Content

RAPD: Randomly Amplified Polymorphie DNA

RFLP: Restriction Fragment Length Polymorphism

SSR: Simple Sequence Repeats

UPGMA: Unweight Pair-Group Mean Analysis

VII

Page 8: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

TABLE DES MATIERES

DEDICACE 11

REMERCIEMENTS ID

RESUME V

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES VI

LISTE DES ABREVIATIONS VIl

INTRODUCTION 1

GENERALITES 3

1.1. !MPORTANCE DES RESSOURCES PHYTOGENETIQUES 3 1.2. MARQUEURS DE DIVERSITE GENETIQUE 3 1.2.1. Marqueurs morphologiques 3 1. 2. 2. Marqueurs protéiques 4 1.2.3. Marqueurs moléculaires 4

1.3. LE MELON (CUCUMJSMEW) 6 1.3.1. Origine et distribution géographique 6 J.3.2. Taxonomie 6 1.3.3. Problématique de la phylogénie du melon 9 1.3.4. Diversité génétique du melon 9

2. MATERIEL ET METHODES 13

2.1. MATERIEL VEGETAL 13 2.2. METHODES 16 2. 2.1. Préparation des échantillons 16 2.2.2. Extraction de l'ADN 16 2. 2. 3. Quantification l 6 2. 2. 4. PCR et électrophorèse l 7 2.2.5. Analyse statistique des données 18

3. RESULTATS ET DISCUSSION 19

3.1. RESULTATS 19 3.1.1. Polymorphisme des loci 19 3.1.2. Structure de la diversité génétique des variétés 22 3.1.3. Relations phylogénétiques 26

3 .2. DISCUSSJON 29

CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..........•.................................................................... 31

REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES 32

Page 9: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

INTRODUCTION

Selon la FAO (FAO, 2009), près de 873 millions de personnes sont malnutries dans le

monde. D'ici l'an 2050, la population mondiale pourrait atteindre les 10 milliards de

personnes. Cette croissante augmentation de la population aura pour corollaire un grand

nombre de personnes malnutries. En Afrique, par exemple au Sud du Sahara, la production

annuelle de céréales qui représentait 1,9 % de la production mondiale en 1970 est passée à

0,66% en 1990. Cette baisse de production est due, entre autres, à la diminution de la fertilité

du sol et aux pratiques culturales (G:ruhn et al., 2000). Dans les années à venir, l'humanité

sera confrontée à un problème de disponibilité des ressources alimentaires, face à une

population mondiale en constante évolution. L'amenuisement des terres arables disponibles

ainsi que les faibles ressources en eau supplée par la baisse des productions agricoles font de

la sécurité alimentaire un défi majeur en ce 21 ième siècle (Cakmak, 2002).

L'importance de l'agriculture dans la gestion d'une sécurité alimentaire durable,

nécessite des programmes visant l'amélioration des productions agricoles et la conservation

des ressources phytogénétiques. Ces ressources, à travers la diversité génétique sont

essentielles pour l'avenir de l'humanité. La compréhension de la distribution et de l'ampleur

de la diversité génétique des espèces est primordiale pour leur conservation et leur utilisation

efficace et efficiente. L'étude de la diversité génétique permettra une bonne compréhension de

la taxonomie, de l'origine et de l'évolution des plantes (Rao & Hodgkin, 2002). Parmi ces

plantes, celles négligées ou sous-utilisées et désignées sous le vocable de plantes mineures ou

orphelines occupent une place importante. Les cucurbitaceae oléagineuses sont prisées pour

leur huile obtenue à partir des graines et utilisées pour préparer les sauces. Leurs graines sont

riches en lipides et en protéines (Loukou et al., 2007). La valorisation des cucurbitaceae peut

contribuer à améliorer la qualité de l'alimentation. Par ailleurs, les cucurbites ont de

nombreuses potentialités agronomiques et économiques. Elles sont bien adaptées à différents

agroécosystèmes et à plusieurs systèmes de cultures (Chweya & Eyzaguirre, 1999).

L'augmentation de la production des cucurbites pourrait être une solution au problème de la

sécurité alimentaire et également augmenter le revenu des paysans.

En Côte d'Ivoire, des missions de prospection et de collecte ont permis d'identifier dans

plusieurs zones de production, cinq espèces (Zoro Bi et al., 2003) parmi lesquelles Cucumis

melo subsp. agrestis (L. Naudin) ou melon africain. Deux variétés de melon africain ont été

identifiées. Ces plantes se différencient par la couleur des baies matures, des graines et

Page 10: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

surtout par l'usage qu'on en fait. En effet, l'une des variétés, ceUe dont la baie mature a la

couleur jaune, est consommée à l'état frais, comme légume dans les sauces à cuire. Par contre,

la deuxième variété, dont les baies matures restent vertes avec des rayures jaunes, contient des

graines oléagineuses, de taille relativement grande. Ces graines séchées et transformées en

pâte servent à préparer les sauces dites "sauce pistache". Les baies de ces deux variétés

produites en Côte d'Ivoire sont de petites tailles. Le poids d'une baie varie entre 27,22 g et

51,04 g, avec une valeur moyenne de 41,39 ± 15,24 g pour la variété oléagineuse et de 84, 76

± 70,5 g pour la variété consommée en légume (Djè et al., 2006a; Angui, 2008 ). Il existe,

cependant, une grande diversité morphologique au sein de l'espèce. L'amélioration du

rendement des types ivoiriens requiert donc des croisements inter-variétaux. Cela suppose,

non seulement, une bonne connaissance de la diversité génétique, mais, également, de la

phylogénie. Or, la phylogénie des types ivoiriens de l'espèce C. melo fait actuellement l'objet

de beaucoup de controverse (Achigan-Dako & Baudoin, 2007). Une clarification de la

phylogénie de ces deux variétés s'avère nécessaire.

Nous nous sommes fixés comme objectif, d'évaluer la différenciation génétique au sein

des variétés ivoiriennes de l'espèce Cucumis melo subsp. agrestis.

Pour ce faire, nous allons procéder à: (1) l'évaluation de la diversité génétique des

variétés de Cucumis melo subsp. agrestis produites en Côte d'Ivoire, par l'utilisation des

marqueurs ISSR; puis à (2) l'étude de la phylogénie des deux variétés par référence à des

variétés de melon dont la phylogénie a déjà fait l'objet d'études approfondies.

La première partie de cette étude est consacrée aux généralités sur Cucumis melo. La

seconde partie présente le matériel et les méthodes utilisés. Ensuite, les résultats obtenus sont

présentés et discutés dans une troisième partie qui sera suivie de la conclusion et des

perspectives.

2

Page 11: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

GENERALITES

1.1. Importance des ressources pbytogénétiques

Les ressources génétiques locales demeurent la base du développement agricole et

socio-culturel de l'homme. Celles qui servent à l'alimentation et à l'agriculture constituent la

base biologique de la sécurité alimentaire mondiale. La nature a fournit à l'homme de milliers

d'espèces animales et végétales qui lui procurent gracieusement tout ce dont il a besoin pour

se nourrir, se vêtir, se soigner et se loger. De ce fait, les ressources génétiques en général et

les ressources phytogénétiques en particulier sont fondamentales pour l'alimentation. le bien­

être et la santé des populations. C'est pourquoi, leur conservation ou préservation et leur

utilisation 'durable est indispensable. Grâce à l'agriculture traditionnelle, plusieurs plantes sont

produites en zones rurales. Ces plantes de grande importance et souvent méconnues servent à

l'alimentation d'une proportion croissante de la population mondiale (Malice & Baudoin,

2009). Certaines de ces plantes, considérées comme des plantes mineures ou sous-utilisées

sont d'une grande importance pour les agriculteurs et pour les consommateurs. En effet,

celles-ci jouent un rôle important dans la sécurité alimentaire, la nutrition et les revenus des

paysans. C'est le cas par exemple de trois espèces mineures à tubercules cultivées dans les

agrosystèmes traditionnels andins: Oxalis tuberosa, Ullucus tuberosus et Tropaeolum

tuberosum (Malice & Baudoin, 2009); d'une légumineuse du genre Lathyrius, cultivé en

Turquie comme plante fourragère et utilisé dans le Sud del' Asie dans l'alimentation humaine

(William & Haq, 2002). Les plantes mineures ou sous-utilisées présentent une grande

diversité génétique. Compte tenu du potentiel génétique de ces plantes, la mise au point de

stratégies de conservation des ressources génétiques pour une utilisation rationnelle et efficace

par les généticiens, agronomes, naturothérapeutes s'avère nécessaire. La mise au point de ces

stratégies passe nécessairement par plusieurs étapes, entre autres, par l'évaluation de la

diversité génétique.

1.2. Marqueurs de diversité génétique

Les outils utilisés dans les études de diversité génétique se classent généralement en

trois groupes: les marqueurs morphologiques, les marqueurs protéiques et les marqueurs

moléculaires (Roux, 1987).

1.2.1. Marqueurs morphologiques

Les marqueurs morphologiques ont été utilisés dans les premiers travaux de

classification et d'identification des espèces. Les études morphologiques sont toujours basées

3

Page 12: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

sur des caractères qualitatifs et quantitatifs prédéfinis par l'expérimentateur. Les marqueurs

morphologiques nécessitent un équipement simple et constituent la mesure la plus directe du

phénotype. L'étude de la diversité de plusieurs plantes dont les cucurbites par les marqueurs

morphologiques a été réalisée. C'est le cas de Citrullus lanatus (Maggs-Kolling et al., 2000),

Lagenaria siceraria (Koffi et al., 2009) et de Cucumeropsis mannii (Koffi et al., 2008). Les

différentes études menées par ces auteurs montrent que les cultivars de cucurbites se

différencient sur la base des critères morphologiques établis par Jes agriculteurs. En outre, ces

études ont permis de proposer des stratégies de conservation de ces différentes espèces.

1.2.2. Marqueurs protéiques

Les marqueurs protéiques basés sur le polymorphisme des protéines de réserve ou des

enzymes sont de nature codominantes. Les acides aminés des chaînes polypeptidiques

peuvent s'ioniser en solution. Les protéines acquièrent alors une charge électrique. Celles-ci

se déplacent en fonction de leur charge et de leur masse dans un substrat poreux (gel

d'amidon ou d'acrylamide). Divers types d'enzymes codées par des loci distincts peuvent

avoir la même activité catalytique; on parle d'isozymes. Pour un locus particulier, si un gène

mute à un codon, modifiant la charge de la protéine, un nouvel allèle (allozyme) est obtenu

(Pasteur et al., 1987).

L'électrophorèse des protéines présente cependant certains inconvénients. En effet

l'électrophorèse ne révèle qu'un nombre réduit de locus. Les protéines ne reflètent que la

variation de la région codante du génome qui représente seulement 5 à 20% du génome. Les

variations dans la majeure partie du génome restent donc inaccessibles. En outre,

l'électrophorèse des protéines montre un niveau de polymorphisme relativement faible. En

effet, il est observé que la variation est plus faible pour un gène codant que pour )'ADN non

codant. Le polymorphisme observé à l'aide des protéines s'avère donc très limité. Cependant,

les marqueurs protéiques restent encore très utilisés chez les plantes cultivées en général et les

cucurbites en particulier (Djè et al., 1998; Koffi et al., 2008; Koffi et al., 2009).

1.2.3. Marqueurs moléculaires Les marqueurs moléculaires, directement issus du polymorphisme existant au niveau

de l' ADN, sont fréquemment utilisés pour l'analyse des ressources génétiques et dans les

programmes d'amélioration des plantes (Santoni et al., 2000). Leur mode d'expression sur gel

d'électrophorèse, lié à la procédure de leur mise en évidence, permet de les séparer en deux

famitJes. La première est constituée par les marqueurs codominants dont les plus courants

4

Page 13: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

sont les marqueurs RFLP (Restriction Fragment Length Po/ymorphism) et les microsatellites.

La seconde famille est constituée par les marqueurs dominants. Ce sont, entre autres, les

marqueurs RAPD (Randomly Amplified Polymorphie DNA), les AFLP (Amplified Fragment

Lenght Poiymorphismy et les ISSR (Inter Simple Sequence Repeats). La méthode ISSR est utilisée au cours de cette étude.

Comme indiqué par la figure 1, la méthode ISSR est une technique qui utilise la PCR

pour amplifier des séquences d'ADN entre deux locus microsatellites (Zietkiewicz et al.,

1994). Les amorces utilisées peuvent être des di-nucléotides, tri-nucéotides, tétra-nucléotides

ou penta-nucléotides qui sont non marquées ou marquées à l'extrémité 3' ou 5' (Gupta et al.

1994). Les amorces permettent de produire plusieurs dizaines de produits qui sont visualisés

soit sur des gels d'agarose, soit sur des gels d'acrylamide. Les marqueurs ISSR sont très

polymorphes. Ils permettent de distinguer des variétés génétiquement très proches (Santoni et

al., 2000). La méthode ISSR peut être appliquée sur un taxon pour lequel des informations sur

les séquences spécifiques ne sont pas disponibles. La mise en œuvre de la technique ISSR est

simple et rapide. Cependant, les marqueurs ISSR sont des marqueurs dominants qui

nécessitent de I' ADN de très bonne quai ité.

Les marqueurs ISSR sont d'utilisation courante pour l'évaluation de la diversité génétique

du maïs (Kantety et al., 1995), pour l'identification de cultivar de colza et de pomme de terre

(Charters et al., 1996; Bornet et al., 2002). En outre, des marqueurs ISSR ont été employés

pour caractériser des collections de ressources génétiques conservées dans des banques de

gènes (Blair et al., 1999) et aussi pour identifier des cultivars étroitement liés (Fang & Roose,

1997).

amorces ISSR

microsatellites Figure 1: Zone d'amplification des marqueurs ISSR (Djè et al., 2006b)

5

Page 14: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

1.3. Le melon (Cucumis melo)

1.3.J. Origine et distribution géographique

L'origine du melon est controversée. U serait d'Afrique ou du sud de l'Asie (Pitrat et

al., 1999). En effet, des échantillons ont été retrouvés dans les régions sahélo-soudaniennes

d'Afrique. Toutefois, c'est en Asie que l'on trouve une grande diversité du melon (Pitrat et

al., 1999)

Il aurait été domestiqué depuis 3000 ans avant Jésus-Christ (AJ.C). En Inde, sa

culture remonterait à 2000 ans A.J.C. Le melon s'est, ensuite, répandu à travers le monde.

1.3.2. Taxonomie

Le melon, Cucumis melo (2n = 2x = 12), est une plante de la famille des

Cucurbitacées. Il est l'un des fruits légumes les plus cultivés dans des régions tropicales et

tempérées. Il se caractérise par une très forte variabilité au niveau des caractères

morpbologiques et physiologiques tels que la couleur, la taille et le goût du fruit (Yashiro et

al., 2005). L'espèce C. melo est subdivisée en deux sous-espèces : la sous-espèce agrestis et la

sous-espèce melo (Pitrat, 2008).

Sur la base de certains critères comme les traits du fruit, C. melo subsp. melo a été

initialement subdivisée en dix groupes ou variétés botaniques par Naudin (Naudin, 1859).

Cette classification a été révisée par Munger et Robinson (1991) qui ont défini sept groupes

ou variétés botaniques au sein de la sous-espèce. Ceux-ci proposent des désignations

trinomiques (c'est-à-dire C. melo agrestis, C. melo flexuosus, etc.). Les deux sous-espèces

incluent, respectivement, cinq et onze variétés. La sous-espèce agrestis inclut, entre autre,

conomon Thunberg et momordica Roxburgh, et la sous-espèce melo inclut cantalupensis

Naud., inodorus Jacquîn,flexuosus L., dudaim L., et chito Morren (Pitrat, 2008).

Des morpbotypes économiquement important de melons sont généralement divisés

en classe selon leurs attributs culinaires (Staub et al., 2000). Par exemple Je groupejlexuosus

(snake melon), le groupe conomon (Oriental, Pickling melon et Chinese white cucumber), le

groupe cantalupensis (CantaJoupe ou muskmelon, Earl's, House, Galia, Charentais et Ogen),

le groupe inodorus (winter melon, Honeydew et Casaba), le groupe chito (mango melon) et le

groupe dudaim (Queen's pocket melon) (Staub et al., 2004; Nakata et al., 2005). Deux

morphotypes botaniques de l'espèce Cucumis melo subsp. agrestis ont été décrits en Côte

d'Ivoire (Djè et al., 2006a).

6

Page 15: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Le premier, dont les graines sont oléagineuses, a des fruits qui restent vert pâle à

maturité avec une chaire non aromatisée et amère. Les graines de cette variété sont un peu

plus grosses que celle de la seconde variété et sont de couleur blanche.

Le second, la variété dont les fruits sont consommés en légume, a des fruits qui

deviennent orange à maturité avec une odeur aromatisée. Les graines de cette variété sont de

petite taille et de couJeur jaunâtre (Figure 2).

En Côte d'Ivoire, les graines de Cucumis melo subsp. agrestis de la variété oléagineuse

sont utilisées pour préparer les sauces. L'autre variété dont les fruits à maturité sont orange,

sert de légume à l'état immature en tant que substitut des aubergines, au cours de périodes

prolongées de disette, dans certaines régions du sud de la Côte d'Ivoire (Djè et al., 2006a).

7

Page 16: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Figure 2: Fruits et graines de deux variétés de Cucumis melo subsp. agrestis. a : fruits de la

variété oléagineuse en culture; b: graines de la variété oléagineuse ; c: fruits de la variété

consommée en légume à maturité; d: graines de la variété consommée en légume.

8

Page 17: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

1.3.3. Problématique de la phylogénie du melon

La phylogénie se définit comme l'étude de la formation et de l'évolution des

organismes vivants en vue d'établir leurs parentés (Santoni et al., 2000; L6pez-Sesé et al.

2002). Une phylogénie est souvent représentée par un arbre phylogénique. Pour reconstituer

les liens de parentés entre êtres vivants, la phylogénie se base sur deux approches: la

phénétique et la cladistique. L'étude de la phylogénie de plusieurs plantes ont été menée

(Berthou, 1983; Terauchi et al., 1992; Nakazawa et al., 1997). Ces études ont permis soit de

ranger les espèces étudiées dans le même groupe que certaines espèces sauvages, indiquant

ainsi leur lien de parenté comme c'est le cas chez le caféier (Berthou, 1983). Dans certains

cas, elle a permis de confirmer les études antérieurement menées sur la classification de

certaines espèces. C'est l'exemple de Chrysosplenium de la famille des Saxifragaceae

(Nakazawa et al., 1997). Enfin, elle a permis de déterminer l'origine de certaines plantes dont

l'igname (Terauchi et al., 1992).

Plusieurs études ont été menées afin d'examiner la phylogénie des variétés de melons

(Staub et al., 2004; Yashiro et al., 2005). Ces études ont essentiellement concernées les

melons de types occidentaux et asiatiques. La phylogénie des melons africains et

particulièrement ceux de la Côte d'Ivoire ont fait l'objet de peu d'études. Celles menées sur la

phylogénie des variétés de l'espèce C. melo cultivée en Côte d'Ivoire font l'objet de

controverse (Achigan-Dako & Baudoin, 2007). En effet, selon ces auteurs, l'espèce Cucumi

melo subsp. agrestis est bien présente en Côte d'Ivoire selon la base de données du

Département d' Agriculture des Etats-Unis (USDA). Celle-ci se rencontre sur les terrains

vagues, autour des agglomérations, dans les jachères cultivées, les savanes herbeuses ou

arbustives. En outre, selon Achigan-Dako et Baudoin (2007), l'espèce décrite par Djè et al.

(2006a) se rapproche plus de la sous-espèce melo que de la sous-espèce agrestis. U serait plus

indiqué pour eux de dire qu'il existe une variété cultivée de l'espèce C. melo en Côte d'Ivoire.

La présente étude basée sur des marqueurs moléculaires devrait donner plus de précision sur

la phylogénie des deux variétés du melon africain cultivées en Côte d'Ivoire.

1.3.4. Diversité génétique du melon La diversité génétique du melon a été évaluée à l'aide de plusieurs types de marqueurs

moléculaires (les isozymes, les RFLP, les RAPD, les AFLP et les SSR).

Akashi et al. (2002) ont évalué la diversité génétique au sein des melons de l'Est et du

Sud del' Asie par J'analyse des isozymes. Ils ont montré que les melons de l'Inde avaient une

grande diversité génétique par rapport à ceux de l'Est del' Asie. Leurs résultats ont en outre

9

Page 18: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

montré une différenciation entre les melons analysés. Cette séparation basée sur la taille des

graines montre une différenciation entre le groupe Conomon var. makuwa et var. conomon

(4,5-8,5 mm) et les melons cultivés en Inde (4,0-13,0 mm).

Silberstein et al. (1999) ont utilisé des marqueurs RFLP pour étudier la variation

moléculaire au sein de l'espèce Cucumis melo L. Un sous-ensemble de huit variétés a ainsi été

analysé avec des sondes de Pstl. Parmi les 56 sondes examinées avec six enzymes de

restriction, environ 80% de polymorphisme a été détecté sur les huit accessions. Il s'est avéré

que le génome du melon contient d'abondants sites de restriction de l'enzyme PstI, et

qu'EcoRI était l'enzyme de restriction la plus productive car elle détecte un polymorphisme

élevé au sein du melon.

Stephansky et al. ( 1999) ont évalué la diversité intraspécifique du melon Cucumi s

melo. La technique RAPD a été utilisé à cet effet. Les analyses ont révélé une plus grande

diversité entre les cultivars nord-américains et européens de cantalupensis et d'inodorus qui

ont constitué un groupe, et les variétés "exotiques": conomon, chito, dudaim, agrestis et

momordica, un deuxième groupe.

Mliki et al. (2001) ont évalué la diversité génétique du melon Cucumis melo au sein

des germoplasmes africains à l'aide des marqueurs RAPD. Les analyses ont permis de

distinguer deux groupes à partir des accessions de références. La différenciation génétique

observée entre les pools géniques africains est associée à la proximité géographique des pays

africains. De plus les résultats indiquent que la diversité génétique des accessions de référence

de l'Europe et des Etats-Unis (cantalupensis et inodorus) peut être accrue par l'introgression

des accessions africaines.

Lopez-Sésé et al. (2003) ont réalisé des travaux sur la diversité génétique des melons

espagnols. Ceux-ci ont utilisé des marqueurs moléculaires de référence et des accessions de

diverses origines pour cette étude. Les résultats des marqueurs RAPD révèlent que les

accessions de melons espagnols (essentiellement inodorus) sont génétiquement différents des

accessions de référence et des autres variétés d'inodorus de diverses origines. Plusieurs

accessions africaines possèdent une affinité génétique et forment un groupe associé aux

variétés conomon et chito examinés dans cette étude. Un fort taux de polymorphisme a été

détecté entre les melons originaires du centre de l'Espagne.

Une autre étude a été menée par Tanaka et al. (2007) avec ces mêmes marqueurs sur le

melon du Sud et de l'Est de l'Asie. Une grande diversité génétique a été observée au sein des

accessions indiennes et une faible diversité au sein du groupe Conomon var. makuwa et var.

conomon de l'Est del' Asie. Les résultats montrent clairement une différence génétique entre

10

Page 19: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

les melons du Sud de l'Asie en fonction de la taille des graines et que les melons de petite

taille de l'Est de l'Asie sont étroitement liés au groupe Conomon var. makuwa et var.

conomon. En outre, Yi et al. (2009) ont évalué la diversité moléculaire des races locales de

melon (Cucumis melo) de Myanmar à partir des RAPD. lis ont ainsi classé le matériel analysé

en 6 groupes majeurs. Les résuJtats indiquent aussi qu'il existe une grande diversité génétique

des melons indiens à Myanmar.

Plusieurs études ont été menées à partir des AFLP pour l'évaluation de la diversité au

sein du melon.

Yashiro et al. (2005) ont aussi utilisé les marqueurs AFLP pour évaluer la diversité

génétique des melons de l'Est et du Sud de l'Asie. Les analyses ayant porté sur les 99

accessions ont permis de révéler trois grands groupes : le groupe des plantes à graines de

petites tailles; Je groupe des cultivars F1 et le groupe des plantes à graines de grandes tailles.

Les résultats ont révélés que les melons originaires d'Inde ont une très grande variabilité

génétique.

Les marqueurs SSR ont aussi été utilisés pour évaluer la diversité génétique au sein de

1 'espèce Cucumis melo. Plusieurs études ont été initiées à cet effet.

Katzir et al. (1996) ont initié une recherche afin d'évaluer le degré de polymorphisme

des marqueurs SSR du melon et d'autres espèces de la famille des Cucurbitacées. Aussi. ont­

ils évalués la possibilité d'utiliser ces amorces SSR dans d'autres genres ou des espèces de

Cucurbitacées. Sept marqueurs SSR ont été employés et cinq des sept marqueurs ont détecté

du polymorphisme parmi les 8 génotypes de melons utilisés. Les amorces SSR spécifiques

des espèces C. melo et C. sativus peuvent être utilisées pour l'amplification de l' ADN extrait

des génotypes des autres genres de la famille des Cucurbitacées tels que Citrullus sp,

Cucurbita sp.

Monforte et al. (2003) ont évalués la diversité génétique d'une collection de 27

accessions de melon (Cucumis melo) par les SSR. Cette collection est constituée d'une large

gamme de melons sauvages et cultivés. Les analyses ont révélés une séparation des accessions

en deux principaux groupes qui correspondent aux deux sous-espèces: agrestis et melo.

Il ressort de cette revue bibliographique que le melon est l'une des cucurbites qui

regroupe en son sein une grande diversité génétique. Les différentes études menées par

l'utilisation des marqueurs moléculaires portent souvent sur les melons de types occidentaux

et orientaux. Très peu d'études ont été portées sur les types africains (El Tahir & Taha Yousif,

11

Page 20: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

2004). Cependant, Mliki et al. (2001) ont utilisé les marqueurs RAPD pour l'évaluation de la

diversité génétique des melons africains. Ceux-ci ont montré que les accessions africaines ont

une grande diversité génétique et pourraient servir à accroître la diversité des accessions de

l'Europe et des Etats-Unis.

12

Page 21: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Matériel végétal

Seize accessions des deux variétés de l'espèce Cucumis me/o subsp. agrestis, cultivées

en Côte d'Ivoire, ont été utilisées dans cette étude. Ces accessions ont été coUectées au Nord,

à l'Est et au Sud du pays (Figure 3). Les échantillons ont été coUectés au cours d'une

prospection de juin à septembre 2009. En outre, 5 autres variétés de melons obtenues de

l'Université de Çukurova (Turquie) ont été incluses dans cette étude. Ce sont les variétés

momordica, cantalupensis, flexuosus, dudaim et inodorus. Au total 21 accessions représentant

sept variétés ont été utilisées dans cette étude (Tableau 1). Chacune de ces variétés représente

une accession. Les graines de chaque variété sont présentées par la figure 4.

Korhogo •

Yamoussoukro •

Yamoussoukro

• Ouélé • Daoukro

Bongouanou • Akoupé •

Figure 3: Localisation des zones de collectes des accessions échantillonnées en Côte d'Ivoire

13

Page 22: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Tableau 1: Liste des accessions utilisées dans notre étude

Accessions Espèces Types Origine N

NI435 C.melo subsp. agrestis Légume Akoupé 5

NI452 C.melo subsp. agrestis Légume Akoupé 5

Nl445 C.melo subsp. agrestis Légume Yakassé-Mé 5

N1447 C.melo subsp. agrestis Légume Yakassé-Mé 5

Nl453 C.melo subsp. agrestis Légume Bongouanou 5

NI454 C.melo subsp. agrestis Légume Bongouanou 5

NI455 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Korhogo 5

Nl456 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Korhogo 5

NI460 Cmelo subsp. agrestis Oléagineux M'Bahiakro 5

Nl461 C.melo subsp. agrestis Oléagineux M'Bahiakro 5

Nl469 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Bongouanou 5

NI475 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Bongouanou 5

Nl463 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Daoukro 5

Nl464 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Daoukro 5

NI466 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Ouéllé 5

NI467 C.melo subsp. agrestis Oléagineux Ouéllé 5

NI481 Cucumis melo Momordica Turquie 3

Nl480 Cucumis melo cantalupensis Turquie 5

NI484 Cucumis melo Flexuosus Turquie 5

NI482 Cucumis melo Dudaim Turquie 5

N1479 Cucumis melo Inodorus Turquie 5

N: Nombre d'individus analysés

14

Page 23: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Figure 4: Graines des sept variétés de melons utilisées dans cette étude

a: var. momordica; b: var. inodorus ; c: var.jlexuosus d: var. cantalupensis, e: var.dudaim

f: Cucumis melo subsp. agrestis (légume); g: Cucumis melo subsp. agrestis (oléagineuse)

15

Page 24: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

2.2. Méthodes

2.2.1. Préparation des échantillons

Cinq graines ont été sélectionnées pour chaque accession, et semées en milieu naturel.

103 échantillons de feuilles ont été prélevés sur des plantules ayant atteint l'étape de 2 à 3

feuilles. Ces prélèvements ont eu lieu très tôt le matin (entre 6h et 7h30) ou en début de soirée

(après 18h). Ensuite, ces échantillons ont été mis dans des tubes Eppendorf puis gardés dans

la glace et conservés dans le cryoconservateur (-80°C) jusqu'au moment de l'extraction des

feuilles.

2.2.2. Extraction de I' ADN

L' ADN génomique a été extrait à partir des fragments de feuilles en suivant le

protocole de Dellaporta et al. (1983) avec de légères modifications. Les fragments de feuilles

ont été broyés avec des micropilons directement dans les tubes Eppendorf contenant de

l'azote liquide. Ensuite, du SDS (Sodium Désoxyl Sulfate) à 10 % à raison de 150 µI puis 800

µJ de tampon d'extraction et 4 µl de 2-~-mercaptoéthanol (sous une hotte) ont été ajouté au

broyat. Le tampon est composé de Tris-Hel 1 M, NaCI 5 M, l % de PVP et de 0,5 M de

EDT A. Le broyat a été conservé au bain marie à 65 °C pendant au moins 30 min en agitant

par inversions chaque 10 min. L'acétate de potassium 5 M à raison de 250 µla été ajouté puis

chaque tube a été agité au moins six fois par inversion. Les tubes sont ensuite gardés dans le

congélateur (-20°C) pendant 30 min suivie d'une centrifugation à 12000 trs/min (tpm)

pendant 20 min à température ambiante. Le surnageant (800 µl) a été récupéré dans un tube

Eppendorf et complété avec 700 µI d'isopropanol puis agité par inversion. Ensuite les tubes

sont placés au congélateur (-20 °C) pendant 1 h pour que l' ADN précipite. En outre, ceux-ci

sont centrifugés pendant 10 min à 12000 trs/min (tpm). Après, l'ADN a été essoré par

retournement du tube Eppendorf sur du papier absorbant pour l'élimination du surnageant.

Enfin l'ADN a été lavé avec 500 µI d'isopropanol puis centrifugé à 12000 trs/min (tpm)

pendant 4 min à 4 °Cet séché à l'étuve à 37 °C pendant 30 min. L' ADN est conservé à -20°C

dans 100 µl de tampon Tris-EDTA (TE) composé du Tris-Hel 10 Mm pH 8.0 et de l'EDTA 1

mM pH 8,0 jusqu'au moment de l'amplification.

2.2.3. Quantification L' ADN extrait a été quantifié en réalisant une électrophorèse sur gel d'agarose à 0,8 %

soumis à 90 V pendant 1 h. Le tampon d'électrophorèse Tris-Borate EDTA (TBE) 1 Mm pH

8,0 a été utilisé. Le Standart Smart LadderTM qui donne des bandes dont l'intensité peut-être

corrélée à une concentration d'ADN a été utilisé pour la quantification.

16

Page 25: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

2.2.4. PCR et électrophorèse

Les amplifications (PCR) ont été effectuées dans un volume réactionnel de 9, 7 µl.

Cette quantité est constituée de 0,2 µl de Taq polymérase (Eurogentec), 1 µI de tampon PCR

(Eurogentec), 0,4 µl de dNTPs à 2 mM (Eurogentec), 0, 16 µ1 d'amorces ISSR, 1,5 µl d'extrait

d'ADN et 6,44 µI d'eau distillée stérile. Quatre amorces ont été testées sur cinq individus par

accession (Tableau 2). Deux amorces ont été testées simultanément sur le même gel. Chaque

cycle PCR a comporté une phase de dénaturation de l' ADN double brin (5 min à 95 °C) 36

cycles de [30 s à 95 °C (dénaturation del' ADN), 45 s à une température Ta qui a varié selon

l'amorce (hybridation des amorces), 2 min à 72 °C (élongation) et 5 min à 95°C (élongation

finale)].

Chaque produit d'amplification a été soumis à une électrophorèse à 90 V pendant 1 b

45 min appliquée à un gel d'agarose dans du tampon TBE. Les fragments d'ADN ont été

révélés à l'aide de 4,9 µl/350 mL de bromure d'éthidium de concentration 0,7 Mm ajouté au

gel juste avant sa solidification. Les fragments amplifiés ont été visualisés à l'aide du système

de documentation Vilbert Lourmart comportant un transilluminateur à UV, une cage équipée

d'une caméra et un écran de visualisation doté d'un lecteur de disques de 3,5 pousses.

Tableau 2: Liste des amorces sélectionnées dans notre étude

Amorce Nom de l'amorce

Séquence (5'---+3') Température d'hybridation (°C)

1

2

3

4

(AC) 8 G ACA-CAC-ACA-CAC-ACA-CG 52

(TG) 8 G TGT-GTG-TGT-GTG-TGT-GG 52

(GA) 8YG GAG-AGA-GAG-AGA-GAG-A YG 56

(AC) 8YC ACA-CAC-ACA-CAC-ACA-CYC 56

17

Page 26: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

2.2.5. Analyse statistique des données

Les locus des différents marqueurs ont été marqué par la méthode binaire: 1 quand la

bande est présente et O quand la bande est absente. La matrice de données générée pour les

différentes variétés a été utilisée pour calculer les indices de différenciation génique,

notamment le f~, (Wright, 1951 ).

L'expression estimant le coefficient de différenciation F« est :

a Fs1= 1-

a+b+c

où a, exprime les variations entre populations; b, les variations entre individus à l'intérieur

des populations etc, les variations entre les allèles au sein des individus.

Le ]~1 mesurant le taux de différenciation génique entre les accessions a été testé entre

toutes les variétés et entre ]es zones de collectes par I' Analyse de la Variance Moléculaire ou

AMOVA (Excoffier el al., 1992) en utilisant le logiciel GenAIEx, version 6 (Peakall &

Smouse, 2001).

Le PIC (Polymorphism Information Content ou encore indice de diversité de Nei) a été

utilisé pour évaluer la diversité au niveau des variétés locales. Celui-ci se calcule selon cette

formule suivante :

PIC= I [1- (p/ + aï2)]

où Pi et ai représentent respectivement la présence et l'absence des fréquences dei bandes.

Pour chaque variété, les distances génétiques entre différentes paires d'accessions ont

été calculées afin de construire un dendrogramme à partir de la matrice de distances obtenue.

Les arbres phylogénétiques ou dendrogrammes ont été construits en utilisant respectivement

le logiciel XLST AT pour la phylogénie entre les accessions et Le logiciel Darwin version 5.8

pour les relations phylogéniques entre les 103 individus analysés. La robustesse du

dendrogramme a été testée par 1000 réechantillonages numériques (bootstraps).

Une analyse factorielle discriminante (AFD) a été réalisée avec le logiciel XLSTAT.

Cette méthode permet de classer les échantillons dans le cadre des groupes constitués de

façon à ce que le risque de classement erronés soit le plus petit possible. Les variables

canoniques choisies de façon à rendre maximum la différence entre les groupes, permettent de

préciser la répartition des groupes dans l'espace de départ.

18

Page 27: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

3. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats

3.1.1. Polymorphisme des loci

Quatre amorces ISSR [(AC) 8G, (TG) 8G, (GA) 8YG, (AC) 8YC] ont été appliquées

aux 21 accessions de melon. Un total de 82 loci a été observé. L'indice de diversité de Nei

évalué à travers le PIC (Polymorphism Information Content) varie entre 0,15 [(AC) 8YC] et

0,23 [ (AC) 8G] avec une moyenne de 0, 18 (Tableau 3). La valeur moyenne du PIC observée

indique une faible diversité générée par les amorces pour les deux variétés.

Le poids moléculaire des fragments amplifiés varie de 120 à 2000 paires de bases

(Tableau 4). L'amorce (GA) 8YG s'est révélée comme étant la plus polymorphe avec un

total de 28 loci observés. Quant à l'amorce (AC) 8G. elle a montré un faible nombre de loci

(15 loci). A partir de la matrice générée sur la base du profil des individus analysés, les

indices de diversité génétique des accessions, des variétés et des zones de collecte ont été

évalués. Un profil d'amplification représentatif de la diversité obtenu avec l'amorce (AC)

8YC est présenté à la figure 5.

Tableau 3: Nombre d'amorces, pourcentage des loci polymorphes obtenu par amorce et PIC

par amorce

Amorces Total Loci (¾)Loci PIC ( moyenne ± polymorphes polymorphes écart-type)

(AC) 8 G 15 15 100 0,23 ± 0,17

(TG) 8 G 18 18 100 0.16 ± 0.18

(GA) 8YG 28 28 100 0,16 ± 0.17

(AC) 8YC 21 21 100 0, 15 ± 0, 18

Total 82 82

Moyenne 20,5 20,5 100 0,18 ± 0, 17

19

Page 28: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

PM 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 PM

1500 pb

1000 pb

800 pb

600 pb

400 ob 200 pb

1 1 ·- ...

~ ~- .... -· • - - •.... ----- - •• .,_ - ~ .•. -

Figure 5: Polymorphisme (présence / absence) révélé par amplification de l'amorce

(AC)8YC chez 16 individus de melons. Les canaux PM indiquent le marqueur de poids

moléculaire (Smart Ladder)

20

Page 29: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Tableau 4: Poids moléculaire (pb) et nombre de loci amplifiés par amorce chez les 21 accessions de melons

Amorces (AC) 8G (TG) 8G (GA) 8YG (AC) YC

1914 2000 2000 960

1425 1500 1500 840

1050 1425 1450 800

1000 1275 1425 739

934 1200 1275 720

800 1000 1000 700

739 934 934 640

677 900 800 630

600 800 739 600

540 739 600 590

480 700 590 580

400 600 580 540

320 580 500 500

Poids 540 460 450 moléculaire

(ph) 480 450 440

450 440 400

400 420 340

320 400 320

380 300

360 200

320

300

240

230

200

180

160

120

Nombre de loci 15 18 28 21

21.

Page 30: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

3. 1.2. Structure de la diversité génétique des variétés

Pour évaluer la diversité génétique entre les 7 variétés de melons étudiées, une

Analyse Factorielle Discriminante (AFD) (Figure 6) a été réalisée. Les deux principaux axes

expriment 63,84% de la variabilité totale avec 47,39 % et 16,46 % de la variabilité pour l'axe

l et l'axe 2 respectivement. Les accessions se sont regroupées selon les variétés. Les

accessions appartenant aux variétés "oléagineuse" es flexuosus se regroupent à droite de l'axe 1, les variétés dudaim, momordica et celle consommée en légume, se rangent à gauche de

l'axe 1. Quant à la variété cantalupensis, elle se range au-dessus de l'axe 2. Les résultats de

I' AFD ont permis de distinguer trois groupes : le premier groupe est constitué uniquement de

la variété cantalupensis; le second groupe comporte quatre variétés, inodorus, dudaim,

momordica et celle consommée en légume et le troisième groupe est constitué des variétés

flexuosus et "oléagineuse".

Tableau 5: Analyse de la variance moléculaire (AMOY A) testant la différenciation génétique

de 21 accessions de Cucumis melo selon les variétés et les zones de collecte

Niveau de Source de DL SCE CM F %F r; p

diversité différentiation

Entre variétés 6 312,836 52,139 2,809 12 0,124 0,010

Entre accession 14 620,913 44,351 5,732 26 0,295 0.010 Variété par variété

Entre individu 82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0.010 par accession

Entre zone 7 445,597 63,657 3,571 16 0,160 0,010

Entre accession 13 488,152 37,550 4,492 20 0,294 0,010 Zone par variété 82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0,010

Entre individu par accession

L'analyse de la différenciation entre toutes les variétés ainsi que les zones de collectes

a été réalisée à l'aide d'une AMOY A (Tableau 5).

L'analyse de la différenciation entre différents niveaux de structuration de toutes les

variétés montre que la différenciation génétique entre les accessions par variété et entre les

individus par accession (Fs,) est respectivement de 0,295 et 0,287 (Tableau 5). Cette valeur

élevée met en évidence une très grande différenciation génétique entre les accessions par

22

Page 31: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

variété ainsi qu'entre individus par accession. Une faible valeur de r~r a été observée entre les variétés CF.ri= 0, 124), correspondant à seulement 12 % de variation entre celles-ci. Ce résultat

montre la forte similarité entre les variétés étudiées. En outre, en considérant les zones de

collectes, une forte différenciation génétique est observée entre les variétés. Cependant, entre

les accessions par variété et entre les individus par accession, la différenciation génétique est

très grande. La variation entre individus par accession est de l'ordre de 71 % aussi bien

lorsqu'on considère les variétés que les zones de collecte.

Tableau 5: Analyse de la variance moléculaire (AMOV A) testant la différenciation génétique

de 21 accessions de Cucumis melo selon les variétés et les zones de collecte

Niveau de Source de DL SCE CM F %F r; p

diversité différentiation

Entre variétés 6 312,836 52,139 2,809 12 0,124 0,010

Entre accession 14 620,913 44,351 5,732 26 0,295 0,010 Variété par variété

Entre individu 82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0,010 par accession

Entre zone 7 445,597 63,657 3,571 16 0,160 0,010

Entre accession 13 488,152 37,550 4,492 20 0,294 0.010 Zone par variété 82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0,010

Entre individu par accession

23

Page 32: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Au niveau de la structuration entre les zones de colJectes des différentes accessions,

les résultats indiquent qu'à l'intérieur de chaque zone, une différence significative a été

observée entre les accessions par variétés (f~1 = 0,294 soit 20 % ; P = 0,010) et entre les individus par accession (Fs1 = 0,287 avec 71 % ; P = 0,010). Tableau 5: Analyse de la variance moléculaire (AMOY A) testant la différenciation génétique

de 21 accessions de Cucumis melo selon les variétés et les zones de collecte

Niveau de Source de DL SCE CM F ¾F r; p

diversité différentiation

Entre variétés 6 312,836 52,139 2,809 12 0,124 0,010

Entre accession 14 620,913 44,351 5,732 26 0,295 0,010 Variété par variété

Entre individu 82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0,010 par accession

Entre zone 7 445,597 63,657 3,571 16 0, 160 0,010

Entre accession 13 488,152 37,550 4,492 20 0,294 0,010 Zone par variété

82 1286,600 15,690 15,690 71 0,287 0,010 Entre individu par accession

24

Page 33: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

L

10

8 - ~ 6 1 ~ • 1 0 ~ ••• 4 • 2 ~~ • -.. I •3 - ') I N - QI •4 ;.'; ~

• 5

-4 ~k J ,·~ -6 • I

-14-12-10-S -6 -4 -2 0 2 4 6 S 10 L

Axe 1 (47,39%)

Figure 6: Mise en évidence des groupes d'individus identifiés à partir de I' AFD portant sur

21 accessions de Cucumis melo. Les symboles en couleur représentent les différentes variétés.

I: (2: "oléagineuse", 5:flexuosus), Il :(l:"légume", 3: momordica 6: dudaim 7: inodorus}, Ill:

4: cantalupensis.

25

Page 34: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

3.1.3. Relations phylogénétiques

Pour déterminer les relations phylogénétiques entre les accessions utilisées, un

dendrogramme basé sur les distances génétiques a été construit. Le dendrogramme réalisé à

partir de la méthode de Ward (Ward, 1963) a permis de révéler deux (2) principaux groupes

d'accessions (Figure 7). Le premier groupe (groupe A) est constitué des accessions des

variétés "oléagineuse", "légume" et une variété Turque (momordica). Le second groupe

(groupe B) est composé des quatre (4) autres accessions originaires de Turquie. d'une

accession de la variété consommée en légume et des accessions de la variété oléagineuse. Le

groupe A est subdivisé en deux sous-groupes : le sous-groupe Ai et le sous-groupe A2. La

configuration du dendrogramme montre que les regroupements des accessions sont faits

indépendamment des zones de collecte.

Les données moléculaires collectées ont permis d'établir les relations phylogénétiques

entre 103 individus de l'espèce Cucumis melo. Le dendrogramme a été établit en utilisant la

méthode UPGMA. Les individus se sont regroupés en deux (2) grands groupes. Le groupe I

inclut, en majorité, les individus des variétés; "légume" et ''oléagineuse" et de quelques

individus des accessions originaires de Turquie. Quand au groupe IL il est constitué,

majoritairement, des individus des melons d'origine turque bien qu'on y trouve certains

individus des variétés " légume" et "oléagineuse". Le groupe I est subdivisé en deux sous­

groupes : le sous-groupe Ia et le sous-groupe lb. La configuration du dendrograrnme (Figure

8) montre que les regroupements des individus n'ont pas été faits selon les variétés. De plus,

les faibles valeurs de bootstrap montrent que les nœuds unissant les génotypes ne sont pas

robustes. Tous les deux sous-groupes dégagés à partir du dendrogramme sont constitués des

individus de toutes les variétés analysées dans notre étude. Par ailleurs, les regroupements ne

sont pas suivants les origines des individus.

26

Page 35: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

NI454-LE

NI453-LE

NI447-LS '-------1• NI445-LS

NI435-LS NI460-0C Nl455-0N Nl456-0N NI481-MT Nl475-0E NI452-LS NI479-IT NI482-DT NI466-0C NI464-0C Nl463-0C Nl480-CT Nl467-0C NI484-FT NI469-0E

~-----tNI461-0C

A

B

-0.08 6 -0.04

(' oeffklent de rlls~imilarité

_.,_o_

Figure 7: Dendrogramme obtenu par la méthode de Ward basé sur la distance de Jaccard pour

la différenciation génétique des marqueurs ISSR entre 21 accessions de Cucumis melo. Les

numéros d'accessions sont respectivement suivi du type de variété (0: oléagineuse, L:

légume, M: momordica, I: inodorus, F:flexuosus, C: cantalupensis, D: dudaim et de la région

d'origine (C: Centre, E: Est, S: Sud, N: Nord, T: Turquie)

27

Page 36: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

. 118175171

r-180 1184

187 1

l1i a

1 I

18-5 181

119

-

193 1 189 177

1

141 ~J ?P#=f b

188 1U

191 116

186 173

1 I II

o~---~0.1

Figure 8: Relations phylogénétiques entre les 103 individus de melons révélés par la méthode

UPGMA basée sur les coefficients de dissimilarités.

• var. momordica;

• var. dudaim

• var. inodorus; O var. flexuosus; • var. cantalupensis;

• Cucumis melo subsp. agrestis (légume);

o Cucumis melo subsp. agrestis (oléagineuse)

28

Page 37: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

3.2. Discussion

La technologie ISSR est un outil moléculaire d'usage courant pour évaluer la diversité

génétique des espèces végétales (Zietkiewicz et al., 1994; Fang & Roose, 1997). Cette

technique basée sur la PCR, est efficace et moins coûteuse. Les marqueurs ISSR ont été

utilisés pour révéler un haut degré de polymorphisme au sein de plusieurs plantes telles que la

mûre (Kar et al., 2008) et les cultivars du genre Citrus (Fang & Roose, 1997). Dans cette

étude. des marqueurs ISSR ont été utilisés pour évaluer la différenciation au sein de deux

variétés de l'espèce C. melo subsp. agrestis ainsi que leurs relations phylogénétiques avec

d'autres variétés de melons.

Les analyses effectuées portant sur le PIC ont montré que les amorces utilisées ne

révèlent pas un haut niveau de polymorphisme entre les deux variétés locales relativement

aux valeurs rapportées par d'autres auteurs (Ritschel et al., 2004). En effet, les résultats

obtenus par ces auteurs ont permis de révéler un haut niveau de polymorphisme au sein de

l'espèce Cucumis melo. Les valeurs de PIC obtenues de cette espèce varient entre 0,28 et 0,65

contrairement à celles des deux variétés locales qui varient de 0,15 à 0,23. Ce résultat

contraire à la très forte diversité morphologique observée au sein de cette espèce (Angui

2008); pourrait suggérer que les régions du génome explorées par les amorces utilisées dans

cette étude ne sont pas celles qui gouvernent la morphologie et la phénologie des plantes et

des fruits.

Une différenciation génétique des variétés utilisées a été révélée par une AMOV A.

Les résultats montrent une faible diversité entre les variétés analysées, F« = 0,124. Ce résultat

suggère une forte similarité entre les variétés. Cette observation a été également notée chez la

cucurbite Citrullus lanatus var. lanatus, qui bien que présentant une forte diversité

morphologique, a une très faible diversité génétique (Levi et al., 2001 ; Zarnir et al., 1984).

Cependant, une forte différenciation a été observée entre les accessions F« = 0.295. Ce

résultat est similaire à celui observé au sein des accessions de melons d'Inde et d'Afrique

Centrale qui possèdent une certaine variabilité intra-accession (Monforte et al., 2003).

L'influence de la zone d'origine a été testée par une AMOV A. Les résultats montrent

que l'origine des accessions a une influence sur la structuration de la variabilité génétique.

Cette observation est similaire à celle observée au sein des melons de l'Est et du Sud de

l'Asie. En effet, il existe une différenciation génétique et géographique selon la taille des

graines chez les melons asiatiques, avec des graines de grande taille en Asie centrale et du

Sud-ouest et des petites graines en Asie de l'Est (Akashi et al., 2002; Yashiro et al., 2005).

29

Page 38: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Les relations phylogénétiques établies révèlent que les accessions étudiées ne se

regroupent pas selon les variétés ni les origines géographiques. Ces résultats sont similaires à

ceux de Lôpez-Sesé et al. (2003) obtenus à partir de l'étude sur l'analyse moléculaire des

melons espagnols. Des différences n'ont pas été révélées à partir des régions entre les

accessions locales d'une part et entre les accessions locales et turques d'autre part. Les

analyses ont révélés une affinité entre les accessions locales et celles de Turquie. Dans la

littérature, plusieurs auteurs ont observé que les accessions africaines, européennes et

asiatiques de melons présentent une forte affinité phylétique (Mliki et al., 2001; Monforte et

al., 2003; Nakata et al., 2005).

Aussi, les analyses des relations phylogénétiques ont-ils permis de distinguer deux

grands groupes. Les deux groupes établis sont composés des accessions de toutes les variétés

étudiées. La séparation entre les variétés n'est pas nette. Les faibles valeurs de bootstrap

montrent que les nœuds unissant les génotypes ne sont pas robustes. Ce résultat pourrait

suggérer que la séparation entre les différentes variétés est récente. Elle pourrait être attribuée

au fait que la différence observée est la résultante de la sélection paysanne au fil des ans et du

processus de domestication.

Les résultats obtenus à partir de l' AFD permettent de différencier les deux variétés

locales: la variété "légume" et la variété "oléagineuse". Dans la littérature, les différentes

variétés de melons se rangent en deux (2) sous-espèces.la sous-espèce melo et la sous-espece

agrestis (Silberstein et al., 1999; Stepansky et al., 1999; Monforte et al., 2003). Dans la sous­

espèce agrestis on trouve les variétés conomon et momordica et dans la sous-espèce melo les

variétés cantalupensis, inodorus.flexuosus, dudaim et chito (Pitrat, 2008). Tenant compte du

positionnement des individus des variétés locales par rapport à ces variétés, nous avons pu

élucider leur classification. En effet, il est ressorti de notre analyse que la variété

"oléagineuse" se regroupe avec la variété flexuosus qui est classé dans la sous-espèce melo,

par contre, la variété "légume" se range avec les variétés dudaim et momordica. Sur la base de

ces résultats, nous sommes tentés de suggérer que la variété "oléagineuse" appartient à la

sous-espèce melo. Par conséquent, nos résultats accréditeraient l'hypothèse d' Achigan-Dako

et Baudoin (2007) c'est-à-dire que ta variété de melon cultivée en Côte d'Ivoire devra être

classée dans la sous-espèce melo. De ce fait, nous préconisons d'autres analyses moléculaires

afin de confirmer nos résultats.

30

Page 39: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La connaissance de la diversité et les rapports génétiques entre les races locales est

importante dans les stratégies d'amélioration des plantes. Les marqueurs moléculaires utilisés

à cet effet révèlent des différences au niveau de l'ADN et sont des outils directs. fiables et

effectifs pour la conservation et la gestion du germoplasme. L'étude de la différenciation par

l'utilisation des marqueurs moléculaires entre les variétés "légume" et "oléagineuse" de

l'espèce C. melo subsp. agrestis a été menée. En outre, les relations phylogénétiques de ces

deux variétés avec d'autres types de melons ont été analysées. La technique ISSR a permis de

réaliser cette étude. Les analyses effectuées ne permettent pas de différencier les variétés "légume" et

"oléagineuse". Une très grande différenciation génétique a été cependant mise en évidence

entre les accessions par variété ainsi qu'entre individus par accession. En outre, une faible

différenciation génétique a été observée entre les variétés étudiées. Aussi, faut-il signaler une

grande différenciation parmi les accessions au niveau des zones de collectes.

Cette étude a pu suggérer une nouvelle classification des variétés de melons cultivées en

Côte d'Ivoire. Toutefois, vu le faible nombre d'individus analysés et d'amorces utilisés, il

conviendrait d'envisager de renforcer cette étude pour élucider définitivement cette

classification.

Par conséquent nous proposons:

- D'augmenter le nombre d'accessions et d'individus avec une plus grande

représentativité des zones de collecte

- D'augmenter le nombre d'amorce pour être sûr de parcourir la majeure partie du

génome de ces variétés

- Enfin, utiliser des marqueurs Co-dominants tels que les SSR qui, en plus d'être très

polymorphes, sont plus informatifs.

31

Page 40: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

REFERENCES BIBLIOGRAPIDQUES

Achigan-Dako GE & Baudoin JP (2007). Cucumis melo L. subsp. agrestis (Naudin)

Pangolo (Cucurbitaceaey : nécessité de clarification sur le statut de la sous-espèce.

Biotechnologie Agronomie Societé et Environnement 11 (4): 283-286.

Akashi Y, Fukuda N, Wako T & Kato K (2002). Genetie variation and phylogenetic m

East and South Asian melon, Cucumis melo L. based on the analysis of five isozymes.

Euphytica 125: 385-396.

Angui CMV (2008). Caractérisation morphologique de deux variétés d'une cucurbite

comestible Cucumis melo ssp. agrestis (L.) Naudin. Mémoire de Maîtrise. Abidjan

(Côte d'Ivoire): Abobo-Adjarné; 30 pages.

Berthou F (1983). CbJoroplast and mitochondrial DNA variation as indicator of phylogenetic

relationships in the genus Coffea L. Theoretical and Applied Gene tics 65: 77-84.

Blair MW, Panaud O & Mc Couch SR (1999). Inter-Simple Sequence Repeat (ISSR)

amplification for analysis of microsatellite motif frequency and fingerprinting in rice

( Oryza sati va L.). Theoretica/ and Applied Gene tics 98: 780- 792.

Bornet B, Goraguer F, Joly G & Branchard M (2002). Genetie diversity in European and

Argentinian cultivated potatoes (Solanum tuberosum subsp. tuberosumy detected by inter-simple sequence repeats (ISSRs). Genome 45 (3): 481-484.

Cakmak I (2002). Plant nutrition research: Priorities to meet human needs for food m

sustainable ways. Plant and Soif 247: 3-24.

Charters YM, Robertson A, Wilkinson MJ & Ramsay G (1996). PCR analysis of oilseed

rape cultivars (Brassica napus L. ssp. ol!fera) using 5'-anchored simple sequence

repeat (SSR) primers. Theoretical and Applied Genetics 92: 442-447.

Chweya JA & Eyzaguirre PB (1999). The biodiversity of traditional leafy vegetables. Rome

(Italia): International Plant Genetie Resources Intitule (IPGRI); 182 pages.

Dellaporta SL, Wood J & Hicks JB (1983). A plant DNA minipreparation: version II. Plant

Molecular Biology 1: 19-21.

Djè Y, A ter M, Lefèbvre C & Vekemans V (1998). Patterns of morphological and allozyme

variation in sorghum landraces of Northwestern Morocco. Genetie Resources and ropEvolution 45: 541-548.

32

Page 41: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Djè Y, Kouonon CL, Zoro Bi IA, Gnamien YG & Baudoin JP (2006a). Etude des

caractéristiques botaniques, agronomiques et de la biologie florale du melon africain

(Cucumis melo L. var. agrestis Naudin, Cucurbitaceaeï. Biotechnology Agronomy

Society and Environnement l O (2): 109-119.

Djè Y, Tabi GC, Zoro Bi lA, Malice M, Baudoin JP & Bertin P (2006b). Optimization of

ISSR marker for A.frican edible-seeded Cucurbitaceae species1 genetic diversity

analysis. African Journal of Biotechnology 5 (2): 83-87.

Excoffier L, Smouse PE & Quattro JM (1992). Analysis of molecular variance inferred

from metric distances among DNA haplotypes: Application to human mitochondrial

DNA restriction data. Genettes 131: 479-491.

Fang QD & Roose LM (1997). Identification of closely related citrus cultivars with inter­

simple sequence repeat markers. Theoretical and Applied Genetics 95: 408-417.

FAO (2009). Number of undemourished persons. Food Security Statistics. Available via

D!ALOG. www.fao.org/economic/ess/food-security-statistics/en/:

Gruhn P, Goletti F & Yudelman M (2000). Integrated nutrient, soif fertility, and

sustainable agriculture: current issues and future challenges. food, Agriculture and

the Environment Discussion Paper 32. Washington, DC: TnternationaJ Food Policy

Research lnstitute 32 pages.

Gupta M, Chyi Y-S, Romero-serveson J & Owen J (1994). Amplification ofDNA markers

frorn evolutionarily diverse genomes using single primers of simple sequence repeats.

Theoretical and Applied Genetics 89: 998-1005.

Kantety RV, Zeng XP, Bennetzen JL & Zehr BE (1995). Assessment of genetic diversity

in dent and popcorn (Zea mays L.) inbred lines using inter-simple sequence repeat

(ISSR) amplification. Molecular Breeding 1: 365-373.

Kar PK, Srivastava PP, Awasthi AK & Urs SR (2008). Genetie variability and association

of ISSR markers with some biochemicaJ traits in mulberry (Morus spp.) genetic

resources available in Jndia. Tree Genettes and Genomes 4: 75-83.

Katzir N, Danin-Poleg Y, Tzori G, Karchi Z, Lavi U & Cregan PB (1996). Length

polymorpbism and homologies of microsatellites in several Cucurbitaceae species.

Theoretical and Applied Genetics 93: 1282-1290.

Koffi KK, Anzara GK, Malice M, Djè Y, Bertin P, Baudoin JP & Zoro Bi 1A (2009).

Morphological and allozyme variation in a collection of Lagenaria siceraria (Molina)

Standl. from Côte d'Ivoire. Biotechnology Agronomy Society and Environnement 13

(2): 257-270.

33

Page 42: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Koffi KK, Gbotto AA, Malice M, Djè Y, Bertin P, Baudoin JP & Zoro Bi 1A (2008).

Morphological and allozyme variation in a collection of Cucumeropsis mannii Naudin

(Cucurbitaceae) from Côte d'Ivoire. Biochemical Systematics and Ecology 36: 777-

789.

Levi A. Thomas CE, Wehner TC & Zhang X (2001b). Low genetic diversity indicates the

need to broaden the genetic base of cultivated watermelon. Horticultural Science 36

(6): 1096-1101.

Lôpez-Sesé IA, Staub JE & Gômez-Guillamôn LM (2003). Genetie analysis of Spanish

melon ( Cucumis melo L.) germplasm using a standardized molecular-marker array

and geographically diverse reference accessions. Theoretical and Applied Genetics

108: 41-52.

Lôpez-Sesê JA, Staub JE, Katzir N & Gômez-Ouillamôn LM (2002). Estimation of

between and within accession variation in selected Spanish melon germplasm using

RAPD and SSR markers to assess strategies for large collection evaluation. Euphytica

127: 41-51.

Loukou AL, Gnakri D, Djè Y, Kippré A V, Malice M, Baudoin JP & Zoro Bi 1A (2007).

Macronutrient composition of three cucurbit species cultivated for seed consumption

in Côte d'Ivoire. African Journal of Biotechnology 6 (5): 529-533.

Maggs-Këtling GL, Madsen S & Christiansen JL (2000). A phenetic analysis of

morphologicaJ variation in Citrullus lanatus in Namibia. Genetie Resources and Crop

Evolution 47: 385-393.

Malice M & Baudoin JP (2009). Genetie diversity and germplasm conservation of three

minor Andean tuber crop species. Biotechnology Agronomy Society and

Environnement 13 (3): 441-448.

Mariod M & Matthaus B (2008). Fatty acids, tocopherols, sterols, phenolic profiles and

oxidative stability of Cucumis melo var. agrestis oil. Journal of Food Lipids 15: 56 -

67.

Mliki A, Staub JE, Zhangyong S & Ghorbel A (2001). Genetie diversity in melon

(Cucumis melo L.): An evaluation of African germplasm. Genetie Resources and Crop

Evolution 48: 587-597.

Monforte AJ, Garcias-Mas J & Arûs P (2003). Genetie variability in melon based on

microsatellite variation. Plant Breeding 122: 153-157.

34

Page 43: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Morimoto Y, Maundu P, Fujimaki H & Morishima H (2005). Diversity oflandraces of the

white-flowered gourd (Lagenaria siceraria) and its wild relatives in Kenya: fruit and

seed morphology. Genetie Resources and Crop Evolution 52: 737-747.

Munger HM & Robinson RW (1991 ). Nomenclature of Cucumis melo L. Cucurbit Genetics

ooperation Report 14: 43-44.

Nakata E, Staub JE, Lôpez-Sesé 1A & katzir N (2005). Genetie diversity of Japanese

melon cultivars (Cucumis melo L.) as assessed by randorn arnplified polymorphie

DNA and simple sequence repeat markers. Genetie Resources and Crop Evolution 52:

405-419.

Nakazawa M, Wakabayashi M, Ono M & Murata J (1997). Molecular phylogenetic

analysis of Chrysosplenium (Saxifragaceae) in Japan. Journal of Plant Research 110:

265-274.

Naudin CV (1859). Essais d'une monographie des espèces et des variétés du genre Cucumis.

Annales des Sciences Naturelles, Botanique 4 (11): 5-81.

Pasteur N, Pasteur G, Bonhomme F, Catalan J & Britton-Davidian J (1987) Manuel

technique de génétique par élèctrophorèse des protéines. Techniques et

documentation, Lavoisier edn, Paris (France), p 75.

Peakall R & Smouse PE (2001). GENALEX. Genetie analysis in Excel. Population genetic

software for teaching and research; version 6.1. Canberra (Australia): Australian

National University. www.anu.edu.au/BoZo/GenALEx:

Pitrat M (2008) Melon. In: Prohens J & Nuez F (Eds) Vegetables J ( Asteraceae,

Brassicaceae, Chenopodicaceae and Cucurbitaceae). New York ( USA): Springer, pp

283-314.

Pitrat M, Chauvet M & Foury C (1999). Diversity, history, production of cultivated

cucurbits. Acta Horticulturae 492: 21-28.

Rao RV & Hodgkin T (2002). Genetie diversity and conservation and utilization of plant

genetic resources. Plant Cell, Tissue and Organ Culture 68: 1-19.

Ritscbel PS. de Lima Lins TS, Tristan RL, Cortopassi Buso GS, Buso JA, Ferreira ME

(2004). Development of microsatellite markers from an enriched genomic library for genetic

analysis of melon (Cucumis melo L.). BioMed Central Plant Biol 4:9

Roux L (1987). Utilisation des isoenzymes comme marqueurs génétiques. Le sélectionneur

Français 39: 31-39.

35

Page 44: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

Santoni S, Faivre-Rampant P, Prado E & Prat D (2000). Marqueurs moléculaires pour

l'analyse des ressources génétiques et l'amélioration des plantes. Cahiers Agricultures

9 (4): 311-327.

Silberstein L, Kovalski 1, Huang R, Anagnostou K, Jahn KMM & Perl-Treves R (1999).

Molecular variation in melon (Cucumis melo L.) as revealed by RFLP and RAPD.

'cientia Horticulturae 79: 101-111.

Staub JE, Danin-Poleg Y, Fazio G, Horejsi T, Reis N & Katzir N (2000). Comparative

analysis of cultivated melon groups (Cucumis melo L.) using random amplified

polymorphie DNA and simple sequence repeat markers. Euphytica 115: 225-241.

Staub JE, Lôpez-Sesê 1A & Fanourakis N (2004). Diversity among melon landraces

(Cucumis melo L.) from Greece and their genetic relationships with other melon

germplasm of diverse origins. Euphytica 136: 151-166.

Stepansky A, Kovalski I & Perl-Treves R (1999). Intraspeci:fic classifcation of melons

(Cucumis melo L.) in view of their phenotypic and molecular variation. Plant

lystematics and Evolution 217: 313-332.

Tanaka K, Nishitani A, Akashi Y, Sakata Y, Nishida H, Yoshino R & Kato K (2007).

Molecular characterization of South and East Asian melon, Cucumis melo L., and the

origin of group Conornon var. makuwa and var. conomon revealed by RAPD analysis.

Euphytica 153: 233-247.

Terauchi R, Chikaleke VA, Thottappiuy G & Hahn SK (1992). Origin and phylogeny of

Guinea yams as revealed by RFLP analysis of chJoroplast DNA and nuclear ribosomal

DNA .. Theoretical and Applied Genetics 83: 743 - 751.

Ward HJ (1963). Hierarchical grouping to optimize an objective function. Journal of the

American Statistical Association 58 (301 ): 236-244.

William JT & Haq N (2002). Global research on underutilized crops. An assessment of

current activities and proposais for enhanced cooperation. Southampton, UK: ICUC;

45 pages. Wright S (1951). The genetical structure of populations. Annois of Eugenetics 15: 6531-

6535.

Yashiro K, lwata H, Akashi Y, Tomita K, Kuzuya M, Tsumura Y & Kato K (2005).

Genetie relationship among East and South Asian melon (Cucumis melo) revealed by

AFLP analysis. Breeding Science 55: 197-206.

Yi SS, Akashi Y, Tanaka K, Cho TT, Khaing TM, Yosbino H, Nishida R, Yamamoto T,

Win K & Kato K (2009). Molecular analysis of genetic diversity in melon landraces

36

Page 45: Thème: Diversité moléculaire et phylogénie de

(Cucumis melo L.) from Myanmar and their relationship with melon germplasm from

East and South Asia. Genetie Resources and Crop Evolution 56: 1149-1161.

Zamir D, Navot N & Rudich J (1984). Enzyme polymorphism in Citrullus lanatus and

colocynthis in Israel and Sinaï. Plant Systematics and Evolution 146: 137-163.

Zietkiewicz E, Rafalski A & Labuda D (1994). Genome fingerprinted by Simple Sequence

Repeat (SSR) Anchored Polymerase Chain Reaction Amplification. Genomics 20:

176-183.

Zoro Bi IA, Koffi KK & Djè Y (2003). Caractérisation botanique et agronomique de trois

espèces de cucurbites consommées en sauce en Afrique de l'Ouest: Citrullus

sp.,cucumeropsis mannii Naudin et Lagenaria siceraria (Molina) Standl.

Biotechnologie, Agronomie Société et Environnement 1 (3-4): 189-199.

37