thème : le rÉveil

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Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens N° 3 Hiver 2002 Thème : LE RÉVEIL 7 12 17 3 Robert E. Coleman Tom Phillips James K. Bridges Lewis A. Drummond Qu’est-ce que le réveil ? Les signes du réveil Et il donna des pasteurs La place prépondérante de la prière dans les grands réveils C'est plus qu’une bénédiction personnelle. Le réveil anime les hommes et les femmes de la vie de Dieu et met en évidence la superficialité de la tradition religieuse. Quels sont certains des obstacles potentiels à un réveil personnel ? L’auteur montre comment le responsable chrétien peut préparer sa propre vie au réveil. La notion de pasteur/berger est-elle actuelle dans le climat culturel d’aujourd’hui ? Le pasteur est le don de Dieu à l’église afin qu'il soit pour le troupeau un exemple à suivre, qu’il le protège et le nourrisse. 23 26 31 Douglas A. Oss Entretien Douglas A. Oss Thomas Trask Étude de mot : L’ONCTION Le réveil commence par la prière Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui (1 partie) ère Brownsville : Le prix à payer pour le réveil Les témoignages stimulants des grands réveils du passé mettent en évidence le rôle essentiel de la prière en vue du réveil et de la souveraineté de Dieu. Pas de prière, pas de réveil. Beaucoup de prière, beaucoup de bénédictions ! La signification du mot onction tel qu’il est utilisé dans l’Ancien et le Nouveau Testaments. Deux pasteurs, Tommy Barnett et Jim Cymbala, puisent abondamment dans leur expérience personnelle pour partager ce qui a caractérisé leur recherche d’un renouveau spirituel dans leur ministère. Ils s’accordent pour dire que la prière est la clé qui détermine la mesure dans laquelle une église peut connaître un authentique réveil. Le premier d’une série d’articles qui expliquent les bienfaits personnels et collectifs de l’exercice des dons spirituels tels qu’ils sont présentés dans l’Écriture. En 1995, Dieu envoya un réveil dans l’église des Assemblées de Dieu de Pensacola en Floride. Le pasteur et l’évangéliste partagent leur expérience et expliquent le prix qui doit être payé pour qu’une église connaisse un tel réveil. 33

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Page 1: Thème : LE RÉVEIL

Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 3 Hiver 2002

Thème :LE RÉVEIL

7

12

17

3Robert E. Coleman

Tom Phillips

James K. Bridges

Lewis A. Drummond

Qu’est-ce que le réveil ?

Les signes du réveil

Et il donna des pasteurs

La place prépondérante de la prière dans les grands réveils

C'est plus qu’une bénédiction personnelle. Le réveil anime les hommes et les femmesde la vie de Dieu et met en évidence la superficialité de la tradition religieuse.

Quels sont certains des obstacles potentiels à un réveil personnel ? L’auteur montrecomment le responsable chrétien peut préparer sa propre vie au réveil.

La notion de pasteur/berger est-elle actuelle dans le climat culturel d’aujourd’hui ?Le pasteur est le don de Dieu à l’église afin qu'il soit pour le troupeau un exempleà suivre, qu’il le protège et le nourrisse.

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31

Douglas A. Oss

Entretien

Douglas A. Oss

Thomas Trask

Étude de mot : L’ONCTION

Le réveil commence par la prière

Les dons spirituels dans l’Église aujourd’hui (1 partie)ère

Brownsville : Le prix à payer pour le réveil

Les témoignages stimulants des grands réveils du passé mettent en évidence le rôleessentiel de la prière en vue du réveil et de la souveraineté de Dieu. Pas de prière,pas de réveil. Beaucoup de prière, beaucoup de bénédictions !

La signification du mot onction tel qu’il est utilisé dans l’Ancienet le Nouveau Testaments.

Deux pasteurs, Tommy Barnett et Jim Cymbala, puisent abondamment dans leurexpérience personnelle pour partager ce qui a caractérisé leur recherche d’un renouveauspirituel dans leur ministère. Ils s’accordent pour dire que la prière est la clé quidétermine la mesure dans laquelle une église peut connaître un authentique réveil.

Le premier d’une série d’articles qui expliquent les bienfaits personnels et collectifsde l’exercice des dons spirituels tels qu’ils sont présentés dans l’Écriture.

En 1995, Dieu envoya un réveil dans l’église des Assemblées de Dieu de Pensacolaen Floride. Le pasteur et l’évangéliste partagent leur expérience et expliquentle prix qui doit être payé pour qu’une église connaisse un tel réveil.

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N°3 Hiver 2002

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les ASSEMBLEES DE DIEU des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gérald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens

Bill L. Williams

Il est bien évident qu’il n’existe pas de secret ni de formule magi-que pour faire venir le réveil. Personne ne peut transporter le réveildans sa sacoche. Il est probable qu’il y ait des chrétiens et même cer-tains pasteurs qui ne réalisent pas vraiment l’importance de voir unréveil dans leur communauté. Nous sommes parfois devenus telle-ment satisfaits de nos programmes d’église tels qu’ils sont, que si leSaint-Esprit venait tout bouleverser, nous serions bien mal à l’aise.

Certains poseront la question : « Après tout, ne risquons-nous pasde tomber dans des extrêmes et de céder à la tentation de laisser librecours à nos sentiments, au point que l’église pourrait être troublée etprofondément affectée ?

Il semble pourtant évident qu’il serait insensé d’ignorer les temps danslesquels nous vivons. Il y a un besoin criant de voir un réveil souffler surtout le vieux continent européen. Du cœur des leaders chrétiens et despasteurs s’élève un soupir de plus en plus profond, une aspiration à voirle Saint-Esprit visiter puissamment cette génération.

Certains diront : « Que faudra-t-il pour que nous puissions voir unauthentique réveil dans nos églises et dans nos villes ? » Se peut-ilque l’Esprit de Dieu secoue l’église tout à nouveau afin de nous faireprendre conscience des besoins d’un monde ravagé par le péché ? Sepeut-il aussi qu’il nous pousse à sonder nos propres cœurs quant auxcauses profondes du manque de puissance évident dans la vie de biendes croyants ? Les réveils de l’Ancien Testament survinrent quand lesserviteurs de Dieu l’invoquèrent, confessant leur besoin de voir lepeuple se repentir et vivre un réveil spirituel.

Quand le réveil arrive, Dieu commence par appeler son peuple à larepentance, le purifiant et le remplissant ensuite de sa puissance. Com-me Dieu l’a dit à Salomon, « Si mon peuple… se détourne de ses mau-vaises voies, je pardonnerai son péché et je guérirai son pays » (2 Chro-niques 7 : 14). Quand nous considérons la société impie dans laquellenous vivons, nous ne pouvons que supplier Dieu de faire de nous desinstruments de guérison spirituelle pour nos villes, nos quartiers etnos familles. « Oh Seigneur, viens et guéris notre pays ! » telle devraitêtre la prière fervente de nos cœurs.

Editorial : Quelques pensées sur le réveil…Dans l’histoire des réveils, la puissance

de Dieu était si forte que les gens étaientsouvent saisis par la conviction du Saint-Es-prit sur leur lieu de travail et même dans lesrues quand ils passaient devant les églises.Les pécheurs étaient attirés par l’évangilecomme par un aimant ; ils étaient transfor-més par la merveilleuse grâce de Dieu. Cesréveils affectaient tous les niveaux de la so-ciété. Des miracles de guérison et de déli-vrance de l’emprise démoniaque étaient cou-rants dans quasiment chaque réunion.

Il y a certes un prix à payer pour vivreun tel réveil. Le pasteur John Kilpatrick par-le clairement de ce sujet dans son témoi-gnage concernant ce qui est maintenantconnu comme le réveil de Pensacola. Je vousencourage à lire attentivement l’entretienavec les pasteurs Tommy Barnett et JimCymbala qui nous appellent à un nouveauniveau de prière pour le réveil. Notre désirest que ce numéro de Ressources Spirituel-les crée en vous une plus grande faim d’unréveil spirituel dans votre propre vie. Noussommes encouragés en ce sens par les pro-pos de l’apôtre Paul dans Galates 6 : 9 : « Nousmoissonnerons au temps convenable, sinous ne nous relâchons pas. »

Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazine tant apprécié.Vous pouvez donc faire un don qui sera exclusivement réservé à son impression et sa diffusion.

Merci de faire parvenir votre chèque à l’ordre de Gerald Branum (avec la mention « Ressources Spirituelles »),à l’adresse indiquée dans le cadre ci-dessus. Encore merci pour votre soutien.

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Par le docteur Billy Graham

Être ranimé… et vivre.

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Qu’est-ce que le réveil ? De nos jours, nombreux sont ceux quipensent que le réveil se résume à une série de réunions spécialesayant pour but de stimuler un intérêt renouvelé pour l’église.D’autres pensent que le réveil est une sorte d’excitation religieuseémotionnelle. Je doute fort que ce soit là ce que le psalmiste avaità l’esprit quand il écrivit : « N’est-ce pas toi qui vas revenir nousfaire vivre ? » (Psaume 85 : 7).

LE RÉVEIL : QUAND LA VIE RETROUVE SON VÉRITABLE SENSLe mot réveil signifie «être ranimé et vivre ». L’Ancien Testament

emploie souvent le mot « vivre » dans le sens original de respirer, larespiration étant l’expression de la vie de tout être animé. C’estainsi qu’il est écrit des ossements desséchés : « Voici que je vaisfaire venir en vous un esprit, et vous vivrez » (Ézéchiel 37 : 5 ; cf.37 : 6,14 ; Job 33 : 4 ; 1 Rois 17 : 22). La vie, ou le réveil, signifiaitdonc « respirer du souffle même de Dieu ». Cet usage de ce motsouligne le fait que Dieu est la source de toute vie.

Le Nouveau Testament emploie le terme « revenir à la vie » (Apo-calypse 20 : 5 ; Romains 14 : 9 ; cf. 7 : 9). Jésus employa le termepour dénoter le changement opéré dans la vie du fils prodiguerevenant dans la maison de son père : « Car mon fils que voici étaitmort, et il est revenu à la vie » (Luc 15 : 24, 32). D’autres motsévoquent l’image d’un feu qui s’éteint lentement et doit être « ra-nimé » (2 Timothée 1 : 6), ou d’une plante dont les bourgeons ontpoussé et « refleuri » (Philippiens 4 : 10).

La notion fondamentale du réveil est celle du retour d’unechose ou d’une personne à sa véritable nature et à sa raison d’être.Dans le contexte de l’histoire de la rédemption, le réveil peutêtre considéré comme cette « étrange intervention souverainede Dieu par laquelle il visite son peuple, le restaurant, le rani-mant, et l’affranchissant dans la plénitude de sa bénédiction ».Par sa puissance, « une grande énergie, jusque là somnolente, estéveillée, et des forces nouvelles, depuis longtemps en prépara-tion dans l’ombre, éclatent au grand jour. » Le réveil est synony-me de vie, de la vie dans sa plénitude, débordante de l’amour etde la puissance de Dieu.

Bien sûr, on ne saurait expliquer tous les aspects de cette nou-velle vie. Étant d’abord une action surnaturelle de l’Esprit, le réveilcontiendra toujours un élément de mystère. Mais une chose estclaire : dans un réveil, des hommes et des femmes s’éveillent etsont saisis par la vie de Dieu.

UNE TRANSFORMATION PERSONNELLELe réveil devient évident quand un changement est accompli

dans le cœur par le Saint-Esprit. Le degré auquel il pénètre le cœurvariera, et il y aura des différences dans la façon dont il va s’expri-mer, mais le réveil se manifeste « partout où vous pouvez voir (lavie spirituelle) passer d’un état de dépression relative à un niveaude vigueur accrue et de force. »

La transformation la plus immédiate touche au renouvellement del’expérience chrétienne de l’individu. Quand quelqu’un répond ouver-tement à la grâce divine, il vit la merveilleuse assurance du pardon deses péchés ; le cœur est purifié ; l’âme est libérée. La foi s’attache fer-mement aux promesses de Dieu. La prière respire l’atmosphère duciel. L’amour fait chanter le cœur et le remplit d’une louange sponta-

née. Certes, la souffrance et la tentation sonttoujours là, mais l’homme intérieur est illu-miné par l’éclat de la face de Dieu. Christest réel ; sa paix envahit l’âme ; sa victoiretriomphe du monde.

Du point de vue du christianisme se-lon le Nouveau Testament, il n’y a rien d’in-habituel à cette expérience de réveil. C’estainsi que chacun est appelé à vivre cha-que jour. Comme l’expliquait simplementCharles Finney, le réveil « consiste à obéirà Dieu », ce qui constitue l’élément le plusélémentaire du devoir de l’homme.

Dans ce sens personnel, le réveil devraitêtre une réalité constante. L’idée selon la-quelle « le réveil est limité à des temps etdes moments particuliers » découle de lanature inconséquente de l’homme, et nonpas de la volonté de Dieu. Malheureuse-ment, la plupart d’entre nous passons pardes temps de laisser-aller et de paresse spi-rituelle qui rendent le réveil nécessaire.Mais si nous vivions dans la plénitude cons-tante de l’Esprit de Christ, comme Dieu ledésire, le réveil demeurerait et nous habi-terait en permanence.

UNE NOUVELLE VITALITÉPOUR L’ÉGLISELe réveil est plus qu’une simple béné-

diction personnelle. Quand un individus’éveille à la réalité de Christ, et que cetteexpérience se renouvelle dans la vie de beau-coup d’autres, l’église se sent tout à nou-veau unie dans la foi et l’engagement dansune authentique communion de l’Esprit.Quand les croyants se rapprochent ainsi dela tête vivante du corps de Christ, ils « serapprochent les uns des autres dans un saintamour. » Cela ne signifie pas forcément qu’ilsvoient tout de la même façon, mais dansune large mesure, le réveil crée une atmos-phère dans laquelle les disciples sincères etattachés à la vérité se rassemblent, leursdifférends secondaires étant résolus par leurdétermination à remplir une mission com-mune de grande ambition.

L’amour de Christ remplissant noscœurs nous pousse à vouloir prendresoin de ceux que Dieu aime et pour les-quels il a donné son Fils. C’est d’une tel-le compassion que naît la dynamiqued’une évangélisation efficace. L’ordre demission de faire de toutes les nationsdes disciples ne saurait être ignoré.

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Dans le même esprit, le réveil susciteun engagement social motivé par lacompassion envers les opprimés et lesaffligés. Le devoir devient une joie.Quand le cœur est rempli, l’amour endécoule naturellement.

La société ressentira inévitablementl’impact d’un réveil parmi les chrétiens.Au contact de ceux qui annoncent l’Évan-gile en paroles et en actes, le monde re-marque que ces hommes et ces femmesont été avec Jésus. Les pécheurs sont alorsattirés par le Sauveur. Certaines restitu-tions sont faites. Des foyers brisés sontréconciliés. Le niveau des normes mora-les publiques se relève. Le gouvernementœuvre avec intégrité. La miséricorde, lajustice et la vérité se répandent sur toutle pays selon la mesure dans laquelle l’es-prit du réveil se manifeste.

OBSTACLES HUMAINSBien sûr, les facteurs humains peuvent

empêcher le réveil. Par exemple, le maté-rialisme. Ou encore tel ou tel préjugé cul-turel qui refuse de céder à cet esprit nou-veau qui s’appelle l’amour. De fait, touteperversion de la justice constitue un obs-tacle au réveil. La société étant complè-tement infiltrée par la dépravation ducœur humain, le réveil devrait combattresans répit pour prévaloir.

L’opposition la plus farouche viendrade ceux qui ne veulent pas de cette di-mension spirituelle dans leur vie. Certainsseront réticents aux changements morauxque le réveil appelle dans la vie de cha-que individu ; d’autres refuseront les im-plications du réveil sur le plan social.

Nous devons aussi nous souvenir quemême ceux qui ont connu le réveil ne sontpas sans manquements. Le renouvelle-ment spirituel ne change malheureuse-ment pas le fait que nous sommes desêtres humains limités. Le réveil n’est pasresponsable de telles lacunes, mais il doitsouvent en porter le blâme.

QUAND DIEU ENTRE EN SCÈNEIl n’en demeure pas moins que partout

où l’esprit de réveil se manifeste, l’atten-tion se porte non sur la faiblesse humai-ne mais sur la puissance divine. L’homme« se retire à l’arrière-plan car Dieu lui-même est entré en scène. » En mettant

ainsi à l’écart tout le côté artificiel de ce que l’homme est capablede produire, le réveil crée une situation qui met en valeur toute lagrâce de Dieu. Christ est élevé, et les cœurs vrais s’inclinent de-vant lui dans l’adoration.

La présence du Seigneur s’impose alors dans toute sa majestéet sa réalité (cf. Actes 3 : 19-20). C’est là le témoignage du réveilqui ne saurait être contrefait : la présence irrésistible du Saint-Es-prit qui attire hommes et femmes à Christ et fait d’eux des instru-ments de bénédiction pour les autres.

UN TÉMOIGNAGE PERSONNELJ’ai été témoin de cette présence divine envahissant souveraine-

ment une foule. Je me souviens des récentes effusions de l’Esprità l’université de Trinity International, et d’une visitation encore plusintense au séminaire de Asbury College à Wilmore dans le Kentuckyen 1970. Mais c’est vingt ans plus tôt, quand j’étais étudiant sur cecampus, que le réveil a le plus marqué ma vie.

Lors d’un culte matinal réunissant tous les étudiants, l’un d’entreeux, rebelle notoire pour lequel tout le monde priait beaucoup, se levaet raconta comment il avait rencontré Dieu la veille au soir. Son témoi-gnage bouleversant incita d’autres à confesser leurs besoins, si bien quedes dizaines d’étudiants se retrouvèrent face contre terre devant le Sei-gneur. L’Esprit se manifesta avec tant de force que les cours furent sus-pendus, et que des âmes convaincues de péché cherchèrent la face deDieu jour et nuit pendant presque une semaine.

Très vite, ces événements hors du commun attirèrent mon atten-tion, en particulier le témoignage de certains étudiants. J’étais venudans cette école tout à fait sûr de mon salut, même si mon témoi-gnage n’avait rien d’extraordinaire. Mais caché sous un vernis depiété, un orgueil profond remplissait mon cœur. En écoutant durantcette première journée, mes camarades de classe vider leur cœur,brisés devant le Seigneur, mon égocentrisme devint on ne peut plusflagrant. De bonne heure le lendemain matin, après une nuit d’in-somnie, je me suis approché en réponse à l’appel. En compagnie deplusieurs camarades en prière, j’ai confessé mon péché, ouvrant moncœur à l’action purificatrice du Saint-Esprit.

Pendant les premiers jours de ce réveil, l’atmosphère céleste denotre petite université attira des gens venus de très loin. Les jour-nalistes venus voir sur place furent bouleversés par ce qui se pas-sait et par l’attrait quasi irrésistible de ce mouvement. L’un d’euxdéclara : « Je n’ai jamais vu de gens aussi heureux ! » Après avoirentendu les prières, les confessions, les témoignages et les chantsdans une telle atmosphère de sincérité et de transparence, il décri-vit le tout comme « une incroyable démonstration de religion. »Certains cameramen de la chaîne de télévision NBC avaient les yeuxremplis de larmes, tandis qu’ils filmaient avec respect ces événe-ments. Les représentants de la presse semblaient conscients dufait qu’ils marchaient sur un lieu saint. L’un d’entre eux, n’étant pashabitué à ce genre de scène, affirma que « le simple fait d’êtreprésent donnait le sentiment d’être un intrus ».

C’était vraiment comme si nous étions transportés dans un autremonde – un monde dans lequel notre esprit était réellement libre.Le simulacre de la religion superficielle était réduit à néant. Nousvoulions seulement voir Christ exalté et sa volonté accomplie sur laterre comme au ciel.

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UNE MERVEILLEUSE DIVERSITÉCe dont nous fumes témoins à Asbury

pourrait bien se reproduire d’une façonou d’une autre partout où éclate le réveil.Et pourtant, aucun réveil n’est identiqueaux autres. L’esprit qui prévaut à un mo-ment donné, les circonstances locales, lesleaders en place, le tempérament desgens, et bien d’autres facteurs naturels seconjuguent pour donner à chaque réveilsa couleur locale. De même, les métho-des employées lors d’un réveil peuventvarier selon les lieux et les personnes tou-chées. Si les principes spirituels fonda-mentaux sont les mêmes dans tous lesréveils, ils se manifestent de façons telle-ment diverses dans le vécu des hommesqu’il est impossible d’en prédire la formeprécise. Dieu semble prendre plaisir à sur-prendre ses enfants par la fraîcheur inat-tendue de ses interventions.

Nous pouvons être reconnaissantspour la diversité de la providence divine,car elle démontre qu’il cherche toujoursà rendre sa volonté compréhensible pourses enfants. Cela sert aussi à nous rappe-ler que Dieu, quand il le veut, est capablede confondre les raisonnements et lescalculs humains. Il agit dans un réveil parsa puissance souveraine, et nul ne sauraitoser en retirer quelque gloire.

L’HÉRITAGE AMÉRICAINLes réveils ont remarquablement fa-

çonné le cours du développement del’église en Amérique. Peter Mode, del’université de Chicago, dit que les ré-veils, « plus que tout autre phénomène,ont été les événements déterminant denote histoire religieuse. » William War-ren Sweet a décrit ces réveils comme« des cascades dans le courant de l’égli-se, recréant le cours principal de seseaux. » Sans ces temps de rafraîchisse-ment pendant ces périodes cruciales oùl’existence même de la république étaitmenacée, il est peu probable que notrepays aurait pu subsister.

Malheureusement, ces dernières an-nées, les réveils se sont faits plus rares.De nombreux disciples authentiques deChrist ont maintenu cette réalité vivan-te, et l’on a vu, ici et là, certaines effu-sions de l’Esprit se manifester. Il n’y a ce-pendant pas eu de réveil national dans

notre génération. Nous ne saurions con-tinuer de dériver plus longtemps com-me nous le faisons.

« SEIGNEUR, FAIS-LE ENCORE ! »Cependant, alors même que la nuit

approche, il y a des signes de réveil trèsencourageants. Cela se ressent dans lefardeau de prière qui s’empare d’un nom-bre croissant de chrétiens ; cela se voitdans les foules rassemblées par les Promi-se Keepers dans les stades de nos grandesvilles ; nous le voyons aussi dans la multi-plication de petits groupes de disciplesfervents qui se réunissent pour étudier laBible dans les maisons et les écoles, com-me dans le cœur de milliers d’étudiantsqui s’engagent à accomplir le grand or-dre de mission de faire des disciples dansle monde entier. Par ces exemples, maisaussi par une multitude d’autres signes,nous pouvons ressentir une soif profon-de de réveil dans notre pays.

Puisse votre prière être : « Seigneur,fais-le encore ! », afin que des hommes etdes femmes se lèvent et croient Dieu pourl’impossible, qu’ils soient de plus en plusnombreux jusqu’à ce qu’une démonstra-tion puissante et nouvelle du grand amourde Dieu souffle sur tout votre pays ! QueDieu fasse que nous en soyons les té-moins ! « N’est-ce pas toi qui vas revenirnous faire vivre, afin que ton peuple seréjouisse en toi ? »

Extrait de The Coming World Revival de RobertE. Coleman (Westchester, Ill. : Crossway Books, 1995)et Accounts of a Campus Revival par Harold Shaw(Wheaton College, Ill., 1995).

Robert E. Colemanest le directeur de l’école des missionsmondiales et d’évangélisationde Trinity International University,à Deerfield dans l’Illinois.

Dieu sembleprendre plaisirà surprendreses enfantspar la fraîcheurinattenduede ses interventions.

Dans un réveil,des hommeset des femmessont saisispar la vie de Dieu.

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DES GENS ORDINAIRES VIVANTUNE VIE TRANQUILLE ET ANONYME,JUSQU’AU JOUR OÙ…À Porland, dans l’État d’Oregon, le pas-

teur d’une grande église participe à unsommet de prière avec 45 autres pas-teurs de la région. Étant pentecôtiste,il est conscient de l’animosité qui mineles relations entre sa dénomination etcertains des baptistes conservateurs dela région.

Après avoir partagé le repas du Sei-gneur, un de ses collègues qu’il ne con-naît pas s’adresse au groupe : « Je veuxconfesser ce soir qu’en tant que pasteurreprésentant les baptistes conservateursde Portland, je demande pardon à mesfrères pentecôtistes présents ici. Je croisque nous avons fait plus que quiconquedans cette région pour éteindre l’actionde l’Esprit de Dieu. Si l’un de mes frèrespentecôtistes voulait bien se tenir à mescôtés à la table du Seigneur, ce serait pourmoi un privilège. »

Quelques instants plus tard, un pasteurdu mouvement pentecôtiste « foursquare »se tenait à ses côtés pour partager les élé-ments. Cet homme, qu’il n’avait jamaisrencontré, dira avec grâce et humilité :« Non seulement j’accepte cette deman-de de pardon, mais je veux à mon tourvous demander pardon pour l’arroganceet la supériorité avec laquelle nous, pen-tecôtistes, vous avons trop souvent trai-tés. » Suite à cet événement, ces deuxhommes sont devenus de proches amis,et ont décidé de se retrouver pour prierensemble tous les mercredis matins. 1

À Philadelphie, 120 pasteurs se sont réunis pour un week-endsimilaire de louange et de prière spontanées. Pendant les deux pre-miers jours, un certain nombre de pasteurs afro-américains abor-dèrent les organisateurs avec la même requête : « Il nous faut abor-der la question raciale. »

L’un d’entre eux leur répondit : « Nous n’aborderons rien du tout,parce que nous ne voulons pas orienter nous-mêmes ce séminaire.Le Saint-Esprit est capable de soulever les sujets pour lesquels nousdevons prier. »

Ce soir-là, pendant un temps de louange, les pasteurs furentinvités à s’approcher de la table du Seigneur dans la mesure où ilss’y sentaient prêts. C’est alors qu’un pasteur asiatique se leva, puiss’effondra en criant : « Seigneur, pardonne-moi pour mon attituderaciste envers mes frères noirs. » Immédiatement, une douzainede pasteurs afro-américains entourèrent cet homme. Ils l’embras-sèrent et firent monter leurs prières vers Dieu en sa faveur. Pen-dant ce temps, un des pasteurs se tenait à genoux, à l’écart, dans laprière. La tête basse, il commença à murmurer : « Seigneur, par-donne mon attitude raciste envers mes frères asiatiques. »

Le service de sainte cène dura plusieurs heures. Le lendemainmatin, les pasteurs dirent au coordinateur : « Ce fut la plus grandepercée spirituelle dans la ville de Philadelphie ces cent dernièresannées. » 2

Cet article a été écrit dans le but de vous amener à vous appro-cher davantage du Seigneur. Quand on aspire à vivre la réalité d’unréveil, Dieu nous ouvre les yeux sur certaines réalités : il utiliseune poignée d’hommes et de femmes brisés et humiliés pour atti-rer à lui des personnes, mais aussi des communautés entières, voi-re toute une nation.

Le plus grand désir de Dieu, qui est le plus grand des évangélis-tes, a toujours été que chacun puisse le connaître personnellement.Aujourd’hui, le décalage entre la volonté parfaite de Dieu et sonpeuple si imparfait a ouvert la voie à des conséquences aussi histo-riques qu’inévitables.

Pendant trop longtemps, le pipeline, c’est-à-dire vous et moi,par lequel Dieu a voulu répandre son amour sur le reste du monde,n’a fait que prendre la poussière. Les tuyaux se sont encrassés.Nous nous sommes souvent contentés de vivre, conscients que nous

Par Tom Phillips avec Mark Cutshall

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sommes du fait que tout n’est pas comme il faudrait, mais tropparesseux pour entreprendre quoi que ce soit.

Avant que le Saint-Esprit ne puisse se répandre sur notre na-tion, nos églises et nos vies, un grand nettoyage s’avère nécessai-re. Aujourd’hui, nous voyons que la rouille commence à lâcher pri-se pour que nos vies redeviennent des vases purs. Ces gens dontvous venez d’entendre le témoignage savent ce qu’est la souffran-ce et l’attente de ceux qui les entourent. Leur conviction, leur con-fession, et leur élan vers Christ sont le fruit initial du Saint-Espritqui est en passe de nous amener à la première effusion majeure duSaint-Esprit depuis fort longtemps.

QU’ARRIVE-T-IL À NOTRE MONDE ?Ce que nous voyons actuellement aux États-Unis, ce retour à la

prière, à la confession, et à une nouvelle faim spirituelle, est bienplus qu’une simple lueur d’espoir dans les ténèbres. Dieu est toutà nouveau à l’œuvre, perçant les ténèbres en attendant le grandjour où il les dissipera.

Dans les églises, les chrétiens manifestent une consécrationrenouvelée à la prière, s’attendant à ce que Dieu révèle sa volontépour leur vie comme pour leur église.

La confession fréquente de péchés personnels et collectifs génèrentun désir exprimé de vivre le pardon de Dieu qui conduit à la réconcilia-tion entre chrétiens et à une douce unité dans l’adoration.

Il n’est pas rare d’entendre dans de nombreux rassemblements,l’expression d’un brisement personnel et d’une volonté renouve-

lée d’obéir à Dieu et de le servir en s’at-tendant à un mouvement extraordinairede son Esprit au-delà de toute explica-tion humaine. De tels mouvements seproduisent en ce moment même dans di-verses régions du monde.

Que vous croyiez qu’un réveil spirituelmajeur soit sur le point d’éclater ou qu’ils’agisse là tout au plus d’une éventualité,il serait difficile de nier que Dieu attireson peuple à lui-même et que son peupleaspire à atteindre les autres avec la bon-ne nouvelle de Christ.

Quand les ténèbres d’une nation engen-drent la destruction sans borne, Dieu seulpeut donner aux hommes ce qu’il leur fautpour les ramener à la vie. Tout cela inclutl’assurance d’être pardonné, accepté etaimé, la joie d’adorer Dieu seul, et le re-tour à une vie marquée par la sainteté.Quand Dieu envoie un réveil dans un pays,il bénit son peuple et l’appelle à se recon-sacrer dans cinq domaines bien précis :

1. L’autorité des Écritures.2. La foi en l’importance capitale de la

croix.

Charles Finney ne pouvait pas savoir, à l’époque, qu’il vivait la dernière période de réveil au États-Unis jusqu’à nos jours. Il ne s’intéressait pas à prédire l’histoire. Cependant, 130 ans après avoirété écrits, les indicateurs de Finney pourraient nous amener à repenser les choses face à cesexpressions extraordinaires du Saint-Esprit qui ont fait dire à beaucoup : « Je n’imaginais pas quede telles choses puissent se produire… »Qui serait d’accord avec Finney encore aujourd’hui pour dire que le réveil vient…

1. Quand Dieu, dans sa souveraineté, indique que le réveil est là.2. Quand la méchanceté afflige et humilie les chrétiens.3. Quand un esprit de prière pour le réveil prévaut.4. Quand l’attention des prédicateurs se porte sur le réveil et le renouvellement spirituel.5. Quand les chrétiens se confessent leurs péchés les uns aux autres.6. Quand les chrétiens sont prêts à faire les sacrifices qui s’imposent pour que le mouvement de

l’Esprit puisse se répandre. 7. Quand les pasteurs et les laïcs sont prêts à laisser Dieu promouvoir le réveil spirituel par quel-

que instrument que ce soit… C’est alors que le réveil vient !

Combien de ces sept indicateurs diriez-vous être réels et présents là où vous vivez et adorezDieu ? Un ? Deux ? Cinq ? Combien d’entre eux avez-vous vus être rapportés dans les journaux oupar le témoignage de vos amis chrétiens ?

LES SEPT INDICATEURS DU RÉVEIL SELON FINNEY

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3. Une vie de communion avec Dieuplus intime et un retour à la sainte-té dans la vie personnelle.

4. Un témoignage explosif et un véri-table engagement de disciple.

5. Un changement social collectif quidécoule d’une vie spirituelle indi-viduelle transformée.

Si nous voyons l’un ou l’autre de ces élé-ments à l’état embryonnaire, devons-noussupposer que nous sommes pour autanttout prêt du réveil ? Ce n’est pas la bonnequestion. Il est impossible et néfaste de ten-ter de prédire une intervention surnaturel-le de l’Esprit de Dieu. Nous pourrions alorsêtre tellement occupés à vouloir devinerquand le réveil viendra que nous n’appré-cierions plus autant la réalité de l’amour deDieu tel qu’il se révèle dans un réveil. S’ilest un élément qui ressort clairement desdivers réveils que les États-Unis ont connuet de la façon dont Dieu renouvelle le peu-ple de l’alliance dans les Écritures, c’est bienla fidélité et la cohérence du caractère deDieu alors même qu’il nous bénit (voir en-cart ci-dessous).

TROIS OBSTACLES POTENTIELSBien que Dieu soit souverain, il n’en de-

meure pas moins vrai que l’amorce présen-te de réveil spirituel que connaît notre payspourrait, en fait, être tuée dans l’œuf. Cemouvement du Saint-Esprit pourrait êtreétouffé par des hommes et des femmes quise crispent face à tout événement qui necadre pas avec leur tradition religieuse or-dinaire. Ce mouvement de l’Esprit pourraitêtre empêché par des croyants qui ont peurde se voir vulnérables, et de découvrir ainsique leur cœur rouillé et pécheur ne peutêtre nettoyé de fond en comble par l’actequi nous rend le plus vulnérable : la confes-sion de notre corrosion, de notre péché, quiétouffe et entrave le courant de l’Esprit. Ilse pourrait bien que ce ne soit pas les autresqui empêchent le réveil. Des chrétiens bienintentionnés, vous et moi, peuvent refuserde se rendre vulnérables dans les mains deDieu au point d’empêcher l’action du Saint-Esprit et de faire obstacle au réveil.

Voici les questions pertinentes qu’il estbon d’oser se poser :

- « Est-ce que je veux faire partie d’unmouvement extraordinaire du Saint-Espritdans cette nation ? »

- « Est-ce que j’aspire à vivre le pardon et la guérison de Dieupour ce pays par une action qui ne peut venir que de lui ? »

Si vous répondez par l’affirmative à ces deux questions, sivous recherchez une vie spirituelle plus profonde, alors soyezprêt à être confronté à deux forces bien distinctes et tout à faitopposées. La première est le désir infini de Dieu d’attirer toutela nation à lui. La seconde est votre propre nature imparfaitequi attire toujours l’attention sur vous-même. C’est dans ce vasefragile que vous êtes que se trouvent les obstacles potentielsau réveil. Pour connaître ces trois obstacles qui pourraient vousempêcher de vivre le réveil, et priver notre nation d’une inter-vention spirituelle puissante de la part de Dieu, il vous suffit deregarder à votre propre cœur.

• Le premier obstacle potentiel au réveil spirituel personnel etnational est tout aussi fondamental que notre désir de connaîtreDieu : je veux parler de notre besoin de comprendre.

Le réveil n’est pas un mystère à élucider : c’est un mouvementde l’Esprit à vivre dans le respect, à évaluer à la lumière des ins-tructions claires des Écritures, y reconnaissant la main de Dieu etrendant à lui seul toute la gloire.

• Un deuxième obstacle potentiel au réveil spirituel personnelet national est la crainte bien réelle de ne pas être accepté, voiremême d’être rejeté.

• Un troisième obstacle potentiel au réveil spirituel personnelet national est l’apathie.

L’apathie peut prendre au moins deux formes : elle peut venirpar une familiarité progressive avec le mouvement extraordinai-re du Saint-Esprit ou par un désintérêt flagrant pour les œuvresévidentes et extraordinaires de Dieu. Dans le premier cas, l’apa-thie nous pousse à nous installer dans un certain confort, ce quipeut engendrer l’ennui et la lassitude spirituelle. Dans le secondcas, l’apathie devient un refus délibéré de faire ce qui semblepourtant évident.

SE PRÉPARER À UN RÉVEIL PERSONNELNi vous ni moi ne pouvons provoquer un réveil, mais nous pou-

vons nous y préparer en nous posant quelques questions fonda-mentales. Ces questions sont tirées du magazine Spirit of Revival demars 1995, pages 37-39. Faites-en une sorte d’inventaire person-nel du cœur, de votre cœur.

Avant de considérer ces questions, prenez à cœur ces sugges-tions toutes simples :

• Priez avec le psalmiste : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais moncœur ! Éprouve-moi, et connais mes préoccupations ! Regarde si jesuis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éterni-té » (Psaume 139 : 23-24).

• Soyez tout à fait honnête dans votre réponse à chaque question.• Mettez-vous d’accord avec Dieu concernant chaque besoin

qu’il vous révèle dans votre vie. Confessez tout péché, en y renon-çant et en l’abandonnant.

• Louez Dieu pour sa purification et son pardon.• Renouvelez vos pensées et reconstruisez votre vie par la mé-

ditation et la mise en pratique concrète de la Parole de Dieu.• Révisez périodiquement ces questions afin de rester sensible

et attentif en vue de vivre un réveil personnel durable.

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2. Ma conscience est-elle en paix avec toutle monde ? (Puis-je dire honnêtement : « Iln’y a personne que j’ai pu offenser d’unequelconque manière à qui je n’ai pas de-mandé pardon en faisant le nécessairepour rétablir la relation ? »)

Mes priorités(Matthieu 6 : 33)1. Mon emploi du temps révèle-t-il queDieu a effectivement la première placedans ma vie ?2. Mon carnet de chèque révèle-t-il queDieu a effectivement la première placedans ma vie ?3. Après ma relation avec Dieu, ma rela-tion avec ma famille est-elle ma plus gran-de priorité ?

Mes valeurs(Colossiens 3 : 12)1. Est-ce que j’aime ce que Dieu aime ethaïs ce que Dieu hait ?2. Est-ce que j’attribue une grande valeuraux choses de Dieu (le témoignage enversceux qui sont sans Christ, l’offrande, l’étu-de de sa Parole, la prière, l’aide et le ser-vice envers les autres) ?3. Mes affections et mes buts dépendent-ils des autres ou de valeurs éternelles ?

Essayer de prédire quelqueintervention de l’Espritde Dieu est impossible,et même préjudiciable.

Le sacrifice(Philippiens 3 : 7)1. Suis-je prêt à sacrifier ce qui est néces-saire pour voir Dieu agir dans ma vie etmon église (temps, confort, réputation,plaisir, etc.) ?2. Ma vie est-elle caractérisée par unauthentique sens du sacrifice pour la cau-se de Christ en vue de la justice ?

La maîtrise de soi(Galates 5 : 22-23)1. Est-ce que je permets à Jésus d’être leSeigneur de tous les domaines de ma vie ?2. Est-ce que je permets au Saint-Espritde remplir ma vie chaque jour ?3. Le fruit de l’Esprit est-il manifesté dansma vie de façon évidente ?

Un salut authentique(2 Corinthiens 5 : 17)M’est-il déjà arrivé dans ma vie…1. de me repentir sincèrement de mespéchés ?2. de placer ma confiance en Jésus-Christseul pour me sauver ?3. de m’abandonner entièrement à Jésus-Christ en le reconnaissant comme Maîtreet Seigneur de ma vie ?

La Parole de Dieu(Psaume 119 : 97,140)1. Est-ce que je lis et médite la Parole deDieu ?2. Mon culte personnel avec Dieu est-ilfidèle et efficace ?3.Est-ce que je mets en pratique la Parolede Dieu dans ma vie de tous les jours ?

L’humilité(Ésaïe 57 : 15)1. Suis-je prompt à accepter ce que Dieu medit et à me repentir lorsque j’ai péché ?2. Suis-je prêt à reconnaître mes tortsauprès des autres ?3. Suis-je réjoui de voir les autres louéset honorés tandis que mes efforts ne sontpas remarqués ?4. Est-ce que je vois les autres meilleursque moi ?

L’obéissance(Hébreux 13 : 17)1. Est-ce que j’obéis régulièrement à ceque je sais que Dieu attend de moi ?2. Est-ce que j’obéis régulièrement aux auto-rités humaines que Dieu a placées sur mavie (pour autant qu’elles n’aillent pas dans lesens contraire à la loi morale de Dieu) ?

Un cœur pur(1 Jean 1 : 9)1. Est-ce que je confesse mes péchés defaçon spécifique ?2. Une fois convaincu de péché, est-ce queje tarde à me repentir ?3. Suis-je prêt à renoncer à tout péchépour Dieu ?

Une bonne conscience(Actes 24 : 16)1. Est-ce que je recherche systématique-ment le pardon de la part de ceux à quij’ai fait du tort ?

Dieu utilise unepoignée d’hommeset de femmes briséset humiliés pourattirer à lui despersonnes, mais aussides communautésentières, voire touteune nation.

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Le premier amour(Philippiens 1 : 21, 23)1. Est-ce que j’aime Jésus plus que jamais ?2. Ai-je du plaisir à me trouver avec Jésus,faisant de lui ma joie et ma paix et l’objetcontinuel de mon amour ?

Mes motivations(Actes 5 : 29)1. Suis-je davantage préoccupé de ce queDieu pense de ma vie que de ce qu’enpensent les autres ?2. Est-ce que je prierais, lirais ma Bible,donnerais et servirais comme je le fais siDieu seul en était témoin ?3. Suis-je davantage occupé à plaire à Dieuqu’à être accepté et apprécié par lesautres ?

La pureté morale(Éphésiens 5 : 3, 4)1. Est-ce que je garde mon esprit des lec-tures et des loisirs qui pourraient stimu-ler en moi des fantasmes impurs ou di-verses pensées souillées ?1. Mes conversations et mon comporte-ment pas Christ ?2. Suis-je régulièrement un témoin de Jé-sus-Christ ?

La prière(1 Timothée 2 : 1)1. Suis-je fidèle dans l’intercession pourles besoins des autres ?2. Est-ce que je prie avec précision, fer-veur et fidélité pour le réveil dans ma vie,mon église, ma nation ?

CONCLUSIONCes quelques vingt à trente dernières

années, la pluie du Saint-Esprit s’est faitede plus en plus rare dans notre pays. Denombreux chrétiens ont ressenti cette sé-cheresse ; bien des églises en sont attein-tes. Il n’en demeure pas moins vrai que labonne semence a souvent trouvé sa placedans des églises croissantes et centrées surChrist, dans de petits groupes comme dansles relations personnelles.

Observez ce qui est déjà en train dese produire ! La pluie de Dieu a recom-mencé à tomber ici et là dans le pays. Surdes jeunes. Sur des hommes. Sur des pas-teurs qui savent ce qu’est le brisement, larepentance, et la confession, et qui sont

conscients que Dieu est en train de fairequelque chose d’extraordinaire en eux età travers eux.

Dans des endroits bien précis, là où setiennent des groupes d’hommes et defemmes brisés et humiliés, le Saint-Espritde Dieu commence à répandre sa pluie.Les précédents réveils ont connu ces mê-mes temps de rafraîchissement. Mais cequi se passe aujourd’hui est incompara-ble à tout ce que notre pays a pu connaî-tre par le passé.

• Tel pasteur ne peut plus parler à cau-se des larmes qu’il verse.

• Tel étudiant qui est en proie à degrandes tentations, mais reste néanmoinsfidèle à sa promesse de marcher avecDieu.

• Tel homme d’affaires qui veut vivre enharmonie avec Dieu et avec lui-même.

Dieu est en train d’unir son peuple…à genoux. Le véritable réveil spirituel re-pose sur une seule action : la clé pour leréveil de notre nation comme de chacu-ne de nos vies, à savoir la prière.

NOTES :1 Tom Baker, conversation téléphonique, le 1er février 1994.2 Terry Dirks, conversation téléphonique, le 4 février 1994.

Aujourd’hui,le décalage entrela volonté parfaitede Dieu et sonpeuple si imparfaita ouvert la voieà des conséquencesaussi historiquesqu’inévitables.

Tom Phillipsest président de InternationalStudents, Inc. , à Colorado Springsdans l’État du Colorado.

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Certains les appellent révérend, pré-dicateur ou docteur. Mais notre SeigneurJésus a choisi de n’être connu que parun seul titre pendant qu’il était sur ter-re : le bon berger (cf. Jean 10 : 11, 14).Celui qui est décrit comme le berger quifut frappé (Zacharie 13 : 7) est devenunotre berger et le gardien (évêque) de nosâmes (1 Pierre 2 : 25), le grand berger desbrebis (Hébreux 13 : 20) et le souverainpasteur (1 Pierre 5 : 4).

Par James K. Bridges

Et il donna des pasteurs

Le Seigneur est un berger fidèle (Psau-me 23 : 1) ; il a fait don à son troupeau debergers, ce terme étant le sens du motpasteurs dans Éphésiens 4 :11 : « C’est luiqui a donné… les autres comme pas-teurs ». Le Seigneur a donné des bergersparce que son Église est le « troupeau deDieu » (1 Pierre 5 : 2), et que « nous som-mes son peuple, le troupeau de son pâtu-rage » (Psaume 100 : 3). La notion de pas-teur/berger peut sembler dépassée dans

La notiondu pasteur/bergerpeut semblerdépassée dans notreculture moderne,mais en réalité,le besoin d’un tel dondans l’Églisene s’est jamaisautant fait sentir.

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notre culture moderne, mais en réalité,le besoin d’un tel don dans l’Église ne s’estjamais autant fait sentir.

Le rôle du pasteur est d’abord interpré-té à la lumière des tâches visibles dont ils’acquitte (mariages, obsèques, baptêmes,consécration d’enfants, sainte cène). Il s’agitlà d’éléments vitaux de la foi chrétienne.Quand les pasteurs finissent par officierpour la forme en n’attachant plus d’impor-tance au symbolisme, c’est qu’ils ont perdude vue la signification plus profonde de leurvocation. Je prendrai pour exemple le faitde reléguer la sainte cène en fin de cultecomme un appendice ou un rajout quelcon-que sans conséquence.

Pour être efficace, le berger doit consi-dérer sa mission dans les trois rôles essen-tiels qui lui incombe : (1) Être un modèlepour le troupeau, (2) assurer la protectiondu troupeau, et (3) nourrir le troupeau.

LE BERGER EN TANT QUE MODÈLELes épîtres pastorales (1 et 2 Timo-

thée et Tite) sont le manuel du pasteurqui lui donnent toutes les instructionsutiles quant à sa vie personnelle et saconduite, et à l’exercice de son ministè-re envers le troupeau. Le premier princi-pe concernant celui qui entre dans ceministère est qu’il est appelé à « servird’exemple à ceux qui croiront en lui »(1 Timothée 1 : 16). Nous comprenonsdonc pourquoi Paul dira à Timothée :« Veille sur toi-même et sur ton enseigne-ment » (1 Timothée 4 :16), et ce dans cetordre. L’exactitude de sa façon de vivreet de sa conduite est donc tout aussiimportante que l’exactitude de son en-seignement et de sa prédication.

L’Église du premier siècle a reçu cesinstructions : « Nous vous demandons, frè-res, d'avoir de la considération pour ceuxqui travaillent parmi vous, qui vous diri-gent dans le Seigneur et qui vous avertis-sent. Ayez pour eux la plus haute estimeavec amour, à cause de leur œuvre »(1 Thessaloniciens 5 : 12-13).

Tout d’abord, celui qui dirige doit êtreconnu comme étant spirituel, biblique, di-gne de confiance, mature, et éprouvé. Ildoit être un exemple et un modèle dans savie personnelle, sa vie de couple, son foyer,son église et sa communauté. Ces élémentssont soulignés succinctement dans cet

autre texte de Hébreux 13 :7 : « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont an-noncé la parole de Dieu ; considérez l’is-sue de leur vie et imitez leur foi. » L’inten-tion divine est que l’Église aie devant elledes exemples et des modèles conformesà l’enseignement biblique. De tels modè-les ne sont pas produits du jour au lende-main. Il faut du temps. Paul rappelait à Ti-mothée qu’il avait ouvert sa vie et son mi-nistère au regard de tous ceux à qui il avaitprêché l’Évangile (2 Timothée 3 : 10).

Deuxièmement, ceux qui doivent diri-ger ont besoin de gagner le respect et lesoutien de l’église.

Les croyants doivent pouvoir leur ma-nifester « la plus haute estime avecamour » à cause du service qu’ils accom-plissent en tant que bergers du troupeau.Mais un tel honneur ne peut être consen-ti qu’à quelqu’un qui est connu du trou-peau comme quelqu’un de fidèle et deconforme aux exigences de la Parole deDieu dans sa vie et son ministère.

Les bergers qui n’acceptent pas queceux qu’ils veulent voir les suivre les con-naissent pour ce qu’ils sont, ne sont pasdigne de leur estime, et donc de leur sou-tien ni de leur engagement. Cela s’appli-que autant aux enseignants qu’aux prédi-cateurs qui visitent nos églises et nosfoyers, que ce soit par la radio, la télévi-sion, ou quelque autre média. Si nousvoulons fonctionner conformément auxnormes du Nouveau Testament, nous de-vrions pouvoir savoir ce qu’est leur vie,et pas seulement ce qu’ils veulent biennous dire. Quelle est leur situation fami-liale ? Quelles sont leurs motivations ?À qui rendent-ils des comptes concernantles fonds qu’ils collectent ? Quel genre depersonnes sont-ils hors du pupitre ? Dansquelle mesure leur vie est-elle fidèle à l’en-seignement biblique ?

L’apôtre Pierre exhortait les anciens del’église en leur rappelant que la vocationde pasteur va bien au-delà des devoirsprofessionnels qu’une telle fonction peutimpliquer. L’intégrité de la personne doitêtre évidente. Pour être un bon berger, ilfaut laisser aux autres un bon exemple.« Faites paître le troupeau de Dieu qui estavec vous, non par contrainte, mais vo-lontairement selon Dieu ; non pour ungain sordide, mais de bon cœur ; non en

Le berger attentifsait commentconduireson troupeaudans des pâturagesoù de la nourritureéquilibrée produirades brebisen bonne santé.

Comme protecteurdu troupeau,le pasteurdoit comprendreet connaîtreles ennemisqui menacent l’église

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tyrannisant ceux qui vous sont confiés,mais en devenant les modèles du trou-peau » (1 Pierre 5 : 2-4).

La préoccupation de Pierre il y a main-tenant près de vingt siècles devrait êtrela même pour nous aujourd’hui. Il n’a passpécialement traité des aspects techni-ques du ministère pastoral aussi impor-tants soient-ils. Il a abordé un souci d’unniveau plus profond qui doit être pris encompte, à savoir l’esprit du berger, avantde s’occuper de ce qui est plus visible.Servez-vous avec un cœur volontaire ? Lefaites-vous actuellement de tout votrecœur et avec joie ? Ou est-ce une con-trainte sous prétexte que vous ne trou-vez pas un meilleur endroit où exercervotre ministère ? Exercez-vous le minis-tère pastoral avec du ressentiment dansvotre cœur à cause d’une amertume pro-fonde envers certains membres de l’égli-se ? Exercez-vous votre ministère dansvotre dénomination avec de mauvais sen-timents envers l’un ou l’autre de vos col-lègues ?

L’efficacité du pasteur dépend de lamesure dans laquelle il saura remettre detels problèmes dans les mains du GrandBerger en s’attendant à lui pour éclairciret corriger toutes choses. Que cela vien-ne de la façon où vous vous y attendez etau moment que vous jugez opportun nedoit pas être votre préoccupation. Vousdevez plutôt vous occuper de libérer vo-tre esprit de tout ce qui peut vous empê-cher de devenir le berger que Dieu veutque vous soyez.

Examinez votre cœur et ses motiva-tions. Il n’est pas de plus grande tentationpour un berger que de devenir un merce-naire qui ne travaille que pour le profit qu’ilpeut en retirer. Et nous ne parlons pas seu-lement d’argent. Évitez la convoitise, quiest une forme d’idolâtrie.

Courez vers le Grand Berger et placezdevant lui, dans la repentanc,e tout ce quipeut prendre sa place au centre de votrevie. Même la tentation de devenir un ty-ran ou un dictateur, et d’être ainsi au cen-tre de toutes choses, trouve sa racine dansl’esprit d’avarice. Crucifiez une telle cu-pidité et consacrez-vous à devenir un pas-teur exemplaire pour le troupeau, sansoublier qu’il est l’héritage de Dieu. Vousaurez des comptes à lui rendre.

LE BERGER EN TANTQUE PROTECTEURComme protecteur du troupeau, le

pasteur doit comprendre et connaître lesennemis qui menacent l’église ; il est ap-pelé à veiller sur elle, à la défendre, lagarder, la guider et la secourir. C’est pourcela que l’apôtre Paul donna aux ancienset aux pasteurs d’Éphèse des avertisse-ments on ne peut plus sévères : « Prenezdonc garde à vous-mêmes et à tout letroupeau au sein duquel le Saint-Espritvous a établis évêques, pour faire paîtrel’Église de Dieu qu'il s'est acquise par sonpropre sang. Je sais que parmi vous, aprèsmon départ, s'introduiront des loups re-doutables qui n'épargneront pas le trou-peau, et que du milieu de vous se lève-ront des hommes qui prononceront desparoles perverses, pour entraîner les dis-ciples après eux. Veillez donc ! » (Actes20 : 28-31).

La présence d’ennemis attendant de sejeter sur leur proie poussait le bergeroriental à garder constamment l’œilouvert et à scruter l’horizon afin de lesrepérer de loin. L’avantage du berger estqu’il sait de quel côté il peut s’attendreà voir surgir l’ennemi.

Les pasteurs doivent comprendreaujourd’hui la signification de l’avertisse-ment de Paul. Le berger doit être sur lequi-vive face aux attaques de l’ennemi quiest capable de surgir du sein même du trou-peau comme de l’extérieur. « Car nousn’ignorons pas ses desseins » (2 Corinthiens2 : 11) dira Paul en parlant des manigan-ces de Satan. Le berger doit se rappelerque les brigands et les loups sont les mê-mes dans toutes les générations. S’ils peu-vent utiliser une approche différente, leurbut demeure toujours le même : « voler,tuer et détruire » (Jean 10 : 10).

Le vol de brebis et la destruction deséglises sont des pratiques aussi vieillesque le diable lui-même. Leur cupidité lespousse à ces méfaits, allant jusqu’à anéan-tir le travail accompli par un autre. Le plustragique, c’est encore de voir des brebisinnocentes trompées par l’apparence deloups vicieux qui se font passer pour desdocteurs et des prédicateurs tout en dé-formant la vérité. Ils se présentent subti-lement et malicieusement comme de vraisleaders alors que leur véritable objectif

L’Église, en tantque troupeau,ne peut êtrebousculéeet sa marchene sauraitêtre forcée ;elle doit plutôtêtre guidéeet dirigée.

Le vol de brebiset la destructiondes églises sontdes pratiques aussivieilles que le diablelui-même…Bien des brebissont incapablesde reconnaîtreun loup déguisésous le manteaud’une brebis.

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est d’avoir leurs propres disciples derriè-re eux. Bien des brebis sont incapablesde reconnaître un loup déguisé sous lemanteau d’une brebis. Il relève donc dela responsabilité du pasteur de veiller surle troupeau.

L’auteur de l’épître aux Hébreux appel-le les croyants à être obéissants et sou-mis à leurs dirigeants spirituels. En effet,il est dit de ces derniers : « Car ils veillentau bien de vos âmes dont ils devront ren-dre compte » (Hébreux 13 : 17). Le ber-ger qui n’accepte pas de devoir rendre descomptes de son activité pastorale ne de-vrait pas se voir confier de responsabiliténi de privilège pastoraux. Les pasteurssont des veilleurs. Restez attentifs auxmanœuvres d’approche de l’ennemi.Écoutez la voix du Grand Berger qui vousdira comment vaincre l’ennemi.

Le berger est un défenseur et un gar-dien, car les brebis sont parmi les animauxles plus vulnérables. Le bâton et la vergedu berger sont les instruments de défen-se qui lui permettent de protéger le trou-peau (Psaume 23 : 4). Dans son livre TheMinister as Sheperd (« le pasteur en tantque berger »), Charles Jefferson a écrit :« Nous passons beaucoup trop de tempsà cajoler des brebis à moitié morte et pasassez à construire des barrières pour pro-téger le troupeau des loups. »

Nos enfants et les jeunes ont besoin deprotection ; ils ont besoin d’hommes et defemmes qui sauront les garder de la dro-gue, de l’alcool, et de la perversion quienvahissent cette génération. Les pasteursqui s’attendent à ce que la société se char-ge de protéger l’église se leurrent et fuientleur responsabilité. Nos maisons et nosfamilles doivent être défendues contre lesassauts d’une société qui a rejeté la Biblecomme fondement moral.

Dans la crise présente, aucun bergerne peut se permettre de se cacher au mi-lieu du troupeau ni de battre en retraite ;chaque berger doit plutôt se tenir auxavant-postes pour diriger et guider letroupeau. Semblable à un troupeau, l’égli-se ne saurait être bousculée ou malme-née ; elle doit plutôt être guidée. Par sonexemple personnel et par sa prédication,le berger doit diriger l’église « dans lessentiers de la justice à cause de son nom »(Psaume 23 : 3).

La prédication dans nos églises doitaider les auditeurs à sortir des eaux trou-bles de l’humanisme, de la sensualité, etdu matérialisme, pour faire face aux atta-ques de Satan contre le troupeau de Dieu.Le berger sait passer à l’offensive en tantque leader et guide de l’église, car « lesportes de l’enfer ne prévaudront pointcontre elle » (Matthieu 16 : 18).

Certains pasteurs sont devenus si pro-fessionnels qu’ils en oublient qu’ils sontappelés à s’impliquer dans une opérationde sauvetage. La tendance naturelle de labrebis à se perdre fait qu’il est d’autant plusnécessaire que quelqu’un veille sur elle.C’est en tout cas ainsi que Jésus considé-rait son ministère : « Car le Fils de l’hom-me est venu chercher et sauver ce qui étaitperdu » (Luc 19 : 10). Comme notre Sei-gneur, puissions-nous être ceux qui protè-gent, veillent, cherchent, gardent, guident,défendent, et sauvent. Non seulementl’église grandira de par les nouvelles con-versions, mais aussi parce que nousn’aurons pas permis à l’ennemi de voler ettuer notre troupeau. Nous aurons alorsassumé notre rôle de protecteurs.

LE BERGERQUI NOURRIT LE TROUPEAULe pasteur est un berger car il a le rôle

important de pourvoir aux besoins dutroupeau ; c’est ainsi qu’il doit nourrir,soigner, guérir et édifier l’église (Éphé-siens 4 : 11). Si le mot grec traduit parpasteur est en fait le mot berger, la formeverbale de ce même nom est traduite parpaître : « Faites paître le troupeau deDieu » (1 Pierre 5 : 2) et « paître l’églisede Dieu » (Actes 20 : 28).

Si nous voulons suivre l’exemple de Jé-sus, nous devons prendre au sérieux notreresponsabilité de nourrir le troupeau. Ésaïeprophétisa : « Comme un berger, il ferapaître son troupeau » (Ésaïe 40 : 11). Dansson propre ministère terrestre, Jésus mon-tra l’exemple d’un berger qui sait marcherdevant le troupeau, entrer et sortir en luiouvrant la voie « Jean 10 : 9).

Paul exhorta l’Église en ces termes :« Que les anciens qui président bien,soient jugés dignes d'un double honneur,surtout ceux qui prennent de la peine à laprédication et à l'enseignement » (1 Timo-thée 5 : 17). Ceux qui servent l’église dans

En tant queprotecteurdu troupeau,le pasteurdoit connaîtreles ennemisqui tententde s’en prendreà l’église.

Libérez votreesprit de toutce qui peutvous empêcherde devenir le bergeret le surveillantdu troupeauque Dieu veutque vous soyez.

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le domaine de l’enseignement et de la pré-dication sont jugés dignes d’un doublesalaire. (Le mot traduit par honneur eststipend, qui signifie honneur ou rémuné-ration »). L’honneur doit être manifesté defaçon concrète.

Le message d’Ézéchiel 34 aux bergersd’Israël nous révèle des domaines de res-ponsabilité attribués à celui qui a été ap-pelé à être pasteur : (1) nourrir le trou-peau, (2) fortifier les faibles, (3) soignerles malades, (4) panser les brebis blessées,(5) ramener celles qui sont égarées (v.4-5).Ce chapitre commence par un constatnavrant : « Malheur aux bergers d’Israël,qui se repaissaient eux-mêmes ! Les ber-gers ne devraient-ils pas faire paître lesbrebis ? » (v.2). La réponse à cette ques-tion est un « oui » franc et massif. Les ber-gers sont là pour nourrir le troupeau. Seulle mercenaire agirait autrement, mais pasun authentique berger.

Dans son livre mentionné plus haut,Charles Jefferson exhorte les pasteurs à con-sidérer la prédication comme bien plusqu’une œuvre d’art. Elle doit être comprisecomme un régime alimentaire constitué denourriture solide tel que du pain et de laviande. Le berger attentif sait comment con-duire son troupeau dans des pâturages oùde la nourriture équilibrée produira des bre-bis en bonne santé.

Le pasteur qui enfourche continuelle-ment le même cheval de bataille ne prê-chera pas un enseignement équilibré dela Parole de Dieu et mettra en péril la san-té spirituelle de l’assemblée.

D’autre part, notre message ne doit paspasser au-dessus de la tête de nos audi-teurs. Dans un message sur ce thème,Lemuel Ammons rappelait aux prédica-teurs que si le berger fixe la mangeoiretrop haute, les brebis seront incapablesde l’atteindre. Il souligna aussi l’importan-ce de délivrer un message chaud à l’égli-se ! Les brebis n’aiment pas la nourriturefroide. Il appartient au pasteur de lutterpour prêcher revêtu d’une puissanteonction allumée par le feu du Saint-Esprit.Les gens réserveront un bon accueil à detels repas.

L’étude des épîtres pastorales révèleque le berger est responsable de trois as-pects importants de la vie du troupeau :la saine doctrine, une foi saine, et une

conversation saine (Tite 2). Dans une gé-nération marquée par l’hypocrisie reli-gieuse, puissiez-vous combattre pour lasaine doctrine. « Car il viendra un tempsoù les hommes ne supporteront plus lasaine doctrine ; mais au gré de leurs pro-pres désirs, avec la démangeaison d'écou-ter, ils se donneront maîtres sur maîtres ;ils détourneront leurs oreilles de la véri-té et se tourneront vers les fables » (2 Ti-mothée 4 : 3-4). Un berger qui suit de telsinstincts ne pourra que blasphémer lenom de Dieu et de son enseignement(1 Timothée 6 : 1).

L’enseignement et la doctrine selonDieu sont toujours évoqués au singulier,tandis que les doctrines et les enseigne-ments des hommes sont toujours au plu-riel. Cela souligne une différence majeu-re entre les deux. Il n’y a pas d’unité nid’harmonie dans les doctrines des hom-mes et des démons, mais la doctrine deDieu forme un tout harmonieux pour lebien et la bénédiction de tous ceux qui lareçoivent et y obéissent (1 Timothée 4 : 6,7 ; 6 : 3).

Que les pasteurs puissent entendrel’exhortation ferme de Paul : « Veille surtoi-même et sur ton enseignement, avecpersévérance. Car en agissant ainsi, tusauveras et toi-même et ceux qui t’écou-tent » (1 Timothée 4 : 16). Vous êtes ap-pelé à pourvoir et à faire paître le trou-peau. Entendons notre Seigneur commePierre a pu l’entendre : « M’aimes-tu ?Alors sois le berger de mes agneaux et demes brebis » (Jean 21 :15-17).

Nos maisonset nos famillesdoivent êtredéfendues contreles assauts d’unesociété qui a rejetéla Bible commefondement moral.

James K. Bridgesest le trésorier généraldes Assemblées de Dieudes États-Unis à Springfield,dans le Missouri.

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Par Lewis A. Drummond

dans les grands réveilsVers la fin des années 1780, un souffle

puissant de réveil balaya les tout nou-veaux États-Unis d’Amérique. Si le premierréveil du siècle toucha les presbytérienset les congrégationalistes de la NouvelleAngleterre, le second bouleversa les cer-cles méthodistes et baptistes de la Virgi-nie, puis des deux États de Caroline (Nordet Sud). Les presbytériens et d’autres en-core ne furent cependant pas oubliés.Deux pasteurs presbytériens de la Caroli-ne du Nord furent pris dans cette vaguedivine. Ils s’appelaient James McGready etBarton Stone, son protégé.

McGready et Stone étaient destinésà être puissamment utilisés par Dieu.Après deux ou trois ans passés dans leTennessee, McGready s’établit à LoganCounty, dans l’État du Kentucky, où il

commença à prêcher dans une salle pu-blique du nom de Red River Meeting Hou-se. Stone se rendit à Bourbon County,dans le Kentucky.

McGready avait la réputation d’être« un prédicateur dépassionné, un pas-teur assidu, et un homme fervent dansla prière. » En juin 1800, il appela la po-pulation de cette région du Kentucky à seréunir pour un rassemblement de qua-tre jours centré sur le repas du Seigneur.Les gens vinrent en s’attendant à êtrebénis, et Dieu honora leur foi. Le Saint-Esprit descendit sur eux puissamment.Le vendredi et le samedi, d’abondanteslarmes de repentance coulèrent, suiviesd’une joie exubérante. L’Esprit agit plusprofondément encore le dimanchequand le repas du Seigneur fut servi. Le

Il n’est pas exagéréde dire que le péchéest le seul obstacleà la prière quiconduit à unauthentique réveil.

DE LA PRIÈRELa place prépondérante

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point culminant fut atteint lorsque JohnMcGee, pasteur méthodiste, apporta ledernier message. Il décrit lui-même lascène :

« Je… les ai exhortés à laisser le Sei-gneur tout-puissant régner sur leurscœurs et à se soumettre à lui, les assu-rant qu’ainsi, ils recevraient la vie… J’ar-pentais la salle en criant et en les sup-pliant de toute ma force et mon énergie,si bien que le sol fut jonché d’hommeset de femmes en pleurs. »

Les gens étaient venus très nombreuxd’un rayon de plus de cent cinquante ki-lomètres autour de Red River. Ces multi-tudes ne pouvant entrer dans le bâti-ment, les gens amenèrent leurs matelas,leurs tentes et leurs carrioles, ce qui de-vint le premier camp chrétien connu.Tout cela n’était pas prémédité, mais unnouveau mouvement et une nouvelleapproche venaient de naître.

McGready raconta plus tard : « Person-ne ne semblait vouloir rentrer chez lui.La faim et le sommeil semblaient ne pré-occuper personne. Seules les choseséternelles étaient dans tous les esprits.Une œuvre de réveil et de conversiontouchait chaque personne présente danscette multitude… des professeurs desplus sobres, qui avaient suivi les officesreligieux depuis des années, étaient à pré-sent prostrés à terre, dans les larmes.Certains disaient : « Combien j’aurai mé-prisé, il y a quelques jours encore qui-conque se serait comporté comme je lefais maintenant ! Mais je ne peux pas fai-re autrement ! » Des gens de toutes con-ditions, blancs ou noirs, implorant lamiséricorde de Dieu dans une détresseextrême. »

Parmi tous ces gens-là, Dieu mit samain tout particulièrement sur BartonStone qui allait devenir très utile. Il avaitprêché dans la salle publique de Cane Rid-ge à Bourbon County sur l’invitation in-sistante de Daniel Boone. Stone fut telle-ment bouleversé par le réveil de Red Riverqu’il rentra chez lui et convoqua une réu-nion semblable en mai 1801 à Cane Ridge.L’œuvre commença et beaucoup furentbénis. Il y convoqua une autre réunionsemblable en août, et à la grande stupé-faction de tous, plus de 20 000 person-nes arrivèrent pour ces réunions de camp

pendant ce week-end. Ce fut un événe-ment incroyable dans une région dont ladensité de population était très faible.

Parmi les milliers de conversion, il yeut celle de James B. Finley, qui devintplus tard prédicateur méthodiste itiné-rant. Il écrivit :

« Le bruit rappelait celui des Chutesdu Niagara. Cette masse humaine sem-blait agitée comme par l’effet d’une tem-pête. J’ai compté sept prédicateurs quiprêchaient là en même temps, les unsjuchés sur des troncs d’arbre, d’autres surdes carrioles, un autre sur un arbre ren-versé… Certains chantaient, d’autrespriaient, d’autres encore imploraient lagrâce de Dieu sur un ton bouleversant,tandis que d’autres criaient en vociférant.En étant témoin d’une telle scène, unesensation très étrange, que je n’avais ja-mais connue auparavant, s’empara demoi. Mon cœur se mit à battre tumul-tueusement, mes genoux à trembler, meslèvres à bredouiller, tandis que je sen-tais que j’allais tomber à terre. Il sem-blait qu’une étrange puissance surnatu-relle envahissait toutes mes pensées ettout mon être… Je suis ensuite montésur un tronc d’arbre afin d’avoir unemeilleure vue de cette mer humaine enmouvement. Ce fut une scène… indes-criptible. J’ai vu jusqu’à cinq cents per-sonnes tomber à terre en même tempscomme si une batterie entière de fusilsavait ouvert le feu sur elles. J’entendisensuite des cris et des soupirs qui sem-blaient déchirer le ciel. »

Toute cette région frontalière sem-blait s’être ainsi embrasée. Les presby-tériens et les méthodistes ont été desuite saisis par ce mouvement, et ce feuse propagea bientôt parmi les baptistesdans le conté de Carroll près de la riviè-re Ohio. De grandes personnalités émer-gèrent de ce réveil, comme Peter Cartwri-ght et les prédicateurs méthodistes iti-nérants. Le mouvement de réveil parmiles églises baptistes qui dure encoreaujourd’hui vit le jour dans ce contexte.Cette forme de réunion dites de campet centrée sur l’évangélisation se propa-gea à travers tout l’Est de l’Amérique. Tou-te cette région connut alors une transfor-mation radicale. Au lieu de jurer et de selivrer aux jeux d’argent et à d’autres vi-

Les critères de laprière efficace pourle réveil selon les

chrétiens américainsdu début du siècle

dernier

Ces chrétiens qui ontvécu un véritable réveilaffirmaient qu’il y avaitcinq critères qui devaientêtre remplis pour que laprière en vue d’un réveilporte ses fruits :

1. Dieu est un êtrepersonnel. Son incarna-tion en Christ couronnela révélation de la véritéconcernant la personnalitéde Dieu. C’est pour celaqu’il peut entendreet répondre aux cris de sescréatures (Jean 1 : 1-12, etc.).

2. Dieu est imminent –il est tout près de sonpeuple et son oreille estattentive à ses requêtes(2 Chroniques 7 : 14, etc.).

3. Dieu est omnipotent.Il a créé tout l’univers et lesoutient ; non seulementpeut-il entendre leursprières, mais il agit avecpuissance en réponse à leurscris (Apocalypse 19 : 1).

4. Dieu est réellementinfluencé par nos prières.Dieu consent à limitercertaines de ses interven-tions en les rendantdépendantes de la prière deson peuple (Jean 14 : 13-14).

5. Le peuple de Dieu doitprier parce qu’il estentièrement dépendant deDieu, ce qui va sans dire(Jérémie 10 : 23).

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ces, cette population découvrit une vraievie spirituelle et un christianisme authen-tique. Des multitudes se convertirent. Enseulement trois ans, au Kentucky, le nom-bre de méthodistes fut multiplié par qua-tre, et celui des baptistes par trois. L’heu-re de la manifestation puissante de Dieuavait sonné.

Tel est le sens du mot réveil dans tou-te sa richesse, et sa dimension histori-que et biblique. Mais tout ceci soulèveune question vitale : Qu’est-ce qui dé-clenche un réveil spirituel d’une telleampleur ?

LA SOUVERAINETÉ DE DIEULe premier élément à prendre en

compte quand on aspire à vivre un authen-tique réveil est la réalité de la souverai-neté de Dieu. Il est Seigneur, et lui seulpeut accorder un réveil. La souverainetéabsolue de Dieu est à l’origine de toutvéritable réveil. En deux mots, Dieu ac-corde un réveil en son temps, à sa façonet selon son bon plaisir. Personne ne peutle contraindre, le soudoyer, ni le manipu-ler pour qu’il accomplisse une telle œuvre.L’action de Dieu ne saurait être program-mée. Il choisit le temps, le lieu et le con-texte de son intervention. Un tel réveilne pourrait être généré par l’énergie hu-maine, quoi que l’église puisse tenter defaire. Bien sûr, ceux qui critiquent ce prin-cipe peuvent citer 2 Chroniques 7 :14 etaffirmer que si le peuple de Dieu répondà ces exigences, Dieu enverra un réveil.Mais c’est là commettre une grave erreur.Quand le peuple de Dieu « s’humilie, prie,cherche (sa) face, et se détourne de sesmauvaises voies » avec autant de profon-deur que ne l’entend ce texte, c’est déjàle réveil. Il résulte de ce réveil que Dieuentend, pardonne, et guérit. Nous en re-venons donc à la souveraineté du Dieu degrâce qui accorde un réveil en son tempset à sa façon.

Mais ce n’est là qu’un aspect des cho-ses. L’Esprit de Dieu, auteur de tout ré-veil, ne travaille pas dans le vide. Il utili-se des instruments humains, mais sansque ceux-ci aient besoin de rechercherfrénétiquement les dernières méthodespréconisées par tel ou tel expert, mêmesi certains programmes peuvent être bé-néfiques à la vie de l’église. Le Saint-Es-

prit emploie invariablement une seuleméthode pour provoquer un réveil : l’in-tercession fervente. La souveraineté deDieu et la prière fervente sont sembla-bles aux fils qui se croisent pour consti-tuer la trame du réveil que tisse le Saint-Esprit. Toute l’histoire est là pour ren-dre témoignage à ce principe.

LA PRIÈRE POUR LE RÉVEILAvant cette effusion du Saint-Esprit

que les Américains allaient appeler lepremier grand réveil, Samuel Torrey écri-vit en 1683 :

« Rien ne nous servira à grand chosesi Dieu ne répand son Esprit sur nous.Nous avons fait l’expérience de l’ineffi-cacité de nos moyens pour nous amenerà vivre dans l’ordre et dans l’harmonie…Nos jugements n’y ont rien fait… La dé-livrance non plus… Tous nos moyens or-dinaires… se sont avérés aussi ineffica-ces les uns que les autres. »

Mais alors, que peut faire l’Église ?Qu’est-ce qui peut faire venir l’Esprit ?En 1702, Cotton Mather écrivit ces quel-ques mots : « Quand nous savons que letemps où l’élargissement du royaume deChrist est proche, nous devrions redou-bler de ferveur dans la prière afin quecela s’accomplisse. Un tel esprit de priè-re sera le signe sûr que ce temps-là estproche. »

La communauté des puritains savaitbien que le seul moyen de voir un véri-table réveil était la prière fervente et per-sistante. Ils s’y sont livrés sans réserve.L’apogée de ce mouvement de prière dudébut du dix-huitième siècle furent lescélèbres concerts de prière essentielle-ment développés par Jonathan Edwards.Edwards écrivit un sermon intitulé : « LeDieu très-haut : un Dieu qui entend laprière », à partir du Psaume 65 : 2. Sonministère de prédication en faveur de laprière a eu un grand impact ; il écrivitensuite un texte magistral sous le titre :« Une humble tentative de promouvoirune entente explicite et une union visi-ble parmi le peuple de Dieu, dans untemps extraordinaire de prière pour unréveil religieux et l’avancement du royau-me de Christ sur terre ». Comme quel-qu’un l’a fait remarquer avec humour, ilne s’agit pas là du contenu du livre, mais

En fin de compte,toute notre marcheavec Dieu dépendde la façon dont nousréagissons faceau péché.

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seulement de son titre. Mais ce derniereut pour effet d’amener ceux-là mêmesqui devaient publier ce livre à se mettreà genoux dans un esprit d’intercessionfervente en vue du réveil.

Remplis de foi dans les promesses del’Écriture, les chrétiens d’alors se rassem-blèrent pour un concert de prière, quidonna naissance aux débuts du premiergrand réveil. L’Amérique n’allait pas êtrela seule à être marquée par ces concerts ;Jonathan Edwards avait beaucoup corres-pondu avec William M’Cullogh de Cam-buslang, petite ville près de Glasgow, enÉcosse. Lui aussi organisa un concert deprière dans sa communauté en vue duréveil. Edwards influença également JohnErskine, missionnaire écossais d’influen-ce notoire. Et le réveil arriva sur l’Écosseavec beaucoup de puissance. GeorgeWhitefield se rendit à Cambuslang et yprêcha ; le mardi 6 juillet 1742, le feutomba. Whitefield dira : « On n’avait cer-tainement jamais vu un tel chahut, sur-tout à onze heures du soir. C’était bienplus intense que tout ce que j’avais vuen Amérique… Après que j’eus terminé,M. M’Culloch prêcha jusqu’à plus d’uneheure du matin, puis il eut toutes lespeines du monde à convaincre les gensde partir. Toute la nuit, dans les champs,on pouvait entendre la prière et la louan-ge monter vers Dieu. » Whitefield écriraconcernant ce réveil de Cambuslang : « Jen’ai jamais pu prêcher ainsi auparavant. »Et tout cela à cause de l’intercession pourle réveil.

Bien d’autres illustrations de vérita-bles réveils pourraient être partagéespour démontrer la place prépondérantede la prière dans tout réveil.

COMMENT PRIER POUR LE RÉVEILSi l’on reconnaît le fait que la prière

a été l’élément central du réveil dans lepassé, cela doit certainement s’appli-quer à nous aujourd’hui. Dieu est lemême « hier, aujourd’hui et pour l’éter-nité » (Hébreux 13 : 8). Cela étant éta-bli, comment l’Église d’aujourd’hui doit-elle prier ? (Voir encart).

Il y a bien des années, Ruben Torrey,un homme de prière, exposa les élémentsdynamiques de la prière efficace pour leréveil dans un livre très utile : La puissan-

ce de la prière. Il y déclare que si l’Églisedu Nouveau Testament a eu l’occasiond’intercéder efficacement et de voir Dieufaire un miracle, c’était bien lorsqu’ellepria pour que Pierre soit délivré de pri-son. Comment ont-ils prié ? « Sans relâ-che, la prière montait de l’église vers Dieupour lui » (Actes 12 : 5). Ce texte est unélément clé d’une bonne compréhensionde la prière pour le réveil. Torrey en res-sort les principes suivants :

1. « Vers Dieu ». La prière efficace esttoujours « vers Dieu ». Nous le savons,mais en sommes-nous réellement cons-cients ? Torrey ajoute : « Je ne crois pasqu’une prière sur cents qui sortent de labouche d’un croyant protestant ne soitréellement dite « vers Dieu ». » 1 Peut-êtreexagère-t-il un peu, mais prenez le tempsd’y réfléchir un instant : ne sommes-nouspas souvent coupables d’être bien pluspréoccupés par ce que nous demandonsou par la formulation de nos requêtesque par le grand Dieu auquel nous nousadressons ? Pire encore, ne nous arrive-t-il pas parfois d’énumérer toutes sortesde clichés et de phrases toutes faites quisont convenables mais ne disent pas vrai-ment grand chose ? On est en droit dese demander si nos prières publiques nesont parfois guère plus que de « vainesrépétitions » contre lesquelles le Sei-gneur nous a pourtant mis en garde.

Quand nous prononçons le nom deDieu avec nos lèvres, nous devons êtreprofondément conscients de la person-ne à qui nous nous adressons. Il est leDieu puissant qui est un feu dévorant desainteté.

Nous devons donc faire le point plu-tôt que de nous précipiter dans sa pré-sence avec légèreté. Examinons-nousnous-mêmes suffisamment pour considé-rer si notre cœur est pur pour entrer dansla présence de celui devant lequel leschérubins s’écrient sans cesse : « Saint,saint, saint est le Seigneur, l’Éternel desarmées ; toute la terre est pleine de sagloire » (Ésaïe 6 : 3).

2. Prier au nom de Jésus. C’est lorsquenous nous approchons avec un cœur con-trit que nous pouvons entendre le SeigneurJésus nous dire : « Jusqu’à présent, vousn’avez rien demandé en mon nom. Deman-dez et vous recevrez, afin que votre joie

Caractéristiquesde la prière efficace

pour le réveil

Charles Finney a étépuissamment utilisé parDieu lors du secondgrand réveil américain ;tout comme JonathanEdwards, il était convain-cu que la prière était unélément central dans lesréveils. Il a énuméréplusieurs caractéristiquesde la prière efficace dansson livre Lectures onSystematic Theology(« Discours sur la théologiesystématique ») :

1. Les chrétiens doiventprier pour des sujets bienprécis.

2. La prière doit êtreselon la volonté de Dieu.

3. Celui qui combat dansla prière fervente doitlui-même être soumisà la volonté de Dieu.

4. La seule motivationde nos prières doit êtrela gloire de Dieu.

5. La prière efficace esten fait l’intercessiondu Saint-Esprit à traversle croyant.

6. La prière efficaceest persévérante.

7. La prière doit êtreofferte à Dieu au nomde Jésus.

8. Le chrétien qui prie doitrenoncer à tout péché.

9. La prière doit êtreofferte à Dieu dans la foi.

Page 21: Thème : LE RÉVEIL

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soit complète » (Jean 16 : 24). « En monnom » : voilà la clé de la prière digne de cenom. Nos requêtes doivent être adresséesà Dieu au nom de Jésus. Que signifie prierau nom de Jésus ? Certainement davanta-ge que quelques mots pieux que l’on ac-croche au bout de sa prière !

Par exemple, si vous faites un chèqueà quelqu’un et que vous ayez les fondsnécessaires sur votre compte pour le cou-vrir, la personne peut le signer et l’en-caisser. Mais quand nous allons à la ban-que du ciel, nous n’avons pas de compteà notre nom. Nous ne pourrons encais-ser aucun chèque avec notre propre si-gnature, quel qu’en soit le montant. Maisles ressources de Jésus-Christ sont infi-nies, et il nous a donné l’autorité de fai-re des chèques en son nom et sur soncompte. Il nous suffit d’inscrire son nom,et le chèque est immédiatement honoréen puisant dans les richesses de Dieudans la gloire.

Nous n’avons aucun pouvoir sur Dieuquel qu’il soit. Il ne nous doit rien, etnous ne méritons rien. Mais au nom deJésus, qui a tous les droits auprès duPère, étant le Fils de Dieu et le Sauveurdu monde, nous pouvons tout deman-der, les possibilités divines étant sans li-mites. Autrement dit, nous nous identi-fions à la dignité et à la justice de Christ.En fait, nous prions sur la même base quecelle sur laquelle repose notre salut : laseule justice de Christ.

Prier au nom de Jésus n’est donc pasune formule banale que l’on ajoute à nosprières. C’est l’expression d’une attitu-de et d’une position d’une importancevitale devant Dieu. Nous ne prions pasle Père en disant : « En ton nom ! » Etnous ne devrions jamais nous contenterde terminer nos prières en disant sim-plement « Amen. ». Nous prions au nomde Jésus-Christ, qui nous permet de noustenir devant Dieu. À cause de sa vie, samort et sa résurrection, il est digne pournous : il est notre justice, et dans le nompuissant de Jésus, nous pouvons toutdemander avec assurance pour autantque ce soit selon la volonté de Dieu.

3. Prier selon la volonté de Dieu. Il s’agitlà d’un autre principe vital dans notre fa-çon de venir « vers Dieu ». Quelqu’un l’adit ainsi : « La prière chrétienne est cen-

trée sur Dieu, et non sur soi-même. Ellene consiste pas à obtenir de Dieu ce quenous voulons, mais à découvrir ce queDieu veut et à coopérer avec l’accomplis-sement de sa volonté. »

En priant Dieu pour le réveil, la ques-tion se pose immédiatement : est-ce lavolonté de Dieu d’envoyer un véritableréveil ? Comment peut-on le savoir ?Nous pouvons découvrir la volonté deDieu de bien des manières, dont l’étudede sa Parole à l’écoute de sa voix n’estpas la moindre. Que dit l’Écriture des ré-veils ? (cf. Psaume 85 : 1-6 ; Habakkuk 3 :2 ; 2 Pierre 3 : 9).

Ces passages, ainsi qu’une multituded’autres, nous disent haut et fort queDieu désire ardemment envoyer un glo-rieux réveil. La question qui se posealors est celle-ci : la providence de Dieuindique-t-elle qu’un réveil est immi-nent ? Y a-t-il des signes avant-coureursd’un réveil à l’horizon que nous ouvre laprovidence divine ?

Le grand intérêt actuel pour les réveilsest un signe encourageant. Partout, leschrétiens semblent prendre conscienced’un tel besoin. Les défenseurs des réveilsspirituels ne sont plus semblables à unevoix solitaire criant dans le désert de l’in-différence. Ces faits, ainsi qu’une multi-tude d’autres, semblent bien indiquer quel’heure souveraine de Dieu a sonné.

Nous pouvons donc prier avec assu-rance et confiance pour un réveil pro-fond, puisque c’est là « l’assurance quenous avons auprès de lui » (1 Jean 5 : 14-15). Prier selon la volonté connue deDieu nous amène toujours à prier avecl’assurance de la foi.

4. La prière de la foi. La prière vers Dieuqui prévaut doit toujours être faite dansla foi. L’incrédulité est un péché ; elle jet-te un doute sur la véracité de la Parolemême de Dieu. La Bible est remplie de ceprincipe de la foi (cf. Jacques 1 : 5-8).

Mais nous devons bien reconnaîtreque nous avons souvent du mal à prierdans la foi. Deux choses sont habituelle-ment nécessaires avant de parvenir à cet-te dimension d’assurance dans la foi : (1)Nous devons savoir que ce que nous de-mandons rencontre les désirs de Dieu.(2) Il nous faut généralement prier assezlongtemps pour que le Saint-Esprit nous

Les défenseurs desréveils spirituels nesont plus semblablesà une voix solitairecriant dans le désertde l’indifférence.Ces faits, ainsi qu’unemultitude d’autres,semblent bienindiquer que l’heuresouverainede Dieu a sonné.

Page 22: Thème : LE RÉVEIL

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Lewis A. Drummond(Ph. D.) est professeur d’évangélisationet de croissance de l’égliseà l’école Beeson Divinityde l’université Samfordà Birmingham, dans l’Alabama.

communique cette assurance intérieured’avoir été entendu. Il nous faut insistersur ce point en notre époque où tout doitêtre instantané, y compris la prière. Il sepourrait bien que nous n’ayons pas ob-tenu les résultats escomptés dans la priè-re simplement pour avoir abandonnétrop vite.

5. « Sans relâche ». Ils prièrent avec ar-deur et intensité. Le mot que Luc em-ploie est très fort : ektenos, qui signifielittéralement « être étiré ». Ce terme évo-que quelqu’un qui se donne de tout sonêtre dans la prière à Dieu. Autrement dit,nous devons prier avec un cœur brisé,contrit, qui est comme chargé d’un far-deau, proche de l’agonie.

Pourquoi avons-nous tant de mal à gé-nérer cet état d’esprit et cette attitudedans la prière ? La Bible est très clairequant au fait que Dieu cherche des hom-mes et des femmes qui manifestent uncœur contrit (Psaume 51 : 19). David l’abien compris. Remarquez comment ila bien saisi le principe alors qu’il étaitbrisé par son péché. Le psaume 51 estun formidable hymne de confession. Sepourrait-il que le péché nous détournede l’essentiel afin de nous empêcherd’être animés du cœur brisé que Dieudésire tant honorer ?

N’oubliez jamais ces paroles : « Sij’avais vu de la fraude dans mon cœur, leSeigneur ne m’aurait pas écouté » (Psaume66 : 18, italiques de l’auteur). Le premierpas vers une prière fervente pour le ré-veil montant d’un cœur brisé est la priè-re de confession. En fin de compte, tou-te notre marche avec Dieu dépend de lafaçon dont nous réagissons face au pé-ché. Le péché est le seul vrai problème,et même pour les croyants. Il n’est pasexagéré d’aller jusqu’à dire que le péchéest le seul obstacle à la prière qui con-duit à un vrai réveil.

6. Prier par l’Esprit. Peut-être tout cesujet concernant la prière efficace peut-ilêtre résumé par cette expression de Paul :« Priez en tout temps par l’Esprit » (Éphé-siens 6 : 18). Le Saint-Esprit est notre pro-fesseur à l’école divine de la prière. Il estcelui qui inspire, instruit, dirige, qualifie,et oriente les prières du peuple de Dieuafin qu’elles soient centrées sur le Sei-gneur et montent jusqu’au trône même

de Dieu. Le Saint-Esprit intercède à tra-vers le cœur du chrétien qui lui est sou-mis et élève la personne qui prie, ainsique sa prière, jusque dans la glorieuseprésence de Dieu. Il intercède par des« soupirs inexprimables » (Romains 8 : 26).Toute prière efficace commence donc ettermine par l’ouverture du croyant et sonabandon à la direction de l’Esprit dans laprière. Nous devons être à l’écoute de savoix ; il sait mieux que quiconque com-ment prier « vers Dieu » ! Et nous devonsainsi prier avec intensité.

CONCLUSIONUne seule chose doit encore être dite :

à la lumière du besoin urgent d’un réveildans notre génération, nous devons priersimplement, encourager tout ce qui con-tribue à la prière, tant à travers des « con-certs de prière » que sur le plan person-nel, afin que l’Esprit de Dieu amène sonpeuple à plier le genou devant lui. Pas deprière, pas de réveil. Beaucoup de prière,beaucoup de bénédictions. Prions – c’estaussi simple que cela !

NOTES :1 Ruben Torrey, Puissance de la prière (Éditions Vida).

Page 23: Thème : LE RÉVEIL

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Lorsqu’on parle de réveil, il est bon etutile de considérer le sens des mots grecsutilisés dans le Nouveau Testament enrapport avec

l’onction.Un bref survol des principes qui régis-

sent l’étude d’un mot nous aidera :Tout d’abord, dans un contexte don-

né, un mot ne peut avoir qu’une seule si-gnification (à l’exception plutôt rare dujeu de mot, qui est humoristique précisé-ment parce qu’il ne respecte pas l’usagecourant). Chaque mot a un éventail de si-gnifications dont une seule correspond àun emploi donné de ce mot.

Ensuite, l’étude d’un mot est différen-te de celle d’un concept ; un concept peutd’ailleurs être communiqué sans utiliserun mot particulier. C’est ainsi que si unmot peut être associé à un concept parti-culier, il ne communique pas forcémenttoujours ce même concept.

Troisièmement, un mot ne peut com-muniquer tous les sens possibles dans uncontexte donné. Il n’est donc pas correctde dire d’un mot : « ce mot signifie… »,pour en déduire tout un discours de théo-logie systématique.

Pour cette étude, nous allons donc res-treindre notre champ de réflexion. Il se-rait impossible de communiquer toutes lesnuances de l’éventail sémantique du motchriô et des autres mots de la même fa-mille dans un article aussi bref. Notre ob-jectif se limitera donc à examiner le con-cept de deux types d’onction décrits par-fois sans utiliser le mot chriô ou ceux de lamême famille, bien que ces mots soientemployés dans certains passages clé.

Par Douglas A. Oss

Guidé par ces règles d’interprétation,cet article examinera deux sortesd’onction (1) celle qui fait référence à unrevêtement de puissance en vue de la pré-dication, et (2) celle en rapport avec lavérité dans le ministère. Ces deux usagessont essentiels dans la vie personnelle duserviteur de Dieu.

Le Dr Martyn Lloyd-Jones, prédicateurgallois très respecté, croyait qu’il existaitun baptême dans le Saint-Esprit, un revê-tement de puissance distinct de la con-version, qui était la source de l’onctiondans la prédication. Cette onction étaitpour lui tellement cruciale dans son pro-pre ministère dans la prédication qu’ildonnait à ses collègues les conseils sui-vants : « Vous pouvez avoir reçu une bon-ne éducation et être cultivé, mais cela nevous sera d’aucune utilité sans cette puis-sance. Vous pouvez trouver des hommesqui parleront et exposeront avec érudi-tion la vérité et seront capables de biend’autres choses, mais si cette puissancefait défaut, tout cela ne sera rien de plusqu’un divertissement. Recherchez cettepuissance, attendez-vous à cette puissan-ce, aspirez-y, et quand cette puissanceviendra, abandonnez-vous à elle. Ne luirésistez pas. Laissez-la vous affranchir, etlaissez Dieu manifester ainsi sa puissan-ce en vous et à travers vous. » 1

Dans cette exhortation, le Dr Lloyd-Jones a bien saisi la place de cette onctiondans la prédication. Quand le Saint-Espritdescend oindre le prédicateur et l’audi-teur, c’est plus qu’une simple informationqui est alors transmise, et le prédicateurdevient alors un vase que Dieu utilise pouraccomplir son œuvre.

Comme pourla plupart des autresaspectsde la spiritualité,il existeune contrepartiesatanique à cetteonction divine.

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Telle est l’onction qui a caractérisé lesprédicateurs des Assemblées de Dieu pen-dant des décennies ; elle a toutefois ani-mé les serviteurs de Dieu depuis bien pluslongtemps encore. Cette onction n’a pasfait sa première apparition à Azusa Streetni même le jour de la Pentecôte. Elle estbien plus ancienne que cela. Dans l’An-cien Testament, cette onction de l’Espritet de puissance était accordée essentiel-lement aux prophètes, aux sacrificateurset aux rois.

L’onction royale est la plus courantedans l’Ancien Testament ; et parmi les rois,David fut certainement celui qui eut unrôle prépondérant. L’onction initiale deDavid est très éloquente pour nous, etexemplaire des diverses onctions men-tionnées dans l’Ancien Testament. 2

Quand Samuel oignit (mashach) Davidd’huile, il est écrit que : « L’Esprit del’Éternel s’empara de David, à partir dece jour » (1 Samuel 16 : 13). De même,les prophètes de l’Ancien Testament re-çurent un revêtement spécial de la puis-sance de l’Esprit pour proclamer la Paro-le de Dieu (cf. 1 Samuel 10 : 1, 5-7,10 ;19 : 20, 23, 24 ; 2 Samuel 23 : 2 ; 1 Rois19 : 16 ; 1 Chroniques 12 : 18 ; 2 Chroni-ques 20 : 14-17 ; 24 : 20 ; Ésaïe 61 : 1,cité dans Luc 4 : 18-19).

La première indication biblique par-lant de l’onction qui reposerait un joursur tout le peuple de Dieu, se trouve dansNombres 11 : 16-30. Dieu oignit (le motsignifie ici est « mis sur eux ») soixante-dix anciens de l’Esprit afin qu’ils prophé-tisent et qu’ils assistent Moïse dans sestâches. Quand Eldad et Medad, quiétaient de ce nombre mais n’étaient pasprésents à ce moment-là, se mirent à pro-phétiser dans le camp, Josué s’en est of-fusqué. La réponse de Moïse en dit longsur le désir de Moïse : « Puisse tout lepeuple de l’Éternel être composé de pro-phètes, et veuille l’Éternel mettre sonEsprit sur eux ! » (v.29).

C’est ainsi que naquit l’attente bibli-que de cette ère où Dieu oindrait toutson peuple de son Esprit, espérance quiest aussi exprimée dans Joël 2 : 28-32 etfut accomplie au jour de la Pentecôte(Actes 2). Nous arrêtons ici à la dimen-sion de cette onction en rapport avec laproclamation.

Jésus, Fils de David, reçut l’onctionroyale et prophétique lors de son baptê-me (cf. Luc 3 : 21-22). Selon Pierre, « Dieua oint (une forme du mot chriô) d’EspritSaint et de puissance Jésus de Nazareth »(Actes 10 : 38). Dans ce même verset, Pier-re résume les résultats du ministère deJésus sous cette onction : il… « allait delieu en lieu en faisant le bien et en gué-rissant tous ceux qui étaient sous l’oppres-sion du diable » (cf. Luc 4 : 1, 14-37). Uneautre dimension de l’onction de Jésus futqu’il prêchait avec une autorité qui éton-nait les foules (cf. Luc 4 : 32).

En sa qualité de roi issu de la des-cendance de David (Actes 2 : 25-36), Jé-sus a répandu sur l’Église cette mêmeonction de l’Esprit qu’il a lui-même re-çue du Père. Le but de cette effusion del’Esprit dans les derniers temps, bienconnue des pentecôtistes, est de don-ner à l’Église la puissance nécessaire envue du témoignage.

Une caractéristique de cette actiondynamique de l’Esprit était évidente dansle ministère de Jésus : il prêchait avecl’onction. Considérez la prédication desapôtres et évangélistes du Nouveau Tes-tament. Pierre, rempli du Saint-Esprit,prêcha avec assurance (Actes 4 : 8). Ceuxqui étaient dans la foule et qui se sontréunis ensuite pour prier après l’arresta-tion de Pierre pour sa délivrance « furenttous remplis du Saint-Esprit, et ils annon-çaient la parole de Dieu avec assurance »(Actes 4 : 31). Nous ne prendrons pas letemps de parler d’Étienne (Actes 6 : 8),de Philippe (Actes 8 : 6), de Barnabas (Ac-tes 11 : 22-26), ou d’Agabus (Actes 11 :27-30 ; 21 : 10-11).

Puis, bien sûr, il y a Paul qui, rempli duSaint-Esprit, prophétisa et enseigna (cf.Actes 13 : 8-12) et prêcha avec assuran-ce, des signes l’accompagnant tout aulong de sa vie comme nous l’indiquent lesActes (cf. 19 : 8-12), et ses épîtres (cf. Ro-mains 15 : 18-19 ; 2 Corinthiens 12 : 11-13). En fait, Paul a considéré cette onctioncomme principe de base de son ministè-re. Il partait du principe que son ministè-re ne devait jamais être caractérisé parl’adoption des méthodes et de la sagessedu monde mais plutôt s’appuyer sur « unedémonstration d’Esprit et de puissance »(1 Corinthiens 2 : 1-5). Telle est l’onction

Si l’onction quirepose sur quelqu’unest réellementde Dieu, cettepersonne proclameraet mettraen pratique la véritéde l’Écriture.

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La Parole de Dieuest encore suffisante,indépendammentdes signeset des prodiges,et n’a besoind’aucune validationextérieure.

qui vient de l’Esprit et qui nous revêt depuissance, et sans laquelle nul ne devraitoser se présenter au pupitre.

Comme pour la plupart des autres as-pects de la spiritualité, il existe une con-trepartie satanique à cette onction divi-ne. Satan est capable de donner desonctions démoniaques à de faux apôtres,de faux docteurs, dont les signes peuventêtre puissants au point de séduire mêmeles élus si cela est possible (cf. Marc 13 :22 ; 2 Corinthiens 11 : 13-15 ; 2 Thessa-loniciens 2 : 9-11 ; Apocalypse 13 : 3-4).Ces faux docteurs se déguisent en servi-teurs de Christ alors qu’ils ne sont quedes ouvriers séducteurs qui prêchent unfaux évangile et poussent les gens à rece-voir un esprit qui n’est pas le Saint-Esprit(2 Corinthiens 11 : 4). C’est ainsi que lapuissance, en elle-même, même lorsqu’el-le accomplit de formidables miracles, nesuffit pas à prouver que l’onction reçuevienne de Dieu. Il existe cependant un testde vérité qui nous amène à considérer unautre usage du mot onction.

La polémique à laquelle Jean fait réfé-rence contre les antichrists se trouve dans1 Jean 2 : 18-27 (cf. versets 18-19 et l’utili-sation du mot dérivé de chriô, antichristos) 3.Ces antichrists sont revêtus d’une onctioncontrefaite (v.27) qui les a poussés à rejeterla vérité et à embrasser de faux enseigne-ments (v.22), finissant par se séparer de lacommunauté des croyants (v.18-19).

En contraste avec cette contrefaçon sa-tanique, les authentiques croyants sont re-vêtus d’une véritable onction (v.27, chris-ma, un autre mot dérivé), dont la mani-festation essentielle est la vérité. La véri-table onction les amène à embrasser etenseigner la vérité (cf. v.20, chrisma, et sesdiverses formes substantives. Cet usagedu mot chrisma est parallèle à l’action duSaint-Esprit dans Jean 14 : 15-31 ; 16 : 5-16. Cela a conduit certains érudits à sug-gérer que chrisma dans 1 Jean 1 est unsynonyme de « saint-esprit ». Dans tousles cas, l’usage de ce terme dans ce con-texte fait référence à l’onction du Saint-Esprit qui conduit à obéir à la vérité quel’on confesse, sans se contenter de la diredu bout des lèvres.

Tel est donc le test de vérité de la véri-table onction. Si l’onction qui repose surquelqu’un est réellement de Dieu, cette

personne proclamera et mettra en prati-que la vérité de l’Écriture. C’est la véritéde l’Écriture qui sert de règle pour éva-luer la légitimité des signes et des prodi-ges, ainsi que toute prétention à être re-vêtu de l’onction, et non l’inverse. La Pa-role de Dieu est encore suffisante, indé-pendamment des signes et des prodiges,et n’a besoin d’aucune validation extérieu-re. La seule présence de quelque mani-festation surnaturelle n’est pas un signeconcluant de la présence du Saint-Espritet peut s’avérer être le signe d’une touteautre présence. La véritable onction ré-sultera toujours en la proclamation de lavérité biblique, jamais celle d’une faussedoctrine. C’est le moyen le plus sûr desavoir si l’onction manifestée est biencelle du Saint-Esprit.

Ces deux aspects du terme chriô et deses dérivés dans le Nouveau Testamentsont tous les deux essentiels dans la viepersonnelle du serviteur de Dieu. Nousavons voulu montrer le besoin de cetteonction de puissance dans la prédicationcomme dans la nécessité d’une loyautéabsolue du prédicateur envers la véritébiblique. Cela va bien plus loin que savie publique pour atteindre aussi sa vieprivée et sa marche personnelle avec leSeigneur. Nous devons tous nous consa-crer à rechercher la plénitude del’onction de l’Esprit dans sa puissance etpour la vérité.

NOTES :1 Deux déclarations distinctes des écrits de Martyn

Lloyd-Jones sont ici réunies, mais elles représententbien son point de vue de la question. Citées dansThe Sacred Anointing : The Preaching of Dr Mar-tyn Lloyd-Jones (Wheaton : Crossway, 1994) de TonySargent. 57, 72-73.

2 Le verbe hébreu traduit par oindre est mashach.La version des Septante traduit mashach par chriô.

3 Ceci illustre le principe établi dans l’introduction. dansce passage et dans d’autres, le concept est présentmais le terme spécifique onction n’y est pas. Commenous l’avons vu, le mot chriô est employé dans cer-tains textes clé pour communiquer ce concept, maispas dans tous. D’autres termes incluent remplir, des-cendre sur, revêtir, tomber sur.

Douglas A. Ossest le responsable de la sectionde l’éducation bibliqueà Central Bible College,à Springfield dans le Missouri.

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QUELLES SONT SELON VOUS LESCARACTÉRISTIQUES D’UN RÉVEIL ?BARNETT : Dieu agit d’une multitude

de façons différentes, mais une grandemoisson d’âmes est toujours le fruit cer-tain d’un véritable réveil. D’autres mani-festations peuvent être un aspect du ré-veil, mais tout bien considéré, tout dansun réveil amène au salut des perdus enles amenant à Jésus-Christ. Quelques ma-nifestations ne suffisent pas à constituerun réveil. Le résultat final, le fruit et lapreuve de l’authenticité d’un réveil, c’estle salut des âmes pour la gloire de Dieu.La joie vient ensuite.

Tout ce que l’on peut vivre dans de telsmoments, qu’il s’agisse de rire ou de tom-ber sous l’action du Saint-Esprit, doit sesituer dans un contexte où des hommes

Entretien avec Tommy Barnett et Jim Cymbala

et des femmes se tournent vers le Seigneurpour être sauvés. Chaque réunion devraitêtre évaluée. Si quelque chose empêcheles gens de se convertir, alors cela n’est pasde Dieu. Quand Dieu envoie un réveil etqu’il agit, une grande joie remplit lescœurs, et de grandes choses se produisent.Tout doit converger pour arriver à ce queles perdus soient gagnés au Seigneur.

CYMBALA : Charles Finney, ce grandrevivaliste, disait : « Le réveil, c’est le dé-but d’une nouvelle obéissance à Dieu. »C’est ce qui en résulte. Le réveil est uneeffusion du Saint-Esprit qui conduit lesgens à s’humilier, à prendre tout à nou-veau conscience de leurs besoins, et à in-voquer Dieu dans la foi ; par le réveil, Dieunous ramène au modèle de l’église localeet de la vie chrétienne selon le Nouveau

Il y a des momentsoù Dieu nousentraîne dans unelouangeretentissanteet dans l’adoration,et d’autresoù il nous amèneà la repentanceet l’humiliation.

Cymbala

Nous avons récemment pu nous entretenir avec Tommy Barnett et Jim Cymbala sur le thème du réveil.Tommy Barnett est le pasteur de l’église First Assembly of God de Phoenix dans l’Arizona.

Jim Cymbala est pasteur de l’église Brooklyn Tabernacle à Brooklyn, dans l’État de New-York.

Tommy Barnett Jim Cymbala

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Testament. Le mot réveil signifie revivre,être renouvelé et ramené à un certainmodèle, afin de devenir ce que nous som-mes sensés être en Dieu.

Le réveil caractérisait l’Église primiti-ve : « Ils persévéraient dans l’enseigne-ment des apôtres, dans la communion fra-ternelle, dans la fraction du pain et dansles prières » (Actes 2 : 42). Le réveil est làquand vous voyez des multitudes se don-ner au Seigneur, plutôt que de changerd’église parce que la vôtre propose unmeilleur programme. Des multitudes sontalors baptisées d’eau pour rendre témoi-gnage de leur salut. Les membres de l’égli-se s’aiment mutuellement et se rassem-blent dans une véritable communion fra-ternelle ; la Parole de Dieu est partagéeavec fidélité et force ; les chrétiens aspi-rent constamment à la sainteté individuel-lement et collectivement : c’est un véri-table retour au livre des Actes.

Une autre caractéristique d’un authen-tique réveil est le désir des croyants à seretrouver avec leur famille spirituelle dansla présence de Dieu. Cela nous montre ceque sera le ciel.

LES STATISTIQUES NOUS DISENT QUEPLUS DE 170 MILLIONS DE CHRÉTIENSPRIENT FIDÈLEMENT CHAQUE JOURPOUR UN VÉRITABLE RÉVEILSPIRITUEL, ET 20 MILLIONS D’ENTREEUX SE SENTENT PARTICULÈREMENTAPPELÉS COMME DES SOLDATSDANS LA PRIÈRE EN VUE DU RÉVEIL.SE POURRAIT-IL QUE CE MOUVEMENTDE PRIÈRE NOUS PRÉPAREÀ ACCEUILLIR LE RÉVEIL ?BARNETT : Je le crois. Peter Wagner

disait que le mouvement pour la prièreen vue de l’an 2000 a dépensé quelques37 millions de dollars (plus de 40 millionsd’euros) pour mobiliser les chrétiens dumonde entier dans la prière. Les ¾ decette somme provient des pays du Tiersmonde. Dans certains pays, ajoutait-il, desadolescents passent de un à six mois à tra-verser leur pays à pied dans des marchesde prière. Dwight Moody disait : « Le ré-veil est toujours à la mesure de la placeque nous donnons à la prière. » Si cela estvrai, alors le réveil est simple.

CYMBALA : L’Église primitive n’est pasnée lors d’un séminaire d’enseignement ou

d’un concert mais dans une réunion de priè-re. La réunion de prière était leur plus gran-de joie. Chaque fois qu’un réveil a éclaté,c’est parce que des gens ont dit : « Voyonsce que Dieu peut faire de nouveau ! »

JE VOUS AI ENTENDU DIRE QUELA RÉUNION DE PRIÈRE EST LA PLUSIMPORTANTE DES RÉUNIONSDE VOTRE ÉGLISE.CYMBALA : Je vis à Brooklyn depuis

vingt-trois ans. Nous avons commencéavec 15 à 18 personnes pour arriver à plu-sieurs milliers. Quand je considère ce queDieu a fait au fil des ans, je constate quele cœur de notre ministère a été la réu-nion de prière. Quand nous crions versDieu, il répond.

La réunion de prière du mardi soir estla plus importante de la semaine pournotre église. Certains pasteurs me disent :« Une réunion de prière ? Je ne pourraispas avoir le dixième de mon assembléepour une réunion de prière. Cela leur pa-raîtrait tellement pénible et ennuyeux. Ilsn’imagineraient pas que cela puisse êtreun sujet de joie. »

Quand nous devons faire des réunionsqui ne dépassent pas une heure parce queles gens risquent de ne pas revenir, quenous supprimons nos réunions de prièreet d’autres encore sous prétexte de res-pecter la vie de famille, comme pour nierle fait que cela est surtout dû au manquede spiritualité des croyants, jusqu’où som-mes-nous prêts à aller ? Nos réunions deprière nous donne l’énergie et la vie né-cessaires pour mettre en pratique les cho-ses que Dieu nous demande. Dieu donneson Saint-Esprit à ceux qui le lui deman-dent. Être rempli de l’Esprit n’est pas uneexpérience pentecôtiste que l’on vit unefois pour toutes mais une réalité durabledans la vie des croyants. Le peuple de Dieupeut vivre de nouvelles effusions de l’Es-prit qui les revêt alors de force, de joie,de liberté, et de passion pour atteindreles perdus. C’est ce que Dieu fait dans nosréunions de prière.

DÉCRIVEZ VOTRE MINISTÈREDE PRIÈRECYMBALA : Nous sommes dans des quar-

tiers difficiles où règnent la drogue et toutce que l’on trouve dans les ghettos. Quand

Tout ce que l’onpeut vivre dansde tels moments,qu’il s’agissede rire ou de tombersous l’actiondu Saint-Esprit,doit se situer dansun contexte oùdes hommes et desfemmes se tournentvers le Seigneurpour être sauvés.

Barnett

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notre église avait environ cent membres,je suis tombé gravement malade et jen’avais pas d’argent ni d’assurance. J’ai dità Dieu : « Je ne sais que faire. Les uns di-sent que pour faire grandir l’église, il fautavoir des bus pour transporter les gens, lesautres disent qu’il faut des cellules de mai-son, et d’autres développer l’école du di-manche. Seigneur, si tu n’agis pas, nousn’aurons pas d’église. Je ne veux pas vivreen ressassant le refrain pentecôtiste de ceque tu as fait au « bon vieux temps », ni enpensant à ce que tu feras la veille de tonretour, pendant que le temps passe et que rienn’arrive. Seigneur, que dois-je faire au pointoù nous en sommes ? Je n’ai pas d’argent. C’estsi difficile dans ce secteur de la ville. »

Le Seigneur a mis sur mon cœur cettepensée que si ma femme et moi nous at-tachions à entraîner les chrétiens à crierà Dieu, il prendrait soin de toutes les pré-dications que je devrais prêcher, des fi-nances nécessaires pour que tout fonc-tionne dans l’église, et de nous envoyerplus de gens que le bâtiment ne pourraiten contenir.

J’ai apporté ce message à l’église. Lesréunions du mardi soir ont alors commen-cé ; non pas avec une personne qui parlependant 40 minutes suivies de 5 minutesde prière. J’ai alors commencé à voir Dieuaccomplir ses promesses. À présent, noussommes dans un nouveau bâtiment avecune réunion le dimanche matin à 11h, uneautre l’après-midi à 15h30, et une autre lesoir à 19h30 ; les réunions sont relative-ment longues parce que nous gardons dutemps pour la prière à la fin. Il nous faututiliser tous les recoins du bâtiment pourcontenir tout l’auditoire. Il y a des mo-ments où Dieu nous entraîne dans unelouange retentissante et dans l’adoration,et d’autres où il nous amène à la repentan-ce et l’humiliation. Puis il y a des momentsd’intercession pour les autres et où nousprions pour que chacun soit rempli duSaint-Esprit. Chaque dimanche, nous invi-tons les gens à participer à cette réunionde prière. Nous, les pasteurs, sommes plusimpatients d’y participer qu’à n’importequelle autre réunion.

De cette réunion de prière du mardi soirest né un groupe de prière qui prie toutela nuit, vingt-quatre heures sur vingt-qua-tre, sept jours sur sept. Ils sont entre cent

et deux cents, parfois plus. Ils prient dansune salle à part dans l’église pour des re-quêtes précises. Le dimanche matin, à tourde rôle, 40 à 50 chrétiens prient pendantque je prêche. Ils se tiennent là à l’écartdevant Dieu, le suppliant de nous aiderdans la réunion. Puis un autre groupe vientpendant la réunion de l’après-midi, et untroisième le soir. Les réunions durent de 2heures à 2 heures et demie. Je les entendsparfois encore élever leur voix dans la priè-re à Dieu jusqu’à 22h.

Dieu ne va pas rester passif et dire« non, je ne vous aiderai pas » quand sonpeuple invoque son nom. Nous l’avons vufaire de grandes choses.

BARNETT : Après avoir prêché sur leréveil et la prière un certain dimanche,j’ai invité l’assemblée à prier. J’ai deman-dé à tous ceux qui étaient prêts à com-mencer des réunions de prière chez euxde se lever. Plus de mille ont répondu. Puisj’ai demandé à tous ceux qui étaient prêtsà promettre de prier une heure par jourde se lever. Plusieurs centaines se levè-rent. Puis j’ai annoncé une réunion deprière le lundi à 6 h. Environ mille per-sonnes sont venues, et même deux milleun certain jour.

Quand nous avons commencé à prierainsi, des choses se sont mises à bougerdans notre église. Beaucoup de gens sesont convertis. Nous avons mis un pas-teur à disposition vingt-quatre heures survingt-quatre afin que les gens puissentamener ceux qui avaient besoin de se con-vertir à n’importe quelle heure. Nousétions également prêts à baptiser ceux quiétaient prêts à tout moment. Les gensvenaient et se convertissaient.

Ce réveil ne s’est jamais arrêté. Nosgens se sont mis à jeûner, prier et cher-cher la face de Dieu avec ardeur et fidéli-té, de manière systématique. Puis ils sontallés dans les rues rendre témoignage etgagner des hommes et des femmes à Jé-sus-Christ.

Nous devons atteindre les perdus, maiscela sera en vain si notre témoignage n’estpas saturé de prière. J’enseigne à notreéglise que pour chaque heure de servicepour Dieu, nous avons besoin de deuxheures dans la prière.

C’est parfois un combat : soit nous tra-vaillons, soit nous prions, mais en réali-

Nous avons faitde la prédicationl’élément centralde l’église au lieudu trône de la grâce.La prédication,le chant et toutle reste sont autantde flèches pointantle chemin vers Dieu.

Cymbala

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té, nous avons besoin des deux. Je voiscette même tension entre l’accent que l’onpeut mettre sur le fait de former des dis-ciples et l’accent sur l’évangélisation. Ilnous faut les deux, car ces deux élémentsvont de pair. Le réveil est toujours la ré-ponse de Dieu à la prière.

EN DEHORS DE CE MOUVEMENTDE PRIÈRE, VOYEZ-VOUS D’AUTRESSIGNES ÉVIDENTS D’UN RÉVEILÀ VENIR EN AMÉRIQUEET DANS LE MONDE ?BARNETT : Je ressens une unité sans

précédent dans le corps de Christ. Nousvoyons cela partout aujourd’hui. Bien desdénominations s’unissent sans pourautant sacrifier leurs convictions.

Jack Hayford et un groupe de pasteursse sont réunis et ont commencé à prierpour un réveil à Los Angeles. Quand je m’ysuis rendu, ils m’ont accueilli à brasouverts. Le surintendant de mon districtm’a dit : « Je sais que vous allez fonder uneéglise Assemblée de Dieu, mais nous vou-drions que ce soit une église interdénomi-nationelle qui soit ouverte à tous. »

Peter Wagner a dit : « Il y a plus d’uni-té dans le corps de Christ aujourd’hui quejamais depuis plus d’un siècle. » L’unité estl’un des signes du réveil que nous vivons :les églises et les pasteurs se rapprochent.

Wagner a aussi dit qu’en 1890, ungroupe d’hommes s’est réuni, déterminésà évangéliser le monde dans les dix an-nées à venir. Ils ont échoué. Plus tard, ilsont conclu qu’ils avaient échoué pourdeux raisons : (1) manque d’unité dans lecorps de Christ, et (2) incapacité à mobi-liser les croyants dans la prière.

Nous voyons les gens se repentir de cequ’ils ont fait à d’autres races et groupes.Nous vivons vraiment des temps très en-courageants. Je crois que le réveil a déjàcommencé dans plusieurs «poches » enAmérique et de par le monde entier. Nousnous attendons simplement à voir Dieusouffler afin que ces poches soient embra-sées pour devenir un énorme brasier.

CERTAINS ONT-ILS DE FAUSSESCONCEPTIONS DE CE QU’ESTLE RÉVEIL ?CYMBALA : Le réveil ne viendra pas par

l’enseignement. Vous ne dites pas à un

mort : « Je vais t’apprendre à respirer. » Sinous agissons de la sorte, nous ne faisonsqu’enseigner des vérités et des principessans impartir la vie et l’énergie. La vie nes’apprend pas. La vie doit être communi-quée par Dieu. Nous avons trop de gensqui enseignent et pas assez qui prient. Jesuis tout à fait en faveur de l’enseigne-ment, mais nous avons parfois dévelop-pé toute une doctrine selon laquelle laréponse à tout se trouve dans l’enseigne-ment. Nous avons besoin d’une effusiondu Saint-Esprit dans l’église locale. QuandDieu déversera son Esprit sur le mondeentier, il y en aura pour tout le monde, etchacun sera comblé par tout ce que Dieua pour lui en réserve.

VIVONS-NOUS DANS LES TEMPSAUXQUELS JÉSUS FAISAITRÉFÉRENCE DANS MATTHIEU 13 : 39 :« LA MOISSON, C’EST LA FINDU MONDE » ?BARNETT : Je le crois. La Bible dit que

là où le péché abonde, la grâce de Dieusurabonde. Notre nation passe des tempsdifficiles. Nous avons besoin de réveil. Letout dernier espoir du monde est l’Églisede Jésus-Christ.

Nous pouvons prier jusqu’à en perdrele souffle, nous unir, et jeûner, encore faut-il ne pas oublier le miracle de l’huile de laveuve ? Le miracle cessa à l’instant où iln’y eut plus de vases à remplir. La clé duréveil est de toujours amener davantagede vases vides.

C’est ce qui explique le réveil de LosAngeles. Nous voyons venir des milliersd’âmes perdues et sans espoir. Chaque di-manche soir, nous avons environ 20 auto-bus qui sillonnent la ville et prennent lesgens dans les rues, dans les maisons de con-valescence et de retraite. Nous remplissonsnotre église de vases vides. S’ils n’étaientpas là, ils ne se convertiraient pas.

Le réveil cessera dès que nous cesse-rons d’amener les perdus à l’église. Laprière seule ne suffit pas. La prière sansles œuvres est morte. La prière nous meten mouvement pour que nous allionschercher ces vases vides. Nous devonsremplir ces vases vides de nos rues, cesrues qui sont le plus grand champ demoisson au monde, et ils seront alors ga-gnés à Jésus-Christ.

Nous sommesparfois tentésd’être soit une églisequi prie, soit uneéglise qui agit surle terrain, maisil nous fautces deuxdimensions.

Barnett

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QUE PEUVENT FAIRE LES PASTEURSPOUR ENCOURAGER LE RÉVEILDANS LEUR ÉGLISE ET DANSLEUR VILLE ?CYMBALA : Il faut changer l’ordre de

nos réunions pour donner du temps auxgens de s’approcher de Dieu dans la priè-re ; elles doivent être des « mini » réunionsde prière. Paul disait à Timothée : « J’exhor-te donc, en tout premier lieu, à faire desrequêtes, prières, intercessions, actions degrâces… » (1 Timothée 2 : 1). En tout pre-mier lieu, et non pas en second ou en troi-sième lieu. Puis Paul ajoute encore : « Je veuxdonc que les hommes prient en tout lieu,en élevant des mains pures, sans colère nicontestation » (v.8).

Si nous voulons voir Dieu à l’œuvre, ilnous faut lui consacrer du temps. Et quandil vient, il communique la vie. La vie queChrist nous offre se trouve au trône de lagrâce. Nous avons fait de la prédicationle centre de nos réunions plutôt que letrône de la grâce. La prédication, leschants de la chorale ou quoi que ce soitd’autre ne sera jamais qu’une flèche poin-tant le chemin qui mène à Dieu. La gloirede l’Église du Nouveau Testament, quiétait méconnue dans l’Ancien, c’est la réu-nion de prière.

Quand je prêche, mon but est d’ame-ner les gens à devenir conscient de leurbesoin immédiat de Dieu. Dieu ne cesse-ra jamais de pourvoir aux besoins de sesenfants. Le salut appartient à l’Éternel dudébut à la fin. Dans la plupart des réu-nions chrétiennes, quand la prédicationest finie, la réunion est terminée. Les gensrentrent chez eux en retenant plus d’in-formations qu’ils n’en ont mis en prati-que. Ils n’ont pas invoqué Dieu.

Qu’est-ce qui était significatif dans lesréveils du Pays de Galles, celui de AzusaStreet, et les autres ? Une prédication sim-ple communicant une révélation renou-velée avec une grande onction, les gens yrépondant en criant vers Dieu. Personnene leur a appris à agir de la sorte. Cela seproduisit parce que Dieu lui-même étaità l’œuvre.

BARNETT : La plus grande chose qu’unpasteur puisse faire est d’entraîner lesmembres de l’église à accomplir l’œuvredu ministère. Tout le potentiel dont unpasteur a besoin pour atteindre sa ville,

quelle qu’en soit la taille, se trouve assisdans les rangs de son assemblée.

Bien des croyants m’écrivent pour medire qu’ils voudraient bien faire quelquechose pour Dieu, mais que leur pasteur nele leur permet pas. Ils ont peur de les voirfaire de grandes choses pour Dieu, ou qu’ilsne réussissent et n’ouvrent leur propre égli-se. Si vous essayez de contrôler vos gens,ils se débattront pour que vous les libériez.Dites-leur plutôt : « Pourquoi ne vas-tu pastrouver un besoin, un vide, et essayer de lecombler et d’y répondre ? » J’ai dit : « Pour-quoi ne commenceriez-vous pas un minis-tère envers les handicapés en chaise rou-lante ? » et une femme l’a fait. À présent,elle amène dix personnes se déplaçant enchaise roulante dans nos réunions chaquesemaine. Quelqu’un d’autre a débuté un mi-nistère auprès de malades du sida. Un autrea commencé une église pour motards.

Enseignez les gens, puis libérez-les etenvoyez-les s’impliquer dans le service.Dites-leur : « Pourquoi ne chercheriez-vous pas quels sont les besoins ? Décou-vrez l’endroit où Dieu vous a appelé, etallez à la rencontre de ces personnes ; puisamenez-les chaque dimanche matin. » Prê-chez-leur l’Évangile et faites de votremieux pour les conduire au salut.

Quand quelqu’un nous fait passer unenote disant : « Pasteur, j’ai amené 16 per-sonnes qui ont besoin de Jésus : s’il vousplaît, faites tout pour les amener au Sei-gneur », vous parlez d’un réveil ! Le prédi-cateur et l’église vivent alors le réveil.

Responsabilisez vos gens. Donnez-leurune vision. Vous serez étonné de voir lesidées qu’ils découvriront pour atteindreles perdus.

Il fut un temps où je m’en prenais dansmes prédications à ces prédicateurs quiétaient tout excités en disant partout quele réveil arrivait alors qu’eux-mêmes nele vivaient pas. Mais maintenant, je dis :« Le réveil est ici ! Il a commencé à se pro-pager ! » L’ampleur qu’il prendra dépendde nous, car il nous est donné selon lamesure dans laquelle nous prions et re-cherchons la face de Dieu. Nous vivons letemps du réveil.

CYMBALA : « Seigneur, envoie-nous unréveil, et permets qu’il commence dansnos vies, nous qui sommes pasteurs etleaders. »

Nous pouvons prierjusqu’à en perdrele souffle, nous unir,et jeûner, encorefaut-il ne pas oublierle miracle de l’huilede la veuve ?Le miracle cessaà l’instantoù il n’y eut plusde vases à remplir.La clé du réveilest de toujoursamener davantagede vases vides.

Barnett

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Cette série d’articles traitera de la na-ture et de la raison d’être des dons spiri-tuels d’un point de vue pastoral. Nousvoulons tout d’abord définir les dons spi-rituels et expliquer les bienfaits collec-tifs et personnels qui découlent de leurexpression dans l’Église. De plus, diver-ses lectures seront proposées à ceux quidésirent approfondir davantage l’étudede ce sujet. D’autres articles suivrontdans le but d’examiner l’unité (la sour-ce), et la diversité (chaque croyant) desdons dans l’Église, qu’il s’agisse de donsde connaissance, de puissance ou dedons vocaux.

Seule l’effusion de l’Esprit peut répon-dre au profond besoin de réveil de nosassemblées. Mais il est important de don-ner à l’Écriture la place qui lui revient com-me Parole infaillible de Dieu. Dieu sauranous rappeler que « la lettre tue, mais quel’Esprit fait vivre » (2 Corinthiens 3 : 6). 1

Les mots mêmes de la Bible sont absolu-ment inspirés et vrais, mais ils ne peuventen eux-mêmes communiquer la vie. Seull’Esprit crée en nous la réalité vivante dela personne de Jésus-Christ. Tout en gar-dant ces réalités à l’esprit, examinons lesprincipes établis dans l’Écriture qui nousaideront à saisir une vue d’ensemble desdons spirituels.

LES DONS DE L’ESPRIT

Par Douglas Oss

DÉFINITION DES DONS SPIRITUELSAu sens large, un don spirituel est une capacité particulière que

l’Esprit communique en vue du ministère dans l’Église et à traversl’Église. Cette définition inclut les dons qui se manifestent à tra-vers des compétences naturelles telles que l’enseignement, l’ad-ministration, la libéralité, autant que par ces dons qui transcen-dent les moyens ordinaires tels que la guérison, la prophétie, lesmiracles. Les listes de dons qui figurent dans le Nouveau Testa-ment incluent ces deux dimensions (cf. Romains 12 : 6-8 ; 1 Corin-thiens 7 :7 ; 12 : 8-10,28 ; Éphésiens 4 : 11 ; 1 Pierre 4 : 11). 2

Plusieurs points sont à préciser concernant ces listes de dons.1. Ces listes ne prétendent pas être exhaustives et inclure tous les dons

que Dieu accorde. Par exemple, bien des gens ont un don et unecapacité particuliers et reçus de Dieu dans le domaine de la prièred’intercession. Ce don ne figure pas en tant que tel dans les listesdu Nouveau Testament ; il n’en est pas moins puissant et efficacepour abattre les forteresses. Il est donc important de ne pas limi-ter Dieu là où lui-même ne se limite pas. Nulle part dans l’Écriture,Dieu ne restreint son pouvoir d’action aux seuls dons contenusdans ces listes.

2. Tous ces dons sont rendus possibles par la puissance de Dieu. Teltype de don n’est pas supérieur à tel autre ; il n’y a pas d’opposi-tion entre les dons naturels et les surnaturels. Même si tel ou teldon s’exerce par des moyens très ordinaires et naturels, il n’en estpas moins divin et dépendant de sa puissance que tout autre donsurnaturel ou miraculeux. Dans ce sens, tous les aspects de la viechrétienne sont surnaturels et dépendants de la puissance de Dieu(cf. 1 Corinthiens 12 : 13-31).

3. Le fait d’avoir reçu certains dons n’est pas le signe de la maturitéspirituelle. Les dons sont des revêtements de puissance en vue duministère, et Dieu les distribue selon sa volonté. Par exemple, les

Les dons spirituelsdans l’Église aujourd’huiPremière partie : Définition et but des dons spirituels

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Corinthiens étaient très riches dans l’exer-cice des dons (1 Corinthiens 1 : 7), maisaussi très immatures quant au caractère,comme le montre leurs divisions et leurjalousie face à leurs leaders et aux dons(cf. 1 Corinthiens 3 : 1-23 ; 12-14).

Dans le cadre de cet article, nousn’aborderons que les dons que l’on con-sidère traditionnellement comme miracu-leux, à savoir ceux qui transcendent lesmoyens ordinaires et émanent d’une com-munication surnaturelle du Saint-Esprit. 3

Même cette seule catégorie est trop vas-te pour être abordée dans cette brèvesérie d’articles ; nous nous concentreronsdonc sur le texte de 1 Corinthiens 12-14pour amorcer cette réflexion sur les donsspirituels.

LA RAISON D’ÊTREDES DONS SPIRITUELS• Dans le cadre des rassemblements de

l’église, les dons ont pour but d’édifier l’en-semble du Corps (1 Corinthiens 12 : 7). Parexemple, les dons vocaux doivent être in-telligibles pour l’auditoire afin que cha-cun soit édifié par leur message (1 Corin-thiens 14 :5-19). Sinon, celui qui parle,parle dans le vent (1 Corinthiens 14 :9).

• Les dons ont aussi pour but de glorifierDieu (1 Corinthiens 14 : 16, 17, 25). Ceprincipe est établi de façon plus expliciteencore en rapport avec les dons vocauxet de service en 1 Pierre 4 : 10-11. Selonce passage, les dons sont distribués « afinqu’en toutes choses, Dieu soit glorifié parJésus-Christ » (v.11).

• Les dons peuvent aussi édifier le croyantdans sa vie personnelle (1 Corinthiens 14 :4, 18, 19). Il ne fait aucun doute que cesprincipes s’appliquent aussi à ces tempsoù nous recherchons Dieu dans la solitu-de et la prière. Il est tout aussi certainque Dieu est prêt à communiquer avecnous personnellement en dehors du con-texte collectif (Actes 9 : 1-19 ; 13 : 1-3).Mais cet enseignement du Nouveau Tes-tament est souvent mal compris par cer-tains observateurs superficiels du cultepentecôtiste. Il n’est pas rare que nousprenions du temps dans nos rassemble-ments pour la prière individuelle, offrantainsi à Dieu ce que nos pères appelaientdéjà des « concerts de prière » (5). Lors-que les croyants élèvent leurs voix d’un

même accord vers le Seigneur dans lalouange et l’intercession, des manifesta-tions de l’Esprit peuvent survenir. Si ceconcert de prière a lieu dans le cadre d’unrassemblement de l’église, il n’en est pasmoins un temps mis à part individuelle-ment dans la communion avec Dieu. Maisle principe selon lequel le message doittoujours être intelligible ne s’appliquepas à la communion individuelle ducroyant avec son Dieu ni lorsqu’il s’aban-donne à Dieu dans la consécration à l’ap-pel lors d’une réunion.

Les dons spirituels s’exercent dansdeux contextes différents : le cadre col-lectif et le cadre privé. Ce cadre détermi-ne en partie le but dans lequel les donspeuvent s’y manifester. Mais que ce soitdans un contexte collectif ou personnel,les manifestations de l’Esprit servent tou-jours à édifier et à fortifier. Que ce soiten nous fortifiant dans nos convictions ouen nous encourageant, de manière dou-ce et discrète ou par la démonstrationspectaculaire de la puissance de Dieu, lamanifestation des dons spirituels nousrapproche de la glorieuse image de Dieu,qui est Jésus-Christ le Seigneur, afin del’exalter lui seul.

NOTES :1 Citations de la version Segond dite à la Colombe.2 Ces listes incluent les dons suivants : apôtre, pro-

phète, évangéliste, pasteur-enseignant, miracles,guérisons, aides, administration, langues, interpré-tation des langues, prophétie, discernement desesprits, parole de sagesse, parole de connaissance,foi, miracles, service, encouragement, libéralité,présidence, miséricorde, mariage, célibat.

3 Il y a eu certains débats concernant l’usage alter-né des mots charismata et phanerôsis dans 1 Co-rinthiens 12 : 4-10, à savoir s’ils faisaient réfé-rence à des catégories différentes de dons. Rienne permet d’affirmer que tel soit le cas, et cesdeux mots semblent être utilisés comme des sy-nonymes dans ce contexte.

Douglas Oss,Ph.D. est responsable de la sectionde l’éducation biblique de l’universitéCentral Bible College à Springfielddans le Missouri ; il a récemmentété établi comme missionnairedans le cadre de la mission intérieureà Salt Lake City, dans l’État du Utah.

LECTURESPROPOSÉES POURUNE ÉTUDE SUR LESDONS SPIRITUELS

• Jack Deere,Surpris parla puissancedu Saint-Esprit(Éditions Vida).

• Donald Gee,Concernant lesdons spirituels(Éditions Vienset Vois).

• Stanley Horton,La Bible et leSaint-Esprit(Éditions Vida).

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VOUS VIVEZ UN RÉVEIL DEPUISLE JOUR DE LA FÊTE DES PÈRESEN 1995. QUELLES LEÇONSEN AVEZ-VOUS TIRÉ ?KIPATRICK : Le réveil est quelque chose

de puissant. C’est une chose glorieuse quede voir la puissance de Dieu à l’œuvre. D’unautre côté, le réveil est fragile. L’église quivit un réveil a tout particulièrement besoind’un berger pour la conduire à cause deséléments humains que cela implique. Si lepasteur n’exerce pas une réelle autorité spi-rituelle, les choses peuvent vite être horsde contrôle. Il vous faut constamment de-mander à Dieu sa sagesse.

HILL : Nous sommes dans notre troisiè-me année, et les foules continuent d’enva-hir la salle. Nous avons découvert que leréveil nécessite beaucoup de travail.

Quiconque prie pour le réveil doitaussi s’y préparer. Je comparerai un ré-veil à une guerre. Nous devons nous for-mer au combat, car lorsque la bataille faitrage, il n’y a aucun répit.

Les gens nous demandent tout letemps : « Comment allez-vous ? » Nousallons très bien – aussi bien que possible

Un entretien avec Thomas Trask, John Kilpatrick,Steve Hill, et Wayne Goodall

après presque trois ans de réveil. C’est untravail exigeant et exténuant.

Dieu n’accordera jamais de réveil facile.Le réveil vous coûtera tout.

TRASK : Je crains que beaucoup de nospasteurs ne soient pas conscients du prixpersonnel à payer dans la prière avant leréveil et de la discipline qui doit être exer-cée pendant et après le réveil.

Dieu ne se manifeste ainsi qu’auprès deceux qui ont faim et soif de lui. Il ne cher-che pas à faire plaisir aux gens ni à satisfai-re leurs caprices.

QUELS CONSEILS -OU MISESEN GARDE POURRIEZ-VOUSPARTAGER AVEC LES PASTEURSET AUTRES LEADERS SPIRITUELSQUI DISENT : « NOUS AVONS PERDUDE BONS ÉLÉMENTS SUITE ÀUNTEMPS DE VISITATIONPARTICULIÈRE DU SEIGNEURDANS NOTRE ÉGLISE » ?KILPATRICK : Quand les gens quittent

leur église, cela peut être pour bon nom-bre de raisons. Si vous avez dans votreéglise des gens qui se sont attachés à vo-

Thomas Trasket Wayde Goodallont récemmentinterviewé JohnKilpatrick et SteveHill concernantle réveil de Browns-ville (Pensacola)en Floride.Ils partagent ici avecles pasteurs de richesenseignements tirésde leur expériencedu réveilet les encourageà rechercher l’actionde Dieu dans leurpropre église.

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tre église mais ne sont pas pentecôtistes,quand le réveil arrive, certains d’entre euxpeuvent ne pas être prêts à vivre une tel-le action du Saint-Esprit.

D’autres partent à cause des change-ments que cela provoque. Ils n’aimentpeut-être pas certaines des choses qui sepassent : le parler en langues, les gens quitombent à terre, d’autres qui tremblentsous la puissance de Dieu, et d’autres en-core qui crient parce qu’ils sont possédés.

Dans l’assemblée, beaucoup aurontdes doutes quand le réveil surviendraparmi eux. Le doute des croyants dans cestemps particuliers peut être surmonté etgéré lorsque les gens ont pleinement con-fiance dans leur pasteur.

Bien des gens ont vu la puissance deDieu à l’œuvre, mais ont décidé d’opterpour l’incrédulité. Il vous appartient deleur tendre la main et d’essayer de rete-nir le plus grand nombre.

COMMENT CONSEILLERIEZ-VOUSLES PASTEURS QUI SONT VENUSÀ BROWNSVILLE ET ONT ÉTÉTOUCHÉS PAR LA PUISSANCEDE DIEU, ET QUI VOUDRAIENTVOIR LEUR ÉGLISE VIVRECE QU’ILS ONT VÉCU ?KILPATRICK : L’église de Brownsville est

restée dans la prière pendant deux ans etdemi avant que le réveil ne survienne. J’aidonc eu le temps de préparer l’égliseavant que le réveil n’arrive.

Quand le réveil arrive, les habitudessont bousculées. Le Saint-Esprit est à l’œu-vre, et les pécheurs sont attirés.

Si j’avais voulu introduire des change-ments radicaux et diverses exigences dansnotre assemblée sans l’avoir préparée,cela aurait engendré le chaos et causé unedivision. Au lieu de cela, j’ai parlé du ré-veil, prêché le réveil, prêché la sainteté,et prêché l’importance de la Parole deDieu et des voies de Dieu.

Nous avions un avantage. Nous avionsfaim et soif de Dieu. Quand le réveil écla-ta, ce fut à la fois une récompense et laconfirmation que Dieu nous accordaitbien ce que nous lui avions demandé dansla prière. Nous avons donc dit : « Ça y est !En avant ! »

HILL : Les pasteurs doivent être pa-tients avec les chrétiens quand ils rentrent

chez eux après avoir visité des endroitsqui vivent un réveil. À leur avantage, ilssavent que Dieu lui-même veut le réveil.Tout est dans le « timing » de Dieu.

J’ai vu des pasteurs et des évangélis-tes essayer d’imposer le réveil, et cela nemarche pas. Tout peut commencer par lepasteur et une petite réunion de prière.

Ici, Dieu est à l’œuvre chaque jour. C’estvraiment lui qui accomplit ces choses.

TRASK : Il est vital que les leaders neperdent pas de vue que les gens sont desbrebis qui doivent être guidées. Les chré-tiens ne sont pas du bétail que l’on har-cèle. On ne peut prêcher et servir dansune église en bousculant les gens. Il fautlaisser Dieu agir avec le temps.

HILL : Les gens ne réalisent pas à quelpoint ils ont faim et soif spirituellement.Ils ont besoin d’un peu d’encouragement.Le pasteur qui rentre chez lui devra par-ler du réveil et préparer les gens à ce quipeut arriver ; une simple goutte d’eau fraî-che sur leur langue peut leur donner legoût de recevoir bien davantage.

LES PASTEURS DOIVENT-ILSS’ATTENDRE À CE QUE LE RÉVEILDE BROWNSVILLE SOIT DUPLIQUÉDANS LEUR ÉGLISE ?KILPATRICK : Chaque église a sa pro-

pre personnalité. Ce qui fonctionne à Pen-sacola peut ne pas fonctionner dansd’autres églises.

Il ne serait pas sage de venir à Browns-ville puis de rentrer pour copier ce quel’on a vu et vécu ailleurs. Les églises ontbesoin de temps pour s’humilier, prier etse préparer au réveil.

Si Dieu touche les gens quand ils vien-nent ici, ils rentreront avec un fardeaupour gagner des pécheurs à Christ. Maiss’ils rentrent chez eux dans un esprit dequerelle, ils ne pourront que provoquerdes divisions.

HILL : Il y a une chose qui peut être co-piée. La prière est l’élément fondamentaldu réveil. Des équipes de prière peuventêtre d’une aide précieuse. Chaque pasteurdevrait avoir un groupe de personnes prêtà aider et à prier pour les gens, conscientsdu fait que le pasteur ou l’évangéliste nepeut pas y arriver tout seul.

Le réveil ne peut être cloné. Bien descaractéristiques de ce réveil sont propres

On retrouvela même soifde voir Dieuagir puissammentdans le mondeentier commeen Amérique.

Kilpatrick

Quand le pasteurfait l’œuvred’un évangéliste,les gensse convertissentet sont remplisdu Saint-Esprit.

Trask

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à Brownsville. Dans le Sud, les gens ontl’habitude des réunions du style camp (lescroyants se réunissant quelques jourspour des réunions de consécration lorsde camps familiaux).

Nous prions que Dieu fasse quelquechose de tellement unique et spécialdans d’autres églises. Ce que nous vivonsà Brownsville semblera bien peu de cho-se en comparaison.

Comme le disait Dwight Moody : « SiDieu est votre partenaire, voyez granddans vos projets ! » Il se pourrait mêmeque pendant que nous parlons, Dieu soiten train de préparer un mouvement quiva secouer toute cette nation.

COMMENT LES PASTEURSDOIVENT-ILS RÉAGIR FACEAUX CHRÉTIENS QUI VONT VISITERLES LIEUX DE RÉVEIL COMMEEN PÉLERINAGE ?KILPATRICK : Certains pasteurs sont

hostiles à de telles visites parce que cer-tains reviennent et veulent faire venird’autres chrétiens avec eux et essayer dif-férentes choses pour que leur église soitembrasée par le réveil. Ces mêmes per-sonnes ont parfois causé des problèmesdans l’église par le passé et n’ont pas sou-tenu leur assemblée. À partir de là, cesgens revendiquent une place de respon-sabilité dans l’église, ce qui a tout lieud’aigrir le cœur du pasteur.

Dès le début, nous avons exhorté ceuxqui nous visitent de deux façons. D’abord,nous leur disons : « Il est merveilleux d’êtreainsi touchés par le Seigneur, mais à pré-sent, vous devez rentrer chez vous et vousplacer sous l’autorité de votre pasteur. Nele mettez pas sous pression en exigeantde lui qu’il fasse ce que nous faisons ici.Dieu aidera votre pasteur et votre égliseen son temps. Restez là où vous êtes, aimezvotre pasteur, et laissez Dieu produire dubon fruit à travers votre vie. »

Ensuite, « ne donnez pas vos dîmes àl’église de Brownsville. Donnez-les à l’égli-se à laquelle vous appartenez. »

HILL : Je crois en ces «pèlerinages »,mais je ne crois pas que ce soit la seulefaçon de recevoir ce que Dieu a pour nous.

TRASK : J’ai encouragé nos pasteurs enleur disant : « Si vous aidez vos gens à s’ap-procher de Dieu, ils n’auront pas besoin d’al-

ler à Brownsville. Ils n’auront pas besoin d’al-ler ici ou là visiter tel ou tel réveil. Dieu lefera au cœur même de l’église locale. »

Quand le pasteur fait l’œuvre d’unévangéliste, les gens se convertissent etsont remplis du Saint-Esprit.

QUEL A ÉTÉ LE PRINCIPAL THÈME DEVOS MESSAGES PENDANT CE RÉVEIL ?HILL : Quand les gens sont venus nous

visiter à Brownsville, ils nous écrivent sou-vent pour nous dire comment ils ont étéfrappés par l’orientation de nos messagessur la sainteté. Nous insistons sur la sain-teté pour que les gens se débarrassent dupéché dans leur vie. Quand cela est fait,le réveil est déjà sur leurs talons.

Si nous prêchions la sainteté partoutdans le pays, le réveil éclaterait. Peut-êtreDieu permet-il que notre église serve delieu de « pèlerinage » pour que les gensentende le message de la sainteté.

Cette génération attend que quelqu’unse lève pour dire : « Tu ne peux plus vivrecomme ça ! » Quand on prêche un telmessage, les jeunes répondent à l’appelpar centaines.

KILPATRICK : Je voudrais ajouter unemise en garde. Quand Steve se lève etprêche contre le péché, c’est avec une voixanimée par la gloire de Dieu. Il prend po-sition pour la sainteté avec un cœur bri-sé. Si quelqu’un essayait de répéter cemessage sans un cœur brisé pour les per-dus, je crois que cela serait repoussantplus qu’autre chose.

HILL : Les gens se rendent bien comp-te si vous êtes authentique ou non. Vousne pouvez pas faire semblant quand celavous arrange. La compassion doit mon-

ter en vous. Les perdus doivent sentir quevous souffrez avec eux. À la fin des réu-nions, John et moi sommes auprès desgens. Nous les embrassons. Nous prionsavec eux. Ils savent que nous les aimonsvraiment. C’est là un prélude majeur duréveil. Quand les gens commencent à vi-siter votre église, il vous faut les aimer etprendre soin d’eux.

Il n’y a pas de réveil facile.Le réveil vous coûtera tout.

Hill

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TRASK : C’est là le cœur même deChrist. Si nous voulons être ses représen-tants, il nous faut agir selon son modèle,et ne pas nous contenter de répéter sesparoles.

PARLEZ-NOUS DE LA RELATIONPARTICULIÈRE QUI UNIT LE PASTEURET L’ÉVANGÉLISTE’SHILL : Du point de vue de l’évangélis-

te, je crois que c’est Dieu lui-même quirapproche le pasteur et l’évangéliste. J’en-couragerai les pasteurs à ne pas essayerde tout faire eux-mêmes. Il n’y a qu’unetête et autorité centrale dans l’église : lepasteur. Mais il y a une place dans l’égliselocale pour l’évangéliste.

John Kilpatrick est mon ami. Nous nousconnaissons depuis quatorze ans et nousnous asseyons ensemble sur l’estradecomme deux amis. Si je fais l’appel, il estlà à mes côtés. Nous faisons les appelsensemble.

C’est tellement plus sain comme cela.J’encourage vraiment les pasteurs à invi-ter les évangélistes à travailler ainsi à leurscôtés.

KILPATRICK : Cette relation entre lepasteur et l’évangéliste ne peut être for-cée. Le jour de la Fête des Pères en1995, je n’ai pas cherché un évangélis-te qui pourrait venir m’aider à commen-cer un réveil. Tout cela n’était pas pré-médité. Certains ont dit que Steve etmoi avions planifié tout cela. Rien nesaurait être plus faux. Tout cela a ététout à fait spontané.

Je respecte et j’aime Steve. C’est une si-tuation du type de celle qui a uni Jonathanet David. Notre relation est unique. MaisDieu ne va pas forcément toujours mettreun évangéliste aux côtés d’un pasteur.

HILL : Ni le pasteur, ni l’évangéliste nepeut prédire quand et où un réveil écla-tera. Quand les deux commenceront desréunions ensemble, l’un comme l’autresaura bien vite s’ils gagnent du terrainou non. Si de nouvelles personnes neviennent pas et que les gens ne sont pastransformés, alors l’évangéliste commele pasteur devront avoir le courage dese tourner l’un vers l’autre et de dire :« Cela ne marche pas. » Mais cela pour-rait marcher. C’est là que réside tout lemystère.

ET SI LE PASTEUR NE PENSE PASDEVOIR PROLONGER CES RÉUNIONSDE RÉVEIL MAIS QUE L’ÉVANGÉLISTEINSISTE POUR QU’ELLES CONTINUENT ?QUEL EST VOTRE POINT DE VUEEN TANT QU’ÉVANGÉLISTE ?HILL : Il n’y a rien à dire. La question

ne se pose pas. Si le pasteur ne veut pascontinuer, alors je m’incline car je refused’amener un esprit de division. Le pasteura le dernier mot.

QUEL «PRIX » PAIE CHACUN DE VOUSPOUR CE RÉVEIL QUI CONTINUE ?KILPATRICK : Je dois gérer des situa-

tions que personne d’autre ne peut gé-rer. Je dois m’occuper de cas de rébellionou de gens qui cherchent à nous créer desdifficultés. Avec un réveil de cette am-pleur, je dois gérer certains problèmesquasiment chaque soir.

D’autre part, les gens ne mesurent pasl’étendue des attaques sataniques. À cau-se de ces attaques parfois très sévères,nous avons souvent dû prier l’un pourl’autre intensément avant de pouvoir en-trer et commencer la réunion. Quand lespasteurs commencent à prier pour le ré-veil, ils doivent s’attendre à ce genre dedifficultés.

Est-ce que cela vaut la peine ? Certesoui, Dieu merci ! Mais on n’a rien sans rien.Le réveil n’est pas une chose facile. Les pas-teurs doivent en être bien conscients.

TRASK : Je vous ai entendu dire main-tes fois que le ministère est une tâcheardue. Un pasteur m’a dit récemment :« Je crois que le problème de beaucoupde nos pasteurs se résume en un mot :PARESSE. Je les observe. Ils n’ont pasenvie d’investir leur temps. Ils ne veu-lent pas prendre leurs responsabilités.Mais on ne peut jouir des bienfaits d’unréveil sans être prêt à prendre sa part deresponsabilité. »

HILL : John et moi nous levons tousles jours de bonne heure et travaillonstoute la journée. Le réveil suscite biendes questions. Nous devons nous occu-per de plusieurs milliers de personnes,y compris de nombreux appels et lettresnous faisant part de toutes sortes debesoins critiques.

Que faites-vous, par exemple, quandun jeune drogué vient dans votre église

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et se convertit ? Il vous faut un plan pourfaire face à de telles situations. Multipliezce cas par cent.

Si quelqu’un n’est pas au travail, il n’estcertainement pas prêt à vivre un réveil !

TRASK : je veux croire et prier que nospasteurs et nos évangélistes soient prêtsnon seulement à payer le prix dans la priè-re, mais aussi partout où cela est néces-saire. Il nous faut travailler dur. L’Évangilede Jésus-Christ mérite le meilleur de nous-mêmes.

Nous vivons des jours sans précédent.Les gens ont faim, soif, et sont impatientsde voir Dieu agir. Des hommes et des fem-mes se convertissent et sont remplis duSaint-Esprit. Il y a quarante-deux ans queje vois l’œuvre de Dieu, mais je n’ai ja-mais rien vu de semblable.

KILPATRICK : Ce qui est sans précédent,c’est de voir les nations du monde repré-sentées parmi ceux qui nous visitent.

Il arrive que nous ayons 40 à 50 paysdifférents représentés dans les rangs enune seule semaine. Chaque mercredi soir,nous avons une soirée de prière pour lesnations. Tous ceux qui ne sont pas origi-naires des États-Unis se lèvent, nous di-sent leur nom et leur pays d’origine. Ilsse mettent souvent à pleurer en disant :« J’ai tellement soif de Dieu. Notre nationa tellement soif de Dieu. Ô ! Seigneur !envoie un réveil ! »

Cette même soif de voir Dieu à l’œuvrese trouve partout dans le monde commeici en Amérique. À croire que le Seigneurest sur le point d’embraser toute la terrede sa gloire ! Je crois, comme beaucoupde nos prédicateurs du « bon vieux temps »,qu’au jour de son retour, le Seigneur vien-dra prendre une église glorieuse et en feu,prête à le rencontrer.

TRASK : Que Dieu nous accorde cettegrâce ! J’aimerai que vous puissiez priertous les deux que Dieu utilise cet entre-tien pour encourager les pasteurs et lesresponsables dans son œuvre dans cesjours auxquels Dieu appelle l’Église.

KILPATRICK : Jésus, je sais que ton peu-ple a soif de toi. Seigneur, la vie des pas-teurs n’est pas facile. Beaucoup sont épui-sés, stressés, et abattus. Mon Dieu, je teprie de toucher leur cœur. Ranime-les.Ressuscite-les. Père, je te prie de bénir lespasteurs en leur accordant ta sagesse, un

cœur rempli de compassion, et un regardcompréhensif sur leur assemblée ; qu’ilspuissent voir les chrétiens de leur assem-blée comme des amis. Accorde-leur untemps de rafraîchissement comme jamaisauparavant. Au nom de Jésus, amen.

HILL : Jésus, pendant que ces pasteurset ces évangélistes liront ces lignes, je peuxvoir leurs larmes mouiller ces pages. Sei-gneur Dieu, là où il ne semble plus y avoird’espoir, tu donnes de l’espoir. Seigneur, làoù les cœurs sont vides, tu viens comblerce vide en cet instant. Là où la foi a cédé laplace au découragement, tu renouvellessoudain la foi et communique l’encourage-ment. Tandis que tes serviteurs lisent cespages, je peux les entendre dire : « Et sic’était vrai, Seigneur, que tu peux encorefaire quelque chose de puissant en moi etdans notre église... » Seigneur, oins cet en-tretien. Bénis ce magazine et utilise-le pourta seule gloire. Amen.

Thomas Traskest le surintendant généraldes Assemblées de Dieu des États-Unisà Springfield dans le Missouri.

John Kilpatrickest le pasteur principal de l’égliseBrownsville Assembly of Godde Pensacola, en Floride.

Steve Hillest un évangéliste exerçantson ministère dans l’église BrownsvilleAssembly of God de Pensacola,en Floride.

Wayde Goodall,D. Min., est l’éditeur exécutifdu magazine Enrichmentd’où est tiré cet article,et coordinateur du MinisterialEnrichment Office (Bureaude ressourcement des ministères)à Springfield dans le Missouri.