thème 1213- intérêts et limites des tables de mobilité sociale.doc

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Thème 1213 – Intérêts et limites des tables de mobilité sociale Les tables de mobilité sociale sont-elles un outil pertinent pour Sociologie 1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale ? Acquis de première: Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social I –Classes, stratification et mobilité sociale Document 1 : Devenir riche et influent, réussir de brillantes études, s'élever dans l'échelle sociale... La mobilité sociale est, comme le disait Alfred Sauvy, « un des sujets des plus attirants pour le public et des plus troublants pour le sociologue ». Cette notion prend ses sources dans les valeurs des sociétés modernes : la liberté (de choisir son destin), l'égalité (des chances offertes à tous), le progrès (des individus) et la rationalité (de leur distribution dans le corps social). C'est aux Etats-Unis, pays emblématique de l'image du self-made man, que sont apparues, dès le début du siècle, les premières enquêtes sur la mobilité sociale. (…) Depuis la Seconde Guerre mondiale, les techniques d'enquêtes par sondage et la création d'organismes spécialisés ont permis d'étudier le phénomène sur de vastes échantillons nationaux. En France, les premières études ont été réalisées par l'Institut national d'études démographiques (Ined), créé en 1945, puis par l'Insee à partir de 1953, qui, pour la première fois, utilisait le code des catégories socioprofessionnelles mis en place pour le recensement de la population. Mais c'est surtout à partir de 1964 que les enquêtes « Formation, qualification professionnelle » (FQP) de l'Insee vont devenir la principale source d'étude de la mobilité professionnelle et sociale. Source : M. Fournier, La mobilité sociale, Sciences humaines, 15/06/2011 Document 2 : L'expression mobilité sociale désigne le plus souvent le fait de changer de catégorie socioprofessionnelle entre générations. Elle peut être ascendante (promotion sociale) ou descendante (déclassement). Pour la mesurer, il faut donc établir des hiérarchies entre les catégories sociales. Ensuite, les statisticiens comparent la situation des hommes d'un âge donné à celle de leurs pères au même âge. Ils distinguent deux formes de mobilité sociale intergénérationnelle. La première est liée aux changements des emplois. Quand, par exemple, la part des agriculteurs s'effondre, mécaniquement, un certain nombre de fils d'agriculteurs trouvent un emploi dans une autre catégorie. Il s'agit d'une mobilité dite "structurelle". La seconde est liée aux chances d'accéder ou non à une position sociale donnée : la mobilité nette ou "fluidité" sociale, qui se rapproche du concept d'égalité des

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Thème 1213 – Intérêts et limites des tables de mobilité socialeLes tables de mobilité sociale sont-elles un outil pertinent pour mesurer la mobilité sociale ?

Sociologie

1.2 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?Acquis de première: Acquis de première : groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital socialNotions Mobilité intergénérationnelle /intragénérationnelle

I –Classes, stratification et mobilité sociale

Document 1 :Devenir riche et influent, réussir de brillantes études, s'élever dans l'échelle sociale... La mobilité sociale est, comme le disait Alfred Sauvy, « un des sujets des plus attirants pour le public et des plus troublants pour le sociologue ».Cette notion prend ses sources dans les valeurs des sociétés modernes : la liberté (de choisir son destin), l'égalité (des chances offertes à tous), le progrès (des individus) et la rationalité (de leur distribution dans le corps social).C'est aux Etats-Unis, pays emblématique de l'image du self-made man, que sont apparues, dès le début du siècle, les premières enquêtes sur la mobilité sociale. (…)Depuis la Seconde Guerre mondiale, les techniques d'enquêtes par sondage et la création d'organismes spécialisés ont permis d'étudier le phénomène sur de vastes échantillons nationaux. En France, les premières études ont été réalisées par l'Institut national d'études démographiques (Ined), créé en 1945, puis par l'Insee à partir de 1953, qui, pour la première fois, utilisait le code des catégories socioprofessionnelles mis en place pour le recensement de la population.Mais c'est surtout à partir de 1964 que les enquêtes « Formation, qualification professionnelle » (FQP) de l'Insee vont devenir la principale source d'étude de la mobilité professionnelle et sociale. Source : M. Fournier, La mobilité sociale, Sciences humaines, 15/06/2011

Document 2 :L'expression mobilité sociale désigne le plus souvent le fait de changer de catégorie socioprofessionnelle entre générations. Elle peut être ascendante (promotion sociale) ou descendante (déclassement).Pour la mesurer, il faut donc établir des hiérarchies entre les catégories sociales. Ensuite, les statisticiens comparent la situation des hommes d'un âge donné à celle de leurs pères au même âge. Ils distinguent deux formes de mobilité sociale intergénérationnelle. La première est liée aux changements des emplois. Quand, par exemple, la part des agriculteurs s'effondre, mécaniquement, un certain nombre de fils d'agriculteurs trouvent un emploi dans une autre catégorie. Il s'agit d'une mobilité dite "structurelle". La seconde est liée aux chances d'accéder ou non à une position sociale donnée : la mobilité nette ou "fluidité" sociale, qui se rapproche du concept d'égalité des chances. Pour la calculer, on déduit la mobilité structurelle de la mobilité sociale. Source : Louis Maurin, Une mobilité au ralenti, Les Dossiers d'Alternatives Economiques n° 001 , Alternatives économiques- février 2015

Document 3 :Mesurer l'évolution de la mobilité sociale n'est pas une mince affaire. L'Insee commence par évaluer globalement le nombre de personnes qui ont changé de catégorie sociale entre deux années données. On obtient alors la mobilité sociale "brute".Celle-ci agrège deux types de phénomènes. D'une part, les changements de structure des emplois, liés à la transformation générale de l'économie: déclin de l'emploi agricole puis ouvrier, montée des services, etc. C'est la mobilité dite "structurelle". D'autre part, l'évolution des chances d'accès à telle ou telle position sociale, la mobilité sociale "nette" ou fluidité sociale. On l'évalue par déduction, en soustrayant la mobilité structurelle de la mobilité brute.Ces mesures dépendent beaucoup des contours des catégories: plus on découpe la société de façon précise, plus on observe de mouvements. La réalité même de ces catégories se modifie: une grande partie des cadres supérieurs de 2010 n'ont pas le même prestige social que ceux des années 1960.En outre, pour obtenir une mesure fiable, il ne faut pas prendre en compte les plus jeunes car leur situation n'est pas figée: ils peuvent progresser dans la hiérarchie sociale. Inversement, si l'on prend les plus âgés, on mesure pour une bonne part ce qui se passait il y a des dizaines d'années. Peu éclairant pour comprendre les évolutions actuelles. L'Insee isole le plus souvent la situation des 40-59 ans. Et étudie seulement celle des hommes… Les femmes sont écartées des études de mobilité sociale du fait de la très forte élévation des taux d'activité féminins, qui rend difficile

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toute comparaison dans le temps.Source : Mobilité sociale: une mesure bien fragile, Alternatives Economiques Hors-série n° 084 - février 2010Document 4 : Or, lorsqu'on parle de mobilités sociales, on pense aussi à la mobilité intergénérationnelle, c'est-à-dire au fait que les enfants occupent une position sociale différente de celle de leurs parents - en fait durant longtemps le seul père -, soit l'opposé de la reproduction sociale. La définition de ces positions sociales est alors cruciale, car selon le critère retenu (profession, niveau de diplôme, revenus, etc.), mais aussi selon la taille des catégories choisies pour classer les individus, un même déplacement apparaîtra ou non comme une mobilité. Pour s'en tenir aux classifications de l'Insee, les résultats ne seront ainsi pas les mêmes selon que l'on reste au niveau des six grands groupes socioprofessionnels ou que l'on considère les 412 professions du niveau le plus fin. La mobilité apparaîtra plus ou moins forte, et ce d'autant plus que la division du travail évolue : certains métiers apparaissent ou se développent tandis que d'autres déclinentSource : Igor Martinache, La mobilité sociale fait-elle du surplace ?Les Dossiers d'Alternatives Economiques n° 002 - septembre 2015

Consigne : A partir des documents et des thèmes 1211 et 1222, donnez les arguments pour chaque partie et sous-partie

I. Les tables de mobilité présentent des intérêts

A. La mobilité sociale est un concept clé dans les sociétés modernes

B. Les tables de mobilité sociale permettent alors de la mesurer

1. Mode de construction des tables

2. La mesure de la mobilité par les tables

II. Cependant, il faut les utiliser avec précaution

A. Les tables de mobilité ne mesurent pas toute la mobilité sociale

B. Une mesure dépendante des hypothèses