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BOUNCE BACK Relance de l’industrie du textile au Maroc Sofia Ouizzane-Hicham Dabir-Ghizlane Mechkour- Safaa Didi- Meryam Charai

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Relance de l’industrie du textile au Maroc

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Sommaire

Préambule

I- Historique du secteur du textile

II- L’analyse avant et après la crise

1- Textile marocain avant la crise

2- L’étude des Petites et Moyennes Entreprises du secteur textile habillement

3- Textile marocain au moment de la crise

4- La situation du textile pendant la crise

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Préambule

La filière du textile-habillement occupe une position de choix dans l’économie marocaine. En 1999, cette filière a contribué pour plus de 3% dans le PIB en générant une valeur ajoutée de 9,4 milliards de DH. Dans la même année, sa contribution dans la balance des paiements s’est élevée à près de 10 milliards de DH occupant ainsi la quatrième position après les transferts des MRE, le tourisme et les phosphates. Par ailleurs, cette filière constitue le premier employeur dans les industries manufacturières en occupant 211.500 personnes soit une part de 43%.

Sauf que depuis l’année 2008 le textile marocain a connu une situation difficile suite à la crise financière mondiale, le secteur du textile a fortement été touchée par cette crise qui s'est traduite par la fermeture de plusieurs entreprises et la perte d'un nombre non négligeable d'emplois.

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I- Historique du secteur du textile

Avant l’indépendance, la production marocaine du textile était limitée à une dizaine d’unités appartenant à des groupes étrangers. Les besoins en textile, tous produits confondus, étaient par conséquent totalement importés en grande partie de la France.

Aux premières années de l’indépendance, les mesures gouvernementales d’encouragement, notamment de protection douanière, ont permis l’émergence d’entreprises dans la filière.

L’industrie de textile est née, dans un premier temps, pour remplacer les produits importés et répondre à la demande du marché local. L’exportation était, à ce moment-là, embryonnaire. En 1978, un accord appelé «Arrangement Textile », signé à Bruxelles, prévoyait la libre circulation des produits textiles en franchise de droits de douane avec certaines limitations contingentaires pour les produits sensibles.

L’industrie textile, après cet accord, a entamé une période d’adaptation à l’exportation, avec une certaine réussite sur le marché français. Pour soutenir cette croissance à l’exportation, l’Etat marocain a mis en place plusieurs mesures pour améliorer l’environnement et les structures

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d’accueil des investissements industriels (code des investissements industriels, code des exportations…). Il a également crée par le biais de l’Office de Développement Industriel «ODI » des unités de production en partenariat avec des opérateurs économiques locaux et étrangers.

La philosophie qui a prévalu dans l’accord «Arrangement Textile » que le Maroc a finalement ratifié était celle d’un partage du travail avec la Communauté Economique Européenne qui gardait jalousement sa filière de filature et de tissage ainsi qu’une partie des emplois dans la confection. En effet, la CEE acceptait que les confectionneurs et bonnetiers français délocalisent une partie de la production dans des pays comme le Maroc ou la Tunisie, pour permettre une péréquation entre les coûts français et le coût de la sous-traitance délocalisée.

Cette philosophie n’était défendue que par la France, la Belgique, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, à grande vocation textile. L’Europe du Nord (Allemagne, Hollande, Suède, Norvège, Danemark, Royaume-Uni,… soit 200 millions d’habitants) avait déjà décidé, dans les années 75-80 le démantèlement de son industrie textile pour ne pas soutenir, à travers des subventions, un secteur qu’elle ne jugeait pas prioritaire.

L’Allemagne, deuxième producteur mondial (après les Etats Unis) de fibres textiles chimiques (polyster, nylon, acrylique), est allée encore plus loin en cédant cette activité à l’Indonésie pour Hoecht, et à l’Italie pour Bayer. En revanche, la France et la Belgique, pays à grande vocation textile, ont décidé de maintenir à travers plusieurs plans de soutien leur filière textile. Ainsi, les gouvernements belges et français, la CEE et les collectivités locales des bassins de production textile ont alloué plusieurs budgets pour soutenir le secteur.

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II- L’analyse avant et après la crise

1- Textile Marocain avant la crise 

Le secteur des textiles et de l'habillement constitue une priorité pour le développement économique national et la création d'emplois au Maroc. Ce secteur est le fer de lance de la croissance des exportations industrielles. Depuis le début des années 1980 jusqu'à la fin des années 1990, les exportations dans ce secteur ont presque été multipliées par cinq.L'expansion a depuis ralenti en raison d'une chute de la croissance sur les marchés à l'exportation et un déclin de la demande intérieure. Néanmoins, en 2000, ce secteur a généré 34% du montant des exportations de produits manufacturés. Il demeure une source centrale d'emplois avec 200’000 travailleurs qui représentent 42% de la main d'œuvre industrielle du pays. Plus de 70% de cette main d'œuvre est féminine.Source : Direction de la statistique du Maroc.

2- L’étude des Petites et Moyennes Entreprises du secteur textile habillement

Les PME sont un moteur important de la croissance économique, de la création d’emploi et de la stimulation des exportations. Cependant, elles sont les plus vulnérables à affronter les défis posés par la libéralisation croissante des échanges et par la globalisation en matières de besoins permanents et quotidiens d’informations pertinentes à leur marchés et de capacités à réagir rapidement et efficacement aux changements constants et rapides des conditions d’offre et de demande. Le secteur textile habillement (TH) est une illustration parfaite de cette situation, en particulier dans les pays émergents du pourtour méditerranéen. La demande en TH est internationale, les producteurs et les consommateurs sont dispersés à travers le monde.La distribution (chaînes spécialisées, grands magasins, ventes par correspondance) a supplanté l’industrie pour devenir le principal donneur d’ordre au sein de la filière TH. Les donneurs d’ordre internationaux peuvent changer de sous traitants facilement, passant rapidement d’un pays à l’autre lorsque nécessaire et stigmatisant la compétition entre producteurs. Les contrats de sous-traitance sont souvent de courte durée, seuls les meilleurs survivent.Premièrement, parce que le secteur est composé d’une banche textile exportant très peu et ne couvrant que faiblement les besoins du marché local (plus de7% des exportations sont réalisées à partir d’intrants importés) et d’une branche habillement tournée vers l’export. Le textile est une industrie capitalistique alors que l’habillement est une activité de main d’œuvre.La mise en place d’une unité de confection nécessite un investissement modeste, cas idéal pour une PME surtout dans un pays comme le Maroc, bien que la taille moyenne d’une entreprise du textile soit moins que la moitié de celle de l’habillement (70 pour le textile contre 156 pour habillement), l’investissement moyen dans le textile est presque le double de celui de l’habillement (1,5 millions de dirhams pour  le textile contre 0,85 millions de dirhams pour l’habillement).

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Deuxièmement, parce que les exportations sont surtout du ressort de la branche confection (61% du total du secteur) et de la bonneterie (31% du total du secteur) d’autant plus que 75% des importations européennes de TH consistent en de l’habillement, segment sur lequel se concentre la concurrence la plus rude.

Figure 1 : Investissements et effectifs moyens par entreprise dans le textile habillement.

Source : Ministère de l’industrie, gouvernement marocain

Au Maroc, les entreprises du Textile et Habillement ont une taille moyenne inférieure à 124 personnes. Elles représentent pour le secteur industriel le quant du nombre total des entreprises, 40% des emplois et 37% des exportations. Au sein du TH, les PME représentent 20% des entreprises et assurent 20% des investissements et le tiers d’exportations.

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Figure2 : Poids du secteur textile habillement l’industrie marocaine.

Source www.lesechos.fr

Le Maroc est un des pays où le secteur des industries «textile et habillement» (ITH) occupe une position de premier plan.

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3- Textile marocain au moment de la crise

Le secteur du textile au Maroc a connu dans les dernières années une évolution mais la crise économique mondiale a enregistré une baisse de production dans le secteur. A partir du janvier 2009 le textile au Maroc a connu une période de vas et vient. A cet effet nous avons collecté des articles des différents journaux et revues marocaines :La crise économique a contraint le Maroc à soutenir l’un de ses secteurs industriels importants en terme d’emplois et d’exportation, le textile, une industrie en pleine révolution avec les tissus dits « intelligents», une conférence internationale leur est consacrée à Casablanca.Le textile est désormais un secteur important pour l’emploi et les exportations. Une industrie qui fait travailler 250.000 personnes dans le pays et qui a souffert ces derniers mois de la crise.

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4- La situation du textile pendant la crise

Le textile et habillement, secteur-clé de l’industrie nationale, a perdu pas loin de 50 000 emplois (47761 exactement) sur l’année 2008, selon une toute récente enquête menée par le ministère de l’emploi. Et encore ! Il ne s’agit là que des emplois perdus par les 715 unités membres de l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (AMITH), soit 44,4 % de l’ensemble des entreprises du secteur. Mais en même temps, ces entreprises-là constituent l’essentiel du secteur, en termes de création de richesse, et aussi, très important, de conformité sociale.

De grands donneurs d’ordre comme Nike, Puma, H&M, Pinky... quittent le Maroc.Les grandes séries ne se fabriqueront presque plus dans notre pays. Des chefs d’entreprises parlent de carnets de commande vides, de chaînes à l’arrêt et même de chômage technique. La transition risque d’être difficile voire mortelle pour de très nombreuses unités.Le textile marocain vit les moments les plus difficiles de son histoire. L’Etat n’a rien vu venir et les professionnels n’ont pas tous correctement évalué la menace.

Pendant la crise, c’est comme si le ciel nous tombait sur la tête. Pas ou très peu de commandes, lignes de production à l’arrêt, unités en chômage technique, départ de grandes enseignes et de donneurs d’ordre... Ce sont là les termes qui reviennent le plus souvent à travers les nombreux témoignages recueillis par La Vie économique auprès de chefs d’entreprises. Selon les sources, 20.000 à 50.000 emplois sont menacés.

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Le directeur général d’une grande unité de confection à Ain Sebaâ n’hésite pas à utiliser le terme de chômage technique. « A l’instant où je vous parle, je n’ai encore aucune commande contrairement à l’année dernière à la même période. Aujourd’hui, j’en ai pour quatre ou cinq jours de travail tout au plus». Première mesure d’urgence : revoir les horaires de travail des ouvriers pour «ne pas continuer à leur payer des heures à ne rien faire». Pour se faire, les dirigeants de l’entreprise pensent adopter un horaire continu pour faire travailler les ouvriers six heures par jour uniquement. «Mais dans dix jours, nous serons obligés d’en mettre une partie à la porte». Khalid Laâlej, patron de la société Confetex Albo, de son côté, ne mâche pas ses mots: «Nous vivons une des période les plus difficiles de notre histoire ; vous n’avez qu’à faire un tour dans les zones industrielles à forte concentration d’usines de confection, suggère-t-il, pour vous rendre compte du nombre d’unités qui ferment actuellement leurs portes».Pour Mr. Laâlej, «il ne faut pas se voiler la face, le départ des grands donneurs d’ordres est une réalité». Le mot est lâché: départ de donneurs d’ordres.Mais ces départs semblent, selon plusieurs professionnels du secteur, s’être accélérés depuis deux mois. En effet, tout récemment, Kindy, un des plus grands fabricants de chaussettes au monde, a annoncé son départ en Chine. Nike et Puma ont résilié les derniers contrats qui les liaient à des entreprises marocaines pour aller ailleurs. Et ce n’est pas tout car dans la liste des partants, on retrouve d’autres marques comme Marks & Spencer dont le fabricant, Dewhirst, est en train d’abandonner quelques-unes des unités qu’il avait reprises à Ain Sebaâ, selon des sources professionnelles. Figurent également sur la liste l’anglais H&M ainsi que les deux enseignes françaises Bacou et Pinky. Cette dernière, pour mesurer l’ampleur de la catastrophe, faisait fabriquer jusqu’à récemment encore près de 18 millions de pièces par an au Maroc. «En temps normal, je fabriquais 30 000 pièces par semaine pour Pinky alors que j’en suis aujourd’hui à 10 000 seulement», révèle le patron d’une des entreprises marocaine de confection qui faisait de la façon pour l’enseigne.Il rappelle toutefois que, contrairement aux autres donneurs d’ordre partis en Chine pour des raisons de coûts, Pinky, lui, a réduit ses commandes à cause des difficultés financières de la maison-mère en France.Et les confectionneurs ne sont pas les seuls à en souffrir. L’onde de la crise mondiale de 2008 a atteint également le secteur amont, c’est-à-dire le tissage et la filature, qui lui fournissent les matières premières. Le directeur général d’un groupe comptant plusieurs unités de filature, ayant une longue expérience dans le secteur, avoue n’avoir «jamais vu autant d’usines qui ferment» de sa vie, c’est tout simplement «la grande catastrophe» pour ne pas dire la fin.Les agents qui représentent ces grands donneurs d’ordre au Maroc confirment, eux aussi, cette baisse d’activité inquiétante. Ils sont bien placés pour le savoir.Un grand ténor du secteur, propriétaire d’une dizaine d’affaires et gros investisseur, a cette formule implacable : «L’agonie est lente mais la mort est certaine». Il estime que toutes les branches sont touchées mais que la confection l’est davantage que les autres. Il n’hésite pas à avancer que 50 000 emplois sont menacés à terme. Pour lui, il faut désormais accepter de travailler plus et de gagner moins, pour survivre. Il prévoit que le secteur va être scindé en trois groupes, par ce séisme sans précédent : un tiers qui va survivre parce qu’il a investi et s’est préparé ; un tiers qui va disparaître et un tiers qui a une chance de survivre s’il réagit. Il ajoute que la mondialisation est inévitable, que l’ouverture est irréversible.

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