terunic : suivi de fermes

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Nous remercions l’Europe et la région des Pays de la Loire qui soutiennent financièrement ces travaux dans le cadre du projet TERUnic animé par le Pôle Agronomique Ouest. TERUnic fait partie du programme de recherche et d'expérimentation SOS PROTEIN. TERUnic : Suivi de fermes Années de suivi : 2015 et 2016 Description du réseau de fermes pilotes dans 5 filières d’élevage du grand ouest : Objectif : TERUnic est l’un des 4 projets du programme SOS PROTEIN* dont l’objet est de réduire la dépendance de l’ouest à l’importation de matière première riche en protéine L’objectif de TERUnic est d’évaluer l’impact territorial des différentes stratégies d’amélioration de l’autonomie protéique. Il s’appuie sur un suivi de 95 fermes pendant 3 ans (2016 à 2018). Le réseau ainsi constitué n’est pas un échantillon représentatif des élevages des 2 régions Bretagne et Pays de la Loire mais les exploitations ont été choisies pour illustrer la diversité des situations. Il vise à recenser les différentes stratégies d’amélioration de l’autonomie les caractériser, mesurer l’impact sur le rationnement et leur niveau d’autonomie. L’étude portera ensuite sur la robustesse des stratégies dans le temps et l’élaboration de systèmes de production très autonomes dans chaque filière. En, parallèle du suivi des fermes, un outil de calcul de l’autonomie protéique (Devautop) a été développé, il permet d’élaborer des repères d’autonomie pour les différents systèmes de production de nos régions et de positionner les fermes par rapport à leurs stratégies d’autonomie. En complément de ce diagnostic, un module de simulation est en cours de développement. Le suivi de ferme concerne les principales filières animales des 2 régions Bretagne et Pays de la Loire. Il compte 75 exploitations herbivores (bovin et caprin lait, bovin et ovin viande) et 20 élevages porcins. Pour la volaille, le suivi s’appuie sur l’observatoire inter-régional de la volaille. Ce document fait la description par filière des exploitations du réseau et plus particulièrement leur niveau d’autonomie et les leviers mis en œuvre pour l’atteindre.

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Page 1: TERUnic : Suivi de fermes

Nous remercions l’Europe et la région des Pays de la Loire qui soutiennent financièrement ces travaux dans le cadre du projet TERUnic animé par le Pôle Agronomique Ouest. TERUnic fait partie du programme de recherche et d'expérimentation SOS PROTEIN.

TERUnic : Suivi de fermes

Années de suivi : 2015 et 2016

Description du réseau de fermes pilotes dans 5 filières d’élevage du grand ouest :

Objectif : TERUnic est l’un des 4 projets du programme SOS PROTEIN* dont l’objet est de réduire la dépendance de l’ouest à l’importation de matière première riche en protéine L’objectif de TERUnic est d’évaluer l’impact territorial des différentes stratégies d’amélioration de l’autonomie protéique. Il s’appuie sur un suivi de 95 fermes pendant 3 ans (2016 à 2018). Le réseau ainsi constitué n’est pas un échantillon représentatif des élevages des 2 régions Bretagne et Pays de la Loire mais les exploitations ont été choisies pour illustrer la diversité des situations. Il vise à recenser les différentes stratégies d’amélioration de l’autonomie les caractériser, mesurer l’impact sur le rationnement et leur niveau d’autonomie. L’étude portera ensuite sur la robustesse des stratégies dans le temps et l’élaboration de systèmes de production très autonomes dans chaque filière. En, parallèle du suivi des fermes, un outil de calcul de l’autonomie protéique (Devautop) a été développé, il permet d’élaborer des repères d’autonomie pour les différents systèmes de production de nos régions et de positionner les fermes par rapport à leurs stratégies d’autonomie. En complément de ce diagnostic, un module de simulation est en cours de développement.

Le suivi de ferme concerne les principales filières animales des 2 régions Bretagne et Pays

de la Loire. Il compte 75 exploitations herbivores (bovin et caprin lait, bovin et ovin

viande) et 20 élevages porcins. Pour la volaille, le suivi s’appuie sur l’observatoire

inter-régional de la volaille.

Ce document fait la description par filière des exploitations du réseau et plus

particulièrement leur niveau d’autonomie et les leviers mis en œuvre pour l’atteindre.

Page 2: TERUnic : Suivi de fermes

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Cartographie des élevages du réseau :

Devautop : un outil de calcul de l’autonomie protéique des élevages

L’outil Devautop permet de calculer des indicateurs d’autonomie de l’exploitation par rapport aux protéines. Nous avons par exemple l’autonomie en MAT (matière azotée totale) qui mesure la part de MAT produit par rapport au besoin ou, les ha mobilisés par unité de production qui évaluent les besoins surfaciques totaux (interne ou externe à l’exploitation) pour produire cette MAT. Par ailleurs l’outil quantifie aussi la provenance en quantifiant la part produite en local (transport tracteur), dans le pays (transport camion) ou importée (transport bateau).

Objectif des éleveurs : recherche d’autonomie et résultat économique La recherche d’autonomie n’est pas la principale motivation des éleveurs. C’est le besoin de réduire les coûts et d’être moins sensible aux fluctuations des prix qui les a amenés à développer des techniques ou conduites qui améliorent l’autonomie protéique. Les leviers actionnés (page suivante) sont d’abord valoriser mieux l’herbe pâturée avant de produire plus de protéine sur l’exploitation. L’optimisation des pratiques et des conduites est un troisième moyen utilisé pour atteindre les objectifs. Enfin, pour valoriser encore plus d’herbe 7 exploitations font de l’affouragement en vert.

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Les leviers utilisés par les éleveurs herbivores pour atteindre les objectifs (nbre de citations)

Autonomie protéique des élevages du réseau par filière :

Filière lait Les exploitations suivies ont été réparties dans 4 profils suivant la part de maïs dans la SFP : les élevages herbagers pratiquant l’agriculture biologique ou conventionnel, les systèmes maïs et les intermédiaires. Toutes les exploitations sont pratiquement autonomes en fourrages. L’autonomie en MAT diminue avec la part de maïs et c’est aussi ces exploitations qui sont le plus dépendantes vis à vis du concentré extérieur à l’exploitation. A l’inverse elles ont besoin de moins d’ha pour produire une même quantité de lait.

Les systèmes intermédiaires semblent tirer leur épingle du jeu entre autonomie azotée et mobilisation des ha pour produire 100 000L, mais il existe une forte variabilité au sein de chaque système

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Affouragement en vertRécolte précoce de l'herbe et coupe multiple

Modification et optimisation de l'alimentationUtilisation de dérobés

Introduction de mélanges céréalier ou protéagineuxProduction de luzerne et autre grande légumineuse

Gestion optimisée du pâturage

Bio Herbager 0-20% Maïs/herbe

20-35% Maïs >35%

Nbre d’élevage 6 12 10 7

% Maïs/SFP 7% 15% 29% 43% Nbre VL Min-max 55

37-67 72 33-152 72

39-133 95 71-147

SAU 80 100 103 133 SFP 70 81 76 93

Bio Herbager

Maïs/herbe Maïs

Autonomie en MAT Atelier lait 99% 84% 69% 63% Lait produit /ha 4455 5297 5759 5526 L produit/VL 5362 6574 8257 7849

Lait produit autonome L/VL/an 5279 5375 5314 4625 Ha mobilisés pour produire 100 000 L Min – Max

Dont ha extérieurs 25.3 19-33

0.2 19.6 13-27

2.9 17.8 14-24

5.2 18.7 14-23

6.3

Page 4: TERUnic : Suivi de fermes

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Filière viande bovine 21 fermes (8 en Bretagne et 13 en Pays de Loire) sont suivies dans ce réseau. Deux systèmes sont représentés soit 9 élevages naisseurs et 12 élevages naisseurs-engraisseurs. Les élevages ont par ailleurs été caractérisés selon la part de maïs ensilage dans la SFP avec un seuil à 10%. Système Naisseurs N Naisseurs engraisseurs

NE Typologie NH

N Herbager < 10% maïs

NM N Maïs

> 10% maïs

NEH NE Herbager < 10% maïs

NEM NE Maïs

> 10% maïs Nb d’élevages suivis 5 4 2 10 Nb de Vaches Min - Max

57 36-87

63 55-72

108 85-130

89 51-196

PBVV* / VA (kgv/VA) 454 477 635 620 SAU (ha) 81 89 142 110 SFP (ha) 71 61 91 86 Part de maïs dans la SFP 2 % 16 % 4 % 16 % Ha mobilisés pour 10 t PBVV Dont ha extérieur

32,1 0.6

21,3 5.0

17.1 1.3

17.6 4.5

*PBVV : production de viande vive Sur l’ensemble de l’échantillon, les élevages allaitants ont une autonomie protéique de 90%. Ce résultat masque des disparités comme le montre le graphique ci-contre. D’autre part et comme attendu, l’engraissement implique une plus grande dépendance aux achats extérieurs de protéines. L’autonomie protéique est d’abord recherchée et atteinte sur le troupeau de femelles d’élevage et quelques pistes sont testées en engraissement.

Autonomie protéique des élevages allaitants suivis

Page 5: TERUnic : Suivi de fermes

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Filière Ovine 10 élevages ont été suivis dans le cadre du projet TERUnic 100 % des élevages sont autonomes en fourrages. L’autonomie en MAT des ateliers ovins est en moyenne de 80 % avec un minimum de 55% et de 95% pour les plus autonomes. Min Moy Maxi

UTH 1.0 1.5 3.0 SAU (ha) 58 115 275 SFP (ha) 10 73 265 Nbre de brebis 114 544 1600 Productivité Numérique 1.05 1.45 2.2 Kg de concentré/ kg de carcasse 1.4 6.4 9.2 Ha mobilisés pour produire 10 T de carcasse 31.5 59.5 100.7

Les principaux leviers d’actions (graphe ci-dessous) sont pour une grande partie des éleveurs, la gestion optimisée du pâturage avec la recherche de l’allongement de la période et la maximisation de la conduite du pâturage tout en étant le plus autonome possible (pâturage hivernal pour des brebis gestantes et des agnelles, lactation d’automne et de printemps à l’herbe, implantation de prairies multi espèces avec l’utilisation de plantes à tannins…). Le second levier utilisé est l’utilisation de dérobées qui permet avec un coût d’implantation très faible d’avoir des fourrages jeunes, riches et appétents pour limiter la complémentation des animaux. La production de fourrages riches en protéines sous forme d’enrubannage permet d’alimenter les animaux à forts besoins en limitant les achats d’origine protéique et de mieux maitriser le coût alimentaire.

Les leviers utilisés par les éleveurs ovin (nbre de citations)

Filière Caprine 6 élevages sont suivis, ils sont tous livreurs, 2 sont en bio et un en conversion. La moitié sont spécialisés, les autres ont aussi des bovins viande ou des cultures de vente.

Les plus autonomes atteignent 70-75% de MAT interne à l’exploitation, en pratiquant l’affouragement en vert ou en produisant des cultures riches en protéines (luzerne, protéagineux, méteil).

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Récolte précoce de l'herbe et coupe multiple

Introduction de mélanges céréalier ou protéagineuxModification et optimisation de l'alimentation

Production de luzerne et autre grande légumineuseUtilisation de dérobés

Gestion optimisée du pâturage

Page 6: TERUnic : Suivi de fermes

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Filière porcine Les 20 élevages porcins suivis dans le cadre du projet TERUnic sont répartis pour moitié en Bretagne et moitié en Pays de la Loire. Tous les éleveurs sont naisseurs engraisseurs à l’exception d’un élevage biologique naisseur. Ils sont en production conventionnelle (60%), en démarche mâles entiers (10%), en production label rouge (15%) ou en agriculture biologique (15%)

Leviers d’amélioration de l’autonomie azotée en production porcine L’autonomie protéique d’un atelier porcin ne dépend pas uniquement de la production de protéines sur l’exploitation. Les éleveurs peuvent améliorer l’efficacité protéique en limitant au maximum les « gaspillages » de protéines, notamment par les choix de formulation et la conduite alimentaire en engraissement. Ils peuvent également travailler sur la provenance géographique des protéines achetées en diversifiant les rations pour réduire la dépendance aux importations de tourteaux et maximiser la part des protéines produites dans la région. Dans cet échantillon, l’autonomie protéique des élevages de porcs varie de 0 à 47%, avec une valeur médiane à 20%. Pour en savoir plus, se référer au document « Synthèse des diagnostics d’autonomie protéique réalisés en 2016 dans 20 fermes porcines. Filière volaille Le suivi de la filière volaille s’appuie sur les données de l’enquête annuelle avicole. Elle permettra d’identifier le profil des élevages ayant les indices de consommation les plus bas. On note par exemple un écart de 1 à 2 tonnes de MAT par 1000m2 de poulailler lié à l’indice de consommation. Une analyse spécifique sera faite sur les élevages qui intra-consomment les céréales.

Pour aller plus loin … : Chacune des filières a rédigé des fiches complémentaires détaillées. Ces fiches apportent des éléments techniques de conduites et les leviers d’action issus des observations dans les fermes pilotes. L’impact économique dans chacun des systèmes y est aussi développé. Contact : Denis Follet Chambre d’agriculture Bretagne

Nous remercions les partenaires du projet TERUnic qui ont participé au suivi de fermes :