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ELUESLOCALES.FR PRESENTE Territoires visionnaires Edition 2016 Elueslocales.fr Réinventer la politique Les meilleures innovations locales de l’année 2016

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ELUESLOCALES.FR PRESENTE

Territoires visionnaires

Edition 2016

Elueslocales.frRéinventer la politique

Les meilleures innovations locales de l’année 2016

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Editorial Dans un contexte marqué par la crise économique et la baisse des dotations de l’Etat, de nombreux territoires se sont démarqués en 2016 à travers des innovations créatives et ambitieuses. Ces temps difficiles se révèlent donc aussi sources d’opportunités, d’idées nouvelles et de changements de paradigmes.

A l’opposé d’un discours alarmiste ou fataliste, ce sont ces innovations que nous avons décidé de mettre sur le devant de la scène dans ce Livre Blanc d’un genre nouveau, concentré d’optimisme et de solutions.

Issues de collectivités, d’associations, de citoyens, d’entreprises locales et nationales, venant de territoires reculés comme de capitales mondialisées, toutes ces initiatives sont la preuve du dynamisme de nos territoires, qui sont l’endroit où se construit l’avenir.

Le monde se réinvente, et au coeur de ces mutations, les collectivités locales jouent un rôle clé. Leur faculté à porter l’innovation, à changer les paradigmes organisationnels, économiques, et sociétaux, déterminera notre avenir commun.

Parce que nous souhaitons à notre pays un avenir ouvert et ambitieux, vous trouverez dans ce Livre Blanc les innovations les plus ambitieuses de l’année 2016. Puisse ce partage de bonnes pratiques inspirer tous les décideurs et décideuses publics : car pour relever les défis du monde d’aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire d’agir, de rêver, et d’oser.

Julia Mouzon,Fondatrice de elueslocales.fr

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1. Des villes pour toutes et tous THEME 1 : PENSER L’EGALITE DANS LA VILLE Initiative 1 : Promouvoir le gender budgeting Initiative 2 : Systématiser le gender management Initiative 3 : Garantir l’égalité femme-homme dans l’espace public

THEME 2 : AMELIORER LES RELATIONS AVEC LES ASSOCIATIONS

THEME 3 : AIDER LES PRIMOS-ACCEDANTS Initiative 1 : Le Passeport Premier Logement Initiative 2 : L’offre Primmea

THEME 4 : ACCOMPAGNER LE VIEILLISSEMENT DES POPULATIONS Initiative 1 : Les crèches intergénérationnelles Initiative 2 : Les collectivités-amies des aînés Initiative 3 : Présence verte

2. Des économies locales dynamiques THEME 1 : MAITRISER LE BUDGET DES COLLECTIVITES Initiative 1 : Mutualiser des services et des moyens Initiative 2 : Identifier des points d’amélioration

THEME 2 : DEVELOPPER LES ECONOMIES LOCALES Initiative 1 : Les incubateurs Initiative 2 : Les « résidenceurs » Initiative 3 : Les accélérateurs de start-up Initiative 4 : L’entreprenariat au féminin Initiative 5 : Le marketing territorial

THEME 3 : LE CROWFUNDING ET LES COLLECTIVITES Initiative 1 : Financer un projet local en crowdfunding

THEME 4: REALISER DES GRANDS PROJETS INNOVANTS Initiative 1 : Les marchés de partenariat ?

3. Des collectivités durables THEME 1 : PENSER LE TERRITOIRE DANS SA GLOBALITE Initiative 1 : La prospective énergétique Initiative 2 : Exploiter les grandes infrastructures

THEME 2 : REINVENTER LA PRODUCTION D’ENERGIE Initiative 1 : Le village autonome Initiative 2 : La chaufferie bois du Grand Dijon Initiative 3 : La méthanisation Initiative 4 : La boucle d’eau de mer (Smartseille)

THEME 3 : ANTICIPER LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES A VENIR Initiative 1 : Le service Prédict

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Sommaire

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4. Des mobilités optimisées THEME 1 : AMENAGER LA VILLE Initiative 1 : Les carrefours de la mobilité Initiative 2 : Les voies douces

THEME 2 : DESSERVIR LES BASSINS D’EMPLOIS Initiative 1 : Les bus Chronopro

THEME 3 : DESENCLAVER LES TERRITOIRES RURAUX Initiative 1 : L’autostop organisé Initiative 2 : L’application Moovizy

THEME 4 : INTEGRER LES NOUVELLES PRATIQUES DES USAGERS Initiative 1 : Le partage des places de parking Initiative 2 : L’auto-partage

5. Des habitats du futur THEME 1 : INVENTER LES VILLES DU FUTUR Initiative 1 : Les éco-quartiers

THEME 2 : VALORISER LE PATRIMOINE COMMUNAL PAR LA RENOVATION ENERGETIQUE

THEME 3 : SOUTENIR L’HABITAT PARTICIPATIF Initiative 1 : L’habitat participatif Initiative 2 : Mobiliser les locaux vacants

THEME 5 : REINVENTER LE LOGEMENT SOCIAL Initiative 1 : Lier réinsertion et logements sociaux faiblement consommateurs en énergie Initiative 2 : Lier formation et construction de logement social

6. Des territoires connectés THEME 1 : LE NUMERIQUE AU SERVICE DE LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE Initiative 1 : Encourager la participation citoyenne Initiative 2 : Fluidifier les échanges entre élus et citoyens Initiative 3 : Remettre les citoyens au coeur du vivre ensemble

THEME 2 : COLLECTIVITES CONNECTEES : LE SERVICE PUBLIC 2.0 Initiative 1 : Améliorer les services en ligne Initiative 2 : Accéder à toutes les informations depuis son smartphone Initiative 3 : Le numérique au service des agents municipaux

A propos d’Elues Locales

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1. Des villes pour toutes et tous

Le début du 21ème siècle est marqué par une profonde mutation des villes. Les anciens paradigmes de l’urbanisme fondé essentiellement sur le logement et la circulation des voitures sont fortement remis en question par les aspirations des urbains : développement durable et mobilités douces, accompagnement du vieillissement des populations, lutte contre les discriminations, renforcement du lien social.

A l’ère de la société connectée, de la mondialisation et de la concurrence entre les métropoles mondiales les attentes des citadins bousculent les anciens modèles des villes et offrent aux décideurs une formidable opportunité de transformer l’espace public en une ville pour toutes et tous.Focus sur les actions les plus efficaces.

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Initiative 1 : promouvoir le genderbudgeting

Utilisé au sein de l’administration suédoise et appliqué concernant toute décision budgétaire, le gender budgeting est défini comme l’évaluation des budgets existants avec une perspective d’analyse par genre.En résumé, c’est l’analyse via le prisme du genre de toutes les formes de dépenses et de recettes publiques et l’inventaire de leurs conséquences directes et indirectes sur la situation respective des femmes et des hommes.

“L’égalité femme-homme est non seulement juste, elle fait aussi sens en termes économiques. Mais améliorer la prise en compte de l’égalité de genre dans le travail budgétaire nécessite d’avoir des outils adéquats : il faut pouvoir mesurer en quoi les changements d’allocations des ressources affectent l’égalité femme-homme” Magdalena Andersson, Ministre des finances suédoise.

Confrontées au double enjeu de rester attractives dans la compétition internationale et du développement durable, petites villes comme grandes métropoles sont en pleine mutation. On construit beaucoup de logements modernes, on économise l’énergie, on réaménage des quartiers en friche, on en redynamise d’autres, les mobilités douces prennent le pas sur les voitures qui sont de plus en plus exclues des centres-villes, les espaces verts se multiplient ainsi que les espaces publics dédiés aux loisirs…Les villes sont moins polluées, plus agréables à vivre, la notion d’ambiance urbaine devient un argument marketing dont beaucoup jouent.Cependant, en s’éloignant de ce tableau optimiste, on se rend très vite compte d’un écueil : les femmes sont les grandes oubliées de la modernisation des villes !

« En France et dans le monde, de nombreux travaux, dont ceux de notre équipe, ont déjà montré les inégalités d’accès aux villes pour les femmes, quel que soient leur âge, leur situation familiale, leur classe sociale et leur origine. La ville durable de demain ne fera que les accentuer » constate Yves Raibaud, géographe, chargé de mission égalité femmes-hommes et maître de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne.

Dès lors, comment instaurer l’égalité dans la ville ?

THÈME 1 : PENSER L’ÉGALITÉ DANS LA VILLE

Comment faire ?

L’outil d’analyse JamKas est le principal instrument mis en place en Suède depuis 2007. Il se découpe en 5 points :> Faire l’inventaire et prioriser les objectifs en terme d’égalité femmes-hommes ;> Analyser en quoi l’égalité femmes-hommes est impactée par les points budgétaires en passe d’être révisés ;> Auditer les situations présentes en terme d’(in)égalité femmes-hommes dans les programmes ou domaines concernés ;> En se référant aux objectifs nationaux, évaluer l’impact potentiel en terme d’égalité femmes-hommes de l’ensemble des projets de politiques publiques étudiées ;> Identifier systématiquement des solutions alternatives si on détecte de possibles impacts négatifs.

Le contexte

Dans la plupart des communes, l’immense majorité des budgets de loisirs est allouée à des espaces publics qui sont fréquentés de fait par des garçons (city-stades, skate-parks…) !Illustrant la volonté évidente des pouvoirs de canaliser la supposée agressivité de ceux-ci, les politiques d’offres de loisirs laissent de côté les filles qui ne peuvent pas s’épanouir dans l’espace urbain, faute d’offres d’activités. On reproduit alors le schéma traditionnel où l’extérieur est un environnement masculin et où la femme reste à la maison.

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Initiative 2 : systématiser le gender management

Obligatoire en Belgique au sein de l’administration fédérale et appliqué également à Vienne (Autriche), le gender management (préconisé par l’UE) veille à une meilleure représentativité des femmes à la fois dans l’appareil de production économique et dans les instances décisionnelles de la société. Ce principe de management appliqué aux métiers qui font la ville, tels que l’aménagement et l’urbanisme, l’architecture et la recherche scientifique, permet d’établir une rupture avec la prédominance masculine de ces filières.

Comment faire ?

Au sein de la municipalité de Vienne, la cellule MA 17 (chargé de l’intégration et de la diversité) assiste les différents départements de la municipalité dans la mise en place du gender management, à travers 4 questions :Comment pouvons-nous appliquer le gender management dans notre département ?Quelles mesures ont déjà été mises en place ?Quelles nouvelles mesures devrions-nous appliquer ?Dans quelles mesures MA 17 peut nous assister ?Ensuite, la cellule MA 17 fournit conseils et formations aux départements, qui ont des demandes concrètes concernant la refonte de l’organisation. Ces consultations peuvent avoir lieu au cours d’une ou plusieurs séances selon la difficulté du sujet, comme par exemple la diversité dans les ressources humaines ou la gestion des conflits interculturels.

A Vienne également, le Diversity Check est un instrument qui facilite le développement de l’organisation de l’administration publique. Son but est d’aider à la mise en place d’un management renforçant l’intégration de la diversité dans toutes les composantes de l’administration de la municipalité de Vienne.8 principaux indicateurs et 34 indicateurs secondaires ont été élaborés pour les secteurs clés d’une structure administrative : clients et services, employés et compétences, organisation et stratégies. Ces indicateurs vont faciliter une analyse détaillée de l’organisation et la mise en place et/ou un développement plus avancé de certaines entités. Les cadres et leurs effectifs vont analyser le fonctionnement de leur département et de l’environnement de travail, et vont développer

de nouvelles stratégies et mesures, assistés de l’organisme MA 17.

Objectifs

> Imposer davantage de femmes dans les organes de décisions clés ;> Prendre des décisions et établir des politiques publiques prenant réellement en compte l’égalité femme-homme ;> Et tout simplement, prendre davantage en compte les problématiques quotidiennes des femmes !

Contexte

Les décideurs sont souvent des hommes mais il en est également de même s’agissant de ceux qui pensent la ville de demain, les architectes, urbanistes, directeurs des services d’équipement et concepteurs des programmes urbains.

« Souvent là pour être la caution morale ou le quota obligatoire, quasi jamais présente aux fonctions exclues de la parité forcée (Vice-présidence, Premier adjoint, maire…), les femmes sont le plus souvent cantonnées aux délégations qui tournent autour de thèmes relatifs au cadre familial ou ayant trait à leur fibre sensible [...]. Les réflexions sexistes sont encore légions » , Sylvane Verdonck, conseillère métropolitaine à la MEL.

Souvent limitées aux délégations relatives au cadre familial (petite enfance, éducation, droit des femmes, famille, parentalité) ou à leur supposée fibre sensible (action sociale, protocole, culture), beaucoup de femmes élues et d’agents regrettent de ne pas se retrouver aux délégations clés (finances, développement économique…), en position de prendre des décisions qui impactent profondément la trajectoire d’une collectivité.Un sujet sur lequel il reste beaucoup de travail.

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Initiative 3 : garantir l’égalité femme-homme dans l’espace public

Comment faire ?

Initiatives nées au Canada, mises en place à Lille, Bordeaux ou encore Amiens depuis 2014, les « marches exploratoires des femmes » sensibilisent à la problématique de l’appropriation de l’espace public par les femmes. Ce sont de véritables enquêtes de terrain qui sont conduites en lien avec les instances locales concernées par des groupes de femmes résidant dans le quartier. Elles permettent de faire connaître une autre vision de la ville, qui surprend toujours en ce qu’elle est radicalement différente de celle qui est généralement préconisée.

L’établissement d’un réel diagnostic via le prisme du genre doit être impérativement effectué pour connaître le ressenti des femmes de sa ville, les zones qu’elles évitent, pourquoi elles les évitent, ce qui pourrait être amélioré… Les équipes d’Yves Raibaud ont effectué un tel travail pour Bordeaux, il peut et devrait être reproduit relativement aisément dans toute agglomération.

La démarche effectuée par la métropole de Lille peut être appliquée partout. Si elle peut ne pas être la solution miracle pour améliorer la place des femmes dans les collectivités, nul doute qu’elle puisse assainir un minimum les relations hommes-femmes. En 2015, conjointement à ces actions la métropole de Lille a adopté le plan d’actions égalité femmes-hommes 2016-2020, le RS’MEL (Responsabilité Sociale Métropole Européenne de Lille), élément clé de la future stratégie de responsabilité sociale de la collectivité.

Les actions sont les suivantes : > Mise en place d’actions permettant de mieux comprendre les attentes des femmes et des hommes : études et/ou entretiens permettant de

comparer la situation des femmes et des hommes au sein de l’établissement et de recenser leurs attentes en matière d’égalité professionnelle par exemple ;> Identification et études des sources d’inégalités : souvent non identifiées en raison d’un manque de statistiques fiables concernant cette question ;> Sensibiliser et former à l’égalité femmes-hommes : introduction de la thématique de l’égalité dans les dispositifs de formation des agent(e)s, mise en place de cycles de conférences sur l’égalité femmes-hommes, formation des professionnel(le)s de la communication à la lutte contre les stéréotypes… ;> Garantir l’égalité professionnelle : mobiliser un grand nombre de partenaires pour faire réellement évoluer les choses;> Développer des partenariats pour œuvrer collectivement pour plus d’égalité ;> Mettre en œuvre des actions spécifiques en faveur des femmes : lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles dans les transports en commun, développement de l’égalité femmes-hommes dans les quartiers prioritaires… ;> Innover en matière d’égalité femmes-hommes (pourquoi ne pas déployer des appels à projets innovants métropolitains pour l’égalité femmes-hommes par exemple ?) ;

Objectif

Prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans l’espace public !

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Contexte

Les femmes continuent à se sentir peu en sécurité dans l’espace urbain. Les campagnes de sensibilisation s’enchaînent mais, en 2016, la situation n’a guère évolué. Chiffre alarmant de cette banalisation des pratiques condamnables, 100 % des femmes (600 femmes de Seine-Saint-Denis et d’Essonne) ont déclaré avoir été harcelées ou avoir subi une agression sexuelle dans les transports en commun au moins une fois dans leur vie.Ce sentiment d’insécurité lorsqu’elles sortent de chez elles a une incidence profonde sur la mobilité et l’autonomie des femmes, quels que soient leur âge et leur catégorie sociale. Le sentiment d’être « exposées » dans l’espace urbain poussent de nombreuses femmes (surtout le soir et seules) à élaborer de véritables stratégies de déplacement : toujours sortir entre amies, éviter certains endroits, se tenir en permanence sur ses gardes, on parle de véritables « murs invisibles ».Cette vigilance constante, doublée d’une crainte d’être abordée (autour d’« intrusion » dans leur intimité) et de la peur de voir cette interaction déraper, occasionne un état intérieur pesant, voire épuisant, qui a des conséquences importantes sur l’appropriation des espaces publics par les femmes, faisant de la rue un endroit potentiellement hostile aux femmes.

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THÈME 2 : AMÉLIORER LES RELATIONS AVEC LES ASSOCIATIONS

On estime à 1,3 million le nombre d’associations actives en France dont 165 350 employeuses de main d’œuvre avec un total de plus de 1,8 millions de salariés. Le budget cumulé du secteur associatif représente plus de 3,2% du produit intérieur brut. Près de la moitié de ces fonds proviennent de subventions publiques.Avec plus de 16 millions d’adhérents le taux d’adhésion dans les collectivités représente plus de 30% de la population, et dépasse même 35% dans les communes rurales.

Par ce poids et ces caractéristiques, les associations représentent une composante essentielle dans la vie des collectivités territoriales.

En partenariat avec Cegid Public, il est également proposé aux collectivités territoriales un dispositif de gestion et de pilotage de la relation et des subventions financières et en nature accordées aux différentes catégories d’associations.

Initiative :Groupama est présent auprès des collectivités territoriales et des élus en animant une formation agréée par Mairie 2000 et donc l’AMF sur la relation au quotidien avec les associations. Cette formation traite notamment :> Les subventions et le bon usage de l’argent public> L’usage des locaux de la collectivité au bénéfice des associations> La problématique des matériels, objets et animaux confiés aux associations> L’utilisation du domaine public et de la voirie par les associations> Les délégations de missions de services publics à des associations> Le prêt de véhicules et la mise à disposition des agents publics aux associations

FOCUS

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THÈME 3 : AIDER LES PRIMOS-ACCÉDANTS

Initiative 1 : le Passeport Premier Logement

A Bordeaux, pour faciliter l’accès à la propriété aux primo-accédants, la municipalité a mis en place le passeport premier logement. C’est une aide financière accordée par la Ville pour l’achat d’une première résidence principale sur Bordeaux. Elle est ouverte aux familles, mais aussi aux personnes seules.

Dans sa volonté d’atteindre le million d’habitants à l’horizon 2030, la ville est confrontée à deux enjeux : attirer de nouveaux résidents mais aussi retenir les jeunes ménages qui, bien souvent, partent s’installer dans la région pour fonder une famille. Dès lors, une politique immobilière attractive a été développée.Ainsi, afin de faciliter l’accession à la propriété, la le Passeport Premier logement comprend deux volets :> l’engagement au côté des bailleurs et des promoteurs pour qu’ils produisent des logements sur Bordeaux à des prix de vente plafonnés entre 2 500 €/m2 TTC hors parking (pour une TVA réduite) et 3 000 €/m2 TTC hors parking (TVA 20%). Ce sont les logements labellisés.

Ces logements labellisés sont une batterie de résidences modernes réparties dans diverses zones de Bordeaux, alliant prix, accessibilité, architecture moderne, urbanisme durable et cadre de vie agréable (par exemple, ce sont les résidences Seaport ou L’Intendant donnant sur le quartier des Bassins à flot en pleine redynamisation, Les Evolutives près du lac de Bordeaux…).

> la mise en place d’une subvention destinée aux primo-accédants, appelée Passeport 1er logement. Le montant est compris entre 3 000 € et 6 000 € selon le nombre de personnes qui vont habiter le logement et est versé sous conditions de ressources

afin d’accompagner les ménages qui en ont le plus besoin.

L’achat d’un logement labellisé permet aussi aux primo-accédants, sous conditions de déposer son plan de financement auprès d’une banque partenaire, de bénéficier du Prêt 0% de Bordeaux Métropole.

Le prêt à taux zéro (PTZ), c’est quoi ? Il permet d’emprunter et de rembourser uniquement le capital emprunté. Il est ainsi possible d’obtenir des montants de prêts plus importants dans les zones les plus « tendues » et où les logements sont les plus chers. De plus, le PTZ est garanti sans intérêt, sans frais de dossier et sans frais d’expertise.Accordé sous conditions de ressources, il a pour but de favoriser les ménages aux ressources modestes pour qui l’accession à la propriété est difficile.

Le Passeport Premier Logement concerne également :> Les logements anciens sur le secteur de Bordeaux Centre sous condition de faire des travaux de réhabilitation (mise aux normes, énergie...) ;> Les logements anciens issus d’un changement de destination ;> Les logements issus d’une vente de patrimoine HLM

Premier diplôme, première voiture, puis premier achat de logement : devenir propriétaire est l’une des grandes étapes de la vie. Et il n’est pas peu dire que c’est l’une des moins évidentes.En France, la crise du logement a des répercussions sociales et économiques lourdes. L’accès au logement est devenu très difficile pour les revenus moyens, voire impossible pour les plus démunis et les très petits revenus. Alors que l’insertion, le développement humain, l’accès à l’emploi passe obligatoirement par un logement salubre, l’accès au logement pour tous s’impose comme un enjeu social fondamental. Comment, en 2016, aider les citoyens à accéder au logement ?

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Offre globale et intégrée, Primméa est le résultat d’une démarche collective qui permet de faire baisser les prix au bénéfice des nouveaux acquéreurs :

> La conception des logements est optimisée par les architectes et l’équipe d’ingénierie sur un plan global, puis adaptée à chaque situation et environnement ;

> De très grandes quantités et des contrats d’exclusivité sont négociés avec des entreprises françaises de matériaux innovants afin de faire baisser les coûts tout en maintenant la qualité de la construction ;

> Enfin, chaque programme Primméa est le fruit d’un partenariat vertueux avec les collectivités pour rendre la propriété accessible à tous.

FOCUS

Initiative 2 : l’offre Primmea

En 2016, la situation du marché de l’immobilier rend la première accession à la propriété difficile, voire impossible : les nouveaux accédants ont rarement le budget nécessaire pour acquérir un logement au prix du marché neuf. C’est la raison pour laquelle VINCI Construction France a développé une offre collaborative qui révolutionne le marché, Primméa, qui, en jouant sur les économies d’échelle, permet de diminuer le coût d’acquisition du logement et faciliter l’obtention d’un prêt bancaire pour les primo-accédants.

Pour Carinne Bonnard, directrice générale adjointe de l’aménagement et de l’urbanisme

de Petit-Quévilly (76), « l’offre Primméa proposée par VINCI Construction France répond à une attente forte de la part de

familles ou de populations qui souhaitent accéder à la propriété sans disposer du budget nécessaire

pour acquérir un logement au prix du marché neuf. Cette offre vient combler un manque dans l’offre de logements sur notre territoire. Elle permettra de favoriser le maintien des ménages résidents, voire

d’en attirer de nouveaux ».

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Opération A l’abri du vent, Avignon.Crédit photo : © Gallois Dudzik.

Opération Pictura, Petit-Quevilly.Crédit photo : © Gallois Dudzik.

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Initiative 1 : les crèches intergénérationnelles

Installer une crèche, une école maternelle et une maison de retraite au sein d’un même établissement (voire campus) !

Aux USA, la maison de retraite Providence Mount St. Vincent à Seattle a récemment été sous le feu des projecteurs grâce à une série de reportage vantant les mérites de l’Intergenerational Learning Center. L’idée ? Depuis septembre 1991, des enfants de 16 mois à 5 ans sont amenés à côtoyer 5 jours par semaine des seniors et à partager des activités, au grand bénéfice de chacun des participants.Les enfants rendent le sourire à de nombreux seniors, certains retrouvant tout simplement une raison de vivre grâce à leur présence. L’entraide permanente et les activités intergénérationnelles font émerger de façon particulièrement évidente des résultats « gagnants-gagnants » : les seniors offrent leçons de vie et profonde expérience, les enfants les aident dans les activités et des liens se créent entre générations.Aujourd’hui, l’établissement accueille 125 enfants et près de 400 seniors, encadrés par un personnel bien entraîné à gérer et animer ces activités particulières. Ainsi que de nombreux spécialistes le conseillent, les animaux de compagnie y sont autorisés.

Exemples en France

> Crèche Les Coccinelles (Lyon) : une des pionnières. Construite dans le même bâtiment que la maison de retraite Les Hibiscus, elle a ouvert ses portes il y a plus de 15 ans maintenant.> Crèche A petit pas (Aspiran) : crèche et maison de retraite dans le même bâtiment.> Jardin des Orchidées (Tourcoing) : jardin d’éveil et crèche intergénérationnelle adossés à la maison de retraite Les Orchidées.

« Les enfants qui partent ne sont plus tout à fait les mêmes : ils ne sont plus indifférents aux

personnes âgées. Rien que pour cela, tout notre projet vaut vraiment le coup », Marie-Jeanne Galtier, directrice de la crèche « A

petits pas », Aspiran (34).

Comment faire > Faîtes des recherches approfondies en matière de lois et réglementations en vigueur ;> Menez une étude de marché et de faisabilité, > Préparez des estimations afin de voir si le programme pourra couvrir les coûts, la possible croissance du projet et son équilibre budgétaire ;> Préparez des politiques et des protocoles à mettre en place ;> Prévoyez les différents profils nécessaires et identifiez le personnel adéquat ;> Formez le personnel aux différentes cultures intergénérationnelles et sur les activités qui plairaient à tous et apporteraient aux enfants les occasions d’apprendre de leurs ainés ;> Invitez une école élémentaire et primaire à faire des visites régulières et à participer aux activités ;> Invitez des collèges et lycées à en faire de même sur la base du volontariat ;

THÈME 4 : ACCOMPAGNER LE VIEILLISSEMENT DES POPULATIONSEn France comme à l’étranger, de nombreux seniors souffrent de solitude. Comment rompre leur isolement et leur redonner un rôle actif au sein de notre société ?

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Objectifs

Le centre permet ainsi aux enfants :> D’être familiarisé avec le processus naturel de vieillissement ;> D’accepter les personnes à mobilité réduite ;> D’échanger avec des adultes qui ont 2 ou 3 générations d’écart ;> D’appartenir à une famille agrandie ;> Découvrir des modèles aux expériences de vies variées ;> De changer leurs visions du vieillissement, de mieux le comprendre et le considérer comme normal ;

En retour, les résidents de la maison de retraite profitent :> De fréquentes interactions avec des enfants tout au long de la journée ;> D’activités physiques dans leurs jeux avec les enfants ;> D’opportunités de jouer, rire et apprécier toute la joie que les enfants apportent à leur retraite ;> De faire partie de familles agrandies, de se sentir à nouveau faisant partie d’une famille – rencontrer et échanger avec des jeunes parents ;> De se sentir à nouveau utiles et valorisés ;> D’une opportunité de partager ses savoirs et de servir de modèle.

Alors que la proportion de personnes âgées va continuer à grandir, leur donner un important rôle de transmission ne pourra qu’être bénéfique.

Initiative 2 : les collectivités-amies des aînés

Au Canada (Ontario, Colombie-Britannique, Québec notamment), sous l’impulsion de l’OMS et de son Projet mondial des villes-amies des aînés, de nombreux projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation afin d’obtenir le label “collectivité-amie des aînés”. Bien conscientes que la population des aînés au Canada (et partout dans les sociétés occidentales )s’accroît, ces collectivités souhaitent plus que jamais soutenir la santé et le mieux-être des aînés canadiens. Selon l’OMS, une ville ou collectivité amie des aînés détruit un « environnement urbain accessible et ouvert à tous qui favorise le vieillissement actif ». Ainsi, au sein d’une collectivité-amie des aînés, les politiques, les services et les structures liés à l’environnement physique et social sont conçus de façon à aider les personnes âgées à vieillir en restant actives, c’est-à-dire de façon à ce qu’elles puissent vivre en sécurité, bénéficier d’une bonne santé et continuer à participer à la société.

Une ville-amie des aînés, c’est par exemple : > des trottoirs bien éclairés et entretenus ;> des immeubles pourvus d’ouvre-portes automatiques et d’ascenseurs ;> la participation des aînés à toutes sortes d’activités communautaires, comme visiter des musées ou aller à la bibliothèque, participer à des cours, ou être bénévole pour un organisme de bienfaisance ou dans le cadre d’activités communautaires ;> des espaces extérieurs et des édifices publics plaisants, sécuritaires et accessibles ;un système de transport en commun abordable et accessible ;

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Comment faire ?

> Établir un comité consultatif auquel des personnes âgées participent activement ;> Faire adopter une résolution par le conseil municipal dont le but est de soutenir et de promouvoir activement les mesures visant à mettre la collectivité en voie de devenir amie des aînés ;> Établir un plan d’action concret qui correspond aux besoins exprimés par les aînés dans la collectivité ;> Rendre public le plan d’action pour montrer qu’il y a une volonté d’agir ;> S’engager à mesurer les activités, ainsi qu’à examiner et à rendre publics les résultats du plan d’action.

Ce sont 8 domaines principaux à travailler : > espaces extérieurs et bâtiments ;> transports ;> logement;> participation au tissu social ;> respect et inclusion sociale ;> participation citoyenne et emploi ;> communication et information ;> soutien communautaire et services de santé.

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L’objectif ?

Pouvoir garantir en toute sécurité le maintien à domicile des seniors «f ragilisés ». Pour répondre à cette demande de liberté et de sécurité, Groupama a créé le dispositif « Présence Verte ».

Ce dispositif de téléassistance se présente sous la forme d’un service de télé-assistance relié à un bracelet connecté aux fonctionnalités multiples.

> Pour les seniors qui souhaitent se sentir en sécurité à domicile, Présence Verte prend la forme d’un bracelet ou d’un médaillon discret, qui sur simple pression de l’utilisateur le met en relations avec la centrale d’écoute ;

> Pour les seniors qui souhaitent rester très mobiles, Présence Verte prend la forme d’un téléphone portable spécifique qui permet de géolocaliser la personne où qu’elle soit et d’alerter son réseau dès qu’elle déclenche volontairement un appel à l’aide.

Initiative 3 : Présence verte

En France, plus de 10 millions de personnes sont âgées de plus de 75 ans. Sur ces 10 millions de personnes, 400 000 sont aujourd’hui utilisatrices d’un service de télé-assistance, un nombre qui devrait exploser sur les années à venir puisqu’au Royaume-Uni, ce sont déjà 1,6 millions de personnes qui sont utilisatrices d’un tel service.

FOCUS

En plus de ces particularités, l’objet connecté offre tout un ensemble de services complémentaires : détection de chutes brutales, détecteur de fumée, ligne «de convivialité» disponible sur simple appel...Le service Présence Verte s’adresse aux particuliers, mais peut être proposé par les collectivités à leurs administrés dans le cadre d’un contrat de partenariat entre Groupama, la collectivité et le bénéficiaire.

Un outil qui, avec le vieillissement de la population, accompagne de façon innovante les besoins de prise en charge des seniors et offre une alternative sécurisée à la maison de retraite.

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2. Des économies locales dynamiquesLa baisse des dotations de l’Etat a eu un très fort impact sur les collectivités locales. Cette sévère diète budgétaire combinée à une morosité économique qui dure est un sérieux frein aux dynamiques locales de par l’importance traditionnelle de l’investissement des collectivités.Et pourtant, malgré tout, les collectivités locales restent un acteur absolument majeur des dynamiques économiques locales : par leur pouvoir décisionnaire et d’investissement, elles sont les plus à même d’impulser des cercles vertueux.Dès lors, comment concilier au mieux baisse des dotations de l’Etat et économie locale dynamique ?

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Initiative 1 : mutualiser des services et des moyens

Sur les derniers mois, plusieurs communes se sont lancées dans un partage atypique : le partage d’agents. Les exemples encore en cours d’expérimentation peuvent concerner un agent à l’urbanisme partagé entre une commune et sa communauté d’agglomération, mais aussi un DGS partagé entre deux communes, à l’exemple de ce qui se fait parfois en Allemagne. Une telle organisation, planifiée à l’avance, dépend éminement de l’intérêt et de l’accord de l’agent concerné pour ce partage de son temps. Et bien sûr des facteurs humains et de l’entente qui règne entre les élus des collectivités concernées, qu’ils soient ou non du même bord politique. Enfin, l’anticipation et la concertation des acteurs concernés restent la clé d’un partage d’agent réussi entre deux collectivités pour que chacun.e y trouve son compte en bonne intelligence.

Pour les élus concernés, les économies à la clé sont considérables : «un gain énorme» à l’échelle de petites communes, selon le témoignage d’une élue encore en expérimentation à ce sujet. Et bien sûr, une collaboration plus intelligente entre deux communes voisines qui peuvent ainsi échanger davantage et dans de meilleures conditions sur leurs enjeux communs.

Comment faire ?

De par l’importance fondamentale de l’humain dans la réussite de cette initiative, de très nombreux paramètres vont rentrer en considération :

> L’accord et l’intérêt de l’agent concerné pour l’expérience ;> Indispensable : une réelle confiance entre les maires des collectivités concernées (pour ne pas avoir peur que leurs collègues ne « prennent l’avantage » du personnel partagé, au delà des considérations politiques, le soutien des conseils municipaux ;> Le soutien des organisations performantes pour assurer le bon fonctionnement des services malgré l’absence du DGS ou du chef de service «partagé» ;> Beaucoup de patience et de persévérance pour progressivement mettre en place une organisation performante ;> Une réelle motivation des différents acteurs pour développer une dynamique commune et faire en sorte que cela fonctionne ;> Une organisation extrêmement précise, « carrée », avec des chefs de services compétents en relais ;

THÈME 1 : MAÎTRISER LE BUDGET DES COLLECTIVITÉS

Les collectivités locales ont aujourd’hui un poids financier considérable par leurs investissements et les domaines qu’elles gèrent. Il faut alors favoriser la poursuite de la modernisation de la gestion des collectivités locales pour plus d’efficacité et de responsabilité dans une démarche de performance, de transparence et la nécessité de maîtriser les dépenses locales.Avec la baisse des dotations de l’Etat et la morosité économique ambiante, les collectivités locales voient leurs sources de revenus diminuer. Comment réussir à optimiser sa gestion financière pour faire face à la baisse des dotations et continuer à présenter des budgets à l’équilibre ?

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> Des réunions très organisées en début de semaine pour tout prévoir à l’avance avec le maire, le DGS et les autres chefs de services ;> Des serveurs partagés entre les communes pour que le DGS puisse accéder à distance à toutes les données de la commune si besoin ;> Des commandes groupées de logiciels pour que les communes soient équipées des mêmes : les services des différentes communes vont fonctionner avec le même logiciel. Si un membre du personnel est partagé, il peut être immédiatement performant.

Contexte

Durement frappées par la baisse des dotations de l’Etat, les municipalités sont forcées d’innover afin de réussir à trouver des solutions pour fonctionner au mieux, le moins cher possible.Cette baisse des dotations de l’Etat pousse à repenser les modes de fonctionnement des collectivités territoriales : il faut désormais se réorganiser, se coordonner avec ses voisins… Que l’on parle de grandes villes ou de petites communes, le besoin de se grouper en communautés d’agglomération telle que la CUB ou la Métropole Européenne de Lille en est l’illustration.Avec la multiplication des EPCI, le transfert de compétences qui en découle et la baisse des dotations de l’Etat, la mutualisation des services et des moyens va devenir indispensable. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une réflexion nouvelle sur la répartition des besoins en fonction des partages de compétences entre intercommunalités et communes, sur l’organisation des ressources humaines des communautés et métropoles et de leurs communes membres. Elle présuppose la mise en place de modes de gestion nouveaux entre collectivités, notamment managériaux et financiers.

Plus généralement, en réponse aux problématiques générées par les EPCI, 2 cas de figures peuvent être trouvés :> Partage des services :Le transfert des compétences entraîne celui des services chargés de leur mise en œuvre. Si le transfert est partiel, deux possibilités se présentent : en cas de mutualisation descendante, l’EPCI peut mettre ses services à la disposition des communes ; en cas de mutualisation ascendante, une commune conserve ses services du fait d’un transfert partiel de compétences, mais il lui revient de les mettre à disposition de l’EPCI.> Création de services communs :Il s’agit de mettre en commun des services fonctionnels ou supports en dehors des compétences transférées. Ils sont pilotés par la communauté et leurs modalités de fonctionnement sont définies par convention entre les communes et l’EPCI. Les prestations sont payées à l’acte, au forfait, via l’attribution de compensation (AC). Elles peuvent être gratuites pour les communes ayant de faibles moyens. Selon les missions confiées, les agents peuvent être placés sous l’autorité du maire ou du président de la communauté.

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FOCUS

Pour accompagner les collectivités vers cet objectif de meilleure gestion financière, la Caisse d’Epargne a développé un outil - Développement & Collectivités - qui permet à chaque commune ou structure intercommunale d’identifier les grandes masses de ses recettes, de ses dépenses, et de se comparer à des entités similaires. Développement & Collectivités prend la forme d’un portail qui propose aux décideurs locaux des outils de comparaison, de simulation prospective et de gestion budgétaire :

> Présentation d’informations consolidées de chaque entité comme la démographie, la fiscalité, les recettes, les encours ou encore les revenus moyens par habitant ;> Outils de présentation budgétaire et de prospective permettant des simulations de scénarios jusqu’à 6 ans ;> Cartographie interactive « Votre territoire en chiffres », développée en collaboration avec l’Assemblée des Communautés de France (AdCF) : mesure précise de la dimension intercommunale, et visualisation de données de structures comparables, communes et intercommunalités, pour mieux évaluer sa propre situation au sein du «bloc communal» ;

A un échelon plus fin, les collectivités peuvent analyser leur situation au vu des données les plus importantes de leur territoire (emploi, revenus, impôts, finances...) et obtenir un diagnostic socio-économique et financier gratuit.

Un outil digital indispensable pour faire face à la très forte pression qui pèse actuellement sur les finances communales, sans pour autant sacrifier le dynamisme économique et la capacité d’investissement de sa commune.

Pour en savoir plushttps://www.caisse-epargne.fr/secteur-public/developpement-et-collectivites.aspx

Initiative 2 : Identifier des points d’amélioration

Aider les collectivités à identifier des points d’amélioration : une mission pas si facile, car chaque collectivité a ses propres spécificités. Difficile concrètement de se comparer à des collectivités similaires et d’en tirer d’éventuels enseignements !

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Au cœur du développement économique des territoires, on retrouve bien sûr les banques, actrices majeures du financement de l’économie et de l’innovation. En région Rhône-Alpes, la Caisse d’Epargne a décidé de concrétiser cet engagement à travers la création d’un incubateur dédié aux start-ups innovantes œuvrant dans le domaine des services financiers et bancaires, la « FinTech ». Destiné à rassembler de vingt à trente jeunes pousses financières et technologiques, l’incubateur a vu le jour cet été.

Il se présente sous la forme d’un lieu ouvert, dans lequel les start-ups hébergées bénéficieront de tarifs préférentiels, de conseils d’experts, de mentoring, de sessions d’accélération et de coaching, et bien sûr d’un accès facilité aux financements. Elles pourront également croiser dans l’incubateur les différents partenaires des Caisses d’Epargne et bénéficier d’événements spécifiques organisés autour de la FinTech.

FOCUS

Initiative 1 : Les incubateurs

THÈME 2 : DÉVELOPPER LES ÉCONOMIES LOCALES

Ces dernières années, l’écosystème des startups français a fait preuve d’une dynamique remarquable, emmenée par une nouvelle génération d’entrepreneurs, investisseurs, ingénieurs, designers et de nombreux autres talents. Les lignes bougent très rapidement, et la France est certainement aujourd’hui à un point de bascule.Afin d’attirer l’innovation internationale, suite au succès de French Tech à Paris (plus de 40 incubateurs, 80 espaces de coworking, 20 fablabs, près de 1 500 start-up qui se créent tous les ans), le gouvernement a décidé d’étendre le dispositif en région, au travers de 19 structures d’accueil des start-ups. Ainsi, la capacité d’accueil des entrepreneurs étrangers du numérique a été triplée. Au total, 180 personnes devraient être hébergées pendant un an, soit 70 start-up environ.En outre, l’accompagnement a été renforcé avec 45 000 euros offerts par projet pour couvrir les dépenses professionnelles. Par ailleurs, la procédure est accélérée pour l’obtention de visas, les formalités administratives, la recherche d’un logement…Afin d’essayer d’impulser un dynamisme économique et de ne pas rater le train de l’innovation, Comment les régions peuvent-elles jeunes entrepreneurs et créateurs dans leur territoire ?

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Initiative 2 : les « résidenceurs »

Comme la résidence d’artiste dont elle est inspirée, l’idée est de permettre au porteur de projet de s’isoler pour se focaliser sur son projet. Tout est mis en œuvre pour que le «résidenceur» mène à bien son parcours, débarrassé des tracas habituels.Deux formules existent : la résidence de courte durée, destinée aux porteurs de projet extérieurs à la région, inclut la prise en charge des frais de déplacement, d’hébergement et de restauration pendant un ou plusieurs séjours de quelques jours (formule très réactive, adaptée à la reprise de commerce ou à la création d’activités artisanales) et la formule de longue durée (de deux à six mois) est réservée aux projets plus complexes. Elle comprend une prise en charge des frais professionnels, le versement d’un smic, éventuellement des formations ou le financement d’une étude de marché.

Depuis sa mise en place en 2007, 2000 résidences ont ainsi été accordées, et 300 sont en cours. Résultat : 1200 entreprises créées et 1500 emplois directs générés.

Initiative 3 : les accélérateurs de start-up (exemple Le Bivouac, Clermont-Ferrand)

Accélérateur de startup issu d’un partenariat public-privé entre 11 acteurs majeurs du territoire de Clermont-Ferrand, le Bivouac cherche à développer et structurer l’écosystème du numérique sur le territoire auvergnat. Basé à Clermont-Ferrand, son but est de permettre l’ancrage et l’accélération des projets et des startups dans ce domaine.Le Bivouac fédère de grands acteurs économiques, d’envergure nationale et internationale, mobilisés pour l’accélération du développement de startups dans le domaine du numérique. Porté par une dynamique très forte pour la valorisation des talents du territoire, il permet l’accès à de nombreuses expertises, et facilite les échanges et la mise en réseau.

Pensé pour être le camp de base du numérique sur le territoire auvergnat où convergent les projets, les expertises, le Bivouac propose un écosystème à taille humaine, atout dans la réactivité, l’accessibilité et les contacts avec les décideurs et influenceurs.

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Initiative 4 : l’entreprenariat au féminin

Pour les Caisses d’Epargne, l’entreprenariat féminin est une clé essentielle du développement économique des territoires dans les années à venir. Comment mieux accompagner les femmes entrepreneures ? Quels sont les freins qui subsistent chez celles qui se lancent ? Les conseillers clientèles sont-ils tous formés pour accueillir cette population sans stéréotypes et préjugés ? Pour répondre à toutes ces questions, les Caisses d’Epargne ont lancé tout un ensemble de mesures ayant vocation à favoriser l’entreprenariat au féminin :

> Signature d’un partenariat avec le Ministère du Droit des Femmes, qui se traduit depuis 2012 par la publication d’un baromètre annuel permettant de déterminer les profils et les besoins des femmes entrepreneures, etd’identifier les freins et les obstacles à leur volonté de création d’entreprise ;> Identification des freins et des réponses à y apporter par la réalisation d’une enquête qualitative auprès d’une quinzaine de créatrices d’entreprise, dans l’objectif d’identifier des leviers d’actions précis pour répondre à leurs problématiques.> Sensibilisation et information des acteurs de l’entreprenariat féminin via la signature de la Convention pour le développement de l’entreprenariat féminin avec le ministère des Droits des femmes ;> Mise en place de plans d’action régionaux (PAR), menés dans l’ensemble des Caisses d’Epargne pour accueillir le mieux possible en région les femmes qui souhaitent se lancer ou développer leur entreprise ;> Aide au financement des projets via la mise en lumière des différents types d’accompagnement féminin et financier dans les régions ;> Signature d’un partenariat avec le réseau « Femmes Chefs d’entreprise » afin de lever les freins, de soutenir et d’accompagner l’entreprenariat féminin ;> Déploiement d’un nouvel outil de pilotage sur l’activité des femmes entrepreneures clientes de la Caisse d’Epargne pour mieux déterminer leur profil et leurs besoins.

Pourquoi ?

Pour les femmes, la création d’entreprise résulte d’un parcours souvent délinéarisé où l’accès à l’information est vécu comme difficile. Pour y remédier, les Caisses d’Epargne accompagnent les entrepreneures tout au long du processus à travers les différentes actions citées ci-dessus, avec un objectif : faire passer la part des créatrices d’entreprises de 30 à 40 % des nouvelles entreprises en 2017.

FOCUS

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Comment faire

L’idée est d’optimiser les différents outils, équipements, acteurs de votre territoire par une véritable démarche marketing : pensez votre territoire comme une véritable marque qu’il va falloir vendre/promouvoir. Il va donc falloir impliquer l’ensemble des acteurs (collectivités, habitants, entreprises, agences de tourisme, sphère éducative, médias locaux, associations…) dans une démarche commune visant au développement d’un effet de réseau et d’un sentiment d’appartenance).

Un vrai travail d’audit, de professionnel, une vraie méthodologie sont indispensables :

Analyse SWOT : permet d’identifier les forces (Strengths) et les faiblesses (Weaknesses) de son produit (le territoire), ainsi que les opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats) de son environnement macro et micro-économique.Permet de définir son positionnement.

> Définition de l’ADN de la marque-territoire, ses valeurs, les objectifs, sa particularité, ce qui fait sa singularité, bref une vraie analyse SWOT ;> Définition d’un logo, d’une image identifiable (ex : les régions, SoToulouse, ONLYLYON…) ;> Définition de points d’ancrage (nature, art de vivre, culture, enjeux socio-économiques…) ;> Définition d’ambassadeurs : élus locaux, entreprises (Airbus à Toulouse), grands sportifs originaires de la région (Alain Giresse pour Bordeaux, Christophe Jallet pour la Charente…) ;> Grands évènements plus ou moins réguliers sur lesquels capitaliser : Bordeaux fête le vin, Fête des lumières de Lyon, grande braderie de Lille, Nantes capitale verte de l’Europe 2013, Marseille capitale de la culture 2013…

Si cette «concurrence» s’inscrit au niveau national et international, les territoires s’ouvrent au monde globalisé et s’y vendent (cf Bordeaux fête le vin et l’accueil de grandes villes partenaires : Hong Kong, Los Angeles, Québec...). Le marketing territorial d’inspiration publique va donc devenir un enjeu collectif (multi parties-prenantes). Cette initiative publique va mettre à contribution les publics et les valoriser, pour leurs propres bénéfices et pour le bénéfice de la région.

Objectif

> Dynalisez l’économie locale, la compétitivité, l’attractivité ;> Unifier les différents acteurs locaux (collectivités locales, communes, départements, régions…) dans une démarche commune, impulser un cercle vertueux commun ;> Attirer les investissements (privés comme publics) et les entreprises (donc des emplois) / relocaliser ;> Développer la fierté d’appartenance territoriale ;> Promouvoir le tourisme ;

Initiative 5 : le marketing territorial De nombreuses régions doivent aujourd’hui relancer une dynamique économique locale et retravailler leurs leviers d’attractivités.« L’originale Franche-Comté », « île de France, demain s’invente ici », « l’esprit grand ouvert, Région Pays de la Loire »..., pour atteindre cet objectif les territoires deviennent de véritables marques. Comprenant que, dans le monde globalisé, villes, départements ou territoires en général, doivent exister à l’échelle nationales - voire internationale - nombre d’entre eux prennent le virage du marketing territorial.

Toute la problématique du marketing régional redéfinit le rôle de l’élu qui doit savoir étudier, piloter, comparer, arbitrer « leur marque » pour promouvoir son image, sa notoriété, sa réputation, son attractivité.

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Initiative 1 : Financer un projet local en crowdfunding

Depuis le décret n° 2015-1670 du 16 décembre 2015 (qui porte sur les dispositions relatives aux mandats confiés par les collectivités territoriales et leurs établissements publics), le financement participatif est permis aux collectivités territoriales qui peuvent à présent confier à un organisme tiers l’encaissement de recettes propres pour leur compte en lien avec une opération de financement participatif.Au moment où de nombreuses collectivités souffrent de la baisse des dotations de l’Etat, un important blocage est levé, facilitant l’accès au financement participatif. En revanche, les domaines restent concernés logiquement limités aux projets culturels, éducatifs, sociaux et solidaires. Les collectivités territoriales peuvent ainsi y trouver une solution efficace de renforcement de leurs politiques.

Objectif

Le financement participatif permet, via des communautés en ligne, de lever des fonds en faisant appel à un plus ou moins grand nombre de personnes. Cette levée de fonds va se faire via des dons (avec ou sans récompense) ou des prêts (avec ou sans intérêts).En premier lieu, il s’agira tout simplement d’une source de recettes supplémentaire qui permet aussi de renforcer la notion de lien social et d’implication locale en proposant aux habitants de s’engager financièrement dans des projets qui leur tiennent à cœur.Ces initiatives peuvent aussi permettre aux collectivités de financer des projets locaux de taille modérée. Le crowfunding s’inscrit de fait dans une démarche rapide de financement, possible réponse aux demandes récurrentes d’actions rapides par les administrés, contrairement à l’action publique traditionnelle, davantage axée sur le long terme.

Comment faire ?

Les plateformes de crowdfunding permettent de créer des projets et faire des demandes de financement. Première étape donc : > Cibler des projets qui intéressent le public. Il vaensuite falloir convaincre et mobiliser les habitants, pour qu’ils deviennent des acteurs majeurs de son aboutissement.

Attention, le financement participatif ne doit surtout pas devenir une sorte d’impôt indirect ou qu’il puisse être perçu comme tel. Il faut donc en faire bon usage. Celui-ci ne doit constituer qu’un complément, qu’il serve à enrichir un projet existant ou à créer un projet qui ne pourrait pas exister sans.

Fin 2012, pour la première fois au Royaume Uni une autorité locale, le comté de Lancashire, a décidé d’utiliser le crowdfunding pour contribuer au développement de son économie locale en partenariat avec la plateforme de prêt Funding Circle. Les citoyens gallois ont alors eu la possibilité de prêter de petites sommes d’argent à des entreprises, financées par ailleurs par une enveloppe de 100 000 £ (140 000€) distribuée à hauteur de 20 % maximum de chaque campagne de collecte de fonds, tandis que les prêteurs s’engagent à hauteur de 80%.

Une expérience pionnière et concluante !

THÈME 3 : LE CROWFUNDING ET LES COLLECTIVITÉSBaisse des dotations de l’Etat, finances en berne…, de nombreuses collectivités sont obligées de rivaliser d’ingéniosité pour financer leurs projets, quitte à en laisser de côté. Pourtant, une solution alternative existe : le crowfunding ou financement participatif.

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THÈME 4: RÉALISER DES GRANDS PROJETS INNOVANTS

La crise financière de 2008 puis les politiques économiques instaurées destinées à réduire la dépense publique ont mis les collectivités face à un dilemme : alors qu’elles font face à de fortes contraintes pesant sur leurs ressources, leurs investissements restent fondamentaux pour dynamiser l’économie locale. Quels outils sont à leur disposition pour développer ces investissements, et dans quels cas les utiliser ?

Centre aquatique de Montauban.Crédit photo : Christophe PICCI - Balloïde Photo.

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Initiative : Les marchés de partenariat

Sous l’appellation classique de «PPP», se cachent les fameux partenariats public-privés désormais appelés « marchés de partenariat ». Un marché de partenariat est un contrat de partenariat global dans lequel un opérateur privé s’engage auprès d’un acteur public sur une durée de construction et sur un coût déterminé. Le format juridique est très modulable et permet d’intégrer ou d’exclure du contrat diverses prestations.Concrètement, la signature d’un marché de partenariat confère à un prestataire privé une mission globale de financement, conception, construction, et maintenance, voire exploitation, d’un ouvrage pour le compte d’une collectivité territoriale ou de l’Etat. De fait, ces contrats fusionnent une partie de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre. En échange, la collectivité s’engage au règlement de «loyers» à son prestataire privé pour la construction, la mise à disposition, la maintenance et éventuellement l’exploitation du bâtiment. Une partie de ce paiement est soumise à des objectifs de performance à atteindre, définis en volume, en quantité et en niveau de qualité et qui se traduisent notamment par des obligations de disponibilité de services.De nombreuses collectivités se sont tournées vers cette forme de marché car il permet de continuer à assumer des investissements et de nouvelles compétences, en les déléguant au privé. Un exemple d’actualité est le recours quasi-systématique à ces partenariats pour la construction des stades modulables qui ont notamment accueilli l’Euro 2016 en France (le Nouveau Stade de Bordeaux, Allianz-Riviera de Nice…).

Les avantages sont nombreux pour les collectivités, et au premier plan sur le coût financier :> En intégrant les coûts de maintenance et d’exploitation dès l’origine, ces marchés permettent de concevoir de façon optimale les équipements et d’en faire baisser le coût global ;> le contrat oblige à une réflexion poussée sur le cahier des charges du projet et son positionnement 20 à 30 années plus tard ;> les coûts et les délais sont sécurisés à travers un engagement ferme pour un coût global (conception, construction et exploitation) dans la durée ;> la collectivité ne contracte pas directement d’emprunt.

Après une période d’engouement généralisée, quelques marchés de partenariat ont fait parler d’eux dans la presse. Ils sont en fait des exemples incarnés de situations dans lesquelles cette forme de marché n’est pas forcément adaptée. Un exemple permet de l’illustrer :> L’exemple de l’Hôpital Sud-Francilien est un cas d’école. Dans cette situation en effet, les différentes parties ont dû faire face à un cahier des charges trop évolutif en cours de partenariat (modifié et renégocié en raison des usages complexes du bâtiment et des besoins techniques actualisés souhaités par les équipes médicales).

FOCUS

A l’inverse, de nombreuses piscines municipales ont été réalisées en marché de partenariat ces dernières années partout en France, faisant la preuve que cette forme de contrat sur des équipements à la finalité clairement prédéfinie est bien adaptée.

En conclusion, le marché de partenariat, très séduisant pour les collectivités dans un contexte de finances publiques délicat, se révèle être un excellent format de réalisation de projets, dès lors que l’équipe commanditaire a défini un cahier des charges très précis, qu’elle pourra discuter et valider avec un prestataire global dans un équilibre contractuel fin.

Centre aquatique de Montauban.Crédit photo : Christophe PICCI - Balloïde Photo.

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3. Des collectivités durablesEn 2016, la prise de conscience du rôle fondamental du développement durable et de la remise en cause de nos modes de consommation nous poussent à reconsidérer notre façon de produire et consommer de l’énergie. Jadis auréolée d’une image de modernité, l’énergie nucléaire est de plus en plus contestée en raisondes risques environnementaux importants qu’elle entraine. Les énergies fossiles, quant à elles, sont les énergies du passé. Dès lors, les énergies renouvelables ont le vent en poupe et de nombreuses initiatives, privées comme publiques, les mettent à l’honneur. Entreprises, Etats, collectivités comme particuliers essaient de développer de nouvelles sources d’énergie.Solution d’avenir, cette croissance « verte » devrait aussise traduire par d’importantes créations d’emplois dans les années à venir.

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THÈME 1 : PENSER LE TERRITOIRE DANS SA GLOBALITÉPour faire face aux impératifs de transition énergétique, la collaboration entre les acteurs énergétiques et les collectivités locales est de plus en plus étroite. Réflexions collégiales, missions de diagnostic voire d’audit du potentiel du territoire, délégations de service public…, les entreprises énergétiques sont des partenaires indispensables et privilégiés pour mener au mieux les réflexions qui doivent englober l’ensemble des territoires, une mission que les collectivités ne peuvent mener seules faute de moyens humains, matériels ou économiques.Quelles sont alors des solutions intéressantes ?

FOCUS

> Energie solaire : à partir des bases de données établies par le Centre d’Études et de Recherches Économiques sur l’Energie (CEREN) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), l’équipe a pu évaluer la surface au sol des bâtiments industriels, agricoles et tertiaires. Par déduction de la superficie des toitures, et en tenant compte de certaines contraintes (ombrage en particulier), il a été possible de déterminer la pertinence d’installations de kits photovoltaïques sur des milliers de sites. Une fois géolocalisées et qualifiées (puissance maximale acceptable, potentiel de production annuelle, etc.), les zones pertinentes ont été présentées via un outil de type cartographie numérique, dynamique ;> Méthanisation agricole : le rapport remis à la SEM Rhône Vallée permet de géo-localiser les zones les plus pertinentes pour développer un projet de méthanisation en intégrant des paramètres discriminants : quantité et pouvoir méthanogène des résidus d’élevages et de cultures, distance par rapport aux autres méthaniseurs existant sur le territoire, présence d’industries agroalimentaires susceptibles de fournir des déchets fermentescibles complémentaires pour « booster » la performance, facilité d’accès au réseau de distribution du gaz, etc.

Autant d’éléments indispensables et précieux pour définir un futur plan d’action énergétique départemental !

Initiative 1 : La prospective énergétique

Pour aider le département de la Drôme à identifier les actions prioritaires à engager pour développer les énergies renouvelables sur le territoire, EDF a réalisé un diagnostic approfondi.

Missionné par la société d’économie mixte Energie Rhône Vallée, l’entreprise EDF a plus particulièrement analysé le potentiel de développement de trois filières – l’éolien, le solaire photovoltaïque et la méthanisation agricole – sur les 369 communes de la Drôme. Afin de prendre dès aujourd’hui, les bonnes décisions sur les EnR à développer, EDF a recensé dans un premier temps, le niveau actuel de production locale d’énergie sur le département de la Drôme. Puis, à partir d’outils de modélisation développés avec la R&D, EDF a criblé par commune, les capacités de développement des EnR, en intégrant à la fois des critères de faisabilité, macro-économique et de géo-localisation. Ces analyses se font en étroite collaboration avec les collectivités territoriales, les institutions nationales, et les experts d’EDF. Pour le département de la Drôme, deux points principaux ont été approfondis et posent les bases d’un futur développement des énergies renouvelables sur ce territoire :

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Initiative 2 : exploiter les grandes infrastructures

En plein milieu de l’autoroute reliant Daejon et Sejong en Corée du Sud, sur 32 kms,une piste cyclable a été recouverte de panneaux solaires.Surprenante aux premiers abords, critiquable en termes de sécurité, cette initiative démontre néanmoins un opportunisme original afin de saisir toutes les opportunités permises par les territoires pour produire de l’énergie renouvelable.En France, ce sont des millions de kilomètres que l’on pourrait recouvrir de panneaux solaires.

Objectif

Utiliser, à travers une approche créative, les infrastructures existantes poue optimiser la production d’énergies renouvelables !

Pour une collectivité, le choix d’un système énergétique doit prendre en compte sa configuration urbaine, son potentiel d’énergies renouvelables et récupérables et la comparaison des solutions thermiques en termes économiques et environnementaux. Si certaines énergies apparaissent pertinentes pour des quartiers de taille ou de densités importantes (géothermie, biomasse bois, récupération de chaleur sur les stations d’épuration), d’autres installations sont plutôt adaptées à un bâtiment unique (pompes à chaleur, eau chaude sanitaire solaire…).Fortement incitées à réinventer les paradigmes de production et de consommation d’énergie, comment les collectivités peuvent-elles sortir de fonctionnements énergivores pour entrer dans le développement durable ?

THÈME 2 : RÉINVENTER LA PRODUCTION D’ÉNERGIE

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Comment faire ?

Ce village autosuffisant est constituée d’une centaine de maisons pensées pour fonctionner à l’énergie positive : l’électricité est produite par des panneaux solaires et des éoliennes, les eaux de pluie et les eaux usées sont filtrées pour être réutilisées, dans l’agriculture notamment. Les technologies géothermiques ou encore des biomasses sont également utilisées.Le recyclage occupe une position primordiale, un système de tri exigeant a été mis en place et les déchets organiques sont transformés en biogaz, en engrais ou en nourriture pour les élevages d’animaux.

Objectif

Développer un modèle de quartiers qui pourrait être exporté en Europe du Nord et plus tard, partout dans le monde notamment au Moyen-Orient, en Inde rurale et en Afrique sub-saharienne. Il pourrait alors apporter une solution aux problèmes de surpopulation et de surconsommation avec certains freins à lever.

Contexte

Les problématiques du développement durable et de l’urbanisme durable ne concernent pas que les sociétés occidentales ou développées, elles concernent également les pays du tiers-monde ou en voie de développement dont les grandes villes connaissent un développement anarchique de banlieues où les conditions de vie sont très dures (en Inde et en Afrique notamment). Difficultés pour se loger et pour se nourrir, production considérable et non maîtrisée de tonnes de déchets, production d’énergie très polluante…, des millions de personnes sont concernées par ces enjeux qui pourraient améliorer considérablement leur qualité de vie..

Initiative 1 : Le village autonome

Près d’Amsterdam, une société californienne et un cabinet d’architecture danois se sont associés afin de construire un village 100% écologique. Le but : développer un village entièrement autonome et respectueux de l’environnement, capable de produire sa propre énergie, sa propre agriculture et même de recycler ses déchets. C’est le projet ReGen.

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Initiative 2 : La chaufferie bois du Grand Dijon

Au Grand Dijon, on a fait le pari de la chaufferie biomasse avec l’inauguration en décembre 2014 de la chaufferie bois des Péjoces qui alimente depuis le réseau de chaleur. L’’installation utilise principalement 3 chaudières biomasse (30 MW chacune) et consomme 50 000 tonnes par an de bois-énergie, en majorité d’origine bourguignonne. Le réseau de chaleur était déjà approvisionné, depuis l’hiver 2013-2014, à partir de la chaleur dégagée (8,5 MW) par l’usine d’incinération des ordures ménagères de l’agglomération dijonnaise, au nord de la ville.

Avec le déploiement de ce réseau de chaleur, le Grand Dijon a repris la maîtrise de sa consommation d’énergies, et propose à ses habitants une solution de chauffage permettant d’améliorer leur pouvoir d’achat. L’objectif à terme : devenir une agglomération de référence en Europe en matière d’écologie urbaine. L’utilisation du bois-énergie et le raccordement à l’usine d’incinération permettront d’éviter l’émission de 36 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de 15 000 véhicules dans l’agglomération dijonnaise.

Grâce à ces deux principales sources de production de chaleur, le réseau du Grand Dijon fonctionnera à 80 % à base d’énergies renouvelables. La construction de cette chaufferie bois et de ce réseau représente un investissement de 40 millions d’euros pour Dijon Energies (filiale de Dalkia groupe EDF), qui en assurera l’exploitation pendant 25 ans. Soutenu par l’ADEME dans le cadre du Fonds chaleur à hauteur de 13,5 millions d’euros, le projet alimente d’ores et déjà des bâtiments publics de la ville de Dijon et du Grand Dijon, le CHU de Dijon et le campus de l’université de Bourgogne, qui ont démantelé leurs anciennes chaudières fonctionnant au gaz ou au charbon. À terme, les éco-quartiers Heudelet 26 et Jardins des maraîchers seront également desservis.

En plus de cet axe financier, Dalkia s’est également engagé fortement auprès des élus dijonnais dans leur politique de communication vers les habitants. A travers des sessions d’échanges et de rencontres et des explications détaillées sur les enjeux du projet, cette collaboration a permis à tous les habitants d’accueillir le projet avec sérénité.

FOCUS

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Initiative 3 : la méthanisation

Un nombre croissant de territoires (ruraux notamment), on utilise déjà ce processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). La méthanisation produit un gaz, appelé « biogaz », composé principalement de méthane (de 50 à 70 %) et de dioxyde de carbone. C’est le méthane contenu dans le biogaz qui lui octroie ses vertus énergétiques.La méthanisation produit également un résidu qu’il est possible de valoriser en tant que fertilisant pour l’agriculture. Elle a donc pour mérite d’être simultanément une filière de production d’engrai et d’énergie !Les matières organiques pouvant être traitées par méthanisation ont différentes origines. On retrouve principalement :> Les déchets et effluents d’industries agro-alimentaires ;> Les ordures ménagères ;> Les boues de stations d’épuration des eaux urbaines ;> Les déchets et effluents agricoles.La méthanisation est surtout adaptée aux territoires agricoles car les déchets agricoles représentent le principal levier d’action pour l’atteinte des objectifs « biogaz ».Le biogaz produit par la méthanisation peut être valorisé de différentes manières :> Par la production d’électricité et de chaleur combinée dans une centrale en cogénération ;> Par la production de chaleur qui sera consommée à proximité du site de production ;> Par l’injection dans les réseaux de gaz naturel ;> Par la transformation en carburant sous forme de gaz naturel véhicule (GNV).

Comment faire :

La méthanisation se caractérise par une très grande disparité des coûts d’investissement et des coûts de fonctionnement d’un projet à l’autre. Ceux-ci sont en effet extrêmement variables selon la taille de l’installation, des déchets utilisés pour la production du biogaz et des contraintes territoriales du lieu de production. Aujourd’hui les aides permettent : - des nouveaux tarifs d’achat garantis pour le biogaz injecté - des tarifs d’achat revalorisés de l’électricité,

> Des aides fixées à l’échelon territorial, destinées à compléter, le cas échéant, le financement des projets de méthanisation tout en orientant les porteurs de projets vers les valorisations les plus intéressantes.

En ce qui concerne l’injection dans les réseaux de gaz naturel, la loi Grenelle 2 a posé en 2010 les bases législatives d’un nouveau dispositif d’obligation d’achat pour le biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturels. La création de ce tarif correspond à un soutien de 200 M€/an à l’horizon 2020.

Méthanisation et chauffage de tomates A Lapouyade (33), engagés dans une agriculture de proximité, durable et de qualité, Les Paysans de Rougeline, cultivent les tomates dans des éco-serres chauffées directement par l’installation de méthanisation voisine. Le biogaz généré par la fermentation naturelle des déchets stockés est capté et valorisé en énergie renouvelable grâce à 8 moteurs de production électrique d’une puissance totale de 7 mégawatts (MW). La chaleur produite lors du refroidissement des moteurs de l’unité de valorisation du biogaz est captée et réutilisée pour chauffer les serres. La chaleur ainsi récupérée – une eau à 90°C – est maintenue en pression et acheminée jusqu’aux serres Rougeline via un réseau de canalisations de 900 mètres. Une chaudière de secours (alimentée au biogaz) et un groupe électrogène prennent le relais en cas d’arrêt des moteurs de l’unité de valorisation énergétique.Les éco-serres mettent en œuvre plusieurs dispositifs destinés à optimiser la production des tomates tout en améliorant ses impacts environnementaux : protection biologique naturelle, réduction de la consommation d’eau, fertilisation raisonnée, gestion des déchets maîtrisée et recours à des énergies renouvelables. Mis en place il y a déjà quelques mois, le projet a permis la création de nombreux emplois locaux.

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FOCUS

A Marseille, au sein du nouvel éco-quartier Smartseille, la solution développée par EDF Optimal Solutions s’appuie sur la thalassothermie, une technique déjà bien connue, qui consiste à puiser les calories dans l’eau de mer. Lors de la construction de l’éco-quartier Smartseille, une « boucle à eau de mer » a donc été créée en remplacement d’un réseau classique de chauffage et de rafraîchissement.

L’eau puisée dans la mer, entre 12 et 26 °C, est d’abord filtrée, puis dirigée vers un échangeur, qui alimentera une boucle d’eau douce tempérée. L’eau de mer est restituée sans autre traitement de l’autre côté du môle. Par l’intermédiaire de cet échangeur, l’eau de mer cède une partie de son excédent de chaleur à un réseau d’eau douce circulant entre les bâtiments raccordés et alimentant les pompes à chaleur eau/eau réversibles installées dans les locaux. L’eau est puisée en bout de quai dans le port industriel de Marseille. La boucle d’1,4 km dirige ensuite l’eau vers les immeubles. L’eau étant à la même température que le sol, nul besoin de calorifuger les canalisations. Il n’y a pas de perte de chaleur et les coûts sont beaucoup plus bas qu’un réseau de chaleur. Le réseau d’eau douce alimente trois pompes à chaleur réversibles, au pied des immeubles. La puissance totale du réseau pour cet îlot est de 2,6 MW chaud et de 3,3 MW froid.

En plus du remplacement des fluides calorifiques très polluants utilisés dans les climatiseurs, la boucle d’eau de mer permet de mutualiser les usages : à Smartseille, les bureaux côtoient les logements et les commerces. Lorsque les bureaux ont besoin de rafraîchissement, la pompe à chaleur consomme de l’énergie pour produire du froid. Le chaud dégagé est alors utilisé pour préchauffer l’eau chaude sanitaire. Cette mutualisation des besoins devrait permettre de diminuer de 30 % la facture énergétique. Un bilan donc extrêmement positif pour cette énergie nouvelle mise en place par EDF Optimal Solutions qui permettra de porter à 70% le taux de contribution des énergies locales renouvelables au chauffage et au rafraichissement des bâtiments du quartier.

Initiative 4 : la boucle d’eau de mer (Smartseille)

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Initiative 1 : le service Predict

Groupama assure plus de la moitié des 36 000 collectivités du territoire. Pour aider ses souscripteurs à faire face à ces imprévus, le groupe a développé un partenariat avec Météo France pour faire bénéficier ses collectivités d’un service d’anticipation et de gestion des catastrophes naturelles, Groupama-Predict. Le service accompagne les collectivités sur plusieurs volets :

> Assistance pour réaliser en ligne le volet des risques hydrométéorologiques (dits risques météo) du Plan Communal de Sauvegarde (PCS), à travers un guide qui détaille les étapes à suivre sur un espace en ligne dédié : établissement d’une gradation du risque spécifique à la commune, mesures de sauvegarde à engager pour protéger la population, élaboration d’un plan d’action préventif, etc.> En cas de risque hydrométéorologique : information personnalisée et anticipée par Internet et SMS puis diffusion des messages d’avertissement gradués et en temps réel ;> Assistance d’une équipe en veille 24h/24 et 7jours/7 dans les prises de décision ;> Remise en ligne d’un rapport descriptif spécifique après le phénomène en question, qui permet d’évaluer les points d’amélioration à prendre en compte pour mieux prévenir les risques.

Les objectifs

> Prévoir, en amont des situations d’urgence et avec le plus de précision possible, une répartition des tâches entre les différents acteurs ;> Organiser, en situation de crise, la mise en sécurité de la population sinistrée et la protection des biens.

Le contexte

> En France, 25 000 communes, soit 2 communes sur 3, sont concernées par des risques d’inondation ;> Cela représente plus de 17 millions d’habitants et 9 millions d’emplois qui sont exposés aux débordements de cours d’eau.> Enfin, 1,4 millions d’habitants et 850 000 emplois sont exposés aux submersions marines.

THÈME 3 : ANTICIPER LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES À VENIR

La première moitié de 2016 a été profondément marquée par de fortes intempéries et de nombreuses inondations et records de précipitations. Janvier, février et mars ont été particulièrement éprouvants, entraînant des dégâts considérables, pour des coûts dépassant plusieurs milliards d’euros. En première ligne face à ces catastrophes naturelles, les collectivités doivent à la fois les anticiper et y faire face, dans un contexte d’aléa naturel fort. Comment se préparer au mieux pour garantir la sécurité de toutes et tous dans ces situations ?

FOCUS

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4. Des mobilités optimiséesLa liberté et la facilité de déplacement des personnes et des biens sont au cœur de nos sociétés modernes. Source de richesse et d’emplois, la mobilité est indissociable d’une économie ouverte, performante et compétitive. Les services de transports contribuent au développement économique, à la cohésion sociale, à l’insertion des personnes isolées, et façonnent nos modes de vie.Au XXème siècle, la diminution des coûts de transport et l’avènement du véhicule individuel ont eu des effets dramatiques sur l’environnement.Conscients de ces problématiques, particuliers, entreprises et collectivités développent aujourd’hui des initiatives destinées à concilier mobilité urbaine ou rurale innovantes, dynamisme économique, efficacité des services et développement durable.

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Initiative 1 : les carrefours de la mobilité

Pour mettre en valeur les lieux de connexion sur le territoire et surtout adapter l’espace urbain à l’usage des habitants sur leurs itinéraires à travers ces lieux, Transdev et la Semitag (opérateur local) ont créé un concept : les «carrefours de la mobilité». Véritables laboratoires vivants, ces carrefours de la mobilité intègrent les retours des habitants pour la valorisation des solutions de mobilité d’un territoire en prenant pour porte d’entrée à la réflexion le déplacement citoyen et l’expérience des usagers.Ils regroupent : > Des salons urbains pour rendre les temps d’attente sur des carrefours de lignes modales plus agréables, optimiser le temps d’attente des utilisateurs grâce à de nouveaux services sur place et créer un lieu de séjour qui répond aux besoins des usagers (wifi, restauration, etc).> Des aménagements lumineux et ludiques pour mettre en valeur de nouveaux circuits de déplacements et désengorger la voie principale en favorisant la marche.> De nouveaux aménagements sur les chemins piétons pour créer des étapes et des respirations qui donnent une impression de confort dans la ville.> Des solutions de communication pour rendre l’information sur les possibilités de transport et le maillage du quartier accessibles au plus grand nombre.

A chacune des étapes de conception les réalisations ont été suivies par une enquête de satisfaction auprès des usagers, elles ont donné de très bons résultats. Les citoyens ont pu se réapproprier l’espace public à travers des réalisations qui leurs ressemblent.

Comment faire :

> Déclencher le diagnostic 360°L’objectif : identifier les problèmes majeurs et les actions prioritaires à mener sur un territoire / comprendre les comportements citoyens et formuler des objectifs pour la revalorisation de sites ou de lignes modales / connaître les lieux à favoriser pour rendre l’opération concrète / inclure les usagers dans la formation du diagnostic (sous forme d’enquêtes, de visites sur site…)> Rythmer la conception par les sprints et les testsPlan d’actions mensuels pour lesquels vous avez défini des objectifs, chaque résultat réoriente les mises en place afin de produire des réalisations adaptées aux besoins des usagers et aux compétences des équipes. C’est le comité de pilotage qui accompagnera les sprints : il définit les objectifs des actions, les évalue en fin de sprint puis fixe ceux du prochain et ainsi de suite jusqu’à la fin de votre calendrier.

THÈME 1 : AMÉNAGER LA VILLE

Les services publics de transports ont un immense impact sur la qualité de vie des citoyens. Et pourtant, la fluidité des connexions intermodales reste un enjeu complexe. Dans de nombreuses situations différents modes de transport se croisent sans que les connexions pour les relier ne soient optimisées.Pour améliorer l’expérience utilisateurs, les collectivités associées aux entreprises du secteur mettent en place des solutions les plus adaptées aux besoins des citoyens : meilleure information grâce au numérique, optimisation des temps de transport, interconnexion des différentes lignes ou modes de transport…

FOCUS

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> Impliquer les ressources localesImpliquez les différents publics afin d’identifier les besoins locaux (associations, commerces, écoles, usagers, citoyens…). Vous pouvez inventer des formes de partenariat avec des projets étudiants, des programmes pédagogiques ou des ateliers de réflexions : vous intégrerez les premiers concernés et récolterez des informations précieuses à la mise en place de vos actions ! De la même manière, pas besoin d’externaliser loin des compétences que vous avez déjà en local : écoles (architecture, management, informatique, communication), PME locales, etc : cette implication territoriale valorisera votre démarche et participera à la réflexion du territoire pour produire des solutions efficaces et spécifiques.> Préfigurer par des solutions frugalesOptimisez vos coûts en ces temps de restriction et testez tous les éléments. Vous visualiserez les bugs ou les erreurs avant la généralisation.Première chose : ne concevoir que le « juste nécessaire », c’est-à-dire, ne produisez que ce qui est indispensable à vos actions, vous gagnerez en énergie et en euros ! Appliquez les méthodes du design to cost ou du design to time, vous y gagnerez.

Deuxième point : testez tout avant n’importe quelle mise en place ! Vous pourrez éviter les erreurs avant la mise en place. Troisième étape : inventez, faites évoluer, déplacez les mobiliers et évitez de produire de nouvelles pièces achetées à prix neuf. Recyclez vos éléments existants.> Co-construire avec les usagersVous faites partie d’un premier cercle de décideurs : les élus, les techniciens, les agents, etc. Ne vous en contentez pas et associez les usagers pour faire évoluer les réalisations. Plusieurs solutions sont imaginables : impliquez les publics avant les mises en place par des visites sur sites, des enquêtes ou tous autres axes de communication et d’échanges. > Mesurer en continuRéalisez des évaluations in situ pour suivre et évaluer vos projets. Deux points principaux à ces mesures : un suivi dans le temps et des retombées qualitatives. Le premier point permet de juger l’efficacité des réalisations, revoir (si nécessaire) l’impact des implantations pour pouvoir faire évoluer le projet au plus près de la demande. Pour réaliser cela, pensez aux dispositifs de détection des flux (par des capteurs). Pour assurer le suivi sur le qualitatif, pensez aux enquêtes. En amont, en aval, prenez la température auprès des usagers et suivez leurs retours, vous pourrez évaluer l’impact sur leurs déplacements.

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Initiative 2 : les voies douces

A Saint-Malo, un réseau de plusieurs voies vertes, constituant une “coulée verte”, est en train d’être construit. Le réseau, destiné aux piétons et aux ciclystes, relie les différents quartiers de la ville.Cette initiative s’inscrit dans la démarche de reconquête des enclaves urbaines du projet urbain de la ville qui souhaite connecter quartiers et ensembles urbains dans une dynamique urbaine de développement durable.

Objectif

Remplacer les nombreuses voies-ferrées à l’abandon dans de nombreux territoires ;Remplacer les friches industrielles traversées par ces voies-ferrées par des espaces verts (en ville) ;Reconquérir ces anciennes zones désaffectées ;Offrir aux vélos, piétons, rollers… des itinéraires sécurisés, à l’abri des véhicules motorisés, permettant de relier différentes villes.

Contexte

La désindustrialisation de nombreux territoires en France, ainsi que la suppression de nombreuses lignes ferroviaires, laissent à l’abandon de nombreuses infrastructures (gares, voies-ferrées, quartiers industriels…) poussant les décideurs locaux à de sérieuses réflexions quant à l’avenir à leur donner.

Le développement durable et la nécessaire remise en question de nos modes de déplacement offrent une solution que de nombreuses villes ont adopté : développer entre elles un réseau de voies vertes.

Initiative plus radicale : Ljubljana, capitale de la Slovénie mais aussi capitale verte européenne pour l’année 2016 a décidé de fermer totalement son centre-ville au trafic automobile. Une mesure très bien acceptée par les habitants après une période de doutes. Cette décision s’est accompagnée de la promotion de véhicules plus propres, roulant au gaz ou à l’électricité. C’est le cas notamment des Kavalir, voiturettes électriques permettant de circuler gratuitement et à allure réduite (25 km/h maximum) dans le centre-ville et destinées particulièrement aux touristes, aux personnes âgées et aux personnes mobilité réduite. D’ici à 2020, 1400 bornes de recharge électrique doivent également être installées à travers la ville, tandis que de nouvelles stations-service de gaz naturel devraient également ouvrir leurs portes.

Outre la mobilité durable, l’autre priorité de la municipalité de Ljubljana a été d’aménager la ville de façon à contribuer l’amélioration de la qualité de l’air. Depuis 2010, plus de 2000 arbres ont été plantés le long des grandes artères et dans les nombreux espaces verts de la ville. Cinq nouveaux jardins publics ont également vu le jour, couvrant au total une surface de 40 hectares.

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THÈME 2 : DESSERVIR LES BASSINS D’EMPLOIS

Ainsi, dans de nombreuses collectivités, les difficultés à desservir les zones d’activités et industrielles se font sentir. Des multitudes de rues (parfois en impasse) et un grand nombre d’arrêts rendent les parcours des lignes de bus longs, tortueux et par conséquent peu compétitif par rapport à la voiture individuelle.

Dans ce contexte, certaines solutions ont été développées pour offrir un meilleur service de desserte des zones d’activités.

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FOCUS

Le principe de ChronoPro est assez simple : des arrêts sont proposés sur toute une zone d’activités, avec une certaine densité, en permettant une desserte fine (arrêts aux portes des entreprises).Une navette attend les voyageurs à leur descente de la ligne Essentielle (ligne de bus à forte fréquence, tram ou train) pour les amener dans la Zone d’Activités. Le voyageur doit réserver son trajet sur l’application mobile, au plus tard quelques minutes avant sa montée dans le véhicule. Il peut, s’il le souhaite, réserver pour plusieurs personnes. S’il n’est pas équipé de smartphone, il peut aussi réserver sur internet.

Le véhicule ne dessert alors que les arrêts concernés par des descentes, ce qui rend à la fois le trajet plus fluide et plus rapide pour les déplacements des salariés.

Le soir, le client réserve son retour de la même façon (depuis son application ou sur internet). Il sélectionne son arrêt de prise en charge, après avoir indiqué l’heure à laquelle il souhaite arriver au pôle d’échanges pour avoir sa correspondance avec la ligne Essentielle. L’horaire est à choisir parmi une liste d’arrivées fixes, établie en fonction du passage de la ligne Essentielle.

Un code est alors généré sur l’application du voyageur que le client présente au conducteur.Il reçoit ensuite une notification, qui lui indique l’heure exacte de sa prise en charge à l’arrêt, environ 30 minutes avant son départ.

Le client peut visualiser l’approche du véhicule sur une carte depuis son application mobile.

Chronopro est déployé sur deux réseaux pilotes depuis le 29 août 2016 :> à Beauvais (réseau Corolis) : au sein de la ZA Haut-Villé (une offre toutes les 20 min) et au sein de la ZA du Pinson (une offre toutes les 30 min) ;> à Vitrolles (Les Bus de l’Etang) : au sein de la ZI des Estroublans et au sein de la ZA TechoParc II (une offre toutes les 30 mn, toute la journée)

Initiative 1 : les bus Chronopro

A Beauvais, depuis la fin du mois d’août 2016, les salariés de certaines zones d’activités peuvent « commander » un service de mobilité sur-mesure grâce à l’application ChronoPro.

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Rézo Pouce propose également des formations, un suivi, des outils de communication et d’animation, pour encourager de nouvelles collectivités à franchir le pas.

Les trajets, assez courts, entre 3 et 20 kilomètres permettent aux personnes de réaliser les derniers kilomètres qui leur manquent en complément des transports en commun. Les passagers s’engagent à payer 0,5 euro pour un trajet compris entre un à dix kilomètres et 1 euro pour un trajet de 10 à 20 kilomètres. A ce jour, 144 communes proposent ce service en Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhônes-Alpes ; dans les Yvelines, 333 sont en train de le mettre en place et 412 rejoindront le réseau en 2016

THÈME 3 : DÉSENCLAVER LES TERRITOIRES RURAUX

La mobilité est aujourd’hui étroitement liée à l’automobile. La voiture est en effet perçue comme un outil de liberté, qui peut répondre instantanément à nos besoins de mobilité. Si ce constat se vérifie en milieu urbain, il est encore plus prononcé en milieu rural, où les transports collectifs sont peu présents, la faible densité de population ne permet pas de mettre en place un réseau assez important pour constituer une alternative efficace à la voiture individuelle. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives voient le jour pour remplacer les véhicules individuels.

Initiative 1 : L’autostop organisé

Lancé à Moissac (Tarn-et-Garonne) en 2012, organisé en partenariat avec 8 communes à l’origine, le service d’auto-stop Rézo Pouce ressemble à du covoiturage spontané : il fonctionne avec des points d’arrêt identifiés préalablement identifiés pour leur pertinence, et qui sont matérialisés par un logo sur des poteaux ou des arrêts de bus existants. On en compte 250 dans le nord toulousain, sur un bassin de 200 000 habitants aujourd’hui.

Le principe est simple : conducteurs et auto-stoppeurs s’enregistrent en mairie ou sur Internet et reçoivent une carte avec leur photo et leur identifiant. Ce concept rassurant et facile à mettre en œuvre apporte une solution supplémentaire aux enjeux liés à la mobilité. Rézo pouce se veut un complément des lignes régulières d’autobus : « Moissac est une ville sans réseau de bus, peu desservie par le train et le car. Nous avons alors imaginé un système d’auto-stop organisé, qui viendrait en complément de l’offre de transports en commun » explique Alain Jean, fondateur de Rézo pouce. D’abord développé en territoire rural par les collectivités, l’auto-stop organisé s’est étendu aux zones périurbaines, s’implantant aux arrêts et aux terminus des transports en commun, après avoir, dans un premier temps, mis en place des «rabattements « vers les gares et les transports urbains.

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FOCUS

Initiative 2 : L’application Moovizy

Développée par Cityway, filiale numérique du groupe Transdev, cette application mobile (compatible Android et Iphone) regroupe l’offre de tous les opérateurs de mobilité présents sur le bassin stéphanois. L’idée est de fournir un service de mobilité « tout en un », permettant de trouver la solution transport la plus adaptée à ses besoins.Moovizy permet d’accéder à l’information sur l’ensemble de l’offre de mobilité du bassin de vie de Saint-Etienne Métropole (première ville à adopter cette nouvelle application) en temps réel :

Moovizy va ainsi fournir des informations en temps réel sur tous les modes de transport (bus, car, train, voiture, vélos, parking…), mais aussi un calcul d’itinéraire multimodal avec prise en compte des préférences de l’utilisateur. L’application permet également d’acheter ses titres de transport et de valider grâce à son smartphone, notamment grâce à l’équipement en Wifi des trams de la métropole.

Objectif

Loin de se cantonner aux frontières de Saint-Etienne, Moovizy s’inscrit dans la volonté « de faciliter la mobilité sur le bassin de vie qui s’étend au-delà des 45 communes de Saint-Étienne Métropole » selon Olivier Le Grontec, directeur général de la STAS.

Ainsi, l’application « intègre l’offre de stationnement dans les parkings en ouvrage et les parcs relais, ce qui est nouveau », fonctionnalité s’adressant à tous les résidents, y compris ceux hors-métropoles.

Contexte

Aujourd’hui labélisée French Tech et Design Tech (par l’UNESCO), Saint-Etienne Métropole est une des têtes de pont de la France dans le numérique et son dynamisme rejaillit sur l’ensemble du bassin stéphanois (plus de 400 000 habitants). Il était alors important de jeter un pont qui aurait facilité les déplacements et les activités entre territoires urbains et ruraux. Ainsi, Gaël Perdriau, Président de Saint-Etienne Métropole et Maire de Saint-Etienne parle d’une « existence réelle du numérique sur le territoire. Un peu plus de 1 000 entreprises, 1,5 milliards de chiffre d’affaires, et ce que nous souhaitons, c’est que le numérique soit mis au service de la population au travers d’applications comme Moovizy ».

> Réseau STAS (Société de Transports de l’Agglomération Stéphanoise)> Stations Vélivert> Parkings et parcs relais> Réseau Til de la Loire> Réseau SNCF, TER et TGV> Trafic automobile (FCD)> Arrivées / départs des aéroports de Saint-Etienne et Lyon Saint-Exupéry

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Initiative 1 : le partage des places de parking

Dans la droite lignée du phénomène de l’économie de partage, des initiatives ont vu le jour, encouragées et soutenues par les collectivités, et de nombreuses applications ont été développées :> Certaines font le lien entre usagers à la recherche d’un stationnement et places libres dans les hôtels ou supermarchés (une solution qui a tendance aujourd’hui à s’étendre aux places privées dans les immeubles collectifs) ; > d’autres permettent via la géolocalisation d’indiquer aux autres membres du réseau les places libres, notamment lorsqu’on a quitté notre place ou encore de réserver sa place dans des parkings directement sur Internet. Dès lors, plus besoin de tourner longtemps pour enfin trouver le précieux sésame.

Le principe du partage est généralement toujours lié à l’inscription sur un site internet (comme Parking-facile à Bordeaux), auquel est adossée une application mobile. Le propriétaire va pouvoir indiquer la localisation de la place qu’il désire partager, selon les plages horaires auxquelles la place est libre. Lorsqu’il quitte sa place, il indique au serveur qu’elle devient vacante, ouvrant ainsi la possibilité de la louer.La rémunération est variable d’un service à l’autre, de même que les spécificités de chaque service. Les gains annoncés vont de 50 euros à plus de 300 euros mensuels selon le lieu, le type de parking et l’étendue des plages horaires disponibles.

Certains proposent des abonnements mensuels, et se destinent donc spécifiquement aux actifs désireux de se garer dans une zone proche de leur lieu de travail. D’autres proposent une rémunération calculée à la durée d’occupation. Dans tous les cas, le service prélève une commission sur les transactions.

Pourquoi ?

Avec les problématiques de développement durable dans la ville, la part belle donnée aux mobilités douces et non polluantes, la place grandissante donnée aux piétons, la guerre pour trouver une place de stationnement (gratuite, c’est encore mieux) fait rage.

La voiture est en passe de devenir persona non grata de nos centres-villes. Pourtant, nos modes de vie n’ont pas forcément drastiquement évolué en conséquence : la voiture est encore massivement utilisée, 53 % des urbains déclarent utiliser la voiture tous les jours et 48 % ne prennent jamais les transports en commun ou le vélo. On trouve toujours peu d’infrastructures en capacité d’accueillir les innovations en matière de mobilité (comme la voiture électrique).

Et pourtant, les parkings des immeubles collectifs sont, eux, bien souvent, quasi vides : trop chers, pas pratiques, pas adaptés, des résidents ont une place de parking mais pas de véhicule et quand notre voiture dort tranquillement au bureau, notre place de parking à la maison, elle, est inutile.

THÈME 4 : INTÉGRER LES NOUVELLES PRATIQUES DES USAGERSOmniprésence du numérique, développement durable, mobilités douces, économie du partage ou villes durables, ces problématiques ont fait émerger de nouvelles façons de se déplacer, de penser les déplacements mais aussi la ville.Tramways, bus (électriques ou non), vélos, voies vertes ou rues piétonnées prennent progressivement le pas sur les voitures qui sont de plus en plus exclues des centres-villes même si elles restent un moyen de transport privilégié.De nouvelles pratiques sont apparues, comment les villes peuvent-elles les intégrer ou les encourager ?

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Initiative 2 : l’auto-partage

City Roul’ à Rennes et Citiz à Bordeaux s’inscrivent dans la démarche citoyenne et écologique de la ville qui prône le « Vivre en Intelligence ».

Ces services à la mobilité, permettent d’accéder aux véhicules en libre-service, 24h/24, 7j/7. Une fois inscrit, on peut réserver un véhicule jusqu’à 5 minutes avant l’heure souhaitée.

Les avantages sont nombreux : les véhicules > sont disponibleS 24h/24, pour 1 heure, 1 jour ou plus ;> sont répartis à travers l’agglomération ;> sont de différentes dimensions, selon les besoins.

Une fois inscrits dans ce service, le citoyen précise par internet :> le véhicule choisi ;> la période de location (date et retour) ;> la station de départ (identique à la station d’arrivée) ;> la formule tarifaire adaptée à son utilisation (tarifs à l’heure ou au forfait) ;La demande de location de voiture est confirmée par e-mail ou par SMS.

Contexte

De plus en plus répendu, l’autopartage se développe à grande vitesse et permet de réduire le coût d’acquisition et d’entretien d’un véhicule individuel tou en conservant la flexibilité offerte de l’utilisation de la voiture.Cette initiative est le résultat d’un constat : d’une part, une personne possède un véhicule mais ne l’utilise pas tout le temps et d’autre part, deux personnes n’ont pas de véhicule mais en aurait besoin de temps en temps. De plus, posséder une voiture coûte en moyenne 5 500 €/an, l’autopartage est donc une solution économique si vous n’utilisez pas une voiture tous les jours et si vous parcourez moins de 10 000 km par an.

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5. Des habitats du futurLe développement durable, souvent vu par le prisme de la facture énergétique s’imbrique au contraire dans l’ensemble des thématiques touchant à l’habitat ou à l’urbanisme. Il modifie profondément les façons de construire : matériaux, mais aussi la logistique de construction, et il pousse à l’innovation concernant l’occupation des locaux…Les rapports à la ville et son environnement sont en pleine mutation et les collectivités rivalisent d’initiatives pour faire cohabiter développement durable, haute qualité de service et contraintes financières fortes.

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Initiative : les éco-quartiers

Dans diverses villes d’Europe ou de France, ont vu le jour de véritables « éco-quartiers ». Les quartiers Ginko (Bordeaux), Ecoquartier Danube (Strasbourg), Smarsteille (Marseille), Rungis (Paris), sont autant d’exemples français en matière d’éco-quartier.Avec le label EcoQuartier, le ministère valorise les opérations exemplaires, qui partout en France, permettent aux habitants de vivre dans ces quartiers conçus selon les principes du développement durable.« La dynamique du quartier est portée par le label Ecoquartier, et donne envie aux personnes de s’y installer », Bernadette Guéry, conseillère municipale déléguée au logement (Blagnac)

Tous ces projets éco-quartiers font la promotion de nouveaux modes de vie, d’un développement territorial équitable et raisonné et d’une utilisation économe des ressources et de l’espace agricole ou naturel, dans les villes, grandes, petites ou moyennes, urbaines et rurales.Ces quartiers exemplaires témoignent qu’un urbanisme au service de projets idurables se concilie parfaitement avec un mieux-être social, sont la preuve des modes de vie plus doux ou encore à une nature protégée.

THÈME 1 : INVENTER LES VILLES DU FUTUR

L’éco-quartier Andromède (Blagnac, 31) :Imaginé selon la volonté du maire Bernard Keller de développer à parts égales espaces verts, logements et entreprises, l’éco-quartier Andromède accueille également des bureaux, des commerces, des services et de nombreux équipements et espaces publics, dans une démarche originale.Bien desservi par les transports en commun qui permettent de rapidement rallier Toulouse Métropole et situé au coeur d’un bassin d’emplois porté par la dynamique du secteur aéronautique et de l’aéroport, le quartier remplit le cahier des charges permettant d’être labellisé Ecoquartier : 70 ha d’espaces verts, 12 000 arbres, voies vertes, ses logements conçus dans l’objectif de limiter au maximum l’empreinte carbone, et maîtrise de la consommation d’énergie des habitants… Si l’importance du cadre de vie est important dans les éco-quartiers, il en est de même concernant les rapports sociaux : les résidents sont fortement impliqués dans la vie du quartier dès sa conception et la solidarité est encouragée avec la présence d’un EHPAD au sein du quartier.

Logements performants en économie d’énergie, baisse de la facture d’eau et d’électricité, espaces verts et pistes cyclables, les aspirations des citadins du 21e siècle ne sont plus les mêmes qu’il y a 50 ans.A quoi ressemblent les quartiers du futur ?

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Objectifs

> Réduction des consommations énergétiques : les bâtiments, notamment, répondent à des exigences très strictes avec des consommations énergétiques au mètre carré aussi faibles que possible. Les éco-quartiers remarquables recourent tous aux énergies renouvelables.> Limitation de la voiture et incitation à l’utilisation de transports doux : les éco-quartiers favorisent l’usage du vélo grâce à des pistes cyclables, la présence de parking à vélo sécurisés, des voies piétonnes permettent de circuler en toute sécurité, des arrêts de bus parcourent le quartier, ...> Réduction des consommations d’eau : les eaux pluviales sont récupérées et utilisées pour arroser les espaces verts, nettoyer la voie publique ou alimenter l’eau des toilettes.> Limitation de la production de déchets : la collecte sélective des déchets est de rigueur, mais les déchets verts peuvent également être facilement compostés grâce à des emplacements prévus à cet effet - le compost pouvant ensuite être utilisé pour les jardins et espaces verts.> Développement de la biodiversité : suivant les éco-quartiers, des mesures peuvent être prises ou encouragées pour permettre à une flore et une faune locale de s’épanouir.Les résultats vont souvent beaucoup plus loin et on voit émerger des mutations plus structurelles du modèle économique et de développement : circuits courts, économie de proximité, activités « hors sol », mixité fonctionnelle, emploi dans les services à la personne...

Comment faire ?

De l’élaboration à la phase d’exploitation, tout éco-quartier est le résultat de l’action entreprise par une multitude d’acteurs : l’idée peut émaner de la collectivité concernée mais aussi d’un collectif de citoyens.

Toutes les solutions sont permises pour donner vie à ces quartier du futur.

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FOCUS

THÈME 2 : VALORISER LE PATRIMOINE COMMUNAL PAR LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE

« L’énergie la moins polluante et la moins coûteuse est celle qu’on ne consomme pas ».

L’efficacité énergétique est un levier de premier ordre pour relever les défis énergétiques qui sont devant nous. L’Agence Internationale de l’Energie réaffirme régulièrement, qu’à l’horizon 2030, environ 40% des réductions de CO2 requises pour tenir une trajectoire « +2°C », pourraient découler des seuls progrès d’efficacité énergétique.Sachant que le taux de renouvellement du parc immobilier est inférieur à 1% par an, la rénovation énergétique des bâtiments existants est l’un des moyens les plus prometteurs de réduire les émissions diffuses de gaz à effet de serre, puisque les émissions du secteur résidentiel et tertiaire représentent une large part des émissions nationales (ce secteur représente 40% à 45% de la consommation d’énergie, responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre).

Cependant, la rénovation énergétique n’est pas intrinsèquement rentable. Prenons en exemple un bâtiment de bureaux ancien de 5.000 m² qui supporte des coûts d’énergie moyens de 150.000 € par an (un immeuble identique neuf pourrait être facilement trois fois moins énergivore, soit coûter moins de 50.000 € en énergie par an).Pour atteindre une performance énergétique équivalente au bâtiment neuf, le bâtiment ancien devra subir une rénovation très lourde, estimée à au moins 1.000 €/m² ce qui implique un coût total minimum de rénovation de 5 millions € en l’espèce. Cet investissement sera rentabilisé à raison de 100.000 €/an d’économie d’énergie, soit pas avant 50 ans…

Opération LORMONT - LA RAMADE - ECO-QUARTIER LES AKENES (33) :Conception-construction et maintenance d’un éco-quartier de 300 logements sociaux (235 en locatif et 65 en accession).Crédit photo : Philippe Caumes.

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Initiative :

Pour VINCI Construction, il faut «embarquer» la rénovation énergétique du bâtiment au sein d’autres projets. Aujourd’hui encore trop souvent pensées isolément des autres actions de réhabilitation ou même de gestion du parc de bâtiments, les actions de rénovation énergétiques doivent être associées à d’autres opérations urbaines, immobilières ou de modernisation bâtimentaire créatrices de valeur et adaptées aux nouveaux usages. Une part de la valeur ainsi dégagée peut alors être allouée au financement de la transition énergétique (comme cela peut être le cas lors d’opérations de surélévation).

En particulier, les collectivités sont aujourd’hui confrontées à d’importants enjeux de gestion du patrimoine communal : services municipaux répartis aux quatre coins de la ville, dans des bâtiments «fuyards» énergétiquement et pas toujours accessibles. Dans ce contexte, de grandes synergies peuvent émerger entre une collectivité désireuse de moderniser ses équipements, diminuer sa facture énergétique et offrir un meilleur service à ses concitoyens, et un opérateur privé comme VINCI Construction, en capacité d’investir pour réorganiser les usages de différents bâtiments, engager des travaux de rénovation énergétique et gérer éventuellement leur exploitation en phase finale.

Pour cela, VINCI Construction propose aux collectivités d’engager une phase d’échanges exploratoires non engageante sur la gestion de son patrimoine et la destination finale de ses bâtiments, afin d’identifier des cercles vertueux et des fonctionnements gagnants pour toutes et tous qui tiennent compte à la fois des capacités d’investissements limités des collectivités et des besoins de rénovation forts du patrimoine collectif.

Les objectifs

> Sortir d’une politique aujourd’hui « élitiste » et sélective dans le soutien aux opérations de rénovation énergétique ;> Libérer les énergies publiques et privées, aptes à générer l’entraînement général requis, y compris au regard des solutions de financement ;> Lever des freins administratifs pour réaliser une opération plus large qu’une simple amélioration thermique qui permette de redonner vie au patrimoine collectif.

Opération LORMONT - LA RAMADE - ECO-QUARTIER LES AKENES (33) : Conception-construction et maintenance d’un éco-quartier de 300 logements sociaux (235 en locatif et 65 en accession). Crédit photo : Philippe Caumes.

Opération LORMONT - LA RAMADE - ECO-QUARTIER LES AKENES (33) :Conception-construction et maintenance d’un éco-quartier de 300 logements sociaux (235 en locatif et 65 en accession).Crédit photo : Philippe Caumes.

Opération LORMONT - LA RAMADE - ECO-QUARTIER LES AKENES (33) :Conception-construction et maintenance d’un éco-quartier de 300 logements sociaux (235 en locatif et 65 en accession).

Crédit photo : Philippe Caumes.

Opération LORMONT - LA RAMADE - ECO-QUARTIER LES AKENES (33) : Conception-construction et maintenance d’un éco-quartier de 300 logements sociaux (235 en locatif et 65 en accession). Crédit photo : Philippe Caumes.

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Initiative 1 : L’habitat participatif

Quelques projets ont déjà vu le jour dans les 19ème et 20ème arrondissements de Paris, au 20 rue Gasnier-Guy (20ème arr.), au 16 rue Armand Carrel (19ème arr.) et au 46 rue Sorbier (20ème arr). Mouvement fondé dans les années 50 sur le principe de l’autoconstruction, le concept de l’habitat participatif est apparu en réponse à la grande crise du logement de l’après-guerre. Il est né d’une volonté de construire efficacement et économiquement, notamment grâce à l’« apport-travail », pour pallier la difficulté de l’Etat à répondre à la pénurie de logements.L’habitat participatif permet à des groupes de citoyens de concevoir, créer et gérer leur habitat collectivement, pour mieux répondre à leurs besoins, en cohérence avec leurs moyens et leurs aspirations, en particulier en matière de vie sociale et d’écologie. Ce mode de production de l’habitat est ouvert à toutes et à tous, de tout âge, tout niveau de ressources, tout milieu social, toute activité… Les futurs habitants définissent aussi leurs souhaits architecturaux et leur capacité de financement.

Début 2014, dans une volonté de développer l’habitat participatif dans le cadre de sa politique de l’habitat, la Ville de Paris a lancé un appel à projet avec des aides en deux temps :> A hauteur de 90% des frais d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre engagés dans un plafond de 17 000 euros de subvention par association ;> Entre 70% à 80 % des frais d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre engagés dans un plafond de 22 000 à 27 000 euros de subvention par association.

Comment faire ?

En 2003, la mise en place de la loi SRU « Solidarité et Renouvellement Urbain » a mis à l’ordre du jour la question de la participation des citoyens. En 2014, la loi Alur a donné un cadre juridique permettant à des personnes ou des ménages d’assumer la maîtrise d’ouvrage de la construction de leur logement principal (possible d’associer des organismes sociaux (comme des bailleurs), afin de participer à la définition, à la conception, puis à la gestion des logements).Elle crée deux nouveaux statuts visant à faciliter et favoriser ces opérations :> Coopérative d’habitants : alternative à la propriété « classique », les habitants détiennent des parts sociales de la coopérative. Ils sont propriétaires collectivement de la coopérative mais ils sont individuellement locataires (ils versent une redevance (assimilée à un loyer) permettant de rembourser l’emprunt et de payer les charges.Les prises de décision reposent sur une gouvernance démocratique (une personne = une voix), avec des principes de solidarité très marqués.> Société d’autopromotion : L’objectif de ces sociétés est de construire un bien immobilier selon des aspirations communes (environnementales, sociales, économiques) pour le partager entre différents propriétaires. Après la livraison, la société d’autopromotion peut déboucher sur un fonctionnement de copropriété classique.

THÈME 3 : SOUTENIR L’HABITAT PARTICIPATIF

Crise du logement, loyers beaucoup trop élevés… Il n’est pas peu dire que, dans certaines villes françaises et surtout dans la capitale, pouvoir se loger correctement est une gageure. Dès lors, bien conscientes de l’important frein au dynamisme économique que représentent ses difficultés pour attirer les jeunes talents d’aujourd’hui ou demain, les collectivités travaillent à de nouvelles solutions pour faciliter l’accès au logement. Habitat participatif ou reconquête des locaux vacants, comment trouver de nouvelles façons de se loger ?

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Initiative 2 : Mobiliser les locaux vacants

Sur le site des « Grands Voisins », installé sur 3,2 hectares désaffectés de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul (Paris), 130 structures cohabitent, pour 17 euros par mois du mètre carré. Et la liste d’attente d’associations intéressées est longue...

En juillet 2013, deux jeunes urbanistes, Simon Laisney et Paul Citron ont développé une initiative, Plateau Urbain : l’idée est de mettre en lien direct les propriétaires des immeubles vacants avec des artistes, des associations ou des jeunes entreprises pour des locations à bas prix. L’association joue le rôle d’interface entre propriétaires et porteurs de projets, pour redonner vie à des immeubles vacants et soutenir des projets associatifs, entrepreneuriaux et culturels.

C’est là l’opportunité pour de petites structures aux moyens limités (artistes, associations, entreprises de l’économie sociale et solidaire) de trouver des locaux bons marchés en pleine ville. Défi : convaincre les promoteurs qu’ils ont tout à y gagner, que la vacance est coûteuse (frais d’entretien, charge de copropriété, taxe foncière…) et qu’enfin un immeuble vide nuirait à la dynamique d’un quartier.Parallèlement, l’association peut également proposer des prestations complémentaire : programmation, animation des appels à candidature, appui à l’aménagement et à la gestion des locaux.

Objectif

> Redonner vie à court terme à un certain nombre de bâtiments, pour réanimer des zones pour l’instant délaissées afin d’orienter leur attractivité à plus long terme ;> Faire évoluer les pratiques de l’occupation éphémère de l’espace ;> Encourage la mutualisation des espaces, des outils et des services au travail ;> Considérer la vacance comme une opportunité et de mieux utiliser l’existant, dans une logique de préservation et de valorisation des ressources urbaines.

Contexte

Point de départ du projet, deux chiffres : en 2012, la région Ile-de-France comptait pas moins de 4 millions de m² de bureaux vacants dont 800 000 m² inoccupés depuis plus de 5 ans. Des chiffres qui interpellement alors que la crise du logement est une réalité pour de nombreux ménages.

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Initiative 1 : Lier réinsertion et logements sociaux faiblement consommateurs en énergie, l’exemple du Chenelet

Association située dans le Nord-Pas de Calais, Le Chenelet travaille à la réinsertion de personnes en difficultés en les impliquant dans la construction de logement sociaux écologiques. Les travailleurs en seront les futurs résidents.

Au-delà d’une aide à la réinsertion evia l’acquisition d’une expérience par un travail valorisant, le projet est aussi basé sur la réutilisation de matériaux locaux : une partie du bois utilisé provient de forêts voisines inexploitées depuis longtemps, les briques d’argiles viennent d’une ancienne mine (non cuites, elles permettent aux murs intérieurs d’emmagasiner la chaleur du poêle à bois chauffant pendant 2 heures et la restitue ensuite pendant 24h), l’isolation est faite grâce à la cellulose d’anciens annuaires téléphoniques. Ainsi, la facture de chauffage est réduite à seulement 70€ par mois !

En plus du projet de construction, les maisons du hameau sont entourées de potagers biologiques cultivés par les résidents.Le réseau Chenelet Construction s’est donné pour objectif d’essaimer partout en France avec la création de bâtiments de qualité, à vocation sociale. Il a déjà construit 2 logements sociaux à Barbechat (44) en 2014, 4 logements sociaux à Vachères (O4), Revin (08) ou encore Merville (59).

Initiative 2 : Lier formation et construction de logement social, l’association 3PCO

En 2011, l’association 3PCO (jeune association de chantiers de formation en écoconstruction) a lancé à Loudun (86) le projet de rénover un logement privé et vacant pour qu’il soit loué en «bail très social». Sous la forme de chantier participatif de formation ouvert à toute personne souhaitant apprendre en pratiquant, tout en participant à l’amélioration d’un bien à usage social, ce type de projet de réduire « de plus de 50 % le coût de mise en œuvre de techniques constructives particulièrement intensives en main d’œuvre, et donc souvent hors de portée économiquement pour la rénovation d’ouvrage à usage social ».Financé par des prêts solidaires (remboursés dans le temps sur la mise en bail), le soutien du Fond Social Européen et une campagne de financement solidaire, les chantiers organisés par l’association portent sur :> la rénovation et l’amélioration thermique de façon écologique ;> la redistribution des pièces intérieures ;> l’amélioration de l’isolation des murs de la toiture ;> la mise en place d’un système de chauffage performant.

Objectif

« En associant ainsi les ressources du plus grand nombre à l’énergie des stagiaires et formateurs des chantiers, nous espérons parvenir à finaliser ce projet de rénovation, et ainsi boucler la modélisation d’une forme originale de coopération pour l’habitat social et écologique, en vue de la répliquer ».

THÈME 5 : RÉINVENTER LE LOGEMENT SOCIALEt si la transition énergétique était une opportunité de repenser la construction, l’utilisation et l’habitation des logements sociaux ?

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6. Des territoires connectésAlors que notre société vit une «transformation numérique» dont la portée et les conséquences sont loin d’être comprises et maîtrisées, le numérique s’insère progressivement dans notre quotidien et transforme un certain nombre de nos pratiques et habitudes, comme la possibilité d’avoir accès à l’information, de communiquer et d’interagir.Les réseaux sociaux (type Facebook ou Twitter), les plateformes d’achats en ligne (Amazon) ou les moteurs de recherche (Google) sont devenus des acteurs majeurs des médias, de la culture, de l’économie et même du monde politique.Alors que les citoyens se désintéressent de la politique, de nouvelles initiatives numériques rouvrent le champ des possibles en matière de renouveau démocratique.

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Initiative 1 : Encourager la participation citoyenne

ID City, l’intelligence collective au service des collectivités

Proposant une plateforme, s’intégrant en 2 clics sur le site des collectivités, iD City a pour but d’accélérer la participation citoyenne au niveau local.La plateforme s’organise autour de 4 axes :> Possibilité de créer en 2 clics une consultation en ligne (concertation thématique, budget participatif, sondage…) ;> Plateforme de libre contribution ouvertes aux citoyens pour proposer des idées, réagir ou voter à celles des autres ;> Plateforme de consultation des administrés pour une concertation générale (pour un budget participatif par exemple) ou seulement d’une partie (pour un conseil de quartier) ;> Analyse facile des contributions : génération automatique de statistiques et de diagrammes pour les sondages, analyse sémantique pour traiter les idées issues des concertations.

ID City est une « sorte de boîte à idée numérique […] Cela permettra également d’échanger plus facilement avec les élus. Il est important d’impliquer les Elvinois, c’est un outil au service du lien social » Gwénaëlle Legrand, adjointe à la communication à Elven (Morbihan)

Initiative 2 : Fluidifier les échanges entre élus et citoyens

Fluicity

Partant du constat que 61 % des jeunes n’étaient pas allés voter aux dernières municipales, Fluicity a été développée dans une optique de redonner envie aux gens de participer, de s’impliquer dans la construction de l’espace public, et de renouveler l’intérêt pour la politique par la démocratie locale.

Application pour smartphones, elle propose une plateforme d’informations, d’expression, d’échanges visant à faciliter la prise de décision collective grâce à la participation à l’échelle locale.

Ainsi, Fluicity propose 3 services :> Un fil d’actualité du quartier qui permet de mieux informer les citoyens (alimenté par la mairie, des associations, des acteurs privés, des médias locaux…) ;> Une plateforme d’échanges en direct avec les élus destinée à rapprocher les élus et citoyens ;> Un outil de big data visant à permettre à la mairie de mieux comprendre ses administrés.

THÈME 1 : LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVELe support numérique et l’interconnexion des citoyens via les smartphones, ordinateurs, télévisions connectées et autres tablettes ont permis le développement d’une constellation d’applications qui cherchent à renouveler l’engagement citoyen et la démocratie locale.Grâce au numérique, la démocratie elle pourrait retrouver une seconde jeunesse et redevenir un brillant idéal. Comment l’encourager ?

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Les habitants sont invités à s’exprimer sur des sujets très cnnectés : l’état du trafic routier, la pollution, la voierie… Ils peuvent donner en temps réel leur avis sur les propositions de la collectivité, signaler un dommage dans leur rue ou tout simplement proposer une idée. La principale cible de l’application sont les jeunes, qui s’impliquent peut dans les conseils de quartiers mais qui ont des smartphones.

« Les données recueillies permettent aux élus de prendre des décisions et d’être plus efficaces. Les citoyens mesurent en retour l’impact de leurs avis sur les décisions des maires » Julie de Pimodan, fondatrice.

Initiative 3 : Remettre les citoyens au coeur du vivre ensemble

City2Gether

L’application City2Gether remet les citoyens au cœur de l’écosystème en simplifiant leurs échanges avec les élus et les collectivités.

Elle répond à 3 problématiques :> Comment rendre la ville plus intelligente ?> Comment améliorer les services publics ?> Comment replacer le citoyen dans la vie locale ?

Concrètement, chaque personne peut donner des renseignements en temps réel sur la ville : emplacement de chantiers en cours, heures de passage du tri sélectif, suggesstion des idées ou d’avis. Les citoyens peuvent répondre à des e-sondages et permettre aux élus de connaître un point de vue.

L’application permet aux élus de :> Récolter l’avis de leurs concitoyens en temps réel et définir de nouvelles mesures en conséquence ;> Mettre en place une communication transparente sur leurs actions ;> Mieux prendre en compte les avis et inquiétudes de chacun ;> Valoriser leur programme politique ;> Mieux gérer les services publics : envoie d’alertes sur des problèmes comme des inondations ou l’approche d’une canicule.

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Initiative 1 : améliorer les services en lignes

L’« e-administration » s’impose comme un enjeu majeur de la transformation du service public. Elle définit l’ensemble des technologies et des usages liés à la possibilité de s’informer, d’être orienté mais aussi de réaliser des démarches administratives via les services en ligne :> Accès aux informations publiques, que ce soit pour l’administré, le citoyen, les collectivités ou les professionnels ;> Des services en ligne facilitant les démarches : formulaires en ligne, télé services, télé procédures.

Avantages

> Pas de déplacement, gain de temps (pour l’usager ou l’administration), les démarches étant accessibles en permanence sur le web ;> Pas de contraintes d’horaires ;> Économie de papier, de téléphone et de frais postaux (respect des problématiques de développement durable).

THÈME 2 : COLLECTIVITÉS CONNECTÉES : LE SERVICE PUBLIC 2.0La France est devenue en 2014 la première nation européenne en matière d’administration numérique. S’inscrivant comme un acteur incontournable dans le domaine, elle entend accélérer sa transformation pour simplifier encore davantage les démarches des particuliers et des entreprises grâce à internet, et rendre les services publics plus efficaces et plus réactifs.Alors que désormais plus de la moitié de nos concitoyens paient leurs impôts de façon dématérialisée et que 86% des agriculteurs effectuent des demandes d’aide au titre de la Politique agricole commune (PAC) via internet, les collectivités et l’Etat amplifient considérablement leurs transformations numériques. Prochaine étape : la dématérialisation des relations entre administrations et citoyens.

> Mauvaise connaissance des services en ligne par les citoyens, non connaissance des outils informatiques (la culture du numérique n’a pas encore pénétré toutes les populations) ;> Sites de mairies obsolètes et outils peu intuitifs pour les utilisateurs (un travail d’ingénierie informatique et d’ergonomie reste à faire .;> Difficultés d’utilisation pour certaines personnes voire pas d’accès Internet : en 2015, 83 % des foyers sont équipés d’internet. C’est bien, mais on peut faire encore mieux.

Actuellement, http://www.service-public.fr est le site officiel de l’administration française. Tous les services en ligne de l’état sont accessibles depuis ce portail. Dans un délai d’un an, 100% des démarches concernant l’État qui ne requièrent pas de présence au guichet seront réalisables en ligne.La démarche mise en place par l’Etat se répercute plus lentement à l’échelle des collectivités, mais le changement est en marche !

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Initiative 2 : accéder à toutes les informations depuis son smartphone

« Nantes dans ma poche » (mais aussi de Bordeaux Ma ville, Lyon…) est application multi-services qui permet aux citoyens de savoir tout ce qui se passe dans la ville. L’ambition est de rendre la ville facile et simplifier le quotidien de tous les usagers de la métropole nantaise. L’application complète un ensemble d’outils numériques déjà existants (sites institutionnels, e-démarches, open data…), à travers un large panel de services personnalisables et actualisés en temps quasi-réel : horaires de bus, menus de cantines des enfants, horaires d’ouverture de la piscine, places de parking restantes… Nantes dans ma poche recense aussi plusieurs milliers de lieux utiles sur le territoire de la métropole. Les fiches lieux présentent toutes les informations pratiques pour les usagers (horaires, services proposés, localisation, moyen d’accès et contact).

Concrètement, le contenu s’affiche autour d’un écran central « Mon quotidien » qui fonctionne comme un tableau de bord et est directement enrichi par l’usager qui ajoute les services dont il a besoin et les paramètre en fonction de sa situation pour recevoir les informations qui lui correspondent. Ainsi en un coup d’œil, il accède à l’ensemble des données qu’il a sélectionnées.

L’application propose aujourd’hui douze micro-services :> Circulation : info trafic sur un secteur géographique déterminé ;> Parking : informations sur les places disponibles dans les parkings de la ville ;> Stations Bicloo : disponibilités des vélos et des points d’appui sur les stations de vélo en libre service ;> Tan : horaires des prochains passages des trams et bus du réseau de transport public de la communauté urbaine ;> Piscines : horaires d’ouvertures et informations sur les piscines des 24 communes de la métropole ;> Agenda : événements à venir sur la métropole ;> Infos écoles : menus de la cantine et alertes en cas de fermeture du service ;> Tri’sac : rendez-vous de distribution des sacs pour le système de gestion du tri des déchets mis en place par la communauté urbaine ;> Cinéma : toutes les informations sur les films et les séances des salles de cinémas de l’agglomération ;> Qualité de l’air : les indices des principaux polluants atmosphériques avec alertes en cas de niveau trop élevé ;> Voie publique : formulaire de contact pour signaler un problème rencontré dans la rue (trou dans la chaussée, chute de branche, lampadaire défectueux, etc.) ;> Trajet : service de calculs d’itinéraires en transport en commun.L’application répond aussi à des usages spécifiques en situation de mobilité, pour un quotidien plus facile à vivre.

Elle se distingue par :> La personnalisation des services : le service s’adapte à chacun, et non le contraire. Il y a donc autant d’applications que d’utilisateurs ;> Une offre de contenus orientée pour les usagers : les services proposés par l’application dépassent les frontières des compétences des collectivités mobilisées, pour mieux servir les usagers ;> La valeur d’usage des informations : les données sont diffusées en temps quasi-réel et adaptées à chaque usage.

Contexte

En 2015, 58 % des français sont équipés d’un smartphone, 79 % des 25-39 ans en possèdent un et ce chiffre monte même à 90 % concernant les 18- 24 ans. Grâce à la quasi omniprésence de cet équipement, l’accès à Internet n’a jamais été aussi facile.Bien conscientes de cette nouvelle donne, les collectivités et les entreprises développent une batterie de services connectés destinés à profiter de la dynamique permise par le numérique pour faciliter la vie des citoyens.

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Initiative 3 : Le numérique au service des agents municipaux

A Angers, la ville a fait le pari de se servir du numérique pour optimiser le travail des ses agents dans deux domaines : le tri sélectif et le stationnement.Deux technologies ont été intégrées dans la ville : des capteurs de remplissage des containers de tri enterrés, ainsi qu’un système de parking intelligent.L’enjeu de la donnée pour les collectivités est à la fois opérationnel et économique : optimiser ses services pour faire face à la baisse des dotations, tout en accroissant le confort des citoyens.

Le dispositif de parking intelligent permet de limiter les abus de stationnement. Des bornes munies de capteurs de position envoient en cas de dépassement horaire un texto à la Police municipale afin que cette dernière se rende sur les lieux pour constater l’infraction.Les capteurs installés sur les bornes de tri enterrées ils permettent de peser ces dernières à distance. Auparavant, un camion déterrait pour les vider chaque semaine. Grâce à ce système les passages des camions sont raisonnés et organisés uniquement lorsque c’est nécessaire.

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Elues Locales c’est

+ de 50 formations par an pour les élus locaux+ de 600 femmes élues formées

100 % des élus recommandent nos formations après y avoir assisté

www.elueslocales.fr

Elueslocales.fr réunit la plus grande communauté de femmes élues de toute la France et de tous les partis. Plus qu’une plateforme, c’est un véritable réseau qui s’est constitué et vit tout au long de l’année.

Le site internet regroupe des actualités, des questions – réponses sur la vie d’élu-e, des présentations de projets innovants, un forum rassemblant les élu-e-s connecté-e-s. Mais pas que. Le réseau dépasse le virtuel et accompagne les élu-e-s sur le terrain.

Une cinquantaine de formations sont organisées pendant l’année, une vingtaine de réseaux locaux réunissent les élues du département lors de moments d’échanges conviviaux et de formations locales. Enfin, les clubs thématiques permettent aux élues de toute la France de se réunir sur des sujets communs : transport, numérique, finances, égalité, énergies nouvelles et urbanisme.

Enfin, les Journées Nationales des Femmes Elues rassemblent tous les ans un demi millier d’élues locales sans distinction de mandat ou de parti pour deux jours de formation et d’innovations locales.

A propos d’Elueslocales

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Retrouvez toutes les informations sur www.jnfe.fr

A propos d’Elueslocales

Organisées par Elues Locales, les Journées Nationales des Femmes Elues rassemblent pendant deux jours 500 femmes élues de toute la France et de tous les partis pour réinventer les pratiques de la politique. Les « Journées » réunissent tous les membres incontournables, de l’innovation politique : des élu-e-s, aux ministres en passant par les start-ups et les associations locales.

Placées sous le haut-patronage de l’Elysée, les « Journées » réunissent toutes les élues qui veulent échanger sur leur mandat et apprendre de nos intervenants et formateurs les meilleures idées pour faire de la politique de façon efficace et bienveillante !

2 journées pédagogiques pour enrichir vos compétences et exceller dans votre mandat

Une occasion unique pour échanger avec des centaines d’élues de toute la France

Une conférence, des ateliers et bien plus, pour rencontrer des femmes influentes et inspirantes

Une formation 100% prise en charge par votre collectivité

4 raisons pour venir aux Journées

Les Journées Nationales des Femmes Elues,

deux jours de formation et d’échanges dédiés à toutes les

élues locales.

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> Prochaine édition les 24 et 25 novembre 2017

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Nos coordonnées

Vos contacts

Formations à Paris, devis de formations sur mesure, Journées Nationales des Femmes Elues : > David [email protected] – 06 87 40 11 18

Réseaux locaux, clubs thématique, et formations locales : > Céline [email protected] – 06 68 69 11 16

Site en ligne et communauté connectée : > Hélène [email protected] – 06 78 28 83 62

Retrouvez-nous en ligne toute l’année !www.elueslocales.fr www.jnfe.fr

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