terre information magazine n° 208

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Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 208 - Octobre 2009 Dossier Obéir et commander 3:HIKQRE=YUXUU[:?k@m@a@i@a; M 06744 - 208 - F: 3,00 E LES CASQUES BLEUS EN MISSION En direct du Liban Focus Les bases de Défense Vie des unités Une FOB à Canjuers Portrait L’ADC Redoutey, spéléologue

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Terre information magazine n° 208

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Page 1: Terre information magazine n° 208

Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 208 - Octobre 2009

DossierObéir et commander

3:HIKQRE=YUXUU[:?k@m@a@i@a;

M0674

4-208

-F:3,0

0E LES CASQUES BLEUSEN MISSION

En direct du Liban

FocusLes bases de

Défense

Vie des unitésUne FOB à Canjuers

PortraitL’ADC Redoutey,

spéléologue

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Page 2: Terre information magazine n° 208

ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

A L’HONNEUR . . . . . . . . . . .6

PANORAMA . . . . . . . . . . . . . . . .8

FOCUSLe RETEX des BDD . . . . . . . . .12

EN DIRECT DU LIBANCe ne sont pasdes bleus ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16

3TIM n°208 - Octobre 2009

26

Sommaire

RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 72 69 + n° de poste ou PNIA 821 752 + n° de poste - Fax : 01 72 69 25 51 I PRÉSIDENT DUCOMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 25 58) I RÉDACTEUREN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros, CNE Audrey Laisné (poste 25 50) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 25 50) I CHEF DES REPORTAGES :MAJ Yannick Le Leuch (poste 25 52) I RÉDACTION : (poste 25 59 ou 25 64) - CNE Thomas Dijol, LTN Séverine Bollier, LTN Céline Brunetaud, Diane Lhéritier I BRÈVES ET PETITES ANNONCES : Mélanie Texier (poste 25 55) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 25 67) ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-

Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 25 63) BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur, BCH David Gaubert I MARKETING : MAJ André Le Bodic (poste 25 56) I ÉDITEUR :Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ (ECPAD) :

M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 - [email protected] I DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 72 69 25 63 - Fax : 01 72 69 25 51 I ABONNEMENTSPAYANTS : ECPAD - Tél. : 01 49 60 52 44 I RÉALISATION : Samourai.fr I IMPRESSION : CirclePrinters - Commission paritaire n° 0211B05259 - ISSN n° 0995-6 999 - Dépôt légal : à parution.Ce numéro comprend un encart Terre Information folioté de I à IV, et un encart publicitaire La France Mutualiste. Tous droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est sou-mise à l’autorisation préalable de la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPAT, CNPI, ECPAD, Thomas Goisque, DR. I COUVERTURE : Liban, ADJ Jean-Raphaël DRAHI - Site internet :www.defense.gouv.fr/terre I Courriel : [email protected]

Point de situation . . . . . . . . . . . .18Une force de dissuasion . .20La logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22La coopérationmultinationale . . . . . . . . . . . . . . . .24Les actions CCM . . . . . . . . . . . . .25

DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26Obéir et commander

LE CEMAT VOUS PARLE . . . . . . . . . . .40

RETEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .43

INNOVATIONLe SILCENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47

A LA UNEEN OCTOBREDOSSIEROBÉIR ET COMMANDERObéir et commander : ces deux notionssont aussi vieilles que les armées,et forment aujourd’hui autant qu’hierle socle du métier militaire.

TIM A 20 ANS2003 et 2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56

SPORTLes 24 heures du MansRollers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60

QUARTIER LIBRE Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .64Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .66Vu dans les médias . . . . . . . . .69Petites annonces . . . . . . . . . . . .70

VIE DES UNITÉSLe SIAé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Une FOB à Canjuers . . . . . . . 50

PORTRAITL’ADJ Beaurepaire au Liban . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52L’ADC Redoutey,spéléologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54

16 54

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1- Quelle utilisation faites-vous de votre voiture ?Je ne peux malheureusement pas m’en passer ! Pourtant, je prends les transports en commun tous les jours pour aller de mon domicile parisien à mon travail en banlieue. Mais une voiture, c’est quand même bien pratique pour pouvoir quitter la ville et partir le week-end en toute liberté.

2- Avez-vous pu réaliser des économies sur votre budget auto ?Les transports, cela demeure un poste important dans mon budget ! Comme je devais changer de voiture, j’ai décidé en début d’année de troquer mon vieux véhicule pour une auto neuve. J’ai investi dans une voiture propre, qui produit moins de 120 g de CO2 au km. J’ai pu bénéficier de 700 € au titre du bonus

écologique mis en place par les pouvoirs publics, et de 1 000 € supplémentaires de prime à la casse (2).

3- Pourquoi avoir souscrit un contrat AUTO PASS auprès de la GMF ?J’ai profité d’un tarif vraiment intéressant. Avec le Bio Bonus prévu au contrat, la GMF donne un sérieux coup de pouce aux acquéreurs de véhicules propres. Et j’ai pu aussi bénéficier de la réduction ECO PASS réservée aux automobilistes titulaires d’un abonnement annuel de transports en commun, ce qui est mon cas. Au total, ma cotisation a réellement baissé par rapport au tarif normal. Sur un peu plus de 500 €, l’économie dépasse 67 € ! (3)

(1) source : Automobile Club, budget pour une Clio III essence, chiffre 2007.(2) super bonus pour la mise au rebut d’un véhicule de plus de 10 ans, suite à l’acquisition d’un véhicule propre (moins de 160 g CO2/km).(3) économie de 67,31 € sur une cotisation annuelle de 503,65 € pour l’assurance d’un véhicule Peugeot 207 HDI Premium 90 5 CV avec le contrat GMF AUTO PASS, formule tous risques confort avec franchise, pour un conducteur âgé de 30 ans, à 40% de bonus sans sinistre responsable.(4) ni étudiants, ni lycéens.

Assurance auto : comment dépenser moins...

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BIO BONUS - 5% sur l’assurance des véhicules propres (moins de 120 g de CO2/km parcouru) de moins de 5 ans

PETIT ROULEUR - 10% si vous faites moins de 5 000 km par an en usage privé avec votre véhicule

ECO PASS - 10% pour les automobilistes (4) titulaires d’un abonnement annuel payant de transports en commun

BONS CONDUCTEURS ils ne paient pas pour les autres, et encore moins avec AUTO PASS ! Avec 50% de bonus sans sinistre responsable depuis 7 ans, la GMF augmente le bonus jusqu’à 65%. C’est le Bonus + !

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AUTO eT POUvOir d’AchAT

Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, la GMF vous permet de réaliser des économies sur votre budget auto. Tout en étant mieux assuré, mieux remboursé.

5 345 e : budgetauto moyen (1)

3 questions à :Laurent deville, agent edF en banlieue parisienne, 30 ans

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Éditorial

5TIM n°208 - Octobre 2009

n ces temps où notre armée deTerre renoue avec les réalités d’unengagement opérationnel parti-culièrement exigeant, redonnerses lettres de noblesse à l’exercice

du commandement est une impérieusenécessité.

CommanderPlus que jamais, le chef militaire doit fon-der sa légitimité et son autorité sur laconfiance mutuelle qui le lie à ses subor-donnés, sur la fermeté de son caractère,sur ses compétences professionnelles et

son exemplarité entoutes circonstancesmais également surson sens des respon-sabilités car, commele disait le maréchalJoffre, « celui qui ale goût de la respon-sabilité, après avoirpensé le problème,

sait imposer une solution et la faire triom-pher ». Dans cet esprit, n’oublions pas quele sens des responsabilités exige aussi decontrôler l’action des subordonnés, au quar-tier comme en opération.

Apprendre à commanderActeurs essentiels de la préparation opé-rationnelle, les organismes de formationont pour vocation d’éduquer et d’instruiredes chefs capables de commander dansdes situations toujours plus complexes où l’Homme, quels que soient les pro-grès technologiques, reste au centre de l’engagement militaire. Il s’agit donc de former des hommes et des femmes deréflexion mais aussi de caractère et de cœur

car la vocation du chef est, encore et tou-jours, de conduire ses subordonnés au com-bat en donnant du sens à l’action.

Apprendre à obéirAu-delà de la formation à l’exercice du com-mandement, l’éducation dispensée doitaussi être tournée vers l’apprentissagede l’obéissance aux ordres reçus parcequ’obéir et commander sont les partsindissociables d’un ensemble qui fondel’état de soldat. Ces deux éléments, intime-ment complémentaires de notre manièred’être, garantissent naturellement l’effica-cité de nos actions. Il s’agit bien, comme ledisait le maréchal Foch, « de comprendrela pensée de son chef, de la faire sienne et, par tous les moyens, de la traduire enacte ». De cette articulation doit naître leparfait équilibre entre l’obéissance formelleet l’esprit d’initiative, entre la discipline,indispensable à l’action militaire, et l’au-tonomie, dans le respect impérieux des loiset des règlements pour « le succès desarmes de la France ».C’est cette ambition qui continuera à ani-mer « les formateurs de l’armée de Terre »que j’ai l’honneur de commander depuisquelques semaines au sein de la DRHAT ;car, si les structures évoluent, la missiondemeure toujours aussi impérieuse, cellede former des chefs qui s’efforcent de voirclair malgré les incertitudes, savent déci-der et assument leurs ordres.

L’aptitude aucommandement passeaussi par le devoird’obéissance

E

Celui qui a le goûtde la responsabilité,

après avoir pensé le problème,sait imposer une solutionet la faire triompher. »Maréchal Joffre

Général de division Philippe BONNETDirecteur adjoint de la DRHAT et commandant

des écoles et des lycées de Défense

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6 TIM n° 208 - Octobre 2009

A l’honneur

65e anniversaire de la libération de ParisLors de la célébration du 65e anniversaire de la libération de Paris le 25 août 1944, le président de la République s’est rendu à la préfecture de police de Paris, lieu hau-tement symbolique où le général Leclerc reçut la reddition des troupes d’Occupationet où le général de Gaulle prononça son premier discours. Au cours d’une cérémo-nie, une plaque a été inaugurée à la mémoire du général Leclerc dans la cour de l’hôtel préfectoral. Accompagné notamment du Premier ministre François Fillon, duSEDAC Hubert Falco, du maire de Paris Bertrand Delanoë et du préfet de police deParis Michel Gaudin, le président a appelé à se montrer digne de ce jour à l’heure oùde nouveaux défis nous attendent.

Le CEMA en Afghanistan

Du 1er au 3 septembre, le général d’armée Jean-Louis Georgelin, chefd’état-major des armées, s’est rendu en Afghanistan pour inspecter lesunités françaises présentes autour de la ville de Kaboul. L’un des objectifs de sa venue était de faire le point sur l’engagement destroupes françaises, notamment pendant les élections d’août dernier, etd’étudier la réarticulation des effectifs français à compter de novembre.En effet, l’ANA assurera alors totalement la sécurité de Kaboul et de ses environs.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin,s’est rendu en Afghanistan les 17 et18 septembre 2009 pour faire un point desituation du travail réalisé par les militai-res français. Il s’est notamment rendu àTora (district de Surobi), avant de rencon-trer les autorités afghanes de la province.Le 18, il était en Kapisa pour rencontrerles unités du Groupement tactique inter-armes (GTIA) sur les bases de Tagab etNijrab. La visite du ministre s’effectuait àquelques semaines du redéploiement desforces françaises dans l’est du pays.Le 1er novembre prochain, l’essentiel destroupes françaises présentes à Kaboulsera en effet transféré sur les bases deKapisa et de Surobi.

Le MINDEFen Afghanistan

©EC

PAD

Le 11 août, le maréchal des logis-chef VincentDelcous et le brigadier-chef François Daix, du519e Régiment du train de La Rochelle, partici-paient à une activité sportive collective. Apercevant un homme âgé d’une soixante d’an-nées, victime d’un malaise, ils se sont portés àson secours en pratiquant un massage cardia-que, guidant et aidant les secours dans le trans-port du sexagénaire. Bien que leurs formations aux premiers secoursremontent à 4 et 12 ans, ils n’ont pas hésité uninstant. L’homme a repris connaissance avantd’être transporté à l’hôpital.

Ils ont sauvé une vie

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TIM n° 208 - Octobre 2009

En BrefDeux députésse rendent au TchadDu 18 au 20 août 2009, le députéde l’Ain, vice-président dela commission de la Défensenationale et des forces armées,Michel Voisin, ainsi que Chris-tophe Guilloteau, député duRhône, secrétaire de la commis-sion, se sont rendus auprès desmilitaires français stationnés auTchad.Accueillis par le colonel (A)Bruno Caïtucoli, commandantla force EPERVIER, un bilan leura ainsi été dressé des actionsmenées sur place par la France.Après leur rencontre avec lesunités stationnées à N’Djamena,les deux députés se sont rendusà Abéché où ils ont participé àune série d’exercices organiséspar le 68 e Régiment d’artilleried’Afrique.

7

Le CEMAT honore les troupes de MarineUne prise d’arme publiquea eu lieu à Fréjus le 31 août 2009en présence du général d’arméeIrastorza, chef d’état-major del’armée de Terre, dans le cadredes cérémonies de Bazeilles,qui perpétuent le souvenirde cette grande bataillequi eut lieu en 1870 et coûta la vieà 2655 soldats. Ces cérémoniessont aussi le moyen de réaffirmerla solidarité des troupesde Marine, autour notammentdu souvenir de la Division bleue,qui réunit pour la première foisde l’histoire marsouins et bigorsdans un même combat.Le général de corps d’arméeThonier et les généraux de divisionMontfort et Daniel ont fait aucours de la cérémonie leur adieuaux armes.

In memoriamM. Nicolas Sarkozy, président de la Répu-blique et chef des armées, M. HervéMorin, ministre de la Défense, le géné-ral d’armée Jean-Louis Georgelin, chefd’état-major des armées, et le générald’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, accompagnésde nombreuses personnalités civiles etmilitaires, ont rendu un dernier hom-mage au sergent Thomas Rousselle etau caporal-chef Johan Naguin, lors d’unéloge funèbre le 11 septembre 2009 au3e RIMa de Vannes.Le président a rappelé que « jamais,malgré les risques auxquels les expo-sait leur engagement, je ne pourraime résigner à la fatalité de ces viesbrisées et trop tôt interrompues. […]Le statut international de notre paysnous confère des prérogatives impor-tantes. […] Tel est bien le rôle desarmées françaises et que nul n’endoute, c’est également la sécurité etla liberté de la France et des Françaisqui se jouent sur les principaux théâ-tres extérieurs où sont engagées nosforces armées ».Le sergent Rousselle et le caporal-chefNaguin étaient le 4 septembre 2009 enmission de sécurisation de l’axe routierreliant Bagram à la FOB de Nijrab, en

Afghanistan, avant le passage d’un convoilogistique. Ils étaient intégrés à un dis-positif de huit véhicules et précédés parles moyens de reconnaissance du génie.Leur VAB a été visé par un engin explo-sif improvisé. Le caporal-chef Johan Naguin, natif dela Réunion, s’était engagé au 3e RIMa en

mai 2005. Pilote VAB, âgé de 24 ans,il était marié et père d’un petit garçond’un an et demi. Le sergent ThomasRousselle, âgé de 30 ans, marié et pèred’une petite fille de trois ans, s’étaitengagé en avril 1998 au 3e RIMa. C’étaitsa seconde mission en Afghanistan, oùil exerçait les fonctions de radio-tireursur VAB. Le 8 septembre 2009, Hubert Falco,secrétaire d’État à la Défense et auxanciens combattants, leur a décerné laMédaille militaire et le CEMAT, la croixde la Valeur militaire avec citation à l’or-dre de l’armée, en présence notammentde Mme Marie-Luce Penchard, secré-taire d’État à l’outre-mer. Le présidentde la République leur a remis le 11 sep-tembre 2009 la Légion d’honneur à titreposthume.

Soutien à nos soldats« Dans ces circonstances exceptionnelles, je veux rendre un hommage par-ticulier au courage, à l’abnégation et au professionnalisme de ces hommesqui ont choisi de servir notre pays à travers le monde, en acceptant de fairele don de leur vie. J’ai une pensée particulière pour ce régiment que vousconnaissez bien et qui vient d’être à nouveau touché sur le sol afghan. »

(Lettre de condoléances du Premier ministre, François Fillon.)

Caporal-chefJohan Naguin

SergentThomas Rousselle

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L’agenda du CEMAT

Panorama

31 AOÛT

Commémoration des combatsde Bazeilles à Fréjus.

10-11 SEPTEMBRE

Universités d’été de la Défenseà Saumur. Hommage funèbre au 3e RIMA de Vannes.

14 SEPTEMBRE

Réception du CEMAT espagnol.

15 SEPTEMBRE

Visite au 2e RG de Metz.Ouverture solennelle du CID.

16 SEPTEMBRE

GRAT des officiers généraux.

18 SEPTEMBRE

Visite au 1er RHC de Phalsbourg.

22 SEPTEMBRE

Visite à l’école d’état-majorde Compiègne.

La chaîne sécurité dispose de son siteLa refonte de la réglementation nationale, avec notamment la diffusion de la direc-tive nationale de sécurité des activités militaires de l’État par les services du Premierministre, a entraîné une révision générale des textes traitant de la protection des installations et du secret de la Défense nationale au sein de l’armée de Terre.Le bureau Emploi de l’EMAT a donc mis en place un nouveau site intranet, accessi-ble depuis la page d’accueil d’Intraterre. Le site présente ainsi l’organisation natio-nale de la chaîne sécurité et ses missions, facilite les contacts, met en ligne unebibliothèque des documents réglementaires et notifie par diffusion électronique lesdernières notes: www.emat.terre.defense.gouv.fr/STSD/

Le 3 septembre,un groupe de tra-vail, composé de15 présidents dessous-officiers,s’est réuni autourdu major Cacan,

conseiller des sous-officiers auprès duCEMAT, pour recueillir leur perceptionsur l’intégration des jeunes officiersissus du recrutement direct dans lesrégiments. Les conclusions de cetteréunion mettent en avant l’importancedu rôle du sous-officier dans l’accueilet la formation du jeune lieutenant,confronté à ses nouvelles responsabi-lités, nécessitant dans certains cas unemise en confiance. De manière générale, les relations entresous-officiers et officiers ne souffrentd’aucune difficulté. Tous soulignent l’indispensable complémentarité dujeune lieutenant et de son sous-officieradjoint. À cette occasion, diverses propositions ont été formulées pour améliorer tant la formation des sous-officiers que celle des officiers.

Le 1er août 2009 au Liban, le 1-11e Régi-ment de cuirassiers (1-11e RC) de Carpia-gne a changé officiellement d’appellationpour prendre celle de 4e Régiment de dra-gons (4e RD). Afin de marquer cet événe-ment, une prise d’armes, présidée par le général Lafontaine, RepFrance, s’esttenue sur le site de la Quick ReactionForce (QRF) au Sud-Liban, où se trouveune partie du régiment. Le 4e RD, le régiment de chars AMX-30 dela guerre du Golfe (opération DAGUET),avait été dissous en 1994 et son étendardconfié en 2006 au CENTAC.Le 4e RD revoit le jour pour constituer l’undes quatre régiments de chars Leclerc dela Force terrestre.

Le 4e Régiment dedragons renaît au Liban

En OPEX, l’accès à Internet était souventpayant. Depuis le 1er juillet2009, à Warehouseen Afghanistan, l’attribution individuellemensuelle est de :n 5 heures pour Internet ;n 2 heures pour le téléphone.De plus, une mission d’experts s’est renduesur place fin juin. Une venue très appréciéepar les soldats qui ont bénéficié de postes et de bornes wifi supplémentaires, de déblo-cages techniques. L’enveloppe initiale de 2 millions d’euros pour l’année 2009 a étécomplétée en juin par une allocation de 800 000 euros du bureau CPO. Les problè-mes de débit, de coupures intempestives ne peuvent, quant à eux, être résolus qu’aufur et à mesure, selon les sites et les pays. Les militaires basés au Liban, à titred’exemple, perçoivent désormais deux cartes réutilisables sur d’autres théâtres: l’unefournit 3h de communications vers les fixes ou 1h10 vers les portables, et l’autre per-met 5h de connexion internet. Le wifi est de plus en cours d’installation. À terme, lebut est de rendre possible la gratuité sur l’ensemble des sites sans restriction.

L’Intégration des jeunesofficiers en régiments

Où en est la gratuitéInternet en OPEX?

Une PMS au 519e Régimentdu train Du 20 juillet au 7 août 2009 s’est dérou-lée au 519e Régiment du train une prépa-ration militaire supérieure (PMS) au profitde 32 jeunes. Tir au Famas, marche aupas et chant, découvertes sportives ontété le quotidien de ces jeunes hommes etfemmes attirés par la Défense. Point d’orgue de ce stage, un débarque-ment d’assaut sur l’île de Ré. Après toutes ces émotions, les jeunes stagiaires ont reçu leur insigne « PMS »pour attester de leur réussite. 90 % de ces 32 jeunes diplômés, qui envisagentune carrière dans l’armée de Terre, ont manifesté le désir de donner suite à cetteexpérience.

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Fran

ce ARDANT DU PICQCharles(1821-1870)

Colonel français, cet homme aucaractère difficile voire faroucheparticipe à la campagne deCrimée, de Syrie (où il est faitprisonnier), ainsi qu’auxévénements d’Algérie de 1864.Homme de terrain, ce colonel,sorti de Saint-Cyr avec unclassement médiocre, n’hésitepas à remettre en causeles fondements stratégiquesmilitaires de l’époque et nouslaisse une œuvre majeure :Études sur le combat ; Combatantique et combat moderne.Partant des combats antiquescomme ceux de Cannes etde Pharsale, il s’inscrit en fauxcontre la théorie des «grosbataillons», privilégiantune théorie microstratégique.Il place ainsi le soldat au cœurde sa pensée, montrant quela victoire doit être remportéegrâce à la force moraledes soldats, à leur disciplineet à solidarité.

Source : Fabrice Fanet et Jean-Christophe Romer

(dir), Les militaires qui ont changé la France,Editions Le Cherche Midi.

« J’ai besoin des réservistes ! »L’Association des sous-officiers de réserve(ASOR) de Nantes a organisé sa 32e jour-née « découverte de la réserve et dumonde militaire » le 27 juin 2009 à Joué-sur-Erdre (44). Alors que celle-ci mettaità l’honneur son 2000e stagiaire, le CEMATrappelait de son côté au nouveau prési-dent de l’Association nationale des réser-vistes de l’armée de Terre (ANRAT)l’importance de la réserve. La pleine réin-tégration de la France dans l’OTAN créeen effet un nouveau besoin de réservis-tes, ayant une aptitude à travailler en état-major. L’armée de Terre compte actuel-

Le recrutement fait sa rentrée

Dispositif SEVELORLe dispositif SEVELOR, ou sécurisation dela vente des logements dans le cadre desrestructurations, a été mis en place parle ministre de la Défense pour accompa-gner les militaires et civils qui contraintsde se séparer de leur résidence princi-pale suite à une mutation liée aux restruc-turations, rencontrent des difficultés àvendre. Le groupe SNI, spécialisé dansl’immobilier, s’engage à faire une offred’achat pour tout bien qui n’est pas vendudans les deux mois. n Pour les civils, le dossier est à déposerà l’antenne mobilité reclassement des

Le salon d’armements de LondresLe salon Defense Systems & EquipmentInternational (DSEI) s’est tenu à Londres du 8 au 11 septembre 2009.L’armée de Terre s’est donc transpor-tée pour l’occasion sur les bords de laTamise pour présenter les projets de laFrance en matière d’innovation.Son atout principal était le programmeScorpion, qui a pour objectif de mettreen avant l’accroissement des capacitésopérationnelles, la souplesse de l’em-

ploi de la force, la communication géné-ralisée des informations, ainsi que laprotection renforcée des soldats etl’interopérabilité des forces armées.À cet effet, la première expérimentationa commencé le 14 septembre 2009 ets’achèvera le 5 octobre 2009. Il s’agitd’ARTIST, mené en Allemagne, au campde Bonnland.Le prochain numéro de TIM en fera uncompte rendu complet.

Une commandesupplémentaire de VBCILe ministre de la Défense, Hervé Morin,a annoncé la commande de 332 véhiculesblindés de combat d’infanterie (VBCI), por-tant l’ensemble à 630 véhicules. Lancé en2000, le programme, conforme aux orien-tations du Livre blanc, s’inscrit dans lavolonté de remettre à niveau les moyensde combat. Le montant global du pro-gramme VBCI se chiffre à 2,86 milliardsd’euros. Les premiers véhicules ont étéreçus en septembre 2008 au 35e Régimentd’infanterie, dont la première compagnieéquipée de ces engins a défilé lorsdu 14 Juillet. Les derniers exemplairesdevraient être livrés d’ici à 2015.

lement environ 18 000 réservistes. Sonobjectif pour 2011: 28000 réservistes !

189 Franciliens ont signé leur premiercontrat et assisté à leur première céré-monie au fort Neuf de Vincennes le1er septembre 2009, en présence du géné-ral de brigade Philippe Pontiès, sous-directeur Recrutement pour l’armée deTerre et coordinateur du recrutement pourles Forces armées.88 Ultramarins ont de plus rejoint desgarnisons métropolitaines dont 17 Réu-nionnais, affectés au 2e RPIMA. Ce ne sontpas moins de 277 contrats qui ont étésignés pour le mois de septembre, preuveque le recrutement ne faiblit pas.

unités ou à la cellule régionale mobilitéreclassement.n Pour les militaires, le déposer à la cel-lule d’accompagnement des restructura-tions ou à la DRH de l’unité.En cas de dissolution, les demandesdevront êtres faites auprès de la nouvelleaffectation. Une offre d’achat sera propo-sée dans un délai d’un mois.Pièces à fournir pour le dossier : justifi-catif de propriété, de mise en vente, demutation et un document attestant du prixde cession demandé.

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10 TIM n° 208 - Octobre 2009

Go no goEn référence au « go ! » anglais des parachutistes avantle saut, être en « go no go »désigne l’attente, le moment où on ne sait pas quoi faire. Le « go no go » est aussi unecale utilisée sur la mitrailleusede calibre 12,7 et qui sert àpositionner exactement lecanon.Celle-ci, d’épaisseurdifférente à chaque extrémité,indique d’un côté «go» et del’autre «no go». «Qui donne le go no go» ? En clair : «Qui donne le feu vert ?» Par extension, « go ! » désigneun ordre ne soufflant aucunehésitation et appelant uneaction immédiate.

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Afin d’évaluerla perceptiondes lecteurs

de la revue Terre InformationMagazine, la DRHAT (BCP-EH)et le SIRPA Terre ont réaliséune étude quantitative enavril 2009, par questionnaireauto administré. Au total,3 397 personnes ont étéquestionnées. 96% (contre77 % en 2004) se déclarentintéressés par le contenu,dont 17 % très intéressés.Ce résultat est confirmé parle très faible pourcentagede ceux qui ne lisent jamaisla revue et qui sont légèrementplus nombreux en régimentou en école (de l’ordre de4 %). 51 % lisent tous lesnuméros ou presque (contre60 % en 2004).

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Panorama

Une nouvelle aide à la reconversionImplic’action sera lancée le 8 octobre.Cette association s’inscrit dans les dis-positifs existants d’aide à la reconver-sion. Cette aide vise toute personne dela Défense et s’appuie sur un réseaunational d’anciens militaires et civils quiont réussi leur reconversion et désirent

partager leurs expériences. Accompa-gnés de professionnels du changementde métier et de la réorientation de car-rière, ils proposent ainsi des parcours dereconversion adaptés et personnalisés.n www.implication.frn 06 80 73 72 66

Du 10 août au 18 septembre 2009, 14 militaires du 1er RHC,1 Gazelle et 2 Puma ont assuré l’alerte incendie avecl’UIISC 7 au sein du Détachement d’intervention héliporté(DIH), dans le cadre du plan HEPHAISTOS (lutte contreles feux de forêt). Grâce à des bacs souples d’une capa-cité de 1500 l, les Puma interviennent en moins de 3het peuvent s’approcher à 500m du feu, dans des zonesdifficilement accessibles aux pompiers. Malgré desdéparts de feu fréquents, la contribution des hélicop-tères est restée faible et ponctuelle – 35 h de vol effectuées –, conséquence d’unemaîtrise rapide et efficace de la Sécurité civile. Lors des grands incendies en Corse,du 24 au 28 juillet 2009, ces mêmes hélicoptères ont réalisé plus de 70 allers-retours.

Dans le cadre de la future campagne derecrutement de l’armée de terre, qui sera lancée au début de l’année 2010, lasous-direction recrutement de l’armée deTerre a tourné sur le camp de Canjuers ses nouveaux films TV, avec le concours du 27e BCA et du 1er RCA. Élaborée parl’agence TBWA, cette campagne s’appuiera sur un site internet répondant aux critè-res de convivialité et d’interactivité les plus performants. Il sera valorisé par la miseen œuvre d’une stratégie de communication multimédia, dont ces films seront le pro-duit emblématique. L’armée de Terre aura recruté près de 14 000 jeunes en 2009.

Envoyez vos colis dès fin novembre et au plus tardpour la semaine 49! Les fêtes de fin d’année appro-chent et avec elles les cadeaux ! Que l’on soit enGuyane, en Nouvelle-Calédonie, en Afghanistan ouailleurs, il est important que chacun ouvre son précieux cadeau le 25 décembre. L’année dernière, le service de la Poste interarméesa traité pour la période de décembre 153 tonnes, soit 25 000 colis à destination du personnel de Défense et des familles. Il faut, par exemple, en moyenne 14 jourspour qu’un colis arrive normalement en Afghanistan. Avec les fêtes de fin d’année,n’hésitez pas à prendre de l’avance!

Colis de fin d’année : pensez-y !

Le 22 juillet 2009, un feu détruisait la garrigueaux portes de Marseille sur 1 077 ha. Afin deconjurer les risques de coulées de boues etd’inondation, les militaires, avec les services del’État, ont mis en place un dispositif de réhabili-tation des espaces sinistrés.Encadrés par l’ONF (Office national des forêts),80 militaires du 1er RE d’Aubagne, du 4e RD de

Carpiagne, du 1er REG de Laudun et du 2e REG de Saint-Christol ont été engagés pourassurer le nettoyage des sites. Bilan : 1600 arbres abattus, 500 fascines réalisées,350 m de talwegs créés pour l’écoulement des eaux, etc.

LOYAL MIDAS 09Du 21 septembre au 3 octobre,

l’armée de Terre participait à l’exercicemultinational amphibie LOYAL MIDAS 09,en Méditerranée puis sur le camp de Can-juers pour la partie aéroterrestre. Menéen vue de l’alerte amphibie NRF14 du pre-mier semestre 2010, cet exercice, conduitpar le Joint Command Lisbonne (OSE),devait permettre la certification de la com-posante amphibie (CATF/CLF). L’EMF1assurait la coordination entre les partici-pants de la force terrestre (6e BLB,4e BAM, 1re BM, CFT) et armait égalementune partie des postes Terre du CATF.

Ça tourne à Canjuers

L’armée de Terre intervient à Marseille

96%

Le détachement HEPHAISTOS

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Les 12 et 13 septembre 2009, le 3e Régi-ment du génie a organisé des journées portes ouvertes. Un spectacle son etlumière original, suivi d’un feu d’artifice,était l’attraction majeure de ce week-end.Alternant le ludique et le pédagogique, lerégiment a présenté son matériel (EBG– engin blindé du génie, PFM – pont flot-tant motorisé, etc.), son savoir-faire, sonsavoir-être... Chacun a ainsi pu profiter du parcoursaction man, du pont de singe et du tir laserau FAMAS, en passant par l’atelier démi-nage et une balade sur la Meuse en Enginde franchissement de l’avant (EFA).

11TIM n° 208 - Octobre 2009

Devise« À L’AFFÛT TOUJOURS,JAMAIS NE RENONCE. » C’est la devise de l’un des plus vieuxrégiments de France et des plus décorésde l’artillerie : le 3e RAMA. Fondé en1803 par décret consulaire, le 3 e RAMAfait front sur tous les champs debatailles jusqu’en 1918. À la fin de laSeconde Guerre mondiale, le présidentdes États-Unis lui remet la Unit citation.C’est en 1994 qu’il rejoint sonaffectation actuelle à Canjuers.

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Faites-nous parvenir vos clins d’œil et situations militaires originales à l’adresse Internet [email protected]

Les meilleurs seront publiés et récompensés

Kosovo : instant de tendresse entre un para et un chiot.>

La nouvellesimulation de l’ALAT

Le 8 octobre 2009, l’École de l’aviationlégère de l’armée de Terre (EALAT) etl’Ecole franco-allemande de formationdes équipages Tigre (EFA) inaugurerontles centres de simulation de la plateformeaéronautique du Cannet-des-Maures.Cette inauguration marque une nouvelleétape dans la politique de simulation quipermet de garantir la capacité opération-nelle des équipages d’hélicoptères del’ALAT. Elle participe aussi à la politiquede développement durable de notre paysen permettant la limitation des nuisan-ces sonores et la réduction de la consom-mation de produits pétroliers. Rappelonsque l’apport de la simulation a été déci-sif dans la formation et l’entraînementdes équipages Tigre qui viennent d’êtredéployés en Afghanistan.

Du 28 août au 6 septembre 2009, le pôlearmée de Terre était présent à la foirede Châlons-en-Champagne. 140 soldats,15 véhicules, 14 unités, 6 matériels ma-jeurs et deux chiens se sont mobilisés pourfaire découvrir au public les moyens tech-niques et humains dont dispose la 1re Bri-gade blindée. Le CAESAR, l’équipementFELIN, le char LECLERC, le DRAC, etc.ont été exposés au grand public.Le 2 septembre a été marqué par la venuedu général Bras, commandant la 1re Bri-gade mécanisée, qui a inauguré la jour-

Du 16 au 17 septembre s’est tenu l’exer-cice ZURB SARREBOURG 2009. Dans lecadre des montées en puissance du PCnumérisé du 1er RHC, des exercices decombat en zone urbaine ont été menés,de jour et de nuit, en liaison avec le 1er RIet en accord avec la ville de Sarrebourg.Assaut héliporté, survol de la ville à bassealtitude, évacuation de ressortissants(RECEVAC) en centre-ville, récupérationde pilotes abattus, etc., le rythme dyna-mique de l’exercice a mobilisé 180 per-sonnels, 10Gazelle, 6 Puma, 8 camions,6 P4. Sans surprise et même avec curio-sité, les habitants se sont à nouveau prê-tés au jeu.

Parler de cultures militaires a-t-il encoreun sens à l’heure où les réformes tendentà l’homogénéisation? Sans aucun doute.C’est le propos du dernier numéro de juin-septembre d’Inflexions, intitulé « Culturesmilitaires, culture du militaire ». Homo-gène en apparence, l’armée de Terre esten effet composée d’une multitude decultures spécifiques à chaque arme, cha-que régiment sous la bannière d’un mêmedrapeau. Les cultures brassées dans cenuméro sont aussi vastes que le sujet.«Cultures militaires, cultures du mili-taire», Inflexions, La Documentation fran-çaise, n° 11, juin-septembre, 12 euros.

Cultures militaires,culture du militaire

63e foire de Châlons-en-Champagne

Opération séductionExercice ZURBSARREBOURG

née de l’armée de Terre. La Nouba (fan-fare aux tonalités nord-africaines) estvenue spécialement d’Épinal.

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18 Bases de Défense pilotes

NancyCreil

Brest Rennes

Avord

Djibouti

La Valbonne

Valence

Aubagne

Marseille

Clermont-Ferrand

Cherbourg

Montlhéry

BesançonCoëtquidan

Rochefort,Saintes,Cognac

Pau

La Réunion

12 TIM n°208 - Octobre 2009

Focus

Six mois, le temps d’une OPEX,le temps qu’il a fallu aux défri-cheurs des BdD expérimen-tales pour lancer, sur ordre duchef d’état-major des armées,

cette réforme qui va complètementtransformer les armées et donc l’arméede Terre.Son principe fondateur? Mutualiser l’ad-ministration générale et les soutienscommuns. Comment? En étant pragma-tique, en choisissant entre les différen-tes façons de procéder celle qui est la plusefficace dans un contexte administratifet budgétaire où l’emploi des moyensdoit être recentré sur l’opérationnel. L’ob-jectif? Économiser de la ressource, jus-tement, et mieux employer le personnelpour privilégier la capacité d’engagement.Comme c’est une phase d’expérimen-tation, certains principes retenus audépart se sont révélés modulables. Parexemple, un rayon de 30 km avait été fixépour le périmètre géographique des BdD.En fait, le délai de déplacement s’avèreêtre un critère plus pertinent.

Optimiser le temps de travailet harmoniser la gestion Bien sûr, les premiers manques sontaussi apparus. Notamment dans ledomaine des outils de transmission d’in-formation où les besoins sont importants.Tous les acteurs de l’expérimentationinsistent d’ailleurs sur ce point essentiel:être rapidement capables de dématéria-liser les documents, de travailler à dis-tance, en télétravail plutôt qu’avec lanavette courrier du vaguemestre terri-

Après plusieurs mois d’expérimentation, c’est l’heure d’un premier bilan pourles onze Bases de Défense expérimentales (BdD). Lancées en janvier 2009,les BdD constituent une véritable révolution dans l’organisation des tâchesd’administration et du soutien commun pour les armées. Un retour d’expériencesur un premier semestre riche en enseignements a eu lieu à l’été 2009.Des mesures correctives et certains changements sont annoncés. Rappeldes faits et point de situation sur ce «dossier chaud».

Bases de Défense

Etape 2 !

blement chronophage. Cet aspect est unde ceux qui est apparu à de nombreusesreprises dans le Retex. Il sera en partierésolu par la création d’un portail infor-matique pour les BdD et la mise en placed’outils communs de plus en plus nom-breux (comme CHORUS, qui deviendral’outil unique interministériel de gestion

budgétaire et comptable). L’harmonisa-tion à terme de tous les modes et procé-dures de gestion, pour l’instant le plussouvent juxtaposés, devient égalementl’un des objectifs majeurs de cetteréforme. C’est un procédé long et com-plexe qui oblige tous les acteurs à repen-ser leur manière de travailler (cf. pp. 14

11 Bases de Défense expérimentales 20097 nouvelles Bases de Défense 2010

LLee ccoonncceepptt ggéénnéérraall ddee BBaassee ddee DDééffeennssee sseerraa vvaalliiddéé eenn 22000099 ppuuiiss ccoonnssoolliiddéé eenn 22001100 aavveecc,, nnoottaammmmeenntt,,llee ddééppllooiieemmeenntt ddee 1111 bbaasseess eexxppéérriimmeennttaalleess eett ddee 77 nnoouuvveelllleess..

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13TIM n°208 - Octobre 2009

Quels sont les points marquants dece premier Retex sur les Bases de Défense ?Premièrement, la BdD fonctionne. L’adhésion au conceptest une réalité et beaucoup s’investissent pour assurerla réussite de cette réforme. Deuxièmement, lespremières mutualisations ont été réalisées avec succès.Le GSBdD a rationalisé la gestion des transports(véhicules, chauffeurs…), du logement, de l’hébergementet des achats. Enfin, au cœur de l’expérimentation,nous avons décelé de nouvelles pistes pourles mutualisations que nous allons maintenantétudier avec attention.

Où se trouvent les principaux motifsde satisfaction ?En trois mots : l’engagement, la conviction et le maintiende l’exigence opérationnelle. Les principaux acteursont bien compris l’esprit de « laboratoire » dans lequelle Chef d’état-major des armées souhaitait conduire cettepremière étape avec les BdD dites « expérimentales ». Les difficultés ont été nombreuses, mais lescommandants de BdD ont été inventifs et ont su proposerdes solutions qui, aujourd’hui, permettent au systèmede fonctionner. Les missions opérationnelles n’ont paseu à souffrir de ce changement, ce qui constitue un pointcentral dans la réforme. Le soutien reste efficace,en France comme à l’étranger.

Quelles lacunes principalessont apparues dans le Retex 1 ?Le nombre excessif et la diversité des réglementationset des procédures constituent la principale difficulté.Cela a notamment eu des incidences dans l’élaborationet la mise en œuvre des contrats de services passésentre la BdD et les entités soutenues. La convergencetrès lente des systèmes d’information et decommunication est un autre point majeur. Elle doit êtreaccélérée pour améliorer la gestion administrative,

financière et comptable des BdD et optimiser la gestionde nos ressources humaines. L’harmonisation du corpusréglementaire et la simplification des procéduresdemeurent, avec la convergence des SIC, une priorité.

Les étapes déterminantespour la réforme en 2010 ?Cette année, nous validons le conceptgénéral de BdD. Nous déterminonsce qui constitue la colonnevertébrale d’une BdD et commentles particularités locales doivents’y greffer. 2010 sera une périodeessentielle de consolidation avec,notamment, le déploiementdes 18 BdD pilotes (11 basesexpérimentales + 7 nouvelles BdD).Le Service du commissariatdes armées (SCA), outilfondamental de cette réforme,sera également créé enjanvier 2010. Regroupantles trois commissariatsd’armées, il sera placésous l’autorité du CEMA.Un nouveau retourd’expérience aura lieuenjuin 2010 pourpréparer l’entrée dansla phase finale de 2011où près de 70 basesseront déployées enmétropole et outre-mer.L’ensemble desformations et unitésdu ministère seront alorssoutenues par la chaîneinterarmées du soutien.

4 QUESTIONS au général de corps aérien Éric RouzaudSous-chef « organisation » de l’état-major des armées

et 15, «Interarmées par nature»), à revoirleurs habitudes.

Tenir compte des remontéesémises par les maîtres d’œuvreToutes ces difficultés font finalement par-tie du processus expérimental. Ellesconfirment les points d’efforts identifiéspar l’EMA : préciser les attributions duCom BdD (cf. encadré), déterminer quelledoit être la répartition du pilotage entrele niveau local et le central, définir lesmodalités pratiques de ce nouveau sys-tème d’organisation en déterminant, parexemple, quelles doivent être les bonnesdistances, la bonne répartition des tâches.L’expérimentation fonctionne donc selonune méthodologie ouverte, sans dogme,en tenant compte attentivement des

remontées du « terrain » etde l’avis de ceux qui mettenten œuvre cette réforme auquotidien. Pour l’armée deTerre en particulier, les pro-blèmes soulignés ne sontpas différents.Les chefs de corps s’inquiè-tent de perdre leurs prérogatives dans ledomaine RH et veulent impérativementgarder la main sur leurs hommes, c’est-à-dire les noter, les récompenser, lessanctionner ou les muter. L’armée deTerre envisage d’ailleurs de conserverdans les régiments un officier RH, quiserait rattaché au chef de corps. Demême, la question de l’identité et de lasubordination des personnels du GSBdDplacés auprès des formations se pose

avec acuité dans une armée de Terre quise définit par ses traditions, sa tenue, sacohésion et son identité forte. Sur ce der-nier point, le débat se poursuit sur leniveau de civilianisation des postes et celuide la capacité de projection des person-nels servant dans la chaîne COMIAS.Le Retex a pris en compte l’ensemble deces éléments afin que les mesures cor-rectives envisagées soient le résultat tan-gible des remontées de terrain.

« L’objectif ? Économiser dela ressource, justement, et mieux

employer le personnel pourprivilégier la capacité

d’engagement.

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14 TIM n°208 - Octobre 2009

Focus

Nous sommes un véritablelaboratoire ! » déclare, avecun grand sourire, le capitaineMarc Montemont (Air), adjointau chef de la division finances

achats. « Nous devons trouver des sys-tèmes, proposer des solutions, despistes à explorer pour la suite de l’expé-

La BdD de Nancy a commencé ses activités en mars 2009. Composéede plus de 4000 personnes, elle s’articule autour de plusieurs sites majeurs :la base aérienne 133 d’Ochey, le 516 e Régiment du train à Ecrouveset le 53e Régiment de transmissions à Lunéville. À ces trois sites s’ajoutentplusieurs emprises dans Nancy, mais aussi jusqu’à Epinal ou Contrexéville.Étalement géographique, forte hétérogénéité et « méthode de la découverte »,panorama de cette BdD innovante qui illustre bien l’état d’esprit créatif qui doit prévaloir dans la réalisation de la réforme.

Nancy

Interarmées par nature

rimentation. » Dans les faits, que sepasse-t-il ? La compréhension des pro-cédures de chaque armée est difficile etil y a plutôt, dans un premier temps, lajuxtaposition de deux systèmes qu’unerefonte complète en un seul. « Deux mili-taires de grade équivalent, l’un de l’ar-mée de Terre et l’autre de l’armée de

l’Air, faisant la même mission, au mêmeendroit, ne percevront pas les mêmesfrais de missions », explique le capitaine.« Voilà une aberration qu’à terme nousdevrons avoir résolue, sous peine d’avoirdes injustices. » «Le point le plus positifc’est l’interarmisation de notre vie quo-tidienne qui se passe parfaitement bien »,explique le Com BdD, le colonel (Air) Phi-lippe Morales. « L’acculturation se faitpetit à petit et les militaires comme lescivils ont plutôt choisi de se concentrersur ce qui les unit et les motive à travail-ler ensemble », poursuit-il. « Partout,dans tous les services, je vois de la moti-vation, l’envie de trouver des solutions.C’est cet état d’esprit dans lequel nousdevons travailler. »

Limiter les déplacements inutilesÀ plus de 30 km de Nancy, sur la BA 133,le téléphone du capitaine Henri-XavierThuin, chef du bureau administration du

Le Com Base de Défense : un chef d’orchestreau service des formations soutenuesLes attributions du Com BdD en font d’abord un coordinateur des soutiens etun arbitre essentiel des relations entre soutenants et soutenus. En revanche, il n’intervient pas dans la manière dont chaque entité de soutien spécialisé(SSA, SEA, SID, DIRISI…) remplit sa mission. Par définition, il n’a pas d’autoritédirecte sur les soutiens, mais exerce un rôle de régulateur incontesté. Cettedistinction se trouve dans le système de notation: les responsables des entitésde soutien spécialisé continueront d’être notés par leur autorité d’emploi, qui s’appuiera sur l’évaluation qualitative réalisée par le Com Bdd. Enfin, au niveau opérationnel, le GSBdD s’engage à ce que le personnel projetablefourni aux formations soutenues ait des aptitudes opérationnelles certifiées.

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Quel est votre sentiment après six mois d’existenceà peine de la BdD ?La vérité, c’est que nous devions repenser complètement nos façonsde travailler, arrêter d’être chacun de notre côté. Alors, sans toutbouleverser, j’ai demandé à ce qu’on mette l’accent sur les domainesfinances et RH : les premiers résultats sont probants.

Des exemples ? Dans le domaine de la finance, nous avons été très attentifs aux achats et marchés. Le mot d’ordre a été « homogénéisation » et on a vu de bonnes possibilités d’économies, notamment en mutualisant les contrats et donc en les négociant mieux, mais aussi en reprenant certains marchés en régie interne.

Que voulez-vous voir avancer en prioritédans les prochains mois ?Tout ! Je vais chercher à optimiser la dématérialisation des documentsde travail, de raccourcir les circuits administratifs tout en continuantà m’inspirer de ce qui est bien fait dans les autres BdD. Par exemple,lors du dernier séminaire Com BdD, j’ai particulièrement été intéressépar le plan d’action d’Aubagne et la méthode RH de Creil : nous allonstravailler dans ce sens.

3

Le pointle plus positif,

c’est l’interarmisationde notre vie quotidiennequi se passe parfaitement bien. » Colonel (Air) Philippe Morales,Com BdD

QUESTIONS au colonel Philippe Morales,ComBase de Défense de Nancy

La BdD de Djibouti est la seule de cette première phase à se trouver horsdu territoire métropolitain. La base de la corne de l’Afrique avait déjà étéun site expérimental pour les bases de soutien à vocation interarméesdès 1998. « La forte concentration des FFDJ est un point fort », expliquele commissaire colonel Jean-Louis Paquette, Com GSBdD. « Nous sommespresque tous dans un rayon de 10 km2. » Une division logistique communeassure le ravitaillement, la maintenance et la comptabilité de tousles matériels communs. De même, la fonction achat-finance rassembléeen un seul lieu a fort à faire avec près de 23 millions d’euros de budget.« C’est, avec le soutien de l’homme, le nœud des économies possibles »,analyse le commissaire Paquette. « Quand on sait qu’il y a 10 points de fabrication et 14 de consommation pour la nourriture, chacun peutimaginer qu’il y a ici des possibilités d’économies, tant en ressourcesqu’en effectifs. » Un chantier parmi une multitude, mais toujours le même objectif : économiser, rationnaliser pour libérer des ressourcesqui pourront être redistribuées au volet opérationnel.

Pour en savoir plus: TIM n° 201 de février 2009.

Le site de l’EMA consacré aux BdD:www.ema.defense.gouv.fr/

basesdedefense/

Djibouti : six mois après l’expérimentation de 2009

personnel (BAP) pour le GSBdD, ne cessede sonner et les dossiers s’empilentsur tous les bureaux du BAP. Le capi-taine est plutôt optimiste : « C’est vraique nous travaillons énormément. Nousdevons finalement faire face à la mêmecharge de travail, mais avec moins depersonnes. Pour autant, gérer plus de1 900 militaires est un challenge passion-nant et une vraie responsabilité pour toutle monde ici. » La majorité des traitantsest pour l’instant issue des unités soute-nues, ce qui facilite d’autant les rapportsavec leurs correspondants RH. Le télé-phone sonne encore. Le capitaine est sollicité aussi bien pour un problème surConcerto que par un interlocuteur à laDRHAT qui ne comprend pas tout de laréforme.

L’objectif : une seule façonde faire pour tous« Le souci, c’est que c’est une périodetransitoire pour nous, mais pourquelqu’un qui se reconvertit après desannées de service, il n’y a pas de droit àl’erreur, il a une famille derrière et on doitassurer ! » Pour continuer à garder lecontact avec les unités soutenues, le capi-taine essaye de se déplacer le plus sou-vent possible… Tout en pestant contre lesdéplacements inutiles. Il a récemment faitacheter 18 scanners pour tenter un débutde dématérialisation. « Le problème estque certains se satisfont des documentsscannés tandis que d’autres veulent toujours des originaux. » Toujours cetenjeu de normaliser, d’avoir une seulefaçon de faire pour tous. L’objectif desBdD, finalement.

CNE Thomas DIJOLPhotos : BDD Nancy,

CCH Jean-Baptiste TABONE

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16 TIM n° 208 - Octobre 2009

En direct de…

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17TIM n° 208 - Octobre 2009

Liban

Ce ne sont pasdes bleus !

LTN Céline BRUNETAUDPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI

Le 14 juillet 2009, une explosion accidentelle d’un dépôt d’armes s’est produite à Khirbat Silim, au Sud-Liban. L’intervention des militaires français, en appui des Forces armées libanaises, tourne à l’échauffourée. Ces événements l’ont encoreprouvé : à la moindre étincelle, le Sud-Liban peut très rapidement s’embraser. La paix reste desplus fragiles dans cette région qui se reconstruitsuite à la guerre de 2006, qui opposa le Hezbollah à Israël. Pour les Libanais, les casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban(FINUL) présents sur le territoire depuis 1978 font partie intégrante du paysage. Leur présences’est accrue avec la FINUL renforcée instaurée il y a trois ans. Leur mission est d’appuyer lesforces armées libanaises dans la mise en œuvrede la résolution 1701, qui a été reconduitepour un an le 28 août 2009.

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18 TIM n° 208 - Octobre 2009

Les bâtiments criblés de balles ou détruits sont le témoignagede la guerre que se mènent inlassablement le Liban et Israël. Fiersde leur culture et de leurs origines, les Libanais gardent la tête haute. La reconstruction est en marche, les chantiers se succèdent le longdes routes : c’est ce qu’on appelle l’optimisme libanais.

Le Liban

En direct de…

1861 Création d’une province duMont-Liban sous la surveillancedes consulseuropéens

1880 – 1914 Important mouvementd’émigration versles Amériques

1920 Proclamation du Grand Liban

1926 Établissementd’une constitution

1943 Indépendancedu Liban

1946 Départ destroupes françaises

1947 Adoption du Pacte national quidéfinit les partages du pouvoir entreles communautés

1975 Début de la guerre civile

1978 OpérationLITANI, invasionisraélienne et occu-pation du Sud-Liban – Création de laFINUL, Force intéri-maire des Nationsunies au Liban

Chronologie

Ce pays oùl’optimisme est roi

n FINUL : Force intérimaire des Nations unies au Liban créée le 19 mars 1978 d’après les résolutions 425 et 426 du Conseilde sécurité. En 2006, une FINUL renforcée aux prérogatives renforcées est établie selon la résolution 1701.

n LAF : Libanese armed forces ou Forces armées libanaises (FAL).Depuis 2006, l’armée libanaise reprend peu à peu le contrôle du Sud-Liban.

n BLUE LINE : Ligne de retrait israélien validée par l’ONU en présence d’un représentant libanais et israélien selon des coordonnées GPS; son marquage est en cours.

n BLUE BARREL : Barils peints aux couleurs de l’ONU matérialisant la Blue Line.

n TECHNICAL FENCE : Ligne de démarcation sécurisée imaginée par les Israéliens pour éviter toute incursion.

Mots-clés

LLee bbaarriill bblleeuuddéélliimmiittee ddee ffaaççoonn

ooffffiicciieellllee uunnee ppaarrttiieeddee llaa lliiggnnee ddee

rreettrraaiitt ddeess ffoorrcceessiissrraaéélliieennnneess..

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19TIM n° 208 - Octobre 2009

n NOM OFFICIEL:République du Liban

n CAPITALE : Beyrouth

n SUPERFICIE : 10452 km2

n POPULATION : 4,29 millions d’habi-tants dont 3,7 millions deLibanais, 250000Palestinienset 450000 travail-leurs syriens

n LANGUE NATIONALEOFFICIELLE : arabe

n LANGUES COURANTES : arabe, français,anglais

n PRODUIT INTÉ-RIEUR BRUT (PIB) :28,8 milliards de dollarsaméricains (2008)

n SECTEURSD’ACTIVITÉ DANS LE PIB :services 73 %;agriculture 6 %;industrie 21 %.

n DETTE PUBLIQUE :40 milliards dedollars américainssoit 178 % du PIB(septembre 2006)

n GÉOGRAPHIE :deux chaînes de montagnes; le Mont-Liban et l’Anti-Liban; deuxplaines; quinzefleuves dont le Litani, 160 km de long.

n COMPOSITIONETHNIQUE : 18 religions reconnues offi-cielles, dont 60 %de musulmans.

Données générales

1982 Fondation duHezbollah et déclen-chement de l’opérationisraélienne Paix enGalilée

1983 Attentat duDrakkar à Beyrouthoù 61 parachutistesdu 1er RCP et 9e RCPtrouvent la mort

1996 Déclenchementde l’opérationisraélienne LesRaisins de la Colère.Bombardementdu Sud-Liban.

2000 Retrait destroupes israéliennesdu Sud-Liban

2006 Hostilité entreIsraël et le Hezbollah.Adoption par leConseil de sécurité

des Nations uniesde la résolution 1701rappelant la cessationtotale des hostilitésau Liban et renforçantle mandat de la FINUL.

n 12200 soldats de 31 nationalités différentesdont 1 500 Français(2 e contributeur entroupes)

n Force Commander :général de division italienClaudio Grazziano

n Chef d’état-major etREPFRANCE : général de brigade VincentLafontaine

DEUX SECTEURSn Secteur ouest commandé

par les Italiens : 2 bataillons italiens, 1 bataillon sud-coréen, 1 bataillon ghanéenet 1 bataillon français

(incluant 2 compagniesmalaisiennes).

n Secteur est commandépar les Espagnols : 1 bataillon espagnol,1 bataillon indien, 1 bataillon indonésien,1 bataillon népalais,1 compagnie malaisienne.

CONTRIBUTION FRANÇAISEn 9 e mandat pour l’opération

DAMANn Environ 1 500 militaires

avec deux missions, la QRF (Quick ReactionForce) de la FINULet le contrôle de zone: 400 pour le BATFRA,400 pour la QRF,

150 sapeurs pourle détachement du génie,250 soldats pour le détachement logistiqueet 100 élémentsde soutien.

n Les insérés des états-majors de la FINULet du secteur.

n La QRF est uniquementarmée par les Français

n Le DETGEN et la QRF sontdirecte-ment rattachés àl’état-major de la FINUL

n Chef de corps du GTIA : colonel ClaudeMinjoulat-Rey

n Commandant la QRF : lieutenant-colonel Yann Henry

La FINUL en bref

Déploiement français au sein de l’opération DAMAN

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20 TIM n° 208 - Octobre 2009

En direct de…

Commencés le 14 juillet2009, les incidents de Khirbat Silim sont allés crescendoet restent encore dans les esprits des Gaulois du 92e Régiment d’infanterie, arrivésdébut mai au Liban. La communauté internationale s’est fortement inquiétéede ce type d’événements qui peut rapidement s’envenimer. En règle générale,les « feux de paille» comme celui-ci sont vite éteints. La raison? En appui des FAL,les 1500 Français jouent constamment tout leur rôle : garantir la non-reprisedes hostilités.

Une force de dissuasionOpération DAMAN IX

Les hommes de la 3 e section dela compagnie Alpha du GTIA sonten patrouille d’observation lelong de la Blue Line. À raisond’une vingtaine de patrouilles par

jour, la zone française dite sensible depuis2006 n’a plus de secret pour les Gauloisdu 92 e RI. Dans les talwegs, même com-bat pour les engins chenillés. Les AMX

10P du 92 e RI vrombissent sur lespistes rocailleuses et escarpées.Leurs allers et venues, le long de

la Blue Line, ne passent jamaisinaperçus: le nuage de poussièresemble vouloir dissimuler ce

repère blanc qui vagabonde dansles terres arides brûlées par le soleil.

Sur le point haut, oscar 7, les occupantsdébarqués du char, les visages ocres, cou-leur du Liban, scrutent jumelles au poingles paysages immobiles. Ils rendent aus-sitôt compte du moindre fait et geste. Nonloin de là, les VBL de la section de recon-naissance régimentaire sortent en ville.Les achats dans un commerce local nerestent qu’un prétexte. La section dereconnaissance régimentaire du lieute-nant Olivier Vivet (92 e RI) garde en têteson objectif, capter le moindre renseigne-ment. Les Libanais voient la vie en bleu.De jour comme de nuit, les soldats fran-

Missions du GTIABATFRAArmé par le 92 e RI et complété parune compagnie du génie du 31e RGet deux compagnies malaisiennes,le BATFRA assure une missionde surveillance de l’applicationde la résolution 1701 de l’ONU dansune zone qui s’étend des rives duLitani jusqu’à la Blue Line, grâceaux patrouilles en véhicules roues,chenilles, de contact et d’observation.

QRFLa Force de réaction rapide estplacée directement sous les ordresdu Force commander de la FINUL.En un délai restreint, elle est enmesure d’agir au profit de n’importequel contingent en tout lieu de lazone d’action de l’ONU. En périodecalme, la QRF mène des Long RangePatrol, déploiement massif deplusieurs jours. Véritable « fer delance blindé», cette force symbolisela volonté d’engagement de la France.

PPaattrroouuiillllee àà ppiieedd dduu 9922ee RRII ddaannss llee vviillllaaggee dd’’AAyynn IIbbiill..

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21TIM n° 208 - Octobre 2009

1 Pour en savoir plus, consultez le témoignagepage 43.

2 Quick Reaction Force.3 En fonction depuis le 24 juillet 2009.

La complexité du pays, c’est là tout

l’intérêt de notre mission. » Lieutenant-colonel Yann Henry,commandant la QRF

2QUESTIONS…

Quels sont lesenseignements tirés de la mise en place de la FINUL renforcée ?Au fil des ans, la FINUL s’étaitprogressivement limitée à desmissions d’observation. Le réveils’est fait brutalement avec lesbombardements de 2006. La miseen place de la FINUL renforcéeplus puissante, plus crédible, plus dissuasive a été un signe fort de la volonté internationale.Son déploiement a permisd’établir une assez bonne stabilitédans la zone du Sud-Liban et decréer les conditions d’un début dedialogue entre Israël et le Liban.

Quels sont les rapports desFrançais avec les Libanais ?La population du Sud Liban n’est pas monolithique, maisglobalement, au quotidien, les Français sont plutôt bienacceptés. Ainsi, pendantla Long Range Patrol, du 6 au 9 août, les blindés de la QRF ontété applaudis par la populationlocale alors qu’ils étaient escortéspar les FAL. C’est une indicationintéressante. Mais il faut restervigilant. La paix est fragile et la FINUL poursuit son action auquotidien et aux côtés des FALpour la maintenir. Quant aux Forces ArméesLibanaises, leur action seradéterminante pour l’avenir. Ellescommencent seulement à monteren puissance. Leurs progrès endeux ans et demi sont réels. Maisil faut continuer à les aider à agir.

ce de dissuasion

çais assurent en effet un contrôle perma-nent de la zone. Les échauffourées peuvent ainsi vite êtredissipées. Mais dans cette zone, le calmen’est qu’apparent. Et tout peut basculerrapidement. Une simple patrouille peuttourner à l’affrontement. C’est l’expé-rience qu’ont vécue les hommes de la 2e compagnie du 92 e RI en juillet dernier1,dans le village de Khirbat Silim. Suite àl’explosion accidentelle le 14 juillet2009d’un ancien dépôt de munitions qui sesituait dans une maison, les hommes ducapitaine François Baggio interviennent,quelques jours plus tard, pour sécuriserla zone, en mesure d’appuyer les FALdans la fouille d’une autre maison du vil-lage. Mais soudain la population s’inter-pose et prend violemment à partie lesmilitaires par des jets de pierres, de par-paings… Les Gaulois tiennent bon et réus-sissent à se dégager.

« Ultima ratio »Suite à l’explosion à Khirbat Silim le14 juillet, la tension était vive les jourssuivants dans le village et les alentours.Les patrouilles du GTIA continuaient defaçon régulière, avec une vigilance accrue.«Nous étions prêts et en mesure d’inter-venir au profit des hommes du BATFRA»,explique le lieutenant-colonel Henry, chefde la QRF2. Le BATFRA contrôlant la situa-tion, la QRF n’est pas intervenue directe-ment mais a été mise en alerte immédiateet pré-positionnée à proximité de la zone.

La QRF est la seconde composante du dis-positif français, l’instrument de dissua-sion. Elle est installée sur les hauteursde Djebel Maroun, à proximité de DayrKifa. Elle occupe ainsi une position cen-trale dans la zone d’action de la FINULrenforcée, entre le fleuve Litani au nordet la frontière avec Israël au sud.Le capitaine Didier Duprat, officier adjointdu groupement d’artillerie à quatrepièces du 68e Régiment d’artillerie d’Afri-que, se réjouit : «Le Liban avec l’Afgha-nistan est la seule OPEX où les artilleurspeuvent sortir avec leur système d’ar-mes. » Les opérateurs radars du COBRAdu 1er Régiment d’artillerie scrutent avecattention leurs écrans. Les pointeurstireurs du 54 e Régiment d’artillerie surMistral surveillent le ciel. Les cartes auxmurs répertorient tout objet volant bienidentifié. Les quatre AUF1 sont prêts àintervenir. Défense sol-sol et défense sol-air, la QRF à tout moment peut sortirl’artillerie lourde pour faire face aux éven-tuels perturbations.L’autre message fort demeure la présencesur le territoire du Leclerc. Ce mastodontede 56 tonnes intrigue les rares coureursdu dimanche sur les routes près de DayrKifa. Il intimide également tout adversairequi oserait le défier. Il participe à la pro-tection de la force mais le lieutenant-colonel Yann Henry, commandant la QRFprécise qu’il est «l’ultima ratio», dans lecas où la situation dégénérerait.

au général Vincent Lafontaine,chef d’état-majorFINUL et REPFRANCE 3

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En direct de…

Une arme à toutes épreuves

SSoouutteenniirr lleess uunniittééss eesstt lleeuurr ccoommbbaatt ddee ttoouuss lleess jjoouurrss..DDiissppoonniibbiilliittéé eett rrééaaccttiivviittéé ffoonntt llaa ffoorrccee ddeess ssoollddaattssllooggiissttiicciieennss.. LLaa llooggiissttiiqquuee,, aavveecc sseess ssppéécciiffiicciittééss,,eesstt uunn mmaaiilllloonn iinnddiissppeennssaabbllee àà llaa bboonnnnee mmaarrcchheeddeess ooppéérraattiioonnss..

Logistique opérationnelle

22 TIM n° 208 - Octobre 2009

Malgré des conditions cli-matiques difficiles et lapénibilité de l’emploi, cestechniciens sont tous despassionnés, au service des

matériels du théâtre», explique le capi-taine Sylvie Fulchic, commandant d’unitéde la Compagnie de maintenance adap-tée au théâtre (CIMAT). Basés à U.N 9.10(Dayr Kifa), 129 maintenanciers assurentle soutien des 630 matériels majeursfrançais. La disponibilité technique opé-rationnelle (DTO) doit s’élever à un seuilminimal de 90 % dans le domaine auto-engins-blindés et multitechnique.« Actuellement, elle est de 92 %. Depuisle début du mandat, nous avons122 dépannages à notre compteur », sesatisfait le capitaine Fulchic. Ces spécialistes réceptionnent, gèrent etdistribuent les rechanges ou munitions,réparent les matériels (si besoin la nuit)dans des locaux en pleine rénovation. Lachaleur est accablante sous les tentesblanches ou dans les KC20 transformésen ateliers. Les engins chenillés sontmême « opérés » à l’extérieur. « Etencore, ils peuvent travailler dehors enété ! Imaginez-vous en hiver quand ilpleut ou il neige», constate le comman-dant d’unité de la CIMAT.

Servir en tout tempset en tout lieu«Tout le temps sur les routes», s’excla-ment en chœur les chefs de section del’unité multifonctions logistique (UML)composée de sept unités (503 e, 515 e et517 e RT, 4 e GLCAT, 4 e RD, 54 e RT et SEA).Déjà 75 000 km parcourus à raison de500 km par jour. « Nous n’avons pas deday-off», insiste le lieutenant Marc Mon-teil, chef de la section eau. Il faut ravitail-ler certaines emprises en eau tous lesdeux jours, et d’autres tous les jours. Parmi les missions récurrentes de l’UMLfigurent aussi l’escorte de convois logis-tiques, en étudiant la praticabilité desaxes pour acheminer du matériel roulant(porte engin blindé SISU pour le trans-port de l’AUF1 par exemple) ou du maté-riel du commissariat (camion citernepolyvalent de 10 m3 ou matériel HCCA1

nécessaire à la force lors des déploie-ments massifs du GTIA). Travailler dansla logistique se résume donc à ne pascompter ses heures et à être disponiblepour soutenir les armes en premièreligne. L’adjudant-chef Bédat, chef de lasection MATCAT, résume assez bien cettefonction essentielle : « L’avantage de lalog, c’est que chacun apporte sa pierre àl’édifice. »

1 Habillement, couchage, casernement,alimentation.

CCoonnvvooii llooggiissttiiqquuee ddee ll’’UUMMLL..

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Page 22: Terre information magazine n° 208

Depuis son arrivée le 3 août surle point B.34, la section du lieu-tenant Christophe Pegourie, du31e Régiment du génie, a décou-vert et détruit 20 mines, soit

27 m2 dépollués. «C’est un travail de lon-gue haleine. Nous avançons de 5 à 10m2

par jour, découvrons quotidiennement troisà six mines. J’ai beaucoup de jeunessapeurs, mais tous sont motivés et trèsconcentrés. C’est très rare d’être sur unchantier comme ça. Peu de chefs de sec-tion ont eu cette opportunité, ça resteexceptionnel », avoue-t-il avec fierté.

23TIM n° 208 - Octobre 2009

Sans eux, pasde blue barrel !

UUnn bboonn ssaappeeuurr eesstt rriiggoouurreeuuxx eett ppaattiieenntt.. PPrreeuuvvee eenn eesstt :: llee ddééttaacchheemmeenntt dduu ggéénniiee ddéémmiinnee uunnee zzoonnee eennttiièèrreemmeenntt mmiinnééee ppoouurr ppeerrmmeettttrree llaa mmaattéérriiaalliissaattiioonn ddee llaa BBlluuee LLiinnee.. UUnn ttrraavvaaiill dd’’oorrffèèvvrree..

Détachement du génie

2 Barrière matérialisée par un grillage côtéisraélien, courant le long de la Blue Line.

3 Titulaire de la qualification « mineset explosifs » n° 3.

Détruire 20 mines

équivaut à 27m2

dépollués. »

Le travail des démineurs consiste à tra-cer un couloir sécurisé jusqu’au pointB.34, qui se trouve à proximité de la Tech-nical Fence2. Le déminage permet, à longterme, la pose d’un baril bleu délimitantde façon officielle une partie de la lignede retrait des forces israéliennes.Dans ce maquis inextricable, le panneau«danger de mort» prend tout son sens.« Entre nous et la Technical Fence,il y a des mines antipersonnel. On a re-censé quatre lignes de mines espacéesde 2 m. Sur ces mêmes lignes, on trouveune mine tous les mètres », détaille le

sergent-chef Sébastien Passoni,MINEX 32, du 31e RG.

Les sapeurs-démineurs dé-broussaillent d’abord la zone,avancent à pas de fourmisarmés d’une réglette et d’undétecteur sur un couloir de2 m de large. 9 heures et déjà

le soleil tape sur les sapeurs-démineurs qui décèlent avec

Protection de la forceAApprrèèss ddeeuuxx mmooiiss ddee ddéémmiinnaaggee,, llaa sseeccttiioonndduu lliieeuutteennaanntt PPiieerrrree--AAlleexxaannddrree CCoorrddiieerr dduu3311ee RRGG ss’’aattttèèllee àà llaa pprrootteeccttiioonn ddee llaa ffoorrccee..««SSuurr 99..1100,, aauuppaarraavvaanntt,, lleess ccoonnssttrruuccttiioonnssééttaaiieenntt aannaarrcchhiiqquueess,, mmoonnttééeess ttrrèèssrraappiiddeemmeenntt,, aavveecc uunn ddeeggrréé ddee pprrootteeccttiioonnrreellaattiivveemmeenntt bbaassiiqquuee.. »» SSaa sseeccttiioonn ccoonnssttrruuiitt ddeess ppoosstteess ddee ddééffeennssee ppoouurrpprroottééggeerr llee ccaammpp ddee DDaayyrr KKiiffaa dd’’uunneeéévveennttuueellllee aattttaaqquuee..

persévérance tous les pièges mortels.Sans difficulté cette fois-ci, ils aperçoi-vent une mine posée délicatement – sem-ble-t-il – à même le sol. Elle est détruite sur place selon la régle-mentation ONU. Ils font une rotation toutes les 30 minutes avec pour protec-tion un équipement de 35 kg et uneconcentration maximale.

Un réel danger pour les patrouillesA 2.45, une équipe du 31e RGsensibilise les sections d’infanterieaux dangers des engins explosifs.La sous-munition est l’enginrencontré le plus souvent au Sud-Liban. La «célèbre» Costal Road est quant à elle la zone potentielled’engins explosifs improvisés;n’oublions pas que c’est ici,au Liban, que ceux-ci sont apparusau début des années 80.

ÉÉqquuiippee ddee ddéémmiinnaaggee dduu 3311ee RRGG..

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24 TIM n° 208 - Octobre 2009

On en perdraitson latin !

Le Sud-Liban est un véritable melting-pot où secôtoient 31 nationalités. La FINUL est cependant toutle contraire d’une tour de Babel. Chacun cohabite ettravaille à l’unisson pour maintenir la paix. Il suffitjuste de savoir parler anglais et de connaître quelquesmots d’arabe !

Coopération multinationale

En direct de…

Si l’on rassemble les pièces,apparaît un puzzle représentantune carte onusienne homogèneoù l’unique moyen de compré-hension est la pratique de la lan-

gue anglaise. Ce qui, pour certains soldats,est une véritable épreuve ! Les points de situations quotidiens sont redoutables pour certains soldats français. Au début du mandat, le terme« nothing special to report » était uneéchappatoire idéale, mais le colonel Min-joulat-Rey, commandant le GTIA françaisDAMAN IX, ne l’entendait pas de la mêmeoreille. Les acteurs des points de sit’ s’efforcent désormais de s’exprimer enanglais. Autre difficulté à surmonter : le dialoguequotidien avec les quelque 400 Malaisiens(2 compagnies de combat et 1 CCL) quisont intégrés au BATFRA pour remplirles mêmes missions que les Français.L’anglais est le seul moyen de se com-prendre. «Tous ont fait l’effort de s’adap-ter, aussi bien côté français que malai-sien», se satisfait-il au bout du troisièmemois. Chez les sapeurs-démineurs du 31e Régiment du génie, l’anglais est éga-lement de mise. C’est la réglementationONU qui l’exige. Le sergent-chef Sébas-tien Passoni, sous-officier adjoint au31e RG, s’emploie donc à adopter les ter-mes anglo-saxons relatifs au déminage.« On ne dit plus sapeur-démineur maisbasic deminer; ni MINEX 3, mais EOD21 ! »,précise-t-il.

Coopérer avec les FAL« On travaille en étroite collaborationavec les FAL pour leur permettre d’as-seoir leur autorité, absente dans la régiondepuis trente ans, jusqu’à la crise de2006 », explique le colonel Claude Min-joulat-Rey. Encore faut-il arriver à se com-prendre. Pour ce faire, le BATFRA comptehuit interprètes. Hanaa, après vingt-septans dans l’enseignement, a tout plaquépour intégrer la FINUL. Elle est un lienprécieux pour permettre les conversa-tions aussi bien avec l’armée libanaisequ’avec les autorités locales. Par ailleurs,toutes les cellules du GTIA disposent d’unpetit dictionnaire franco-arabo-libanais.Quelques arabisants n’en font pas usageet servent, non sans fierté, de traducteurslors des patrouilles communes avec lesForces armées libanaisesSans l’anglais, le dialogue serait inexis-tant au sein de la FINUL, mais les quel-ques mots en arabe prononcés par lesFrançais sont toujours bien accueillis parla population locale, preuve de leur volontéà s’imprégner de la culture locale.

1 Explosive ordonnance disposal.

PPooiinntt ddee ssiittuuaattiioonn qquuoottiiddiieenn dduu GGTTIIAA,,eenn pprréésseennccee dd’’ooffffiicciieerrss mmaallaaiissiieennss..

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Page 24: Terre information magazine n° 208

La CCMLa coopération civilo-militaire estune fonction opérationnelle visantà améliorer l’intégration de la forcedans son environnement humain.Si le concept est ancien, longtempsappelé Action civilo-militaire (ACM)ou Civilian military cooperation(CIMIC), il est toutefois désignédésormais sous le nouvel acronymeCCM. Dans la zone du BATFRA,le GIACM, seul groupement inter-armées d’actions civilo-militaires,situé à Lyon, met en œuvre la CCM.

25TIM n° 208 - Octobre 2009

Depuis novembre 2006, 90 projets de Coopérationcivilo-militaire (CCM), axés sur l’éducation, l’eauet l’énergie, sont en cours ou achevés. Bint Jbeilen est le parfait exemple.

Cette localité musulmane de30 000 habitants est devenueun lieu de prédilection pourles soldats français. Chaquesemaine, des volontaires se

réjouissent de pouvoir troquer le Famascontre une craie lors des ateliers de fran-çais donnés à des enfants de 6 à 15 ans,

Le groupe électrogènechange les conditions de travailAutre ambiance, même village. La longuerangée de commerces inanimés n’inspireguère d’intérêt aux acheteurs éventuels.Les hommes attendent assis devant ladevanture tandis que les femmes réfu-giées dans la fabrique de produits locauxs’enthousiasment de leurs nouvellesconditions de travail grâce à un groupeélectrogène fourni par la France. LesLibanais ont tout à fait conscience de l’in-térêt à élaborer de tels projets. Ils appré-cient les améliorations apportées à leurquotidien et lecontact avecles soldatsfrançais.

Les victoiress’accompliront

un jour sans canonset sans baïonnettes. »Napoléon

Gagner le cœurdes Libanais

Coopération civilo-militaire

ou d’améliorer le quotidien de l’associa-tion des femmes de Bint Jbeil.

« Prof », une fois par semaineLes garçons sont d’un naturel calme tan-dis que les petites filles, toutes apprêtéescomme des poupées, chahutent autourde «professeurs» en kaki dans la cour ducentre de lecture et d’animation cultu-relle, le CLAC. A l’intérieur, résonne unechanson bien connue des Français, LeDouanier Rousseau. « L’objectif n’est pasd’enseigner, mais plutôt de pratiquer lalangue française de façon ludique, d’en-courager les enfants à lire des contes, àdécrire des illustrations. On gagne lecœur des enfants pour mieux s’intégrerdans la population», répond le capitaineTanguy Stevant, officier adjoint de la com-pagnie Bravo du GTIA, qui anime l’atelierdes 12-15 ans. On est loin des sentiersbattus des patrouilles quotidiennes, etcela fait pourtant partie des missions descasques bleus français dans le cadre desactivités CIMIC.

LLee CCCCHH BBoorrrreeddoonn ddeemmaannddee aauuxx eennffaannttssccee qquu’’iillss oonntt ffaaiitt ppeennddaanntt llee wweeeekk--eenndd..

LL’’AADDCC GGrriivveelleenn pplleeiinnee ssééaannccee

ddee lleeccttuurree..

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Page 25: Terre information magazine n° 208

26 TIM n° 208 - Octobre 2009

Au cœur de notre vocation_28-29

Commander, ça s’apprend..._30-33

Savoir obéir_34-35

À l’épreuve des OPEX_36-37

La compétenceavant tout_38

Obéir et commander

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27TIM n° 208 - Octobre 2009

LTN Ariane PHILIBERTPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI,

CCH Jean-Baptiste TABONE, CNPI 2 et 6

DOSSIER

1 Allocution aux promotions sortantes des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, le 14 mai 2009.

2 Colonel Benoît Royal, L’Ethique du soldat français,chapitre 2, troisième principe.

Obéir et commander : ces deux notions sont aussi vieilles que les armées, et formentaujourd’hui autant qu’hier le socle du métier militaire.

« Commander et obéir sont les deux aspects d’un tout indissociable qui garantitla solidité de notre édifice », déclarait le CEMAT 1. En effet, la force des arméesréside en partie sur sa capacité à fédérerles énergies dans un être collectif fondéà la fois sur la fraternité d’armes et surla discipline. Commander trouve sajustification et sa finalité dans l’engagementcommun au combat, que seule l’associationétroite entre chefs et subordonnés rendpossible. Obéir est son corolaire immédiatqui permet l’exécution de la mission,quelle que soit la difficulté de la situation L’exercice du commandement a toujours dû,au cours de l’histoire, s’adapter à l’évolutiondes mentalités. Le colonel de Linares,commandant le 5e Régiment de tirailleursalgériens pendant la campagne d’Italie,de France et d’Allemagne, disait déjàà ses lieutenants le jour de sondépart : « J’ai essayé de vous commanderavec le cœur », un style de commandementadapté à ses subordonnés. La périodeactuelle n’échappe pas à cette règle. Le chef exerce également son autoritépar son exemplarité. En s’offrant commemodèle, il permet de prouver que l’idéalà atteindre est réalisable. Son école estcelle de la vie où l’enseignement de sonnepar l’action, toujours plus convaincanteque la parole 2. Or, il importe que tousdisposent, en la matière, d’un cadrede référence, que l’on reçoit au coursde la formation, à Coëtquidan pour lesofficiers, à Saint-Maixent pour les sous-officiers ou encore au cours de la périodede formation initiale pour les militairesdu rang, et tout particulièrement dansle nouveau concept de Centre de formationinitiale militaire (CFIM).

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28 TIM n° 208 - Octobre 2009

DOSSIER Obéir et commander

Vos chefs, comme vos subor-donnés, n’attendront rien d’au-tre de vous dans votre propreexercice du commandementque cet acte d’obéissance intel-

ligent et réfléchi qu’est la transcription,à votre main, des ordres que vous aurezreçus, fidèle reflet de votre esprit d’ini-tiative, de votre intelligence des situationset de votre instinct dans l’adversité.» C’esten ces termes que le CEMAT, le générald’armée Elrick Irastorza, rappelait lesprincipes d’obéissance et de commande-

ment, aux promotions sortantes des Éco-les de Saint-Cyr Coëtquidan, le 14 mai2009. Et d’ajouter: «Commander et obéirsont les deux aspects d’un tout indis-sociable qui garantit la solidité de notreédifice.»

Savoir obéir…En effet, obéir constitue l’exigence pre-mière du métier militaire car elle contri-bue à l’excellence professionnelle dusoldat. Il ne s’agit pas ici d’obéissanceaveugle et irréfléchie, mais bien au

contraire d’une obéissance active sollici-tant un investissement personnel, unevolonté d’action et une exécution parfaite.Elle nécessite une adhésion car le carac-tère impérieux de l’ordre a été bien com-pris, parce qu’il est légitime et conformeau droit et parce qu’il est la traductionconcrète d’un acte de commandement,lui-même légitime. L’obéissance auxordres est enfin un facteur clé de la cohé-sion, elle-même gage d’efficacité. Car laforce des armées réside en partie sur sacapacité à fédérer les énergies dans un

Commander et obéir font intrinsèquement partie du métier militaire. Pourtant,à l’image de la société, l’armée de Terre a accompagné ces dernières annéesde profonds changements. Qu’ils soient d’ordre culturel, sociologique,économique ou technologique, notre armée a dû s’adapter et doit continuellementfaire évoluer son style de commandement. Dix ans après les débutsde sa professionnalisation, quel constat dresse-t-on?

Au cœur denotre vocation

Exercice COLD RESPONSE 2009 en Norvège.

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être collectif fondé à la fois sur la frater-nité d’armes et sur la discipline. Cet étatd’esprit est un indispensable acquis dansles situations difficiles.

… pour mieux commander !Commander trouve également sa justifi-cation et sa finalité dans l’engagementcommun au combat, que seule l’associa-tion étroite entre chefs et subordonnésrend possible. Parce que le commande-ment est au cœur du métier particulierde l’armée de Terre, la façon dont onl’exerce influence profondément les rap-ports qui s’y développent entre individus,engendre un style particulier de relationshumaines, modèle enfin son identité.L’exercice du commandement a dû s’adap-ter à l’évolution de la société. «Commu-niquer, faire participer, décentraliser endéveloppant le sens de l’humain, voilàbien les conditions nécessaires pouradapter l’art du commandement aux exi-gences de notre époque », rappelait-ondéjà en 1986 dans L’Exercice du comman-

dement dans l’armée de Terre. La com-munication est en effet présentée commeun acte essentiel : « La communicationouvre la voie à un meilleur style de com-mandement», permettant de parvenir àune meilleure compréhension mutuelle,qui elle-même amène le respect récipro-que «et —pourquoi pas? —l’estime par-tagée.» Elle s’oppose ainsi à l’information,action à sens unique. La communi-cation est présentée comme uneresponsabilité du commandement.Mais pourquoi le CEMAT a-t-il tenuà rappeler ces principes à de jeu-nes officiers, à peine sortis d’école?Parce qu’après avoir réussi le défide sa professionnalisation, l’arméede Terre constate, dix ans plus tard,que malgré ce succès, l’exercice ducommandement s’est quelque peudéformalisé dans les unités. «Nous vivonsdans une société de la communication oùchacun peut avoir un accès illimité à l’es-pace public, chacun peut s’exprimer surtout, partout et comme il veut… Du coup,la figure du cadre change aussi dans l’ar-mée… On parle de moins en moins dechef, mais de manager, d’encadrant, defaçon plus souple et plus large. Celamodifie en profondeur les rapports à l’ins-titution et à la mission», explique le lieu-tenant-colonel Bertrand Le Testu, ancienchef de la section Formation au compor-tement militaire au Commandement dela formation de l’armée de Terre (CoFAT).Un constat que ne fait que confirmer uneétude récemment conduite. En effet, l’Ins-pection de l’armée de Terre (IAT) a pré-senté en avril dernier 1, les conclusionsd’un audit mené sur les conditions d’exer-cice du commandement dans 21 forma-tions de l’armée de Terre. Les jeunesengagés, logique reflet de leur généra-tion, mais dont les atouts l’emportent surleurs faiblesses, peuvent pourtant dérou-ter des cadres souvent guère plus âgés.Ces derniers peuvent alors osciller, dansla recherche de l’affirmation de leur auto-rité, entre l’expression d’une distance unpeu froide au «copinage». Dans le mêmetemps, une confusion s’instaure parfois

entre le commandement et la notion trèsà la mode du management. En bref, même si le commandementdemeure le ciment de l’armée de Terre,la façon de l’exercer s’est infléchie, ten-dant à faire percevoir comme antagonis-tes les notions pourtant complémentairesde confiance et de contrôle, au détriment,avouons-le, de ce dernier.

A-t-on voulu trop bien faire ? À force devouloir être trop en phase avec la nouvellegénération d’engagés, n’aurait-on pasnégligé les principes inhérents à nosarmées? Toujours est-il que les conclu-sions de cette étude sont claires. Il fautréaffirmer un certain nombre de princi-pes fondamentaux de l’exercice du com-mandement qui ont pu être oubliés. Concrètement, par quoi cela passe-t-il?Par une meilleure formation des jeunescadres (sous-officiers et officiers) maiségalement par la restauration des procé-dures et des cadres traditionnels quirégissent la plupart des actes du soldat,au quartier comme en opérations. À titred’exemple, il faut remettre au goût du jourl’établissement de plans d’action écritset des fiches de tâches (lire l’encadré).L’IAT a constaté que nombre de postes detravail dans les unités étaient dépourvusde ces dernières ! Des propositionsconcrètes ont déjà été soumises auCEMAT et tendent toutes vers un objectifcommun : revaloriser et décomplexerl’exercice du commandement.

« Commander, c’est prévoir, donner des ordres et en contrôler l’exécution. » Dans le butd’améliorer ce dernier point, le général d’armée Irastorza, CEMAT, a tenu à rappeler dansune note intitulée « Cadres de référence en matière d’exercice du commandement »,publiée en juin 2009, les obligations du commandement, à chaque niveau hiérarchique. Ily rappelle l’importance de plusieurs supports incontournables du commandement : leplan d’action, le cahier de rapport hiérarchique, l’emploi du temps, le cahier d’ordres, lecarnet du chef de section, de peloton ou de groupe, la fiche de séance, la fiche de poste.Il est précisé que si la plus-value de la « dématérialisation » est incontestable, elle n’au-torise toutefois pas les cadres placés en situation de commandement à s’affranchir tota-lement du support « papier ».

Rappel des fondamentaux

1 Rendue publique auprès des commandeurs, le 29 avril 2009.

Commander et obéirsont les deux aspects

d’un tout indissociable quigarantit la solidité de notreédifice. » Général d’arméeElrick Irastorza, CEMAT

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DOSSIER Obéir et commander

extrême en termes d’éthique et de com-portement, en détermine la nature.

Les écoles de Coëtquidan« Obéir et commander aujourd’hui, est-ce vraiment différent d’hier ? » Pour legénéral de division Nicolas de Lardemelle,commandant les écoles de Saint-CyrCoëtquidan jusqu’à l’été 2009 : « Il fautsans cesse adapter la formation au nou-veau contexte (…) au gré de l’évolution

Les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC) et l’École nationale des sous-officiersd’active (ENSOA) apprennent à leurs élèves officiers et sous-officiers à commander.Le but : qu’ils puissent tous mener leur unité au combat, à des niveaux de décisiondifférents bien sûr, avec une formation adaptée à leurs futures responsabilités.

Commander, ça s’apprend...

des besoins de l’armée de terre et desretours d’expérience, mais les fondamen-taux en la matière restent les mêmes.»Ainsi, la « Grande école du commande-ment » forme des officiers capables dedécider en situation difficile, des chefs envue du combat, quelle que soit sa nature.Dans un contexte opérationnel en perma-nente évolution, il faut donner à l’officierles dispositions intellectuelles, physiques,techniques et humaines qui lui permet-tront de faire face aux situations d’aujour-d’hui mais aussi d’imaginer les solutionsaux défis de demain.« Les aptitudes à développer sont depouvoir discerner dans la complexité,décider dans l’incertitude, agir dans l’ad-versité », précise le général de Larde-melle. On retrouve en elles «les qualitésfondamentales d’intelligence de situation,de force de caractère et de savoir-être».C’est un équilibre entre «l’obéissance etl’initiative, la force de proposition et larigueur d’exécution, l’exigence et l’atten-tion aux subordonnés, la force du raison-nement et la curiosité d’esprit, le couragephysique mais aussi intellectuel». La per-sonnalité est forgée par une formationintégrée, à la fois militaire, académiqueet humaine. Formation académique pourla communication, la rigueur de concep-tion, l’inventivité et la capacité de discer-nement. Formation militaire pour devenirdes chefs, hommes et femmes d’actionau savoir faire technique, tactique et phy-sique. Formation humaine pour acquérirle sens des responsabilités, une forcemorale élevée, et un style de commande-

La Formation militaire générale(FMG) est constituée de l’ensem-ble des savoirs, savoir-faire etsavoir-être fondamentaux quechaque militaire doit acquérir au

cours de sa formation, approfondir etentretenir dans toutes ses activités pourdonner du sens à son action et orienterson comportement en toutes circons-tances. L’emploi de la force, caractéristi-que du métier des armes, d’une exigence

La « Grande école du commandement »forme des officiers capables de décider

en situation difficile.

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ment combinant autorité naturelle et sensde l’humain. Cette dernière vise en par-ticulier à faire assimiler les fondementsintellectuels, éthiques et déontologiquesde l’exercice du métier des armes.Au-delà des lois et des textes qui définis-sent la conduite à tenir, le jeune chefdevra faire face à la complexité des situa-tions au combat, avec son lot de dangeret de stress, et être armé de référencessolides pour commander. L’accent mis surl’éthique et la déontologie se justifie donc,selon le professeur Henry Hude, comme«une force pour l’action. Le militaire porte

Un chef se doitd’être exemplaire,

rigoureux et discipliné. J’ai bien conscience qu’ilme faut obéir avant d’êtreun chef moi-même. J’ai pris exemple sur monpremier cadre de contact,il est le chef à qui onaimerait tous ressembler,c’est l’image du chef idéal. »SLT Martin, élève officier de la 2e compagnie du 1er Bataillon de l’ESM

Un seul cas de non obéissanceCertaines situations rendent inutile ou impossible l’exécution ultérieured’un ordre ou d’une mission. Repérer ces moments-là est l’épreuve laplus difficile pour l’autonomie du jugement militaire. Ce sont ces situationsoù le militaire, qui assure sa part de responsabilité, ne doit pas exécuterl’ordre qui lui est donné, en pleine conscience. Ceci s’applique uniquementdans le cas où un ordre donné est contraire à la loi, comme le précisel’article 8 du Statut général des militaires : « Les militaires doiventobéissance aux ordres de leurs supérieurs et sont responsables del’exécution des missions qui leur sont confiées. Toutefois, il ne peut leurêtre ordonné et ils ne peuvent accomplir des actes qui sont contrairesaux lois, aux coutumes de la guerre et aux conventions internationales. »

la responsabilité de la façon dont il fait letravail qu’on lui a confié».La formation au commandement s’exercepar l’exemplarité et l’action des cadres decontact, les mises en situation, la respon-sabilisation progressive en stages et exercices avec troupe. Qu’ils soient saint-cyriens, élèves-officiers de l’EMIA, del’EMCTA ou élèves-officiers sous contrat,tous sont placés en situation et font leconstat unanime : «Pour bien comman-der, il faut être exemplaire et fédérer seshommes, susciter les énergies pour unmême objectif.» Le chef de bataillon >

L’ENSOA donne aux jeunes des notionsde commandement et d’obéissance.

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DOSSIER Obéir et commander

Bernard Gaillot, commandant la 2 e compagnie du 1 er bataillon de l’Écolespéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) sou-ligne: «Ces jeunes ont déjà un véritablegoût du commandement, ils se projettentdéjà sur leur première partie de carrière.Bien entendu, ils idéalisent ce moment,mais ils ont la chance d’avoir été placéstrès régulièrement dans des situationsproches du réel, ils sont donc assez luci-des et bien préparés.» La formation tientcompte du caractère international desopérations; depuis deux ans un exercicefranco-britannique mené en partenariatavec l’école royale militaire de Sandhurstplace régulièrement les élèves-officiersà la tête de sections françaises intégréesdans des compagnies de cadets britanni-ques. Bien sûr, les scénarios s’inspirentdirectement de la réalité opérationnelledu théâtre afghan.

Et à Saint-Maixent ?« Ici on leur donne les bases du comman-dement et du respect d’autrui. Nos élèves sont extrêmement motivés. Ils vien-nent chercher chez nous un cadre, lacohésion, qu’ils ne retrouvent plus dansnotre société moderne. Nous véhiculonsdes valeurs humaines et de disciplinequ’ils recherchent. Le challenge c’est à lafois d’inculquer des savoir-faire et de

Pour exercer ce métier, il

faut avoir une véritableconscience professionnelle,savoir obéir, se mettre à la place de ses futurssubordonnés. La finalité,c’est la mission. »EVSO Bonnet, 12 e compagniedu 1er Bataillon de l’ENSOA

développer chez eux une certaine auto-nomie », explique le général de brigadeDidier Legrand, commandant l’École natio-nale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent-l’École (ENSOA). Ainsi la préoc-cupation principale à l’ENSOA, en unespace de temps contraint, est de donneraux jeunes des notions de commandement

La passation de commandement

>

LLee ccooddee dduu ssoollddaatt rrééccaappiittuullee eenn ddoouuzzee aarrttiicclleess lleess rrèègglleess ddee ccoonndduuiittee dduu mmiilliittaaiirree ffrraannççaaiiss..

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Génération FacebookFrédéric Charillon, professeur des universités en science politiqueet directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire,constate que les nouvelles générations recrutées sont plus individualistes. « Nous assistons, ces dernières années, à une plus grande margede manœuvre dans la gestion des contraintes sociales, avec la génération MSN et Facebook. Tandis que sur le web, les jeunes peuvent choisird’être “présents”, “absents”, “occupés” ou “disponibles” en fonction desinterlocuteurs qui les sollicitent, l’engagement dans l’armée, par vocation ou par envie d’aventure, les amène à gérer une socialisation qui cette foisn’est plus virtuelle, et en devient donc plus contraignante, ce qui peutconstituer un changement brutal. »À l’heure actuelle, tous les formateurs ont constaté une montée del’individualisme. Le besoin de cohésion dans les armées se heurte ainsiaux individualités fortes des jeunes recrues, tendant à inhiber,notamment chez les plus jeunes cadres, l’exercice du commandement,plus particulièrement dans sa dimension de contrôle. Il faut donc trouver,dans les approches pédagogiques, un moyen de modifier ces comportementspour que les jeunes engagés acceptent d’eux-mêmes d’adhéreraux fondamentaux indispensables de cohésion et d’esprit de corps.

et d’obéissance. Pour cela, il a fallu ren-forcer la formation initiale. Comme nousl’explique le directeur général de la for-mation, le colonel Alain Leclerc. « Nousavons séquencé la formation en deux phases : premièrement l’acquisition desfondamentaux ; deuxièmement, l’appren-tissage du commandement. » Et decommenter : «L’apprentissage de l’obé-issance formelle est la véritable école dusoldat, ceci jusqu’à l’obtention du Certifi-cat militaire élémentaire (CME).»La formation au comportement fait évo-luer les méthodes d’enseignement. Lecomportement est un domaine transverse,qui vise à former les élèves à obéir pourpouvoir ensuite commander. « Le but estde former des professionnels capablesd’identifier les problèmes et de se donnerles moyens d’agir en fonction des règlesdu métier », comme nous l’indique le chefde bataillon Richard Pinna, chef de ladirection de la formation au comporte-ment (DFC). Il faut susciter chez eux laréflexion de groupe. Le chef doit savoirréguler les comportements. Le chef est responsable de la formationde ses hommes. Les jeunes sont en pertede références, ils ont besoin d’un cadre.Ici ils se sentent accompagnés, c’est lapédagogie de la réussite. C’est dans cetteoptique que la DFC a mis en place de nom-breux exercices concrets.L’objectif, forger des esprits, sans créerd’automatismes mais au contraire susci-ter une capacité à réfléchir, à réagir vite.Il leur faut prendre conscience de leur rôlede chef. Un bon chef est déjà quelqu’unqui a des connaissances; être un bon chef,cela s’apprend.

LL’’oobbjjeeccttiiff eesstt ddee ffoorrggeerr lleess eesspprriittssssaannss ccrrééeerr dd’’aauuttoommaattiissmmeess..

ÊÊttrree uunn bboonn cchheeff,,cceellaa ss’’aapppprreenndd..

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DOSSIER Obéir et commander

L’honneur de ce métier, c’est decommander et de savoir obéir»,rappelait le CEMAT. L’armée deTerre a passé avec brio le cap dela professionnalisation, tout en

adaptant son style de commandement auxcaractéristiques sociales et psychologi-ques des engagés. Cette évolution ducommandement relève d’un processuscomplexe, recherche d’équilibre entre laprise en compte du profil de nos jeunes,parfois en contradiction, au moins initia-lement, avec les valeurs militaires, et lanécessité de fidéliser des soldats dont lesatouts l’emportent en définitive sur leursfaiblesses. Dès lors, certains cadres peu-vent avoir l’impression de jouer le rôled’éducateurs, en complément de l’exer-cice de l’autorité purement militaire.Indéniablement, donc, le commandement

se complexifie au contact de générationsqui évoluent logiquement au rythme dela société, rendant notamment la tâchedes jeunes cadres plus délicate. C’est l’undes constats établis par la récente étudeconduite par l’IAT auprès d’une vingtainede formations. Les conclusions de l’IATsont claires. Il faut « relégitimer » lanotion de contrôle, affermir l’exercice ducommandement mais aussi mieux pré-parer les recrues à leurs conditions d’en-gagements futurs, en adaptant leurpériode de formation initiale.

Une instruction progressiveIl s’agit bien d’éviter un choc des cultu-res qui provoque nécessairement uneincompréhension d’un côté comme del’autre. Soucieux de fidéliser et d’amélio-rer leur formation, le chef d’état-major

de l’armée de Terre a donc décidé d’ex-périmenter, sur le modèle britannique,des centres de formation initiale militaire(CFIM). Avec le CFIM, on uniformise la for-mation tout en la valorisant et en la pro-tégeant des «perturbations» du régiment.En effet, les jeunes recrues sont forméesdans des locaux équipés à neuf, qui leursont exclusivement réservés. Commec’est déjà le cas pour la formation initialeen régiment, il s’agit de donner aux jeunesengagés, par un effort permanent d’édu-cation, un cadre de référence et un codede conduite.Dans ces centres, le chef et l’instructeurmanifestent, en toutes circonstances et àchacun de leurs subordonnés, l’estimedue à des compagnons d’armes. La péda-gogie mise en œuvre 2 tend à inculquerdes comportements et acquérir des

SSii ll’’eexxeerrcciiccee dduu ccoommmmaannddeemmeenntt iimmpplliiqquuee uunnee ffoorrmmaattiioonn ssppéécciiffiiqquuee,, ll’’oobbééiissssaanncceennéécceessssiittee aauussssii uunn aapppprreennttiissssaaggee.. DDeevveenniirr ssoollddaatt ppaassssee ppaarr pplluussiieeuurrss ééttaappeess,,nnoottaammmmeenntt cceellllee,, ccrruucciiaallee,, ddee llaa ffoorrmmaattiioonn ggéénnéérraallee iinniittiiaallee.. LL’’oouuttiill ddee ffoorrmmaattiioonnss’’aaddaappttee àà ll’’éévvoolluuttiioonn ddee nnooss jjeeuunneess eennggaaggééss eett ddeess CCeennttrreess ddee ffoorrmmaattiioonn iinniittiiaalleemmiilliittaaiirree ((CCFFIIMM)) oonntt ééttéé eexxppéérriimmeennttééss eenn 22000099.. AAvveecc ssuuccccèèss……

Savoir obéir

ÉÉcchhaauuffffeemmeenntt aauu PPaarrccoouurrss dd''oobbssttaacclleessaauu CCeennttrree ddee ffoorrmmaattiioonn iinniittiiaallee mmiilliittaaiirree

((CCFFIIMM)) ddee llaa 2277 ee BBIIMM..

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Elle permet également de responsabili-ser davantage le personnel d’encadre-ment et facilite la prise d’initiatives.À l’instar du 4e RCh pour la 27e BIM, l’Écolenationale des sous-officiers d’active(ENSOA) de Saint-Maixent a été désignéepour expérimenter un centre de forma-tion initiale militaire (CFIM) pour toutesles formations non embrigadées. La pre-mière session s’est tenue sur douzesemaines avec 83 jeunes de toute laFrance. Le bilan est positif, seulement 7%d’attrition ont été constatés sur le pre-mier stage. Le chef de bataillon Christian

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capacités en vue de réaliser une actioncollective. Elle s’attache à rester pédago-gique et progressive.Pédagogique, comme l’explique le colo-nel Dominique Lemaire, ancien chefde corps du 4e Régiment de chasseurs(4e RCh) de Gap, ayant soutenu l’expéri-mentation du CFIM pour l’ensemble desunités de la 27e Brigade d’infanterie demontagne : « La qualité de l’instructioncontribue à l’image de la vie militaire quese font les jeunes recrues dans les pre-miers jours de présence au régiment.Beaucoup d’entre elles sont en situationd’échec parce qu’elles ne se sont pas sen-ties à leur place dans le système d’ensei-gnement national. Aussi avons-nous laresponsabilité de ne pas en faire deséchecs de la Défense nationale en repro-duisant des méthodes pédagogiques aux-quelles elles n’ont jamais adhéré. »Progressive, car les niveaux de départsont disparates, les niveaux physiquessouvent médiocres et qu’il faut amenerl’ensemble du groupe au niveau fixé dansles domaines du combat, du tir, du sport,de l’endurance, de la rusticité et des pre-miers secours.

Des résultats probants grâce àun taux d’encadrement renforcéLes CFIM permettent de déléguer l’ins-truction aux chefs de groupe et ainsi dedispenser une formation quasi-indivi-duelle aux jeunes engagés. L’encadre-ment, trié sur le volet, a été sensibilisé,lors d’un stage de mise en condition pré-cédant la formation, aux exigences dequalité du CFIM. La mise en applicationdes principes d’instruction favorise lamanipulation du matériel, la répétition etl’attractivité de l’instruction.

1 Ordre du jour du 8 novembre 2008,à Saint-Cyr Coëtquidan.

Le commandementse complexifie

au contact de générationsqui évoluent logiquementau rythme de la société,rendant notammentnotamment l’exercice ducommandement des jeunescadres plus complexe. »

Pichon, de l’ENSOA, a commandé la pre-mière session de formation qui s’est tenuedu 12 janvier au 3 avril 2009. « Les jeu-nes que nous avons incorporés étaient enattente de contact, ils n’ont pas eu peurd’obéir et ils étaient demandeurs. » Au vudu succès de cette première expérimen-tation, le principe des CFIM devrait êtreétendu à toute l’armée de Terre au coursdes deux années à venir.

Séance de course à pied.

Entraînement au combaten zone urbaine.

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DOSSIER Obéir et commander

Les combats que les forces ter-restres ont à conduire aujour-d’hui dans le cadre des opéra-tions, sont violents, longs etrépétés. Ils exigent une coopé-

ration interarmes et interarmées appro-fondie et poussée jusqu’aux plus petitséchelons du commandement. Le militaire doit savoir s’adapter enmilieu multinational, il arrive parfoisd’avoir à travailler dans une langue

étrangère, d’obéir ou de commander àdes militaires d’autres nationalités. Celarequiert une grande ouverture d’esprit.« En 2008, en Afghanistan, notre missions’est révélée immédiatement intéres-sante, mais aussi dangereuse. Nousn’avions pas beaucoup de temps pourpenser, le travail était prenant. Sans direque nous n’avions aucun problème de discipline, ceux-ci restaient vraiment à lamarge… Mes hommes comprenaient

À l’épreuvedes engagementsopérationnels

pourquoi ils étaient là », explique le capi-taine Laurent de Saint Blanquat, anciencommandant d’unité de la 2 e compagniede combat du Régiment de marche duTchad (RMT). C’est dans l’action que toutle travail du commandement en temps depaix trouve sa plénitude. Frédéric Pons,dans son ouvrage Opérations extérieures: les volontaires du 8 e RPIMa, cite ainsi l’expérience de l’adjudant Evrard, chef desection de Carmin 2 lors des combatsd’Uzbeen, en Afghanistan : « Dans l’es-prit du 8, il a appris à ses jeunes à obéir,mais en se posant aussi des questionspour savoir faire preuve d’initiative lemoment venu. Il sait que le meilleurmoyen de gagner la confiance de seshommes est de leur donner confiance.[…] Avant le départ, Evrard a senti mon-ter l’excitation pour cette première opéra-tion extérieure. Chacun a pris consciencedes risques. Evrard part en confiance avec

L’apprentissage, en temps de paix, de l’obéissanceet du commandement trouvent leur finalité dansl’engagement opérationnel et le combat. Le butpremier : faire en sorte que, dans l’environnementd’une guerre ou d’une crise, tout fonctionneà l’instinct et avec l’efficacité maximale.

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« Le FELIN apporte de nombreusesplus-values sur le plan des relationschefs/subordonnés. Ce système estplus rapide, plus sûr et plus clair.En se dégageant ainsi une marge detemps supplémentaire, le chef peutfaire participer ses subordonnés àl’élaboration de la décision. Dans cecontexte, les relations entre un chefet son subordonné ne peuvent êtreque simplifiées », explique le capi-taine Julien Maurel commandant d’unité de la 4e compagnie de combat du RMT,qui a expérimenté le système FELIN. FELIN ne change pas réellement la concep-tion des ordres, mais ajoute une nouvelle vision de l’espace de bataille, autori-sant une meilleure gestion des efforts dans des espaces ou des zones d’actionsde grande dimension. « Un des intérêts majeurs, c’est qu’aujourd’hui le chef saitoù sont ses hommes. Avant, on commandait à la voix… Grâce à FELIN, nous voyonsse dissiper en partie “le brouillard de la guerre”. Cela permet aussi d’éviter lestirs fratricides », souligne le capitaine Maurel. L’information, qu’elle soit ascen-dante ou descendante, constitue l’un des fondements du commandement.Mais travailler avec les nouvelles technologies peut aussi fausser la perceptiondes choses pour le chef et ses subordonnés. Tout va plus vite, les hommes sontdonc obligés de s’adapter, de comprendre plus vite, de réagir plus vite. Et mêmesi les nouvelles générations sont habituées au virtuel, il n’en reste pas moinsdéstabilisant, surtout en période de stress où l’être humain a besoin de se rattacher à du concret. Rien ne remplacera le contact humain, d’autant plus quela technique n’a pas encore fait preuve d’une fiabilité à 100 %. « Attention il nefaut pas oublier que nous commandons des hommes et non des machines !Le FELIN est un système d’hommes », conclut le capitaine Maurel.

ses “petits”. Il n’a pas tort. Eux sont sou-dés derrière leur chef. Ils le suivraientpartout. Ils le disent : “Jusqu’en enfer…”»

Obéir d’amitiéIl arrive parfois que des liens forts s’instaurent entre chefs et subordonnés. Au-delà de la confiance réciproque, c’estl’amitié qui devient le moteur de touteaction, c’est ce qu’on appelle obéir d’ami-tié. Comme le disait le général Delattrede Tassigny : « Il ne suffit pas de com-mander à des hommes, il faut aussi savoirles aimer. » On parle aussi d’esprit decorps, fort sentiment d’amitié et de soli-darité liant les membres d’un groupe etce à tous les niveaux de la hiérarchie.C’est tout ce qui réunit dans une mêmecommunauté fraternelle et solidaire etqui fédère tous les personnels vers unintérêt collectif supérieur : la réussitedans l’engagement opérationnel.

Remplir sa mission, un objectif ancré dansla tête de tout militaire au départ. Mais ilne faut pas oublier que ce qui fait fonc-tionner le système ce sont les hommesqui le composent! « L’armée de Terre estun système d’hommes, où obéir et com-mander, que ce soit à l’entraînement ouen opérations, reste fondamentalementla même chose. Aujourd’hui, il faut davan-tage expliquer le pourquoi de la mission.Il faut amener à faire comprendre pourlégitimer l’ordre. Une troupe qui saitpourquoi elle se bat est bien meilleure.Cela oblige également le chef à clarifierses idées. Tout doit passer par l’adhé-sion », confiait le colonel de Medlege, chefde corps du RMT.

Gestion de la distanceAu sein des régiments, les départs enmission sont nombreux, il faut alors

Il ne suffit pas de commander à des hommes, il faut aussi

savoir les aimer. C’est ce qu’on appelle obéir d’amitié. » Général Delattre de Tassigny

Le commandement opérationnel du futur

apprendre à gérer l’éloignement prolongéet la promiscuité de la vie collective. Pourde nombreux militaires l’éloignement estun facteur déterminant dans la gestiondu quotidien. « La fatigue, le stress, lesdifficultés logistiques, de maintenance,l’omniprésence de l’armement, peuventmodifier les relations entre le chef et ses subordonnés. Dans ce cas, le chef doit savoir faire un choix, prendre unedécision qui ne fera pas forcément l’unanimité. Il doit aussi savoir faire preuve de recon-naissance pour le travail accompli, il doitsavoir écouter, sans doute plus qu’enFrance… d’où l’importance d’instaurer unvéritable dialogue », précise le capitainede Saint Blanquat. Il faut éviter qu’un individu s’isole du groupe. En opérations plus qu’ailleurs la cohésion doit passer au-dessus de tout !

Patrouille d’une sectiondu 8e RPIMa dans le bazarde Nijrab, en Afghanistan.

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DOSSIER Obéir et commander

Le capitaine Sage est comman-dant d’unité de la compagniede réserve du 19e Régimentdu génie de Besançon et ensei-gnant en histoire-géographie.

Réserviste depuis 1998, il a suivi depuisces dernières années la montée en puis-sance de la réserve opérationnelle de l’ar-mée de Terre.À ses débuts, sa compagnie avait un effec-tif de 15 personnes; aujourd’hui, elle estcomposée de 120 militaires. Preuve duprofessionnalisme abouti de cette compa-gnie: l’année passée, elle a été l’une despremières à expérimenter une missionVIGIPIRATE à Paris en compagnie consti-tuée. « Commander des réservistes està la fois complexe car même si les réser-vistes sont volontaires ils sont aussi civils,avec une vie à part entière et des préoc-cupations autres que militaires. Ils peu-vent claquer la porte sans problème »,nous explique-t-il. Bien sûr, sa formation militaire l’a beau-coup aidé à mieux appréhender l’exercicedu commandement. Pour lui, « c’est dansla difficulté que le commandement prendtout son sens. C’est pour cela qu’il fautadapter son commandement en établis-sant une relation de confiance, savoircommander sans être autoritaire, susci-ter l’adhésion. » Fort heureusement, la compréhension de l’art du commandement chez lesréservistes est en phase avec celle desmilitaires d’active.

Du côté des civilsL’armée de Terre est constituée d’envi-ron 23 000civils1 de la Défense. Même sices derniers n’ont pas le même statutque les militaires, ils partagent lesmêmes préoccupations et travaillent dansle même système hiérarchique, en étant

Comment s’appliquent les notions de commandement et d’obéissance lorsque l’on est militaire de réserve ou personnel civil ? Il faut savoir faire face aux mêmescontraintes, de discipline, de relations humaines ou de travail, sans pour autantêtre présent à temps plein ou partager le même statut.

matériel (8e RMAT), ce n’est pas un pro-blème d’être civil ou militaire. «Après lespremiers émois, la seule chose impor-tante à retenir dans les relations humai-nes, c’est la compétence, le savoir-êtreprofessionnel.» Et de souligner un pointimportant : « Un civil ne peut pas seretrancher derrière ses galons, la seulelimite au commandement d’un civil c’estqu’il ne peut pas punir directement unmilitaire, il propose une sanction et sahiérarchie décide. Pour ma part je ne faisaucune différence entre la gestion du civilet celle du militaire ; humainement, toutle monde est au même niveau. » Et deconclure : «Et n’oublions pas que le chefdes armées est lui-même un civil !»

soumis au quotidien aux mêmes notionsd’obéissance et de commandement. L’ab-sence de grade et d’uniforme, les diffé-rences de contraintes et quelquefois demission sont susceptibles de générer desdécalages et des incompréhensions depart et d’autre. Il faut alors savoir faire fides préjugés. La solution se trouvenécessairement dans la discussion et laconcertation!Toutes les bonnes idées sont les bienve-nues, à l’instar du Groupe de transit etd’administration des personnels isolés(GTAPI) de Rueil-Malmaison qui, en 2006,a créé une charte de bonne conduite àl’égard de ses personnels civils et mili-taires. Histoire de parler le même lan-gage! Pour Philippe Pax, commandant ledétachement de Douai du 8e Régiment du

La compétenceavant tout

Personnel civil de la Défensechargé de la gestiondu parc auto au 1er Régimentd’infanterie.

1 22 982 postes sont décrits au DUO 2009.

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40 TIM n° 208 - Octobre 2009

La transformation de l’armée de Terre est en cours. La premièrephase s’est achevée à l’été 2009, avec la dissolution de formations,le transfert d’unités et la fermeture de garnisons. Les efforts sepoursuivront en 2010, avec une priorité : l’exécution de nos missionsopérationnelles et leur préparation.

En 2009, l’armée de Terre a rempli toutes ses missionsopérationnelles. J’en sais gré aux unités qui se sontsuccédé sur tous nos théâtres d’opérations et mespremières pensées vont à tous nos camarades quisont allés au bout de leur engagement personnel et

professionnel et à leurs familles dans la peine. Fruit d’une pré-paration opérationnelle exigeante, leur capacité opérationnelleest reconnue et tous les efforts entrepris dans ce domainedevront être poursuivis.Selon une tradition désormais bien établie, le grand rapportde l’armée de Terre rassemble chaque année l’ensemble deschefs de corps autour du CEMAT et des commandeurs. Voschefs respectifs vous communiqueront dans le détailles directives et orientations reçues à cette occasion,et dont l’ordre n°2 pour la transformation de l’arméede Terre constitue le cœur. Au moment où chacun arejoint son poste, notamment dans les nouvelles affec-tations, je veux faire un bilan succinct du lancementde la transformation de notre armée de Terre, et vousdonner mes axes d’effort pour 2010. L’été dernier a vuse réaliser l’essentiel des mesures de réorganisationprévues en 2009. Les dissolutions de formations, transferts d’unités et fermetures de garnison ont été effec-tuées, tout en maintenant la continuité des engagements opérationnels. En matière de renouvellement des matériels majeurs, 2009devrait s’achever sur la livraison de 96 VBCI, 10 hélicoptères

TIGRE, 32 canons CAESAR, 224 PVP et 1049 FELIN. Les com-mandes de 200 PVP, 22 NH90, 332 VBCI et 3 systèmes SDTIont été notifiées, devraient suivre d’ici la fin de l’année cellesde la dernière tranche FELIN, des premiers LRU et VHM.Parallèlement, le processus d’adaptation réactive a permis deconduire plus de 60 opérations allant d’effets de combat auxtourelleaux téléopérés pour VAB ou aux engins Buffalo. Cet investissement d’ensemble se poursuivra en 2010, car nos soldats déployés en opérations ont absolument besoin dumeilleur de ce que nous pouvons leur donner pour remplirleurs difficiles missions. Au total, 300 millions d’euros y serontconsacrés sur trois ans.

Représentant 19000 mutations dont 6400 d’EVAT, le PAM 2009s’est exécuté de façon satisfaisante, à l’exception de retards de paiement des frais de déménagement qui doivent être résorbés dans les meilleurs délais. Les dispositifs d’aide à lamobilité ont correctement fonctionné, et les flux de départ et

Le CEMAT vous parle

2010 : annéepivot de latransformation

Je suis donc confiant, au momentoù nous entamons la deuxième phase de notre transformation.

Celle-ci s’effectuera dans la continuité des mesures déjà prises ou lancées en 2009. »

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les réorientations ont correspondu aux attentes. Enfin, condi-tionnant la préservation du cœur de métier de nos régiments,l’expérimentation des bases de Défense a produit une premièresérie d’enseignements qui seront pris en compte dans la misesur pied des bases pilotes en 2010. Plus que jamais, pragma-tisme, imagination et sens de l’intérêt général doivent préva-loir pour que ces réorganisations produisent, à efficacitééquivalente, les économies attendues.Je suis donc confiant, au moment où nous entamons ladeuxième phase de notre transformation. Celle-ci s’effectueradans la continuité des mesures déjà prises ou lancées en 2009.La mission est claire : donnant la priorité absolue à l’exécutionde nos missions opérationnelles et à leur préparation, pour-suivre les mesures de réorganisation du commandement etles expérimentations pilotées par l’EMA dans le domaine del’administration générale et des soutiens communs, ainsi quela réorganisation des forces terrestres, en marquant l’effort en2010 sur les forces en métropole et la fonction maintenance,conformément au calendrier initial.Nous devons nous approprier pleinement les nouveaux modesde fonctionnement résultant des attributions désormais élargies de la DRHAT en matière de formation, et du CFT enmatière de logistique, étendues en 2010 à l’armement des CMOaéromobilité, artillerie et agencement de l’espace terrestre. La réussite de la réorganisation de la chaîne maintenanceconstitue aussi un objectif majeur. Combinée à l’atteinte durythme de croisière par la PEGP et au retrait des matériels nonnécessaires au contrat opérationnel, cette restructuration volon-tariste doit nous permettre de dégager les économies atten-dues. Un défi similaire nous attend pour faciliter l’intégrationdu commissariat de l’armée de Terre dans le nouveau servicedu commissariat des Armées. Dans le domaine des ressources humaines, nous devons abso-lument maîtriser nos effectifs, ce qui passe par un suivi rigou-reux et encore perfectible des situations de prise d’armes ausein des unités, dont dépendent la gestion et le recrutement du

personnel. L’adaptation des parcoursprofessionnels se poursuivra. Monobjectif est clair: favorisant les acquisprofessionnels, il s’agit, en particulierpour les EVAT, d’offrir des possibili-tés de carrière plus valorisantes etplus lisibles à ceux dont la manière etl’envie de servir doivent permettre derester dans nos rangs. La suppression des barrières à 11, 15 et 17,5 années de ser-vice, l’augmentation des volumes d’accès au corps des sous-officiers et les évolutions du BSTAT n’ont pas d’autre but. Par ailleurs, ayant produit des résultats très positifs en matièrede standardisation et donc d’amélioration de la formation, leprincipe des centres de formation initiale des militaires du rang,les CFIM, sera étendu dès la fin de cette année et en 2010. Enfin, un effort notable doit être accompli dans le domaine dela concertation. Le CFMT renouvellera cette année une partiede ses membres. Pour qu’il puisse pleinement jouer son rôle,il est essentiel qu’il fasse l’objet de volontariats nombreux, enparticulier dans les régiments: au cœur de l’action, ils doiventêtre au cœur de la concertation.L’armée de Terre entre à présent dans la phase charnière desa transformation, dans un contexte d’interarmisation résoluedes soutiens et d’engagement opérationnel soutenu. Nousn’avons pas parcouru tout ce chemin pour nous arrêter sansavoir atteint l’objectif fixé. Alors, poursuivons nos efforts etcontinuons notre marche en avant !

Photos: ADJ Dominique DHE / CNPI2,ADJ Jean-Raphaël DRAHI, ADJ Gilles GESQUIÈRE

1. Patrouille du groupementcommando montagne (GCM)

du 27e BCA dans la valléed'Afghanya, en Kapisa.

2. Instruction VBCI par lespersonnels du 35e RI avantsa perception à Canjuers.

3. L’année 2009 devraits’achever sur la livraison

de 32 canons CAESAR.

2

3

1

41TIM n° 208 - Octobre 2009

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42 TIM n°208 - Octobre 2009

ADAPTATIONRetour au calme…Un détachement OMLT de retour d’Afgha-nistan a transité par Chypre du 2 au 4 juin2009. Il s’agissait, dans le cadre d’uneétude sur la gestion du stress en opéra-tion, d’expérimenter un « sas de fin demission». La qualité du séjour, des acti-vités proposées et de la prise en comptedes militaires a rapidement levé les réti-

cences initiales et suscité l’adhésion desbénéficiaires. Le retour d’une opérationéprouvante est délicat. Le succès de cette expérience confirmele besoin d’un retour au calme. Le sas defin de mission pourrait être une solution.La gestion du facteur humain est un élé-ment important pris en compte par lecommandement.

PUBLICATIONSCahier de la rechercheAlors que les forces de la coalition présen-tes en Afghanistan cherchent à former uneArmée nationale afghane performante etautonome, il semble intéressant d’analy-ser les expériences passées comparables.Aussi convient-il de revenir sur l’expériencefrançaise pendant la guerre d’Indochine(1946-1954). Le gouvernement français dela IVe République assura la création, puisla montée en puissance d’une Arméenationale vietnamienne (ANV), capable d’ai-der puis, à terme, de se substituer au corpsexpéditionnaire français en Extrême-Orientdans le combat contre la guérilla vietminh.Malgré les difficultés de recrutement etd’emploi de ces unités, l’ANV sut prendreà sa charge un pan du combat contre larébellion communiste. Ce cahier retracel’histoire de ce recours aux supplétifs etaux formations permanentes.

Vos comptes renduset expérimentations nesont pas inutiles. Le Centrede doctrine et d’emploi des forces (CDEF) vouspropose ainsi chaque moisun point, en quelques brèves,sur les RETEX en cours.

e 14 mars 2009, ma section est

héliportée à 4 h 30 sur les

hauteurs sud du village d’Ala-

say District. J’ai pour mission

d’empêcher toute infiltration

ennemie dans cette zone.L’hélicoptère américain Chinook me

pose un peu plus bas que prévu. Mon

premier réflexe, une fois mes groupes

postés en 360 degrés, est d’observer

les forces et les faiblesses de ma

position. Je m’aperçois vite que celle-

ci n’est pas idéale. Au-dessus de moi,

un mouvement de terrain m’inquiète.

Il me surplombe et cache les vues sur

la ligne de crête qui mène à une autre

section de la compagnie.Je décide donc de m’emparer de cette

position. Mais cela ne sera pas facile.

Nous avons du matériel, des munitions

et des vivres pour quatre jours.

Le lieutenantAurélien de La Soujeole,du 27e Bataillonde chasseurs alpins,était en Afghanistanen mars 2009, ausein du GTIA Kapisa.Lors d’un engagementparticulièrementdifficile, il a étéconfronté à la réalitédu métier militaireet aux exigencesdu commandement.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Intraterre du CDEF:www.cdef.terre.defense.gouv.fr

RETEX

L

© ADJ Jean-Raphaël DRAHI

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43TIM n°208 - Octobre 2009

Pour atteindre ce point haut, il nous faut

tout d’abord descendre dans un talweg,

puis remonter environ 200 m de dénive-

lée. Mais je sais au fond de moi-même

que cette position doit être mienne.

La journée me donne raison. L’ennemi

essaye à trois reprises de m’en déloger.

La première fois, en arrivant aux abords

de cette position, nous recevons quelques

tirs en provenance de la crête juste en face.

Bloqué, je réussi à reprendre ma progres-

sion et à m’emparer de cette position en

demandant et réglant un tir de mortier de

120 mm. Les deux autres fois, l’ennemi se

place à nouveau sur la ligne de crête et

me harcèle. La mise en œuvre de ma puis-

sance de feu me permet de maintenir sans

problème ma position que j’ai en plus for-

tifiée avec des sacs à terre. A 1 heure du

matin, je reçois l’ordre de décrocher de

ma position et de rejoindre le village à

pied, les hélicoptères ne venant pas car

la zone est trop dangereuse pour eux. Ne

pouvant pas laisser tout mon matériel

et mes munitions sur zone, je dois tout

emporter, missiles, roquettes AT4, cais-

ses de munitions, grenades… Nous nous

répartissons le matériel. Chaque homme

porte entre 70 et 100 kg sur le dos. Nous

nous exfiltrons et arrivons aux VAB vers

5 h du matin. Je n’ai toujours pas dormi.

Cette expérience fut exceptionnelle pour

moi à plusieurs titres. Elle me confirmait

d’abord l’évidence tactique de s’appro-

prier les hauts. Mais c’est surtout humai-

nement que je retiens un grand nombre

d’enseignements. J’étais heureux de

constater que mes hommes ont toujours

obéi sans broncher, malgré les efforts

hors du commun que je leur ai demandé.

J’ai pu constater leur calme, leur profes-

sionnalisme à chaque instant. C’est par-

ticulièrement enrichissant pour un chef

de section de pouvoir vivre une telle expé-

rience. J’ai constaté avec joie les bienfaits

de notre entraînement spécifique. J’ai pris

conscience de l’importance des stages

comme celui du CNEC, qui nous entraîne

à agir en situation d’extrême fatigue. Je

jouissais enfin d’avoir à vivre une telle

mission en étant le seul chef sur mon ter-

rain. Il est assez rare pour un chef de sec-

tion de pouvoir prendre de telles décisions

tactiques et de se confronter à la réalité

totale de son métier.Je suis heureux d’avoir pu vivre cette

expérience et surtout d’avoir ramené tous

mes hommes.»

Le lieutenant de La Soujeole commande

la 2e section de la 4e compagnie du 27 e BCA.

« J’Etais le seul chef sur mon terrain »

APPEL A TÉMOIGNAGES !Faites partager vos expériences

opérationnelles à nos lecteurs. Envoyezvos textes à la rédaction par internet à

[email protected]

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© ADJ Jean-Raphaël DRAHI

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SILCENT répond au besoin

du commandement de localiser en permanenceles ressources. » CBA Geyer, chef de la SAF SILCENT

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Le Système d’Information Logistique CENTral (SILCENT) est en pleinetransformation. Créé au lendemain de la guerre du Golfe, ce système permetde suivre les ressources expédiées, sans discontinuité, entre la métropole,les théâtres d’opérations et l’outre-mer. Le dernier module SILCENT, Client léger,récemment développé, apporte aux régiments des forces terrestres une nouvelleautonomie. La 7e BB a été désignée pour expérimenter cette nouvelle application.

Le système d’information logistique centrale

Innovation

Le suivi des flux s’exerce depuis la sortie d’un dépôt (avec une saisie unique desdonnées ou un interfaçage avec un système partenaire) jusqu’au destinatairefinal. Ce système évite ainsi les ressaisies et donc minimise les marges d’erreur.

Méthode de marquage

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45TIM n° 208 - Octobre 2009

Simple d’emploi », annonced’entrée de jeu l’adjudant-chefDechard, un des stagiaires dela formation Client léger expé-rimentée au sein de la 7e Bri-

gade blindée au cours 2008. « J’ai étédésigné pour ce stage en toute logique,puisque j’occupe les fonctions de sous-officier transit au 35 e Régiment d’infan-terie », continue-t-il. « L’intérêt de cetteapplication est d’homogénéiser le sys-tème, en toute simplicité », explique-t-il.« Désormais, avec Client léger, n’importequelle unité pourra initialiser ses ex-péditions de ressource », indique l’ADCDouchet, de la Section administrationfonctionnelle (SAF) SILCENT.« Même si Client léger ne présente pastoutes les fonctionnalités des postesnomades [cf. infographie “SILCENT, com-

ment ça marche ?”], déployés dans lesétablissements expéditeurs de ressour-ces (DCMAT, DCCAT), au niveau desnœuds logistiques – escales aériennes,zones de ravitaillement, etc. – et dont lerôle est d’initialiser et de “tracer” les res-sources expédiées, il permet à ses utili-sateurs l’édition des documents liésà une expédition vers un théâtre d’opé-ration extérieure ou l’outre-mer et derendre compte de la réception de res-sources », complète-t-il. « J’ai déjà uti-lisé l’application Client léger pour laprojection d’une compagnie du régimenten Guyane et en ce moment je travaillesur la préparation GUEPARD », indiquel’adjudant-chef Dechard.À terme, les formations des forces ter-restres seront toutes en mesure d’initia-liser leurs expéditions avec SILCENT.« Son utilisation par les autres arméeset services renforce le caractère inter-armées du SILCENT et illustre bien lebesoin du Commandement de pouvoirlocaliser en permanence les ressourcesdans la chaîne des acheminements »,conclut le CBA Geyer, chef de la SAF SIL-CENT. Le Système d’information logis-tique pour le suivi de la ressource eninterarmées (SILRIA) devrait succéder àSILCENT à l’horizon 2012.

La pertinence du système réside dans sa capacité à suivre les flux logistiquesau-delà des frontières de la métropole.

L’introduction de l’application Client léger dans le SILCENT démultiplie les points d’initialisation des ressources et permet d’étendre à toute l’armée de Terre un système cohérent et uniforme.

CNE Nathalie DURANDInfographies : Idé

Photos : ADC Olivier DUBOIS

Le déploiement de SILCENT

SILCENT, comment ça marche ?

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47TIM n°208 - Octobre 2009

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48 TIM n° 208 - Octobre 2009

Créé le 1er janvier 2008, le Service industriel de l’aéronautique(SIAé) est un défi qui attend l’armée française. Au carrefour de la culture militaire et de la culture de la performance, cette structure, à la fois étatique et industrielle, illustre l’avancée vers l’interarmisation. Au détachement de Toul, les aéronefs des armées de Terre et de l’Air (depuis le 14 avril 2009) sont au premier rang pour en profiter.

Le SIAé

Une mécanique de haut vol

Vie des unités

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Site historique du SIAéSite issu de l’armée de l’AirSite issu de l’armée de TerreSite issu de la Marine

SIAéDirectionCentrale

Toul

Section CougarPhalsbourg

AIAAmbérieu

AIAClermontFerrand

AIABordeaux AIA

Cuers

BANHyères

49TIM n° 208 - Octobre 2009

Le SIAé regroupe des entités de toutes les armées

C’est une expérience très en-richissante d’être confrontéà cette nouvelle cultureindustrielle.» Le capitaineFrank Châtillon, comman-

dant la division Gazelle Puma du détache-ment de Toul, est conscient du potentield’une telle structure. Placé sous la tutellede l’armée de l’Air, le SIAé regroupe desentités de toutes les armées fusionnéesautour des ateliers industriels aéronauti-ques (AIA). Les aéronefs de l’armée deTerre sont pris en charge par les détache-ments de Toul et de Phalsbourg, rattachésà l’AIA de Clermont-Ferrand (cf. encadré).Initiée depuis plus d’un an, cette démar-che permet de regrouper les moyensindustriels étatiques au sein du SIAé, quiest ainsi la première entreprise françaisede maintenance aéronautique militaire.Cette volonté de mise en commun desmoyens et du savoir-faire en matière demaintenance aéronautique a été décidéedans une volonté de rationalisation.Employant environ 4 000 personnes, leSIAé réalise un chiffre d’affaires de439 millions d’euros.

La satisfaction du clientLa création de ce service avait un seul but:«La satisfaction du client », comme l’ex-plique l’ingénieur principal Cottereau, chefdu détachement de Toul et Phalsbourg.Car la particularité de cette industriali-sation de la maintenance aéronautiqueest qu’elle soumet à concurrence ce quiautrefois relevait de la Direction centraledu matériel de l’armée de Terre (DCMAT).La Structure intégrée du maintien encondition opérationnelle des matérielsaéronautiques du ministère de la Défense(SIMMAD) décerne les marchés aprèscomparaison des solutions étatiques etprivées. Le SIAé se doit donc d’être com-pétitif vis-à-vis des entreprises privées.

La fusion des ateliers aéronautiques apermis une spécialisation des ateliers etdétachements, ainsi qu’une harmonisa-tion du langage et des outils de travail.Pour l’armée de Terre, le but est de spé-cialiser les ateliers de telle sorte qu’ilsdeviennent les spécialistes de la mainte-nance des Gazelle, Puma et Cougar.

Ces exigences, dans l’atelier Puma dudétachement de Toul, ne modifient pas laqualité du travail ni la réputation des mili-taires de l’armée de Terre. Dans ledomaine technique, il n’y a pas de grandchangement : « L’atelier qui donne letempo est l’atelier Cellule et moteur. Ildémonte tout et les autres ateliers, Avio-nique et Structure, suivent le rythme pourêtre en temps et en heure au rendez-vousdes vols de contrôle de l’atelier Pilote »,précise le capitaine Châtillon. Dans cetatelier récent et moderne, où flotte uneodeur caractéristique de kérosène etd’huile de moteur, les mécaniciens duSIAé ne chôment pas.

« Il y a un socle armée de Terre »Les missions opérationnelles des an-ciennes unités du Groupement de mainte-nance ALAT (14e GMALAT) sont préservéespuisque l’atelier de Toul continue à pro-jeter des équipes techniques au Tchad età Djibouti afin de réaliser in situ les visitesdes aéronefs déployés. La création duSIAé a même augmenté le rythme desmissions, car des appareils de l’armée del’Air sont également pris en charge: « Leséléments de base entre les Puma de l’ar-

mée de l’Air et ceux de l’armée de Terresont les mêmes. La différence se situe auniveau des ballonnets et de quelquesautres options », ajoute le capitaine Châ-tillon.Avec une capacité opérationnelle main-tenue et développée aux autres Puma del’armée française, le travail ne manquepas. Et pour obtenir la satisfaction duclient, être ou avoir été militaire, ça aide:«La culture militaire nous permet d’avoirdes civils et militaires d’une très grandedisponibilité et réactifs. Ils savent qu’ilstravaillent pour le soutien opérationneldes aéronefs des troupes projetées »,rappelle le capitaine Châtillon. L’ingénieurprincipal Cottereau le confirme : « Il y aun socle armée de Terre, un cœur demétier qu’on a gardé et qu’on enrichitavec les normes de qualité. L’élément leplus important, et que l’on veut conser-ver, c’est l’esprit de service. Le person-nel du détachement est animé d’uneflamme. » Et en effet, un client bien connudes mécaniciens de Toul attend ses aéro-nefs: l’armée de Terre ne sera pas déçue.

Il y a trois catégories de personnel au sein dudétachement de Toul. Une partie du personnelcivil a un statut de fonctionnaire. Une autrepartie des civils, qui dépend de l’armée del’Air, a le statut de PCO (personnel civilouvrier). Et enfin, il reste les militaires quiappartenaient au 14e GMALAT. Bien que sousl’autorité de l’armée de l’Air, les militaires dudétachement de Toul ont un statut particulier.Ils bénéficient d’une appartenance double.Les notations relèvent du SIAé, mais ilsdépendent toujours de la Directiondes ressources humaines de l’armée de Terre(DRHAT) au niveau des mutations. La chargede travail de maintenance sur les aéronefs del’armée de Terre et de l’armée de l’Airdemeurant fixe et importante, les effectifsne baissent pas pour l’instant dans le cadredes restructurations.

Le statut du personnel

1 Réservoirs supplémentaires au niveaudes trains principaux propres aux Pumade l’armée de l’Air.

AIA : Atelier industriel de l’aéronautiqueBAN: Base aéronavale

Le SIAé se doit doncd’être compétitif

vis-à-vis des entreprisesprivées. »

Cédric BEYSSACPhotos : CCH Jean-Baptiste TABONE

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50 TIM n° 208 - Octobre 2009

Un chantierde taille

Afin d’entraîner les SGTIA1 avant leur projection en Afghanistan, une Forwardoperating base (FOB) a été construite sur le camp de Canjuers : un chantier majeurpour le 5e Régiment du génie de Versailles, qui s’est déroulé d’avril à octobre.L’installation de cette base opérationnelle avancée permettra l’instruction des hommes dans des conditions les plus réalistes possibles, dans le cadre des Mises en condition avant projection (MCP).

Une Forward operating base à Canjuers

Vie des unités

Sur une emprise de 2,5 hecta-res, la section renforcée2 de la3e compagnie de travaux dulieutenant Marc Lassus est àl’œuvre pour relever le défi.

Commencé fin avril, le chantier est réa-lisé en plusieurs étapes.La première est la réalisation des travauxpréliminaires, c'est-à-dire l’installation,le déboisage et l’implantation topogra-phique de la zone définie pour le chantier.La seconde étape est l’assainissementprovisoire et le terrassement de la zone.Il s’agit du décapage de la zone (retrait dela couche superficielle de terre dite végé-tale), du déblaiement (retrait de maté-riaux) et du remblaiement (apport dematériaux) pour réaliser le fond de formede la future plate-forme.

Dans un troisième temps, une fois la zonecorrectement nivelée et à la cote topo-graphique conforme au projet, des maté-riaux supplémentaires sont apportés pourréaliser les couches successives de struc-ture de la plate-forme finale. Une couchede fondation constituée de matériaux drai-nants est d’abord réalisée et nivelée. Elleest ensuite recouverte de la couche debase, constituée de matériaux de granu-lométrie plus fine, qui est nivelée et com-pactée. Celle-ci est alors à la côte finaledu projet et forme une surface suffisam-ment durcie pour répondre aux sollicita-tions attendues (trafics routiers, zone vie,parkings, etc.).Tous ces matériaux sont issus des zonesd’extraction du camp de Canjuers, notam-ment la carrière de Comboutaire (unique

carrière militaire de France). Le drainagede la plate-forme et l’écoulement deseaux sont alors déterminés par une pentefaible, des fossés et des passages busés.La construction des routes d’accès com-plète cette troisième étape.La préservation de l’environnement et ducadre naturel sont pris en compte dansl’ensemble de la réalisation de ce projet(zone Natura 2000, prise en compte deseaux usées, etc.)

Un projet inscrit dans la duréeLa construction de la FOB comprend éga-lement trois zones distinctes avec la réa-lisation d’une plate-forme zone vie, d’unezone parking et d’une zone d’installationstactiques. Les ouvrages de protectioncomposent la quatrième étape du projet.La création d’une entrée protégée avecune chicane, des postes de combat, unabri-section, un mirador, une enceinte enBastion-Wall constituent une étape sup-plémentaire de la construction de la FOBpour les hommes de la section renforcée

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jusqu’en octobre. A l’issue des travaux,les capacités d’accueil de la FOB serontalors de 250 militaires et de 80 véhiculesenviron.La dernière étape consistera aux finitionsdu projet, c'est-à-dire réaliser le déboi-sement périphérique, 100 mètres autourde la FOB et le nettoyage du chantier.Cette base opérationnelle avancée per-mettra aux SGTIA devant être déployésen Afghanistan de compléter leur entraî-nement et leur apprentissage, dans desconditions les plus réalistes possibles.Le plastron sera fourni par la brigade àlaquelle le SGTIA appartient. Un DAO3

d’une trentaine de personnes, rattachéau 1er Régiment de chasseurs d’Afriquede Canjuers, est chargé de la mise surpieds, de la conduite des exercices et dela définition des programmes. Ce DAOsera renforcé par un DIO4 armé par desunités rentrées d’Afghanistan depuismoins de six mois, ce qui permettra l’uti-lisation des RETEX « en boucle courte ».Le passage à la FOB deviendra un pas-

LTN Séverine BOLLIERPhotos : CCH Jean-Baptiste TABONE

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On fait du concret,le sapeur peut

se retourner et voir ce qu’il a réalisé, c’est du réel. »

1 Sous-groupements tactiques interarmes.2 Les renforts en hommes et matériels sont fournis par l’ensemble des unités du régiment, notamment les 1re et 10e compagnies.

3 Détachement d’assistance opérationnelle.4 Détachement d’instruction opérationnelle.

Pour assurer la continuité du chantier, pas moins de 20 camions bennes KERAX sont à l’œuvre. Un va-et-vient permanent assure l’approvisionnementdu chantier en matériaux. Chaque camion exécute pasmoins de six rotations par jour à la carrière deComboutaire (distante de 30 kilomètres environ). Le défi est de taille et nécessite une gestion deshommes et des engins de tous les instants.

40 camions et engins permettentd’assurer la continuité du chantier.Un des camions KERAX sepositionne devant la niveleuse,pilotée par le CCH Ramdine. Il dépose ainsi son contenu enavançant et réalise un tapis pour faciliter le passage de laniveleuse. C’est la réalisation des couches de matériaux. Après leur nivellement, celles-ciseront ensuite arrosées pouroptimiser leur compactage.

Une des zones d’extractionest à proximité du chantier.Un concasseur mobile,avec aux commandes le caporal Mercier, permetde produire 40 tonnes àl’heure de matériaux degranulométrie choisie.

sage obligé dans les MCP Afghanistan.Une semaine complète sera proposée.Ce sera la dernière étape avant la pro-jection. Au programme de base viendronts’ajouter des incidents variés et différentsà chaque fois. Les détachements pour-ront jouer différents scénarios afin depar-faire leurs connaissances sur le terrain(parcours IED, techniques de brouillage,etc.) et de se familiariser à leur environ-nement futur.Si la FOB de Canjuers a été prévue pourl’entraînement des SGTIA, une FOB spé-cifique pour les OMLT sera égalementcréée prochainement.

Le devenir des compagniesdu 5e Régiment du génieLa dissolution du 5e Régiment du génie (5e RG) en 2010 entraîneune réorganisation de sescompagnies qui rejoindront le 19e Régiment du génie (19e RG). À ce jour, le 5e RG possède troiscompagnies de travaux dont unepossède une spécialité « voie ferrée ». Elles seront regroupéespour former les deux compagniesd’aide au déploiement lourd (ADL)du 19e RG et seront implantées sur les sites de Mourmelon (la 1re compagnie sera forte de 280 militaires) et de Canjuers (la 3e compagnie sera forte de 200 militaires) Les actuels bureauxopérations et le détachement deliaison et de reconnaissancetravaux, à vocation travaux lourds,viendront renforcer l’état-major du 19e RG à Besançon.

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Le bon,

La pile de chemises, c’est tous lescours de français. » Est-ce songoût pour l’encadrement qui l’apersuadé? « Il fallait prendre soncourage à deux mains. J’avais un

peu d’appréhension, mais une fois quec’est lancé, c’est lancé. » Pugnace, l’adju-dant Beaurepaire ne lâche jamais prise.Son esprit combattif le pousse à affrontern’importe quelle situation même celle –inédite pour lui – de donner des cours defrançais à Jumayjmah, à proximité d’UN2.45, à des adolescentes de 11 à 15 ans.« Je les ai d’abord aidées pour les épreu-ves du brevet. J’ai préparé mon premiercours pendant trois jours avec le concoursd’Hamsa, une interprète de la compagnie,ancienne professeur de français. Main-

tenant, c’est parti, j’ai réussi à les ama-douer, elles sont très fières. Elles n’osentjamais avouer qu’elles ne savent pas. Ilfaut alors insister pour savoir si elles onttout compris. Elles sont aussi très fran-ches et plus volubiles que les garçons. »Pour le chef de section, c’est une vérita-ble bouffée d’oxygène qui, deux fois parsemaine, laisse de côté les patrouilles.L’objectif n’est pas de se substituer à unprofesseur.

Comment l’enseignant enrichitle vocabulaire de ses elèvesCes activités de coopération civilo-mili-taire (CCM) sont organisées pour mieuxse faire accepter de la population. D’ail-leurs, il n’a pas suivi de préparation par-

ticulière en amont pour « distiller » sesconnaissances. Consciencieux, il s’appuienotamment sur des annales du brevetpour préparer ses séances. L’ingénieuxpédagogue a aussi ses propres astuces.Le militaire se dévoile, se servant des pho-tos de toute sa famille comme support decours. Deviner l’âge d’un neveu ou décrirel’expression d’un oncle sur un cliché: tousles prétextes sont bons pour les faire par-ler et pour enrichir leur vocabulaire ! Lefantassin confie même qu’il adapte les pro-cédés de pédagogie militaire pour s’adres-ser aux petites Libanaises. Au-delà descommentaires de textes ou d’images, unecomplicité s’installe entre « l’enseignant »et ses élèves.Au fil des séances, en toute confiance, lesenfants se livrent peu à peu à l’adjudant.« On étudiait un texte sur une fête. Ce quim’a interpellé, c’est qu’à 15 ans, les fillesparlent déjà du mariage. » Très curieuses,les espiègles, tombées sous le charme dutrentenaire aux yeux bleus, veulent toutconnaître de sa vie privée!Les cours de français pour les enfantsavaient seulement été envisagés par le

Portrait

Liban

L’adjudant Benoît Beaurepaire commande la 4e sectionde la 2e compagnie du 92e Régiment d’infanterie, baséà Clermont-Ferrand. Lors de son OPEX au Liban,ce « gorille pur et dur» a dévoilé un nouveau talent :celui de professeur de français.

la bruteInstruction au contrôle de foule (ci-dessus et à dr.)

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1 Au Liban, les matières scientifiquessont enseignées en français.

1er Régiment de tirailleurs lors du précé-dent mandat. Grâce à une dizainede volontaires – dont l’adjudant Beau-repaire –, le GTIA a pu mettre en œuvrecette heureuse initiative dans deux villes,Bint Jbeil et Jumayjmah. Âgés de 6 à15 ans, les élèves sont nombreux en cettepériode de grandes vacances. Les parents

trouvent là une occupation bénéfique pourleurs enfants qui, dès leur plus jeune âge,sont presque bilingues. Historiquement,le pays du cèdre étant très attaché à laFrance, la langue de Molière est une deslangues officielles et la seule à être dis-pensée dans les écoles privées. Certainsassistent même aux séances pour parlercouramment, dans le but de poursuivredes études scientifiques 1.

Une force tranquille, humbleet discrèteLes séances de français terminées, legorille, qui sommeille en lui, se réveille.

« C’est un pur et dur. Il a tout à fait l’espritdes Gorilles. » C’est en ces termes que lecapitaine François Baggio, commandantla 2 e compagnie surnommée « les Goril-les », qualifie l’adjudant Beaurepaire.« Quand je me suis engagé, juste aprèsmon bac, j’avais le choix entre l’infante-rie, la cavalerie et le génie. J’ai choisi l’in-fanterie. Quand faut y aller, faut y aller! »

Le chef de sectionathlétique n’hésitejamais très longtemps.Il fonce toujours, maisde façon posée et

réfléchie et ce, malgré son âge, 31 ans,et ses allures de brute charpentée… C’estune force tranquille. Pourtant, il insiste:« Non, je ne suis pas un calme. Quand ilfaut que ça bouge, comme la mise en bat-terie d’un mortier, il faut immédiatementavoir les bons réflexes. Et si ça ne va pas,j’engueule mes mecs. »Il rejoint, en 1999, le 152e Régiment d’in-fanterie (152 e RI).Deux ans auparavant, à 18 ans, le bacca-lauréat en poche, il s’engageait pour« l’aventure et l’action ». Le Kosovo, sonpremier mandat OTAN à 21 ans commechef de groupe, est une bonne entrée en

matière. « Nous avons été confrontés àune fusillade. Les manifestations ryth-maient nos journées. Il fallait tenir lespositions. Le contrôle de zone était inten-sif, j’ai dormi cinq heures par nuit pen-dant quatre mois. » Il est ensuite affectéau 92e RI en tant que chef de section. C’estlà qu’il devient un gorille.Au sein de la compagnie, l’adjudant Beau-repaire fait l’unanimité. Pas étonnant,lorsqu’on voit à quel point il se donne pourles autres: « Une bonne partie du temps,on s’occupe plus des mecs que de soi-même. » Il sourit souvent, comme pourmieux dissimuler son humilité et sa dis-crétion. Lorsque sa section n’est pas enpatrouille, il parfait sans relâche l’instruc-tion de ses hommes. L’homme réservélaisse place au chef de section autoritairemais juste. « Le côté humain est énormedans l’infanterie, il y a un aspect forma-teur qui me passionne. » Mais ce qu’ilretiendra surtout du Liban, c’est son expé-rience de professeur: « Oui, les ateliersde français avec les enfants, ça va memanquer! »

LTN Céline BRUNETAUDPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI

Les photos de famille du militaireservent de support de cours. »

et l’enseignantla bruteCours de français donné à des adolescentes de Jumayjmah.

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La tête sous l’eau, les pieds sur terreCôté pile, l’adjudant-chef Sylvain Redoutey occupe la fonction d’adjoint travaux au bureau camp du 13e Régiment du Génie de Valdahon. Côté face, il revêtdes combinaisons de plongée pour exceller dans la discipline de la spéléologie. Détenteur de records1,plongeur de pointe, membre du Spéléo SecoursFrançais, ce militaire attaché à sa région franc-comtoise se distingue par son inventivité et son perfectionnisme.

Adjudant-chef Redoutey

SON PARCOURSn 25 e Régiment du génie de l’Air

à d’Istresn 34e Régiment du génie d’Épernayn 19 e Régiment du génie de Besançonn 13e Régiment du génie de Valdahon

SES OPEXTchad, Arabie Saoudite, Djibouti, ex-Yougoslavie, Kosovo.

SES DIPLÔMESBMP2 Engins TP, Minex II et III.

Qui est-ce ?

Cela ne s’explique pas avec desmots » : c’est le paradoxe duspéléologue Redoutey. Trèspeu loquace pour évoquer lessensations qu’il ressent dans

les profondeurs, le flot peut pourtantdevenir intarissable quand il plonge dansses souvenirs et ses connaissances. Sisa timidité initiale peut le faire passerpour un homme discret et calme, il nefaut pas s’y fier. Dès qu’il évoque sesexpéditions, son matériel, ses mélanges,le débit s’accélère, les mains font de

grandes arabesques, les yeux bleustransparents laissent deviner l’excitationde partager, d’expliquer cette disciplinequi l’a pris aux tripes depuis une descente« féerique et mystérieuse » à la sourcedu Planey (Vesoul).

« De l’or dans les doigts »Son oxygène à lui, c’est l’impression de«liberté totale et de découverte». Pourcet amateur de raid aventure, la spéléo-

logie est le dernier moyen de découvrirdes terres inconnues. Cette sensationd’être le premier à pénétrer des terri-toires lui fait franchir tous les paliersde la passion. Au bord de la source du Doubs, sa camion-nette s’ouvre sur un véritable arsenal.Normalement le matériel coûte cher pourun spéléologue. Sauf pour l’adjudant chefRedoutey. L’ancien du Tchad et du Kosovoest un inventeur fou, une sorte de « Géotrouve-tout ». D’ailleurs, ses collèguesplongeurs de l’armée de Terre, qui l’ac-compagnent pour le soutien logistiquede ses expéditions, ne s’y trompent pas:« Il a de l’or dans les doigts », certifiel’adjudant-chef Sylvan Zini. Son expé-rience de vingt-cinq années de plongée,sa créativité, sa débrouillardise lui per-mettent de développer son matériel etce, à moindre coût.Bricoleur, inventif, ce plongeur au phy-sique de coureur de fond devient insa-tiable quand il s’agit d’évoquer sescréations : « Mes plus beaux bijoux, cesont mes recycleurs : il s’agit d’une bou-cle respiratoire qui fonctionne en circuit

Portrait

L’adjudant-chefRedoutey à sonbureau au 13e RG de Valdahon.

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fermé. L’air utilisé est filtré et réutiliséece qui permet de multiplier l’autonomiepar 20. J’ai également développé un pro-pulseur unique avec une hélice refaite.Cela en fait le propulseur le plus rapidejamais construit. » Inventif, il l’est éga-lement au régiment. Le capitaine FabriceNicol, chef de section Ops au Bureau opé-rations-instructions, est formel : «En tantque chef de section à l’instruction, il avaittout compris. Il avait la capacité de pro-poser des exercices originaux qu’il avaitla démarche de créer. » Mais cette inventivité ne serait rien sansune rigueur indispensable au bon dérou-lement des expéditions souterraines: «Il est très perfectionniste et ne laisse rienau hasard. Il a le souci du détail. C’est ungrand méticuleux.» L’adjudant-chef Ziniet le capitaine Nicol ne font que soulignerune évidence qu’il revendique : « Unegrosse expédition se prépare plusieursmois à l’avance. Les plongées sont minu-tées avec les limites de temps et deprofondeur. Face à l’ampleur de l’infra-structure à mettre en place, tout doit êtrecalé parfaitement. » Ce pur autodidacte,sans diplôme de plongée militaire, n’en-tend pas céder à l’euphorie de l’explora-tion, danger ultime des plongeurs dansles profondeurs inconnues du commundes mortels. Même si le risque zéron’existe pas, son caractère et les exigen-ces de la spéléologie de haut niveau luidictent le respect des règles de bases.Cette discipline lui permet aujourd’huide pouvoir tutoyer l’excellence.

de cette plongée justifie un méthodismequ’il revendique : « Je n’ai pas envie demarcher sur le fil. C’est pourquoi tout esthypercalculé. »En 1997, il s’est vu décerner la médaillede bronze pour acte de courage etdévouement lors d’une opération de sau-vetage au bief Goudard dans le Jura. Foude spéléo, oui, mais un fou conscient dela fragilité de l’être humain dans cesendroits riches de merveilles et de beau-tés mais cruels si l’on ne respecte pas-les règles de base. Sous l’eau, ce pèrede trois filles ne cherche pas à se moquerde la mort et ne se pose pas en sur-homme. L’ivresse des profondeurs nel’attire pas. Sa démarche est guidée parune soif de liberté et de découvertequ’il cherchera toujours à habiller d’unecombinaison de rigueur.

1 Record d’Europe de profondeur à 209 mà la résurgence du Goulde de la Tannerie.Record du monde d’immersion totale :26 heures sous l’eau.

2 Salon international de la plongée à Moscouen 2008.

3 Excès d’azote dans le corps ou sommeilartificiel qui peut être mortel.

Une passion au servicedes autresAu-delà des records et de la dimensioninternationale de sa renommée 2, il peutse prévaloir de son appartenance à l’orga-nisme du Spéléo Secours français. Spéléologue de pointe, il a ainsi été sol-licité en mars 2009 pour récupérer lecorps d’un plongeur qui est décédé dansla résurgence de Ressel dans le Lot :« Il est allé beaucoup trop loin parrapport au matériel qu’il avait. Cela nepardonne pas. Il a narcosé3. L’issue fatale

Dès qu’il évoque ses expéditions, le débit s’accélère, les mains font de grandes arabesques, les yeux bleus

transparents laissent transparaître l’excitation de partager cette discipline qui l’a pris aux tripes. »

Cédric BEYSSACPhotos : ADJ Gilles GESQUIÈRE

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2003- 2004

200356 TIM n°208 - Octobre 2009

TIM a 20 ans

2003

EN FRANCE ET DANSLE MONDE EN 2003; 22 AU 24 JANVIER : signature

des accords de Marcoussis pourla République de Côte d’Ivoire.

; 20 MARS : bombardementsaériens des États-Uniset du Royaume-Uni sur l’Irak.

; 9 AVRIL : le régime de SaddamHussein en Irak tombe aprèsvingt-quatre ans d’oppressiondictatoriale. Prise de pouvoirpar les États-Unis.

; 24 JUILLET : adoption de la loiFrançois Fillon sur les retraites(40 ans de cotisations).

; AOÛT : canicule ; 15 000 décèsen France.

AUTRES REPORTAGESDU MAGAZINE• Formation de l’Unité de recherche

humaine de la 27e BIM (URH 27)• Interview du général Beth

sur l’opération LICORNE• Dossier Technologie sur la Bulle

opérationnelle aéroterrestre• Aide médicale gratuite

en Afghanistan• Cadets tadjiks au CIECM• Projection en République

démocratique du Congo• Campagne des feux de forêts 2003

Le 15 février 2003, le 501-503e Régiment de chars de combatde Mourmelon accueillait Louis, un enfant malade, dans le cadredu premier partenariat entre l’association Rêves et l’arméede Terre. TIM a pu retrouver Louis, aujourd’hui âgé de 11 ans,qui a accepté de partager ses souvenirs.

Un rêve de gosse

Je me rappelle, il faisait froidlà-bas, il y avait du vent. Moij’étais en T-shirt ; lui, il avait

une grande veste avec un grand poloet moi j’avais si froid qu’il m’a prêtéson polo. J’étais timide, près demaman, je ne parlais pas. Il disait,faut pas être timide, c’est pour toi

qu’on est là, c’est pas pour nous.Je lui ai dit : “Est-ce que je peuxmonter sur tes épaules ?” et il m’a ditoui.» Moi, c’est Louis, un petitgarçon de 11 ans qui se souvient dece 15 février 2003 où son rêve a étéexaucé : aller dans un régimentde l’armée de Terre. Il avait 5 anset l’association Rêves, créée en1994, faisait appel pour la premièrefois à l’armée de Terre, pour aiderdes enfants atteints de maladiesgraves. Car Louis est atteint degammaglobuléminie, une maladierare qui nécessite qu’il se fassedes piqûres toutes les semaines.Lui, c’est le capitaine Boudville,qui a reçu Louis et deux autresenfants au 503e RCC pour réaliserleur rêve. Objectif atteint car Louisregarde souvent les photos de cejour et à chaque fois, c’est comme siil y était. Aujourd’hui, Louis rentre en6 e et il a un nouveau rêve : aller chezles paras. Comme son papa, anciensergent du 2e RCP. Et pourquoi pasdevenir un jour militaire ?

Par Mélanie Texier

Avec la professionnalisation récente de notre armée, le lien armée-nation est unepréoccupation permanente des années 2003 et 2004. En 2004 est également lancéle sondage de Terre Information Magazine, qui adaptera ensuite sa ligne éditorialeafin de satisfaire son lectorat et d’instaurer une véritable « relation de fidélité».

Joyeux anniversaire !

À l’écoute de la Nation

Politique sociale au 28 e RT« Chouchouter » les familles« Le 28 e Régiment de transmissions porteune attention particulière aux familles deshommes et des femmes qui y servent et prendde nombreuses initiatives en ce domaine. De lacréation d’une Cellule d’information et d’aideaux familles (CIAF) à la récente mise en placed’une salle des familles, visite au cœurd’un dispositif novateur par son ampleur. »

Tournée des plages 2003À la rencontre des estivants«Durant tout l’été, l’équipedu SIRPA Terre a sillonnéavec son camion-podiumle littoral français, allantà la rencontre des vacancierssur leurs lieux de villégiature.Succès populaire garantipour cette première édition…»R

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« Je lui ai dit :“Est-ce queje peux montersur tes épaules?”et il m’a ditoui.»

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3- 2004

57TIM n°208 - Octobre 2009

2004

2004

EN FRANCE ET DANS LE MONDE EN 2004; 5 AVRIL : centenaire de l’Entente

cordiale.; 1ER MAI : entrée de 10 nouveaux

membres dans l’UE.; 6 NOVEMBRE : attaque de deux

Sukhoï Su-25 de l’arméeivoirienne sur Bouaké.

; 7 NOVEMBRE : attaque de grandeampleur sur la ville de Falloujah(Irak).

; 14 DÉCEMBRE : inaugurationdu viaduc de Millau.

AUTRES REPORTAGES DU MAGAZINE• Service militaire adapté en Guyane.• Actualité : paix fragile au Kosovo.• BSPP : Soldats de cœur.• Expérimentation concluante de quad au 2 e REG.• Visite du président de la République au 6-12 e RC d’Olivet.• GIACM en Afghanistan.

Stage découverte au 19e RG

Comme les vrais engagés« À l’initiative des régiments, etbasés sur le volontariat, les stagesdécouverte permettent à des jeunesayant effectué leur Journée d’appelet de préparation à la Défense (JAPD)de s’initier à la vie militaire sur unecourte période. Ainsi, le 19 e Régimentdu génie (19 e RG) accueillait du22 au 31 octobre une trentainede jeunes âgés de 17 à 22 ans. Tourd’horizon d’une journée passéeen leur compagnie. »

pourtant être amenéesà rencontrer. À Novo Selo, l’équipeNBC prévient et traite les risquestechnologiques et biologiques.Lumières sur cette poignée desoldats qui œuvre quotidiennementpour la sécurité de la force et desKosovars. »

Risques technologiquesau Kosovo

Les « Scorpions »en défense« Sur les théâtres,les menacesd’attaquerelèguentsouvent ausecond pland’autres risquesque les troupeset la populationlocale peuvent

Ouverture de la cellulede communication personnaliséedu CEMAT

«Du statut des réserves auconcubinage, en passant par lesrègles d’attribution des chambresen hôtel cadres, jusqu’aux demandesde changement d’armée, le champde prospective des rédacteurs de cettecellule communication personnaliséedu CEMAT s’avère très diversifié :tout ce que les militaires, sansdistinction de grade, ont toujoursvoulu savoir sur l’armée de Terresans jamais oser le demander!»

« Près de 4 000 soldats pour unezone d’action de 322 000 km 2, soitquatre fois le volume des troupesfrançaises engagées au sein del’opération ARTEMIS au Congo,pour un théâtre trois mille fois plusvaste ! L’opération LICORNE n’estpas fabuleuse que par son nom.Elle est actuellement la plusimportante opération extérieuremenée par la France et à laquellel’armée de Terre participe àhauteur de 92 % du contingentengagé. Un an après l’interventionde la Force, l’attention se portedésormais sur le risque d’essouf-flement du processus de paix. »

Un an en Côte d’Ivoire

« Jour pour jour. Cinquante ansaprès la bataille de Diên-Biên Phu,le 7 mai 1954, une prise d’armesprésidée par Jacques Chirac,président de la République, étaitorganisée dans la cour d’honneurde l’Hôtel national des Invalidesen souvenir des combattantsde la guerre d’Indochine. »

Commémoration de la bataillede Diên-Biên Phu

Repères• Ministre de la Défense : Michèle Alliot-Marie.• CEMA : général d’armée Henri Bentégeat.• CEMAT : général d’armée Bernard Thorette.

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Le 40e RA dans la course

Coureursn Brigadier-chef Cédric Arci

(coach et capitaine)

n Lieutenant-colonel

Jean-Pierre Trzcialkowski

n Commandant Olivier Mariotti

n Lieutenant Mickael Pelmar

n Adjudant Aristide Perrin

n Maréchal des logis-chef Paul Macé

n Caporal Arnaud Goffroy

Logistiquen MCH Ludovic Gigan

n MCH Quentin Lombard

n MCH Philippe Dumet

CCééddrriicc BBEEYYSSSSAACC

Photos: ADJ Gilles GESQUIÈRE

58 TIM n°208 - Octobre 2009

Sport

DD’’hhaabbiittuuddee,, ssuurr llee cciirrccuuiitt BBuuggaattttii dduu MMaannss,, oonn ppeeuutt ccrrooiisseerr lleess mmoottooss eett

lleess vvooiittuurreess ddee ccoommppééttiittiioonn.. MMaaiiss eenn ccee wweeeekk--eenndd dduu 2277 eett 2288 jjuuiinn 22000099,, ccee ssoonntt

lleess ppaattiinneeuurrss qquuii oonntt iinnvveessttii lleess ppaaddddoocckkss.. VVeennuuss ddee 1188 ppaayyss,, ttoouuss lleess ccoonnccuurrrreennttss

oonntt rroouulléé,, sseeuull oouu eenn ééqquuiippee,, ppeennddaanntt vviinnggtt--qquuaattrree hheeuurreess ssuurr lleeuurrss rroolllleerrss..

PPaarrmmii eeuuxx,, llee 4400ee RRééggiimmeenntt dd’’aarrttiilllleerriiee ddee SSuuiippppeess rreepprréésseennttaaiitt ll’’aarrmmééee ddee TTeerrrree..

Cela fait maintenant trois ans que le 40e RA par-

ticipe à ces 24 heures du Mans Rollers. Seule

équipe militaire présente sur l’épreuve, elle se

pose en précurseur dans un sport à l’image ludi-

que et conviviale. Au sein du régiment, la curio-

sité a cédé le pas à l’adhésion sans distinction de grade.

Ancien athlète de haut niveau en free fighting (vice-cham-

pion d’Europe), le brigadier-chef Arci, du bureau des sports

du 40e RA, souhaite valoriser ce sport et ses pratiquants

militaires. Quoi de plus marquant qu’une participa-

tion à la dixième édition de cette épreuve inter-

nationalement reconnue?

Les 24 heures du Mans Rollers

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59TIM n°208 - Octobre 2009

AAuu nniivveeaauu ttaaccttiiqquuee,, llee 4400ee RRAA cchhaannggee ddee rroouulleeuurr

àà cchhaaqquuee ttoouurr.. UUnnee ffooiiss sseess 44,,118855 kkmm ppaarrccoouurruuss,,

llee ppaattiinneeuurr rreejjooiinntt llaa lliiggnnee ddrrooiittee ddeess ssttaannddss

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AAuu sseeiinn dduu bbooxx 4444,, llee 4400 ee RRAA ddiissppoossee ddee 77,,55 mm 22 ppoouurr

ss’’iinnssttaalllleerr.. PPrrooffiittaanntt ddee lleeuurr eexxppéérriieennccee ddeess aannnnééeess

pprrééccééddeenntteess,, lleess ppaattiinneeuurrss nn’’oonntt àà ssee ccoonnssaaccrreerr qquu’’àà

lleeuurr ppaattiinnaaggee,, lleeuurr aalliimmeennttaattiioonn eett lleeuurr hhyyddrraattaattiioonn..

LLaa llooggiissttiiqquuee eesstt aassssuurrééee ppaarr dd’’aauuttrreess mmeemmbbrreess

dduu rrééggiimmeenntt qquuii ssee mmeetttteenntt aauu sseerrvviiccee ddeess rroouulleeuurrss..

SSoouuttiieenn oouu ttrroouuppeess,, iillss ssoonntt ttoouuss llàà ppoouurr llee ppllaaiissiirr..

AAuuxx aauurroorreess,, llee LLCCLL TTrrzzcciiaallkkoowwsskkii aassssuurree ssoonn

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13 H 00Ouverture des paddocks : le 40 e RA

prend ses quartiers au box 44.

15 H 00Séance de qualification : le LTN

Pelmar s’y colle. Cela sera à

la 233e place.

16 H 00Départ de la course : le BCH Arci

s’élance vers ses patins pour

assurer les deux premiers tours.

16 H 20Premier relais au CPL Goffroy.

Puis viennent dans l’ordre,

le LTN Pelmar, le LCL Trzcialkowski,

le CDT Mariotti, le MCH Macé.

17 H 30Le MCH Macé revient au box après

être passé par le service médical.

Il a chuté dans la descente Dunlop.

Il ne peut pas aller plus loin.

18 H 30Deuxième chute dans l’équipe mais

cette fois-ci sans conséquence

pour le CPL Goffroy.

20 H 00Après avoir rétrogradé à la

391e place, le 40 e RA se stabilise

vers la 230 e place.

22 H 00Le MCH Macé est de retour de

l’hôpital du Mans. Il retrouve

ses coéquipiers dans le box.

00 H 00Un roulement est établi pour la nuit.

La première rotation assure les

relais pendant quatre heures.

Elle est composée du BCH Arci,

du CPL Goffroy et de l’ADJ Perrin.

02 H 30Meilleur classement du 40e RA

à la 145 e place.

04 H 00La seconde rotation prend le relais

avec le LCL Trzcialkowski, le CMT

Mariotti et le LTN Pelmar.

08 H 30L’équipe du 40e RA se retrouve

au complet pour les dernières

heures. Ils se maintiendront

autour de la 200 e place pendant

le reste de la course.

15 H 30Le BCH Arci se charge des deux

derniers relais.

16 H 00Fin des 24 heures du Mans

Rollers pour le 40 e RA à la

203e place et 131 tours de circuit.

CHRONOLOGIE DE 27 H/24 H

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Page 59: Terre information magazine n° 208

59TIM n°208 - Octobre 2009

Au niveau tactique, le 40e RA change de rouleur

à chaque tour. Une fois ses 4,185 km parcourus,

le patineur rejoint la ligne droite des stands

pour transmettre le relais au rouleur suivant.

Ici, le CDT Mariotti passe le relais à l’ADJ Perrin.

Au sein du box 44, le 40 e RA dispose de 7,5 m 2 pour

s’installer. Profitant de leur expérience des années

précédentes, les patineurs n’ont à se consacrer qu’à

leur patinage, leur alimentation et leur hydratation.

La logistique est assurée par d’autres membres

du régiment qui se mettent au service des rouleurs.

Soutien ou troupes, ils sont tous là pour le plaisir.

Aux aurores, le LCL Trzcialkowski assure son

passage avec sérieux. Comme tous ses équipiers,

le commandant en second du régiment découvre

la particularité des 24 heures du Mans. Toujours

de bonne humeur, cet amateur de marathon se met

au service d’une équipe représentative de toute

la chaîne hiérarchique militaire.

Le départ est lancé pour vingt-quatre heures de

roller non-stop. Moment le plus spectaculaire de

la course, il respecte la tradition moto : patins

d’un côté du circuit, participants de l’autre.

Le BCH Arci, capitaine et coach de l’équipe,

assure les deux premiers relais comme l’exige

le règlement.

Au milieu de la nuit, le LTN Pelmar se repose et

s’hydrate tout en faisant attention au froid nocturne.

Même si l’entraînement militaire est bénéfique au

niveau cardio, l’effort spécifique et très exigeant de

cette épreuve d’endurance entame les organismes.

Quelles que soient les conditions météo,

les patineurs s’entraînent sous la houlette

du BCH Arci. En gymnase ou en extérieur,

les patineurs alignent les exercices techniques

et physiques. C’est ici que se prépare

l’aventure des 24heures du Mans Rollers.

Loisir individuel, le roller devient un sport d’équipe sur ce type de compétition d’endurance.

Le 40e RA s’est distingué en 2009 en remportant le classement général des 6 heures de Troyes.

À terme, le régiment d’artillerie souhaite organiser le championnat de France militaire de roller

à Suippes. Les autres régiments relèveront-ils le défi des artilleurs sur le tarmac ?

13H00Ouverture des paddocks : le 40 e RA

prend ses quartiers au box 44.

15H00Séance de qualification : le LTN

Pelmar s’y colle. Cela sera à

la 233e place.

16H00Départ de la course : le BCH Arci

s’élance vers ses patins pour

assurer les deux premiers tours.

16H20Premier relais au CPL Goffroy.

Puis viennent dans l’ordre,

le LTN Pelmar, le LCL Trzcialkowski,

le CDT Mariotti, le MCH Macé.

17H30Le MCH Macé revient au box après

être passé par le service médical.

Il a chuté dans la descente Dunlop.

Il ne peut pas aller plus loin.

18H30Deuxième chute dans l’équipe mais

cette fois-ci sans conséquence

pour le CPL Goffroy.

20H00Après avoir rétrogradé à la

391e place, le 40 e RA se stabilise

vers la 230 e place.

22H00Le MCH Macé est de retour de

l’hôpital du Mans. Il retrouve

ses coéquipiers dans le box.

00H00Un roulement est établi pour la nuit.

La première rotation assure les

relais pendant quatre heures.

Elle est composée du BCH Arci,

du CPL Goffroy et de l’ADJ Perrin.

02H30Meilleur classement du 40e RA

à la 145 e place.

04H00La seconde rotation prend le relais

avec le LCL Trzcialkowski, le CMT

Mariotti et le LTN Pelmar.

08H30L’équipe du 40e RA se retrouve

au complet pour les dernières

heures. Ils se maintiendront

autour de la 200 e place pendant

le reste de la course.

15H30Le BCH Arci se charge des deux

derniers relais.

16H00Fin des 24 heures du Mans

Rollers pour le 40 e RA à la

203e place et 131 tours de circuit.

CHRONOLOGIEDE 27 H/24 H

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60 TIM n° 208 - Octobre 2009

SportBrèves sport

Le 25 août, le 3e Régiment de génie a organisé un biathlon à la fois aquatique etathlétique. Par équipe de deux personnes, mixtes et non mixtes, 92 binômes sesont élancés avec à leur tête le chef de corps, le colonel Marotte.Au programme, 6 obstacles aquatiques (légués par le Centre commando de Givet,dissous) à franchir de manière individuelle et course à pied de 3 000 m en équipe.Le meilleur temps était estimé entre 25minutes et 30minutes; c’était sans comp-ter sur la détermination des participants qui ont réalisé de très belles perfor-mances : 16 min pour les hommes, 18 min en mixtes et 33 min pour les femmes.Bilan de la journée : difficile physiquement mais très ludique et agréable.

Le 14 août 2009 a eu lieu à Tyr, au Liban,un rituel lié à chaque mandat FINUL: unmatch de rugby. Quarante casques bleusfrançais du GTIA Daman 9 ont ainsiaffronté une équipe libanaise constituéede joueurs venus du Beirut PhoenicianRugby Club et du Black Lions Clubs.Ce match était un défi pour les casquesbleus. Challenge réussi et victoire 25-9.

Plus qu’un match de rugby, c’est une nouvelle fois à une belle leçon d’amitiéavec le pays du Cèdre à laquelle ont pu assister le général italien Claudio Gra-ziano, commandant de la FINUL, et le ministre des Sports libanais.

Le 3 e Régiment de génie à l’eau Le 8e RMATaux Pays-BasDu 19 au 24 juillet, un détachementdu 8e Régiment du matériel s’estrendu aux Pays-Bas pour participerà la 93e édition de la marche interna-tionale des quatre jours de Nimègue.L’équipe du 8e RMAT était intégrée audétachement France Défense Nation,qui commémore par cette marche lamémoire des soldats français et alliéstombés pour la libération des Pays-Bas en 1945. Il s’agit du plus grandrassemblement de marcheurs dumonde, avec 45000 participants, dontenviron 5 000 militaires.La médaille de Nimègue est attribuéeà chaque lauréat ayant satisfait auxépreuves de la marche : avec un sacde 10 kg sur le dos, les équipes doi-vent parcourir au minimum 160 kmen quatre jour.

Champions du mondede pentathlon

Les championnats du monde de Penta-thlon se sont déroulés du 4 au 8 août 2009à Sofia en Bulgarie. Le pentathlon mili-taire consiste en des épreuves de tir, decourse d’obstacles, de jets de grenades,et de cross-country.Les quarante-trois équipes représen-taient trente-quatre pays membres etinvités. L’équipe vétérans de la Confé-dération internationale des officiersde réserve (CIOR), rattachée au pôleréserves de l’armée de Terre, menéepar le capitaine Chabin, composée descapitaines Adrien et Augé, s’est classéepremière dans sa catégorie et premièretoutes catégories confondues. C’estdonc un 14e titre mondial que remportela France devant l’Allemagne et l’Angle-terre.

Du 22 au 26 août 20009 se sontdéroulés les 52e championnats deFrance de parachutisme au centrede Maubeuge.L’ETAP a décroché pour la secondeannée consécutive une médailled’or catégorie équipe, mais aussien catégorie individuelle grâce auxperformances de l’adjudant-chefVentaja. Ces deux médailles d’orcouronnent l’habilité de ces parasengagés dans les précisions d’at-terrissage, des sauts effectués à1000 m visant à poser le pied leplus près possible d’une cible dela taille d’une pièce de deux euros.À noter: le championnat de Franceinterarmées du 5 au 8 octobre 2009à Montauban.

Le ballon de l’amitié

Championnats de parachutisme

TIM208_060_BREV_SPORTS.QXD 22/09/09 17:17 Page 60

Page 61: Terre information magazine n° 208

TIM208_061_BIAT.qxd 24/09/09 16:41 Page 61

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Page 63: Terre information magazine n° 208

TIM208_062_063_PUBS.QXD 22/09/09 17:30 Page 63

Page 64: Terre information magazine n° 208

64 TIM n°208 - Octobre 2009

Quartier libre

15 06 09

La Défenseexpliquée aux adosLa revue de l’éducation nationale,Textes et documents pour la classe(TDC), parue le 15 juin 2009, s’intéressede nouveau aux thèmes de la Défense.Destinée avant tout aux enseignants,aux collégiens et lycéens, TDC est une très bonne synthèse pourqui veut découvrir le monde de laDéfense. Enrichie par de nombreusesimages et cartes, la revue abordedes thèmes récurrents mais importantscomme les nouveaux conceptsstratégiques, la féminisation desarmées, les métiers de la Défense,la place de la Défense dans l’Europe…Disponible dans les CDI des collègeset lycées, sur www.cndp.frou à la Librairie de l’éducation,13, rue du Four, 75006 Paris, 4,40 €€.

4

4

10 07 09

Jusqu’au 13 décembre 2009 se tient au château de Péronne, dans la Somme, une exposition de bandes dessinées. Le thème: la Grande Guerre.L’intérêt : confronter les illustréspatriotiques de l’époque avec lesbandes dessinées d’aujourd’huimajoritairement pacifistes.Mettre en images différemment,véhiculer un autre message,mélanger les genres – humoris-tique, satirique, merveilleux…– telle est l’ambition de l’exposition «Mobilisationgénérale! 14-18 dans la bande dessinée».Le plus : envisager la bande dessinée par le prisme du papier où l’image devient mot et au-delà sens. Renseignements : 03 22 83 14 18 ou www.historial.org

4

18 09 09

Bulles de Poilus

Du 29 août au 12 septembre 2009 s’esttenu, à la caserne Mangin, le Visa offde Perpignan qui réunit depuis 1996des photographes de tous horizons.Une quarantaine de clichés ont été ainsiexposés, « de Paris à Kaboul », afin demettre en avant l’étendue des missionsde l’armée de Terre. L’adjudant Drahi etle caporal-chef Tabone, photographesdu SIRPA Terre, ont exposé leurstravaux réalisés en parallèle à Kaboulet à Paris. Cet échantillon représentaitle travail quotidien de 100 reportagesdans dix pays. Les deux expositionspeuvent être empruntées au SIRPAT.Contact : ADJ Drahi au 01 72 69 25 67.

4

29 08 09

L’armée de Terres’expose à Perpignan

Ventes de véhiculesde la DéfenseLes 20 et 21 octobre, 40 véhicules duparc véhicule de la Défense sont misen vente. Ouvertes aux agents civilset militaires, ces ventes auront lieurespectivement à Fleury-les-Aubrais(45) et à Saint-Maurice (94).Pour toute information, contacterle SPAC (Service parisien de soutiende l’administration centrale)au 01 45 52 61 15 (ou 16).

20 10 09

4

Un musée du GénieL’inauguration du musée du Génie, en projet depuis 1996, s’est déroulée le 10 juillet 2009 avantson ouverture au public le jour de la fête nationale. Angers, ville du génie depuis 1894 avec la création du 6e Régiment du génie, assoit définitivement son autorité dans le domaine avec la créationde ce musée tant attendu. Un sas d’imprégnationnous transporte dans le monde du génie avant de nous plonger dans le temps, dans une galerieretraçant son histoire. Le parcours s’achève sur un espace fractionné selon les diverses missions du génie. Ouvert du mercredi au dimanche, de 13 h 30 à 18 h. Plein tarif à 4 €€ et 2,5 €€

en tarif réduit. Renseignements:www.musee-du-genie-angers.fr

TIM208_064_065_AGENDA.QXD 22/09/09 17:35 Page 64

Page 65: Terre information magazine n° 208

65TIM n°208 - Octobre 2009

Votre agenda

Dans le cadre des manifestations angevinesliées au 600e anniversaire de la naissancedu roi René, mécène et protecteur des arts,se tiendra du 3 octobre 2009 au 3 janvier2010 une exposition rassemblant les plusbeaux manuscrits enluminés possédés parle roi. «Splendeur de l’enluminure, le roiRené et les livres», grâce au concours de20 bibliothèques européennes, rassemble47 manuscrits et feuillets dont 23 serontprésentés pour la première fois! Romans chevaleresques, ouvragesd’histoire, livres de dévotion, chefs-d’œuvrede la peinture occidentale… ourdiront deplaisir les amateurs de littérature médiévale.L’exposition est visible au château d’Angers,galerie de l’Apocalypse.Renseignements: 02 41 23 50 00 ou www.angers.fr

Angers à l’heure médiévale !

4

03 10 09

La 12 e édition des «Rendez-vous del’histoire» se tient à Blois du 8 au11 octobre 2009 sur le thème «Le Corpsdans tous ses états». L’ECPAD, dans le cadre de son partenariat avec le salon,sera présent sur le Salon du livre, le cyclecinéma, les expositions. L’ouvrage Lesacrifice du soldat : corps martyrisé,corps mythifié, coédité avec le CNRSÉditions, sera de plus présenté au public.De plus, la revue Inflexions dont l’éditiondu 3e trimestre s’intitule « Le Corpsguerrier », organise une table ronde le11 octobre, à 9h30, à la Maison de lamagie, sur le thème du corps du guerrier.Renseignements : 02 54 56 09 50 ou www.rdv-histoire.com

08 10 09

4

À l’occasion deson vingtièmeanniversaire,la brigade fran-co-allemande,créée le 2 octo-bre 1989, consa-cre un livre àceux et celles qui ont façonnéla BFA, quisouhaitent la découvrir ou laredécouvrir. Illustré de nombreusesphotos, l’ouvrage retrace l’historiquede la brigade, présente les différentesunités françaises et allemandes ainsique les OPEX menées depuis 1996,date du premier engagement extérieurde la BFA.Renseignements: www.df-brigade.deBrigade franco-allemande de 1989à 2009, Fölbach Verlag, 386 pages,15€€ (+ frais d’envoi).

La BFA a vingt ans !4

01 10 09

Suite à la réorganisation de l’armée de Terre, le 57e Régimentd’artillerie de Bitche a été dissous le 31 juillet 2009.Sur l’initiative de l’adjudant Frédéric Monget, un site interneta été créé pour perpétuer la mémoire du 57 e RA, ainsiqu’un livre prestige, 57 e Régiment d’artillerie. Impriméen 2250 exemplaires, 1400 sont numérotés et retracentl’histoire, les opérations et la vie du 57. Les ouvragesnumérotés sont réservés aux personnels ayant serviau 57e RA ou aux proches du régiment.Les ouvrages non numérotés sont disponibles auprèsde l’adjudant Monget sur www.anciensdu57ra.fr

Le 57e Régiment d’artillerie sur la toile4

01 10 09

Rendez-vousavec l’histoire

La Fédération des clubs sportifset artistiques de la Défense(FCSAD) organise du 6 au 8 novembreson 60 e salon national de peinture etde sculpture des armées, placé sousle haut patronage du ministrede la Défense. Plus de 170 œuvressont visibles de 10h à 18h à l’espaceCommines, dans le 3 e arrondissementde Paris. Renseignements: Anna-Oriane Monge, 01 46 73 72 01ou www.fcsad.net

06 11 09

4

Peinture et sculpture

TIM208_064_065_AGENDA.QXD 22/09/09 17:35 Page 65

Page 66: Terre information magazine n° 208

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66 TIM n° 208 - Octobre 2009

Quartier libre

ROMANPierre Schoendoerffer

La 317e section1965

MEMOIRESHélie de Saint Marc

MémoiresLes champs de braise1995

Résistant à 19 ans,déporté à Bu-chenwald l’annéesuivante, puis li-béré, il s’engagedans la Légion.Ce sera l’Indo-

chine, l’Algérie le putsch et la prison : son parcours, au-jourd’hui connu, est caracté-ristique d’une époque. Plus qu’une simple histoire de guerres successives, lesmémoires de Saint Marc sont les récits des tranches de vied’une génération d’officiers etde militaires. Dans une veineplus littéraire que d’autres

Les écrivainsguerriers

La bibliothèque idéale

Écriture et guerre ont souvent cohabité puisque ceux qui font la guerrela racontent depuis toujours. Parfois loins de la grande littérature, parfoistrès proches, certains ouvrages d’écrivains combattants sont devenusdes best-sellers et ont marqué des générations de lecteurs.

Difficile de choisir. Selonquels critères ? Déjàcertains grognent :

« Comment a-t-il pu oublieruntel ? » ; « De quel droit choisir celui-là plutôt qu’unautre?»; ou «Encore un pri-sonnier du politiquement cor-rect ! » Voici donc un choix,forcément subjectif, d’auteursque l’on peut qualifier «d’écri-vains guerriers» et qui vien-dront peut-être enrichir votrebibliothèque.

ROMANVladimir Volkoff

Le Retournement1979

D’origine russe,Vladimir Volkoffest engagé vo-lontaire pendantla guerre d’Algé-rie. Il comprend

alors que les combats ne segagnent pas seulement sur leschamps de bataille, mais aussi

ROMANErwan Bergot

Deuxième classeà Diên Biên Phu1964

Ce livre se vou-lait un hommageà tous les sans-grades de la ba-taille mythique.Deuxième classeà Diên Biên Phu

reste un récit limpide sur unebataille féroce menée parbeaucoup comme un baroudd’honneur alors qu’ils se sa-vaient perdus d’avance.Plus largement, Bergot a sou-vent pris le parti de raconterla guerre vue depuis la troupe.Depuis 1995, Erwan Bergot adonné son nom au prix litté-raire de l’armée de Terre.

dans les médias et l’opinion,dans les arrière-cours de lapolitique et du renseignement.Auteur connu pour son œuvrepour la jeunesse (le fameuxLieutenant X), il est surtout l’undes fers de lance du romand’espionnage pendant laGuerre Froide. Le Retourne-ment raconte justement toutel’histoire de ces agents enne-mis que l’on amène à travail-ler pour son propre camp.

auteurs, Hélie de Saint Marcévoque sans retenue ses dou-tes et ses difficultés. Engagé dans son époque, aucœur des évènements et auxavant-postes de l’histoire,il a poursuivi son œuvre, no-tamment par un livre écritavec August von Kagenek :Notre Histoire, témoignagecroisé d’un Allemand et d’unFrançais sur leurs vies de soldats.

Tout le monde connaît cette histoire, symbo-lique de la guerre d’Indochine. L’abandon d’un poste isolé, la course à traversla jungle sous la pression des Viet-minhs, lesous-lieutenant Torrens, l’adjudant Willsdorf,l’identification fonctionnait à plein.

Ce livre s’est aussi transformé en un film,prix du meilleur scénario à Cannes en 1965,avec les inoubliables Jac-ques Perrin et Bruno Cre-mer. Ancien du Servicecinématographique desarmées, prisonnier à DiênBiên Phu, Pierre Schoen-doerffer (en photo, ci-dessous au centre)a beaucoup écrit et réa-lisé sur le sujet guerrier.

TIM208_066_067_CULTURE.QXD 22/09/09 17:58 Page 66

Page 67: Terre information magazine n° 208

Auteurs étrangers

Culture et loisirs

67TIM n° 208 - Octobre 2009

ROMANGuy des Cars

L’officier sans nom1955

Mésestimé et tropsouvent consi-déré comme unauteur de romansde gare, Guy desCars est l’auteur

d’un livre représentatif de l’his-toire de beaucoup de soldatsembarqués dans la SecondeGuerre mondiale. Rédacteur

ROMANJean Lartéguy

Les Centurions1963

Voici un auteursymbolique dugenre «fana mili»ou «militaria». Ancien du 1er grou-pe de comman-dos, il se lance

dans l’écriture après une car-rière d’active. Ce livre est lepremier volume de sa fresquesur la guerre d’Algérie. Écrit en 1963, c’est un récit àchaud d’une guerre complexeet du décalage entre politiqueset militaires. Cet ouvrage a été adapté aucinéma avec Anthony Quinnet Alain Delon.

ROMANJean Mabire

Commando de chasse1968

L’auteur livre untémoignage surce qu’était laguerre contre-insurrect ion-nelle, menée parde petits grou-

pes, les commandos de chasse,parfois aux limites des lois de la guerre. Jean Mabire alui-même été à la tête d’uncommando de chasse, au seindu 12e Bataillon de chasseursalpins, après avoir été rappeléen 1958.

ROYAUME-UNINicholas Monsarrat

La Mer cruelle1951

Engagédès le débutde la guerredans la Navy,Montsarratlivre dans ce

document une des plusvibrantes histoires de la vied’un équipage au coursde la terrible bataillede l’Atlantique. L’équipéede Monsarrat, embarquéà bord d’une corvette, àla merci de l’océan et dessous-marins allemands,sera adaptée au cinémaavec Jack Hawkins.

RECITPierre Clostermann

Le Grand Cirque1948

Ouvrage majeursur la DeuxièmeGuerre mon-diale, le livre estl’adaptation deson journal mi-

nutieusement tenu pendanttoute la guerre. Récit de sesexploits et missions de pilotede chasse en «version embar-quée», le livre, publié en 1948,est sans doute à l’originede nombreuses vocations depilote. Dans un style direct, ilévoque le quotidien des pilo-tes dans ce qui est devenu unclassique du genre. Enchaî-nant les récits haletants descombats entre Spitfire et Junker dans des descriptionsincroyables il a, lui aussi,été adapté au cinéma, l’ECPADvient d’ailleurs de le rééditeren DVD.

RECITJean L’Herminier

Casabianca1950

Le commandantL’ H e r m i n i e rrelate l’épopéedu sous-marinCasabianca, de-puis sa fuite dela rade de Tou-

lon en 1942 où la flotte fran-çaise se saborde, jusqu’à êtrele premier bâtiment françaisà entrer à Ajaccio libérée enseptembre 1943. Entre-temps le submersibleaura été de toutes les mis-sions: débarquement de com-mandos et d’armes, exfiltra-tion de responsables de larésistance. Autant d’aventureslargement ignorées. L’histoiredu Casabancia, racontée parcelui qui l’a alors commandé,mérite vraiment d’être redé-couverte.

ETATS-UNISStaff Sgt Bellavia

House to houseAujourd’hui,les ouvragesd’auteursaméricains surla guerre enIrak (plusmodestement

en Afghanistan) foisonnent.Avec House to house,le Staff Sgt (ADJ) Bellaviaa livré un témoignagepoignant sur la bataillede Fallouja. Vu de l’œilletonde son M4, il propose uneversion très « infanterie»de son engagement, quiest d’abord une histoiresimple de combattants,de copains englués surla ligne de front, bien loinde la politique et de lagéostratégie en pantoufles.

Marcus Luttrel

Lone Survivor Lone Survivorde MarcusLuttrel relateune aventurehors pairavec l’épopée

d’une équipe de Navy Seals,partis à la recherched’un chef taliban et dontne reviendra qu’un seulsurvivant… l’auteur.

ALLEMAGNEErnst Jünger

Journauxde guerre I et II

Adulépar FrançoisMitterrand etpar JulienGracq, l’auteurd’Oragesd’acier a écrit

pour la période plusieursopus dont ses fameuxJournaux parisiens. Affecté avec les forcesd’occupation allemandes à Paris, il raconte sonquotidien entremondanités et réflexionssur l’époque. Il a poursuivison œuvre avec Le Traitédu Rebelle ou Les Abeillesde verre. Son texte deréférence sur le sujet,La guerre commeexpérience intérieure,concerne ses combatslors de la PremièreGuerre mondiale.

ITALIEMalaparte

Kaputt1944

Italiend’origineallemande,engagé dansl’arméefrançaise en1914, il choisit

finalement la nationalitétransalpine en 1928 etle métier de reporter.Dans ce livre, il proposeun récit de voyagesurréaliste et hallucinéde son reportage surle front de l’Est. Moinsconventionnel et convenuque d’autres récits deguerre, il est à la frontière,à la fois ancien soldatet journaliste. Son récitextravagant est untémoignage de prix surce que la guerre peutparfois avoir de folie.

en chef au journal Le Soir,il participe au conflit commelieutenant d’infanterie. SonOfficier sans nom retrace avechumanité la destinée de l’unde ces nombreux officiers sub-alternes, rappelés en 1939, etqui feront la guerre vaillam-ment, jusqu’à être fait prison-niers ou tués. Un livre à dé-couvrir sans à priori.

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Terre

InfoMagazine10/2009

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seul des actes aussi simples que se laver, s’habiller, préparer un repas ou sortirson compagnon à quatre pattes. C’est aussi devoir compter sur ses proches en cas de perte

d’autonomie ou de facultés mentales.

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69TIM n°208 - Octobre 2009

Vu par 3 millions de téléspectateursLe 14 juillet 2009, France 2 consacrait une soiréespéciale à l’armée de Terre. Autour de Michel Drucker,plusieurs stars et de nombreux intervenants militairessont venus, sur le plateau installé aux Invalides,échanger au sujet de notre armée.

Émission merveilleuse, menée par unjournaliste compétent. Invités, pré-sentation, la “classe”, mais surtout

tout ce que les hommes et les femmesengagés nous ont appris, y compris leuramour pour défendre les couleurs de leurpays représentées par leur drapeau.Merci de nous donner plus souvent desémissions de ce genre.»

Marie-Pierre Lambert,Fribourg (Suisse), sur www.linternaute.com

Arrêtons de vivre cachés dans noscasernes ou faire la sourde oreilleà la moindre question. Nous som-

mes soumis au [devoir] de réserve, maisrien n’empêche d’exprimer notre pas-sion de notre vocation. Car le métier desoldat est avant tout une vocation et nonun travail temporaire. […] Il faut mettreen avant notre passage à une arméecompétente et professionnelle, même sion en connaît les problèmes au quoti-dien. C’est sous cet aspect que le monde

civil nous observe. Combien d’élus ontmanifesté leur colère lors des fermetu-res de quartiers militaires. Dans un pre-mier temps pour l’aspect pécunier maisaussi leur attachement à une unité. Alorsje dis que ce reportage longuementpensé à une date clé démontre un peu lavitrine des Terriens. Savoir se montrerpositivement.En conclusion, on pourrait dire que lesmentalités ont évolué avec l’informationet hélas les conflits qui touchent lemonde. Les Français ont quasiment tou-jours eu un rôle à jouer et nos citoyenscomprennent mieux notre métier.Fini de nous voir comme les bidasses desannées 70, pour souvenir la fin du servicenational a un peu près une dizaine d’an-nées. Une armée pro ne se configure pasen dix ans mais nous avons su apporterles efforts quand il le fallait. La récom-pense? Encore plus de monde au défilédu 14 Juillet. Tout simplement révéla-teur.» Endorphin sur www.armees.com

Vu dans la presseLe Parisien, 15 juillet 2009

Il y a une vie après le défilé. Sept ansque Michel Drucker en fait un show enprime time sur France 2, façon «Vis ma

vie de militaire ». […] En ce jour de Fêtenationale, l’écrin se doit d’être prestigieux.Il a reçu mi-juin sur l’esplanade des Inva-lides le ministre de la Défense, HervéMorin, puis interviewé le président de laRépublique et chef des armées, NicolasSarkozy, à l’Élysée. […] « L’armée n’estpas venue nous chercher et il n’y a eu desa part ni censure ni propagande, réagitLaurent Perrigault, l’un des producteursde l’émission. Mais c’est la preuve qu’enla montrant telle qu’elle est, cela plaît aupublic et peut susciter des vocations…»

Le nouveau jugement de GérardDarmon après son séjour à KaboulContacté par Michel Drucker pour par-ticiper à l’émission, Gérard Darmonvoulait juste confronter ses a priori à laréalité du terrain […]. Le comédien estrevenu «profondément marqué» par sasemaine parmi les 1 300 Français de laforce multinationale à Kaboul. «Commebeaucoup de gens de ma génération,j’avais plein de clichés en tête sur les mili-taires. Du genre: on se tait, on reçoit lesordres, rien ne dépasse, on mange mal.J’y suis allé pour apporter un regarddécalé, candide. Et pour rencontrer lessimples soldats, savoir qui sont ces four-mis de l’ombre, comment on vit à 30 ansquand on est six mois loin de sa famille.Mais je ne m’attendais pas du tout à trou-ver ça… […] J’ai vécu là-bas un momentfort de ma vie. […] La veille de mon arri-vée, une roquette était tombée sur lecamp. Et dans ce danger permanent, j’aidécouvert des gens très attachants, quifont leur métier avec dévouement et dis-tance. J’ai clairement changé d’avis surles militaires.» Éric Bureau

Les indicateursL’émission Au cœur de l’arméede Terre a réuni 3 millions detéléspectateurs, soit 16,1 % de partde marché. Le défilé du 14 Juillet,quant à lui, a attiré 4 millions detéléspectateurs sur TF1 (38,3 % depart de marché) et 3,1 millions surFrance 2 (30,6 % de part de marché).

Vu dans les blogs

Vu dans les médiasQuartier libre

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Quartier libre

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INSIGNES

Malgré tout le soin apporté à la relecture des annonces, la rédaction de TIM ne saurait être tenue responsable en cas de défaillance d’un annonceur ou d'une information erronée.La rédaction rappelle qu’il s’agit d’un service gratuit, cependant elle se réserve le droitd'opérer une sélection des demandes.

La 785e compagnie de guerreélectronique met en venteson insigne au prix de 15€ (portinclus). Chèque à adresser àl'ordre de l'amicale de la 785e CGE.Contact : ADC de Maistre, 785e CGE,BP 95249, 45 052 Orléans armées.

La 2e compagnie du 92e RImet en vente son insignedes gorilles au prix de 15€(frais de port compris).Chèque à adresser à l'ordrede l'Amicale de la 2e Compagnie,quartier Desaix, 1, rue Auger,63000 Clermont-Ferrand.

Le Bataillon d'acier met envente la médaille commémorative(diamètre 50 mm) des 40 ans

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1 de présence du 16e Bataillon dechasseurs à Saarburg (Allemagne)au prix de 6 € (frais de portinclus). Envoyez un chèque àl'ordre de Cercle mess du 16e BC,SP 69318, 00655 Armées.

À l'occasion de son 10e anni-versaire, le groupe du 1er RPIMaspécialisé dans le Saut à très grande hauteur est rebaptisé«Groupe AQUILA». Nous vousproposons notre nouvel insigne au prix de 25€. Commande àl'ordre de «Les Amis de la 1re Cie".Contact : AQUILA/LOIC, 1re Cie, 1er RPIMa, BP 12, 64109 BayonneCedex. Des T-shirt sont égalementdisponibles, photos sur demande à [email protected]

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La promotion CapitaineFlorès de l'École militaireinterarmes met en vente,à l'occasion de son baptême,son insigne promotion au prixde 22 € pour le numéroté et de 17 € pour l'insigne non-numéroté. Chèque à l'ordrede EMIA 48 (+ 5 € de frais deport). Contact : Magasin Promotion-EMIA1, Écoles de Saint-CyrCoëtquidan, 56381 Guer Cedex.Tél. : 06 87 12 99 04. Courriel:[email protected].

Recherche insignes : Santé,Sahara contre échange ou vented'insignes de toute armes,armée de Terre.Contact : Monsieur Thiry, 4, alléede l'Irounde, 33610 Cestas.

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