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Planète + se veut éclectique pour ainsi élargir son public cible Page 2 TELEVISION RENTRÉE 2013 Elle est communautaire et s’appelle maintenant MAtv Page 4 Télé-Québec innove... mais dans la continuité Page 5 CAHIER THÉMATIQUE H › L E D E VO I R , L E S SA M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 JA N V I E R 2 01 3 Il y a de tout. Du sport, de la culture, des documentaires, des films, des reportages, de la mé- téo, de la musique. Et même de bonnes vieilles séries plus ou moins dramatiques, de celles qu’écoutaient les parents d’un Jean Dion, « du temps qu’il était jeune ». Où ça ? Sur un télévi- seur près de chez vous, au bout de son câble. Sur un câble près de chez vous Les chaînes spécialisées proposent tout un monde dans votre foyer EXPLORA Explora propose notamment Les ailes de l’Alaska, une série de docuréalité qui suit des pilotes de brousse en Alaska. CANAL D Canal D présentera Toucher le ciel, qui raconte le périple de Guy Laliberté dans l’espace. TV5 Thalassa, animée par le journaliste Georges Pernoud, est de retour à TV5. ARTV Produite par l’actrice américaine Sarah Jessica Parker, Les règles de l’art montre en action quatorze jeunes artistes devant relever des défis créatifs de toutes sortes. Sur les ondes d’ARTV. Nous vivons à l’ère du « pitonnage ». Et avec l’arrivée de la haute définition, tout cela s’opère sans devoir sacrifier la qualité de l’image reçue et vue NORMAND THÉRIAULT I l y a eu une préhistoire de la télévision, celle des « oreilles de lapin », quand il fal- lait se lever pour tourner la roulette de 12 chiffres, sans 0 ni 1, afin de passer, à Mont- réal, du 2 ou 6 et plus tard, ô abondance !, jusqu’au 10 et au 12. À nous Radio-Canada, la CBC puis, enfin, Télé-Métropole et CFCF. Puis vint une première révolution : une petite boîte à « pitons », un sélecteur devenu néces- saire car il y avait multiplication des chaînes maintenant que le câble entrait dans nos mai- sons. Aujourd’hui, Vidéotron, pour ne nommer que celle-là au Québec, est devenue une entre- prise milliardaire. Du choix en tout et pour tous Le câble a transformé l’univers télévisuel en une vaste mosaïque. Qui se paie tous les mois la programmation complète que les chaînes proposent pourra faire de ses soirées d’intermi- nables séances de balayage juste pour repérer le contenu des divers programmes offerts. Car si Évasion met à l’horaire Ouisurf, qui nous dit qu’on verra ce jour-là des images de l’Inde ou de l’Amérique latine ? Et il ne suffit pas de sa- voir que Canal D offre de grands reportages le dimanche pour deviner quel en sera le sujet une semaine donnée. Et ainsi de suite dans tous les domaines. En effet, même les télévisions généralistes ont leurs chaînes spécialisées. Ainsi, la SRC, a déjà ses Explora, ARTV et RDI. Demain, se prend à souhaiter la haute direction, ce sera un autre « canal » consacré cette fois au monde du sport (et ce, après RDS, Sportsnet, GolTV, TSN, TVA sports et autres chaînes de NFL, Golf Channel, et quoi encore…). Nous vivons à l’ère du « pitonnage ». Et avec l’arrivée de la haute définition, tout cela s’opère sans devoir sacrifier la qualité de l’image reçue et vue. Résultat : il devient difficile de « fidéliser » les auditoires, voire de le constituer. Aussi voit-on les gens de MAtv comme ceux d’Explora se fé- liciter d’obtenir à un moment donné une cote d’écoute qui s’établit à 1 ou 2 % de l’auditoire to- tal. Dans un tel monde, les grilles horaires ne peuvent que vivre changements, chambarde- ments et chamboulements. Un bémol L’offre est abondante, certes, mais à quel prix ? Car il ne faut pas oublier que l’univers canadien des télécommunications, le CRTC étant permis- sif, est un monde de gros sous : pour les entre- prises surtout, mais aussi pour qui le fréquente. Rien en ce pays n’est donné, et qui reçoit Internet, téléphonie, câble, sans compter le dernier « gadget » devenu lui aussi indispen- sable, à savoir la téléphonie mobile, devra ver- ser chaque mois une somme avoisinant celle de sa location automobile. Aussi regarde-t-il alors du côté européen, où, pour 30 euros (soit 40 $), les mêmes services sont accessi- bles (sans Canal+ ni chaînes sportives ou films, toutefois). Et dire que nous traversons en ce moment une époque de transition: sur votre écran bientôt, pour le grand nombre, l’Internet s’affichera, et ce ne sera qu’un début dans un univers où le virtuel prime souvent la réalité (un petit Loft Story avec ça?). Mais, pour l’instant, à votre Agenda ! Et à vous de choisir : il n’y a pas que la télévision gé- néraliste qui vous est accessible. Loin de là ! Le Devoir

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Page 1: TELEVISION - Le Devoir · le dimanche 27 janvier se pen-chant notamment sur l’Appel à la résistance du général de Gaulle le 18 juin 1940. Pour trentenaires Dans un registre

Planète +se veut éclectique pour ainsi élargir son public ciblePage 2

TELEVIS IONRENTRÉE 2013

Elle estcommunautaireet s’appellemaintenant MAtvPage 4

Télé-Québecinnove... mais dans la continuitéPage 5

C A H I E R T H É M A T I Q U E H › L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3

Il y a de tout. Du sport, de la culture, des documentaires, des films, des reportages, de la mé-téo, de la musique. Et même de bonnes vieilles séries plus ou moins dramatiques, de cellesqu’écoutaient les parents d’un Jean Dion, «du temps qu’il était jeune». Où ça ? Sur un télévi-seur près de chez vous, au bout de son câble.

Sur un câble près de chez vousLes chaînes spécialisées proposent tout un monde dans votre foyer

EXPLORA

Explora propose notamment Les ailes de l’Alaska, une série de docuréalité qui suit des pilotes debrousse en Alaska.

CANAL D

Canal D présentera Toucher le ciel, qui racontele périple de Guy Laliberté dans l’espace.

TV5

Thalassa, animée par le journaliste GeorgesPernoud, est de retour à TV5.

ARTV

Produite par l’actrice américaine Sarah Jessica Parker, Les règles de l’art montre en action quatorze jeunes artistes devant relever des défis créatifs de toutes sortes. Sur les ondes d’ARTV.

Nous vivons à l’ère du «pitonnage». Et avec l’arrivéede la haute définition, tout celas’opère sans devoir sacrifier la qualité de l’image reçue et vue

N O R M A N D T H É R I A U L T

I l y a eu une préhistoire de la télévision,celle des «oreilles de lapin», quand il fal-lait se lever pour tourner la roulette de 12chiffres, sans 0 ni 1, afin de passer, à Mont-réal, du 2 ou 6 et plus tard, ô abondance!,

jusqu’au 10 et au 12. À nous Radio-Canada, laCBC puis, enfin, Télé-Métropole et CFCF.

Puis vint une première révolution : une petiteboîte à « pitons », un sélecteur devenu néces-saire car il y avait multiplication des chaînesmaintenant que le câble entrait dans nos mai-sons. Aujourd’hui, Vidéotron, pour ne nommerque celle-là au Québec, est devenue une entre-prise milliardaire.

Du choix en tout et pour tousLe câble a transformé l’univers télévisuel en

une vaste mosaïque. Qui se paie tous les moisla programmation complète que les chaînesproposent pourra faire de ses soirées d’intermi-nables séances de balayage juste pour repérerle contenu des divers programmes offerts. Carsi Évasion met à l’horaire Ouisurf, qui nous ditqu’on verra ce jour-là des images de l’Inde oude l’Amérique latine ? Et il ne suffit pas de sa-voir que Canal D offre de grands reportages ledimanche pour deviner quel en sera le sujetune semaine donnée.

Et ainsi de suite dans tous les domaines. Enef fet, même les télévisions généralistes ontleurs chaînes spécialisées. Ainsi, la SRC, a déjàses Explora, ARTV et RDI. Demain, se prend àsouhaiter la haute direction, ce sera un autre«canal» consacré cette fois au monde du sport(et ce, après RDS, Sportsnet, GolTV, TSN, TVAsports et autres chaînes de NFL, Golf Channel,et quoi encore…).

Nous vivons à l’ère du « pitonnage ». Et avecl’arrivée de la haute définition, tout cela s’opèresans devoir sacrifier la qualité de l’image reçueet vue.

Résultat : il devient difficile de « fidéliser» lesauditoires, voire de le constituer. Aussi voit-onles gens de MAtv comme ceux d’Explora se fé-liciter d’obtenir à un moment donné une coted’écoute qui s’établit à 1 ou 2% de l’auditoire to-tal. Dans un tel monde, les grilles horaires nepeuvent que vivre changements, chambarde-ments et chamboulements.

Un bémol L’offre est abondante, certes, mais à quel prix?

Car il ne faut pas oublier que l’univers canadiendes télécommunications, le CRTC étant permis-sif, est un monde de gros sous : pour les entre-prises surtout, mais aussi pour qui le fréquente.

Rien en ce pays n’est donné, et qui reçoitInternet, téléphonie, câble, sans compter ledernier « gadget » devenu lui aussi indispen-sable, à savoir la téléphonie mobile, devra ver-ser chaque mois une somme avoisinant cellede sa location automobile. Aussi regarde-t-ilalors du côté européen, où, pour 30 euros(soit 40 $), les mêmes services sont accessi-bles (sans Canal+ ni chaînes spor tives oufilms, toutefois).

Et dire que nous traversons en ce moment uneépoque de transition: sur votre écran bientôt, pourle grand nombre, l’Internet s’affichera, et ce ne seraqu’un début dans un univers où le virtuel primesouvent la réalité (un petit Loft Story avec ça?).

Mais, pour l’instant, à votre Agenda ! Et àvous de choisir : il n’y a pas que la télévision gé-néraliste qui vous est accessible. Loin de là !

Le Devoir

Page 2: TELEVISION - Le Devoir · le dimanche 27 janvier se pen-chant notamment sur l’Appel à la résistance du général de Gaulle le 18 juin 1940. Pour trentenaires Dans un registre

H 2 L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3

R E N T R É E T É L É V I S I O N

H É L È N E R O U L O T - G A N Z M A N N

L a grande nouveauté de cethiver sur la chaîne Planète +

réside dans la grille, avec un ho-raire de grande écoute qui s’af-fiche dès 20 heures, au lieu de21 heures, à compter de ce sa-medi… et même 19 h 30, di-manche soir, heure où Propa-ganda Kompanien, documen-taire exceptionnel sur l’industriedes images de la propagande al-lemande durant la SecondeGuerre mondiale, prendra l’af-fiche. Le reste de la program-mation réserve de belles sur-prises aux amateurs de voyageset à tous ceux en qui sommeilleun petit geek!

Premier temps fort donc de larentrée, Propaganda Kompa-nien, un documentaire qui de-vait être programmé à l’au-tomne, mais qui a été reporté audimanche 20 janvier, à 19h30.Ce film exhume des images à lafois connues et inédites de la Se-conde Guerre mondiale afind’expliquer aux abonnés et auxtéléspectateurs, notamment aujeune public, que la vision et lesimages qu’ils ont de la guerre etdu Second Reich ne sont pasdes images brutes, mais desmises en scène.

Lors de son passage à Mont-réal en juillet dernier, OlivierStroh, directeur des chaînes Dé-couverte du Groupe Canal+, àParis, en avait déjà fait l’éloge:«Quand on voit des films aussiexceptionnels qu’Apocalypse, onne prend peut-être pas assez letemps d’expliquer que les imagesqu’on voit sont totalement écrites,mises en scène, qu’il y a un vraiprincipe de propagande. Ce nou-veau documentaire décrypteainsi ce savoir-faire allemand en

suivant quatre opérateurs, quisont nos personnages centraux.Pour cer tains, nous avons re-trouvé des interviews, pour deuxautres, nous sommes partis del’écriture de leurs mémoires.»

On va suivre leur guerre, del’avancée de l’Allemagne naziejusqu’à sa défaite. Et on va racon-ter comment ces images, jusqu’àla toute fin, ont raconté descontre-vérités. Il y a des anec-dotes tellement intéressantesque le document, qui devait ini-tialement faire 52 minutes, estpassé au montage à 90 minutes.«On s’est dit qu’on passait à côtéde quelque chose d’exceptionnel,alors on a réinvesti.»

On devine ainsi, à travers lestémoignages de civils français etallemands, comment ces filmsétaient réalisés, comment tousles jours ils remontaient à Berlinpour être visionnés par JosephGoebbels lui-même, avant de re-partir partout en projection dans

les cinémas de toute l’Europe.«Il y a des moments exception-nels, comme lorsque cette femmeallemande raconte qu’au départelle y croyait, son mari était aufront, elle était contente d’avoir debonnes nouvelles… et qu’à la pre-mière permission, elle a compristoute l’horreur de cette guerre.»

La saison démarre ainsi surdes chapeaux de roues, maiscette case du dimanche soirsera chaque semaine consa-crée à un documentaire poi-gnant, touchant, de grandequalité et souvent historique,le dimanche 27 janvier se pen-chant notamment sur l’Appel àla résistance du général deGaulle le 18 juin 1940.

Pour trentenairesDans un registre plus léger et

afin d’attirer un public de jeunestrentenaires, Planète + diffusedès lundi une série qui a rem-por té un grand succès en

France, + ou – geek. Cinéma,Web, culture japonaise, jeux vi-déo, séries télé, bandes dessi-nées et romans, science-fiction,jeux de rôle… tout y passe.Dans un format magazine,trente épisodes de 52 minutes,les images de la culture geek deces cinquante dernières annéessont diffusées et joyeusementcommentées par une petitebande de geeks… et fiers del’être ! Ceux pour qui MiamiVice, Les mystérieuses cités d’or,la première trilogie Star Wars etla console Amiga restent des ré-férences ultimes apprécieront…

Découvrir l’ailleurset… l’ici

Toujours du côté des nou-veautés, la chaîne du docu-mentaire mise également cethiver sur le voyage. Avec Pro-chain arrêt tout d’abord, unesérie de cinquante-six épisodesde 26 minutes tournés aux qua-

tre coins du monde. La journa-liste Emmanuelle Gaume sepose ici en « visiteuse » et pro-pose une nouvelle manière devisiter de grandes métropoles.Elle passe ainsi quatre à cinqjours dans chacune d’elles,chaque journée donnant unépisode, sillonnant ses rues,ses quartiers, s’arrêtant dansses lieux culturels, ses attrac-tions méconnues du grand pu-blic, tout cela selon un par-cours original. Buenos Aires,Istanbul, Londres, Madrid,Amsterdam, Beyrouth, Johan-nesburg, Los Angeles, Pékin,Rio de Janeiro, Rome… et oncommence dès ce lundi à21 heures, et pour les cinqprochaines semaines, parMontréal !

« Les téléspectateurs vont no-tamment découvrir les toits éco-logiques de la métropole, ra-conte Norman Robert, direc-teur de la programmation. On

y voit des serres dans lesquellessont produits des fruits et lé-gumes qui sont vendus sur lesmarchés locaux… Je ne suis pascertain que beaucoup de Mont-réalais sachent que cela existe,peut-être pas très loin de chezeux…»

Mers et villesVoyage toujours, mais on

s’ar rête cette fois dans lesports avec Larguez les amar-res. Planète + reprend ainsiune série de Planète Thalassa,la chaîne du Groupe Canal+consacrée à la mer. Vingt-cinqépisodes de 52 minutes les sa-medis à 20 heures à compterdu mois de mars, des por-traits, des villes, des théma-tiques, la musique, par exem-ple, des images tournées auBrésil, au Sénégal, au Vietnamet ailleurs, avec toujours lemême désir de savoir com-ment les gens vivent avec lamer, la plage, le soleil…

Les séries judiciaires étanttrès appréciées de ses abon-nés, Planète+ poursuit la diffu-sion de Faites entrer l’accusé,son grand succès, et a mêmedémarré début janvier unenouvelle série intitulée Sexe etcrimes, qui s’intéresse pluspar ticulièrement aux crimi-nels sexuels.

Enfin, si vous avez manquélundi dernier le magnifiquedocumentaire Michel Legrandintime, un portrait dans lequelce grand compositeur et musi-cien se confie à cœur ouvert, ilsera en rediffusion la semaineprochaine.

Pour connaître la program-mation : lachaineplanete.com

CollaboratriceLe Devoir

PLANÈTE +

Des voyages, de la propagande et de la culture geekUne programmation éclectique permettra d’élargir le public cible

PLANÈTE +

Afin d’attirer un public de jeunes trentenaires, Planète + dif fuse dès lundi + ou – geek.

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R E N T R É E T É L É V I S I O NL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3 H 3

Guide d’achat d’une première maison

DÉFICIT ZÉROMercredi 19 h 30

Nouveauté avec René Vézina Problèmes ou casse-têtes fi nanciers ? René Vézina vous donne un coup de pouce pour atteindre le Défi cit zéro.

telequebec.tvL ’ A U T R E T É L É

C L A U D E L A F L E U R

P armi la multitude de chaînes télé qui pullu-lent sur le « câble », il s’en trouve une dont

les origines et la mission sont uniques en songenre : TV5. Fondé il y a trente ans à l’initia-tive de la francophonie d’Europe et du Canada,ce réseau international de dif fusion a pourmission de « couvrir toute la planète, mais avecune vision francophone », résume Pierre Gang,directeur de la programmation à TV5 QuébecCanada.

«Nous sommes une chaîne généraliste, nous ditPierre Gang. Bien qu’on soit perçus comme unechaîne spécialisée — puisqu’on n’est offerts que surle câble —, nous sommes en réalité la généralistedes chaînes spécialisées. Nous offrons donc autantdes nouvelles, de la variété, du sport, du documen-taire, des films, des émissions de voyage et deconsommation, etc.»

C’est ainsi qu’outre les bulletins de nouvellesd’Europe et des talk-shows de fin de soirée, TV5diffuse des émissions telles que Des racines et desailes, On n’est pas que des cobayes!, Le sexe autourdu monde, ou encore Les routes de l’impossible etLes secouristes de l’extrême. Cet automne, la chaînea cartonné avec sa série En thérapie.

La société en mutation La programmation de la chaîne est consti-

tuée à 80 % d’émissions qui proviennent de ses

partenaires, donc de France, de Suisse, de Bel-gique et du Canada, ainsi que de 10 % d’acquisi-tions (principalement des documentaires) et de10 % d’émissions produites pour elle (commeEn thérapie).

«Je choisis des émissions qui, je pense, ré-pondent aux goûts du public canadien, in-dique le directeur de la programmation.Et dans ma programmation, il y a des in-contournables comme Thalassa, Envoyéspécial et les variétés.»

Pierre Gang précise que l’auditoire desa chaîne «est très érudit». Il s’agit sou-vent de téléspectateurs qui viennent écou-ter la chaîne afin d’apprendre quelquechose. «Il y a bien sûr aussi le côté divertis-sement, dit-il, mais le fait que nous ayons laclientèle la plus éduquée et celle qui a beau-coup voyagé fait en sorte que nous cher-chons à fournir une vision sur le monde.»

Par conséquent, M. Gang organise sa grillehoraire en sections thématiques. Par exemple,les lundis à TV5 sont consacrés à l’histoire, avecdes émissions comme Des racines et des ailesainsi que des documentaires comme Apocalypse.M. Gang a aussi constitué une zone animale(faite de documentaires), une case « horizon »consacrée aux découvertes ethnologiques, unecase « téléréalité »… c’est-à-dire, précise-t-il enriant, «une case de documentaires qui montrent lavraie réalité».

« Nous cherchons donc à jeter un regard surtoute la société, poursuit-il. J’ai ainsi créé cette an-née une case docudrame axée sur l’aventure avecdes émissions comme Des camions et des

hommes et Les routes de l’impossible.On pourrait dire que c’est une case auxintérêts plutôt masculins. » TV5 pro-pose en outre une case faite de docu-mentaires qui traitent de la réalité desjeunes, « mais autant ceux d’ici qued’Éthiopie ou du Japon».

Des bijouxDe la sorte, il tente de couvrir la so-

ciété en mutation ailleurs comme ici.«Il s’agit d’essayer de comprendre et dedécortiquer les grands mouvements desociété, dit-il. Par exemple, dansquelques semaines, nous présenterons

une série sur le burlesque […] Savez-vous qu’en cemoment, il y a tout un renouveau du burlesque àtravers le monde ? Un burlesque comme on nel’imagine pas! Nous présenterons donc une série detrois heures là-dessus.»

«C’est aussi le cas de notre série Le sexe autourdu monde, enchaîne-t-il, où Philippe Desrosiersparle en fait de la relation de couple et de la rela-tion amoureuse, mais selon les critères de dif fé-rentes sociétés.»

Parmi les défis que Pierre Gang doit constam-ment relever, il y a le fait que, en tant que chaîne gé-

néraliste sur le câble, TV5 Québec Canada se faitbeaucoup «vampiriser» par les autres chaînes spé-cialisées, révèle-t-il. C’est ainsi que les chaînesconsacrées au tourisme et au voyage, ou encorecelles vouées aux documentaires sur les animauxet à l’aventure, finissent par s’emparer (en achetantles droits de télédiffusion) de «bonnes séries» pré-sentées sur TV5.

Une autre difficulté à laquelle il se bute tient aufait qu’il n’appartient pas à un grand réseau dediffusion comme Radio-Canada ou Québecor.Ces réseaux peuvent en effet promouvoir surleurs multiples canaux et plateformes Internetles émissions diffusées sur l’une ou l’autre deleurs chaînes.

Là encore, Pierre Gang ne se plaint pas. Iltente néanmoins tant bien que mal d’annoncerses émissions avec les maigres ressources publi-citaires dont il dispose. Il espère surtout que lesjournalistes et chroniqueurs télé des divers mé-dias lui accorderont un peu d’attention. «C’estdommage, vous savez, car on a souvent de très,très bonnes émissions — de très bonnes séries et detrès bons documentaires et films — qui passentparfois inaperçues… Les gens auraient grand in-térêt à nous regarder plus souvent!», lance ce pas-sionné de la télé dont l’enthousiasme ne se dé-ment pas.

CollaborateurLe Devoir

TV5

Une télévision pour une société en mutation

EXPLORA

Un nouveaumagazine pour une nouvelle saison

TV5 a pourmission de «couvrirtoute laplanète, mais avec une visionfrancophone»

M A R T I N E L E T A R T E

S illonnez les mers d’ici etd’ailleurs grâce au magazine

Océania, avec Boucar Diouf àl’animation. À la rencontre depêcheurs de coquilles Saint-Jacques, en France, ou des fousde Bassan de l’île Bonaventure,cette coproduction France Qué-bec vous conduira de port enport, d’île en île sur les dif fé-rents continents.

«Ce magazine est notre sériephare de janvier», indique d’em-blée Michel Pelletier, directeurde la programmation d’Explora,la chaîne de Radio-Canada spé-cialisée en scien-ces, nature, en-vironnement et santé.

Océania met ainsi en vedettedes biologistes et des anthropo-logues marins, des chercheursd’épaves, des plongeurs et au-tres gens de la mer. Chaque se-maine, trois ou quatre repor-tages sont présentés. C’est àBoucar Diouf, animateur, humo-riste et docteur en océanogra-phie diplômé de l’Université duQuébec à Rimouski (UQAR),qu’on a confié la tâche de pré-senter les reportages.

« Il s’est vraiment investidans ce travail, affirme MichelPelletier. Il fait des liens entreles reportages ; c’est un excellentvulgarisateur. Boucar est un

passionné et le travail qu’il afait est à son image. Ses inter-ventions ont été tournées sur leterrain, les pieds dans la vasedu bord du fleuve. Cela donneun très beau magazine. »

Océania est présenté lemardi à 19 h, puis en reprise ledimanche à 19h30.

Documentaires et longsmétrages

Pour construire le reste desa programmation, l’équiped’Explora a fouillé dans tout cequi se produit dans le mondedu documentaire et de la sériedocumentaire pour choisir cequ’elle considère comme lacrème de la crème. Toujoursen HD, bien sûr. Une autrepièce maîtresse de la program-mation d’Explora, cet hiver, estla série Les ailes de l’Alaska.

«C’est une série de docuréalitéde National Geographic quenous diffuserons en version fran-çaise, indique Michel Pelletier.On suit des pilotes de brousse enAlaska où les routes sont très peudéveloppées et où énormément dechoses se font grâce à de petitsavions, comme le transport am-bulancier, le transport du pétroleet celui des denrées. Les condi-tions sont souvent très dange-reuses. On sait que lors de l’an-née de tournage, en 2010, il y a

eu en Alaska 11 écrasements.C’est un métier dangereux.»

Les ailes de l’Alaska est dif-fusée le mardi à 21 h et en rap-pel le samedi à 22h30.

Le long métrage Sables bitu-mineux : le point tournant, ris-que de faire réagir les téléspec-tateurs. «Ce documentaire a étédiffusé à CBC l’an dernier et il afait beaucoup de bruit au Ca-nada anglais. Il enquête sur l’ex-ploitation des sables bitumineux,sur ses conséquences écologiqueset humaines», raconte MichelPelletier.

Le documentaire a été réalisépar Niobe Thompson, anthropo-logue. Quant à la narration, elleest confiée à Fanny Mallette. Ilsera diffusé le 23 février à 10h30.

À l’occasion du début de la se-maine de relâche, Explora pré-sentera le long métrage docu-mentaire L’étrange science de ladécomposition le 4 mars à 20 h.«Les enfants adoreront ce docu-mentaire très intéressant de laBBC, croit M. Pelletier. On voitce qui se passe si on prépare un

grand réveillon avec énormé-ment de nourriture sur la table,puis qu’on laisse tout ça là. C’estun film sur le cycle de la vie, surla nature qui recycle tout. Onvoit des trucs sous le microscope.C’est extrêmement révélateur, in-téressant et instructif.»

Documentaires en vracVoici quelques recommanda-

tions supplémentaires du direc-teur de la programmation d’Ex-plora. Dès le 21 janvier à 20 h, lasérie de trois épisodes Mondesinvisibles montre des images dece qu’il est impossible de voir àl’œil nu, comme l’onde de chocémise par un explosif. Cela estrendu possible grâce à des ca-méras ultrasophistiquées.

L’expédition maudite racontepour sa par t l’histoire d’unemission scientifique en 1881qui a mal tourné. «Une équiped’explorateurs a été envoyéedans le Grand Nord et on l’aoubliée là », raconte MichelPelletier. Le documentairesera diffusé le 5 février à 22 h.

Mon sexe et moi permet d’en-trer dans la vie peu ordinairedes hermaphrodites et remeten question la conception tradi-tionnelle des genres. Le docu-mentaire de la BBC sera dif-fusé le 21 février à 21 h.

Un voyage au centre de laTerre amènera pour sa part lestéléspectateurs dans les en-trailles de notre planète à la re-cherche d’indices sur lescauses des séismes et leurs ef-fets. Le documentaire seraprésenté le 19 mars à 22 h.

Les 9 mois où tout se joue ré-vèle que la personnalité desgens, mais aussi leur propen-sion aux maladies, est for te-ment influencée par leur séjourdans l’utérus de leur mère. Ledocumentaire de la BBC seradiffusé le 21 mars à 21 h.

Des objectifs surpassésL’équipe d’Explora est satis-

faite jusqu’à maintenant des ré-sultats obtenus. «La premièred’Océania a été diffusée le 8 jan-vier et nous avons doublé notre

score habituel pour atteindre1,1% des parts d’écoute, ce qui estassez exceptionnel pour unechaîne spécialisée comme la nô-tre qui aura un an le 28 mars»,précise Michel Pelletier.

D’ailleurs, Explora n’esttoujours pas accessible auxabonnés de Bell. « Nous som-mes toujours en discussionavec Bell, et si tout va bien,l’objectif est qu’Explora soit of-fer te aux abonnés de Bell àpartir du 21 février », indiqueM. Pelletier.

La conclusion d’une ententedonnerait un coup de pouce àExplora pour l’atteinte de sesnouveaux objectifs en matière denombre d’abonnés. «En janvier,nous avons atteint l’objectif fixé audépart pour notre première annéed’exploitation, soit 200000 abon-nés, af firme Michel Pelletier.Nous nous sommes donc fixé unnouvel objectif de 250000 abon-nés à atteindre d’ici la fin mars.»

CollaboratriceLe Devoir

Plusieurs documentaires et séries documentaires jamais pré-sentés au Canada en français seront dif fusés sur Explora cethiver, mais la chaîne télé propose aussi une production origi-nale : le magazine Océania.

EXPLORA

Une autre pièce maîtresse de la programmation d’Explora, cet hiver, est la série Les ailes de l’Alaska.

Page 4: TELEVISION - Le Devoir · le dimanche 27 janvier se pen-chant notamment sur l’Appel à la résistance du général de Gaulle le 18 juin 1940. Pour trentenaires Dans un registre

R E N T R É E T É L É V I S I O NL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3H 4

S’af fichant fièrement dans ses habits neufs, lachaîne culturelle ARTV présente en primeurcet hiver les nouvelles saisons de quelquesséries appréciées. De la « chanson documen-taire» à l’art contemporain en passant par uncinéma qui bouscule, elle s’intéresse à lacréation qui fait sens. Elle poursuit aussi surle Web son rapprochement avec un public auxhabitudes de consommation changeantes.B E N O I T R O S E

O n a pu voir Louis-Jean Cormier taquiner lehomard avec des pêcheurs gaspésiens in-

quiets. On pourra observer le délicat JérômeMinière grimper sur un ring de boxe face à unjeune ex-détenu. La deuxième saison de la sériedocumentaire Les voix humaines, dif fusée enprimeur cet hiver sur ARTV, est en marche de-puis le 9 janvier. Elle présente chaque mercrediune rencontre entre un auteur-compositeur-in-terprète et des individus se démenant dans uneréalité sociale particulière. De chaque contactnaît une chanson, écrite par le premier pour té-moigner de la réalité des seconds.

L’objectif de la série est «de jeter des ponts, decréer de petites explosions, qui participent à l’avan-cée de notre société, explique la réalisatrice AnaïsBarbeau-Lavalette, à l’origine du projet. Grâce àdes rencontres brutes qui les entraînent dans desterritoires fragiles, les artistes créent des pièces quiprennent racine à l’extérieur d’eux-mêmes, qu’onpourrait presque appeler des chansons documen-taires.» Ce ne sont pas nécessairement des im-mortelles, mais ces petites œuvres sensibles,jouées devant les individus concernés, viennentconclure un partage empreint d’humanité et desaine réflexion.

Rencontrée dans les bureaux d’ARTV,la chef de contenu Élisabeth Paradis té-moigne de l’intérêt porté à ces Voix hu-maines. «On a eu beaucoup d’échos aprèsla première saison, et c’est notammentpour cela qu’on revient avec une deuxième.On n’avait pas non plus fait le tour des su-jets qu’on pouvait exploiter dans la série.»On pourra notamment voir Stefie Shockse frotter à l’univers des mannequins, So-called à celui des transsexuels et Marie-Pierre Arthur à la réalité d’un village dévi-talisé du Centre-du-Québec. En tout, dixépisodes qui font voir les artistes dans leur proces-sus de création.

Art contemporainLa seconde aventure de la « téléréalité docu-

mentaire» Les règles de l’art s’est aussi mise enbranle ce mois-ci. Produite par l’actrice américaineSarah Jessica Parker sous le titre original Work ofArt, la série montre en action quatorze jeunes ar-tistes contemporains devant relever des défis créa-tifs de toutes sortes. Celui ou celle qui impression-nera le plus le jury aura droit à son exposition soloau renommé Brooklyn Museum et à une boursepour le moins alléchante de 100000$. De grossous. «On cherchait, il y a quelques années, une fa-

çon de parler de l’art contemporain de manière trèsconcrète, très réaliste. Cette série est formidable.»C’est une autre fenêtre ouverte sur le processusde création, toujours un peu mystérieux pour lecommun des mortels, et même pour les artistes.La première saison a justement reçu une bonneréponse du public, mais aussi du milieu de l’art lui-même, de souligner Mme Paradis.

CinémaDoublée à Montréal, Les règles de l’art se rap-

proche plus d’une émission comme Les chefs qued’un Loft Story. «Il y a du contenu dans cette série,

et une facture documentaire. On ap-prend comment les gens font les choses,on les voit créer, travailler avec les maté-riaux. Il y a des commentaires d’expertssur place, des gens qui ont une grandeconnaissance du milieu de l’art contem-porain. En plus du jury permanent, il y ades artistes reconnus mondialement quisont invités à commenter.» Diffusion lesmardis, à 20h30.

Par le truchement de sa soirée Projec-tion privée du vendredi soir, la chaîneprésente toujours des films reconnus

qui bousculent même les cinéphiles avertis.«Quelques nouveaux titres sont présentés cet hi-ver, dont le marquant Grève de la faim (Hunger) deSteve McQueen, avec Michael Fassbinder: Ca-méra d’or à Cannes en 2008, le film reconstitue crû-ment l’épisode de la grève de la faim menée parBobby Sands, membre de l’IRA provisoire, en1981. Diffusion le 1er février. Notre jour viendra, unfilm dérangeant de Romain Costa-Gavras avec Vin-cent Cassel, sera servi le 1er mars.

La troisième saison de la « fiction coquine »Le réjouisseur sévit à l’antenne depuis le 10 jan-vier. Cette série « faite avec beaucoup d’hu-mour » est la version française de Hung, diffu-sée sur la chaîne HBO. Les jeudis soirs, à 21 h.

C’est juste de la TV, locomotive de la station,revient elle aussi avec une sixième saison, lesvendredis à 21 h. Ce rendez-vous animé parAndré Robitaille alimente les discussions surce qui se fait à la télévision, et s’intéresse beau-coup à ce qui grouille sur les médias sociaux.« Tout ça nous vient de notre bassin de téléspec-tateurs qui sont des maniaques de télévision,nous glisse Lisa Collard, chef de contenu del’émission. Ce sont beaucoup des gens qui, enécoutant la télé, vont twitter, vont commenter cequ’ils regardent. Ils sont assez brillants, d’ail-leurs, souvent très éloquents et bons critiques. »Ils sont aussi très actifs sur le site Internet del’émission. Le 7 décembre dernier, trois inter-nautes ont d’ailleurs été invités à s’exprimerdevant les caméras.

On intègre donc de plus en plus la dimen-sion numérique et la communauté 2.0 dansl’émission. Cet intérêt a mené à la création deL’échangeur, un site Internet novateur qui seveut un agrégateur de conversations Twitter.Il vient tout juste d’être rehaussé en janvier.« Une formule plus conviviale et davantagebranchée sur les tendances sociales de la télé »,nous indique le communiqué de la program-mation hivernale. Les amateurs de réseaux so-ciaux et du deuxième écran y trouveront denouvelles fonctionnalités.

Le nouvel habillage visuel de la chaîne ARTVcoïncide d’ailleurs avec la refonte récente de sonsite Internet. L’expérience de navigation y a étéenrichie, et on continue de travailler au dévelop-pement d’outils numériques adaptés à la nouvelleréalité technologique. Un terrain de jeu qui sem-ble emballer les artisans de la chaîne, puisqu’ilpermet une proximité accrue avec les consom-mateurs de contenus d’aujourd’hui.

CollaborateurLe Devoir

ARTV

Voix humaines et voies numériquesLa chaîne culturelle présente des primeurs pour l’hiver et des avancées 2.0

En novembre dernier, le canal Vox, unechaîne réser vée aux abonnés de Vidéotron,devenait MAtv. Au-delà d’un simple change-ment d’image, ce virage s’accompagne de plu-sieurs nouvelles émissions axées sur le ser-vice en semaine et sur le divertissement pen-dant le week-end.

C A R O L I N E R O D G E R S

«V ox était une télé communautaire qui sevoulait au service des citoyens, dit Joanne

Lamoureux, directrice du marketing et des com-munications de MAtv. Mais nous pensions qu’ilétait possible d’améliorer nos cotes d’écoute et defaire une mise en marché valorisant davantagenos émissions. Nous avons donc sondé les audi-teurs pour connaître leurs attentes et leurs percep-tions sur ce que devrait être une télé communau-taire, et on a réalisé que la meilleure façon d’allerjusqu’au bout de cet exercice était de changer denom et de lancer de nouvelles émissions. Le nomMAtv renvoie davantage à un sentiment d’appar-tenance, à une télévision où la population est invi-tée à collaborer au contenu.»

Cette mise à jour s’accompagnait d’une nou-velle identité visuelle, de décors renouveléspour plusieurs des émissions déjà au pro-gramme et même d’une étude du style vesti-mentaire des animateurs. Un mois après le lan-cement de cette «version améliorée», le viragesemble avoir été bénéfique, puisque la chaîne adoublé ses parts de marché, qui sont, il faut ledire, minuscules, passant de 0,1 à 0,2%.

« C’est satisfaisant comme résultat, comptetenu du fait que plusieurs chaînes spécialiséessont débrouillées pendant la période des fêtes,précise Mme Lamoureux. Une fois ce débrouil-lage terminé, nous sommes persuadés que noscotes d’écoute vont continuer à monter. »

NouveautésDepuis un mois, Libre-service, l’émission phare

de la semaine, présentée du lundi au jeudi, donnele ton. Animée par Marc-André Coallier, elletouche à la vie quotidienne et à la consommation.On y parle aussi bien de travail, de famille et de vinque de finances personnelles. Son originalité ré-side dans un rendez-vous quotidien entre l’anima-teur et les auditeurs grâce à une application «han-gout» de Google+, avec laquelle ils peuvent luisuggérer des sujets qu’ils aimeraient voir aborder.

À l’émission Caucus, animée par le journalisteAlain Laforêt, on démystifie ce qui se passe à l’As-semblée nationale, tandis que GROStitres, maga-zine d’information avec Anaïs Favron, se présentecomme «un ovni télévisuel déjanté».

La chaîne, qui depuis longtemps aborde desthèmes un peu négligés par les chaînes généra-listes, comme le ski, le yoga, les animaux de com-pagnie ou l’automobile, continue sur cette lancée.«C’est le propre d’une télévision communautaired’essayer de répondre aux besoins des gens et de par-ler de ce qui les intéresse», dit Joanne Lamoureux.

Dans le cadre du magazine littéraire Tout lemonde tout lu !, Jean Barbe, ses invités et seschroniqueurs parlent des livres et des mots.

Docuréalité et humourUn nouveau docuréalité en plusieurs épi-

sodes, Le hockey junior, la série, est dif fusé àpartir du 21 janvier. «C’est dans la même inspi-ration que notre précédente série L’Impact del’Académie, émission sur le soccer dif fusée l’au-tomne dernier. On va suivre les jeunes joueurs dela Ligue de hockey junior majeur du Québecdans leurs activités, avec tout le côté humain quecela comporte. »

À Trucs de troc, l’animateur François Marandaaborde de façon humoristique un phénomène desociété: le troc. Il rencontre des gens tantôt ordi-naires, tantôt un peu excentriques qui ont diversobjets à échanger, et tente de faciliter leurs dé-marches. Ainsi le voit-on aider Jacqueline, collec-tionneuse d’objets traditionnels québécois et tri-coteuse invétérée, qui souhaite troquer des pairesde bas de laine faits main contre des travaux depeinture dans son appartement.

Le samedi soir, Selon l’opinion comique, émis-sion d’actualité humoristique réalisée en copro-duction avec Juste pour rire TV et enregistréedevant public avec un quatuor d’animateurs, seveut l’émission phare ludique du week-end.

Sur une note plus sérieuse, une fois par mois,dans le cadre de l’émission À la page, l’historienÉric Bédard rencontre des personnalités pu-bliques telles que Monique Jérôme-Forget, JeanCournoyer ou Claude Béland, pour de grandesentrevues sur les enjeux de notre époque.

Question d’en faire la promotion, toutes lesémissions sont temporairement débrouilléesvia le site Internet de MAtv, jusqu’au 19 février.

CollaboratriceLe Devoir

MATV

Nouvelle formulepour la télécommunautaire

A S S I A K E T T A N I

F idèle à sa mission éducative auprès de lacommunauté francophone de l’Ontario,

TFO annonce une nouvelle saison toujoursaussi gorgée de culture sous toutes ses formes,à travers ses trois créneaux habituels : une of-fre jeunesse, des émissions grand public et uneprogrammation cinéma qui ne cesse de pren-dre de l’ampleur.

Côté cinéma, la programmation de TFO pré-voit deux nouvelles initiatives dans sa grille.Dès le mois de mars, la chaîne tend uneperche au public anglophone désireux demieux connaître le répertoire de la langue deMolière, grâce à des films français dif fusésavec des sous-titres anglais. « Nous avons eubeaucoup de commentaires de téléspectateursqui aimeraient voir nos films, mais ne parlentpas français. Nous essayons cette saison de pro-poser quatre grands classiques pour que ceux quile souhaitent puissent découvrir notre langue »,explique Céline Pagnoud, spécialiste des com-munications et du marketing. Cyrano de Berge-rac, Les enfants du paradis (en deux volets) etLa belle et la bête de Jean Cocteau jouerontainsi les ambassadeurs du français dans toutesa splendeur, pour un public familial, d’étu-diants ou de curieux.

La chaîne a aussi ajouté une nouvelle pierre àses soirées cinéma du samedi. Dès le mois defévrier, une série de documentaires sur un filmet son époque servira de mise en bouche auxcinéphiles, proposant pendant 13 semaines uneincursion dans l’envers du décor. Ce petit tourd’horizon éclairera entre autres les coulissesd’Orange mécanique, Vol au-dessus d’un nid decoucou, La règle du jeu, La dolce vita, Le mépris,Tout sur ma mère ou Certains l’aiment chaud.

À côté de ces nouveautés, on retrouvera dansla programmation de TFO la diversité qui faitson image de marque, offrant une gamme quiva du documentaire aux grands classiques, descoups de cœur de l’année aux chefs-d’œuvre ducinéma français et international.

Au jour le jourLa chaîne varie à son habitude les formules en

fonction de jour de la semaine. Les lundis Hom-mage aux réalisateurs célébreront plusieursgrandes figures de la Nouvelle Vague. Éric Roh-

mer, Agnès Varda, Jacques Demy et Jacques Ri-vette sont à l’affiche, ainsi que Maurice Pialat etAlain Cavalier. On pourra aussi voir Paris, vupar.., un portrait croisé de six réalisateurs de laNouvelle vague. Les mardis braquent les projec-teurs sur les monstres sacrés du cinéma. Au rangdes rétrospectives autour d’acteurs mythiques,notons la présence de Jeanne Moreau et d’Isa-belle Huppert, ainsi qu’un cycle de six longs mé-trages avec Jean-Louis Trintignant, qui a inter-prété dans Amour de Michael Haneke, couronnél’an dernier de la Palme d’or, le dernier rôle ci-néma de sa carrière.

Au programme de la série Les grands clas-siques restaurés, TFO prévoit une incursion ducôté de l’une des restaurations les plus épiquesdu cinéma français : celle du Voyage dans laLune (1902) de Georges Méliès, pionnier deseffets spéciaux et des techniques du cinéma.

En v. o.En marge des classiques du répertoire fran-

çais, le cinéma du monde se révèle tous lesmercredis en version originale sous-titrée. Levoyage commencera en Afrique avec desfilms du Tchad (Un homme qui crie), d’Algé-rie (Harragas) et d’Afrique du Sud (Carmen).En mars, l’Europe sera représentée par la

Norvège (Oslo, 31 août), le Portugal (Tabou,L’étrange af faire Angelica, Singularités d’unejeune fille blonde), la Roumanie (Mardi aprèsNoël) et la Suède (Sarabande d’Ingmar Berg-man). La saison s’achèvera en Égypte avectrois films autour du printemps arabe : Lesfemmes du Caire, Les vierges, Les Coptes et moiet Après la bataille. Trois grands maîtres ducinéma international se partageront les soi-rées du vendredi : Akira Kurosawa, KrysztofKieslowski, auteur de la trilogie Trois cou-leurs, Béla Tarr, dont Le cheval de Turin, Oursd’argent au Festival de Berlin 2011, nous estdécrit comme sa dernière œuvre.

Et pour clore la semaine, deux plages horairesconsacrées aux œuvres télévisuelles et aux coupsde cœur du cinéma contemporain prévoient no-tamment le film historique Les lignes de Wellington,projeté l’an dernier à la Mostra de Venise et diffuséen trois parties en exclusivité sur TFO, Fanny etAlexandre, dramatique d’Ingmar Bergman souventprésentée dans sa version cinéma écourtée et icidiffusée intégralement, ou encore la série Profilspaysans signée Raymond Depardon.

CultureDu côté de ses émissions, TFO réserve un

bouquet de programmes décortiquant la cul-ture d’ici et d’ailleurs. Parmi les derniers nésde la chaîne, Plein les vues explore tous les jeu-dis soirs l’actualité cinématographique, entrecritiques, entrevues, hommages et coups decœur. On parle de musique francophone àBRBR. Au nombre des invités à venir, SaloméLeclerc, Hôtel Morphée, Kid Koala et DanyPlacard. On aura aussi droit à une vitrine dansle cadre de la Canadian Music Week et à unpartenariat avec les Francouvertes. On parleaussi de sorties culturelles et de mode de viedans Ruby, ciblé pour un public féminin trente-naire (2e saison).

Citons enfin la série documentaire Trasho-polis (2e saison), dif fusée en exclusivité surTFO, qui dévoile l’histoire et les rouages de lagestion des déchets dans les plus grandesvilles du monde, de Mexico à Jérusalem, enpassant par Tokyo, Los Angeles, Mumbai,Berlin, Moscou et Montréal.

CollaboratriceLe Devoir

TFO

La culture sous toutes ses formes

MATV

Anaïs Favron anime GROStitres, un magazined’information.

TFO

On parle de musique francophone à BRBR.

ARTV

La deuxième saison de la série documentaire Les voix humaines met notamment en scène JérômeMinière.

«Les artistescréent des pièces qui prennentracine à l’extérieurd’eux-mêmes»

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R E N T R É E T É L É V I S I O NL E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3 H 5

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LA TÉLÉ OUVERTE SUR LE MONDE !

La saison hivernale s’annonce prometteuse chez Télé-Québec. Non seulement cinq nouvellesémissions inédites prennent l’antenne, mais plusieurs émissions phares poursuivent leur mon-tée dans les cotes d’écoute. Survol de ce que propose la chaîne publique québécoise.

TÉLÉ-QUÉBEC

La chaîne publique québécoiseinnove… dans la continuité« C’est une programmation qui est à la fois intelligenteet divertissante »

TÉLÉ-QUÉBEC

L’animatrice France Beaudoin agira comme médiatrice et encadrera des élèves du primaire dansl’émission Dis-moi tout.

P I E R R E V A L L É E

A nimée par Jean-Sébastien Busque et Frédé-ric Choinière, Les verts contre-attaquent est

une nouvelle émission écologique qui se veutaussi ludique. «Les deux animateurs se donnentdes défis écologiques qu’ils essaient ensuite de re-lever, explique Dominique Chaloult, directricede la programmation chez Télé-Québec. Parexemple, une émission les mettra au défi de cuisi-ner un repas de cinq services à partir d’alimentstrouvés dans des poubelles. »

Autre nouveauté : le retour au petit écran duchef Martin Picard. Dans Un chef à la cabane, lecuisinier invite les téléspectateurs à le retrouverchaque semaine dans sa cabane à sucre. Du côtédes finances personnelles, c’est le journaliste éco-nomique René Vézina qui tient la barre de Déficitzéro. «Chaque semaine, René Vézina recevra unepersonne aux prises avec un problème réel de fi-nances personnelles.»

Les jeunes ne seront pas en reste, puisquedeux nouvelles émissions leur sont consacrées.La série Les argonautes invite les enfants de sixà huit ans à une grande aventure se déroulantaux confins de la galaxie, et ce, en l’an 2175.Dans un tout autre registre, c’est l’animatriceFrance Beaudoin qui agira comme médiatriceet qui encadrera des élèves du primaire dansl’émission Dis-moi tout. «Les élèves y rencontre-ront des personnalités publiques, comme JuliePayette ou Fred Pellerin, et pourront leur poserleurs propres questions. De plus, l’émission leurpermettra de s’initier aux différents aspects d’uneproduction télévisuelle. »

Du côté de la fictionCet hiver, Télé-Québec poursuit son offre ci-

nématographique en y ajoutant quelques pri-meurs dont la comédie La tête en friche, avecGérard Depardieu, et le drame Mères et filles,qui donne la vedette à Marie-Josée Croze et Ca-therine Deneuve. «Notre programmation de ci-néma fonctionne bien et elle rejoint ce que notrepublic veut, soit des films internationaux de qua-lité et aussi des films de genres différents. Il y ena donc pour tous les goûts. »

En ce qui concerne les nouveautés en ma-tière de séries télévisées de fiction, c’est du côtéde l’Angleterre que se tourne cet hiver Télé-Québec. Ainsi, les téléspectateurs pourront dé-couvrir la première saison de l’excellente sérieSOS sages-femmes (Call The Midwife), campéedans un quartier pauvre de Londres au débutdes années cinquante. «Cette série a connu unimmense succès en Angleterre, dépassant mêmeles cotes d’écoute de Downton Abbey. » Et ceuxqui connaissent Downton Abbey ajouteront sansdoute à leur menu télévisuel la série Maîtres etvalets (Upstairs/Downstairs), où maîtres et do-mestiques se partagent la vedette dans le Lon-dres de l’entre-deux-guerres.

Place au documentaire« Nos plages télévisuelles dédiées aux docu-

mentaires, comme Planète bleue, Planète

sciences et National Geographic, ont toujoursconnu du succès et c’est la raison pour laquellenous n’hésitons pas à y programmer de nom-breuses primeurs. » C’est le Nord québécoisqui sera cet hiver à l’honneur, et deux fois plu-tôt qu’une. D’abord, le documentaire Le nordau cœur. Parcours d’un géographe retrace lavie et l’œuvre de Louis-Edmond Hamelin, unpionnier dans l’étude scientifique du Nordquébécois et de la nordicité. Suivra ensuiteune série documentaire de quatre émissions,Objectif Nord, qui permettra aux téléspecta-teurs de découvrir le Grand Nord québécois.Les férus d’histoire et d’automobile ne rate-ront cer tainement pas le documentaire endeux volets intitulé Louis Renault et André Ci-troën : la course du siècle.

En nette progressionPlusieurs émissions phares seront de retour

cet hiver, dont Bazzo.tv, Les francs-tireurs, Laune qui tue, Le code Chastenay, Belle et bumainsi que Les bobos. Même Josée di Stasio re-prend du ser vice pour une série de quatreémissions faisant le voyage entre Montréal etNew York. Fait à noter, plusieurs de ces émis-sions ont fait des gains en matière de cotesd’écoute cet automne.

« Certaines émissions, comme Bazzo.tv, Lesfrancs-tireurs et Belle et bum, ont connu unehausse de leur auditoire et sont en nette progres-sion par rapport à l’année dernière. Ces émis-sions ont largement dépassé le cap des 100000 té-léspectateurs. Les bobos ont même réussi à atti-rer jusqu’à 233000 téléspectateurs. Ce sont d’ex-cellents chif fres pour nous, nettement supé-rieurs à ce que nous connaissons en moyenne. »

À quoi attribuer ce regain de popularité ?« Je crois que le succès des Bobos et, surtout, laprésence à l’écran de personnalités publiquesaussi appréciées des Québécois que Marc La-brèche et Anne Dorval y sont pour quelquechose. Je pense que la programmation de Télé-Québec est souvent méconnue du grand public.Le fait de pouvoir y voir Marc Labrèche ouAnne Dorval nous a permis d’attirer davan-tage de téléspectateurs à notre antenne et ilsont pu ainsi mieux se familiariser avec le restede notre programmation. On espère que la pré-sence à notre écran de France Beaudoin et deMar tin Picard aura un ef fet similaire, soitd’attirer davantage l’attention sur Télé-Québecet sa programmation. »

Une programmation qui, selon elle, est et atoujours été de grande qualité. « La program-mation de Télé-Québec est de grande qualité etnous n’avons pas à la remettre en question.C’est une programmation qui est à la fois in-telligente et diver tissante, ces deux qualitésn’étant pas incompatibles dans mon esprit. Ce qu’il nous faut, c’est faire découvrir notreprogrammation à un plus grand nombre de téléspectateurs. »

CollaborateurLe Devoir

SERGE GIGUÈRE

Le documentaire Le nord au cœur. Parcours d’un géographe retrace la vie et l’œuvre de Louis-Edmond Hamelin, un pionnier dans l’étude scientifique du Nord québécois et de la nordicité.

TÉLÉ-QUÉBEC

Jean-Sébastien Busque et Frédéric Choinière présentent Les vertscontre-attaquent.

TÉLÉ-QUÉBEC

Josée di Stasio reprend du servicepour quatre émissions.

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L E D E V O I R , L E S S A M E D I 1 9 E T D I M A N C H E 2 0 J A N V I E R 2 0 1 3H 6

R E N T R É E T É L É V I S I O NGROUPE SERDY

Évasion offre plus d’une nouvelle propositionLa chaîne de télévision Zeste mise sur ses valeurs sûres

É M I L I E C O R R I V E A U

S ur Évasion, la série Oui-Sur f vaut assurément le

détour. Dif fusée le jeudi à21 h, celle-ci présente le péri-ple de Jean-Michel et Benja-min, deux surfeurs québécoisen quête des plus bellesvagues d’Asie. S’éloignant deszones touristiques, non seule-ment ils font découvrir aux té-léspectateurs les meilleurs en-droits pour sur fer, mais ilsleur permettent égalementd’accéder à des joyaux de laculture locale et de voir despaysages à couper le souffle.

«On est allés dans sept pays.On a tourné deux épisodes etdemi en Inde, un et demi au SriLanka, un en Malaisie, deux auJapon, deux aux Philippines, un àTaïwan, et finalement trois au-tres en Indonésie. Tout ça en troismois. C’était assez fou», dit Ben-jamin Rochette, l’un des deuxsurfeurs de OuiSurf.

Il faut le souligner, la série estparticulièrement bien tournée.Le réalisateur, qui est égalementdirecteur photo, Jean-PhilippePariseau, a fait un excellent tra-vail de ce côté. «C’est vraimentbien fait! C’est beau, c’est jeune,c’est dynamique! Ils réussissent ànous transmettre leur passionpour le surf, mais aussi pour levoyage. C’est vraiment un coupde cœur ! On n’a que des bonscommentaires», assure Mme Ca-therine Dupont, directrice géné-rale du groupe Serdy.

Fait intéressant, le site Inter-net Ouisurf.ca est particulière-

ment riche et complémente lasérie, une première dans legenre pour Évasion. On ytrouve de nouvelles capsulesvidéo inédites chaque se-maine, ainsi qu’une foule d’in-formations pratiques, commedes adresses de restaurants etde bars, ou encore des sugges-tions d’activités sportives ouculturelles.

Le prochain épisode de lasérie, diffusé le 24 janvier, estl’un des préférés de Benjamin.Dans celui-ci, les deux Québé-cois visitent une école de surfen Inde qui s’adresse auxjeunes défavorisés. « C’étaitvraiment un beau moment,confie-t-il. On a sur fé avec lesjeunes et on a découvert ce quefaisait le sur f pour eux. Ça aété un des éléments les plusmarquants du voyage. »

Défi ultimeAutre nouveauté à souligner

du côté d’Évasion, la série Défiultime, animée par MaximMartin et diffusée le mercredià 20 h, est axée sur le dépasse-ment de soi. Dans celle-ci, 12 participants s’affrontent dansdiverses missions sportives, les-quelles mettent non seulementleur corps à l’épreuve, mais éga-lement leur esprit.

Tout au long de la série, desparticipants sont éliminés. Auterme de la compétition, lesquatre concurrents s’étant leplus démarqués s’envolerontpour le Guatemala. Le duo ga-gnant aura la chance de parti-ciper pendant quelques jours à

une œuvre humanitaire, soit laconstruction d’une école.

«C’est une série innovatricequi ne ressemble à rien d’autre etc’est vraiment intéressant commeconcept, af firme Mme Dupont.Nous n’avons jamais exploré cetype d’émission en productionoriginale à Évasion et noussommes bien contents de le fairecette saison!»

AcquisitionsCet hiver, Évasion présente

deux nouvelles acquisitions :Folle escale et 80 moyens detranspor t, 1 tour du monde.Dans le premier cas, la sériemet en vedette le New-Yorkais

Anthony Bourdain. À chaqueépisode, il dispose de 24 à48 heures pour explorer unedestination surprise. En sacompagnie, le téléspectateurdécouvre des lieux générale-ment connus uniquement deshabitants locaux ou des voya-geurs expérimentés.

«À Évasion, on a connu An-thony Bourdain avec Sans ré-ser vation. Folle escale, c’estvraiment autre chose, un toutautre rythme, beaucoup plusrapide. On voit tout ce qu’onpeut découvrir dans une villeou dans une région en quelquesheures. C’est un regard intéres-sant», commente Mme Dupont.

L’émission 80 moyens detransport, 1 tour du monde seveut pour sa par t un épiquejournal du tour du monde inu-sité de Rober t Mariano etDennis Anderson, deux accrosà l’adrénaline. Ceux-ci voya-gent autour de la planète àbord de tous les moyens detransport possibles et imagina-bles et partagent avec les télé-spectateurs leurs découvertesau sujet de ceux-ci. « Ça, c’estassez rigolo, souligne Mme Du-pont. Ça risque d’interpeller lesgens qui aiment voyager, quiveulent découvrir la planète,mais qui ont envie d’un peu dedivertissement. C’est à voir ! »

Plusieurs valeurs sûressont également de retour cethiver à Évasion. Notamment,de nouveaux épisodes des po-pulaires séries Paris bouche àbouche , L’aventurier alpin ,Rallye autour du monde et Lesnouveaux explorateurs sont auprogramme.

«On n’a pas de Soleil tout in-clus cette saison, mais on aTout inclus sur la route, qui estdans le même esprit, ajouteMme Dupont. Avec cette sérieanimée par Laurence Bareil,on élargit nos destinations. Onva en Europe, en Thaïlande, enTurquie, en Irlande, en Afriquedu Sud, etc. »

Sur ZesteD’ici le 18 mars, soit le début

de la programmation printa-nière, la grille de Zeste necomptera aucune nouvelle pro-duction. Toutefois, celle-ci a étéréaménagée pour l’hiver et cer-taines émissions culinaires ontde nouveaux épisodes à offrir.

La série Le boss de la cui-sine , avec Buddy Valastro,est dif fusée quotidiennementen semaine à Zeste. C’estégalement le cas de la popu-laire série 1 ingrédient, 3 fa-çons, qui est actuellement enredif fusion, mais qui comp-tera de nouveaux épisodesau printemps.

Les chefs Gordon Ramsayet Jamie Oliver sont aussi surles ondes de Zeste cet hiver.Les téléspectateurs peuventrespectivement les retrouverdans Cauchemar en cuisine,le jeudi à 20 h, et Jamie aucœur de l’Amérique, le mer-credi à 21 h.

CollaboratriceLe Devoir

S’il a préféré miser sur des valeurs sûres en of frant sur Zesteune grille hivernale composée d’émissions bien établies, legroupe Serdy propose depuis le 7 janvier plusieurs nouveau-tés intéressantes sur Évasion.

ÉVASION

La série OuiSurf présente le périple de Jean-Michel et Benjamin, deux surfeurs québécois en quêtedes plus belles vagues d’Asie.

R É G I N A L D H A R V E Y

C ela va de soi, le lockout de la LNH a donnéun coup de pouce à Astral Media, qui en a

profité pour capter l’attention d’un auditoireélargi. Faisant fi de l’échec de la transactionBell/Astral, ce géant des communications au Ca-nada poursuit sur sa lancée et se concentre surla bonification de son offre aux téléspectateurs.

Résumons : la fiancée convoitée continue dese faire belle auprès de son public pendant quele prince Charmant (Bell) tente une deuxièmedemande en mariage après avoir essuyé un pre-mier refus. La fière Astral se pavane au-jourd’hui avec un 66e trimestre consécu-tif affichant une croissance de ses pro-fits ; il y a là de quoi attirer les préten-dants et faire des jaloux.

Judith Brosseau, vice-présidente princi-pale, programmation, communications etmédias interactifs chez Astral, soutientque les affaires de la société ont au finalpeu influé sur le déroulement normal desopérations: «C’est vraiment business asusual, parce que notre travail dans la vie,c’est de livrer avec passion de bonnes émis-sions de télé et, ultimement, des parts de marché in-téressantes. Sur ce plan, la bonne nouvelle, c’est quele but de tous ces efforts-là se traduit par les résultatsrecords qu’ont connus certaines de nos chaînes du-rant l’automne. Il s’agit pour beaucoup d’entre ellesdes meilleures performances enregistrées depuis ledébut de leur existence.»

Elle se pose tout de même une question: «Est-ce que c’est une situation idéale d’avoir appris aumois de mars que nous allions être vendus pournous faire dire plus tard que la transaction était re-jetée par le CRTC et que, de nouveau, nous sommesdans une sorte d’attente du deuxième processus envue de l’acceptation de cet organisme? Est-ce quec’est le fun? Je dis que non, mais qu’il n’y a pas dutout d’impact sur les opérations.»

Elle explique pourquoi : «En télé, on est destoutes petites équipes en programmation; pour cha-cune des chaînes d’Astral, il y a cinq personnes quifont tout. On est donc extrêmement dévoué et on seconcentre ainsi sur le travail à accomplir. Le groschoc a été d’apprendre cette nouvelle l’automne der-nier et la décision du CRTC a brassé un peu l’af-faire par la suite, mais pour ces équipes, dont jesuis responsable, cela n’a rien changé dans les acti-vités quotidiennes: la preuve en est que nos résul-tats actuels sont spectaculaires.»

Dans le feu de la production…En dépit de ce parcours incer tain, Judith

Brosseau se réjouit des notes qu’affiche le der-nier bulletin d’Astral et s’arrête sur le voletparts de marché : «Pour Canal D, cette part estde 4,2 % des adultes de 25 à 54 ans. Il faut serendre compte qu’une chaîne conventionnellecomme V atteint autour de 8%, ce qui montre àquel point ce pourcentage de 4,2% représente unsuccès, et cela constitue un record à vie. Quant ànotre portée, elle continue d’être remarquablepuisqu’on rejoint 3,4 millions de téléspectateurspar semaine. » L’absence de hockey a-t-elle in-flué sur de tels résultats : «Absolument, et je se-

rais hypocrite si je vous disais qu’il n’y a pas eud’impact. Il faut être réaliste, quoique je sois in-capable de le mesurer, mais il n’en demeure pasmoins que ces données reflètent aussi la qualitéde nos émissions. »

Canal DLa chaîne Historia a connu elle aussi son lot

de succès et a franchi des sommets jamais at-teints : « Je donne le crédit aux équipes en place.C’est aussi le résultat d’une programmation trèsfor te avec une capacité de fédérer des audi-toires. » Sur quoi, en bonne professionnelle dela télé, elle préfère mettre rapidement de côté

les réussites passées pour se lancer plu-tôt dans la promotion des éléments dis-tinctifs qui figureront sur les grilles ho-raires au cours des prochaines se-maines : « Du côté de Canal D, on a desdocumentaires d’auteurs dont on espèrebeaucoup de choses ; il y a celui qui ra-conte le périple de Guy Laliber té dansl’espace ; il est produit par le Cirque duSoleil et s’appelle Toucher le ciel ; il y aégalement celui se situant dans un uni-vers complètement différent portant le ti-

tre Les bouncers, où on explore les coulisses dela vie de ces gens-là qui tentent de maintenir lecalme dans les boîtes de nuit. »

Une autre production mettra en vedette le der-nier bastion du «Red Light» montréalais, le CaféCléopâtre, qui, menacé de disparaître dans la fou-lée de la réalisation du Quartier des spectacles, afinalement survécu: «Il y a une réalisatrice qui adécidé d’aller voir ce qui se passait dans ces lieux de-meurés vivants envers et contre tous.»

HistoriaElle se tourne vers Historia : « On a là deux

petites séries documentaires très chouettes dontl’une s’appelle La reine du foyer. En trois foisune heure, on assiste à toute une réflexion sur lerôle des femmes des années 1970 à aujourd’hui. »Il y aura aussi diffusion du pendant masculin decet univers féminin : «On a baptisé cette produc-tion Papa a raison ; c’est un titre qui renvoie àune vieille série américaine du même nom etc’est un peu un clin d’œil qu’on fait aussi à toutecette époque-là. » Elle se penche finalement versune autre émission : « C’est une troisième sériedocumentaire intitulée La petite histoire du ma-riage où on s’est penché sur l’évolution de cetteinstitution-là au Québec. »

Judith Brosseau apporte cette touche finale :«Voilà pour les nouveautés, sans compter le retourde toutes nos grosses séries déjà couronnées de suc-cès. Quant au public cible que les deux chaînes quesont Canal D et Historia tentent d’atteindre, on seréfère à l’univers des agences de publicité, qui en-globe un public adulte de 25 à 54 ans, hommes etfemmes confondus. Il est toutefois clair que s’il y ades gens plus âgés ou plus jeunes qui les regardent,on va être ravis. Loin d’être en perte de vitesse, latélévision attire de plus en plus une écoute fami-liale, ce qu’on constate sur Canal D.»

CollaborateurLe Devoir

ASTRAL MEDIA

Toujours plus de parts de marché

JudithBrosseau