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LIVRE D’OR USAGES & MÉTIERS DE LA VEILLE : LES TENDANCES DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE

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LIVRE D’OR

USAGES & MÉTIERS DE LA VEILLE :

LES TENDANCES DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE

SOMMAIRE

Introduction P.04

Préface P.01

Qu’est-ce que la veille ? P.12

A propos de l’enquête ? P.07

La veille dans l’industrie : démarches et bonnes pratiques P.15

Zoom sur le secteur de la pharmacie et des biotechnologies P.33

Zoom sur le secteur de l’énergie P.35

Le rôle du veilleur P.38

Interviews P.46

Quelles solutions pour les petites et moyennes structures ? P.60

Conclusion P.63

L’organisation et la place de la cellule de veille au sein P.25des entreprises du secteur industriel

Rédigé par Gildas Le Moigne

Depuis 12 ans, AMI Software satisfait des milliers de professionnels pour qui Internet est une source incontournable d’informations.

Pour ce faire, AMI Software innove en permanence en créant des produits à la pointe de la technologie.

Avec plus de 150 clients, dont 42% appartenant au secteur visé par le livre d’Or, AMI Software est devenu un acteur reconnu pour son savoir-faire et sa capacité à satisfaire de nombreuses entreprises

industrielles, telles qu’Imperial Tobacco, Total, Thales, l’OCP, LVMH, EDF, Areva, Anglo American ou encore Renault Trucks.

Chaque année, de nombreux clients acceptent de partager leurs expériences et leur satisfaction des produits AMI Software. Parmi

eux, des professionnels de la veille de Lesaffre, Areva, GDF-Suez, Cosmetic Valley et Allizé-Plasturgie ont livré, dans cet ouvrage, leur

perception du métier de veilleur.

A l’initiative du livre d’or, AMI Software est fier d’avoir participé à ces travaux en collaboration avec des acteurs incontournables du marché

tels que l’ADBS et Veille Magazine.

Alain Beauvieux

Président-directeur généralAMI Software

PRÉFACE

P.01 PRÉFACE

La lecture de cette enquête inédite par le nombre de professionnels consultés, les secteurs couverts, la rigueur de la méthodologie et la qualité de la restitution, m’a fait prendre la mesure du chemin parcouru depuis 1997, année de naissance de Veille Magazine.

Loin d’une vision pessimiste, ces travaux éclairent nos atouts, en termes de capital humain et technologique. Ces patrimoines existent. L’urgence est maintenant à leur identification, leur mise en cohérence et en synergie.

La bataille pour la compétitivité ne se livre pas contre les autres mais contre nos propres carences et inerties, dont nous sommes seuls responsables.

C’est également le diagnostic que cette étude nous délivre. La veille, par la maîtrise des sources, de méthodes, des outils et des objectifs qu’elle exige, nous tend les clés qui devraient ouvrir les portes de nouvelles croissances.

La gestion stratégique de l’information par et pour les PME y jouera un rôle déterminant.

Le focus porté sur les secteurs industriels a le courage de s’attacher à ce qui est probablement aujourd’hui le “maillon faible” de notre économie et pointe de ce fait l’ampleur de la mobilisation à opérer. Les professionnels de l’information, de l’analyse et de la communication stratégiques seront en première ligne.

Jacqueline Sala Directrice de la publication

Veille Magazine

P.02PRÉFACE

PRÉFACE

L’ADBS, grâce à son réseau élargi de veilleurs, a pu mettre à disposition de cette enquête, des contributions d’ordre stratégique et opérationnel.

L’Association, est intimement convaincue que le veilleur doit maîtriser et mettre en valeur ses compétences en matière d’accès à l’information et aux données ; sa connaissance des sources et des outils spécifiques lui permettant d’accéder de façon experte et privilégiée à l’information. Il doit, par son expertise en terme d’utilisation de plateforme de veille, répondre ainsi aux besoins informationnels stratégiques et contribuer à la création de valeur.

L’étude montre que la maturité des entreprises est très inégale quant à l’utilisation des outils de veille.

Dans ce contexte où les professionnels de l’information, à l’instar des fournisseurs de solutions, doivent défendre le coût de leurs produits et services avec le bon positionnement sur la chaîne de valeur du traitement de l’information, il est essentiel qu’une forme de partenariat se mette en place de manière systématique entre tous les acteurs de cette chaîne.

C’est cet investissement de la sphère stratégique de l’entreprise qui permettra aux professionnels de se développer au sein de l’entreprise et de valoriser leurs compétences.

Grâce à son dynamique Secteur veille, l’ADBS porte quotidiennement ce message aux organismes publics et aux entreprises.

Anne-Marie Libmann & Véronique Mesguich

Co-présidentes de l’ADBS

PRÉFACE

P.03 PRÉFACE

INTRODUCTION

P.04INTRODUCTION

« USAGES ET METIERS DE LA VEILLE : LES TENDANCES DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE »

OBJECTIFS ET PÉRIMETRE D’ÉTUDE

Le livre d’or « Usages et Métiers de la veille : les tendances du secteur de l’industrie » présente les résultats d’une enquête initiée par AMI Software et réalisée en partenariat avec l’ADBS et Veille Magazine.

Pour la première fois, plus de deux cents professionnels issus d’un grand nombre de secteurs d’activité (pharmacie, automobile, mécanique, textile, construction, agroalimentaire…) ont souhaité partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques de la veille.

Cette enquête à succès, née d’une volonté forte de trois acteurs majeurs de la veille, est la première brique d’un baromètre global sur l’évolution du métier de veilleur et de sa place dans les entreprises industrielles.

POURQUOI AVOIR CHOISI L’INDUSTRIE ?

L’industrie participe incontestablement au rayonnement de la France à l’international et contribue fortement au développement économique du pays. Outre les grands fleurons comme AIRBUS, LVMH ou AREVA, le secteur industriel français est constitué de nombreuses entreprises dynamiques et innovantes qui portent les espoirs de la croissance de demain.

Comme chacun le sait, l’industrie a été particulièrement malmenée ces dernières années. L’environnement dans lequel elle évolue bouge extrêmement vite, la mondialisation bouleverse sans cesse les marchés et la concurrence s’est intensifiée.

Le secteur industriel est donc à un nouveau tournant de son histoire. Dans un contexte de révolution numérique et de crise économique, il doit réussir à se réinventer pour regagner de la compétitivité.

La veille est au cœur des nouveaux enjeux du secteur industriel. Elle est un formidable levier pour l’innovation et la compétitivité des entreprises. Connaître avant les autres les tendances du marché ou détecter rapidement l’arrivée d’un nouveau concurrent est un atout incontesté dans le monde d’aujourd’hui.

INTRODUCTION

P.05 INTRODUCTION

CE QUE DÉVOILE L’ENQUETE

Le métier de veilleur est un « hyper-métier ».100 % des professionnels interrogés ont déclaré jouer jusqu’à cinq rôles différents : analyste, contributeur, sponsor, administrateur technique et animateur.

Les sujets de veille sont en phase avec les enjeux du secteur. 72 % des professionnels de la veille surveillent la concurrence. Les tendances de l’innovation et l’évolution de la réglementation sont également scrutées par plus d’un professionnel sur deux.

La veille bénéficie d’une visibilité au plus haut niveau des petites et moyennes entreprises.34 % des cellules de veille sont rattachées directement à la Direction générale de ces entreprises.

Les industriels intègrent des outils dans leurs processus de veille.85 % des cellules de veille sont équipées. Même si les outils gratuits prédominent, de plus en plus d’entreprises font l’acquisition de logiciels de veille professionnels pour automatiser la collecte de l’information.

Internet est devenu une source incontournable.94 % des professionnels de la veille scrutent le web de manière systématique. Les bases de données et la veille terrain viennent souvent compléter le dispositif.

Les newsletters et les alertes par email sont les principaux livrables de la veille.62 % des entreprises privilégient ce format court aux notes de synthèses et aux rapports d’analyse.

INTRODUCTION

P.06INTRODUCTION

À PROPOS DE L’ENQUÊTE

P.07 À PROPOS DE L’ENQUÊTE

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE QUANTITATIVE

Le premier volet de l’enquête est une étude quantitative qui s’est déroulée entre les mois de juillet et d’octobre 2013.

L’association des professionnels de l’information et de la documentation ADBS, la revue Veille Magazine et l’éditeur de logiciels AMI Software ont invité les professionnels du secteur de l’industrie a renseigné un questionnaire sur les usages et les tendances du métier de la veille au sein de leur entreprise respective. Ce questionnaire, accessible depuis Internet, a abordé les thèmes suivants :

>> l’origine et la nature de la démarche de veille au sein de l’entreprise

>> la place occupée par la cellule de veille et son niveau d’équipement

>> les caractéristiques du métier de veilleur dans le secteur de l’industrie

PROFIL DES RÉPONDANTS

Le nombre important de répondants (249 au total) et la diversité des secteurs d’activité représentés (plus d’une trentaine) assurent une bonne représentativité des résultats.

Pour dégager des tendances et des indicateurs-clés sur les pratiques de la veille dans l’ensemble du secteur industriel, les différentes entreprises interrogées ont ensuite été catégorisées sur leur taille et leur secteur d’activité.

SUR LA TAILLE DES ENTREPRISES

Dans cette étude ont été distinguées :

>> les TPE (moins de 20 salariés)

>> les PME (entre 20 et 249 salariés)

>> les ETI (entre 250 et 4999 salariés)

>> les Grandes Entreprises (plus de 5000 salariés)

Les associations ou les organismes publics sont quant à eux rassemblés dans la catégorie « autre ».

SUR LES SECTEURS D’ACTIVITÉ ÉTUDIÉS

La particularité de cette enquête est qu’elle ne se limite pas aux seuls secteurs industriels de production. Elle inclut également les services à l’industrie (propreté, consulting, services informatiques, agences de veille et de communication…).

FIG 1 – RÉPARTITION DES RÉPONDANTS PAR TAILLE D’ENTREPRISE

P.08À PROPOS DE L’ENQUÊTE

ETI

TPE

PME GRANDE ENTREPRISE

AUTRE

À PROPOS DE L’ENQUÊTE

30+11+34+13+12+A34%

13%

12%

30%

11%

P.09 À PROPOS DE L’ENQUÊTE

FIG 2 – RÉPARTITION DES RÉPONDANTS PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ

SERVICE À L’INDUSTRIE

PHARMACIE - BIOTECH

BTP

ENVIRONNEMENT

AGROALIMENTAIRE

MÉCANIQUE

COSMÉTIQUE

ÉLECTRONIQUE

SANTÉ

DÉFENSE

AUTRE

ÉNERGIE

INFORMATIQUE

TRANSPORT - LOGISTIQUE

PLASTURGIE

TÉLÉCOMS

LOISIRS

CHIMIE

AUTOMOBILE

AÉRONAUTIQUE

N’ONT PAS RÉPONDU

20 40 60 80 100 120 1400

116

17

16

12

11

10

9

8

8

5

3

5

3

5

2

2

2

2

2

1

10

MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE QUALITATIVE

La veille stratégique est un métier qui repose essentiellement sur des qualités et des compétences humaines. L’étude statistique se devait donc d’être complétée par un volet qualitatif.

Pour ce faire, sept professionnels de la veille ont été interrogés de manière approfondie sur leurs expériences et leurs bonnes pratiques de la veille dans le monde de l’industrie. Pour sélectionner ces professionnels, trois critères ont été retenus :

>> leur appartenance à une cellule de veille

>> la diversité des secteurs d’activité représentés

>> taille des entreprises

Les interviews ont été réalisées par échange de mails pour des raisons de confort et de praticité. Cinq thèmes, symbolisés par six questions, ont été abordés au cours de ces entretiens :

>> Quel est votre métier d’origine ? >> Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer votre métier ?

>> Quels sont les points forts de votre métier ? En quoi est-il passionnant ?

>> Votre secteur d’activité a-t-il une influence particulière sur votre métier de veilleur ?

>> Comment voyez-vous l’avenir de votre métier ?

P.10À PROPOS DE L’ENQUÊTE

À PROPOS DE L’ENQUÊTE

Si vous voulez en savoir plus sur les détails de cette enquête, nous vous invitons à contacter :

Jérôme ZAMYResponsable Marketing [email protected]

Sandrine AlnetResponsable Intelligence Économique

ALLIZÉ-PLASTURGIESecteur : PlasturgieCatégorie : PME

Yohann DelzantManager Knowledge Office & CIN Community Manager

GDF – SUEZSecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

Gaël GuéganChargé de veille

Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM)Secteur : MécaniqueCatégorie : PME

Laurianne MignonIngénieur Veille

LESAFFRESecteur : AgroalimentaireCatégorie : Grande Entreprise

Julien RomestantResponsable Intelligence Économique Webmaster

COSMETIC VALLEYSecteur : CosmétiqueCatégorie : PME

Luc MouffletChargé de veille

AIR LIQUIDESecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

Grégory DuvaletChargé de veille et Knowledge Manager

AREVASecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

P.11 À PROPOS DE L’ENQUÊTE

QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

P.12QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

EN PRÉAMBULE, QUELQUES DÉFINITIONS

La veille est un métier relativement récent qui s’adapte aux usages et besoins spécifiques de chaque entreprise. Sachant cela, il devient difficile d’imposer une définition globale qui puisse convenir à tous. Il existe toutefois quelques fondamentaux partagés par des organismes officiels et l’ensemble des professionnels de la veille stratégique :

AFNOR

La veille est une « activité continue en grande partie intéractive visant à une surveillance active de l’environnement technologique, commercial, etc... pour en anticiper les évolutions ».(Extrait de la norme AFNOR X 50 – 053)

ADBS

La veille est un « dispositif organisé, intégré et finalisé de collecte, traitement, diffusion et exploitation de l’information qui vise à rendre une entreprise, une organisation, quelle qu’elle soit, capable de réagir, à moyen et long termes, face à des évolutions ou des menaces de son environnement, que celles-ci soient technologiques, concurrentielles, sociales, etc. »(Source : http://www.adbs.fr/veille-19022.htm)

L’intérêt du présent ouvrage est donc de dépasser la vision théorique de la veille pour donner à tout un chacun un aperçu des

démarches initiées dans les entreprises du secteur industriel et les tendances métier du moment.

UN TERRAIN DE JEU COMPLEXE

Aujourd’hui les entreprises du secteur industriel sont confrontées à deux phénomènes majeurs :

>> Internet, qui a démultiplié l’information disponible sur les entreprises et en a accéléré la vitesse de circulation,

>> les troubles économiques, qui secouent les marchés depuis quelques années.

Dans ce contexte, où la moindre erreur d’appréciation stratégique peut être fatale, les industriels doivent avoir la capacité d’anticiper et de réagir immédiatement aux évolutions de leur marché.C’est pourquoi de plus en plus de dirigeants se tournent vers la veille pour développer leur capacité à prendre des décisions en toute connaissance de cause.

LA VEILLE STRATÉGIQUE : UN PILIER DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

Selon la circulaire du Premier ministre du 15 septembre 2011, l’intelligence économique consiste à « collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un État, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche ».La veille stratégique, en tant que démarche de collecte, d’analyse, de valorisation et de diffusion de l’information, est donc un des trois piliers de l’intelligence économique, au même titre que la sécurisation de

QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

P.13 QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

l’information stratégique d’une entreprise et la promotion de son activité. Une fois mis en place, ce dispositif confère à toute entreprise un avantage compétitif indéniable puisqu’elle lui permet de saisir les opportunités d’affaire avant ses concurrents et d’anticiper les éventuelles crises et ruptures technologiques sur son marché.

FIG 3 – LES TROIS PILIERS DE L’INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE

VEILLE STRATÉGIQUE

PROTECTIONINFLUENCE

INTELLIGENCEÉ CONOMIQUE

QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

P.14QU’EST-CE QUE LA VEILLE ?

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

« LA VEILLE EST UN PROJET D’ENTREPRISE QUI DOIT MOBILISER TOUS LES EMPLOYÉS, DU STAGIAIRE AU DIRIGEANT »

P.15 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

P.16LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

RÉPONDRE AUX BESOINS OPÉRATIONNELS

Si la veille a pour vocation finale de donner aux instances dirigeantes la possibilité de prendre des décisions en toute connaissance de cause, l’enquête révèle que le souhait d’entreprendre une démarche de veille au sein de l’entreprise naît pour moitié de besoins opérationnels.

FIG 4 – ORIGINE DE LA DÉMARCHE DE VEILLE

Ce sont les structures de taille intermédiaire qui évoquent le plus fréquemment la volonté stratégique comme étant à l’origine de la démarche de veille (61%). Les TPE et les PME sont de leur côté partagées : respectivement 50% et 53% d’entre elles ont initié la veille pour des raisons stratégiques. À l’inverse, les besoins opérationnels prévalent dans de faibles proportions (54%) sur la volonté stratégique dans les grandes entreprises et les organismes publics ou associatifs.

FIG 5 – ORIGINE DE LA DÉMARCHE DE VEILLE SELON LA TAILLE DES ENTREPRISES

BESOINS OPÉRATIONNELS

VOLONTÉSTRATÉGIQUE

BESOINS OPÉRATIONNELS

VOLONTÉSTRATÉGIQUE52+48+A52%

0%

AUTREETIGRANDEENTREPRISE

PME TPE

20%

40%

60%

80%

100%

48%

54%

46%

61%

39%50%

50% 53%

47% 55%

45%

P.17 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

Selon les secteurs d’activité, la démarche de veille n’est pas initiée pour les mêmes raisons. L’enquête révèle que la volonté stratégique est le plus citée dans des entreprises issues de secteurs :

>> fortement concurrentiels (BTP, Automobile)

>> où l’innovation technologique occupe une place stratégique (Aéronautique, Chimie, Santé, Cosmétique, Informatique…)

DES BESOINS DANS TOUTE L’ENTREPRISE

Les résultats de l’enquête montrent que la veille est un métier polyvalent, capable de répondre aux besoins de tous les services d’une entreprise.

Sur les 249 professionnels interrogés, plus de 25 intitulés de Directions de rattachement différents ont été cités. Cependant, fort de son rôle stratégique, la cellule de veille bénéficie le plus souvent d’une visibilité importante au plus haut niveau de l’organigramme : 34% des répondants évoquent un rattachement à la Direction générale.

La taille de l’entreprise a naturellement une influence directe sur son organisation. Ainsi, dans les petites structures où les décisions stratégiques sont prises le plus fréquemment au plus haut niveau, les cellules de veille dépendent principalement de la Direction générale (81%).

En revanche dans les grandes entreprises, où le pouvoir décisionnel est en partiedélégué aux Directions opérationnelles, seul un professionnel sur trois évoque la Direction générale comme point de rattachement. Dans ces structures, la cellule

AUTRE

INFORMATION ÉCONOMIQUE

DIRECTION INFORMATIQUE

DIRECTION JURIDIQUE

DIRECTION INNOVATION

DIRECTION STRATÉGIE

DIRECTION COMMUNICATIONDIRECTION

R&D

DIRECTION DU MARKETING

DIRECTION GÉNÉRALE22+1+3+3+4+6+8+9+10+34+A34%

22%

10%9% 8%

6%4%3%3%1%

de veille est également rattachée aux Direction R&D (14%), Direction marketing (13%) et Direction communication (10%).

FIG 6 – DIRECTIONS DE RATTACHEMENT

DES THÉMATIQUES DE VEILLE EN PHASE AVEC LES ENJEUX ACTUELS

Malgré la diversité des besoins en veille et la polyvalence du métier, les sujets surveillés sont en grande partie les mêmes, quels que soient la taille de l’entreprise et le secteur d’activité concerné.Trois grandes thématiques sont surveillées par plus d’un professionnel sur deux : la concurrence (72%), les innovations (63%) et l’évolution de la réglementation (51%). Ces sujets sont clairement en phase avec les enjeux actuels du monde de l’industrie.

FIG 7 – ORIGINE DE LA DÉMARCHE DE VEILLE SELON LE SECTEUR D’ACTIVITE

FIG 8 – THÉMATIQUES DE VEILLE LES PLUS SURVEILLÉES DANS LE SECTEUR DE L’INDUSTRIE

0

0

40%

50

20%

PLASTURGIE

ÉLECTRONIQUE

SANTÉ

COSMÉTIQUE

DÉFENSE

MÉCANIQUE

TRANSPORT - LOGISTIQUE

CHIMIE

LOISIRS

INFORMATIQUE

SERVICES À L’INDUSTRIE

AGROALIMENTAIRE

AÉRONAUTIQUE

TÉLÉCOMS

ÉNERGIE

PHARMACIE - BIOTECH

ENVIRONNEMENT

BTP

AUTOMOBILE

AUTRE

CONCURRENCEINNOVATION

RÉGLEMENTATIONNOUVEAUX MARCHÉS

OPPORTUNITÉS D’AFFAIRESE-RÉPUTATION

ANTICIPER LES RISQUESCLIENTS

BREVETSFOURNISSEURS

NOUVEAUX TALENTS (RH)

60%

100

80%

150

179158

128111

8685

8063

6043

20

100%

200

P.18LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

BESOINS OPÉRATIONNELS

VOLONTÉ STRATÉGIQUEDE VEILLE)

20%

23%

33%

38%

38%

44%

50%

50%

53%

56%

60%

60%

67%

67%

100%

100%

100%

29%

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

P.19 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

Pour le moment, la veille se concentre donc en priorité sur l’environnement « marché ». La surveillance des individus, soit dans une dimension RH soit dans une logique d’e-réputation, est visiblement encore peu exploitée par les métiers de la veille. Pourtant, ces deux problématiques peuvent dans certains cas devenir des enjeux stratégiques : par exemple l’acquisition de nouveaux talents permet à l’entreprise d’assurer son leadership sur son marché et la gestion de l’e-réputation permet d’anticiper d’éventuelles attaques de la concurrence sur l’image de la marque.

En 2013, l’enquête montre que le sujet de l’e-réputation est pris en charge par la veille dans un tiers des cas. Ce taux est toutefois légèrement plus élevé lorsque la structure est :

>> une entreprise de services à l’industrie (52 % des professionnels ont mentionné l’e-réputation comme faisant partie de leur périmètre de veille),

>> une entreprise B2C où la satisfaction client est un enjeu stratégique.

19+52+6+6+5+2+2+2+2+2+2+A+ALE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR

LES THÉMATIQUES DE VEILLE :

M. Julien ROMESTANTResponsable Intelligence Économique &

WebmasterCOSMETIC VALLEY

« Le secteur de la parfumerie cosmétique est très impacté par l’image.

Une de mes missions a été de mettre en place une veille sociétale pour voir

le discours négatif ou positif envers les produits. La surexposition médiatique des cosmétiques dans les médias en

fait une cible de choix ».

19%

52%

6%

6%5%

2%2%2%2%2%2%

AUTRE

SERVICES À

L’INDUSTRIE

INFORMATIQUE

PHARMACIEBIOTECH

ENVIRONNEMENT

AUTOMOBILECOSMÉTIQUE

BTPÉNERG

IELO

ISIRS

TRA

NSPO

RT

LOG

ISTIQU

E

FIG 9 – SECTEURS D’ACTIVITÉ QUI INTÈGRENT LE PLUS L’E-RÉPUTATION À LEUR DÉMARCHE DE VEILLE

P.20LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LA GESTION ET LA CONSOMMATION DE L’INFORMATION EST AU CŒUR DE LA DÉMARCHE DE VEILLE

En tant que métier « support », la veille doit se plier aux exigences de ses destinataires. Tous les acteurs d’une même entreprise ne vont pas nécessairement consommer l’information de la même manière. La nature de la veille peut donc différer d’une cellule de veille à une autre, s’il en existe plusieurs au sein d’une même structure, ou d’un destinataire à un autre.

L’enquête montre cependant qu’il existe de grandes tendances globales d’usage et de consommation des produits de la veille, tant au niveau du traitement de l’information diffusée que dans la forme du livrable. Ainsi, dans le monde de l’industrie, la veille est étroitement liée à la notion d’alertes : 78% des professionnels diffusent ou reçoivent de l’information sous cette forme.

FIG 10 – NATURE DE LA VEILLE

45+46+9+A+A

Les professionnels de la communication font notamment partie des plus gros consommateurs d’alertes : 95% d’entre eux diffusent ou reçoivent ce type de livrable propice à une prise de connaissance rapide de l’information. De cette manière, la veille leur permet d’être en capacité de réagir immédiatement à une information et de mettre en place une communication de crise le cas échéant.

D’autres services de l’entreprise privilégient par nature une posture plus proactive vis-à-vis de l’information.

FIG 11 – NATURE DE LA VEILLE PAR DIRECTION DE RATTACHEMENT

ALERTE NOTE DE SYNTHÈSERAPPORTS D’ANALYSE

FLUX RSS

TABLEAU DE BORD

0%

10%

DIRECTION G

ÉNÉRALE

DIRECTION DU M

ARKETING

DIRECTION R&D

DIRECTION STRATÉGIE

DIRECTION COMMUNICATIO

N

DIRECTION IN

NOVATION

DIRECTION JU

RIDIQUE

DIRECTION IN

FORMATIQUE

AUTRE

30%20%

40%50%

60%

80%

90%

70%

100%

Les Directions marketing ou les Directions innovation apprécient les documents de synthèse et d’analyse. Ces formats, qui sollicitent davantage l’expertise marché du veilleur, sont plus à même de valoriser les fameux signaux faibles et de replacer l’information dans son contexte pour lui donner de la valeur ajoutée.

46%

45%

9%

ALERTES

SYNTHÈSES

LES DEUX

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR L’USAGE DES PRODUITS DE LA VEILLE :

M. Jean-Luc RIVALResponsable Recherche & DéveloppementCGL-Pack

« Il faut sortir de l’idée que nous pouvons être informés tout le temps, partout et sur tout. [..] [Car] le risque est de se faire déborder par le flux d’informations. Nous sommes dans une société où il y en a trop. Il faut simplement savoir choisir en amont les critères, les mots-clés, les sources d’informations qui nous permettront de pas être débordés. La bonne utilisation de l’information est liée aux choix qui ont été faits en amont et à l’acceptation de ne pas être informé sur tout et tout le temps. »

Source : colloque « Quels bénéfices concrets tirent les entreprises industrielles de leur veille stratégique ? », organisé à Lyon le 26 novembre 2013 par AMI Software.

P.21 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

P.22LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

Quelle que soit la démarche, une cellule de veille performante doit être en capacité d’apporter la bonne information à la bonne personne au bon moment. Le veilleur doit donc adapter le niveau de traitement de l’information aux besoins spécifiques de chaque destinataire.

DES LIVRABLES QUI PRIVILÉGIENT LA DIFFUSION D’INFORMATIONS BRUTES

Si la veille se conçoit bien comme un dispositif d’aide à la décision dans la plupart des entreprises du monde industriel, peu d’entre elles traduisent dans les faits l’information collectée en indicateurs-clés.

Aujourd’hui, en dehors de la newsletter et de l’alerte-mail qui restent de loin les produits de la veille les plus diffusés (62% des livrables), la note de synthèse et le rapport d’analyse sont plus fréquemment utilisés (20%) que les tableaux de bord décisionnels (5%). Le traitement scientifique ou statistique de la veille peine encore à trouver sa place, au profit d’une diffusion et d’une consommation ponctuelle de l’information.

62+20+6+5+7+A

LES PRODUITS DE LA VEILLE EMPRUNTENT LES CANAUX CLASSIQUES DE DIFFUSION DE L’INFORMATION EN ENTREPRISE

Le partage de l’information est une étape-clé de la démarche de veille. Ce n’est en effet qu’une fois sélectionnée, traitée, diffusée et partagée au sein d’une communauté que l’information acquiert véritablement sa dimension stratégique. La veille a donc vocation à développer les échanges collaboratifs pour enrichir l’information et révéler tout son potentiel.

Pourtant, l’enquête montre que le mail est plébiscité par près de deux professionnels sur trois (62 %) et que cette tendance traverse toutes les tailles d’entreprise et tous les secteurs d’activité. Le mail étant peu propice à l’échange d’informations en mode collaboratif, le processus de veille reste donc aujourd’hui très unilatéral.

L’enquête a bien permis de révéler des canaux de diffusion plus innovants, comme les réseaux sociaux d’entreprise, les intranets ou les bases de données en ligne, mais ces derniers restent à la marge (inférieur à 1% des réponses). Ces procédés ont notamment été mis en place au sein de grandes entreprises industrielles et dans un service ministériel.

Il faudra donc probablement attendre que les modes de communication évoluent dans l’ensemble du monde industriel pour que l’information produite par les cellules de veille soit enrichie de manière collective, au sein d’une entreprise ou d’une communauté.

7%

62%

5%6%

20%

NEWSLETTERALERTE E-MAIL

AUTRE

TABLEAU DE BORD

FLUX RSS

NOTE DE SYNTHÈSE /RAPPORTS D’ANALYSE

FIG 12 – LES LIVRABLES PRIVILÉGIES PAR LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR DE L’INDUSTRIE

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION :

M. Julien ROMESTANTResponsable Intelligence Économique & WebmasterCOSMETIC VALLEY

« Il est primordial de ne pas noyer ses interlocuteurs sous des tonnes d’information, il faut donc choisir les plus pertinentes et les diffuser aux bonnes personnes […]. Cette information doit de plus être valorisée en recoupant d’autres informations afin d’apporter une vision à 360° sur un sujet permettant de prendre des décisions en toute connaissance de cause. »

P.23 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

P.24LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DÉMARCHES ET BONNES PRATIQUES

CE QU’IL FAUT RETENIR

UNE AIDE À LA DECISION EFFICACE ET UN AVANTAGE COMPÉTITIF

La veille stratégique est un atout indéniable pour la compétitivité d’une entreprise car elle lui permet d’appréhender son environnement marché et d’anticiper les évolutions à venir.

LA VEILLE MOBILISE TOUTE L’ENTREPRISE

Si la veille est généralement pilotée par une ou plusieurs cellules de veille, elle n’en reste pas moins l’affaire de tous. Dans les faits, la veille peut répondre aux besoins de toute l’entreprise, du marketing au juridique, de l’informatique à la communication et de la R&D à la Direction générale. Même s’il convient d’adapter la démarche aux besoins spécifiques des destinataires et aux usages de l’entreprise, la veille repose sur un socle méthodologique éprouvé et similaire dans tous les types d’entreprise, quels que soient leur taille et le secteur d’activité concerné.

LA VEILLE MOBILISE TOUTE L’ENTREPRISE

Pour le moment, les produits de la veille sont diffusés en grande partie par mail, ce qui limite la réciprocité des échanges et l’enrichissement collectif de l’information. La démarche de veille peut dont encore se développer et monter en puissance si les entreprises décident d’initier en interne des démarches globales d’échanges collaboratifs et d’intégrer de nouveaux moyens de communication tels que les réseaux sociaux d’entreprise (RSE).

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU SECTEUR INDUSTRIEL

« LES OUTILS PROFESSIONNELS DE VEILLE STRATÉGIQUE ONT UNE VRAIE VALEUR AJOUTÉE : ILS PERMETTENT DE GAGNER EN EFFICACITÉ À TOUTES LES ÉTAPES-CLÉS DU PROCESSUS »

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LA VEILLE EST ASSURÉE PAR UNE OU PLUSIEURS CELLULES DÉDIÉES

Contrairement aux pays anglo-saxons où elle est plus ou moins l’affaire de tous les employés, la veille relève traditionnellement en France de la responsabilité de cellules ou de service spécifiques au sein des entreprises.

Le dimensionnement et le nombre de ces cellules peuvent varier selon la taille et le secteur d’activité des entreprises étudiées. Cependant, l’enquête révèle une tendance, dans le monde de l’industrie, à ne constituer qu’une seule cellule pour répondre à l’ensemble des besoins en veille de l’entreprise. Deux tiers des professionnels interrogés citent en effet l’existence d’une cellule de veille unique au sein de leur entreprise.

65+35+A

Une majorité d’entreprises, quelle que soit leur taille, dispose donc d’une seule cellule de veille. Les proportions sont toutefois différentes entre les plus petites structures et les grandes entreprises. Les TPE plébiscitent ainsi ce type d’organisation à 83% contre 57% des grandes entreprises.

FIG 14 – VENTILATION DES TYPES DE CELLULES PAR TAILLE D’ENTREPRISE

35%

65% DÉPARTEMENTALE(UNE SEULE CELLULE DE VEILLE)

CORPORATE(PLUSIEURS CELLULES DE

VEILLE)

DÉPARTEMENTALE (UNE SEULE CELLULE DE VEILLE)

CORPORATE (PLUSIEURS CELLULES DE VEILLE)

0%

10%

AUTRE TPE PME ETI NRPGRANDE ENTREPRISE

30%20%

40%50%

60%

80%

90%

70%

100%

39%

61% 57%

43%

17%

83%73%

60%

31%45%

55%

27%

FIG 13 – TYPOLOGIE DES CELLULES DE VEILLE

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU SECTEUR INDUSTRIEL

FIG 15 – VENTILATION PAR SECTEUR DES ENTREPRISES ACCUEILLANT PLUSIEURS CELLULES DE VEILLE

0 40%20%

LOISIRS

SERVICES À L’INDUSTRIE

COSMÉTIQUE

ENVIRONNEMENT

PLASTURGIE

INFORMATIQUE

CHIMIE

PHARMACIE - BIOTECH

AUTOMOBILE

MÉCANIQUE

TÉLÉCOMS

BTP

TRANSPORT - LOGISTIQUE

AGROALIMENTAIRE

DÉFENSE

ÉNERGIE

AÉRONAUTIQUE

ÉLECTRONIQUE

SANTÉ

AUTRE

60% 80% 100%

100%

100%

100%

100%

80%

73%

80%

67%

66%

60%

60%

58%

56%

50%

50%

50%

50%

38%

33%

82%

DÉPARTEMENTALE (UNE SEULE CELLULE DE VEILLE)

CORPORATE (PLUSIEURS CELLULES DE VEILLE)E VEILLE)

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P.28L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU SECTEUR INDUSTRIEL

DES CELLULES PLUS OU MOINS ÉQUIPÉES

Le niveau d’équipement des cellules de veille dépend en grande partie de la dimension du projet et de la diversité des sources surveillées.L’enquête révèle que relativement peu d’entreprises ont fait l’acquisition d’un outil de veille stratégique : seulement 38 % des professionnels interrogés disent en faire usage. Beaucoup d’entre eux privilégient les outils gratuits (47% des répondants) dont font partie les moteurs de recherche et les agrégateurs de flux RSS, tandis qu’une minorité (15%) n’en utilisent aucun.

FIG 16 – PROFIL DES OUTILS UTILISÉS POUR LA VEILLE

47+38+15+A

Les moyens humains et financiers étant des critères déterminants dans l’acquisition, la maintenance et l’administration d’un outil de veille professionnel, la taille de l’entreprise influence fortement le niveau d’équipement de la cellule de veille. Une grande entreprise sur deux intègre ce type d’outil contre 30% des structures de moins de deux cent salariés.

FIG 17 – VENTILATION PAR TAILLE D’ENTREPRISE DES TYPES D’OUTILS UTILISES DANS LE CADRE DE LA VEILLE

LES OUTILS DE VEILLE ONT UNE VRAIE VALEUR AJOUTÉE

Les professionnels qui utilisent les outils de veille stratégique avouent en retirer un certain nombre d’avantages. Près d’un sur deux évoque par exemple un gain de temps grâce à l’automatisation de tous les processus. Dans un métier où le temps est un facteur critique, l’usage d’un outil professionnel est un gage de performance et un réel avantage compétitif.

38%

15%

47%

AUCUN OUTILAUCUN OUTIL

LOGICIELS PROFESSIONNELS DE VEILLE

OUTILS GRATUITS

OUTILS GRATUITS

LOGICIELS PROFESSIONNELS DE VEILLE STRATÉGIQUE

0%

ETI TPE AUTREPMEGRANDE ENTREPRISE

20%

40%

60%

80%

100%

49%

30%

21%

58%

30%

12%

33%

60%

7%

30%

57%

13%

39%

45%

16%

Un professionnel interrogé sur cinq évoque ensuite la possibilité d’étendre le périmètre de veille grâce à l’intégration de panels de sources d’origines différentes (19%). Sachant que la diversité des sources va permettre au veilleur de déterminer par recoupement le niveau d’autorité, de crédibilité et donc de qualité de l’information collectée, les cellules de veille équipées d’un outil professionnel seront plus à même de produire de l’expertise à partir d’informations pertinentes pour les instances dirigeantes. À l’inverse, les entreprises utilisant des outils gratuits ne pourront appréhender les informations qu’à travers le prisme du web et seront confrontées à la qualité aléatoire de l’information qui s’y trouve.

FIG 18 – BÉNÉFICES APPORTÉS PAR LES OUTILS PROFESSIONNELS DE VEILLE

probablement encore quelques années pour que les démarches de veille gagnent en maturité et intègrent des dispositifs globaux d’intelligence collective en entreprise. Les outils professionnels de veille stratégique seront alors exploités de manière optimale à tous les niveaux, de la collecte au traitement de l’information, de la diffusion à son enrichissement collectif.

LA DIVERSITÉ DES SOURCES SURVEILLÉES

Internet est devenu un bouquet de sources incontournable de la veille stratégique : 94% des professionnels interrogés intègrent le web dans leur panel de surveillance. La presse, les revues au format papier et les médias audiovisuels ne sont aujourd’hui surveillés que par 5% des professionnels alors qu’ils étaient majoritaires il y a quelques années.

FIG 19 – TYPES DE SOURCES SURVEILLÉES49+19+10+10+8+4+ALa faible proportion des bénéfices liés à la production des livrables (10% des réponses) ou à la constitution d’un référentiel unique et centralisé de veille (8%) montre bien que la dimension « collective » ou « collaborative » de la veille n’est pas encore un enjeu majeur dans le monde de l’industrie. Il faudra

0% 100%80%60%40%20%

4%8%

10%

10%

19%

49%

94%

56%

40%

5%

1%

AUTOMATISERPOUR GAGNERDU TEMPS

WEB

BASES DE DONNÉES

TERRAIN

MÉDIAS (RADIO, TV, PRESSE)

NEWSLETTERS

CONSTRUIRE UN RÉFÉRENTIEL CENTRALISÉ

ET UNIQUE DE VEILLE

ÉTENDRE SON PÉRIMÈTRE DE

VEILLE

GAGNER EN RÉACTIVITÉ

SUR LA PRODUCTION

DES LIVRABLES

OPTIMISER LES COÛTS DE L’INFORMATION PROFESSIONNELLE

UTILISER UN SEUL ET MÊME

OUTIL QUI COUVRE LE

CYCLE DE LA VEILLE

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUES

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU

SECTEUR INDUSTRIEL

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L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU SECTEUR INDUSTRIEL

P.30L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

COLLECTER DE L’INFORMATION

La tendance dans le monde industriel est à la diversité des sources. Seule une minorité de professionnels de la veille ne surveille que le média Internet (29% d’entre eux). Les autres couplent principalement leur veille web avec de l’information terrain : les salons, les séminaires, les réunions avec les fournisseurs ou avec les sous-traitants et les clubs-utilisateurs sont intégrés par 40% des professionnels dans les panels de sources.

L’usage d’un panel de sources aux origines différentes n’est réellement possible que dans le cas de cellules équipées d’un outil de veille. Ainsi, 84% des professionnels ne disposant pas d’outil ne peuvent surveiller que le média Internet. Ce taux d’une veille mono-source descend à 18% lorsque l’entreprise dispose d’un outil de veille.

FOCUS SUR L’USAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX AU SERVICE DE LA VEILLE

L’enquête révèle que deux professionnels sur trois utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de sa veille stratégique.

Il existe de réels écarts d’utilisation de ces réseaux selon la taille des entreprises concernées. Les professionnels travaillant dans des PME ou des entreprises de taille intermédiaire sont ceux qui utilisent en proportion le moins les réseaux sociaux. À l’inverse, les TPE les utilisent à plus de 75%.

FIG 20 – UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX

63+37+A37%

63%OUI

NON

L’orientation de la cellule de veille semble également influencer cette pratique. En proportion, les professionnels rattachés à une Direction de la communication sont les plus gros utilisateurs des réseaux sociaux (85% d’entre eux). À l’opposé, les réseaux sociaux sont proportionnellement moins utilisés par les cellules de veille rattachées aux Directions marketing (37% de réponses positives).

0% 100%80%60%40%20%

43%

86%

13%

23%

DIFFUSER / PARTAGER DE L’INFORMATION

COLLECTER DE L’INFORMATION

RECOMMANDER

ANIMER

OUI NON

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU

SECTEUR INDUSTRIEL

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.31 L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

Ces résultats s’expliquent par la nature même du contenu diffusé par ces médias : les informations échangées sont faiblement stratégiques d’un point de vue marché mais constituent potentiellement un risque en matière de communication.

Les réseaux sociaux sont d’abord utilisés à des fins de collecte d’informations (86% des professionnels utilisant les réseaux). L’aspect collaboratif de ce média reste encore sous-exploité : 43% des professionnels interrogés les utilisent pour diffuser ou partager de l’information et 23% s’en servent pour animer une communauté.

FIG 21 – RAISON POUR LAQUELLE LES RÉSEAUX SOCIAUX SONT UTILISÉS

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR LES OUTILS DE VEILLE

M. Julien ROMESTANTResponsable Intelligence Économique & WebmasterCOSMETIC VALLEY

« En utilisant un outil de veille professionnel, nous avons constaté des gains de productivité, une grande satisfaction des utilisateurs finaux et un accroissement de la notoriété de la Cosmetic Valley. Des informations stratégiques, qui auraient été constituées en plusieurs semaines, peuvent aujourd’hui être rapidement décelées et la rapidité de mise en œuvre des livrables permet une totale satisfaction des utilisateurs les plus impatients. »

P.32L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

ZOOM SUR LE SECTEUR DE LA PHARMACIE ET DES BIOTECHNOLOGIES

Dans le cadre de l’enquête, 62% des entreprises issues du secteur de la pharmacie et des biotechnologies sont catégorisées comme « Grande entreprise »; 18% sont des ETI, 12% des PME et 8% des TPE.

Dans les entreprises de ce secteur, les Directions générales, R&D et marketing sont les plus grosses consommatrices de produits de la veille. Outre le suivi des évolutions du marché et des tendances technologiques, ce secteur attache de l’importance à surveiller les réactions de ses clients.

Le taux d’équipement en outils de veille (88%) est légèrement supérieur à la moyenne constatée dans cette étude (85% tous secteurs confondus). Les produits de la veille font par ailleurs davantage l’objet d’un travail approfondi d’analyse (31%) que la moyenne (20%).

FIG 22 – DIRECTIONS DE RATTACHEMENT DE LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE LA PHARMACIE ET DES BIOTECHNOLOGIES)

FIG 24 – NIVEAU D’ÉQUIPEMENT DE LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE LA PHARMACIE ET DES BIOTECHNOLOGIES)

FIG 25 – TYPES DE LIVRABLES RÉALISÉS PAR LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE LA PHARMACIE ET DES BIOTECHNOLOGIES)36+21+22+7+7+7+A+A DIRECTION

R&D

LOGICIEL PROFESSIONNEL

DE VEILLE

NOTE DE SYNTHÈSE / RAPPORTS D’ANALYSE

AUCUN OUTIL

OUTILS GRATUIT

NEWSLETTER /ALERTE E-MAIL

DIRECTIONGÉNÉRALE

DIRECTIONDU MARKETING

DIRECTIONINFORMATIQUE

DIRECTION COMMUNICATION

DIRECTIONINNOVATION

36%

22%

21%

7%

7%7%

63+12+25+A31+69+A

63%25%

31%

69%

12%

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.33 L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU

SECTEUR INDUSTRIEL

FIG 23 – THÉMATIQUES DE VEILLE LES PLUS SURVEILLEES (SECTEUR DE LA PHARMACIE ET DES BIOTECHNOLOGIES)

0% 20% 40% 60% 80% 100%

OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES

CONCURRENCE

BREVETS

INNOVATION

NOUVEAUX MARCHÉS

RÉGLEMENTATION

FOURNISSEURS

ANTICIPER LES RISQUES

E-RÉPUTATION

ÉCOUTER SES CLIENTS

75% 25%

38%63%

56% 44%

63%38%

31%

31%

31%

31%

69%

69%

69%

69%

88%

88%

13%

13%

OUI NON

P.34L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

ZOOM SUR LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE

Dans le cadre de l’enquête, 83% des entreprises issues du secteur de l’Énergie sont catégorisées comme « Grande entreprise » et 17% comme des organismes publics.

La démarche de veille semble bien intégrée dans les entreprises du secteur de l’Énergie, comme en témoignent la diversité des directions de rattachement et des thématiques surveillées. La veille porte essentiellement sur les mouvements du marché (état de la concurrence, évolution de la réglementation) et les évolutions technologiques (innovation, brevets).

Les entreprises du secteur de l’Énergie ont la particularité d’avoir une démarche de veille active avec un taux d’équipement en outils de veille plus faible que la moyenne: 42% d’entre elles n’utilisent aucun outil contre 15% tous secteurs d’activité confondus.

FIG 26 – DIRECTIONS DE RATTACHEMENT DE LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE L’ÉNERGIE)

42+17+8+8+9+8+8+A+ADIRECTION GÉNÉRALE

DIRECTIONR&D

DIRECTIONSTRATÉGIE

DIRECTIONRH

DIRECTIONINFORMATIQUE

DIRECTIONÉCONOMIE &

VEILLE

DIRECTIONDE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

42%

17%

8%

8%

8%

9%8%

FIG 28 – NIVEAU D’ÉQUIPEMENT DE LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE L’ÉNERGIE)

FIG 29 – TYPES DE LIVRABLES RÉALISÉS PAR LA CELLULE DE VEILLE (SECTEUR DE L’ÉNERGIE)

LOGICIELPROFESSIONNEL DE VEILLE

NEWSLETTER / ALERTE E-MAIL

OUTILS GRATUIT

50+8+42+A75+8+17+A

50%42%

8%

AUCUN OUTIL

75%

8%

17%

NOTE DE SYNTHÈSE / RAPPORTS D’ANALYSE

TABLEAU DE BORD

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.35 L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU

SECTEUR INDUSTRIEL

0% 20% 40% 60% 80% 100%

ANTICIPERLES RISQUES

CONCURRENCE

FOURNISSEURS

BREVETS

E-RÉPUTATION

INNOVATION

RÉGLEMENTATION

OPPORTUNITÉSD’AFFAIRES

83% 17%

67%

67%

33%

33%

75%25%

3%

3%

3%

3%

92%

92%

92%

92%

OUI NON

FIG 27 – THÉMATIQUES DE VEILLE LES PLUS SURVEILLÉES (SECTEUR DE L’ÉNERGIE)

P.36L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

CE QU’IL FAUT RETENIR

LA VEILLE SE STRUCTURE AUTOUR D’UNE CELLULE DE VEILLE UNIQUE DANS LA MAJORITÉ DES CAS

À moins qu’une partie de leur activité ne repose sur les produits de la veille, les entreprises du secteur industriel privilégient la constitution d’une cellule de veille unique. Cette dernière aura pour mission de fournir des informations à un ou plusieurs services de l’entreprise.

LE TAUX D’ÉQUIPEMENT EN OUTILS PROFESSIONNELS RESTE RELATIVEMENT FAIBLE

La prépondérance du média Internet dans les panels de source et le coût humain et financier non négligeable d’un outil de veille professionnel amènent la plupart des entreprises à utiliser des outils gratuits. Pourtant les outils professionnels sont des atouts pour la compétitivité des entreprises et améliorent leur réactivité vis-à-vis de l’information, dans la mesure où ils permettent d’élargir le périmètre de surveillance tout en gagnant du temps à tous les niveaux du processus de veille grâce à son automatisation.

L’USAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX N’EST PAS SYSTÉMATIQUE

Si deux professionnels sur trois utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de la veille, il existe de réels écarts d’usage selon la taille de l’entreprise et l’orientation de la cellule de veille.

Étonnamment, les réseaux sociaux ne sont pas utilisés en priorité pour leur dimension collaborative. Ils sont surtout intégrés en tant que sources dans les processus de collecte de la veille.

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.28 ZOOM SUR LE SECTEUR DE L’ENERGIEP.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.37 L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE ...

L’ORGANISATION ET LA PLACE DE LA CELLULE DE VEILLE AU SEIN DES ENTREPRISES DU

SECTEUR INDUSTRIEL

LE RÔLE DU VEILLEUR

« LA VEILLE REPOSE AVANT TOUT SUR DES COMPÉTENCES ET DES QUALITÉS HUMAINES ».

P.38LE RÔLE DU VEILLEUR

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LE RÔLE DU VEILLEUR

P.39 LE RÔLE DU VEILLEUR

LE PROFIL MÉTIER DU VEILLEUR

L’enquête montre que la veille est un métier à part entière. L’intitulé des fonctions occupées par un professionnel sur deux fait référence au monde de la veille (27%), de la documentation (22%) ou de la gestion de l’information (10%).

L’existence de ces fonctions au sein des entreprises dépend toutefois de la taille de la structure. Dans les grandes entreprises, les ETI et les PME, près de 60% des professionnels interrogés occupent un poste dont l’intitulé est en lien avec la veille, la documentation ou l’information. En revanche ce taux descend à 30% dans les TPE. Au sein des plus petites structures, la veille est le plus souvent prise en charge par un directeur ou un gérant (dans 50% des cas).

FIG 30 – PROFIL DES FONCTIONS OCCUPÉES

UN NIVEAU ÉLEVÉ DE COMPÉTENCES ET D’EXPERTISES

La moitié des professionnels interrogés occupent une fonction managériale. Ce résultat est le reflet de trois tendances :

>> les entreprises reconnaissent de plus en plus le niveau de compétences et d’expertises des professionnels en charge de la veille.

>> les cellules de veille tendent à s’étoffer au sein des structures et nécessitent la présence d’un manager.

>> la veille est de plus en plus au cœur des préoccupations des dirigeants, notamment des plus petites entreprises.

FIG 31 – AVEZ-VOUS UNE FONCTION D’ENCADREMENT ?

27+22+10+10+5+4+3+2+2+15+A+A 51+49+A27%

22%

51%49%

10%

10%

5%

4%

3%2%

2%

15%

AUTRE

NON OUI

MÉTIERSDE LA VEILLE

MÉTIERSDE L’INFORMATION

DIRECTEURSGÉRANTS

MÉTIERS DU CONSEIL

MÉTIERS DE L’INTELLIGENCE

ÉCONOMIQUE

MÉTIERS JURIDIQUES

MÉTIERS DE LA COMMUNICATION

MÉTIERS DES ETUDES

MÉTIERSDE LA DOCUMENTATION

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR LE METIER DE VEILLEUR

M. Luc MOUFFLETChargé de veilleAIR LIQUIDE

« Je n’aurais pas pu saisir pleinement les enjeux de notre secteur d’activité sans ma formation d’ingénieur

généraliste. Les compétences transverses acquises alors (génie climatique, métallurgie, énergétique) sont

mobilisées tous les jours dans mon activité de veille. D’autant que les applications des gaz industriels se

sont multipliées. Il devient alors essentiel, pour se faire comprendre, de parler le même langage que celui de

mes principaux interlocuteurs : départements R&D, ingénieurs brevets, marketing et bien sûr les pôles

décisionnels ».

P.40LE RÔLE DU VEILLEUR

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUES

LE RÔLE DU VEILLEUR

P.41 LE RÔLE DU VEILLEUR

LE VEILLEUR EST UN GRAND COMMUNICANT

L’étude qualitative permet de relever chez les professionnels interrogés des qualités et des compétences similaires, quels que soient la taille de l’entreprise et les secteurs d’activité concernés.

Avant tout, le veilleur doit être « un homme de communication et de dialogue ». Pour que la démarche de veille puisse aboutir, le veilleur doit rencontrer les destinataires et recueillir leurs besoins spécifiques.

Il doit ensuite « douter en permanence ». En tant que garant de la fiabilité et de la crédibilité de l’information auprès des instances dirigeantes de l’entreprise, le veilleur doit avoir une solide culture générale et une excellente connaissance des sources pour valider la qualité et la pertinence de l’information.

Enfin, le veilleur doit être un « provocateur » pour réussir à initier une démarche d’intelligence collective et combattre la tendance culturelle des entreprises à cloisonner l’information.

LA VEILLE DEVIENT UN HYPER-MÉTIER

En parallèle, l’enquête montre que le veilleur a de plus en plus de casquettes dans l’entreprise et que son métier tend à devenir un « hyper-métier ». Tous les professionnels interrogés ont déclaré jouer jusqu’à cinq rôles différents, dans une proportion quasi identique :

>> analyste / expert (34% des professionnels citent ce rôle comme étant très important)

>> contributeur (33%), c’est-à-dire produire du contenu et ajouter des commentaires à l’information produite,

>> sponsor (33%), avec des missions de validation de la stratégie de veille et de communication des orientations prises,

>> administrateur technique (26%), autrement dit la gestion de la plateforme de veille, lorsqu’il y en a une, ainsi que la gestion du sourcing,

>> animateur (16%), avec des missions d’animation de débats au sein de l’entreprise ou de maintien de la dynamique de groupe.

De nouveau, l’animation est le critère le moins bien représenté. Cela dénote une vraie tendance des entreprises à privilégier des échanges unilatéraux avec une faible dimension collective ou collaborative.

P.42LE RÔLE DU VEILLEUR

UN ESPRIT COMMUNAUTAIRE AU SEIN DE LA PROFESSION

Les professionnels de la veille du secteur de l’industrie ont un réel esprit communautaire. Deux sur trois (67%) adhèrent à un réseau professionnel.

FIG 32 – ADHÉSION À UN RÉSEAU PROFESSIONNEL

Cette adhésion se traduit le plus souvent par un engagement des plus actifs : 86% des professionnels interrogés affirment participer régulièrement ou occasionnellement à des salons, des colloques ou des clubs utilisateurs organisés par des acteurs du secteur de la veille.

Cet engagement reflète la volonté des professionnels de la veille de mutualiser leurs expériences et leurs bonnes pratiques pour développer le métier de manière positive et constructive.

LE RÔLE DU VEILLEUR

67+33+ANON

OUI67%

33%

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL SUR LE MÉTIER DE VEILLEUR

M. Gaël GUEGANChargé de veilleCETIM

« C’est un métier extrêmement riche intellectuellement et porteur. C’est aussi toujours un challenge d’aider les entreprises en répondant à leurs besoins, d’éclairer si possible les dirigeants en leur apportant de l’analyse à forte valeur ajoutée, [et en retour] de bénéficier de la valeur ajoutée des experts ».

P.43 LE RÔLE DU VEILLEUR

P.44LE RÔLE DU VEILLEUR

LES SITES ET LES PUBLICATIONS LES PLUS LUS PAR LES PROFESSIONNELS DE LA VEILLE

À la question « quelles sont vos revues et sites de référence ? », les professionnels de la veille citent avant tout des titres de revues professionnelles. Archimag, Veille Magazine, Netsources et la revue Documentaliste sont les quatre titres les plus consultés par la profession.

FIG 33 – SITES ET REVUES DE RÉFÉRENCE LES PLUS CITÉS

Les sites et blogs restent en revanche relativement peu exploités. Le premier des sites cités (www.outilsfroids.net) a été mentionné quatorze fois dans le cadre de cette enquête, contre 54 fois pour la revue Archimag.

LE RÔLE DU VEILLEUR

0 605040302010

RECHERCHE-EVEILLEE.COM

REVUE DOCUMENTAIRE

ARCHIMAG

INFOSSTRATÈGES

OUTILSFROIDS.NET

VEILLE MAGAZINE

ADBS

DEMAINLAVEILLE.FR

NETSOURCES

VEILLE.COM

BASES

54

33

24

22

14

9

8

7

4

4

3

P.45 LE RÔLE DU VEILLEUR

FIG 34 – TOP 3 DES REVUES ET SITES DE RÉFÉRENCE PAR DIRECTION DE RATTACHEMENT

0%

5%

15%

10%

20%

25%

30%

40%

45%

35%

50%

DIRECTION

GÉNÉRALE

DIRECTION

COMMUNICATION

DIRECTION

MARKETING

DIRECTION

R&D

DIRECTION

DE LA STRATÉGIE

Archimag

outilsfroids.netVeille magazine DocumentalisteNetsources

P.46LE RÔLE DU VEILLEUR - INTERVIEWS

INTERVIEWS

Sandrine AlnetResponsable Intelligence Économique

ALLIZÉ-PLASTURGIESecteur : PlasturgieCatégorie : PME

P.51 - 52

Yohann DelzantManager Knowledge Office & CIN Community Manager

GDF – SUEZSecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

P.52 - 53

Gaël GuéganChargé de veille

Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM)Secteur : MécaniqueCatégorie : PME

P.48 - 49

Laurianne MignonIngénieur Veille

LESAFFRESecteur : AgroalimentaireCatégorie : Grande Entreprise

P.55 - 56

Julien RomestantResponsable Intelligence Économique Webmaster

COSMETIC VALLEYSecteur : CosmétiqueCatégorie : PME

P.54 - 55

Luc MouffletChargé de veille

AIR LIQUIDESecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

P.50 - 51

P.47 LE RÔLE DU VEILLEUR - INTERVIEWS

Grégory DuvaletChargé de veille et Knowledge Manager

AREVASecteur : ÉnergieCatégorie : Grande Entreprise

P.57 - 58

P.48INTERVIEWS

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

J’ai démarré mon expérience professionnelle dans la recherche et j’ai poursuivi mon parcours par plusieurs postes dans l’industrie agroalimentaire, la sécurité alimentaire puis le management par la qualité avant de faire un virage à 180° et m’orienter vers les métiers de l’information et de l’innovation.

J’ai d’abord voulu appréhender le métier de veilleur notamment à travers de vraies études de cas dans le cadre de cours du soir au Cnam, puis j’ai voulu exercer ce poste en tant que consultant en intelligence économique.

J’ai appris mon métier par des expériences à l’INRA (veille industrielle), chez Jamespot (Web 2.0 - veille Marché), EvonikOil Additives (Market Intelligence et Knowledge Management), ponctuellement chez International Focus (appel d’offre en intelligence économique), puis chez Viedoc Consulting (veille technologique et stratégique).

Actuellement, je mène de nombreux projets autour de la valorisation matière et process des déchets, et celle de la biomasse, et je suis responsable de la veille pour la profession machinisme agricole et la profession engins de travaux publics au CETIM.

PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE GAEL GUEGAN

Chargé de veille au CETIM, Centre Technique des Industries Mécaniques

De formation Ingénieur agronome, spécialisé en technologie alimentaire, avec un 3ème cycle en management de la qualité, j’ai plus tard complété ce cursus, en parallèle de mon travail, par un master 2 d’Administration des entreprises (IAE) puis par un mastère spécialisé en Intelligence scientifique, technique et économique de l’ESIEE Paris.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ?

>> Travailler pour des métiers, des professions ou des secteurs très variés >> Mener des projets très intéressants et porteurs et/ou avec des enjeux très forts >> Travailler en transversal avec différents services (sortir des silos) >> Enrichir les études en faisant appel à la communauté des experts internes et externes au Cetim (mettre en œuvre un partenariat « veilleur-expert »)C’est un métier extrêmement riche intellectuellement et porteur. C’est aussi toujours un challenge d’aider les entreprises à répondre à leurs besoins, d’éclairer si possible les dirigeants en leur apportant de l’analyse à forte valeur ajoutée, de bénéficier de la valeur ajoutée des experts.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

>> L’envie de comprendre, d’apprendre, d’analyser, de disséquer, mais aussi de synthétiser et de mettre en valeur l’information pertinente, être opiniâtre, être curieux dans tous les domaines >> Avoir une bonne connaissance de l’entreprise >> Avoir une bonne capacité d’écoute et avoir des qualités relationnelles >> Avoir une attitude de doute, toujours revérifier et recroiser les informations >> Se mettre au service des entreprises avec la volonté chevillée au corps de leur apporter une vraie plus-value >> Connaître un ou plusieurs métiers avant de faire de la veille

>> Avoir un sens de l’observation >> Pouvoir mettre en œuvre de l’intelligence collective >> Savoir se plonger dans un nouvel univers (métier, secteur, profession, filière, etc.) avec le vocabulaire qui lui est propre

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Le métier de la veille devra s’orienter vers des réponses encore plus opérationnelles en valorisant beaucoup plus la qualité du travail collaboratif et l’intelligence collective. Il devra faire de toute façon appel à des profils techniques diversifiés ayant une double culture marketing ou économique. Un veilleur ne doit pas se valoriser par les outils qu’il utilise mais par la qualité de l’analyse qu’il pourra apporter dans les études ou par la qualité du réseau d’experts qu’il entretient.

Le travail du veilleur, c’est autant de la consultation d’experts savamment choisis mais bien complétée par de la veille que de la mise en valeur de l’information qui répond au besoin. Mais c’est toujours l’analyse qui devra être valorisée et qui apportera de la valeur ajoutée.

Pour le travail avec les professions mécaniciennes, on peut retirer une forte plus-value par exemple en travaillant sur la construction de roadmaps, afin de donner de la visibilité aux entreprises et les aider à élaborer leurs propres objectifs. Pour fixer un timing, il faut déterminer quelles sont les contraintes (règlementaires, normatives, verrous technologiques, etc.), les tendances du marché, quels sont les facteurs d’influence, etc.

Le travail du veilleur, me semble-t-il, sera beaucoup plus dans le prospectif et l’anticipation en essayant de valider les scénarios les plus probables et en les mettant à l’épreuve.

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.49 INTERVIEWS

Les professions sont les suivantes : Articles culinaires, Articles métalliques, Ressorts, Fûts, Chaudronnerie, Tuyauterie, Tôlerie, Découpage et formage des métaux en feuille, Engrenages et transmissions mécaniques, Fixations, Forge, Fours et Matériels pour la Sidérurgie, Machines agricoles, Machines de bureau, Machines-outils et productique, Matériels destinés à l’alimentaire, Matériels de Manutention Levage Stockage, Matériels de TP Carrières Mines Forage et Equipements pour le Bâtiment, Matériels de transformation des plastiques, Matériels Frigorifiques conditionneurs d’air échangeurs de chaleur, Matériel médico-chirurgical, Matériels pour la chimie Matériels pour le papier le carton l’imprimerie, Matériels textiles, Mécanique industrielle, moules, machines spéciales, Mesure et Pesage, Mobilier, Moteurs Compresseurs Turbines, Outillage à main et électroportatif, Outils coupants et outillage, Pompes, Quincaillerie, Revêtements et Traitements de surface, Robinetterie, Roulements, Soudage Traitements thermiques, Transmissions hydrauliques et pneumatiques,..)

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PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE LUC MOUFFLET

Chargé de veille chez AIR LIQUIDE

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

Diplômé de l’École des Mines de Paris, je travaille chez Air liquide depuis 1978 en qualité d’ingénieur. J’ai exercé vingt-sept ans en recherche et développement, huit ans dans des domaines techniques, puis dans des domaines support (documentation, information, veille). J’ai bifurqué ensuite vers le département Propriété intellectuelle en tant que responsable Veille et responsable Projet KM depuis maintenant huit ans.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

J’avoue que je n’aurais pas pu saisir pleinement les enjeux de notre secteur d’activité sans ma formation d’ingénieur généraliste. Les compétences transverses acquises alors (génie chimique, métallurgie, énergétique) sont mobilisées tous les jours dans mon activité de veille. D’autant que les applications des gaz industriels se sont multipliées. Il devient alors essentiel, pour se faire comprendre, de parler le même langage que celui de mes principaux interlocuteurs : départements R&D, ingénieurs brevets, marketing et bien sûr les pôles décisionnels.

La curiosité est bien entendu une qualité essentielle dans l’exercice de ma fonction. Mais, plus indispensable encore, le maintien d’une grande capacité d’étonnement. La (vraie) veille est donc tout le contraire d’une routine même - et peut-être surtout - si elle s’appuie sur des méthodes et des outils (très automatisés). Il me paraît également indispensable et primordial d’être à la fois proactif, à l’écoute des autres et, malgré ma longue expérience, ce sont des qualités que j’essaye de cultiver au quotidien.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL PASSIONNANT ?

Je dirais qu’un bon veilleur est un homme de communication et de dialogue. On ne peut pas se contenter de rester dans sa tour d’ivoire, mais on doit aller à la rencontre des personnes pour qui la veille est réalisée, sans hésiter à provoquer le contact et à faire réagir.

Un bon veilleur est un provocateur : c’est quelqu’un qui doit faire émerger le besoin réel derrière l’attente exprimée. C’est aussi quelqu’un qui doit parfois aller à rebours des idées reçues.Le professionnel de la veille est un garant de la fiabilité des informations. Il doit donc faire preuve d’humilité. Nous ne sommes pas infaillibles, et il faut toujours savoir reconnaitre ses erreurs.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Le secteur a une influence au sens où l’évaluation technique participe de la décision. Le benchmark, l’analyse concurrentielle, le positionnement en matière d’innovation sont impensables sans ce background métier. Mes clients sont en effet les ingénieurs brevets, les managers à l’international, etc.et des outils (très automatisés).

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.51 INTERVIEWS

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ?

Il y a une quinzaine d’années, la mode était au développement de la veille, quoique très diversement intégrée au processus de décision. Beaucoup de méthodologies et d’outils ont été testés. Mais, pour ma part, je considère qu’il est essentiel de revenir à l’humain

Les meilleurs outils de data visualisation sont un peu vains s’ils ne sont pas décodés et mis en perspective par un expert. Dans le secteur de l’industrie, avoir une connaissance profonde du sujet pour l’éclairer et permettre la prise de décision est indispensable. Les outils sont utiles mais il faut savoir rendre intelligible les informations, c’est essentiel !

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

J’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans les études de marché pour des secteurs variés: des produits de grande consommation, des chaînes de télévision, des évènements sportifs. La réalisation d’études de marché comporte beaucoup de points communs avec la veille en termes de méthodologie et de capacité d’analyse.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

La première qualité, c’est la curiosité, une envie presque maladive de savoir mais surtout de comprendre ce qui se passe autour de nous.

Les autres qualités nécessaires sont nombreuses car il faut à la fois être à l’aise avec les outils informatiques, avoir beaucoup de rigueur mais aussi être capable d’analyser et restituer de façon digeste l’information. Il faut donc être un bon communicant.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ?

Etre veilleur c’est avoir la chance d’apprendre tous les jours sur des sujets très variés, à la fois techniques,

PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE SANDRINE ALNET

Responsable Intelligence Économique au sein d’ALLIZÉ-PLASTURGIE

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sociologiques et économiques. Dans le secteur de la plasturgie où je travaille actuellement, la veille est particulièrement intéressante car notre industrie se situe au cœur de différents enjeux qui vont déterminer l’avenir de l’économie française : l’innovation, la compétitivité des entreprises, l’accès aux matières premières, l’environnement et la formation des futurs talents.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A-T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Pour avoir travaillé dans des secteurs d’activité très divers, de l’industrie aux services, je dirais que non. Les sujets veillés vont être différents mais la méthodologie et les compétences nécessaires varient très peu.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Le métier est encore très jeune, difficile de savoir comment il va évoluer, pour l’instant il n’a pas véritablement trouvé sa place dans les entreprises. Je pense que d’un côté, l’influence du web et des nouvelles technologies va encore être énorme et que beaucoup de nouveaux outils vont continuer à apparaître.

D’un autre côté, le métier va demander de plus en plus d’expertise, pas seulement technique mais surtout stratégique. Pour initier une véritable démarche de veille dans une entreprise, il faut qu’elle soit coordonnée par une personne qui comprend bien les enjeux de l’entreprise et donc dispose de compétences marketing, financières et techniques. Je vois donc l’arrivée de plus de profils expérimentés dans ce métier.

PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE YOHANN DELZANT

Manager Knowledge Office & CIN Community Manager chez GDF SUEZ

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

J’ai une formation universitaire en journalisme et communication d’entreprise. J’ai d’abord commencé ma carrière dans la communication interne et le mécénat d’entreprise, avant de bifurquer vers la gestion d’information presse et plus tard la veille stratégique.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

L’écoute pour comprendre et traduire les besoins de veille de nos clients. Une très bonne connaissance des sources d’information et la capacité à en identifier rapidement des nouvelles, pertinentes par rapport aux sujets veillés.

L’adaptabilité aux évolutions technologiques (logiciels gratuits et payants) et aux nouveaux médias, en particulier Twitter, sont indispensables car cela évolue en permanence. Enfin beaucoup de clairvoyance et de rapidité dans la curation des informations collectées… afin d’adresser la bonne information à la bonne personne au bon moment.

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.53 INTERVIEWS

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ?

Il permet d’adresser tous les enjeux stratégiques d’une entreprise : de la vision de la concurrence à celle des clients en passant par l’innovation et la détection de tendances futures pouvant impacter le business modèle ou les métiers d’une entreprise.

Le métier de veilleur est passionnant au sens où il permet d’avoir une vision à 360° de ces enjeux, alors que bien souvent une fonction se cantonne à un angle de vue spécifique. Faire de la veille, quel que soit le domaine d’activités, c’est s’ouvrir l’esprit et vouloir mieux connaître le monde qui nous entoure.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A-T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Pas vraiment. Ma façon de faire de la veille dans le monde de l’énergie est transposable à d’autres secteurs d’activités. Les contenus, les sources et les livrables seront différents, mais les méthodologies seront globalement les mêmes. C’est juste le rythme qui peut changer ; certains secteurs étant davantage soumis aux innovations et à la pression réglementaire et concurrentielle.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Face à la croissance exponentielle des informations et leur redondance au travers de médias traditionnels, du web et des médias sociaux, je pense que les veilleurs joueront de plus en plus un rôle de curateurs dans les organisations, se positionnant à la frontière entre les sources d’information, toujours plus nombreuses, et les clients-bénéficiaires, submergés de toutes parts.

Souvent j’emploie l’image du « courtier en informations » (infobroker). Par ailleurs, je crois aussi que les compétences IT du veilleur seront de plus en plus relayées au second plan au fur et à mesure que les technologies de veille seront de plus en plus performantes. La valeur ajoutée du veilleur s’articulera alors surtout sur la traduction des besoins de veille, ses capacités d’analyse et de restitution.

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QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

Je suis issu d’un Master Stratégie et Veille de l’Université d’Orléans. Mon métier d’origine est donc la veille et ce depuis mon premier poste dès 2007 au sein de la Cosmetic Valley pour la mise en place de la cellule de veille du pôle de compétitivité dédié à la parfumerie cosmétique. Poste que j’occupe toujours aujourd’hui.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

Un fort esprit de synthèse et d’analyse. Il est primordial de ne pas noyer ses interlocuteurs sous des tonnes d’information, il faut donc choisir les plus pertinentes et les diffuser aux bonnes personnes, autrement on risque fort de ne pas intéresser les lecteurs.

Cette information doit de plus être valorisée en recoupant d’autres informations afin d’apporter une vision à 360° sur un sujet permettant de prendre des décisions en toute connaissance de cause. Il faut donc être capable de traiter beaucoup de données et de voir les informations qui sortent du lot, le veilleur est en première ligne pour détecter les fameux signaux faibles.

PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE JULIEN ROMESTANT

Responsable Intelligence Économique & Webmaster au sein de COSMECTIC VALLEY

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ?

Le métier de veilleur permet d’être à l’avant-garde des tendances et des mouvements de marchés ou des découvertes scientifiques. Les informations peuvent changer très régulièrement et il n’est pas permis de rester sur un succès d’une découverte d’information, il faut sans cesse aller de l’avant, c’est en cela que c’est un métier passionnant.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A-T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Mon secteur d’activité est la parfumerie cosmétique, ce secteur est très impacté par l’image. Une de mes missions a été de mettre en place une veille sociétale pour voir le discours négatif ou positif envers les produits cosmétiques.

La surexposition médiatique des cosmétiques dans les médias en fait une cible de choix, limite un défouloir pour ceux qui cherchent à communiquer sur un sujet. J’ai appris que le discours autour des produits cosmétiques est parfois plus émotionnel que rationnel. De l’étranger on loue la sécurité des produits cosmétiques français car il n’y a pas de problèmes d’allergies ni de métaux lourds comme c’est le cas en Asie ou en Afrique pour les produits dépigmentant. Comme nul n’est prophète en son pays, en France notre industrie est parfois accusée des pires maux sans pour autant que ceux-ci soient fondés.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Pour l’avenir, il faudra davantage s’intéresser aux informations informelles contenues dans l’écosystème des organisations (les salons, les congrès, les expériences utilisateurs …).

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.55 INTERVIEWS

Il est également notable que la masse des données à traiter s’accroit de manière quasi exponentielle, le Big Data et le Data Mining vont donc devenir incontournables et des compétences en termes d’informatique peuvent être nécessaires pour au moins pouvoir dialoguer avec les experts du domaine. En effet, si on comprend comment un système fonctionne il est plus facile d’en tirer le meilleur parti.

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

A l’origine j’étais partie pour être chercheur en chimie de formulation. En dernière année de Master, une grosse étude bibliographique était attendue, elle constituait le travail préparatoire au stage de fin d’études. Bien que nous disposions de temps consacré à cela et d’outils de recherche très convoités, nous nous sommes sentis démunis face à cet exercice car le temps d’enseignement à cette pratique fut bien sûr trop court dans le cadre d’une formation scientifique traditionnelle. Durant mon stage en recherche fondamentale j’ai découvert des articles scientifiques non identifiés lors de l’étude bibliographique, et qui pourtant m’auraient évité de perdre un temps précieux. J’ai compris l’importance d’être bien informée avant d’entreprendre toute action.

Parallèlement à ça, j’étais attirée par l’innovation, la stratégie et la compétitivité. J’ai donc suivi une formation complémentaire en veille stratégique et intelligence industrielle pour devenir super-chercheur ! Une fois dans l’entreprise, mes nouvelles compétences en veille et en traitement de l’information ont suscité un tel intérêt que l’on m’a rapidement proposé un poste où elles pouvaient servir à un plus grand nombre qu’à moi-même.

PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE LAURIANNE MIGNON

Ingénieur Veille chez LESAFFRE

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et informer les personnes sur les outils qui sont à leur disposition pour leur faciliter le travail. C’est parfois juste quelques trucs et astuces. Le meilleur moment est quand un chercheur me dit « Ah mais si j’avais eu les moyens de faire ça pendant ma thèse ! », car c’est exactement ce que j’ai ressenti à l’époque où j’ai découvert ces pratiques.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A-T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Je ne crois pas.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Je pense qu’après avoir traversé les étapes d’être un service connu, puis reconnu, il faut trouver des relais au sein des utilisateurs finaux, et leur attribuer le rôle de sélectionner l’information parmi celles qui sont récoltées pour eux et leurs collègues proches, en leurs transmettant une partie du savoir-faire. Il faut bien sûr qu’ils soient motivés, et idéalement qu’un pourcentage de leur temps de travail soit dédié à cela. Ceci permettra une augmentation en pertinence sur la sélection. Ainsi les professionnels de l’information peuvent se concentrer sur la catégorisation et l’évaluation des sources, des outils, sur la construction et l’optimisation des processus de veille. Ce qui permet ici d’assurer la pertinence de l’information qui est soumise à la sélection, d’équilibrer son flux.Ensuite j’imagine des réunions d’étonnement, où les lecteurs des livrables échangent régulièrement sur ce qu’ils ont pu lire, sur l’impact que ça peut avoir par rapport à leur travail, que des décisions soient prises en fonction de cela. Car il ne faut pas oublier que c’est à ça que sert la veille : s’informer sur son environnement pour prendre de bonnes décisions.Il faudra indéniablement savoir travailler en équipe, être collaboratif, et savoir bien gérer et animer son projet.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

De l’écoute : il faut prendre le temps d’analyser la situation, de bien comprendre quels sont les objectifs et les attentes du projet, en connaître les limites. Il faut savoir créer une bonne relation avec le client, car plus fluides seront les échanges, plus juste sera le rendu. C’est aussi le moment d’être bon communicant et d’expliquer que ce ne sont pas les « outils » qui font le travail, mais qu’ils sont là comme catalyseurs des projets de veille ou d’intelligence informationnelle souhaités.

Du courage et de la ténacité : Il ne faut pas avoir peur de passer des heures à faire des essais sur des bases de données, ou des outils de traitement de l’information, pour trouver la juste mesure en fonction des résultats attendus. Il faut aussi aller au bout des choses pour que tout ce qui a été entrepris devienne un succès et s’implémente pour longtemps.

De l’imagination et de la créativité : Il faut toujours garder une ouverture d’esprit, commencer par imaginer ce que l’on souhaite mettre en place, choisir les outils qui nous aideront à le faire, puis s’adapter, plutôt que d’essayer de reproduire des modèles qui ne sont pas la réalité de son entreprise. Ces derniers doivent rester indicatifs. Cela permet aussi de mieux pouvoir rebondir lorsque des modifications surviennent chez ses fournisseurs d’information, de logiciel, etc.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ?

J’aime que les gens me parlent de leurs problématiques et que l’on réfléchisse ensemble à ce qui pourrait leur venir en aide (une information, trouver un partenariat…). Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est le partage des bonnes pratiques, transmettre mes connaissances,

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PORTRAIT DE VEILLEUR - INTERVIEW DE GREGORY DUVALET

Chargé de veille et Knowledge Manager chez AREVA

QUEL EST VOTRE MÉTIER D’ORIGINE ?

Avec un BTS de Chimie-Biologie je me destinais à devenir laborantin, finalement j’ai continué mes études en innovation-biologie jusqu’à obtenir un master en innovation et intelligence économique.

J’ai travaillé pendant une année avec un prestataire d’AREVA, puis le groupe m’a embauché en qualité de documentaliste /gestionnaire de l’information.

Rapidement mon poste a évolué pour devenir le veilleur de la direction stratégie, j’y suis restée 5 ans, aujourd’hui je suis en charge de la veille et du KM pour la direction R&D. Dans le secteur de l’industrie, une veille efficace, implique une double compétence avec un background scientifique et technique.

Il est important de saisir rapidement la demande de veille, connaitre les enjeux et les environnements de nos activités. En pratique, je réalise ma veille en suivant le cycle habituel, je fais le sourcing sur les thématiques recherchées, je collecte, j’analyse et je diffuse l’information.

QUELLES SONT LES QUALITÉS NÉCESSAIRES POUR EXERCER VOTRE MÉTIER ?

Il est nécessaire d’être curieux, d’avoir une grande capacité d’écoute pour saisir la demande de veille, et parfois aider son interlocuteur à formuler ses besoins. Bien connaitre son entreprise me parait important, pour exploiter les ressources en interne et mettre en oeuvre une veille de qualité afin d’inciter les collaborateurs à lire les livrables proposés.

De plus, c’est une fonction qui demande d’être à l’écoute des tendances, des outils, il me semble important d’adhérer à un réseau et de participer à des manifestations professionnelles afin d’échanger avec ses pairs.

Il faut savoir rechercher rapidement et efficacement sur Internet, sans forcément passer par des moteurs de recherche, en un mot être « débrouillard » sur la toile tout en respectant le Droit.

QUELS SONT LES POINTS FORTS DE VOTRE MÉTIER ? EN QUOI EST-IL UN MÉTIER PASSIONNANT ? J’exerce un métier qui est passionnant, il y a une forte mobilité intellectuelle, le spectre des thématiques est très large et cela permet de développer de multiples compétences.

VOTRE SECTEUR D’ACTIVITÉ A-T-IL UNE INFLUENCE PARTICULIÈRE SUR VOTRE MÉTIER DE VEILLEUR ?

Il faut faire preuve de rigueur, de précisions car nous touchons à des domaines sensibles. En terme de visibilité sur les réseaux, disons que je les utilise pour surveiller des thématiques, néanmoins je reste très discret.

En effet, le secteur de l’énergie et en particulier celui du nucléaire touchent à des

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sujets à risques, et mieux vaut éviter de trop se divulguer en exposant son entreprise, les concurrents comme les opposants sont aussi à l’affut d’information !

Sinon dans la vie de tous les jours, je constate que la fonction de veilleur est encore assez méconnue, les gens ont parfois du mal à comprendre ce que je fais réellement.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’AVENIR DE VOTRE MÉTIER ? QUELLES SERONT LES COMPÉTENCES MOBILISÉES ?

Depuis que je suis dans le groupe, je ne vois pas émerger des personnes issues d’études de veille ou des documentalistes de formation initiale.

Il y a beaucoup de veilleurs sur le marché et finalement les profils généralistes sont moins recherchés que les personnes déjà expertes dans un domaine. C’est d’autant plus le cas dans mon secteur d’activité, où l’expertise dans un domaine scientifique est souvent requise. Je sais que les ressources humaines vont naturellement rechercher quelqu’un qui a une expertise et le former à la gestion de l’information. Au niveau de l’avenir de ces métiers, il me semble essentiel d’avoir le soutien de son management.

En effet, l’information a un coût que ce soit en abonnements, en outils ou bien encore en terme de temps de travail des collaborateurs. En période de crise ce n’est pas à négliger ! Sinon j’avoue apprécier depuis longtemps le Mind Mapping.

Il n’y a rien de plus visuel pour synthétiser et transmettre une pensée, une veille, un réseau d’acteurs ou bien encore un événement. Dans les mois à venir, je vais chercher à mieux exploiter les métadonnées des informations scientifiques et techniques dans des cartographies de grands corpus pour détecter des signaux faibles et thématiques émergentes.

CE QU’IL FAUT RETENIR

LA VEILLE EST UN MÉTIER À PART ENTIÈRE ET UN HYPER MÉTIER

Les professionnels de la veille tendent à occuper une place centrale au sein de l’entreprise. Véritables hommes et femmes d’orchestre, ils doivent être dotés d’une solide culture générale, de compétences métier éprouvées, d’une excellente expertise marché et de fortes qualités relationnelles pour réussir à donner la bonne information à la bonne personne au bon moment.

LE VEILLEUR A UN ESPRIT COMMUNAUTAIRE ET PARTICIPE À L’ÉMERGENCE DE PRATIQUES COLLABORATIVES AU SEIN DE SON ENTREPRISE

Les veilleurs ont parfaitement compris que l’information doit être partagée et enrichie par une communauté pour gagner en valeur ajoutée et acquérir une réelle dimension stratégique. À leur niveau, les professionnels de la veille sont le plus souvent adhérents d’une organisation professionnelle et participent aux événements de la communauté. Ils ont donc toutes les compétences pour mettre en œuvre et animer des échanges collaboratifs au sein de leur entreprise dès que les habitudes de communication évolueront.

L’AVENIR DU MÉTIER DE LA VEILLE PASSERA PAR SA DIMENSION HUMAINE

Avec l’évolution des outils, la diversification et la multiplication des sources, et la vitesse grandissante avec laquelle l’information circule, l’avenir du métier passera par toujours plus d’expertise humaine. Plus la masse d’informations sera grande, plus la nécessité de trier, de traiter, de sélectionner, d’analyser et d’enrichir les données collectées sera forte pour leur donner du sens et de la valeur.

LE RÔLE DU VEILLEUR

P.59 LE RÔLE DU VEILLEUR - INTERVIEWS

QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES

ET MOYENNES STRUCTURES ?

P.60QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES ET MOYENNES STRUCTURES ?

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUES

QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES ET MOYENNES STRUCTURES ?

P.61 QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES ET MOYENNES STRUCTURES ?

LE SOUTIEN DES POUVOIRS PUBLICS

La veille stratégique, et plus largement l’intelligence économique, est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Lors du colloque intitulé « Quels bénéfices concrets tirent les entreprises industrielles de leur veille stratégique ? », organisé à Lyon le 26 novembre 2013 par AMI Software, M. Pascal Brocard, en tant que chargé de mission régional Intelligence Économique à la DIRECCTE, évoquait la volonté politique des récents gouvernements successifs de sensibiliser les entreprises à l’intelligence économique.

Il apparaît en effet stratégique pour l’Etat que les entreprises disposent de tous les outils nécessaires pour améliorer leur compétitivité, assurer leur développement économique et pérenniser leurs activités. Cela passe notamment par les trois piliers de l’intelligence économique évoqués dans la première partie de cet ouvrage :

>> la veille stratégique au service de l’innovation et de la prise de décision éclairée,

>> la protection des données stratégiques pour pérenniser l’entreprise,

>> l’influence pour développer l’activité de l’entreprise et gagner des parts de marché.

DES INITIATIVES DE MUTUALISATION DE LA VEILLE POUR APPORTER DES SOLUTIONS AUX PLUS PETITES STRUCTURES

Les pouvoirs publics ont également un rôle de soutien dans les projets locaux visant à doter un territoire ou une communauté professionnelle d’un dispositif de veille. Cela fut par exemple le cas du projet RADAR, qui a permis à la fédération professionnelle Allizé-Plasturgie de développer un projet de veille mutualisé.

Partant du constat que les plus petites entreprises n’ont parfois ni le temps ni les moyens humains et financiers d’initier une démarche de veille, certaines organisations professionnelles comme Allizé-Plasturgie ou le CETIM ont pris à leur charge la mise en place d’un dispositif complet de veille au profit de l’ensemble de leurs adhérents.

En mutualisant les processus de veille, ces organisations peuvent offrir aux entreprises de leur secteur trois niveaux de veille :

>> une veille collective, portant généralement sur l’actualité marché,

>> une veille thématique qui peut être structurée soit par secteur d’activité soit par filière selon l’organisation interne de la fédération professionnelle,

>> une veille sur mesure, pour répondre aux besoins spécifiques de chaque entreprise.

P.62QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES ET MOYENNES STRUCTURES ?

Ces expériences de mutualisation de veille sont relativement récentes mais les premiers retours sont tous positifs, comme en témoigne Mme Sandrine Alnet, Responsable Intelligence Économique au sein d’Allizé-Plasturgie :

« La veille que nous réalisons pour les entreprises du secteur de la plasturgie a permis à deux entreprises de prendre des décisions stratégiques pour leur développement et leur pérennité. La première a pu éviter un arrêt de production en anticipant le déréférencement d’un produit par un fournisseur. La seconde a pu se positionner avant ses concurrents auprès d’une grosse entreprise qui allait changer ses emballages en verre par des emballages plastiques ».

QUELLES SOLUTIONS POUR LES PETITES ET MOYENNES STRUCTURES ?

LE POINT DE VUE D’UN PROFESSIONNEL :

M. Alain BEAUVIEUXPDG

AMI SOFTWARE

« L’un des challenges pour l’économie française, c’est de faire en sorte que les TPE, les PME et les ETI utilisent avec leurs moyens et leur manière de faire des outils de veille professionnels, qu’ils adoptent ces pratiques dans leur développement. Evidemment, une PME de quinze personnes ne peut pas toujours avoir la possibilité de créer un département de cinq personnes spécialisées dans la veille. En revanche, la bonne réflexion à avoir c’est de se dire : « comment puis-je mutualiser ? », « est-ce que cet effort ne peut pas être porté par une chambre de commerce ou par une association de professionnels ? »

Source : colloque « Quels bénéfices concrets tirent les entreprises industrielles de leur veille stratégique ? », organisé à Lyon le 26 novembre

2013 par AMI Software.

CONCLUSION

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUESP.63 CONCLUSION

P.64CONCLUSION

LA VEILLE EST UN OUTIL DE PILOTAGE ESSENTIEL POUR ANTICIPER LES MOUVEMENTS DU MARCHÉ

En France, et plus particulièrement dans le monde de l’industrie, l’intégration de la veille dans les entreprises est relativement récente. La crise économique qui secoue les marchés depuis quelques années a amené de facto de nouvelles préoccupations : les dirigeants doivent être en capacité de préserver la compétitivité de leurs entreprises et d’assurer leur pérennité.

Aujourd’hui, la plupart des entreprises industrielles ont compris qu’il était indispensable de surveiller leur marché pour anticiper les crises et réagir immédiatement en cas de mouvement de la concurrence ou de nouvelles tendances technologiques. Selon leur taille, les moyens humains et financiers qu’elles peuvent dégager ou leurs besoins intrinsèques en informations, les démarches de veille initiées par les entreprises auront des caractéristiques différentes.

Si le métier repose sur des processus similaires et une méthodologie commune, quel que soit le secteur d’activité ou l’environnement marché, la raison d’être de la veille, sa nature profonde, le contenu et la forme de ses livrables s’adaptent aux besoins spécifiques des entreprises et à leurs habitudes de communication.

L’enquête révèle l’existence de grandes tendances dans le monde de l’industrie : la veille est essentiellement liée à la notion d’alerte et la diffusion de l’information se fait par mail. Malgré sa vocation à favoriser les prises de décisions au plus haut niveau

de l’organigramme, les données produites par la veille sont rarement transformées en indicateurs. Une grande partie de l’information délivrée par les veilleurs répond donc à des besoins ponctuels.

LE PROFESSIONNEL DE LA VEILLE DOIT ÊTRE UN CHEF D’ORCHESTRE

La qualité de l’information produite repose en premier lieu sur de l’expertise et des compétences humaines. Les interviews réalisées dans le cadre de l’enquête montrent que les professionnels de la veille trouvent leur métier passionnant, car riche intellectuellement parlant. Pour réussir dans ses missions, le veilleur ne doit pas seulement être un spécialiste de l’information.

Il doit savoir être un grand communicant, un provocateur d’idées nouvelles et un manager. Tous ont conscience que la collecte et l’analyse de données ne représentent qu’une partie du métier. Les enjeux à venir portent davantage sur la capacité qu’ont les entreprises de mettre en œuvre des dispositifs d’intelligence collective et d’initier des échanges collaboratifs pour enrichir et capitaliser l’information.

MALGRÉ LA SOPHISTICATION TECHNOLOGIQUE DU MÉTIER, LA QUALITÉ DE LA VEILLE DÉPEND SURTOUT DE L’EXPERTISE HUMAINE

Il apparaît clairement au fil de l’enquête que les outils de veille ont une vraie valeur ajoutée. Les cellules de veille qui ne disposent d’aucun outil ou qui se servent d’outils gratuits sont tributaires d’Internet. Il devient alors complexe de recouper cette

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information avec des données émanant d’autres canaux. Les outils professionnels de veille sont donc un atout dès lors que le périmètre de surveillance intègre des sources d’origine différente et que le facteur temps est un enjeu critique.

Il est intéressant de constater que la dimension humaine est une constante à tous les niveaux du métier de la veille. Malgré la sophistication et la multiplication des technologies de captation et de traitement de l’information, les professionnels de la veille s’appuient sur l’humain dès qu’ils le peuvent. Le terrain constitue par exemple la seconde source d’approvisionnement en données : les conférences, les séminaires, les réunions avec les fournisseurs ou les sous-traitants, et les clubs-utilisateurs sont utilisés par près d’un professionnel sur deux en complément de leur veille Internet. Par ailleurs, la communauté des veilleurs est assez active.

Un grand nombre de professionnels de la veille adhèrent à une organisation professionnelle et participent à des événements en lien avec le métier. Cela dénote une véritable volonté de la profession de s’appuyer sur la communauté pour faire évoluer les pratiques de veille au sein des entreprises et de réfléchir aux enjeux à venir.

LA PRATIQUE DE LA VEILLE ET LES USAGES AU SEIN DES ENTREPRISES ÉVOLUERONT POSITIVEMENT AVEC LE DÉVELOPPEMENT DES ÉCHANGES COLLABORATIFS

L’accompagnement des entreprises dans le développement de leurs démarches de veille est un de ces enjeux.

L’usage des outils professionnels de veille doit se généraliser, même dans les plus petites structures, et les échanges doivent tendre vers plus de collaboratif. Si la profession est à même d’apporter un certain nombre de solutions, comme la mutualisation des outils par exemple, les dispositifs de veille ne pourront jouer pleinement leur rôle stratégique qu’à partir du moment où les usages en matière de communication interne, d’enrichissement, de capitalisation et de partage de l’information auront évolué au sein des entreprises.

P.14 LA VEILLE DANS L’INDUSTRIE : DEMARCHES ET BONNES PRATIQUES

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JÉRÔME ZAMYResponsable Marketing Communication

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