techniques neuromusculaires et membre superieur

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1 )- © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. L’approche thérapeutique manuelle est es- sentiellement empirique et de nombreuses théories, expliquant le mode d’action, sont avancées, mais leur évaluation se heurte à la difficulté de réaliser une technique placebo au sein d’une étude en double aveugle sans contact corporel. Actuellement, il est admis que les techniques cutanées font intervenir les structures ner- veuses du derme et de l’hypoderme, comme la plupart des réflexothérapies telles que l’acupuncture dont la stimulation des points, qui ont une réalité physique et histologique (complexe neurovasculaire), met en jeu des récepteurs spécialisés intervenant dans la ré- gulation du message nociceptif (gate control de Melzac et Wall) mais aussi entraîne la pro- duction de neuromédiateur comme l’ont dé- montré les expériences de transfert sérique de l’analgésie acupuncturale. En ce qui concerne les techniques tendino- musculaires, la connaissance du mode de fonctionnement de la contraction musculaire, tant aux niveaux des capteurs spécialisés que des voies et des centres, apporte un certain nombre de réponse aux interrogations posées par les résultats de techniques pratiquées (réflexe myotatique, inhibition réciproque, boucle gamma…). Nous abordons dans ce chapitre les techni- ques neuromusculaires appliquées à la pa- thologie mécanique du membre supérieur rencontrée en Médecine du sport. L’étirement post-isométrique s’applique pré- férentiellement à un muscle douloureux et hypo-extensible. Si cette technique est indis- pensable en regard des muscles du squelette axial ou du membre inférieur, qui sont en ma- jorité toniques, elle est relativement moins utilisée au niveau du membre supérieur où prédominent des muscles phasiques. La pression glissée le remplace très souvent, agissant sur la peau, le fascia, l’aponévrose et les fibres musculaires. Le raccourcissement musculaire est indis- pensable, d’autant qu’il s’applique essentiel- lement sur un muscle douloureux et normo- extensible, situation la plus fréquemment rencontrée au niveau du membre supérieur, en l’absence de pathologie articulaire ou ten- dineuse associée. Le décordage tendineux est utile, son action à proximité de l’insertion osseuse est en faveur d’une sollicitation des organes neurotendi- neux de Golgi. Techniques neuromusculaires appliquées au membre supérieur D. BONNEAU Service de Gynécologie-Obstétrique - CHU Carémeau - 30029 Nîmes cedex 9 Institut Supérieur de Thérapeutique Manuelle - 23, avenue des Lierres - 84000 Avignon www.medecinemanuelle.fr

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    Lapproche thrapeutique manuelle est es-sentiellement empirique et de nombreuses thories, expliquant le mode daction, sont avances, mais leur valuation se heurte la difficult de raliser une technique placebo au sein dune tude en double aveugle sans contact corporel.

    Actuellement, il est admis que les techniques cutanes font intervenir les structures ner-veuses du derme et de lhypoderme, comme la plupart des rflexothrapies telles que lacupuncture dont la stimulation des points, qui ont une ralit physique et histologique (complexe neurovasculaire), met en jeu des rcepteurs spcialiss intervenant dans la r-gulation du message nociceptif (gate control de Melzac et Wall) mais aussi entrane la pro-duction de neuromdiateur comme lont d-montr les expriences de transfert srique de lanalgsie acupuncturale.

    En ce qui concerne les techniques tendino-musculaires, la connaissance du mode de fonctionnement de la contraction musculaire, tant aux niveaux des capteurs spcialiss que des voies et des centres, apporte un certain nombre de rponse aux interrogations poses par les rsultats de techniques pratiques (rflexe myotatique, inhibition rciproque, boucle gamma).

    Nous abordons dans ce chapitre les techni-ques neuromusculaires appliques la pa-thologie mcanique du membre suprieur rencontre en Mdecine du sport.

    Ltirement post-isomtrique sapplique pr-frentiellement un muscle douloureux et hypo-extensible. Si cette technique est indis-pensable en regard des muscles du squelette axial ou du membre infrieur, qui sont en ma-jorit toniques, elle est relativement moins utilise au niveau du membre suprieur o prdominent des muscles phasiques.

    La pression glisse le remplace trs souvent, agissant sur la peau, le fascia, laponvrose et les fibres musculaires.

    Le raccourcissement musculaire est indis-pensable, dautant quil sapplique essentiel-lement sur un muscle douloureux et normo-extensible, situation la plus frquemment rencontre au niveau du membre suprieur, en labsence de pathologie articulaire ou ten-dineuse associe.

    Le dcordage tendineux est utile, son action proximit de linsertion osseuse est en faveur dune sollicitation des organes neurotendi-neux de Golgi.

    Techniques neuromusculaires appliques au membre suprieur

    D. BonneauService de Gyncologie-Obsttrique - CHU Carmeau - 30029 Nmes cedex 9

    Institut Suprieur de Thrapeutique Manuelle - 23, avenue des Lierres - 84000 Avignonwww.medecinemanuelle.fr

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    PrinciPes des techniques neuromusculaires

    Elles reposent sur les mcanismes de rgula-tion de la contraction musculaire.

    raPPel sur la rgulation de la contraction musculaire [5, 19]

    Le muscle crie la douleur de larticulation qui souffre.

    Il est dot dun capteur de longueur et plus pr-cisment de raideur, le fuseau neuromusculaire dont ltirement est le stimulus privilgi.

    son extrmit se positionne un capteur de force, lorgane neurotendineux de Golgi, qui analyse les efforts transmis au levier squelet-tique sur lequel il se fixe.

    Le muscle est un activateur unidirectionnel qui ne possde pas de marche arrire. Cette situation ncessite, pour assurer la rversibi-lit de laction, de lui adjoindre un muscle antagoniste. Mais ce dernier ne se contente pas de raliser cette rtroaction, car il contr-le aussi la bonne marche du mouvement pro-gramm se rservant tout moment la possi-bilit de freiner ce dernier.

    La rgulation de ce systme dpend donc de la boucle Gamma et son fonctionnement fon-damental, le rflexe myotatique, est quoti-diennement utilis par tout mdecin dans la recherche des rflexes osto-tendineux.

    Le muscle possde quatre tats :- Deux physiologiques, qualifis dintrinsques

    car ils sont sous la dpendance du contrle conscient de la motricit volontaire :. ltat contract,. ltat relch.

    - Deux tats, dits extrinsques, imposent la mise en jeu dune force extrieure, celle du thrapeute :. ltat tir,. ltat raccourci.

    Ce sont ces deux derniers tats qui sont privi-lgis en thrapeutiques manuelles, car ils permettent, de manire lective, une rinitia-lisation des capteurs musculaires.

    En effet, lors de ltirement, la stimulation du fuseau neuromusculaire est optimale, alors que, durant le raccourcissement maximal, il est mis totalement au repos.

    Le fonctionnement de linnervation rcipro-que permet de comprendre que la mise en raccourcissement dun muscle a un effet po-tentialis par la mise en tirement maximal de lantagoniste. Le facteur temps est pri-mordial, potentialisant leffet. La position de raccourcissement maximal est maintenue 90 secondes.

    ltirement Post-isomtrique [1, 6, 8, 12, 20]

    Appele aussi myotensif, cette mthode d-rive du contracter-relacher, employ en r-ducation. Le but est dtirer et dcontracter le muscle spasm.

    Cette technique sapplique en priorit une pathologie musculaire douloureuse associe une restriction de mobilit en rapport avec la contracture musculaire.

    Lapplication la plus classique est le syndro-me myo-fascial qui se caractrise par une douleur projete, le plus souvent dans les dermatomes correspondant aux racines mo-trices du muscle en cause. Cette particularit la distingue de la douleur strictement uni-m-tamrique tmoin dune dysfonction segmen-taire vertbrale.

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    Le praticien ralise un examen programm rgional la recherche dune limitation dam-plitude articulaire dorigine musculaire.

    Ce qui sous-entend dliminer une cause osto-cartilagineuse dgnrative, inflam-matoire ou traumatique par limagerie et la biologie.

    Le contexte post-traumatique oriente vers une cause cicatricielle dorigine capsulo-liga-mentaire.

    En pratique, aprs avoir identifi le muscle ou le plus souvent un groupe de muscles agonis-tes, on demande au patient deffectuer une contraction isomtrique (sans dplacement des leviers articulaires), dont lintensit de la force est faible.

    Il est inutile que le patient dveloppe une force importante, lobjectif est de mettre en jeu la boucle neuromusculaire et non de fati-guer le muscle.

    Une rsistance manuelle est applique sur le segment mobile par le thrapeute. Le vecteur de cette rsistance est directement appliqu dans le sens inverse du mouvement provoqu par le muscle que lon veut tirer. Cette contrac-tion est maintenue durant six secondes.

    Au terme de cette contraction, aprs un temps mort dune deux secondes, ncessaire au relchement de lensemble des fibres mus-culaires, le muscle est amen la position dtirement identifie par la perception dune rsistance appele barrire motrice. Cet ti-rement est maintenu une douzaine de secon-des, sans -coup (fig. 1).

    Une nouvelle contraction est demande, sui-vie dun tirement, puis renouvele jusquau gain damplitude dsire.

    Les variantes sont nombreuses et se diffren-cient par le nombre de cycles et leur dure.

    On peut utiliser la respiration en demandant au patient dinspirer lentement durant la contraction isomtrique et de souffler durant la priode dtirement.

    Pression glisse

    Il est parfois utile dassocier en fin de ltire-ment post-isomtrique une pression glisse en regard du muscle trait.

    Cette manuvre associe une action superficielle cutane, proche du massage rflexe, et une action profonde sur la contracture musculaire.

    Fig. 1 : tirement post-isomtrique de llvateur de la scapula : Position de dpart gauche et darrive droite

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    La ralisation de cette manuvre seffectue selon le protocole suivant : Aprs avoir palp en profondeur le ou les muscles pri-articu-laires de larticulation lse et mis en viden-ce une zone contracture douloureuse (aprs avoir pris soin dliminer par chographie, en cas de doute une autre atteinte tel un hma-tome rcent), le muscle est mis en position dtirement et le praticien exerce des pres-sions glisses profondes, dans le sens des fibres, en insistant sur la zone de contracture, jusqu lobtention de lattnuation objective de la contracture. Lamlioration subjective par le patient est parfois vcue comme une douleur qui fait du bien !

    le dcordage [7, 16]

    le dcordage interpineux

    Il sapplique en regard du segment rachidien impliqu dans le territoire dinnervation du membre suprieur, soit de C8 T7 pour lin-nervation neuro-vgtative (tractus interm-dio-latralis, centre du systme nerveux sym-pathique) et C4-T1 pour linnervation somatique (plexus brachial).

    La ralisation de cette technique est prcde dun diagnostic palpatoire, doux et lger, la recherche dune modification de la structure du tissu sous-cutan traduisant un dysfonc-tionnement sous-jacent. On recherche la vert-bre qui sort tmoin, au niveau cervical, dune attitude antalgique en rectitude avec perte de la lordose physiologique. Lefficacit tant ap-prcie par la modification de la texture du conjonctif sous-cutan et, bien entendu, de la perception de la vertbre rentre, due la restauration de la lordose physiologique.

    La technique demande beaucoup de dextri-t, le geste utilise soit linter-phalangienne proximale de lindex soit la pulpe distale des doigts dans les zones plus sensibles.

    Dans un premier temps, on repre le proces-sus-pineux et sa face latrale (la droite pour le praticien droitier) sur laquelle on applique la base de la deuxime phalange de lindex, la mtacarpo-phalangienne est en extension les inter-phalangiennes en flexion. Tout en main-tenant une pression sur la face latrale de lpineuse on remonte crnialement jusqu la perception de lespace interpineux et son environnement cutano-tendino-musculaire.

    ce moment-l, on majore la pression de droite gauche, perpendiculairement laxe rachidien, on met en tension trois secondes et on accentue brivement la pression pour pas-ser en pont dans lespace en ralisant le m-canisme sec dune lame de canif qui se replie.

    Lacquisition du doigt canif requiert une pratique quotidienne, permettant en outre lobtention dun cal dorsal interphalangien proximal (fig. 2).

    le dcordage musculaire

    Comparable au prcdent, il consiste la ra-lisation dun tirement transversal, bref et rapide du tendon musculaire, le plus proche possible de linsertion osseuse.

    Cette technique peut se moduler selon la pa-thologie incrimine :

    Fig. 2 : dcordage interpineux du rachis cervical

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    - Le dcordage mtamrique : Dans les pa-thologies radiculaires squellaires, en effet cette mthode est fortement dconseille dans les radiculites aigus, on dcorde les muscles dpendant de ltage mtamrique en cause.

    - Le dcordage pri-articulaire : Dans les pa-thologies articulaires priphriques, on d-corde certains des tendons des muscles moteurs de larticulation atteinte.

    le Positionnement ou le raccourcissement maximal [9]

    Cette technique drive de la mthode dcrite par L.H.J. Jones : Strain and counterstrain. La technique originale dcoule de lexamen os-topathique. La mise en vidence de la lsion dfinie par la restriction de la mobilit articu-laire est complte par la recherche palpa-toire manuelle dun point sensible appel par lauteur tender point. Une fois le point loca-lis, le thrapeute recherche la position de confort maximal qui permet de faire dispara-tre la douleur du point ou de lattnuer des 2/3 de son intensit. Cette position de confort est maintenue durant 90 secondes, sans aucune participation du patient.

    La technique que nous proposons ne sappli-que pas une lsion ostopathique mais ex-clusivement un point douloureux musculaire.

    Cette mthode sutilise prfrentiellement en cas de douleur sans limitation articulaire, si-tuation que lon rencontre frquemment en fin de sance, aprs avoir ralis un tirement post-isomtrique.

    Le choix du muscle traiter repose sur lexa-men clinique et la mise en vidence de points sensibles, du reprage des cordons myalgi-ques, en respectant soigneusement lors de la ralisation de la technique, la direction des fibres musculaires.

    Aprs reprage du point douloureux muscu-laire, tout en maintenant la pression digitale, on recherche la position idale de raccourcis-sement du muscle en cause. Cette position doit apporter une diminution nette de la dou-leur (au moins des deux tiers). On conserve la position de sdation durant 90 secondes. Le retour doit tre totalement passif et ralis avec lenteur et douceur (fig. 3).

    Un contrle immdiat de la sensibilit du point, qui doit avoir diminu au moins des deux tiers de son intensit, permet de juger de lefficacit de la technique.

    aPPlication des techniques neuromusculaires au membre suPrieur [6-10, 12, 15, 16, 18, 20]

    Comme nous lavons crit dans lintroduction, la technique en raccourcissement prdomine sur ltirement post-isomtrique.Ainsi, nous ne dcrivons que les muscles qui tirent le plus de bnfice de ltirement.

    tirement Post-isomtrique

    Aprs prsentation de chaque muscle, rappe-lant ses insertions proximales et distales, son innervation et son action, nous illustrons la

    Fig. 3 : Positionnement du muscle supinateur

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    technique par des photographies montrant la position de dpart et darrive pour ltire-ment post-isomtrique. Dans cette mthode, il est fondamental de respecter le tempo (six secondes de contraction isomtrique, contem-porain dun temps inspiratoire, suivi de deux secondes de relchement, avant de mettre le muscle en position dtirement qui est main-tenue douze secondes).

    Petit pectoral et subclavier (fig. 4 et 5)

    Petit pectoral- Insertion : 3, 4, 5e ctes- Terminaison : bord mdial du processus co-

    racode- Action : abaisseur et antpulseur de la

    scapula- Innervation : nerf pectoral mdial (C8-T1)

    Subclavier- Insertion : face suprieure du premier car-

    tilage costal et de la premire cote- Terminaison : partie moyenne de la face in-

    frieure de la clavicule- Action : abaisseur de la clavicule et inspira-

    teur accessoire- Innervation : nerf du subclavier (C5-C6)

    elvateur de la scapula (fig. 6 et 7)

    Elvateur de la scapula- Insertion : processus transverse de C1 C4

    (tubercule dorsal de C3 et C4)- Terminaison : bord mdial de la scapula, en-

    tre son angle suprieur et la racine de lpine. Les fibres de ce muscle subissent une tor-sion, puisque la fibre issue de C1 a un trajet vertical et superficiel vers le bord mdial de la scapula, alors que les fibres issues de C4 ont une direction oblique pour se terminer le plus latralement sur langle de la scapula.

    Fig. 4 : insertions des muscles petit pectoral et sous-clavier

    Fig. 5 : tirement post-isomtrique du petit pectoral : Position de dpart gauche et darrive droite

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    - Innervation : C3, C4, C5 nerf dorsal de la scapula

    - Action : lvation de la scapula, latro-fl-chisseur et rotateur homolatral du RC

    Rhombode- Insertion : processus pineux de C7 T5- Terminaison : bord mdial de la scapula- Innervation : branche ventrale de C4 et C5- Action : adduction et lvation de la scapula

    (contre bascule de la scapula en couple avec le petit pectoral)

    extenseurs de la main et des doigts (fig. 8 et 9)

    Extenseur ulnaire du carpe- Insertion : picondyle latral- Terminaison : base du cinquime mta-

    carpien- Action : extension et inclinaison ulnaire du

    carpe- Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)

    Fig. 7 : ePi de llvateur de la scapula : Position de dpart gauche et darrive droite

    Fig. 6 : insertions des muscles lvateurs de la scapula et du rhombode

    Fig. 8 : insertions des muscles extenseurs de la main et des doigts

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    Court extenseur radial du carpe- Insertion : crte sus-picondylienne- Terminaison : base du deuxime mtacar-

    pien- Action : extension et inclinaison radiale du

    carpe- Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)

    Long extenseur radial du carpe- Insertion : picondyle latral- Terminaison : base du troisime mtacar-

    pien- Action : extension et inclinaison latrale du

    carpe- Innervation : nerf radial (C6, C7, C8)

    Extenseurs des doigts- Insertion : picondyle- Terminaison : deuxime et troisime pha-

    langes des doigts

    - Action : extenseur de lIPP et de lIPD- Innervation : nerf radial

    supinateur (fig. 10 et 11)

    Fig. 9 : ePi des extenseurs du poignet et des doigts : Position de dpart gauche et darrive droite

    Fig. 11 : ePi du court supinateur : Position de dpart gauche et darrive droite

    Fig. 10 : insertions du muscle supinateur

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    - Insertion : picondyle latral- Terminaison : 1/3 proximal de la face lat-

    rale du radius- Action : supinateur- Innervation : nerf radial (C5, C6, C7)

    Flchisseurs du poignet et des doigts (fig. 12 et 13)

    Flchisseur du carpe- Insertion : picondyle mdial- Terminaison : retinaculum des flchisseurs

    et aponvrose palmaire superficielle- Action : flchisseur du poignet- Innervation : nerf mdian (C7, C8)

    Flchisseur radial du carpe- Insertion : picondyle mdial- Terminaison : base du deuxime mtacarpien- Action : flchisseur radial du poignet- Innervation : nerf mdian (C7-C8)

    Flchisseur ulnaire du carpe- Insertion : picondyle mdial pour le chef

    humral et bord mdial de lolcrne pour le chef ulnaire

    - Terminaison : pisiforme- Action : flchisseur ulnaire du poignet- Innervation : nerf ulnaire (C8-T1)

    Flchisseur profond des doigts- Insertion : proximal de la face mdiale de

    lulna, membrane interosseuse- Terminaison : par quatre tendons sur la face

    palmaire de P3- Action : flchisseur de linter-phalangienne

    distale- Innervation : nerf mdian (C7-C8) pour les

    chefs latraux ou radiaux destins au 2e et 3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts

    Flchisseur superficiel des doigts- Insertion : picondyle mdial pour le chef

    humral, bord mdial du processus coro-node pour le chef ulnaire et ligne oblique du radius pour le chef radial

    - Terminaison : par quatre tendons sur la face palmaire de P2

    - Action : flchisseur de linter-phalangienne proximale

    - Innervation : nerf mdian (C7-C8) pour les chefs latraux ou radiaux destins au 2e et 3e doigts et nerf ulnaire pour le 4e et 5e doigts

    Fig. 12 : insertions des muscles flchisseurs du carpe et des doigts

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    dcordage et Pression glisse

    La pression glisse seffectue selon les mo-dalits suivantes :- Aprs avoir palp en profondeur le ou les

    muscles pri-articulaires de larticulation lse et mis en vidence une zone contrac-ture douloureuse (aprs avoir pris soin dliminer par chographie, en cas de doute une autre atteinte tel un hmatome rcent).

    - Le muscle est mis en position dtirement et le praticien exerce des pressions glisses profondes, dans le sens des fibres, en insis-tant sur la zone de contracture, jusqu lob-

    tention de lattnuation objective de la contracture.

    Le dcordage musculaire consiste la rali-sation dun tirement transversal, bref et ra-pide du tendon musculaire, le plus proche possible de linsertion osseuse.

    dcordage du rhombode (fig. 14)

    Pression glisse du rhombode (fig. 15)

    Fig. 13 : ePi des flchisseurs palmaires du poignet et des doigts : Position de dpart gauche et darrive droite

    Fig. 14 : dcordage du rhombode Fig. 15 : Pression glisse du rhombode

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    dcordage de llvateur de la scapula (fig. 16)

    Pression glisse de llvateur de la scapula (fig. 17)

    dcordage du deltode (fig. 18)

    dcordage du petit rond (fig. 19)

    Pression glisse de linfra-pineux (fig. 20)

    Fig. 16 : dcordage de llvateur de la scapula

    Fig. 17 : Pression glisse de llvateur de la scapula

    Fig. 18 : dcordage du faisceau antrieur du deltode

    Fig. 19 : dcordage du petit rond

    Fig. 20 : Pression glisse de linfra-pineux

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    dcordage du triceps brachial (fig. 21)

    Pression glisse du triceps brachial (fig. 22)

    dcordage du petit pectoral (fig. 23)

    dcordage du coraco-brachial (fig. 24)

    dcordage du biceps brachial (fig. 25)

    Pression glisse de lextenseur radial du carpe (fig. 26)

    Fig. 21 : dcordage du triceps brachial

    Fig. 22 : Pression glisse du triceps brachial

    Fig. 23 : dcordage du petit pectoral Fig. 26 : Pression glisse de lextenseur radial du carpe

    Fig. 24 : dcordage du coraco-brachial

    Fig. 25 : dcordage du biceps brachial

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    dcordage de lextenseur radial du carpe (fig. 27)

    Pression glisse des flchisseurs des doigts (fig. 28)

    dcordage des flchisseurs des doigts (fig. 29)

    technique de raccourcissement musculaire

    Le choix du muscle traiter repose sur lexa-men clinique et la mise en vidence de points sensibles, du reprage des cordons myalgi-ques, en respectant soigneusement lors de la ralisation de la technique, la direction des fibres musculaires.

    Aprs reprage du point douloureux muscu-laire, tout en maintenant la pression digitale, on recherche la position idale de raccourcis-sement du muscle en cause. Cette position doit apporter une diminution nette de la dou-leur (au moins des deux tiers). On conserve la position de sdation durant 90 secondes. Le retour doit tre totalement passif et ralis avec lenteur et douceur. Pour chaque muscle, une photographie illustre la position de rac-courcissement musculaire.

    Position pour le muscle petit pectoral (fig. 30)

    DcubitusMdecin assis ct oppos au ct traiterPrise manuelle de la main homolatrale au niveau de la crte iliaque controlatrale et traction en diagonaleAppui scapulaire homolatral

    Fig. 29 : dcodage des flchisseurs des doigts

    Fig. 27 : dcordage de lextenseur radial du carpe

    Fig. 28 : Pression glisse des flchisseurs des doigts

    Fig. 30 : raccourcissement du petit pectoral

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

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    Position pour le muscle lvateur de la scapula (fig. 31)

    DcubitusLatroflexion homolatrale du rachis cervicalPrise manuelle du coude homolatralAscension du brasEpaule contre loreille

    Position pour le muscle rhombode (fig. 32)

    ProcubitusRotation controlatrale de la ttePrise manuelle du coude provoquant une as-cension et une adduction de la scapula

    Position pour le muscle supra-pineux (fig. 33 et 34)

    DcubitusAbduction du bras 45, antpulsion de 45, rotation rgler en fonction de lantalgie.Contre-appui sur la mtaphyse humrale proximale

    Rappel des insertions du supra-pineux

    Insertion : fosse supra-pineuse de la scapulaTerminaison : facette suprieure du tubercule majeur de lhumrusAction : abducteur, coapteur actif de la tte humraleInnervation : nerf supra-scapulaire (C5)

    Position pour le muscle sous-scapulaire (fig. 35 et 36)

    DcubitusMain en position rtro thoracique, la paume reposant sur le plan de la tableLe mdecin repousse le coude en position ventrale

    Fig. 31 : raccourcissement de llvateur (dtail du positionnement du doigt sur le point sensible droite)

    Fig. 32 : raccourcissement du muscle du rhombode

  • Techniques neuromusculaires appliques au membre suprieur

    15 )-

    S

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    . La

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    .

    Rappel des insertions du sous-scapulaire

    - Insertion : face antrieure de la scapula- Terminaison : partie supro-mdiale du tu-

    bercule mineur de la scapula- Action : rotateur mdial et adducteur- Innervation : nerfs subscapulaires suprieur

    et infrieur (C5-C6)

    Position pour le muscle coraco-brachial (fig. 37 et 38)

    DcubitusAppui sous le coudeAdduction et ascension du brasImpaction crniale de lhumrus, en fixant lacromion et la clavicule

    Fig. 33 : raccourcissement du muscle supra-pineux

    Fig. 36 : insertions du subscapulaire

    Fig. 34 : insertions du supra-pineux

    Fig. 35 : raccourcissement du muscle subscapulaire

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

    -( 16

    Rappel des insertions du biceps et du coraco-brachial

    Coraco-brachial- Insertion : processus coracode de la scapula- Terminaison : face mdiale de lhumrus- Action : flexion et adduction du bras- Innervation : nerf musculocutan (C5-C6)

    Biceps- Insertion : processus coracode de la sca-

    pula, bord suprieur de la cavit glnode de la scapula

    - Terminaison : tubrosit du radius- Action : flexion du coude, antpulsion du bras,

    adduction du bras, supination de lavant-bras- Innervation : nerf musculocutan (C5-C6)

    Position pour le muscle biceps (fig 39)

    DcubitusPaume sur le frontCoude en flexion et en supination, bras en antposition

    Position pour les muscles extenseurs radiaux du carpe (fig. 40)

    Assis ou dcubitusPoignet et doigts en extension

    Fig. 37 : raccourcissement du muscle coraco-brachial

    Fig. 38 : insertions du biceps et du coraco-brachial

    Fig. 39 : raccourcissement du biceps brachial

    Fig. 40 : raccourcissement des extenseurs radiaux du carpe

  • Techniques neuromusculaires appliques au membre suprieur

    17 )-

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    .

    Position pour le muscle supinateur (fig. 41)

    Assis ou dcubitusCoude en flexion 90, supination maximum

    Position pour les muscles flchisseurs des doigts (fig. 42)

    Mise en flexion palmaire du poignet et des doigtsRglage fin en jouant sur les inclinaisons ul-naire ou radiale

    intrinsques du pouce (fig. 43)

    Dans le cadre dun syndrome douloureux lors dune pousse de rhizarthrose, il est utile de rechercher le point le plus sensible dans lminence thnar et rechercher la po-sition qui attnue cette sensibilit. La posi-tion permet didentifier le muscle en cause. Voici un bref rappel des muscles thnariens ainsi que le moyen mnmotechnique (COCA) permettant de les situer de la superficie vers la profondeur :- C : Court abducteur du pouce : Antpulsion

    palmaire de la colonne- O : Opposant du pouce : Torsion sur laxe et

    opposition- C : Court flchisseur du pouce : Flexion m-

    tacarpo-phalangienne- A : Adducteur du pouce : Adduction

    Fig. 41 : raccourcissement du supinateur

    Fig. 42 : raccourcissement des flchisseurs des doigts

    Fig. 43 : insertions des muscles

    intrinsques du pouce

  • Mdecine du sport et thrapies manuelles

    -( 18

    Position pour le muscle court abducteur du pouce (fig. 44)

    Antposition de la colonne du pouceRglage fin sur lopposition

    conclusion

    Les techniques neuromusculaires occupent une place de choix dans la prise en charge des consquences traumatiques et micro-

    traumatiques des affections rencontres en mdecine du sport. Elles sintgrent aux autres mthodes (articulaires et cutanes r-flexes) selon un protocole propre chaque pathologie.

    Si lon prend lexemple dune tendinopathie de la coiffe des rotateurs. Aprs ltape dia-gnostique, le premier temps est articulaire visant recentrer la tte humrale en bas et en arrire, agir sur les liens avec le squelette axial reprsents par les articulations sterno- et acromio-claviculaire. Puis on recherche les muscles contracturs, hypoextensibles, que lon tire par un tirement post-isomtrique, complt par un dcordage et une pression glisse. Le temps rachidien consiste rali-ser un dcordage interpineux cervico-thora-cique de C4 T7. Enfin, un nouvel examen recherche les points douloureux musculaires rsiduels qui seront traits par la mthode en raccourcissement. La sance est termine par lapprentissage par le patient de la manuvre dauto-rducation afin de stabili-ser les rsultats du traitement manuel.

    Fig. 44 : raccourcissement du court abducteur du pouce

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