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03 139 e année / 13 février 2013 Bulletin technique de la Suisse romande DOSSIER PASSERELLE DE LA PAIX Dialogue entre architecture et ingénierie

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0 3 139e année / 13 février 2013 Bulletin technique de la Suisse romande

DOSSIER

PASSERELLE DE LA PAIXDialogue entre architecture et ingénierie

Couv_T3-13_3.indd 1 07.02.13 09:33

Paraissent chez le même éditeur :

5 ÉDITORIAL

20 LIVRES

22 PAGES SIA

26 CONCOURS

28 AGENDA

30 DERNIÈRE IMAGE

03

La Passerelle de la Paix (Photo © padupraz)

7 SE BALADER AU-DESSUS DES VOIES

11 UN CHANTIER SERRÉRéalisée dans des contraintes spatiales et temporelles difficiles,

la Passerelle de la Paix s’annonce comme une réussite.

TEC21n° 9/2013 – 22.02.13 / Verdichten ist …Vierfach verdichten / Ein Quartier entdeckt sichn° 7-8/2013 – 08.02.13 / Hallenbad City ZürichOriginal im Wesen, nicht in der Substanz / Oberlicht neu gefaltet / Trägt seit 70 Jahren / Technischer Pionier

ARCHIn° 1 – janvier 2013 / L’edificio e il suolo Testi di Berlanda, I & A RubyProgetti di Baserga e Mozzetti + Ingegneri Pedrazzini Guidotti, Bonetti e Bonetti + Bernardoni, Coffari, S & R Gmür, Könz MoloSIA : Il 3 marzo è necessario sostenere la revisione della LPT

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Technologie LED

TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 5

«�Le cancer�». C’est ce titre pour le moins inquiétant que le rédacteur en chef du quotidien Le Temps a choisi pour son édito du 28 janvier, consacré à la véritable gangrène que constitue selon lui «��la paperasse administrative�». Dénonçant l’accroissement constant des directives, normes et labellisations, il finit par se demander si l’adage qui dit que «�les empires s’effondrent toujours en raison de leur bureaucratie�» ne va pas avoir raison de la vitalité du capitalisme. Cette violente mise en garde vis-à-vis des dangers sous-jacents d’une normalisation excessive de notre société mérite d’être étendue à un autre phénomène émergeant qui affecte négativement l’économie moderne�: l’accroissement de l’importance des services internes.

A l’instar de ce qui est observé en matière de règlements dans l’édito susmentionné, le poids du secteur tertiaire est en constante hausse dans les pays paradoxalement dits industrialisés. En Suisse, selon les chiffres annoncés par l’Office fédéral de la statis-tique1, au printemps 2011, «�74.0�% des actifs occupés travaillaient dans le tertiaire, contre 22.4�% dans le secteur secondaire et 3.7�% dans le primaire�». Si cette évolution n’est pas dramatique en soi, le fait que, suivant une logique fractale, cet accroissement global de l’importance des services tend à se répéter au niveau des sociétés privées ou des administrations qui animent notre tissu économique, a de quoi inquiéter.

Il est évidemment légitime et nécessaire que toute structure d’une certaine impor-tance – qu’il s’agisse d’une entité privée ou administrative – mette en place des services internes (informatique, juridique, financier, personnel, etc.) assurant sa productivité. Il est en revanche très préoccupant de voir de quelle façon lesdits services finissent par influer et modifier eux-mêmes le fonctionnement qu’ils sont en fait chargés de soutenir. Pour aboutir à la situation paradoxale (et souvent insupportable) à laquelle chacun de nous a déjà été confronté�: obsédés par leur propre logique ou par la justi-fication de leur existence, des services censés favoriser la réalisation d’un processus l’affectent à tel point qu’ils finissent par inutilement compliquer l’atteinte de l’objectif essentiel dudit processus. Une évolution qui, à l’instar de celle dénoncée par l’éditoria-liste du Temps, pénalise durement la productivité. Et pose urgemment la question de savoir qui doit être au service de qui.

Jacques Perret

É D I T O R I A LL E S E N S D U S E R V I C E

1 Indicateurs du marché du travail 2012, Actualités OFS, Neuchâtel, juillet 2012.

TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 7

SE BALADER AU-DESSUS DES VOIES

Si elle assurera un rôle de liaison essentiel

dans le périmètre Sécheron, la Passerelle

de la Paix offrira aussi à ses usagers l’occasion

de percevoir ce quartier en plein développement

selon un angle inédit.

Jacques Perret

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8 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

L e concours organisé par la Ville de Genève pour l’ouvrage qui a récemment été baptisé Passerelle

de la Paix stipulait que ce dernier devait assurer « la continuité de la promenade piétonne reliant le secteur des organisations internationales au lac, promenade qui figure dans le plan directeur du site central des organisations internationales de Genève, nommé ‘Jardins des Nations’ ». Et c’est effectivement à cette notion de promenade que l’architecte Pierre-Alain Dupraz se réfère d’emblée lorsqu’il évoque certains des choix qui lui ont permis de remporter le concours.

Parmi eux, l’architecte retient l’option de renoncer à un tracé totalement rectiligne, en imposant un change-ment de direction à mi-parcours, à la hauteur du quai RER. Visuellement, ce choix fait que l’usager ne perçoit jamais l’entier des 160 mètres nécessaires pour franchir les 19 voies de chemin de fer.

Il a ensuite eu recours à un second artifice pour dynami-ser la traversée d’un milieu a priori peu propice à la flâne-rie : en faisant varier la hauteur des poutres longitudinales, il incite, pour ne pas dire oblige celui qu’il veut transfor-mer en promeneur à varier les angles à partir desquels il perçoit son entourage.

Refusant que cette variation de hauteur soit purement gratuite, elle se voit aussi attribuer un rôle fonctionnel puisqu’elle met en évidence les deux accès à la passerelle – milieu et extrémité est – desservis par des ascenseurs. Grâce à une habile intégration dans la structure métal-lique rehaussée de ces zones, l’accès supérieur desdits ascenseurs se fait à l’abri des intempéries. Situés à l’exté-rieur des virages, ces accès aux ascenseurs offrent aussi une confortable zone d’attente, sans perturber la fluidité des parcours horizontaux. La variation de la hauteur des poutres triangulées métalliques le long du parcours se combine avec celle de leur largeur : lorsque la première diminue, la seconde s’accroît, et vice-versa. Un jeu de compensation qui n’est là aussi pas que formel, puisque le rapport entre hauteur et largeur a en partie été déterminé par des exigences imposées par les normes concernant la protection des voies ferrées. De plus, les faces intérieures des poutres sont volontairement inclinées vers le centre de la passerelle, afin de créer un sentiment de protection et d’intériorité pour l’espace de circulation.

Une des autres qualités majeures de la Passerelle de la Paix tient à son intégration dans le contexte ferroviaire. En effet, le caractère essentiellement technique et métallique de la zone franchie – voies ferrées, câbles et supports rec-tilignes – trouve un écho à la fois dans le choix du métal et dans les lignes très pures et dynamiques de la structure horizontale. Une dynamique que l’on retrouve aussi dans le dessin des appuis, en béton apparent, tout particulière-ment pour le cadre sur le quai RER qui se penche littéra-lement sur les voies.

Au niveau de la passerelle à proprement parler, la rec-titude des lignes est encore accentuée par l’habillage – à l’aide de verres translucides sur les faces intérieures ou de tôles perforées à l’extérieur – de ses poutres latérales. En plus de radicaliser les arêtes de la structure, cet habil-lage, par sa transparence relative, génère des contrastes intéressants et variés entre l’intérieur et l’extérieur des poutres triangulées. En effet, la perception de leur struc-ture change radicalement selon les conditions (même natu-relles) d’éclairage ou selon l’angle de vue. Ainsi, les diago-

1 La passerelle au-dessus des 19 voies2 L’intérieur de la passerelle

avant la pose des verres translucides3 Plan de situation4 Elévation (Document DIC SA Ingénieurs)5 Vue de la passerelle depuis l’ouest

Sauf mention, les documents illustrant cet article ont été fournis par padupraz.

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TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 9

nales reliant leurs trois membrures peuvent être masquées par l’habillage ou n’apparaître qu’en filigrane. Un jeu de contraste que l’éclairage artificiel, intégré dans les verres translucides, permet d’accentuer la nuit, principalement depuis l’extérieur de l’ouvrage.

Il est aussi intéressant de parler ici de ce que – de l’aveu même des mandataires – la passerelle doit au « hasard » par le biais de certains développements du projet. En effet, le merveilleux jeu de lumière évoqué précédemment a beau-coup gagné de la volonté des mandataires de vouloir faire évoluer la structure en faisant fonctionner les poutres laté-rales comme de véritables treillis, alors que le projet du concours prévoyait d’y intégrer une âme pleine (voir article p. 11). Autre résultat à la fois réussi et inattendu, la déci-sion imposée à l’architecte de ne pas entièrement habiller la structure métallique : alors qu’il était initalement prévu que des tôles recouvrent également la face inférieure de la structure métallique, il a finalement fallu y renoncer pour rationaliser le projet. Avec pour résultat qu’aujourd’hui, vu depuis le dessous, le lien entre la passerelle et les équi-pements ferroviaires se fait probablement de façon plus spontanée sans habillage.

Finalement, pour en revenir au thème de départ de la promenade, il est plaisant de se souvenir ici du nom « Cabriolet », donné en 2004 au projet déposé lors du concours ; allusion au fait que si le descriptif du concours souhaitait en principe une structure couverte, seules les zones d’accès des ascenseurs le sont effectivement. De plus, l’habillage de la passerelle rappelle bel et bien une sorte de carrosserie sur laquelle le piéton est incité à s’appuyer : celui qui prendra le temps de s’y arrêter pourra dès lors s’imagi-ner effectuant une balade bras sur la portière, le mouvement du présumé véhicule venant en fait du passage des trains défilant sous la Passerelle de la Paix.

INTERVENANTS

Maître d’ouvrage

Ville de Genève

Mandataires

Concours pluridisciplinaire (architecte et ingénieur civil) : Pierre-Alain Dupraz Architecte ETS FAS (pilote) et CP ingénieurs civils SA (Laurent Chablais)

Réalisation :DIC SA Ingénieurs (pilote) et Pierre-Alain Dupraz Architecte ETS FAS

Construction métallique

Consortium HZ. Zwahlen & Mayr SA (pilote), Hevron SA (partenaire)

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TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 11

UN CHANTIER SERRÉPour les acteurs qui y ont été impliqués,

le chantier de la Passerelle de la Paix

aura été l’occasion d’explorer une variante

particulièrement pimentée de l’exercice

qui consiste à concilier des contraintes spatiales

et temporelles serrées.

Mariangela Acerra, Alexandre Noël et Jacques Perret

L e temps et l’espace disponibles pour mettre en place la Passerelle de la Paix étaient conditionnés

par le contexte ferroviaire et par la planification des nombreux chantiers qui l’entourent (voir encadré p. 13). Les interventions quotidiennes étaient soumises aux contraintes horaires liées à l’exploitation de 19 voies CFF – dont trois pour l’important trafic de la ligne Genève-Lausanne – que franchit la passerelle, alors que certaines phases clés du montage devaient se dérouler dans des fenêtres temporelles imposées longtemps à l’avance. Les multiples mâts, lignes de contact, lignes d’alimentation et lignes à haute tension n’étaient pas de nature à faciliter les travaux ; d’autant plus que les CFF avaient limité le nombre de tours provisoires pour le montage de la passerelle à quatre, sises à des endroits imposés, de façon à ne pas entraver les gabarits d’espace libre des voies restées en service. L’organisation du chantier devait en outre permettre le maintien en journée des accès aux parkings et aux routes avoisinantes. Enfin, les deux zones d’installation de chantier et de la passerelle, aménagées sur la parcelle Maison de la Paix et celle du bâtiment JTI, devaient impérativement être libérées à des dates fixées par le planning des chantiers voisins.

Fonctionnement statiqueLa Passerelle de la Paix a déjà une longue histoire

derrière elle, puisque le résultat du concours dont elle a été l’objet date de 2004 (voir TRACÉS n° 14/04). A l’époque, le jury avait souligné que « la solution offrait un grand potentiel structurel et une souplesse pour son développement. Et que malgré le manque d’information, la faisabilité technique apparaissait assurée ». Si l’essence du projet architectural a pu être conservée, un intelligent travail d’adaptation a été effectué par les mandataires pour le concrétiser.

La première adaptation a consisté à ré-explorer le potentiel statique de la section transversale initiale-ment proposée. Celle-ci se composait de deux poutres 1

12 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

maîtresses triangulées, reliées entre elles par une dalle mixte (fig. 4a). Alors que le projet lauréat accordait un rôle secondaire aux triangulations des poutres longitu-dinales (l’essentiel de la résistance devant être fourni par une âme pleine), l’architecte et les ingénieurs les ont res-pectivement redessinées et redimensionnées de façon à les faire fonctionner comme de véritables treillis. En plus de sa logique statique, ce choix, qui permet de renoncer à l’âme pleine du projet initial, offre aux deux poutres maîtresses une transparence bienvenue qui favorise le développement d’intéressants jeux de lumière (voir article p. 7). D’autre part, le tablier mixte initialement prévu, a été remplacé par une dalle orthotrope métallique qui présente une hauteur statique réduite et assure une exploitation optimale de la matière. Les triangulations ont été liées à cette dalle, ce qui a eu pour avantage d’une part de rigidifier transversalement et longitudinalement la structure et, de l’autre, éviter le bétonnage d’une dalle mixte au-dessus des voies CFF.

Chaque poutre maîtresse est ainsi formée de trois membrures asymétriques en caisson métallique, reliées par des diagonales dont l’inclinaison varie en fonction de la hauteur (de 1.4 m à 3.6 m ) et de la largeur (de 2.0 à 3.1 m) des poutres. Quant à la partie métallique de la dalle orthotrope qui lie les deux poutres, elle est composée de sept nervures longitudinales (espacées de 0.85 à 1.16 m), d’entretoises disposées environ tous les trois mètres et d’une tôle supérieure de 14 mm d’épaisseur. Elle est recouverte par une étanchéité d’environ 11 mm et une couche d’enrobé bitumineux d’une épaisseur totale allant de 7 à 9 cm (fig. 4b).

Le deuxième changement structurel majeur concerne l’abandon du schéma statique initial en poutre continue sur l’ensemble de la passerelle, au bénéfice d’un système composé principalement de deux poutres simplement appuyées sur les axes 4 et 5 et sur les axes 6 et 7 (fig. 2 a et b).Cette nouvelle solution avait pour objectif de réduire les sollicitations dans la zone d’appui située à la hauteur du raccord vers le quai RER (axes 5 et 6), où la passerelle

marque un changement de direction longitudinale : le fait de rendre les deux tronçons statiquement indépendants (poutres simplement appuyées) a eu pour effet de suppri-mer les importants efforts de déviation qu’aurait inévi-tablement engendrés une structure continue. Ces efforts auraient imposé un renforcement substantiel des piles et un encastrement de la structure métallique dans le béton, ce qui aurait aussi rendu le montage bien plus difficile.

Les deux poutres simples reposent sur un cadre en béton armé (axes 5 et 6) et peuvent se déplacer longi-tudinalement à leurs autres extrémités (axes 4 et 7). Vers l’est, le système statique se poursuit par un second cadre en béton armé (axes 7 à 8), sur lequel s’appuient une passerelle de liaison vers l’esplanade de la Maison des étudiants et l’escalier qui comprend également deux poutres maîtresses en treillis et assure le raccord vers la rue Kazem-Radjavi (axes 8 à 9).

Les treillis présentent deux ouvertures pour accéder au quai RER (axes 5-6) et à la Maison des étudiants (axes 7-8). A ces deux endroits, les membrures supérieures des poutres maîtresses sont continues et intégrées aux cadres métalliques qui constituent la superstructure métallique des passerelles de liaison.

Zones d’appui en bétonA l’ouest, l’appui de la passerelle (axe 4) est intégré à

la Maison de la Paix, par le biais d’un mur en béton armé qui épouse la forme légèrement circulaire de la façade (fig. 1) et repose sur six pieux forés en béton armé.

A l’exception de l’extrémité inférieure de l’escalier qui rejoint la rue Kazem-Radjavi et qui s’appuie sur une fon-dation superficielle, les deux autres zones d’appui sont constituées de deux cadres en béton armé. Au centre (fig. 7), les voiles de l’axe 5 – qui est le plus incliné du projet afin d’assurer le gabarit d’espace libre des voies et le passage des voyageurs, et de permettre un déca-lage longitudinal des appuis de la passerelle principale par rapport à la halte RER – et de l’axe 6 sont encas-trés à leur base dans une semelle en béton armé de deux

2a

2b

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4a

4b

TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 13

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En 2006, Francesco Della Casa, ancien rédacteur en chef de TRACÉS et actuel architecte cantonal genevois, décrivait, à juste titre, le développement à deux vitesses du périmètre de Sécheron (TRACÉS n° 10/2006). D’un côté, le dynamisme du secteur privé, symbolisé par la construction du nouveau siège de l’entreprise Serono inauguré en 2006 et, de l’autre, les atermoiements d’un secteur public qui ne manquait pourtant pas d’ambition pour cet ancien quartier industriel. Presque six ans plus tard, le constat n’est plus le même. Les autorités publiques des trois niveaux politiques, parfois de concert avec le secteur privé, ont densifié ce quartier mêlant habilement habitat et tertiaire, activités professionnelles, éducatives et espaces publics. La desserte du quartier a été assurée par le prolongement de la ligne de tram 13 de Cornavin à Nations en décembre 2003, et par la halte RER Sécheron réalisée en 2004. L’habitat, depuis toujours présent dans cet ancien quar-tier ouvrier, a été renforcé par la construction entre 2006 et 2011 d’une centaine de logements HBM sur la parcelle dite du « Foyer de Sécheron », qui accueille aussi un parc et une maison de quartier.

Ce périmètre est également en passe de devenir l’un des centres névralgiques du système éducatif genevois. Outre la reconstruction du Collège Sismondi terminée en 2011, la Maison de la Paix, après maints rebondissements, sera inaugurée fin 2013. Ce bâtiment

accueillera les étudiants de l’Institut des Hautes Etudes Interna-tionales et de Développement (HEID), qui logent depuis la fin de l’année précédente dans la Maison des étudiants, très belle réalisa-tion longeant les voies de chemin de fer. Le tableau sera complété en 2015 par la mise en service d’un espace de vie enfantine (EVE). C’est également ce périmètre que la firme Japan Tabacco Interna-tional (JTI) a choisi pour la construction de son siège social dont le chantier devrait se terminer dans le courant de l’année 2015. En terme de stationnement, un P+R a été construit comme socle de la Maison des étudiants, alors que le parking de l’OMC, à l’est du futur siège social de JTI, sera mis en service en 2013.

C’est probablement dans ce contexte de renouvellement urbain im-portant que la Passerelle de la Paix trouve tout son sens. Bien plus qu’en 2004, lorsque le concours avait été lancé, elle joue aujourd’hui le rôle de trait d’union piéton aérien. Au sein même du périmètre, elle lie les différents programmes séparés par l’infrastructure ferroviaire. A l’échelle supérieure, elle vient s’inscrire dans la promenade des Nations, reliant ainsi le quartier des organisations internationales au reste de la ville. Survolant un espace non construit, celui des voies CFF, la Passerelle de la Paix offre aux piétons un moment de respi-ration et un lieu d’observation sur ce qui risque bien de devenir l’une des portes d’entrée emblématiques de la Cité de Calvin. CVDP

RENOUVELLEMENT URBAIN

1 Pose tronçon 1, avec l’appui intégré dans le mur de la Maison de la Paix (Photo ZM)

2 Système statique en plan et en élévation (Documents DIC SA Ingénieurs)

3 Représentation 3D depuis l’ouest (Photo padupraz)

4 Section de la passerelle : a) concours ; b) exécution (Documents DIC SA Ingénieurs)

5 La Maison des Etudiants de l’IHEID réalisée par lacroix | chessex architectes et la Passerelle de la Paix (Photo lacroix chessex)

6 Constructions dans le périmètre Sécheron (Document Ville de Genève, fond de plan reproduit avec l’autorisation du Service de la mensuration officielle, n° 7/2013 du 7 février 2013)

7 Coffrage et étayage à proximité des voies CFF du voile axe 5 (Photo DIC SA Ingénieurs)

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mètres d’épaisseur. Située au bout du quai RER, cette semelle repose sur huit pieux forés en béton armé préala-blement construits. Au sommet, les deux voiles sont aussi encastrés dans une dalle en béton armé qui équilibre les efforts horizontaux en tête de pile et garantit la reprise des efforts dans les éléments d’ouvrage en cas de choc accidentel d’un véhicule ferroviaire contre un des voiles. Cet appui central sert aussi d’appui pour le raccord en direction du quai RER et abrite une cage d’ascenseur. La conception du cadre des axes 7 et 8 est très similaire : intégration d’une cage d’ascenseur, encastrement tant à la base, dans une semelle massive en béton d’un mètre d’épaisseur reposant sur quatre pieux forés, qu’au som-met, dans une dalle en béton armé. Cette dernière sert d’appui à la partie supérieure de l’escalier et au raccord vers l’esplanade de la Maison des étudiants.

Les difficultés ont principalement concerné la réali-sation de l’appui central des axes 5 et 6, situé au milieu des voies, à proximité immédiate des lignes principales entre Lausanne et Genève. Si les huit pieux de fonda-tion ont été forés lors de la réalisation du quai RER en prévision d’une future passerelle, le terrassement pour la semelle en béton a nécessité un blindage de la fouille pour empêcher tout tassement des voies. L’évacuation des matériaux de terrassement a dû se faire en chargeant des wagons de chemin de fer. Les pieux existants ont été recepés sur une hauteur d’un mètre environ à l’aide de charges explosives judicieusement placées.

Acheminée par moyens ferroviaires, l’armature de la fondation et des piles a été mise en place dans l’embar-ras du blindage de la fouille. La semelle de fondation et les piles 5 et 6 impliquaient respectivement la mise en place de 270 m3, 75 m3 et 65 m3 de béton. Afin de ne pas perturber le réseau des CFF, le béton a été pompé à l’aide d’une conduite placée sous les huit voies situées à l’est du chantier. Fortement incliné au-dessus de la ligne Lausanne-Genève (fig. 7), le voile de l’axe 5 a nécessité un système d’étayage particulièrement lourd, susceptible de garantir une sécurité optimale au cours des phases de coffrage, d’armature et de bétonnage.

Déformation de la construction métalliqueSi ses appuis sont en béton, la Passerelle de la Paix

est avant tout une structure métallique. A l’extérieur, les deux poutres porteuses sont habillées avec des pan-neaux de métal déployé en aluminium de 3 mm d’épais-seur. Au final, cet habillage comprend 700 panneaux de tailles différentes qui couvrent une surface totale de 3000 m2 et dont la fixation a nécessité 800 filières de sous-construction. Les dimensions des mailles du métal déployé ont été façonnées sur mesure pour répondre aux normes de sécurité et offrir la transparence souhaitée par l’architecte (fig. 8). A l’intérieur, les poutres sont fermées par un verre translucide qui sert de garde-corps tout en favorisant la diffusion de l’éclairage indirect installé dans la structure.

L’une des caractéristiques architecturales fortes du projet voulait que les éléments de la structure suivent des lignes droites aussi parfaites que possible, notam-ment au niveau des joints. Pour y parvenir, les ingé-nieurs ont dû établir un historique des déformations de l’ouvrage pour les différentes phases de montage. En raison de la dissymétrie de la structure, le calcul des

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TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 15

8 Les mailles du métal déployé (Photo ZM)

9 Passerelle 4-5 : vrillage de la poutre triangulée nord (Photo ZM)

10 Fabrication en atelier sur gabarits d’assemblage pour la maîtrise des contre-flèches (Photo ZM)

11 Vue depuis la pile 7-8, l’ouvrage contreflèché sur ses appuis intermédiaires (Photo ZM)

12 Phases de pose de la passerelle (Document ZM)

Elévation ouest

Phase 1 : tronçon 1 (135 t, 32 m), 4 mai 2012 de jour

Phase 2 : tronçon 2 (90 t, 20 m), 5-6 mai 2012 de nuit

Phase 3 : tronçon 5 (58 t, 13 m), 14 mai 2012 le soir et de nuit

Phase 4 : tronçon 6 (180 t, 36 m), 16 mai 2012 le soir et de nuit

Phase 5 : tronçon 3 (85 t, 17 m), 17-18 mai 2012 de nuit

Phase 6 : tronçon 7 (85 t, 17 m), 21 mai 2012 le soir et de nuit

Elévation ouest

POSE DE LA PASSERELLE

Phase 7 : raccords et escalier, 23-24 mai et 12-13 septembre 2012 de nuit

déformations a dû être fait à l’aide d’un modèle statique 3D intégrant les rigidités de toutes les parties d’ouvrage. Les réglages de la structure métallique et de ses fonda-tions ont exigé le recours à un géomètre pour garantir une précision de construction de +/- 5mm. Celui-ci a également suivi l’évolution des déformations durant les phases de montage, afin de pouvoir les confronter aux déformations calculées.

La géométrie spatiale très complexe des treillis engendre des surfaces gauches auxquelles l’habillage et la sous-structure doivent parfaitement s’adapter. La prise en compte des contre-flèches tridimensionnelles a été résolue grâce à une modélisation 3D des plans d’atelier. Celle-ci avait pour objectif principal de gérer les interfaces entre l’ossature métallique et l’habillage, notamment vis-à-vis des déformations durant les phases de montage et à l’état final. La compatibilité des déformations des éléments porteurs et de ceux du second œuvre était d’autant plus délicate à assurer qu’ils étaient fabriqués indépendam-ment par les deux partenaires du consortium. Les bureaux techniques des deux entreprises ont ainsi travaillé sur le même modèle 3D. L’usage des outils de modélisation 3D

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16 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

a permis de gérer de manière très précise les parfois très faibles contre-flèches tridimensionnelles et les surfaces vrillées de l’ossature métallique (fig. 9).

Préparation du montage sur le chantierComme le prévoyait l’appel d’offre, la passerelle a

été mise en place par tronçons, à l’aide d’une grue sur chenilles de forte capacité. Pour la fabrication en ate-lier, les tronçons ont eux-mêmes été divisés en éléments qui devaient être transportés sur le chantier pour y être assemblés dans les zones d’installation situées à l’est des voies (sur la parcelle aujourd’hui occupée par le chan-tier JTI) pour la majeure partie des tronçons, et à l’ouest (chantier de la Maison de la Paix) pour les tronçons 1 et 2. Les tolérances de fabrication des poutres triangulées étant très strictes, ces dernières ont été construites sur des gabarits d’assemblage qui permettaient de maîtriser les faibles variations de courbure – notamment dans le sens transversal – dues à la forme contreflèchée (fig. 10).

Les deux poutres simples qui franchissent les voies ont ainsi chacune été divisées en huit éléments de treillis et huit éléments de dalles ; les deux passerelles de liaison sur les cadres en béton, ainsi que les raccords au quai RER et à la Maison des étudiants ont également été divisés en huit éléments ; enfin, l’escalier a été découpé en deux poutres et six éléments de dalles. Afin de maîtriser la géométrie de l’ouvrage fini, tous ces éléments ont été soudés sur le chantier à l’aide de gabarits de montage similaires à ceux utilisés en atelier (fig. 13). Une fois assemblés, les tronçons pouvaient atteindre jusqu’à 36 mètres de longueur, pour 14 mètres de largeur et six mètres de hauteur.

Parallèlement à ces travaux d’assemblage, les quatre appuis provisoires entre les voies, indispensables au mon-tage des deux secteurs situés au-dessus des voies (axes 4 à 5 et 6 à 7), ont été installés. Les socles de fondations et les élé-ments des tours préfabriquées ont été mis en place à l’aide d’engins ferroviaires fournis par les CFF (grues Kirow 100 et 250). Les tours ont ensuite été équipées d’échafaudages de travail et de dispositifs d’appuis conçus pour le dévéri-nage de l’ouvrage une fois ses joints soudés. Les travaux se sont déroulés principalement de nuit ou le weekend, dans des créneaux horaires imposés par les CFF.

Pose avec une grue hors du communL’opération la plus délicate du chantier concernait la

mise en place à la grue des tronçons de passerelle situés au-dessus des voies (fig. 12). Les dimensions des six tronçons destinés à composer les deux poutres simples avaient été définies dès la phase d’appel d’offre, à par-tir de la capacité des engins de levage disponibles sur le territoire Suisse. Dans ces conditions, le tronçon 3 (situé au-dessus des voies Lausanne-Genève) était le plus délicat, puisqu’il impliquait d’utiliser deux grues de capacités 5500 et 5000 tm, disposées de part et d’autre des voies. En cours d’exécution, le consortium de construction a optimisé ce concept en proposant d’utiliser une seule grue de 6000 tm qu’il a fallu faire venir spécialement de Belgique (une première en Suisse romande). L’acheminement vers Genève de ce masto-donte de quelque 800 tonnes s’est fait par le biais d’un impressionnant cortège de 41 camions et convois excep-tionnels. Son montage a duré deux jours et a nécessité l’assistance de deux grues de 130 tonnes.

13 Gabarits d’assemblage au chantier (Photo ZM)

14 Les membrures à emboîter (Photo ZM)

15 Pose du tronçon 7 à proximité de la Maison des étudiants (Photo Nicole Zermatten, Ville de Genève)

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La mise en place de la structure métallique au-dessus des voies s’est faite principalement de nuit. Le planning de pose (jours et heures) de chaque tronçon a dû être établi plus d’une année à l’avance, puisque certaines opé-rations nécessitaient d’interrompre le trafic ferroviaire entre Lausanne et Genève ou encore de couper simulta-nément l’alimentation électrique des gares de Cornavin, de la Praille et de Genève-Aéroport.

La pose de chaque tronçon devait se faire dans des créneaux de quatre heures (fermeture de voies) au cours desquels il fallait non seulement effectuer toutes les manœuvres à la grue, mais surtout emboîter les caissons des membrures des poutres spatiales, qui appartiennent à six plans différents (fig. 14), et fixer les attaches provi-soires de chaque joint de montage.

Les deux premiers tronçons ont été manipulés depuis le côté ouest. Si la pose du tronçon 1 s’est déroulée sans véritable problème le 4 mai 2012, celle du deuxième a été plus difficile en raison de la nécessité de le glisser sous une ligne à haute tension située au droit du deu-xième appui provisoire. L’espace disponible au-dessus de la membrure n’étant que de deux mètres, cette opération déjà délicate a été rendue encore plus ardue par le fait que l’inclinaison de la flèche de la grue, déjà limitée par les

15

Commande numérique

D’un point de vue technique, la principale innovation importée avec la grue a été le dispositif à commande numérique permettant le réglage de la longueur des élingues durant l’opération de levage. Ce système (fig. 16), breveté par la société de levage, consiste en quatre vérins hydrauliques, chacun d’une capacité de 150 tonnes et une course de 1200 mm, disposés à l’extrémité supérieure des élingues. Il a été spé-cialement conçu pour ajuster l’inclinaison des tronçons pendant leur levage et s’est avéré très efficace pour aligner la position du centre du système d’élingage avec celle du centre de gravité des pièces à lever, en faisant varier la longueur des élingues. La géométrie spatiale très asymétrique de chacun des tronçons a rendu cette fonctionnalité indispensable pour la mise en place précise de chacun d’entre eux. Un autre atout de ce dispositif tient à la possibilité de surveiller constam-ment la force dans les élingues, ce qui est très utile lorsqu’on est tenu de manipuler des pièces de 180 tonnes au-dessus de voies ferrées.

18 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

conditions de levage extrêmes, s’est vue encore réduite par la présence inopinée d’une palissade de protection du chantier de la Maison de la Paix. Même si tout s’est joué à quelques centimètres, l’opération a finalement pu s’achever dans les horaires prévus.

La grue a ensuite été démontée, transférée, puis remontée sur la place d’installation du côté est, en quatre jours seulement. La pose du tronçon 3, qui nécessitait la mise hors service de la ligne à haute tension, avait été pla-nifiée de longue date pour la nuit du 12 au 13 mai 2012. Malheureusement, en raison de conditions météo défa-vorables – le vent soufflait à plus de 11 m/s, alors que le seuil de sécurité pour ce levage avait été fixé à 9 m/s –, la pose a dû être repoussée. Une nouvelle coupure de la ligne à haute tension a pu être obtenue auprès des CFF pour la nuit du 17 au 18 mai, mais cette nouvelle date de pose risquait de pénaliser le planning général des travaux, si bien que la pose des tronçons 5 et 6, initialement pré-vue après celle du tronçon 3, a été avancée.

Les travaux de pose de la passerelle au-dessus des voies se sont achevés par la mise en place du tronçon 7 et les raccords au-dessus du quai RER (tronçon 4), der-nière étape de nuit. Le 25 mai 2012, les 19 voies étaient franchies, ce qui signifie en à peine plus de trois semaines.

Après avoir été posés, les tronçons ont été soudés. Une fois les retouches de peinture et la pose de l’habil-lage dans les zones de raccords effectuées, la structure métallique, les vérins des tours ont été abaissés afin que la passerelle repose sur ses appuis définitifs. A la suite de cette opération, les appuis provisoires ont été démontés et évacués par moyens ferroviaires.

Après avoir été assemblées par soudure et bou-lonnage dans la zone d’installation est, les structures métalliques des passerelles secondaires et de l’esca-lier ont été mises en place pendant la nuit du 12 au 13 septembre, à l’aide d’autogrues « normales » de 130 tonnes. En dépit des nombreuses difficultés logistiques et techniques, dix mois auront suffi pour construire et mettre en place 650 t d’ossature métallique au-dessus des voies. Un bel exploit.

Alexandre Noël est ingénieur civil dipl. EPFL/SIA. Il travaille chez DIC SA Ingénieurs depuis 2000, où il est directeur associé depuis 2004.

Mariangela Acerra est au bénéfice d’un Master en génie civil de l’Université de Naples. Elle travaille chez Zwahlen & Mayr depuis 2002.

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16 Pose du tronçon 6, avec le dispositif pour le réglage de la longueur des élingues (Photo ZM)

planen & bauen | planifi er & batir | pianifi care & costruire

www.espazium.ch

drei Sprachen – trois langues – tre lingue

drei Regionen – trois régions – tre regioni

drei Kulturen – trois cultures – tre culture

20 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

Pour le lancement de sa nouvelle col-lection, Architecture de poche, la Société d’histoire de l’art en Suisse (SHAS), en col-laboration avec l’Université de Lausanne, nous offre un petit inventaire des écoles de Lausanne.

Du formalisme classique à la préfabrication, du rationalisme au régionalisme, ce sont deux siècles d’histoire d’une architecture dédiée aux enfants que l’on nous propose de parcourir. Entrer à l’école, c’est pour beau-coup d’entre nous la première expérience avec l’architecture, et il est intéressant d’en décrypter les enjeux.

Cette publication résulte d’un séminaire de recherche dirigé par Dave Lüthi dans le cadre de l’enseignement d’Architecture & Patrimoine de l’Université de Lausanne (Faculté des Lettres, section d’histoire de l’art), et les différentes contributions ont été rédigées par ses étudiants qu’il convient de citer�: Maya Birke von Graevenitz, Gilles Brodard, Gaëlle Favre, Brigitte Jaermann, Chloé Morend, Léonore Porchet, Gilles Prod’hom, Carole Schaub, Aline Suillot et Frédéric Python (assistant diplômé).

Une première partie, assez développée, dépeint les caractéristiques de l’architec-ture scolaire des 19e et 20e siècles, regrou-pant des articles analytiques sur l’histoire de ce patrimoine. Ce texte rappelle que l’ar-chitecture des écoles s’est faite en lien avec l’évolution des théories pédagogiques�: leur influence sur le style de chaque bâtiment et la manière dont ces théories ont évolué.

Dans la seconde partie sont proposés des itinéraires avec une fiche détaillée sur chaque école. Le lecteur est invité à faire la découverte des bâtiments par des plans, des photos, des propositions de parcours.

Si l’on comprend bien de quoi relève l’ou-vrage, sa forme reste à définir. En effet, ce qui se présente comme «�un guide à travers les

bâtiments scolaires de la ville de Lausanne en cinq itinéraires et douze articles�», paraît peu convaincant si l’on ne les a pas fréquentés.On y trouve certes une approche patrimo-niale et historique, ainsi que des fiches pra-tiques sur des bâtiments, rédigées dans le cadre d’un itinéraire. Mais l’ouvrage peine a relier de façon pertinente les deux parties qui le composent�: une approche théorique, globale et une étude de terrain.

Trop épais pour être emporté dans sa poche et nous donner envie de parcourir la ville, trop petit pour constituer le support d’une étude exhaustive, le livre manque son objectif, pour en avoir eu deux.

Enfin, rappelons que la SHAS avait déjà élargi son offre éditoriale l’an passé en pro-posant les collections Pages blanches et Maisons de papier, et notamment ce très bel ouvrage en accordéon de Catherine Louis et Magdalena Schindler�: Mit Theo in Bern, pour raconter l’histoire de cette ville aux enfants. Julie Bousquet

L’art des structures. Une introduction au fonctionnement des structures en architectureAurelio Muttoni, PPUR, 2012 / Fr. 72.50

Architecture de pochevolume 1 : Lausanne – les écolesSous la direction de Dave Lüthi, Editions SHAS (Société d’hstoire de l’art en Suisse – GSK), 2012, 256 p. – 5 plans d’itinéraires dans Lausanne / Fr. 29.-

L I V R E S

L’ART DES STRUCTURESArchitecture, génie civil

A l’occasion de sa parution en 2004, nous avions

exprimé notre admiration pour la qualité, le bon

sens et la pertinence de la démarche d’Aurelio

Muttoni pour expliquer le fonctionnement des

structures en architecture. Quelques années plus

tard, alors que les PPUR publient une deuxième

édition de son ouvrage, ce sentiment est

conforté par le plaisir de le feuilleter à nouveau :

par une intelligente juxtaposition de photos

de construction avec des schémas graphiques

simples, l’auteur incite ses lecteurs à concilier la

perception intuitive qu’ils peuvent avoir d’une

structure avec une lecture plus analytique. Il leur

permet ainsi de rapidement acquérir de solides

bases pour comprendre le fonctionnement des

principaux éléments structuraux (câbles, murs,

voûtes, arcs, dalles, etc.) utilisés en architecture.

La lecture de l’avant-propos de cette deuxième

édition finira de convaincre les sceptiques

du bon sens de l’approche préconisée par

l’ingénieur tessinois. JP

ARCHITECTURE DE POCHEPatrimoine

22 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

Pages d’information de la sia - Société suisse des ingénieurs et des architectes

PAGES s i a

OUI À LA RÉVISION DE LA LAT !

Le 3 mars 2013, le peuple suisse est appelé à voter sur la révision de la Loi sur l’aménage-ment du territoire. La SIA et la Fédération suisse des urbanistes (FSU) soutiennent ce texte, qui pose des garde-fous efficaces contre une urbanisation incohérente tout en ménageant l’espace nécessaire aux besoins actuels et futurs. A l’issue d’intenses débats, les Chambres fédé-rales ont finalement approuvé la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) le 15 juin 2012. Une décision qui a motivé le réfé-rendum déposé le 3 octobre 2012 par l’Union suisse des arts et des métiers (USAM), soute-nue par la Société des entrepreneurs, si bien que le texte révisé sera soumis à la consulta-tion populaire le 3 mars 2013. Elles-mêmes activement engagées dans la refonte de la LAT, la SIA et la Fédération suisse des urbanistes (FSU) soutiennent la révision. Elles sont convaincues que les nouvelles dis-positions limiteront efficacement le mitage incontrôlé du territoire, sans pour autant blo-quer les développements porteurs d’avenir.

DES DISPOSITIONS EFFICACESLe développement durable de notre cadre de vie ne va pas de soi. Il requiert un cadre légal opérant, qui protège les paysages non bâtis tout en permettant le développement urbain et l’essor économique des espaces appropriés.Or les bases légales existantes, entrées en vigueur en 1979, n’ont pas permis d’atteindre ces objectifs.De larges franges de la population (qui se sont exprimées lors des récentes votations) et les spécialistes de l’aménagement terri-torial reconnaissent donc la nécessité d’une législation plus contraignante, qui favorise la construction au sein d’ensembles déjà bien équipés et qui crée les conditions cadres encourageant la densification urbaine.La révision proposée répond à ces exigences et bénéficie d’un soutien unanime à tous les échelons institutionnels. Et comme la Confédération, les cantons et les communes se partagent les responsabilités dans l’applica-tion de la Loi sur l’aménagement du territoire,

leur approbation concertée est une garantie de plus pour la mise en œuvre effective du nou-veau dispositif légal.

DES OUTILS POUR UN DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DURABLETrois raisons principales plaident en faveur de la révision de la LAT. Premièrement, la loi détaille les objectifs fon-damentaux indissociables du développement durable de notre cadre de vie�:- protection des ressources naturelles vitales�;- canalisation de l’urbanisation vers l’intérieur du milieu bâti�;- conditions d’aménagement favorisant une saine croissance économique.Ensuite, la loi introduit des instruments effi-caces pour contrer le mitage du territoire:- des conditions strictes régissent l’affecta-tion de terrains en zones à bâtir. Les zones constructibles doivent correspondre aux besoins estimés pour les quinze ans à venir et les réserves à bâtir existantes doivent être exploitées�;- la compensation des avantages résultant des décisions d’aménagement (taxe sur la plus-value foncière) réduit l’attrait pour la consti-tution de nouvelles zones à bâtir et dégage des moyens financiers pour des améliorations ter-ritoriales complémentaires�;- les cantons peuvent fixer un délai pour l’urbanisation des zones à bâtir dans le but de décourager la thésaurisation des parcelles

constructibles existantes.Enfin, la loi favorise un développement sur le long terme�:- les exigences s’appliquant au contenu des plans directeurs sont précisées, si bien que la Confédération est en mesure d’en imposer le respect en tant qu’instance approbatrice�;- la pesée des intérêts dans la procédure d’élaboration des plans directeurs permet un développement ciblé�: les cantons doivent y indiquer quelles évolutions ils envisagent et comment les diverses affectations prévues doivent être coordonnées�;- dans leurs plans directeurs, les cantons fixent des règles d’urbanisation contraignantes (stra-tégie de développement, répartition, extension, coordination de la mobilité)�; enfin, le plan directeur doit également énoncer comment la densification des centres urbains prescrite par la loi sera concrètement encouragée et com-ment on s’assurera que le dimensionnement des zones à bâtir corresponde effectivement aux besoins des quinze années à venir.

DE NOUVEAUX DÉFIS POUR LES PLANIFICATEURSLa révision de la LAT aboutit à une loi précisé-ment formulée, fruit d’un débat parlementaire approfondi et reposant sur des bases large-ment étayées. Elle oblige les acteurs impliqués (Confédération, cantons et communes) à assu-rer un usage raisonnable du sol. Elle ménage en même temps la marge de manœuvre nécessaire à un aménagement du territoire axé sur l’avenir.La révision de la LAT met aussi les profession-nels des études pour la construction face à de nouveaux défis cruciaux�: la densification du tissu urbain est une tâche exigeante. La «�créa-tion de proximité�» que cela implique exige un savoir-faire conceptuel de haut niveau et une approche transdisciplinaire. La SIA, et ses membres en particulier, sont en mesure de mobiliser les compétences requises. Un amé-nagement durable de notre cadre de vie exige et justifie cet engagement.Thomas Noack,

responsable SIA pour l’aménagement territorial

Liens complémentaireswww.sia.ch/fr/themes/amenagement-du-territoirewww.loi-amenagement-du-territoire-oui.ch

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TRACÉS n° 03 / 13 février 2013 23

OVMP – POUR DES PROCÉDURES ÉTHIQUES, LOYALES ET TRANSPARENTES

L’Observatoire vaudois des marchés publics est opérationnel depuis le 1er jan-vier 2013. Objectifs�: rehausser la qualité des appels d’offres publiés dans le canton de Vaud et renforcer le dialogue avec les maîtres de l’ouvrage publics sur les ques-tions de passation de marchés. La SIA section Vaud, associée à l’Union patronale des ingénieurs et architectes vaudois (UPIAV) a lancé début 2013 son Observatoire vaudois des marchés publics. Inspiré de l’observatoire en place depuis plusieurs années à Genève – sous l’égide de la CCAO de la SIA Genève –, cet outil d’ob-servation des procédures de marchés publics (concours, mandats d’études parallèles, appels d’offres) publiées dans le canton de Vaud permet de s’assurer que celles-ci sont conformes à la législation sur les marchés

publics, qu’elles garantissent les principes éthiques, respectent les règles des profes-sions concernées et visent une concurrence saine et loyale. Pour chaque procédure étudiée, les profes-sionnels de l’OVMP établissent une fiche technique contenant le résultat de l’ana-lyse (avec commentaires et évaluation sous forme d’un smiley vert, orange ou rouge). Ce document est transmis automatique-ment aux membres de la SIA Vaud et de l’UPIAV ainsi qu’aux associations de man-dataires parmi lesquelles figures les sections romandes de la SIA. Les maîtres d’ouvrages publics peuvent également recevoir les fiches, moyennant une inscription préalable.La création de l’OVMP ne vise pas à stig-matiser les procédures qui ne seraient pas adéquates, mais à améliorer la pratique et à rehausser le niveau de qualité des appels d’offres publics. En effet, dans le cas où une procédure n’est pas estimée conforme, le contact personnalisé avec les adjudicateurs et organisateurs est privilégié. L’OVMP offre ainsi au maître de l’ouvrage public l’opportu-

nité d’améliorer la qualité de ses procédures et de trouver un interlocuteur confirmé dans ce domaine. Quant aux mandataires qui reçoivent les fiches, ils peuvent se faire une idée, en un coup d’œil, de la qualité de l’appel d’offres.sia-section Vaud

Informations complémentaireswww.ovmp.ch

24 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

UMSICHT – REGARDS –SGUARDI 2013

Dans le cadre de la troisième édition de Umsicht�–�Regards�–�Sguardi, la principale distinction suisse vouée à la durabilité, la SIA récompensera à nouveau cette année des travaux emblématiques d’un aménagement pionnier du patrimoine naturel et bâti.

L’appel à candidatures court du 15 février au 30 avril 2013. Il s’adresse aux représentantes et représentants de tous les domaines de spé-cialité impliqués dans la conception de nos futurs espaces de vie. Citons notamment les disciplines de l’ingénieur appliquées au bâti-ment, aux transports, au développement, à la construction, à l’aléa sismique, à l’agriculture, à la forêt et à l’environnement, l’architecture et l’architecture paysagère, l’urbanisme, l’hydro-logie, la géophysique et la physique appliquée au bâtiment, la conception de routes, ponts, tunnels et machines, les techniques et instal-lations du bâtiment, la science des matériaux, les bio-, géo- et microtechniques, la logistique, l’énergie, la planification de l’éclairage, la géo-logie, la géographie ou encore la mobilité. La recherche porte à nouveau sur des réalisa-tions incarnant une réponse holistique à des défis d’avenir. Soit des ouvrages d’envergure variable, qui exploitent les savoirs existants de manière transdisciplinaire et renouvellent leur contexte de façon exemplaire par une approche originale et créative, basée sur la volonté d’in-nover. Les travaux candidats doivent en outre représenter une valeur économique à long terme, contribuer au bien-être collectif et matérialiser une démarche culturelle.Un jury à la hauteur des enjeux distinguera à nouveau jusqu’à huit réalisations. Le palma-rès sera dévoilé le 5 décembre 2013, lors de la cérémonie de remise des Sésames Regards. La SIA accompagne son action d’une large campagne de communication pour assurer

aux travaux primés la visibilité qu’ils méritent. Le palmarès sera documenté de multiples manières et à nouveau diffusé dans une expo-sition itinérante, un dossier spécial TEC21 /TRACÉS / Archi et par les médias numé-riques de la SIA. sia

À VOIR, PETIT GUIDE D’ARCHITECTURE ROMANDE

Après les avoir programmées dans son cycle de visites 2011-2012, le Groupe des archi-tectes de la SIA Vaud réunit 39 réalisations architecturales récentes dans un petit guide.L’ouvrage de 96 pages contribue à la mise en valeur de notre patrimoine bâti contem-porain. Il recense et présente, de façon non exhaustive, 39 réalisations disséminées un peu partout en Suisse romande. Des objets architecturaux mais aussi des ouvrages d’art et des infrastructures remarquables, tantôt spectaculaires, tantôt modestes. Chaque réalisation est présentée à l’aide d’images,

de plans et de petits textes expliquant la démarche de projet, le concept architectural, l’approche contextuelle, le tout en couleur et sur une double page. La salle de gymnas-tique de Mont-sur-Rolle côtoie la place du Marché de Renens, le centre sportif des Isles à Yverdon, les immeubles d’habitations Les Parcs à Neuchâtel ou encore le Pont rouge de la H144. L’ouvrage se feuillette comme un guide et invite, à l’aide d’une carte et de plans de situations, à la découverte in situ. sia

Appel à candidatures et délais de remise

L’appel à candidatures pour « Umsicht – Regards – Sguardi 2013 » court du 15 février au 30 avril 2013. Les dossiers peuvent être acheminés par la poste (timbre postal du 30 avril) ou déposés personnellement.Adresse postale : Umsicht – Regards – Sguardi 2013, c/o Bureau SIA, case postale, 8027 ZurichDépôt : les 29 et 30 avril 2013, de 10 à 18 h, c/o trottoir SIA, Selnaustrasse 6, 8001 ZurichJugement : 6, 7 et 28 juin 2013Cérémonie de remise des distinctions : Décembre 2013, Auditorium Maximum, bâtiment central de l’EPFZ, ZurichInformations complémentaires mises à jour avec texte intégral de l’appel (y.c. composition du jury, conditions de participation, exigences de présentation et critères de jugement) dès le 15 février 2013 sous : www.sia.ch/regards

Plus d’infos www.siavd.ch/visites.htm Prix : Fr. 14.90. Prix SIA valable pour les commandes passées auprès du secrétariat de la SIA Vaud (commandes à [email protected]), membre individuel : Fr. 1.90 ; membre bureau : Fr. 11.90 (frais d’envoi en sus).

La norme SIA 118 dans la pratique12 et 13 mars 20132 jours, Genève, 9h00 – 17h30Code : AB63-13Information et inscription : www.sia.ch/form

Honoraires : mise au point20 mars 2013, Genève, 17h00 – 19h00Code : LHO09-13 Information et inscription : www.sia.ch/form

Le droit d’auteur21 mars 2013Genève, 14h00 – 17h00Code : UR08-13 Information et inscription : www.sia.ch/form

Forêt et urbanisation21 mars 2013Olten, 9h00 – 17h00Code : FWL224Information et inscription : www.sia.ch/form

Rénovation : enjeux, choix techniqueset constructifs9 avril 2013Sion, 8h30 – 17h30Code : FE3Information et inscription: www.fe3.ch

Le nouveau programme des cours SIA Form du 1er semestre 2013 est disponible sur www.sia.ch > form > infos sur les cours

formP

hoto

sia

La Direction de l’Urbanisme et de l’Environnement met au concours, pour le Service des permis de construire, le poste d’

Architecte (80 à 100 %)Directement rattaché-e au chef du Service des permis de construire et en lien étroit avec les inspecteurs des constructions, le-la titulaire se verra confi er les missions suivantes :

• Assurer l’accompagnement des projets faisant l’objet de demandes de permis de construire sur le territoire de la Ville de Neuchâtel,

• Gérer les procédures d’opposition,• Instruire les demandes de permis de construire pour la Ville ou sur

mandat d’autres communes,• Participer à la gestion administrative du service des permis de

construire.

Au bénéfi ce d’une formation d’architecte HES, EPF ou titre équivalent, vous justifi ez d’une expérience professionnelle confi rmée dans le do-maine de la construction. Vous maîtrisez parfaitement la langue fran-çaise et les outils bureautiques usuels et êtes intéressé-e par le droit de la construction.

Apte à travailler de manière autonome, doté-e de bonnes capacités relationnelles et sachant faire preuve de souplesse dans vos horaires de travail, vous êtes prêt-e à vous investir dans le fonctionnement d’une petite équipe.

Si vous souhaitez exercer vos compétences au sein d’une collectivité publique dynamique, avec des possibilités de formation continue, ce poste vous concerne. Nous attendons avec intérêt votre lettre de mo-tivation accompagnée des documents usuels (curriculum vitae, photo, copies de diplômes et certifi cats), jusqu’au 22 février 2013, à l’adresse suivante :

Ville de NeuchâtelService des ressources humainesFaubourg de l’Hôpital 42000 Neuchâtel

Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès de l’architecte communal adjoint au 032 717 76 61, [email protected].

Entrée en fonction : à convenir

La Ville de Sierre met au concours les postes suivants :

Pour ses services techniques :

• Un technicien en planifi cation territoriale (100%).• Un collaborateur technique (80–100%).

Entrées en fonction : à convenir.

Les postes s’adressent indifféremment aux hommes et aux femmes.

Le détail complet des postes ainsi que les cahiers des charges peuvent être consultés auprès de la chancellerie ou sur le site internet de la Ville de Sierre à l’adresse suivante : www.sierre.ch.

En cas d’intérêt, les dossiers de candidature complets doivent être envoyés avant le 22 février 2013 à l’adresse suivante : Ville de Sierre, Service du personnel, Case postale 96, 3960 Sierre.

C O N C O U R S

* CI : concours d’idées – CP : concours de projet – PO : procédure ouverte – PQ : préqualification – OH : offre d’honoraires – MEP : mandat études parallèlesNOTE Cette rubrique, préparée en collaboration avec la SIA, est destinée à informer nos lecteurs des concours organisés selon le réglement SIA 142 ou UIA Les informations qu’elle contient ne font pas foi sur le plan juridique. Pour tout renseignement, prière de consulter le site www.sia.ch/concours

26 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

Date reddition(Date limite d’inscription)

Sujet* Organisateur et renseignements Conditions d’admission(Composition du jury – professionnels)

25 FÉV 201312H00

Renens Gare – Support chef de projet général, Renens(OH, PO) - nouveau

CFF - ImmobilierDéveloppement OuestPlace de la Gare 1CH – 1001 [email protected]

Ingénieurs civils, planificateurs généraux et architectes établis en Suisse

25 FÉV 201317H00

Genève Pont-Rouge – Chef de Projet Partiel Construction, Genève(OH, PO) - nouveau

CFF - ImmobilierDéveloppement OuestPlace de la Gare 1CH – 1001 [email protected]

Ingénieurs civils et architectes établis en Suisse

26 FÉV 201311H00

Démarche exploratoire d’études et de faisabilité (volet 1) en vue de la réalisation de 20 à 30 modules de logements relais et de 2 à 3 ateliers d’artistes (volet 2), Genève(OH, PO) - nouveau

Ville de GenèveDépartement de l’aménagement et des constructionsRue de l’Hôtel-de-Ville 4CH – 1211 Genève [email protected]

Architectes établis en Suisse

01 MARS 201312H00

N09 Upn.Vennes - Chexbres - APR GC TP4 + APR GC TP5, Vennes - Chexbres(OH, PO) - nouveau

Office fédéral des routes Place de la Gare 7CH – 1470 [email protected]

Ingénieurs civils établis en Suisse ou dans l’un des pays signataires de l’accord OMC

05 MARS 201311H00

Etude et exécution de l’aménagement de la majeure partie du 4e étage du bâtiment des Casemates, annexe du Musée d’Art et d’Histoire(OH, PO) - nouveau

Ville de GenèveDépartement de l’aménagement et des constructionsRue de l’Hôtel-de-Ville 4CH – 1211 Genève [email protected]

Architectes établis en Suisse

05 MARS 201317H00

Trois immeubles de logements – Appel d’offre pour ingénieur civil et ingénieur en chauffage-ventilation et sanitaire, Thônex(OH, PO)

Fondation pour le logement de la commune de ThônexP/a CLR Architectes saRue des Vieux-Grenadiers 8CH – 1205 Genè[email protected]

Ingénieurs civils et CVSE établis en Suisse ou dans l’un des pays signataires de l’accord OMC

08 MARS 201317H00

Réfection des estacades Fiodeyres 1 et 2 Premier Fenil ; Planches 1 et 2 –Prestations de service d’ingénierie : étude de projet, AO et réalisation, RC 706 et 709, Ormont-Dessous(OH, PO)

Canton de VaudDépartement des infrastructures et des ressources humainesService des routes Place de la Riponne 10CH – 1014 Lausanne

Ingénieurs civils établis en Suisse

20 MARS 201311H00

Réalisation d’une nouvelle galerie sous le Solmont (Jogne) – Prestations d’ingénierie en génie civil, Brot-Dessous, Brot-Plamboz(OH, PO) - nouveau

Ville de La Chaux-de-FondsP/A Viteos SA Avenue du Technicum 19CH – 2400 Le [email protected]

Ingénieurs civils établis en Suisse

25 MARS 201317H00

Concours international – Parc agro-urbain, espaces publics et ouverts de Bernex-Confignon (CP, PO)

Canton de GenèveDépartement de l’urbanismeRue David Dufour 5CH – 1211 Genève

Architectes, ingénieurs civils et en environnement, architectes paysagistes, planificateurs généraux et urbanistes établis en Suisse ou dans l’un des pays signataires de l’accord OMC

28 MARS 201316H00

Construction de bâtiment(s) de logements, d’aménagements extérieurs et d’un parking souterrain, Vandœuvres(OH, PO) - nouveau

Commune de VandœuvresP/a A architectes sàrlAvenue de Châtelaine 43CH – 1203 Genève

Ingénieurs civils et CVSE établis en Suisse ou dans l’un des pays signataires de l’accord OMC

C O N C O U R

28 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

A G E N D A

22 fév / 18:30

CONFÉRENCE

PHILIP URSPRUNGPalais de l’Athénée, Genève

www.ursprung.arch.ethz.ch

5 mars / 18:00

CONFÉRENCE

PETER GREENAWAY, CINÉASTE (GB)ETH Zurich, Bâtiment HIL,

Auditoire E4

www.arch.ethz.ch/darch/

departementsvortrag.php

14 ET 15 mars

MANIFESTATION

WINDAYS 2013FENÊTRE OUVERTE SUR LA PROFESSIONPalais des Congrès Bienne

Rue Centrale 60, 2502 Bienne

Informations et inscription :

A. Schneider, +41 32 344 03 30,

[email protected]

www.ahb.bfh.ch

JUSQU’AU 1er avril

EXPOSITION

PHOTOGRAPHY FOCUSING ON SWISS ARCHITECTURELarge panorama photographique

de la création architecturale

suisse des 25 dernières années

S AM Schweizerisches

Architekturmuseum, Basel

www.sam-basel.org

DU 28 fév AU 21 mars

EXPOSITION

ATELIER BOW-WOWHaupthalle, Zentrum, ETH Zürich

www.gta.arch.ethz.ch/

ausstellungen/atelier-bowwow

JUSQU’AU 12 mai

EXPOSITION

GILLES CARON. LE CONFLIT INTÉRIEURMusée de l’Elysée, Lausanne

www.elysee.ch

JUSQU’AU 20 mai

EXPOSITION

FENÊTRES. DE LA RENAISSANCE À NOS JOURS (DÜRER, MONET, MAGRITTE...)Fondation de l’Hermitage,

Lausanne

www.fondation-hermitage.ch

DU 23 fév AU 11 août

EXPOSITION

LOUIS KAHN. THE POWER OF ARCHITECTUREVitra Design Museum

www.design-museum.de

24 fév / 11:00

PROJECTION

« DE DRAGER » – EIN PORTRAIT ÜBER DEN ARCHITEKTENJOHN HABRAKEN, DE SONJA LÜTHI ET MARC SCHWARZArchitekturforum Zürich

Kino Riffraff 1, Neugasse 57,

8005 Zürich

Inscription souhaitée jusqu’au

18.2.2013

www.af-z.ch/dedrager

13 fév / 12:45-13:45

CONFÉRENCE

DENSIFY/INTENSIFYDIDIER CHALLAND, ARCHITECTE Fondation Braillard Architectes,

Genève

www.braillard.ch

DU 17 AU 19 avril

CONFÉRENCE

GENÈVE 2013 - CONFÉRENCE EUROPÉENNE DES VILLES DURABLESwww.sustainablegeneva2013.org

DU 20 fév AU 17 jul

EXPOSITION

MARCEL BREUER (1902-1981). DESIGN & ARCHITECTURECité de l’architecture

et du patrimoine, Paris

www.citechaillot.fr

DU 21 fév AU 23 mars

EXPOSITION

HALL OF MIRRORS.JONAS DAHLBERGEspace Archizoom, EPFL

http://archizoom.epfl.ch

JUSQU’AU 17 fév

EXPOSITION COLLECTIVE,

ARTISTES GENEVOIS

ET DE L’ARC LÉMANIQUE

CHERCHE APPARTEMENTCentre de la photographie

http://centrephotogeneve.ch

26 fév / 18:30

CONFÉRENCE

AFF ARCHITEKTEN, BERLINForum d’architecture de Fribourg

http://fri-archi.ch

DU 2 AU 10 mars

SALON

HABITAT-JARDIN Expo Beaulieu, Lausanne

Le salon Habitat-Jardin se veut

une fois de plus précurseur

en matière de tendances dans

les domaines de l’habitat, des

aménagements extérieurs et des

jardins ainsi que des nouveautés

du domaine de la construction.

www.habitat-jardin.ch

Au début des années 1930, le gouvernement américain fait construire une série de barrages sur le Tennessee. L’objectif est double�: d’une part, contrôler le débit de la rivière pour éviter les inon-dations�; de l’autre, générer de l’électricité. L’arrivée du progrès dans cet état du sud des Etats-Unis est mise en scène par Elia Kazan dans Le fleuve sau-vage, qu’il réalise en 1960. Chuck Glover, le person-nage joué par Montgomery Clift, est l’incarnation de la modernité. Représentant de la Tennessee Valley Authority (TVA), il vient de Washington pour convaincre les derniers riverains de quitter leur maison pour que la mise en eau puisse avoir lieu. Face à lui se situe Ella Garth, une dame âgée interprétée par Jo Van Fleet. Personnification du sud archaïque, elle refuse de partir, et ne s’inté-resse pas vraiment aux bénéfices de l’électricité.

L’hommage à la politique rooseveltienne du «�New Deal�» voulu par le réalisateur s’avère pour-tant compromis. Non seulement le personnage de Van Fleet se révèle plus charismatique que celui de Clift, mais l’image de la campagne vouée à l’inon-dation dépasse, en charme et luminosité, celle du bourg. Fraîchement arrivé de Washington, le fonc-tionnaire de la TVA doit se mettre au travail dans un bureau encombré, où la paperasse, des cartons et des plans s’accumulent sur des étagères métal-liques. Juste en face, une population misérable attend la distribution de vivres. Après avoir pris le bac pour se rendre sur l’île où vivent la famille d’Ella Garth et ses employés, Glover y découvre

une maison qui le fascine�: tout en bois, et dotée d’une généreuse terrasse. Ella, sa fille et sa petite fille y sont assises, sans parler, en train de regarder le paysage.

Dans une région où les affects semblent préva-loir, le personnage de Montgomery Clift reste le représentant de la raison et du progrès, notamment en payant le même salaire aux employés noirs et blancs qu’il embauche. Néanmoins, le film ne fait pas non plus l’éloge de la modernisation. A ce sujet, le fragment d’actualité filmée, à l’ouverture, peut être compris à double tranchant�: si le pou-voir mortifère de la rivière est mis en valeur par l’image d’une maison qui s’effondre et le témoi-gnage d’un homme qui vient de perdre toute sa famille dans une inondation, le fait que cela arrive dans le Tennessee après la mise en œuvre des barrages fait émerger un doute sur leur efficacité – ou leur nécessité.

Lúcia Monteiro, Le Silo, www.lesilo.org

LE FLEUVE SAUVAGEElia Kazan, 1960

D E R N I È R E I M A G E

Le Silo, un collectif de chercheuses dédié aux images en mouvement, présente un excursus au croisement du cinéma et de l’architecture. Fragment de gai savoir, cette contribution à l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme est prélevée dans l’imaginaire des films.

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30 TRACÉS n° 03 / 13 février 2013

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