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T-Vice n'a plus les pieds sur terre

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Page 1: T-Vice n'a plus les pieds sur terre
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2 8 mai 2013No 854

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

17 831FANS

Lauryn Hill derrière les barreaux‘‘Oh, baby, baby, it’s a wild world’’… L’ex-chanteuse des Fugees a été condamnée

lundi, aux États-Unis, à trois mois de prison pour fraude fiscale.Lauryn Hill ne sera pas de retour sur scène tout de suite. Jugée par un tribunal de

Newark, dans le New Jersey, la chanteuse de 37 ans a écopé de trois mois de prison et trois mois supplémentaires de résidence surveillée. Sa cellule doit l’accueillir à partir du 8 juillet.

En cause, des revenus de 1,8 million de dollars non déclarés entre 2005 et 2007. Connue notamment pour avoir été l’interprète principale des Fugees, elle avait plaidé coupable en 2012 pour le défaut de paiement d’impôts sur ces revenus, mais a assuré au juge qu’elle a toujours tenu à les payer un jour. La chanteuse de hip-hop, qui encour-rait douze mois de prison, a expliqué traverser une période de difficultés financières depuis qu’elle a quitté le monde de la musique - son dernier album remonte à 2002. «Je n’ai pas délibérément abandonné mes fans, je n’ai pas non plus délibérément négligé mes responsabilités, mais j’ai placé ma sécurité, ma santé, ma liberté tout comme la liberté, la sécurité et la santé de ma famille au-dessus de toute préoccupation maté-rielle», s’est défendue celle qui a commencé sa carrière à l’âge de 13 ans dans le groupe de The Rap Translators.

La condamnation, prononcée lundi, a aussi retenu les taxes fédérales et d’État impayées en 2008 et 2009, élevant le total des montants dus par la chanteuse à 2,3 millions de dollars. Avant la décision du tribunal, son avocat a assuré qu’elle s’est déjà acquit-tée de 970 000 dollars de dettes.

Lauryn Hill a rencontré un succès planétaire en tant que voix féminine des Fugees en 1996, puis s’est lancée en solo avec son album ‘‘The Miseducation of Lauryn Hill’’, sorti en 1998, qui lui a valu onze nominations aux Grammy Awards. La diva clame n’avoir perçu qu’une fraction des bénéfices générés par ce dernier disque, vendu à plus de 50 millions d’exemplaires. Elle a sorti deux titres live en 2002, puis plus rien.

Ses démêlés avec la justice l’encouragent à publier de nouvelles chansons. Le verbe « encourager » serait même un peu faible : elle explique sur son Tumblr la parution, pour le moins expéditive, de son nouveau titre, Neurotic Society. Elle était en effet sous le coup d’une injonction légale, les autorités judiciaires lui auraient fixé une « date limite » de sortie. Paranoïa, défense maladroite, on ne sait plus sur quel pied danser avec Lauryn Hill dont ses anciens camarades des Fugees affirment qu’elle souffre de bipolarité.

Cette affaire semble en tout cas une source d’inspiration pour la musicienne, ses prochains morceaux promettent une écriture enragée. Lauryn Hill a annoncé avoir signé un contrat avec Sony et prépare un nouvel album. Les mauvaises langues diront qu’elle aura du temps en prison pour peaufiner ses chansons.

MET Ball : Blake Lively, Nina Dobrev, Rosie Huntington, le bal des décolletés

New York était THE place to be avant- hier, 6 mai, en raison du MET Ball 2013 qui a tenu toutes ses promesses : des tenues super-bes, des beautés rock et de la provoc’, avec Madonna, venue en look punk et sexy en Givenchy.

Mais si le 6, la mouvance punk était à l’honneur, les décolletés aussi ont fait sensation sous les projecteurs. Car on le sait bien, les VIP ne reculent devant aucune occasion de dévoiler un bout de chair. Palmarès des plus beaux décolletés de la soirée, avec les plus belles femmes du monde, qui se sont mises sur leur 31.

Blake Lively romantique et sexy dans une robe Gucci, a fait le show en arrivant sur le red carpet. La jeune femme a fait forte impression, suivie de près par Rosie Huntington-Whiteley, également en Gucci, dans une robe jouant avec brio sur la transparence. Jessica Alba en Tory Burch, Anne Hathaway en Valentino ou encore Uma Thurman et Kirsten Dunst ont toutes fait sensation.

Miranda Kerr dans une robe ajourée et très sexy, Nina Dobrev, Beyoncé ont aussi choisi de miser sur leur décolleté, tout comme Cara Delevingne, Elizabeth Banks et Maggie Gyllenhaal.

Les dos nus de Amber Heard, de Katie Holmes ou encore de Rooney Mara, sublime en robe blanche, ont également fait parler d’eux.

David Beckham réalise son rêve : il s’offre la Porsche 911 de Steve McQueen

Si David Beckham est passé par toutes les émotions ce dimanche lors du match du Paris Saint-Germain, entre incrédulité, colère et explosion de joie, il devait sans doute avoir le sou-rire au moment de s’offrir son cadeau d’anniversaire...

Et pour cause. Lorsque le commun des mortels s’offre un bouquin ou un DVD édition collector pour marquer le coup, le Spice Boy s’offre... une voiture de collection. Le Britanni-que, qui soufflait récemment ses 38 bougies en compagnie de son épouse Victoria et de leur petite fille Harper, a en effet déboursé la coquette somme de 70 000 livres (83 000 euros pour les aficionados) pour acheter la Porsche 911 S conduite par Steve McQueen dans le long-mé-trage Le Mans tourné en 1971, film mythique utilisé pour une formidable campagne de pub pour Tag Heuer dans laquelle on retrouvait Lewis Hamilton et Steve McQueen himself.

Grand fanatique d’automobile – on se souvient encore de sa Rolls Royce Phantom Drophead décapotable –, le milieu de terrain du PSG a donc acquis un morceau d’histoire, comme le révèle The Mirror. Mais pour ce prix, David Beckham n’a pas eu le droit au modèle original, vendu en 2011 pour 1,25 million de dollars dans le cadre du Concours d’élégance de Pebble Beach. Une réplique parfaite achetée au spécialiste Lee Mayor Restorations et une petite merveille dotée d’un 6 cylindres à plat développant 180 ch à 6 500 tr/min, lui permet-tant d’atteindre la vitesse maximale de 231 km/h et d’abattre le 0 à 100 km/h en 7 secondes !

Un plaisir personnel puisque le bolide entré dans la légende de l’automobile ne pourra jamais accueillir la famille nombreuse du beau David. Ce dernier a en revanche réalisé un rêve, lui qui n’a jamais caché son admiration pour Steve McQueen, décédé à l’âge de 50 ans des suites d’un cancer et symbole de la contre-culture américaine.

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38 mai 2013No 854

Mardi 7 mai, J-3, le bureau de Femmes en démocratie a l’air d’un essaim d’abeilles. La salle très spacieuse grouille de femmes vi-siblement très affairées. Une belle marabout, les cheveux aux vents, vêtue d’un ensemble d’inspiration hindoue assorti d’un joli bracelet en forme de losange, clavarde sur son smartphone tout en indiquant à deux exposantes où aposer leur signature sur un papier qui a l’air d’un contrat.

Une autre employée, plus jeune, courte jupe rouge, chemisier blanc et rouge et queue de cheval arri-vant au milieu du dos, me demande gentiment si je suis bien le jour-naliste qui venait de lui parler au telephone. Elle me suggère alors de prendre une chaise car Nadège Beauvil, la présidente de Femmes en démocratie, celle pour qui je me présente en ces lieux, devra arriver dans au moins dix minutes.

Pour tuer le temps, je promène mon regard sur les murs de la pièce. Je remarque entre autres une énorme affiche sur laquelle on lit « Femmes en production 2011 Miami ». A côté de moi vient s’asseoir une exposante qui manifestement me prend pour un employé du bureau. Elle me dit en déballant le contenu de son sac à main : « Monsieur,

j ’apporte les quatre paires de san-dales en guise d’échantillons qu’on m’a exigé ; il leur manque juste un bouton pour qu’elles soient finies… » Je fait tout de suite savoir à la dame que je suis, tout comme elle, un externe. La jolie marabout té-moin de la scène ignore son smart-phone un moment et s’adresse à la nouvelle venue : « Apporte-les moi ! » L’exposante reprend pour elle la même rengaine concernant les boutons. L’employée de Femmes en démocratie la rassure : « Elles sont superbes ! »

Soudainement, deux collègues d’un média-sœur se pointent à l’entrée et demandent à voir la même personne que moi. Celle qui m’a reçu leur conseille d’atten-dre leur tour. Deux minutes plus tard, Nadège Beauvil se présente à nous, un sourire aux lèvres. Elle demande qui est le journaliste de Ticket. Je ne me fait pas prier. Elle procède a une délégation de tâche : « Moi, je reçois le journaliste de Ticket avec Gerry Romain et Maguy Durcé ; quant à vous, je vous envoie quelqu’un d’autre qui vous parlera dans une autre salle... », pronon-ce-t-elle en s’adressant aux deux autres journalistes.

Mme la présidente et les deux exposantes me reçoivent autour d’une table. Dès la première ques-tion, elles se montrent très ouver-tes, cela facilite notre entretien.

Pour elles, huitième édition, chiffre 8, 8 mars, chiffre fétiche de la Femme, rime avec innovation et qualité. Cela sous-entend, entre autres, l ’ajout cette de produits destinés aux hommes et aux en-fants. Autres nouveautés, en addi-tion aux soixante-dix exposantes, il faut compter l’exposition de pas moins de huit villages d’artisans. Un village d’artisans est un concept

qui renvoie à l’agglomération de plusieurs travailleurs de discipli-nes diverses telles la broderie, le papier mâché ou le métal découpé en une équipe à dessein de créer ou réaliser des œuvres collectives. Ces villages sont répartis dans plusieurs communes. Citons par exemple Saint Soleil, à Soisson ; Nouailles, à Croix-des Bouquets. Ceux qui pren-dront part à la huitième édition de Femmes en Production ont bénéfi-cié d’une formation dispensée par un formateur italien du nom de Julio Vinaccio.

Parmi les soixante-dix exposan-tes, il y aura bien sûr des fidèles comme Maguy Durcé, Yvrose Moïse, Marie-Thérèse Fouchard, Phelicia Dell, Gerry Romain…Des revenan-tes comme Roberte Laurent, Mar-tine Bourjolly et aussi Murielle Le-conte. Et de nouvelles têtes comme Nora marcelin, Tamara Loe Sack Sioe et Sandra Staco.

Des créateurs dominicains seront également de la partie. « Pour leur renvoyer l’ascenseur et encourager un échange binational », explique Maguy Durcé, la propriétaire de Mag-Art. En 2012, en effet, des créateurs Haïtiens ont pu exposer leurs produits en République domi-nicaine dans le cadre d’une foire.

Par ailleurs, Nadège Beauvil pré-cise que cette année, la foire sera exclusivement une exposition-ven-te. C’est pourquoi elle encourage le public à venir apprécier le travail de ces femmes et faire le plein pour la fête des Mères qui s’en vient. La créatrice de bijoux et d’accessoi-res Gerry Romain, dans la même logique, encourage les magasins à emboîter les pas aux acheteurs individuels. « C’est une bonne oc-casion pour eux de faire le plein de produits locaux et de bonne qualité », affirme-t-elle. Nadège Beauvil,

en outre, assure que les prix seront abordables. C’est pourquoi dit-elle : « On encourage vivement nos expo-sants à attirer les visiteurs avec des prix alléchants ! »

Maguy Durcé, qui participe à cette foire depuis le début, sou-tient que cet événement se bonifie d’une édition à l’autre. « Je suis reconnaissante d’avoir été initiée à l’étude des tendances du marché et à nous ouvrir au monde. J’ai appris aussi comment remplir les fiches », concède-t-elle dans un sourire, sans fausse modestie. Quant à Gerry, elle ne cache pas sa redevance envers les organisateurs de la foire pour lui avoir permis de standardiser ses produits. Elle se réjouit que la foire a passé en huit ans de 40 à 70 ex-posants, sans compter les 1dixvilla-ges d’artisans cette année. Nadège Beauvil renchérit en soulignant que Femmes en Production est un réseau de plus de 3 000 artisans et designers. Elle se félicite de la méthode du travail en chaîne qui caractérise ce réseau. A ces mots, Gerry montre le pendentif en corne qui pend à son cou et me dit : « Ce pendentif, par exemple, pour qu’il soit aussi parfait, a été touché par plusieurs mains. Ça prend d’abord le grattement de la corne par des artisans puis un modelage par d’autres jusqu’à un peaufinage. »

Pour le plan du site et la liste des exposants, Maguy Durcé conseille aux visiteurs de se procurer au moins une des trois prochaines parutions du Nouvelliste.

Chancy [email protected]

Femmes Création & productionUn huitième épisode dédié à l’innovation

Sous le signe de l’innova-tion et de la qualité, Fem-

mes Création & Production aborde son huitième épi-sode ce week-end. Ticket

est passé mardi à la cuisine où se mijotent les derniers

préparatifs.

Maguy DurceNadege Beauvil Gerry Romain

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4 8 mai 2013No 854

Parallèlement aux activités musica-les de l’artiste, Dream Promo, dirigé par Hugline Jérôme, fait depuis un certain temps la promotion d’un livre écrit par Luck Mervil, « Ma race est la meilleure ». L’ouvrage sera disponible le jeudi 30 mai 2013, de 10 h am à 5 h pm, à la 19e édition de « Livres en Folie » qui aura lieu au Parc historique de la canne à sucre.

Bien avant le grand rendez-vous avec les livres, Luck Mervil, qui rentre au pays ce mardi 7 mai 2013,

rencontrera la presse et les artistes le mercredi 22 mai à Oasis dans le cadre d’une conférence de presse au sujet de sa nouvelle oeuvre.

Dans ce livre titré « Ma race est la meilleure » édité en 2008 par Les édi-tions des Intouchables (Québec), en neuf chapitres, l’écrivain parle d’un beau et grand bateau. Il fait un survol du métis-

Ma raceest la meilleure de Luck Mervil

Depuis sa prise en charge en Haïti par son représentant, Dream Promo, Luck Mervil est plus que jamais actif au pays. Après Indigo le samedi 30 mars, à Dega Flash-Back, la dernière fois qu’on a vu l’artiste sur scène remonte au concert du samedi 13 avril 2013, au Parc Historique de la Canne à Sucre, où l’international chanteur français Cor-neille et lui étaient à l’honneur. Les autres performances de Luck sont prévues pour le samedi 25 mai, de concert avec Arly Larivière en acoustique à Oasis ; et au concert du dimanche 26 mai 2013, chez les Sœurs salésiennes de Carrefour avec BIC, Arly, Mika et Wanito à l’occasion de la fête des Mères.

sage ; des avancées technologiques, de l’opulence des pauvres et la misère des riches... L’auteur parle des mentalités en voie d’extinction, de l’immigration et de la différence. Il demande d’enseigner l’ouverture : l’enfant métis ne sait pas qu’il est métis. Il fait ressortir les multiples visages du métissage ; vers l’unique et le ministère du bon sens.

Selon ce que nous a fait savoir, dans une biographie, la compagnie qui repré-sente Luck Mervil en Haïti, ce dernier est un citoyen du monde responsable, un artiste, un auteur et un activiste.

C’est un autodidacte amoureux de la connaissance, un conférencier qui traite d’histoire, de politique, d’immigration, d’intégration, de coopération interna-tionale et de l’état du monde. Il est aussi l’auteur d’un essai sur l’État du monde intitulé « Ma race est la meilleure ». Il a

été coopérant et porte parole du CECI (Centre Canadien d’Étude et de Coopéra-tion Internationale) de 2004 à 2010. Luck est aussi titulaire de la médaille de la paix YMCA 2004, de la médaille du Patriote de l’année 2005, détenteur de la médaille de l’Assemblée Nationale du Québec. Mem-bre à vie de la société St-Jean Baptiste, médaillé 2007 du Carrefour des commu-nautés du Québec, Chevalier de St-Véran et médaillé des arts et des lettres de la Pologne.

D’origine haïtienne, la carrière de Luck Mervil débuta à l’âge de quatre ans sur les ondes de la radio nationale de la perle des Antilles alors qu’il y chantait, accom-pagné de son père. Adolescent, il vivait entre Montréal et New York et interpré-tait du gospel dans les églises. D’abord connu comme membre du groupe RudeLuck, sa fougue et son charisme lui valent d’être choisi par Luc Plamondon pour camper le rôle de Clopin dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris qui obtient un succès sans précédent et devient une référence du genre. Il jouera plus de 600 représentations de ce spec-tacle à Paris comme à Londres en version anglaise.

En 2001, il fait ses débuts au cinéma dans le film Betty Fisher et autres histoi-res, du réalisateur français Claude Miller qui gagne deux prix au festival interna-tional du film de Montréal. On le retrouve aussi à l’animation de MixMania, toute première émission télé-réalité au Ca-nada, ce qui lui vaut le prix Métrostar de la meilleure animation dans la catégorie Série jeunesse.

Déjà fortement impliqué sur le plan humanitaire, le chanteur se sent particu-lièrement concerné par la situation de ses compatriotes au moment où Haïti est ravagée par l’ouragan Jeanne, en septembre 2004 et réagit activement. En novembre de la même année, il est choisi Patriote de l’année 2004-2005 par la So-ciété Saint-Jean-Baptiste pour sa contri-bution au rapprochement des peuples.

Il est aujourd’hui président et fon-dateur de VilajVilaj, une ONG qui a pour mission de construire des villages inté-grés dans les pays les plus démunis de la planète.

Gilles Freslet ([email protected])

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58 mai 2013No 854

« Ce nouvel album va montrer une autre facette du groupe », déclare tout de go Roberto, quand je lui demande de parler du neuvième opus des Vi-ce2k. « Nouveau son, nouveau groove, nouveau logo, tout sera différent », continue l’aîné des frères Martino. Lunettes de soleil noires qui cachent ses yeux fatigués, Bèto s’apprête à aller faire danser ses fans à Tempa, dans l’ouest de la Floride. Ses fans qui, justement, ont fait du groupe l’un des plus adulés de la musique haïtienne. L’autoproclamé Mèt Beton du carnaval haïtien, vrai dans ses paroles et dans son attitude, est plus que fier de son parcours chargé d’embûches.

« L’album s’intitule Resan. » Comme les blòdè. Le groupe se considère comme neuf. Reloaded. « Ce disque est une évolution pour le groupe au niveau musical. On garde notre identité, mais on y retrouve un son plus moderne. On a fait beaucoup d’essais aussi. Il y a un featuring avec Alan Cavé qui s’intitule ‘’Se paw mwen ye’’, qui sera différent et qui va capter une autre audience. Par ailleurs, on vise davantage le public antillais. » Dix morceaux plus la meringue carnava-lesque 2013 composent ‘’Resan’’. Le jeudi 16 mai, les protégés de Jessie Al Khal présenteront au public de Miami l’album qu’ils concoctent depuis trois ans. « Je suis certain que ce disque va battre tous les records de T-Vice. Tout moun ap jwenn. De l’adolescent au moins jeune, nous avons ciblé tou-tes les catégories », assure Roberto Martino. « Nous serons en France le week-end du 11 mai ; nous profiterons pour faire une petite tournée afin de présenter le cd ». Les fans européens

seront donc servis avant ceux des Etats-Unis et d’Haïti.

Promis avec une vidéo, ‘’Resan’’ laisse les Vice2k très confiants. « J’ai hâte que le produit soit complète-ment fini. On a travaillé avec plusieurs producteurs tels que Power Surge, Ti Pachou de Gabèl et, bien sûr, Nicken-son Prud’homme. Le produit sera plus qu’intéressant. » Récemment revenu au bercail, Olivier Duret est de re-tour aux côtés de Roberto au micro. N’ayant pas été remplacé, sa réinté-gration s’est faite comme son départ : sans bruit. « Olivier a chanté deux musiques sur le disque. L’une en duo avec moi et l’autre entièrement seul. » Pour expliquer le retour de l’enfant prodigue au sein des Martino, le chan-teur vedette parle de « réinsertion ». « Je pense que c’était la meilleure façon de faire. On est redevenus amis avant de recommencer à travailler ensem-ble. Olivier veut toujours faire carrière solo, mais cela ne va pas prendre le pas sur T-Vice. Le groupe va toujours passer avant et il est d’accord sur ce principe. »

T-Vice était-il en manque d’Olivier ? « Oli a certainement sa place et sa tou-che dans le groupe. Le public l’aime bien et il a sa marque. Quand il n’était pas là, je devais faire plus d’efforts. Créer d’autres animations pour bou-cher le vide. Je préfère dire que c’est un mariage qui nous bénéficie à tous les deux », précise Bèto. La formule qui unit les musiciens du groupe marche depuis vingt ans. « Nous sommes avant tout des amis. » Chez Jessie est devenu leur lieu de rencontres. « Baz la » ! Entre compositions au studio et barbecue au bord de la piscine, les

liens se sont tissés et ont formé une petite famille. « Dans tous les foyers il y a des disputes, mais nous gérons. Chacun respecte la position de tout le monde. Moun pa kite T-Vice ! », affirme dans un grand rire le Mèt Beton. « Il y aussi la manager. Des fois elle est en-diablée, mais elle ne nous laisse jamais aller dans le mauvais chemin, et c’est tout ce qu’il nous faut. »

De temps en temps, Lia, sa fille de 4 ans, monte sur ses genoux pour lui poser une question à laquelle il ré-pond en caressant ses boucles noires, sans jamais perdre le fil de ses idées. Roberto, sympathique et à l’aise, n’esquive aucune question. « Concer-nant Rodney, je pense que les choses se sont un peu calmées. Les relations sont meilleures, je crois. Lors de la Nuit des jeunes, à New York, ma mère et lui s’étaient rencontrés et ils ont dis-cuté. Même si Reynaldo et moi nous ne l’avons toujours pas revu, je pense qu’il y a un aller-mieux. Certains fans espéraient nous voir au festival, mais nous avions déjà un contrat aux Turks and Caicos et nous ne voulions pas nous précipiter. Je peux tout simple-ment dire que l’avenir dira le reste. »

Resan est un album qui annonce désormais la nouvelle couleur de T-Vice. Reynaldo, maestro et producteur du groupe, annonce... une bombe. « Moun yo pral sezi. Aucun autre album n’aura ce son. Je peux vous l’assurer. Nous avons puisé partout et nous avons fait un mélange explosif sans jamais perdre notre identité. Fanatik yo gen nan men yo », lâche confiant et heureux Reynaldo Martino. Toujours timide et réservé, entendre jurer et pester ce dernier contre l’ordinateur

T-Vice n’a plus les pieds sur terreCe n’est pas la première fois que Ticket est reçu chez les Martino, à Miami. Dès le début de leur succès, Roberto, Jessie et Rey-naldo ont toujours raconté leur histoire avec plaisir. Ce vendredi après-midi, en maillot noir « bogosse » et jean bleu délavé, Roberto, lead vocal de T-Vice, nous reçoit sans complexe au bord de la piscine de la maison de sa mère qui est aussi le studio du groupe. Jessie et Robert, coachs et parents, vaquent chacun à leurs occupations, laissant leur fils libre de nous parler.

qui refuse de jouer les chansons est incongru. Resan amène aussi un nou-veau logo et un poster assez particu-lier pour le groupe : tous les musiciens sont suspendus dans les airs, seul Roberto a les pieds sur terre.

Plus tard, alors que les frères Mar-tino nous font découvrir en primeur quelques morceaux du dernier opus et que l’heure d’aller performer appro-che, Gérald Kébreau arrive, suivi du road manager, Pierrot Al Khal. Douce-ment, ils rentrent au studio et ne s’im-miscent pas dans l’interview. À T-Vice chacun connaît sa place. Ils s’appuient l’un sur l’autre et ont un seul objectif : « Fè biznis la mache » !

Gaëlle C. Alexis

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Mercredi 8 mai 20136

RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH!

Une question d’image

les fonds nécessaires pour le voyage des cyclistes haïtiens dans ces deux pays.

Cette équipe haïtienne de cyclis-me de moins de 23 ans est composée de Prévélus Jacky,Cadet Benchel, Apollon Francy, Charles Herby, Ama-zan Junior Faril et Jameson Augustin. En cas de forfait ou blessure de l'un ou de l'autre des cyclistes retenus à faire partie de l'équipe nationale, il sera remplacé par Junior Sterlin.

Kénelt Léveillé nous a parlé éga-lement de la préparation de l'équipe nationale senior pour le prochain championnat du monde de course sur route devant avoir lieu à Toscane (Italie) du 22 au 29 septembre.

Comme c'est le cas pour les moins

de 23 ans, les seniors auront à passer un test d'évaluation tenant compte les nombreuses étapes et distances à par-courir à l'occasion de ce championnat du monde qui verra concourir l'élite mondial de cette discipline.

" On est totalement dépourvu de moyens financiers au niveau de la Fédération et j'en profite de la circonstance pour solliciter un appui financier et matériel de la part des secteurs concernés afin de rendre possible la participation du cyclisme haïtien à ce championnat du monde ", a déclaré Kénelt Léveillé, président de la FHC.

Ce dernier à travers une note de presse informe le public en général, les amants du vélo en particulier et le Gouvernement haïtien, l'arrestation sans mandat de l'entraîneur Harry Staco dans la ville des Cayes d'où il est actuellement incarcéré injustement à la prison des Cayes à la suite d'un conflit terrien.

A cet égard, la FHC demande au ministère de la Justice et aux orga-nisations militant dans les droits de l'homme d'intervenir dans cette affaire afin que justice soit rendue à Harry Staco qui joue également le rôle de mécanicien en chef pour fixer les vélos endommagés après l'entraînement des équipes nationales de moins de 23 ans et senior.

Emmanuel Bellevue/[email protected]

CyClisme

Direction : Les Jeux de la francophonie et le championnat du monde

Kénelt léveillé (Photo : Cardichon)

Après son passage éclair en Océanie pour y jouer en fa-veur d’un club du Viêt-Nam, il y a de cela tout juste une

année, l’international haïtien, Léonel Saint-Preux, né le 12 mai 1985 au Cap-Haïtien, a récidivé en paraphant un nouveau contrat en faveur d’une autre équipe de ce continent. Ainsi, le joueur qui a fait ses débuts au sein de l’équipe du Zénith SC, s’est mis d’accord avec la formation de Felda United FC de la Malaisie.

Joint via l’Internet, Léonel Saint-Preux qui avait porté respectivement les couleurs des équipes haïtiennes telles, l’AS Capoise et le Victory SC, a confirmé l’information. S’il n’a pas voulu révéler le montant de son contrat, toutefois, il a fait savoir qu’il a pu rejoindre la Super Ligue de Foot-ball de la Malaisie. « Je viens à peine d’intégrer l’équipe. J’ai déjà joué cinq matches. J’ai marqué un but, et délivré trois passes décisives. Je suis

Léonel Saint-Preux au Felda United FC de Malaisie

engagé avec l’équipe de Felda Uni-ted FC pour une durée de sept mois. Mon contrat prendra fin en octobre prochain ».

S’exprimant sur le niveau du championnat de la Malaisie, le natif du Cap-Haïtien a fait remarquer qu’il y a de très bons joueurs là-bas. « Le niveau est acceptable car, des joueurs issus d’horizons différents jouent également dans la compétition locale », a précisé Léonel Saint-Preux (36 sélections 6 buts).

Le week-end écoulé, les coéqui-piers de Saint-Preux avaient battu leur homologue de Perak (3-1), lors de la seizième journée. C’est l’international haïtien qui avait ouvert le score en fa-veur des siens. Malgré cette éclatante victoire, l’équipe de Felda United FC n’occupe que la 10e place du classe-ment avec (15) points, soit seize de moins que le leader de la compétition, Singapore LIONSXII (31) unités.

Pour le compte de la dix-septième

journée, l’équipe de Felda United FC affrontera ce samedi 11 mai, l’Angkatan Tentera Malaysia FA. Ce dernier est le dauphin du leader de la compétition, et compte (30) points au classement.

Le dossard 22 du Felda United FC de la Malaisie s’est dit très ouvert à l’idée de jouer pour la sélection nationale. « Je n’ai aucun problème à porter, et ce, avec fierté les couleurs de l’équipe nationale. Comme tous les autres joueurs, j’ai hâte de jouer contre l’Espagne et l’Italie en amical. Pour ce qui est de la Gold Cup, ce sera encore avec plaisir de défendre à fond l’équipe nationale. Il suffit que je sois appelé par le sélectionneur national », a clairement déclaré Saint-Preux.

Il faut signaler que Léonel Saint-Preux qui avait inscrit dans les pro-longations le but victorieux de la sé-lection nationale contre la Martinique (1-0) lors du match comptant pour la petite finale de la coupe Caraïbes

leonel st-Preux signe au Felda United FC de la malaisie

Football / transFert

Un joueur qui tabasse un arbitre : une image d’anti-fair-play qu’on ne souhaitait plus re-

voir à la télévision. Pourtant, ce fait local est véhi-

culé en permanence par une télé locale. Il est devenu un leitmotiv qui passe régulièrement dans le générique de l’émission sportive de la chaîne en question.

Alors qu’on souhaite vivement que la télé mène par la force de l’image une croisade tous azimuts contre ce geste inconvenant, elle n’agit guère en ce sens, au détri-ment de la morale sportive.

Combien de fois avez-vous vu ou revu des gestes de fair-play rediffusés à la télévision locale?.

Aujourd’hui on a bien besoin d’une haute autorité de l’audio-visuel pour parer à ce genre de dérive, à un moment où les boulan-gers font la radio et les cordonniers la télé.

Afin de jauger le niveau de forme des cyclistes haïtiens avant le grand rendez-vous des prochains Jeux de la Fran-

cophonie, la Fédération haïtienne de cyclisme (FHC) selon les dires du président Kénelt Léveillé travaille à l'élaboration d'un test d'évaluation au Mexique et au Canada, deux pays où le cyclisme est à niveau.

L'équipe haïtienne de cyclisme formée de six coureurs est à pied-oeuvre depuis quelques temps dans la préparation pour ces Joutes sportives francophones devant avoir lieu du 7 au 15 septembre à Nice.

Matin et soir sous la direction de Sergo Victor, ces chevaliers de la pe-tite renne pour le moment concentrés dans la Métropole du Sud (Cayes) enfourchent leur vélo pour effectuer les 180 km de route nécessaires à leur préparation.

Le président de la FHC intensifie les démarches auprès des secteurs concernés dans la recherche des fonds pour financer le déplacement des cyclistes haïtiens au Canada et au Mexique, Ce déplacement dans ces deux pays rentre dans le cadre du test d'évaluation d'où ils devront prendre part à toute une série de course de course sur route dont la distance à parcourir est de 180 km et plus.

Ce dernier compte sur la bonne foi du secteur privé afin de l'aider dans ses démarches visant à trouver

des nations, avait porté également les couleurs de l’équipe américaine, Minnesota Thunder (23 matches, 2 buts).

Légupeterson Alexandre /[email protected]

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Mercredi 8 mai 2013 7

avoir ouvert le score, la Seleção s'est inclinée 2:1 face à la Celeste.

Le Maracana vient d'être rénové pour Brésil 2013 et a rouvert ses portes de façon spectaculaire le mois dernier, avec la victoire 8:5 des amis

de Ronaldo sur ceux de Bebeto, au terme d'un match exhibition absolu-ment palpitant.

"La réouverture du Maracana marque un moment très spécial pour un stade qui possède une si riche

histoire et une telle aura", a déclaré le Président de la FIFA Joseph S. Blatter. "Tout fan de football rêve d'assister à un match dans ce temple du football au moins une fois dans sa vie."

Réouverture du Maracana

Frappé par un joueur à qui il avait adressé un carton jaune, au cours d’un match de jeunes aux Etats-Unis, l’arbitre Ricardo Portillo est décédé quelques jours plus tard des suites de ses blessures.

La violence sur les terrains de football est décidément un pro-blème universel. Ricardo Portillo, arbitre amateur aux Etats-Unis,

en a fait la funeste expérience en succombant à 46 ans des suites de ses blessures, après avoir été frappé par un joueur au cours d’un match de jeunes.

Le fait divers s’est produit le 27 avril dernier à Taylorsville, dans la banlieue de Salt Lake City. Ce jour-là, Portillo arbitrait un match de Fut International, une ligue hispanique amicale réservée aux jeunes de 5 à 17 ans. Tout est parti d’un carton jaune adressé par Portillo à un joueur de 17 ans. Fou de rage après cette décision, ce dernier s’est alors précipité vers l’arbitre et l’a violemment frappé au visage.

Dans un premier temps, il a sem-blé que Portillo ne souffrait que de blessures bénignes, mais, à la suite d’examens complémentaires, les mé-

decins ont découvert que les coups de poing avaient en réalité provoqué de profondes lésions crâniennes internes. Hospitalisé, Ricardo Portillo est resté dans un état critique pendant sept

jours, avant de finalement décéder dans la nuit de samedi à dimanche.

“Il adorait le soccer, avait confié vendredi sa fille Johana au micro de CNN. On n’aurait jamais imaginé que

Un arbitre battu à mort pour avoir donné un carton jaune

cela allait arriver. Il aimait ce qu’il fai-sait et c’était sa passion”. Une passion qui lui a donc été fatale, par la faute d’un gamin beaucoup trop sanguin.

La violence dans le foot amateur, un fléau universel

Le nom du coupable, justement, n’a pas été révélé, car celui-ci est encore mineur. Détenu jusqu’ici dans une structure spécialisée, il devrait être inculpé de meurtre et connaître une sanction très lourde.

“Je ne le connaissais pas per-sonnellement, mais il n’avait jamais été impliqué dans des incidents de ce type auparavant”, a commenté le président de Fut International, Mario Vasquez, interrogé par la chaîne lo-cale KUTV. “Mais la ligue a une poli-tique de tolérance zéro, a-t-il ajouté, et nous bannissons les joueurs qui se rendent coupables de violence envers d’autres joueurs, des arbitres ou des parents.”

Dans l’univers du football ama-teur, Ricardo Portillo est en tout cas le deuxième arbitre à trouver la mort après avoir été frappé par un joueur en quelques mois. En décembre, Richard Nieuwenhuizen, arbitre de touche néerlandais, avait été agressé en plein match par trois joueurs, âgés de 15 et 16 ans. Tombé dans le coma, Nieuwenhuizen était décédé le lendemain du match.

Cette vue imprenable d'une ville enchanteresse, vous pourriez avoir la chance de l'admirer à travers le hublot de l'avion

qui vous conduira à la Coupe des Confédérations de la FIFA ou l'année prochaine à la Coupe du Monde de la FIFA™, depuis le ciel formidablement bleu de Rio de Janeiro. En regardant cette photo, l'œil est immédiatement attiré par l'un des stades emblémati-ques de la planète football : l'Estadio Mario Filho, plus connu sous le nom de Maracana.

Initialement construit pour la quatrième édition de la Coupe du Monde de la FIFA™, en 1950, cette majestueuse enceinte a d'abord été le théâtre de deux retentissantes victoi-res du Brésil dans le tour final, contre la Suède et l'Espagne (7:1 et 6:1 respectivement). Pour leur dernière sortie dans l'épreuve, dans un match qui avait tous les atours d'une finale, les Brésiliens avaient besoin d'un seul point contre l'Uruguay pour devenir champions du monde. Malheureuse-ment pour la foule immense qui avait pris place dans le Maracana, après

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8 8 mai 2013No 854

Ce matin, en rongeant mon frein (et ceux de ma voiture) dans les multiples virewon pour trou-ver une route de sortie, j’ai dû à diverses reprises demander mon chemin ou l’état des routes à des chauffeurs venant en sens inverse. Tout ceci naturellement avec la plus grande courtoisie, et j’ai souri plus largement des remarques de certains, étonnés de me voir gar-der « les dents toujours dehors », comme ils l’ont dit, dans ce calvaire des usagers des sentiers et routes découpées de Delmas, Frères et autres...

Un peu plus tard – toujours derrière le volant dans un michan blocus –, j’ai entendu un journa-liste demander au chef-réparateur du tronçon ‘calvairique’ combien de temps encore devait on atten-dre avant de pouvoir circuler sur un certain petit pont. J’ai vu rouge – question de contexte - en enten-dant celui-ci répondre qu’il fallait être patients et rester « dents serrées ».

Naturellement, ce qu’il a conseillé au public, particulière-ment aux usagers de ces routes, n’a rien de nouveau pour nos compa-triotes : la patience et la tolérance ne sont pas des vertus par bord ici, ce sont des obligations. Serrer les dents signifie d’ailleurs concentrer son énergie pour un dur effort ou une souffrance ; demeurer stoïque en faisant ou en subissant quelque chose de pénible… douleur, colère.

Combien de fois, dans une route krazée-krazée (exemple Faustin 1er, particulièrement après la pluie), ou sur un tronçon en ré-paration dont une moitié de la chaussée seulement a été asphal-tée, vous êtes sur le bord « anfalé » et malgré les jeux de lumière et les signes désespérés pour deman-der une petite chance de pouvoir finalement passer, le chauffeur en face vous donne « dents dures ». Et si vous avez le malheur de baisser votre vitre quand il arrive à votre hauteur et de lui faire remar-quer qu’il aurait pu faire preuve de courtoisie, il vous répond « il n’y a pas de dents grignées làaa ! »

Et s’il ne se trouve pas un conducteur ayant bon cœur pour vous laisser une chance, ce n’est même pas la peine d’essayer de fourrer votre tête, comme vous le conseillent certains piétons-badauds, vous ne feriez que vous casser les dents ! Mais ce n’est pas une raison, quand vous êtes sur le bon bord, de faire la même chose aux autres conducteurs sous prétexte que vous aviez subi, donc vous devez rendre la pareille et remettre le coup dent pour dent.

Comme je vous le dis toujours, tout est question de contexte. La première fois qu’une situation dé-sagréable vous arrive sur ce terri-toire, je peux comprendre que vous soyez pantan, frustré ou contrarié,

mais si vous n’avez pas d’autres choix, pourquoi grincer des dents contre le gouvernement, l’Etat ou toute autre instance parce qu’ils ne font pas – selon vous - leur travail ? Vous connaissez l’adage : love it or leave it ! Sinon, vous allez faire un ulcère, oui, à force d’être constam-ment sur les dents ou pour avoir gardé une dent contre les déci-deurs.

Et puis finalement, pourquoi ne pas faire la colère sur vous-même ? C’est vrai ! Vous pestez contre ces élus (démocratiquement, si ma mé-moire de vieille est encore bonne) alors que vous savez bien propre ce que valent les promesses d’un candidat, surtout s’il a les dents longues. Les discours sont toujours les mêmes, seul les emblèmes des partis ou l’ordre des paragraphes changent. Moi, je suis certaine qu’ils font les promesses de bonne foi, mais c’est sûrement en arrivant à la chambre ou au bureau oval qu’ils se transforment en arra-cheurs de dents. Pendant qu’ils mordent dans la vie (et le pays) à belles dents, les votants, ou plu-tôt les ayant voté, n’ont rien à se mettre sous la dent. Pourtant c’est

DE VOUS A MOI

Affaires de dents …

un bon peuple, oui : sans mémoire, sans rancune. On n’a qu’à voir comment il est magnanime et ne conserve aucune dent contre ses « prijeurs ». Certains s’accordent même pour dire que ce peuple est si malléable que les compatriotes sont des bananes mûres. Mais je ne suis pas d’accord, je trouve que si on dit ça, c’est comme si on disait que ceux qui le prijent sont des dents pourries. Je proteste donc à pleines dents !

Saviez-vous qu’il y a une expres-sion pour traduire le fait d’être prêt à tout pour satisfaire une ambition démesurée ? Ca se dit : on a les dents qui rayent le parquet ! Et dire que les convocations se suivent… et ne se respectent pas. Comme quoi même le commissaire risque

d’être rayé... Bon, ça c’est un autre sujet, et je préfère ne pas fourrer mes dents dans cette affaire pour ne pas me faire casser quelques... dents !

Oh, oh ! N’est-ce pas que j’ai failli m’endormir au volant ?! Le blocus est tellement long que j’ai kabicha, oui… J’ai même rêvé que le pays avait une nouvelle dentu-re… comme un beau dentier tout en émail, sans caries, sans chouk… Ah, vraiment beau rêve ! Je suis positive, moi-même, je ne permets à personne de me dire que cela ne changera jamais. Je garde foi en l’avenir, et, de vous à moi, je suis certaine qu’un jour les poules auront des dents…

Sister M*