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J 1 U --- MARDI T WWe ANNÉE 27 JUIN 1848 mummuannuum PRIX DE L'ABONNEMENT. Toulouse. Dép. Etr. Un an 36 fr. 42 fr. 48 fr. 6 mois 19 fr. 22 fr. 25 fr. 3 mois 10 fr. 12 fr. 14 fr. Les abonnements ne sont reçus que pour trois .vois, sis mois ou un an, et ne commencent que du ter ou du t6 de cha- que mois. ispr. de BONNIIL et GIBRÀC HUE SAINT-ROME, 46. OURNAL DE T Les Lettres non affranchies ne sont pas reçues. Ce Journal paraît tous les jours. c'J i Les Annonces et Avis ètre remis aient d'avlanceille et se p POLITIQUE ET LITTÉRAIR F O doivent MM. les abonnés de l'extérieur, dont l'abonnement expire le 30 de ce mois, sont priés de le renouveler, s'ils ne veulent pas éprouver d'interruption dans l'envoi du journal. Toute demande d'abonnement, non accom- pagnée du prix, sera considérée comme non avenue. iVMM. les libraires et les messageries, veulent bien se charger de nous transmettre le prix des abonnements. TOULOUSE 26 juin 18f t8 Au moment où nous mettons sous presse (6 heures du soir), le courrier de Paris n'est pas encore arrivé. Cc retard n'a rien d'inquiétant, car il est facile à expliquer. Le 24 juin , jour où devait partir le courrier que nous atten- dons aujourd'hui , la portion de Paris qu'avait à traverser la malle pour se rendre de l'administration des postes à l'embar- cadère du chemin de fer d'Orléans devait, selon toute les pro- babilités , être oecupée par l'insurrection. Le courrier n'aura donc pas pu partir. Ce n'est que le lendemain 25, que l'émeute a été refoulée dans l'est de la ville, et que le passage aura pu devenir libre. Il serait donc possible que l'arrivée de la malle fut retardée d'un jour , La dernière dépêche télégraphique arrivée aujourd'hui et que nous donnons plus bas présente, du reste, la lutte comme entiè- rement terminée. Le faubourg'Saint-Antoine, dernier point de la résistance, a été pris. DÉPÊCHES TELÉGRAPHIQUES. Paris, le 25 juin 1848, 4 heures et demie. Le chef du pouvoir exécutif aux préfets des départements. La cause de l'ordre et de la République triomphe. L'arrivée de la garde nationale des départements a exercé une influence immense. La marche sur Paris ne doit pas être arrêtée. Paris, le 25 juin 1848, 5 heures du soir. La cause de l'ordre et de la vraie République triomphe La garde nationale et l'armée enlèvent tous les obstacles. La Patrie et la Société sont sauvées. De tous les départements des secours arrivent.. La France en- tière bat d'un seul cceur. De pareilles explications n'ont pas pu trouver grâce devant le jury. Plaidant , M° de Feydel. Ministère public pour les deux affaire , M. Homps. MARCHÉ AUX COCONS (de la ville de Toulouse). Toulouse, le 23 juin 1848. Le marché a été abondamment- pouf°vu de fortes parties de cocons et d'un grand nombre d'ach ieiiis. ite qualité, en partie considérable, le kilo.. . 2 fr. 30 c. 2e qualité. . . . . . . . . . . . 2 fr. 3e qualité . . . . . . . . . . 1 fr. 90 c. 4' qualité . . . . . . . . 1 F. 70 c. Avec l'espoir d'une prime. La Notre-Dame, fête de Revel, sera célébrée cette année avec la pompe accoutumée, les 8, 9 , 10 et 11 juillet prochain ; en outre des divertissements d'usage , il y aura grande entrée aux flambeaux le samedi, illumination le dimanche, cavalcade art bassin de St-Ferréol et feu d'artifice le lundi ; fenétra et bal champêtre sur la grande allée le mardi. On lit dans le Peuple Souverain , de Lyon : Les processions de la Fête-Dieu n'auront pas lieu cette année. Le citoyen Grillez, premier adjoint , faisant les fonctions de maire , a interdit les processions par la raison qu'elles pourraient donner lieu à des manifestations dont l'ordre public aurait à souffrir. Marseille, 24 jui.u On lit dans le Nouvelliste du 24 juin : Notre ville, encore en proie à une vive agitation, a commencé cependant aujourd'hui à reprendre sa physionomie habituelle. Les magasins qui étaient restés fermés depuis avant-hier matin , sont entièrement rouverts et ont rendu à nos rues ce caractère d'animation qu'elles avaient perdu durant les deux sanglantes journées que nous venons de traverser, et qui donnaient à Mar- seille l'aspect sinistre qui la caractérisait dans les plus mauvais jours de la peste et du choléra. L'ordre est rétabli sur tous les points de la ville; mais ta sécurité, si fortement ébranlée, n'a pu renaître encore dans tous les coeurs ; de longtemps, notre malheureuse cité ne parviendra à cicatriser ses blessures et à se remettrc de l'émotion doulou- reuse dans laquelle l'ont plongée les terribles événements des 29 et 23 juin ! Ces événements, il ne faut point nous le dissimuler, ne sont point le produit d'un malentendu , ou d'une cause purement accidentelle la question des heures de travail dans les chantiers n'a été qu'un prétexte exploité habilement par les meneurs. Il y a eu un complot prépare de longue main, dans le but de livrer notre belle cite à toutes les horreurs de l'anarchie ! L'insti uc- tion judiciaire qui se poursuit en ce moment dissipera , nous ne saurions en douter, .les ténèbres qui planent encore sur cette mystérieuse affaire ; nous comptons assez sur les lumières et le patriotisme des magistrats , pour être sûrs d'avance que leurs actives instigations feront surgir la lumière ! Si l'insurrection qui a éclaté comme un coup de tonnerre sur notre ville , n'eût été que le résultat d'un moment d'égarement et d'exaltation , les factieux auraient-ils pu disposer, ainsi que cela a eu lieu , d'un si riche approvisionnement d'armes et. de munitions ? Cette poudre et ces armes dont ils ont fait usage contre les défenseurs de l'ordre et des lois , ne leur sont pas tombes du ciel ; comment auraient-ils pu se les procurer en si grande profusion dans un instant? Il est probable que le complot de Marseille avait des rami- fications avec le complot qui vient d'éclater à Paris , et qui , grâce au zèle de la garde nationale et de l'armée , a été vigou- reusement réprimé. Seulement il paraît que les meneurs de Marseille se sont trop pressés en opérant, le 22, un mouvement qui avait dit être fixé au 24. La dépêche télégraphique que nous publions en tête de notre journal (1) sera un trait de lumière pour la justice, qui , nous le répétons , ne faillira pas à ses devoirs Maintenant , un mot sur les courageux martyrs qui ont suc- combé dans la lutte en défendant l'ordre public. On nous assure que des ordres avaient été donnés pour procéder cette après-midi à l'inhumation, de nos frères de la garde nationale et de l'armée, morts pour le triomphe des lois 1 Nous 'ne pouvons croire à une semblable précipitation ; car ce ne sont point des funérailles or- dinaires qu'il faut à ces nobles victimes , dont notre population tout entière porte le deuil dans le cotar1 Qu'on se rappelle ce que Paris a fait naguère pour les malheureux gardes nationaux tués au passage Molière. Marseille serait-elle plus ingrate que la capitale à l'égard des intrépides défenseurs qui ont succombé pour son salut 1 Mais Si , contrairement à nos prévisions, l'autorité s'était ren- due coupable d'un pareil oubli des convenances , il n'y aurait qu'une voix dans notre reconnaissante cité pour. flétrir sa con- duite d'un blâme sévère Nous croyons être l'organe du sentiment public en demandant que les corps des martyrs , tarit de l'armée que de la garde na- tionale, soient embaumés , et que leurs funérailles collectives , ajournées à une semaine, aient lieu au milieu de toute la solen- (1) Cette dépêche , datée de Paris , le 94 juin , 9 heures du matin , annonçait le commencement des troubles suscités par les ateliers nationaux. Paris, 26 juin, 10 heures et demie. L'insurrection s'est concentrée dans une portion du faubourg St-Antoine,; dans quelques heures , elle sera complètement ré- duite. Les insurgés démoralisés se jettent dans la campagne où les gardes nationales les arrêtent. Les troupes de ligne, les gardes nationales de Paris, et des dé- partements, la garde nationale mobile, la garde républicaine, ont combattu avec le plus grand courage. - Paris, le 26 juin 1848 , deux heures. Le chef du pouvoir exécutif aux préfets des diparternents. Le faubourg Saint-Antoine , dernier point de la résistance , est pris. Les insurgés sont réduits. La lutte est terminée. L'ordre triomphe de l'anarchie. ASSISES DE LA IIAUTE-GARONNE. (Session extraordinaire). PRiSIDENCE DE M. CAZE, CONSEILLER. Audience du 24 juin. Raymond Lannes est accusé d'avoir volé quelques harnais au préjudice du nommé Augé, aubergiste à Lagardelle. C'est le 12 mai dernier, à7 heures du soir, que le crime aurait été commis. Augé remarqua la disparition de ces objets, et pour les retrouver il fit prévenir plusieurs bourreliers de la ville de Toulouse de cette soustraction. L'accusé se présenta le lendemain chez l'un de ceux qu'Augé avait prévenus, le nommé Lafage; celui-ci envoya immédiatement l'accusé avec un de ses garçons chez. M. le commissaire de police pour lui remettre les harnais qu'Auge voulait vendre et qu'il soupçonnait être ceux dont on lui avait parlé. Raymond Lannes ignorait où on le menait, et lorsqu'il s'en aperçut, il s'enfuit à toutes jambes. Il fut repris dans la journée. C'est a raison du vol de ces harnais, vol dénié par lui, que Lan- nes est traduit devant le jury. 1l est acquitté sur la plaidoirie de Me Dupeyre. A la même audience , Marie Sérou a été condamnée à trois ans de prison pour vol d'argent et de bijoux commis au préjudice d'une dame qu'elle servait comme domestique à gages. L'accusée prétendait que ces objets lui avaient été donnés par sa maîtresse. Celle-ci , disait l'accusée , achetait ainsi la discrétion de sa do- mestique qui eût pu devenir compromettante pour elle auprès v,e ceux dont sa maîtresse recevait les largesses et les assiduités. ON S'ABONNE AQ - BUREAU du JOURNAL. rue st-Rome , 46, A TOULOUSE. Chez les Libr. , Bureaux des Messageries et Directeurs de Post PRIX UEs INSERTIONS. 40 e la ligne d'Annonce 70 c. la ligne de Réclame S'adresser à l'Otlice cen- tral d'Annonces , rue St-Rome , 44. nité et de toute la pompe d'un grans deuil publie l Il faut. que la population tonte entière puisse se rendre à ces obsèques na- tionales ; que chacun puisse apporter sur -la tombe des victimes son tribut de douleur et de larmes 1 Si ensuite la reconnaissance publique veut , pour perpétuer la mémoire des martyrs de l'ordre , leur élever un monument , nous serons heureux d'ouvrir dans nos colonnes des listes de souscriptions en vue de cet acte pieux : quel est le bon citoyen qui voudra se soustraire au devoir de contribuer par son obole à acquitter celle dette sacrée I --Ce matin, de criminels meneurs qui ont échappé jusqu'à ce jour aux poursuites de la justice, se sont rendus au domicile des ouvriers occupés dans les ateliers nationaux pour les empêcher de se rendre à l'ouvrage, ainsi que les y invitait une proclamation de M. le maire Nous ne savons si ces perfides conseils ont séduit beaucoup de travailleurs; mais un fait que nous nous empres- sons de constater, c'est que dans tous les chantiers que nous av ons parcourus, les travaux étaient repris. Sur la demande des ouvriers de certains chantiers, l'autorité a dû envoyer des piquets pour les protéger contre les entreprises des fauteurs de désor- dre, qu'on n'a pu saisir et qui cherchent encore à ranimer la sédition. Nous n'avons pas besoin de dire que toute tentative serait in- sensée de leur part. Du reste, à chaque instant, la garde natio- nale et la ligne, qui poursuivent leurs investigations, amènent quelques prisonniers. Au moment où nous écrivons, une forte escorte en conduit deux à la préfecture. - Hier, dans la journée, M. le procureur-général de la cour d'appel d'Aix, assisté de MM. les conseillers et du procureur de la République à Marseille, a passé plusieurs heures à l'hôtel des Empereurs pour recueillir les témoignages des nombreux étran- gars qui habitent cet hôtel, témoins de la lâche tentative d'assas- sinat exercée avant-hier matin sur le général Ménard St-Martin. - Le capitaine Ricard , dont la conduite a excité , dans cet deux fatales journées, de si violents soupçons, a été arrêté cette nuit. Un commissa ire de police. suivi d'un détachement composé de gardes nationaux et de soldats de la ligne, s'est présenté, dans la soirée , au domicile de ce citoyen , situé rue de Lulli. Mme Ricard est sur-le-champ interpellée et assure que non-seulement son mari n'est point dans la maison , mais qu'elle ignore même ce qu'il est devenu. Aussitôt les perquisitions commencent ; on se rend à la cave qui est fouillée sans aucun résultat. Remonté au premier étage, on se livre à de nouvelles recherches, penlas+t q,te le commissaire voulant reconnaître les dispositions intérieures, s'approche d'une croisée donnant dans une cour. Une grille est à cette croisée, et tout fait présumer, d'après l'affirmation de la femme Ricard, que cette croisée est condamnée. Mais, à un simple contact , cette griile tombe ; on s'élance aussitôt et l'on aperçoit une corde au bout de laquelle le capitaine Ricard s'était glissé pour gagner un treillard. L'inculpé s'écrie alors qu'il va se rendre et supplie pour qu'on ne lui fasse aucun mat ; on le saisit en effet. Mais pendant que la cour était explorée des croisées, un militaire essuie pl usieurs coups de feu, ce qui fait aisément supposer qu'un conciliabule devait se tenir dans la maison du capitaine Ricard , et que ses complices avaient déjà pris la fuite. De nouvelles per- quisitions s'opèrent à cet instant dans les jardins et dans quelques maisons voisines, mais sans amener aucun résultat. On assure généralement, mais nous ne saurions l'affirmer, qu'une correspondance récente avec Barbès a été trouvée au do- micile du capitaine Ricard. - Un cruel événement a -marqué hier malin l'attaque de la barricade de Casteltane. Un jeune sergent de la garde nationale, décoré de la Légion-d'Honneur, et un des cent vingt braves de Mazagran, s'élance dans une maison, du toit de laquelle un homme fait un feu meurtrier sur la troupe. Il apparaît bientôt à une lucarne, mais confondu avec l'insurgé qu'il poursuit, une terrible décharge le crible de halles, et le cadavre de l'infortuné rouie et tombe sur le pavé horriblement mutilé - Le Nouvelliste donne la liste des morts. Il y en a 23, dont 10 n'ont pas été reconnus. - Le maire de Marseille et le préfet des Bouches-du-Rhône ont publié divers arrêtés pour ramener les ouvriers aux senti- ments d'ordre. Un de ces arrêtés invite les ouvriers des chantiers communaux à reprendre leurs travaux. Ceux qui n'auront pas répondu à l'appel du soir seront réputés ne plus vouloir figurer sur les contrôles, et immédiatement remplacés, M. le lieutenant-général Changarnier est arrivé aujourd'hui dans notre port, sur la frégate à vapeur le Labrador , venant d'Alger. Ce navire a débarqué 1,100 hommes du 64° de ligne. C'est là un précieux renfort, qui avec les deux escadrons de chasseurs que nous recevons à l'instant de Nimes , ne contri- buera pas peu à décourager les anarchistes , qui n'avaient point encore renoncé à-leur coupable résistance. Le général Changarnier , accompagné de ses aides-de-camp , est parti en poste pour Paris , quelques instants après son arrivée. On lit dans le journal de la Corse , le Républicain, du 19 : Les opérations électorales pour l'élection d'un représentant du peuple à l'Assemble Nationale ont commencé hier à Ajaccio et elles ont été terminées ce matin. M. Napoléon-Louis Bonaparte a obtenu l'unanimité des suffrages, c'est-à-dire 2,721 voix; nom- bre égal à celui des votants. Tel sera , sans nul doute , le résul- tat des opérations dans tout le département. Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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J 1 U --- MARDIT WWe ANNÉE27 JUIN 1848 mummuannuum

PRIXDE L'ABONNEMENT.Toulouse. Dép. Etr.

Un an 36 fr. 42 fr. 48 fr.6 mois 19 fr. 22 fr. 25 fr.3 mois 10 fr. 12 fr. 14 fr.

Les abonnements nesont reçus que pour trois.vois, sis mois ou un an,et ne commencent quedu ter ou du t6 de cha-que mois.

ispr. de BONNIIL et GIBRÀCHUE SAINT-ROME, 46.

OURNAL DE TLes Lettres

non affranchies ne sont pasreçues.

Ce Journal paraît tous les jours.

c'Ji Les Annonces et Avis

ètre remisaient d'avlanceilleet se pPOLITIQUE ET LITTÉRAIR F O doivent

MM. les abonnés de l'extérieur, dont l'abonnementexpire le 30 de ce mois, sont priés de le renouveler,s'ils ne veulent pas éprouver d'interruption dans l'envoidu journal. Toute demande d'abonnement, non accom-pagnée du prix, sera considérée comme non avenue.

iVMM. les libraires et les messageries, veulent bien secharger de nous transmettre le prix des abonnements.

TOULOUSE 26 juin 18f t8

Au moment où nous mettons sous presse (6 heures du soir),le courrier de Paris n'est pas encore arrivé. Cc retard n'a riend'inquiétant, car il est facile à expliquer.

Le 24 juin , jour où devait partir le courrier que nous atten-dons aujourd'hui , la portion de Paris qu'avait à traverser lamalle pour se rendre de l'administration des postes à l'embar-cadère du chemin de fer d'Orléans devait, selon toute les pro-babilités , être oecupée par l'insurrection. Le courrier n'auradonc pas pu partir.

Ce n'est que le lendemain 25, que l'émeute a été refoulée dansl'est de la ville, et que le passage aura pu devenir libre. Il seraitdonc possible que l'arrivée de la malle fut retardée d'un jour ,

La dernière dépêche télégraphique arrivée aujourd'hui et quenous donnons plus bas présente, du reste, la lutte comme entiè-rement terminée. Le faubourg'Saint-Antoine, dernier point dela résistance, a été pris.

DÉPÊCHES TELÉGRAPHIQUES.

Paris, le 25 juin 1848, 4 heures et demie.Le chef du pouvoir exécutif aux préfets des départements.

La cause de l'ordre et de la République triomphe.L'arrivée de la garde nationale des départements a exercé une

influence immense.La marche sur Paris ne doit pas être arrêtée.

Paris, le 25 juin 1848, 5 heures du soir.La cause de l'ordre et de la vraie République triompheLa garde nationale et l'armée enlèvent tous les obstacles.La Patrie et la Société sont sauvées.De tous les départements des secours arrivent.. La France en-

tière bat d'un seul cceur.

De pareilles explications n'ont pas pu trouver grâce devant lejury.

Plaidant , M° de Feydel.Ministère public pour les deux affaire , M. Homps.

MARCHÉ AUX COCONS (de la ville de Toulouse).Toulouse, le 23 juin 1848.

Le marché a été abondamment- pouf°vu de fortes parties decocons et d'un grand nombre d'ach ieiiis.

ite qualité, en partie considérable, le kilo.. . 2 fr. 30 c.2e qualité. . . . . . . . . . . . 2 fr.3e qualité . . . . . . . . . . 1 fr. 90 c.4' qualité . . . . . . . . 1 F. 70 c.

Avec l'espoir d'une prime.

La Notre-Dame, fête de Revel, sera célébrée cette année avecla pompe accoutumée, les 8, 9 , 10 et 11 juillet prochain ; en

outre des divertissements d'usage , il y aura grande entrée auxflambeaux le samedi, illumination le dimanche, cavalcade art bassin

de St-Ferréol et feu d'artifice le lundi ; fenétra et bal champêtresur la grande allée le mardi.

On lit dans le Peuple Souverain , de Lyon :Les processions de la Fête-Dieu n'auront pas lieu cette année.Le citoyen Grillez, premier adjoint , faisant les fonctions de

maire , a interdit les processions par la raison qu'elles pourraientdonner lieu à des manifestations dont l'ordre public aurait àsouffrir.

Marseille, 24 jui.uOn lit dans le Nouvelliste du 24 juin :Notre ville, encore en proie à une vive agitation, a commencé

cependant aujourd'hui à reprendre sa physionomie habituelle.Les magasins qui étaient restés fermés depuis avant-hier matin ,sont entièrement rouverts et ont rendu à nos rues ce caractèred'animation qu'elles avaient perdu durant les deux sanglantesjournées que nous venons de traverser, et qui donnaient à Mar-seille l'aspect sinistre qui la caractérisait dans les plus mauvaisjours de la peste et du choléra.

L'ordre est rétabli sur tous les points de la ville; mais tasécurité, si fortement ébranlée, n'a pu renaître encore dans tousles coeurs ; de longtemps, notre malheureuse cité ne parviendraà cicatriser ses blessures et à se remettrc de l'émotion doulou-reuse dans laquelle l'ont plongée les terribles événements des 29et 23 juin !

Ces événements, il ne faut point nous le dissimuler, ne sontpoint le produit d'un malentendu , ou d'une cause purementaccidentelle la question des heures de travail dans les chantiersn'a été qu'un prétexte exploité habilement par les meneurs. Ily a eu un complot prépare de longue main, dans le but de livrernotre belle cite à toutes les horreurs de l'anarchie ! L'insti uc-tion judiciaire qui se poursuit en ce moment dissipera , nous nesaurions en douter, .les ténèbres qui planent encore sur cettemystérieuse affaire ; nous comptons assez sur les lumières et lepatriotisme des magistrats , pour être sûrs d'avance que leursactives instigations feront surgir la lumière !

Si l'insurrection qui a éclaté comme un coup de tonnerre surnotre ville , n'eût été que le résultat d'un moment d'égarementet d'exaltation , les factieux auraient-ils pu disposer, ainsi quecela a eu lieu , d'un si riche approvisionnement d'armes et. demunitions ? Cette poudre et ces armes dont ils ont fait usagecontre les défenseurs de l'ordre et des lois , ne leur sont pastombes du ciel ; comment auraient-ils pu se les procurer en sigrande profusion dans un instant?

Il est probable que le complot de Marseille avait des rami-fications avec le complot qui vient d'éclater à Paris , et qui ,grâce au zèle de la garde nationale et de l'armée , a été vigou-reusement réprimé. Seulement il paraît que les meneurs deMarseille se sont trop pressés en opérant, le 22, un mouvementqui avait dit être fixé au 24.

La dépêche télégraphique que nous publions en tête de notrejournal (1) sera un trait de lumière pour la justice, qui , nousle répétons , ne faillira pas à ses devoirs

Maintenant , un mot sur les courageux martyrs qui ont suc-combé dans la lutte en défendant l'ordre public. On nous assureque des ordres avaient été donnés pour procéder cette après-midià l'inhumation, de nos frères de la garde nationale et de l'armée,morts pour le triomphe des lois 1 Nous 'ne pouvons croire à unesemblable précipitation ; car ce ne sont point des funérailles or-dinaires qu'il faut à ces nobles victimes , dont notre populationtout entière porte le deuil dans le cotar1 Qu'on se rappelle ceque Paris a fait naguère pour les malheureux gardes nationauxtués au passage Molière. Marseille serait-elle plus ingrate que la

capitale à l'égard des intrépides défenseurs qui ont succombépour son salut 1

Mais Si , contrairement à nos prévisions, l'autorité s'était ren-due coupable d'un pareil oubli des convenances , il n'y auraitqu'une voix dans notre reconnaissante cité pour. flétrir sa con-duite d'un blâme sévère

Nous croyons être l'organe du sentiment public en demandantque les corps des martyrs , tarit de l'armée que de la garde na-tionale, soient embaumés , et que leurs funérailles collectives ,ajournées à une semaine, aient lieu au milieu de toute la solen-

(1) Cette dépêche , datée de Paris , le 94 juin , 9 heures dumatin , annonçait le commencement des troubles suscités par lesateliers nationaux.

Paris, 26 juin, 10 heures et demie.

L'insurrection s'est concentrée dans une portion du faubourgSt-Antoine,; dans quelques heures , elle sera complètement ré-

duite.Les insurgés démoralisés se jettent dans la campagne où les

gardes nationales les arrêtent.Les troupes de ligne, les gardes nationales de Paris, et des dé-

partements, la garde nationale mobile, la garde républicaine, ontcombattu avec le plus grand courage.

-

Paris, le 26 juin 1848 , deux heures.Le chef du pouvoir exécutif aux préfets des diparternents.

Le faubourg Saint-Antoine , dernier point de la résistance ,est pris.

Les insurgés sont réduits.La lutte est terminée.L'ordre triomphe de l'anarchie.

ASSISES DE LA IIAUTE-GARONNE.(Session extraordinaire).

PRiSIDENCE DE M. CAZE, CONSEILLER.

Audience du 24 juin.Raymond Lannes est accusé d'avoir volé quelques harnais au

préjudice du nommé Augé, aubergiste à Lagardelle. C'est le 12mai dernier, à7 heures du soir, que le crime aurait été commis.Augé remarqua la disparition de ces objets, et pour les retrouveril fit prévenir plusieurs bourreliers de la ville de Toulouse decette soustraction.

L'accusé se présenta le lendemain chez l'un de ceux qu'Augéavait prévenus, le nommé Lafage; celui-ci envoya immédiatementl'accusé avec un de ses garçons chez. M. le commissaire de policepour lui remettre les harnais qu'Auge voulait vendre et qu'ilsoupçonnait être ceux dont on lui avait parlé.

Raymond Lannes ignorait où on le menait, et lorsqu'il s'enaperçut, il s'enfuit à toutes jambes. Il fut repris dans la journée.

C'est a raison du vol de ces harnais, vol dénié par lui, que Lan-nes est traduit devant le jury. 1l est acquitté sur la plaidoirie deMe Dupeyre.

A la même audience , Marie Sérou a été condamnée à trois ansde prison pour vol d'argent et de bijoux commis au préjudiced'une dame qu'elle servait comme domestique à gages. L'accuséeprétendait que ces objets lui avaient été donnés par sa maîtresse.Celle-ci , disait l'accusée , achetait ainsi la discrétion de sa do-mestique qui eût pu devenir compromettante pour elle auprèsv,e ceux dont sa maîtresse recevait les largesses et les assiduités.

ON S'ABONNEAQ -

BUREAU du JOURNAL.rue st-Rome , 46,A TOULOUSE.

Chez les Libr. , Bureauxdes Messageries

et Directeurs de Post

PRIX UEs INSERTIONS.40 e la ligne d'Annonce70 c. la ligne de RéclameS'adresser à l'Otlice cen-

tral d'Annonces , rueSt-Rome , 44.

nité et de toute la pompe d'un grans deuil publie l Il faut. quela population tonte entière puisse se rendre à ces obsèques na-tionales ; que chacun puisse apporter sur -la tombe des victimesson tribut de douleur et de larmes 1

Si ensuite la reconnaissance publique veut , pour perpétuer lamémoire des martyrs de l'ordre , leur élever un monument ,nous serons heureux d'ouvrir dans nos colonnes des listes desouscriptions en vue de cet acte pieux : quel est le bon citoyenqui voudra se soustraire au devoir de contribuer par son obole àacquitter celle dette sacrée I

--Ce matin, de criminels meneurs qui ont échappé jusqu'à cejour aux poursuites de la justice, se sont rendus au domicile desouvriers occupés dans les ateliers nationaux pour les empêcherde se rendre à l'ouvrage, ainsi que les y invitait une proclamationde M. le maire Nous ne savons si ces perfides conseils ont séduitbeaucoup de travailleurs; mais un fait que nous nous empres-sons de constater, c'est que dans tous les chantiers que nousav ons parcourus, les travaux étaient repris. Sur la demande desouvriers de certains chantiers, l'autorité a dû envoyer des piquetspour les protéger contre les entreprises des fauteurs de désor-dre, qu'on n'a pu saisir et qui cherchent encore à ranimer lasédition.

Nous n'avons pas besoin de dire que toute tentative serait in-sensée de leur part. Du reste, à chaque instant, la garde natio-nale et la ligne, qui poursuivent leurs investigations, amènentquelques prisonniers. Au moment où nous écrivons, une forteescorte en conduit deux à la préfecture.

- Hier, dans la journée, M. le procureur-général de la courd'appel d'Aix, assisté de MM. les conseillers et du procureur dela République à Marseille, a passé plusieurs heures à l'hôtel desEmpereurs pour recueillir les témoignages des nombreux étran-gars qui habitent cet hôtel, témoins de la lâche tentative d'assas-sinat exercée avant-hier matin sur le général Ménard St-Martin.

- Le capitaine Ricard , dont la conduite a excité , dans cetdeux fatales journées, de si violents soupçons, a été arrêté cettenuit.

Un commissa ire de police. suivi d'un détachement composéde gardes nationaux et de soldats de la ligne, s'est présenté, dansla soirée , au domicile de ce citoyen , situé rue de Lulli. MmeRicard est sur-le-champ interpellée et assure que non-seulementson mari n'est point dans la maison , mais qu'elle ignore mêmece qu'il est devenu.

Aussitôt les perquisitions commencent ; on se rend à la cavequi est fouillée sans aucun résultat. Remonté au premier étage, onse livre à de nouvelles recherches, penlas+t q,te le commissairevoulant reconnaître les dispositions intérieures, s'approche d'unecroisée donnant dans une cour. Une grille est à cette croisée, ettout fait présumer, d'après l'affirmation de la femme Ricard,que cette croisée est condamnée. Mais, à un simple contact ,cette griile tombe ; on s'élance aussitôt et l'on aperçoit unecorde au bout de laquelle le capitaine Ricard s'était glissé pourgagner un treillard. L'inculpé s'écrie alors qu'il va se rendre etsupplie pour qu'on ne lui fasse aucun mat ; on le saisit en effet.Mais pendant que la cour était explorée des croisées, un militaireessuie pl usieurs coups de feu, ce qui fait aisément supposer qu'unconciliabule devait se tenir dans la maison du capitaine Ricard ,et que ses complices avaient déjà pris la fuite. De nouvelles per-quisitions s'opèrent à cet instant dans les jardins et dans quelquesmaisons voisines, mais sans amener aucun résultat.

On assure généralement, mais nous ne saurions l'affirmer,qu'une correspondance récente avec Barbès a été trouvée au do-micile du capitaine Ricard.

- Un cruel événement a -marqué hier malin l'attaque de labarricade de Casteltane. Un jeune sergent de la garde nationale,décoré de la Légion-d'Honneur, et un des cent vingt braves deMazagran, s'élance dans une maison, du toit de laquelle unhomme fait un feu meurtrier sur la troupe. Il apparaît bientôt àune lucarne, mais confondu avec l'insurgé qu'il poursuit, uneterrible décharge le crible de halles, et le cadavre de l'infortunérouie et tombe sur le pavé horriblement mutilé

- Le Nouvelliste donne la liste des morts. Il y en a 23, dont10 n'ont pas été reconnus.

- Le maire de Marseille et le préfet des Bouches-du-Rhôneont publié divers arrêtés pour ramener les ouvriers aux senti-ments d'ordre. Un de ces arrêtés invite les ouvriers des chantierscommunaux à reprendre leurs travaux. Ceux qui n'auront pasrépondu à l'appel du soir seront réputés ne plus vouloir figurersur les contrôles, et immédiatement remplacés,

M. le lieutenant-général Changarnier est arrivé aujourd'huidans notre port, sur la frégate à vapeur le Labrador , venantd'Alger. Ce navire a débarqué 1,100 hommes du 64° de ligne.C'est là un précieux renfort, qui avec les deux escadrons dechasseurs que nous recevons à l'instant de Nimes , ne contri-buera pas peu à décourager les anarchistes , qui n'avaient pointencore renoncé à-leur coupable résistance.

Le général Changarnier , accompagné de ses aides-de-camp ,est parti en poste pour Paris , quelques instants après sonarrivée.

On lit dans le journal de la Corse , le Républicain, du 19 :Les opérations électorales pour l'élection d'un représentant du

peuple à l'Assemble Nationale ont commencé hier à Ajaccio etelles ont été terminées ce matin. M. Napoléon-Louis Bonaparte aobtenu l'unanimité des suffrages, c'est-à-dire 2,721 voix; nom-bre égal à celui des votants. Tel sera , sans nul doute , le résul-tat des opérations dans tout le département.

Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

ira

On sait que la réunion des délégués des cantons et le recense-ment général dès votes auront lieu à Ajaccio le-25 du courant.

NOUVELLES D'ESPAGNE-Madrid , 22 juin I S48

Il est question, dans les journaux, du mariage de l)on Françoisde Paule , ainsi que celui de sa fille Dona Josefa.

Don Manuel SeijasPrado, homme de lettres, avantageusementconnu par sa collaboration dans plusieurs journaux , spéciale-ment dans le Constitucional, publié à Barcelone , est mort à lasuite d'une longue maladie, à la maison d'arrêt de Madrid , oùil se trouvait depuis les affaires du 26 mars.

La Gazelle du 22 renferme six arrêtés assez importants. Le pre-mier ordonnant un emprunt forcé de 160 millions de réaux avecintérêt de 6 p. 0/0; le second, l'abandon forcé d'un mois de soldepar tous les employés du gouvernement . exception faite desquelques militaires en serviee , du clergé et des religieuses.

Le troisième établit une augmentation dans le personnel duconseil d'administration de la banque de San-Fernando, qui sontautorisés à pratiquer toute espèce de réformes, ainsi qu'à dimi-nuer le nombre des billets en circulation.

Par le quatrième décret, pour empêcher ;l'émission de nou-veaux billets,. on ordonne la saisie temporelle des planches, es-tampilles, papiers et outils qui entrent dans leur fabrication.

Les 5e et 6' décrets désignent les noms des personnes qui rem-pliront les fonctions portées par le troisième.

- Le dernier paquebot-poste parti de Cadix pour Londresconduisait à son bord deux caisses qui renfermaient des cadeauxenvoyés à la reine Victoria par la duchesse de Montpensier.

NOUVELLES D'ITALIE.Notre correspondance de Cannes nous annonce que la nouvelle

de la prise de Véronne par les Piémontais se répandait danscette ville. Les détails ne sont point encore connus. Au momentoù notre correspondant termine sa lettre , on entendait , deCannes , le canon qui célébrait, à Nice , cet heureux événement,dont le retentissement atténuera , sans doute, les pénibles effetsproduits par les derniers avantages obtenus par les Autrichiensdans les états de Venise. (Nouvelliste.)

PARIS , 2 3 juin.Le Courrier de Paris d'hier contenait l'article suivantLa commission formée pour examiner le projet de loi relatif

aux ateliers nationaux , dont les pouvoirs ont été exceptionnel-lement prorogés par l'Assemblée , est , pour ainsi dire , en per-manence.

Le pouvoir exécutif a été invité à se rendre dans la commis-sion. NIM. Arago et Marie ont donné ce natin quelques explica-tions au nom de la Commission exécutive.

On ignore le résultat de cette conférence, qui n'a pas durémoins de deux heures et demie. On remarquait toutefois qu'enrentrant dans la salle des séances , les membres de cette commis-sion paraissaient fort animés. Le rapport supplémentaire étaitattendu par l'Assemblée avec impatience. Mais les révélations quisont parvenues à la commission , sur le rôle de certains membresdu pouvoir exécutif, sont si graves , si étranges , qu'il a étérésolu, dit-on, d'entendre plusieurs personnages compromis danscette question des ateliers nationaux. Le rapport ne pourra pasêtre présenté avant samedi , après-demain.

Le comité du travail s'est aussi occupé aujourd'hui des ateliersnationaux. Diverses propositions ont été faites pour arriver à uneprompte solution de cette question qui tient en suspens toutes lesaffaires à Paris. Quelques membres voudraient que l'on convo-quât les délégués de tous les arrondissements au parc de Mon-ceaux , et que le comité prit se mettre en rapport avec eux. Oncroit avoir constaté dans l'agitation qui règne au milieu desouvriers les effets fâcheux d'une influence supérieure qu'il fau-drait détruire. Le comité n'a pris cependant aucune résolution.

- La commission chargée d'examiner le projet de décret surles assurances, après avoir entendu l'opinion de tous ses mem-bres, s'est prononcée, à douze voix sur quinze votants, contrele projet de décret. Une sous-commission a été nommée pour ré-diger le rapport. Elle se compose de MM. Souteyra, Roujat etAuguste Avond.

- Le comité des cultes a con tinné aujourd'hui la discussionsur le choix des évêques. Il a maintenu l'intervention 'du chef

r

de l'Etat dans cette nomination. Il a rejeté provisoirement, et

sous la réserve d'examen, divers systèmes électifs, la nomination

directe et spontanée du gouvernement; puis enfin il a rejeté aussi

le droit de veto, et il a admis la nomination des évêques parle chef de l'Etat, sur une liste de candidats.

Il reste maintenant à déterminer qui dressera cette liste : si ce

sera le clergé seul, ou le clergé de concert avec les déléguésdes laïques du diocèse; si dans le collége électoral qui sera forméseront admis tous les prêtres du diocèse, ou seulement les curésde cantons, les supérieures et les professeurs des séminaires, lesmembres du chapitre, les vicaires généraux et les évêques de la

circonscription.

- La commission spéciale nommée par M. le ministre de lajustice pour organiser la justice en France , a pris plusieurs ré-solutions importantes.

Il y aura dans chaque canton un juge de paix dont la juri-diction s'étendra jusqu'au maximum de 1,500 Cr

Les tribunaux de première instance des arrondissements sontsupprimés. Ceux du chef lieu de département sont seuls main-tenus , et seront composés de deux ou trois chambres. Les avouésdes arrondissements pourront aller exercer au chef-lieu.

Dans chaque chef-lieu d'arrondissement il y aura un juged'instruction et un substitut pour l'instruction des affaires cor-rectionnelles et criminelles. Un jury de huit membres jugera lesaffaires correctionnelles et prononcera la peine.

Les cours d'appel , qui étaient au nombre de 27, seront ré-duites à 19.

La cour d'appel de Limoges est au nombre des cours dont lacommission propose la suppression.- On, lit dans le bulletin de la Presse :

Chaque jour apporte son scandale. M. Ledru-Rollin a nomméchef de bureau au ministère de l'intérieur le mari de la femmede chambre de Mme Ledru-Rollin.

Des événements déplorables ont signalé les dernières jour-nées de mai à la,Martinique.

Une sourde fermentation , provoquée par les nouvelles de lamétropole et par l'annonce d'une prochaine émancipation , ré-gnait depuis quelque temps. Les esclaves étaient travaillés parles hommes de couleur , et ces excitations avaient presque com-plètement fait disparaître le travail.

Le lundi 22 mai , le maire de Saint-Pierre fit arrêter un es-clave qui avait proféré contre son maitredes menaces d'assassinat.L'adjoint , homme de couleur, fit remettre cet esclave en liberté.Le soir effervescence générale. Les noirs et les mulâtres descen-dent dans la rue. Les blancs prennent la fuite ou sont forcés dese cacher.

Cette première victoire obtenue par le peuple ne fit que l'exal-ter, et , un instant après , plus de vingt mille nègres , sortis deje ne sais où , étaient en ville, se promenant le coutelas aupoing , vociférant , jurant mort aux blancs.

Le croiriez-vous 9 M. le gouverneur Rostolan a immédiatement consigné la troupe dans la caser ne, défense expresse deprendre les armes , n'importe la position de la ville r

Chacun alors désertait ; plus de quatre mille personnes avaientété chercher un refuge sur les bâtiments du commerce mouillésà Saint-Pierre.

Trois familles s'étaient retirées dans une maison du quar-tier du Fort. Elles se composaient de trente-trois personnes, dontsept hommes seulement. Sous prétexte que cette maison consti-tue un camp, les insurgés s'y introduisent en brisant les portes etles fenêtres ; ils se précipitent dans l'escalier. L'un des assaillis ,l'un des assaillans, et tombe lui-même immédiatement frappé àM. Desabaye père, placé en haut de l'escalier, fait feu ; il tuemort.

Les noirs, munis de- torches, mettent le feu à la maison. On vitalors un spectacle digne de pitié.

Les flammes s'élèvent avec une horrible furie , toutes ces fa-milles éperdues poussent des cris lamentables; ces pauvres fem-mes demandent grâce pour elles, pour leurs enfants; des fenê-tres de la maison elles présentent à la foule ces petits êtresinnocents qui lui tendent les bras; elles la prient de les sauverau nom de la liberté , au nom de la République. Des cris devengeance répondent seuls à ces voix suppliantes.

Enfin l'incendie dévore toutes ces intéressantes victimes , etpas un être pour les secourir, pas une autorité pour les proté-ger. L'incendie avait déjà fait de rapides progrès , lorsqu'un dé-tachement de troupes de ligne et la compagnie des sapeurs-pom-piers sont arrivés sur les lieux , non saris beaucoup de lutte.

Un assez grand nombre de maisons sont devenues la proie des

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flammes ; l'incendie s'est aussi propagé, par l'effet de la mal-veillante, dans plusieurs autres rues du Fort ; le matin même,ces brigands promenaient insolemment et impunément leurs tor-ches dans la ville, malgré la présence du général Rostolan ar-rivé la veille vers dix heures du soir.

Le mouillage a été heureusement préservé du fléau.Dans un autre quartier., un jeune homme, M. Fourniol fils

assis sur le seuil de sa demeure, est traîtreusement assassiné.Le lendemain, le général Rostolan, gouverneur provisoire

décréta, sur l'invitation du conseil municipal de Saint-Pierrel'abolition immédiate de l'esclavage. Cependant l'effervescenceétait loin d'être calmée le 25 mai, jour du départ du paquebot.

- Une lettre donne les détails suivants :Nous avons eu ici la représentation de Ir révolution de février

à Paris, les journées des 22 et 23 mai 1848 serviront de fastesdans les annales de l'histoire de la Martinique. Lundi soir, 22-mai, les nègres de toutes les habitations sont descendus à Saint-Pierre armés de coutelas, de piques, de fusils ; treize maisonsont été incendiées, trente-deux victimes ont péri dans les flam-mes ; le lendemain mardi, 23 mai, le gouverneur Rostolan pro-clamait la liberté générale dans toute la colonie.

Depuis lundi, 29,aucun magasin n'a été ouvert; lescolons tousqui ont de quoi partir s'embarquent pour Sainte-Lucie ou pourles Etats-Unis. Toute la place de St-Pierre est en faillite ; il n'ya pas un négociant, le plus solide même, qui ne soit pas assignédevant la barre du tribunal. L'arrivée du packet anglais semblerelever un peu les esprits ; l'indemnité a , dit-on , été assurée.Quoi qu'il en soit , ce pays-ci est mort pour le commerce , dumoins pour bien longtemps ; quelle que soit l'indemnité quel'on pourrait donner aux colons, cette indemnité ne servirait qu'àle relever un instant , et il retombera plus tard dans la misère.

- Enfin voici comment se termine une autre correspondanceTout le monde se demande ce qu'ont fait les autorités dans

cette affreuse nuit. Il y avait, dit-on, 700 hommes de garnison.En, outre la corvette l'Einbiscade, commandée par un officierdont le courage et l'humanité ne sont contestés par personneétait en vue. Elle porte 250 hommes d'équipage. Des forcesaussi considérables eussent suffi sans doute pour maintenir l'or-die et empêcher le meurtre horrible que nous avons rapporté.Les troupes, à ce qu'il parait, n'ont pas même été appelées dansles rues , malgré le désir qu'elles manifestaient de se porter ausecours de la population. Le gouverneur n'est intervenu dans ledésordre quepourproclamer l'émancipation exigée par la révolteset pour décréter une amnistie pleine et entière en faveur de ton,les coupables.

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Supplément au JOURNAL DE TOULOUSE, (lu 2 i juin 1848

Le courrier de Paris que nous attendions hier est arrivé cematin à une heure. Il nous apporte les récits publiés par les jour-naux sur les événements du 23 et ceux fournis par notre corres-pondance particulière sur la journée du 24 jusqu'à 4 heuresaprès-midi.

Ce que les imaginations avaient pu concevoir de plus' doulou-reux sur la situation de Paris a été dépassé. La capitale s'esttrouvée en proie à toutes les horreurs de la guerre et c'étaient desFrançais quise battaient contre des Français !

En présence de pareils événements, tout commentaire seraitsuperflu. Nous ne pouvons que garder un douloureux silence.

M. Sènard reprend le fauteuil.M. Cavaignac , ministre de la guerre. - Citoyens représen-

tants, je monteà cette tribune pour vous rendre comptedes trou-bles (lui ont éclaté dans la capitale.

L'agitation a commencé sur lé boulevart Saint-Martin , destroupes y ont été envoyées. Il n'y a plus rien. de sérieux en cemoment ; d'ailleurs on a eu soin de maintenir sur ce point destroupes suffisantes. (Très-bien ! très-bien !)

Il y a encore de l'agi talion au faubourg Saint-Antoine et dansla rue Saint-Jacques mais cette agitation ne tiendra pas devantles mesures prises.

La garde nationale s'est portée partout avec un courage et unenthousiasme que tout le monde attendait d'elle. (Oui ! oui

A droite. - Vive la garde nationale !AI. Je général Cavaignac. - Elle s'est battue avec la troupe

de ligue; elle s'est même quelquefois battue toute seule. Lagarde nationale mobile a fait preuve du plus grand patriotisme ,et Al. le général Bedeau vient 'de me faire savoir que la garderépublicaine avait été admirable.

Ces paroles sont accueillies par les cris de : Vive la Répu-blique !

M. Garnier-Pagès. - Notre devoir est d'agir avec vigueur.Nous avons confié au générai Cavaignac le commandement desforces de la capitale ; ces mesures ont eu un plein succès. Maisce n'est pas tout ; il faut en finir avec les agitateurs. Nous allonsparcourir les rues , les quartiers , jusqu'à la nuit , jusqu'à ceque nous ayons vu diparaitre les émeutiers soldés qui troublentl'ordre.

On crie vive la garde nationale ! vive l'arméeM. Boujean demande que les représentants aillent sur les

lieux où gronde l'érncutc.Al. Lamartine- Pendant que vous serez ici, la commission

exécutive fera son devoir. Nous dcvous rester libres dans notreaction. Il faut que la chambre reste à son poste.

M. le président donne lecture d'une déclaration, par laquelleM. Lagrange repousse avec indignation la responsabilité d'unelutte fratricide, liberticide, et entend ajourner des interpellationsqui n'avaient pour but que de la prévenir.

L'Assemblée suspend la séance jusqu'à huit heures. M. Por-talis, président, annonce qu'aucun rapport n'est parvenu encore.Il annonce aussi que M. Clément Thomas-est blessé.

M. Payer. - Je viens du quartier latin : l'émeute s'était con-centrée dans le bas de la rue Saint-Jacques. Là, j'ai vu deuxmembres du gouvernement marcher à la tète des bataillons etattaquer les barricades. M. Arago était à la tête d'un bataillonde garde nationale mobile; il s'est emparé d'une barricade situéeaux environs de la Sorbonne. M. de Lamartine , à la tète destroupes, s'est emparé d'une autre barricade situé au bas de larue Saint-Severin.

La garde nationale était , dans ce quartier, sous le poids d'uneémotion pénihte : des coups de feu étaient tirés des maisons;la garde nationale semblait livrée à elle-même. La présence etl'exemple des deux membres de la commission exécutive a re-levé e entraîné les gardes nationaux

AI. Duclerc, ministre des finances. Je suis monté à cheval avecM. de Lamartine ; nous étions accompagnés des représentantsdu peuple Treveneuc et Pierre Bonaparte. Une barricade étaitelevée sur le boulevard du Temple. Nous avons voulu parle-lementer, cela était impossible. On fit avancer. le canon; descanonniers sont morts sur leurs pièces, les chevaux sont tuéségalement. Le général Cavaignac a fait immédiatement avancerune autre pièce de carton.

A ce passage du discours de l'orateur, on entend , du côté dela rue de Bourgogne, une vive fusillade; des dames placées dansles tribunes font mine de vouloir s'en aller, les représentants sclèvent et les engagent à rester en place.

L'orateur continue

arrondissements il ne reste plus que quelques points occupes pa'les insurgés. On les a cernés. Le général Larnetz qui commandecette partie des forces de la nation, a entouré toutes les barri-cades de telle manière qu'il espère au point du jour pouvoir enfinir avec les factieux.

Dans le faubourg du Temple, le général Cavaignac et le géné-ral Lamoricière ont, à l'aide de la brave garde nationale et del'armée, enlevé toutes les barricades. Il en reste dans le faubourgdu Temple, mais d'ici à demain matin tout sera rentré dansl'ordre.

Les gardes nationaux de la banlieue ont répondu Fà de nom-breux appels ; la garde nationale de Versailles et celle de Saint-Germa in arrivent. Les gardes nationaux de la Seine-Inférieure,du Loiret et de la Somme sont en marche.

Citoyens représentants, dans cette circonstance grave nousavons des pertes douloureuses à déplorer : le générai C!émentThomas est blessé, le général Bedeau a reçu également une bies-tire; mais ces généraux n'en ont pas moins continué leur service.Un de nos collègues, le citoyen Dornès, a été grièvement blessé,et nous avons eu la douleur d'apprendre qu'un de nos collègueset de nos amis, M. Bixio, est dans ce moment-ci très-dange-reusement blessé. La commission exécutive a fait son devoirdans cette fatale journée, elle fera son devoir pendant le peu detemps qui lui reste pour remplir ses fonctions.

Citoyens, demain nous aurons triomphé des factieux. Nouscomptons sur vous , et demain vous aurez la preuve que vousavez eu raison de compter sur nous.

La séance est suspendue à minuit.

La dépêche télégraphique suivante est arrivée hier soir àToulouse :

Paris, le 25 juin 1848, 4 heures du soir.Le chef du pouvoir exécutif aux préfets des départements.

L'insurrection est complétement vaincue; tous les insurgés ontmis bas les armes ou sont en fuite à travers les campagnes.

La cause de l'ordre a triomphé.Vive la République

Suite des Evénernents du 25 juin.Cinq heures. - L'orage qui dure encore disperse tout le monde.Bientôt ors voit les membres de la commission exécutive tra-

verser à cheval les boulevard;, accompagnés de M. Caussidière etde quelques représentants

Six heures. - Les insurgés de la rive droite ont été refoulésdans le faubourg Saint-Antoine ; et les insurgés de la rive gau-che ont été contraints de se retrancher au bout de la Cité, et d'al-ler rejoindre leurs amis de la rue Saint-Jacques. Ces résultatssont conformes au plan adopté par le général Cavaignac , investipar l'Assemblée du commandement de toutes les foi ces.

Sept heures. - La rite Saint-Jacques et l'extrémité de la Cité,du côté de Notre-Dame , sont le théâtre d'une lutte effroyable.Le canon est employé contre les barricades , les coups sont tirésà des intervalles rapprochés.

Une partie de l'artillerie de Vincennes se dirige vers la ville.Neuf heures. - De vives fusillades se font entendre, de temps

à autre, du côté des faubourgs Saint-Jacques et Saint-Marceau.Auprès do pont St-Mlichel, les insurgés viennent de s'emparer

de plusieurs maisons, et tirent de là sur la garde nationale.La garde nationale, de son côté , pénètre dans quelques mai-

sons ; les insurgés prennent la fuite , et on ne trouve que leurs.fusils encore chauds.

Nous apprenons que des barricades sont construites hors bar-rière , par un grand nombre d'ouvriers des ateliers nationaux.Elles auraient , dit-on , pour but d'empêcher l'arrivée dansParis des gardes nationales de la banlieue.

Dix heures. - On nous annonce que des barricades se cons-truisent rue Montmartre et rue Saint-Honoré.

Minuit. -- Les insurgés sont toujours maîtres de la place de laBastille et de ses abords. A l'instant une fusillade très-vive s'en-gage entre eux et la troupe,

La garde nationale , la garde mobile, la ligne, la cavalerie(cuirassiers, dragons et lanciers) occupent en masses compactestoute la ligne des boulevarts, depuis la rue du Temple jusqu'àl'angle de la rue Montmartre.

La fusillade continue dans plusieurs quartiers à la lueur del'incendie.

Un engagementa eu lieu du côté du chemin de fer du Nord.--- Une fonderie de balles se trouvait établie sur la place

Cambrai.Les insurgés , dans ces différents quartiers, étaient tous par-

faitement armés , et la circulation était interrompue sur plu-sieurs.points.

La garde républicaine s'étant approchée d'une barricade de laCité pour fraterniser avec le peuple, et se trouvant entre deuxbarricades, deux décharges simultanées ont été faites ; toute lacompagnie républicaine a été massacrée.

Des officiers d'ordonnance qui se rendaient ce matin à Vin-ceunes par la place de la Bastille ont été arrêtés par les insur-gés. D'autres officiers , porteurs d'ordres pour la citadelle, n'ontspu y parvenir qu'après un long détour à l'extérieur de Paris.

- OnlitdanslaPresse:C'est un fatal malentendu qui a rendu si meurtrier le premier

engagement qui a eu lieu à la porte Saint-Denis.Le 20 bataillon de la 2e légion arrivait par les boulevards , en

même temps qu'un bataillon de la 5e légion arrivait par ta rueSaint-Denis. Les deux bataillons se sont envoyés deux déchargessuccessives.

- A quatre heures, dit la Patrie, on portait déjà à plus de 80le nombre des morts et des blessés du côté de la garde nationale.

Le général Bedeau commandait l'attaque des barricades duparvis Notre Dame. Il a été assez grièvement blessé à la jambeau milieu de l'action.

M. Pierre Bonaparte a eu un cheval tué sous lui ; plasieurzofficiers ont été blessés; les troupes ont montré partout le plusgrand courage. A l'tieure où je vous parle, la.barrrcade tient en-core, mais tout nous fait espérer qu'elle sera bientôt prise.

L'insurrection va être concentrée entre le Château-d'Eau et laBastille.

En revenant par la place de la Concorde, la garde républicainea fait prier M. de Lamartine de se rendre auprès d'elle, et ellelui a demandé de marcher contre la barricade... Du reste, M. deLamartine viendra vous rendre compte lui-mème des faits aux-quels il a assisté.

AI Considérant propose , au milieu de vives réclamations,un projet de proclamation à faire aux insurgés. La questionpréalable est adoptée.

M. le président. - J'ai un fait à vous faire connaître. Le ci-toyen Arago , membre de la commission exécutive , vient de direqu'il avait pissé une partie de la journée devant les barricades ;des transactions ont été proposées par les insurgés , le citoyenArago leur a fait iépnadre que la première condition était de

Événements de la journée du 24 juin.(Correspondance particulière.)

4$SEMBLEE NATIONALE.PRÉSIDENCE DE M. SENART.

Comme hier, la place de la Concorde est occupée par lestroupes de la ligne et par les dragons. Le canon est braqué àtoutes les issues. Le Jardin des Tuileries est fermé. Une légionde la garde nationale y a passé la nuit et y bivouaque encore.A dix heures les insurgés s'étaient avancés, 'dit-on, jusqu'à lala Pointe-Saint-Eustache. Le canon s'est fait longtemps entendredans cette direction. A onze heures on entend beaucoup moinssouvent le canon et la fusillade. Une bande d'insurgés sans armes

.apparentes n'a pas craint de se glisser sur le quai des Tuileries.Ordre a été donné de les reprendre à revers par le Pont autre-fois Royal. Quelques-uns se sont glissés sur la Berge et sont allésse cacher dans des bateaux de blanchisseuses, mais on les a faitprisonniers et on les a conduits à la prison du Palais-Bourbon.De nouveaux régiments de ligne arrivent autour de l'Assembléenationale.

A huit heures vingt minutes , MM. les ministres et MAI. lessecrétaires prennent place , et les bancs de l'Assemblée se ga. -nissent rapidement.

La séance est reprise à huit heures vingt-cinq minutes.M. le président. - Citoyens représentants, votre président

doit vous rendre compte en peu de mots de l'état des chosesdepuis l'heure à laquelle nous nous sommes séparés.

Toute la nuit s'est passée sans attaque de part niteen.:Rt tes insurgés ont relevé quelques-unes de leurs barricadeset les ont foi tifiées pendant la nuit. A la pointe du jour , l'atta-que a été reprise.

Tout nous porte à penser que la journée d'aujuurd'.hui verrala fin de cette lutte déplorable. Je tic dois pas cependant dissi-simuler à l'Assemblée que les circonstances sont toujours graveset nécessitent l'emploi de moyens prompts et énergiques.

L'insurrection , cernée et traquée dans les quartiers Saint-Jacques et de l'Hôtel- Dieu, va être attaquée de la manière laplus vigoureuse. Dans le faubourg Saint-Antoine elle perd duterrain à chaque instant, et se trouve en ce moment prise entredeux feux.

Nour ne doutons pas que les efforts de la garde nationale etde l'armée , qui ont toutes deux été admirables de dévouement,ne soient couronnés d'un prompt succès , et que la journéed'aujourd'hui voie la fin d'une insurrection contre laquelle lesmoyens les plus énergiques vont être employés.

Citoyens , je dois me rendre auprès dé vous l'organe d'une ré-solution dont un certain nombre de vos collègues ont arrêté lesbases avant d'entrer en séance. Le temps de voter de stériles re-merciements à la garde nationale et à l'armée pour leur patrio-tique concours est passe, et vos collègues vous.proposent , parmon intermédiaire., l'adoption d'un projet de résolution portantque l'Assemblée nationale décrète que la République adopte lesenfants et les veuves de ceux qui sont 'morts dans la journéedu 23 ou qui périraient encore pour la défense de l'ordre et deslois.

M. Léon Faucher avait déposé une proposition dans le mêmebut , mais que la chambre a écartée par le motif qu'elle voulaitque la résolution appartint non à tel ou tel de ses membresmais à l'Assemblée toute entière.

Le projet de résolution est voté à l'unanimité et M. le prési-dent ajoute qu'il n'y a pas de contr-épreuve possible.

M. de Saint-George s'excuse de ne pas assister ce malin à laséance : il a dù rester auprès de son fils grièvement blessé dansla journée d'hier., en défendant la République. (Mouvementpénible. )

On demande des nouvelles de M. Bixio : M. le président ré-pond qu'il en a eu à 2 heures du matin et à 6. On n'a pas encoreperdu tout espoir.

M. le président est heureux de pouvoir ajouter que les blessu-res de MM. Clément Thomas et Dornès ne sont pas aussi gravesqu'on aurait pu le penser d'abord.

La séance est suspendue à 9 heures moins 10 minutes.La séance est reprise à 9 heures et demie.Le comité secret est réclamé. M. le président annonce que

cette demande était faite par plus de cinq membres; il doit, auxtermes du réglement, donner des ordres nécessaires.

Voix nombreuses : Il faut un vote sur cette proposition.M. Sénard donne lecture du texte du règlement.Plusieurs voix demandent le nom de ceux des représentants

qui ont réclamé le comité secret.A.I. le président met aux voix l'adoption de la proposition

de formation en comité secret. Elle est rejetée à une fortemajorité.

M. Pascal Duprat. - En mon nom personnel, et au nom deplusieurs de mes collègues, je propose l'adoption du décru sui-

vant :Art, ter. La ville de Paris est mise en état-de site.

mettre bas les armes ; :otite transaction dans un pareil momentserait un démenti funeste à l'énergie de la commission exécu-tive. (Très bien ! très-bien ! )

M. Duclerc, ministre des finances. - La majorité du peuplede Paris est, soyez en convaicus, étrangère à l'insurrection, maistout le monde n'y est pas étranger. La barricade dont nous noussommes emparés était défendue par la garde républicaine; nonpar la garde républicaine actuelle, mais par des hommes de l'an-cienne, et savez-vous comment ils étaient armés? Avec ces fusilsdont on vous parlait, if y a quinze jours. (Mouvement pro-longé.)

M. Baune. - S'il est besoin d'argument pour appuyer unemesure de conciliation et d'humanité, nous les trouverions dansles paroles de M. ministre des finances. il vous a dit que lepeuple avait pu être trompé sur les intentions de l'Assemblée,comme l'Assemblée sur les siennes. Hâtons-nous donc de fairecesser ce terrible malentendu! (Violentes interruptions, lesmurmures, les cris aux voix, suspendent la séance at couvrent la

- A onze heures , on évalue à mille le nombre des personnestuées ou blessées pendant cette journée, la plus terrible et laplus meurtrière que Paris ait vue depuis trente ans.

- L'ordre du jour suivant a été affiché ce soir dans tout Pariscr Par ordre du président de l'Assemblée nationale et de la com-mission du pouvoir exécutif, le général Cavaignac , ministre dela guerreprend le commandement de toutes les troupes, gardenationale-, garde mobile , armée.

» Unité de commandement.v Obéissanee.» Là sera la force , comme là est le droit. »Cet ordre du jour est signé par -les citoyens.Sénard , président de l'Assemblée nationale et Arago, Marie,

Garnier-Pagès, Lamartine et Ledru-Rollin.Plusieurs ministres et quelques membres de la commission

exécutive voulaient aujourd'hui même donner leur démission et La séance est suspendue.présenter à l'Assemblée pour président provisoire de la Répu-blique le général Cavaignac. A onze heures la séance est reprise. M. de Lamartine est au

ils ont différé jusqu'à demain, dans la pensée qu'ils se devaient banc de la commission exécutive.à eux-mêmes et qu'ils devaient à la République de n'abandonner I M. Garnier-Pagès. - Citoyens représentants , au nom de la

le pouvoir qu'après le danger. commission exécutive, voici quelle est la situation de Paris en ce

Cette résolution a eu l'approbation des principaux membres de moment.

l'Assemblée nationale. Le citoyen Arago s'est transporté dans le 120 arrondissementet marchant lui-mème avec les troupes et les précédant, mon-

ASSEMBLÉE NA'T'IONALE.tant sur des barricades, il a parlementé longtemps et est parvenuà en franchir quelques-unes ; mais, obligé de s'arrêter devant

Fin de la séance du 23 juin. d'autres, il a sommé les insurgés de se rendre, il l'a fait avec

Un grand tumulte se fait aux portes de l'Assemblée; un grand énergie. Les sommations ayant été inutiles, il a d6 faire tirer le

nombre de représentants rentrent dans la salle accompagnant le canon. (Mouvement.)

généralde représentants Dans ce moment-ci, de ce côté de la Seine, dans les 1 le et i2'

voix de l'orateur:)

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qu'ils ne pouvons donner les nouvelles que d'après les rapports qui nousArt. 2. Tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du l'Assemblée nationale. Il serait seulement à désirer

ussifussent

sont faits par les gardes nationaux qui traversent notre quartier,général Cavaignac. immédiatement imprimés et affichés , car partout au

ee°,

de retour d'une expédition.M. Dupin parle au milieu. du bruit. voyant arriver les représentants , on demandait : « Eh bien 1retou

l 'e et la Irané qM. Thouret.- Je vendrais que le décret que vous venez d'en- qui y a-t-il 2 Que fait-on à l'Assemblée nationale

p, maison dite la Belleig attaquent

ièret,e où les insurgésse sont réfugiés,bien naturelle im patienceIl serait urgent pour satisfaire cette

tendre fût précédé de l'article suivant... des défenseurs de l'ordre et de la liberté .que connaissance des Le canon gronde. Un pan de mur est abattu. Le général Cavai-

e Pour faired

cesser er l'effusionprojet de décret

,

l ainsi conçu : par l'Assemblée fût donnée avec la plus grande gnac leur propose de se rendre , menaçant de tout passer par les« 'effusion du sang la première mesure à décrets rendus

prendre, c'est la concentration des pouvoirs. rapidité de communication à la population de la capitale. L'a(- armes si l'on persiste. On refuse , l'attaque commence av es

n En conséquence, Paris est déclaré en état de siége, et tous titude de la garde nationale , de l'armée , de la gal de mobile , vigueur , des fusées à la congrève sent lancées.

de la garde républicaine , est partout admirable , l'élan iodes- Cette maison a été complètement démolie par les boulets ; 80les pouvoirs sont remis au général Cavaignac 1 insurgés ont péri sous les décombres.

e La commission exécutive cesse à l'instant ses fonctions. criptible. ' Au boulevard Montmartredéc,

de nombreuses arrestations vien-e Le ministère actuel est provisoirement maintenu. » M. Pascal Duprat explique que le décret rendu par 1 Assem-

Cris violents. - Non ! non blée nationale a été aussitôt envoyé à l'Imprimerie Nationale, avec vent d'avoir lieu ; des meneurs excitent les hommes en blouse

M. Bastide, ministre des affaires étrangères, monte au bureau injonction expresse d'employer immédiatement toutes les res- et se portent au quarter St-Jacques où existent de nombreuses

du président. sources dont cet établissement dispose pour propager avec te plus barricades. On attaque de ce côté. Parmi les individus arrêtés

Citoyens, dit-il, au nom de la patrie, mettez, je vous en sup- de rapidité possible la connaissance du décret de l'Assemblée. se trouvent des émissaires porteurs d'ordres d'attaques sur diffé-

plie, fin à ce débat, votez ce décret le plutôt possible, car dans Ni. Auguste Avond, l'un des commissaires, ajoute qu'il doit rents points. Toutes les boutiques sont fermées. La consterna-

une heure peut-être l'Hôtel-de-Ville sera-t-il pris... (Stupeur devoir porter à la connaissance de l'Assemblée un fait dont il a tion règne dans Paris ; cependant on ne doute pas du succès, on

générale.) été témoin et qu'il s'est hàté de faire savoir au général Cavaignac. compte sur le général Cavaignac.

M. le président lit le projet de décret tel qu'il doit être défini- Les boulevards sont encombrés de curieux, d'hommes parfaite- Le nombre des morts de la garde nationale et de la t '.pe est

tivement rédigé. ment bien vêtus qui attendent là inertes le résultat de lai considcrable. C'est la 1r' compagnie du 2e bataillon de la 2e légion

« Paris est mis en état de siége. (Interruption. Cris confus : lutte.qui a le plus souffert à l'attaque de la barricade de la rue St-Denis

oui ! non ! oui ! non !) Tous les pouvoirs exécutifs sont délégués M. le général Cavaignac lui a fait dire qu'il allait prendre ]111- et du chemin de fer du Nord.

au général Cavaignac. (Oui! oui!) H médiatement les mesures propres à dissiper ces rasemblements En ce moment (10 heures) le ginéral Cavaignac se met à la

Un tumulte inexprimable éclate dans l'Assemblée , et M. La- qui peuvent devenir d'un instant à l'autre si daugereux pour trie d'un escadron de cuirassiers pour détruire des barricades

rabit fait de vains efforts pour le dominer ; il prononce quelques t l'ordre. De la porte St-Denis à la porte Montmartre, M. Auguste formées dans le faubourg Saint-Dents.

mots qui ne parviennent pas jusqu'à nous. 1l monte à la tribune Avond n'évalue pas le nombre des curieux à moins de 50,000 Midi et demi. - Des représentants du peuple parcourent lesrues, annonçant aux gardes nationaux qui forment la haie, la

it riend idm lé' oe neb indivAsseet dit : 1 i lait de siége est inutile. L us. r sont de mauvais citoyens ! 1démission de la commission exécutive Cette nouvelle est tic-

perdre de ses droits.M. Pascal Duprat. -- Il ne saurait être question de diminuer

en quoi que ce soit les pouvoirs de l'Assemblée. Il ne s'agitque de régler les conditions d'existence du pouvoir exécutif.

Un vif tumulte règne dans toute l'Assemblée, et plus particu-lièrernent au bas de la tribune. AI. Duclerc y monte, et adressequelques observations à, Ni. Larabit pour l'engager à la quitter.

M. le président donne lecture du projet de décret suivant etle met immédiatement aux voix :

Art. 1. L'Assemblée nationale se déclare en permanence.(Adopté à l'unanimité).

Art. 2. Paris est mis en état de siége.Adopté : à la.contre épreuve, nue cinquantaine de membres

se lèvent contre.Art. 3. Tous les pouvoirs sont délégués au général Cavaignac.M. J. Favre. -- Je propose l'article additionnel suivant« La commission exécutive' cesse à l'instant ses fonctions. »

itation : Interpellations bruyantes et contradictoires).lente a(Vi goM. Duclerc. - Vous venez de voter une mesure de salut

public : on vous demande un v,te de rancune. (Agitationprolongée).

La clôture est prononcéeUne forte majorité repousse l'amendement Favre, et l'Assem-

blée vote ensuite l'ensemble du décret, qui sera immédiatement

imprimé et affiché.,. M. Flocon. - Je demande que la communication soit faire par

des membres de l'Assemblée nationale.Quelques voix. - Les noms au sort !M. le président. - Je ne puis mettre aux voix une proposi-

lion semblable. (Longue agitation).M. Treveneuc insiste pour qu'il soit procédé immédiatement

au niais, - -I ri- en noms.M. le président. - Le tirage au sort ne saurait avoir Lion dans

la circonstance actuelle. Des raisons d'àge , de professions etd'autres considérations encore , nous dissuadent d'employer cemode de désignation. Le meilleur moyen consisterait à nommerquatre membres dans chacun de vos bureaux.

M. Baune proteste contre la mesure que l'Assemblée vientd'adopter. Il l eût adoptée , si elle avait eu une tendance vérita-blement conciliatrice.

M. Lagrange , d'une voix stridente. - On veut les assassiner!M. Considérant. - Vous voulez faire incendier Paris. (Le

tumulte de l'Assemblée est sans bornes.)Les membres de l'Assemblée abandonnent leurs places et se

rendent dans les bureaux. L'extrême gauche continue à pro-tester.

La séance est re rise à dix heures.P

Voix nombreuses . e

M. E. Duclerc à la tribune. -Citoyens , je dois vous préve- cueillie par les cris de Vive la République ! De nombreuses ar-

nir que les nouvelles parvenues au Gotiveinement à l'instant r.estations ont lieu à chaque instant. Ce sont en gi',néral des ora-

même sont d'une nature rassurante , encore hie" que les iusur- teurs en plein vent, excitant par leurs discours les ouvriers pai-

gés , repoussés sur tous les points , combattent encore avec une Bibles à venger la mort de leurs fières, sur la garde nationale.

grande énergie. La place Maubert et les rues adjacentes vivo- Tiois représentants du peuple sont venus annoncer à toutes les

nent d'être enlevées par la garde républicaine et la troupe de , légions sous les armes l'adoption par l'Etat des veuves et orphe-

ligne avec un élan au-dessus de tout éloge. Repoussés sur ce lins des gardes nationaux qui ont succombé ou qui succombe-

point , les insurgés battent en retraite dans la direction du raient dans ces fat;ltes journées. Cette communication officielle a

marché aux vins et de la rue Saint-Victor. été accueillie par les cris mille fois répétés de ; Vive la Républi-

Plusieurs voix : Et l'H ôtel-de-Ville. que' Vive l'Assemblée Nationale 1

AI. Duclerc. - Il est gardé par quatorze bataillons. La troupe est maitiesse sur tous les points , à l'exception de

M. Duclerc. - M. le général Cavaignac me charge aussi de quelques maisons où les insurgés se sont retranchés et que l'on

dire à l'Assemblée que c'est à tort qu'on lui a fait savoir que ne veut point abattre, attendu que, malgré l'état de siége, on ne

pour les besoins de sa défense , il s'était vu obligé de diviser veut plus détruire les propriétaires même pour soumettre les

L'effectif des forces qu'il a affectées à la protection spéciale de _ insurgés. Nous venons de voir transporter sur une civière , le

l'Assemblée nationale. Pas un homme n'en a été distrait. citoyen Michel , lieutenant-colonel de la légion d'artillerie de

La séance reste interrompue et les conversations continuent Paris , mis hors ,te combat par une balle dans l'épaule reçue à

dans les groupes des représentans. l'attaque de la fameuse barricade de la rue Saint-Jacques.

A t h 10 in. la séancc est reps ise. 2 heures. Plusieurs barricades qui ont été faites pendant

M. le président Portalis. - Citoyens, je suis heureux d'avoir pendant la nuit , rue du Temple, résistent encore et soutien-

à vous communiquer la nouvelle qui m'est transmise. nent les efforts de la garde mobile, par un feu soutenu. On

Il donne lecture d'une lettre d'un élève de l'école Normale ne petit se faire idée de la continuité des feux et du courage dé-

qui l'informe que les forces nationales viennent de s'emparer plorable des insurgés.du Panthéon, ayant à leur tète M. Boulay de la Meurthe, Faubourg du Temple. Il y a encore plusieurs barricades, on en-

représentans. tend à chaque instant des feux de pelotons, et des coups de fusils

M. Doisenet, l'un des commissaires, monte à la tribune, et partent de toutes les fenêtres environnant les barricades. Le gé-

communique à l'Assemblée en ce moment à peu près complète néral Lamoriciêre est arrivé à 2 heures , et a paru étonné du peu

les faits que nous venons de faire connaître, l'heureuse impres- de troupes qu'il y avait dans le quartier. Après s'être exprimé

sion produite sur la population par les décrets rendus par l'As- énergiquement contre le sort des prisonniers que l'on faisait, et

semblée, par la démi sion de la commission exécutive (M. Lamar- après avoir dit, faites-en cc que vous voudrez, il a ajouté : Au

martine sourit). Il rend compte d'un incident de l'affaire de surplus le conseil de guerre les fera fusiller dans les 24 heures,

la rue du Temple. Le 5énéral l.amoi icière semblait désirer du si vous ne leur faites pas justice vous-mêmes. Le corps de garde

renfort sur ce point. M. Doisenet, à sou retour, a eu la satisfac- en face le gymnase est plein de prisonniers qui sont aux fenêtres.

Lion de rencontrer les renforts qui allaient au secours du général A chaque instant les gardes nationaux menacent de les fusil-s sur toute la tiene On ne,, -or toute la lione. On ne

Lamoricière.M. le président. - Citoyens, la séance va de nouveau reste

s.uspenuue. -

Une heure quarante minutes. récalcitrants. Beaucoup de représentants avec leurs insignes cir-

M. Raynal. - Citoyens, chargé par votre 7e bureau de nous culent sur les boulevards et encouragent les troupes à soutenir

rendre dans quelques mairies , pour vous informer de l'état de '. vaillamment la République démocratique. A 2 heures, M. Victor

choses, je viens vous rendre compte du résultat de cette mis- Hugo, en costume de représentant du peuple s'est présenté , rue

sion. Je dois vous déclarer , citoyens, que la consternation la du Temple, à la tête d'un peloton de garde républicaine et s'est

plus grande règne dans la Cité. avancé sur les barricades. On ne petit se faire idée de la conster-

Mais notre arrivée a été accueillie partout avec un enthousias- nation qui règne dans Paris ; tout le monde parle de l'état de

me véritable. siége et tout fait présumer que la ville restera plusieurs jours

L'armée, la garde nationale ont été unanimes pour nous char- dans cette triste situation.ger de vous assurer de leur dévouement à la cause de la Répu- A 4 heures, on ne peut plus communiquer de la rive droite à la

blique. Jusqu'à' la hauteur dit boulevard Saint-Denis , la ville rive gauche de la Seine ; tous les quais et les ponts sont occupés

est calme, La fusi jade continue dans la direction des faubourgs par la garde nationale. Les cuirassiers qui viennent d'arriverSaint-Martin, Saint-Denis et du Temple. Surce point, l'avantage

,

font des charges au grand galop dans la rue des Saints-Pères et

devient de plus en plus prononcé., le faubourg St-Germain. Les canons et les caissons passent sur

M. de Dampierre. - Citoyens, jai une heureuse nouvelle à le quai des Tuileries et vont à l'Hôtel-de-Ville. Il n'est plus pos-

vous annoncer. Le colonel d'un régiment de cuirassiers arrive à siblede circuler dans Paris ; à tout moment on est barré par la

l'instant même. Il nous fait savoir officiellement que le Panthéon force publique ou les barricades. Des mesures formidables sont

vient d'être enlevé, et que 1500 insurgés ont mis bas les armes prises autour du Luxembourg et de la Banque de France. Les

et capitulé. (Vive sensation.)2e et 11e légions de la garde nationale ont beaucoup souffert.

M. Beaumont(de la Somme.) -Citoyens représentants, chargé Vers 1 heure la fusillade et le canon semblent se rapprocher du

par l'Assemblée d'entrer en communication avec les autorités qui ' Louvre et le bruit cent il que l'Hôtel-de-Ville a été pris.

sont établies à l'Hôtel de Ville, nous y sommes arrivés et nous A midi, on braque un canon rue de Ruban sur le Carrousel,

avons rencontré en route de nombreux détachements armés aux- dans l'axe de la rue de Richelieu. Le Palais national est fermé.

quels nous avons communiquéles derniers décrets de l'Assem- On assure qu'on se bat à toutes les barrières de Paris, notamment

blée nationale.' aux Batignolles, à Montmartre,, à la Villette et à la Chapelle.

Partout ils ont été accueillis avecenthousiasme et le sentiment 1 Ces deux derniers villages entièrement barricadés et à la dispo-

de la population est unanime pourla défense de la République. sition des insurgés se sont, dit-on, ménagés pour leur retraite,

Arrivés à l'Hôtel-de-Ville nous y avonstrouvé tout fort trait- le cas échéant. Le gouvernement appelle de tous côtés des régi-

quille. inents pour *former une armée formidable. On fabrique dufultni-coton en masse, notamment dans le faubourg Saint-Jac-

On venait d'y apprendre la prise de la place Maubert.La séance continue. quel et le Marais où les matières premières abondent. Un garde

national qui arrive rue Montmartre, à 3 heures, venant de larue Saint-Jacques, assure que toutes les barricades sont prises

(Correspondance particulière.) jusqu'au n° 83.

2 heures du matin.. Tout Paris est occupé militaire ment.'l

- Le général Changarnier est nommé commandant en chef de

Dans la nuit des troupes sont entrées dans Paris et ont pris po- la garde nationale de Paris, cri remplacement de M. Clé.uent

sition sur les boulevards, les quais, les places, les balles. Les Thomas.commandants dés légions de la garde nationale ont envoyé à do- - Les gardes nationales des départements de Seine-et Oise,micile requérir les citoyens en état de porter les armes. la Somme de Seine-et Marne et du Loiret doivent arriver ce

Dès 4 heures du matin, le rappel a été battu; la lie légion de matin à Paris. La garde nationale de Versailles est déjà arrivée.la garde nationale ne consultant que son courage, s'est trans- On attend également un grand nombre de régiments campés

à peu

portée au chemin de fer du nord pour enlever les barricades for->

de distance de Paris.mées n cet endroit; elle a été accueillie par une vive fusilladepartant des barricades et d'une maison en construction sans esca- - Les cris de : Vite la République démocratique et sociale ! vive

B rbés t à bas l'A'sernblé' i ont tes cris proférés au milieu desa

M. le président. La commission m'adresse à l'instant mêmele message suivant, don t je vais donner communication à l'As-semblée :

« M. le président, la commission exécutive aurait cru man-quer à la fois à son bon rieur et à ses droits, si elle eût déposé sespouvoirs en face d'un danger public. Elle se retire devant unvote de l'Assemblée : elle rentre au milieu des représentantspour se vouer avec eux au salut de la République. (Sensationprolongée).

M. le président. - Je dois, de plus, informer l'Assembléenationale que M. le général Cavaignac invite les commissairesdésignés à l'effet d'aller, sur les divers points de Paris, prêterleur concours à la garde nationale et à l'armée, à se, mettre enrapport avec les chefs de troupes, savoir : avec le général Lamo-ricière , dont le quartier-général est établi à la Porte Saint-Denis; avec M. le général Duvivier, dont le quartier- général estétabli'à l'Hôtel-de-Ville; colin , avec M. le général Damesme,dont le quartier général est à la place Sorbonne.

J'invite les représentants commissaires à se munir de leurécharpe et à se.réunir par tiers aux trois points indiqués.

Plusieux voix. La majorité du 3e bureau et du 13e s'est re-fusée à nommer des commissaires 1

M. le président. - S'il en est ainsi, le droit individuel desmembres de ces bureaux existe tout entier. .

ge. monte à la tribune ; son oeil est enflammé , saM. Lagranvoix caverneuse et stridente. 1l s'écrie : Je n'ai rien fait pourtroubler les réunions dans les bureaux et les nominations descommissaires. Dans l'intérêt de la conciliation , de la concilia-tion , je le répète, j'étais prêt à aller me jeter au milieu de nosfrères des harricades (vifs murmures). Maintenant, je ne puis plusleur dire ; Nous sauverons vos femmes , vos enfants ! Vous avezvoté l'état de siége. Citoyens représentants, que votre consciencene vous le reproche pas trop quelque jour. Quant à moi, je pro-teste au nom de la Fronce contre une telle mesure !

La séance est suspendue à dix heures et demie.Nous remarquons pendant la suspension de la séance que M.

de Lamartine entre dans la salle, et va se choisir une place sur lesballes de la droite, à quelques banquettes au-dessus de la place

tOlil Bon- arro .où siégent MM. Thiers et la troupe arrive par le cheminl'heure qu'il est (10 heures)mis.ts-cti é ,omansentro s reprA une heure moins un quart ,e-vinnt fer du nord. Le général Cavaignac,' à la tète d'un nombreuxtià

J. 3f. DUTOUR.

rne çtiapealle où se trouventsalies entrent dans la smembres, lis montent à la tribune et annoncent qu'ils ont été état-major, a traversé les boulevards engageant les gardes natio- rue

Toulouse , imp' de BONNAL et GIBRAC ,46.

porter sur divers points de Paris la connaissance des décrets que naux à rester dans leurs quartiers, leur promettant d'être mettre

j'As'emblée vient de rendre. L'effet en a été partout unanime. de Paris avec les troupes.nous

pis ont été accueillis aux cris de : Vive la République ! Vive Les communications étant interrompues de tout côté ,

tiers. 30 hommes ont été mis hors de combat.Les munitions étaient épuisées. La premièrelégion résistait émeutiers , et quelques rares cris :Vive Napoléon !

ison.encore lorsque l'artillerie est arrivée et a canonné la madee L'un des Gérants ,

ter. Les boulevards sont ime. cv 'ordre est donné de fermerpeut circuler qu'en uniformes. L

toutes les fenêtres et ce sont des menaces continuelles contre les

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