système d'elevage de petits ruminants aux antilles et … · le marché des petits ruminants...

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SYSTÈMES DÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE TÉMOIGNAGES, CAS CONCRETS ET PRÉCONISATIONS RÉSEAUX DÉLEVAGE POUR LE CONSEIL ET LA PROSPECTIVE COLLECTION RÉFÉRENCES ANTILLES-GUYANE

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SYSTÈMES D’ÉLEVAGEDE PETITS RUMINANTSAUX ANTILLES ET EN GUYANETÉMOIGNAGES, CAS CONCRETS ET PRÉCONISATIONS

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ANTILLES-GUYANE

AVANT-PROPOS 1

TÉMOIGNAGE DE DAVID GIRAUD-AUDINE, PRÉSIDENT D’APOCAG, ÉLEVEUR DE CAPRINS EN GUYANE 1

TABLEAU DE BORD DE LA PRODUCTION DE VIANDEDE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES-GUYANE EN 2011 2

DES ATOUTS ET CONTRAINTES SPÉCIFIQUES 3

CAS CONCRET N° 1 : UN NAISSEUR-ENGRAISSEUR CAPRIN EN GUADELOUPE 4

TÉMOIGNAGE DE VICTOR PÉTILAIRE, ÉLEVEUR DE CAPRINS EN GUADELOUPE 6

CAS CONCRET N° 2 : UN NAISSEUR OVIN EN MARTINIQUE 7

TÉMOIGNAGE DE MOÏSE ZOZIME, ÉLEVEUR D’OVINS EN MARTINIQUE 9

CAS CONCRET N° 3 : UN NAISSEUR-ENGRAISSEUR CAPRIN EN GUYANE 10

À RETENIR... 12

DÉFINITIONS 15

ACRONYMES 16

CARNET D’ADRESSES

Sommaire

Ont contribué à ce dossier…

• Rédaction :Marylène MADASSAMY (CabriCoop Guadeloupe),Frédéric MARIE (Chambre d’Agriculture de Martinique),Thibaut LAGET (APOCAG Guyane), Vincent BELLET etFrédéric GALAN (Institut de l’Elevage)

• Maquette :Valérie LOCHON

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

Dans le cadre du programme « Réseauxde références » du POSEI France visantà apporter un appui au développementdes filières animales des DOM, cettepremière publication spécifique auxpetits ruminants présente des objectifstechniques et économiques qui seveulent réalistes. Ces données issuesd’observations sur le terrain neconstituent pas encore à proprementparler des « cas-types » (modèles établisà partir de plusieurs exploitations d’unmême système). Il s’agit de cas concrets,

1

Pourquoi avoir intégré leRéseau de Références ?

La Guyane est un territoire un peuparticulier dans lequel on a souventl’impression de tout devoir découvrir.Lorsque je me suis lancé dans laproduction de cabris, je n’avais pasbeaucoup d’expérience, j’ai fait monBPREA et puis ça a été le grand bain.Pour obtenir les premières informationsce ne fut pas forcément facile, j’ai dûaller piocher les idées auprès de l’INRAde Guadeloupe ou dans desmagazines. La mise en œuvre sur leterrain ne fut pas toujours une réussite.La production de petits ruminants enGuyane n’est pas récente mais sastructuration date de peu de temps etnous avons besoin de créer desréférences pour pouvoir progresser etsavoir ce qui marche ou pas.

En plus de ça, tous les bailleurs defonds publics ou privés nousdemandent des données fiables pourobtenir des financements. Et enGuyane, avec le prix de la mise envaleur, il en faut de l’argent, surtoutpour les gens qui s’installent. Alors sidéjà vous partez avec de mauvaischiffres ça devient vite difficile.

Témoignage de David Giraud-Audine, Président de l’APOCAG, éleveur decaprins en Guyane

rédigés à partir des résultats des premières années de suivi de troisfermes parmi l’échantillon d‘exploitations du Réseau.Ces références sont précédées du tableau de bord de la productionaux Antilles-Guyane, et accompagnées du rappel de quelquesconseils de base. En fin de document, quelques définitionsessentielles sont rappelées.

La consolidation du Réseau au cours des prochaines années devraitpermettre de faire face à la grande diversité des systèmesreprésentés : caprins ou ovins, présence/absence de pâturage,accélération ou non du rythme de mise bas, naissage et/ouengraissement, productions associées éventuelles...

Avant propos

De mon côté le Réseau m’apporte aussi une certaine façon depenser les choses. Je sais qu’une chèvre me rapporte par an unecertaine quantité d’argent, cela me permet de mettre lesdépenses en face pour ne pas être surpris en fin d’année.

Enfin, avec le Réseau, j’ai le technicien qui passe un peu plussouvent sur ma ferme et qui connaît mieux mon système. Ducoup j’ai l’impression que ses conseils sont plus adaptés. Si je luipose des questions sur les aménagements, etc., il est capable deme répondre plus précisément.

Guadeloupe Martinique Guyane

Tonnage des abattoirs 12,7 61,6 5,8

Nombre de têtes abattues 1 090 4 290 440

Taux de couverture du marché local 1 % 3 % 4 %

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

2

Guadeloupe Martinique Guyane

Nombre de reproductrices détenues 3 000 2 720 630

Nombre d’éleveurs adhérents 83 81 25

Nombre moyen de reproductrices par éleveur ayant commercialisé 30 34 40

> Cheptel présent au sein des groupementsSource : CabriCoop, SCACOM, APOCAG, 2012

> Production de viande caprine et ovineSource : Iguavie, AMIV, SEMAM, DAAF, 2012

Tableau de bord de la production de viande de petits ruminants auxAntilles-Guyane en 2011

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Des atouts et contraintes spécifiquesDu fait d’atouts et contraintesspécifiques, si la production de petitsruminants connaît actuellement unephase de croissance dans les Antilles, ellen’est que stabilisée en Guyane.

L’accès au foncier est très difficile dansles Antilles, hors situation d’héritage. Deplus, les parcellaires disponibles sont trèsmorcelés. En Guyane, le foncier est plusaccessible, mais les démarchesadministratives durent plusieurs années.

L’INRA et l’USOM permettent d’assurerun approvisionnement régulier enreproducteurs sélectionnés caprins etovins dans les Antilles, à partir desschémas génétiques des races locales(cabri Créole et mouton Martinik). EnGuyane, l’essentiel des animauxreproducteurs est mobilisé pourl’accroissement interne des troupeaux.

Les 3 départements bénéficient de conditions climatiquesfavorables à la croissance végétale, mais aussi au parasitisme.L’alternance des saisons engendre par ailleurs des contraintesspécifiques : saison sèche (Carême) dans les Antilles, saison despluies en Guyane. De plus, les Antilles subissent régulièrement lepassage de tempêtes voire de cyclones causant des dégâts sur lesbâtiments et les cheptels.

Le marché des petits ruminants est porteur dans les 3départements, avec des prix de vente particulièrement intéressants.Mais les prix des intrants sont très élevés, du fait d’une faibledisponibilité locale et d’un fort recours aux importations.

L’historique des filières des petits ruminants est différente selon lesdépartements. La structuration récente en Guyane, avec l’absenced’instituts techniques et de recherche de 1990 à 2010, pénalise ladisponibilité en ressources techniques.

Les chiens errants ou autres prédateurs constituent un handicapcommun aux 3 départements, de même que les vols, d’où lerecours à des bâtiments de plus en plus confinés et la nécessité derésider à proximité de l’élevage.

Antilles Guyane

Disponibilité foncière - - +

Disponibilité en reproducteurs + - -

Climat + +

Potentiel prairial + + +

Risques météorologiques - +

Marché + + + +

Disponibilité et coût des intrants - - -

Ressources/réferences techniques + -

Prédation et vol - - - -

L’élevage de Robert est situé sur laGrande Terre, en zone séchante, etl’occupe à plein temps. Le troupeau aété constitué progressivement depuis1990 pour atteindre un cheptel de «croisière » de 40 chèvres.

LA STRUCTURE

• La surface : 3 ha d’herbe, dont 2,5 hade savane partiellement améliorée,avec présence de Dichantium (« tifoin ») et 0,5 ha de Digitariadecumbens ("pangola").

• La main-d’œuvre : Robert à pleintemps.

• Le troupeau : 40 chèvres créoles, enlutte accélérée (3 mises bas en 2 ansnon systématique).

ATOUTS :

• Autonomie en fourrage, avecpossibilité d’irrigation et de fauche.

• Bonne maîtrise de la reproduction,mais aussi du parasitisme, grâce àune gestion rigoureuse du pâturagetournant (28 jours).

CONTRAINTES :

• Construction et équipement desbâtiments en cours.

• Pertes liées à la prédation et au vol.

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Cas concret n°1 : un naisseur-engraisseur caprin en Guadeloupe

Taux de Mise Bas 110 %

Taux de Prolificité 185 %

Taux de Mortalité 9 %

Productivité Numérique 1,85

> Bilan de reproduction(Les définitions sont présentées page 15)

REPRODUCTION ET COMMERCIALISATION

Les chèvres sont conduites en 3 bandes, de façon à avoir des misesbas tous les 3-4 mois, avec des luttes d’une durée limitée à 2 mois.La première mise à la reproduction des chevrettes (30% derenouvellement) se fait à 12 mois.

Les animaux sont vendus finis à la coopérative, sans différenciationcommerciale entre jeunes et chèvres de réforme. Une dizaine demâles sont vendus pour la reproduction, voire en boucs sacrificiels(ces animaux ne bénéficient pas des aides POSEI de 90 €/tête).

SYSTÈME D’ALIMENTATION

L’exploitation est autonome en fourrages : les possibilités d’irrigationet le pâturage tournant permettent d’assurer une bonneproductivité des surfaces, même sans apport d’engrais. La surfaceest fauchée pour moitié (une vingtaine de fauches par an), ce quipermet de constituer des stocks fourragers destinés principalementaux animaux à l’engraissement. Les chèvres sont conduites enpâturage tournant en 3 bandes selon la méthode préconisée parl’INRA (5 parcelles x 7 jours), et elles sont rentrées tous les soirsen bâtiment. De même, les jeunes sevrés sont engraissés enbâtiment, pour limiter les risques de prédation et de vol et pourassurer une meilleure maîtrise du parasitisme et une bonnecroissance.

Bilan alimentaire annuel parcouple chèvre-chevreau :• Foin : 250 kg• Concentré : 200 kg• Chargement au pâturage : 30

chèvres/ha

EQUIPEMENTS

L’exploitation dispose d’anciens bâtiments dont une maternité de6 cases de mise bas et 2 bâtiments d’engraissement. Une nouvellechèvrerie est en cours de construction, et l’éleveur a déjà investidans les équipements : auges, cornadis, claies, etc. Le matériel derécolte est bien adapté à la structure : motofaucheuse avecandaineur et presse (matériel acquis en 2009 avec un soutien àl’investissement de 75%).

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Les bons résultats de cet élevage sont le fruit d’une grande maîtrise dans la conduite technique, dansla cadre d’un système en croisière depuis plus d’une dizaine d’années.

LES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES

Produits (€) Prix unitaire (€)

Cabris 10 710 170

Reproducteurs et divers 3 850 350

Prime petits ruminants 1 360 34

Aide POSEI 6 170 90 + 8

ICH 420 140

Total (€) par chèvre (€)

Produit brut 22 510 563

dont aides 7 950 35 %

Charges (€) par chèvre (€)

Concentré 3 400 85

Frais vétérinaires etd’élevage 1 600 40

Frais d’irrigation 510 13

Total (€) par chèvre (€)

Charges opérationnelles 5 510 138

Marge brute 17 000 425

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Comment organisez-vous lareproduction ?

Quand les femelles arrivent en chaleur,je fais une monte en main avec deuxboucs. Le plus souvent, c’est la femellequi choisit le mâle qu’elle préfère maisje fais également attention à effectuerdes croisements permettant d’alourdirles carcasses.

Pourquoi effectuer une monteen main ?

Chez nous, l’âge de mise à lareproduction des femelles est de 1 an.Nous n’avons pas encore de bâtimentspour les chevrettes donc nous nepouvons pas les isoler des adultes.Cette technique permet d’éviter que leschevrettes ne se fassent saillir trop tôtpar le bouc, ce qui arriverait si cedernier était lâché dans le troupeau. Deplus, cela permet de mieux noterl’accouplement et donc d’avoir unmeilleur suivi de la reproduction. Nousallons donc conserver cette technique,même si nous comptons investir dansun bâtiment pour l’engraissement deschevrettes.

Quelles sont les causes deréforme des chèvres ?

Nous ne réformons pas tous les ans carnotre troupeau est jeune. La plus vieillechèvre n’a d’ailleurs que 5 ans. Si nousréformons, c’est parce qu’une femelleest stérile ou parce qu’elle présente demauvaises qualités maternelles (pasde lait, abandon du petit...).

Témoignage de Victor Pétilaire(Port-Louis, Guadeloupe)

Comment expliquez-vous les bons résultats dereproduction que vous obtenez ?

⇒ Le taux de mise bas ?

Je l’explique par la technique de la monte en main et par lasurveillance des chaleurs. En effet, tant que la femelle reste enchaleur je ramène le mâle ce qui fait que j’effectue plusieurssaillies sur une chaleur.

⇒ Le taux de prolificité ?

Depuis le départ, j’ai sélectionné les femelles sur le critère de laprolificité. En effet, je ne garde que celles qui me font au moins2 petits. Certaines produisent même 4 chevreaux et dans ces cas,nous devons les nourrir au biberon. Je veille aussi à ne pasremettre les femelles trop tôt à la reproduction après la mise-bas.Après le sevrage, je les retape pendant un mois afin de m’assurerqu’elles sont en forme pour me redonner 2 petits.

⇒ Le taux de productivité numérique au sevrage ?

Je suis très vigilant sur l’état sanitaire des jeunes chevreaux.Pendant les 3 premiers mois, je leur donne du fer, des vitamineset j’effectue au moins 2 vermifugations. De plus, le potentiel laitierdes mères joue pour beaucoup dans la réussite du sevrage. J’aiégalement effectué la sélection des mères sur ce critère.

REPRODUCTION ET COMMERCIALISATION

Pendant la phase d’installation, les brebis étaient conduites en petitslots de 12 têtes, de façon à avoir des agnelages tous les mois pourfaire face aux mensualités. Le système a été simplifié récemment,avec 2 bandes de 25 brebis. Les résultats de reproduction en sontencore pénalisés. Le sevrage des agneaux se fait vers 2,5 mois.Jusqu’à présent les brebis n’étaient pas réformées, et lerenouvellement s’effectuait en fonction de leur mortalité. Unchangement de pratique est toutefois envisagé.

L’atelier ovin a été progressivement spécialisé dans le naissage.Après sevrage, les agneaux sont gardés sur l’élevage pendant 1 ou2 semaines, avec l’objectif d’un poids de vente à la coopérative de14 kg vifs.

SYSTÈME D’ALIMENTATION

Pour contrôler le parasitisme, les brebis sont maintenues enbâtiment pendant la phase d’allaitement et sont affouragées en vert.La surface réservée à l’affouragement en vert (1 hectare, dont 0,5de canne) est fertilisée à hauteur de 34-11-22 unités par hectarede N-P-K (Azote, Phosphore et Potasse). Du sorgho a été introduiten 2012 pour remplacer la canne, suite à des visites d’essais réaliséspar IKARE.

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Cas concret n°2 : un naisseur ovin en Martinique

L’exploitation de Thérèse est située auCentre-sud de la Martinique.L’installation s’est faite en 2005, avec unerecherche de diversification : productionsovine et bovine (engraissement degénisses), mais aussi de fruits et devolailles.

LA STRUCTURE

• La surface : 6 ha d’herbe (savaneaméliorée) et 0,5 ha de canne(Supermerker et canne à sucre).

• La main-d’œuvre : Thérèse à mi-temps, plus un apprenti.

• Le troupeau : 55 brebis Martinik, enlutte accélérée.

Taux de Mise Bas 105 %

Taux de Prolificité 137 %

Taux de Mortalité 13 %

Productivité Numérique 1,25

> Bilan de reproduction(Les définitions sont présentées page 15)

ATOUTS :

• Autonomie en fourrage, avecpossibilité d’irrigation.

• Mixité des productions,essentiellement ovine et bovine,permettant de répartir les risques.

• Bon niveau d’équipement enbâtiment et contention.

CONTRAINTES :

• Parcelles des bovins plus éloignées,limitant la possibilité de pâturagemixte.

• Affouragement en vert manuel.• Pertes liées à la prédation.

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Bilan alimentaire par couplebrebis-agneau :• Concentré : 100 kg.• Chargement au pâturage : 10

brebis/ha.

EQUIPEMENTS

L’éleveuse dispose de deux bergeries « tunnel », dont une a plutôtbien résisté au cyclone Dean (2007), alors que l’autre a beaucoupsouffert. Une des bergeries est équipée de caillebottis pour logerles agneaux sevrés, alors que de la bagasse est utilisée pour la litièredes brebis. Une cage de retournement facilite le parage des onglonset permet de limiter les boiteries. Les génisses sont logées en semi-stabulation. L’exploitation dispose d’un tracteur 4RM, d’unefaucheuse et d’un gyrobroyeur.

La conduite de l’atelier a été fortement modifiée ces dernières années, avec une simplification de laconduite de la reproduction et l’abandon de l’engraissement. Les résultats présentés correspondent àune période de transition liée à ces modifications récentes.

LES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES 2011

Produits (€) Prix unitaire (€)

Agneaux 4 660 74

Prime petits ruminants 1 870 34

Aide POSEI 3 950 62

Total (€) par brebis (€)

Produit brut 10 480 191

dont aides 5 820 56 %

Charges (€) par brebis (€)

Concentré 2 260 41

Frais vétérinaires etd’élevage 1 100 20

Frais d’irrigation 270 5

Total (€) par brebis (€)

Charges opérationnelles 3 630 66

Marge brute 6 850 125

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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De quelle surface disposez- vousen pâture ?

Le foyer de charité dispose de 5ha enpâture répartis en 18 parcelles.L’ensemble de la surface a été plantéen Brachiaria humidicola, Brachiariadecumbens et Digitaria decumbens.

Comment organisez-vous lepâturage ?

Les animaux sont répartis en 3 lots : unlot de 80 mères et deux lots (agnelleset béliers) destinés à la vente commereproducteurs après sélection. Lesagnelles et les béliers ont 8 parcelles, etle troupeau de mères en dispose de 10.Les animaux pâturent dans les couloirsde façon ponctuelle afin de valorisercette ressource fourragère etd’entretenir les accès aux parcelles.

Quel est le rythme de rotation ?

Les animaux reviennent sur une mêmeparcelle en respectant un cycleminimum de 28 jours pour limiter leparasitisme. Ils séjournent en moyenne5 à 6 jours sur une parcelle. Cettedurée dépend de la quantité d’herbedisponible. Le troupeau passe à laparcelle suivante quand il reste peud’herbe à pâturer et qu’on commenceà observer des refus. Ces refus sontfauchés à la débrousailleuse aprèschaque passage des animaux et nousréalisons une fumure adaptée à lataille de la parcelle tous les deuxpassages d’animaux.

Les animaux pâturent-ils enpermanence ?

Les animaux pâturent le jour et sontenfermés la nuit. Ils ne reçoivent aucunfourrage dans la bergerie. En revanche,les femelles gestantes et allaitantesainsi que les agnelles et les béliers enattente de sélection reçoivent 300 gd’aliment concentré auxquelss’ajoutent, depuis quelque temps, desécarts de tri de banane.

Témoignage de Moïse Zozime, responsable de l’exploitation duFoyer de Charité (Trinité, Martinique)

Selon vous, quels sont les avantages et inconvénients dupâturage ?

Avec des parcelles plantées et bien entretenues, le pâturage neprésente que des avantages, notamment un gain de temps et demain-d’œuvre en comparaison à un système d’affouragement.Ceci dit je reste sur ma faim en ce qui concerne la qualiténutritionnelle de nos parcelles, même plantées. Nous sommesobligés de complémenter les animaux pour satisfaire leursbesoins de production. Il faut par ailleurs bien contrôler leparasitisme.

LA STRUCTURE

• La surface : bail précaire sur 30 hectares mais seulement 18 misen valeur, dont 13 implantés en Brachiaria humidicola et 0,5 encanne fourragère (pépinière).

• La main-d’œuvre : Félix à quart-temps, avec l’objectif derémunérer un plein temps.

• Le troupeau : 110 chèvres (objectif de 300 chèvres), avec une misebas par an.

REPRODUCTION ET COMMERCIALISATION

Depuis la campagne 2011, le troupeau est conduit en 3 lots avecdes mises bas en mars, juin et novembre. Cette conduitecorrespond à la volonté d’étaler les rentrées de trésorerie, la chargede travail et l’affouragement. Les taux de mise bas et de prolificitésont respectivement pénalisés par le manque de disponibilité del’éleveur et l’absence de reproducteurs de qualité. La prolificités’améliorera lorsque l’éleveur pourra sélectionner sonrenouvellement sur ce critère. Les mises bas en saison des pluiess’accompagnent souvent d’un taux élevé de mortalité.

Les cabris sont engraissés et vendus à la coopérative, avec unedifférenciation commerciale basée sur l’âge et le poids (+/- 12 moiset +/- 12 kg).

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Cas concret n°3 : un naisseur-engraisseur caprin en GuyaneFélix a débuté en 2009 une installationprogressive sur le quartier agricole deWayabo (Kourou). Son exploitationn’est pas encore en rythme de croisièreet l’ensemble de la surface n’a pasencore été mis en valeur.

Taux de Mise Bas 0,60

Taux de Prolificité 1,40

Taux de Mortalité 0,35

Productivité Numérique 0,55

> Bilan de reproduction(Les définitions sont présentées page 15)

ATOUTS :

• Faible chargement.• Niveau d’équipement correct.• Capacité de financement liée à la

pluriactivité.

CONTRAINTES :

• Manque de temps à consacrer ausuivi du troupeau (pluriactivité).

• Eloignement de l’exploitation du lieude résidence de l’éleveur (1h20aller-retour).

• Manque de reproducteursdisponibles localement pouratteindre le cheptel de croisière.

• Pertes liées au parasitisme et à laprédation.

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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SYSTÈME D’ALIMENTATION

Les 13 hectares de Brachiaria humidicolasont pâturés par les chèvres non suitées.Le faible chargement favorise le recruforestier. La fin de gestation etl’allaitement sont conduits intégralementen bâtiment avec un affouragement àbase de foin réalisé en entraide chez unvoisin. L’éleveur ne dispose pas dematériel de fauche sur l’exploitation. Aterme, l’affouragement sera basé sur dela canne fourragère (en coursd’implantation). Les jeunes sont conduitsintégralement en bâtiment jusqu’à lamise à la reproduction ou au départ àl’abattoir.

Bilan alimentaire par couplechèvre-chevreau :• Foin : 120 kg.• Concentré : 140 kg.• Chargement au pâturage : 6chèvres/ha.

EQUIPEMENTS

L’exploitant envisage de réaménager sachèvrerie pour mécaniserl’affouragement. L’éleveur a acquis unparc de contention qui sera intégré à lachèvrerie lors du réaménagement. Ildispose d’un tracteur compact 4 rouesmotrices utilisé pour les chantiers defauche en entraide.

Les faibles résultats économiques s’expliquent par les contre-performances en matière de reproductionet par un coût alimentaire élevé malgré le faible chargement observé.

LES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES 2011

Produits (€) Prix unitaire (€)

Cabris 4 860 162

Achats boucs reproducteurs - 250 125

Accroissement du troupeau 4 500 150

Prime petits ruminants 3 740 34

Aide POSEI 3 000 100

Total (€) par chèvre (€)

Produit brut 15 850 144

dont aides 6 740 43 %

Charges (€) par chèvre (€)

Concentré 7 240 66

Foin 3 120 28

Frais vétérinaires etd’élevage 1 000 9

Total (€) par chèvre (€)

Charges opérationnelles 11 360 103

Marge brute 4 490 41

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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A retenir...

LES CABRIS ET LESMOUTONS SONT DESRUMINANTS, ILS ONT DONCBESOIN DE SURFACE

Contrairement aux volailles et auxporcins, les cabris et moutons sont desruminants, ce qui signifie qu’il leur fautavant tout des fourrages. Et comptetenu des prix du foin et du concentrédans les Antilles (et en Guyane), celaveut dire qu’il faut disposer d’unesurface minimale ! Le tableau ci-contreprésente le chargement envisageablepar hectare (engraissement des jeunescompris), en fonction du systèmefourrager.

Savane naturelle : prairies spontanées non irriguées ni fertilisées.Savane améliorée : prairies plantées (Brachiaria humidicola, Digitariadecumbens, Brachiaria mutica, etc.) fertilisées et/ou irriguées.Cultures fourragères : canne fourragère (Supermerker, canne rouge, etc.), sorgho,millet, etc.

Ressource fourragère Chargement(reproductrices/ha)

Soit pour 50reproductrices

Savane naturelle 8 à 12 5 ha

Savane améliorée 10 à 15 4 ha

Savane et cultures fourragères (50%-50%)

25 à 30 1,8 ha

Cultures fourragères (100%) 40 à 50 1,1 ha

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

13

> Exemple de couverture des besoins énergétiques d’une chèvre dans lecontexte guyanais Source : Réseaux Petits Ruminants Antilles-Guyane

JOUER LACOMPLÉMENTARITÉ POURLIMITER LES ACHATS DECONCENTRÉ

Le concentré coûte très cher, il fautdonc raisonner son utilisation. Pour celail faut faire correspondre les besoins desanimaux et les ressources fourragèresutilisées :

• Les besoins alimentaires despetits ruminants varient du simple audouble dans l’année, en fonction dustade physiologique. Leur capacitéd’ingestion varie également, mais dansde moindres proportions.o Graphique : la courbe 1 en rouge

présente l’évolution des besoinsénergétiques d’une chèvre créole :de moins d’1 Unité fourragère(UF) à l’entretien à près de 2 UFpour l’allaitement de 2 petits.

• La valeur alimentaire desressources fourragères est trèsvariable en fonction de leur nature,mais aussi en fonction de leur stadede végétation : de 0,4 UF/kg deMatière Sèche pour un foin deBrachiaria humidicola, à près de 0,8UF/kg pour un Digitaria decumbenspâturé à 3 semaines, voire près d’1UF/kg pour certaines culturesfourragères.o Graphique : la courbe 2 en violet

présente les besoins couverts parun apport de foin de Brachiariahumidicola de faible qualité, àvolonté (limités par la capacitéd’ingestion). LLa courbe 3 en bleuprésente les besoins couverts parun apport de canne fourragère,toujours à volonté.

• Les besoins non couverts par lesfourrages (hachurés en rouge sur legraphique) doivent l’être par lacomplémentation en alimentconcentré.o Graphique : en début de lactation

(flèche n°5), la complémentationnécessaire avec une ration à basede canne (flèche n°6) estnettement inférieure à cellenécessaire avec du foin deBrachiaria humidicola (flèche n°5+ flèche n°6). En revanche, enpériode d’entretien (flèche n°7) lefoin de Brachiaria humidicola suffità couvrir les besoins.

15 juin 1er août 15 sept. 1er nov. 15 dec. 15 fév. 1er avril 15 mai

unités fourragères (UF)

1 : besoins énergétiques d’une chèvre créole portant puis allaitant 2 chevreaux

2 : besoins couverts par un apport de foin de Brachiaria humidicola à volonté

3 : besoins couverts par un apport de canne fourragère à volonté

1

3

2

74

6

5

123

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

14

LA LUTTE PERMANENTE, CEN’EST NI POUR LES CHÈVRESNI POUR LES BREBIS !

Dans un élevage professionnel, on nelaisse pas la nature décider toute seule :

• introduire et retirer les boucs/béliersen fonction des périodes désiréespour les mises bas (5 mois plus tard)et pour les ventes (âges à la vente del’ordre de 6 à 10 mois pour lesagneaux et 10 à 12 mois pour lescabris).

• après sevrage, ne pas laisser les jeunesmâles avec leurs sœurs.Particulièrement pour les cabris quisont pubères dès 3 mois !

PARASITISME : LES JEUNESSONT FRAGILES !

Si les adultes sont normalementimmunisés contre la plupart desparasites internes, ce n’est pas le cas desjeunes : après sevrage ne les laisser àl’herbe que si on peut leur offrir desprairies propres !

• engraissement à l’herbe : utiliser dessurfaces qui n’ont pas été pâturéespar les adultes.

• engraissement en bâtiment : le plusprudent, si on n’est pas sûr de l’étatdes pâtures (mais attention auxcoccidies). Et ne pas les sortir sur uneaire d’exercice avec de l’herbe, c’est làqu’ils se contaminent !

PARASITISME : PRÉVENIR LA RÉSISTANCE

Les problèmes de résistance des parasites aux traitements sont deplus en plus fréquents. Pour limiter ces risques :

• pratiquer un pâturage tournant (28 jours de repos avant retoursur la parcelle) et le cas échéant un pâturage mixte avec desbovins ;

• respecter strictement les doses prescrites, et peser les animauxpour éviter les sous-dosages ;

• ne pas utiliser toujours les mêmes produits : pratiquerl’alternanceo Attention, la même matière active peut être commercialisée

sous différentes marques : bien lire la composition desproduits.

• sur les adultes, privilégier des traitements curatifs ciblés (méthodeFAMACHA®).

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Définitions

SAVOIR COMPTER LESMOUTONS ET LES CABRIS

L’effectif technique : FFemellesMises en Lutte (FML)Pour juger des résultats dereproduction, on ne compte que lesfemelles qui ont été luttées pourproduire dans la campagne. Desagnelles ou chevrettes qui n’auraient pasété luttées, par exemple pour caused’un poids insuffisant, ne seront pascomptées.

L’effectif économique : EffectifMoyen Présent (EMP)C’est celui sur lequel seront rapportésles produits et les charges, pour calculerla marge. Les agnelles peuvent êtremises à la reproduction dès 8 mois etles chevrettes à 10 mois, voire avant (sielles ont atteint un poids suffisant !) etelles mangent même si elles n’ont pasété luttées. Classiquement, on lescompte donc dans l’effectif moyen dereproductrices à partir de l’âge de 6mois.

DEUX PRODUCTIVITÉS VALENT MIEUX QU’UNE

En petits ruminants, il est d’usage d’établir la "balance agneaux", ou"balance cabris", en comparant les informations issues du carnetde mise bas (productivité zootechnique) et celles issues des venteset inventaires (productivité économique). Si aucune informationne manque (mort, vente), cette balance doit être équilibrée.

Productivité zootechnique : nés - morts

Productivité économique : vendus - achetés + conservés(renouvellement interne) +/- variation de stock.

COMPOSANTES DE LA PRODUCTIVITÉZOOTECHNIQUE

Taux de mise bas : nombre de mises bas rapporté à l’effectif misen lutte

Taux de prolificité : nombre de jeunes nés (y compris avortons)rapporté au nombre de mises bas

Taux de mortalité : nombre de morts (y compris avortons)rapporté au nombre de nés

APOCAG : Organisation desProducteurs Ovins Caprins de Guyane

BPREA : Brevet ProfessionnelResponsable d’Exploitation Agricole

CABRICOOP : Coopérative agricoledes producteurs caprins et ovins de laGuadeloupe

DAAF : Direction de l’Alimentation, del’Agriculture et de la Forêt

IKARE : Institut Karibéen et Amazonien de l’Elevage

INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

POSEI : Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement etl’Insularité

SCACOM : Société Coopérative Agricole Caprins Ovins de laMartinique

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UNE PREMIÈRE APPROCHEDE LA RENTABILITÉ DEL’ATELIER : LA MARGE BRUTE

La marge brute correspond à ladifférence entre le produit brut et lescharges opérationnelles, elle permetune première appréciation de larentabilité de l’atelier. Mais il faut encoredéduire les charges de structure pourapprécier la rentabilité réelle de l’atelier.

Produit brut : Ventes d’animaux, corrigées des variationsd’inventaire et des achats d’animaux, et Primes affectées à l’atelier(Aide aux petits ruminants, Aide à la fidélisation, etc.)

Charges opérationnelles : Concentrés achetés et prélevés, Achatsde fourrages, Charges de la surface fourragère (engrais, semences,etc.), Frais d’élevage (frais vétérinaires, de reproduction,d’identification, etc.).

Charges de structure : main-d’œuvre (cotisations sociales, salaires),foncier (location, entretien...), bâtiments et matériel (amortissement,entretien...), frais divers (assurances, frais de gestion...), fraisfinanciers, etc.

Acronymes

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE

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Carnet d’adresses« Réseaux d’élevage petits ruminants des Antilles-Guyage »

Guadeloupe Marylène [email protected]

Martinique Frédéric [email protected]

GuyaneThibaut [email protected]

Coordination/animation

Vincent BELLETInstitut de l’[email protected]

Frédéric GALANInstitut de l’[email protected]

LES RÉSEAUX DE RÉFÉRENCES

Les Réseaux de Références sont undispositif partenarial visant à produiredes références technico-économiquessur les systèmes d’exploitation avecélevage des Départements d’Outre-Mer. Ils associent des éleveurs, des ingénieurs et des techniciens desChambres d’Agricultureet des Organisations de Producteursen charge du suivi de terrain, avec l’appui et la coordination de l’Institutde l’Elevage, de l’IFIP, de l’ITAVI etd’IKARE.

Novembre 2012Document édité par l’Institut de l’Élevage -149 rue de Bercy, 75595 Paris CEDEX 12 - www.idele.fr. - PUB IE : 00 12 55 030

SYSTÈMES D’ÉLEVAGE DE PETITS RUMINANTS AUX ANTILLES ET EN GUYANE TÉMOIGNAGES, CAS CONCRETS ET PRÉCONISATIONS

Dans le cadre du programme « Réseaux de références » du POSEI France visant à apporter un appui audéveloppement des filières animales des DOM, cette première publication spécifique aux petits ruminantsprésente des objectifs techniques et économiques qui se veulent réalistes. Ces données issuesd’observations sur le terrain ne constituent pas encore à proprement parler des « cas-types » mais plutôtdes cas concrets : deux naisseurs-engraisseurs caprins de Guadeloupe et Guyane, un naisseur ovin deMartinique.

Ces références sont précédées du tableau de bord de la production de viande de petits ruminants auxAntilles-Guyane : le taux de couverture du marché local est encore très faible. Le document comprendégalement le rappel des conseils fondamentaux et se termine par quelques éléments méthodologiques.

ORGANISATION ET FINANCEMENT

Les Réseaux de Références sont conduits sous l’égide desMinistères de l’Agriculture et de l’Outre-Mer, ainsi que del’ODEADOM. Ils bénéficient d’un financement de l’UnionEuropéenne dans le cadre du POSEI France.

Cré

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