sur fenêtres sur cours f e n ê t r e s cours · mi-temps rÉseaux d’École : décrets en trop...

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f e n ê t r e s sur . cours ( ) ( ) f e n ê t r e s sur . cours SNUi p p Fédération Syndicale Un Carte scolaire plus d’élèves et moins de postes… le cas du Puy-de-Dôme Conseillers pédagogiques le grand écart permanent Jean-Yves Rochex travailler les rapports au savoir des élèves ZEP : QUELLES CLÉS POUR LA RÉUSSITE ? un nouvel élan est nécessaire Carte scolaire plus d’élèves et moins de postes… le cas du Puy-de-Dôme Conseillers pédagogiques le grand écart permanent Jean-Yves Rochex travailler les rapports au savoir des élèves ZEP : QUELLES CLÉS POUR LA RÉUSSITE ? un nouvel élan est nécessaire

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f e n ê t r e ssur . cours( )( )fenêtressur . cours

SNUi p pFédération Syndicale Un

Carte scolaireplus d’élèves etmoins de postes… lecas du Puy-de-Dôme

Conseillerspédagogiquesle grand écart permanent

Jean-YvesRochextravailler les rapports au savoirdes élèves

ZEP : QUELLES CLÉS POUR LA RÉUSSITE ?un nouvel élan est nécessaire

Carte scolaireplus d’élèves etmoins de postes… lecas du Puy-de-Dôme

Conseillerspédagogiquesle grand écart permanent

Jean-YvesRochextravailler les rapports au savoirdes élèves

ZEP : QUELLES CLÉS POUR LA RÉUSSITE ?un nouvel élan est nécessaire

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E d i tl est beaucoup question del’Ecole en ce début d ‘année2004. Un peu comme si à elleseule elle pouvait avoir réponse à

toutes les questions posées à la société.A l’Assemblée nationale, à propos dela future loi d’orientation,Luc Ferry asuggéré de s’interroger sur ce qui achangé depuis les années 80, commel’exigence de mener 80% d’une classed’âge au BAC ou les missions del’Ecole… Certes il faut s’interrogersur les évolutions nécessaires del’Ecole dans un monde en perpétuelleévolution et dont les besoins enformation vont croissant,mais enaucun cas cela ne devra êtrel’occasion de renoncer aux objectifsde réussite et de qualification pourtous les jeunes. La manière dont cesdébats seront tranchés dans lesprochains mois sera doncd’importance. Que proposera t-onpour les élèves les plus en difficulté ?Comment les équipes enseignantespourront-elles mieux faire leur travail ? Loin de renoncer, nouspensons que la période nécessite aucontraire de tout mettre en œuvre pourfaire de l’école un lieu de réussitepour tous les élèves.Cela commence dès la maternelle.Or, les premiers éléments de la cartescolaire montrent que l’on ne prendpas ce chemin et la prochaine rentréescolaire sera difficile dans denombreux départements.Les enseignants doivent faire entendreles exigences qu’ils portent pour tousles élèves et l’action unitaire seranécessaire pour imposer le choix del’école.

Bernadette Groison

( )( )f e n ê t r e ssur . coursfenêtressur . cours

N° 251 27 janvier 2004

ICARTE SCOLAIRE : hausse des ef-fectifs et baisse des postes. L’exemple duPuy de DômeTEMPS PARTIEL : plus seulement desmi-tempsRÉSEAUX D’ÉCOLE : décrets en trop

ZEP : QUELLES CLÉSPOUR LA RÉUSSITE ?regards sur les équipes, lesrésultats, les moyens. ÀMarseille : un projet endirection des parents

ENFANTS VICTIMES : un guidedu ministère de la justiceCONSEILLERS PÉD AGO-GIQUES : une journée de réflexionorganisée par le SNUippPAJE : mise en place au 1 er janvier.

EMPLOI : création d’un CDD« sans durée préfixée ».INTERVIEW : Jean-YvesRochex, professeur en sciencesde l’éducation, s’intéresse auproblème des inégalités.

Dossier

Métier

Réflexions

Actu

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Les C.T.P.D et C.D.E.N se réunisssent. Lac a rte scolaire 2004 est en cours de « fabrication ». Il s’agit de la premièreconcrétisation sur le terrain du budget votépar l’assemblée nationale en nove m b r edernier. Le SNUipp avait alors soulignél’insuffisance des moyens dégagés. Dans lepremier degré, la création de 1500 postespourrait faire illusion si l’on ne rappelaitpas la hausse des effectifs de 54000 élèves.Ce qui se traduit par de vraies inversions detendances dans des académies où depuisplusieurs années la baissedes effectifs étaitcontinue. Commeà Rouen quio b s e rve uneaugmentationde 607 élève s ,une premièredepuis 15 ans.Même chose pour l’académiede Clerm o n tFe rrand (vo i rpage 8). Pas vudepuis 34 ans.Ainsi souvent lesdotations restentn é ga t ives mêmelorsquel’augmentation des effectifs sepoursuit.Le redéploiement des postes n’en seraque plus amer. Cette logiqueadministrative implique defermer par exemple uneclasse en ZEP pourouvrir ailleurs afi nd’accueillir les élèvesplus nombreux. On saitdéjà, par de premierséchos, que lespropositions desinspecteurs d’Académieactuellement à l’étudec i blent plusp a rticulièrement dessecteurs qui vont servirde vivier auredéploiement. Acommencer par l’écolem a t e rnelle qui pourt a n tdevrait accueillir plus à la rentrée. Mais qui

accueillera moins du fait de la log i q u ecomptable qui exclue systématiquement desprévisions, les enfants de deux ans. Lesm oyens de remplacement seront aussigrévés accentuant ainsi de manière plusv i s i ble le problème des classes nonremplacées. L’A.I.S également qui fa i tfigure de vivier traditionnel… D’unemanière générale, cela rendra diff i c i l el’amélioration qualitative nécessaire pourtranformer l’école : plus de maîtres que declasses, temps pour le travail en équipe,moyens pour la formationcontinue…Dans ce contexte, leSNUipp, consulte les

personnels et s’emploie dans lesdépartements à construire la mobilisationnécessaire pour imposer d’autres conditionsde rentrée, gagner des dotations enaugmentation. Il prend les contactsnécessaires pour que des rendez vo u sd’action unitaires aient lieu partout dans lesacadémies. Une grève unitaire premier etsecond degré a été suivie (entre 30 et 50%)dans l’académie de Limoges. Un préavis degrève unitaire est déposé dans l’Académiede Caen pour le 26 janvier. L’intersyndicalede l’éducation se réunira le 27 janvier pour

débattre de l’action à construire.

Pas-de-Calais- 19

Somme- 23,5

Seine-Maritime- 33

Aisne- 39,5

Marne- 15

Ardenne- 19

Meuse- 3

Meurthe-et-Moselle

- 8

Vosges- 9

Haute-Marne- 18

Côte-d’or- 3

Haute-Saône- 3

Doubs- 8

Jura- 19

Haut-Rhin0

Saône-et-Loire

0

Loire0

Loir-et-Cher- 4

Orne- 18

Manche- 11

Sarthe+ 4

Mayenne+ 7

Ile-et-Vilaine+ 23

Finistère+ 20

Côtes-d’Or+ 4

Seine-St-Denis

Seine+ 20 Val-de-

Marne

+ 30

Hauts-de-

Seine

+ 50

+ 2

Morbihan+ 5

Loire-Atlantique

+ 90

Vendée+ 31

Deux-Sèvres+ 7

Vienne+ 14

Charente-Maritime

+ 24

Gironde+ 121

Landes+ 31

Gers+ 2

Hautes-Pyrénées

- 4Arièg e+ 3

Aude+ 20

Hérault+ 87

Gard+ 35

Ardèche+ 11

Drôme+ 20

Hautes-Alpes+ 5

Isère+ 74

Savoie+ 10

Haute-Sa voie+ 34

Rhône+ 70

Ain+ 30

Vaucluse+ 12

Alpes-de-Hautes-Provence

+ 4

AlpeMaritim

+ 34

Var+ 46

Bouches-de-

Rhône

Pyrénées-Orientales

Tarn-et-Garonne

+ 12 Tarn+ 15

Haute-Garonne

+ 76

+ 43

Dordogne0

Lot-et-Garonne

0

Lot0

Aveyron0

Haute-Corse

0

Pyrénées-Atlantiques

0

Lozère0

+ 75

Corrèze- 3 Cantal

- 7

Haute-Loir e- 2

Charente- 3

Guadeloupe- 5

Martinique- 26

Réunion+ 40

Guyane+ 61

Haute-Vienne+ 4

Maine-et-Loir e+ 48 Indre-et-Loir e

+ 11 Cher- 8

Nièvre- 6

Allier- 9

Creuse- 3

Puy-de-Dôme- 6

Indre- 14

Belfort- 3

Aube0

Oise+ 16

Eure+ 3

Seine-et-Marne+ 33

Yonne+ 9

Loiret+ 28

Eure-et-Loire

0

Yvelines0

E s s o n n e96

Va l - d ’ o i s eCalvados

0

- 24

Moselle- 56 Bas-Rhin

+ 19

Nord- 30

Carte scolaire : une hausse en trompe l’œil

Corse-du-Sud

0

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d’enfants sont privés d’éducation dans lemonde selon l’Internationale de l’éduca-tion.

Vous avez signé la pétition ré-clamant dava n t age de moye n spour la re ch e rche et la science ?Po u rquoi ?Comme près de 20 000 cher-cheurs français, je l'ai signéepour deux raisons. La Fr a n c e ,comme la plupart des pays euro-péens, marque un retard énorm een terme d'eff o rt de recherchepar rapport aux États-Unis et auJapon. Depuis deux ans, les cré-dits accordés à la recherche pu-blique sont en baisse (- 20 %pour le CNRS). L’autre raison,c’est la suppression de 550postes dans les organismes de re-cherche, transformés en CDD. Aucun emploin’est créé dans le supérieur, et la recherche pri-vée licencie.

Quelles sont les perspectives pour les jeuness c i e n t i fiques ?Tous les indicateurs montrent que nous man-querons bientôt d'enseignants, de chercheurs,d'ingénieurs, de médecins... Or, au lieu d'en-courager les étudiants à choisir ces carr i è r e s ,on les envoie dans le mur. Les débouchés sontf e rmés et ils ont le choix entre jouer les inter-mittents de la recherche ou s'ex p a t r i e r, alimen-tant ainsi la fuite des cerveaux aux États-Unis.

Avec 1 % de la richesse consa-crée à la re ch e rche publ i q u e, l ego u vernement affirme que l'ef-fo rt public est suffisant et quec'est au privé de combler le re-t a rd de la Fra n c e. Qu’en pen-s e z - vous ?La France finance 25 % de re-cherche militaire, nucléaire etspatiale sur les crédits publics derecherche. À périmètre compa-r a ble aux autres pays, la re-cherche publique civile ne repré-sente que 0,6 % de la richesse.L’objectif de 1 % en 2010 estloin d’être atteint. Quant au privé, il refuse d'aug-

menter le financement de sa propre recherche,déjà trop fa i ble. Il attend tout des aides de «l ' É t a t - P rovidence », et celui-ci s'exécute. Endeux ans, il a été prélevé 600 millions d'eurossur la recherche publique, par baisses et annu-lations de crédits. Dans le même temps, lesaides de l'État à la recherche privée ont aug-menté de 600 millions d'euros.

P ropos recueillis parAnne-Sophie Hass

La pétition : httpp://recherche-en-danger. a p i n c . o rg / a rt i c l e . p h p 3 ? i d _ a r-ticle=147 ; Le site de la recherche en danger : http://recherche-en-d a n g e r. a p i n c . o rg/ ; Le budget 2004 pour la recherche : www. r e c h e r c h e . g o u v.f r / budget/2004/ ; Les organismes de recherche : www. r e c h e r c h e . g o u v. f r / o rga-n i s m / t o u s . h t m

« La recherche se fait massacrerdepuis deux ans »

Henri Audier,du Syndicat national deschercheurs scientifiques(SNCS-FSU) du CNRS,

est chimiste à l'Écolepolytechnique.

Semaine d’action dans les services publicsLa semaine du 20 janvier a marqué le re-tour des mouvements sociaux dans le sec-teur public. Suivant celle d’EDF-GDF quia démarré en protestant contre les projetsde changement de statut avec risque de pri-vatisation, la grève de 24 heures de laSNCF a mobilisé sur le problème des sup-pressions d’emplois, des salaires et surcelui du service minimum. La question deseffectifs est très sensible dans les servicespublics comme à l’hôpital où l’on dénoncela réduction continue de l’offre de soin.

La FSU en congrès à PerpignanLe 4ème congrès de la FSU se tiendra du 2au 6 février à Perpignan. Plus de 800 délé-gués, issus des syndicats nationaux et dessections départementales de la fédération,vont débattre sur les orientations de laFSU pour les trois années à venir. Au pro-gramme, quatre grands thèmes vont êtreabordés : l’avenir de l’éducation, les ser-vices publics et leurs agents, la conquêtede nouveaux droits et l’avenir su syndica-lisme.

« Le plus grand de tous les forums », c’estainsi que le Brésilien Chico Wi t h a ke r, l’undes fondateurs du Fo rum Social Mondial(FSM) de Po rto A l egre, n’a pas hésité à qua-l i fier le FSM de Bombay qui s’est déroulé du17 au 21 janv i e r. Avec plus de 100 000 per-sonnes ayant participé aux manifestations etdébats, le forum a battu des records d’af-fluence. Si près de 70 % des participants ve-naient d’Inde, pas moins de 2660 orga n i s a-tions venues de 132 autres pays du Monde,étaient représentées. Pa rmi elles, plusieursvenaient de France, dont la FSU. Autour desgrandes thématiques abordées par le Fo ru m(droit à l’éducation, accès à l’eau et à la nour-riture pour tous, etc.), les États Unis ont été

mis en cause pour leur politique en Irak, maisaussi dans les domaines de l’économie et del ’ e nvironnement. Montré du doigt aussi lesystème hindouiste des castes au nom duqueltoute une partie de la population est victimede discriminations. S’interr ogeant sur lafaçon dont la réflexion développée au FSMp o u rrait à l’avenir déboucher sur des proposi-tions posées au niveau mondial, le Fo rum deB o m b ay s’est achevé alors que débutait celuiplus guindé de Davos. Le FSM retournera àPo rto A l egre pour sa 5e édition en 2005 ava n tde se rendre dans un pays d’Afrique en 2006.A u p a r avant, à l’automne prochain, se dérou-lera le Fo rum Social Européen de Londres.

Congés des aides-éducateur sLe ministère de l’éducation nationale vientde répondre au SNUipp sur le droit àcongés des aides éducateurs en fin decontrat. Si l’employeur a pris toutes lesdispositions pour que l’aide éducateurspuisse bénéficier de ses congés avant la finde son contrat, celui-ci ne peut choisirentre prendre ses congés ou se les fairepayer. D’autre part, dans le cas d’une finde contrat, l’employeur est tenu d’infor-mer l’aide éducateur de ses dates decongés dans un délai d’un mois au mini-mum. Le ministère confirme qu’un aideéducateur ne peut se voir notifier a poste-riori qu’il était en congés payés pendantdes vacances scolaires.

115 millions

Actu

A Bombay,le plus grand de tous les forums !

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Depuis 1982, les enseignants du 1erd egré étaient les seuls fonction-naires à ne pas pouvoir bénéfi c i e r

de temps partiel autre qu’à mi-temps. Dansle cadre de la loi sur les retraites, les quoti-tés applicables pour le temps partiel dedroit accordé pour des raison fa m i l i a l e s( é l ever un enfant ou aider un parent atteintd’un handicap) dans le 1er degré sont simi-laires aux autres agents de la fonction pu-blique (avec quelques ajustements liés à las p é c i ficité du mode de travail, par demi-j o u rnées non div i s i bles). Depuis le 1er jan-vier 2004, les enseignants concernés peu-vent donc effectuer leur demande pourexercer leur semaine de travail en déduisantdeux, trois ou quatre demi-journées. Cetemps partiel peut également être annualisé(par exemple, un agent peut exercer à 75%de l’année). En ce qui concerne le calcul dela pension, les années à temps partiel (dansla limite de trois ans) seront comptabiliséesà temps complet pour la retraite .

Cet acquis, réclamé depuis longtemps, pré-sente encore des limites, puisque les person-nels faisant une demande pour conve n a n c epersonnelle sont à ce jour exclus du disposi-

tif. Le SNUipp continue d’intervenir pourque cette nouvelle possibilité soit applicabl eà tous.

Temps partiel :du neuf dès maintenant

Laïcité :la communauté éducati ve plutôt réticente

Mercredi 28 janv i e r, Luc Fe rry doitprésenter en conseil des ministresl ’ avant-projet de loi sur la laïcité,

rédigé à la demande du Président de laR é p u blique. A u p a r avant, le 20 janv i e r, il aété auditionné à l’Assemblée Nationale encompagnie du Xavier Darcos. Le Ministrepréconise le port de « turbans inv i s i bles »pour les jeunes filles et range la « pilosité »(NDLR : la barbe) des ados et le bandanaquand ils sont portés « ostensiblement », aurang des signes religieux à proscrire. Il n’ex-clue pas non plus le retour de l’uniform escolaire puisque « rien n’interdit que les rè-glements intérieurs des établissement le pro-posent ». Bref, à vouloir légiférer absolu-ment, on est en train de préparer un texte quiau final risque de s’avérer inapplicable ; ousujet à tellement d’interprétations diff é r e n t e squ’il sera à l’origine de nombreux conflits.

Le 15 janv i e r, le Conseil Supérieur del’Education s’était prononcé en faveur duprojet de loi par 16 voix pour et 9 voixcontre. Le scrutin a été marqué par 16 abs-tentions et 29 refus de vote. Dans son inter-vention, Nicole Geneix a rappelé « l’atta-chement du SNUipp à la laïcité telle qu’elleexiste aujourd’hui en France » et son adhé-sion à « des préoccupations exprimées dansles recommandations de la CommissionStasi » : (destruction des ghettos urbains,accès pour tous à l’Ecole Publique, renfor-cement des valeurs de la laïcité dans l’édu-cation civique, intégration de l’histoire del’esclavage, de la colonisation et de l’immi-gration dans l’enseignement). To u t e f o i s ,elle a estimé que les enseignants souhaitantaborder ce sujet en classe ne possèdent pasles outils pédagogiques et la formation né-cessaire et rappelé que « la laïcité dépend

aussi de la mise en œuvre d’une politiqueéconomique et sociale qui s’attaque aux in-justices ». Si elle a exprimé la volonté duSNUipp « que les jeunes filles ne portentplus le voile » , elle s’est dit convaincue queles enseignants doivent « ch e rcher àconvaincre avant d’interdire. Le plus sou-vent cette démarche a d’ailleurs prévaluavec succès et aucune loi ne pourra se sub-stituer à cette démarche éducative » a-t-ellepar ailleurs souligné. En conséquences, avecla FSU, le SNUipp a refusé de prendre partau vote sur ce projet de loi qui risque destigmatiser une religion et une partie de lajeunesse issue de l’immigration, d’encoura-ger les fondamentalistes comme l’a montréla manifestation du 17 janvier et de réduirela démarche éducative au profit d’une lo-gique répressive.

Il est aujourd’hui possible de travailler à 50, 60, 70 ou 80 % .

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Actu

lopante. Po u rtant les chiffres sont là : 600é l è ves en plus en A u ve rgne. Certes les ef-f o rts pour redynamiser la région clerm o n-

toise ne sont pas négligeables :le tourisme prend autour desvolcans, la formation supérieurese développe avec six écolesd’ingénieurs, des délocalisations(École nationale des Impôts,Centre du machinisme agr i c o l e )et 31 000 étudiants dans les deuxu n iversités, ce qui explique las u rreprésentation des 16-25 ans.

Il est vrai aussi que la ville profite de l’ex o-de rural des départements vo i s i n s .

A l’inspection académique, on est bienconscient de l’évolution démogr a p h i q u e .L’I. A., Jean-Charles Cayla, espère que lahausse des effectifs annoncée pour le Puy-de-Dôme se vérifiera, même s’il veut resterp rudent. En matière de politique départ e-mentale de gestion des postes il est diffi c i l ede penser à moyen et long terme, « pour laraison que le bu d get de l’éducation natio-nale est annuel et que prog rammer des ac-

Malgré la hausse deseffectifs d’élèves, la

diminution de postescontinue dans le Puy-de-

Dôme. Le rural en ferasûrement les frais…

orsque l’Inspecteur d’Académiea communiqué la dotation dépar-tementale pour la rentrée 2004,les syndicalistes ont eu confi r-

mation. De la diminution de postes, hélashabituelle depuis dix ans (- 206), mais ausside la hausse des effectifs : 348 élèves deplus dans le Puy-de-Dôme. La suppressionde 6 postes a paru d’autant plus révo l t a n t e .La hausse des effectifs semble paradox a l edans ce département qui, pour être celuid’un ancien Président de la Républ i q u e ,n’en est pas moins en déclin. L’INSEE pré-voit une perte de 100 000 habitants sur larégion A u ve rgne d’ici 2030, qui ne concer-ne pas, il est vrai, Clerm o n t - Fe rrand même.Ce sont plutôt les zones ru r a l e squi devraient trinquer à l’ima-ge du Cantal voisin (-19 %).Tout, en effet, justifierait cedéclin. La ville de Clerm o n tFe rr a n d, où les classes sontbien peuplées avec une moye n-ne de 27,5 élèves, suffoque deson ancienne mono-industrie.Ici, Michelin était et reste en-core un peu le roi. On naissait Michelin, onr e c evait les allocations familiales Michelin,on allait dans les crèches Michelin, et seulel’école tentait d’échapper à cet ordre pater-naliste. Aujourd’hui, bien qu’en ex c e l l e n t esanté, Michelin emploie moins (13 000 sa-lariés contre 30 000 en 1970) et délocaliseen Roumanie. GIAT, A u b e rt et Duval et lam é t a l l u rgie de Thiers sont dans la mêmeo p t i q u eSi l’on ajoute à cela l’enclavement de la ré-gion entourée de volcans, on ne voit pasvraiment de raisons à une démographie ga-

L

Six postestombés dans

le Puy

La gestion de lacarte scolaire, si elle

s’inscrit dans lec a d re d’objectifs etde priorités, se faitau coup par coup.

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tions ne peut s’env i s ager que dans le cadred’un plan de prog rammation des moyens »précise t-il. Une façon de dire que la gestionde la carte scolaire, si elle s’inscrit dans lecadre d’objectifs et de priorités, se fait aucoup par coup.C’est sur l’école en milieu rural, cette par-tie fragile du département appelée encore àse désert i fi e r, que se porte toutes les atten-tions. Elle représente la moitié de l’eff e c t i fscolarisé du Puy de Dôme quand Clerm o n tFe rrand et sa banlieue scolarisent l’autremoitié. La logique suivie par l’I.A. pour cequi concerne la politique de l’éducation enmilieu rural se veut pragmatique. L’ é t u d edes mesures « se fait au cas par cas. E l l eest toujours guidée par des objectifs péda-gogiques ». 53 % des écoles comptant deune à trois classes, la création de regr o u p e-ments pédagogiques intercommunaux estf o rtement encouragée comme celle de ré-seau ruraux d’éducation. Elle est aussi mo-t ivée par la nécessité de rompre l’isolementdes écoles. Élus et usagers, parfois orga n i-sés en collectifs, pèsent pour la défense dus e rvice public en milieu rural exerçant ainsi

une vigilance supplémentaire.

Les décisions de carte scolaire seront prisespar l’I.A à l’issue de la consultation des or-ganismes paritaires fin janv i e r. Un gr o u p ede travail préparatoire a permis une pre-mière confrontation. ZEP, scolarisation dese n fants du voyage et intégration des enfa n t sen situation de handicap sont les prioritésretenues par l’I.A. qui par ailleurs n’annon-ce aucune fermeture en milieu rural. Unefaçon de porter l’attention sur les transfert sdes populations pauvres du centre ville deC l e rmont qui se vide vers la banlieue. Lesélus SNUipp, de leur côté ne veulent rieno u blier des besoins de l’école et insistentplus particulièrement sur les points fa i bl e sdu Puy de Dôme. A commencer par l’écolem a t e rnelle qui souffre du manque de stru c-tures adaptées. Le trop grand nombre de pe-tites écoles conduit au regroupement desé l è ves d’âge pré-élémentaire dans lesclasses enfantines des écoles élémentairesoù il « n’est pas exceptionnel de tro u v e rdes classes reg roupant toutes les sectionsavec des effectifs de 29 à 33 élèves » té-moigne Michèle Bouchet secrétaire dépar-tementale du SNUipp. Le taux de scolarisa-tion des enfants de 2 ans a d’ailleurs chutéau cours de ces trois dernières années. Lasituation du remplacement ensuite. 40postes ont été supprimés entre 1997 et2000. Quant à l’A.I.S. qui jouit d’une situa-tion « confort a ble » dans la comparaisonnationale, elle sert aussi de viv i e r. Les six postes supprimés feront défaut etaccentueront la logique de redéploiement.Cette logique gestionnaire qui oblige à fer-mer ici pour ouvrir une classe ailleurs, quipour le coup laisse les « objectifs pédago-g i q u e s » de côté.

Gilles Sarr o t t e

Que disent les textes ?

La décision des mesures de carte scolaire appartient à l’Inspecteur d’académie. Elles fontl’objet, durant les semaines qui précèdent d’une consultation des élus, des usagers et desenseignants. Aucune mesure ne peut-être arrêtée sans qu’aient été réunis les organismes pa-ritaires : le C.T. P.D où siègent les élus des personnels face à l’administration et le C.D. E . Noù siègent en plus les représentants des élus et des parents. L’I.A. est tenu de faire connaîtreun mois au moins avant la prise de décision, ses propositions aux maires concernés. Dansnombre de départements, en fonction des choix de transparence et de concertation vo u l u spar l’I. A. peut s’ajouter la réunion de groupes de travail préparatoires (avec les élus despersonnels) aux réunions des CTPD. Et d’autres encore… Dans le Puy de Dôme, parexemple, l’I.A. a choisi de réunir tous les élus concernés par une proposition.

Le 63 en chiffre s

Le Puy-de-Dômecomptait 51 708élèves en 1993 pour 2956 enseignants et 48699 en 2002 pour 2752 enseignants.53% des écoles onttrois classes ou moins,et 18 d’entre ellessont à classe unique .La scolarisation des2-3 ans est passée de36,2% en 1999 à32,7%. Aujourd’hui.153 communes sur470 sont classées enzone rurale isolée parl’INSEE.

A l’inverse dela régionAuvergne,Clermont-Ferrandconnaît unecroissancedémographique(surtout des 16-25 ans).

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Actu

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Retour du congé de mobilitéDès la rentrée 2004, le congé mobilité va enfin être ré-t a bli, suite aux multiples demandes des syndicats.D i s p a ru depuis plusieurs années dans le corps ensei-gnant, ce congé permet aux agents de l’Etat de bénéfi-cier d’un congé d’un an non fractionnable (du 1e r s e p-tembre au 31 août de l’année suivante) pour accéder àun autre corps relevant de la fonction publique (État, ter-ritoriale ou hospitalière) ou de préparer une réorienta-tion professionnelle vers le secteur privé. Un minimumde 10 années de service (y compris les services de nontitulaires) est nécessaire pour pouvoir en bénéfi c i e r.Rémunéré sur la base du traitement complet (sauf boni-fications indiciaires, indemnités liées aux fonctionscomme les directeurs d’école par exemple et indemnitéde logement pour les instituteurs), le congé mobilité ner e q u i e rt pas d’engagement par la suite auprès de l’Etat. Attention tout de même, le congé de mobilité n’est pasé q u ivalent au congé formation, qui lui a un objectif decomplément professionnel sans reconversion et nécessi-te 3 années de service minimum avec une rémunérationà 85 % et une obl i gation à rester dans la fonction pu-bl i q u e .

L’ a ffaire d’Ép i n ay au ministère

Plus de 5000 signatures ont été remises au Ministère parles syndicats reçus ce 21 janv i e r. Xavier Darcos étaitprésent. La lettre unitaire ouve rte aux ministres de l’E.N. a recueilli la solidarité de toute une profession ave cPhilippe Boubet (fenêtres sur cours n°250 du 30/12/03).La délégation a demandé que l’institution exprime unsoutien humain et professionnel auprès de l’enseignant,lui apporte, s’il le souhaite, l’aide juridique dans le cadrede la procédure d’appel. Elle a rappelé la nécessité derenforcer l’aide à apporter aux enseignants placés dansdes situations difficiles, de clarifier les conditionsd ’ exercice des reponsabilités quand les élèves sont en si-tuation d’autonomie, de développer l’information et laf o rmation, l’aide aux victimes, de donner les moye n spour l’encadrement et la surveillance… Des enga g e-ments précis ont été pris par le ministre quant aux aidesà apporter à notre collègue et sur la constitution d’unprochain groupe de trava i l .

La loi sur les retraites est entrée en ap-plication ce 1er janv i e r. La publ i c a t i o ndes décrets d’application pour la fonc-tion publique ( 1 ), a fait resurgir sur le de-vant de la scène le caractère régressif etl a rgement contesté, de certaines dispo-sitions. C'est notamment le cas des bo-n i fications accordées aux femmes fonc-tionnaires pour la naissance ou l’adop-tion d’un enfant. Le gouve rnement a donc choisi de sup-primer la bonification d’un an, prise encompte jusqu’ici pour la durée des ser-vices dans le calcul de la pension, pourles enfants qui naîtront après le 1er jan-vier 2004. Seules les périodes de réduc-tion de l’activité professionnelle oud ’ i n t e rruption pour raisons fa m i l i a l e sseront compensées dans la limite de 3ans. L’ expérience de nos pays vo i s i n smontre pourtant qu’écarter les femmesde l’activité professionnelle est défavo-r a ble au plan économique comme pourle développement de la natalité. Lem o u vement du printemps dern i e rcomme l’intervention syndicale ont per-mis d’apporter de fa i bles corrections enaccordant aux mères qui poursuiv r o n tleur activité professionnelle à tempsplein après la naissance une majorationde la durée d’assurance de six mois quine pourra servir qu’à limiter l’effet dela décote.Pour les enfants nés avant le 1e r j a nv i e r2004, l’octroi de la bonification est dé-s o rmais conditionné à une interru p t i o n

de l’activité professionnelle. Celle-cidoit être intervenue pendant l’activité entant que fonctionnaire ou pendant la pé-riode d’études (1). Les deux parentsp o u rront en bénéficier à conditionqu’ils se soient arrêtés de travailler deuxmois lors de la naissance de l’enfa n t .C’est le plus souvent le cas des mères(congé de maternité), presque jamaisdes pères.Ainsi des milliers de femmes qui ont eudes enfants avant d’accéder à la fonctionp u blique voient leurs droits disparaître.Par ailleurs, ce dernier mécanisme misen relation avec la décision prise en2003 d’étendre le bénéfice de l’alloca-tion parentale d’éducation au premiere n fant (L’APE avait déjà été étendue au2e e n fant en 1994) confi rme la vo l o n t édu gouve rnement d’inciter les femmes àse retirer du marché de l’emploi pours’occuper des enfants (l’APE est tou-chée à 99 % par les mères). Si l’on additionne les mesures défavo-r a bles aux femmes (allongement de ladurée de cotisation qui pénalise dava n-tage les carrières courtes, régression oudisparition des mécanismes compensa-teurs comme la bonification pour en-fant), la loi sur les retraites s’avère par-ticulièrement pénalisante pour lesfemmes, très nombreuses dans la fonc-tion publ i q u e .

Gilles Sarr o t t e(1) à condition que la période entre l’obtention dudiplôme et la date de recrutement soit inférieure à2 ans.

Retraites :pas tout bonif pour les femmes !

Départ en retraite avec paiement immédiat de la pensionDébut janvier la presse s’est fait l’écho des décisions des Tribunaux adminis-tratifs permettant à des enseignants, pères de trois enfants de partir en retraiteavec le paiement immédiat de leur pension. Ces décisions font suite à des re-cours engagés par ces derniers demandant à bénéficier d’un arrêt de la Cour deJustice Européenne (arrêts Griesmar et Mouflin) sur l’égalité des sexes. La loisur les retraites, entrée en application le 1er janvier 2004, ne modifie pas la dis-position antérieure, c’est-à-dire la possibilité de faire valoir pour les mères detrois enfants et plus leurs droits à retraite après 15 ans de services, avec paie-ment immédiat de la pension. Il est donc toujours nécessaire d’effectuer un re-cours auprès du tribunal administratif pour les pères qui veulent bénéficier decette décision. Les sections départementales du SNUipp qui ont déjà soutenunombre d’enseignants dans leur démarche, tiennent à disposition les modèlesde lettre pour le recours.

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Al’occasion du déplacement en DOMde Xavier Darcos en décembre pourla synthèse du débat sur l’école, le

SNUipp a décrit les difficultés que ren-contre l’école en Guyane et a fait 30 propo-sitions pour lutter contre l’échec scolaire.Le ministre s’est engagé à faire une évalua-tion sur les internats et à créer un observa-toire scolaire départemental pour recenserles enfants non scolarisés dans les 1er et 2nd

degrés. Une mission interministérielle suiteà la grève de 9 semaines des enseignantsguyanais en janvier/février 2001 avait pré-conisé la construction de 66 classes par and’ici 2006 dans le cadre d’un plan de rattra-page (rapport Ronchin). Pour la premièrefois, un financement de 8 millions d’euros aété accordé cette année, mais le coût globalestimé s’élève à 22 millions d’euros, et lescommunes ne disposent pas de moyens suf-fisants pour compléter le budget nécessaire.Dans d’autres cas, la construction d’écoles àp r oximité des lieux d’habitation estconfrontée à des problèmes d’infrastruc-

tures et notamment à l’absence de raccorde-ment aux réseaux d’eau et d’électricité oude logements pour les enseignants.L’inadaptation des structures d’accueil, lestransports difficiles — le long des fleuves,en pirogue —, la situation précaire de la po-pulation, la sous-scolarisation accrue, la dé-mographie croissante, l’inadaptation de laformation initiale, tout autant que continue,des enseignants au public concerné, nonfrancophone à plus de 50 % et en retardd’un an au moins à 64 %, font de la Guyaneun département de plus en plus touché parl’échec scolaire. Les propositions duSNUipp pour améliorer les conditions descolarisation des enfants guyanais, rappe-lées lors du débat sur l’école progressenttrop lentement. Et nous sommes encore loind’atteindre l’égalité de formation sur tousles lieux du territoire français, les DOM-TOM étant plus particulièrement touchéspar les manques cruciaux de moyens…

Christelle Mauss

Scolarisation en Guyane :retard au décollage

L’état débloque 8 millions pour construire de nouvellesécoles en Guyane où 4 000 enfants de 6 à 11 ans ne sontpas scolarisés faute de transports ou d’établissements.Un investissement insuffisant pour rattraper le retard.

Le projet de loi pour l’égalité desdroits des personnes handicapées,présenté en Conseil des ministres le

9 décembre vient d’être examiné auConseil Supérieur de l’Education. Cetteloi était très attendue. Le SNUipp a ex p r i-mé son accord avec les principes qui ontdicté l’élaboration de ce texte. Le premierd’entre eux est celui de la non-discrimina-tion pour l’accès aux institutions, au cadrede vie, à la formation, à l’emploi, aux loi-sirs et à la culture. Cela répond àquelques-uns des problèmes abordés lorsd’une journée d’étude organisée par laFSU le 19 novembre dernier (cf FSC n°250). Le projet de loi affi rme aussi le droità la compensation. Les principes étantavancés, la grande révision de la loid’orientation de 1975 en faveur des per-sonnes handicapées, n’aura pas lieu pourautant. Le SNUipp juge le projet de loi dé-c evant car il se fi xe des ambitions mo-destes et reprend, en les aménageant, desdispositions existantes. Il reste très frileuxquand il s’agit d’imposer l’attribution dem oyens ou d’aides. A noter aussi que sonfinancement est assuré par la suppressiond’un jour férié, disposition évidemmentcontestée par le SNUipp. Le droit à la sco-larisation des enfants handicapés est réaf-fi rmé mais rien sur l’obl i gation d’orga n i-ser l’accessibilité à ce droit. L’ o bl i ga t i o nd ’ a c c u e i l l i r, si elle s’est imposée aux en-seignants, n’est toujours pas accompagnéedes conditions de sa mise en œuvre : AV Sen nombre insuffisant, manque de form a-tion, aménagements et équipements deslocaux inexistants... La refonte de laCDES et de la COTOREP dans une com-mission unique ne s’accompagne pas deprécison sur son fonctionnement. Il y a làun réel risque de voir se prolonger les dé-lais d’attentes insupport a bles pour les fa-milles. Dans tous ses aspects, ce projet deloi manque donc de propositions préciseset de garanties de faisabilité.

L a u r ence Char t i e r

Handicap :de beaux principes

mais peu demoyens

Les déplacements en pirogue :

un obstacle à lascolarisation.

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«Le SNUipp est opposé aux projets ded é c rets sur les réseaux et coord o n-n a t e u rs d’écoles ». C’est en sub-

stance ce que le syndicat a dit au Ministère,reçu en audience le 16 janv i e r. En décidant def o rmaliser le plus possible un statut pour leréseau d’école et le coordonnateur, le ministè-re manifesterait-il la volonté d’engager l’éco-le dans la voie d’une évolution vers le statutd ’ E . P.L.E ? En modifiant les textes actuels surla direction et le fonctionnement des écoles,les projets de décrets placent en effet sur unpied d’égalité la fonction de directeur et cellede coordonnateur de réseau et de la mêmefaçon le fonctionnement de l’école et le fonc-tionnement des réseaux d’écoles. Les secondsp o u vant à terme se substituer aux premiers ?De premiers échos venus des départ e m e n t sattestent de la volonté de certains inspecteursd’Académie de restructurer l’école dans lecadre de la carte scolaire. Sa préparation enSeine Maritime est un bel exemple d’une ten-t a t ive d’application anticipée des projets dedécrets sur les réseaux. « Engager un plan dere s s e r rement des lieux de scolarisation… ete n gager résolument un plan pluriannuel demise en réseaux des écoles, tant en milieur u ral qu’en milieu urbain ». Les « axes de lapolitique départementale de gestion desm oyens » d é finis par l’Inspecteur d’académiese passent de commentaire. Concoctés sansc o n c e rtation, ils rencontrent une oppositionunanime des parents, des enseignants et desélus.

Avec 33 postes en moins pour le départ e m e n tet 144 élèves de plus, la section départ e m e n-tale du SNUipp estime que dans ce contex t e ,« les postes de coord o n n a t e u rs ne pourro n tê t re créés qu’en fermant des postes classes ».Dans le cadre de la carte scolaire, le SNUipps’opposera à toute application anticipée desprojets de décrets sur les réseaux et s’assuraque tout regroupement ou fusion d’écoles,toute constitution de Réseau rural d’éducation(R.R.E) repose sur une démarche vo l o n t a i r ep o rtée par le terrain qui s’appuie sur des déci-sions de conseils des maîtres et d’écoles et sur

une définition des missions de coordinationde réseau qui ne se substituent pas à celles desdirections de chaque école…La possibilité de mise en réseaux des écolesexiste aujourd’hui, notamment dans le cadredes R.R.E (circulaire de 1998). Lorsqu’elle

s’appuie sur une dynamique locale et sur unevolonté largement partagée, ce qui estd’ailleurs préconisé par les textes, elle perm e td ’ a p p o rter des réponses aux problèmes spéci-fiques de l’école rurale, notamment la néces-sité de rompre l’isolement et de mutualiser lesm oyens. Si l’intercommunalité peut favo r i s e rcette mutualisation et permettre même dansc e rtains cas l’accroissement des ressources del’école, elle ne résoudra pas le problème de-venu criant des inégalités entre écoles. LeSNUipp a rappelé au ministère la nécessitéd ’ é t a blir un cahier des charges national défi-nissant l’équipement indispensable au fonc-tionnement de chaque école et la mise enœuvre d’un système de péréquation.Dans l’immédiat, le SNUipp informe et enga-ge à débattre largement avec les enseignants,les parents et les élus des évolutions env i s a-gées par le gouve rnement pour construire lesmobilisations nécessaires afin d’obtenir dest extes qui répondent véritablement aux be-soins de la direction et du fonctionnement del ’ é c o l e .

Gilles Sarr o t t e

Réseaux : décrets en trop !

L’homophobie existe encore aujour-d’hui en France. L’école ne peutrester à l’écart de ce phénomène

alors qu’en son sein des jeunes sec o n s t ruisent dans la honte une personnali-té et une sexualité cachées. Notons quel ’ h o m o s exualité n’a été dépénalisée enFrance qu’en 1982 et qu’il faut attendre1993 pour que l’OMS la raye de sa listedes maladies mentales. Il est encore né-cessaire de faire évoluer les représenta-tions. Prévenir l’homophobie concern eaussi l’éducation quand il s’agit de per-mettre aux élèves de porter un regard neuf,critique, débarrassé des préjugés de l’opi-nion commune. L’ e n gagement du SNUipp

contre l’homophobie participe de sa vo-lonté de contribuer à établir l’égalité desdroits de toutes et de tous. Un gr a n dnombre de collègues concernés n’ont pasd’autres choix que de rester dans l’ombre.L’ a m a l game entre pédophilie et homo-s exualité fait encore peur. Un groupe det r avail s’est créé à la FSU pour prendre encompte toutes ces réalités. Il est à l’écoutedes situations individuelles difficiles queles enseignants peuvent rencontrer et en-tend être à l’initiative de réflexions plusgénérales sur le sujet. On peut rappeler iciqu’il est possible de le contacter en é c r ivant à l’adresse suivante : homopho-b i e @ s n u i p p . f r

Prévenir l’homophobie

Les projets de décret ministériels veulent instituer les réseaux d’école en modifiantle statut de la direction et le fonctionnement de l’école

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Dossier

Uprès un silence ministériel pesant,une circulaire du mois de septembredéfinit pour l’éducation prioritaire

« des objectifs et des méthodes pour luttercontre la fracture scolaire et élaborer lescontrats de réussite scolaire ». Ses préconi-sations s’appuient sur un bilan des précé-dents contrats portant sur la période 1999-2002 réalisé par l’administration et selon le-quel, s’il est difficile d’évaluer qualitative-ment l’effet ZEP sur la réussite des élèves,le dispositif n’est pas remis en cause (lirepages 17 et 18). « Il faut avoir pour les en-fants des secteurs défavorisés en raison deleur environnement social, économique etculturel les mêmes exigences et ambitionsque sur l’ensemble du terri-toire », réaffirme la note mi-nistérielle. Puis elle fixe lesprincipales priorités : cen-trer les activités sur la classeet les apprentissages sco-laires, assurer la maîtrise dela langue, de la lecture et del’écriture, assurer la conti-nuité des apprentissages del’école à la fin du collège enconduisant les élèves versune orientation positive ,renforcer la relation école-familles et d’éducation à lacitoyenneté, stabiliser les équipes et accom-pagner les enseignants.La circulaire affirme des principes ambi-tieux, déjà énoncés depuis fort longtemps,mais ne résout pas un problème de taille :pour les enseignants, les contrats de réussi-te restent le plus souvent un acte adminis-tratif ne s’accompagnant pas des moyensnécessaires. Exemple : la scolarisation des 2 ans est préconisée par les textes, notam-ment dans les ZEP, comme moyen de pré-

vention de l’échec scolaire. Or le taux descolarisation précoce reste peu élevé et vaen diminuant, étant passé de 35 % en 1989à 32 % en 2002 toutes écoles confondues.Les ZEP ne sont pas épargnées. Alors qu’ily avait une différenciation très nette par lepassé, on constate sur le terrain une tendan-ce au relèvement de l’effectif moyen parclasse en ZEP se faisant au détriment de lascolarisation des plus jeunes. La nouvellecarte scolaire ne permet pas d’envisager unretournement de situation, bien au contraire.Le ministère appelle aussi travailler avec lespartenaires que sont les collectivités localespour la mise à disposition de locaux adaptéset de personnels spécialisés. Ces partena-

riats peuvent mettre enœuvre des dispositifs parti-culiers tels ceux liés à la po-litique de la ville, auxGrands Projets de Ville là oùil en existe, etc. La volontédes collectivités et lesmoyens qu’elles mettent enœuvre sont alors déterm i-nants.

Autre sujet passé sous silen-ce, celui de la carte des ZEPet REP redéfinie en 1998. Depuis, 20 % des élèves y

sont scolarisés avec de fortes disparitésd’une ZEP à l’autre. La notion de priorité at-elle toujours un sens ? La circulaire nepose pas la question de la pertinence decette carte aujourd’hui, mais préfère parlerde recentrage des moyens supplémentairessur des projets pédagogiques précis, sur lesterritoires les plus défavorisés et sur les éta-blissements les plus en difficulté ou quiréussissent. « On constate que par rapport àla carte précédente les ZEP sont plus mar-

Malgré leur fortinvestissement,les

équipes enseignantesde ZEP risquent un

essoufflement quimettrait en cause la

pérennité des projets.Un nouvel élan est

absolument nécessaire.

Dossier réalisé parLaurence ChartierCéline Lallemand

Pierre MagnettoChristelle Mauss

Gilles Sarrotte

" La politique ZEP nepeut être efficace que siparallèlement on met en

place d’autres actionsen faveur de la mixité

sociale " précise AgnèsVan Zanten, del’observatoire

sociologique duchangement du CNRS

ZEP : quelles clefpour la réussite ?

ZEP : quelles cléspour la réussite ?

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quées socialement », affirment Anny Alineet Jean Claude Emin du M.E.N. La questionde la mixité sociale, une des conditions de laréussite du dispositif, n’est pas évoquée. « La politique ZEP ne peut être efficace quesi parallèlement on met en place d’autresactions en faveur de la mixité » préciseAgnès Van Zanten, de l’observatoire socio-logique du changement du CNRS (lire page19) rappelant « qu’entre 75 % et 80 % de cequi se passe dans un établissement est dé-terminé par les caractéristiques sociales etscolaires du public à son entrée ». Autantd’oublis qui font douter de la réelle volontépolitique : quand le ministre évoque « lafracture scolaire », il ne dit pas un mot surles ZEP…

La sociologue plaide aussi pour un renfor-cement de l’efficacité pédagogique des pro-jets par un accompagnement plus importantdes enseignants. Sentiment partagé parl’équipe de l’école d’application desAccoules à Marseille (lire page 16). Danscette école, certes un peu atypique, on re-trouve quelques uns des ingrédients simi-

laires à l’ensemble des écoles où le disposi -tif ZEP réussit selon le rapport Simon-Moisan de septembre 1997 sur les détermi-nants de la réussite scolaire en ZEP : exis-tence d’une équipe véritable et solidaire parune cohérence dans les exigences, environ-nement à taille humaine...Mais bien souvent, les enseignants de ZEPse sentent bien esseulés d’autant qu’ils sontnombreux à débuter (lire page 18). Le

risque aujourd’hui c’est de voir s’essoufflerles équipes, de mettre en cause la pérennitédes projets. Un nouvel élan est absolumentnécessaire. Des moyens sont indispensablespour soutenir le travail des équipes avec dutemps de concertation, de la formation, plusde maîtres que de classes, et un accompa-gnement par des personnels dans l’élabora-tion, la conduite et l’évaluation des projets.

Les partenariats ont leur placeAu cœur des projets élaborés dans ces quartiers, les coordonnateurs REP consacrent unebonne partie de leur temps aux relations avec les acteurs de la politique de la ville (contratsde ville, CEL, ...). C’est en matière de prévention et dans un esprit de cohérence et decontinuité éducative que les actions de partenariat sont montées et financées. Des projetspasserelles entre écoles maternelles et structures petite enfance, des lieux réservés aux pa-rents, des dispositifs d’aide aux devoirs, des échanges avec les PMI en matière de préven-tion sociale ou sur la santé... sont autant d’actions engagées dans le cadre de partenariats.L’idée que l’éducation est une responsabilité qui doit être partagée prend corps dans cesprojets. Mais le rôle et les compétences de chacun doivent rester bien définis. Par ailleurs,le partenariat ne se décrète pas mais se construit pas à pas et l’on remarque souvent qu’ilrepose sur la volonté de personnes particulièrement motivées.

Pour soutenir le travail des équipes,des moyenssont nécessaires

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Dossier

M a r seille : une école au dessus du P a n i e r

Ce n’est pas au milieu des barres d’unecité mais au sommet du vieux quart i e rmarseillais du Panier que se trouve

l’école des Accoules, avec vue imprenable surle Vieux Po rt et la Bonne Mère. Ses ensei-gnants ne sont pas des débutants, ils ont tousentre 15 et 30 ans d’ancienneté. C’est, de plus,une école d’application. Combinaison d’in-grédients plutôt rare en ZEP, qui n’est passans incidence sur son climat et ses projets .L’origine populaire et les difficultés maté-rielles des habitants du quartier ne font pour-tant pas de doute, ne serait-ce que de voir lavétusté générale des immeubles qui bordentses ruelles étroites. Vétusté qui n’épargne pasl’école dont la moitié du toit s’est écrouléedans la cour — pendant les vacances... LePanier s’est peuplé par les vagues successive sd ’ i m m i gration italienne, espagnole, algérien-ne, comorienne et plus récemment des pays del’Est de l’Europe. La plupart des élèves nonfrancophones de l’école sont issus des deuxd e rnières vagues d’immigration. La lente ré-habilitation du quartier attire cependantquelques artistes et classes moyennes intro-duisant une touche de mixité sociale.L’équipe pédagogique récente (les plus an-ciens sont là depuis 98), a décidé de releve rles défis de l’éducation prioritaire. D’abord ent r availlant la cohérence. Petit à petit s’harm o-nisent les méthodes, en lecture et en mathé-matiques, les livrets d’évaluation et les règlesdisciplinaires des sept classes. Les élèves arr i-vent directement dans leur classe. « Ils ne sera n gent plus dans la cour pour monter enrang et dans le bruit. On commence la journéeen douceur », commente Béatrice A u d i b e rt ,enseignante de CE1, avouant qu’elle n’y ava i tjamais songé avant. Chacun puise dans ce qu’il a vu dans sa car-rière, pour le proposer aux autres. A i n s i ,Corine Lefort a d’abord cherché, dans sa clas-se, à recevoir chaque parent d’élève chaquetrimestre, en présence de l’enfant, pour faire lepoint sur ses apprentissages, avant d’élarg i rl ’ expérience, lorsqu’elle est devenue directri-

ce il y a trois ans. « On n’a rien inventé, com-m e n t - t - e l l e, mais encore fallait-il le mettreconcrètement en place ! » À présent centraledans le projet d’école, l’idée marche puisque85% des parents sont venus (la totalité en CPet CE1). « Ils ont parfois eu peur au débu t ,mais rien ne les intéresse plus que la réussitede leur enfant », assure Corine, ajoutant qu’ilss’y retrouvent mieux que dans les réunions declasse ou les fêtes de l’école. L’objectif de cesrencontres est d’expliquer ce qu’on fait àl’école et en quoi ils peuvent aider leur enfa n t ,avec des gestes si la langue ne le permet pas.« Notre mission ce n’est pas d’aimer lesélèves, c’est qu’ils apprennent, c o m p l è t eBéatrice, comme on attend autre chose des pa-rents à l’école que de savoir faire de bons gâ-teaux ! ». Un programme basé sur la confi a n-ce mutuelle, que Lucie Croce, concierge del’école et enfant du Pa n i e r, contribue à nourr i r.Sur les élèves, premiers à solliciter leurs pa-rents, l’effet est parfois magique « nous voire n s e m bl e, relie leurs deux mondes », analy s eCorine avant de relater comment la petite Zoras’est d’un coup lancée dans la lecture après

avoir entendu sa mère, comorienne non lectri-ce, manifester son envie qu’elle réussisse. Cet r avail avec les parents a son pendant sur leq u a rt i e r, en particulier avec le Centre social etle projet « coup de pouce » monté sur l’école.Chaque soir après la classe, un petit gr o u p ed ’ e n fants de CP et CE1 bénéficie d’une ani-mation par le centre autour de la lecture, à la-quelle les parents participent régulièrement.Laura, nouvelle AE, est l’animatrice « coup depouce » de l’an dern i e r.La « bouteille », comme la solidité de l’équi-pe, est ce qui permet aux enseignants desAccoules de se centrer sur les apprentissagesde leurs élèves quand les plus jeunes collèguessont mis en difficulté par la gestion du com-p o rtement. Mais cela ne les empêchent pas dedéplorer une certaine inutilité de la « papera s-serie » ZEP quand manquent tant de person-nel spécialisé, d’aide médicale ou même tech-nique (la réparation du toit et de la cour traî-nent pour le moins). Là, comme ailleurs, dessituations familiales douloureuses ex i g e r a i e n tp o u rtant prévention et suivi. Pédagogie et mo-t ivation ne peuvent pas tout.

A l’école des Accoules,dans le quartier historique du Panier, chaque parent est reçuune fois par trimestre. Un dispositif au cœur du projet d’école, porté par une équipecentrant son travail sur les apprentissages.

A l’école d’application des Accoules,une équipe solidaire et cohérente dans ses exigences.

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S’appuyant sur le bilan des contrats deréussite 1999/2002, le ministère de l’édu-cation nationale a défini l’orientation quidevra être suivie pour les prochains. Pourcette seconde vague, c’est essentiellementl’amélioration des résultats scolaires qu’ilfaudra viser. « Le net recentrage sur les ap-prentissages scolaires déjà amorcé » devraêtre renforcé. Ce bilan note aussi que « nombre d’actions engagées l’ont été surle périphérique de l’école au détriment ducœur de la classe ». Une circulaire du 11 septembre 2003 du ministère de l’édu-cation nationale rappelle que « le chantierde l’éducation prioritaire est fondamentalpour réduire la fracture scolaire ». Maiselle oriente aussi la répartition des moyenssupplémentaires en direction des territoiresles plus défavorisés et « d’un accompagne-ment de ceux qui réussissent ». La réalité

est souvent bien différente. La plupart dutemps, ces contrats n’en sont pas véritable-ment puisqu’ils n’engagent pas l’adminis-tration sur des moyens supplémentairesmais sur des moyens existants. Ils n’appor-tent pas d’améliorations concrètes signifi-catives pour les équipes de ZEP ou REP.Et, même s’il convient de valoriser ce quimarche, le soutien des équipes et des éta-blissements en difficulté permettrait cer-tainement d’obtenir de meilleurs résultatset d’atteindre les objectifs définis de « l’égal accès de tous au savoir ». SelonMartine Kherroubi, directrice du centreAlain Savary de l’INRP, recentrer l’ensei-gnement en ZEP sur les apprentissages « ne peut pas rester un slogan. Cela de-mande un travail d’accompagnement desenseignants, d’évaluation et de suivi ».

Coordonateur : c’est pas si facile !Manque de temps,de moyens, de soutien de la hiérarchie, même avec la meilleure volonté du monde,animer la ZEP n’est pas toujours évident.Exemple dans L’Indre-et-Loire.

Dans l’agglomération de Tours, Saint-P i e rr e - d e - C o rps fait figure d’an-cienne cité « cheminote » avec son

i m p o rtant centre de triage et sa gare T G V.Elle abrite une des ZEP de l’Indre-et-Loire,la ZEP Jacques Decour née avec le lance-ment du dispositif d’éducation prioritaire en1981. Il faut dire que le quartier de LaRabaterie accueille près de la moitié de lapopulation locale et concentre le plus gr a n dnombre de logements sociaux du secteur. Lamixité ne se fait guère au niveau des établ i s-sements scolaires.Sylvie Lenoble est la coordonnatrice de cetteZ E P. Elle enseigne en maternelle et disposed’un quart de décharge pour organiser sont r avail de coordination. « Mon souci est dep e r m e t t re à chaque enseignant de participerà l’élab o ration des objectifs de la ZEP », ex-plique-t-elle. Mais pour y parve n i r, leschoses ne vont pas toujours de soi. Il fa u tjongler avec les emplois du temps, éviter quece travail ne prenne sur la concertation parailleurs absolument nécessaire à l’animationdu travail des équipes dans leurs écoles res-p e c t ives. Pour libérer du temps, elle tented’obtenir des remplacements. « Mais,constate-t-elle, le manque de volonté de l’IAà accompagner l’élab o ration des projets set raduit par des difficultés à impliquer le

maximum de personnes. Et puis, le suivi desrelations partenariales passe au second planfaute de temps. Je me consacre d’ab o rd à lamise en place des formations demandées parles enseignants. Cela réclame un travail ad-

m i n i s t ratif très pesant, mobilisant un gra n dn o m b re d’heures ». Et pour elle, « il est horsde question d’y re n o n c e r, car c’est aussicomme cela que se construit la cohére n c eéducative et la liaison inter- d egrés, avec lec o l l è ge en particulier ». Là encore, les pré-occupations de la coordonnatrice ne répon-dent pas vraiment aux priorités de l’acadé-mie : « pour 165 enseignants de la ZEP,seules 15 places sont disponibles en fo r m a-tion ».Par ailleurs, Sylvie estime que les équipes dela ZEP souffrent de l’absence d’outils d’éva-luation. « Je souhaiterais plus d’accompa-gnement de la part de pro fessionnels exté-r i e u rs afin d’engager une réflexion collecti-ve pour la construction d’outils pro p re sd’évaluation ». Elle voudrait aussi un re-centrage sur les missions d’apprentissage etsur la prévention dans la petite enfance no-tamment. Un premier pas a déjà été fait ave cla création de classes passerelles. Mais beau-coup reste encore à faire et Sylvie a parfoisle sentiment de ne pas être soutenue parl’institution.

Recentrage des mo yens de l’éducation prioritair e

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Dans son ouvrage sur l’état des ZEP, le chercheur, Patrick Saramon,dresse le portraitde ces enseignants. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations et leurs aspirations ?

avec le tissu associatif et leur approche so-cialisante du champ pédagogique, prenantainsi leurs distances avec les axes institu-

Ces enseignants de ZEP ont les mêmesorigines sociales que leurs collègueshors ZEP , mais sont un peu moins

féminisés et plus syndiqués qu’eux. D e u xtraits les caractérisent plus particulièrement :la jeunesse et une forte rotation profession-nelle. En ZEP, 1 enseignant des écoles sur 5 a moins de 30 ans (26 % en collège),contre 12 % ailleurs. Et plus de la moitiéd’entre eux est sur son poste depuis au plus5 ans. Dans son livre*, Patrick Saramon,chercheur associé au CERS à l’unive r s i t éToulouse-Le-Mirail, analyse que les pos-tures des enseignants diffèrent selon que lacréation de leur ZEP est antérieure ou posté-rieure à la loi de 1989. La « pre m i è re génération » d’enseignants deZEP a fréquemment choisi d’y travailler etd’y rester. Elle est celle de l’ex p é r i m e n t a-tion, inscrite dans la logique de réductiondes inégalités propre à la création des ZEP.Ses enseignants ont maintenu leurs relations

tionnels prescriptifs de ces zones aujour-d’hui. Néanmoins, leur moindre présencehors temps de travail qu’hier, traduit un es-s o u fflement et un certain scepticisme. Leurd é p a rt, considère Patrick Saramon, marq u e-ra un tournant négatif dans la dynamique desZ E P. La « seconde génération » des ensei-gnants de ZEP s’inscrirait davantage « dansune logique de régulation (intégration) de lajeunesse dans les quartiers sensibles », su-bissant l’effet du discours sur la « crise » d e sbanlieues. Mais c’est aussi le nombre impor-tant de débutants dans les écoles de ZEP, quibouscule et ranime la flamme pédagog i q u ed’équipes éducatives un peu « mises en ro u-tine » en permettant des « micro - ch a n ge-ments ». Globalement, faute d’y être asso-ciés, les acteurs de terrain se sentent éloi-gnés des structures institutionnelles ZEP(près du quart ignorent l’organisation decelle où ils exercent). Ils portent néanmoins,à 60 %, un avis positif sur la politique d’édu-cation prioritaire, plus « pour l’idéal de jus-tice scolaire qu’elle sous-tend que par sesprincipes d’action et son efficacité ».

* Panser ou repenser les ZEP, de la « discrimination po-sitive » au recul institutionnel, l’Harmattan, 2003.

Quisont ces enseignants ?

Dossier

La réussite des élèves : des résultats à nuancerUn constat s’impose à propos de la réussite des élèves de l’éducation prioritaire. Les écart sentre les élèves de ZEP et hors ZEP, appréciés aux évaluations nationales, restent du mêmeordre au fil des années. Selon les chiffres du Ministère de l’éducation nationale, les réponsesdes élèves à l’évaluation nationale de septembre 2003, montrent un taux de réussite plus fa i bl ede 8,6 points aux épreuves de français à l’entrée en 6è m e pour les élèves de ZEP comparative-ment aux élèves hors ZEP. Ce taux est de 10,7 points au CM2, toujours en défaveur des élève sde ZEP. Pour les items de mathématiques, le score de réussite des élèves de ZEP est de 52,8 % contre 63,1 % hors ZEP en début de collège et de 59 % contre 66 % au CM2. On peutdonc conclure, qu’en moyenne, les élèves de ZEP réussissent moins bien que les autres.Cependant, l’interprétation de ces chiffres mérite aussi d’être nuancée. Il ne s’agit tout d’abordque d’une tendance générale. Tous les élèves de ZEP ne sont pas fa i bles et environ 10% d’entreeux se situent parmi les 20% ayant les meilleures performances au niveau national. Ces scoresm oyens cachent aussi des réalités très différentes selon les établissements. D’autre part, on neconstate pas de dégradation signifi c a t ive des acquis des élèves dans les ZEP dans un contex-te où les indicateurs d’environnement social (emploi, habitat...) se sont dégradés. Ceci amènele ministère à conclure, dans le bilan des contrats de réussite effectué en 2003, que l’effet édu-cation prioritaire reste opératoire. Il est par ailleurs toujours aussi difficile d’évaluer l’évo l u-tion probable des résultats scolaires des élèves de ZEP, si celles-ci n’avaient pas été mises enplace. L’approche quantitative de l’apport de la politique des ZEP sur les élèves, par le biaisdes chiffres sur les résultats scolaires, montre donc un bilan mitigé. Ce seul prisme est cert a i-nement insuffisant pour apprécier les effets, en termes plus qualitatifs, de l’éducation priori-t a i r e .

La jeunesse, une des caractéristiques des enseignants en ZEP.

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« Un accompagnement plus important est nécessaire »

Agnès Van Zanten est sociologue à l’Observatoire sociologique du changement du CNRS. Elle expliquece qui, selon elle, favorise la réussite en ZEP.

La politique de " discrimination positive ",des ZEP conçue à l’échelle d’un territoires’est–elle avérée pertinente ?Il n’existe aucune étude de trajectoired ’ é l è ves qui ont fait toute leur scolarité enzep que l’on aurait pu comparer à celled ’ é l è ves hors ZEP. Il n’a pas été donné depriorité à ce type d’évaluation. La politiqueZEP s’est démultipliée en une très gr a n d eh é t é r ogénéité de politiques sur l’ensembl edes zones. Il y a donc une grande diffi c u l t éà porter un jugement global. Dans cert a i n e szones la mobilisation est très fa i bl e ,contrainte, fondée sur des projets qui ontpeu de liens avec une amélioration de laréussite des élève s .

La mixité scolaire a reculé dans nombre deZ E P. Le maintien de l’hétérogénéité est-ilun atout pour les élèves les plus en diffi-culté ?La politique ZEP ne peut être efficace quesi parallèlement on met en place d’autresactions en faveur de la mixité. On sait au-jourd’hui qu’entre 75 et 80 % de ce qui sepasse dans un établissement est déterm i n épar les caractéristiques scolaires et socialesdu public à son entrée. La marge d’actionest étroite. La politique ZEP ne peut-êtrequ’un point d’appui à d’autres politiquesqui favorisent la mixité et réduisent les ef-fets négatifs de la ségr é gation. Ces eff e t sdus au regroupement des publics en diffi-culté, ou de certaines catégories sociales oude publics issus de l’immigration, jouentmême lorsque se fait un travail ex t r a o r d i n a i-re dans les ZEP.Quand on regroupe les élèves en diffi c u l t édans une classe de bas niveau, ils progr e s-sent moins bien, notamment les « moy e n s -f a i bles ». Plus les enseignants sont face àune classe en difficulté, plus ils ont tendan-ce à abaisser leurs exigences. Les élève sp r ogressent moins parce que les enseignantsne les en croient pas capables. Ensuite, l’ef-fet d’émulation, d’entraide, de transferts deressources entre élèves n’opère pas pour

ceux qui se trouvent regroupés avec lesé l è ves en difficulté. Enfin les enquêtesc o n fi rment que la ségr é gation renforce lesphénomènes de violence et constitue unobstacle pour l’intégration des élève s .

Q u ’ o b s e r ve-t-on des stratégies pare n t a l e sdes classes moyennes et supérieures quiont peur de la mixité scolaire …Après avoir largement profité et soutenu ladémocratisation de l’enseignement dans lesannées 60-70, les classes moyennes et supé-rieures ont eu une attitude beaucoup plusc o n s e rvatrice à partir des années 80. Au mo-ment de la mise en place des ZEP, en fave u rdes classes populaires, il existe encore enFrance beaucoup de contextes, notammenten milieu urbain, où le mélange social entreclasses moyennes et populaires reste impor-tant au niveau de l’habitat. Beaucoup de pa-

rents conçoivent alors comme une menacepour leurs enfants le mélange social et eth-nique. Ils pensent que dans les classes hété-r ogènes, il y a une proportion import a n t ed ’ é l è ves en difficulté auxquels les ensei-gnants vont consacrer plus de temps et quele programme ne sera pas rempli. Ils ontpeur de ce que leurs enfants soient moinsheureux dans un contexte de scolarisationmélangée et surtout soient menacés par desattitudes de violence des enfants de milieuxpopulaires et issus de l’immigr a t i o n .Ainsi les parents socialement aisés scolari-sent leurs enfants dans le privé, quand il estproche ou choisissent à l’intérieur de l’en-seignement public par les voies de déroga-tion. Ces stratégies d’évitement de l’établ i s-sement du secteur sont observa bles dèsl’école primaire. E n fin de nombreux parents choisissent leurlieu de résidence en fonction de la qualitéperçue de l’école.

Vous plaidez pour un re n fo rcement de l’ef-ficacité pédagogique des projets conduitsdans les ZEP. Mais les enseignants se sen-tent souvent bien seuls…Il me paraît surtout important de renforcerl’encadrement de proximité des enseignantsqui sont eff e c t ivement très isolés. Dans cecas, ils s’adaptent à leur contexte d’ensei-gnement et développent des « stratégies desurvie » pour faire face à des situations trèsd i fficiles. Mais cela ne permet pas d’amé-liorer leur engagement. La qualité de l’en-seignement passe par une stabilisation despersonnels. Leur rotation souvent très fort ene permet pas aujourd’hui d’élaborer unprojet et de conduire un travail d’équipe quisoit conçu dans la durée, avec les moye n sd’une réflexion et d’une évaluation collé-giales. Un accompagnement plus import a n tpar le personnel d’inspection est nécessairequi soit un rôle d’appui collectif auxéquipes.

A paraître : Agnès Van Zanten, « Les politiques d’édu-cation », PUF, « Que sais-je ? », février 2004.

Il me paraît surtout important de re n fo rc e r

l ’ e n c a d rement de proximité des ensei-

gnants qui sont effe c t i vement très isolés.

Entretien avecAgnès Van Zanten

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Métier

Le ministère de la justice aé t a bli un guide de bonnes pra-tiques afin d’améliorer l'accom-pagnement des enfants « vic-times d'infractions pénales »,c’est-à-dire d’actes criminelsr e l evant de la juridiction pénale.L’accompagnement des mineursy est présenté chronolog i q u e-ment, du signalement jusqu’au

procès. Le livret explique en dé-tail comment signaler un enfa n ten danger, à qui le signaler,comment recueillir effi c a c e-ment la parole de l'enfant vic-time, comment réaliser sa priseen charge thérapeutique, com-ment améliorer les ex p e rt i s e s ,comment accompagner lemineur jusqu'au procès et oùs'adresser pour obtenir des in-f o rmations. Ce fascicule sera distribué aupersonnel de l'Education na-tionale, mais aussi auxmédecins, aux magistrats et auxpoliciers. Il est aussi con-s u l t a ble sur le site du ministèrede la justice : http://www. j u s-t i c e . g o u v. f r / p u bl i c a t / g u i d e _ e n-fa n t s _ v i c t i m e s . p d f

La 15ème semaine de lapresse et des médiasdans l’école se dérou-lera du 22 au 27 mars.Le thème sera cetteannée « la diversitédes médias, le plura-lisme des opinions ».Pour cette quinzièmeédition, plus de 900journaux vont encorep a rticiper à l’opéra-tion, et pour la pre-mière fois l’ensembledes agences de pres-

se. Le thème choisi amène Benoît Menu, respon-sable de cette opération, à encourager les jeunes « àlire même la presse qui dérange pour aiguiser leursens critique ». Organisme pilote, le Clemi (Centrede liaison de l’enseignement et des médias d’infor-mation) met en ligne dossier et fiches pédagogiquessur son site www.clemi.org

école et presse

A l’initiative de plusieurs cen-taines d’acteurs culturels, unepétition dénonçant le recul desa rts à l’école a été lancée endécembre 2003 pour demanderune inscription aux pro-grammes de la dimension art i s-tique et culturelle, accompa-gnée d’une politique d’ouve r-ture et de partenariat ainsi quede moyens. Le plan Lang pourles arts à l’école, initié en 2000

tombe en désuétude, les créditsp é d a g ogiques pour les classesà PAC ou les moyens d’actionculturelle du CNDP ne cessentde décroître. Les directives duministère voudraient limiter lesa rts à l’école au seul aspect del’enseignement, supprimant lesprojets en partenariat avec desa rtistes, les ateliers ou les vi-sites culturelles.

arts plastiques

Une semaine pour les deux

Enfants victimes d’infractions pénales

guide

Enseignants, professionnels de lapetite enfance et ATSEM de Loire-Atlantique ont pu participer en-s e m ble à une formation sur l’entréede l’enfant à l’école matern e l l e .Nantes est déjà un lieu où ex i s t e n t

des initiatives enmatière d’ac-tions passerellesentre écoles ets t ructures petitee n fance. Une en-quête a aussi étémenée en 2002-2003 par leCAREP * decette ville sur «les effets des ac-

cueils collectifs et des rentrées pré-parées sur les pre m i è res scolarisa-tions ».

* CAREP : Centre académique deressources pour l’éducation prioritaire

L’entrée à la maternelle, objet de formation à Nantes

formation

Contre le recul des arts à l’école

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Bernard Ju m e l , psych o l ogue scolaire

PortraitB e r n a rd Ju m e l ,54 ans, p s y ch o l og u es c o l a i re depuis 1983,exerce à Céret dans lesPyrénées Orientales.

Bernard a une devise : aider l’enfant à retrou-ver sa place d’écolier. Des études de psy-chologie à Nanterre interrompues, puis 15

ans d’enseignement en classes difficiles ont viteplongé Bernard Jumel dans le besoin de com-prendre les raisons des difficultés d’apprentissagedes élèves, trame de fond de son stage de psycho-logue scolaire. Depuis, au quotidien, il cherche àsaisir les clés par lesquelles les enfants se remettentà apprendre. L’essentiel de son travail se centre surla résolution des conflits, pour restaurer les liens del’enfant en difficulté avec ses pairs ou avec l’ensei-gnant, et l’aider à réinvestir sa place d’écolier. Pourcela, Bernard fonctionne autant que possible enpetit groupe pour faciliter la relation avec l’adulte.La journée type de Bernard passe par des observa-tions en classe, suivies d’échanges avec les ensei-gnants pour éclairer le diagnostic et chercher desalternatives, par des rencontres avec d’autres pro-fessionnels ou par des relations duelles ou grou-pales avec des enfants en difficulté et… les ré-unions institutionnelles. La méthodologie se traduitparfois par des batteries de tests, mais c’est surtoutdans la relation humaine qu’il ancre son activité.Dans son métier, Bernard voudrait que la rencontreavec les enfants soit prioritaire sur les réunions ins-titutionnelles car il considère que la psychologiescolaire serait dans l’impasse si elle ne se limitaitqu’à l’orientation des enfants. « Mais cette optiquen’est pas celle de l’institution », déplore Bernard.Ses expériences personnelles, il les a consignéesdans trois livres. Et sa démarche d’accompagne-ment des enfants fait résonance dans la profession,à l’image de Fa r i d, psychologue scolaire enL o rraine, qui a trouvé dans les ouvrages deBernard Jumel « des pistes sur les démarches cli-niques d’aide aux enfants, et des réflexions sur cequi fait obstacle aux apprentissages ».

Christelle Mauss

Ouvrages : Le travail de psychologue dans l’école, 1999, Dunod-Pratiques cliniques de l’évaluation intellectuelle, 2003, Dunod- Guide pour un usage critique des tests chez l’enfant, 2003,Aubin

Un nouveau livret pédagogique pour le CPvient d’être mis en ligne sur le site du mi-nistère : eduscol.education.fr. Il concernetout spécifiquement l’enseignement de lalecture et la prévention des difficultés dansles CP à effectifs réduits ou à encadrementrenforcé. Il se veut une aide aux équipes en-gagées dans ces dispositifs spécifiques. Ildécrit notamment les fonctionnements péda-gogiques possibles avec un maître supplé-mentaire ou un assistant d’éducation. Si ce

livret, comme les autres d’ailleurs, sont certainement utiles, il n’en restepas moins qu’ils ne peuvent constituer le seul mode d’accompagnementdes enseignants dans leurs pratiques de classe.

en l igne Les CP dédoublés ont leur livret

a c c i d e n t s à l ’ é c o l e

Le récent rapport annuel de l’obser-vatoire national de la sécurité desé t a blissements scolaires mentionnenotamment les accidents survenus àl’école. Ainsi, la répartition des ac-cidents dans les écoles s’accroît àmesure que l’âge des élèves aug-mente, de 9 % en PS à 19 % enCM2. Les accidents légers touchentmajoritairement la tête (33 %), lesdents (15 %) ou les doigts (10 %).Cependant, les accidents gr aves né-cessitant une hospitalisation de plusde 48 heures représentent 1,3 % desaccidents. Deux tiers des accidentsont lieu dans la cour de récréation,les autres se répartissant à peu prèsu n i f o rmément dans les autres lieux(salle de classe, gymnase, terrain des p o rt, salle de jeux, couloirs…). Lamoitié des accidents survient pen-dant le temps de récréation

(56 %), 15 % pendant l’EPS , 11 %pendant les entrées ou sorties et 8 %pendant les activités pédagog i q u e s .Dans 31 % des cas, une autre victi-me est concernée par l’événement. Rassurant, ce rapport confi rme lefait que l’école est un lieu où les ac-cidents sont moins nombreux quedans la sphère priv é e .Les propositions issues du rapporté voquent, entre autres, la form a t i o naux gestes de premiers secours àd i ffuser plus largement ou la néces-sité de doter chaque enseignant uti-lisant un équipement sportif d’untéléphone port a ble s’il constate uneabsence de téléphone sur les lieux.Pour les personnes plus amplement intéressées, le r a p p o rt est disponible surw w w. e d u c a t i o n . g o u v. f r / s y s t / o n s /

« C’est dans le groupe des pairs que, dès le plus jeuneâge, les garçons apprennent qu’ils doivent se différencier

des femmes : ne pas se plaindre, apprendre à se battre; ap-prendre aussi à être les meilleurs…. »

Daniel Welzer Lang,maître de conférence en sociologie

à l’uni versité de Toulouse

Un rapport rassurant

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Métier

«Nos tâches sont multiples, on fait leg rand écart en permanence, c’estce qui fait l’intérêt mais aussi la

d i fficulté de notre fonction » explique Claude,conseillère pédagogique à Bordeaux. A l’ini-t i a t ive du SNUipp, des conseillers pédago-giques venus de 26 départements se sont ren-contrés le 7 janvier à Paris. Un réel besoin dereconnaissance et de clarification des missionss’est exprimé à cette occasion. La spécificité des conseillers pédagogiques entant que formateur a été abordée. « On est enlien étroit avec la réalité de la pratique de laclasse » considère Issa, en poste dans le Va ld’Oise. Des qualités particulières sont dès lorsnécessaires. Selon Alain, venu de la Manche, « il faut avant tout savoir écouter ». Issa ra-joute à cela : « être aussi capable de pre n d reen compte ». Frédéric Saujat, intervenant de lamatinée (cf interv i ew ci contre), qualifie lesconseillers pédagogiques « d’experts de l’arti-culation entre la pertinence didactique et sond egré de maniabilité ». Issa confi rme l’aspect

fondamental decette ambivalence :« lorsque l’on faitdes pro p o s i t i o n s ,celles-ci doiventê t re gérables, sur-tout pour les débu-tants ». A ce propos, lesp a rticipants ontparlé de leur rôle

dans l’accompagnement des enseignants « no-vices », certainement parce que, de fait, cet as-pect est généralement prioritaire. Jean-Jacques, qui rempli cette fonction depuis 20ans à Paris, constate que « chacun essaye det rouver des solutions aux questions que les dé-butants se posent, mais parfois, on grille desétapes ». Il reconnaît que l’intervention desconseillers pédagogiques peut être en décala-ge, trop ciblée sur les apprentissages, pas assezsur le bien être dans la classe, mais pense nepas avoir « fo rcément la grille de lecture »pour identifier les besoins premiers des débu-tants. Claude, dans sa pratique, estime ne pasp o u voir opposer le côté pragmatique et le côtédidactique puisque « la mise au travail desélèves est aussi liée aux contenus proposés ». Les besoins de formation des conseillers péda-g ogiques ont fait l’objet d’un groupe de trava i lp a rt i c u l i e r. « Construire des gestes pro fe s s i o n-nels de conseillers pédagogiques », paraît né-cessaire à Marcel, exerçant dans les Bouchesdu Rhône. « Une formation sur l’analyse des

cultés spécifiques, rencon-trées sur le terrain, ont étéé voquées. Les témoignagess’accordent sur le peu ou lenon remboursement desfrais de déplacements. Fa u t ede moyens, l’administrationrecentre les priorités « lais-sant des pans entiers de nost â ches abandonnés » s e l o n

Jean-Jacques. La question de la redéfi n i t i o ndes missions des conseillers pédagogiques etcelle de la revalorisation financière de la fonc-tion ont été posées lors de cette rencontre du 7j a nvier dans l’optique de « faire en sorte dere n fo rcer ce qui va en avant dans une école ensituation de fragilité ». D’ores et déjà, leSNUipp a demandé audience au ministère.

L a u rence Char t i e r

p ratiques et la conduite dese n t retiens serait importantesans que cela évacue lesquestions de didactique »souligne Claude. La form a-tion continue se résume sur-tout à de l’auto-form a t i o n .Côté formation initiale, c’estune simple préparation àl ’ examen, voire parfois une« entreprise de découragement », selon uneconseillère pédagogique de la Vienne. « Lep ro blème de la formation des fo r m a t e u rs re-joint celui de la formation en général », relèveencore Claude. Dans le même ordre d’idée, Issa insiste pourque la question des missions des conseillersp é d a g ogiques ne soit pas isolée « d’une ré-flexion globale sur l’ensemble de l’école ». Ace sujet cependant, un certain nombre de diffi-

Selon Claude , conseillère pé -dagogique à Bordeaux :« La distinction ZEP nesemble pas toujours pertinen-t e. Beaucoup de débu t a n t ss’en sortent bien en zone prio-ritaire, d’autres se sentent endifficulté hors ZEP et culpabi-lisent d’autant plus de cette si-tuation ».

s a , conseiller pédago-

que dans le Val d’OiseL’intervention de

édéric Saujat fut très in-re s s a n t e, permettant deplacer le formateur à unr re four d’écoute et deopositions ».

La nécessité de clarifier les missions des conseillerspédagogiques est nettement apparue lors d’une journédébat du SNUipp qui leur était spécialement consacréen janvier.

Conseillers péda :le grand écart permanentConseillers péda :le grand écart permanent

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Vous dites qu’enseigner est unv rai trava i l . Po u rquoi insistezvous sur ce point ?Il faut se poser la question del’objet de ce travail. L’activité quesuscite l’apprentissage des élèvesest réalisée grâce à des outils quel’enseignant fait évoluer dans letemps par les significations qu’ilattribue à son action. Une spécif i-cité de son travail est qu’il est sou-mis aux prescriptions de l’institu-tion à partir desquelles il prescrità son tour des tâches aux élèves.L’écart entre le « prescrit » et le « réalisé » est à la source des ten-sions de l’enseignant. Il estcontraint de passer des compro-mis pour faire en sorte d’être effi-cace du point de vue du travaild’apprentissage chez les élève smais aussi dans l’usage qu’il faitde lui-même. La question de sasanté professionnelle est posée,autrement dit sa capacité à sur-monter des épreuves.

Cela a t-il des incidences pour lerôle de formation du conseillerpédagogique ?Les conseillers pédagogiques sontà la fois un relais des prescriptionsredéfinies localement par l’I.E.Net en même temps au plus près du

travail réel des enseignants. Il y adonc pour eux nécessité de fairedes compromis en aidant à la foisà la mise en œuvre de prescrip-tions et en prenant en compte lespréoccupations des enseignantsavec lesquels ils travaillent auquotidien. Des propositions def o rmation doivent être centréessur l’analyse de l’activité desélèves et leur pertinence didac-tique mais aussi sur la nécessitépour l’enseignant de se préserveret de garder de la disponibilité àl’égard de l’activité des élèves.

Est-ce la même chose pour lessortants d’I.U.F.M ?Les jeunes collègues sont pluspréoccupés par leur propre ap-prentissage que par celui desélèves. Par peur de ne pas y arri-ver, ils donnent la priorité à l’or-ganisation du travail, aux condi-tions de l’écoute, à la mise enplace d’un cadre rendant possiblel’apprentissage des élèves. Uncadre au moins aussi importantpour les enseignants puisqu’il leurpermet de construire des compé-tences professionnelles, surt o u tlorsqu’ils sont placés dans desconditions d’enseignement diffi-ciles.

Ambiance det ravail etréflexion le 7 janvier àPa r i s .

Frédéric SaujatDocteur en sciences de l’éducation

Maître de conférences à l’IUFM d’Aix-Marseille

E T U D E S

« E n t re le p r e s c r i t et le r é a l i s é »

Mathématiques magiquesCe site réalisé par Thérèse Eveilleau, professeur enIUFM, propose des activités qui permettent d’aborderles mathématiques par le biais du jeu, on y trouve « destours de magieinteractifs, des puzzlesmagiques, des illusionsgéométriques animées,des paradoxes, de lagéométrie et des pavagesdynamiques, desopérations anciennesinteractives,… ». Méfiez-vous on se laisse prendreau jeu ! http://perso.wanadoo.fr/therese.eveilleau/

Le kangourou desmathématiquesLe jeu concours «kangourou desmathématiques » auralieu cette année le 18mars 2004. Le site duconcours présentedifférentes activitésmathématiques dès leprimaire. On noteranotamment « un problème par jour », problèmes dontles résultats sont donnés chaque dimanche soir et « desmathématiques à l’école » pour se frotter aux problèmesgéométriques.http://www.mathkang.org/

Ressources de l’IUFM deToulouseLe site propose sur son site desressources en maths telles desprogressions cycles 1 et 2 concernantla numération et la géométrie, lesmaths au CM1, le jeu comme outilpédagogique en cycle 1. Des mémoires PE2 surgéométrie et espace sont aussi disponibles.http://www2.toulouse.iufm.fr/pe/PE/Math/index_mpe.htmAvec les élèves de cycle 3, il est possible de se lancerdes « défimath » .http://www.ac-toulouse.fr/math/defi/defi99_2000/df2cho99.htm

E n l i g n eLes mathématiques en jouant surle net

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Métier infos servicesinfos services

Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje)Pour un enfant né, adopté ou recueilli en vue d’adoption depuis le 1er janvier 2004

Prime à la naissance ou à l’adoption conditionnée au plaf o n dLe montant de la prime est de 808,31 euros (montant va l a ble jusqu’au30 juin 2004) par enfant né ou adopté. Elle est versée au cours du 7è m e

mois et, en cas d’adoption, le mois suivant l’arr ivée au foyer ou lemois suivant l’adoption si l’arr ivée au foyer est antérieure.

L’allocation de base conditionnée au plaf o n dLe montant mensuel est de 161,66 euros par famille. Plusieurs alloca-tions de base sont cumulables en cas de naissances multiples oud’adoptions simultanées de plusieurs enfants. Par ailleurs, elle estaussi cumulable avec l’allocation de présence parentale mais pas ave cle complément familial. Attention, pour son obtention, des visites mé-dicales sont obl i ga t o i r e s .En cas de naissance, l’allocation est perçue du mois de la naissance del ’ e n fant au mois précédent son troisième anniversaire. Pour une adop-tion, à partir du mois d’arr ivée au foyer de l’enfant ou du jugementd’adoption et pendant trois ans dans la limite des vingt ans de l’enfa n t .

Le complément de libre choix du mode de g a rd eSi pour garder l’enfant né, adopté ou recueilli en vue d’adoption, de-puis le 1er janvier 2004 une assistante maternelle ou une garde à do-micile est employée, il est possible, sous certaines conditions, d’avo i rdroit au complément de libre choix du mode de ga r d e .

Le versement, dans le cas d’un enfant à charge dure pendant 6 mois àp a rtir du mois de naissance, d’accueil ou d’adoption, ou de la fin ducongé de maternité, de paternité ou d’adoption. Dans le cas de plu-sieurs enfants à charge, elle est perçue du mois suivant la de naissan-ce, d’accueil ou d’adoption, ou de la fin du congé de maternité, dep a t e rnité ou d’adoption jusqu’au mois précédent le 3è m e a n n iversaire del ’ e n fant. En cas de reprise d’une activité à temps plein ou à temps par-tiel entre le 18ème mois et le 29è m e mois de l’enfant, il y a maintien ducomplément pendant 2 mois.

Nbre d’enfants au f oyer(nés ou à naître)

Plafond de ressources 2002 (en euros et par an)

1 enfant2 enfants3 enfantsPar enfant en plus

24 12928 95534 7465 791

Couples avec un seul revenu

Parents isolés ou couplesavec deux revenus

31 88736 71342 5045 791

Situation Allocation de base de la Paje perçue

Allocation de base de la Paje non perçue

Ne travaille plus

Tps partiel ne dépassepas 50 % de la durée detravail

Temps partiel comprisentre 50 et 80 %

339,94

219,75

129,77

501,59

381,42

288,43

Nbre d’enfants à char ge

Âge de l’enfant

Revenus (en euros et par an)

Montant mensuel de prise en char ge

1 enfant2 enfantsPas d’enfant en plus

Moins de 3 ansDe 3 à 6 ans

14 34916 5212 606

354,19177,11

253126,52

151,7875,89

Inf. à Ne dépassent pas Sup. à

31 88736 7135 791

31 88736 7135 791

Un enfant Deux enfants Trois enfants

• Il faut avoir exercé uneactivité de 2 ans dans les 2ans qui précèdent :

La naissance, l’adoptionou l’accueil de l’enfa n touvrant droit au complé-ment de libre choix d’acti-vité

• Il faut avoir exercé uneactivité de 2 ans dans les4 ans qui précèdent

• La naissance, l’adoption ou l’accueil de l’enfant ou-vrant droit au complément de libre choix d’activité

• La cessation ou la réduction d’activité si elle est pos-térieure à la naissance, l’adoption ou l’accueil de cetenfant

• Il faut avoir exercé uneactivité de 2 ans dans les5 ans qui précèdent

La prestation d'accueil du jeune enfant a été mise en place à partir du1er janvier 2004. Elle se substitue aux allocations liées à la petite enfance c'est-à-direl'APJE, l'AAD, l'APE, l'AFEAMA, l'AGED dans le cas d'une nais-sance ou d'une adoption intervenue à partir du 1er janvier 2004. B é n é ficient de la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE), ceux quiattendent un enfant dont la naissance est prévue à partir du 1er janv i e r2004 ou ceux qui adoptent ou recueillent un enfant à partir du 1er jan-vier 2004. Les enfants nés avant le 1er janvier 2004 ne sont pasc o n c e rnés par la Paje et continuent à bénéficier des allocations liées àla petite enfa n c e .Cette prestation est attribuée sous certaines conditions et comprendune prime à la naissance ou à l'adoption et une allocation de base.Celles-ci ont pour objet de faire face aux dépenses liées à la naissan-ce d'un d'enfant et à son entretien. Elle comprend également le com-plément de libre choix d'activité. Il s'agit d'une aide qui permet à l'undes parents de réduire ou de cesser son activité professionnelle pours'occuper de son enfant et le complément de libre choix du mode degarde qui vise à compenser le coût occasionné par l'emploi d'une as-sistante maternelle ou d'une employée de maison pour assurer la ga r d ede l'enfant.

P l a fond de r e s s o u rce :

Un minimum de 15 % du salaire reste à la charge du bénéficiaire

Son montant dépend de la situation du demandeur et de son droit à l’allo-cation de base de la Paje

En ce qui concerne la prise en charge des cotisations sociales, elle esttotale en cas d’emploi d’une assistante maternelle et de 50% dans lalimite de 375 euros par mois jusqu’au troisième anniversaire de l’en-fant et 187,50 euros par mois, pour un enfant de 3 à 6 ans.

Le complément de choix d’acti v i t éEn cas de réduction ou de cessation d’activité pour s’occuper d’un en-fant né, adopté ou recueilli en vue d’adoption, depuis le 1er janv i e r2004, il est possible sous certaines conditions d’avoir droit au com-plément de choix d’activité dont le montant dépend de l’activité pro-fessionnelle (actuelle et passée) ainsi que des enfants à charg e .

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Traitement net mensuel Supplément familial

Zone 1 Zone 2 Zone 3 2 enfants 3 enfants E n f.s u p p l .

Traitement

brut

mensuel

Directeurs d’école + 8Enseignants de CLIS,perf., secrétaires CDES +27Profs des écoles, CPAIEN +27

Attention : La NBI n’estpas cumulable avec uneb o n i fication indiciairefonctionnelle, sauf pour lesdirecteurs.

Pensions : les pensions ci-viles et militaires ont étéaugmentées de 1,5 % au 1er

janvier 2004

Retraités : + 1,5 %Le décret revalorisant les pensionsde 1,5 % au 1er janvier 2004consacre la coupure avec l’évolu-tion des salaires instaurée par la loiFillon. De plus, cette mesure faitl’impasse sur tout rattrapage ulté-rieur. les retraites des salariés duprivé augmentent, elles, de 1,7 %.Comment peut-on parler d’égalitéde traitement ?

La valeur mensuelle approchée du point d’indice dé-passe 4,396 euros brut (3,65euros net* pour un enseignantZone 2 adhérent à la MGEN)

*Sont retirés du salaire brut :

- Retraite : 7,85 %- MGEN : 2,6 % (+ 0,1 %)- Solidarité : 1 %- CRDS : 0,5 %(calculé sur 95 % du brut),- CSG : 7,5 % (calculée sur 95 % du brut).

Cette mesure a été décidé de manière unilatérale par le Ministrepour l’année 2004.Alors qu’aucune augmentation de salaire n’aeu lieu pour 2003,cette dernière ne couvrira pas l’inflation prévuede 1,5 % pour 2004.

287290317340348356365372375382389394398415419433438440456457466468480481494509510514530538539559566600611641657663694740782

1 0 6 9 , 21 0 6 7 , 8 61 1 6 6 , 3 91 2 5 1 , 0 11 2 8 0 , 4 51 3 0 9 , 8 81 3 4 2 , 9 91 3 6 8 , 7 41 3 7 9 , 7 91 4 0 5 , 5 61 4 3 1 , 31 4 4 9 , 71 4 6 4 , 4 21 5 2 6 , 9 81 5 4 1 , 6 81 5 9 3 , 1 91 6 1 1 , 5 81 6 1 8 , 9 51 6 7 7 , 8 31 6 8 1 , 51 7 1 4 , 6 11 7 2 1 , 9 81 7 6 6 , 1 31 7 6 9 , 8 11 8 1 7 , 6 41 8 7 2 , 8 31 8 7 6 , 5 21 8 9 1 , 2 31 9 5 0 , 1 11 9 7 9 , 5 21 9 8 3 , 2 12 0 5 6 , 82 0 8 2 , 5 52 2 0 7 , 6 72 2 4 8 , 1 22 3 5 8 , 5 22 4 1 7 , 3 72 4 3 9 , 4 62 5 5 3 , 5 22 7 2 2 , 7 72 8 7 7 , 3

1 2 6 1 , 7 41 2 7 4 , 9 31 3 9 3 , 6 31 4 9 4 , 7 41 5 2 9 , 9 11 5 6 5 , 0 81 6 0 4 , 6 51 6 3 5 , 4 21 6 4 8 , 6 11 6 7 9 , 3 91 7 1 0 , 1 61 7 3 2 , 1 41 7 4 9 , 7 31 8 2 4 , 4 71 8 4 2 , 0 51 9 0 3 , 61 9 2 5 , 5 81 9 3 4 , 3 72 0 0 4 , 7 22 0 0 9 , 1 12 0 4 8 , 6 82 0 5 7 , 4 72 1 1 0 , 2 32 1 1 4 , 6 22 1 7 1 , 7 82 2 3 7 , 7 22 2 4 2 , 1 22 2 5 9 , 72 3 3 0 , 0 42 3 6 5 , 2 12 3 6 9 , 6 12 4 5 7 , 5 42 4 8 8 , 3 12 6 3 7 , 7 92 6 8 6 , 1 42 8 1 8 , 0 32 8 8 8 , 3 82 9 1 4 , 7 53 0 5 1 , 0 43 2 5 3 , 2 73 4 3 7 , 9 1

1 0 4 5 , 7 41 0 4 4 , 6 81 1 4 1 , 6 41 2 2 4 , 4 51 2 5 3 , 2 71 2 8 2 , 11 3 1 4 , 51 3 3 9 , 71 3 5 0 , 5 11 3 7 5 , 7 21 4 0 0 , 9 31 4 1 8 , 9 41 4 3 3 , 3 41 4 9 4 , 5 61 5 0 8 , 9 81 5 5 9 , 3 81 5 7 7 , 41 5 8 4 , 61 6 4 2 , 2 21 6 4 5 , 8 31 6 7 8 , 2 31 6 8 5 , 4 31 7 2 8 , 6 51 7 3 2 , 2 61 7 7 9 , 0 61 8 3 3 , 0 71 8 3 6 , 71 8 5 1 , 11 9 0 8 , 7 31 9 3 7 , 5 21 9 4 1 , 1 32 0 1 3 , 1 52 0 3 8 , 3 62 1 6 0 , 8 12 2 0 0 , 4 22 3 0 8 , 4 62 3 6 6 , 0 92 3 8 7 , 6 72 4 9 9 , 3 32 6 6 4 , 9 92 8 1 6 , 2 4

1 0 3 4 , 0 21 0 3 3 , 0 91 1 2 9 , 2 71 2 1 1 , 1 81 2 3 9 , 71 2 6 8 , 1 91 3 0 0 , 2 51 3 2 5 , 1 81 3 3 5 , 8 71 3 6 0 , 8 11 3 8 5 , 7 51 4 0 3 , 5 51 4 1 7 , 81 4 7 8 , 3 71 4 9 2 , 6 21 5 4 2 , 4 81 5 6 0 , 31 5 6 7 , 4 21 6 2 4 , 4 21 6 2 7 , 9 81 6 6 0 , 0 51 6 6 7 , 1 61 7 0 9 , 9 11 7 1 3 , 4 71 7 5 9 , 7 91 8 1 3 , 2 11 8 1 6 , 7 71 8 3 1 , 0 21 8 8 8 , 0 21 9 1 6 , 5 31 9 2 0 , 11 9 9 1 , 3 42 0 1 6 , 2 82 1 3 7 , 3 92 1 7 6 , 5 72 2 8 3 , 4 42 3 4 0 , 4 52 3 6 1 , 8 22 4 7 2 , 2 42 6 3 6 , 12 7 8 5 , 7 1

6 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 56 9 , 7 57 0 , 8 17 0 , 9 47 2 , 1 37 2 , 3 97 3 , 9 77 4 , 17 5 , 8 27 7 , 87 7 , 9 37 8 , 4 68 0 , 5 78 1 , 6 28 1 , 7 58 4 , 3 98 5 , 3 18 9 , 89 1 , 2 59 5 , 2 19 7 , 3 29 8 , 1 11 0 2 , 21 0 5 , 11 0 5 , 1

1 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 2 , 81 7 5 , 6 11 7 5 , 9 61 7 9 , 1 31 7 9 , 8 31 8 4 , 0 51 8 4 , 41 8 8 , 9 81 9 4 , 2 51 9 4 , 61 9 6 , 0 12 0 1 , 6 42 0 4 , 4 52 0 4 , 82 1 1 , 8 42 1 4 , 32 2 6 , 2 62 3 0 , 1 32 4 0 , 6 82 4 6 , 3 12 4 8 , 4 22 5 9 , 3 22 6 7 , 0 62 6 7 , 0 6

1 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 2 , 7 41 2 4 , 8 51 2 5 , 1 11 2 7 , 4 91 2 8 , 0 11 3 1 , 1 81 3 1 , 4 41 3 4 , 8 71 3 8 , 8 31 3 9 , 0 91 4 0 , 1 51 4 4 , 3 71 4 6 , 4 81 4 6 , 7 41 5 2 , 0 21 5 3 , 8 61 6 2 , 8 31 6 5 , 7 31 7 3 , 6 51 7 7 , 8 71 7 9 , 4 51 8 7 , 6 31 9 3 , 4 31 9 3 , 4 3

Indiceséchelon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10Suppléant 287Instituteur 340 356 365 372 382 389 398 419 440 468I n s t i t .s p é c i a l i s é 354 371 380 387 397 404 413 434 455 483I . M . F. A . I . E . N . 439 460 481 509I n s t i t . CEG Gr. 3 427 452 475 489P. E . 348 375 394 415 438 466 494 530 566 611P. E .H o rs classe 494 559 600 641 694 740 782P. E . G . C . 318 337 358 375 393 414 433 457 481 510P. E . G . C .H o r s cl. 456 480 509 538 611 657PEGC Cl. E x c e p . 611 663 694 740 782

Bonifications indiciairesChargé d'école +3Directeur 2-4 cl +16Directeur 5-9 cl +30Directeur 10 cl et plus +40Dir. de SES/SEGPA +50Dir. de EREA/ERDP +120

Salaires :+ 0,5% le 1er janvier

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50. Pas de doute, Baru connaît son sujet etnous replonge dans cette époque avec unplaisir communicatif. Quelle ve rve dans lesd i a l ogues ! Quelle vigueur dans le dessin !Un petit village ouvrier en Lorraine, des en-fants d’ici et d’ailleurs croqués sur le vif,des baga rres qui rappellent La guerre desboutons, des jouets bricolés, des caramels àun centime, des parents soupe au lait enproie aux difficultés de la vie... Et en fi l i-grane, dans ce contexte de crise écono-mique superbement planté, la culture com-muniste et son importance dans la vie loca-le. Derrière l’évocation de cette enfance ap-paremment insouciante, c’est une réflex i o nsur la vie sociale et la lutte des classes quenous propose cet auteur profondément hu-maniste. Les 4 tomes sont… incontour-n a bl e s .

B roussaille (T5) : Un faune sur l’épaule,Frank - Dupuis 2003(9,5 euros) Dès 13a n sParce que la nuit estbelle et que sa copined o rt, l’idée vient àBroussaille - notregrand ado écolo – defi xer sur le papier lesmoments magiquesoù il s’est senti en har-monie avec le monde,les animaux, lesarbres… Il raconteaussi sa rencontre merveilleuse avec unfaune qui entra dans sa vie et lui servit deguide… À l'époque de la mondialisationgalopante et de la course effrénée au profi t- symbolisée dans la BD par une pub debanque particulièrement odieuse - le fa u n e ,i n t e rmédiaire privilégié entre les dieux, lanature et les hommes nous invite à prendrele temps de savourer pleinement l'harm o n i equ'il peut y avoir autour de nous ! Ce qui fait la qualité de cette BD, c’est lepropos, bien sûr ! la diversité de la mise enpage, la beauté des couleurs, l’altern a n c edu réalisme et du fantastique et la poésiedes textes ! Autres titres : Les sculpteurs de lumière, Lanuit du chat, Les balines obliques, Sousdeux soleils, Un faune sur l’épaule.

M a r i e - C l a i r e PlumeR e t r o u vez cette rubrique « BD : Bulles à gogo » é l a r-gie, sur le site du SNUIPP : http://www. s n u i p p . f r / e n-seignants/frameressources.html : Livres de jeunesse

gros mangeur et rentrera juste à temps pourle dessert de maman ! L’éclat des couleursau pastel-gras, la mise en page, l’histoireelle-même et le clin d’œil à Hans et Gretel,en font un petit bijou.

Jules (T4) : Un départ précipité,E . B ravo ,D . Chédru – Dargaud 2003 (7,95 euro s )Dès 11 ansJules est angoissé : Bidule, son cher cochond’Inde est malade,à tel point que sesparents l’ont crum o rt et l’ont déjàjeté à la poubelle.Jules le sort decette tombe, leconduit chez le vé-térinaire, puis enA n g l e t e rre dans lafamille de sa copi-ne Janet. Il va même aller dans l’espace encompagnie de ses amis martiens afin d’ydénicher un remède miraculeux… On re-t r o u ve le trait tendre, ligne claire, d’E.B r avo, son étonnant mélange d’humour,d ’ aventure, de fantastique, de science et dephilosophie qui lui permet d’évoquer à lafois la vie et la mort des cellules et… lemythe d’Orp h é e .Autres titres : « L’imparfait du futur » ( T 1 ) ,« La réplique inattendue » (T2). et « Presque enterrés » ( T 3 )

Les années Spoutnik : Le penalty,C ’ e s tmoi le chef !, Bip bip, B o n c o r n a rds têtesde lard - Casternam - 1999/2003 (9,45e u ros - coff ret des 4 tomes : ) Dès 11 ans.Les années Spoutnik, c’est la fin des années

Jojo (T13) : Une pagaille de Dieu le Père,A . G e e rts – Dupuis 2003 (8,20 euros) Dès7 ans.Jojo, bouille blonde sous vaste ga p e t t eve rte, vit chez sa Mamy parce que qu’il n’aplus de mère et que son père est camion-n e u r. Ce jour-là, la Mamie gronde « Rangeta ch a m b re, Jojo ! ». Jojo, qui n’a pas lechoix, tombe alors sur des objets qui luirappellent des moments mémorables de savie. Cela donne naissance à des histoirestendres et de malicieuses : la fois où ave cson copain Gros-Louis, ils se sont posé laquestion très controversée de l’ex i s t e n c e …de Dieu ; la fois où tout le monde a essay éde lui cacher que c’était la fête des mères ;la fois où il a tenté de faire de Gros-Louisun sportif… Réjouissant !

Le dessert , T. Ti rabosco - La joie de lire2003 (9 euros) Dès 7 ans.Mathieu adore lesgâteaux. Surtout lest a rtes my rt i l l e s -crème vanille. Ces o i r-là, les inv i t é sn’en finissent pas.Las d’attendre,Mathieu part à la re-cherche du dessert ,passe sous la table et,guidé par un poissonbleu, se retrouve dans un monde parallèlepeuplé d'étranges personnages. Mais il estcapturé par le terr i ble Becamiel, un géantve n t ru couleur framboise, si gourm a n dqu’il emprisonne les enfants et leur vo l eleurs gâteaux... Mathieu triomphera deBécamiel à l’issue d’un concours du plus

BD : bulles à gogoL i t t é ra t u re jeunesse

Du 22 au 25 janvier, le 31e festival de la Bande dessinée s’est tenu àAngoulême. Du côté jeunes, l’exposition sur « Le petit vampire » et« Les sardines de l’espace » (Sfar & Guibert) a fait un tabac.Parallèlement,on fête les 75 ans d’un Tintin toujours jeune qui dé-buta en 1929 dans « Tintin chez les Soviets » . Depuis, la BD jeu-nesse a prospéré et la cuvée 2004 est fastueuse.

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Réflexions

C’est tout un symbole : l’usine PSA deSochaux, la plus importante en Fr a n c epar le nombre de personnes em-

p l oyées, vient de passer sous la barre des 15000 salariés. Ils étaient 35 000 il y a trenteans. Dire que l’emploi va mal est un euphé-misme : dans leur prévision au journal LeMonde, 26 patrons des plus grosses entre-prises françaises prévoient bien des em-bauches, mais au même niveau que les dé-p a rts. Les investissements, qui reprennent,c o n c e rnent en priorité l’Asie et l’Europe cen-trale. Alors que les profits repartent à la haus-se, la France pourrait flirter longtemps ave c10 % de sa population active au chômage.Celui-ci d’ailleurs est de plus en plus diffi c i l eà vivre : la réforme de l’allocation chômage,entrée en application au début de l’année, aexclu 180 000 chômeurs de tous droits. Et le1e r juillet, le tout nouveau Revenu minimumd ’ a c t ivité (RMA) autorisera un paiementmensuel de 145 euros pour 20 heures de tra-vail par semaine, avec la garantie de ne plustoucher aucun revenu si, par malheur, le bé-n é ficiaire ne trouvait aucun contrat de trava i lau bout de 18 mois.Quoi de plus naturel, dès lors, pour lePrésident de la république et son Premier mi-nistre de faire de l’emploi la préoccupationpremière de l’année ? A leur façon, bien en-tendu. Chargé de la mise en musique, le mi-nistre des A ffaires sociales, François Fillon, aindiqué la voie à suivre pour que « 2004 voit

s ’ e n cl e n cher un

recul durable du ch ô m age » : il faut lever les« bl o c ages » qui pèsent sur les employeurs,« fluidifier le marché du travail ».Comprenez, abattre un peu plus le système deprotection des salariés. L’idée forte du ministre est un contrat de « longue durée », calqué sur les contrats àdurée déterminée. Il met ainsi à bas le princi-pe social français du contrat à durée indéter-miné qui est la règle et le CDD l’ex c e p t i o n .Ce contrat, dit « de mission » selon le rapportque Michel de Vi rville, secrétaire général deRenault, a remis à François Fillon, serait sansdurée préfixée, le législateur devant fi xer sadurée minimale et maximale dans la « loi demobilisation » annoncée par Jacques Chiracque devront examiner les députés dans les sixmois à ve n i r.Ce contrat serait cependant limité à des « pro-jets déterminés » faisant appel à « des cadre sou des personnels qualifiés, notamment desexperts ».Le rapport remis à François Fillon porte qua-rante-neuf autres propositions d’import a n c emoindre, mais qui font cependant réagir né-ga t ivement les syndicats, comme la créationdes « conseils d’entreprise » dans les entre-prises de moins de 250 salariés, entité uniquedont les missions recouvreraient à la foiscelles des délégués du personnel, du comitéd’entreprise et des délégués syndicaux.

Jacques Mucchielli

Répondant aux vœux du Président de la république, François Fillonprépare une loi pour l’emploi dont un rapport dévoile les idées.Lacréation d’un contrat de projet ou de mission « sans durée préfixée »

institue la précarité là où la règle était la durée indéterminée.

Les chômeurs sont également visés avec la fin de droitsà l’allocation pour 180 000 d’entre eux.

Leur a v i s

M i chel de V i r v i l l e, auteur du ra p-p o rt :Le secrétaire général de Renault jugele rapport « équilibré » entre les de-mandes du patronat et les ex i g e n c e sde la protection des salariés. « Dansun contexte de fort ch ô m age, et alorsque l’emploi des seniors constituel’un des grands défis de l’année àvenir (…) l’expérience mérite d’êtret e n t é e. »

Ernest-Antoine Seillière, p r é s i d e n tde MEDEF :Pour la patron des patrons, le contratde mission est une revendication duMedef « depuis des années ». Unebonne chose, à condition qu’il ne soitpas « limité aux emplois les plus qua-l i fiés ». « Il faut faire confiance àl ’ e n t reprise » a conclu M. Seillière

B e r n a rd T h i b a u l t ,s e c r é t a i re généra lde la CGT« Le contrat de mission n’a pour fi-nalité que de diminuer un peu plus lan o rme qui est le contrat à durée indé-t e rminée mais, en aucun cas, de di-minuer la précarité grandissante dansles entreprises. »

François Chérèque, s e c r é t a i re géné-ral de la CFDT :« Dans certains secteurs profession-nels comme l’informatique, où l’onpratique le « louage » d ’ i n g é n i e u r sou de techniciens supérieurs, il ex i s t ebel et bien un risque de voir les CDIt r a n s f o rmés en contrats de mission,avec des périodes de chômage entrechaque mission. »

M a rc Blondel, s e c r é t a i re général deFO :« C’est une atomisation de l’emploi,d’autant plus que M. Seillière a de-mandé que ce contrat de mission soito u ve rt à tous les salariés. M. deVi rville nous montre la version posi-t ive de ce que veut le Medef. »

Emploi : un CDD « sans durée préfixée »

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L’assassinat d’Aldo Moropar les Brigades Rougesen 1978 fut un traumatis-me déterminant pourl’Italie. Alors que ce chefhistorique de laDémocratie Chrétienne al-lait peut-être signer le“compromis historique”avec le Parti Communiste,il fut enlevé, séquestrédeux mois et ex é c u t éaprès un procès soi-disantprolétarien, en réalité déli-rant et criminel. L’intérêtpour la politique italienne est restreint enFrance et, vingt-cinq ans après, le publicfrançais se souvient mal des détails com-plexes de “l’affaire Moro”. Elle fait aujour-d’hui l’objet d’interprétations contradic-toires, qui vont d’un complot de la CIA jus-qu’à la plus vraisembl a ble dérive para-noïaque de groupuscules d’assassins. Letitre du film de Marco Bellocchio (sortie le4 février) vient d’un poème d’EmilyDickinson. La première qualité deBuongiorno notte, qui raconte l’affaire dupoint de vue d’une des brigadistes, est qu’il

n’est justement pas néces-saire de tout comprendrepour être touché par le récitde cette mort annoncée.Bellocchio montre ses cer-titudes, qui sont nom-breuses, et ses doutes, quine le sont pas moins. Il ditclairement que lesBrigadistes étaient des im-béciles dévoyés mais aussique la société qu’ils préten-daient combattre était in-juste, plombée par uneclasse politique en partie

archaïque, et déjà envahie par une télévisiondébilitante. Il dit aussi qu’il ne comprendpas tout de ce qui s’est déroulé pendant cequ’il représente au fond comme un cauche-mar vécu dans l’irréalité par des contempo-rains frappés de stupeur. Il n’hésite pas àmêler à l’histoire politique ses propres an-goisses autour de la mort, de la destruction,de l’inéluctabilité, au-delà même du contex-te réel. Le cinéaste intransigeant qui tourna« Les poings dans les poches » est fidèle àses promesses d’il y a quarante ans.

René Marx

Cinéma Buongiorno, notte

Musique Doigts de fée et swing texan

Jo u rnée de la mémoire del ' H o l o c a u s t eLa « Journée de la mémoire del'Holocauste et de la prévention descrimes contre l'humanité » a pour but « d'appre n d re aux élèves à être vigilants,à défe n d re les valeurs démocratiques età combattre l'intolérance », rappelle leB.O (n° 46 du 11 décembre 2003). Lesenseignants sont incités à engager uner é f l exion avec leurs élèves, en liaisonavec les programmes scolaires. Le 27 janvier 2004

E x p o l a n g u e sAu programme de la 22e é d i t i o nd'Expolangues, des séances d'initiation àde nombreuses langues, la présentationdes derniers outils multimédia d'appren-tissage, des conférences, un colloque sur« Les entreprises et les langues ».A la Grande halle de la Villette, paris, du28 au 31 janv i e rEn savoir plus : www. ex p o l a n g u e s . f r /

P r é ve n t i o n , aide et incitation à la lec-t u reColloque organisé par l’IA du Cher,l’IUFM de Bourges, la DDJS du Cher, laFOL du Cher, le CDDP du Cher en pré-sence de S. Cèbe, A. Karnauch, N.Robine et G. Chauve a u .A Bourges, le mercredi 4 février 2004, àla Faculté des sciences, rue GastonB e rger

L’ Autonomie de l’Enseignant et del ’ Ap p renant face aux T e c h n o l ogies del ’ I n formation et de la Comm u n i c a t i o nCinquième colloque des Usages desN o u velles Te c h n o l ogies dansl'Enseignement des Langues Etrangèresautour des questions suivantes : La tech-n o l ogie facilite-t-elle l’autonomie ? Lat e c h n o l ogie se met-elle au service del’enseignant ? de l’apprenant ? ou de-vient-elle incontourn a ble ? La technolo-gie peut-elle répondre aux besoins et auxattentes des enseignants et des apprenants ? Que peut offrir la technolo-gie ?A l'Université de Te c h n o l ogie deCompiègne, du 17 au 20 marsEn savoir plus : http://www. u t c . f r / ~ u n t e-le/

L’ ag e n d a

Baptiste Trotignon, jeune français, lauréatdes Victoires du Jazz 2003 comme révéla-tion française de l'année, nouso ffre un album entièrementcomposé d’œuvres originales.Un joli programme, à la foistendre et vigoureux pour uneapproche en « solo ».S t e fano Bollani, musicientransalpin, a choisi de nous ou-vrir ses carnets de notes, sesquelques pièces choisies de John Lennon àThelonious Monk, de Prokofiev à Ginastraou Zappa. Un parcours insolent, charmant etquelques compositions en solitaire.John Burrus, 80 balais, droits dans sesbottes, est le représentant des cow-boys

blancs, de cette musique country qui leur estréservée. Harmonica, guitare sèche, voix

poussiéreuse, pour des can-tiques de la campagne évoquantle dur labeur des dresseurs dec h evaux, les déboires amou-reux ou le désert aride. Un belhommage qui nous plonge dansl’univers des westerns des an-nées 40.

Laure Gandebeuf

Baptiste Trotignon: Solo NaïveStefano Bollani: Smat Smat Label bleuen concert le 5 mars 2004 à Toulouse, le 15 mars 2004à Paris (Banlieues bleues)John Burrus: Cow b oy Songs & Country HymnsMaison des Cultures du Monde

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Qu’apportent vos recherches sur la com-préhension des phénomènes de reproduc-tion sociale à l’école ?On savait déjà – peut-être trop si cela nour-rit les fatalismes – grâce à la sociologie etaux statistiques que les inégalités scolairesse superposent, à peu près, aux inégalitéssociales. Notre équipe travaille à mieuxcomprendre les processus de constructionde ces inégalités en s’intéressant aux pra-tiques de savoir à l’école. Que font lesélèves à l’école et pourquoi le font-ils ? Quefont les enseignants et pourquoi le font-ils ?Pour les uns, comme pour les autres, nouscherchons à mettre en rapport leurs inter-prétations des situations et des activités sco-laires avec ce qu’ils accomplissent concrète-ment. Nous observons ainsi que c’est sou-vent le même type de processus différencia-teur, à plusieurs niveaux du cursus scolaire,qui creuse les inégalités entre les élèves.

Quels sont ces différents « rapports au sa -voir » qui creusent les inégalités ?Pour certains élèves, tout se passe comme sichaque nouvelle activité était le premiermatin du monde. Ils ont du mal à saisirqu’une tâche scolaire a un enjeu d’appren-tissage (ou d’exercice) qui la dépasse. Lesenseignants les y aident plus ou moins effi-cacement, comme à reconnaître qu’à traversdes tâches différentes se construit un re-gistre disciplinaire, la grammaire parexemple. Une discipline qui demande auxélèves de transformer le langage, moyend’action, en objet d’étude. Cela requiert etpermet un « processus de secondarisation »,un travail de mise à distance des savoirs del’expérience ordinaire. C’est le même tra-vail lorsqu’on étudie en classe des objets dumonde. Tous les élèves ne parviennent pas àrepérer les incessants changements de re-gistre, par exemple, entre « le hamster »particulier de la classe, objet ludique et af-fectif, et « le hamster » générique, objetd’étude à construire à partir du premier,sans qu’on leur apprenne toujours commentfaire, ni même que c’est à faire.

Qu’est ce qui fait que les élèves ont du malavec cette « secondarisation » ?Il est difficile de voir ce qui est dû auxmodes de socialisation non scolaire (rapportau langage, au monde, aux autres) ou auxmodes de faire de l’école (organisation desétablissements, programmes, supports utili-sés, pratiques enseignantes). Mais la mé-connaissance de ce type d’obstacles n’aidepas l’école à les réduire. Les travaux denotre équipe en maternelle montrent des dif-férences entre pratiques enseignantes, dansles rituels d’appel par exemple. Certainesmaîtresses prennent la main des élèves etcomptent à leur place. D’autres les étayentsans faire à leur place ; d’autres encore fontdénombrer alternativement dans un sens oudans l’autre. On a aussi observé que l’orga-nisation du travail en atelier pouvait condui-re à ce que certains élèves ne terminent ja-mais une activité (interruption par la maî-

tresse, la récréation). Ils ne sont donc jamaisconfrontés aux critères d’un travail achevéou satisfaisant. Ils restent dans le flou sur lanature du travail et sur le contrôle de sa réa-lisation.

Il y a aussi des effets de contexte…Oui bien sûr. La concentration de difficultéssocio-économiques et scolaires est parfoistelle qu’il y a un effet de seuil. Mais mêmelà, les représentations des enseignants surles difficultés des élèves risquent de les ac-croître quand elles les exagèrent ou les dé-forment. Nombre d’enseignants tendent à sepolariser sur les difficultés comportemen-tales, voire à penser que leur traitement estune condition préalable à l’enseignement,alors que l’engagement des élèves dans uneactivité intellectuelle riche a souvent des ef-fets sur leur comportement. De leur côté, lesélèves traduisent souvent leurs difficultés àapprendre en problèmes interp e r s o n n e l savec l’enseignant (« il m’en veut ») .Glissement qui peut rendre compte de cer-tains phénomènes de violence, en fait phé-nomènes seconds liés à une sorte d’attentedéçue.

Que faut-il changer dans le système éduca-tif ?D’abord, il ne faut pas tout attendre del’école et de ses professionnels. Cela ne faitqu’accroître le désarroi enseignant et le res-sentiment des milieux populaires à l’égardde l’école. Outre la résistance aux logiquesde marchandisation et de sélection qui pè-sent de l’extérieur sur l’action de l’école,l’urgence est à mieux armer techniquementet socialement les enseignants, à leur ap-prendre à repérer les implicites des posturesde travail, à reconnaître les difficultés desélèves pour les aider, et ce sans rien cédersur l’exigence. Une des priorités est l’ac-compagnement des enseignants débutants,particulièrement dans les lieux d’exerciceles plus difficiles.

Propos recueillis par Céline Lallemand

« Chaque nouvelle activité est lepremier matin du monde »

Réflexions

Jean-Yves Rochex,est professeur en sciences de

l’éducation à l’université ParisVIII, et co-responsable

(avec É. Bautier)de l’équipe ESCOL.