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BIOTECHNOLOGIES CE DOSSIER EST PUBLIÉ PAR MEDIAPLANET ET N’EST PAS SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ÉDITEURS DE LA LIBRE BELGIQUE « LA WALLONIE EST EN TÊTE DE PELOTON » Dominique Demonté déclare pourquoi la Wallonie a tous les outils en main pour rester l’un des leaders dans le domaine de la biotech COVERPHOTO: BELGA u scannez le code QR et découvrez-en plus sur www.biotechnologies.be Juin 2014 INNOVATION Progrès contre la TVM CRO Le secteur se porte bien CHIMIE DURABLE Un secteur en plein essor European leader in analytical sciences Prestataire de services pour l’industrie pharmaceutique innovante depuis plus de 30 ans, Quality Assistance poursuit sa croissance et RECRUTE ACTIVEMENTdes bacheliers, masters ou docteurs en sciences (Chimie, Biochimie, Biologie moléculaire / cellulaire) www.quality-assistance.com/careers Technoparc de Thudinie, 2 - 6536 Donstiennes (Thuin) - Belgique

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Media Planet du 30 juin 2014

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BIOTECHNOLOGIES

CE DOSSIER EST PUBLIÉ PAR MEDIAPLANET ET N’EST PAS SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ÉDITEURS DE LA LIBRE BELGIQUE

« LA WALLONIE EST EN TÊTE DE PELOTON »

Dominique Demonté déclare pourquoi la Wallonie a tous les outils en main pour rester l’un des leaders dans le domaine de la biotech

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u scannez le code QR et découvrez-en plus sur www.biotechnologies.be

Juin 2014

INNOVATION Progrès contre

la TVM

CRO Le secteur

se porte bien

CHIMIE DURABLE Un secteur

en plein essor

European leader in analytical sciencesPrestataire de services pour l’industrie pharmaceutique innovante depuis plus de 30 ans,

Quality Assistance poursuit sa croissance et RECRUTE ACTIVEMENTdes bacheliers, masters ou docteurs en sciences(Chimie, Biochimie, Biologie moléculaire / cellulaire)

www.quality-assistance.com/careersTechnoparc de Thudinie, 2 - 6536 Donstiennes (Thuin) - Belgique

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2 · WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE

LE DÉFI

« Le secteur des biotechs occupe le peloton de tête européen et mondial en termes d’investissements en R&D et d’opportunités de croissance. Plus de 300 entreprises belges dont une majorité de PME y sont actives. Elles permettent non seulement de rechercher et de trouver des réponses aux grands défi s planétaires, mais assurent également un développement de l’emploi de plus en plus important en Belgique », déclare Cathy Plasman, Secrétaire générale de bio.be.

Les biotechs, un secteur fl orissant qui a de l’avenir

Le secteur des biotech-nologies est un secteur majeur de l’économie, tant à l’échelon européen que belge. Il est le leader de l’innovation grâce aux investissements renou-

velés du secteur public et privé en R&D. La Belgique compte aujourd’hui plus de 300 entreprises biotechs (essentiel-lement des start-ups et des PME) et occupe la quatrième place mondiale en termes d’investissements R&D par entreprise biotech.

Avec une capitalisation boursière de 11 milliards d’euros et une part de mar-ché d’environ 30 % en Europe (source KBC, 2012), les sociétés biotechs belges ont non seulement connu le succès en bourse, mais sont également parve-nues à conclure d’importants partena-riats avec les grandes sociétés pharma-ceutiques. La valeur totale « bio-euro »

dépasse les 7 milliards d’euros en termes de contrats signés depuis 2005 dont près d’un milliard d’euros a été investi dans des paiements anticipés et des collaborations R&D. Dans son rapport de 2012, la Banque Nationale a elle-même souligné la position de lea-der et l’importance de ce secteur pour l’économie belge.

De nombreuses innovations sont en cours dans la plupart des entreprises biotechs belges, dont certaines ont déjà conquis une position de leader mondial.

La biotech rouge ou médicale, activité maîtresse en BelgiqueLa majorité des entreprises sont actives dans les biotechnologies rouges, c’est-à-dire dans le domaine de la santé en Belgique. Parmi les activités, on retrouve le développe-ment de médicaments biologiques, les thérapies (cellulaires et tissulaires) et les diagnostics avancés. En Wallo-nie et à Bruxelles, les PME comptent aujourd’hui plus de 30 produits en phase de test dans leur pipeline.

Biotech blanche et chimie verte, des technologies à haut potentielLe biosecteur, aussi appelé la biotech blanche et la chimie verte, convertit et utilise la biomasse comme matière première pour créer des produits très divers tels que des matériaux, des sol-vants et du combustible. Cette indus-trie, qui est en pleine expansion, est dynamisée par l’importante demande des producteurs de produits fi naux (ex. : emballage pour les cosmétiques).

Selon une étude du l’Université de Gand de 2013, ce secteur représente déjà 9  % de l’industrie belge et représente

6 % de l’emploi du secteur. Il o� re donc de réelles opportunités de croissance dans notre pays. En e� et, on prévoit que le marché mondial sera multiplié par 5, voire 10, d’ici à 2020. 

En Flandre, nous disposons égale-ment d’un cluster unique en Europe constitué de différents centres de recherches et d’entreprises actifs dans le domaine de la génétique des plantes (biotech verte) qui devrait nous per-mettre de saisir cette opportunité de marché.

Un secteur intensif en capitalEn raison de la haute intensité de R&D, des coûts élevés et des risques substan-tiels, il n’est pas évident pour ce secteur, et surtout pour les PME, de trouver des investisseurs. La sécurité juridique à long terme, une réglementation uni-forme et un climat favorable à la R&D conditionnent l’expansion du secteur. C’est la raison pour laquelle essenscia et sa division bio.be proposent des actions concrètes afi n d’assurer le développe-ment de la biotech en Belgique. Bio.be œuvre ainsi à la création d’un système de tax shelter – tel qu’il existe dans le secteur audiovisuel – qui permettrait à d’autres secteurs d’investir dans ces entreprises biotechs. 

Un système transparent, assorti de frais généraux minimaux, permettant de fi nancer, par le biais du tax shelter, les coûts d’un projet de 20  % lors de son lancement et jusqu’à 50 % dans sa phase fi nale permettrait de fi nancer 130 projets existants par le biais de ce système de tax shelter sur la période 2014-2016. Une telle mesure structu-relle permettrait à terme d’obtenir un retour sur investissement plus impor-tant, et de créer de l’emploi direct et indirect.

hays.be/lifesciences

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BIOTECHNOLOGIES, JUIN 2014Managing Director:Leoni SmedtsHead of Production:Daan De BeckerWeb-editor:Annelien Alaerts

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Rédaction: Jacqueline Remits, Olivier Clinckart

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Hervé Le Quéré, conseiller en brevets chez Pecher & de Groote

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Cathy PlasmanSECRÉTAIRE GÉNÉRALE DE BIO.BE

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WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE · 3

ACTUALITÉ

Q uelle est la position actuelle des entreprises en matière de biotechnologie rouge en

Wallonie  ? Frédéric Druck, Directeur de la Communication et des Relations internationales chez Biowin, dresse un état des lieux.

Pourquoi est-il important pour la Région wallonne de

continuer à investir dans la R&D biotech et le transfert de technologie ? « Les chi� res attestent la dynamique du secteur : pendant la période 2006-2012, il a été observé sur 120 entreprises (dont 6 grandes) une croissance de l’emploi de 71 %. Si l’on retient unique-ment les PME, cette croissance est de 69 %. Un autre chi� re très évocateur montre qu’en se concentrant sur les PME ayant soumis des projets d’inno-vation labellisés et fi nancés, la crois-sance de l’emploi s’élève carrément à 144 % ! Par ailleurs, depuis la création des pôles de compétitivité jusqu’en 2012, les entreprises membres ont créé 12 000 emplois. L’ensemble des pôles a donc été bien choisi dans le cadre d’un redéploiement économique et social. En se focalisant sur le secteur de la santé et les entreprises actives dans l’innovation, une tendance très posi-tive se confi rme, même en période où les fi nancements sont plus di� ciles à trouver. En e� et, on a constaté dans ce secteur d’importantes levées de fonds. Parallèlement à la dynamique de crois-sance des entreprises, une attraction de l’investissement des capitaux pri-vés se manifeste également. »

Qu’en est-il de l’émergence d’une nouvelle industrie ?

« La Wallonie avait déjà un important historique en matière de sociétés

biopharmaceutiques. On constate aujourd’hui l’émergence de chaînes de valeur intégrées dans des domaines assez pointus tels que la médecine régénérative, mais aussi dans les radia-tions appliquées à la santé ou encore dans le domaine de l’immunologie.

Les acteurs concernés répondent toujours à deux besoins essentiels de la société. D’une part, les besoins en terme de santé  : o� rir des réponses diagnostiques et thérapeutiques aux besoins médicaux qui n’ont pas encore été satisfaits aujourd’hui. D’autre part, les besoins en terme de redéploiement économique (un ensemble d’acteurs industriels actifs en Wallonie) per-mettent la création d’un écosystème avec de l’excellence scientifi que en recherche académique et clinique, mais également de l’excellence en recherche industrielle. »

Où en est le développement de projets internationaux ?

« Au cours des premières années, nous avons focalisé notre attention sur le développement de projets collabo-ratifs régionaux, mais nous arrivons maintenant à un stade d’internatio-nalisation de cette recherche. Un pre-mier bel exemple est un partenariat conclu avec le Massachusetts, dans le but de soutenir l’innovation dans les sciences du vivant dans cet état américain. Nous étions quatre régions internationales en lice, et les deux pro-jets présentés par la Wallonie ont été labellisés et fi nancés.

Par ailleurs, un nouveau décret recherche a été amendé, prévoyant que la formule 2+2 pour les appels à projets de pôles va devenir potentiellement une formule  3+1, à savoir 3 acteurs wallons et éventuellement un 4e acteur international, qu’il soit centre

de recherche ou industriel. Cette nou-velle tendance sera fondamentale  : notre technologie n’est pas locale ou régionale, elle est portée à l’interna-tional par essence. Les projets R&D peuvent servir de tremplin vers l’accès à des marchés internationaux. »

En marge de cela, le défi à la formation reste un enjeu

majeur.«  En e� et. Pour que les entreprises puissent répondre aux défi s de l’ave-nir, elles doivent pouvoir bénéfi cier du personnel qualifi é nécessaire. De nombreux projets de formation sont mis en œuvre qui permettent par exemple d’o� rir des outils de forma-tion et d’accompagnement qui vont de l’entrée vers l’industrie biotechno-logique jusqu’à une sorte de mini MBA qui aidera un jeune bio-entrepreneur à couvrir l’ensemble des qualités qu’il doit rassembler pour mener à bien un projet de bio-entreprise. Ce mini MBA prévoit entre autres de mettre en contact des gens de terrain avec ces bio-entrepreneurs pour qu’ils puissent leur expliquer leur parcours.

Après avoir accompagné le mon-tage de projets innovants de qualité dans les premières années, le but est à présent d’accompagner les acteurs vers la valorisation  : comment aider les entreprises à poser les bons choix stratégiques dans, par exemple, la réalisation de recherches en vue de commercialiser les produits ? La créa-tion de valeur économique se fait entre autres par le dépôt de brevets qui per-mettront ensuite à une entreprise de défendre ses droits sur le marché. »

Biotech en wallonie : un secteur dynamique

Au cours des premières années,

nous avons focalisé notre attention sur le développement de projets collaboratifs régionaux, mais nous arrivons maintenant à un stade d’internationalisation de cette recherche

Frédéric DruckDIRECTEUR DE LA COMMUNICATION ET DES RELATIONS INTERNATIONALES CHEZ BIOWIN

Depuis la création des pôles de compétitivité jusqu’en 2012, les entreprises membres ont créé 12 000 emplois

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OLIVIER CLINCKART

[email protected]

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partnership

O n ne peut parler de la recherche scientifique sans envisager les technologies

de pointe indispensables à chaque laboratoire. ANALIS est une société belge reconnue pour son expérience dans le domaine de l’appareil scienti-fique de laboratoire.

Au service de plus de 10 000 labora-toires industriels, cliniques, univer-sitaires ou de recherche, cette société dispose d’un département spécialisé en biotechnologie dans les techniques d’analyse d’ADN,  de séquençage du génome, d’analyse cellulaire, des pro-

téines, en métabolomic et également dans toutes les technologies d’auto-matisation des processus de labora-toire. « On remarque depuis plusieurs années, un développement d’activité économique dans le domaine des sciences de la vie et des biotechnolo-gies. Il existe un grand déploiement de nouvelles entités (spin-off) créées par les centres de recherche univer-sitaires. Comme ces acteurs et parte-naires, Analis est présente et active dans tous ces réseaux de stimulation d’activités liées aux sciences de la vie »  , déclare Valère Marchand Pro-duct & Marketing Manager.

projets nationaux et internationauxImpliqué dans différents projets nationaux et internationaux des-tinés à développer des projets de recherche, le laboratoire R&D Ana-lis est également très actif dans les réseaux de recherche intra-uni-versitaires & entreprises. Réguliè-rement consulté par des sociétés pharmaceutiques, ce laboratoire est spécialisé en électrophorèse capillaire et développe des kits et méthodes pour l’analyse de pro-téines, de drogues, d’aliments, de produits chimiques…

« Fournir aux laboratoires, la tech-nologie la plus performante en fonc-tion de leur application est notre mission première. Parallèlement, nos experts offrent un support à chaque laboratoire afin de faire le bon choix en matériel et rentabili-ser leur investissement : ce qui est primordial dans le contexte écono-mique actuel. Au-delà des démons-trations et installations, nos spécia-listes proposent un support au déve-loppement d’applications ainsi que des audits pour l’implémentation de projets », explique Guy Stukkens, General Manager.

Technologies et expertise au service de la biotechnologie

J ulien Ravet, de la Politique scien-tifique fédérale, est économiste responsable des indicateurs

belges de R&D pour le secteur privé.

«  Les dépenses en matière de recherche et développement (R&D) en Belgique s’élèvent à près de 8  mil-liards 400  millions d’euros selon les derniers chiffres disponibles (chiffres préliminaires pour 2012). Ce montant représente 2,24 % du PIB belge, ce qui est supérieur à la moyenne européenne (2,02 %) mais encore relativement éloi-gné de l’objectif européen de 3 % pour 2020. Les entreprises privées assurent plus de deux tiers de cet effort de R&D en Belgique et emploient un peu moins de 50 000 personnes pour leurs activités de R&D, parmi lesquelles plus de 60 % sont des chercheurs. Ainsi, près d’un emploi sur 100 en Belgique concerne les activi-tés de R&D dans le secteur privé, ce qui est également supérieur à la moyenne européenne. »

La biotechnologie au cœur du r&D belge« Le développement des nouvelles tech-nologies est aujourd’hui un facteur essentiel pour assurer la place de l’in-dustrie dans notre économie ainsi que pour développer et accroître la compé-titivité du paysage technologique belge. La biotechnologie en particulier repré-sente 11,3 % des dépenses de R&D des entreprises belges, toutes industries confondues, ce qui constitue une pro-portion plus importante que dans les pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas) et qu’aux États-Unis. »

« Plus de 90 % de ces montants de R&D en biotechnologie sont réalisés dans des secteurs bien particuliers, à savoir les secteurs pharmaceutique, chimique et agroalimentaire. Alors que ces secteurs représentent 7  % de l’emploi total du secteur privé belge, ils totalisent 20 % de l’emploi en R&D (8 629 emplois en personnes physiques en 2011) des entreprises,

ce qui indique une intensité élevée des activités de R&D dans ces sec-teurs. Le secteur pharmaceutique est le plus grand employeur de Bel-gique en matière de R&D privée, avec un personnel de R&D composé de 4 199 personnes en 2011. Les sec-teurs chimique et agroalimentaire comptent respectivement 2  523 et 1  907 emplois en R&D. Au sein du personnel de R&D de ces secteurs, on compte 4 469 chercheurs, dont 2 053 dans le secteur pharmaceutique, 1 264 dans le secteur chimique et 1 152 dans le secteur agroalimentaire. »

Des niveaux de qualification élevés«  En ce qui concerne le niveau de qualification des travailleurs, 85 % du personnel de R&D des secteurs phar-maceutique, chimique et agroalimen-taire sont détenteurs d’un diplôme d’études supérieures, avec 37  % des employés R&D qui détiennent un

master de niveau universitaire, et 20  % un doctorat. Le secteur phar-maceutique est un secteur où les docteurs sont particulièrement bien représentés, puisque 27 % du person-nel de R&D des entreprises pharma-ceutiques détiennent un doctorat. »

Des mesures incitatives«  Le gouvernement fédéral réalise des efforts importants en vue de soutenir l’emploi dans la R&D. Ainsi, les entre-prises qui engagent des chercheurs pour leurs activités de R&D bénéficient d’une exonération de 80 % du précompte professionnel pour cette catégorie de personnel. En plus de ces aides à l’emploi, des avantages existent aussi pour les entreprises qui déposent des brevets et qui investissent dans des infrastruc-tures de recherche. En ajoutant à cela les subsides régionaux pour la R&D, ceci illustre l’importance que l’on accorde aujourd’hui aux activités de R&D dans l’économie belge. »

Emploi dans la recherche et développement : les secteurs pharmaceutique, chimique et agroalimentaire restent incontournables

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WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE · 5

APERÇU PROFESSIONNEL

L e docteur Patrik De Haes, CEO d’une entreprise de biotechnologie spécialisée dans l’ophtalmologie, détaille les progrès réalisés dans le traitement de la

traction vitréo-maculaire.

« La TVM est causée par une adhérence vitréo-maculaire (AVM), dans laquelle l’humeur vitrée présente un attache-ment anormalement persistant à la partie centrale de la rétine. Avec l’âge, cet attachement persistant exerce des

forces de traction sur la rétine : les forces tractionelles exercées par le vitré sur la macula compromettent

l’intégrité structurelle (risque de formation de trou maculaire) et fonctionnelle (baisse d’acuité visuelle,

métamorphopsies). »

Quelle est la tranche d’âge touchée par la TVM ?

«  La tranche d’âge concernée est celle des plus de 50 ans et l’on recense environ 250 000 cas en

Europe, que ce soit pour les cas légers comme les plus sévères. »

En quoi consiste ce nouveau traitement et

quels sont ses avantages par rapport aux traitements

précédents ?«  Jusqu’à présent, le seul traitement

des tractions vitréo-maculaires et des trous maculaires était la vitrectomie

qui, en raison des risques qu’elle com-porte (infection, décollement de la rétine,

hémorragie, cataracte), n’est envisagée que lorsque la perte de vision devient clini-quement signifi cative. Le principe actif du nouveau traitement, l’ocriplasmine, est com-parable à la plasmine humaine, une enzyme

naturellement présente dans l’œil capable de dégrader les protéines entre l’humeur vitrée et la rétine responsables de l’adhérence, entraî-nant ainsi une réduction du gonfl ement de la rétine et une amélioration de la vision. L’ocri-

plasmine contenue dans le traitement est produite par un pro-cédé connu sous le nom de “technique de l’ADN recombinant” : elle est fabriquée par des cellules de levure ayant reçu un gène qui les rend aptes à produire l’ocriplasmine. »

Comment le traitement est-il administré ? « Ce médicament doit toujours être préparé et administré

sous la supervision d’un ophtalmologue qualifi é, expérimenté dans le domaine des injections intra-vitréennes. »

Qu’apporte-t-il comme avantages au patient ?« Les malades peuvent désormais être traités beaucoup

plus tôt dans la progression de la maladie. Grâce à ce nouveau produit, les patients peuvent même recevoir une injection dès le début de cette a� ection. Plus on l’injecte tôt, plus il est e� -cace. C’est véritablement la première fois que l’on peut o� rir aux patients une alternative pharmaceutique à cette a� ection, les perspectives sont donc particulièrement positives. »

Les études en cours sont-elles encourageantes ?« En e� et, celles-ci ont démontré l’e� cacité de ce trai-

tement : dans deux études principales incluant 652 adultes sou� rant d’AVM et présentant une baisse de l’acuité visuelle, les patients ont reçu une seule injection intravitréenne de 0,125 mg du traitement ou une injection de placebo (un traite-ment fi ctif). Au bout de 28 jours, les résultats montraient une résolution de l’adhérence chez 25 % et 28 % des patients ayant reçu une injection du traitement, contre 13 % et 6 % de ceux ayant reçu le placebo. »

Le médicament est-il déjà remboursé en Belgique ?

« Pas encore, mais cela devrait être le cas dans un avenir relati-vement proche. En e� et, il l’est déjà dans quelques grands pays européens proches tels que l’Angleterre et l’Allemagne et les résultats très encourageants des études incitent à l’optimisme dans cette optique. »

Traction vitréo-maculaire :des progrès en vue

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C’est véritablement la première fois que l’on

peut o� rir aux patients une alternative pharmaceutique à cette a� ection, les perspectives sont donc particulièrement positives

Le docteur Patrik De HaesCEO D’UNE ENTREPRISE DE BIOTECHNOLOGIE SPÉCIALISÉE DANS L’OPHTALMOLOGIE

« La TVM est causée par une adhérence vitréo-maculaire (AVM), dans laquelle l’humeur vitrée présente un attache-ment anormalement persistant à la partie centrale de la rétine. Avec l’âge, cet attachement persistant exerce des

forces de traction sur la rétine : les forces tractionelles exercées par le vitré sur la macula compromettent

l’intégrité structurelle (risque de formation de trou maculaire) et fonctionnelle (baisse d’acuité visuelle,

métamorphopsies). »

Quelle est la tranche d’âge touchée par la TVM ?

«  La tranche d’âge concernée est celle des plus de 50 ans et l’on recense environ 250 000 cas en

Europe, que ce soit pour les cas légers

précédents ?«  Jusqu’à présent, le seul traitement

des tractions vitréo-maculaires et des trous maculaires était la vitrectomie

qui, en raison des risques qu’elle com-porte (infection, décollement de la rétine,

hémorragie, cataracte), n’est envisagée que lorsque la perte de vision devient clini-quement signifi cative. Le principe actif du nouveau traitement, l’ocriplasmine, est com-parable à la plasmine humaine, une enzyme

naturellement présente dans l’œil capable de

cette a� ection, les perspectives sont donc particulièrement positives

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ACTUALITÉ

Un nouveau test de détection de la maladie du sommeil est apparu sur le marché, comme l’explique Quentin Gilleman, Responsable R&D chez Coris Bioconcept.

« Le test a été lancé en République démocratique du Congo dans le cadre d’un projet européen visant à lutter contre les maladies négligées, c’est-à-dire celles dont la prévalence est trop faible pour que les grandes sociétés y consacrent des budgets conséquents.

La mouche tsé-tséLa maladie du sommeil, transmise principalement par la mouche tsé-tsé, est surtout présente en Afrique centrale et de l’ouest, dans des endroits di� cilement accessibles qui ne bénéfi cient pas toujours d’un accès à l’électricité et encore moins de techniciens de laboratoire disposant des formations nécessaires. Or, avant de pouvoir traiter une personne pour la mala-die, il faut encore pouvoir la diagnostiquer correcte-ment grâce à des tests e� caces.

L’intérêt est donc d’avoir un kit de détection facile à utiliser et adapté aux conditions du ter-rain. Le nouveau test est disponible depuis 2012 et a reçu l’autorisation de mise sur le marché du ministère de la Santé au Congo, le pays où vivent 75 % des personnes touchées par la maladie.

15 minutesLe test peut être conservé à température ambiante : il reste stable à 40 °C pendant au moins un an, comme le démontrent les tests toujours en cours. À partir d’une goutte de sang prélevée sur le doigt du patient, deux gouttes d’une solution aqueuse sont ensuite ajoutées. L’ensemble migre alors par capillarité dans une tigette et passe par une ligne-test et une ligne-contrôle. Si la personne est positive, un trait rouge apparaît. Toute l’opéra-tion ne prend pas plus de 15 minutes et ne requiert pas de personnel spécialisé. »

OLIVIER CLINCKART

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JACQUELINE REMITS

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Trypanosomiase humaine africaineTest rapide de détection du

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L es Contract Research Organizations (CRO) réalisent pour compte de sociétés des sciences du vivant des travaux de recherche et de développement néces-

saires à l’élaboration et à la mise sur le marché de produits biotechnologiques innovants. Cathy Scoupe, chef des opé-rations de Keyrus Biopharma, nous éclaire sur ces CRO et leurs services.

Qu’est-ce qu’un CRO ?Cathy Scoupe  : «  Dans le cadre d’une recherche

clinique ou préclinique, un sponsor (une société de bio-technologie, une fi rme pharmaceutique ou encore une entreprise de dispositifs médicaux, etc.) commande une recherche à un Contract Research Organization (CRO). »

Pourquoi des sociétés biotechs font-elles appel à un CRO pour leur recherche ?

C. S. : « De plus en plus, ces sociétés externalisent ce qui n’est pas vraiment leur core business, c’est-à-dire la recherche et le développement purs de médicaments. Souvent, les essais cliniques sont délocalisés vers des sociétés externes que sont les CRO. La raison première est de pouvoir maîtriser les coûts. Externaliser permet de gérer, réduire et contrôler les coûts à la demande ou par projet. Cela permet aux entreprises de se focaliser sur le cœur de leur activité tout en gardant un contrôle sur ce que fait la société à qui elles délèguent cet aspect du pro-jet. Dans le cadre des bonnes pratiques, c’est toujours le sponsor qui garde la responsabilité fi nale du projet. »

Comment se porte le secteur ?C. S.  : «  Fort bien, la croissance est toujours plus

rapide. Aujourd’hui, on parle d’une croissance annuelle de 13 % dans le monde des CRO. On voit de plus en plus d’alliances stratégiques entre sponsors et CRO de tailles semblables. »

CRO : la R&D se porte bien

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www.biotechnologies.be · 7

inspiration

l a recherche fondamentale d’ex-cellence dans les sciences du vivant et le développement de

découvertes académiques en projets innovants peuvent avoir un impact sur la santé. Explications avec Vin-ciane Gaussin, directrice de l’institut virtuel wallon de recherche et d’excel-lence interuniversitaire.

Qu’est-ce qu’un chercheur en sciences du vivant est

susceptible de découvrir ?Vinciane Gaussin  : «  Cela peut aussi bien être une nouvelle approche thé-rapeutique, une nouvelle molécule chimique, des anticorps, des tests dia-gnostiques ou un nouveau programme informatique. Les sciences du vivant recouvrent de nombreux domaines. Prenons l’exemple d’une main. Elle possède une myriade de cellules dif-férentes où il se passe beaucoup de choses qu’on tente de décrypter par la recherche. La nature est extraor-dinaire et pleine de complexité. On réalise des expériences et parfois les résultats sont inattendus. C’est ainsi que l’on met le doigt sur quelque chose de neuf. Quand un grain de sable surgit dans ce beau mécanisme de la vie, cela provoque une maladie. Voir s’il est pos-sible d’établir un lien entre une mala-die et cette découverte va peut-être permettre de découvrir de nouvelles approches par rapport à cette patho-logie. »

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

V. G. : « Des appels à projets sont réa-lisés auprès des chercheurs des uni-versités de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La recherche mise en place, notamment par le FNRS, au sein des universités est un terreau de cher-cheurs. Les projets sont sélectionnés par un jury international composé de professeurs européens qui évaluent ces dossiers sur la base de l’excellence scientifique et effectuent une sélec-tion drastique. Actuellement, nous avons 23 programmes de recherche en cours financés à l’UCL, à l’ULg et à l’ULB dans les domaines des sciences de la vie. Ils concernent le cancer, les neurosciences, les cellules souches, les bactéries, l’asthme, les parasites, la maladie du sommeil… Une belle diversité. Je rencontre ces chercheurs plusieurs fois par an pour discuter des résultats et de leurs applications. L’accompagnement est individualisé. Y a-t-il là matière à brevet ? On peut aller voir du côté du Plan Marshall et du pôle Biowin. S’il existe un poten-tiel, on accompagne le projet dans son développement. Et parfois, cela aboutit à une spin-off. L’important est d’avoir un impact en Wallonie et sur la santé des gens. Il est important de financer la recherche fondamentale, car elle est génératrice de nouvelles idées qui, elles-mêmes, peuvent engendrer de nouveaux traitements. »

Recherche fondamentale dans les sciences du vivant : fondamentale ! Les brevets sont

indispensables pour assurer la protection des innovations. En biotechnologie aussi. Explications d’un expert en brevets.

Qu’est-ce qu’un brevet ?Hervé Le Quéré, conseiller en

brevets  : «  Un brevet est un droit de propriété. Il permet à son titulaire d’empêcher quiconque d’utiliser, de produire ou de vendre l’invention pro-tégée par le brevet. »

Que couvre un brevet ?H. L. Q. : « Il couvre des produits,

des procédés. L’état octroie au titulaire une exclusivité pour une durée maxi-mum de 20 ans, et en échange la société civile pourra bénéficier de la techno-logie au terme du brevet. Un brevet est d’abord national. Il faut demander un brevet dans tous les pays où l’on sou-haite bénéficier de la protection. »

En matière de biotechnologie, quelles sont les conditions

pour qu’une invention devienne brevetable ?H. L. Q. : « Les produits présents dans la nature ne sont pas brevetables en tant que tels. Mais ils peuvent donner lieu à des brevets s’ils présentent une struc-ture différente de leur structure natu-relle ou une application particulière. Par exemple, l’aspirine existe dans la nature. Isolée et recristallisée, elle possède des propriétés thérapeutiques différentes

de la molécule naturelle. Cette forme spécifique d’aspirine est brevetable. L’intervention humaine est primor-diale : ce qui est brevetable, ce n’est pas le produit naturel, mais le produit modifié par l’être humain pour résoudre un pro-blème technique. Autre exemple, celui d’un gène. Il faut d’abord l’isoler de son milieu naturel. Ensuite, identifier à quoi il peut servir et comment on peut l’uti-liser dans une application, un procédé de détection d’une maladie génétique ou la mise en place d’une thérapie génique. Le gène, dans cette application, peut être protégé. »

En quoi est-ce important de faire breveter un procédé ou

un produit en biotechnologie ?H. L. Q. : « La concurrence en la matière est féroce. Breveter, c’est se doter d’un avantage certain sur la concurrence. Une PME a tout intérêt à protéger ses inventions avant d’entamer des col-laborations. Le brevet, c’est l’arme du faible contre le fort. Il permet de signer des contrats avec de plus grosses entre-prises. C’est la mise en avant de l’exper-tise, du savoir-faire de l’entreprise. »

Protéger les innovations

Hervé Le Quéréconseiller en brevets

L’asbl WELBIO est un institut inter-universitaire créé en 2009 par le Gouvernement wallon avec pour mission de:

Soutenir la recherche fondamentale d’excellence dans les sciences du vivant;

Promouvoir le développement des découvertes académiques en applications biotechnologiques pouvant avoir un impact sur les soins de santé.

Envie d’en savoir plus? http://welbio.org

WELBIO a.s.b.l. - Avenue Pasteur 6, 1300 Wavre, Belgium

Siège social: Avenue de l’Hôpital 1, 4000 Liège, Belgium - RPM Liège: 812.367.476

WELBIO soutient actuellement 23 projets de recherche d’excellence au sein des universités francophones de Belgique.

Les équipes emploient un total de 168 scientifiques et techniciens, dont approx. un tiers subventionné par WELBIO.

WELBIO se caractérise également par l’accompagnement individualisé des chercheurs de l’institut afin d’établir une stratégie de valorisation des résultats intégrée à la recherche.

Spécialisé en brevets d’invention, notre cabinet crée pour vous des monopoles de droit, générateurs de valeur et stimulateurs d’innovation.

Nos experts en biotechnologie, chimie, physique, électronique, informatique ou mécanique mettent tout leur engagement et leur professionnalisme à votre service.

Nos mandataires sont agréés près les offices belge, européen et mondial de la propriété intellectuelle.

Centre Monnet Avenue Jean Monnet 1

B-1348 Louvain-la-Neuve

Tél : 010/47.11.30

www.pdg-ip.com

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8 · WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE · 9

APERÇU PERSONNEL

Dominique Demonté, directeur du Biopark de Charleroi et CEO de ImmuneHealth, expose sa vision de l’évolution du secteur biotech et des défi s qui l’attendent.

Si la présence de grandes socié-tés constitue un facteur crucial pour le développement d’un

secteur biomédical au niveau régional, il est important de pouvoir également disposer d’un tissu de PME inno-vantes et de la création d’un certain nombre d’entreprises, principalement des spins o� s universitaires, dans le domaine du vivant.

« Parallèlement, la Wallonie propose toute une série d’outils pour le dévelop-pement de nos entreprises et la mise en place de projets collaboratifs entre-prises-universités », explique Démonté.

Justement, où se situe la Wallonie dans le secteur

biotech par rapport au reste de l’Europe ?« Elle est souvent citée comme l’une des régions les plus développées. Environ 15 000 personnes travaillent dans le secteur en termes d’emploi

direct (et l’on estime qu’un emploi direct en génère deux indirects). Beaucoup d’investissements publics (de l’ordre de 165 millions d’euros) sont réalisés dans la R&D. Au niveau des universités, une grande profes-sionnalisation a été constatée depuis une dizaine d’années dans la créa-tion d’entreprises ainsi que dans leur développement. »

Comment se déroule la collaboration des di� érents

acteurs wallons en la matière ?« Globalement bien, comme la crois-sance le démontre, même s’il faut continuer d’améliorer l’articula-tion entre toutes ces structures. En sciences du vivant, plusieurs struc-tures sont fi nancées par les pouvoirs publics pour favoriser le développe-ment technologique.

D’autres structures agissent de façon plus transversale, telles que l’AWEX qui est, à mes yeux, le bon exemple d’une administration réactive et proactive, avec l’établis-sement de collaborations interna-tionales au sein de ce que l’on peut comparer à des écosystèmes. Le défi consiste à faire fonctionner toutes ces structures ensemble et à éviter les redondances entre elles, d’où l’importance de bien analyser qui fait quoi, d’avoir des contacts régu-liers et de savoir remettre l’ouvrage sur le métier. »

La wallonie en tête de peloton

The power to create customer value every day

www.cropha.com

Nous avons les outils en main

pour que la Wallonie reste l’un des leaders dans le domaine de la biotech

Dominique DemontéDIRECTEUR DU BIOPARK DE CHARLEROI ET CEO DE IMMUNEHEALTH Comment voyez-vous l’avenir

de la biotech en Wallonie, entre autres par rapport aux questions de son fi nancement ?«  Le développement d’un secteur industriel nécessite une somme de composantes qui doivent chacune jouer leur rôle. Il faut donc aussi trouver un équilibre entre elles. S’il est important de soutenir les PME, il est tout aussi fondamental d’avoir une stratégie de soutien pour les grandes entreprises, car leur départ est fortement déstructurant pour le tissu industriel. Par ailleurs, sans maintien d’un fi nancement de la

recherche fondamentale, il n’y a pas de développement économique. Ne fi nancer que la recherche acadé-mique appliquée, c’est tuer l’innova-tion à court terme. Mais il faut arti-culer intelligemment le transfert technologique lorsqu’il est possible et qu’il a du sens.

Un point d’action aujourd’hui en Wallonie consiste à encourager des stratégies de croissance de filière industrielle particulières. La Wallo-nie excelle en immunologie et vacci-nologie, en neurosciences, en théra-pie cellulaire... ; il convient donc de renforcer de manière préférentielle

ces fi lières-là. Ce qui n’empêche en rien l’émergence de nouvelles fi lières, mais à condition d’identifi er les sec-teurs dans lesquels la région est per-formante et de les renforcer à travers les di� érentes composantes.

Enfi n, il est nécessaire d’analy-ser les outils de fi nancement man-quants  : des outils génériques bien sûr, mais également des outils spé-cifi ques à certaines fi lières. La Wal-lonie est très réactive à ce niveau-là et avait, par exemple, envisagé à un moment une sorte de tax shelter pour les sociétés biotech très inno-vantes.

Nous avons les outils en main pour que la Wallonie reste l’un des leaders dans le domaine de la biotech. Des stratégies de formation sont déve-loppées pour que cet écosystème puisse être alimenté. Le décloison-nement des opérateurs et une vision convergente des besoins du secteur en impliquant les di� érents acteurs permettront de garder cette position dominante. »

Si la collaboration

entre les di� érents acteurs wallons se passe plutôt bien, l’articulation entre toutes ces structures peut être encore améliorée

OLIVIER CLINCKART

[email protected]

Environ 15 000 personnes travaillent dans le secteur en termes d’emploi direct

165 millions d’euros d’investissements publics sont réalisés dans la R&D

BIOPARK DE CHARLEROILe Biopark regroupe quatre centres de recherche académique impliqués dans des domaines de recherche variès.PHOTOS: BRUNO FAHY

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APERÇU PERSONNEL

Dominique Demonté, directeur du Biopark de Charleroi et CEO de ImmuneHealth, expose sa vision de l’évolution du secteur biotech et des défi s qui l’attendent.

Si la présence de grandes socié-tés constitue un facteur crucial pour le développement d’un

secteur biomédical au niveau régional, il est important de pouvoir également disposer d’un tissu de PME inno-vantes et de la création d’un certain nombre d’entreprises, principalement des spins o� s universitaires, dans le domaine du vivant.

« Parallèlement, la Wallonie propose toute une série d’outils pour le dévelop-pement de nos entreprises et la mise en place de projets collaboratifs entre-prises-universités », explique Démonté.

Justement, où se situe la Wallonie dans le secteur

biotech par rapport au reste de l’Europe ?« Elle est souvent citée comme l’une des régions les plus développées. Environ 15 000 personnes travaillent dans le secteur en termes d’emploi

direct (et l’on estime qu’un emploi direct en génère deux indirects). Beaucoup d’investissements publics (de l’ordre de 165 millions d’euros) sont réalisés dans la R&D. Au niveau des universités, une grande profes-sionnalisation a été constatée depuis une dizaine d’années dans la créa-tion d’entreprises ainsi que dans leur développement. »

Comment se déroule la collaboration des di� érents

acteurs wallons en la matière ?« Globalement bien, comme la crois-sance le démontre, même s’il faut continuer d’améliorer l’articula-tion entre toutes ces structures. En sciences du vivant, plusieurs struc-tures sont fi nancées par les pouvoirs publics pour favoriser le développe-ment technologique.

D’autres structures agissent de façon plus transversale, telles que l’AWEX qui est, à mes yeux, le bon exemple d’une administration réactive et proactive, avec l’établis-sement de collaborations interna-tionales au sein de ce que l’on peut comparer à des écosystèmes. Le défi consiste à faire fonctionner toutes ces structures ensemble et à éviter les redondances entre elles, d’où l’importance de bien analyser qui fait quoi, d’avoir des contacts régu-liers et de savoir remettre l’ouvrage sur le métier. »

La wallonie en tête de peloton

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Nous avons les outils en main

pour que la Wallonie reste l’un des leaders dans le domaine de la biotech

Dominique DemontéDIRECTEUR DU BIOPARK DE CHARLEROI ET CEO DE IMMUNEHEALTH Comment voyez-vous l’avenir

de la biotech en Wallonie, entre autres par rapport aux questions de son fi nancement ?«  Le développement d’un secteur industriel nécessite une somme de composantes qui doivent chacune jouer leur rôle. Il faut donc aussi trouver un équilibre entre elles. S’il est important de soutenir les PME, il est tout aussi fondamental d’avoir une stratégie de soutien pour les grandes entreprises, car leur départ est fortement déstructurant pour le tissu industriel. Par ailleurs, sans maintien d’un fi nancement de la

recherche fondamentale, il n’y a pas de développement économique. Ne fi nancer que la recherche acadé-mique appliquée, c’est tuer l’innova-tion à court terme. Mais il faut arti-culer intelligemment le transfert technologique lorsqu’il est possible et qu’il a du sens.

Un point d’action aujourd’hui en Wallonie consiste à encourager des stratégies de croissance de filière industrielle particulières. La Wallo-nie excelle en immunologie et vacci-nologie, en neurosciences, en théra-pie cellulaire... ; il convient donc de renforcer de manière préférentielle

ces fi lières-là. Ce qui n’empêche en rien l’émergence de nouvelles fi lières, mais à condition d’identifi er les sec-teurs dans lesquels la région est per-formante et de les renforcer à travers les di� érentes composantes.

Enfi n, il est nécessaire d’analy-ser les outils de fi nancement man-quants  : des outils génériques bien sûr, mais également des outils spé-cifi ques à certaines fi lières. La Wal-lonie est très réactive à ce niveau-là et avait, par exemple, envisagé à un moment une sorte de tax shelter pour les sociétés biotech très inno-vantes.

Nous avons les outils en main pour que la Wallonie reste l’un des leaders dans le domaine de la biotech. Des stratégies de formation sont déve-loppées pour que cet écosystème puisse être alimenté. Le décloison-nement des opérateurs et une vision convergente des besoins du secteur en impliquant les di� érents acteurs permettront de garder cette position dominante. »

Si la collaboration

entre les di� érents acteurs wallons se passe plutôt bien, l’articulation entre toutes ces structures peut être encore améliorée

OLIVIER CLINCKART

[email protected]

Environ 15 000 personnes travaillent dans le secteur en termes d’emploi direct

165 millions d’euros d’investissements publics sont réalisés dans la R&D

BIOPARK DE CHARLEROILe Biopark regroupe quatre centres de recherche académique impliqués dans des domaines de recherche variès.PHOTOS: BRUNO FAHY

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inspiration

Une solution innovante permet souvent de se démarquer sur le marché. Explications avec Denis Gossen, CEO d’un CRO en Wallonie.

Quelle solution innovante avez-vous trouvée pour vous

démarquer de la concurrence ?Denis Gossen : « Un plan d’investiga-tion clinique optimalisé. Il se focalise sur la mise en évidence des caracté-ristiques des futurs médicaments, que ce soit une molécule chimique, biologique, ou un dispositif médical. Nous mettons en évidence la méde-cine translationnelle sur la base de modèles animaux. Nous utilisons des biomarqueurs pour démontrer l’acti-vité pharmacologique d’un produit. Les diagnostics permettent de plus en plus de traiter les patients grâce à une thérapie ciblée. Ainsi, il est possible de définir beaucoup mieux les bénéficiaires d’un médicament ou de diminuer l’éventuelle toxi-cité en identifiant très précisément les patients. À la différence d’il y a quelques années où l’on administrait la même dose à chaque patient sans véritablement l’ajuster à chaque

situation, aujourd’hui, on définit des médicaments qui ne seront efficaces que dans une cible particulière. C’est le cas, par exemple, les nouveaux anticancéreux. »

Quel est le défi des prochaines années ?

D. G. : « Il faut continuer à offrir des services personnalisés et adaptés aux besoins des clients, firmes phar-maceutiques, sociétés de biotech-nologie ou recherche académique. Une excellente compréhension des besoins permet d’apporter une réponse modulable. Des plus en plus, nous réalisons des investigations cliniques chez les patients. La phase pendant laquelle le produit est testé chez le volontaire sain se raccourcit. Le business model a évolué ces dix dernières années. Les grosses socié-tés pharmaceutiques qui veulent mettre des médicaments innovants sur le marché sous-traitent un cer-tain nombre d’activités à de grands CRO. Quand on est un petit CRO, il faut pouvoir se démarquer. »

vision d’expert

Jacqueline Remits

[email protected]

l ’utilisation des cellules souches apporte de grands espoirs au traitement des maladies du

foie chez l’enfant, comme l’explique Eric Halioua, CEO de Promethera Biosciences.

« Les maladies du foie qui touchent les enfants sont des maladies extrê-mement rares et très sévères qui affectent des enzymes dans certaines cellules du foie (les hépatocytes) qui deviennent déficientes. L’enfant naît avec une mutation génétique qui induit une absence d’enzymes jouant un rôle très important dans les hépatocytes et le foie. Ce dernier est un organe vital qui nécessite de très nombreuses enzymes différentes. Il suffit donc qu’une seule d’entre elles soit mutée pour que cela entraîne des conséquences dramatiques sur la qualité de vie de l’enfant. »

Quelles sont les pathologies actuellement traitées par les

cellules souches ? « Tout d’abord, le syndrome de Crigler-Najjar, qui s’apparente à la jaunisse du nourrisson à cause d’un pigment jaune, la bilirubine, qui s’accumule dans la peau. Cette bilirubine étant très toxique pour le cerveau, les pré-maturés sont placés sous UV pour la détruire. Après quelques semaines, le

foie du prématuré devient mature et on peut donc cesser le traitement. Or, dans certains cas rares (1 par million de naissances), suite à une mutation génétique, l’enfant doit passer en per-manence 10 à 12 heures par jour sous les UV pour éviter les lésions au cer-veau. La seule solution jusqu’à présent était la greffe du foie.

Ensuite, la maladie du cycle de l’urée  : lorsque les enfants atteints consomment des protéines, de l’am-moniaque s’accumule dans le sang et affecte le cerveau. Ils doivent donc s’astreindre à un régime strict, très faible en protéines et consommer des médicaments qui vont capter cette ammoniaque. »

Quelle est l’action des cellules souches ?

« Le test en cours prévoit d’infuser des cellules souches adultes provenant du foie d’un donneur décédé. Les cellules vont donc aller se fixer dans le foie, s’y multiplier et produire l’enzyme qui ne fonctionnait pas. Vingt patients ont été infusés et les premiers résultats collectés sont très encourageants. Une seconde étude devrait être lancée en Europe en fin d’année et aux États-Unis en 2015  ; par la suite, le but est d’obtenir une autorisation de commer-cialisation du produit sur le marché européen. »

Maladies du foie : les cellules souches à la rescousse Un plan d’investigation

clinique optimalisé

Early drug development consultance,

management and execution

Innovative treatment for liver diseases based on allogeneic adult stem cell technology

HepaStem cells can be used to treat a wide variety of liver diseases, from rare inborn genetic diseases to acquired deficiencies affecting

adults, such as acute hepatitis or liver fibrosis.

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WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE · 11

APERÇU PROFESSIONNEL

Le Docteur Enrico Bastianelli évoque les dernières inno-vations en matière de pro-duits cellulaires destinés au traitement de pathologies

osseuses qui sont en développement chez Bone Therapeutics, société leader en thérapie régénérative s’adressant à des maladies osseuses et orthopé-diques avec d’importants besoins médicaux non satisfaits.

« Chez Bone Therapeutics, plusieurs études cliniques sont actuellement en cours pour un produit cellulaire osseux autologue et un produit cellulaire osseux allogénique. L’autologue consiste à utiliser la moelle osseuse du patient pour produire un médicament qu’on lui administre. L’allogénique consiste

à recourir à des donneurs sains pour utiliser leur moelle osseuse et mettre au point des médicaments qui pour-ront être administrés à n’importe quel patient.

Une maladie orphelineParmi ces pathologies, l’ostéonécrose est une maladie orpheline: elle a� ecte moins de 5 personnes par 10.000 habi-tants. Elle touche des patients entre 30 et 50 ans, est liée entre autres à des traitements par corticostéroïdes (lors de transplantations du coeur, d’un rein, ...) et est caractérisée par une évolution très rapide: endéans les deux ans, elle entraîne la mort de l’os et d’une partie de la hanche, avec comme conséquence la mise en place d’une prothèse.

Or, la durée de vie d’une prothèse est assez limitée chez un patient jeune, qui risque donc l’invalidité à moyen terme. Souvent, il n’existe pas de traitement pour ces pathologies assez rares. Or, l’U.E. accorde aujourd’hui des avantages pour encourager le développement de produits luttant contre ces maladies: fortes réductions de coûts d’enregistre-ment, certaines exclusivités de marché au moment de la commercialisation, etc. Ainsi, dans le cas des fractures com-plexes qui ne guérissent pas, il faut sou-

vent recourir à des interventions chirur-gicales lourdes, suivies de complications sévères pour 20% des patients.

Une opération sans chirurgie ouverteUne alternative se développe aujourd’hui chez Bone Therapeutics: au lieu d’une intervention de plusieurs heures, suivie de 5 à 6 jours d’hospi-talisation, il est désormais possible de pratiquer une opération sans chirurgie ouverte. Pour ce faire, une aiguille est enfoncée au travers de la peau dans le site de fracture où on injecte le produit. L’intervention se fait en 20 minutes et le patient peut rentrer chez lui l’après-midi. On peut considérer les produits et l’approche de Bone Therapeutics comme une mini-révolution dans la chirurgie orthopédique. »

PATHOLOGIES OSSEUSES:Les produits cellulaires innovent

Au lieu d’une intervention de

plusieurs heures, suivie de 5 à 6 jours d’hospitalisation, il est désormais possible de pratiquer une opération sans chirurgie ouverte

Le Docteur Enrico BastianelliCEO BONE THERAPEUTICS

PLUS D’INFORMATIONS :

POUR EN SAVOIR PLUS À PROPOS DE CETTE INNOVATION, N’HESITEZ PAS À VISITER NOTRE SITE WEBWWW.BIOTECHNOLOGIES.BE

L’ostéonécrose a� ecte moins de 5 personnes par 10.000 habitants

Elle touche des patients entre 30 et 50 ans

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OLIVIER CLINCKART

[email protected]

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Depuis 1988, la société Agrostar produit des micro-organismes à usage environnemental. Dominique Beaudry, l’actuel CEO, nous la présente.

Quelles sont les activités de votre société ?

D. B.  : «  Elle a été créée par trois personnes, dont mon père. J’ai repris la direction des opérations quand il est décédé en 2009. Agros-tar produit des micro-organismes, essentiellement des bactéries et des levures utilisées dans deux grands secteurs d’activité  : le traitement des eaux usées domes-tiques et industrielles et le sec-teur agricole (agriculture, horti-culture, pépinières, espaces verts), traditionnel et biologique, en expansion. Ces micro-organismes peuvent être utilisés purs, mais le plus souvent, ces bactéries sont mélangées à des engrais fabriqués par nos clients, les producteurs d’engrais. Ils se sont rendu compte que cela marchait. »

Pourquoi faut-il ajouter des bactéries aux engrais ?

D. B. : « Dans un sol normal, il y a de la vie, dont des bactéries. Cer-taines n’ont aucun intérêt pour les plantes, d’autres vont per-mettre de minéraliser les matières organiques présentes dans le sol (feuilles mortes, cadavres d’in-sectes ou d’autres animaux) et les rendre consommables par les

plantes. Dans les engrais, nous apportons des bactéries au sol afi n qu’il s’enrichisse de tout ce dont les plantes ont besoin. »

Où trouvez-vous vos clients ?

D. B. : « Nous travaillons essentiel-lement à l’exportation, la Belgique représentant moins de 1 % de notre chi� re d’a� aires. Quand j’ai repris l’entreprise en 2009, nous étions en faillite virtuelle. Ces cinq dernières années, l’objectif a été de redres-ser la boîte. Nous sommes très contents, aujourd’hui, nous payons des impôts  ! Après de très nom-breuses années de travail, nous venons d’obtenir une autorisation de mise sur le marché en France pour l’une de nos bactéries comme matière fertilisante. »

Quel est votre point de vue sur le secteur agricole ?

D. B.  : «  En matière agricole, la Belgique est un excellent élève au niveau européen. Que les par-celles biologiques augmentent de manière assez importante année après année est une bonne chose aussi. Le fait d’avoir d’autres options que les engrais chimiques et les produits phytosanitaires n’est pas plus mal. »

Quand les bactéries sont stars...

PARTNERSHIP

Nous produisons des micro-organismes,

essentiellement des bactéries et des levures utilisées dans le traitement des eaux usées et le secteur agricole

JACQUELINE REMITS

[email protected]

Dominique BeaudryCEO D’AGROSTAR

Rue Adrienne Bolland, 8 • 6041 Gosselies • Belgium (Europe) Phone: +32 (0) 2 529 59 90 • Fax: +32 (0) 2 529 59 93 www.bonetherapeutics.com

Regenerative TherapiesFor Bone Diseases

Une CRO (Contract Research Organization) réalise de la recherche commanditée aussi bien par des firmes pharmaceutiques de toutes tailles, que par des sociétés de biotechnologie, des spin-off, ou par l’intermédiaire d’un important prestataire de services.

« On travaille sur les phases d’ex-périmentation humaine pour de nouveaux médicaments à mettre sur le marché, détaille Luc Moriau, directeur de Cropha. Des socié-tés qui fabriquent des dispositifs médicaux s’adressent à des socié-tés comme la nôtre pour mettre en place des études cliniques afi n d’obtenir les marquages CE néces-saires  à la commercialisation à l’échelle européen. »

La recherche clinique« Des formations sont également assurées dans le domaine de la recherche clinique. Elles portent sur les bonnes pratiques cli-niques et sur le métier de moni-teur clinique qui s’adresse à des profils scientifiques. Nous veil-lons à étendre nos activités par des partenariats avec d’autres CRO de taille similaire dans d’autres pays européens. »

EN PRATIQUE

CRO : la recherche sous toutes ses coutures

JACQUELINE REMITS

[email protected]

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A ctive depuis plus de trente ans en tant que prestataire de services pour l’industrie

pharmaceutique innovan te, Qua-lity Assistance enregistre un chi� re d’a� aires en croissance constante avec un nombre d’employés suivant la même courbe ascendante. Natha-lie Draux, Chief Innovation O� cer de Quality Assistance SA, présente l’entreprise fondée par son père et détaille ses enjeux.

Présentez-nous la société.Nathalie Draux : « L’entreprise a été fondée en 1982 par Philippe Draux, CEO et président du conseil d’admi-nistration, et par Philippe De Raeve, Directeur Scientifi que et administra-teur. Nous o� rons à l’industrie phar-maceutique l’ensemble des services analytiques requis par les réglemen-tations de l’agence européenne du médicament (EMA) et du Food and Drug Administration (FDA) pour le développement et la commerciali-sation de médicaments innovants à usage humain. On pense souvent que les sociétés pharmaceutiques font tout en interne. Ce n’est pas le cas, elles sous-traitent régulièrement une partie de leur travail à des entre-prises telles que la nôtre. Pendant les phases précliniques et cliniques, nous intervenons avec un support analytique. Nous développons les méthodes qui servent à démontrer la qualité, la sécurité et l’e� cacité d’un médicament. »

Qui sont vos clients ?N. D.  : «  Nous travaillons avec les sociétés pharmaceutiques qui déve-loppent en Europe de nouveaux médicaments innovants. Nous visons quatre catégories de médica-ments : les produits biologiques (tels que les anticorps), les médicaments de thérapie cellulaire ou génique, les vaccins et les nouvelles entités chimiques. Nous accompagnons les sociétés qui travaillent sur ces caté-gories tout au long du processus de développement avec les aspects ana-lytiques pour leur permettre de com-pléter leur dossier d’enregistrement et d’obtenir leur autorisation de mise sur le marché, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. »

Que révèlent vos chiffres ?N. D. : « Nos chi� res sont excellent. Quality Assistance est une entre-prise wallonne fl orissante. Depuis une dizaine d’années, nous vivons une croissance moyenne de l’ordre de 12 %. En 2013, nous avons réalisé un chi� re d’a� aires de 13,8 millions d’euros, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2012. 60 % de notre chi� re d’a� aires a été réalisé sur des produits issus des biotechnologies, et un peu plus de 60 % de ce même chi� re avec des sociétés du top  50 pharmaceutique mondial. Nous réa-lisons environ 25 % de notre chi� re d’affaires en Belgique et le reste en majorité en Europe. Parmi nos clients, nous comptons des acteurs majeurs de l’industrie pharma-ceutique (Baxter, Sanofi , Boehrin-ger-Ingelheim, BMS, Novartis, etc.), de grandes entreprises dont nous avons obtenu la confiance. Nous travaillons aussi avec de petites entreprises innovantes telles que Thrombogenics en Belgique. Notre stratégie de développement est liée à des investissements. En 2013, nous avons investi 2,2 millions d’euros afi n d’augmenter notre capacité de prise en charge et de performance de nos services grâce à des technologies de pointe. »

Quel est votre plus gros challenge cette année ? N. D. : « Le gros challenge est la ges-tion des ressources humaines, le recrutement et le suivi d’un person-nel hautement qualifi é et expéri-menté. Nous occupons aujourd’hui 127 personnes. Nous sommes satisfaits et confi ants par rapport à nos choix. Nous sommes instal-lés à Donstiennes, à vingt bonnes

minutes au sud de Charleroi. Cela nous a permis, et nous permettra encore, d’augmenter la superfi cie de nos installations assez facilement. Nos 1 200 m² du début sont passés à 5 200 et nous projetons une nouvelle extension en 2016. Nous avons un gros e� ort à fournir pour continuer à attirer toujours plus de talents jusqu’au Technoparc de Thudinie. Nous nous mettons progressivement au diapason avec les autres socié-tés de notre secteur en termes de conditions salariales et y apportons un plus en misant sur le bien-être au travail. En tant que PME, nous o� rons des possibilités de respon-sabilités nombreuses et d’évolution avec l’entreprise. Notre orientation étant de plus en plus tournée vers la valeur ajoutée et les prestations de pointe, nous cherchons des per-sonnes compétentes et expérimen-tées. Nous publions régulièrement de nouvelles annonces sur notre site web et dans les médias spécialisés. Nous mettons également en place un réseau de relais au niveau acadé-mique de manière à faire connaître notre entreprise devenue une réfé-rence en Europe mais méconnue des citoyens belges. Nous recherchons aussi bien des masters que des bache-liers à orientation scientifi que de type biologie moléculaire, biochimie et chimie, ainsi que des pharmaciens, avec une expérience de minimum un an ; essentiellement pour travailler au sein du laboratoire et mener à bien des projets de développement analytique. »

Entreprise fl orissante wallonne à la recherche perpétuelle de talents

JACQUELINE REMITS

[email protected]

PARTNERSHIP

Nous sommes à la recherche d’un

personnel hautement qualifi é et expérimenté, aussi bien des masters que des bacheliers, pour travailler en laboratoire sur des projets innovants

Nathalie DrauxCHIEF INNOVATION OFFICER DE QUALITY ASSISTANCE SA

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GreenWin est le pôle de compétitivité wallon dédié à l’économie verte et au développement durable. Alain Lesage, son directeur, nous en dit plus.

Sur quels secteurs se focalise GreenWin ?

Alain Lesage  : «  Nous favorisons le développement de projets et de par-tenariats technologiques autour de trois axes stratégiques  : la chimie verte, la construction durable et les technologies environnementales. La chimie biosourcée, le stockage et la gestion de l’énergie, les éco-quar-tiers, la gestion et l’assainissement de l’eau et des sols et le recyclage des déchets sont autant de thématiques porteuses pour le pôle.

La chimie durable est un secteur en plein essor. Elle permet notam-ment de diminuer la consommation

de matières premières, de solvants, d’énergie, elle a donc un impact favo-rable sur la production de déchets et les risques liés à l’industrie chimique classique, fortement dépendante des ressources pétrolières.»

Quelle est la place de la chimie verte au sein du

pôle ?A.L. : « Douze principes défi nissent la chimie verte pour parvenir à maîtri-ser l’ensemble du cycle de vie des pro-duits et prévenir ainsi les pollutions à la source. Elle est exploitée dans les domaines que nous couvrons, depuis la fabrication de produits de base, de plastiques, de matériaux de construction, jusqu’aux produits pouvant intervenir dans le traite-ment des eaux. C’est ce qui a notam-ment permis à Biorem, l’un de nos membres, de réaliser avec succès d’importants chantiers d’assainisse-ment des sols, des eaux souterraines et des sédiments pollués par des hydrocarbures tant en Belgique qu’à l’étranger. »

La Wallonie investit également dans les

biotechnologies blanches, pourquoi ?A.L.  : «  La biotechnologie blanche rassemble les procédés utilisant le vivant pour produire des produits chimiques à usage industriel, ces produits pouvant être utilisés dans la confection de matériaux innovants ou d’énergies plus en phase avec l’environnement. Cette nouvelle dis-cipline permet déjà de développer des procédés chimiques non plus basés sur le pétrole mais bien sur le vivant. Syngulon, membre du pôle,

est une startup prometteuse dans ce secteur, elle développe des technolo-gies en génétique synthétique pour augmenter l’e� cacité des microor-ganismes impliqués dans des procé-dés de biotechnologies blanches.

C’est un moyen d’améliorer les pro-cessus de production de biomasse et leurs techniques d’exploitation, grâce auxquelles des molécules à haute valeur ajoutée peuvent être extraites pour di� érentes applications, que ce soit pour la pharmacie, l’agroalimen-taire, la plasturgie, les matériaux ou l’énergie. Ainsi, Gembloux Agro-Bio Tech par exemple développe depuis de nombreuses années une expertise dans le domaine des biotechnolo-gies microbiennes, de la manipula-tion fondamentale en laboratoire jusqu›aux applications industrielles. Ces initiatives ont permis de conce-voir de nouveaux procédés biotech-nologiques basés sur l’utilisation de matières premières renouvelables qui, à terme, remplaceront ou com-plémenteront certains procédés chimiques. 

De même, l’unité de biotechnologie du centre de recherche Materia Nova, se focalise sur l’interaction des maté-riaux avec le monde vivant et sur la génération de nouveaux matériaux polymériques par la combinaison de la chimie verte et de la biotechnologie blanche. »

Y a-t-il d’autres applications de la biotechnologie ?

A.L.  : « A côté des processus indus-triels, les biotechnologies trouvent également des applications dans les domaines de la médecine (concep-tion de microorganismes pour pro-duire des antibiotiques), de l’agricul-

ture et de l’alimentation. Concernant ce dernier thème, la société Puratos, afi n d’améliorer la qualité de ses produits alimentaires, a notamment axé sa stratégie d’innovation en bou-langerie sur la découverte de levains issus de méthodes artisanales et sur la recherche d’enzymes naturelles aux fonctionnalités nouvelles. »

Comment a-t-on développé ces compétences

exceptionnelles en biotechnologie en Wallonie ?A.L. : « Les compétences wallonnes en matière d’innovations biotech-nologiques ne sont plus à démon-trer. Depuis une trentaine d’années, des e� orts de recherche constants sont notamment réalisés dans la perspective d’applications en santé humaine. Aujourd’hui, il est pos-sible de transposer les compétences acquises dans nos universités, nos centres de recherche et nos PME vers les métiers de l’environnement.

Le VITO est convaincu que la biotechnologie est une source de richesses et donc de création d’em-plois pour la Wallonie. Un projet de cluster chimique international (Bel-gique, Pays-Bas, Rhénanie-du-Nord-Westphalie) est d’ailleurs à l’ordre du jour. »

La chimie verte et les biotechnologies blanches, deux secteurs d’avenir

JACQUELINE REMITS

[email protected]

PARTNERSHIP

Alain LesageDIRECTEUR DE GREENWIN

L'AGRICULTURELes biotechnologies trouvent également des applications dans les domaines de la médecine, de l’agriculture et de l’alimentation.PHOTO : PRIVÉ

L'INDUSTRIELa biotechnologie blanche rassemble les procédés utilisant le vivant pour produire des produits chimiques à usage industriel.PHOTO : HAVEN VAN ANTWERPEN

PLUS D’INFORMATIONS :

RETROUVEZ LA PRÉSENTATION VIDÉO DU PÔLE GREENWIN SUR NOTRE SITE WEB WWW.BIOTECHNOLOGIES.BE

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www.biotechnologies.be · 15

inspiration

D evenir chercheur est une vocation qui demande curio-sité intellectuelle, créativité

et persévérance. David Dumont, doc-teur ingénieur chimiste, passionné par les matériaux composites, témoigne.

Pourquoi, après vos études d’ingénieur civil chimiste,

avez-vous souhaité entreprendre un doctorat et devenir chercheur ?David Dumont. : « J’ai toujours eu un goût pour les technologies innovantes, de pointe. Je suis assez curieux de nature et la recherche m’apporte une certaine satisfaction à ce niveau-là. Tout ce qui concerne le développe-ment durable et les progrès techniques m’intéresse aussi. Réaliser un docto-rat permet aussi d’acquérir certaines compétences quant à l’organisation du travail en laboratoire. »

Sur quoi portait votre thèse de doctorat ?

David Dumont  : « Elle portait sur la physique et la chimie des matériaux, les procédés de fabrication indus-triels et les matériaux composites. Le but de ma thèse était d’améliorer les propriétés de ces composites pour le secteur aéronautique. Je travaillais pour un pôle de recherche renommé de l’Université catholique de Lou-vain, le BSMA (Bio and Soft Materials) qui dépend de l’INCN (Institut de la matière condensée et des nanos-ciences). Mon projet de recherche portait sur des matériaux composites de hautes performances, à base de fibres de carbone. Cela m’intéressait d’apporter des solutions à un secteur, celui de l’aéronautique, soumis à des impératifs de diminution de coûts, des émissions de gaz, de CO2. Je me suis particulièrement intéressé aux nanocomposites et aux nanotechno-logies. Les nanotubes de carbone sont vraiment à la pointe. Le graphène aussi. Ce dérivé du carbone est un matériau qui suscite également beau-coup de recherches actuellement. Introduire des nanotubes de carbone dans les composites permet de leur apporter de nouvelles propriétés (électriques, thermiques, de résis-tance mécanique, au feu, etc.). »

Vous êtes-vous intéressé à d’autres domaines ?

D. D. : « Pendant ma thèse de doctorat, je me suis aussi intéressé aux bio-technologies, aux fibres naturelles,

aux matrices polymères issues de res-sources renouvelables, aux plastiques biodégradables. »

Avez-vous travaillé sur d’autres projets ?

D. D.  : «  J’ai travaillé sur des projets européens et de la Région wallonne à l’UCL, mais aussi dans les installations de plusieurs partenaires industriels. Mon rôle consistait à gérer les contacts avec différents centres de recherche et divers partenaires industriels qui collaboraient aussi sur ces projets et à assurer leur progression. »

En quoi était-ce intéressant de travailler dans

ces deux mondes, celui de la recherche fondamentale, et celui de la recherche appliquée ?D. D.  : «  C’était intéressant parce que, d’un côté, j’avais une vision de recherche fondamentale pour ce qui concernait ma thèse, une vision plus théorique à long terme où j’essayais de comprendre des mécanismes phy-sico-chimiques aux échelles micro- et nanoscopiques et, de l’autre, une vision plus appliquée grâce à ces pro-jets industriels, toujours sur le même sujet, mais avec une vision à moyen terme en vue d’apporter une plus-value dans les développements tech-niques de ces partenaires industriels. »

Vous êtes-vous limité au secteur aéronautique ?

D. D. : « Non, après ma thèse, j’ai effec-tué un postdoctorat pendant six mois à Roubaix. J’ai vécu une petite expé-rience de chercheur dans un labora-toire à l’École nationale supérieure des Arts et Industries textiles (ENSAIT). J’effectuais de la recherche sur des composites de haute performance filables pour le secteur textile. Les applications de ces nanocomposites possédant de remarquables proprié-tés antibactériennes et de résistance au feu visent les domaines de la santé, du transport aéronautique et de la construction, notamment. »

Quel est l’intérêt de faire de la recherche fondamentale ?

D. D. : « Par rapport à un poste d’ingé-nieur dans l’industrie où l’on est limité par des impératifs en matière de délais, de coûts et de rentabilité, dans la recherche fondamentale, la liberté d’action est plus grande et on travaille avec une vision à plus long

terme. Cette vision permet d’orienter ses idées en fonction des innovations technologiques qu’on juge intéres-santes. La recherche fondamentale donne la liberté et le temps de penser. »

Quelles sont les qualités indispensables pour devenir

chercheur ?D. D.  : «  La curiosité est importante, la créativité aussi. Et aussi avoir des idées innovantes, être assez organisé dans son travail, pouvoir gérer seul son projet, être capable de se dessiner un objectif de recherche qui puisse aboutir à quelque chose. Toute cette démarche part d’une étude biblio-graphique pour rechercher ce qui se fait déjà dans le monde scientifique et essayer d’apporter une plus-value en testant de nouveaux matériaux, de nouvelles méthodes, de nouveaux procédés, etc. La persévérance est aussi une qualité indispensable. Pour être franc, lors de ma première année de doctorat, je n’ai pas eu de résultats sensationnels. C’est seulement à partir de la deuxième, voire troisième année, qu’on obtient des résultats intéres-sants. Il ne faut pas se décourager si les résultats ne sont pas au rendez-vous dès le départ. Il faut persévérer. »

Aujourd’hui, comment souhaitez-vous orienter

votre carrière ?D. D.  : «  Pendant la rédaction de ma thèse, j’ai eu l’occasion de plancher sur de la recherche fondamentale à long terme. Mais ce qui est intéressant, ce qui permet de valoriser au maximum les résultats obtenus, à mon avis, c’est de concevoir une application qui en découle, de valider ces recherches par une production industrielle. Je me rends compte qu’au niveau acadé-mique et universitaire, les possibilités de faire carrière sont quand même assez limitées. Le nombre d’élus par rapport au nombre de candidats est assez réduit. C’est pourquoi je pré-fèrerais, à présent, m’orienter vers le secteur privé de l’industrie pour y trouver un poste. Ce qui me plairait le plus, bien sûr, ce serait de poursuivre dans le secteur de la recherche et le développement. Mais je ne me limite pas à cela. Tout ce qui concerne la pro-duction, la qualité, les procédés de pro-duction m’intéresse aussi. »

David Dumontchercheur en composites

Profil De DaviD Dumont

■■ 30 ans, ingénieur civil chimiste de formation de l’ucL et récemment docteur en sciences de l’ingénieur.

■■ il a effectué sa thèse de doctorat au Laboratoire imcn- BsmA de l’ucL.

■■ postdoctorat à l’École nationale des Arts et industries textiles (ensAit) de roubaix.

Pourquoi travailler dans le secteur de la recherche fondamentale?

Jacqueline Remits

redaction.be@mediaplanet

La recherche fondamentale

donne la liberté et le temps de penser. La curiosité et la créativité sont importantes

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