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Beretta 695 Field superposé La famille des 690 se complète et s’enrichit de son plus beau fleuron avec le 695. Un fusil charmeur et technique qui vient constituer le haut de galle d’une nouvelle famille qui va tenter de faire oublier les 686 et autre 687, les anciennes gloires presque éternelles de Beretta. LE FLEURON DES NOUVEAUX SUPERPOSÉS 690 par Laurent Bedu (texte) et Bruno Berbessou (photos) Le 695 constitue le haut de gamme des Superposés Beretta 690, il est livré avec une mallette contenant une boîte abritant les 5 chokes, une burette d’huile et quelques accessoires.

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Page 1: superposé BerettaBeretta 695 Field superposé La famille des 690 se complète et s’enrichit de son plus beau fleuron avec le 695. Un fusil charmeur et technique qui vient constituer

Beretta 695 Field

superposé

La famille des 690 se complète et s’enrichit de son plus beaufleuron avec le 695. Un fusil charmeur et technique qui vientconstituer le haut de galle d’une nouvelle famille qui va tenter de faire oublier les 686 et autre 687, les anciennes gloires presque éternelles de Beretta.

LE FLEURON DES NOUVEAUXSUPERPOSÉS 690

par Laurent Bedu (texte) et Bruno Berbessou (photos)

Le 695 constitue le haut de gamme des Superposés Beretta 690, il est livré avec une mallettecontenant une boîte abritant les 5 chokes, une burette d’huile et quelques accessoires.

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Ce fusil est disponible en version crosse à droite ou crosse à gauche et avec égalementdeux pentes différentes, soit quatre crosses pour être sûr d’avoir un fusil à sa couche.

Dans la famille des superposéschasse Beretta, il existe unefamille mythique : les 680.Ces fusils de grande série ont

conquis la planète et comptent parmi lesplus utilisés, les plus appréciés et les plusvendus de l’histoire de la firme aux troisflèches, loin devant les fusils à platinesSO limités aux seuls amateurs d’armesfines. Au sein de cette famille, trois fusilssont des incontournables, les 682, le 686et le 687. À tel point qu’il est dur pour laplus ancienne des manufactures d’armesitaliennes de s’affranchir de ces modèles.Pour preuve, le SV10 Perennia qui devaitrenouveler le style Beretta, lui apportermodernité et design a fait long feu. Lancéà grands renforts de publicité, sa produc-tion s’est arrêté à peine quatre saisonsplus tard alors que le 687 EELL, le dernierreprésentant de la famille des 680, esttoujours au catalogue. Pourtant le Peren-nia possédait de réelles qualités. Maiselles n’ont pas su séduire les aficionadosde la marque ou pire, ont été occultéespar son design, trop avant-gardiste ou tropéloigné de celui des 680 et qui n’a pasconquis ce public de fidèles. À la façondu Cynergy de Browning qui devait « cas-ser » le moule B25 et renouveler l’ap-proche du superposé de la marque au cerf,le Perennia a échoué à incarner le super-posé Beretta du XXIe siècle et la firme adû revenir à du classique, du moins à unfusil tel que l’imaginaient ses fans. Cetteréponse à l’échec du Perennia n’a pas tar-

dé puisqu’elle est arrivée en juillet 2014et avait pour nom 690, même si une ver-sion tir avait vu le jour deux ans plus tôtsous le nom de 692. Une gamme qui de-puis s’est agrandie, étoffée avec les 691et 693. En mars dernier, un faire-part denaissance était publié annonçant l’arrivéedu 695. Un petit dernier qui est le plusbeau et le plus cher des rejetons de la fa-mille 690. Si ce fusil est le plus cher et le plus beau,c’est parce que l’accent a été mis sur sagravure et sur la qualité des bois.

Un bois grade 3 ou 4 étoiles pour nousLes bois justement sont superbes. Ils sontclassés grade 3 dans l’échelle de mesurede la firme italienne, ce qui ne veut pasdire grand-chose. À la différence del’échelle de Richter qui classe les se-cousses sismiques de façon précise, leclassement des bois est propre à chaquefabricant et un grade 3 ici correspondraà 4 étoiles ou à une classe 5 ailleurs. Di-sons simplement qu’avec l’échelle declassification en étoiles utilisée en France,on pourrait dire qu’il s’agit d’un 4 étoilessans exagération. Il est beau, paré d’unebelle couleur chaude, de veines sombresmême si une finition un peu plus brillanteavec un bouche-porage mieux exécutéaurait pu le mettre encore plus en valeur.La finition retenue est mate, ce qui n’estpas gênant mais le bouche-porage est as-sez mal réalisé. Cette ébauche de noyerprend la forme d’une crosse pistolet àbusc droit de 37,5 cm avec une plaque decouche bois. Une crosse ou plutôt quatrecrosses, puisque non seulement deux

La relime des coquilles est soignée, la gravure est fine et très couvrante, le sélecteur de tir est un classique des fusils italiens et des Beretta.

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pentes sont disponibles (35/55 ou38/60 mm) mais elles sont aussiproposées avec un avantage à droiteou à gauche. Beretta a pensé auxgauchers.La crosse reçoit un quadrillage clas-sique à double pointe et, petit détailqui prouve la montée en gammeque représente ce fusil, un ovale enargent est incrusté dans le bois, der-rière la poignée, pour recevoir lesinitiales de son futur propriétaire.Le devant bois est assez long, il setermine par un schnabel, autrementdit une forme tulipée, et reçoit lemême type de quadrillage que lacrosse. À noter, ce devant n’est pasfraisé dans sa partie haute pour re-cevoir l’extrémité de vos doigtscomme c’était le cas sur les anciensBeretta ; je le regrette car je trouvaiscette relime pratique et utile pourun meilleur contrôle de la viséeavec la main gauche.

Une gravure lasermaîtrisée

Le devant se dépose de façon tra-ditionnelle par un auget bronzé noirdont la pédale est vieil argent. Uneseule couleur, le vieil argent auraitsans doute été préférable ici… Unvieil argent qui est la couleur do-minante de notre fusil. C’est ellequi teinte la bascule entaillée etabondamment gravée de cette arme.Seul le devant fer est bronzé noir.Pour le reste la bascule, le pontet,la clé et même la monodétente sontvieil argent. Tous ces éléments re-çoivent une jolie gravure florale,

très couvrante sur la bascule, com-posée d’un entrelas de feuillesd’acanthe. Cette gravure a été en-tièrement réalisée au laser, avec unemachine 5 axes qui apporte beau-coup de régularité à l’ornementationet évite aussi les déviations de fais-ceau sur les angles qui ont souventtendance à étirer les sujets. Le nomBeretta est apposé en toutes lettres,mais assez discrètement sous lesailerons de canons de chaque côtéde la bascule, tandis que le sigle dela firme et le nom de code 695 fi-gurent sur le dessous. Le reste estune tapisserie de feuilles d’acanthe.Une gravure si couvrante que la nu-dité de la sous-garde choque un peu

et comme elle s’engage dans la bas-cule sur plus d’un centimètre, ons’étonne presque de ne pas trouverd’ornementation à cet endroit.Dommage.

Une bascule de 60 mm

La bascule de notre 695, commecelle de la plupart des superposésBeretta, est basse et étoffée. Un ver-rouillage haut – par des verroustronconiques rétractables logés dansles tonnerres et venant pénétrer dansdes mortaises usinées dans l’épais-seur des ailerons de canons – per-met à la bascule du 695 d’avoir ses

L’éjection de cefusil est francheet régulière.

L’angled’ouverture estbon, il sera aiséde charger lecanon du bas.

La silhouette élégante du 695 avec son devant tulipé et plein. Le fraisage sous lescanons pour le passage des doigts n’est plus présent sur les Beretta, dommage.

Étrangement, la sous-garde noire n’est pas gravée, c’est d’autant plus choquant que la bascule est vieil argentet reçoit une ornementation très très couvrante.

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faibles dimensions. Ce verrouillageest presque une signature des su-perposés Beretta et n’a jamais étépris en défaut. Il est résistant etfiable grâce à son système de rat-trapage de jeu qui lui donne unegrande longévité. Il limite l’encom-brement des canons à leur seulehauteur, ce qui permet d’avoir unebascule de seulement 60 mm dehaut en calibre 12.Mais les ailerons de canons jouentun autre rôle encore : ils constituentles portées de recul de notre fusil.En se plaquant dans une découpede la bascule à la fermeture, ils li-mitent les efforts mécaniques sup-portés par les verrous par exempleou les tourillons de basculage. À ladifférence des 682, 686 et 687, laportée de recul des 690 possède unedécoupe arrondie et non plus droiteou avec des angles nets. Une dé-coupe arrondie qui était l’une desnouveautés introduites par le Peren -nia, preuve aussi que toutes les in-novations apportées par ce fusiln’ont pas disparu avec lui.

Beretta joue la cartedu suralésage

Voici pour les caractéristiques spé-cifiques au 695. Les autres compo-santes, ce fusil les partage avec lessuperposés sortis dans la lignée du690, à commencer par des canonsdotés d’un alésage particulier. Pourla série des 690, Beretta a décidéd’opter pour un suralésage. C’est-à-dire que notre calibre 12 n’est pasalésé à 18,3 ou 18,4 mm mais à18,6 mm. Sans aller aussi loin queBrowning avec ses tubes Back Bo-red, Beretta a donc décidé d’élargirle diamètre interne de ses canonsde 0,2 mm afin de limiter les frot-tements des plombs, notammentavec les bourres grasses, syno-nymes de gerbes irrégulières et degroupement perturbé. Pour cela, lesingénieurs italiens ont conçu unlong cône de raccordement en sortiede chambre de 70 mm, avant un alé-sage de 18,6 mm puis un rétreintjusqu’aux chokes amovibles qui

crée un effet venturi. Mis bout àbout, ces trois éléments, que Berettaintègre dans une technologie diteSteelium, doivent aussi donner à la gerbe une plus grande vitesse et aufusil un recul moindre.

Trois longueurs de canons au choixLes canons de ce fusil sont propo-sés en trois longueurs au choix, 66,71 et 76 cm. Ils sont frettés et réa-lisés dans un acier Excelsior, trèsrésistant. La frette porte les éjec-teurs à échappement, entendez parlà que Beretta a abandonné les éjec-

teurs débrayables lancés avec le 690mais qui, à l’usage, se sont avérésfragiles. C’est sur la frette encoreque l’on trouve l’usinage circulaireoù viennent prendre appui les largestourillons de basculage de ce fusilqui témoigne ainsi de ses originessportives. Bien entendu ces canonssont éprouvés bille d’acier. La bande de visée qui coiffe les canonsest droite, striée et ventilée. Ellemesure 6 mm de large, la normepour un fusil de chasse. L’ordre de tir des canons est pilotépar un sélecteur de tir logé sur lepoussoir de sûreté qui se manipuleperpendiculairement à cette der -nière. Ce sélecteur agit directementsur la monodétente nickelée et àinertie du 695 et dérivée de celledu 692. Ce fusil de chasse n’est pasun poids plume. À dire vrai, il serapproche même d’un fusil de spor-ting avec sa bascule large qui luidonne un centre de gravité médianet un poids de de 3,360 kg avec descanons de 76 cm. Mais ce poids que certains jugerontimportant n’est pas forcément unhandicap, lorsque l’on cherche àmaîtriser son swing et à « poser »son tir comme nous le découvrironsau moment des essais au ball-trapde Gonesse, dans le Val-d’Oise.Non seulement notre fusil va fonc-tionner sans aucun problème maissurtout il va faire montre de réellesqualités cinétiques et balistiques.Malgré la chaleur et des cadencesde tir élevées, rien ne va perturbernos essais. L’éjection, franche etsimultanée, l’ouverture, facile, le

Les ailerons de canons

à la découpearrondie jouentle rôle de portée

de recul.

Grâce aux verroustronconiqueslogés dans

les tonnerres, la bascule estune des plus

basses du marché.

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basculement des canons, ample, lesélecteur de tir, précis, tout se dé-roulera parfaitement. La monodé-tente est très agréable, nette et sans course. Mais surtout l’impressionqui domine est d’avoir en main unemachine à enchaîner les tirs. Unearme fiable et endurante très à l’ai-se sur ces plateaux lointains et ra-pides. Un avantage des canonslongs qui pointent parfaitement lacible et semblent même la rappro-cher. Alors oui, ceux qui chassentdans des sous-bois très sales n’au-ront sans doute pas besoin d’un fu-sil doté de canons aussi longs maisils pourront choisir la plus petite

des longueurs, 66 cm, ou celle in-termédiaire de 71 cm.

Vivacité et précisionchirurgicales

Mais si votre objectif est d’acquérirun fusil pour l’ouverture, en plaine,pour les passées de canards ou en-core pour les battues de faisans oude perdrix, oubliez le poids de cefusil et dites-vous que seul l’équi-libre compte. Dans ce cas vous pro-fiterez pleinement des avantagesque vous apportent ces canons Stee-lium de 76 cm qui, lancés derrièreun traversard ultrarapide, se révèlent

d’une vivacité incroyable et d’uneprécision quasi chirurgicale. Si vousmisez sur Beretta en cette veilled’ouverture, jouez donc le 695,vous ne serez pas déçus ! � L. B.

À 4975 €, ce 695 est le plus cherdes 690, mais c’est aussi le mieux

gravé et le mieux doté en noyer.

Marque : Beretta. Modèle : 695.Calibre : 12/76 mm.Bascule : acier traité, gravure laseren semi-fond, motifs floraux.Canons : Steelium alésé 18,6 mm,chokes amovibles, 66, 71 ou 78 cm.Bande ventilée : droite et striée de 6 mm.Extraction : éjecteurs à systèmedébrayable.Détente :mono, sélective avecsélecteur logé sur la sûreté. Devant fer : en alliage bronzé noir.Pontet : acier gravé.Bois : grade 3.Finition bois : poncé-huilé.Crosse : pistolet à busc droit etdevant tulipé long.Pente : 35/55 mm (D ou G), 38/60 mm (D ou G).Longueur (standard) : 375 mm.Plaque de couche : bois.Chokes amovibles : les cinq usuels,plein, ¾, ½, ¼ et lisse.Poids : 3,360 kg avec canons de 76 cm.Distributeur : Humbert.Prix : 4 975€.Autres versions : calibre 20/76 avec canons de 66, 71 ou 76 cm.

À NOTRE AVIS

FICHE TECHNIQUE

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lus

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oins

• Les bois• La gravure• Le fonctionnement sans reproche• Les trois longueurs de canons• La relime de la bascule

• Le bouche-porage• Le poids un peu élevé

Scannez ce code à l’aide de votretéléphone et

de l’applicationQR Code et

découvrez l’essaifilmé de cette

arme.

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Ce 695 se rapproche plus d’un fusil de sporting que d’un bécassier, c’est un parfait fusil à tout faire.