Sujet : « Dans quelle mesure peut-on dire que les nouvelles technologies de l’informa<on et de la communica<on cons<tuent l’électricité

du 21ème siècle ? »

Introduc)on

« La société numérique est habitée par un étrange paradoxe: jamais les perspec:ves technologiques qu’elle annonce n’ont paru si brillantes, mais jamais les perspec:ves de croissance n’ont été si décevantes », Daniel Cohen, Le monde est clos et le désir infini, 2015.

Paradoxe: malgré des innova:ons grâce aux NTIC, les gains de produc:vité sont faibles.

-Electricité tout comme les NTIC sont des innova7ons à portée générale. -Innova7ons à portée générale-Gains de produc7vité-Electricité: inven7on de l’ampoule (1879) et de la dynamo notamment par Siemens (1866). Entraine la seconde Révolu7on industrielle (première moi7é du XXème siècle). -NTIC: l’inven7on du microprocesseur par Hoff et Faggin, ingénieurs chez Intel, en 1969. Entraine la troisième Révolu7on industrielle (fin du XXème siècle).

Problématique

Dans quelle mesure peut-on dire que les nouvelles technologies de l’informa8on et de la communica8on cons8tuent l’électricité du 21ème

siècle ?

Les NTIC sont-ils vraiment comparables à l’électricité?

Annonce du plan

I – Tout comme l’électricité, les NTIC sont des TPG qui génèrent des gains de productivité

II - Débats suscités autour des NTIC

I – Tout comme l’électricité, les NTIC sont des TPG qui génèrent des gains de produc=vité

Les 3 caractéris,ques des technologies à portée générale selon Bresnahan et Trajtenberg (1996) :a) L’ampleur de la diffusionb) Un poten,el d’améliora,on

c) Les innova,ons incrémentales générées

I-a) L’ampleur de la diffusion des TIC

A l’instar de l’électricité, une diffusion lente dans ses débuts. -Paul David: Les innova;ons à portée générale s’accompagnent d’une très faible croissance de la produc2vité dans les premiers temps.

La diffusion de l’électricité :

Henry Ford op#mise l’u#lisa#on industrielle de l’électricité :-abandon de l’arbre de transmission-inven#on des chaînes de montage

I-b) Un potentiel d’amélioration-Amélioration de la performance et diminution rapide du coût d’utilisation. -Loi de Moore: la puissance des microprocesseurs est doublée tous les 18 mois.

I-c) Les TIC génèrent des innova6ons incrémentales

-Innova'ons incrémentalesUne hausse des dépôts de brevets durant les périodes de diffusion des TPG :

Une accéléra*on de la destruc*on créatrice durant les périodes de diffusion des TGP :

Bilan par)e I

Les NTIC, tout comme l’électricité, sont des technologies à portée générale qui ont permis des gains de productivité. Mais, ces gains de productivité générés sont plus faibles que ceux générés par l’électricité.

II - Débats suscités autour des NTIC

a) Le constat empirique : une baisse des gains de productivitéb) Les techno-pessimistes et la thèse de la stagnation séculaire : économie condamnée à de faible gains de productivité et faible croissance. c) Les techno-optimistes : période de transition vers une économie à fort gains de productivité et forte croissance.

II- a) Le constat empirique : une baisse des gains de productivité

II-b) Les techno-pessimistes« Toutes les révolu-ons industrielles ne se valent pas » R. Gordon- The one big wave- Paradoxe de Gordon: les NTIC sont omniprésentes sauf dans les

chiffres de la produc-vité.

Epuisement de la loi de Moore

La croissance de la performance des microprocesseurs s’épuise à par4r de 2005.

Transformation structurelle de l’emploi

Patrick Artus, Croissance zéro (2015) : Destruc(on d’emploi àqualifica(on intermédiaire (assez produc9fs) et créa(on d’emplois peu qualifiés (peu produc9f).

II-c) Les techno-optimistesErik Brynjolfsson et Andrew McAffe « Le deuxième âge de la machine. Travail et prospérité à l’heure de la révolu=on technologique » 2015

-1er âge de la machine : machine à vapeur, moteur à combus=on interne, électricité => hausse de la puissance physique.

-2ème âge de la machine : technologies de l’informa=on et de la communica=on (TIC) = hausse de la puissance intellectuelleProgrès exponen=el, numérique et combinatoire.

« Inventer, c’est trouver quelque chose de nouveau dans ce qui est déjà là »

Exemple: la voiture autonome de Google.

La thèse du délaiPaul David et Gavin Wright « Early twen*eth century produc*vitygrowth dynamics : an inquiry into the economic history of “ourignorance” » (1999)

Barry Eichengreen et la thèse du délai, Secular stagna*on : The long view, NBER (2015):-fourcheCe d’applicabilité

-fourcheCe d’adaptaGon: réorganisaGon de l’acGvité économique nécessaire avant de voir des effets posiGfs.

La thèse de la mauvaise mesure

Hal Varian : « Je pense que le PIB et la produc5vité sont plus grands que ce que nous indiquent les données à l’heure actuelle ».

Philippe Aghion: sous-es5ma5on de la croissance de la produc5vité et de la croissance économique:-développement de l’économie de partage. - L’effet qualité mal pris en compte par le PIB qui reste un indicateur quan5ta5f.

Des obstacles à la réalisa/on des gains de produc/vité permis par la révolu/on numérique

-Une poli*que monétaire trop accommodante peut diminuer les gains de produc*vité : frein à la destruc*on créatrice et à la rota*on des entreprises.

-Des rentes qui augmentent et une croissance de la produc*vité qui ralen*t:-Firmes superstars possédant un grand réseau. -Loi de Metcalfe : l’u*lité que l’on re*re du réseau (toutes les données auxquelles on a accès) est le carré du nombre d’u*lisateurs. -Poli*que de la concurrence volontariste: limiter l’accroissement de la taille des firmes superstars ou à universaliser l’accès aux réseaux.

Conclusion-Tout comme l’électricité, les NTIC sont des innova8ons à portée générale. -Pour les techno-pessimistes, les NTIC ne seront jamais l’électricité du XXIème siècle. -Pour les techno-op8mistes, les NTIC ont un fort poten8el.

Ouverture

Fort poten)el des NTIC dans des pays comme la France où leur diffusion est encore faible.