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1 Suivi de l’état de santé des récifs coralliens de la Martinique Bilan 2001 - 2010 Observatoire du Milieu Marin Martiniquais 14, rue Chéry-Rosette Fond Lahaye 97233 Schœlcher

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Suivi de l’état de santé des récifs coralliens de la Martinique

Bilan 2001 - 2010

Observatoire du Milieu Marin Martiniquais 14, rue Chéry-Rosette

Fond Lahaye 97233 Schœlcher

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Auteurs : J.-P. Maréchal/ E. Trégarot

Réalisation : OMMM

Financements : Europe, MEDD, FIDOM

Nombre de pages : 40

Date :

Collecte des données : Equipe OMMM / P. Dupont, J. Mahieu, J.P. Maréchal, E. Trégarot, H. Rouzé, M. Thabard.

Titre : Suivi de l’état de santé des récifs coralliens : Bilan 2001 – 2010

Projet : Le suivi de l’état de santé des récifs coralliens dans les départements d’Outre-Mer français est une des actions prioritaires de l’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR). Ce suivi est réalisé en Martinique par l’OMMM depuis 2001. Quatre stations permanentes ont été positionnées autour de la Martinique. Ce rapport synthétise les données des campagnes de suivi de l’année 2001 à 2010 sur l’ensemble des stations.

Résumé : L’année 2010 marque la 10ème année de suivi consécutive pour la première station IFRECOR implantée en Martinique (Pointe Borgnesse – 2001). Au total, 4 transects permanents ont été installés entre 2001 et 2005. Ce rapport dresse un bilan des données 2001-2010 sur l’ensemble des stations, pour évaluer la tendance évolutive des peuplements benthiques et ichtyologiques. En juillet 2005, le taux de couverture moyen en corail atteint 31,2 % sur l’ensemble des stations. L’enchainement des différents épisodes de blanchissement, maladies, cyclones, a fortement diminué la couverture corallienne sur toutes les stations, libérant de l’espace pour la colonisation d’autres organismes, et notamment les algues. En 2010, le taux de couverture moyen en corail atteint 17,8 % contre 27,8 % pour les macroalgues et 28,3 % pour le turf (gazon algal). Les données relatives aux peuplements de poissons sont difficilement interprétables, si la tendance est à la baisse, elle ne peut être validée statistiquement. Les peuplements d’oursins sont en diminution sur Pointe Borgnesse, sont faibles sur Ilet à Rats, et importants et stables sur les stations Fond Boucher et Jardin Tropical. L’année 2010 marque aussi la fin du suivi benthique via la méthode du LIT (Ligne Intersept Transect) et le début de l’utilisation du protocole vidéo pour plus de robustesse statistique et la collecte d’archives visuelles des récifs. Mots clés : abondance, biomasse, biodiversité, blanchissement, échantillonnage, communauté benthique, descripteur, juvéniles, maladie bactérienne, Martinique, oursins, peuplement ichtyologique, récif corallien, station de suivi, taux de nécrose.

Diffusion

❏ non limitée

❏ limitée

❏ confidentiel

!! !

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Table des matières

INTRODUCTION .................................................................................................................... 4 Contexte ............................................................................................................................................ 4 Rappel des objectifs du réseau de surveillance .......................................................................... 4

MATÉRIEL ET MÉTHODES ....................................................................................................... 5 Stations de suivi ................................................................................................................................. 5 Echantillonnage ................................................................................................................................ 5 Descripteurs des communautés benthiques ................................................................................. 5

Recouvrement du fond par les organismes benthiques ............................................................ 5 Biodiversité du corail .......................................................................................................................... 6 Estimation des populations d’oursins .............................................................................................. 7

Descripteurs du peuplement ichtyologique .................................................................................. 7 Les espèces cibles .............................................................................................................................. 7 Biodiversité ichtyologique ................................................................................................................. 7 Abondance, taille et biomasse ....................................................................................................... 7 Analyse par famille, classe de tailles et régime alimentaire ...................................................... 8

RESULTATS ............................................................................................................................. 9 Station Pointe Borgnesse .................................................................................................................. 9

Identité .................................................................................................................................................. 9 Etude du peuplement benthique – POINTE BORGNESSE .................................................................. 9 Etude du peuplement ichtyologique – POINTE BORGNESSE ................................................... 12

Station Fond Boucher ..................................................................................................................... 14 Identité ................................................................................................................................................ 14 Etude du peuplement benthique – FOND BOUCHER .................................................................... 14 Etude du peuplement ichtyologique – FOND BOUCHER ......................................................... 16

Station Îlet à Rats ............................................................................................................................. 20 Identité ................................................................................................................................................ 20 Etude du peuplement benthique – ÎLET A RATS ............................................................................. 20 Etude du peuplement ichtyologique – ILET A RATS ................................................................... 22

Station Jardin Tropical .................................................................................................................... 26 Identité ................................................................................................................................................ 26 Etude du peuplement benthique – JARDIN TROPICAL .................................................................. 26 Etude du peuplement ichtyologique – JARDIN TROPICAL....................................................... 28

Annexe 1- Le transect linéaire ......................................................................................... 33

Annexe 2 - Localisation géographique de la station de Pointe Borgnesse et Jardin Tropical .............................................................................................................................. 34

Annexe 3 - Localisation de la station Fond Boucher ..................................................... 35

Annexe 4 - Localisation de la station de l’Ilet à Rats ..................................................... 36

Annexe 5 - Liste des espèces cibles pour l’étude du peuplement ichtyologique en Martinique (Bouchon-Navaro) ......................................................................................... 37

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INTRODUCTION

CONTEXTE

L’IFRECOR (Initiative Française pour les REcifs CORalliens) est une action nationale dont l’objectif est de mettre en œuvre les recommandations de l’ICRI (Initiative mondiale pour les récifs coralliens et les écosystèmes associés) à l’échelle des Dom-Tom. L’IFRECOR est porté par les Ministères de l’Ecologie et du Développement Durable et de l’Outre-Mer. Un comité national qui rassemble des représentants des différents ministères, des scientifiques, des élus, des associations et des collectivités territoriales, se réunit tous les ans pour faire le bilan des actions menées dans chacune des collectivités d’Outre-Mer. Parmi les points essentiels pour lesquels l’IFRECOR a été mise en place, le suivi de l’état de santé des récifs coralliens dans les DOM-TOM tient une place prépondérante.

RAPPEL DES OBJECTIFS DU RESEAU DE SURVEILLANCE

L’objectif du réseau de surveillance des récifs coralliens en Martinique est double. Il s’agit d’une part, d’étudier les descripteurs de l’état de santé des communautés récifales et d’analyser leur évolution temporelle et d’autre part, d’utiliser l’information scientifique comme un outil de sensibilisation du public au milieu marin.

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MATÉRIEL ET MÉTHODES

Plusieurs protocoles de suivi des récifs coralliens sont utilisés dans la Caraïbe (Reefcheck, CARICOMP 2001, AGRRA 2005). Leurs objectifs et les méthodes employées sont différents : suivi détaillé à long terme, évaluation rapide des états de santé, large couverture spatiale … Leurs avantages et inconvénients ont été discutés (Mise en place du réseau de suivi des écosystèmes coralliens à la Martinique - Phase d’initiation). Compte tenu de la préexistence d’un tel type de suivi des récifs coralliens en Guadeloupe et à Saint-Barthélemy, le protocole développé à L’université des Antilles et de la Guyane a été adopté (Bouchon et al. 2001). Les relevés sont réalisés par l’équipe de naturalistes de l’OMMM.

STATIONS DE SUIVI

Depuis le démarrage des campagnes de suivis écologiques des récifs coralliens de la Martinique en 2001, 4 stations permanentes ont été créées. Trois sont positionnées sur la côte caraïbe (Fond Boucher, Jardin Tropical et Pointe Borgnesse) et une sur la côte atlantique (Ilet à Rats).

ECHANTILLONNAGE

Des variations saisonnières ont été mises en évidence dans les communautés récifales (Bouchon-Navaro 1997). Deux campagnes de suivis sont réalisées chaque année, en juin/juillet (saison sèche) et en novembre/décembre (saison humide).

DESCRIPTEURS DES COMMUNAUTES BENTHIQUES

L’échantillonnage est réalisé selon la méthode de Loya (1972). Le transect permanent est matérialisé sur le fond par un cordage tendu entre des piquets plantés dans le substrat. Des multi-décamètres sont déroulés le long du cordage pour servir de repère spatial et permettre de localiser précisément chaque organisme et type de substrat (annexe 1).

Recouvrement du fond par les organismes benthiques

Tous les organismes benthiques sessiles interceptés par le cordage sont identifiés par grands groupes systématiques et/ou jusqu’à l’espèce, selon les compétences de l’observateur. Ce « line intercept » est réalisé sur 60 m. Le recouvrement du fond est donné par le rapport entre la distance occupée par chaque organisme sous le cordage en projection verticale et la distance totale échantillonnée. Les catégories retenues pour l’analyse du recouvrement sont : - Cyanobactéries CYANO, - Gazon algal TURF, - Macro algues molles Chlorophycées (non calcifiées) CHLORO, - Macro algues calcifiées (Chlorophycées) CALG,

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- Macro algues molles (Phéophycées) PHEO, - Macro algues Rhodophycées (non encroûtantes) RHODO, - Mélobésiées (Rhodophycées calcifiées encroûtantes) EALG, - Macro algues (général et macro algues associées aux Demoiselles) MALG, - Spongiaires SPON, - Coraux vivants COR, - Gorgones GORG, - Autres organismes (zoanthaires ZOAN, Actiniaires ACTIN, Corallimorphaires CMOR, …) OTHER, - Sable SAND, - Débris DEB, - Roche ROCK, - Vase VASE. Les données de saison sèche et saison humide sont présentées sous la forme d’histogrammes en barre. Les distances totales de chaque catégorie répertoriée sur le transect sont calculées et rapportées à la distance totale échantillonnée (60 m).

Biodiversité du corail

La diversité spécifique est calculée à partir du nombre total d’espèces sur le transect. La part de chaque espèce est rapportée au total d’espèces comptabilisées. Le pourcentage de couverture de chaque espèce par rapport à la couverture totale de toutes les espèces sur le transect est calculé. Les données sont présentées par espèces. Les abréviations des noms d’espèces de corail dans les figures correspondent comme suit : AAGA Agaricia agaricites AHUM Agaricia humilis AGASP Agaricia sp. CNAT Colpophyllia natans DCYL Dendrogyra cylindrus DCLI Diploria clivosa DSTRI Diploria strigosa DIP SP Diploria sp. DLAB Diploria labyrinthiformis DSTO Dichocoenia stokesii FFRA Favia fragum MDEC Madracis decactis MMIR Madracis mirabilis MMEA Meandrina meandrites MALC Millepora alcicornis MILL Millepora sp. MANN Montastrea annularis MCAV Montastrea cavernosa MFAV Montastrea faveolata MFRA Montastrea franksi MON SP Montastrea sp.

MANG Mussa angulosa PAST Porites astreoides PDIV Porites divaricata PPOR Porites porites SCO SP Scolymia sp. SRAD Siderastrea radians SSID Siderastrea siderea SMIC Stephanocoenia

mechelinii

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Estimation des populations d’oursins

Les oursins sont un facteur de régulation important des communautés algales sur les récifs coralliens de la Caraïbe. Les espèces sont dénombrées dans 6 rectangles de 10 m2, le long du transect linéaire. Toutefois, la grande variabilité observée dans les populations naturelles est problématique lorsque l’analyse porte sur un transect et non sur l’ensemble de la zone récifale, notamment pour Diadema antillarum (Ogden and Carpenter 1987).

DESCRIPTEURS DU PEUPLEMENT ICHTYOLOGIQUE

Les poissons sont identifiés et comptés sur 5 « bandes-transects » (5 échantillons) de 30 m de long sur 2 m de large, soit 60 m². La surface totale échantillonnée est de 300 m². Le transect est matérialisé par un cordage de 150 m de long. Le comptage se fait en nageant à vitesse régulière. L’observateur déroule un fil dont la couleur change tous les 30 m.

Les espèces cibles

Les relevés sont limités à un nombre restreint "d’espèces cibles" (annexe 5) sélectionnées en fonction de leur rôle écologique dans l’écosystème récifal. Toutes les catégories trophiques sont représentées (herbivores, omnivores, carnivores de premier ordre, carnivores de second ordre et piscivores). Certaines familles constituent de bons indicateurs de l’état de santé du récif (Chaetodontidae, Haemulidae, Lutjanidae) (Hodgson and Liebeler 2002). D’autres comme les poissons herbivores (Scaridae et Acanthuridae) (Lewis and Wainwright 1985) jouent un rôle important de régulation du développement des macroalgues. Certaines familles ont été choisies en raison de leur importance commerciale et de la pression de pêche à laquelle elles sont exposées (Serranidae). La biodiversité totale tient compte des espèces "supplémentaires" identifiées au cours de la plongée, en dehors du comptage spécifique réalisé sur le transect (annexe 5 et 6).

Biodiversité ichtyologique

Une évaluation de la biodiversité ichtyologique est réalisée pour chaque station. Toutes les espèces observées lors de la plongée sont identifiées et recensées. La biodiversité en espèces cibles et la biodiversité totale (espèces cibles + espèces supplémentaires) sont distinguées. Le traitement des données s’applique essentiellement aux effectifs des espèces cibles.

Abondance, taille et biomasse

Lors de la plongée, l’abondance et la taille des poissons sont prises en compte. Les poissons d’une même espèce cible sont dénombrés selon des classes (Tableau 1).

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Tableau 1. Classe d’abondance et classe de taille (en cm).

Abondance Classes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Individus 1 2 3_5 6_10 11_30 31_50 51_100 101_300 301_500 501_1000

Taille Classes 1 2 3 4 5 6 7 Taille réelle

Individus <5 5_10 10_15 15_20 20_30 30_40 40_50 >50

L’abondance de chaque espèce cible par classe de taille est évaluée en utilisant la médiane de la classe d’effectifs correspondant, lorsque ceux-ci ne peuvent être compté un à un. Elle est exprimée en nombre d’individus pour 300 m². La biomasse des espèces cibles est calculée (estimation) à l’aide des tables de régressions taille-poids de Bouchon-Navaro (1997). Elle est exprimée en g/300 m².

Analyse par famille, classe de tailles et régime alimentaire

Le peuplement ichtyologique peut être décrit en analysant les données d’abondance et de biomasse par famille, par classe de tailles et par régime alimentaire. L’analyse par régime alimentaire est réalisée à l’aide d’une table établie pour chaque espèce par Bouchon-Navaro (1997). Les espèces observées sur les 4 stations d’étude se répartissent en 6 catégories trophiques :

x Herbivores (He) – algues et phanérogames marines.

x Omnivores (Om) – invertébrés benthiques et algues, occasionnellement zooplancton.

x Planctonophages (Pk) – zooplancton.

x Carnivores de 1er ordre (C1) – préférence pour les invertébrés benthiques.

x Carnivores de 2nd ordre (C2) – invertébrés benthiques et poissons.

x Piscivores (Pi) – poissons (> 80 % des apports).

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RESULTATS

STATION POINTE BORGNESSE

Identité

Position : Fort Desaix UTM zone 20 X : 725447 Y : 1598089 (annexe 2) Profondeur moyenne : 10,3 m Date d’installation : novembre 01 Collecte des données : OMMM Type géomorphologique : pente externe récifale

Etude du peuplement benthique – POINTE BORGNESSE

Recouvrement par les organismes benthiques

Figure 1 : Evolution de la couverture benthique pour les principales catégories benthiques sur le site Pointe Borgnesse entre 2001 et 2010.

La tendance générale sur 10 ans de suivi à la station Pointe Borgnesse, est une diminution régulière du taux de couverture corallienne à l’avantage des macroalgues. Le taux de couverture benthique en turf évolue aussi inversement à celui des macroalgues, signifiant une diminution de la pression de l’herbivorie sur les catégories végétales. La couverture corallienne semblait augmenter de novembre 2001 à juin 2003, mais n’a cessé de diminuer jusqu’en 2007. En juillet 2006, la couverture corallienne a fortement baissé, passant de 28 à 21% sur la longueur totale

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Taux de couverture benthique

Gazon algal

Macro algues

Coraux

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du transect, soit une baisse de 25% des coraux présents en 2005. Cette baisse est associée à une forte augmentation du taux de macroalgues (65% en plus, soit 13% du transect) et principalement due à la croissance de Dictyota pulchella (Hörnig & Schnetter, 1988). En juillet 2007, le taux de recouvrement des coraux diminue à nouveau, passant de 21 à 15% du transect, soit une diminution d’environ 30% des coraux présents en 2006. Cette diminution est concomitante d’une forte augmentation de la couverture algale (31 à 43%) et de la proportion de sable (7 à 16%).

De 2007 à 2008, l’augmentation de la catégorie « other » est due aux Cyanobactéries dont le taux de recouvrement est passé de 0,8 à 5,2 % du transect ainsi que des algues encroûtantes (Mélobésiées) passant de 1,5 à 5,8% du transect.

Plusieurs événements naturels ont eu lieu pendant ce suivi, notamment le blanchissement du second semestre 2005, suite à l’élévation de la température de l’eau de surface (supérieure à 31°C) pendant plusieurs semaines. Ce phénomène a fragilisé les coraux devenus plus sensibles aux maladies, qui sont apparues en 2006. Le cyclone DEAN en 2007 a impacté de nombreuses colonies, digitées et massives, essentiellement dans les zones coralliennes du Sud de la Martinique.

Peuplement corallien

Le peuplement corallien est composé de 22 espèces été recensées au cours du suivi le long du transect. Pour un transect fixe, le nombre d’espèce moyen par campagne est faible, seulement 11 ± 2 espèces. Les mouvements latéraux du cordage, repositionnement des piquets, réparation du cordage, changement d’observateurs, sont autant de facteurs pouvant influencer le nombre d’espèces sous le transect. Quelques espèces dominantes sont présentes à chaque campagne, c’est le cas des 3 espèces du genre Montastrea sp. qui cumulent 70% du taux de couverture corallien sur Pointe Borgnesse. Madracis mirabilis, Porites astreoides et Colpophyllia natans représentent respectivement 10 % et 9 % et 3 % du taux de couverture corallien. Les autres espèces comptent pour moins de 2% du taux de couverture corallien.

Dendrogyra cylindrus, espèce classée « vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN, apparaît sous le transect en 2005-2006 et 2009-2010 (pas plus de 20 cm d’intercept).

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Peuplement d’oursins

Figure 2 : Evolution des densités d’oursins sur le site Pointe Borgnesse entre 2001 et 2010.

Deux espèces d’oursins sont présentes sur la station Pointe Borgnesse : l’oursin noir des Antilles (Diadema antillarum) et l’oursin de récif (Echinometra viridis).

Les densités de D. antillarum sont plus élevées que celles d’E. viridis jusqu’à fin 2008, à partir de 2009, la tendance s’inverse. Les densités moyennes de l’oursin noir et de l’oursin de récif pendant les 10 années de suivi sont de 56 ± 29 ind./100m2 et 46 ± 27 ind./100m2 respectivement.

Quelques pics de densité ont été observés, le plus important étant en juillet 2004, pour les deux espèces avec des densités proches de 130 ind./100m2. En juillet 2006, un nouveau pic de densité a été observé pour D. antillarum, avec 95 ind./100m2, un an plus tard, la densité est remontée à 85 ind./100m2. Depuis cette campagne de juillet 2007, la densité de D. antillarum est descendue très bas, atteignant en saison sèche 2010 seulement 20 ind./100m2. Les densités de E. viridis varient également au cours du temps, le minimum observé en 2003 étant de seulement 5 ind./100m2 (mais cette valeur semble aberrante et plutôt liée à une erreur d’échantillonnage). De manière générale, la densité fluctue entre 20 et 60 ind./100m2. La dernière campagne d’échantillonnage a relevé une densité de 63 ind./100m2.

La baisse générale de la densité de D. antillarum n’est pas un signe encourageant pour l’état de santé du récif. En effet, une pression plus faible en herbivore favorise le développement algal et le recul de la couverture corallienne observé actuellement sur le site, la couverture algale limitant le recrutement corallien.

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Dens

ité

(ind

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D. antillarum

E. viridis

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Etude du peuplement ichtyologique – POINTE BORGNESSE

Effectifs totaux du peuplement ichtyologique

Figure 3: Effectif total des peuplements de poissons sur le site Pointe Borgnesse entre 2001 et 2010.

L’effectif total des espèces cibles a connu d’importantes fluctuations au cours des dix années de suivis. La tendance est à une légère augmentation, mais cependant non significative. En juin 2002, une augmentation de 60% est observée, passant de 400 à 990 individus. Cette augmentation est ponctuelle, en novembre 2002, l’effectif est à nouveau proche de 400 individus cibles.

Entre la saison humide 2004 et la saison sèche 2006, l’effectif total d’individus cibles augmente de 73 %, passant de 308 à 1127 individus. L’effectif total se maintient autour de 1000 individus jusqu’à la saison sèche 2007 puis diminue à nouveau et se stabilise autour de 600 individus cibles.

La moyenne de l’effectif total sur la période 2001-2005 est de 511 contre 738 sur la période 2006-2010.

Les peuplements ichtyologiques sont largement dominés par les Pomacentridae qui représentent en moyenne 65 % de l’effectif total (sur les 10 années de suivi) et les Scaridae qui en moyenne représentent 28 % de l’effectif total. Les Pomacentridae et les Scaridae comptent pour 93 % du peuplement ichtyologique sur la station Pointe Borgnesse.

Les autres familles sont très peu représentées, la moyenne de l’effectif total sur les dix années de suivi ne dépassent pas 5 individus pour 6 familles (Aulostomidae, Carangidae, Chaetodontidae, Labridae, Monacanthidae et Pomacanthidae). La famille des Serranidae, qui est la troisième famille la plus représentée en effectif total, atteint seulement 13 individus en moyenne par suivi entre 2001 et 2010.

Il apparaît très difficile d’interpréter ces données, largement dominées par 2 familles.

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24/11/2001

19/06/2002

30/11/2002

29/06/2003

23/11/2003

04/07/2004

28/11/2004

11/07/2005

04/12/2005

15/07/2006

03/12/2006

15/07/2007

08/12/2007

24/07/2008

08/12/2008

13/04/2009

02/11/2009

10/07/2010

09/12/2010

Pointe Borgnèse

Effe

ctif

tot

al

Sphyraenidae

Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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Biomasse totale du peuplement ichtyologique

Figure 4: Biomasse totale des peuplements ichtyologiques par famille sur le site Pointe Borgnesse.

La biomasse totale sur la station Pointe Borgnesse est relativement homogène sur la période d’étude, avec cependant un pic en décembre 2005 à 27700 g/300m², en décembre 2008 et avril 2009 avec respectivement une biomasse totale de 26326 et 23530 g/300m².

Depuis juillet 2008, la biomasse totale chute de manière importante jusqu’en décembre 2010 et atteint seulement 7692 g/300m², valeur observée la plus faible depuis le début du suivi.

La biomasse moyenne sur les dix années de suivi est de 17571 g/300m². La biomasse est largement dominée par la famille des Scaridae avec une valeur moyenne de 8283 g/300m² soit 47% de la biomasse totale. Viennent ensuite les familles de Pomacentridae, Serranidae et Lutjanidae avec des valeurs moyennes respectives de 3433, 2485 et 1678 g/300m².

L’abondance des Serranidae et Lutjanidae est faible (respectivement 13 et 9 individus observés en moyenne), mais la biomasse est importante de par leurs tailles.

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11/07/2005

04/12/2005

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15/07/2007

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02/11/2009

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09/12/2010

Pointe Borgnèse

Biom

asse

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Sphyraenidae

Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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14

STATION FOND BOUCHER

Identité

Position N : 14° 39,474' W : 61°09,453' (Annexe 3) Profondeur moyenne: 8,5 m Date d’installation : 30-nov-02 Collecte des données : OMMM Type géomorphologique : communauté corallienne non bio-constructrice sur substrat

volcanique

Etude du peuplement benthique – FOND BOUCHER

Recouvrement par les organismes benthiques

Figure 5 : Evolution de la couverture benthique pour les principales catégories benthiques sur le site Fond Boucher entre 2001 et 2010.

Les communautés benthiques ont toujours été largement dominées par le gazon algal, atteignant jusqu’à 63% du transect en décembre 2006. La couverture corallienne, en légère augmentation de novembre 2002 à juillet 2005 (passant de 19% à 27%) a ensuite diminué jusqu’en 2009 pour atteindre seulement 9% de la couverture totale du transect. Lors des campagnes 2010, le taux de couverture corallienne affiche une légère hausse avec 13% et 12% respectivement en juillet et novembre 2010.

La couverture en macroalgues, inférieure à 10% du transect de 2002 à 2006, a ensuite augmenté jusqu’en 2009 pour atteindre 22% du transect. Entre décembre 2009 et juillet 2010, le taux de couverture en macroalgues chute de 22 % à 5 % au profit du gazon algal qui passe de 30 à 39% de couverture benthique.

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Taux de couverture benthique

Gazon algal

Macro algues

Coraux

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Le recouvrement sableux a considérablement augmenté dans les campagnes de juillet 2007 passant de 1 à 19% de la couverture benthique. La couverture en mélobésiées augmente en décembre 2007 passant de 0,1% à 17% de couverture benthique.

EPONGES

Peuplement corallien

Le peuplement corallien est composé de 22 espèces au total recensées le long du transect. Comme pour la station Pointe Borgnesse, le nombre d’espèce moyen par campagne est faible, seulement 13 ± 2 espèces. Quelques espèces dominantes sont présentes à chaque campagne, notamment Agaricia agaricites, mais le taux de recouvrement par cette espèce a chuté brutalement. Entre 2002 et 2005, son taux de couverture oscillait entre 24 et 37 % de la couverture corallienne, passant à un seuil inférieur à 3% en 2006. En 2010, 8 cm d’intercept ont été relevé à la saison sèche, à la saison humide l’espèce n’a pas été recensée. Blanchissement et maladies ont décimé cette espèce sur Fond Boucher. En 2010, Porites astreoides est l’espèce dominante, représentant 24 % du taux de couverture en corail. Son taux reste relativement constant sur toute la période du suivi. Meandrina meandrites, Siderastrea siderea et Porites porites ont des taux de couverture corallienne respectifs de 16 %, 13 % et 8 %.

Toutes les autres espèces représentent chacune moins de 5 % du taux de couverture corallien.

Peuplement d’oursins

Figure 6 : Evolution des densités d’oursins (Diadema antillarum) sur le site Fond Boucher entre 2002 et 2010.

Quatre espèces d’oursins ont été recensées sur le site : Diadema antillarum, Echinometra viridis, l’oursin perforant Echinometra lacunter et l’oursin crayon Eucidaris tribuloides. Seul Diadema antillarum a été recensé systématiquement

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Densité (ind./100m2)

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pendant les 9 années de suivi. Les autres espèces ont très rarement été observées, et en densité très faible (<5 ind./100m2).

La densité de D. antillarum est très élevée par rapport aux autres stations, en moyenne de 284 ± 77 ind./100m2 et relativement stable depuis le début du suivi. La valeur obtenue en juillet 2005 est très faible, seulement 48 ind./100m2, et demeure inexpliquée. Aucune donnée oursin existe pour la saison sèche 2007.

Etude du peuplement ichtyologique – FOND BOUCHER

Effectifs totaux du peuplement ichtyologique

Figure 7 : Effectif total des peuplements ichtyologiques sur le site Fond Boucher.

L’effectif total fluctue sur les dix années de suivi. Il augmente largement en 2003, passant de 445 ind./300m2 (novembre 2002) à 1089 ind./300m2 (novembre 2003). L’effectif chute à nouveau à la saison sèche de 2004 (588 individus) avant de remonter progressivement jusqu’à la saison sèche de 2006 (1152 individus).

La plus forte valeur d’effectif atteinte a été recensée en juillet 2007 avec 1481 individus au total. Ces valeurs fluctuent du simple au double en l’espace d’une saison, l’effectif total était de 721 en décembre 2006 et 739 en décembre 2007.

Le même cas de figure se retrouve autour de juillet 2010 avec 1321 individus au total contre 701 en novembre 2009 et 610 en novembre 2010.

L’effectif est largement dominé par les Pomacentridae, avec 807 ± 270 individus en moyenne par suivi, les Pomacentridae représentent 85% de l’effectif total. L’espèce dominante est Chromis multilineata (1072 individus comptés sur 1352 au total, soit 79 % du peuplement ichtyologique) suivi de Stegastes partitus. Les fluctuations d’effectifs reflètent les phases de recrutements qui ont lieu en mai/juin. L’augmentation de l’effectif est passé de 653 en novembre 2004 à 1012 ind./300m2 en juillet 2005.

Les Scaridae représentent 10 % de l’effectif total avec 93 ± 48 individus en moyenne. Ils forment avec les Pomacentridae 95 % du peuplement ichtyologique. Les autres

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Fond Boucher

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Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

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Aulostomidae

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familles rassemblées comptent pour moins de 5 % du peuplement rendant très difficile l’interprétation des résultats et de leurs fluctuations. Les Haemulidae représentent la 3ème catégorie (3 % du peuplement) avec 30 ± 57 individus observés en moyenne par suivi. Ce fort écart-type vient du banc de 200 Haemulon carbonarium recensés en novembre 2003.

Biomasse totale du peuplement ichtyologique

Figure 8: Somme des biomasses totales sur le site Fond Boucher.

Les analyses de biomasse totale indique un pic atteignant 65592 g/300m2 en novembre 2003. Cette forte biomasse est due au passage d’un banc d’Haemulon carbonarium (20 – 30 cm) estimé à environ 200 individus. Soit une biomasse de 54672 g/300m2 pour cette espèce.

Par soucis de lisibilité dans l’évolution de la biomasse totale entre 2002 et 2010, le banc d’Haemulon carbonarium n’a pas été pris en compte.

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Figure 9: Biomasse totale des peuplements ichtyologiques par famille sur le site Fond boucher.

La biomasse est largement influencée par les poissons des familles Haemulidae, Serranidae et Scaridae. L’apparition d’un banc augmente rapidement la biomasse totale du peuplement ichtyologique.

Les Scaridae représente en moyenne 19,4 % de la biomasse totale. Un pic a été observé en novembre 2004, atteignant 8248 g/300m2 (36 % de la biomasse totale) contre 712 g/300m2 la saison précédente (juillet 2004) soit une augmentation d’un facteur 12. Cette augmentation est due à la présence de nombreux perroquets de grosse taille. Sparisoma viride représente en novembre 2004 42,7 % de la biomasse en Scaridae avec des individus compris entre 30 et 40 cm. Sparisoma aurofrenatum compte pour 31 % de la biomasse avec des individus atteignant 20 – 30 cm. Enfin, Scarus iseri représente jusqu’à 18 % de la biomasse en Scaridae. D’autres espèces telles que Scarus vetula et Scarus taniopteris ont été recensées mais en faible nombre.

En décembre 2005, la biomasse atteint 24870 g/300m2. Soixante pourcent de cette biomasse proviennent des Pomacentridae qui ont grossi depuis le recrutement de mai/juin. En effet pour un effectif qui a augmenté de 25 % entre juillet et décembre 2005 (1012 à 1265 individus), la biomasse en revanche a augmenté de 384 % passant de 3936 g/300m2 à 15126 g/300m2.

En décembre 2008, la biomasse totale atteint 16585 g/300m2. Les Pomacentridae ont une biomasse qui augmente de 270 % par rapport à juillet 2008, passant de 836 à 2263 g/300m2. Les Pomacentridae représente alors 13 % de la biomasse totale en décembre.

La biomasse des Haemulidae augmente fortement en décembre 2008 (292 % en plus par rapport à la saison précédente passant de 3351 à 9804 g/300m2). Les gorettes charbonnées (Haemulon carbonarium) contribuent le plus à la valeur de

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Fond Boucher

Biom

asse

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(g/3

00m2

) Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Balistidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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biomasse, avec 15 individus compris entre 20 et 30 cm et 5 gros individus supérieurs à 30 cm (au total 7536 g).

Enfin, un dernier pic de biomasse a été observé en juillet 2010 relatif aux Haemulidae. Soixante individus d’Haemulon carbonarium, d’une longueur comprise entre 20 et 30 cm ont été observés. Ce banc représente une biomasse importante de 16402 g. Deux individus d’Acanthurus coeruleus (20 – 30 cm), une carangue (Caranx ruber) de 30 – 40 cm (744g) et 24 Cephalopholis fulva compris entre 10 et 30 cm contribuent également à cette valeur élevée de biomasse.

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STATION ÎLET A RATS

Identité

Position : N : 14° 39,474' W : 61°09,453' (Annexe 4) Profondeur moyenne : 3 m Date d’installation : novembre 03 Collecte des données : OMMM Type géomorphologique : pente externe (front) de récif corallien

Etude du peuplement benthique – ÎLET A RATS

Recouvrement par les organismes benthiques

Figure 10 : Evolution de la couverture benthique pour les principales catégories benthiques sur le site Ilet à Rats entre 2003 et 2010. Le gazon algal et les macroalgues évoluent de manière inverse, avec une augmentation régulière du taux de recouvrement benthique par les macroalgues. La couverture corallienne est stable de 2003 à juillet 2005, puis a fortement diminué en un an, passant de 28% à 17%, soit un taux de mortalité de 40%. Entre 2009 et 2010, le taux de couverture corallienne augmente de 19% à 24%. L’augmentation de la catégorie « other » en juillet 2006 est essentiellement due aux mélobésiées (6,5% à 8,6%) et aux cyanobactéries (0 à 6%).

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Taux de couverture benthique

Gazon algal

Macro algues

Coraux

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Peuplement corallien

Le peuplement corallien est composé de 17 espèces de coraux recensées sous le transect. Le nombre d’espèce moyen par campagne est faible, seulement 9 ± 1 espèces. Les espèces dominantes sont Porites astreoides et Montastrea faveolata avec un taux de couverture corallienne moyen de 39 et 32 % respectivement. Le taux de couverture corallienne de Porites astreoides a diminué de moitié entre 2003 et 2006. Le taux est ensuite constant jusqu’à 2010. Montastrea faveolata a un taux de couverture corallienne stable tout le long du suivi. M. annularis et Siderastrea siderea ont un taux de couverture de 11 % et 5 %. Les autres espèces représentent chacune moins de 5 % de la couverture corallienne.

Peuplement d’oursins

Figure 11: Evolution des densités d’oursins (Diadema antillarum) sur le site Ilet à Rats entre 2003 et 2010.

Trois espèces d’oursins ont été recensées : Diadema antillarum, Echinometra viridis et Tripneustes ventricosus. Diadema antillarum est la seule espèce recensée dans le cadre du suivi, les 2 autres espèces ont été recensées uniquement à la saison humide 2003 à des densités très faibles (< 2 oursins/100m2). La densité de D. antillarum est la plus faible observée parmi les 4 stations d’échantillonnage, ne dépassant pas 20 ind./100m2. La densité moyenne est de 14 ± 4 ind./100m2. Il n’y a pas eu de comptage d’oursin en 2005. Aucune tendance nette n’est observée sur le site, la densité en 2010 étant proche de la moyenne.

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Densité (ind./100m2)

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Etude du peuplement ichtyologique – ILET A RATS

Effectifs totaux du peuplement ichtyologique

Figure 12 : Effectif total des peuplements ichtyologiques sur le site Ilet à Rats. Les effectifs sont faibles en 2003 – 2004, mais une forte augmentation apparaît en 2005, entre la saison sèche et la saison humide (363 et 898 ind./300m² respectivement). Cette augmentation est uniquement due à des effectifs plus important chez 2 familles : les Pomacentridae et les Scaridae. En effet, les effectifs sont passés de 165 à 526 ind./300m2 pour les Pomacentridae et de 90 à 306 pour les Scaridae soient des hausses de 218 % et 240 % respectivement. Plusieurs espèces de Pomacentridae du genre Stegastes composent le peuplement ichtyologique de la station : S. adustus, S. planifrons, S. leucostictus, S. partitus, S. variabilis. Ce sont des espèces territoriales et agressives, essentiellement herbivores (Humann & Deloach 2003; Abrey 2004). En novembre 2005, les espèces dominantes étaient S. leucostictus (46 % du peuplement des Pomacentridae), S. planifrons (34 %) et S. adustus avec 17 % des effectifs de demoiselles. En 2010, ce n’est plus S. leucostictus qui domine le peuplement (seulement 5 %) mais S. planifrons qui compte pour 61 % du peuplement de Stegastes. Chez les Scaridae, 5 espèces ont été recensées en novembre 2005 : Sparisoma rubripinne, S. aurofrenatum, S. viride, Scarus taeniopterus et Scarus iseri. La hausse de l’effectif est principalement due au comptage de 117 Scarus taeniopteris juvéniles (80 compris entre 5 et 10 cm) de même que 60 Sparisoma rubripinne phase initiales (<20 cm). Ces deux espèces n’ont pas été recensées en juin 2005. L’effectif total a ensuite diminué progressivement jusqu’en décembre 2007 pour atteindre seulement 307 individus.

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Ilet à Rats

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Scaridae

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Haemulidae

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Carangidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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Lors des campagnes de 2006, 2007, 2009 et 2010 les effectifs ont baissé en saison humide par rapport à la saison sèche : 31 % de diminution en 2006, 41 % en 2007, 35 % en 2009 et 37 % de diminution en 2010. Le recrutement des Pomacentridae ayant lieu en mai/juin, ceci peut expliquer un effectif important en saison sèche. La densité des Acanthuridae est en moyenne de 58 ind./300m2. De fortes variations ont été observées entre juillet et novembre 2006, l’effectif passant de 129 ind./300m2 à 14 ind./300m2. Les deux espèces les plus représentées sur le site sont Acanthurus chirurgus et Acanthurus coeruleus. Les Pomacentridae dominent toujours le peuplement ichtyologique en terme d’effectif, et représentent 61 % du peuplement (287 ind./300m2 en moyenne pour un total de 472 individus). Les Scaridae et les Acanthuridae représentent 24 et 12% du peuplement ichtyologique respectivement. Neuf familles de poissons sont représentées contre 13 familles à Pointe Borgnesse et Fond Boucher. Les grandes familles manquantes sur le site Ilet à Rats sont les Sphyraenidae, Serranidae, Pomacanthidae, Monacanthidae et Balistidae. La visibilité sur le site Ilet à Rats, très exposé à la houle atlantique et la faible profondeur peut biaiser les observations. Un Labridae a été recensé en saison sèche 2010 sur les 8 années de suivi.

Biomasse totale du peuplement ichtyologique

Figure 13 : Biomasse totale des peuplements ichtyologiques par famille sur le site Ilet à Rats. La biomasse totale a été de 6 315 g/300m2 au début du suivi en 2003, elle a ensuite diminué de 43 % pour atteindre 3 598 g/300m2 en juin 2005, ce qui correspond avec la saison humide 2004, aux biomasses totales les plus faibles durant les 8 années de suivi.

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15/07/2006

26/11/2006

07/07/2007

09/12/2007

25/07/2008

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19/04/2009

25/10/2009

12/07/2010

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Ilet à Rats

Biomasse totale

Scaridae

Pomacentridae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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La biomasse totale a ensuite été en constante progression depuis la saison humide 2004 jusqu’à 2009 passant de 3 494 g/300m2 à 26 234 g/300m2 en décembre 2008. Pour la saison sèche de 2009, la biomasse totale a été de 26192 g/300m2, similaire à la saison précédente. Un pic de biomasse a été observé lors de la saison humide 2005 et la saison sèche 2006 avec respectivement 15 786 et 16 812 g/300m2. Soit une augmentation de 345 % par rapport à la saison sèche 2005. La biomasse totale diminue ensuite de 40 % pour atteindre 10 107 g/300m2. En 2010, la biomasse totale chute brusquement, passant d’abord de 24 673 à 18 007 g/300m2 à la saison sèche (baisse de 27 %), puis chute à nouveau de moitié et atteint seulement 9 086 g/300m2 à la saison humide. La biomasse moyenne sur le site est de 13 968 g/300m2, 44 % de cette biomasse provient des Pomacentridae, 24 % des Scaridae et 24 % des Acanthuridae. Les Haemulidae et les Lutjanidae représentent chacun 3 % de la biomasse totale. Pour chaque famille, jamais plus de 11 individus n’ont été recensés lors d’un suivi (en moyenne 4 ind./300m2). En décembre 2008, la biomasse des Haemulidae atteint 2 045 g/300m2, alors qu’elle n’avait pas dépassé 135 g/300m2 lors des campagnes précédentes. Cette forte biomasse résulte de 4 individus de goretttes charbonnées (Haemulon carbonarium) de grandes tailles comprises entre 20 et 40 cm et quelques gorettes jaunes (Haemulon flavolineatum - 7 ind./300m2). Le même schéma est valable pour les Lutjanidae en avril 2009, où l’observation de 4 Lujanus apodus de grande taille fait brusquement augmenter la biomasse totale pour cette famille. L’interprétation de ces résultats est très difficile et aucune tendance pour ces groupes ne peut être tirée, étant donné les conditions du site et le mode de vie de ces poissons mobiles. Chez les Acanthuridae de fortes variations de biomasses peuvent être observées, pouvant passer de 517 g/300m2 en saison humide 2007 à 8822 g/300m2 un an plus tard. Ces deux valeurs sont les extrêmes de biomasses recensées sur le site Ilet à Rats pour les Acanthuridae. Lors du suivi de la saison humide 2009, la biomasse en Scaridae a été la plus élevée depuis le début des suivis avec 7591 g/300m2 soit 31 % de la biomasse totale. La biomasse en octobre 2009 est supérieure de 38 % environ à celle de la saison sèche 2009 (5499 g/300m2) et de la saison sèche 2010 (5364 g/300m2). En revanche, l’effectif en Scaridae est nettement inférieur en saison humide 2009 avec 69 ind./300m2 contre 194 et 208 ind./300m2 en saison sèche 2008 et 2010 respectivement. La forte biomasse observée pendant la saison humide 2009 est largement due aux perroquets à queue jaune (Sparisoma rubripinne), notamment de gros individus (15 au total) appartenant aux classes de tailles 20 – 30 cm et 30 – 40 cm. Leur biomasse atteint 5604 g/300m2, soit 74 % de la biomasse en Scaridae. L’effectif important à la saison sèche 2009 est principalement dû aux perroquets rayés (Scarus iseri - 133 ind./300m2) et à Sparisoma viride (47 ind./300m2) principalement de taille inférieure à 10 cm. En saison sèche 2010, Scarus iserti domine l’effectif de Scaridae avec 85 ind./300m2, Sparisosma viride et Sparisoma rubripinne ont une densité similaire avec

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respectivement 40 et 47 ind./300m2. Scarus taeniopterus a une densité plus faible avec 20 ind./300m2.

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STATION JARDIN TROPICAL

Identité

Position : X=0723265 Y=1598910' (Annexe 2) Profondeur moyenne : 12 m Date d’installation : novembre 04 Collecte des données : OMMM Type géomorphologique : pente externe de récif corallien bioconstruit

Etude du peuplement benthique – JARDIN TROPICAL

Recouvrement par les organismes benthiques

Figure 14 : Evolution de la couverture benthique pour les principales catégories benthiques sur le site Jardin Tropical entre 2005 et 2010.

La couverture corallienne diminue depuis 2005 (de 43 à 24%), soit un taux de mortalité proche de 45% au profit des algues, dont les taux de couverture benthique est passé de 2 à 22%. Les espèces principalement représentées appartiennent au genre Dictyota. Les débris coralliens constituent sur ce site une grande part de la couverture benthique, avec 19% du transect en 2007, principalement des coraux branchus tels que Madracis mirabilis et Porites porites. Ce changement provient de la destruction des récifs par la houle cyclonique de l’ouragan Dean en août 2007. L’augmentation de la catégorie « Other » en 2008, est due à la présence de mélobésiées.

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Taux de couverture

benthique

Gazon algal

Macro algues

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Peuplement corallien

Le peuplement corallien est composé de 22 espèces recensées au cours des suivis le long du transect. Le nombre d’espèce recensées en 2005 était relativement élevé, 19 et 17 espèces au total pour les saisons sèches et humides respectivement. La moyenne est plus faible avec 14 ± 2 espèces par campagne.

Certaines espèces n’apparaissent qu’une seule fois sur les 12 campagnes de suivi. C’est le cas de Millepora squarrosa et Mussa angulosa en juillet 2005, Favia fragum en novembre 2005, Dichocoenia stokesii en décembre 2008 et enfin Scolymia sp. en novembre 2010.

Le peuplement corallien est dominé par Montastrea faveolata (34 %), Madracis mirabilis (26 %) et Porites astreoides (17 %). Toutes les autres espèces représentent chaucune moins de 5 % du taux de couverture corallienne.

Le site a été lourdement affecté par le passage du cyclone Dean en 2007, principalement les espèces branchues comme Madracis mirabilis. Entre la saison sèche et la saison humide 2007, la couverture benthique de M. mirabilis a chuté de 58 % passant de 682 cm d’intercept à 284 cm.

Peuplement d’oursins

Figure 15 : Evolution des densités d’oursins (Diadema antillarum) sur le site Jardin Tropical entre 2005 et 2010.

Le site Jardin Tropical a une forte densité de Diadema antillarum, seule espèce recensée sur le site. La densité moyenne est de 152 ± 27 ind./100m2. Les fluctuations de densités sont relativement faibles et la tendance est stable et se maintient autour de la moyenne au cours des 6 années de suivi.

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Densité (ind./100m2)

Densité de D. antillarum sur Jardin Tropical

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Etude du peuplement ichtyologique – JARDIN TROPICAL

Effectif total du peuplement ichtyologique

Figure 16 : Effectif total des peuplements ichtyologiques sur le site Jardin tropical.

L’effectif total des peuplements ichtyologiques sur le site Jardin tropical varie fortement au cours des 6 années de suivi. La tendance générale est une légère baisse des effectifs. De manière quasi systématique (excepté 2007), l’effectif total est supérieur en saison sèche, par rapport à la saison humide suivante. La dominance des Pomacentridae explique ces fluctuations étant donné le recrutement qui a lieu en mai/juin.

La densité moyenne en saison sèche est de 1173 ± 302 ind./300m2 contre 815 ± 294 ind./300m2 en saison humide lors des 6 années de suivi.

La baisse de l’effectif entre la saison sèche et la saison humide peut être important, allant jusqu’à 58 % de diminution en 2005. En 2010, une réduction des effectifs de 51 % a été observée entre les 2 saisons. L’effectif total le plus important a été comptabilisé en 2006 (saison sèche) avec 1 549 ind./300m2. Chez les Scaridae, une densité de 240 ind./300m2 a été obtenue pour 5 espèces recensées (Scarus iseri représente 69 % du peuplement des Scaridae). La densité des Pomacentridae a atteint 1 275 ind./300m2 pour 6 espèces recensées, dont deux planktivores (Chromis cyanea et Chromis multilineata), qui comptabilisent 568 ind./300m2. Quatre sont des herbivores territoriaux du genre Stegastes. S. partitus atteint une densité de 465 ind./300m2 et S. planifrons : 192 ind./300m2.

En 2007, l’effectif en saison sèche est légèrement inférieur à celui observé en saison humide avec respectivement 642 et 734 ind./300m2.

Les Pomacentridae représentent 84 % de l’effectif total et les Scaridae 13 %. Les 10 autres familles cumulées représentent seulement 3 % du peuplement rendant difficile l’interprétation des résultats. Sans les Pomacentridae, les Scaridae représentent 82 % du peuplement ichtyologique, les Serranidae 6 % et les autres familles moins de 5 % du peuplement.

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Jardin Tropical

Effe

ctif

tot

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Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Aulostomidae

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A l’exception des Pomacentridae et des Scaridae, pas plus de 10 individus en moyenne sont observés par famille et par suivi (pour 300m2).

Biomasse totale du peuplement ichtyologique

Figure 17 : Biomasse totale des peuplements ichtyologiques par famille sur le site Jardin Tropical.

Les valeurs de biomasse totale fluctuent différemment des variations de l’effectif total. En saison humide 2005, l’effectif total a diminué de 58 % par rapport à la saison sèche, en revanche la biomasse est similaire avec même une augmentation de 5 % passant de 12 230 à 12 906 g/300m2. La biomasse totale maximale observée sur le site en 2006 (saison sèche - 25 554 g/300m2) est en accord avec l’effectif total recensé. La valeur diminue ensuite fortement en saison sèche 2007, pour atteindre 10 666 g/300m2. La valeur de biomasse totale remonte ensuite jusqu’à décembre 2008 où elle atteint 20 901 g/300m2. Depuis cette saison, la biomasse diminue progressivement. En saison humide 2010, elle n’est plus que de 6167 g/300m2, le minimum observé depuis le début du suivi.

Jardin Tropical est la seule station où des groupes autres que les Pomacentridae et Scaridae ont une part importante dans la structure du peuplement. Les Pomacentridae représentent 41 % de la biomasse et les Scaridae 28 %. Les Serranidae et les Lutjanidae comptent chacun pour 9 % de la biomasse totale. Enfin les Haemulidae représentent 6 % de la biomasse totale. En revanche, les Pomacentridae n’ont pas dominé systématiquement la biomasse totale. S’ils ont affiché de fortes biomasses en 2006 (> 10 000 g/300m2), la biomasse n’est plus que de 1 755 et 1 240 g/300m2 pour les saisons sèches et humides 2010 respectivement. A la saison sèche de 2010, la biomasse des Lutjanidae est de 1 215 g/300m2. Celle des Scaridae (1 999 g/300m2) est supérieure à celle des Pomacentridae (1 756 g/300m2). Enfin, les Serranidae ont une biomasse de 1350 g/300m2.

Chez les Serranidae, la biomasse est en moyenne plus élevée à partir de 2008. En effet, sur les 3 premières années du suivi, la biomasse moyenne est de 580 ± 542 g/300m2, contre 2127 ± 1305 g/300m2 pour les 3 dernières années. La biomasse maximale a été évaluée à 4267 g/300m2 en saison sèche 2008. Un an plus tôt, à la

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17/07/2010

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Jardin Tropical

Biom

asse

tot

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Serranidae

Scaridae

Pomacentridae

Pomacanthidae

Monacanthidae

Lutjanidae

Labridae

Haemulidae

Chaetodontidae

Carangidae

Aulostomidae

Acanthuridae

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saison sèche 2007, la biomasse était évaluée à 64 g/300m2, minimum observé sur le site. Les deux espèces recensées à chaque comptage sont Cephalopholis fulva et C. cruentatus. En 2007, l’effectif correspondait à 3 individus juvéniles (taille < 15cm). En 2008, les six individus de Cephalopholis fulva (15 – 40 cm) et 13 individus de C. cruentatus (15 – 30 cm) étaient tous adultes.

Chez les Pomacentridae, le pic de biomasse (11 922 g/300m2) a été observé en juillet 2006, en accord avec les effectifs recensés (1 275 ind./300m2). En revanche, en juillet 2010, pour un effectif semblable (1 218 ind./300m2) la biomasse est très faible (1 755 g/300m2 soit une diminution de 85 %). Cette différence vient du comptage d’individus compris entre 10 et 15 cm en 2006 (163 Stegastes planifrons et 29 S. leucostictus, soit respectivement des valeurs de biomasse de 8407 g/300m2 et 1496 g/300m2)alors qu’aucun Pomacentridae supérieur à 10 cm n’a été recensé en 2010, à l’exception de 6 individus de Microspathodon sp.

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CONCLUSION – PERSPECTIVES

L’année 2010 marque la fin du suivi benthique via la méthode du LIT (Ligne Intersept Transect) et le début de l’utilisation du protocole vidéo. (cf rapport Master 2 E. Trégarot – OMMM 2010).

Un nouveau site va être installé sur la "Caye d’Olbian", au large de la Pointe de la Cherry au Diamant. Ce site présente une forte couverture corallienne, l’une des plus importantes en Martinique (44 % de couverture corallienne), et un peuplement de poisson important.

Malgré un coût initial important, la méthode vidéo est à long terme la plus rentable des méthodes (Brown et al., 2004). Le triplement des transects (trois fois 50m) sur chacun des sites et l’utilisation du protocole vidéo (qui matérialise un champ et non une ligne) permettront d’avoir une vision beaucoup plus représentative du site. La méthode LIT ne reflète pas la richesse spécifique du site. Ce point a été montré sur tous les sites. En 2003, à Pointe Borgnesse, la richesse spécifique du peuplement corallien était de 23 espèces, tandis que le long du transect, la richesse spécifique est comprise entre 12 et 14 espèces. 4archivage des données vidéo représente également une source d’information de grande valeur patrimoniale et écologique pour des comparaisons futures.

Avec l’enchainement des différents épisodes de blanchissement, maladies, cyclones, la couverture corallienne a fortement diminué sur toutes les stations, libérant de l’espace pour la colonisation d’autres organismes, et notamment les algues. D’après une étude (E. Trégarot rapport Master 2, 2010), les résultats obtenus avec les ACP (Analyse en Composantes Principales) et CAH (Classification Ascendante Hiérarchique) sur les données de couverture benthique indiquent que la baisse du taux de couverture en corail et l’augmentation de celui des macroalgues sont significatives entre les premiers suivis et les derniers, pour tous les sites IFRECOR en Martinique, à l’exception du site Ilet à Rats où le changement est nettement visible en 2005.

Les changements dans la structure des communautés benthiques n’affectent pas encore la structure des peuplements de poissons. Toutefois, l’augmentation de la couverture en macroalgues n’est pas corrélée à une augmentation des populations d’herbivores. Au contraire, ces populations diminuent globalement, essentiellement chez les poissons. Le site Pointe Borgnesse, localisé dans le cantonnement de pêche de Sainte Luce, ne laisse apparaître aucun effet réellement bénéfique sur la structure des peuplements de poissons. Les réouvertures récurrentes à la pêche professionnelle anéantissent les effets bénéfiques de la protection.

Si globalement les communautés coralliennes sont en régression, le nombre de sites de suivi n’est pas aujourd’hui représentatif à l’échelle du territoire. Il serait judicieux d’augmenter le nombre de stations de suivi, sans forcément implanter des transects permanents à chacune des stations.

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Les données relatives aux peuplements de poissons sont difficilement interprétables. Il est nécessaire de revoir le protocole utilisé pour obtenir une information utile aux gestionnaires des espaces naturels. Les résultats actuels ne permettent pas de statuer sur une évolution significative des peuplements, bien qu’une tendance vers la régression soit observée. Toutefois, elle n’est pas validée statistiquement. Des protocoles nouveaux tels que FAST caraïbes permettent d’obtenir des indices reflétant la structure des peuplements et qui sont comparables du point de vue statistique (utilisés de façon courante pour le suivi des cantonnements de pêche en Martinique). Une réflexion sur le suivi des peuplements de poissons doit être menée dans le cadre de la poursuite des suivis IFRECOR.

L’évolution des protocoles n’implique pas la remise en cause des 10 années de suivi IFRECOR en Martinique. L’objectif est d’obtenir une information plus réaliste et mieux exploitable par les décideurs. Les données finales restent comparables avec les données historiques. Ces aspects ont été testés dans le cadre du rapport OMMM (2010) réalisé lors du Master de Mr E. trégarot sur la comparaison des protocoles et les limites du protocole actuel.

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ANNEXE 1- LE TRANSECT LINEAIRE

Le transect est matérialisé de manière permanente par un bout (diamètre 40 mm) tendu au fond entre des piquets. © OMMM.

Pour effectuer les mesures, un décamètre est attaché au transect afin de localiser

précisément chaque organisme. © OMMM.

Longueur du transect : 150 m

Photo OMMM

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ANNEXE 2 - LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA STATION DE POINTE BORGNESSE ET JARDIN TROPICAL

Jardin Tropical

Pointe Borgnesse

transect

transect

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ANNEXE 3 - LOCALISATION DE LA STATION FOND BOUCHER

Case Pilote

Fond Boucher

transect

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ANNEXE 4 - LOCALISATION DE LA STATION DE L’ILET A RATS

transect Ilet à Rats

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ANNEXE 5 - LISTE DES ESPECES CIBLES POUR L’ETUDE DU PEUPLEMENT ICHTYOLOGIQUE EN MARTINIQUE

(BOUCHON-NAVARO)

Familles Espèces Familles Espèces

1 Acanthuridae Acanthurus bahianus 52 Scaridae Sparisoma radians 2 Acanthuridae Acanthurus chirurgus 53 Scaridae Sparisoma rubripinne 3 Acanthuridae Acanthurus coeruleus 54 Scaridae Sparisoma viride 4 Aulostomidae Aulostomus maculatus 55 Serranidae Cephalopholis fulva 5 Balistidae Balistes vetula 56 Serranidae Epinephelus adsencionis 6 Balistidae Melichtys niger 57 Serranidae Cephalopholis cruentata 7 Carangidae Caranx latus 58 Serranidae Epinephelus guttatus 8 Carangidae Carangoides ruber 59 Serranidae Epinephelus striatus 9 Chaetodontidae Prognathodes aculeatus 60 Serranidae Paranthias furcifer 10 Chaetodontidae Chaetodon capistratus 61 Sphyraenidae Sphyraena barracuda 11 Chaetodontidae Chaetodon ocellatus 12 Chaetodontidae Chaetodon striatus 13 Haemulidae Anisotremus surinamensis 14 Haemulidae Anisotremus virginicus 15 Haemulidae Haemulon aurolineatum 16 Haemulidae Haemulon carbonarium 17 Haemulidae Haemulon chrysargyreum 18 Haemulidae Haemulon flavolineatum 19 Haemulidae Haemulon plumierii 20 Haemulidae Haemulon sciurus 21 Labridae Bodianus rufus 22 Labridae Lachnolaimus maximus 23 Lutjanidae Lutjanus analis 24 Lutjanidae Lutjanus apodus 25 Lutjanidae Lutjanus griseus 26 Lutjanidae Lutjanus jocu 27 Lutjanidae Lutjanus mahogoni 28 Lutjanidae Lutjanus synagris 29 Lutjanidae Ocyurus chrysurus 30 Monacanthidae Cantherhines macrocerus 31 Monacanthidae Cantherhines pullus 32 Monacanthidae Centropyge argi 33 Pomacanthidae Holacanthus ciliaris 34 Pomacanthidae Holacanthus tricolor 35 Pomacanthidae Pomacanthus arcuatus 36 Pomacanthidae Pomacanthus paru 37 Pomacentridae Chromis cyanea 38 Pomacentridae Chromis multilineata 39 Pomacentridae Microspathodon chrysurus 40 Pomacentridae Stegastes adustus 41 Pomacentridae Stegastes leucosticus 42 Pomacentridae Stegastes planifrons 43 Pomacentridae Stegastes partitus 44 Pomacentridae Stegastes variabilis 45 Scaridae Scarus iseri 46 Scaridae Scarus guacamaia 47 Scaridae Scarus taeniopterus 48 Scaridae Scarus vetula

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49 Scaridae Sparisoma atomarium 50 Scaridae Sparisoma aurofrenatum 51 Scaridae Sparisoma chrysopterum

Fond Boucher Ilet à Rats Jardin Tropical Pointe

Borgnèsse

saison sèche

saison humide

saison sèche

saison humide

saison sèche

saison humide

saison sèche

saison humide

Abudefduf saxatilis * * * * * * * * Acanthostracion polygonius * Acanthurus bahianus * * * * * * * * Acanthurus chirurgus * * * * * Acanthurus coeruleus * * * * * * * * Aluterus scriptus * Amblycirrhitus pinos * * * Aulostomus maculatus * * * * * * * * Balistes vetula * Bodianus rufus * * * * * Bothus lunatus * * * Cantherhines pullus * * * Canthigaster rostrata * * * * * * * * Carangoides ruber * * Caranx crysos * * centropyge argi * Cephalopholis cruentata * * * * * * Cephalopholis fulva * * * * Chaetodon capistratus * * * * * * Chaetodon striatus * * * * * * Chromis cyanea * * * * * * Chromis multilineata * * * * * * Clepticus parrae * * * * * * Coryphopterus personatus * * * Decapterus punctatus * * Diodon holocanthus * Diodon hystrix * * * * Epinephelus guttatus * Equetus punctatus * Fistularia tabacaria * * Gymnothorax miliaris * Gymnothorax moringa * * * * * * Haemulon aurolineatum * Haemulon bonariense * * Haemulon carbonarium * * * * Haemulon chrysargyreum * * * * * * * Haemulon flavolineatum * * * * * * * * Haemulon parra * Haemulon plumierii * * *

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Haemulon sciurus * * * * * * * Halichoeres bivittatus * Halichoeres garnoti * * * * * * * Halichoeres maculipinna * * * * Halichoeres pictus * * * Halichoeres poeyi * Halichoeres radiatus * * * * * Heteropriacanthus cruentatus * * * * Holocentrus adscensionis * Holocentrus rufus * * * * * Hypoplectrus aberrans * * Hypoplectrus chlorurus * * * * * Hypoplectrus nigricans * * * Hypoplectrus puella * * * * * * * * Hypoplectrus sp. * * * * * * * Hypoplectrus unicolor * * Inermia vittata * * * Lactophrys bicaudalis * Lactophrys triqueter * * * * * * Lutjanus analis * Lutjanus apodus * * * * * Lutjanus griseus * * * * Lutjanus jocu * * Lutjanus mahogoni * * * * * * Malacanthus plumieri * Megalops atlanticus * Melichthys niger * Microspathodon chrysurus * * * * * * Monacanthus tuckeri * Mulloidichthys martinicus * * * * * * Mycteroperca venenosa * Myripristis jacobus * * * * * * Neoniphon marianus * * * * * * Ocyurus chrysurus * * * * * Odontoscion dentex * Paranthias furcifer * * Pareques acuminatus * Pomacanthus paru * * Pseudupeneus maculatus * * * * * * * Rypticus saponaceus * * Sargocentron vexillarium * Scarus iseri * * * * * * * * Scarus taeniopterus * * * * * * * Scarus vetula * * * Scomberomorus regalis * * * * Selar crumenophthalmus *

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Serranus tabacarius * Serranus tigrinus * * * * * * Sparisoma atomarium * * * Sparisoma aurofrenatum * * * * * * * * Sparisoma chrysopterum * * Sparisoma rubripinne * * * Sparisoma viride * * * * * * * * Sphyraena barracuda * * Stegastes adustus * * * Stegastes leucostictus * * * * * * Stegastes partitus * * * * * * * * Stegastes planifrons * * * * * * * * Syngnathidae * Synodus intermedius * * * * * Thalassoma bifasciatum * * * * * * * *