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Flo Mirtain, Torey Pudwill, Mathieu Dupanloup, Valentin Bauer, Pete Eldridge, Danny Brady, Tommy Guerrero, Jonathan Leblanc… L 15375 - 123 H - F: 4,95 - RD Max Géronzi, switch backside heelflip, par Zander Taketomo.

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Max Génin, Max Geronzi, Flo Mirtain, Torey Pudwill, Tommy Guerreo, Valentin Bauer, Pete Eldridge, Danny Brady, Jonathan Leblanc, Mathieu Dupanloup…

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Flo Mirtain, Torey Pudwill, Mathieu Dupanloup, Valentin Bauer, Pete Eldridge, Danny Brady, Tommy Guerrero, Jonathan Leblanc…

L 15375 - 123 H - F: 4,95 € - RD

Max Géronzi, switch backside heelflip, par Zander Taketomo.

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Lorsque Torey annonce un trick, un conseil, grouillez-vous de vous mettre en place pour faire la photo parce que ça va aller très vite. Ce feeble grind trois-six flip out a donc été rentré en très peu d’essais,

même si pour Torey ce trick était une première. Mais il avait une autre idée en tête : le même trick, mais dans l’autre sens : frontside feeblegrind lazer heelflip out ! Malheureusement, la barre ne tiendra pas le coup et cèdera sous la pression du frontside feeble et il faudra se contenter de la version “backside”.

Ce jour-là, Torey a cassé le spot, dans tous les sens du terme. Une séquence de Cédric Viollet.

Torey Pudwill

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Des photographies de Cédric Viollet (sauf indiqué), une intro et des propos recueillis par Charley.

À moins que vous ne débarquiez d'une lointaine planète, il y a de fortes chances pour que le nom de max Génin vous soit familier. repéré dès son plus jeune âGe lors du castinG de la nouvelle star, max n'a, depuis, jamais cessé de faire parler de lui. il est toujours resté fidèle À ses sponsors tout comme il l'est À l'éGard de sa ville natale, Grenoble, qu'il semble ne vouloir quitter pour rien au monde. je ne pense pas vous apprendre Grand-chose en vous disant que, sur sa board, max est plutôt du Genre cascadeur. il fait partie des rares français sponsorisés en direct par des marques américaines, ce qui lui permet de GaGner sa vie en la risquant sur des handrails et autres copieux sets de marches. avec la sympathie qui le caractérise, max se prête volontiers au jeu des questions-réponses, ce n'est pas sa première interview et sûrement pas sa dernière non plus. voici donc les aventures de celui qui a fait de la balarGue un véritable art de vivre.

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S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de Florent Mirtain, c’est qu’il est vraiment très bon en skate. D’ailleurs, je crois que c’est carrément un Américain tellement il est fort et qu’il se fout de notre gueule en se faisant passer pour un Français. Il joue mal la comédie d’ailleurs, quel Français irait jusqu’à boire des canettes de Coca pendant la nuit après s’être brossé les dents ? Bien tenté, mais tu t’es trahi, en-foiré de Yankee ! A part ça, Florent aime bien s’éner-ver sur les spots quand il ne rentre pas son trick immédiatement (rassurez-vous ça arrive rarement). Il pousse des cris de bête, il s’insulte, il trépigne, il maudit l’univers. Jusque là rien de particulièrement notable. Sauf qu’un jour, Florent a fait une allergie (qui ne l’a pas empêché de skater par ailleurs). Et là ses paupières ont gonflé et sa bouche a triplé de volume vers l’avant en formant une sorte de bec. On avait déjà un peu le sourire aux lèvres quand il s’est mis à s’énerver comme un fou en essayant un trick. Devant nos yeux est apparu son alter-ego : Donald Duck. Il ressemblait comme deux gouttes d’eau à ce canard fanatique en pleine crise de nerfs parce que son oncle Picsou ou ses neveux lui ont fait un sale coup. Inutile de dire qu’on s’est bien fendu la poire, ce qui l’a rendu encore plus fou, ce qui nous a fait encore plus marrer, ce qui l’a rendu encore plus dingue... Quand je me remémore la scène, je n’arrive pas à comprendre comment on a réussi à s’arrêter de rire. Son visage a dû dégonfler au bout d’un moment. Je ne vois pas d’autre explication. Bref, tout ça pour dire, méfiez-vous si vous voyez un jour débarquer un canard américain diabolique, enragé, qui retourne votre spot, c’est que Florent est de sortie et qu’il a bouffé du gingembre (ou des cacahouètes, je ne me rappelle plus très bien ce qui ne passe pas chez lui).

“Danny Brady est un branleur !” crie un enfant à la fin de sa part dans la vidéo Blueprint Lost and Found. Ce gosse est un imbécile. Danny nous a fait une démonstration de pile électrique humaine intarissable comme je n’en ai vue que chez Michael Mackrodt avant lui. Voilà le concept : le type se lève le matin, dit qu’il est fatigué de la veille et qu’il va pas trop skater. À peine sorti de la bagnole (ouais on roulait en grosse BM, on n’est pas des pouil-leux chez Matix), il se jette sur le truc le plus phy-siquement éprouvant possible : ollie up to quelque chose, bump to barre, plan incliné to barrière de deux mètre de haut à grinder... qu’il skate pendant quatre heures d’affilée sans s’arrêter une seconde, en sueur. Après quoi il va se coucher en disant : “demain je ne skate pas, c’est sûr !”. Et le lendemain, l’histoire se répète. Et rebelote les jours suivants...

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Par Charley (sauf indiqué).

Les pieds à peine posés sur une board, Max a connu une progression fuLgurante en peu de teMps. en trop peu de teMps pour se rendre vraiMent coMpte de ce qui se passait autour de Lui. pas faciLe de garder La tête sur Les épauLes Lorsque L'on a 13 ou 14 ans et que L'on habite dans un viLLage de queLques centaines d'habitants d'où L'on ne sort que pour être eMbarqué dans La spiraLe infernaLe du sponsoring : contests, tournées, destinations de rêve, hôteLs de Luxe, soirées... Max a rapideMent perdu Le contrôLe de La situation, eMbarqué de son pLein gré dans une vie qui aLLait trop vite et trop Loin pour un jeune de son âge. sa réputation en a aLors pris un sacré coup et Les ruMeurs Les pLus foLLes, souvent fondées, ont coMMencé à circuLer à son sujet. et puis Max est sorti de L'adoLescence et a ouvert Les yeux, fort de ses expériences passées, sur ses erreurs de jeunesse. entretien avec un jeune qui vit au jour Le jour et pour qui Le skateboard seMbLe si faciLe...

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Une petite présentation…Jonathan Leblanc, 19ans. Je suis en deuxième année de Fac à l’université Paul Valery de Mont-pellier, en option cinéma.

Tu es Breton comme le far (excellent pour ré-cupérer après une session), quelles sont les rai-sons de ta migration dans le sud de la France ?Nous sommes arrivés à Montpellier pour des raisons professionnelles : mon père est ensei-gnant, une bonne opportunité s’est présentée et nous avons donc franchi le pas. Je suis content d’être ici, cela ne veut pas dire que je n’aime

pas la Bretagne, bien au contraire, mais au niveau du skate, c’est beaucoup mieux ici. Le soleil et les infrastructures sont au rendez-vous, cela permet de skater plus souvent que dans le nord-ouest. Là-bas, j‘habitais un petit village de deux cents habitants situé au bord de l’océan. Il n’y avait pas grand chose à faire. Mon père m’a initié au surf et, quand il n’y avait pas de vagues, j’apprenais à faire du skate…

Fakie bigspin footplant.

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Tu es issu d’une famille de passionnés de sports de glisse ?Mon père est un fondu de sports de glisse aqua-tique tels que le kitesurf et le windsurf. Je m’y essaye de temps en temps… Je trouve ça vrai-ment cool, surtout le kite. Quand le vent souffle fort et que la mer est déchaînée, cela permet de faire d’énormes vols planés. Parfois tu es telle-ment haut que ça fout les chocottes !

Quels sont tes centres d’intérêt en dehors du skate ?J’aime le cinéma et la musique.

Le cinéma ?Je souhaite devenir monteur, pour cela je dois intégrer un BTS et, en ce moment, je fais une mise à niveau à la Fac. Très influencé par les vidéos de skate, je me suis dirigé dans cette filière car je possède une caméra et je réalise des montages de skate. Rien de très sérieux, je fais ça juste pour le plaisir. Depuis mon immersion dans ces cours de cinéma, j’ai découvert autre chose que ce que les grosses productions amé-ricaines ont l’habitude de nous montrer. Nous étudions des auteurs tels que les frères Coen. C’est beaucoup plus varié que la vidéo de skate et ça me plaît beaucoup.

Quelles sont tes références ? J’aime bien Tarantino et surtout les frères Coen qui ont réalisé O’brother, No country for old men... J’aime leurs films car ils partent d’un délire et obtiennent une histoire de dingue. Ça n’est pas de l’action pure ni un film psycholo-gique c’est juste le style Coen. D’ailleurs, ils ont remporté un oscar en 2008 avec No country for old men pour le meilleur film et le meilleur réalisateur.

Tu as déjà réalisé des courts métrages ?Oui, dans le cadre de mes cours on nous de-mande de produire plusieurs courts métrages. L‘année dernière j’ai dû réaliser un mini film sur une caractéristique du cinéma. Du coup j’ai mis en avant le montage vidéo. J’ai associé des images de skate avec des plans d’une partie d’échec. Les pions noirs représentent la peur des skateurs, notamment avant d’exécuter un gros trick et les pions blancs le mental gagnant. À chaque fois qu’une pièce noire prend une pièce blanche, une vidéo de skateur qui chute est combinée à la partie d’échec. Pour donner un peu plus de punch au montage j’ai décidé d’intégrer quelques effets en m’inspirant d’une scène de l’ancien Scarface, la grosse tuerie de fin, sur laquelle j’ai intégré les pions et les chutes en surimpression d’images et en accéléré.

Il y a des différences entre ta section et un cur-sus classique ?La Fac c’est très différent des BTS spécialisés. Pour le moment j’emmagasine un maximum de connaissances dans ce domaine pour intégrer ensuite un BTS où l’enseignement sera plus technique. Pour l’instant, il s’agit essentielle-ment d’enseignement théorique, à quelques exceptions près. Plus nos réponses sont recher-chées mieux c’est. J’ai l’impression d’être un artiste alors que ce n’est pas encore le cas !

Le cinéma est en rapport avec tes études… parle-nous de ton intérêt pour la musique.Quand j’étais petit, j’ai rencontré une jolie fille, qui jouait de la harpe. Je trouvais ça super. J’ai immédiatement demandé à mes parents

si, moi aussi, je pouvais apprendre à en jouer. Ils m’ont alors expliqué que la harpe était un instrument très onéreux et aussi très difficile à apprendre. Ils m’ont suggéré le violon. Pen-dant les trois premières années d’apprentissage je ne me suis pas du tout régalé. Je jouais du classique, ce qui demande acharnement et précision pour la tenue de l’instrument et bien sûr pour jouer les notes. Dixit La Fontaine “…patience et longueur de temps…”. Autre-ment dit, la persévérance seule nous fait réus-sir, c’est vérifiable dans le skate, le surf, les études… il faut recommencer sans cesse pour arriver à maîtriser son sujet.

Qui a t-il de si particulier dans le maintien d’un violon ?L’instrument doit être bloqué avec le menton et l’épaule, il doit tenir tout seul sans le toucher avec ses mains. Puis, tu dois rester bien droit pour jouer, sinon ton archet suit le mouvement de ton corps et descend trop bas. Il n’en ressort que des mauvaises notes. Je me faisais toujours engueuler par ma prof, car j’avais tendance à me courber. Maintenant que j’ai compris et adopté la position adéquate, je la remercie de m’avoir gardé dans sa ligne de mire.

“J’ai l’impression d’être un artiste alors que ce n’est pas encore le cas ! ”

Five-O nosegrab.