N° 125 - septembre 2008

© Insee - Préfecture de Région 2008

SUD INSEEl'essentiel

La région Provence-Alpes-Côte

d’Azur se situe en deuxième po-

sition pour le taux de création

d’emplois, après l’Île-de-France et

devant le Languedoc-Roussillon.

Elle occupe la troisième place pour

le taux de création d’établisse-

ments, devancée par ces deux ré-

gions. La construction, les services

opérationnels, le conseil et assis-

tance et les activités immobilières

concourent particulièrement à la

création d’emplois, comme d’éta-

blissements. Trois zones d’emploi

du Var se distinguent. Sept facteurs

démographiques, économiques et

géographiques ont été identifiés

qui vont de pair avec le dyna-

misme.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azurfigure parmi les régions de France danslesquelles les créations d’établissementset d’emplois ont été les plus nombreusesen moyenne en 2005 et 2006. En effet,avec un taux de création d’établisse-ments de 15,1 %, elle occupe le troisièmerang après le Languedoc-Roussillon(15,9 %) et l’Île-de-France (15,2 %). Parailleurs, grâce aux nouveaux établisse-ments qui se créent ou aux établisse-ments qui augmentent leurs effectifs, le

taux de création d’emplois de la régionPaca atteint 18,9 % : elle se place ainsien seconde position derrière l’Île-de-France (19,3 %). Ces taux sont des tauxde création bruts qui illustrent le dyna-misme économique des régions : ils netiennent pas compte des suppressionsd’établissements et d’emplois durantcette période, et ne correspondent doncpas nécessairement à une augmentationdu nombre d’établissements ou d’em-plois.Ces taux sont des composantes du dyna-misme économique des régions. À euxseuls, ils ne décrivent pas l'attractivitéou la compétitivité des territoires. Leurniveau positionne favorablement la ré-gion et ses zones d'emploi. Cependant,les emplois créés peuvent être de naturetrès variable, tant du point de vue desqualifications que de leur pérennité.

Excepté l’Île-de-France,les régions les plus

dynamiques sont au Sud

Le taux annuel de création d’établisse-ments mesure, pour une année donnée,le rapport entre le nombre de nouveauxétablissements qui s’installent sur unterritoire et le nombre d’établissementsprésents en début d'année. En moyenne,en France, sur les années 2005-2006, il aété de 13,6 %. Le taux de création d'em-plois est le rapport entre le nombred'emplois supplémentaires dans les éta-blissements dont l'effectif augmente oudans les nouveaux établissements et lenombre moyen d'emplois en 2005-2006. Il est en France de 16,4 %. Peu de

Nouveaux établissements,nouveaux emplois :Provence-Alpes-Côte d'Azurdans le trio de tête

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régions se situent au-dessus desmoyennes nationales : quatre en ma-tière de taux de création d’établisse-ments ; cinq en matière de taux decréation d’emplois. Île-de-France ex-ceptée, elles se situent toutes dans leSud. Les taux les plus faibles sont enre-gistrés dans le centre de la France et au-tour de la région parisienne.

Des secteurs d’activitéplus dynamiques en

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Globalement, ce sont les mêmes sec-teurs qui participent fortement auxcréations d’établissements et d’em-plois dans la région et en France. Ils’agit notamment de la construction,des activités immobilières, du conseilet assistance aux entreprises et des ser-vices opérationnels(1). Le dynamismede Paca s'explique par le poids élevédans son économie de deux de ses sec-teurs : la construction et les servicesopérationnels. L’hôtellerie-restaurationcontribue également fortement à lacréation d’emplois dans la région,même si elle génère relativement peude nouveaux établissements.

En outre, la forte dynamique de créa-tion d’établissements et d’emplois enPaca se retrouve dans la plupart dessecteurs d’activité, plus des deux tiersd’entre eux ayant des taux de créationsupérieurs à la moyenne nationale.

Les différences les plus marquéesapparaissent, pour les créations d’em-plois, dans la métallurgie et la transfor-mation des métaux (21 % en Paca et10 % en France), les équipements mé-caniques (16 % et 11 %), le commercede détail (20 % et 17 %), et la R&D(19 % et 17 %).

Les secteurs moins dynamiques enPaca qu’en France sont notammentla pharmacie et la parfumerie, les ac-tivités immobilières, les postes et té-lécommunications et les servicesopérationnels.

Provence-Alpes-Côted’Azur : troisième région

la plus dynamique

Si l’on retient un indicateur synthétiquede dynamisme (cf. encadré "Méthodo-logie") tenant compte simultanémentdes créations d’établissements et d’em-plois, Paca est la troisième région la plusdynamique de France métropolitaine,juste derrière le Languedoc-Roussillonet l’Île-de-France. Suivent Midi-Pyré-nées, la Corse, l’Aquitaine et Rhône-Alpes, autant de régions qui se situentnettement derrière les trois régions do-minantes. En fin de classement ontrouve la Bourgogne, la Franche-Comté, le Limousin et l’Auvergne.De façon générale les régions les plusdynamiques en termes de créationsd’établissements le sont égalementen termes de créations d’emplois.

Brignoles, Draguignan,Fréjus-Saint-Raphaël :

en tête des zones d’emploi

En France, les créations d’établissementset d’emplois sont plus fréquentes dansles grands centres urbains et sur l’arc mé-diterranéen. Les 22 zones d’emploi dePaca sont bien placées. Leur dynamismeles classe dans le premier tiers des zonesd’emploi françaises(2) si l’on considèreles taux d’emplois créés. Et toutes, àl’exception d’Orange, créent plus d’em-plois que la moyenne des zones deFrance. Elles sont presque aussi dynami-ques quant aux taux d’établissementscréés : seules les zones de Gap, Mentonet Briançon ne sont pas dans le premiertiers.

Les zones du moyen pays et la majoritéde celles du littoral ont les plus fortstaux de création d’établissements. Ain-si, les zones de Fréjus-Saint-Raphaël,Fos-sur-Mer, Aix-en-Provence, Dra-guignan et Brignoles ont des taux allantde 15,8 % à 18,2 %. Le dynamisme enmatière d’établissements est moindre àOrange, dans certaines zones alpines(Digne, Gap, Briançon) et dans deuxzones littorales (Menton et Arles).

Les zones de Draguignan, Fréjus-Saint-Raphaël et Brignoles dans le Varrestent toujours les mieux placéesquant aux taux d’emplois créés (entre21,4 % et 22,1 %) et celle de Briançonfait une percée remarquable (19,5 %).Plus généralement, la création d’em-plois dans les zones du moyen pays

(1) Les services opérationnels comprennent : la loca-tion sans opérateur, les services liés à la recherche depersonnel, la sécurité et le nettoyage, l’assainissement,la voirie et gestion des déchets. (2) La France compte 348 zones d'emploi.

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accompagne l’essor démographique.Trois zones seulement situées à l’ouestde Paca manquent de dynamisme parrapport aux autres zones de la région. Ils’agit de Châteaurenard, Avignon etOrange.

Selon l’indice synthétique de dyna-misme, les trois zones d’emploi de la ré-gion les mieux placées sont Brignoles,Draguignan et Fréjus-Saint-Raphaël.Elles figurent dans les cinq premièreszones d’emploi françaises. La moinsbien positionnée est Orange qui occupele 85e rang national à égalité avec 38autres zones d’emploi de France.

Dans la quasi-totalité des zones d’em-ploi, comme en moyenne régionale, lesplus forts taux de création d’emplois setrouvent dans le secteur de la construc-tion. Viennent ensuite les services, lecommerce et l’industrie.

Dynamismesdémographique et

économique vont de pair

Il n’est pas aisé d’expliquer les diffé-rences territoriales de dynamisme éco-nomique. Cependant, quand on analyseles caractéristiques économiques, dé-mographiques et géographiques deszones d’emploi du pays, on constateque les créations d’établissements sontplus nombreuses quand certainesconditions sont réunies. En terme dé-mographique d’abord, il y a plus decréations là où la population augmentesignificativement. On constate aussi,même si la corrélation est moins forte,qu’une part importante de population

de moins de 30 ans va de pair avec undynamisme plus fort.

Pour ce qui est de la structure du sys-tème productif, on constate que les zo-nes où l’industrie est importante voientmoins d’établissements s’installer ouse créer, alors que celles où les servicesaux entreprises sont très présents ontun dynamisme plutôt plus élevé. Para-doxalement, un fort taux de chômageva également de pair avec un meilleurdynamisme : une partie des deman-deurs d’emploi peuvent s’orienter versla création d’entreprise, et il est aussipossible que la présence d’une main-d’œuvre disponible favorise une déci-sion d’installation.

La densité routière d’une zone d’em-ploi, qui caractérise à la fois son équi-pement et son accessibilité, apparaîtégalement comme un élément favo-rable aux créations d’établissements.Enfin la latitude est manifestement uncritère de dynamisme : plus une zoned’emploi est située au sud du pays etplus, toutes choses égales par ailleurs,elle voit s’installer de nouveaux éta-blissements. À l’exception de la partdes jeunes dans la population, ces mê-mes caractéristiques accompagnentégalement les créations d’emplois,l’effet négatif lié au poids du secteurindustriel étant renforcé.

Compte tenu de l’ensemble de cesfacteurs, le dynamisme de la régionsemble pouvoir être relié à trois carac-téristiques principales : un poids élevédes services aux entreprises et dutertiaire en général, une croissance dé-mographique marquée et un taux de

chômage assez fort. Sa position au Sudlui apporte également une partie de sondynamisme. En revanche, la part desjeunes, parmi les moins élevés deFrance, et sa densité routière sont sespoints faibles.

Quels facteursdynamisent nos zones

d'emploi ?

Les combinaisons, très variables, deces facteurs expliquent en partie lesdifférences de dynamisme entre les zo-nes d’emploi de Paca.

Les deux zones d’emploi les plus dyna-miques - Brignoles et Draguignan - ontvu leur population évoluer fortemententre 1999 et 2005, respectivement de16,8 % et 13,5 %, alors que l’évolutionrégionale était de 5,2 %. La populationde la zone d’emploi de Fréjus-Saint-Raphaël, troisième zone d’emploi laplus dynamique de la région, connaîtune croissance de la population infé-rieure de moitié aux deux premièreszones mais qui reste plus élevée que lamoyenne régionale. Ces trois zonesd’emploi ont toutes un poids du secteurindustriel inférieur à la moyenne régio-nale, et bien inférieur à la moyenne na-tionale. Le secteur tertiaire y est trèsprésent.

Leur taux de chômage est égalementvoisin ou supérieur à la moyenne régio-nale. La densité des routes aurait plusd’effet sur la zone d’emploi de Fréjus-

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Institut National de la Statistique et des Etudes EconomiquesProvence-Alpes-Côte d'Azur

17, rue Menpenti13387 Marseille Cedex 10

Téléphone : 04 91 17 57 57Fax : 04 91 17 59 60

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Rédacteur en chef : David Levy

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Dépôt légal : septembre 2008N° ISSN : 1287-292XCode Sage : SIE812532

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Saint-Raphaël que sur celles de Bri-gnoles ou Draguignan. En revanche,elles ne peuvent pas s'appuyer sur unepopulation jeune ni sur les services auxentreprises.

La zone d’emploi d’Aix-en-Provence,qui fait partie des zones d’emploi lesplus dynamiques de Paca et de France,bénéficie d’une population jeune et deservices aux entreprises bien représen-tés. L’évolution de sa population sesitue dans la moyenne régionale. En re-

vanche, son taux de chômage est bieninférieur à celui de la région.Dans la zone d’emploi d’Orange, lefaible dynamisme va de pair avec unefaible évolution de la population, et unepart importante de l’industrie. Celles deDigne et Briançon manquent de salariésdans les services aux entreprises et pâ-tissent d’une accessibilité réduite.

Au-delà des différences entre les zonesd'emploi, c'est bien l'ensemble du terri-toire de Paca qui est positionné favora-

blement en termes de création d'établis-sements et d'emplois au regard des au-tres territoires de France métropolitaine.Même si cette capacité créatrice n'estpas, à elle seule, garante d'un développe-ment économique durable, elle traduitune caractéristique positive du dyna-misme des acteurs économiques de Paca.

Junel Bernard

Nicole Cérani

Daniel Martinelli

Dynamisme des zones d'emploi : les six facteurs démographiques et économiques

Zones d'emploi Dynamismeéconomique

(Rangnational)

Nombre de créationsou de transfertsd'établissements

(moyenne2005-2006)

Nombre decréations*d'emplois(moyenne2005-2006)

Évolutionde la

population1999-2005

(%)

Part desmoins de

30 ans1999(%)

Part dessalariésIndustrie

2006(%)

Part dessalariés

Services auxentreprises

2006 (%)

Taux dechômage

4e trimestre2007(%)

Densitédu

réseauroutier

(km/km²)Brignoles 1 1 040 2 580 16,8 33,7 9,1 5,1 10,1 0,111Draguignan 4 1 190 2 920 13,5 33,8 4,5 5,7 9,1 0,093Fréjus-Saint-Raphaël 5 2 520 7 000 6,9 31,7 8,3 8,4 9,7 0,215Aix-en-Provence 8 2 900 13 550 5,1 40,2 12,2 20,9 7,6 0,208Manosque 17 700 2 040 9,6 32,0 12,9 8,8 8,9 0,128Cannes-Antibes 17 5 080 17 020 7,9 32,2 11,9 16,0 7,9 0,165Fos-sur-Mer 17 1 250 7 380 4,6 38,2 27,6 8,2 8,8 0,236Nice 21 6 860 21 940 4,2 33,1 7,3 10,4 7,3 0,059L'Étang-de-Berre 21 1 050 8 050 1,3 41,4 25,1 13,6 9,1 0,495Salon-de-Provence 21 540 2 030 9,2 37,3 7,1 8,1 9,8 0,343Toulon 21 4 990 15 630 4,3 34,0 8,1 8,9 9,4 0,211Marseille-Aubagne 33 9 510 36 030 2,8 36,8 7,8 11,0 11,8 0,403Carpentras 33 860 2 480 6,2 36,4 15,5 6,8 8,8 0,082Menton 43 620 1 420 0,0 30,7 4,4 5,5 5,7 0,281Apt 43 690 1 610 4,2 34,7 14,3 6,0 8,4 0,063Avignon 43 2 410 9 860 5,7 37,9 9,3 9,1 9,9 0,280Gap 56 820 2 800 8,3 33,8 5,4 5,7 6,7 0,094Arles 56 660 2 280 5,3 35,1 12,2 5,2 10,9 0,108Châteaurenard 56 670 2 120 6,9 35,8 15,6 5,9 7,8 0,282Digne 68 670 2 130 8,7 33,5 10,7 4,1 8,4 0,085Briançon 68 470 1 510 6,6 36,7 4,3 3,4 6,7 0,044Orange 85 800 2 880 3,6 37,4 17,7 9,1 9,1 0,191Provence-Alpes-Côte d'Azur 46 300 165 260 5,2 35,4 10,3 10,8 9,2 0,130

Rang de la région 7e

16e

3e

3e

3e

12e

France métropolitaine 398 610 2 058 310 3,9 38,1 16,7 11,3 7,5 0,133

* Il s'agit du nombre d'emplois supplémentaires dans les établissements dont l'effectif augmente ou les emplois apparus dans les nouveaux établissements.Champ : Industrie, commerce, servicesSource : Insee - Enquêtes annuelles de recensement 2004 à 2006 - Recensement de la population de 1999 - Clap 2006 - Taux de chômage localisés par zone d'emploi, enmoyenne trimestrielle (données CVS) et IGN

MéthodologieLes données mobiliséesLes données mobilisées sur les établissements proviennent du fichier Sirene, champ Industrie, Commerce, Services (champ ICS). Les données concer-nant l’emploi sont issues du dispositif Connaissance Locale de l’Appareil Productif (Clap). Il s'agit de l'emploi salarié.Les données concernent les années 2005 et 2006 en France métropolitaine. Le taux de création d’établissements est le rapport du nombre de créationspures d’établissements et de transferts observés en 2005 et 2006 au nombre d’établissements en stock au 01/01/05. Les créations d’emplois correspon-dent aux emplois supplémentaires dans les nouveaux établissements et aux nouveaux emplois apparus dans les établissements existants dont les effec-tifs augmentent. Le taux de création d'emplois est le rapport entre ces créations d'emplois et le nombre d’emplois moyen des années 2005 et 2006.Construction de l’indice de dynamisme des régions et des zones d'emploiLes taux de création d’établissements et les taux de création d’emplois ont été convertis en indices. Pour les régions, l’indice des taux de créationd’établissements a pris les valeurs de 1,00 à 1,62 et l’indice des taux de création d’emplois de 1,00 à 1,56. Ils ont été recalculés pour obtenir dans les deuxcas des valeurs de 1,00 à 1,62. L’indice de dynamisme des régions est ensuite la somme des deux séries d’indices. Pour les zones d'emploi, l'indice 1 cor-respond au premier décile de chaque distribution.Modèle de recherche des facteurs influant sur le dynamismePour rechercher les facteurs qui influent sur le dynamisme des territoires, on utilise un modèle économétrique qui explique les taux de création d’établisse-ments et d’emplois et l’indice de dynamisme par plusieurs variables simultanément. Les variables retenues comme les plus explicatives sont lessuivantes : part des salariés de l’industrie en moyenne en 2005-2006, part des salariés des services aux entreprises en moyenne 2005-2006, part des per-sonnes de moins de 30 ans en 1999, évolution de la population entre 1999 et 2005, taux de chômage au 4

etrimestre 2007, densité routière en 1998 et lati-

tude. Le modèle a été appliqué aux 348 zones d’emploi de France.

Pour en savoir plus

Rapport d'étude "Nouveaux établissements, nouveaux emplois : Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le trio de tête", septembre 2008.