subventions de la presse

8/7/2019 Subventions de la Presse

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Subventions la presse - OWNIXMAS 2010

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SUBVENTIONS DELA PRESSEPAR MARTIN CLAVEY, 27 DCEMBRE 2010

La presse crite est en crise. Son modle conomique fonctionne

encore dans certains cas mais beaucoup de titres ont du mal rester

simplement lquilibre. Ils cherchent mollement un nouveau

modle et en attendant, pour quilibrer leurs lignes de compte, vont

la pche aux subventions.

Cet t 2010, nous nous sommes procur des documents dtaillant

les subventions accordes par le Fonds de modernisation de la presse(FDM) aux diffrents titres de presse franais. Cette premire

enqute, utilisant le crowdsourcing, nous a permis de constater que

limprimerie, la numrisation des archives, la maquette et la refonte

ou la cration des sites internet font partis des postes qui ont le plus

utilis ce fonds de modernisation.

Le chapitre reconqute du lectorat jeune (sic) figure de

nombreuses reprises comme motifs de subventions. Le lectorat jeuneest une cible primordiale et difficile atteindre pour la presse

franaise. Le fonds de modernisation a financ, souvent en vain,

beaucoup de projets qui se sont lancs sa reconqute. Mais les

rdactions rechignent rpondre nos questions sur ces subventions

(pourtant publiques) :

Je vais les donner ltat, pas vous, cest lui le payeur.

Ok, mais qui finance le budget de ltat ? En tout cas, les projets de

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conqute du lectorat jeune ne brillent pas par leur efficacit car si ils

permettent de gonfler les chiffres pendant un temps, le jeune ne

devient pas pour autant un acheteur invtr. Et les solutions de

subventions mises en place napportent pas une rponse relle aux

problmes conomiques rencontrs par la presse franaise.

Au vu de la dsorganisation des diffrents systmes de subvention de

la presse et des difficults pour contrler leur utilisation, le rapport

Cardoso sur la gouvernance des aides publiques la presse

prsente 15 propositions pour amliorer leur efficacit. Martin

Untersinger et Vincent Truffy se sont penchs sur ce rapport et sur

solutions quil propose pour rendre ce systme de subvention plus

clair.

Mais avant dentamer une nouvelle rforme, une valuation des

actions de ltat, pourvoyeur daides, mais aussi rgulateur et

actionnaire est ncessaire, ainsi quune analyse prospective sur

linformation crite de demain. Rgis Confavreux nous livre son

analyse sur le rle difficile de ltat dans la rglementation et le

financement de la presse : comment, pour les pouvoirs publics,

jouer un triple rle : de rgulation, de soutien,

dactionnaire ? Quels modles conomiques pour linformation

crite de demain ?

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SUBVENTIONS LA PRESSE :L'HEURE DESFUITES ?PAR SABINE BLANC, MARTIN CLAVEY, MARTIN UNTERSINGER

LE 9 AOT 2010

OWNI s'est procur des documents dtaillant les subventions

accordes par le fonds d'aide la modernisation de la presse (FDM)

depuis 2003. Nous avons libr ces donnes et enqut. Cet article a

t mis jour au fur et mesure de l'enqute.

Comme le soulignait en 2004 un rapport remis au Snat, la France

est un des pays europens qui finance le plus ses mdias, et

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http://www.senat.fr/rap/r03-406/r03-4061.pdfhttp://www.senat.fr/rap/r03-406/r03-4061.pdf


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notamment sa presse papier. Parmi de nombreux autres fonds et

organismes, le fonds daide la modernisation de la presse (FDM),

cr en 1998, a vocation soutenir des projets de dveloppement et

de recentrer les aides la presse sur les publications dinformation

politique et gnrale.

En 2008, selon le ministre de la Culture, prs de 25 millions deuros

ont t distribus par ce fonds 78 projets diffrents. Jusqu

prsent, le dtail et le montant allous chaque projet ntaient pas

connus.

OWNI sest procur des documents exposant sur plusieurs centaines

de pages les montants, les rcipiendaires et la nature des projets

financs depuis 2003, ainsi que les comptes-rendus des runions de

la commission charge de distribuer ces aides. OWNI ouvre

aujourd'hui une enqute crowdsource (contributive), nous

comptons sur votre apport ! Vous pouvez retrouver la totalit des

documents en notre possession la fin de cet article.

Ces documents, en vertu de laloi de 1978sur la libert

d'accs aux documents administratifs, ntaient pas

confidentiels et peuvent donc tre diffuss.

On peut dores et dj distinguer plusieurs postes de dpenses

principaux : limprimerie, la numrisation des archives, la maquette

et la refonte ou la cration des sites internet tiennent le haut du pav.

Le chapitre reconqute du lectorat jeune (sic) figure de

nombreuses reprises comme motifs de subventions.

De manire gnrale, ce fonds touche et finance tous les domaines de

la presse, de la presse quotidienne rgionale la presse spcialise,

en passant videmment par la presse nationale.

Des chiffres dans le dtail : le papier avanttoute chose

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http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068643&dateTexte=20100809http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068643&dateTexte=20100809http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068643&dateTexte=20100809


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Quel a t la part de l'argent attribu au papier et au web ?

Recontact une seconde fois, le FDM a en fait confirm notre

premire version : le fonds daide au dveloppement des services en

ligne des entreprises de presse (fonds SEL), cr en 2004 et remplac

par le fonds Spel en 2009, concernait aussi les quotidiens ligibles au

FDM. Mais son montant tait drisoire : 500.000 euros en 2009

(source 20mn.fr). En outre, il s'agissait d'avances, partiellement

remboursables. Il tait donc plus intressant d'aller voir directement

du ct des grasses subventions du FDM.

La question de la part des investissements dans le papier et le web du

FDM se pose donc toujours. En gras, nous avons soulign les sommes

les plus significatives destines au papier : on constate quelles

reprsentent les lignes budgtaires les plus importantes. Quand nous

ne savions pas si les subventions concernaient le papier, le web ou les

deux (dveloppement du lectorat jeunes" par exemple), nous ne les

avons pas inclus dans les investissements papier.

2010

1.338.200 euros, Ouest-France : salle d'expdition de

Nantes

1.945.000 euros,La Voix du Nord: nouveau systme

ditorial

1.426.042 euros,Le Parisien,Aujourd'hui en France :

modernisation de la salle des expditions

2.745.000 euros,France-Soir : le 16 mars 2010, soit la veille

de la sortie de sa nouvelle formule,France-Soir sest vu

accorder une subvention de 2.745.000 euros pour raliser sa

nouvelle maquette. Son nouveau propritaire depuis

2009, Alexandre Pougatchev, le fils dun oligarque russe, nest

pourtant pas un misreux.

2009

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http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=C8AFDAC8A83504522155F20A1B2943AC.tpdjo16v_2?cidTexte=LEGITEXT000005913858&dateTexte=20100528&categorieLien=idhttp://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1472http://www.20minutes.fr/article/568455/Economie-Panorama-des-aides-agrave-la-presse-en-2009.phphttp://www.lefigaro.fr/medias/2010/04/02/04002-20100402ARTFIG00709-pougatchev-l-homme-qui-veut-relancer-france-soir-.phphttp://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=C8AFDAC8A83504522155F20A1B2943AC.tpdjo16v_2?cidTexte=LEGITEXT000005913858&dateTexte=20100528&categorieLien=idhttp://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1472http://www.20minutes.fr/article/568455/Economie-Panorama-des-aides-agrave-la-presse-en-2009.phphttp://www.lefigaro.fr/medias/2010/04/02/04002-20100402ARTFIG00709-pougatchev-l-homme-qui-veut-relancer-france-soir-.php


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5.033.030 euros : Un journal gratuit ds 18 ans,

abonnements et volet technique. LAgence Franais

Abonnement Presse (A2Presse) a obtenu une subvention de 5

033 030 euros pour une opration destine aider la presse

reconqurir un lectorat jeune en crant une habitude de

lecture qui l'amnera plus tard lire ou s'abonner un

journal. Un peu comme de convaincre de revenir la carriole,

et c'est un peu plus compliqu dans les faits. L'opration, qui

devrait durer trois ans, financera 200.000 abonnements par

an pour un montant total de 15 millions d'euros.

2.745.000 euros, Ouest-France : rotative Nantes

2.367.554 euros,Les Dernires Nouvelles dAlsace :

modernisation de la salle d'expdition

1.020.968 euros,L'Est Rpublicain : modernisation et

refonte de : contenu-maquette-format

1.400.000 euros,La Tribune : acquisition d'une rotative. Un

an plus tard, en pleine dconfiture conomique, le quotidienconomique envisage de passer au tout web.

2.745.000 euros,Nice-Matin : rotatives

3.000.000 euros : modernisation des moyens

d'impression des titres de la PQN pour la rgion parisienne

2008

1.453.796 euros,France-Soir : tours quadrichromie

1.125.573 euros,La Tribune : lancement d'une nouvelle

formule

1.498.640 euros, Syndicat de la presse quotidienne rgionale :

dveloppement du lectorat jeunes

2007

2.202.048 euros,La Nouvelle Rpublique du Centre : projet

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http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.bakchich.info/La-Tribune-en-numerique-papier,10574.htmlhttp://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.bakchich.info/La-Tribune-en-numerique-papier,10574.html


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Cap Tablod

1.999.712 euros, syndicat de la presse quotidienne rgionale,

dveloppement du lectorat jeune

3.000.000 euros, SAS Midi Print : installation dune

rotative

1.589.104 euros,Le Tlgramme : augmentation et

amlioration des capacits couleur sur le journal

2.745.000 euros,La Voix du Nord: acquisition de quatre

rotatives

2006

2.296.668 euros,Le Journal de lle de la Runion :

acquisition dune rotative nouvelle gnration

1.500.000 euros,La Rpublique du Centre : modernisation

de la rotative

2.745.000 euros,Le Figaro : nouvelle imprimerie du Sud

2.745.000 euros,Le Rpublicain Lorrain : remplacement

dune rotative

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1.886.600 euros,Le Courrier de lOuest: acquisition dune

nouvelle rotative

2005

1.762.153 euros : Syndicat de la presse quotidienne Rgionale,

la conqute du lectorat jeune

1.174.267 euros,La Montagne : nouveau systme

informatique rdactionnel

1.016.000 euros : Ouest France, 6me tour

1.152.684 euros :LEst Rpublicain, modernisation de la

salle d'expdition

1.113.301 euros :Le Figaro, adaptation de limprimerie

au nouveau format duFigaro

2004

1.361.200 euros,Le Monde : mise jour technologique du site

Internet

1.830.000 euros,LEst Rpublicain : tours dimpression

quadrichromiques

1 450 700 euros, Faximpress : acquisition de systmes

Computer To Plate (CTP)

1 830 000 euros, Corse-Matin : cration dune unit

dimpression

2003

1.166.061 euros,Le Tarn libre : cration dun site de

production

1.494.831 euros,Les chos, nouvelle formule

1.734.584 euros,Aujourdhui en France : cration dun

centre dimpression Istres

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3.660.000, Ouest-France : tours dimpression couleur

LeMonde.fr a-t-il touch des subventions?

En 2004 et 2008, selon les documents en notre possession, la

socit ditrice du Monde aurait touch deux subventions

du Fonds daide la modernisation de la presse : lune de 1

361 200 pour la mise jour technologique du site internet et une

autre de 1 592 000 pour le dveloppement et optimisation de

loffre internet.

Le financement de cette activit du journal Le Monde peut

surprendre.

Dune part, le site LeMonde.fr nest pas dtenu par la Socit Le

Monde mais par Le Monde Interactif, une filiale de la socit, qui na

pas sembl tre ligible la subvention si lon en croit le compte-

rendu de la runion du comit du fonds daide la modernisation de

la presse du 18 mars 2008. Cette dernire fut dailleurs le thtredune discussion mouvemente (voir la page 101 du slideshare,

disponible iciou en bas de cette page) sur le sujet, se concluant

finalement par un vote favorable (9 voix sur 10) la subvention.

Dautre part, et malgr ce que nous apprennent ces documents,

Philippe Jannet, le PDG du Monde Interactif, dclarait dans

une mission de la Ligne Jaune d@rret sur Imagesdu 8

janvier 2010 que LeMonde.fr navait pas touch daidesdepuis 2002 (31:32) :

- Philippe Jannet [PDG du Monde Interactif] : Pour le moment,LeMonde.fr n'a pas d'aide, le Post non plus. On ira peut tre enchercher.

- Guy Birenbaum : Il ny en a jamais eu ?

- PJ : Ce nest pas les mmes. Cest des aides sur lanumrisation des archives du Monde.

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http://www.slideshare.net/OWNI/presslogs?from=embed%20http://www.slideshare.net/OWNI/presslogs?from=embed%20http://www.dailymotion.com/video/xbs9sh_les-subventions-a-la-presse-en-lign_newshttp://www.slideshare.net/OWNI/presslogs?from=embed%20http://www.dailymotion.com/video/xbs9sh_les-subventions-a-la-presse-en-lign_news


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- Daniel Schneidermann : Il ny a jamais eu daide pourLeMonde.fr ?

- PJ : Si, il y a eu des aides sur LeMonde.fr en 2002 mais

plus depuis.

[...]

- PJ : Par contre je suis effectivement favorable latransparence. Qu un moment on puisse dire, voil, jai touchtant daides...

Si on peut ne pas stonner que le site internet du premier mdia

franais soit financ, en partie, par des subventions, on peut

davantage sinterroger sur la contradiction entre les documents ducomit du fonds et les propos du PDG du Monde Interactif.

Nous avons contact M. Philippe Jannet, le PDG du Monde

Interactif, qui nous a rpondu dans la journe. Il a t trs surpris par

les chiffres en notre possession que nous lui avons communiqus :

Je nai pas vu 1,5 millions arriver dans mes comptes, a-t-il expliqu.

Sil ne dment pas que Le Monde Interactif ait reu des aides (malgr

ses dclarations sur le plateau dArrt Sur Images), il parat surpris

par lampleur de ces dernires :

Je sais quil y a eu de largent vers par le fonds demodernisation de la presse, mais 1,5 millions, a me semble

beaucoup.

Philippe Jannet lexplique par la faible proportion prise par les

subventions dans le budget total du Monde Interactif : 1,5 millions

deuros rpartis sur plusieurs anne, sur un budget annuel de 15

millions a ne fait pas grand chose.

Interrog sur ses dclarations lantenne d@si, il affirme avoir t

interrog sur le fonds SPEL, par lequel LeMonde.fr na pour linstant

pas t subventionn, mme sil affirme avoir dpos une demande

rcemment.

Par ailleurs, il rappelle que pour 40% abonds par le fonds de

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modernisation, 60% doivent tre abonds par Le Monde Interactif. Il

souligne galement le bien fond des subventions ainsi que leur

anciennet et leurs effets : derrire il y a de la cration demplois et

du dveloppement technologique. On attend des chiffres sur ce

dernier point.

Selon les documents en notre possession, le groupe Agro Business

Communication, diteur notamment de Viande Magazine a touch 85

739 pour la ralisation de son portailde la part du fonds d'aide au

dveloppement des services en ligne des entreprises de presse, un

autre fonds.

Vous pouvez tlcharger le PDF intgral (16Mo) cette adresse.

[NDLR] Important: nous publions ces documents tels que nous les

avons reus, passages noircis inclus.__

Crdits Photo CC Flickr : Mammal,Crumb.

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http://www.agrobusiness.fr/http://www.agrobusiness.fr/http://owni.fr/wp-content/blogs.dir/1/files/2010/08/subvention-presse.pdfhttp://www.flickr.com/photos/mammal/3391580529/sizes/o/http://www.flickr.com/photos/crumbs/2282873394/sizes/o/http://www.flickr.com/photos/crumbs/2282873394/sizes/o/http://www.agrobusiness.fr/http://owni.fr/wp-content/blogs.dir/1/files/2010/08/subvention-presse.pdfhttp://www.flickr.com/photos/mammal/3391580529/sizes/o/http://www.flickr.com/photos/crumbs/2282873394/sizes/o/


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PHILIPPEJANNET: UNEPLUS GRANDE

TRANSPARENCESERAIT LABIENVENUEPROPOS RECUEILLIS PAR MARTIN UNTERSINGER, SABINE BLANC ET MARTINCLAVEYLE 19 AOT 2010

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Suite l'enqute initie sur OWNI et la mise en ligne des 500

documents concernant les subventions la presse, Philippe Jannet

(LeMonde.fr) a souhait revenir plus longuement sur le sujet.

Le 9 aot dernier, nous avons publi un premier article sur les dtails

du fonds de modernisation. Nous y abordions lattribution au Monde

interactif, qui dtientLemonde.fr, dune subvention alors mme que

son PDG Philippe Jannet avait dclar ne pas en avoir reu depuis

2002. Ce dernier avait rpondu nos interrogations une premire

fois

Surpris de la transcription de [s]es propos dans [n]otre article,

Philippe Jannet nous a ensuite expliqu dans un long mail quil

navait sans doute pas t assez complet dans [s]es rponses.Il faut

dire quil tait en vacances lors de notre premier change.

Il est entre autres revenu sur le fonctionnement du fonds de

modernisation, que nous aurions mal compris, favorisant une

mauvaise perception par les lecteurs. Les aides attribues par le

fond de modernisation de la presse ne sont pas verses

directement aux journaux comme vous semblez le penser. Elles sont

dclares attribuables sur la base de projets dtaills prsents

par lesdits journaux, par une commission compose dexperts issus

de la presse et du ministre de la Culture. La crainte des mdias sur

cette fameuse transparence vient sans doute de la crainte de

lincomprhension du grand public. Je pense que cette transparence

est ncessaire si elle saccompagne de pdagogie et je pense que

lexcellent travail entam par votre quipe ne peut dailleurs

chapper cette pdagogie.

Si je vous ai dit ne pas avoir vues les sommes annonces dans

nos comptes, cest quelles ne sont verses par le FDM quaprs que

les projets aient t raliss et exclusivement sur la base de factures

dtailles dont seulement 40% sont rembourss. Or, lenveloppe

attribue en 2004 na toujours pas totalement t dpense, celle de

2008 non plus, la numrisation de nos archives de 1994 1987

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nayant par exemple pas encore t mene son terme. Do le fait

que je vous ai dit ne pas avoir vu 1,5 million deuros dans mes

comptes

Prcisons que les journalistes dOWNI qui ont trait ce dossier ne se

sont pas lancs laveuglette. Et in fine, que les aides soient verss

aprs ralisation des projets nempche pas de poser des questions

sur le montant et la pertinence des aides.

En substance, Philippe Jannet semble indiquer que la rigueur na pas

toujours t la qualit premire du mcanisme daide : Pour

choquant quil a pu tre, il est aujourdhui plutt en voie de

professionnalisation . (je peux tmoigner de lexcellent travail

des quipes du Ministre de la Culture dans le cadre du SPEL,

traquant les devis survalus avec beaucoup de talent).

Il poursuit ensuite sur les aides demandes au fonds SPEL, cr

lautomne 2009 suite aux tats gnraux de la presse crite. Celui-ci

est ddi aux entreprises de presse en ligne, pure players compris, ce

qui est nouveau, en remplacement du SEL. Pour tre complet, nous

avons bien dpos deux demandes complmentaires auprs du

fonds SPEL (une pour Lemonde.fr et lautre pourLepost.fr) mais

navons aujourdhui aucune rponse sur ces demandes. Nous avons

galement t retenus pour un projet de serious game par les

quipes de Nathalie Kosciusko-Morizet, en coopration notamment

avec lESJ Lille, mais navons pas encore reu quelque montant que

ce soit.

Philippe Jannet fait aussi un point gnral sur son entreprise de

presse, sous-entendant que ses aides sont dans son cas utiles et nont

rien dabusif : Pour rappel, le Monde interactif est rentable, paie

des impts chaque anne sur ses bnfices, participant ainsi quelque

part au remboursement direct des aides lui tant attribues. Par

ailleurs, le Monde Interactif a cr directement plus de 60 emplois et

indirectement (via commande de prestation) plus dune vingtaine de

postes.

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http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1469http://lepost.fr/http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1469http://lepost.fr/


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Il tacle au passage les pures players. En toute confraternit en partie

puisquil met dans le mme sac Rue89 et Google, dont les mtiers

sont bien diffrents : Si vous voulez complter vraiment votre

enqute, je pense que vous devriez galement vous pencher sur les

aides directement reues par les pure players soit auprs dOso,

de lANVAR, du FIS, du Ministre de la recherche ou auprs des

quipes de Nathalie Kosciusko-Morizet Soit via les montages

fiscaux malins de nos amis de Google (en Irlande), dEbay, dApple,

dAmazon (au Luxembourg), ou encore de SFR, Bouygues et Orange

(TVA tripleplay trs innovante)

Il finit sur un plaidoyer pour les aides la presse, garantes selon lui

dune pluralit dopinions. Sans elles, nous naurions collectivement

lire, couter et regarder que des journaux, des radios ou des

chanes de tlvision dtenus par des grands groupes industriels. Je

me suis battu, en tant que prsident du Geste, contre mes confrres

du papier, pour que les aides la presse soient ouvertes aux sites

web pure players, parce que je crois cette ncessit de prserver la

libert dopinion et que lomniprsence de certains groupesminquite.

Mme si parfois ces aides sont en effet curieusement attribues,je pense quelles ne sont pas un objet de scandale.

Je persiste penser quune plus grande transparence serait la

bienvenue, ds lors quelle est comprise par les analystes de ce

march et aisment comparable avec les autres modes de

financement de lensemble des acteurs dudit march.

En complment, Philippe Jannet a accept de rpondre nos

questions, une interview ralise par mail aujourdhui.

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http://www.paris-region.com/ard/agence-regionale-de-developpement-ile-de-france/en-direct/temoignages/temoignage-de-laurent-mauriac-10316.kjsp?RH=1212142302920http://www.paris-region.com/ard/agence-regionale-de-developpement-ile-de-france/en-direct/temoignages/temoignage-de-laurent-mauriac-10316.kjsp?RH=1212142302920


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Le Fond de modernisation ne concerne que la presse

dinformation gnrale, cela ninduit-il pas un biais

concurrentiel vis--vis des autres publications ? Est-ce que

les autres types de subventions suffisent rquilibrer

cela ?

Les aides la presse sont destines garantir le pluralisme dopinionet donc, par dfinition, rserves aider avant tout les journaux

dopinion. Elles ont t cres aprs la Seconde Guerre mondiale

pour viter un malthusianisme exclusivement bas sur largent qui

avait amen avant 1939 la confiscation quasi-totale des grands

quotidiens par les patrons des principales industries franaises. Il ny

a donc pas l de biais concurrentiel puisque tous les journaux

dopinion y ont accs.Le reste de la presse, y compris de la presse

professionnelle, bnficie dautres modes daides, moins

importants certes, mais tous les acteurs profitent aussi de

dispositifs tels que le taux de TVA rduit (2,10%), des tarifs postaux

rduits, le dispositif Bichet pour la vente en kiosque, etc., dispositifs

initialement prvus exclusivement dans ce souci de garantie dune

pluralit dopinions.

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Pourquoi la plupart des mdias ( lexception notable du

Monde.fr) ont privilgi des investissements vers des

postes traditionnels (maquettes, imprimeries etc.), au

dtriment par exemple dInternet (alors que le fonds a

pourtant vocation moderniser) ?

Je pense que beaucoup dacteurs avaient besoin daide pour la

modernisation de leurs outils de production industriels en particulier

leurs imprimeries, dont les salaris bnficient dun statut trs

spcifique, lui aussi li laprs-Guerre, avec des cots trs levs.

Dautres ont galement utilis ces fonds pour acqurir des outils de

CMS mixtes papier-web, pour la numrisation de leurs archives, etc.

Pensez-vous que les subventions aux mdias dj bien

installs ont rellement favoris le pluralisme de la presse,

par exemple lorsque lon connat la collusion (annonces

lgales, actionnariat, publicit, relations dintrts

conomiques) de certains titres avec les pouvoirs (que ce

soit en PQN ou PQR) ? Les subventions pour des mdias

dj installs nont-elles pas empch le dveloppement de

nouveaux mdias ?

Je ne crois pas quon puisse raisonner ainsi. Ces aides ont permis

des journaux tels queLHumanit,La Croix,Libration ouLe

Monde, de garder une ligne ditoriale propre, sans tre condamns

disparatre ou de se renier. Le fonds SPEL, cr lan pass,

spcifiquement pour le dveloppement de sites dinformation sur

Internet, dot de 60 millions deuros sur trois ans, est venu sajouter

aux dispositifs existants et va permettre aux sites pure players de

se dvelopper.

Vous parlez de professionnalisation des mcanismes

dattribution des aides, est-ce dire quils ne ltaient pas

auparavant ? Cest en tout cas ce que semble suggrer la

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convention cadre de la commission de contrle du fonds de

modernisation. Avez-vous eu un moment donn le

sentiment dune forme de laxisme ? En quoi concrtement

pensez-vous que cette professionnalisation a eu lieu ?

Je ne pense pas quil y ait eu laxisme, mais il a fallu du temps aux

commissions diverses pour acqurir une connaissance

approfondie des dossiers et nous hritons aujourdhui de cette

exprience. Les fonds auxquels jai pu participer, au titre dexpert,

mont sembl particulirement vigilants sur celle-ci. Au fonds SPEL

par exemple, les reprsentants de la DGMIC, issus du Ministre de la

Culture, sont dune extrme attention et nhsitent pas revoir la

baisse bon nombre de devis, accompagns en ce sens pas les

reprsentants de la profession. Leur exigence et leur indpendance

sont une garantie totale de la neutralit des aides apportes.

Au-del des subventions que nous abordons dans notre

article, quels sont selon vous les vritables obstacles (aide

au portage, dpendance aux commandes de ltat)

lindpendance de la presse ?

Laide au portage nest pas un obstacle lindpendance de la presse,

au contraire. La presse paie aujourdhui sa sous-capitalisation et ne

peut investir quen allant quter de largent auprs de ltat

ou auprs dactionnaires gnreux.

Cette sous-capitalisation est la rsultante dune longue histoire et la

multiplication des crises rcentes a encore fragilis la presse. Mais je

pense que vous faites fausse route en imaginant quun journal sera

ditorialement redevable ltat parce quil a reu des aides.

Libration ouLHumanit prouvent chaque jour leur

indpendance alors quils sont les quotidiens les plus aids

proportionnellement. Cest faire injure la dontologie des

journalistes que dimaginer ce type dallgeance. On a dailleurs bien

vu que lorsque le Prsident de la Rpublique a jug utile de menacer

la direction duMonde de supprimer les aides de lEtat la

19
http://www.dgmic.culture.gouv.fr/IMG/pdf/Convention_cadre_FDM_du_16_mars_2010-.pdfhttp://www.dgmic.culture.gouv.fr/IMG/pdf/Convention_cadre_FDM_du_16_mars_2010-.pdf


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modernisation de limprimerie du quotidien, il na obtenu que le rejet

des candidats quil soutenait dans le cadre de la recapitalisation de

notre quotidien.

Vous dites que les aides sont un mcanisme ncessaire

la survie dune partie de la presse, celle dite dopinion. La

France subventionne plus sa presse que la plupart des

autres pays europens. Est-ce dire que la pluralit de la

presse y est moins assure ?

Les dispositifs franais sont spcifiquement lis lhistoire. Ainsi, les

cots dimpression et de distribution sont trs levs en France, du

fait du statut particulier des salaris de ces secteurs. Ltat compense

quelque part ces surcots. Mais ne vous mprenez pas, les autres

pays aident leur presse aussi. Le taux de TVA de la presse anglaise est

zro et mme les tats-Unis sinterrogent aujourdhui sur des

modles daide spcifiques.

Concernant LeMonde.fr, en quoi ces aides ont-elles permis

concrtement de vous dvelopper ?

Il suffit de regarder les courbes daudience, elles parlent delles

mme Ces aides nous ont permis dinnover, de tester de nouveaux

formats, de nouvelles technologies, dembaucher de jeunes

journalistes, des techniciens, etc., un moment o le journal Le

Monde traversait une crise terrible. Sans ces aides, lemonde.fr

naurait pas eu les moyens de se dvelopper aussi fortement.

Lemonde.fr, en tant rentable et en payant des impts depuis 2005, a

dailleurs ainsi rembours lessentiel des aides quil a pu recevoir

Je comprends bien vos doutes sur ces aides, mais elles

viennent quelque part compenser les avantages fiscaux et

sociaux dont bnficient aujourdhui les grands acteurs de

linternet mondial, qui sont aussi nos concurrents sur le

march de la publicit, grce notamment l implantation de

siges dans les paradis fiscaux europens. Google dclare 40 millions

20
http://lemonde.fr/http://lemonde.fr/


21/78


deuros de CA en France et moins dun million de bnfice, somme

sur laquelle il sera tax, alors que le CA gnr par les annonceurs

franais frle le milliard deuros, facturs directement en Irlande. Ds

lors, puis je considrer que les impts que Google na pas pay en

France est une forme daide de ltat ?

Pourquoi un tel silence de vos confrres sur ce sujet ?

Les ractions vos premires publications expliquent et peuvent

justifier ce silence. Sans explication, sans pdagogie, les aides la

presse ne peuvent tre prises que comme des subsides injustifis.

Alors que les diteurs investissent eux-mmes 50 60% des sommes

alloues, avancent lensemble des sommes, voire ne dpensent pas

tout ce qui leur est allou, ne peuvent investir que sur des domaines

trs encadrs, ces aides veillent le soupon Si, comme les autres

acteurs de lInternet, voir comme bon nombre dentreprises, nous

allions chercher des aides auprs de lANVAR, du Ministre de la

Recherche ou de Nathalie Kosiuscko-Morizet, nous naurions pas

nous justifier ainsi

Dans le cadre de notre dossier sur les subventions la presse, vous

pouvez retrouver notre article pointant les carences du contrle du

fonds de modernisation ainsi que notre article intitulAides la

presse, un quilibre dlicat.

Crdits Photo CC Flickr : Tonton Copt.

---

21
http://owni.fr/2010/08/19/subventions-a-la-presse-dix-ans-sans-controle-strict/http://owni.fr/2010/08/19/subventions-a-la-presse-dix-ans-sans-controle-strict/http://owni.fr/2010/08/19/aides-a-la-presse-un-equilibre-delicat/http://owni.fr/2010/08/19/aides-a-la-presse-un-equilibre-delicat/http://owni.fr/2010/08/19/aides-a-la-presse-un-equilibre-delicat/http://www.flickr.com/photos/tontoncopt/1333787101/sizes/l/http://owni.fr/2010/08/19/subventions-a-la-presse-dix-ans-sans-controle-strict/http://owni.fr/2010/08/19/subventions-a-la-presse-dix-ans-sans-controle-strict/http://owni.fr/2010/08/19/aides-a-la-presse-un-equilibre-delicat/http://owni.fr/2010/08/19/aides-a-la-presse-un-equilibre-delicat/http://www.flickr.com/photos/tontoncopt/1333787101/sizes/l/


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RAPPORTCARDOSO : LESSUBVENTIONSINORGANISES

DUNE PRESSESOUS PERFUSIONPAR MARTIN UNTERSINGER LE 17 SEPTEMBRE 2010

Au vu de la dsorganisation des diffrents systmes de subvention de la

presse et des difficults pour contrler leur utilisation, le rapport Cardoso

sur la gouvernance des aides publiques la presse prsente 15

propositions pour amliorer leur efficacit.

22


23/78


Le 8 septembre dernier, le consultant Aldo Cardoso a remis

aux ministres du Budget et de la Culture son rapport sur la

gouvernance des aides publiques la presse. Long dunecentaine de pages, ce rapport prsente 15 propositions,

applicables sur une priode de 5 ans (2012 2016) et

destines amliorer le contrle, lutilisation et lefficacit

des aides que ltat octroie la presse.

Le 23 janvier 2009, lors dun discours dtaillant les grandes mesures

tires des tats Gnraux de la presse crite, Nicolas Sarkozy avait

soulign la ncessit de clarifier les objectifs, modifier lagouvernance et contrler lutilisation de la vingtaine daides la

presse qui existent aujourdhui en France. Cest dans cette optique

que Christine Albanel et Eric Woerth, alors respectivement ministre

de la Communication et ministre du Budget, ont commandit ce

rapport en juin 2009.

Un secteur en crise

Le rapport rappelle dans un premier temps les chiffres bien connus

dun secteur conomique en crise. La baisse de 12 % de la diffusion

payante depuis 1995 et le fort reflux des recettes publicitaires (-17 %

en 2009) ont ramen le chiffre daffaires de la presse franaise son

niveau exceptionnellement bas de 1993.

Si ce constat nest pas nouveau, cest sans doute la premire fois quedes chiffres aussi dtaills sont dvoils, la fois sur la sant globale

de la presse franaise, mais aussi et surtout sur le dtail des

diffrentes subventions que ltat lui accorde. OWNI avait par

ailleurs pris part cet effort de transparence il y a quelques semaines,

en publiant un document indit rvlant le dtail des subventions

accordes par le fonds de modernisation la presse (FDM).

23
http://owni.fr/files/2010/09/rapport_cardoso_gouvernance_aides_presse.pdfhttp://www.scribd.com/doc/11310014/Discours-Nicolas-Sarkozy-23109http://www.scribd.com/doc/11310014/Discours-Nicolas-Sarkozy-23109http://owni.fr/2010/08/09/subventions-a-la-presse-lheure-des-fuiteshttp://owni.fr/files/2010/09/rapport_cardoso_gouvernance_aides_presse.pdfhttp://www.scribd.com/doc/11310014/Discours-Nicolas-Sarkozy-23109http://www.scribd.com/doc/11310014/Discours-Nicolas-Sarkozy-23109http://owni.fr/2010/08/09/subventions-a-la-presse-lheure-des-fuites


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Des aides publiques inefficaces

Tout aussi inquitant que ltat conomique de la presse :linefficacit des aides publiques. Le rapport Cardoso dresse ainsi un

bien triste portrait de leurs effets sur le dynamisme de la presse.

Depuis la libration, le dispositif des aides sest toff, complexifi,

sdiment et force est de constater que mme sil reprsente

aujourdhui environ 12 % du chiffre daffaires du secteur conomique,

il na pas permis lmergence ou la prsence de titres de presse forts

et indpendants de laide publique.Le rapport avance mme un chiffre loquent : prs de 80 % des aides

distribues par ltat seraient utilises des seules fins de

fonctionnement, contre seulement 20 % pour des investissements.

Laccent est galement mis sur la dpendance forte de certains types

de presse aux aides publiques. Ainsi la part de ces dernires dans le

budget de la presse dinformation politique et gnrale (IPG, les

journaux dinformation et/ou partisans soutenus dans un soucis depluralisme) est bien plus importante que pour les autres secteurs. A

titre dexemple, elles reprsentaient 55 % du chiffre daffaires de

France Soir en 2008 (contre 12 % en moyenne).

On peut sattendre en toute logique ce que cette part aille en

augmentant dans les annes venir. Cette concentration a dj t

amorce depuis plusieurs annes et aujourdhui, prs dun tiers des

subventions publiques cible dj la presse IPG.

Le rapport pointe galement lextrme complexit du systme des

aides publiques. Il suffit de jeter un oeil au tableau qui y figure pour

comprendre : grand nombre de fonds et programmes daides,

multiplicit des bnficiaires et stratification des dispositifs

empchent presque mcaniquement une bonne gouvernance globale

et stratgique des fonds publics.

Plus proccupant encore, on constate dans le rapport que jusquici,

24
http://owni.fr/files/2010/09/systeme_aide_presse_cardoso.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/systeme_aide_presse_cardoso.pdf


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les pouvoirs publics nont eu ni stratgie globale, ni moyens de

contrle suffisants sur les aides quils ont accords (voir l'article

Subventions la presse : dix ans sans contrle strict ) . Ainsi, un

interlocuteur anonyme rencontr par Aldo Cardoso explique que, loin

de subvenir aux besoins dune fonction, en loccurrence celle

dinformer, les subventions tendent au contraire soutenir des

acteurs et une industrie. Dfaut de pilotage global, expertise

insuffisante, faible adquation de certains projets aux besoins du

secteur, indigence des indicateurs, faiblesse des moyens

consacrs lvaluation sont autant de reproches formuls

lencontre de la puissance publique.

Fort de ce triste constat, le rapport propose 15 solutions rparties sur

4 grands axes afin de rformer la gouvernance de ces aides.

Une structure doctroi et de contrle dessubventions repense

Le rapport propose ainsi le conditionnement de loctroi des aides

un dialogue et une prise dengagements clairs et valuables dans

le respect des priorits stratgiques de ltat. Il liste galement une

srie doutils qui pourraient tre pris en compte dans la mesure et

lvaluation en amont et en aval des subventions : taux de profit, de

rabonnement, le cot moyen annuel dimpression, les effectifs du

journal Ce qui ne manque pas de susciter des interrogations quant

aux procdures qui ont cours actuellement.

La structure administrative de contrle et de suivi des aides doit

galement tre repense. Le rapport prconise une sparation stricte

entre les fonctions de pilotage stratgique et celles de contrle de

lutilisation des fonds publics, tout en tablissant un pilotage global et

commun toutes les aides. Et rappelle galement quen vertu de la loi

n2000-321 du 12 avril 2000, les dtails des subventions sont

librement accessibles qui en fait la demande (journalistes inclus).

25
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005629288&dateTexte=20100917http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005629288&dateTexte=20100917http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005629288&dateTexte=20100917http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005629288&dateTexte=20100917http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005629288&dateTexte=20100917


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Un autre moyen de contrle

In fine, la structure doctroi et de contrle devrait ressembler ceci,

si les prconisations du rapport sont appliques.

Priorit linnovation !Une autre proposition significative est celle de la rorientation des

aides vers linnovation et linvention de nouveaux modles, cest

dire sur des projets susceptibles de provoquer un effet de levier,

susciter la diversification plurimdia et soutenir les laboratoires et

incubateurs dinnovation. Tout ceci afin dencourager ce quAldo

Cardoso considre comme lavenir de la presse, savoir sa

capacit rinventer ses contenus. Il faut noter par ailleurs qu

lheure actuelle, seuls le FDM et le SPEL ont pour mission explicite

de favoriser linnovation (accordant un financement sur projet et non

pas de manire automatique).

Au niveau structurel, le rapport prconise une matrise des cots plus

stricte mais annonce des effets surprenants par leur ampleur,

puisque daprs les calculs de lInspection Gnrale des Finances

mens sur une structure de cots classique dun titre de presse, le

26
http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1472http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=380http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1472


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taux de profit pourrait passer si les prconisations du rapport sont

mises en oeuvre de 2 % + 13 % !

Cration dun fonds stratgique uniquepour 2012 2016

Une des rformes cls appeles de ses vux par le rapport Cardoso

est la cration dun fonds stratgique de la presse, qui rassemblerait

lessentiel des aides publiques. Ce qui nest pas sans poser problme

puisque des instances globales de rgulation existent dj, comme

lARCEP (pour laide postale) ou laDGMIC.

De plus, le rapport lude un peu la question de savoir comment cette

nouvelle gouvernance va respecter les rgles de concurrence, et

surtout comment elle conciliera ce contrle accru avec limpratif de

neutralit de ltat. Par ailleurs, il est quelque peu surprenant que

lobjectif affich du fonds de soutenir linnovation ne soit mis en

oeuvre que par la fusion de fonds prxistants et non par la cration

de nouveaux fonds.

Maintenir le montant des aides directes

En raison notamment dun fort recul des aides indirectes

(distribution, crdits dimpts) du la fin des accords tat Presse

Poste, il est extrmement probable que le montant global des aides

connaisse un net reflux, de lordre de 20 % dici 2016, explique le

rapport. Ce dernier propose de compenser cette perte en maintenant

laugmentation des aides directes initie aprs les Etats Gnraux,

hauteur de 900 millions deuros sur cinq ans, qui seraient redploys

progressivement vers le fonds stratgique nouvellement cr.

Et la presse en ligne ?

27
http://www.arcep.fr/http://www.arcep.fr/http://www.ddm.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=24http://www.ddm.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=24http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1384http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1384http://www.arcep.fr/http://www.ddm.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=24http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1384http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=1384


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Si le rapport ne prconise rien de rvolutionnaire concernant la

presse en ligne, plusieurs de se propositions semblent retenir.

En premier lieu, il envisage de ramener la TVA applicable la presse

sur Internet, aujourdhui de 19,6 %, au taux super-rduit (2,1 %) qui

profite actuellement la presse traditionnelle. Remdier ce

dsquilibre illogique aprs tout, seul le support change, pas le

contenu est dans lair depuis un bon moment dj. Seul problme,

cela ncessiterait une modification de la lgislation europenne

Plus largement, le rapport prconise de ne pas tablir de diffrence

de traitement hermtiquement diffrent de celui de la presse

traditionnelle quelque niveau dintervention tatique que ce soit.

Le rapport dconseille par ailleurs dadopter le projet un temps

envisag de mettre en place une taxe sur les fournisseurs daccs

Internet pour rsorber le dficit de la presse papier et met en

vidence les difficults de rpartition quune telle mesure

entranerait.

Enfin, il rappelle quInternet nest pas responsable de tous les maux

de la presse crite traditionnelle :

Loffre de presse en ligne nest pas lorigine du reflux de ladiffusion de la presse crite, qui sinscrit dans une tendance delong terme.

linverse, le rapport place au coeur des dynamiques dinnovation

encourager lexploitation des opportunits de mise en valeur

quoffrent les nouveaux supports de diffusion afin quils collent

des usages en perptuelle volution.

Et maintenant ?

Mme si des questions subsistent, le rapport soulve plusieurs points

cruciaux, notamment en incitant les pouvoirs publics se doter dune

gouvernance globale et de vritables instruments de contrle. Il

convient galement de retenir la concentration des efforts en vue de

28
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=5829http://www.numerama.com/magazine/13080-liberation-veut-taxer-les-fai-pour-financer-la-presse-papier-maj.htmlhttp://www.numerama.com/magazine/13080-liberation-veut-taxer-les-fai-pour-financer-la-presse-papier-maj.htmlhttp://www.arretsurimages.net/vite.php?id=5829http://www.numerama.com/magazine/13080-liberation-veut-taxer-les-fai-pour-financer-la-presse-papier-maj.htmlhttp://www.numerama.com/magazine/13080-liberation-veut-taxer-les-fai-pour-financer-la-presse-papier-maj.html


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transformer des subventions de fonctionnement et aux acteurs (donc

inefficaces) pour les concentrer sur un secteur et pour linnovation.

Le ministre de la Culture Frdric Mitterrand a annonc le 9

septembre dernier la mise en place dun forum qui se runira au mois

doctobre afin de dfinir les modalits de mise en uvre progressive

des mesures prconises par le rapport Cardoso. De l envisager

une mise en application rapide ?

La multiplication des annonces dconomie budgtaires, des priorits

gouvernementales bien loin des mdias, coupls au climat dltre

qui rgne actuellement entre la presse (trotsko-fasciste) et le pouvoir

permettent malheureusement den douter.

__

Merci Vincent Truffyet Albric Lagier pour leurs prcieux

clairages.

> Tlchargez le rapport Cardoso dans son intgralit

> Voir la structure actuelle des aides publiques la presse.

Crdits Photo CC Flickr : .zahrky

29
http://owni.fr/author/vincenttruffy/http://owni.fr/author/alberic-lagier/http://owni.fr/files/2010/09/rapport_cardoso_gouvernance_aides_presse.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/systeme_aide_presse_cardoso.pdfhttp://www.flickr.com/photos/zahrky/http://owni.fr/author/vincenttruffy/http://owni.fr/author/alberic-lagier/http://owni.fr/files/2010/09/rapport_cardoso_gouvernance_aides_presse.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/systeme_aide_presse_cardoso.pdfhttp://www.flickr.com/photos/zahrky/


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LE RAPPORTCARDOSO EN 5VISUALISATIONS

PAR VINCENT TRUFFY, LE 17 SEPTEMBRE 2010

Le rapport Cardoso compare le systme de subventions de la presse

comme un "systme d'assistance respiratoire permanent". Voici 5

illustrations commentes qui mettent en perspective les propos du

rapport.

Le consultant Aldo Cardoso a remis le 8 septembre aux ministres de

la communication et du budget un rapport sur le systme d'aides

30


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publiques la presse, qu'il qualifie de systme d'assistance

respiratoire permanente.

En attendant un compte rendu dtaill (le document est consultable

au pied de ce billet), on peut sortir quelques images stupfiantes de

l'tude.

Les aides la presse ont connu une augmentation significative entre

2008 et 2009, sous limpulsion des Etats Gnraux de la Presse

Ecrite notamment. Le montant de ces aides sest donc stabilis en

2009 autour de un milliard deuros par an.

Plus d'un milliard d'euros est consacr chaque anne l'aide de laseule presse crite. C'est un calcul que nous avions dj fait ici mais le

rapport souligne que les aides directes reprsentent toujours les deux

tiers de cette somme, laissant ainsi les journaux la merci de la

dcision d'accorder ou non une subvention cible.

Prenant l'exemple de sept titres nationaux anonymiss, le rapport

montre que pour certain titres, la rdaction ne reprsente qu'un

cinquime du prix du journal, le reste provenant, pour plus de la

moiti des cots de production et de distribution

31
http://owni.fr/2010/09/17/rapport-cardoso-les-subventions-inorganisees-dune-presse-sous-perfusion/http://www.mediapart.fr/journal/economie/110110/aides-la-presse-1-milliard-deuros-pour-la-presse-papier-20-millions-pour-inthttp://owni.fr/2010/09/17/rapport-cardoso-les-subventions-inorganisees-dune-presse-sous-perfusion/http://www.mediapart.fr/journal/economie/110110/aides-la-presse-1-milliard-deuros-pour-la-presse-papier-20-millions-pour-int


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Si ces chiffres sont rests semblables en 2010 (ce qui est probable

puisque la structure des investissements na pas beaucoup volu, cf.

supra), son cot en termes de subventions est suprieur son prix

de vente ! Il faut galement noter que les avantages fiscaux (TVA

taux "super-rduit") ne sont pas inclus dans ce tableau.

La direction des mdias a calcul ce que cotait, en subvention,

chaque exemplaire pay. Les journaux faible diffusion (La Croix,

L'Humanit) reviennent automatiquement plus cher, mais on peut

noter queLibration cote extraordinairement peu au budget public

avec 8 centimes par exemplaire. A l'autre bout, France Soir cote

l'Etat 52 centimes par numro. Clment, on ne rappellera pas que ce

journal est dsormais vendu 50 centimes...

32


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Les aides directes en sont venu, au fil du temps, constituer une part

croissante du chiffre d'affaire, en raison notamment d'aides cibles.

Le fonds daide aux quotidiens faibles ressources publicitaires est

videmment particulirement vis par cette remarque puisqu'il peut

constituer un tiers des ressources de certains quotidiens. Et

l'ensemble des dispositifs a explos partir de 2005 pour reprsenter

plus de 60% du chiffre d'affaire deFrance Soir, presque la moiti

pour Playbac Presse (Le Petit Quotidien, Mon Quotidien, L'Actu...) et

un tiers pour le journal d'extrme droite Prsent(contre 12% du CA

en moyenne).

33


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L'excdent brut d'exploitation par exemplaire, c'est ce que rapporte

un journal en publicit, vente et subvention une fois t les dpenses

de personnel et les impts de production. Une fois ceci pos, on

constate donc que pour les sept quotidiens nationaux tudis, et

notamment pour les plus chers (c'est--dire ceux qui comportent un

magazine de fin de semaine permettant une augmentation de prix),

chaque exemplaire cote de l'argent au lieu d'en rapporter.

__

Article initialement publi sur le blog deVincent Truffy sur

Mediapart. Illustrations de Marion Boucharlat

>> Illustration FlickR CC : mammal

__

34
http://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-truffy/090910/aides-la-presse-le-rapport-cardoso-en-5-tableauxhttp://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-truffy/090910/aides-la-presse-le-rapport-cardoso-en-5-tableauxhttp://www.flickr.com/photos/mammal/http://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-truffy/090910/aides-la-presse-le-rapport-cardoso-en-5-tableauxhttp://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-truffy/090910/aides-la-presse-le-rapport-cardoso-en-5-tableauxhttp://www.flickr.com/photos/mammal/


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SUBVENTIONS LA PRESSE:CHRE JEUNESSEPAR SABINE BLANC ET MARTIN CLAVEY, LE 17 SEPTEMBRE 2010

Tu fais ce que tu veux avec le journal le jeune, mais tu l'achtes. Merci.

Le lectorat jeune est une cible primordiale et difficile atteindre pour

la presse franaise. Le fonds de modernisation a financ, souvent en

vain, beaucoup de projets qui se sont lancs sa reconqute.

La (re)conqute du lectorat jeune fait partie des grands objectifs des

titres ligibles au fonds de modernisation de la presse (FDM). Sur la

priode 2003-2009 qui correspond nos documents, environ 16,5

millions d'euros auraient t dpenss cet effet, ce qui semble

35


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cohrent avec les chiffres indiqus au cours de la runion du comit

dorientation du FDM du 8 juin 2009 : depuis 2005, 14 millions

deuros a t consacre cet effet indique le compte-rendu.

Plus prcisment, les projets consistent aider au financement

dabonnements, crer des sites Internet ou pages web ddies aux

jeunes, ou encore repenser le contenu avec la cration de

supplments ou pages spciales. Certains sont individuels, dautres

collectifs.

Le dcret dtaillant le fonctionnement du FDMstipule que "peuvent

faire l'objet de subventions au titre du fonds les actions de

modernisation permettant d'atteindre un ou plusieurs des objectifs

suivants : [...] "c) Assurer, par des moyens modernes, la diffusion des

publications auprs des nouvelles catgories de lecteurs, notamment

les jeunes. En guise de modernit, on peut noter, titre d'observation

gnrale, que le jeune est surtout incit continuer de lire du papier

-logique-, comme vous pouvez le constater sur le tableau rcapitulatif

[pdf].

L'argument "citoyen", avanc parfois pour justifier les fonds - ainsi

l'opration Un Journal gratuit dfinie comme un "dfi dmocratique,

citoyen et ducatif"- peut faire sourciller : pourquoi l'accent n'a pas

plutt t massivement mis sur l'ducation aux mdias, dans un

contexte d'infobsit o chacun doit faire son choix parmi la masse

de contenus disponible et devenir son propre diteur ? De mauvais

esprit pourraient y voir une excuse pour dfendre une industrie

dfaillante.

Comment l'efficacit de ces subventions a-t-elle t juge ? Le bilan

quil est possible de dresser aujourdhui, au vu des bilans dexcution

dont le FDM dispose, fait apparatre le succs des projets collectifs,

note lors de la runion du 8 juin 2009 du comit d'orientation du

FDM Mme Lecointe, adjointe du chef du bureau du rgime

conomique de la presse et des aides publiques. La commission de

contrle proposait de continuer le contrle des projets jeunes,

36
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100816#LEGIARTI000006426447http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100816#LEGIARTI000006426447http://owni.fr/files/2010/09/subventions-jeunesse.pdfhttp://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100816#LEGIARTI000006426447http://owni.fr/files/2010/09/subventions-jeunesse.pdfhttp://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-


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annonant des bilans plus toffs. Lors de la runion du 20 octobre

2009, M. Leclerc, du syndicat de la PHR (presse hebdomadaire

rgionale), souligne que la pertinence dun projet sinscrit dans une

dmarche de modernisation de plusieurs annes de lentreprise. Il

nest pas toujours vident de mesurer les effets immdiats dun

projet. Il cite lexemple dune publication qui a vu son lectorat

rajeunir au fur et mesure des annes. Cela rsulte de plusieurs

facteurs quil est difficile de sparer. Ensuite, le prsident de la

commission de contrle du FDM, M. Arnaud, propos du projet sur

la diffusion des journaux auprs des lycens menes par A2 Presse

depuis plusieurs annes, indique que le partenariat est utile, mais ilexiste peu dtudes sur la satisfaction des lycens jusqu prsent.

Cela demande du temps. Argument acceptable et bien pratique. La

rgion Bourgogne, qui a russi faire une premire valuation en

2007 (voir ci-dessous) soit ds la premire anne de la mise en place

de l'opration, a ralis un exploit sans le savoir.

La commission indique aussi, et ce n'est gure tonnant, qu'"afin

dvaluer les rsultats des oprations destines aux jeunes lecteurscomme lopration kiosque au lyce , il apparat ncessaire

dassurer un suivi et des bilans plus rguliers en partenariat avec les

tablissements concerns. Il serait galement intressant de sonder

les lves qui ont eu accs au kiosque au lyce pour valuer leur

intention de continuer lire la presse titre personnel et de mesurer

les chances que cette prise en main du quotidien au lyce se traduise

ensuite par une dmarche dabonnement."Rel retour sur fonds publics ? OWNI a contact les organes de

presse et associations qui ont bnfici de cette manne pour en savoir

plus sur le dtail des projets, aux intituls souvent sibyllins.

En 2006, 2007 et 2009,LHumanit aurait demand, selon nos

documents, respectivement 257.862, 260.702 et 190.397 euros pour

son projetLibres-changes laissant la place, tous les jeudis, aux

articles de ses jeunes correspondants. Contact par OWNI, le

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directeur deLHumanit Patrick Le Hyaric, ne confirme pas les

diffrents montants inscrits dans nos documents et prcise mme

queL'Humanit a oubli de faire le dossier de demande en 2009.

Daprs unevido de promotion du projet,LHumanit propose aux

jeunes dtre correspondants contre... un abonnement de 6 mois

(d'une valeur de 180 euros en 2010). Cet abonnement est la seule

rmunration quont reue les jeunes apprentis journalistes. Ces

subventions auront donc permis de financer 3.938 abonnements de 6

mois. Sur le nouveau site internet du journal, on peut retrouver les

1.764articles (en 4 ans et 8 mois) de ces jeunes correspondants.

Patrick Le Hyaric nous prcise que chaque anne 4500 6000 jeunes

reoivent un abonnement dans le cadre de ce projet et 300 400

d'entre eux demandent crire dans les pages du journal.

Le directeur deLHumanit explique que "le projet Libres-changes

est une exprience commence en 2003 et devenue prenne en

partenariat avec ltat, les amis deLHumanit et les lecteurs de

LHumanit pour faire dcouvrir le journal aux 18-25 ans. Toutes les

semaines, le journal inclut une voire deux pages darticles rdigs par

les jeunes correspondants. Enfin, une fois par an, le journal organise

un week-end la rdaction avec les jeunes pour rdiger le numro du

lundi. Cette dition est distribue dans les universits. Patrick Le

Hyaric explique que le cot du projet concerne le cot de lenvoi

postal et de fabrication du journal. Il ny a pas de cots

journalistiques car les correspondants ne sont malheureusement pas

pays, reconnait-il. Enfin Patrik Le Hyaric dclare Je me rjouisque, depuis la fin du mandat de Jacques Chirac, LHumanit etLa

Croixont accs au fonds daide la modernisation de la presse

auquel ils navaient pas accs jusqualors".

"Je vais les donner l'tat, pas vous, c'estlui le payeur"

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http://www.dailymotion.com/video/xdq4k7_l-humanite-libre-echange_newshttp://www.dailymotion.com/video/xdq4k7_l-humanite-libre-echange_newshttp://humanite.fr/tous_les_libres_echangeshttp://humanite.fr/tous_les_libres_echangeshttp://www.dailymotion.com/video/xdq4k7_l-humanite-libre-echange_newshttp://humanite.fr/tous_les_libres_echanges


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En 2007, 2008 et 2009,La Croixa reu respectivement 105.778

euros, 135.945 euros et 121.313 euros au titre des oprations "Parole

de jeunes", "poursuite de la mise en main de la Croix auprs des

jeunes" et "l'tude et le dveloppement de la prsence de La Croix

auprs des jeunes". Globalement, elles consistaient en des

partenariats pour obtenir des fichiers cibls, avec des abonnements

de quatre mois offerts. Une fois l'abonnement fini, les prospects

taient relancs. Ainsi, l'occasion des municipales de 2008, La

Croix a prsent des initiatives de jeunes en local, en partenariat avec

des associations d'tudiants chrtiens des grandes coles, qui

correspond tout fait leur cible de lectorat. Lorsqu'on en vient auretour sur investissement de ces oprations, on se heurte un mur

qui a pour mrite d'tre de plus en plus clair : "Je n'ai pas le dtail des

rsultats des oprations", rpond Arnauld de La Porte, directeur

adjoint de la Croix. "Mais vous pourriez les chercher ?" "Je ne suis

pas sr de pouvoir vous les donner, mes quipes sont tournes vers

l'avenir (ndlr : il prpare une nouvelle formule), c'est dans les

archives, il faudrait chercher." Ultime insistance : "Je vais les donner l'tat, pas vous, c'est lui le payeur". Ok, mais qui finance le budget

de l'tat ?.. Interrog sur le dveloppement de leurs contenus pour

les jeunes sur le web, Arnauld de La Porte nous a indiqu que cela

faisait partie des projets pour dbut 2011 et qu'avant il n'y avait rien

de particulier.

Play Bac Presse, le groupe de presse jeunesse qui a fait fortune

grce aux Incollables et qui diteL'Actu,Mon Quotidien etLe PetitQuotidien aurait demand (selon les documents du FDM dont nous

disposons), depuis 2003, 3 009 957 de subventions au fonds de

modernisation.

On peut tout d'abord s'tonner qu'une entreprise qui a cr son

premier quotidien en 1995 ait dj besoin d'autant de subventions

pour se "moderniser". Contact dbut septembre, Franois Dufour,

rdacteur en chef du groupe, ne confirme qu'une somme de 846 366

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euros de subvention du fonds et nous rpond par l'grainage de tous

les projets du groupe (1995 :Mon Quotidien, 2002 : Quoti(chec),

2009 :My Weekly, 2009 :L'Actu co) et dclare que "plus on est

petit plus on doit lancer de nouveaux projets pour grandir". La

nouvelle responsable du fonds, Annabel Mousset confirme que le

FDM a accord un total d'environ 3 millions d'euros au groupe mais

que la somme effectivement verse, aprs abandon de certains

projets, serait plutt proche de 2 millions d'euros.

En regardant d'un peu plus prs les projets financs, on y trouve cinq

projets de relance de la diffusion des journaux ("ditions des 17/20

ans", "20/20", "projet ZEP", "Si j'tais prsident", "lancement de

deux supplments"), deux projets ditoriaux (refonte de maquette...),

la cration d'une salle de rdaction multimedia et internationale et

deux projets lis Internet. En principe (voir le dcret de cration du

fonds) le fonds d'aide la modernisation de la presse n'a pas vocation

financer des projets ditoriaux. Franois Dufour nous a prcis

qu'"aucun projet de diffusion n'a abouti en dehors du projet Si

j'tais prsident , une dition spciale de Mon Quotidien surl'lection faite dans les classes par les lves (pour une subvention de

123 157 )".

"Notre positionnement est mme anti-internet"

Sur le projet de six sites Internet dont parlent les documents duFDM, Franois Dufour explique qu' "il s'agissait en fait des trois sites

de nos trois quotidiens et qu'aprs des tests, nous avons gard le

plus novateur : www.monjtquotidien.com avec un journaliste

plein temps faisant le seul JT vido pour enfants en France." Les

autres sites tests renvoient dsormais www.playbac.fr, simple

boutique en ligne, pour que les parents s'abonnent. Franois Dufour

considre que "Internet ne marche pas pour nous. les parents

40
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100902http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100902http://www.monjtquotidien.com/http://www.playbac.fr/http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100902http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005627470&dateTexte=20100902http://www.monjtquotidien.com/http://www.playbac.fr/


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refusent de payer pour que leurs enfants passent... encore plus de

temps sur internet ! Notre positionnement est mme "anti-

internet" : la lecture d'un journal."

Malgr ce

positionnement "anti-

internet", Play Bac

Presse a mont, en

2009, un projet

"Aprs le papier" cit

dans les documents

du Fonds d'Aide

Modernisation de la

presse en notre

possession(et une

demande de

subvention de 53 913

euros), bien que

Francois Dufouraffirme que la

demande "n'tait pas

pour ce fonds mais

pour le nouveau

fonds FSEL :(32 313

euros de

subvention)." Ce projet a permis de financer une application Iphonepour l'Actu laquelle seuls les abonns ont accs.

"Vive le FDM !"

Franois Dufour explique par ailleurs qu'"aux tats gnraux de la

presse crite , j'avais recommand que le Fonds d'aide la

modernisation de la presse soit entirement tourn sur les

41

Autrefois les jeunes taient gentils, ils lisaient lapresse.


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innovations de contenu et plus de modernisation de rotative. Pour

moi le rle essentiel du Fonds d'aide la modernisation de la presse

est d'aider l'innovation en permettant de cofinancer des tests de

nouveaux mdias, papier (ex : supplments) ou pas (ex : appli

iphone)." Le rcent rapport Cardoso sur les aides la presse relve

qu'entre 2005 et 2008 les aides directes reprsentent environ 45% du

chiffres d'affaires du groupe Play Bac Presse. On peut donc

comprendre que Franois Dufour conclue ses explications d'un "Vive

le FDM !"

Le syndicat de la presse quotidienne rgionale (SPQR)

s'intresse particulirement aux jeunes. Sur son site, trois oprations

de "conqute" sont ainsi cites (La presse l'cole, Oprations mille

lyces, Opration lectorat jeunes). Il faut dire quun lucide mchant

proverbe dit que quand un vieux meurt, cest un abonn de la PQR

qui disparait. Et Kevin nest pas trs enclin pour lheure lire le

journal de ses ans. "La crise de la presse quotidienne rgionale

(PQR), se manifeste notamment par un vieillissement et des

difficults de renouvellement de son lectorat", indiquait ainsi AudeRouger dans son mmoire "Les jeunes et la (non) lecture de la presse

quotidienne rgionale" [pdf]. "Lge moyen du lectorat de la presse

crite na cess daugmenter" indiquait quant lui le livre vert des

tats gnraux de la presse crite [pdf].

Dans le dtail, en 2008 1.498.640 euros, en 2007 1.999.712 euros et

en 2005 1.762.153 euros ont t donn au titre du projet du

dveloppement du lectorat jeune. Pour tre prcis, en 2005,lintitul tait mme la conqute du lectorat jeune. Que recouvre

prcisment ces termes ? Vincent de Bernardi, directeur du SPQR,

nous a expliqu que ces projets consistaient en des abonnements

offerts aux jeunes de 18 24 ans qui en faisaient la demande, raison

d'un exemplaire par semaine. Une initiative impulse par le ministre

de la Culture d'alors, Renaud Donnedieu de Vabres. Chaque

opration a permis d'offrir 70.000 abonnements. La PQD (Presse

42
http://owni.fr/files/2010/09/B_Rouger.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/livre-vert.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/B_Rouger.pdfhttp://owni.fr/files/2010/09/livre-vert.pdf


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Quotidienne Dpartementale) en a aussi bnfici. Il prcise qu'une

partie des journaux s'est efforc, le jour o les bnficiaires

recevaient leur exemplaire, de proposer plus de contenus orients

vers les jeunes.

Sur la structure du lectorat, Vincent de Bernardi s'est montr hsitant

et en contradiction avec l'tude cite plus haut : "Il n'est pas

vieillissant, nous a-t-il d'abord indiqu. Avec 17 millions de lecteurs,

nous touchons toutes les catgories." Certes, mais a n'empche que

le lectorat peut tre vieillissant. "Est-ce que les jeunes sont tourns

vers d'autres supports ? On peut l'imaginer, certaines tudes le

disent." Nous insistons donc un peu et cela devient : "La structure est

constante et l'issue des oprations l'attention de jeunes, il y a un

peu plus de jeunes qui lisent. Il faut aussi noter que la population

franaise vieillit, il n'y a pas de raison que la PQR ne soit pas

concerne." Nous avons demand par mail au SPQR de nous donner

ses sources sur la structure stable de son lectorat, nous n'avons pas

eu de rponse.

Quoi qu'il en soit, quel bnfice a tir la PQR de ces oprations ?

Comme sa rponse ci-dessus l'indiquait, il est positif selon Vincent de

Bernardi. "Il y a eu fidlisation, avec un taux de transformation entre

12 et 15%." En clair, 12 15% des bnficiaires se sont abonns

l'anne suivant leur abonnement gratuit. Soit de 8.400 10.500

abonnements par opration, autant dire une goutte d'eau.

Lopration Un Journal gratuit, abonde hauteur de 5.033.030

euros en 2009, vise sur trois ans financer 200 000 abonnements

par an pour un montant total de 15 millions d'euros. Elle permettra

aux jeunes de dcouvrir 59 quotidiens de la presse nationale,

rgionale ou locale. Seront disponibles, par exemple :Le Monde,

L'Equipe,Sud-Ouest, Nice-Matin, etc. Chaque bnficiaire recevra un

jour par semaine un numro du quotidien qu'il aura choisi lors de

son inscription sur le sitewww.monjournaloffert.fr. Les 200 000

abonnements seront offerts aux 200 000 premiers inscrits sur le

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http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.monjournaloffert.fr/http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.monjournaloffert.fr/


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site.

Cest LAgence Franaise Abonnement Presse (A2Presse) qui a t

mandate comme prestataire technique de la gestion des

abonnements par les syndicats du SPQN, SPQR et SPQD. Une agence

dont certains participants du comit dorientation soulignent la

fragilit financire lors de la runion du 8 juin 2009. M. Regazzo

soulignent que les capitaux propres de cette socit sont en effet

ngatifs. Ce qui nempchera pas quelle soit charge de cette

mission avec toutefois la ncessit de surveiller lvolution de la

situation financire de A2Presse. Vu le caractre rcent du projet, il

est effectivement trs difficile de savoir si lopration est parvenue

cr[er] une habitude de lecture qui amnera [le jeune] plus tard

lire ou s'abonner un journal. Financirement, il sera prfrable

que les jeunes ne se contentent pas de lire, au passage.

Jeune lecteur deviendra vieux.

L'opration kiosques, projet pour lequel A2Presse est prestataire,

consiste diffuser des titres auprs des lycens dans les

tablissements scolaires, en partenariat avec les conseils rgionaux.

L'objectif est double : relancer l'intrt des jeunes pour la lecture de

la presse -une "pratique citoyenne"- et soutenir les entreprises de

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presse. Le projet a dbut en 2006 en Aquitaine avant d'tre tendu

dans d'autres rgions, cinq au total (Bourgogne, Rhne-Alpes, Pays-

de-la-Loire et Poitou-Charentes.Les tablissements via la rgion

payent 25% du prix total des abonnements, 25% proviennent du

FDM et les 50% restants sont pays par les diteurs. La contribution

du FDM va, selon les annes et les rgions, de 16.978 euros 65.635

euros.

Lors du compte-rendu de la runion du comit d'orientation du fonds

d'aide la modernisation de la presse du 7 dcembre 2006 : propos

du kiosque Aquitaine, M. Casedebaig parle de "succs de cette

opration, le nombre d'tablissements intresss s'tablira

finalement 138 au lieu de 95 initialement prvus." Le rapport de

contrle indique lui que lagence A2 PRESSE na pu mesurer ni

limpact ducatif rel de la mise en place du kiosque presse dans les

119 lyces slectionns ni limpact conomique ou social de la

subvention sur les diteurs participants." Et pour (bte) cause :

"aucun questionnaire na t adress par la socit aux participants

du projet. Aucune enqute de satisfaction permettant de dterminerles titres les plus consults ou de dresser un bilan global de cette

opration na t effectue. De mme, la socit na pu communiquer

sur les initiatives prises dans chaque tablissement autour de la

cration de club de presse ou de journaux des lycens." En revanche,

"les comptes-rendus hebdomadaires rdigs par la socit ne

permettent de rendre compte que des seules difficults de livraisons."

Intressant, indeed, au vue de l'objectif fix.Heureusement, des valuations ont t mises en place. Nous avons

pu obtenir des prcisions dans les deux rgions qui nous ont

rpondu. En rgion Rhne-Alpes, o le dispositif a t mis en place

en 2007 dans 100 tablissements, deux valuation ont t effectues,

en 2008 et 2010. Yohann Pignon, responsable du service action

ducative la direction des lyces, juge le bilan plutt positif : tous

les tablissements ont souhait poursuivre, les journaux ne se sont

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http://jeunes.aquitaine.fr/act-4.40.53,presentation.htmlhttp://jeunes.aquitaine.fr/act-4.40.53,presentation.html


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pas languis sur leurs tagres - avec des fortunes diverses,L'quipe,

Le Monde ouLibration ont mieux march par exemple-, des

journaux lycens ont t crs. En revanche, il ignore si les jeunes se

sont ensuite abonns aux journaux. Quand on demande pourquoi

l'accent a t mis sur le papier, ce qui peut sembler tonnant alors

que les jeunes ont une affection trs limite pour le papier, notre

interlocuteur rappelle l'objectif conomique de soutien la presse en

difficult. Il souligne ensuite que les jeunes ont accs au site et aux

archives et que la rgion dveloppe aussi les pratiques numriques

via les ENT (espace numrique de travail), dont le lancement est

prvu en 2011. "Il faut tre sur les deux angles d'attaques, le papier aencore des atouts" "Lesquels ?" "Je ne sais pas quoi vous dire, j'essaye

de trouver des ides. On peut la lire partout, tout le monde n'a pas

des tablettes". Certes, mais le journal papier, hors opration

particulire, n'est pas donn, et cela fait partie des facteurs de

dsaffection. Yohann Pignon note aussi la presse doit rflchir la

complmentarit papier/web.

En Bourgogne, l'opration a commenc au dbut de l'anne scolaire2006/2007. Deux valuations ont t effectues en 2007 et 2008.

Nicole Eschmann, vice-prsidente du Conseil rgional de Bourgogne

en charge des lyces, dresse un bilan trs satisfaisant de l'opration :

"Nous estimons les objectifs atteints : dveloppement de l'esprit

critique des jeunes et soutien de l'activit conomique "presse". Elle a

dans l'ensemble relanc l'intrt des jeunes pour la presse crite. Il y

a un taux de satisfaction trs important, aussi bien ct adultes quect lves. Un quart des lves interrogs a dclar que l'opration

les incitait acheter des journaux eux-mmes, en dehors du lyce (on

peut aussi considrer que 75% n'ont pas envie d'en acheter, et

qu'entre tre incit et acheter, il y a un pas, ndlr)" Ds 2007/2008, le

dispositif fut tendu tous les lyces volontaires, pour arriver 106

tablissements bnficiaires sur 119 lyces.

En 2005, Ouest-France aurait reu 492.701 euros au titre du projet

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150.000 qu'a cot en tout le site n'ont servi qu' cette V1. Pour

booster la V2, il est prvu de faire plus de liens et de relancer les

contacts avec les coles. C'est une bonne ide.

En l'tat actuel, on note un paquet de publicits qui renvoie des jeux,

de la loterie au concours, des sites d'achat d'app pour mobile ; le blog

ne marche pas. Nous avons aussi not un codage de la fiche

utilisateur qui laisse dsirer, un nuage de tags qui laissent songeur

(cf capture d'cran).

galement interrog sur les diverses oprations jeunes, le directeur

rpond, sans rire "avoir identifi l'importance de l'impact du contact

avec les jeunes".L'Alsace bnficie ainsi de l'opration"un journal

gratuit pour les 18-24 ans", un journal au collge et journaliste d'un

jour. Quand on en vient essayer d'avoir une rponse sur l'impact

des projets destins inciter le jeune acheter le journal, c'est le

bottage en touche : "il est difficile d'identifier l'efficacit, on n'a pas

l'ge des clients. On raisonne moins en chiffre d'affaires qu'en lien

global, c'est une mission dmocratique." Au passage, on se demande

comment font leurs commerciaux pour refourguer de la publicit s'ils

ne connaissent pas le profil des abonns. On sait que les jeunes ne

lisent plus la PQR mais on ne sait pas s'ils la lisent de nouveau.

Lorsqu'on lui suggre que le SPQR pourrait payer une tude ce

sujet, Francis Laffont reconnait que "cela peut valoir le coup

(cot ?)". Qu'on se rassure, des tudes ont dj t menes, on trouve

ainsi ds 1985 une tude de l'Union des syndicats de la presse

quotidienne rgionale (USPQR), Les jeunes de 25-35 ans etlinformation locale ((cit par Aude Rouger dans son mmoire voqu

plus haut.))

"Oh la la vous tes pire que le FDM, ils nousposent de plus en plus de questions"

En 2006,La Rpublique des Pyrnes etL'clair(groupe SA

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http://www.jde.fr/bloghttp://www.jde.fr/bloghttp://www.jde.fr/user/show/id/9755http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-http://www.jde.fr/bloghttp://www.jde.fr/bloghttp://www.jde.fr/user/show/id/9755http://www.gouvernement.fr/gouvernement/lancement-de-mon-journal-offert-un-abonnement-gratuit-pour-les-18-24-ans-pour-soutenir-


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Pyrnes presse) auraient reu une subvention de 10.398 euros pour

un projet "actions jeunes lecteurs en zone Urbaine". Sur le dtail,

nous n'en saurons pas plus "Oh la la ma pauvre dame, j'en sais plus

rien du tout, ragit Philippe Carrre, du directoire de La Rpublique

des Pyrnes. J'ai pas le temps de rechercher. Vous voulez savoir

quoi exactement ?" "Et bien le dtail du projet, s'il a port ses fruits".

Et l'intress de rpondre : "Oh la la vous tes pire que le FDM, ils

nous posent de plus en plus de questions, c'est de plus en plus

compliqu." Ah ce FDM qui se met faire son boulot de contrle !

L'association presse enseignement aurait eu une subvention de

751.391 euros en 2005 au titre du projet "Lcole aux quotidiens pour

1.000 tablissements scolaires". Une association que nous n'avons

pas russi contacter, ses coordonnes retrouves sur Internet tant

apparemment obsoltes. Le FDM n'a pas t en mesure pour l'heure

de nous donner plus d'indications. Au vue des autres oprations

menes dans les tablissements, on peut parier sans trop de risque

qu'il s'agissait de proposer des journaux gratuitement aux lves...

Outre ces oprations spcifiques, d'autres investissements sont

considrs comme susceptibles d'"assurer par des moyens modernes,

la diffusion des publications auprs des nouvelles catgories de

lecteurs". Le rapport 2004-2007 de la commission de contrle [pdf]

cite ainsi "le renouvellement du parc dordinateurs permet le

dveloppement dInternet et donc la ralisation du journal en ligne

paralllement la version papier." On serait plutt tent de dire que

le renouvellement du parc est la condition sine qua non pour unerdaction papier moderne de travailler dans des conditions correctes

sans pter un cble la moindre tentative de visionner une vido sur

YouTube.

De mme les changements de maquette, sans que les rsultats soient

probants. Le mme rapport indique que quatre projets ont concern

le renouvellement de la maquette du journal, dont l'une concernait

une tude sur le lectorat. "Ces investissements nont pas les mmes

49
http://www.ddm.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_2004-2007_v10_finale.pdfhttp://www.ddm.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_2004-2007_v10_finale.pdf


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effets sur les titres de presse. Pour lune des entreprises de presse

nationale, les investissements ont permis tout au plus de limiter la

chute des ventes. La modernisation de la maquette avec plus de

couleur et une mise en page plus accessible na pas eu pour effet

dattirer un lectorat plus jeune comme lescomptait lditeur. [...]

Lamlioration de limpression et laugmentation des pages couleurs

nont pas ncessairement dimpact sur le rajeunissement du lectorat.

Ainsi, pour une entreprise nationale de presse par exemple, le

glissement de la tranche des 25-49 ans vers les plus de 50 ans nest

pas frein."

Dcidment, le jeune est un tre insaisissable...

illustrations CC FlickrAleksandr Slyadnev, postaletrice et OiD-W

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http://www.flickr.com/photos/slyadnev/http://www.flickr.com/photos/postaletrice/http://www.flickr.com/photos/oid-w/http://www.flickr.com/photos/slyadnev/http://www.flickr.com/photos/postaletrice/http://www.flickr.com/photos/oid-w/


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SUBVENTIONS LA PRESSE: DIXANS SANSCONTRLE

STRICTPAR SABINE BLANC ET MARTIN UNTERSINGER, LE 19 AOT 2010

Le rapport valuant l'impact des subventions accordes par le Fonds

de modernisation de la presse laisse penser que les procdures de

contrle ont t ngliges, et ce depuis l'tablissement de ce fonds, en

1999.

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Durant les huit premires annes de son existence, le fonds d'aide

la modernisation de la presse quotidienne et assimile d'information

politique et gnrale (FDM) a distribu ses substantielles subventions

sans quune valuation prcise n'ait t mise en place pour contrler

la pertinence et l'efficacit de ces investissements. Cest en substance

ce que conclut le Rapport de la commission de contrle du fonds

daide la modernisation de la presse quotidienne. Ce rapport,

valuant 65 des 260 projets financs entre 2004 et 2007, pose en

effet de nombreuses questions sur ces subventions, dont nous avons

publi le dtail le 9 aot dernier.

Pas d'objectifs prcis et quantifis pour lessubventions

titre de recommandation, le rapport est d'une clart limpide : La

principale recommandation porte sur la ncessit d'identifier

clairement, au moment o la subvention est accorde, des objectifs

quantifis et mesurables par des indicateurs, est-il ainsi indiqu enconclusion.

Le rapport s'interroge clairement sur ce qui devrait tre le but mme

de la commission de contrle, en vertu de l'article II-13 du dcret du

5 fvrier 1999 : Quels sont les effets rels de la ralisation du projet

sur lentreprise ?, dans quelle mesure les objectifs du dcret ont t

effectivement raliss ?, comment diffrencier les investissements

dfensifs des investissements de modernisation ?.

Ce rapport avouerait-il demi-mot son impuissance contrler et

mesurer l'impact des millions qu'il distribue la presse ? Il prcise en

tout cas que

subventions de la presse

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