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P ays de la Région Mulhousienne E léments du Diagnostic 3 Structure et Morphologie Urbaines Document préparé par l’Agence d’Urbanisme de la Région Mulhousienne Avril 2002

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Pays de la Région Mulhousienne

Eléments du Diagnostic3

Structure et

Morphologie

Urbaines

Document préparé par l’Agence d’Urbanisme de la Région Mulhousienne Avril 2002

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

Sommaire

Introduction....................................................................................................................p. 5

1. Morphologie spatiale de la Région Mulhousienne.............................................. p. 7

1.1 Un espace dessiné par de grands ensembles naturels............................................................p. 71.2 Les contraintes spatiales générées par les grandes infrastructures..........................................p. 81.3 Les principaux ensembles urbains et leur disposition spatiale................................................ p 10

2. Dynamiques urbaines et consommation d’espace entre 1957 et 1994................................................................................................................... p. 13

2.1 Une urbanisation marquée par l’étalement de la tache urbaine.............................................. p. 132.2 Développement urbain et accroissement de la mobilité........................................................ p. 15

3. Prospective urbaine................................................................................................ p. 193.1 Projection sommaire de la consommation d’espace........................................................... p. 193.2 Scénarios et modèles de développement pour la Région Mulhousienne................................... p. 20

Conclusion...................................................................................................................... p. 25

Glossaire..........................................................................................................................p. 27

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

Introduction

Le territoire du Pays de la Région Mulhousienne se caractérise par sa densité urbaine exceptionnelle,

par un environnement composé de grands ensembles naturels et marqué par de nombreuses barrières

de croissance.

Le mode d’urbanisation fortement consommateur d’espace de la période récente provoque la

confrontation entre l’étalement urbain et ces différentes contraintes d’occupation de l’espace.

La morphologie urbaine qui découle de ce contexte spécifique privilégie un mode de développement

où alternent des couloirs de périurbanisation dense le long des principaux axes de communication

et des zones d’urbanisation diffuses générées par le zonage des années 1970 et 1980.

La consommation graduelle des ressources en espace amène les perspectives d’expansion urbaine à

se rétrécir.

En revanche, la Région Mulhousienne présente de nombreux espaces à transformer, réaffecter,

requalifier, densifier. Ce potentiel de transformation de l’espace urbain constitue une alternative à

l’épuisement des possibilités d’étalement de la tache urbaine.

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

Deu

tchl

and

Deu

tchl

and

Basel

Guebwiller

Massifvosgiens

Territoirede

Belfort

Forêt dela Hardt

Haut-Rhin

Cernay

Thann

Colmar

Ensisheim

Mulhouse

Altkirch Saint-Louis

Le Pays de la RégionMulhousienne

Infographie AURM

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

1. Morphologie spatiale de la RégionMulhousienne

1.1Le relief constitue le premier élémentdéterminant la localisation et les formesd’urbanisation.

Ainsi, l’agglomération s’est développée à laconfluence de l’Ill et de la Doller, à l’endroitmême où ces deux rivières débouchent des reliefsdu Sundgau pour s’écouler dans la plained’Alsace.Mulhouse, ainsi que sa première couronne sud/sud-ouest se sont développées de manière denseau pied de ces collines, tandis que la couronnepériurbaine sud se situe déjà au cœur de cesreliefs sundgauviens.

Si la colline du Rebberg a fait l’objet d’uneurbanisation déjà ancienne, la couronnepériurbaine subit une pression foncière assezimportante, les villages conservant leur structurevillageoise bien marquée jusque dans les

communes immédiatement riveraines deMulhouse.

Les espaces forestiers, dont la présence estimportante dans de nombreuses parties duterritoire du Pays (sauf entre autres à Mulhouseet Illzach), ont structuré le développementurbain :

● la forêt de la Hardt à l’est (seconde forêtde la plaine d’Alsace par son étendue) ;

● la forêt du Nonnenbruch à l’ouest ;● la forêt du Tannenwald-Zürhen Wald au

sud.

Le développement urbain de l’agglomérationmulhousienne dans sa partie nord est encadrépar la forêt de la Hardt à l’est et celle duNonennbruch à l’ouest.

Un espace dessiné par les grands ensembles naturels

L’urbanisation actuelle du Pays de la Région Mulhousienne a été en grande partie engendrée par :

● le développement industriel à partir de la seconde moitié du 18ème siècle qui a provoqué la formationd’une agglomération industrielle au cours des 19ème et 20ème siècles ;

● la découverte des gisements de sels de potasse au début du siècle dans sa partie nord/nord-ouest ;● le mouvement d’étalement urbain à partir des années 50.

La morphologie urbaine de la zone d’étude est aussi le produit de la géographie physique et du milieu quiimposent à la ville leurs barrières de croissance.

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

Principale barrière de croissance, la forêt de la Hardt a :

• déterminé la localisation de l’infrastructureautoroutière A35 ;

• contenu l’urbanisation à l’est de Mulhouse ;

• séparé l’agglomération de la façade rhénane.

De manière similaire, le bois du Nonnenbruch marqueune coupure entre le cœur d’agglomération et lafrange nord/ouest du Pays, isolant même certainescommunes. En effet, deux ensembles urbainscomposés d’une part des communes de Wittelsheimet de Staffelfelden, et d’autre part, de la communede Pulversheim, se sont installés dans des clairièresdu Bois du Nonnenbruch. D’ailleurs, l’urbanisationde la partie centrale du Pays s’est réalisée le longdes bois de Lutterbach et du Nonnenbruch, sansjamais traverser cet espace forestier, sauf le longde la D19I entre Richwiller et Wittelsheim en raisonde l’activité minière.

L’importance de la couverture forestière circonscritles potentialités de développement de certainescommunes, leur ban communal se trouvant occupéà plus de 50% par ces zones naturelles (en 1998,les espaces forestiers couvraient 63% du bancommunal de Baldersheim, près de 60% de celui deBattenheim, d’Ottmarsheim et de Hombourg, et unpeu moins de 50% de celui d’Habsheim).

La très forte densité du réseau hydrographique dansl’espace du Pays participe elle aussi à l’organisationde la morphologie urbaine.Ainsi, l ’Ill, le Quatellbach, la Doller, leDollerbaechleim et la Thur, en tenant compte desdifférents éléments qui composent ces cours d’eau(rivière, zones inondables et boisements riverains)apportent leur richesse paysagère naturelle auxcommunes traversées, déployant leurs bassinsd’inondation inconstructibles.

Ces éléments constituent des barrières de croissancedéterminant la morphologie de l’agglomérationpuisqu’ils :

• bloquent l’extension urbaine au sud, sauf le longde la vallée de l’Ill ;

• limitent le développement à l’est et au nord/ouest, laissant ainsi comme seule possibilitéde croissance la poursuite de l’étalement urbainen plaine le long des couloirs nord/sud déjàstructurés par les infrastructures dedéplacement.

Mais au delà des problèmes posés en termes dedéveloppement urbain, ces espaces naturelsconstituent un avantage pour un territoire aussidensément peuplé et urbanisé. À ce titre, ils méritentdes mesures de sauvegarde et de valorisation.

1.2 Les contraintes spatialesgénérées par les infrastructuresprincipales

Si le réseau routier constitue un support audéveloppement urbain, les infrastructuresautoroutières, les éléments du chemin de fer et lecanal du Rhône au Rhin forment autant de coupuresnécessitant des franchissements et imprimant leurmarque sur la morphologie urbaine. En raison descontraintes de site, ces infrastructures tendent à seregrouper, ou à suivre les limites des grandsensembles naturels, accroissant ainsi la force del’effet de coupure.

Il en est ainsi pour les infrastructures de transportsqui scindent la partie nord de la ville centre entreMulhouse et Bourtzwiller, où se localisent :

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Structure et morphologie urbaines

Bassin de l’Ill

Forêt de la Hardt

Bassin de laDoller

Nonennbruch

couloirsd’urbanisation

banlieue

communes périurbaines

communes périurbaines

centre

Rhin

pôle second.hors agglo.

Collinesdu

Sundgau

noyauhistorique

Collinesdu

Sundgau

Tannenwald-Zührenwald

Bassin de l’Ill

Morphologie spatialesommaire de la RégionMulhousienne

Infographie AURM

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

● l’autoroute A36 ;● la gare de marchandises de Mulhouse Nord ;● et la Doller.

De même, au sud de Mulhouse entre le noyau ancienet la colline du Rebberg où l’on trouve :

● le canal du Rhône au Rhin ;● la gare de voyageurs de Mulhouse et son réseau

de voies ferrées.

Un cas similaire se présente dans la partie sud-estdu Pays au niveau d’Habsheim, de Rixheim et deDietwiller, où se localisent, sur la partie est de leursbans communaux, la voie ferrée Mulhouse-Basel etl’autoroute A35.

Les principaux ensembles et leurdisposition spatiale

Au total, le périmètre d’étude se compose de :

un centre urbain, qui peut se subdiviser en troissous ensembles :

● le noyau historique de Mulhouse, formé engrande partie d’un tissu urbain d’originemédiévale, il se caractérise par son exiguïté etpar sa densité de commerces et de services;

● la ville centre, délimitée par un quadrilatère devoies ferrées. Ce secteur, composé en bonnepartie d’un habitat collectif ancien et récent,est marqué par la forte densité desconstructions. Certains quartiers de cetensemble sont très structurés comme leNouveau Quartier, la cité ouvrière, les quartiersrésidentiels allemands de l’époqueWilhelminienne (quartier Salvator par exemple)

et les quartiers de logements sociaux. Le tissuurbain se caractérise aussi par la présence delinéaires de commerces de proximité sur lesprincipaux axes (rue Franklin, avenue de Colmar,avenue Aristide Briand), mais surtout de vastessites industriels, témoins de l’histoireéconomique mulhousienne, encore en activités,en friches, sous utilisés ou obsolètes ;

● la première couronne urbaine, caractérisée parla diversité des tissus qui la composent : tissufaubourgeois à l’origine, auquel sont venus segreffer des quartiers pavillonnaires comme àBourtzwiller et Dornach et des grands ensemblesd’habitat collectif (Bourtzwiller, Les Coteaux) ;

une banlieue caractérisée par :

● la présence de noyaux villageois anciens, ayantconnu un développement urbain intense à partirdes années 50 ;

● une urbanisation qui s’est développée en étoilele long des axes routiers pénétrant Mulhouse ;

● et de ce fait un développement urbain structurépar les principaux axes de déplacements del’agglomération, qui desservent pôles urbainssecondaires et bourgs centre. Le ban communald’Illzach, comme d’autres au niveau du Pays(Wittelsheim et Kingersheim par exemple), estscindé par les infrastructures autoroutières quiont généré trois pôles (le bourg ancien, principallieu de centralité, caractérisé par un habitatdiversifié allant de l’individuel au collectif – unsecond pôle caractérisé par un tissu pavillonnairedominant et la présence d’équipementsstructurants – un troisième pôle dédié auxactivités économiques) ;

1.3

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

● un tissu urbain composé en majeure partie dequartiers pavillonnaires de construction

récente ;

• la localisation de grands ensembles d’habitatcollectif à forte densité, comme à Illzach ;

• la localisation des principaux pôlescommerciaux du Pays, avec le Kaligone et la

zone commerciale de l’Île Napoléon ;

• la présence d’activités fortementconsommatrices d’espace comme des industries,des ateliers, des entrepôts ;

• de vastes quartiers résidentiels issus dudéveloppement industriel et minier, où l’habitatindividuel domine, entrecoupé de quelquesrésidences en collectif ;

• la présence de territoires engagés dans unprocessus de conversion économique comme leBassin Potassique et l’ensemble des sites liés àl’activité d’extraction du sel de potasse;

un espace périurbain :• ayant gardé la structure d’origine de sa partie

dense (noyaux villageois ruraux);

• autour de ces noyaux s’est développée uneurbanisation discontinue, constituéeessentiellement d’un habitat de typepavillonnaire ;

• n’ayant pas de caractéristique urbaine (le parclocatif est faible, l’habitat collectif minoritaire,le tissu peu dense) ;

• dans un environnement composé principalementd’espaces agricoles ou bien d’espaces naturelsforestiers ;

• qui tend à devenir un espace exclusivementrésidentiel, avec un développement faible ounul d’activités artisanales et commerciales.

En fait, ces communes conservant leur statutvillageois sont prises dans la dynamique urbaine dufait de leur proximité immédiate avec le centred’agglomération.

Au sein de cette partie périurbaine, il fautmentionner :

• la commune d’Ensisheim, pôle urbain secondairesitué dans un environnement de communesvillageoises;

• les communes de la bande rhénane, situées àdistance des dynamiques urbainesmulhousiennes en raison de la coupure forméepar la forêt de la Hardt.

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

2. Dynamiques urbaines et consomma-tion d’espace entre 1957 et 1994

2.1

L’urbanisation à l’échelle du périmètre d’étudeen 1957 se répartit de manière quasimentéquilibrée entre la ville centre et les communesde la périphérie, même si ces dernièresconcentrent tout de même 59% des surfacesurbanisées.

D’une manière générale, les communes secomposent principalement de tissu urbain dense,la plupart ayant conservé une configurationtypique de village rural de plaine dont lamorphologie est marquée par un très faibleétalement de la tâche urbaine, l’espaceenvironnant étant voué aux activités agricoles.

Une urbanisation marquée par l’étalement de la tache urbaine

Occupation dusol en 1957

Tissu dense(%)

Tissupavillonnaire

(%)

Tissucollectif etminier (%)

Tissud'activités

(%)Total

Mulhouse 39,7 22,6 6,9 30,6 100

Couronne 29,3 23 24,7 22,8 100

Agglomération 33,6 22,8 17,4 26 100

Par contre dans un second temps, la répartitionau sein de ces deux espaces divergent puisquela part de l’espace urbanisé par les activitéséconomiques tient une place prépondérante àMulhouse, tandis que les trois autres typesd’occupation spatiale se distribuent de manièreégale en périphérie de la ville centre avec unelégère prééminence pour l’habitat collectif etminier.

Source : étude AURM «Urbanisation de l’agglomération mulhousienne : 1957-1994-2010;historique/perspectives» Juin 2000

Avec 105% de surfaces urbanisées supplémentaires en l’espace de 40 ans, l’agglomération mulhousienneconnaît depuis les années 50 une croissance urbaine marquée par un processus de périurbanisation.Cette croissance périurbaine se caractérise par un étalement de la tache urbaine, s’accompagnant d’unetrès forte consommation de territoires.

Le développement des infrastructures de transports et leur constante amélioration a permis aux populationset aux activités de s’implanter toujours plus loin.

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Structure et morphologie urbaines

Ces éléments permettent d’entrevoir :

• une ville centre où le tissu industriel est, dansles années 50, encore fortement ancré dansle paysage urbain (imbrication d’entrepriseset de logements) avec notamment des îlotsindustrialisés de taille très importante etlocalisés à proximité immédiate del’hypercentre mulhousien (Site deSchlumberger Fils & Cie) ;

• les éléments marquant l’appartenance aubassin potassique pour certaines communesde la périphérie, les cités minières occupantdans ces cas–là une surface importanterelativement à la superficie du tissu bâtitraditionnel des communes.

Sauf pour les communes du Bassin Potassique, l’ur-banisation se fait de manière radioconcentrique àpartir de la ville centre. Les communes les plusurbanisées se situent donc au sein de la premièrecouronne, et se sont développées sur un modèlefaubourgeois.

Rapportée à celle de 1957, l’analyse de l’occupa-tion de l’espace par type en 1994 permet d’appré-cier les évolutions sur cette période concernant lacomposition du tissu urbain et donc la morpholo-gie de l’agglomération :

• il faut tout d’abord noter que l’agglomérationconnaît un développement urbain intense, lessurfaces urbanisées ayant plus que doublé (+3078hectares, soit un accroissement de 105% dessurfaces urbanisées) ;

• mais une urbanisation qui se réaliseessentiellement sous la forme d’undéveloppement de la maison individuelle (cftableau de la répartition de la croissance entre1957 et 1994 page 15) ;

• faisant du tissu pavillonnaire le mode dominantd’occupation de l’espace urbanisé dans les années1990, contrairement aux années 1950 oùl’urbanisation était majoritairement composéede tissu urbain dense ;

• le développement de ce tissu pavillonnaireentraîne la surconsommation foncière (+80% desurfaces urbanisées tandis que l’accroissementde la population s’établissait à +34%) générantainsi une diminution progressive de la densitéurbaine (de 78 habitants à l’hectare en 1957 à55 en 19941 ) ;

• et donc un mode de croissance prenant la formede l’étalement urbain ;

Occupation dusol en 1994

Tissu dense(%)

Tissupavillonnaire

(%)

Tissucollectif etminier (%)

Tissud'activités

(%)Total

Mulhouse 28,6 23,6 12,5 35,1 100

Couronne 14,5 39,5 17,5 28,3 100

Agglomération 18,6 34,9 16,1 30,2 100

1 La densité correspond au rapport entre la population et les surfaces urbanisées (et non à la définition légale : population / superficie de la commune)

Source : étude AURM «Urbanisation de l’agglomération mulhousienne : 1957-1994-2010;historique/perspectives» Juin 2000

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

• l’évolution de la composition de l’espace ur-bain est aussi marqué par le développement degrands ensembles d’habitat collectif au sein de

la ville centre ;

• l’augmentation de la part d’espace occupé pardes activités en périphérie, mais aussi des chan-gements dans la nature de ces activités (déve-loppement des pôles commerciaux de grande

distribution, des plates formes logistiques, …).

L’analyse de la structure de la croissance urbaineenregistrée entre 1957 et 1994 atteste de la dyna-mique de développement du pavillonnaire en mi-

lieu périurbain :

2.2

Occupation dusol en 1994

Tissu dense(%)

Tissupavillonnaire

(%)

Tissucollectif etminier (%)

Tissud'activités

(%)Total

Mulhouse 2,7 26,2 25,63 45,47 100

Couronne 4,65 50,61 12,74 32,01 100

Agglomération 4,32 46,49 14,91 34,28 100

Source : étude AURM «Urbanisation de l’agglomération mulhousienne : 1957-1994-2010; historique/perspectives» Juin 2000

*périmètre à géographie constante

La répartition du développement urbain par type entre 1957 et 1994*

• 4,4% de la croissance a été consommée pourde l’habitat dense ;

• 46,4% pour de l’habitat de type pavillonnaire ;

• 14,9% pour du logement collectif ;

• 34,3% pour l’accueil d’activités.

Dans le même cadre, le développement de l’habitatpavillonnaire a consommé 70% des ressourcesfoncières destinées à accueillir de l’habitat.

Le développement urbain s’est effectuéprincipalement au sein des communes de lapériphérie puisque celles-ci polarisent 83% de lacroissance urbaine contre 17% pour la ville centre.Dès lors, les communes périphériques concentrent71% des surfaces urbanisées totales du périmètred’étude, contre 29% pour la ville centre.

Développement urbain et accroissement de la mobilité

Le développement urbain a été marqué sur cettepériode par la formation en périphérie de la villecentre :

• d’un habitat individuel de type pavillonnaire ;

• de nombreuses zones d’activités commercialeset industrielles, se localisant surtout en entréede ville à proximité des principaux nœuds rou-tiers ou autoroutiers.

Cette dynamique de croissance périphérique etpériurbaine se nourrit du développement :

• des infrastructures de transports ;

• de la mobilité individuelle.

L’accroissement de l’offre en infrastructures de dé-placements constitue un des éléments structurantsdu développement urbain au cours de cette période.

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Structure et morphologie urbaines

L’amélioration de la RN66 (passage à 2x2 voies), laconstruction des autoroutes A35 et A36, laconstruction de la voie rapide du Florival, mais aussile développement intense de voies secondaires ettertiaires (voies de desserte), ont déterminél’ouverture à l’urbanisation des terrains situés àproximité, mais surtout amélioré l’accessibilité dela ville centre.Conjointement, on assiste à un accroissement de lamobilité des personnes avec le développement de

la voiture individuelle.

Ces deux éléments ont pour effet :

• de réduire les distances et les temps de

transports ;

• de dissocier les lieux de résidence des lieux detravail, le développement d’un moyen detransport individuel affranchissant lapopulation de son obligation de résider àproximité soit du lieu d’emploi, soit d’un réseaude transports en commun (réseau ferré,tramway) ;

• et ainsi de permettre aux gens de résider deplus en plus loin du pôle urbain, celui-ci étant

plus aisément accessible.

Mais cette dissociation entre les lieux de résidenceet d’emploi a surtout induit une forme d’urbanisationfondée sur la formation d’espaces monofonctionnels. En effet, l’accroissement de l’offre eninfrastructures et en moyens de communication apermis de spécialiser les espaces urbains les unspar rapport aux autres, les distances à franchir pouraccéder à ces lieux ne constituant plus un obstacle.

La spécialisation touche tous les types d’occupationde l’espace, que ce soient des zones résidentielles,commerciales, d’emploi ou bien d’équipementspublics.

La construction d’infrastructures de déplacementsprovoque l’ouverture à l’urbanisation de nombreuxterrains agricoles, et le développement urbain sereporte sur ces espaces plus aisément aménageables,assortis de coûts fonciers très accessibles. Ainsi, cesont de vastes emprises foncières situées enpériphérie des espaces urbains denses qui ont portéla croissance urbaine sur cette période.

Au total, ces éléments de contexte ont généré :

• une urbanisation linéaire diffuse, continue oudiscontinue, et non maîtrisée, le long desinfrastructures routières (activités commerciales,maisons individuelles, …) ;

• une urbanisation en tache d’huile ou en tablettede chocolat, la spécialisation fonctionnelleappellant de nouvelles implantations de même

nature, contiguës aux sites déjà urbanisés.

Dès lors, il semble intéressant de voir, par typed’occupation, quelles ont été les formesd’urbanisation induites.

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

À propos de l’habitat, c’est au cours de la période1957-1994 que débute la construction des grands

ensembles d’habitat collectif :

• qui participent pour certains à l’étalement dela tache urbaine du fait de leur implantationen périphérie des espaces urbanisés, ces lieuxétant les seuls susceptibles d’accueillir desopérations de cette envergure nécessitant devastes emprises foncières (les Coteaux, lesquartiers Armistice et Brossolette) ;

• les constructions de moindre envergure sontinsérées dans le tissu urbain (quartier Wagner) ;

• ce type d’habitat est représentatif d’unearchitecture essentiellement fonctionnaliste.

L’autre fait marquant concernant l’habitat est ledéveloppement de zones résidentielles :

• composées essentiellement de pavillonsindividuels ;

• dont le développement en bande le long desvoies majeures a transformé les villages deplaine en de véritables banlieues “ dortoirs ”;

• dont la répétitivité du modèle constructif et dela trame parcellaire utilisée conduisent à unpaysage monotone ;

• qui ont été insérées sans logique deraccordement, d’intégration (architecturale,morphologie du lotissement) avec les noyauxvillageois anciens.

Les activités connaissent les mêmes dynamiques,même si le contexte est quelque peu différent.

De manière analogue à l’habitat, on assiste audéveloppement en périphérie de vastes zonesoccupées uniquement par des activités économiques,et ce à proximité immédiate des principales

infrastructures de déplacement de l’agglomération :

• des pôles de grande distribution commerciale,comme le “ Pôle 430 ” situé sur les communesde Kingersheim et Wittenheim le long de la D430(devenu actuellement un axe commercial), oubien la zone commerciale de l’Île Napoléon quiconstitue un très bon exemple d’urbanisationen tache d’huile (l’implantation d’un grandsupermarché a constitué le premier noyau durqui a favorisé, du fait de son attractivité, laconstitution d’un véritable pôle de distribution) ;

• des zones d’activités logistiques et de stockage,comme l’Autoport d’Alsace qui s’est implanté àproximité immédiate d’un accès à l’autorouteA36 ;

• de vastes zones d’activités tertiaires, comme leParc de la Mer Rouge ;

• des zones d’activités industrielles, comme cellesituée à l’Île Napoléon à proximité desinfrastructures portuaires.

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Pays de la Région Mu lhousienne - Eléments du diagnostic - Av ril 2 002

Structure et morphologie urbaines

Ainsi, du fait d’une offre foncière abondante et dela densité des infrastructures de déplacements, lapartie sud/sud-est de l’agglomération (Rixheim,Illzach, …) a été favorisée : création de zonesd’activités, implantation de l’entreprise Peugeot.

Mais ce processus a aussi été alimenté par laconversion économique de la Région Mulhousienne,qui se traduit par un mouvement dedésindustrialisation et de tertiarisation desactivités.

On assiste ainsi à une recomposition de l’activitéindustrielle tant au niveau :

• des activités économiques, ladésindustrialisation étant compensée par undéveloppement tertiaire important ;

• qu’au niveau spatial, puisqu’on assiste à unerecomposition des activités industrielles autourde nouvelles filières de production, suivant denouvelles logiques spatiales.

Au total, ce mode de croissance urbaine, impliquantun nouveau mode d’organisation spatiale, a généré :

• un gaspillage du foncier, provenant du fait qu’ilétait plus aisé et moins coûteux de consommerdes espaces encore inoccupés plutôt que dereconvertir des friches urbaines ;

• des dysfonctionnements liés à l’explosion de lamobilité ;

• un éclatement du territoire ;

• des difficultés de développer une politique detransports en commun en secteur périurbain vule caractère diffus de l’urbanisation ;

• une division croissante des fonctions, celles-cin’étant plus concentrées au sein du pôle urbain,mais éclatées entre les différents territoirescomposant la Région Mulhousienne.

Mais cette dynamique spatiale de redéploiement del’habitat et des activités a aussi généré des décalagesentre des territoires concernés par le développementéconomique et l’attractivité résidentielle et d’autresaffectés par la déqualification urbaine et sociale.

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Structure et morphologie urbaines

3.1 Projection sommaire de consommation d’espaceUn développement urbain fondé sur la poursuitede l’étalement urbain risque d’aboutir à laconsommation des réserves urbanisables.

L’urbanisation prévue dans les POS des communes(périmètre du RGP 1990, étendu aux communes deBaldersheim et Battenheim) établie selon leursdisponibilités foncières en septembre 1999,témoigne d’une poursuite de manière intense dumouvement de développement urbain.

Dès lors, les sites à convertir ou à réaffecterconstituent un potentiel foncier non négligeabled’autant que leur localisation au cœur du tissu offredes opportunités de restructuration et derequalification urbaines.Outre le fait que ces espaces délaissés ou sousutilisés constituent une réserve foncière, leurreconversion permet de :

• densifier les zones urbanisées afin d’obtenir desespaces plus compacts ;

• requalifier le tissu urbain afin de renforcerl’attractivité de certains secteurs ;

• recoudre ce tissu dans les lieux où existent desdiscontinuités entre les quartiers ou bien leszones urbaines ;

• valoriser le milieu urbain (développementd’espaces publics de qualité en milieu urbaindense) ;

• intervenir sur les fonctions des zones urbaniséesen introduisant plus de mixité dans les zonesrésidentielles par exemple.

Un recensement des différents sites localisés au seindu Pays permet de donner une idée du potentield’urbanisation, mais aussi des différents enjeux quesoulèvent leur aménagement :

• les lieux de densification urbaine, qui secaractérisent par une occupation existante maisdiffuse, faisant apparaître des enclaves ou desdents creuses ;

• les sites dont la conversion peut permettre derestructurer le tissu urbain de l’agglomératio sontcaractérisés par une occupation économique,industrielle ou administrative. Ces sites sontintégrés au tissu urbain, contigus à des zonesd’habitat et à des secteurs dédiés aux activitéséconomiques. Leur traitement permet de“ recoudre ” le tissu urbain et d’améliorer lesarticulations entre différents type de tissus ayantdes vocations différentes. Des sites commeStrueth, les casernes ou la ZAC Tival entrent danscette catégorie ;

• les friches industrielles ou autres, ou en passede le devenir, localisées en secteur périurbain.Il s’agit des unités d’extraction des Mines dePotasse d’Alsace situées à Wittelsheim,Wittenheim, Staffelfelden et Ungersheim, ainsique de la base Legay. Dans le cas du BassinPotassique, la réutilisation de ces lieux rentredans une stratégie globale de conversion desactivités économiques. Le fait qu’ils soientéloignés du tissu urbain et qu’ils forment devastes emprises foncières favorisent une

Disponibilitésfoncières au

09/99

Urbanisationprévue aux

POS (en ha.)

Mulhouse 141,6

Couronne 1724,6

périmètre d'étude 1866,2 Source(s) : POS

3. Prospective urbaine

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réutilisation à des fins d’implantation denouvelles activités économiques. Leurreconversion pose tout de même des problèmes,notamment en termes d’accessibilité, ces sitesétant à l ’écart des infrastructures dedéplacement, mais aussi en termes decontraintes propres à des sites miniers(pollution des sols, risque d’affaissement,impacts sur l’environnement). En outre, ils sesituent dans des contextes naturels sensiblesà préserver (comme le Bois du Nonnenbruch).

Les sites de conversion industrielle et les diversesfriches forment une réserve foncière de 480 hectares,qui se décompose sommairement comme suit :

• 15 hectares pour les lieux de densificationurbaine (mais sans doute davantage si l’oncompte certains espaces périurbainsdensifiables) ;

• 215 hectares pour les sites dont la conversionpeut permettre de restructurer le tissu urbain ;

• 250 hectares pour les friches industriellesdiverses en cours de conversion.

La comparaison entre le volume de réserve foncièreque constituent les sites de conversion industrielleet urbaine, et l’urbanisation prévue au POS en 1999(1866 hectares) atteste du caractère stratégiqueque prend la reconversion et la réaffectation de ceslieux.

3.2 Scénarios et modèles dedéveloppement pour la RégionMulhousienne

Rappelons que l’équation à résoudre consiste àconcilier à terme la nécessité du développement avecla gestion d’un domaine foncier qui tend à devenirplus rare, tout ceci dans un contexte géographiquedensément peuplé et occupé par de vastes ensemblesnaturels.

Scénario 1 : Optimiser l’utilisation des ressourcesfoncières

Cette stratégie de croissance urbaine nécessite :

- d’utiliser tous les leviers pour densifier le tissu urbainexistant afin de privilégier une urbanisation :

• à proximité des principales lignes de tramwayet de transports en commun, et dans uneperspective de densification rapide du réseaude transports en commun ;

• dans le cadre d’opérations de réaffectation defriches industrielles ou urbaines ;

• dans les zones disponibles non urbanisées (detype Na);

• en continuité du tissu urbain dense existant ;

• à proximité des zones résidentielles ;

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Quels scénarios dedéveloppement urbain ?

Scénario 1

Scénario 2

Scénario 3

- croissance de l’étalement urbain- forte consommation foncière

- densification- gestion très économe de l’espace- qualification de l’utilisation des ressources en espace

- densification raisonnable- gestion économe de l’espace- développement en réseau

avec les pôles urbainsalsaciens

Agglomération

PaysLimites naturelles

Dynamiqued’étalement urbain

Densification dutissu

Infographie AURM

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procéder à une recomposition urbaine descentres bourgs, ou bien des grands axesd’organisation urbaine des communes ;

• en favorisant la densité et la mixité, donner lapossibilité aux communes de créer des quartiersurbains, constitués autour de petits pôlesd’équipements collectifs ou de services.

L’objectif visé à travers ce scénario serait de qualifierl’espace urbain pour renforcer son attractivité. Onparie sur la possibilité d’engagement d’unedynamique de métropolisation, ce qui nécessite deréunir préalablement de nombreuses conditionsd’attractivité économique et résidentielle. Lalocalisation de fonctions tertiaires supérieures ausein d’un ensemble urbain assure le rayonnementde celui-ci. Ces activités économiques font référenceà des fonctions dont le contenu décisionnel estélevé, contribuant à l’image de la ville où elless’exercent, mais sont aussi en corrélation avec sondynamisme économique et plus encoredémographique.

Scénario 2 : la poursuite du mouvement depériurbanisation

Ce scénario prend comme postulat que pourpérenniser l’attractivité du Pays, et ainsi assurer lacroissance de sa population, le développement nepourra se réaliser qu’au prix d’une forteconsommation d’espace.Ainsi, on assisterait à la poursuite du mouvementde périurbanisation concernant dans un premiertemps les territoires périurbains du Pays de la RégionMulhousienne, et aboutissant à faire croître demanière considérable des localités ayant encore unnoyau villageois rural, autour duquel les lotissementsde pavillons individuels se développeraient de façonparticulièrement dynamique.

- de développer des types d’habitat attractifs en petitscollectifs, semi-collectifs et individuel dense, tout enfavorisant la mixité des fonctions urbaines, commele montrent les opérations de densification urbaine

qui ont vu le jour au sein de l’agglomération :

• l’opération “ Cœur de Village” à Richwiller viseà redynamiser le centre bourg par laconstruction de petits collectifs etl’implantation de commerces et d’équipementsdans les bâtiments. La densification et la mixitéservent à la constitution d’un véritable centrebourg, le développement commercialpermettant de confirmer cette fonction ;

• la ZAC Tival à Kingersheim, l’objectif étant, enprofitant de la réaffectation d’une fricheindustrielle, de créer un véritable quartierurbain à proximité du centre bourg,l’implantation de commerces et de servicesassurant l’articulation entre les deux morceauxde ville, à proximité des principales lignes debus;

• la cité-manifeste en projet à Mulhouse.

Ces critères établis permettraient de :

• limiter l’étalement urbain en privilégiant lacontinuité avec le tissu urbain existant ;

• faire coïncider les corridors d’urbanisation avecles principaux couloirs de transports collectifsdans le cas d’une urbanisation localisée àproximité des lignes de bus et du futurtramway ;

• permettre aux communes, dans le cadred’opérations de renouvellement urbain, de

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Dès lors, un modèle de développement du Pays de larégion mulhousienne pourrait être basé sur :

• une urbanisation utilisant au maximum lesleviers de la densification (renouvellement,réaffectation, reconversion, restructuration);

• le développement de modèles attractifs d’habitatdense ;

• une maîtrise plus importante des modesd’urbanisation en milieu périurbain ;

• la constitution d’un réseau avec lesagglomérations environnantes, ledéveloppement s’appuyant ainsi sur les autrespôles urbains du sud du Haut-Rhin.

Jouer la carte du réseau permettrait de conforter laposition de la Région Mulhousienne comme pôleurbain à l’échelle du Sud Alsace, tout en partageantle développement avec les autres pôles dedéveloppement localisés sur ce territoire (Saint-Louis, Thann-Cernay, Guebwiller, mais aussi Altkirch,Sierentz).

Mais ce scénario implique un partage des fonctionsurbaines entre ces différents territoires du Sud Alsace,cet espace se comportant alors comme un réseau deterritoires urbains, faisant valoir leur attractivitécommune en valorisant leurs synergies.

Des localisations d’activités économiques fortementconsommatrices d’espace sont par ailleurs définiesdans la plaine d’Alsace, notamment au nord du Payset dans la bande rhénane, débordant rapidementdes limites de la Région Mulhousienne.Ce scénario implique une multipolarisation accruedu territoire et un éclatement des fonctions urbaines.

Ce scénario induit une forte consommation d’espace.La périurbanisation toucherait les territoires situésau-delà du périmètre du Pays, la croissance depopulation se faisant au dehors de la RégionMulhousienne.Ce mode de développement alimenterait :

• la croissance des besoins en déplacements(domicile-travail, achats, loisirs) ;

• la nécessité d’une large diffusion des servicesà la population, leur polarisation présentantun intérêt relatif pour les usagers.

Scénario 3 : un développement en réseau, partagéavec les autres agglomérations du Sud Alsace

Ce scénario est construit sur l’approche critique desdeux scénarios présentés précédemment, et qui nouspermet de considérer que :

• le scénario 1 est impossible à réaliser, car ilparaît difficile de développer un espace urbainattractif et dense en l’absence de dynamiquede métropolisation, les conditions préalables(attractivité économique, dynamique decroissance) étant aujourd’hui difficile à réunir ;

• le scénario 2 comprend un risque de déclin dela Région Mulhousienne, qui peut subir ladynamique de métropolisation exercée par ledéveloppement de pôles urbains voisins.

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ConclusionEntre les années 50 et les années 90, les surfaces urbanisées ont doublé. Pendant cette période, la

croissance de l’occupation spatiale a été 2,5 fois plus rapide que la croissance démographique.

Le densité en population des surfaces urbanisées a de ce fait chuté de 30%, l’essentiel de la

consommation foncière étant consacrée au développement pavillonnaire (à 46,5%) et à l’implantation

des activités (34,3%).

Mais le mode de développement urbain poursuivi jusqu’ici risque d’atteindre ses limites, les projections

montrant qu’une poursuite de l’étalement urbain suivant le fil de l’eau épuiserait les ressources

foncières disponibles dans une quinzaine d’années.

Car l’agglomération se caractérise par un environnement composé de nombreuses barrières de

croissance, constituées par :

• des ensembles naturels : les massifs forestiers, le relief du Sundgau, les zones inondables ou

humides;

• des infrastructures, comme le rail, le canal, les voies rapides, l’autoroute.

La morphologie urbaine du Pays résultant de ce contexte dessine une agglomération pour l’essentiel

composée :

- d’une ville centre fortement agglomérée ;

- d’une banlieue dense (comprenant en partie le tissu mulhousien) ;

- de 3 couloirs denses d’urbanisation nord-sud, se développant le long des axes de

communication, principalement dans la partie nord de l’agglomération ;

- et d’une couronne périurbaine, établie pour l’essentiel dans la bande rhénane, le Bassin

Potassique et le Sundgau, et composée de villages et de centres bourgs.

La densité de l’occupation spatiale pose la question du mode de développement à venir. De plus en

plus de communes de la banlieue sont aujourd’hui bloquées dans leur développement en raison de

la diminution de leurs ressources foncières. La croissance s’étend aux communes périurbaines, dont

les modes de développement tendanciels impliquent une faible densité et une forte consommation

foncière. En revanche, l’agglomération présente de nombreux sites de conversion industrielle ou

urbaine, des espaces en friche ou sous-utilisés, et des espaces urbains diffus à restructurer. Ce vaste

potentiel constitue l’une des voies à explorer pour mettre en œuvre les scénarios de développement

et d’aménagement de la Région Mulhousienne.

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Structure et morphologie urbaines

GlossairePériurbanisation :Le processus de périurbanisation peut se définir

comme un mode de croissance urbaine caractérisé

par la dispersion de l’urbanisation à des communes à

prédominance agricole, situées à la périphérie d’une

agglomération, suite à la migration résidentielle de

populations urbaines facilitée par l’accessibilité

offerte par l’automobile.