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RISA. Vol2, N°03,2019 48 Stratégies d’alimentation et gestion des ressources alimentaires dans les élevages bovins des Communes de Nikki, Kalalé et N’Dali au Nord Est Bénin. M. DAHOUDA 1 , A. MAMA YERO BOUBACAR. 1 , L.H. DOSSA 1 , O.I. DOTCHE 2 , S.G. AHOUNOU, S. KIKI P. 2 , I. YOUSSAO ABDOU KARIM 2 1 Université d’Abomey-Calavi, Faculté des Sciences Agronomiques, Ecole des Sciences et Techniques de Production Animale, 01 B.P. 526, Cotonou, Bénin. 2 Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi, Laboratoire de Recherche en Biologie Appliquée, Laboratoire de Biotechnologie Animale et de Technologie des Viandes, 01 BP 2009, Cotonou, Bénin. Correspondance : E-mail :[email protected] , [email protected], Tél. :(+229) 97228011/ 95455480 Résumé L’élevage bovin constitue une source d’activités très importantes pour les agriculteurs du nord-est Bénin. Cependant, les différentes pratiques d’alimentation et de gestion des ressources alimentaires locales restent très peu connues. Cette étude a été réalisée dans les Communes de N’Dali, Nikki et Kalalé au Bénin auprès de 330 éleveurs (110 par Commune) afin d’inventorier et de connaître les ressources alimentaires disponibles pour l'élevage des bovins. La collecte des données a été réalisée sur la base d’un questionnaire semi-structuré en interviews individuels. Les Peulh représentent l’ethnie majoritaire (49,29 % à Kalalé, 80,91 % à N’Dali et 62,73 % à Nikki) des éleveurs de bovins suivis des Gando. Ils pratiquent des cultures telles que le maïs, le sorgho, l’igname et le soja avec un effectif moyen de 46, 31 et 40 bovins respectivement dans les Communes de Kalalé, N’Dali et Nikki. L’alimentation des bovins est composée majoritairement d’herbaceae en saison pluvieuse avec une prédominance des espèces comme : Andropogon gayanus, Pennicetum Sp, Hyparrhenia involucrata, Hyparrhenia rufa, Panicum maximum, Rottboellia cochinsinensis, Digitaria longijlora, et de Brachiaria jubata. En saison sèche et froide, l’alimentation est composée de résidus de récolte de sorgho, de maïs, de soja et de niébé. Après l’épuisement des résidus de récolte en saison sèche et chaude, les animaux sont nourris à base des ligneux tels que Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Daniellia oliveri et Acacia sieberiana. L’abreuvement des bovins se fait plus dans les rivières à Kalalé, dans les barrages à Nikki et dans les puits et forages à N’Dali. On note une forte adoption de la pratique des cultures fourragères chez les éleveurs de Nikki (42,73 %) que ceux de Kalalé et N’Dali (p<0,05). Le sel de cuisine est le principal apport minéral servi aux animaux. L’élevage transhumant (61,82 % à Nikki, 51.09 % à Kalalé et 45,09 % à N’Dali) est plus pratiqué que l’élevage sédentaire. La durée du parcours à Kalalé (11,43 h) et Nikki (11,64 h) est significativement plus grande (p<0,01) qu’à N’Dali (10,11 h). Par contre en saison des pluies, elle n’est pas significative. Cette étude a montré que la stratégie de valorisation des ressources alimentaires varie en fonction des saisons, donc de la disponibilité des aliments et des localités. Mots-Clés : Élevage bovin, ressources alimentaires, alimentation bovine, système d’élevage, Bénin. Abstract Cattle breeding is a very important activity for farmers in northeastern Benin. But, little is known about different feeding practices and management of local feed resources. This study was conducted in the municipalities of N'Dali, Nikki and Kalalé in Benin to inventory and know the feed resources available for the cattle. Data collection was performed on the basis of a semi-structured questionnaire with 330 producers (110 shared) surveyed individually. Herders were in majority from Fulani ethnic group (49.29% in Kalalé, 80.91% in N'Dali and 62.73% in Nikki) followed by Gando people. Size of herds is averaged 46, 31 and 40 heads of cattle respectively in the municipalities of Kalalé, N'Dali and Nikki and crops cultivated in herders’ household are maize, sorghum, yams and soybeans. Cattle feeding is predominantly based on herbaceae’ in the rain season and the mains species valorized are: Andropogon gayanus, Pennicetum Sp, Hyparrhenia involucrata, Hyparrhenia rufa, Panicum maximum, Rottboellia cochinsinensis, Digitaria longijlora, and Brachiaria jubata. In the cold dry season, animals were fed with crop residues from sorghum, maize, soybean and cowpea. When crop residues become scarce in the hot dry season, the animals are fed on woody species such as Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Daniellia oliveri, and Acacia sieberiana. Cattle drinking water sources were mainly: river water in Kalalé, dam water in Nikki and wells and bores water in N'Dali. There is a strong adoption of forage cultivation among herders of Nikki (42.73%) than those of Kalalé and N'Dali. Table salt is the main mineral supplement supplied to animals. Transhumant system is generally (61.82% in Nikki, 51.09% in Kalalé and 45.09% in N'Dali) more practiced than sedentary system. Pasture time in Kalalé (11.43 h) and Nikki (11.64 h) was significantly greater than in N'Dali (10.11 h) especially during in dry season. This study showed that cattle feed resources valorization strategies vary with respect to the seasons, therefore to the feed resources availability and localities. Revue Internationale des Sciences Appliquées ISSN-1840-8869 © 2019, EPAC-UAC Vol2, n°02, 2019, 48-70 Article Original

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RISA. Vol2, N°03,2019 48

Stratégies d’alimentation et gestion des ressources alimentaires

dans les élevages bovins des Communes de Nikki, Kalalé et N’Dali

au Nord Est Bénin.

M. DAHOUDA1, A. MAMA YERO BOUBACAR.1, L.H. DOSSA 1, O.I. DOTCHE 2, S.G. AHOUNOU, S.

KIKI P.2, I. YOUSSAO ABDOU KARIM 2

1Université d’Abomey-Calavi, Faculté des Sciences Agronomiques, Ecole des Sciences et Techniques de Production

Animale, 01 B.P. 526, Cotonou, Bénin. 2Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi, Laboratoire de Recherche en Biologie Appliquée, Laboratoire de Biotechnologie

Animale et de Technologie des Viandes, 01 BP 2009, Cotonou, Bénin.

Correspondance : E-mail :[email protected] , [email protected], Tél. :(+229) 97228011/ 95455480

Résumé

L’élevage bovin constitue une source d’activités très importantes pour les agriculteurs du nord-est Bénin. Cependant, les

différentes pratiques d’alimentation et de gestion des ressources alimentaires locales restent très peu connues. Cette étude a

été réalisée dans les Communes de N’Dali, Nikki et Kalalé au Bénin auprès de 330 éleveurs (110 par Commune) afin

d’inventorier et de connaître les ressources alimentaires disponibles pour l'élevage des bovins. La collecte des données a été

réalisée sur la base d’un questionnaire semi-structuré en interviews individuels. Les Peulh représentent l’ethnie majoritaire

(49,29 % à Kalalé, 80,91 % à N’Dali et 62,73 % à Nikki) des éleveurs de bovins suivis des Gando. Ils pratiquent des cultures

telles que le maïs, le sorgho, l’igname et le soja avec un effectif moyen de 46, 31 et 40 bovins respectivement dans les

Communes de Kalalé, N’Dali et Nikki. L’alimentation des bovins est composée majoritairement d’herbaceae en saison

pluvieuse avec une prédominance des espèces comme : Andropogon gayanus, Pennicetum Sp, Hyparrhenia involucrata,

Hyparrhenia rufa, Panicum maximum, Rottboellia cochinsinensis, Digitaria longijlora, et de Brachiaria jubata. En saison

sèche et froide, l’alimentation est composée de résidus de récolte de sorgho, de maïs, de soja et de niébé. Après l’épuisement

des résidus de récolte en saison sèche et chaude, les animaux sont nourris à base des ligneux tels que Khaya senegalensis,

Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Daniellia oliveri et Acacia sieberiana. L’abreuvement des bovins se fait plus dans

les rivières à Kalalé, dans les barrages à Nikki et dans les puits et forages à N’Dali. On note une forte adoption de la pratique

des cultures fourragères chez les éleveurs de Nikki (42,73 %) que ceux de Kalalé et N’Dali (p<0,05). Le sel de cuisine est le

principal apport minéral servi aux animaux. L’élevage transhumant (61,82 % à Nikki, 51.09 % à Kalalé et 45,09 % à N’Dali)

est plus pratiqué que l’élevage sédentaire. La durée du parcours à Kalalé (11,43 h) et Nikki (11,64 h) est significativement

plus grande (p<0,01) qu’à N’Dali (10,11 h). Par contre en saison des pluies, elle n’est pas significative. Cette étude a montré

que la stratégie de valorisation des ressources alimentaires varie en fonction des saisons, donc de la disponibilité des aliments

et des localités.

Mots-Clés : Élevage bovin, ressources alimentaires, alimentation bovine, système d’élevage, Bénin.

Abstract

Cattle breeding is a very important activity for farmers in northeastern Benin. But, little is known about different feeding

practices and management of local feed resources. This study was conducted in the municipalities of N'Dali, Nikki and

Kalalé in Benin to inventory and know the feed resources available for the cattle. Data collection was performed on the basis

of a semi-structured questionnaire with 330 producers (110 shared) surveyed individually. Herders were in majority from

Fulani ethnic group (49.29% in Kalalé, 80.91% in N'Dali and 62.73% in Nikki) followed by Gando people. Size of herds is

averaged 46, 31 and 40 heads of cattle respectively in the municipalities of Kalalé, N'Dali and Nikki and crops cultivated in

herders’ household are maize, sorghum, yams and soybeans. Cattle feeding is predominantly based on herbaceae’ in the rain

season and the mains species valorized are: Andropogon gayanus, Pennicetum Sp, Hyparrhenia involucrata, Hyparrhenia

rufa, Panicum maximum, Rottboellia cochinsinensis, Digitaria longijlora, and Brachiaria jubata. In the cold dry season,

animals were fed with crop residues from sorghum, maize, soybean and cowpea. When crop residues become scarce in the

hot dry season, the animals are fed on woody species such as Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana,

Daniellia oliveri, and Acacia sieberiana. Cattle drinking water sources were mainly: river water in Kalalé, dam water in

Nikki and wells and bores water in N'Dali. There is a strong adoption of forage cultivation among herders of Nikki (42.73%)

than those of Kalalé and N'Dali. Table salt is the main mineral supplement supplied to animals. Transhumant system is

generally (61.82% in Nikki, 51.09% in Kalalé and 45.09% in N'Dali) more practiced than sedentary system. Pasture time in

Kalalé (11.43 h) and Nikki (11.64 h) was significantly greater than in N'Dali (10.11 h) especially during in dry season. This

study showed that cattle feed resources valorization strategies vary with respect to the seasons, therefore to the feed resources

availability and localities.

Revue Internationale des Sciences Appliquées ISSN-1840-8869 © 2019, EPAC-UAC

Vol2, n°02, 2019, 48-70 Article Original

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RISA. Vol2, N°03,2019 49

Keywords: Cattle breeding, feed resources, cattle feeding, breeding system, Benin.

1. Introduction

Importante source dans l’alimentation humaine

de par sa production de viande et de lait,

l’élevage bovin constitue une source

d’activités très importantes pour les éleveurs et

les agriculteurs FAO (2009) en particulier ceux

du nord-est Bénin (Dehoux et Hounsou-Ve,

1993) où se trouve concentrée une part

importante de l’effectif bovin du pays (FAO,

2016). Au Bénin, l’élevage des bovins est basé

sur le système traditionnel, système dans

lequel l’alimentation des animaux provient

essentiellement de l’exploitation des pâturages

naturels (Dehoux et Hounsou-Ve, 1993). Le

développement et l’expansion des activités de

l’agriculture et de l’élevage ont dégradé les

ressources naturelles (Schleich et al., 1994)

avec pour corollaire la réduction de l’offre

fourragère (Djenontin et al., 2009) qui est

essentiellement fournie par les parcours

naturels au Nord-Est du Bénin (Dehoux et

Hounsou-Ve, 1993; De Haan, 1997). La

disponibilité et la productivité des pâturages

naturels varient dans le temps et dans l´espace

en raison des variabilités climatiques dans le

domaine soudanien. La diminution de la

biomasse fourragère et la baisse progressive de

la valeur nutritive des pâturages naturels en

saison sèche entraînent des carences

nutritionnelles chez les animaux (Breman et

Niangado, 1994). Le maintien du système

agropastoral au sein de l’exploitation se trouve

heurter au désir des producteurs d’étendre les

superficies cultivées. Cela a entraîné la

réduction des aires de parcours naturels et

surtout leur dégradation, rendant ainsi critiques

les conditions d’alimentation des ruminants

pendant la saison sèche (Zoundi et al., 2003;

Gbenou et al., 2018). Au Bénin, l'élevage est

principalement limité par les pénuries

alimentaires, surtout pendant la saison sèche

(Musco et al., 2016). Celui des bovins en

particulier repose principalement sur

l'utilisation extensive de pâturages naturels, qui

ne sont disponibles que pendant la saison des

pluies (Lesse, 2016). Les fourrages des

parcours naturels qui constituent l’essentiel de

l’alimentation des animaux herbivores sont

quantitativement et qualitativement affectés

par le rythme pluviométrique et l'évolution des

saisons (Sinsin, 1993). Afin de maintenir le

niveau de performance des animaux au cours

de la saison déficitaire et de satisfaire la

demande sans cesse croissante de la population

de produits d’élevage, il est indispensable

d'avoir une meilleure connaissance des

ressources alimentaires localement disponibles

afin de mettre en place une stratégie de gestion

des ressources alimentaires pour la résilience

aux changements climatiques. L’identification

et l’étude des pratiques d’alimentation des

bovins permettront de comprendre les causes

d’une telle situation afin d’y apporter des

solutions correctives. Cette étude permet de

faire un diagnostic des pratiques

d’alimentation et de gestion des ressources

alimentaires disponibles dans la zone des

grands élevages de bovins du Bénin. De

manière spécifique il s’est agi de : (i) recenser

les principales herbaceaes et les principaux

ligneux les plus utilisés pour l’alimentation de

bovins ; (ii) identifier les catégories de

ressources alimentaires locales disponibles

pour l’élevage des bovins et de (iii) déterminer

les différentes stratégies utilisées par les

éleveurs pour assurer l’alimentation des

Bovins pendant les périodes critiques.

2. Matériels et méthodes

2.1. Milieu d’étude

La présente étude a été réalisée dans trois

Communes du Borgou (N’Dali, Nikki et

Kalalé) situées entre 8° 52' 60'' et 10° 25' 60''

latitudes Nord et 2° 36' 0'' et 3° 41' 40''

longitude Est, dans le nord-est du Bénin

(Figure 1). Ces Communes ont été choisies

pour l’étude en raison de la pratique de

l’agriculture comme principale activité des

habitants et la forte concentration des éleveurs

de bovins dans ces localités. Le climat est de

type soudanien avec en alternance une saison

pluvieuse (mai à octobre) et une saison sèche

(novembre à avril) et l’harmattan souffle entre

décembre et février. La pluviosité moyenne est

de 1200 mm (Adam et Boko, 1993). La

population est majoritairement rurale avec

l’agriculture comme activité principale (74,2

%). Les grands types de cultures pratiquées

sont les cultures vivrières (ignames, manioc,

maïs, niébé, le riz, sorgho), les cultures de

rente (coton, arachide, soja, manioc, riz), puis

la culture maraîchère (piment, gombo, tomate,

légumes divers). Les espèces élevées sont

principalement les bovins, les ovins, les

caprins, les porcins et les volailles

(Houngnihin, 2006a; b; c).

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#Y

#Y

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#Y

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#Y

#Y

#Y

NIGER

BURKINA FASO

TO

GO

NIG

ER

IA

OCEAN ATLANTIQUE

Kandi

Karimama

Natitingou

Djougou

Parakou

Dassa

Abomey

Porto-Novo

Cotonou

Lokossa

Zone d'étudeKalaléN'DaliNikki

Limite de commune #Y Chef-lieu de commune

Limite d'Etat

0 40 80 Kilomètres

N

Source: Carte topographique et

administrative du Bénin. IGN-Bénin

200000

200000

300000

300000

400000

400000

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700000

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1200000

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1300000

1300000

Figure 1: Situation géographique des Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

2.2. Échantillonnage et collecte de

données

Le choix des localités a été fait avec l’appui du

Secteur Communal de Développement

Agricole (SCDA) et de l’Union Communale

des Organisations Professionnelles d’Éleveurs

de Ruminants (UCOPER) en considérant la

présence d’un effectif important de bovins et

l’accessibilité des élevages en toutes saisons.

Tous les arrondissements de la Commune de

N’Dali (N’Dali, Sirarou, Ouénou, Bori et

Tamarou) et de Kalalé (Kalalé, Péonga,

Dunkassa, Dérassi, Bouka et Basso) ont été

retenus. Toutefois, pour des raisons

d’accessibilité et de disponibilité des éleveurs,

quatre Arrondissements sur les sept que

compte de la Commune de Nikki (Nikki,

Sérékali, Biro et Gnonkourakali) ont été

retenus. Pour cette étude, une méthode

d’échantillonnage aléatoire simple a été

utilisée et concerne 22 éleveurs par

arrondissement. La collecte des données a été

faite sur la base d’un questionnaire semi-

structuré en interviews individuelles selon les

méthodes d’enquête rétrospectives proposées

par Lesnoff et al. (2008). La fiche d’enquête a

pris en compte d’abord les caractéristiques

socio-économiques des élevages, les cultures

pratiquées par les éleveurs, l’identification des

ressources alimentaires locales, la gestion des

résidus de récolte et des sous-produits

agricoles, l’abreuvement, la transhumance, etc.

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RISA. Vol2, N°03,2019 51

Les herbaceaes et les ligneux collectés ont été

identifiés au laboratoire.

2.3. Analyse des données

Le logiciel SAS (Statistical Analysis System,

2013) a été utilisé pour les analyses

statistiques. Pour les variables quantitatives

(durée de la pâture par jour, distance parcourue

lors du pâturage par jour, la superficie des

cultures emblavées, la taille du cheptel bovin),

la procédure Proc glm a été utilisée pour

l’analyse de variance et le test de F a précisé la

significativité du facteur Commune sur les

variables considérées. Pour les variables

qualitatives, la procédure Proc freq de SAS a

été utilisée pour calculer les fréquences par

Commune et ces fréquences ont été ensuite

comparées deux à deux par le test bilatéral de

Z. Pour chaque fréquence relative, un

intervalle de confiance (IC) à 95% a été calculé

suivant la formule :

3. Résultats

3.1. Caractéristiques des éleveurs

enquêtés

Au total 330 éleveurs de bovins ont été

enquêtés dans les trois Communes. Deux

grands groupes ethniques s’investissent

majoritairement dans l’élevage de bovins dans

les communes investiguées, il s’agit

notamment des Peulh et des Gando. Les peulhs

représentent l’ethnie majoritaire (p<0,05) dans

les Communes de N’Dali (80,91 %) et de

Nikki (62,73 %). Par contre, aucune différence

significative n’a été observée dans la commune

de Kalalé par rapport au groupe ethnique. En

plus de l’élevage tous les enquêtés possèdent

des terres, et s’adonnent à l’agriculture avec

des cultures telles que le maïs (97,27 % à

Kalalé, 88,18 % à N’Dali et 100 % à Nikki) et

le sorgho (96,36 % à Kalalé, 92,73 % à N’Dali

et 99,09 % à Nikki) qui sont produits par la

quasi-totalité des producteurs. Par contre, les

cultures comme l’igname sont plus produites

(p<0,05) à Kalalé (84,55 %) et à Nikki (80,91

%) qu’à N’Dali (48,18 %). Il en est de même

pour le soja qui est plus produit (p<0,01) à

Kalalé (79,09 %) et à Nikki (80,91 %) qu’à

N’Dali (54,55 %). Plusieurs types

d’associations culturales sont pratiqués dans

les villages avec l’association maïs-sorgho

comme la plus importante. Le reste des terres

est laissé en jachère. La plus grande proportion

d’éleveurs possédant de terre en jachère a été

notée dans la Commune de Nikki (73,64 %)

contre 64,55 % à Kalalé et 32,73 % à N’Dali.

3.2. Alimentation des bovins

3.2.1. Herbacées pâturées par les bovins

Les investigations sur les pâturages ont révélé

que l’alimentation de base des bovins est le

fourrage prélevé sur les parcours naturels avec

une dominance des herbacées. Au total, 21

espèces ont été identifiées avec une

prédominance des espèces telles que

Andropogon gayanus, Pennicetum Sp,

Hyparrhenia involucrata, Hyparrhenia rufa,

Panicum maximum, Rottboellia cochinsinensis,

Digitaria longijlora, Brachiaria jubata. Ces

herbacées sont disponibles pendant la saison

des pluies dans les jachères, aux bords des

routes et dans les forêts. L’espèce Andropogon

gayanus est appétée par tous les bovins des

trois Communes. Par contre, Panicum

maximum est beaucoup plus consommé par les

animaux dans les communes de Kalalé (75 %)

et de Nikki (62,24 %) que dans la commune

N’Dali (30,53 %) (p<0,01). On note une forte

consommation de l’espèce Ipomoea triloba à

N’Dali (29,47 %) que dans les deux autres

communes. Sida acuta est appété uniquement à

N’Dali (Tableau I). La durée du pâturage en

saison des pluies ne diffère pas

significativement (p>0,05) d’une commune à

l’autre (8,43 heures à Kalalé, 8,23 heures à

N’Dali et 8,44 heures à Nikki). En saison

pluvieuse les animaux partent généralement

entre 9 heures et 10 heures et reviennent entre

17 heures et 18 heures. Dans la commune de

N’Dali, la distance moyenne parcourue (7,05

km) par jour par les animaux a été

significativement (p˂0,05) plus longue que

celle parcourue à Nikki (5,13 km) et à Kalalé

(4,83 km). Les zones de pâturages diffèrent

significativement (p˂ 0,05) d’une commune à

l’autre et varient selon la saison (Tableau II).

Les zones de jachère sont plus fréquentées au

cours des deux saisons par les bovins de

N’Dali et de Nikki. Par contre les bovins

pâturent plus les terres en jachère en saison

pluvieuse (96,36 %) qu’en saison sèche (50

%). Les champs sont utilisés par les bovins

exclusivement en saison sèche avec un fort

taux dans les zones de Kalalé (90 %) et de

Nikki (93,64 %) que dans la commune de

N’Dali (79,09 %). Notons que les éleveurs de

Nikki ne fréquentent pas la forêt pour paître

leurs animaux.

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RISA. Vol2, N°03,2019 52

Tableau I : Les herbacées pâturées par les bovins dans les Communes de Kalalé, N’Dali et Nikki.

Herbacés Kalalé (N=92) N'Dali (N=95) Nikki (N=98)

% IC % IC % IC

Panicum maximum local 75a 8,85 30,53b 9,26 62,24a 9,60

Andropogon Gayanus 100a 0,00 100a 0,00 100a 0,00

Pennicetum sp 88,04a 6,63 94,74a 4,49 78,57a 8,12

Hyparrhenia involucrata 76,09a 8,72 51,58b 10,05 71,43a 8,94

Hyparrhenia rufa 13,04ab 6,88 18,95a 7,88 9,18b 5,72

Digitaria longijlora 2,17a 2,98 6,32ab 4,89 13,27b 6,72

Rottboellia cochinsinensis 23,91a 8,72 17,89ab 7,71 12,24b 6,49

Ipomoea triloba 3,26b 3,63 29,47a 9,17 5,1b 4,36

Spermacoce radiate 9,78a 6,07 7,37a 5,25 - -

Brachiaria ruziziensis 11,96a 6,63 18,95a 7,88 1,02b 1,99

Vossia cuspidate 3,26a 3,63 14,74b 7,13

Brachiaria jubata 7,61c 5,42 20b 8,04 39,8a 9,69

Amaranthus spinosus 2,17a 2,98 21,05b 8,20 - -

Andropogon callopus 1,09 2,12 - - - -

Bewsia biflora 2,17 2,98 - - - -

Loudetia arundinacea 3,26a 3,63 - - 2,04a 2,80

imperata cylindrical 23,91a 8,72 - - 8,16b 5,42

Leersia hexandra 3,26a 3,63 - - 7,14a 5,10

Cynodon dactylon 3,26a 3,63 - - 14,29b 6,93

Hyptis suaveolens - - 6,32a 4,89 1,02a 1,99

Sida acuta - - 1,05 2,05

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de

lettres différentes sont différents significativement au seuil de 5%.

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RISA. Vol2, N°03,2019 53

Tableau II : Les endroits pâturés par les bovins dans les communes de Kalalé, N’Dali et Nikki

Variables

Communes

Kalalé (N=110) N'Dali (N=110) Nikki (N=110)

% IC % IC % IC

En

sais

on

sèc

he

Jachère 50c 9,34 94,55a 4,24 79,09b 7,60

Bord des routes 10,91b 5,83 24,55a 8,04 13,64b 6,41

Bas fond 75,45a 8,04 59,09b 9,19 78,18a 7,72

Les forêts 40a 9,16 17,27b 7,06 0c 0,00

Le long des cours d'eau 58,18a 9,22 24,55b 8,04 54,55a 9,31

Champs 90a 5,61 79,09b 7,60 93,64a 4,56

En

sais

on

plu

vie

use

Jachère 96,36a 3,50 91,82a 5,12 99,09a 1,77

Bord des routes 70b 8,56 39,09c 9,12 89,09a 5,83

Bas fond 3,64b 3,50 43,64a 9,27 0c 0,00

Les Forêts 37,27a 9,04 18,18b 7,21 0c 0,00

Le long des cours d'eau 13,64a 6,41 20,91b 7,60 2,73c 3,05

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis des lettres

différentes sont différents significativement au seuil de 5%

3.2.2. Cultures fourragères

L’installation des pâturages artificiels est une

pratique développée au sein de personnes

enquêtées. La proportion des éleveurs qui ont

adopté cette pratique est de 42,73%, 21,82% et

20% respectivement à Nikki, Kalalé et N’Dali.

L’Union Communale des Organisations

Professionnelles des Éleveurs de Ruminants

(UCOPER) et les Secteurs Communaux pour

le Développement (SCDA) sont les structures

qui accompagnent les éleveurs dans

l’installation de ces parcelles fougères. La

majorité des enquêtés de Kalalé (77,78%) et de

N’Dali (66,67%) déclarent avoir obtenu le

soutien de l’UCOPER. Par contre pour Nikki,

seulement 44,44% des éleveurs ont reçu

l’appui de cette structure. La proportion des

éleveurs qui ont reçu l’aide des SCDA pour la

mise en place des pâturages artificiels varie

entre 9 et 49% avec la proportion la plus

élevée dans la commune de Nikki (48,15%).

En plus de ces deux structures, le Projet

d’Appui Aux Filières Lait et Viande

(PAFiLAV) encadre aussi les éleveurs de la

Commune de N’Dali pour l’installation des

parcelles fourragères. Les superficies

emblavées sont en moyenne de 0,72 ha pour

les éleveurs de Kalalé possédant en moyenne

46 têtes de Bovins, 0,29 ha à N’Dali avec 30

bovins en moyenne dans leur troupeau et de

0,46 ha à Nikki pour alimenter 40 bovins en

moyenne. Aucune différence significative n’a

été observée par rapport à la taille du cheptel et

à la superficie de culture fourragères

emblavées par éleveurs (P>0,05).

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3.2.3. Résidus de récoltes pâturés par les

bovins

La valorisation des résidus de récolte est

pratiquée par les éleveurs des trois Communes.

Les pailles de maïs, de sorgho et de mil, les

fanes de niébé, d’arachide et de soja, les

résidus de récolte du coton, d’igname et de

manioc sont pâturés sur les champs. Les

résidus de céréales (maïs et Sorgho) sont

significativement plus exploités (p˂0,05) par

les bovins de N’Dali et de Nikki que ceux de

Kalalé. Les résidus de récolte des cultures de

manioc sont utilisés uniquement par les

animaux de Nikki (Tableau III). Les résidus de

récoltes servent également à nourrir les petits

ruminants. Les pailles sont brûlées dans les

champs et la cendre est utilisée pour la

fabrication de la potasse destinée à la cuisine

ou la fabrication de savon tandis que les fanes

sont enfouies afin de fertiliser les sols. Le

Tableau IV présente le mode de gestion des

sous-produits secondaires qui restent dans les

champs.

Tableau III: Résidus de récolte utilisés dans l’alimentation des bovins dans les Communes de Kalalé,

N’Dali et Nikki

Variables Kalalé N'Dali Nikki

EF % IC EF % IC EF % IC

Maïs 110 90,48b 5,48 95 98,95a 2,05 108 100a 0

Sorgho 103 90,29b 5,72 104 100a 0 105 100a 0

Mil 7 100a 0 11 90,91a 16,99 2 100a 0

Igname 19 100a 0 51 100a 0 73 100a 4,55

Soja 74 94,59a 5,15 57 100a 0 78 97,44a 3,51

Niébé 45 57,78c 14,43 24 100a 0 22 86,36b 14,34

Coton 49 75,38a 12,06 5 100a 0 11 100a 0

Manioc 0 . 0 . 10 100 0

Arachide 11 54,54a 29,43 0 . 2 100a 0

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; EF : Effectif ; les pourcentages de la

même ligne suivis de lettres différentes sont différents significativement au seuil de 5%.

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Tableau IV : Destination des produits secondaires qui restent sur les champs dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

Variables

Communes

Kalalé N'Dali Nikki EF % IC EF % IC EF % IC

Mais

Enfouissement 95 45,26a 10,01 94 8,51b 5,64 108 40,74a 9,27

Brûlage 95 52,63b 10,04 94 89,36a 6,23 108 23,15c 7,96

Enfouissement et brûlage 95 2,11b 2,89 94 2,13b 2,92 108 36,11a 9,06

Sorgho

Enfouissement 101 14,85a 6,94 102 5,88b 4,57 107 11,21a 5,98

Brûlage 101 73,27b 8,63 102 94,12a 4,57 107 25,23c 8,23

Enfouissement et brûlage 101 11,88b 6,31 102 0c 0,00 107 63,55a 9,12

Mil

Enfouissement 2 50a 69,30 9 22,22a 27,16 2 0a 0,00

Brûlage 2 50a 69,30 9 77,78a 27,16 2 50a 69,30

Enfouissement et brûlage 2 0a 0,00 9 0a 0,00 2 50a 69,30

Igname

Enfouissement 12 66,67b 26,67 48 83,33b 10,54 71 100a 0,00

Brûlage 12 33,33a 26,67 48 8,33b 7,82 71 0c 0,00

Enfouissement et brûlage 12 0ab 0,00 48 8,33a 7,82 71 0b 0,00

Soja

Enfouissement 51 56,86b 13,59 60 36,67c 12,19 76 77,63a 9,37

Brûlage 51 39,22b 13,40 60 63,33a 12,19 76 3,95c 4,38

Enfouissement et brûlage 51 3,92b 5,33 60 0b 0,00 76 18,42a 8,72

Niébé

Enfouissement 27 81,48a 14,65 23 47,83b 20,42 10 100a 0,00

Brûlage 27 18,52b 14,65 23 47,83a 20,42 10 0b 0,00

Enfouissement et brûlage 27 0a 0,00 23 4,35a 8,34 10 0a 0,00

Coton

Enfouissement 45 8,89a 8,32 3 0ab 0,00 6 50b 40,01

Brûlage 45 84,44a 10,59 3 100ab 0,00 6 33,33b 37,72

Enfouissement et brûlage 45 6,67a 7,29 3 0a 0,00 6 16,67a 29,82

Manioc Enfouissement 1 0a 0,00 0 . 19 21,05a 18,33

Brûlage 1 100a 0,00 0 . 19 78,95a 18,33

Arachide Enfouissement 3 100a 0,00 0 . 2 100a 0,00

EF : Effectif ; % : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de lettres différentes sont différents

significativement au seuil de 5%

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3.2.4. Ligneux pâturés par les bovins

Le Tableau V présente les ligneux pâturés par

les bovins dans les trois Communes. Ces

ligneux sont souvent fauchés par les bouviers

lorsqu’ils sont en hauteur (Figure 2). Au total,

38 espèces ligneuses ont été consommées par

les bovins sur les pâturages en saison sèche

dans les trois Communes investiguées. Parmi

celles-ci Afzelia africana (100 % à Kalalé et à

Nikki puis 88 % à N’Dali), Pterocarpus

erinaceus (93,40 % à Kalalé, 89,72 % à N’Dali

et 93,58 % à Nikki) et Khaya senegalensis

(89,62 % à Kalalé, 85,98 % à N’Dali et 99,08

% à Nikki) sont plus exploitées par les bovins.

Toutefois, Daniellia oliveri est

significativement (p<0,05) plus exploité par les

bovins de Kalalé (35,85 %) et Nikki (25,69 %)

que par ceux de N’Dali (14,95 %). Ces ligneux

sont rencontrés surtout dans les jachères à

N’Dali (94,55 %) et à Nikki (79,09 %) qu’à

Kalalé (50 %) et le long des cours d’eau

surtout à Kalalé (58,18 %) et à Nikki (54,55

%) qu’à N’Dali (24,55%). Le critère appétence

pour l’adoption de ces espèces a été évoqué par

95 %, 81,82 % et 76,36 % des éleveurs

respectivement de Nikki, N’Dali et Kalalé. Les

éleveurs de N’Dali (80 %) et de Nikki (79,09

%) donnent ces espèces à leurs animaux à

cause de leurs disponibilités en saison sèche.

Les éleveurs de N’Dali (40,91 %) prennent

plus compte de la capacité régénératrice des

arbres que les éleveurs de Kalalé (12,73 %) et

de Nikki (4,55 %). Par contre les éleveurs de

Nikki (41,82%) considèrent plus les propriétés

antiparasitaires de ces plantes que les éleveurs

de Kalalé (16,36%) et de N’Dali (5,45%).

Pendant la saison sèche, les animaux

parcourent en moyenne 11,24 km par jour à

Kalalé, 10,19 km à N’Dali et 9,91 km à Nikki.

Ces distances ne sont pas significativement

différentes entre les communes. À Kalalé et

Nikki, cette distance fait près du double de

celle parcourue en saison des pluies. Les

durées des pâturages sont en moyenne de 11,43

heures à Kalalé, 12 heures à Nikki et 10, 11

heures à N’Dali.

Figure 2 : Pâturage aérien en saison sèche chaude à Gnahoun dans l’Arrondissement

de Biro dans la Commune de Nikki

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Tableau V : Les ligneux pâturés par les bovins dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

Variables Kalalé (N=106) N'Dali (N=107) Nikki (N=109=)

% IC % IC % IC

Acacia nilotica 0,94a 1,84 0,00a 0,00 4,59a 3,93

Acacia Sieberiana 25,47a 8,29 27,10a 8,42 33,94a 8,89

Afzelia africana 100a 0,00 88,78b 5,98 100a 0,00

Albizia lebbeck 2,83a 3,16 0,00a 0,00 0,00a 0,00

Annona senegalensis 0,00a 0,00 2,80a 3,13 2,75a 3,07

Blighia sapida 0,00b 0,00 4,67a 4,00 0,00b 0,00

Bombax costatum 1,89a 2,59 1,87a 2,57 1,83a 2,52

Celtis integrifolia 0,00a 0,00 2,80a 3,13 0,00a 0,00

Crossopteryx febrifuga 0,00a 0,00 0,93a 1,82 0,00a 0,00

Daniellia oliveri 35,85a 9,13 14,95b 6,76 25,69a 8,20

Detarium microcarpum 0,00a 0,00 1,87a 2,57 0,00a 0,00

Ficus gnaphalocarpa 3,77ab 3,63 0,93b 1,82 6,42a 4,60

Flueggea virosa 0,94b 1,84 0,93b 1,82 10,09a 5,65

Gardenia ternifolia 2,83ab 3,16 3,73a 3,59 0,00b 0,00

Anogeissus leiocarpus 4,76a 4,55 0,00b 0,00 0,00b 0,00

Kaya senegalensis 89,62b 5,81 85,98b 6,58 99,08a 1,79

Leucaena leucocephala 2,83a 3,16 0,00a 0,00 0,92a 1,79

lophira lanceolata 2,83a 3,16 0,00a 0,00 0,00a 0,00

Mangifera indica 0,00b 0,00 4,67a 4,00 1,83ab 2,52

Margaritaria discoidea 0,94b 1,84 0,93b 1,82 12,84a 6,28

Melina arborea 0,00a 0,00 0,93a 1,82 0,00a 0,00

Oxytenanthera abyssinica 2,83a 3,16 0,00a 0,00 0,00a 0,00

Parkia biglobosa 0,94a 1,84 0,93a 1,82 0,92a 1,79

philenoptera laxiflora 30,19a 8,74 12,15b 6,19 16,51b 6,97

Piliostigma thonningii 0,00b 0,00 3,74a 3,60 0,00b 0,00

Prosopis africana 7,55a 5,03 0,93b 1,82 0,00b 0,00

Pterocarpus erinaceus 93,40a 4,73 89,72a 5,75 93,58a 4,60

Pterocarpus lucens 0,00a 0,00 1,87a 2,57 0,92a 1,79

Pterocarpus santalinoides 0,00a 0,00 0,00a 0,00 0,92a 1,79

Saba senegalensis 0,00a 0,00 2,80a 3,13 0,00a 0,00

Securidaca longipedunculata 5,66b 4,40 0,93c 1,82 14,68a 6,64

Sterculia setigera 0,94a 1,84 0,00a 0,00 0,00a 0,00

Stereospermum kunthianum 18,87a 7,45 14,02a 6,58 22,94a 7,89

Strychnos spinosa 5,66a 4,40 1,87ab 2,57 0,00b 0,00

Terminalia avicennioides 2,83ab 3,16 5,61a 4,36 0,00b 0,00

Terminalia spp 0,00a 0,00 2,80a 3,13 2,75a 3,07

Vitellaria paradoxa 1,89a 2,59 7,48a 4,98 1,83a 2,52

Vitex doniana 4,72ab 4,04 0,93b 1,82 8,26a 5,17

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de lettres

différentes sont différents significativement au seuil de 5%

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3.2.5. Réserves fourragères, sous-produits agro-alimentaires et compléments minéraux

valorisés par les éleveurs de bovins

Le Tableau VII présente la disponibilité des

pâturages naturels dans les Communes de

Kalalé, N’Dali et Nikki. Les pâturages naturels

ne sont pas disponibles toute l’année. Ces

pâturages se raréfient pendant la saison sèche

chaude pour 78,10% des éleveurs de Kalalé et

68,18% pour ceux de Nikki et toute la saison

sèche pour tous les éleveurs enquêtés à N’Dali.

Pour traverser cette période de déficit, une

proportion importante des éleveurs des

Communes de Kalalé (70,91%) et de Nikki

(71,82%) contre une faible proportion

d’éleveurs de N’Dali (8,18%) font des réserves

fourragères (Figure 3 Tableau VI) qui sont

utilisées en complément au pâturage naturel.

Ces réserves sont souvent distribuées

seulement aux animaux les plus vulnérables

tels que les veaux et leur mère et les animaux

malades.

Figure 3 : Une réserve de Panicum maximum et de fanes de niébé à Gnonkourakali de à Nikki

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Tableau VI : Les réserves alimentaires dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

Variables

Communes

Kalalé N'Dali Nikki

EF % IC EF % IC EF % IC

Réserves

alimentaires

Oui 110 70,91a 8,49 110 8,18b 5,12 110 71,82a 8,41

Forme de réserve

Paille 86 2,33a 3,19 9 11,11a 20,53 80 5a 4,78

Foin 86 3,49b 3,88 9 55,56a 32,46 80 2,5b 3,42

Fanes 86 76,74b 8,93 9 33,33c 30,80 80 92,5a 5,77

Période

d'utilisation

Saison sèche froide 75 6,67a 5,65 4 0ab 0,00 78 0b 0,00

Saison sèche chaude 75 81,33a 8,82 4 25a 42,44 78 66,67a 10,46

Début saison pluvieuse 75 4a 4,43 4 0a 0,00 78 1,28a 2,49

Toute Saison sèche 75 8b 6,14 4 75a 42,44 78 32,05a 10,36

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; EF : Effectif ; les pourcentages de la même ligne suivis de lettres différentes sont différents

significativement au seuil de 5%.

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RISA. Vol2, N°03,2019 60

Trois types de réserves fourragères ont été

identifiés à savoir les fanes d’arachide et de

niébé, le foin de Panicum maximum et les

pailles de sorgho et de maïs (Tableau VI). À

Nikki les réserves fourragères sont constituées

surtout de fanes (92,5 %) contre 76,74% à

Kalalé et 33,33% à N’Dali. Les foins sont plus

adoptés et conservés (p˂0,05) à N’Dali

(55,56%) alors que cette pratique est marginale

à Kalalé (3,49 %) et à Nikki (2,5 %). La

majorité des éleveurs de Kalalé (81,33 %) et de

Nikki (66,67 %) ont déclaré distribuer les

résidus de récolte conservés pendant la saison

sèche chaude que ceux de N’Dali (25 %).

Toutefois, la majorité des éleveurs de N’Dali

(75 %) servent les résidus de récolte à leurs

animaux durant toute la saison sèche

contrairement à Kalalé (8 %) et à Nikki (32

%). On retient que les résidus de cultures ne

sont pas beaucoup valorisés par les bovins en

saison sèche froide et en début de la saison

sèche.

Au total, quatre sous-produits agricoles sont

valorisés par les éleveurs pour l’alimentation

des bovins. Il s’agit surtout des épluchures

d’igname utilisées à Kalalé (69,12 %) et à

Nikki (71,43 %), des épluchures de manioc

utilisées uniquement à Nikki (50 %) et à Kalalé

(50 %), des sons de maïs (25,68 %) et de

sorgho (26,39 %) qui sont plus utilisés dans la

Commune de Kalalé contre seulement 3,13 %

et 1,94 % à N’Dali et 1,27 % et 0 % à Nikki).

Par ailleurs, quelle que soit la Commune, les

sons sont plus utilisés pour l’alimentation des

ovins que des bovins (Tableau VIII).

La principale source de minéraux utilisée est le

chlorure de sodium (Tableau IX). Le sel est

associé soit aux écorces ou aux feuilles

d’arbres (Kalalé 65,45% et N’Dali 96,36%)

soit au son de Sorgho (Nikki 66,36%, Kalalé

15,45%). Cette forme de combinaison n’est pas

utilisée par les éleveurs de N’Dali.

L’utilisation de la pierre à lécher est faible,

mais elle n’est pas inexistante. Elle concerne

que 5,45 %, 1,82 % et 8,18 % des éleveurs

respectivement de Kalalé, N’Dali Nikki. De

même, l’association « Sel+ potasse » est peu

utilisée, mais avec une différence significative

entre les Communes de Nikki (13,64%) et

N’Dali (1,82%) contre (7,27%) dans la

Commune de Kalalé. Notons que le sel de

cuisine seul est distribué par une minorité des

éleveurs de Kalalé (6,36%) et de Nikki

(0,91%).

Tableau VII : Accès et disponibilité des pâturages naturels dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de

Nikki

Variables

Communes

Kalalé (N=110) N'Dali (N=110) Nikki (N=110)

% IC % IC % IC

Pâturages

naturels

Accès difficile 92,73b 4,85 2,73c 3,05 99,09a 1,77

Indisponible toute l'année 99,09a 1,77 89,09b 5,83 99,09a 1,77

Période

d'insuffisance

Saison sèche froide 10a 5,61 0b 0,00 13,64a 6,41

Saison sèche chaude 78,18a 7,72 0b 0,00 68,18a 8,70

Début Saison pluvieuse 0,91a 1,77 0a 0,00 0a 0,00

Fin saison pluvieuse 0,91a 1,77 0a 0,00 0a 0,00

Toute Saison sèche 10b 5,61 100a 0,00 18,18b 7,21

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de

lettres différentes sont différents significativement au seuil de 5%

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Tableau VIII : Utilisation des sous-produits agro-alimentaires dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki.

Variables Communes

Kalalé N'Dali Nikki

EF % IC EF % IC EF % IC

Son de maïs

Alimentation bovins 74 25,68a 9,95 96 3,13b 3,48 79 1,27b 2,47

Alimentation ovins 74 39,19a 11,12 96 5,21c 4,45 79 20,25b 8,86

Alimentation caprins 74 9,46a 6,67 96 0b 0,00 79 6,33a 5,37

Alimentation volailles 74 2,7ab 3,69 96 0b 0,00 79 5,06a 4,83

Vente 74 0a 0,00 96 3,13a 3,48 79 2,53a 3,46

Son du

sorgho

Alimentation bovins 72 26,39a 10,18 103 1,94b 2,66 78 0b 0,00

Alimentation ovins 72 38,89a 11,26 103 8,74c 5,45 78 20,51b 8,96

Alimentation caprins 72 9,72a 6,84 103 0b 0,00 78 6,41a 5,44

Alimentation volailles 72 2,78ab 3,80 103 0a 0,00 78 5,13b 4,90

Vente 72 0a 0,00 103 0a 0,00 78 2,56a 3,51

Epluchure de

manioc

Alimentation bovins 6 50a 40,01 1 0a 0,00 18 50a 23,10

Alimentation ovins 6 33,33a 37,72 1 0a 0,00 18 0a 0,00

Vente 6 0a 0,00 1 0a 0,00 18 27,78a 20,69

Epluchure

d'igname

Alimentation bovins 68 69,12a 10,98 63 0b 0,00 70 71,43a 10,58

Alimentation ovins 68 14,71a 8,42 63 1,59b 3,09 70 5,71ab 5,44

Alimentation caprins 68 5,88a 5,59 63 0a 0,00 70 0a 0,00

Vente 68 1,47a 2,86 63 4,76a 5,26 70 7,14a 6,03

Son de soja

Alimentation bovins 4 100a 0,00 2 50a 69,30 6 0a 0,00

Alimentation ovins 4 0a 0,00 2 0a 0,00 6 66,67a 37,72

Vente 4 0a 0,00 2 50a 69,30 6 33,33a 37,72

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; EF : effectif ; les pourcentages de la même ligne suivis de lettres différentes sont différents

significativement au seuil de 5%.

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Tableau IX: Les types de minéraux donnés aux animaux dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de

Nikki

Communes

Variables Kalalé (N=110) N'Dali (N=110) Nikki (N=110) % IC % IC % IC

Sel + écorce/feuille d'arbre 65,45b 8,89 96,36a 3,50 10,91c 5,83

Pierre à lécher 5,45ab 4,24 1,82b 2,50 8,18a 5,12

Sel +Potasse 7,27ab 4,85 1,82b 2,50 13,64a 6,41

Sel +son de Sorgho 15,45b 6,75 0c 0,00 66,36a 8,83

Sel de cuisine 6,36a 4,56 0b 0,00 0,91b 1,77

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance. Les pourcentages de la même ligne suivis de

lettres différentes sont différents significativement au seuil de 5%.

3.2.6. Abreuvement des bovins

Les sources d’approvisionnement d’eau pour le

bétail rapportées par les éleveurs sont les

retenues d’eau, les puits ou forage et des

rivières ou des marigots (Figure 4, Tableau X).

À Kalalé, les bovins sont abreuvés dans les

rivières (50 %) que dans les retenues d’eau

(26,36 %) et les puits (22,73 %). Par contre, à

N’Dali et à Nikki, les retenues d’eau sont les

plus utilisées. La proportion d’éleveurs qui

utilisent cette source à Nikki (60,91 %) est

significativement plus élevée que celle de

N’Dali (30,64 %). Les bovins ont plus accès

aux rivières ou aux marigots à N’Dali (33,64

%) et à Nikki (22,73 %).

La rareté de l’eau en saison sèche régule la

fréquence d’abreuvement des bovins. Trois

fréquences sont enregistrées : une fois, deux

fois et trois fois par jour. En moyenne, les

éleveurs abreuvent leurs bétails deux fois par

jour (88,18 % à Kalalé, 66,36 % à Nikki et

51,89 % à N’Dali). Dans le même temps,

d’autres éleveurs abreuvent leurs bovins

seulement une fois par jour notamment les

éleveurs de la Commune de Kalalé.

L’abreuvement des bovins 3 fois par jour ne

concerne que 2,83 % des éleveurs de Kalalé et

0,91 % des éleveurs de Nikki. Aucun des

éleveurs enquêtés dans la Commune de N’Dali

n’abreuve les bovins trois fois par jour en

saison sèche.

Figure 4 : Abreuvement des bovins dans la retenue d’eau de Ganrou dans l’Arrondissement de

Sérékali dans la Commune de Nikki

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Tableau X: Abreuvement des bovins dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

Variables

Communes

Kalalé N'Dali Nikki

EF % IC EF % IC EF % IC

Source

d'abreuvement

en saison

sèche

Barrage 110 26,36b 8,23 110 38,18b 9,08 110 60,91a 9,12

Puits /Forage 110 22,73ab 7,83 110 28,18a 8,41 110 16,36b 6,91

Rivière/Marigot 110 50a 9,34 110 33,64b 8,83 110 22,73b 7,83

A la maison 110 0,91a 1,77 110 0b 0,00 110 0b 0,00

Fréquence

d'abreuvement

en Saison

sèche

1 fois 106 45,28a 9,48 110 11,82b 6,03 110 32,73a 8,77

2 fois 106 51,89b 9,51 110 88,18a 6,03 110 66,36b 8,83

3 fois 106 2,83a 3,16 110 0a 0,00 110 0,91a 1,77

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de

lettres différentes sont différents significativement au seuil de 5%.

3.3. Transhumance

La transhumance est adoptée par la majorité

des éleveurs des Communes enquêtées mais à

des proportions variées, soit 51,09 % à Kalalé,

45,09 % à N’Dali et 61,82 % à Nikki. Cette

pratique est significativement plus observée

(p˂0,05) à Kalalé qu’à N’Dali. Les éleveurs

transhumants sont donc plus nombreux que les

éleveurs sédentaires. En général, ce sont les

bouviers qui choisissent les zones de

transhumance (85,58% à Kalalé, 79% à N’Dali

contre 59,26% à Nikki) et, rarement les

propriétaires des animaux (7,69% à Kalalé,

11% à N’Dali contre 15,75% à Nikki). La

principale raison qui motive le choix des zones

de transhumance est la disponibilité du

pâturage (89,09 à Kalalé et 98,18% à N’Dali et

à Nikki). Ensuite vient la disponibilité d’eau

(80,91% à Kalalé ; 76,36% à Nikki contre

seulement 11% à N’Dali). L’accessibilité facile

aux pâturages est un critère de choix pour les

éleveurs de Kalalé (30,91 %) et Nikki (15,45

%), mais pas de N’Dali (0 %).

Pendant la saison sèche, les éleveurs prennent

départ pour la transhumance dans les mois de

décembre (40,35 % à Kalalé, 22 % à N’Dali et

27,91 % à Nikki), janvier (28,07 % à Kalalé,

12 % à N’Dali et 48,84 % à Nikki) et février

(31,58 % à Kalalé, 41 % à N’Dali et 18 % à

Nikki). Par contre en novembre et en octobre

les éleveurs ne partent pratiquement pas en

transhumance. Le retour de transhumance est

beaucoup plus observé au cours des mois

d’avril (52,63 % à Kalalé, 65,12 % à Nikki) et

de mai (38,6 % à Kalalé, 60 % à N’Dali et

11,63 % à Nikki) que les mois de mars, juin et

août. En saison des pluies, les mois de départ

en transhumance sont les mois de juillet (50 %

à Kalalé, 100 % à Nikki) et août (50 % à

Kalalé, 100 % à N’Dali) puis les mois de

novembre et de décembre pour le retour

(Tableau XI).

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Tableau XI : La transhumance dans les Communes de Kalalé, N’Dali et de Nikki

% : pourcentage ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de lettres différentes sont différents significativement au

seuil de 5%.

Variables

Communes

Kalalé N'Dali Nikki

EF % IC EF % IC EF % IC

Transhumance Oui 110 51,09ab 9,34 110 45,09b 9,34 110 61,82a 9,08

Qui choisit les zones de

parcours

Bouvier 57 85,58a 6,75 50 79a 7,30 68 59,26b 9,27

Propriétaire du troupeau 57 7,69a 5,12 50 11a 6,02 68 15,74a 6,87

Propriétaire+ Bouvier 57 6,73c 4,82 50 10a 7,30 68 25b 8,17

Motivation du choix

Disponibilité eau 57 80,91a 7,34 50 11b 6,02 68 76,36a 7,94

Disponibilité pâturage 57 89,09a 5,83 50 98,18a 2,50 68 98,18a 2,50

Accès facile 57 30,91a 8,64 50 0c 0,00 68 15,45b 6,75

Mois départ

transhumance en saison

sèche

Janvier 57 28,07b 11,67 50 12c 0,00 43 48,84a 14,94

Février 57 31,58ab 12,07 50 41a 12,05 43 18,6b 11,63

Octobre 57 0b 0,00 50 17a 11.2 43 2,33b 4,51

Novembre 57 0a 0,00 50 3a 4,77 43 2,33a 4,51

Décembre 57 40,35a 12,74 50 22a 2,22 43 27,91a 13,41

Mois retour

transhumance en saison

sèche

Mars 57 1,75b 3,40 50 25a 13,02 43 4,65b 6,29

Avril 57 52,63a 12,96 50 0b 00 43 65,12a 14,25

Mai 57 38,6b 12,64 50 60a 13,14 43 11,63c 9,58

Juin 57 5,26b 5,80 50 10ab 8,28 43 18,6a 11,63

Août 57 1,75b 3,40 50 15,5a 10,52 43 0b 0,00

Départ transhumance en

saison pluvieuse

Juillet 14 50a 26,19 5 0a 00 1 100a 0,00

Août 14 50a 26,19 5 100a 0,03 1 0a 0,00

Retour transhumance en

saison pluvieuse

Novembre 14 71,43a 23,66 5 - - 1 100a 0,00

Décembre 14 28,57b 23,66 5 100a 0,03 1 0 0,00

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4. Discussion

4.1. Statut social des éleveurs

À l’issu de cette étude, il ressort que l’élevage

des bovins occupe une place importante dans

l’levage pour les éleveurs des trois Communes.

Ceci est vérifié par les travaux de Djenontin et

al. (2004) sur la gestion des ressources

pastorales dans les départements de l’Alibori et

du Borgou au nord Bénin. Ces études ont

montré que l’élevage bovin est le plus

important des élevages dans les départements

de l’Alibori et du Borgou au Bénin. L’élevage

bovin est pratiqué majoritairement par les

Peulhs à l’issue de nos enquêtes. L’importance

des Peulhs dans l’élevage des bovins a été

documentée par les travaux de Djenontin et al.

(2004) ; de Alkoiret et al. (2009) sur la

typologie des élevages bovins de la Commune

de Gogounou ; de Kiema et al. (2012) sur les

stratégies d’exploitation du fourrage par les

éleveurs en zone sahélienne ; et de Somda et

al. (2004), en Guinée-Bissau qui soulignent

que les peulhs occupent une proportion de

96,2% des éleveurs en moyenne. Tous les

éleveurs enquêtés associent l’élevage à

l’agriculture comme le souligne également les

travaux de Alkoiret et al. (2009). Tous ces

éleveurs produisent des cultures telles que le

maïs, le sorgho, l’igname, le soja, le mil, le

niébé, le coton, le riz l’arachide, le manioc et

du fourrage. Le choix de ces cultures par les

éleveurs est dû au fait que les résidus issus de

ces cultures sont utilisés par ces derniers pour

alimenter leurs animaux. L’effectif moyen de

bovin détenu par éleveurs dans notre étude est

inférieur à celui obtenu par Youssao et al.

(2013) qui était de 57 dans l’Alibori, 83 dans

l’Atacora et 63 dans le Borgou contre un

effectif moyen de 78±56 têtes obtenues dans la

Commune de Gogounou par Alkoiret et al.

(2009).

4.2. Alimentation des bovins

Les ressources fourragères sont constituées par

les herbaceaes, les arbres fourragers et les

résidus de récolte. Ces résultats sont analogues

à ceux trouvés par Djenontin et al. (2004) lors

de son étude diagnostic sur la gestion des

ressources pastorales dans les Départements de

l’Alibori et du Borgou au nord Bénin. Dans les

trois Communes, l’alimentation des bovins est

basée principalement sur l’utilisation du

pâturage naturel suivi de la valorisation des

résidus et sous-produits de récolte. Ces

résultats en accord avec ceux de Youssao et al.

(2013) dans le même Département ; de

Djenontin (2010) et de Alkoiret et al. (2009)

dans les Départements de l’Alibori et du

Borgou.

4.2.1. Ligneux fourragers

Il ressort des enquêtes que 67 espèces

fourragères sont valorisées pour affourager les

bovins. Les ligneux fourragers représentent la

catégorie la plus importante (56,72 %) suivie

des herbaceas (31,34 %) et des résidus de

récoltes (11,94 %). Les ligneux comme source

importante dans l’alimentation du bétail est a

été documenté par plusieurs auteurs (Fall

Toure, 1993; Kone et al., 1987; Mebirouk-

Boudechiche et al., 2014; Njidda et Ikhimioya,

2010; Skerman, 1982; Toutain, 1980). Le

nombre élevé de ces ligneux confirme leurs

rôles importants dans l’alimentation des

bovins. En effet, dans les terres de parcours,

l’arbre et l’arbuste jouent plusieurs rôles dont

les fonctions de pâturage aérien Njidda et

Ikhimioya (2010), afin de pallier le caractère

aléatoire, instable et saisonnier du tapis

herbacea constituant ainsi la principale source

de fourrages verts pour les bovins en saison

sèche (Sarr et al., 2013; Sinsin et al., 1989).

Parmi les ligneux recensés, Afzelia africana,

Pterocarpus erinaceus et Khaya senegalensis

représentent les espèces les plus appétées par

les animaux. Ces résultats sont similaires à

ceux trouvés par Silue et al. (2014) dans la

région du PORO en Côte d’Ivoire et Sèwadé et

al. (2016) dans la zone Soudano-Guinéenne du

Bénin. Le choix des espèces ligneuses dans

l’alimentation des bovins est régi par deux

principaux critères à savoir l’appétence et la

disponibilité en saison sèche. Ces résultats sont

semblables à ceux trouvés par Silue et al.

(2014). Nos résultats révèlent également que

l’utilisation des ligneux comme fourrages

aériens est optimale en saison sèche. Ce

résultat est conforme à celui trouvé par Bechir

et Kabore-Zoungrana (2012), dans la zone

soudanienne du Tchad.

4.2.2. Herbaceaes fourragères

Les herbaceaes recensées sont constitués de

76,19 % des graminées. Cette prédominance

des graminées dans l’alimentation fourragère a

été également observée par Yameogo et al.

(2013) au Burkina. En effet, toute la flore

fourragère herbaceae rencontrée était dominée

par les graminées sur tous les sites investigués

par ces auteurs. Ceci fut récemment confirmé

dans les travaux de Samandoulgou et al.

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(2019) qui confirma à nouveau que les

graminées dominent largement la composition

floristique des herbacées fourragères. De plus,

la teneur élevée de ces graminées montre la

capacité de ces pâturages à couvrir les besoins

alimentaires des bovins pour leur assurer une

bonne croissance. Les aires de pâtures varient

des saisons pluvieuses aux saisons sèches. En

effet, les résultats de Djenontin et al. (2004)

dans les départements de l’Alibori et le Borgou

confirment qu’en saison pluvieuse les éleveurs

font pâturer les bovins dans les jachères et aux

bords des routes et dans une moindre mesure

dans les bas-fonds, les forêts et le long des

cours d’eau ; toutefois en saison sèche, les

champs, les bas-fonds et les jachères sont

beaucoup plus pâturés par les bovins. Dans la

Commune de Nikki, les forêts ne font pas objet

de site de pâture. Ceci représente un atout pour

la conservation des ressources naturelles par

rapport aux autres milieux d’études. Notons

aussi que dans la présente étude, une

proportion non négligeable d’éleveurs enquêtés

pratique la culture fourragère. Ces superficies

sont en moyenne plus importantes à Kalalé et à

Nikki. Toutefois, les superficies emblavées

pour la production de fourrage restent très

faibles lorsqu’elles sont rapportées à l’effectif

des animaux et à la capacité de charge de ces

parcelles. Il convient de noter que l’adoption

de la pratique des cultures fourragères n’est

pas encore une réalité chez les éleveurs bovins

du nord est. Les services d’encadrement

technique doivent encore faire des efforts dans

ce sens afin d’assurer une bonne alimentation

aux ruminants dans un contexte de changement

climatique.

4.2.3. Résidus de récolte

Les stratégies des éleveurs de bovins pour

pallier au déficit fourrager en saison sèche

concernent entre autres l’utilisation des

produits et sous-produits agricoles. Après les

récoltes, l’alimentation des animaux est surtout

constituée des résidus de récoltes tels que les

tiges et les feuilles de maïs, de sorgho et de

mil, le coton, le soja et le manioc, les fanes de

niébé, d’arachide. L’utilisation des tiges de

sorgho, de mil, des fanes d’arachide et de niébé

est une pratique très courante dans

l’alimentation des bovins en saison sèche selon

les travaux de Dugué (1985) sur l'utilisation

des résidus de récolte au Burkina Faso. Thys et

al. (1986) ont aussi rapporté l’utilisation des

mêmes résidus de récolte dans l’alimentation

des bovins au Cameroun. Des résultats

similaires ont été rapportés par Youssao et al.

(2013) dans la zone soudanienne du Bénin et

par Djenontin (2010). Les pailles de maïs sont

peu valorisées par les bovins dans leur

alimentation selon notre étude. Ceci concorde

avec les résultats trouvés par Youssao et al.

(2013) qui stipule que seule la moitié des

éleveurs utilisent les pailles de maïs pour

l’alimentation des bovins en période de

soudure. Par contre les études de Autfray et al.

(2012) affirment plutôt que les pailles de maïs

constituent la ressource en résidus de récolte la

plus recherchée pour l’alimentation du bétail

dans ses travaux sur l’usage des résidus de

récolte et la gestion intégrée de la fertilité des

sols au Mali-Sud. L’usage des sous-produits

pour l’alimentation des bovins est une méthode

efficace de valorisation des résidus de récolte.

On assiste ainsi à une intégration agriculture-

élevage qui est fréquemment évoquée comme

une des meilleures solutions prometteuses au

déclin de la fertilité des sols et des pertes de

productivité dans des systèmes de cultures

intensives en Afrique de l’Ouest (Dugué et

Ngoutsop, 2004; Dugué et al., 2004). Ils

soutiennent qu’un modèle de production

s’appuyait sur la traction animale, les cultures

fourragères et l’élevage bovin seraient

efficaces pour l’amélioration des performances

des exploitations agricoles. En effet, pendant

que les résidus des cultures sont valorisés par

les bovins, les déjections de ces derniers

rehaussent la productivité agricole en

intensifiant les nutriments qui améliorent la

fertilité des sols, réduisant l’usage des engrais

chimiques. Les éleveurs de bovins font

beaucoup plus de réserve des fanes de

légumineuses dans les Communes de Nikki et

de Kalalé contrairement aux éleveurs de la

Commune de N’Dali qui font des réserves de

foin de graminées. La disponibilité des fanes

dans ces Communes est peut être due à la

pratique de la culture de l’arachide dans ces

localités. Malgré leur bonne disponibilité, le

son de maïs et de sorgho sont moins valorisés

pour l’alimentation des bovins toutefois ils

sont beaucoup plus utilisés pour alimenter les

petits ruminants et les volailles.

4.2.4. Distance et durée de pâture

Les distances parcourues par les animaux à la

recherche de fourrage en saison sèche est le

double qu’en saison pluvieuse à cause de la

raréfaction des ressources alimentaires pendant

cette période. Ces distances sont supérieures à

celles rapportées par Koura et al., (2013) dans

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les élevages périurbains de bovin qui est de

3,15 km en saison pluvieuse et 4,56 km en

saison sèche. Le temps passé au pâturage est

plus long en saison sèche qu’en saison

pluvieuse en raison des longues distances

parcourues pendant cette période. Toutefois

ces durées sont plus longues que celles

rapportées par Dehoux et Hounsou-Ve (1993)

au Nord-Est du Bénin qui est de 8 heures par

jour en saison sèche et 6 heures en saison des

pluies. Cet écart peut s’expliquer par la

réduction de l’offre fourragère du fait de

l’augmentation des superficies cultivables.

D’après les travaux de Djenontin (2010) dans

le nord-est du Bénin, les mouvements des

troupeaux bovins, quel que soit le lieu, sont

conditionnés par la pression foncière, par les

utilisateurs concurrents des ressources et de

l'espace (chasseurs, exploitants forestiers, etc.).

Les éleveurs organisent alors les mouvements

de leurs troupeaux bovins par rapport à leur

campement de base ou à leur campement

saisonnier et par rapport aux zones de culture

du terroir villageois. Les parcours des animaux

ainsi construits sont très flexibles et variables.

4.3. Transhumance

La transhumance constitue non seulement un

moyen d’adaptation des éleveurs locaux aux

conditions climatiques, mais aussi un moyen

de garantir la sécurité alimentaire aux

animaux. Elle est une pratique coutumière

spécifique aux peuples peulhs selon Atchy

(1976) et, elle se pratique au Bénin

majoritairement par les peulhs nationaux selon

Lesse et al. (2015). Leur résultat est en accord

avec ceux obtenus dans cette étude, car la

majorité des éleveurs de Nikki, de Kalalé et de

N’Dali pratique la transhumance. Par contre

cela contredit les résultats de Houehanou et al.,

(2008) qui rapportent que seulement 11% des

éleveurs situés dans la périphérie de la Djona

toujours dans le Nord-Est du Bénin pratique la

transhumance. Cependant nous avons noté une

forte proportion d’éleveurs sédentaires à

Kalalé.

En général, il suffisait aux éleveurs

d’emprunter les couloirs habituels de

transhumance, le long desquels des ressources

pastorales suffisantes permettaient d’effectuer

le trajet en toute sécurité (Paris, 2002). Mais

dans ces Communes, les couloirs de

transhumance sont orientés en fonction de la

disponibilité en fourrage des pâturages et des

cours d’eau selon cette étude. Ceci pourrait se

justifier par une raréfaction et une dégradation

des ressources naturelles des parcours

habituels de transhumance selon (Convers,

2002) qui a réalisé une étude sur l’état des

lieux spatialisés de la transhumance dans la

zone périphérique au Parc national du W. En

effet, cette raréfaction pourrait être due à

l’émergence de la culture cotonnière dans le

Borgou et l’Alibori avec pour corollaire

l’augmentation des terres cultivables et donc

probablement la réduction des aires de pâture

(Gibigaye, 2008; Djenontin et al., 2003). Il y a

une similarité entre les résultats de cette étude

et ceux de Kagoné et al. (2006); (Babatounde

et al., 2011) qui ont trouvé que les

mouvements des transhumants se faisaient à la

recherche de pâturage et d’eau dans les terroirs

riverains du PARC W.

5. Conclusion

L’étude sur la stratégie d’alimentation et de

gestion des ressources alimentaires dans les

élevages bovins des Communes de Nikki,

Kalalé et N’Dali a permis de comprendre que

l’alimentation des bovins est basée

essentiellement sur les ressources naturelles.

Les animaux sont nourris avec des herbacées

naturelles en saison d’abondance fourragère et

avec des résidus de récolte et des ligneux

pendant saison sèche. Les résidus de récoltes

stockés sont destinés prioritairement aux

animaux faibles et aux petits ruminants. Les

durées de parcours sont plus longues en saison

sèche et le choix des itinéraires de parcours est

influencé par la disponibilité en fourrages et en

eau. Des approches de vulgarisation des

cultures fourragères sont effectuées par les

structures d’accompagnement pour minimiser

les recherches de pâturages qui se font de plus

en plus rare. Toutefois, l’adoption des

pratiques telles que l’installation des cultures

fourragères et des réserves d’aliment n’est pas

encore une réalité dans les exploitations

bovines de Borgou est.

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