statique des normes comptables et dynamisme des tic : des
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Revue africaine de management - African management review ISSN : 2509-0097
VOL.5 (1) 2020 (PP.1-16)
http://revues.imist.ma/?journal=RAM
Statique des normes comptables et dynamisme des TIC : des utilisateurs en quête de conventions par l'alchimie du plan de comptes
SYSCOHADA
DAGOU HERMANN WENCESLAS DAGOUa, DIARRA SEIBOU
b,
a Docteur en Sciences de Gestion, CREMIDE, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire b Doctorant en Sciences de Gestion, LARGE, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
Résumé
La fracture numérique tant décriée, loin d’être totalement résorbée, a été réduite de façon significative dans les
États membres du SYSCOHADA ces dernières années. Le développement des TIC a engendré de nouvelles
opérations telles que, la monnaie électronique, les recharges téléphoniques, les bonus sur le e-commerce. La
gestion comptable des utilisateurs n’a pas échappé à cette influence. Mais la normalisation récente du plan de
comptes SYSCOHADA, semble faire émerger des incongruences d’inadaptation de compte à la nature des
opérations et d’homogénéisation d’opérations répétitives relative aux TIC. Pour mieux appréhender ces
situations, cette recherche veut montrer les mécanismes conventionnels d’adaptation mise en œuvre par les
utilisateurs du plan de comptes SYSCOHADA. L’administration d’un questionnaire analysé par une analyse
factorielle des composantes a été effectuée. Les résultats montrent des situations illustratives de bricolage
comptable laissant émerger quatre cadrans comme conditions de normalisation sur le plan de comptes
SYSCOHADA. Un premier groupe considère le plan de comptes comme des modalités qu’ils peuvent négocier
en restant dans la limite de l’acceptable. Le second groupe estime qu’il peut créer de nouveau compte, justifié
par l’incapacité du plan de comptes SYSCOHADA à se donner explicitement des références communes. Ces
utilisateurs semblent mettre en place une sorte de convention comptable autorégulant.
Mots clés : Utilisateurs, Plan de comptes SYSCOHADA, normalisation, TIC, Convention
Abstract
The much-criticized digital divide, far from being completely resolved, has been significantly reduced in the
SYSCOHADA Member States in recent years. The development of ICT has led to new operations such as
electronic money, telephone reloads, e-commerce bonuses. The accounting management of users has not escaped
this influence. However, the recent normalization of the SYSCOHADA plan of accounts seems to reveal
incongruities of inadequacy of account to the nature of operations and of homogenization of repetitive operations
relating to ICT. To better understand these situations, this research aims to show the conventional adaptation
mechanisms implemented by users of the SYSCOHADA account plan. The administration of a questionnaire
analyzed by a factor analysis of the components was carried out. The results show illustrative situations of
accounting DIY allowing four dials to emerge as normalization conditions on the SYSCOHADA chart of
accounts. A first group considers the plan of accounts as terms that they can negotiate while remaining within the
acceptable limit. The second group considers that it can create a new account, justified by the inability of the
SYSCOHADA account plan to give itself explicit common references. These users seem to be implementing
some sort of self-regulating accounting policy.
Keys words : Users, SYSCOHADA Account Plan, Standardization, ICT, Convention
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1. Introduction
Les normes internationales selon Graz (2004, p. 241), appartiennent à l’infrastructure de la mondialisation. Les
organisations les utilisent pour faciliter les transactions et structurer leurs affaires internes ainsi que le monde qui
les entoure. La capacité des normes à structurer les relations entre organisations les rend particulièrement
appropriées pour étudier l’établissement de règles à la fois de manière empirique et conceptuelle. Dans la
perspective des études d'organisation, Brunsson et al. (2012, p. 614) entrevoient trois perspectives.
Premièrement, la normalisation des organisations concerne la manière dont les normes sont adoptées, diffusées,
mises en œuvre, évitées et modifiées au cours de leur mise en œuvre. Deuxièmement, la normalisation par les
organisations concerne le fait que la plupart des normes sont le produit d’organisations formelles. Enfin, la
normalisation peut être considérée comme une forme d'organisation en dehors de l’organisation formelle, donc
être perçues comme un mécanisme de gouvernance important sous-tendant de nombreux aspects de la société
contemporaine. Les récits de la littérature sur la normalisation traitent d'une différence intéressante. D'une part,
on détecte une multitude de normes qui pénètrent de nombreux aspects de la vie individuelle et organisationnelle
et d’autre part, les normes sont contestées et volatiles et ne deviennent des règles faisant autorité que dans
certaines conditions nécessitant des précisions supplémentaires (Cappelletti et al., 2015). Des milliers
d’organismes aux configurations très diverses établissent des spécifications techniques sur une base volontaire,
par l’association des professionnels de chaque secteur. Toutefois, les gouvernements continuent à définir la ligne
de partage entre normes volontaires et législation obligatoire, et à encadrer les conditions d’élaboration des
normes et de leur reconnaissance sur le territoire national.
La comptabilité étant un instrument et un objet de la mondialisation, de nombreuses initiatives ont été
prises au cours des dernières décennies pour rendre les normes comptables comparables au-delà des frontières
nationales, sous la pression de la montée des gouvernements du Nord, des institutions financières transnationales
(Degos et al., 2019). Dans la société africaine, après l'abandon du plan de 1957, du plan de l'Organisation
Commune Africaine et Malgache (OCAM) créé en 1970 pour adopter le système OHADA avec effet au 1er
janvier 2001, la comptabilité ne cesse de se refléter dans cette société, une évolution continue d'innovation et
d'adoption de ce système comptable (de 2001 à 2017). Il a traversé différentes étapes (en 2008, 2013, 2014, 2015
et 2017). Les initiatives du plan comptable OHADA sont saluées par certains pour ses avancées et critiquées par
d’autres pour des difficultés rencontrées dans son adoption et son application dans l’ensemble des États membres
(Bigou-Lare, 2004 ; Mayegle, 2014). Les pays membres de l'OHADA sont constitués de nombreuses structures
économiques, mais principalement de PME localisées sur l'étendue globale du territoire qui ne tiennent pas de
comptabilité écrite et formelle. Pourtant, elles constituent un tissu social de PME solidement tissé et bien réparti
dans les régions des pays permettent de maintenir les communautés sur place et de préserver l'équilibre des
cultures, de la stabilité en diffusant une certaine diversité (Charmes et al., 2018). La réalité des PME dans le
domaine de la comptabilité est que ces entreprises sont majoritaires dans le secteur informel, et la pratique de la
simple comptabilité des revenus et dépenses n'y est même pas assurée (Souleymanou et Degos, 2018).
L'adoption de la comptabilité OHADA révisée, dans un contexte social des PME comme décrit par
Latouche (1989) et Mhando et Kiggundu (2018), a dans ce sens trois significations distinctes. La première est
celle des comptes sociaux et juridiques qui doivent correspondre à la législation fiscale du pays où la société est
implantée. La seconde est celle des comptes au sens de la consolidation d'une entité ou d'un groupe, qui sont
publiés pour l'information de l'investisseur et qu'une autre entreprise partenaire doit connaître. La troisième est la
cohorte de bouleversements engendrés par les nouvelles technologies, tant informatique (digitalisation et
Enterprise Resource Planning (ERP)), que juridique (normes et standard). Selon Ngongang (2013),
l’appropriation des TIC dans les entreprises s’accompagne d’un changement organisationnel, mais assure au
système d’information comptable d’être efficace et efficient. Non seulement l’avènement de l’OHADA a
entraîné d’importantes mutations, mais l’espace OHADA lui-même est en pleine mutation sur le plan
économique et social. Les infrastructures socio-économiques se sont intensifiées progressivement dans la zone.
Dans un tel contexte, la comptabilité apparaît comme un point de tension entre les considérations économiques et
sociales e technologiques. Cette dernière a entrainé des ébauches faites sur les fondamentaux d’une
transformation digitale pour les entreprises africaines (Bampoky et Wade, 2017). En effet, dans une situation de
chrono-compétition, les entreprises africaines sont exclues des transactions qui se font à temps réel sur les
grandes places financières internationales. La comptabilité OHADA doit s’adapter à ce contexte et être à même
de fournir également des informations en temps réel pour l’effectivité des arbitrages nécessaires. Etzo et
Collender (2010) concluent que leur utilisation connaît d’ailleurs un véritable engouement sur le continent et la
fracture numérique tant décriée, loin d’être totalement résorbée, a été réduite au cours des dernières années de
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façon significative.
La gestion comptable des entreprises n’a pas échappé à l’influence des technologies, étant donné qu’elle
prend en compte les éléments matériels et immatériels (Ndjetcheu, 2012 ; Kitémo et Méreaux, 2016 ; Ndjetcheu,
2018). Le développement des TIC en plus des ERP a engendré de nouvelles opérations telles que, la monnaie
électronique, les recharges téléphoniques, les bonus d’appels, de connexion internet et de bonus de SMS. Dans le
quotidien des agents économiques, l’internet et le péage ont fait leur entrée créant ainsi de nouvelles charges. Les
commandes, la facturation et les paiements se font aujourd’hui en ligne. Ces éléments de contexte que
manipulent les utilisateurs, leur offrant la capacité d’apprécier une situation sans en connaître tous les éléments
avec certitude et de choisir la ligne de conduite acceptable puisque les normes professionnelles laissent une
latitude. Certains États comme la Côte d’Ivoire ont décidé de faire marche arrière par rapport à l’application du
SYSCOA révisé, parce que les utilisateurs réclamaient une analyse objective et prudente, fondée sur
l’expérience, la connaissance et une responsabilité envers ces trois significations distinctes. Pour Bampoky
(2019), on a plutôt une doctrine africaine d’inspiration française qui est l’œuvre de consultants étrangers et qui
ne garantit pas la prise en compte de toutes les spécificités culturelles. Ces derniers requièrent que les utilisateurs
du plan des comptes soient associés de par l’exercice de leurs jugements professionnels puisque la distinction
des compétences entre les organes de normalisation et les organes professionnels semble les exclure. Le
normalisateur de l’OHADA semble ne pas suffisamment consulter les utilisateurs de l’outil d’analyse des
comptes. La confusion des compétences entre les organes intervenant dans la normalisation comptable bloque
l’adaptation de la norme technique par les autochtones. Cette recherche veut comprendre quelles sont les attentes
des utilisateurs face au plan des comptes. Elle objective essentiellement d’identifier les attentes des utilisateurs,
menant à une réflexivité du plan de comptes SYSCOHADA.
2. Revue de la littérature
2.1. Les dynamismes de NTIC : alternative aux conventions comptables
Les états financiers de l’entreprise ont toujours été au cœur des décisions financières. Les partenaires de
l’entreprise exigent de ces documents comptables, une fiabilité matérialisant l’image exacte du patrimoine et
donnant la situation financière réelle. Pour répondre à cette exigence, les dirigeants ont besoin d’insister sur la
qualité et l’utilisation des outils de gestion.
2.1.1. Les besoins d’innovation des outils comptables
L’idée d’une percolation entre les technologies de l’information et logiques comptables fait aujourd’hui
consensus. Les ensembles technologiques qui se déploient dans les organisations seraient alors des constructions
sociales qui empruntent aux logiques comptables telles qu’elles sont conçues par les acteurs dans des contextes
donnés. Dans le même temps, la façon d’envisager les logiques comptables dans chaque contexte dépendrait en
grande partie des capacités offertes par les technologies disponibles. Des niveaux d’équipements que sont les
outils les plus courants : réseau local (LAN)*, messagerie électronique, Intranet/Extranet, sites web et échanges
de données informatisés (EDI) ; les bases de données et le progiciel de gestion (PGI ou ERP) (Bampoky et
Wade, 2017). On en est même arrivé au point où il ne serait plus concevable de faire de la comptabilité
aujourd’hui sans ce type d’outils (Sánchez‐ Rodríguez et Spraakman, 2012), soulignant ainsi la nécessité de
virtualisation de la comptabilité. Elle devient un impératif, car les outils physiques de la comptabilité ont
progressivement laissé la place aux outils mobiles et immatériels. Aujourd’hui, il est possible de suivre à
distance sa gestion comptable grâce aux TIC. Le plan de comptes quant à lui devient de plus en plus mobile à
l’image des outils comptables. Avant les ERP, les organisations disposaient d’applications informatiques dédiées
pour enregistrer, stocker et analyser l’activité des différentes fonctions. Il fallait régulièrement transférer les
données d’une application à l’autre où l’on déversait tous les mois les informations issues des stocks, des ventes,
de la production, etc. L’intérêt du champ pour les technologies s’est accru avec le développement des ERP et
leur intérêt dans le champ (Granlund et Malmi, 2002 ; Dechow et Mouritsen, 2005 ; Meyssonnier et Pourtier,
2006 ; Dechow et al., 2007 ; Sánchez‐ Rodríguez et Spraakman, 2012). Cette prégnance vient du fait que les
initiatives ERP comprennent quasiment toujours au départ la mise en place de fonctionnalités ou l’intégration de
modules opérationnels avec la comptabilité. En adoptant un ERP, les organisations cherchent à intégrer, au sein
d’une même architecture applicative toutes les données mobilisées par les différentes fonctions de l’entreprise.
* Acronyme anglais qui peut signifier : Local Area Network, en français réseau local, ce terme désigne un réseau
informatique local, qui relie des ordinateurs dans une zone limitée, par opposition au WAN (réseau étendu).
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Aujourd’hui, les analyses et écritures comptables sont schématisées et intégrées dans le système informatique de
l’entreprise. Toutes les opérations aboutissant aux écritures comptables se font en amont par les différents agents
(les commerciaux, les gestionnaires de stocks, les agents de comptoirs, les financiers). La tâche du comptable
quant à elle consistera à valider la comptabilisation par de simples clics. Pour cette tâche d’enregistrements et
celle d’ajouts de nouveaux schémas d’écritures, la possibilité est donnée au comptable de les effectuer en ligne à
travers une connexion internet. Ce qui caractérise la mobilité de son lieu d’intervention. C’est pourquoi
Bampoky et Wade (2017), affirme que l’usage progressif des progiciels de gestion intégrés par les entreprises de
l’espace OHADA fait évoluer, comme partout dans le monde, le temps en comptabilité et en substance le métier
de comptable ainsi que le paradigme de son enseignement. Abstraction faite d’une infrastructure
communicationnelle de faible qualité, d’un bas niveau de connectivité et d’une bande passante est faible de façon
générale, le mobile connaît dans les pays membres de l’OHADA un succès qui dépassent les prévisions les plus
optimistes (Friesen, 2016). La téléphonie mobile apparaît comme la porte de sortie, la technologie qui
permettrait, selon certains experts aux États africains de réaliser un saut technologique, leur permettant de brûler
les étapes pour accéder au développement et à la société de l’information. Ce nouveau média, qui de par sa
nature permet de briser la solitude humaine offre déjà à de nombreux Africains la possibilité d’accéder sans se
déplacer à leur compte bancaire, d’envoyer de l’argent et même d’opérer des achats tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur de leur pays. Cette floraison à la base du développement des activités du secteur de la
télécommunication, est profitable pour toutes les autres structures. En dépit des solutions qu’elle apporte dans la
production des informations comptables de façon rapide, la floraison des TIC semble impacter le plan de
comptes dans ces entités.
Dans le contexte du Burkina Faso, Hahn et Kibora (2008) expliquent certains schémas particuliers d'utilisation,
dans des sociétés encore adéquatement qualifiées de sociétés orales. La domestication conduit à une utilisation
partielle des possibilités techniques des dispositifs tout en transformant les téléphones portables en moyens de
communication socialement significatifs. Les petites et moyennes entreprises au Ghana ont montré une certaine
capacité à innover dans leurs pratiques commerciales en utilisant la téléphonie mobile. Essegbey et Frempong
(2011) montrent que l'innovation la plus évidente et la plus répandue est l'utilisation des téléphones mobiles pour
faciliter l'interaction avec les fournisseurs et les clients, permettant de réaliser des économies sur le transport.
Pour Afutu-Kotey et al. (2017), malgré le caractère informel des entreprises, elles ne peuvent être considérées
comme des entreprises de nécessité, indignes de soutien. Au contraire, beaucoup de jeunes entrepreneurs ont des
aspirations qui influencent leur désir de rester en affaires. Dans le contexte du Ghana, le processus d'innovation
dans l'accès aux services financiers, presque inexistante, exige des parties prenantes qu'elles jouent leurs rôles.
Dans le cas particulier des services financiers mobiles et les banques, les entreprises de téléphonie mobile, les
décideurs et les régulateurs doivent renforcer leurs rôles pour assurer le succès de l'innovation. En analysant
l'impact de la téléphonie mobile dans le secteur du tissage au Nigeria, Jagun et al. (2008) constatent qu'il existe
des moyens de réduire les coûts et les risques puis de gagner du temps, souvent en remplaçant les voyages. Mais
il trouve également un besoin continu de voyages et de réunions physiques en raison de problèmes de confiance,
d'intensité de la conception, d'inspection physique et d'échange, et de complexité de l'interaction. Un effet
d'économie des téléphones mobiles sur les processus de la chaîne d'approvisionnement peut donc coexister avec
l'enracinement des structures de la chaîne d'approvisionnement et une fracture concurrentielle croissante entre
ceux qui ont ou n'ont pas accès à la téléphonie. Boubakary et Moussa (2017) ont effectué une recherche sur
l’influence de l’introduction des TIC sur la gestion de l’information comptable et financière des PME au Tchad.
À partir d’une étude quantitative, il ressort que l’introduction des TIC influence positivement et
significativement le traitement de l’information comptable et financière.
2.1.2. Des situations d’ambiguïtés du plan de comptes pour les utilisateurs
La cartographie des comptes est un outil de travail du comptable. Cet instrument est énoncé dans l’Acte
Uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière comme le plan de comptes. Cet acte précise que
le plan de comptes est la liste méthodique des comptes créée et mise à la disposition des entités. Toutefois,
chaque entité compte tenu de ses besoins spécifiques et de ses caractéristiques particulières, adopte sa propre
codification plus analytique et suffisamment détaillée pour l’enregistrement d’opérations. Pour Feudjo (2010),
dans certaines situations concrètes, il peut y avoir différentes façons de les appliquer comme c’est le cas des
normes IFRS fondées sur des principes généraux. Ce qui risque de conduire à une fragmentation selon des lignes
sectorielles et progressivement diverger d’un pays à l’autre, et à la malédiction de Babel (Véron, 2007, p. 108).
Ces nouvelles opérations impliquent de nouveaux schémas d’écritures nécessitant un outil comptable adapté aux
réalités de l’environnement actuel de l’OHADA. Comme nécessité d’adaptation, les difficultés d’analyse de
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certaines opérations peuvent être présentées dans les cas suivants.
Les opérations de péage sont entrées dans le quotidien des entreprises de l’espace OHADA ces dernières années.
Elles sont devenues récurrentes dans celles qui détiennent dans leur patrimoine le matériel de transport
automobile utilisant les installations à péage et dans les entreprises de transport de personnes ou de marchandises
qui exploitent ces infrastructures. Pour ce faire, un numéro de compte dédié aux charges de péage devrait être
inséré dans le plan de comptes OHADA, ce qui semble ne pas être le cas. De plus l’analyse des opérations de
péage soulève un problème de compte de charge par nature. S’agit-il d’un achat de prestations de services, d’une
location (de route ou de pont), ou d’un impôt ? À l’analyse de la liste des comptes principaux du Plan Comptable
Général des Entreprises du SYSCOA, du SYSCOA révisé (édition 2015 revue et corrigée) et celle publiée le 20
février 2017, les frais de téléphone, les frais de télex et les frais de télécopie ont chacun un compte,
respectivement 6281, 6282 et 6283. Les charges de la connexion internet devenues des opérations indispensables
pour les organisations n’ont pas été prises en compte.
Depuis l’avènement de la téléphonie mobile, les entreprises obtiennent des bonus de rechargements, des bonus
d’appels, des bonus de SMS† et des bonus de crédits Data de la part des sociétés de téléphonie. Or tout avantage
qu’une entreprise obtient de ses partenaires ou accorde à ceux-ci, doit être constaté par la comptabilité. À ce
niveau, le normalisateur semble ne pas insérer dans le plan, un compte de charge pour constater les bonus
accordés par les opérateurs de téléphonie et un compte de produit pour enregistrer les bonus obtenus par les
organisations bénéficiaires. De plus, il semble ne pas prévoir un compte de stock pour les écritures d’inventaires
des bonus non encore utilisés en fin d’exercice. La communication instantanée avec l’institution bancaire (les
avis de débit et de crédit par SMS et courriel, les demandes de chéquiers sur internet, les demandes de position
en ligne, les demandes de relevé via le net) est devenue récurrente. Ces nouveautés donnent une autre orientation
à l’analyse comptable des charges bancaires qui peuvent être des achats de fournitures ou de documents (frais de
chéquiers), des prestations de service (frais de gestion de comptes), de frais de télécommunication (SMS ou mail
des avis de crédit et de débit, de demande de solde, de relevé, d’opérations de virement ou de paiement en ligne).
Cette nouvelle donne implique des comptes appropriés pour favoriser le rattachement de chaque opération à au
compte de charge par nature. Or le plan comptable prévoit uniquement les comptes 631 (frais bancaires), 6318
(autres frais bancaires) et 67 (frais financiers et charges assimilées).
En outre, la monnaie électronique (banque, téléphone, internet) semble de plus en plus prendre le dessus sur les
autres moyens de paiements. L’usage de ce mode de paiement entraine des frais additionnels qui ont besoin
également d’être identifiés dans le plan de comptes vu le volume et la valeur des transactions. Le compte 6317
(frais sur instruments monnaie électronique) logé dans le compte 631 (frais bancaires) à l’air impropre pour
certaines monnaies (téléphone et internet).
Un plan comptable devra permettre une écriture aisée des charges fiscales collectées par les mairies, les
préfectures, les districts, les ministères. C’est le cas des taxes publicitaires, les taxes de stationnements, les taxes
payées à la police, les taxes de pauses de sabots, les taxes d’usage de domaine public en tant que parking, etc…
Une spécification de ces charges dans un compte collectif 64 à intitulé charges fiscales collectivités avec pour
subdivisions (collectivités mairies, districts, départements, régions) permettrait une lecture claire de ces impôts.
Dans le plan de comptes prescrit, les comptes 601 ; 602 ; 604 ; 608 ont respectivement pour sous comptes 6015 ;
6025 ; 6045 ; 6085 dédiés à comptabiliser leurs frais accessoires. Le compte 605 (Autres achats) quant à lui
pourrait entrainer des difficultés de comptabilisation de frais accessoires). Par ailleurs, l’analyse des opérations
de ventes a pris une nouvelle orientation. En plus des ventes dans la région et des ventes hors région, on parle
désormais de ventes de marchandises sur net. En fait, dans la liste des comptes en vigueur, ce concept se trouve
au niveau des comptes 701 ; 702 ; 703 ; 704 et 705 ; 706 en termes de vente sur net. L’achat sur le net cependant
n’a pas été pris en compte sur suivre la logique de ventes dans la région, ventes hors et de ventes sur net.
2.2. La formation des normes comptables en tant que convention
2.2.1. Les caractéristiques de la normalisation comptables
La normalisation diffère de l’harmonisation au sens où cette dernière a pour objet de faire converger les normes
et les pratiques circonscrites en vue de faciliter leurs comparaisons. Dans le cadre de l’OHADA par exemple, la
normalisation comptable aura une portée ne dépassant pas les frontières de l’ensemble des états membres. Selon
(Amblard, 2003), la normalisation comptable a pour objet d’établir des règles communes dans le but
d’uniformiser et de rationaliser la présentation des informations comptables susceptibles de satisfaire les besoins
†SMS désigne Short Message Service en Anglais pour désigner le Service de Message Court
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présumés de multiples utilisateurs. Les spécialistes et pères fondateurs de la normalisation comptable ouest
africaine (Degos et al., 2019, p. 89) ont tiré parti des vastes connaissances acquises sur les organisations
formelles en général pour comprendre comment les organisations de normalisation naissent et fonctionnent, bien
que certaines caractéristiques soient propres à ce type d’organisation. Les organisations traditionnelles de
normalisation ont été conçues comme des associations dont les membres représentent des entreprises, des
associations professionnelles, la société civile ou des États (Chantiri-Chaudemanche, 2009). Les membres sont
principalement des adoptants, mais peuvent inclure d'autres organisations ou individus ayant des intérêts
idéologiques ou économiques dans les normes respectives ou possédant une expertise particulière (Véron, 2007).
Les membres ont généralement des droits égaux pour influer sur l'élaboration d'une norme. Les décisions sont
généralement prises par le vote des membres ou des procédures similaires.
Les organismes de normalisation doivent relever le défi de légitimer les règles qu’ils élaborent, d’autant
plus qu’ils n’ont aucune autorité légale. En l’occurrence, la Commission de Normalisation Comptable de
l’OHADA (CNC/OHADA) n’a pas de déclinaison au niveau de chaque Etat-Partie. Pour Bampoky (2019), tant
qu’il y aura des sous-espaces de l’OHADA des plans comptables ainsi que des organes de normalisation par des
Traités autres que celui de l’OHADA, on se retrouvera face à des barrières dans l’effort d’édification d’un
système de normalisation supranational compétent. Sans cette légitimité, les États seraient peu susceptibles de
suivre une norme. Le bien-fondé de ces normes précédemment édictées, l’assujettissement plus ou moins
spontané des états, sont des facteurs qui contribuent à assurer la légitimité du pouvoir. Souvent, la nécessité de
légitimer une norme est perçue comme étant plus importante que la conception de la norme conformément à
l'opinion de l’expert et au contexte qui le suscite (Feudjo et Tchankam, 2013). Ce qui pose la question de
l'efficacité du processus de normalisation et de la performance de la norme elle-même. Le niveau d’inclusivité et
le choix stratégique des experts reflètent des points cruciaux de processus, en particulier lorsque la catégorie
d'acteurs est très large et offre un large choix d'experts potentiels. La sélection des experts peut prédéterminer le
contenu standard, car elle influence la fourniture et le cadrage de l’information. Ainsi, l'élaboration de normes est
souvent un processus politique et conflictuel dans lequel certains experts n'ont pas suffisamment de voix. Avec la
prolifération d'organisations de normalisation concurrentes, outre l'expertise, la participation est devenue l'un des
principaux moyens d'établir une légitimité aux yeux des utilisateurs potentiels (Brunsson et al., 2012). La
capacité de la norme comptable à augmenter l’utilité sociale constitue un élément qui contribuera à renforcer la
conviction de la population des entreprises quant à une adoption généralisée.
Un dernier type de tension découle du conflit potentiel entre le rôle des participants en tant qu’experts et
celui de représentants de groupes d’intérêts. D’une manière générale, on peut constater avec Cappelletti et al.
(2015) que toute norme est le fruit d’un compromis dans lequel chaque partie intéressée (organisations
professionnelles d’expert-comptable et commissaires aux comptes, administration fiscale, juristes, organisations
patronales, Commission des Opérations Boursières...) trouve son intérêt en satisfaisant ses propres besoins ou
tente autant que possible de limiter ses concessions. La prévisibilité de la réaction des parties intéressées à la
normalisation comptable face à une prescription réglementaire, est fonction en grande partie de l’anticipation
qu’elles feront du comportement d’autrui. Cette anticipation dépend elle-même de la connaissance de ses pairs et
de la distance d’observation qui l’en sépare. Alors que les participants aux organisations de normalisation se
présentent généralement comme des experts, ils apportent leur expertise dans l’élaboration et la révision des
normes. Ils contribuent ainsi, à faire pression sur les conventions existantes pour les faire évoluer dans un sens
leur paraissant plus juste ou plus favorable (Elad, 2015). Or l’une des tendances de la norme, c’est d’aller dans le
sens des parties prenantes les plus actives du moment. Plus précisément, les représentants de groupes d’intérêts
sont enclins d’une part à favoriser les positions de leurs clients, les entreprises, et d’autre part, à promouvoir une
maitrise de tout ce qui peut se développer comme recours aux services que les experts de la comptabilité sont
susceptibles de proposer et voire, des honoraires perçus sur la certification des états financiers.
2.2.2. Les utilisateurs face à la normalisation comptables
Deux approches théoriques se sont particulièrement intéressées aux processus d’adoption de règles à savoir la
théorie des conventions, essentiellement dans sa composante gestionnaire (Gomez, 1997, 2003) et la théorie de
la régulation sociale (Reynaud, 1988, 2003). Alors que la théorie de la régulation sociale considère les règles
comme des modalités d’ajustement auxquelles se réfèrent les acteurs et à partir desquelles ils peuvent négocier,
la théorie des conventions, au contraire, fait émerger les règles, de l’incapacité des acteurs à se donner
explicitement des références communes. Elles cherchent à comprendre les conditions de l’adoption de règles par
coordination du comportement des acteurs. Il en résulte deux interprétations de l’adoption des règles : pour la
première théorie, l’adoption est la conséquence de dialogues et de consensus ; pour la seconde, elle résulte des
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croyances que partagent les acteurs sur l’effort qu’ils doivent produire ensemble. La conformité au plan des
comptes ne résulte pas d’une obéissance aveugle au normalisateur comptable, mais résulte plutôt dans la
conviction que ce plan sera adopté par tous les utilisateurs. Le paradoxe concerne l'opposition entre le caractère
normatif des pratiques que supposent la normalisation et la large autonomie d’application de celles-ci, qui est au
cœur de la société moderne. Selon Beechy (2005), presque toute règle fait appel au jugement relativement à un
aspect quelconque de son application. En particulier, les jugements des utilisateurs ont ceci de particulier qu’ils
conduisent à l’impossibilité pour les acteurs d’assigner une probabilité aux conséquences de leurs actes. Les
comptables et les vérificateurs peuvent exercer leur jugement dans l’application d’une norme comptable, mais ils
n’ont pas le pouvoir d’exercer leur jugement quant aux valeurs ou aux estimations utilisées dans l’application de
cette norme.
L’hypothèse centrale de la théorie des conventions est que l’accord entre les experts, les groupes
d’intérêts et les utilisateurs n’est pas possible sans un cadre commun préalable. Elle considère qu’il existe une
croyance préalablement partagée par les parties intéressées sur des fondements communs pour l’interprétation.
Antérieurement à toute règle et à tout accord entre parties intéressées à la normalisation comptable (Amblard,
2003), il doit exister un accord préalable sur la signification et les modalités d’interprétation de ces règles à la
compétition sur les règles. Sans donc cette espace de règle implicite commune, qui définit de grandes options
d’interprétation, il ne peut pas y avoir de normes. D’où la nécessité d’opérationnaliser la « convention » comme
synthétisant un ensemble de discours (énoncé) et d’inscriptions dans les pratiques (dispositif matériel) qui se
relient et tressent un référentiel convaincant pour rendre raisonnable le choix des individus (Gomez & Jones,
2000). D’après Chantiri-Chaudemanche (2009), dans le modèle continental, les normes sont élaborées par un
organisme qui regroupe les représentants des différentes parties concernées par la comptabilité, dans une
conception partenariale. Cet état de fait permet de comprendre et d’analyser la nature du problème auquel sont
confrontés les pays de l’OHADA plutôt proches du modèle comptable continental quant à la nécessité de prendre
en compte les utilisateurs.
Suivant Gomez (1997) dans le cadre de l’application des normes comptables, une convention est une
structure de coordination des comportements offrant une procédure de résolution récurrente de problèmes en
délivrant une information plus ou moins complexe sur les comportements mimétiques de telle manière que
l’interprétation de cette information par les utilisateurs ne remette pas en cause la procédure collective. Le cadre
théorique des conventions entre les utilisateurs existe par l’incertitude, le mimétisme et la régularité dans les
usages du plan des comptes. L’incertitude s’apparente à une situation dans laquelle les facteurs qui influent sur
l’action des utilisateurs en prise avec des problèmes factuels de comptabilisation des opérations liées aux
nouvelles technologies, ne sont pas tous déterminables ou prévisibles. Les opérations comme les ventes en ligne
(inscription, biens et services) ; les facturations (encaissements et/ou décaissements) en ligne ; l’obtention de
Bonus appels, SMS, data ; Offres de bonus appels, SMS, data ; Offres de Bon d'achat ; Obtentions de bons
d'achat ; Offres Bon de réduction ; Services monétiques (banque, change) sont génératrices d’incertitudes. En
effet, Burlaud et Colasse (2010) estiment que le professionnel comptable doit faire des prévisions, traduire des
intentions et évaluer des risques pour donner une image simplifiée, mais surtout d’une réalité qu’il ne connaît
que de façon incomplète et incertaine. En situation d’incertitude, les utilisateurs choisissent non pas de façon
autonome en référence à leurs rationalités, mais en adaptant leur comportement à ce qu’ils pensent être un
comportement normal (Mayegle, 2014). En exerçant leurs jugements, les utilisateurs peuvent utiliser leurs
connaissances (Ndjetcheu, 2018); aller au-delà des prescriptions, solliciter d'autres utilisateurs, s’inspirer d'autres
référentiels (Souleymanou et Degos, 2018) et consulter des cabinets-conseils ou d'experts (Feudjo et Tchankam,
2013). Les utilisateurs se réfèrent ainsi à des régularités qu’il observe, qu’il anticipe ou qu’il a préalablement
intégrées. C’est l’observation du comportement des autres utilisateurs qui permet de surmonter cette situation de
crise et décider. Pour Beechy (2005), le mimétisme devient ainsi la seule conduite rationnelle en donnant
naissance à des règles volontairement suivies. En effet, si un utilisateur ne sait pas comment agir, les autres le
savent peut-être. Dans ce cas, l’utilisateur en tirera alors profit, et s’ils ne savent pas, l’utilisateur pourra toujours
justifier son action par celle des autres. L’imitation entraîne ainsi une homogénéisation du comportement en
apportant une réponse à l’incertitude eu égard à la comptabilisation des opérations liées aux TIC. La régularité
convaincante va permettre de résoudre cette situation d’incertitude en ce sens que chaque individu croit en
l’existence de la convention comme une « règle normale », par-delà sa propre adhésion (Amblard, 2003).
Certains utilisateurs souscrivent à des suppressions ou des insertions de comptes nouveaux ; à des précisions
d'intitulé ou des déplacements de comptes et enfin soit à une consultation des utilisateurs ou une collaboration
avec les autorités de l'OHADA. Ainsi comme le suggère Gomez (1997, p. 1065), la régularité « propose une
résolution systématique à des problèmes indécidables par des calculs isolés. Elle procure une règle de
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justification, qui évite le calcul et lui donne du sens lorsqu’il a lieu ».
3. Méthodologie
Une collecte de données par administration de questionnaire a été organisée auprès d’un échantillon de 71
comptables. Tous les secteurs de l’économie ivoirienne ont été ciblés pour assurer la représentativité dans
l’échantillon (primaire, secondaire, tertiaire et autre). Le questionnaire s’inspire du modèle construit par
Bampoky (2019) sur les difficultés de normalisation comptable dans l’espace OHADA. Il est constitué de 27
items regroupés dans quatre rubriques à savoir : la prescription du plan de comptes (8 items dont une question
ouverte), les rapports des TIC dans vos activités (7 items dont une question ouverte), la modification dans le
plan de comptes (8 items dont 2 questions ouvertes) et pour vous connaître (4 items). Les questions ouvertes ont
pour but d’obtenir des enquêtes des réponses personnelles) qui pourrait donner force aux résultats dans l’analyse
des données. Trois personnes ont été mobilisées pour réaliser la collecte. Ces personnes ont été briefées sur la
nature de l’instrument de collecte utilisé, le comportement à adopter et l’objectif recherché durant l’opération.
Des questionnaires leur ont été alors remis pour aller sur le terrain. L’objectif dans l’ensemble était d’interroger
une centaine d’utilisateurs du plan de comptes. Les collecteurs ont usé de leur relation. Les comptables
interrogés étaient tous au départ des connaissances d’école avec qui la correspondance a été préservée. La
méthode boule de neige fût associée pour rendre l’échantillon aléatoire. L’opération a duré trois mois.
L’Analyse des Correspondances Multiples est mobilisée pour traiter les données afin de dégager des dimensions
cachées contenues dans les réponses aux variables sélectionnées, pour faciliter l’interprétation de tableaux pas
toujours lisibles au départ. Le graphe d’analyse des correspondances affiche donc des points-modalités ce qui
permet de repérer les affinités entre modalités et items. Les deux premiers axes fournissent une partie
généralement importante de l’information contenue dans le tableau initial (l’axe horizontal étant, par convention,
le plus significatif). La proximité des points renseigne, a priori, sur leurs associations. La disposition des
modalités de chaque variable les unes par rapport aux autres aides à donner un sens à chaque axe (ce qui n’est
pas toujours évident, à la seule observation du graphique). Le graphique symétrique est le plus couramment
utilisé. Les profils des lignes et des colonnes sont superposés dans un même espace (en coordonnées
principales). Les points correspondants aux lignes et aux colonnes étant également espacés, ce graphique est très
pratique. Les distances entre les points-lignes (respectivement points-colonnes) correspondent aux distances du
khi² entre les lignes (respectivement entre les colonnes).
Trois concentrations sont observables au niveau de l’instruction des utilisateurs. La majorité des utilisateurs
(97%) ont une formation comptable ou ont fait des études universitaires dont les particularités suivent. Celle du
troisième cycle pour 36,2%, du second cycle (Licence, BTS, DEUG) pour les variantes du système universitaire
ex post ou ex-ant LMD pour 24,6% et la catégorie cycle secondaire technique à 21,7%. Ce qui signifierait qu’ils
ont une connaissance du plan de comptes. Ils savent également que le plan de comptes est le parchemin du
comptable. Ce niveau d’instruction favorise un esprit d’analyse. L’enquête met en évidence par secteur
d’activité, la prédominance du secteur tertiaire (42,6 %) suivi du secteur secondaire (26,5%). Plus de 79,4% des
enquêtes travaillent dans des structures qui ont plus de 6 ans d’ancienneté dans leur domaine. Seulement 20,6%
de l’effectif des entreprises de ces utilisateurs comptables au moins de 5 ans d’ancienneté. Il faut dire ces
entreprises ont pour la plupart déjà produit des états financiers sur la base des plans comptables OHADA qui se
sont succédé. En ce qui concerne l’ancienneté des utilisateurs, on observe une concentration. La plupart des
enquêtes (97,1%) ont plus d’un an une expérience dans l’utilisation du plan de comptes. À l’intérieur de cette
proportion, 67,1% ont une expérience de plus de 5 ans. Par ce niveau d’expérience des enquêtés, l’on pourrait
s’attendre au discours utilisateurs expérimentés.
4. Résultats
Pour résoudre leurs problèmes de plan de comptes, les utilisateurs trouvent toujours une variété de moyens. Ce
qui pourrait indiquer la pertinence des problèmes du plan des comptes. La majorité des enquêtés face à cette
situation s’attèle à trouver une solution de façon auréolaire. 50,7% disent utiliser leur propre intelligence. 31 %
consultent des cabinets. 26,8% se tournent vers d’autres utilisateurs du plan de comptes. 19,7 % s’inspirent
d’autres référentiels. 8,5% disent aller au-delà du référentiel en vigueur. En recherchant l’avis des utilisateurs sur
leurs attentes à l’égard des normalisateurs du plan des comptes SYSCOHADA, cette figure permet de distinguer
trois classes grâce à un tri par ordre.
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Sur la figure 1, les insertions de nouveaux comptes, des précisions d’intitulé de compte et une consultation des
utilisateurs par l’OHADA sont les recours qui se dégagent en première instance. En second lieu, des
suppressions de comptes et une collaboration avec les autorités de l’OHADA sont proposées. Ceci semble mettre
en évidence un besoin de modification de la structure du plan de comptes. Les utilisateurs voudraient une
participation à la construction ou aux réformes du plan comptable eu égard à leurs difficultés qui de façon
surprenantes, sont pas sur les tables de discussion. Les difficultés d’analyse des opérations engendrées par les
TIC comme présentées par le figure 2, se situent à tous les niveaux (TIC en général ; bonus ; communication
cellulaire ; crédit SMS et data ; achat en ligne ; autres). Dans la distribution, les TIC en général viennent en tête,
suivies de bonus (appel, data, SMS) et de communication cellulaire puis de crédit SMS et data.
Dans le cadre des résultats de l’analyse des correspondances, le premier résultat affiché est le test d'indépendance
entre les lignes et les colonnes, basé sur une statistique du ². Si la valeur du ² observée est supérieure à la
valeur critique, la p-value est inférieure au niveau alpha choisi et l'on peut conclure que les lignes et les colonnes
du tableau sont liées de manière significative. Dans ce exemple, il est fortement probable que des différences
réelles existent entre les profils d’appréciation du film des différents groupes d'âge. Les seuils sont de 1% pour
Figure 1 : La hiérarchie des propositions des utilisateurs
Figure 2 : Les difficultés d’analyse des opérations
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très significatif (TS), 5% pour significatif (S) et 10% pour peu significatif (PS). La qualité de l'analyse peut être
évaluée en consultant le graphe correspondant. La somme des premières valeurs propres est proche de la
variance totale représentée, alors la qualité de l'analyse est très bonne. En l’espèce sur la figure 3, la somme des
deux premières valeurs propres représente 89% de l'inertie totale, l’analyse est donc de bonne qualité. Suivant le
tableau du ², les difficultés d’analyse comptable sont dispersées sur les modalités de même que l’utilisation de
techniques personnelles au seuil de 1%. À l’opposé, la référence au plan de comptes et le recours aux
professionnels comme les experts comptables ne sont pas de pertinence dans ce contexte. En fonction des
modalités, une autre forme d’analyse peut être menée. La modalité « plutôt non » montre que les difficultés
d‘analyse sont contingentes. Cependant la modalité suivante montre qu’en cas de difficultés, des techniques
personnelles sont utilisées. Et que les utilisateurs avec la modalité « plutôt oui » échangent volontiers avec leurs
collaborateurs sur la modification du plan. Au final, la modalité « tout à fait » confirme l’usage régulier, mais
avec une évolution.
Le graphe permet d’observer une répartition des modalités suivant chaque axe du repère, formant ainsi quatre
quadrants.
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Sur la figure 3, deux items ont un niveau de significativité très élevé pour être tout à fait en accords les
utilisateurs. Ils analysent régulièrement les opérations comptables, de plus ils estiment que la révision régulière
du plan de comptes avec l'évolution des NTIC est souhaitable. Il concerne le cadrant 1 du côté négatif sur l’axe 1
et l’axe 2. Le cadrant 2 comprend un seul item associé à une modalité. Les utilisateurs sont plutôt d’avis
d’échanger souvent avec leurs collaborateurs sur les modifications du plan de comptes. Toujours du côté négatif
de l’axe 1, il est très proche de l’axe 2 dans sa partie positive. Dans le troisième cadran 3, opposé au cadran 1
avec le plan de comptes, les utilisateurs estiment plutôt ne pas rencontrer des difficultés d'analyse comptable.
Toutefois, cette affirmation se retrouve sur la modalité « cela dépend », créant ainsi une ambivalence pour les
difficultés. Le dernier cadrant comprend la modalité énonçant que les utilisateurs ont une technique personnelle
pour résoudre l'analyse des opérations complexes.
Après l’analyse des données recueillies, il ressort de cela que les opérations qu’engendrent les TIC sont
complexes pour les utilisateurs du plan de comptes. Ceux-ci utilisent cependant des logiciels de comptabilité qui
ont besoin d’être actualisés. Les TIC ayant imposé une mutation de l’activité des entreprises ivoiriennes, ce
changement a des effets sur la structure du plan de comptes SYSCOHADA, car désormais de nouveaux produits
d’exploitation et de nouvelles charges sont inscrits dans le quotidien des entreprises. Par conséquent, il y a un
besoin d’innovation de l’outil comptable. Les frais de télécommunication ainsi que les bonus sont des exemples
palpables de cette influence sur le plan de comptes. Les résultats révèlent que les utilisateurs comptables
ressentent le besoin de mise à jour du plan SYSCOHADA à cause de l’évolution des TIC qui a un impact
significatif sur son utilisation. Ces utilisateurs échangent entre eux au sujet des difficultés qu’ils rencontrent avec
ce plan. Ces derniers pensent que cet outil doit d’être innové compte tenu de l’évolution des TIC. Aujourd’hui,
les ventes en ligne et les bonus font partie du langage des PME. Or le plan de comptes version 2017, ne présente
que les ventes dans la région et les ventes hors région et les ventes sur net sans faire mention aux achats en ligne.
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5. Discussion
Les résultats montrent des conditions de l’adoption du plan de comptes SYSCOHADA se font par deux types de
coordination des acteurs. Un premier groupe considère le plan de comptes comme des modalités qu’ils peuvent
négocier en restant dans la limite de l’acceptable. Le second groupe estime qu’il peut créer de nouveaux
comptes, justifiés par l’incapacité du plan de comptes SYSCOHADA à se donner explicitement des références
communes. Amblard (2003) propose une grille d’analyse de la dynamique des conventions comme les normes
comptable par le facteur d’alternative, comme les pratiques des utilisateurs. La convention comptable en
application depuis lors, menacée par les pratiques des utilisateurs peut alors présenter des réactions suivant l’axe
1 (voir la figure 3). D’une part, les items positifs qualifiés de pacifiques ou de coopération constituée de
recadrage ou de cohabitation et d’autre part, les items négatifs qualifiés hostiles ou d’affrontement comprenant la
résistance ou l’effondrement.
Les situations d’affrontement se distinguent par l’hostilité que nourrit l’ancienne pratique à l’égard de la pratique
des utilisateurs, dans la mesure où la première n’entend pas modifier sa structure en fonction du message délivré
par la seconde. Les utilisateurs du plan de compte SYSCOHADA dans ce cas soutiennent que le système n’est
pas réformable et que la transition vers un nouveau plan de comptes devrait passer par l’importation ou la
transplantation d’un modèle comptable occidental dans un souci d’ouverture. Cette conception idéaliste le plan
de compte actuel comptable, mais ignore le lien existant entre les modalités de la normalisation comptable et le
contexte économique, juridique et social des utilisateurs. Il en découle une situation conflictuelle au cours de
laquelle chaque discours tente de vanter sa propre cohérence. Deux situations peuvent advenir soit une résistance
ou un effondrement.
La première situation est celle de la résistance pour le cadran 1. Il y a résistance lorsque les pratiques des
utilisateurs ne parviennent pas à séduire la population se conformant aux anciennes pratiques. Plus précisément,
le contenu informationnel du message véhiculé par les pratiques des utilisateurs ne remet pas véritablement en
cause la pertinence du message délivré par la norme comptable SYSCOHADA. Ici, les pratiques des utilisateurs
et les normes comptables sont appelées à s’ajuster l’une à l’autre. Cela semble correspondre à la normalisation
par adaptation mutuelle où la modification locale prévoit une transformation profonde des aspects techniques du
nouvel outil. Ce dernier peut conduire à des résultats différents comme, pour Degos et al. (2019) ou Ndjetcheu
(2018), de ce qui a été initialement recherché. Elle représente donc une attitude adoptée par les utilisateurs
lorsque des modifications sont introduites dans le cycle normal de leur activité. La seconde situation correspond
à l’effondrement. C’est la situation qui correspond à la disparition de la convention établie et à l’instauration
d’une nouvelle convention, la pratique des utilisateurs, dont le discours apparaît plus contextuel comme un cas
de coaching (Feudjo et Tchankam, 2013). C’est-à-dire plus à même de répondre aux attentes des utilisateurs, et
surtout plus convaincantes quant à son adoption généralisée. Cette situation correspond à la normalisation par
transformation. Dans ce cas, la pratique des utilisateurs réussit à convertir les valeurs et les modes de
fonctionnement organisationnels selon l’orthodoxie de ses principes. Cette situation correspond à la perspective
de transfert développant l’idée de mise en œuvre des TIC dans la comptabilité (Granlund et Malmi, 2002 ;
Essegbey et Frempong, 2011).
Les réactions de coopération se traduisent par l’assouplissement et l’adaptation du discours délivré par la
convention établie, les pratiques en cours. Celles-ci peuvent recadrer leurs contenus afin de répondre aux
nouvelles demandes, retirant ainsi quelques attraits aux pratiques des utilisateurs. Elle peut aussi s’ajuster en
concédant une partie de son territoire à la convention disruptive. Les utilisateurs du plan de comptes acceptent la
réforme, mais la subordonnent à leur propre vision culturelle et économique de la société (Kitémo et Méreaux,
2016). Cette proposition d’inclusion des utilisateurs peut également trouver son explication dans les capacités
cognitives limitées des acteurs (experts comptables, comptables, …). Au sens de Bigou-Lare (2004), cela
conduit à rejeter toute alternative porteuse d’incertitudes en adoptant une démarche consistant à choisir l’option
la mieux connue et Graz (2004) d’ajouter dont les effets sont les plus facilement prévisibles issus de la réalité
contextuelle. La cohabitation comme troisième situation correspondant au cadran 3 peut être définie comme une
scission parmi les utilisateurs du plan SYSCOAHADA et une sous-population apparaît alors. Celle-ci se
détachant de la première pour adopter la pratique des utilisateurs, au détriment des pratiques en cours. Il y a alors
cohabitation entre la pratique des utilisateurs du plan de comptes et les pratiques en cours. Ce cas correspond à la
normalisation par couplage. Ici, le nouveau plan de comptes n’est adopté par les utilisateurs que de manière
superficielle, voire factice, alors que les activités qui y correspondent prennent la forme de rituels. Cette
perspective dite de conformité requiert que les utilisateurs suivent des guides des techniques personnelles de
sorte que le plan des comptes initial n’a pas à être pleinement intégré dans leurs pratiques (Bampoky, 2019). Les
utilisateurs perçoivent l’usage du plan de compte comme un rite au sens de Souleymanou et Degos (2018) entre
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« bon » et « vrai », satisfaisant les attentes des organismes de normalisation comme politique légitime qu’une
approche significative améliorant l’efficience. La quatrième situation correspondant au cadran 4 est le recadrage
de la convention, donc des pratiques en vigueur à ceux des utilisateurs. Le recadrage correspond à une mutation
du contenu informationnel que la convention délivre aux convenants, lui permettant ainsi de s’adapter au
discours de l’alternative. Cette situation défend l’idée que les pratiques du plan de compte SYSCOHADA
subissent des modifications symboliques significatives alors que les aspects procéduraux techniques sont
appliqués comme requis par les normalisateurs. Dans cette situation de normalisation par corruption, les
pratiques des utilisateurs sont politiquement récupérées par les acteurs de la normalisation dans le but de
maintenir la structure du pouvoir en place.
L’introduction des ERP, en particulier des TIC dans le quotidien des entreprises a engendré des changements
dans le langage comptable qui devront inclure les bonus, les SMS, les DATA, le e-commerce et les e-services au
sein de l’espace OHADA. Pour cette intrusion dans les activités des TIC, la structure du plan de compte est mise
en cause. Les résultats mettent en relief le besoin d’innovation dans la conception même du plan de compte. Ce
besoin est en fait la conséquence du développement des TIC dans les entreprises de l’espace OHADA et aussi
aux difficultés d’analyse de certaines opérations. Cette conception actuelle est une menace pour l’intérêt général
qui, dans le processus de production de la norme, n’est représenté que par des groupes de pression qui n’ont rien
de général alors que d’autres parties prenantes sont absentes (Burlaud et Colasse, 2010 ; Elad, 2015). L'un des
moyens d'obtenir une légitimité consiste à inclure différentes parties prenantes et à encourager leur consensus
tout en élaborant une norme. Bien entendu comme le rappel Ndjetcheu (2018), le consensus est souvent difficile
à atteindre, car les membres ont des intérêts ou des opinions divergentes sur ce que devrait être la norme juste.
Mais ce paradoxe de la normalisation de l’économie informelle (Latouche, 1989), n’empêche pas d’avoir des
orientations générales dans l’intention de participer à l’élaboration de la norme comptable par les utilisateurs.
Ces derniers suggèrent la nécessité de la mise à jour du plan de comptes grâce à une normalisation par
transformation ; des insertions de comptes dans le plan comptable avec une normalisation par adaptation ; des
précisions dans les intitulés de compte en normalisant par couplage et une consultation plus poussée des
utilisateurs de la comptabilité en normalisant par corruption. Les modifications suggérées et les suggestions de
rapprochement des utilisateurs et des normalisateurs dans les attentes enquêtés confirment le besoin d’innovation
du plan de compte.
Conclusion
Les difficultés d’analyse comptables ont été observées au niveau de toutes les opérations liées aux TIC, mais à
des degrés différents. Au niveau de la communication, l’existence du compte 6288 enregistre à la fois, la
connexion internet, la communication cellulaire, les crédits SMS et les crédits data pour certains. D’autres
comptabilisent la communication cellulaire dans le compte (6281), le même compte que le téléphone fixe et la
connexion internet, les SMS et DATA dans un autre, notamment le compte 6288. Cet éloignement peut être dû
aux insuffisances du plan de comptes officiel. Ainsi attachés à leur propre connaissance, les utilisateurs du plan
de comptes vouent un intérêt majeur à d’autres sources pour faire face à ces insuffisances du plan de comptes en
vigueur. Dans leurs propos, les discussions sur les réseaux sociaux, les forums et les recherches sur le net ont été
relevées. La convention comptable n’étant effective que par sa capacité à convaincre, le doute sur son adhésion
peut fort bien se répandre parmi les utilisateurs. Pour augmenter les chances d'acceptation d'une norme, quatre
raisons principales expliquent pourquoi il est souvent nécessaire que de nombreuses parties prenantes participent
largement à l’élaboration de la norme. Premièrement, cela facilite la définition du contenu de la norme d'une
manière qui soit acceptable pour tous. Ensuite, la participation implique souvent un engagement à adopter la
norme. Troisièmement, une large participation renforce la légitimité du standard aux yeux des parties externes et
quatrièmement, la légitimité consciente du pouvoir que produit la règle. Ces utilisateurs semblent mettre en place
une sorte de convention comptable autorégulant. L’apprentissage et l’utilisation au fil du temps cachent
beaucoup de secrets. C'est-à-dire que l’utilisateur du plan de compte avec le temps acquiert des connaissances,
voire des savoirs supplémentaires, qui sont utiles pour assurer son amélioration. Leurs insatisfactions de l’outil
prescrit et/ou l’influence de l’environnement sur son application susciteront toujours la naissance de nouvelles
attentes. Les résultats révèlent que les utilisateurs pensent qu’il y a un besoin de mise à jour du plan
SYSCOHADA à cause de l’évolution des TIC qui a un impact significatif sur son utilisation. Ces utilisateurs
issus des entreprises formelles échangent entre eux au sujet des difficultés qu’ils rencontrent avec ce plan. Ces
derniers pensent que cet outil doit d’être aménagé compte tenu de l’évolution des TIC. Aujourd’hui, les ventes
et achats en ligne, les bonus de communication et la monnaie électronique font partie du langage des entreprises
ivoiriennes. Or, le plan comptable version 2017, ne semble pas aborder l’aspect achat sur net. La prise en compte
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des ventes dans la région, des ventes hors région et des ventes sur le net sans respecter sans tenir compte des
achats sur le net pourrait mettre en cause le principe du parallélisme du SYSCOADA.
Cette recherche présente des limites en ce qui concerne l’échantillon qui pouvait être encore élargi à d’autres
villes pour qu’il soit plus représentatif. Cette investigation peut être approfondie par d’autres chercheurs ou être
une piste pour d’autres personnes qui prendront en compte les limites.
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