sport et seniors

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Janvier 2010 Sport Santé Bien être : La ville de Limoges Sport-Loisir : L'agglomération de Brive-La-Gaillarde Le sport Le sport et les seniors et les seniors er 2010 Janvier 2 J Diagnostics territoriaux et perspectives de développement Sport et Sociabilité : Le Pays de Guéret

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Ces études de terrains amènent des perspectives de développement pour que le sport soit une réponse au « bien vieillir » et pour que le vieillissement soit une opportunité de développement territorial.

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Page 1: Sport et seniors

Janvier 2010

Sport Santé Bien être : La ville de Limoges

Sport-Loisir : L'agglomération de Brive-La-Gaillarde

Le sport Le sport et les seniorset les seniors

er 2010Janvier 2J

Diagnostics territoriaux etperspectives de développement

Sport et Sociabilité : Le Pays de Guéret

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Dans le cadre de l’ «Observatoire du Sport en Territoires Limousins», l’Etat et la

Région s’attachent à étudier des thématiques sportives à fort potentiel de développe-

ment pour les territoires limousins.

Le contexte démographique, le cadre de vie, l’image dynamique et conviviale de la

région limousin nous ont conduits après l’étude sur les sports de nature, à mener une

étude approfondie sur la pratique sportive des seniors.

Dans ce cadre, une première publication «Point sur le sport et les seniors» mettait en

exergue deux tendances lourdes : le vieillissement de la population française et la

motivation des seniors à pratiquer une activité physique pour «bien vieillir». Trois

problématiques se dégageaient alors de cet état des lieux :

- Comment la pratique sportive peut-elle contribuer au bien être des seniors (santé

physique, morale, psychique...) ?

- Comment le mouvement sportif fédéral peut-il s’ouvrir vers une pratique loisirs

adaptée aux seniors ?

- Comment la pratique sportive peut-elle participer à rompre l’isolement des seniors ?

Un diagnostic territorial relatif à ces problématiques a donc été réalisé sur les territoi-

res respectifs de la Ville de Limoges, de l’agglomération de Brive-la-Gaillarde et du

Pays de Guéret.

Ce document «Le sport et les seniors - Diagnostics territoriaux et perspectives de

développement» se veut un outil d’aide à la décision pour anticiper les besoins en

activités physiques des seniors et faire en sorte que ceux-ci induisent des retombées

en termes de développement économique et d’emploi en Limousin.

Les perspectives de développement présentées dans ce document, orientées autour

de l’adaptation, de l’accessibilité et de la convivialité des pratiques sportives,

intègrent nécessairement des enjeux de formation, d’aménagement territorial, de

santé et d’action sociale.

C’est pourquoi, nous souhaitons que ce document favorise le rapprochement des

multiples acteurs en Limousin concernés par cette large thématique du sport et des

seniors afin d’en développer la pratique, non seulement nécessité de santé publique

mais également opportunité de développement territorial.

Jean-Paul DENANOT Evelyne RATTEPrésident du Conseil Régional Préfet de la région Limousindu Limousin Préfet de la Haute-Vienne

EditoEdito

Page 3: Sport et seniors

Observatoire du sport en territoires limousins

Direction Régionale Jeunesse et Sports de LimogesMr Eric [email protected]

Mr Vincent [email protected] 55 45 00 88

Région Limousin

La Direction régionale jeunesse et sports de Limogesreprésentée par Daniel ARRANZ, Jean-Michel MARTINET et Eric MOREAUwww.limousin.pref.gouv.frwww.limousin.jeunesse-sports.gouv.fr

La Région Limousinreprésentée par Régis FOSSATI et Vincent JANVIER

www.region-limousin.fr

L'INSEE du Limousinreprésenté par Fabienne LE HELLAYE et Marie-Laure MONTEIL

www.insee.fr

Le CROS du Limousinreprésenté par Jacques MAUGEIN et Antoine MELLIER

www.limousin.franceolympique.com

Prisme Limousinreprésenté par Danielle JULLIEN

www.prisme-limousin.fr

Le Centre de droit et d'économie du sportreprésenté par Sabine CHAVINIER, Jean-Jacques GOUGUET et Nathalie HENAFF

www.cdes.fr

Contacts

Comité de pilotage

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Partie 1 : Diagnostics territoriauxA. Etat des lieux de l'offre Sport Santé Bien être 1. Au sein du réseau sanitaire et social 7 2. Au sein du mouvement sportif 12 3. Au sein des collectivités territoriales 32 4. Au sein d'organisations privées 38

B. Etat des lieux de l'offre Sport Loisir 1. Au sein du mouvement sportif 52 2. Les autres offres de loisirs sportifs 83

C. Etat des lieux de l'offre Sport et Sociabilité 1. L'unité urbaine de Guéret : une offre plus diversifiée que la demande 102 2. L'espace rural du Pays de Guéret 110 3. Analyse territoriale spécifique : la ZUS de l'Aurence 123

Partie 2 : Perspectives de développement

A. Principales tendances lourdes 1. Données sociodémographiques 134 2. Pratiques sportives 140 3. Décalage entre l'offre et la demande 151 4. Hétérogénéité des situations d'emploi et de formation 158

B. Préconisations 1. Adaptation 167 2. Accessibilité 176 3. Convivialité 183

Sommaire

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Observatoire du sport en territoires limousins ETUDE DE TERRITOIRES SUR LE SPORT ET LES SENIORS

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Le vieillissement de la population est en train de devenir un enjeu de société du fait de son ampleur croissante : 21,3 % de la population française a plus de 60 ans (2007) et en 2030 ils représenteront près de 34 % de la population totale. Un tel phénomène se retrouve au niveau planétaire avec des variations considérables selon les pays (20 % de plus de 65 ans au Japon mais 5,5 % en Indonésie en 2005).

A l’échelle régionale, le Limousin fait partie des territoires qui accueillent une part importante de personnes de plus de 60 ans : 28 % (2005) et ce pourcentage devrait s’approcher de 36 % en 2030, avec des variations entre espace rural et espace urbain, ainsi qu’entre les départements (voir notre Point sur…). C’est la Haute-Vienne qui connaîtra le plus gros afflux de seniors et principalement l’aire urbaine de Limoges. A l’inverse, les seniors corréziens résideront majoritairement en milieu rural (61 %). On voit ainsi apparaître une différenciation territoriale importante dans la localisation des personnes âgées ce qui devrait conditionner les politiques publiques à mettre en œuvre.

Le vieillissement de la population constitue donc une tendance lourde qui va affecter le fonctionnement des territoires de demain et il ne faudra pas limiter le débat au seul problème des retraites et de leur financement :

- d’un point de vue économique, c’est tout l’enjeu du développement d’une véritable économie résidentielle impliquant certainement de profondes transformations dans la structure des activités économiques des territoires d’accueil des seniors du fait des spécificités des besoins de cette clientèle (commerces, services…). Il y a ici une véritable opportunité à saisir pour un certain nombre de territoires. Les retraites représentent plus de 13 % du PIB et 24 % du revenu des ménages au niveau national mais avec des différenciations territoriales importantes : 17 % en Seine et Marne mais 35 % dans les Pyrénées Orientales. Comme le rappelle le rapport Saint-Etienne (juin 2009), l’économie des territoires repose à court terme sur quatre bases : les activités locales de production ; les salaires versés par le secteur public ; les prestations sociales hors retraite et l’économie résidentielle (retraites, résidences secondaires, actifs travaillant à l’extérieur du territoire et tourisme).

- d’un point de vue social, c’est tout l’enjeu de l’avenir de l’Etat Providence par rapport aux nouveaux défis posés par l’afflux de seniors : prise en charge de la dépendance, financement des dépenses croissantes de santé, image de marque du territoire, solidarité entre les âges et les générations, isolement et solitude… Tout cela pose fondamentalement la question de la place de la personne âgée dans les territoires et plus généralement le problème de la restauration du lien social pour toute une partie de cette population.

C’est cette globalité territoriale mais également cette hétérogénéité des publics qu’il va falloir prendre en compte dans notre étude.

• Il faut tout d’abord rompre avec l’idée selon laquelle la vieillesse relèverait essentiellement d’une prise en charge médicale. C’est au contraire une approche globale qui est nécessaire pour répondre aux multiples besoins des

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personnes âgées. Quand on analyse la littérature sur les seniors, les principales composantes du mode de vie de cette population concernent l’habitat, la mobilité, les services à domicile, la santé, le lien social, la culture. C’est une globalité qu’il convient d’aborder en étudiant ce que peut apporter la pratique sportive à chacune de ces composantes.

Par ailleurs, loin de constituer un groupe homogène, les personnes âgées sont confrontées à des difficultés plus ou moins prononcées qui vont les handicaper dans leur vie quotidienne : dégradation de l’état de santé, motricité altérée, isolement,… Ainsi, suivant le capital socioculturel dont dispose la personne âgée, ces difficultés seront plus ou moins bien supportées.

Dans cette double perspective de globalité territoriale et d’hétérogénéité des publics, nous avons croisé une triple entrée territoriale (Limoges, Brive, Guéret) et une triple entrée thématique (santé, loisirs, lien social).

• Les thèmes choisis reflètent les objectifs qu’assignent les seniors à une pratique sportive et qui rentrent dans un véritable cycle de vie. En premier lieu, il semblerait que le principal motif soit la recherche d’un bon état de santé, qu’on le considère d’un point de vue préventif ou d’un point de vue curatif. Dans un second temps, l’activité sportive est là pour procurer de la détente, du plaisir et rentre dans la recherche d’une bonne qualité de vie. Dans un troisième temps le sport permet de rompre l’isolement et crée du lien social.

• Pour satisfaire les besoins ressentis par les seniors dans ces trois champs, les territoires concernés devront penser une approche globale incluant de multiples champs. Il s’agit d’une approche transversale dont les principaux besoins révélés sont les suivants :

- l’adaptation du logement dans une perspective de maintien à domicile ;

- la proposition de formules d’hébergement innovantes évitant à la fois l’entrée en structure collective et le maintien à domicile inadapté ;

- l’approfondissement du dispositif de maintien à domicile : Quelle stratégie de service d’aide ? Quelle transversalité ? Quelles nouvelles structures du type plateformes multiservices de dimension intercommunale ? Quels nouveaux métiers ? Quelles formations ? …

- la garantie d’un système de transport à la demande avec un certain nombre d’obstacles à dépasser : accessibilité aux équipements pour personnes à mobilité réduite, coût du déplacement, insuffisance des services à la personne pour sécuriser le déplacement. En cas de déficience, la conséquence peut être le repliement des personnes âgées qui ont peur de se déplacer.

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On constate ainsi la très grande complexité qui caractérise la relation entre besoins des personnes âgées et territoires. Afin de gagner en efficacité pour mener les enquêtes de terrain, on a affecté une fonction principale à chaque territoire :

- à Limoges, la problématique santé

- à Brive, la problématique loisirs

- à Guéret, la problématique lien social.

Néanmoins, la réalité n’étant pas aussi simple, nous avons resynthétisé les résultats des enquêtes autour des trois thématiques. L’essentiel de l’information relative à chacune d’entre elles provient du territoire de référence mais nous avons également rapporté des bonnes pratiques en provenance de territoires autres que le référent (par exemple la santé à Brive).

Au final, nous structurons notre étude en deux parties :

- dans une première partie, nous établissons trois diagnostics territoriaux de la relation activité physique et/ou sportive et senior. Ces diagnostics se structurent autour des trois thématiques santé, loisir, et lien social centrées sur leur territoire de référence (Limoges, Brive et Guéret). Nous présentons également des bonnes pratiques qui n’appartiennent pas nécessairement au territoire de référence. C’est le cas en particulier pour l’analyse du lien social qui traitera de la problématique de la lutte contre l’isolement des personnes âgées en Creuse mais également dans un quartier défavorisé de l’aire urbaine de Limoges.

Ces diagnostics issus de nos enquêtes de terrain permettront de faire un état des lieux exhaustif des structures d’offre de services aux seniors et permettront également de dresser des profils types de pratiquants.

- dans une deuxième partie, nous présentons des éléments de prospective tant démographique que territoriale pour essayer d’anticiper ce que seront les enjeux à venir autour des pratiques sportives des seniors. En particulier, il s’agit de savoir s’il y a des risques de décalage entre l’offre et la demande de services sportifs aux seniors.

Sur ces bases, nous faisons au final un certain nombre de préconisations politiques autour de trois axes principaux : adaptation, accessibilité et convivialité.

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Précisions méthodologiques

Pour réaliser ces diagnostics sur l’offre de services « d’activités physiques ou sportives » aux seniors, nous avons mené plus de cinq cents entretiens (téléphonique ou en face à face) à partir de guides d’entretien.

Dans un premier temps, nous avons sollicité des interlocuteurs engagés dans des structures de coordination et/ou de centralisation de l’information (voir liste en annexe 1). L’échelon privilégié a été le niveau régional. En fonction de nos interlocuteurs, nous nous sommes ensuite orientés vers le niveau national, départemental et/ou local. Il s’agissait ici de repérer les structures proposant des activités physiques ou sportives aux seniors.

Lors de la phase d’enquête auprès de ces structures, l’objectif du recensement était triple :

- répertorier les dispositifs et programmes existants (buts, moyens, commanditaires, partenariats, acteurs) en termes d’offre d’activités aux seniors mais également de formation au personnel encadrant ;

- identifier et quantifier le public concerné qui pratique au sein de ces structures ;

- recenser les bonnes pratiques dans les structures d’offre.

Compte tenu de la nature très diverse des structures d’offre de services pour seniors que nous avons identifiées, nous avons choisi de les regrouper, quand cela amenait à une meilleure lisibilité de l’information, à travers des catégories telles que le réseau sanitaire et social, le mouvement sportif, les organisations privées, les collectivités…

Nous rappelons qu’étant donné l’étendue du champ de la thématique « sport et senior », le comité de pilotage de l’Observatoire du sport en territoires limousins a choisi d’étudier trois sous-thèmes (sport-santé ; sport-loisir ; sport et insertion sociale) sur trois territoires (la ville de Limoges ; l’agglomération de Brive ; le Pays de Guéret).

Ainsi, par exemple, l’état des lieux de l’offre de services sport santé s’est principalement porté sur les structures implantées sur le territoire de la ville de Limoges. Cependant, au regard de la réalité du terrain, nous avons parfois relevé certaines bonnes pratiques mises en œuvre hors du territoire de référence de l’étude.

Nous tenons à préciser par ailleurs que l’analyse des pratiquants seniors au sein de ces diagnostics ne fait référence qu’à ceux qui pratiquent une activité physique ou sportive au sein d’une structure, et ne tient pas compte de la pratique informelle « non encadrée » des seniors en dehors de toute institution. Nous ferons dans la deuxième partie de cette étude l’analyse des tendances lourdes de la

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pratique sportive (encadrée et non encadrée) des seniors d’aujourd’hui et de demain de manière générale.

Au-delà des différents entretiens réalisés pour les diagnostics, nous avons également réalisé trois tables rondes, une sur chaque territoire. Celles-ci ont réuni à chaque fois une quinzaine de personnes ressources identifiées lors des diagnostics. Ces tables rondes avaient pour but de créer un débat, de confronter les acteurs ainsi que de relever les forces et faiblesses du territoire concernant le développement territorial de la pratique sportive chez les seniors.

Enfin, nous avons souhaité expliquer clairement le sens de certains termes utilisés fréquemment tout au long de ce document afin d’en améliorer la compréhension et d’éviter toute confusion.

Seniors : nous avons identifié sous l’appellation seniors, les personnes de 60 à 75 ans, autonomes et n’ayant pas d’activité professionnelle ; cette terminologie ne fait pas référence aux catégories d’âge sportives utilisées dans la pratique de certaines disciplines.

Sport : il s’agit ici davantage d’une activité physique et sportive au sens large du terme. Cela s’étend de la marche à allure modérée à la pratique de certaines disciplines en compétition.

La gymnastique : dans le cadre de notre état des lieux, le terme de gymnastique revient fréquemment. Pour éviter de reprendre certaines appellations labellisées ou déposées par des institutions sportives nous avons employé ce terme de façon générale pour décrire des activités gymniques d’entretien qui peuvent avoir des intensités différentes selon les cas. Toutefois, en employant ce terme nous ne faisons pas référence à la gymnastique sportive, qui relève de la Fédération française de gymnastique, et qui à l’heure actuelle est extrêmement peu pratiquée par des personnes de plus de 60 ans.

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A. Etat des lieux de l’off re Sport Santé Bien être

La problématique Sport Santé Bien être chez les seniors est délicate car il est parfois dif-fi cile de la défi nir et la caractériser précisé-ment. Les motivations des seniors dans la pratique d’une activité physique et sportive sont mul-tiples et induisent bien souvent une off re qui ne se limite pas à poursuivre un seul objectif: la santé par exemple. Toutefois, nous avons essayé de repérer pour cette thématique, les structures qui s’adressaient à un public plus sensible parmi les seniors et dont les capa-cités à exercer une activité ne sont pas très grandes.En Limousin, les actions en faveur du Sport Santé ont particulièrement été favorisées, depuis 2000, par le recrutement d’un mé-decin-conseiller au sein de la Direction Ré-gionale de la Jeunesse et des Sports. Cet in-terlocuteur joue un véritable rôle de passeur entre les sphères médicales et sportives. De nombreuses initiatives ont ainsi été impul-sées, accompagnées, encore soutenues du fait de l’orientation donnée à ce poste-clé. Depuis, le rapprochement ministériel des sports et de la santé facilite encore les pas-serelles au service du bien être physique du plus grand nombre dont les personnes âgées.

1.Au sein du réseau sanitaire et social....72. Au sein du mouvement sportif............123. Au sein de collectivités territoriales... 324. Au sein d’organisations privées......... 385. Synthèse de l’off re Sport Santé Bien être.....................................................466. Table des matières Sport Santé Bien être.....................................................47

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

1. Au sein du réseau sanitaire et social Afin de bien comprendre l’offre du territoire étudié, il semble important de préciser au préalable que dans le cadre du réseau sanitaire et social de nombreuses actions identifiées au plan local ou départemental relèvent de l’application de politiques mises en œuvre au plan national.

Trois principaux dispositifs ou actions peuvent expliquer la présence de certaines offres « sport santé » sur le territoire :

Le plan national Bien vieillir

Dans le cadre du Plan national « Bien Vieillir » 2007-2009, plusieurs axes de travail ont été définis afin de mettre en œuvre des actions et mesures concrètes visant à améliorer les conditions de vie des seniors, à maintenir une autonomie en prévenant l’arrivée de certaines pathologies et enfin à favoriser un lien social.

L’axe 3 du plan national « Bien vieillir » se constitue d’un certain nombre de mesures ayant pour objectif la promotion de l’activité physique et sportive par notamment une meilleure information et communication de l’offre existante, un soutien particulier aux fédérations proposant une offre à destination des seniors ou encore une adaptation de l’offre de formation aux spécificités des seniors. Bien que cet axe ne contienne aucune offre de services sportifs pour les seniors, il permet toutefois une politique incitative en faveur de ce public.

L’axe 7 vise quant à lui à développer le « Bien Vieillir » au niveau local par le financement de projets concrets sur les territoires. Dans ce cadre, l’activité physique des seniors apparaît comme un des objectifs visés par cet appel à projet. Dès lors, il est possible de retrouver au niveau régional ou local des actions à destination des seniors qui bénéficient de financements de la CNSA (Caisse nationale à la solidarité et à l’autonomie) au titre du Plan Bien Vieillir.

Les Ateliers Equilibre

Depuis 1995, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de Bourgogne a mis en place un programme de prévention des chutes chez les personnes âgées de 55 ans et plus.

Ce programme, dénommé Atelier Equilibre, se présente sous forme de 10 séances hebdomadaires et est animé par un professionnel du domaine sportif ou par un soignant formé spécifiquement par la Fédération Française d’Education Physique et de Gymnastique Volontaire (FFEPGV). Il s’agit d’un programme de santé qui « cherche à préserver, améliorer, restaurer la fonction d’équilibration et l’autonomie de la personne âgée ».

Depuis, ce programme a été repris par de nombreuses CPAM et mis en œuvre au plan local dans plusieurs départements. Il concerne plus particulièrement les personnes de plus de 60 ans « vulnérables » au plan de la santé, socialement ou financièrement.

Ces programmes sont souvent financés par plusieurs dispositifs (Plan national Bien Vieillir, Groupement régional de santé publique (GRSP), …) et les coûts pour les participants sont la plupart du temps symboliques (environ de 20 €).

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

Partenariat entre la MSA et la FFEPMM

La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) a développé un partenariat avec la Fédération Française pour l’Entraînement Physique dans le Monde Moderne - Sports pour tous (FFEPMM) dans le cadre de la mise en œuvre du programme PIED (Programme intégré d’équilibre dynamique).

Ce programme vise la prévention des chutes des personnes de plus de 60 ans autonomes ne présentant pas de problèmes de santé ou d’équilibre trop précaire. Il est animé sur 12 séances par atelier, soit une séance par semaine pendant 12 semaines. Ce dispositif bénéficie, au plan local dans certains cas, de financements de la CNSA dans le cadre du plan Bien Vieillir et du GRSP. La MSA finance elle-même une partie de l’animation des séances et reverse 6€ par participant à la fédération EPMM -Sports pour tous.

La personne, qui intervient sur l’encadrement des séances (diplômé de la formation fédérale EPMM), est également chargé de prospecter pour trouver des participants. Le programme n’est pas réservé aux adhérents de la MSA ; il est ouvert à tous les publics pour un coût de participation d’une quarantaine d’euros.

1.1 Les Ateliers Equilibre proposés par les Caisses primaires d’assurance maladie

Depuis maintenant 10 ans, les CPAM du Limousin organisent des Ateliers Equilibre. Ces ateliers s’adressent à des seniors, de plus de 60 ans, « vulnérables » soit du fait de leurs antécédents de santé soit socialement ou économiquement. Ils s’inscrivent dans le cadre d’une démarche de santé publique complémentaire de l’offre de services existante sur les territoires. Ce dispositif est principalement financé par le Groupement Régional de Santé Publique (GRSP).

Les « Ateliers Equilibre » se composent de 12 séances (10 séances d’exercices physiques plus 2 séances de tests avant et après) étalées sur 3 mois en général. Les séances sont assurées par des intervenants issus du mouvement sportif. Ce sont la plupart du temps des diplômés fédéraux (EPGV, EPMM…), ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions. Pour les CPAM, l’association avec le mouvement sportif pour l’encadrement des séances permet de disposer d’un animateur qualifié et dont la formation est suivie et reconnue par la DRDJS mais aussi de bénéficier du maillage territorial (activité locale, réseau) des animateurs pour s’efforcer de pérenniser l’activité au-delà du cycle financé. En effet, une formation spécifique aux « Ateliers Equilibre » est dispensée par l’EPGV. Elle ne permet d’encadrer ces séances que dans le cadre du dispositif organisé par la CPAM. Par ailleurs, à la fin de ces séances, les personnes ayant suivi cet atelier sont souvent demandeuses d’une continuité de l’activité alors que le dispositif proposé par la CPAM ne le prévoit pas. Dès lors, les animateurs sportifs peuvent ainsi être amenés à proposer les activités de l’association ou du réseau auquel ils appartiennent.

En moyenne, les groupes sont constitués d’une dizaine de personnes. Au niveau de la région, 200 ateliers ont été proposés sur l’ensemble des départements, dont plus de 60% en Creuse, ce qui représente plus de 2 000 participants. En ce qui concerne le territoire de la ville de Limoges, 7 ateliers ont été animés en 2007 par des animateurs de l’EPGV.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

Avec ce dispositif, on se situe dans le cadre très particulier d’une « démarche de santé publique ». Par conséquent, ces acteurs du réseau sanitaire et social sont à la recherche d’un public à risque et soucieux de toucher les personnes qui en ont le plus besoin. Il s’agit d’actions de prévention à caractère ponctuel. Pour l’heure, aucune stratégie de continuité n’a été mise en place si ce n’est via l’animateur du mouvement sportif susceptible de proposer à la fin du programme les activités de son association. Le risque est que cette offre ne réponde pas aux besoins ou demandes émis par les participants.

1.2 Investissement des kinésithérapeutes

Sur le territoire limousin, plusieurs cabinets de kinésithérapeutes diversifient leur offre de soin initiale par des activités physiques inspirées du mouvement sportif.

C’est ainsi le cas du groupe Vithalia, à Malemort sur Corrèze qui a investi dans un bassin permettant la pratique de la gymnastique aquatique.

C’est également la démarche déployée par un cabinet de kinésithérapie à Objat qui s’est entendu avec un coach sportif diplômé du BEESAPT et de brevets fédéraux pour proposer plusieurs créneaux de gymnastique aquatique à leur patientèle. Ainsi, le cabinet met à la disposition de ce coach leur piscine balnéo pour qu’il encadre des patients souffrants de certaines pathologies (surpoids, problème d’articulation…) et qui peuvent être pris en charge par l’activité d’aquagym. En relativement peu de temps, cette nouvelle activité a intéressé de nombreuses personnes dont des seniors. Il accueille actuellement 60 personnes par semaine dont une vingtaine de seniors. Il s’agit principalement de femmes, plutôt dynamiques, ayant une vie assez active (bénévolat…) et dont les revenus sont plutôt confortables. Le coût de cette activité s’élève à 45€ par personne pour 6 séances.

1.3 Quelques dispositifs proposés par les mutuelles

1.3.1 L’Atelier Corps et Mémoire proposé par la Mutualité française L’objectif de la Mutualité Française était de mettre en place un programme d’actions incitant les seniors à adopter des attitudes positives pour un vieillissement en bonne santé. Mais il s’agissait également à travers ce dispositif de valoriser les capacités psychosociales des seniors, de lutter contre leur isolement et de développer des solidarités.

La Mutualité française a ainsi repris le concept du programme « Atelier Corps et Mémoire », créé par la fédération EPGV, en s’associant localement avec le Comité régional EPGV pour mettre en place ce dispositif. Profession sport intervient également au niveau départemental comme partenaire de l’opération en salariant les animateurs des ateliers.

Ce programme se compose de 2 séances d’1 heure par semaine sur 10 semaines

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

- 1 séance en salle sur un travail de développement des entrées sensorielles de la mémoire à travers la pratique d’activités physiques ;

- 1 séance de marche nordique.

L’encadrement de ces ateliers est assuré par des animateurs diplômés EPGV. Ces séances sont ouvertes à tous dans la limite de 15 personnes par atelier. Une large communication est relayée par la presse, la radio et les CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination). Par ailleurs, les adhérents de la mutuelle reçoivent directement un courrier les informant de ces ateliers.

En 2007, 13 ateliers ont été organisés sur l’ensemble du Limousin dans 8 communes différentes. Au total, 160 personnes ont participé à ce programme. Le public est principalement féminin et l’âge moyen des participants s’élève à 69 ans. Les ateliers ont surtout bien fonctionné en Haute-Vienne. Pour 2009, l’objectif était de mettre en place trois ateliers par département.

Ce programme revient à environ 150 € par participant. Pour financer ces actions, la Mutualité française du Limousin a perçu en 2007 des financements de la Mutualité Française nationale et de la CNSA dans le cadre du programme Bien vieillir (9 200€). En complément, des frais de participation ont été demandés aux seniors ayant suivi ces ateliers.

A la fin de l’atelier, suite aux demandes des participants, des représentants locaux de fédérations (UFOLEP, EPGV, FFRS) viennent présenter leurs activités en club pour inciter les gens à continuer leur démarche.

1.3.2 La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) et le programme PIED Le programme PIED (Programme Intégré d’Equilibre Dynamique) est un dispositif qui a été mis en place au Canada et repris en France par la Fédération EPMM. Ce programme est soutenu par l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé). Il vise à prévenir les chutes et les fractures chez les personnes âgées autonomes vivant à domicile. Toutefois, il n’est pas adapté aux personnes dont l’équilibre est trop précaire ou qui présentent des problèmes de santé pouvant être aggravés par des exercices d’intensité inadaptée. Deux dimensions sont visées dans ce programme :

- Prévention santé - renforcement par des exercices physiques les membres supérieurs et inférieurs ;

- Rupture de l’isolement - discussions thématiques sur les préoccupations quotidiennes des seniors. Exemples : information sur les soins des pieds, les moyens de se relever après une chute…

En septembre 2008, la MSA du Limousin a ouvert ce programme en Creuse et en Haute-Vienne à ses adhérents ainsi qu’aux non adhérents MSA. Les personnes isolées en milieu rural sont particulièrement ciblées. Le programme est élaboré spécialement pour les seniors dans le cadre de la prévention des chutes. Les séances sont animées par des licenciés sportifs de la fédération EPMM salariés par la MSA.

La création de groupes se fait par l’intermédiaire des CLIC, des écoles de grands-parents européens, des clubs des aînés ruraux et des caisses de retraite complémentaire (MEDERIC, MORNE, AGRICA). La MSA prend en charge une partie du

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

transport de ses adhérents pour se rendre à ces ateliers. Le but est de surmonter ce qui avait été évalué comme le principal obstacle à la participation au programme. La prise en charge correspond à 50% du coût du déplacement de la personne. Elle se matérialise par un chèque transport monnayable auprès de taxis conventionnés avec la MSA.

Le coût de participation est de 40 € pour 2 séances par semaine pendant 12 semaines, soit 24 séances au total. La MSA du Limousin a perçu des financements pour mettre en œuvre ce programme issu de la CNSA dans le cadre du Plan Bien vieillir, du GRSP et de la Caisse nationale de la MSA (CCMSA).

Synthèse

Au final, ce diagnostic nous éclaire sur une offre de pratique d’activités physiques assez mal connue.

En effet, plusieurs acteurs ont la volonté d’organiser des actions ponctuelles assez régulièrement pour un public senior isolé ou vulnérable. Les initiateurs de ces programmes et dispositifs semblent la plupart du temps désireux d’y associer le mouvement sportif notamment par l’emploi d’éducateurs ou animateurs sportifs ayant une qualification et une compétence reconnues pour leur travail auprès des seniors.

Cependant, on peut relever un manque de coordination des actions et programmes mis en œuvre au sein de ce réseau.

Les structures organisent leurs ateliers dans des communes sans s’être toujours informées du déroulement antérieur d’autres ateliers. Il arrive ainsi que des personnes participent à plusieurs cycles d’ateliers sans avoir véritablement consciences de qui sont les organisateurs. Ces deux phénomènes apportent une certaine confusion auprès du public senior

Enfin, certaines des actions proposées localement aux seniors découlent de politiques et de financements nationaux. Il s’agit alors de dispositifs proposés par des organismes dont l’objectif de santé publique est affiché. Les projets apparaissent cohérents et relèvent d’une démarche réfléchie avec un suivi et une évaluation. D’autres actions émanent d’organismes privés. Il arrive alors que la finalité de l’action et sa mise en œuvre apparaissent moins rigoureuses.

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2. Au sein du mouvement sportif Sur la thématique du Sport-Santé, le mouvement sportif associatif propose quelques initiatives à souligner. Des clubs multisports sont composés de sections particulièrement dynamiques en cyclotourisme, tennis ou encore natation. Les mises en œuvre majeures sont cependant l’œuvre de l’EPGV. Cette fédération possède, à Limoges, des relais nombreux proposant un maillage dense du territoire.

2.1 Exemple de clubs omnisports limougeauds

2.1.1 Le cyclotourisme pour lutter contre la sédentarité La section cyclotourisme de l’ASPTT Limoges est une des plus grosses du département (une centaine d’adhérents). Elle a la particularité d’accueillir un tiers de féminines alors que les autres clubs sont encore plus masculinisés. Cela s’explique, selon le président, par le dynamisme des dirigeantes mais également par la filiation originelle avec La Poste et France Telecom. Dans une logique de sport corporatif, l’adhésion des féminines semble avoir été plus forte …

Cette association propose plusieurs offres à ses adhérents. Les sorties hebdomadaires sont organisées par groupes : hommes d’un côté, femmes de l’autre. Chacun possède ses circuits, ses habitudes. Durant l’hiver (novembre-février) plusieurs adhérentes préfèrent réaliser des randonnées à la place des sorties cyclotouristes. Le groupe des hommes roule en revanche tous les samedis de l’année. Depuis quinze ans, une sortie est également programmée en semaine. Cela correspond à une prise en compte des disponibilités du public retraité. Quelques sorties à la journée sont également mises en place en fonction des bonnes volontés. La dernière offre correspond aux séjours : en octobre, le bureau émet plusieurs propositions de destinations pour la saison à venir. Lors de l’Assemblée Générale, un sondage est réalisé auprès des membres. Les séjours plébiscités sont mis en œuvre. Chaque adhérent est libre de s’inscrire à tout ou partie du programme.

Programmation 2008-2009 des séjours cyclotourisme de l’ASPTT

Période Site Durée Participation Participants

W.E. du 8 mai Val de Loire –Saumur

4 jours 260€ 21 personnes

Pentecôte La Rochelle 4 jours 200€ 55 personnes, familles et accompagnateurs compris

Mi-juin Pyrénées 4 jours 300€ 10 personnes

Fin juin Parc de la Vanoise –randonnée 7 jours 380€ 37 personnes

Fin août Corbières-Carcassonne

7 jours 380€ 14 inscrits

Automne St-Malo 7 jours 400€ 26 inscrits

Le coût des séjours est supporté à 90% par les participants. Pour les séjours les plus éloignés, l’ASPTT fournit le minibus et le Conseil Général participe par le biais d’une subvention annuelle.

Composition du bureau de la section CycloTourisme de l’ASPTT 19 membres dont 6 femmes, tous pratiquants. 1 président + 3 vice-présidents chacun responsable d’un des 3 groupes de pratiquants. Plusieurs commissions en fonction des chantiers en cours. Les sorties sont organisées et encadrées par des trios composés parmi les membres du bureau

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2.1.2 Du tennis associé au stretching La section tennis de l’ASPTT Limoges accueille, en 2008-2009, 34 adhérents nés en 1949 et avant (jusqu’à 82 ans) dont 8 femmes (sur 230 adhérents au total). Ces pratiquants s’inscrivent dans une logique de compétition comme la majorité des joueurs de tennis du club (seulement 27% de pratiquants loisirs). Ils s’organisent sur deux créneaux horaires le mardi et le jeudi matin. Certains d’entre eux suivent des cours individuels mais la plupart joue avec ses acquis tennistiques. L’adhésion coûte 185 € pour l’année et comprend l’affiliation à la FFT. Un tiers des membres de la section est agent ou retraité de la Poste et de France Telecom.

Pour la saison 2009-2010, l’enseignant référent a déposé une demande de subvention CNDS pour mettre en place un projet Senior-Loisir-Tennis. A partir de l’idée municipale des Printemps Sportifs, il s’agit de proposer aux adhérents des autres sections de l’ASPTT une initiation-découverte. Les cyclotouristes et les membres de la section Gym Volontaire sont particulièrement ciblés par cette offre complémentaire à leur pratique actuelle. Pour 65€, ils auraient la possibilité de bénéficier d’un cycle de 15h de cours adaptés, dispensés par un professionnel. A la pratique soft du tennis sera associé un volet étirement / bien être physique. Une première session est prévue en octobre-novembre avant de reprendre au printemps jusqu’à mi-juillet.

Cette démarche correspond à une déclinaison locale de l’ambition nationale d’ouvrir le tennis à tous1. A l’ASPTT-Limoges, une première offre a été créée à l’attention des handicapés, puis des enfants de moins de 3 ans et maintenant aux pratiquants les plus âgés. L’initiateur du projet, breveté d’Etat depuis 20 ans et salarié à plein temps par la section, est diplômé du Certificat de Qualification Handisport2 – Tennis mais serait intéressé par une formation spécifique au public des personnes âgées avant de s’adresser aux maisons de retraite. En effet, il considère que tout titulaire d’un BEES est capable de proposer une activité physique adapté aux personnes âgées ayant un passé sportif. En revanche, il estime avoir besoin d’acquérir des compétences complémentaires (psychologie, adaptation aux contraintes physiques) pour encadrer les résidents d’établissements collectifs.

Eléments du dossier CNDS déposé par la section Tennis de l’ASPTT

Objectif Proposer à des seniors de 60 ans et plus de pratiquer un tennis en douceur

Contenu une séance de tennis de 1h30 avec comme base de la relaxation, des étirements et des exercices de tennis avec du matériel adapté

Public Cible les personnes de 60 ans et plus

Lieu de réalisation de l’action

complexe sportif Aimé Tricard Buxerolles Limoges

Date de mise en œuvre Durant la saison tennistique 3 cycles de 6 séances en septembre/octobre, février/mars, mai/juin

Durée prévue de l’action

5 mois

1 Le slogan de la FFT est « Le tennis, un sport réservé à tous » 2 Le CQH a été créé à la demande des éducateurs de sport nature en 1998. Il se compose d’un module général (A) et d’un module disciplinaire (B)l se décline aujourd’hui en une quinzaine de spécialités dont le tennis.

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Indicateurs d’évaluation

nombre de participants par cycle

Communication Information auprès des membres des autres sections âgés de 60 ans ou plus

2.1.3 Le public « Seniors » de l’ASPTT-Limoges Ce club multisports est composé de 24 sections dont 183 accueillent des licenciés âgés de 60 ans et plus4. Le logiciel de gestion des adhérents permet une connaissance précise de ce public qui, au départ principalement salarié de la Poste et de France Telecom, provient aujourd’hui de tous horizons professionnels.

Part des adhérents de plus de 60 ans dans les différentes sections de l’ASPTT

Sections Part des plus de 60 ans

1 Bridge 75%

2 Cyclotourisme 63%

2 Pétanque 63%

4 Pêche 58%

5 Ball-trap 54%

6 Golf 37%

7 Gymnastique Volontaire 26%

8 Ski alpin 25%

8 Tennis de table 25%

10 Bowling 18%

11 Haltérophilie 13%

12 Tennis 12%

13 Athlétisme 4%

13 Football 4%

15 Natation 3%

16 Basket 1%

16 Hockey sur glace 1%

16 Lutte 1%

Les licenciés âgés de 60 ans et plus représentent 14% des membres de l’ASPTT Limoges. Ils sont majoritaires dans 5 sections : bridge (75% d’adhérents âgés de plus 60 ans), cyclotourisme et pétanque (63%) pêche (58%) ou encore ball-trap (54%).

Les 10 principales sections accueillant des seniors sont également celles qui accueillent des agents ou retraités de la Poste et de France Telecom. Il semblerait ainsi que les seniors fassent des choix dans la continuité de leur activité professionnelle ou bien aspirent à se retrouver entre collègues une fois l’heure de la retraite sonnée.

3 Aucun sportif âgé de 60 ans et plus ne participe aux activités des sections de badminton, canoë-kayak, handball, judo, karaté et plongée. 4 10 sections accueillent 41 licenciés âgés de 75 ans et plus, par ordre croissant : tennis de table et natation (1), ball-trap, cyclotourisme et haltérophilie (2), gymnastique volontaire (3), bridge (4), tennis (5), pêche (8) et pétanque (13).

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Les 10 principales sections accueillant seniors / agents & retraités de la Poste et de France Telecom

Part des seniors

Section ASPTT

Limoges

Part des Agents & retraités

FranceTelecom LaPoste

Nombre total d’adhérents

2009

18% Bowling 33% 33

25% tennis de table 38% 8

25% ski alpin 63% 8

26% GV 44% 341

37% golf 70% 43

54% ball-trap 25% 24

58% pêche 38% 65

63% pétanque 25% 48

63% cyclotourisme 65% 81

75% bridge 25% 20

A l’exception de trois sports d’adresse (bowling, pétanque et golf), les seniors sont moins attirés par les disciplines compétitives. A l’ASPTT Limoges, les adhérents âgés de plus de 60 ans se concentrent dans les sections réunissant des pratiquants-loisir. Les préoccupations de sport santé et / ou détente seraient ainsi privilégiées par rapport à celles du sport-performance.

Place de la pratique loisir dans les 10 principales sections accueillant seniors

Part des seniors

Section ASPTT

Limoges

Part Des Pratiquants loisirs

Nombre total d’adhérents

2009

18% Bowling 12% 33

25% tennis de table 100% 8

25% ski alpin 100% 8

26% GV 100% 341

37% golf 0% 43

54% ball-trap 100% 24

58% pêche 100% 65 63% pétanque 0% 48

63% cyclotourisme 100% 81

75% bridge 100% 20 Hommes et femmes âgées de 60 à 75 ans adhèrent en nombre similaire (147 / 154) mais se répartissent en fonction des disciplines sportives.

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La diversité des pratiques est plus réduite chez les femmes que chez les hommes. La natation (exclusivement pratiquée par les féminines parmi les seniors) et la gymnastique volontaire (83 femmes / 85 seniors) sont plébiscitées par les licenciées, également très présentes en cyclotourisme (22 femmes / 49 seniors). Au regard de la répartition globale des pratiquantes, une certaine continuité apparaît. L’âge semble moins déterminer le choix des pratiques que le genre.

Place des femmes dans la pratique loisir dans les 10 principales sections accueillant seniors

Total d’adhérents

2009

Part des femmes parmi le total d’adhérents

Section Part des femmes

parmi les adhérents de + de 60 ans

65 3% Pêche 3%

48 15% Pétanque 10%

110 42% Athlétisme 25%

176 23% Haltérophilie 26%

219 31% Tennis 27%

43 33% Golf 31%

20 30% Bridge 33%

81 41% Cyclotourisme 43%

33 27% Bowling 50%

8 25% Ski alpin 50%

341 98% Gym Volontaire 98%

570 56% Natation 100%

Les seniors masculins sont plus présents dans des disciplines plus ludiques ou du moins supposant une opposition telles que la pêche (29 pratiquants), la pétanque (15), le tennis (14), le ball-trap ou le golf (11) même s’ils s’adonnent également au cyclotourisme (27 pratiquants) et à l’haltérophilie-musculation (15 pratiquants).

De la natation rééducative

Depuis une trentaine d’années, l’AVAL (330 licenciés en 2008-2009) possède une section « Natation rééducative ». Un soir par semaine (le mardi de 20 à 21h), deux lignes d’eau sont réservées par ce club à la piscine de Beaublanc. Pour 50€ par an, 30 participants souffrant de douleurs dorsales sont, suivant la recommandation de leur médecin, encadrés par des MNS (Maîtres Nageurs Sauveteurs). Cette section a des difficultés à satisfaire les demandes, elle aurait besoin d’un créneau de piscine supplémentaire mais les bassins municipaux semblent actuellement saturés. Le président de l’AVAL espère que le projet de piscine à Ester voie le jour pour solliciter un créneau supplémentaire et ainsi permettre à plus de personnes de bénéficier de ce service. Cette section a fait le choix de ne pas s’affilier à la FFN (Fédération Française

L’AVAL : l’Association du Val de L’Aurence, club multisports limougeaud

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de Natation) car elle considère que son offre est plus axée sur la santé que sur le sport.

Parallèlement et en contradiction avec la perception des dirigeants de l’AVAL, la section natation du club limougeaud du Capo a manifesté de l’intérêt pour le Projet intitulé NAGER – FORME – SANTE en cours d’expérimentation par la FFN. Ce programme cible les seniors, les personnes obèses ainsi que les accidentés. Le groupe national chargé du projet comprend un médecin et différents professionnels de la natation. Un partenariat associe le ministère en charge des sports et les DRASS. Le test est actuellement en œuvre dans deux régions pilotes : la Champagne & le Centre. A l’issue de cette expérimentation, le cahier des charges d’un label sera conçu et accompagné par des formations spécifiques. L’objectif est d’obliger les clubs souhaitant être labellisés à développer deux options : « Eveil » et « Nager Forme Santé » sur une période de 4 années. A Limoges, rien n’a encore été mis en place dans ce cadre mais une certaine motivation est perceptible.

2.1.4 Des activités péri-sportives, facteur de santé

Stimuler l’intellect à partir du vélo Au-delà de la pratique sportive proprement dite, les membres de la section Cyclotourisme de l’ASPTT Limoges se préoccupent de l’impact de leur pratique5. Plusieurs mois en amont, ils ont mené une réflexion et des recherches communes sur quatre thèmes dont la santé et la diététique. Afin de faire bénéficier le plus grand nombre de leurs travaux, ils ont préparé une exposition pour un stand « Cyclotourisme ASPTT » dans le cadre de la Manifestation « Limoges Grandeur Nature – Sport en Famille » le 27/09/09. Il leur importe de sensibiliser le grand public sur l’importance de la pratique physique couplée à une hygiène de vie et à un équilibre alimentaire pour la préservation de la santé et plus précisément des aptitudes cardiaques. Les menaces identifiées sont le cholestérol, l’hypertension, le tabac et la sédentarité. Dans le cadre du cyclotourisme, des conseils concrets sont élaborés à l’attention des pratiquants. Sur les thèmes de la diététique, du test d’effort, du suivi médical ou encore de l’alimentation autour de l’effort, des documents sont fournis. Cf. exemple de la Fiche « 60 ans et plus". De manière générale, la pratique sportive est le support d’activités intellectuelles complémentaires. La section produit régulièrement une publication des textes, dessins, reportages, photographies réalisés par ses membres. Ainsi, le doyen de la section s’est initié, à 73 ans, avec sa femme, à l’informatique et à l’usage d’Internet pour optimiser ces activités. Chaque séjour donne lieu en amont à plusieurs séances de préparatifs (itinéraire, logistique, etc.) et en aval à un compte-rendu documenté et illustré (caractéristiques géographiques, gastronomiques et touristiques du parcours et des sites visités). Enfin, un des membres du club a produit une étude approfondie des conditions de circulation cycliste dans la ville de Limoges6

Le bénévolat des licenciés UFOLEP : « engagement & responsabilités » Lorsque l’âge rend difficile la pratique des sports collectifs, de nombreux seniors souhaitent côtoyer encore le club dans lequel ils s’adonnaient à leur passion. C’est ainsi qu’ils conservent des responsabilités et missions de logistique et / ou de

55 Source : Entretiens avec le président et le doyen de l’ASPTT Limoges section CycloTourisme – Eté 2009 6 Jean-Marie Lamaury, « Vélos des villes … ou pignon sur rue », ASPTT Limoges section CycloTourisme, 2009

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direction voire des fonctions d’officiels (arbitrage, juge, table de marque, etc.)7. Ces activités autour du sport sont très certainement bénéfiques pour la santé physique et mentale. Elles imposent des sorties régulières du domicile, l’exercice de diverses facultés intellectuelles, des qualités organisationnelles ainsi que la confrontation et l’échange avec ses concitoyens mais également avec les générations plus jeunes. Ce bénévolat se déroule généralement dans une ambiance conviviale ce qui contribue au bien être et à l’équilibre de la personne âgée.

Parmi les licenciés UFOLEP des clubs limougeauds, on repère ainsi 5 présidents et 4 secrétaires nés entre 1946 et 1932 à la tête d’associations sportives. Outre ces mandats électifs, 6 autres licenciés de plus de 60 ans ont des fonctions de dirigeants alors même qu’ils ont interrompu la pratique du sport. Hommes et femmes sont investis à part égale dans des clubs aussi différents que l’ASPTT Limoges, le Gymnastique Club de Limoges, l’Avenir de Beaubreuil, l’association cycliste Limoges / Buffière ou encore le Limoges Etudiants Club.

2.2 Action de l’EPGV en faveur de la santé des 60-75 ans

26 sections Epgv sont localisées sur le territoire de la ville de Limoges, couvrant les principaux quartiers : Thuillat, Bellevue, Casseaux, Saint-Lazare, Le Grand Treuil, Landouge, Portes Ferrées, Montjovis…

Chacune propose plusieurs créneaux hebdomadaires, en général d’une heure pour une offre totale de 113 heures par semaine hors vacances scolaires réparties entre matinées, après-midis et soirées, du lundi au samedi.

S’il s’agit principalement de gymnastique, quelques séances de sports collectifs et de raquette, de marche sont également proposées ainsi que des créneaux en piscine.

2.2.1 Description des services sportifs proposés aux seniors Dans la brochure diffusée par le Comité Départemental Epgv 87 pour le territoire de Limoges, 15 créneaux sont étiquetés « senior » (dont un d’initiation) et 6 créneaux supplémentaires sont intitulés « gym douce ». Ainsi, plus de 18% de l’offre est spécialement dédiée à ce public. De fait, ces séances sont programmées, majoritairement, en matinée ou en début d’après-midi. Selon les groupes, ces séances sont complétées par des moments de convivialité tels que repas, sorties, pique-niques voire des manifestations (vide-grenier, …).

Il faut cependant signaler que plusieurs créneaux qualifiés de « Gym Adulte » masculin ou féminin, « Adulte Volley », « Aquagym », « Natation », « marche avec bâtons », « Acti’marche », « Badminton » ou encore « Adulte Sport co » accueillent les seniors qui souhaitent pratiquer de manière plus intensive. Ainsi, la section Epgv du CAPO, par exemple, recense 39% de licenciés de plus de 60 ans alors qu’elle ne propose qu’un seul créneau « GymDouce » sur 4 séances hebdomadaires.

7 Source : Adhérents limougeauds âgés de 60 à 75 ans – UFOLEP 87 – 25/11/2008

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Deux programmes labellisés sont utilisés en priorité dans les séances GV destinées aux seniors :

Programmes labellisés contenu

Atelier Equilibre ® (label CRAM Bourgogne)

Démarche pédagogique de prévention des chutes en stimulant la fonction équilibration

Corps & Mémoire Stimulation de la fonction mnésique au travers d’activités physiques et de stratégies cognitives

Planning hebdomadaire des séances accessibles aux seniors proposées par l’EPGV sur la ville de Limoges (2008-2009 – Source Comité Départemental 87 EPGV

Zoom sur la mise en œuvre d’ACTI’MARCH’ ® Acti’March’ ® est une nouvelle offre de la section Epgv de l’ASPTT Limoges. Elle a été mise en place suite à la proposition de deux animatrices spécifiquement formées à ce produit de la fédération Epgv (1er club dans le département). Un sondage réalisé durant le mois de mai précédent ayant donné de bons échos, l’activité a vu le jour dès la rentrée de la nouvelle saison au prix de 85€ l’année.

Sur les 4 créneaux prévus, 3 ont été ouverts (mardi 12h, mercredi 17h30, vendredi 11h. Le créneau du vendredi 16h30 a été supprimé). 63 personnes y participent (97% de femmes) ce qui a contribué à accroître le nombre d’adhérents de la section (2007-2008 285 / 2008-2009 : 332). Elles sont âgées de 30 à 78 ans avec une moyenne d’âge établie à 52 ans. Le créneau du vendredi matin est celui qui accueille les pratiquants

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

les plus âgés (57 ans en moyenne contre 49 pour celui du mercredi soir). Ces personnes sont dans l’ensemble domiciliées à Limoges ou dans l’agglomération.

Il s’agit de séances de marche dynamique sur la piste d’athlétisme de Beaublanc pendant 20 à 45 minutes. La particularité provient du fait que chaque pratiquant maintient durant ce laps de temps une fréquence cardiaque déterminée suite à des tests individualisés de condition physique. Ce procédé permet, selon les concepteurs « d’optimiser son capital santé et sa dépense énergétique ». D’autre part, les animatrices soulignent que cette pratique individuelle s’insérant dans le cadre d’un groupe joue également un rôle social.

USSAC FORME SANTE : le choix parmi plusieurs offres pour une mixité des publics Cette association du Nord de Brive s’adresse aux seniors et aux adultes aux caractéristiques staturo-pondérales normales mais également aux personnes étant en surcharge pondérale. Selon leurs capacités, les pratiquants âgés de plus de 60 ans intègrent ainsi la séance « seniors » du mardi matin (9-10h), les séances « adultes » du lundi après-midi (14h-15h), du mardi soir (19-20h) ou du jeudi soir (20h15-21h15) ou encore le groupe « surcharge pondérale » le lundi soir (20-21h). Ces séances sont assurées par quatre intervenantes, toutes diplômées EPGV. Elles accueillent finalement indifféremment de l’âge les personnes selon leurs goûts, aptitudes et disponibilités. Ainsi, la gymnastique senior est pratiquée par 12 personnes de plus de 60 soixante ans et 13 plus jeunes. 8 autres pratiquants âgés de plus de 60 ans se répartissent dans les autres créneaux.

Les difficultés de gestion de BRIVE CŒUR SANTE A Brive, un club Epgv s’était spécialisé dans l’accueil des personnes souffrant de pathologies cardiaques et souhaitant néanmoins pratiquer une activité physique. Par l’intermédiaire de Profession Sport, une heure hebdomadaire de gymnastique aquatique était proposée. L’association étant tenue par des personnes elles-mêmes victimes de problèmes cardiaques, une gestion optimale n’a pas été possible du fait du manque de disponibilités et de la capacité de suivi de ces malades. Le Comité Départemental Corrèze a annoncé la dissolution de l’association.

2.2.2 Description des moyens

Aspects financiers : cotisations & rentabilité Nos interlocuteurs n’ont pas souhaité, en entretien, se prononcer sur l’origine sociale de leurs adhérents. En revanche, ils nous ont communiqué les montants des cotisations annuelles. Leur montant ne semble pas constituer un frein à l’accès du plus grand nombre à l’activité8.

8 Niveau de vie moyen d’un ménage dont la personne est retraitée = 17 015€ par an et par unité de consommation » i.e. inférieur de 10% à celui des actifs. Niveau de vie médian d’un ménage retraité = 14 848€ i.e. inférieur de 12% par rapport à celui d’un ménage actif. Source : « Revenus des retraités et des actifs » – Note pour le Conseil d’orientation des retraites N°1404/DG75-F301 du 07/06/2006 - INSEE – à partir de données de 2003

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2008-2009 cotisation annuelle coût / mois coût / séance

Minimum 70,00 € 7,00 € 0,30 € Maximum 122,50 € 12,25 € 3,71 € Médiane 80,50 € 8,05 € 1,10 € Moyenne 89,70 € 8,97 € 1,41 €

Etant donné que les cours sont assurés sur 10 mois (suspension juillet-août) et environ 33 semaines (déductions faites de vacances scolaires) le coût mensuel de l’adhésion revient, en moyenne à moins de 9€. En fonction de la capacité de la salle, les adhérents des clubs peuvent avoir accès à une ou plusieurs séances par semaine. Dans les associations en sous-effectif par rapport à l’espace de pratique, les licenciés ont la possibilité de participer à l’ensemble des séances proposées. Ainsi, le coût par séance peut descendre, au minimum à 0,30€.

Si ces tarifs sont particulièrement avantageux, comparés, par exemple, à ceux des salles de remise en forme, ils posent certains problèmes aux gestionnaires de ces associations. A plusieurs reprises, des problèmes de rentabilité ont ainsi été évoqués. En effet, en deçà d’un certain nombre de participants, le maintien d’une séance durant toute une saison (environ 33 semaines) peut entraîner un déficit important. Cela constitue une préoccupation forte des dirigeants des clubs Epgv de Limoges proposant, entre autres, des activités aux plus âgés.

Libellé

Coût rapporté à la séance pour chaque

adhérent

Nombre d’adhérents

requis

Dépense* * Coût de la séance d’animation 2008/2009 pour les associations

sollicitant GVEmploi87

1 séance

EPGV

d’1 heure

0,30€ 102

1 intervenant x 30,50€

Source : Comité Départemental EPGV 87

1,10€ 28

1,41€ 22

3,71€ 8

Equipement : capacité d’accueil et accessibilité Ces questions de rentabilité sont en partie dépendantes de la capacité d’accueil des salles. Si les intervenants ne semblent pas avoir de limites d’effectifs dans l’accueil de groupe, les équipements sportifs sont déterminants. Dans un cas, une dirigeante a déploré de devoir refuser, certains jours, jusqu’à 5 personnes du fait de l’exiguïté de la salle. La majeure partie du temps, la section Epgv est satisfaite de l’équipement sportif mis à sa disposition. Lorsqu’il s’agit de gymnases, l’espace est sous-exploité. Lorsqu’il s’agit de salle de danse, le parquet pose quelques fois des problèmes de glissades. La plupart des équipements offrent des espaces de rangement attribués à la section Epgv. Cela permet un stockage sur place du matériel acquis par l’association (tapis, balles, poste de musique, etc.).

Equilibre financier d’une séance EPGV :

Sachant qu’un animateur embauché par le biais de GV-Emploi-87 coûte 30,50€ à l’association et en fonction du coût rapporté à la séance pour chaque adhérent, quel effectif doit être atteint pour équilibrer le budget ?

Ex. si le coût rapporté à la séance correspond à 1,41€ pour chaque adhérent, il faut que 22 adhérents participent à la séance pour assurer la rémunération de l’animateur

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

Equipement Capacité Groupes EPGV accueillis

Complexe Sportif CER SNCF 40 3 x 35 et 1 x 12

Salle de danse J.Macé 29 4 à 5 personnes refusées sur

certains créneaux

Salle de danse J Le Bail 39 14 x 25 et 1 x 11

Salle de sport J.Gagnant 18 14

Salle 27 bis Avenue Locarno 30 8

Foyer Portes Ferrées 50 26

Tennis Club Garden 10 7

Maison du Temps Libre Landouge

NR 34

Gymnase II Landouge NR 34

Gymnase Bellevue NR 20

Salle de danse J.Moulin NR 22

Ecole Primaire Montjovis 20 20

Gymnase Maurois NR 9

NR : Non renseigné

Le recrutement géographique des pratiquants est, avant tout, de proximité. Les adhérents viennent du quartier voire de Limoges (78%). La plupart des sections accueillent en outre quelques personnes venues de Couzeix, Condat, Panazol, Le Palais, Verneuil. Il faut signaler qu’au niveau des tarifs, les réductions ne concernent souvent que les personnes domiciliées à Limoges (en particulier dans les Centres Culturels où l’adhésion annuelle coûte 22€ de plus aux non-limougeauds).

Certaines sections signalent des difficultés de recrutement dues aux conditions d’accès. La dirigeante du CAPO pense que le renouvellement de ses effectifs est limité du fait de l’éloignement du centre-ville. Localisé au nord de Limoges, l’accès au complexe sportif utilisé nécessite, selon la présidente, de posséder et conduire un véhicule. En effet, le public visé semble peu enclin à emprunter les transports en commun. Elle constate ainsi que l’abandon de plusieurs pratiquants correspond à l’arrêt de la conduite.

Ressources humaines : emploi & formation Pour ce qui est du recrutement, la personnalité de l’animateur / instructeur semble être déterminante. Souvent les personnes s’inscrivent à certains cours afin d’être encadrées par un éducateur particulier avec lequel elles ont développé des affinités ou dont elles apprécient la manière de mener les séances. Il arrive même que des pratiquants changent d’association pour continuer à bénéficier des cours de leur animatrice préférée. Ce phénomène est particulièrement observé chez le public senior : « certains se forcent un peu sur certains exercices, avant tout pour lui faire plaisir ».

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

Une des dirigeantes va jusqu’à parler d’une forme de « dévouement » en soulignant : « l’animatrice est très importante, surtout chez les seniors ».

Profil d’une animatrice EPGV

Elle a 55 ans et s’est engagée dans la formation EPGV en 2002. Elle était modérément sportive et n’avait jamais animé. Ce sont des conditions familiales et les incitations d’une amie qui l’ont convaincue. Elle a payé sa première formation puis a sollicité le Comité Départemental qui, d’après elle, a des fonds réservés qui sont peu demandés. Récemment elle s’est formée en Acti’March’® et en GymAutonomie Elle intervient dans le club EPGV de Montjovis mais également à Rilhac Rancon pour un groupe de trente seniors très dynamiques. Aux Coutures et aux Jardins d’Arcadie, elle propose une gymnastique sur chaise pour des personnes à mobilité réduite dont certaines sont en fauteuils roulants. Elle encadre également les séances de marche active de l’ASPTT, à Beaublanc entre midi et deux. Elle se montre très attachée aux progrès des pratiquants qu’elle encadre, est capable de décrire avec précisions les améliorations réalisées sur les exercices de coordination et de souplesse. Elle mesure les avancées accomplies dans le travail des abdominaux. Chez les seniors, elle s’intéresse à faire travailler avant tout la mémoire et l’équilibre par des moyens détournés et ludiques : « en chantant, en dansant, etc. » Elle se dit très heureuse de ce métier qu’elle trouve passionnant et pense qu’il y a beaucoup de travail avec les personnes âgées.

En dépit des efforts de mutualisation, moniteurs et instructeurs Epgv ont fréquemment plusieurs employeurs. En sus des clubs employeurs, des structures de mutualisation de l’emploi existent. Ainsi depuis 2005, le Comité Départemental Epgv 87 joue un rôle majeur dans le recrutement, la formation, la mise en relation ou encore la gestion des payes9. A partir des données fournies par cet employeur, il est possible de dresser un profil général des animateurs Epgv employées, à Limoges, dans l’encadrement des seniors. Il s’agit très majoritairement de femmes (1 seul homme sur 9), âgées 42 à 64 ans Pour moitié, elles exercent une activité professionnelle annexe dont deux dans le domaine de l’encadrement des APS (professeurs d’EPS et de danse). Globalement, leur engagement pour l’Epgv date de 4 à 24 ans. Elles interviennent dans 1 à 4 associations pour un volume horaire hebdomadaire de 2 à 14 heures.

9 Autre structure de mutualisation de l’emploi, Profession Sport intervient plus ponctuellement pour la mise à disposition de personnel diplômé. A Limoges, 12 associations utilisent les services de cette structure pour un volume hebdomadaire de 21h de diverses activités. Trois proposent de la gymnastique volontaire et sept de la gymnastique d’entretien

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A

- ETA

T DES LIEU

X DE L’O

FFRE SPO

RT SA

NTE B

IEN ETRE

Genre Age Profession

annexe

Volume horaire

hebdomadaire

Type d'intervention Nombre d’association d’intervention

Diplômes Salarié Epgv 87 depuis Senior Gym

Douce

1 F 63 Non 14 6 1 3 Animateur de Section GV Options Adulte & Senior 1990 19

2 F 55 Oui 2 1 0 1 Prof.EPS + BEESAPT 1986 23

3 F 43 Non 4 1 1 2 Animateur Fédéral 2° degré

Options Adulte-Enfant-Senior 2005 4

4 F 60 Oui 4 1 0 1 Animateur Fédéral 2° degré

Options Adulte-Senior 1991 18

5 F 55 Oui 2 1 0 1 Animateur Fédéral 1° degré

Option Senior 2002 7

6 F 64 Non 4 1 1 2 Animateur de Section GV

Option Adulte 1985 24

7 F 53 Oui 2 0 1 1 CQP

ALS Adulte-Enfant-Senior + D.E. Prof. de danse

2005 4

8 M 42 Non 2 1 0 1 Animateur Fédéral 2° degré

Options Adulte-Enfant-Senior 1999 10

9 F 64 Non 2 1 0 1 Animateur Fédéral 2° degré

Options Adulte-Senior 1998 11

Moyenne 55,4 4,0 1,4 13,3

Médiane 55,0 2,0 1,0 11,0

Profil des animateurs rémunérés par GvEmploi87 encadrant des séances Seniors sur Limoges. Source : Comité Départemental EPGV87 (30/06/09 ) N.B. : 1 séance d’animation = 2h de travail. Salaire brut horaire d’un animateur au 01/04/09 : 10,30€

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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Répartition des animateurs EPGV 87 par diplôme

N.B. : 64% des animateurs interviennent dans les associations EPGV concernées avec un brevet fédéral.

Les formations

Diplôme Coût* /

Durée** Descriptif

CQP ALS Option AGEE

1186€ / 162h

Encadrement d’activités gymniques d’entretien et d’expression qui visent le développement et le maintien des capacités physiques de souplesse et de renforcement musculaire sans appareil de musculation

Acti’March’® 200€ /

40h

Nouveau produit fédéral complémentaire de la séance de GV. Travail sur l’optimisation énergétique : marche dynamique durant 20 à 45’. Capacité à concevoir et conduire des séances dans le cadre d’un programme individualisé à partir de tests de condition physique

Pack’Senior 608€ / 176h

Développer des compétences professionnelles dans le domaine de l’animation auprès des personnes avancées en âge. Connaître le fonctionnement des institutions et des réseaux de prise en charge de la personne âgée. S’approprier et maîtriser les programmes et produits labellisés : Atelier Equilibre ® (label CRAM Bourgogne) Corps & Mémoire ® et Gym’Autonomie ®

* 30€ de frais d’inscription s’ajoutent à toutes les formations dispensées par le CoReg EPGV Limousin. Ce prix ne comprend pas les frais de restauration, d’hébergement et de déplacement

** Chaque formation se compose de 3 périodes : une en centre de formation, une en structure et une de certification

Prof.EPS9%

D.E. Prof de danse9%

Animateur de Section GV

18%

BEESAPT9%CQP ALS

9%

Animateur Fédéral 2°degré37%

Animateur Fédéral 1°degré9%

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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Respectant l’impératif pour l’enseignement des activités physiques contre rémunération, tous les salariés du Comité Départemental EPGV87 sont titulaires de diplômes. Près de la moitié sont détenteurs du diplôme d’« animateur fédéral », et sont spécialisés dans l’encadrement des seniors. Sachant que les animateurs EPGV sont rémunérés 20,60€ brut par séance, se former représente un investissement long à amortir. A titre d’exemple, à raison de deux séances hebdomadaires, il faut plus d’une saison entière pour rentabiliser le coût du CQP - ALS10. Cependant, comme les personnes en formation EPGV n’ont pas le statut « étudiant », elles sont considérées comme des « stagiaires en formation professionnelle ». A ce titre, cinq types de financement peuvent être mobilisés :

- Les salariés en CDD ou CDI peuvent utiliser le Congé Individuel de Formation ou le Plan Formation de leur Entreprise

- Les personnes en contrat aidé par la Région limousin peuvent profiter des chèques professionnalisation ainsi que d’une éventuelle prise en charge complémentaire par l’OPCA de leur employeur

- Les demandeurs d’emplois ont la possibilité d’être pris en charge par le Pôle Emploi ou la DRTEFP.

- Les sportifs ou bénévoles licenciés dans une association sont fréquemment aidés par leur club.

- Enfin le Comité Régional EPGV étudie les dossiers des personnes étant en situation particulière et peut mobiliser des fonds spécifiques.

2.2.3 Pour les plus vulnérables, quelques associations d’activité physique adaptée

L’APA87 – 4 types de pathologies APA87 a été fondée 2005 suivant une impulsion du Comité Départemental EPGV de la Haute-Vienne. Elle propose des cours de gymnastique volontaire adaptés à quatre types de pathologies : Cardiaques / Pulmonaires / Cancer du sein et du colon / Métabolique. Chaque pathologie possède son propre créneau horaire hormis pour les cancers où deux séances sont proposées par semaine : une en journée et une à 18h. En outre, l’association propose des créneaux d'activités communes à tous les licenciés : marche avec bâtons, aquagym (1h30) et GymEquilibreMémoire. La plupart des activités ont lieu Centre Culturel Jean Moulin, dans une « très bonne salle où, même à 22 en faisant beaucoup de grands mouvements, les pratiquants ne se gênent pas ». D’autre part, l’association a obtenu un créneau à la piscine de St-Lazare et organise les séances de marche autour des terrains de sport tous proches. Grâce aux aides financières dont bénéficient l’association, le coût annuel pour les participants s’élève à 86€ pour 1 séance de gymnastique adaptée à sa pathologie + 1 séance de marche avec bâtons. L’accès à l'aquagym et à la GymEquilibreMémoire fait l'objet d'un supplément. Cinq animatrices, toutes diplômées EPGV et spécialisées en APA (Activités Physiques Adaptées : diplôme EPGV) sont employées par l’association. Celle qui encadre l'aquagym est, de plus, brevetée d’Etat de natation.

10 Pour établir cette estimation, nous évaluons à 15,45€ le salaire net pour 2h. Les 1 186€ du CQP sont ainsi remboursés à l’issue de 77 séances. Or, étant donné les suspensions de cours Epgv pendant les vacances scolaires, les séances ne sont dispensées que pendant 33 semaines.

APA87 : Association affiliée à la FFEPGV

intitulée « Activités Physiques Adaptées 87 »

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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Des certificats médicaux spécifiques, réalisés par des spécialistes de ces pathologies sont exigés. Ainsi, pour les maladies cardiaques par exemple, le licencié doit fournir, avant la première séance, les mesures prises à l'effort par son médecin. Les animatrices les consultent et les prennent en compte dans l'organisation de leur séance (vigilance accrue à certains seuils). Ainsi, en 2008-2009, APA87 accueille 60 licenciés, hommes et femmes à partir de 18 ans. La majorité a plus de 50 ans mais un certain rajeunissement des adhérents est perceptible au fil des ans. Ce public est domicilié à Limoges mais également dans les alentours : jusqu'à Ambazac et au-delà puisque cette association est la seule à proposer ces services dans le département.

Plusieurs de ses adhérents avaient manifesté l’envie de pratiquer un exercice physique auprès de leur médecin, d’autres s’adressent à l’association suite à des prescriptions médicales (nécessité de sortir du milieu médical / familial pour rencontrer de nouvelles personnes). La « Ligue contre le cancer » oriente également certaines personnes vers APA87. Quelle que soit la démarche initiale, les licenciés sont, selon la présidente, « très friands » de ces séances.

Environ 25 personnes sont inscrites à chacune de ces 8 séances hebdomadaires. Dans les faits, ces créneaux réunissent 14 à 22 personnes par semaine. Un gros turn-over est observé dans le groupe « Cancer du Sein » : avec la guérison, ces licenciées reprennent le travail à temps complet, soit elles ne sont plus disponibles pour « faire de la gym » soit elles intègrent des cours classiques plus proches de chez elles et plus tard le soir. L'association propose un programme très souple. La marche est facultative, par temps de brouillard, les personnes atteintes de pathologies pulmonaires évitent par exemple de sortir. D'autres n'aiment tout simplement pas marcher. La plupart des licenciés doivent également fréquemment s'absenter du fait des nombreux rendez-vous médicaux auxquels ils sont astreints. 2.2.4 Description des seniors pratiquants EPGV en Haute-Vienne à Limoges Effectifs EPGV de la Haute-Vienne (source Comité Départemental EPGV 87 2007-2008)

Il faut souligner que, de manière générale, les hommes participant aux séances EPGV sont pour plus de la moitié des seniors (56% pour la Haute-Vienne). Plusieurs dirigeants interrogés ont également observé une tendance au vieillissement de la population des effectifs EPGV au fil des ans. Si certaines associations

Genre > 60 ans < 60 ans DdN n.c. TOTAL

Hommes 163 119 11 293

56% 41% 4% 100%

Femmes 1464 2 795 308 4567

32% 61% 7% 100%

TOTAL 1 627 2 914 319 4 860

33% 60% 7% 100%

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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limougeaudes comptent ainsi d’ores et déjà une majorité d’adhérents âgés de plus de 60 ans, plusieurs constatent que ces effectifs atteignent rapidement le tiers du nombre global.

Répartition des adhérents EPGV âgés de 60 à 75 ans dans les clubs de Limoges proposant des activités spécifiques (Source : Comité Départemental 87 2008-2009)

Associations

effectif 60-75 ans

global 60-75 ans

hommes femmes

domicilié

à Limoges

hors Limoges

La St-Antoine 113 18% 20 3 85% 17 20 0% 0

Montjovis 49 18% 9 1 89% 8 9 0% 0

Landouge 149 25% 37 4 89% 33 34 8% 3

ASPTT 270 27% 73 3 96% 70 49 33% 24

Casimir Ranson 7 29% 2 0 100% 2 2 0% 0

Jean Macé 128 32% 41 0 100% 41 36 12% 5

Bellevue 158 33% 52 26 50% 26 35 33% 17

Jean Gagnant 170 34% 57 0 100% 57 48 16% 9

Jean le Bail 221 36% 79 1 99% 78 66 16% 13

CAS EGF 33 36% 12 1 92% 11 8 33% 4

CAPO 80 39% 31 1 97% 30 23 26% 8

Val de l'Aurence 15 40% 6 2 67% 4 3 50% 3

AVF 22 59% 13 0 100% 13 12 8% 1

Les Portes Ferrées 29 62% 18 2 89% 16 17 6% 1

APA 57 63% 36 9 75% 27 17 53% 19

TOTAL 1501 32% 486 53 89% 433 379 22% 107

Assiduité et état de santé L’assiduité aux séances est conditionnée par l’affinité développée entre le pratiquant et l’éducateur. Ainsi, si plusieurs dirigeants associatifs s’accordent à déplorer des difficultés à toucher de nouveaux membres, une fois que ces adhérents ont goûté aux bienfaits de l’exercice physique, leur engagement est continu au cours de la saison et d’une saison à l’autre. Le rôle de l’animatrice est valorisé, selon un des présidents interrogés, elle représente une véritable « source de motivation ». La convivialité des groupes contribue également à cette fidélisation. Une dirigeante parle d’« émulation interindividuelle ». Les membres des groupes de GymSenior se connaissent souvent depuis un moment, mais cela

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ne les empêche pas d’accueillir de nouveaux pratiquants. L’un d’eux, veuf depuis peu, se dit «revivre» depuis qu’il a intégré le club EPGV de son quartier.

Il semble que ce soit plus les problèmes de santé de l’entourage (petits enfants malades, conjoint hospitalisé, etc.) que ceux des pratiquants qui soient des freins à l’engagement en gymnastique volontaire. Les associations proposant plusieurs créneaux dans la semaine offrent ainsi des transferts entre les différents horaires au titre de « séances de rattrapage » pour compenser les absences. Une présidente évoque plusieurs cas de personnes ayant dû suspendre leur activité physique pour cause d’opérations lourdes (colonne vertébrale, pied, etc) qui reprennent avec le même allant six mois après. Il faut signaler que la fédération française EPGV a élaboré un formulaire de certificat médical spécifique pour les pratiquants de plus de 60 ans. Le praticien généraliste peut ainsi se prononcer de trois manières différentes :

- Déclarer que la personne ne présente aucune contre-indication à la pratique des activités physiques organisées par la FFEPGV ;

- Indiquer que l’état de santé, tout en permettant la pratique de la gymnastique volontaire, nécessite des précautions concernant plus précisément l’appareil locomoteur, l’appareil cardio-vasculaire, l’appareil respiratoire et / ou l’appareil neuro-sensoriel ;

- Déclarer la personne inapte.

Quoi qu’il en soit, même pour les mieux lotis, les facultés physiques s’amenuisent. Au fil des ans plusieurs fidèles pratiquants de l’activité se recentrent des créneaux «GymAdulte» aux créneaux «GymDouce» ou «GymSenior». Pour les plus vulnérables, une séance paradoxalement intitulée «seniors initiation» est proposée dans une des associations. Elle accueille à la fois les nouveaux pratiquants sortant d’une longue période de sédentarité et les pratiquants assidus les plus âgés ne pouvant plus suivre le rythme des autres séances.

2.3 Une amorce de politique sport-santé vers les seniors initiée par le comité régional de judo

Alors qu’au niveau national il n’existe pas de politique de développement très marquée des APS auprès des seniors, la fédération encourage toutefois les clubs et les organes déconcentrés à prendre des initiatives au niveau local.

En Limousin, la ligue a commencé à travailler sur une sensibilisation des clubs au public senior et sur un programme de formation sur les techniques et la pédagogie pour l’encadrement des seniors. Dans le cadre du Plan National Bien Vieillir, la ligue de judo a perçu des financements (1000 € en 2007) pour développer, en Haute-Vienne, le TAISO et le JUJITSU dans le but de maintenir la forme physique et la prévention des chutes chez les seniors et pour une préparation de self-défense, afin d'anticiper les situations à risque.

A l’heure actuelle, quelques clubs essaient particulièrement de développer cet axe (club de St Junien). Toutefois, cette offre est réservée à un public senior en relative bonne forme. Par ailleurs, la demande au sein de la région de ce type d’activité

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reste très limitée. En 2007-2008, la ligue recensait 2 % de licences de plus de 55 ans.

2.4 Fédération Française pour l’Entraînement Physique dans le Monde Moderne-Sports pour tous

La fédération EPMM propose une offre variée d’activités sportives et adaptée aux différents publics (enfants, adultes, seniors). Ainsi, elle développe plusieurs objectifs par les activités sportives qu’elle propose en fonction des âges. Dans le cadre de l’activité physique pour les seniors, l’EPMM souhaite « préserver le capital santé des seniors et permettre le mieux-être et l'autonomie pour les personnes âgées dépendantes »11. Pour cela, en plus de certaines activités gymniques, la fédération a repris le Programme PIED (Programme Intégré d’Equilibre Dynamique), voir descriptif plus haut, et le dispense soit dans certains de ses clubs, soit dans des foyers d’hébergement ou résidences de personnes âgées, soit dans le cadre d’actions ponctuelles coordonnées localement par les MSA. En Limousin, aucun club ne semble proposer directement cette activité aux seniors. Cependant, on retrouve ce programme dispensé dans des groupes mis en place par la MSA (voir plus haut). Il faut noter également que certaines animatrices EPMM, formées à ce programme, interviennent dans quelques foyers logements en Creuse principalement

Ce programme, dispensé sur 12 semaines, ne relève pas d’une activité qui se place dans une réelle démarche de continuité puisque à la fin du programme les séances s’arrêtent. Aussi, alors que les participants à ce programme doivent être en relative bonne forme12, les autres activités gymniques dispensées dans les clubs EPMM (assouplissement, travail de mémoire, équilibre, maintien des capacités) restent toutefois difficiles d’accès pour ces personnes en raison du rythme trop élevé des séances compte-tenu du fait que les participants au programme PIED sont moins autonomes et en moins bonnes conditions physiques que les seniors qui participent aux séances au sein des clubs.

11 Site Internet fédération française EPMM-Sports pour tous 12 En effet, ce programme n’est pas adapté aux personnes relevant d’un équilibre trop précaire ou qui présentent des problèmes de santé pouvant être aggravés par des exercices trop intensifs.

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ANALYSE DE CE QUI EXISTE

Au final, ce diagnostic nous éclaire sur une offre d’activités sportives en faveur de la santé principalement assurée par les clubs EPGV confirmant le positionnement national de la fédération. Ces séances hebdomadaires permettent une pratique bien plus continue que le programme PIED mis en place par la fédération EPMM où, à l’issue du cycle de 12 séances, la poursuite d’activité est difficile. Parallèlement, les associations uni-sports mettent en place des créneaux où les modalités de pratique sont centrées sur l’entretien de la santé ciblant surtout les personnes ayant pratiqué le sport tout au long de leur vie et souhaitant adapter leur activité physique aux exigences du vieillissement. Enfin, les seniors ont la possibilité d’intégrer des séances construites à l’attention des malades de tous âges : pathologies cardiaques, cancers, surcharges pondérales, etc.

ADEQUATION DE L’OFFRE A LA DEMANDE

Les offres du mouvement sportif s’avèrent particulièrement orientées vers les seniors ayant déjà un vécu sportif. La communication est principalement interne (ex. offre de l’ASPTT tennis ciblant les licenciés du club participant à la section EPGV) et, lorsqu’elle est externe, l’affichage « club sportif » semble rebuter les sédentaires. Finalement, le public accueilli correspond avant tout à des sportifs âgés de plus de 60 ans, convaincus de l’apport de la pratique physique sur le maintien de leur santé. Leur demande correspond alors soit à une réorientation (ex. d’un sport collectif au cyclotourisme), soit à une adaptation des modalités de pratique à la diminution des facultés physiques (ex. du judo compétitif au judo senior). Une petite minorité des pratiquants bénéficiant de cette offre s’y sont engagés sur prescription médicale. Encouragés par cet impératif sanitaire, ils ont osé franchir la porte des associations sportives et, dans l’ensemble, ont apprécié la convivialité qui y règne.

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3. Au sein de collectivités territoriales La ville de Limoges propose de nombreuses animations à l’attention de la population seniors. En octobre 2008, la « quinzaine des seniors » a par exemple proposé un parcours d’orientation sur les bords de Vienne. En septembre 2009, la journée « Limoges Grandeur Nature » cible le sport en famille y compris avec les grands-parents. Mais, la manifestation principale est celle des « Printemps Sportifs ».

3.1 Les Printemps Sportifs : une initiative d’ampleur innovante et complémentaire

Au regard de la problématique liée au vieillissement de la population en France et en Limousin particulièrement, la ville de Limoges a choisi d’orienter sa politique sportive auprès du public senior par la mise en œuvre d’un dispositif dont le but est de sensibiliser et d’inciter ces personnes à découvrir et pratiquer une activité physique, l’idée étant d’apporter de la complémentarité aux dispositifs et offres existantes.

Comme beaucoup d’acteurs de l’offre ont pu le remarquer, il est très difficile de toucher le public senior d’une manière générale mais surtout celui qui ne pratique pas d’activités sportives ou ne participe pas à la vie sociale d’une association. Or, les seniors font partie des personnes les plus touchées par l’isolement, que ce soit sur des territoires urbains ou ruraux.

Le pari du programme lancé par la ville de Limoges est donc de permettre aux personnes qui en ont le plus besoin, parce qu’elles sont isolées et/ou n’ont pas beaucoup de moyens :

- d’accéder à une activité physique encadrée par des professionnels formés aux spécificités de ce public pendant une période déterminée et pour un cout peu élevé (0,41 € la séance pour le module forme) ;

- de créer au travers des séances d’activités proposées un espace de convivialité entre participants ainsi qu’avec les personnes chargées de l’encadrement ;

- de proposer une passerelle vers les associations du mouvement sportif local afin de poursuivre l’activité physique.

Ce programme est ainsi réservé aux seniors non adhérents à une association sportive. Par ailleurs, ce dispositif ayant pour but d’inciter les seniors à aller vers le mouvement sportif pour continuer une pratique physique, l’adhésion successive aux printemps sportifs d’une année sur l’autre n’est pas souhaitée.

3.1.1 Les seniors choisissent une formule mais pas les activités Pendant 8 semaines, de février à juin en général, les printemps sportifs permettent d’accéder à des activités physiques et sportives de façon régulière. Les seniors peuvent choisir au départ entre quatre modules thématiques différents :

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- « Forme », orienté vers le bien-être (Aquagym, Gym douce, Tai-chi, Marche active, Stretching, Yoga),

- « Adresse », tourné vers les relations interindividuelles et l’habileté (Tir à l’arc, Badminton, Bowling, Golf),

- « Découverte », axé sur l’exploration du patrimoine (Marche, balades à thème),

- ou « Randonnée », formule qui permet de moins s’engager (moins de séances par semaine).

A l’intérieur de ces modules, les seniors peuvent choisir entre plusieurs formules d’activités différentes13. Au final, ils optent pour un panel d’activités prédéterminées (3 à 4 activités par formule) avec des horaires et un rythme qui leur sont imposés. Les séances sont constituées de 12 à 14 personnes suivant les activités et sont encadrées par deux éducateurs sportifs diplômés et formés spécifiquement au public senior. En plus de ces modules, les printemps sportifs proposent trois « Temps conviviaux » au cours des huit semaines. Il s’agit d’activités organisées (tournoi de pétanque, billard, randonnée) par des associations sportives, partenaires du dispositif, sur un temps commun aux participants des quatre modules afin de provoquer des rencontres entre seniors mais également pour permettre aux associations de présenter leurs activités.

Avant de pouvoir participer à ces activités, les référents de chaque module demandent aux inscrits une fiche bilan (remplie par le médecin traitant ou le centre médico-sportif communal) qui reprend un certificat médical autorisant la pratique mais également une partie d’auto-évaluation de leur forme physique réalisée à partir de tests d’efforts légers et d’indices de forme. Ainsi, grâce à cette première évaluation, les seniors sont en mesure à la fin du programme de mesurer par un autre test, la progression pouvant être attribuée à l’activité physique réalisée.

3.1.2 Un bilan positif Depuis 2005, les printemps sportifs ont accueilli plus de 400 participants, sachant que chaque année les inscriptions sont de plus en plus nombreuses. De 64 la première année, ils étaient 115 en 2009, soit une progression de 80%. Malgré l’interdiction de renouveler une inscription, le dispositif accueille parfois des personnes deux années de suite. Toutefois, cela reste marginal et ne dépasse pas 30 % des inscrits dans certains modules (Adresse et Découverte). Le renouvellement des effectifs permet de préserver l’objectif de découverte des autres et de convivialité au sein du groupe alors que les « anciens » peuvent apparaître parfois comme des éléments perturbateurs. En effet, chaque année les référents observent la création de micro groupes au sein des séances d’activités. Or, il est fréquent que les anciens s’investissent moins dans le groupe puisqu’ils ont déjà constitué un réseau de connaissances.

Alors que certains paraissent réticents face au nombre d’activités et de séances que le programme peut représenter selon les modules, les participants assistent au final régulièrement aux activités (80% de taux d’assiduité). Le module Forme est davantage suivi par des femmes et est souvent représenté par un public assez

13 Cf dossier de présentation du programme en annexe 2

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isolé. Les modules Adresse et Découverte sont des modules constitués plus d’anciens sportifs. Il s’agit majoritairement de seniors issus de la ville de Limoges. On retrouve beaucoup de personnes seules mais aussi parfois des groupes de femmes amies. Au final, très peu d’abandons sont constatés. Deux raisons sont principalement évoquées pour justifier cette décision : un départ en vacances et des obligations familiales.

Certaines personnes vivant en établissements et résidences de personnes âgées ont déjà également participé à ce programme. Dans ce cas, les éducateurs chargés de l’organisation des activités adaptent les séances pour rendre la pratique accessible à tous.

3.1.3 Une passerelle vers le mouvement sportif Sur les trois dernières années, 95 % des participants ont déclaré poursuivre une activité, dont 75 % au sein d’un club. Après une période de méfiance vis-à-vis du dispositif et d’une absence de prise en compte des enjeux liés à la pratique des seniors, certaines associations du mouvement sportif sont désormais partenaires du programme. Chargées de l’organisation des temps conviviaux, c’est pour ces associations l’occasion de se faire connaître et de présenter l’activité et le fonctionnement du club. A elles de proposer des activités en phase avec les attentes et besoins de ce public. La dimension sociale apparaît comme un élément majeur de l’incitation à la pratique. Les personnes passées par les Printemps Sportifs sont souvent des personnes qui deviennent actives (dans l’association) et qui savent ce qu’elles recherchent.

3.2 Les Clubs Seniors : un fonctionnement rôdé

En termes d’animation et de loisir, les 17 « clubs seniors » proposent des activités régulières lors des deux après-midis hebdomadaires d’ouverture.

En fonction du quartier de domicile, chaque personne est orientée vers le club le plus proche mais en fonction des activités proposées, il est possible de s’inscrire à un autre club.

Les personnes qui ne souhaitent pas participer aux activités d’un club mais uniquement à celles proposées en commun ont la possibilité d’adhérer à un 18ème club, virtuel. L’inscription est gratuite et peut se faire à tout moment de l’année. Il suffit d’avoir 60 ans et d’être domicilié à Limoges.

En juin 2009, le nombre d’adhérents s’élève à 900, les femmes étant très largement majoritaires. En début d’année civile, les services municipaux opèrent un réajustement des inscriptions, les personnes n’ayant pas participé depuis plus d’un an aux activités proposées sont contactées par les animatrices afin d’identifier les raisons d’abandon et d’informer la personne de sa radiation de la liste des inscrits. Ce sont fréquemment des problèmes de santé voire le placement en établissements collectifs qui sont les principales causes de désinscription.

Chaque club est animé par une professionnelle qui s’occupe de l’accueil, de l’inscription et du lancement des activités. Les principales sont les jeux de cartes

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et jeux de société. Quelques-uns de ces clubs organisent également des séances de travaux manuels : patchwork, origami, tricot, etc. Ces activités présentent d’abord l’avantage de réunir les gens hors de leur domicile. Elles mobilisent ensuite les aptitudes de préhension, de concentration, etc.

Deux clubs proposent également des après-midis « danse de salon ». C’est le cas du plus gros (230 inscrits) club senior de Limoges, implanté dans le Parc Victor Thuillat. C’est celui qui dispose de la plus grande salle de danse, pouvant accueillir une centaine de personnes. Il est ouvert tous les après-midis du lundi au vendredi. Le club Marcel Vardelle, derrière le centre commercial Corgnac, propose également le mardi et le vendredi des après-midis en musique en utilisant une chaîne Hi-Fi et des disques et / ou grâce aux compétences d’un ou de plusieurs membres (guitare, accordéon, etc.).

Chaque après-midi, un goûter est offert aux participants avec une boisson chaude et un encas.

Des activités communes à tous les clubs sont également proposées. Il s’agit d’un « club lecture », de sorties à la journée et aussi de la « balade » le mercredi après-midi organisée en partenariat avec le Comité Départemental de Retraite Sportive (CoDeRS). Cette sortie hebdomadaire réunit les plus actifs des seniors limougeauds. Elle nécessite la présentation d’un certificat médical de non contre-indication à la marche. La promenade est encadrée par les animatrices municipales et les bénévoles du CoDeRS. Le point de départ varie en fonction de l’itinéraire choisi : Parc de l’Aurence, Bords de Vienne, etc. 60 personnes sont inscrites, 30 participent effectivement à chacune des sorties.

Mais, au-delà de ces animations ponctuelles, la municipalité s’est dotée d’un « Pôle Senior », actif au quotidien. Il faut d’ailleurs souligner que la directrice de la politique sociale gère à la fois le CCAS (dont les clubs seniors) et la politique de la ville (Animation des quartiers prioritaires en particulier).

3.3 Les équipements sportifs mis à disposition du plus grand nombre

Sur le territoire de la commune de Limoges, plusieurs équipements sportifs sont accessibles au public en libre accès.

Au niveau régional, le Recensement des Equipements Sportifs réalisés par le ministère en charge des sports14 permet de repérer 47 Parcours de Santé. Trente sont localités en Haute-Vienne dont deux à Limoges :

- site d’Uzurat – 2000m

- bois de la Bastide – 2500m

Ces espaces sont accessibles toute l’année, à tout moment de la journée. Aucune donnée de fréquentation n’est cependant disponible.

Les piscines sont également des espaces sportifs pouvant être utilisés dans une optique de sport-santé. A Limoges, 5 établissements sont recensés :

14 http://www.res.jeunesse-sports.gouv.fr consulté le 15/10/2009

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- Beaublanc, 2 bassins extérieurs (50x30m – 8 couloirs – prof.2,20m et 20 x 6 – Prof.0,80m), 2 bassins couverts (25x15m – 6 couloirs – prof. 2 à 4m et 15 x 6m – prof.0.80m)

- Saint-Lazare, 1 bassin (25m x 10m – 6 couloirs – Prof. 0.80 à 2m)

- Les Casseaux, (25m x 10m – 4 couloirs – Prof. 0.80 à 2m)

- Beaubreuil, (25m x 10m – 4 couloirs – Prof. 0.80 à 2m)

- Limosin - accessible uniquement aux clubs et aux scolaires.

Les quatre premiers établissements sont accessibles aux particuliers tous les jours de la semaine pour un volume horaire hebdomadaire cumulé de 148 heures et trente minutes Cf. fiche horaire. Cependant les seniors recherchant majoritairement une pratique sportive en semaine, durant la matinée, hors des créneaux de repas et avant la tombée de la nuit, le nombre d’heures qui leur conviendrait alors se réduit à 18 heures (créneaux des mercredis-samedis-dimanches non pris en compte). La pratique senior s’avère en concurrence directe avec la pratique des scolaires …

En complément de la pratique individuelle libre, la ville de Limoges propose également des activités aquatiques encadrées. Il s’agit particulièrement de cours d’aquagym ainsi que de lutte contre l’aqua-phobie sous la forme de cycles de 14 séances de trente minutes. Chaque semaine deux séances accueillent chacune dix personnes, majoritairement de genre féminin. L’encadrement est assuré par un ETAPS, diplômé.

Aqua

phob

ie

groupes de 10 adultes maximum

Casseaux de lundi de 15h30 à 16h15 Beaubreuil le vendredi de 15h30 à

16h15

1 entrée (de 2,90€ à l’unité à 18,40€ par 10 – pas de tarif particulier pour les

plus âgés) + 1 leçon de natation

(5€ à l’unité, 43€ pour 10)

Aqu

agym

Cours collectifs

d’une demi-heure

Beaubreuil – lundi 19h30 et vendredi 19h

Saint-Lazare – mercredi 19h15 et 20h Beaublanc – lundi 12h30 et 19h, jeudi

12h30 et 19h, samedi 10h Casseaux – lundi 16h30, mardi 20h,

samedi 10h

2,90€ l’unité ou 24,90€ les 10 cours

Tarifs – 2009-2010

  

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3.4 Extra-territoire : une Instance de Coordination Gérontologique axée Sport-Santé

Depuis 2 ou 3 ans, dans les cantons Brive Sud-Est et Sud-Ouest, une Instance de Coordination Gérontologique (ICG) a choisi de proposer une offre d’activité physique encadrée par du personnel soignant. Les personnes âgées de ces deux territoires ont la possibilité de pratiquer de la gymnastique aquatique deux fois une demi-heure par semaine durant les périodes scolaires. Une convention a été signée entre l’ICG et le Cabinet Kinésithérapeute VITHALIA à Malemort sur Corrèze. Chaque canton dispose d’une quinzaine de places. Les groupes sont constitués en majorité de femmes dont la moyenne d’âge est de 65 ans. Selon les prix établis par les présidents respectifs, la participation annuelle s’élève à 55€ ou 60€ par personne. L’adhésion du public a été très forte dès l’origine du projet. Des listes d’attentes ont dû être constituées et puis, au fil du temps, un turn-over régulier s’est installé, satisfaisant le plus grand nombre des demandes. Synthèse

L’offre des collectivités territoriales en faveur du sport-santé des seniors est avant tout assurée par les municipalités.

Sur le territoire étudié, la ville de Limoges fait figure de précurseur avec l’opération reconduite chaque année des PRINTEMPS SPORTIFS. La transition semble néanmoins délicate entre les adhérents des CLUBS SENIORS, pratiquant une activité physique modérée (balade hebdomadaire, quelques danses de salon) et celle plus soutenue des clubs sportifs.

Pour ce qui est des liens avec la santé, le suivi du Centre Médico-Social et les formations dispensées aux éducateurs sportifs encadrant ces séances apparaissent garantir une adaptation de l’exercice physique aux aptitudes de chacun. Le succès du dispositif pose la question du besoin d’une offre publique régulière tout au long de l’année ou bien de l’aptitude des associations sportives à prendre durablement le relais.

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4. Au sein d’organisations privées Pour essayer d’être le plus exhaustif possible dans notre état des lieux de l’offre de service aux seniors dans le cadre de la problématique sport/santé, nous avons rayonné assez largement pour identifier les structures potentiellement concernées. Aussi, nous nous sommes adressés aux établissements et résidences collectives accueillant des seniors, aux salles de sport privées et enfin divers organismes privés.

4.1 Les établissements et résidences collectives accueillant des seniors

4.1.1 Quelles activités physiques ?

Les séances d’activités physiques encadrées L’activité encadrée principalement proposée dans les établissements et résidences collectives est la gymnastique douce. Il s’agit là d’effectuer des exercices doux dans des postures assises ou debout et très rarement allongées. Ces activités sont généralement assurées par des animateurs ayant en charge la réalisation de plusieurs activités au sein de la structure et dont certaines possèdent une qualification (de la fédération EPGV) pour encadrer ces séances puisque tous les établissements n’ont pas les moyens ou ne font pas une priorité de solliciter des prestataires extérieurs.

Ainsi, par exemple dans le Val de l’Aurence, la résidence s’efforce de proposer cette activité une fois par semaine mais tenir le rythme s’avère difficile. Il s’agit en fait de faire avec les moyens de l’établissement. Ne bénéficiant d’aucune salle dédiée, c’est un espace temporaire qui est aménagé. L’encadrement est assuré par un agent interne. Au départ, il s’agissait d’une animatrice ayant été formée au BEES (sans pour autant l’avoir validé), qui avait suivi quelques formations internes (stages, etc.) et qui s’était documentée de son côté. Mais, cette personne étant absente depuis mars, un autre agent interne (de sexe masculin) a pris la relève, pour faire l’appoint, ses connaissances et formations sont plus lacunaires. L’établissement n’estime pas pouvoir faire appel à un professionnel.

Les activités physiques informelles Quelques résidences possèdent parfois, c’est le cas des Jardins d’Arcadie par exemple, une salle de gym dans laquelle sont disposés des appareils de sport en libre d’accès pour les résidents. Par ailleurs, des marches sont aussi parfois organisées de manière informelle.

Enfin, au-delà des séances clairement dédiées à l’exercice physique, la vie en résidences collectives permet néanmoins aux résidents de réaliser d’autres types d’exercices physiques. Ainsi, le fait d’admettre les animaux domestiques sollicite les aptitudes motrices de leur propriétaire (jeux, promenades, soins, etc.) D’autre part, ces établissements possèdent généralement un jardin et / ou parc qui permet aux personnes âgées d’avoir une activité corporelle en plein air.

La Fédération EPGV a labellisé un produit spécifique à l’attention de ce public. Il s’agit de l’activité dénommée Gym’Autonomie et qui consiste à une « animation par le mouvement adaptée aux personnes en perte d’autonomie maintenues à domicile ou placées au sein d’un établissement gériatrique ».

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Utiliser la Wii pour un ersatz de séance d’activité physique ? Depuis le printemps 2008, quelques maisons de retraite en France ont investi dans les consoles de jeux vidéos. Du fait d’une convention de partenariat avec Nintendo, 89 résidences Médica sont ainsi équipées pour l’utilisation des programmes Wii-Fit ou Wii-Sport15. Les fournisseurs insistent sur la potentielle dimension intergénérationnelle : autour d’une activité ludique, petits-enfants et grands-parents seraient ainsi réunis. La facilité d’utilisation de la manette de jeu serait également psychologiquement valorisant pour les personnes âgées souffrant de dégradations de leurs aptitudes physiques. La technologie utilisée dans la manette de jeu enregistre et traduit en effet le mouvement quel que soit son ampleur et la force déployée.

En Limousin, cette pratique reste peu répandue. A Limoges, seuls deux établissements semblent l’utiliser : Vivéa et Marcel Faure. Selon le directeur de l’EPHAD de Merlines (19), cet outil constitue un élément d’animation qui doit prendre place dans un panel cohérent avec le projet de vie institutionnel16. Dans la structure qu’il dirige, la Wii joue un rôle dans les différents dispositifs de stimulations multi-sensorielles.

Pour ce qui est des propriétés sanitaires de l’exercice physique, certes, les exercices peuvent être adaptés individuellement mais l’utilisation de cet instrument pose la question des qualifications de l’encadrement. Alors que le corps est mis en mouvement, ce ne sont le plus souvent pas des éducateurs sportifs diplômés qui assurent ces séances.

Psychomotricien, un métier au service du bien être de la personne âgée

A l’EPHAD de Mansac (19), la directrice a souhaité, en 2005-2006, recruter une psychomotricienne pour assurer le lien entre la séance EPGV encadrée par une éducatrice du Comité Départemental, les aides médico-psychologiques et les kinésithérapeutes ainsi que pour pallier l’absence de psychologues. Plus globalement, cette personne intervient à mi-temps auprès des résidents. A force de dialogue et d’écoute, elle incite au mouvement cette population d’agriculteurs retraités, dont les corps souffrent de la dépense physique produite tout au long de la vie professionnelle. La semaine est particulièrement rythmée par la séance de gymnastique. Depuis 6 ans, elle a lieu dans une salle spécifiquement aménagée pour l’exercice physique. Elle réunit une quinzaine de personnes âgées de 76 à 100 ans (dont 2 hommes), pour 1h d’exercices effectués assis et sollicitant à la fois les articulations et les muscles inférieurs et supérieurs ainsi que la mémoire. Les jeux de ballon, chants et danses sont particulièrement appréciés. Les objectifs poursuivis visent le bien être général en insistant sur la sociabilité des résidents qui vivent finalement les uns à côtés des autres sans se connaître. A partir de la saison 2009-2010, une deuxième heure va être proposée. Elle permettra de diviser le groupe en 2 et d’inscrire des exercices d’équilibre effectués debout pour les plus valides.

15 Communiqué de presse du groupe Médica France – 25/11/2008 16 Actes du colloque – Comment penser l’hébergement de demain pour les personnes âgées ? – organisé par l’IUP de Limoges – 6/03/2009 « qui dit ‘’Wii’’ à l’arrivée des jeux vidéos dans les EPHAD ? »

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Suite à la séance de gymnastique, le personnel de l’établissement profite de la présence du groupe dans la salle de motricité pour réaliser quelques minutes de marche dans les couloirs dédiés. La psychomotricienne définit son travail en amont de celui des kinésithérapeutes. Alors que ceux-ci interviennent dans des séances de rééducation, après des opérations ou blessures, sur prescription médicale, elle tâche de stimuler physiquement et moralement les 80 résidents. Il s’agit d’un suivi individualisé basé sur des temps de parole, des massages et d’un accompagnement à la marche. Répondant à la demande des volontaires, elle suit plus particulièrement une trentaine de personnes.

4.1.2 Le public

Une minorité Les résidents sont peu nombreux, entre un quart et un cinquième selon les établissements ou résidences à participer à ces séances pourtant sans surcoût. Par exemple, à la maison de retraite du Val de l’Aurence, 15 personnes sur 76 seniors au total, aux Casseaux ils sont une vingtaine sur 70 résidents et aux Jardins d’Arcadie, près de 20 personnes (25% des résidents) participent chaque semaine aux séances d’activités hebdomadaires. En revanche, cette minorité est assidue : chaque semaine les mêmes s’y retrouvent avec plaisir. D’après les directeurs d’établissements, ce public est très largement féminin.

Un déficit d’habitus sportif Si la majeure partie des résidents ne pratique pas cela s’explique par le fait qu’ils n’ont jamais pratiqué auparavant (génération avec une culture différente) et qu’ainsi « ils n’avaient ni le temps, ni l’envie, ni l’idée de faire du sport ». D’autres avaient peu ou pas de structure pour pratiquer. Au final, très peu d’entre eux avaient déjà pratiqué une APS dans leur vie. Dès lors, lorsque ce type d’activités leur est proposé, ils sont assez réticents. Par ailleurs, certaines activités de gymnastique douce, pourtant adaptées à leurs besoins, n’intéressent pas du tout les hommes.

Des aptitudes physiques hétérogènes L’hétérogénéité du public accueilli (Autonome, Semi Valide, Dépendant, Désorienté, Détérioration intellectuelle) se reflète dans les capacités physiques des pratiquants. L’animateur doit ainsi prendre en compte le fait que certains ont une mobilité très réduite. Par exemple, au Val de l’Aurence, les séances insistent sur les exercices concernant la préhension, de manière à ce que même les moins en forme puissent participer.

4.2 Les salles de remise en forme

La remise en forme est la principale offre de services sportifs développée par les salles de sport. Elle se pratique soit par l’intermédiaire de machines (tapis roulant, vélo…) sur lesquelles les personnes évoluent de manière semi-autonome, puisqu’un éducateur sportif les accompagne dans la définition et la mise en œuvre de leur programme sur les machines, ou dans le cadre de cours collectifs encadrés

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(cardio, step, renforcement musculaire, gym…). Ces structures, dans une large majorité, ne proposent pas ou n’ont pour l’heure pas adapté leur offre pour les seniors. Ces derniers pratiquent donc la même activité de remise en forme que les autres mais à un rythme souvent différent.

Cette offre de remise en forme relève toutefois de la thématique sport santé puisque la principale motivation des seniors pour accéder à cette offre est le maintien en forme ou ce qu’ils appellent le « Mieux vieillir ». Les hommes souhaitent s’entretenir physiquement alors que les femmes éprouvent le besoin de conserver de la souplesse. La remise en forme à la suite d’un problème de santé est une autre motivation pour venir pratiquer.

A l’instar du reste du public, les seniors sont encadrés par des éducateurs sportifs majoritairement titulaires du Brevet d’état « Métiers de la forme ». Très peu d’entre eux possèdent des diplômes ou qualifications liés à l’encadrement des personnes âgées. Cependant, ils estiment que leur formation leur permet d’encadrer tout type de public dans le cadre de l’activité forme. A ce titre ils n’éprouvent pas de besoin de qualification pour l’encadrement de cette population.

Selon les gérants de ces salles de sport, les seniors font partie de la clientèle régulière de ces structures. Ils ne représentent néanmoins en moyenne qu’une petite partie de la clientèle (entre 5% à 10%) et leur nombre est très variable selon les salles. Sur Limoges, on estime qu’ils sont entre 800 et 1 000 personnes à pratiquer régulièrement dans ces structures.

Les seniors qui s’adonnent à ce style d’activités ont un profil particulier. En effet, ce sont généralement des personnes, à peu près autant d’hommes que de femmes, très autonomes et en bonne condition physique. La plupart ont eu un passé sportif très actif et souhaitent « conserver la forme » pendant leur retraite. Ces seniors sont souvent assidus dans leur pratique, ils viennent une à deux fois par semaine. Les hommes sont souvent des adeptes des machines alors que les femmes préfèrent les cours collectifs. Ils sont habitués à voir du monde et à discuter avec les autres. Il est difficile de donner une moyenne d’âge mais la tranche seniors s’étale de 60 à 75 ans. Enfin, le coût d’accès à cette activité est en moyenne de 30 à 40 € par mois, ce qui suppose que ces personnes ont les capacités financières de consacrer un budget de 350 à 500 € annuels, selon les cas, pour pratiquer une activité sportive.

A l’heure actuelle, la pratique senior au sein de ces structures reste relativement marginale. Toutefois, quelques salles de sport, conscientes du potentiel de développement de l’activité sur cette tranche de population, souhaitent attirer cette clientèle. Pour cela, la salle IRON GYM par exemple depuis septembre 2008 propose une offre spéciale senior dans laquelle elle a adapté légèrement l’activité aux contraintes de ce public avec de créneaux horaires spécifiques (aux moments de la journée où il y a le moins de monde) et pour un prix attractif (deux fois inférieur au tarif normal), soit 250 € annuels. Cependant, il semble que malgré cette offre, le public senior soit difficile à toucher et ce notamment en raison d’une relative mauvaise image des seniors vis-à-vis des centres de remise en forme (ambiance de comparaison interindividuelle, culte de l’image, frime, coût élevé de l’activité…).

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4.3 Divers organismes privés

4.3.1 Les associations d’aide à domicile Les activités physiques et sportives ne font pas partie de l’offre traditionnelle de services de ce type de structures. En fait, si la majorité des structures n’assurent aucune activité de la sorte, quelques unes témoignent répondre à de rares demandes individuelles. Il s’agit la plupart du temps d’un souhait des personnes âgées d’être accompagnées à l’extérieur pour de courtes promenades. Ces personnes sont souvent isolées socialement et pour diverses raisons (peur des autres, manque de confiance en soi, peur de tomber…) osent de moins en moins sortir seules. Dès lors, elles profitent de la présence de l’auxiliaire de vie pour sortir de leur habitation.

4.3.2 Les caisses de retraites et de prévoyance Ces organismes proposent fréquemment aux retraités (ou futurs retraités) des salons, conférences ou séances d’information sur différents thèmes dans le but de les sensibiliser à des problématiques souvent jugées de santé publique telle que la nutrition, certaines maladies comme Alzheimer et parfois l’activité physique…. En revanche, il est rare de les voir proposer directement ou financer des actions ou dispositifs amenant les seniors à pratiquer une activité physique.

Toutefois, sur le territoire de l’étude, l’agence AG2R basée à Limoges a participé, à plusieurs reprises, au soutien des activités du Comité départemental de la Retraite sportive (Coders) de la Haute-Vienne qui ont notamment permis de financer des actions de communication et également l’implantation d’un programme sur de nouveaux territoires du département. Par ailleurs, en 2008, AG2R est également intervenu pour soutenir financièrement le projet de recherche de Stéphane MANDIGOU, attaché à la faculté des sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) de l’Université de Limoges, concernant l’effet de la pratique physique et sportive sur la santé des seniors dans le but d’évaluer les facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire en cas de non pratique.

4.3.3 Le programme Age en Mouvement porté par l’association pour la promotion de la gériatrie en Limousin « Age en mouvement » est un programme qui vise à développer la pratique d’une activité physique adaptée à l’état de santé et aux capacités physiques des jeunes retraités et des personnes plus âgées « afin de permettre à ces personnes de sortir de leur isolement mais aussi de leur faire découvrir l’usage de leur corps et d’entretenir leur autonomie physique ». Ce programme est porté par l’association Promotion gérontologique en Limousin17.

La mise en œuvre de ce programme a débuté en 2005 par la réalisation de deux conférences de sensibilisation des seniors à la pratique d’activités physiques, l’une sur Aixe sur Vienne et l’autre sur Chalus. Les personnes intéressées pour démarrer

17 Association créée par des gérontologues de la région

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ou reprendre une activité sportive ont été invitées à se présenter au CLIC du Val de Vienne, structure support du dispositif.

Entre 2006 et 2008, près de 60 personnes, en majorité féminines (83%) se sont présentées au CLIC et ont été orientées vers l’école de kinésithérapie de l’APSAH18 afin que les élèves en formation testent leur forme : état cardiovasculaire, force, souplesse, endurance, adresse, coordination équilibre… C’est à la suite de ce bilan que les seniors ont été orientés vers une consultation médicale gratuite réalisée par un gérontologue et lors de laquelle une ordonnance de mouvements leur a été prescrite. Il s’agit en fait d’amener les personnes vers des activités physiques et sportives qui soient compatibles avec leur état de santé. Les seniors sont ainsi mis en relation avec les associations sportives partenaires soit l’EPGV et la retraite sportive. Les seniors ayant participé à ce dispositif se situent en majorité dans la tranche d’âge inférieure à 75 ans. Par ailleurs, au regard d’une enquête réalisée par le CLIC, les personnes réalisant actuellement une activité physique à la suite de ce programme seraient des personnes que l’on peut considérer comme actives dans leur vie en générale mais également dans le cadre associatif.

Répartition par tranche d’âges des personnes ayant participé au programme Age en mouvement entre 2006 et 2008

Depuis fin 2008, peu de personnes se sont présentées au CLIC dans le cadre de ce programme. Cela s’explique en partie par le manque de temps des différents acteurs et partenaires du dispositif pour réaliser d’autres conférences et poursuivre une communication régulière, dans la presse notamment, sur les bienfaits de l’activité physique chez les seniors. Toutefois, « Age en mouvement » a conduit pour le moment à la mise en place d’une séance d’aquagym pour senior à la piscine d’Aixe sur Vienne et à l’ouverture d’une section senior au sein d’un club EPGV de Chalus.

18 Association pour la promotion sociale des aveugles et autres handicapés

Moins de 60 ans3%

60‐65 ans23%

66‐70 ans28%71‐75 ans

21%

76‐80 ans16%

81‐85 ans3%

86‐90 ans4%

91‐95 ans2%

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4.3.4 Le programme « La Tête et les jambes » proposé par l’Association Sport et Médecine 19 Depuis 2004, l’ASM met en place un programme d'éducation physique à l'attention des seniors, il s’agit du programme « Tête et jambes » qui vise à maintenir la forme intellectuelle et les capacités physiques afin de permettre à ces personnes de conserver leur autonomie malgré leurs maladies (non handicapantes). Il propose une activité physique adaptée aux pathologies présentes, l'encadrement de plusieurs séances matinales par semaine et l'entraînement « Gym Cerveau » pour stimuler les fonctions cognitives. Les effets les plus bénéfiques se retrouvent sur le plan psychologique, sur l'hypertension artérielle ainsi que sur l'arthrose. Le programme comprend plusieurs protocoles médicalisés et un suivi plus ou moins fréquent par le médecin selon les pathologies présentes. Environ 40 personnes bénéficient de ce programme.

4.3.5 SIEL bleu : un acteur de prévention santé ? Cette association, intitulée Sport, Initiative Et Loisirs, se définit elle même comme un « acteur de prévention santé ». Son principal moyen d’action est l’activité physique adaptée (Apa). L’objectif auprès des seniors est de participer à l’amélioration de la qualité de vie et au maintien de l’autonomie. Le leitmotiv national est : « donner de la vie aux années ».

Les interventions ont pour support la gymnastique. Elles ont lieu à la fois dans des établissements d’hébergement collectif, auprès de collectivités territoriales, dans le cadre d’ateliers organisés par des organismes sociaux, au sein d’associations autonomes ou encore au domicile des personnes. Ces séances d’activité physique sont doublées d’espaces plus informatifs visant à favoriser la prévention de la santé chez les personnes âgées les plus vulnérables. L’encadrement est majoritairement assuré par des « chargés de prévention » titulaire de licence Staps mention Activités Physiques Adaptées.

Le groupe national salarie 230 personnes et intervient dans 70 départements. Il déclare intervenir auprès de 40 000 personnes par semaine. Il agit en partenariat avec les Aînés ruraux, la Mondiale, l’INSEM, SAUR, France Parkinson ou encore l’entreprise ADMR de services à domicile.

En Limousin, un seul salarié exerce actuellement. Ses actions ont principalement été mises en œuvre en Creuse. Alors qu’en 2003 il était sollicité par 6 maisons de retraite, son action s’étend désormais, six ans après, sur 20 établissements. Durant 1h, il prend en charge un groupe de 15 à 20 personnes.

La séance d’une heure est facturée 40 à 45€ pour le groupe. Ce tarif dépend du montant des frais de déplacements et comprend l’assurance, la fourniture du matériel et la rémunération du chargé de prévention. Ce coût dicte différents types d’aménagements aux gérants d’établissements :

- un cinquième d’entre eux a pris le parti d’espacer les interventions à un rythme bimensuel. Selon l’expérience de l’éducateur, la pratique d’une heure d’activité physique tous les quinze jours a peu d’impact sur la santé des résidents. Une régularité hebdomadaire est à privilégier.

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- d’autres dirigeants ont choisi de grouper les interventions dans une même journée. En économisant ainsi les frais de déplacements, dès la deuxième séance consécutive, le coût descend alors à 38€. En Creuse, le chargé de prévention Siel Bleu intervient ainsi sur 1 à 4 groupes par établissement.

- enfin, un établissement tente de réunir le maximum de participants sur une seule séance, car il n’a pas la possibilité de dédoubler. Pour parvenir à encadrer correctement 30 à 40 personnes, le chargé de prévention Siel Bleu constitue alors des groupes de niveaux en sollicitant les animateurs de la maison de retraite et de l’accueil de jour, ainsi qu’un animateur extérieur complémentaire.

Certains établissements obtiennent des subventions des collectivités territoriales ou de la DDASS pour mener ces actions.

Du côté des participants, l’ensemble des résidents est incité à participer à une séance d’essai. L’intitulé « gym » » a tendance à effrayer de prime abord. Il s’agit en fait de gymnastique sur chaise, à une intensité très douce. A l’issue de la première tentative, seuls les volontaires reviennent régulièrement. Un travail de coordination opère par le biais des Cahiers de Transmission entre l’intervenant Siel Bleu et les salariés de l’établissement : psychomotricien, ergothérapeute, kinésithérapeutes, etc.

Depuis juin 2009, à la demande du groupe national, le responsable départemental Limousin entreprend de développer les activités de Siel Bleu en Haute-Vienne. Des réponses à plusieurs appels à projet ont été faites. En fonction des résultats, un CDI à temps partiel est envisagé avec éventuellement, des interventions à domicile.

Analyse de ce qui existe

La catégorie « organismes privés » réunit les acteurs n’entrant dans aucun des trois autres réseaux repérés (secteur sanitaire et social, mouvement sportif, collectivités territoriales). Il existe une grande disparité entre les offres recensées. Les établissements et résidences collectives de distinguent des salles de remise en forme : l’écart est grand et couvre le large spectre de la problématique du sport-santé des seniors. Les offres recensées proposent de l’activité physique à visée sanitaire aux personnes âgées de plus de 60 ans quel que soit leur état de forme, leur degré d’autonomie, leurs habitudes culturelles ou encore leur pouvoir d’achat.

Adéquation de l’offre à la demande

Ces paramètres déterminent la capacité des pratiquants à pouvoir satisfaire leur besoin dans ces différentes structures.

Mais le premier frein à la pratique des plus âgés semble tout simplement relever de la capacité à exprimer un besoin d’activité physique

Ensuite, parmi cette multitude de structures relativement indépendantes, il est délicat d’abord de savoir où s’adresser et ensuite d’être assuré de la qualité du service proposé.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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5. Synthèse de l’offre Sport Santé Bien être

Autour de la thématique de la santé par le sport, trois types de publics seniors peuvent être distingués :

1. les vulnérables souffrant de pathologies diverses ou convalescents

2. les sédentaires incités à pratiquer par les campagnes d’information de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) ou par une prescription médicale

3. les sportifs ayant pratiqué le sport tout au long de leur vie

L’inventaire des offres de pratiques sportives à visée sanitaire proposées en Limousin amène à des constats différenciés suivants ces publics.

La première catégorie de seniors susceptibles de rechercher une pratique sportive dans un but de rééducation ou de soin est divisée en deux.

o Parmi ceux qui résident dans les établissements d’hébergement collectif, les offres sont accessibles dans le cadre de la rééducation kinésithérapeute ou aux volontaires par le biais de divers intervenants internes ou externes.

o pour ceux qui ont conservé leur autonomie de domicile, quelques associations sportives proposent des séances d’activité physique adaptée lors de regroupement collectif par type de pathologies.

C’est vis à vis des seniors sédentaires que les offres de sport-santé sont les plus nombreuses. Les 4 réseaux cherchent à toucher ces « débutants » par des opérations ponctuelles, au travers de cycles de plusieurs semaines ou bien avec des séances hebdomadaires.

Les personnes âgées ayant un vécu sportif bénéficient majoritairement de l’offre. La pratique senior se poursuit dans la continuité de la pratique antérieure. L’intensité de l’exercice physique est diminuée au profit d’une plus grande régularité. Ce public a l’expérience du fonctionnement des structures où il s’adresse et exige peu d’ajustements.

Ces différentes distinctions ne doivent pas laisser croire à une offre pléthorique. Si de nombreuses initiatives existent, elles restent néanmoins limitées au regard de la population d’une part mais également vis à vis de l’offre globale d’activités physiques et sportives.

Enfin, il faut signaler que ces prestations sont relativement dispersées et faiblement coordonnées ce qui doit certainement dissuader un certain nombre de pratiquants potentiels.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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Ne sont recensés dans ce tableau de synthèse que les structures accueillant au moins 10 seniors pour des activités de sport santé.

Offres Localité Nom

structure

Nombrepratiquants seniors

(% de pratiquants parmi les résidents)

Activités Coût

Etablissements et résidences collectives accueillant des seniors (p38)

Limoges Résidence Val de l’Aurence

15 (20%) Gym douce

Limoges Jardins d’Arcadie

15 (15%)

Gym douce Marche Salle de sport

Limoges Résidence des Casseaux

20 (30%) Gym douce

Limoges ADOMA 10 (12%) Gym douce

Mansac EPHAD 15 (n.c.) 30 (n.c.)

Gym douce Psychomotricité

Associations sportives (p12)

Limoges ASPTT 343 (12,2%)

18 sections sur 24 accueillent des pratiquants âgés de 60 à 75 ans

De 6 à 170€ selon les disciplines

Limoges Ensemble des clubs EPGV

486 (31%)

Gymnastique d’entretien (+marche, natation, volley, badminton)

90€ / an en moyenne

Organismes du réseau sanitaire et social (p8)

Limousin CPAM 19,23,87

2 000 (100%)

Atelier Equilibre

Limousin Atelier Corps et mémoire

160 (100%)

GymMémoire et marche nordique

Limousin MSA Programme PIED 40€/24 séances

Objat Cabinet de kinésithérapie

20 (25%) Aquagym 45€/6

séances

Structures de services d’aide à domicile (p42)

Limoges ADPA 100 (1%)

Accompagnement à la promenade

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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Offres Localité Nom

structure

Nombrepratiquants seniors (% de seniors

parmi les adhérents)

Activités Coût

Associations diverses (p42)

Limoges Château Danielle

35 (75%) Gym douce 42€/mois

Limoges Age en mouvement

60 (100%)

Collectivités territoriales (p32)

Brive ICG Sud Est et Sud Ouest

30 (100%) Aquagym 60€/an

Limoges

Ville de Limoges Printemps sportifs

115 (100%)

Aquagym, Gym douce, Tai chi, Marche activé, Stretching, Yoga, Tir à l’arc, Badminton, Bowling, Golf

De 5 à 20€/ le module de plusieurs séances hebdomadaires sur 8 semaines

Limoges Ville de Limoges

10 (n.c.)

Aquagym Aquaphobie

Limoges Ville de Limoges Clubs senior

900 adhérents

aux différents services

(50% pratiquent 1

AP)

Danse, balade gratuit

Salles de sport (p40)

Limoges CURVES 35 (n.c.)

Remise en forme Raffermissement musculaire

460€/an

Limoges Elancia 80 (7%)

Remise en forme Raffermissement musculaire

460€/an

Limoges IRON GYM 20

(2,5%)

Remise en forme / Cours collectifs/ Gym douce

280€/an

Limoges Center forme

50 (10%)

Cours collectifs (Gym douce et renforcement musculaire)

400€/an

Limoges Coté corps 70 ( n.c.)

Cours collectifs (Gym douce et renforcement musculaire)

480€/an

Limoges Espace forme

84 ( n.c.)

Remise en forme Raffermissement musculaire

400€/an

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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6. Table des matières « Sport Santé Bien être »

1. Au sein du réseau sanitaire et social ........................................ 7 1.1 Les Ateliers Equilibre proposés par les Caisses primaires d’assurance maladie .......................................................................................... 8 1.2 Investissement des kinésithérapeutes .................................................. 9 1.3 Quelques dispositifs proposés par les mutuelles ............................... 9

1.3.1 L’Atelier Corps et Mémoire proposé par la Mutualité française ............ 9 1.3.2 La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) et le programme PIED ................ 10

2. Au sein du mouvement sportif................................................... 12

2.1 Exemple de clubs omnisports limougeauds ....................................... 12 2.1.1 Le cyclotourisme pour lutter contre la sédentarité ............................... 12 2.1.2 Du tennis associé au stretching ........................................................... 13 2.1.3 Le public « Seniors » de l’ASPTT-Limoges ............................................ 14 2.1.4 Des activités péri-sportives, facteur de santé ...................................... 17

2.2 Action de l’EPGV en faveur de la santé des 60-75 ans ..................... 18 2.2.1 Description des services sportifs proposés aux seniors ....................... 18 2.2.2 Description des moyens ........................................................................ 20 2.2.3 Pour les plus vulnérables, quelques associations d’activité physique adaptée .......................................................................................................... 26 2.2.4 Description des seniors pratiquants EPGV en Haute-Vienne / à Limoges ....................................................................................................................... 27

2.3 Une amorce de politique sport-santé vers les seniors initiée par le comité régional de judo................................................................................... 29 2.4 Fédération Française pour l’Entraînement Physique dans le Monde Moderne-Sports pour tous .............................................................................. 30

3. Au sein de collectivités territoriales ....................................... 32

3.1 Les Printemps Sportifs : une initiative d’ampleur innovante et complémentaire ................................................................................................ 32

3.1.1 Les seniors choisissent une formule mais pas les activités ................. 32 3.1.2 Un bilan positif ...................................................................................... 33 3.1.3 Une passerelle vers le mouvement sportif ........................................... 34

3.2 Les Clubs Seniors : un fonctionnement rôdé ...................................... 34 3.3 Les équipements sportifs mis à disposition du plus grand nombre .. ..................................................................................................................... 35 3.4 Extra-territoire : une Instance de Coordination Gérontologique axée Sport-Santé .............................................................................................. 37

4. Au sein d’organisations privées ............................................... 38

4.1 Les établissements et résidences collectives accueillant des seniors ................................................................................................................. 38

4.1.1 Quelles activités physiques ? ............................................................... 38 4.1.2 Le public ................................................................................................ 40

4.2 Les salles de remise en forme ............................................................... 40 4.3 Divers organismes privés ....................................................................... 42

4.3.1 Les associations d’aide à domicile ....................................................... 42

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux A - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT SANTE BIEN ETRE

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4.3.2 Les caisses de retraites et de prévoyance ............................................ 42 4.3.3 Le programme Age en Mouvement porté par l’association pour la promotion de la gériatrie en Limousin ........................................................... 42 4.3.4 Le programme « La Tête et les jambes » proposé par l’Association Sport et Médecine 19 .................................................................................... 44 4.3.5 SIEL bleu : un acteur de prévention santé ? .......................................... 44

5. Synthèse de l’offre Sport Santé Bien être ............................... 46

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B. Etat des lieux de l’off re Sport Loisir

Outre la démarche de sport-santé, la pra-tique physique peut être motivée par un ob-jectif de loisir. En recherche de moment de détente, dans une ambiance conviviale, les seniors peu-vent faire le choix de s’orienter vers divers types de structures. Pour cette étude et en accord avec le comité de pilotage, nous prenons le parti de nous concentrer sur les personnes valides âgées de 60 à 75 ans, résidant dans l’aggloméra-tion de Brive et ne rencontrant pas de pro-blème d’autonomie.Selon leurs prédispositions et leur vécu, ces personnes cherchent à satisfaire leur besoin de loisir auprès de diff érentes organisations. La première démarche est bien souvent de s’adresser directement au mouvement spor-tif, principal acteur de l’off re sportive. Toute-fois, après l’enquête réalisée, on s’aperçoit que beaucoup de seniors pratiquent égale-ment une activité sportive de loisir au sein d’autres types de structures telles que les amicales de retraités, les off res municipales, les organisations socioculturelles, ou bien les salles de sports privées en fonction de diff érents paramètres (proximité du domi-cile, vécu antérieur, moyens fi nanciers…).Quelles que soient ces structures, nous avons cherché à déterminer leur capacité à intégrer le public senior dans leur off re de sport-loisir.

1. Au sein du mouvement sportif............522. Les autres off res de loisirs sportifs..... 833. Synthèse de l’off re Sport Loisir........... 954. Table des matières Sport Loisir ..........97

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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1. Au sein du mouvement sportif A la Direction Jeunesse et Sport de la Corrèze, au vu des 270 dossiers de subventions instruits, il semble que les fédérations affinitaires soient les plus actives dans l’offre de loisir sportif aux seniors (EPGV : le comité départemental et 6 clubs subventionnés ; UFOLEP : le comité départemental et 13 associations subventionnées). Viennent ensuite les clubs proposant des activités sportives telles que la pétanque, la randonnée et le cyclotourisme. Il faut toutefois souligner que les 12 critères d’attribution du CNDS ne se basent pas sur le public accueilli.

Pour évoquer l’offre de loisirs sportifs des structures issues du mouvement sportif, et proposée aux seniors, nous avons choisi de regrouper les associations selon des types de pratiques comparables (sports d’adresse, arts martiaux, activités détente et souplesse, endurance…).

1.1 Les sports d’adresse : performance, loisir & activité physique douce

1.1.1 La pétanque, au quotidien, entre amis

Etat de l’offre sur le territoire

Association Effectif lieu horaires coût

ASPO Brive

37 licenciés dont 4 hommes âgés de plus de 60 ans

Stade G.Devaud – Brive

vendredi après-midi

30€ en UFOLEP 35€ en FFP 50€ pour les 2

ASPTT Brive 15 licenciés dont 5 seniors

Boulodrome municipal – Brive

tous les jours 14-19h. n.c.

Pétanque Causse Corrézien en Pays de Brive

22 licenciés Boulodrome municipal

tous les jours 14-19h.

Pétanque du Pays de Brive

119 licenciés dont 24 de plus de 60 ans

Boulodrome municipal – Brive

tous les jours 14-19h 4 concours par an pour les + de 55 ans

27€ pour les hommes 19€ pour les femmes auxquelles moins de compétition sont proposées

Pétanque du Cyrano

56 licenciés Boulodrome municipal – Brive

tous les jours 14-19h

Pétanque Gaillarde

22 licenciés Le Gaillard St-Martin – Brive

tous les jours

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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La boule dampnicoise

32 licenciés Seulement 2 seniors

Dampniat 1 entraînement par semaine (orienté compétition)

Pétanque à St Viance

30 licenciés Aucun senior Saint-Viance

1 entraînement par semaine (orienté compétition)

Le cochonnet riverain

26 adhérents mais aucun seniors

Mansac 1 entraînement par semaine (orienté compétition)

Le cochonnet ussacois

Ussac

Club de pétanque de Varets

70 adhérents dont 15 seniors (60-74 ans)

Varetz

2 entraînements par semaine en soirée (mardi et vendredi)

Entre 30 et 35 € la cotisation suivant la fédération d’affiliation

Trois types de pratique

Pratique individuelle hors club

La plus souple est la pratique informelle, entre amis. Elle est possible l’été sans condition particulière. L’hiver, l’adhésion au Boulodrome municipal permet, pour 20€ par an19, une pratique quotidienne dans un espace couvert. 311 personnes sont titulaires de la carte dont 83 âgées de plus de 60 ans. Le boulodrome comporte plusieurs terrains et bénéficie d’une autorisation de débit permanent. Les pratiquants peuvent ainsi alterner les parties de pétanque avec des jeux de cartes et des moments conviviaux à la buvette. Le boulodrome organise un concours interne une fois par mois.

Pratique interne en club

Plusieurs clubs utilisent les installations du boulodrome briviste, quelques-uns pratiquent sur d’autres sites. Ils organisent des concours internes à intervalles réguliers pour leurs adhérents. Sur Brive, des concours réservés aux plus de 55 ans sont organisés par les clubs sur une vingtaine de dates. Ces manifestations sont surtout mises en place l’été, aux moments où les conditions météorologiques permettent un accès au plus grand nombre de terrain. L’hiver, dans les structures couvertes, la place est plus limitée, les concours sont donc ouverts à tous sans distinction d’âge.

Ces associations ont la particularité d’être affiliées à des fédérations telles que l’UFOLEP ou la Fédération Française de Pétanque. A ce titre, elles participent à des compétitions.

Pratique compétitive

Le mouvement fédéral propose des concours généraux et des championnats au niveau du département puis, pour ceux qui sont qualifiés, au niveau régional et

19 Carte d’adhésion auprès de l’association du boulodrome briviste qui s’est donné pour mission de promouvoir la pratique de la pétanque, du jeu provençal et du sport boule en assurant l a gestion du boulodrome couvert de la ville de Brive.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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national. Il existe également des catégories d’âge : à partir de 55 ans ou en vétéran à partir de 60 ans.

L’aspect compétitif de la pratique de la pétanque semble être un des facteurs qui attirent certains seniors à poursuivre cette activité. En effet, la pratique de la pétanque étant particulièrement ciblée sur des qualités d’adresse, la diminution des capacités physiques vient moins vite entraver la continuité de la pratique que dans d’autres sports plus physiques. Ainsi, la compétition continue d’être accessible aux seniors. A titre d’illustration, sur les 110 concours officiels recensés par le Comité Corrézien de Pétanque, 15 sont réservés aux vétérans, c’est-à-dire les pratiquants âgés de 60 ans et plus. Il faut cependant signaler qu’il leur est en outre possible de participer à tous les autres concours de la catégorie seniors (à partir de 18 ans).

Outre la pétanque, d’autres jeux de boules tels que le bowling, les boules lyonnaises ou encore le jeu provençal sont proposés par les associations sportives de la C.A.B. Mais, exigeant une dépense physique supérieure, ces activités ludiques sont peu prisées des personnes âgées de 60 ans et plus.

1.1.2 Le tir sportif Le « tir sportif » est défini par le président de la Ligue Régionale comme étant une discipline que l’on peut pratiquer assez tardivement car elle ne demande pas d’efforts musculaires considérables puisqu’elle est statique et exige peu de forces physiques. A condition qu’elle soit bien corrigée, la vue n’est pas un paramètre limitant la pratique. Avec un peu d’entraînement, la motricité fine exigée par le maniement des balles est vite maîtrisée.

La demande de tir sportif en Limousin

Tranche d’âge Total des

seniors

Part des seniors

Nombre total de

licenciés département Sexe 60-65 ans 66-71 ans 72-76 ans

Corrèze F 2 1 1 4 0,9%

432 M 56 39 20 115 26,6%

Total Corrèze 58 40 21 119 27,5%

Creuse F 5 2 0 7 1,9%

371 M 49 39 25 113 30,5%

Total Creuse 54 41 25 120 32,3%

Haute-Vienne

F 8 1 1 10 1,0%

983 M 148 52 40 240 24,4%

Total Haute-Vienne 156 53 41 250 25,4%

Total Limousin 268 134 87 489 27,4% 1 786

Source : LR Tir

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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Le tir s’avère être une activité où l’intensité physique est supportable même à un âge avancé. Cependant, les dirigeants constatent que les anciens s’inquiètent lorsqu’ils commencent à trembler et / ou à voir moins bien. Un certain accompagnement doit donc prendre en compte ces paramètres. A partir d’une individualisation du record, il est possible de relativiser le progrès de la performance pour plus insister sur la capacité à stabiliser l’aptitude au tir de précision (limiter la régression, maintenir la réussite en dépit de l’avancée en âge). Entre pratiquants, une certaine tolérance est également préconisée en évitant les commentaires critiques lorsqu’un ancien ressent le besoin de s’appuyer pour tirer.

Impact du vieillissement sur la pratique du tir Le président de la Société de Tir Briviste a observé l’évolution des aptitudes au tir avec l’avancée en âge. Si les capacités de concentration se maintiennent relativement bien, la baisse de la vision et une plus difficile maîtrise musculaire (tremblements) altèrent les performances. Or la pratique du tir se conçoit, avant tout, comme une recherche de la perfection. La logique compétitive induit bien sûr une volonté de surpasser ses concurrents mais ce sport individuel repose, avant tout, sur une confrontation à soi-même, une amélioration de ses records personnels.

Ces défaillances physiques sont, dans la vie quotidienne, palliées par le port de lunettes corrigeant la vision dans un premier temps, et par la prise de médicaments permettant d’atténuer voire de neutraliser les tremblements dans un second temps. Ces artifices posent problèmes dans la pratique du tir. Les lunettes de vue imposent un appareillage inconfortable et coûteux (plus d’une centaine d’euros) pour permettre la visée. Les médicaments liés au traitement de l’hypertension conduisent par exemple les tireurs auxquels ils sont prescrits à concourir « hors-match » (Cf. encadré I.1.6.3. ci-dessous). En effet, la composition de ces traitements thérapeutiques les classe dans la liste des produits dopants.

Globalement, la diminution de ces facultés physiques rend le geste du tir plus désagréable et prive les plus âgés du plaisir de la progression. Face à ces obstacles à la pratique, certains font le choix d’abandonner ce sport tandis que d’autres s’efforcent de lutter contre ces handicaps.

Offre de la Société de Tir Briviste La société de Tir Briviste permet la pratique du tir sportif aux armes à la carabine et au pistolet. Le coût de participation annuelle s’élève à 116€, ce qui comprend l’affiliation à la FFTir et l’adhésion au club. L’association recense 172 adhérents assidus et passionnés dont une dizaine a plus de 60 ans. Pour prendre en compte le vieillissement de la population licenciée, elle propose aux adultes deux offres complémentaires

Le tir à air comprimé en salle, à 10mètres, les mardis et vendredis soirs à la salle municipale de Tir de Brive

Le tir à poudre, sous abri, à 25mètres, les samedis après-midis et deux premiers dimanches matins du mois au stand de tir de Turenne

Chacune de ces pratiques se décline en deux modalités : Tir en compétition avec un entraînement dirigé individuel ou en

équipe

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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Tir loisir avec une pratique individuelle simplement encadrée dans le respect de la sécurité de tous

Le président de cette société souligne qu’avec l’avancée en âge, les tireurs s’orientent généralement vers les armes à poudre. Cela s’explique, selon lui, par le fait que l’atteinte de la perfection est de plus en plus improbable. Lorsque les paramètres intrinsèques (vue, maîtrise du tremblement, etc.) ne sont plus optimaux, le tireur s’investit plus dans une pratique où les facteurs extrinsèques jouent un rôle plus grand (variations de températures et de luminosité, etc.). Ces conditions de pratique sont imposées dans l’utilisation des armes à poudre avec lesquelles le tir se fait à 25 mètres au lieu de 10 et sous abri et non plus en salle. Parallèlement à cette pratique sportive, la Société de Tir Briviste organise des séances d’initiation s’adressant aux groupes de tous âges à la demande des Comités d’Entreprise, clubs, établissements scolaires. Selon les dirigeants, il ne s’agit plus alors d’une activité entrant dans la démarche fédérale mais d’une offre ponctuelle, ludique et conviviale s’apparentant aux jeux et loisirs de société tels que ceux de la fête foraine.

Part des seniors parmi les adhérents

Association

2006-2007 2008-2009

nombre d’adhérents

nombre de

seniors

part des

seniors

nombre d’adhérents

nombre de

seniors

part des

seniors

Société de Tir Briviste

115 45 39% 168 80 47%

Opération « Mamies flingueuses » primée « Femmes & Sport » Afin de prendre en compte le vieillissement de la population en Creuse et en réponse aux stimulations fédérales pour l’orientation de nouveaux publics, le club de tir d’Aubusson s’est rapproché, au milieu des années 1980 du Club d’Aînés Ruraux de la commune. Les hommes ont alors majoritairement vécu une certaine désillusion en abordant le tir sportif en se référant à leurs connaissances militaires. Ce décalage n’existant pas chez les femmes, leur engouement a été très rapide. Avec le soutien de la DDJS de la Creuse, une opération baptisée les « Mamies Flingueuses » a été pérennisée pour répandre la pratique du tir chez les seniors féminines.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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Public adhérentes de l’association d’aînés ruraux intitulée « Club du 3ème âge d’Aubusson » âgées de 65 à 82 ans.

Effectif en 18 ans d’existence, les effectifs ont variés de 6 à 14 personnes selon les années. Le turn-over est dit relativement faible

Déroulement Suivi des étapes d’apprentissage préconisées par la FFTir (étude des fondamentaux en situation assise/ progression sur des supports adaptés) Fonctionnement par vagues imposé par l’équipement disponible

Equipement Initialement : stand de tir 10 mètres air comprimé loué par la société locale : 10 postes et 7 carabines puis investissement en armes grâce aux subventions.

Activité Séances d’initiation/perfectionnement au tir complétées par un moment de détente selon la méthode de « relaxation dynamique de Caycedo » puis d’un goûter préparé à tour de rôle par chaque participante

Période chaque lundi de 14 à 16 heures, hors vacances scolaires

Encadrement un BEES 1 Tir diplômé de sophrologie+ 1 initiateur fédéral + 1 animatrice fédérale tous bénévoles

Qualités travaillées sensations kinésiques, concentration, gestion corporelle

Evaluation

Bonne assiduité et grand enthousiasme des pratiquantes. Certaines ont demandé une licence, afin de pouvoir participer aux championnats fédéraux et y ont rencontré un certain succès. D’autres, ont inscrit au Club les petits enfants dont elles ont régulièrement la garde.

Financement

15 € par participante par trimestre Subventions CNDS – Conseil Général de la Creuse et Ville d’Aubusson pour l’achat de matériel (carabines, …) Assurance prise en charge par l’association des Aînés Ruraux hormis pour celles qui ont décidé de prendre une licence fédérale Charges d’entretien, de chauffage et loyer du stand de tir assurés par le Club Aubussonnais de Tir

Soutien

Michel MAZERAN, DTN de la FFTir, a confié en 2002 à l’association la mission de mettre en place une méthode pédagogique à l’usage des seniors La Fédérations Nationale des Clubs du 3ème Age a salué l’initiative lors de son congrès de 1999. Plusieurs médias mettent régulièrement en lumière cette initiative originale (France 3, Radio France, Presse Quotidienne Régionale, Revues fédérales, etc.)

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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1.1.3 Tennis et golf - une pratique individuelle à son rythme

club effectif Lieu de pratique Activité / créneau coût

ASPO – Tennis

95 licenciés (38 % de seniors)

Installations : 3 courts en terre battue extérieurs et la salle municipale de tennis de Brive

entraînement des équipes adultes 3 soirs par semaine – compétitions les samedis ou dimanches

CAB – Tennis

306 licenciés dont 26 âgés de plus de 60 ans (24 hommes et 2 femmes) 11%

Installations : 2 courts en terre battue, 4 green set et 1 salle en dur

Pratique possible tous les jours mais ils se retrouvent en règle générale le jeudi matin Ce sont des individus qui ont une très bonne santé, très actifs, qui ont beaucoup d'occupations et qui pratiquent le tennis par plaisir.

Cotisation + licence FFT : 126 €s

Disc Golf Briviste

25 licenciés Parc des Perrières à Brive

Sport ludique ouvert à tous qui ressemble au golf mais au lieu de lancer une balle, on lance un disc dans une corbeille. Chaque dimanche matin + mardis soirs en printemps-été – Une compétition interne sur une journée / trimestre – 20€ par adulte. Tarif réduit pour les couples

Sport peu onéreux, l’achat d’un disque est de 7 à 10€ -

Golf Club de Brive

487 licenciés

Golf municipal de Planchetorte, accès facile à quelques minutes du Centre-Ville de Brive

tous les jours de 8h30 à 18h 730 € l’abonnement annuel

Tee Pitch & Sympathie – Association des anciens élèves de l’école municipale de golf de Brive et de leurs amis

30 licenciés

Objet : organiser pour l’ensemble des adhérents toutes activités liées à la pratique du golf et d’évènements sportifs et conviviaux à l’intention des membres, licenciés FFG par ailleurs. Cours collectifs à tarifs préférentiels, participation à des scrambles

Lieu de pratique : Brive et autres parcours du Limousin (1 fois / mois)

La pratique du golf ou du tennis relève d’une certaine technicité et nécessite une relative bonne forme physique. Généralement les seniors qui pratiquent cette activité lors de leur retraite sont des personnes qui pratiquaient déjà lors de leur vie active. Ainsi ils ne font que poursuivre cette activité lors de la retraite. Cependant, en raison d’une condition physique amoindrie, la pratique du tennis notamment se modifie quelque peu. En effet, la pratique en double devient plus fréquente car elle permet une pratique de loisir plus ludique et plus conviviale, tout en entraînant une dépense physique moins importante compte tenu de la couverture du demi-terrain par deux joueurs au lieu d’un seul. En ce qui concerne le

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golf, le rythme et l’intensité de pratique sont plus facilement adaptables à l’évolution de la condition physique des seniors.

Enfin, si la pratique de ces deux sports est principalement de loisir, plusieurs licenciés continuent et revendiquent une pratique compétitive. Les compétitions étant adaptées à des tranches d’âge (plus de 60 ans, plus de 65 ans…), on retrouve quelques seniors lors de matches par équipes ou tournois.

Quelle est votre motivation à pratiquer le golf ?

30 % la préservation de ma santé physique

51% pour mon plaisir

19% dans une perspective de sociabilité

Source : Sondage réalisé par un dirigeant du club de golf de Brive auprès des 290 seniors licenciés (taux de réponse= 33%)

Il est finalement assez rare que des seniors débutent à partir de 60 ans une activité sportive par ce type de sport étant donné leur technicité mais également pour plusieurs autres raisons. L’image de ces sports, le coût d’équipement, le coût d’accessibilité pour la pratique (cotisation ou location) sont autant de freins qui ne permettent pas de faciliter l’accès des seniors. Par ailleurs, la pratique du golf et du tennis nécessite, pour le tennis obligatoirement et c’est mieux pour le golf, des partenaires pour partager ces activités issus soit d’un réseau social propre soit avec d’autres licenciés du club. Or, les seniors qui découvrent un sport peuvent être facilement repoussés de devoir faire une démarche personnelle pour trouver des partenaires de jeu.

1.1.4 Tennis de table : un senior pour les seniors … Le président du Tennis de Table Briviste est diplômé du BEES1° Tennis de Table. Aujourd’hui âgé de 76 ans, il encadre toujours chaque semaine la pratique de ses compatriotes et intervient également dans les écoles du quartier de Tujac.

En effet, depuis une dizaine d’années, le club a décidé de dédier un créneau hebdomadaire de la salle spécifique20 mise à disposition par la municipalité à l’accueil des plus âgés. Le mercredi, de 10 à 11h, les 10 tables sont ainsi utilisées par une dizaine d’handicapés mentaux et une demi-douzaine de seniors. Ces débutants bénéficient d’une offre ludique et, s’ils le souhaitent, des conseils techniques de cet éducateur expérimenté. A partir de ces initiations, certains s’engagent ensuite dans les compétitions départementales avec les équipes secondaires de l’association.

20 La salle de tennis de table du Gymnase de Tujac est particulièrement équipée : 10 tables, 1 robot, etc. Le club met à disposition des pratiquants débutants raquettes et balles. La cotisation annuelle coûte seulement 26€.

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1.2 Les arts martiaux

Sous cette appellation, de nombreuses activités physiques couvrent un large panel de modalités de pratique21.

1.2.1 Le Taï Chi Chuan & Qiqong : porte d’entrée à d’autres activités physiques et sportives ? Deux clubs proposent l’activité Taï Chi Chuan à Brive. Ils sont affiliés à la Fédération Française Wushu Arts Energétiques et Martiaux Chinois (FFwushuaemc). En Corrèze, cette fédération recense 99 licenciés, au niveau national, ils sont près de 40 000, dont un quart pratiquant en Ile de France. Les activités concernées sont classées en 3 catégories : Arts Martiaux Chinois Internes (AMCI) / Martiaux Chinois Externes (AMCE) / Arts Energétiques Chinois (AEC). Le Tai Chi Chuan appartient à la première catégorie. Le Qiqong à la troisième.

Association effectif lieu de

pratique créneaux Coût

Tai Chi Chuan Style Yang

49 dont ~5 seniors

Ecole Victor

Hugo-Brive

6h en soirée (19-21h) Créneau réservé aux

vétérans le jeudi

80€ / trimestre + licence à 50€ pour 4 séances par semaine

Budo Kai Karaté Club de Brive

310 dont 11 âgés de + de 60 ans (dont 7 femmes)

Centre d’Arts

Martiaux Janick Poupée

25h du lundi au samedi, de 9h45 à

22h dont 6h d’activités + douces accessibles

aux seniors

250€ / an pour 1 séance par semaine ou 350€ au-delà + 55€ pour licence et

cotisation club Possibilité de payer

par trimestre

Une prise de conscience physique pour accéder à d’autres activités Le Tai Chi Chuan appartient à la catégorie des Arts Martiaux Chinois Internes. Par définition, il vise avant tout à l’amélioration de l’être sur tous les plans : physique, émotionnel, mental. Sa pratique est sensée préserver la vie aussi bien face à un éventuel agresseur extérieur que face aux adversités intérieures telles que maladie et stress. Il correspond à une « gymnastique lente et posée qui entretient le travail des muscles et des articulations ». Il est dit pouvoir être pratiqué jusqu’à un âge avancé. Au Budokai Karaté Club de Brive, sa pratique est doublée de celle du Qiqong22. A Brive, les enseignants interrogés accueillent à la fois des seniors qui

21 Cf. le numéro spécial d’Actes de la recherche en sciences sociales dirigé par Benoît Gaudin, 2009 22 La FFwushuAEMC tient à souligner la distinction qu’il existe entre le Qiqong de bien être et celui qui peut être qualifié de thérapeutique. Les clubs affiliés à la fédération proposent une offre de Qiqong de bien être, visant l’entretien de la santé. Cette gymnastique chinoise traditionnelle basée sur la physiologie et la philosophie chinoise se traduit alors en un

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se sont « entretenus physiquement tout au long de leur vie » et d’autres qui « ont une petite santé ». Certaines de ces personnes s’adressent au club suite à une prescription de leur médecin mais la majorité vient par le bouche à oreille. Par la pratique régulière du tai chi chuan (une à deux fois par semaine pour la plupart, trois fois pour quelques rares exceptions), les pratiquants acquièrent une meilleure conscience corporelle et spatiale qui leur permet ensuite de s’orienter vers des activités physiques plus intenses telles que le Body-Karaté (cardio-training en musique) ou les techniques de combat.

Les diplômes Au Centre d’Arts Martiaux Janick Poupée, les enseignants sont brevetés d’Etat 1er degré pour les assistants et 2ème degré pour les professeurs (2). Pour encadrer les personnes âgées, ils s’appuient avant tout sur une auto-formation continue. Pour l’encadrement bénévole, la FFWAEMC dispense un Certificat de Moniteur (CM) pour chacun de ces branches d’activités. Depuis douze ans, trois sessions par an sont organisées en attendant la mise en place de la nouvelle filière DE-JEPS. Ce diplôme constitue pour l’instant la première étape vers l’enseignement professionnel et offre la possibilité d’enseigner bénévolement. Sur le site de la fédération, il est possible d’obtenir la liste des enseignants diplômés à partir du nom de famille ou de la commune d’exercice.

Le problème de l’équipement Le développement de ces activités est limité par l’accès aux équipements. Les créneaux des dojos municipaux sont, aux dires des responsables de ces clubs, principalement attribués aux associations de judo qui fournissent les tatamis. Pour offrir une plus grande amplitude horaire, un des enseignants a monté son propre centre d’arts martiaux. Il y exerce en tant que profession libérale, dans un espace dont il est propriétaire. Une association est la principale utilisatrice de ses services qui couvrent 25 heures hebdomadaires du lundi au samedi. Le gérant explique que depuis 20 ans, cette organisation permet d’accueillir près de 300 pratiquants. Le changement d’équipement induit un coût supplémentaire, répercuté sur le prix de la prestation mais les effectifs accueillis sont néanmoins largement plus nombreux lorsque les créneaux de pratique sont plus diversifiés. Ce constat semble être confirmé par l’autre club qui utilise des locaux scolaires et propose par conséquent moins de créneaux (6h hebdomadaires) et exclusivement en soirée (de 19 à 21h) ce qui convient moins bien aux plus âgés, réticents à se déplacer une fois la nuit tombée.

ensemble d’exercices énergétiques (mouvements doux, respiration, concentration et massages). Cf. http://www.ffwushu.fr/index.php?page=energetique consulté le 14/09/09

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Planning hebdomadaire du Budokai Karaté Club de Brive

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1.2.2 Karaté & Judo : victimes de leurs images ? A Brive, deux clubs de judo, un club de karaté et un club de Yoseikan Budo enregistrent près de 800 licenciés. Parmi eux, un seul est âgé de plus de 60 ans. Les deux premiers clubs semblent pénalisés dans l’accueil de ce public par les représentations de la discipline. La médiatisation du judo olympique et les films de combat asiatiques suscitent peu d’engouement à la pratique chez les personnes âgées. Les deux premières associations ne déploient en outre pas d’offre particulière à l’égard de ce public qui a néanmoins la possibilité d’intégrer les cours adultes placés en soirée (tous les jours de 19 à 20h30 pour l’une, mercredis et vendredis pour l’autre). La troisième association en revanche indique dans le Guide des sports de Brive que « la pratique est adaptée pour les seniors «(+ de 55 ans), les femmes et les handicapés ». Cependant, il n'y a actuellement aucun pratiquant de plus de 60ans au sein du Brive Yoseikan Budo parmi les 55 licenciés. Cet art martial incluant les techniques du combat à mains nus (poings, pieds, combats au sol) et avec armes traditionnelles (bâtons, sabres, lances, etc) et enfin le self défense ne séduit aucun « seniors » en dépit de modalités de paiement modulables (140€ payables en 13 fois), d’un lieu de pratique accessible (le dojo municipal de Brive). Peut-être les créneaux de pratiques (deux soirs de 20h30 à 22h, un troisième de 18 à 19h et l’après-midi du samedi).

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1.3 Les activités de détente, de souplesse et de renforcement musculaire

communes section effectif âge genre créneau Coût annuel / séance par

semaine

Alassac Foyer culturel -Section EPGV 15

2 ont + de 60 ans La moyenne d’âge du groupe est de 35 ans

femmes 1h par semaine de

gymnastique dynamique n.c.

Alassac Association Détente et souplesse (EPGV) 31 Personnes de 55 à 83 ans 1 homme

Une séance gym dynamique le lundi matin et

une séance équilibre mémoire le jeudi après midi

90€ pour 1 séance au choix

Alassac Groupe folklorique 26 10 ont plus de 60 ans Mixte Une fois par semaine

Brive L’Ecrin blanc (EPGV) 30 20 à 85 ans 5-6 hommes mercredi 18h30 130 €

Brive Raoul Dautry (EPGV) 100 95 ont + de 60 ans

10% d’hommes, venus avec leur épouse

6 créneaux le matin entre 9 et 11h30 – lundi, mardi,

jeudi, vendredi

80 € pour 2 séances

Brive Chapélies Détente

(EPGV) 25 19 ont + de 60 ans 1 homme Lundi et jeudi 17h-18h 50€ pour 2 séances

Brive ASPO (EPGV) 115 n.c. quelques hommes

Mardi matin et soir Jeudi 17h30 Vendredi 9h15

95 € pour 2 séances (gymnastique douce

ou renforcement musculaire)

Brive Cœur Santé (EPGV) en dissolution

Cosnac Jéclat (EPGV) 25 56-79 ans femmes 1 séance par semaine n.c

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Cosnac Club de danse

(danses de salon) 150 30% de seniors

Plutôt un public

féminin

Tous les soirs il y a des cours, les personnes

choisissent leurs créneaux 80 €

Cublac Foyer rural (EPGV) 43 n.c. n.c. Vendredi matin : 2 créneaux Mercredi soir

24€ (Foyer) + 90€ (1 séance EPGV) 157€ (2 à 3 séances)

Dampniat Amicale laïque (section EPGV) 13 pas de seniors

offre complémentaire de randonnée où en revanche les seniors s'inscrivent

La Chapelle aux brocs

Foyer rural (section EPGV)

fermeture en 2009 faute d’effectif suffisant pour financer l’encadrement

Malemort sur Corrèze

Cf. offre de l’Instance de Coordination Gérontologique (ICG) 1 créneau senior le lundi après-midi animé par une animatrice EPGV

Mansac C’est la forme

(UFOLEP) 40 2 seniors

La moyenne d’âge se situe autour de 45 ans

n.c 1 fois par semaine en

soirée et encadrée par des bénévoles

45 €

Noailles Pas d'offre

Saint-Viance

4 Saisons 45 33 seniors n.c Jeudi 10-11h et mercredi soir

80 €

Sainte-Féréole

Santa fait danser (danses de salon)

87 Personnes de 19 à 68 ans dont 15 seniors

Des femmes2 créneaux (débutant et confirmé) par semaine

(lundi et mardi soir) 60€

Sainte-Féréole

Association de maintien corporel et

gym douce Nc Nc Nc Nc Nc

Turenne Turenne Gym vitalité

(EPGV) 28 De 28 à 67 ans

3 seniors 100%

femmes 1 créneau en soirée 64€

Ussac Forme Santé 80 20 ont + de 60 ans 1 homme lundi après-midi + soir

mardi matin + soir et jeudi soir

90€ pour 2 à 3 séances

Varetz Pas d'offre

Venarsal Pas d'offre

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La Corrèze compte 58 sections affiliées à la Fédération Française d’Education Physique et de Gymnastique Volontaire. Plusieurs sont implantées autour de Brive. Ainsi, parmi les 15 communes de l’agglomération, 10 possèdent une section EPGV dont Brive qui en accueille plusieurs. En faveur des seniors, l’offre de ces clubs n’est pas pour autant égale. Certes plus de la moitié propose des séances durant la journée (matinée ou début d’après-midi) mais le créneau horaire ne suffit pas à constituer une offre adaptée aux plus âgés. L’activité proposée peut également dissuader les moins vaillants. Ainsi, le Foyer de Cublac propose avant tout des séances dynamiques. Même si deux sur trois sont placées le vendredi matin (9h-9h45 et 9h45-10h30), le programme établi par l’animatrice cible avant tout les personnes les plus en forme : gymnastique dansée sur des rythmes salsa ou madison. 1.3.1 En gymnastique : concurrences internes / externes Autour de l’activité de gymnastique d’entretien, des liens se tissent entre les pratiquants qui peuvent prendre l’initiative de se retrouver en dehors des créneaux dirigés par l’animatrice. C’est le cas du groupe des Chapélies Détente qui se réunit chaque mercredi (matin ou après-midi selon les saisons) pour une marche soutenue d’environ 1h du côté des Bourriotes. Ces sorties sont l’occasion d’intégrer également des amies non pratiquantes GV et peut-être ensuite de les inciter à rejoindre le groupe. La section EPGV Louis Pons Ecrin Blanc est liée au B.F.S.Briviste qui se décline à la fois en Bien-être Forme Santé et Savate boxe française. A ce titre, un même éducateur est à la fois diplômé EPGV professeur D.E. et moniteur de Bâton Portugais. Pour 30€ de plus, les gévéistes peuvent poursuivre la séance de gymnastique par une séance de « Savate forme » (le mercredi de 18h30 à 20h puis de 20h à 21h30).

Les licences collectives, moins coûteuses mais moins durables ? Au niveau du CoDep EPGV Corrèze, des licences collectives sont attribuées à différents établissements accueillant des pratiquants et employant des animatrices EPGV, souvent une fois par semaine. C’est le cas du Centre culturel de Brive, du Club de Culture Physique des Rosiers, de l’EPHAD de Mansac ou encore de l’ICG Malemort. A l’ouverture d’une telle offre, les responsables de sections Epgv alentours enregistrent ainsi quelques défections (ex. Malemort). En effet, ces offres sont souvent moins coûteuses car les structures qui les organisent bénéficient de diverses aides et subventions. Mais ces subsides sont versés ponctuellement par conséquent ces licences collectives correspondent souvent à des ateliers mis en place pour un cycle déterminé au terme duquel l’offre n’est plus assurée.

Une saturation Epgv ? Pour répondre aux demandes d’atelier équilibre, le CoDep a constitué une association support – EPGV Gaillarde – qui dispose d’un créneau horaire dans une salle de Brive. Cette pépinière accueille ainsi provisoirement des sections en création qui ont douze mois pour trouver leur propre espace de pratique. Ce dispositif est peu être la cause d’une certaine multiplication des sections dans la communauté d’agglomération.

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Toujours est-il que plusieurs associations déclarent rencontrer des difficultés à fonctionner. En effet, sachant qu’une animatrice sans matériel est facturée par Profession Sport 30 à 35€ l’heure au club employeur, plusieurs présidentes d’association ont calculé qu’elles devaient atteindre le seuil de 20 adhérents par séance pour assumer la dépense. Certaines prennent alors le pli d’orienter le recrutement vers les plus jeunes (ex. Turenne). D’autres accueillent des pratiquants domiciliés sur les communes alentour (ex. Chapélies Détente qui accueille des personnes de Sainte-Féréole)

Une offre néanmoins privilégiée

Epgv plus abordable que les salles privées

Une des responsables de section interrogée note depuis plusieurs années un afflux de femmes anciennement clientes des salles de remise en forme privées. Selon elle, les problèmes rencontrés relèvent du coût et de l’intensité de l’exercice – qualifié de « trop hard ». Cette perception pourrait en outre être accentuée par l’avancée en âge.

Sous la forme associative, le BRIVE FORM CLUB propose une offre très similaire à celle des salles de remise en forme privées. Il est ouvert tous les jours de 9 à 21h et accueille 75 membres. Ce club propose de la musculation éducative et sportive, de l’entretien et de la préparation physique, de la force athlétique de l’haltérophilie. Il est réputé pour son accueil et son ambiance comparable à celles propres au mouvement associatif mais les conditions d’accès sont plus proches des tarifs des salles privées (32€ par mois).

Essai de gymnastique senior FFG

Le Club Gym de Brive emploie trois éducateurs sportifs à temps plein. L’un d’entre eux a suivi en cours d’année 2008-2009 une formation FFG pour l’accueil du public senior. Pour la première saison, en 2009-2010, un créneau est ouvert le lundi de 11h à midi. Cette nouvelle offre complète les créneaux de gymnastique adulte proposés deux soirs par semaine de 19h30 à 20h30. Le club a fait le choix de ne pas imposer de catégorie d’âge mais de laisser les pratiquants s’inscrire à l’une ou l’autre des séances après une période d’essai. En effet, les éducateurs ont observé qu’à partir de 50 ans, la forme physique était plus déterminante que l’âge.

La campagne de communication en cours - affiches en ville, articles de presse, petites annonces, présence au forum des associations, démonstrations publiques (aux Trois Provinces, dans les centres commerciaux, etc) – a permis de recenser une vingtaine de personnes intéressées par la gymnastique senior. Mais, lors des premières séances, l’éducatrice a attendu en vain les participants …

Un monopole confirmé auprès des autres fédérations affinitaires positionnées sur l’offre d’activités gymniques proposées aux seniors

Au sein du mouvement sportif, la fédération de gym volontaire (EPGV), la fédération Entraînement Physique dans le Monde Moderne (EPMM) et la fédération de retraite sportive sont les fédérations qui sont les mieux positionnées au niveau de l’offre faite aux seniors sur les activités gymniques (souplesse, détente, relaxation). Toutefois, au regard des statistiques régionales et départementales sur le nombre de licences et de clubs, on observe le monopole de

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l’EPGV en Corrèze et son très bon positionnement au niveau régional (70% de la demande et 57% de l’offre) ce qui apparait plus différencié sur les deux autres départements.

Répartition régionale et départementale des licences et clubs des fédérations EPGV, EPMM et Retraite sportive en 2008

EPGV EPMM Retraite sportive

Licences clubs Licences clubs Licences clubs

Creuse 411 17 1 654 34 247 8

Corrèze 1 858 58 0 0 0* 0*

Haute-Vienne 5 125 99 154 4 918 10

Limousin 7 394 174 1 808 38 1 165 18

Source : Ministère de la santé et des sports – Chiffres clés 2008.

*Depuis fin 2008, un club de retraite sportive a été créé en Corrèze à Brive

1.3.2 Les activités dansées En complément de l’offre de gym douce proposée par les associations sportives, on retrouve des seniors dans plusieurs clubs de danse. Ces structures proposent une offre assez variée de danses de salon, country ou folklorique et d’un rythme relativement dynamique. Celles-ci s’adressent souvent à tout type de public jeune mais aussi moins jeune. Les seniors s’exercent ainsi sur les mêmes morceaux que les autres participants et aiment généralement le fait d’être avec d’autres générations. On retrouve dans cette activité plus particulièrement des femmes, même si certaines parviennent à convaincre leurs maris de participer. Les séances se font souvent en soirée une à plusieurs fois par semaine. Les seniors participants relèvent d’une assez bonne forme physique.

Ces séances sont encadrées par des professeurs de danse dont les qualifications professionnelles sont très variables selon les cas.

Enfin, les seniors ont accès à cette activité pour une moyenne de 60 € par an pour une à plusieurs séances hebdomadaires, voire quotidiennes pour le club de danse de Cosnac.

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1.4 Endurance & découverte touristique

1.4.1 Compétition au long cours

Lieu effectif coût Offre Créneaux encadrement

Club des Nageurs de Brive

piscine municipale et piscine Caneton

524 licenciés dont 7

âgés de plus de 60 ans

Masters (natation pour

adultes) et HandiNage

Créneaux …

ASPTT-Brive – Natation

piscine Caneton

20 licenciés

dont 10%

âgés de plus de 60 ans

natation loisir 2 soirs / semaine

CAB Athlétisme Section Course à pied

Plaine de jeux des

Borriotes, lac du

Causse, piste

102 licenciés

dont 21%

âgés de plus de 60 ans

Course sur route – sorties

longues en endurance –

cross / interclubs-

piste

3 soirées + dimanche

matin

Pays de Brive Athlétique Club

Piste municipale – routes et

chemins

65 licenciés dont 7% âgés de plus de 60 ans

Licence Championnats

FFA 71€ Licence Loisir-

Course sur route 48€

Courses sur route et trails

(loisir ou compétition)

2 soirées + dimanche

matin

2 bénévoles diplômés des

niveaux fédéraux 1 et 2 en course sur

route

ASPTT Brive Triathlon

Piscine Caneton Plaine de Malemort

15 licenciés

Triathlon –duathlon Loisir &

compétition Spécialité :

longue distance

2 soirées natation

1 après-midi vélo

1 soirée course à

pied

Brive Limousin Triathlon

Piscine Caneton Routes

Plaine de Tujac et Stade

Lapeyre

95 licenciés dont 2% âgés de plus de 60 ans

Entraînements / compétitions

du- et tri-athlon pour

tous

3 soirées + 1 matinée Natation

1 après-midi vélo

2 soirées course à

pied

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Natation La Fédération Française de Natation distingue deux types d’activités accessibles aux seniors en natation.

« Les Maîtres » s’adressent aux plus de 25 ans.

Il s’agit de compétitions de natation course par tranche d'âge de 5 ans. Trois niveaux se superposent (régionaux / nationaux / internationaux).

La « Natation loisir adulte » est un produit axé sur le savoir nager.

C’est un entraînement à but d'entretien ou de perfectionnement.

Le Cercle des Nageurs Brivistes enregistre, en 2008-2009, 527 adhérents. Seulement 13 d’entre eux sont âgés de plus de 55 ans. Ce club a fait le choix de diviser le « Groupe Master », catégorie de la fédération de natation qui regroupe des compétiteurs à partir de 25 ans, en 3 catégories : débutant, perfectionnement et compétition. Parmi les 30 participants à ce groupe, 5 sont âgés de 55 ans. Ils participent en priorité aux activités de la catégorie « perfectionnement ».

Répartition des licenciés seniors du club de natation par année de naissance

Le club offre la possibilité de participer à 5 séances par semaine pour 186 € par an (licence FFN + assurance + cotisation club). Les séances ont lieu les lundis, mercredis et jeudis soirs ainsi que les mardis et samedis midi.

En sus de ces activités, l’après-midi du samedi est consacrée à la section HandiNage où tous les ¾ d’heure un groupe bénéficie d’une séance spécifique. Parmi ces accidentés de la vie figurent 8 seniors.

1954‐194746%

19468%

194423%

194023%

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Course à pied Deux clubs proposent de la course à pied principalement réservée aux adultes. Trois modalités de pratique sont repérables

Pratique compétitive dans les championnats FFA. Exemple : saison de cross en hiver donnant lieu à un classement départemental puis des potentielles qualifications au niveau régional

Pratique compétitive dans les manifestations de courses sur route : marathons, semi-marathons, 10km, etc.

Pratique loisir : séances d’entraînement en club, sans participation ni aux manifestations de masse, ni aux championnats fédéraux

Les entraînements sont communs, plusieurs soirs par semaine, sur piste ou à la plaine de jeux des Borriotes. Dans les deux cas, des sorties en groupe sont prévues le dimanche. Lors des sorties, l’ensemble des adhérents se réunit pour un départ commun avant que les rythmes respectifs ne constituent spontanément des groupes courant à la même allure. L’état de forme, la condition physique et les qualités d’endurance sont plus déterminants que l’âge. Sur piste, les éducateurs conçoivent des plans d’entraînement adaptés aux objectifs et aux aptitudes de chacun. L’âge est pris en compte en particulier pour les séances fractionnées peu recommandées aux plus âgés.

S’agissant d’une activité d’endurance, elle est accessible aux personnes âgées. Néanmoins, les pratiquants sont invariablement des sportifs aguerris. Leur pratique senior se place dans la continuité de leur investissement dans l’exercice physique.

Triathlon A l’ASPTT, la section triathlon est très proche des sections natation et cyclisme. Les créneaux de pratique sont d’ailleurs les mêmes auxquels s’ajoute une sortie course à pied le mercredi. La spécialité étant la longue distance (loisir ou compétition, du ou tri-athlon), les seniors ne sont pas très présents.

Au Brive Limousin Triathlon, tous les niveaux de pratique sont acceptés quels soient l’âge, le sexe, la stature, les antécédents sportifs ou encore la motivation. La présentation du club dans le Guide des Sports de Brive précise que « tout le monde peut trouver sa place et pratiquer le triathlon et le duathlon à sa mesure ». Un tel positionnement laisse la possibilité aux pratiquants seniors de participer.

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1.4.2 Cyclotourisme ou cyclisme ?

Association Effectif Créneaux Coût

Club Velocio Gaillard

138 licenciés dont 73 âgés de plus de 60 ans

(dont 7 femmes)

dimanche de 8h à 12 h

mercredi de 13h30 à 17 heures

Voyages Organisation d’une

manifestation annuelle VTT

Licence+ cotisation club : 58 € à 85€

selon l'option assurance choisie. Pour les couples le

2ème adulte paye 32€ à 59€.

CycloRandonneur Briviste

82 dont 40 âgés de plus de 60

ans

Sorties les samedi après-midi ou dimanche matin

RandoPromenade le jeudi après-midi

60€

ASPTT Brive Cyclisme

80 licenciés dont 37% âgés de plus de 60 ans

sorties le samedi et le dimanche

Union Cycliste Briviste

88 licenciés dont 10% âgés de plus de 60

ans

Mercredi et samedi après-midi

Deux de ces clubs sont affiliés à la Fédération Française de Cyclisme et à l’UFOLEP. L’un propose une offre essentiellement orientée vers le cyclisme sur route, l’autre propose de la compétition ou des excursions sur route ou en tout terrain. Quoiqu’il en soit, les différents responsables interrogés soulignent que les personnes les plus âgées se détournent des clubs affiliés UFOLEP et FFCyclisme. Aux yeux des seniors, en Corrèze, ces fédérations seraient connotées « compétition » et, à ce titre, leur paraîtraient inadaptées à leurs capacités et besoins. A l’UFOLEP, l’émergence des CycloSport dans les années 1990 a été perçue par les Cyclotouristes comme une atteinte à la philosophie de leur discipline. Ils considèrent cette modalité de pratique d’abord comme une alternative au cyclisme pour les compétiteurs seniors et non pas comme relevant du cyclotourisme. Ainsi, dans sa présentation le Cyclo Randonneur Briviste tient à préciser : « Nos activités sont pratiquées pour le plaisir, en dehors de tout esprit de compétition et de classement ». Dans les faits, il s’avère que les clubs affiliés à la FFCT offrent néanmoins la possibilité à ceux qui le souhaitent de « faire du goudron ».

Une impulsion nationale : la FFCT, « Le tourisme à vélo grandeur nature » A la Fédération française de Cyclotourisme, l'accueil en club de ce public est encouragé et cela porte ses fruits : 120 000 licenciés dont seulement 10 000 ont moins de 18 ans. Il s’agit de proposer des sorties encadrées durant la semaine (au lieu des sorties non encadrées le week-end) et de privilégier le format des Cyclo-Découvertes® préconisé par la FFCT. Depuis 2006, modèle des Cyclos-découvertes® : randonnée à thème de courte distance (20 à 30 km par demi-journée). L’encadrement veille à maintenir une allure réduite (15 km/h). Le principe à respecter est « On part ensemble. On roule ensemble. On arrive ensemble ».

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Les groupes sont restreints à un faible nombre de participants. Chaque sortie induit des visites commentées de sites touristiques et culturels.

Le public licencié FFCT en Limousin En Limousin, deux manifestations sont ainsi organisées par les comités départementaux de la Creuse et de la Corrèze, respectivement intitulées « Les pierres creusoises » et « Cap sur les sports nature » Cf. http://www.ffct.org/pratiquer/cn_ran.htm). Le développement de la Ligue régionale (2009-2012) devrait faire apparaître plus nettement encore cet axe.

Les effectifs FFCT en Limousin

Deux clubs dans la communauté d’agglomération de Brive A Brive, deux principaux clubs de cyclotourisme coexistent : le Velocio Gaillard et le CycloRandonneur Briviste

Des offres diversifiées

Les modalités de pratique diffèrent selon les clubs. Deux choix d’adaptation de la pratique semblent particulièrement correspondre aux attentes des plus âgés.

o Le VELOCIO GAILLARD propose chaque semaine 3 parcours pour satisfaire les besoins de tous.

La différence se situe au niveau de la distance réalisée mais également du rythme auquel elle parcourue. Dans le groupe « Relax » se réunissent en majorité les féminines. Pendant un moment, un groupe intitulé « Promenade » accueillait les débutants mais ils ont désormais rejoint le groupe « Relax » et le parcours a été supprimé. « Relax » et « Audax » regroupent majoritairement des retraités, dont les capacités physiques sont plus restreintes et la disponibilité en semaine plus grande. Selon le président, « la motivation majeure est de conserver une bonne santé en prenant du plaisir mais la pratique en club est un vecteur d'intégration pour de nouveaux arrivants dans la ville ».

Chaque sortie accueille 15 à 20 personnes. Chacun est libre de rouler quand il veut mais il doit respecter le rythme du groupe qu’il intègre. Il n’y pas véritablement d’encadrement, chacun doit étudier la présentation du circuit à parcourir dans la gazette mensuelle. Quelques-uns des adhérents (3 ou 4) ont d’autre part choisi de bénéficier des formations de la FFCT pour valider des diplômes d’animateurs ou d’instructeurs. En supplément de ces séances hebdomadaires, des voyages sont organisés sous forme de week-end dans des sites touristiques présentant un

Département Nombre de clubs effectifs

Clubs ayant des seniors

Nombre de seniors

% de seniors

Corrèze 20 773 16 249 32 %

Creuse 5 161 5 72 45 %

Haute Vienne 9 297 9 124 42%

Source : Ligue Limousine de Cyclotourisme (le 17/11/2008)

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intérêt « cyclo » (ex. séjour dans le sud de l’Aveyron pour franchir en particulier plusieurs « cols »). Pour fédérer ses membres et assurer une ressource financière supplémentaire, le VELOCIO GAILLARD met en place chaque année un circuit VTT ralliant Rocamadour au départ de Brive. Le premier week-end de printemps, tous les adhérents sont sollicités pour assurer bénévolement la logistique (pisteurs, sécurité, ravitaillement, buvette, etc.). Cette manifestation a obtenu le label national « FFCT VERTE TOUT TERRAIN » en 2006.

Les 3 groupes de sorties du Velocio Gaillard

Groupe Relax Audax23 Randonneurs

Distance 40/60 km 60/80 km 80/100 km

Vitesse 15 km / h 22,5 km / h 30 km / h

Jour de sortie Mardi après-midi Vendredi après-midi Dimanche matin

o Le CYCLO RANDONNEUR BRIVISTE s’inscrit dans le modèle des « CycloDécouverte » préconisé par la FFCT

En parallèle de la section VTT plutôt tournée vers les jeunes (école agréée par la FFCT pour les 9-17 ans), deux offres distinctes sont faites aux cyclotouristes.

La sortie hebdomadaire « classique » accueille ceux qui veulent « faire du goudron ». Même si la logique de performance n’est pas la loi, ces pratiquants recherchent l’effort physique. Ils souhaitent maintenir une vitesse moyenne la plus élevée possible et atteindre un certain volume de kilomètres chaque année. Ces anciens pratiquent depuis 20 à 25 ans ensemble. Ils sont 15 à 20 à « rouler » chaque dimanche matin ou, lorsque les températures sont trop froides, samedi après-midi.

Consciente que d’autres pratiquants pouvaient être incapables de suivre ces cadences et / ou aspirer à plus profiter de la dimension touristique, l’association a tenté de proposer une sortie à un rythme plus modérée le samedi après-midi. Cette offre ciblait en priorité les femmes mais également les débutants. Peu de participants ont bénéficié de cette offre qui a été interrompue. Le responsable estime que c’est le créneau hebdomadaire qui posait problème, les week-ends étant dédiés à la vie de famille. Depuis un an et demi, le succès des « Randos », proposées le jeudi après-midi, conforte son analyse. De 13h45 à 16h30, une vingtaine de personnes, animée de motivations diverses (perte de poids, préservation de la santé, etc.) sont encadrées par des membres diplômés. Les sorties font 45 km et alternent itinéraires autour de Brive (RandoPromenades) et, avec du covoiturage, à partir d’autres sites du département (RandoDécouvertes). L’encadrement prend soin de suivre une programmation annuelle de difficulté croissante en commençant chaque saison par des parcours plutôt plats (exemple : rives de la Dordogne entre Beaulieu et Argentat) avant d’aborder des dénivelés de 23 Le terme provient de l’initiative de quelques cyclistes italiens, à la fin du XIXème siècle. Il désigne des épreuves de régularité et d’endurance. L'allure imposée est contrôlée par des capitaines de routes régulant la vitesse du groupe. En cyclisme, la vitesse moyenne est 22,5 km. En fonction du profil du parcours (descentes / montées / plats), elle peut osciller entre 20 et 25 km / h.

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plus en plus importants24). Après deux années de pratique, certaines adhérentes ont ainsi pu acquérir la capacité d’enchaîner les cols alpins.

Le plaisir de l’encadrement : sociabilité, activité physique et stimulation intellectuelle

Les clubs cyclotouristes semblent avoir la particularité de favoriser un réseau relationnel dense. Dans la « famille du cyclotourisme », les dirigeants se retrouvent au CoDep Corrèze et à la Ligue Limousine Cyclotourisme (exemple : trésorier LR = président du VELOCIO GAILLARD). En outre, la « Semaine Fédérale »25 est l’occasion d’aller à la fois à la rencontre d’un autre territoire et des « Cyclo » de toute la France. Nous avons d’autre part noté à la fois un grand enthousiasme à enseigner aux plus jeunes26 et une grande volonté de convaincre ses concitoyens des bienfaits du cyclotourisme pour l’épanouissement individuel. De nombreux seniors s’investissent ainsi dans les clubs pour promouvoir leur sport auprès du plus grand nombre.

Ces personnes, souvent retraitées et âgées de plus de 60 ans, consacrent une grande partie de leur semaine au club cyclotouriste. Du point de vue physique, leur activité est particulièrement importante puisqu’ils enchaînent sorties avec les jeunes, encadrement des débutants-adultes et pratique personnelle dans le groupe des plus aguerris.

Enfin, l’activité cyclotourisme s’avère souvent très liée aux activités d’écriture. Pour les dirigeants, la revue fédérale représente une fierté. Au niveau local, chaque club a à cœur de réaliser sa propre publication où figurent itinéraires, conseils de sécurité, comptes-rendus de séjours et anecdotes.

Les avantages sur la concurrence

Plusieurs dirigeants cyclotouristes ont insisté sur la force de leur association vis à vis d’autres structures proposant des sorties « vélo ». L’un d’entre eux a en particulier signalé que plusieurs personnes s’adressaient à son association pour bénéficier d’un encadrement plus présent. Ces seniors s’avèrent ne pas maîtriser un certain nombre de savoirs et savoirs-faires. Un groupe comme celui d’Accueil Brive ne conviendrait ainsi pas à des débutants. Les clubs FFCT bénéficiant d’encadrants diplômés soulignent que « Faire partie d’un club est la meilleure façon d’apprendre rapidement le choix du matériel, la mécanique, les réglages et les astuces ». Au-delà de l’offre de manifestations et épreuves mises sur pied par les clubs et la FFCT, c’est cet apport qui semble apprécié : conseils mécaniques quant à l’usage des braquets pour un développement optimal, vestimentaires quant au port du cuissard, diététiques pendant l’effort (hydradation-collation) et liés à l’équilibre alimentaire (dîner léger pour éviter de prendre du poids) ou encore techniques (apprendre à saisir son bidon d’une main pour pouvoir boire en roulant).

24 Exemple : dénivelés de 200m en Corrèze, puis à l’occasion d’un week-end en Espagne, de 600m à partir du niveau de la mer, avant de profiter de la période estivale pour se confronter aux cols alpins. 25 manifestations de CycloCamping organisée début août par un club hôte appuyé sur une collectivité locale pour accueillir tous les clubs FFCT de France 26 Par exemple au Cyclo Randonneur Briviste, il y a 15 licenciés âgés de 9 à 17 ans, 3 âgés de 18 à 25 ans, puis 20 de 26 à 60 ans et enfin 40 âgés de plus de 60 ans alors qu’il s’agit d’une association possédant une « Ecole de Jeunes ». Le responsable rend compte de la difficulté à attirer des pratiquants d’âge moyen, absorbés par les contraintes familiales. ferme volonté de lutter contre le vieillissement des licenciés FFCT ; Moyens : par le rapprochement du VTT, l’organisation de la Semaine des Jeunes (ex. à Bugeat en 2005)

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Ces enseignements et l’environnement social qui les accompagnent apparaît favoriser une assiduité plus grande des seniors jusqu’alors sédentaires.

1.4.3 La randonnée ou la marche ? La randonnée ou la marche est l’une des activités sportives les plus pratiquées par les seniors. D’après l’observatoire du sport FPS/IPSOS 200727, parmi les 55 ans et plus, il est recensé 36,7% de seniors qui marchent au moins une fois par semaine.

Dans la Communauté d’Agglomération de Brive, plusieurs structures proposent une activité « randonnée ». En plus des associations de retraités ou associations culturelles ou de loisirs, plusieurs associations sportives proposent exclusivement cette activité à leurs adhérents. Aussi, au sein de ces clubs, il est très fréquent de compter une majorité de seniors parmi les adhérents et/ou licenciés.

Association effectif Créneau de

pratique distance affiliation

Coût annuel

ASPTT – Brive – Randonnée Pédestre

20 licenciés dont 90% de seniors

1 dimanche toutes les 3 semaines

10 à 14Km

ASPTT + FFRP ?

Rando Gaillardes

211 licenciés dont 68% âgés de + de 60 ans

mercredi après-midi et dimanche

alternativement matin et après-midi pour s’adapter aux

occupations des uns et des autres

12 à 15 Km

FFRP 31€

Randonnée Club de Brive – Le Pied Agile

91 licenciés dont 1

majorité âgée de 50 à 65

ans

tous les dimanches 20 à 30km FUAJ 20€

Cublac par ces chemins

Nc Nc Nc Nc Nc

Marche entre amis –

Malemort

101 adhérents de 60 à 80

ans

Tous les jeudis après-midi ; plus des sorties à la journée

8 à 12 km Aucune 12€

Marchons amis – Ussac

Nc Nc Nc Nc Nc

27 Sports et sportifs en France, Points de repères issus de l’Observatoire FPS/IPSOS 2007, Olivier Aubel, Brice Lefèvre et Gary Tribou, Edition de la fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs (FPS), p.36.

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De l’intérêt de s’affilier à la FFRP – Le témoignage de la RANDO-GAILLARDE D’après le président du club de la RANDO-GAILLARDE, les prestations et les localisations géographiques sont assez différentes pour que les structures proposant de la randonnée ne se fassent pas concurrence.

Ainsi, ce club a choisi d’offrir des randonnées hebdomadaires à la demi-journée suivant un programme établi tous les deux mois. Depuis le 7/7/2001, date de l’Assemblée Générale constitutive de l’association, le nombre d’adhérents est croissant. En effet, si 15 à 20% d’abandons sont à déplorer chaque année, 25% de nouvelles adhésions sont enregistrées.

Répartition des licenciés de 50 ans et plus du Club Rando Gaillarde 2008-2009

Contribuer à l’entretien du « stade vert »

En revanche, le Comité Départemental FFRP Corrèze dénonce un comportement que l’on peut qualifier de consommateur chez ceux qui ne s’affilient pas. A ses yeux, les adhérents de ces structures profitent d’un acquis auxquels ils ne contribuent pas. Il souligne que sur les 31 € annuels versés par chaque membre de la RANDO-GAILLARDE, 11 restent au club, 14 vont à la fédération nationale et 7 sont reversés au CoDép19 chargé de l’entretien de 1 132 des 3 500 km de sentiers que possède le département. Cette mission mobilise des randonneurs bénévoles auxquels le Comité rembourse les frais engagés (déplacement, matériel, peinture) pour débroussailler, remblayer et flécher les chemins que tous pourront emprunter.

Codification des chemins et sentiers balisés par la FFRP

Sigle signification balisage définition exemple

GR® Grande Randonnée blanc&rouge sentiers linéaires

GR® allant à Saint-Jacques de Compostelle

GRP® Grande

Randonnée de Pays

jaune&rouge boucles destinées à valoriser un territoire

homogène

GRP® Route de Richard Cœur de Lyon

PR® Promenade &Randonnée

jaune itinéraires d'une durée

inférieure à une journée de marche

PR® Brive et ses environs à pied

Bénéficier d’une assurance accident

D’autre part, forte de ses 200 000 licenciés, la FFRP pèse plus de poids vis à vis des compagnies d’assurance. Avec la prise de licence, elle garantit ainsi une assurance Accident qui complète utilement l’assurance Responsabilité Civile pouvant être contractée auprès d’un assureur privé.

50-59 ans 60-69 ans 70-79 ans 80-89 ans

Femmes 46 61 14 1

Hommes 14 52 15 1

Total 60 113 29 2

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Favoriser l’échange et la convivialité

Enfin, au travers du CoDep, les différents amateurs de randonnées peuvent bénéficier du calendrier de randonnées des différents clubs, publié dans le Journal du CoDep et sur le site Internet www.randocorreze.com

A la limite du mouvement sportif : Le Randonnée Club de Brive – le Pied Agile & la FUAJ Cette association est rattachée à la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse (FUAJ). Son siège social est l’antenne de Brive. Des réunions trimestrielles permettent d’élaborer le programme des trois mois à venir. Chacun son tour, un des quinze membres les plus actifs prend en charge l’organisation d’une sortie hebdomadaire. Tous les dimanches, au départ de l’auberge de jeunesse autour de 8h15, les adhérents s’engagent dans une boucle de 20 km ou enchaînent deux circuits d’une quinzaine de km. Si les participants ont de 30 à 70 ans, la grande majorité se situe entre 50 et 65 ans. Des séjours sont prévus pour les grands week-ends avec nuitées en auberges de jeunesse. En effet, l’adhésion comprend 16€ pour la FUAJ et 4 pour le club, permettant ensuite l’accès au réseau national d’hébergement.

1.5 L’offre multisports

1.5.1 UFOLEP : multisports inter-générations Au niveau international, au sein de la CNVI (fédération internationale du sport et de la culture), l’UFOLEP fait partie d’un groupe de travail seniors, elle a également organisé un échange avec l’Ecosse (SALSC et l’association « Better Government for Active Seniors »). En France, la principale action consiste à adapter les règlements et les schémas de pratique (nombre de joueurs, temps de pratique, taille des terrains, etc). L’inter-génération est un axe favorisé. Certaines antennes locales mettent en place des offres spécifiques

Exemple : Activ’Retraite en Vaucluse est un projet d’activités sportives, culturelles d’accompagnement visant le public du troisième âge afin de lutter contre une exclusion provoquée par les différences intergénérationnelles mais également contre les pertes d’acuités visuelles, les problèmes de déplacements et d’équilibre.

En Corrèze, selon le délégué départemental, l’accent est en effet mis sur les actions inter-générationnelles. Toutes les activités sont globalement concernées mais surtout l’évènementiel. L’UFOLEP19 souligne de manière générale l’investissement bénévole des retraités dans les associations

Exemple : la journée multi-sport au Club Med de Pompadour (octobre), l’encadrement sportif bénévole par des seniors des groupes de jeunes (rugby, VTT).

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En termes de pratiques seniors proprement dite, une différenciation par genre des licenciés est observable :

- Les femmes de plus de 60 ans sont centrées sur 8 disciplines surtout en randonnée pédestre (330) et en gymnastique Activité Physique d’Entretien (310) puis yoga (59).

- Les hommes de plus de 60 ans sont répartis sur 14 disciplines surtout randonnée (82) cyclisme (cyclotourisme (78), cyclosport (77), VTT (73)), pétanque (47) et gym APE (39).

1.5.2 La retraite sportive, la convivialité avant tout L’offre proposée par la fédération de retraite sportive est unique en France puisque c’est la seule qui propose des activités sportives exclusivement tournées vers les seniors (personnes de plus de 50 ans). Ainsi, son offre est principalement orientée vers la convivialité, la dépense physique et la santé.

La licence, unique, qu’elle propose permet l’accès à de nombreuses activités : aquatiques et dansées, le cyclotourisme, le golf et le swin golf, la gymnastique, la self défense, le taï chi, le tennis, le tennis de table, le tir à l’arc ou encore le yoga. Les sports nature tels que les raquettes, la randonnée, le ski de fond, le ski de piste ou encore la via ferrata sont également appréciés au contraire des sports collectifs. Les plus pratiquées sont les activités de randonnées, gymnastique, activités dansées et aquagym. Les clubs choisissent les activités qu’ils souhaitent mettre en place. Ainsi, certains clubs vont proposer seulement une seule activité tandis que d’autres en assurent plusieurs.

Au-delà des activités sportives proposées, les clubs offrent très souvent d’autres types d’activités (jeux de cartes, informatique, peinture, thé dansant…). Il s’agit de se retrouver régulièrement dans un lieu de vie ou les gens peuvent échanger et de positionner le club comme fonction sociale autour de l’activité sportive.

Par ailleurs, une autre spécificité de la retraite sportive relève d’un encadrement bénévole des activités, assuré par des animateurs licenciés de la fédération ayant reçu une formation. Il y a, là, la volonté de la fédération « d’encadrer des seniors par des seniors ». Les objectifs étant de créer un lien social et de développer une vie de club. Toutefois, il existe des tolérances pour l’encadrement de certaines activités (yoga, aquagym, Tai chi) ou lorsque les clubs ne parviennent pas à trouver des animateurs au sein de leurs licenciés.

Comme au niveau national, la retraite sportive en Limousin connaît une progression importante de ses licenciés. En effet, les effectifs augmentent en moyenne de 10% par an. Au niveau régional, cette fédération est surtout très bien représentée en Haute-Vienne et un peu en Creuse (voir tableau plus haut). En revanche, elle était jusqu’en 2008 inexistante sur le territoire corrézien.

Présente depuis plus de 25 ans en Haute-Vienne, il existe une dizaine de clubs principalement dans l’agglomération de Limoges mais aussi dans d’autres villes (Aixe sur Vienne, St Jouvent, La Jonchère, Champsac…). Ils sont généralement assez nombreux au sein de ces clubs : en moyenne 98 licenciés, mais on en compte davantage dans les clubs de Limoges (jusqu’à 300 licenciés dans le club ARS) et environ 160 dans les clubs de Feytiat et Panazol. Ces clubs proposent très souvent

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plusieurs activités sur plusieurs créneaux horaires. Les activités sportives sont généralement organisées en fonction des contraintes des seniors : le matin, l’après midi et pas le mercredi, ni le week-end ou pendant les vacances scolaires. A Limoges, le club ARS prévoit plusieurs séances de gymnastique sur différents créneaux et dans différents quartiers afin d’offrir une offre de proximité à ses licenciés.

L’encadrement est principalement bénévole. Les licenciés sont quand ils le souhaitent amenés à suivre des formations d’animateur prises en charge par la fédération. Toutefois, plusieurs dirigeants de clubs de retraite sportive font le constat d’un manque d’engagement des personnes licenciées et donc de renouvellement des bénévoles (dirigeants ou encadrants). Or, l’encadrement bénévole des activités est l’une des raisons qui expliquent le prix relativement faible de la cotisation (45 € en moyenne par an).

Par ailleurs, très peu de clubs bénéficient de locaux qui leur sont propres. Ainsi, ils sont largement tributaires de créneaux alloués par les municipalités. Or, à l’heure actuelle, les clubs de Limoges et de l’agglomération sont dans une situation inconfortable car, par manque de créneaux horaires disponibles en gymnastique et en aquagym, les scolaires étant prioritaires, les clubs connaissent un niveau de saturation pour l’encadrement de certaines activités. C’est ainsi que le club de Feytiat doit refuser du monde pour ses cours de gymnastique où déjà 60 à 70 personnes participent à chaque séance.

Les licenciés sont majoritairement des femmes, entre 60 et 70 % des effectifs et sont très assidus car ils participent au moins une fois par semaine à au moins une activité. En effet, beaucoup pratiquent plusieurs activités par semaine. Il ne s’agit pas principalement d’anciens sportifs mais plutôt de personnes non initiées à la pratique sportive. En revanche, le président du comité départemental de Haute-Vienne décrit les licenciés comme étant des personnes ayant l’habitude de bouger, de s’intégrer et de participer à une vie collective.

L’une des forces de la retraite sportive en Haute-Vienne est de participer activement à la recherche de nouveaux adhérents lors de manifestations de sensibilisation organisées pour les seniors : les parcours du Cœur28, les journées de l’ostéoporose… Ils participent également aux Printemps sportifs, à Limoges grandeur nature et sont présents dans de nombreux forums associatifs et centres culturels. C’est ainsi que bien souvent ils s’adressent à des personnes qui ne connaissent pas le réseau du mouvement sportif.

Cependant, on retrouve les clubs de retraite sportive majoritairement en ville. Il semble que l’implantation de ce type de club dans des petites communes soit difficile. En effet, leur démarche de prospection est souvent mal perçue et mal interprétée. Pourtant, leur offre apparaît comme une vraie alternative à celle du mouvement sportif ou aux clubs de retraités puisqu’il s’agit d’une offre de pratique d’activités sportives dans laquelle est privilégiée la convivialité et le bien être avec la possibilité de pratiquer parallèlement d’autres types d’activités récréatives (cartes, jeux de sociétés, danse…).

Après des encouragements de la ville de Brive (groupe de travail dédié) et l’aide du comité départemental de retraite sportive de Haute-Vienne, un club a finalement

28 Produit labellisé par la fédération française de Cardiologie

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été créé à Brive en Janvier 2009. Pour mobiliser et attirer des personnes au sein de ce club, la fédération a organisé des manifestations afin d’informer le public de cette création et des activités proposées. Après 6 mois de fonctionnement, ce club compte un peu moins de trente adhérents et organise chaque semaine une randonnée découverte, une séance de danse country et une séance de gym douce. Ils sont entre 10 et 15 personnes à suivre chaque semaine ces différentes séances. A partir de la rentrée, le club attend de nouvelles inscriptions et a décidé de proposer une nouvelle activité, le Tai Chi. La cotisation s’élève à 40€ pour l’année.

SYNTHESE : LE MOUVEMENT SPORTIF, UNE OFFRE LOISIR CONDITIONNEE PAR L’ESPACE-TEMPS DISPONIBLE La gymnastique pour les femmes, le vélo pour les hommes et la randonnée pour les deux publics, sont les principales activités sportives pratiquées par les seniors. On le savait d’après les différents études et observatoires des pratiques mais cette tendance est également confirmée par l’offre du territoire étudiée.

Dans pratiquement toutes les communes, même les plus petites, on retrouve une offre d’activité gymnastique dans le cadre d’associations sportives mais aussi via des sections seniors et très majoritairement affiliées EPGV. Après étude des différents produits et services offerts par les structures proposant du loisir sportif, l’EPGV est la fédération qui parvient à développer une offre de proximité la plus adaptée aux besoins, attentes et capacités des seniors en général.

Si beaucoup de seniors semblent ne pas vouloir « être qu’avec des seniors » et émettent le souhait de participer à des activités dans lesquelles on retrouve différents publics, la mixité intergénérationnelle n’est pas facile à mettre en œuvre pour certaines activités et finalement décourage parfois certains seniors qui de fait ne parviennent pas à suivre le rythme. Au-delà de la compétence d’un éducateur ou animateur sportif qui sait adapter sa séance aux capacités et attentes de son public, pour que cela fonctionnement il est nécessaire que les seniors soient en relative bonne forme physique et que les attentes des participants ne soient pas trop éloignées. Toutefois, au moindre problème de santé ou difficulté physique, les seniors sont souvent dans l’obligation d’abandonner le groupe.

La solution intermédiaire semble se dessiner dans des sections seniors au sein d’associations sportives. En effet, les seniors bénéficient dans ce cas d’une activité qui leur est complètement adaptée tout en étant intégrés à la vie d’un club sportif.

L’absence d’offre mais également de demande de sports collectifs (football, rugby, basket) réaffirme la non adaptation de ces activités aux personnes ayant des capacités physiques moins dynamiques.

Le loisir est une des raisons d’être du mouvement associatif sportif. Si le but principalement poursuivi relève de la détente, de la recherche du

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plaisir, les moyens de l’atteindre diffèrent selon les personnes. Hors de la dimension performance, la compétition sportive peut s’apparenter pour certains à du loisir, pour d’autres, c’est seulement la pratique sans enjeu qui peut prétendre à ce titre.

Quoi qu’il en soit, la pratique sportive associative de loisir est étroitement liée à la convivialité, à la bonne ambiance. Ces caractéristiques sont fréquemment attribuées aux associations sportives. Néanmoins, leur fonctionnement communautaire est régi par des habitudes, des règles tacites qui peuvent s’avérer des obstacles à l’intégration de personnes non initiées à ces codes. Il peut être difficile à une personne âgée n’ayant jamais fréquenté le milieu associatif de s’y trouver bien. Enfin, se pose la question de l’amplitude horaire d’accès à ces organisations. Dépendantes d’équipements souvent municipaux, elles ne disposent de leurs sites de pratiques que sur des créneaux limités. Ces moments doivent d’autre part correspondre aux disponibilités des gérants et animateurs, remplissant ces engagements la plupart du temps bénévolement en dehors de leur temps de travail. Cette ouverture limitée restreint d’une part la visibilité de l’association aux yeux du grand public et d’autre part ne répond pas nécessairement toujours aux horaires où les seniors sont les plus enclins à sortir de leur domicile.

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2 Les autres offres de loisirs sportifs Hormis le mouvement sportif, nous avons identifié lors du diagnostic réalisé que d’autres types de structures proposaient également au public en général et au senior également une offre de loisirs sportifs. Ainsi, parmi ces structures, on retrouve des associations socio culturelles et de loisirs, les salles de sport privées et les collectivités territoriales.

2.1 Les associations socioculturelles et de loisirs

2.1.1 Clubs et associations de retraités Les associations de retraités font partie intégrantes du paysage associatif local et sont bien souvent un interlocuteur privilégié auprès des seniors. Ces clubs et associations anciennement appelés « Club du 3ème âge », sont désormais plus communément dénommés associations ou clubs de retraités, de seniors ou des aînés. Au niveau de la communauté d’agglomération de Brive, on en retrouve presque dans chaque commune et ils sont même parfois plusieurs selon les communes. Ils proposent généralement plusieurs types d’activités : des jeux (de société ou de cartes), des travaux manuels (décoration, peinture, broderie, couture), de la photo, des publications et parfois quelques activités physiques. Au-delà de ces activités, ces associations proposent très fréquemment des rendez-vous qui se présentent sous la forme de repas, de sorties à la journée ou de voyages.

La marche, la randonnée ou encore la gymnastique douce sont les principales APS proposées aux retraités dans ces associations. Toutefois, les clubs proposant ce genre d’activités sont très peu nombreux. Plusieurs évoquent le fait que les seniors ne sont pas demandeurs de ce type d’activités et justifient cela par l’âge relativement élevé des adhérents mais aussi par le fait qu’ils n’aiment pas le sport. D’autres responsables parlent d’une non-culture sportive de leurs membres. Enfin, certains soulignent le fait qu’ils ne souhaitent pas proposer des activités que d’autres font déjà. En effet, ils estiment qu’ils n’ont pas à venir « concurrencer » les associations sportives présentes sur la commune et qui proposent ce type d’activités.

Ces associations de retraités possèdent en moyenne entre 60 et 80 adhérents. Plusieurs présidents d’associations relèvent le fait que se sont surtout les repas qui sont les plus attractifs « On fait le plein ces jours là» ; alors que les activités sont quant à elles moins fréquentées (entre 10 et 20 personnes en moyenne).

A chaque club son fonctionnement, certains se réunissent une fois par semaine, d’autres une fois par mois et d’autres seulement quelques fois par an. Le club des amitiés chapeloises est une des rares associations de retraités de la communauté d’agglomération de Brive qui propose une activité sportive régulière à ses adhérents. Situé sur la commune de La Chapelle aux brocs, ce club propose à leurs 80 adhérents en plus des activités de décoration, des repas et des voyages, des marches régulièrement. Ils organisent deux fois par mois des marches de 4 à 5 km pour une dizaine de personnes en générale. Les participants à cette activité

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sont majoritairement des femmes et bien souvent les mêmes. Il y a de jeunes retraitées mais également des plus anciennes. Les clubs de retraités de la MGEN, que l’on retrouve dans chaque département, sont un bel exemple de dynamisme de ce type de structure. Accessible aux anciens de l’éducation nationale et mutualistes de la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) uniquement, ces clubs de retraités proposent à leurs membres un panel important d’activités récréatives, sportives, travaux manuels, informatiques, langues étrangères, conférences, sorties, voyages… sous la forme d’ateliers organisés de façon hebdomadaire et encadrés par des bénévoles du club. Il existe en général un club par département qui regroupe l’ensemble des adhérents, cependant bien souvent les ateliers se déroulent dans la ou les villes principales du département. Ceci s’explique notamment par la difficulté de rechercher des locaux et des animateurs bénévoles pour encadrer ces ateliers dans les autres villes.

Ville Nombre

adhérents

Activités sportives

proposées Détail activité Participants Coût

Brive 400 Gym douce Balades Boules Danse

Les activités se déroulent 1 à 2 fois par semaine

20 pour la gym 30 personnes pour la balade

8€/an

Guéret 170 Gym douce 1 fois par semaine 10 personnes

10€/an Balade 1 fois par mois 30 à 40

personnes

Limoges 750

Gym douce 2 fois par semaine 45 personnes

4€/an

Promenades de santé

1 fois par semaine (3 à 4 km) 15 personnes

Randonnées 1 fois par semaine(2 groupes : 5 à 6 km et 8 à 10 km )

110 personnes

Pétanque 1 fois par semaine 10 personnes

Danse 1 fois par semaine 40 personnes

Tennis de table

1 fois par semaine 10 personnes

Golf 40 personnes

En général, un adhérent est désigné pour organiser et coordonner chaque atelier. Les ateliers peuvent se dérouler dans les locaux propres du club, s’il en possède. Les clubs de Brive et de Guéret utilisent quant à eux les locaux de la MGEN. Sinon, certains clubs, comme celui de Limoges, utilisent généralement des salles et gymnases mis à la disposition par les collectivités territoriales. La demande d’activité sportive n’est pas très importante et les ateliers qui lui sont dédiés ne sont pas les plus fréquentés. Toutefois, on retrouve souvent dans ces groupes entre 20 et 50 personnes selon les ateliers. Il s’agit souvent de femmes pour les activités de gymnastique, les balades et la danse.

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Depuis peu, pour des questions de sécurité et d’assurance, l’encadrement des activités sportives n’est plus assuré par des bénévoles du club mais par des éducateurs sportifs (extérieur au club). Le club de Haute-Vienne par exemple fait ainsi appel à Profession sport pour la mise à disposition d’un animateur en gymnastique. Dès lors que l’activité génère un coût d’encadrement ou d’équipement, les participants peuvent être sollicités pour contribuer à cette charge supplémentaire.

2.1.2 Associations culturelles et de loisirs Amicale laïque, foyer culturel, centre de loisirs ou autres associations culturelles sont autant de structures qui proposent une offre diversifiée de loisirs culturels mais parfois sportifs également. On distingue dans ce type de structures, deux types d’offre : celle proposée par les amicales, foyers et centre de loisirs qui généralement, et à la différence des associations de retraités, possèdent une offre d’activités large mais surtout ouverte à tout type de public (enfant, parents, seniors) ; et celle proposée par les associations culturelles, et dont l’offre est assez variable, et ouverte à un public mixte ou uniquement seniors selon les structures.

L’activité principale est bien souvent le loisir (jeux, cartes, travaux manuels..) ou l’activité culturelle (édition de revues, réalisation d’exposition, bibliothèque…). Ainsi, l’activité sportive proposée apparaît généralement soit pour répondre à un besoin exprimé par la population locale et qui n’est pas assuré (par une association sportive par exemple) soit pour compléter une offre existante et inadaptée aux nouveaux besoins exprimés (section gymnastique ouverte à un public plus jeune ou à des horaires différentes que les activités gymniques proposées par l’association locale).

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Association Ville Activités

proposées Détail activités

sportives Participants

Anim Allassac

Allassac Fête du livre, expositions…

En 2008, deux randonnées par mois étaient proposées. L’une en semaine et l’autre le week-end.

L’objectif étant la découverte du patrimoine

Entre 5 et 20 personnes, en majorité de plus de 60 ans, ont participé régulièrement à ces randonnées

Foyer culturel

Allassac Bibliothèque, art floral, couture…

De la gymnastique assez dynamique est proposée et encadrée par une animatrice EPGV une fois par semaine en soirée. Il s’agit d’une offre complémentaire à celle du club de gym d’Allassac.

Peu de seniors y participent car ces derniers fréquentent davantage l’association GV Détente et souplesse plus adaptée à leurs attentes (créneaux, rythme)

Amicale laique

Dampniat Loisirs

En raison d’une absence du mouvement sportif sur la gymnastique et la randonnée, des sections ont été créées. Elles fonctionnent une fois par semaine avec des groupes de 10 à 15 personnes.

Les seniors ne sont pas représentés dans la section gym (moyenne d’âge 35 à 40 ans). En revanche, ils sont 10 dans le groupe de randonnée.

Amis de Malemort

Malemort Edition d’une revue, expositions

De la randonnée et de la marche sont organisées tous les mardis après-midi

Plus de 150 seniors sur 230 adhérents participent tous les mardis après-midi à des marches de 7 à 8 km et à des randonnées de 10 à 12 km. L’objectif est de faire de l’exercice physique mais avec de la convivialité.

Entractes noallière

Noailles Loisirs culturels

De la gymnastique

Peu de seniors y participent, il s’agit d’un créneau relativement jeune

Centre de loisirs

St Viance Loisirs, activités culturelles

De la randonnée de 12 à 17 km organisée une fois par mois

Peu de seniors car trop intense

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La difficulté pour les seniors dans ce type de structures est de s’intégrer à une offre très ouverte et qui généralement s’adapte au rythme des participants. Or bien souvent, étant en minorité dans ces groupes, les seniors doivent donc posséder une bonne condition physique pour participer aux séances avec d’autres types de public. 2.1.3 Accueil Ville de France Etant donné les tendances à l’exode rural accentuées dans les projections de l’INSEE pour cette catégorie de population, nous avons jugé utile de nous intéresser aux structures d’accueil des nouveaux arrivants. A Brive, une association affiliée au réseau national « Accueil Ville de France – AVF » s’est donnée ce rôle en se voulant guichet d’informations et d’orientation pour les personnes emménageant sur la commune. Mais, au-delà de cet objectif très fonctionnel, une offre de loisirs conviviaux est également proposée. Outre les activités culturelles, intellectuelles et artistiques, plusieurs animations sportives, encadrées par des bénévoles membres de l’association, peuvent être pratiquées plusieurs fois par semaine.

Activités Créneaux

Randonnée le jeudi de 13h45 à 17h30

Marche le jeudi de 13h45 à 17h30

Vélo le mardi et le vendredi de 13h30 à 17h30

Gymnastique d’entretien le jeudi de 9 à 10h Contact : Jean-Claude Allioux – [email protected] Mars 2009

Synthèse

Le public senior apparaît particulièrement sensible aux affinités interpersonnelles. Il importe que le courant passe bien avec les organisateurs ainsi qu’avec les autres pratiquants. De ce fait, les associations proposant une pratique réunissant des personnes ayant le même vécu professionnel ou étant domiciliées dans le même quartier rencontrent un succès notable auprès des personnes âgées.

Les associations culturelles et de loisirs ont d’autre part la particularité d’offrir un panel d’activités élargi. A ce titre, elles proposent un planning hebdomadaire autorisant une fréquentation quotidienne du local les accueillant : foyer, siège social, club house, etc.

Aux activités proprement dites, artistiques, sportives, créatives, s’ajoutent des moments informels propices aux discussions ou aux jeux de sociétés et d’autres spécifiquement organisées autour d’un repas ou d’une excursion. Les adhérents de ces associations prennent alors l’habitude de se rendre régulièrement dans ces espaces, selon un rythme, certes plus tranquille, mais néanmoins comparable à celui de la carrière professionnelle.

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2.2 Les salles de sport et de danse

Nous avons pu interroger 4 salles de sport et 1 salle de danse implantées dans l’agglomération de Brive.

Structures interviewées

Type Coût

mensuel Public accueilli

ESPACE DANSE ET

FITNESS Ecole privée 39,50€

200 stagiaires environexclusivement des femmes

MOVING Club de fitness et de remise en forme 48€

120 à 160 passages par jour 70% de femmes

VINCENT CLUB

FORME Sale de sport 34€ 200 abonnés

50% de femmes

TRAINING FORM Salle de remise en forme 33€ 450 à 500 abonnés

population mixte

AMAZONIA « club modèle » 39€ n.c.

2.2.1 Quelle place pour les seniors ? Dans ces entreprises axant leur communication sur le dynamisme et la jeunesse, quelques-uns des plus âgés trouvent leur place. Trois de ces structures accueillent moins de 10% de seniors tandis qu’ils constituent un tiers du public du VINCENT

CLUB FORME. A MOVING, ce sont 15 à 20% des abonnés qui ont plus de 60 ans, cette salle reçoit d’autre part une fois par semaine les adhérents du club gérontologique pour une heure d’aquagym.

Des créneaux naturellement privilégiés par les seniors Hormis l’ESPACE DANSE & FITNESS, uniquement accessible durant les créneaux de cours, ces salles ont l’avantage d’accueillir le public dans une grande amplitude horaire. AMAZONIA est ainsi ouverte tous les jours, y compris les dimanches et jours fériés, de 6 à 23h, au VINCENT CLUB FORME, l’encadrement est disponible de 8 à20h30. Les plus âgés viennent en majorité le matin, souvent dès 7h lorsque la possibilité leur est offerte. C’est pour répondre à cette demande que TRAINING FORM par exemple a inscrit à son planning un cours seniors quotidien, à la première heure d’ouverture.

Vers des activités plus adaptées Au-delà des horaires, le choix des activités proposées prend également en compte les attentes de ce public.

- Soit les seniors s’orientent d’eux mêmes vers des disciplines qu’ils estiment plus adaptées à leurs capacités. Exemple à l’ESPACE DANSE &

FITNESS, les plus de 60 ans se retrouvent dans les cours de danse orientale, de danse de salon et de fitness. Ils évitent d’eux-mêmes, la danse

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africaine considérée trop « violente ». Ils intègrent dans ces cas des groupes intergénérationnels.

- Soit des cours spécifiques leur sont dédiés. Ainsi à TRAINING FORM chaque vendredi matin, 45 minutes sont consacrées à la « gymnastique douce ». Les difficultés de mobilité articulaire sont prises en compte.

- Soit un encadrement individuel personnalisé leur est proposé. A MOVING, le « programme Seniors » permet une adaptation personnelle de l’exercice en fonction du profil et des goûts de chacun (problèmes de dos et de circulation sanguine majoritairement).

- Soit des appareils spécifiques sont mis à leur disposition. A AMAZONIA, le renouvellement de la gamme d’appareils a été axé en faveur de ce public. La plupart des machines permettent un travail assis, le dos calé. En musculation, il est suggéré d’utiliser des charges inférieures à 2,5 kg, enfin le vélo ou le tapis de marche peuvent commencer à des vitesses très lentes.

Pas de communication ad hoc vers ce public Plusieurs gérants se sont montrés sensibles à la demande croissante des seniors, pour certains, le créneau est d’ailleurs estimé porteur. Néanmoins, aucun ne déploie de campagne de communication spécifique à leur attention. La propriétaire de l’ESPACE DANSE & FITNESS pense qu’il serait nécessaire d’aller vers ce public pour lui présenter l’intérêt des activités proposées mais elle considère ne pas avoir les compétences marketing pour le faire. A l’opposé, le gérant du TRAINING FORM estime que la publicité n’a pas d’impact, il estime que la fidélité de la clientèle se traduit avant tout par la qualité du service rendu.

2.2.2 Comment privilégier la convivialité ? Les salles de sport s’efforcent de lutter contre l’image relativement impersonnelle qui est la leur. Des efforts sont faits pour qu’entre les machines et les miroirs, la solitude ne soit pas subie.

L’importance du rapport humain Pour cela, l’encadrement humain est privilégié. A TRAINING FORM, le gérant se refuse à se positionner comme un « loueur de machines ». Les professeurs doivent être présents et disponibles pour corriger, conseiller, guider les pratiquants. Une certaine stabilité au quotidien et année après année est recherchée de manière à offrir des repères à tous et en particulier aux plus âgés. Le contact est soigné.

Organiser ensemble des activités annexes à la pratique sportive en salle Un club tel que MOVING propose également des activités annexes pour favoriser la convivialité entre ses adhérents. Des sorties sont proposées deux fois par an. L’été se peut être une journée canoë-VTT-méchoui et parc aquatique et l’hiver une soirée dansante.

Les outils technologiques … Enfin, pour créer du lien entre les membres, les nouvelles technologies d’information et de communication sont mises à profit. Le site Internet de Training

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Form comprend un espace forum où les adhérents échangent des commentaires, postent des photos, célèbrent les évènements de la vie des uns et des autres.

SYNTHESE : SALLES DE SPORT ET DE DANSE, DES CONDITIONS DE PRATIQUES PHYSIQUES

LIMITATIVES DU LOISIR

Les salles de remise en forme sont spécifiquement positionnées sur le domaine de l’entretien de la santé. A ce titre, l’offre proposée ne poursuit pas originellement un objectif de loisir. Les relations humaines sont plutôt impersonnelles, les exercices pas vraiment ludiques … Conscients de ce qui peut constituer une lacune à leur offre, les gérants de ces structures s’efforcent d’assurer la stabilité du staff d’encadrement de manière à donner des repères fixes aux pratiquants et de mettre en place des initiatives favorisant la convivialité entre les membres (club house, sorties, moyens de communication, etc.). Ces initiatives ne permettent cependant pas de faire de leurs organisations de véritables espaces répondant aux demandes de loisirs des seniors

Les salles de danse sont plus à même de permettre une pratique loisir. Axées, pour les pratiquants les plus âgés sur les danses de salon, elles permettent des relations interpersonnelles privilégiées. D’autre part, l’essence même de l’activité s’apparente plus au divertissement.

2.3 Au sein de collectivités territoriales

En Corrèze, le Conseil Général a organisé un partage des compétences autour du public senior. Trois entités se répartissent ainsi le travail :

- Les CCAS et les CLIC s'occupent de l'accompagnement de la personne âgée et de son entourage dans les démarches liées à la vie quotidienne, à l’entrée en établissements ou encore au financement du maintien à domicile. Ils ne sont pas investis dans la pratique sportive de loisir.

- Les Instances de Coordination Gérontologique (I.C.G.) prennent en charge, par canton, l'animation. Brive comprend 5 cantons : Centre, Nord-est, Nord-ouest, Sud-ouest et Sud-est. Certaines proposent une offre d’activité physique ludique.

Enfin, l’offre sportive à destination des seniors peut également être gérée par les communes dans le cadre de la politique sportive municipale globale.

2.3.1 Les Instances de Coordination Gérontologiques (CCAS-CLIC) Dans la Communauté d’Agglomération de Brive, trois instances de coordination gérontologique (ICG) proposent une activité physique à leurs usagers. Chacune a choisi un prestataire différent selon les objectifs poursuivis. Par rapport à la thématique du sport-loisir, deux ICG ont été repérées.

CCAS : Centre communal d’actions sociales CLIC : Centre local d’information et de coordination gérontologique 

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Une pratique de loisir hors du mouvement fédéral L’INSTANCE DE COORDINATION GERONTOLOGIQUE DE BRIVE CENTRE ET NORD-EST propose une offre pour les deux cantons. Il s’agit d’une séance hebdomadaire d’aquagym. Chaque trimestre, 12 à 18 personnes âgées de 60 ans et plus sont prises en charge par la salle de sport MOVING. La responsable explique que ce partenaire a été privilégié par rapport au cabinet de kinésithérapeutes VITHALIA29

pour ne pas mettre l’accent sur la dimension thérapeutique de l’activité physique mais plutôt sur son potentiel de détente. Lors du premier trimestre 2009, l’ICG a également bénéficié d’un cycle d’ateliers équilibre. Treize personnes en ont profité moyennant une participation de 5€. Le projet étant commun aux 37 ICG, la responsable déplore qu’il n’y ait pas de nouvelles séances de ce type avant un certain temps.

Le mouvement fédéral pour favoriser le maintien à domicile Suite à un atelier CPAM ayant eu lieu en 2004, l’INSTANCE DE COORDINATION

GERONTOLOGIQUE DE MALEMORT a décidé de poursuivre une activité physique « gymnastique » avec un professeur salarié de Profession Sport. C’est plus du fait des diplômes de cet intervenant, que d’un véritable choix conscient de l’organisateur que la mise en place pratique s’est fait avec EPGV : prise de licence, règlement d’une cotisation, etc. Les séances ont lieu deux fois par semaine durant les périodes scolaires, le lundi après-midi. Quinze personnes âgées de 65 à 95 ans y pratiquent régulièrement. Le dispositif est permis par des financements départementaux, la mise à disposition de la salle polyvalente par la municipalité de Malemort et une participation de 60 à 80€ par personne par trimestre selon qu’elle est domiciliée dans le canton ou pas.

2.3.2 Les initiatives municipales Au sein de la communauté d’agglomération de Brive, seule Brive-la-Gaillarde a développé une politique sportive tournée vers le public senior. Les autres communes considèrent que l’offre de services sportifs aux seniors est assurée par les associations sportives, culturelles et de loisirs.

En 2007, la Direction de la Jeunesse & des Sports de la ville de Brive-la-Gaillarde a accueilli en stage une étudiante poitevine en Master 1 « Management du Sport ». La mission confiée à cette jeune fille portait sur le marché des pratiques sportives des seniors sur le territoire municipal. Après une analyse de la demande et de l’offre, quelques exemples d’applications pratiques étaient proposés30. Le choix municipal a été d’inciter l’intégration des seniors dans les clubs sportifs locaux. A ce titre, peu de démarches ont été mises en œuvre en faveur de la pratique autonome, hors de tout cadre formel31.

29 Le Cabinet VITHALIA a, en revanche, été choisi par l’Instance de Coordination Gérontologique de Brive Sud-Est et Sud-Ouest. Cf. ci-dessus « Etat des lieux de l’Offre-Santé ». 30 Cf. mémoire de Virginie LAFAGE, Le marché des pratiques sportives des seniors : le cas de la ville de Brive-la-Gaillarde. Maître de stage : Jean-François BOURG, Direction de la Jeunesse et des Sports de Brive la Gaillarde. Directeur de mémoire : Eric BARGET, Université Poitiers. 2007. pp.41-43 31 Exemple, il n’y avait pas au printemps 2008 de parcours santé en ville de Brive. Sur le modèle de celui de Pantaléon, un parcours santé pourrait être installé dans les jardins de la Guierle

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Objectif Proposer des activités complémentaires à ce qui existe

Axes privilégiés Bien-être, forme, lien social

Cibles Les personnes sédentaires en priorité

Moyens Incitation des clubs à développer l’accueil des seniors dans le cadre de contrats d’objectifs Mise à disposition des éducateurs sportifs municipaux

Le projet initial à partir des « Ecoles de Sport Municipales » Le but des écoles de sport municipales est de faire découvrir les APS afin d’orienter ensuite vers les clubs sportifs. A Brive, existaient jusqu’alors des écoles à l’attention des enfants et des adultes. L’idée a été de créer de nouvelles structures d’initiation gratuite spécialement destinées au public senior sur le modèle de ce qui était alors proposé en natation. La suggestion initiale était :

« Mettre en place de nouvelles activités adressées spécifiquement à ce public, et adapter et multiplier les créneaux horaires ».

Deux types d’activités étaient ciblés :

- gymnastique volontaire, aquagym, cyclotourisme et marche

- tennis, tennis de table, escrime, pelote, etc.

Les premières visaient la large population recherchant une activité adaptée à ses possibilités. Les secondes pouvaient attirer les individus les plus jeunes ou du moins en meilleure condition physique. Un compromis était envisagé avec une école municipale multisports où les seniors pourraient choisir leurs activités « à la carte » par trimestre par exemple.

Concrètement, une école municipale des sports est ouverte depuis trois ans et est entièrement réservée aux seniors. Comme pour les autres écoles municipales, la pratique sportive est gratuite et encadrée par du personnel diplômé. Cette école propose trois activités (randonnée, golf et tennis), une activité répartie sur chaque trimestre. Les séances ont lieu tous les jeudis après-midi, deux heures pour la randonnée et une heure pour le golf et le tennis. Ces activités ont été choisies en fonction des compétences disponibles des encadrants sportifs. Ceux-ci ne possèdent pas pour le moment de compétences particulières pour l’encadrement du public senior. Cependant, il est prévu qu’ils suivent une formation du CNFPT spécialisée dans l’encadrement sportif du public senior.

Les deux premières années, il y eut 7 participants. En 2009, ils sont 11 inscrits sur une capacité de 16 personnes. L’objectif de cette école est de favoriser la découverte d’une activité et de toucher un public en demande d’activité. Il s’agit également d’amener ces personnes vers les associations du mouvement sportif puisque l’accès à la pratique sportive par une école municipale est limité à une année. La ville communique pour cette école par voie de presse, radio et sur son site internet.

Alors que le dispositif est intéressant et a déjà prouvé sa réussite au travers des autres écoles municipales des sports, 900 élèves tout âge confondus, on peut

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toutefois s’interroger sur les motifs de la faible fréquentation de celle réservée aux seniors.

On peut se demander si le choix de ce type d’activités pour une cible senior est très judicieux. En effet, des activités de gymnastique, détente et relaxation pour les femmes et vélo ou tir à l’arc pour les hommes semblent plus en phase avec leurs attentes que des activités comme le tennis et le golf qui apparaissent toutes les deux comme des disciplines techniques et difficile d’accès. Pourtant, alors que l’école des sports senior ne parvient pas à capter cette catégorie de population avec cette offre, sur les 900 élèves des écoles des sports de la ville de Brive, plus de 200 sont des personnes de plus de 60 ans réparties dans 9 des 19 écoles dont celles de Golf, équitation, Tennis, Natation, Tir à l’arc, Pelote basque…

L’importance de la convivialité qui ressort de l’encadrement de la pratique mais également du groupe est primordial surtout pour un public non initié. Dès lors, cet aspect serait peut-être davantage à valoriser au sein de cet école afin d’essayer de séduire en plus grand nombre ce public. Cela pourrait se faire par le biais de repas, sorties ou autres rencontres dans lesquels les personnes seraient amenées à se découvrir et à échanger.

Des moyens complémentaires : incitation envers les clubs Dans le projet initial, les Ecoles de Sport Municipales devaient constituer des intermédiaires entre un public sédentaire et l’offre sportive associative. En passant par ce sas d’initiation et de découverte, les seniors pouvaient être ensuite à même d’intégrer les différents clubs implantés sur le territoire.

Pour prolonger la sortie des écoles municipales, une politique complémentaire de subventionnement a été élaborée. Les critères en place privilégiaient d’abord le nombre de licenciés accueillis et le niveau de compétition atteint par les différentes équipes du club. A ces éléments a été ajoutée une bonification liée à la mise en œuvre d’une réelle offre adaptée aux seniors : horaires, encadrement, modalités de pratique, etc. Sur le modèle des « contrats clubs formateurs », des indicateurs tels que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans accueillies, le nombre d’éducateurs formés à l’encadrement des seniors, le nombre de créneaux horaires dédiés chaque semaine, la proposition d’une offre spécifique ont été conçus.

Le groupe de travail « Santé » & les Seniors Ce groupe municipal est conscient que le Limousin est une des régions les plus âgées de France avec 28 % de plus de 60 ans parmi sa population et que la tendance doit s’accentuer. Il a repéré que les disciplines principalement pratiquées à Brive étaient : la gymnastique volontaire, le vélo, la randonnée pédestre et la natation. La pratique est qualifiée de régulière, assidue, autonome et davantage tournée vers le loisir ou la détente. Ce groupe de travail a recensé quelques activités à développer de manière à mettre l’accent sur la coordination, l’équilibre, la précision (tir à l’arc, à la carabine, danse country…). Il est souligné que les principales motivations des seniors sont la recherche de convivialité, l’établissement d’un lien social et la rupture de l’isolement, la préservation du capital santé, la conservation de l’équilibre et de la coordination (éviter les chutes), le maintien de l’autonomie, la réponse à une prescription préventive ou thérapeutique.

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Les principaux problèmes rencontrés occasionnant des freins à la pratique sont la santé, le coût, l’accessibilité, l’adaptation de l’offre aux besoins et attentes (rôle important des clubs sportifs locaux, des bénévoles et des éducateurs formés), l’augmentation des besoins en encadrement sportif, avec des compétences de plus en plus spécialisées liées à la spécificité du public senior et peu de formations dispensées à ce jour. Ce groupe apprécie que parmi les travaux de la commission « Prévention, Sport et Santé » soit étudiée la mise en place d’une consultation médicale préalable à tout départ en retraite, permettant d’évaluer une activité physique journalière personnalisée. Diverses initiatives sont impulsées et leurs évolutions suivies de près. Ainsi :

A la piscine municipale, la mise en pratique pour les seniors de séances payantes d’aqua-douce et des cours d’aisance (initiation à la natation, lutte contre l’aquaphobie) ont enregistré respectivement 17 et 8 participants. Le tarif d’une séance est de 4,90€ auquel il faut ajouter l’entrée à la piscine qui coûte 2,90€ hors abonnement. La demande des seniors est grandissante selon les responsables du dossier.

Des démarches ont été entreprises afin de proposer aux éducateurs municipaux une formation adaptée à l’accueil de ce public. Les contacts pris auprès du Cnfpt et du Creps ont abouti à l’élaboration d’un plan de formation 2009-2010 présentant 80% de formations en rapport avec l’accueil des seniors.

Un bilan mitigé Le but était d’élargir la base de recrutement des clubs par la sensibilisation et l’incitation à une pratique régulière et encadrée. Pour cette raison mais également de manière à offrir la possibilité de découvrir ces activités au plus grand nombre, la fréquentation de ces écoles était limitée à un ou deux ans. Dans les faits, d’une part le dispositif n’est pas saturé, d’autre part les seniors inscrits prennent goût à ce fonctionnement souple et sans coût. Par conséquent, l’objectif de favoriser l’orientation des personnes âgées vers les clubs n’est pas réellement atteint.

SYNTHESE : COLLECTIVITES TERRITORIALES, UNE PRATIQUE LUDIQUE TROP PONCTUELLE

L’offre des collectivités territoriales permet une pratique ludique de l’activité physique par les seniors. En effet, elle est assurée par des professionnels multisports qui ne sont pas axés sur la recherche de la performance. L’initiation ou le perfectionnement à l’activité physique se fait dans un cadre détendu.

Cependant les activités n’étant pas insérées dans un ensemble global, le développement d’animations annexes est plus limité. Les seniors ne peuvent y retrouver une ambiance ou un esprit de club tels que ceux qui se créent dans des organisations ayant un fonctionnement plus régulier et bénéficiant d’une unité de lieu.

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3. Synthèse de l’offre Sport Loisir Ne sont recensés dans ce tableau de synthèse que les structures accueillant au moins 10 seniors pour des activités de loisirs sportifs.

Offres Localité Nom structure

Nombre pratiquants

seniors (% de licenciés)

Activités Coût

Clubs et associations de retraités (p82)

La Chapelle aux brocs

Les amitiés chapeloises 10 Marche

Limoges Club des retraités de la MGEN

Associations sportives (p51)

Brive Pétanque du Pays de Brive 25 Pétanque 27€/an

Varets Club de Pétanque 15 Pétanque 35€/an

Brive Société de tir briviste

10 (6%) Tir 116€

Aubusson Mamies Flingueuses 15 Tir 45€/an

Brive ASPO 35 Tennis

Brive CAB 26 Tennis 126€/an

Brive Golf club 290 (51%) Golf 730€/an

Brive Budo Kai Karaté Club

11 (3%)

Karaté, tai chi, qi-qong, streching

250€/an

Alassac Association Détente et souplesse

31 (100%)

Gymnastique 90€/an

Alassac Groupe folklorique

10 (40%) Danse

Brive Raoul Dautry EPGV

95 (95%) Gymnastique 80€/an

Brive Chapélies Détente 19 (75%) Gymnastique 50€/an

Cosnac Jéclat 25 (100%) Gymnastique

Cosnac Club de danse 45 (30%) Danse 80 €

Cublac Foyer rural Gymnastique 115€/an

St Viance 4 Saisons 33 (75%) Gymnastique 80€/an

Ste Féréole Santa fait danser 15 (17%) Danse 60€/an

Ste Féréole Association de maintien corporel et gym douce

Gymnastique

Ussac Forme santé 20 (25%) Gymnastique 90€/an

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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Brive Retraite sportive 30 (100%)

Randonnée, Danse country, Gymnastique

40€/an

Brive Pays de Brive Athlétique club

14 (21%)

Course à pied

Brive CAB Athlétisme 20 (21%)

Course à pied

Brive Cercle nageurs brivistes

13 (2%) Natation

Brive Velocio Gaillard 73 (53%) Cyclotourisme 80€/an

Brive Cyclorandonneur Briviste

40 (50%) Cyclotourisme

Brive Rando Gaillardes 145

(68%) Randonnée 31€/an

Brive Le Pied agile 70 (75%) Randonnée 20€/an

Malemort Marche entre amis

101 (100%) Randonnée 12€/an

Limoges Association de Retraite sportive de Limoges (ARS)

307 (100%)

Randonnée, Danse country, Gymnastique,

Aquagym, Tai chi,

Cyclotourisme, Pétanque, Tir à l’arc

45€/an

Limoges Association de Retraite active de Limoges (ARAL)

155 (100%)

Randonnée, Danse,

Gymnastique, Tai chi,

Pétanque

45€/an

Associations culturelles et de loisirs (p84)

Malemort Les amis de Malemort 150 Marche et

randonnées 18 € / an

Dampniat Amicale laique 10 à 12 Randonnée thématique

Les collectivités territoriales (p89)

Brive Ecole municipale des sports

11 Randonnée, Golf, Tennis

gratuit

Brive Ecole municipale des sports

17 Aqua douce 7,80€ la séance

Brive ICG Brive Centre et Nord Est 15

Aquagym Atelier équilibre

n.c.5€ / cycle

Malemort ICG 15 Gymnastique 120€/an

Salles de sport (p87)

Brive Moving 15 à 20% des abonnés

Remise en forme 550€/an

Nous avons ainsi recensé près de 1 500 seniors qui pratiquent une activité sportive de loisir au sein des 38 structures identifiées comme accueillant du public senior32.

32 Pour ce calcul, nous avons extrait les structures qui ne sont pas issues du territoire de l’étude pour cette thématique.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux B - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT LOISIR

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4. Table des matières « Sport Loisir » 1. Au sein du mouvement sportif................................................... 52

1.1 Les sports d’adresse : performance, loisir & activité physique douce ..................................................................................................................... 52

1.1.1 La pétanque, au quotidien, entre amis ................................................. 52 1.1.2 Le tir sportif........................................................................................... 54 1.1.3 Tennis et golf - une pratique individuelle à son rythme ....................... 58 1.1.4 Tennis de table : un senior pour les seniors … ................................... 59

1.2 Les arts martiaux ....................................................................................... 60 1.2.1 Le Taï Chi Chuan & Qiqong : porte d’entrée à d’autres activités physiques et sportives ? ................................................................................ 60 1.2.2 Karaté & Judo : victimes de leurs images ? ......................................... 63

1.3 Les activités de détente, de souplesse et de renforcement musculaire ......................................................................................................... 64

1.3.1 En gymnastique : concurrences internes / externes ............................. 66 1.3.2 Les activités dansées ............................................................................ 68

1.4 Endurance & découverte touristique ...................................................... 69 1.4.1 Compétition au long cours .................................................................... 69 1.4.2 Cyclotourisme ou cyclisme ? ................................................................. 72 1.4.3 La randonnée ou la marche ? ................................................................ 76

1.5 L’offre multisports ...................................................................................... 78 1.5.1 UFOLEP : multisports inter-générations .................................................. 78 1.5.2 La retraite sportive, la convivialité avant tout ...................................... 79

2 Les autres offres de loisirs sportifs .......................................... 83

2.1 Les associations socioculturelles et de loisirs ................................. 83 2.1.1 Clubs et associations de retraités ........................................................ 83 2.1.2 Associations culturelles et de loisirs .................................................... 85 2.1.3 Accueil Ville de France ......................................................................... 87

2.2 Les salles de sport et de danse ............................................................. 88 2.2.1 Quelle place pour les seniors ? ............................................................. 88 2.2.2 Comment privilégier la convivialité ? .................................................... 89

2.3 Au sein de collectivités territoriales ................................................... 90 2.3.1 Les Instances de Coordination Gérontologiques (CCAS-CLIC) .............. 90 2.3.2 Les initiatives municipales ................................................................... 91

3. Synthèse de l’offre Sport Loisir ................................................... 95

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C. Etat des lieux de l’off re Sport et Sociabilité

Il est entendu que la pratique sportive per-met la préservation de la santé par un mode ludique. Au-delà de ces objectifs sanitaires et de loi-sir, l’activité physique peut être un moyen de rompre l’isolement auquel la retraite profes-sionnelle puis l’avancée en âge conduisent progressivement les seniors.Cette problématique se pose particuliè-rement pour deux types de populations. D’une part, la population rurale est histori-quement dispersée et présente culturelle-ment un grand attachement à son cadre de vie (maison et terres familiales), d’autre part, les personnes âgées domiciliées en Zone Urbaine Sensible vivent, dans leur apparte-ment, dans une certaine invisibilité.Du fait du coût élevé de la prise en charge des personnes âgées ayant perdu leur auto-nomie, toute activité de prévention dans ce domaine est importante.Les pouvoirs publics se trouvent ainsi à poursuivre deux objectifs vis à vis de la po-pulation seniors : lutter contre l’isolement et préserver l’autonomie.La problématique de l’accessibilité aux ser-vices sportifs impose une réfl exion basée sur les caractéristiques spatiales. Pour une ré-gion telle que le Limousin, nous avons basé notre diagnostic sur l’analyse de trois types de territoires : - l’unité urbaine - l’espace rural - La zone urbaine sensible.

1. L’unité urbaine de Guéret....................1022. L’espace rural du Pays de Guéret........1103. Analyse territoriale spécifi que : la ZUS de l’Aurence....................................................1234. Synthèse de l’off re Sport et Sociabi-lité............................................................... 1295. Table des matières Sport et Sociabi-lité...............................................................131

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

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Les conditions d’accès aux services sont déterminées par la domiciliation dans chacune de ces aires. Selon leur lieu d’habitat et leur mobilité, il leur est possible de bénéficier d’un certain nombre d’offre de loisirs sportifs.

Dans le cadre de cette étude, l’échantillon retenu concerne le public des plus de 60 ans domicilié dans le pays de Guéret. Ainsi, à travers l’analyse de ce territoire nous serons en mesure de travailler à la fois sur l’unité urbaine de Guéret et sur l’espace rural du Pays. Dans un troisième temps, le pays de Guéret n’ayant pas de zone urbaine sensible, nous reviendrons sur le territoire de la ville de Limoges afin d’analyser le quartier du Val de l’Aurence.

Pour chacune de ces situations nous étudierons les caractéristiques de l’offre de loisir sportif de proximité, avant de repérer les conditions d’accès à l’ensemble du reste de l’offre (temps et mode de transport principalement).

Cadrage terminologique

Source : www.insee.fr Accueil > Définitions et méthodes > Définitions Unité urbaine La notion d'unité urbaine repose sur la continuité de l'habitat : est considérée comme telle un ensemble d'une ou plusieurs communes présentant une continuité du tissu bâti (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. La condition est que chaque commune de l'unité urbaine possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.

Les unités urbaines sont redéfinies à l'occasion de chaque recensement de la population. Elles peuvent s'étendre sur plusieurs départements.

Si la zone bâtie se situe sur une seule commune, on parlera de ville isolée. Dans le cas contraire, on a une agglomération multi-communale.

Ces seuils, 200 mètres pour la continuité de l'habitat et 2 000 habitants pour la population, résultent de recommandations adoptées au niveau international.

En France, le calcul de l'espace entre deux constructions est en grande partie réalisé à partir de photographies aériennes. Il ne tient pas compte des cours d'eau traversés par des ponts, des terrains publics (jardins, cimetières, stades, aérodromes,...), ni des terrains industriels ou commerciaux (usines, parcs de stationnement,…).

Aire urbaine Une aire urbaine est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

Pôle urbain Le pôle urbain est une unité urbaine offrant au moins 5000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne périurbaine d'un autre pôle urbain.

Couronne périurbaine La couronne périurbaine recouvre l'ensemble des communes de l'aire urbaine à l'exclusion de son pôle urbain.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

Espace rural L'espace à dominante rurale, ou espace rural, regroupe l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à dominante urbaine (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multi-polarisées). Cet espace est très vaste, il représente 70% de la superficie totale et les deux tiers des communes de la France métropolitaine.

Autres communes de l'espace rural Font partie de cette catégorie les communes (ou unités urbaines) n'appartenant ni à l'espace à dominante urbaine ni à une aire d'emploi de l'espace rural.

Zone urbaine sensible / ZUS Les zones urbaines sensibles (ZUS) sont des territoires infra-urbains définis par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la ville, en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connaissent les habitants de ces territoires.

La loi du 14 novembre 1996 de mise en œuvre du pacte de relance de la politique de la ville distingue trois niveaux d'intervention :

- les zones urbaines sensibles (ZUS) ;

- les zones de redynamisation urbaine (ZRU) ;

- les zones franches urbaines (ZFU).

Les trois niveaux d'intervention ZUS, ZRU et ZFU, caractérisés par des dispositifs d'ordre fiscal et social d'importance croissante, visent à répondre à des degrés différents de difficultés rencontrées dans ces quartiers.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

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1. L’unité urbaine de Guéret : une offre plus diversifiée que la demande

1.1 Une offre multi-formes

1.1.1 Une diversité d’APS à moindre coût Sur la commune de Guéret, sont implantées une cinquantaine d’associations sportives. Elles couvrent un large panel d’activités physiques : arts martiaux et sports de combat, activités cyclistes, sports de raquette, activités nautiques et aquatiques, sports d’adresse, sports collectifs mais également danse, équitation, escrime, escalade, triathlon, plongée, etc.

Un grand nombre des fédérations uni-sports est représenté tandis que les principales fédérations multisports auxquelles sont affiliés ces clubs sont la FF-EPMM Sport pour Tous (5), l’UFOLEP (15) et la Retraite Sportive (1)33. En complément, la municipalité propose en outre quelques créneaux de pratique encadrée ou libre. Enfin, une seule société marchande privée a été repérée.

Cette offre multi-activités a donc la particularité d’être d’une part relativement complète et d’autre part majoritairement assurée par le mouvement associatif sportif. La dernière caractéristique à souligner ici est le faible coût de participation demandé aux pratiquants. A partir de 15€ par an, il est ainsi possible de participer aux activités de l’association « Automne ensoleillé ».

A la ville de Guéret, le CCAS a vocation à gérer des activités multi-publics néanmoins, il a une sensibilité fondatrice en faveur des personnes âgées. Un premier projet d’activité aquatique n’a pas rencontré de succès. La directrice l'explique par le fait que les personnes âgées ne sont pas familiarisées à cette pratique. Cette action aurait été menée avec l'OMS. Mais, à défaut de demande, elle n'a pas eu lieu. En revanche, le CCAS de Guéret travaille, depuis 3 ans, au maintien de l'autonomie par l'activité physique en proposant une séance hebdomadaire d’une heure de gymnastique sur chaise (le vendredi de 14 à 15h). Cette initiative correspond à la pérennisation d'ateliers subventionnés au départ par la DRASS suite à appel à projet. Le prestataire de service est l’association SIEL Bleu, qui fournit des intervenants diplômés. L'objectif étant ludique, le CCAS ne fait volontairement pas appel à des kinésithérapeutes. Quinze à dix-huit personnes participent, à l'année, à ces séances. Ce sont majoritairement des femmes âgées de 65 à 82 ans, domiciliées à Guéret ou dans la périphérie proche. Jusqu’en 2008-2009, l’activité était entièrement prise en charge par le CCAS. Dans un objectif de fidélisation, il a cependant été ensuite envisagé de demander une cotisation annuelle de 10 €.

33 Plusieurs associations sont affiliées à plusieurs fédérations uni- et multi-sports. Exemple : ASPTT Guéret. Il est à signaler qu’hormis par le biais de leurs comités départementaux, ni la FF-EPGV, ni la FF-Randonnée Pédestre ne possèdent d’antennes sur le territoire de Guéret (ce qui n’est pas le cas en milieu rural).

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

1.1.2 Panel des équipements disponibles Par rapport au pourcentage de la population creusoise qui réside à Guéret (12%)34, la commune présente un taux d’équipements variable selon la typologie établie par le gouvernement français.

Certains des équipements sont absents à Guéret car ils sont traditionnellement implantés dans des zones peu habitées telles que les circuits et pistes de sports mécaniques ou encore les sites d’activités aériennes. A la différence d’autres villes, les Guérétois n’ont cependant pas accès à un parcours de golf sur le site de leur commune. Ce sport étant adapté aux plus âgés, cela réduit l’offre d’activité ou bien les oblige à un déplacement vers le site le plus proche (soit Bourganeuf, à 32 km au sud soit Gouzon à 31 km à l’ouest).

D’autres équipements sont sous représentés à Guéret. Il s’agit principalement de sites de plein air (sports nature, activités nautiques, équipements équestres, etc.) plus susceptibles d’être implantés en milieux moins urbanisés. Concernant les pratiques sportives plébiscitées par les personnes âgées, il faut déplorer un certain manque de boulodrome ainsi que de pas de tir. Pour ce qui des salles multisports et des divers équipements d’activités de forme et de santé, la ville de Guéret présente un taux d’implantation proportionnelle à la population résidente

Enfin, au regard du recensement des équipements sportifs, beaucoup des installations les plus courantes sont localisés à Guéret. Cela permet d’accueillir des pratiquants venus du reste du département (ex. skate park & vélo freestyle, équipements d’athlétisme, structure artificielle d’escalade, bassins de natation). Pour la problématique qui nous préoccupe, cela permet également d’offrir un accès de proximité aux résidents de la commune (ex. parcours sportifs de santé, salles de combat, courts de tennis, salles de gymnastique, etc.)

A signaler que parmi les activités de forme et de santé, un des deux équipements implantés à Guéret, « la salle de tonification » est géré par une association sportive : l’AGEP23. La municipalité en est propriétaire mais ce club en assure l’entretien et l’aménagement. Nous verrons que cela a des répercussions en termes d’amplitude horaire de l’offre.

Plusieurs structures sportives font état de saturation de leurs créneaux de pratique. Le problème se pose particulièrement pour la gymnastique aquatique. Que ce soit pour l’offre municipale ou l’offre associative, la demande est bien plus forte que la capacité de l’offre. Des listes d’attente sont constituées et les associations se concurrencent pour l’obtention de lignes d’eau supplémentaires. Dans les gymnases, des problèmes similaires se posent. L’AGEP23 voudrait par exemple développer une politique de proximité en envoyant matériel et animateur une fois par semaine dans quatre des quartiers de Guéret : Jouhet, Maindigour, Champegaud et Pommeil. L’association possède le matériel nécessaire, a la capacité de rémunérer un salarié, peut recruter un encadrant. Le frein vient de l’espace disponible puisque la municipalité ne peut pas mettre à disposition en raison de nouveaux créneaux car les salles sont mobilisées par les scolaires et les clubs sportifs. Les dirigeants de l’AGEP23 le déplorent car cette initiative

34 Selon le Recensement de la Population 2006, 123 395 personnes résident en Creuse dont 14 792 à Guéret. Source : www.insee.fr

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permettrait de continuer de faire pratiquer des personnes qui n’ont plus la possibilité de se rendre en centre-ville voire de toucher les personnes qui restent jusqu’à présent chez elle. Cette offre de proximité favoriserait la lutte contre l’isolement. En effet, lorsqu’un animateur qui retrouve un groupe d’habitués chaque semaine, il en prend soin. Il suit chacun de ses participants et s’inquiète en cas d’absence.

1.1.3 Amplitude des créneaux horaires accessibles En grande majorité, les créneaux de pratique sont placés en soirée. Plusieurs séances sont néanmoins proposées durant les horaires habituellement consacrés à la pause déjeuner en particulier. Il s’agit à la fois de s’adapter aux contraintes professionnelles et à l’utilisation par les scolaires des équipements sportifs. Quelques structures proposent néanmoins des périodes de pratique en journée, hors des temps de repas. Dans la plupart des cas, il s’agit alors des week-ends (samedi et / ou dimanche). La municipalité réserve ainsi un créneau entièrement dédié aux nageurs âgés de plus de 55 ans tous les dimanches matins. Pendant que la séance des bébés nageurs occupent le petit bassin, les seniors ont l’exclusivité du grand bain pour réaliser des longueurs en toute tranquillité.

Cependant, il est possible, à Guéret, de pratiquer le sport en semaine. Ce sont le plus souvent les associations ciblant un public retraité qui offrent des séances en matinée ou durant les après-midis. C’est par exemple le cas de l’A.C.T.C.C. (Association Creusoise de Tai Chi Chuan) dont deux des cinq cours qui ont lieu, à Guéret sont placés l’après-midi. C’est également le cas de l’AGEP23 qui propose 10 heures par semaine entre 7h45 et midi et autant entre 14 et 17h. Le club de pétanque de Guéret est accessible tous les après-midis tout comme les salles de remise en forme de l’AGEP et de Ladies Studio. Enfin, en cyclotourisme ou en équitation, les séances par groupe de niveaux sont programmées en fonction des disponibilités de chacun.

En termes d’amplitude horaire, l’offre de l’Association Guérétoise d’Entraînement Physique (AGEP23), affiliée à la FF-EPMM, mérite d’être signalée. Deux facteurs lui permettent de proposer de nombreux créneaux tout au long de la semaine : la gestion de l’espace de pratique et la disponibilité de l’encadrement.

Tout d’abord, l’association a concentré ses efforts, dès son origine, sur la constitution d’un équipement sportif. Dès 1973, elle a sollicité un espace inoccupé sous des locaux municipaux pour en faire une salle de tonification. Gérante du site, elle l’a aménagé et a investi avec de nombreuses machines de renforcement musculaire (50 à 60 000€ d’investissement par an). Aujourd’hui, les membres y ont accès tous les jours de 8 à 22h. Durant certains créneaux, ils peuvent bénéficier des conseils d’une animatrice brevetée d’Etat (coaching, planification, etc.).

Parallèlement à ce service, des cours de gymnastique ont progressivement été proposés dans l’annexe du gymnase Fayolle, mis à disposition par la ville de Guéret. Ainsi, deux à cinq cours sont proposés chaque jour, du lundi au vendredi. Tous les animateurs sont diplômés (brevets fédéraux EPMM ou brevets d’Etat), la plupart n’exercent pas d’autre activité professionnelle à temps plein (retraités, femmes au foyer). Plusieurs travaillent également à temps partiel dans d’autres

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

associations sportives. Disponibles en journée, ils encadrent à l’AGEP23, plusieurs créneaux entre 8 et 10h15 et entre 14h15 et 16h30. Les dirigeants de l’association ont noté que peu de pratiquants étaient disponibles le mercredi (garde des enfants), par conséquent seulement deux cours sont proposés.

1.1.4 « Une initiative à suivre : RondiSport » Au départ, il y a eu la démarche de plusieurs personnes obèses auprès d'un chirurgien. Ce dernier convaincu que l’opération ne résout qu’une partie du problème, s’est tourné vers le médecin-conseiller de la DRJS pour organiser une activité physique adaptée en complément de l’intervention chirurgicale. En effet, dans les problèmes de surpoids, la chirurgie est insuffisante sans un changement d'alimentation et une activité physique régulière. Outre l’optique de sport-santé, cette initiative joue un rôle social majeur. Les personnes en surcharge pondérale sont freinées dans la plupart de leurs ambitions et envies par l’image que la renvoie la société.

Le modèle associatif paraissant le plus adapté, la déclaration en préfecture a eu lieu le 4 juin 2009. Objet : « préparer ou soutenir la chirurgie des personnes obèses ou en surpoids, offrir une structure mieux être pour tous par l'APS ». Il s’agit d’une association prototype confiée à des dirigeants débutants mais directement impliqués. Ils doivent faire face à un grand succès.

Les inscriptions ont été ouvertes en septembre et, quinze jours plus tard, les premiers cours avaient lieu. Vingt-six adhésions sont d’ores et déjà enregistrées et trente-sept personnes ont entrepris de s’informer ou d’essayer. Selon la présidente, chaque semaine, quatre nouvelles adhésions s’ajoutent. La majorité des adhérents est âgé entre 50 et 60 ans, trois pratiquants ont plus de 60 ans, une femme de 70 est inscrite à l'atelier nutrition. Les plus jeunes ont vingt ans. Les femmes sont surreprésentées (une d’entre elle vient avec son mari et un deuxième homme participe aux activités de l’association).

Le programme hebdomadaire propose :

activité créneau encadrement lieu

« Gymnastique douce »

le lundi 18h30-19h30

encadré par un responsable de la rééducation

MGEN Ste-Feyre

Education nutritionnelle »

le mardi 17h30-19h30

encadré, par un salarié de la MGEN

Centre Médico-Social A.Le Jeune - Ste Feyre

« marche nordique » le jeudi 18h30-19h30

encadré par un professionnel Lac des Courtilles

« Gymnastique Méthode Pilates »

le samedi 10h30-11h30

encadré par une animatrice EPMM n.c.

Les atouts de cette association reposent sur un encadrement rémunéré, composé de professionnels du secteur santé ou du secteur sportif. Par exemple, la présidente de RondiSport23 souligne le soutien accordé par la CTS-EPMM dans le recrutement de l’animatrice. Cela permet de s’adapter finement aux aptitudes du public. Ainsi, la séance de marche nordique permet 1h d’activité à chacun. En

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

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fonction des vitesses de marche, les circuits varient de 3 à 5km. Globalement, les activités sont axées sur la convivialité, il s’agit d’inciter les adhérents à sortir de chez eux, à se retrouver, à partager. Certains viennent avec leurs enfants ou leur conjoint. Plusieurs pratiquants témoignent ressentir des bienfaits dès les trois premières semaines : alors qu’il passait ses journées dans son canapé, il a désormais entrepris de passer la tondeuse, alors qu’elle avait peur de tenter le tour du lac seule, elle a pris « énergie et confiance » à le faire avec l’ensemble du groupe. S’investir dans un projet tel que celui proposé par cette association augure d’un nouvel allant pour rompre l’isolement induit par cette situation physique.

Ce fonctionnement est permis par les nombreux partenaires qui se sont mobilisés : le Ministère en charge des sports, l’Assurance Maladie, la Ville de Guéret, la fédération française EPMM, la Mutualité Française et les différents professionnels de santé.

La gestion de ce succès rapide impose des aménagements aux dirigeantes de l’association d’autant plus que la demande non satisfaite est encore forte et que les besoins des débutants vont croissants à mesure qu’ils retrouvent leur mobilité. En effet, dans les différentes séances, le nombre de places est limitée, que ce soit par le matériel (40 bâtons de marche nordique permettent la pratique de 20 personnes) ou par l’espace (à la MGEN, la salle accueillant les cours de nutrition ne dispose que de 8 places, la salle pour la pratique de la Gym Douce ne peut accueillir plus de 12 personnes), etc. Trois solutions ont été mises en œuvre : un fonctionnement par cycle (exemple : cours de nutrition pour un groupe du 13/10 au 02/12), un fonctionnement en alternance (une activité physique en semaine paire, une autre en semaine impaire). Parallèlement, des ateliers libres, c'est-à-dire non encadrés sont mis en place. Les adhérents s’organisent pour aller marcher ou se rendre ensemble à la piscine. L’association a favorisé l’émulation.

Rondisport23 a été créée pour permettre aux personnes en surpoids, atteinte d'obésité ou ayant subit une chirurgie de pratiquer des activités physiques ou sportives adaptées avec des professionnels spécialisés. Rondisport a vocation à devenir une charte permettant la création d’une association par département. L’association creusoise est la première fonctionnelle même si, à Limoges, l'ALVAL avec EPGV accueille des obèses ou qu’en Dordogne, une association intitulée « Bouger Revivre » propose des services similaires. En Creuse, à terme, des délocalisations plus à proximité des gens sont envisagées.

1.2 Une demande limitée et concentrée

1.2.1 Une prédilection pour les activités d’entretien Il faut noter que les associations sportives guérétoises sont de taille réduite en nombre d’adhérents : peu dépassent la centaine de membres tous âges confondus. Les pratiquants nés en 1949 et avant, sont, à Guéret, plus présents dans les activités d’entretien telles que le cyclotourisme et la gymnastique (douce, rythmée ou aquatique) mais également le tai chi chuan. Cependant, dans la continuité d’une carrière uni-sport, quelques « seniors » pratiquent toujours des activités compétitives. C’est le cas en tennis, tennis de table, tir à l’arc, escrime, etc.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

D’autres profitent de leur temps libéré de l’activité professionnelle pour s’initier à la natation ou à l’équitation avant de poursuivre leur pratique sans encadrement.

Activité Club Nb d’adhérents Nb de seniors

(> 60 ans)

Activités cyclistes

Les Cyclo-Randonneurs G 67 ~59

Creuse Oxygène 160 0

+ 2 autres clubs n’ayant pas communiqué leurs effectifs

Arts martiaux

TCC23 154 45%

Qi-Qong – AGEP23 36 n.c.

+ 8 autres clubs n’ayant pas communiqué leurs effectifs

Activités aquatiques

AquaPlouf 100 ~60 (femmes majoritaires)

Cercle des Nageurs Guérétois

n.c. 11

Piscine municipale 30 pers. / cours d’AquaGym ~20 / semaine en AquaSenior

+ 1 club de Plongée subaquatique n’ayant pas communiqué ses effectifs

Sports de raquette

AEL TdT 54 3 (hommes)

Badminton Club Guérétois

142 0

AEL Tennis 130 4 à 5 (hommes)

+ 2 clubs de tennis n’ayant pas communiqué leurs effectifs

Danse AGEP23 - country n.c. n.c.

Danser à Guéret - salon

60 ~20

Tirs

Les archers Guérétois n.c. 1 homme

La société de tir sportif 97 26 dont 1 femme

Pétanque Guéret Pétanque 45 7 dont 1 femme

+ 1 autre club n’ayant pas communiqué ses effectifs

Activités nautiques

Kayak – Club Marchois 16 0

+ 1 autre club n’ayant pas communiqué ses effectifs

Equitation Ecurie de Pommeil 228 1 homme

Escrime Club d’escrime marchois 50 1

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

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Activité Club Nb d’adhérents Nb de seniors

(> 60 ans)

Gym

Retraite sportive 15 15 dont 1 homme

AGEP 900 202

Automne ensoleillé 6 à 7 6 à 7 (femmes)

Ladies Studio n.c. <5%

Vis ta Forme – Creuse Oxygène

n.c. 0

+ 3 autres clubs n’ayant pas communiqué leurs effectifs

Athlétisme Sports Athlétiques Marchois n.c. 0

Escalade 1 club n’ayant pas communiqué ses effectifs

Sports collectifs

5 clubs n’ayant pas communiqué leurs effectifs

1.2.2 Des habitudes fermement ancrées Les témoignages des gérants de ces différentes structures attestent de l’attachement des plus âgés aux différents paramètres caractérisant l’activité.

Le premier pas semble souvent beaucoup coûter. Il s’agit de se lancer dans l’inconnu et d’entrer dans un groupe sans en connaître les us et coutumes. De par leur absence de culture sportive, les personnes âgées des années 2000, ont des réticences à pousser les portes des associations sportives en particulier. Le fait qu’elles soient relativement invisibles au quotidien (pas de siège social accessible au public, pas de permanent, etc.) ne facilite pas la démarche.

Après les premières séances d’essais, la plupart des seniors qui découvrent l’activité physique encadrée y prend rapidement et durablement goût. Alors, toutes variations de lieu de pratique, de structuration de la séance, de modalité d’exercice, de composition du groupe, ou encore d’encadrant sont susceptibles de susciter, aux mieux des réclamations, au pire des abandons.

Cependant, avec l’avancée en âge, les déplacements s’avèrent de plus en plus difficiles et, même au sein de la ville de Guéret, des activités de proximité, dans les quartiers de résidences des seniors sont demandées.

1.2.3 Ni après la tombée de la nuit, ni pendant les heures de repas Cette demande est favorisée par une réticence forte des personnes âgées à quitter leur domicile une fois la nuit tombée. Les défauts de vision et de réflexe, exacerbés lorsque la luminosité est plus faible, s’adjoignent aux appréhensions quant à la température, l’humidité mais également la sécurité pour décourager les retraités à rallier des lieux de pratique éloignés. Ce frein s’exprime particulièrement dans la pratique des activités associatives qui, en sommeil durant

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la belle saison, sont concentrées d’octobre à mai. Or, cette période d’activité correspond aux mois où, en France, les nuits sont les plus longues.

Ces considérations mises à part, la question du temps libre justifie également la volonté des plus âgés de participer à des activités organisées durant la journée et non pas en soirée ou durant les heures de repas. D’une part, aucune contrainte professionnelle ne les occupe du lever au coucher, d’autre part, ils sont de plus en plus à être mobilisés par la garde de leurs petits enfants à partir de 16h30 à la sortie de l’école et le mercredi. Il semble ainsi évident que leur préférence aille à la pratique d’une activité physique, en journée, aux moments où les aptitudes physiques sont les plus aiguisées où aucune autre occupation ne les accapare (que ce soit la satisfaction des besoins primaires – manger, dormir – ou les services rendus à leur entourage).

SYNTHESE

L’offre d’activités sportives dans la ville de Guéret possède deux qualités principales : leur diversité et la faiblesse de leur coût. Ces propriétés ne permettent cependant pas de répondre à la demande spécifique – exprimée ou à susciter – des personnes âgées. Pour proposer une activité physique à l’attention du plus grand nombre de ces seniors, il semble en effet nécessaire de se concentrer sur un échantillon restreint d’activités physiques encadrées par des salariés, susceptibles d’être disponibles en journée. Enfin, on peut souligner que la Ville de Guéret propose très peu d’offre de services sportifs à destination des seniors et ne prenne pas complètement toute la mesure de ce que ce public représente au sein de cette collectivité (30% de la population au dernier recensement INSEE 2006) ainsi que de ses attentes et besoins.

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2. L’espace rural du Pays de Guéret La vie en milieu rural permet de bénéficier d’une qualité de vie liée à un environnement naturel préservé, un habitat dispersé, une tranquillité… que la majorité des villes n’ont pas. La contrepartie de ces avantages est souvent une accessibilité limitée à certains services, équipements et des difficultés dans la mobilité (transports en commun, réseaux…).

Comparé à l’espace rural métropolitain, le Limousin concentre plus de communes et de population au sein de son espace rural, 74% des communes et 38% des habitants contre 51% et 18% au niveau national. Par ailleurs, d’après l’INSEE, le Limousin est caractérisé par un espace rural moins dense en population que l’espace rural français : 22 habitants au km² contre 35 en moyenne. Or, cette faible densité de population constitue un des principaux freins au maintien et à l’implantation de commerces, services et équipements qui participent pourtant grandement à la qualité de vie locale des habitants. Certains territoires ruraux en Limousin, comme le plateau de Millevaches, le nord de la Creuse et le sud-est de la Corrèze, sont déjà confrontés à un déficit de services et d’équipements.

Au-delà de cette faible densité de population et des problèmes structurelles qui s’y attachent, l’espace rural limousin est confronté à deux autres difficultés : certaines zones rurales continuent de perdre encore des habitants et d’une manière générale beaucoup de petites communes font face à un vieillissement de leur population. En effet, alors qu’actuellement les retraités représentent un tiers de la population en milieu rural, les personnes de plus de 60 ans devraient représenter 50% des habitants de l’espace rural en Limousin en 2030.

C’est dans ce contexte régional que le pays de Guéret a été choisi pour identifier les forces et faiblesses de l’offre et la demande d’activités physiques et sportives aux seniors d’un territoire rural.

2.1 Caractéristiques de l’espace rural du Pays de Guéret

Dans le but de mieux cerner les problématiques liées aux spécificités d’un territoire rural, voici quelques éléments de cadrage concernant le territoire du Pays de Guéret et son offre de pratiques sportives.

2.1.1 Des déséquilibres démographiques qui pénalisent les communes rurales Le Pays de Guéret rassemble un peu plus de 37 500 habitants et 44 communes. Il représente 16,5% des communes et 30% de la population du département de la Creuse. Guéret en est la principale ville avec plus de 14 000 habitants et concentre plus d’un tiers de la population du Pays (37,6%). Seulement 15,9% des communes du territoire ont une population supérieure à 1 000 habitants et 4 sur 6 d’entre elles se situent à proximité de l’aire urbaine de Guéret. Ainsi, la grande majorité des autres communes sont de très petites communes voire des hameaux (cf carte ci-dessous).

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Cartographie des habitants par commune au sein du Pays de Guéret

Source INSEE – RGP 1999

Hormis la ville de Guéret, le Pays de Guéret est un territoire principalement rural dont la densité de population est proche de celle du département de la Creuse, soit 22 habitants au km². Ce territoire est confronté à une baisse constante de sa population, et cela depuis plus d’un siècle. Cette situation ne devrait sans doute pas se modifier dans les décennies à venir au regard des projections de populations réalisées par l’INSEE. L’une des principales raisons de cette dépopulation est liée à la structure âgée des habitants, qui n’est pas compensé ni par le solde migratoire ni par le solde naturel. Aujourd’hui, les personnes de plus de 60 ans représentent 30 % de la population du Pays de Guéret et devraient représenter autour de 50% en 2030, selon l’INSEE.

Par ailleurs, au-delà d’un déséquilibre de la structure par âge de la population, le Pays de Guéret est également confronté à une répartition territoriale déséquilibrée des habitants, les jeunes se situant plutôt au sud, dans l’aire d’attraction de Guéret tandis que les personnes âgées plutôt au nord du pays (cf carte ci-dessous).

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Cartographie de la répartition des moins de 20 ans et des plus de 75 ans par commune au sein du Pays de Guéret

Source INSEE – Fiches cartographiques RGP 1999

Ainsi, on retrouve assez logiquement au sein de la ville de Guéret une plus forte concentration d’actifs et de jeunes adultes mais également un nombre non négligeable de plus de 75 ans. En effet, l’INSEE a observé dans ses travaux que beaucoup de seniors dans la tranche d’âge 50-70 ans migrent massivement vers le rural35, tandis que les plus de 70 ans reviennent vers les villes, souvent lorsqu’une maladie ou la dépendance surgisse. Le diagnostic territorial réalisé par le Pays de Guéret fait émerger une certaine précarité (RMI, Chômage) au sein de la population Guérétoise.

Concernant les seniors, l’INSEE évoque le niveau relativement faible des revenus et pensions des retraités sur le territoire de la Creuse plus globalement. En 2001, le revenu médian moyen des personnes âgées était estimé équivalent à celui des jeunes actifs et connaissaient par ailleurs une décroissance avec l’avancée dans l’âge. Il était également relevé que la Creuse se distinguait des deux autres départements par un revenu médian inférieur pour les tranches d’âge de 60 à 74 ans et au-delà de 75 ans. La médiane creusoise se situant à environ 2 000 € en dessous de la médiane limousine36.

Enfin, on relèvera que la Creuse, d’une manière générale, rassemble un nombre plus important de personnes de plus de 60 ans ayant exercé une activité agricole par rapport au Limousin dans son ensemble (19% contre 17,9%).

2.1.2 Une offre de services et d’équipement de proximité réduite D’après une étude37 réalisée par le réseau conseil en développement territorial (RCT), l’offre de services sur le département de la Creuse s’organise autour de Guéret et de pôles ou centres locaux. Au niveau du Pays de Guéret, hormis Guéret aucun pôle ou centre local n’est identifié. Confirmant les études réalisées par l’INSEE sur l’accessibilité des commerces et services en milieu rural en Limousin, le RCT met en lumière de vastes espaces peu équipés et un éloignement de l’offre

35 INSEE Limousin, La population âgée en Limousin, Avril 2005 36 INSEE Limousin, La population âgée en Limousin, Avril 2005 37 Réseau conseil en développement territorial, Etude sur les attentes de la population de la Creuse en matière de services, Documents de synthèse : Etat des lieux et analyse des besoins, Octobre 2005

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globale de services qui tend à se dégrader depuis plusieurs années déjà dans l’espace rural d’une manière générale mais qui est de plus en plus visible en raison de la faible densité de population du territoire.

L’état des lieux réalisé par le RCT identifie par ailleurs certains éléments de contexte comme la faible densité, le cloisonnement géographique, l’effet de vieillissement démographique, des revenus moyens modestes et un profil socioéconomique marqué par la fragilité qui contribuent à expliquer cette situation.

Enfin, pour ce qui concerne le sujet de l’étude, alors que des fragilités ont été relevées sur le dispositif des transports collectifs ou sur les carences locales d’organisation des services du sport et de leur accès, des points positifs ont émergé sur la mise en œuvre d’un nouveau schéma de lignes régulières de transports en commun et le développement des transports à la demande ainsi que sur le développement de l’offre de sports et le maillage dense du tissu associatif.

2.1.3 Une offre limitée par un accès restreint aux équipements Au regard d’une enquête réalisée en 2003 auprès des communes du territoire38, 171 associations sportives auraient été recensées. La gymnastique apparaît comme la discipline la plus répandue au sein de ces clubs. La fédération de l’UFOLEP est bien représentée puisqu’elle compte 43 clubs affiliés sur l’ensemble des associations sportives. Le diagnostic relève certaines difficultés financières des associations pour le recrutement d’éducateurs sportifs ce qui a pour principale conséquence de limiter la pratique et de freiner le développement des clubs.

Guéret semble concentrer la majorité des équipements sportifs du Pays, les autres communes ne possèdent que très rarement des équipements de ce type notamment au regard de la faible densité de population. Toutefois, chaque chef lieu de canton dispose d’un gymnase et plus d’une commune sur deux possède un stade ou un terrain omnisport. Cependant, les clubs de gymnastique des petites communes par exemple doivent utiliser une salle communale, pas très adaptée, pour la pratique de cette activité. Seule la ville de Guéret possède une piscine.

Enfin, plusieurs acteurs du mouvement sportif évoquent de manière récurrente la saturation des équipements sportifs sur Guéret mais également sur d’autres communes.

38 Par l’association pour le développement du Pays de Guéret-Saint-Vaury et dans le cadre du diagnostic territorial du Pays de Guéret

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2.2 Une prédominance des activités d’entretien et de relaxation

2.2.1 Quel positionnement des fédérations sportives sur les activités d’entretien ?

Une présence historique de la fédération de l’entraînement physique dans un monde moderne La fédération EPMM est très bien représentée sur le territoire de la Creuse. Par rapport au territoire régional, ce département concentre 91% des clubs et des licenciés, ce qui représente 39 clubs et autour de 1650 licences. Preuve de cette importance, le comité régional de cette fédération est implanté à Guéret.

Historiquement, la percée de la fédération EPMM sur la Creuse remonte aux années 1970. Alors qu’il existait peu de structures de loisirs et d’associations sportives, un professeur d’EPS, Mr Wemelle, s’est attaché à développer sur le territoire de la Creuse les activités de randonnée et de gymnastique dans une ambiance de convivialité. Pour la mise en place de ces activités, il lui fallait un cadre simple, au niveau de la mise en œuvre des structures mais également de l’encadrement des activités. Pour cela, il s’est adressé à la fédération EPMM concernant l’affiliation des associations et pour la formation des animateurs. Par la suite, en tant que représentant du comité régional, il a eu à cœur de proposer ces activités aux plus grand nombre sur ce territoire et d’aider à la création et au développement de nombreuses associations.

Pour ce qui concerne le Pays de Guéret, on y recense désormais 18 des 39 associations du département. Parmi celles-ci, 15 proposent et/ou accueillent des seniors au sein de séances de gymnastique. La fédération EPMM propose dans le cadre de son offre nationale un programme (PIED) adapté aux seniors un peu fragiles dans le cadre de la prévention des chutes. Toutefois, aucune association du territoire ne le propose pour le moment. Ce programme n’est accessible que dans le cadre du dispositif mis en place par la MSA.

Les seniors au sein des associations EPMM se voient actuellement proposer soit des séances de gym douce, mais celles-ci peuvent également concerner des publics mixtes, ou des séances de gymnastique plus traditionnelle et dont le rythme est généralement plus soutenu.

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Association lieu de pratique effectif Activités / créneaux

Coût

Association sportive et culturelle

Anzême Nr Nr Nr

Bonnat’onic Bonnat 18 seniors sur 36 personnes

Gym douce et gym tonique (1 séance de chaque par semaine)

2 marches par semaine

50€ pour 1 cours et 65 € pour 2 cours

Buss’Tonic Bussière dunoise Pas de seniors Gymnastique d’entretien dynamique

Nr

Association Chenieroise sport pour tous

Cheniers Nr Nr Nr

Club de gym Genouillacois

Genouillac 3 seniors sur 18 personnes

Gymnastique d’entretien dynamique

60€

Association de gym Jouillatoise

Jouillat 1 senior sur 12 personnes

Gymnastique d’entretien dynamique

Nr

Gym toujours La Chapelle

Taillefert 15 seniors sur 40 personnes

Gym douce, gym adaptée, fitness

répartis sur 3 séances hebdomadaires en

soirée

Nr

Club de gym de Ladapeyre

Ladapeyre Nr Nr Nr

Les bons amis

Saint Fiel 15 seniors 1 séance de gym douce

Nr

Vita’Gym Saint Fiel Nr Nr Nr

Association de gymnastique

Saint Laurent Nr Nr Nr

Association gym détente

Saint Sulpice le Guérétois Nr Nr Nr

Gymtonic Saint Vaury 15 seniors sur 20 personnes

1 séance de gym douce le mercredi

après midi 61€

Nr pour Non renseigné

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Souvent en raison d’un nombre trop faible de participants, principalement lié à la faible densité de population, les séances de gymnastique sont mixtes c'est-à-dire qu’elles regroupent des personnes de tout âge (enfants, adultes, seniors). Dès lors, les séances peuvent être très différentes d’un club à un autre, cela va dépendre essentiellement des attentes des participants, des spécificités de l’animateur qui encadre les séances et de sa capacité à s’adapter. Au regard des entretiens menés, il ressort toutefois, que d’une manière générale les séances ne sont pas vraiment adaptées à la pratique des seniors sur le fond comme sur la forme. En effet, sur le fond, les séances sont dans l’ensemble assez dynamiques et requièrent une relative bonne condition physique de la part des personnes de plus de 60 ans. Sur la forme, les séances qui accueillent différents type de public, dont des actifs et des inactifs, se déroulement la plupart du temps en début ou fin de soirée. Or, ces horaires sont souvent mal adaptées aux attentes des seniors, qui n’aiment pas trop sortir de chez eux une fois qu’il fait nuit.

Paradoxalement il ressort également des entretiens que certains seniors, même s’ils sont une minorité, revendiquent le souhait d’appartenir à ce type de groupes qui leur permettent de se sentir plus jeunes grâce au rythme des séances et à la mixité du public qui les entoure.

Au-delà de cette activité club, le mouvement EPMM intervient en partenariat avec la MSA, comme il a été précisé plus haut, dans l’animation du Programme PIED, programme de prévention des chutes à destination de personnes de plus de 60 ans en difficultés. Alors que ce programme est proposé à des groupes de 10 à 15 personnes créés pour l’occasion, des animateurs EPMM interviennent également dans certains établissements (maisons de retraite, foyers d’hébergement…) pour dispenser ce programme.

Le comité régional propose par ailleurs des formations spécifiques pour la prévention des chutes à destination des personnels sanitaires et sociaux (kiné, aide soignante, aide à domicile…) et des éducateurs sportifs.

Une timide concurrence Comme nous l’avons abordé précédemment, la fédération EPGV est très présente sur le département de la Haute-Vienne et sur la Corrèze, la Creuse ne compte pourtant que 17 clubs dont 3 seulement sur le Pays de Guéret. Le département rassemble seulement 411 licenciés ce qui représente 5% de l’effectif régional. En effet, en dépit de proposer des produits adaptés à la pratique seniors (Gym’Autonomie, gym mémoire, gym équilibre, etc.), l’omniprésence et l’historique de la fédération EPMM sur ce département complique l’implantation d’autres fédérations.

L’UFOLEP 23 connaît un meilleur positionnement sur le territoire de la Creuse et est présent sur différents dispositifs liés à la pratique seniors. Il emploie une animatrice spécialisée 3ème âge (BEES Gymnastique + formations fédérales extra-UFOLEP) et une autre est en cours de formation. Cette compétence permet d’offrir des interventions auprès des associations sportives mais également de mener des démarches auprès des Clubs de 3ème âge. Alors qu’ils ne sont pas initialement demandeurs, ils sont néanmoins vite « accrochés ». Par ailleurs, UFOLEP23, comme EPGV, est prestataire pour la CPAM dans le cadre des Ateliers équilibre. Ces initiatives sont toutefois difficilement pérennisées à la suite du cycle d’initiation

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par la création d’une section ou d’un club affilié à l’UFOLEP alors même qu’elles présentent l’avantage de réapprendre à sortir de chez soi, de favoriser le maintien à domicile.

Enfin, UFOLEP23 a pris le parti d’aller au plus près, en apportant le matériel. Des interventions à domicile pourraient être envisagées. Mais le principal problème vient du manque de moyens financiers (organisation du transport des pratiquants vers les lieux de pratique) et du manque de moyens humains (pour 1 h d'intervention, il faut souvent 2h de route).

2.2.2 La dynamique apportée par les programmes de prévention

L’exercice physique comme outil de lien social Comme nous l’avons évoqué dans le cadre du diagnostic sur le sport santé, depuis déjà quelques années plusieurs programmes de prévention des chutes ont été mis en œuvre sur l’ensemble de la région. Il s’agit des Ateliers Equilibre proposés par la CPAM, des Ateliers Corps et mémoire proposés par la Mutualité française et du Programme PIED proposé la MSA. Ces différents programmes ont été mis en place dans le but de limiter les chutes et ainsi préserver une certaine autonomie aux personnes âgées en difficultés (physiques, morales ou sociales) en leur proposant des exercices physiques adaptés. En Limousin, ces programmes sont initiés par des institutions du réseau sanitaire et social mais sont tous encadrés par des éducateurs ou animateurs du mouvement sportif.

D’une manière générale, ces dispositifs s’adressent à des personnes de plus de 60 ans en difficultés dans un objectif de santé physique (prévention des chutes) mais aussi de santé morale. En effet, beaucoup de ces programmes revendiquent le fait également d’apporter du lien social à ces personnes par le biais de ces séances.

Pour constituer ces groupes, les différentes institutions actionnent leur réseau traditionnel (médecins, mutualistes…) mais font également appel à des structures ressources locales (CLIC, CODERPA, clubs d’aînés ruraux, associations d’aides à domicile…) pour relayer l’information du démarrage des programmes. Ainsi, ces dispositifs touchent la plupart du temps des personnes n’ayant jamais fait de sport et étant souvent isolées.

Une avance pour les « Ateliers Equilibre » Concernant la Creuse, les « Ateliers Equilibre » représentent le principal dispositif ayant été développé sur ce territoire. En effet, depuis 2001, 148 ateliers se sont déroulés dans 78 communes et ont concernés 1 950 personnes. Pour le Pays de Guéret, cela représente une cinquantaine d’ateliers sur 22 communes. Aujourd’hui, la CPAM 23 consacre d’importants moyens humains et financiers pour développer et mettre en œuvre ce dispositif. L’objectif étant de proposer l’atelier dans toutes les communes de Creuse au moins tous les 3 ans.

Pour animer les 12 séances de chaque atelier, la CPAM de la Creuse fait appel à des intervenants diplômés des fédérations sportives UFOLEP, FFRS, EPMM ou EPGV. Ces éducateurs ou animateurs sportifs doivent au préalable être formés par la fédération EPGV à la formation « Pack senior ». Celle-ci permet d’apporter des compétences dans le domaine de l’animation auprès des personnes avancées en âge. Elle permet également de s’approprier et maîtriser différents programmes et

CODERPA : Comité départemental des retraités et des personnes âgées

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produits labellisés (Atelier équilibre, Corps et mémoire et Gym’Autonomie). La CPAM prend à sa charge l’intégralité de la formation ainsi que les coûts d’hébergement et de restauration inhérents au suivi de cette formation. Elle rémunère par la suite les éducateurs pour leurs interventions réalisées dans le cadre des Ateliers équilibre.

Pour participer les personnes doivent fournir un certificat médical de non contre indication et s’acquitter d’une participation financière de 15€ pour les 12 séances.

Qui sont les participants à ces ateliers D’après une enquête réalisée par la CPAM de la Creuse sur 459 participants aux ateliers équilibre entre 2006 et 2007, les groupes constitués dans le cadre de ce dispositif rassemblent une majorité de femmes (85%). Les personnes ont en moyenne 72 ans, la tranche d’âge s’étalant de 42 à 95 ans. Globalement, les personnes âgées sont le public cible pour ce programme - 45% des personnes ont plus de 70 ans, 28% ont entre 60 et 69 ans - toutefois, la CPAM laisse un accès relativement ouvert à ces ateliers notamment à des personnes plus jeunes éprouvant ce type de difficultés (chutes, vertiges) et pour qui le programme a un intérêt. C’est ainsi que l’on retrouve 6% de personnes de moins de 60 ans ayant participé à des ateliers.

Dans le cadre de cette enquête, 38% des personnes ont indiqué que la principale raison de leur participation était « La peur de tomber », 27% évoquent des « sensations vertigineuses » et 16% déclarent être déjà tombés.

Entre 2006 et 2007, 32 ateliers ont été organisés dans 28 communes, plusieurs groupes ayant été créé dans certaines communes au regard du nombre élevé de participants. Les groupes ont rassemblé de 9 à 20 personnes mais en moyenne ils étaient autour de 15 personnes. Les personnes âgées sont relativement assidues à ces séances, elles en suivent 8 en moyenne. Seulement 7% des participants ont abandonné.

Un bilan très positif D’après l’enquête par questionnaire réalisée par la CPAM mais également d’après les différents retours des participants d’une manière générale, les personnes ayant suivi les ateliers équilibre sont très satisfaits (96%). Ils reconnaissent que ces séances ont eu pour eux des effets bénéfiques sur le plan physique mais également sur le plan moral et relationnel. 93% d’entre eux ont exprimé le souhait de renouveler l’expérience et autant ont émis le désir de pratiquer une activité physique.

C’est une vraie dynamique nouvelle qu’apporte, ce dispositif en particulier, aux personnes qui y participent. Si l’objectif premier est de les aider par l’activité physique à se prémunir contre les chutes, ces séances leur apportent également une certaine confiance perdue et leur faire redécouvrir leur capacité à faire des choses et cela en dépit de leur âge.

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2.2.3 Quelles suites à ces programmes ?

Victimes de leur succès La plupart des personnes qui ont participé à ces programmes, quels qu’ils soient, émettent le souhait de poursuivre une activité physique. Toutefois, ces différents programmes ne s’inscrivent pas dans une continuité. Il ne s’agit que d’actions de prévention réalisées de manière ponctuelle pour toucher des publics de différents territoires. Ainsi, les participants sont souvent confrontés à un arrêt « brutal » de l’activité car aucune procédure n’a été formalisée pour organiser la prise en charge des personnes souhaitant poursuivre une activité.

De manière informelle, souvent, ceux qui souhaitent continuer l’activité vont être incités par l’éducateur qui encadrait les séances à s’insérer dans une association sportive de la fédération dont il dépend. Cependant, au delà du fait qu’il peut ne pas y en avoir à proximité du lieu de résidence des personnes, cette solution peut apparaître non satisfaisante compte tenu qu’elle ne prend pas vraiment en compte les besoins et attentes des personnes par rapport à l’offre proposée par l’association. En effet, certains produits de fédérations peuvent correspondre à des besoins de seniors, mais l’application locale dans certaines associations peut ne pas être conforme aux attentes de ces personnes.

Collaboration CPAM 23 - Profession Sport : un projet pertinent mais inabouti Consciente de cette réalité, la CPAM de la Creuse travaille activement à l’élaboration d’une continuité de l’activité proposée aux seniors. Ainsi, elle souhaiterait confier la réalisation d’un diagnostic des besoins des seniors ayant participé aux ateliers équilibre à un organisme neutre, Profession sport en l’occurrence. Ce dernier serait chargé dévaluer les souhaits exprimés par les seniors (à la fin de l’atelier) et de proposer de les orienter vers les associations sportives locales les plus à même d’y répondre. Pour réaliser ce diagnostic, il a été évalué un coût de 230 €. Or les fédérations, sollicitées pour participer à cette mise en œuvre et à cette contribution financière dans le cas où le groupe accèderait à l’un de leurs clubs, ont pour le moment refusé de s’associer formellement à ce projet. Cette initiative n’a donc pu encore aboutir faute de consensus mais reste toutefois très pertinente.

Des initiatives individuelles par le biais de la retraite sportive Le Comité régional de retraite sportive (CODERS) développe, comme la fédération, le lien social dans les clubs à travers l’organisation d’activités conviviales (thé dansant, bridge, informatique, peinture…) parallèlement à l’activité physique. Par ailleurs, la simplicité de l’organisation de ces clubs avec un encadrement bénévole fait par un ou plusieurs adhérents de l’association, la possibilité de pratiquer plusieurs activités avec une seule licence et le faible coût d’adhésion facilitent la création de clubs et limitent les difficultés liées au coût d’un encadrement professionnel.

Ainsi, quelques sections ont été créées sur le pays de Guéret dont certaines à la suite d’Ateliers équilibre. C’est notamment le cas de du Club de Gym douce de Nouziers qui s’est mis en place il y a 5 ans. Il existait un club pas très loin mais cela ne correspondait pas véritablement aux attentes des personnes (horaires, coût, encadrement…). La fédération a donc pris en charge la formation d’une

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personne qui souhaitait encadrer des séances de gymnastique douce et cela a ainsi permis de créer une séance par semaine (le mardi après-midi) qui fonctionne même pendant les vacances scolaires. En 2008-09, le club rassemblait 22 personnes de 55 à 87 ans. Il s’agit principalement de femmes qui ne pratiquaient pas de sport au préalable et qui ne souhaitaient pas payer trop cher cette nouvelle activité. La licence leur coûte individuellement 30 €. En plus des séances de gymnastique hebdomadaire, il est organisé un repas de fin d’année, un loto, des puces…

Des limites inhérentes aux pratiquants et au territoire Dans une large majorité, les personnes ayant participé à ces programmes ne possèdent pas les capacités de s’intégrer directement dans des séances de gymnastique intergénérationnelles proposées par des associations sportives traditionnelles. De plus, ces personnes réclament de fait une attention particulière de la part des encadrants. En effet, n’ayant pour la plupart que rarement pratiqué une APS durant leur vie active, ces personnes sont moins aguerries physiquement mais aussi sur un plan plus technique. Dès lors, il leur est plus compliqué que pour d’anciens pratiquants de se positionner dans l’espace pour la réalisation de certains mouvements corporels.

La fédération EPMM-Sport pour tous a dans cette optique cherché à développer ces formations et a ainsi conçu un programme ayant pour but d’aider ces éducateurs à comprendre les spécificités du public débutant, notamment entre ceux ayant suivi le cycle P.I.E.D en vue de leur intégration dans les cours de gym. Il s’agit d’une formation sur le public en perte d’autonomie qui correspond à un supplément de 14h en 2 jours.

Un autre aspect vient compliquer davantage la situation, il s’agit de la taille critique des clubs situés sur un territoire rural. Certains clubs ayant déjà des difficultés à exister au sein de leur commune, il n’apparaît pas réalisable de créer des sections adaptées aux seniors dans des clubs déjà existants en raison du nombre trop faible de participants. Ainsi, dans la plupart des cas, tous les publics sont mélangés afin d’optimiser le déroulement des séances au détriment d’une activité physique adaptée pour les seniors.

Hors territoire : L’initiative de l’ICG de Malemort en Corrèze En 2004, un Atelier équilibre réalisé sur la commune de Malemort « a mis l'eau à la bouche » grâce à une « super prof ». En tant que porteur du projet de cet atelier sur la commune l’Institut de coordination gérontologique de Malemort a décidé de poursuivre une activité physique Gymnastique avec un professeur salariée de Profession Sport. Ainsi, durant l'année scolaire, deux séances sont désormais proposées le lundi après-midi. Elles réunissent 15 personnes par séance âgées de 65 à 95 ans et coutent de 60 à 80 € par personne et par trimestre selon l'appartenance au canton.

L’ICG participe également financièrement à la mise en œuvre de cette activité. Par ailleurs, la mairie de Malemort met à disposition la salle polyvalente.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

2.3 Des offres différenciées selon les communes

Compte-tenu du caractère rural des communes du Pays de Guéret (38 communes ont moins de 1000 habitants dont 25 moins de 500), l’animation locale de ces petites villes et villages est la plupart du temps limitée. Cependant, suite à l’état des lieux réalisé, il ressort que certaines communes se distinguent par leur dynamisme et leur implication dans le tissu associatif. Ainsi, dans tous les cas, l’offre d’activités sportives relève d’associations privées et non des collectivités.

2.3.1 Au sein de l’espace rural D’une manière générale, les communes situées sur cet espace ne possèdent pas beaucoup d’associations sportives ou autres sur leur territoire. En ce qui concerne l’activité sportive, trois cas de figure se présentent dans la majorité des cas :

Il n’y a aucune association sportive sur la commune (Linard, Malval, Jalesches, Jouillat, Glénic, Saint Sylvain Montaigut, St-Victor-en-Marche, Chambon-Sainte-Croix, Champsanglard, La Saunière, Le Bourg-d'Hem). Il s’agit de communes qui ont entre 50 et 500 habitants. L’activité associative y est en général peu représentée et la mairie n’est pas destinataire de demandes particulières de la part de la population. Dès lors, les habitants s’adressent aux différentes communes voisines pour trouver quelque chose qui correspondent à leurs besoins.

il existe quelques clubs sportifs (moins de 5), souvent au moins du football et de la gymnastique, soit dans le cadre de plusieurs structures différentes (Bétête, Bussière dunoise, Chéniers, Genouillac, La Forêt-du-Temple, Lourdoueix-St-Pierre, Moutier-Malcard, Nouziers Roches), soit sous une structure multi activités (loisirs, culturelles, sportives…) qui propose de l’activité sportive (Anzême et Chatelus Malvaleix). Dans ce cas, les clubs rassemblent généralement dans une seule offre un public multi générationnel et essaient de satisfaire le plus grand nombre.

des communes dynamiques qui possèdent sur leur territoire beaucoup d’associations sportives et autres (La Celle dunoise, Clugnat, Bonnat). Alors que pour la commune de Bonnat on peut expliquer ce dynamisme par une plus grande population que dans les autres communes et villages alentours, Clugnat et La Celle dunoise, respectivement autours de 680 et 600 habitants, ce dynamisme associatif fait ressortir une vitalité du territoire. Situées dans la moitié nord du Pays, ces communes agissent comme un véritable relais au sein de l’espace rural permettant ainsi aux habitants d’accéder à une offre d’une plus grande proximité que l’offre de Guéret.

2.3.2 A proximité de l’unité urbaine de Guéret Situées géographiquement à proximité de la ville de Guéret, nous avons recensé deux principaux types de profil assez extrêmes :

soit des communes qui ne proposent aucune offre d’activité sportive (Saint Léger le Guérétois, La Brionne, Savennes, Gartempe, La Saunière, Montaigut-le-Blanc).

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soit des communes qui proposent un large panel d’activités sportives (Saint Sulpice le Guérétois, Saint Vaury, Siant Fiel, Sainte Feyre).

2.4 Une amorce d’offres à domicile

Le groupe national possède une branche intitulée DomiSiel. Elle propose des programmes d’activités physiques adaptées (APA) à domicile pour les personnes âgées et handicapées. Les programmes favorisent le maintien au domicile et sont réalisés par des professionnels spécifiquement formés en APA. Ces activités entrent dans les services à la personne. 50% du coût des prestations sont déductibles des impôts (dans la limite des plafonds fiscaux en vigueur).

Elles sont également, dans certaines régions, prises en charge par des collectivités locales. En Creuse, le Conseil Général subventionne SIEL Bleu pour des interventions à domicile de gymnastique douce, en individuel ou par petits groupes. Cette seconde modalité de pratique pourrait se diffuser car parallèlement, ce département a mis en place un système de familles d’accueil. A ce jour, plus de 70 familles accueillent jusqu'à 3 pensionnaires 24h/24 à l'année. Elles reçoivent un agrément du Conseil Général à partir d’une étude de la configuration du domicile et du projet de vie de la famille et une formation par l’Institut Régional de Formation des Educateurs qui se déplace à Guéret. Les familles sont rémunérées par le Conseil Général. Cet engagement impose une présence permanente auprès des personnes accueillies (activité à temps plein).

Pour le premier appel d'offre, la formation était très sommaire : 56 après-midis de 3h pour traiter trois thématiques : « Vie quotidienne », « Gestes & postures » et « Secret professionnel ». Le futur projet d’appel d'offre sera basé sur un cahier des charges intégrant la formation à l'animation, à la vie sociale. Les activités physiques sont considérées pouvoir être un bon support. La collectivité envisage d’inciter les familles d'accueil à intégrer les clubs du 3ème âge dans un objectif de socialisation et / ou à se regrouper pour bénéficier d’un intervenant extérieur.

SYNTHESE Comme nous avons pu le constater sur d’autres territoires, la gymnastique est le sport le plus représenté au sein de l’espace rural du Pays de Guéret. Il existe une multitude de petites sections dans les différentes petites communes. Suite à la mise en place des différents ateliers équilibre au sein du Pays, nous avons senti qu’une dynamique s’était créée autour d’une demande formulée des seniors pour accéder à l’offre des associations sportives à proximité de leur domicile.

Si l’offre est de plus en plus à proximité des pratiquants, la multiplication de ces sections entraîne une fragilité de ces mêmes sections par défaut d’une taille critique suffisante. En effet, il s’agit généralement de petits groupes de personnes qui ont des difficultés à réunir les financements nécessaires pour la prise en charge de l’encadrement des séances, alors même que le consentement à payer est relativement faible sur ce territoire. D’autre part, compte tenu du faible nombre de personnes par groupe, les séances proposées sont souvent multi générationnels et se

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déroulent en soirée. Or, l’éloignement de certaines communes, les créneaux horaires identiques et le nombre limité d’encadrants sportifs accentuent les difficultés des sections à trouver un encadrement pour leurs séances.

3. Analyse territoriale spécifique : la ZUS de l’Aurence39

Les problèmes d’accessibilité et d’isolement se posent également pour les quartiers urbains mais éloignés des centres-villes. Ainsi, les obstacles à la pratique sportive des plus âgés se manifestent également dans la Zone Urbaine Sensible de l’Aurence sur la commune de Limoges. La problématique reste la même : il s’agit d’abord d’inciter les seniors à quitter momentanément leur domicile puis de les encourager à se déplacer vers le lieu de pratique. Se pose ainsi la question des équipements sportifs mais également, dans le cadre particulier des programmes dits de « quartier » de la prédominance des actions en faveur des plus jeunes plutôt que des plus âgés. Diverses initiatives dépassant ces difficultés seront ensuite présentées.

3.1 Des équipements non dédiés au public le plus proche

L’implantation de nombreux équipements sportifs dans ce quartier de Limoges n’est pas un gage de pratiques pour ses habitants. Plusieurs témoignages font état d’utilisations majoritaires par un public extérieur, plus à l’aise avec les différentes démarches à mettre en œuvre pour en obtenir l’accès. Par exemple, l’association sportive du Val de l’Aurence accueille ainsi une section « volley » comprenant 11 hommes. Néanmoins, cela ne peut pas être recensé véritablement comme une offre aux seniors du quartier, car il s’agit uniquement d’enseignants d’EPS retraités qui, une fois par semaine, disputent des rencontres de type « corpo » avec d’autres groupes limougeauds.

Les mêmes problèmes se rencontrent dans les deux clubs Seniors qui existent dans le Val de l’Aurence. Ils ont un fonctionnement relativement fermé peu accessible aux anciens du quartier. Celui qui accueille le moins d’effectif (25 à 30 seniors dont 2 du quartier) s’est plus ou moins accaparé le Château du Mas Jambost. Les professionnels travaillant dans le quartier placent de nombreuses attentes dans le Projet de Rénovation Urbaine (PRU)40. Enfin, les espaces verts sont particulièrement investis par les populations de la ZUS, conscientes des avantages

39 Cette analyse a pu être conduite à partir d’un entretien approfondi avec le directeur du Chapeau Magique suivi d’une enquête téléphonique auprès des différents acteurs ainsi repérés (judo / randonnée / …). Le mémoire de Master1 AES/AGT Formation Continue de l’Université de Limoges réalisé en 2008 sous la direction de Jean-Jacques GOUGUET et s’intitulant « Vieillissement et territoire. La situation des personnes âgées dans la ZUS du Val de l'Aurence » a permis d’apporter des éléments de contextualisation nécessaires. 40 A Limoges, trois quartiers sont concernés par le projet de rénovation urbaine : La Bastide, le Val de l’Aurence et Beaubreuil. Cf. site de l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine : http://www.renovation-urbaine.fr

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liés à une telle proximité de la nature. En famille, entre amis ou individuellement, ils offrent la possibilité de combiner activité physique et plein air.

3.2 Des politiques et actions mises en œuvre en priorité par l’entrée «enfance» / «jeunesse»

Les statuts des associations sportives et les ambitions de leurs dirigeants prônent fréquemment une ouverture au plus grand nombre. Cependant, ces offres ne touchent qu’une partie de la population des personnes âgées, celle qui a déjà eu, au cours de sa vie, une pratique suivie d’exercice physique. La section « lutte » de l’Association du Val de l’Aurence recense ainsi plusieurs pratiquants âgés de plus de 60 ans mais il s’agit avant tout d’anciens lutteurs qui se situent dans la continuité de leur pratique. La Section « haltérophilie-musculation » est ouverte deux soirs par semaine (20-21h) ainsi que tous les après midis mais seule une dizaine de ses adeptes (sur 140 inscrits) est âgée de 70 ans. En effet, même si le coût horaire est dérisoire eu égard à l’amplitude du service (160€ du 1er/09 au 31/08 pour 35h hebdomadaire d’ouverture), les résidents les plus âgés du quartier sont peu nombreux à franchir le pas. Cette offre, pour ainsi dire, en libre service nécessite en effet une connaissance à la fois des modalités d’utilisation des machines et des exercices corporels.

D’après les professionnels de l’action sociale locaux, la solution pourrait venir des actions intergénérationnelles. En effet, les liens familiaux sont encore relativement forts dans les communautés résidant dans le quartier. C’est à l’occasion des manifestations grand public qu’ils observent la présence des plus âgés, d’abord à titre d’accompagnateur de leur descendance puis, éventuellement pour une participation plus personnelle.

3.3 Ce qui fonctionne

3.3.1 L’ALVAL : Gym adaptée prévention santé / Randonnée-convivialité Depuis 30 ans, l’Amicale Laïque du Val de l’Aurence propose des activités sportives de proximité aux résidents de la ZUS. Deux sections accueillent principalement des pratiquants âgés de plus de 60 ans : « Randonnée » et « Activités Physiques d’Entretien». La section « jogging » et la section « athlétisme » enregistrent également chacune un pratiquant respectivement âgé de 62 et 67 ans.

En « Randonnée », un calendrier d’une quinzaine de dates de septembre à juin est proposé. Plusieurs aménagements sont pris pour permettre l’accès au plus grand nombre, adhérents à l’association ou pas. Le lieu de rendez-vous est fixé en face de la CRAMCO et un covoiturage est organisé jusqu’au point de départ variable suivant la randonnée. Une à deux fois par an, un déplacement en car est organisé dans les départements limitrophes à la Haute-Vienne. Une certaine tolérance existe quant à l’exigence de certificat médical d’aptitude à la pratique. Les personnes doivent être capables de maintenir un rythme de 4km à l’heure pendant 3 à 4 heures. L’association a contracté une assurance globale spécifique. Les

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adhérents à la section « randonnée » doivent régler une cotisation annuelle de 30€. Les autres adhérents de l’ALVAL (Gymnastique d’entretien, Athlétisme, etc.) participent gratuitement. Pour les non adhérents, une participation de 3€ est demandée par sortie. Cela permet aux organisateurs d’offrir une collation en fin de parcours avec boisson et en-cas et de « garder les gens ensemble ». Les sorties ont toujours lieu le dimanche, en général l’après-midi mais quelques fois pour la journée. Dans ce dernier cas, la possibilité est offerte d’interrompre la randonnée à la pause déjeuner. Les parcours sont adaptés aux saisons avec des durées plus courtes en hiver et plus longues en automne et au printemps. Du fait, de ces dispositions, la section randonnée qui recense 25 adhérents - dont 23 âgés de 62 à 83 ans - réunit pour certaines sorties jusqu’à 90 personnes.

Il y a deux ans, l’ALVAL a ouvert une section à l’attention des hommes et femmes en surpoids. En relation avec le Dr Sodji, spécialiste du traitement de l’obésité, des personnes suivies médicalement étaient orientées vers une activité physique hebdomadaire : 1H de gymnastique d’entretien et 1H de marche nordique dans le Parc de l’Aurence. En 2008-2009, la section a également été ouverte aux personnes âgées, l’adhérent le plus ancien ayant alors 80 ans. En effet, la section « Gymnastique d’entretien » existe depuis la création de l’ALVAL et comprend plusieurs pratiquants qui ont vieilli avec elle41. Avec l’âge, ces personnes rencontraient des difficultés à suivre le rythme du cours mais souhaitaient néanmoins poursuivre leur activité. C’est ainsi que les deux publics ont été réunis sous la direction d’une animatrice salariée de Profession Sport et spécialisée dans l’encadrement sportif du handicap. La cotisation annuelle s’élève à 70€ pour les 2H hebdomadaires pendant les 10 mois de la saison sportive. Ce tarif est rendu possible par les différentes aides financières dont bénéficie la section (C.N.D.S., Mutualité Haute-Vienne et UFOLEP). Le matériel nécessaire pour la marche nordique (bâtons et cardio-fréquence-mètres) a ainsi pu être acquis par la section et mis à disposition des adhérents. Le président de l’ALVAL note une certaine difficulté à « recruter » de nouveaux adhérents pour la « Gym Adaptée Prévention Santé ». Le public ciblé est en effet composé de personnes qui sortent peu ou pas de chez elles. Il est difficile de les convaincre d’endosser une tenue de sport, de se montrer. Aux vues de l’ambiance du groupe, il semble néanmoins que ce soit surtout le premier pas qui coûte. Cependant, si ces efforts ne portent pas leurs fruits et que les aides financières ne sont pas renouvelées à la même hauteur, la section risque fortement d’être déficitaire. En 2008-2009, 16 personnes étant inscrites. D’après le responsable, il en faudrait plus du double pour que l’exercice budgétaire 2009-2010 soit équilibré. C’est la rétribution de l’animatrice qui pose problème. Il est déjà envisagé de ne plus proposer un encadrement que pour la Gymnastique d’Entretien. La marche nordique serait alors proposée sous la responsabilité des pratiquants, l’association mettant à disposition le matériel.

41 Certains ont néanmoins choisi de rester dans la section « Activité Physique d’Entretien ». En 2008-2009, ils sont 5 hommes et 20 femmes âgés de 62 à 80 ans à être détenteur d’une licence UFOLEP pratiquant « APE »

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Portrait des seniors de l’Amicale Laïque du Val de l'Aurence -

Adaptation du Judo aux besoins des personnes âgées Au Racing Limoges Judo, club créé en 1995, deux sources de motivations ont entraîné la création pour la saison 2008-2009 d’une section « Senior ». La première émanait du président qui, pour le développement de l’association, souhaitait ouvrir les activités à d’autres publics, la seconde provient d’une observation d’un des enseignants qui, parmi ses cours adultes remarquait les difficultés des plus âgés à suivre le rythme du groupe. Après une année de réflexion, de documentation (sites web, périodiques spécialisés, etc.) et d’échange avec ses pairs, cet éducateur sportif (BEES 1° Judo, ceinture noire 2°dan, formateur de cadres à la Ligue du Limousin)42 s’est senti prêt à proposer des cours spécifiquement adaptés à ce public.

42 Il n’existe actuellement pas de formation FFJ-DA à l’encadrement des personnes âgées. Néanmoins, différents clubs français ont entrepris de développer cette offre. En Limousin, voir l’initiative en cours de Saint-Junien.

licenciés 60-75 ans 33

part des femmes 64% âge maxi 83 ans âge moyen 66,7 ans âge médian 64 ans

âge mini 62 ans

pratiquant 1 discipline 17

pratiquant 2 disciplines 15

pratiquant 3 disciplines 1

nombre moyen d'activités pratiquées 1,52

pratiquant APE 25

pratiquant Randonnée Pédestre 23

pratiquant jogging 1

pratiquant athlétisme 1

Source : Licenciés UFOLEP87 - 25/11/2009

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Première année de fonctionnement Une séance hebdomadaire intitulée « Judo Senior » a été proposée aux plus de 50 ans, le jeudi de 14h45 à 15h45 d’octobre à mai. Elle avait lieu au Centre Culturel Municipal Jean Le Bail et était agrémentée, à la demande, par des éléments de Taiso, gymnastique japonaise (Cf. présentation ci-dessous)

5 à 6 personnes, âgées en moyenne de 55 ans, majoritairement de genre féminin (67%), ont participé régulièrement à l’ensemble des séances. Il s’agit de personnes en bonne santé ayant eu une activité physique régulière antérieure mais n’étant pas judoka et n’ayant jamais auparavant été licenciée auprès d’une fédération sportive.

En plus de la carte du CCM Jean le Bail (29€ pour les Limougeauds, 51€ pour les extérieurs) et de la licence FFJDA (32€), la cotisation annuelle s’élevait à 33€ pour le judo ou le taïso et 68€ pour le « Pack » comprenant les deux activités. Plusieurs modalités de paiement sont proposées par le club (en 3 fois sans frais ou à raison de 8,50€ par mois).

La mise en place n’a nécessité aucun investissement puisque la Ligue de Judo du Limousin met à disposition de ses clubs du matériel mutualisé.

Présentation de l’offre en ligne sur le site Internet du RLJ87

« Judo Seniors » La pratique du judo permet un entretien physique complet, toutes les parties du corps sont sollicitées dans l’exécution des techniques. Le judo entretient par ailleurs une importante souplesse et une grande motricité, il développe également le sens de l'équilibre. La pratique du judo convient à tous les âges. Le cours est adapté au public senior, il est axé sur la souplesse et l’exécution des techniques de judo afin d’avoir une action positive au niveau musculaire et articulaire. L’accent est fortement mis sur la motricité et l’équilibre avec un travail sur les appuis important afin de prévenir les chutes. Toutes les techniques sont effectuées sans chutes, avec pour ceux et celles qui le désirent la possibilité d’apprendre à chuter (tomber sans se faire mal). Informations pratiques : Prévoir un kimono (tenue de judo) et une bouteille d’eau.

« Taïso » A l'origine, le Taïso nommait les activités physiques complémentaires pratiquées par les compétiteurs de judo ou de jujitsu dans le cadre de leur entraînement. De nos jours, cette discipline intéresse un public de plus en plus large, sans limite d'âge, qui n'a pas forcément pratiqué de sport auparavant et qui recherche un loisir axé sur la culture et l'entretien physique. Les exercices du Taïso sont donc très variés, la plupart se font en binômes :

Entretien cardio-respiratoire Amélioration de l'endurance Renforcement musculaire Amélioration de l'équilibre Amélioration de la capacité psychomotrice Amélioration de la coordination générale des membres Assouplissement et relaxation

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Perspectives d’avenir Au terme de cette première saison, le bilan pointe le faible nombre de participants. Néanmoins, grâce au dynamisme de l’enseignant, des contacts ont d’ores et déjà été pris avec les clubs seniors municipaux. En effet, un déficit de communication a été pointé. Les réseaux traditionnels du CCM et du mouvement fédéral ne permettent pas de toucher le public « seniors ». D’autre part, une réflexion est en cours pour modifier l’appellation. Il s’avère que le terme « judo » rebute les personnes âgées qui l’associent à la notion de chute. Enfin, alors que pour la première année, seule une participante du cours adulte avait choisi de s’orienter vers le cours senior, il semble que d’autres pratiquants fassent le même choix la saison prochaine. L’effectif devrait alors atteindre une quinzaine de personnes. Mais, ces projets sont stoppés dans leur élan par les problèmes financiers que rencontre l’association qui accuse un passif de 20 000€. L’Assemblée Générale du 10/06/09 a voté la dissolution de l’association43.

43 Entretien avec l’enseignant à l’origine de l’initiative et en charge de l’encadrement des séances 2008-2009 – 11/06/09

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

4. Synthèse de l’offre Sport et Sociabilité Ne sont recensés dans ce tableau de synthèse que les principales structures accueillant des pratiquants sportifs âgés de plus de 60 ans.

Offres Localité Nom structure

Nombre pratiquants seniors (%

d’adhérents)

Activités Coût

Associations (p100, 112 et 122)

Limoges

RLJ87 6 (2%) Judo / taiso 85€ / an

ALVAL 33 (n.c.)

Randonnée Gym d’entretien

30€ / an 70€ / an

Ajain Club de retraite sportive

25 (100%)

Randonnée Gym douce 45€ / an

Bétête Club de Pétanque 30

(46%) Pétanque n.c

Bonnat

Bonnat tonique 18

(50%) Randonnée Gym douce 50 € / an

Cyclo club 5 (25%)

Cyclisme 40 € / an

Club de l’amitié n.c 1 marche par semaine n.c

Châtelus Malvaleix Club omnisport

11 (45%) 2 (n.c)

Marche Vélo n.c

Chéniers Club de la fraternité

18 (25%)

Marche, Gym douce et Aquagym

n.c

Clugnat Club de gym 2 (10%)

Gym d’entretien 110 €/ an

Genouillac

Club de Pétanque 6 (16%) Pétanque n.c

Club de gym 3 (17%) Gym d’entretien 60 € / an

La Celle dunoise

Association Celloise d’entraide

18 (100%) Gym douce 80 € / an

La Chapelle Taillefer Gym Toujours 15

(37%) Gym douce / fitness n.c.

Lourdoueix-St-Pierre La ris banc belle n.c Gym douce n.c

Moutier-Malcard

Les Mounous 10 (59%)

Gym douce 60 € / an

Nouziers Retraite Sportive 22 (100%) Gym douce 30€ / an

Saint Sulpice le Guérétois

Association de Gym douce n.c n.c n.c

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

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Offres Localité Nom structure

Nombrepratiquants seniors (%

d’adhérents)

Activités Coût

Associations (p100, 112 et 122)

Sainte Feyre

Les joyeux baladins creusois

50 (100%)

Danse folklorique 12 € / an

Saint-Fiel Foyer rural 6

(10%) Gymnastique n.c

Club de l'amitié n.c 1 marche par semaine n.c

Saint-Vaury

Les bons amis 15 (100%) Gym douce n.c.

GymTonic 15

(75%) Gym douce 61€ / an

Guéret

AGEP23 202 (22%)

Gym d’entretien & musculation 80€ / an

Société de tir sportif

26 (27%)

Tir avec armes à feu

125€ / an

Danser à Guéret 20 (33%) Danse de salon 150€ /

an

Pétanque 8

(17%) pétanque 25€ / an

Aquaplouf 60 (60%)

Gym aquatique 96€ / an

Cyclo-randonneurs Guérétois

59 (88%) Cyclotourisme n.c.

Automne ensoleillé

7 (100%) Gym / marche 15€ / an

Retraite Sportive 15(100%) gym 27€ / an

Tai Chi Chuan 23 69(45%)

Tai chi chuan ~35€ / mois

Collectivités (p118)

Guéret

CCAS 18

(100%) Gym sur chaise <10€

AquaSenior 20 (100%)

Natation libre 27,8 € / 10 entrées

Malemort ICG 15(100%) gymnastique 70€ / an

Réseau sanitaire et social (p115)

Pays de Guéret CPAM NR Ateliers Equilibre

15 € / les 15 séances.

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Partie 1 : Diagnostics territoriaux C - ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE SPORT ET SOCIABILITE

5. Table des matières « Sport et Sociabilité »

1. L’unité urbaine de Guéret : une offre plus diversifiée que la demande ............................................................................................ 102

1.1 Une offre multi-formes .......................................................................... 102 1.1.1 Une diversité d’APS à moindre coût ................................................... 102 1.1.2 Panel des équipements disponibles ................................................... 103 1.1.3 Amplitude des créneaux horaires accessibles ................................... 104 1.1.4 « Une initiative à suivre : RondiSport » ............................................... 105

1.2 Une demande limitée et concentrée .................................................. 106

1.2.1 Une prédilection pour les activités d’entretien .................................. 106 1.2.2 Des habitudes fermement ancrées ..................................................... 108 1.2.3 Ni après la tombée de la nuit, ni pendant les heures de repas .......... 108

2. L’espace rural du Pays de Guéret ........................................... 110

2.1 Caractéristiques de l’espace rural du Pays de Guéret .................. 110 2.1.1 Des déséquilibres démographiques qui pénalisent les communes rurales .......................................................................................................... 110 2.1.2 Une offre de services et d’équipement de proximité réduite ............. 112 2.1.3 Une offre limitée par un accès restreint aux équipements ................ 113

2.2 Une prédominance des activités d’entretien et de relaxation ..... 114 2.2.1 Quel positionnement des fédérations sportives sur les activités d’entretien ? ................................................................................................. 114 2.2.2 La dynamique apportée par les programmes de prévention .............. 117 2.2.3 Quelles suites à ces programmes ? .................................................... 119

2.3 Des offres différenciées selon les communes ................................. 121 2.3.1 Au sein de l’espace rural .................................................................... 121 2.3.2 A proximité de l’unité urbaine de Guéret ........................................... 121

2.4 Une amorce d’offres à domicile .......................................................... 122 3. Analyse territoriale spécifique : la ZUS de l’Aurence ........ 123

3.1 Des équipements non dédiés au public le plus proche ................. 123 3.2 Des politiques et actions mises en œuvre en priorité par l’entrée «enfance» / «jeunesse» ................................................................................. 124 3.3 Ce qui fonctionne ................................................................................... 124

3.3.1 L’ALVAL : Gym adaptée prévention santé / Randonnée-convivialité . 124 4. Synthèse de l’offre Sport et Sociabilité ................................ 129

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Perspectives de développement

2 eitraP

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A. Principales tendances lourdes

Les exercices de prospective s’avèrent de plus en plus périlleux compte tenu de la complexité et de la vitesse d’évolution du monde moderne.Il est néanmoins indispensable de se proje-ter dans le futur pour essayer d’anticiper les mutations à venir et de s’y préparer. Il s’agit dans un premier temps de caractéri-ser les mutations qui marqueront les années à venir en Limousin tant d’un point de vue socio-économique que sportif.Ensuite, nous réaliserons une analyse des dif-férents diagnostics territoriaux en identifi ant les décalages entre l’off re et la demande de services sportifs.Enfi n, nous mettrons en avant les situations très hétérogènes relevées au niveau des em-plois et des formations.

1. Données sociodémographiques.............1342. Pratiques sportives...................................1403. Décalage de l’off re et de la demande.....1514. Hétérogénéité des situations d’emploi et de formation..............................1585. Table des matières Tendances lourdes..166

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Partie 2 : Perspectives de développement A – PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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1. Données sociodémographiques

1.1 Evolutions générales

1.1.1 Vieillissement territorial différencié Si l’on reprend le scénario central de l’INSEE pour les projections de population en 2030, la croissance démographique totale sur la période 2005-2030 serait de + 2%. Une telle augmentation de population serait due à une augmentation du solde migratoire (+ 3 200 en moyenne par an) qui viendrait compenser un solde naturel négatif (- 2 600).

D’un point de vue territorial, l’accroissement de la population limousine profitera à l’espace urbain (+ 8,1 %) alors que l’espace rural continuera à perdre des habitants (- 7,9 %) du fait d’un solde naturel négatif non entièrement compensé par le solde migratoire.

La part des seniors représenterait 36% de la population en 2030 avec une nette différenciation entre l’espace urbain (32%) et l’espace rural (44%). Néanmoins, en chiffres absolus, l’espace urbain accueillera plus de seniors (de l’ordre de 41 000 personnes).

Scénario central INSEE

Part des 60 ans ou plus en 2006

Part des 60 ans ou plus en 2030

Part de 60 ans % Part de 60 ans %

Corrèze dont aire urbaine Brive

71 438

30

92 904 33 022

39,5 34,8

Creuse 40 384 33 47 221 42,2

Haute-Vienne dont aire urbaine Limoges

96484

26

125 575 82 936

32,1 28,2

Limousin 208 306 28 % 265 752 36 %

Source : INSEE

La répartition des seniors par département est intéressante à commenter en chiffres absolus :

La Haute-Vienne et la Corrèze vont devoir faire face à une demande globale importante de la part des seniors comparativement à la situation creusoise.

L’aire urbaine de Limoges accueillera les 2/3 des seniors de Haute-Vienne, alors que dans les autres départements, c’est certainement l’espace rural qui en accueillera la majorité.

Les politiques sportives pour les seniors seront donc certainement à différencier entre la Haute-Vienne et les deux autres départements, les difficultés d’accessibilité à la pratique étant plus prononcées en milieu rural.

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1.1.2 Vulnérabilité Même si le réchauffement climatique ne fait plus de doute aujourd’hui, son ampleur demain dépendra largement de la volonté de la communauté internationale à mener une politique volontariste d’atténuation dans les meilleurs délais. Au niveau français, les principaux effets du changement climatique concerneront les ressources en eau, l’agriculture, les forêts, la biodiversité, l’énergie, les risques naturels, la santé, le tourisme, les infrastructures de transports et le cadre bâti. Tous ces thèmes correspondent aux groupes de travail qui ont alimenté le dernier rapport de l’ONERC (Observatoire National des Effets du Réchauffement Climatique).

Les conséquences économiques et sociales du réchauffement risquent donc d’être considérables. L’exemple de la canicule de 2003 reste à méditer par rapport à la capacité de nos sociétés à organiser une réponse à une vague de chaleur de longue durée, accompagnée d’une pollution atmosphérique prononcée et d’un déficit budgétaire important.

A moyen terme, le Limousin ne risque pas de subir de fortes modifications de son climat et de ses écosystèmes. Néanmoins, la région ne restera pas à l’écart des conséquences des politiques qui se prennent à l’heure actuelle pour lutter contre l’effet de serre et qui relèvent à la fois de l’atténuation et de l’adaptation.

L’atténuation consiste à limiter l’accroissement des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Au-delà des mesures techniques qui seront prises (énergies renouvelables, stockage du carbone, efficacité énergétique), il est reconnu maintenant par les spécialistes de l’énergie que l’essentiel se jouera dans les prochaines années autour de la sobriété énergétique. Dans la mesure où cette stratégie ne se mettra pas en place naturellement, cela implique une volonté politique d’appliquer effectivement des instruments d’internalisation des effets externes pour modifier les comportements des agents économiques. Pour les externalités négatives écotaxes et/ou permis échangeables, pour les externalités positives, incitations diverses.

Cela signifie que les Limousins n’échapperont pas à cette internalisation et il faudra réfléchir par exemple aux conséquences d’une taxe carbone sur les comportements de mobilité. Si, en milieu urbain, un système performant de transports en commun est envisageable, il n’en sera pas de même en milieu rural. Or on sait que la mobilité est un élément essentiel conditionnant l’accessibilité des seniors à la pratique sportive.

L’adaptation vise à réduire la vulnérabilité des populations et des territoires avec des actions permettant de réduire les impacts effectifs du changement climatique ou d’améliorer la capacité de réponse de la société (ONERC, 2009). La France a ainsi adopté une stratégie nationale d’adaptation qui devrait se traduire notamment par l’élaboration d’un Plan national d’adaptation prévu d’ici 2011. Ce plan devra trouver sa déclinaison territoriale dans les plans climat-énergie territoriaux et dans les schémas régionaux climat air énergie.

La Région limousin a bien pris conscience de cet enjeu climatique et a fait un certain nombre de propositions d’actions d’adaptation dans le cadre de

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l’élaboration de son SRADDT44 et de son Agenda 21. Pour reprendre l’exemple de la mobilité, il est reconnu que « les initiatives sont à renforcer ou à imaginer sur certains territoires ». Là encore, la captivité de certaines populations rurales peut constituer un frein à l’accessibilité aux pratiques sportives des seniors et ce point peut certainement se généraliser à l’ensemble des services publics.

1.1.3 Gouvernance territoriale La France devrait connaître dans les prochaines années une profonde réforme des collectivités locales, ce qui ne sera pas sans influence sur l’organisation du sport tant le poids des collectivités dans son financement est important. Le Rapport « Balladur » (mars 2009) a mis en avant deux ensembles de problèmes à résoudre :

- Une nouvelle répartition des compétences (en particulier compétence générale et compétences spécialisées)

- La redéfinition des structures de l’administration territoriale autour du pilotage du développement des territoires et des services à la population d’autre part.

Selon le rapport Balladur, c’est ce dernier point avec la remise en cause de l’empilement à la française qui redessinera en profondeur nos institutions : 36 678 communes ; 16 133 syndicats à vocation unique ou multiple ; 2 393 communautés de communes ; 169 communautés d’agglomérations ; 16 communautés urbaines ; 371 pays ; 100 départements ; 26 régions dont 22 en métropole. Là où la plupart des pays européens comparables connaissent trois échelons d’administration, la France souffre d’une excessive stratification administrative, avec un surcoût généralisé de fonctionnement, un manque de démocratie participative, un système fiscal obsolète, une difficulté à organiser le développement économique.

Dans le rapport, il est donc proposé de simplifier l’organisation territoriale française pour en améliorer l’efficacité, clarifier les compétences de chaque échelon et moderniser la fiscalité locale.

Sur le premier point, c’est tout le redécoupage territorial qui est en jeu avec des possibilités de regroupement de régions, de départements et de communes, la suppression des cantons. La constitution à terme de deux pôles institutionnels autour de la région et des intercommunalités achèverait la simplification du système.

Il est trop tôt pour se prononcer sur l’ampleur effective de la réforme telle que contenue dans le rapport « Balladur ». Il n’en reste pas moins que le Limousin est particulièrement concerné compte tenu du fait des problèmes de masse critique que connait ce territoire :

- au niveau de la région dans son ensemble (le rapport parle d’une masse critique de 3 à 4 millions d’habitants) ;

- au niveau de son agglomération principale qui n’atteint pas la masse critique des nouvelles « métropoles ».

44 Schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire

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Or, la répartition des compétences entre les différents échelons ainsi que la reconsidération de leurs ressources fiscales auront une influence sur les modalités d’organisation et de financement des services publics et en particulier de ceux liés au sport et aux seniors.

1.2 Données territoriales

1.2.1 Vieillissement et autres variables socio-économiques (2006)

Age

Tranches d’âge Brive Guéret Limoges

Nbre % Nbre % Nbre %

60 - 74 ans 10 901 16,0 6 103 16,3 23 799 13,4

75 - 89 ans 7 039 10,7 4 320 11,5 15 610 8,8

90 ans ou plus 634 0,9 526 1,4 1 879 1,1

Total plus 60 ans 18 574 27,3 10 949 29,2 41 288 23,3

Population totale 67 913 100 % 37 544 100 % 177 439 100 %

45 à 59 ans 14 093 20,7 8 732 23,2 36 748 20,7 Source : INSEE, d’après le recensement de population 2006

C’est le pays de Guéret qui présente le taux le plus fort de personnes de plus de 60 ans (29,2%). La tranche des seniors pratiquants (60 – 74 ans) est plus élevée en termes relatifs à Brive et Guéret qu’à Limoges mais en poids absolu, Limoges aura à accueillir le plus de pratiquants. Il est intéressant également de noter que un habitant sur cinq environ dans les trois bassins est âgé de 45 à 59 ans et les pratiquants d’aujourd’hui viendront ainsi grossir rapidement les rangs des seniors pratiquants de demain. Pour aller plus loin, il faut tenir compte d’autres données socio-économiques qui déterminent l’ampleur de la pratique sportive.

Categories socio professionnelles (C.S.P.)

Professions Brive Guéret Limoges

Nbre % Nbre % Nbre %

Agriculteurs exploitants 230 0,60 895 5,3 226 0,2

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 2 361 6,4 808 4,8 3 921 4,1

Cadres et professions intellectuelles supérieures 3 924 10,7 1 743 10,4 13 921 14,5

Professions intermédiaires 9 131 24,9 4 024 24,0 27 082 28,2

Employés 11 015 30,0 5 937 35,4 29 021 30,3

Ouvriers 10 060 27,4 3 376 20,1 21 755 22,7

Total 36 721 100 16 783 100 95 926 100 Source : INSEE, d’après le recensement de population 2006

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On sait que la C.S.P. influe sur la pratique sportive. Les trois bassins présentant quelques spécificités quant à la structure de leur population active pourraient connaître des taux de pratique de leurs seniors différenciés dans les années à venir. Guéret connaît une surreprésentation d’agriculteurs exploitants (peu pratiquants) mais leur volume reste relativement faible. Limoges connaît une surreprésentation de cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que de professions intermédiaires, toutes catégories qui ont un taux de pratique sportive supérieur à la moyenne. A l’inverse, les ouvriers sont surreprésentés à Brive, ce qui peut faire diminuer le taux de pratique moyen du fait d’une moindre pratique sportive de cette catégorie.

Revenus

Brive Guéret Limoges

Revenu net imposable (K€) 848 543 416 929 2 103 187

Revenu net imposable moyen (€) 21 357 18 257 20 651

Impôt moyen (€) 1 147 725 1 116

Source : INSEE, d’après Direction général des impôts, Impôt sur le revenu des personnes physiques

D’après les différentes enquêtes sur la pratique sportive des Français réalisées en 2000 et 2003, le revenu est souvent corrélé positivement à la pratique sportive et il a également une influence sur le type de sport pratiqué. Guéret apparaît très en deçà des autres bassins en termes de richesse fiscale, ce qui devrait se percevoir au niveau de la demande de pratique de ses seniors en volume et en type d’activité.

Diplômes

Diplômes45 Brive(%)

Guéret (%)

Limoges(%)

Aucun diplôme 16,90 15,80 16,00

CEP 14,30 18,60 13,30

BEPC 7,40 8,40 7,60

CAP-BEP 25,90 26,20 23,00

Baccalauréat 15,90 15,30 15,90

Diplôme de niveau Bac + 2 10,80 9,60 11,80

Diplôme de niveau supérieur 8,80 6,20 12,30

Source : INSEE, d’après le recensement de population 2006

Le diplôme, comme le revenu, influe sur la pratique sportive en quantité et en qualité. Le pourcentage des sans diplôme est quasiment le même dans les trois territoires. On notera une surreprésentation des CEP à Guéret et des diplômes de

45 C.E.P. = Certificat d’Etudes Professionnelles B.E.P.C. = Brevet d'études du premier cycle du second degré devenu en 1988 diplôme national du brevet (DNB) C.A.P = Certificat d’Aptitude Professionnelle B.E.P. = Brevet d’Etudes Professionnelles

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niveau supérieur à Bac + 2 à Limoges (le taux de ces diplômés est le double de celui de Guéret).

1.2.2 Vulnérabilité Nous nous appuierons ici sur les synthèses des débats organisés dans le cadre du SRADDT :

- Il ne semblerait pas que le défi climatique soit véritablement perçu comme une menace à Guéret.

- Les participants à Brive ont plus évoqué le défi climatique et ont fait des propositions intéressantes en particulier en matière de transport.

- La prise de conscience de l’urgence à s’attaquer au réchauffement climatique semble beaucoup plus affirmée à Limoges.

L’étalement urbain et ses conséquences sur l’utilisation de l’automobile demanderaient une autre organisation des transports.

Au final, dans les trois bassins, le problème de la mobilité des personnes revient en permanence. Que ce soit pour des raisons sociales ou des raisons environnementales, ce thème sera au centre des débats sur l’avenir des territoires. Ceci est du reste confirmé par les conclusions de la Conférence de citoyens sur le changement climatique en Limousin organisée par le Conseil Régional de mai à juin 2007.

1.2.3 Gouvernance territoriale Il est difficile d’apprécier les conséquences de la réforme à venir des collectivités territoriales en Limousin. Dans le cadre du SRADDT, quatre scénarios ont été élaborés selon en particulier le degré plus ou moins élevé de coopération entre territoires : une région d’équilibre ; une région multipolaire peu coopérative ; la diffusion des hommes et des activités, des pôles urbains actifs, une campagne ressource et récréative.

Dans un scénario de synthèse, il est proposé comme ligne directrice un nouveau modèle : « le développement équilibré entre espaces urbains et espaces ruraux tire sa robustesse des complémentarités et des solidarités qui ont été affirmées et assumées» (SRADDT, p.16). Cela implique des coopérations tant internes qu’externes mais également la recherche de l’efficacité énergétique (facteur 4).

Ce nouveau modèle de gouvernance territoriale semble adaptée, en théorie, à la résolution des principaux problèmes posés par l’accessibilité du sport aux seniors : masses critiques ; coordination des acteurs ; espaces pertinents ; … Il faudra confronter cette vision avec la réalité sportive de nos trois champs d’étude mais également avec leurs possibilités d’évolution dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales.

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2. Pratiques sportives Il existe aujourd’hui peu d’études sur la pratique sportive des seniors. Les études réalisées sur les pratiques sportives des Français en 2000 et 2003 ont à ce sujet souvent valeur de références pour l’observation des pratiques sportives en France. Toutefois, ces données ne sont plus très actuelles.

Une actualisation était nécessaire mais également un approfondissement par rapport aux spécificités de la pratique sportive des seniors en Limousin. Ces spécificités relèvent de la prise en compte de l’âge des pratiquants d’une part et du territoire d’appartenance d’autre part.

2.1 La pratique sportive des seniors d’aujourd’hui en Limousin

Nous avons mené une phase d’enquête de 6 semaines entre octobre et novembre 2008. Au total, 270 personnes seniors ont été interviewées (Cf Questionnaire en annexe 3) sur les trois territoires de l’étude : la ville de Limoges, l’agglomération de Brive et le Pays de Guéret.

2.1.1 Principales caractéristiques des personnes interrogées

Profil général

Le sexe

L’âge

Moyenne d’âge 67 ans

Les catégories socioprofessionnelles

Hommes59%

Femmes41% 34%

25%

41%

60‐64 ans 65‐69 ans 70‐75 ans

Employés40%

Enseignants12%Cadres 

supérieurs9%

Fonctionnaires9%

Artisans8%

Professions intermédiaires

7%

Ouvriers6%

Agriculteurs4%

Femmes au foyer2%

Militaires2% Autres

1%

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Lieu de résidence

Situation de famille

Mode d’hébergement

Les pratiquants sportifs

Leur vie passée La pratique actuelle des seniors dépend en grande partie de leur passé sportif et professionnel que nous avons cherché à qualifier pour déterminer éventuellement des profils de cycles de vie.

Près des deux tiers des seniors (61%) habitaient déjà sur le territoire d’enquête (ville, agglomération ou pays) avant leur retraite, un quart vivaient hors du Limousin et plutôt en milieu urbain, et 15 % vivaient en Limousin mais sur un autre territoire que celui sur lequel ils vivent aujourd’hui. Il s’agissait dans une majorité de cas d’un territoire rural.

Alors que 47% des seniors déclarent être actuellement pratiquants sportifs, ils étaient avant leur retraite 61 % à pratiquer une activité physique et sportive.

La principale raison évoquée (55%) pour justifier qu’ils ne pratiquaient pas d’activité physique et sportive avant leur retraite est le manque de temps du fait principalement de leurs contraintes professionnelles et familiales. Toutefois, 36 % déclarent tout de même ne pas aimer le sport ou avoir d’autres centres d’intérêts.

En ce qui concerne les seniors qui pratiquaient une APS avant leur retraite :

- 93 % ont eu une pratique sportive régulière,

- 49 % d’entre eux faisaient avant tout du sport dans un esprit de loisir et de plaisir,

- 54 % étaient licenciés, en majorité soit d’une fédération de sports collectifs soit d’une fédération d’un sport de raquettes,

- 65 % étaient adhérents principalement d’un club sportif,

Brive33%

Guéret42%

Limoges25%

Célibataire9%

Situation maritale76%

Veuf15%

Collectif2% Appartement

17%

Maison81%

Pratiquants47%

Non pratiquants

53%

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- et 44 % ont déclaré avoir été bénévoles au sein d’une association sportive.

Les sports collectifs (football, rugby et basket), la marche, le vélo, les sports de raquettes, la natation et la gymnastique représentent les principales activités (75%) que les seniors déclaraient pratiquer avant leur retraite.

Quelques spécificités territoriales apparaissent Il ressort par rapport au profil général dégagé plus haut, au niveau des spécificités territoriales liées à quatre variables essentielles :

- CSP : le constat est une surreprésentation d’employés sur le territoire de Limoges, de cadres supérieurs sur l’agglomération de Brive et d’agriculteurs sur le Pays de Guéret.

- Mode d’hébergement : il n’y a que les seniors résidant à Limoges qui occupent des hébergements collectifs. Par ailleurs, un tiers des seniors interrogés résidant à Limoges déclarent vivre en appartement, contre seulement 14% à Brive et 9% à Guéret. Le territoire de Guéret est principalement marqué par le fait que les seniors résident massivement (91%) en maison individuelle.

- Mobilités géographiques : il existe, dans l’agglomération de Brive, une surreprésentation de seniors, venus pour leur retraite, d’une autre région et d’un espace souvent urbain. Parallèlement, le Pays de Guéret semble avoir plus accueilli des seniors en provenance du Limousin et d’autres régions françaises et issus plutôt d’un milieu rural.

- Profil sportif : il ressort pour les seniors de Guéret une forte implication sociale avec une surreprésentation du taux de licences sportives (60%), d’adhésion à un club sportif (75%) et de bénévolat au sein d’une association sportive (58%).

2.1.2 Les caractéristiques des seniors pratiquants sportifs Les seniors qui pratiquent une APS représentent 47% de notre échantillon, ce qui est légèrement inférieur aux résultats de la dernière enquête nationale réalisée en 200346. Néanmoins, les deux chiffres peuvent difficilement être comparés puisque l’enquête de 2003 prenait en compte les seniors à partir de 50 ans, alors que l’enquête seniors réalisée en 2009 en Limousin n’a pris en compte que les personnes de plus de 60 ans sans activité. Or, il avait été montré dans le Point sur « sport et seniors »47 que la pratique d’activités physiques ralentissait de manière significative avec l’âge. Alors que le taux de pratique se situe aux alentours de 70% entre 50 et 59 ans, il tombe à 62% entre 60 et 64 ans.

Profil des seniors sportifs On observe un taux de pratique de 50% pour les hommes et de 43% pour les femmes. Comme pour les autres générations, les hommes représentent une part plus importante de pratiquants. On constate même une surreprésentation

46 La pratique des activités physiques et sportives en France, Ministère de la Jeunesse, des sports et de la vie associative, Ministère de la Culture et de la Communication et l’INSEE, 2003. 47 Point sur Le sport et les seniors, Observatoire du sport en territoires limousins, 2008.

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d’hommes parmi les pratiquants interrogés. En effet, ils représentent 62 % des pratiquants alors qu’ils constituaient 59% du panel de personnes interrogées.

Enfin, les pratiquants interrogés sont en majorité en situation maritale (84 %) et vivent dans un hébergement individuel de type maison (87%).

Spécificités des seniors pratiquants sportifs La moyenne d’âge des pratiquants est relativement conforme au profil des personnes interrogées, soit 67 ans. Cependant, la répartition des seniors sportifs par tranche d’âge apparaît quelques peu différents du profil général. Il ressort une surreprésentation de la tranche 65-69 ans et une sous représentation de la tranche supérieure des 70-75 ans. Cela à pour principal effet de faire apparaître un quasi-équilibre dans la répartition des pratiquants sportifs par tranche d’âge : 36% de 60-65 ans, 31% de 65-69 ans et 33% de 70-75 ans.

Par rapport au profil sociodémographique du panel interrogé décrit plus haut, on remarque qu’il y a une surreprésentation de cadres supérieurs et une sous représentation d’ouvriers parmi les pratiquants sportifs. Par ailleurs, les pratiquants sportifs ont une situation de famille qui est sur représentée pour la situation marital et sous représentée pour les veufs.

Quelle est leur pratique sportive ? L’activité la plus pratiquée par les seniors est la marche (et randonnée) avec 37 % de taux de pratique. Viennent ensuite le vélo (11%), la gymnastique (activité de détente, relaxation, assouplissement et danse) pour 11%, le jardinage et le bricolage (11%) qui pour de nombreuses personnes ont été considérés comme une activité physique et enfin la piscine pour 9%. Près de la moitié (46%) des seniors déclarent pratiquer au moins deux activités.

La pratique des APS par les seniors se révèle régulière. Elle représente 7 heures hebdomadaire ce qui équivaut à une heure de pratique journalière. Nous les avons par ailleurs questionnés afin de savoir s’ils souhaitaient pratiquer plus. Une grande majorité, nous a répondu ne pas pouvoir pratiquer au-delà de ce qu’ils avaient déjà déclaré compte tenu de difficultés liées à leur état de santé, à leur âge ou encore en raison d’un manque de temps.

La principale motivation des seniors pour pratiquer une APS est le loisir et la recherche de plaisir (37%). Ensuite, 26% déclarent pratiquer afin de s’entretenir physiquement et 21% disent s’adonner à cette pratique pour le bien-être que l’activité leur procure ainsi que dans le but de préserver leur capital santé. Avec l’âge, les pratiquants seniors se déclarent de plus en plus motivés à pratiquer un sport dans un objectif de forme, de santé et de bien être. Lorsque l’on compare les motivations des seniors sportifs avec les motivations qu’ils avaient avant la retraite lorsqu’ils pratiquaient, la recherche de plaisir et loisir avait une plus grande importance (49%) au détriment de l’entretien physique (12%) et la santé/bien-être (15%).

La pratique des seniors apparaît comme une pratique très autonome :

- 74% pratiquent en dehors de toute institution,

- 73% pratiquent sans éducateur,

- 59% pratiquent seuls leurs activités,

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- 61% ne sont pas adhérents de clubs, d’associations sportives ou de salles privées,

- et ils sont 93% à ne pas souhaiter nécessairement un encadrement de leur pratique.

Par ailleurs, ils déclarent à 81% pratiquer dans la nature.

Les seniors qui pratiquent une APS au sein d’une institution le font principalement au sein d’associations sportives et dans ce cas soit avec des pratiquants de leur âge soit avec d’autres publics.

Interrogés sur leurs dépenses liées à leur pratique d’activités sportives, 61% des seniors disent consacrer moins de 100 € par an, tandis que 29% consacrent de 100 à 500 € par an.

Alors que plus des deux tiers des pratiquants se déclarent satisfaits de l’offre de pratique sur leur territoire, ils sont toutefois 16% à déclarer ne pas connaitre l’existence d’offre.

Enfin, les entretiens réalisés auprès de ces personnes ont permis de relever qu’ils se préoccupaient de plus en plus de leur état de santé et que la pratique d’activité physique était pour eux l’un des moyens qui leur permet de se maintenir en forme et d’entretenir leur corps dans une logique non pas d’apparence mais d’amélioration des conditions de vie .

Par ailleurs, deux remarques principales sont ressorties des entretiens réalisées : alors que les seniors qui pratiquent une APS semble globalement satisfaits de l’offre proposée, beaucoup ont souhaité toutefois souligner le manque d’information disponible sur l’offre globale de services sportifs qui les concernent.

Quelques spécificités selon le sexe des pratiquants

Les hommes seniors comme les femmes font en grande majorité et avant tout de la marche et randonnée. En revanche, les autres activités pratiquées par les seniors diffèrent selon le sexe et révèlent par ailleurs deux styles de pratique également bien différents.

Les femmes vont pratiquer plutôt des activités douces, non traumatisantes, en intérieur et généralement encadré et en groupe comme la gymnastique, la danse, l’aquagym, la relaxation. Alors que les hommes auront plutôt tendance à privilégier une activité individuelle et sans encadrement, qui se pratique en extérieur et dans la nature principalement, comme le vélo, le jardinage ou le footing.

La première motivation pour pratiquer une APS est la même, il s’agit d’une pratique tournée vers le loisir et le plaisir. Toutefois, cette motivation est plus prédominante pour les femmes, avec 62% de taux de réponse contre 48% chez les hommes. En effet, le bien être et l’entretien physique apparaissent pour les hommes comme des motivations importantes avec 22% chacune de taux de réponse contre 15% chacune chez les femmes.

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Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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Existe-t-il des liens avec le passé sportif ? Chez les seniors pratiquants, il est à noter une sur représentativité du taux de pratique sportive avant la retraite. En effet, 74 % des seniors qui pratiquent une APS aujourd’hui pratiquaient déjà avant la retraite contre 50% pour les seniors se déclarant à l’heure actuelle non pratiquant.

De plus, 71% des seniors qui se déclarent sportif aujourd’hui mais qui ne l’étaient pas avant leur retraite ont justifié cette absence de pratique par un manque de temps lié à des contraintes familiales et/ou professionnelles. L’accroissement de temps libre lié à la retraite leur a permis de s’adonner plus facilement à la pratique d’une APS.

Quelles spécificités selon le lieu de résidence des seniors en Limousin ?

Caractéristiques Brive Guéret Limoges

Profil démographique

surreprésentation de personnes

célibataires

surreprésentation de personnes veuves

surreprésentation de personnes en

situation maritale

Hébergement Surreprésentation de personnes vivant en

maison

Surreprésentation de personnes vivant en

appartement

Taux de pratique

Sous représentativité du taux de pratique chez les hommes et

chez les femmes

Sur représentativité du taux de pratique chez

les hommes et chez les femmes

Activités pratiquées

Marche, Vélo et Natation

Peu de gym

Marche, Gymnastique et Jardinage/bricolage

Randonnée, Vélo, Gymnastique et

Tennis/Golf

Intensité 7,6 heures / semaine 7,3 heures / semaine 5,8 heures / semaine

Motivation Sous représentation de la motivation Bien être

surreprésentation de la motivation loisir et

Bien être

Typologie de la pratique

surreprésentation de la pratique en milieu

naturel

Surreprésentation de la pratique en habitation

Surreprésentation de la pratique dans un équipement public

Sous représentation de la pratique en

milieu naturel

Encadrement surreprésentation de

la pratique non encadrée

Satisfaction de l’offre

Surreprésentation de la non connaissance

de l’offre

Page 150: Sport et seniors

Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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Caractéristiques Brive Guéret Limoges

Données concernant le passé des personnes

Origine géographique avant la retraite

surreprésentation de personnes issues de

régions extérieures au Limousin et de milieu

plutôt urbain

surreprésentation de personnes issues du Limousin et de milieu

plutôt rural

surreprésentation de personnes issues d’un milieu urbain et plutôt situé hors du Limousin

Adhésion sportive passée

Surreprésentation du taux de licence,

d’adhésion à une association sportive et

de bénévolat

Motivation pour pratiquer

Surreprésentation de la compétition et du lien

social Sous représentation du

Bien être

2.1.3 Les spécificités des seniors non pratiquants sportifs

Profil des seniors non sportifs Lors de l’analyse détaillée du profil sociodémographique des seniors non pratiquants sportifs, deux caractères principaux apparaissent :

- Il y a une surreprésentation de seniors issus de la tranche d’âge 70-75 ans,

- Il y a une surreprésentation de personnes vivant seules (soit veuves ou célibataires).

Pourquoi ne pratiquent-ils pas ? Deux raisons majeures apparaissent pour expliquer l’absence de pratique chez les seniors qui ont répondu à notre enquête.

Comme au plan national, d’après les études réalisées en 2000 et 2003, l’état de santé est la première cause de non pratique chez les seniors. Cela représente plus d’un tiers des seniors interrogés (37%) dont la majorité (55%) sont des personnes de 70 à 75 ans. Il s’agit principalement (68%) d’anciens pratiquants sportifs qui sont vraiment limités désormais pour avoir une activité physique.

La seconde raison donnée par les seniors pour expliquer leur non pratique est le fait de ne pas aimer le sport ou d’avoir d’autres centres d’intérêts et concernent 30% des seniors que nous avons interrogés. Il s’agit principalement de seniors qui n’étaient déjà, avant leur retraite, pas des sportifs. En effet, 80% des seniors qui nous ont déclaré ne pas aimer le sport ne pratiquaient pas lors de leur vie active. Dès lors, l’augmentation de leur temps

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Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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disponible ou la recherche de bien-être ou d’entretien physique ne constituent pas des éléments qui peuvent les conduire à la pratique sportive.

Près de 17% des seniors évoquent des contraintes de temps ou de familles pour justifier leur absence de pratique. Ce qui peut apparaître paradoxal « d’être en retraite et de manquer de temps », s’explique en fait par une perception du sport et de l’activité de loisir assez ancienne. En effet, on remarque encore que chez certains seniors faire du sport ou du loisir apparaît comme une perte de temps.

Enfin, 11% des seniors interrogés déclarent ressentir une perte de plaisir à pratiquer une activité physique et sportive.

Quelles spécificités selon l’origine territoriale des seniors en Limousin ?

Caractéristiques Brive Guéret Limoges

Profil socio-démographique

Sous représentation d’hommes

Surreprésentation de personnes

célibataires et veuves

Hébergement

Surreprésentation de personnes vivant au sein d’hébergement

collectif et en appartement

Raisons de l’absence de pratique actuelle

Surreprésentation de personnes qui ne pratiquent pas en

raison de leur état de santé

Surreprésentation de personnes qui n’aiment

pas le sport

Surreprésentation de personnes qui ont

une perte de plaisir à pratiquer

Données concernant le passé des personnes

Origine géographique avant la retraite

Surreprésentation de

personnes issues d’un milieu rural

Ancien pratiquant sportif

Sous représentation de

pratiquants sportifs Surreprésentation de pratiquants sportifs

Raisons de l’absence de pratique passée

Surreprésentation de personnes qui

n’aiment pas le sport

Surreprésentation de personnes qui

déclarent avoir d’autres centres d’intérêts

Surreprésentation de personnes qui

ressentent une perte de plaisir de la

pratique sportive

Motivation pour pratiquer

Surreprésentation de personnes pratiquant pour le loisir/plaisir

Surreprésentation de personnes pratiquant

pour profiter de l’environnement

Surreprésentation de personnes pratiquant pour la compétition

Adhésion sportive passée

Surreprésentation de personnes ayant

adhéré à une salle privée

Sous représentation de personnes s’étant

investies comme bénévoles

Surreprésentation de personnes s’étant investies comme

bénévoles

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Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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2.2 Quelles évolutions pour les seniors de

demain

Au regard de l’analyse des résultats de l’enquête par questionnaire48 réalisée auprès de 257 personnes de 40 à 55 ans sur les territoires de Limoges, Brive et Guéret, nous pouvons tirer trois principaux enseignements concernant la pratique sportive future des seniors de demain en Limousin.

2.2.1 Le sport, au service d’une bonne santé De plus en plus le sport est désormais perçu par les Français comme étant bénéfique à la santé. Si la première raison de faire du sport est « le loisir ou le plaisir que cette activité procure », l’aspect « bien être & santé » apparait pour 1 actif sur 4 comme déterminant dans la pratique actuelle mais également à venir. Cette motivation est encore plus marquante chez les actifs qui, sédentaires actuellement, envisagent de s’adonner à une activité physique une fois retraités. En effet, pour eux la première justification de la pratique sportive est le bien être qu’elle procure ou son apport sur les conditions de santé.

A l’heure actuelle, la poursuite d’un mieux être par l’activité sportive n’en est qu’à ses débuts. Mais les mentalités évoluent et de plus en plus d’acteurs du réseau sanitaire et social agissent pour le développement d’actions et dispositifs dans lesquels l’activité physique et sportive est intégrée. Celle-ci est désormais reconnue pour améliorer la condition physique et la santé mentale ou encore pour préserver l’autonomie des personnes. Aussi au regard de la situation actuelle et prévisible des dépenses de santé et de leur financement, la pratique d’une activité physique devrait de plus en plus apparaître comme un outil complémentaire du dispositif de soins actuel. Dès lors, la dimension « sport santé » pourrait monter en puissance et développer une demande croissante de la part des seniors mais également de l’ensemble des publics.

2.2.2 Du changement dans les modalités de pratique sportive Les seniors d’aujourd’hui ont dans le cadre de leur vie active souvent pratiqué une seule et unique activité sportive, dans un cadre plutôt compétitif. Cela explique que dans l’enquête réalisée auprès de ce public l’aspect compétition continue de les animer : 11% du panel de seniors déclarent que la compétition est leur principale source de motivation pour pratiquer une APS contre seulement 2% des actifs interrogés. A l’inverse, les actifs ne se projettent désormais plus dans cette modalité de pratique. Lorsqu’on les interroge sur leur pratique future, la notion de sport loisir est prégnante. Cela peut être rapproché du développement de cette forme de pratique chez les pratiquants actuels. D’autre part, les actifs se situent davantage dans une démarche de diversification de leur pratique sportive, ils essaient différents sports au fur et à mesure de l’évolution de leurs envies, attentes et besoins.

48 Cf questionnaire en annexe 4

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Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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Comme certaines études l’ont déjà montré, les seniors et actifs pratiquent le même type d’activités, à savoir : la marche, le vélo et la gymnastique. C’est le trio de tête que l’on retrouve partout. Ces disciplines sont également celles déclarées par les actifs quand ils envisagent leur pratique de demain. De légères différences apparaissent entre actifs pratiquants et non pratiquants, les premiers sont plus nombreux à se projeter dans la pratique du vélo tandis que les seconds envisagent de se mettre à la marche.

Il apparaît difficile de se projeter dans 20 ans et d’envisager qu’elles seront réellement les sports pratiqués par les seniors en 2030. Beaucoup d’éléments peuvent changer d’ici là. Nous pensons toutefois que si ces sports sont les plus pratiqués aujourd’hui par les Français dans leur ensemble c’est avant tout parce qu’ils offrent une certaine liberté et simplicité dans l’accès à la pratique. Pour bien d’autres sports tel n’est pas le cas et cela nuit immanquablement à leur développement. Conscients de certaines de ses faiblesses, ce sera au mouvement sportif de relever ce défi et de savoir s’adapter aux mutations et évolutions des pratiquants en proposant une offre en adéquation avec les attentes exprimées.

2.2.3 Un décalage inévitable entre l’intention et la réalité Même en interrogeant des actifs aujourd’hui sur leur pratique sportive dans 10, 15 ou 20 ans, les déclarations faites relèvent nécessairement uniquement de l’intention. Cette enquête avait ainsi plus pour ambition de mettre en lumière certaines tendances que d’apporter des éléments purement quantitatifs.

Un décalage a été relevé entre la réalité de la pratique des seniors et l’intention des actifs.

- Les seniors sont plus nombreux à avoir déclaré pratiquer une APS lors de leur vie active (61% contre seulement 45% des actifs interrogés)

- Les actifs ont répondu que 74% d’entre eux pratiqueront une activité sportive lors de leur retraite alors que les seniors ne sont que 47% à pratiquer aujourd’hui.

Au regard des questions sur le passé sportif des seniors, les deux principales raisons de non pratique d’une APS sont les mêmes que celles invoquées actuellement par les actifs : le manque de temps et le fait de ne pas aimer le sport ou d’avoir d’autres centres d’intérêts.

Toutefois, le décalage entre pratiquants actifs et seniors en période de vie active s’explique en partie par un nombre plus important de personnes ayant déclaré ne pas pratiquer en raison de leur état de santé. En effet, aujourd’hui seulement 4% de seniors expliquent ne pas pratiquer à cause de problèmes physiques tandis que 17% des actifs craignent de ne pas pouvoir pratiquer pour cette raison.

D’autre part, il semblerait que les actifs n’aient pas les mêmes perceptions du contexte de la vie à la retraite.

En effet, pour les actifs le principal frein à la pratique serait une dégradation de leur état de santé (89%). Or, pour les seniors actuels, l’état de santé est un frein à la pratique pour seulement 1 personne sur 2.

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Partie 2 : Perspectives de développement A - PRINCIPALES TENDANCES LOURDES

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Par ailleurs, 15% des seniors considèrent qu’ils manquent de temps et 14% estiment être trop âgés.

Pour ce qui est des sports pratiqués, 10% des actifs estiment qu’ils feront du footing alors que moins de 5% des seniors pratiquent cette activité.

Enfin, le lien social apparaît comme une motivation pour la pratique d’une APS chez les seniors, alors que celle-ci est inexistante dans les déclarations des actifs.

Au final, il apparaît difficile d’estimer aujourd’hui le taux de pratique des futurs seniors car beaucoup trop d’éléments peuvent venir contrarier des déclarations d’intention. Cependant, on estime prévisible que les générations seniors à venir soient plus sensibles à la pratique d’activité physique ou sportive car le développement du sport en général depuis les années 1980 a directement touché cette population. Ils sont certainement plus imprégnés d’une culture sportive et de loisirs que les seniors d’aujourd’hui qui, pour beaucoup d’entre eux, considèrent l’activité physique comme une perte de temps ou l’ont vécu comme une contrainte inhérente à l’activité professionnelle (agriculteur par exemple). De plus, ces futures générations sont également plus tournées vers la culture du bien être mais également de l’entretien physique qui sont deux des trois principales motivations à la pratiques sportive. Compte tenu de ces différents éléments, il apparaît que davantage de seniors dans les années à venir pratiqueront régulièrement une activité sportive.

Toutefois, la situation des seniors est vouée à évoluer et à limiter cette première analyse. En effet, dans le cadre des réformes des retraites en cours et à venir, le recul de l’âge de la retraite de 5 à 10 ans d’ici 20 ans semble de plus en plus probable pour financer la prise en charge des pensions. Dès lors, l’état de forme physique des futurs seniors ne sera pas semblable à celle des seniors actuels, même si les conditions de vie s’améliorent d’années en années et contribuent à une amélioration du vieillissement et de l’espérance de vie. Enfin, d’après certains acteurs connaissant ce public, il apparait que les nouveaux seniors aient des exigences plus fortes en termes de services et de prises en charge dans le cadre de cette activité.

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3. Décalage entre l’offre et la demande Suite à la réalisation des diagnostics thématiques ainsi qu’à l’analyse des principales tendances lourdes, nous avons repéré qu’il existait certains décalages entre l’offre proposée et les attentes et besoins du public seniors. Dans les années à venir, ils risquent de s’accentuer.

Le mouvement sportif français est à l’heure actuelle le premier acteur de l’offre sportive en France. Les services qu’il propose, d’une manière générale, se caractérise par une offre de pratique principalement de loisir et compétitive. Cet état de fait est reconnu. Par conséquent, les personnes souhaitant pratiquer une APS effectuent bien souvent par elles-mêmes la démarche d’aller vers les associations sportives pour les disciplines qu’elles souhaitent pratiquer et choisissent celles qui correspondent le mieux à leur état d’esprit de pratique (loisir ou compétition). Jusqu’à très récemment, les associations sportives proposaient majoritairement des services sportifs sans faire d’étude préalable du marché et de la demande dans le but d’ajuster leur offre, mais la plupart du temps se contentaient de décliner l’organisation des services de leur fédération de rattachement.

D’après plusieurs études réalisées sur les comportements sportifs, les motivations qui poussent à faire du sport sont variées et diverses selon les pratiques exercées (le football, le yoga, le parachutisme…) et également selon les pratiquants (âge, sexe, lieu de résidence…). L’entretien physique, la compétition, le bien être, le loisir, la volonté de profiter de la nature, la recherche performance ou de convivialité…sont autant de motivations évoquées pour justifier la pratique d’un sport.

3.1 Problématique Sport Santé Bien être

Au regard des entretiens et des diagnostics réalisés, la demande de sport santé correspond à un public différent de celui qui s’adresse habituellement au mouvement sportif pour une pratique de loisir ou compétitive. Cela s’explique principalement par la motivation qui pousse la personne à aller vers l’activité physique ou sportive.

3.1.1 Deux types de demandes : active / passive - La demande exprimée : il s’agit d’un public ayant des problèmes de

santé ou qui en sort.

Ces personnes suivent une prescription médicale ou souhaitent, dans une démarche personnelle, démarrer la pratique d’une activité physique pour remédier à ces difficultés ou pour contribuer à améliorer les conditions du vieillissement. Ce sont principalement des personnes qui n’ont jamais pratiqué de sport. La pratique d’une APS s’apparente, dans ce cas, à un outil thérapeutique.

- la demande refoulée : il s’agit de personnes non initiées à la culture et à la pratique sportive et parfois même plus globalement de loisir.

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Ainsi, ces personnes n’ont jamais pratiqué une APS de leur vie, ne savent pas comment fonctionne l’organisation sportive ni à qui s’adresser. Par ailleurs, ce public a la caractéristique d’être souvent isolé socialement ou territorialement. Le sport est dans ce cas utilisé comme un vecteur de lien social.

Après avoir décrit le fonctionnement du mouvement sportif et le profil des personnes en demande de sport santé, on s’aperçoit naturellement du décalage entre l’offre et la demande. L’offre principale et traditionnelle de services sportifs des associations sportives n’est pas adaptée sur le fond (services proposés) comme sur la forme (communication) aux attentes et besoins de ce public.

3.1.2 Difficile sensibilisation au « sport-santé » par le mouvement sportif Alors que le mouvement sportif est reconnu pour son organisation et son savoir faire dans l’offre de services sportifs qu’il propose, on peut déplorer toutefois ses difficultés à adapter son offre à des profils différents de son public habituel. Ainsi, la démarche « sport santé » ne fait pas partie des modalités de pratique auxquelles il est le plus sensible traditionnellement. Alors que quelques fédérations sportives ont amorcé la définition de politiques sportives dans le domaine du sport santé, au niveau des territoires, les actions dans les clubs sont rares et relèvent avant tout d’initiatives locales et individuelles.

La seconde difficulté a trait à l’image des associations sportives et aux informations qu’elles diffusent. Les associations sportives communiquent très peu sur leurs activités. Or, dans la description des profils de pratiquants « sport santé », il a été identifié des personnes souvent non-initiées au fonctionnement et à l’organisation du sport. Dès lors, si ces personnes ne sont pas sollicitées, il est peu probable qu’elles viennent par elles-mêmes. La démarche est donc inverse à celle des habituels pratiquants de sport loisir qui engagent l’action de s’adresser aux associations.

Ainsi, exceptées certaines fédérations (EPGV, EPMM, Retraite sportive) déjà orientées depuis plusieurs années sur « sport santé » et/ou « public senior », le mouvement sportif et ses acteurs (clubs, bénévoles) ont des difficultés à intégrer ces personnes à leur organisation. D’autant plus que ces pratiquants nécessitent des créneaux adaptés, des séances encadrées par des éducateurs formés, des tarifs modestes car beaucoup d’entre eux ont des moyens limités et enfin une écoute et un regard compréhensifs parmi les adhérents des clubs.

Le sport est, en France, le fait du mouvement sportif depuis plus d’un siècle. C’est l’acteur incontournable par son organisation, son savoir faire, son encadrement et son maillage territorial. La commission européenne, par exemple, lui demande au-delà de la compétition, d’exercer pleinement de nouvelles fonctions au service de la société : santé publique, insertion, lien social, etc49.

C’est d’ailleurs au regard de ce désert relatif d’offre sport santé et de la nécessité d’agir auprès de ce public, que différents dispositifs ont émergé bien souvent au sein du réseau sanitaire et social mais également à l’initiative de collectivités ou d’autres organismes privés.

49 Cf. en particulier les fonctions sociales du sport définies dans le Livre Blanc Européen.

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3.1.3 De nombreuses initiatives ponctuelles du réseau sanitaire et social Les ATELIERS EQUILIBRE des Caisses Primaires d’Assurances Maladies sont l’une des premières actions menées dans ce domaine. Ensuite, l’intégration de l’activité physique au sein des axes de travail du Plan national « Bien vieillir » a permis de débloquer des financements et ainsi de multiplier la réalisation d’actions et dispositifs par des acteurs du réseau sanitaire et social notamment. Ce plan est donc à l’origine de plusieurs initiatives locales comme les ATELIERS CORPS &

MEMOIRE de la Mutualité française, le PROGRAMME PIED de la MSA…. Enfin, on retrouve des actions comme les PRINTEMPS SPORTIFS, AGE EN MOUVEMENT et d’autres encore.

Ces actions et dispositifs utilisent l’activité physique comme un outil au service de l’amélioration des conditions de vie des personnes et donc du vieillissement. En effet, ce n’est pas le bénéfice physique du sport qui est exclusivement recherché mais plutôt un apport de lien social aux personnes qui vivent seules, un travail de la mémoire par la pratique d’activités ludiques (répétition de mouvements et pas de danse…) ou encore une formation aux techniques qui vont contribuer au maintien de l’autonomie des personnes (prévention des chutes, apprendre à tomber et à se relever…).

La force de ces acteurs est de parvenir à mobiliser des seniors pour participer à ces activités. Par exemple, c’est grâce à leur réseau que les CPAM et les mutuelles réussissent à réunir des personnes isolées et sédentaires qui n’auraient sûrement pas fait la démarche de s’adresser à une association sportive. Ainsi, ce maillage capte à travers différents dispositifs les personnes en difficultés, physique ou morale, qui ne connaissent pas l’activité physique et sportive ou n’osent pas la pratiquer seules. Parallèlement, d’autres acteurs parviennent également par une communication efficace et bien ciblée à mobiliser des seniors pour ces activités.

3.1.4 Un besoin d’offre continue et durable Le principal inconvénient de ces actions est qu’elles sont, dans une large majorité, ponctuelles et ne s’inscrivent pas dans un objectif de continuité. En effet, il s’agit d’apporter aux participants quelque chose sur l’instant mais aussi et peut-être avant tout de les sensibiliser par l’action aux bienfaits de l’activité physique. Le pari est souvent réussi car beaucoup de participants émettent le désir à la fin du dispositif de poursuivre une activité. Toutefois, alors que les organisateurs de ces actions sollicitent presque tous des éducateurs du mouvement sportif pour encadrer ces séances, estimant qu’ils sont les plus à même d’assurer cette mission, le mouvement sportif peine par la suite à intégrer ces personnes en demande de pratique au sein de leur organisation, faute d’adaptation de l’offre à leurs réelles attentes et besoins.

Enfin, si la diversité des dispositifs proposés permet d’amener des seniors vers l’expression d’un besoin d’activité physique, un manque de coordination et de concertation des offreurs est à déplorer. Cela nuit à la mise en place d’une offre structurée et organisée et empêche la création de relais entre les programmes

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d’initiation et de sensibilisation et les offres permanentes - qui restent d’ailleurs souvent à mettre en place - dans le mouvement sportif.

Dans les années à venir…

La demande de sport santé risque de fortement évoluer dans les années à venir car jusqu’à présent elle concerne principalement des personnes non initiées aux APS.

Or, au regard de l’évolution des tendances lourdes sur la pratique sportive décrite plus haut, de plus en plus de personnes et des seniors particulièrement devraient pratiquer un sport dans cette démarche.

Même si actuellement certaines fédérations multisports proposent une offre locale adaptée à cette problématique, encore très peu de fédérations uni-sports ont pris la mesure du phénomène et sont en mesure de répondre à ces nouveaux besoins au niveau local.

3.2 Problématique Sport Loisir

Le loisir est défini comme le temps dégagé de toutes les autres contraintes. Pour les actifs, le temps de travail et la vie de famille imputent largement l’espace potentiellement consacré au loisir. En revanche, pour les seniors, en grande majorité retraités, hormis le temps consacré à la satisfaction des besoins vitaux et aux sollicitations de leur descendance, le loisir peut prendre une grande place. Les activités physiques et sportives se positionnent parmi les différentes pratiques susceptibles d’occuper ce temps libre.

3.2.1 Une demande hétérogène dans un cadre convivial Le public en demande d’une activité tournée vers le loisir est généralement assez en forme physiquement et actif dans sa démarche de pratique d’une APS. Il est bien évidemment difficile d’énoncer des généralités sur ce public qui connait de nombreuses facettes différentes, toutefois, quelques caractéristiques reviennent régulièrement sur leurs attentes et besoins. Les seniors dans le cadre de leur organisation de vie sont davantage à la recherche d’activités en journée. Ils préfèrent des séances organisées le matin ou l’après midi car pour plusieurs d’entre eux se déplacer en soirée constitue un frein à la pratique. Par ailleurs, étant souvent sollicités par leur famille, les seniors seront souvent plus assidus si les séances ne se déroulent pas le mercredi et le week-end. Les vacances scolaires sont pour certains des périodes réservées pour d’autres types d’activité. Leur consentement à payer pour une activité sportive est variable en fonction des situations mais s’avère globalement relativement réduit en raison de pensions souvent assez peu élevées. De nombreux acteurs nous ont fait part d’un accroissement de demandes d’étalement des cotisations sur l’ensemble de l’année. Cet aspect est plus marqué chez les non initiés, les personnes issues de territoires ruraux ainsi que chez les personnes socialement isolées.

La proposition de mixer des publics d’âges hétérogènes divise : il y a presque autant de pour que de contre ! Globalement les seniors ne souhaitent pas se voir

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isolés des autres pratiquants, ils considèrent que cette mixité leur apporte beaucoup socialement. Toutefois, nous avons parallèlement remarqué que la majorité des seniors n’ont pas les capacités physiques suffisantes pour suivre régulièrement l’intensité de séances intergénérationnelles.

Enfin, les seniors accordent autant d’importance à l’ambiance de la séance qu’à la pratique de l’activité. Dès lors, la recherche de convivialité est souvent décrite comme une priorité dans la continuité d’une activité. Deux paramètres apparaissent ainsi déterminants pour constituer une offre de pratique sportive de loisir pour les seniors : la modalité ludique de l’activité proposée et la convivialité qui en émane.

3.2.2 Quelle viabilité pour la multiplicité d’offres multiformes ? En ce qui concerne l’offre, elle apparaît relativement variée et assez bien représentée sur les territoires, sauf peut-être sur certains territoires ruraux. Le mouvement sportif en assure une partie importante. Plusieurs associations et clubs développent des activités basées en effet sur un esprit de loisir et de convivialité. Cependant, nous avons remarqué que cette offre est principalement « réservée » ou en véritable adéquation avec les besoins et attentes des pratiquants sportifs. Pour ceux qui sont plus à la recherche d’une activité dans le but de se distraire et qui n’ont pas vraiment eu l’occasion de côtoyer le mouvement sportif, l’intégration dans les clubs est plus difficile et correspond moins à leurs attentes. Ces seniors s’orientent alors plutôt vers d’autres types d’associations. Ils ciblent surtout celles qui proposent différents types activités (associations culturelles, de loisirs ou de retraités). Bien souvent, l’offre se créé dans ces structures en réponse à des demandes localement formulées. Il ne s’agit pas pour elles d’une volonté de venir concurrencer les associations sportives positionnées sur leur territoire. Leur offre apparaît dans la majorité des cas comme complémentaire à l’offre existante. Il s’agit d’une conséquence directe du décalage entre l’offre existante et la demande des seniors.

Enfin, petites sections, clubs ou associations se multiplient, notamment dans la gymnastique, dans une dynamique de proximité de services. Cependant, l’émiettement de l’offre que cela provoque a tendance à disperser les pratiquants, notamment au sein de territoires de faible densité de population, et à constituer des groupes de 10 à 15 personnes. La taille critique n’est alors pas atteinte et tend à affaiblir la capacité de ces sections à assurer la continuité de l’activité. L’encadrement ressort comme la principale charge des sections qui ne parviennent par à le couvrir par les cotisations. Toutefois, au regard du consentement à payer assez faible des seniors pour ces activités, les sections ne peuvent augmenter le prix des cotisations, seul un nombre de stagiaire minimum leur permet de rentrer dans leurs frais.

Dans les années à venir…

Le mouvement sportif devra relever le défi de s’adapter aux nouvelles attentes et besoins de la population en général et des seniors en particulier sous peine de connaître une baisse de licenciés importante.

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3.3 Problématique Sport et Socialisation

Alors que pour les problématiques sport santé et sport loisir, la dimension territoriale n’apparait pas très marquée, en revanche, pour « sport et rupture de l’isolement » le territoire et ses acteurs sont fortement impliqués dans les forces et faiblesses de cette problématique. Dès lors, certaines caractéristiques inhérentes au territoire ont également un impact sur l’état de l’offre et de la demande.

3.3.1 Défiance initiale de la demande vis-à-vis des APS Nous avons constaté qu’il existait relativement peu de demandes spontanées de la part des seniors en situation d’isolement social ou territorial.

Que ce soit en milieu rural ou en zone urbaine, le premier obstacle à surmonter pour envisager de s’adonner à une activité physique est la représentation que les individus s’en font. Par l’intermédiaire de la télévision qui accompagne la majeure partie de leur temps, ils perçoivent surtout la dimension compétitive et professionnelle du sport. D’autre part, pour des personnes vivant dans un certain isolement relationnel, le second obstacle se matérialise par les appréhensions à quitter le domicile par crainte des autres (aspect sécuritaire) mais également de soi-même (trouble de l’équilibre).

Il s’agit en outre de personnes aux yeux desquelles l’activité physique est une perte de temps ou représente une activité pénible associée à des contraintes (mode de déplacement imposé quelle que soit les conditions météorologiques) ou à une activité professionnelle passée (carrière dans le BTP, agriculteur, etc.). Souvent ils ne conçoivent pas de payer pour se dépenser physiquement.

Cependant, après avoir bénéficié d’actions de type Atelier Equilibre, atelier Corps & Mémoire ou encore Programme PIED, plusieurs de ces personnes émettent le souhait de poursuivre une activité du même type. Leur consentement à payer et à se déplacer pour cette activité reste toutefois peu élevé.

Certains de ces seniors, n’ayant jamais pratiqué une APS de façon régulière durant leur vie, ne possèdent pas les capacités physiques pour s’adapter et s’intégrer aux offres traditionnelles du mouvement sportif.

Les autres seniors qui souhaitent pratiquer une APS font généralement la démarche de trouver une offre qui leur convient du point de vue de l’horaire, de la proximité et du coût. Ce sont souvent des personnes assez peu exigeantes sur les services sportifs proposés.

3.3.2 Une offre qui impose soit de s’adapter, soit de se déplacer L’offre observée sur le territoire rural apparaît relativement mal adaptée au regard des spécificités du public décrit. Celle-ci est principalement assurée par le mouvement sportif mais également par d’autres types de structures positionnées sur le territoire et ayant un rôle de relais auprès de la population (foyer rural, associations multi activités, clubs d’ainés ruraux, …). Au regard des caractéristiques du territoire, notamment de la faible densité de population, les offres d’activités sportives sont majoritairement intergénérationnelles dans le but

Indicateur d’isolement relationnel Est obtenu en dénombrant les personnes n’ayant eu que 4 contacts ou moins d’ordre privé avec des personnes différentes, de visu ou par téléphone (hors ménage) au cours d’une semaine donnée. Deux groupes sociaux sont particulièrement touchés : les personnes âgées et les personnes socialement défavorisées. A l’isolement peut s’ajouter un sentiment de mal-être induisant alors des fragilités psychologiques et sociales. 1

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de rassembler le plus de personnes au sein des séances proposées. Il est difficile pour ces structures d’envisager un panel d’activités différentes et plus encore des séances à plusieurs moments de la semaine. Dès lors, ces offres s’adaptent aux souhaits et attentes du plus grand nombre. Les seniors étant la plupart du temps minoritaires, l’animateur ou l’éducateur sportif adapte son activité aux besoins des actifs et à leurs propres compétences.

En zone urbaine, les politiques ont été majoritairement orientées en faveur de la jeunesse. Néanmoins, certains centres sociaux entreprennent désormais de développer leur offre en direction des plus âgés. Leur relative invisibilité limite les possibilités d’actions ciblées. Finalement, les activités proposées sont investies soit par des individus entretenant des liens familiaux étroits (grands-parents proches de leur descendance), soit par des personnes qui s’inscrivent dans une pratique continue de l’exercice physique (marcheurs, gym d’entretien, etc.)

L’offre proposée sur l’unité urbaine de Guéret est plus variée et prend plus en considération les attentes des seniors dans le sens où, du fait d’une masse critique suffisante, des séances leur sont réservées et ce malgré une saturation des équipements sportifs. Hormis pour les personnes gravitant autour et dans l’unité urbaine de Guéret, cette offre apparaît relativement difficile d’accès pour les autres habitants du pays de Guéret. Par ailleurs, excepté deux ou trois structures dont l’AGEP 23, les acteurs de l’offre de services sportifs de ce territoire semblent ne pas avoir pris conscience de la place que représentent les seniors dans la démographie locale et n’ont pas encore amorcé d’adaptation de leur offre vers ce public. Cela s’explique principalement par une demande quasi inexistante de la part des seniors.

A Limoges, nous avons vu que l’offre d’activités physiques en direction des seniors était conséquente. Cependant, connaissant l’importance de la proximité domicile / lieu de pratique, il semble nécessaire d’accentuer désormais les initiatives implantées au cœur des quartiers de résidence des plus âgés.

Dans les années à venir…

Au fil des ans, les seniors, dotés d’une culture sportive plus développée, devraient a priori montrer plus d’intérêt pour la pratique d’une activité physique. Cela contribuerait à accroître la demande de pratique sportive.

Au regard de l’offre actuelle, de la saturation des équipements sportifs à Guéret et de l’inadaptation de certains équipements dans l’espace rural du pays, les acteurs de l’offre vont devoir se mobiliser pour répondre à ces nouveaux besoins. Ils auront également à répondre aux difficultés liées aux problèmes de taille critique. Envisager des solutions communes par le biais de mutualisation s’avèrera sûrement indispensable.

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4. Hétérogénéité des situations d’emploi et de formation

4.1 L’encadrement des pratiques sportives des seniors en Limousin

4.1.1 Le salariat : un des statuts d’encadrement En fonction des disciplines sportives et des types de structures, l’encadrement des activités physiques et sportives des seniors varie. Il n’induit pas systématiquement l’emploi d’un professionnel.

Des pratiques auto-organisées Il faut d’abord souligner le phénomène, répandu dans les autres catégories d’âge, de pratiques dites « sauvages » ou informelles. Au terme de l’étude de terrain réalisée, il apparaît qu’un certain nombre de personnes âgées de 60 ans et + s’adonnent entre elles à la pétanque, au golf ou au tennis ou individuellement à la marche à pied ou encore à la natation.

Les pratiquants – encadrants Ensuite, plusieurs disciplines sont encadrées par des pratiquants. Il s’agit alors la plupart du temps de bénévoles. Le plus grand nombre s’est investi dans une formation fédérale. En complément de leur pratique personnelle, ils organisent la pratique des autres membres du club et leur apportent des conseils à la fois techniques, nutritionnels, vestimentaires, etc. Cette situation se retrouve principalement en cyclotourisme, en randonnée pédestre. Les encadrants pratiquants assurent le repérage des circuits et assurent la sécurité du groupe lors de la séance. La fédération française de la retraite sportive a choisi de positionner son offre d’activité sous le credo « par les seniors, pour les seniors ». Ainsi, l’ensemble des pratiques proposées est encadré, à titre bénévole, par des pratiquants de plus de 55 ans ayant bénéficié d’une formation ad hoc.

Si la formation des encadrants bénévoles n’est, légalement, pas obligatoire, les incitations des fédérations sont très fortes. Cependant, quelles que soient la puissance des recommandations et la pertinence des enseignements proposés, l’investissement temporel et financier représente un frein majeur à l’acquisition de ces qualifications.

L’encadrement salarié L’encadrement sportif salarié des seniors est limité à un nombre réduit de situations. Quelques disciplines sont majoritairement couvertes par des professionnels, qu’ils soient qualifiés d’animateurs, de moniteurs ou de professeurs. Il s’agit des activités physiques d’entretien (« gym » et « aquagym », de la danse ainsi que des arts martiaux (tai-chi, judo, etc.). Sous forme de leçons, souvent payées au cours, le tennis, le golf ou encore l’équitation donnent également lieu à un encadrement salarié. Au-delà de l’approche disciplinaire, les offres dispensées par les collectivités territoriales font également intervenir des salariés, fréquemment fonctionnaires territoriaux. Enfin, les différents programmes

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dédiés aux seniors ou actions en direction des porteurs de pathologies sont couverts par des subventions qui permettent la rémunération des encadrants.

L’association Siel Bleu emploie ainsi un chargé de prévention à temps plein. Ce dernier intervient pour moitié auprès du public et remplit parallèlement des missions de développement. L’objectif de la structure est d’être retenue sur d’autres appels d’offre ou d’obtenir d’autres contrats de prestations pour créer un demi-poste supplémentaire et rayonner au-delà de la Creuse sur l’ensemble de la région.

4.1.2 Spécificités de l’encadrement sportif salarié des seniors

Les difficultés propres à l’emploi sportif L’emploi sportif possède un certain nombre de caractéristiques qui le distingue des autres types d’emplois. De nombreux travaux et en particulier le Contrat d’Etudes Prospectives de la Branche Sport ont mis en évidence les problèmes d’émiettement (1h / semaine / structure), de précarité (contrat couvrant quelques semaines ou, au plus, les dix mois la saison) et de pérennisation (difficulté pour les associations de financer durablement un emploi même à temps partiel). Lorsqu’on se préoccupe plus spécifiquement des emplois sportifs « senior », les mêmes difficultés se rencontrent d’autant plus que, pour les intervenants, cela ne représente qu’une partie de l’encadrement qu’ils assurent chaque semaine.

L’encadrement des seniors : une opportunité pour l’emploi sportif Néanmoins, les spécificités du public seniors peuvent représenter une opportunité de dépasser ces obstacles. En effet, la disponibilité en journée, du fait de la libération des contraintes professionnelles et de la plupart des contraintes familiales, ouvre de nouveaux créneaux de pratique et permet aux encadrants sportifs de compléter leur emploi du temps majoritairement chargé sur les périodes périscolaires et en soirées. La plupart témoigne en outre du plaisir procuré par la fréquentation de ce public qui accorde une grande importance au relationnel et à la convivialité. Subsistent, d’une part l’enjeu de polyvalence en termes de publics mais également d’activités et d’autre part celui de la mobilité pour assurer une offre de proximité. Ainsi, l’association Tai Chi Chuan Creuse et son équivalent en Corrèze parviennent à financer un emploi à temps plein en rayonnant sur quatre communes du département.

Les différents groupements d’employeurs - que ce soit Profession Sport ou les organisations départementales liés aux organes fédéraux déconcentrés (EPGV, UFOLEP principalement en Limousin) – favorisent ces mutualisations des besoins entre les structures qui accueillent du public jeune ou adulte et celles qui s’adressent aux retraités.

Quels financements de ces emplois ? La majorité des structures employeurs interrogées ne bénéficie pas d’emplois aidés. Cela s’explique souvent par le fait que leur recours au salariat est limité à quelques heures par semaine. La rémunération est alors principalement permise par les cotisations versées par les pratiquants. Ainsi, les dirigeants associatifs sont à même de calculer des seuils (en nombre de membres par séance) en deçà

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desquels il n’est pas possible de bénéficier d’un animateur professionnel (Cf. diagnostic Sport-Santé – seuil critique de salariat pour les associations EPGV).

Les collectivités territoriales du Limousin par le biais de subventions ainsi que l’Etat par le biais du CNDS participent au fonctionnement des associations sportives. Ces ressources sont en partie affectées au financement des emplois. La ville de Brive a ainsi pris le parti pour la répartition 2010 des subventions municipales de prendre en compte le nombre de licenciés seniors accueillis. Il a été politiquement décidé de valoriser la plus-value des associations qui fonctionnent plutôt que de poursuivre le fonctionnement d’une Ecole Municipale des Sports dédiée aux seniors. En effet, il s’avère que la formation des éducateurs municipaux n’est pas assez centrée sur ce public pour proposer une offre optimale.

4.2 Quelques éléments concernant la formation à l’encadrement des activités physiques des seniors

4.2.1 Les formations universitaires La filière STAPS propose des diplômes « Activités Physiques Adaptées » centrés sur les problématiques du vieillissement50. Ces formations ont l’intérêt de fournir aux étudiants des compétences plus opérationnelles quant à l’encadrement des personnes âgées. L’obtention du titre universitaire de licence STAPS incitait auparavant certains jeunes diplômés à s’engager en complément dans des formations fédérales spécialisées sur l’accueil du public senior pour acquérir des savoirs faire plus professionnalisés.

Aux yeux de Profession Sport, les formations universitaires présentent plusieurs inconvénients. Plus lourdes que les autres, elles sont difficiles à mettre en place dans le cadre de la formation continue. Sur le terrain, les diplômés en formation initiale connaissent des difficultés d’adaptation. Le décalage apparaît trop grand entre le niveau de diplôme (Bac+3) et les perspectives d’emplois (rémunération, pérennisation, etc).

4.2.2 Les formations Jeunesse & Sport Les BEESAPT (Brevets d’Etat d’Educateur Sportif Activités Pour Tous), remplacés par les BPJEPS (Brevets Professionnels de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport) APT51, constituent une bonne base pour l’intervention envers un public âgé dans une perspective de loisir. Les employeurs apprécient la polyvalence des Brevets d’Etat et des Brevets Professionnels. Le BEESAPT, et maintenant le BPJEPS APT, sont les formations privilégiées par les dirigeants de Profession Sport dont les préoccupations sont, en Limousin, principalement centrées sur l’encadrement du public senior (et, dans une moindre mesure, des scolaires).

50 Exemples : Rennes 2, Paris 11, etc. Cf. « Point sur Sports & Seniors » 51 Le titulaire du BPJEPS Activités Pour Tous est un éducateur sportif plurivalent qui exerce ses fonctions en autonomie au sein des diverses structures promouvant les A.P.S. (collectivités territoriales, associations, établissements d'A.P.S. divers ...) Ce diplôme de niveau IV permet à son titulaire d'encadrer, d'animer et de monter des actions d'animation au bénéfice d'un large éventail de public (enfants, adolescents, adultes, seniors, etc.). Source : CREPS

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Le BP est considéré comme une avancée majeure pour le secteur de l’animation, mais la place de la gérontologie dans les premiers contenus semble devoir être développée. Le GAG (Groupement des Animateurs en Gérontologie, reconnu par J&S) commence à travailler avec les organismes de formations sur les contenus pédagogiques du BP mais également du futur D.E. En effet, le niveau BP constitue le premier stade de la filière mais il est destiné à travailler avec des cadres DE pour assumer sur le terrain les contraintes liées à la coordination, la mise en œuvre des actions et l'évolution de concepts développés.

En Limousin, plusieurs structures proposent actuellement des formations au BPJEPS animation sociale. La sensibilisation à l’animation du public senior y figure.

En relais du CREPS, le SAF (Service Associé de Formation) propose, à Limoges, un travail en équipe interdisciplinaire dans la réussite des projets d’animation sociale. Le cœur de la formation est partiellement orienté vers les personnes âgées car l’architecture du BP ne permet pas de cibler un seul public (Cf. textes réglementaires). A Panazol, le Centre d’Action Communale (CAC) se penche sur la problématique des Centres Sociaux, cela concerne en partie le public âgé. D’ailleurs la seconde promotion intègre des animateurs en gérontologie. La formation est dispensée en partenariat avec les CEMEA (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active).

En 2006 et 2007 l'IESF et l'UFCV (Union Française des Centres de Vacances), qui souhaitaient également proposer la formation à ce diplôme, ont dû repousser à plusieurs reprises les sessions programmées faute de participants. Le principal frein viendrait du coût, 4 à 5 000 €, alors que les personnes susceptibles de suivre cette formation sont le plus souvent des personnes en emploi aidé à durée déterminée (CAE), statut incompatible avec une formation diplômante longue. Selon le Groupe des Animateurs en Gérontologie (GAG), la professionnalisation de l’animation est nécessaire pour mieux prendre en compte le bien être général des individus et s’adapter aux fragilités de ce public.

D’autre part, peu d'établissements ont le budget pour développer ou même maintenir le secteur de l'animation sociale. Les animateurs en gérontologie estiment que les Conseils Généraux et les DDASS, organismes de tutelle ne sont pas assez sensibles au rôle des animateurs en gérontologie. Selon eux, cela se traduit par une orientation des crédits vers le développement des soins au détriment de l’animation sociale. Les préconisations du rapport Hervy52 peuvent impacter le financement des postes d’animation. Si le nombre de postes d'animateurs titulaires augmente, il y a encore beaucoup de précarité dans le secteur et un niveau de formation encore relativement bas.

52 Rapport de la mission ''Vie sociale des personnes âgées'' rédigé par Bernard Hervy, remis au secrétaire d'Etat Hubert Falco en novembre 2003. Bernard Hervy est animateur-coordonnateur dans les hôpitaux gériatriques Broca et La Rochefoucault à Paris depuis 1984. Son rapport dresse un état des lieux de la situation nationale : recensement des études disponibles, entretiens avec 500 acteurs majeurs du secteur; enquête auprès des 10 000 établissements et services en charge des personnes âgées. Ce bilan a permis de décrire les évolutions en cours et de mettre en exergue les problèmes rencontrés d’une part ainsi que les progrès effectués d’autre part. Il souligne la nécessité de mettre en place une politique d'animation et de vie sociale pour les personnes âgées. Il établit 33 propositions précises touchant entre autres à l'amélioration des pratiques, au renforcement des moyens et à la qualification des intervenants (Plan ''Vieillissement et Solidarité'').

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4.2.3 Les formations fédérales

Modules & diplômes Plusieurs fédérations proposent des modules et ou des diplômes axés soit sur le public senior, soit spécifiques à un « produit » fédéral. Quelques exemples :

EPMM Formations spécifiques pour la prévention des chutes à destination des personnels sanitaire et social (kiné, aide soignante, aide à domicile…) et des éducateurs sportifs.

EPGV Formation spécifique aux ateliers GymEquilibre

FSCF Stages fédéraux « Rando-Senior » et « GymDétente Senior » adressés aux animateurs déjà diplômés. Intervenante : spécialiste du « public qui avance en âge ».

FFN En Champagne Ardenne, des stages de formation « Nager Forme Santé » permettant une sensibilisation aux différentes pathologies.

FFCT Chaque niveau de formation fédérale présente un module « adulte débutant » ciblé sur les seniors

FFG

Diplôme d’« Animateur fédéral des activités gymniques spécialiste public senior » qui vise l’encadrement de pratiquants loisirs de plus de 50 ans 30 heures de formation pour les diplômés de la formation « animateurs activités gymniques cardio-vasculaire et d’entretien »

FFRS

L’encadrement des activités se fait principalement par des bénévoles licenciés pour lesquels la fédération organise diverses sessions de formation visant à acquérir l’aptitude à adapter les activités physiques aux spécificités du public senior. Ces formations se composent d’un tronc commun, d’une initiation aux gestes des premiers secours et d’une partie disciplinaire spécifique (30 activités proposées)

Pour les employeurs, l’enjeu des affiliations autour des formations fédérales pose quelquefois problème. Selon les dispositions de la loi Bredin relatives au régime d’homologation des brevets fédéraux53, il est possible d’enseigner contre rémunération avec un diplôme fédéral à condition que ce soit dans une structure et face à des participants affiliés à cette même fédération. En Limousin, l’usage des diplômes EPGV impose à de nombreuses structures de s’affilier à la fédération de gymnastique volontaire. Les CQP devraient dépasser cette obligation. Cela permettrait une ouverture du marché de l’emploi. Leur mise en place n’est, à ce jour, pas encore effective (attente de publication au Journal Officiel).

53 Loi n°92-652 du 13 juillet 1992, dite « loi Bredin ». A eu pour objet d'accroître le rôle des fédérations en mettant fin au monopole des titulaires de diplômes d'Etat (principalement BEES) pour l'enseignement du sport à titre rémunéré. Cette évolution traduisait l'inadéquation du monopole des diplômes d'Etat à la réalité très diverse sur le terrain. Cette exigence s'avérait en effet surdimensionnée pour nombre de disciplines faiblement dangereuses ainsi que pour les emplois saisonniers liés au tourisme.

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Les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) Le certificat de qualification professionnelle est mis en place par une branche professionnelle pour répondre à ses besoins spécifiques. Ce certificat atteste de la maîtrise par un individu de compétences liées à une qualification identifiée par la branche considérée. L’élaboration d’un CQP relève d’une décision de la Commission Paritaire Nationale pour l’Emploi et la Formation (CPNEF) de la Branche54. Pour la branche Sport55, la CPNEF a été créée en 2000. Cinq ans plus tard, a eu lieu la signature de la CCNS (Convention Collective Nationale du Sport).

La Branche professionnelle Sport s’efforce de mettre en place des Certificats de Qualification Professionnelle depuis, l’accord sur leur mise en œuvre (6 mars 2003). Les porteurs de projets sont les fédérations sportives et les syndicats. Ces titres ouvrent droit à l’enseignement rémunéré à condition de « garantir la compétence de son titulaire en matière de sécurité des pratiquants et des tiers dans l’activité concernée »56. Ils imposent une formation initiale (le certificat d’aptitude) et une obligation de formation professionnelle continue (FCPC)

L’un d’entre eux a été porté par cinq fédérations affinitaires (FSGT, UFOLEP, FSCF, EPMM et FFEPGV) particulièrement actives dans l’accueil du public senior : le CQP d’Animateur de Loisir Sportif (ALS). Le 20 juin 2006, la CPNEF (Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation) des métiers du sport a voté la création de ce CQP. Sa validation par la Commission Paritaire Consultative (CPC) est advenue le 13 mars 2007. Il a vocation à remplacer les différentes formations fédérales telles que l’« animateur fédéral » pour la fédération EPMM Sports pour tous par exemple. Cette formation de 160 heures se décline en 3 options (activités gymniques d’entretien et d’expression / activités de randonnée de proximité et d’orientation, jeux sportifs et jeux d’opposition) pour tous publics, de la petite enfance aux seniors y compris les publics déficients ou convalescents.

Durant la période de mise en place des CQP, les dispositions de la loi Bredin, relatives au régime d’homologation des brevets fédéraux continuent de s’appliquer. Les titulaires de brevets fédéraux homologués conservent le droit d’exercer contre rémunération.

4.2.4 Des formations privées

Institut d’Economie Sociale et Familiale de Limoges (IESF)57 Certaines formations comprennent, dans la mention complémentaire « Carrières sanitaires et sociales », une sensibilisation à la pratique sportive des seniors.

Exemples : l’auxiliaire de vie sociale va les aider à se promener, etc. Le technicien des interventions sociales et familiales est également un travailleur social qui peut aider aux actes physiques de la vie quotidienne à domicile ou en établissements.

54 Source : Les cahiers de l’animateur – numéro 18 – Juillet 2006 - FFEPMM 55 15 000 adhérents et 60 000 salariés (Personnes physiques) (données 2006 56 Article L 363-1 du Code de l’Education repris par la loi du 1er août 2003 57 IESF : « une association au service des acteurs de l'intervention sociale ». L'institut propose une large gamme de formations qualifiantes et diplômantes dans le cadre d'un lycée privé d'enseignement professionnel et technique sous contrat d'association avec l'Etat et d'un centre de formation initiale, permanente et supérieure sous tutelle de l'Etat et de la Région (Source : IESF)

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Perspectives Formation & Conseil : ADAPT'GYM ALZHEIMER® * - Comment communiquer par le mouvement avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer Il s’agit d’une formation diplômante, expérimentée au sein de l’unité Alzheimer du CHU Dijon. Les publics ciblés sont les aides soignants, AMP, IDE et animateurs. La formation s’appuie sur des outils d’évaluation intitulés ADAPT’GYM ALZHEIMER®. Il s’agit d’un diagnostic basé sur des tests psycho moteurs. Ce préalable permet de construire la séance ADAPT’GYM ALZHEIMER®. La formation aborde ainsi des thématiques tels que les différents traitements médicaux, les activités support, l’organisation, l’arbre de causes, le schéma corporel, la marche et la fonction d’équilibration chez le sujet dément, les bases anatomiques de la mémoire, les facteurs influant la maladie d’Alzheimer, les troubles du comportement liés à la maladie, etc. Elle est proposée en intra établissement uniquement au travers d’un programme de 2 fois 2 jours. L’intervenante est la conceptrice de la méthode58. Elle a réalisé une expérimentation de 2 années au sein d’une unité Alzheimer du CHU de Dijon. Diplômée en gérontologie, elle est également enseignante en EPS spécialisée sur le public senior (équilibre, mémoire et perte d’autonomie.).

Formation à la prévention des chutes des personnes âgées et à l’utilisation de l’outil PERKICHUTE® PERKICHUTE est défini comme « un outil ludique d’éducation à la santé particulièrement centré sur la prévention des chutes des personnes âgées. Il se situe à la croisée d’un jeu de l’oie et d’un quiz ». La formation dure une journée. Elle s’adresse au personnel soignant, animateurs en institutions gériatriques, auxiliaires de vie, aidants, animateurs en clubs Seniors, etc. Trois objectifs principaux sont déterminés : Acquisition des connaissances fondamentales sur la chute, Sensibilisation à la problématique de la chute et à sa prévention à travers tous ses facteurs de risques, Optimisation de l'utilisation de l'outil PERKICHUTE : « Avant de tomber, j’apprends à me relever ».

L’intervenant est un kinésithérapeute, ergonome, intervenant à l’INRS (l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) et dans certaines Caisses Régionales d’Assurance Maladie pour les formations PRAP (Prévention des Risques liés à l'Activité Physique) pour le secteur santé.

Pôle formation SIEL Bleu Deux des formations permanentes de cette organisation française concernent plus spécifiquement le public le plus âgé. L’une se concentre sur la maladie d’Alzheimer et les démences apparentées en proposant de mieux appréhender ces maladies et d’étudier les bienfaits potentiels de l’activité physique pour les porteurs de ces pathologies. L’autre cible le maintien de l’autonomie et de la mobilité des seniors. Elle est axée sur la problématique de la prévention des chutes et du travail de l’équilibre.

Parallèlement, depuis 2006, l’organisation Siel Bleu déclare avoir entrepris une sensibilisation du secteur sportif à l’importance de la prévention santé par le biais de l’activité physique (Exemple : formation d'étudiants STAPS à la fonction d’animateur spécialisé public senior). Elle se préoccupe en outre de faire perdurer

58 Produit déposé INPI

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les effets des interventions des chargés de prévention sur le public senior. Entre deux cycles d’intervention, il importe que les capacités acquises soient maintenues. Pour cela des formations sont proposées au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), dans les Instituts Régionaux du Travail Social (IRTS), dans les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) ainsi que dans les maisons de retraite.

Kiné Ouest Prévention Cet organisme de formation de kinésithérapeutes dispense le programme Equilibr’Age. Depuis 1999, sept promotions ont été formées. Cela correspond à environ 80 participants qualifiés d’animateurs. Ces professionnels de santé bénéficient d’un enseignement de « Gym Santé Kiné ». Ils exercent alors ensuite soit dans le cadre libéral soit en tant que salariés.

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5. Table des matières « Tendances lourdes »

1. Données sociodémographiques ............................................. 134 1.1 Evolutions générales ............................................................................. 134

1.1.1 Vieillissement territorial différencié ................................................... 134 1.1.2 Vulnérabilité ........................................................................................ 135 1.1.3 Gouvernance territoriale ..................................................................... 136

1.2 Données territoriales ............................................................................ 137 1.2.1 Vieillissement et autres variables socio-économiques (2006) ........... 137 1.2.2 Vulnérabilité ........................................................................................ 139 1.2.3 Gouvernance territoriale ..................................................................... 139

2. Pratiques sportives ................................................................... 140

2.1 La pratique sportive des seniors d’aujourd’hui en Limousin ........ 140 2.1.1 Principales caractéristiques des personnes interrogées .................... 140 2.1.2 Les caractéristiques des seniors pratiquants sportifs ........................ 142 2.1.3 Les spécificités des seniors non pratiquants sportifs ........................ 146

2.2 Quelles évolutions pour les seniors de demain .............................. 148 2.2.1 Le sport, au service d’une bonne santé .............................................. 148 2.2.2 Du changement dans les modalités de pratique sportive .................. 148 2.2.3 Un décalage inévitable entre l’intention et la réalité ......................... 149

3. Décalage entre l’offre et la demande .................................... 151

3.1 Problématique Sport Santé Bien être ................................................ 151 3.1.1 Deux types de demandes : active / passive ....................................... 151 3.1.2 Difficile sensibilisation au « sport-santé » par le mouvement sportif 152 3.1.3 De nombreuses initiatives ponctuelles du réseau sanitaire et social 153 3.1.4 Un besoin d’offre continue et durable ................................................ 153

3.2 Problématique Sport Loisir .................................................................. 154 3.2.1 Une demande hétérogène dans un cadre convivial ............................ 154 3.2.2 Quelle viabilité pour la multiplicité d’offres multiformes ? ................ 155

3.3 Problématique Sport et Socialisation ............................................... 156 3.3.1 Défiance initiale de la demande vis-à-vis des APS ............................ 156 3.3.2 Une offre qui impose soit de s’adapter, soit de se déplacer .............. 156

4. Hétérogénéité des situations d’emploi et de formation ..... 158

4.1 L’encadrement des pratiques sportives des seniors en Limousin 158

4.1.1 Le salariat : un des statuts d’encadrement ........................................ 158 4.1.2 Spécificités de l’encadrement sportif salarié des seniors.................. 159

4.2 Quelques éléments concernant la formation à l’encadrement des activités physiques des seniors .................................................................. 160

4.2.1 Les formations universitaires ............................................................. 160 4.2.2 Les formations Jeunesse & Sport....................................................... 160 4.2.3 Les formations fédérales .................................................................... 162 4.2.4 Des formations privées ....................................................................... 163

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B. Préconisations

Notre état des lieux a fait un bilan exhaustif de l’existant et a montré les forces et les fai-blesses des diff érentes structures off rant des services sportifs aux seniors. Les éléments de prospective ont permis d’apprécier l’ampleur des enjeux à venir compte-tenu d’un certain nombre de mu-tations économiques, sociales et institution-nelles. Au fi nal, il apparaît une très grande com-plexité dans les relations entre les diff érentes parties prenantes : Etat, collectivités locales, assurances et mutuelles, professionnels de santé, caisses de retraite, structures d’héber-gement, mouvement sportif, associations diverses…Pour établir nos préconisations, nous avons essayé de répondre aux questions suivantes : - Qui fait quoi ? - A quel niveau territorial ? - Avec quels instruments ? - Avec quels types d’incitations ?

Nous avons classifi é les propositions de ré-ponses en trois grandes catégories : - Adaptation : comment répondre aux décalages constatés entre les off res exis-tantes et les demandes spécifi ques des se-niors ? - Accessibilité : comment améliorer l’accès des seniors aux pratiques sportives, quels que soient les motifs de leur non parti-cipation ? - Convivialité : comment promou-voir le caractère ludique et convivial de la pratique sportive et évacuer la seule perfor-mance physique ?

1. Adaptation..........................................1682. Accessibilité.........................................1763. Convivialité.........................................1834. Table des matières Préconisations...187

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Partie 2 : Perspectives de développement B - PRECONISATIONS

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1. Adaptation

1.1 Réforme des structures d’offre

1.1.1 Prendre en compte la culture sportive passée des seniors

Mettre à disposition des animateurs formés Les seniors ne sont pas « une espèce à part » par rapport aux autres types de public, toutefois, ils ont quand même certaines spécificités physiques et également psychologiques (attentes, motivations, besoins…). A l’heure actuelle, un des principaux freins au développement d’une offre adaptée dans les structures du mouvement sportif vient d’une méconnaissance des éducateurs sportifs dans la prise en charge du public senior. Les éducateurs sportifs titulaires d’un brevet d’état ou d’un brevet professionnel sont principalement formés pour enseigner techniquement une activité sportive et pour accompagner des équipes dans la compétition. Ces professionnels ne sont pas aujourd’hui, sauf quelques exceptions, formés à la connaissance et aux spécificités des différents publics qu’ils sont amenés à côtoyer dans l’exercice de leur mission ni à adapter la pratique de cette activité aux capacités de ces publics. Or, même si une fédération ou une association propose une offre adaptée alors qu’il n’existe pas les ressources humaines compétentes pour la mettre en œuvre cela fonctionnera difficilement. Avec les seniors le rapport humain est primordial.

Nous avons souligné à plusieurs reprises que l’animateur joue un rôle primordial dans l’adhésion et la fidélisation des seniors à une pratique sportive. Il y a donc une absolue nécessité à former les animateurs aux spécificités de la demande des seniors.

Créer des sections seniors au sein des clubs, des institutions… Cela peut apparaître paradoxal mais d’une manière générale les seniors ne veulent pas se retrouver isolés des autres catégories de population, ils se trouvent déjà suffisamment stigmatisés. Toutefois, dans la plupart des cas, lorsque des séances intergénérationnelles sont proposées, leur état de forme physique leur permet difficilement de suivre dans une continuité, sauf exceptions, le rythme trop soutenu de l’activité. De plus, plusieurs acteurs de terrain nous ont rapporté que certains seniors pouvaient avoir un comportement déraisonnable dans leur pratique sportive dans le sens où ils veulent se prouver qu’ils sont capables d’être à la hauteur et ce sans réellement mesurer les risques qu’ils prennent. Par ailleurs, le fait pour ces personnes de ne pas se sentir à la hauteur du rythme imposé par un groupe peut également être très démotivant et les contraindre à arrêter cette activité par manque de confiance.

Dès lors, la solution la plus adaptée à ce contexte semble être la constitution d’une section senior au sein d’un club. Ainsi, ceux-ci peuvent assister à des cours qui prennent en considération leurs capacités tout en étant parallèlement intégrés à la vie de la structure. Cette solution reste l’idéal mais dans certains cas de figure est difficilement réalisable au regard des tailles critiques non suffisantes de certains territoires. On retrouve donc la nécessité de mettre à disposition des clubs des animateurs correctement sensibilisés et formés pour encadrer des seniors.

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Par ailleurs, dans les structures où l’on doit mettre en place une section, les seniors apparaissent comme très volontaires pour organiser des activités extra-sportives regroupant et fédérant ainsi l’ensemble des adhérents.

Suivre le parcours sportif des seniors (continuité) Il s’agit d’être à l’écoute de l’état des connaissances sportives des pratiquants : sont-ils débutants ou confirmés dans l’activité mais également quel est leur vécu sportif global ? Plusieurs professionnels ont évoqué l’existence d’une mémoire du corps. Au quotidien, ils observent une proprioception plus aiguisée chez les ex-pratiquants que chez les débutants même lorsque l’arrêt de la pratique a été de longue durée.

Cette préconisation attire également l’attention sur l’importance d’offrir un large panel d’activités sportives aux pratiquants seniors. L’avancée en âge ne doit pas correspondre à une orientation systématique vers les activités dites douces ou d’entretien. Des clubs d’aînés ruraux ont ainsi entrepris, sous l’impulsion d’un professionnel de Profession Sport Creuse de proposer des séjours multisports sous forme de week-end. Des activités telles que le swin-golf, la marche d’orientation ou encore le tir à l’arc sont proposées. Dans la même dynamique, des enseignants d’EPS retraités militent pour une réflexion globale sur les moyens d’adapter les activités sportives de manière à pouvoir poursuivre la pratique de son sport de prédilection tout au long du vieillissement.

1.1.2 Prendre en compte le rythme de vie spécifique des seniors

Permettre des horaires flexibles et adaptés D’une manière générale, de très nombreux responsables d’associations ou des animateurs nous ont sensibilisés au fait que les seniors sont des personnes pour qui les habitudes comptent énormément et qui agissent comme des repères dans le cadre de leur organisation de vie quotidienne. Aussi, deux points sont régulièrement revenus au sujet des créneaux horaires de séances pour ce public. D’une part, les activités qui se déroulent en soirée sont généralement beaucoup moins suivies car dès lors qu’il fait nuit, de nombreux seniors ne veulent plus sortir de leur domicile. Problème de transport, de vue la nuit, la peur également sont autant de raisons évoquées pour ne pas participer. D’autre part, le mercredi est très souvent un jour réservé pour les seniors à leur descendance. En effet, beaucoup ont à cœur de s’occuper de leurs petits enfants et ne souhaitent pas avoir à choisir, entre famille et activité sportive.

Ainsi, au regard de leurs préoccupations, il est préférable, dans la mesure du possible pour les structures, de proposer des séances se déroulant le matin ou l’après midi et plutôt en semaine, excepté le mercredi.

Organiser la régularité de la pratique Comme il a été décrit précédemment les seniors organisent leur vie quotidienne autours d’habitudes. Aussi, beaucoup d’associations nous ont rapporté que ce public n’aimait pas les changements (lieu, horaire, animateur) et y réagissaient souvent assez mal.

Instaurer une régularité de la pratique est donc important. En effet, d’un point de vue physique, même si le bénéfice physique global retiré de la pratique d’une

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activité physique après 70 ans est très relatif, une pratique sportive qui ne serait pas organisée toutes les semaines perd déjà de son intérêt car les seniors perdent très rapidement le bénéfice de leur effort.

En revanche, le bénéfice social est lui très important. Ainsi il apparaît nécessaire de proposer une fréquence adaptée afin que les personnes se s’approprient vraiment l’activité. Cela leur donne l’occasion de sortir régulièrement de chez elles, de rencontrer d’autres personnes.

Enfin, la régularité tient également à l’encadrant. Compter sur la même personne, constitue un repère pour les seniors. A l’inverse, un animateur s’inquiète en cas d’absences prolongées. Enfin, les individus souffrant de troubles mémoriels, peuvent avoir besoin de se baser sur visages familiers.

1.1.3 Ouvrir l’espace public aux seniors

Aménager des espaces ouverts de pratique Dans le contexte actuel d’une saturation des équipements sportifs collectifs, l’offre de proximité peut également se penser dans l’espace public ouvert. Certaines collectivités font des efforts pour aménager l’espace public en vue de faciliter son appropriation par les usagers. Toutefois dans le cadre du loisir de proximité, il sera nécessaire de recomposer l’espace en fonction du vieillissement.

Au-delà des traditionnels parcours de santé qui ne sont pas complètement adaptés à la pratique sportive des seniors (abdominaux, tractions…), l’aménagement des espaces naturels est à repenser. La mise en œuvre de circuits thématiques (découverte de l’environnement, approche ludique) ou des agrès d’extérieurs adaptés aux seniors pourrait alors être une alternative à l’usage principale et limité des équipements couverts et répondre aux attentes d’une forte pratique informelle et non encadrée.

Proposer des animations avec des éducateurs formés Au regard d’une importante pratique informelle, les collectivités pourraient envisager de mettre à disposition des habitants, pour des périodes définies, des animateurs chargés de proposer au sein de l’espace public des animations sur la base d’activités physiques et sportives adaptées au public.

Entre 2000 et 2009 à Saint-Priest-sous-Aixe, un animateur de la fédération EPGV intervenait, dans le cadre d’un partenariat entre la municipalité et la Direction départementale Jeunesse et sports, sur certains créneaux horaires une fois par mois afin d’encadrer la pratique autour d’un parcours de santé. Ces séances ont réuni de nombreuses personnes et en dépit de l’essoufflement de cette activité, deux rendez-vous annuels ont perduré et réunissent chacun près de 100 personnes. L’absence d’obligation et d’engagement peut contribuer à favoriser la participation des personnes les plus réticentes à entrer dans des clubs et associations. C’est aussi l’occasion pour des associations sportives de proposer des produits d’appel en vue d’une sensibilisation des participants aux activités se déroulant dans les clubs.

Enfin, depuis déjà plusieurs années, certaines collectivités ont mis à la disposition du public des animateurs pour encadrer des séances régulières et ouvertes à tous d’activités de relaxation (tai chi) au sein de l’espace public, sous le modèle des

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chinois qui se réunissent dans les parcs le matin pour réaliser cette activité. Par ailleurs, d’autres collectivités proposent également des animations encadrées d’activités sur des agrès d’extérieurs, habituellement en libre service, et adaptés au public senior.

1.1.4 Prendre en compte les besoins et attentes des seniors

Mettre à disposition des animateurs compétents Toute organisation qui souhaite accueillir du public senior doit, en premier lieu se poser la question de l’encadrement. Au vu des témoignages recueillis, la relation établie entre l’éducateur ou l’animateur et les pratiquants est primordiale. Les spécificités des attentes des seniors font qu’un encadrant ayant fait ses preuves auprès d’autres types de public peut très bien ne pas convenir. La compétence d’un animateur sportif intervenant auprès des seniors se mesure à son aptitude à comprendre les fragilités de son public et adapter l’activité à ces vulnérabilités et réticences. Il s’agit moins de maîtriser la technique disciplinaire que de connaître parfaitement les spécificités du public concerné.

Offrir des activités adaptées Il faut vraiment distinguer les initiés à la pratique sportive des non initiés. Leur regard sur l’activité sportive n’est pas le même et leurs motivations vont souvent être différentes. Alors que la technicité, la performance, la dépense physique d’un sport vont attirer certains anciens pratiquants, les non initiés vont préférer la convivialité, le lien social ou le bien être que procurent la pratique. Pour les non initiés, plus l’activité est simple, plus elle a des chances d’attirer de personnes. En effet, les sports, d’apparence trop technique, peuvent facilement les rebuter. On le voit, les seniors débutants s’orientent plus facilement vers des activités basiques type marche, vélo et natation.

D’une manière générale, le mouvement sportif doit se saisir du phénomène du sport senior et développer des pratiques sportives de leurs disciplines adaptées (règles du jeu, mouvements, approche ludique…) à la pratique des personnes de plus de 60 ans. Sinon, ce sont toujours les mêmes sports que les gens feront dans 20 ans.

L’un des principaux freins à la pratique sportive chez les seniors est le montant demandé pour la pratique de l’activité. En effet, le consentement à payer est de manière générale peu élevé pour cette tranche de population, avec des distinctions entre anciens pratiquants et non initiés. Cependant, la mise en avant d’un encadrant professionnel, diplômé et qualifié, contribue à modifier cette réticence, l’important étant de fournir des éléments justifiant la valeur du service rendu.

Enfin, il existe de sérieuses difficultés pour les non initiés au sport à suivre les séances traditionnelles proposées par le mouvement sportif et où sont mélangés différents publics. Ces personnes ont besoin d’un groupe tremplin qui leur permette d’acquérir certaines bases pour ensuite intégrer un groupe plus dynamique. Cependant, des formules nouvelles d’organisation s’imposent pour les zones à faible densité de population où les structures ont déjà des difficultés à maintenir les séances hebdomadaires intergénérationnelles. Créer une séance spécifique senior semble utopique dans les conditions actuelles de fonctionnement des clubs. Des aides supplémentaires de la part des collectivités territoriales ou

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des modalités de mutualisation seront à envisager pour dépasser ces insuffisances de masse critique.

Adapter le système de licence Les seniors ne sont pas conditionnés par la même logique de pratique et d’intégration que les autres pratiquants sportifs. Souvent ce qu’ils aiment c’est de pouvoir faire différentes choses, prendre leur temps. La réussite de la fédération de retraite sportive en est un bel exemple, le fait de proposer par le biais d’une seule licence ou adhésion dans un club l’accès à plusieurs types d’activités permet d’attirer et de séduire de nombreuses personnes, initiées ou non.

Au regard des multiples entretiens réalisés, il semble que les fédérations devront de plus en plus adapter leur type d’adhésion en fonction des différents publics auxquels elles souhaitent s’adresser.

1.1.5 Dépasser les problèmes de masses critiques

Définir des territoires pertinents Etant donné que de plus en plus de clubs sportifs connaissent des difficultés, dans les zones rurales principalement, compte-tenu du faible nombre d’adhérents, il est nécessaire d’envisager des solutions. En effet, pour permettre de pérenniser la structure et/ou son activité sur les territoires, des aménagements de type mutualisation ou regroupement (fusion, entente…) vont devenir incontournables dans les prochaines années.

En dépit de freins naturels à opérer ce type de rapprochement (querelle de clocher, attachement à son club…) entre des associations sportives de communes différentes, parfois affiliées à des fédérations différentes, c’est la recherche de l’intérêt général qui doit primer. Ce type d’aménagement doit alors permettre de mieux organiser la pratique, en vue d’une meilleure adaptation des offres aux besoins et attentes des habitants, tout en préservant une logique de proximité. En effet, il est toujours préférable pour les habitants d’aller dans un regroupement de clubs situés à quelques kilomètres de leur lieu d’habitation plutôt que de voir l’activité disparaître totalement.

C’est tout l’enjeu de l’intercommunalité sportive qui est posé ici et qui devra être replacé dans le cadre de la future réforme des collectivités territoriales.

Inciter à la mutualisation Plusieurs initiatives ont été lancées pour favoriser la mutualisation des emplois au niveau départemental. Des associations telles que Profession Sport ou GVEmploi87 organisent la mise à disposition d’un personnel sportif diplômé. Elles assurent le recrutement et gèrent la paye. Les organisations sollicitant ce service versent une contribution proportionnelle au nombre d’heures d’encadrement assurées. Pour les éducateurs et animateurs, cela impose une certaine mobilité mais cela leur permet d’être rémunérés par un seul employeur et de rationnaliser leur planning d’interventions en tendant vers le temps complet.

Pour surmonter ces problèmes de déplacements, des groupements d’employeurs pourraient être constitués entre associations rayonnant sur des territoires identiques ou limitrophes.

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1.2 Réforme des équipements

1.2.1 Répondre à la demande A l’heure actuelle, très peu de structures sportives possèdent leurs propres installations et équipements pour mettre en œuvre la pratique sportive qu’ils proposent. Dès lors, toutes ces structures sont très dépendantes des mises à disposition d’équipements par les différentes collectivités. Or, beaucoup de communes sont en situation de saturation en ce qui concerne l’utilisation des équipements, ce qui limite de fait le développement de la pratique.

Plusieurs acteurs nous ont fait part de leur besoin d’obtenir de nouveaux créneaux horaires des municipalités pour créer de nouvelles séances en réponse à des besoins. Cependant, n’ayant pu obtenir satisfaction, la plupart ont dû soit augmenter la taille de certains de leurs groupes (60 à 70 personnes pour une heure de gymnastique) soit ont été obligés d’annuler des inscriptions.

Parallèlement, il existe une forte demande d’aquagym de la part des différents types de public. Cependant, les piscines, comme bien d’autres équipements sportifs, sont, la plupart du temps, saturées et ne permettent pas de développer cette pratique pourtant très demandée.

Le financement des équipements sportifs représente une part importante de ce qu’injectent les collectivités dans l’économie du sport. De nombreuses communes voient le nombre de demandes de mises à disposition de salles et équipements augmenter les poussant ainsi à réfléchir à l’investissement dans de nouveaux équipements. Là encore, la réponse devra être envisagée au niveau intercommunal.

1.2.2 Adapter les créneaux horaires Les plannings d’utilisation des équipements sont souvent déterminés en début d’année et difficilement modifiables par la suite compte tenu du taux de remplissage élevé des installations. Par ailleurs, les structures proposant des activités pour les seniors, principalement sur des créneaux de journées, sont directement en concurrence avec les créneaux utilisés par les scolaires.

Cependant, quelques modalités pourraient être envisagées afin d’améliorer cette situation :

- Donner plus de flexibilité à la gestion des mises à disposition ; en effet, certains équipements couverts sont réservés toute l’année afin de permettre en temps de pluie une solution de secours aux élèves et ne sont donc pas utilisés par temps clément ;

- Envisager de partager certains équipements entre seniors et scolaires ; ce serait ainsi l’occasion de faire se rencontrer ces deux populations ;

- Permettre l’utilisation des équipements sportifs municipaux pendant les périodes de vacances scolaires ; certaines associations sont demandeuses de pouvoir continuer leur activité durant ces périodes.

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1.2.3 Créer de nouveaux types d’équipements Dans les territoires ruraux, la construction d’équipements polyvalents pensés en fonction des pratiques sportives repérées sur les communes pourraient s’adapter aux différents besoins.

Pour les communes de plus grande taille, au regard de la situation de saturation des équipements, il semble indispensable de réfléchir à la mise en œuvre d’un schéma territorial des équipements sportifs élaboré sur une analyse des différentes pratiques sportives actuelles et à venir et de l’organisation des équipements et de leur fréquentation.

Dans tous les cas de figure, il semble nécessaire désormais indispensable de repenser l’organisation et l’utilisation des équipements sportifs en intégrant la notion de partage multi générationnel (scolaire et seniors) des espaces.

1.3 Evolution de la gestion des ressources humaines

1.3.1 Organiser des formations spécialisées Dans le domaine du sport, les formations à l’encadrement se sont historiquement constituées sur un champ disciplinaire et selon des modalités techniques. La réforme en cours entreprend de dépasser cette logique d’entraînement sportif, mais les formations diplômantes concernent l’animation tout public sans spécialisation particulière.

Dans le cas du public seniors, nombre de spécificités semblent cependant devoir être prises en compte. Sur le modèle des formations fédérales et / ou des diplômes universitaires, il semble nécessaire de proposer des options dédiées à l’acquisition d’une meilleure connaissance théorique et pratique des besoins et attentes des plus âgés et des moyens de les satisfaire.

1.3.2 Créer des équipes pluridisciplinaires Autour d’un public tel que celui des plus de soixante ans, de nombreuses professions gravitent. Correspondant à des corporations aux identités fortes, elles sont susceptibles d’entrer en concurrence ce qui ne sert pas nécessairement le bien être des populations concernées.

Il importe ainsi d’organiser la complémentarité des compétences en attribuant à chacun une place correspondant à son domaine d’action. Les professionnels de santé peuvent travailler en harmonie avec les spécialistes de l’animation et du sport à condition d’intégrer les différentes compétences au sein d’une équipe aux finalités et moyens d’actions clairement définis.

Il serait possible de s’inspirer des actions mises en œuvre au CHU de Limoges où les enfants en surcharge pondérale bénéficient de stage où kinésithérapeutes et animateurs sportifs travaillent de concert sur une même plateforme juxtaposant soins et plaisirs.

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De la même façon, pour appréhender plus globalement les problèmes des seniors, il pourrait être envisagé de recourir simultanément à des psychologues, sophrologues au-delà de la stricte dimension sportive.

1.3.3 Distinguer qualification et compétence « On peut être compétent sans avoir de qualification comme on peut avoir une qualification et ne pas être compétent ! »

Vis-à-vis d’un public particulièrement sensible à la dimension relationnelle, les qualités humaines (empathie, écoute, adaptabilité, patience, etc.) et l’expérience peuvent conférer une compétence particulièrement recherchée. Or, la logique de professionnalisation entraîne une sensibilité de plus en plus forte à la qualification des personnels quelquefois au détriment de la reconnaissance qui serait due à ceux qui font leur preuve sur le terrain.

Le CQP ALS (Certificat de Qualification Professionnelle Animation Loisir Sportif) et les formations fédérales présentent des atouts dévalorisés par les limites des prérogatives qui leur sont accordées. Les difficultés de procédure de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) devraient être surmontées pour mieux rendre compte des réelles aptitudes de ces personnels.

Il faut d’autre part signaler qu’à ce jour, légalement, il n’y a pas d’exigence de qualification spécifique pour encadrer le public senior.

1.3.4 Organiser de nouvelles formations : coordonnateurs de projets Il sera nécessaire de créer des postes de coordonnateurs de projets afin d’assurer une offre d’activités physiques correspondant aux attentes des seniors. Cela demande une capacité à penser globalement les projets sur des territoires pertinents. Des stratégies de mutualisation, de partenariat, de constitution et d’animation d’équipes seront à élaborer et ces nouvelles fonctions exigent des compétences qui devront être acquises dans des formations spécifiques.

Les formations de niveau 3, qu’elles soient universitaires ou jeunesse & sport devraient permettre d’acquérir des contenus nécessaires à ces missions complémentaires de l’animation. Etant donné la pénibilité de l’encadrement sportif, ces postes peuvent également être envisagés en reconversion pour des animateurs usés par le travail de terrain. Quoiqu’il en soit, pour des raisons de viabilité financière des structures mais également de pertinence de tels postes, il semble nécessaire d’envisager l’exercice de ces fonctions à un niveau géographique pertinent.

1.3.5 Améliorer l’employabilité actuelle des diplômés Trois types de diplômés se partagent le marché de l’encadrement sportif des seniors. Les diplômés fédéraux sont reconnus pour avoir une bonne approche pratique du public. Cependant les prérogatives de leur formation les empêchent d’exercer plus de dix heures par semaine. Les employeurs reprochent aux diplômés

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universitaires de niveau licence un manque d’opérationnalité au regard des connaissances théoriques acquises. Pour les titulaires d’un master, la structuration des différentes organisations ne permet pas encore l’embauche de personnel spécialisé au statut de cadre. Ceux qui possèdent des Brevets d’Etat ou désormais des Brevets Professionnels de la Jeunesse et des Sports sont plébiscités par les groupements d’employeurs pour leur polyvalence et l’importance des prérogatives accordées à leur diplôme. Concrètement, au moment de l’entrée dans la vie active, les étudiants sortant de ces formations initiales s’engagent souvent dans des brevets fédéraux spécialisés dans l’encadrement du public senior pour acquérir une expérience de terrain tutorée. Il semble ainsi que certaines passerelles doivent être aménagées entre ces trois filières pour répondre le mieux possible aux exigences des recruteurs.

2. Accessibilité

2.1 Gestion de l’information

2.1.1 Créer un observatoire régional des pratiques seniors Un tel instrument est indispensable pour pouvoir mettre en place une politique globale cohérente, ce qui nécessite la centralisation d’informations :

- D’un point de vue sectoriel : identification des compétences, recensement des qualifications existantes, évaluation des besoins, etc.

- D’un point de vue territorial : données locales, recensement des bonnes pratiques, etc.

Sur ces bases, il est possible d’établir des tableaux de bords à des fins d’aide à la décision mais également d’évaluation des programmes engagés.

2.1.2 Lancer des campagnes d’information Il apparaît finalement que peu d’acteurs prennent la mesure des enjeux liés au vieillissement et la pratique sportive des seniors, que ce soit au niveau des collectivités, du mouvement sportif ou des professionnels de santé. Aussi, il apparaît primordial de sensibiliser globalement ces acteurs à ces enjeux et problématiques.

Les communes de petites et moyennes tailles ont tendance à soutenir, par des incitations financières, les politiques de développement mises en place par le mouvement sportif concernant les jeunes et la compétition. En revanche, les villes de plus grande taille ont déjà commencé à réfléchir à ce sujet et proposent des dispositifs complémentaires à l’offre de services sportifs existante et en partenariat le mouvement sportif. Il apparaît donc nécessaire d’informer l’ensemble des municipalités des enjeux liés à la pratique sportive des seniors et de les sensibiliser aux actions qu’elles peuvent déployer en faveur de ce public.

Le mouvement sportif, représenté par les dirigeants de clubs, doit également être associé à cette démarche globale de sensibilisation car nous avons pu constater

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que bien souvent les bonnes pratiques recensées émergent plus régulièrement d’initiatives locales et individuelles que de politiques globales impulsées par les fédérations.

Le corps médical dans son ensemble doit être plus mobilisé pour inciter les seniors à pratiquer une activité sportive (voir plus bas le paragraphe sur la sensibilisation des médecins). Toutefois, les établissements accueillant des personnes âgées et leur personnel doivent également être impliqués. Dans le cadre de la préservation de l’autonomie, de nombreuses réponses peuvent être apportées dans le cadre d’une activité régulière encadrée par des professionnels.

2.1.3 Coordonner l’information au niveau intercommunal Il s’agirait de réaliser un recensement exhaustif des dispositifs, programmes et structures proposant des activités physiques et sportives pour les seniors. Le niveau territorial de l’intercommunalité semble le plus pertinent pour coordonner cette information.

Les objectifs d’une telle action sont doubles :

- Proposer une offre pertinente et cohérente au sein d’un même territoire ; Il s’agit d’éviter que des acteurs viennent se concurrencer inutilement en proposant par exemple des programmes identiques sur une même commune à quelques semaines d’intervalle alors qu’il n’a rien été proposé sur la commune voisine.

- Proposer une information organisée et de qualité ; Ainsi, les personnes pourraient avoir facilement accès à l’offre disponible et accessible sur leur territoire.

2.1.4 Créer une agence régionale de coordination des acteurs Au-delà d’une coordination des actions au sein d’un territoire, le Limousin doit pouvoir se doter d’un organe de réflexion et de partage de l’information liés aux enjeux et problématiques du sport et des seniors. Il s’agirait de regrouper au sein de cet organe, les personnes de divers univers professionnels qui sont amenées dans le cadre de cette problématique à échanger sur le sujet.

Compte-tenu de la nouvelle organisation des services de l’Etat au plan régional et des thématiques liées aux enjeux du sport chez les seniors, cet organe aurait vocation à dépendre de l’organe déconcentré du ministère en charge des sports. Aussi, un certain nombre d’acteurs peuvent d’ores et déjà être ciblés comme participants potentiels :

- Un représentant de la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale

- Le médecin conseil de la direction de la jeunesse et des sports

- Un représentant du service Médico-social de la direction de la cohésion sociale

- Un représentant de l’agence régionale de santé

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- Un représentant par département du service prévention de la Caisse primaire d’assurance maladie

- Le représentant du service prévention de la Caisse régionale d’assurance maladie

- Des représentants de Mutuelles

- Des représentants de Caisses de retraite

- Des représentants du mouvement sportif

- Un représentant de Profession sport

- Un représentant des établissements d’accueil et d’hébergement pour personnes âgées

- Un gériatre

- Un éducateur sportif spécialisé dans la pratique sportive des seniors

- Le directeur des sports de la Région

- Les directeurs des sports des trois départements

- Les directeurs des sports des chefs lieu de département

- Les élus intercommunaux chargés de la solidarité, de la santé, de l’action sociale ou des sports

2.1.5 Adapter la communication de l’offre vers les seniors Les seniors sont globalement assez mal informés des offres de services sportifs qui leur sont accessibles et notamment celles en provenance du mouvement sportif.

La particularité du public senior est qu’il ne formule pas vraiment de demandes sur le sujet. Ainsi, plusieurs collectivités par exemple nous ont affirmé de pas avoir de demandes en la matière. Au regard de notre diagnostic, il apparaît clairement qu’il ne faut pas attendre des demandes de la part des seniors, la plupart venant à la pratique à partir du moment où on va les chercher.

La distribution de documentations dans des lieux qu’ils ont l’habitude de fréquenter est une solution de promotion. La présence dans les manifestations qui mobilisent des seniors (Parcours du cœur, Bouger en famille…) et notamment celles qui ont un lien avec la santé reste l’un des meilleurs vecteurs de communication pour les structures d’offre. Comme il a été précisé à plusieurs reprises, les seniors ont besoin d’un contact humain et feront difficilement une première approche sans avoir auparavant été bien renseignés mais surtout rassurés sur le type d’activités proposées, l’encadrement… Enfin, la proposition de séances d’essais gratuits est également une très bonne solution pour les mettre en confiance sans qu’ils aient eu besoin de s’engager.

Au final, pour améliorer la communication, une réflexion serait nécessaire sur la pertinence de l’appellation seniors dans laquelle bon nombre d’individus rencontrés ne se retrouvent pas.

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2.2 Incitations financières

2.2.1 Etablir une nouvelle grille de critères pour l’éligibilité à subventions publiques Pour aider à la prise de conscience locale des associations sportives concernant la nécessité de s’investir dans le développement d’une offre auprès du public senior, les critères d’allocation de subventions sont un des moyens dont disposent les collectivités pour favoriser l’accessibilité des seniors à la pratique sportive offerte par le mouvement sportif.

Par exemple, la ville de Brive a pour projet d’indexer les subventions versées sur le nombre de pratiquants de plus de 60 ans au sein des adhérents de la structure. Ainsi, la ville souhaite inciter par cette méthode les associations à développer des actions en faveur du public senior.

Au-delà des incitations financières directes versées par les collectivités aux structures d’offre sportive, ces dernières peuvent également investir dans la mise en place de dispositifs (par exemple : école de sport, Printemps sportifs…). Ceux-ci visent dans un premier temps à initier les seniors à la pratique sportive dans le cadre de programmes courts et non renouvelables tout en orientant à la fin du dispositif les participants vers le mouvement sportif. Dans un second temps, ces programmes apparaissent comme un moyen de permettre aux associations sportives d’augmenter leur fréquentation en amenant des personnes non initiées à la pratique.

2.2.2 Adapter les contrats d’assurances Suivant la même logique, les cotisations auprès des complémentaires santé pourraient être indexées sur la qualité des efforts faits par l’individu pour s’entretenir physiquement. De nombreuses études scientifiques attestent que la pratique régulière et modérée d’une activité physique limite les risques de pathologies. Sur preuve de l’exercice effectif de ces activités, le forfait dû à la mutuelle pourrait alors être réduit.

2.2.3 Evaluer la désutilité sociale évitée De façon générale, l’attribution de subventions publiques s’effectue au vu de l’utilité sociale créée par les actions soutenues ou de la désutilité sociale évitée. Par rapport aux pratiques sportives des seniors, il est reconnu qu’en leur absence, de multiples déséconomies externes coûteraient cher à la société en mesures curatives diverses relevant des politiques sanitaires (dégradation de la santé physique et mentale) et des politiques sociales (dégradation du lien social).

Il serait donc nécessaire d’évaluer les externalités positives liées à la pratique sportive des seniors et les externalités négatives de façon à les intégrer dans un calcul coûts / avantages complet permettant une amélioration de l’aide à la décision publique. De telles études d’impact social sont encore trop rares en France, elles devraient pourtant être systématisées. L’une des raisons est

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certainement l’absence de données fiables, voilà pourquoi cette préconisation est à relier avec la proposition faite d’un observatoire des pratiques sportives seniors.

2.3 Incitations médicales

2.3.1 Sensibiliser les médecins (prescriptions) En dépit de différentes formes de sensibilisation des médecins durant leur cursus universitaire sur le fait que l’APS doit intervenir dans le thérapeutique et, par l’augmentation des publications sur les bienfaits de la pratique d’activité sportive sur la santé, les médecins sont d’une manière générale assez peu coopératifs dans ce domaine. Ils se méfient de la pratique sportive car ils se positionnent plus dans une logique de soins que dans une logique de prévention. Ils connaissent relativement mal les différents sports pouvant être pratiqués et la manière dont ils sont dispensés. Dès lors, quand ils sont amenés à se positionner pour fournir un certificat médical de non contre indication à la pratique sportive d’une activité ou discipline, ils agissent souvent par méfiance. Ce qui apparaît dommageable au regard du fait que les médecins traitants sont souvent très écoutés par les personnes âgées de façon générale.

Une solution serait de mettre en place des campagnes de sensibilisation et d’information sur les différents types d’activités sportives que les seniors sont en mesure de pratiquer. Pour donner confiance et rassurer les médecins, les structures d’offres et leurs éducateurs sportifs pourraient animer ces conférences afin de bien illustrer le déroulement et la prise en charge de ce public. Il serait également à souhaiter dans ce domaine davantage de programmes de recherche universitaire.

En Limousin, une expérimentation fait figure de bel exemple de coopération entre le milieu sportif et le milieu médical. En effet, dans le cadre d’une convention de partenariat et d’un protocole encadré avec des médecins spécialistes, un club de Limoges (APA 87) accueille dans ses cours de gymnastique des personnes souffrant de pathologies pulmonaires, cardiaques ou cancéreuses, dont plusieurs sont des seniors. Ainsi, il est proposé à ces patients, à la suite de leur affection et d’une réadaptation en milieu hospitalier, une pratique encadrée d’activité physique et sportive au sein d’une structure sportive. Pour encadrer ces personnes, une formation a été spécialement conçue pour cette nouvelle expérience. Elle est en partie assurée par des praticiens spécialistes. Ils savent ainsi à qui ils confient leurs malades et dans quelles conditions.

2.3.2 Adapter le certificat médical de non contre indication à la pratique sportive Le certificat médical de non contre indication à la pratique sportive est obligatoire. Au-delà de ce point de vue législatif, il peut constituer un outil pour l’encadrement du sport santé. Deux problèmes se posent alors : soit, du fait du respect du secret médical, des informations essentielles sur les aptitudes du pratiquant ne parviennent pas à la connaissance de l’animateur, soit, au contraire, des personnes

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à l’état de santé incompatible avec la pratique sportive obtiennent des certificats qui pourraient être qualifiés de complaisance.

Des réflexions sont en cours pour permettre un dialogue constructif entre le médecin et l’encadrant sportif. Sans trahir le secret médical, il faut trouver des moyens pour éclairer les animateurs. Plusieurs fédérations (EPGV, badminton, etc.) ou encore la manifestation municipale des Printemps Sportifs ont créé des formulaires spécifiques. Le ministère en charge des sports se penche également sur la question. Le principe d’un schéma corporel sur lequel pourraient être apposées des pastilles de couleurs en fonction de la localisation des problèmes et de leur gravité a aussi été imaginé. Une harmonisation nationale serait souhaitée.

2.4 Mise à disposition et adaptations d’équipements

2.4.1 Maîtriser son propre équipement Il est très important pour un club ou une association de pouvoir disposer d’une structure qu’elle peut ouvrir régulièrement aux seniors pour la pratique sportive mais aussi pour que les adhérents puissent s’y retrouver pour faire d’autres activités. En plus de favoriser la pratique cela joue un rôle fédérateur.

L’expérience récemment vécue par les ASPTT qui, du fait du désengagement de la Poste et de France Telecom, ont perdu le bénéfice de complexes multisports dédiés, confirme l’importance d’une unité de lieu pour la cohésion interne à un club omnisport.

Pour prendre un exemple positif, si l’’AGEP23 a pu atteindre un tel niveau de développement (900 adhérents), c’est en partie parce que l’association a pu s’investir dans ce qu’elle a intitulé « salle de tonification ». Cet espace municipal inutilisé a été aménagé par les bénévoles pour devenir le site central de l’association, accessible aux membres tous les jours de la semaine.

2.4.2 Adapter les équipements polyvalents En milieu rural, la plupart des activités sportives proposées aux seniors ont lieu dans des salles polyvalentes. La nature des revêtements des sols est un problème récurrent. Si le parquet est particulièrement adapté à la pratique de la danse, ses propriétés de glisse rendent difficile celle de la gymnastique. Le carrelage n’est pas non plus idéal pour les exercices de souplesse ou d’abdominaux. Aucun espace de stockage de matériel sportif n’est prévu. Enfin, l’absence de vestiaires n’offre pas toutes les commodités attendues.

Des solutions sont alors imaginées telles que l’apport du matériel par l’animateur. De simples aménagements faciliteraient l’adaptation de ces espaces : revêtement type linoléum à dérouler durant le temps de la séance, placards ou coffres à disposition des différentes associations, etc.

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2.5 Mobilité – transports

2.5.1 Accompagner physiquement les seniors Pour les plus sédentaires, le premier frein à la pratique est la réticence à sortir de chez soi. Se préparer et franchir la porte peut être facilité par l’accompagnement d’un tiers. Dans le cadre des services à la personne, des aides à la marche au sein du domicile et / ou à la promenade peuvent être apportées. Des actions comme celles assurées par les Petits Frères des Pauvres pourraient se voir décliner de l’accompagnement psychologique à l’accompagnement physique.

2.5.2 Favoriser le covoiturage Spontanément, il est courant que des pratiques de covoiturage se mettent en place. Certains outils très simples peuvent encourager leur propagation. Le premier est l’échange de coordonnées postales et téléphoniques. Un recensement des besoins et des offres potentiels peut susciter de nouvelles mises en relation. Pour aller plus loin, une réflexion commune sur un système de participation financière aux frais ou d’échanges de services (ex.couture vs.déplacement) peut permettre de surmonter les réticences des uns et des autres.

Une fois mis en place, le covoiturage a de nombreux effets positifs au-delà même de la question du transport et des économies de carburant : il crée une émulation collective, il prolonge le bénéfice des séances en terme de lien social, il favorise les relations intergénérationnelles.

2.5.3 Adapter les transports collectifs La ville de Limoges offre aux seniors la gratuité des services de transports en communs dans les créneaux horaires les moins usités par l’ensemble de la population. Cet avantage majeur n’est pas exploité à son maximum du fait d’un certain nombre d’obstacles : marchepied trop haut, arrêt desservi trop éloigné du domicile, méconnaissance des horaires, etc.

Il serait opportun de solliciter un panel de personnes âgées pour une consultation sur l’usage de ce service qui représente une solution aux difficultés de conduite automobile liées au vieillissement. De telles initiatives ont été lancées par le groupe cyclotouriste de l’ASPTT Limoges quant au réseau accessible aux cyclistes. Une mission similaire pourrait être confiée à un groupe de marcheurs …

2.5.4 Respecter le principe de proximité Pour installer durablement la pratique sportive, il importe de simplifier l’ensemble des conditions d’accès. Dans l’idéal, les offres de proximité sont ainsi à soutenir. Au-delà de l’aspect pratique, les résidents d’un même voisinage peuvent avoir plus de points communs et entretenir plus aisément des relations extra-sportives.

Dans le cadre de certaines activités telles que la randonnée ou le cyclotourisme, il serait même possible d’envisager des itinéraires intégrant les domiciles des

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différents participants. Dans le cas de la pratique en salle, soit le covoiturage est encouragé, soit un système similaire au pédibus peut voir le jour.

Un schéma régional des pratiques sportives seniors est à élaborer sur la base des données de l’observatoire.

3. Convivialité

3.1 Insertion des structures d’offre

3.1.1 Créer des clubs house insérés dans des structures existantes Encore plus que les autres populations de sportifs, les seniors envisagent leur pratique physique dans un tout plus global. L’activité est le prétexte d’une sortie pour laquelle est fréquemment consacrée la demi-journée dans son intégralité. Ainsi ils s’avèrent particulièrement utilisateurs des zones de convivialité existant autour des équipements sportifs. Dans les clubs de tennis ou encore dans ceux de golf, les courts ou parcours sont souvent adossés à des espaces extra-sportifs comprenant bien sûr les vestiaires mais offrant en outre un coin salon et / ou un service de restauration.

Cela permet aux seniors de bénéficier d’un endroit où passer du temps ensemble et également avec les autres membres du club. De tels espaces existent quelquefois dans les clubs omnisports. Ils contribuent à l’échange entre les membres d’une même association quand bien même ils ne peuvent / veulent pas pratiquer effectivement ensemble.

3.1.2 Créer des structures ouvertes sur une grande amplitude horaire Au-delà de la simple pratique sportive, les pratiquants sportifs les plus âgés sont à la recherche de lien social. Les organisations qui peuvent offrir à leurs membres une amplitude horaire large et étalée sur la majorité des jours de la semaine sont ainsi plébiscitées par les seniors qui s’y rendent quasi-quotidiennement. Elles deviennent des lieux de vie qui motivent un comportement moins casanier. Le boulodrome couvert de Brive représente une bonne illustration de ce phénomène. Ouvert tous les jours du matin au soir, il est géré par une association bénévole qui en assure l’entretien et l’animation. Leur travail favorise le regroupement des pratiquants et les rencontres autour de l’intérêt pour la pétanque. Si les plus âgés ne pratiquent pas tous les jours, avoir la possibilité de se rendre dans cet espace et de côtoyer d’autres pratiquants provoque une certaine émulation vis-à-vis de la pratique.

3.1.3 Eviter la stigmatisation Autour de la terminologie à employer, les débats sont nombreux. Retraités, anciens, personnes âgées, seniors : selon les individus, les sensibilités diffèrent.

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Partie 2 : Perspectives de développement B - PRECONISATIONS

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Quelle que soit l’appellation adoptée, la section accueillant les plus de 60 ans ne doit pas souffrir de stigmatisation. L’intégrer dans son environnement est un moyen de lutter contre ce risque mais également d’apporter nombre de solutions facilitant le fonctionnement général.

Les clubs multisports possédant une section seniors bénéficient souvent par ce biais d’un réservoir de bénévoles, volontaires, compétents et disponibles. Le Foyer Culturel Laïque de Feytiat a découvert ces avantages suite à la constitution de la section de Retraite Sportive. Ses membres proposent régulièrement leurs services dans l’organisation logistique et gastronomique des manifestations du club et, lorsqu’ils se déplacent en nombre pour venir assister à une rencontre sportive, ils constituent de fervents supporters des plus jeunes.

3.2 Animations globales

3.2.1 Favoriser les événements festifs hors sport L’activité physique et sportive ne peut suffire en elle-même à favoriser la création de lien entre les pratiquants. De leur propre initiative, des activités annexes sont d’ailleurs organisées telles que repas, soirées, sorties. Dans la même dynamique des groupes ainsi constitués montent même de véritables manifestations (ex. Brocante de la section EPGV de Montjovis).

Ces évènements festifs consolident les relations créées par la pratique commune de la même activité physique. Ils prolongent les bénéfices de la séance dans sa dimension psychologique, favorisent la mise en œuvre d’aménagement tels que le covoiturage et suscitent une émulation plus grande : aux bienfaits de la pratique sportive s’adjoint le plaisir de se retrouver.

3.2.2 Offrir des produits globaux Il semble que les seniors soient particulièrement intéressés par les offres incluant activités physiques et culturelles ou artistiques. La pratique sportive est mise au service d’un but plus global. La randonnée est appréhendée comme un mode d’exploration d’un territoire, le cyclotourisme est perçue comme une occasion de se pencher sur le patrimoine rural, l’apprentissage de la danse est motivée par la perspective d’un thé dansant, la gymnastique par le travail de la posture ou du maintien peut favoriser les aptitudes de chacun dans la chorale. Autour de la problématique de la santé, l’activité physique prend sa place dans un programme plus étoffé comprenant conférences de vulgarisation médicale et ateliers de sensibilisation à la diététique.

Ces produits globaux répondent aux attentes que plusieurs seniors confient à la pratique d’une activité physique. Au-delà du bienfait corporel, ponctuel, elle a sa place dans l’organisation générale de leur emploi du temps. Ils sont nombreux à être prêts à s’investir plus massivement dans des projets englobant plusieurs de leurs centres d’intérêt.

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Partie 2 : Perspectives de développement B -PRECONISATIONS

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3.3 Culture de convivialité

3.3.1 Evacuer la performance Le substantif « sport » a le défaut d’être associé à une image médiatique peu représentative de l’ensemble de la pratique. Ainsi, les initiatives proposant du judo aux seniors doivent lutter contre les réticences à débuter un sport olympique à soixante ans … En axant l’approche sur la dimension utilitaire d’une telle pratique (apprendre à chuter, apprendre à se relever), les éducateurs parviennent à dépasser les représentations accolées à une discipline reconnues comme compétitive.

Ce type de démarche doit être répandue pour permettre une diversification des disciplines proposées aux seniors au-delà des activités identifiées comme d’entretien ou douce. L’athlétisme ou les sports d’équipe ont à mener un travail d’adaptation du mode d’entrée dans l’activité pour pouvoir toucher les pratiquants les plus âgés.

3.3.2 Motiver à la pratique sur des bases de convivialité Pour surmonter les appréhensions et / ou les réticences à pratiquer, il importe de parvenir à focaliser l’attention des pratiquants sur des dérivatifs. La réalisation de mouvements contraignants physiquement et / ou nécessitant un dépassement de ses peurs peut être facilitée par l’utilisation de la musique (suivre un rythme, se concentrer sur les sons, etc.), par l’engagement dans une dimension ludique (plaisir du jeu, amusement) ou encore par l’accompagnement d’un partenaire.

Une ambiance de concurrence et / ou de défiance entre les pratiquants aura l’effet inverse. En freinant les initiatives, en accentuant la peur du ridicule, cela peut amener à de véritables blocages vis-à-vis de l’activité physique.

3.4 Insertion des bénévoles

3.4.1 Encourager l’engagement au service de l’intérêt général Les retraités les plus alertes possèdent à la fois une grande disponibilité et nombre de compétences pouvant être mises au service de la collectivité. En contrepartie, ils disposent souvent d’un pouvoir d’achat limité qui peut représenter un frein à la pratique physique, jugée comme moins prioritaire que la satisfaction des besoins dits primaires.

Partant de ce constat, certains dispositifs pourraient être mis en place dans le cadre associatif et / ou au niveau des pouvoirs publics. Le principe de base serait : « si je donne de mon temps à la collectivité, la collectivité me donne ».

Exemple : 1 trimestre d’accompagnement pédibus = 1 carte de 10 entrées dans les piscines municipales.

On retrouve ici tous les débats généraux qui ont pu avoir lieu autour du statut du bénévole et de l’évaluation de sa contribution sociale.

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3.4.2 Confier des responsabilités de gestion associative L’ancien président de la Fédération Française de Randonnée Pédestre (1994-2004) avait monté son équipe de dirigeants bénévoles en s’appuyant sur un recrutement de « bénévoles chargé de mission à profil ciblé ». Sa démarche part du constat que les retraités constituent dans les pays développés un vivier de compétences « dont nul responsable associatif ne saurait se priver ». Sa logique se résume à la formule « disponibilité+compétences = continuité ».

Il est certain qu’au fil de leur carrière professionnelle, nombre d’actuels retraités ont acquis des savoir-faire dans le domaine de la gestion qu’ils peuvent avoir plaisir à mettre au service d’associations dans un cadre plus détendu et moins contraignant.

3.4.3 Susciter l’investissement dans l’encadrement / l’accompagnement sportif Sur le modèle de la retraite sportive mais également dans le cadre d’initiatives intergénérationnelles, certains seniors peuvent également prendre plaisir à assurer des missions d’encadrement de leurs contemporains et / ou d’accompagnement de plus jeunes. Les clubs sportifs sont souvent à la recherche de marqueurs-chronométreurs ou encore d’accompagnateurs d’équipes (accueil, contrôle des présences, gestion des licences, etc.), autant de charges que les parents peinent à assurer du fait de leurs contraintes professionnelles et familiales. En binôme avec un éducateur sportif, un senior peut, dans ce cadre, avoir la possibilité de conserver son engagement dans sa discipline de prédilection même lorsque la pratique n’est plus compatible avec son état de santé.

3.4.4 Accompagner les initiatives d’amélioration du cadre de pratique Enfin, plusieurs dirigeants associatifs ont apporté le témoignage de la grande volonté des pratiquants seniors à s’investir dans l’entretien de leur site de pratique. La société de Tir Briviste bénéficie ainsi d’un stand de tir entièrement aménagé par ses membres. Chaque année, des sessions de réparations sont l’occasion de bricoler ensemble avant de partager un repas et de s’adonner à sa pratique favorite. Les comités départementaux de randonnée pédestre s’appuient également largement sur les ressources que représentent les retraités pour assurer le balisage des chemins de leur territoire.

Annexes à la pratique en tant que telles, ces diverses activités représentent à la fois des solutions aux problèmes quotidiens rencontrés par les organisations et des moyens de motiver et fidéliser les seniors.

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Partie 2 : Perspectives de développement B -PRECONISATIONS

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4. Table des matières Préconisations

1. Adaptation .................................................................................. 168 1.1 Réforme des structures d’offre ............................................................ 168

1.1.1 Prendre en compte la culture sportive passée des seniors ................ 168 1.1.2 Prendre en compte le rythme de vie spécifique des seniors .............. 169 1.1.3 Ouvrir l’espace public aux seniors ...................................................... 170 1.1.4 Prendre en compte les besoins et attentes des seniors ..................... 171 1.1.5 Dépasser les problèmes de masses critiques .................................... 172

1.2 Réforme des équipements .................................................................... 173 1.2.1 Répondre à la demande ...................................................................... 173 1.2.2 Adapter les créneaux horaires ............................................................ 173 1.2.3 Créer de nouveaux types d’équipements ............................................ 174

1.3 Evolution de la gestion des ressources humaines .......................... 174 1.3.1 Organiser des formations spécialisées ............................................... 174 1.3.2 Créer des équipes pluridisciplinaires .................................................. 174 1.3.3 Distinguer qualification et compétence .............................................. 175 1.3.4 Organiser de nouvelles formations : coordonnateurs de projets ........ 175 1.3.5 Améliorer l’employabilité actuelle des diplômés ............................... 175

2. Accessibilité .............................................................................. 176

2.1 Gestion de l’information ....................................................................... 176 2.1.1 Créer un observatoire régional des pratiques seniors ........................ 176 2.1.2 Lancer des campagnes d’information ................................................. 176 2.1.3 Coordonner l’information au niveau intercommunal .......................... 177 2.1.4 Créer une agence régionale de coordination des acteurs .................. 177 2.1.5 Adapter la communication de l’offre vers les seniors ........................ 178

2.2 Incitations financières .......................................................................... 179 2.2.1 Etablir une nouvelle grille de critères pour l’éligibilité à subventions publiques ..................................................................................................... 179 2.2.2 Adapter les contrats d’assurances ..................................................... 179 2.2.3 Evaluer la désutilité sociale évitée ..................................................... 179

2.3 Incitations médicales ............................................................................ 180 2.3.1 Sensibiliser les médecins (prescriptions) ........................................... 180 2.3.2 Adapter le certificat médical de non contre indication à la pratique sportive ........................................................................................................ 180

2.4 Mise à disposition et adaptations d’équipements .......................... 181 2.4.1 Maîtriser son propre équipement ....................................................... 181 2.4.2 Adapter les équipements polyvalents ................................................ 181

2.5 Mobilité – transports ............................................................................. 182 2.5.1 Accompagner physiquement les seniors ............................................ 182 2.5.2 Favoriser le covoiturage ...................................................................... 182 2.5.3 Adapter les transports collectifs......................................................... 182 2.5.4 Respecter le principe de proximité ..................................................... 182

3. Convivialité ................................................................................. 183

3.1 Insertion des structures d’offre ........................................................... 183 3.1.1 Créer des clubs house insérés dans des structures existantes .......... 183 3.1.2 Créer des structures ouvertes sur une grande amplitude horaire ...... 183 3.1.3 Eviter la stigmatisation ....................................................................... 183

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Partie 2 : Perspectives de développement B - PRECONISATIONS

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3.2 Animations globales .............................................................................. 184 3.2.1 Favoriser les événements festifs hors sport ....................................... 184 3.2.2 Offrir des produits globaux ................................................................. 184

3.3 Culture de convivialité .......................................................................... 185 3.3.1 Evacuer la performance ...................................................................... 185 3.3.2 Motiver à la pratique sur des bases de convivialité ........................... 185

3.4 Insertion des bénévoles ....................................................................... 185 3.4.1 Encourager l’engagement au service de l’intérêt général .................. 185 3.4.2 Confier des responsabilités de gestion associative ........................... 186 3.4.3 Susciter l’investissement dans l’encadrement / l’accompagnement sportif ........................................................................................................... 186 3.4.4 Accompagner les initiatives d’amélioration du cadre de pratique ..... 186

Page 193: Sport et seniors

Table des matières

Page 194: Sport et seniors

Observatoire du sport en territoires limousins ETUDE DE TERRITOIRES SUR LE SPORT ET LES SENIORS

PARTIE 1 : DIAGNOSTICS TERRITORIAUX

A- ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE « SPORT SANTE BIEN ETRE » .. 6

1. Au sein du réseau sanitaire et social ........................................ 7 1.1 Les Ateliers Equilibre proposés par les Caisses primaires d’assurance maladie .......................................................................................... 8 1.2 Investissement des kinésithérapeutes .................................................. 9 1.3 Quelques dispositifs proposés par les mutuelles ............................... 9

1.3.1 L’Atelier Corps et Mémoire proposé par la Mutualité française ............ 9 1.3.2 La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) et le programme PIED ................ 10

2. Au sein du mouvement sportif................................................... 12

2.1 Exemple de clubs omnisports limougeauds ....................................... 12 2.1.1 Le cyclotourisme pour lutter contre la sédentarité ............................... 12 2.1.2 Du tennis associé au stretching ........................................................... 13 2.1.3 Le public « Seniors » de l’ASPTT-Limoges ............................................ 14 2.1.4 Des activités péri-sportives, facteur de santé ...................................... 17

2.2 Action de l’EPGV en faveur de la santé des 60-75 ans ..................... 18 2.2.1 Description des services sportifs proposés aux seniors ....................... 18 2.2.2 Description des moyens ........................................................................ 20 2.2.3 Pour les plus vulnérables, quelques associations d’activité physique adaptée .......................................................................................................... 26 2.2.4 Description des seniors pratiquants EPGV en Haute-Vienne / à Limoges ....................................................................................................................... 27

2.3 Une amorce de politique sport-santé vers les seniors initiée par le comité régional de judo................................................................................... 29 2.4 Fédération Française pour l’Entraînement Physique dans le Monde Moderne-Sports pour tous .............................................................................. 30

3. Au sein de collectivités territoriales ....................................... 32

3.1 Les Printemps Sportifs : une initiative d’ampleur innovante et complémentaire ................................................................................................ 32

3.1.1 Les seniors choisissent une formule mais pas les activités ................. 32 3.1.2 Un bilan positif ...................................................................................... 33 3.1.3 Une passerelle vers le mouvement sportif ........................................... 34

3.2 Les Clubs Seniors : un fonctionnement rôdé ...................................... 34 3.3 Les équipements sportifs mis à disposition du plus grand nombre .. ..................................................................................................................... 35 3.4 Extra-territoire : une Instance de Coordination Gérontologique axée Sport-Santé .............................................................................................. 37

4. Au sein d’organisations privées ............................................... 38

4.1 Les établissements et résidences collectives accueillant des seniors ................................................................................................................. 38

4.1.1 Quelles activités physiques ? ............................................................... 38 4.1.2 Le public ................................................................................................ 40

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Observatoire du sport en territoires limousins ETUDE DE TERRITOIRES SUR LE SPORT ET LES SENIORS

4.2 Les salles de remise en forme ............................................................... 40 4.3 Divers organismes privés ....................................................................... 42

4.3.1 Les associations d’aide à domicile ....................................................... 42 4.3.2 Les caisses de retraites et de prévoyance ............................................ 42 4.3.3 Le programme Age en Mouvement porté par l’association pour la promotion de la gériatrie en Limousin ........................................................... 42 4.3.4 Le programme « La Tête et les jambes » proposé par l’Association Sport et Médecine 19 .................................................................................... 44 4.3.5 SIEL bleu : un acteur de prévention santé ? .......................................... 44

5. Synthèse de l’offre Sport Santé Bien être ............................... 46 6. Table des matière Sport Santé Bien être………………….49

B- ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE « SPORT LOISIR » ..................... 51

1. Au sein du mouvement sportif................................................... 52 1.1 Les sports d’adresse : performance, loisir & activité physique douce ..................................................................................................................... 52

1.1.1 La pétanque, au quotidien, entre amis ................................................. 52 1.1.2 Le tir sportif........................................................................................... 54 1.1.3 Tennis et golf - une pratique individuelle à son rythme ....................... 58 1.1.4 Tennis de table : un senior pour les seniors … ................................... 59

1.2 Les arts martiaux ....................................................................................... 60 1.2.1 Le Taï Chi Chuan & Qiqong : porte d’entrée à d’autres activités physiques et sportives ? ................................................................................ 60 1.2.2 Karaté & Judo : victimes de leurs images ? ......................................... 63

1.3 Les activités de détente, de souplesse et de renforcement musculaire ......................................................................................................... 64

1.3.1 En gymnastique : concurrences internes / externes ............................. 66 1.3.2 Les activités dansées ............................................................................ 68

1.4 Endurance & découverte touristique ...................................................... 69 1.4.1 Compétition au long cours .................................................................... 69 1.4.2 Cyclotourisme ou cyclisme ? ................................................................. 72 1.4.3 La randonnée ou la marche ? ................................................................ 76

1.5 L’offre multisports ...................................................................................... 78 1.5.1 UFOLEP : multisports inter-générations .................................................. 78 1.5.2 La retraite sportive, la convivialité avant tout ...................................... 79

2 Les autres offres de loisirs sportifs .......................................... 83

2.1 Les associations socioculturelles et de loisirs ................................. 83 2.1.1 Clubs et associations de retraités ........................................................ 83 2.1.2 Associations culturelles et de loisirs .................................................... 85 2.1.3 Accueil Ville de France ......................................................................... 87

2.2 Les salles de sport et de danse ............................................................. 88 2.2.1 Quelle place pour les seniors ? ............................................................. 88 2.2.2 Comment privilégier la convivialité ? .................................................... 89

2.3 Au sein de collectivités territoriales ................................................... 90 2.3.1 Les Instances de Coordination Gérontologiques (CCAS-CLIC) .............. 90

Page 196: Sport et seniors

Observatoire du sport en territoires limousins ETUDE DE TERRITOIRES SUR LE SPORT ET LES SENIORS

2.3.2 Les initiatives municipales ................................................................... 91 3. Synthèse de l’offre Sport Loisir ................................................... 95

4. Table des matières Sport Loisir .............................................. 97

C- ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE « SPORT ET SOCIABILITE » .... 99

1. L’unité urbaine de Guéret : une offre plus diversifiée que la demande ............................................................................................ 102

1.1 Une offre multi-formes .......................................................................... 102 1.1.1 Une diversité d’APS à moindre coût ................................................... 102 1.1.2 Panel des équipements disponibles ................................................... 103 1.1.3 Amplitude des créneaux horaires accessibles ................................... 104 1.1.4 « Une initiative à suivre : RondiSport » ............................................... 105

1.2 Une demande limitée et concentrée .................................................. 106 1.2.1 Une prédilection pour les activités d’entretien .................................. 106 1.2.2 Des habitudes fermement ancrées ..................................................... 108 1.2.3 Ni après la tombée de la nuit, ni pendant les heures de repas .......... 108

2. L’espace rural du Pays de Guéret ........................................... 110

2.1 Caractéristiques de l’espace rural du Pays de Guéret .................. 110 2.1.1 Des déséquilibres démographiques qui pénalisent les communes rurales .......................................................................................................... 110 2.1.2 Une offre de services et d’équipement de proximité réduite ............. 112 2.1.3 Une offre limitée par un accès restreint aux équipements ................ 113

2.2 Une prédominance des activités d’entretien et de relaxation ..... 114 2.2.1 Quel positionnement des fédérations sportives sur les activités d’entretien ? ................................................................................................. 114 2.2.2 La dynamique apportée par les programmes de prévention .............. 117 2.2.3 Quelles suites à ces programmes ? .................................................... 119

2.3 Des offres différenciées selon les communes ................................. 121 2.3.1 Au sein de l’espace rural .................................................................... 121 2.3.2 A proximité de l’unité urbaine de Guéret ........................................... 121

2.4 Une amorce d’offres à domicile .......................................................... 122 3. Analyse territoriale spécifique : la ZUS de l’Aurence ........ 123

3.1 Des équipements non dédiés au public le plus proche ................. 123 3.2 Des politiques et actions mises en œuvre en priorité par l’entrée «enfance» / «jeunesse» ................................................................................. 124 3.3 Ce qui fonctionne ................................................................................... 124

3.3.1 L’ALVAL : Gym adaptée prévention santé / Randonnée-convivialité . 124 4. Synthèse de l’offre Sport et Sociabilité ................................ 129

5. Table des matières Sport et Sociabilité ............................... 131

Page 197: Sport et seniors

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PARTIE 2 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

A- PRINCIPALES TENDANCES LOURDES ................................... 133

1. Données sociodémographiques ............................................. 134 1.1 Evolutions générales ............................................................................. 134

1.1.1 Vieillissement territorial différencié ................................................... 134 1.1.2 Vulnérabilité ........................................................................................ 135 1.1.3 Gouvernance territoriale ..................................................................... 136

1.2 Données territoriales ............................................................................ 137 1.2.1 Vieillissement et autres variables socio-économiques (2006) ........... 137 1.2.2 Vulnérabilité ........................................................................................ 139 1.2.3 Gouvernance territoriale ..................................................................... 139

2. Pratiques sportives ................................................................... 140

2.1 La pratique sportive des seniors d’aujourd’hui en Limousin ........ 140 2.1.1 Principales caractéristiques des personnes interrogées .................... 140 2.1.2 Les caractéristiques des seniors pratiquants sportifs ........................ 142 2.1.3 Les spécificités des seniors non pratiquants sportifs ........................ 146

2.2 Quelles évolutions pour les seniors de demain .............................. 148 2.2.1 Le sport, au service d’une bonne santé .............................................. 148 2.2.2 Du changement dans les modalités de pratique sportive .................. 148 2.2.3 Un décalage inévitable entre l’intention et la réalité ......................... 149

3. Décalage entre l’offre et la demande .................................... 151

3.1 Problématique Sport Santé Bien être ................................................ 151 3.1.1 Deux types de demandes : active / passive ....................................... 151 3.1.2 Difficile sensibilisation au « sport-santé » par le mouvement sportif 152 3.1.3 De nombreuses initiatives ponctuelles du réseau sanitaire et social 153 3.1.4 Un besoin d’offre continue et durable ................................................ 153

3.2 Problématique Sport Loisir .................................................................. 154 3.2.1 Une demande hétérogène dans un cadre convivial ............................ 154 3.2.2 Quelle viabilité pour la multiplicité d’offres multiformes ? ................ 155

3.3 Problématique Sport et Socialisation ............................................... 156 3.3.1 Défiance initiale de la demande vis-à-vis des APS ............................ 156 3.3.2 Une offre qui impose soit de s’adapter, soit de se déplacer .............. 156

4. Hétérogénéité des situations d’emploi et de formation ..... 158

4.1 L’encadrement des pratiques sportives des seniors en Limousin ..... ................................................................................................................... 158

4.1.1 Le salariat : un des statuts d’encadrement ........................................ 158 4.1.2 Spécificités de l’encadrement sportif salarié des seniors.................. 159

4.2 Quelques éléments concernant la formation à l’encadrement des activités physiques des seniors .................................................................. 160

4.2.1 Les formations universitaires ............................................................. 160 4.2.2 Les formations Jeunesse & Sport....................................................... 160 4.2.3 Les formations fédérales .................................................................... 162 4.2.4 Des formations privées ....................................................................... 163

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5. Table des matières « Tendances lourdes » .......................... 166

B- PRECONISATIONS ..................................................................... 167

1. Adaptation .................................................................................. 168 1.1 Réforme des structures d’offre ............................................................ 168

1.1.1 Prendre en compte la culture sportive passée des seniors ................ 168 1.1.2 Prendre en compte le rythme de vie spécifique des seniors .............. 169 1.1.3 Ouvrir l’espace public aux seniors ...................................................... 170 1.1.4 Prendre en compte les besoins et attentes des seniors ..................... 171 1.1.5 Dépasser les problèmes de masses critiques .................................... 172

1.2 Réforme des équipements .................................................................... 173 1.2.1 Répondre à la demande ...................................................................... 173 1.2.2 Adapter les créneaux horaires ............................................................ 173 1.2.3 Créer de nouveaux types d’équipements ............................................ 174

1.3 Evolution de la gestion des ressources humaines .......................... 174 1.3.1 Organiser des formations spécialisées ............................................... 174 1.3.2 Créer des équipes pluridisciplinaires .................................................. 174 1.3.3 Distinguer qualification et compétence .............................................. 175 1.3.4 Organiser de nouvelles formations : coordonnateurs de projets ........ 175 1.3.5 Améliorer l’employabilité actuelle des diplômés ............................... 175

2. Accessibilité .............................................................................. 176

2.1 Gestion de l’information ....................................................................... 176 2.1.1 Créer un observatoire régional des pratiques seniors ........................ 176 2.1.2 Lancer des campagnes d’information ................................................. 176 2.1.3 Coordonner l’information au niveau intercommunal .......................... 177 2.1.4 Créer une agence régionale de coordination des acteurs .................. 177 2.1.5 Adapter la communication de l’offre vers les seniors ........................ 178

2.2 Incitations financières .......................................................................... 179 2.2.1 Etablir une nouvelle grille de critères pour l’éligibilité à subventions publiques ..................................................................................................... 179 2.2.2 Adapter les contrats d’assurances ..................................................... 179 2.2.3 Evaluer la désutilité sociale évitée ..................................................... 179

2.3 Incitations médicales ............................................................................ 180 2.3.1 Sensibiliser les médecins (prescriptions) ........................................... 180 2.3.2 Adapter le certificat médical de non contre indication à la pratique sportive ........................................................................................................ 180

2.4 Mise à disposition et adaptations d’équipements .......................... 181 2.4.1 Maîtriser son propre équipement ....................................................... 181 2.4.2 Adapter les équipements polyvalents ................................................ 181

2.5 Mobilité – transports ............................................................................. 182 2.5.1 Accompagner physiquement les seniors ............................................ 182 2.5.2 Favoriser le covoiturage ...................................................................... 182 2.5.3 Adapter les transports collectifs......................................................... 182 2.5.4 Respecter le principe de proximité ..................................................... 182

Page 199: Sport et seniors

Observatoire du sport en territoires limousins ETUDE DE TERRITOIRES SUR LE SPORT ET LES SENIORS

3. Convivialité ................................................................................. 183 3.1 Insertion des structures d’offre ........................................................... 183

3.1.1 Créer des clubs house insérés dans des structures existantes .......... 183 3.1.2 Créer des structures ouvertes sur une grande amplitude horaire ...... 183 3.1.3 Eviter la stigmatisation ....................................................................... 183

3.2 Animations globales .............................................................................. 184 3.2.1 Favoriser les événements festifs hors sport ....................................... 184 3.2.2 Offrir des produits globaux ................................................................. 184

3.3 Culture de convivialité .......................................................................... 185 3.3.1 Evacuer la performance ...................................................................... 185 3.3.2 Motiver à la pratique sur des bases de convivialité ........................... 185

3.4 Insertion des bénévoles ....................................................................... 185 3.4.1 Encourager l’engagement au service de l’intérêt général .................. 185 3.4.2 Confier des responsabilités de gestion associative ........................... 186 3.4.3 Susciter l’investissement dans l’encadrement / l’accompagnement sportif ........................................................................................................... 186 3.4.4 Accompagner les initiatives d’amélioration du cadre de pratique ..... 186

4. Table des matières « Préconisations » ................................. 187

Page 200: Sport et seniors

Annexes

Annexe 1 Liste des personnes ressources interrogées

Annexe 2 Dossier de presse des Printemps sportifs de la Ville de Limoges en 2009

Annexe 3 Questionnaire utilisé pour l’enquête réalisée auprès des seniors

Annexe 4 Questionnaire utilisé pour l’enquête réalisée auprès des actifs

Page 201: Sport et seniors

Annexe 1 LISTE PERSONNES RESSOURCES INTERROGEES

Annexe 1

Liste personnes ressources interrogées

Site géographique Thématiques Structures et contacts

National

Sport & Senior Caisse nationale de l’assurance vieillesse

Sport & Senior Retraite sportive - Marie-Claude SERVAES (DTN)

Sport & Senior Familles Rurales - Mr HARTEREAU

Sport & Senior CCMSA - Dr VAN BOCKSTAEL

Sport & Senior CNSA - Mme KIEFFER

Sport & Senior Kiné Ouest Prévention - Mr Christian MIGNEN

Sport & Senior Fédération des Kiné - Mr LEMERLE

Sport & Senior SIEL Bleu

Limousin

Sport & Senior ARH - Limousin

Sport & Senior CRAMCO - Mme CECCINA COPPEE

Sport & Senior DRASS - Mme GUICHARD Catherine - Mme ROY MARCOU

Sport & Senior DRJS - Dr Cheipe

Sport & Senior La Mutualité Française - Mme VANTENA

Sport & Senior FF EP MM Sport pour tous - CTR Nathalie HUGUENOT

Sport & Senior Comité départemental Retraite sportive - Mr Faye

Sport & Senior CROS - Antoine Mellier

Sport & Senior Profession Sport - Stéphane Viry

Sport & Senior UFOLEP

Sport & Senior Familles Rurales Limousin

Sport & Senior ANIMAGINE

Sport & Senior AGIRC ARRCO

Sport & Senior CEMEA

Sport & Senior Institut d’économie sociale et familiale

Sport & Senior Petits Frères des Pauvres

Sport & Senior UFCV

Sport & Senior UNAF

Page 202: Sport et seniors

Annexe 1 LISTE PERSONNES RESSOURCES INTERROGEES

Annexe 1

Sport & Senior UNIOPSS

Sport & Senior Ligue régionale de Natation

Sport & Senior Ligue régionale de Gymnastique

Sport & Senior Ligue régionale de Escrime

Sport & Senior Ligue régionale de Pétanque - Yves Delchet

Sport & Senior Ligue régionale de Cyclotourisme

Sport & Senior MSA - Mme CUVELIER

Sport & Senior Ligue régionale de Judo

Ligue régionale de Ligue régionale d’Athlétisme

Sport & Senior Conseil régional

Sport & Senior URCAM - Mme LEFEVRE-SCHMITT

Sport & Senior MEDERIC (caisse retraite comp)

Sport & Senior MORNE (caisse retraite comp)

Sport & Senior AGRICA (caisse retraite comp)

Accessibilité / Isolement rural ASEPT - Mme ROUILLAC

Accessibilité / Isolement rural

Assistantes sociales MSA - Mme JAMMOT

Santé Stéphan MANDIGOUT - STAPS Limoges

Corrèze Loisir / Mouvement sportif Familles Rurales Corrèze

Creuse Sport & Senior SIEL Bleu – Dorian BANCELIN

Haute-Vienne Sport & Senior EPGV - Mme Mazière

Communauté d’agglomération de Brive

Loisir / Mouvement sportif Mairie - Brive - JF. Bourg

Loisir / Mouvement sportif DDASS - 19

Loisir / Mouvement sportif CAF - 19

Loisir / Mouvement sportif DDJS - 19 - Jean-Bernard Nouaille

Loisir / Mouvement sportif CDOS - 19 - Julien Bouhours

Loisir / Mouvement sportif CLIC - 19

Loisir / Mouvement sportif Profession Sport - 19 - Mme Florence Bergamasco

Loisir / Mouvement sportif CCAS - 19

Loisir / Mouvement sportif CG19 - social - Emeline Pellegrin

Loisir / Mouvement sportif Communauté d'Agglo - Brive

Loisir / Mouvement sportif Instance Coordination Gérontologique Brive Centre & NE - Sylvie Lestrade

Loisir / Mouvement sportif Instance Coordination Gérontologique Brive NO - Mme Guillot

Page 203: Sport et seniors

Annexe 1 LISTE PERSONNES RESSOURCES INTERROGEES

Annexe 1

Loisir / Mouvement sportif Instance Coordination Gérontologique Brive SE-SO Marie-Christine Martins

Loisir / Mouvement sportif Instance Coordination Gérontologique Malemort - Arabelle Aurejac

Loisir / Mouvement sportif CG 19 - Sport

Loisir / Mouvement sportif CPAM - 19 - Mme FREMAUX

Loisir / Mouvement sportif Centre médico-sportif de Brive

Pays de Guéret

Accessibilité / Isolement rural DDASS - 23

Accessibilité / Isolement rural

CG - 23 - JJ Mavinier

Accessibilité / Isolement rural CAF - 23

Accessibilité / Isolement rural DDJS - 23 - Marinette Berger

Accessibilité / Isolement rural CDOS - 23

Accessibilité / Isolement rural CCAS - 23 - Mme Renon

Accessibilité / Isolement rural CLIC - 23

Accessibilité / Isolement rural CG 23 - Social - Isabelle Berroyer

Accessibilité / Isolement rural

Sylvie SIMONET - animatrice PIED et EPMM en Creuse

Accessibilité / Isolement rural CPAM - 23 - Mr PASCAUD

Ville de Limoges

Santé / isolement urbain DDASS - 87

Santé / isolement urbain Ville de Limoges - Bernadette Guy

Loisir / Mouvement sportif CAF - 87

Santé / isolement urbain DDJS - 87 - Céline Desson - Sabine Villard

Santé / isolement urbain CDOS - 87 - Lionel Faucher

Santé / isolement urbain CCAS - 87

Santé / isolement urbain CLIC - 87

Santé / isolement urbain CG87 - Sport

Santé / isolement urbain CG 87 - Social

Santé / isolement urbain Stéphan MEYER - Médecin coordonnateur maison de retraite Limoges

Santé / isolement urbain Ecole de kiné de l'APSA - Directeur Mr Morizio

Santé / isolement urbain Philippe VERGER - Directeur du pole gérontologique CHU Limoges

Santé / isolement urbain CPAM - 87 - Mme GOURAUD

Page 204: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Les Printemps sportifs en 2009

Page 205: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Page 206: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Page 207: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Page 208: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Page 209: Sport et seniors

Annexe 2 DOSSIER DE PERSSE DES PRINTEMPS SPORTIFS EN 2009

Annexe 2

Page 210: Sport et seniors

Annexe 3 QUESTIONNAIRE SENIOR

Annexe 3

Questionnaire Senior

Age : Sexe : H / F Ancienne profession : Employé Ouvriers Profession intermédiaire Artisan, commerçant Cadres supérieur Retraité Agriculteur Chômeur Autres : _______________________________________________ Type d’hébergement : Collectif / Appartement / Maison Quartier : Situation familiale : célibataire / marié / veuf

1. Pratiquez-vous une activité physique ou sportive (marche, vélo, piscine….)? Oui / non

QUESTION POSEE AUX PRATIQUANTS 2. Quel est votre volume de pratique ?

____________ h / semaine et/ou ____________ minutes / jour 3. Quelles activités pratiquez-vous? 4. Quelles sont vos motivations pour pratiquer ? 1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ; 5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement ; 7.une occasion particulière (voyage) 5. Dans quelle institution pratiquez-vous ? 1.dans une association (sportive, culturelle, retraités) 2.dans une salle de sport ou club privé 3.dans un organisme public 4.hors de toute institution 6. A quel endroit pratiquez-vous ? 1.dans votre habitation 2.dans la nature 3.en ville 4.dans un équipement public 7. Avec qui pratiquez-vous ? 1.seul 2.avec des pratiquants de votre âge 3.avec des pratiquants de tout âge 4.avec un éducateur 5.sans éducateur

Page 211: Sport et seniors

Annexe 3 QUESTIONNAIRE SENIOR

Annexe 3

8. (Si pratique encadrée), Etes-vous satisfait de l’encadrement proposé pour cette activité ? 1.Oui 2.non 8.(Si pratique seul), Souhaiteriez-vous être encadré pour votre pratique ? 1.Oui 2.non 9. Comment avez-vous connu ce lieu, cette activité ? 1.bouche à oreille 2.publicité 3.journaux/radio 4.passé sportif 10. Etes-vous adhérent dans un club ou client d’une salle privée ? 1.Oui (club) 2.Oui (salle privée) 3.non 11. Quel est le coût annuel que vous consacré à la pratique de cette activité ? (équipement, transport, habillement, cotisation) 1.moins de 100 € 2.de 100 à 500 € 3.au delà de 500 € 12. Participez-vous à des manifestations sportives de masse (type rando UFOLEP…) ? 1.Oui 2.non 13. Pourquoi ? ____________________________________________________________ 14. Etes-vous satisfait de l’offre sportive proposée aux seniors ? 1.Oui 2.non 15. Pourquoi ? ____________________________________________________________

16.AUJOURD’HUI, vos attentes en tant que sportifs sont-elles satisfaites par les différentes structures qui proposent des activités ? (compétitions adaptées, mixité des publics, activités encadrées par des spécialistes…) 1.Oui 2.non 17. Pourquoi ? ____________________________________________________________ 18. Quels sont vos besoins et envies AUJOURD’HUI dans le cadre d’une pratique physique et sportive ? ____________________________________________________________ 19. Souhaiteriez-vous pratiquer plus ? 1.Oui 2.non

Page 212: Sport et seniors

Annexe 3 QUESTIONNAIRE SENIOR

Annexe 3

20. Quelles sont les principales difficultés qui vous limitent AUJOURD’HUI dans votre pratique ? 1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport ;13.Manque d’offre qui corresponde à vos besoins ; 14.Age

Question relative au passé de la personne interrogée

Avant d’être retraité… 21. Habitiez-vous à Limoges / Brive / Guéret ? 1.Oui 2.non 22. Si oui, où habitiez-vous ? 1.zone rural 2.zone urbaine 3.Hors de la région 4.En Limousin

23. Pratiquiez-vous une activité physique ou sportive ? 1.Oui 2.non

24. Si non, Pourquoi ? (fin du questionnaire) 1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ;

3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport

25. Si oui, laquelle 26. A quelle fréquence ?

1.régulièrement 2.occasionnellement 27. Quelles étaient vos motivations pour pratiquer ? (1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ; 5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement ; 7.une occasion particulière (voyage)) 28. Etiez-vous licencié ? 1.Oui 2.non 29. Etiez-vous adhérent à un club ou client d’une salle de sport privée? 1.Oui 2.non 30. Avez-vous déjà été bénévole actif au sein d’un club ? 1.Oui 2.non

Page 213: Sport et seniors

Annexe 3 QUESTIONNAIRE SENIOR

Annexe 3

31. Avez-vous des remarques ou des souhaits à formuler ?

QUESTIONS POSEES AUX NON PRATIQUANTS 2. Pourquoi ne pratiquez-vous pas ou plus?

(1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.Contraintes professionnelles ; 9.D’autres centres d’intérêt ; 10.Perte de plaisir ; 11.Problème d’accessibilité ; 12.Pas assez de temps ; 13.Distance, temps de transport ; 14.Offre non adaptée)

Question relative au futur de la personne interrogée

Avant d’être retraité… 3. Habitiez-vous Limoges / Brive / Guéret ? 1.Oui 2.non 4. Si non, Où habitiez-vous ? 1.zone rural 2.zone urbaine 3.Hors de la région 4.En Limousin

5. Pratiquiez-vous une activité physique ou sportive ? 1.Oui 2.non

6. Si non, Pourquoi ? (aller à la question 12) (1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ;

3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport)

6. Si oui, lesquelles ? 7. A quelle fréquence ?

1.régulièrement 2.occasionnellement 8. Quelles étaient vos motivations pour pratiquer ?

(1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ; 5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement ; 7.une occasion particulière (voyage))

Page 214: Sport et seniors

Annexe 3 QUESTIONNAIRE SENIOR

Annexe 3

9.Etiez-vous licencié ?

1.Oui 2.non 10. Etiez-vous adhérent à un club ou client d’une salle de sport privée?

1.Oui 2.non 11. Avez-vous déjà été bénévole actif au sein d’un club ?

1.Oui 2.non 12. Quels seraient vos besoins et envies aujourd’hui pour pratiquer une activité physique et sportive ?

13. Avez-vous des remarques ou des souhaits à formuler ?

Page 215: Sport et seniors

Annexe 4 QUESTIONNAIRE ACTIF

Annexe 4

Questionnaire Actif

Age : Sexe : H / F Profession : Employé Ouvriers Profession intermédiaire Artisan, commerçant Cadres supérieur Retraité Agriculteur Chômeur Autres : _______________________________________________ Type d’hébergement : Collectif / Appartement / Maison Quartier : Situation familiale : célibataire / marié / veuf

1. Pratiquez-vous une activité physique ou sportive ( marche, vélo, piscine….)? Oui / non

QUESTION POSEE AUX PRATIQUANTS 2. Quel est votre volume de pratique ?

____________ h / semaine et/ou ____________ minutes / jour 3. Quelles activités pratiquez-vous? 4. Quelles sont vos motivations pour pratiquer ? 1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ; 5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement ; 7.une occasion particulière (voyage) 5. Dans quelle institution pratiquez-vous ? 1.dans une association (sportive, culturelle, retraités) 2.dans une salle de sport ou club privé 3.dans un organisme public 4.hors de toute institution 6. A quel endroit pratiquez-vous ? 1.dans votre habitation 2.dans la nature 3.en ville 4.dans un équipement public 7. Avec qui pratiquez-vous ? 1.seul 2.avec des pratiquants de votre âge 3.avec des pratiquants de tout âge 4.avec un éducateur 5.sans éducateur

Page 216: Sport et seniors

Annexe 4 QUESTIONNAIRE ACTIF

Annexe 4

8. Comment avez-vous connu ce lieu, cette activité ? 1.bouche à oreille 2.publicité 3.journaux/radio 4.passé sportif 9. Avez-vous déjà été adhérent dans un club ou client d’une salle privée ? 1.Oui (club) 2.Oui (salle privée) 3.non 10. Avez-vous déjà été licencié ?

1.Oui A quelle fédération : _______________ 2.non

11. Avez-vous déjà été bénévole actif au sein d’un club ? 1.Oui 2.non 12. Quel est le coût annuel que vous consacré à la pratique de cette activité ? (équipement, transport, habillement, cotisation) 1.moins de 100 € 2.de 100 à 500 € 3.au delà de 500 € 13. Participez-vous à des manifestations sportives de masse (type rando UFOLEP…) ? 1.Oui 2.non 14. Pourquoi ? ____________________________________________________________ ____________________________________________________________

Question relative au futur de la personne interrogée 15. Quand vous serez à la retraite, 16. Avez-vous l’intention de déménager ? 1.Oui 2.non 17. Si oui, pour habiter où ? 1.zone rural 2.zone urbaine 3.Hors de la région 4.En Limousin

18. Pensez-vous pratiquer une activité physique ou sportive ? 1.Oui 2.non

19. Si non, Pourquoi ? (fin du questionnaire) 1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ;

3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport

20. Si oui, à quelle fréquence ? 1.régulièrement 2.occasionnellement

21.Pensez-vous que la retraite modifiera votre pratique sportive ?

1.Oui 2.non

Page 217: Sport et seniors

Annexe 4 QUESTIONNAIRE ACTIF

Annexe 4

22. Si oui, en quoi ?

23. Dans quel cadre pensez-vous exercer cette pratique ? 1.seul ; 2.entre amis ;3.dans un club ou association sportive ; 4.dans des salles privées ; 5.avec un coach ou entraîneur particulier ; 6.dans le cadre de programmes proposés par les collectivités (printemps sportifs par exemple) 24. A votre avis, quelles pourraient être vos motivations pour pratiquer ?

1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ;

5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement)

25. Pensez-vous que vos besoins et envies seront différents de ceux d’AUJOURD’HUI ?

25. En quoi ?

26. A votre avis, quelles pourraient être les principales difficultés qui vous limiteraient dans votre pratique ? 1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport ;13.Manque d’offre qui corresponde à vos besoins ; 14.Age)

27.Avez-vous des remarques ou des souhaits à formuler ?

Page 218: Sport et seniors

Annexe 4 QUESTIONNAIRE ACTIF

Annexe 4

QUESTIONS POSEES AUX NON PRATIQUANTS 2. Pourquoi ne pratiquez-vous pas ou plus?

(1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.Contraintes professionnelles ; 9.D’autres centres d’intérêt ; 10.Perte de plaisir ; 11.Problème d’accessibilité ; 12.Pas assez de temps ; 13.Distance, temps de transport ; 14.Offre non adaptée)

Question relative au futur de la personne interrogée 3.Quand vous serez à la retraite, 3. Avez-vous l’intention de déménager ? 1.Oui 2.non 4. Si oui, pour habiter où ? 1.zone rural 2.zone urbaine 3.Hors de la région 4.En Limousin

5. Pensez-vous pratiquer une activité physique ou sportive ? 1.Oui 2.non

6. Si non, Pourquoi ? (fin du questionnaire) (1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous

n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport) 6. Si oui, laquelle ? 7. A quelle fréquence ?

1.régulièrement 2.occasionnellement 8. Dans quel cadre pensez-vous exercer cette pratique ? (1.seul ; 2.entre amis ;3.dans un club ou association sportive ; 4.dans des salles privées ; 5.avec un coach ou entraîneur particulier ; 6.dans le cadre de programmes proposés par les collectivités (printemps sportifs par exemple)

10. A votre avis, quelles pourraient être vos motivations pour pratiquer ?

(1.Le plaisir / loisir ; 2.Le bien-être / santé / Médication ; 3.L’entretien physique ; 4.La compétition ; 5.Le lien social ; 6.Profiter de l’environnement) 11. Pensez-vous que vos besoins et envies seront différents de ceux d’AUJOURD’HUI ?

Page 219: Sport et seniors

Annexe 4 QUESTIONNAIRE ACTIF

Annexe 4

12. En quoi ? Dans quelle mesure ?

13. A votre avis, quelles pourraient être les principales difficultés qui vous limiteraient dans votre pratique ? (1.Activité trop coûteuse ; 2.Vous n’aimez pas l’activité sportive ; 3.Vous n’osez pas aller dans une structure spécialisée ; 4.Vous ne savez pas à qui vous adresser ; 6.Etat de santé ; 7.Contraintes familiales ; 8.D’autres centres d’intérêt ; 9.Perte de plaisir ; 10.Problème d’accessibilité ; 11.Pas assez de temps ; 12.Distance, temps de transport ;13.Manque d’offre qui corresponde à vos besoins ; 14.Age)

14. Avez-vous des remarques ou des souhaits à formuler ?

Page 220: Sport et seniors

Le sport et les seniors

Etude réalisée par Jean-Jacques GOUGUET, Sabine CHAVINIER

et Nathalie HENAFF

t

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Le vieil l issement de la population est en train de devenir un enjeu majeur de société du fait de son ampleur croissante. A l ’échelle régionale, le Limousin fait par tie des territoires qui accueillent une par t impor tante de personnes de plus de 60 ans : 28% en 2005 et ce pourcentage devrait s ’approcher de 36 % en 2030, avec des variations entre espace rural et espace urbain. Au regard de ce constat, i l apparaissait primordial pour les acteurs du Limousin en lien avec le monde spor tif d’avoir un outil qui leur permette de mieux appré-hender les réalités de la problématique spor t et senior. L’étude réalisée dans le cadre de l ’Observatoire du spor t en territoires l imousins propose :- Une première par tie « Diagnostics territoriaux » dans laquelle est présenté un état des l ieux de l ’offre d’activités physiques et spor tives proposée aux seniors. Compte-tenu de l ’étendue du champ de la thématique, i l a été choisi d’étudier trois sous-thèmes (spor t-santé bien être ; spor t-loisir ; spor t et sociabilité) sur trois territoires (la vil le de Limoges ; l ’agglomération de Brive ; le Pays de Guéret). - Une deuxième par tie «Perspectives de développement» dans laquelle figure une analyse des principales tendances lourdes. Dans un second temps, des préconisa-tions sont proposées sous la forme de trois grandes catégories : • Adaptation , ou comment répondre aux décalages constatés entre les offres existantes et les demandes spécifiques des seniors ? • Accessibilité , ou comment améliorer l ’accès des seniors aux pratiques spor tives, quels que soient les motifs de leur non par ticipation ? • et Convivialité ou comment promouvoir le caractère ludique et convi-vial de la pratique spor tive et évacuer la seule performance physique ?

RésuméRésumé