spiegelberg musee egyptien 1904 1907

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Spiegelberg Musee Egyptien 1904 1907

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  • MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS

    LE MUSE EGYPTIENRECUEIL DE MONUMENTS

    ET DE NOTICES SUR LES FOUILLES D'GYPTE

    rBLIE PAR

    m. g. SiasperoDIRECTEUR GNRAL D SERVICE DES ANTIQUITS

    TOME SECOND

    PREMIER FASCICULE

    LE CAIRE

    imprimerie de l'institut franaisD'ARCHOLOGIE ORIENTALE

    1904

    I

  • LE MUSE GYPTIEN

    RECUEIL DE MONUMENTS

    ET DE NOTICES SUR LES FOUILLES D'GYPTE

  • EN VENTE

    Au MUSEE DU CAIRE et chez les principaux libraires du Caire;

    Chez Ernest LEROUX, diteur, 28, rue Ronaparte, Paris;

    Chez Rernard QUARITCH, i5, Piccadilly, Londres;

    Chez Karl W. HIERSEMANN, 3, Knigsstrasse, Leipzig.

  • MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS

    LE MUSE GYPTIENRECUEIL DE MONUMENTS

    ET DE NOTICES SUR LES FOUILLES D'GYPTE

    PUBLI PAR

    M. G. MASPERODIRECTEUR GENERAL DU SERVICE DES ANTIQUITES

    TOME SECOND

    LE CAIRE

    IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANAIS

    D'ARCHOLOGIE ORIENTALE

    1907

  • LE MUSE GYPTIEN.

    PLANCHES I-IV.

    Un double graffito, trac sur les rochers cTAssouan, nous a fait connatre depuis

    longtemps dj deux personnages, qui vcurent la fin du rgne d'Amnths III

    et sous celui de Khouniatonou, et qui jourent un rle important parmi les artistesd'alors''^.

    Le premier, Mani, fils de Qenamon, tait directeur des travaux dans la Mon-tagne Rouge (les carrires de granit dAssouan), et chef des sculpteurs dans tous

    les grands monuments royaux quAmnths III difiait alors. Mani, dans sonservice, relevait des architectes Suti et Hor, qui avaient charge, l'un des monu-ments de l'est, l'autre de ceux de l'ouestde Thbes(2l Amnths, fils de Hapoui,

    commandait ceux-l, et joignait ses nombreux et hauts titres celui de directeur

    des travaux du roi en tout ce qui concerne ses grands monuments, qui lui sontapports en pierre bien taille '3'. Or il advint qu'on voulut avoir une statued'Amnths III en granit rose. Mani fut envoy en mission, vint Assouan,dgagea un bloc de la carrire, et le faonna si bien qu'il en tira un colosse duroi assis, auprs duquel se dressait l'image plus petite de la reine ii : cettestatue fut nomme rrAmnths III, prince (ou Soleil) des princes'4). Manin'eut garde de manquer l'usage antique et il consigna le fait sur les rochersdAssouan; il se fit portraire prsentant des offrandes et brlant de l'encensdevant la statue d'Amnths III qu'il avait faite, et vnrant les noms du roi.

    Mani, tout bien prendre, n'tait, au point de vue administratif, qu'un artiste,un sculpteur, un tailleur de pierre, un de ceux qui n'ont mme pas sign tantde merveilleuses statues que nous admirons aujourd'hui. La profession tait

    W Mariette, Monuments divers, pl. 26 u; Brugsch, Geschichte ^Egyptens, p. &21-&23; Maspero,Histoire ancienne, t. II, p. 32o; J. de Morgan, Catalogue des monuments et inscriptions de VEgypte antique,

    t. I, p. ko.W Cf. Pierret, Recueil de monuments, t. I, p. 70.

    '3) Cf. Maspero, Note sur le rapport de M. Legrain, dans les Annales du Service des Antiquits, t. II,

    p. 28/1. Amnths se vante ailleurs (Mariette, Karnak, p. 36) d'avoir rig des colosses (ceux deMemnon?) dont la sculpture peut tre attribue Mani.

    '4) Cf. J. de Morgan, Catalogue des monuments, 1.1, p. ho et 63. Cette statue ne serait-elle pas celle

    qui demeure abandonne sur la route d'Assouan? Elle est figure p. 62 du mme volume.

    1

  • honorable d'ailleurs et bien dnomme. Un sculpteur tait un snkhou,^ JJ

    rrcelui qui faisait vivre, qui donnait la vie aux choses inanimes, comme nos

    Fi:

  • les pylnes d'Harmhabi et au ct gauche du tombeau de Rames Cheikh Abd el

    Gournah, nous montrent l'art classique officiel s'panouissant traditionellement.

    Puis, tout d'un coup, une transition brusque s'opre, et nous voyons paratre,sur l'aile droite du tombeau de Rames, des bas-reliefs de style atonien, quicomptent parmi les plus beaux qui existent, et qui dnotent chez leur auteur une

    libert de main et une technique savante qui sont loin d'tre d'un dbutant.D'ailleurs, les procds et le rendu sont les mmes qu'auparavant, mais les scnes et

    le dessin ont presque entirement chang. Le masque dcharn de Khouniatonou

    se substitue la figure poupine et ronde d'Amnths IV, les formes deviennentgrles, les attaches trop fines, les corps macis; les postures sont plus vives,presque nerveuses, et roi et courtisans semblent tre tous un peu fous.

    Sur le double graffite d'Assouan, le mme phnomne se produit, et Baouki, le

    propre fils du vieux sculpteur Mani, se reprsente, dans un tableau qu'il accole celui qu'a trac son pre autrefois, adorant une statue de Khouniatonousur laquelle tombent les rayons solaires. Car Baouki a succd Mani dans ses

    fonctions, et, continuant la fortune familiale, a ramass le ciseau de son pre.Il est son tour directeur des travaux dans les carrires d'Assouan, instruit dans

    sa science par Sa Majest elle-mme, chef des sculpteurs, en tout ce qui concerne

    les grands monuments royaux, et en ce qui concerne le temple d'Atonou Khouitatonou. Baouki s'tait attach la fortune d'Amnths IV, et se vantaitd'tre instruit dans la doctrine, d'avoir reu des instructions de Khouniatonou

    lui-mme : ^P*Jj^^\ de mme que A, Toutou et Mariri en recevaient des titres diffrents

    Devons-nous conclure de cela que Khouniatonou aurait invent l'art atonien.

    Cela m'est moins difficile croire que l'effet des regards de Louis XIV quienfantaient des Corneille. Khouniatonou fut l'utopiste de son temps, qui groupa

    autour de lui un cnacle de gens habiles et voulut, trop tt, faire clore lesides nouvelles que les guerres de la XVIIIe dynastie avaient apportes en Egypte.

    Le culte d'Atonou existait dj, mme Thbes, et nul n'y trouvait redire; demme, les nouvelles formules d'art se faisaient dj sentir dans l'art industrield'alors, tout imprgn des exemples asiatiques. Amnths IV s'prit d'idesrcentes, d'un art nouveau, et, voulant prcipiter les choses, n'arriva qu' unschisme politique et religieux, qui dura aussi peu que l'art qu'il mit la modeet que les gens qui l'entouraient et tiraient de lui honneurs et richesses. Il luifallait des gens nouveaux, des novateurs improviss, assez habiles pour machiner

    (1) Sur ie proslytisme de Khouniatonou, cf. Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 3a3, note 5.

  • les dcors de son aventure, et Baouki en fut, je pense, le grand organisateurau point de vue sculptural et dcoratif.

    Je n'ai pas m'occuper ici des autres comparses, pas mme du messagerroyal Toutou, qui joignait aux: nombreux titres dont l'avait gratifi la faveurroyale celui de u^^J^, ffdirecteur de tous les travaux de Sa Majest, ouministre des travaux publics. L'architecture, toujours plus lente crer ou adopter

    des formules nouvelles, ne parat pas, tant Thbes qu' Tell el-Amarna, avoirvari en quoi que ce soit, et le plan du temple d'Atonou ressemble singulirement

    ceux des autres monuments religieux qui l'ont prcd. De mme, les cha-piteaux des colonnes de cette poque, tant Karnak (dans les matriaux desIXe et Xe pylnes) qu' Haggi Kandil et Tell el-Amarna, ne diffrent pas deceux que nous connaissons des temples ou tombeaux antrieurs. L'innovation est

    tout entire dans le dessin et la sculpture, et c'est Baouki que nous pensons

    devoir l'attribuer, sur l'incitation personnelle (ou amene comme telle)d'mnths IV. Jamais, d'ailleurs, terrain n'avait t mieux prpar parle lenteffort des peuples et des guerres. Dj, sous les Thoutmsis et les Amnthsqui prcdrent Khouniatonou, se rvlent des traces sensibles d une renaissance

    artistique contenue par les exigences de l'art officiel et religieux. Les humblesartisans, ceux qui fabriquaient les statuettes de particuliers et les objets usuels,plus libres, plus indpendants, jouaient dj le rle des coroplastes de Tanagraet de Myrina, sans se soucier des colosses qu'rigeaient les fonctionnaires officiels

    d'alors. Il leur fallait produire au got du jour et faire rrressemblantn.Aussi voyez les beaux objets qui proviennent du tombeau de Htai''11, et ceux

    trouvs plus rcemment Hawaret el-Gurab (2). M. Chassinat remarque fortbien(3) que les statuettes de Tou et de Naha du Louvre, de Naha de Berlin, et

    bien d'autres de nos muses, doivent tre ranges dans la XVIIIe dynastie. Etj'ajouterai : vers la fin du rgne d'Amnths III et les dbuts de celui d'Amn-ths IV. Toutes ces charmantes statuettes sont les avant-coureurs, les modles

    de l'art atonien, et l'on peut dire que Baouki n'a fait que reproduire en grand,que rendre officiel, ce qui existait dj l'tat latent dans l'art populaire.J'accuserai mme un peu Baouki, en faisant plus grand ou trop grand, ce

    M Cf. G. Daressy, Rapport sur la trouvaille de ^ | | I , dans les Annales du Service desAntiquits, t. II, p. 1, et Legrain, Notes d'inspection, dans les Annales, t. III, p. 265.

    (2' Cf. Quibell, A Tomb at Hawara el Gurob, dans les Annales, t. II, p. i ko et pl. II, et Chassinat,Une tombe inviole de la XVIII' dynastie, dcouverte aux environs de Mdinet el-Gorab, dans le Bulletin de

    TInstitut franais darchologie orientale du Caire, 1.1, p. 2 2 5-2 34.

    Chassinat, Une tombe inviole, dans le Bulletin, t. I, p. 228.

  • +( 5 )-*

    qui est pire d'avoir exagr les tendances naturalistes et pouss parfois la caricature; Nestor l'Hte(1) en fut frapp, et, dans quelques personnagesd'El-Amarna, il trouvait certains points de ressemblance avec les tr magotsn des

    Tniers, qui dplaisaient si fort Louis XIV. L'art nouveau, l'art atonien, s'panouit

    quelques annes peine, et s'teint si rapidement que, dans le second tombeau

    d'A la Valle des Rois de Thbes, nous retrouvons les mmes peintures quecelles du temps d'Amnths III. Il y eut cela une raison : l'arL atonien ne fut

    que l'amplification d'un art populaire, de figurines et de bibelots gentils etplaisants. C'est pourquoi l'art atonien nous plat par ses dtails, par sa navetet sa joie de bon aloi, mais ne nous meut pas par sa grandeur. Malgr sontalent incontestable, Baouki, tout en croyant peut-tre faire une rvolution dansl'art, ne sut crer qu'une mode qui dura peu, parce qu'elle exagra les principesdont elle tait ne.

    Pendant ce temps, l'art de l'poque d'Amnths III, dont nous avons vu les

    prmices, s'infiltrait lentement dans le grand art officiel thbain, et, quandKhouniatonou disparut, la vieille cole, rgnre d'un sang nouveau, produisitdes merveilles dont les Muses de Turin et du Caire nous ont gard quelquestrop rares exemples.

    I. L'AMON ET L'AMOMT DE TOUTANKHMON.

    L'iconoclastie des schismatiques avait ananti toutes les figures divines, et ilfallut travailler jusque sous Sti Ier pour rparer les dgts des agents de Khou-

    niatonou dans le grand temple de Karnak. Les images d'Amon et d'Amonit,datant d'Hatshopsitou, je pense, avaient t brises: Toutankhamon les fit refairesous la direction de son ministre Harmhabi. Je les ai retrouves toutes deux:, voici

    quelques annes dj, en avant de la porte nord du prosanctuaire, l'une devantle montant ouest, l'autre devant celui de l'est'2'. Elles sont encore incompltes,mais ce qui en est demeur suffit pour dceler l'uvre d'un grand artiste.

    Harmhabi les usurpa, mais elles appartiennent toutes deux au rgne deToutankhamon. Au dos de la statue d'Amon, en haut, Amon-R, matre des

    trnes des deux mondes, qui rside dans Khoumennou, \ PS * 'JL? ^, assis,tenant le j, tend le ^ vers l'pervier ^ surmontant le nom du double royal de

    Toutankhamon Q-VfflQ Le texte vertical qui suivait ne nous est pas parvenu

    complet, mais il peut tre facilement rtabli dans sa forme primitive : ^ ^

    ^ Nestor l'Hte, Lettres crites d'Egypte, p. 65.I2' Cf. Legrain, Statues colossales d'Amon et d'Amonit. Notes prises Karnak, S VIII, dans le Recueil

    de travaux, t. XXIII, p. 64 et seq.

  • 6 )--

    *iM ! f1 ff^e r(n ^e ^a Haute et Basse-Egypte, matre des deuxterres, le matre faisant les choses, Nibkhopirour, fils du soleil, matre desdiadmes, Toutankhamon haq-on-rsit, a fait pour son monument son pre Amon

    (qui l'aime et lui donne la vie); il lui a fait de lui une statue grande et auguste nouveau (nomme) Amon R qui rside dans le monument resplendissant deKarnakn^K

    Amon est debout, marchant, le pied gauche en avant, les reins serrs dans un

    pagne pliss finement, le torse couvert d'une cuirasse arrivant au-dessous despectoraux et soutenue par deux bretelles passant sur les paules. Les chevillestaient garnies de beaux bracelets, composs d -f- et d'j alterns; d'autres bracelets

    plus simples ornaient le haut des bras, enfin un large et beau collier couvrait salarge poitrine. Une barbe postiche, soigneusement natte, s'attachait aux oreillettes

    de son grand bonnet surmont des hautes plumes traditionelles. La statue, quandelle tait entire, mesurait six: mtres de hauteur : on l avait tire d'un seul bloc

    de grs rouge au grain admirable, sonnant comme une enclume au moindrechoc. Elle tait entirement peinte en rouge vif. Les yeux, le bord des paupireset les sourcils taient noirs, la barbe peinte en bleu. La figure du dieu a malheu-

    reusement souffert des outrages des hommes. Ses yeux ont t crevs, afin que

    l'esprit qui tait enferm dans l'image ne pt se dfendre, et son nez bris. Malgr

    ces mutilations, elle est encore trs belle (plancheIV). L'ovale est plein, les yeux

    un peu brids donnent l'ide d'un type tartare, allongs qu'ils sont par la raie deko'hl; les oreilles, places trs haut, taient bien faites. La bouche, qui seulen'a pas souffert, est admirable. Souriante, dessine, modele faire croire qu'elle

    vit, elle nous permet de deviner ce qu'tait l'uvre entire, c'est--dire de premier

    ordre. Les joues, le visage entier sont traits par grands et larges plans, comme

    les matres seuls savent les faire, la poitrine est vaste comme celle d'un Jupiter,mais prsente une particularit anatomique qu'on ne trouve presque jamais dans

    l'art pratonien : les clavicules saillent sous le collier qui les couvre. Nous verrons

    plus loin que cette remarque s'applique aux autres statues de cette poque. Cequi nous reste des jambes et des pieds est non moins remarquable, comme science

    anatomique se faisant sentir discrtement, signalant les muscles, les modelant

    travers la peau mais ne les exagrant pas.

    Telle qu'elle est actuellement, la statue d'Amon ne peut tre classe parmi les

    (1) Le nom de la statue est crit de droite gauche, tandis que le reste du texte est trac degauche droite.

  • chefs-d'uvre de l'art antique parce qu'elle est trop mutile. Mais ce qui en reste

    suffit nous renseigner sur ce qu'tait l'cole thbaine aussitt aprs Khoimia-tonou et Baouki. La conception de la beaut divine y est grande, mais il sembleque les dieux se soient rapprochs des hommes qui les font mieux leur image,

    tout souriants parce qu'ils sont bons, mais un peu maigres parce qu'ils vivent.Les snkhou sont retourns vers l'tude de la nature, sous l'incitation de l'art

    populaire et devant la mode de Baouki, et ils y ont pris de nouveaux enseigne-ments dont nous voyons les traces dans leurs uvres. Il y a encore quelquesttonnements, des hsitations que nous verrons bientt disparatre dans d'autresuvres.

    La statue d'monit tait demeure incomplte jusqu' cette anne. Sa tte, que

    j'ai retrouve dernirement, n'a plus ni nez, ni bouche et c'est grand piti. Pluspetite que celle de son mari, l'image mesurait un peu plus de quatre mtres.Elle devait tre charmante, mais les hommes se sont acharns sur la pauvrestatue, lui crevant ses yeux trs doux et rveurs, et sa gorge de desse est je ne

    sais o. Elle tait coiffe de la couronne rouge et elle marchait, les brastombant le long du corps. Ses pieds et ses bras taient orns de bracelets comme

    ceux d'Amon. Comme mon aussi, elle tait toute peinte en rouge, et ses yeux,

    le bord des paupires et les sourcils sont rehausss de noir. La ddicace deToutankhamon la desse ressemble beaucoup celle du dieu : "al

    "ml ff teIP^^-. \ cr^ a ^ son monument sa mreAmonit (qui l'aime), il a fait d'elle la statue grande et auguste nouveau(appele) Amonit qui rside dans le monument resplendissant >>. Le roi Harmhabi

    usurpa plus tard la statue d'Amonit comme il avait usurp celle d'Amon.Telles qu'elles sont aujourd'hui, ces deux statues suffisent marquer avec

    prcision le pas dcisif qu'a fait l'art depuis Amnths III, et indiquent la voiedans laquelle il va s'engager sous Harmhabi. Elles font pressentir dj la Taaet le Khonsou que nous allons tudier.

    H. LA MAOUT ET L'iMON D'HARMHABI.

    Il y a de cela trente ans environ, Mariette pacha, en fouillant dans la salleaux huit colonnes, au nord du grand oblisque d'Hatshopsitou, trouva la fameuse

    tte devenue clbre sous le nom de Taa qu'il lui donna. Ce chef-d'uvre del'art de la fin de la XVIIIe dynastie (planche III) est, en quelque sorte, classiqueaujourd'hui, et il n'est pas besoin d'tre gyptologue pour en louer la grce char-

    mante et le doux sourire un peu railleur qui se dessine si bien sur ses lvres.Taa tait une des choses que Mariette aimait le plus au monde. Ceux qui ont

  • fait des fouilles et trouv de belles choses savent l'affection quasi paternelle qu'on

    leur porte, longtemps mme aprs le moment plein d'motion o elles sontsorties de terre et ont revu le jour. Ceux-l comprendront l'amour du grandfouilleur pour sa Taa, lui qui cependant avait trouv le Cheikh el beled, Rahotpou

    et Nofrit, Ameniritis, et tant d'autres merveilles. C'est que la prfre tait plusfemme que toutes et que, comme la Joconde, il est difficile de la voir sans l'aimer

    un peu et de ne pas tre conquis par son air singulirement enjou.Mariette, cependant, avait t mauvais parrain sans le vouloir. Les documents

    que nous possdons aujourd'hui lui manquaient alors, et l'identification de cettette avec celle de la femme d'Amnths III n'tait que conjecturale; mais jecrois bien que, quoi qu'on crive, la Maout que dcouvrit Mariette gardera long-

    temps encore le joli nom qu'il lui a donn. Au reste, peu importe. Depuis cettepoque, des fouilles furent faites Karnak qui permirent M. Maspero decroire qu'elle reprsentait une femme de la famille d'Harmhabi, probablementMoutnozmit(1).

    Quand, en 18 0,5 , je fus charg des travaux de Karnak, M. Emile Brugsch bey

    me conseilla d'entreprendre de nouvelles recherches au nord de l'oblisque d'Hat-

    shopsitou, dans l'espoir de pouvoir complter les dcouvertes antrieures. J'aisuivi ce conseil, que m'a renouvel M. Maspero, et, enfin, cette anne, j'ai puvider entirement la salle aux huit colonnes et mettre jour de nombreux etimportants fragments qui, au Muse du Caire, seront rapprochs de ceux quis'y trouvent dj. Nous obtiendrons ainsi, j'espre, un ensemble nouveau, danslequel, souhaitons-le, le visage malicieux de la Taa de Mariette ne perdra riende son charme souriant. C'est la chose craindre, car nous avons dj l'exemple

    du Khonsou, que nous tudierons plus loin, qui nous dit de prendre garde. Ilnous faudra charger la charmante tte d'un pschent trs lourd, et nous la figurer

    surmontant le corps d une femme assise, les mains poses sur les genoux ct

    du dieu Amon. Car c'est une desse Maout toute habille et coiffe des dpouilles

    d'un vautour laquelle nous avons affaire. Son voisin, Amon, avait les reinsceints d'un pagne pliss et la poitrine couverte d'une cuirasse de plumes d'oiseau.

    La clavicule saille. La tte tait surmonte du casque et des plumes typiques, etles deux dieux taient, sans doute, par leur visage, une reprsentation divinise

    (1) En excutant des fouilles Karnak, j'ai retrouv quelques fragments de cette statue et les

    dbris d'une statue d'Harmhabi, de travail identique la ntre. La tte n 617 reprsente doncprobablement la femme ou la fille d'Harmhabi : en tout cas, elle n'a aucune ressemblance avec les

    quelques portraits que nous possdons de Tii.u Maspero, Guide au Muse de Boulaq, p. n 617,et Histoire ancienne, t. H, p. 3/io, 341, 3A2, note 1.

  • d'Harmhabi et de Maoutnozmit. La date et la nature du monument sont prcises

    depuis que nous avons trouv grav autour des fragments du socle : ji * (^t\S\ dllSI ? ^ du ct 8auche, et, sur le devant du sige, droite, ct du personnage mle : J^^, tandis qu' gauche nouslisons: ^T'! |- Ainsi, le groupe complet avait t ddi Amon etMaoutpar le roi Harmhabi, et, si mes inductions sont justes, d'aprs quelques fragments

    pars, ce souverain devait tre figur tout petit, entre eux deux, debout, tell'enfant des dieux thbains, coiff du claft et marchant sur les neuf arcs despeuples barbares qu'il avait soumis.

    J'ai retrouv la tte d'Amon et des fragments de la barbe postiche qui l'ornait,

    mais la face divine a subi tant d'injures que nous pouvons peine en jugeraujourd'hui; cependant la marque d'cole, entre l'Amon de Toutankhamon etcelui d'Harmhabi, est certaine, comme est certaine celle de l'Amonit envers la

    Maout. C'est la mme facture grandiose, les larges plans, les yeux fleur dette, et cette mme beaut de la bouche que nous admirions dans l'Amon deToutankhamon, que nous devinons dans l'Amon d'Harmhabi, et dont nous trou-

    vons l'panouissement dans la Maout, la Taa de Mariette. L, l'tude de lanature se sent partout, et il semble tout naturel de dire que l'artiste qui cra ladesse de son ciseau ne pouvait s'inspirer que de la reine qui rgnait alors. Et,de fait, notre homme ne pouvait mieux choisir, comme modle de la desse mre

    par excellence, que la femme de celui qui personnifiait les dieux sur terre. Mais, si

    l'on compare l'uvre de l'poque d'Harmhabi avec celle de Toutankhamon, onest frapp du progrs accompli en quelques annes, au milieu des troubles quisignalrent la fin de la XVIIIe dynastie. L'Amon de Toutankhamon garde encoreune certaine raideur conventioneile; sous Harmhabi, les dernires entraves sont

    brises. Le visage de Maout est une copie de la nature si vraie, qu'il nous estimpossible de penser que ce ne fut pas un portrait. Elle ne semble mme pasidalise, mais c'est une uvre raliste aussi loigne de la caricature que dutype divin conventionnel : elle est belle parce qu'elle est vraie et non pas par laperfection des traits.

    Quelque critique chagrin pourrait reprocher aux yeux d'tre trop petits, auxpaupires de paratre railles, au nez d'tre trop gros, la bouche d'tre tropgrande. Il aurait peut-tre raison, mais il serait plaindre.

    III. KHONSOU.

    Le dblaiement du temple de Khonsou fut commenc par le Service desAntiquits sous la premire direction de M. Maspero, puis pouss sous celle de

  • *( 10 )

    M. Grbaut, mais il ne fut pas alors achev. Ds 18g5, j'avais t au pluspress, en consolidant l'avant du pylne et les parties les plus menaantes. Mais

    la ruine n'en menaait pas moins, le salptre continuait son uvre; enfin,en 1900, M. Maspero, revenu en Egypte, me donnait l'ordre de m'occuper dutemple de Khonsou en mme temps que de celui d'Amon. J'ai rapport ailleursle rsultat de ces travaux

    J'avais trouv, pars dans le temple, trois morceaux d une statue de granit gris

    de grandes dimensions. Un autre entrait dans la composition d'un mur de pierres

    sches qui fermait une des portes du temple, puis nous rencontrmes un torse

    dans le sanctuaire. Enfin, le 27 dcembre 1900, nous atteignmes le dallagede cette salle. Je l'examinais avec soin quand mon attention fut attire par unedalle oblongue de granit gris, qui paraissait faire partie du mme dallage. Jegrattai sur les cts, descendis, et peu aprs aperus une oreille. La fouille futagrandie, et, bientt, nous retournions au jour la tte intacte du dieu Khonsou,qui, grce sa chute et la position de son dossier au ras du dallage avaitchapp jusqu'alors aux ravages des briseurs de statues. La tte fut rapproche

    du torse, puis des jambes, et il a suffi de quelques rparations au-dessous desgenoux pour que la statue pt tre rtablie au Muse du Caire, o elle se trouveactuellement dans la salle M. Elle mesure 2 m. 60 cent, de haut.

    Telle qu'elle est aujourd'hui, elle ne nous laisse deviner qu'imparfaitement cequ'elle fut jadis, quand elle tait rehausse d'or par places et probablement peinte.

    Les prunelles des yeux taient noires : cette couleur se devine encore d'ailleurset explique cette espce de regard voil qu'a le dieu. Khonsou ne pouvait man-

    quer d'tre affubl de ses attributs divins, corps en gaine, sceptres nombreux,lourd collier retenu dans le dos par la ment o se trouve grav son nom rrKhonsou matre de la ioier, lourde mche de cheveux tresss setordant droite, urus au front, barbe au menton, serre-tte emprisonnanttroitement le crne. L'artiste qui cra le dieu pouvait se montrer faible dansl'agencement de ces choses disparates : il a russi, l o tant de sculpteursgyptiens ont chou, les arranger avec tant d'adresse qu'ils ne choquentpresque pas et qu'ils font valoir la beaut du visage divin (planches I-Il).

    Ds le jour de la dcouverte, il a sembl tout naturel M. Maspero de rap-procher le visage du Khonsou de celui de la Maout d'Harmhabi, et aujourd'huique les deux dieux voisinent au Caire, la comparaison est facile et instructive.rcLa facture du morceau est si semblable celle de la clbre tte connue

    Legrain, Rapport sur les 'travaux excuts Karnak pendant Vhiver de goo-igo 1, dans lesAnnales du Service des Antiquits, t. II, p. 171-173.

  • w( 11 >

    depuis Mariette sous le nom de Taa (planche III), qu'on est presque tent de croire

    1

    ;

    Fig. 2. Le Khonsou du pylne d'Harmhabi

    Sil

    que les deux uvres sont sorties du mme atelier et peut-tre sont dues la mmeW. 5) Quel est l'humble snkhou, le sculpteur inconnu, qui cra ces deux chefs-main

    (D Maspero La Statue de Khonsou, dans les Annales du Service des Antiquits, t. Ill, p. 181.

  • d'oeuvre? Nous l'ignorons encore aujourd'hui; mais en attendant que quelquedcouverte nous l'apprenne, nos fouilles de cette anne ont ramen au jour lastatue mutile du haut personnage qui lui commanda ces travaux, le 3^. \ * ^ )

    U^^'^^JJ^I'jQ + KlT^^I^'lk.^'0, Prt:e chasse-mouches la droite duroi, chef de tous les travaux d'Amon dans les Apitou, scribe royal, chef du trsor,

    Maa, qui joua auprs d'Harmhabi le rle que remplirent Amnths fils deHapoui auprs d'Amnths III, Toutou auprs de Khouniatonou, Harmhabiauprs de Toutankhamon, celui de premier ministre en mme temps que deet directeur de tous les travaux royaux. Les monuments qui furent difis sous

    le ministre de Maa dnotent un art pur, lgant, un peu gracile, maissouple et fort. Le pylne de granit d'Harmhabi Karnak est une pure merveille,et les admirables bas-reliefs qui les dcorent marquent une tape nouvelle del'art dcoratif gyptien, de mme que la Maout et le Khonsou nous montrent quelle perfection tait arrive la grande sculpture religieuse.

    La statue de Khonsou dut tre, ds la premire heure, considre comme un

    chef-d'uvre car, dj dans les bas-reliefs du pylne d'Harmhabi, nous voyonsune reprsentation fort exacte del statue figurant dans la triade (fig. 2). Ce sont

    les mmes attributs, les mmes insignes, et, aussi, le mme air triste et souffre-

    teux du dieu fils d'Amon. Plus tard encore, sous Ramss IV, un nouveau graveur

    de bas-reliefs reprsenta la mme statue, et,en cherchant bien, nous poumonsfaire une srie chronologique des reproductions du Khonsou d'Harmhabi.

    Devons-nous croire que, parce que le torse et la tte de la statue de Khonsou

    ont t trouvs dans la salle de granit dsigne actuellement comme sanctuaire,nous avons trouv l'idole mme du dieu fils d'Amon. Je ne le crois nullement.

    Notre icne est celle de Jj^ 4* Khonsou, matre de la joie, tandis que la vri-table statue prophtique, celle qui approuvait si bien de hochements de tte les

    propositions de Ramss relatives Bentresh, la fille du prince de Bakhtan, tait

    celle de Jfl^^f Ij> Khonsou de Thebes au bon repos, au beau calme. C'taitune statue mtallique, machine comme toutes les grandes statues divines, et je

    crois bien que le ^\ ^"*"P Js^vf > Khonsou qui excute les desseins dans Thebes,

    qui fut envoy en mission pour combattre le diable Shamaou, devait tre btide mme et relativement peu lourd.

    Ces statues se voyaient rarement, et, comme nous le montre le tableau de la

    stle de Bakhtan, elles taient enfermes dans une barque sacre et portes par

    une dizaine de prtres quand elles se dplaaient. La barque et la statue deKhonsou nofirhotpou devaient peser ensemble 1 5o 200 kilogrammes, et celle de

    Khonsou paarisokhrou de 120 i5o kilogrammes, pour tre transportables

  • **.( 13

    avec leur attelage de prtres. Il tait impossible, au contraire, de transporteren pompe une statue comme celle de Khonsu, matre de la joie. Rien n'taitdispos pour cela, et, au moindre mouvement du pavois sur lequel 3oo hommes

    auraient pu difficilement la placer pour la soulever et la porter un peu loin,elle serait tombe.

    Notre statue.de Khonsou ne fut donc qu'une image immobile, donne au temple

    par un dvot, tout comme les nombreuses statues du temple de Maout. Qu'elleait t consacre, qu'elle ait t vnre, qu'elle ait mme rendu des oracles,cela est trs probable : les statues d'Amnths, fils de Hapoui, l'taient et lefirent bien. On a tort de s'imaginer qu'il fallait plus d'attirail qu'aujourd huipour dire la bonne aventure.

    J'ai cherch en vain la place qu'elle avait dans le temple. Assurment elledevait tre d'un abord facile et se prter au culte populaire. C'est ce qui enexplique les reproductions que nous citions plus haut. Telle qu'elle tait, peinte,dore, portant en elle la parcelle divine que les conjurations et les prires desprtres de Khonsou y avaient fait descendre, la statue du dieu recevait leshommages et les prires d'un peuple, auquel elle apparaissait comme une des

    formes les plus parfaites qu'un dieu voulant tre homme pt habiter. Et defait, il est difficile de ne pas admirer cette tte belle et fire, qui semble rverdans l'infini. Les paupires lourdes, les yeux mi^-clos, le nez droit et mince,les lvres peine souriantes, le jeune dieu semble malade et comme us avant

    l'ge. Son cou est maigre, ses clavicules se dessinent sous le gorgerin; oncroirait vraiment que le fils d'Amon souffre de la poitrine et mourra jeune, caril parat vingt ans peine

    Une telle chose ne s'improvise pas, et, l encore, nous avons l'image d'uncontemporain, tout comme la Maout est le portrait de Maoutnozmit. M. Maspero

    pense y voir celui d'Harmhabi : je ne suis pas de cette opinion, car nousdevrions avoir son image dans le compagnon de Maout, dans Amon, et le peuque nous avons retrouv de la tte, cette anne, ne ressemble point Khonsou(2).

    De plus, d'aprs la statue de Turin, nous savons qu'Harmhabi ne monta surle trne qu'aprs avoir t le lieutenant de confiance des Pharaons prcdentsdurant de nombreuses annes. Il devait avoir quarante ans environ, et le modle

    qui servit pour Khonsou est beaucoup plus jeune.

    (1) C'est aussi l'opinion de M. Maspero. La statue du dieu Khonsou, loc. cit.

    W L'Harmhabi de Turin el un autre Harmhabi, trouv en janvier 190^, Karnak, different aussidu Khonsou. Le dernier se rapprocherait mme du type de Khouniatonou. La saillie des musclesdu cou et des clavicules est trs accentue.

  • .( ill )*-!

    Y avait-il alors un prince de ligne royale, un descendant des rois prcdents,

    s'tiolant dans quelque harem? Ou bien Harmhabi eut-il un fils qui ne vcut pasplus que l'Amenemhait trouv cette anne dans le tombeau de Touthmsis IV?Ddia-t-il son image, si belle dans sa tristesse morbide, Khonsou, matre dela joie? Ce sont l des points qui demeurent obscurs et qui ne pourront peut-tretre rsolus qu'avec une pioche de fouilleur heureux.

    Karnak, 11 fvrier 1906.G. Legrain.

    PLANCHE V.

    La statue reproduite sur cette planche a t achete en 1896, par M. deMorgan, et inscrite au Livre (rentre sous le n 3 1 371. Le marchand qui lavendit lui attribua Gaou, rancienne Antopolis, comme lieu d'origine, et uneenqute institue depuis lors a sembl justifier cette provenance : elle a tabli,qu'un peu avant la date de l'acquisition, une statue, dont le signalement rpondexactement celui de la ntre et en contient toutes les particularits caractris-tiques, avait t dcouverte par des paysans de la localit dans le sbakh, et cd

    par eux, pour un prix mdiocre, un courtier qui agit d'ordinaire pour un desmarchands d'antiquits du Caire. On peut donc, avec quelque apparence de raison,

    considrer notre monument comme originaire du IXe nome de la Haute-Egypte.

    Il est taill dans un grs assez grossier, de couleur grise, et il mesureo m. 87 cent. Le personnage, un homme, est debout sur un socle pais, hautde o m. 10 cent., et arrondi par devant; il s'adosse un pilier rectangulaire dela largeur du socle et arrondi du haut en forme de stle, qui monte jusque versl'attache du cou. Les bras et les jambes sont engags partiellement dans la masse.

    Le nez a t cras une poque rcente, trs probablement au moment de ladcouverte, afin que l'afrite enferm dans la statue ne nuist pas au fellah quila tirait de terre : c'est d'ailleurs la seule mutilation qu'elle ait subie et le restedu corps est intact. L'homme se tient droit sur les hanches, la tte haute et ferme,

    les paules un peu effaces, les bras retombant paralllement de chaque ct du

    buste, le pied gauche en avant. Il est coiff de la perruque ronde stries demches verticales, qui lui dgage les oreilles et le cou, et qui, lui couvrant lanuque, lui descend un peu sur le dos. La face est lourde, lgrement aplatie,d'expression vulgaire, avec un front bas sous la perruque, des sourcils pais,de petits yeux ronds, un nez qui parat avoir t fort malgr la cassure, unebouche d'ouverture moyenne mais garnie de lvres charnues, un menton court

  • w( 15 )
  • *-.( 16 >w

    chez lui les formes et la technique de l'poque que j'indique, allongement ducorps et amincissement de la taille, traitement des mains et des pieds, modeldu torse, coloration de l'ensemble. Notre statue est un bon exemple de factureprovinciale au commencement de l'ge des Ahmessides, et ce titre elle constitue

    un document utile pour l'histoire de l'art gyptien.Elle est inscrite au Catalogue gnral, sous le n 19 3 ; elle a t dcrite dans

    la Notice des principaux monuments de 1897, sous le n 136g, et dans le Guide

    du visiteur, dition anglaise de 1 go3, p. 135-136, sous le n 349. G. M.

    PLANCHE VI.

    Zai et Naia, les deux personnages figurs sur cette planche, appartiennent au

    vieux fond du Muse. Le groupe qui les reprsente fut dcouvert Sakkarah en

    avril 1862, et il porte le n 19181 dans le Livre d'entre. Mariette, qui legotait fort, l'attribuait la XIXe dynastie : ce Les profils des personnages gravs

    sur le dos du sige rappellent le temps de Sti Ier; les deux statues assises ont,

    au contraire, tous les caractres de la physionomie douce et panouie qui estle cachet de la belle tte rovale, que je crois tre celle de Mnephtah, petit-filsde ce mme Sti Ier >> Il me parat en effet que Zai et Naia vcurent dansla premire moiti de la XIXe dynastie, probablement sous Sti Ier et sousRamss II. Le Muse n'a aucun autre monument de Zai : il possde les quatrecanopes et un Rpondant de la dame Naia.

    Le groupe mesure 0 m. 90 cent, de hauteur. Il tait peint, mais la couleur adisparu, et c'est peine si l'on distingue quelque trace de rouge sur les chairs de

    l'homme. Les deux personnages sont assis symtriquement cte cte, sur un banc

    massif, dont le dossier monte derrire eux jusqu'aux paules, puis, partir despaules, se rtrcit lgrement et s'lve droit jusqu'au sommet de la tte, demanire pourtant laisser passer le haut de la perruque. Le socle sur lequelleurs pieds posent est mince et s'est bris en plusieurs fragments, qui tous ontpu tre retrouvs et rapprochs, sauf un petit clat au devant, entre les deuxstatues; la fracture avait atteint les pieds, mais sans les endommager. Un accidentsemblable est arriv au bras droit de l'homme dont le vtement faisait saillie ;

    la pointe extrieure de la manche a disparu. A cela prs, le groupe est intact,et l'tat de conservation en est d'autant plus remarquable que le calcaire dans

    ^' Mariette, Notice des principaux monuments, 1876, n 6o4; Maspero, Guide du visiteur au Muse

    de Boulak, 1883, p. 135 , n 1627 et p. 190, n 1887.

  • lequel il est taill, assez tendre ds le dbut, est devenu excessivement friable

    mesure qu'il perdait son eau de carrire : il tend se dliter par endroits,et, l'piderme tombant en cailles, il s'est couvert de plaques granuleuses. Cessymptmes fcheux me feraient craindre une destruction prochaine, si, depuisvingt-cinq ans que je connais le monument, je n'avais pas constat qu'ilsdemeurent stationnaires. Quand mme il a souffert au cours de son enseve-

    lissement dans le sable parfois humide de la montagne, il s'est raffermi l'airet la lumire : il durera longtemps encore sans plus s'altrer sensiblement.

    L'homme s'appelle Zai, ainsi qu'il rsulte de l'inscription grave au dos dusige. La lgende, trace en une ligne verticale d'hiroglyphes sur le devant de

    son vtement, ne porte que la formule ordinaire : (-) S.^T A LLI^~s fl^iJ'w' rfTout ce qui sort sur les tables des matres de la ncropole, prtred'Osiris, suprieur... ; le nom n'a pas t insr sa place. Zai est coiff de laperruque marteaux du temps de Stou Ier et de Ramss II, perruque dont lehaut est form de petites mches disposes en longues raies, qui partent dumilieu de la tte et se terminent en bordure sur le front par une sorte d'ourletdroit. Elle empite sur le haut de l'oreille et elle n'en laisse dcouvert que le bas.

    Les deux marteaux qui encadrent le cou et qui tombent sur la poitrine sonttaills en pointe mousse; les tresses dont ils sont composs s'largissent enmches plus fortes mesure qu'elles descendent. La face est large, presquecarre. Le front est bas, l'arcade soucillire bien marque, l'il assez spar du

    nez, saillant, peu fendu, lgrement relev vers la tempe. Le nez est droit etmince, garni de narines pinces. La bouche est grande, mais d'un dessin ferme,

    et les lvres sont plutt fines. Les joues sont pleines, mais sans lourdeur; lementon est court, presque carr, le cou puissant, l'paule vigoureuse. Le busteest vtu de la plerine en toile fine, demi transparente, qui s'attache sur lemilieu de la poitrine, et dont les manches, vases largement, abritent peinela pointe suprieure du biceps; le model de l'paule ne perce pas sous l'tolfe,mais celui des seins, qui est un peu mou, se peroit nettement, et les trois plisde chair habituels trahissent l'embonpoint de l'ge mr. Les hanches sontlarges, le ventre est plein, rond, lgrement prominent, et le nombril secreuse sous l'toffe. Les bras sont bien muscls : la main droite s'allonge, lapaume plat sur le genou correspondant, tandis que la main gauche se fermeet serre le mouchoir roul et pli en deux. Le bas du corps se dissimule sousun long pagne, tablier rectangulaire, d'o les jambes sortent, parallles, vers lamoiti du mollet; elles sont molles, engorges, et les pieds normes, plats, taills

    mdiocrement, manquent d'lgance. La sparation des doigts est indique par

  • un sillon peu profond aux pieds comme aux mains, et l'paisseur des extrmitstrahit peut-tre la bassesse de l'origine.

    La femme Naia a exactement la mme taille que l'homme dont elle est lasur chrie, c'est--dire la femme, comme nous l'apprend l'inscription traceau dossier. Elle est assise gauche; son bras droit s'allonge dmesurment etsa main va reparatre sur l'paule droite de Zai. Elle coiffe la vaste perruquede la XIXe dynastie, qui habille la tte, les paules, le haut du buste jusqu' lanaissance des seins, qui cache les oreilles compltement, et qui dessine une sorte

    de cadre oval de chaque ct du visage, ne laissant paratre que la partie antrieure

    de la gorge et une bande troite sur le devant de la poitrine. La face prsenteune ressemblance frappante avec celle de Zai, mais les traits en sont moins accen-

    tus, ainsi qu'il convient chez une femme. Les sourcils sont moins durs, l'ilplus long et moins enfonc dans l'orbite, le nez plus mince, la bouche plus fine,le menton moins dcid, le tour du visage plus arrondi. Le corps est revtu d'un

    long jupon qui descend jusqu'aux chevilles et qui dissimule en partie le cou depied. Les seins, petits et ronds, sont rejets lgrement de ct par les bretelles

    qui soutiennent le jupon. La taille n'est pas des plus fines, mais les hanchess'vasent, le ventre est fort, les cuisses sont puissantes, comme si le sculpteur et

    voulu indiquer le plein panouissement de la femme. Le model des genoux etdes jambes s'accuse sous l'toffe, et les pieds, pour tre d'un galbe moins commun

    que ceux de Zai, sont encore assez vulgaires. La statue de Naia est, elle aussi,

    un portrait fidle; l'artiste n'a pas essay seulement de reproduire exactement les

    traits du visage, il a voulu rendre les particularits du corps. Le pesanteur desformes n'est pas ici un signe de maladresse technique : elle prouve l'effort pour

    copier la nature.

    Un certain nombre d'inscriptions et de reprsentations sont rpandues surles surfaces planes du sige et du dossier, les unes par devant, les autres sur la

    face postrieure. Les inscriptions et les tableaux du devant sont au nombre de

    trois. Il y a d'abord une inscription en une seule ligne verticale, sur le plat du

    socle, entre les pieds des deux personnages : (A ^^^ij^t^fSJL^^^'qui contient le proscynme en faveur d'Harmakhis rrpour que tu donnes cettelibation... -n. L'un des tableaux est sur la face verticale du dossier, entre Naia et

    Zai, la hauteur du buste et sous le bras de Naia. On y voit un homme etune femme assis, le premier gauche, la seconde droite d'une table charge

    d'offrandes, pains, fruits de diverses espces, entre autres des grenades, quine figurent pas parmi les offrandes sous l'Ancien Empire et qui avaient tintroduites en Egypte peu avant la XVIIIe dynastie : le sige est le fauteuil

  • *+( 19 >

    ordinaire pieds de lion et escabeau, et les deux personnages flairent chacun

    une fleur de lotus. Le second tableau est sur le devant, entre leurs jambes, et ilmontre un Osiris assis sous un baldaquin, devant une table d'offrandes () [

    (fifl l TZ - Osiris Khontamentit.

    Un seul tableau couvre le dos du sige. A droite, Zai et Naia trnent, l'unederrire l'autre, sur un fauteuil pieds de lion avec escabeau. Zai tient dans lamain gauche le mouchoir pli et le casse-tte dans la main droite, qui est unpeu releve, la fleur de lotus. Il a le mme costume que porte sa statue, mais un

    peu plus pouss dans le dtail des frisures et des plis du vtement. Naia est un

    peu plus petite que son mari ; elle lui passe le bras gauche au cou et elle luipose la main droite sur le bras droit. Ils ont devant eux une table charged'offrandes, et de l'autre ct de laquelle une femme est assise, qui tient unmouchoir la main gauche et un lotus dans la main droite, la chanteused'Amon Tinoura. Le costume des deux femmes est celui de la statue, mais plusdtaill, comme le costume de l'homme. Au-dessus de la scne, on lit des in-

    scriptions en hiroglyphes, qui nous apprennent le nom et la condition des deux

    personnages. C'est, gauche, la lgende de Naia et de Zai, en huit petitescolonnes verticales (~) \ + 4 ^ f ~ ] fj *fr " ^ ~ + i S - 3 \ | H~ TD I ! EN ~S I V ! \ ' 11 I

  • PLANCHE VIL

    Ce naos a t trouv Karnak par M. Legrain, le 8 aot 1900, et il a tinscrit au Livre d'entre sous le n 3^626. Il est en un calcaire compact, d'ungrain assez fin pour qu'au moment de la dcouverte on ait pu le croire en albtre.

    Il mesure o m. k8 c. de hauteur, sur o m. 20 c. de largeur et 0 m. 36 c.de profondeur. Il a la forme ordinaire des naos, parois lgrement inclines,surmontes de la gorge, et toit arrondi sur le devant, mais descendant parderrire en pente douce. Il tait appuy contre un mur, car la paroi postrieureest reste demi brute, et il s'emboitait dans un socle rectangulaire, ainsiqu'il rsulte de l'tat de ses parties basses. La paroi de devant tait encadred'un tore pais. Elle tait occupe par une porte en bois deux battants,enfonce dans une rainure profonde : on voit encore, aux angles suprieursdu cadre, les deux trous o les montants des battants jouaient, mais les pivotsinfrieurs s'implantaient dans la base rectangulaire qui a disparu. L'intrieur est

    vid assez rudement en niche, pour recevoir une statuette aujourd'hui perdue.On voit deux tableaux symtriques, sur les deux parois latrales. A droite, un

    homme est assis sur un fauteuil pieds de lion et escabeau. Il est d'ge mr,

    ainsi que le montrent les seins pesants et les plis de graisse dont le sculpteur a

    garni sa poitrine. Il est coiff du bonnet arrondi %, il a le cou par du collierlarge, et il est vtu de deux pagnes superposs, dont le plus court, formantcaleon, s'arrte au genou, tandis que le plus long, jet sur l'autre, descend presque

    la cheville et ramne ses extrmits en tablier par devant les jambes. La main

    droite tient la longue canne petit pommeau, et la main gauche la croix anse :

    les pieds sont nus. Des offrandes de diverses natures sont empiles en un registre

    vertical, d'abord deux autels portant une natte ou un plateau charg de painset de fleurs, puis une cuisse de buf, des quartiers de viande, des volailles, des

    gateaux, des lgumes, des fruits. Entre ces offrandes et l'extrmit de la paroi,

    une inscription de quatre colonnes se droule en criture rtrograde: (*) j ^

    ""Proscynme Amon-R, matre de Karnak, pour qu'il

    donne l'offrande en pains, liquides, bufs, oies, toutes choses bonnes et pures

    dont vit le dieu, le doux vent du Nord, ce que donne le ciel et que la terre pro-duit, provisions fraiches et sches de toute sorte, une vieillesse heureuse, au

    double du scribe royal du parvis, Apoumsi, qui renouvelle la vie, n de ladame Toutoui, juste de voix, dame de faut.

  • A gauche, un homme est assis sur un fauteuil semblable celui d'Apoumsi,

    pieds de lion et escabeau; il a mme pose, mme coiffure, mme costume, et iltient galement la canne longue et la croix de vie. Derrire lui, une femme setient debout, perruque marteau, collier large, fourreau bretelles, pieds nus;elle ramne la main gauche sur la poitrine et elle tient de la main droite unetige de lotus dont la fleur retombe. Son nom est crit devant elle, en une colonne

    verticale (-)^"|P^, cria dame Ousiri. Un registre d'offrandes, moins com-plet que le registre prcdent, faute de place, spare l'homme de sa lgende,qui comporte quatre colonnes comme celle de l'autre face, et qui est conue de

    mme en hiroglyphes rtrogrades: ()] \ J ^ \ Hj J ^Z^^ :*/!*f T

    C'est, mot pour mot la mme formule que sur la face de droite, mais le nomdiffre : Apoumsi cde la place rr l'homme au collier du roi, ami unique, admi-nistrateur des hommes au collier, Mtoui, n du scribe.....Nabimsin.

    La technique, certains dtails du costume et des offrandes, les noms, nousreportent aux temps du premier empire thbain. Je tendrai placer notre monu-

    ment vers la XIIIe dynastie plutt que vers la XIe, mais nous connaissons troppeu les ateliers thbains de cette poque pour que je considre cette opinioncomme une autre chose qu'une conjecture. G. M.

    PLANCHE VIII.Die im Jahre 1898 in Benha gefundene Stele besteht aus Kalkstein und

    misst o m. 70 cent, x 0 m. 57 cent. Im oberen Register ist Knig Ptolemaeus XIAlexander I zweimal dargestellt, links vor dem Horas von Athribis, dem \pxsv-Tsji der griechischen Inschrift, und einer lwenkpfigen Gttin, wohl derSechmet, rechts vor der Mut(?) und Hathor^. Beide Male berreicht der Knigdie ff Wahrheit und ist von einem nach dem bekannten aegyptischen Stilgesetze

    bedeutend kleiner gezeichneten Mann begleitet. Ich mchte darin den am Schluss

    der hieroglyphischen Inschrift genannten Pl-dj-Hr (jlsTsvpis}, einen Priester desHorus-tempels in Athribis, erkennen.

    Die Inschriften haben stark gelitten, wie berhaupt der Stein in einem sehrschlechten Zustande ist. Glcklicherweise lsst die vorliegende von Brugsch beykurz nach der Auffindung gemachte Aufnahme noch erheblich viel mehr erkennen

    als das jetzt im Museum befindliche Original. Aber trotzdem weist der Text,

    (1) Die Hathor-Schtzerin. Vgl. Lefebure, Sphinx, VII, Seite 35 und ko.

  • **( 22 >

    namentlich in dem hieroglyphischen Teil grosse Lcken auf. Dass wir berhauptden Sinn der beiden aegyptischen Inschriften noch sicher erfassen knnen, ver-danken wir der ziemlich vollstndig erhaltenen griechischen Inschrift, fr deren

    Lesung und Erklrung ich meinem Freunde Otto Rubensohn zu grossem Dank

    verpflichtet bin.

    A. Hieroglyphischer Text.

    . r-niii -=> i Iii - ^ilK^ 1T ( jpr**iM Milium n i I ks I

  • ( 23 )'Ci-

    C. GlUECHISCHER TXT.

    ] BctcriXsvs UtoXs^oios s xai ^AX^avSpos.

    i lToAejaatou tov arvyyevovs xal Sioixvtov TSpoaavtvkyxavTOs yuXv TXcri

    ? fxsv rois jcax' A'iyvnflov lepos (yiro twv) ispoybvwv i)\xwv \xX>ova (ptXvpoo-

    I 7T

  • 24

    und berhmter ist als die brigen Tempel, so besitzt er alle Wohlthaten mitAusnahme des Asylrechts, haben wir befohlen(1) wegen (?)

    l dieses genannten Tempels, dass er [.........sein] und ebenso sein sollwie der Umkreis der Tempel von Memphis und Busiris und der brigen TempelAegyptens. . .

    Geschrieben im Jahre XVIII am 2 istcn Phamenot.

    C. Griechischer Text.

    Knig Ptolemaios mit Beinamen Alexandros.

    Auf den Bericht des Syngenes und Dioiketes Ptolemaios, dass allen aegyp-tischen Heiligtmern von unseren Vorfahren grssere Wohlthaten erwiesenworden seien, einige von den hervorragenden aber auch Asyle geworden seien,

    dasjenige des (Gottes) Harkentechthai in Athribis, welches zu denen erster Ord-

    nung gehrt und ansehnlich und sehr alt und sehr berhmt unter den meistenist, die anderen Ehren (schon) erlangt habe und nur betreffs des Asylrechts imRckstnde sei haben wir bestimmt, auch diesem Heiligtum innerhalb seiner

    Umfassungsmauer das Asylrecht zu verleihen, wie es in Memphis und Busirissowie anderen unter den brigen Heiligtmern besteht. Sofort zu vollziehen!

    BEMERKUNGEN.

    Der Inhalt des Textes ist klar. Ptolemaios der XI Alexander II verleiht um

    96 v. Chr. dem Tempel von Athribis (Benha) das Asyirecht(2) und zwar auf denVorschlag seines hchsten Reichsbeamten, des (rvyyevys und SioixriTrjs Ptolemaios.

    Diesen Mann kennen wir noch aus einer anderen Urkunde (3), deren Datierungzweifelhaft war. Unsere Inschrift lehrt aus, dass er nicht unter Ptolemaios X

    sondern unter seinem Nachfolger lebte. Auch im einzelnen ist diese Stele vongrossem Interesse, zunchst durch die griechische Transcription des Gottesna-mens Hr-hntj-Htj^. Xat ist die mittelaegyptische Vokalisation im-yBoi, zeigt also

    deutlich, dass der Bildungsvokal der Adjektivbildungen auf \ \ vor diesem Kon-

    W Nachsatz zu dem Temporalsatz Als es geschah. ,,iZ. 1.

    '2' Vgl. dazu Grenfell-Hunt, Faym towns, S. 48 ff.

    Grenfell-Hunt, Greek Papyri, II, 23.(4) Herr Ad. Jacoby machte mich darauf aufmerksam, dass dieser Gott in der spaten Zauberlitte-

    ratur hufig genannt wird, so in dem grossen Pariser Zauberpapyrus als apxsvrexx (Z. 2355),ferner bei Wessely, Neue Zauberpapyri, London, 1 2 1 Z. 370-11 (vgl. 260) als apxetnexa, Z. 263,als oaip-yev7syat-

  • sonanten stand. Damit haben wir eine weitere Besttigung fr die von Griffithvorgeschlagene Identitt von Htj und yAx6v?w- Der Titel crvyyevfe ist von beiden

    aegyptischen Texten einfach transcribiert(2) und mit dem Artikel versehen worden,

    dagegen ist der Sioixrjrvs aegyptisch bersetzt worden. Leider kann ich keinebefriedigende Erklrung der aegyptischen Titel bieten.

    Asyl ist hieroglyphisch und demotisch durch nht (V) wiedergegeben, das imkopt. naojt6 ff protectio erhalten ist. Es wre nunmehr zu prfen, ob wir die neu

    gewonnene Bedeutung ff Asyl n nicht auch in der lteren Litteratur nachweisenknnen. Nht(w) scheint ctavXov und avXla zu bezeichnen. Ganz sicher ist es aber

    nicht, da die betreffenden Stellen nicht ganz klar sind.Was das Verhltniss der Texte unter einander anlangt, so ist es hier wie bei dem

    Dcret von Ganopus vllig ausser Zweifel, dass der demotische den griechischenbersetzt. Man beachte nur die sklavische bersetzung der griechischen Datierung

    im Eingang, die ganz unaegyptisch ist, sowie die Wiedergabe des tgpoactvzviy-xavTos durch im demotischen Text. Vor allem tritt es in der Konstruktionhervor. Der Demotiker hat die unglckliche Idee gehabt, den griechischen Kanz-

    leistil genau nachzubilden, und es dadurch nicht zuletzt verschuldet, dass unsauch abgesehen von dem schlechten Erhaltungszustand der Inschrift so manches

    unklar bleibt. Der hieroglyphische Text steht dagegen selbstndiger da. Er giebt

    den Inhalt des Erlasses in einer fr die Ptolemerzeit guten Orthographie wieder.

    Der Verfasser war jedenfalls in der alten Litteratur gut bewandert und konnteleidlich nach alten Mustern schreiben. Um so bedauerlicher ist es, dass geradeder hieroglyphische Teil am strksten gelitten hat. Am Schluss giebt die hierogly-phische Inschrift sogar einen Namen, den die beiden anderen Texte nicht enthalten,

    ber den ich oben gesprochen habe. Vielleicht war Peteyris der Schriftgelehrte,welcher den hieroglyphischen Teil des Dcrtes verfasst hat, whrend der povo-ypos von Athribis fr die demotische Beclaktion verantwortlich sein drfte. Auch

    die Verschiedenheit der Datierung lsst sich bei dieser Annahme leicht verstehen.

    Wilhelm Spiegelberg.

    PLANCHES IX-X.

    La statue reproduite en entier sur la planche IX, en demi-buste sur la planche X,

    a t dcouverte Der el-Bahar, dans les derniers jours de dcembre 1901,

    W S. Griffith, P. S. B. A., XIV (1892), S. Zq-Iio und Maspero,Recueil, t. XVII, S. 60.(2> So auch Stele Cairo nos 31092 und 3iog3.

    Freilich ist die Lesung der etwas zerstrten Gruppe nicht unbedingt sicher.

  • par M. Carter, Inspecteur en chef du Service. Il a racont lui-mme, dans sonrapport, la suite de quelle circonstance il acquit la conviction qu'une tombeexistait, non loin de la maison que Y Egypt exploration Fund avait construite auprs

    du temple de la reine Hatshopsoutou(l) : entr au Service, il me demanda l'au-

    torisation d'oprer des sondages sur ce point, et il commena les travaux le10 mars 1 900. Le couloir dont il mit l'entre jour chemina d'une inclinaisontoujours plus forte jusqu' la longueur de 1 5o mtres, et aboutit aune chambregrossire, sans dcor de sculpture ni de peinture, dans laquelle se trouvaient,tendus mme sur la roche, un cercueil rectangulaire oblong, de la forme et

    des proportions usites sous le premier empire thbain, et un immense paquetd'toffes de ligure irrgulire; le long du mur du fond, ou poss au hasard sur les

    clats de pierre et les amas de sable qui encombraient le centre de la chambre,

    on apercevait un assez maigre mobilier funraire, un coffret en bois peint depetite taille, des pots rouges, des plats et des cuelles en terre, rouges galement,

    et, ct d'eux, les restes de l'offrande, deux squelettes d'oiseau avec les deux

    jambes de devant d'un veau. Un examen htif montra que le cercueil tait videet qu'il n'avait jamais rien contenu; le paquet, dfait en ma prsence le 31 d-cembre, nous rendit une statue royale, sans lgende, mais une inscription trace

    sur le coffret nous apprit qu'elle avait appartenu un Monthotpou. La prsence

    de ce nom et les dimensions de l'excavation nous confirmrent dans l'ide quela tombe avait t creuse pour un roi de la premire poque thbaine. L'absence

    de momie avait port M. Carter croire qu'il n'tait arriv que dans une anti-chambre et que la chambre mme se dissimulait encore. En effet des sondages,

    pratiqus dans le sol le 20 avril 10,01, lui rvlrent bientt la prsence d'unpuits dont il n'atteignit le fond que dans les derniers jours de dcembre. Lesportions les plus hautes en taient tailles assez rgulirement, mais mesure

    que la fouille s'enfona, le~ puits perdit de sa rgularit : il se termina en cul-de-sac, trente mtres environ de profondeur, sans que rien indiqut qu'on etjamais voulu l'largir en caveau son extrmit infrieure. Tout au fond de lacavit, les ouvriers ramassrent quelques pots de terre rouge, semblables ceux

    de la chambre, et des morceaux de bois demi pourris, dans lesquels j'eusquelque peine reconnatre un maillet de charpentier ou de sculpteur et troisbarques votives. Comme il nous paraissait peu vraisemblable qu'on et creus

    un tombeau si dvelopp pour n'y point mnager un caveau funraire, M. Carter

    s'obstina pendant prs de deux semaines encore sonder le puits, la chambre,

    ll) Annales du Seirice des Antiquits, t. II, p. 201-2o5.

  • w( 27 > l aucun pr-nom mentionn, mais on ne lit que le titre de fils de R, ce qui arrive assez pourdeux des membres de cette famille, MonthotpouIer et Nabkhrour Monthotpou,

    le Monthotpou V de la plupart des historiens. Il me parut que le style de lastatue et la facture des objets qui raccompagnaient nous reportaient un geplus rude que celui de Monthotpou V, et j'attribuai le tombeau Monthotpou Ier.

    Les fouilles excutes pendant l'hiver de io,o3-io,o/i par MM. Naville et Hallont prouv que je me trompais. Sitt que je sus qu'ils mettaient au jour untemple en terrasse, l'endroit o Mariette avait signal nagures de grandesarchitraves en grs au nom de Monthotpou V, l'ide me vint, d'abord que cetemple tait la chapelle du tombeau dblay par le Service en 1900, ensuiteque notre statue reprsentait Monthotpou V et non Monthotpou Ier. Jugeantd'aprs la direction gnrale du couloir et sa longueur, je constatai aismentque la chambre d'o notre statue sortait se trouvait exactement sous le templedblay par Naville et par Hall, et qu'elle lui tait dans la mme relation quele caveau nouvellement dcouvert de la reine Hatshopsoutou la chapellede Der el-Bahar qui contient la stle funraire. Pour mieux cacher l'accsde l'hypoge, l'architecte l'avait avance cent vingt ou cent trente mtres enavant du sanctuaire o l'on clbrait le culte du vieux roi : l'architecte de la

    reine fit mieux encore, lorsqu'il plaa l'entre sur l'autre versant de la collinedans le vallon des Bibn el-Molouk. Ce point rgl, il ne restait plus qu' attendre

    le rsultat des recherches de Naville et de Hall pour savoir qui tait le roi. Lafrquence du cartouche ^ \ Nabkhrour parmi les dcombres nous prouvabientt que c'tait Monthotpou V. C'est donc ce Monthotpou V que notre statuereprsente.

    Elle est en un grs fin, de couleur gristre, et elle mesure 1 m. 7b cent, dehauteur, y compris le socle : elle est inscrite au Livre d'entre sous le n 36195.

    Le roi est assis d'aplomb sur un d de pierre cubique. Il a le buste droit et latte haute, les bras croiss sur la poitrine, les genoux serrs l'un contre l'autre,

    h.

  • les jambes portes symtriquement en avant. Les chairs sont peintes d'un tonnoir, mat et uniforme; les pupilles des yeux sont noires, mais la corne en estblanchie. La coiffure n'est autre que la couronne rouge de la Haute-Egypte, dontle couvre-nuque se rabat latralement sur les deux joues et emboite entirement

    les oreilles, ainsi qu'on le voit assez souvent cette poque. Le roi n'a ni collier,

    ni bijoux, ni sandales, ni insignes, sauf une barbe factice au menton; son seulvtement visible est un manteau de toile blanche, qui lui parvient peine augenou, et dans lequel il s'engonce troitement, sans rien laisser dcouvert qu'un

    triangle de chair au bas du cou. L'ensemble donne l'impression de la forcebrutale et de la lourdeur, mais la rudesse n'est qu'apparente, et le sculpteura trs certainement tabli son uvre en vue d'un effet dtermin. Aussi bien,

    lorsqu'on l'analyse de prs, on reconnait que les proportions de la figure hu-maine vont s'alourdissant de haut en bas selon une progression constante. Latte reste dans la donne courante et elle conserve la valeur ordinaire aux bonnes

    statues gyptiennes; elle est modele par plans simples, sans recherche inutiledu dtail, mais avec une largeur et une fermet indniables. Les formes du buste

    et des cuisses sont peine accuses, demi caches qu'elles taient par le man-

    teau : le peu qui en ressort est nanmoins d'une facture excellente et bien enrapport avec la tte. Au contraire, le bas du corps est conu sur un parti-prisd'exagration manifeste. Les jambes ne sont pas dtaches compltement, mais

    elles sont relies les unes aux autres et rejointes au sige sur toute leur hauteur;

    bien qu'elles ne dpassent pas la longueur normale, la cheville et le mollet attei-

    gnent une paisseur invraisemblable, et la musculature du genou dessine dessaillies peu naturelles. Les pieds sont plus grossis encore que les jambes, pais,

    larges, cambrs peine, les doigts nots sommairement sans indicationsd'ongles ni de jointures. Cette diffrence de traitement entre le haut et le bas se

    comprend fort bien si l'on suppose que la statue ne se prsentait pas de plainpied, comme elle est dans notre muse, mais qu'elle occupait une position leve,

    probablement au sommet d'un escalier, et qu'elle devait tre vue de bas en haut.

    Le costume qu'elle porte est en effet celui du Pharaon pendant les ftes de laQueue, Habi-sadou. Or, l'un des pisodes principaux de ces ftes tait celui o leroi, vtu du manteau blanc et coiff alternativement de l'une et de l'autre des

    couronnes, montait s'asseoir dans un naos pos sur une estrade leve et y rece-

    vait les hommages des prtres et des assistants. Il me parait rsulter desmonuments o la crmonie est figure, depuis ceux de la VIe dynastie(l) jusqu'

    111 Voir Denkmler, II, 115, la crmonie clbre sous le rgne de Papi Ier.

  • .( 29 >w

    ceux de la XXIIc(1), qu'elle consacrait l'identification du Pharaon avec Osiris,roi du monde des vivants, et par suite qu'elle comportait deux monuments, l'unpour sa divinisation en qualit de roi de la Haute-Egypte, l'autre pour sadivinisation en qualit de roi de la Basse-Egypte. Il y avait donc place pourdeux statues coiffes, l'une de la couronne blanche, l'autre de la couronnerouge, et notre statue aurait figur Monthotpou Osiris et roi-dieu de la Basse-Egypte. Place dans le naos, sur une estrade, l'extrmit d'un escalier assezhaut, et par consquent vue d'en bas, on s'explique la disproportion qu'elle offre

    entre la moiti d'au-dessus de la ceinture et la moiti d'au-dessous : la per-spective rachetait l'exagration des jambes et rtablissait les proportions del'ensemble.

    C'est donc une des statues destines la clbration de la fte Hab-sadou que

    M. Carter a dcouverte au Bab el-Hoan, mais pourquoi y avait-elle t dpose

    dans des conditions si tranges, en compagnie d'un cercueil vide et d'objetsd'offrandes, enveloppe de toiles fines comme une momie ou comme un cadavre

    dssch? M. Legrain a exprim l'ide que, la fte Habi-sadou ayant, comme je

    l'ai dit il y a longtemps, pour objet de diviniser, de transformer en Osiris-roi lesouverain rgnant, reproduisait dans ses grandes lignes les vnements prin-cipaux de la vie d'Osiris, entre autres son meurtre par Typhon et son emprison-nement dans le coffre funeste : il y avait donc un simulacre de mise au tombeau

    qui devait s'oprer sur l'une des statues prpares pour l'occasion, et nousaurions ici un exemple de cette coutume . Une raison religieuse me parats'opposer cette interprtation : de mme qu'Osiris, le roi divinis tait censressusciter, et par consquent, la statue qui servait aux pratiques de la mortsimule devait tre retire du tombeau o on l'avait enfouie, si vraiment lerite tait pouss jusqu'au bout. D'autre part, j'ai peine croire que l'on etcreus cette galerie immense uniquement en vue de funrailles sans ralit. Le

    soin que l'architecte a pris de placer la chambre juste sous la chapelle prouvequ'il la considrait bien comme devant servir d'asile au mort. Donc, moinsqu'il n'y ait un second souterrain o nous retrouverons la momie ce qui estpossible la rigueur il faut nous rsigner croire que la salle de la statuetait bien le caveau funraire de Monthotpou, mais que, pour une raison incon-nue, Monthotpou n'y a jamais repos. J'ai dj rencontr, Sakkarah, vers lafin de l'poque sate, un tombeau qui n'avait point reu l'individu pour lequelil avait t creus, et qu'on avait ferm nanmoins : il m'a paru que le fait

    Naville, The Festival-Hall of Osorkon al Bubastis, pl. XX, XXI, XXIII, XXV et p. 5 et seq.t2' Legrain, Notes d'inspection, XIII, dans les Annales du Service, t. V.

  • w( 30 >w

    s'expliquait si l'on supposait que le propritaire ventuel avait t tu ou pris la bataille de Pluse, et que ses parents n'avaient jamais eu son cadavreN'aurions-nous pas ici un cas analogue? Montholpou ayant disparu et son corps

    n'ayant pas t retrouv, on aurait clbr les rites funbres sur l'une desstatues qui lui avaient servi clbrer la fte Habi-sadoa, et on l'aurait ensevelie

    dans le tombeau qui avait t command pour la momie relle. Il y en eutcertainement plus d'un parmi les Pharaons qui prit de mort violente, sur unchamp de bataille, ou sous le poignard des conspirateurs, et tous ceux quisuccombrent de la sorte n'eurent pas la fortune de Saknounra dont le corps fut

    recueilli et enterr. Ceci n'est encore qu'une hypothse, sur laquelle il vautmieux; passer lgrement : peut-tre les fouilles prochaines de Naville et de Hall

    nous fourniront-elles une solution moins hasarde du problme. G. M.

    PLANCHE XI.

    Les trois bas-reliefs runis sur cette planche ont t dcouverts Sakkarah,et ils remontent l'poque de la Ve dynastie; ils proviennent de deux tombeaux

    aujourd'hui dtruits, et dont Mariette recueillit les dbris pour son muse deBoulak.

    A. Le premier bas-relief en commenant par en haut mesure 1 m. 01 cent,de largeur et o m. 37 cent, de hauteur (Livre d'entre, n 3yioi et Cataloguegnral, n 1556). Il est bris en deux morceaux de longueur fort ingale, et lebloc sur lequel il est grav occupait probablement le milieu d'une paroi. On ydistingue les dbris d'une scne d'enregistrement sur le haut de la pierre. Unerange de personnages, dont il ne subsiste plus que les pieds, apportait desobjets d'offrande un scribe accroupi devant son paquetage de tablettes crire.

    A la partie infrieure, des dbris de figures et de signes hiroglyphiques tra-hissent l'existence d'un registre dont rien ne nous permet de dfinir le sujet : lapartie mediale en tait occupe par une srie de personnages qui portaient des

    couffes sur l'paule ou sur la tte. A l'extrmit gauche on lit un reste delgendes, Hf3^ !(?)S8H' dont je ne puis rtablir ni le sens ni lateneur.

    Le registre conserv se partage en deux scnes. A gauche, deux hommes debout

    '1J Annales du Service des Antiquits, t. I, p. 188.

  • 31 >**dfilent, emportant vers la gauche : le premier, clans la main droite, un lgumeoblong moiti dtruit, dans la main gauche, un pain rectangulaire ^; lesecond, dans la main droite, une jarre ohlongue, bouche Q, sur l'paule gauche

    et maintenu par la main gauche, un panier en sparterie d'o sort l'extrmitde deux pains 1 un plat, l'autre conique . Ils vont l'un et l'autre nu-pieds; ilsont la tkih blanche sur la tte, et ils sont vtus du pagne d'toffe blanche,serr la taille par une ceinture troite dont un bout retombe devant eux. Onvoit, au-dessus de la tte du premier, le signe f deux fois rpt, et entre lesdeux, sous la main du second, la lgende C'est la fin d'une processionqui se dirigeait vers la gauche.

    La seconde scne est unique jusqu' prsent dans la srie des reprsen-tations memphites. Un immense panier de sparterie est pos terre, remplid'offrandes, oies, bottes d'oignons, claies charges de figues. Un esclave entirement

    nu, la takih prs qui lui couvre la tte, se prparait probablement l'enlever,

    d'accord avec un autre personnage disparu compltement, lorsqu'il en a tempch par l'attaque d'un gros cynocphale mle qu'un domestique tient enlaisse. Avait-il agac la bte, ou bien a-t-elle cd un accs de malice nonjustifi? De toute manire, elle a empoign deux mains la cuisse et le genoudroit de l'esclave. Celui-ci tomberait assez rudement par terre, si, de la maingauche, il ne se cramponnait au rebord de la couffe; il saisit le bras gauche ducvnocphale avec la main droite et il essaie de se dgager. Le domestique, lecorps un peu pench en avant, pour suivre le mouvement de son singe, regarde

    ce jeu d'un air sarcastique. Il a la takih, le jupon court, et, dans la main quitient le cynocphale querelleur, une sorte de frule destine le chtier, un bton

    assez fort termin par une large main tendue dont la paume devait claquer defaon dsagrable11 mne en laisse, de l'autre main, un cynocphale femelle,arrt quatre pattes dans la contemplation de la scne, et que son petit embrasse

    autour de la taille. L'lan du cynocphale mle et le suspens du cynocphalefemelle, la physionomie narquoise des deux btes, la protestation indigne del'esclave assault, sont rendus avec beaucoup de finesse : l'ensemble forme undes morceaux le plus spirituels que je connaisse dans toute la sculpture gyptienne.

    La couleur est assez bien conserve. Le nu des hommes est rouge brun, et lepelage des cynocphales semble avoir t d'un jaune rouge; la frule avait lamain peinte en jaune clair. La couleur des lgumes a disparu compltement, lave

    par les estampages qui ont t pris du monument. Les hiroglyphes qui encadrent

    (1) Voir un autre exemple de cet instrument sur un bas-relief de notre muse, Guide du Visiteur,

    d. anglaise, igo3, n i3i, p. 60-61.

  • ce tableau sont d'un tour assez difficile comprendre. A l'extrmit de droite,au-dessus du panier, on lit \,.[K' j
  • ( 33 )

    purifications par l'eau, simple ou parfume, comme le prouvent le guridon basT et les hydries de formes diverses. La peinture est assez bien conserve parplaces, surtout le ton brun-rouge qui empte le nu des personnages. Les perru-ques taient teintes de noir, la tige de palmier de vert; le reste ne montre plusaucun vestige de couleur.

    Ces deux derniers bas-reliefs sortent d'un atelier autre que celui qui nous afourni le premier : le type et les proportions des figures, la couleur, la disposition

    des poncifs, le coup de ciseau diffrent sensiblement de l'un aux autres. Le faire

    du premier bas-relief est plus flou et le coloris moins violent. Ils sont tous d'uneexcution trs satisfaisante, et s'ils n'offrent pas de mrites extraordinaires, ilsse classent parmi les bonnes uvres moyennes de la Ve dynastie. G. M.

    PLANCHE XII.

    Les deux statues runies sur cette planche prsentent ceci de particulier qu'elles

    ont t tires de l'eau, o elles gisaient ensevelies depuis Dieu sait combien d'annes.

    Celle de droite est inscrite au Journal (Ventre sous le n 30736, et elle estdcrite par Edgar sous le n ayao1''. Elle a t trouve en 1903 , dans la boue,

    sur la berge d'un canal, prs de Benba, l'ancienne Bubastis. Elle est d'un calcaire

    compact gris-bleu, trs semblable au marbre, et elle est malheureusement assez

    mutile. Au moment o elle nous est arrive, la pierre avait t comme amolliepar son long sjour dans la boue, et elle s'caillait au moindre choc. L'exposition

    l'air l'a dessche et raffermie : elle a repris maintenant sa solidit premire, et

    nous pourrons bientt entreprendre de la dbarasser de la boue tenace qui empte

    une partie des plis. La statue tait en plusieurs morceaux. La tte, les bras et le

    pied gauche avaient t taills dans de petits blocs spars et runis au blocprincipal par des tenons : on voit encore au cou le trou rectangulaire o s'emboitait

    le tenon de la tte. La facture est assez ingale : le dos est demeur presque l'tat d'bauche, la statue devant tre probablement place contre un difice; les

    portions de face sont travailles avec une recherche minutieuse et parfois pnible.

    La seconde statue est inscrite au Livre (Ventre sous le n 35y36 et au Catalogne

    gnral sous le n 27/169 ("2). Elle a t recueillie dans le canal prs de Zagazig.

    Elle reprsente une femme debout, les jambes rapproches, le bras droit relev et

    ramen sur la poitrine, le bras gauche allong et soutenant la draperie qui couvre

    les jambes; les deux mains ont t brises. Sous la jupe on aperoit une colombe

    Edgar, Greek Sculpture, p. 16 et pl. VIII.'2' Edgar, Greek Sculpture, p. 17.

    5

    i

  • couche, la tte tourne gauche et l'aile gauche leve. La face a disparu enti-

    rement. Le derrire de la tte subsiste, avec un reste de bonnet pos sur le haut

    du crne et d'o pend un long voile rejet en arrire : deux mches chappesdescendent sur les seins. L'ensemble tait peint tout entier, mais il ne reste presque

    rien des couleurs. La chevelure tait rouge, les boucles d'oreille et les brace-lets taient dors, ainsi que la bande qui bordait la draperie; celle-ci a conservdes traces de rose, de bleu, de noir, et des parcelles de stuc blanc y adhrent encore.

    J'avais t frapp de l'aspect moderne du morceau, et j'y avais cru reconnatre

    un produit de l'art latin du xmc ou du xivc sicle, plutt de la fin du xivc; il pro-viendrait probablement du royaume de Cypre. M. Edgar y voit une Aphrodit dest\le archastique ou hiratique, datant du ive sicle avant J.-G. ou de l'ge quisuit immdiatement : ce serait l'uvre d'un sculpteur cypriote. Je ne puis quem'incliner devant son jugement G. M.

    PLANCHE XIII.

    Les trois statues de cette planche n'ont d'autre caractre commun que d'treen granit rose et de proportions colossales.

    A. La plus ancienne est de la XIIe dynastie. Elle avait t dcouverte enfvrier i85o, dans le temple d'Osiris Abydos, par Mariette, mais elle ne futamene qu'en 188^, par Maspero, au Muse de Boulak. Elle mesure 3 m. 75 c.de haut. Elle est inscrite au Livre d'entre sous le n 3/177, et e^e \)0r^e ^e n ^29

    au Catalogue gnral. Elle reprsente le roi Ousirtasen Ier en Osiris Khontamentit.

    Le roi-dieu est debout sur les neuf arcs. Il croise les bras sur la poitrine et ilferme les poings. Il est coiff du bonnet blanc de le Haute-Egvpte et de l'urus.

    Les inscriptions sont rparties sur le plat du socle, en avant des pieds, et sur les

    deux tranches de la plinthe contre laquelle la colonne s'appuie.L'inscription du socle est ainsi conue : () % ( $ j_J} (fjf) - \ ^ \ \ \, le roi

    Khopirker, aim de Khontamentit. Les inscriptions de la plinthe sont places

    sous un signe du ciel , celle de droite : (~) [f flj -j (0 J fJVM^ClPT^Jif celle e gauche : (-)I [fffi-> g ( $ IDn m - >> J - T J V M ! V ( 1P T Z 3 4 f Le travail est d'un bon ouvrier'sans originalit dans la facture. La face n'est pas un portrait rel du souverain ;

    (1) Edgar, Greek Sculpture, p. 17.

    (2) La tte est reproduite dans Roug-Banville, Album photographique, nos 111 - 112 ; cf. Mariette,

    Abydos, t. II, pl. XXI, a, b, c et p. 29.

  • *-( 35 )-

    c'est un portrait rgularis et idalis, o les traits de la physionomie particulire

    ont t adoucis pour les rapprocher du type conventionnel de l'Osiris Khonta-mentt. Il n'y a qu' lui comparer les deux ttes d'Ousirtasen Ier, rapportes deKarnak par Legrain, en 19 0 h, et les statues que nous possdons d'Amenemhat III,

    pour voir combien le type des souverains de la XIIe dynastie tait plus franc etplus accentu que ne l'est celui de notre colosse. Tous les monuments que nous

    avons de l'cole d'Abydos, au moins sous le premier empire thbain, prsententle mme caractre de mollesse et de banalit.

    B. Le colosse d'Amnths, fils de Hapoui, a t dcouvert Karnak, en 1893,

    par M. Daressy, huit mtres en avant du pylne de l'ouest, et la face tourne

    vers ce pylne, au sud de l'alle de bliers. Il mesure km. b cent, de haut; ilest inscrit au Livre d'entre sous le n 37206 et au Catalogue gnral sous len 1199. Le nom du personnage nous est fourni par les inscriptions traces surle socle, sur la boucle de la ceinture et sur la plinthe laquelle la statue s'ap-puieL'inscription du socle est trs mutile. Elle consistait en une ligne hori-zontale, qui est intacte, et en onze courtes lignes verticales, qui sont presqueentirement dtruites pour la plupart, le tout courant de droite gauche : (-)

    (I) Elles ont t publies par Darkssv, Noies et remarques, CXXXVItl, dans le Recueil de Travaux,

    t. XIX, p. i3.5.

  • t>( 36 )
  • tassant un peu sous le poids du corps. Le costume se compose de la grosse per-

    ruque arrondie, sans indication de rnches, qui laisse les oreilles libres et quidescend sur les paules, puis du jupon court, pliss et garni de la pice deretombe ordinaire, qui est plisse galement. Les pieds sont nus. On ne voitnulle part la moindre trace de peinture.

    La statue elle-mme avait peu souffert. Pourtant le nez tait bris, ainsi quel'extrmit du pouce droit, et la main gauche avait disparu. Depuis son transport

    au Muse, certaines portions, qui avaient t en contact avec le sol humidependant des sicles, se sont dtaches par cailles sur la poitrine et surtout la

    face arrondie de la base. Une partie de l'inscription du socle, que M. Daressyavait copie sans peine, et qu'il a reproduite il y a dix ans, est tombe de la sorte :

    c'est celle qui est place entre des crochets, dans la copie que j'en ai imprime

    plus hautm. Le mouvement de dcomposition du granit parat tre achevmaintenant, et il y a chance pour que la statue demeure longtemps encore dans

    l'tat o nous la voyons aujourd'hui.

    C. Le troisime colosse a t mis au jour le 15 avril 1901, dans le tell d'Ach-mounin. Les chercheurs de sbakh, qui le trouvrent par hasard, appelrent, selon

    leur habitude, les marchands d'antiquits de Mellaoui, et ceux-ci taient enmarch avec eux pour dtacher la tte et l'acheter, lorsque le directeur de lasucrerie de Rodah. M. Prichon bev, fut inform de la dcouverte. Il accourut

    aussitt, chassa les marchands, mit des gardes pour empcher que le monument

    ft bris, nous prvint par dpche tlgraphique : c'est lui que nous le devons,

    si le colosse est aujourd'hui intact au Muse. Il mesure k m. 85 cent, de haut,et il est inscrit au Livre cV entre sous le n 35126.

    Le roi est debout sur un socle, taill de manire simuler le signe ^ despangvries. Il est dans l'attitude de la marche, le pied gauche en avant, le dosappuy contre une plinthe, qui monte jusqu'au sommet de la coiffure et qui setermine au sommet en pyramidion d'oblisque. Il est coiff de la coufih rayesur laquelle le pskhent est pos, et vtu du jupon court large ceinture de laquelle

    tombe le tablier royal, maintenu en haut par la tte de panthre, termin en baspar la frise de sept urams; la queue de chacal est visible entre les deux jambes. Le

    Pharaon a des bracelets aux poignets, et il serre dans chaque main le rouleaude papyrus, sur les tranches duquel est trac, par devant et par derrire,

    droite le cartouche (fcff ZZ^J' gauche le cartouche ^ . Il a de plus

    (1) Cf. l'inscription, p. 35 du prsent volume.

  • w( 38 >w

    un de ses cartouches sur chaque paule, et les mmes cartouches, encadrs entre

    deux urus retombantes, lui pendent sur la poitrine au-dessous de la barbe;

    enfin, on lit sur la boucle de la ceinture un dernier cartouche (j p^fofj\^ ,et l'oblisque auquel il est adoss porte le protocole en deux colonnes affrontes.

    C'est droite : (~) [Jg f ^ T f g g, Eii = ( ? Tr* ~1 11i"^]li,n gauche^: () fc [I^Y^fg S1Pfigi* = (fcfl^^]^*m(Nw^]^= l- ije devant du socle prsente, en saillie surla courbe du signe des pangyries -w, un tableau rectangulaire face verticale,au milieu duquel on aperoit les deux cartouches adosss et debout perpendiculai-

    rement sur le signe de l'or ran, gauche le cartouche prnom ( 'j'^ fr^P ,

    droite le cartouche nom ( flanqus de deux divinits,

    gauche Thot tte d'ibis, seigneur d'Hermopolis () }Tz\\\, droite R tte humaine ( ) \ \ dans Hermopolis, qui tendent le signe de vie aux car-touches. De chaque ct de cette pice centrale, sur la partie recourbe du signe

    w, on aperoit un cartouche surmont du disque solaire O et pos sur le signe

    de l'or ran, gauche le cartouche prnom (jj ff ^ , droite le cartouche nom

    (fc tjZ^t^ ^ur ^es deux cts du socle, dans le bouton en losange qui occupe le

    centre du signes, les deux cartouches sont debout une fois de plus, surmontschacun du gros disque O. J'ajoute que, sur la cloison de granit qui rattache lesjambes et le buste du Pharaon la plinthe de derrire, on voit une figure de prince

    debout, le flabellum la main droite, et la main gauche appuye contre le molletde la statue. On lit, au-dessus de la tte, en deux colonnes verticales, la lgende

    (SItaFIViVPMUMS;!!. V* nos donne les titres et lenom du prince hritier Stoui-Mnephtah, le Stoui II des listes officielles.

    Devant cette accumulation de tmoignages runis, il semble certain que lastatue reprsentait Mnephtah, le Pharaon sous lequel la tradition alexandrine la

    plus rpandue plaait l'Exode du peuple hbreu. Toutefois, les traits du visagene sont pas de ce souverain. Ils rappellent exactement ceux de Ramss II, telsqu'on les voit sur le colosse de Mh-Rahmh,Y Aboul-hol : c'est la mme figure ovale,

    un peu pleine, c'est le mme nez courb, c'est le mme il, la mme bouche.11 est certain que le colosse a t rig par Ramss II et usurp par Mnephtah,

    comme tant d'uvres de la mme poque. Cette induction a t confirme d'une

    faon assez inattendue. A la partie infrieure du socle de la statue, celle qui posecontre terre, nous avons lu deux cartouches, ceux de Ramss II. Ramss s'tait

    appropri si souvent les uvres de ses prdcesseurs, dans toutes les localits

    de l'Egypte, qu'il craignit que ses successeurs ne s'appropriassent les siennes.

  • w( 39

    Il chercha donc, pour graver ses cartouches, un endroit o ils seraient autantque possible l'abri de toute profanation, et le dessous de la base lui parut pr-senter le plus de scurit; il aurait fallu renverser le colosse afin d'effacer sonnom dans cette place et de lui substituer le nom de l'usurpateur. De la sorte, quoi

    que l'on fit dans les portions visibles, la statue restait sienne, et elle lui conservait

    tous les privilges que la conscration lui avait assurs nagures. Sa prcaution

    lui a russi, et elle nous a permis de lui restituer sans aucune hsitation uneuvre que son fils lui avait ravie. Elle n'est pas d'une facture trs remarquable.La face est modele assez lourdement, et si la ressemblance matrielle avec le

    modle y est indniable, ce n'estqu'une ressemblance en gros, sans tude spciale

    des menus dtails qui constituaient la physionomie du souverain. Le buste et les

    bras sont d'un model flou, sans accent; le rendu anatomique des genoux et des

    jambes est faux compltement. Le corps est court et la tte crase par la coiffure.

    L'ensemble donne l'impression de la gaucherie et de la lourdeur. Peut-tre unepartie de ces dfauts doit-elle tre attribue la nature du bloc dans lequel le

    monument a t taill. En le regardant de prs, on y remarque, le long du brasgauche, des dbris de signes et le contour d'un cartouche, peut-tre celui deThoutmsis III. Les autorits locales ont voulu remployer par conomie un bloc

    provenant d'un difice antrieur, une architrave probablement, et le sculpteur,forc d'enfermer son uvre dans un morceau de dimensions peu favorables, n'a

    pas eu la libert de ciseau ncessaire afin de bien l'tablir. On doit donc lui tenir

    compte de cette difficult, mais, en mme temps, il faut convenir que la plupartdes fautes que j'ai signales sont dues son inhabilet professionnelle. L'colehermopolitaine avait t atteinte par la dcadence gnrale de l'art gvptien dans

    la seconde moiti du rgne de Ramss II, et elle semble n'avoir plus possdalors que des manuvres sans originalit.

    La statue tait intacte au moment de la dcouverte, mais une fissure s'y tait

    produite anciennement mi-jambe : tandis qu'on la retirait du sbakh, elle sebrisa sur tout le parcours de la fissure, malgr les prcautions qui furent prisespour viter cet accident. Les morceaux se rajustent exactement et elle a pu tre

    dresse contre un pilier. Elle avait une base en calcaire, haute de o m. 90 cent.,large de 1 m. 65 cent., quia t rapporte au Muse en mme temps qu'elle, mais

    qui est dans une condition si prcaire que nous n'avons pas os l'utiliser : ellea t expose sur l'axe de la Galerie du Nord, au rez-de-chausse, et elle a dans le

    Livre d'entre le n 351 27, dans l'dition anglaise du Guide de 1 904 le n 362

    (1) Maspero, Guide to the Cairo Museum, d. angl., 190^, p. 138.

  • Le bloc porte des inscriptions sur trois cts. Au milieu de la face antrieure,

    les deux cartouches adosss (-)+* = (fj5j)|> et H) VZi (fcJ~tlsont poss sur le signe de l'or ran, flanqus, celui de gauche du nom d Horus

    (-) if- OQ ! d 2 > celui de droite du nom d'Horus ( ) r fojffi^

    A gauche, on lit la lgende verticale du dieu Thot tte d'ibis, assis sur son trne,

    et tendant le signe de vie vers l'pervier, avec le titre ^1^^. On voit droitela lgende verticale d'Harmakhis tte d'pervier, assis sur son trne, et tendant

    le mme signe vers l'autre pervier (* )'^*ft! = r^M* ^es ^aces latrales

    ont reu, celle de gauche la lgende () fi* (FfffSI ^ 'celle de droite la lgende (~) fi* ftt'USj V- 3*=-=- La facturedes hiroglyphes est sommaire et la taille du bloc peu soigne. G. M.

    PLANCHE XIV.

    Les objets reprsents sur notre planche XIV proviennent de Kom Echgaou et

    de Baout. Les fouilles opres Kom Echgaou par M. Quibell, en 1901, ont tdcrites par lui dans les Annales du Service des Antiquits, t. Ill, p. 85-88. Je ne

    reproduis ici que le morceau le plus curieux, le coffre linge. Il a t inscrit auLivre d'entre sous le n Skykk, et il porte le n 7211 du Catalogue gnral. Ilmesure, dans son tat actuel, o m. 895 mill, de hauteur, 0 m. 855 mill, delargeur et 0 m. 617 mill, de profondeur; tout Tais suprieur manque, ainsi quele couvercle, et l'intrieur n'a pas t ponc. La seule face qui soit orne montre,

    au centre, un petit bas-relief reprsentant un livre, saisi par un lion, dans unevigne dont les branches enveloppent les deux animaux. Le reste du dcor consiste

    en feuillages et en dessins gomtriques, dont on trouvera la description dtaille

    dans le Catalogue de StrzygowskiDs le premier moment de la dcouverte,j'avais dat l'objet duvnc ou du vm(' sicle, et je n'ai eu depuis lors aucune raison

    de revenir sur cette impression.Les autres fragments sont intressants en ce qu'ils nous montrent la richesse

    de motifs dont l'art byzantin de l'Egypte disposait, vers les premiers temps de laconqute musulmane, et dont on retrouve la plupart dans les monuments anciens

    de l'art arabe. Le n 2 (Livre d'entre, n 35o2 6) provient de BaoutC'est

    (1) Strzygowski, Koptische Kunst, p. 153155, avec un clich intercal dans le texte.(2) Le fragment est indiqu au Livre d'entre comme venant d'Achmounin. C'est l en effet qu'il

    a t achet, mais la provenance de Baouit est certaine.

  • une bataille entre deux oiseaux de petite taille : ils sont agencs avec une vri-table habilet de manire remplir tout le champ du panneau. Le n 5 est inscrit

    au Livre (Ventre sous le n 30035, avec Dachlout comme lieu d'achat, ce quiassure la provenance de Baout. On y distingue la croix, dresse entre l'alpha et

    l'omga, avec une inscription copte en l'honneur d'Aba Daniel, le pre du lieu :

    riATAN I niCDTMIHA ^ J ^ IITOIIOC

    Les autres fragments, qui tous proviennent de Baout, ne sont orns que derosaces ou d'entrelacs et de dessins gomtriques, d'un joli dessin mais d'unetechnique grossire; videmment le sculpteur n'tait pas la hauteur du dessi-nateur dans la localit. Gomme le coffre linge, ils me paraissent tre du vncou vin0 sicle aprs J.-C. G. M.

    PLANCHE XV.

    Cette admirable statue a t dcouverte prs de la pyramide de Hawara, en 18 9 5,

    pendant le creusement d'un canalElle est inscrite au Livre (Ventre sous len 3i3oi, et elle porte le n i3yo du Catalogue gnral. Elle est en calcairejauntre et elle mesure 1 m. 70 cent, de hauteur.

    Elle reprsente le sixime roi de la XIIe dynastie, Amenemhat III, ainsi qu'ilrsulte des deux inscriptions, sans variantes sensibles, qui sont graves vertica-

    lement le long des jambes, sur les deux cts du sige, et qui s'achvent sur la

    >ase mime