soudage oxyacétylénique et techniques connexes

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Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009 RISQUES Le soudeur et son aide peuvent être victimes d’accidents et d’intoxications liés principa- lement à l’emploi de l’électricité, de l’arc électrique, de la combustion de l’enrobage des électrodes et aux opérations de manutention manuelle. Les risques qu’ils encourent sont principalement : des brûlures de la peau et des muqueuses occasionnées par un incendie, une explo- sion, la flamme du chalumeau, le contact avec une pièce chaude ou la projection de particules incandescentes, des contusions et des plaies occasionnées par une explosion, des intoxications par inhalation de gaz de soudage ou de combustion, des asphyxies lors de travaux dans des lieux confinés, des affections oculaires dues aux rayonnements émis par la flamme du chalumeau, des coupures, des écrasements des mains et des pieds au cours des manutentions. Incendies et explosions sont dus : à l’emploi de l’oxygène et de l’acétylène, à la flamme du chalumeau oxyacétylénique, à la projection de particules incandescentes, à la propagation de la chaleur par la pièce travaillée, à l’intervention sur des volumes creux ayant contenu des produits inflammables ou détonants. LES GAZ L’acétylène ainsi que l’oxygène (dans la plupart des cas) sont stockés dans des bou- teilles en acier dont le robinet est protégé par un chapeau. L’acétylène L’acétylène est un gaz incolore, à peine plus léger que l’air. Il est inodore à l’état pur. Les impuretés qu’il contient lui confèrent une odeur aillacée. L’acétylène est un gaz combustible à haut pouvoir calorique. C’est un composé instable qui peut se décomposer en carbone et en hydrogène ou se polymériser sous l’effet d’une pression ou d’une température. Il peut y avoir réaction explosive avec inflammation. Sa pression d’utilisation ne doit pas excéder 150 kPa (1,5 bar). En raison de son instabilité, l’acétylène est livré à l’état dissous sous pression, dans de l’acétone ou du diméthylformamide imprégnant une matière poreuse. Dans ces condi- tions, il peut être stocké sous une pression de 1 500 kPa (15 bars) à 15° C. Prévention•des• risques•inhérents•aux• travaux•de•soudage,• brasage,•soudobrasage• et•découpage•au• moyen•d’une•flamme• oxyacétylénique. Soudage oxyacétylénique et techniques connexes 1

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Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

RISQUES

Le soudeur et son aide peuvent être victimes d’accidents et d’intoxications liés principa-lement à l’emploi de l’électricité, de l’arc électrique, de la combustion de l’enrobage des électrodes et aux opérations de manutention manuelle.

Les risques qu’ils encourent sont principalement :•• des brûlures de la peau et des muqueuses occasionnées par un incendie, une explo-

sion, la flamme du chalumeau, le contact avec une pièce chaude ou la projection de particules incandescentes,

•• des contusions et des plaies occasionnées par une explosion,•• des intoxications par inhalation de gaz de soudage ou de combustion,•• des asphyxies lors de travaux dans des lieux confinés,•• des affections oculaires dues aux rayonnements émis par la flamme du chalumeau,•• des coupures, des écrasements des mains et des pieds au cours des manutentions.

Incendies et explosions sont dus :•• à l’emploi de l’oxygène et de l’acétylène,•• à la flamme du chalumeau oxyacétylénique,•• à la projection de particules incandescentes,•• à la propagation de la chaleur par la pièce travaillée,•• à l’intervention sur des volumes creux ayant contenu des produits inflammables ou

détonants.

LES GAZ

L’acétylène ainsi que l’oxygène (dans la plupart des cas) sont stockés dans des bou-teilles en acier dont le robinet est protégé par un chapeau.

L’acétylène

L’acétylène est un gaz incolore, à peine plus léger que l’air. Il est inodore à l’état pur. Les impuretés qu’il contient lui confèrent une odeur aillacée.

L’acétylène est un gaz combustible à haut pouvoir calorique. C’est un composé instable qui peut se décomposer en carbone et en hydrogène ou se polymériser sous l’effet d’une pression ou d’une température. Il peut y avoir réaction explosive avec inflammation.

Sa pression d’utilisation ne doit pas excéder 150 kPa (1,5 bar).

En raison de son instabilité, l’acétylène est livré à l’état dissous sous pression, dans de l’acétone ou du diméthylformamide imprégnant une matière poreuse. Dans ces condi-tions, il peut être stocké sous une pression de 1 500 kPa (15 bars) à 15° C.

Prévention•des•risques•inhérents•aux•

travaux•de•soudage,•brasage,•soudobrasage•

et•découpage•au•moyen•d’une•flamme•

oxyacétylénique.

Soudage oxyacétyléniqueet techniques connexes

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Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

riels installés doivent être en bon état et conformes aux normes en vigueur. Ils ne doivent être entretenus et réparés que par des spécialistes (le constructeur de préférence).

Les bouteilles de gaz

Au cours de leur installation, les bouteilles de gaz doivent être manutentionnées avec précaution. Si elles sont pla-cées à l’extérieur, les protéger de l’action du soleil.

Avant d’installer une bouteille de gaz, s’assurer au moyen d’un produit moussant spécifique que le robinet ne fuit pas. Il ne faut jamais utiliser une flamme.

Les bouteilles doivent être placées à proximité du soudeur afin qu’il puisse les fermer en cas d’incident.

Les bouteilles d’acétylène doivent être installées debout ou inclinées au plus à 45°, jamais couchées, même l’ogive surélevée afin que l’acétone ne s’échappe pas de la bou-teille.

Les bouteilles d’oxygène peuvent être couchées, l’ogive surélevée au minimum de 20 cm et l’orifice du robinet di-rigé vers le haut.

Si les bouteilles de gaz sont installées debout, les fixer afin qu’elles ne puissent tomber. La meilleure solution consiste à les placer dans des chariots spécialement conçus pour cet usage (Fig.•1).

Le robinet d’une bouteille doit être manœuvré avec dou-ceur et ouvert lentement. Il ne faut jamais forcer pour l’ou-vrir, ni tenter de le démonter ou de le graisser. Le débit ho-raire d’une bouteille d’acétylène ne doit jamais dépasser le quart de sa capacité, soit 1 000 litres/h, pour les bouteilles de 4 m3. S’il est nécessaire d’avoir un débit supérieur, il faut coupler des bouteilles pleines de même capacité pour exclure tout risque de transvasement.

L’ogive des bouteilles d’acétylène est peinte en marron clair.

Les mélanges air-acétylène ou oxygène-acétylène sont détonants dans de larges proportions :•• air-acétylène : de 2,2 à 80 - 85 % d’acétylène en vo-

lume,•• oxygène-acétylène : de 2,8 à 93 % d’acétylène en vo-

lume.

Les mélanges les plus dangereux sont ceux qui ont des proportions assez faibles d’acétylène, c’est-à-dire ceux qui peuvent se produire le plus couramment.

L’acétylène peut réagir avec le cuivre (ainsi que l’argent) et les alliages riches en cuivre (plus de 70 %) ou en argent pour former des composés instables (acétylures).

L’acétylène est toxique à forte concentration. Il n’est pas irritant.

L’inhalation de faibles doses d’acétylène peut être à l’ori-gine de fatigue, maux de tête, somnolences, douleurs d’estomac et bronchites. Ces symptômes peuvent être liés en partie à la présence des impuretés qu’il contient.

L’oxygène

L’oxygène incolore, inodore et insipide, est un gaz combu-rant. Il entretient la vie et la combustion.

Compte tenu de la rapidité et de la violence avec les-quelles la plupart des corps (surtout les matériaux orga-niques) s’enflamment et brûlent en sa présence sous l’ef-fet de la moindre étincelle ou de la plus légère parcelle en ignition, l’oxygène doit être utilisé avec prudence. C’est ainsi que les corps gras peuvent même s’enflammer spon-tanément en sa présence. Il ne faut donc jamais graisser les robinets des bouteilles d’oxygène et même d’acéty-lène ainsi que les matériels branchés sur ces bouteilles.

La suroxygénation de l’atmosphère d’un local ou d’un espace clos constitue un danger. En effet, il suffit d’une étincelle (attention aux interrupteurs et contacteurs élec-triques) ou d’une cigarette pour enflammer les corps com-bustibles qui s’y trouvent.

L’oxygène est stocké comprimé à 147 ou 196 bars à la température de 15° C dans des bouteilles dont l’ogive est peinte en blanc.

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES DES MATÉRIELS ET LEUR INSTALLATION

Si des travaux de soudage sont effectués dans des lo-caux, ceux-ci doivent être parfaitement ventilés. Il ne doit y avoir aucun feu permanent et aucune matière ou produit combustible à proximité des postes de soudage.

Le parcours des conduites sur lesquelles un travail est effectué doit être dégagé de tout ce qui peut être inflam-mable ou combustible. établir un permis de feu (*) et res-pecter les mesures de sécurité qu’il contient. Les maté-

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Fig. 1

(*) édité par le Centre national de prévention et de protection - Service édition - BP 2265 - 27950 Saint-Marcel - www.cnpp.com Téléphone : 02.32.53.64.00.

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Détendeurs

Les détendeurs permettent de ramener la pression d’em-magasinage à la pression d’utilisation du chalumeau. Les choisir conformes à la norme NF EN ISO 2503.

Avant d’installer un détendeur sur une bouteille d’oxygène, purger le robinet pour chasser les corps étrangers (eau, poussières, etc.). Pour cela, l’ouvrir lentement puis le refer-mer immédiatement.

Vérifier que les portées assurant l’étanchéité des déten-deurs ne sont pas détériorées. S’il existe un joint d’étan-chéité, le changer si nécessaire.

L’étanchéité entre la bouteille et le détendeur doit être as-surée sans serrer excessivement le raccord. Le filetage d’un détendeur à oxygène a un pas à droite, celui d’un détendeur à acétylène a un pas à gauche.

Tuyaux souples

Il ne faut utiliser que des tuyaux souples conformes aux normes NF EN 559 pour les tuyaux en caoutchouc et NF EN 1327 pour les tuyaux en matière thermoplastique.

La couleur du revêtement de ces tuyaux est :•• bleu pour l’oxygène,•• rouge pour l’acétylène.

Il est souhaitable que les tuyaux soient séparés car si le feu prenait à l’un, il se communiquerait plus facilement à l’autre.

Pour mettre bout à bout deux tuyaux, il faut utiliser des raccords conçus pour rendre toute inversion impossible. S’ils sont à vis, le filetage est, comme pour les détendeurs, à droite pour l’oxygène, à gauche pour l’acétylène.

S’il s’agit de raccords rapides à clapet (norme NF EN 561), leur couleur doit correspondre à celle des tuyaux et leurs caractéristiques géométriques doivent interdire toute er-reur de branchement ou d’écoulement accidentel d’un gaz dans le tuyau de l’autre.

Il est conseillé de réduire au minimum le nombre de rac-cords afin de limiter le risque de fuite.

La fixation des tuyaux sur les différents matériels ne doit être réalisée qu’à l’aide de colliers adaptés (Fig.•2).

Chalumeaux soudeurs et coupeurs, inter-cepteurs

Il ne faut utiliser que des chalumeaux conformes aux normes :•• chalumeaux soudeurs,•• chalumeaux coupeurs.

Si l’on classe les chalumeaux soudeurs en fonction du rap-port existant entre la pression d’alimentation et la pression du mélange, on obtient les deux principaux types suivants :•• les chalumeaux basse pression (BP) dans lesquels la

pression du gaz combustible est inférieure à la pression du mélange dans la lance. Ces chalumeaux sont tous à aspiration, c’est-à-dire que l’acétylène est aspiré grâce

2

Fig. 2

3

à la dépression créée par le courant d’oxygène en pas-sant dans un système convergent-divergent,

•• les chalumeaux haute pression (HP) sont : - soit sans aspiration : les deux gaz sont admis à des

pressions voisines, - soit avec aspiration : le mélange des gaz est obtenu

grâce à un dispositif comprenant : › 1 injecteur, › 1 ensemble convergent-divergent.

Les chalumeaux du type basse pression sont à aspiration.

Pour éviter les retours explosifs et les retours lents d’un gaz dans le tuyau d’un autre, utiliser des chalumeaux dans lesquels sont intégrés des dispositifs antiretour, conformes aux normes NF EN 730 et NF EN 730-2 (Fig.•3).

Fig. 3

Lorsque les chalumeaux n’en sont pas équipés, il faut, lorsque leur dimension et leur conception le permettent, les installer directement sur le chalumeau à l’entrée de chacun des gaz (Fig.•4). S’ils ne le permettent pas, il est fortement conseillé de les installer sur les canalisations, au plus près du chalumeau, environ 80 centimètres.

Ainsi, même s’ils ne protègent pas le soudeur avec certi-tude (le tuyau pouvant éclater entre le chalumeau et l’anti-retour) les antiretours protégeront les bouteilles du risque d’explosion.

Par ailleurs, il est conseillé d’installer des antiretours à la sortie des manodétendeurs, lorsque les longueurs des ca-nalisations ou des tuyaux souples sont importantes.

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(S.A

.F.)

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Les dispositifs antiretour indépendants peuvent intégrer un raccord rapide (Fig.•5).

Il est indispensable de prévoir un support stable pour poser le chalumeau, surtout lorsqu’il est allumé (Fig.•6).

UTILISATION DU POSTE DE SOUDAGE

Il est impératif de respecter dans l’ordre les règles sui-vantes :

Mise en service

•• vérifier que la vis de détente des détendeurs est com-plètement desserrée et que les robinets du chalumeau sont fermés,

•• ouvrir lentement le robinet des bouteilles,•• régler les pressions d’alimentation des gaz suivant les

prescriptions du constructeur (notice technique, mar-quage sur le chalumeau).

à titre indicatif, pour les chalumeaux oxyacétyléniques basse pression (à aspiration), les pressions sont :•• pour l’oxygène : de 1 à 3 bars,•• pour l’acétylène : de 0,01 à 0,1 bar.

Pour les chalumeaux à haute pression, les pressions d’ali-mentation peuvent être :•• soit égales : de 0,25 à 0,75 bar (chalumeaux sans as-

piration),•• soit d’environ : 1 bar pour l’oxygène et 0,4 bar pour

l’acétylène (chalumeaux avec aspiration).

Lors du réglage des pressions d’alimentation, il faut tenir compte de la perte de charge créée par les dispositifs an-tiretour.

•• Purger franchement le chalumeau avant de l’allumer, en particulier si l’on a constaté qu’il y a eu inversion dans le branchement des tuyaux (modifier l’installation au préalable).

Fig. 4 Fig. 5

Fig. 6

•• Refermer les robinets du chalumeau puis vérifier qu’il n’existe aucune fuite avec la bombe de produit mous-sant.

Allumage du chalumeau

Chalumeau soudeur

• ouvrir légèrement le robinet d’oxygène, • ouvrir largement celui d’acétylène, • allumer la flamme qui présente alors un excès

d’acétylène, • régler la flamme en agissant sur le robinet d’oxy-

gène. Si la flamme décolle de la buse, réduire la pression d’acétylène et au besoin celle d’oxygène.

4

Doc

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FONCTIONANTIRETOUR

FONCTIONANTIRETOURRAPIDE

vanne automatique

clés-serrures géométriques

tamis antipoussière

antiretour de gaz lent

antiretour de flamme

raccordement sur chalumeau

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Chalumeau coupeur manuel

• ouvrir légèrement le robinet d’oxygène de chauffe, • ouvrir largement le robinet d’acétylène, • allumer la flamme, laquelle présente un excès d’acé-

tylène, • procéder au réglage approché en ouvrant progres-

sivement le robinet d’oxygène jusqu’à disparition de l’auréole blanche entourant le dard,

• ouvrir en grand l’oxygène de coupe, • parfaire le réglage de la flamme, si nécessaire en ou-

vrant légèrement l’oxygène de chauffe, • fermer le jet de coupe, le chalumeau est correcte-

ment réglé (la flamme de chauffe peut rester légère-ment oxydante).

Arrêt du chalumeau

Momentané

• fermer les robinets du chalumeau puis placer celui-ci sur son support,

• pour un arrêt de très courte durée, le chalumeau peut rester allumé sur son support. Il ne faut jamais l’accrocher à une bouteille par ses tuyaux flexibles car la bouteille peut être chauffée par la flamme et éclater.

Prolongé

• fermer le robinet des bouteilles en commençant par celle de gaz combustible,

• évacuer complètement le gaz se trouvant dans les détendeurs en ouvrant les robinets du chalumeau,

• desserrer la vis de réglage des détendeurs, • fermer les robinets du chalumeau puis placer ce

dernier sur son support.

Incidents•de•fonctionnement

- Lorsque, en cours de soudage, il se produit des claquements, la buse du chalumeau peut être : › soit trop chaude, en particulier lors du sou-

dage de pièces concaves ou similaires. Dans ce cas, il faut fermer le robinet d’acétylène (l’oxygène continue de s’écouler) et plonger la buse dans de l’eau pour la refroidir,

› soit encrassée. Dans ce cas, éteindre le cha-lumeau, démonter la buse et la nettoyer à l’aide d’une aiguille en laiton ou en cuivre.

- Lorsque le claquement est suivi de l’extinction de la flamme et d’un sifflement caractéristique, la combustion du mélange gazeux se produit à l’intérieur du chalumeau sur le dispositif mélan-geur. Il faut alors immédiatement fermer la bou-teille d’acétylène puis celle d’oxygène ou excep-tionnellement plier les tuyaux afin d’interrompre l’arrivée de gaz.Avant d’allumer à nouveau le chalumeau, refroidir la buse puis la nettoyer. Si l’incident se reproduit, envoyer le chalumeau en révision car le dispo-

sitif mélangeur à aspiration est détérioré. Il est éventuellement possible de s’en assurer par un contrôle d’aspiration (Fig.• 7). En effet, lorsque l’oxygène débite, l’opérateur doit sentir une dé-pression à l’entrée de l’acétylène.Par temps froid, si le détendeur givre, il ne peut être réchauffé qu’à l’eau chaude. Pour éviter qu’il ne givre, il est conseillé d’installer un réchauffeur.

Fig. 7Extrait de la fiche pratique de sécurité INRS ED 009

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PROTECTION CONTRE LES RISQUES MÉCANIQUES ET PHYSIQUES

Coiffures et casques

Il est indispensable que la tête du soudeur et celle de son aide soient protégées par une coiffure contre les pro-jections d’étincelles provenant du bain de fusion ou de l’action accidentelle de la flamme du chalumeau. Si des chutes d’objets sont à craindre, le port du casque de pro-tection s’impose. Le choisir parmi ceux ayant la marque NF (preuve de conformité à la norme NF EN 397).

Vêtements de travail et de protection

Il ne faut porter que des vêtements de travail confection-nés en tissus présentant une bonne résistance à la propa-gation de la flamme (coton ignifugé, fibres de verre, laine, etc.). Les tissus 100 % fibres synthétiques sont à proscrire.

Les vêtements doivent être ajustés et ne comporter ni soufflets, ni revers, dans lesquels des particules incan-descentes pourraient se loger. Les cols seront fermés et les manches non roulées et boutonnées. Les vêtements ne présenteront pas de traces de produits inflammables (essence, solvants, graisse, peinture, etc.).

Si des travaux de soudage sont exécutés au-dessus de la tête, celle-ci doit être protégée par une cagoule recouvrant les épaules.

Au cours des opérations d’oxycoupage, la chaleur déga-gée et les projections de métal en fusion nécessitent, pour l’opérateur, le port d’un tablier en basane ou autre matière présentant des caractéristiques analogues.

Gants de protection

Le soudeur et son aide se protègent les mains contre les brûlures, les radiations calorifiques, les coupures, les meurtrissures en portant des gants en cuir souple à 3 ou 5 doigts.

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Ces gants ont des manchettes de 15 à 20 cm de longueur qui enserrent les manches afin d’éviter la pénétration de particules incandescentes.

Choisir des gants conformes à la norme NF EN 407.

Chaussures de sécurité

Lors des manutentions, le soudeur et son aide risquent l’écrasement du pied ; aussi doivent-ils porter des chaus-sures avec embouts de protection. Sur les chantiers, les chaussures doivent comporter en plus des semelles anti-perforation.

Afin que les étincelles ne puissent s’insérer entre les che-villes et les chaussures, ces dernières seront de préfé-rence montantes afin que le bas du pantalon les recouvre. De plus, elles protégeront les malléoles des chocs. Si les chaussures ne sont pas montantes, le port de guêtres, re-couvertes par le pantalon, est indispensable.

Lunettes de protection

Le soudeur et son aide doivent se protéger les yeux en portant des lunettes à branches et à coques latérales ou

des lunettes loup conformes à la norme NF EN 166 (Fig. 8) et équipées d’oculaires filtrants conformes à la norme NF EN 169 (Fig.•9 et 10).

Ces lunettes protègent contre la chaleur, les projections de particules et le rayonnement de la flamme et du bain de fusion.

Le rayonnement dangereux se compose :•• du rayonnement visible qui provoque le phénomène

d’éblouissement et peut être, à la longue, à l’origine de lésions rétiniennes plus ou moins graves et définitives ;

•• du rayonnement invisible dont le plus important dans le soudage oxyacétylénique est le rayonnement infra-rouge. Il peut provoquer des maux de tête et l’opacifi-cation du cristallin appelée cataracte (tableau n° 71 des maladies professionnelles). Le rayonnement ultraviolet qui fatigue la vue est également à l’origine de brûlures analogues aux coups de soleil et d’inflammations de la conjonctive.

PROTECTION CONTRE LES RISQUES CHIMIQUES

Produits chimiques

Les produits chimiques qui polluent l’atmosphère ont pour origine :

La flamme

L’action de la flamme sur l’azote de l’air donne nais-sance à des oxydes d’azote (vapeurs nitreuses) gaz irritants pour les yeux et les voies respiratoires qui constituent le risque le plus important. En effet, ils peu-vent entraîner, principalement dans des locaux peu ou

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Fig. 8

Fig. 9 et 10Extraits de la norme NF EN 169

Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

Page 7: Soudage oxyacétylénique et techniques connexes

Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

La ventilation mécanique doit évacuer les gaz et fumées à l’air libre en dehors des zones d’entrée d’air neuf.

Dans les locaux peu ventilés ou dans ceux où plusieurs postes de soudage sont installés, il est conseillé d’aspirer les polluants à la source. Pour cela on utilise :•• soit des buses et petites hottes déplaçables reliées au

système d’aspiration par un flexible et supportées par un bras articulé (Fig.•12) ;

•• soit des tables aspirantes (Fig.• 13) installées à poste fixe pour des pièces de faible encombrement. Si les gaz, vapeurs et fumées aspirés ne sont pas rejetés di-rectement à l’extérieur, mais dans le local après filtra-tion des particules en suspension (cas de postes de soudage mobiles), ce local doit être suffisamment ven-tilé, naturellement ou mécaniquement. La ventilation doit être telle que la concentration en vapeur nitreuse reste en dessous de la valeur moyenne d’exposition. Dans cette condition, les autres polluants ont toutes chances d’être maintenus à un niveau admissible.

pas ventilés, une intoxication grave, voire mortelle, par œdème aigu du poumon.

Il s’agit de : • l’oxyde azotique : VME(*) = 30mg/m3 ou 25 ppm, • le dioxyde d’azote : VLE(**) = 6 mg/m3 ou 3 ppm.

Dans l’air, la combustion du mélange oxygène-acéty-lène est complète, il y a dégagement du dioxyde de carbone (gaz carbonique). Lorsque l’air au voisinage de la flamme s’appauvrit en oxygène (locaux peu ou pas ventilés), la combustion du mélange oxygène-acé-tylène est incomplète et il y a formation d’oxyde de car-bone (VME (***) = 55 mg/m3 ou 50 ppm) qui est un gaz mortel.

Les gaz de soudage

L’oxygène et l’acétylène peuvent accidentellement se dégager dans l’atmosphère. Lors de travaux d’oxycou-page il peut y avoir suroxygénation de l’atmosphère. L’hydrogène phosphoré qui peut exister dans l’acéty-lène non épuré peut aussi rendre toxique l’atmosphère pour le personnel y travaillant de façon constante.

Les flux

Les flux de brasage et soudobrasage contenant du fluor, du baryum et du béryllium peuvent provoquer des empoisonnements. Ces produits doivent être manipu-lés avec précaution.

Les produits de protection et de nettoyage des mé-taux

La dégradation thermique des métaux de protection contenus ou non dans des peintures et déposés sur les pièces à souder ou à découper sont à l’origine de fumées pouvant contenir des composés de plomb (cause de saturnisme, tableau n° 1 des maladies pro-fessionnelles), du fer (sidérose, tableau n° 44 des ma-ladies professionnelles), du cadmium (troubles respira-toires et manifestations toxiques générales), du cuivre, du nickel, du chrome, du zinc (fièvre du zinc), manga-nèse...

Les vapeurs de solvants chlorés (trichloréthylène, per-chloréthylène, dichlorométhane) utilisés pour le net-toyage des pièces, donnent naissance en présence de la flamme à des substances très toxiques (oxyde de carbone, phosgène, chlore, etc.).

Par conséquent, il est indispensable d’éliminer totale-ment les enduits, de part et d’autre des assemblages par soudure à réaliser, par grattage et par projection d’abrasifs plutôt que par l’emploi de solvants.

Protection collective

Lorsque les travaux de soudage sont exécutés dans des locaux, ceux-ci doivent être ventilés. Si la ventilation natu-relle est insuffisante ou inexistante (atmosphère confinée), une ventilation mécanique doit être installée (Fig.•11).

Fig. 11

Fig. 12Extrait du guide de ventilation n°7 - ED 668 - INRS

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(*) VME : valeur moyenne d’exposition mesurée sur 8 heures.

(**) VLE : Valeur limite d’exposition mesurée sur 15 minutes.

(***) VME : Valeur admise pour la moyenne dans le temps, de concentrations aux-quelles un travailleur est effectivement exposé au cours d’un poste de 8 h.

Cas particulier

Les travaux de soudage ou de découpage de métaux couverts de zinc (ou substances à base de zinc) doi-vent être effectués de préférence à l’air libre. En cas d’impossibilité, installer un dispositif de captation à la source. Pour les travaux effectués sur ou dans des cuves et réservoirs, consulter la Fiche Prévention F9 F 01 09.

Page 8: Soudage oxyacétylénique et techniques connexes

Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

Protection individuelle respiratoire

à l’air libre, la seule mesure de sécurité consiste pour le soudeur à se placer en retrait par rapport au bain de fusion et dans le sens du vent afin de ne pas inhaler de fumées.

Dans les locaux, lorsque la protection collective ne peut être assurée de manière satisfaisante, un soudeur et toute personne se trouvant avec lui doivent porter un appareil de protection respiratoire isolant. Le choix se portera sur un appareil non autonome à adduction d’air qui peut être :•• un demi-masque ou un masque (norme NF EN 14593

ou 14594) (Fig.•14),•• une cagoule.

ou, en fonction de l’évaluation des risques sur une pro-tection respiratoire antipoussières/aérosols (P3) et antigaz, compatible avec le port d’une protection oculaire.

Fig. 13

Fig. 14

8

RÉGLEMENTATION TEXTES DE RÉFÉRENCE

•• Code•du•travail•

•• Recommandations•de•la•Caisse•nationale•d’assurance•maladie• - R 435 : « Cuves et réservoirs »

•• Décret•du•26•juin•1992 relatif à la comptabilité électromagnétique des appareils électriques et électroniques

•• Normes - NF EN ISO 5172 : Matériel de soudage au gaz - Chalumeaux pour soudage, chauffage, coupage

- NF EN ISO 2503 : Matériel de soudage au gaz - Détendeurs avec manomètres

- NF EN 561 : Matériel de soudage au gaz - Raccords rapides

- NF EN 730 : Matériel de soudage au gaz - Dispositifs de sécurité pour les gaz combustibles, l’oxygène ou l’air comprimé

- NF EN 397 : Casques pour l’industrie - NF EN 407 : Gants de protection contre les risques thermiques

- NF EN 166 : Matériel de soudage au gaz - Protection individuelle de l’œil - Spécifications

- NF EN 169 : Matériel de soudage au gaz - Protection individuelle de l’œil - Filtres pour le soudage et les techniques connexes

- NF EN 559 : Tuyaux souples en caoutchouc - NF EN 1327 : Tuyaux souples d’amenée de gaz en matière thermoplastique

- NF EN 136 : Appareils de protection respiratoire - Masques complets

- NF EN 14593 et 14594: Appareils de protection respiratoire - Appareils de protection respiratoire à adduction d’air comprimé

- NF EN 140 : Appareils de protection respiratoire - Demi-masques et quarts de masques

- NF EN 149 : Appareils de protection respiratoire - Demi-masques filtrants contre les particules

- NF EN 169 : Protection individuelle de l’œil - Filtres pour le soudage et les techniques connexes

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table d’aspiration

fentes d’aspiration

Page 9: Soudage oxyacétylénique et techniques connexes

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Fiche Prévention - F3 F 02 09 - © oppbtp 2009

•• Equipements•de•protection•individuelle•des•yeux•et•du•visage••Fiche Prévention B7 F 05 11 - édition OPPBTP

•• Cuves•et•réservoirs•-•Interventions•à•l’extérieur•ou•à•l’intérieur•d’équipements•fixes•••Fiche Prévention F9 F 01 09 - édition OPPBTP

•• Extincteurs•portatifs•••Fiche Prévention A5 F 04 12 - édition OPPBTP

•• Soudage•à•l’arc•••Fiche Prévention F3 F 01 09 - édition OPPBTP

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