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1 SORTEZ DU MILIEU D’ELLE MON PEUPLE LE GUIDE DES EGARES DE BABYLONE, SODOME ET EGYPTE

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SORTEZ DU MILIEU D’ELLE

MON PEUPLE

LE GUIDE DES EGARES

DE BABYLONE,

SODOME ET EGYPTE

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« Il est allé vous chercher et vous a fait sortir de l’enfer égyptien pour que vous deveniez le peuple

qui lui appartient. » (Deut. 4 :20)

« Fuyez de Babylone, du pays des Chaldéens ! Sortez et soyez comme des boucs à la tête d’un trou-peau. » (Jérémie 50:8 )

« Fuyez de Babylone, sauve qui peut ! …Vous qui êtes mon peuple, sortez d’elle, sauve qui peut de-vant l’ardeur de la colère du Seigneur.» (Jérémie 51:6 et 51 :45 )

« Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel : "Sortez, ô mon peuple, quittez-la [Babylone], de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! » (Apocalypse 18:4 )

« Partez, partez, sortez de là ; l’impur, n’y touchez pas ; sortez du milieu de Babylone, purifiez-vous, vous qui portez les objets du culte du Seigneur. » (Isaïe 52:11)

« Sortez donc d’entre ces gens-là, et mettez-vous à l’écart, dit le Seigneur ; ne touchez à rien d’impur. Et moi je vous accueillerai. » (2 Cor. 6:17 )

« Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25:6)

« Pour Babylone, la plus belle ville du royaume, le magnifique bijou des babyloniens, ce sera la même catastrophe que pour Sodome et Gomorrhe, qu’Élohim a détruites.»(Isaïe 13:19 )

« Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de Shabbat. » (Matthieu 24:20)

«C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; et de là je lui donnerai ses vignes… (Osée 2:14, 15).

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SOMMAIRE « SORTEZ DU MILIEU D’ELLE ............................................................ 1 MON PEUPLE… » ................................................................................ 1 SOMMAIRE ........................................................................................... 4 INTRODUCTION ................................................................................... 5 I - LE PIEGE DU RETOUR EN EGYPTE .............................................. 7

L’Égypte historique ................................................................ 7 Bref rappel historique autour de la sortie d’Égypte ..... 8 Moshéh l’égyptien et Moshéh l’hébreu ....................... 8 Shéma Israël ............................................................... 9 L’Égypte ou la sécurité des hommes .......................... 9 L’Égypte philosophique ....................................................... 11 Retour en Égypte philosophique ............................... 11 Antéchrist, l’impie : prêtre égyptien ........................... 13 Éviter le piège égyptien ............................................. 13

II - LE MYSTÈRE MÉLKIY-TSÉDÉQ .................................................. 15 Remarque : Mélkiy-Tsédéq - Nous privilégierons cette orthographe provenant plus directement de l'hébreu Mélkiy-Tsédéq sur les traditionnelles rédactions "Melchisédek" ou "Melchisédech" 15 Mélkiy-Tsédéq : révélation de la tradition primordiale ..... 16 Une rencontre - événement : Mélkiy-Tsédéq face à Abram 16 Mélkiy-Tsédéq dans la tradition talmudique ............. 17 Mélkiy-Tsédéq dans la tradition chrétienne .............. 18 Mélkiy-Tsédéq dans la tradition musulmane-chiite ... 18 Mélkiy-Tsédéq dans la tradition ésotérique .............. 19 Dénoncer le piège de la Tradition Primordiale.......... 19 Mélkiy-Tsédéq : révélations sur un piège Antéchrist ....... 21 La révélation primordiale : mythe ou réalité .............. 21 La bénédiction-malédiction de Bilam (Balaam) ........ 21 La rencontre avec les mages d’Orient ...................... 22 Allégeance au plan divin ou rébellion ....................... 23 Les deux voies et les deux arbres ............................ 23 Qui est donc Mélkiy-Tsédéq ? .................................. 23 Le piège « Mélkiy-Tsédéq » ...................................... 25 Pour conclure en attendant le retour de Mélkiy-Tsédéq25

III - BABYLONE, SODOME ET EGYPTE : L’ULTIME SORTIE ......... 27 Les sorties d’Abraham et des siens .......................... 27 Les sorties de Moshéh et d’Israël ............................. 28 La sortie de Babylone, Sodome et Égypte ............... 29 Le combat contre l’ultime sortie ................................ 29 Combat contre le Sacerdoce et le Shabbat .............. 30

IV - MESSAGE AUX ASSEMBLEES DE SMYRNE ET DE PHILADELPHIE 33 L’avènement de l’Impie ............................................. 34 La sortie et le combat de Jacob-Israël ...................... 35 Le dernier témoignage face à l’Impie ........................ 36 LA COLERE DE L’IMPIE ....................................................... 38 Tel est le message actuel à ceux de l’église de Smyrne. 38 Tel est également le message à ceux de l’église de Philadelphie. 39 Sortir de nos villes et fuir au désert .......................... 39 LES JUGEMENTS D’ÉLOHIM ............................................... 41 L’ouverture des Sceaux ............................................ 41 Les sept trompettes, les trois malheurs et les dix plaies d’Égypte 43 Les sept coupes de la colère .................................... 44 LES ASSEMBLEES PENDANT LA TRIBULATION ............. 46 La mise à l’abri, le témoignage ou l’enlèvement ? .... 46 L’enlèvement : avant ou après les tribulations ? ...... 47 Le pré-tribulationnisme ............................................. 48 Le mi-tribulationnisme ............................................... 48 Le post-tribulationnisme ou pré-colérisme ................ 48 Et pourquoi pas le post-colérisme ! .......................... 49 Le succès de l’enseignement pré-tribulationniste ..... 49

CONCLUSION ..................................................................................... 51

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INTRODUCTION

Les croyants de la dernière gé-nération dont nous parle l’auteur du dernier de nos livres, l’Apocalypse ou révélation du Mashiah Yéshoua : qui sont-ils, d’où viennent-ils et où vont-ils ? Une seule chose semble cer-taine, ces croyants qui gardent les commandements du Père et le témoignage du Fils auront à effectuer une « sortie », qui, pour les uns, les mettra à l’abri de la fureur de l’impie et de la colère d’Élohim, et pour les autres, les guidera sur le che-min du dernier grand témoi-gnage. A leur tête, les deux chandeliers du Seigneur, les deux témoins, qui au cœur de « Sodome et Égypte », auront à guider les égarés au sein des ténèbres, dans « la nuit, où nul ne pourra travailler ». Égarés : tels purent apparaitre Abraham, Sarah et la tribu qui suivit patriarches et matriarches hors des sentiers de Babylonie, puis de Sodome. Égarés : tels apparurent aux yeux de leurs ennemis, les hé-breux qui quittèrent une nuit de Péssah, les terres fertiles de l’Égypte. Égarés : une référence, en toute humilité, au guide qu’écrivit Maïmonide, du plus profond du moyen-âge, au bénéfice des croyants de son temps, ceux de la Torah et autres craignants Élohim. Un guide pour les égarés de la dernière génération : telle est la modeste ambition de cet ou-vrage qui s’adresse à ceux qui ne sont pas encore régénérés ou qui, déjà bien vivants,

s’interrogent sur leur place dans des sociétés qui culturellement, cultuellement, reviennent aux fondamentaux de ce que furent, les villes et les systèmes de pensées de Babylone, So-dome et l’Égypte. « Sortez du milieu d’elle, mon peuple… » : Cet appel pressant est sans ambiguïtés. Mais où aller et pour quoi faire ? Pour réponde à cette interroga-tion, il est utile et nécessaire de réétudier ce qui firent nos pré-décesseurs en la Foi de cet appel à sortir. Il est également intéressant de réévaluer la contre-attaque de l’adversaire, confronté aux « sorties » de ces hommes de Foi. A ce titre, nous établirons com-ment les hommes de l’impie, de l‘antimessie qui vient préala-blement, travaillent avec force et détermination à annuler les bé-néfices des « sorties » de nos prophètes et patriarches. Ainsi, il est manifeste que nos sociétés restent culturellement marquées par une égyptoma-nie qui pose question. Com-ment dès lors, envisager la ré-vélation mosaïque issue d’Égypte et comment appré-hender de nos jours, cette dy-namique de « retour en Égypte » ? Sur ce même modèle, nous poserons la question de la sortie d’Abraham de Babylonie, puis de Sodome. Comment appré-hender de nos jours les mou-vements philosophiques qui positionnent le personnage em-blématique et mystérieux de Mélkiy-Tsédeq, au sommet de la pyramide cultuelle ? Dans quelle mesure, ce personnage

détourné, récupéré, ne devien-drait-il un piège de nature anti messianique ? Sortie de Sodome et sortie d’Égypte : nous poserons alors naturellement la question de l’ultime sortie, celle de « So-dome et Égypte », une sortie qui concerne la dernière génération de croyants, ceux que le Nouvel ordre Mondial de l’impie consi-dérera comme des égarés.... Ceux qui auront à porter le der-nier grand témoignage jusqu’au martyr, à la suite des deux té-moins, et ceux, au destin diffé-rent, qui bénéficieront d’une « mise à l’abri au désert ». Nous réévaluerons alors, la lec-ture traditionnelle faite dans les milieux évangéliques, des lettres aux sept églises, notam-ment celles s’adressant aux églises de Smyrne et Phila-delphie. Il conviendra alors de poser sans hésitation, la question très polémique, de l’enlèvement se-cret et généralisé d’une église qui effectuerait ainsi « sa der-nière sortie » ? Cet ouvrage est également l’occasion d’établir avec force une vérité cachée depuis la fon-dation du monde : Élohim n’invite pas ses enfants à « sor-tir » de leurs systèmes respec-tifs sans leur donner les moyens de réussir cette sortie. Ainsi, Abraham reçu la révéla-tion et la bénédiction du Sacer-doce selon Mélkiy-Tsédeq et un culte authentifié par le signe du pain et du vin. Moshéh reçut tous les com-mandements et en premier lieu, les bénédictions rattachées au

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respect du Shabbat. A leur suite, ceux qui gardent les commandements du Père et le témoignage du Fils, reçoivent la résultante de ces deux legs : Sacerdoce selon Mélkiy-Tsédeq et Torah de Moshéh. C’est forts et armés de ces deux signes d’Alliance, que les croyants de la dernière généra-tion, auront à affronter les forces de l’impie et la fureur de celui dont les jours sont comptés :

physiquement pour les uns, spirituellement pour les autres. Dans tous les cas, « ces éga-rés » de la dernière génération, auront à effectuer une ultime sortie et à quitter définitivement Babylone, Sodome et Égypte…ou à participer à ses plaies. L’objet de cet ouvrage est de convaincre le lecteur, que tout ce vocabulaire, toutes ces no-tions issues de l’antiquité la plus lointaine voire mythologique

pour beaucoup, n’ont jamais été aussi d’actualité. Une actualité qui avance, qui s’affole, et qui invite tous les croyants à consi-dérer avec crainte mais avec confiance aussi, les événe-ments annoncés. Parmi ceux-ci, la « sortie de nos villes et sys-tèmes respectifs » est un ren-dez-vous préalable à toute autre supputation et fable agréable à entendre. Puissent tous « les égarés » se retrouver sous la bannière du Sauveur, Yéshoua haMashiah. ■

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I - LE PIEGE DU RETOUR EN EGYPTE

L’Égypte historique

Depuis quelques années, force est de constater qu’une puis-sante et étrange égyptomanie s’est emparée de nouveau de nos sociétés culturelles occiden-tales. A travers de grandes productions hollywoodiennes et d’autres œuvres littéraires qui font la fierté de leurs auteurs et la fortune de leurs éditeurs, Né-fertiti, Aménophis, Akhenaton et autres Isis ou Horus se sont emparés de l’imaginaire des foules et se sont de même invi-tés dans nos réalités architectu-rales. A bien y regarder, cet engoue-ment pour la culture antique égyptienne, ses pharaons et ses dieux, remonte à l’époque des Lumières européennes, pro-longée par les expéditions de Bonaparte et Champollion1. Cette redécouverte de l’Égypte ancienne – et son pillage - avait permis alors à l’ensemble des grandes capitales occidentales de se doter d’un symbole puis-sant de l’Égypte : l’obélisque2. En effet, partout sur les grandes places d’Europe et d’outre atlan-tique - Paris, Londres, Istanbul, Washington - trône cet objet, cette pierre dressée, symbole et résurgence d’un culte ancien, perdu mais visiblement recher-ché. Même à Rome, l’obélisque égyptien se dresse devant la basilique Saint Pierre et les ap-partements du Souverain Pon-tife. Tous les ans à Péssah, le Pape prononce la bénédiction Urbi et Orbi sur la place Saint Pierre face à l’obélisque, tour-nant ainsi le dos à la basilique et sa croix, faisant de

1 1797 et 1822

2 Mot biblique : « pierre dressée »

l’obélisque égyptien, le véritable autel d’adoration. Nous allons voir dans quelles mesures ce « retour à l’Égypte » pour raisons cultu-relles, archéologiques, philoso-phiques, cache en fait une mé-canique sombre de destruction de la Révélation mosaïque, et donc par extension, de la Ré-vélation évangélique - l’Alliance renouvelée - qui est son prolongement et sa « réa-lisation achevée». La remise en cause de la spéci-ficité et de la véracité de la Ré-vélation mosaïque au Sinaï passe par une revalorisation de la société égyptienne sous Moshéh. Revalorisation qui consiste en la redéfinition du « Moshéh hébreu » en un « Moshéh égyptien » qui aurait reçu de ces maîtres égyptiens, la révélation cachée d’élohim unique. Ainsi redéfinit, le mono-théisme ne serait qu’une inven-tion égyptienne volée par le Prince égyptien Moshéh qui la donna à un peuple d’esclaves hébreux pour être pharaon à la place de pharaon. Dans cette démarche intellec-tuelle, le nom sacré de l’Élohim de Moshéh – hwhy - ne serait qu’une variante nationale hé-braïsée des divers noms de dieux égyptiens connus, tels Isis ou Horus. Les conséquences de cette re-définition de l’origine du mono-théisme en terre d’Égypte sont incommensurables. Dès lors que cette thèse est acceptée, il n’y a plus de plan de Salut agis-sant par Israël et au-delà par Yéshoua et Sa Sainte assem-

blée (Qéhiyllah/Église). De la même façon, il n’y aurait alors plus de nécessité d’Éréts Israël et le problème « Jérusa-lem » devrait être revu dans une logique qui ne soit plus fixée par la nation juive. Si l’Égypte a créé Moshéh, alors Israël est une création égyptienne involontaire et non souhaitée. Seul un « retour au royaume d’Égypte » en reconnaissant sa paternité dans l’aventure mono-théiste, réglerait définitivement le problème « Jérusalem » et l’instabilité quatre fois millénaire au Proche et Moyen-Orient. Nous pouvons appréhender toute la dangerosité et la séduc-tion de ce discours, à l’heure ou les États-Unis ont lancé une grande offensive diplomatique et militaire depuis 1991 prenant la forme de la constitution d’un « Grand Moyen Orient ». La prophétie biblique d’« Israël, l’Égypte et l’Assyrie ensemble » peut effectivement être réalisée diplomatiquement et militaire-ment par des hommes avant l’heure, telle une usurpation des réalités prophétiques, mais la question demeure : sous la conduite de quel Esprit, Souffle ? Est-il possible que le même Souffle qui fit sortir Moshéh et les hébreux d’Égypte, souhaite-rait aujourd’hui y faire retourner « philosophiquement et culturel-lement » l’ensemble des socié-tés judéo-chrétiennes ? La question doit ici être posée et trouver une réponse.

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Bref rappel historique au-tour de la sortie d’Égypte Le Moshéh biblique a été identi-fié comme ayant vécu au 15ème siècle avant notre ère et l’Exode est traditionnellement daté vers – 1500, sous le règne d’Aménophis II. Or, l’histoire officielle, celle qui est écrite et retenue dans les manuels scolaires authentifiés par nos pouvoirs publics, en-seigne quant à elle, un événe-ment similaire à l’Exode mais daté du 13ème siècle avant notre ère, sous le règne de Ramsès II. Ce déphasage curieux dans les datations de l’Exode, permet alors à un autre personnage célèbre de l’histoire de se glis-ser entre le 15ème et 13ème siècle : le pharaon Aménophis IV, plus connu sous le nom d’Akhenaton3, grande figure de l’empire égyptien du 14ème siècle avant notre ère. Akhenaton et sa femme Néferti-ti fondèrent une nouvelle reli-gion en Égypte, qualifiée de monothéiste. Le culte d’Élohim Amon4 fut en effet remplacé dans tout l’empire par la foi en Aton5, dieu sans mythe, sans représentation, sans statue. Cette foi monothéiste fut rapi-dement abandonnée après la mort d’Akhenaton et son suc-cesseur Toutankhamon, réta-blit le culte d’Isis et de son fils Horus. Pour avoir tenté l’aventure monothéiste en Égypte, le pharaon Akhenaton fut rayé des listes des noms des rois et on effaça toute trace de sa vie terrestre. Ce débat historique sur la data-tion de l’exode est réservé aux

3 Mort en 1338 av JC

4 Amana en égyptien qui signifie « Elo-

him caché » 5 Aton représentait le disque solaire et

Akhen-Aton signifiait « serviteur du disque solaire »

seuls initiés. Il est pourtant cru-cial car si Moshéh et l’Exode sont postérieurs à Akhenaton (Aménophis IV), alors la révéla-tion de Moshéh au Sinaï a été précédée d’un autre événement monothéiste en Égypte, dont aurait pu s’inspirer le prince égyptien Moshéh. Et la Révélation mosaïque ne serait plus selon certains cher-cheurs, qu’une adaptation mosaïque d’un événement cultuel égyptien.

Moshéh l’égyptien et Moshéh l’hébreu Si nos Saintes Écritures nous confirment que Moshéh/Moshéh est un nom égyptien, qu’il fut élevé et vécut comme tel6 du-rant 40 années, il est également précisé que Moshéh partit 40 ans au désert de Madian. Là, loin de son ancienne vie à la cour de Pharaon, il désapprit tout ce qu’il pensait savoir. Il lui fallut ainsi 40 ans de dé-sert pour oublier ses 40 an-nées d’Égypte. Agissant sur lui comme une déprogrammation, ces années de sevrage furent essentielles pour que son Élohim puisse l’appeler à Son service. Il est probable « qu’ayant été instruit dans toutes les sciences et mystères des égyptiens », Moshéh ait participé pendant ses 40 premières années, aux cultes égyptiens. Alors sans révélation particulière d’Élohim de ses pères, Moshéh vécut la religion égyptienne comme a pu la vivre la famille d’Abraham à Our au milieu des dieux chal-déens.

6 Actes 7, 22 : « C’est ainsi que Mos-

héh fut initié à toute la science des Égyptiens et qu’il devint un habile ora-teur, aussi bien qu’un homme d’action remarquable. »

Nous avons rappelé le contexte cultuel de l’Égypte de l’Exode : un affrontement de dieux, une rivalité des noms, une re-cherche initiatique du véritable nom : Amon, Aton, Rê, fusion d’Amon et Rê en Amon-Rê, Isis ou Horus. C’est avec toutes ces interrogations de son siècle, amplifiées par 40 années de réflexion solitaire au désert de Madian, que Moshéh se pré-sente devant le buisson ardent. En pleine interrogation person-nelle sur le sujet, Moshéh ne tranche pas de lui-même le dé-bat sur le Nom mais il demande à recevoir la plus grande des vérités : « Ils me demanderont ton nom. Que leur répondrai-je ? » (Exode 3 :13) La réponse de notre Créateur est sans ambiguïtés. Il n’y aura pas, comme en Égypte, de dé-bat sur le Nom car celui-ci reste prudemment non prononcé : hwhy. L’Élohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, l’Unique, se présente définitivement à Mos-héh comme un « dieu non égyp-tien » sans Nom que l’homme puisse comprendre et appré-hender. 40 ans pour apprendre les dieux d’Égypte, 40 ans pour les ou-blier. C’est également le destin de l’ensemble du peuple d’Israël lors de ses pérégrinations dans le désert du Sinaï où il doit dé-sapprendre ses réflexes égyp-tiens comme celui de se confier à un veau d’or. 40 ans pour apprendre le Nom du seul vrai Élohim, hwhy, un Nom qui ne se dit pas selon le rabbinisme d’obédience phari-sienne. Ce parcours dans le désert fut nécessaire à Israël, comme est nécessaire une cure de désin-toxication après un excès de poison. Car durant ses siècles d’esclavage en Égypte, Israël avait construit des villes et des temples à la gloire des pha-raons et des dieux égyptiens.

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Pour John Spencer (1630-1693), hébraïste anglais de l’époque des Lumières, les hé-breux avaient été égyptianisés et les israélites étaient des égyptiens au sens culturel du terme. hwhy Élohim leur était devenu tout aussi inconnu qu’à Pharaon, d’où le réflexe du veau d’or. Maïmonide a également traduit très concrètement au 11ème siècle après JC, cette idée de cure de désintoxication effec-tuée au désert, loin de la ville et du pays de l’angoisse. La révélation mosaïque devient dans ce cadre une distinction entre ce qui est sacré et ce qui est profane. La sortie d’Égypte consacre le vrai et le faux et l’Égypte devient dès lors le symbole de ce qui spirituelle-ment faux. Israël se révèle alors être un anti-Égypte et l’Égypte, un anti-Israël.

Shéma Israël «Écoute, Israël ! hwhy notre Élo-him, hwhy est Un.» Si le monothéisme hébreu se définit clairement dans le « shéma Israël » de façon abso-lu, il faut noter que les deux premiers commandements don-nés au Sinaï ne se comprennent quant à eux que par rapport à l’Égypte. C’est ainsi l’Égypte et son culte idolâtre de la nature et du monde qui a influencé en partie et en réaction, la Révéla-tion monothéiste confiée au peuple d’Israël. « Je suis hwhy, ton Élohim qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres Dieux de-vant ma face… Tu ne te feras pas de statue, ni de représenta-tion quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est

en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre… Tu ne te prosterneras pas devant elles. » (Exode 20.2) L’objectif de la loi mosaïque est clair : il faut désapprendre ce qui est devenu un réflexe cul-tuel. Pour détruire les résurgences du culte égyptien au sein du peuple de l’Alliance, il faut intro-duire des lois qui dictent le con-traire. Les lois d’Élohim fonc-tionnent comme une inversion des lois en vigueur au pays d’Égypte. « Pour se rendre au lieu saint, Aharon doit prendre avec lui un taureau destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon d’Élohim, et un bélier destiné à un sacri-fice complet. » (Lévitique 16:3) L’animal le plus sacré pour les égyptiens était le bélier car il représentait Amon. Le taureau était quant à lui la représenta-tion d’Osiris. Souvenons-nous également dans le cadre de cette lutte contre les faux dieux d’Égypte, du bélier qui remplaça avantageusement Isaac au moment du sacrifice sur le mont Moryah. Par ailleurs, en Deutéronome 4 :19, les interdictions se préci-sent et désignent clairement en les dénonçant les pratiques égyptiennes : « Ne levez pas les yeux vers le ciel pour contempler le soleil, la lune, les étoiles, toute la multi-tude des astres, ne vous laissez pas entraîner à les adorer et à les servir. Le Seigneur votre Élohim a réservé ces pratiques aux autres peuples du monde. » Les commandements et la loi divine s’accompagnent pour le peuple d’Israël d’une « présen-tation » d’Élohim de leurs pères. A l’instar de la « présentation » faite à Moshéh, hwhy ne donne bien évidemment pas de nom

mais leur signifie toutefois : « Je suis hwhy ton Élohim qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. » Exode (20.2) Ainsi hwhy est Celui qui fait sortir d’Égypte. Il se donne à connaître par Son action : « Il est allé vous chercher et vous a fait sortir de l’enfer égyp-tien pour que vous deveniez le peuple qui lui appartient. » (Deut. 4 :20) Cette sortie d’Égypte n’est pas sans nous rappeler la sortie d’Abraham hors de Chaldée. Définitivement, notre Élohim, est un Élohim qui nous fait sortir. « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin de ne pas être complices de ses péchés » (Apo.18 :4) Dès lors, sortir, sortir d’Égypte, de Chaldée, de Sodome, de Sodome et Égypte, devient un acte authentiquement divin, qui authentifie notre Créateur, telle une signature. Par analogie, tout retour en Égypte devient un signe d’anti-révélation, un signe anti-christique, la signature de l’anti-Israël.

L’Égypte ou la sécurité des hommes Force est de constater que tous les hommes qu’Élohim a mis-sionné comme serviteurs et soldats ont eu à faire le doulou-reux apprentissage de la sortie d’Égypte. Ainsi voyons-nous notre père en la Foi, Abraham, se rendre avec son épouse et tous les siens en Égypte. Parti de Chaldée où sa famille sacrifiait aux idoles, Abraham oublie un temps sa mission et les terres de Canaan qu’il devait jalonner, pour fuir la famine et se réfugier en Égypte.

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Il y fera la rencontre de Pharaon après avoir utilisé le mensonge pour se protéger, tout en expo-sant sa propre femme. Cet es-sai humain de mise en sécurité par soi-même se solde par un échec. Abraham est contraint de fuir au Néguev loin de Pharaon, emportant avec lui il est vrai, argent et or égyptien. Cachées au milieu des « dons » pharao-niques, des servantes égyp-tiennes7 accompagneront dé-sormais Abraham, pour le meil-leur et pour le pire. Trois générations plus tard, les événements n’ont pas fait que conduire Joseph, fils de Jacob, en Égypte. En sa qualité de premier ges-tionnaire de l’empire, il invita par ruse l’ensemble de sa famille à fuir la famine et à se réfugier en Égypte. Sans le serment de Jacob-Israël qui exigea qu’on l’enterrât avec ses pères, l’histoire du peuple de l’Alliance aurait pu s’arrêter sous les règnes des Aménophis et autres Ramsès où la sécurité alimen-taire offerte par l’Égypte s’était alors transformée en esclavage. Moshéh-nourrisson échappa de même au massacre des enfants de son peuple en allant se réfu-gier – sauvé des eaux - en Égypte, au plus haut sommet de l’empire. Il quittera l’Égypte et sa position royale après un meurtre et sortira définitivement de « son Égypte » après 40 ans de désert. L’analogie avec le massacre des enfants innocents sous Hé-rode nous conduit à regarder la fuite de Joseph, Marie et l’enfant Yéshoua en Égypte, sous l’angle de ce qu’écrivit le prophète Osée : « J’ai appelé mon fils hors d’Égypte. » L’Adon Yéshoua, lui aussi, a

7 « Saraï, la femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une esclave égyptienne nommée Agar ». [mère d’Ishmaël] Genèse 16:1

donc trouvé refuge en Égypte avant d’être appelé à en sor-tir. La constante de l’Égypte est d’offrir une sécurité, physique, militaire, alimentaire aux hommes en détresse. Tous vont en Égypte pour y trouver refuge et nourriture. Or, l’appel divin est clair : il faut en sortir et trouver protection sous l’ombre du Très-haut. « En toute génération, chacun doit se considérer comme étant lui-même sorti d’Égypte », dira plus tard le rituel juif de la Pés-sah-Péssah. Mais la tentation sera toujours là, forte, de re-tourner en Égypte pour s’appuyer sur la force de son économie, de son armée et pro-fiter de son rayonnement cultu-rel. « Le roi Salomon épousa une fille du Pharaon, roi d’Égypte, et, par ce mariage, il s’allia avec le Pharaon. Il amena sa femme dans la Cité de David à Jérusa-lem… »(1 Rois 3:1) Ainsi, après la sortie d’Égypte, l’autre constante du peuple d’Élohim peut s’apparenter au risque d’un retour en Égypte. Ce qui est vrai pour Israël, est vrai pour l’Église, la Sainte As-semblée de l’Adon ; ce qui vaut pour Salomon, vaut pour chaque homme. « Vous faites le voyage d’Égypte, mais sans m’avoir consulté. C’est auprès du Pha-raon que vous cherchez protec-tion, c’est à l’ombre de l’Égypte que vous cherchez un abri. »! (Isaïe 30:2) « Quel malheur de voir ces gens qui se rendent en Égypte y chercher du secours ! Ils comp-tent sur les chevaux, ils font confiance aux chars, parce qu’ils sont nombreux, et à la cavalerie parce qu’elle repré-sente une force appréciable. Mais leur regard ne cherche pas l’unique vrai Élohim, l’Élohim

d’Israël, eux-mêmes ne consul-tent pas celui qui est le Sei-gneur. »( Isaïe 31:1) Retourner en Égypte après avoir reçu et appliqué l’ordre de sortie, revient à annuler la révé-lation mosaïque et le bien fondé de ses prescriptions. Or, la réalisation de ces pres-criptions par Yéshoua ayant ouvert la voie du Royaume, toute tentative de retour en « Égypte spirituelle » est donc de nature à annuler également la bonne nouvelle du Royaume. Telle une constante culturelle, le « retour en Égypte » est une réalité philosophique de nos sociétés modernes. Peu à peu, les révélations mosaïques et évangéliques sont remplacées par les révélations humaines venues d’Égypte. L’esprit égyptien souffle à nouveau sur nos systèmes humains, et plus que jamais, il nous faut en sortir.

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L’Égypte philosophique

Le « retour en Égypte » se ca-ractérise en France, en Europe et partout dans le monde, par nombres d’emprunts architectu-raux et plusieurs références culturelles issues des empires égyptiens. Nous avons établi à propos de cette nouvelle égyp-tomanie planétaire une cons-tante de nos sociétés mo-dernes : retourner en Égypte pour échapper à la Révélation judéo-chrétienne. En effet, s’il était prouvé que l’Égypte est à la source du mo-nothéisme hébreu, nul besoin alors de Moshéh et d’Israël, et par voie de conséquence, nul besoin et Yéshoua et de Son Alliance renouvelée. Si Israël est une conséquence involon-taire et non souhaitée des cultes égyptiens, alors Israël doit ac-cepter de se fondre dans le Tout qui est au dessus de lui et re-joindre la matrice égyptienne dont il est issu. Ce mouvement anti-Israël et anti-christique s’est amorcé par une redécouverte du pharaon Akhénaton et par une redéfini-tion de Moshéh l’hébreu en Moshéh l’égyptien, prêtre initié aux mystères les plus anciens. Mais ce qui est vrai sur les 40 premières années de la vie de Moshéh ne suffit pas à qualifier toute son action au service d’Élohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ainsi chaque soldat de hwhy Élohim est-il appelé à sortir d’Égypte pour ne jamais y re-tourner. Pour échapper à l’appel de la sécurité, de la prospérité et de la paix venu d’Égypte, notre Seigneur nous offre une

alternative pour désapprendre un vieux réflexe : celui de se confier en l’Égypte. Ainsi se justifie le don de la Loi et de sa réalisation par Yéshoua. Mais ce retour aux sources his-toriques de l’Égypte ancienne s’accompagne d’un mouvement philosophique qui draine depuis 300 ans toute la pensée occi-dentale et dévoile la stratégie de l’adversaire : « être avant » pour être authentique et arriver avant l’original pour mieux le dénoncer comme copie.

Retour en Égypte philo-sophique Le siècle des Lumières qui s’achève par la proclamation d’indépendance des États-Unis, la révolution française et l’expédition de Bonaparte en Égypte8, voit ses philosophes et chercheurs nourrir une réflexion nouvelle sur le fait monothéiste et ses origines. Ce 18ème siècle consacre également - et ce fait n’est pas anodin -, le renouvel-lement de la pensée ésotérique à travers une explosion des loges maçonniques issues du rite écossais9. L’esprit qui souffle alors sur l’Europe est un esprit déguisé en ange de lumière, qui prône l’humanisme et la tolérance. Dans ce cadre, la révélation mosaïque irrite par son intransi-geance avec les autres cultes. Pour les « lumières », toutes les distinctions sont suspectes car elles s’opposent à l’idéal de la nature unique et unifiée. Les 8 Respectivement en 1776, 1789 et 1798 9 en 1717

libres penseurs ont alors à cœur de détruire la spécificité mo-saïque pour mieux imposer leurs idéaux de liberté, égalité et de fraternité10. Le philosophe juif hollandais Spinoza écrit que la nature est le véritable dieu11 et abolit ainsi toute distinction entre Élohim et le monde. Cette déconstruction de l’idée juive d’Élohim est en soit une destruction de la révé-lation mosaïque qui interdisait de s’en remettre aux choses naturelles qui ne sont que « créatures du Créateur ». Le courant créé par Spinoza a pour conséquence immédiate une réévaluation de l’Égypte et de ses croyances. Ce courant traverse vite toute l’Europe et l’opéra maçonnique de Mozart « la flûte enchantée » illustre à quel point l’égyptomanie avait saisi les milieux culturels. Les égyptiens sont alors consi-dérés comme des cosmo- théistes, pratiquant tolérance et dialogue interculturel. Leur culte intègre une religion des mys-tères antiques, source de la théologie et de la sagesse. Un panthéisme originel, déifiant la nature comme seul objet d’un culte monothéiste, est ainsi re-découvert et réévalué par les penseurs du 18ème siècle. Caché par des symboles hiéro-glyphiques, ce monothéisme égyptien connu des seuls initiés est caché au peuple qui doit continuer à respecter les cultes polythéistes pour faciliter l’administration de l’empire.

10

Voir illustration 11

« Deus sive natura »

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Cette thèse est alors largement intégrée et diffusée par les mi-lieux maçonniques européens. C’est dans ce processus de redécouverte de l’Égypte et d’une « religion mère antique » qu’intervient le débat sur Mos-héh l’Égyptien. Pour John Spencer12 (1630-1693), hébraïste anglais, Mos-héh est un hébreu égyptianisé qui a traduit les mystères et rituels égyptiens en lois et ri-tuels hébraïques. Il s’appuie sur des écrits de Philon d’Alexandrie13 qui stipulent que « Moshéh avait été initié à la philosophie symboliste des an-ciens égyptiens » et sur le livre des Actes où nous lisons : « C’est ainsi que Moshéh fut initié à toute la science des Égyptiens… » Pour Spencer et son école de pensée, la révélation mosaïque a en fait des origines historiques et peut se définir comme un « processus d’assimilation, d’emprunt et de ré encodage » des croyances égyptiennes les plus secrètes car non révélées au peuple par les prêtres égyp-tiens, qui auraient partagé la découverte monothéiste avec un des leurs, Moshéh. Cette thèse historique s’appuie sur des écrits de Manéthon, prêtre égyptien sous Ptolémée II, qui a écrit au 3ème siècle avant JC, une histoire de l’Égypte14. Il y présente Moshéh comme un prêtre égyptien révol-té à la tête d’une colonie de lépreux, expulsés pour raisons hygiéniques15. John Toland (mort en 1722) appartient au mouvement des

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Dans son ouvrage « de Legibus » 13

Dans « De vita mosis » 14

Dans « Aegyptiaca » 15

Référence aux plaies

lumières dites radicales. Il tra-vaille à renverser les vérités sacrées de façon révolution-naire et agressive en cherchant une religion naturelle qui soit commune à tous les peuples et qui transcende les influences et événements historiques. Pour lui et ceux qui le suivent, le vrai Elohim était préexistant à Mos-héh dans les cultes égyptiens. Or comme ce qui est plus an-cien serait plus proche de l’origine, alors le culte antique égyptien aurait une valeur de vérité supérieure à celui de Moshéh qui est plus récent et simplement dérivé. ( !) La Franc-maçonnerie accueille à cette époque avec enthou-siasme ces nouvelles thèses et les mystères égyptiens sont dès lors décryptés par les nouveaux adeptes de la déesse Isis et d’Horus, son fils. Ils cherchent en Égypte la révélation primordiale d’Élohim unique, la religion source, celle dont découlent toutes les autres. Ils travaillent alors à redéfinir les fondements de la religion uni-verselle qui pré-existait avant Moshéh. Karl Leopold Reinhold (1757-1825), franc-maçon et protes-tant, est connu pour être ami avec Haydn et Mozart. Il écrit que « la croyance de Moshéh est la forme la plus ancienne de la franc-maçonnerie »16. Pour Reinhold, la révélation du Mont Sinaï n’est que l’exécution au grand jour du rite initiatique égyptien organisé non pour quelques élus mais cette fois-ci pour le peuple entier. Moshéh leur a révélé le grand mystère : la non existence des dieux et l’unité d’élohim unique. Il a im-

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Dans l’ouvrage « la mission de Mos-héh » de Schiller en 1790

posé cette vérité par la violence au sein des hébreux pour at-teindre ses objectifs politiques. Dans les milieux philosophiques et maçonniques intéressés par ce débat, Moshéh apparaît alors comme un traître des mystères égyptiens. En tant que prêtre de l’empire, il fait participer toute une nation d’esclaves à ce qui était jusque là la propriété d’un petit nombre d’initiés. Car de-puis le commencement du monde, la vérité relève du se-cret et des sages, et il appar-tient à la franc-maçonnerie de poursuive cette tradition. C’est William Warbuton, évêque de Gloucester (1698-1779) qui, s’adressant aux francs-maçons, établit définitivement le lien entre le dieu des mystères égyptiens et le dieu de la nature de Spinoza. Dès lors, l’Élohim national de Moshéh, hwhy, fut assimilé à la nature et à la déesse Isis. Mais le plus grand pourfendeur de la spécificité de la Révélation mosaïque est un juif non issu des Lumières. Dans son ou-vrage « l’homme Moshéh et la religion monothéiste »17 , Sig-mund Freud présente Moise comme un Égyptien formé aux mystères hiéroglyphiques18 et redécouvre en Akhenaton- Aménophis IV, le vrai inventeur du monothéisme égyptien et par voie de conséquence, du mono-théisme hébreu. Écrit sous l’effet d’une fascina-tion profonde et d’une quasi-possession d’après son propre aveu, son ouvrage stipule : « Si Moshéh fut un égyptien, s’il transmit sa propre religion aux juifs, ce fut celle d’Akhenaton, la religion d’Aton. »

17

en 1939 18

Ex 11,3 : « En outre, l’homme Mos-héh était très grand au pays d’Égypte. »

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Pour Freud, Aton et Adon/Adonaï sont semblables et Moshéh n’est pas hébreu mais prince égyptien de la région de Goshen. La bible n’a fait que récupérer le héros de l’Exode en l’hébraïsant de force par la fable de la corbeille jetée au Nil. Les conséquences de cette in-version de la révélation mono-théiste sont catastrophiques pour qui y accorde du crédit. Freud fait passer l’Égypte du camp de l’erreur à celui de la vérité et détourne ainsi le mo-nothéisme du Sinaï de sa fonc-tion première : sortir d’Égypte.

Antéchrist, l’impie : prêtre égyptien Nous avons établi que retourner en Égypte – historiquement ou philosophiquement - revient à annuler la Révélation au Sinaï et à désacraliser son préalable : la Péssah-Péssah et le signe du Salut, le sang. Le salut du premier Péssah – et donc son prolongement dans le Péssah de Yéshoua – est rem-placé par la sécurité des cons-tructions égyptiennes et l’immortalité promise par les constructeurs de pyramides. Ces édifices humains qui ren-voient à une conception caïnite de l’existence furent qualifiés de merveilles du monde. Jan Assmann, philosophe al-lemand contemporain, écrivait dans son récent ouvrage « Moshéh, l’Égyptien » : « Qui découvre Elohim en Égypte, abolit la distinction mosaïque. » Notre courte étude sur les ten-dances égypto-maniaque du moment, fait également appa-raître un esprit séducteur dont le message demeure : être avant, signifie être authentique car être après, cantonne au rôle

de simple copie. Ainsi, la révélation monothéiste égyptienne se veut d’être AVANT la révélation mosaïque. Être AVANT pour saper les fon-dements de la Révélation, pour nier son authenticité divine et la déclarer invention, adaptation, construction nationale à des fins politiques et territoriales19. Ce piège se prolonge au-jourd’hui dans la réalisation par-fois douteuse des prophéties bibliques. Réaliser AVANT et À LA PLACE DE pour mieux maî-triser le calendrier divin et ne pas le subir. Être AVANT pour se déclarer AVANT et PRENDRE LA PLACE DE… Être AVANT Yéshoua pour prendre Sa place et être avant Christ pour être antéchrist. Dans ce cadre, la stratégie qui consiste à retourner en Égypte aux motifs discutables d’une antériorité de la révélation mo-nothéiste, est une stratégie anti-christique et l’esprit qui souffle ce message séducteur est un esprit « venu d’Égypte/ le monde » qui travaille à préparer l’avènement d’un « prêtre égyp-tien ». Initié comme le fut Mos-héh aux secrets d’une révélation antérieure et donc supérieure à celle du Sinaï, ce « prêtre égyptien » tend un piège et ap-pelle à le rejoindre, tous ceux qui perdront Foi en la Révéla-tion mosaïque et en son prolon-gement, la bonne nouvelle du Royaume transmise par les écrits des disciples de Yéshoua. C’est ce « retour en Égypte » dénoncé par tous les prophètes qui s’amorce et qui s’incarne au Proche-Orient dans une civilisa-tion urbaine et moderne quali-fiée prophétiquement

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Ne dit-on pas la même chose de l’Islam ?

de « Sodome et Égypte ». « Leurs corps resteront sur la place de la grande cité qu’on nomme prophétiquement So-dome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. » (Apocalypse 11:8)

Éviter le piège égyptien Pour ne pas tomber dans le piège égyptien, il nous faut évi-ter le débat plusieurs fois millé-naire, du Nom d’Élohim. Ce débat fit rage en Égypte à l’époque de Moshéh et l’esprit séducteur en profita pour se-mer, comptant bien récolter. Pour nous et depuis le buisson ardent, Élohim n’a pas un Nom qui permettrait à l’homme de l’enfermer dans une définition statique de ce qu’Il n’est pas. Élohim n’est pas un Élohim à se laisser contrôler et maîtriser par l’homme. Il est ce qu’Il sera. Isis est pour l’Égypte la déesse aux dix milles noms qui corres-pondent tous à l’idée d’une divi-nité qui est tout en tous. Les hommes de l’Antiquité étaient profondément convaincus de l’universalité de la vérité reli-gieuse, de la relativité des noms et des institutions qui s’en ré-clamaient. Selon le philosophe latin Var-ron20, il était inutile de distinguer hwhy de Jupiter parce que « le nom n’avait pas d’importance tant qu’on ne parlait que d’une même chose » Quant à Porphyre, néoplatoni-cien du 3ème siècle après JC, il était d’avis que les noms des dieux ne reposaient que sur des conventions. Cette relativité des noms divins a fini d’ébranler le siècle des Lumières. Ignace de Born,

20

116 à 27 avant notre ère

14

maître de la principale loge ma-çonnique de Vienne à laquelle appartenait Reinhold, écrivit en 1783 : « La connaissance de la nature est la fin ultime de nos efforts. Cette génératrice, nourricière et conservatrice de toutes les créatures, nous la révérons sous le nom d’Isis. Seul peut soulever impunément son voile celui qui connaît toute l’étendue de son pouvoir et de sa con-naissance. » Les lumières européennes notè-rent avec enthousiasme une inscription relevée sur le Temple d’Isis en Égypte et qui ressem-blait trop à la définition d’Élohim de Moshéh pour ne pas y voir une origine commune et parta-gée : « Je suis tout ce qui est, a été et qui sera. Aucun homme mortel n’a soulevé mon voile. » Nous pensons qu’il nous faut soigneusement éviter le piège

des discussions sur le sujet des noms d’Élohim. Notre Adonaï s’est donné à connaître à tra-vers Yéshoua, qui seul, a révélé sa véritable nature, sans donner d’autre vocable que : Père ! Citons pour terminer cette étude, Clément d’Alexandrie : « Les égyptiens ne révélaient pas à tous sans distinction leurs mystères religieux, ni ne com-muniquaient aux profanes les connaissances des choses di-vines, ils se limitaient à ceux qui étaient choisis pour succéder au roi et à ceux des prêtres qui étaient pour cela le mieux quali-fiés, en raison de leur naissance et de leur éducation. » La philosophie des Lumières, humaniste et maçonnique, nous replonge dans la recherche de ces mystères antiques égyp-tiens et des origines de la révé-lation monothéiste. Avec un objectif caché qui est mainte-nant dévoilé : « être avant pour

usurper et finalement nier. » Un paradoxe est à noter sans qu’il soit pour autant un obstacle majeur à ce que nous venons d’écrire. Le monothéisme est une victoire sur le polythéisme, certes. Mais l’esprit anti-christique adopte finalement la révélation monothéiste si dans cette der-nière, l’homme perd la juste vision de son seul vrai Élohim, par confusion et séduction intel-lectuelle. Soyons sur nos gardes et convaincus que tout ce qui nous fait retourner en Égypte, avant le Sinaï et Pés-sah, est une anti-révélation mo-saïque et évangélique. « Jérémie ajouta : C’est le Sei-gneur qui vous dit de ne pas aller en Égypte, vous les der-niers représentants de Juda. Comprenez-le bien, je vous l’affirme solennellement au-jourd’hui. » (Jérémie 42 :19)

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II - LE MYSTÈRE MÉLKIY-TSÉDÉQ

Après avoir étudié le phénomène « Moshéh et l’Égypte », nous étudions dans ce deuxième chapitre l’épisode « Abraham et Mélkiy-Tsédéq » qui révèle également un phénomène de destruction de la révélation biblique. En effet, l’esprit qui tend à enseigner l’antériorité et donc la supériorité de la révélation égyp-tienne, enseigne également – et dans les mêmes milieux – l’antériorité et donc la supériorité d’un Mélkiy-Tsédéq sur Abraham et ses descendants. Ainsi détourné et pris en otage, ce Mélkiy-Tsédéq se révèle être un piège pour tous les croyants. Enfin, nous synthétiserons l’ensemble dans une nouvelle approche de l’Antéchrist, l’impie, l’antimessie, celui qui vient toujours avant, pour usurper, nier et finalement détruire en prônant le retour aux choses anciennes et « à la source commune ». Remarque : Mélkiy-Tsédéq - Nous privilégierons cette orthographe provenant plus di-rectement de l'hébreu Mélkiy-Tsédéq sur les traditionnelles rédactions "Melchisédek" ou "Melchisédech"

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Mélkiy-Tsédéq : révélation de la tradition pri-mordiale

« Le Seigneur l’a juré, il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Mélkiy-Tsédéq » (Psaume 110:4)

Mélkiy-Tsédéq est sans con-teste le personnage biblique le plus mystérieux mis en scène dans les Saintes Écritures, To-rah/Pentateuque, Prophètes et lettres-épîtres de la Nouvelle Alliance confondus. Que d’encre, que d’hypothèses, que de supputations et vraies fausses vérités pour finalement ne mettre en valeur que ce qui est certain sur ce personnage hors norme : rien ou presque. Nous voulons néanmoins nous y intéresser et essayer de faire le point sur ce mystère biblique dans la logique et à la suite du précédent chapitre traitant du « retour en Égypte ». Quel rap-port ? Nous avons établi qu’après l’épisode de la sortie d’Égypte et de la confrontation Mos-héh/Pharaon, se profilait un retour symbolique aux lois phi-losophiques de l’Égypte. A l’occasion de cette étude, il est apparu que la méthode anti-messianique consistait à se positionner « avant » pour re-vendiquer la paternité et donc la légitimité de la Révélation. Ap-paraître comme « l’original » pour mieux dénoncer la copie et ses prétentions, ainsi pour-rait se résumer la méthode de l’impie pour s’imposer au monde. Or, la sortie d’Égypte fait écho à une autre « sortie » célèbre et déterminante : celle d’Abram, de la ville d’Our de Chaldée. Ainsi, la sentence :

« Je suis hwhy, ton Élohim qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. » (Ex.20 :2) ne fait que répondre comme un leitmotiv à : « Je suis hwhy qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en possession. » (Gen. 15:7) Notre intuition consiste à penser qu’à l’instar du projet d’annulation de la sortie d’Égypte, l’Adversaire a cherché également et très logiquement à annuler les bénéfices de la sor-tie d’Abram de Chaldée-Assyrie, en appliquant déjà cette mé-thode efficace, telle une cons-tante : « être avant ». Ainsi, s’il pouvait être prouvé qu’Abraham n’a rien reçu qui ne soit déjà existant en Chaldée et en Canaan, que resterait-il de la légitimité des peuples du Livre et plus précisément d’Élohim d’Abraham, d’Isaac et de Jacob-Israël ? Quel rôle tient Mélkiy-Tsédéq ou quel rôle veut-on lui faire tenir dans cette tentative de destruction de la révélation abrahamique ? Ces questions demandent, en toute humilité face à ce mystère caché de tous temps, quelques éléments de réponse.

Une rencontre - événe-ment : Mélkiy-Tsédéq face à Abram L’événement est important

même s’il est traité de façon presque anecdotique en trois petits versets21. Avant de rece-voir l’alliance divine et de porter son signe en sa chair circon-cise, avant de recevoir les pro-messes territoriales et une des-cendance pour les concrétiser, avant même de changer de nom – AbraHam - et de « porter » l’une des lettres du tétragramme hwhy, Abram, s’en revenant d’Égypte avec sa tribu, fait la guerre aux rois de Shinéar pour délivrer son neveu Loth. Victo-rieux avec seulement trois cent dix-huit soldats, Abram ren-contre sur le chemin du retour de la bataille un autre roi, Mél-kiy-Tsédéq, par ailleurs prêtre d’Élohim El Elyon. Roi de Shalem, son nom signi-fie Roi de justice et il vient ex-pressément bénir Abram au nom d’Élohim Très-Haut, El Elyon. Reconnaissant pour la victoire offerte à la famille d’Abram, le Roi de Shalem offre pain et vin à Abram et reçoit en retour de la part du patriarche, la dîme de tout. L’épître aux Hébreux, dont l’auteur reste non identifié for-mellement22, a analysé cet évé-nement comme une preuve manifeste de l’antériorité et donc de la supériorité du sa-cerdoce « chrétien » sur le sacerdoce Aharonide et lévi-

21

Genèse 14 :17-20 22

Paul a été écarté au profit d’Appolos, Barnabas ou Philippe. L’épître reste anonyme et fut admis au canon assez tardivement.

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tique. A travers le pain et le vin appor-tés par le prêtre Mélkiy-Tsédéq, la chrétienté a vu une préfigura-tion du dernier repas-Sèder de Péssah, symbole du sacrifice salvateur du Fils d’Élohim. Ainsi, avant même l’élection d’Israël d’entre tous les peuples et l’institution du service du Temple, Abram reçoit la révéla-tion du Salut et communie à travers le pain et le vin, loin du sacrifice des taureaux et des agneaux. Mélkiy-Tsédéq apparaît dès lors comme prophète, sachant et connaissant l’aboutissement de l’Histoire mouvementée d’Israël, non encore né. Il est en soi le début et la fin d’une histoire confiée à Abram et que ce dernier doit s’efforcer de dé-ployer, tout en en connaissant les méandres et donc les rac-courcis possibles. Qualifié par les écrits de « sans génération », sans père ni mère, Mélkiy-Tsédéq devient très logi-quement l’objet d’une suren-chère entre les diverses confes-sions qui s’en réclament, lui qui était avant Abram et donc à l’origine de l’histoire du Salut. Détenteur de la Vérité avant Abram, le roi-prêtre Mélkiy-Tsédéq, préfigure de Messie, devient le père du « père des croyants », au sommet et/ou à la racine des religions mono-théistes issues d’Abraham. Que penser de cette antériori-té de Mélkiy-Tsédéq sur Abra-ham ? Annonce-t-elle, comme nous l’avons relevé pour l’Égypte avec Akhénaton face à Moshéh, une supériorité de la révélation « Mélkiy - tsèdé-qienne » - antérieure et donc plus authentique - que la révé-lation abrahamique ?

Mélkiy-Tsédéq dans la tradition talmudique Pour le judaïsme, Mélkiy-Tsédéq, roi de Shalem – qui serait la ville de Jéru-Shalem23 – est traditionnellement identifiée à Sem24, fils de Noé. Ce per-sonnage est donc humain, tem-porel et sémite par définition. Cette thèse présente l’avantage d’établir un lien de parenté avec Noé et de « judaïser » avant l’heure la ville de Shalem en la positionnant très concrètement dans la sphère d’influence abrahamique et au-delà de Ja-cob-Israël. Ainsi lit-on dans le Targum de YérouShalem : « Mélkiy-Tsédéq, roi de YérouShalem, est Shem (Sem), fils de Noah (Noé), qui était grand prêtre du Très-Haut … Le roi juste, lui fils de Noah, roi de YérouShalem, alla rencontrer Abraham et lui donna du pain et du vin. En ce temps là, il pratiquait devant hwhy. » Cette thèse est communément admise par les premiers Pères de l’Église, comme Saint Jé-rôme qui stipule qu’il s’agissait là de l’opinion générale des Juifs de son temps, relayé par Saint Épiphane témoignant de celle des Samaritains25. Cette hypothèse est validée au 16ième siècle par Luther. Le Midrash Rabba rajoute : « le savant Samuel fils de Nahman dit : Il [Mélkiy-Tsédéq] lui apprit les rituels de prière, le pain étant le symbole des pains de proposition et le vin celui des libations. »

23

Yérou-Shalaïm ,forme moderne du nom, étant un pluriel de dualité : « la ville des deux paix » 24

Au pire l’un de ses fils dans divers Targum et légendes rabbiniques 25

Ces derniers, par contre, ne voyaient pas en Shalem, la ville de Jérusalem mais celle de Sichem. Idem pour les esséniens.

Cette dernière interprétation juive du rituel « Mélkiy-tsèdéqien » présente l’intérêt pour ses auteurs de couper court aux exégèses chrétiennes sur le Corps et le Sang du Mes-sie- Fils d’Elohim et permet de réhabiliter le sacerdoce d’Aharon. Mais se sentant tou-jours menacé par cet énigma-tique personnage, le judaïsme va encore aller plus loin pour réhabiliter Abraham dans son rôle de Patriarche, Père des croyants. Le Talmud relève alors ce qui semble être une erreur dans la bénédiction du roi-prêtre : « Rabbi Ismaël dit : et Abraham lui dit [à Mélkiy-Tsédéq] : bénit-on les serviteurs avant de bénir son maître ? Et aussitôt le sa-cerdoce passa à Abraham … » …car Mélkiy-Tsédéq avait béni Abraham avant de bénir El Elyon26. La tradition rabbinique explique ainsi les raisons du transfert du sacerdoce de Mélkiy-Tsédéq à Abram. Il y aurait eu dans cet épisode dégradation du roi-prêtre de Shalem et une in-version des rôles au profit du Patriarche. C’est ainsi qu’a procédé le ju-daïsme officiel pour récupérer Mélkiy-Tsédéq que d’autres traditions religieuses lui avaient subtilisé comme nous allons l’exposer. Mais à côté de la tra-dition orthodoxe juive, d’autres commentateurs juifs ont fait valoir une interprétation diffé-rente. Ainsi Philon d’Alexandrie, philo-sophe juif, grec, député de la communauté juive d’Alexandrie

26

Genèse 14 :19 « Béni soit Abram par le Elohim Très-Haut qui créa les cieux et la terre et béni soit le Elohim Très-Haut qui livra tes ennemis entre tes mains. »

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en Égypte et membre d’une éminente famille sacerdotale explique : « Car il [Mélkiy-Tsédéq] est prêtre, il est même le Logos, il a Élohim pour sa part et toutes ses pensées d’Élohim sont élevées, pro-fondes et sublimes, car il est prêtre du Très-Haut et il n’y a rien d’autre en dehors du Très-Haut. » Dans cette logique philoso-phique, citons également le Rabbin Elie Benamozegh27 quand il écrit : « Un personnage remarquable, presque énigma-tique, fait une brève apparition … des sombres profondeurs du monde païen … voici Mélkiy-Tsédéq, la trace indiscutable dans la gentilité d’une institution antique et vénérable, d’un culte, d’un sacerdoce monothéiste supérieur même à celui du patriarche hébreu, puisque qu’Abraham reçoit la bénédic-tion de ce pontife d’El Elyon … ». Positions juives, certes minori-taires, mais qui nous amènent tout droit à la lecture chrétienne de cet événement et à l’intronisation de Mélkiy-Tsédéq dans le panthéon de la chrétien-té.

Mélkiy-Tsédéq dans la tradition chrétienne « La prêtrise lévitique était à la base de la loi donnée au peuple d’Israël. Or, si les prêtres lévi-tiques avaient réalisé une œuvre parfaite, il n’aurait pas été nécessaire qu’apparaisse un prêtre différent, dans la tradition de Mélkiy-Tsédéq et non plus dans la tradition d’Aharon. » (Hébreux 7:11) Selon l’auteur de l’épître aux Hébreux, le sacerdoce lévitique 27

Cité par René Aron dans « le Elohim des origines »

d’Aharon est dépassé par le sacerdoce du christianisme et devancé à l’origine par celui de Mélkiy-Tsédéq. Cette antériorité vaut primauté sur un sacerdoce lévitique qualifié d’imparfait. Le prêtre Mélkiy-Tsédéq est revêtu de la dignité de grand sacrificateur du Très-Haut hors des rituels de la Loi mosaïque ; le salut est donc possible hors de la Torah ! Comme l’exprime Marcel Simon dans « Mélkiy-Tsédéq dans la polémique entre Juifs et chrétiens et dans la lé-gende » : « Et voici qu’un étran-ger roi de Shalem, un cananéen sans doute, fils d’une race mau-dite se présente sur sa route [Abram]. Bien avant qu’il existe un sacerdoce lévitique, il est déjà prêtre d’élohim Très-Haut. » Mais la compréhension chré-tienne de l’antériorité, et donc de la supériorité du sacerdoce de Mélkiy-Tsédéq sur Aharon et Lévi, ouvre la voie à l’antijudaïsme et au rejet d’Israël. Ainsi déclare Saint Jean Chrysostome : « Parce que la synagogue des juifs sa-crifiait à Élohim selon le rite d’Aharon, non pas le pain et le vin, mais des veaux et des agneaux ; Élohim proclame s’adressant à Yéshoua : tu es prêtre pour l’éternité à la ma-nière de Mélkiy-Tsédéq. » Et Saint Ambroise de rajouter28 : « qui détenait le pain et le vin ? C’est donc lui qui est l’auteur des sacrements. Qui est Mélkiy-Tsédéq qui signifie roi de jus-tice, roi de paix ? Qui est roi de justice ? Est-ce qu’un homme peut-être roi de justice ? ... Il est donc prouvé que les sa-crements de l’Église sont plus anciens. » Dès le 3ième siècle, une suren-

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Dans « de Sacramentis »

chère chrétienne concernant le roi de Shalem voit le jour et donne naissance à une pre-mière hérésie qualifiée de Mél-kiy-tsèdéquienne dans les dic-tionnaires de théologie. Ainsi témoigne Épiphane : « Les hé-rétiques en question prétendent que Mélkiy-Tsédéq est une grande puissance supérieure au Christ, quelques-uns d’entre eux l’identifient même à Élohim le Père. » De fait, pour ces chrétiens, Mél-kiy-Tsédéq est une entité angé-lique représentant le « Saint Esprit » et supérieur au Christ terrestre, car séparé et libéré de la malédiction de la chair. Cette hérésie fut combattue par l’église romaine avec force par excommunications.

Mélkiy-Tsédéq dans la tradition musulmane-chiite Il n’est pas inutile de rappeler que le « prophète Muham-mad », dernier et ultime pro-phète de la révélation abraha-mique selon le Coran, est effec-tivement issu de la lignée d’Abram par Agar, l’esclave égyptienne confiée par Pha-raon. Dès lors, il n’est pas éton-nant que constater que l’Islam se soit également emparé de l’épisode qui pose le Père des croyants face à l’énigme Mélkiy-Tsédéq - que l’on rencontre sous l’appellation de Malikou’s sâlam en arabe -. Le professeur George Vajda montre dans son ouvrage « Mélkiy-Tsédéq dans la mytho-logie ismaélienne » à quel point l’eschatologie musulmane est toute tendue vers ce person-nage. Les chiites attendent en effet le retour, la parousie du 12ième Imâm caché et éternel, en l’assimilant purement et simplement à Mélkiy-Tsédéq.

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« Aussi la gnose ismaélienne donne-t-elle le nom de Mélkiy-Tsédéq à l’Imâm éternel déten-deur d’un sacerdoce spirituel initiant au sens caché des révé-lations … d’où le fait aussi que certains traités ismaéliens chiites donnent le nom de Mél-kiy-Tsédéq à l’Anthropos cé-leste. »29

Mélkiy-Tsédéq dans la tradition ésotérique Pour les chrétiens versés dans l’ésotérisme d’inspiration ma-çonnique, Abraham n’est qu’un disciple de Mélkiy-Tsédéq, seul et véritable représentant de la religion antédiluvienne pratiquée par Noah (Noé) et sa famille : le noachisme. Le patriarche Mélkiy-Tsédéq, sans père ni mère, est ainsi à l’origine et le dernier témoin d’une tradition primordiale30, antérieure et donc supérieure à Abraham ; tradition perdue qu’il s’agit de retrouver et de réhabiliter pour accéder de nou-veau à la Connaissance. C’est bien là tout le travail effectué dans certaines loges maçon-niques et dans le plus grand des secrets. Ainsi peut déclarer S. Weil, phi-losophe et écrivain juif proche des milieux chrétiens31 : « Les passages de l’Écriture concer-nant Mélkiy-Tsédéq prouvent que dès l’aube d’Israël il existait hors Israël un service d’Elohim et une connaissance d’Elohim, situés sur le plan même du christianisme et infiniment supé-rieurs à tout ce qui a été possé-dé par Israël. Rien n’interdit la

29

Pr. George Vajda dans l’ouvrage susmentionné. 30

Expression de René Guénon, philo-

sophe et grande figure de la franc-maçonnerie du milieu du 2Oième. 31

Mort en 1943

supposition d’un lien entre Mél-kiy-Tsédéq et les mystères an-tiques. Il y a affinité entre le pain de Déméter et le vin de Diony-sos.» Ce retour aux mystères an-tiques et cet amalgame entre la révélation monothéiste et les rituels anciens avaient fait dire au Comte Joseph de Maistre (vers 1800), catholique traditionaliste et franc-maçon, « Allons même plus loin : la vraie religion a bien plus que 18 siècles. Elle naquit le jour où naquirent les jours ». Et de citer Saint Augustin pour appuyer sa thèse : « La réalité de ce que nous appelons maintenant reli-gion chrétienne existait déjà chez les anciens et n’a jamais fait défaut depuis l’origine du genre humain jusqu’à la venue du Christ dans la chair, moment à partir duquel la vraie religion qui existait déjà, a commencé à s’appeler chrétienne. » D’autres représentants du groupe mystico-chrétien, tous maçons en règle générale, tels Martinez de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin ou Ja-cob Lorber, s’expriment sans ambiguïté sur Mélkiy-Tsédéq. Ainsi déclare Jacob Lorber en 1840 : « Alors parut dans le ciel un écrit de lumière : Mélkiy-Tsédéq, le vrai roi des rois et grand sacrificateur des sacrifica-teurs, est l’unique père véritable de ses enfants au ciel et sur la terre. » Anne Catherine Emmerich32, mystique allemande née en 1774, parle abondamment de Mélkiy-Tsédéq dans ses écrits qui retranscrivent ses visions divines. Elle associe le person-nage à la Yérou-Shalem céleste et en fait un bâtisseur de ville (Shalem), de centres spirituels

32

Dont les écrits ont directement inspi-ré le très controversé film de Mel Gib-son sur la passion du Christ.

et « un patron de constructeurs de temples » ! Enfin, avec Saint Yves d’Alveydre33, la mouvance ma-çonnique chrétienne contribue à réhabiliter l’Égypte et à nier l’élection d’Israël en utilisant Mélkiy-Tsédéq : « Le Pharaon était bien toujours dans son essence un roi de justice, un Mélkiy-Tsédéq. » Dans son ouvrage majeur, « Missions des Juifs », Saint-Yves déclare également en par-lant de Mélkiy-Tsédéq : « Jésus et le mouvement chrétien se référeront vingt-deux siècles plus tard à cette lumineuse tra-dition, à cette autorité antérieure et supérieure au judaïsme dé-généré et tombé dans le secta-risme et le particularisme d’un culte national ou politique. » Et pour toute preuve à sa dé-monstration de l’antériorité et de la supériorité de Mélkiy-Tsédéq sur le Père des croyants, Saint Yves rappelle : « L’ordre des abramides et ses trois cents initiés s’inclinent devant Mélkiy-Tsédéq, dernier représentant de l’antique tradition en Pales-tine. » Car c’est bien là l’objectif caché de ces mouvements ésotériques et maçonniques : réhabiliter la « Tradition Primordiale », source commune et racine unique des révélations mono-théistes.

Dénoncer le piège de la Tradition Primordiale Pour René Guénon, inventeur du concept et de l’expression, la « Tradition Primordiale » est l’état initial de la spiritualité.

33

Fin 19ième

.

20

Toutes les traditions orthodoxes qui en découlent ne sont que des adaptations appauvries, temporelles et spatiales. Il s’agit alors de retrouver cet état initial, « cet Éden, ce Nirvana de la religion ». Plusieurs voies sont possibles pour effectuer ce re-tour, c’est la vocation des orga-nisations et des cultes clas-siques. Mais pour Guénon, si « toute tradition orthodoxe est un subs-titut à la tradition perdue, la plus proche et la plus fidèle reste la tradition hindoue. Il s’agît de la source et du fonds commun de toutes les formes traditionnelles particulières qui en procèdent par une adaptation … »34 Conséquence de cette matrice unique que représente la tradi-tion primordiale : toutes les religions sont issues de la même matrice et ne peuvent s’exclure l’une l’autre. De fait, cette théorie prive le message de la bonne nouvelle du Royaume de sa supériorité sur les autres traditions et prive Israël de l’authenticité de son élection. Pour René Guénon et ses dis-ciples, nombreux dans les rangs des loges maçonniques, la preuve irréfutable de cette tradi-tion perdue et source unique de la Vérité s’appelle : Mélkiy-Tsédéq. Mais en positionnant la déten-tion de la Vérité dans les mains du roi cananéen de Shalem, sous influence chaldéenne et phénicienne, à quoi sert la sortie d’Abraham d’Our de Chaldée ? Si des prêtres non circoncis détiennent la Vérité avant même qu’Élohim la confie à Abraham, que deviennent les promesses

34

Dans « Étude sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage », 1964

faites au père des croyants et que reste-t-il de l’originalité de sa mission en terre cananéenne ? Ainsi détourné de sa mysté-rieuse et véritable vocation par les adeptes de la future religion unique, Mélkiy-Tsédéq devient le porteur d’une Vérité partiellement confiée à Abraham et dont ce dernier ne peut revendiquer l’exclusivité. L’épisode Abraham/Mélkiy-Tsédéq révèle un piège que nous devons dénoncer, à sa-voir : « être avant pour être l’original, l’authentique et dé-noncer la copie qui vient après ». C’est ainsi que les usurpateurs, les faussaires et les faux pro-phètes utilisent l’identité de Mél-kiy-Tsédéq pour vendre leurs fables … ou toutefois leurs se-mi-vérités et semi-mensonges, car force est de constater qu’il existe bien une tradition religieuse antérieure à Abra-ham et sa descendance.

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Mélkiy-Tsédéq : révélations sur un piège Anté-christ

Pour plus de clarté et pour lever toute ambiguïté sur le personnage Mélkiy-Tsédéq, nous rappelons au lecteur qu’il est pour nous, un messager de notre Créateur, envoyé au devant de notre père Abraham pour lui confier pain et vin, c'est-à-dire, la prêtrise ultime, réalisée par notre Adon Yéshoua. Il ne nous a pas été donné d’en connaître davantage, ni sur son identité réelle, ni sur sa place, son statut et son rôle auprès du Père et sa « rela-tion » avec le Fils.

Le personnage biblique énigma-tique Mélkiy-Tsédéq se situant avant et au dessus de tous les acteurs de la révélation mono-théiste, toutes les traditions du Livre essayent très logiquement de se l’accaparer pour légitimer, chacun pour ce qui le concerne, leur appel et élection divine. Nous l’avons précédemment établi. Il est ainsi pour les uns Sem, fils de Noé, et pour les autres Jésus le Christ. On le retrouve égale-ment sous les traits d’Hénoch, incarnation de l’Esprit Saint, d’Élohim le Père lui-même ou de l’Iman caché qui doit revenir. A cette cacophonie religieuse sur la personne de Mélkiy-Tsédéq, d’autres encore issus des milieux ésotériques, mys-tiques ou maçonniques, affir-ment avoir trouvé la solution : Mélkiy-Tsédéq est tout cela à la fois. Il incarne la révélation pri-mordiale, celle de l’Éden perdu, devenue inaccessible à l’homme mais qu’il s’agît de retrouver35. D’où notre interrogation : existe-il vraiment une révélation anté-rieure dite primordiale parce que « première » et que devons-nous en penser par rapport au

35

Lire l’œuvre de René Guénon, milieu du 20

ème siècle

plan de salut judéo-chrétien ?

La révélation primor-diale : mythe ou réalité « Seth eut aussi un fils, et il l’appela du nom d’Hénoch. C’est alors que l’on commen-ça à invoquer le nom de hwhy. » (Genèse 4 :26) « Et Hénoch marcha avec Élo-him ; et il ne fut plus, car Élohim le prit. » (Genèse 5 :24) « Et Élohim dit, C’est ici le signe de l’alliance que je mets entre moi et vous et tout être vivant qui est avec vous pour les géné-rations, à toujours… » (Genèse 9 :12, épisode de Noé) « Et Noé commença à être cul-tivateur et il planta une vigne ; et il but du vin… » (Genèse 9 :20) Ces quelques versets suffisent à prouver qu’il existait bien avant l’appel d’Abraham, le don de la Torah et la venue du Mes-sie Yéshoua, une tradition spiri-tuelle, une « religion » agréée par le Père, le Tout-Puissant et le Très-Haut. Cette tradition peut-être quali-fiée de primordiale parce qu’antérieure et « première » ; nous pouvons également la qualifier d’antédiluvienne, jus-qu’à ce qu’à la sortie de l’arche, Noé, le cultivateur, plante une

vigne et boive du vin…cette précision n’est pas anodine. C’est à partir des fils de Noé, dont Sem, que la répartition des peuples sur la surface de la terre s’effectue ; l’alliance, la tradition et les rituels de Noé se répartissent donc de la même façon pour, soit se perdre définitivement dans telle ville par mélange avec d’autres traditions, ou se ressourcer dans telle autre ville par sauve-garde et invocation du seul vrai Nom. C’est ainsi qu’Abram rencontre Mélkiy-Tsédéq, qui est pour le judaïsme officiel, rappelons-le, Sem en personne. Mais il existe dans les Saintes Écritures d’autres preuves plus flagrantes d’une tradition reli-gieuse primordiale qui échappe à l’axe Abraham-Isaac-Jacob-Israël-Yéshoua. Nous pouvons établir définitivement ce fait dans les épisodes bibliques de Balaam et des trois mages d’Orient.

La bénédiction-malédiction de Bilam (Balaam) Il est relaté dans le livre des Nombres que Balaq, roi de Moab, fit appel au devin Balaam pour maudire le trop nombreux peuple d’Israël qui s’installait sur ses terres. Contre une forte

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somme d’argent, il passe donc commande auprès du mysté-rieux personnage, d’une malé-diction. Voici la réponse de Ba-laam : « Balaam leur dit: Passez ici la nuit; je vous rendrai réponse suivant ce que me dira le SEI-GNEUR… Élohim vint auprès de Balaam et lui dit:… » Et encore : « Quand Balaq me donnerait tout l’argent et tout l’or que peut contenir sa maison, je ne pour-rais pas faire une chose, petite ou grande, qui soit contraire à l’ordre du SEIGNEUR, mon Élohim…Balaam vit qu’il plaisait au SEIGNEUR de bénir Israël…Levant les yeux, Balaam vit Israël qui campait par tribus. L’esprit d’Elohim vint sur lui. » (Nombres 22, 23,24) Voilà un chaldéen36, à la réputa-tion sulfureuse, magicien-sorcier de son état, étranger à la tradi-tion d’Israël, à qui notre Elohim parle et par qui le Seigneur hwhy va bénir Israël. Balaam n’était pourtant pas un homme saint en Canaan devant hwhy, ni une relation constructive et autorisée pour les enfants d’Israël sortis d’Égypte. A tel point que ces derniers le firent disparaître ! « Parmi leurs victimes il y avait Balaam, fils de Béor, le devin, que les fils d’Israël avaient tué par l’épée. » (Josué 13:22) « Malheur à eux, parce qu’ils ont suivi le chemin de Caïn; pour un salaire ils se sont aban-donnés aux égarements de Ba-laam » (Jude 1:11) Définitivement, il est établi que des hommes en dehors du plan de salut d’élohim

36 « Fils de Beor, de Petor en Mé-sopotamie » (Deutéronome 23:4)

d’Abraham, d’Isaac et de Ja-cob, possédaient une con-naissance des choses an-ciennes et des rites antédilu-viens, leur permettant d’évoluer et d’agir à la ma-nière des prophètes d’Elohim. Ces hommes – parfois mauvais, au sens moral du terme – sont connus et reconnus d’Élohim qui n’hésite alors pas à les in-clure dans Ses plans, malgré eux37. « Mais hwhy, ton Élohim, n’a point voulu écouter Balaam; et hwhy, ton Élohim, a changé pour toi la malédiction en bénédic-tion…» (Deutéronome 23:5)

La rencontre avec les mages d’Orient « Jésus naquit à Bethléem, en Judée, à l’époque où Hérode était roi. Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles38, vinrent d’Orient. Ils arrivèrent à Jérusalem et de-mandèrent : Où est l’enfant qui vient de naître, le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile appa-raître en Orient et nous sommes venus l’adorer. » (Matthieu 2 :1) « Ils se mirent à genoux pour adorer l’enfant ; puis ils ouvri-rent leurs bagages et lui offrirent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. En-suite, Élohim les avertit dans un rêve de ne pas retourner auprès d’Hérode. » (Matthieu 2 :11) Autre épisode énigmatique met-tant en scène une fois de plus, des non circoncis, initiés aux secrets ancestraux et avec les-quels hwhy entretient des rela-tions privilégiés en dehors de

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« Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, oracle de Yahvé. » (Isaïe 55:8) 38

Traduction de la « bible en français courant » en lieu et place de « mage »

toute Alliance. Qui sont-ils, d’où viennent-ils et d’où détiennent-ils ce savoir, cette science, cette connais-sance qui les rapproche de la vérité en contemplant une simple étoile ? Ils viennent de l’Orient, vraisemblablement de Babylonie – comme Balaam -, d’où est sorti Abram et où les sciences astrologiques et divi-natoires sont depuis toujours une réalité. « Le roi fit appeler les magi-ciens, les astrologues, les sor-ciers et les Chaldéens, pour faire connaître au roi ses rêves. Ils vinrent et se tinrent devant le roi. » (Daniel 2:2) L’un de ces mages venus de Chaldée, s’appelle Mélkiy-Or, roi de lumière et il n’a pas fallu plus pour que certains milieux mystiques chrétiens – toujours les mêmes - le rapprochent de Mélkiy-Tsédéq. Ainsi, au mo-ment même où naît le messie, d’autres grands initiés sont en-core là, avant lui, pour l’accueillir et ils viennent de Chaldée d’où Abram reçut l’ordre de partir. Preuve sup-plémentaire d’une vérité au-delà d’Israël, confiée à des non juifs. Cette vérité « chaldéenne » serait supérieure parce qu’antérieure à la « vérité israé-lite » mais reconnaîtrait cette dernière comme authentique parce qu’issue d’elle-même, issue de Chaldée par Abram. Telle est la lecture des milieux maçonniques et des adeptes de la religion unique ; lecture qu’il s’agît maintenant d’imposer au monde. La réalité spirituelle de l’épisode des mages, de Balaam et de la rencontre d’Abraham avec Mél-kiy-Tsédéq est pourtant et fort

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heureusement pour la foi judéo-chrétienne, tout à fait différente de la pensée unique qui tente d’émerger aujourd’hui, tel un piège.

Allégeance au plan divin ou rébellion Force est de constater qu’un point commun émerge de ces trois rencontres extraordinaires : Abraham et Mélkiy-Tsédéq, Israël et Balaam, l’enfant « Jé-sus » et Mélkiy-Or. Dans tous les cas, ces énigma-tiques personnages – quoi qu’ils fussent, hommes ou anges – sont amenés à faire allégeance ou à « reconnaître » formelle-ment les hommes, prophètes et oints de hwhy. Ainsi, Abram ne vint pas rendre allégeance à un roi de Shalem assis sur son trône comme l’aurait voulu la logique diploma-tique en vigueur. C’est Mélkiy-Tsédéq qui vint au devant d’Abram pour lui confier « pain et vin », le bénir39 et le désigner. De la même façon, fort de toute sa connaissance des sciences anciennes, Balaam est contraint de bénir Israël et de rendre allé-geance au plan divin. Et c’est de Chaldée que se sont également déplacés les mages d’Orient, puissants astrologues déten-teurs de la tradition babylo-nienne, pour rendre allégeance à un enfant emmailloté dans une crèche. Ainsi pouvons-nous esquis-ser notre première conclu-sion. S’il existe bien une tradi-tion primordiale étrangère aux institutions judéo-chrétiennes, cette dernière n’a pour vocation que de dé-

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« Lorsque Abraham revenait de la

bataille où il avait vaincu les rois, Mél-kiy-Tsédéq est allé à sa rencontre et l’a

béni. » (Héb. 7:1)

signer formellement la seule voie de salut que hwhy pro-pose à l’humanité : Yéshoua, par l’élection d’Israël confor-mément aux promesses faites au patriarche Abraham, et renouvelées à Isaac et à Ja-cob. La connaissance et la maîtrise des arts anciens de Balaam et des magiciens d’Égypte, ou-vrent la voie de la rébellion. Toute la puissance de ces hommes ne sert à rien s’ils ne reconnaissent pas la volonté divine et le seul chemin de ra-chat ouvert à l’humanité. Leurs connaissances et leurs pouvoirs ne servent qu’à les confondre et à les perdre. Certes ils parlent à Élohim et se présentent devant Lui, mais Élohim ne les reconnaît pas et ne les agrée pas, car ils ont choisis la voie de Caïn.

Les deux voies et les deux arbres Au milieu du jardin d’Éden, deux arbres symboliques se distin-guent des autres arbres : celui de la Connaissance et celui de la Vie. L’homme a accès à tous les arbres, sauf à celui de la Connaissance. C’est après la désobéissance et l’accès à la Connaissance que l’homme se voit en plus interdire de l’arbre de Vie. Ces deux arbres perdus ouvrent respecti-vement deux voies de retour à l’Éden : la voie qui ramènera l’homme à l’arbre de la Con-naissance si agréable à con-sommer ; et la voie qui mènera l’homme à l’arbre de Vie. Les hommes qui empruntent le chemin de la Connaissance sont mus par la même pulsion ancestrale générée par le ser-pent : « être comme des

dieux ! ». Cette connaissance des choses anciennes acquises puis per-dues en partie, a révélé une tradition primordiale, antérieure à la révélation monothéiste. Ils sont légions aujourd’hui, ceux qui cachés mais agis-sants, cherchent à récupérer cette connaissance et à péné-trer de force dans le jardin du Créateur. Mais une autre voie est pos-sible, qui mène également et plus sûrement à la Vérité du seul vrai Élohim : le chemin de la Vie. C’est tout l’enjeu de la rencontre entre Abram et Mél-kiy-Tsédéq : lui, le messager du Très-Haut, il s’efface devant Abram et lui confie la seule res-ponsabilité d’engager sa famille, son peuple, Israël, puis les na-tions sur le chemin du « pain et du vin », sur le chemin qui mène à l’arbre de Vie. Ainsi, à celui qui a dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie », s’oppose celui qui pourrait dire : « je suis le chemin, la (pseu-do)vérité et la connaissance. » Nous pouvons donc affirmer que l’Antéchrist se positionne non pas sur le chemin de la Vie, mais sur celui de la Con-naissance. C’est sur ce chemin que nous allons retrouver un Mélkiy-Tsédéq pris en otage, détourné et à l’identité usurpée ; lui qui est à la fois témoin de l’ancestrale connaissance, et prophète de la nouvelle vie.

Qui est donc Mélkiy-Tsédéq ? Nous ne pouvons pas répondre formellement à cette question sans ajouter à la cacophonie déjà existante depuis plus de 2000 ans, et imposer une fois de plus une vérité dogmatique qui ne fera qu’alimenter les divi-sions dans les églises et avec la

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Synagogue, à l’instar d’autres thèmes sensibles comme la Trinité ou l’enlèvement. Il est toutefois utile de rappeler que Mélkiy-Tsédéq est présent telle « une ligne guide » dans les trois grandes parties de nos bibles : pentateuque de Mos-héh, psaumes de David et épître aux hébreux. Pour autant mystérieux qu’il soit, il ne peut donc être éludé. La thèse rabbinique sur le roi de Shalem, fils de Noé, est certes très avantageuse pour le ju-daïsme et les revendications territoriales sur Jérusalem, mais ne semble pas être cohérente avec l’épisode de la ligature d’Isaac. En effet, arrivé au Mont Moryah pour réaliser l’acte le plus im-portant dans leur compréhen-sion de la Révélation d’élohim unique, Abraham et Isaac appa-raissent seuls. Où est donc le Roi de Shalem-Jérusalem, Mél-kiy-Tsédéq ? Le seul prêtre du Très-Haut officiant dans ce sec-teur du monde et roi de la « ville » de surcroît, serait-il ab-sent un tel jour ? Il semble ne pas même y avoir de ville sur cette montagne qu’Abraham a cherchée pendant trois jours. Mélkiy-Tsédéq ne serait-il donc pas tout simplement roi de paix et non pas roi de la ville de Sha-lem ? Pourquoi ne pas avoir traduit le mot « Shalem » ni même le mot « Mélkiy » ? Et dans la même logique, doit-on considérer Mélkiy-Tsédéq comme le « nom » d’un roi, ou n’est-il pas tout simplement la traduction de « roi de justice » ? La lecture du Psaume 110 de-viendrait ainsi : « Tu es prêtre pour toujours, à la manière du roi de justice » ce qui n’est pas sans intérêt dans la perspective de la lecture de l’épître aux hé-breux.

La tradition rabbinique faisant de Mélkiy-Tsédéq un person-nage réel, humain, roi de Jéru-salem avec une généalogie bien identifiée, serait alors à reconsi-dérer dans le cadre d’une ren-contre avec un messager du Très-Haut, dûment mandaté pour désigner Abram comme commencement et point initial d’une Espérance dont le rite sacrificiel serait alors symbolisé par le partage du pain et du vin. Abraham reçoit de ce messager divin qui vient expressément à sa rencontre, « une lettre de mission » qui doit conduire sa famille, son peuple et les na-tions, à accepter à terme ce type de prêtrise. L’annonce d’une telle prêtrise à venir est confiée au Patriarche pour qu’il y veille, la porte et la garde. Il doit permettre par sa foi et son obéissance, la réalisation de cette annonce prophétique et la révélation au monde de cette prêtrise d’El Elyon, basée sur le partage du pain et du vin : une prêtrise à la manière du « roi de justice, roi de paix » et réa-lisée par Yéshoua. Ainsi pourrions-nous com-prendre les phrases du Sei-gneur concernant Abra-ham dans l’évangile de Jean, « Avant qu’Abraham fût, je suis » et « Abraham a vu mon jour ». Il est également important pour la chrétienté de ne pas faire dire plus à l’épître aux hébreux que ce que son auteur a bien voulu en dire : le risque d’installer Mélkiy-Tsédéq au sommet de la hiérarchie40, au détriment du Christ lui-même, est trop grand comme en atteste l’histoire. Ain-si devons-nous com-prendre simplement et cesser

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Ce qui validerait par ailleurs les thèses de l’Islam chiite

de spéculer sur le verset 3 du chapitre 7 : « En outre, l’Écriture ne lui attribue ni père, ni mère, ni généalogie. Elle ne men-tionne ni sa naissance, ni sa mort. Elle le rend ainsi sem-blable au Fils d’Élohim, et il de-meure prêtre pour toujours. » En ne mentionnant pas la lignée et les lieux de naissance et de mort de Mélkiy-Tsédéq, l’auteur du livre de la Genèse crée en effet un précédent unique, à titre intentionnel. Il positionne ainsi le prêtre du Très-Haut, en dehors du temps humain telle une fi-gure de l’angélologie. Le mysté-rieux roi de justice partage par ailleurs cette caractéristique avec Yéshoua lui-même et garde donc sa qualification de prêtre au-delà du temps mesu-rable. La prêtrise du pain et du vin apparaît par là comme l’aboutissement ultime et véri-table de toute relation à Elohim. Rien de plus « fantastique » ne doit être conclut hâtivement sur « ce prêtre du Très-Haut » en gardant à l’esprit que le Sei-gneur conserve quant à lui, l’appellation supérieure de « Grand Prêtre », soit Kohen Gadol. Il n’est donc pas inutile de rap-peler pour éviter de remplir à notre tour le panthéon chrétien et de sombrer dans une forme évoluée et paradoxale de poly-théisme, que notre seul inter-médiaire désigné auprès du Père est notre Adon Yéshoua. Ainsi, si l’état de nos connais-sances sur ce que fut Mélkiy-Tsédéq et sur ce qu’a réelle-ment vécu Abraham lors de cette rencontre surréaliste, reste limité, c’est parce que cette connaissance ne nous est pas utile, voire dangereuse. Yés-houa n’a, par ailleurs, pas sou-haité ou jugé nécessaire de

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s’exprimer sur le sujet, même à l’occasion de la question posée à son entourage : « qui dit-on que je suis ? » Si ce que fut hier Mélkiy-Tsédéq reste donc une hypothèse sou-mise en toute liberté aux convic-tions de chacun, autrement plus clair et identifié apparaît désor-mais ce qu’il sera demain pour l’humanité en perdition et en rébellion : un piège entretenu par les usurpateurs et faux pro-phètes de l’impie.

Le piège « Mélkiy-Tsédéq » Figure emblématique pour le judaïsme, mystère -préfigure du Christ lui-même pour les chré-tiens, l’Iman qui doit revenir pour les musulmans et témoin véritable d’une tradition primor-diale perdue pour les frères ma-çons : Mélkiy-Tsédéq présente toutes les caractéristiques du personnage universel, recon-nu par toutes les traditions religieuses. Pour René Guénon, il englobe même les traditions orientales, qui selon ses propos seraient plus proches encore de « la matrice religieuse originelle » dans leur contenu, que les mo-nothéismes occidentaux. Nous pouvons donc très logi-quement penser que Mélkiy-Tsédéq, pourrait se présenter demain à l’humanité avide de sens et de spiritualité, comme un point de convergence, une raison suffisante de faire la paix. Ajoutons à cette vocation, un titre de « roi de Jérusalem » et le « piège Mélkiy-Tsédéq » se refermerait à Jérusalem, point de rencontre et de conver-gence de toutes les traditions religieuses.

Pour être encore plus clair, si demain, un homme se présente à tous et se fait reconnaître sous l’appellation ou filiation « Mélkiy-Tsédéq », il est pro-bable qu’il suscite l’intérêt puis l’engouement des foules à la recherche d’un messie qui tarde à venir ou revenir. Posons-nous honnêtement la question : « si nous devions rencontrer demain un pseudo-Mélkiy-Tsédéq, ne serions-nous donc pas séduit par ce personnage mystérieux qui a offert pain et vin à Abram et qui fut rendu semblable au Fils d’Élohim ? Comment ne pas suivre un personnage qui par définition de ce qu’il représente pour tous, fera la paix à Jérusa-lem, avec l’ensemble des tradi-tions qui le reconnaisse ? Et que penser de ceux qui, in ex-tremis, ne le suivront pas ? » Pour conclure en attendant le retour de Mélkiy-Tsédéq Au terme de nos études sur l’Égypte de Pharaon et l’Assyrie de la tradition primordiale, nous pouvons affirmer que l’enseignement actuel qui con-siste à positionner la vérité mo-nothéiste « avant » les acteurs véritables et choisis par Élohim, a pour seuls objectifs de : annuler l’authenticité de

l’appel et du message divin en annulant les sorties de Chaldée, d’Égypte, et leurs bénéfices.

dénoncer les prétentions du judaïsme et du christianisme en réhabilitant une « ma-trice religieuse» primordiale, mère de toutes les traditions.

préparer la révélation et l’avènement de l’impie, celui qui confond les particula-rismes, source de guerres et appelle à lui tous les hommes de « bonne volon-té ».

engager et perdre l’homme sur le chemin qui même, certes, à l’arbre de la con-naissance, mais qui l’éloigne mécaniquement par déso-béissance, du chemin qui mène à l’arbre de vie.

Comment ne pas penser que celui qui veut usurper le titre et le trône, ne se présente pas comme étant la source, la ge-nèse, l’alpha, le commencement de toute l’histoire ? Il tire sa légitimité de son anté-riorité usurpée au Messie : avant Abraham, il était. Avant Abraham, il savait. Avant Mos-héh, il détenait. Avant Yéshoua, il partageait pain et vin avec le père de croyants. Il serait à ce titre l’archétype d’un Grand Sa-crificateur, d’un Kohen Gadol, qui ne peut agir qu’au sein d’un Temple dédié à la Sainteté. Ce personnage énigmatique dégui-sé en « lumière » ne peut se révéler sans ses attributs sacer-dotaux et sans la structure qui le met en lumière. En nous poussant à retourner en Chaldée pour y découvrir la tradition primordiale, et en nous incitant à retourner en Égypte pour y découvrir la supposée source du monothéisme, les hommes qui travaillent en secret dans les milieux ésotériques et occultes à réhabiliter Assyrie et Égypte, œuvrent en fait à prépa-rer l’avènement et la révélation de l’impie. Tel est le travail invisible mais concret de l’anti-Église. Le fruit de ce travail se révèlera à Jéru-salem, à l’occasion de la révéla-tion d’un Kohen Gadol hors du commun, dont la prétention sera de guider la dernière généra-tion. Un Mélkiy-Tsédéq travesti, fait de main d’homme, l’impie, sera assis sur un trône qu’il aura saisi avec force et il usurpera

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l’identité de son légitime héritier. Puissions-nous le reconnaitre.

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III - BABYLONE, SODOME ET EGYPTE : L’ULTIME SORTIE

« Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel : "Sortez, ô mon peuple, quittez-la, de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! » (Apocalypse 18:4 )

Cet appel de hwhy Tsévaoth à quitter, à sortir, à s’éloigner de la grande ville qui est spirituel-lement Babylone, la mère des prostituées, capitale de toutes les compromissions, n’est pas sans nous rappeler les appels bibliques donnés aux pa-triarches et prophètes pour sor-tir des villes et pays voués à la destruction et aux plaies. Ainsi avons-nous réétudié dans des chapitres précédents, les sorties d’Égypte et de Chaldée en mettant en exergue les tenta-tives très actuelles de nier en les annulant, les bénéfices spiri-tuels obtenus par les hommes d’Elohim pour eux et leurs des-cendances, à travers ces sorties respectives. Nous avons établi comment l’histoire, la philosophie et les mouvements ésotériques con-vergeaient pour prouver que Moshéh était prêtre égyptien et qu’il ne devait sa « prétendue révélation », qu’à sa maîtrise de tous les mystères ancestraux de l’Égypte. Ainsi, par une invita-tion à retourner spirituellement en Égypte, assistons-nous à une tentative d’annulation de sa sortie et de ses bénéfices. Nous avons établi également comment les mêmes mouve-ments ésotériques et philoso-phiques tentaient d’imposer Mélkiy-Tsédeq – malgré lui – au sommet de la pyramide et de l’organigramme de l’Invisible. Ainsi Abraham ne devrait-il « sa

prétendue élection » qu’à sa rencontre fortuite avec un prêtre d’El Elyon accompagné du Roi de Sodome - cananéen sous influence chaldéenne - repré-sentant de l’ancestrale tradition primordiale et antérieure à toute révélation monothéiste. Dès lors, par une invitation à retour-ner en Babylonie, assistons-nous de même qu’avec Mos-héh au regard de l’Égypte, à une tentative de retour en Chaldée et d’annulation de la sortie d’Abram et des béné-fices spirituels qui l’accompagnent. Fort de ces constats, nous po-sons l’hypothèse d’une cons-tante dans la méthode et la stra-tégie quasi militaire de l’adversaire : toute sortie des hommes d’Élohim se doit d’être combattue et ses béné-fices, dons et legs, se doivent d’être annulées a posteriori. Se pose alors la question de l’ultime sortie de « la Babylone spirituelle », celle rappelée en exergue de cet article. Com-ment appréhender cet ultime appel divin à « sortir », à « quit-ter » ? A quelle adversité et contre attaque devons-nous nous attendre de la part des troupes de l’adversaire qui, comme nous, se préparent à cette ultime sortie, - car la Pa-role d’Élohim et Ses prophéties sont connues de tous dans les milieux célestes et ils savent qu’ils ont peu de temps ?

Les sorties d’Abraham et des siens « Il [Térah] les fit sortir d’Our des Chaldéens pour aller au pays de Canaan, MAIS arrivés à Harân, ils s’y établirent…puis il [Térah] mourut à Ha-rân. »(Genèse 11,31) La première tentative de sortie du pays de Chaldée, pays de Nemrod fils de Cham et bâtis-seur de Babel-Babylone, est un échec. Sur le chemin de la sor-tie, la famille d’Abram, s’arrête dans une ville accueillante et prospère. Survient alors le deuxième échec dans l’invitation à la « sortie » : pour affronter la fa-mine qui sévissait au Néguev, Abraham et les siens se réfu-gient en Égypte d’où ils seront chassés avec violence non s’en en ramener un « cadeau » de Pharaon : Agar, la servante égyptienne et mère d’Ishmaël et donc des peuples arabes. C’est fort de ses premières ex-périences pour appréhender et comprendre les ordres divins, qu’Abraham réussit ensuite à éviter le piège de Sodome. Un piège qui se referma sur son neveu Lot mais dont l’Adonaï-Tsévaoth va le délivrer par une invitation expresse à « sortir » : « Loth sortit pour parler à ses gendres, ceux qui allaient épou-ser ses filles, et il leur dit: "De-bout! Sortez de cette cité car le Seigneur va détruire la ville."…

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Dès qu’il fait jour, les anges poussent Loth à partir. Ils lui disent : «Debout! Prends ta femme et tes deux filles qui sont ici. Sinon, vous mourrez avec les habitants de cette ville..» (Genèse 19:14 ) Déjà, quelques années aupara-vant, Abraham avait déjoué le piège tendu par le Roi de So-dome, en présence du Prêtre du Très-haut Mélkiy-Tsédeq : « Le roi de Sodome dit à Abram: «Donne-moi les personnes, prends les biens et garde-les.» Abram lui répond : «Je lève ma main vers le Seigneur, l’Élohim très-haut qui a fait le ciel et la terre. Je fais ce serment: je ne prendrai rien de ce qui est à toi: pas un fil, même pas une la-nière de sandale. Alors tu ne pourras pas dire: "C’est moi qui ai augmenté la richesse d’Abram." » (Genèse 14,21) Que penser en effet de cet épi-sode où revenant de la victoire sur les rois de Shinéar, Abra-ham reçoit du Roi de Paix et de Justice, le sacerdoce ultime du « pain et du vin » ? Ayant combattu par procuration et avec efficacité pour le Roi de Sodome, Abraham voit ce der-nier s’inviter et se mêler à la rencontre sacerdotale avec Mélkiy-Tsédeq41. Abraham refuse alors l’offre temporelle du Roi de Sodome et reçoit en lieu et place, le don spirituel du Roi de Shalem. Nous pouvons également suggérer que Mélkiy-Tsédeq intervient, s’invite et s’impose, dans la rencontre-piège, qu’organise le Roi de Sodome pour remercier et piéger Abraham. L’envoyé d’Élohim ouvre alors in extremis les yeux du patriarche sur sa véritable mission. Une mission 41

Une rencontre au sommet et à trois : Abraham, le Roi de Sodome et Melki-Tsédeq. Genèse 14.

prophétique qui éclaire les pa-roles de notre Adôn : « Mon Royaume n’est pas de ce monde. » Ainsi, si Abraham est sorti de Chaldée, il est également sorti d’Égypte, puis de Sodome, à travers son neveu Loth et en refusant de se compromettre avec son roi qui pourtant l’y invi-tait. Ces sorties furent au béné-fice du Père des croyants qui reçut au travers de son obéis-sance aux appels à « sortir », l’élection, la révélation et le sa-cerdoce selon l’ordre du pain et du vin : le sacerdoce selon l’ordre de Yéshoua et confié au Patriarche par Mélkiy-Tsédeq. L’adversaire quant à lui, perdit à l’issue de ces sorties succes-sives, les dieux babyloniens, les sacrifices rituels des fils pre-miers nés et la terre de Canaan. Mais cette défaite en appelait d’autres.

Les sorties de Moshéh et d’Israël « Il est allé vous chercher et vous a fait sortir de l’enfer égyp-tien pour que vous deveniez le peuple qui lui appartient. » (Deut. 4 :20) La sortie d’Égypte est d’abord pour Moshéh, une nécessité de rompre et d’oublier toutes ses certitudes. Loin du pouvoir et du luxe, il réapprend à vivre sans se compromettre avec les puis-sants, à l’instar de son pa-triarche Abraham. Puis, il engage tout le peuple d’Israël dans un mouvement similaire au terme d’une nuit de délivrance, placée sous le signe du sang qui sauve : c’est la Péssah de hwhy. Tous les en-fants d’Israël fuient l’Égypte en se souvenant qu’Élohim a

épargné42 leurs premiers nés là où les autres dieux les récla-maient. Les dieux d’Égypte auxquels se confiaient les égyp-tiens, leur ont en effet coûté à l’occasion de cette dernière et ultime plaie, un sacrifice de cet ordre ! « Il [Pharaon] appela de nuit Moshéh et Aharon et dit : "Le-vez-vous ! Sortez du milieu de mon peuple, vous et les fils d’Israël. Allez et servez le Sei-gneur comme vous l’avez dit. » (Exode 12:31) La sortie à laquelle consentent – non sans rébellion – les enfants d’Israël, leur est imputée à jus-tice et ils reçoivent : Shabbat, Torah, prêtrise et terre promise. Notons que le premier des dons divins accordés à Israël à l’occasion de cette sortie d’Égypte est le Shabbat. Pour l’adversaire, cette sortie de Moshéh, d’Aharon et du peuple, lui coûte : les dieux d’Égypte, les dix commandements et leur universalité – dont le Shabbat-, les sacrifices humains rempla-cés par les sacrifices d’animaux, la terre d’Israël et sa future grande ville, Jérusalem. Une autre bataille de perdue pour l’adversaire, certes, mais pas encore la guerre car par la suite, d’autres prophètes d’Élohim Très-Haut furent con-traints d’inviter le peuple à effec-tuer d’autres « sorties » : « Fuyez de Babylone, du pays des Chaldéens ! Sortez et soyez comme des boucs à la tête d’un troupeau. » (Jérémie 50:8 ) « Fuyez de Babylone, sauve qui peut ! Sinon vous périrez quand elle paiera pour sa perversion. C’est, pour le Seigneur, le mo-ment de la vengeance : il lui 42

C’est le sens du mot « Pes-sah » : « sauter », « sauter les premiers nés hébreux ».

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rend son dû… Vous qui êtes mon peuple, sortez d’elle, sauve qui peut devant l’ardeur de la colère du Seigneur.» (Jé-rémie 51:6 et 51 :45 ) Ainsi, si la victoire finale de hwhy -Tsévaoth sur l’adversaire se dessine de « sorties en sor-ties », il n’est alors pas surpre-nant de retrouver un ultime ap-pel à « sortir », à l’occasion des révélations données par Jean le bien aimé sur les événements finaux illustrés notamment dans le dernier de nos Livres.

La sortie de Babylone, Sodome et Égypte « Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel: "Sortez, ô mon peuple, quittez-la [Baby-lone], de peur que, solidaires de ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies! » (Apocalypse 18:4 ) A plusieurs reprises dans le dernier des livres de nos bibles, l’expression la Grande Cité ou la Grande Ville est associée symboliquement ou spirituel-lement à Babylone. Que Babylone soit une ville géographique ou un système mondialisé43, l’auteur – juif - de ce verset n’est pas sans con-naître les exhortations similaires du prophète Isaïe : « Partez, partez, sortez de là ; l’impur, n’y touchez pas ; sortez du milieu de Babylone, purifiez-vous, vous qui portez les objets du culte44 du Seigneur. » (Isaïe 52:11) Or, au chapitre 11 verset 8 du 43

Beaucoup y voit la ville de Rome et la Papauté. Nous y voyons un système religieux plus large que le seul catholicisme romain. 44

« En tout, il y a 5400 ustensiles en or et en argent. Chèchebassar les emporte tous, quand les exilés quittent la Babylone pour retourner à Jérusalem. » (Esdras 1 :11)

même livre, l’expression Grande Ville est associée à « Sodome et Égypte », oubliant la réfé-rence plus usuelle à Babylone, logique appliquée par ailleurs dans d’autres passages du même livre : « Et leur corps [deux témoins] mort sera étendu sur la place de la grande ville qui est appelée spirituellement Sodome et Égypte, où aussi leur Seigneur a été crucifié. » (Apocalypse 11:8) Certaines traductions stipulent : « là même où leur Sei-gneur… », Rendant l’interprétation géographique et la référence à la ville de Jérusa-lem plus précise. Il semblerait que cette expression grecque soit ambivalente et difficilement traduisible et donc la pensée de l’auteur bien comprise. Doit-on tout spiritualiser le verset et l’appliquer au système « Baby-lone » ou s’agit-il réellement de la ville de Jérusalem défigurée en « Sodome et Égypte » ? Nous pouvons craindre que Jérusalem soit une pièce maî-tresse et centrale du « système Babylone », par l’attrait plané-taire d’un Temple reconstruit pour l’occasion. Ainsi, Jérusa-lem fait malheureusement partie du système de la Grande Ville qui est spirituellement « So-dome et Égypte » ; pire, elle est en le centre nerveux. L’invitation expresse et uni-verselle à « sortir de Baby-lone, la Grande Ville », de-vient alors une invitation plus précise pour la dernière géné-ration proche des événe-ments, à « sortir de Sodome et Égypte ». Or, nous avons rappelé com-ment nos patriarches avaient déjà honoré ces sorties : sortie de Chaldée et de Sodome pour Abraham et sortie d’Égypte pour

Moshéh et tout Israël. La dernière sortie à laquelle est appelé le peuple d’Elohim – l’ultime sortie – se présente donc comme une résultante des précédentes, comme la somme des expériences passées. Car c’est fort de l’enseignement reçu à travers les sorties précé-dentes, que la dernière généra-tion choisie par l’Adonaï-Tsévaoth pour accueillir l’Adon Yéshoua, doit réaliser la sienne, en sortant de Sodome et en sortant d’Égypte. « Sortez donc d’entre ces gens-là, et mettez-vous à l’écart, dit le Seigneur ; ne touchez à rien d’impur. Et moi je vous accueil-lerai. » (2 Cor. 6:17 )

Le combat contre l’ultime sortie Si l’adversaire a combattu les sortie(s) d’Abraham qui abouti-rent finalement à la désignation de la prêtrise suprême du pain et du vin selon l’ordre de Yés-houa ; Si l’adversaire a combattu les sorties de Moshéh et du peuple d’Israël qui aboutirent à la réaf-firmation du Saint Shabbat ; Nous pouvons affirmer sans beaucoup de risques de nous tromper, que l’adversaire se prépare à combattre « l’ultime sortie » du peuple d’Élohim de Sodome et de l’Égypte. A bien y regarder, ce combat a déjà commencé. Nous avons longuement exposé dans les précédents chapitres comment le monde opérait un retour forcé en Égypte sous la conduite de mouvements philo-sophiques plus ou moins décla-rés qui assimilent Moshéh à un prêtre égyptien et Israël à une création égyptienne incontrôlée. Nous avons également expliqué comment ces mêmes mouve-

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ments utilisaient Mélkiy-Tsédeq, prêtre d’El Elyon « formé à l’école de la tradition primor-diale » selon eux, pour mettre Abraham sous tutelle cana-néenne et chaldéenne. Retour en Égypte et retour en Babylonie-Sodome : deux axes concrets du programme d’attaque préventive et/ou de contre-attaque menée par les troupes de l’adversaire et par ses supports dans l’anti-Église, secrète mais agissante. Deux attaques fortes et symboliques qui veulent annuler les béné-fices, dons et legs, enregistrés à l’occasion des sorties d’Abraham et de Moshéh qui sont respectivement : le Saint Sacerdoce et le Saint Shab-bat45. A la lumière de ces constats, nous pouvons affirmer que l’ultime sortie de « Sodome et Égypte », est déjà combattue. Bibliquement connue et antici-pée, cette ultime sortie est crainte par les hommes de l’antimessie car c’est à la suite de cette dernière sortie qu’intervient le jour de colère de hwhy-Tsévaoth puis l’avènement glorieux de son Fils, l’Adon Yéshoua. Crainte également car si cette ultime sortie « autorise » le dé-ferlement des « nouvelles et dernières plaies » sur le sys-tème « Babylone-Sodome-Égypte »46, elle ne fait écho qu’à un événement supérieur pour le moins surprenant : « Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges

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Remarquons que notre Adon Yéshoua – Maître du Shabbat - a réalisé le premier, pleinement et complètement ces deux bénédic-tions pour « sanctifier » le monde et le vaincre. 46

Comme la sortie de Loth autorisa la destruction de la ville par l’absence constatée de juste dans cette ville.

combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le des-sous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dra-gon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui…Malheur à vous, la terre et la mer, car le Diable est des-cendu chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours sont comptés. » (Ap. 12 :7-12) Survient ensuite l’étonnante poursuite contre la femme en-ceinte – l’Épouse ? – qui doit « sortir » et fuir au désert. Assurément, « l’ultime sortie » des saints d’Élohim sera com-battue avec force et rage de la part de ceux qui se savent con-damnés par ce qu’apportera au monde l’obéissance à un appel authentiquement divin et au-thentifié comme tel : « Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25:6) Quant au système mondial ac-tuellement édifié par l’anti-Église pour le compte de l’impie qui doit encore venir, il est d’ores et déjà condamné : « Pour Babylone, la plus belle ville du royaume, le magnifique bijou des babyloniens, ce sera la même catastrophe que pour Sodome et Gomorrhe, qu’Élohim a détruites.»(Isaïe 13:19 )

Combat contre le Sacer-doce et le Shabbat Les événements finaux étant connus d’avance et donnés par le Souffle de Vérité à travers les saintes Écritures pour notre édification, la stratégie militaire de l’Adversaire peut nous appa-

raître plus précise. Les « sorties » des saints d’Élohim, si elles furent autant de victoires pour le peuple du Très-Haut, représentent autant de défaites pour les troupes de l’Adversaire. Dès lors, l’objectif « militaire » est clair : empêcher les sorties à venir et annuler a posteriori le bénéfice des sorties passées. Nous identifions le bénéfice spirituel des sorties de nos pères en la foi par : le don du Saint Sacerdoce par Abraham et du Saint Shabbat par Mos-héh. Nous remarquons alors que le combat actuel contre les sorties de Babylone-Sodome et de l’Égypte, se transforme très lo-giquement en combat contre le Sacerdoce selon l’ordre de Yéshoua et contre le Shabbat, non pas le Shabbat des saddu-céens et des pharisiens, mais le Shabbat vrai, vécu et révélé par le Maître du Shabbat, Yéshoua HaMashiah. Tous les sacerdoces de substi-tution – reprise de sacrifices réels d’êtres vivants dans un Temple ou eucharistie réduite à la seule espèce du pain et autres déviances – sont autant de tentatives conscientes ou inconscientes qui, dénaturent le Saint Sacerdoce selon l’ordre de Yéshoua, sacerdoce du pain et du vin, pourtant confié « en l’état » à Abraham par Mélkiy-Tsédeq. Tous les calendriers solaires de substitution mis en œuvre en lieu et place des calendriers lunaires donnés par le Très-Haut pour répondre aux saintes convocations de Shabbat et des Fêtes de hwhy, sont autant de tentatives conscientes ou in-conscientes qui dénaturent Shabbat, Péssah, et autres fêtes de Shavouoth et Souk-

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koth. Sans parler des fêtes gref-fées à consonance et motiva-tions clairement païennes, ni de celles tout simplement oubliées, rayées, annulées par décrets humains. Ainsi pouvons-nous analyser la stratégie militaire de l’Adversaire comme relevant d’une constante : annuler le bénéfice spirituel des sorties des saints d’Elohim en en détournant les bénédictions, en prenant la place de…, en réalisant à la place de… et en se substituant à l’authentique. En termes modernes et syndi-caux ou politiques, il y a récupé-ration pour mieux réorienter et dénaturer. Ainsi en sera-t-il de l’avènement de l’impie dont une des voca-tions est de combattre l’ultime sortie de « Sodome et Égypte » : prendre la place de… et réaliser à la place de… pour mieux détourner le peuple d’Élohim de son véritable objec-tif. Nous pouvons penser qu’en étant invités à sortir de « So-dome et Égypte », - comme une somme ou fusion des sorties passées- les Saints d’Élohim devront, à l’instar de leurs il-lustres aînés en la foi, redécou-vrir Sacerdoce et Shabbat, les garder précieusement comme outils de salut et en témoigner. L’avertissement prophétique et solennel confié à la dernière génération par Yéshoua le Maître du Shabbat et Grand Sacrificateur selon l’ordre du pain et du vin, prend alors tout son sens : « Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de Shabbat. » (Mat-thieu 24:20) Fort de ces « deux armes de témoignage» confiées aux pa-triarches à l’occasion de leur

sorties respectives de Baby-lone-Sodome pour Abraham et d’Égypte pour Moshéh, les der-niers gardiens du Sacerdoce et du Shabbat auront à suivre leur Seigneur dans cette ultime sor-tie de Sodome et Égypte. Comment ne pas penser alors que cette sortie déterminante, ne soit pas combattue féroce-ment par un Adversaire «fré-missant de colère et sachant que ses jours sont comptés » ? Assurément, ils seront physi-quement vaincus les deux té-moins du Seigneur, les deux gardiens du Sacerdoce et du Shabbat. Physiquement vaincus comme leur Adon, ils seront à Sa suite spirituellement glorifiés et cla-meront ensemble le cantique de l’Agneau, pour le témoignage du sacerdoce, et le cantique de Moshéh, pour le témoignage du Shabbat -. Mais comme leur Adon Yés-houa, ils auront vaincu le monde en ayant gardé jalousement pendant des milliers d’années, le fruit des sorties de Babylone-Sodome et le fruit des sorties d’Égypte. Ces fruits – Saint Sacerdoce et Saint Shabbat-, octroyés comme autant de bénédic-tions, sont également des armes. Armes que l’adversaire veut faire taire, car elles ont le pouvoir d’annihiler sa capacité d’accusation et donc d’action. Son anti-Église et ses faux pro-phètes s’y emploient depuis la nuit des temps : en replongeant le monde dans la Babylonie qu’avait fuit Abraham et dans l’Égypte qu’avait fuit Moshéh, ils veulent annihiler le pouvoir de sanctification associé au Shab-bat et au Sacerdoce et réactiver la capacité d’accusation de

l’adversaire. Car un homme qui respecte les Shabbat de son Élohim tout en se plaçant sous le signe du Sang qui sauve, est d’ores et déjà sorti du monde et du pé-ché. Il est déjà en soi, une préfi-gure de prêtre, issu d’une nation sainte qui travaille à sanctifier le monde. Assurément, un tel homme, armé du Saint Shabbat et du Saint Sacerdoce, peut vaincre l’adversaire et le faire taire. Car tel fut le pouvoir de notre Adon Yéshoua en qui il ne fut rien trouvé de répréhensible : faire taire l’accusateur. «Maintenant, c’est le moment où Élohim sauve, maintenant, notre Élohim est roi avec puis-sance, maintenant, son Messie montre son pouvoir. En effet, il a été jeté dehors, celui qui ac-cusait nos frères et nos sœurs devant notre Élohim, celui qui les accusait jour et nuit. Mais eux, ils l’ont vaincu grâce au sang de l’Agneau [Sa-cerdoce] et en rendant témoi-gnage à la parole d’Élohim [Shabbat]. » (Ap. 12 : 10) Mais assurément, un homme armé du Shabbat de Moshéh et du Sacerdoce de Yéshoua, ne peut être qu’une cible prioritaire pour un Adversaire qui « sait que ses jours sont comptés. » Sommes-nous prêts et suffi-samment UN pour affronter un aussi grand danger ? Sommes-nous suffisamment sanctifiés et armés pour le combat ? Assu-rément non ! Car il faut qu’Il nous lave encore ! « Dans ce cas, lui dit Simon Pierre, ne me lave pas seule-ment les pieds, mais aussi les mains et la tête… » (Jean 13,9)

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Avant d’aborder notre 4ème et dernier chapitre, il con-vient de faire un point de synthèse intermédiaire, pour faciliter la compréhension.

A l’occasion des chapitres 1 et 2, nous avons établi comment nos sociétés modernes travaillent à re-tourner en Égypte et en Babylonie spirituelles et philosophiques, pour annuler les bénéfices des sor-ties de nos patriarches et prophètes En effet, Abraham et Moshéh reçurent au bénéfice de leur obéissance à l’ordre divin de « quitter, fuir, sortir,… », des dons et legs à la valeur inestimable. C’est ainsi que Sacerdoce et Shabbat furent confiés à ces croyants authentiques qui en eurent la garde et le souvenir. Nous attendons et annonçons maintenant une ultime sortie qui concernera les croyants de la dernière génération, lesquels auront à cœur de témoigner ensemble et de chanter avec harmonie le cantique de l’Agneau et le cantique de Moshéh. Ces croyants qui gardent les commandements du Père et le témoignage du Fils seront reconnaissables à la garde et au souvenir qu’ils entretiendront du Shabbat et du Sacerdoce. A ce titre, ils seront combattus. C’est l’objet de notre dernier chapitre.

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IV - MESSAGE AUX ASSEMBLEES DE SMYRNE ET DE PHILADELPHIE

Dans la vision des 7 assemblées (églises), qui introduit le livre de l’Apocalypse, les assemblées de Smyrne et de Philadelphie sont les deux seules assemblées à recevoir l’approbation et une sentence bienveillante de la part de Celui qui juge. Il nous faut noter que ces deux assemblées ont un point commun : elles ont toutes deux des relations conflictuelles avec ceux « qui se disent juifs mais qui sont de la synagogue de Satan47. » Si leur profil spirituel est similaire, ces deux assemblées ont par contre des destinées terrestres différentes. A Smyrne, sont réservés la souffrance et le témoignage dans l’épreuve. A Philadelphie, sont promis le refuge et la protection dans la tribulation. Entre la colère de l’impie qui vient et les plaies d’Élohim annoncées, il nous faut faire le point sur ces événements finaux et tenter de mieux comprendre les vo-cations de uns et des autres, en faisant la part s’il était possible, des dogmes humains, des fables agréables à entendre et des vérités bibliques encore ca-chées pour un temps. Examinons dans un premier temps ces deux témoins d’Élohim que sont les assemblées de Smyrne et de Philadelphie, dans le con-texte préalable de l’avènement et de la colère de l’impie, avant d’envisager leurs destinées respectives dans le cadre des jugements et plaies d’Élohim.

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Apo 2,9. Les cinq autres assemblées n’ont pas de relations avec les « juifs » et ne reçoivent pas de bénédictions particu-lières mais au contraire un avertissement sérieux.

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L’AVENEMENT DE L’IMPIE Les Saintes Écritures regorgent de versets invitant le croyant juif ou non juif à considérer avec crainte et respect la puissance de son Élohim et à redouter sa colère et son jugement. Fort heureusement, notre crainte dûment justifiée fait vite place à une gratitude profonde basée sur la conviction reçue de son Amour et de sa Grâce opérante par la Foi en sa Sainte Parole faite chair : Yéshoua HaMas-hiah. Il en va différemment de la co-lère et de la détermination de l’adversaire qui ne peut être atténuées par aucun sentiment de juste mesure et de compas-sion. Considérons donc avec sérieux – mais sans crainte - l’avertissement donné en Apo-calypse et préparons-nous à affronter cette situation de crise : « Malheur à vous, la terre et la mer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant de co-lère et sachant que ses jours sont comptés. » (Apo. 12,12) Songeons simplement à ce que les armées de démons sont capables de générer lorsque le Seigneur retire sa protection et sa bénédiction. Souvenons-nous de la Shoah ! Le Satan était-il en colère à l’occasion de ce funeste drame sans précé-dent ? Était-il en colère lors du massacre des premiers nés hébreux sous Pharaon, puis du massacre « des innocents » sous Hérode ? Pour répondre à cette question, voyons avec quelle légèreté, presque insouciance et relative sérénité, il se propose de sé-duire notre Adon Yéshoua en l’emmenant visiter tous les

royaumes qui lui appartiennent et qu’il se propose de lui lé-guer presque gratuitement : « Je te donnerai la gloire de ces royaumes car elle m’a été livrée et je la donne à qui je veux… » (Luc 4,6) Se voyant opposer un refus justifié par la Loi, le diable s’éloigne alors « jusqu’à un moment plus favorable… ». Est-ce là l’attitude « d’un prince » en colère et désireux d’en dé-coudre ? Si pour le moment, le règne autorisé de l’adversaire est donc un règne relativement tranquille et serein, nous pou-vons penser que sa politique d’administration des royaumes terrestres changera, lorsqu’il sera chassé du ciel et précipité sur terre. Si le constat des exactions ré-pétés d’un adversaire sûr de lui et non en colère, nous remplit déjà de consternation, combien plus devons-nous tenir compte de l’avertissement qui nous est donné et nous préparer à l’indicible et à l’horreur48 de la part d’un ennemi en colère. Assurément, seule une grande confiance en la protection divine pourra sauver les peuples d’Elohim de cette grande colère annoncée. Cette protection désirée peut se réaliser dans les faits : c’est le modèle de Philadelphie. Mais cette protection peut également se changer en témoignage éprouvé par la colère de l’impie : c’est le modèle de

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La Shoah reste révélatrice et annon-ciatrice de cette détermination à dé-truire, que nous retrouvons aujourd’hui dans les déclarations d’un Ahmadine-jad, Président de l’Iran.

Smyrne. Que ce témoignage soit alors affermi et authentifié par le Souffle.

L’avènement de l’Impie « Quant à la venue de l’Impie, marquée par l’activité de Sa-tan,… » (2 Thessalonic 2:9 ) Il y a un lien de causalité direct entre la chute de Satan relatée en Apocalypse et l’avènement de l’impie, qui est la manifesta-tion visible, faite chair de l’adversaire de nos êtres. Une telle prise de risque49 de sa part ne peut être motivée que par une situation devenue ur-gente. Pourquoi envisager cette manifestation de l’impie comme possible maintenant/ demain et non réalisée dans les siècles précédents ? L’évolution soudaine et relati-vement rapide à l’échelle de l’histoire des sciences et tech-niques, rendent aujourd’hui possible un avènement mondial et partagé par tous. Pas une île lointaine n’échappera à cette fâcheuse révélation, car toutes les îles lointaines auront préala-blement reçu le témoignage du Royaume messianique. Comment en effet détruire en un laps de temps très court – de 3 ½ à 7 ans selon les exégèses les plus courantes – ce que le message de l’Adon Yéshoua a construit en plus de 2000 an-nées précédé du message de Moshéh en plus de 3500 ans ? N’est-ce pas déjà en soi un pro-

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L’Adon Yéshoua a expérimenté cette même prise de risque en acceptant de vivre en tant qu’homme, avant d’en sortir victorieux et de retrouver sa place de Fils premier né.

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dige et un prodigieux men-songe ? Ainsi l’antéchrist a-t-il besoin d’une ère moderne et d’un monde globalisé pour espérer asseoir son règne rapidement et efficacement. Les anciens empires aux mé-thodes et donc ambitions limi-tées ne répondent plus à l’urgence de la situation. Les techniques de télécommunica-tion et de transport, les techno-logies de marquage des biens et des personnes50, la capacité technique de réaliser des pro-diges et des signes dans le ciel51, le mensonge et l’art de la communication politique, la crise énergétique et le ration-nement des matières premières qui se dessine, l’abolition des frontières, le système marchand et bancaire centralisé, le modèle de développement unique, la pensée unique, la religion unique en gestation, sont autant d’outils dont il a nécessairement besoin et qui sont aujourd’hui prêts, testés et sans cesse amé-liorés. Ils ne l’étaient pas hier, ni en l’an 30 ou 70, ni en l’an 1000, ni en 1939 ! Aujourd’hui, la donne technologique a sensi-blement changée… Assurément, cet avènement de l’impie est préparé de longue date par une anti-Église qui œuvre en secret pour accueillir « son champion » dans de bonnes conditions, comme pour lui donner toutes ses chances. Nous avons déjà exposé com-ment nombres de prouesses humaines, techniques ou cultu-relles, étaient en fait autant

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Codes barres et autres bio chip sous-cutanées (puces électroniques) 51

Création en Alaska d’évènements types « aurores boréales artificielles» par la technologie dite d’hyperfréquences en ionosphère. Possibilité d’hologrammes de grande

dimension.

d’avancées concrètes vers l’édification de ce dernier empire terrestre. Et comment ces avan-cées étaient gérées selon un calendrier précis et maîtrisé par quelques uns sur plusieurs siècles, rendant impossible toute explication purement hu-maine de ces mêmes évène-ments. Car l’adversaire avance selon son calendrier mais avec préci-pitation pour tenter de devancer le calendrier prophétique d’Élohim d’Abraham, d’Isaac, de Jacob/Israël et de Yéshoua. « Son calendrier précipité » consiste parfois à réaliser le calendrier prophétique à la place d’Élohim pour ne pas le subir. Toute bonne tactique militaire se doit par ailleurs d’intégrer les mouvements du camp opposé avant qu’ils n’aient lieux pour mieux les contrer. Or, pour ce qui est du jour de notre Élohim, même le Fils ne le connaît pas. A fortiori donc l’Adversaire du Fils. Cette perspective ne lui laisse pas d’autres choix que de préci-piter le calendrier prophétique en pariant sur une préparation inachevée de ses acteurs. Voilà pourquoi, nombres de réalisa-tions prophétiques – dont la très prochaine reconstruc-tion du Temple – ne sont pas en soi de « bonnes nou-velles ». Mais si l’adversaire décide de mener son dernier combat – lui-même - sans le déléguer comme plus traditionnellement à un Pharaon, un Hérode ou à un Hitler, c’est qu’une donnée fon-damentale a changé. Certes, « il ne se trouva plus de place pour eux [lui et le tiers des anges…] dans le ciel », mais sur terre et préalablement, des hommes ont bouleversé la ligne de front en opérant une sortie.

Cette sortie des hommes d’Élohim déclenche les hostilités en Haut Lieu. Laissons-nous à cet égard instruire par la Paras-hah Vayichlah, traitant du retour de Jacob en Canaan.

La sortie et le combat de Jacob-Israël « Je suis le Elohim qui t’est ap-paru à Béthel,…où tu t’es enga-gé envers moi par un vœu. Maintenant mets-toi en route, quitte ce pays et retourne chez toi. » (Genèse 31,13) C’est par cet appel solennel à sortir de Haran, ville bâtie sur l’Euphrate en Mésopotamie, que le Elohim d’Abraham et d’Isaac invite Jacob à repartir et à re-prendre le cours de sa vie spi-rituelle et de sa vocation pro-phétique, interrompue par cette plongée dans la ville idolâtre de laquelle s’était pourtant arra-chée Abraham. Pour y chercher femmes et pour éviter le conflit avec son frère Esaü, Jacob avait fui loin de la terre qui lui était promise, à l’invitation expresse de son père Isaac. Mais obéissant à l’appel divin pressant, relayé par une animosité nouvelle de son hôte Laban, Jacob marche sur les traces de son illustre parent et se dirige vers son héritage spiri-tuel en reprenant le chemin de Beer Sheva. « Jacob allait son chemin quand des messagers d’Élohim survinrent. Dès qu’il les vit, il s’écria : "C’est un camp d’Élohim", et il appela ce lieu Mahanaïm [les DEUX camps]… » (32-3) Il est notable de constater que la sortie de Jacob de Hâran pour retrouver sa place dans les plans divins, provoque la con-frontation de deux camps dans

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les sphères célestes. Cette con-frontation se solde – comme un écho- par un combat que Jacob doit finalement livrer lui aussi : « Jacob resta seul. Alors un homme se battit avec lui jus-qu’au lever de l’aurore…L’homme reprit : Ja-cob ne sera plus le nom qu’on te donnera, mais Israël ; car tu as lutté avec Élohim et avec des hommes, et tu as été vain-queur. » (32-26) Nous retiendrons de cet épisode énigmatique et de ce combat hallucinant, -sans le développer, quelque soit l’identité réelle de cet homme ou ange – que le combat direct des hommes d’Elohim avec les puissances célestes est précédé d’un com-bat entre les DEUX camps d’En Haut, confrontation générée par la « sortie » préalable des hommes d’Elohim qui se met-tent en route pour porter et as-sumer leur vocation malgré le péril et la difficulté annoncée ou supposée. Nous pouvons ainsi conclure sur l’hallucinant combat des DEUX camps d’Apocalypse 12 : provoqué par la sortie des peuples d’Élohim, il oppose ces mêmes hommes aux puis-sances spirituelles défaites qui pensent alors poursuivre et réussir plus facilement leur mis-sion en se concentrant sur la seule partie terrestre des en-jeux. Ainsi l’Israël d’Élohim devra-t-il se battre jusqu’à l’aurore avec « les puissances », dont la vo-cation est de stopper la marche vers le Royaume shabbatique.

Le dernier témoi-gnage face à l’Impie « Cette bonne nouvelle du royaume d’Elohim sera procla-mée dans le monde entier pour que tous les peuples en enten-

dent le témoignage. Alors seu-lement viendra la fin. » (Mat-thieu 24:14) Quel est donc cet évangile - bonne nouvelle - qui, annoncé avec tant de force, provoque cette étrange colère de l’adversaire et par conséquence l’action déterminée de l’impie par qui s’exprimera cette colère ? Assurément, il ne peut s’agir de cet évangile enseigné depuis plus de 2000 ans avec ses ré-formes et ses contre-réformes mais dont le déplo-rable point commun et la cons-tante restent ce désir égoïste de supplanter le peuple des pro-messes : Israël. Il s’agît dorénavant d’écouter et de recevoir l’authentique bonne nouvelle du Royaume shabba-tique qui doit maintenant prendre le relais de la bonne nouvelle de la Grâce offerte aux nations pour peu qu’elles l’acceptent. Cet évangile à redécouvrir est celui du Rabbi Yéshoua de Beth Léhem, porté et expliqué par ses disciples juifs et non juifs, rassemblés et unis au sein de la même école, assemblée, église ou Qéhiyllah. Notre Adon enseignait le jour du Shabbat dans les synagogues et a institué un nouveau Sacer-doce : voilà les deux axes qui doivent retenir notre attention. Le témoignage face à l’impie porte donc premièrement sur la sanctification, le souvenir et la garde du Shabbat. C’est pendant ce temps de re-pos et de tranquillité que travail-lent le Père et le Fils à sauver ceux qui les craignent : tel est le paradoxe du Shabbat. Car c’est pendant ce Shabbat dont il nous faut maintenant témoigner véri-tablement, que l’Adon agit en

priorité52, à l’exemple de son ministère terrestre. Prions donc pour que « nous n’ayons pas à fuir en hiver [condition maté-rielle…] … ni un jour de shabbat [condition spirituelle…. » Ce témoignage de la puissance salvatrice et créatrice du Shab-bat qui ouvre le chemin du Royaume shabbatique, sera entendu par tous les peuples, mais ne sera pas reçu. L’homme sur lequel va régner l’impie – qui est l’homme sans Torah - ne peut en effet recevoir un message qui consiste à limi-ter son action au respect du Shabbat, au repos, à l’étude et à la prière. L’homme « sans Torah » veut se sauver lui-même et travaille à la place d’Élohim, même et sur-tout le jour du Shabbat. Car si Élohim a choisi ce 7ème jour pour parachever le monde, l’homme-impie a choisi en réaction de détourner la vocation de ce jour sanctifié pour empêcher le Créateur, s’il était possible, d’atteindre cet objectif. Aussi ne soyons pas surpris que le samedi-shabbat soit devenu dans nos sociétés qui s’apprêtent à accueillir l’impie, synonyme de : frénésie d’achats, de loisirs, d’amusements et de consom-mation sans retenue, avec ses inéluctables dérives propres aux « nourritures autres que spiri-tuelles » ; un espace social et un rendez-vous hebdoma-daire dédiés à une idole : l’homme lui-même. Il est à cet égard édifiant de souligner que le nom même de « samedi, saturday en anglais » provient du calendrier solaire chaldéen qui remettait les des-tinées de cette journée particu-

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Cela n’exclut en aucun cas les autres jours d’une manière absolue.

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lière sous les bons auspices de la planète connue aujourd’hui comme étant « Saturne »53. Or, dans la mythologie romaine, Saturne est le père de Jupiter-Zeus, le chef du panthéon poly-théiste de l’Olympe. Il y joue le rôle du Chronos grec, l’Élohim du temps, également père de Moloch et de Baal, et est adoré également comme l’Élohim « des semailles et de la vigne ». Une usurpation du sacerdoce « Mélkiy-Tsédéqien » pour la moins stupéfiante ! Le culte à cette divinité du « samedi » se soldait fin décembre par des réjouissances, qualifiées de saturnales, devenues symbole de débauche et de désordre. Remarquons par ailleurs que la liturgie chrétienne et romaine a retenu tous les jours et les astres-dieux associés de la se-maine chaldéenne comme étant saints et susceptibles d’être retenus dans le calendrier litur-gique du fidèle croyant : les Lundis de Péssah et de Pente-côte, le Mardi Gras de la mi-carême, le Mercredi des Cendres, le Jeudi Saint, le Ven-dredi maigre jour du poisson, le Dimanche jour du Seigneur et…rien pour le Samedi. Est-ce par respect du Shabbat des juifs ou pour mieux l’oublier ? Est-ce par boycott du dieu Saturne ou pour mieux honorer chaque samedi ses inoubliables saturnales ? Fêtons Saturne en oubliant le Shabbat, telle est la signification du samedi moderne, véritable incursion des cultes chaldéens et de leur ville phare, Our, dans notre civilisation dite chrétienne. Plus que jamais, il nous faut en

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Comme le Lundi est le jour de la Lune, Mardi le jour de Mars, Mercredi le jour de Mercure, Jeudi le jour de Jupiter, Vendredi le jour de Vénus et Dimanche le jour du Soleil.

sortir. Le deuxième axe sur lequel porte le témoignage de la Bonne Nouvelle du Royaume, est issu également de l’enseignement de l’Adon Yés-houa. Il consiste à redécouvrir et à expliquer le sacerdoce renouvelé par et dans le sang de l’Agneau. Cette nouvelle prêtrise selon Yéshoua et à la manière de Mélkiy-Tsédeq, n’est pas une prêtrise « génétiquement or-ganisée ». Elle s’affranchit de tout dispositif temporel et à vocation pédago-gique pour ne retenir que la possibilité retrouvée d’accéder aux Saints des Saints par l’action du seul Kohen Gadol qu’il nous faille reconnaître comme authentique : Yéshoua HaMashiah, notre Messie et Sauveur. Face à Lui sur les parvis du Temple Vivant, nous sommes tous, juifs et non juifs, unis et rassemblés dans la commémo-ration du sacrifice permanent à la manière de Mélkiy-Tsédeq et conformément à son comman-dement : « faites ceci en mé-moire de moi »… Il est le Souverain Sacrificateur et seul, Il peut s’approcher du Père. N’est-Il pas à la droite du trône comme le rouleau de la Torah était à côté du Taber-nacle ? Depuis qu’Il a lui-même déchiré le voile qui cachait le Saint des Saints, la Gloire du Père n’est plus accessible qu’une fois l’an mais de toute éternité et cons-tamment. Dès lors, nul besoin d’hommes, aussi formés et érudits soient-ils, pour permettre à tous ceux qui sont invités à la commémo-ration de ce sacrifice perma-

nent, de s’avancer puis de s’arrêter sur les marches qui mènent au Saint des Saints : nous sommes alors tous, juifs et non juifs, Prêtres du Très-Haut. Garder le Shabbat dans la commémoration du Sacer-doce renouvelé, telle est – pensons-nous - la vocation de la sainte Qéhiyllah de l’Adon ; une condition devenue presque évidente pour pou-voir chanter ensemble - lui qui des deux n’en a fait qu’un : « le cantique de Mos-héh, le serviteur d’Élohim, et le cantique de l’Agneau ». Très humblement, nous voulons dire : si cette pensée est d’Élohim, elle persistera, et dans la nuit, elle illuminera le monde de son éclat…et de sa dangerosité pour l’homme-impie.

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LA COLERE DE L’IMPIE

Si la seule perspective du der-nier témoignage, à l’instar de la sortie de Haran et du retour de Jacob-Israël à Béer Shéva, dé-clenche une guerre entre les deux camps dans l’autre monde, combien plus pouvons-nous penser que ce témoignage sera combattu en la chair, par un adversaire en colère, cons-cient des temps et des mo-ments. Car ce n’est pas ce simple té-moignage – un de plus ! - qui inquiète l’adversaire, mais bien le calendrier d’Élohim qu’il déclenche. Il sait que ce dernier témoi-gnage sonne le début du retour en gloire du Fils par la volonté du Père. Aussi l’adversaire ne peut-il laisser opérer cette « ul-time sortie » qui le condamne sans rien tenter. Alors survient l’avènement de l’homme-impie à qui est confié la mission d’en terminer avec ces hommes qui ont repris le chemin du Royaume. Il est pressé et en colère, il y aura de nombreuses pertes dans la guerre qu’il mènera contre « ceux qui gardent les commandements d’Élohim ET qui retiennent le témoignage de Yéshoua.54 », c'est-à-dire contre un Israël de juifs, d’éphraïmites et de ceux des nations ayant reconnu le Mas-hiah et gardé la Torah de Yés-houa. « Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les

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Apo 12,18

vaincre. » (Apo. 13,7) Cette vision des événements finaux opposant l’impie à l’assemblée de Yéshoua est incompatible avec la plupart des enseignements évangé-liques traitant d’une église enle-vée et échappant de fait à la tribulation55. Il nous faudra y revenir pour éclairer ce dernier point, porteur à lui seul, de schismes et de luttes fraternelles redoutables au sein de la « chrétienté ». Ainsi, à tous ceux qui dans les assemblées (églises) crient à plein gosier leur intention et engagement solennel, de dé-noncer l’usurpateur quand il se présentera : « préparez-vous plutôt à le combattre dans le calme et le repos du Shabbat, sous le signe du sang qui sauve ».

Tel est le message actuel à ceux de l’église de Smyrne. « Ne crains pas ce qu’il te fau-dra souffrir. Voici, le diable va jeter des vôtres en prison…Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie…Le vainqueur ne souffrira nullement de la seconde mort. » (Apo. 2,10)

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Dans ces enseignements, les croyants les plus méritants sont éparg-nés et enlevés. Les plus rebelles ou inconstants, doivent être « purifiés ». C’e serait le cas notamment des juifs, retournés nombreux en Israël, avec l’appui express parfois de ces mêmes chrétiens.

L’Adon Yéshoua nous a préve-nus sans nous laisser miroiter d’hypothétiques échappatoires autres que celle d’affronter cou-rageusement et avec patience notre vocation de témoins de la Loi et de la Foi : « Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont il a été parlé par Daniel le prophète, établie dans le lieu saint,…en ce temps-là, la dé-tresse sera plus terrible que toutes celles qu’on a connues depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et il n’y en aura plus jamais de pa-reille. Si Élohim n’avait pas dé-cidé d’abréger cette période, personne ne pourrait survivre. Mais il l’a abrégée à cause de ceux qu’il a choisis ». (Mat-thieu 24,15-22) Il est vraisemblable que ce der-nier point ne soit pas propice à remplir les assemblées (églises), mais à les vider. Traiter de la colère de l’impie n’est pas en soi, un thème très rassembleur et commercial. Est-ce une raison pour ne pas l’aborder et le méconnaître ? N’est-ce pas plutôt le meilleur chemin pour prendre peur quand se présentera la tribula-tion à une église qui s’était prise à rêver d’un destin plus glorieux et moins pénible ? Assurément, il doit exister un autre chemin pour échapper à la colère de l’impie que celui qui consiste à nier sa réalité et son actualité.

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Tel est également le message à ceux de l’église de Philadelphie. « Parce que tu as gardé ma parole avec persévérance, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve, qui va venir sur l’humanité entière…Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as… » (Apo. 3,10)

Sortir de nos villes et fuir au désert Nous avons déjà longuement exposé en quoi sortir de « nos villes respectives » était déter-minant pour la suite des évè-nements. Les uns doivent sortir de Babylone, les autres d’Égypte. Certains sont appelés à quitter Sodome, d’autres en-core, pourtant déjà partis, se sont arrêtés à Haran et doivent reprendre la route. Tous, ont reçu cet appel authentifié : « Sortez, quittez, partez ». Nous avons tous une ville à fuir, qu’elle soit spirituelle, culturelle, économique ou simplement nous même. La ville est un lieu trop bruyant et trop brillant pour que soit per-çu le doux murmure du Souffle divin qui parle et la douce lu-mière de la parole qui éclaire notre route. Notre Élohim veut nous parler mais il n’y a pas de place pour d’autres voix et d’autres lumières. N’est-Il pas un Élohim jaloux ? Nous sommes maintenant con-vaincus de la nécessité de cette ultime sortie, à la manière de nos illustres aînés en la Foi. Mais cette sortie déterminante doit s’accompagner d’une véri-table fuite pour échapper s’il était possible au poursuivant et à sa colère. Il ne s’agît pas de la colère de

Pharaon ou de la folie d’Hitler. Il est question de la colère de l’adversaire par le bras armé de l’impie, cette abomination de-vant Élohim qui jette toutes ses forces dans cette dernière ba-taille. Seule une véritable sortie, assimilable à une fuite, pourra alors sauvegarder les enfants d’Élohim de la farouche volonté d’extermination totale et finale des hommes de l’anti-Israël d’Élohim. Une fuite semblable à celle de Moshéh dans une nacelle livrée au Nil ou semblable à celle de l’enfant Yéshoua emmené par ses parents de nuit hors de Ju-dée. C’est par cette même image que Jean le bien aimé décrit prophétiquement cette fuite salvatrice : « Or la Femme mit au monde un enfant mâle…et son enfant fut enlevé jusqu’auprès d’Élohim et de son trône, tandis que la Femme s’enfuyait au désert, où Élohim lui a ménagé un re-fuge… » (Apo. 12,6) Les interprétations de ces ver-sets sont aussi nombreuses qu’égoïstes. Tous veulent se sentir concernés et y voir une raison d’espérer. Retenons simplement de ces paroles, l’impérieuse nécessité de fuir au désert, loin des villes étapes aussi accueillantes qu’enivrantes. Si nous devions demain être appelés à fuir, sou-venons-nous du point authen-tique du rendez-vous. Le désert nous attend, qu’il s’agisse d’un désert symbo-lique et spirituel, loin du con-fort, de la multitude et de la lu-mière artificielle ; ou qu’il s’agisse d’un désert concret et réel pour les ayants droits, ap-pelés à une « Aliyah clandestine et irrégulière ».

Seul un espace et des choix de vie présentant d’authentiques caractéristiques « désertiques », pourraient être considérés comme un refuge efficace pour les membres bienheureux de l’assemblée de Philadelphie. Souvenons-nous de David qui poursuivi par Saül, fut invité à fuir de désert en désert, de Moab à Ein Guédi en passant par Juda et le désert de l’Aravah, mais toujours dans des lieux inaccessibles et déser-tiques56. Pour les autres, dont les membres forts et courageux de l’assemblée de Smyrne, le combat et le témoignage dans le martyr est inéluctable57. « Dans sa fureur contre la femme, le dragon porta le com-bat contre le reste de sa des-cendance… » (Apo. 12, 17) Beaucoup de croyants s’empressent à se considérer de la « femme ou de sa des-cendance ». A considérer ce destin drama-tique, clair et sans ambiguïtés, ces mêmes « appelés » reven-diqueraient vraisemblablement moins promptement cette affilia-tion douloureuse. Aussi, inven-tent-ils parfois des chutes plus féeriques, créatrices de rêves et opportunément de dîmes et d’offrandes. Il nous faudra ainsi faire le point sans ambages, sur la question de l’enlèvement ou du ravisse-ment secret de l’Église. Nous préférons penser que les membres bienheureux de l’assemblée de Philadelphie n’ont qu’une vocation : être

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1 Samuel 23-24 57

A l’image de Polycarpe, évêque de Smyrne au II

ème siècle.

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mis à part et à l’abri pour sou-tenir via le jeûne et la prière, les membres forts et coura-geux de Smyrne dans leur témoignage face à l’impie. Mais au-delà de la colère de l’impie qui s’abat sur les peuples d’Élohim qui ne sont pas « ca-chés au désert » et dont la vo-cation est de témoigner – ceux de Smyrne -, il reste, pour tous les non croyants qui auront as-sisté à ces premières tribula-tions sans réagir, à affronter pire que la colère de l’impie : les plaies et fléaux de hwhy Tsé-vaoth. Car la mise à l’écart et au re-fuge d’un reste parmi ceux de la Qéhiyllah de Philadelphie, et la

disparition dans le témoignage des autres frères de la Qéhiyllah de Smyrne, laissent libre court aux jugements d’Élohim. Ces jugements ne sont en rien comparables à la colère de l’impie, pourtant déjà re-doutable. A l’instar de Loth quittant So-dome, il n’y aura plus de justes au milieu de tous ces « empires et villes-assemblées (églises) », pour empêcher que s’abattent les plaies annoncées par hwhy Élohim. Car après la mise à l’abri de la Femme-Épouse et la mise à mort des deux témoins du Sei-gneur, plus rien ne s’oppose à ce que survienne le jour du

« Seigneur, grandiose et redou-table. » (Joël 2:31 ) Et « c’est une chose terrible que de tomber entre les mains d’Élohim vivant ». (Héb. 10:26) Si nous refusions d’affronter la colère de l’impie – d’une façon ou d’une autre, comme membres de Smyrne ou de Phi-ladelphie -, sachons qu’il nous faudrait alors vivre les plaies et fléaux d’Élohim Vivant. Car « le temps est venu de commencer le jugement par la maison d’Élohim ; mais s’il commence premièrement par nous, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’évangile d’Élohim ? » (1 Pierre 4:17 )

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LES JUGEMENTS D’ÉLOHIM Dans le livre de l’Apocalypse, les assemblées (églises) de Smyrne et de Philadelphie sont les deux seules assemblées à trouver grâce aux yeux de l’Adon Yéshoua. Si leurs destinées ultimes sont semblables et convergentes dans le cadre du Corps céleste, nous avons toutefois noté que leurs parcours terrestres respectifs, diffèrent sensiblement. Ainsi, s’il est offert à ceux de Philadelphie d’être préservés des tribulations, ceux de Smyrne sont invi-tés à affronter avec courage leur martyr en témoignant ainsi de leur seul attachement au Royaume qui vient et non aux empires qui passent. Nous avons ainsi établi précédemment, comment il fallait pour les uns, se préparer à « fuir au dé-sert » physiquement et/ou spirituellement et pour les autres, à affronter avec force la colère de l’impie, l’homme sans Torah. Pour les survivants de cette période de troubles et de persé-cutions au sein de la maison d’Élohim, il reste maintenant à accueillir et à se préserver d’une période beaucoup plus ef-frayante encore car annoncée comme le « jour du Seigneur, grandiose et redoutable58 ». Il est question ici de l’objet même de ce livre saint et pro-phétique qui clôt nos bibles : l’Apocalypse ou révélation de Yéshoua, reçu et écrit par Jean, le disciple bien aimé, le seul des proches de Yéshoua-homme, à ne pas être mort dans les souf-frances du martyr selon la tradi-tion. Entre la colère de l’impie et les jugements d’Élohim, ils seront bénis celles et ceux de l’Assemblée de Yéshoua qui échapperont à toutes ces tribu-lations. Quant à la majorité des peuples qui vivent sans Élohim et qui suivront l’impie, s’ils échappe-ront par définition à la colère de l’homme sans Torah en l’adorant, ils ne pourront se soustraire aux plaies et fléaux de l’Adonaï hwhy Tsévaoth.

58 « Grand est le jour du Seigneur, redoutable à l’extrême: qui peut le supporter? (Joël 2:11 )

« Et j’entendis une voix qui, du temple, criait aux sept Anges : "Allez, répandez sur la terre les sept coupes de la colère d’Élohim. » (Apo 16,1)

L’ouverture des Sceaux Si le septième jour de la se-maine – Shabbat - fait écho au septième jour de la création inachevée, il n’est pas surpre-nant de trouver dans ce dernier livre de l’Apocalypse toute une série de référence à ce chiffre de plénitude et de parachève-ment. Jean y écrit donc sept lettres aux sept anges des sept assemblées d’Asie mineure. (7, 7,7) L’histoire humaine est résumée dans ce livre par sept sceaux, dévoilant la sonnerie de sept trompettes, la dernière précipi-tant sur terre les sept coupes de colère d’Élohim. Ces séries parfaites de trois chiffres sept - 777 - sem-blent faire écho à la série im-parfaite des trois six - 666 - des bêtes et de l’impie. Un écho en forme de dépasse-ment et de condamnation de celui qui essaye « de faire à la place de… ». Un écho en forme

d’avertissement aussi, car quoi de plus naturel et séduisant, qu’un système de type 666 sur la route du système 777. A l’instar d’une formule mathéma-tique ou d’une image fractale, remarquons que c’est au sep-tième et dernier sceau que son-nent les sept trompettes et que c’est à la septième et dernière trompette que sont répandues les sept coupes59. Cette série structurante de 7 est appelée à se poursuivre, car c’est après cette septième coupe de colère que peut s’accomplir en plénitude le sep-tième jour de la création, le Royaume Shabbatique. Ainsi, les plans d’Élohim se déroulent presque mécaniquement et ma-thématiquement selon des lois qui nous échappent mais dont la perfection ne peut ici être igno-rée. Cette perfection se doit d’être copiée, plagiée et dénaturée par l’impie, qui obéit quant à lui, à des lois similaires mais relevant d’une imperfection quasi ma-thématique révélée par le sys-tème 666. Le six débouche sur un autre six qui débouche lui-même sur un autre six sans jamais pouvoir atteindre le

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Ce qui n’est pas sans rappeler les sept prêtres aux sept trompettes qui firent sept fois le tour de Jéricho le septième jour.

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chiffre sept60. Un système où l’homme, créa-ture du 6ème jour, ne souhaite pas accueillir le repos du 7ème. Un système où l’homme sans Torah ne veut pas du Shabbat de l’Adon pour la création. Aus-si l’Adonaï hwhy a-t-Il décidé de juger la terre et « les hommes qui la détruisent » en leur envoyant plaies et fléaux. La décomposition des visions de Jean en sceaux, trompettes et coupes, est très complexe à analyser, car sujette à beau-coup d’interprétations humaines et de systèmes de pensées qui oublient une donnée non négo-ciable : « Quand les sept tonnerres eu-rent parlé, j’allais écrire mais j’entendis du ciel une voix me dire : « Tiens secrètes les pa-roles des sept tonnerres et ne les écris pas. » (Apocalypse 10:4 ) Comme un écho à un autre livre prophétique traitant de cette période particulière, il est re-commandé à l’auteur de ne pas tout dévoiler : « Va, Daniel, lui fut-il répondu, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin » (Dan. 12 : 9). Aussi, toutes ces visions peu-vent nous sembler contradic-toires parce que « nous ne con-naissons qu’en partie » et que les prophètes eux-mêmes ont pour consignes de ne pas tout expliquer. Il ne faut pas aller plus loin que le premier des sept sceaux pour être convaincu que l’exploration de l’Apocalypse est une aven-ture téméraire et aléatoire pour qui veut s’y risquer.

60

En mathématique, en divisant 2 par 3 on obtient : 0,666666…..

Ainsi, le premier sceau révèle un cavalier blanc qui est pour les uns et selon les obédiences, Christ ou…l’antéchrist. Une am-biguïté et une différence d’appréciation pour la moins problématique. Cette seule marge d’interprétation sur ce premier sceau doit nous con-vaincre de ne pas recevoir comme vérité les exégèses les plus courantes mais de les en-registrer comme possibles et au mieux probables. Un point reste toutefois non discutable sur ces ouvertures de sceaux qui semblent jalonner l’histoire humaine : il est ques-tion de jugements sur l’homme, à hauteur d’un quart de sa population, alors que les trom-pettes condamnent quant à elles, le tiers de l’humanité. (Soit en tout, la moitié de la pla-nète !). Nous assistons symboliquement à une montée en puissance des fléaux qui culmineront avec les coupes de colère de hwhy, qui touchent quant à elles, toute la terre. « Car hwhy entrera en jugement avec toute chair, par le feu, et par son épée ; et les tués de hwhy seront en grand nombre» (Isaïe 66:14-16). Par ailleurs, nous ne pouvons plus ignorer et évacuer par con-fort l’existence du cinquième sceau qui révèle les martyrs de la parole d’Élohim et leur témoi-gnage dans la mort jusqu’à ce que « fussent au complet leurs compagnons de services et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux. » (Apo. 6,11). Beaucoup de pasteurs hon-nêtes et sincères enseignent que ce sceau a déjà été ou-vert, qu’il est derrière nous et qu’il ne concerne plus les croyants authentiques

d’aujourd’hui pour qui l’avenir est plus radieux à l’aune du septième sceau et du ravis-sement secret de l’église. Nous préférons songer que l’ouverture des 6ème et 7ème sceaux n’obère pas la capacité du 5ème à rester ouvert en paral-lèle et à concerner encore plu-sieurs générations de croyants. Ce que semble confirmer la sentence sur la bienheureuse église de Smyrne : « Ne crains pas les souffrances qui t’attendent : voici, le Diable va jeter des vôtres en prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d’épreuve. Reste fi-dèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.» (Apo. 2,10) Il s’agit par ailleurs du message principal de l’Apocalypse : un encouragement, pour tous les saints passés, présents et fu-turs, à persévérer…et non à s’évader. Entre le sixième et le septième sceau intervient le recense-ment des 12 fois 12 000 servi-teurs d’Élohim issus des 12 tri-bus héritières d’Israël avec tou-tefois quelques changements notables : apparaissent Joseph et Lévi, disparaissent Éphraïm et Dan. L’aîné Ruben cède symboliquement et spirituelle-ment sa place à Juda. Il semblerait que ces serviteurs soient appelés hors d’un Israël recomposé, redéfini et affiné. Nous n’en dirons pas plus sur l’origine de ces 144 00061 mar-qués au front par l’ange de hwhy et qui ne seront donc pas marqués au front par l’impie. Ces appelés ont-ils pour voca-tion d’être enlevé, ravi secrète-ment ou aux yeux de tous ? La

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« 12 fois 12 fois 1000 » : une suc-cession de chiffres très symboliques, dont le résultat mathématique -144 000 - reste à relativiser en tant que nombre « de plénitude »

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réponse est en Apocalypse 7,3 : « Attendez, pour malmener la terre et la mer et les arbres, que nous ayons marqué au front les serviteurs de notre Élohim. » A quoi bon les marquer s’ils sont enlevés ? Ils sont mar-qués pour témoigner de leur vivant qu’ils passent à travers les jugements, à l’instar des hébreux qui marquèrent leurs maisons avec le sang de l’agneau pascal. Ordre est don-né que les tribulations ne com-mencent avant que tous ne soient recensés et marqués du sceau qui protège. Après ce recensement de l’Israël d’Élohim pendant lequel les quatre anges retiennent leurs jugements, un silence d’une ½ heure se fait dans le ciel à l’occasion de l’ouverture du septième et dernier sceau de l’histoire humaine. Cette première ½ heure de si-lence est suivie très logique-ment par une autre ½ heure62 de…vacarme. C’est en effet à l’occasion de ce septième et dernier sceau, que les sept trompettes sont don-nées aux anges.

Les sept trompettes, les trois malheurs et les dix plaies d’Égypte Les six premières trompettes sont des avertissements et marquent l’imminence du juge-ment final, représenté, lui, par les sept coupes qui s’inscrivent dans la septième et dernière trompette. Le but des six pre-mières trompettes est d’amener

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Ce qui n’est pas sans rappeler Apo 17,12 et le pouvoir exercé par la Bête pendant « une heure seulement », une heure décomposée en deux ½ heures qui inaugurent deux périodes distinctes mais d’égale durée.

l’homme à se repentir. Les trois dernières trompettes s’appellent également les trois malheurs et sont plus catastro-phiques que les quatre pre-mières. Les quatre premières trompettes apportent des dé-sastres écologiques sur la terre et dans les cieux. Elles agissent sur l’environnement de l’homme et pourraient donc représenter des désastres naturels. Les cin-quième et sixième trompettes ont directement effet sur une humanité qui refuse de se re-pentir : « Et l’on relâcha les quatre Anges qui se tenaient prêts pour l’heure et le jour et le mois et l’année, afin d’exterminer le tiers des hommes. » (Apo 9,3) Ces quatre anges extermina-teurs apparaissent dès le cha-pitre 7 mais sont dans un pre-mier temps retenus dans leur action par l’ange d’Élohim dont la mission est de réunir les ap-pelés. Il est logique de conclure que cette sixième et terrible trom-pette intervient alors que les tous les serviteurs d’Élohim ont été préalablement marqués du sceau qui sauve. Il ne s’agit que d’une trompette et non d’une coupe de colère : aussi terrible soit-il, ce fléau n’est qu’un avertissement et un appel à la repentance et non un jugement. Il en ira autrement de la sep-tième trompette et des sept coupes de colère qu’elle an-nonce. Force est de constater qu’entre cette sixième et septième trom-pette, intervient le témoignage des deux témoins. C’est après la constitution de l’assemblée des saints et pen-

dant l’avertissement de la sixième trompette, qu’agissent les deux prophètes d’Élohim. De fait, il y a une pause entre la sixième et la dernière trompette. Cet espace laissé libre pour le témoignage du Royaume qui vient est accompagné d’un ul-time appel à la repentance : c’est la Bonne Nouvelle du Royaume qui prend définitive-ment le relais de la Bonne Nouvelle de la Grâce. Les deux témoins crieront alors au monde : « Repentez-vous, le Royaume est proche ! ». Mais le monde ne recevra pas ce témoignage et tel Pharaon, endurcira son cœur. Les deux témoins auront alors le pouvoir de transformer les eaux en sang et appelleront sur le monde de nouvelles plaies d’Égypte : « Ils ont pouvoir de clore le ciel…et de pouvoir de frapper la terre de mille fléaux, aussi sou-vent qu’ils le voudront. » (Apo 11,6) Pendant cet ultime témoignage, la bête de l’abîme est déjà pré-sente et agissante car il lui est permis de vaincre les saints et de les tuer. Il semblerait que nous soyons alors déjà dans la deuxième partie du règne de l’impie ou à mi-chemin, à savoir trois ans et demi sur les sept années atten-dues, à en croire les exégèses les plus courantes. « Après les trois jours et demi, un souffle de vie venu d’Élohim entre en eux. Ils se dressent sur leurs pieds, un grand frémisse-ment tombe sur ceux qui les contemplent. Ils entendent une grande voix, du ciel, leur disant : "Montez ici !" Ils montent au ciel dans la nuée, et leurs en-nemis les contemplent. » (Chou-

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raqui Apo 11,12) Première précision : s’agissant d’une résurrection, il ne peut s’agir de l’enlèvement, par défi-nition sans mort physique. Nous rappelons que pour être enlevé, il faut préalablement être vivant. Deuxième élément : cette ré-surrection s’effectuant aux yeux de tous, il ne peut s’agir d’un enlèvement ou d’un ravissement secret. Le « Montez ici ! » adressé à quelques prophètes en un lieu précis63, ne doit pas devenir le prétexte à un enlèvement secret et généralisé. A moins que « tous » se recon-naissent en « les deux té-moins ». Il faudra alors que « tous » meurent préalablement et nous ne pouvons plus parler d’enlèvement mais de résurrec-tion. Le témoignage des assemblées (églises) dure ainsi jusqu’au son de la septième trompette, qui annonce la colère d’Élohim et le jugement final. C’est l’heure de la septième et dernière trompette, le troisième Malheur, le plus grave pour le monde : l’heure du repentir est passée et le jugement va com-mencer. Les sept coupes de la colère Les sept coupes peuvent être comparées à l’avertissement de Lévitique 26 : «Si vous vous opposez à moi et ne consentez pas à m’écouter, j’accumulerai sur vous ces plaies au septuple pour vos péchés. » Les hommes ont en effet ignoré l'avertissement des trompettes

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Voir l’enlèvement d’Elie : ni secret, ni en lieu quelconque

alors Élohim va multiplier leur souffrance avec les sept coupes. Ce sont les coupes du jugement final qui se répandent au son de la septième trompette. Après avoir avertit l’homme, Élohim lui envoie ses fléaux, alors que les témoins ont été mis à mort et que les élus ont été marqués du sceau qui sauve. Les deux figures distinctes et les profils types de Smyrne et de Philadelphie sont ici et à nouveau clairement mis en scène. Mais avant que les sept anges exterminateurs ne se déchaî-nent, intervient l’épisode de la mise à l’abri de la femme au désert et de la guerre menée contre les saints. « Et j’entendis une voix qui, du temple, criait aux sept Anges : "Allez, répandez sur la terre les sept coupes de la colère d’Élohim. » (Apo. 16,1) La première coupe frappe tous ceux qui adorent la Bête et lui ont donné allégeance. Elle res-semble à la sixième plaie sur l’Égypte, où les gens souffraient d’ulcères bourgeonnant en pus-tules. Elle réalise également la pro-messe de Deutéronome 28 : « hwhy te frappera d’ulcères d’Égypte, de bubons, de croûtes, de plaques rouges dont tu ne pourras guérir ». Le deuxième Ange transforme la mer en sang, le troisième transforme les fleuves et les sources en sang. Nous pouvons comparer ce fléau avec la pre-mière plaie sur l’Égypte64, où

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La septième coupe et le fléau de grêle correspond à la septième plaie sur l’Égypte

les poissons meurent et où l’eau devient imbuvable. Nous de-vons également comparer cette plaie avec la troisième trompette où un tiers des eaux devient amère (Apo 8 :11). Ce qui tend à prouver que les sceaux, les trompettes et les coupes ne sont pas forcément des événements linéaires et séquentiels, mais parfois com-plémentaires et se chevauchant. Concrètement, l’effet d’une trompette peut continuer à se faire ressentir et à redoubler d’intensité à l’occasion de la consommation d’une coupe portant sur le même « thème » ; le tout sur fond d’un sceau qui a été ouvert mais qui n’a pas for-cément vocation à être refermé. Il peut résulter de ces évène-ments parallèles une impression de redondance pour le lecteur. Au final, le septième sceau finit à la fin de la septième trom-pette, qui est la fin des sept coupes de la colère d’Élohim. C'est une séquence complète (7, 7, 7) parfois linéaire, parfois parallèle mais dont la triple con-clusion est l’avènement du Mashiah. A la lecture de toutes ces cala-mités à venir, une seule ques-tion préoccupe légitimement mais un peu égoïstement le croyant confortablement installé au sein de sa belle et grande église : « Et moi, et moi et moi… ? ». La question devient alors : « ces calamités sont-elles pour moi aussi… ? Comment y échappe-rai-je… ? Pourquoi y échappe-rai-je… ?» « L’année de grâce de la part de hwhy» que l’Adon Yéshoua était venu proclamer dans la syna-gogue de Nazareth, va se ter-miner pour faire place au «jour

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de la vengeance de notre Élo-him65». Ceux qui seront encore sur terre à l’occasion du retour du Sei-gneur, doivent donc se préparer à vivre, d’une façon ou d’une autre, le terrible jour de la ven-geance de notre Elohim, le jour de sa grande colère. « Il y aura alors en effet une grande détresse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commen-cement du monde jusqu’à main-tenant et qu’il n’y en aura jamais plus. » (Matthieu 24 :21)

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Isaïe 61 :2 et Luc 4 :17

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D.LES ASSEMBLEES PENDANT LA TRIBULA-TION

Les assemblées (églises) de Smyrne et de Philadelphie qui sont deux témoins d’Élohim devant l’Adon Yéshoua, ont des parcours terrestres qui diffèrent sensiblement. Si ceux de Philadelphie sont mis à l’abri des exactions de l’impie et de la bête, ceux de Smyrne témoignent avec courage et dans le martyr contre le monde qui s’est abandonné à l’homme sans Torah. De fait, les deux témoins physiquement mis à mort puis glorifiés dans la résurrection, s’apparentent au modèle de l’église de Smyrne. Mais les membres du Corps de l’Adon ne peuvent s’ignorer et nous pouvons penser que si ceux de Philadelphie sont cachés, ça n’est pas pour vivre une vie contempla-tive et d’ascètes dans le désert dans l’attente d’un hypothétique ravissement secret. Leur mis-sion concrète et terrestre : combattre activement l’esprit anti-christ et soutenir dans le jeûne et la prière leurs frères de Smyrne qui témoignent face à l’impie. Dirons-nous que leur mission cesse dès que ceux de Smyrne ont disparus et qu’ils peuvent alors être ravis secrètement n’ayant plus de raisons de demeurer sur terre ? Nous posons ici la question de la vocation et de la position des assemblées (églises) à travers cette dernière septaine d’années annoncée par le prophète Daniel, et la question de l’enlèvement mention-né par l’apôtre Paul. Rappelons pour introduire notre propos qu’aux côtés des bien-heureuses assemblées de Smyrne et Philadelphie, coexis-tent les assemblées d’Éphèse, Pergame, Thyatire, Sardes et Laodicée. Ces sept assemblées sont bien sûr représentatives de l’ensemble des assemblées existantes, ayant existé et à venir. La majorité d’entre elles, cinq sur sept, sont donc appelés à se repentir ou à subir les ju-gements. Nous avons déjà exposé à tra-vers la trajectoire de l’assemblée de Smyrne, com-ment une partie des croyants fidèles va devoir témoigner dans le martyr face à l’impie. Nous avons décelé au travers de la vocation de ceux de « Phi-ladelphie », la nécessité de res-ter présents mais cachés pour soutenir les frères de « Smyrne » et témoigner de la puissance d’Élohim en passant au travers des jugements. Que dire donc des cinq autres

assemblées appelées à la re-pentance ? Ceux qui « ont per-du leur amour d’antan », ceux que l’Adon « va combattre avec l’épée de sa bouche », ceux qui « ont connu les profondeurs de Satan », ceux « qui ont le renom d’être vivant mais qui sont mort », ceux qui « ni froid ni bouillant sont vomis de sa bouche »66 ! Sont-ce ceux là qui sont appe-lés à l’enlèvement et au ravis-sement secret ? Bien que polé-mique, ce thème mérite urgem-ment d’être traité et si Élohim le veut et en son temps, d’être éclairci.

La mise à l’abri, le témoi-gnage ou l’enlèvement ? Résumons-nous à travers un bref rappel du séquençage pré-sumé des événements qui par-fois s’enchaînent mais parfois se chevauchent : 66

Qualificatifs donnés aux cinq assem-blées (églises) dans Apo 2

L’annonce de la Bonne Nou-velle du Royaume et un ap-pel à la repentance par ceux de Smyrne et de Philadel-phie.

Mise à l’abri et fuite au dé-sert de ceux de l’esprit de Philadelphie

Mise à mort par l’impie des témoins et de ceux de l’esprit de Smyrne. Guerre et mise à mort par l’impie des descendants de la femme

Début des jugements sur l’humanité et sur les assem-blées (églises) apostâtes

Destruction de la grande prostituée

Dernière bataille, annihila-tion de l’impie et retour en gloire de l’Adon Yéshoua

Si l’Apocalypse nous parle clai-rement de « mise à l’abri », de « témoignage dans le martyr » et de « jugement des assem-blées », l’Apocalypse ne relate aucun évènement susceptible de ressembler clairement à un ravissement secret ou à un enlèvement généralisé et de

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notoriété publique. Le seul texte d’Apocalypse qui évoque un enlèvement se situe au chapitre 12 : 5 : « Elle en-fante un fils, un mâle. Il paîtra toutes les nations avec une verge de fer. Son enfant est enlevé vers Élohim et vers son trône » Clairement, il est ici fait mention ici de Yéshoua et non d’un re-groupement dans les airs des « enlevés » et des ressuscités avec le Seigneur. Un autre texte est couramment cité pour appuyer cette thèse de l’enlèvement : « Moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve » (Apo 3 :10). Mais nous voyons dans cette pro-messe, la capacité qu’a le peuple d’Élohim de passer au travers des jugements. Cette option s’accorde davan-tage aux paroles mêmes de notre Adon : « Je ne te demande pas que tu les ôtes du monde mais que tu les gardes du mal. » (Jn.17:15) Et à celle des apôtres qui lui fait écho : « Le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement » (2 Pierre 2:9) Assurément, quand Élohim veut protéger un homme, conformé-ment à la prière de son Fils, Il ne l’ôte pas du monde mais Il le préserve en le mettant à l’abri des calamités, des guerres et des éléments déchaînés. Qu’il s’agisse de Noé et de sa famille, des hébreux conduits par Moshéh ou de la Qéhiyllah de Philadelphie, hwhy mène tou-jours son peuple en lieu sûr :

«C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; et de là je lui donnerai ses vignes… (Osée 2:14, 15). En Matthieu 24, il est dit que, comme aux jours de Noé, « l'un sera pris et l'autre laissé ». L'enseignement majoritaire sti-pule que ceux seraient pris, par l’enlèvement, sont les saints, et que ceux qui sont laissés sont les pécheurs. Or, nous savons qu’au jour de Noé, ce sont les pécheurs qui ont été emportés par le juge-ment du déluge et que les justes héritèrent de la terre. Car Noé n'a pas été ôté de la terre quand vint le déluge mais il trouva dans l'arche un lieu sûr. Le Jugement effaça les pé-cheurs mais confirma Noé dans son témoignage incompris et rejeté par les hommes mé-chants de sa génération. Il en sera comme du temps de Noé. De même, le prophète Daniel a été jeté dans la fosse aux lions alors qu’Élohim dans Sa miséri-corde pouvait l’enlever pour lui éviter cette souffrance. Élohim a laissé Daniel descendre au fond de la fosse mais envoya un ange pour fermer la gueule des lions. Les trois jeunes hébreux, qui se sont opposés au roi de Baby-lone ont fini dans la fournaise. Ils n'ont pas été enlevés dans les airs et Élohim les a laissés au cœur même du feu. Mais le feu n'eut pas de pouvoir sur eux. Aussi sommes-nous en droit de penser que la délivrance divine ne consiste pas à ôter, à pré-lever, à enlever, à faire dispa-raître ; mais à préserver malgré l’adversité tout en favorisant le témoignage et l’expression de la Foi. L’enlèvement ne relève

donc pas de cette probléma-tique liée à la seule protection.

L’enlèvement : avant ou après les tribulations ? Les thèmes de l’enlèvement ou du ravissement secret se basent sur quelques versets bibliques qu’il convient de rappeler : «Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trom-pette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés...» (1 Cor. 15:51-53) « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange, et avec la trompette d’Élohim67, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premiè-rement ; puis nous, les vivants qui seront encore là, nous se-rons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air68 ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » (1Thess. 4:17) Selon la thèse la plus répandue, le Seigneur viendrait chercher les siens, sans descendre toute-fois jusque sur la terre et sans être vu du monde : c’est le pre-mier retour ou « ravissement secret ». Il reviendrait plus tard avec ses mêmes saints pour délivrer Israël qui, seul, souffrirait alors de l’angoisse de Jacob. Tous les croyants qui espèrent en ce premier retour secret, semble-raient vouloir, improprement, s’identifier et s’approprier la

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Ce qui semble incompatible avec la notion de « SECRET » 68

Paul n’est pas encore en prison. Il n’a pas encore reçu le mystère caché de l’Église. Il attend encore le retour imminent de son Seigneur.

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promesse faite à l’église de Phi-ladelphie en introduction du livre : «Parce que tu as gardé la pa-role de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre…» (Apo. 3:10). Il nous faut noter que certains exégètes trouvent des textes qui stipulent que l'Église n'aura pas à subir la colère de l’impie – tribulation -, ni celle d’Élohim – jugements des coupes -. D'autres ont trouvé des versets qui semblent indiquer que l'Église traversera victorieuse-ment la grande tribulation et d’autres encore choisissent une voie médiane où les croyants traversent une partie de la tribu-lation, pour être enlevés au mi-lieu de celle-ci. Toutes ces thèses et proposi-tions de lecture : le pré-tribulationisme (enlèvement avant les tribulations), le mi-tribulationisme (enlèvement au milieu des tribulations), le post-tribulationisme et le pré-colérisme (enlèvement avant la colère d’Elohim), envisagent que l’enlèvement aurait lieu à l’occasion d’un retour « secret » qui précèderait donc le retour « officiel » du Seigneur. Ces différentes thèses ne sont pas sans conséquence sur la Foi du croyant. Car il existe une différence significative entre se préparer à être gentiment em-portés dans les cieux au beau milieu de son sommeil, ou être prêts à devenir martyr entre les mains de l’impie puis à traver-ser, pour les survivants de cette première phase, les sept coupes de colère de notre Élo-him. Ne pas prévenir nos frères et sœurs qu’ils verront les événe-ments apocalyptiques s’accomplir avant l’enlèvement

des saints survivants, c’est lais-ser le champ libre au doute et à l’apostasie. Car lorsque se révèlera l’impie, beaucoup de croyants pour-raient dire : « Il ne s’agit pas de l’Antéchrist, puisque l’enlèvement de l’Église n’a pas encore eu lieu ! », ou : « La Bible est fausse, puisqu’il n’y a pas eu d’enlèvement ! ».

Le pré-tribulationnisme S’agissant d’un enlèvement survenant avant l’avènement de l’impie et avant le commence-ment des tribulations, nous de-vons rappeler : « Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite : L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont per-sécuté, ils vous persécuteront aussi» (Jean 15:18-20) «Alors ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom» (Matt. 24:9). Rappelons également une sen-tence qui ne souffre aucune interprétation possible tant elle est limpide : « En ce qui concerne l’avènement du Seigneur Yés-houa Messie et notre rassem-blement auprès de lui…il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée et que se révèle l’homme impie, le fils de perdi-tion. »(2 Thess.2 :3)

Le mi-tribulationnisme S’agissant d’un enlèvement pendant le règne de l’impie et après le début des tribulations, notons qu’il ne concernera pas les deux témoins qui sont enga-gés pendant trois ans et demi à une mission incompatible avec

la disparition physique des croyants : l’appel à la repen-tance, l’annonce du Royaume et l’accompagnement des sept trompettes par la mise en œuvre de fléaux et calamités. Le pouvoir des deux témoins ressemble de fait étrangement aux effets annoncés des trom-pettes. Remarquons que les deux té-moins sont qualifiés de flam-beaux ou chandeliers. Or, Jean nous rappelle que les chande-liers sont également des as-semblées. Nous pouvons alors suggérer prudemment qu’il y a de l’esprit de Smyrne et de Phi-ladelphie dans ces deux té-moins. Pouvons-nous croire que les deux assemblées les plus fi-dèles et militantes devant l’Adon ne soient pas enlevées avec les autres ? Mais qu’elles auraient soit à souffrir, soit à se cacher, pen-dant que les autres assemblées moins méritantes, seraient enle-vées ?

Le post-tribulationnisme ou pré-colérisme Il reste à évoquer la possibilité d’un enlèvement après le règne de l’impie, après les tribulations mais avant les jugements di-vins : il concernerait alors les survivants cachés de « Phila-delphie », les survivants très exposés de « Smyrne » et les repentis sincères des autres assemblées qui seraient passés au travers de la colère de la bête qui guerroie contre les saints pour les vaincre69. 69

On donna à la Bête le pouvoir de guerroyer contre les saints et de les vaincre (Apo.13 :7) ; La deuxième Bête fait tuer tous ceux qui refusent d’adorer la première Bête. (Apo.13 :15) ; La femme sur la Bête est saoule du sang des saints. (Apo.17 :6).

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Remarque : qui cela concerne-ra-t-il ? Une majorité ou une minorité de la chrétienté d’aujourd’hui ? L’enlèvement a-t-il vocation à concerner un grand nombre de croyants fi-dèles de par le monde ou à n’intéresser qu’un faible groupe de croyants présents au bon moment au bon endroit et té-moins d’un phénomène particu-lier70 ? La phrase clef de 1 Thessaloni-ciens 4 :17 : «Ensuite, nous qui serons en-core en vie à ce moment-là, nous serons enlevés… » se lit chez Chouraqui : «Ensuite, nous les vivants, res-tés là, » ou encore « nous les survivants qui seront restés là autour ! » Car le mot grec perileipomenoi [Périleipomenoi] traduit par « restés là », suggère une no-tion de périmètre et un sens global de « autour de… ». Ainsi, l’enlèvement mondial et généralisé fait place à une réalité plus intimiste et con-centrée « autour de… », Au-tour d’un point et d’un événe-ment précis qui concernera les quelques vivants ou survi-vants…d’une grande bataille ou tribulation qui générera nombre de morts dans le camp des saints, à commencer par les deux témoins. Un enlèvement restreint et limité à quelques survivants autour des deux témoins pourrait avoir lieu à l’occasion de leur résur-rection. « Des gens de tout peuple, de toute tribu, de toute langue et de toute nation regarderont leurs cadavres pendant trois jours et

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Citons les cas très particuliers d’Hénoch et d’Elie. Yéshoua lui-même n’a pas été enlevé. Il a du mourir pour ressusciter.

demi et ne permettront pas qu’on les enterre… Ils entendi-rent du ciel une voix forte leur dire : Montez ici ! Ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent. . » (Apo.11 :8) La thèse post-tribulationnisme repose essen-tiellement sur la théorie de « la moisson ». Cet épisode énigma-tique est relaté en apocalypse 14,14 : « …et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il avait une cou-ronne d’or sur la tête et une faucille tranchante à la main. Un autre ange sortit du temple, en criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta faucille et moissonne, l’heure est venue de moisson-ner, car la moisson de la terre est mûre. Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moisson-née. » Dans la plupart des cultures, une « entité non humaine avec une faux à la main » renvoie sans ambiguïté à une image de la mort. L’épisode se situe à la septième trompette et introduit les sept coupes de colère d’Élohim. Il est assez étrange que certains croyants y ait vu une image du Christ venant enlever les siens alors que spontanément, nous y voyons tous l’ange de la mort envoyé par Élohim à l’instar de l’ange qui passa sur les pre-miers nés d’Égypte. Si « cet ange à la faucille aigui-sée » vient moissonner la terre, ce n’est donc pas a priori une bonne nouvelle pour ceux qui n’auront pas mis sur leurs portes « le sang qui sauve».

Et pourquoi pas le post-colérisme ! Dans la galaxie des différentes thèses afférentes à l’enlèvement de l’église, il reste alors une dernière possibilité pour être enlevé et ne pas vivre la mort physique : après l’impie, après les tribulations et après les jugements. Très sincèrement, peut-on pen-ser que l’extrême minorité qui aura survécu à ce « véritable parcours du combattant », n’assiste pas au retour en gloire de son Adon et n’inaugure pas avec Lui l’ouverture du Royaume dans sa partie ter-restre ? Le Royaume serait-il inauguré avec une terre vidée de ses croyants ? Assurément, dans tous les cas de figure et quelle que soit l’hypothèse retenue pour « posi-tionner » l’enlèvement, notre statut de croyant en Yéshoua de qui nous sommes les imitateurs, ne nous autorise pas à échap-per à notre destin naturel d’homme charnel. Il nous autorise par contre à espérer en une destinée plus glorieuse et moins corruptible dans le cadre plus certifié de la résurrection, ce qui est la seule et véritable base de notre Foi, à l’exclusion de toute autre vérité dogmatique agréable à en-tendre. « Ne pas mourir » est un sentiment compréhensible et une tentation bien humaine. Notre Adon l’a vécu dans sa chair. Mais « que cette coupe s’éloigne de nous. » Le succès de l’enseignement pré-tribulationniste La théorie de l'enlèvement pré-tribulationniste n'a jamais été prêchée avant 1800.

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Il n'en est pas question dans les écrits des pères de l' « église primitive », ni même dans ceux de Martin Luther. Dans de nombreuses régions du monde occidental, spéciale-ment aux États-Unis et en Eu-rope de l’ouest, la position pré-tribulationiste a supplanté la position post-tribulationiste dans les deux derniers siècles. Une des raisons provient de ce que la bible annotée Scofield incorpora le schéma pré-tribulationisme dans ses notes de référence. Un centre de recherches pré-tribulationiste a été fondé aux USA par certains éminents évangélistes qualifiés de « pré-tribeurs » pour tenter de con-trer la tendance adverse d’autres éminents évangélistes qualifiés de « post-tribeurs ». Les pré-tribeurs agissent éga-lement par de la propagande hollywoodienne au moyen de nouvelles et de films prophé-tiques afin d’enraciner leur thèse. Récemment, rien n'a autant captivé l'imagination chrétienne que Left Behind71. C'est un ro-man best-seller, une série au succès fou, et le point de départ d'une succession de films qui rapportent plusieurs millions de dollars. Left Behind prétend se fonder sur les prophéties bi-bliques du temps de la fin : le retour secret de Jésus, la dis-parition instantanée des chré-tiens, et un Antéchrist malveil-lant qui prend le contrôle du monde. Les pré-tribulationnistes arguent qu’aucun passage des Saintes Écritures ne parle de la tribula-tion en faisant référence à

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Titre de la traduction française : Les survivants de l'Apocalypse

l’Église et que seul Israël est mentionné. Or, ce qui est dérangeant dans cette lecture, c’est qu’ils tradui-sent dans leurs bibles Israël par l’Église quand cela est à leur avantage et qu’il ne le traduise pas quand le sujet devient moins attrayant. De fait accepter d’être pré-tribulationniste, c’est accepter que deux tiers des juifs retour-nés en Israël meurent en con-templant préalablement l’enlèvement de l’Église. Faut-il que les uns meurent pour que les autres vivent ? Pour ce qui nous concerne, nous pensons que l’amour véri-table d’Israël revendiqué au-jourd’hui par tant de chrétiens des nations ne peut s’accommoder d’un nouveau génocide réservé aux seuls juifs…et épargnés aux seuls chrétiens. Notre espérance ne doit donc pas se situer en un possible enlèvement réservé à quelques éléments* mais en la capacité et le pouvoir de notre Créateur de nous préserver de tout mal. Cherchez hwhy, vous tous les humbles de la terre, qui accom-plissez ses ordonnances. Cher-chez la justice, cherchez l’humilité peut-être serez-vous à l’abri au jour de la colère de hwhy. (Sophonie 2:3 ) Pour le reste, le seul évènement authentifié auquel il nous faille nous préparer, est l’avènement de l’impie…et son lot de tribula-tion pour ceux qui refuseront sa marque mais qui gardent les commandements d’Élohim et le témoignage de Yéshoua. « Nous vous le demandons, frères, en ce qui concerne l’avènement du Seigneur Yés-houa Messie et notre rassem-

blement auprès de lui, ne vous laissez pas promptement ébran-ler dans votre bon sens, ni alarmer par quelque inspiration, par quelque parole ou par quelque lettre qui nous serait attribuée, comme si le Jour du Seigneur était déjà là. Que per-sonne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut qu’auparavant l’apostasie soit arrivée, et que se révèle l’homme impie, le fils de perdi-tion… » (2 Thess.2 :3) * Nous attestons sur la base des paroles de Paul qu’il y aura un enlèvement. Mais nous ne de-vons plus focaliser sur cet évè-nement qui pourrait ne concer-ner que quelques éléments té-moins et survivants d’un épi-sode très particulier, lié à la guerre de la bête contre les saints et impliquant les deux témoins.

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CONCLUSION

« Parce que tu as gardé ma parole avec persévérance, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve, qui va venir sur l’humanité entière…Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as… » (Apo. 3,10) Ce guide des égarés de la der-nière génération s’adresse aux croyants qui gardent les com-mandements du Père et le té-moignage du Fils. A ce titre, ils respectent le Shabbat de la première alliance et observent le Sacerdoce selon Mélkiy-Tsédeq, révélé au béné-fice de l’alliance renouvelée en Yéshoua haMashiah. Ces deux attributs et signes de l’Alliance furent confiés en leur temps à Abraham et à Moshéh, pour qu’ils en disposent comme d’une puissance de témoignage aux yeux des hommes et des anges. Pour recevoir ces dons et legs divins, véritables « cadeaux » célestes, les deux patriarches et prophètes durent préalablement obéir à un ordre authentique-ment divin de « sortie ». Ainsi en sera-t-il de la dernière géné-ration de croyants, confrontée au plus impitoyable des enne-mis de la Vérité : l’impie, qui est l’antimessie et l’antéchrist, l’homme sans Torah. Au béné-fice de cette ultime sortie, une partie seulement des Saints sera mise à l’abri au désert, de la fureur de l’impie et de la co-lère d’Élohim. Ils œuvreront alors en appui et en soutien de ceux qui seront appelés au grand et dernier témoignage. « Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. » (Apo. 13,7) A leur tête, les deux chandeliers

du Seigneur, les deux témoins, qui au cœur de « Sodome et Égypte », auront à guider les égarés au sein des ténèbres, dans « la nuit, où nul ne pourra travailler ». Égarés : car tels purent appa-raitre Abraham, Sarah et la tribu qui suivit patriarches et ma-triarches hors des sentiers de Babylonie, puis de Sodome. Ils quittèrent, certes, mais sans savoir où aller. Aux yeux des hommes de leur génération, ils étaient égarés. « Fuyez de Babylone, sauve qui peut ! …Vous qui êtes mon peuple, sortez d’elle, sauve qui peut devant l’ardeur de la colère du Seigneur.» (Jérémie 51:6 et 51 :45 ) Égarés : tels apparurent aux yeux de leurs ennemis, les hé-breux qui quittèrent une nuit de Péssah, les terres fertiles de l’Égypte. Ils tournèrent parfois en rond dans ce désert hostile, avant de s’immobiliser face à la mer, dans une impasse militaire. Aux yeux des soldats de Pha-raon, ils étaient égarés. « Il est allé vous chercher et vous a fait sortir de l’enfer égyptien pour que vous deve-niez le peuple qui lui appar-tient. » (Deut. 4 :20) Pourquoi avoir envisagé de ré-diger un guide pour les égarés de la dernière génération ? Car aux yeux des hommes mé-chants et pervers qui feront vivre avec zèle le système de l’impie, les croyants qui refuse-ront la marque de la bête, se-ront comme des égarés. Des égarés, hors système, qu’il s’agit de neutraliser car ils met-tent en péril par leur simple re-fus d’adhésion, l’ensemble de leur œuvre, celle du diable..

Cette œuvre, ressemble à une nouvelle tour de Babel, lorsque les hommes voulurent se faire un N.O.M : un Nouvel Ordre Mondial qui a pour source, ori-gine et genèse : Babylone, la matrice de toutes les prostitu-tions. Nous avons établi dans cet ou-vrage comment, pourquoi, nos sociétés revenaient insidieuse-ment aux fondamentaux cultu-rels et cultuels de ce que furent jadis, les villes et les systèmes de pensées de Babylone, So-dome et l’Égypte. « Sortez donc d’entre ces gens-là, et mettez-vous à l’écart, dit le Seigneur ; ne touchez à rien d’impur. Et moi je vous accueil-lerai. » (2 Cor. 6:17 ) « Sortez du milieu d’elle, mon peuple… » : Cet appel pressant des derniers temps, est sans ambiguïtés. Nous avons envisagé notre dy-namique sociétale de « re-tour en Égypte » comme une œuvre secrète des hommes de l‘antimessie qui vient. Ceux-ci travaillent avec force et déter-mination à annuler les bénéfices des « sorties » de nos pro-phètes et patriarches. Ils annulent le bénéfice du Shabbat de l’Adonaï et le Salut lié au Sacerdoce du pain et du vin. Ces mouvements philoso-phiques et ésotériques position-nent par récupération abusive, le personnage emblématique et mystérieux de Mélkiy-Tsédeq, au sommet de leur pyramide cultuelle. Ainsi détourné et ré-cupéré, ce « roi de Justice » là, n’est plus qu’un piège de nature anti messianique. Ce que nous avons également établi. Suite à ces constats

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d’annulation des révélations mosaïques et évangéliques, nous avons posé l’hypothèse d’une inévitable et nécessaire « ultime sortie » de ceux qui ne veulent pas retourner en Égypte, en Babylonie et à So-dome. A l’occasion de cette dernière sortie, que deviennent physi-quement, concrètement les Saints d’Elohim ? Loin des fables agréables à entendre qui enseignent que tous échappe-ront au(x) jour(s) de la fureur de l’impie et de la colère d’Elohim – qui sont deux séquences bien distinctes et parfois confusé-ment enseignées -, nous avons du réévaluer la lecture tradition-nelle faite dans les milieux évangéliques, des lettres aux sept assemblées, notamment celles s’adressant aux à Smyrne et Philadelphie. A ce titre, nous avons posé et répondu sans hésitation à la

question très polémique, de l’enlèvement secret et générali-sé d’une église appelé à effec-tuer ainsi « sa dernière sor-tie »…une sortie, pour éviter le champ de bataille et pour éviter d’avoir à porter témoignage à l’occasion de la mère des ba-tailles ? Au contraire, les croyants de la dernière génération, auront à affronter les forces de l’impie et la fureur de celui dont les jours sont comptés : physiquement pour les uns, spirituellement pour les autres. Dans tous les cas, « ces égarés » de la der-nière génération, auront à effec-tuer une ultime sortie et à quitter définitivement Babylone, So-dome et Égypte…ou à participer à ses plaies. « Puis j’entendis une autre voix qui disait, du ciel : "Sortez, ô mon peuple, quittez-la [Baby-lone], de peur que, solidaires de

ses fautes, vous n’ayez à pâtir de ses plaies ! » (Apocalypse 18:4 ) Nous avons ici voulu convaincre le lecteur, que tout ce vocabu-laire, toutes ces notions issues de l’antiquité la plus lointaine voire mythologique pour beau-coup – Babylone, Sodome, Égypte, etc. -, n’ont jamais été aussi d’actualité. Une actualité grave qui invite tous les croyants à considérer avec crainte mais avec confiance aussi, les événements annon-cés. Puissent tous « les bienheureux égarés de la dernière généra-tion » se retrouver sous la ban-

nière du Sauveur, Yéshoua haMashiah et se laisser ainsi conduire à la victoire par le Général en chef des armées du Très-Haut, qui est/sera hwhy Tsévaoth.

« Au milieu de la nuit, un cri retentit : Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » (Matthieu 25:6)