sophrologie pratique - andré daprey

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  • Andr Daprey

    Sophrologie pratique

    la porte de tousEt ses applications familiales

    Guy Trdaniel

  • Ami lecteur,

    Je tiens prciser avant tout que si je suis sophrologue, je ne suis pas mdecin et que je ne saurais prtendre vous donner des conseils qui tendraient vous inciter ngliger ou remettre plus tard une consultation de votre mdecin traitant.Mais je crois quun certain nombre de pratiques sophroniques peuvent tre souhaitables pour une bonne prvention de la maladie et peuvent favoriser et acclrer une gurison, dont seul le mdecin reste le matre duvre.Jai choisi de prsenter une certaine sophrologie dans ce quelle a de plus simple, de la faire comprendre et la mettre la porte du grand public.

  • Table des matires

    Introduction

    Chapitre I

    Origines de la sophrologieQu'est-ce que la sophrologie ?Qui peut tre sophrologue ? Comment ?Sophrologie et hypnoseL'acte sophroniqueLes diffrents niveaux de conscienceSuggestion et imaginationLe terpnos logos

    Chapitre II - Les grands classiques de la sophrologie

    La relaxation dynamique de CaycedoLa sophro-acceptation progressive de CaycedoLe Training Autogne de SchultzLa mthode d'Edmund JacobsonLa sophronisation progressive du Dr Abrezol

    Chapitre III - D'autres mthodes

    Peut-on se sophroniser soi-mme ?La sophrologie familialeDe l'efficacit de la sophrologieSchma d'une sophronisation

  • Les inductionsInductions pour les cas difficilesInductions pour les enfantsLa respirationLa mthode d'Emile Cou

    Chapitre IV - Thrapeutique

    Que peut la sophrologie ?Les maladies psychosomatiquesAccouchement (prparation -)AgoraphobieAnxit, dpression, nervositAsthmeBgaiementCancer, on peut le vaincreCphalesChirurgie dentaireChute des cheveuxCicatrisation des plaies en chirurgieClaustrophobieColonne vertbraleComplexesConstipationDermatologieDiarrheDouleurEnursieFatigueFrigiditGlaucomeGrossesseHantise des examens

  • HypertensionImpuissanceInsomnieIntervention chirurgicale (prparation -)Maigrir dfinitivementRducation musculaireReinsStrilitStressTabac. Comment arrter de fumerUlcre de l'estomacVaginismeVerrues

    Chapitre V

    PdagogieLe bbLe troisime geLa thrapie comportementaleLa musicothrapieLe transpersonnelLa marche sur le feuLa mortL'assistance aux mourants

    Bibliographie

  • Introduction

    En crivant cet ouvrage, j'ai choisi de dmystifier la sophrologie. Peut-tre parce que je ne suis pas mdecin. Peu de personnes savent ce qu'est la sophrologie, ce qu'elle vaut, mme bien souvent dans les milieux mdicaux o elle est trop souvent ignore.

    Parfois, elle inquite, parce qu'on l'assimile l'hypnose, laquelle a son utilit, mais dont la rputation souffre de l'utilisation que l'on en a faite dans le spectacle et de l'image qu'en donnent certains films.

    La sophrologie est une mthode douce, naturelle, une thrapie de l'esprit et comme telle sans danger dans son application classique. Mal pratique, elle ne peut, tout au plus, que manquer d'efficacit. Et dans son premier stade, c'est--dire la relaxation, elle est la porte de tous.Mais dans ses rsultats, que de possibilits ! Je n'en veux pour exemple que son action sur les tats dpressifs, qui cotent une fortune la scurit sociale, pour des rsultats souvent dcevants et des consquences parfois graves. Les entretiens de Bichat, entre autres, ont fait ressortir les dangers que ces petites pilules gnralement prconises font courir l'organisme dans leurs effets iatrognes, lesquels se trouvent encore accentus par l'accoutumance. Pourquoi s'obstiner avec de telles pratiques, alors qu'il est si simple de se relaxer !

  • dans les problmes de sant de la famille, mais elle ne

    La sophrologie ne ncessite pas de connaissances mdicales, il suffit de savoir communiquer avec l'inconscient, car il sait lui ce que passe dans l'organisme, puisque cela fait partie de son activit, c'est l le grand miracle de la suggestion et de l'autosuggestion, bases de cette technique.

    Je crois d'ailleurs que, vu l'volution de notre civilisation et des problmes de notre socit, dans un avenir que je souhaite pour tous trs proche, la relaxation sophronique et l'autosophrologie feront partie de l'enseignement scolaire.

    Enfin, cet ouvrage se veut pratique, le plus simple et le plus complet possible. Hormis son rle d'information du public, il peut tre un guide pour tous ceux qui veulent pratiquer la sophrologie qu'ils soient profanes ou qu'ils cherchent, sur le plan professionnel, un complment une pratique paramdicale (kinsithrapeute, infirmire...) ou mdicale.

    Cette thrapie, la porte des parents, a un rle important jouer sur le plan prvention et soulagement

    doit en aucun cas dispenser du recours au mdecin.

  • Chapitre I

    Origines de la sophrologie

    L'cole sophrologique a t cre en 1960 par le professeur Alphonso Caycedo, neuropsychiatre colombien rput.

    Il vcut au japon o il tudia le zen, aux Indes et au Tibet, pratiqua le yoga et toutes les disciplines aboutissant une modification du niveau de conscience, afin d'en tudier les applications pratiques en thrapie.

    L'origine du mot " sophrologie " invent par Caycedo vient du terme platonicien : " sophrosynen " qui signifie " tat de calme et concentration suprme de l'esprit produit par de belles paroles " (Charmides). En effet, dans la Grce antique, dans les temples d'Esculape, la gurison par la parole tait pratique couramment.

    L'tude tymologique donne Ss = harmonie, quilibre, srnit. phren = esprit, conscience, cerveau. logos = tude, science, connaissance. sophia = sagesse.

    Qu'est-ce que la sophrologie ? Comment l'expliquer ? Question que tout le monde pose et laquelle il est difficile de rpondre. On aurait tendance dire : " Elle ne

  • s'explique pas, il faut la vivre pour la comprendre. " D'abord, on ne sait pas expliquer ce qu'est la conscience, sur laquelle s'appuie la sophrologie. " Simplement, nous pouvons affirmer qu'elle est ", crit le D' Abrezol " on peut la comparer l'lectricit : nous l'employons chaque instant, nous la mesurons, mais en fait, nous ne savons pas ce qu'elle est. "

    C'est, crit le Dr J.-P. Guyonnaud, " la science de l'harmonie de la conscience ".En termes de mtier, on dirait que c'est la recherche et l'utilisation d'un tat modifi de conscience dans un but thrapeutique, lequel tat se situant entre la veille et le sommeil.

    Il existe une trs grande diversit dans les techniques sophroniques. La sophrologie, telle que la voit Caycedo, groupe la totalit des techniques permettant la modification du niveau de conscience, c'est--dire : moyens chimiques, physiques, psychologiques et physiologiques, et leur application en thrapie mdicale, compris l'tude des phnomnes hypnotiques, de relaxation, de transe, d'extase. Ceci fait qu'il y a presque autant de mthodes sophroniques que de sophrologues, suivant les procds d'induction qu'ils utilisent. Il y a notamment les mthodes statiques et les mthodes dynamiques.

    La sophrologie est ne, d'une part de la prise de conscience de la ncessit d'abandonner le terme " hypnose ", discrdit par l'utilisation que certains en avaient fait (au music-hall notamment), d'autre part d'un

  • besoin de mettre au point des mthodes douces et permissives, qui respectent la conscience humaine.

    L'tude phnomnologique des diffrentes techniques employes pour atteindre la modification du niveau de conscience devait rvler un principe de base identique, consistant dtourner l'attention du sujet, neutraliser le conscient, aprs quoi taient utilises des suggestions destines obtenir un certain comportement, seuls les moyens employs variaient, dont certains pouvaient tre jugs incompatibles avec la mentalit et les habitudes occidentales ou mme avec la dignit humaine dans le cas de mthodes brutales.

    La sophrologie est la fois une philosophie, une science, une thrapie et un art, c'est la victoire du mental sur le physique, la matrise du corps par l'esprit.

    Philosophie, elle prne le respect de la personne humaine. Elle a pour but la recherche d'un quilibre parfait, seul moyen de sauver l'tre humain dans une socit aberrante qui semble tout faire pour le dtruire. Ainsi, la premire dmarche du sophrologue devant son malade, est de lui expliquer ce qu'il lui propose, ce qu'il suggre de faire, car en sophrologie, rien ne s'entreprend sans un accord total et rflchi de ce dernier. Le sophrologue n'est qu'un guide, il suggre et c'est le patient qui fait sa propre thrapie.

    La sophrologie est un art thrapeutique parfaitement adapt la mentalit occidentale, bien qu'issue de pratiques orientales. C'est une mthode simple, douce, rapide et malgr tout, trs efficace qui tend ce que

  • Caycedo a appel " la plus grande expression de l'art : l'harmonie ".

    Et cette recherche va se faire deux, dans une communion parfaite entre le thrapeute et son patient, c'est ce que l'on appelle " l'alliance sophronique ". Le thrapeute devient un ami, un confident, un guide, qui a renonc toute notion de " directivit ", et encore plus de " pouvoir ", et tous deux unis sur un mme plan vibratoire, vont conjuguer leurs efforts pour vaincre le mal, par leur seul pouvoir de leur mental. N'est-ce pas un bel acte d'amour ? Qui peut-tre sophrologue ? Comment ?

    A l'heure actuelle, le statut de sophrologue n'est pas rglement, n'importe qui peut donc apprendre le mtier et pratiquer, condition de ne pas " faire acte mdical ".Il n'est, mon avis - lequel s'est trouv confirm par la pratique -, pas ncessaire d'avoir fait des tudes mdicales. Mais il est souhaitable d'avoir une formation de psychologue si l'on veut en faire une application thrapeutique. Reste l'apprentissage de la relaxation, qui peut tre considre comme la base de la sophrologie, et rpond un besoin incontestable. Sans empiter sur le domaine mdical, il y a un travail trs passionnant faire avec la relaxation et une clientle certaine pour qui veut s'y lancer et qui ne pourra que se dvelopper. Il existe un certain nombre de sophrologues qui se consacrent la formation, dont des mdecins de grande comptence.

  • Qui trouve-t-on dans la pratique sophrologique?

    Des mdecins ? Bien qu'ils s'y intressent de plus en plus, voire suivent des cours, rares sont ceux qui s'y consacrent totalement.

    Il faut reconnatre qu'il y a presque incompatibilit entre les habitudes professionnelles du mdecin et la pratique sophronique, ne serait-ce que sur le plan de la tension nerveuse. Une consultation demande beaucoup de temps, pour l'coute du patient et pour l'acte lui-mme. Il est difficile un mdecin d'ajouter ses pratiques, une orientation sophronique comme on ajoute une orientation homopatique. La sophrologie est une spcialit qui exige une pratique exclusive et une trs grande exprience (qui en dcoulera d'ailleurs), sinon elle perd toute son efficacit. Alors trs peu de mdecins sont prts faire ce choix, ce qui est comprhensible. La formule idale serait une collaboration mdecin-sophrologue, ce qui est malheureusement trs rare.

    Les psychologues font gnralement de trs bons sophrologues. Les kinsithrapeutes sont nombreux choisir cette discipline comme complment, en application relaxation. Ces deux professions trs diffrentes nous permettent d'apprcier la varit des applications de la sophrologie puisque la premire travaille sur le mental alors que la seconde travaille sur le physique : avec les mmes techniques de base, nous aurons deux formulations et deux approches diffrentes pour des rsultats finaux souvent diffrents.

  • Les dentistes adoptent de plus en plus les techniques sophroniques pour rduire la peur panique de la roulette et de la douleur. Ils obtiennent ainsi une plus grande efficacit dans leurs interventions.

    Quelques anesthsistes viennent la profession et y trouvent un complment de qualification qui leur permet de rduire les risques opratoires. Enfin infirmires et infirmiers ont pu, par la seule relaxation, amliorer leur assistance aux malades, adoucir le sjour en hpital et l'affrontement avec la maladie, la souffrance et mme la mort.

    Il n'est pas certain que la connaissance mdicale soit un " plus " important dans l'acte sophronique. Suivant une thorie chre Emile Cou, le message du sophrologue s'adresse l'inconscient, or l'inconscient sait qu'elle est la maladie et o elle se situe exactement. Rappelons que ce pharmacien clbre gurissait la plupart des maladies avec cette simple phrase rpte jusqu' saturation : " Chaque jour, tous points de vue, je vais de mieux en mieux. " Quelles sont les qualits d'un bon sophrologue ?

    C'est un homme (ou une femme) sympathique, qui respire le calme. Auprs de qui on se sent bien, qui sait couter et comprendre son malade, sans aucune impatience. C'est un excellent psychologue et il aime profondment son prochain.

    Il travaille dans un cadre agrable, calme et scurisant, aux teintes chaudes, intimes, un endroit o l'on se sent bien, o l'on a envie de se confier : pice insonorise,

  • ambiance feutre, lumires tamises doivent donner l'impression d'tre dans un autre monde.

    Le fauteuil relax ou le canap est orient nord-sud. Trs important pour le bien-tre du patient. Une couverture, dans laquelle sera envelopp le consultant ajoutera un point scurisant, surtout si le sophrologue est un homme et le malade une femme ; mais beaucoup d'hommes apprcient aussi cette dlicatesse. Elle protge aussi d'un refroidissement, frquent en tat alpha. En mohair; elle donnera une impression de douceur laquelle tous sont sensibles. Elle a aussi une utilit apprciable qui m'avait chapp jusqu'au jour o j'ai trait un voyant. Aprs la sance, il me dit : " J'ai un message vous transmettre.

    On me dit que vous devriez dmagntiser votre couverture aprs chaque consultation. " En effet, on peut admettre que lors d'un traitement, le patient se dcharge de toutes ses tensions, de ses ondes ngatives, lesquelles s'accrochent magntiquement la couverture, surtout si elle est en mohair. Depuis, je dmagntise donc ma couverture par des passes et une action de la pense. Je pense que cette couverture doit aussi, en mme temps, protger le thrapeute.

    Sophrologie et hypnose

    On a tendance confondre sophrologie et hypnose, ce sont pourtant des mthodes thrapeutiques totalement diffrentes. La devise des sophrologues est : " Ut Conscientia Noscatur ", c'est--dire " pour que la conscience soit connue ". " Hypnos " tait dans la mythologie grecque, le dieu du sommeil, frre jumeau de

  • Thanatos, le dieu de la mort. Nous sentons tout de suite une diffrence essentielle entre les deux termes. L'une des techniques prne l'veil de la conscience, alors que l'autre prne le sommeil. Si les buts recherchs sont les mmes, les moyens employs sont totalement diffrents. Les sophrologues tiennent gnralement se diffrencier des hypnotiseurs qui se sont discrdits dans les exhibitions de music-hall. Il y a une hypnose de cirque, il n'y a pas de sophrologues de thtre. Mais il n'empche qu'il y a des hypnotiseurs ou hypnologues - terme que j'eusse prfr - de valeur, et certains de trs grande valeur comme le clbre professeur L. Chertok.

    On peut hypnotiser certains animaux, mais il ne saurait tre question de les sophroniser.

    L'hypnotiseur s'appuie sur une fatigue physique de la vue (fixation d'un point, d'un objet brillant par exemple), alors que le sophrologue sollicite des sensations (lourdeur, chaleur). L'hypnotiseur commande, le sophrologue suggre.

    En hypnose, le patient est soumis la volont du thrapeute. En sophrologie, le patient se prend en charge ; c'est lui qui fait le travail, le thrapeute n'intervient que comme guide et aprs avoir dbattu les moyens employer avec le malade.

    Le Dr Jacques Donnars explique que "_ l'hypnotiseur fait imaginer au patient qu'il dtient un pouvoir, alors qu'il ne fait qu'utiliser son profit les tats de conscience de ce dernier. Le sophrologue, au contraire, valorise le Moi de celui qui est en face de lui, en lui rvlant les divers tats

  • de conscience qu'il peut connatre, et l'usage qu'il peut en faire. Il valorise l'individu, l'hypnotiseur l'asservit ".

    Dans le mtier, on parle de " l'alliance sophronique " entre patient et praticien, certains mme " d'acte d'amour ". La sophrologie est une mthode " permissive ", alors que l'hypnose est imprative. Les hypnotiseurs prtendent la domination du sujet, l'annihilation de toute volont et mme de transfert, de projection.

    En sophrologie, rien ne peut se faire sans l'accord total du malade. S'il n'y croit pas, s'il n'est pas prt jouer le jeu, inutile d'essayer, c'est l'chec certifi. Le patient reste conscient en permanence et matre de la situation. Mais ce qui est trs important, c'est qu'il apprend une mthode : il apprend se servir des forces qu'il a en lui, il se prend en charge, c'est lui le gurisseur, le thrapeute ne joue qu'un rle de conseil, d'entraneur. Dans l'hypnose, le malade fuit ses responsabilits, il les dlgue ou plutt s'en laisse dpossder, il a choisi l'assistance.

    Et l'un et l'autre mode de comportement, part quelques exceptions, peut tre pris indistinctement et sans difficult par la mme personne, il est simplement - je dirai mme " btement " - la consquence d'une orientation hasardeuse, due un manque d'information. Cela ne risque pas d'tre votre cas, puisque vous avez eu la curiosit de lire ce livre.

    L'hypnotisme n'est pas un don, il ne fait pas appel un pouvoir surnaturel, ce n'est qu'une technique. " L'hypnotiseur n'a que le pouvoir que le sujet veut bien lui accorder ", affirme le D' Jean-Paul Guyonnaud,

  • sophrologue . L'hypnose est une technique qui s'appuie simplement sur des ractions physiologiques et psychiques, comme la sophrologie. Ceci expos, il ne saurait tre question de porter un jugement de valeur quant aux rsultats obtenus par ces deux thrapies, tout tient dans la valeur du thrapeute, les dsirs du malade et aussi les ncessits qu'implique le cas traiter. Il y a d'ailleurs des malades qui sont partisans d'une prise en charge totale et prfrent tre hypnotiss.

    Autres points de diffrenciation

    La voix du sophrologue est douce et monocorde, celle de l'hypnotiseur est autoritaire.

    La sophrologie n'utilise jamais le magntisme, beaucoup d'hypnotiseurs le font.

    Il n'y a pas d'amnsie post-sophronique, mais amnsie avec l'hypnose.

    Il y a prolongation de l'action sophronique aprs la sance, ce n'est pas le cas avec l'hypnose.

    La sophrologie incite la mditation, l'hypnose ne s'y prte pas.

    La sophrologie se sert et aboutit une relaxation, l'hypnose non.

    Le sophrologue apprend gnralement - aussi - les mthodes hypnotiques et le choix des inductions se fait ensuite en fonction de sa nature profonde, c'est un mtier

  • que l'on ne peut faire valablement qu'" avec ses tripes " et c'est ainsi qu'il n'y a pas deux sophrologues qui aient la mme procdure de traitement.

    L'acte sophronique

    Hormis l'anamnse qui doit le prcder, la structure de base de l'acte sophronique se divise en trois parties.La premire, c'est la recherche, puis l'obtention de l'tat alpha par des exercices d'imagerie mentale, c'est--dire des suggestions que le patient devra vivre intensment. La deuxime commence lorsque le sujet est dans un tat alpha stabilis. Elle consiste lui transmettre un message destin conditionner son inconscient et faire en sorte, par la rptition, d'en changer le comportement. Le troisime est un retour l'tat de veille.

    Nous le verrons plus loin, suivant le cas ou simplement suivant la conception thrapeutique de l'intervenant, d'autres squences peuvent se greffer sur ce schma.Les deux premires parties ont une action thrapeutique la premire, une action immdiate en ce sens qu'elle provoque le calme, la srnit ; la seconde, une action plus long terme parce qu'elle aboutit une reprogrammation du sujet. Je sais que le terme " reprogrammation " est affreux, mais il reflte trs exactement la ralit. Heureusement, cette opration ne peut se faire qu'avec l'accord total du sujet.

    Un traitement sophronique commence toujours par ce prambule qu'est l'anamnse : un entretien prolong entre patient et sophrologue, au cours duquel le thrapeute va devoir chercher comprendre les

  • problmes et les comportements les plus profonds du malade afin de dtecter les causes et agir sur elles.

    La gurison d'une maladie psychosomatique ou d'un trouble psychique ou d'un comportement anormal passe forcment par une action sur l'vnement dclencheur, souvent oubli ou ignor du patient. Pour le trouver, ce qui est parfois long et compliqu, le thrapeute va devoir user de toutes ses qualits de psychologue.

    Cette anamnse doit se faire dans un climat de confiance absolue et l'ambiance du cabinet de consultation prend ici toute son importance, car c'est bien souvent une vritable confession. Cette prparation au traitement peut parfois durer jusqu' une heure et plus et remplir elle seule la premire consultation. En elle-mme, elle est dj une thrapie. Combien de fois, aprs cette premire entrevue, ai-je entendu cette rflexion : " Ah ! je me sens dj beaucoup mieux. Cela m'a fait du bien de vous raconter tout cela ", ou encore : " Je n'ai jamais pu parler quelqu'un de la sorte ". Souvent la consultation suivante, la personne ajoute : " Depuis notre entretien, j'ai compris beaucoup de choses me concernant et concernant mon entourage. " Cette anamnse n'est d'ailleurs jamais totalement termine. A chaque sance, le patient apportera de nouvelles informations, de nouvelles confidences qui, en l'aidant retrouver son quilibre par une plus juste connaissance de lui-mme, permettront de parfaire la thrapie.

    Le sophrologue profitera de l'anamnse pour obtenir des informations qui lui seront prcieuses dans le choix de ses inductions : savoir si l'intress a dj pratiqu la

  • sophrologie ou fait du yoga (ce qui est une excellente prparation), s'il est droitier ou gaucher (trs important), qu'elle est la couleur ou la fleur qu'il prfre, ce qu'il ressent le plus facilement de la lourdeur ou de la lgret, o il prfre passer ses vacances (mer ou montagne), s'il a un petit coin o il aimerait aller se dtendre. Vous verrez pourquoi dans l'nonc des diffrentes inductions dont use le sophrologue. Ce prambule l'acte sophronique sera largement utilis par le thrapeute pour mettre son patient en totale confiance. Le sophrologue ne devra jamais perdre de vue ces histoires que l'on raconte sur l'hypnose et qui ont t largement exploites au cinma : la personne (souvent une femme) conditionne sous hypnose, qui l'on fait commettre des actes contre nature. La femme qui a dcid de se faire soigner par la sophrologie doit frquemment et pralablement vaincre la rticence, l'inquitude, voire l'opposition du mari pour les raisons exposes.

    Pour lever ce doute, s'il existait dans votre esprit, je dirai qu'il est impensable qu'il y aie des hypnotiseurs thrapeutes capables d'utiliser leur comptence ou si vous prfrez leur pouvoir pour abuser d'une malade, ni que cela soit techniquement possible, part avec des sujets exceptionnels. On ne peut obtenir d'une personne que ce qu'elle est dispose ou prdispose faire.

    Mais de toute faon, tout cela est inconcevable avec la sophrologie o le malade reste totalement conscient.Reste le fait qu'avant d'en avoir fait l'essai, celui-ci (et plus spcialement celle-ci) peut avoir un doute : " Est-ce

  • que je garde rellement mon libre arbitre ? Est-ce que je ne vais pas me trouver embarqu dans un processus que je ne pourrai plus contrler ? "

    Il est donc ncessaire que le sophrologue prenne l'initiative d'informer son malade de sa possibilit de revenir de lui-mme l'tat de vigilance quand il le veut." Si quelque chose n'allait pas votre gr - ce qui d'ailleurs n'a pas lieu d'tre -, vous pouvez, de vous-mme, tout moment, sans m'en aviser, stopper votre tat sophronique, mais seulement d'une faon bien dfinie, seule fin d'viter d'ventuelles perturbations psychiques, des maux de tte par exemple. Vous le faites sans brusquerie. Vous appelez l'nergie progressivement dans les diffrentes parties de votre corps en commenant par bouger les pieds, puis les mains, les jambes, les bras, vous respirez profondment, vous vous tirez et vous ouvrez les yeux. C'est aussi simple que cela."

    Le thrapeute expliquera aussi son patient ce qu'est la sophrologie et comment elle fonctionne. L'action de celui-ci sera d'autant plus efficace que, hormis la confiance, le malade aura bien compris ce qui se passe.

    Le processus de recherche de l'tat alpha sera diffrent suivant la personnalit du malade, suivant les informations qu'il aura donnes dans l'anamnse. Il est compos d'un certain nombre de squences que l'on nomme " inductions ", qui sont destines dconnecter le conscient afin que l'inconscient devienne accessible et puisse recevoir le message destin changer son comportement.

  • Pour imager cette dmarche vers l'inconscient, supposez que vous souhaitiez faire une proposition avantageuse une personne de votre connaissance (l'inconscient). Cette affaire est trs intressante pour elle, elle ne peut qu'accepter, mais cette personne est inabordable, elle a un " manager possessif (le conscient) qui veut tout rgenter, se mle de tout, ne lui laisse aucune initiative.

    De surcrot ce manager l'entrane dans des oprations qui sont diamtralement opposes ce que vous voulez proposer. Vous savez la personne trs influenable et vous vous faites fort de la convaincre, mais encore faut-il vous faire entendre d'elle, il faut neutraliser ce manager encombrant. Une seule solution, vous avez un ami fin psychologue, vous le chargez de monopoliser le manager, de trouver le ou les, sujets qui peuvent le passionner suffisamment pour l'amener relcher sa vigilance. Une fois ce rsultat obtenu, il ne reste plus qu' convaincre la personne, l'amener agir dans le sens o vous le souhaitez. Ainsi fait le sophrologue.

    Les inductions mises la disposition du sophrologue sont trs diverses et son art va consister choisir, au besoin inventer celles qui conviennent le mieux son patient. Ce choix est dlicat, il suffit d'une erreur psychologique pour bloquer une sophronisation ou mme provoquer un stress supplmentaire. Un mot pourtant anodin peut veiller un trs mauvais souvenir chez le patient, lequel devient de plus en plus sensible au fur et mesure de la profondeur de sa dcontraction.

    Le message thrapeutique qui suit la mise en alpha est d'une importance extrme puisqu'il conditionne la

  • russite du traitement. Chaque mot doit tre choisi pour sa porte, son efficacit ici le mot est le mdicament du psychothrapeute. Ce dernier n'a pas le droit de se tromper, il doit donc trouver le mot juste.

    Nous en arrivons la dsophronisation. C'est toujours une opration dlicate car il est trs difficile d'valuer la profondeur de l'tat sophronique atteint par le patient et son degr de sensibilit. Le sujet se trouve dans un tel tat de bien-tre qu'il arrive mme qu'il n'ait pas envie de le quitter. Mettez-vous la place de l'angoiss, qui se fait une montagne des plus petits incidents journaliers, qui connat soudain une extrme srnit, qui dcouvre une sorte de paradis ! Une patiente, un jour, m'a jou ce vilain tour : elle ne voulait plus reprendre contact avec ses angoisses quotidiennes. Il m'a fallu vingt minutes de manoeuvres parles patientes avant qu'elle veuille bien commencer bouger, de quoi donner la jaunisse un sophrologue dbutant, heureusement ce n'tait pas mon cas. A son rveil, elle m'a simplement dclar :

    " J'tais tellement bien ! "... et puis quelques secondes plus tard : " Dire qu'il y a des gens qui se droguent pour connatre cela ! ... s'ils savaient ! " Mais peut-tre vous demandez-vous ce qu'il serait arriv cette personne si je n'avais pu la ramener la ralit ? Rassurez-vous, elle se serait rveille seule son gr ou elle aurait dormi tout son saoul. Mais d'autres malades attendaient leur tour.Ce retour l'tat de veille doit se faire trs progressivement, car les nergies sont engourdies, certaines facults en veilleuse, il ne faut rien brusquer. En gnral, je compte jusqu' 10 au rythme de la seconde et mme plus :

  • " Maintenant, je vais compter jusqu' 10 et au fur et mesure que je vais compter l'engourdissement va s'attnuer et 10 il aura totalement disparu, votre corps aura retrouv toute son nergie, tout son dynamisme. Je compte 1, l'impression de lourdeur ressentie tout l'heure commence s'attnuer... 2 elle disparat totalement... 3 l'engourdissement diminue dans vos bras, etc. "Ceci est trs important, un retour rapide pourrait dclencher des troubles gnants, qui branleraient la confiance du patient : nervosit accrue, tachycardie, vertiges, angoisse respiratoire, etc. ou maux de tte.

    Le patient aura ensuite besoin d'un certain temps pour reprendre contact avec les ralits psychologiques, comme s'il revenait d'un long voyage dans un autre monde.Le sophrologue engagera alors un nouveau dialogue, afin de faire le point sur les ressentis de son sujet, l'efficacit de la sance, rpondre ventuellement de nouvelles questions. Il devra enfin s'assurer que son malade a bien rcupr toutes ses facults avant de le laisser repartir.

    Les diffrents niveaux de conscience

    Nous avons vu que l'acte sophronique repose sur la modification du niveau de conscience. Mais cette explication peut apparatre hermtique, peut-tre mme inquitante pour certains, alors que le phnomne de modification de niveau de conscience est un phnomne banal.

  • Vous vous tes tous trouvs, frquemment, en tat modifi de conscience sans le savoir. C'est un tat intermdiaire entre la veille et le sommeil, une somnolence, qui est trs agrable. Vous coutez un orateur ennuyeux, la voix monocorde au bout d'un moment, vous dcrochez mentalement, vous sombrez dans une sorte d'inconscience, mais sans dormir pour autant, vous ne l'entendez plus, vous tes sur un autre niveau de conscience.

    Vous vous veillez la nuit, vous avez soif par exemple, il vous faut vous lever pour aller chercher un verre d'eau, mais vous n'tes pas suffisamment rveill pour pouvoir faire agir votre physique, pour sortir de votre lit, vous tes dans un tat de semi-conscience, vous savez que vous devez agir, mais vous n'en avez pas envie, vous vous sentez bien, il y a une espce de dissociation entre votre mental et votre physique.

    Ce phnomne se produit aussi souvent en voiture, est-ce la monotonie de la conduite, l'effet hypnotique de la bande mdiane ou des marques peintes de la bordure ? Vous ralisez soudain que vous n'avez pas conscience des quelques derniers kilomtres que vous venez de faire, comme si vous vous rveilliez. Votre cerveau avait abaiss son rythme, vous tiez pass inconsciemment en tat alpha, c'est d'ailleurs souvent ainsi qu'arrivent les accidents. Les hypnotiseurs utilisent d'ailleurs le principe des rythmes lorsqu'ils font fixer le balancier d'un mtronome la personne qu'ils veulent hypnotiser.

    L'activit crbrale a t divise en quatre tapes suivant les rythmes enregistrs par lectro-encphalogramme. Ils

  • s'chelonnent suivant une frquence qui va de un quarante cycles par seconde

    Le rythme BETA, de douze quarante cycles-seconde correspond l'tat de veille courant et notre activit journalire.

    Le rythme ALPHA, de sept douze cycles-seconde correspond l'tat de dcontraction, la somnolence, la mditation, c'est le premier stade de modification du niveau de conscience. C'est un tat d'euphorie, de " lcher-prise ", le conscient a abandonn toute vigilance, l'inconscient, libr de la censure du conscient, en profite pour se manifester.

    Le rythme THETA, de quatre sept cycles-seconde. C'est un tat de relaxation plus profond o la personne, bien que ne sentant plus son corps, reste malgr tout consciente. Elle est la limite du sommeil.

    Le rythme DELTA, de un quatre cycles-seconde. C'est le sommeil profond. Suggestion et imagination

    Suggestion et imagination sont la base de la sophrologie. La suggestion, c'est le processus psychologique qui aboutit l'acceptation d'une ide sans aucune discussion ni critique mme si elle ne repose sur aucune logique. Et cette suggestion trouve sa puissance dans le fait qu'elle s'adresse l'inconscient, lequel est essentiellement influenable. " Faire natre dans l'esprit ", dit le Littr propos de la suggestion. Bernheim de son

  • ct a crit : " La suggestion, c'est l'ide, d'o qu'elle vienne, et avec toutes ses consquences, qui s'impose et qui devient acte. "

    Il vaut mieux l'admettre tout de suite, le reconnatre, nous sommes tous permables la suggestion, pour ne pas dire influenables. Il ne saurait tre question de nier ce phnomne que nous devons notre inconscient. Tous nos comportements viennent d'un conditionnement issu de suggestions, qu'il s'agisse de social, de religion, de politique, de philosophie comme de problmes purement matriels. Que d'ides prconues n'avons-nous emmagasin au cours d'une existence ! La libert de penser ! Quelle plaisanterie, elle n'est que le fruit de multiples suggestions enregistres consciemment ou inconsciemment. L'homme toute sa vie depuis son plus jeune ge a t programm : par ses parents, puis ses professeurs, par ses amis et mme ses ennemis, par les mdias. Toute pense formule ou non est une force magntique puissante et agissante qui fait son chemin et laisse des traces. Elle provoque, un jour ou l'autre, un comportement et aboutit un dterminisme.

    Qui dit suggestion dit conditionnement, la publicit en vit. Hitler, qui tait un champion de la suggestion, de l'hypnose collective, l'a dmontr au monde entier et au point de transformer un peuple.

    Bien sr, cette thorie peut au premier abord, inquiter, mais si vous analysez les cas dont le sophrologue est appel s'occuper, vous dcouvrirez qu'il doit presque toujours prendre en charge des gens qui sont victimes de la suggestion ou de l'autosuggestion. Il lui faut supplanter

  • une suggestion pernicieuse devenue acte (dsuggestionner), par une suggestion positive (resuggestionner).

    La suggestion ou l'autosuggestion sont gnralement la base des nvroses. On en trouve souvent l'origine dans l'enfance, avec un comportement irrflchi de parents ignorants. C'est le petit garon touchant son sexe, qui est rabrou violemment : " Que je ne te voie plus jamais toucher a, c'est sale ". Il n'en faut pas plus pour provoquer un trouble sexuel qui se rpercutera sur toute une vie.

    Il y a aussi, la suggestion rptition qui conditionne : " tu es un bon rien, tu ne seras jamais qu'un rat. " Et c'est le dpart d'une vie complexe parseme d'checs.

    Ces suggestions, vritables conditionnements lorsqu'il y a rptition, marquent d'autant plus qu'elles sont gnralement faites un moment o le sujet est sous l'empire d'une motion forte, donc en tat modifi de conscience, comme s'il tait en hypnose : il y a alors accs direct l'inconscient.

    On peut comparer l'inconscient une bande magntique qui, dans certaines circonstances motionnelles, et aussi par rptition, enregistre automatiquement, pour, ensuite, la vie durant, restituer ces impressions ds qu'une association d'ide libre le rflexe correspondant.La suggestion ne doit pas faire appel la volont du sujet, mais son imagination. Emile Cou, pharmacien nancen, le dcouvrit et mit au point cette clbre mthode qui permettait de gurir des quantits de

  • maladies par la suggestion. Ses travaux ont beaucoup apport la sophrologie.

    L'intervention de la volont pour obtenir un comportement ne peut aboutir qu' un chec parce qu'il y a concentration sur le ct ngatif. Par contre, l'imagination qui est axe sur une ide positive, russira. C'est le dilemme des insomniaques : plus ils pensent leur impossibilit de dormir, plus ils renforcent l'insomnie. La volont est totalement impuissante rsoudre leur problme.

    Voici quelques exemples qui illustrent cette thorie. Le premier vient d'Emile Cou.

    Prenons une poutrelle mtallique de vingt mtres de long et trente centimtres de large. Elle est pose sur le sol. On vous demande de la parcourir d'une extrmit l'autre sans poser les pieds sur le sol. Cela ne vous pose pas de problme.

    La mme poutrelle est pose sur deux tours de cinquante mtres de haut, vous devez faire le mme parcours. Que se passe-t-il invitablement ? Vous imaginez la chute possible de ces cinquante mtres de haut. La peur vous paralyse. Vous tes victime de votre imagination. Et votre volont sera impuissante ; elle ne peut que prcipiter la chute. Par contre, si vous russissez imaginer que la poutrelle est toujours pose sur le sol, que le vide n'existe pas, vous ferez le parcours facilement.

    Le deuxime exemple vcu est rapport par Franois Gay, sophrologue, lve de Caycedo.

  • John, employ dans une petite gare cossaise, est charg de la vrification des wagons d'un train de marchandises en instance de dpart. Le convoi comporte un wagon frigorifique, dont, curieusement, la porte est reste ouverte. John se hisse dans le wagon, vrifie le fonctionnement de la porte, puis de la serrure : tout semble marcher quand soudain la serrure se bloque ; il ne peut pas rouvrir. Il s'acharne en vain, tous ses efforts restent inutiles, il est prisonnier dans le noir. Sur sa montre cadran lumineux, il surveille l'heure d'arrive de l'quipe d'entretien. Le moment venu, il frappe les cloisons grands coups de pieds et poings pour alerter ses camarades ; personne ne l'entend. Soudain, le wagon s'branle. Si le convoi roule, le systme frigorifique a t mis en route. Il imagine la suite. Il se sent se refroidir. Il panique et, dans le noir, note succinctement ses impressions sur son carnet de contrle. A la gare destinatrice, lorsque d'autres cheminots ouvrent le wagon pour oprer le chargement, ils vont trouver John recroquevill dans un coin, mort, avec le carnet annot ct de lui qui retrace en quelques notes brves son agonie. L'enqute tablira que le systme frigorifique n'a jamais t mis en route. John est mort par imagination.

    La troisime histoire s'est passe dans un lyce du Massachusetts.

    M. Smith, professeur d'histoire, est particulirement chahut par ses lves, nous pourrions mme dire terroris. C'est un homme faible et motif. Un jour, quelques lves de fin d'tude dcident de lui faire " le grand jeu ". Ils improvisent un tribunal devant lequel ils le tranent de force. Ils sont une douzaine siger en

  • cagoule. Il est jug pour avoir abus de ses pouvoirs. M. Smith, les mains attaches derrire le dos, coute en tremblant sa condamnation. Il doit avoir la tte tranche. Devant lui, ils ont install un billot de bois et une norme hache. On le dnude. Il est torse nu, genoux, la tte sur le billot. Un des garons lui -frappe la nuque avec une serviette mouille. C'est fini. Les lves clatent de rire en enlevant leur cagoule, mais le professeur ne bouge pas : il est mort.

    Plus banale et certainement frquente, cette histoire vcue, raconte par un ami docteur.

    M. Paul est un angoiss perptuel, hant par la maladie. Le mdecin le connat bien. A chacune de ses visites, il est tent de l'accueillir, avec des mots de ce style : " Alors qu'est-ce que vous avez aujourd'hui ? " Aujourd'hui, M. Paul a de forts malaises, des douleurs, une grande fatigue et la fin, il avoue : " J'ai peur que ce soit un cancer ! " Ce qui fait bien rire le docteur.

    " Allons ! retirez cette ide de votre tte. Vous prenez ces mdicaments et cela va aller mieux dans quelques jours. " Quinze jours plus tard, le malade revient. " Docteur, cela va de pire en pire. Je suis sr que c'est un cancer. " Alors le docteur n'a pas d'autre issue, afin de tranquilliser son malade, il fait faire tous les examens de dpistage de cancer. Les rsultats sont formels : pas de cancer. " Vous voyez, il n'y a rien : tout se passe dans votre tte. " Et il ordonne quelques euphorisants. Six mois plus tard, M. Paul est l de nouveau dans le cabinet de consultation, la mine ravage. " Alors ? " dit le mdecin interrogateur. " Docteur, j'en suis certain, j'ai un cancer. Je ne pense qu'

  • cela, jour et nuit. " " Allons ! -vous avez bien vu les examens ! " " Ils ont pu se tromper " rpond le malade. Ils se sont certainement tromps, moi je le sens, il me ronge. Il faut recommencer les examens. " Le mdecin est excd et il le manifeste trs nettement. Enfin il cde. " Vous tes un obsd. Nous allons les recommencer. Mais aprs je ne veux plus vous voir. Vous changez de mdecin. " Hlas, les examens devaient rvler la prsence d'un cancer. Il n'y avait pas eu d'erreur la premire fois, mais le malade avait russi se le faire, " son cancer ".

    Heureusement, ce que la suggestion peut faire sur le mode ngatif, elle peut aussi le faire, et le compenser, sur le mode positif, et c'est l le rle important de la sophrologie.

    L'esprit a tous les pouvoirs sur le corps et ce qu'il lui arrive de faire, il peut le dfaire. A cette loi de base : la suprmatie de l'imagination sur la volont, il faut ajouter celles-ci, peut-tre plus destines aux professionnels : - la suggestion doit se concentrer sur une seule ide,

    c'est une condition defficacit.- galit de puissance, de deux suggestions

    antagonistes, c'est celle formule la premire qui a la priorit (loi de priorit de Weitzenhoffer) ;

    - de deux suggestions antagonistes, la gagnante sera celle qui aura t faite sous l'tat de relaxation ou de transe le plus profond (Weitzenhoffer) ;

    - galit de puissance, les suggestions positives ont toujours le pas sur les suggestions ngatives.

  • Le terpnos logos

    Dans son dialogue du " Charmide ", Platon donne les bases de la psychothrapie par le verbe pratique cette poque. On y trouve mention du " terpnos calos ", beau discours ou " terpnos logos ", parole douce, lente, monocorde, monotone, tendant obtenir l'tat " sophrosynen ", " tat de calme, de concentration suprme de l'esprit, produit par les belles paroles ".

    Socrate dcide de soigner le jeune Charmide d'un violent mal de tte avec une plante laquelle il doit ajouter une incantation, une " pd " : " J'ai appris cela, dit-il, l-bas l'arme, d'un mdecin thrace, un disciple de Zalmoxis dont la science va, dit-on, jusqu' rendre les gens immortels. Ce thrace disait que les mdecins grecs avaient raison de professer la doctrine que je viens de rapporter. Mais, ajouta-t-il, Zalmoxis, notre roi, qui est un dieu, affirme que s'il ne faut pas essayer de gurir les yeux sans la tte, ni la tte sans les yeux, il ne faut pas non plus traiter la tte sans l'me, et que, si la plupart des maladies chappent aux mdecins grecs, la raison en est qu'ils mconnaissent le tout dont ils devraient prendre soin ; car, quand le tout est en mauvais, tat, il est impossible que la partie se porte bien. Et en effet, disait-il, c'est de l'me que viennent pour le corps et pour l'homme tout entier tous les maux et tous les biens ; ils en dcoulent comme ils dcoulent de la tte dans les yeux ; c'est donc l'me qu'il faut tout d'abord et avant tout soigner si l'on veut que la tte et tout le corps soient en bon tat. Or l'me se soigne par des incantations. "

  • On peut lire encore : " Ces incantations, cher ami, ce sont les beaux discours " lesquels " engendrent la sagesse dans les mes et, une fois qu'elle est forme et prsente, il est facile de procurer la sant la tte et au reste du corps ".

    Le terpnos logos, institu voix de la sophrologie par Caycedo, va largement contribuer faire basculer le niveau de conscience, par son phnomne d'engourdissement de la conscience. C'est une intonation du verbe, un rythme lent port par une voix chaude et pntrante, qui vient des profondeurs, mais aussi une rptition lente, avec des pauses. A l'extrme, la parole se trouve comme vide de son contenu verbal et devient " musique ", le malade la reoit comme une mlodie qui va le bercer.

    Le sophrologue doit toujours avoir prsent l'esprit ces quelques principes :

    - On parle toujours trop vite, il faut laisser l'interlocuteur le temps d'enregistrer mentalement l'ide qui se trouve derrire le mot. Les orateurs politiques le savent bien qui dtachent les mots et les ponctuent de silences.

    - Le silence fait partie du discours, c'est un phnomne d'approfondissement ncessaire.

    - Le discours sophronique doit reflter le calme, la srnit.

    L'influence du terpnos logos est telle qu'il n'est bien souvent pas ncessaire que la personne comprenne les

  • paroles. J'ai eu l'occasion d'assister une dmonstration de sophronisation faite par le Dr Milan Ryzl, sophrologue amricain, sur une assistance de cent personnes qui ne comprenaient pas sa langue et se sont malgr tout retrouvs en Alpha. Afin de favoriser le " lcher-prise ", certains sophrologues dont je suis, compltent et renforcent la parole par une musique lente (tempo infrieur soixante), mlodique et linaire, d'un rythme rgulier et non dominant, la moins vocatrice possible, tendant vers la neutralit motionnelle ".

    Conscient Inconscient

    Voici une histoire qui vous permettra peut-tre de mieux comprendre ce qui se passe en sophrologie.

    Il tait une fois un tre compliqu. Compliqu en ce sens qu'il avait en lui deux personnages, diffrents et insparables, bien que cela n'apparaisse pas premire vue.

    L'un, celui que tout un chacun pouvait voir tait fait de chair et d'os, l'autre, invisible, fait de vibrations, collait la peau du premier comme une ombre invisible.

    Ces deux tres, condamns par le Crateur vivre ensemble ternellement taient diffrents non seulement par leur nature mais aussi par leur personnalit, ce qui rendait la cohabitation d'autant plus difficile, surtout qu'il leur tait dvolu de se partager les fonctions d'organisation.

  • L'tre de chair, que nous appellerons " M. Conscient " tait du genre " m'as-tu vu " ; o qu'il fut, il n'y en avait que pour lui, se mlant de tout, ayant un avis sur tout, raisonneur, coupeur de cheveux en quatre, encombrant au possible, pour ne pas dire plus.

    L'autre, tait l'oppos, un tre effac, peut-tre simplement de par sa nature, mais comment aurait-il pu en tre autrement dans ce couple.

    Et oui, le plan sexuel exclu, ils formaient comme un couple, un vieux couple. Lui, le mle dans toute l'acception du terme, fortement macho. Elle besogneuse et soumise, nous l'appellerons " Mme Inconscient ".

    M. Conscient se dpensait l'extrieur, c'tait un homme d'action ; Mme Inconscient restait la maison, s'occupait de l'organisation, du fonctionnement des organes vitaux de ce grand corps, comme on dit : " Elle faisait marcher la maison. "Elle tait intelligente et avait de grandes connaissances, ayant beaucoup appris. Mais M. Conscient, imbu de lui-mme, ne lui demandait jamais son avis et c'tait dommage. Il se contentait de lui dire : " Fais-ci... fais-a "... comme s'il s'y connaissait et aprs, s'tonnant que cela n'aille pas, il lui en attribuait la responsabilit. Elle n'aurait pas d l'couter, mais elle avait une grande faiblesse, elle tait trs influenable.

    Pourtant, si M. Conscient avait bien voulu s'occuper de ce qui le regardait (j'ai failli dire " s'occuper de ses oignons "), tout aurait fonctionn merveilleusement bien, car elle tait srieuse, travailleuse et avait toutes les

  • connaissances ncessaires une bonne gestion, grce son extraordinaire mmoire et sa grande exprience.

    Comme dans beaucoup de mnages ; M. Conscient avait de mauvaises frquentations qui l'influenaient, dans le mauvais sens videmment, il se laissait entraner des excs de boisson, de nourriture... et autres. Elle le lui aurait bien dit, mais il l'aurait mal pris, il n'acceptait pas les observations. On est un homme ou on ne l'est pas !Et ainsi jusqu'au jour o M. Conscient ralisa que rien n'allait plus et dcida de voir un spcialiste, le sophrologue. Et bien entendu, c'est l'tre compliqu tout entier, le vieux couple, qui se retrouve devant le sophrologue. M. Conscient avait amen Mme Inconscient, parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, mais ce fut comme si elle n'existait pas. M. Conscient causait, causait, il voulait tout expliquer, mais en ralit il ne savait rien de ce qui se passait chez lui, ou si peu ! Il ne s'tait jamais intress au fonctionnement de la maison, c'tait le rayon de madame.

    Il aurait fallu que le sophrologue puisse parler avec madame, pour pouvoir faire un diagnostic et appliquer un traitement mais il ne pouvait dialoguer avec elle, c'tait toujours lui qui rpondait, et ct ou pour ne rien dire.

    Alors le sophrologue dcida d'user d'un subterfuge, il dcida de neutraliser M. Conscient en le prenant son propre pige : sa vanit.

    Il va lui parler de lui-mme, le pousser s'intresser encore plus la seule chose qui a pour lui de l'importance: Lui. Il va le flatter avec sa voix doucereuse,

  • lui montrer comment il est fort et intelligent, combien il peut faire des choses merveilleuses auxquelles il n'avait pas pens. Il va lui apprendre commander son corps, ses muscles, ses sensations. Lui faire voir des choses inattendues, le valoriser ses yeux, lui apprendre s'aimer, lui faire dcouvrir de nouveaux pouvoirs. M. Conscient, de plus en plus heureux, oublie tous ses problmes, se fabrique une vie de rves, fait des projets pour l'avenir. C'est la grande euphorie. Il ne pense qu' lui, il est flatt de cet intrt qu'on lui porte. Oublie sa compagne, il rve.

    M. Inconscient, enfin libre, va pouvoir tre elle-mme. S'exprimer ? Se serait trop demander dans l'immdiat, elle en a perdu l'habitude, mais elle va couter, couter enfin une autre voix, celle du sophrologue, qui va la rconforter, la guider.

    Le sophrologue va devoir la convaincre de redresser la situation, prendre de nouvelles habitudes de gestion, plus positives, plus efficaces. Et il va rpter tout cela .jusqu' ce qu'elle en soit totalement imprgne. C'est de l'intox, direz-vous ! Et oui, et il n'y a pas d'autres mthodes, mais de l'intox positif, alors qu'avant elle subissait de l'intox ngatif. Vous mme qui lisez cette histoire subissez chaque jour de l'intox ngatif et c'est ainsi que vous influencez votre madame Inconscient.

    Les suggestions du sophrologue doivent aboutir chez la patiente une intime conviction, un rflexe automatique l'preuve de toute influence extrieure.

  • La morale de cette histoire est vidente. M. Conscient aura pass un moment trs agrable au cours duquel il aura pu raliser combien il portait en lui de facults jusque-l ignores. Il ressortira de cette sance et des suivantes, en meilleure forme physique et morale, et heureux. Mme Inconscient aura retrouv une nouvelle confiance en elle-mme, une plus grande assurance. Au niveau du couple l'harmonie sera rtablie, un nouveau dialogue instaur.Allluia !

  • Chapitre II

    La relaxation dynamique de Caycedo telle que l'a relate le Dr GR. Rager

    Les recherches de Caycedo ont t fortement influences par la rponse que lui fit un yogi qui il demandait la signification ces postures qu'il pratiquait : " En accomplissant chaque jours des exercices comme ceux que vous venez de voir, le prends conscience de nouvelles parties de mon corps, donc j'largis le champ de ma conscience. "

    A partir de cette rponse devaient natre des exercices de concentration sur les diffrentes parties du corps, adaptes la nature de l'occidental, pour aboutir la " relaxation dynamique ".

    Elabore en 1965, elle se pratique par sophronisation de groupe. Elle comporte trois degrs dont chacun demande un entranement d'un mois. Chaque exercice d'une dure de trois quarts d'heure environ, doit tre fait quotidiennement ou a dfaut trois fois par semaine, sous la direction d'un sophrologue. Aprs chaque degr, le sujet doit s'entraner seul sur des exercices qu'il aura slectionns comme lui convenant le mieux.

    Le premier degr repose sur des techniques de raja yoga destines l'ouverture de l'univers intrieur, le second

  • sur des techniques bouddhistes recueillies au Tibet et le troisime comporte des exercices du Zen japonais. Une fois les trois degrs termins, le sujet peut laborer sa propre mthode en slectionnant les exercices.

    Le premier degr commence par le " neti-kriya ". Il s'agit d'un lavage des fosses nasales et des sinus avec de l'eau sale. Cet exercice se fait chaque jour avec de l'eau 37 ayant une concentration en sel correspondant au srum physiologique, l'aide d'un rcipient spcial, alternativement dans chaque narine. Il est suivi d'une inspiration de l'air par la bouche avec expulsion brutale par le nez.

    Durant la premire partie, soit les deux premires semaines, le sujet tant debout, il recherche l'abaissement de son niveau de conscience, et, dans cet tat, il fait diffrents exercices respiratoires rythmiques avec contractions musculaires abdominales, accompagns d'exercices de relaxation musculaire.

    Durant la deuxime partie (troisime et quatrime semaine), il pratique des exercices de concentration mentale et de mditation de quelques minutes sur des objets naturels, aux choix : les nuages, les fleurs, les arbres, etc. La mditation consiste en un effort de volont pour faire durer l'image forme au dpart. Le tout sera synchronis avec des exercices physiques et respiratoires.Dans le deuxime degr, le sujet " utilise les mcanismes neurophysiologiques de l'activation du tonus musculaire et de la perception directe de la sensation de rcupration comme moyen d'action sur la conscience " afin de permettre une intgration du schma corporel.

  • Il reprend ensuite la mditation apprise au premier degr, sur les objets, puis remplace ceux-ci par son propre corps, en s'imaginant envelopp par sa conscience. Y sont ajouts des exercices de perception terrestre sur le corps (autre forme de prsentation de la pesanteur).

    Ensuite, exercices de respiration lente avec ressenti de la tension en inspiration et dtente l'expiration.Cette relaxation se fait debout, puis assis.

    Le troisime degr est rserv au renforcement de la personnalit.

    Cette technique tait, au dpart, destine la formation des sophrologues. Elle fut employe avec un trs grand succs par le Dr Abrezol, en Suisse, pour l'entranement des sportifs et notamment pour l'quipe nationale de ski, elle a une action trs efficace sur le tonus musculaire et mental.

    La sophro-acceptation progressive de Caycedo explique par le Dr Guyonnaud

    Le malade a les yeux ferms, il peut tre debout, assis, ou couch.

    " Vous relaxez les muscles de la face et des paules. En relaxant les muscles de la face et des paules vous agissez sur les muscles du cou. Agissant sur le cou, vous agissez sur les gros vaisseaux du cou. Agissant sur les gros vaisseaux du cou, vous agissez sur la circulation crbrale. Agissant sur la circulation crbrale vous

  • agissez sur tout le cerveau. Ce cerveau qui comme vous le savez commande tous les organes du corps. Et vous tes dj mieux relax. Vous oxygnez les milliards de cellules de votre cerveau. Vous relaxez les muscles de la face et des paules. Vous relaxez les bras. Vous les dconnectez. Vous relaxer les jambes. Vous les dconnectez. Vous relaxer les muscles du cou, de la poitrine et de l'abdomen. Vous relaxer les muscles de la nuque et du dos, qui comme vous le savez sont deux zones o on ne peut pas mentir.

    " Et maintenant vous vous placez au bord mme du sommeil." Les sensations corporelles internes sont les bienvenues. Il n'y a rien qui vous drange dehors, il y a tout qui vous attire dedans.

    " Et maintenant vous allez vous projeter dans l'avenir. Vous allez vous reprsenter une situation positive, une scne agrable, une scne de votre choix, une scne o je n'interviendrai pas, une scne qui pourra se drouler dans un mois ou deux, une heure du jour ou de la nuit qui vous convient. Vous serez soit seul ou entour d'tres qui vous sont chers. Et lorsque vous aurez vu cette situation positive, cette scne agrable qui pourra se drouler dans un mois ou deux vous serez aimable de l'indiquer en remuant lgrement l'index de votre main droite. "

    Puis, aprs rception du signe..." Vous tes tout surpris de vous sentir aussi bien physiquement que mentalement. Vous vous sentez en harmonie avec toutes choses, avec la nature qui vous

  • entoure et qui vous baigne, avec les objets, avec les tres et surtout avec vous-mme, ce qui est le plus important. Vous vous sentez en accord avec toutes choses, avec la nature qui vous enveloppe, avec les objets, avec les tres et surtout avec vous-mme. Vous vous sentez bien dans votre peau, parfaitement intgr toutes choses. "

    Et la sance se termine ainsi" Je compte 1, vous respirez profondment." Je compte 2, vous faites bouger les muscles du visage, les doigts, les orteils.Je compte 3, vous vous tirez doucement, puis plus nergiquement. "

    Cet exercice se fait en sophronisation individuelle. Un entretien est ensuite prvu sur la reprsentation mentale du malade, qui doit permettre au sophrologue de mieux comprendre les problmes de celui-ci et suivre son volution au cours des diffrentes sances.

    D'autres exercices sophroniques, crs par Caycedo peuvent complter celui-ci, par exemple : la Sophro-Correction Srielle, la Sophromnsie Positive Simple, la Protection Sophroliminale, la Sophro-Association Onirique, la Sophromnsie Libre, la Sophro-relax goutte goutte, la Sophronisation Activite par l'Entranement Autogne.

    Le training-autogne de Schultz

    Schultz tait un excellent hypnotiseur et son exprience l'amenait penser que l'hypnose reprsentait " un vritable changement d'attitude de tout l'organisme ". Il

  • remarqua un certain nombre de constantes dans les symptmes que provoquait l'hypnose chez ses patients : la dcontraction musculaire s'accompagnait d'une sensation de lourdeur et la vaso-dilatation des vaisseaux priphriques produisait une sensation de chaleur. Il eut ainsi la conviction que ces symptmes taient la base de la dconnection hypnotique et qu'en provoquant la lourdeur par l'imagination, il allait aboutir la dcontraction musculaire et de mme par la chaleur dclencher la vaso-dilatation.

    Il cra une mthode d'auto-hypnose qui devait librer le patient de ce que les psychothrapeutes de l'poque (1900-1920) reprochaient l'hypnose : une dpendance totale et la passivit du malade, ainsi que l'alination de celui-ci dans le transfert. C'est en 1926, qu'il communiquait ses travaux l'association mdicale de Berlin. Il apportait une conception nouvelle, avec une approche globale de l'tre humain : corps et esprit.Le training-autogne va donc, avec six exercices diffrents, jouer la fois sur les muscles, les vaisseaux sanguins, le cur, la respiration, les organes abdominaux et la tte.

    Cette mthode se pratique comme toutes les mthodes statiques, au calme et avec une temprature convenable'. La personne peut tre allonge ou confortablement installe dans un fauteuil. Elle peut aussi utiliser une chaise, en prenant " la position du cocher de fiacre assoupi " : le dos bien coll au dossier, les jambes cartes, les pieds reposant sur le sol par toute leur surface, chaussures enleves, ls avant-bras reposant sur les cuisses, les mains ballantes se faisant face entre les

  • jambes, la tte ballante, le menton reposant sur la poitrine. Les exercices se font toujours les yeux ferms.

    Premier exercice : Relaxation musculaire par la pesanteur. La personne se concentre sur son bras droit (le gauche pour les gauchers) et " imagine " la lourdeur dans ce bras pendant une minute maximum pour le dbut (plus ensuite), et cela rgulirement raison de deux trois fois par jour. Au bout de quelques jours, l'intress doit ressentir la lourdeur, alors il pourra faire la mme chose avec les deux bras, puis les jambes. Ensuite, la personne devra imaginer le retour du tonus dans ses membres avec disparition de la lourdeur.

    Deuxime exercice : Relaxation vasculaire par la chaleur. Il se commence la deuxime quinzaine et vient s'ajouter au premier exercice. Concentration de la mme faon : bras droit pour les droitiers et gauche pour les gauchers. " Mon bras droit devient chaud, je sens la chaleur circuler l'intrieur. " Mme chose ensuite avec les deux bras, puis les jambes, au fur et mesure que la sensation est obtenue.

    Troisime exercice : Contrle cardiaque.Toujours par tranches de quinze jours, cet exercice s'ajoutant aux deux autres, avec la fin un retour au tonus, soit : poids, chaleur, coeur, tonus.La personne doit se concentrer sur les manifestations de fonctionnement du cur : battements, pouls artriel, jusqu' ce qu'elle les ressente, au besoin en mettant sa main droite sur le cur. " Mon cur bat fort et calmement. "

  • En fin de quinzaine, elle doit s'identifier son cur.

    Quatrime exercice : Rgulation respiratoire. Mme processus, mme dure." Ma respiration est calme et rgulire. Rgulire comme le flux et le reflux de la mer. Il y a quelque chose qui respire en moi. "

    Cette respiration se fera un rythme normal, mais profondment. Le patient s'attachera au ressenti : tension l'inspiration, dtente l'expiration et trajet de l'air.

    Cinquime exercice : Concentration sur le plexus solaire. Toujours avec le mme processus.La personne centrera son mental sur la rgion du plexus entre le creux de l'estomac et le nombril, au besoin en y posant la main matresse (droite pour le droitier et gauche pour le gaucher), en imaginant que le plexus irradie une bonne chaleur, chaleur qu'elle doit arriver sentir, qui se rpandra dans tout l'abdomen et l'estomac.

    Sixime exercice : Concentration sur la tte.Mme processus, mais dure de quinze secondes maximum. L'intress imaginera une sensation de fracheur sous le front.Aprs le cumul de ces six exercices, il ne faut pas oublier de provoquer le retour du ton us, en prenant le temps ncessaire afin d'viter une perturbation dans le fonctionnement organique ou psychique.

    Il est certain que cette mthode ncessite beaucoup de persvrance, mais n'oublions pas qu'elle est destine se

  • relaxer seul. Le rsultat dpendra de l'entranement du sujet, ce sont de nouvelles fonctions qu'il va dvelopper.

    La mthode d'Edmund jacobson

    Cette mthode recherche la dtente mentale en supprimant progressivement toutes les tensions musculaires, elle s'appuie exclusivement sur la relaxation du corps rgion par rgion.

    L'apprentissage est long, car il s'agit de s'entraner sous contrle mdical discerner la diffrence entre un muscle tendu et un muscle relax, dans les diffrentes parties du corps, jusqu' ressentir les plus petites tensions. Jacobson prconise dans un premier temps trois sances de trente soixante minutes chaque semaine en cabinet plus un entranement personnel domicile.

    Ensuite, la personne doit apprendre utiliser le minimum de contraction ncessaire l'excution d'un mouvement, tout en maintenant relaxs les muscles qui ne sont pas absolument ncessaires ce mouvement.Enfin, elle devra appliquer cette technique dans sa vie active, c'est--dire dtecter qu'elles sont les tensions musculaires provoques par les motions qui l'affecte gnralement (contrarit, peur, angoisse, etc.). Ensuite, elle devra s'astreindre rduire les tensions nerveuses afin de minimiser les rpercussions de ces motions.

    La sophronisation progressive du D' Abrezol (Suisse)

    C'est une technique simplifie, drive de la mthode Jacobson. Elle est base sur une prise de conscience du

  • schma corporel par affinement de la perception physique.

    Durant toute la sophronisation, le patient garde les yeux ouverts. Il est invit tendre progressivement et individuellement les diffrents groupes musculaires de son corps et prendre conscience de cette tension. Il les relchera ensuite en percevant le bien-tre que lui apporte cette dtente. Tout repose sur la perception de plus en plus forte de la diffrence entre les phnomnes tension et dtente.

    Il commencera par les orteils, puis les pieds, les mollets, les cuisses et ainsi pour chaque jambe. Ensuite l'abdomen, le cou et le visage. Alors le sujet ferme les yeux et doit atteindre la relaxation totale.Aprs, le sujet est invit visualiser l'image de son corps dans l'espace et le temps, puis passer en revue ses diffrents organes et enregistrer les messages qui en partent ou y aboutissent.

  • Chapitre III

    Vous avez eu un aperu des diffrentes mthodes de sophronisation telles que les concevaient les matres de la profession : Caycedo, Schultz, Jacobson... lesquels s'appuyaient essentiellement sur le corps mdical.

    La tendance moderne est plus une diversit des inductions, une simplification des techniques afin d'arriver une mise en relaxation plus rapide et mettre cette pratique la porte de tous.

    Peut-on se sophroniser soi-mme ?

    Question logique que beaucoup se posent. Primo, parce que la personne qui est nerveuse, angoisse ou insomniaque n'a pas l'impression d'une atteinte grave sa sant et souhaiterait pouvoir ragir par elle-mme et rapidement, elle ne sent pas la ncessit d'une intervention extrieure. Secundo, parce qu'il n'y a pas toujours un sophrologue proximit, c'est une profession qui malheureusement n'est pas trs rpandue. Alors, on remet plus tard, on nglige un mal sournois qui risque de prendre de l'ampleur et deviendra plus difficile soigner.

    La rponse est : Oui. On peut se sophroniser soi-mme, c'est ce que l'on a tendance appeler " l'auto-hypnose ".

  • Mais cette technique demande un certain apprentissage et doit, dans les premiers temps, se limiter au traitement de cas simples, comme la nervosit, l'anxit, l'insomnie, les complexes...

    Il est difficile d'tre la fois le sujet et le guide. Heureusement, l'enregistrement sur cassette peut pallier cette difficult. Une sophronisation sur cassette, si elle est bien faite, a une trs grande efficacit. Personnellement, je traite chaque anne des centaines de cas, plus ou moins graves, de personnes habitant diffrents coins de France et d'Outre-Mer, simplement par enregistrement sur cassettes. je ne les ai jamais vues, elles m'expliquent leur problme par lettre, ensuite elles coutent la cassette chaque jour et, au bout d'un mois, deux ou trois suivant la gravit du cas, elles retrouvent sant et quilibre. Cette mthode par correspondance est simplement un peu plus longue dans ses rsultats.

    De toute faon, le thrapeute qui veut obtenir une grande efficacit dans ses traitements sans entraner son malade dans des frais importants, doit avoir recours l'enregistrement sur cassette. Un bon traitement, quel que soit le cas, comporte une sance avec le sophrologue, en cabinet, chaque semaine et un entranement journalier par cassette.

    Un patient, sauf s'il est fortement entran, ne peut pas, seul, en appliquant une technique d'auto-sophronisation classique, obtenir un tat de relaxation suffisamment profond, donc efficace. Il lui est impossible de mobiliser son conscient pour formuler les suggestions et en mme temps se mettre en tat de rceptivit passive pour les

  • recevoir et transmettre l'inconscient, tant qu'il ne connat pas par cur le texte du processus sophronique.Mais attention. L'entranement l'auto-sophronisation, comme le traitement sophronique par cassette, doit tre dos avec prcaution et un niveau adapt au cas de chacun. Pour tous les cas ncessitant une intervention thrapeutique, vous avez intrt vous adresser un professionnel.

    Vous pouvez demander un sophrologue de vous faire une cassette approprie votre cas. Vous pouvez aussi crer votre propre cassette. Voici un texte simple et efficace que vous pouvez enregistrer vous-mme. Comme vous allez le constater, il est bas sur la technique d'auto-suggestion et vous y retrouverez la clbre mthode Cou, qui a depuis longtemps prouv son efficacit.

    Lisez le texte une premire fois, sans enregistrer, afin de vous familiariser avec et viter les incidents de prononciation ou ponctuation. A l'enregistrement, lisez trs lentement, en laissant les blancs indiqus par les points, d'une voix neutre sans intonations, monocorde et la plus grave possible.

    Voici donc le texte enregistrer :

    A. Je ferme les yeux en signe de rupture... avec le monde extrieur. Dans quelques instants, je vais commencer mes respirations... lentement... en imaginant... qu'avec chaque inspiration... j'aspire une provision d'nergie cosmique... et je sens la tension intrieure... et qu' chaque expiration... avec l'air aspir,... j'expulse... toutes mes

  • tensions intrieures... toutes mes proccupations... et je ressens la dtente que cela provoque en moi. Ds maintenant, pour moi... le monde extrieur n'existe plus. Je vide mes poumons... bien fond... puis j'inspire... trs lentement... par le nez, profondment... je sens la tension que provoque l'nergie que j'emmagasine... J'attends quelques instants... et j'expire... toujours lentement... par le nez... j'expulse toutes mes proccupations... et je ressens une trs grande dtente. Une deuxime fois, j'inspire... trs lentement... par le nez... bien fond... tension... je bloque cette nergie dans mes poumons, puis j'expire... lentement... et toutes mes proccupations s'chappent ainsi... je ressens la dtente que cela provoque. Une troisime fois, j'inspire... lentement et bien fond... tension... je bloque... et j'expire par le nez... lentement... je fais le vide total en moi... c'est la dtente. Maintenant, ma respiration reprend son rythme normal... je suis calme... je suis trs calme... je ne pense plus rien... le monde extrieur m'est totalement indiffrent... c'est comme s'il n'existait plus. Tout mon corps se dtend, comme s'il se ramollissait... je suis calme... de plus en plus calme... et rien ne peut troubler ce calme... les bruits extrieurs me laissent totalement indiffrent... ils ne peuvent que contribuer ma dtente... rien ne peut plus m'atteindre. Je suis calme... je suis trs calme... et je vais vrifier la dtente de mes muscles. Je dtends les muscles de ma mchoire... puis ma langue... les petits muscles autour de ma bouche... comme si j'allais sourire... je dtends les muscles des joues... du front... mme la peau de mon visage se

  • dtends... Je dtends les muscles du cou et des paules. Maintenant, je dtends mon bras droit... la main, les doigts... puis l'avant-bras... le biceps... Aprs, je dtends le bras gauche,... je commence par la main... les doigts... l'avant-bras... le biceps... Maintenant, je dcrispe tous les muscles de la jambe droite en commenant par le pied... les orteils... le mollet... et la cuisse... Aprs c'est la jambe gauche... le pied... les orteils... le mollet... la cuisse... Ensuite, je dtends tous les muscles du bassin... puis du buste. Tout mon corps est maintenant bien dtendu... Ma respiration est calme... calme et rgulire... Mon cur bat calmement... calmement... Chaque inspiration... chaque expiration... rgulire comme le flux et le reflux de la mer... m'apporte encore plus de dtente... augmente mon tat de relaxation. Mon visage est tellement dtendu... que mes paupires sont lourdes... lourdes... trs lourdes... et je n'ai plus envie d'ouvrir mes yeux. Je suis de plus en plus relax. Maintenant, je me concentre sur mon bras droit... il n'y a plus que mon bras droit... et il devient lourd... trs lourd... de plus en plus lourd... comme si soudain il tait de plomb... trs, trs lourd. Ensuite, je reporte toute mon attention sur mon bras gauche... lui aussi devient lourd... trs lourd... comme du plomb... de plus en plus lourd... je le sens peser de plus en plus. Aprs c'est ma jambe droite qui devient lourde... trs lourde... trs, trs lourde... de plus en plus lourde. Et cette lourdeur se communique maintenant ma jambe gauche... elle aussi devient lourde... trs lourde... je

  • la sens peser de plus en plus... mes deux jambes sont lourdes... Cette lourdeur remonte maintenant dans mon bassin... il devient lourd... puis mon buste... il devient lourd... Tout mon corps est lourd... de plus en plus lourd... tellement lourd qu'il me semble que j'aurais beaucoup de mal le dplacer... je n'ai plus envie de bouger. Cette lourdeur m'apporte un trs grand calme... une merveilleuse srnit... je suis de plus en plus dtendu... de plus en plus calme. Maintenant, je me concentre nouveau sur mon bras droit... et j'imagine que mon bras devient chaud... et je sens comme une onde de chaleur qui le parcourt d'un bout l'autre... il est chaud... agrablement chaud. Puis j'imagine cette mme chaleur dans mon bras gauche... et je le sens devenir chaud... agrablement chaud... mes deux bras sont chauds... agrablement chauds. Cette mme chaleur, je la ressens aussi dans ma jambe droite... elle est chaude... de plus en plus chaude... agrablement chaude... puis dans la jambe gauche... ma jambe gauche devient chaude... de plus en plus chaude... mes deux jambes sont chaudes... agrablement chaudes. Et cette chaleur remonte dans mon bassin... il devient chaud... chaud... puis mon buste... mon buste aussi devient chaud. Tout mon corps est chaud... agrablement chaud... et cette douce chaleur m'apporte encore plus de calme... encore plus de srnit. Ma respiration est calme... calme et rgulire... j'ai l'impression d'tre dans un autre monde... un monde fait de calme et de srnit.

  • je suis tellement dtendu... que je sens que mon corps s'engourdit... mon bras droit s'engourdir... mon bras gauche s'engourdit... ma jambe droite s'engourdit... ma jambe gauche s'engourdit aussi... puis l'engourdissement remonte dans mon bassin... puis dans mon buste... Tout mon corps est engourdit... je ne le sens plus... c'est trs agrable... tout se passe comme s'il n'existait plus... je me sens bien... il n'y a plus que mon esprit... mon esprit qui est trs lucide... trs vigilant.

    B. Ce grand calme que je ressens en ce moment... s'installe en moi dfinitivement... je vais le retrouver durant toutes les heures... toutes les journes venir... ce calme s'installe dfinitivement.. au plus profond de moi-mme... dans toutes mes cellules. Ce calme, je vais le retrouver... dans mon travail... dans mes activits de tous les jours... dans mon foyer... dans mes contacts avec les autres... je suis dfinitivement calme. Ce calme, je vais le retrouver durant toutes les nuits... mes nuits seront sereines... mon sommeil sera profond... long... et rparateur... chaque matin je vais me retrouver frais et dispos... en pleine forme... prt attaquer une nouvelle journe dans le calme... la srnit... et .l'efficacit.

    C. Et maintenant que mon corps et mon esprit... sont imprgns de srnit... je vais pouvoir reprendre contact avec le monde extrieur... il ne peut plus rien contre moi... je suis protg. L'impression de lourdeur disparat de tout mon corps. L'nergie circule nouveau doucement dans mon bras droit.. je la sens... puis dans mon bras gauche... je la

  • sens... l'nergie est de retour dans ma jambe droite... puis dans ma jambe gauche... elle remonte dans mon bassin... puis dans mon buste. L'nergie circule maintenant rgulirement dans tout mon corps... et de plus en plus fort.Je bouge mes mains et mes pieds... puis mes bras... mes jambes... je respire bien profondment... et je m'tire... je suis en pleine forme.

    Cette sophronisation type pourra tre utilise pour tous les cas que nous allons tudier plus loin. Il suffira d'intercaler le texte modle que nous donnons pour le traitement entre le paragraphe B et C.

    Cette cassette s'coutera dans le calme. Vous faites en sorte de n'tre pas drang, vous dbranchez le tlphone et la sonnette d'entre. Vous vous allongez sur votre lit ou vous vous installez dans un fauteuil confortable. Vous devez absolument tre seul dans la pice, mme si l'on vous promet de ne pas bouger, de rester silencieux. Une prsence, mme discrte, mme d'un tre cher, enlve toute efficacit la mthode.

    Sur votre lit, vous vous installez sur le dos, bras et jambes lgrement carts du corps. Vous veillez ce que rien ne vous gne physiquement, dfaites la ceinture, dgrafez le soutien-gorge, enlevez les chaussures, le bracelet-montre. Recouvrez-vous d'une couverture, en tat alpha le corps se refroidit trs vite, et le froid empche une bonne relaxation. Choisissez de prfrence la pnombre.

    Nous vous conseillons de faire cet exercice chaque jour et de prfrence le soir, jusqu' ce que vous ayez retrouv

  • votre quilibre. Ainsi vous vous dbarrassez des tensions de la journe et prparez une bonne nuit.

    Ce traitement est indiqu pour tous les problmes ayant une origine nerveuse, compris angoisses, dpression, insomnie, maux de tte, douleurs dans le dos, ballonnements ou crampes d'estomac ou d'intestins, tabagie, boulimie, prise de poids, tendance la ttanie et la spasmophilie, etc.

    Si votre nervosit atteint un degr tel que vous ne pouvez coutez la cassette, il faut absolument voir un sophrologue.

    Ne vous inquitez pas s'il vous arrive de vous endormir avant la fin de la cassette. C'est le signe d'une trs grande dtente. Votre inconscient a malgr tout enregistr le message et le travail va se faire comme si vous tiez rest veill.

    Sophrologie familiale

    Une sophrologie familiale ? Pourquoi pas.Mme si elle n'est pas pratique, de faon parfaite, elle peut tre un excellent moyen prventif et un complment efficace aux autres mdecines, qu'elles soient classiques ou non.

    Pratique par le pre ou la mre de famille, elle ne demande pas de dons spciaux, ni de connaissances mdicales, mais seulement du bon sens, de la psychologie et de l'amour, surtout de l'amour. L'amour est une force

  • extraordinaire qui supplera votre manque de connaissance et de pratique de la technique.

    Je vois mme la sophrologie comme une philosophie familiale.

    Une habitude de comportement, une pratique propre crer un climat d'quilibre, de bien-tre, d'amour au sein de la famille.

    Si l'un des membres de cette petite communaut relve d'une grave maladie ou d'une opration, il sera bon de l'aider gurir. Il faudra le maintenir dans un climat de confiance, l'aider et veiller ce qu'il n'entretienne que' des penses positives, condition essentielle une gurison rapide.

    Lorsqu'il aura une crise de dprime, il faudra ragir immdiatement, avant qu'il ne s'installe dans cette situation qui ne peut que retarder et handicaper la gurison.

    Par exemple : Tu as dj fait beaucoup de progrs, tu en fais de plus en plus chaque jour et tu vas en faire encore, je vais t'y aider. La voix est lente, douce et devient de plus en plus monocorde. Le sujet commence se dtendre. Ta gurison se passe trs bien... mais il faut que tu sois patient... Imagines le jour proche o tu seras totalement guri... ce grand bonheur... Tu vas pouvoir entreprendre quantit de choses dont tu as envie.

  • La voix est toujours monocorde et lente, avec des blancs. Tu imagines ta premire sortie... il fait trs beau... une temprature trs douce... trs agrable... Les petits oiseaux chantent joyeusement... comme s'ils taient heureux de te revoir... Ce sont de jolies mlodies... C'est une trs belle journe... le soleil est l pour fter ta premire sortie... Si le sujet s'endort, c'est que vous avez effectu un excellent travail. Vous continuez le message de rve, l'inconscient peroit votre voix, il enregistre, il se laisse influencer. Tu as confiance en toi... en ta gurison. Ta sant s'amliore chaque jour... chaque jour tu vas de mieux en mieux... de mieux en mieux... Tu sais que tu as en toi des forces extraordinaires... tu fais appel elles pour rtablir ta sant le plus rapidement possible... la gurison est en toi... tu sens ces forces en toi... tu les imagines sous la forme de vibrations colores... tu sens cette nergie qui vibre... tu les imagines de plus en plus fortes. Chaque jour, ta sant s'amliore. Chaque jour tu vas de mieux en mieux.

    S'il y a eu opration, vous ajoutez : Tu imagines ta cicatrice... les bords bien rapprochs... ils se collent... ils se collent dfinitivement... ils sont tellement bien colls que maintenant la cicatrice s'estompe... elle disparat... les tissus sont tellement bien souds qu'il n'en reste plus trace...C'est une gurison merveilleuse... rapide... rapide. La sophrologie en famille, c'est aussi viter les clats de voix, les actes brusques, veiller la dtente permanente. On coute de la musique douce. Les repas se passent dans le calme, on mange lentement, en mastiquant bien et

  • longtemps, en apprciant la saveur de chaque bouche, on salive abondamment afin d'assurer une meilleure assimilation, et surtout on ne regarde pas la tlvision en mangeant.

    L'enfant a-t-il des nuits agites ? Fait-il des cauchemars ? Racontez-lui des histoires, le soir, au coucher, suivant la technique sophronique dj explique et il va dormir comme un petit ange. Il est mme possible qu'il y prenne got et les rclame chaque soir. Si vous manquez de temps, vous pouvez les lui enregistrer sur cassette. Ce calme de la nuit va se rpercuter sur ses journes ; il sera trs rapidement moins nerveux et se portera mieux. L'enfant est trs rceptif cette thrapie et les rsultats sont toujours trs rapides.

    Veillez employer une voix douce et monocorde, lente, bien rythme et comme en sourdine, en faisant des poses lgres entre chaque groupe de mots. Si tu le veux, tu vas rver et voir des choses trs agrables. Tu fermes tes yeux, comme si tu avais sommeil et tu ne les ouvres plus. Si tu les ouvrais, les belles images que tu vas voir s'arrteraient, ce serait dommage. D'ailleurs, tu n'as pas du tout envie d'ouvrir tes yeux. Tes paupires sont lourdes, trs lourdes, tellement lourdes que tu as l'impression que tu ne pourrais plus les soulever. Elles sont de plus en plus lourdes, tu ne peux plus les soulever. C'est comme si elles taient colles, colles. Plus tu essayes de les soulevez et plus elles sont lourdes. Et maintenant que tes paupires sont bien fermes, tu vas pouvoir dcouvrir des quantits de choses surprenantes. Tu dtends bien tous tes muscles,

  • comme si tout ton corps se ramollissait, tout ton corps devient mou, comme si tu tais transform en une poupe de son. Tu te sens bien. Tu es trs calme, trs calme. Maintenant que tes yeux sont bien ferms, je vais t'emmener la fte... Tu rves que tu es la fte... Devant toi, il y a un trs joli mange d'enfant... Il est vide et arrt comme s'il t'attendait... Tu le vois... Tu vois tous les dtails... Il est grand... Il a de trs belles couleurs... Dessus, il y a des animaux, des autos, des avions, et mme une soucoupe volante. Tu lui donnes l'ordre de tourner... et il tourne, il tourne... Tu entends la musique... Tu lui donnes l'ordre d'arrter, il s'arrte... Peut-tre as-tu envie de monter dessus... Tu le peux... Tu choisis ta place... Il y a des quantits d'enfants qui arrivent autour et te regardent, toi qui as un mange pour toi tout seul... Tu leur fais envie... Alors invite-les. Invite-les monter sur ton mange... Tu n'as pas besoin de le rpter : ils arrivent tous, en poussant des cris de joie... Ils prennent leur place. Et maintenant, tu peux faire nouveau tourner le mange... Il part doucement... Puis plus vite... Il tourne... Il tourne. Tu entends sa jolie musique... Il s'y mle les cris de joie des enfants... Ils rient... Ils sont heureux et toi aussi... Tu t'amuses beaucoup... Tu es fier d'avoir un mange pour toi tout seul... Un mange qui t'obit... Si tu le veux bien, maintenant, tu peux arrter ton mange, je vais t'emmener autre part. Tu est toujours trs dtendu, trs calme... Ton corps est devenu trs lourd... Tes bras sont lourds... Tes jambes sont lourdes... tellement lourdes que tu aurais beaucoup

  • de mal les bouger... C'est comme si on avait mis de trs gros poids dessus... Mais cette lourdeur ne te gne pas, au contraire. Elle t'apporte encore plus de calme... Tu te sens dtendu, comme si tu venais de faire une trs bonne nuit... Et maintenant, je te propose de faire un trs beau rve... Je te propose d'aller faire une petite promenade la campagne... Voil, tu y es... Tu te promnes dans un petit chemin... Il y a des champs de chaque ct, beaucoup de verdure... Il fait trs beau... Tu sens la chaleur du soleil sur ton corps... Le petit chemin tourne droite... Et tu dcouvres soudain un petit bois avec un trs beau pr en lisire... L'herbe y est bien verte avec quelques marguerites... Cette herbe te donne envie de t'y allonger... C'est ce que tu fais... Tu t'allonges dans l'herbe, elle craque sous ton corps... Elle sent bon cette herbe. Tiens il y a une marguerite juste ct de ta tte... Tu as envie de la cueillir... Tu la cueilles... Elle est trs belle... Tu respires son parfum. Elle sent bon... Tu te dtends, tu es trs calme. Tu coutes le chant des oiseaux... Au-dessus de toi, un ciel tout bleu avec de petits nuages blancs qui ont de drles de formes... Soudain, alors que tu comptes les nuages, tu entends un petit bruit bizarre du ct du petit bois. Tu redresses la tte doucement, pour voir... Qu'est-ce que tu vois l-bas... Une petite tte de lapin qui sort de derrire un arbre... Une jolie petite tte... Toute rose... bizarre, un lapin rose ! ... Et puis une autre, derrire l'arbre d' ct... et qui te regarde... Tu leur fais un signe de la main..